RELIGIONS
DE L’
ANT IQU ITE ,
consmfinfinsP R INC I PALEMENT DANS munsmumuSYMBŒ I Q U E S ET MYT H O L O G IQ U E S ;
OUVRAG E TRA DU1T DE ”A LLEMAND
DU D ‘ FREDERICCREU ZEB ,
wanna u naru , couniri u nivxm rrfi
PAB J . D. G U I G N IA Ü T,
Ancienm œeur‘
d‘Histoire etMailre de Conférencesà l‘ÉcoleNormale
Membre de la Société Asiatique de Paris.
TOME PREMIER.
S ECONDE P A RT IE.
phflolçiqm historiqueset litthnim , pour unir de hm.s et d'Édün…g
à l’
Intmducfion a .u Religions de l‘
Inde . de m a dem……
P AR I S ,
TR EU'
I‘
T EL E T WÜR'
I‘
Z ,L I BRA IR E S ,
aux nnnounnon, N°17 .
A summum ET A mmmm , MR\ŒMAIS ON DE COMMERCE“
Il DOCG XI V .
nano t onna L'
É G rrrs. cœu r. u r.
CHA P IT RE I I I .
1. Dualisme égyptien: Typhon, son idée , ses at tributions , ses
images. Il. Mythe de Typhon- Antée et de Sem - Hercule.
III . Busiris et Hercule ,forme nouvelle de dualisme.
I . Tou s la doctrine desprê tres égyptiens avait pour
but l‘
avancement de l’
agriculture ,et les bienfaits de
celle—cisetendaient,eneffet , sur tout le sol cultivable
de la vallée duNil. Aussi cett e vallée était—elle cousi
dérée comme appartenant aux dieux bons Isis et Osiris;suivant la croyance vulgaire , ilsy avaient régné jadis, et
versé sur leurs peuples , entre autres biens , ceux de
l'
agriculture. Au contraire,les part ies de l
'
Égypte qui,moins favoriséesde lanature , étaient condamnéesà une
éternelle stérilité , objet de haine et de malédiction,
passaient pour être soumises à l’
empire d’
unmauvais
génie , Typhon.Maiscet empire était double ; ilembras
sait à la fois et les déserts brûlans, pestilentiels , de la
Libye et de la Syrie ,et les__margjg_gitués aux bouches
duNil dans la basse Égypte surtout dansla régiondu
lac Serbouis,d
'
où sechappaient des exhalaisons meur
tw ; voilà pourquoi, comme le. —
dit Plutarque ces
dernières contrées é taient appelées par les Égyptiens,les vapeursde l
'
haleine de Typhon Enrésultat,l
‘
idée
de Typhon est celle—ci toutes les influences , toutes
M üvoçW ei:Plutucb . Anton. cap . 3.
x.
4 18 anna ra o xsu‘
mn.
les puissances malignes ou nuisibles de la nature , le
malengénéral considéré tant auphysique qu'
aumoral.
Tout mal vient de Typhon comme tout bien d'
Osiris.
Voilà donc undualisme biendéterminé. Mais ce n'
est
pastout cet te idéede Typhon, quireçut , chez lesGrecsles formes les plus variées fut encore appliquée par
lesÉgyptiensaleur histoire locale et nationale. Les tri
bus de pasteurs qulls voyaient errer incessamment sur
leurs frontières,sans pouvoir jamais s
'
assujet tir à desdemeures fixes
,étaient l
'
objet de leur haine et de leur
mépris tout ensemble ; iln'
était pas de méchanceté , pas
d'
actioncriminelle ou impie qu’
ilsne leur imputassent .
Ily a plus ; une foule de traits du caractère,des habi
tudes , de la v ie de cesnomades furent transportés par
leurs irréconciliahles ennemis au mauvais principe ,c
'
est-à-dire à Typhonlui-même. L
'
animal consacré àTyphonest l
'
âne comp_agnon_
des pasteurs, par oppo
sitiouavec le taureau symbole de l‘
agriculture c'
est
monté sur unâne queTyphonpoursuit HorusouApol
lon, caché par Latoue dans une île auprèsde Bute ; et
voilà pourquoi l'
onimmolait un‘
âne, enforme d
'
expia
t ion, au dieu de la lumiere Apollon, l’
ennemi de toute
obscurité comme de tout désordre.
De même que , parmiles animaux domestiques, l'
âne
était at tribué à Typhon, parmi les animaux féroces on
lui dédiait le crocodile et l'
hipp0p0tame Onconçoit
que l‘
âne, parl
'
irrégularité et le caprice de sonhumeur,
Voy .Moser ad Nonni Dionysiac. , VIII , aya.
Plutarch. de Is. et cap. 49 et 50 , p. 519 sqq . , Wytt .
nume ros na n'
é cx rrn. can». I". 4 39
par l’
opiniâtret é et la bizarrerie de soncaractère , fût
unemblème asseznaturelde ce géniemalfaisant quant
au crocodile et à l’
hippopotame , ils s’
entendent tout
aussinaturellement de sonactivité et de sa puissance à
dé truire. Quoiqu’
ilensoit , Typhonreprésentait touteslesinfluencesmalignes de la nature , qui se produisanttantôt danslesdangereuses exhalaisonsdesmarais tan
tôt dansles animaux et dansles insectesnuisibles tant
dans lesmaladiescontagieuses, dansle souffle démnnt ._
des vents dudésert , dans la force toute—puissante , irré
sistible et fatale de lamer absorbant et engloutissant ,enquelque sorte dans sonseinles eaux bienfaisanter
et sacrées duNil Or, toutes cesdiverses idéesétaient
exprimées parunemultitudedenomsdivers qu’
ondon
nait à Typhon Ce dieu était l’
objet d’
unculte parti
enlierdans plusieurs villes de l’
Égypte , et ses temples
toujoursfort petits, ainsiqu’
onl’
a remarqué s’
élevaient
presque pafl out à côté des temples magnifiques consa
crês aux grandes divinitésnationales3.
Onsait que les Égyptiens avaient la mer enhorreur ; mais il
n’enfaudrait pas conclure , avec quelquesmodernes, que cette hor
rearn’
ait connuni bornesni restrictions au contraire , et les lieux
et les temps doivent ê tre distingués Foy . la note 8 sur ce livre , hn
duvol.
Bebo» , Sony , Seth. les détailsnécessaires, avec denouveaux
développemens sur Typhon sonculte et sesimages, dans lesnotes
4 et 5 sur ce livre , finduvol. (I . D. G.)3 Les templesou chapellesde Typhonsont appelés
‘
Ibçuiv:m des
Tnbonü:m Strab . XVII p. 8 15 , Cas. Conj Ï m t et Jomard ,
Descript . de l‘Égypte , Antiq.
,vol. I , ch. p . 67 ; ch. 8 , p . 4 . Les
représentations de ce dieuméchant et celles de Nephthya, sa sœur,
sont très—diœrses. pl.XXXIII , 141; XXXI I, 143 XXX1X , r57 ;
XL, 16 5. Conf .l'
Explicat. despl. et lanote 5 surce livre finduvol.
m v anraorsxi—zan.
II. Les traditionségyptiennesnousmontrent lesnomsde Typhon, d
’
Antée,de Busiris et d
'
Hercule dans une
alliance remarquable , et qui mérite d’
être éclaircie.
Commençons par les rapports de Typhonet d’
Ant ée,
et de ce dernier avec Hercule Selonle récit de Dio
dore Osiris , avant d’
entreprendre sa grande expédition
pour le bonheur des peuples avait préposé à l’
Égypte
Hercule , sonparent , et Antée à l’
E thiopie et à la Li
bye tout à la fois. Puis, ennousparlant ducombat livréentre Horus et Typhon, il ajoute que ce dernier fut
vaincu près de la bourgade d’
Antée , ainsi nommée de
ce même Antée qui avait é té puni par Hercule , au
tempsd’
Osiris. Voilà donc Osiris et Hercule déjà unis
l’
unà l’
autre dansle système théologique desÉgyptiens,s
’
unissant également pour gouverner la terre féconde de
l’
Égypte , tandis que les limites orientales et occiden
tales la Libye et l’
Arabie , sont soumises à Antée aussi
bienqu’
à Typhon l’
unet l’
autre tombent successive
ment sous les coups des dieux vengeurs.
Quelques modifications , quelques altérations même
que lesGrecsaient fait subiraumythe d’
Antée et d’
Her
Voici les sources principales dumythe d’
Hercule et d’
Antée
Pherecydes, ap . Schol. Apollon. , IV, 1396 . Pindar., Pythic.
, IX
185 ; Isthm. IV, 87 , ib. Schol. Plat . Thea tet . , p. 3 33 Bekh ; de
k g. ,VI I , 6 ,
56 . Schol. , p. a88 Buhnk. Apollodor. , Il 5 , nib. Heyn. , p . 171. B iod. Si0. ,
I, 17 et ar; IV,
17 , ib. W essel.
Strab . XVII , p. 819 , Cas. Plutarch . Thes. , cap. Sertor. p . 9
Coray. Pompon. Mela III ro. Hygin. , Fab . XXXI . Fulgent . Mythol. Il 77 . Liban. Ecphras. Hero. et Am. , tom. IV, p . x08 3 sq .
Beish . a an. Phu-sal. , IV, 589, 6 15 sqq. Stat . inSylv . II I ,
Claudian. inRufin. , I p. a88 , etc. , etc.
sau m onnn1.’
ñ cr rrs. cna r. 111. 423
français sur l’
Égypte. Membre de l’
expédition, il a vu
le désert de Libye , ila pris, enquelque sorte , lanature
surle fait , et nousa dévoilé avec une perspicacité admirahle
,amonavis du moins, le fond de cette antique
fable égyptienne du géant Antée. Nous ne pouvonsmieux faire que de transcrire ici sonexplication
Endécrivant les ruines de l’
ancienne ville d’
Antée
Antæopolis) , M. Jomard touche d’
abord lespassagesde
Diodora de Sicile quenous avons rapportésplus haut ;
puis ilrejette avecbeaucoup de raison, cenoussemble ,l
’
explicationtout - à - fait inadmissible et forcée de Ia
blonski, qui a voulu identifier Antée avec Mendès, le
Panégyptien il cherche ensuite à s’
étayer de l‘
étymo
logie3. Mais ce qui est bienplus lumineux , c
’
est la
déductiond’
idées qu’
il établit , et qu’
il fonde sur la
nature des localitésautant que sur le génie symbolique
de l’
Égypte . Typhon, div-il, périt souslescoupsans…dans les mêmes lieux où Ant ée était jadis tombé sous
ceux d’
Hercule , le parent et le ministre d’
Osiris.Osiris,c
'
est le Nil; Isis est la terre fertile ; Horus c'
est sonfils,
ce sont sesproductions.Voilà les vraisélémensdumythe
de Typhon, et tout à la fois de celui d’
Antée,d
’
Amée
invincible tant qu’
iltouchait ausol. Ce géant formidable
é tait dit la fable , filsde Neptune et de laTerre . Ilpeut
avoir é té l’
image des sables de la Libye confinant à
Va]. Descript . de l‘Égypte , Antiq. vol. II , chap . 13 5 6 , p . 19
sqq . ; tom. 4 , p . 111 sqq. , éd. in
P antheonE gypt . , 1 II , 7 , S 15.
3 Pag. s1 note ; p. Conf . Champollionjeune , l’
Égypte sousles
Phar. I p . 3 70 sqq.
424 1. 1v anrnors11‘
zmn.
l’
Égypte , comme Typhonletait de ceux de l’
Arabie.
Ilfigurelesdunessahlonneuses et mobilesdunord—ouest
de l’
Égypte ,véritables filles de la mer et du dés….
Q âou (Antæopolis) est situé au- devant d’
une gorge
longue et profonde de la chaîne arabique ; les sables du
désert apportés dans cet te gorge par des vents impé
tueux ,doivent s
’
y engouffrer , former des tourbillons
terribles et de véritables trombes, phénomène quin’
est
pas rare dans le paysqui sépare le Nilde la merRouge.
Mêmes causes, mêmes effets se produisent du côté de
la chaine de Libye. Ilsuffit , ajoute le savant voyageur,d
’
avoir vu la rive gauche du canal de Joseph , pour
apprécierla vérité physique et locale de ces idées. Lors
que les Égyptiens, poursuit—il s’
aperçurent de l’
emp1e
tement des sables sur la vallée du Nil, sans doute ils
esmyèrent différens moyens pour s’
endébarrasser. Ily
enavait bienpeu d’
efficaces contre unsi t errible fléau.
Ilest possible qull8 aient tenté d’
abat tre,dansquelques
endroits , ces montagnes de sables que j'
ai regardées
comme l’
image d’
Antée. Mais c’
était envainqu'
onren
versait lesdunespar les efforts lespluspénibles et que
l’
onterrassait le géant : le sable rendu à la terre déserte
(ou Antée venant à toucher sa mère) reprenait toute sa
force , c’
est- à-dire que les vents brûlans de la Libye le
reportaient sur le sol de la fertile vallée Comment
succomba-t — il dans cet te lut te? Ce fut , selonmoi, par
M. Jomard aurait pu rappeler les vers expressifs de Lucain
(Pharsal. IV, 6 15)
Ille (Autant ) param fidens pedibuseoa tiugers a strom
.‘tuxil1um membris caüdas infudit arenu.
nsuc 1onne 1.’
ñ ex rrn. cnar. 111. 425
de larges canaux ou bras duNil, creusésouentretenus
au pied de la chaine de Libye. Les efforts des sables
venaient expirer sur la rive. Eneffet , ilsne pouvaient
traverser ces branches larges et profondes, n’
étant plus
sout enus comme les dunes le sont à leur pied. Alorsils
cédaient à leur propre poids et retombaient dans les
eaux courantes. C’
est donc dans les airs que périssait le
prétendu géant , saisi et comme étouffé par les bras duhéros.
C’
est par det te suite dmductions fondées toutefois
sur desphénomènes très-réels que je me trouve amené
à conjecturer que la fable d’
Antée et d’
Hercule a son
origine dansla lut te des sablesde Libye contre leseaux“
duNil, et dans le triomphe des canaux sur la marche
des dunes sahlonneuses. Si le royaume d’
Antée était
aux ex trémités de la Libye , comme disaient lesGrecs
cen’
est pas seulement parce qu’
ils voulaient dissimuler
sonorigine égyptienne mais c’
est encore parce que les
montagnes sahlonneuses sont produites par la même
cause sur toute la côte septentrionale de l’
Afrique , par
tout enfansde Neptune et de la Terre. A la vérité , je
ne vois que l’
Égypt e où l’
onait lut té contre elles par
des travaux dignes du nom d’
Hercule. Mais l’
Egypte
confinait avec la Libye , et pendant long— tempsla partie
orientale de celle—ci fut sousla dépendance desmaîtres
desbords duNil
Iln’
est personne quipuisse refuser à cet te explication
L‘
auteur (p. 3 3 sq .) s‘
appuie , enterminant , desnoms géogra
phiques qui, surune foule de pointsde cet te rive duNil, font alla
sionaHercule ; il s’
enrencontre aussisur la rive droite. Il penche
a croire que le nom même d‘Hermfle (Herakles ) appartenait
’
a
4 28 u v a a raorsu‘
mx .
ne peuvent être complétement vaincus et domptés; lesardeursbrillantes, les ténèbres funestes lemalphysique
comme le malmoral, sont également indomptables; la
grande lutte de la nature se reproduit incessamment,
la tte antique s’
ilenfut jamais, et qui pournous servir
des expressions de Libanius , eut pour spectateurs les
hommesprimitifs Est—ilpossible , envérité, de fixer
l’
âge de ces traditions qui ont leur fondement dans
d’
immuahles phénomènes?
III. Revenons à Hercule et considérons- le mainte
nant dans ses rapportsavec Busiris. Ondit qu’
unbelier
avait jadissauvé la vie au héros enlui découvrant une
source au milieu des déserts Onajoute que Jupiter
Ammon, sur les vives instances d’
Hercule qui voulait
voir sonpère, revêtit une peaude belier, et , se montrant
à lui sous cet te forme , satit ainsi sa curiosité 3 . De 11
une fête d’
allégresse , célébrée à Thèbes d’
Égypte en
l’
honneurde cet te épiphanied’
Ammon et l’
image d’
Her
culeportée engrande pompe dansle temple dudieu, où
l’
onarrivait parune immense avenue bordée de beliers
dont les débris subsistent encore 4 . Le fils des dieux
avait encore une autre fête , mais celle-ci douloureuse
et marquée par des sacrifices de deuil. Eneffet , dans ce
même voyage de Libye et d’
Égypte où il devait com
bat tre Antée ,l
’
infortnne vint fondre surlui. L’
Égypte
Ubisupra. Voy ., p. 4ao,note ; et dansnotreplanche LIII, 16 5 b.,untype grec ducombat «l
’
E…“d’
Antée.
Stat . Thebaid. III , 476 ,il». Interpret.
3 Herodot . II 43 .
Descript. de l’Ég.
,Antiq . vol. I ch. 9 sect.VIII , p . a55 sqq.
430 1.1vna r aoxs11‘
ms.
Busiris Hérodote contredit la traditioncommune , et
veut affranchir les Égyptiens du reproche d’
avoir im
molé des victimes humaines Il pouvait avoir raison
pour les temps rapprochés du sien; l’
onsait que le roi
Amasia abolit à Héli0polis les sacrifices humains et
depuis la conquê te des Perses de grands changemem
avaient dû s’
opèrer.Maisune foule de scèneset d’
images
de ce genre , découvertes dans les temples et dans les
hypogéœ de l’
Égypte ne rendent que trop vraisembla
bles, pourles tempsanciens l’
existence de cette affreuse
coutume 3. Sil’
onencroit Ératosthène cité parS trabon
l’
Égypte n’
eut jamaisunroidunom de Busiris la fable
bâtie sur cenom n’
a pas d’
autre origine que l’
odieuse
inhospitalité deshabitansdunome busiritique ; inhospi
talité d’
ailleurs,commune à tous lesbarbares 4 . Voilà
sans doute une part ie de la vérité , que Diodore va
nous apprendre tout entière. Selonlui, ouplutôt selon
la traditionqud a recueillie ,les rois de l
’
Égypte im
molaient autrefois au tombeaud’
Osiris leshommes de
même couleur que Typhon c’
est—‘
a-dire les roux Or,
Heynead Apollodor. et Stars ad Pherecyd. l. l. Conf . Theon.
Progymn. cap. 6 ; Synocll. , Chron., p . 151 ; Interpret. ad Dio
dor. , 88 , et Virgil. Georg. III , 5.
Herodot. , II , 45.
3 Manetho ap . Porphyr. ,de Abstin. , II , 55. Rhœr.
,ap. Plu
tarch . de p . 556 Wyt t . P lutarch . de Malign. Herodot .
p. 857 . Conf . Costas , Descript. de l‘Ég. vol. I chap. 9 p . 401 ;
notre pl. XLIV, et l’
Explicat. des pl.
4 Eratostb . ap. Strab . XVII p. 803 Cas.
5 Diodor. , I 88 . Onimmolait aussi, par exception, lesbœafs de
cette couleur, ce qui rappelle la vache rousse vacca rufa ) que le
prê tre doit sacrifier , selonle livre des Nombres , XIX , s. Conf .
aan1c1oa nn1.’
1ie v rra. ca s e. 111. 431
poursuit l'
historien ces roux étant presque toujoursdes
étrangers, de là est née la fable des étrangerssacrifiés
parBusiris Eneffet ajoute— t-ilexpressément , Busiris
n’
est point le nom d’
unroi,mais celui du tombeau
d’
Osirisdansl’
idiome dupa‘
ys
Quine reconnaît ici la nature du langage antique ?
Busiris est sur le trône comme sinousdisions lamort
triomphe. Osiris est tombé sous lescoups de Typhon;c
’
est la victoire des forces physiques de la terre sur le
principe supérieur de la vie. L’
obscurcissement de cet te
divine lumière devait serrer le cœurde l’
homme :descris
dedouleurs’
élevaient de toutes parts. Ilest bienvraique,d
’
unautre côté,les Égyptiens voyaient dans lamort
le commencement de la vie réelle et digne de ce nom ;nous développerons plus bas cet te grande idée mais
enfin, il fallait aussi payer le tribut à la faiblesse hu
maine. C’
cst seulement quand l’
âme s’
est calmée qu’
elle
commence 1 voir avec la réflexion danscet Osirissitôt
1noissonné le dieupropice des enfers qui présente aux
Amesaltérées la coupe rafraîchissanæ pour les envoyer
de 11durslesdemeures célestes.
Reste à expliquerlemythe d’
Hercule et de Busiris tel
quenous l’
avonsexposé plushaut d’
aprèsles traditions
lesplus authentiques, et à le suivre dans ses principauxdéveloppemens.Maiscelan
’
est pas toujourspossibledans
l’
obscurité dont ces antiqueslégendes sont couvertes, et
Spencer de LegibusHebr. ritual. , XV, p. 489, cd. Pfaff. W itsias,
E gyptiac. II , 8 , p. 90 sqq. , ed. Basil. Border, inRosenmüllers«themuadneeem I ergenl. , I I , p. 3 55 sqq.
Foy . lanote 9 sur ce livre , finduvol. (J D. G .)
432 1.1vns r a o1s11‘
ma .
nousdevonsnous estimer contens,sinous parvenonsa
y reconnaitre quelques points lumineux . Hercule,
fils
d’
Amoun le resplendissant par excellence , poursuivant
sa marche dans la carriere du soleil,arrive chez Busiris
à Memphis. Est — il ici le dieu du printemps revê tu de
force et de lumière , et la fable ne contient -elle autre
chose qu’
une allusion à la défaillance prochaine du
soleil, qui doit recouvrer ensuite et sa vigueur et son
éclat ? Est — cc enmême temps le soleilbrûlant et des
tracteur, qui dessèche et fait périr enÉgypte toute ver
dure et toute végétation; et doit -ilà ce titre et comme
ministre de Typhon, comme instrument de ses détes
tables fureurs, tomber enexpiationsous les coups de
Busiris, c’
est—à-dire ê tre immolé au tombeau d’
Osiris?
Unesécheresse, unedisettenoussont , eneffet , présentées
comme ayant donnénaissance à l‘
usage barbare d’
immo
lerdes étrangerssur l’
autelde Jupiter Quant auxneuf
annéesque dura le fléau, peut
—ê tre rappellent -elles réel
lement une longue calamité de ce genre , dont l’
Égypte
avait é té affligée dans les temps anciens, et par suite
de laquelle onaurait institué et ces fêtes ces processions
annuelles au temple d’
Ammon, mentionnées par Héro
dote,et ces épouvantahles sacrifices trop avérés du
reste
Conf . cu‘
-dessus , p . 4 3 9 Ovid.,Art . amator. I
,6 47 sqq .
Zoëga (de Obelise. , etc. p . 3 88) conjecture avec beaucoup de
vraisemblance que le mythe d’
Hercule et de Busiris prit sonoriginedes rites et des cérémonies funèbrespratiqués au tombeau d
’
Osiris,et probablement très-symboliques : les victimes humaines se ratta
chaient de plusprèsqu’
onne saurait le croire a ce culte desmorts,dans lesmœurs de ces temps ancien
aa1.m1onne t’
acv pra. cua r. 111. 433
Toutefo1s il est biendifficile de voir dans l‘
Hercule
de la légende quinous occupe , ungénie solaire mal
h issa t,analogue à l
’
affreux Typhon. Eneffet, dans le
Système égyptien, Hercule figure aunombre des divi
nitésbienfaisantes; ilest l’
undesdouze dieux dusecondordre oude la seconde dynastie. Onnous le représentecomme unparent d
’
Osiris, auquel ce dieu avait confié
le gouvernement de l’
Égypte tandis que lesdésertsdes
frontières étaient le partage de Busiris et d‘
Amée Et
d’
ailleurs , n’
est—cc pas le mêmeHercule qui combat ce
dernier dans la Libye? Sem ou l’
Hercule égyptienest
donc,comme Osiris, une émanationdesdieux suprêmes
Ila pour père Amoun, source de la primitive lumière ,
qu’
il conæ1aple dans le signe du belier, et c’
est pour
obéir 1 ses ordres qu’
ilpoursuit sa céleste carrière. Sa
mère est Astérie ouVénus,la déesse des étoiles. Une
traditionrapportée par A thénée l’
identifie,du reste
,
presque complétement avec Osiris. Hercule, y est—ildit ,
dans sonvoyage travers la Libye , fut mis à mort par
Typhon mais ensuite rappelé à la vie enrespirant
l’
odeur d’
une caille. C’
est le soleil tombé au plus bas
de sa course annuelle , mais qui va ret rouver sa vigueur
pour s'
élever de nouveau dans les cieux Une autre
t raditionnousapprend que ce héros fameux fut sujet à
Herodot . , II , 43 . Diodor. I,17 .
Eudoxus , ap. Athenœum, IX , p. 449 Schweigh . Eustath. ad
Odyss. , XI 6 01 p . 460 , Bas. C‘
est la le véritable sens du
mythe d‘
Hermsle et de Busiris , présenté sousune autre figure le
soleil (Hercule) est lié , enchaîné sansdéfense ilva devenirla proie
du tombeau (la victime de Busiris) ; maisreprenant une force toute
nouvelle, illut te cont e sonennemietfinit partriompherdesténèbres.
1. 3 8
434 1.1vns rnorsu‘
ms .
des attaques d epilepsie , et l’
onsait que la cervelle de
caille é tait considérée comme unspécifique contre cet te
maladie ilest donc fort naturelde voir Iolaus,compa
gnond’
Hercule , tenir une caille devant le héros. C’
est
pour la même raisonque les Phéniciens sacrifiaient des
cailles à leurHerculeAinsi, voilà le mythe d
’
Hercule , le même au fond
que celui d’
Osiris, se retrouvant non-seulement dans la
Haute et dans la Basse-Égypte , mais sur la frontière
de Syrie d’
où ilaura passé probablement et enPhénicie
et ailleurs pareil dans ses migrations à l’
oiseau
qui y joue un rôle si plein de sens , qui nourrissait
Israëldans le désert , alors qu’
Israël regret tait les mets
succulensde l’
Égypte ; et qui aujourd’
hui encore,v ient
par la Méditerranée s’
abat tre en troupes nombreuses,sur les rivages sablonneux de cet te contrée. La car
r1ere de ce hérosn’
est autre que celle dusoleil, et ses
adorateurs, enrecevant la légende sacrée, se sont con
tentés de la modifier, chacunselonsongénie
Aristot . , Problem. , sect . 30 im]. Galenus, cap. 155. Conf . Bo
chart , Hierozoic. II, 1 15 . Ces rapprochemens font voir com
bienest hasardée et inutile la correction de J ablonski, qui veut
lire épuE(gazelle) au lieud’
ôm(caille) , dans le passage d’
Athénée ,
ci—desms. Dupuis a suivi cet te correction mais avec une interpréta
tiontoute différente de celle de J ablonski. q . PantheonE gyp t , ,I,liv . II , cap. 3, p. 197 ; Orig. descultes tom. p. 359 , éd. ia
surHercule et sur la propagation, soit de sa légende , soit
de sonculte , vol. II liv . IV. Onsait combienl’atroce Busiris
était fameux chez lesGrecs (Virgil. Georg. I II 5) ils le reprodui
saient sans cesse et dans leurs traditions et dans les scènes mys
t iques peintes surleursv ases:notre planche LIII , 16 5c, le fait voir,
d’
aprèsune peinture de ce genre , prèsde tomber sous les coups de
sonredoutable adversaire. Conf ., pour lesdétails l
‘
Expl. des pl.
a sne 1ounnL’
sc r rrc . cru e. 1v . 435
CHA P IT RE IV.
Anubis-Thoth-Hermes, symbole de la science et dumonde intelleétnel doctrine sacerdotale.
Tourns les religions de l’
Orient ont undouble pointde vue elles sont matérielles d
’
uncôté , et de l'
autre ,
plusoumoins idéales; sensibles et spirituelles tout ala
fois. Si cet te vie organique quiest répandue et , enquel
que sorte , dispersée dans touteslesparties de lanature ,v ient se concentrer, comme enuntout , dans le prin
cipematériel, Osiris; Hermèsreprésente , au contraire ,a vie intellectuelle personnifiée , et enmême temps la
réflexion,la pensée , même l
’
art d'
enseigner et celui
d’
écrire Ce génie de la science et de la sagesse sapé
rieures, auquelles traditionségyptienne et phénicienœ
rapportent l’
origine et l’
empire de toutes les sciences et
de tous les arts, est connusous différensnoms ils’
ap
pelle Anubis (ou Thot/z, Hermès. Ces trois
dénominations expriment , selontoute apparence , les
troisprincipales at tributionsdudieu comme présidantà l
’
ouverture de l’
année et à l’
astronomie engénéral,aux deux genres d
’
écriture égypt ienne , hiéroglyphique
et alphabétique , enfinà toutes leshautes connaissances
l’y . surHermès, Platon. Phædr. p. 96 sq , Bet h. et Hermias
ad Platon. Ph: dr. cap. 59 , Ast. Cicer. de Nat . Deor., III , 3 3 , et
870€ Cream . Diodor. ,16 , Wem l. Conf . Fabricii Bibl. Gr, I ,
p. 46 , Harles.
436 1.1vnnr ao1s11‘
snt .
dont lesmonumens écrits conservent le précieux dépôt ,et particulièrement à la phi1050phie religieuse
Anubis est le génie de l’
é toile du chien,Sirius, la
plus brillante de toutes les étoiles fixes,enégyptien
Sotfiis. Sirius ou Sothis était , eneffet , pour lesÉgyptiens, l
’
astre de salut , le précurseurde l’
inondationdu
Nil: par l’
observationde soulever,ausolstice d
’
été,les
prêtres a vaient prédire la hauteur future des eaux du
Hem ,et par conséquent la fertilité de l
’
année qui
prenait sonvraicommencement aulevermême de cet te
étoile. 8011apparitiondansle firmament at tendue avec
anxiété autant qu‘
avec espérance , é tait l’
objet de cét é
munies extrêmement remarquables Si aujourd'
hui
encore , aumontant où l’
onouvre les canaux du Nil,
desmessagers vont de tous côtés annoncer l‘heumtuqnouvelle de l
’
inondat ion accueillie par tous les signes
de l’
allégresae publique , que devait—œ donc ê tre dans
la superstitieme Égypte des antiques Pharaons, alors
que le grand Osiris , pareilal‘
époux choisi venait enfin
combler les vœux de sa fiancée impatiente ,la terre
égyptienne !
Maislesprésagesquedonne aucielle chiensiderique
la gazelle les donne sur la terre. Lorsque la crue des
eauxdeviœt sensible ellecommenceà s‘
agiteret bientô t
s’
enfuit ”dans le désert . Aussi joue-b elle sonrôle dans
les croyances et dans les cérémonies religieuses, soit
8erlesnomsd’
Htmaèa , lesvilles où il avait des temples ; surlet difl
’
é1entm écrituresdesÉgyptiensenrapport aveccet ê trenymbé liqtæ , etc. , etc.,
voy . lanote 1oaurœlivœ finduvol. (I . D. G.)Conf . Zo
‘
e‘
ga, de Obelise. , p._16 6 ; Jablonsü , Opuse.,I , p. 333.
438 t rvnnTnorsu’
mn.
survient undélugé de feu; le monde entier est la proie
desflammes et la terre sacrée d’
Hermèss’
évanouit elle
tnême enfumée. Mais c’
est moinsune destructionqu’
un
renouvellement de la nature ; au solstice d’
été suivant ,lè soleil étant dans le lion, la lune à sa droite dans
l‘écrevisse lesplanètesdans leurs demeuresrespectives
et‘lè belier aumilieu du firmament , Sothis reparaît et
salue, à sonlever, lenouvelordre deschoseset les temps
nouveaux'
qui commencent . Or,chaque année solaire
représente enpetit cet te grande année de ruine et de
salut tout à la fois. Chaque année , eneffet à l’équinoxeduprintemps quand l
’
Égypte est brûlée par les feux
dusoleil, quand tout périt sur la face de la terre , c
’
est
'
comme'
unincendie quimenace de tout embraser ; mais
Siriusse montre , et aveclui l'
inondationpréservatrice ;l
‘Égypte renaît au seindes eaux . C’
est dans ce double
sens que Porphyre s’
exprime ainsi La nouvelle lune
et'le leverde l
’
étoile duchienmarquent , aux yeux des
Égyptiens‘
,le commencement de la créationdans l
’
uni
vers: Sur la colonne hiéroglyphique qu’
onvoyait à
Nyse , enArabie , Isis était censée dire d’
elle—même
Je suisIsis la reine de ce pays, instruite parHermès;lerloisque j
’
aidonnées nulne saurait lesabolir. Je suis
la fille aînéedeCronos(Saturne) , le plusjeune desdieux .
Je suisl’
épouse et la sœur duroiOsiris.C’
est moi qui, la
premiere ai trouvé les fruits pour l’
usage desmortels.
Je suisla mère du roiHorus. Je suis celle qui se lè ve
dans l’étoile du chien. C
’
est pourmoi qu’
a été bâtie la
De antro Nymphar. cap. 3 4 p. Gœus.
num e ros onn’
é cx rra . c an . I V. 439
ville de Bubastus. Salut , salut , terre d'
Égypte quim’
as
nourrie
Enessayant de ramener à quelquespointsprincipaux
tous les faits et toutes les idées qui se rat tachent aux
a t tributionsd’
Hermès voici les résultats auxquelsnous
sommes conduits. Sirius est,aux yeux de l
’
antique
Égyp tien l’
astre resplendissant quiembmse tout de ses
feux , mais qui enmême temps fixe et détermine, dis
pense et ordonne lamarche de lanatureet de l’
année. Il
est le prmcnpe de l’
astronomie et de la connaissance des
cieux ,le gage des bénédictions versées sur la terre. Il
est le gardienvigilant des troupeaux dufirmament,des
animaux célestes,des constellationset des étoiles. Her
mês à la tête de chienaccompagne Osiris à la tête de
taureau, Isisà la têtede génisse ilest leurfidèleministre
et conseiller. Ceux-ci sont les dieux bons, il est le bon!
génie3; pendant qu
’
Isis et Osirisdonnent les biens physiqueset corporels Hermèsdonne les biensspirituels
Il étend sa vigilance sur toutes les créatures , comme
Diodor. I, 3 7 , ibiW essel. L’
étoile de la tête duChiens’
ap
pelait Isis; celle de la langue , Sirius ou l’
étoile caniculaire proprement dite. Voilà pourquoi les Égyptiens honoraient Isis elle-même
sous le nom de Soüu°
s quant à Sirius,il paraît s
‘
identifier d’
un
autre côté avec Sir—is , le N il, parce qu’
eneffet l’
astre et le fleuve
sont dansunrapport intime.
Vor. XXXI'
V, 16 7 , 144 , 145 , et l’
Explicat . despl.
3 Â1aôod‘aipm proprement le génie d
’
Isis ou de l’
Egypte , entre
lesnoms de laquelle se trouve celui de Èppoxûpzoç, ouplutôt Èppop i
pas; terre noire (ougrasse) d'
Hermès. Voy . Steph . Byz. p. 55 Ber
kel. Con/Zci—dessus , p . 397 note.
4 Dans unsens inférieur, il donne aussiles biens physiques, des
cend jusqu’
à l’
économie domestique et devient Èpp:ñçxeçd@io; . Vo].
€ reuzer. Opuscul. Mytholog. , p . 34 .
442 m vnnrno rsràun.
aux prêtreset aux rois; l’
autre seule est pourlevulgaire
c’
est lagrande distinctiondesdeux doctrines, intérieureet extérieure. De même il y a deux écritures, l
’
hiéro
glyphique connue des seuls initiés, et l’
alphabétique ,
accessible à tous
3' Hermès—Sirius est encore l’
esprit des esprits : c’
est lui
qui mène et ramène les âmes par toutes les sphères; il
assiste au commencement et à la finde la grande car
rièredumonde et destemps, carrièrefatale quin’
est autre
chose que la grande année de trois millénaires , après
laquelle touteschosesse retrouvent à leurpremiereplace
et sont renouvelées. Aussi Hermès prend«il le nom de
guide des âmes de plus, il est appelé ensevclisseur 3 ,car c
'
est lui qui embauma et scella par sonart magique
le premier cadavre , celui d’
Osiris ; il est l’
auteur de la
momie primitive. C’
est lui qui la conduit sur le dos
d’
unlion,image duNil, jusqu
’
aux bords de la mer ;
c’
est encore lui qui assisteOsiris devenujuge desmorts,avec les tablet tes à écrire et l
’
orne des libations funé
raires;’
et même dans les hauteurs les plus sublimes du
culte secret , onle retrouve aux côtés du dieu soave
rainde la vie et de la mort 4 .
Comme guide des âmes au sortir de la vie Hermès
Voy . note ro sur ce livre finduvol. D. G .)Wuy_on0pndç, fonctiondéjà connue d
‘
Homère , Odyss. XXIV ,
Conj î Diodor. , I , 96 ; Phurnut . , de Nat . Deor. , c. 16 .
3 Évrap:acni; . Herodot . Il 86 ; Diodor. ,ubisup . Horapoll. I ar.
4pl. XLV, 18 1 ; LII , 14 1 a . Add. XLVI XLVI I. Coa l
’
Ex
plicat . des pl. Il figure dans’toutes ses formes sur les caisses de
momies,comme l
’
onpeut s’
enassurer enjetant les yeux sur notre
pl. XLV :les développemens , ci—après , chap. 6 . (J . D . G .)
nnn1c 1onne n’
é c v rrn. m ur. 1v . 443
enseigne leur immortalité dans la série de leurs trans
migrations. Cett e grande idée est , entre autres, repré
sentée par le labyrinthe avec ses t rois mille chambres,
dont quinze centsau—dessus et quinze centsau dessous
de la terre C’
est le palais symbolique des esprits, des
tiné à figurer ce cycle de trois mille ans que l’
âme doit
parcourir, sous la conduite d’
Hermès jusqu’
au renou
vellement de l’
univers. Onsait que l’
architecture égyp
tienne porte engénéral, uncaractère allégorique , non
seulement dans cet te multitude de figures et de bas
reliefs qui couvrent les monumens mais encore dans
l’
ensemble essentiellement symbolique des édifices
Hermès administre l'
empire des morts, la coupe de
grâce enmain. Bien plus, dans le désert à l’
ouest de
Memphis, à l’
entrée des cités des morts, onvoit le
tombeaud’
Hermès, quiest l’
une desgrandespyramides3.
Enefl’et , comme dieu incarné , il tombe sous la com
mune destinée de tout ce qui est chair. La sagessen’
est
pas immort elle danslesindividus quila possèdent mais
seulement dans la successionhéréditaire desgénérations
éclairées de soninex tinguible flambeau là elle n’
est !
qu’
unbienterrestre sujet à périr; icic’
est une étincelle
de la divine essence immuable comme elle 4 . Hermès
est l’
intelligence incarnée , la loi et le législateur iden
Herodot . , II , 148 .
Ca‘
—dessus Introduct . , p. 6 3 , sq . et la note 6 ibid. à la findu
vol. 1.
3 Abdallatif, Relationde l’Égypte ,
ed. S . de Sacy, p. 177. Sur
leLabyrinthe , lesPyramideset lesmonumenségyptiens, engénéral,la note r" sur ce livre findu vol. S a .
4 Vqr. Grenzer. Opuscul. mytholog. , p. 33.
444 1.1vnx rnorsxàatn.
tifiésl’
unà l‘autre , la nourriture céleste ou le painde
v ie , l’
huile de liesse le breuvage rafraîchissant du
calice demiséricorde. Quiconque le reçoit danssonseinest initié , quiconque boit à sa campe est réœnforté et
soif apaisée ; celui qu’
éclaire sonflambeau eat illu
miné , celuiqui voit dans. sonmiroirmagique perce deses regards toutes les essences et toutesles créatures;
celui—là est unprêtre , il est Hermèslui—même, il pos
lsèdc toutes les sciences duauet de la terre ; ilprend
place à côté desrois ilest médecin, docteur de la loi,juge, a crificateur, adorateur, prophète ; ilensevelit les
morts, ilbâtit leursdemeures aussibienque les ternplesdesdieux ; enunmot , ilest dansHermèset parHermès,\ilvient d
‘
Hermèset retourne àHermès,M gg gggglçVerbevisant
3.
Génie protecteurde l‘
agriculture , quienseigna au homme: laculture de l
’
olivierdont il orte une branche dans les monumens.
Voy . Champollionjeune l’
e souslesPhar. I p. 317 . Beety
l‘iotheca Stoschiana , I n? 9 ,56 € W inckelmarm vol. I p . 53 ed.
Schlichtegroil.
le juge suprême de l’
Egypte portait sur sa poitrine une figurede saphir suspendue à une chaine d
‘
or et nommée la Vérité (Biod.
Sie . I , 48 75. Ælian. Var. fl irt . X IV, 34 . C’est l
’Un
’
m et Tham
m‘
m dugrand-prêtre chez les lsrae’
litea (Exod. H VIH , que
lesSeptante traduisent parM oore xaidké0ua. 14 Manifi smüonet la
Vérité. Conf . Rosenmüller, alt . undneuesMorgenl. II S. 3 7 3 p . 113 .
3 Ao‘
yo: , car ilest à la fois 6 ko'
yzoçet Cortf. Ççeuz. ubisup .;
Casaubon._Exeroüat.Baron. p. 7 1. M. Grenzer compareHermès
auBouddha desHindouset à i’Hom desPerses ilnous semble qu’
il
a plus de rapport encore avec Brahms, le dieudesBrahrmnes ,Brat lui-méme auteur de la loi(lesquatreVédas) et chef invisible de la caste sacerdotale , tel que nous l
’
avons conçuet définidans le chap. 4 duliv . I (principalement p. 340— 345} Les attribu
—A
446 m v anraorsu‘
aun.
quelque nature quils soxent , s’
unir,se pénétrer , se
confondre auseind’
unemystérieuse identité
E t pourtant , si tout vient se confondre dans cet te
unité ineffable et infinie qui est au fond de tout , les
deux grands principes de l’
univers,unis l
’
unà l’autre ,n
’
endemeurent pasmoinsdistincts l’
undel’
autre.OsirisAæ_is, enqui se concentre toute vie physique et ani
male , est le corps et l’
âme de la nature; Hermès enest
t . Tous deux sont dans une étroite alliance. La
formede la vie universelle se révèle et apparaît aux yeuxdans les figuresdiversifiéesdes animaux . Cesfigures au
sens des prêtres, fournissent à l’
écriture sacrée ses ca
ractères, et c’
est Hermès , l’
esprit_de la _nature , qui est
l’
auteur de cette invention. De même que le corps et
l'
âme d’
Osiris se produisent incessamment dans l’
iné
puisable successiondes générations animales sans cesse
renouvelées, de même l’
esprit d’
Hermès se déve10ppe
sans finet sansreposdans lesrouleaux hiéroglyphiques
dont lenombre s’
accroît incessamment,et tout ce corps
intellectuelde doctrine écrite est identique avecHermès
dont ilporte lenom 2
On trouvera dans la note 10 sur ce livre , findlvol. , lesdéveloppemens historiques et philosophiques de cet te grande idée
quidomine l’
ensemble desreligionsanciennes. (I D. G.)Dans le ro , ci—après, nous montreronsHermès s
’
identi— lHaut complétement avec le Dieu créateur
,avec le principe généra- l
teur de l‘
univers, Kneph-AmmonouMendes—Pan et ainsile tout
ramené à l’
unité . (J D.
CHA P ITRE V.
L e monde les esprits, la nature et la destinée des âmes.
Dans le système des prê tres égyptiens, toutes choses
sans exception les dieux,les esprits, les âmes
,le *
monde entier se__développent tout à la fois et dans l’
os
pace et dans la durée. Les Égyptiens reconnaissaient,
comme nous l’
avons vu, trois grandes émanations di
v ines ou troisordres de dieux que l’
onobserve aujour
d’
hui encore sur les fameux zodiaques de Tentyra ; car
ces zodiaques sont la fidèle image du monde et de ses
différentes sphères, telles que les concevaient et se les
représentaient lessagesde l'
Égypte Ony voit d'
abord
I dans le cercle le plus élevé , les douze grands dieux
lesdieux suprêmesquiprésident aucalendrier, lesdouze
signes duzodiaque. Quelquefois ces dieux sont placés
dans des nacelles ou barques , coutume ex trêmement
générale chez les Égyptiens et dont les exemples se
reproduisent à chaque pas. Chacun des douze a ses
trois satellites également dans desbarques. Ces trente
six dieux secondaires s’
appellent décans ilsse nomment
encore démons ou dieux éthére'
s d’
Hermès Chaque dé
Foy . et comp . nosplanchesXLIX et L .
Les noms desdécans sont diversement rapportés par Origene ,
Firmicus et d‘
autres. la pl. 3 de Dupuis, Origine des cultesA tlas. Con/iGuerres , Mfl hengesclz. I I , p . 383.
Ü' I l — t e ç .sç,e t c— {f bws
$a/t 3't‘
L aw— A ,
/M « fi x a— u.… r
448 m v anrno rsrà utæ.
monou décan, à sontour,a sous lui deux ministres ,
et la divisionse poursuit ainsi jusqu’
à ce que le grand
cercle duzodiaque, partagé entroiscent soixantedegrés,
forme autant de pyramides dont chacune a sondémon
poursouverain comme les douze plus élevées ont pour
souverains les dieux suprêmes. La pyramide peut donc
être considérée comme le symbole de la hiérarchie des
esprits danssagradation depuislabasela plusétendue
la plus divisée , jusqu'
au sommet enpointe où réside
l’
unité. Ce sont les dieux qui président au temps et qui
lerégissent :d’
après eux sont établis et lessept joursde
la semaine et les douze mois,et la répartitiondes pla
nètes,selonleursdouze demeures. Aussi, soit dans la
succession, soit dans les noms des mois égyptiens, ne
saurait—onméconnaitre le rapport qui existe entre eux
et lessignes duzodiaque
Voilà donc ungrand système de gradationset de su
bordinations, et tout se résolvant à la findans une
grande unité‘
t tous les dieux sont unseul dieu comme
tous les astres sont unmonde unique. La doctrine en
tiere desdémons vient se rat tacher aumême principe.
Le cielest partagé enrégionsquise divisent elles-mêmes
entre lesdieux . La plus haute région depuis le point
culminant ducieljusqu’
à la lune,appartient aux dieux
Herodot . , II , 8 3 .
V0]. surce sujet et sur lesprincipaux rapports de l’
astronomie
et de la religionchez lesÉgyptiens, les notes 3 et 13 sur ce livre ,
finduvol. ; et pour conciliercette classificationdesdieux avec celle
duchap . Il coivî chap. t o, cu'
—apre: et note 6 finduvol.
(J D. G .)
anu aronnunx e rrrn. cna r. v . 449
selonles trois ordres déjà reconnus.. Tout au faite se
tiennent les douze dieux super—célestes avec unchœur
de démons quileursont subordonnés. Suivent lesdieux
du monde accompagnés chacund’
uncortège de dé
mons auxquels ilcommunique sa puissance et qui per
tent sonnom. Ces démons sont les grands mobiles et
comme les centresde toutes choses dans le monde. Par
les vertus et les influences qu’
ils reçoivent des dieuxleurs patrons, ils forment les animaux et les plantes ,auxquelsilscommuniquent à leur tourcesmêmes vertus
et cesmêmes influences; et ainsi répandus dans l’
im
mensité dumonde , ils lient entre elles ses différentessphères, c
’
est—à -dire celle qui est par delà le ciel celle
du cielmême et tout ce qui se trouve soit au-dessus,
soit au-dessousde la lune. Ily a six ordres de démons
Le premier est d’
unenature vraiment divine, et sa fonc
tionest de maintenir le lien qui unit les âmes avec
les dieuxl‘îLe second est d'
unenature intellectuelle , e t
préside , soit au départ , soit au retour des âmes qui
descendent enmontent pour aller habiter des corps
t errestres, oupour rentrer au ciel quand elles les ont
quit téi.”Le troisième est chargé de communiquerensous
ordre aux âmes divines la puissance créatrice et leur
i‘
: apsupa'
vm Ép œ'
epm la. r. À. Proclus, inPlat . Alcihiad. I
p . 68 sqq. , 7 1 p. 185 «1q . 193 sqq . vol. II , Procli
Oper. , e codd.mas. Paris. ed. Viet . Cousin Paris. 18 30 . (J . D. G.)Les âmes divines, suivant Pmclus, ne descendent au lieude la
naissance 1tvfatu; ro'
m v ) que pour répandre des bienfaits sur les
Ames inférieures. Elles imitent et reproduisent enelles-mêmes la
providence des dieux , toujours dirigée vers le bien. Proclus ibid.,
p. 31 Crm zer. p . 86 C ousin.
1.
w
ann1c1onnx n'
i cnurx. can. v . 45 1
la protectiondes trente—six décans Ce système d'
uncalendrier tout religieux et d’une religiontout astrolo
gique embrassâ t la vie humaine tout entière au phy.
sique comme aumoral et les témoignages des auteurs
les mieux instruits et les plus dignes de foi confirment
pleinement ce que nous apprennent sur ce point des
écrivains d'
une époque récente mais qui avaient puisé
à des sources antiques
Même après cette vie,les démonsnous assistent en
core ce sont eux qui , à l'
heure dernière , reçoiventnotre âme pour la ramener dans les régions célestes.
Q uand le corps est tombé et déjà embaumé, onle
charge d'
unnombre plus oumoins c‘
onsidérable d’
amu
let tes (car cenombre, loind’
être indifférent,était tou
jours déterminé par des raisons secrèt es), pour l‘
appro
prier aux bons génies et le préserver des mauvais.
Strab . XVII p. 787 , Casaub.
Par exemple , Manethon dans sonpoeme intitulé J p0æle;m«
:
aka . Con]. Herodot . Il 8 2 ; Diodor. , I , 8 1. Ainsi la science des
pronostics desprésages, etc. enunmot , l‘astrologie proprement
dite et dans “>t ses branches était dominante. cher. lesÉgypt iens.C
’
est parunenouvelle conséquence dumême principe que_lea dieuxdes planètes, lessignesduzodiaque et tous les autres ê tresdusys
tème mW héolo; îçtæ se voient , sur lesmonumens subordonnés
telle ou telle divinité , regardée elle—même , dans telou telpoint de
vue , comme la divinité suprême. Telle parait cette Isis qui cuve ;
loppe de sonvaste corpslamultitude desdieux_astronomiquesrepré
sentés sur les zodiaques de Dendera . Ailleurs, principalement sur
la pierresgravéeset lesmédailles c'
est tantôt Plus, tantôt Sérapis
tantôt Jupiter quidominent aucentre duzodiaque, environnésdescorpscélestes. notre vol. IV, pl. XLIX L ; pl. LI , 194 , 195 ;
Dupuis, pi. II , 11 et pl. XXII ; fl irt , Arthaolçg . 0ilÿ_çbuclg.H. 1
pl. I I ; il. , pl. LV].
452 1.1v a x rao1s1ùux .
C’
é tait du reste , onle voit,une opération toute ma
gique , et il est hors de doute que cet te consécration
desmorts avait é té réduite , chez lesÉgyptiens, enune
sorte de science
Riende plus remarquable et de plus certainenmême"t emps que cet te idée toute spirituelle que les anciens
peuples se faisaient de la nature et de ses différentes
parues. Nous autres Européensmodernes, qui peu à
peu l’
avons dépouillée, nous sommes étonnés aujour
d’
hui quand nous entendons parler d’
esprits du soleil
de la lune , des animaux ,des plantes, dcs métaux ; de
génies qui résident dans chaque corps, dans chaque
membre d’
uncorps; et , quandonnousrappelle à ce sujet
les traditionspopulaires et les dogmesreligieux de l’
an
tiquité , nous sommes tentés de crier au mysticisme ,
comme si l’
oné tait mystique pour reconnaître unfait
constant . Toutefoisnous croyonsnécessaire de répéter
ici enpeude mots, une vérité que déjà nousavons en
occasiond'
énoncer à la tête de cet ouvrage. Le sens
naturel et droit des peuples de l’
antiquité , tout—à- fait
êétrangbr à ces idéesd’
unemécanique et d’
une physique
lentièrement matérielles, qui depuis ont fait tant de
progrèset sont devenuesdominantes, loinde voir dans
le grand édifice de l’
universunemachine inanimée e t
sansvie y admirait_la vie elle—même danssonensemble
le plusbeau; unê tre vivant,unanimalimmense pour
eux , lese stresn’
étaient point desmasses de lumiere ou
des corps opaques se mouvant circulairement dans les
Voy . Suidas v . Julianus (philosophe chaldéen) , vol. I I , p . t
’
a3 ,
Buster. Conf . PalinFragm. sur leshiéroglyphes II , p. 6 .
454 n1vnnrnouu‘
mn.
lesguides chargés de ramener les âmes sont les héros,
c’
estéà -dim des âmes généreuses qui elles-mêmes ont
succombé au désir de goûter de la vie, mais par de
noblesmotifs ces hérosont fait sur la terre le rôle des
dieux maisilsn’
enont pas moins payé le tribut à l’
hu
manité ; ils ont souffert comme lesmortels, et mainte
nant ils habitent entre leshommes et lesdémons, dans
une atmosphère pure et sansnuages
Cet te doctrine desesprits, siconséquente, siconforme
à lanature dont elle était empruntée, formait unegrande
et unique conceptionoù -le physique , le moral et la
pblitique se trouvaient fondus ensemble. L’
âme de
l’
enfant est belle,nous dit -on, parce qu
’
elle n’
a point
encore é té salie par le contact impur de la matière , ni
altérée par les passions eneffet,récemment descendue
des sphères supérieures, elle tient encore à l’
âme du
monde dont elle est fille. Maisune fois qu’
elle est en
chaînée au corps, elle oublie , dans cet abaissement
I , n.Porphyr. , deAntroNymph ., c. 6 . Clem.
V, p . 6 75. Il faut biense gaüer d’
entendre ces
héro: au senspopulaire desGrecs et des Romains cene sont point
des hommes déifiés mais au contraire , des dieux , des esprits—d
’
un,
ordre inférieur, quise sont faitshommes.Toutescesidéeségyptiennesse retrouvent chez lesGrecs et chez les Romains, depuisPhérécydede Syros, Héraclite Platon etc. jusqu
’
à Cicéronet Mam be. Vo_y .
Porphyr. ubi sup . c. 18 sqq. (biGœns. Plutarch . de sera Num.
v ind . t'
b. Wyt tenb. , p . 114 sqq . Macrob . ubi sup . Conf . Gœrres
D&rheug ædu II , p . 387 sqq.) Dureste , pendant que l’
histoire des
lmigrations et rémigmn‘
om de l’
âme offrait aux initiéset aux penseurs\de tous les tempsune allégorie sublime , elle demeura pour le vul
igaure une légende sacrée ,
objet d’
une foi implicite ; si ce n’
est aux
époques‘
où la religion,‘
deveriue purement poétique mit enoublices
antiques‘
et vénÈrabhs traditions.
nxnt c t onlna n
’
inr rra. ca s e. v . 455
profond , sa céleste origine et , par là , tombe sous l’
em
pire dumal, car c
’
est le malque cet oubli Unautre
auteur distingue positivement sept degrés ou p lume:
dans le cours de la vie degré _qn1
pourrait sÎ
appeler ,la période végéænæ de la vie , est
soumis à l’
influence de la Lune, car. celle-ciœntient ensoi le principe ,de tous lesgermesneurrieiegs dont nousavons surtout besoinalors; ,
.voilà pour le ,phyaigue :
quant aumoral, encore ,et pleine diane
cence , n_’
a,pas rompu tous les,liens qui l
’
uniaaiept ,à
laD ivinité.‘
bms la secuude _péripfie, nousdépendonsdÏHœmès (Mercure) ; l
’
amour dusavoir.co
_mmençe à sedévelopper,dmma
r
ames, et ,nunsaspirons à touteslesconnaissances: aussi,,Hermèsprésidert rilaux gymnases,Dansk troisième, _Vénus à _sa
ra“ices se,fait sentir
dansnos 0 ème âge appartient ausg_l_e_il
quimù_ri_t_toutes choses et l’
homme lui—même la place
qu’
occupe cet_astrespprêmedansle système planétaire ,cette période, à
*.laquelle ilpt éside,
‘ la tient dansle cercle
de notre vie, dont elle est comme le point culminant .
cinquième est sous l’
influence de Mars c est le
temps où l’
homme déploie ses forcesdans les combats,où il est surtout propre à la guer Î
’
iupiter préside au
sixième âge , quise distingue parde grands progrèsdans
la connaissance et dans la pratique des choses de cet te
vie c’
est l’
époque où les idéespolitiques se développent
Hermes Trismeg. Clavis , p. 11 a . cd . Franc. Patric. ; et
pour ce qui suit , Pmclus inPlat . Alcibiad. I, p . 196 , Cœuzer. ;
vol. 111 p. 39 sq . Cousin.
CHA P ITRE VI .
Cérémoniesde lasépulture chez lesÉgyptiens. Il Leurs idéessurl'
état de l’
âme après cet te vie.
Anis avoirconsidéré les âmes engénéral et dans
leurrapport avec la doctrine desesprits, at tachons-nom
à la terre , et suivons l’
homme depuis lmstant fatal où
s’
opère le grand phénomène de lamort , jusqu’
à celuioù
sonâme, libre enfindes liens du corpset.de toutesles
épreuvesqui lui restaient à subir, vareprendre la route
descieux A.peineunÉgyptünavait —ilrendule_dernier
soupir, que ses parens allaient avertir le prê tre chargé
des embrmmemens. Celui ci se rendait avec les em
baumeurs dansunbâtiment destiné à cet usage , et là
montrait aux parens trois modèles ou échantifl0nsde
momies, lesunesplusprécieuses, lesautresmoins, et les
dernières tout—à-fait vulgaires Les parens se décidaient
pourl’
undestrois, d’
aprèsleurconditionet leursmnyens,et aussitô t l
’
onconvenait du prix , pour commencer de
suite l’
opération. Unprê tre dévoué à cet te fonction
faisait le premierune .incisionau corps, mais soudain
ilprenait la fuite , poursuivipar les parens du mort ,
Voy . . pour tout ce premier’
article , Herodot . II , 85-90. Dio
dor. Sie. l gr.- Ou trouvera toutd les preuveset tous lesdeve
loppemens imaginû les dans les Commentat . Herodot . de l’
auteur ,
cap. I , S 17 . Joignez ici la note 11‘
sur‘œ livre , duduvol. avec
l’
u plicat . de laplancheXEV (.l D. G.)Ô 1czçxq zofi
’
æ
460 1.1v anra oxs1èna.
l’
on déposait de préférence les corps des personnages
éminens, s’
appelaient tombeaux d'
Osiris. Cesnécropoles,oucitésdesmorts, se trouvaient , d
’
abord prèsdeBusiris,
dont nous avons expliqué plus haut et le nom et le
mythe puis dansle voisinage deMemphis. Là , jusque
plusieurs lieues danslmtérieur du pays, se voyait une
incroyable multitude de tombeaux ,dont ondécouvre
encore des tracesnombreuses; là si l’
onencroit la tra
dition reposait , avec le bœuf Apis, Osirislui-même auxcôtés d
’
lsis là étaient les plusgrandes, les plus con
sidérables les plus magnifiques sépultures de toute
l’
Égypte, lespyramidesenfin, où se faisaient ensevelirles
rois 3 et, eneffet , dans la célébrité de ce lieusaint où
affluaient lesmorts illustres, ils_
trouvaient une .double
consolation, d’
abordde partagerla sépulture desgrandes
divinités, e t puis, de reposer encore aprèsleurmort au
milieu des sujets qu’
ils avaient gouvernés durant leur
vie. Maisune chose bienplusremarquable est celle que
nous apprend Diodore quand ilnous dit que c’
est en
Égypte, et icimême, qu’
il faut chercher le fond réelde
toutes lesfablesdesGrecssur lesenfers. Ceshabitations
délicieusesdesmorts dont onnous parle se retrouvent
enréalité près d’
unlac nommé l’
Achéron, situé aux
Chap. 3 II I , p. 4a8 sqq. De lapeut—etre le fondement le plusréel
desfablesgrecquessur le tyranBusiris, personnificationduroyaume
oude la cité desmorts quirecevait dansses profondeurs et devo
rait , enquelque sorte desmilliersde cadavres.
Plutarch. de laid. p. 485 Wyfi cub . Diodor. 1, as.
3 Vol . Strain, XVII , p. 808 Herodot . , Il, n‘. Conf . , surMem
phis, les pyramides lesnécropoles et les tombeaux , etc., note
5 note 1t sur ce livre , finduvol. (J . D.C .)
46 2 1.1q r a o xs1àatn.
surla rive occidentale duNil et vers le désert deLibye
étaient et sont encore de vastes sépultures, nommées
par les anciens comme par les modernes voyageurs et
écrivains, les tombeaux des rois Là aussi et dans le
même désert , se trouvaient , selonHérodote à sept
journées de Thèbes, les îles des bienheureux , qui pas
raissent avoir donné naissance aumythe grec de l’
Élysée et des îles Fortunées ce n
’
était sans doute autre
chose ,ici comme à Memphis, que les habitations des
morts, les vrais heureux (les bons, les pieux), que ces
antiques nécr0poks, ces grot tes sépulcrales, creusées
sous terre, dansune étendue considérable de pays, où
venaient se presser, après leurmort , et les rois et les
prê tres et tous lesplus illustres personnages. En
effet , dans ces temps reculés, Thèbes fut la capitale
de l’
Égypte et larésidenoe des souverains quiy étaient
sacrés à leur avènement au trône , comme ils l'
étaient
encore à Memphis dans la pério«k d æ P tolémées, bien
que ces derniers eussent leur séjouret leursépulture à
Alexandrie.
Il. Cessoinsextraordinairesque lesÉgyptiensprenaient
desmorts toutescesnécropoles et cesvastes fondationsde tout genre qui se rapportaient à l
’
état de l’
homme
après cette vie, avaient leur source dans une manière
de voir qui caractérise éminemment la nationégyptienne. Les Égyptiens, nous dit Diodore , regardent
le t empsqui s’
écoule dans la vie comme bienpeu de
OntrouveradeplusgrandsdétailssurThèbes,œatombeaux, etc.,
dans lasComm, Herodot. , du même mtem, $ 9, p. 88 sqq. Con/Z
note 1 S anale t t surce livre , finduvol.
III , a6 .
464 1. 1va a rnm srà st a.
des juges des enfers, Mines, a ue et Rhadamanthe ;et l
'
enfer des Grecs lui-même (Hades) n’
est pas autre
chose dans le fond que l’
Amenthès des Égyptiens, le
sombre royaume, dont Rhadamanthe reproduit le nom
avec une modificationlégère. D’
unautre côté , É {yse'
e
parait signifier le lieude joie et de jubilation. Ce qu’
il
y a de sûr , c’
est que les Égyptiens rattachaient au
royaume des morts des idées de bonheur et de plaisir
Les Égyptiens sont les premiers, dit Hérodote , qui
aient établi enprincipe que l’
âme humaine est immor
telle , qu’
au moment où le corps de l’
homme tombe en
poussière , elle passe dans celui d’
unanimal, et qu’
a
près avoir ainsi passé successivement d’
animal enani
mal, jusqu
’
à ce qu’
elle lesait parcourus tous, elle rentre
dans uncorps humain, accomplissant le cercle totalde
ses migrations dans l’
espace de trois mille ans C’
est
Plutarque explique Amenthès‘
par celui qui repoit et quidonne ou
rend (lesmorts de laid. p. 485 sq . Wytœnb .) mais Jablonski
voit dans Em u: la véritable racine de ce mot , qu’
il rend par
oecidem , Zo’
q>oç fpsBoç, les ténèbres, les enfers. (Voo. E gypt . p. 3 4.
Can]. Zocga , de Obel. p. 278 , 295 ; de Rossi E tym. ling. E gypt .
p. Rhadamanthe (Ra: ouplutôt [la , AmendeouJ mçnt1‘
)n’
est qu’
unlsurnom d’
Osiris, et signifie p rince ou roi desenfers. Quant à Él_ysée ,
onle fait venir de J ec nilor, sp lendor. SelonPlutarque (rtbf sup .)Serapis veut dire t ùçpoaüvnet xappoofim et pareille allusion à la
joie se retrouve dans le nom de Chance (Xaipœv) , autre imitation
grecque d’
0siris, qui règne sur les ondes salutaires aussi bienque
sur les âmes desmorts.
Il 13 3. Ce passage d’
Hérodote a donné lieuà de grandesdifficaltés, ainsi que tout cet important sujet de la métempsychosel
’
auteur se contente de produire ici les principaux résultats des
recherchesapprofondies qu’
ilavait publiéesantérieurement dans ses
Commentat . Herodot . I , chap. 3 4 , p . 307 sqq. Onentrouvera
des ex traits dansno trenote t a sur ce livre , finduvol. (J . D. G .)
nent c 1ononL’
e c v rr r. can . v 1. /,6’i
ce qu’
onappelle communément , d’
unnom qui dit le
contraire de ce qu’
il veut exprimer, lamétempsychose
Qu’
onse représente , s’
il est possible , l’
é tat d’
ignorance
et de barbarie où furent long—temps plongées les peu
plades errantesde l’
Égypte , alors qu’
unfétichisme gros
sier et tout sensible faisait leur unique religion. Ils
simaginaient , dansleur impuissance de concevoir l’
âme
autrement qu'
unie à uncorps, et pourtant avecunpres
senti1nent obscur de sonimmortalité, qu
’
elle subsiste,
après la mort , tant que le corps subsiste lui-mème ;
après quoi ils se perdaient , sans doute , dans la confu
sionde leurs propres pensées. Mais la tribu agricole ,
principe de la caste sacerdotale qui les civilisa quelle
que soit d’
ailleurs sonorigine , était certainement en
possessiond’
une doctrine plus élevée et plus pure , et
crut à l’immortalité de l'âme encroyant à la palingéné
sie ou à la secondenaissance. Les castessacerdotales de
l'
Inde et de la Perse professaient le même dogme , et
l’
onsait que Pythagore l’
apporta d’
Égypte enGrèce
Les prêtres égyptiens, occupésde fixer, de former peuà
peu à l’
agriculture la populationvagabonde et indocile qui les envirmmait , s
'
emparèrent habilement de lacroyance grossière dont nous avons parlé , et la tour
nèrent à leurbut , enla déterminant , enla consacrant
comme dogme national, eny rat tachant et des fonda
t ions et des cérémoniespubliques. Ils enseignèrent quelesâmesdesancêtreshabitaient dansles citésdesmorts
y o] , ,si—dam: liv . I , chap. 5 p. 276 etnote
C‘
est sans doute à lui et ’a Orphée , sonprédécesseur , que fait
allusionHérodote , dansla suite dupassage quivient d‘
ê tre cité.
1. 30
num e ro : ne c ru e .
‘
v i . 46 7
contraire cellesqui durant leur viesurla terre , se sont
laissé subjugt œraux sens, ont sacrifié aux voluptés, ont
contracté des sonillurœnombreuses, celles—l‘
a se voient
condamnées, aprèsla mort , à consommer péniblement
l’
inévitable carrière , et même à la recommencer jusqu’
à
troisfois.Parmilesâmesquidescendent dansAmenthàsbienpeusavent obéir avec constance aux sages lois du
clément Osiris; bienpeu suivent avec courage ses bich
veillantes exhortations ; laplupart , aubout demille ans
après avoir parcouru toute la série des migrations ani
males, ne sent point suffisamment lavées et purifiées;il leur faut accomplirle cyclede troismille années, lagrande période , après laquelle toutes choses se retroa
vent enleur premiere place . Alors les âmes ayant
achevé toutes leursépreuves sont toutes remontéesauxsphères supérieures d
’
où elles é taient descendues. Ce
retour s’
opère à travers les signes et tous les astres du
zodiaque , qui sont encore des animaux , mais des animaux célestes; c
’
est enparcourant les régionsdes diffe
rensastresque lesâmesse rendent dansleursdifférentes
demeures, chacuneselonsesmérites; lesplus vertueusessont lesmieux partagées; elles vont droit au soleilet a
Sirius
Les animana consacrés sur la terre sont les imageset
lessymbolesdesanimaux divinsduciel aussi'
ont=ils e t
Belog. phys. , I , cap. 5 3 , p . 1000 , Heeren. ; et la note ra sur ce
livre , finduvolume. (I D. G.)Il y a deux chœursdedieux où lesâmespar.vitnœmt comme _au
dernier tem e de leurs migrations l’
undesdieux (astres) erransl'a tre dmœux quin
‘
em at point Dans ce dernier est laperfectionet laplushaute glorificationde l
’
âme (ÿuæñç il relacträ rn
46 8 u v a e rno rsu‘
aue.
leurshabitationset leurs sépulturesdans lescitéssaintesde l
’
Égypte. De lavint cet te coutume de se faire ensevelir auprès des animaux sacrés, et quelquefois même
dansuntombeau représentant la figure de l’
und’
eux ;
de là ce culte général du taureau,de la vache et du
chiendans tous lesnames de l’
Égypte Maisnous par
lerons ailleursavec détailet de ce culte et des animaux
qui y avaient droit
e là encore cet Hermès Cynocéphale (plus exactement à tê te
de chaud) , qui se rencontre si fréquemment sur les caisses de mo
mies, et qu’
onvoit consacrantuncadavre embaumé . Onse rappellele sagdid des Perses, et ce symbole consolateur duchien tant de
fois reproduit sur les tombeaux desrois de cet te nation. Voy . ci—des
sus p . 443 et liv . Il chap. 4 p. 358 .
Ci‘
—après , chap . 9 . P lusieurs récits égyptiens, qui nous ont
été transmis par Hérodote , et diversmythes grecs que nous déve
lopperons dans la suite , ont des rapports plus ou moinsdirects à la
doctrine de l’
autre vie et à la métempsychose. D’
abord l’
histoire
fabuleuse duroiMycérinus et de sa fille ensevelie dans une vache
dorée avec un soleil d’
or entre les cornes; une figure semblable
trouvée dansleshypogées de Thèbes (pl. LI 18 3 6 ) est venue offrir
une confirmation inattendue à cet te traditionsymbolique , qu’
il
faut rapprocher d’
unusage tout -à o fait analogue chez lesHindous
(liv . I , chap. 5 p . Ensecond lieu la descente aux enfersde
Bhamp$init l’
undes prédécesseurs de Mycérinus, sonretour sur la
terre , etc. (Herodot . II , 13 9 sqq . ; sa. Cesrécits, purement mytho
logiques seront expliqués dans le vol. I II , liv . VIII) . Protée , per
sonnage demi-égyptien demi-grec ; Circé et ses enchantemenspeu
vent bienn’
être que des allégories de la métempsychosc. (Vol. I I
liv . VII ; vol. III , liv . VI II .) Onsait que la plupart desphilosophes
grecs, et particulièrement Pythagore , enseignaient ce même dogme
dansdesimageset desallégories, comme lespoètes; et onle re trouv e
avec celuidutribunaldesmortset d’
autresqui s'
y rat tachent , figuré
symboliquement sur les bas-reliefs des temples, les peintures des
tombeaux . les papyrus , etc. pl. XLVI et XI.VII , 183- 18 5 .
Con/Zl’
Explicat . des planches et lanote M sur ce livre , finllu vol.
(I . D. G .)
CHA P IT RE VI I .
I . Le monde et la doctrine des esprits sous le point de vue histo
rique ; périodes chronologiques et cycles astronomiques des an
cicua Égyptiens. Il. Appendice sur la musique égyptienne et sur
ses rapports avec l’
astronomie.
La religionsupérieure de l’
Égypte s’
offre encoreànous sousunautre point de vue , celuide l
’
histoire.L es
anciensÉgyptiensse figurant lemonde comme ungrand
systèmed’
intelligences qui se distribuent et s’
ordonnent
dansl’
espace le faisaient également , commenousl’
avons
dit , se développer dansladurée. Sil’
espacea sessphères,
le tempsa sespériodesgouvernées aussi par des esprits
de là une successiond_ç_dynasties divines qui se perdent »dans la nuit des siècles. Au commencement régnèrent
sur l’
Egypte les dieux suprêmes, puis ceux du second
ordre ;”puis lesdieux inférieurs, les demi
—dieux , et“enfin
les hommes. Le premier qui régna fut Kneph, qui era
brasse la plus ancienne période , d’
une durée inconnue ;v int ensuite Phthas quia pour élément et dont
iln’
est pasplusp ossible de calculer le règne. Ileut .pour
successeur le Soleil (Helios) , sonfils, qui régna trente
mille ans. Après celui-ci, Cronos (Saturne) et les autres
dieux forment unepériodede troismilleneufcent quatre
vingt -quatre ans. Puis viennent les Cabires, c’
est -à-dire
lesdieux planétaires du second ordre. Suivent lesdemi
dieux aunombre de huit dont Osirisest probablement
a v e s “ ;
Û‘r
V
U ï 3,
l\ ' f \A . îJ
‘ne—m‘
carnée . Apis est porté dans le temple , nourri par les
prê tres et adoré du peuple entier vingt-cinq ans révo
lus,les prê tres l
’
immolent et l’
ensevelissent avec mys
tère, dans unlieu dont ils gardent religieusement le
secret ‘.
La période du phénix formait uncycle intermédiaire
entre celui d’
Apis et celuide Sothis elle embrassait ou
six cents ou quatorze centsans. Tout le monde connait
la fable de cet oiseaumystérieux et sacré qui revenait
tous lescinq cents ans; d’
autresdisent tous les quatorze
cent soixante et unans, apportant d’
É thi0pie oud’
Ara
bic les restes embaumésde sonpère , pour les ensevelir
dans le temple du soleil, oules brûler sur sonautel, à
Héliopolis Quant à sa figure , elle ressemb lait assez àcelle d
’
unaigle , mais sonplumage é tait de diverses
couleurs; l’
oret lepourprey dominaient .Onle retrouve
à peu près sous ces traits danslesmonumens 3 . Déjà les
anciens avaient reconnu dans le phénix unsymbole qui
se rattachait à la grande année 4 ; et , eneffet , iln’
est
(20a Grenzen, Commentat . Herodot . , I , p. sqq .
Voy . Herodot . , ll, 73 ; Tacit. Annal. , VI , 3 8 ; Plin. ,H. N . X , a
Tzctz. , Chiliad. V, 6 ; Schol. Aristid . tom. II , p . 107 Jebb . ; Coray
ad Heliodor. , p. 3 01 sqq . Conf . Marsham , CanonChron., p. 9
387 ; Bœttiger, Mfl hoIog . Vorlesungm p . 16 ibiDesvignoles et Fars
ter, etc.
3 Foy . J omard Descript . de l’Égypte Antiq., vol. I chap . 5 56
p . 29-31 avec les planches et figures quiy sont indiquées; et notre
vol. IV , pl. XXXVII , 157 a ; XLVIII , 157 b.
Cum lmjuswüa magm’
annifini conversionem m£afides est inte,
auctoæ s. Solin. Polyhist . cap . BG,— De célèbresdocteursde l
‘
église
chrétienne endonnent une toute autre interprétation: ils y voient
une figure dudogme de l’
immortalité , spécialement de la résurrec
ne…c xo x ne 1.’
q rrn. cns r. v u . 473
pas autre chose dans le fond , qu’
une allégorie de la
renaissance et du renouvellement des temps dans des
cycles déterminés. A l’
époque de quatorze cent soixante
et unans , la nouvelle lune entrant au solstice d’
été ,
l’
année fixe ouagraire se trouvait enaccord avec l’
année
vagueou. religieuse. C’
était pour toute l’
Égypte unvéri
tablej ubilé et untriomphe pour la science des prêtres
particulièrement des plus instruits , ceux d’
Héliopolis.
Aussi l’
oiseausacré prend—ilsonvol vers cet te dernière
ville : c’
est dans la cité dusoleil, c’
est dans sontemple
qu’
ilapporte sonprécieux fardeau; ilest l’
oiseaude cetastre divindont il porte les couleurs et qui se lève à
l’
O rient , d’
où ilvient . Il est enmême temps l’
oiseau de
Sirius; car c’
est au lever de cet te merveilleuse constel
lationqu’
ilparait , et l’
étoile de Sothis brille à côté de
sonimage. Sonfardeau est déposé dans unglobe de
myrrhe et d’
aromates de l’
Orient ; ce globe est comme
le pelotonde la destinée où gît le tempspassé véritable
père du phénix . Celui-ci se nomme encore l’
oiseau in
dien Dans cet te contrée eneffet , onne connait que
tion de la chair. Clemens Roman. , Epist. 1, ad Corinth .,
cap. 24 (al. Conf . Larcher ad Herodot . tom . I I , p . 3 19 sqq .
Il s‘
appelle non—seulement ooin£, mais pommade, q>owix1oç, pur
pureu: . Le phénixn’
est pas sansrapport avec le griffon: quelquestraditions les rapprochent singulièrement l
’
unde l’
autre. Foy . le
passage remarquable du P hysiologm de S . Épiphæ e , nouvellement
publié (inA . Mustoxyd. et D. Schinæ Anecdot . græc. ,Venet . 18 17 ,
p. Le griffonparait , comme le phénix sur les monumens de
l‘
Égyp te , pl. L H, 1711 6 .
lvô‘
utà; ôpv1<. Arù tid. ,1161
’
supra . Philostrate (Vit . Apollon. Tyan.
III 49 ) dit que le phénix vient de l’
Inde enÉgypte ; selonlui c’
est
1111point sur lequelIndiens et Égyptiens sont d‘
accord. Ilajoute que
474 z 1vnx rno rsu‘
mn.
l’
année fixe , et c’
est de laque ,tous les quatorze cent
soixante ans, cet te année revenait pourainsidire d
’
elle
même , concilier enÉgypte le calculdu temps avec la
marche du soleil De la cendre du mort , de l‘
ancien
phénix qui se brûle lui—même et représente le temps
brûlé, enquelque sorte , par les ardeurs du soleil et de
Sirius,naît le phénix nouveau sonfils le tempsrajeuni
et renouvelé , qui périra lui-même unjour endonnant
la vie à unautre phénix Chaque phénix ensevelit son
père , et le tombeaude l’
oiseaudes temps c’
est le temple
dusoleil, de cet astre régulateur qui divise le temps ,
mais aussi le dévore ; qui reçoit dans son vaste sein
toutes les années et la grande année elle-même. Il pa
rait , du reste , qu’
à l’
entrée des périodes et des cycles
le phénix , près de se brûler, fait entendre l’
hymne du départ . Ceci
rappelle le chant du cygne , associé eneffet au phénix dans cer
taines traditions. Voy . le Scoliaste publié récemment parM. Creu
zer Jos. Bekkeri Specim. Philostm t . , Vit . Apollonii p . t rg.) Le
phénix , le cygne , l’
aigle , le griffon, le corbeaumême et d’
autres
oiseaux encore semblent se rapprocher à biendes égards, et iln’
est
guère douteux que la Perse et l’Inde n‘
aient enleur phénix aussi
bienque l’Égypte. Conf . v . Dalherg inv . Hammer
‘
sFundgmbendes
0n‘
enu, vol. I , p. 199 sqq. ; et lanote r3 s. c. l. finduvol. (J .D. G .)Jomard , ubc
’
supra .
Nombre d‘
usageset de cérémoniesdes peuples anciens et même
desmodernes paraissent avoir trait à ces vieilles allégories astrono
miques. Les Phéniciens allumaient un feu solennel (hrù1aim t le
temps consommé) , par allusionala grande année qui avait sa fin
ausolstice d’été époque deshrùlantes ardeurs; comme acet te même
époque ,dans tout le Nord depuis la Suède jusqu
’
enSaxe et sur le
Rhin, brûlent , de temps immémorial , les feux de la Saint - Jean.
Les Romains laissaient unaigle prendre sonessor du bûcher de
leurs empereurs, pour annoncerunnouveau règne untempsnou
veau.
num e ro s nx z’
é cv rru. cnx r. vu . 475
considérables les Égyptiens élevaient de nouveaux
temples enmanière de commémorationEnfinunderniercycle , c
’
était la période canicnlaire ,onla grandepériode Sothiaque de quatorze cent soixante
et unans, sur laquelle nousavonsdonné plushaut leséclaircissemcnsnécessaires°
II . Ilest hors de doute que , chez les Égyptiens aussi
bienque chez ungrand nombre d’
autres peuples de
l’
antiquité3, l
’
astronomie et la musique avaient formé
entre elles une étrhite'
alliance , et cela avec unrapport
précis à de certains cycles. Ilparaît donc convenable de
traiter ici, enpeu demots delamusique de l’
ancienne
Égypte , et principalement de sa destinationreligieuse.
Jablonski4 a rassemblé nombre d’
indices précieux qui
montrent quelrôle important devait jouer la musique
dans les cérémoniesdu culte , et aujourd’
hui encore les
sculpturesde la Thébaïde offrent à nosregards diverses
espèces d’
instrumena, particulièrement desharpes, dont
plusieursont ungrand nombre de cordeset sont d’
une
perfectionremarquable de forme et de travail. Diodore
semble se contredire lui—même dans deux passages dif
férens5 . Selonle premier, lesdieux même , enÉgypte
prenaient plaisiraux accensde lamusique ; selonl'
autre,
onat tribuait à cet art une influence œrmptrice sur les
mœurs. L’
undes auteurs du grand ouvrage français
Vu]. la note 13 déjà indiquée , à la findu volume.
Ci—dessus, chap. 4 p. 437 sq .
3 Conf . liv . I , chap . 4 , III , p . sôo sqq .
Prolegom. ad Panth. , p . 54 sqq .
5 I, 15 ; et I , B: .
475 u v anraors1àme .
essaie de lever cet te contradict ion endistinguant les
époques. La plus ancienne -musique dit—il,f ut
,chez
,lesÉgyptiensdesPharaons une simplemusique vocale ,
et laM _Ë Q ÏÂ Â OÆCÀQÇ_ d’
Hermès servait seulement àdonner le tonaux chanteurs. Leur chant était l
’
expres
sionla plusna1ve de la douleur et de la joie et des
autressentimensreligueux ..D’
uncaractère profondément
moral iln’
avait d’
autre but que de péné trerdans l’
âme
poury faire régnerune heureuse harmonie. Ce caractère
auguste de la musique primitive etait représenté dans
la personne de Maneros dont le nom , suivant Ia
blonski, veut dire enégyptienfi l.: de l’É ternel, et par
là nous reporte à Osiris et‘
a Horus dieu qui préside àl
’
ordre. La seconde période , et avec elle la décadence
de la musique sacrée de l’
Égypte , a probablement son
origine dans l’
Asie. La flûte dont nous parle Hérodote
à propos des fê tes égyptiennes, paraît être le premierinstrument de musique qui fut apporté de cet te con
trée sur les bords du Nil : les expédit ions de Sésostris
et la conquête des Perses avaient ouvert la route aux
innovations. Quant aux harpes à cordes sinombreusestrouvées dans lestombeaux des rois, iln
’
est pasnonplus
v raisemblable qu’
elles appartiennent à la plus ancienneépoque. Aucontraire le chant simple et grave despre
miers temps fut soigneusement conservé par Moise ,
élève de l’
antique Égypte et instruit dans les diverses
branches de la musique égyptienne au rapport de
Herodot . , II , 79 . Conf . JahlonskiVoc. , p . 128 .
Herodot . II , 60 ; 48 .
num e ro s ne t’
é e v rr e . onu ». v u . 437
quelques ecr1vams L’
auteur appelle ensuite notre
at tentionsur l’
alliance de l’
adtronomie avec la musique
chez les Égyptiens ; et , après avoir cité à ce sujet divers
témoignages il renvoie ses lecteurs au Mémoire de !
l’
abhé'
Boussier, où ilest montré q ue lamusique des an
ciens était dans une étroite connexionavec les sept
planètes avec lesjoursde la semaine lesheuresdujourl
et de la nuit,
’
et avec les signes du zodiaque ,selonle]
système_ égyptien3
.
6 iireconnaît dans ces vues une étendue et une ri
chesse d’
idéescertainem‘
ent fort remarquables. L’
auteur
a su,mieux qu
’
aucunautre , établir le rapport de lamo
sique avec l’
astronomie chez lesÉgyptiens et c’
est avec
beaucoup de vraisemblance qu’
il retrouve Osiris dansManeros
,ce jeune homme doué de tant de bonté
,dont
ondéplorait .la mort . Mais il est unpoint essentiel sur
lequelnousne saurionsê trede sonavis.D’
aprèsle tableau
quenousnousfaisonsde l’
état primitifde lanationégypt ienne ilnousest impossible de réconnaître danslamo
Philo, de Vit .Mosis, I , p . 470 F. Clem. Alex . Strom. I p . 343.
Vo_y. B iodot . 1, nô. Demetr. de Elocut . syx, ib.Gale p. 46 ,
Fischer. Hesych. inim aqpa'wærsv—Eä pærm vol. I p. 1408 , Alberti.
Aj outez Theologumena arithmetic. p . 4 t -53 ed. Ast . et Jo. Lydas
de mars. , p . 16—33 .
3 Villoteau, sur la musique de l’
ancienne Égypte , dans la Des
cript . de l’Égypte , Antiq. (Mémoires) , vol. I , p . 357 sqq. surtout
p . 395—403. Le même , sur les instrumensde musique , etc. ,ibid.
p . 18 t sqq .— E t sur lesrapports plusprofonds, des intervalles de
l’
échelle diatonique avec les distances plané taires lesnombreshar
moniques des Égyptiens, et des Pythagoriciens d’après eux , etc .
J omard , ibid . , p . 736 sqq. (dans sonexcellent Mémoire sur le sys
tememétrique des anciens Égyptiens , chap. XII , (J D. G .)
478 i.rv anrno :sràns.
sique de ces temps reculés uncaractère dedignité et de
grandeur telque celuidont onnousparle. Leslégendes
et , engénéral, tous les rites populaires de la haute
antiquité , portaient , aucontraire et devaient porterle
caractère d’
orgies lesfêtesles plusgénéralesfurent towjours les pamylies et les phallagogies et il est tout-à
fait à croire qu’
aux transports de joie oude douleur
qu’
y laissaient éclaterleshommesgrossiersdescastes in
férieures v enaient se mêler lessonsbruyansd’
une mn
sique retentissante et par conséquent instrumentale. En
effet , la traditionmythique , d’
unsi grand poids dans
cesmatières, attribue à Osiris, audieunationalpar ex :
cellence , l’
invention de deux différentes espèces de
flûte et le père de l'
histoire connait les joueurs deflûtedanscesmêmesfêtesduPhallus, dontnousparlionstout à l
’
heure. Lorsqu’
onnous représente Osiris civilisant les peuplespar le charme de la musique , il s
’
agit
donc , n’
endontons pas, d’
unemusique d’
instr‘umens à
vent des prêtres qui avaient affaire à quelques tribus
nomadespresque sauvages ne pouvaient se passer d’
un
sipuissant moyen. Il est très-
probable , au contraire ,
que dansles religions qui professaient sans mélange le
culte de la pure lumière , l’
emploi des instmmens àcordes, d
’
une musique plus douce et plus parfaite , fut
de toute ant iquit é mais lesnomades de la vallée du
Nil étaient -ilscapables d’
une telle doctrine, et par con
séquent de ses accessoires? Peut - oncroire ensuite ,
La flûte à unseult uyau ( pôvz0k0v ) et la flûte de Pan, à sept
tuyaux ( puia fl aqieulov Juba ap. Athen. , IV, p. 175 , p . r8 1
Schweigb .
CHA P IT R E VI I I .
Phamenophis-Memnon, les Muses nouveaux rapports entre la
musique et les phénomènes célestes.
C’
est ici le lieu de nous étendre sur Memnon, per
sonnage singulier dans lequel viennent se réunir les
idées les plus diverses enapparence , mais où dominent
principalement celles du sonet de la lumière. Nous
avons déjà parlé deMemnon et , le rattachant à Osiris,nous l
’
avons considéré comme unêtre purement allé
gorique tâchonsde justifiernotre manière de voir. Il
serait difficile de citerunmythe quiait reçuautant d’
in
terprétations différentes que celui dont il s’
agit en
ce moment Les unsn’
ont voulu voir dans Memnon
et dans sa statue résonnante qu’
une imposture et une
sorte de t our d’
adresse des prêtres égyptiens : d’
autres
ont prétendu que cet te traditionde la statue résonnante
Ci‘
—dessus, chap . I
, p. 403 sq.
Sur Memnon, maj . principalement Jablonski deMemnone .
Francof. 1753; Langlès Dissertationsurla statue deMemnon(Ma
gasineucyd . auIl tom. I II). VonVeltheim ”aberMa rwan: Bildsæule indessenSamq ng einigerAuflœtre
,II . J acobs, Ueberdie Græ 6er
de: Memnonund die Inschnf len etc. (Denkschnfi eu derA kademie der
W ssenschaflenzuMünchen, 1809, 18 t o); Descript . de l’Égypte, Antiq.
,
vol. I (Thèbes) chap. 9 , sect . I , p. 93 sqq. 00a la note 14 sur
ce livre , findu vol. où l’
ontrouvera denouveaux détailssur Memuonet tout ce qui le concerne. (J D. G.)
sau m onunL’
É c r r '
re . crt sr. v i 11. 48 t
n’
avait d’
autre fondement qu’
une légende assez récente ,
puisque seloneux , elle aurait pris cours seulement
dans la période romaine. Au contraire ,les voyageurs
français de l’
expédition d’
Égypte , dans leur célèbre
relation,appuient fortemcnt l
’
interpré tationlit térale. le
suis loin, pourmoncompte , de révoquer endoute lesassertions si solidement é tablies de ces estimables sa
vans. Je ntrai pasnonplus descendre dans les profondeurs de la physique poury poursuivre certaines indi
cations des anciens , relativement à l’
affinité du sonet
de la lumiere Ce point de vue de la questionest tropé tranger à notre sujet , et n
’
a paséchappé , d’
ailleurs,
à la sagacité des physiciensmodernes. Onpense bien
que , d’
unautre côté l’
explicationde la traditionmer
veilleuse dont nousnous occupons a été demandée àl
’
astronomie. Jablonski voit dans la statue dé Memno‘
n
une colonne destinée à des observations célestes ; Dor
neddeny trouve ungnomonannuel uni’
a l’
idée d’
un
tombeau. Ces deux savaus ont le mérite d’
avoir intro
duit dansl’
examende la questionunélément sanslequel
il est impossible selonmoi d’
arriver à aucunrésultat ;cet élément
, c’
est la nature; ymholique du langage des
anciens prêtres.
Memnonest le nom le plus ordinaire de l’
être mythique dont ils
’
agit ici mais ilenporta plusieursautres
dans l’
antiquité . Ils’
appelle encore Amenaphz‘
s ou,avec
l’
article égyptien Phamenophis; lsmandes ou 0symah
dj as car ce dernier est certainement le même que
Plutar‘
ch . Symposiac. VIII 3
l.
482 1.1v a a ra01suäua .
Memnon Ona aussi confondu Memnonavec Sésos
tris; Hérodote en faisait déjà la remarque”
c’
est une
preuve de plus enfaveur ddla réalité de cet antique
usage desOrientaux d’
identifier leursanciensroisavecleurs dieux ; car c
’
était un dieu que Memnon, non
œulemeut enÉgypte , mais en É thi0pie , et dont les
honneurs furent jadis répandus dans tout l’
Orient , bien
qu ilparaisse avoir jou1a Thèbesd’
unculteparticulier
Memnon4 , dit la tradition s’
avauça de l’
Éthiopie à
S trab . XVII , p . 8 13 comme le Memmonium et l’
0sm andam
sont unseul et mêmemoumneut , .le tombeau de Memuon—C aymandyas. Conf . Champollion, l
’Égypte etc. I , p. sro sqq . p. 3 50.
Pausan. I A t tic. 42 Clavier. Herodot . Il 106 .
3 J ablonski explique P hamerwphù par custo: ur6 is custo: Theba
mm , comme il est appelé dans des inscriptions , le gar
dien, le protecteur , la sentinelle a vancée de la ville d’
Amour: de
Thèbes) ; la terminaisonplu‘
exprimant l‘
idée de garder, de conser
ver, comme dansKameplzù , quenoustrouveronsplusloin gardiende
la terre,de l
‘Égypte (Cham c:’
—desms p . 397 sq . note) . C‘
est ainsi
qu’
Apollonsenommait legardiend'
A thènes (Cie. deN . D. III a3 v
,
1’
biGrenzer.) Memnon(Mépwv) n’
est peut—être pasautre chose qu
’
une
traductiongrecque assez fidèle d’
Am nophz‘
s ou Phamenophù eneffet ,Platontrouve dans ce mot dont se compose Agamemnon l
’
idée de
constance et de fermeté sonposte , qualités qui sont celles d’
un
gardienet d’
undéfenseur (Cratyl. p. 3 8 Bekker) . Le même savantrend 0symandyas par qui donne une v oix ou unson(dualem v ocem
Jablonski, Vac. E gypt . p. 3 9 p.
4 Voici la généalogie deMemuon quidoit frayerla route ànotre
explicationdumythe de ce héros
T1ruonus, Eos Auuoax Cnruanusselond’
autres ,
Asrnz us
Manama,Emu u1on; Puxnrnon, (Anus).
nan1o t ononn’
ñ e v rrx . onu . u n. 483
travers l’
Égypte ala tête d‘
une armée , et pénétra jus
qu’
à Suse. Priam ,sononcle
,l
‘
appels au secours de
Troie assiégée dont ildevint le rempart après lamort
d’
Hector , jusqu'
aumoment où il tomba lui-même sous
les coups d’
Achille. Il fut enseveli sur les bords de
l’
Ésépus, versla côte septentrionale de l’
Asiemineure,
ouplutôt à Paphos dans ”
île de Cypre ,ou enSyrie ;
ouenfin d’
aprèsune autre version, l’
Amoœ,samère
vint elle-même releversoncorps inanimé , l’
emporta a
Suse et le déposa dansunsuperbemonument . D‘
autres
plaçaient sontombeau vers le fleuve Béléuus; d’
autres
le reléguaient à Echatane , capitale des Mèdes, ou en
core ailleurs. Eu unmot , l’
Asie entière avait partout
sesMm ouiam comme l’
Égypte et l'
É thi0pie leurs
tombeaux d’
Osiris; et d’
ailleurs Ismandes—Memnonne
reposait— il pas aussi dans la terre des Pharaons?
Suivant des traditions différentes, Memnonne vint
jamais à Troie ilmourut enÉ thiopie , où habitent les
Macrobiens ; il é tait lui-même und’
entre eux , et , bien
qu’
ileût vucinq générat io‘
nss é coulerdurant sonrègnelesÉ thiopiensle pleuraient comme ayant étémoissonné
avant le temps Voilà bienOsiris, le bonparexcellence ,le protecteuret le conservateur de sespeuples, auxquels
ilest toujours trop tôt ravi. Et , eneffet , mêmes scènes
après sa mort et après celle de Memnon. Isis cherche le
corps de sonépoux jeté sur la côte de Byblos enPhe
nicie ; l’
Aurore cherche lesbeaux restesde sonfils bien
T zetzesad Ly00phr. 18 (Stùrz ad Hellanic. fragm. p . ÆS ‘
chyl. ap. Strah. , XV, p. 7 3 8 ; Cas. Herodot. , VII , 151 ; V » 53 sqqPhilostrat , Vit . Apollon…VI , 4 .
saum onun can . V I I I . 485
sont lesnoirs compagnonsdeMemuonl’
É thi0pien qui
après l’
avoir suividansses campagnes, reviennent , lors
qu’
iln’
est plus, sous les livrées de la douleur, pourho
norerla tombedeleurchef; chaque année, ilsyrépandent
l’
eau du fleuve voisinenforme de libations funéraires ;chaque année recommencent et leurs lamentations et
leurs combats Voilà les fêtes de lamort . Maisdes fêtes
de la vie se retrouvent également dansles traditionssur
Memnon onoffrait dessacrificesensonhonneuràMé
roê et à Memphis, aumoment où le soleillance sespre
miers rayons, qui venant à frapper la statue du héros
lui font rendre unsonouune voix dont ilsemble salu“
ær
ses adorateurs De pareilles statues s’
élevaient de tous
côtés tout le monde sait qu’
aujourd’
huiencore onvoit
près de Medinat - Abou, deux colosses dont l’
un(celu1
quiest aunord chargé d’
une multitude d’
inscriptions
se fait aisément reconnaitre pour la véritable image de
Phamen0phis ouduMemnonde Thèbes3.
Maintenant , quelest le fond de cemythe , et de quels
élémens se campow— t-il?Nousy voyonsla lumière et la
couleur,des sons et unchant , des eaux et unfleuve ,
une apparitiond’
oiseaux et leur plumage , des fêtes de
joie et de douleur, untombeau sur le bord d’
unfleuve.
Quant à la lumière , tout dans lemythe de Memnon
comme dans ceux qui s’
y rat tachent 4 , nous reporte à
P ausan. X , Phocic. , 31. Quint . Smyrn. , II , 6 52. Ovid. , Me
tam. XIII , 598.
Philostrat. l.
3 Descript . de l‘Ég. , Autiq. volI , chap. 9 , sect. I , p. 98 sqq.
Onles trouvera vol. II , liv . IV. Memnonet Hercule s’
y rap
prochent beaucoup , comme onle verra. Phaéthon, filsde l’
Au10re
488 L t vnnrno rsrèun.
dumatin; la statue de Memnons’
appelait la pierre par
la te, lui-même portait lenom de def enseur de Thèbes
Eneffet,comme Jupiter , son père ,
veille à la garde
descieux,ilveille
,lui, sur le pays et sur sa capitale ,
et ne manque pas de rendre le salut dont la piété lui a
fait hommage. La voix des sacrés cant iques se réper
cute dans la vallée rocailleuse , elle est renvoyée par
l’
image révérée du héros auquel ils s’
adressent ; Mem
nonrépond. Le vigilant génie n’
est autre chose que la
sentinelle avancée dumatinet le cycle des heures
Memnon, le fils de la lumière,se présente encore
sous unnouvel aspect . Les planètes font leur révolu
tiondans les cieux ; la terre ,et les choses humaines
‘
auxquellesellesprésident , ont desrévolutionsanalogues;tout circule et passe ici
—bas 3. Mais Jupiter, le grand
ordonnateur du monde , œt immobile au haut du ciel
dans cet te universelle mobilité au-dessousde lui sont
A ioecîpçœvoç Iapù v ocale) Œ€ aiœv « po'
pazoc. Jablonski, deMem
none p . 106 sq. p . 38 .
Unsalut donné et rendu une fête dusoleil, unculte de la lu
miere , telle est ici l’
idec—mère deMemnon maisilest possible qu’
un
phénomène localait contribué à fixer dans le voisinage de Thèbesla
t raditionde la statue parlante. Le re tour annuelde certainsoiseaux
de passage peut avoir donné lieu à d’
autres accessoires également
mythiques.
3 Unemblème de ce grand fait dumonde sublunaire é tait la roue
ené tat de rotation(Plutarch Numa , X IV , 4 ; Clem. Alex. Strom.
V, p . 56 8) voilà la révolutioninférieure. Mais outre cela ily en-a
une supérieure la colonne lumineuse duciel est environnée de huit
cerclesousphèresde diversescouleurs; là se tiennent lesParques, etc .
(Plat . de BepuhL X 13 , p . 508 , Bekk . ) l’o_r. aussiles pl. XXXIV ,
r.î6 ; LI I , t 7 2 ù . Confi l’
Explicat . despl. Unsymbole analogue
pxistait dans les nzvstèrrsde Mithras, ri—dcsms
, I , 4 p . 36 0 sq .
k anroronnn1.’
1ic v rrn cru s. u n 489
les Sirène‘
s célestes distribuées dans les huit sphères.
Chacune donne le tondans sa sphère et des huit sons
qui enrésultent se compose une harmonie unique un
concert merveilleux Or, le souverainimmuable des
cieux doit avoirunreprésentant sur la terre , et ce re
présentant , c’
est Memnonsonfils,le grand Prytane de
Thèbes. Issu du feuéthéré quiconserve toutes choses,
Mentnongarde sur la terre le foyer conservateur quien
est émané Aussi pareilà sonpère demeure—k ilferme
et inébranlahle au milieu de la perpétuelle successionde la lumière et des ténèbres. Ilprête l
’
oreille au con
cert des Sirènes c’
est -à-dire à la divine harmonie des
sphères célestes et ici bas il fait lui—même entendre
deux sans différens, qui sont la double expressiondes
deux phénomènes du jour et de lanuit . EnfinMemnon
subit la commune destinée , il descend au tombeau ; des
oiseaux d’
unplumage sinistre , des oiseaux ravisseurs,
dignes satellites de la mort , célèbrent tous les ans en
sonhonneur des jeux funèbres et versent des libations,sur sa tombe. Sonnom devient sur la terre unchant de
deuil et de tristesse il est ici le Linus oule Maneros
égypt ien, dont la légende est identique avec celle de
Memnon. Maneros fils d’
unroi, périt à la fleur de ses
ans, et c’
est à samémoire que les Égyptiens chantaient
Plat . , « bisup . Proclus, inPlaton. Bempuhlic. p. 367 . Idem,
Plat . Cratyl. p . 93 sqq . , ed. Boissonade , Lips. 1820 .
Le Prytanée. Le feu élément communde Jupiter et de Mem
uon, s
’
appelait dans le langage des pythagoriciens ,le gardiende
Jupiter. Aristot . , de Cœlo , II , 13. S tob . , Eclog. I p . 452 46 8 etc.
Chalcidius, inPlat . Tim. p. 114 .
3 Cie. de N . D . III , 11 et 161Creuzer, p . 530 sq .
492 1.1vnnr a0 15 1ànn.
ensonhonneur, les sept sons du sept1eme jour ou du
sabbath , le salut du matin les adieux du soir,la re
tentissante harmonie des sphères. Memnonest sur la
terre le symbole de la lumiere é ternelle ; sa statue est un
gnomon, une montre solaire; sontombeausert de calen
drier, et fournit de précieux enseignemens au peuple
des Pharaons.D’
après tout ce qui précède , onvoit que
Phamén0phis-Memnonse rattache aux incarnations du
soleil dans Osiris,Horus, Hercule , Mithras-Persée
quelques autres idées ressortent seulement davantageOnserait justement surpns 81 dans les différentes
personnifications du sonque nous offre le personnage
mythologique dont nous venons de traiter, il ne se
rencontrait pas quelque rapport entre lui et lesMuses.
Les sept sons, les sept mots, ou les sept vers que pro
nonce Memnon, ne nous rappellent—ils pas eneffe t
la lyre d’
Hermès à sept cordes, quireçut sonnom dessept Pléiades
?et la Pléiade
,dans la langue toute égyp
tienne de Pythagore , ne senomme-t -elle pas la lyre des
Muses Epicharme connaît sept Muses, presque toutes
Mithras et Phlégyas ( sup . ,liv . II , p. 36 7 , 36 8 , et notes, sont
dans lamême alliance que Memnonet les É thiopiens les bla ncs et
lesnoirs encontraste ouenopposition comme onles voit dans les
bas-« reliefs de la Thébaïde sup . p . 427 note 3 ; 4 79 , note 1 La
fablede Phaéthonoffre desrapportsanalogues (Vq r. Ovid. Metam.
I , 7 50 ; II , sqq. NonniDionysiac. XXXVIII , 160 Persée
se retrouve enÉgypte aussibienque Mithras à Chemmis oncélé
brait ensonhonneur desjeux gymniques sup . p . 421 à Nancra
t is, ou tout auprès était le poste de P ersée Dépose» ; orton qui
rev ient, pour le fond , augardiendufeuét11éré sur la terre , à Mem
uon sentinelle permanente. Le Solinvictu.çdesRomainsn’
est qu’
une
nouvelle forme de la même idée .
Porpbyt . de Vit . Pythagor. , p . 41 Kuster.
ah t.1e ronne nacv r1n. can . u n. 493
tirant leurs dénominations des eaux , parmi lesquelles
figurent une N ilo , une Tritoê etc. Selond‘
autres,
les Muses étaient filles de Memnonet de Thespia , la
même qu’
Asopo , fille du fleuve Asopus Apollonac
corda à cet te mère des Muses, Muse elle—même,trois
dons précieux : d’
imposersonnom à une ville , de briller
parmi les constellations comme vierge céleste enfinde
prophétiser l’
avenir. Voilà bientous les caracteres prin
cipaux des Muses nymphes présidant aux sources
étoilesannonçant lesorages et formant parleurnotnbre
diversescombinaisons enrapport avec les constellat ions
célestes. Nous avons déjà vu l’
Aoûs, fleuve oriental,fleuve de lumière
, jouer sonrôle dansle mythe deMem
non devons—nousdonc nous étonnerde voir ce même
Memnon, dieudelumière, dont l’
imàgerepose surlebord
duNil que des chants saluent à lanaissance du jour,
qui répond à ces chants par unsonoù se révèle son
immortelle v ie , cité comme père des Muses , et comme
leur mère,la fille d
’
unfleuve ; de trouver parmi les
Muses elles—mêmes une Muse duN il? D’
unautre côté
le Niln’
était —iipaspour les Égyptiens le vivant portrait
du ciel, et les sept bouches de ce fleuve divin,les sept
notesde la musique sacrée les sept planètes tout cela
n’
est -ilpasdansune corrélationévidente3
Eudocia , p . 294. Grenzer ad Cie. , de N . D. , I II 3 1.
Pausan. IX , Bœotic. , 26 . Natalis Comes VII 15 ; VIII ,
t8. A sopon’
est quelenom patmnymiqucde Thespia .
Vor. vol. II , liv . VII , le développement dumythe desmusee:
n1v aa raorsrñ ù n.
e…s “ m os t
CHA P ITRE IX .
Duculte des animaux et de ses causes. II . Diverses combinaisons
de formes animales et autresdans les symboles de l‘Égypte.
I . La terre répète enquelque sorte le ciel; elle le
réfléchit dans les métaux , dans les pierres, dans les
plantes et dans les animaux . Elle répond à l’
harmonie'
des sphères célestes par les chœurs et la musique des
temples d'
ici—bas. L’
armée des cieux,le zodiaque tout
entier, se reproduisent à la surface de l’
Égypte , quires
semble à unPanthéonimmense , et où chaque nome ,chaque cantonmême correspond à undistrict de la
régioncéleste. L’
Égypte est la vaste demeure des ani
maux sacrés, sur laquelle la voûte étoilée s’
étend comme
untoit protecteur. Depuis Thèbes ou la grande Dios
polis depuis la barrière de rochersqui termine l’
Égypte
à Syène , jusqu’
à Canope , vers l’
embouchure du Nil,
et jusqu’
aux limites du désert, chaque district de . cet te
terre du soleila sonanimal consacré, et sontemple où
celui-ci reçoit les soins comme les hommages des hu‘maius. Il y a plus ces
__a_
nimaux représentent en eux
mêmes lesphénomènesdu ciel; ilssont comme les gnomonsnaturels des vncms1tndes des saisons et les messa
gersdes variations de la température. Sil’
onadmet une
religionfondée sur la nature extérieure, une religion
où chaque objet naturela sa place et joue sonrôle dans
496 m vna rao is1ianx .
polis, les loups, peut— ê tre aussi les chakals à Buhaitjâ
les chats à Tachompso les crocodilæ '. Mais cet te ado
rationdes animaux ne fut point seulement un culte
public , elle passa dans la vie privée et devint unculte
domë tique. Chaque maison chaque famille enÉgypte
avait , par exemple , sonoiseau sacré qu’
elle nourrissait
avec tous les soins imaginables et qui accompagnait ses
hôtes jusqu’
au tombeau,car on l
’
ensevelisæ it à leurs
côtés. De là ces momiesd’
animaux,consacrées dans les
nécropoles et dans les temples, et qu’
ony retrouve au
jourd’
hui. C’
étaient , suivant Hérodote et d’
autres écri
p. 138 Panth. II 7 veut direfécond : il exprime Iaforcefécon
J ante et génératrice de la na ture, pa rticulièrement dusoleil. Quant aux
imagesdudieu, onne l’
a point trouvé jusqu’
ici, danslesanciensmo
numens de l‘Égypte , avec les traits sous lesquels le dépeint Héro
dote maisbienavec ceux que luiprê te É tienne de Byzance (v . Ilav‘
a
no'
hç) sous la forme humaine haben: weretrmnerectum etc. par ou
ilse confond avec Amon—
générateur, suivant M. Champollionjeune
( Panthéonégyptien, Paris, 1813 pl. 4 et l‘
explication: conf . notre
note 6 sur ce livre findu Lesmédailles le représentent aussi,
quelquefois tenant unbouc dans lamain. pl. XXXVII , 155
155 a ; 155 (J . D. G.)Ony a trouvé desmomiesentières de ces animaux les06154 des
Grecs, appelés par quelques-uns [oups—cerv iers. Vo_y. Commentat .
Herodot . , chap. II , 5 rs , p. 16 3 , note 139.
E t bienailleurs, à Ombos à Coptos à Arsiuoé (Crocodilop olis).
Il faut voir dans la Description de l’Égypte (Antiq. Descript .
ch. XVI, sect . IV,tom. IV
, éd. in les ingénieuses conjecturesde
M. Jomard sur lescausesde l’
inimitié violente quiexistait entre les
habitantsde Cet te dernière ville et de sonnome et ceux de la grande
Heracléopolis adorateursde l’
ichneumon lui—méme ennemiducro
codile. Quant audieu dont le crocodile était le symbole ,et qu
‘
on
regarde ordinairement comme Typhon mais où M. Champollion
(l. l. pl. sa et l’
explicat . ) reconnaît Sovk Zoüxoc le Saturne égyptien 'voy . note 6 , sur ce livre ,
finduvol. ( J . D. G . )
nnn1c1onnnn’
é c v rrr. cru e. 1x . 497
vains parmi les oiseaux , 11bis, le fauconouépervier
le canard etc. parmilesquadrupèdes, le chat le chien
(le singe cynocéphale) , l’
ichneumon, l
’
ours,le loup (le
chakal) et biend’
autres; puisle crocodile, l’
hippopotame
ou cheval du Nil, l’
anguille , diverses espèces de ser
pens, etc. Tous ces animaux étaient embaumés avec
les mêmes soins et d’
après les mêmes procédés que les
hommes ; mais leurs sépultures é taient plus ou moins
précieuses , selonqu’
ils passaient pour plus ou moins
sacrés l’
ibis et l’
épervier sedistinguaient sous ce rap
port entre tous les autres. Quant aux animaux d’
une
grande taille onse contentait le plussouvent d’
emban
mer quelques parties de leurs corps surlesquelles on
plaçait une tête.
Voilà donc unculte de lanature qui s’
at tache média
tement aux animaux,se divise à l’infini et varie avec
eux de province à province , de canton à canton le
pays entier représentait l’
ensemble également entier et
l’
Égypte , danscet ensemble , adorait la nature et le ciel,
Herodot . II,6 9 , 41, 42 , 6 5 , 6 7 , 72 (Schweigh. ad Herodot .
Annot . , vol. I , p. 292 7 4 , 148 . Diodor.,I, 84 . S trab . XVI I ,
p . 8 11 sq. Coa Grenzer. Comm. Herodot . ,ubi sup . , p . 16 1 sqq .
Sur lesmomies d’
animaux trouvées enÉgypte Zoega de Obelisc.,
p . 283 sqq . ; RouyerIet J omard, dans laDescript . de l’Égypte, Antiq .
Mém. vol. I , p . 219 sq . ; Ibid., Descript . vol. I , p . 347 sqq .
Oul’
oie , ouplutô t une espèce particulière , nommée par lesGrecs
1nvalc£m E Vulpanser, oie-renard (anas tadorna , Vo]. Hero
dot . I I , 7 2 Aristot . H. A .VIII , 5, 8 ib. ; Schncider, p . 6 0 1; Hora
pollo I , 53. La tendresse extraordinaire de cet oiseau aquatique et
domestique pour ses petits, l’
avait fait met tre au nombre des ani
maux sacrés et choisir enmême tempscomme signe représentatifdel
’
idée de fils encaractèreshiéroglyphiques.
498 1. 1v nnrnou t àmn.
le grand tout . Ily avait aussi des animaux consacrés àce grand tout , desanimaux plusdivins, enquelquesorte,dont le culte s
’
étendait sur tous les nomes à la fois
c’
étaient l’
espèce entière dubœufet de la vache , le chien
(le cynocéphale), le chat,l
’
ibis l’
épervier et le scarahée.
Mais enoutre , onconsacrait telou telindividu comme
représentant de l’
espèce : cet individu, choisioureconnu
à de certains signes extérieurs, devenait l’
objet de la
plus haute vénérationl’ons’
imaginait qu’
une puissance
divine avait vouluse révéler enlui. Tels étaient l_e_s_trgisibœufs sacrésMnevis, Oimphis et Apis. Nous savonspeu
de chose des deux premiers, et une grande obscurité
œuvre encore le rapport qu'
ils doivent avoiravec Apis.
Mnevis était adore aOnouHéliopolis, et sonnom, selon
Jablonski signifie, eneffet , le l)æ tf de la lumière, oudu
soleil Ildevait êtrenoir et porterunpoilhérissé. Son
culte semble plusancienque celuimême d’
ApiÂ.2Una
phis dont la demeure était à Hermonthis, également
noir et hérissé est le bondim ,le bongénie , comme
oninterprète sonnom égyptien. Il s’
appelait encore
P acis ou Bacis et peut — être cet autre nom est -il ana
logue à celui de Bacchus, qui recevait les surnoms de
dieu bon et de taureau Enfinle troisieme bœuf
Voo. E gypt…p. 146 , 184 . Strah ., p. 803 Biod. , I , 21;
Plutarch . de Isid. p. 492 Wyt t .Peut-être pour exprimer le mouvement réb ograde des pla
nètes.3 Æfian. , H.À. XII , 11 ;Macrob Sat . 1, 21. Conf . J ahlomki
Voc. , p. 6 9 et Panth. 1,I 4 p .9 9 ; Rossi E tymol. p. 345; J 0
mard ,Descript . de l
’Ég. Antiq. vol. I , chap. 8 , p. 133; Moser ad
Nonnum , p . 205 198 sqq. ; et lanote 2 p . 277 , 278 mp . liv. I ,
nxnrc 1o a na n’
é cv t r a . cns r. i x . 499
Apis était né d’
une vache fécondée à ce qu’
oncroyait ,
par unrayoncéleste. Ildevait êtrenoiravec untriangleblanc surle front , unemarque pareille une demi—luneaucôté droit , et une espèce de bourrelet unnœud dela forme d
’
unœambée,sousla langue. Avait
’
—ontrouvé
unApis, aussitô t onl’
allait chercher engrande pompe,et d
'
abord onle nourrissait durant quatre moisdans un
édifice ouvert du côté de l’
orient ; puis onpromd guait
unegrande fê te qui commençait avec la nouvelle lune.
Aprèsla fête , le nouvelApis était conduit à Héli0poliset là ilséjournait pendant quarante joursdans le templeoù les prêtres lui donnaient sa nourriture. Enfin
, trans
porté à Memphis dans le temple de Phtha, il y reca
vait les offrandes et les adorations de toute l’
Égypte.
Était—ilmort , ou sonheure dernière approchait—elle,
la période h ui—solaire d
’
Apis était-elle sur le point de
finir alors commençait undeuil général qui se prolongeait jusqu
’
à ce qu’
oneût retrouvé unnouvelApis.
Quant au mort , les prê tres l’
enseveliœaicnt dans le
ternple de Sérapis ou dansunlieusecret. Apis était unvivant symbole d
’
0siris sous tous les rapports, comme
soleil comme Nil comme principe de féconda
tion; et enmême temps , par la liaisonnécessaire de
toutes ces choses, il représentait Isis, comme la lune ,
au le culte desanimaux engénéral et spécialement dubœufnommé
W Puech , dans l’
Inde. ( J . D. G. )b . Alberti ad Ilesych. 1146 [«une ame Valcken. et Wa sel. ad
Herodot . , HI , b8 ; Strah . et Biod. uä sup . Ca f Zoëga l. I. , p. 288-Gnosc a Comm. Herodot. , I , p . 129 sqq .
ci-J essus , chap. 7 , p. 471sq.
1.1vna rnors1àmx.
comme la terre fécondée , comme lanature terrestre
C’
est dans le fétichisme, quidomine aujourd
’
hui en
core chez toutes lespeupladesdel’
intérieurde l’
Afrique,
qu’
il faut chercher la prem1ere origine et la véritable
base de ce
’
culte rendu aux animaux . De nos jours , en
effet , ona trouvé dans la Guinée et ailleurs,soit des
espèces entières de serpens qui sont consacrées,soit
des individus adorés à part comme représentans de
tout ungenre. Iln’
est pas douteux , néanmoins, que les
Égyptiens fondèrent plus d’
une fois leurshommages sur
la considérationdesservicesoudesdangersqu’
ilsavaient
à espérerouà craindrede telle ou telle espèce ouutile
ounuisible tantôt ces hommagesportaient le caractère
de conjurationsmagiques propres à écarterde funestes
influences tantôt ils étaient l’
expressiond’
une pieuse
reconnaissance pour les bienfaits dont onétait rede
vahle à certainsanimaux . L’
ibiset le chat, par exemple ,
lors de la retraite du Nil, purgeaient le pays d’
une in
croyable multitude de vermisseaux , d’
insectes, de rats,
qui sans cela l’
auraient désolé. Quant à la vache et au
bœuf , ils étaient d'
unusage indispensable pour l’
agri
culture aussi furent -ilsplacés sous la garde desprêtres
Onse rappelle le fameux taureaude lamythologie des Perses,J boudad et celui de Mithras où des anciens ont vu, soit la lune ,
soit la terre (liv . Il , chap. 4 , p. 353 sqq. ; chap. 5 , p. 375 et les
notes 1 et 2 Les monumens de l’Égypte nous présentent diversesimagesde bœufsou taureaux où l
’
ona vouluretrouver tantôt Apis,tantôtOnuphisetMnevis. Voj .Visconti, Mus. Pio—Clement . , vol.VII ,
p. 28 sq.; J olloiset Devilliers, Descript . del’Ég. Antiq . , vol. I ch. 9 ,
sect. IX , p. 49 ; Grenzer, uôi rap . , et nospl. XXXVII , 16 6 ; LI
182 LU I , 16 6 a . Conf . I’
Explicat . despl. ( J D. G. )
axu crononz’
â cv rra. can . 1x . 501
qui les proposèrent à l’
adorationdes peuples comme
des êtres divins(“Mais le culte des animaux a un
autre principe qu’
il faut se garder de méconnaitre ; car
il t ient à des racines profondes. Ce principe est le sens
p ieux qui remplissait les âmes neuves encore des
hommes primitifs. Ils remarquaient dans les actions et
dans toute la man1ere d’
ê tre des animaux quelque chose
d’
infiniment régulier, d’
uniforme et denécessaire, quiles
portait à reconnaître et à adorer eneux les lois saintes
de lanature. Pour les prê tres, ilest bienprobable qu’
ils
voyaient dans lesanimaux quelque chose de plus élevé
encore et de plus général; qu’
ilsy avaient découvert le
grand secret de l’
existence 5 1gn0rant elle-même dans
l’
univers sans doute ils pensaient que lanature à tra
vers touteslesgradations dumonde matériel é tant par
venue dans l’
organisationdes bê tes jusqu’
aux limitesde
l’
humanité,avait manifesté
, par cet te ignorance d’
elles
mêmesquiles caractérise , leurharmonie avec l’
univers,
d’
où résulte im état d’
1nnocence ; tandis qu’
aucontraire
dans la liberté , se révèle une espèce de divorce , un
combat avec la nature:’iA toutes ces causes vient se
joindre le sensastronomique et calendaire que prennent
les animaux dans le zodiaque. C’
est ainsi que le bœuf
Apis était le symbole et comme le vivant hiéroglyphe de
la constellationdu taureau,l
’
undes douze signes du
Conf Diodor. I Aujourd’
huiencore le meurtre d’
une vache
est puni de mort dans l’
Inde ; ilenfut de même pour le bœuf dans
l’
A t tique , à une époque très—ancienne : enÉgypte , cet te loi barbare
para1t s’
ê tre étendue à touslesanimaux sacrés. q . ci—desws I, 5 ,
p. 278 et vol. III liv. VIII .
z 1v anrno 15 1ù st x .
dans la prem1ere figure ,la partie supérieure du corps
représentant la Minerve égyptienne (Neith) , l’
ensemble
exprime l’
intelligence divine reposant sur elle-même et
se à elle-même (n’
ayant besoind’
aucunauxi
liaire Mais,outre les deux espèces dont nous avons
parlé , il faut encore remarquer les grands sphinx de
Thèbes, composés d’
une tête de belier avec uncorps
de lion; ceux -ci qui forment une troisœme espèce , ont
probablement unsens astronomique comme les pre
miers”. La place ordinaire de ces êtres mystérieux ,
Grund Malawi der Griechenund Ræmer,I p . 57 sqq. Cet écri
vain,dont jene connais pas l
’
ouvrage , doit avoir été conduit à son
idée, quime parait fort vraisemblable , tant par le passage d
’
Héro
dote cité dans la note précédente , que par l’
observationde W ine
kelmann. S’
il était possible de prouver que tous les sphinx vérita
blement égyptiens fussent hermaphrodites j’
ad0pterais cet te expli
cat1onenla modifiant et l’agrandissant quelque peu. Eneffet , Neith,
ou la Minerve égyptienne , commenous le verrons dans le chapitre
suivant , é tait représentée tantôt avec lesdeux sexes tantôt sous la
figure d’
une femme à tê te de lion icise trouvent à la fois lesélémens
de la figure et ceux de l’
idée . Mais siNeith est l’
intelligence divine ,elle est aussi la force productrice ougénératrice de la divinité ; elle
est enmême tempspuissance intelligible et puissance cosmogonique
physique ) ; elle est la mère de tous les ê tres. Considérée dans le
Dieucréateur et comme unie à lui comme sonénergie (Sactz‘
disent
lesHindous elle s’
identifie avec lui tout ens’
endistinguant , elle
est mâle et femelle , ou femelle et mâle ; elle est le Démiurge s’
ap
prêtent à la créationet se révélant par sonpremier acte sous la
forme d’
hermaphrodite , P htha -Neülz Neith-Fhlba intelligencetrice. Phtha , demême que Neith , a le lionpour at tribut . Le sphinx ,selonnous, exprimerait ainsi la révéla tionpremière de la le
mystère , la grande énigme de la création. (J . D. G.)Ilyena plusieurs variétés (Vor. J ollois et Devilliers, ubi sup . et
notre pl. XLI , 17 1 onvoit aussides sphinx à tête d’
épervicr
Le corpsde lionest permanent . Les sphinx à tê te humain'
e ont assez
506 1. 1vnnrnors1im a.
Mais les Égyptiensne s’
entinrent point à descombi
naisons si simples; ils allèrent plus loinet Brent des
images composées de plusieurs animaux différens. Té
moincet te figure décrite d’
aprèsunbas-relief du temple
d’
Hermonthis et où s’
unissent dans unbizarre assem
blage , le corps d’
unlion, la tê te d’
un épervier et la
queue d’
uncrocodile : probablement Osiris le dieu de
lanature et le dieu-soleil,dans le signe du lion(époque
de l’
inondationdu Nil) , poursuivi par Typhon On
voit assez par-là que cesgemmes, ces reliefs et tout e
cet te classe de monumens quinous montrent les at tri
butsde l’
homme oude la femme combinés, enunmême
corps, avec des membres d’
animaux , et qui sont dési
gnés sous le nom de pantlzées, ont une origine plus au
cienne que celle qu’
onleur donne ordinairement . Bien
loind’
avoir é té imaginés pour la première foisdans la
période romaine, sous le règne d
’
Hadrien ils ont
leurs types manifestes dans les antiques inventions de
l’
Égypte et de l’
Orient, qui de bonne heure par cet te
combinaisonet cet te accumulationd'
une multitude d’
at
tributs divers empruntés à toute lanature , cherchèrentà épuiser sous ses innombrables rapports l
’
inépuisahle
idée de la divinité Citons—enundernier et frappant
Jomard , dansla Descript . de l‘
Égypte , Antiq . vol. I , chap. 8
p. 8 .— C
’
est encore une espèce de sphinx onpourrait y voir, dans
unsens plus général, une sorte de Trinité analogue à la Trimourti
des Hindous, représentant le triple dieuKneph-Pbtha—Souchos
(JupiænVulcain—Saturne) avec allusionà l’air et ausoleil, au feu
à l’eau. (J D. G.)Ci—da m Introduction, p. 71 sqq.
— M . Champollion jeune ,
dans sonP anthéonégyptien(pl. 5 et l’
Expl.) vient de produire un
T
5118 u v anrno rsrèmn.
déjà il commence à se composer ; car la figure ent iere
est unglobe entouré de l’
Uræus avec de grandes ailes
qui embrassent le tout symbole de l’
Être éternel qui
produit , soutient et conserve le monde Ici le serpent
représente Kneph ,la divinité cachée se révélant dans
le temps, dans l’
anneau vivant,le cercle inévitable , qui
est le temps et le destinà la fois. Le globe, c’
est le monde
visible,et avec lui paraît le temps qui se développe
autour du globe sous la forme du serpent , l’
anneau
(année) dumonde : les ailess’
expliquent d’
elles-mêmes
Une comparaisonimportante appellenotre at tention.
Au commencement,dit la cosmogonie des Orphiques ,
iln’
y avait que l’
eau et le limonfécondant . De ce limon
sortit le serpent . Ce serpent avait une tête de belier, une
t ête de taureau,une tê te de lion
,et aumilieu la face
d’
undieu; des ailes partaient de ses côtés, et ilsenom
mait Phanes 3 .Eneffet le tempsse produit sousla forme
desdieux à tête de serpent et des serpens à tê te humaine la figure
180 de la pl. XLIII montre deux divinités , l’
une mâle ,l
’
autre fe
melle ,avec des têtes de ce dernier genre , qui trahissent l
’
imita
tionet se rapportent sans doute au culte de Sérapis telqu’
il se dé
veloppa dansla période des P tolémées. Conf . pl. L UI 18o a ; LII
180 6 et l’
Explicat . des pl. (J D. G.)7 07 . pl. XLI I 173.
Onvoit aussi l’Uræu: dressé aumilieud
’
unglobe sur la tête de
Phré-Helios , le Soleil, à tête d’
épervier, fils de Kneph—Phtha et
deNeith pl. XLIII 176 .
3 les déve10ppemens, vol. II liv . VII . Phanes et Hercule
sont lemême être selonlesOrphiques ; Hercule est fils de Kneph
ou Amoun dans la théogonie égyptienne : c’
est la révélationpre'
1niere duDieusuprême , comme semble l’
indiquer le nom même de
P hanes; c’
est le temps et le soleil le monde et l’
année , le premier
né le fils, le hérosquiparcourt le cercle duzodiaque , identique a
s au m ononn'
aura“ . ca s e. 11. 509
de l’
année ; l’
année est unserpent qui se déroule dans’
la carrière du zodiaque et prend successivement la tête
du belier, celle du taureau, celle du lion etc. Le dieu
serpent , Kneph ou l’
É ternel,se révèle à Thèbes dansle
dieude la lumière et du belier, Amoun le taureauau551
préside au commencement des temps; les années, les
lunes sont appelées des taureaux , et à Memphis , dans
le temple de Phtha , dieu créateur,le bœuf Apis est
adoré comme représentant de l’
É ternel: enfin,tel que
nous le voyons sur d’
antiques bas-reliefs se dressant
au-dessusd’
unvase (qui renferme l'
eau feconde, prin
cipe de toutes choses), avec une tête de lionet des ailes
déployées, armées de dents, le mystérieux serpent est
encore Kneph-Phtha ou Phanes, le temps qui crée et
détruit à la fois,considéré dans le soleil, songrand
agent à l’
époquede sonexaltationet de sa plusgrande
activité dans le signe du lion
sondivinpère , qui se révèle enlui c’
est le Dieu v ivant . Dans lafigure panthée qui décore la partie antérieure dufameux torse égyptienduMusée Borgia (appartenant aujourd
’
hui à la Propagande) ,la face humaine dudieu est flanquée de plusieurs têtes d
’
animaux
différens onyremarque cellesd’
unbelier, d’
untaureau d’
unlion,d
’
uncrocodile, et aussid’
unépervier. Icise rapprochenaturellement
le mythe égyptieb mentionné dans Eusèbe ( Præparat . Evm g. I
ro p . 41) Le premier des êtres, le Dieusuprême, parut commeun
serpent à face d’
épervier, d’unaspect infiniment aimable. Ouvrait-il
les yeux soudainil inondait de lumière sa terre natale ; les fer
mait -il, tout rentrait aussitôt dansles ténèbres. (J . D . G .)
pl. XXXII , 143 ; XXXIX , 16 3. Conf . pl. LII ,138 a , le
ta pent roulé autour de l’
urne et dressant sa tête eu—dessus devant
Neiù —Isisquiprésenteleseinà Hermle—Harmcrate (Semphoucm tes.)
CHA P ITRE X .
Retour sur la Théogonie la .Cosm0gonie et le système général desdieux de l
‘Égypte : dieux suprêmes Knepb Phtha etc. grandesdéesses, Athor, Neith etc.
Enessayant de reprendre sommairement le système
général des divinités de l’
Égypte ,nous devons nous
at tendre à une difficulté qui déjà s’
est présentée plus
d’
une fois , c’
est que les données , même directes et
dogmatique5 ,des anciens sur ce sujet , sont loind’
ê tre
d’
accord entre elles Toutefoisunauteur qui mérite
toutenotre confiance , qui moins qu’
aucunautre, peut
être soupçonné d’
avoir plié sonexpositionà aucune vuesystématique , Hérodote nousannonce clairement trois
ordresde dieux égyptiens1:"le premier, composé de huit
divinités;”le second de douze le trois1eme
,issu de
celui—ci, d’
unnombre quin’
est pas exprimé. Jusqu1ci,
nous nous sommes principalement occupés desdeux
derniersordres lepremierréclame à présent toutenotre
at tention. Ilse compose , avons-nous dit dehuit dieux ,aunouibre desquelsle père de l
’
histoire compte expres
sément PanouMendès3. Quant aux autres,ilsemble
que, dansunautre passage , illes réunisse sous le titre
Voy . «n‘
—dessus , p. 409 sqq . ; 449 sqq. ; 469 . Conj î note 6 sur ce
liv. finduvol.
II , 43 , 46 coll. 4 , 44 , 50 , 8 3 .
3 Il 46 , 145.
512 1.1vn1 r a o 1s1àm1—z.
prime ainsi Des ténèbres immenses reposaient sur
l’
abime sans fond ; et l’
eau,et unesprit subtil, intelli
gible , qui par une vertu divine étaient dans le chaos.
Il se fit soudainune lumière sacrée , et les élémens se
coagulèrent sous le sable du seinduprincipe humide
et tous les dieux reçoivent leur part de la nature
fécondante L’
analogie de ce document avec la généa
logie qui précède est manifeste nous allons_essayer
d’
ent irer les conséquences
L’
ê tre quifigure enprem1ere ligne les ténèbres irré
vélées, immenses, c’
est,dans le système des prê tres
égyptiens A thor; c’
est certainement aussi Isis car
Isis porte plusieurs noms, dont l’
unest presque iden
tique avec A thor A thor-Isis est donc la Nuit ; elle est
la mère et lamat1ere dumonde ; elle est réellement et
intellectuellement le fondement primitif et caché,la
source mystérieuse de toutes choses. Cette divinité in’
connue , impénétrable , répond dans unsensmétaphysique à ce quenousnommonsaujourd
’
huil’
absolu. Au
physique , c’
est la réuniondes eaux ténèbreuses,le mé
HermesTrismeg. sermo sacer, cap. 3 p. 18 ed. Flussat . Ilfaut
comparer cette cosmogonie avec celle qui est rapportée la findu
chapitre précédent ci—dessus p. 508 .
M0 60(mère ) ; Â6ugi(demeure cosmique d’Horus) M €00£
’
p ( plé
nitude et fondement) . Plutarch.
,de Isid. p. 531,Wyt tenh. Suivant
unautre auteur, les Égyptiens comptaient le’
Jour (de vingt -quatre
heures) d’
unsoir al’
autre soir, à cause de la Nuit , mère de toutes
choses. J o. Lydus de Mens. , p . 13. Par la Nuit , J eau le Lydien
parait entendre avec beaucoup d’
autres anciens Latoue (enégyp.
tienData onBento), divinité que M. Creuzer passe sous silence . Voy .
lanote 6 surce livre finduvol. (J D . G .)
4 1. 1v a a rnm s1iæua.
Le second ê tre est double et formé de deux puis
sances , l’
eauet le sable , lesable et l’
eau(la terre et l’
eau,
le sec et l’
humide) , élémensprimitifs et principes phy
siques des choses D’
eux naissent les trois êtres sni
vans.
Ceux-ci s’
appellent les trois gardiens ou les troispro
lecteurs de l’Égyp te. Mais quelest lenom propre et le
caractère de chacund’
eux enparticulier? Onvoit tan
tôt Kneph tantôt Phtha tantôt P hre’
(Jupiter—Ammon
Vulcain le Soleil) , occuper le premier rang parmi les
dieux suprêmes. C’
est qu’
eneffet chacund’
eux paraît à
sontour le premier, et mène à sa suite l’
ordre ent1er
auquel ilappartient selonle point de vue sans lequel
onconsidère les divinités qui composent tel ou teldes
trois ordres ; d’
ailleurs nous avons déjà remarqué que
les puissances supérieures se révèlent dans les infé
uote doit être reportée à M . Cœuzer. Con/È fl irt,über die Bildung
dcr E gypt.…s Berlin 18 3 1 et la note 6 sur ce livre . fin
duvol. (J . D. G .)Onreconnait , dans cet te cosmogonie comme dans toutes les
autres ,l
‘
influence deslocalités, et , enquelque sorte ,le reflet de la
nature physiqœnoua avonsdéjà remarqué , dans lemythe deMem
uon(t ap . p. 484, note cette allianceoucet te oppositionde l’
eauet
dusable , cariln’
est pasfacile de dire ce qu’
ilfaut entendre aujuste
par cet te double puissmœ , émanationde la Nuit primitive. Suivant
Diodore (I 1t ) l’
humide et le sec, la terre et l’eau sont deux formes
d’
lsisoude la L…: ce seraient donc deux puissances femelles. Nous
pensons que comme les ténèbres expriment A ! hor,la Nature incon
nue , la grande Mere le sac et l’
humide désignent Latoue ( Boum
et M , deux autresMères, également antérieureset à la Lune et à
Isis maispouvant être ident ifiées avec l‘
une et avec l’
autre, demême
que celles—ci se confondent entre elles dans unpoint de vue su
p érieur. ( J . D. G .
5 16 1. 1v an ra o 15 1imn.
leseaux salutaires de l’
inondation féconde par là cet te
heureuse terre , et devient l’
auteur de la richesse et de
l’
abondance
La ville de Thoui,enÉgypte ; le roi égyptienThonis,
dont la’
femme , Polydamna instruisit Hélène à préparer lcs sucs des plantes ; le pilote deMénélas, Canobus,mort du venind
’
unserpent , et depuis honoré comme
dieu sous la forme d’
urne tous ces symboles et ces
mythesgrecs que nous expliquerons dans la suite ont
entre eux une intime connexion et unfrappant rapport
avec le sujet qui nous occupe. Peut -être le mot Thon
ouThonis est—illa vraie racine de Tithonus 3 . Quoiqu’
il
ensoit de cet te conjecture ,ilest certainque
'
l‘
ithonus
Iln’
est guère douteux ne lesÉgyptiens, de même que les Ilia
dous, concevant le grand tre comme esprit et matière à la fois ,
comme unique et double , comme hem apbrodite ,ne lui aient
donné pour at tributs la terre et l‘
eau aussibienque le feu, l’
air,
et cet élément supérieurdésigné tantôt par le souffle m süp4 , prin
cipe de la vie animale) , tantôt par l’
éther (Aka: des Hindous , le
premier des élémens). Mais ce qui n’
est pas moins certain, c’
est
qu’
ils attachaient encore auNil auSoleil, au J our (la lumière, par
oppositionavec les ténèbres, avec laNuit), l’
idée duprincipemêle,de
l’
univers, et de leurbongénie Agathodémon Knepb le premier de
leurs dieux ,identique avec Amoun-Zeus ou Jupiter. Par-ii s
‘
ex
pliquent et Phthas-Hephæstus-Vulcain le second desdieux donné
pour fils duNil (Cie., de N . D. III , et le Soleil premier des
dieux et enmême tempsdes rois de l’Égypte , suivant d’
autres (Dio
dore , I , 1 et la généalogie grecque—égyptienne quiva suivre im
médiatement . (J D . G .)Homer. , Odyss. IV ,
3 3 7 , sqq . coll. Herodot . I I 113 sqq .
Cet teapparentehistoire de Ménélaset d’
Hélène enÉgypte, alaquelle
se rat tachent les noms égyp tiens de Thonis, Canopm , etc. sera
expliquée dans le vol. I I , liv . V, sect . I.
3 Zo‘
e‘
ga (numiE gypt . p . 36 ) l‘
interprète , d‘
après le Copte par
num e ros nnr.’
é c r rra . cnar. x .
Tithon n’
est autre chose que le Jour le Jour cite
expressément au nombre des premières divinités de
l’
Égypte Il enrésulte que Tithonpeut ê tre regardé
commeunpremier, et Memnonsonfilscomme unsecond
Kamephis. Tousdeux sont lesgardienslumineux de l’
É
gypte :Tithon, gardiendupaystout entieret proprement
Kamepbis; Memnon gardiende No - Amoun,la cité
d’
Ammon(Thèbes), et parconséquent P hamenophz‘
s Ici
spa‘
rùus universi, et y voit formellement Kneph. Dans J amhlique (ubi
il est questiond’
unêtre premier, nommé Eixrniv , égalementrapproché deKneph , et quiest adoré ensilence .
E tymolog. Mega . Theo Smyrnæus de Musica ,cap. 47 . Conf .
note 6 sur ce livre lindu v ol.
Conf . ci—dessus p. 482 .— J e ne sais si cet te idée de T ithonpre
m.er et deMemnonsecond, protecteur oudieututélaire de l’Égypte,
peut se concilieravec quelquespassages de Cicéron, qui du reste
v iennent à l’appuidusensdonné aumot Kamep his parnotre auteur,
d’
après Jablonski : P hthas , a: Ægyp tii app ellant quem custodem esse
1£ g7p ti Apolline antiquissimus is quemp aulb ante e.r Vul
cano natura esse dix i, custodem E t unpeuavant (Vulcanus) ex quo et Minerva Apollinem cum, cujus intulela A thena : antiq:fi
Iu'
sloriei esse E t plushaut encore (Soi) P alermo,Nilifih
‘
o;
cujus urbanÆm tii v olant esse eam qua: Heliopolù app ellalur. De N .
D . ,111
, 3 1—3 3 ; et :
'
biGrenzer p . 594 sqq.) Ilest évident que l’
ancien
Apollonet le Soleilde Cicéronsont tous deux identiques à P in-é , ledieud
’
Héliopolis, filsde P htha , Phré—Sol-Apollo gardiendeThèbes:le rapport me parait aussi curieux que frappant ; maisMemnon et
par conséquent T ithon, ne sont-ilspasplacés trop haut dansla sériedes dieux ? Je sais que Phtha et Kneph semblent souvent se con
fondre enunseul être ; que Vulcainfigure à la tê te des dieux et
des roisde l’Égyp te , de même que le Soleil cependant ilme reste
des doutes , et je trouve Memnontrop élevé ; il n’
est pas Kamephis
iln’
est que P hamenophis; d’
unautre côté ensupposant que Tithon
soit un avec Thonis, ce dernier est manifestement subordonné à
Protée que je croisKneph (le premier des dieux qui s’
émane suc
cessivement dans toutes les essences divines, et prend toutes les
518 m vnnra o rs1ùmx .
donc viennent se réunir les idéesdeKneph et d‘
Amoun.
Amounest celui qui porte la lumière le Z eus (Jupiter)desGrecs Onconçoit maintenant ladouble généalogiede Memnon fils de Tithonet de l
’
Aurore , d’
uncôté ;
et de l’
autre , fils de Jupiter. Kneph et Amoun, dieux
sans commencement ni fin dieux immortels, ont tous
deux le serpent pour symbole ou pour at tribut ; ils se
confondent l’
unavec l‘
autre et ne sont qu’
unseuldieu,
l’
É ternel le bonDieu le roi de lanature
Les Égyptiens révéraient encore Agathodémonsous
la figure duchien3 et l’
onsait que cet animal était un
symbole d’
Hermès-Anubis (cynocéphale Eneffet , il
n’
est pas douteux qu’
Hermès doit êtremis aunombre
d…fl dleux ,des dieux protecteurs des Kame
phis de l’
Égypte. Amounavait aussi le chien pour
at tribut ; au gardienpar excellence appartenait le plus
v igilant desanimaux et même danslareligiond’
Alexan
drie onretrouve le chienaux côtés de Jupiter-Sérapis
Cet te alliance de Kneph Amounavec Anubis-Thoth
Hermès est d’
autant plus remarquable que ce dernier
dieu secondaire enapparence dansle culte des peuples,
formesnaturelles) dansl'histoiremythique rapportée parHérodote
(« bisup ra). (J . D. G .)Herodot.n, 43 .
Plutarch. , de Isid., p . 474 , Wyt t . Euseh. Prapar. Ev . 1, t o
p. 41 ed. Colon. Conf . Herodot . II , 74 ; la findu chap. précédent
p . 507 sqq. et lanote 15 sur ce livre , finduvol.3 Zoëga , numiE gypt . Imp . p. 37 .
4 Sep . , chap. ad fin. Le Jupiter Berwa et les Lansdes au
ciennes religions de la Grèce et de l‘
Italie avaient également lechien. Cory: Grenzer. Corbmentat. Herodot. I , chap. 11, s ao
p . 231 sqq. ; 3 39.
1. 1v rnoxsu‘
mx .
le Soleil Phtha et Neith avaient également le lion
pour attribut
Cambyse vit àMemphis dans le temple de Phtha, les
Plutarch . ,de Isid .
, p. 453 ,Wyt t . coll. Proc]. inTimæum, p. 30 .
J ablonski Panth . , 1 I , 3 , p . 6 7 sqq. Langlès , dans les Rech .
Asiat . I p. 269 sq. Champollionjeune , Panth . Égypt. explicat .
de_la pl. ti.
— Nousvenonsde voir, d’
aprèsCicéron le Soleil oul’
an
cienApollon fils de Phtha-Vulcain. (J . D. G .)Ily a tant adire sur Phtha et Neith , sur leurs justes rapports
avecKneph et Athor, sur leurs images etc. que nous croyons de
v.oir renvoyernos remarques à la note 6 sur ce livre , findu vol.
Contentons—nous de poser ici en fait que Kneph et Phtha—Vulcain
sont souvent confondus ce quiexplique tres-bienla double associa
tionda dernier de ces dieux avecMinerve et avecVénus; d’
unautre
côté , Mars, le dieu de P apremis (forme de Phré-Soleil lui-méme
ident ique à Phtha sonpère) , était enrelationavec ces deux déesses
aussi bien qu’
avec Vulcain chez les Égyptiens comme chez les
Grecs. Athor et Neith se confondent demême que Phtha et Kneph ,
et sur lesmonumens de l’Égyp te , a cain, Minerve et Mars sont
également représentés avec des têtesde lion(Foy . pl. XXXIX , XL ,
XXX, XXXII , 16 1—16 5, 138 . 60a XXXVII , 16 1a .) (Pmclus, inPlat .
Cratyl. p . 117 , Boissouad.)nousapprendque Platonavait rassemblé
dansunmême ordre A thena , Hephæ stus et A res (Mars) , tous trois enfans de Jupiter et de Juuon. C
’
est Bourga (montée sur un lion) ,Ganesa et Skanda des Hindous enfeus de Mahadeva et de Bhu
vani, dans laquelle se réunissent à l’idée de Juuou les idéesde Vê
’nus et de Minerve. Hermès identique au dieu créateur (Kueph
Phtha-Phré) de l’Égypte Hermès triple comme lui commeMithras
homme—lion(liv . II chap . 5 p . 373 , 375) est associé tour à tour
à Minerve et aVénus dans les fameux symboles des Grecs, appelés'
Ëennathena et Êermfiphrodüe. Kueph ,Phtha Hermès; Athor, Neith
'
et la Lune ont également les deux sexes , sont figurés comme art
dmgyncs et par ce type tout humainde la révélationpremière du
grand Être la dualité s’
élève à l’
unité , l’
unité descend dans la dua
lité ici v iennent se représenter les réflexions que nous avons faites
plushaut sur le sphinx autre embléme, selonnous et type animal
ouanimalet humainà la fois, dumystère de la création(sup . , p. 504 .
Conf . liv. I , chap. p. 155 sqq . 16 4 (J . D. G .)
num e ro s ne m'
é c r rr a. cru e. x .
images de ce dieu et de ses enfans , les Cabires Ces
Cabires , identiques avec les Kamephis ou gardiensde
l’
Égypte ,doivent avoir été aunombre de huit y com
p ris leur chef et leur père , Phtha-Vulcain. Eneffet le
svstème phéniciencomptait sept Cabires et unhuit ième
à leur tête Les Cabires de l’
Égypte, comme ceux de la
P henicia,étaient d
’
une figure ex trêmement bizarre ,
ayant de gros ventres et la taille de nains. Ontrouve çà
et là sur lesmonumensde l’
Égypte de pareilles figures
quiparaissent représentertantôtKneph et tantôt Phtha3.
Herodot . III , 37 .
Les sept planètes les sept ouvrierscélestes les sept Démiurges
subordonnés astres puissances cosmogoniqu e élémentaires, physiques et intellectuelles tout à la fois ayant pourpère et pour chef
Sydj l , le Vulcaindes Phéniciens ou Esmoun leur E sculape , le
premieroule dernier, se confondant l’
undans lautre selonla doc
trine de l’
émanatiou. Ce sont , à n’
enpas douter, les huit grands
dieux égyp tiens , composant le premier ordre , et le chef de cet
ordre c’
est tantôt Kueph-Phtha , tantôt Mendès-Schmoun. Schuman
est l’
â m e…des Phéniciens l’
A sclepios ou Esculape des Grecs et
desRomains,identique , chez les Égyptiens à C mobus-Sérapiset
à Pau-Mendès , comme il sera montré par la suite. Le symbole du
serpent appartient à Kneph et à Canobus aussibienqu’
à Sérapis
et aEsculape ; c’
est la force génératrice et rénovatrice de l’É ternel,
ou encore le soleil créateur _et
_rép arat eur,
sonreprésentant , son
image . tout se ramène ainsi au soleil et par le soleil à l’
unité ,dogme commundesprêtresde l
’Egypte et desdisciplesde Pythagore
a’
vaçipt ræx di 6 fl uo; si; pova'
8a,«a; 1ixiov ix1im . J o M ur. Lydus de
Meusibus p. Le fond de cettenote doit être rapporté à M . Creu
2er. (J D . G .)3 VO} . pl. XXXVII XXXIX , 156 , 157 ; L II LIII , 157 a 1ya a .
Con]. l’
Ep . des pl. M. Creuzer a montré et développé avec une
sagacité admirable le rapport de cesnains ventrus d’
uncôté avec
lesCanopesdont ilsne paraissent ê tre qu’
unpremier perfectionne
ment,de l
’
autre avecla forme grotesque de certainesdivinités, et sur
l
ON—5_—F
na c rcmu unz'
1iev rrx . na ar.
lei s’
arrê te notre damier coup d’
œil sur la religion
Éde l’
Égypte , contenue tout entière dans le principe
isimple et fécond de l
’
émanation. Des huit dieux su
prémes naissent douze dieux intermé diaires, desquelsà leur tour
, probablement sept divinités inférieures.
[sis t ient sonrang dansles trois ordres comme Isis
A thordansle premier, comme Isis—N eith dans le second
et dansle dernier comme Isis-Io Il enest de même
pour toutes les autres divinités , elles s’
émanent et se
reproduisent ainsi de sphère ensphère ; t ellement que ,‘daus cet te grande conceptiondu système sacerdotal
,
Osiris le bon,venusur la terre et modèle de l
’
homme ,
n’
enest pasmoinsunavecKneph bondémon,oul
’
Ètre
des ê tres.
tout duSiléne des Grecs Kneph est le père de Phtha ,Phtha celui
de Phré , le Soleil lui-mémé pere d’
O siris et Osiris comme l’
on
sait , est Dionysus-Baechua , _nourrissonduvieux Silèue. Nousavons
déjà comparé Silène auGanesadesHindous d’
aprèsnotre savant au
teur , et c’
est ici que l’anal0gie des formes fait briller d
’
unjournouveau celle des idées. Phtha—Vulcain-Silènc est a Kueph Saturne
commeGanesa à Siva , et s’ilest vrai queGanesa—J anuset le Phanes
Hercule des Orphiquessoient unseul et même dieu, c’
est unrap
prochement de plus et nonpaslemoinsintéressant à établir. Voy.
liv. chap. 2 p. 16 7 note ; la finduchap . précédent page 508 sq .
(Conf. Millind’aprèsVisconti, dans le Diet . Mythol. art . Janus , et
Langlèssur le tom. desRech . Asiatiq. p . no) et le développe
ment de touscesparallèles, dansle vol. II , liv . V , sect . I . (J . D. G.)Eustath . ad Dionys. Perieg. p . 3 3 . J ablouski, Voc., p . 99. Con].
la note 6 sur ce livre , finduvol.
17 111 ou 1.1v anrno1sr1‘
mn.
N O T E S
flambeau sacré dusoleil; là é tincellent les astres comme d
nombrables flammes auseindes ténèbres. Le culte du feu fait
place celui des astres, ou plutôt il se rat tache à ce dernier.
(mLe soleil et l’
armée des cieux avec les élémens, qui leur sont
subordonnés, voilà les puissancesimmortelles et tout à la fois
les prê tres duciel3.l_e monde entier est unreflet de Dieu,Dieuest adoré dans lemonde qui le révèle aux hommes ence
’
sens,la religionprimitive dev ient unpanthéisme.
1Ôlcicommence l’
ogvrage desprê tres expliquant la Divinité
par lanature , ils é tudient les élémens et leurs proprié tés ils
enseignent la sagesse dans lesexemplesdes animaux ils ordon
nent les cieux sur le plande la terre, et réforment la terre sur
le plandes cieux . Ilsdéterminent les“
demeuresde la lune , du
soleilet desplanètesdans le zodiaque ; ils rattachent le cours
de l’
année aux cercles qu’
ils ont tracés sous la voûte céleste ,
é tablissent les saisons, lesmois , les semaines et les jours ,e t
règlent les fêtesd’
après les grandes périodes de la révolution
des astres les fixant principalement aux équinoxes et aux sol
stices. E t comme , partis d’
uncentre unique qui fut le foyer de
il’
cspèce humaine , les peuplesne se sont répandusque lente
ment vers les ex trémités, ces vues sur le monde, et toute cet te
ordonnance ou céleste ou terrestre , ont été le communhéri
tage qu’
ilsont emporté de leur patrie commune dans leursmi
grations lointaines. Chacund’
eux a bâti ensuite , selonson
génie et les circonstances, sur ces foudemcus quise retrouvent
partout.
Telle fut l’
enfance de l’
homme 3’
ignorant encore lui—méme ;
telle fut sa première religiontoute spontanee et toute sensible.
Il se confondait avec la nature , et la voyant vivante il vivait
enelle ; mais enfinil s’
endistingua peu à peu, et là se mani
feste le progrès, sentiment de l’
existence propre commença
abat tre dans soncœur, d’
abord sous la forme obscure d’
une
v ie plus f01te et plus énergique , de la vie organique s’
exaltant
dans la passionet n’
ayant d’
autre but que de se reproduire se
reproduisant par unacte instinctif; cette forme aussitôt se ré
fléchit dansla religionl&c monde animé par l’
homme recut de
nnL’
1a rnonuc r 1o x . 523
lui les deux sexes représentés par le cielet la terre le ciel
principe fécondant , mâle et tout de feu; la terre , fécondée ,
femelle et source de l’
humide. Toutes choses sont issues de
l’
alliance de ces deux principes. Les forces v ivifiautesdu ciel
se concentrent dans le soleil, chef de l’
armée céleste ; et la
terre ,é ternellement fixée à la place qu
’
elle occupe reçoit les
émanationsde cet astre puissant par l’
intermédiaire de la lune
celle— cirépand sur la terre les germes que le soleila déposés
danssonseinfécond. Chaque printempsest la fê te nouvelle oùse célèbre et se consomme ala fois l’hymendesdeux principes;les plantes, les animaux , les hommes, sont les fruits quinaissent de leur union. Le monde , dans cette intuitionenfantine
et naïve , ressemble à une fleur de lotus au fond ducalice
repose est çgmwl’
ovairerenfermg j lesgrä nes et
poussant le pistiljusqu’
austigmate qui figure la lune , appeléeencore la terre éthérée et liée intimement à notre planète ; et
quand le soleil vient , enquelque sorte , investir avec les é ta
mines l’
organe féminin, et répandre à la fav eur de la lumièreles semences fécondantes sur le stigmate ou la lune , celle-ci l
les recueille pour les porter ensuite dans le seinmaterneldei
la terre qui doit lesnourrir et lesmettre aujour. L e lingam est
tout ensemble le symbole et le mystère de cette époque reli
gieuse, et sonculte se perd dans lanuit des temps es douze
lingamsde l’
Inde , divisésenmâleset femelles (Phallus et t is),nousdonnent lesdouze dieux et lesdouze déessesde la Grèce ,
c’
est—à—dire le sol_c_1l sesdoy z_e_dcmçug gg et_l_a_lg_ng_
auaj ggue_s_, à traversle zodiaque. Ils appartiennent
tous à cette époque , ces dieux qui apparaissent sur la terre,
revê tusdejeunesse et de fécondité, poury verserla v ie l‘abon
dance et les biens physiques, comme le Sis*
a des Hindous ,l
’
Osiris des Égyptiens et le Bacchus desGrecs. Le culte porté
uncaractère semblable : c’
est unenthousiasme , une ardeur de
vie , un transport eff1én des sensqui éclate enorgies et en
fureurs bachiques, et par une hospitalité brutale ,vva jusqu
’
à
prostituer les femmesaux étrangers parmiles fê tes et dans les
temples méme. Mais à cette chaleur de vie , qui transporte
526 nora s
l'
homme en exaltant ses organes, est opposée la mort , la
froide mort , qui les éteint et les glace impitoyablement . Aussi
la douleur succède— b elle à la joie , le silence aufracasbruvant ,et les plaisirs font place aux larmes. Ces dieux qui a v ant
parusur la terre pour la féconderet la réjouir, et quil’
avaient
peuplée des plusbrillantes productions disparaissent mainte
nant et s’
enfoncent dans la nuit du tombeau. L’
hiver et les
ténèbres ont remplacé le printemps et la lumière} la morttriomphe de la vie.
M ais une fois que cette soif brûlante de la vie se fut assou’J 3l*v
’
ie dans la matière et eneut pris à songré , lesorganescalmes
et plus élastiques mirent enjeu une force nouvelle. Comme
A chille , aumilieu des femmes, quand il aperçoit une arme
soudainla volonté s’
élance du seindes affections. Unplus
noblemouvement est imprimé à la vie , unplusnoble but luiest proposé. L
’
homme veut toujourscréer, maiscréerdesactes;il veut faire de grandes choses , il aspire à dominer, mais à
dominer entre les for_ 11 unmot , lŒ ure morale se fait
jour dans l’
homme , cbù l'
instant cherche unÎdiversaira contre
lequel elle puisse dignement s’
exercer. Cen’
est pluscette lut te
sans conscience et sans gloire de la sensibilité , entre le plaisir
et la douleur, la v ie et la mort ; c’
est uncombat volontaire ,
héro1que , où le bienet le malsont aux prises, où le plaisir et
la mort sont comptés pour rien. Toutefois cg duali;…se produit long
— tempslui—même sous des formesobscuresdont
il se dégage peu à peu; long temps le bienc’
est pour lui la
force , le mal c'
est la faiblesse de là le mépris et l’
esclavage
des femmes chez touteslesnationshéroïques de l’
orient et de
l’
antiquité£ëais enfinle dualisme passe dansla sphère quilui
est propre , arbj tge ; les idées
puresdubienet du malmoral prennent leur essor. L’
homme
commençant à se reconnaître danscette sphèrenouvelle , trans
porte aumonde cet tenouvelle conceptionde lui—même. d é_g
W g_hfi gg, dont tous les efforts tendent
à la vertu, sous une forme semblable à la sienne , une forme
héroïque et morale. A cette troisième époque V1ennent sc rat
528 ac re s
dont les profondes racines tiennent à la première époque prit
sondéveloppement de concert avec cette vue nouvelle du
monde , ainsi que la mé tempsychose quinousmontre l’
intelli
gence descendant pardes degrésinfinisjusque danslamatière ,
pour remonter ensuite nonmoins péniblement au rang supe
rieur dont elle é tait déchue. Tous ces prophètes et tous ces
sagesmythiquesnésparmileshommes pour lesinstruire et les
rendre meilleurs, Brahma, Menou, sonfils , et les antique
Mouais, Crichna, Bouddha , Zoroastre , Thoth-Hermès, Miuos
Teutatès, etc. , caractérisent cette quatrième époque dont ils
formèrent l’
esprit (J . D . G . l
Note (chap. Il p . l 6 ) .
S i . Ceux qui’
parlent deschosesdivinesaumoyende signes
sensibles (intuitivement ) s’
expriment ou ensymboles et en
mythes ouenfigures(ensimplesimages). Maisceux qui énon
cent leurs penséessansvoiles le font oupar la méthode scien
tifique, ouparuneinspirationdesdieux .L’
expositiondeschoses
divines par la voie des symboles est orphique , et propre en
généralaux auteursdes théomythies; celle quise sert de figures
est pythagoricienne. (ProclusinTheolog. Platon. I , l.,
Ainsidonc , au langage intuitif qui emploie des signes sensibles (irà cbc, 7 3 est opposé le langage sans voiles
(ix upm aéfl oç) ; et en effet les signes sont des images , des
Gœrres, My thengeschichæ der au‘
aù‘
sclæn”'
elt, p . 16 -3 r. On
peut comparer cette théorie avec celle qu‘
a publiéeM . Fr. Schlegel, dans
le second livre de sonouvrage allemand sur la lang ue et la sagesse des
Hindous , p . 89 sqq . Sans entrer ici dans l’examen, que nous toncbons
ailleurs (Discours prélim .,III) des basesde ces deux systèmes opposés
engrande partie , nous renvoyons le lecteur ànotre développement de la
religionde l’
Inde ( liv. I chap . a-5 principalement pag. ao sqq. a ra
sqq . , a4o sqq. 258 sqq. 3 6 5 sqq . 294 ainsi qu’
aux notes 4 sur le
liv. I 4 sur le liv. 11, etc. ,ci—aprè: et à l
’
expositiontout entière de la
religionde l‘
Égypte ( I. Il! passim) parM. Cramer. (J D . G .)
I
530 noras
et dessymboles parlé : enusage che: lesPythagorieiens Voyezle tex te , chap.111, p. 51 sqq.
A ttachons—nousmaintenant à l'expositionintuitive quiconcerne particulièrement notre objet , et voyons quelles justesidées les anciens attachaient aux mots par lesquels ils dési
gnaient ses différentes branches que nous ramènerons à de ux
principales, le symbole et le my the.
sa. Le sens primitif , l'
idée la plussimple dumot symbole,
c’
est une chose comm e? de deux De là vient que les deux
moitiésd’
une tablet te brisée par deux personnes qui contrac
taient ensemble unliend'
hœpitalité , conformément à l’
antiqueusage , s
’
appelaient des symboles (eépCe , eupCo'
Aem ,tener—œ
hosp itaks) et cesmnbeIe: é taient soigneusement gardés parchacune desparties comme ungage de leurmutuelcontrat. Lemot s
’
étendit , par la suite , à tous les contrats, d’
une nature
quelconque , et s‘
applique successivement à tousles objetsqui,
pour les sanctionner, furent substitués au signe grossier desantiquesalliances, dansle progrès des temps et de la civilisa
tion. Peuà peuil envint à désigner toute espèce de gage, par
exemple , l'
anneau que l’
ondéposait avant de prendre part àunbanquet commun, et que l
’
on_retirüt ensuite enpayant
sonécot l’
écot lui— même portait ce nom. Enfintout signe de
reconnaissance , tout mot d’
ordre cessera militar£r) toute
parole convenue , tout signal à la guerre
l’
anneaunuptial, celui qui servait de sceau, et
tout anneau, engénéral, furent appelésdes symboles.Lesmots
ph 'on_Sympos. c. 16 , fait . Aristot . de Generat. anim. I, 18 .
Pour biencomprendre toute la filiationdessens sinombreux de aiméelov , il faut se reporter auverbe quiest la racine de ce mot t
°eupêä h t 5
fl a ir, rassembler; a°wp€ a'
kkswet eup€ a’
t m (avec le datif de la
personne) rencontrer quelqu‘
un se trouver, traiter avec quelqu‘
un, etc. ;
3° comparer sa p ensée avec am cas présent , tirer des conjwtuœs (ccaj i
cm chercher à pénétrer quelque chose d’
énigmatique. les déve
loppemens de ce dernier sens dans lesCommentat . Herodot . , I , cap .
S 13 , p . 302 sqq.
532 norns
de naturel d’
originel et aussi d’
accid0ntel d’
obscurdanssonorigine , enunmot , de divin, au sens de l
’
antiquité. L’
usage
desanciens classiquesdela Grèce introduisant le symbole dansla sphère de la
'
religion le conduit à exprimerces sortesde
relationsentre leshommes et les dieux quine sont passusceptibles d
’
être expliquées, mais seulement interprétées. La nature , duseinde sesprofondeurs, parlait à l
’
homme aumoyende présages, de signes, d
’
avispleinsde mystère, qu’
onappelait
dessymboles. Ces symboles lui étaient donnés d’
une manière
soudaine, oubienilles provoquait , et cherchait à les obtenir
dansles situationsgraves de la vie. L’
idée de quelque chose
d'
origine], de primitif de divin, dans le symbole ,n
’
a pas
d’
autre source , eneffet , que la croyance antique qui animaitlemondeentier, sesforces sesphénomènes, etmettait l
’
homme
dahs unp rpétuel rapport avec les dieux faits à sonimage.
Aussi la connexiondusigne et de la chose signifiée, loind’
être
arbitraire, repose sur les lois éternellesde la nature. Ce sont
les dieux qui donnent lessignes, ils ensont les premiers inter
prètes, leur culte est fondé sur ce bienveillant secours qu’
ils
prêtent à l’
homme ; et les symboles où lesprêtresdéposent , à
l’
exemple des dieux , toutes leshautesconnaissances, ont euxmémespour sanctioncette origine sublime. C
’
est ce qui fait la
prééminence du symbole sur tous les autres genresd'
expres
sionfigurée
L esréponsessymboliques des S toïciensqui appelaient ainsiunclind
’
œil, ungeste , un_oz_u‘
ouunnon gestes parlés , en
quelque sorte nousserviront de transitionpourarriver à un
nouveau sens dumot symbole. Ces sortes de réponses rêvélant soudainement une pensée, pénètrent d
’
unseulcoup dans
l’
esprit , ce qui est propre au symbole qu’
onpouryait nommer
une révéla tioninstantanée. Eneffet , le symbole est unsigne
Jambueh. de Hyster. I,l Plethon. Scholia inDraculamag. Zo
roastr. p. 4 5 , Opsop. , p . 88 Gal.
sm . Emp . ,adv.mat ,n, 7 . Davis. , ad Cie. de Fin. 11, Ammon
v . içœrä v . Diog. h ert., VII , 6 6 . Enstath., ad Odyss. III , p . t a, Bas. etc .
nnL’
1nrnonncnon. 533
ouune parole qui donne instantanément une convictionprofonde, quivit danslamémoire et lui rappelle une grande idée
Cemot , dansla religionpopulaire, s’
applique à diversesparties
du culte des dieux ; mais il a des rapports plus intimes avec
la doctrine secrète et le culte supérieurpratiqué danslesmys
tères. Différens emblèmeset différentes formulesemployéspar
les initiés, lesmots d’
ordre et les signes aumoyendesquelsils
se reconnaissaient entre eux,toutesleschosesde ce genre por
taient le nom de symboles ouunnom analogue
Ces noms, av ec leurs diverses significations, passèrent des
mystèresdupaganisme dans le christianisme naissant . Onsait
que la primitive Église appelait symboles ses dogmes princi
paux , ses articlesde croyance réduits enformules , aussibien
que les signes oumots qui servaient aux chrétiens à se distin
guer despaïens. Ensecond lieu certainssignessensibles, certains
‘
actes visibles, gages de l’
invisible salut tels que les sa
cremens, etc.,recevaient le même nom accompagné le plus
souvent d’
épithètes démonstratives. Le Christ lui—méme , fon
dateur des sacremens, est appelé le Créa teur des symboles
(s'
7 87 wp €a'
M rJ‘qp uopflç), dénominationempruntée aux philo
sophesgrecs; les échangesde ce genre sont réciproques3.
Ily a une grande diversité d'
opinions sur l’
origine de ce
nom de symboles appliqué aux articles de foi et aux sacre
mens duchristianisme 4 . Maiscette origine , àn’
enpas douter,doit ê tre demandée aupaganisme. De même que lespluséclai
rés d’
entre les païens, ne trouvant plus dans le culte public
de leur religionde quoisatisfaire aux besoinsde leur âme , se
Schol. Enripid.Med. p. 27 1 Beck. Plotin, Enn V,8 10 .
peut envoir unexemple frappant dansHérodote ,V, 9a 7 .
E tymol. M . v . m'
ap€ ola. Clem. Alex . Protrept. p. 18 Pot ter. A r
nob ., adv. Gent. V, p . 130 Elm.
3 8nicer. Thesaur. Ecclesiastîc. v . côp€ olov , p. 1089- 1103. Chrysos
tom. ,inMatth…p . 6 99 . Casanb . Excrcit. inBaron. XVI , p. 457.
Isidor. Etymol. VI 19. Suicer. abt'
sup . Vossius, de Syrah. I, 19 .
Ca subonian. p. ray.
N O T E S
formèrent enassociations secrètesoù l’
onenseignait une doctrine plus pure , dont les dogmes furent confiés à des signeset
à des formules inaccessibles au vulgaire ; de même la religion
des chré tiens répudiant le paganisme tout entier , et sentant
de quelle importance ilé tait pour elle de se séparerprofon
dément de tout ce quiluidevenait é tranger, fit , des sacremens,des confessions de foi réduites enformulesetc. , les caractères
distinctifs de ses adeptes. De là , entre autres emprunts remar
qués par des savans du premier ordre le terme de sym
bole passé des anciens mystères dans la liturgie nouvelle du
christianisme, sous sonacceptionla plus élevée , pour exprimer
certains acteset certainsmots, d’
unsensprofond et d’
une con
cisionénergique , où se reconnaisæ ient lesinitiés.
Passons au my the , le second des deux grands genres de
l‘
expositionintuitive , et voyons lesdivers sensde ce mot ainsi
que de quelquesautresquis’
enrapprochent naturellement.M 89o: vient de p ie claude, ou amants initio, ouenfin
de p é$o , p v'
{a masso claum orc sommeper m s edo c’
est
à-dire que ce nom , dans sonacceptionpremière , désigne la
pensée quin’
est point encore exprimée , mais renfermée dans
l’
âme , et par une liaisond’
idées toute simple le discours
comme expressionde la pensée. Ce mot a deux analogies re
marquables l’
une avec Sop ù , quipeut ê tre révoquée endoute ;l
’
autre pluscertaine , avec l’
allemand Matizet Gemüth , l’
âne ,le cœur, également
A éyos, deÀiyo (dont le sens primitif est le latinlego ,colh
‘
go),cueillir; choisir, assembler, rassembler, poser, mettre enordredénombrer, exposer, ( legen,
darlegenenallemand ) , signifie
proprement compte , calcul dénombrement , par suite , expo
sitiou, discours, récit (enfrançais comp te et conte ) , et la
H. Va1esius, ad Bosch .Histor. Eccles. p . a19. Caœub . Ex ereit . XVI ,
p . 4 8 4 . J . Chr. Wolf, ad Casanbonian. 319 .
Horn Iliad. XVII aoo.îDamm Lexi0. Homer. 3 . v . Tib. llemstcrh . ,
inI.ennep Etymol. gr. p 4 3a.
536 uorns
De bonne heure et peuà peul’onapprit à faire la différencede Ào
'
yu et de,u83 « . Le premier de cesmots exprima d
’
abord
unrécit quelconque vrai ou faux indifféremment. Bientôt
Àéyas s’
appliqua spécialement au récit véritable , et p‘
59« au
récit fictif oupoétique C’
est ainsi qu’
A ristote (Pot—SL , VI , S 8)appelle_,üiä nla fable imaginaire d
’
une tragédie. Quelquefois,
par unreste de l’
ancienusage ontrouve le dernier nom ao
compagné d’
une épithète qui dé termine ce sens. Quelquefois,au contraire , les deux mots forment uncontraste complet
Ao'
yos t’
rp o'
8 9 « la vérité sons le voile de la fable. E t comme ,
eneffet , ce voilà couvre souvent une vérité une croyance , un
dogme , onenvint à définir le mythe Ao'
—yes «Izwà‘
s t îun'
Çoy rn’
r
âA{$ t tar Ilest inutile de répéter ici que lafable des Latins,
fabula reproduit le grec p 39o: soit danssoné tymologie , soitdansla plupart de sesacceptions (C— n.)(Ici vient encore se rat tacher le mot ans; dont il est ques
tiondans le même chapitre , pag. 32 sq. , et la note. Je le crois
tout— à— fait analogue à p‘
69o: , aussi simple , aussi vague , aussi
général dans sa significationprimitive ; et je doute fort que ,
par sonétymologie il ait aucunrapport essentiel avec alu'
s.
grave , terrible , comme le penseM. Grenzer, d’
aprèsValcke
uner et Lennep. Je ne le ferai donc venir ni d’
a’
fs, ténèbres,ni de l’exclamati0nun”, maisde l
’
ancienverbe a’
la le même que
le latinaio ouniia , je parle , je dis (Za , spine , quasi dicaspm
flare voces) aïe comme Aiya et beaucoup d’
autresmotsgrecs,
Ontrouvera de grands dével0ppemcns sur lo’
10c, p.560: et autresmots
appliqués aux anciennes traditions, etc. , dans l’
undes premiers ouvrages
de M . Creuzcr: die hù tofi scbeKunst der Griechen p. 173 sqq .
Pind. 0lymp .‘l , 4 7 ; Ncm.VII 34 .Herodot. II 4 5 etc.
— Diodor.
I , 93. Schleusner. Lex . gr. lat. inN . T . a. v . Origen. contra Gels. I ,
p . 330 D .Wyttenb., ad Plutarch. de ser. Num. vind. , p . 83. Theoa. Pro
gymn. cap. 3 but . Suidas a. v .
3 Fubula de fari d‘
où encorefame , fatum (dictnm oraculum). A la
même racine se rapportent Fannns et Fanna (qu'
a çaéœ océa n, m
oaôcæœ analoguesde paire ) , nomsdes anciens chantre: sacrésde l'
Italie
(Va_7 . vol. II , liv. V,sect . II) .Wytteub. Philom tb. III p. 3na sq.
538 Horus
que lespremiers e t lesplus anciensmodes d ecriture aient eu
long— tempsune existence plusoumoins indépendante dulan
gage. Aujourd’
hui encore , chez certains peuples, comme les
Chinois , la langue écrite et la langue parlée , entièrement distinctes l
’
une de l’
autre , semblent s’
ê tre développées parallèle
ment dans le cours de leurs progrès; mais la première ne fut
point , dans sonprincipe , une dépendance de la seconde. Tout
porte à penser que les hommespeignirent d’
abord leursidées
comme ils les concevaient , parensemble , parmasses synthé
tiqucment ne songeant guère plusà distinguer lesélémens de
ces idées danslesimagesgrossièresparlesquellesilslesrepré
sentaient , qu’
ilsne songeaient à distinguer cesmêmes élémensdans leurconceptionnonmoinsgrossière. Telle fut , sionpeut
l'
appeler de cenom, , l’
écriture primitive , et le symbole y joue
peut—ê tre unrôle plus important qu
’
onne serait—tenté de lecroire. Les tableaux de certainspeuplessauvages, lespeinturesdesMexicains, dumoins enpartie , et avant tout les quip osdesPéruviens et les cordelettes nouées des anciens Chinois ,
que Fouhi remplaça , dit—ou, par les premières images, près
de 3000 ans avant J .— C. , paraissent entémoigner. Dans ce t
état de l’
esprit humain tout est obscur, confus rienn’
est en
core démêlé nidéterminé ; la parole , le geste lesreprésenta
tions figurées s’
entr’
aidant à l’
aventure , produisent la pensée
audehors, tantôt isolément , tantôt de concert , toujours d’
une
manière coumlexe , instantanée , intuitive.
Mais cependant la parole ce grand instrument de l’
analyse ,développe le discours, endémêle les parties les classe même ,
tout cela d’
abord spontanément et comme à l’
insu de l’
ou
vrier. Leslanguess’
ordonnent, se distribuent avec méthode et
l’
homme , ayant à peine conscience de sonprogrès, applique
cette distributionet cette méthode aux premiers essais qu’
il a
tentéspour peindre sa pensée. L’
écriture imitant le discours et
se modelant sur lui commence à analysercotamo lui lescon
ceptionsde l’
esprit C’
est alors et seulement alors, selonnous
que lessignes de la langue écrite viennent à correspondre in
sensiblement aux signes de la langue parlée; le langage est
540 noras
de la Chine qui conserve à peine quelques tracesde sa forma
tionpremière et de sonancienne origine hiéroglyphique , en
prenant ce mot dans unsens restreint. (Gœrres, My thenge
schz‘
chte, d . a . I , p. 14 sqq. Abel—Rémusat , Grammaire chi
noise, prolégomènes S I . L e même sur lesplusanciens caran
teres, êtc. dans le Journal asiatique , mars 1823 tom. II ,
p . sqq.)L
’
écriture égyptienne ,à laquelle appartient spécialement le
nom d'hiéroglyphes , paraît avoir suivi une progressionsem
blable , aumoins dans lescommencemens. Clément d’
Alexan
drie (S tromat.V, p. 6 57 ) distingue quatre sortesd’
hiéroglyphes
lesuns, qu'
ilappelle lyn‘
otogiques, pureset simplesimagesdes
objets visibles; lesautres, dont lenom ( : upcoAgyo rya )ne fait
que modifier le précédent , modificationset abréviationsindica
tives des figures entières; une troisième espèce qu’
ilnomme
trop iques c’
est— à — dire métaphoriques ou allégoriques; une
quatrième enfin, de signes tellement symboliques que l'
auteur
grec lesappelle ém‘
gma tiques. Leshiéroglyphesont aussi leurs
combinaisons, leursgroupes et ilenétait quicorrespondant à
certainssensde la langue parlée , réveillaient telle outelle idée
selonlamanière dont onlesemployait ; ceux—ciont éténommés
p honé tique: et sont analoguesaux Mug—chtng , oufigurant le
son syllabiqucs) desChinois. Ontrouvera danslanote’
10 sur
le livre III , ci— après, de plusgrandsdé tailssur l’
écriture égyp
tienne , qui, engénéral, paraî t avoir suividanssondéveloppe
ment une marche nonpas plus logique ,niplus rigoureuse ,
mais moins arbitraire , moinsabstraite plusnécessaire enfin,
que celle des Chinois, et s’
ê tre rattachée beaucoup plusétroi
tement que cette dernière aux peinturessimplesousymboliques
des premiers temps.
Quoiqu’
ilensoit , l'
écriture égyptienne , comme la chinoise‘
enétait venue à ce point , d
’
analyseret de représenteravec plus
oumoins d’
exactitude tousles élémens de la pensée , et leurs
rapportsdivers pardes figuresqui répondant aux motsexpri
maient directement les idées sans l’
intermédiaire dessons , si
cen’
est dans certains caspurement accidentels. Cette méthode
ne 1. 1nrnonucno s . 54 1
idéograp fiiqu0 est aussi supérieure aux grossiers essaisde l’
en
fance despeuples, qu’
elle est elle-mêmenu— dessousde la mé
thode phonogmpla‘
que ou alphabé tique vraichef— d’
œuvre de
l’
esprit humain qui, analysant la parole comme la parole avaitanalysé le discours ramène lesmots, innombrables comme lesidées, aunombre borné desarticulations de la voix et lesfixe
parquelquessignes invariables, susceptibles des combinaisonsles plusvariéessans cesser jamais d
’
ê tre uniformes. Ilest natu
relde se demander si l’
une de ces mé thodesput conduire à
l’
autre , silesbtng- cht‘ng et les hiéroglyphesp honétique: qui
font également intervenir les sons dans l'
expressionécrite dela pensée , et , par cé moyen, commencent à généraliser lescaractères, ne seraient pas la véritable origine de l
’
alphabet ,
d’
abord total (au seul caractère représentant tous les motsd
’
unmême sonou d’
unsonapprochant), puis syllabique , et
enfinlittéral? Nous renvoyons à la note indiquée plus hautnos réflexions sur ce sujet difficile qui vient de recevoir quel
ques lueursnouvellesdesimportantesrecherchesde M . Cham
pollion le jeune. Toutefois remarquons d’
avance que ni lesÉgyptiens, ni les Chinoisn’
ont jamais appliqué à leurslanguesrespectivesune méthode générale d
’
écrire lessous; leursdivers
systèmes d’
écriture sont restés essentiellement idéographi
ques : chacunde ces peuples semble avoir épuisé toutes ses
forces dans la pénible et longue inventionde sa langue écrite;laborieusement mise enrapport avec sa langue parlée. Peut
ê tre enefi’
et , fallait— ildes races plusjeunes, plus libres, desespritsmoins asservis par l
’
habitude , moins façonnés par lesinstitutions, sinonpour apercevoir, aumoins pour approfon
dir et pour féconder l’
idée sublime de ce miroirmagique de
l’
alphabet , où les idées v iennent se réfléchir, sans se con
fondre , par le milieudes sons, et où la grammaire subjuguant
le langage , le décomposant nonplus seulement dans ses par
ties dans lesmots, mais dans les élémens organiques de ces
mots et dans l’
instrument vocal qui les produit , iln’
y a plî1s
deux langues, maisune seule langue , qui parle a la fois à
l’
oreille et aux yeux .
542 ac re s
Une autre questionqui se lie étroitement à celle de l’
ori
gine des divers modes de l’
écriture ,c
’
est de savoir quels
pe uvent être le urs rapportsessentielsaveclesdifférentessortes
de langues,“
quelle influence la nature et les formesde telle ou
telle langue peuvent avoir exercée sur la méthode destinée à
la fixer par l’
écriture car, ainsi que nous l
’
avons remarqué
même lesécrituresidéographiques, tout indépendantes qu’
elles
sont du langage dans leur principe , tombent bientôt sous seslois logiques et grammaticales dans leur développement) , etréciproquement , comment la mé thode d
’
écrire réagit à'
5011
tour sur les formes du langage. La dernière partie de cet te‘
question, aussi importante que compliquée , a été récemment“
proposée à l’
Europe savante par l‘
académie desinscriptions etbelles— lettres de l
’
institut de France , enexécutiondes volontésde feuM . de Volney, et nous transcrirons ici le programmede la commission fécond enaperçus profonds et ingénieux…« Ona crupouvoir que , dans l
’
absence de toute
écriture , les formesgrammaticales dont l’
usage est de réunir
dansunseulmot , à une idée pr1nc1pale les idées accessoires
de temps , de mode , de genre , de nombre , de personne , et
de diversesnatures de rapports, semultiplient avec une ex
trême facilité ; d’
où il résulte unsystème grammatical très
compliq ué et sujet à éprouver enpeu de temps de grands et
nombreux changemens; que l’
écriture idéographique , au”
con
train,oppose le plus grand obstacle possible à la multiplica
tiondes formes et à la complicationdu système grammatical,et , par une conséquence nécessaire , donne au langage le
plushaut degré possible de fixité ; enfin, que leseffets produits
par l‘
e mploi de l’
écriture alphabé tique ou phonographique ,
tiennent le milie uentre ceux qui résultent , d’
une part , de
l’
usage de’
l’
é c
riture idéographique , et , de l'
autre de l’
absence
de tout système d’
écriture. C’
est cette suppositionque etc.
(q maldesSamus, juin18a3 , page (J . D . G .)
Ontrouvera d‘
excellentes vues sur les langues, non—seulement dans
l’
ouvrage de Gœrres indiqué ci—dessus ainsique dans le premierlivre de
544 riorns
Ilnous semble que M. Grenzer , parsa théorie profonde et
savante a jeté de vives lumières sur tout le sujet , et nousne
connaissons rien, ence genre g 1i soit comparable à ce cha
pitre second. (C— a. et J . D . G. )
Note 5 (chap . 11, p.
Ilne faut pas que la forme fasse prendre le change sur le
fond dansla poésie épique des Grecs. Ce peut ê tre une ques
tionde savoir si Homère ou les chantres nationaux de cette
époque avaient toujoursle secret desantiquesfiguresqu’
ilsmet
taient enscène; ce n’
enest plusune que l’
origine symbolique
de la plupart de leurspersonnages et deleursrécits.Lesanciens
é taient beaucoup plus familiarisésquenousavec cette manière
d'
interpréter allégoriquement leurs traditions poétiques, sur
tout quand l’
anthropomor bisme se trouvait enOppositionaveclamorale. D
’
unautre côt mainte leçonutile , présentée sous
les formes tout humaines de l’
histoire , devenait , à la faveur de
cettemétamorphosb unfreinplussûraux passionsd’
unpeuple
ignorant et esclave de ses sens. C'
est pourquoiles poètes, bien
qu’
initlés souvent dansles dogmes de la religionsupérieure ,
préféraient , pardes raisons morales, approprier leurs chants
aux croyancespopulaires. Homère, d’
ailleurs,'
pour revenirà ce
grand type de la poésie épique pouvait encore avoir d’
autres
motifspourse renfermer entièrement dansl’
horizonde la mul
titude. Le sentiment profond de l’
art , qui veut plaire avanttout , lui faisait une loi de plier songénie aux mœurs et aux
opinions dominantes dans la Grèce. Bienqu’
il connût , selontoute apparence , l
’
Égypte et l‘
Orient ; qu’
ileût vude sesyeux
les sculpturessymboliques de la Thébai‘
de , ou tout aumoins
eneût entendu la descriptionde la bouche des navigateurs
ioniens sescompatriotes; voulant faire entrerdanssespoèmes,fondéssurune actionet surunrécit , ces allégoriesprofondes,il fallait qu
’
enartiste habile il enadoucit les formes, sût les
fondre avec sa narration, avec ses personnages, et par cela
même les dépouillât de cet aspect mystérieux qui excitait si
ne 1.’
1nrnonucno x . 545
foi* tement l’esprit et le remplissait dusenscaché . Homère pourrait donc bienê tre plussage que nous ne le faisons ; mais il
prit pourlui la forme et laissa le fond aux doctrines secrètes.
B riefe über Homer und Heslodus,etc.
, Heidelberg, 1818 ,
pag. 126 sqq.)
Note 6 (chap. [Il p. 6 3 ,
S 1.Winckelmannqui, danssonEssaisurl’
allégmie, chap.VI
( p. 233 sqq . de la traduct. fr. touche aussi enpassant l'
allé
goric dela matière, considère celle des formes principalementdans les meubles et ustensilesdes anciens, objets de la sculpture , depuis les lampes
’
jusqu’
aux armures. Puis, annonçant
qu’
ilva s’
occuperde l’
architecture , soussonpoint de vue analogue , ildit à peine quelquesmots de l
’
ordonnance allégoñqued
’
unpetit nombre d’
édifices ancienset modernes, et se jetteaussitôt danslesornemens et les accessoires qui sont bienplusdurm ort de la sculpture que de l
’
architecture. Le grand sujetde l
’
architecture symbolique , dont le domaine embrasse à la
fois les templesde l’
orient et ceux de l’
Occident , reste donc
tout entier à approfondir ou même à traiter. Nousnous con
tenterons de rapprocher ici quelques indications et quelques
traits, puisés la plupart dans l’
ouvrage même de M . Creuzer,
et qui pourront servir à porter l’
attentionsur tel ou telpoint
de cette vaste et importante matière. Lesobélisqueset les cc
lonnes, ornemenssouvent gigantesquesdes temples de l’
Égypte
et de la Perse ,figuraient , soit par leur forme , soit par leurs
accessoires lç_s_ra_yonsdusoleil sondisque , le feu céleste ou
terrestre , etc. liv . Il chap. 5 , p. 370 , 37 2 Lespyra
mides tombeaux desdieux oudes rois, leurs images, avaient
unsens plus grand encore et plusprofond (liv . III , chap. 5 ,
p. Le monument d’
Osymandyas, surmonté du zodiaque ;
le labyrinthe qui représentait dans ses détails cette carrière
desanimaux célestes que parcourent sans cesse et les dieux et
les âmes (ibid. 7 , 472 ; 4 , nous aident à concevoir ces
grottes ces temples, cesvillesmême , où , par desdispositions35
546 ac re s
et des figuresmystérieuses, l’
onavait cherché à reproduire les
sphères célestes, le système dumonde et toute l’
ordonnance
de l’
uniVeæ (II , 4 p. 354 , 36 0 ; III , 8 488 , C'
est ainsiune
la Médie et sans doute aussi l’
Égypte et l’
Inde avaient trans
porté sur la terre la cité des«lieux . Chez les Sabéens, on
voyait des constructions symboliques de même genre. Leurs
temples é taient bâtisde telle sorte que lesinfluences desastres
y pussent descendre avec leurs rayons, et les formes de ces
édificesdifféraient selonlesdivinités quiy recevaient leshom
magesdespeuples(Gœrres Ill_ythengesch. I 288 sq. ; ibiMai
mouidesMore Nevochim, cap. 29 , et Abulpharag. , hist. Dy
nast . , p. a). La Grèce primitive eut aussi seslabyrinthes, ses
sculpturesallégoriques, telles que le bas— relief de la porte de
Mycènes, sibienexpliqué parnotre savant auteur (11, 5, 368et même le Panthéonromainpeut ê tre rangé dans cette
classe. Lesnotes 1 S 3 duliv .
’
I et duliv . II ; 1 S a , duliv. III,
et 9 duliv. Il offriront les détailsnécessaires, avec quelques
exemplesnouveaux .
5 2 . Quant à l’
architecture chrétienne , et particuherementà celle qui caractérise la dernière partie du moyenâge et le
génie desnations modernes, ou à cet ordre originald’
archi
tecture qu’
onnomme improprement gothique pour se faire
une idée durôle important qu'
y joue le symbole ilfaut lire la
descriptionaussisavante qu’
animée que vient denousdonner,d
’
undesplusbeaux monumensde ce genre , M. Sulpice Boisse
rée compatriote et amideM. Creuzer L'
idéalde l’
Égiise , la
Jérusalem céleste , et cette autre cité divine où se trouve
reproduite et transfignrée , enquelque sorte , avec sonfonda
teur, l’
église terrestre , telle est la conceptionsublime et pro
fondément symbolique que l’
art régénéré comme tout le reste
Hb toire et Descriptionde la cathédrale de Cologne , accompagnée de
recherches sur l‘
architecture des anciennes cathédrales, enfrançais et enallemand , Paris et S tuttgart , 1823 , in-folio , deux premieres livraisons.
Conf . l‘
îq énîeu: article de M. Raoul—Rochette dans le Journaldes Débatsas20 septembre, même année.
548 Hors :
conjecture ingénieusementM. Boisserée , lesquatre évangélistes
et lesquatre docteursde l’
Église ; danslanef et le porche , celles
desprophèteset desautresprincipaux personnagesde l’
ancien
Testament. Les fenêtres eussent offert à la pieuse admiration
des fidèles une série analogue de tableaux , correspondant à
ceux quidécorent lesvitraux duchœur, où l’
onvoit , peintes
desplus vivescouleurs, lesscènes diverses de la vie du Sau
veur avec la famille de laVierge et toute la généalogie desmis
sesancê tres. Une autre idée fondamentale duchristianisme est
figurée danscet temultitude denains, de singeset demonstres,de satyres et de formesbizarres ounaturellesd
’
animaux qui
se montrent principalement dans les parties extérieures des
églises et y font avec lesstatuesdessaintset desangesunfrappant contraste. C
’
est l’
oppositiondes bonset desmauvais es
prits quiveillent autour de lamaisonduSeigneur, animésde
desseins contraires; c'
est le dualisme chré tien et voilà pour
quoi les sujetsgrotesques paraissent à côté des sujetsnobles,les figures féroces à côté des figurespacifiques et le profane à
côté dusacré.
Que ne nous est - ilpermis de suivre leloqnent antiquairedans sonrécit de la dédicace du temple chrétienqu
’
ilcrée une
seconde fois, pourainsi dire , enressuscitant autour de luison
siècle tout entier? Ony verrait l’
actionallégorique s’
unissant
dans toute sa variété et dans toute sa grandeurà l’
allégoriedes
formes et des images tout reportait les fidèlesà l’
origine du
vrai culte et à la destinationmystique du Ce n'
était pas
l’
autelseul maisl'
édifice entierquidevait être consacré comme
emblème de la Jérusalem célestedont l'
auteln’
est quela pierre
fondamentale et L'
archevéque y répandait l’
huile
sainte , tandis que l'
assemblée eutonnait le canfiqrre suivant :
Toutes tesmurailles eemnt de pierres précieuses et les tours de
Jérusalem serongbâties d’
une pierre de prix .
Lesportesde Jérusalem seront de saphiret d’
émeraude et sesmu
taillesbâtiesde pierres précieuses
Mais1rdéeprincipale quidevait dominer danslacérémonie
nnL'
ra rnonucr rort . 549
de la dédicace et qu'
elle devait graver profondément danslese
sprits , c
’
est que l’
Église chrétienne n’
est point unédifice de
pierres , maisunédifice vivant , dont Jesus— Chrr3 t est lapierre
angulaire , et dont les fidèles sont lesmembres. (J . D . G.)
Note 7 (chap . 111 p. 6 4
Winckelmannne parait pas moins insuffisant sur l’
emploi
allégorique des couleurs que sur l'
architecture symbolique
nous ferons seulement ici quelques remarques qui se lient à
nos observ ations concernant ce dernier sujet. Quand onjettelesyeux sur lesmonumensde l’Inde et de l’Égypte onne peut
s’
empêcher d'
étre frappé durôle important que jouent lescouleurs daus ces compositions toutes religieuses, mais par cela
même toutes significatives. Chez les Mèdes et les Perses, les
sept enceintes d'
ü batanc , représentant les sept sphères cê
lestes commandées par les sept planètes, é taient couronnéæ
pardescréneaux de sept diversescouleurs, le blanc lenoir, le
pourpre , le bleu, le rouge orangé l'
argent et l’
or. Cecinous
rappellenon—seulement l’
échelle à sept ouhuit portes de divers
métaux , et les huit cercles ousphères de couleurs différentes,également relatives à l
’
ordre des cieux (v oy . les citationsde lanote précédente , 5 r; coa liv . III , chap. 5 p . 455 sq.) ,mais
plus particulièrement les figures desplanètes, selonle Dahis
tanet les Sabéens. Saturne , comme Memnon comme Osiris
Sérapis, commeKneph-Ammon-Agathodémon— Nilus, comme
Vichnou-Narayana , Crichna , Bouddha , etc. ,é tait noir ou
bleufoncé et ilest certainque touscesdieux ont unrapport
quelconque à l’
eau.
°
Jupiter était de couleurde terre , de cendre
ou de feu comme Siva- Ganesa et Phtha. Mars était rouge
comme Soubramauya et Osiris—Horus, Sem ouSomi , etc. Le
Soleilé tait d’
or et portait unsceptre d’
or.Vénusparaissait avec
l’
éclat du pourpre , mais le jaune et le blanc lui étaient dédiés
comme le rouge. La statue de Mercure é tait faite de pierre
bleue , ainsi que sontemple , et se rapprochait , à biendes
égards
,de celle de Saturne. Le temple de la Lune était en
.J
550 acre s
pierre verte , sonimage portée sur une Vache blanche , et ses
ministres vê tus soit de vert , soit de blanc. (Gœrres, Mylinea
gere/z. I p. ago— 298 ibi citat. ; ci—dessus liv. Il, p. 310 sq . ,
et les renvois indiqués aux notes et aux. planches.)Ici vient se placernaturellement unpassage de Jeanle Ly
dieu auquel M . Grenzer s’
est référé (II , 5 , p. et qui
répandra quelque lumière sur plus d’
unpoint de notre sujet.
Le rouge était consacré à Mars, le blanc à Jupiter, le vert à
A phrodite (Vénus) , le bleuà Cronos Saturne) et à Poseidon
(Neptune) Cela a trait aux quatre élémens le rouge é tait
dédié au feu à cause de sa couleur; le vert à la terre à cause
de ses fleurs; le bleua l’
air, le blanc à l’
eau, ou aux quatre
saisons le printempsest vert ,’
é té rouge , l'
automne d’
unbleu
pâle , l’
hiver blanc. Ils les Romains) regardaient comme un
présagedemalheur, que le vert eût ledessous; carilscroyaient
y voir la défaite de Rome même Eneffet , le point central
OiBévsror(onverra tout à l‘
heure la raisonde ce pluriel) , le bleu le
bleu pâle la couleur d’
eau, meneur: color; et l‘
auteur ajoute Ils furent
nommésBivsrord’
après les Énète: (ouHénètes, Vénètes) de l’
Adriatique
qui se servaient de vêterfi ens de cette couleur ; or les Romains appellent
Bs'
vs1‘sv v enetum ) la couleur que nous nommons a .awsv . (Con/i
Schneider. Lex . v . A illeurs p . 7 3 ) J eanle Lydiendonne de
nouvelles explications Brv£rcuçdi miroir; iæq_œpiœç ( pour imxmpiouç,d
‘
après la correctionde Schneider) xaloüercâæs€ épeuc"rè 7èpnp
’
Ÿqaîs
x.. r. l. ; et ilfinit entraduisant t’
oBistros parrè xuuwüq, ce quine laisseplus de doute. Ils
‘
agit dans ce dernierpassage quime parait être la véri
table interprétationet le préambule nécessaire duprécédent des couloum
que prenaient les cochers du cirque divisés d’
abord entrois , puis en
quatre factions; et cescouleurs sont lesmêmes que celles dont il est ques:
tion ici. Laurentius y répète absolument les mêmes explications allégo
riques relatives aux quatre divinités et aux quatre élémens. Voilà pour
quoi, daus le premier comme dans le second morceau,les couleurs sont
aumasculinpluriel si êor‘
mor oi {:cweairm,etc. désignant les conduc
teursdes chars. 11 suite dupassage , qu'onva lire, ne peut se comprendre
autrement.
T‘
sv àv6np‘
ov s'in'
dem, pm :r‘
rwm, aumasculin. Et. dans le second pas
La couleur verte ( rè_àv0æpèv ) est celle de Rome , qu'
ils appelle r
552 auras
de quelques amis des arts d’
avoir été appréciés, préservés de
la ruine et recueillisencollections, la plupart despersonnages
sont drapés allégoriquement . Jésus y parait toujoursenviolet
dans le coursde sa vie terrestre , et , seulement aprèssa résur
rectionglorieuse , enrouge , et quelquefois enblanc ,d
’
après
l’
observationque m’
a communiquée M . S . Boisserée , l’
undes
possesseurs d’
une de ces collections précieuses quinous sont
tr0p peuconnues. Suivant M . Mane , le v ê tement bleudeMarie
est souvent unemblème de deuil de là le prê tre également
vêtude bleupour la célébrationdes sacrésmystères durant le
carême et , aux approchesde la semaine sainte , les images du
Christ couvertesd’
unvoile de même couleur. Dansles proces
sioussolennellesde maintes églises, une bannière rouge portée
devant les jeunes garçons exprime l‘
enfance et l’
amour; une
bleue devant leshommes, la constance la fidélité , la fermeté ;
une blanche devant les femmes, lamodestie et la pure té. Une
bannièrenoire précède les enterremcns; jen’
enaijamaisvuniverte , ni jaune ,
ajoute M . Mone ou M. Creuzer à quije dois
ces dernières remarques. (J . D. G .)
Note 8 (chap . 111, p . 76 ,
Les rapportsdu symbole et dumythe me paraissent déve
oppésavec une grande justesse et une grande profondeur, soit
grammaticale , soit philosophique. Au symbole mystique ou
formel, danslequell’
esprit cherchant à se faire jourbrise en
quelque sorte, son—
enveloppe mortelle ; ausymbole plastique
quis’
arrê te à cette ligne délicate quiest entre lanature et le puresprit , vousauriez puajouter l
’
opposé dupremier, le symbole
réel, où la forme corporelle étouffe , si je puis parler ainsi,l
’
âme et le sens. J e rapporterais à ce troisième genre l’
emblème
proprement dit (le Sc‘
nnbild allemand danssonacceptionrestreinte); et , engénéral, j
’
at tache fort peude prix aux exemples
ture sur verre , engénéral, v oy . lesmêmes auteurs , Musée desMon. fr.
vol. I—Vl pascim , vol. VIII nouvelles observations , etc. p . 89 sqq . ;
Cathéd. de COL, p. 26 sq.
unL’
I N T R O D U C T I O N . 553
quenousenoffrent lessxeclesderniers: c’
est lepoquede ladéca
dence pour lesreprésentationsfigurées, qui finissent par dégé
nérer enénigmes purement arbitraires dans ce qu’
onappelle
l’
art héraldique ou les armoiries. L’
allégorie est au symbole
comme l’
histoire vivante, animée dramatique
’
à la nature
muet te , grande et puissante. L e symbole ne devient idéal que
lorsqu’
ila passé par l'
allégorîe, , quise rat tache ausymbole for
melet mystique ; la source de tout symbole est dans le réel,
e t voilà pourquoi je regarde le Phallus comme unvéritable
symbole , et même , de l’
espèce .la plus ancienne. La parole et
le récit caractérisent le mythe dont je trouve avec vous l’
ori
gine dansl’
interprétationdesantiques sculpturesoupeintures
mais , comme vousle remarquez fort bien, il est aussi des sym
bolesparlés. La musique lesænoe (apologuesprimitifs) alors
qu’
ilsne sont point encore développés enfables dramatiques,ont autant de droits aunom de symbolesque les hiéroglyphes
eux mêmes; et réciproquement Thèbes Mahabalipouram
Ellora, pffreut ànosregards de v raismythesplastiques. L’
Hel
las, mère desmythes pour le dire enpassant , me
parait untrait de vaniténationale l’
Inde aussia samythologie
nonpasplusbelle , maisincomparablement plusriche que celle
desGrecs; et nuldoute qu’
iln’
enfût dem ême pour l’
Égypte.
Le'double sens de certains symboles que vous regardés
comme accidentel est à mes yeux nécessaire : tout vraisym
bole est ungenre d’
où dérivent les interprétations comme au
tant d’
espèces diverses. Quant à la classificationdessymboles,v ous débutez par la symbolique desnoms; j
’
auraisvouluvoir
précédercessymbolesquelanature elle—mêmeprofère et que les
hommesne font que répé ter. Ce que vousditesde l’
expression
de la figure humaine et de l’
importance que luidonnèrent les’
Grecs, parcomparaisonavec lesbarbares, me parait excellent.
Dansvotre tableau, le philosophe ne saurait approuver cette i
distributiondunécessaire , dupossible et du réel entre les
symbolesmuets, lessymboles parléset lesmythes. Lenéces
saire appartient ausymbole muet ou parlé , il n’
importe ; le
possible c’
est— à- dire la liberté aumythe ; le réel,}
à la traditionproprement dite.
556 nou s
grosseur, le nom de’7tth 'l (Belize! ) maison ou habita tion
de Dieu, dont les Grecs firent par la suite leurmot Bæ thebétyle) mais (comme nous l
’
avons vu, p. go, note s), ils luiassignaient uneétymologie différente , et ilsentendaient par— là
cette pierre enveloppée d'
une peau de chèvre oude brebis
pain) que Cronus ou Saturne avala pour Jupiter. Quoiqu’
il
ensoit de l’
origine dumot , iln’
enest pasmoins vrai que cette
superstitiondes bétyles commença dans l'
orient dès la plus
haute antiquité , et subsista dansl’
empire romainjusqu’
aux der
niers temps dupaganisme.
M . Müntercite ensuite à l’
appuide sonopin1oudes.exemples
nombreux , encommençant par ceux qui sont rapportésdans
laGenèse (XXVIII , 1— 2a : ily a là encoreune échelle céleste
qu’
il faut comparer à celle dont ilest questionliv . II , p. 360 ,
etnote 7 ci-dessus) et dansSanchoniathon(sp. Euseb. , Præpar.
E v .,I,ro). Ilrapporte aux aérolithes, avec les bé tyles, et la
pierre A baddir (p ierre divine) dont p’
arle Priscien(V, p.
et les Branlin Ombria Ceraunia de l’
antiquité Ilsuit de sa
dissertationque lespierresmétéoriques ont é té partout’
et de
tout temps ou adorées ou singulièrement révéréei. Suivant
M. Mone , maints aérolithesse voient dans les églises d’
Alle
magne , où ils sont suspendus (J . D . G.)
Note to (chap. IV, p. 91-93
S Ily eut jadis, enGrèce , descollègesde prêtres, descastessacerdotales formées à la suite des colonies qui vinrent de
Conf . Falconct , desBétyles Mém. de l‘
Acad. des Inscript. et Belles
Lettres , tom. VI , p. 5 t 3 sqq . ; lbid. XXII I , p. a13; De Brosses, duCulte
des dieux fétiches, p. 110 sqq . ; Dulaure ,du Culte des fétiche-s, etc
p. 160 sqq . ; Bellermaun, Ueber die Sid e Steinsa Salben, 1793 , Seli
warae ,Brytmg Gesch. der aus der La}? gus/d l. St . , 1806 , V0u
Dslberg , UeberMeteor-Cuiflssder Allen Heidelberg , t 8 t W.Ward in
Roscnmüllers A lt . und n. Morgenl. I , s89 p. 125 sqq. ; PayneKnight,
[mia into the symbol. long. , 5 197 , p. 16 ! sq.
558 nou s
classe ou une caste à part , la religionn’
y était pas nonplusune religionde l
’
état , comme elle le devint chez d’
autrespeu
ples. Souvent elle semit auservice de la politique , maisellene
fut jamais sonesclave. L’
ari'
de et prosa‘
ique religiondesRomains put être tournée vers ce but , enbienouenmal; celle
des Grecs était trop poétique pour se prê ter à untelusage. Là
onvit la religionpopulaire réduite par les P atriciens enunsystème é troit qu
'
ilsexploitaient à leurprofit ; icielle conserva
toujours uncaractère de liberté et-d
’
iudépeudance , comme le
peuple lui— même. (Ex trait de Heeren, Ideenüber die Poù
‘
tiÏ
und denHandelder altenIVe/t, II I , 1 p. 97
— 106 , 2" Ausg.)
(J . D . G .)Noté 11 (chap. IV, p. 94
La croyance aux présages, aux signes de la volonté des
dieux ,manifestés soit par les phénomènes de la nature , soit
par les événemens de la vie , est aussi ancienne que notre
espèce et que la religionelle—même. Elle dérive de l’
ignorance
de l’
homme , dusentiment qu’
il a de sa faiblesse , de la crainte
et du désir qui, le transportant dans unavenirincertain lui
font é tablir entre ce qu’
il voit et ce qu’
ilne peut voir une
liaisonle plus souvent imaginaire. Sa source , plus profonde
peut- être , est cette merveilleuse dispositionde notre esprit ,
developpée par M. Grenzer dans les premières pages de l’
In
troduction (6 Meiners ( Anm. l-rit . Geschichte der
flek‘
gæ’
onen, II , p. 603 , 606 sqq.) observe fort bienque toute
divination est naturelle à sonorigine ,aussi bien celle qut
repose sur l’
interprétationdes phénomènes du monde ex té
rieur, surlessorts et sur toute autre cause semblable , que celle
quiconsiste dansune prévisionintérieure , dansune inspirationd
’
enhaut , soit ensonge , soit pendant la veille. De même,
toute divinationdevient artificielle avec le temps, quand cer
tainshommess’
enemparent pour l’
éteudre la développer, en
faire unprivilège exclusif et l’
exploiter au profit de l’
intérê t
privé oude la politique. Il est telle ou telle espèce de divina
tionquisuppose chez unpeuple unhaut degré de bien—ê tre et
56 0 nous:
XI , sect. 5 ; Potteri Archæol0gia , I , p. 700 sqq. ; Gm cndi,Auimadversioues ad B iog. Laert. X ; Heyne de Fabularumreligionnmque Græcarum ab etrusca arte frequentatarum cau
sis, inCommentat. societat. Gotting. t. III , VI , VII ; idem ,
0puscnl. A cadem., III ; 198 255 sqq. 27 1 sqq . etc. , etc. ;
PayneKnight , Inqniçrinto the sy mbolicallanguage , etc., 5 6 7
sqq. où onlira d’
excellentes réflexionssur lesdiversespartiesde la divination, et principalement surles oracles. (J . D . G.)
Noté 12 (chap. IV, p. 96
Les oracles se rattachent à cette grande branche de la divinationqu
’
onappelle prop hétie. Les prophètes et les pro
phétessesisolésprécédèrent lesoraclesproprement ditspartoutoù l
’
onenvit s'
élever. Onconnait la grande influence des
prophèteschez les Juifs, surtout aprèsDavid. EnGrèce, toutesles cités, tous les rois, tous les hommes d
’
état avaient leurs
prophètesqu’
ilsnemanquaient pasdeconsultersur lesaffairesimportantes. Non—seulement ou se réglait sur leurs réponses,maisde bonne heure ouenfit des recueils qui étaient soigneusement conservés dans les archivessecrètesdesvilles , et consultés aussisur l
’
avenir, dans toute la suite des temps. Fabri
cius(Bibliothecagræca, vol. I , p. 136 sqq. Hades. Add.Fréret ,
Sur les recueilsde prédictions écrites qui portaient lenomdeMusée, de Baciset de la Sibylle, Acad. des Inscript , t . XXIII ,p. 187 sqq.) et ses derniers éditeurs ont recherché sveguneattentionscrupuleuse les traditions des Grecs et des Romains
quinousrestent à ce sujet. Quant aux fameuses sibylles Sau
maise ad Solin. , p. 50 ) et Lennep (E tymolog. , p. 6 54 ont
demandé aux languesorientaleset grecque l’
étymologie de leur
nom. Le premierauteur quienfassementionparaît ê tre le philomphe Héraclite (Creuzer., adCie., de N.D. II , 3 p. Il
faut consulter sur la sibylle romaine le passage capital de
Denys d’
Halicarnasse {Archæ0l0g. , IV, 6 2 et sur les oracles
sibyllinsaugmentés d’
âge enâge jusqu'
àla dernière époque del
’
antiquité, Fabriciusubisup ra Bœttiger, My thol. Vorlemng.
nn1.’
1nrnonncr1on. 56 1
p. 29 sq. ; libri sibylü3 tamm veteris ecclesiæ crisi subjecti aB.Tltorlacio , fi avniæ 18 15 ; et 2166…sAs
’
7 seIA , ed. et interpretatus est Angel.Maius, Mediolan. 18 17 . LesÉgyptiens se dis
tingnaient de toutesles autresnationsde l’
Orient , ditMeiners
(l. e. , p . ence qu’
ilsne rœonnaissaîent personne pour
prophète , quine fût inspiré par de certainesdivinités et danstel ou tel temple déterminé. Ce peuple était convaincu, selonHérodote (II , que le donde prophé tien
’
appartient à au
cunmortel mais seulement aux dieux . Voilà l’
origine des
oracles institutionà la fois sacerdotale et politique , destinée
à concentrer et à régularisersous lamaindugouvernement oudesprêtres, l
’
immense influence que des prophètes épars cohtinuèrent de se partager dans d
’
autres contrées. Les premiers
et lesplus célèbresoracles des Grecs eurent pour auteurs des
étrangers, Égyptiens ou Phéniciens, selontoute apparence.
Unécrivainaussi distingué par le goût que par l’
érudition
M. Heeren, commenté avec beaucoup de sagacité les tradi
tions quise rapportent à la fondationde l’
oracle de Dodone.
[decu über die P olitik, etc. II , 1 p. 434 sqq. , note ; II I 1
p. 114 . Con} ! Payne Knight , Inquiry , etc. SS 43 , 7 1
Outre les Selles, andon'
m i, ily avait encore à Dodone les
f é…0ursp s3yst , dunom desquelsondonne différentes étymologios (Bemsterb. et Scheid. ad Lennep. E tymol. , p.
Onpeut ajouter à ces documens et a ceux qui sont indiqués
dansle texte , lœdissertationsde Sallier et de Brosses(Mém. de
l’
Amd. des Inscript. , t. V etXXXV), et l’
ExcursusII de Heyne
sur le XVI‘ livre de l’
Iliade ,t . VII , p. 283 sqq. Sur l
’
oracle
de Delphes, Bœttigcr, ubisup . , p. 31 Heeren second passage
cité , sup . ; Payne Knight , 1. l. , 55 70 , 7 6 , 132 ; et de plus
grandsdétails dans les troisMémoires de Hardion, Acad. des
Inscrip t. , t. 111. Sur les évocations des ombres, ou oracles
des morts , qui tiennent de fort près à la magie voyez les
Observations de Fréret, Acad. des Inscript. , t. XXIII , p. 174
Ilajoute plusieurs exemples ceux qu’
a citésM. Creuzer
(p. il compare les cérémonies funèbres, accomplies enl
‘
humeurdes héros aux rites et aux pratiquesusitésdansles1. 36
564 nou s
duNord , parGrimm. L’
auteurymontre la singulière conformité qui existe entre le développement de la mythologie duNord et celui de la mythologie grecque ; les traits encore plusétonnans des traditions de l
’
Asie et de la Grèce, qui se ré
trouvent dans les fables septentrionales et dans les récits héroïques dumoyenâge ; et il appelle l
’
attentionsur beaucoupd'
autres questions intéressantes. Une foule de savansDanois,Suédois, Allemands, ont , depuis quelquesannéessurtout , recherché avec unzèle infatigable , traduit et commenté avec talent
,leschantset lescontespopulaires où se sont conservésles
croyances lesusages, les\mœurs et tousles plusantiques souvenirsdesnationsmodernes: déjà même la critique historiqueet la philosophie commencent à s
’
emparer de cesutilesmaté
riaux . Sansparlerdes éditionset récensionsnouvellesdesdeuxEddas qui ont été publiées à Copenhague et à S tockholm, etenrichies d
’
excellentes préfaces; des traductions allemandes
qui enont é té faites parRühs, . de Hagen, les frères Grimm ,
F. Majer, etc. ; nous citerons le Dictionnaire de lamythologiescandinave duDanois Nyerup , traduit enallemand par Sander, Copenhague , 18 16 , et précédé d
’
uncoup d’
œilsur l'
bis
toire et l’
étude de la mythologie duNord depuis le seizième
jusqu‘
audix—neuvième siècle ; la Sagaôibüotbek de P . E . Mül
ler, dont le premier volume a é té reproduit à Berlinpar Lachmann, en1816 ; lesrecueilsde traditions danoises, suédoises,finnoises, laponnaises, russes bohémiennes, etc. , de Nyempet Rehbek , Thiele , Geijer et A fœlius Schrœter , AntonHanka, etc. et les précieuses recherches de plusieurs de ces
savans P . E . Müller, Edda oder dieÆch theüder Amiekre
enallem., Copenhag. 18 12) et de quelquesautres, MM.Thor
lacius (dansdiverses collections) Münter die 0dz‘
m‘
scfie Ré
ligion, Leipa. ,1821 Bash , etc. Les érudits de l
’
Alle
magnene sont restéssur aucunpoint enarrière dessavans du
Nord à leur tê te se placent et le respectable Græter et les
frèresGrimm, MM. 1. G . Busching, v . Hagen, Docen, Lach
mann, etc. , qui ont fait faire de grands progrès à la critique
des textes et des traditions tout à la fois, soit dans de nom
sorss
presque tous les résultats des recherches antérieures, enfaitde mythologie , °$t . le suivant . F, Majer
‘
s Allgemeine: mLex iconaux Original—Quel!“ bearbeitet 1
° 4 6
theil. , nicht class.mai:. vol. I -II , Weimar, 1803- 6 3
2°4 btheil. class, Mxthpl. yon J . G. Gruber, ,vol. I - III ,
1810- 14 . Lesautresdictionnaires et mythologie—1 élémentairesde Datumet Levezqzr, de Seybold , deMorüa,
et Schmidt , de
Nitsch , etc.,méritt peu.d
’
atæntion, même lanouvelle éditionde ce dernierlexique, _dpnméeparKlopfer, à Leipsigen1821,
Laplupart,de eœ,gptenrs1!’
ont pasétendulaura regardsaudelà delaGrèce et dsl
’
Italig, et sesontmêmebprnésà extraireet à commenter_lesnagens écrivainsclassiques, comme a faitMart. Gottfr. @ errxpaqn(qu
’
ilne faut pas confondre avec. le
célèbre Gottfr.Hermann) danssonIIt :lesMythol.aus
Homera. Hesiod , 1787—
95; et danssesdeux My thologie «kr
Crè chen,1801—2 .O
_ut}jO tlve déj àplusdeportéeet dans lePha
mcnop hi: et danslaNeue TheanesurErHærang derGr, My th…Gœtting. 1802 , de C F, D01uedden, m après fut publiée
1804 ) deK. D. Bullmann, dont il est questiondansle textep. 130. Une ouvelle
‘
er_e pourlamythAllemagne , parlesouvrages
'
de J . Jac.Waguer(ldeenzueinerallgem. Mfl hol. der alienWelt , Frankf. a. 1808 , 8
°
de J . Am. Kanne Este Urkundendef Geschichte oderellgem.
My thologie , Bayr, 1808 ; neue l arg. 1815, 2 vol. et deFr..
Schlegel Uebe‘
rdie Sprache und Weisheit der India , Heidelb .
et fixée par la publication faite presque ooucurremment , de ceux de J . J . Gœrres Mylhengeschichte der A sia
tz‘
schcnW“
clt , Heidelb. , 18 10 , 2.vol. deFr. Grenzer (Sym:
60c . und My thologie dcr a ItcnVœlker, besand. derGriechen
Leipz. und Darmstadt , 18 10— 12 4 vol. vœlüg -umgmrs
hait . Ausg 18 19- 22 et de J . Bug Untersuohangm über
denMy thesderberührntenï œlIrcrderahen°Wdl ,woniigl de!Griechen Freylx u. Konsh , 1812 4
° Le livre deM. Cramer
prit dès lors le premier rang et pour l’
étendue de sonplm et
pour la sagacité , la profondeur, la richesse d’
émditîœ avec
N O T E S
L1vax punx xxn:note 1 (chap . 1, p. 133 sqq .)
Les sources de la religionde l’
Inde se divisent entrois
classes : 1° les récits desGrecs et desRomainsjusque dans la
période byzantine ; 2°les livres religieux des Hindous eux
mêmes, qui, depuis undemi— siècle environ, commencent ànous ê tre mieux connus; 3
° les monumens proprement dits,oules restesencore subsistans des temples et desédifices consacrés à la religion5 1. C
’
est à Hérodote III , 98 sqq. ) que nous devons les
premiers récits sur l‘
Inde. Les Grecs, enellet , reçurent leurspremières notions vraiment historiques de cette contrée, parl
’
expéditiondeDariusHystaspis quine péné tra pas très—avantdanslapartie nord—ouest , à laquelle se rapportent unique]—ntles récits d
’
Hérodoœ. Viennent ensuite ceux de Ctésias, mé
decingrec à lacourd’
Artaxerce-Mnéœon, danssesIndica, dontPhotiusnous a conservé des ex traits qu
’
ontrouve ordinaire
ment à la suite des éditions d’
Hérodote ilsont trait égalementà la régionfabuleuse de l
’
Inde , au Kacbemire. Les ouvrages
perdus descompagnonsd’
Alexandre P tolémée filsdeLagus
Aristohule, Néarque ont servi à A rrienpour sa vie ducou
quérant macédonienet pour sonlivre à part sur l’
Inde , qui
contiennent lesrenseignemens lesplusprécieux . Il enfaut direautant de Diodore (III , Ga sqq.) et de S trahon liv . XV) , qui
mirent à profit les relations d’
écrivains antérieurs que nous
n’
avons plus, tels que Megasthène et autres. Ajoutons Quinte
Curce Pline (H. N . liv . VI Philostrate dans la vie d’
Apol
lonius, Porphyre (de Abstin. IV, Clément d'
Alexan
drie , etc.,etc.
, sans parler des auteurs plus réœns entre
lesquels se distinguent Palladins au 5°siècle, et CosmnIndi
ç0pkusæ: au
Les relations de tous ces écrivains se rapportent presque
exclusivement aux parties de l'
Inde qui nous sont le moins
connues , aux contrées arrosées par l'
Indus les pays du
Gange , au contraire,et les côtes orientales de la presqu
’
île
574 aur as
la profonde sagesse.Nousendevonsla traducdonenanglais,à l
’
immortelW. Jones Calcut ta , 1794 London, 1796 ,d
’
apréslequelHiittnerl’
a reproduit enallemand , accompagnéd
’
unglossaire et denotes(Weimar, 1797 )Aprèsleslégislateurs viennent lesphilosophes. Dogmatisnæ,
scepticisme , et jusqu’
aunihilisme complet , tous les pointsdevue , tous lesdévelOppemens, toutes les formesde la spécula
u
tionont été épuisée: par lesHindous. Oncompte six diffère“
systèmes philosophiques, qui se distribuent deux à deux let!
deux philosophies Nyàya , lesdeux Mirmmsa et lesdeux Saab
”un. Ils représentent aux yeux de Jones, lesdeux premiers,les écolespéripatéticienne et ionique , les deux secondsl
’
éeble
de Platon et lesdeux autres lesécolesitalique et stoicienn’
e
Cette haute culture de l’
esprit unie à tous les avantagesdu
reporterla rédactionderniers àuneépoque fort ancienne.M . J G : M oss,
dans deux écritssuccessifs (UeberA lterund WM eim'
gœrI orgtnl. UM.
p . 5a-6 3 ; Befi ræge a. I p. 98 a essayé de prouver,
au contraire que cette rédactionest d‘
une date relativement assos récente,sans toutefois dépasser la période où les états de l
‘
Inde jouissant de
leur indépendance primitive , n‘
avaient point enconé subi la conquê te.
La plupart des raisons qu’il apporte a l
‘
appuide sonsentiment , ne sont
pasmoins vagues que cette indication. Qui croire , d‘
ailleurs quand ceux
qui ont lu et étudié le livre actueldans la langue driglnale , y trouvent ,par coniparalsou avec presque tousles autres ouvrages hindüua , hormis
les manifestement ancien, que ce:tu
°
émnuvrepuisseappartenirà untemps où lesam.—ri:am tom endlmé£tuh . (I .n:GI)
Ilne fiat pas confondre le code des lois de Menon, que Ibflës
décoré rte'
eomd‘Imh‘
mm avec detnautresœeed l: dont l'un, compilationrécente des Brahmanes duBengale , et traduit du p r Bli
hed , en1776 , a été publié enfrançais, d’
aprèsHamed , dll 1778 , h ùs le
titre de Code des loisde: Gentoux l’
autre beaucoup plusimportant et
nommé , par l’apport m e le Mamuæ8rstu , les Panthers: hinû »à ê:
a été traduit duSamcd t unanglais, et don“ enpal‘fle, p
‘
af Œlehtotfl e'
Digiut dj fl iada law, etc. Loudun, t Out , 3 «st .
Memoirecité plushaut . y a «r…: grandesdîfliefl tä surladétenmîuflou exacte de ces systèmes et de leurs auteurs : ontrouvera quat
ques‘
édfi…eflA dans lem‘
as15 ’n’
—aprés.» (J . D. G .)
576 nou —:s
dont l’
histoire se rattache aux nomsdeVichnou—Sarma Brah
mane desanciensâges, et de Pilpai ouBidpay, quivivait vers500 avant notre ère. C
’
est aupremier que la traditionattribue
le plus ancienrecueilde ce genre intitulé ensanscrit Hitapa‘
desa c’
est — à - dire Instructionamicale , et qui a été traduit
deux foisenanglais, par Ch. Wilkins et parW . Jones. Pilpay
enlit plus tard unsecond recueil, qui fut misenpehlvi par
l’
ordre d’
unroi de Perse , dans le cours du sixième siècle de
l’
ère vulgaire. Il obtint unsi grand succès qu'
il passa bientôt
enarabe enturc et successivement dansplusde vingt langues.
Maisl’
ouvragene demeura point dans sonétat primitif ; onen
sépara les différentespartieset onlespublia isolément. Telest ,
par exemple , l'
épisode intitulé [faille et Dimna qui fut tra
duit du sanscrit de l’Hitopadesa enpersan, et du persanen
grec Dureste, ilest arrivé à ces recueilsorientaux ce quel’
onsait du recueildes fables d
’
Ésope c'
est“
qu’
ils se sont succes
sivement accrus des inventionssuccessivesde plusieurs siècles,et que l
’
antique s’
y trouve souvent fort mêlé d’
additionset d’
in
terpolations modernes. Cette observationpourrait être é tendue à ungrandnombre d
’
autres livres hindous, ce quin’
em
pêche pasque le fond de ceslivresne soit souvent d’
une époque
trés— reculée.
S 3. Lesmonumensse divisent endeux classes, d’
après les
localitésprincipalesdanslesquellesilsse trouvent. Lapremière
classe comprend cesgrossiersessaisd’
architecture quenousof
freut lesautres desmontagnes, dans les régionsdunord—ouest
et dunord de l’
Inde àKachcmire et versleslimitesde la Perse.
Là sont desgrottescreuséesenpartie par lamaindeshommes,souvent sans tracesde sculptures, et dont la simplicité barbare
Voy . Spœimensapieutie Indorum ex cod. ms. Holsten. ed. Stark
Barol. r6 97 , Fables et contes indiens etc. par Langlés. Paris, r7go.
Calila et Dimna , onFablesdeBidpay, enarabe précédées d'
unMémoiresur l
'
origine de ce livre , etc. , par M . Silvestre dé Sacy. Paris, l8 8 6.
K . and D. or the Fables etc. translatedflora the ambfc 67 the Ror
Wrmfl mmKrmchtbull A . M . Ox ford 18 rg.
D U L I V I B P R E M I E R .
atteste la haute anûqü De ce genre paraissent être les restesde la ville de Barü ndans la Perse orientale au royaume de
Caboul, dunt le…ufait des templesde Bouddha Eneffet ,d
’
immenses temples-
grottes remplissent la vaste enceinte decet te v ille quis
’
appelle ensanscrit Vami—Nagzm‘
laBelle—Cité ,e t dont les ruines ont été comparées à celles de Thèbes d
’
É
gypte. Ony remarque , entre°
autresmerveilles, deux énormesstatues taillées dans le roc et qui y tiennent par le des , l
’
unemâle, l
’
autre femelle ; la première ayant vingt , lam onde ,quata xe armes de hauteur. Là se trouve encore unvaste temglçsouterrain. Cesmonumens, d
’
après les recherchesles.plœ, ré
centes, paraissent ê tre d’
origine hindoue et bienantérieurs}tout ce quinousreste desPersesLa seconde classe renferme lesmonumenssitués-dansle ten
ritoire de l’
Indus, et d’
abord ceux que mc‘
mtte la côæ'
oqcid»
tale de la Péninsule. Ilsappartiennent , dit—on à la période ,dn
à vai‘
sme , et ce sont principalement les grottes de Kenneri, .à
Salsette et d'
É léphanta , nonloinde Bombay et des bouchesde l
‘
Indus. Dans lescavernesde l’
île de Salsette est une qspèce
de ville creusée dans le roc et fermée de grot tes.grandeset pa.
tites, chacune munie d’
unpuits : ony reconnaît,visiblement
leshabitationsprivées qui environnaient les temples et dûrentservir de résidence à d
’
antiques castes sacerdotales. Mais de
puis long — tcmps tout est abandonné , et ces grot tes innom
b rables , jadis sipeuplées maintenant couvertes d’
épaissesfo
rê ts , n‘
ont plusd’
autreshabitansque les tigres et les animauxféroces de toute espèce qui enrendent l
’
accès fort périlleux .
D u reste , tout y témoigne enfaveur de la haute antiquité du
culte de Sin partout onvoit la figure de ce dieu et celles de
Wilb rd dans les 4 35050 Research. tom. VI , p. 4 6 2 sqq .
Account of Caénl, p . r53 3r8 4 8 7 ; et l’
excellente disser
tationde Boeck veteris Persia et Media Monum., Gotting. , 18 18
p . 116 — 18 5 . Ilest remarquable qu‘
une troisième statue , beaucoup plus
P‘Ü G , é quelque distance des deux grandes , et que d’
aprèsla
tradition, dans l‘
antre souterrainest untombeaurenfermant uncorpsmi
n… t conservé . (J . D. G .)r. 37
N O T E S
P lalm une mer de beurre clarifié Sàlmalc une merde laitcaillé Cmonncha ; unemerde lait et d
’
amrita (ambmisie)‘
Saca
une mer d’
eaudoucePouehkam Onparle encore-de sept clô
tures de montagnes. Une classificationusuelle et cependant
presque aussipoétique dumonde connu, comprendneufKhandos oucontrées : Navman, qui occupe la partie centrale et la
plus élevée de la terre ; Bhadrasva à l’
E . Cetou à l’
O . Au 8 .
d’
llavrstta sont trois chaines demontagnes Nichada , Hama
couta,Hima tct a ouHima«Im ; auN .
, sont troisautreschaînes,Nüa , Sæ eta et Srifignm d
‘
eux contrées se placent entre les
premièreschaines, HariÆhanrla et Cirmara/J zanda deux entre
les autres, Ramyaca et Himnyamaya . Une conæéu.se trouve
par delà la chaine la plus méridionale Bham ta ou l'
Inde
propre ; une dernière par delà celle de l’
ex trémité opposée ,
KoùronouA iravata , patrie de l’
éléphant de cenom, d’
où sont
provenus tous les autres éléphans, particulièrement ceux qui
portent oula terre oule mont Mérou, ennombre divers selon
lesdiverses traditions. Le sommet duMérouest unplateaucir
culaire formé par une enceinte de collines, une autre terre ,
mais une- term céleste , 8wargabhoumz‘
; et là se répète , dans
l'
ordonnance des Swargas oucieux séjours des planètes, etdans celle des demeures divines qui leur correspondent , de
degré endegré et de sphère ensphère toute l'
ordonnance des
terrestresDwipas. Il enfaut dire autant des sept P a talas qui
composent lemonde inférieur (Lesnoms, tant dessept Swargas que des sept sphères et residencescélesæs, seront donnés
dans l’
explicationdela plancheXX , quiéclaircira tout ce sujet.Con/Zci—dessus, pag. sq. ssl.sq. et lanote , 228 sq. ,
sqq. , 250— 253 ; et ci-après, lesnotes7 et rt . ) (J . D. G .)
Voici une autre nomenclature des DWipas , peut-être plus usitée
lh‘
ambou,Varaha , Coma
, Sanklta , Yamcla onMalaya Yuma,Anga .
Ex trait principalement de la dissertationde Wilford Of the geo
graph. System of tñe Hz‘
nd. , t . VIII des Researcher, p. a6 7 sqq.
companies planches qui y sont jointes p. 376 .
ou m vna rnnn12n. 589
J a de ; l'
autre P ra…ou Vitara deux mille ans au
moins avant notreère. A l'
époque où parut Sri—Rama, tout le
nord . de l’
Inde ou l’
B indoustanpropre é tait partagé endenombreuses principautés ordinairement indépendantes, quel
quefois réunies partiellement sous unconquérant heureux ,
mais égales emdtoits; sinonenforce. Même tableau dans leM
‘
ahabharat que dans le.Ramayan. Le chef desPandousrègnedans la cité dîndrn, depuis Dehli; celui des Kourous à Hasfinapour, plus ausud :les deux royaumes sont ensuite réunissous les Pandous, dont la renommée_vint jusqu
’
aux Grecs
Ungrandnombre d’
autres villes sont les capitalesde presque
antant d’
états inürieurs -Œnya-Cw%ou Canoge succéda à
la splendeur d‘Ayodbya , plusde mille ansavant Jésus—Christ.
E t cependant grsudlssfl t par—dessus touslesautresle royaume
den an'ln enpah ie le Beharactuel, quivitnaître BouddhaaprésCrichna ; ilsubsiste sous und
-longue suite de rois jusquevers le milieu. du. cinquième siècle avant notre ère. A. cette
M ont deux —siècles après, l'
expédition:de Darius et celled
’
Alenhdœ ,-suiv ie desconquê tesdeSélencus, viennent éclai
rer pour la première fois, et d’
une lumière plus sûre , lespays
arrosée par—l’
h idm dans toute la longueur (le concours Le
Pandj ab—émit alors couvert d'
une foule,
‘
dupeuplades ex trê-mem- t belliqneuses, la plupart gouvernées par,
des Radjm;’
quelque…parune singularité fort remarquable, organisées” ré publiqwat
‘istocratiques, et rapportant audieudeNysa,gualeurcivilisationpremière , oumême le bienfait de leur liberté .
“in; B. VI, 16 , né , 23. A rriso . ladies ,
cap. 9 . P tolem.fi eogr.
“f, xc.— Ilsemble voirdanslesnoms grecs et latinsde P anda, Pax“ ,
Panini on,?nü ion
,et deMaham, Medina, etc.,
reproduisant lesnousrmscrits P a rdononPandora , Hat/wwe ou Madoum et se retrq :vant
h di…parties de l‘
Inde jusqu‘
à l’
extrémité de la Péninsule, la trace
des conquêtes et des&ahüssemens successifs de cet te race helliqneuœ
”nés auculte de (Irisbus. Con]le tex te , p . 107 sq .
Ve} . les auteurs cités ci-dessus et dans la note s. c. I. , s Conf .
[decu l , t p. 358 , 391 sqq .; p. 579 , 6 3 6 sqq .
nu u vnnrnnum a . 593
symboles fondamwtaux dusivaisme de ceux qui constituent lebrahmaÏsme : nous avons vudans les uns et dans les autres
identité parfaite aufond ; le primiti£p ogga_pmuêtredm lgur
pEg_qipecommun, dans cette intuitionféconde dumonde et
de ses phu omènesqui fut à la fois la première mythologieet la première théologie ; mais de cette source unique nousavons fait découler deux développemem divers, suivant dansleur cours deux directions opposées, et finissant par établirdansla religiondesHindous, comme dans toutes les religionsde l
‘
antiquité , la_di_sünctioncapitale des denx_doçtrjwou
desdeux croyances, quoique dans unsensdifférent de celui
desGrecset desRomains (153— 159 , coll. Nousosons
nous flatter que si l'
oncompare avec soinles passages indi
qués21s tête de cettenote , onse formera une idée claire et
satisfaisante de cette théorie , à laquelle nous croyons avoir
donné par notre travailundegré assez haut de probabilité
philosophique etmême historique. Elle se rapproche assez.sur
quelques points de celle que l’
Anglais Patersona insérée dans
le tome VIII des Au'
a tic Reæ arclæs q uoique cet auteur ait
subdivisé les sectes et multiplié les hypothèses à l’
infini. En
ç’nüal, l'
ons’
accorde à regarder le siva‘
isme comme antérieur
au culte de Vichnou, et celui— ci au bouddha‘
isme ouboud
dhüme; l’
opinionquifait , des formesousectesdilférentesdanslesquelles se développa !uccesædvement le vichnou
‘
isme ,une
lente et pénible…iä @ ä é5, pour supplanterd’
abord,
ensuite pour réformerle culte antique de Siva , porte surtout
uncaractère frappant de vraisemblance Crichna et Bouddha
0/ rb originq'
tÀe Hindu religion, p. 44 sqq. Cette dissertation
accompagnée des précieuses notes de Golebrooke , contient , avec un
grand nombre de œniectures hasardées, beaucoup de rapprochemens‘
” ès—ingénieux et trés—curieux entre les religions de l‘
Inde ,de l
’
Égypte ,
de la Grèce et de l‘
Italie ; elle devient ainsi le complément nécessaire de
celle dew. J ones , sur le même sujet , inséréeaut . i" dumême recueil
Nous endonnerons quelques extraits dada lesnotes subséqncutes.
Sur les sectes et sur leur histoire encore si obscure onpeut voir,
38
N O TE S
pdfä iüi&it 1Üare lesdeux dernières de c‘
esréformes, Véri
tables tr'
aités d'
alliahne entre les dire) : comme entre leurs
adorateurs : maisle cdlté de(_lrichna nelit que s
'agm dir de
plus du'
pllts, tandisqu‘e Bo'
uddha tit les siens'
iini1‘efl t par ê tre
expulsés de l’
Iiidë . Une questioncapitale reste tout entière
c'est de Savoirjusqu’
à quelpoint l’
onpeut étre fondé'
à nager"dér‘t 1üâ comme le symbole d
’
unctflte antérieur à touslesd
’
uncultenou—seulement primitif; mais plus simple ,
,
'
plus par et plus spirituel que ceux qui lui succédéreb t , en
il’
é touffant par'
la violence? Cette hypothèse a été adlhisc endes ‘
sétit diverspar la“
plupart'
des écrivains allemands'
ou
anglais‘
qtii dnt jusqu‘ici t raité de la religion
'
des’Hindousr
quelques—'uns seulement , comme P titt et Rhode l
’
ontmddiñée , enfaisant de ‘la doctrine 'de Brahmaune primitiveréforme (présentée: _
l_
a_for1
_nç d‘une révélation) d'unou
de plusieurs cultes prémistans qui'reviendraieiit polir le fond
ati‘
ärthélsme Cette réforme enrévélationfn@ mière consistera itsuivant eux ,
-engrande partie , d… J'M Ë de
t_l_iets, annoncé…m
‘
met sansfiguæflflœæét tæë‘
11’
adi‘a‘iefllcünméhdè , avec t
‘
idolânfiè qu’
ap1‘èä l'
inventioniles Symbolesdestinés à pe…ifier aux 391111dupeuple l
‘os attributs
de la divinité , selonPatm or@ lelün‘Rho‘
de , qu’
apÈès n‘ais
sance de la specuiationphil030phiqué qui !ètlt_æprit de“'con
oilier le culte nouvloauet ' tout spiritu'
el‘
avec le'nat ‘m‘fllismeantique , ct
'
u’
y parvint qu’au-las-combinant ï unavebWfi ræ
outre les auteurs déjà cités Paulin s tenia Brdhh1arit‘cmn, p. 2 18 sqq. ;
le même,Voyage etc. liv . II chap. 8 , tome 2 p . 293 sqq . de la trad.
franc. ; Mackenaîe et autres dans le tom. V , p. 312 , 380 , etc. des J oint .
Res. Colebrooke dans les tomesVII , p . 279 sqq . VIII , p. 595 sqq .
même collection. Ony trouvera,'
particnlièrrmett t chez le dèinier, lesdétailsnécessaires sur les signes caractéristiquespar lesquels ces sectes se
distinguent lesunes des autres.
Paterson,uéi sup . Rhode , Be_fl ræge A lierüuumhm
_de
, I , p. 55
unune : ra anm a . 597
hypothèse nouvelle et , ilfaut le dire , beaucoup plusphiloso
phique que la plupart des précédentes : c'
est qu’
indépendament de la source unique à laquelle toutes les sectes rap
portent également leurssystèmes divers (les tex tes sacrés des
Védas) cessectesont eujadis aumoinsles deux principales,celles deVicbnouet deSiva, peut—êtremême celle de Bouddha,un'
centreetammç __fgyçr_c_or_pmunavec le culte _
de Brahmfidans unvaste systéme à la fois sacerdotal et populaire , où
chacunde ces grands symboles retrouverait sa place , son“rapport réel avec les autres, et sonsens primitif. Nous avonsfait pressentirdansplusd
’
unpassage du texte (principalement
p. 139 et notre prédilectionpour cette théorie , tout ensoumettant nos développemens à celle dont les bases nousav aient été données soit parM. Creuzer, soit par les écrivainsauxquelsloi
—même l’
avait empruntée ce n’
a pas été sans unev ive satisfactionquenous avons découvert une ébauche assez
grande, quoique bienimparfaite encore, de la première , dansl
’
ouvrage récent deM. NiklasMüller il est fâchemrque les
idées de cet auteur ingénieux et savantne soient pas, cenous
semble assez mùries encore pour qu’
il ait pu donner 1
sonexposition du bmhmanüme cette suite régulière et cet
t facile quiproduisent la lumière à sonstyle cette
simplicité et cette clarté quila font aimer. Dureste comme l’
a
fort biensenti Il. N . Müller même dans cet antique catho
licisme de l’
Indedût avoir lieu la distinctiondes deux doc
trines, et leslégendes aussibienque lescérémoniespopulaires
avaient unsens profond dont la théologie métaphysique des
Ba b…poœédait seule la clef. Delà vint que les symboles
G…, Wind ! md Krmst der allenBinder , etc. , 1“’
Band ,
183 3 . Les planches jointes à ce volume et accompagnées d‘une
q lœüm bndéveloppée , où la connaissance approfondie de l‘
art le
fi ll. la plus vaste éruditionmythologique , nous ont été d’
ungrand
l’
onpeut s‘
en assurer en jetant les yeux surnotre
'Ü-N, seet . a
”.
p. 8 3 sqq.
598 norus
primitifs se développdnt enmythes la théologie* fiuit par se
transformer enmythologie maisle lienqui lesunissnit toutes
deuxne fut jamaisentiérement rompu, etmêmequand lessectes
philosophiques ou religieuses eurent commencé 1s’
engendrer
les unes des autres, l’
unité pgm1t1ve ne fut brisée qu’
à demi
elle subsista toujours”
plus ou moins dans la doctrine des
prêtres, dans les Védas, sur lesquels s’
appuyaient tous les
sectaires, et qui long— temps peut—ê tre , suivant pas à pas le
cours du temps, se grossirent des spéculations théologiques
desdifférentessectes, afinde lesrattacher ainsi plussûrementà la souche commune. Mais ce ne sont là encore que des,
con
jectures, et nous pensons, avecA.W. de Schlegel, qu’
une é tude
des originaux plus é tendue , plus exacte et plus approfondie
qu’
onn'
a pula faire jusqu"ici une comparaisonsuivie de leurs
tex tes avec les représentations symboliques desmonumens de
l’
art enfinune critique plus haute , plus imfsartiale , plus
exempte de préjugés, d’
esprit de système oud’
enthousiasme
qu'
onne la trouve dans prbsque tousles écrits publiés jusqu’
à
ce jour, peuvent seules conduire à des résultats vraiment im
portaussur toutes ces questions (J . D . G .)
Indische Bülîœhek , I p. 118 sq . Nous avons fait et nous av'
oni dû ,dans notre dessein, faire unemplbi beaucoup plus étendudesouvrages
allemands que des ouvragesanglais pournotre travailsur la rea de
l’
Inde . Ces derniers sont cependant d'
une haute h portanœ , bienque
composés la plupart dans un point de vue étroit et dansunesprit peu
philos0pbique. La route tracée par W . Jones , par Robertson, par le
savant Maurice a été abandonnée de bonne heure enAngleterre , et les
missionnaires chrétiens n‘
ont pas peucontribué, par les tableaux souvent
chargés qu’
ils ont faits de le ta t moral et religieux des Hindous de nos
jours , à répandre une foule d‘
idées fausses sur l‘antique relh’œ de ce
peuple. A braham Roger dans le dix —sep tième siecle , et Soun« at , dansle
dix—huitième avaient montré plus de jugement , plus“
d'
impufiflhé , unsensplusdroit et plus élevé que n
‘
enoi1t montré dans ces derniers tempsle rév.W .Ward (A Wiewof the History , Lit tera ture ami Religionof the”indoor etc. 3“edit . Loud. 18 17 ) et quelques autres. COR/Z, du ce
sujet , outre les nombreux é c
rits de l’
abbé Dubois , Remm0imnRoy ,
N O T E S
Voici d’
abord deux hymnes adressés au soleil, qui peuventê tre regardés comme la professionde foidesBrabmanes; l
’
und
’
eux renferme la Gayatn‘
oula Savùn‘
formulemystique et
fameuse , la mère, la bouche et la plus pure substance desVédas, disent lesHindous
s Cenouvelet excellent éloge de toi, 6 source de lumière etde joie, divinsoleil nous te l
’
ofl'
rons lReçois avec
bonté cette prière que je t’
adreæe ! approchede cet te âme qui
a soif de toi , qui te recherche , comme unhomme ivre de
passionrecherche une femme. Puisse ce soleildivin, qui contemple et pénètre tous lesmondes, nous accorder sa proteoll0fl
«On! uin1rons,ninrronssua t.a1.uu1àanm amannen1vt lnéonnau ua ( Savüri puisse
-t—il guider notre entendement !A ffamés dupainde vie nous implorons les donsde ce res
pleudiæant soleil, qui doit ê tre adoré avec une ardente piété.Hommes vénérables, guidésparl
’
intelligence, saluez ce divin
soleilavec desoblationset des louanges! s
Traduit , ainsi que les morceaux aubséquem , d‘
après l’anglais de
Colebrooke, mémoire cité, An‘
a t . Res., VI II p . t oo.— Conf . VII p . 259 ,
note et le développement de la GamiridanslesEx tract:from the Veda:
de W . Jones, Works,vol. XIII , p. 36 7 sqq . , éd. in add. Rech.
Asiat. enfr. , tom. 1"p. 39a.
— C‘
est une double questionde savoir
1° si laGa_yn£n
°
et la Savùri sont deux prières dlfl'
éœntsa, ou seulement
ux noms différens de lamême prière a"si 8avi:n
‘
, nom du soleil, au
masculin, est toujours distinct de Savün‘
nom fémininde la prih e au
soleil; ousi le soleil, s’
idqwtifiant avec cette prière qui lui est adressée ,
n’
est pas quelquefois considéré comme féminin? Quant à la prm ièœ
question la nous paraît être ou complétement identique avec la
Goyatn°
, oususceptible d’
être distingués de celle—ci seulement ence
qu‘
elle la renferme , étant l‘
hymne entier dont la Ga_yulrin’
est que le
début , et où lenom dusoleil, Savim‘
,se trouve répété une seconde et une
troisième fois. Pourlaseconde question, Savitn‘
(la 1“
et la brèves) ,le soleil, nominatifSauùa , aumamulin, se distingue parfaitement de
vt°
£ri ( la 1"
et la 3°longues) , féminin la prière au soleil; et de plus , la
déesse Oum , la mère , s'
plthä e de Lafichrm‘
Savùrt'
(flim.) doit être la lu
nn1.1v aa ra an1aa . 601
Laprière suivante porte uncaractère beaucoup plussym
bolique ; elle s’
adresse auchien(céleste) gardiend’
une de
meure (le sodiaque) , dont le maître est Varouna , génie de
l’
eau, identifié avec laLune qui a sa part danscette invocation.
Vasiebtha , dit la léged e placée audevant de l’
hymne , venantdenuit dans la demeure de Famana , fut assailli parle chien
de lamais0n; alorsil lit cette prière ou cette ina utationpour
endormir le vigilant animalGardiende ce séjour, sois—nousami! Faisque cette demeure
noussoit salutaire Accurde—nousce quenousimploronsde toi!
fais prospérernos animaux bipèdeset quadrupèdes! Gardien
decette habitation, faismultiplieret nous et nosbiens ! 0Lune,
puisque tunousesfavorable, préserve—nous, avecnosvachesetnoschevaux , dudépérissement ! Protège—nous comme unpère
protège ses carausi Gerdiende cet te demeure , faisque nous
soyonsunis avec unséjour de bonheur, pleinde délices et
de mélodie accordé par toi ! Prends sous ta protectionnosrichesses et dans le présent et dans l
'
avenir; préserve—nous” .
Unpassage emprunté de l'
Index duBig—Véda , d’
après la
Niroucta et lesVédas eux—mêmes, sera à la fois le meilleur
commentaire et le complément indispensable de ces tex tesau
tiques a iln’
y a réellement que trois divinités, ayant pour
demeuresla terre la régionintermédiaire (l’
atmosphère) et lescieux ce sont le feu l
’
air et le soleil. Leur pluralité est fondée
sur lesnomsmystérieux et P radjapa ti le maitre des créa
mtæsidentifiée avecla prièreonfem ale sacrée , et regardée commelener
gie (Seen) dusoleilSavin-i (ma c.) Ilest vrai «ine dans d‘
autres passages
desVédas, prend lui—même le surnom de Savitri (fém.) et devient
W &rün‘
fille de P radj apati mariée à Soma roi ; ensorte qu‘
ici
encore lalune mile (Lama ) domine le soleil femelle : mais aufond l‘
unet
l’
autre ont les deux sexes. Foy. le tex te p. 25 r 163 Colebrooke i6id .
p, dos ; et le Dictionnaire de Wilsonaux mots enquestion.
Çolehrooke , M . , p. 401.
Bhonr, 8Àouvalu Swar, quine veulent dire autre choseque : la tem ,
l‘
air et léa cieux ouSovwgar; onappelle des noms Vyahrüù (Manau
Goa norns
tures , les rassemble dans sa personne collective -La syllabe
mystique 0’
m Oum ouAum exprime la triple dwiuité ( destroismomies) ; elle appartient à celui qui habite le séjour eu
prême (P amnæcä dsi) à l’
unité infinie Bmhma à Dieu
Dem ) à la grande âme (J dbj â hfl d ) autresdivinités, qui
peuplent les trois régions sont les portions (ouémanations)des trois dieux nommés et décrits diversement selonleursdiversesopérations; mais au fond tout se résume enunseulDieu, la grande âme qui est appelée le aoleil
(Sana a) , carle soleilest l’
âme de tousles ê tres, etc. a
Le feu (Agnt'
) et l’
air (Vayou) sont identifiés avec l'
âme dumonde, demême que le soleil; et l
’
onvoit clairement enquoiconsiste l'antique monothéisme des Brabmnneæ Dérivé d
’
un
sabéisme pur, dont le sivaisme était la forme populaire , soncaractère philosophique est évidemment le pmtbéiame. Simaintenant l
’
onveut avoirune idée duhaut degré d’
abstrac
tionoù parvint cette théologie panthéisüque , endéveloppantses formespremières, ilfaut entendre le langage que tient dansle même Véda, Vaælt , la parole , épouse ouénergie de Brahmâ , procédant de lui et fille d
’
Ambhn‘
na identique à BmkmiouSaraswat i, à Sourya - Sauün} la lumière dudivinsoleil, fillede Pradjapati; à Oum , leVerbe , le premierné ducréateur, lecorps de Brahm, enquise révèle la créationtout entière.
J’
erre avec lesRoueüar, avec les Verona , avec les 4 a :
Sastra, c. a v . et ils precèdent ordinairement laGayatn'
commençant
parle pronom mystique tad, qui exprime l’
Être suprême ils sont précé
dés eux—mêmespar le monosyllabe sacré Oum nommé en…l’une: ou
lama: P rune . Outremd (lui) , l’Èt remade, ay encore m…ma
nifesté parla création, et mal,le non—ê tre
,les phénomènes les formes.
Ce sont autant de termes ou formules théologieo-philm ph q usités
dans la Védunta. Conf .Bhagavat-gita lect . adfin. Celebroole
ibid., p. 397 et 404 ; Majer Brahma p . 139 sq .
Ainsi ajoute Colebrooke l’
ancienne religiondesHindousne renon
uaissait qu’
unseulDieu mais sans distinguer suffisamment la créature du'cn
'
:fl eur ibid. p . 396 sqq . Nous retrouverons le même caractère dans la…gie desÉgyptiens me r. lanote 6 sur le livre ill.
606 nom s
Onvoit que ce fameux sacrifice n’
est pasautrechose qu’
une
forme ex trêmement symbolique et mystique de la création le
panthéisme y domine auplus haut degré: Quelques—um des
notes suivantes et particulièrement 6 , répandront nu_nouueau jour sur le développement de,
la doctrine .çlcs Vé
das : la note 16 traitera enpeude mots dn-culte et .dçs rites
quiy sont enseignés et où l’
onrc_trouy_c le méme caractère
de panthéisme. (L i) , ,G.)
Note 6 (chap. 111, p . .79.s ; 1v ,
La Cosmogonie .da N a am :—BM ” estuencorc la
plus vaste et la plus:complètequenousconnaissions jusqu‘
ici;
toutefois ellene p arait guère autre chose qu’
un'
résniné d esVel-das, conçu peut .—ê tre dans le système de la philosophie
N_vaya Manue m nie :lni—mêmeanx grands saints ouM a
bambù la formation-première deb'üœeä
&Vdj d tfl b’æ b‘
9 lemê
me que nat -l’
unité absolue ,lÉ tre éternel lamaison.suprême
'
ae-révélant daus1
’nuivqnlmais impcrceptible ensoi. Il v eut se produire au dehors, il
éprouve le besoinde créer e t sa première .pr0dncñou. ce
Foy . ci-aprè3 , uot_e S a . Il faut aussi comparer la Cosmogonie
de l’
0upnçkhat et.cellede laMim næ -
phüçgophic , note 13 ét letexte ,
p. 268 sqq. ajout . p. aü_3, ,et surtout lanote a de la p. 329, quiMplusd
’
une difioul; _
.L. çommcnpmep t -À° eet.tq Çmçnogouie (traduit dans le tu
l
le
p. 178 sq .) me semble porter uncaractère Iqrt eucle_a , et q pcu«lau; ledésir de créer, l
’
énergie de Brslun, May a, n‘
y est déja plus peram ifiécomme dans les _ _Védas; nombre d
’
autres pa…ificafiom ont disparu:tout y est plusabstrait (conf lanote Ce n‘
est pasque l’
onne t…même dans les Mantra duBig-Véda , des passages où respire une aim
plicité une et subtile , autant que grande et forte qu’
onpourrait pm dre
pourM l’
l h tfl fl îpn; aumici unexemple qui ;offm de nomb…fl pæavecMumu: -Alors il n
’
y avait ni être , a: nou—être ; q imonde , ni ciel.ni rienau-dmus. ni eau, choseprofonde et redoutable
(ouplutôt maisquelque chou de sombre et de terrible, comme lelamort n’
é tait point encore , ni l‘
immortalité ni la distinctiondu j ouret
nu u vnnrnnurnn. 609
des é toiles, des p lanètes, des fleuves, des mers, des mon
tagnes’
, etc., etd: ; d’
une foule d’
ê tres physiques et moraux , et
enfindes quatre castes. Menoucontinue :
A'
yant divisé sa propre substance , le pouvoir suprême
de‘
v int moitié homme et moitié femme , et de cellœci fut fait
Wmÿ": Celui que P om ebn—Vùücfiprcduisit ensuite de lui
même , ce fut moi, moi le créateur (ensous- œuvre ) de ce
monde visible. Désirant doncpræ réerdesraces je fis d’
abord
les dix M aharohis maîtres des Ceux-ci, brillans
de splendeur, produiä œnt à leur tourdes sept Manoir ,“
les
dieux et leshabitations des‘
dieux , et lesMafiarchis dont la
puissance est illimitée , lesbons et lesmauvais les
difiérentœ-fimtilles des Ici une longue énumérationdes diversmodesde naissance de tous les êtres de la
'
nat ure ,
tant animaux que végétaux). E t tous'
ces êtres enveloppés‘dc
ténèbresnnfltifomæs, à cause de'
leurs actions passées, sontdoués de c o
'
nsä once , sensibles au plaisir et à la peine , et
poursuivent le coursde leurs transmigrations dans le mondev ariable des phénomènes, quipasse et passe incessamment . Lecréateur avant ainsi fait touteschoses et moi—même , qui suis
l’
intelligence incarnc‘e et finie (Mam er) , rentra dans l
’
âme
universelle, chassant le ” ps par le . temps. Quand le Dteu
v eille , lemonde veille avec luiet tout prospère , maisquand il£ s …aurepos, la créationentière dort avec lui son
ne sont que l'œil de l’intelligence. Toute chose ence monde est
b ndée surl”…nee ; cemonde entier est une révélationde lh raison
enpüntl , et h raisonsuprême est sonfondement. Cette intelligence enraison” Ill. aat lsm, l
‘
unité infinie. Colebrooke , i6id. p. 4a6 sq .
Con} ! h tnte, plnapositif encore duBhagavat-gita , tzi—après, p. 6 17 .
Viraÿ’
, onM P…cha mirage) , c‘
est proprement
le la grande âme ,l
’
esprit de vie , tombant dans le fini et
produisant ; c’
est Bnhmâ devenuhermaphœdite le Pmdjap ali des Vê
das , le seconde émanationou productionde l’Être , identique ou du
amine analogue é l‘
Almnéæu dont il est questionplus haut . Con/Zla
et pour les dix Haharefiir ou P radj apatis (Brahm s subor
dounh }, les sept ”nom, etc., le tex te , p. 25 3 sqq . et lanote t r.
1. 39
unu v anp arure s . 6 13
Le sage Vis…raconte aujeune Rama, sonélève et sonetui, unmerveilleux événement qui avait élevé au plus haut
degré de lagluirelæ aïeux de celui- ci. Sagan roid'
Ayodhya,
avait deux fmmes, dont l'
une, Kesiui lui donna la premiéreunfilsnommé Asamnnya ; l
’
autre , Soumati, mit aumonde unecitrouille d
’
où sortirent à la fois soixante mille autres fils
M amlnya, mæl « impie , fut banni parsonpère , et sonfils
substitué à tous ses droits. Saganvoulant unjouroffrir le grand sacrifice du cheval (Aswamedha ) , la victime
sainte fut entraînée dans l’
abime par unserpent semblable à
J u ste , quisortit de terre à tous les yeux. Le roi furieux de
voir sonsacrifice interrompu, appelle sessoixante mille enfans devenus soixante mille héros pleins de cœur, et leur
commande de chamber le ravisseur, de le puniret de rame
ner le cheval. Les guerriers s’
en vont aussi(ôt parcouranttoute la terre, a0ndaut les profondeurs les plus cachées et pénétrant jusqu
‘
aux enfers. Mais les dieux éperdus viennent im
plorer le dieu suprême , le père de tous les ê tres, Brahmd ,
quileur répond Vielman, pareilamoi, qui a_pour
la terre uourficière et quila protège incessamment ,sons les traits de Kapüa a vude sonregard pénétrant le
péril quilamenace bientôt s’
allumera sa colère de feupour
dévorer les filsde Sagan. Cependant ceux - ci poursuivaient
inutilement leurs recherches ils étaient parvenus jusqb‘
aux
A .W. de fait remarquer, dans ses emellentesnotes sur cet
é pisode , q_ur cette singulière traditionrepose probablement sur une
&ymoiop‘
e onune espèce de jeude mots : “chicken,nom de la race
entière oude sonpremier auteur (v oyez notre tex te , p. 257) synonyme
de M ia,veut diremenr6ita Nous renvoyons, dureste , avec
lui au «nb de Léda.
M . de Schlegeldit qu‘
ilne connait point ce Kap iIa , qui figure ici
une incarnationde Vichncu.Mais si l'
onremarque soncaractère
nylhologique , le feu qui lui est donné pour élément , et plus loinsa
demeure au N. B. , onrestera convaincuqu‘
iln’
est autre que S ea—b m
(p Le Ramayana est évidemment composé dens1'
esprit du vich
nœnme.
auras
et recevant de Brahma le surnomde BIwgs‘wflu‘
, afind eter
niser la mémoire du pieux héros qui l’
avait conduite sur la
terre. Unautre titre donné à Ganga , celui.de Trÿmümga
(trois sentiers) , montre qu'
elle arrose à la foislesamismondesdepuisce miraculeux événementLe Mahabfiam æ a.é téunsqu
'
icimoins heureux que le .Ba
mayana; aucune traductioncomplèten'
ena encore é té entreprise
'. Fr.
‘
Sdmlogel le fit connaître aux Allemands, enmêmetemps que ce dernier, par des extraitsde l
’
Histoirede Safi—an
tala qu'
il est curieux de comparezavec le drame de même
nom, ouvrage d’
une époque beaucoup plusrécente (W.d. h d, ,
p. 308 Bopp (ubi rap ,) donna'
ensuite le Comba t deBlaima , l
’
undes cinqRandaun: ou Pandous, contreun, géant. Lemême savant apublié , en18 19, l
‘
épisode desA ventures demiNala dépossédé de sontrône. Ces troismorceaux d
'
un:n
intérê t poé tique , surtout le dernier, n'
ont que peu oupointd
‘
importance mythologique. Iln’
enest pas demême duBhu
gnva&-gî ta qui, depuis long— temps connupar des traductions
imparfaites, vient d’
ê tre publié pour la première fois enEu
rope , dans le texte sanscrit , avec une versionlatine , une
préface et desnotes critiques, dignes entout point de la hauterenommée littéraire à quinous devonsce beautravail
3. Nous
milliers de bras, ils étaient destinésà creuser le lit immense que Couple source unique et “crée de toutes lesun , vim t rmnpürm h pæ
mière fois. Schlegel p . 94 sq.
DumoinsCh. Wilkinsne parait—ii pas avoirdonné suite à calls qu‘
il
annonçait dès 1784 . Dans lesnotes de sa versionanglaise duBhagavat
gite , travail si remarquable pour l‘
époque , l‘
on entrouve unsecond
fragment . c‘
est le mythe cœmogomqm de la préparat
(p. 183 sqq . de notre tex te).Naim , Carmensanscritum e…barsto : adidit , etc. i‘r. Bopp ,
18 r9 , ia London, Paris , Strasbourg , che: Tm ttelet Wüm. C
‘
est,
à proprement parler, le second ouvrage qui ait paru ensanscrit dansnotre Europe. A . W . de Sohlegelena rendu compte dans la Bibliotbä p e
indienne , t . x", p . 97 sqq.
3 Bhagamd—Güa,id est Oscns
'
m v p.t'
Mç sire , etc. Tex tum mœu
6 3 8 nou s
de Brahma, est _précisément le nombre desminutes comprises
entrois joursNi les loisdeMen0u, ni leBhagavat—
gitane font mentionde
cesrévolutionsphysiques, de cesdestructionsparl’
eauet parle
feu(P ralaya , Mafiapmlaya),qui, suivant lèsPouranas, signalent
la findesgrandes périodes : ily est:seulement questiond’
une
veille et d’
unsommeilducréateur, à l’
approche desquelslacréa
tionse_réveilleous’
endort avec lui, paraî t oudisparaî t. Brahma
n’
y meurt pas nonplus comme dans les Pouranas, niVich
n_ou, ni$ivaaprès lui, puisque ces dieux n
’
y jouent point les
rôles supérieurs que leur,at tribuent ces derniers livres. L es
Pouranas ont élevé sur les Ca1pm oujours de Brahma, qui
forment comme le couronnement du système antique , unou
plusieurssystèmesnouveaux qui, modelés sur. celui— là , mais
rat tachés principalement aux noms de Viehnouet de'
Siva , nefont guère qua.le répéter dans des proportions plus vastes enapparence , mais bienplus étroites enréalité ; car chez Mee
not1, ainsi quenousl’
avons remarqué , la successiondesMan
wautomadans les .W s est infinie , et lé moride'
réellementé ternelainsi que sonauteur; seulement ilpassé et passe sanscesse
—tapdis que_le principe qui“
sans cesse le pr‘
oduit et le
reproduit, demeure immuable. Selonla chronologie des Pouranas, dont onpeut voir le développement ches les écrivainsqui ont traité ce sujet eæ p rq/
‘
etro noussommesaujourd’
hui
dansle premier jour. ou Caÿm du premiermois :de la. cin
quante—unième année de l’
âge de Brahma qui doit envivre
cent ) ; et dans le vingt—huitième âgé diviu'
duseptième Man
wantam lestrois premiers âges humains de-œt âge
'
divin
sont déjà écoulés, ainsi que —Y, ,gaô ans duquatrième ou du
Cali—
j auge: actuel, qui a commencé ans a vant l’èrechrétienne
Linh ,_die Um ù und_dasAltertItym, etc. I , p. 3 78 sq . Ce savant
a fait d‘
autres remarqua . curieuses sur la constitutionarithmétique de
ces périodes.
De nombreuses tentativesont été faites pour réduire cette—chronologie
6 30 nom s
que lesA va taras de Vichnounousmontrent plutôt la divinité
agissante et descendant dans ce monde pour le sauver parun
bras héroïque ; ceux de Siva, la vengeance divine quipurifie
enpu issant , et abat l’
orgueil deBrahma, c‘
est—à—diœ de la
création. Du reste , lesnoms historiquesque l’
ont rouve p rmi
les incarnationsde Brahma(tout aumoinscelui de Calidasa)peuvent les faire regarder comme des espèces d
’
apothéoses,
aulieuque celles deVichnonconservent toujoursle caractère
de Théop bam‘
es. Les premièresont évidemment pour but de
personnifier dans les quatre âges, quatre grandes époques dela littérature sacrée des Brahmanes, rapportées à Brahmâ ,source de toute lumière , de toute intelligence et de toute v é
rité elles sont , toute idée d'
apothéose à part , d’
une naturesupérieure aux autres.
La Trimourti, dans sonessence n
’
est qu’
une triple révéla
tionde Brabm , l’
unité absolue, s'
émanant suécessivement soustrois aspects divers entrois forces distinctes, entrois per
sonnes parfaitement égàles, identiquesau fond , et qui diffè
rent seulement dans leur actionet dans leur développement
ex térieur. Toutes ces fables despunitions, desabfi ssemens deBrahma, de l
'
abolitionde sonculte et de ses temples, empli
quées selonleur vraisens, sont loinde faire descendre°
le créa
teur ao-dessous des deux autres personnes divines, d‘
autant
que , lacréationune foisconsommée , Sivan’
a d'
autrerôle que
de la renouveler sans cesse par la force d’
ep 1genesu , qui lui
est propre. Brahma est l’
auteur du monde dans lequel il
s’
émane ; mais iln'
endemeure pas moins le symbole de la
sagesse éternelle , le législateur divin, auquellesHindous fonthommage du canontout entier de leurs saintes écritures, de
toutes lesgrandes idées confiées soit aux figures, soit à la pa
role. De même que , dansBrahmâ , le Verbe créateur, lessages
de l'
Inde ont pem nnifié leur langue et toutessesproductions,leurs dogmes, leurs sciences et leurs arts , de
'
méme , dansVichnou
, ilsont voulureprésenterle principe qui préside audéveloppement dumonde et de toute v ie , particulièrement
ide la vie humaine ; ilsont décrit , enquelque sorte , lamarche,
6 34 nou s
desdouzemoisoudes douze signes d’
Adüi l’
une des treize
épousesde Casynpn, sœursdesfemmesdeTchandm, et , comme
elles, filles de Dal:cha (p . 256
Le Zodiaque , nommé ensanscrit Ron‘
-Tobakro , cercle ou
roue dessignes aunombre de douze, se‘
compose‘
de 360 -de
gnés, trente pourchaque signe. Les douze signessont :'
Meä w,
le belier; Idem Vn‘
cM ou Mahicha le taureau; Mi
tlrouna, icegémeaux (mâle et femelle Carl—ora ,
'
l’
éerevisse
Sr‘
nha , le lion; Cam ,la Vierge ; Tonio la
'
balanoe ; Vn‘
s
tcht‘
t‘
a , le scorpion; I)Îtcmbm ; l’
arc oule sagittaiœ; H amm,
le mohak è‘
-marîn; espèce-d
’
antilope ou de gazelle avec
ou sans queue de poisson) ; Com bha, l
’
urne oule veræ au;
Mina et Matrya , les poissons. Les douze constellations quicompoænt ces signespassent pourautant de divinités” Dans
Leursnomsne sont, à propre
ment parler, que des épithètes ondes
qualifications du soleil dans chaque mois de l‘annér onendonne dif
férentes liste'
a où nous - :mmarquons P ancho , 8 hagc Vielman, Ham ,
H aïm, mentionnä
‘
dansins fragmens connus des Védas et dans les Lois
deMom .AŒnn.ontrouve : Yum a,
Véddm’
Bild…Ia
dm , Rmu‘
Ga6Mm°
Yom , Swamanta Diva&am, Mitra , Vichm .
Wilkins notesduBhagawat—güa , p. L6 : de la trad. fr.
Ipdépeudammeut de ces douze constellationssolaires , personnifiées.
des douze_Adüj æ ou soleils
, et des douze géniesdesmois qui leur cor
respondeut ; douze grandes divinités , six dieux et six déesses, enrapport
avec le soleil et avec la lune , sont censées présider aux douze mois ; les
voicidansl‘ordre même des mois et dessignes: LaloÀmi ou&r’
Incbu ,
Bouddha Bmlum‘
i Pn‘
tlrr‘
viouGondôpr‘
&! a Siva , lbavani, Gonna ,
h dm i, Vie/mon, Sam m ü. Ce fait mythologique repose sur l‘
auto
rité d‘undessind‘
origine hindoue queM. N .Müllerdit avoir ensa pos
session: enle considérant comme authentique , il donne lieu 3 unrap
prochement du plus grand intérêt ; les douze divinités de la Grèce et de
l‘
Italie anciennes se distribuent absolument de même dans les douze
signes du zodiaque et dans les douzemois : avril, Vénis; msi Apollon;
juin, H em ; juillet , Jupiter ; août , Gérés; septembre , P ros—orp i” ;
octobre Mars novembre Diane décembre Vulcar‘
n; janvier, Im ac
février, Nep tune ; mars, Minerve. Foy . N .MüllerinDomw‘
s” orgenl. A I
£W hüm. Il p. 103. Conf . Galerie mythol. de Millin, pl. XXVIII et
6 36 nou s
Lemois (mwa ) Nui—solaire des Hindous est composé de
trente titlu‘
r oujourslunairesde vingt—quatre heures person
nifiéscomme autant denymphes. Ilse divise endeux parties
appelées P akdra , de quinze tiritis chacune que l’
ona souvent
prises pour desmoisde quinzejours l’
une est lanouvelle luneJ mava l
’
autre la pleine lune, P oumimc ou encore la croissance P ouwapakcfia et la décroissance J parap akcha , cha
cune , à proprement parler, de quatorze jours, parce que l’
onne compteni le jour de la nouvelle lune , ni celuide la pleinelune. La semaine , comme toutes ces divisions, soit lunsira ,
soit solaires, paraît ê tre d’
institutionhindoue ; et parmi tantd
’
autres analogies qu’
ilserait aisé de faire ressortir, l’
une des
plus remarquables, c’
est que les sept jours qui la composent
portent lesnoms des sept planètes, ainsi que lesnôtres, et
fois. Mais alorspourquoi ceneuvième couple aucentre? Le Zodiaque quenous donnons d'après Moor, fournit la solutionde cette diŒcnld et en
même temps l‘
explicationla plusprobable selonnous du tableauastro
nomique qui nous occupe et qui lui est également emprunté : les huit
couples doivent représenter les huit planètes figuréer ici , comme dans le
Zodiaque , enévolutionautour du soleil'
qui est la neuvième ; elles ont
chacune leur épouse ou Sad i, conformément au système général de la
religionde l‘
Inde et par conséquent ce n'
est point la lune qui parait
côté dusoleil; elle est Tchandm mâle et forme avec sonépouseuncouple
à part dans le cercle. Quant aux six musiciennesqui se répondent , deux
i deux , de chaque côté , ce sont les six saisons qui secoudent l‘
harmonie
desastres par celle de l‘
année dans la révolutionsolaire. Nous ne nie
rons pas toutefois qu‘
il n‘
y ait unrapport quelconque entre les neuf
planètes ducercle zodiacal ainsi allégorisées, et leshuit moisouAdig a:
conduits par Seam leur chef ; peut—étre aussi leshuit Vasera , comman
désparVichnou le protecteur par excellence (p. 250 256 sq . note
Maisl‘
idée fondamentale duchœur céleste nous ramène invinciblemeut i
Crichns et Àses Gop is ouNap‘
kor, dont oncompte souventneuf aulieude huit (Jones dans les Rech . As. enfr. t. I p. et quant ànotre
interprétation, nous citerons comme undernier argument à l’
appui
zodiaques gréco—égyptiens , aucentre desquels l
’
onvoit Pau jouant de la
flûte , ou Sérapis , entourés l‘unet l’
autre , soit des douze signes , soit
nu r.1vnnrnnmran. 6 37
se suivent absolument dans le même ordre A dr‘
tyadr‘
nam
ouSouryazüvasa , etc. , le jour dusoleil, le dimanche ; Somadinam ou Somaä vara
,lundi ; Mangaladùzam, mardi ; Bou
dhacünam , mercredi; Vrr‘
hasp a tr‘
de‘
nam etc. jeudi; Souh a
dinam 0usanade‘
vasa vendredi; Sonidinam etc. , samedi
(p. 253
Il est incontestable que tous ces dieux qui se partagent lesdifférentesdivisions ducours du soleil et de la lune , sont desê tres calendaircs et astronomiques; ils président à la fois au
temps et à l’
espace et sont enrapport avec le cielet la terre ,
aveclesastres, lesélémens, lesanimaux , leshommes etc.Nous
ne doutonspasnonplus que , dansdessphèresplusélevées lessept ouquatorze Menara
,les sept Richis, lesdix âIaharchisou
grandsRichis, nommésencore P rod/ap art} , etc., nedoivent être
regardés comme des ê tres analogues, et principalement comme
des constellations d’
unordre supérieur, auxquelles ont étérattachéssoit des calculsd
’
une chronologie transcendante soit
des concep tions métaphysiques , morales ou purement poé
tiques, soit même desévénemens des faits et des personnages
historiques : _mais le plus souvent , la forme seule est histo
rique , et le fond puisé danslesantiquessymbolesdusabéisme,ouplutôt du panthéisme primitif Satis revenir ici sur les
Sur l’astronomie desHindousengénéral, et sur le Zodiaque enpar
ticulier, may . plusieurs Mémoires de W . Jouez et de‘
Colebrooke , dansles vol. II III IX I II, desArias. Res. Co
'
nf . Paulin,Voyage, t. II , p. 307sqq. 5 40 sqq . etc. etc. et ci—deuuz , note 9 .
Voy . , p. 253 sqq. , 258 sqq. , et ci-dessus , notes 4 et 5 .— Snrca
°
point ,nousnous rangeons tout-L iait à l
'
opinionde Jones et de Paulin, et nousregardons comme inadmissible engrande partie celles de Celebrmk_e de
Fr. Schlegel de Meier et autres qui , aucontraire , voient dans lesMenous, Ric/zi: etc. des êtres humains , d
‘
antiques pau—inches , rois ou
prophètes. Voici lesnomad es quatorze Menara: M ayambhauva &va
rotchicha , 0uüama Torrlosa'
; Raim£a Tcha t choucha VaivaswataSoraya
-Sa vami Dahoha—Savam i, Brahmâ —Savami , Dharmæ&wamiRandm -£avam i Routche_ya Agai-Sararm
‘
. Les sept Ric/ti: sont : Cav a
pa , A tri Va:ichtha ,Vism G« ama Djalpadagni et Bharad
o_
6 38 nou s
considérationsdej à présentées dans le texte , nous citerons en
abrégé , à l’
appuidenotre sentiment , unpassage duRamayan,
qui parmi beaucoup d’
autres, nousparaî t l’
undes plus frappans et des plus décisifs.ï ùwamüra (l
’
ami de tous) , l’
undes descendu s de P rad
j apa ti après avoir régné avec gloire durant plusieurs milliers d
’
années, entreprit de parcourir la terre, environné de
ses vaillansguerriers. Il parvint ainsi jusqu’
à la demeure de
Vaa‘
chlha ,située au fond des forêts et pourtant semblable
au ciel de BrahmçL Ravi de la merveilleuse fécondité de lavache sans tache Sabah: qui remplissait tous les vœux du
prophète sonheureux possesseur, le roi voulut l’
avoir à
tout prix ; et Varichtha s’
ob5 tinant à garder cet inestimable
trésor, il entreprit de le lui arracher par la force. Mais
Sabala défendit le Brahmane et se défendit elle—méme , pro
duisant peuples sur peuples et guerriers sur guerriers: en
vainles flèches terribles—
de Viswamùm anéanüssaient ces ennemis sans cesse renaisæns; unseulélande l’ardente piété duBichiréduisit encendres les cent fils duRajah. Celui—cise vit
contraint de céder et se retira dans. la solitude. Fort de la
protectionde Siva qui, touché de sespénitenœs , l‘
avait formé
par ses leçons dans l'
art demanier les armeides dieux ,Vir
wamitra revint à la charge , mais sans plus de succès; le
bâtondu Brahmane dans la mainde Varichtha ,suffit pour
triompher desflèches même de Bmhmd dans celle dumiivre de vengeance. Dès cemoment 7 i:m itm reconnaissant
combienla puissance du prêtre é tait art —dessus de celle dir
guerrier, prit la résolutionde s’
élever par sesméritesjusqu’
à
ce rangsuprême.
Vient ensuite sur la scène unroinommé 1ï isanÆoa ; de la
waÿ’
a . Lee dix Augiras, A tri Graine, Baj a : Dah
cha Mariæhi, Narada , Poulain, PM mÿa et Vasich1ha. Les Ma
hm lu‘
: Devarehi: et Raj amhù sont à prot parler trois
différensordresde Richis terms ex trêmement étendu ainsi que celuide
Mounir.
6 44 a cre s
sansnom sansfigure; le resten’
a qu’
unvainsemblant d’
exisp
teuce. (Oupnekh. Il, Brahm. V,
Le fondement de cette apparente existence est enMaya
Maya , quidonne la vie à toutes lescréatures, est le\désir de
Bmhm ,la volonté é ternelle et divine ; elle s
’
appelle encorel
’
amour éternel, parce que l’
amourn’
a pas de commencement,mais a une fin; et eneffet , quand vient la connaissance ,l
’
amours’
enva. Mayane produit que desillusions. (XIII , 11o;XX IV,
130 ; XXX ,139 ; XLI
Maya , de même que Pmna , a la figure d’
une vache aux
trois couleurs et se nomme ainsi Camadbeuou ces troiscou
leurssont les trois qualités dont Pmkriti est le mélange. Au
centre des trois qualités, A lma réside enPmkriti,comme
l’
araignée au centre de sa toile. Maya développe le tissu des
trois qualités, et cette mère de toutes lescréatures s’
un1ssant
à l’
È tre— lumière met aujour la Trimourti. Dès lors A lma est
tombé dans lesliens de l’
existence ; il s’
ouhlie lui-même ilne
se connaît plus, ilpasse sousl’
empire dumoi. Ce monde, fruitde l
’
unionde Brahm et de Maya ,ressemble à unemer où les
sens, les élémens, les éta ts sont les sources, les flots et les
conrans. (I bid . III 6 3 et p assim.)La première parole que proféra le Créateur, ce fut Oum
Oum parut avant toutes choses, et il s‘
appelle le premier—né
duCréateur. Oum ou P rartd , pareil unpur é ther ,renfer
mant ensoi touteslesqualités, tousles élémens, est lenom, le
corps de Brahm , et par conséquent infini comme lui comme
lui créateur et maître de toutes choses. Brahmd méditant sur
le Verbe divin y trouva l’
eau primitive , liencommand e
toutes les créatures, et le feuprimitif , et la Tn‘
mourti et les
_Védas et lesmondeset l’
harmonie universelle deschoses son
image est la vache , qui est aussil’
image de l’
univers. l , 5 ;
III , 69 ; IX , 92 ;1XXV, 131 ; XLVIII ,
Le monde fut d’
abord eaché sous les eaux et les eaux en
J ana , et de tout temps les eaux furent grosses dumonde et
elles conçurent le f1u1t du feu. Ces eaux sont les eaux sans
rivage ,tout ce qui existe est eau, et l
’
eau et Oum ne font
nu 1. 1vunrnxm1an. 645
qu’
un; ces eaux primitivessont la mer de Maya . (VIII , 88 ;XXX 189 , et passim.)Quand Bmhm eut m1saujour la Tn
‘
mourti et les trois qua
lités, dumilieude celles—ci tombaune goutte , et cet te goutte futH imnya -
garbfia , le principe de toute productionet lui-même
la productionpremière , le grand phénomène ,Mahabhouta
dont le corps est ce visible univers. Il est le fruit du feupar
qui l’
eau fut fécondée ; sa bouche dévore toutes choses , ila
des têtesinnombrables dessensà l’
infini. Ilest le grand trône,l
’
arbre de vie , unique dans tout le monde , et le monde est
plein de lui. Cet te substance première , assemblage des élé
mens subtils et à la fois de toutes les intelligences individuelles) , les sages l
’
appellent M afia — a tum la grande âme , et
encore Sa ti, la vérité la vie : maisHimnya-
gerbfia est aussi
nommé Mont , la mort , car il détruit tout ce qu’
il enfante ;il absorbe enlui—même toutessesproductions. (Il III , 6 7 ;
VIII , 88 ; XIII , 110 ; L ,
Le monde é tait encore sansnom, sansfigure , lorsque Him
nya-
garôfia las de dévorer, mit aujourP radj apa ti, laseconde
production, l’
assemblage des élémensgrossiers dont le mondeet le cercle dumonde le Zodiaque) et l
’
année sont la figure.
L es sens demandant unjour à P radfapa ti Qui es— tu? il
répondit : « Aham moi(Ahankara , puissance demoi). Par luifut développé Brahmanda l
’
œuf du monde , avec toutes les
créatures qu’
ilcontenait . (II , 25 L, 178 ; I
Hiranf æ garbba étant devenuP radj ap a ti et s’
é tant divisé
entroisportionségalement précieuses le feu, le soleilet l’
air,
v oulut avoir unsecond corps sensible et grossier; de cette
pensée fut produite la parole , qui est la forme des trois Vé
das. E t de l’
unionde lamort affamée, quiest Hiranya -
garbha ,
avec la parole ( vivante) , fut créée la semence , et de cette
semence fut fait le soleil, quiparut aubout d’
une année , et
l’
année parut avec lui. Le soleilvoyant Himnya-t a prê t à
le dévorer, répète la parole ; et de cette parole furent faits lesnomsde toutesles créatures, et ainsi la créations
’
acheva. (II ,au; af. etpmsim .)
646 nou s
Avec le soleilnaquit le temps, Kala le temps habitait en
Brahm de toute é ternité ; mais alors ilne connaissait pas delimites. Le temps demême que P racfiap a ti embrasse , pénètreet dévore toutes choses il est le soleil, et de lui viennent lalune, les planèteset les Avant tout , Pmr(iap ati pro
duisit la lune et enelle l’eaude vie , source de toutesles
Le soleil est une émanationde l’
Étré—lumière ; sa lumière est
lalumière ducréateur; à ses côtéssont le jour et la nuit ; lesétoiles sont sa figure ; la terre et le ciel, l
’
ouverture de sa
bouche ; il consomme toutes choses, et tout ce quise con
somme toutenourriture ) est dans la lune (III , 7 1 ; XXX ,
Pmrÿhputi fut aussile créateur des cinq élémens(grossiers
oucomposés) desquels provinrent toutes les formes qui sontdans le Le Dieusuprême , la lumière des lumières,l
’
être unique et sans pareil tira de sa propre essence le feu,
l’
eau et la terre , pour que dans ces trois dieux et par le mé
lange de ces troisélémens, d’
abord simples (comme qualités)
puis composés (comme élémens) , fussent révélées toutes leschoses visibles, toutesles figures des corps, tous lesnoms et
les innombrables formesde sonê tre. (I , 16 , 18 ; XIV,116 , et
passim.)Les créatures nées de P radj ap a ti furent de trois sortes
'
(correspoudant aux troisqualités) les_ÿéæ tç; _ç_g_hnusgénies,'
qui président aux phénomènes; les humains; et les Daityas
ouJ soams. Le nombre total des génies préposés aux phéno
mènesest de 3306 , tousmembres de Pnuÿ’
apafi . A leur tête
marche Indm, armé du tonnerre dont il foudroya jadis, sur
Le soleil est partout associé au feu, principe actif , créateur et des
tracteur; la lune è l‘
eau principe vivifiant et conservateur, passif et actif
tout i la fois, mais dont l’
actionn‘
est que secondaire. Gœrres (llfi 'œn
gesch. p. 86 ) dit que, dans lesVédas, le soleilest présenté comme supév
rieur à la lune cela parait au premier abord ; mais il reste encore de
grandes difficultés sur ce point comme sur tant d’
autres de la doctrine
scientifique et religieuse des Hindous. Conf . sup. , p. 6 00 sq. ,note , et
les passages auxquels il est renvoyé .
6 48 a c r e s
sonpropre être se divisa endeux , et ainsi ildevint homme et
femme. Ce corps, ainsipartagé, é tait comme unemoitié impar{ faite de lui Ils
’
approuha d’
elle , et par cette unionfurent engendrés les é tres_huma1m Elle se dit avec incer
titude : Comment peutwil, lui quim’
a produite de sonpropreê tre s
’
approcher demoi? J e veux prendre une autre figure.
Elle devint une vache ; e t l’
autre deviut untaureauet s’
ap
procha .d’
elle et leurs fruits furent desvaches. Elle se chan
gea en.cavale '
et lu1encheval; puiselleenânesse et luienâneet il. s
’
approche d’
elle et la gent solipède naquit de cet te
union. Elle devint une chèvre et lui unbouc ; elle une brebiset lui unbelier ils
’
approcha d’
elle , et les chèvres et lesbre
bis furent engendrées.
_De la même manière il créa chaque
couple jusqu'
aux_fourmis et aux moindres insectes
Manon(ouManous) , le premier—né (Adùna , le même que
P radjzyæa ti fait Vira4iet hermapbrodite), par-
,la puissance de
laméditationdevint Himnya -
gar6ha (ouMann l’
intelligence
universelle , créatrice de tous les ê tres) et parut sous la figure
du et ce Poumuèha (homme ) obtint dé'mettre au jour
des créaturesbiensupérieures à lui. (II , 40 et p assim.)D}
’
z‘
vq tma (l’
âme oul’
intelligence individuelle) est ce qui ditmoi (Ahankara la conscience) ; elle est lemaître , le P radj a
pad ducorps. A lma (l’
âme universelle descendue dans le
petit monde (dans l’
organisme humain) , a trois sièges, lenom
bril, la poitrine et le cerveau. Brahm , divisé en trois per
sonnes, habite le corps de l’
homme il est , dans le nombril
Vielman; dansle cœur, Brahma dansle cerveau,P rah üi vient habiterdans l
’
homme avec le mélange des trois
A tma ou Hiranya-
garbha est dans l’
intelligence ;Pmdj ap a ti ouAhan£um dans la conscience, et avec celle— ci
commence abattre le cœur qui est le centre général des ac
Nous avons traduit ce passage , d‘
après Colebrooke dutex te même
de l‘
Oupanichad Vriltad 4 ranyaca , duVa_yaranefi ouYadjousb blanc
Arial. Res. , VIII “ l Conf . Oupnekbat BœMarang , I I , 114 ; t . .i
p . 1113 sqq .
D U L I V R E P R E M I E R .
Note 15 (chap . V, p. a91 sq . 399 sqq . 303 , etc.)
5 1. L a v ie de Bouddha, d’
après les livres mongols, ayanté té traduite enfrançais, et publiée dansdeux numéros successifs duJournal asiatique (tom. IV, p . 9
'
5qq. 6 5 sqq .) depuisl
’
impressionde notre tex te ,nous sommes dispensés de grossir
cet te note des nouveaux ex traits que nous enavions promis.
Onverra facilement que cen’
est point la seule source où nous
ayons puisé pour composer la légende , fort abrégée dureste ,
quenous’ofl
’
rons au lecteur. Nous avons cherché à y réunirles traits qui, dans chacune des copies que nous possédons,chingalaise , siamoise chinoise
,tibétaine , etc.
, nousont parudevoirse rapprocher daù ntage de l
’
originalhindouquinousmanque. Il faut comparer cet te légende à celle de Ci°i0hnu
(p. 205 et surtout 211 sq . , note) avec laquelle elle a de frap
p ans rapports , et dont elle peut mêmepasser pour une imita
tion. L’
une et l’
autre sont propres à faire naître des conjeetures et des doutes que nous essaierons de développer e t
d'
éclaircir dans notre dernier livre. Gœrres
p. 157)ne peut s’
empêcher de reconnaitre lui—même , dansles
n_1_fe_ste__dfl ’Qcctdeut sur l’
Orient; et eneffet , il est biendiffi
cile de lire divers détails de la na1ssance , de la v ie et des en
seignemcns duD1eu-H‘bmme tels qué’iou‘baptême dans l
’
eau
divine ,’Ses pénitences dans le rapports avec un
maitre plus ancienque avec unesprit qui lui’
1mpo‘
sé les
p lus cruelles souffrances enex iatiori des crimes du monde
dont ilport__e_le poids, et lui…mainilemeœ de
la loinouvelle au prix d’
une sorte de passiondont il sort
régénéré et glorieux , sans ê tre tenté. d’
y soupçonner la trace
duchristianisme. D’
unautre côté ,.l’
ou découvre çà et là dans
les légendes bouddhiques des vestiges d’
incantationet de ma
gie, quisemblent apparteniràune autre origine, probablement
septentrionale. Mais ilne faut pas s’
y tromper : les idées d’
un
D ie uincarné dans le monde et dans l’
homme parunpremier
6 56 nou s
dieux . L'
idée fondamentale de la divinité est encore lamême
que dans les Védas, inépuisable , sansnom possible et d’
une
ineffable pureté. Mais, dans la manière de concevoirle rapport
de Dieuavec lemonde dansle premierorgane donné à filtre
unique comme à la pensée quile réfléchit , ilsemble aupremier
abord y avoirentre lesdeux doctrinesunnotable dissentiment.
DansCum-bia , le prem1er principe de F6 , l’
ona trouvé lt: vide
pur, par suite lenéant , et l’
ona opposé ce système à celuides
Védas, qui font tout dériver d’
une essence unique , entaxant
celui— là d’
athéisme. Mais, sil’
oncompare avec soinles formes
diverses du bouddhisme chez les divers peuples qui l’
ont
adopté l’
onse convaincra bientôt de la fausseté de ce t te
assertion. Fdn’
a vouludire autre chose sinonque la substance
primitive est éternelle et immuable : selonlui, sa première et
sa plus haute révélation, c’
est le pur, le lumineux , le trans
parent é ther, l'
espace illimité l’
infini, nonpoint vide et résultant de l
’
absence des formes, mais aucontraire fondement detoutes les formes et antérieur à elles; toutescréations , ou
ge de Maya , ssont comme le néant devant l’
Être 1ncréé , e t
tout mouvement doit finir dans sonprofond et saint repos;l’
univers est nécessaire , ilexiste de toute éternité , maissettle
ment dans sonprincipe , qui est l’
é ternelpouvoir de lanature
produisant et reproduisant sans cesse de sa p‘
ropre substance
t Gœrres,.0Ifi hengesck p. 17 1 sqq . ,
°
pri‘
néiiädlement d‘après De
gügues, Hist. desHana , tom. 1, part . II , p. 226 sq . 00a notre tex te ,
p._2 6 7 sqq. , et lesnotes 5 , 13 . etc. , ci-denu
'
s. li:est fort difficile , dans
l‘
état de nos connaissances, de déterminer exactement ce qu’
il faut en
tendre par philosophie V_édanla ; et , engénéral, de se faire une idée juste
des différens Banana: ou systèmes philos0phiq0es des Hindous (wpm ,
p . 56 9 sq. note ; L’
on confondgénéralement , on, pppr mieux
dire , l’
onidentifie le sy stème duVe'
danta et le second ” i…, appelé
poitérie11ronmoderne (Cultura Mimam ) ; et tous deux sont également
attribués à_Vj Êiia , lerédacteur desVéda . Pournous sans at tacher a
_o
cune importance historique à ce nom de Vyasa nous avons cru devoirdistinguer, dansnotre «Exposition, ce qui parait appartenir auMimanuouVédanta modems de ce quenous avons emprunté à la philos0phie
6 58 auras
que l’
histoire de la religiondesHindousnousest jusqu‘
iciréel
lement inconuue , au moins pour les temps qui ont précédé
notre ère , ou tout auplus l'
époque vague de la réforme at tri
buée à Bouddha. Dureste , l’
autique ,et le récent , pourne pasdire le moderne , sont tellement mêlés
‘
et confondusensembledans les‘
tex teset danslest raditidns, que'
les Opinionsles plusopposées peuvent à la fois y puiser desargumens spécieux .
Nousnousgarderonsdonc bienderejeter absolument l’
hypo
thèse développée d’
aillenrs avec tant de sagacité et d’
érudition
par\M . K. Ritter, d’
unculte primitif de Bouddha , distinct dubouddhisme proprement dit , qui aurait précédé le brahmanisme , ou dumoins se rattacherait à la première origine de
une espèce de conciliationentre ces deux doctrines : quoiqu’il ensoit , le
Bh gaviat-
gita qui partout exalte le Sand/yu, tend manifestement à cette
conciliation; iltransige avec la religionpopulaire enla dominant de toute
la hauteur de la raisonspéculative , signale et proscrit les aberrations et
lea excès de toutes les sectes; enunmot , porte le caractère d'
unvéri
table éclecfisme et marque le dernier progrès de la philosophie indienne
fiat—ily voir, avec Fr. Schlegel Weùhœ'
rd . Intl. , p. 147 l'
esprit
dumodem P'
édanta ) Outre ces systèmes, dont les derniers affectent
undindépendance d‘
idées remarquable et déjà suspecte onencompte six
autres formellement déclae hétérodoxes , bénéfi ques ouatbä sœs, ca qui
est la même chose pour lei Brahmanes orthodoxes : ils paraissent se rat
tacher aux livres de Bouddha ,sur lesquels nous n
‘
avons malheureuse
ment jusqu‘
ici aucune donnée positive. Quant m -Œâ aa:, qui ont aussi
leurs livres sacrés, à leur doctrine , à leurs rapports avec lesBandä as et
l‘
histoire desun: et des autres nous sommes forcés de renvoyer le leo
tear aux savantes recherches de Colebrooke (Asiau’
e Res. , IX 244 sqq.)et de W ilson( Prrf . to Dictionary , p . XV sqq . XXXIV qui ont
cité leurs prédécesseurs Buchanan Mackenzie etc. Indépendamment des
auteurs allégués dans le cours de cet tenote , ontrouvera untableaupar
tial, mais animé et curieux desdifl'
e‘
œuteasectesphilosophiquesde l'
Inde ,
mises en actionpar un poète dramatique Védanti , dans le P rabodha
Tch adrodayo (le lever de la Lune de l'
intelligence) , traduit enanglais
pas‘ J . Taylor, avec unappendix , etc. Con/ZRhode , Befl mge , etc. , Il
4 :m
660 norns
de Vic—[mou soit l
’
histoiremythologique duréformateur Gau
tama —Bouddha . Mais il faudrait , avec M . Rit ter, reconnaitre
autant de différence entre l’
ancienet le moderne Bouddha ,
liéspourtant l’
unà l’
autre chez lesHindous”
(et même hors de
l’
inde , p . qu’
entre les deux doctrines représentées
par ces deux personnages, c‘
est— à -dire entre le pur sabéisme
des premiers temps et le système de panthéisme idéal propre
aux nouveaux sectaires. Nous ne suivrons pas le savant géo
graphe dans ses recherches sur l’
ex tensiondunom e t duculte
antique de Bouddha , tels qu’
il les conçoit , à travers l’
A sie
occidentale et jusqu’
aux derniers confins de not re Europe
nous réservant de présenter, selonl’
occasion, les principaux
résultats de ces recherches souvent profondes, toujours ingé
nit:uses, mais trop souvent fondées sur de simples rapproche
mens de mots, nouénouseontenteronsde remarquer ici que la
distinctioné tablie plus haut justifie pleinement , sur tous les
points, ceux quicomme lui identifient avec Bouddha , ouplu
tôt Boudha ,le Wodano u”
’odendespatronsgermaniques, e t
Odindesscandinaves, à la fois l’
une des trois personnes de
la Trinité duNord et le dieu oula planète duMercredi (Wo
damn- Iag ,dies C
’
est ce quiSera démontré dans le
Fsut—iÏ donc tant s‘
étonner alors, avec M . Klaproth ( Journal
tique , t . IV, p . 78 que le caractère et le culte d‘
odinressemblent si
peuà ceux du Bouddha deslégendes mongoles , tibétaines e t autres? Les
qrgumens , enpartied’
uneautre nature produits parA . W . de Schlegel
Bibl. , I p . 25 3 sqq . tombent également devant cette distinction.
Lenom de h uddhq_suülareligionde l‘
Inde dans tout sondéveloppe
ment , depuis les temps primitifs jusqua nos jours ; ilappartient à toutes
les sectes, aux croyances populaires comme aux doctrines plus ou moins
secrètes,i la barbarie comme à la civilisation est -il si surprenant qua
une époque ancienne et chez une peuplade guerriers ,le dieuqui le porte
ait pris unaspect sauvage? { ,car nous , Thor avec son sceptre est évi
demmeht Pradj apa ti Brahmê-Indra ; le helliqumx W’
odan, Boud/aa
Vicànou, Boud_yæ d’
Arrien, Rama Tcit4ndm oulhomme-lionNam siaha ,
l‘
Hercule indiendes autres écrivainsgrecs (Sakya-staha ,le lionde Sabu
ou de la Lune est encore undes surnoms de Bouddha dans toute l’
A sie
dernier livre de cet ouvrage , et principalement dansla continuation(Religionsdunord de l
’
Europe.) D. G.)
Note 16 et dernière (p. 174 et passim.)
Ungrandnombre de voyageurset d ecrivainsont donné desrelations intéressantes sur les cérémonies religieuses des Hinclous mais ilenest peuqui se soient trouvésà même de déter
miner d’
une manière exacte et de dresser dans sonensemble ,d
’
après les liv res sacrés de lanation, le calendrier liturgique.
Ici encore nous retrouvons l’
illustre Jones à la tète de ceux
qui ont éclairé d’
une v raie lumière la religionbrahmaniquec
’
est de lui et du révérend Ward que sont tirés les ex traitssuivons
A v ec le mois Tchaz‘
tra (mars—avril) commence l'année lunisolaire de Vikramaditya. Ony célèbre la fê te de Gowl—
cf a ,le
sixième jour de la croissance de la lune ; le 9 , celle de lanais
sance de Sri—Hama le 13 e t le 14 , celle de Coma . (Le roi
Sourata introduisit , dit-on,à la finduDwapar-
youga , l’
usage
actuellement ex istant de célébrer dansce même mois , le 7 ,‘le
8 et le 9 , la fê te de Bhavam‘
, appelée Varanti, oula fê té du
printemps; ou y célèbre encore une fê te très-solennelle enl
’
honneurde Siva
Le 3 de la lune de Vaisal-ha ,anniversaire de la descente du
Congo sur la terre : ony réunit danslesmêmes adorations,Canga , Siva , lesmonts Caz
‘
lasa et Himalaya , et le roiBhagi
orientale) ; enfinFn'
eco avec le Phallus, onFr.eya hermaphrodite Sins
onA rdhanan’
—Iswam .
Tite [naary ear of the Hind. A sia tic Re:earches, Ill , p . 257 “N
A Wiew,etc. , t . I I , p . 24 1 sqq . cd . de Sera;np. 18 15.
C’
est à cute fête qu’
ont lieu les représentat ions scéniques dont
avons parlé , p . 3 03. ï_
'
oj . Jones dans lesRech. Às1at, enfr. , 1, p , 196 ;et surtout Holue
'
,ll Iritel‘est . histor. even
'
ts,etc. p . 118 , 137 sqq.
3 les descriptions ces deux fêtes dans :ÿ’
Vard , Il P 86 “l"180 4 .
N O T E S
Le 10 de D_Ùaichtha anniversaire de lanaissance de Ganga;à la pleine lune , ou baigne l
’
idole de Dj aganna tba , et l’
on
célèbre sa fête annuelle appelée Snana-
yatra .
L e a d’
A cbadha (juin—juillet) , onpromène dansunénorme
char l’
idole de Dj agarma tlaa avec celles de Baia —Rama et Son
bbadra cette cérémonie, quisenommeRÆha—ya tm , dure jus
qu’
au 10. Le 11 commence la nuit desdieux avec le solstice
d'
é té : Vicbnou s’
étend sur le serpent Safe/w, pour y reposer
pendant quatremois.Le 8 de la décroissance de la lune , dans v ana oncê
lèbre l'
anniversaire de la naissance de Crichna , et onjeûne
tandisque le soleilest dans le signe dulion.Le 11 de Bhadra ,
Vicbnouendormi se retourne sur le côté.
Le 12 , fête très—solennelle enl’
honneur d’
lndra .
Du 1"
au 9‘
jour lunaire d’
lnviaa (septembre—octobre) ,adorationdeDourga le 6 commence , à proprement parler, sa
fê te appelée Sbara- àÿa oula fête d
’
automne ; le 9 estnommé
le dernier des trois grands jours , on célèbre des sacrifices
œnglans enl’
honneur de la déesse ; le lendemain, sonimage
est jetée dans le Gange Le 15 , à la pleine lune , onadore
Lalrcbmi, qui est supposée descendre sur la terre ; le dernier
jour de la lune , grande fê te de nuit enl’
honneurde Lal-cbrm‘
,
avec des illuminations; le même jour, on’
offre des fleurs
à)*
ama ouCali lanoire. .
Le de Curtil—a , fê te de nuit avec des illuminations, en
l’
honneurde l'
ancien’
roi Bali; le a est consacré à Yuma et
Yamouna,sa sœur. Le 11 et quelquefois le 14 , Vicimoæ se
lève de sonsommeilde quatre mois. A l’
entrée dusoleildans
nn-nouveau signe , ou le dernier jour de (”
artika, onadore
CartiÀ-eya
dansWard , p . 88 sqq. de longs détails sur la œ’
léhfl tifl t au
uuelle de cet te fête , qui ddre quin‘
se jours au total et où l'
onimm le una
qu otité innomhnble d’
animaux , principalement de buŒes.
C’
est également’
la dernièrenuitdudéclinde la lung, dans ce mêmembis, que la plupart des de Cali céléhrentmaintenant la tète
nu u v ansscmvn. 6 6 5
ci-dessus (p . 603 et surtout avec l’
A swameæ/ña - Brahmana
de l’
0upanichad Vrilzad— A rany aca , du Yadjour-Véda (Oupnekh . II , 2 1 ; t . I , p. 98 Quant aux autres cérémonies
prescrites danslesVédas elles sont surtout propresà montrer
le génie à la fois simple et profond duculte primitifdes Brah
manes ; mais, comme nous craindrions d’
enaffaiblir ici l’
idée
par la brièveté nécessaire de nos ex traits, nous aimons mieux
renvoyerle lecteur aux excellentesdissertationsde Colebrooke,inséréesdans les tom. V et VII desAn
’
a le‘
cResearches Onthe
relig . cerem . of the Hz
‘
ndus, and of the B rahmens esp ecially )ainsi qu
’
au chap. VIII duBrahma de Majer VandenGalles
dieustl£ehen Uebungenund Gebræudæen). (J . D . G .)
Luna snœnn note 1"(chap. 1, p. 308 sqq. )
Les sources de la religiondes Perses peuvent se diviser entrois classes 1
° les relationsétrangères, c’
est — à-dire celles des
Hébreux ,des Grecs et des Romains; 2° les débris originaux
des anciens livres religieux des Mages, et les traditions an
tiques recueillies par les écrivains perèans, depuis l’
hégire ;
3° les monumens de l’
art , et principalement les ruines de Per
sépolis.
3 1. Entre les écrits desHébreux se recommandent surtout
ceux dont les auteurs furent enrapport avec la P erse , parti
culièrement les prophètes. Danieln’
é tait nullement é tranger à
la religionde la lumière , e t les visions d’
Êzéchiel contiennent
une foule de traits'
empruntésaux dogmes desMages : viennent
ensuite Esdras, Néhémias et les autres. Le livred’
E5 thcrnousdécouvre l
’
intérieur du palais des rois de Perse et nous pré
sente untableau fidèle desmœurs de la nation.
Ici encore , c’
est à Hérodote , parmi les Grecs, que nous
devons les premiers récits sur la Perse. C tésias serait pour
nous d’
une bienplus haute importance , si nous avions de lui
autre chose qu’
unpetit nombre d’
ex traits; car ilont accèsaux
archivesmêmesde l’
empire (ci- dessus, p. L’
Anabasiset la
Cympédie de Xénophonont aussi leur prix . Diodore , dans
66 6 nou s
ses relations sur la Perse , la Médie , la Bactriane, etc., a principalement suiviCtésias. S trabon, Arrien, Philostrate dans la
Vie d’
Apollonius, où ilcOpie évidemment le médecind’
Ar
taxerce , Diogène-Laërce , Clément d’
Alexandrie , Eusèbe dansla Préparationévangélique , Damascius de P rincipiis) renferment beaucoup de notions d
’
ungrand intérê t. Plutarque est
surtout important pour notre but car ilne se contente pas,comme la plupart desautresGrecs, de nous présenter l
’
ex té
rieur de la religiondes Perses; il nous laisse entrevoir ses
dogmes fondamentaux et se référant à desauteursplusanciens,nous révèle enpartie le v rai système desMages.
Chez lesRomains, Pline l’
Ancien, Quinte— Gurce, lesauteurs
de l’
Histoire Auguste , Justin, sont à consulter
S 2 . P armi les sources que l’
onpeut appeler nationales,
parce qu’
elles sont écrites dansl’
une oul’autre deslanguesqui
lont jadis dominé oudominent encore enPerse , figure enpremière ligne le Z endavesta recueil de documensoriginaux del’
antique religiondesMages, apporté enEurope et traduit en
françaisparl’
immortelAnnetilduPerronauquelnousdevons
aussil’
Oupnekhat (ci—dessus, p. Cette précieusecollection
Kleukcr a rassemblé engrande partie sous le titre de Iltpmxd, les
témoignages des Grecs et desRomains sur la religiondes Perses.
Anhang Zendaeefl a , I l B. , 3" Th. Quant aux institutions , aux
mœurs, etc. ona l’
excellente compilationde Barnabas Brissonius de
Regio Persarum principatulibri Ill (cumnotis Sylbnrgiied.Lederlin, Ar
gentor. 1710 . Ueber Hemda t und die Glaulwürdigleü seiner Cc
schîah æu besonders ia Hinsicht der Religionund Geschichte der alæu
P enn,inRhode’
: Befl ræge A lterthum h. Il p. 1 sqq.Nousrevien
drons surcet important écrit. (J . D. G .)Zendavests , etc. , ,Psris 17 7 1 2 tomes en3 vol. ia traduit en
allemand par J . F. Klenkor, Riga 17 76 , 3 vol. in et…psgné par
le même d’
addition précieuses , où se trouvent réunis diversmémoires
d‘
Anquetil duPerron, de l’
abbé Foucher, etc. , dispersés dansle recueil
de l’
A cadémie des Inscriptions et dans le J ournal des Savsas , sousle
titre suivant : Anhang sum Zeadasæsta ,I Band , 2 Th. , 1781; H B .
,
3 Th. , 1783 , in
6 68 acres
Quant aux Oraclcsmagiquesquinous restent engrec ,sous
sa Zoëga’
s .4bhandlungm ,Gœtt . 1817 , p. 4 13 sq.)Rhode, d
‘
abord dansunécrit publié en18 17 (Ueber A lterund Werth, ensuite danssongrandouvrage ( Die heilige Sage etc. , Einleitung , p. 15 a soumis à un
nouvel examentoute la question. Sans s’
inquiéter siZoroastre fut ounonl
’
auteur des livres innombrables que la traditiongénérale de l'
antiquité
lui attribue il recherche si les parties qui restent de ces livres sont bienles mêmes écrits que possédaient les anciens Perses et qu
’
ilsmettaient sur
le compte de leur prophète il établit par toutes les preuves soit ex trin
séques, soit intrinsèques, que les livres send; .gnM emcut desœrtions
du rapportaient à Zama; tre , aæ t_laæ quétu
d'
Alexandre que ces portionsdes vingt et unNash: oulivres de l’
A vesta
sont précisément celles qui durent échapper aux ravages du temps, telles
que le Vendidad fondement de la loi religieuse et politique seul
conservé enentier ouà peuprès ; et qu’
eneffet les autres livres actuelsne
peuvent être que des recueils faits après coup , de fragmens des autres
Noshs, consistant principalement enhymnes, enprières et enmorceaux
détachés, destinés à divers usages liturgiques , comme les Épîtres et
Evangiles denotre Église. Undes plus forts argumens à l’
appui de cet te
dernière assertion c’
est que l'
lzcschné et les J e:ch£s—Sodés, évidemment
composés de fragmens semblables, ne se trouvent point même aujour
d’
haidans les catalogues des vingt et unNoshs, conservés par les P arses.
M Rhode dans une critique détaillée entreprend de classer, selonleur
nature et leur âge probable , tous cesmorceaux si divers dont quelques
uus lui paraissent antérieurs et la plupart postérieurs à Zoroastre, auquel
il rapporte , entre autres, le Vendidad. Le Boundchesch: pehlvi est une
compilation, faite enpartie sur les anciens livres sacrés , de fragmens
d‘
époques et d’
aute urs différens. Cette manière d'
envisager les livres
de Zoroastre,nous semble confirmer pleinement l
’
idée que M . Creuzer
attache à ce nom révéré . Platonqui , parmi les anciens , parle le premier
de’Zomastrc
, l’
appelle lils d’Oromaae (Alcihiad. I'
, p. 34 1,
d’
autres auteurs le nomment Zara tar, Zamtu: etc. (Plutarch. de anim.
gener. inTim. p . 124 Wytteub . et donnent diversesétymologies de
sonnom. Scholiast. ad loc. Platon. p. 7 8 Ruhnhen. Diog. Laert .
Proœm., s8 . Reinesius inSaidan ed . Ch . G . Müller,
’
p . 103 sq . Toup
epist. ad Suid., p. 137 , Lips.) L
‘
onsait aujourd‘
hui queW M
unseulet même per_so_upæ ; et quov quonenart drt ( Zendav . d An
6 70 uorus
fut , suivant eux , l’
AbissynieuouÉ thiopienLehman, dont lesorientaux racontent
'
des chosesmerveilleuses, _et qu’
ilsplacent
environ1000 ans avant notre ère Leurs récitssur Lokman
s’
accordent enpartie avec ceux desHindoussurVichuou—Sar
ma , enpartie avec ceux des Grecs sur Ésope, ce deruid'
rap
porté à l’
époque de Cyrus. L’
onest biententé de regarder tousces noms comme autant de persounificatîons différentes decette morale antique révélée par la nature dansl
’
Inde et dans
la Perse dansla Lydie et dansla Grèce toutefoisnousn‘
entendons pasnier par — li l
'
existence réelle de plusieurs Gnomiques enOrient .
Nul doute que la Perse antique n’
ait eu aussi ses poetes
épiques et seshistoriens. Les témoignagesdesanciensnousendonnent l
’
assurance . mais quant à l’
histoire , c’
était surtout
celle des rois et de la cour , nullement éelle de la nation; caractère que l
’
onretrouve eneffet dans les fragmeusde CtésiasLesPersansde nosjoursont une grande épopée, le Séhah-na
_
mel: ouLiv re des rois, composé sur l’
ordre du Schah Mah
moud , vers 1020 denotre ère, par Ferd0usi,ouFirdoussi deThousdansle KhorassanCe poème de l
’
Homère orientalrenferme en distiques lesvieilles traditions nationales et
l’
histoire des prédécesseurs de Mahmoud , depuis-
“
l’
origine dela monarchie. Quelque rapprochée
-de nous '
que°
soit la,
date
de sa composition, iln’
enest pas moitie d’
1me'
hüœimpor
tance pour la connaissance des antiquités ét eu“ '
géuéra_l de
toute l’
histoire de la Perse, sonauteur ayant'
puisé dans dessources réstéesinconnues aux Grecs et auxRomains, et dansdeslivrespehlvisperd1isdepuis
3
Les fables de Lehman.ex istent encore enarabe ; ellesont été publiéesavec une traductionlatine à A insturdam , 16 76 , in Gœy
‘Zd’Herbelot
,
Biblioth. orient . art . Lohm'
anal—Hahim c‘
est—è-dire le Sage.
X enophout . Cyrop.,I 2 , 1. Diodor. II , 32. Conf . £ risson. l. e
p. 294 -305.
3 f er. , entre autres, J . Malcolm , Hin. de P eræ , t. I ., p. 29 8 sqq. , de
6 7 2 uorns
tiques, ilsnousdécriraient une période de la religiond’
Iranet
dumonde asiatique , antérieure à l’
époque de Zoroastre et à
celle même de Hom sonprédécesseur.
S 3. Lesmonumens appartiennent à desépoques très—diffe
rentes et embrassent une période qui s’
é tend depuislesAchè
ménidcs et avant , jusqu’
aux derniers temps des Sassanides ou
même plus tard. Plusieursdesnombreusesdynasties qui régné
rent jadis surla Perse paraissent avoir travaillé successivementà quelques
—uns de cesgrands ouv rages, si bienque l’
anciene t
le moderne s’
y trouvent mêlés et ne peuvent toujours ê tre disfingués avec certitude
des Sam nides, maisdans unlangage artificielinventé par une secte pour
sonusage comme le Balaïba !andes Solis ; 3°
que la da te de cette
compositiontoute mystique est nécessairement postérieure à l’
bégire ,
et vraisemblablement ne remonte guère audelà du treizième siècle de
notre ère simême elle n’
est pas plus récente. Le célèbre 0ñ entaliste alle
maud , M. de Hammer, a pris au contraire enplusieurs points la défense
du Desa tir, qu’
il croit l2&ag_çoup plus anciendumoins enquelques par
ties et composé dans untrès-anciendialecte duparsi, vraiœmhlahlement
le dcri primitif parlé à Damianet dans les contrées voisines. Noussommes
loinde vouloirnous porterjuges dans cettequestionde philologie orien
tale ; mais il nous semble que les argumens de M. de Sacy sont d ’
une
grande force. Les preuves tirées du fond de l’
ouvrage viennent d’
ailleurs
singulièrement à l’
appui, ainsi quenous le verrons dans la note suivante .
Conf . , outre les renvois du tex te , l’
A siat . J ournal de Calcutta , janv ier
1819 et novembre 18 20 ; W . Erskine dansles Transactionsde lasoc1ete'
de Bombay, t . II , 1820 ; Heidelberg. Jahrbücher der i823 n°” 6 ,
sa, 13 , etc. (J . D . G.)C. Fr. Boeck , dans la dissertationacadémique que nous avons citée
(p. a résumé avec beaucoup de soinet de lumières les travaux des
voyageurs et les opinions des érudits sur lesmonumens de la Perse , jus
qu’
au premier voyage de M . J . Morier et aux savantes recherches de
M . Heeren. Depuis M. de Hammerenrendant compte de seine ouvrages
différens relatifs à la Perse, parmi lesquels se trouve le mémoiremême de
M . Boeck, apoursuivicet te revue jusqu
’
ausecond voyage de M . Morieret
au premiervolume de celuide sirW . Ouseley, dans les tomesVII et VIII
desW1’
ener J ahrbücberder Lit(emæ r entre sesmains habiles, une simple
67 6 uoras
Lespayssituésaux limitessoit occidentalessoit orientalesde
la Perse , demandent à ê tre é tudiés avec ungrand soinsous le
rapport archéologique. oulaMédie [ trapa tene
desanciens, montre desdébris de murs énormesque l’
onpour
rait nommer cyclopéens , e t dont la traditiondes P erses at tri
bue la constructionà leurs antiques héros; ils peuvent avoir
appartenuà la ville de Gaza , jadis capitale de cette contrée.
A Meraga p rèsd’
Artaxata, se voient d'
immenses excavations
souterraines, telles que l’
onentrouve encore dans les monta
gnesduKourdistanoriental. LeMaundemnpossède ungrand
nombre d’
anciens temples dufeu, quipartout jaillit spontané
ment de cet te terre imprégnée de naphthe D’
unautre côté , le
d’
où vint , dit—ou, Dschemschid pour fonder Istakhar,
des travaux de M . Grotefend qui, plus heureux que ses devanciers, paraît
avoir lu à Persépolis lesnoms de Darius et de Xerxes ; 1Morghab sui
vant lui Pasargades, celuide Cyrus. (Be_flage und V enHeereu’
s Ideen
1. Il s’
ensuivrait de fortes présomptions pour l‘
âge de ces ruines , dans
les sculptures desquelles.oune troû e rien dureste quine soit parfaite
ment enaccord avec les institutionsdesMédo-Perses et les symboles reli
gieux duZendaœéta . Quant à l’
architecture elle est originale et selon
Heeren n’
offre aucune trace d 1mitatiou égyptienne comme onl’a pré
tendu; illa caractérise par le nom de Duet t o-médi ue et enreporte l’
ori
gine bienaudelà de Cambyse et de sonexpédition. Ilconvient cependant
que des ouvriers égyptiens ont pu ê tre employés à l‘
exécutiondes ma
numeus mais sur des plans donnéspar lesmages. Ce qu11
y a de sûr , c’
est que l’
ona découvert enPerse des fragmens chargés
d’
hiéroglyphes, comme enÉgypte d’
autres fragmens couverts de carac:
térea persépolitains. Voy . ci-deasus , p . 34 1 et ci—après , note 7 sur ce
livre. Conf . Heeren, p . 312 sqq. Boeck p. 20 sq. les réflexions de Ker
Porter qg_i_trou_vç des rapports frappanset nombreux entre la description.
,du minesde Persépolis, p , 3 00 cellesd
‘Ou
seley , p . 273 sqq. , sur l’
opinionduquel nous reviendrons plus loin;Journalasiatique , t . II , p. 6 5 sqq . ,
l’
ex trait d’
unMém. relat. aux ins
criptions cunéiformes pour lesquelles onat tend beaucoup desrecherches
de l’
auteur, M. J . Saint-Martin même journal ibid. p . 14 3 sqq. etc.
Boeck , p. 156 sqq. Malcolm,t . I , p . 38 5 sq . Ker Porter, vol. H .
(J . D. G .)
678 N 0'I
‘B S
Cestraditionsont enelles-mêmesuncaractère deréflexionetd
’
abstractionpbiloæ pbique, disonsmieux , d’
inventionprémeditée, quis
’
accorde peuavec la simplicité originale et lanaïve
intuitionde la nature dominantes dans le Zendavesta. C’
est
dansle Zegdaye_sta_ s_0_iguemg_meqt comparé avec la
fichat _amgh rédigée_gur des documens antiques et avec le
peudenotionsque lesHébreuxet lesGrecsnousont transmises,
qu’
il faut chercher quelques vraies lumières sur les premiers
tempsde la Perse. Mais tout diffère aupremier abord entre les
récits des Juifs et des Grecs et les souvenirsnationaux des
peuples d’
Iran et lescritiquesont entassé hypothèse sur hypo
thèse pour les accorder ensemble ; quelques— uns même ont
regardé la chose comme impossible Onpouvait bien, avant
ladéeou1ærte,dealivrésrends, supposerque lesécrivainsorien
taux, Venus si tardEvaient confonducomme enunseul tout
les.Assyfi eus, lesMèdese t les Perse:ÿouadmet tre que ceux
oi, apparus les derniers sur la scène, lièrent à desseinleur
histoire à celle des peuples q ui les avaient précédés dans la
dominationde l’
Asie occidentale Aujourd’
huicet te opinion
souffre de gravesdifficultés; car lesmêmesnoms et engénéral
lesmêmes faits anciens se retrouvant , à quelques différences
près, dansle Zendavet ta et chezFerdousiousescopistes, cetteconfusion, ce mélange des histoires de
'
peuples divers sont
beaucoup ‘m0iusadmissibles, et , endernière analyse , la questiondépend tout enfière de l
’
épggue aggigg_ée _à_la composition
ä ü13eaÆ në La plupart des auteurs distinguent , dès l’
ori
gine , les Mèdeset la Perses, comme fait M. Creuser, et rap
Entre autres le célèbre orientallste Richardson. Beck , dans sonHistoire universelle déjà citée
, a rapp
roché avec beaucoup de clarté les dif
férens iéd tl d’
Hérodéte , de Ctésias , des Hébreux et des Orientaux
modernes. Foy . aussi le beaucoup trop systématique Volney, dans ses
l echerebes’
sur l'
Hist. ane. 2° partie , passim , et surtout p. 209 sqq .
M fi Malcolm , auquel ilest renvoyé dans le tex te , etc.
Auqnetildu Perron, dans les Mém. de l’
A cad. des Inserip . , 1. XL et
XL“. GœrresMfi hengssçb. I , p. 313 sqq. ; et boa…p d‘
autres.
680 se ras
A. peine se sont ilsmontrés dans unlointaindouteux et poé
tique , ouon.les v oit sortir peu à peu de la barbarie, qu’
onles
fait tomber sous le joug soit .des Assyriens, soit des Arabes
trouve entre autres, aprésEerimc Vecc{io ,Seghdo (la Sogdiane) , Moore
(Menu), Bakbdi (Bulk probablement), Nasa (Nysa) Hamiou(lient), etc.
Il vp it , dans cette énumération, la traditionantique des mi rations de
cette race long-tempsnomade qui s’
avance peuà peuvers le sud”
, sous la
conduite de Dschemscbid , jusqua Ver ou Var, contrée délicieuse où elle
se fixe , ouDschcmschid bâtit une ville et unpalais,Var-Dscfiemgherd,et que Rhode ,
d'
après’
Herder, prend pour la Perse propre ou le Par: ,
avecsa capitale Pcrsépolis beaucoup plus ancienne selonlni ,‘
qu‘
onne
la fait ordinairement , et où le nom de Dschcm chid , l‘
A clæmcncs des
Grecs, cemaître dumonde auquelCyrus, Darins, X erxes, faisaient remonter
M rorigine, s’
est perpétué d’
âge enâge. M . de Hammeradopte, engénéral,
cette opinionsur la géographie du Vendidad , sauf le dernier point : il
pense que Veret le Van-D&chd ”ghfi d nesauraient être le P ar: ouFar: et
Persépolis mais doivent être la contrée plus septentrionale où sont au
ionrd’
hui Damaghanet Kaswin et où fut jadis Heca:ompy los, la véritable
cité de Dschemscbid. Le célèbre orientaliste , M . W . Omeley , sans con
fondre Var et Par: , comme fait M . Rhode penche cependant à croire
que c’
est de Persépolis, de ses édifices , de la plaine où ils sont situés»
qu‘
il est questiondans le Zendavesta sons lesnoms déjà rapportés aussi
bienque sous celui de Dschemkand. Sans prendre parti dans ce dernier
débat , nous ferons remarquer , avec MM . Creuzer, Rhode et autres que
les Grecs parlent eux -mêmes des A rä comme de
m le_s_à lgquella se rattachaient les Mages, et eŒW :
busoucestesruedes (Mixer nairrä v roApsmv 1t'
vo; Damasc. ap.Wolf.
Anecd. gt . III , p. 259 ; coli. Herod. VII , que , seloneux
encore , les Persesappelaient leurs antiqueshérosÂpraîm (Herodot. VI I ,6 r, VI 98 ; Hellanic. ap. Steph. By: . Âpraîa ; A rtax erx es se décom
pose , comme l’
onsait , enArtac ha£ryia qui est purement sanscrit , et
signifie grand guerrier); qu’
enfinet les A rù‘
, et l’
A ria ou l‘
An°
am avec
et l’
An} ou Keri , racine diversement composée deslivres rends
Een‘
cnc,Ecn
’
emcno, E ericne-Veccÿo, etc.) se retrouvent dans les
l‘
A ria-Vefi a des livres sanscrits les illustres et la terre de:
illustre: ende: héros fipœlÇ, mot grec de même origine. Toutesces analo
gies, jointes à la ressemblance si frappante du send duparsi et du sans
crit , prouvent qu‘
ilest ici questiond’
une race primitivement unique , mais
6 82 uo rns
S 2 . Tout procède par masses, tout est vague , tout flot te
entre l’
imaginationet la realité , entre les faitsp hysiques et les
faitshumains, entre la religionet l’
histoire , dans cette pre
qu’
auounautre. Pour lui , M emschid représente , comme nous l‘avonsdit , la grandenationdes Sémües et lamonarchie primitive d
‘
Iran Zola“ ,
la Tasi ou l’
m he, c’
est Nemrod le chef des Cuschites , c’
est le M ado
centes (ma r serpent , doc deux ) , le Ninns , même le Sésostris des Greco,
c’
est—à-dire lanationchaidéenne d‘
origine arabe, et la dynastie des Der
cé tides é tablie Babelou_Babylone ; les Pischdadiens succombent dans la
lut te qui s’
élèie entre les deux races Dschemschid est coupé en deux
par Zohak l’
Iranest diéisé endeux parties, l’
ouest au pouvoir desCus
chites , l’est ou le nord-est , refuge des Sémites , e t cet te divisiondure
mille ans jusqu‘
à Fdridoun(Treteomo, Tœteno,Tomillans le Zendave9ts),
le Bélétoras ouBel—Tarand‘ê Ctesias qui renversa lesDercétidcs vers [ 400
avant notre ère. L‘
empire d’
Iranreprend unenouvelle vie sousFéridæ n,le même que Persée , selonGœrres
,et cette seconde branche des Piseh
dadiens, venue de l’Orietnt , dfl œure enpossessiondu trône durant cinq
siècles, jusqu‘
à Kai—KoM , l‘
A rbaaès des Grecs chef de la dynastie des
l aiauides ondesMèdes, vers 900 .-« Rhtxle aucontraire fidèle à son
hypothèse sur l‘
origine de la populationd‘
Iranet —à sa préférence pour le
Zendavesta sur toutes les autres sources d‘
instruction,ne croit pas que
les données historiques de ce livre défignrées selonlui, dansles récits
des Persans modernes , aient aucunrapport réel avec ceux desGrecs. Il
pense qu'
elles se reportent à une époque reculée où cet te populationpri—s
mitivene s’
était point encore séparée ennations distinctes. Pischdadiem
et Kalanides, ceux—ci dumoins enpartie , seraient antérieurs aux Assiriens et sNinus qui lesmirent sous le joug et quin
‘
ont riende commun
ni av ec les A rabes , tri av‘
ee Zohak sur ce dernier, ilhasarde une confecturs bizarre que M . de Hammer a déjà réfutée. Eneffet , lui qui repousse
toute interprétationallégorique de ces anciennes traditions, ilveutm er
dans Zoha&, avec l‘
idée d'
une invasionde quelque peuple indien, unSym“
hole de la doctrine desBrahmanes et müne de laW ifi . Pournous ,
enconsidérant combiende vague et «l‘
arbitraire M a t ou hypo
theses si divergentes sur les Pischdadiens , bienloind'exclure l
‘
allégorla
des moyens d‘
interprétation, nous désiœrions pouvoir reprendre et dé
vel0pper ici à notre tour les vues tout autrement profondes de l‘
illustre
Herder. Qu’ilnoussufliœ de déclarerqueniKaiomorü ,
et ces quatre pre
miersKaîsnides ouKm : si évidemment mythiques et qu’
onafi'
aü! de
6 84 nou s
croyances de la période antérieure à Zoroastre et à ses v rais
croyans Eneffet , dans toutes les traditions surles,
temps au
ciens de la Perse, ontrouve le sabéisme et l’
idolâtrie à côté de
la pure adorationdes élémens et des corps ou phénomènes
naturels, ontrouve le culte des planètes lié au culte du feu;
ontrouve le polythéisme enoppositionavec unnaturalisme
épuré , et une suc c
essionde réformes se faisant toujours plus
ou moins dans le sens de celui- ci , sous Househeng , sous
Dœt schid sousFé ridoun, les P oera‘
odekescbans par excel
lence. Egg; ouH_e_aqxg qui fut d
’
abordmvoqué parVivengham ,
père de Dschemœhid , fut aussi le grand prophète et le légis
lateur religieux des P oerz‘
odekeschans. Source des eaux , de
la vie , de la science ,rapproché de Taschler ou Sirius; génie
protecteur des hommes e t célébrant la grandeur dusoleil; au
teur de tous les biens et de toutes les vertus, ilparut sur l’
A l
bordj , où il réside encore dans un palais soutenu par cent
colonnes, et il figure à la fois dans le Zendavesta comme un
astre,°
commeun comme lepremieret lg_plqs_ _aucig_x_1_prê trc l
d’
Ormuzd. Il est identifié av ec la amie ou la qu’
il fut '
chargé d’
annoncer,‘
et le symboË fëÎ eî ïé parole vivante est
unarbre , le premig _des arbres qui écarte la mort et tous les
maux . C’
est donc biengratuitement que l’
ona voulu faire de
Ham unprophète réel, unêtre humain, leprécurseurhistorique
de Zoroastre Hom n’
est autre chose qu’
une personnificstion
astronomique , physique et morale tout ensemble , mais où »
Ils se distinguent eux —mêmes très—positivement , soit des Brahmanes
soit des Sabéens proprement dits, quoique le fond de leur doctrinene
soit engrande partie qu’
unsidérîsme épuré , pour nous servir de l‘
ex
pressionde M .de Hammer. Ontrouvera unaperçu de cette doctrinedans
lesarticles de M . de Saey, déjà cités,et de , plns grands détaib avec de
longs ex traits du Desatir accompagnés de m arques t oujours ingé
nieuaes, souvent profondes , dans les Heidelb. Jahrb. ,ebi
‘
rup. , p. a8 5
318 .Conf Malcolm p . 27 4 sqq.— L
‘
imitationde l’
Inde se trahit surune
foule de points, mais surtout dans unsystème perfectionné de métam
psychose et dans le précepte qui s’
ensuit , de respecter la vie des animaux .
ou r. i v ne S E C O N D . 685
domine l1dée mystique et fort complexe duVerêe , que nousdévelopperons dans la su1te
Tout porte à penserque les relig1ons comme les populatiom
de la Perse et de l’
Inde furent liées de très—
près dans l’
ori-l
gine le nom même de Ham et les idées qui s’
y rattachent
semblent surtout attester cet te liaison. La première croyance
et le premier culte régulier d’
Irandûrent ê tre quelque chose
de tout— à— fait analogue à ce naturalisme symbolique ,à ce sa
béisme épuré , enunmot , à ce panthéisme primitif que nous
avons caractérisé ailleurs et qui fait le fond vraiment antique
des Védas L e Z endavesta , dans une foule de passages,
Onpeut voir dans le Zendavesta d’
Anquetil les passages auxquels
renvoie la table , et qu'
il serait trop long de rapporter ici. Rhode les
explique tous historiquement et selonnous très—arbitrairement , en
essayant de réfuter l’
opinionde Herder que nous croyons devoir mainte
nir avec quelques modifications.%I gfi1re n’
est pasplus , à nos
yeux , unpersonnage historique , qu'
E eriene- I'
eedj o ou Hedenesch, le lieu
de sa naissance et de celle de Zoroastre après lui, la patrie primitive du
peuple des purs telle qu’
elle se trouve idéalisée dans le Vendidad , n’
est
pournous, dans ce cas, une réalité géographique. Outre ce sens mystique ,
lesnoms A ri E en'
,Eeriene Iran, paraissent avoir deux sens réels. l
’
un
restreint , l’
autre plus étendu comme l‘
A ria et l‘
A rüna des Grecs. Com
par. Izeschne , IX Ha , et notre tex te ci-dessus , p . 335 sqq . Vo_y. aussi ,
Sprécédent , p. 6 80 ; et note 4 ci- après , S 1.
W . J ones est le premier qui ait entrevu cet te analogie il encon
eluait que les Brahmanes avaient été autrefois possesseurs de la Perse ,
dont ils seraient originaires aussi bienque leur langue et leur religion.
MM . Gœrres,de Hammer et autres pensent , au contraire
, que l’
Inde et’
particulièrement les contrées du N .-O doivent avoir été le berceaucom
muu des deux religions , et cet te opinion paraît avoir été adop tée par
M . Creuzer. M . Rhode ,en la modifiant et l
’
ex altant , enquelque sorte
(quelques—unspourront dire ,enl’obscurcissant) , s
'
est fait fort de la dé-i
montrer par les traditions de l’
unet l’
autre peuples, qu‘
ilinterprète sous
l’
influence d’
une théorie générale sur l'
histoire primitive dont il est parlé
ailleurs (Disc. prélimin.,I l) . Selonlui, les Am et les Hindous , qui
s'
appellent eux -mêmes 4 r_yas formaient dans l’
origine unseulet même
peuple habitant les hauteurs du Tibet , avant même langage ,mêmes
6 86 noirns
témoigne encore de cette identité originelle desdeux religions
que lesnotes suivantes, et surtout lanote I., mettmnt dansun
grand jour. (1.D . G .)
Nou: 3 (chap. 1, p . 314 sqq .)
S i . Une double cause répand sur les anciennes histoires
despeuplesorientaux, et surcelle des Perses enparticulier, un
nuage fantastique qui trouble les regards, et que la critique
même la plus sévère‘ ne peut parvenir à dissiper tout— à— fait.
Enmême temps que les dieux , transportés sur la terre, y
revê tent la figure humaine y jouent le rôle de roisoude héros;
les héros et les rois , au contraire, parés d
’
unéclat céleste et
assimilés aux dieux ,modèlent , dans la tradition, leur vie et
leurs actions réelles sur les ac tions et la v ie imaginaires que
cette équivoque traditiona prê tées à leurs types immortels.
Si l’
histoire de la dynastie pischdadienne enest une première
preuve ,iln
’
est que trop à croire que nous entrouverons une
seconde danscelle de ladynastie desKaianides. SousFérz‘
doun
et ses successeurs, les derniers Pischdadiens, nous avons v u
l’
Iranse relever, Balk ou Bactros devenir le centre d’
unpuis
sant état , et la luüe commencer entre l’
empire d’
lmd ælz son
tenupar lesRoustamides, ces princes des hérosd’
Iran e t les
empires ennemis des fratricides Sabu et Tour. Deux guerre
terribles sont déjà terminées, lorsque monte sur le trône eu
tique de D œhemschid Kai—Kobad jeune rejetonde la race
d’
Houscheng, quireverdit enlui. Ilrejet te A frasiab audelà de
l’
Om s, et fort du bras de Roustam ,met finà la troisième
même religion. Cette religionque Hom (Oum) leurprêche surles
montagnes avant qu’
ils fussent séparés et antù ieurement à la migration
des An°
i sous D mhemschid consistait dans la simple adonfionde la na
ture , déjà peut -ê tre avec unsens symbolique , etc. Rech . asiat . en
franc II , p. 105 sqq . ; Gœrres. Nfl hengœeh I, p. 3 60 sqq. ; v . Ham
mer, Gesch. der Redeâ . P ers. , p . sqq. Rhode Ueb. A lter, etc. p. 47sqq. ; Beylrœge, p. 60 sqq . Hail. Sage p. rar sqq. Conf . S précéd.
p
6 88 orns
5 a. Zoroastre ou Zerdourcht , ainsi qu’
ila é té dit , vint au
temps de Gastarp , dont le règne fut unenouvelle ère pour la
religion, et engénéral pour les institutions d’
Iran. Les voies ,
le Mandauces le Sosarmus l’
A rtias et l’
Arbianes de C tesias nous avons
déjà dit que Gœrres voit A rbacès dans M —Kobad ; mais il trouve en
même temps sous ce nom toute la premiére dynastie médique jusqu‘
à
A rtæus—Déjocés , chef d‘
une seconde dynastie et représenté à son tour,
ainsi que ses trois successeurs jusqu’
à Astyages inclusivement , par Kai
Kaom . Ainsi tous lesnoms propres de la traditionnationale seraient des
noms de dynasties comme l’
avaient pensé depuis long—temps Anque til e t
d‘
autres ; mais il faut avouer que personne n‘
avait encore présenté ce sys
tème avec autant de net teté , d‘
enchaînement et de vraisemblance que
l‘
ingénieux auteur de l’
Introductiondu Schah—nameh il embrasse dans
ses dével0ppemens toute l’
histoire de l’
Asie occidentale , et caractérise
avec une grande supériorité de vues l’
esprit des traditions diverses sur
lesquelles elle repose , comparant ces traditions soit entre elles,soit avec
les récits des Grecs e t montrant leurs rapports réels ou apparem . La
bizarre et gratuite hypothèse de Rhode ne saurait tenir contre cet te élo
quente démonstration.W . J ones avait dit pourtant S’
ilm’
arrive jamais
de douter que Louis XIV et Lewis the j burteenth aient été un seul e t
même roide France alors et seulement alors, je douteraique le It'
ègsrgg
de Ferdousi ( et duZendavesta) ait été le Cyrus dupremier historiende
la Grèce et le héros du plus ancienromanpolitique et moral. Gœrres
n‘
endoute pasnonplus; mais il faut lire sa critique comparée des trois
différentes traditions persique , médique et bactrienne sur le couqué
rant de l’
A sie. Quant à Cambyse , il ne trouve qu‘
une mentiou’
vague de
lui dans la tradition; Lohrmp lui semble représenter plutôt l‘
Hystaspes
des Grecs, et Xc—Gustasp certainement Darius,
fils d’
Hysüspes. Cette
opinion, qui place la venue de Zoroastre vers la findu_
°v i siècle avant
notre ère est aussi célle de Hyde , d’
Anquetil , de Kleuhefi ï î ofl er,
de J de Müller, de Malcolm et d une foule d’
autres entre lesquels ilfaut
distinguer M. de Hammer qui l’
a fortifiée de preuves nouvelles (quoique
nousn’
eutendiom nullement adop ter sonidée de Dschemschid—Œjœ än,
de Féridonn-Pbraortes, Une seconde Opinion, qui rejetant Zoroast re
sous la dynastie desMédes, fait de Xc-Gustasp Cyaxam I déjà mise en
avant parl’
abbé Foucher, a été fortement soutenue d’
après le Zendavesta,
parMM. Tychsenet Heeren mais Rhode en tournant contre eux leurs
propres argumens , pourles faire servir à letablisaement d’
une troisième
690 uoras
comme celle des Perses, fait mentionde ses débats avec les
Brahmanes; mais il parait qu’
ileut surtout affaire aux Mages
de la Médie et de la Bactriane parmi lesquels il avait pris
naissance et dont ilemprunta sinonsesdogmes aumoinsles
formes principales dont illes revê tit ' . Ceux - ci, selontoute
apparence , étaient alors divisés ensectes nombreuses et hosltilesentre elles; ilsne s
’
unissaieut que pourdesproje ts d’
ambi
tion, prétendant à régirl’
é tat e t ne faisant que le troubler par
leurs intrigues livrésà desprê tres sans conviction, les peuples
é taient sans foi véritable , quoique plongés dans les supersti
tions les plusabsurdes cescirconstances expliquent la faveur
avec laquelle fut accueillie lanouvelle loiet laprotectionqu’
elle
trouva près des monarques. Lohrasp Gustasp Isf emù‘
ar,
Bahman, embrassèrent successivement cet teréforme religieuse,qui devint bientôt entre leurs mains et de concert avec Zo
roastrc ouses premiers disciples, Dschamarp et autres, uneréforme politique , choses rarement sépar
ées enO rient. Rien
de plus propre à affermir une dynastie nouvelle que l’
appui
qu’
elle prê te à denouvelles croyancesdont le besoins’
est fait
sentir; et telle est la situationoù se trouvait la Perse , si,
comme ilest vraisemblable , lesnomscités plus haut sont ceuxde Darius et de sonpère Hystaspes, de Xerxès et d
’
A rtaxer
xès l"
Tout porte à croire que le théâ tre de la missionde Zoroastre ,de Bulk fut aussisa véritable patrie ; mais il faut se souvenir que laMédie
et la Bactriane formaient depuis long—temps , unmême corpspolitique.
L’
0pinionvulgaire qui le fait naître à Ourmia dansl’A clerbidjan dérive
dusystème réfuté parRhode et de Hammer, sur la géographie duVendi
dad et des livres z(nds (ci-dessus note a st ). Avouons avant d'
enfinir
surce point , que toutes cesrecherches sur E erËene onHedeneseh , A ri ,
Ariana etc., nous semblent assez veines, cesmotsétant presque toujours
employés dansunsensmythique oudumoins très—vague et tréœgénéral
de même qu'
An‘
ana et I ran. Quant aux rapports de Zoroastre avec les
actes et les doctrinessoit étrangères, soitnationales, voy .lanote ci-après.
Voy . Malcolm et Gœrres u6 f sup . Ce derniermontre fort bienque
dansles combats fabuleux de Gm :p et surtout Asfendiar
691 noras
“vous même jusqu’
à quel point le tableau que nous fait le
Zendavesü , peut être applicable à’
état réelde ce pays Ce
qu’
ily a de sûr, c'
est que la distinctionenquatre castes, ana
logues celles de l’
Inde ne s’
y établit jamais héréditairement
comme chez lesHindous; que la'
nationparaît avoir en en
, quelque sorte , deux constitutions parallèles .
“
l’
une purement
religieuse, celle dupeuple d’
Onnuzd, desMa zdeg‘
a gmasort.
d‘
église et de sœu'
eté mystique où tout dépendait duM_ok d
des oude l’
A rchimage’
antre purement politique e t
beaucoup plusréelle , où le roi commandait enmaitre absolu;E qu
’
enfiu rois e t prêtres, chefs et sujets, trouvaient la commune
règle «le leurconduite dansune loiunique et sacrée, quiayanttout prévunomme la Providence, prétendait comme elle tout
' domùœæ ’. ÇL IL <Æ)
Les Mages, soit comme tribu,soit commemate swerdotale , doivent
avoir été fort aute'
gg‘
unà êoggastre_A et chez les Bactriens , et chez les
Médias, et peut-êtremême chez les Perses d’
ailleurs onsait que ceux —ci
adaptèrent engrande partie lesmœurs et lesinstitutions desMèdes , dès
le temps de Cyrus. 41193 ou Mag enpehlvi, signifie dit-on pâtre ;mot reviendrait ainsi à l
’
A thome parse qui exprime les trois degrés de
la hiérarchie desMages. Leurnom est é tendupar les anciens , non-acu’lanent aux Œald£ens . mais même aux Brabm
°
snes , comme l‘
Observe
M . Grenzer. Voy . Zendaveata d’
Anqnetîl, I , p. t 5 280 ; I I , 93 , 555
sq. ,ete. Kleuker
‘
; Anlmng Zend . I I,3 p. Heeren, I , p.
( 79‘
un. : a , p . 176 , coll. Pausau. IV 3a . Enirlan
dai! ancien,mogh ou magic veut dire sagesse , et M . Adolphe Pictat
rem‘arque très
-bien dans unessaimythologique récent , qui lhit conce
voirles plushautes espérances que l‘
idfl cM cfi mnv‘
e liée au_ng_m
des Dm ides de la même manière qu’
à celui des Mages. Din—
culte des Cl
lblrés chez lesanciens Irlandais; Genève | âï â ,‘
îiÏ gÎj Ï’
.
‘°Surla const itutionpolitique , civile ,
'
etc. de la Perse , dans les temps
âiidleù ,il faut voir , outre l
’
excellent moreeùu de Kleuker, dans sonspp
‘imdice auZendavesta Rhode, Heifige Sage , p. 536 sqq. ; Heeren, l. l
Guerres Sebah-Nameh,E inl. CC
‘V sqq . ; Malcolm , I , p. 38? sqq. Sur
le suj êt elflenr£ dans ce 5 ,et dur les détails de la législationde Zo
roastre , onpeut consulter encore la première partie de l‘ouvrage de
I . au? uatont : Zoroastre , Cônfncins et Mahomet , etc. ; Paris , 17 8 7 .
Note 4 (chap. 1, p. 318 ; chap. pa uùlt , etc. )
5 Peut— ê tre est— ii plus difficile encore , pour l’
histoire dl
la religionque pour l’
histoire civile, chez les Perses, denou
oilier entre eux les témoignages des écrivains classiques de
l'
antiquité et ceux des auteursorientaux , nationaux OuautrenAussi les modernes qui ont examiné ce sujet , n
’
ont—ils pasmanqué de se partager ensystèmes fort divergens oumêmecontraires. Les uns tels que Fouchef et Zoëga pour ne pasremonter jusqu
’
à Hyde , Prideaux , n’
at tachant qu’
unemédiocre importance aux li es zends , ont cherché de préférence la solutiondes principaux problèmes dans les récits des
Grecse t desRomains. Lesautres et c’
est le plusgrandnômbre,considérant le Zendavesta comme le recueil authentique deslivres sacrés desMages, au temps des derniers Achéménides,se sont surtout proposé de met tre enaccord av ec ces précieux
originaux , les documens quinous ont été transmis soit par lesauteurs classiques, soit par lesorientaux modernes : parmices
derniers se distinguent Anquetil, Kleuker, Herder, et plus ré
cemment MM . Gœrres, Creuzeret de Hammer. D’
autres enfin,se prenant de passionpour les antiques écrits qui. portent le
nom de Zoroastre e t leursacrifiant toute autre source d’
instruœ
tion, alors même que par une critique des livres aends, plus
sévère qu’
onne l’
avait faite jusqu’
ici ils y reconnaissent , sauf
le Vendidad e t uncertainnombre de morceaux , des fragmmd
‘
époques très-différentes, ont essayé de retracer, d
’
après le
Zendavesta seulement,tout le système religieux et liturgique
des Perses , que, par une bizarre inéonséquence oucombinai
son, si l’
ou veut,ils reportent ensuite aux âges primitifs
M . Rhode est l’
auteur de cette théorie nouvelle à tous égards,
et qui parait d’
abord séduisante ,mais quine résiste pas à un
examenimpartial. Nousmettronssouvent encontraste les trois
systèmes dans cet te noté et dans quelques-unes des suivantes.
I .La première questionquise présente , c’
est de savoir enquoi
consista la religionprimitive soit des Perses, soit desMèdeset
694 no r s s
Bactriens et quelest le juste rapport de l’
une et de l’
autre avec
la doctrine de Zoroastre ouduZendavesta , quidevint la reli
giondominante de tous ces peuples, sous les successeurs du
« grand Cyrus. M . Creuzer réfute avec raisonles idées aussi
étroitesqu’
aridement analytiquesde Zoëga qui fait passer les
Perses comme tous les peuples, suivant lui , de l’
amale‘
tüme
ou duf é tichisme qualifiésd’
adùzlrrüola tn‘
e et liés avec le culte
des morts ounel-rodauh‘
e , et avec l’
hertîola trz‘
e ou culte du
foyer, auculte du feu et des autres élémens d’
abord puis à
l’
adorationspéciale dufeuet de l’
eau, à celle des astres, etc
ilne pense pas que le culte des morts soit , à beaucoup près,
l’
unique source de l’
idolâtrie et s’
élève surtout contre ce pro
cédé a tomi.rtique qui méconnaissant la nature de l’
esprit hu
main, fait naître lesreligions enquelque sorte pièce à pièce, et
les compose de membres isolés et , pour ainsi dire ,sans vie ,
sans principe organique et commun Les auteurs orientaux
s’
accordent engénéralavec Hérodote, pournousprésenter les
anciens Perses (sans les distinguer des Mèdes toutefois, ainsi
qu’
ille fait expressément), comme des adorate urs des élémenset des astres; et cette religionde la nature fait encore le fonddes livres zends. S
’
ensuit— il qu’
Hérodote ait eu envue , dans
sa description le culte réformé de Zoroastre , c’
est ce qu’
ilne
parait paspossible de supposer, quelque pur, quelque dégagé
de toute idolâtrie que semble ce culte qu’
ilnousdépeint. Entre
autres raisons que l’
onenallègue , est cet te absence même ,
nonpasd’
idoles précisément , mais de temples, d’
autels et de
toute espèce de symboles et de figures, cette excessive simpli
cité , quine se retrouve pasplusdansle Zendavesta , à ce degré
dumoins, que dans le Schah-Nameh e t dans lesrapports des
Grecs depuis C tésias et Théopompe Les anciensnous affir
ment , eneffet , que lesPerses, tout enadoptant la religiondes
VO} . Zoega’
s Abhandlungen p . 99 sqq. ; Malcolm Rist . de Perse ,
I , p. ensq . Con]. sur cet te théorie encore dominante Disc. prélim. ,
Malcolm I, p . 3 8 1 a9 r sq . ; et Creuser dansnotre tex te , p . 339
ainsi que dans lanote 1 sur ce livre S 1.
595 acre s
tout aussi hasardées aussi faussement analytiques, quelesvuesdumême auteur
, touchées plus ha ut : suivent loi, lesMages,arrivés, aprèsde longs efforts, audogme des deux principesl
’
admirent universellement, mais se divisèrent bientôt dansla
manière de le concevoir. Les uns, et ce .fut probablement lasecte la plusancienne , considéraient lesŒiix principescommeabsolus
,égaux enpuissance et endurée
, et les adoraient également. D ’
autres, quidurent ê tre les sectateurs de Zoroastre ,
firent Ahrimande beaucoup inférieurà Ormuzd. Uné troisièttie
secte , sans doute la plus récente de toutes, éleva alu-dessus
d’
Ormuzd et d’
Ahrimanunprincipe communà tous deux ,
uniqueparlui-même et vraiment absolu, le temps, Selonlesuns,selond
’
autres l’
espace. M . Creuser repousse corb tfle erronéeet tout—à— fait contraire augénie de l
’
Orient cette gradationdesectes et cette épuration ou abstractionsuccessive il se
réfère,dureste, à sonexposition(p. 31 t Mais notre
auteuret Zoéga aussibienque M . de Hammer, se rapprochentsurunautre point qui, s
’
ilétait une fois éclairci répandrait un
Comme si , ajoute— t-il, les idées de l‘
amouret de la haine (de la v ie et
de la mort , etc.) enOpposition, ne se retmuvaient pas à la tê te de toutes
les Théogonies; comme si le dualisme et la lutte de deux forces enne
mies, sous iuille formes diverses , ne constituaient pas l’
undes dogmes
fondamentaux de tbntet les religions. Le savant écrivainreconnaitpourtant que Zoëga était autorisé par les expressions même du passage
très—remarquable cité dans Damascius , à dist inguer plusieurs sect es du
plusieurs systèmes chez les Mages et d’
ailleurs nous croyons difficilede
révoquer endoute qu | l y ait eu, dans la religiondes P erses comme
dans toutes les autres une progressionet unperfectionnement successif.
(Coq/‘
supra p . 523-528 , et les renvois indiqués dans la note ,à notre
expositionde la religionde l’
Inde .) Zoega se trompe seulement endé
terminant cc progrès d’
une manière tout-à- fait arbitraire et enniant
avec Foucher,'
I‘
ychsenet autres que le dogme d’
unprincipe suprême ,
antérieur à toute dualité , soit enseigné dans les livres zends, oh même
ait été connu des Médo - Perses avant leur commerce avec les Grecs.
(Abhandl. , p . 113 -116 et ibiWelcker.) Ou trouver: plus bas quelques
notionsCar les sectes réelles des Mages.
unm vnz S E C O N D . 697
grand jour sur toute la questionquinous occupe ils pensent
que le culte de Mithras, celui de la M itra d’
Hérodote, les
idées, les cérémonies e t les symboles qui se rat tachent à l’
un
ou à l’
autre , pourraient bienê tre antérieurs soit audualisme ,
soit à la doctrine du Zendavesta telle qu’
elle | é développe ;MM . Grenzer et de Hammer s
’
accordent à y voir comme un
débris de quelque svstènte sacerdotal beaucoup plus ancien,
enrapport plus intime avec les systèmes religieux'
de l’
Assyrie
et de l’
Inde :ne serait— ce pas là ce magisme‘
primitif que nous
cherchons, cet te idolâtrie des Dèves déjà’
détruite parHou
scheng ,et que Zoroastre n
’
envient pasmoinsdé triiirc encore,cette corruptionde la loi révélée avant lui par Hom ,
et qu’il
veut ré tablir dans toute sa pureté
31' 9a. M . Rhodene se tourmente point de toutes cesquestionsélevant comme nous l’avons vu par t mc hypothèse gratuite
et Hom et Zoroastre et toute la doctrine du Zendavesta avec
eux , à une hauteur d’
antiquité quine trouve plus riend’
ana
logue , excep té peut- ê tre dans l
’
Inde ,ilne v eut rienvoir ni
avant , ni après ; et , pour la religioncomme pour l’
histoire ,
ilrejet te tout autre témoignage que celuideslivres zends. Cette
manière est commode maislaissant là les théories ,nousferons
comme M. de Hammer et ne demanderons à M . Rhode qu’
un
fidèle exposé du contenu de ces livres Nous reconnaissons
d’
abord avec luiquenombre de tex tesduZendavesta offrent les
frappansrap 5t5 aveccertainspassages
«lesVédas;°
tjne les objets d’
adoration, les formes , le ton, le?
caractère général, y sont à peuprès les mêmes. llprouve très
bienégalement que la déductionprimitive des idées religieuses
fut semblable chez les deux p euples; que le soleile t sa lumière
lesconduisirent de bonne heure l’
unet l’
autre, à lanotionplus.
élevée d’
une source unique et mystérieuse de toute lumière , .
que les Hindous v irent plutôt dans lascience , les Iraniens
Nous reviendrons sur ce point important dans les notes 8 et 9 ci
après.
Heidelb. J añrb . der Liltem tur, t 8 3 3 p . 8 -
9 5.
698 nou s
plutôt dansle bien. Ce tte prem1ere différence lit , dans la suite ,le caractère distinctif des deux systèmes, et elle ex
‘
erça une
influence décisive sur le développement moral et politique des
deux nations, l
’
une_p p_rté_çsurtout à la sp éculation l
’
autre à
l’
action . Mais, avec beaucoupd
’
autres analogies, ily a aussi
beaucoup d’
autres différences entre la religiondes Védas et
celle des livres zends quoiqu’
onpuisse remarquer, dans ceuxci comme dans ceux- là , unfond de sabéisme , de naturalisme
et de panthéisme quiat teste certainement une haute antiquité
peut- ê tre même une source commune , nous croyons que
M . Rhode s’
est complé tement mépris, en voulant assimiler
presque sur tous les pointsles dogmes fondamentaux des deux
religions, dans le parallèle développé qui précède sonexposi
tionde la seconde Aussi, enl’
examinant de près, trouve— t—on
que pour la première ,il se fonde bienmoins sur les Védas
que sur les traditions suspectes recueilliesparHolwellet dontnous lui avons contesté ailleurs la parfaite authenticité et sur
tout la date ( p. 6 50 sqq. ) nous craignonsmême que l’
emploi
qu’
ilena fait , enviciant toute soninterpré tationdusystème
hindou, qu
’
il a d’
ailleursméconnu dans sonprincipe consti
tuant , le panthéisme , n’
ait enégalement sur le système perse ,
tel qu’
ille conçoit , plus d’
une fâcheuse réaction. L’
une et
l’
autre religion identiques peut- ê tre à l’
origine appartiennent ,dans l
’
histoire connue à deux époques, à deux siècles, à deux
peuples très- différens : la première , telle que l’
ont faite les
âges et ses prê tres philosophes, se montre encore aujour
d’
huicomme une révélationaussi antique que spontanée de la
Rhode,Ueber A lter, etc.
, p . 47 sqq. Bey :rægg , I p. 7 r, ga .— Quant
aux passages duZendavesta dont ilest questionei-dessns, p. 6 03 , note a
il faut voir entre une foule d’
autres , le Neæsch du Soleilet celui de la
Lnne, p . t a 18 sq . tom. Il; le Bonndehesch p . 375 ibid . où il s
’
agit
duchienScam , protecteur des hommes et des animaux ,etc. Tout
l’heure nous allons citer tex tuellemcnt le fameux morceau surle Verbe
Hanover.
UeberAlter,etc. p . 7 1 et surtout Heil. Sage , p. | 59
700 norne
pur, avant les avant tout lemonde existant , avant touslesbiéns, tous lespursgermes donnésd
’
0rmuzd N’
aperçoltonpas dans ces associations d
’
idées, dans ces dogmesnaifset
profonds où la nature et l’
esprit se confondent , dans cenatu\ralisme idéalqui fut la première métaphysique , quelque chosequi respire encore le panihéisme , l
’
émanatioa , la Trinité dansÏl
’
unité et cet te intuitionféconde de la philosophie religieuse des
Hindous? E t , pourne pas parler ici dqlamythologie proprement ‘
dite , qui est encore la même dans ses traitsgénéraux , ce
,dogme fondamental simalà proposdénié aux anciensMages,
ee dogme de l’
unité iqfinie,et incréée produisant , embrassant
et réabsorbant la création dans laquelle le monde se
dh e10ppe et se dégrade pott à peu; ces idées de durée illimi
tée é t limitée encontraste , qui l’
impliqum t simanifestement;cette grande pén
’
ode de douze mille années ; enfin, tout , lesmots comme les choses, ne semblent — ils pas empruntés aux
\Q‘ahmanes
Et la suite lzeschne HaXIX, p. 138 sqq. tom. 1 a_ Z . d
’
A . coll.
HaXXXVI, p . 180 ; Vendidad , p . 278 ,36 8 Boundeheseh 1, etc.
,etc.
Vendidad , Fargard XIX ,déjà cité ; Bonndehesch , passim. Conf . ci
dessus, p. 6 317 sq. Zervane A larm e,le temps sanslimites pourrait bien
être le Scream Akhyaransanscrit amiza :’
ndivisum où individbiIe , le 1rä v
xdi {v de la doctrine Védanta; Fried. v . Schlegel, Wien. Jahr6 . VIII
p . 455 . Gœrres a fait unbeauparallèle des dogmes et des lbrmespropres
aux deux religious My thengeuh. p . s50—aôa i M . de Hammer énumérsnt , d
’
après le But /mniKatii, les sectes principales duMagisme , ohm s
que l’
une des plus remarquables , celle de Kes:mz at tribuait l’
origine
matérielle des choses aux tunis élémens du feu, de l’
eau et de la terre ,
et enseignait la métempsychose. P lusieurs prophèteshindous sont nom
nés, dans ce dictionnaire, comme ayant eudes relations avec la Perse, lesMages et Zoroastre, entre autres Schahommmi onBouddha. Le Desatir,
dans le livre de Zerdonscht , fait mentionde Senkemfids, T:chrnger0h
gudæ h , et Dim ! ouBias probablement Sarakam —Aœñarya A lsd téæ h
t aj a et Vp n: contemporains duprophète persan. Heidelberg. Jahrb.
s823 ,:p. 179 sqq., S t a . enoutre , sur les sectes dei Mag» ,
Hyde cap . t p. ” 8 de r750 Anquetil, Zemlav.,I , a p . 67 sq.
7 0 1
Iln'
enest pasmoins vraique , dans le Zendavesta , le dual
li3me prévaut presque partout sur le panthéisme . L’
idée
d’
émanationy fait place à celle de création le fini et l'infini,le réel et l
’
idéaly sont net tement séparés; il y a deux temps ,deux créations deux règnes enopposition; le monde visible
et tout ce qu’
ilenferme a sontype dans unmonde invisible ; la
terre est oudoit ê tre l’
image des cieux _enunmot , le spiri
mli5me tend à sedégager dunaturalisme. Mais, pendant que
tout se distingue ,tout se ré trécit ; lamé tempsychose a disparu
aussibienque cet te alternative de créationse t de destructions,cette série de mondes sans fin, qui donne à la doctrine des
Hindous unsi grand caractère . L a réflexionsuccède à l’
intui
tion, elle la subjugue et l'
enchainc dans des formes toujours
plus é troites. (J D . G .)
Note 5 (chap. I I, p . 323- 330 , etc. )
M . Creuzer paraî t avoir suivi, dans sa Théogonie et sa Cos
mogonic , principalement Kleuker e t Gœrres nous rappro
chorous ici et dans la note subséquente quelques passages del
’
expositionde Rhode. Ce t auteur débute parune réflexionfort
juste , c’
est qu’
ilne faut point chercher dans le Zendavesta un
système proprement dit , mais seulement une légende ; nousajouterons que cet te légende ou traditionsacrée
,comme il
l’
appelle , ne formant nulle part unensemble complet , il y a
toujours plus oumoins «l’
arbitraire dans la recherche , le choix
et l’
arrangement desdébris épars dont onla compose
l9La grande période de douze mille ans,donnée à la lutte des
deux principes, est formée de qp 3 tçe âges égaux qu’
ilsse par
tagent alternativement4 Dans le prcnner âge ,Ormuzd règne
VO]. Rhode , die Heilige Sage , p . | 6 9 sqq . ; 18 3 sqq. , et passùa.
Con/ZZendavesta d’
Anquetil tome II p . 592 sqq. Exposition_da sys
tème théologique etc. de Zoroastre . Pourne pasmultiplier les citationp,
nous avertissom le lecteur qu’il trouvera tant au commencement de ce
mémoire que dans la Table desmatières à la findumême volume , toutes
les indications et tous les renvomnecessanes.
70 2 N O T E S
seuli‘dans le second , A hu‘
mancommence a se montrer, mais
très- subordonné encore ; 3 dans le troisième oul’
âge actuel, il
soutient le combat contre le bonprincipefl ans le quatrième
oul’
âge à venir, le mauvais principe doit l’
emporter, jusqu’
à la
findumonde e t au triomphe définitif dubien.
2fOrmuzd commença lacréationenproduisant les Le
monde matérielet visible fut donc précédé d'
unmonde iovi
sible et spirituel, quidevint le modèle e t comme le proto
type divinde celui-là . End’
autres termes, le monde matériel
n’
est qu’
une révélationdumonde spirituel (provoquée , selonM . Rhode , par la chute d
’
Ahrr‘
man, par l’
existence dumal e t
pour sonanéantissement
35Ormuzd créa d’
abord la voûte des cieux et la terre sur la
quelle elle repose : sur la terre , ilfi t la haute montagne d’
Al
bordj , qui trav ersant toutes les sphères célestes, s’
élève jusqu’
à
la primitive lumière , et il choisit cette montagne pour sa de
meure. Dusommet de cet te montagne ,le pont Tchinewzd con
duit à la voûte des cieux ,Corotman ouverte au— dessus de
l‘
A lbordj . Goratman est la demeure desFerrer: et des bien
heureux , et le pont qui y conduit se trouve ran—dessus du
monstrueux abîme,DouzaHz
, royaume primitif d’
Ahriman
C’
est là une interprétation toute gratuite ; et nous ne pouvons pas
plus l’
admettre que l’
0piniondumême écrivainsur les Fewers,wodèlea
purs , idée: des ê tres dans la pensée créatrice d’
or-nad et
’
enmême
temps leurs célestes protecteurs , leurs anges gardiens , leurs pa trons ,
qu | l identifie mal à propos avec les âmes, dont ilsne cessent pas d’
ê tre
distincts alors même qu’
ils s’
unissent it elles pour s’
incamer sur la terre.
L’
Iesch t-Farvardin on des Fervors mérite d’
être pst‘couru enentier,
tom. 11, pages 24 7-286 du Z . d
’
A . Conf . Rhode ,l. ll
, p . t 94 sqq . ;
aox sqq.
L’
Albordj des Perses correspond parfaitement auHérondesHindous
de même que la traditionde ceux —ci divise la terre ensept Dwipas ou
iles, de même ,
les livres rendset pehlvis reconnaissent sept Resa/wa rs oucontrées groupées également autourde lamontagne sainte. Le Keschvar
Khounnerets ou l’
]ran, analogue au Dj ambont
’
pa ,est au milieu des
autres et de la terre entière . De la source divine A rdvisonr, situés au
nu 1.1vns ss conn. 705
chefs, distribués dans unordre analogue aux Amscbaspandset aux I eeds
L es deux créations céleste et infernale é taient complètesmais Ormuzd régnait encore seulavec les siens surla terre. Il
y avait produit le grand taureau, le taureau primordial danslequelilavait déposé les germes de toute vie organique. Tout
à coup , avec le commencement du troisième âge , et le septième des douze millénaires, A I m
‘
mansachant que sontempsé tait venu fi t une invasiondans l
’
empire d’
0rmuzd à la tête
de tous ses Devs mais seul il parvint jusque dans les cieuxsonarmée demeura enarrière. Unfrissonnement le saisit et '
ils’
élança sous la figure d’
unserpent , du cielsur la terre ; il
pénétra jusqu’
à soncentre et s’
insinua dans tout ce qu’
elle contenait , dans le taureauprimitif , dans le fou,
ce symbole vi
sible d’
0rmuzd qu’
ilsouillaparla fumée. De la terre, ils’
élançade nouveau contre le ciel avec tous ses compagnons, portantde tout côté l
’
impureté avec les ténèbres , lorsqu’
eufinOrmuzd
et sonarmée , avec l’
aide des P ervers des hommes justes, lerefoulèrent dans les profondeurs de Douza /lh , luiet lessiens ,après uncombat de quatre
— vingt— dix’
j ours et quatre— vingt—dix
nuits. Mais ce tte fois iln’
y resta point ; il se fraya unchemin
Ily a beaucoup d’
obscurités sur la h | erarchie lesnoms les fonc
t ions et les caractères respectifs des mauvais esprits. Dans l’
Afrindes
sept Amschaspands à Ormuc est opposé A hn’
man; à Bahman A sch
mogh ; à A rdlbehesch! le Dev de l’
hiver,nommé Eghetesch dans le Ven
didad ; à 8chahn’
ver Bosc/msp ; à Sapandomad A stom’
ad à Khnrdad
Tarik à Amerdad Tasias. Dans le Bonndehesch , les princes _des Devs
créés après les Amschaspands ,sont A lrouman, Ander, Sa vel, Tannad on
N ekaé‘
d,Tan]
,Zaretch. Dans l
’
Eulma Eslam ,il est parlé de sept Devs
at tachés aux cieux des sept planètes ; et de ceux que nous venons de
nommer Tam a ! seuls’
y retrouv e . Escherhest associé à A hn’
man, comme
Semsclz a Onnuzd . LesDevs , comme les feeds , sont mâles et femelles,,
et celles—ci, appelées P aris dans le Zendavesta ,nous retracent les P eris
devenues si célèbres dans la mythologie des Persans modernes. Vo_y
’
Zendavesta passim . Conf . Kleuker, l , p . 2 1 sqq. ; Rhode , p. 36 8 - 376 .
45
706 sors‘
s
au travers de la terre avec sescompagnons, et partages l’
em
pire d’
0rmuzd. Dès lors l’
e3pace qui est entre le ciel et la
terre fut divisé enlumières et enténèbres, enjour et ennuit
Le taureaublessé par A hrz‘
manpérit ; mais’
a sa mort de
Sonépaule droite sortit Kaiomorts le premier homme , et de
la gauche Coschoroun, l’
âme du taureau, laquelle devint le
génie tutélaire de toute la créationanimale. De la semence du
taureau, Ormuzd forma deux autres taureaux , e t de ceux — ci
naquirent toutes les espèces d’
animaux purs sur la terre : de
soncorps fut produit tout le règne pur des plantes Alors
J /m’
man pleinde rage , à ce monde organique pur ou Opposa
unautre impur. A insi partout deux créations, deux grandes
séries d’
ê tres bons et mauvais, purs et impurs, lumineux et
ténébreux enlut te perpétuelle l’
unav ec l’
autre ; et dans cha’
e’
unde ces deux mondes , ou de ces deux roy aumes, chaque
Classe , chaque ordre ,chaque règne a ses chefs respectifs.
ToutefoisKa iomorts, le premier homme , fut le seulê tre au
quelAhrc‘
num ne trouva rienà opposer, et ilrésolut de le tuer.
Kai0m'
orls, quiétait homme et femme tout ensemble , avait alors
trente anscomptés depuis la mort dutaureau. Quand ilmourut
Rhode , Hail. Sage , p . 17 4 sqq . 376 sqq .
00a le tex te ci—desws p. 354 . Rhode observe avec raisonqu‘
au
cune partie de la légende sacrée n’
offre des variantes plus comidérahles
que cet te histoire de la mort du taureau et dudéveloppement de la créa
tionterrestre qui enest la suite . Engénéral dans les livres unds et
fnrticuherement dans le Boundehesch l’
œuvre de la créationest présenté
sous deux aspects divers l’
un plus vague , auquel M . Rhode semble
s‘être at taché de préférence l
'
autre plus déterminé où tout s’
ordonne
successivement ensix époques sous la directiondes six Amscbaspands
la lumœre et le ciel le feu l’
eau la terre les plantes et les animaux .
Dans ce second systéme trés-biendéveloppé parGœrres la créationdu
règne vég étal et celle du règne animal sont mieux distinguées l’
une de
l‘
intre celle—là rapportée à unarbre primitif (Hom) , et celle—ci seulement
.à taureau (J boudad). Va} . Bonndehesch V—X X IV,Xx iv , XXVU .
fl eukerï Anhang , I , 1, p . a55 ; Rhode , 383—387 , aogsq. Ga rres, My
tha ga eh. I as7-a33.
708 norns
passent le pont et sont accueillisdansle sej our dubonheurpar
les transportsd’
a“égresse des J mschaspamü; lesméchansSont
précipités dansl’
abime où les Devsleur font souffrir d’
affreux
tourmens. Mais la durée des peines est p roportionnée par
Qrmuzd à la grandeur des fautes ; les prières e t les bonnes
œuvresdesparens deshommessaints, peuvent enaccélérerle
terme ; toutefoisla plupart des coupables demeureront à Dou
mbk jusqu’
à la findumonde
A vant ce dernier événement et quand les hommes livrés à
A hriman, dans le cours du quatrième âge , seront accablés
de tous les maux , Ormuzd enverra unsauveur, le prophète
Sosioscb , pour lespréparer à la résurrection Tout
à coup l’
astre malfaisant Goum cher une comète , trom
pant la garde de la Lune , chargée de le tenir enrespect ,
s'
élancera sur la terre qui sera dévorée par lesflammes. Tous
les ê tres devront passer à travers le fleuve brûlant dans lequel
elle sera transformée , et s’
y purificront , a‘
man lui-même
avec lessiens , dansdes tourmens proportionnés à leurs impu
Du feu quis’
éteindra , l’
onverra sortir une terre nou
velle , une terre pure et parfaite , comme était l’
ancienne à
l’
instant de sa création, une terre destinée à l’
éternité. Ormuzd
le premier, et Ahrimanimmédiatement après lui, tous deux
accompagnésde leurscréatures y paraîtront commeles prê tres
Rhode . p . 178 sq., et les dévdoppemens , _3gÆ-Æra où
, parmi
beaucoup de réflexions judicieuœs et d’
utiles rapprochemens , se trou
veut quelques assertions hasardées oumême tout-à-fait fausses, comme
celle de l’
identité prétendue des P erv ers avec les âmes , que nous avons
relevée plus haut . Ce point toutefois est encore loind’
étre complétement
éch irci. Les Pervers, portions immortelles de l’
intelligence infinie , pa
raissent avoir leur centre et leur principe dans le Verbe divin, Hanover,
lesâmes proprement dites tant des hommes que des animaux , ont leur
communfoyer dans Goschoroun le principe permanent de toute vie orga
nique et vivent par luidans le temps ; les corps enfinn‘
ont qu’
une ex is
tence éventuelle et contiugeute parla génération ils sont mortels comme
Ab nM -Kaiomorts,l
’
homme—taureau,leurpremier père . Mais à la fin
les corpseux-mêmes renaîtront et se réuniront aux âmes pour l
‘
éternité .
7 10 N O T E S
taureau, source de toute vie organique n’
aurait pas coûté
Ormuzd moinsde six mille années Cette divisionde la grande
période endeux partiesOpposéesl’
une à l’
autre , comme la terre
aucielet le mal aubien, est tout— à— fait dans l’
esprit duma
gisme. La période .de l’
année est divisée de même endeux
portions de six mois chacune , marquées par les deux fê tes
principales des Parses : le N erv ous ou le nouvel an, qui se
célèbre aumois Farvardin, vers l'
équinoxe du printemps; et
le M eherdj anonfê te de M z”
tlæra , aumois de même nom ,vers
l'
équinoxe d’
automne. Il est remarquabloque chacune de ces
fê tes dure six jours, par une relationmanifeste encore aux
six Gahanbars et à la création. Les six fê tesdes Gabanhars ont
cinq jours chacune e t pendant lescinq’
derniers joursde l’
an
née oulescinq épagomènes, nommésFowardîam , ouj oursdes
Fewers ou encore Gaz/ms , jours des Cubs , les âmes sont
censées v enir sur la terre visiter leurs proches, qui s'
empres
sent de leur faire unpieux et solennelaccueilpar des festins ,des prières et des cérémonies de toute espèce. A vant ce t te
fête , le 5 d’
E spœdarmad qui est le derniermois, se célèbre
celle deslaboureurs
Février—mars. Ontrouvera de plusgrandsdétails sur le calendrieret
les fê tes des P erses , dans Hyde , cap. 9 p . 16 2 sqq . ; cap. 19 ,
éd. de 1760 ; Anquetil, Zendav. ,[I , p . 57 6 sqq. , etc. Si l
’
onconsidère l
’
ahci’
cncalendrier des P erses , tel quenous l’
ont transmis Schahrîs
tani et Xasvvini , dit M . de Hammer, il paraîtra mieux ordonné qu’
au
cunde ceux quinous sont parvenus de l’
antiquité et les fê tes des religions
plus récentes s’
y reconnaîtront facilement . Les siennes se rangent toutes
soqs les six titres dusoleil, du feu de la v ictoire , de la liberté du Cê
nie et de la création. Les fêtes du soleil étaient fixées aux quatre grandes
époques solaires :le Newmus au commencement duprintemps; le ” ihr
ganAucommencement de l’
automne le Chourremmusaucommencementde l
’
hiver; le Neiranau solstice d’
été. Les fêtes spécialement consacrées
au feuétaient le Sede , la plus ancienne de toutes , introduite par Hou
_aeheug , enl’honneur de la découverte de cet élément , et fixée au 10 de
Bahmatt (a février) ; la té te dufeu renouvelé et épuré parGustasp au 9
d’
Aler, (novembre—décembre) . Les fêtes de la victoire la fête de la vie
7 12 a c re s
Mais cet œuvre divinse reproduit chaque année sousnos
yeux dans chaque créationannuelle , et si l'
ordre actuelde la
terre se modèle sur l’
ordre primitif dumonde , il n’
est pas
moins vrai de dire que celui— ci a son type dans l’
ordre per
manent de la nature. De même que le royaume terrestre de
Drekemrchùi fut é tabli à l’
image du royaume céleste d’
Or
muni de même l’
unet l’
autre v iennent se réfléchirdans l’
or
donnance de ce v isible univers , telle que la conçoivent _les
Parses. Reprenons, d’
après M . Rhode'
la légende cosmogo
nique interrompue dans la note précédente.
Ormuzd ayant créé le ciel et la terre et les trois sphères
célestes, se réserva la troisième et la plus élevée , au- dessus de
laquelle est sontrône , dans le seinde l'
ineffablc lumière , et
par delà le sommct_d
’
Albonÿ’
où ilaime à résider. Au- des50us
de sontrône il tit le soleil qui se levant de l’
A lbordj pour
donner la lumière aumonde , fait le tour de la terre dans la
sphère la plus sublime des cieux , et le soir, revient aupoint
d’
où ilé toit parti. Puis ilfi t la lune quia sa lumière propre , e t
la porte à la terre par une révolutionsemblable ,mais dans
une sphère inférieure. Ensuite il créa les cinq moindres pla
nètes et avec elles l’
armée entière des étoiles fixes, qui occu
pèrent la sphère la plusbasse duciel Cette armée desé toiles,
soldats postés sous la voûte céleste contre A hriman, fut par
tagée endouze bataillons rapportés aux douze constellations
zodiacales comme à autant demères Les constellations , dès
leur origine , furent aussi divisées envingt —huit Khordehs ,
mâles3. Le peuple des étoilesne forme pasmoinsde six mille
les mots Soleil, Lune , etc. et les renvois indiqués dans la
table d’
Anqnetil à lafinduZendav .
Les douze signes du zodiaque sont : l’Agnean, le Taureau, les Gé
meaux,le Cancer, le Lion, l
’Épi , la Balance , le Scorpion, l’
A rc , le
Capricorne ,le Seau et les Poissons. Bonndehesch , Il. Con/Â Rh ode ,
Heil. Sage p . 237 sqq .
3 Bonndehesch , i‘id .— Rhode qui multiplie ici comme partout les
conjectures bizarres ou les assertions gratuites parait avoir été trompé
7 16 nou s
du printemps jusqua celui d’
automne , répondent aux six Anz
schasp ancb et aux six époques de la créationqu’
ils dirigent .
Dans lessix , ouplutôt dans les quatre signes inférieurs (car le
Tempsn’
est pas fini) se distribuent depuislabalance et Ka:‘
o
morts avec ses premiers successeurs, y compris Dschemrcldd
et ses sept cents ans, jusqu’
au capricorne qui commence sous
Gustasp et règne surle dixième millénaire fermé par lesquatre
cent soixante ans donnés aux Sassanides, ces rois dont nous
avons vu les sept premiers, ê tres bienplusmythiques qu’
his
toriques, caractérisés par lessept planètes dansle Desatir. On
conçoit queM . Rhode, quiadmet ourejet te à songré les tex tes,selonqu
’
ils paraissent favorables ou contraires à ses hypo
thèses, ait fort maltraité les calculs chronologiques duBoundchesch , tout enaccueillant les généalogies sur lesquelles ils
reposent cescalculs eneffet , quelque peuexacts qu’
ilssoient
du reste , faisaient le procès le plus décisif à sonsystème sur
l’
histoire despeuplesd’
Iran tandisqu’
ilsprê tent , aucontraire ,à ccliiide Gœrresunappui très—remarquable
Note 7 (chap. I I I , p. 338 sqq. , etc.)
Uningénieux érudit a surnommé les Perses les Puritains
dupaganisme eneffet , il serait difficile de trouver dans
toute l’
antiquité , si ce n’
est chez les Hébreux ,rienqui fût
comparable à la simplicité aussi sévère que sublime de la reli
gionfondée sur le Zendavesta. L e sabéisme y est tellement
idéalisé , le culte des élémens si épuré , touslesobjets de l‘ado
rationpublique ouparticulière si rigoureusement subordonnés
à l’
idée d’
unê tre bon, auteur, protecteur et sauveurdumonde
que l’
onne saurait guère taxer depolythéisme les’sectateurs
de cette doctrine. A plus forte raisondoivent—ils étre considé
Xc—Gustasp tombe vers 500 , Feridounvers 1500 , Kaiomwù vers 2500
avant notre ère. VO) . ci-dessus p . 6 8 r sqq .
Pavne Knight Ing. into the symbol. lang . S gs .
7 18 uoras
semble le penserM. Grenzer, quds fussent exempts d'
anthro
pomorphisme ni même qu’
ils n’
eussent aucunes représentations ex térieures de la Divinité et de sescélestesministres.
C’
est ici surtout que se fait sentir le besoinde distinguer lesencore plus que les populations ou les castes ; car
cet te dernière distinctionest assez arbitraire , à notre avis du
moins. Nous nous bornerom à quelques observations très
rapides.
Les Persesn’
avaient point de templesausens desGrecs, et
ilsn’
y offraient point leurs hommages à desidoles; voilà ce qui
est généralement admispour les temps desAchéménides pos
térieurs à Zoroastre. Cependant les ruines de Tschehüminar,deMorghab, etc. sont couvertes de bas— reliefsdont les figures
ne représentent pas toutes des personnages historiques , nides’êtres réels. Onest surtout frappé à Persépolis de nombreusesreprésentationsd
’
animaux chimériques ou isolés , oucombat
tant entre eux , oucombat tant contre deshommes.
Les premiers qui s’
offrent à la vue, sont isolés e t occupent
deux à‘
deux les faces intérieures des deux portails successifs
dupalaisde Dscbemscbùl à la garde duquelilssemblent pré
posés Le premier couple est malheureusement mutilé ; les
tê tesn’
y sont point reconnaissables; mais tout le reste ducorps
appartient aubœuf et n’
a riende communavec l’âne sauvage
ou le Monocéms décrit par C tésias comme l'ont crumal à
propos Heeren, Tychsenet Rhode Nous pensons que ce
couple doit ê tre assimilé audouble demi—bœuf qui surmonte si
souvent les colonnes persépolitaines et que l’
onvoit aussisanscorne (pl. XXV, Ce bœuf qui rappelle le bœuf Dhem a
ou Dharma
‘
. aadj a (pl.w, 42 , l’
explicationet les renvois) ,
placé également à l’
entrée des pagodesde l’
Inde a sansdoute
rapport au taureauA hond‘
ad, le premier-né des animaux
‘
; e t
comme ce taureau primitif est souvent confondu avec Kaio
Foy . entre autres, Ker—Porter, Travels, I p. 585—593 , et pl. 31—33.
Heeren‘
s ldeen, I , 1 p . 2 74 sqq . , et ibt’
Tycbsen, p. 6 15 sqq.
Rhode , Heil. S . , p. 3 16 sqq.
7 20 N O TE S
pas formellement questiondans le Zendavesta , nonplus quedu Martichoras, tel que C tésias nous l
’
a dépeint Ce qui
donne beaucoup de force cet te conjecture, c'
est que djautres
groupes fort multipliés dans diverses parties des ruines nous
montrent non—seulement le lion maisplusieurscombinaisons
monstrueuses d’
animaux où il entre presque toujours comme
principal v iolemment dressées contre le roi qui, saisissant la
corne unique du monstre ,lui enfonce unpoignard dans le
flanc avec uncourage pleinde calme. L e loup , q uaurupède
essentiellement impur, entre quelquefois aussipourbeaucoup
dans la compositionde cet ê tre chimérique , avec une espèce
de crê te qui luicouvre le cou des ailes e t une queue vertê
brée qui rappelle le scorpion. D’
autres fois, lemonstre prend
la tête et le plumage supérieur d’
unaigle avec le corps , les
pateset la queued
’
unlion d’
autresfois c’
est une licorne ailée ,mais avec les pates de lion: d
'
autres fois,chose singulière ,
c’
est la licorne sansailes, aucorps, aux pieds de bœuf Onne
peut donc rassembler toutes ces combinaisons sous le nom de
licorne ailée , par oppositionà la licorne sans ailes, comme
l’
a fait M . de Hammer quoique la corne unique semble ê tre
permanente. Nous ne connaissons pas nonplus, pournotre
compte , de figure de ce genre qui par la tète humaine , puisseê tre complé tement identifiée avec leMartichoras dont parlent
les anciens. Ce qu’
ily a de plus sûr, c’
est que l’
une des figures
décrites (pl. XXIV,13 3 ) est le type antique du fameux griffon
que nous fait connaitre Éliend’
après C tésias, et que M. de
Hammer veut retrouver aussi dans le Rock des modernes
orientaux 3. Iln’
est pas également certainque lesDev: soient
représentéspardesgrifftms, car le Zendavestan’
enfait aucune
mention
Compar. Chardin, pl. LXV , et Ker-Porta , l. l. pl. 53 —54 .
Heidelb. J ahrb. , 18 3 3 , p . 93 .
3Ælian.,H . A . IV, 3 6 . Can/ . Heerenet Tychsen nbi sup . p . 30 1
sq ., 6 13 ; Rhode ,
l. I. , p. 3 3 7 ; v . Hammer, ubt’
sup .
Aumoins les griffons sont—ils des animaux ahrimaniens, ce qui re
nn1. 1v a e ssconn. par
Mais—demême que le Zendavestane donne-t la:peñnm s
de touslesanimaux symboliques que l'
ona découvertssur-las
monumens, de même il endécrit que les monumens :niont
point encore offerts .à nos regards. De ce nombre , sont lesquatre oiseaux célestes nommés Eom d t , Hoqfia t eIomæ.
riad , Eorœchaao et Aschtreng_had. Nous pensons , avec
M. de Hammer, que l’
E am cb, interprète descieux à la vue
perçante , est l’
épervier ou l’
aigle , l’
oiseausacré par excel
bnce le it'
c des Égyptiens symbolisé comme le Ga
roudha des Hindous. Quant à l’
HoJ rœcfimocIad , l'
oiseau à
troiscorps et atrois noms, l’
ingénieŒt orientalistey voit le Si.
mourgh encore aujourd’
hui fameux danstout l'
Orient commele chef prophétique des oiseaux , et qu
’
ilcroit ê tre le vautour
également allégorisé. Ilne s’
explimte point sur lesdeux autres! .. 1 l
vient à peu près aumême. Sur les règnes par et impur, ou peut _v eù
encore Plutarque de laid. et Osir. p , 514, Wyttenb.; Klenkor, Anima!Zenda v. , II ,
3 , .p 84 . « Ces symboles, dit Rhode (p. loind‘
être
de sh ples jeux d’
une imaginationpoé tique ,se rattachent intimement
aux dogmes fondamentaux du Zendavesta. Le combat des animaux
présentaus des deux règnes , représente à sontour le grand combatdes deux créateurs , qui se révèle dans le monde entier, et où l
’
homme
a lui même le devoir d’
intervenir sans cesse. L’
adoratenr d’
0rmns’
d
doit prendre soindes animaux purs et les °défendre contre les cré‘
a—u
tures d’
A hriman ildoit poursuivre écraser celles—ci car c’
est Ahriman
qu’
ilcombat dans ses œuvres , etc. Le même écrivaina “ès—bleu fait
ressortir les rapports de cette doctrine avec celle des livres:hébreux (3 13sq . , et l
’
art. X III passim) : Quant aux rapports dessymboles, ilsne sont
pas moins frappans et se retrouvent engrand nombre dans les origine;du christianisme : Apou lyps. X III 1 ; XII , 3 , IX , 3, 5 , 10 ; Luc. X ,
19 , et ibt’
XuinoelComment. inN . T . , II , p . 469 ; Mat th . X II,
Luc. X I , 3 4 , etc. etc.— Daniel, VII , 7 parle d
‘
unmonstre à dix cornes
que rappelle lafig. 119 e denotre pl. XXVII bis. Le Zendavestan’
a rien
de semblable.
Heidelô. Jahrb., ubt’
sap . p. 93 sq. Gœrres (Mfi hengereh ,p.
partie d’
après Anqnetil voit dans Eomse& le corbeau; dam Ua.
fiusebmodad , le coq ; dans A sehtrenghd , l‘
aigle. Vu} . table duZendav . ,
aux noms enquestion, et surtout les renvois de l’
art . vis….
1.
7 31—no t fi S
œ m mx'
eétem , rois desoiseaux , ennemiseld a —ü, etdesquels est»
’
mépeSé arm pareil 1 Amb1æ‘
nghàd,
pourraient bienê tre des pet3bhifiéb tidhsde cesquatreétoiles
files, prépoièeselles—mêméssur tout le peuple desétoiles, et »
entré lesquelles f‘œplenllit Maxet » W ai
’
sèfhblä blèdæüt
aussi ilsne sont passansa…» avec les quan—e Jyhge: ditlangues diviiæs lle Babylone ») sœpèbBœ surla tetedl1
(3 4 1, 503 ,note 4 )Ges Iyngurnous conduisent naN t&liemeht à p arler di! la
figure placée daùs une espeee d'uhuewou de een
rohne d’
où pat-rent des ailes, et se terminant par1111plumage
épais, figure tjü’
c l'onvoit partout hÎ
’
sebèhdtnfrtat‘, Nt1ks‘chï
M atam ,àmioüwnn planer tin—dessusde celle dumonarqué
avecnmcarela et q uelquefois tours dansle aii£in. Sotive‘
1it
l’
anneauailé se trouve isolé de la figure e t surmontant la scène
où :pfl üt . le roi; -jamais la figure n’
est isolée de l’
anneau. La
relationde l’
une et l’autrereprésentation“: pé t‘ton
‘
hè royale
est »æanifes‘
æ. surles tombeauxoù lé '
toi paraît , unarc alaifl
‘
àiü, comme ’Keanouhéros, devant l’
auteldu feuque sur
m’
otiteunglobe , la figure aérienneplacée ailleursaudessusde
la tète
’
dumona ,rque et dans le même sens, semble planer
entre lui et le feusacré , tagtôt se dirigeant duroi l’
,autel et
tâiitôt de l’
autelauroi. Il est évident que la figure remplit ioi
unt ôle de médiat mu; et si, d’
unautre côté , l’
onremarque
que leglobe ens’
élevant derrière le feu semble s’
enéloigner,l
’
os sera porté am inequ’
iljone unrôle analogue entre l’
autel
et 1111objet invisible. Saasdévelopperlesmotifsdenoué opinion nous pemistüns à penser, ave
‘
c Herder, MM. de Sacy,
11, Grenztet , et le plusgrandnombre des auteurs, que laenquestionreprésente le Ferrerduroi, ou, commenous
d1r101is, sonangegard1en sonpatroncéleste’
qui veille constamment sur sa personne , porte ses prières à la divinité dontil lui rapporte, lœgrâm , et œ.tronve dana la méme bell tionentre lui. et la flan, symbole terrestre d’Ornuul, que le giube
t 1 , l
Ci-dessua, p , 7 13. Gœrœs , ubisup
726 noras
Trois autres cylindresquenous avons fait graver dansnos
planchesXX I ; XXII et XXIII , commeobjetsdecomparaisonnous proposant de revenir avec plus de détailsur les monumensde ce genre dansle livre IV de cet ouvrage ofirm t de
nouveaux rapprochemens avec les bas— reliefs des Achémé
aides. Les représentations symboliques que l’
ony voit parait ?
sent reposer, engrande partie ,«sur.unmême fond d
’
idées , et
appartenir, sinonà la méfi e religion, aumoinsà.une rel’
g inn
sœur ou fille de celle de Zoroastre: Eependant l’
onest frappé ,aupremier aspect , d
’
une cnmplicatidnd'
imageset de symbolesfort éloignée de la simplicité des sujetsquinous ont occupés
)u1qu’
ici tout évidemment est à la fois d’
uncaractère plusastronomique et d
’
unsens plus élevé, dans les»figum de la
plupart des pierres cylindri‘H‘Ç—‘S ; tout y laisse percer le vif
éels1dusabéisme antique que lesallégoriesm alesdes livres
tendsont voilé onadouci; tout semble s’
y rapprocher de la
richesse et de la pompe de ce culte des Chaldéens que nousconnaissons encore si peu l’ony entrevoit même je ne sais
quel airde famille quinous rappelle l’
Égypte et ses tableaux
hiéroglyphiques. Est—cc une époque antérieurs à Zoroastre ,
f0ù aucontraire untardif retour ) cette idolAtrie sabéenne qu
’
il'vin
‘
t réformer? Est-ce unmélange de la religiondes Persed
‘
vec'celle desAssyriens, fruit de la conquête et deslongs rap
port: qui finirent par identifier les vainqueurs et les vaincus?Est—cc le résultat d
’
une espèce de transactionentne le fond plm
pur de la doctrine persane et les formes plus poétiques des
nulles,de Ninive et de Babylone? Questions sans doute plus
facilesà poser qu'
à résoudre mais quoiqu’
il ensoit de leur
.snküon danslesmonumensdont ils’
agit , non-seulement desbois
‘
endes héros surmontésde.leursFer-rem desquadrupèdes
«et’
deä oiseaux réels'
onchimériques, maisdesprêtres, sousdivers costumes sont mis enrapport avec des êtres biensu
périeurs parmilesquelsoncroit…m nnaîæe Om sd et
W Irliàk, distinguéspardesafi rœetpaidœatübutseapæ süfa' .
La figure surmontée du cminant , 120 , 125 a peut up ! —awOi
728 « c rus
long— temps peut— être, d’
eum t qfiè s abas— reliefsbistorîœ
mythologiquesrenferme-s dans‘
une sphère assez é troite elle
dut se familiariser pen'a peuavec d esfigures symboliques
d’
unordre supérieur, chez lespeuplesvoisinsausein‘desquels
lù conduisirent les'
conquêtei. Ence genreaussi elle'
empruntsbeaucoup desHébreux , quià le0r
°
tourluifirent denombreuxornprun8 . Il s
‘
établit entre lesP eræs et 1les
occidentale uncommerce d'idées et d’
images dans lequel fi
nirent par entrer les Grecsd’abord , et plus tard lesRdmains
eux—mêmes. Ce commerce .peut seul bnp…une foule ’
de
problèmes dans l’
histoire entr’mtreä “delüi qui
occupera les deux not‘
esïubséquentä .
‘
Unorientaliste français dont le nom est respecté de toute
l'
Eur0pe savante ; et auquel riende ce qui intéressesavante 831ét raner, M. de Sig
’
éy ,danssonédition
dpsM
{5ÏèresduÈag
’
ariisiËe.d a connaître e premier
’
enFrance ,desgrands
travausdes Allemands surlaM,ytbolcgîe particulièrementceux deM
’
Çreiiae1. Laquestion’
e t de sesmystères
a,dù surtout fixer l
’
at tentionde .aclm illustre compatriote ,connude si bonne heure par! ses Recherches-m lesantiquitésde la Perse ilaipassé enrevue lesopinionsde MM . Creuzer
et de Hammer, qu’
il conteste ouadmet enpartie? mais ils’
est
plus spécialement attaché à présenter enaperçule'
système de'
M. Eichhorn, plusd’
accord que tout autre avec sespropres
idées, et , il faut le dire , l’
undes mieux:raisonnés et despluscomplet; qu1 ment encore paru .
'Ï) ep1iis la public’
atiou deM . de Sacy , en18 17 , lesrecherches sur la religiondesPerses
‘
De dec 8070‘
üwictoMillau, Commentat. 11, inGomment . Soch L'
feg.
Gœtting: m . vol. 111, p . 155 sqq. 8 . de Sacy dans lesMyst . du.Pagan.
,n, p. 147 -150.
nu 1.1vnu sk eoun. 729
engénéral et surle culte de Mühra enparticulier ont prisaugrand essor et unhaut degré d‘importance cheznos voisinsd
’
outre—Rhin. Dans la même année parurent à Gœtùngue les
Dissertations de Zoëga , accompagnées des remarques de san
savant éditeur, M. Welcker, où le sujet des Me‘
thrùzques et
desmonumens qui s’
y rapportent est embrassé avec plus d’
é
tendue et traité avec plusde dé tail, de précisionet de rigueur
qu’
on ne l’
avait . fait jusque— là. Cependant M . de Hammer
poursuivait ses. travaux dont ilpubliait successivement lesré
sultatsdansles Annales deVienne danslesMinesde l’orient ,et dans lesAnnales de Heidelberg ; et , tandisqu
’
ilappelait au
secours de sa théorie les plus v estes connaissances, tant deslangues que des
’
traditions 'et d‘
es 1110numens de touteä lésépoques , M.
°
Creuser , re
’
fondant ‘
la première éditiondé"
sa
Symbolique , confirmait , par des déVel0ppemeæ nouveaux ,
une théorie presque semblable Les contradicteursn’
ont man
qué ni à l’
unni à l’autre : ilnous a paru intéressant de rapprocher, dans cettenote , lesprincipaux argumens de l
’
orien
taliste de ceux de l’hellénisté—
philosophe , qui sont présentésdans le tex te de notre traduction. nous v rat tacheronsçà etlàtout ce qu
’
ily a de vra1ment important dans les systèmesfil…logues oucontraires qui ont puvenir à notre connaissance .
,
depuis les aperçus. ingénieux e t'
profonds .de’
Gœrres, dontM. Creuzena beaucoup profité , jusqu
’
aux objectionsspécieusesdeM. Rhode , auquelMM. Creuzer et de Hammer reprochentde concert d’
av oir encore rétréci le cercle déjà très-étroit duZendavesta, dans lequel il s
’
est enfermé ‘.
Sainte p. 124 ) a déjà cité la plupart des travaux antérieurs
parmilesquels fip qqœnpremiere ligne la longue et savants dissertation
de l’
évêque d’
Hadria Phil. del Torre (Monuments veteris Audi etc.
auct. Phüippo a Tune , Bomæ , 1700 ; et inBnrmanni et Grevil“ essor.
Antiq . I talia vol. VIII , part. 4 , p. 86 Ilne faut pasnonplusoublier
M…, Antiquité expliquée , t. Quoique l‘
onpuissepanierdu sys
tène beaucoup trop ubsolu de Dupuis , iln‘
enest pasmoinsm ique
recherches contiennent des vues importantes sur le sujet quinousoccupe.
733 a c res
cieux , laDianap lzospkom desGrecs la Vénus Um ie d’
Hé
rodote , l'
4 ù ene oul‘
A rtemis persica de S trabon, Zarfl isouSobre qui, dans la mythologie des Persansmodernes, dirigéla marcheharmonieuse desastresavec lessonsde sa lyre dontles rayons-dusoleil forment les cordes Soul—m , la planètede Vénus chez lesHindousCependant il faut convenir que le nom de M ilir, dans le
Schah—Nameh , comme celuide M it/tra dans les livres—zends
sont spécialement appliqués à ungénie mâle qui préside au
soleil Les héros de Ferdousijurent parM t‘
ltr, comme .Cy,ma
Gueha p est lemêmemot que Gmcisb surnomde Sobre ouAmslu‘
l
Vénm —U ranie se confond avec la planète de Vénus ou l'
étoile dumafia…( ty . plus haut. 60a de Hammer, dans lesMines de l
‘
Orient , vol. VI , ,
p. 340 . Onpeut consulter encore surMùra-An‘
aÏ tis, Kleuker AnhangZend…II , 3 p. 15 sqq. ; Visconti, Museo Pic—Clement Il p.
Zuëp , M AL , n°« 58 ; lemême A bhaædL, p . rer sqq. —+Dam le Dass
tir,la planète deVénus inœlflgù æ femelle de la troisième sphère , joue
aissinurüe…rquafl e ; â a idées de l‘
amour, .de la bonté , de la
sonnom; ily est même qua duæd‘
uu adm rév élée ,
d‘
une sorte-dîn‘
tiationadesmystères , quisemble'
veuir3 l‘
appui des con
jectures de M . Creuzer—sur le culte secret de l‘A tlune de Pasargades (sap.
p:‘ 3 46 Befl ammer, Haü e . J aürh , 183 3 , p. 30
'
r'
tq .
De Hammer, M en. Iañrb. I p. 1119 sqq. Onvoit par ce qui pré
cède, et l‘
onverra mieux encore parce qui suit , quelle erreur a commia
m..œ'
en.
identifiant Mithra -ouun…avec 1. planète de Vénus u. de
Sscy avfi tdéjà fait une concessionnécessaire à l‘
epiuionde MM . Cnam
et'
dè Hammer, en'recounaissant que Mühm était unl’sed préposé i la
garde‘
et i l‘a directiondusoleil;mais cesdeux ‘
savah‘
snepeuvent :de leurcôté , lui accorder que cet lard eût sondomicile dans-la planète deVénus
Anakil biendistincÈe deMithra—Soleüet considërée elle—mêmecomme un
lead ipart. Ilspensent également tousdeux…le MiM d£s…et le
Mithras des Romainsont entre eux des rapports'beaucoup plus intin
ivee tm sens plus élevé , plus mystique qu‘
onne le croit
Conf . Zoëga A bhandl. p. 96 sq. et ibiWelcker; lä cbhom ,l. p . 16 3
sq et q uant aux témoignages sur le Mitt grec—romain, Wanadorî ,
not . ad Himerium , ont. du land. tus-b . Comtantiuop. , p. 3 : aq.
un1.1q snconn. 733
et Artaxérce , dansX énopbonet dansPlutarque , parMithras.
Selonle Zendavesta , Mc
‘
thra est le grand , le fort roi; le hérosà la course rapide , le héros v ictorieux ; qui dit la v érité dans
les assemblées, quiprofère la parole de vérité dansl'
assemblée
des célestes Izeds le juste juge ; l'
actif, l'
agissant , le gardien
vigilant aux mille oreilles, aux dix mille yeux , quine dort jamais cl veille incessamment attentivement avec ses mille
forces ; l’
auteur de la paix , le médiateur ; celui quiféconde lesdéserts
, qui augmente les eaux , le maitre des générationsDansces épithètesouinvocationsdiverses, dominent trois idées
pfincipaies:celle de la suprême Vérité et justice , de la suprême
force ou de l'
activité médiatrice , de la suprême puissance devivifier et de produire. Le symbole de la première de ces
hautes facultés, dans le langage figuré de laplupart despeuples
anciens, c'
est le soleil; celui de la seconde , le marteau ou la
massue ; celui de la troisième , le taureau. OrM ithra porte le
soleil ou la mitre solaire sur sa tê te il est armé ou de la
massue , oude la ladce , de l’
arc et desflèches , duglaive , mais
plus souvent de lamassue , dans les livres zends3
. Ce qu'
ily a
de très— remarquable c'
est que dans le Schah— Nameh , Feri
doanparait avec la plupart des attributs propres à M it/tra
ilporte la mitre solaire , la massue à tê te de taureau, héritage
des rois; de plus ilmonte la vache P armaj e qui rappelle ou
J boadad, ou le taureau Sareseok du Bonndehesch , ou celui
desmonumensmithriaques4
.
Consultez la table duZend art. Mit/tm De Hammer, l. p. 236 sq.
Vu) . la note 9 ci-après , et la pl. XXVII bis, 133 a .
3 la cht -Mithra , passim Neæscb VII etc. L’
lescht-Mithra , espèce de
livre de psaumes enl’honneur de Mit/tra comme s‘
exprime M. de H .
mérite d’
ê tre luenentier.
_4 Tout concourt donc à rapprocherFe'n
‘
doande Millau,le héros de la
planète de Jupiter (Benin- P ersee, selonde Hammer et Gœrres) duhéros
du soleil. M. Creuzer identifie complétement Mithras et P anda. 11est
remarquable , en effet , de voir dans le Zendavesta Feridounnommétriple (Tratara , ci—dessus, p. commeMil/um chez les Grecs (p. 37 3)
734 nora s
Ontte saurait douterque ; même dansleslivresm ds M i
tltra révèle ensoi uncaractère supérieur à celui de génie du
soleil. Ilest le premier des leeds, le médiateurde lacréation
le conducteur des âmes; onle retrouve trait pour trait sous
cet te image dans Porphyœ et dans Plutarque se référant tousdeux a des auteurs plus anciens : ily a mieux , c
'
est que le
tripleM thras et sesmystères siélevés, e t les mouamena romains qui enoffrent ànosyeux le grand et divers symbole,dans le sacrifice du taureau sont évidemment enrapport ,
soit avec le système. religieux du Zendavesta , soit avec les
idées et les symboles qui dominent la plupart des religions de’l
’
antiquité.Mit/rm: porte sur sa tê te le soleil de vérité et de
justice ; dans sa mainla ma3sue d’
or,éternelle , vivante , intel
ligente , victorieuse ; il est monté sur le taureau fécondant et
générateur, qu’
ilimmole pour dégager l’
âme impérissable dumonde de ce vase périssable où elle était emprisonnée : ce taureauunique d
’
où proviennent tous les corps, et qui doit mourir pour que le principe de v ie vienne les animer, est une
victime propitiatoire de la création, pareille à cette autre vic
time également unique également divise quenous avons vue ,
danslesVédas, immolée par le créateuret par tousles dieux ,
dans le premier de tous les sacrifices
M MM aussi est triple chez les Perses. Le Desatir, qui présenteFéfidaunà
peu près sous les mêmes traitsque les livres rends et lui rapporte égale
ment une science secrète de formulesmagiques et de talismans, lui donne
pourpatronla planète deMercure (sup . p. 6 8 7 , note).De Hammer, l. l.
p. a3o sq.,et Heideü. J ahr6 . 18a3, p . 303. La vache P armaj ene pa
rait autre que P aramaya oula grande Maya des Hindous ; mère de la
Tn‘
mourti ou du triple Dieu (p. a6 8 , aqo sq. note a).
De Hammer, M en. Jahrb. I , 108 sqq . ; II , 306 ; X , a$5.Œÿîupm,
p. a6 6 , et surtout 603 sqq . 6 6 4 . M. de Hammer trouve , du: les textes
desVédas, le plus vraicommentairedusacrifice du taureaucchsom é pu
H itb m mais l‘antique Gomedha unsacrifice d‘
unbœuf, recomm nü
par ces livres sacrés , n‘
enserait—il pas le type original?LesPerses aussi
paraissent avoir immolé jadis des taureaux à Mid as, enc…c
N O T E S
Note .9 (chap, lV et V, passais suite de la précédente.)
Qtwiqtflm ne puisse sam ir queni lesmystères de M imm , ni lesmomuurmmithriaqtœs connus t ieh teuleurs premiers et parfaitsmodèles
‘dau‘s lesreprésentations-et les'
eéré-z
monies ducultenationaldu Perses , cependant iln'
enest pasmoins incontestable que le M Mrm desGrecset des Romains
fut undieu originaimurnt ce M t‘
thmæ « qui vê tu de
la candyset paré dedaütidre , rue'
sait pas dire unmot de greeaubanquet de
‘
l'
Olympc-get -‘n’
a pasméme-l'
airde…prendN
que l’
onboit le nectarîàïsa Mais, comme t’
abm «
très-zbica ' M. Creuzer, .Mùhmr arriva dans notre Occidentaprèsmaintesen…iuainœsmé tamorphoses ; e t , sabschan
geraufond de caractère , ilse modifia singulièrement danslecours de ses longs voyages ce dieu barbare finit même ,chrome tant d‘
autres, pars’
huuüu'
rseæavec lesdieux ä égam
de l‘
Olympe auxquels ils’associa
'
diversement . Toutefois, etles mystères, et leur divinité ,
e t le tableauqui frappd t1csregards , al
’
entrée desgrot tes destinéesau“
culte de Matin—as,
offraient aux âmes fatiguéesdes superstitionsvulgaires, brisées
par undespotisme brutal, despensées aussineuvesque profondes et conscientes q ui relevaient leur énergie , ,
fanimaÂentlent espoir et lesœcréaieut enquelque sorte, à lanelig
‘
ene talapatrie
Aucunécrivainnenous semble avoir développé l’
idée de
Mithm avec uù tflnt d’éMfldbb , tfimnsmieu
‘
x , de supériorité
mageniqm (p. Les douze Redsdes mois, les tren génies
( Afinschaspau'
ds et lundi ) des croute .jouas'
ädu mois ete, achètent de
montrer l‘anslogü exacte et suivie de ces formes calendairasavec celles
quenous avons observées dans la religiondes Hindous. Ver. desno tes
nr le liv . p ain, et surtout p . 6 33 sqq, 6 47 ete. G…, “fi k…M h'
. Is p. 255. r
Lucian. inDrm‘lm «concilio .
Eichham de Deo sole , etc. adf a .
nr u vnr: sacoun. 74‘
c
travers l’
Asie occidentale , elle semodifie encore et revêtit des
formesnouvelles; que le dualisme et l'
empreinte morale de laPerse s
’
effaçaut peu à peu, les formes, devenuesplus astronomiques dans la Chaldée , devinrent plus idéales dans l
’
Asie
Mineure et dans la Grèce , et que cependant l’
idée , s’
altérantou s
’
épurant tour à tour par divers mélanges, é tait , dans le
premier siècle duchristianisme où elle se produisit avec éclat ,
parvenue à untrès—haut degré de raffinement mystique. Mais
l’
histoire de ce t te idée , de sesdéveloppemens et de ses formes
successives, est celle même de Mübras , et vraiœmblablement
représentaient point ce sacrifice sousla forme quilreçut dans sonpassage
soit enGrèce soit à Rome encoren’
est—ilpas sûrque l’
onne retrouvera
point avec le temps enPerse , à Babylone ou dans d’
autres parties de
l’
Orient, des représentations fort anal0gues à celles des mouamena mi
tbriaques. Déjà nous avons remarqué dansune précédente note , que, sur
les bas-reliefs de Persépolis onvoit le héros ou le roi éventrant avec le
poignard non-seulement le lionet divers animaux plus ou moins fabu
leux , mais même le bœuf-licorne qu'
ilsaisit enmême temps par sa corne
unique si l’
oncompare avec cette figure les cylindres bahyloniens que
nous avons fait graver dansnotre planche XX'
VII bi: sa 0 , na où
le héros (homme, quelquefois homme— taureau raupo'
pogcpoç, comme Bac
chus ) saisit également par la come , ondompte enle liant unvéritable
bœuf , (le lions’
y voit aussi) , on trouvera dans ces types antiques une
parfaite ressemblance avec les plus anciennes descriptions qui nous aient
été laissées par les auteurs Romains (sup . , p . 37 5 de Mithras entrai
nant le taureau par les cornes, voleur de bœufs cte. D'
ailleurs ne re
trouve—bonpas aussi sur lesmonumens orientaux et enpartie dans le
Zendavesta , ces animaux réels ou chimériques , lions et hyènes , cor
beaux , aigles ou éperviers griffons dont les initié s aux mystères em
pruntaient lesnoms oules emblèmes? La seule couronne que courente à
porter le soldat mithriaque (p. est-elle autre que cette couronne
mystique , cet te mitre solaire , que l’
onremarque sur la tête des mo
narques dans lesbas—reliefs et les médailles sassanides, et que nous ver
rons tout à l‘
heure portée parMithras lui—même dans unmonument plus
ancien, selontoute apparence pl. XXVII bis 133 a Sur toute cette
question, l’
onpeut consulter encore les judicieuscs réflexions de M. de!
Sacy.Myst . duPagan. ll p . sqq.
nnu v ansnconn. 745
grossier.poncl’
exécution, maisbienplus précieux encore pour
le sens, .et surtout pour la richesse des accessoires, ouvrirait
à nos regards, sinous encroyons M . de Hammer unhorizon
qui s’
é tend depuisle Tyroljusque dans l’
Inde Ce qui le ca
ractérise spécialement , ce sont les deux bandes latérales, di.
v isées chacune ensix compartimens, quirappellent , par leur
nombre , lesdouze mois et lesdouze signesduZodiaque , dont
quelques—uns tels que le belier et le taureau le lionet le
scorpion, sont enoutre figurés , tant dans la bordure supé
rieure et dans l’
espace qui la sépare de la scène dusacrifice ,
que danscelle—ci même. Nuldoute que lesdouze tableaux qui
remplissent les douze compartimensn’
aient trait aux épreuves
à la foisréelles et symboliquesqui précédaient l’
initiationaux
mystèresdeMithras UnP andü hindou, dit l’
auteur auquel
Ce monument a été successivement décrit par Hermayr (Geseh.
T_fl'
OI, I p . t a7— x par le comte Giovanellidans sesLettere; parM . de
Pallhausen,(üoj oariæ Tapogmphi4 Romano-Celtica) parM. de Hammer
(Wien. Liu. Zeit ., 18 16 , p. 14 6 3 et enfinpar_M . Seel qui de plus,
a recueilli dans sonlivre toutes les interprétations de ses prédécesseurs
(Mithrageheimnisse, 18a3 p . 696
Nous croyons devoir renvoyer le lecteur à l’ex trait assez étendu qu
’a
déjà publié M.:de Sacy (sur lesMyst . du Peg. de Ste-Croix , II , p. m 5
| 27 ) de l’explicationdonnée parM . de Hammer, qui assigne
‘
en: mystères
de Mithras et à leurs épreuves , ainsi qu’
au dieu lui—même et à sonsacri
fice une origine primitivement indienne , et fait une comparaisonsuivie
des douze tableaux du monument enquestion, représentant , selon lui ,une double série de purifications corporelles et spirituelles, avec les pra
tiques et les exercices mystiques encore enusage parmi lesFakirs ouDjo
gm’
s de l’Inde. L
’auteur est revenu depuis, plus d
’une fois, sur le même
sujet , pour défendre soninterprétationet l’appuyer d
’
argumensnouveaux
(contre M . Welcker qui l‘
avait vivement attaquée Zoëga’s A bhamfl .
p. 404 -4 | 0) d’abord dans les Wien. J ahrô. I , p . sq. , puis dans un
volume subséqnent de ce recueil, I , p. a33. Il pense , et nous pensons
avec lui que l’
onne saurait méconnaître unfond d’idées indiennes dans
lesMiù riaques :nous ajouteronsque cette branche de la religiondes Perses
porte dans‘
tous ses rameaux , une couleurde panthéisme , d’unionmys
tique avec la Divinité et d‘
abnégationde l‘
existence terrestre qui contraste
748 ac res
importé Mic/im dans l’
Occident , et particulièrement dansles
Ilesbritanniques, parce—
que M it/tr, enirlandais ancien veut
dire le Soleil
L u na r a oxsrà rsx snote (chap. pag. 383 sqq .)
Lessources de l’
histoire et de la religiondesÉgyptiens con
sistent : 1°enrelations que nous devons principalement aux
auteurs de l’
antiquité , hébreux et grecs; n° enmonumens de
l’
art de différensgenres, presque tous couvertsde représenta
tions figurées et de caractèressymboliquesouautres formant
des inscriptions et des légendes. A ces deux classes de docu
mens, ilfaudra joindre quelque jour les résultatsdes travaux
entrepris tant sur ces inscriptionsque surlesmanuscrits égyptiensenpapyrus, découverts dans les tombeaux .
S 1. LesÉgyptiens, comme lesHindouset comme lesPerses ,
avaient des traditions allégoriquessur l’
introductionde l’
agri
culture et sur les premiers commencemens de la civilisation
dansleurpays. Tels é taient ceschants d’
Isis dont Platonnous'
at teste la haute antiquité tels é taient encore leshymnes à Isis
et à Osiris. Ils avaient , ensecond lieu des traditions épiques,des espèces de chroniques poé tiques, quirenfermaient la suc
cessiondes grands- prêtreset les dynastiesdes Pharaons. Tels
étaient ces volumes de papyrus que les prêtres développèrent
poursatisfaire aux questions d’
Hérodote 3 . L’
onse tromperait
beaucoup , si l’
ons’
imaginait que ce fussent là de véritables
histoires c’
étaient plutôt des récits héroïques, entremêlés de
M . À. de Humboldt va plus loinencore ; il veut retrouver Mit/«ra
jusque dans le Nouveau-Monde. « Le dieu mex icain Touaänh dit—il
parait identique avec le Cric/ma des Hindous , tel qu’
ilest chanté dans le
Bhagavata Pourana et avec le Mithra: des Perses. (Vues pit toresques des
Cordillièrœ p. Ainsi le célèbre voyageur rapproche
noue,Crichna onVic/mou, le médiateur indien, dumédiateur persan. Confa
“‘P P “ 9 sq note ; 37 7 ; 380 , etc. etc.
De lc8 3 p . 239 , Bebker.
3 Herodot. H , 100 .
nu m vnx rao xs1ims. 7 49
«légendcs '
religieuses, et où l’
allégorie gouait encore ungrandrôle , comme dans le Ramdyanet leMahabharat desHindous,dans le Schahnameh des Perses , et dans les traditions desGrecsjusqu
’
à l'
invasiondesHéraclidesCes originaux sont malheureusemenfperdu5 pour nous.
“
A.
leurdéfaut leslivresdesHébreux , à partirde la-Genèse nous
offrent unassez grand nombre de récits, mais fmgmentaires
sans déve10ppement et souvent fort vagues. Aussiest— ildifficile
de concilier cesrécitsavec ceux desGrecs, quisont engénéral
pluscirconstanciéset plusé tendus. Quelque temps ay‘
a‘
nt Héro
dote , Hippysde Rhegiumet d’
autres voyageurs avaient visité
l’
É g
yp te,:mais entre eux se .distingue fi écatée deJ lilet ; dæ t
le voyage eut lieu-vers la_59"Olympiade. Il décrivit parib
culièrement la haute Égypte et accorda une at tentiondoutespéciale à l
'
état de Thèbes et à l’
histoire de sesrois voilà pour“
quoiHérodote enparle sipeu Vers le même temps Hell‘
ani
eus de Lesbosavait aussi fait une descriptionde l’
Égypte
Suivit Hérodote , qui environsoixante- dix ans après la con
quê te de l’
Égypte par les Perses, la visita tout entière , et con
signa dans songrand ouvrage ce qu’
il avait vu, ce qu’
il avait
apprisdes prê tres, tant sur lesmonumensque sur l’
histoire du
pays et ses jugemens comme ses
°
observations (lib . II et III).
L’
état _de Memphis est le principa
lobjet de sa relation. Après
lui, Th‘
é0pompe de Chios, Bphore de CumesË, Eudoxe .de
Guide , Philiste de Syracuse donnèrent de nouvelles relations
de l’
Égypte ; mais leurs ouvrages sont tous perdus.
Dansla période d’
Alexandrie tombent Hécatée d’
Abdères
qui fi t unvoyage àThèbessous le premierP tolémée ; maissur
tout Mahéth'
onprêtre égyptien qui ,'
par l’
ordre de P toléméePhiladelphe , composa unehistoirechronologique de l
’
Égipît}
Foy . Creuzer. frayn. historic. Gœcor« müqnüsfin. Heidelb. , 1806 .
Schœll, Hist . de la littérat. grecque , a° édit . , t. II , p. 135 sqq
Hellanici fragm. , ed. Sturzio , p. 39 sqq.
3 From…ed.Man. , p. 3 13 sqq.
4 Creuzer. it sgw. , etc. , p . 28-33 . Schœll vol. 111, p. au eq.
et de leursinstitutions antiques.
S a. Ilétait donné à unFrançais de poursuivre jusque danssonberceau, cette vieille civilisationde l
’
Égypte que desFran
çais avaient , enquelque sorte , fait revivre. M. Cailliand , le
premier, a retrouvé, au sein'
de l’
É thiopie, les ruinesdec—
ettefameuse v ille de Méroé , qui fut , selontoute apparence , la
mère de Thèbes nonmoins fameuse Sur les deux rives du
Nil, à travers la Nubie et le royaume de Sennaar, ila observéet décrit , après quelques autres, mais avec bienplus d
’
é tendue et d
'
exactitude , cet te série noninterrompue de temples,de pyramides de monumens colossaux , presque en tout
semblables à ceux de lÉgypte , qui atteste le long sejour des
arts de la paix dans ces contrées redevenues si sauvages,Les environs de Dongola sont undes point; les plus remar
quables sous ce rapport et Saleb , entre autres nous
montre untemple qui peut ê tre comparé à celui de Karnak à
yoj _ Revue Encyclopédique , janvier Conf . le prospectus du
second Voyage deM. Cailliand : Voyage a Méroè, aufleuve Blanc dansle midi duroyaume de Sennaar , etc . , publié par MM . Cailliaud et Jo
mard. Les premières livraisons des planches ont paru Ni Brn‘
ce,di '
Browne , ni Burckhardt 11avaient pénétré à beaucoup près aussi avant
que notre courageux et habile compatriote , quine sest hrtËté quau 10°
degré de latitude aussi loinde Méroé queMéroé l‘
est de l‘
Égypte. Scuba,
vers le 15° degré près de Sennaar, est le dernier endroit où il a trouvé
desmonumens. Lespoints les plus remarquables endescendant le cours
duNil, sont ensuite ries deux Naga dans la-
pmvince de Chendi ; à
El—Meçaoumh nne vaste enceinte remplie de ruines, probablement dé
pendante de uma; puis les ruines de la véritable"mme, méconnuepar les préd dens voyageurs sur l
‘
emplacement et aux env irons des vil
lagesd‘
Assour et de Dealer! le mont Bur/ml avec plusieurs temples et
ungrand nombre de pyramides; Argv et Tombe: avec des statues colos
sales ; Amara , Sesce'
et enfinSoIeb où Burckhardt crut que finissaient les
monnm‘
eha. Les recherches ,'Ünt sur l
'Éthiopie que sur la Nubie amé
rienres au voyage de Caifliadd , tout parfaitement résumées , discutées ,éclairciesdans la savante géographie deM. C. Ritter, t . n° édit . Ber
lin, 1822 .
756 a cres
d'
A thor ou A thy'
r, l'
Aphrodite ouVénus égyptienne; et nonloindes deux , une chapelle consacrée à lamême Aphrodite
par l'
undes P tolémées. Dans ces édifices et dansdeux autres,
l'
onvoit ungrandnombre de bas- reliefs plusieurs paraissent
avoir trait à la mort d’
Osiris , dont une petite île dépen
dante d_e Philes et accessible aux seulsprê tres («n
‘
pas
sait pour contenir le tombeau .
‘ Le temple du sud a É lé
_
'
phamine montre partout des emblèmes relatifs au culte de
Kne_ph ou__de J_upiter
-Ammon, qui ené tait la divinité. L e
grand templed'
Ombos se fait remarquerpar sa construction
singulière quile divise endeux moitiéssymétriques, de sorte
qu'
il parait former deux temples distincts ; et eneffet , ce
double temple était dédié à deux divinités différentes, dontchacune y avait sonsanctuaire à part : A roéris ouHorus,
regardé comme l'
ApollondesGrecs; et undieuà tê te de crocodile , où lesuns voient Typhon, lesautres Saturne Efl ou
ouApoüoàop où‘
: magna nousoffre undes prodigesde '
archi
tecture égyptienne , pour lamasse , le planet l'
exécution, dans
sontemple principal, consacré à Bonnou l'
œilet le
phénix y rappellent eneffet , plus'
dÿune fois , le soleilet les
périodes astronomiques dans lesquelles ilest supposé mouriret ” naitre.Nonloind'Edfou sont les fameusesgrottes d
'
£ le
rfifi a, sortes de cataeomhes où l'
ontrouve représentées unehihltîtu
'
de de scènes de la Vie biv'ile"et privée des Égyptiens
plus grand jour sur cette partie intéressanteL
’
undesédifices les plus gigantesques de laThéha
'
üle , est le temple d'
Emé l'
ancienne La t0polù , couvert
tcx1_e p.
_393 et lanote. —Nonsrectifions tout à la fois
dans la descriptionde l‘
Égypte , et M. Creuser, par les Recher
ches sur l'
Égypte de M. Letronne , p. 89 sqq. 30£ sq. Le même savant a
expliqué avec ungrand succès les diverses inscriptions'
grecques décou
vertes snr le_p monumens de Phil“ , et entre autres celle d
’unpetit ohé
lisqoe oud‘
une sl“: égyptienne transportés enAngleterre par lei soins
deMM. Baule: et Belmni : l. 1316 sqq. sgq sqq . , ete.
Chabrole t Jomard , dans la Detcriptionde l‘Égypte; et surtout Le
tronne , Recherches etc. , p. 7 8 sqq.
nnu v anra o xs11‘snx . 757
de bas— reliefs et d'
hiéroglyphes tant dans lintérieurqu'
à l'
ex
térieur : la figure 1 tê te de belier de Jupiter-Ammon, sans
cessereproduite danscessculptures, montre quele temple étaitconsacré à ce dieu. A peude distance aunord, est unsecondtemple beaucoup pluspetit et enruines. Tous deux
‘
ont chacununzodiaque semblable. Le temple d
’
Hermonlhù , maintenantEm ent
, bât_i_comme plusieurs autresavec les débris'
édifices
plus anciens, se distingue par des particularités très— remar
grande partie de la légende d'
Isis Osiris Horus, eSt figurée
dans le sanctuaire. Erment est déjà dans la vallée de Thèbes,
qui v a toujours s'
élargissant sur l'
une et l'
autre rive duNil,
jusqu'
aupoint où finissent les vastesmines de la ville aux cent
portes onendésigne les massesprincipales par les positions
respectivesdes quatre principaux villages de la vallée , M édi
na t- A bouet Qoumah à l'
ouest , Lea/tsaret Karnak à l'
est. Tout
y est pleinde débris de temples , de colonnades , d'
obélis
ques de pylones de colosses, d'
avenuesde sphinx de sculptures et de peintures de tout genre ; tout y porte l
'
empreinte
des siècles et des travaux d'
une multitude de générations la
plupart des édifices , ruinés aujourd'
hui, se‘mblent avoir é té
jadis rebâtis deux et trois fois de leurs propres ruines. Dansla foule des temples et des palais qui confondent l
'
attention
de l'
observateur, se fait remarquer d'
abord l'
édifice connu
souslenom de pala is de MéÆna t - Abou dont lesbas- reliefs
peints représentent les lointains exploits, les triomphes et les
sacrifices enactionde grâces d'
unconquérant que l'
oncroit
ê tre Sésostris. Nonlain'
de là sont les constructions appelées
par les anciensleMemnonium , oule palais de Memnon et le
tombeau d‘
Osymandyas, avec de nombreux et gigantesques
colosses debout ou renversés , parmi lesquels oncherche les
statues de ces deux personnagespeut— être plusmythologiques
qu'
historiqaes De ce même côté , unpetit temple d'
lsis,
MM. Jollois et Devülins dans leur belle descriptiondes ruines de
Thèbes ont cruprouver que les constructions dont il s‘
agit ici ou cet
ensemble de ruines que l‘
ons‘
accorde à désigner sous le nom de I an
I
d'
une époque relativement récente, offre à l'
œil étonné destableaux dont les couleurs sont aussi brillantes que le sansenest curieux . La Syrinx , espèce de labyrinthe souterrain,destiné sans doute à des fê tesmystérieuses; le palaisde _Qour
m l: avec unportique dans le genre des Grecs; et , à quelque
distance auN ., une suite de galeries creusées dans les rochers
de lachaine libyque , sont ce que la rive gauche duNil pos
aède encore de plus remarquable. Sur la rive droite , deux
magnifiques obélisques chacund'
unseulbloc de granit , ao
compagnés de deux colosses également monolithes, des pylones élevés, de longs péristyles, avec des bas— reliefs repré
sentant desscènes militaires, annoncent le palais de Louksor.
Des allées de plusieurs centaines de sphinx à tête de belier
conduisent ensuite par delà Loukror, à une_porte triomphale
(porte isolée ou propylon) de la forme la plus élégante , qu1
conduit elle—même à untemple dont la simplicité majestueuseatteste l
'
undesmonumens lesplus antiques de la Thébaïde ; e tcependant ils'est élevé surlesdébris de monumensantérieurs!C
'
est là le fameux temple de inpiŒr-Ammonà Kgr4ak , le
temple principal de la grande Diasp ohs ; d'
où lonarrive au
plusmonstrueux de tous les édificesde l'
Égypte , connusousle nom de p alais de Karnak. Les pmpylées ensont formés ,
nonpas de colonnescomme ailleurs, mais d'
une série de py
1toaiam f eprésenteut exactement le fam'
eux tombeau J Ogmandy as tel
que le décrit Diodore. Déjà M. Hamilton(Ægypth ca p. r13 sq. avait
avancé une opinioncontraire ; et tout récemment M . Letmnne , dannunedissertationspéciale sur cet te questiond
'
antiguite'
, a établi 1°
que l‘
édi
fice décrit parDiodora ne se retrouve plus dans lesmines actuellesdeThèbes ; a
°
que , s'
ila jamais existé unmonumqnt anna ce nom, il diflé
rait presque ent1erement de celui dont cet auteur, qui avait vuThèbes ,a fait la descriptionsur le simple récit desprêtres, qu
‘
ila dureste fidè
lement rapporté. Lemême savant ne pense pasnonplus que l'
onait t e
douvé1a statue d'
Osymandyas, prise , dit Diodore dans unseul bloc de
pierre avecdelle de safemme et de samère. Quant 1la statue deMemuonet 1 tout «
,qui regarde ce personnage , « y . , entre le tex te , drap . 8
la, note lé qi—aprü ; nous y reviendrons sur le tombeau de MemnonOsmandyas.
760 uoras
L es ruinesde Kçft l'
ancienne Cop tos et celles de Ken: ou
.4poüonopolîsp arvan'
offrent pasungrand intérêt ànosrecherches quoiqu
'
ilsubsiste, du temple de cette dernière ville unmagnifique propylon. Iln
'
enest pas demême de cellesde Dendera , la Tentyra ou Ten!yrz
‘
r des Grecs, sur la rive gauche
iduNil : le grand temple dédié à A thor— Aphrodite , ou à la
V3nus égyptienne , dont la figure se retrouve partout , dans les
bas— reliefs, dans les chapitsux descolonnes, etc. est undes
plusbeaux et des plusmajestueux édifices de toute lÉgypte.
Aux deux sofites du portique , onremarque unzodiaque
développé endeux bandesparallèles unautre zodiaque , mais
circulaire et plus célèbre encore souslenom du P lanisphèrede Dendem , occupait enpartie le plafond d
'
une des cham
bres d'
unappartement supérieurdu temple , d
'
où ila é té dé ta
lché et apporté enFrance , à la finde l'
année 1821. Derrière
le grand temple de Vénus était , suivant S trabon, un autre
temple dédié aIsis et plusloinunTyphonium dontnos voya
geursont , eneffet , retrouvé lesdébris Plus loin aunord
vers les limites de la Thébai‘
de , fut Ab‘d1æ , comme Thèbes
l'
une desanciennescapitalesde l'Égypte, comme elle ayant son
Memnonium et sesroyalessépultures maisdès long— temps le
palais de Memnona presque entièrement disparu sous les
sables, la ville antique étant située loinduNil, auvoisinage de
la chaine libyque sur les limites de la terre cultivée et dudé
sert . Tout annonce dans ces ruines une époque fort reculée ,et nous savons, eneffet , que la magnifique P toléna îr, au
tempsdesrois grecsdont elle rappelle lenom, avait déjà rem
placé et Abyduset la petite Diospolis voisines l'
une de l'
autre.
A partir de Dendera , lesmonumensse perdent peuà peu,détruits qu
'
ilsont été par le temps; les hypogées seuls sub
sistent dans unétat de conservationremarquable. AÆhmyn,
"’Ï Descript . de l'Ég. , Antiq. ,
t . I I , chap . 1 ; et coufe'
r. lesm
deM Beebemha , etc. , p. 186-191 qu
‘
il faut modi
fier d'
aprèsM . Champollionjeune dans sonPanthéonégyptien, ensub
stituant  l’æ ! à Ncphrÿ: .
76 4 acres
Mgpphis succéda de bonne heure à la splendeur sacrée et
aux privilèges religieux et politiques de Thèbes et d'
Abydns.
Pœsédant , de même q ue ces deux villes, les sépultures des
dieux et des rois qui, dans les tenips anciens, avaient fait lafélicité de l
'
Égypte , ce fut dans sontemple principal, dédié àFhlba onVulcain, que les rois continuèrent , jusque sous les
P tolémées, à recevoir le sacre ou l'
initiationroyale , ainsi
qu'
enfait foi l'
inscriptionde Roset te.
Quelques lieues au-dessus de Memphiset de la ville actuelle
duCaire , le Nilse divisant endeux bras principaux , forme le
Delta , qui devint , au temps de Psammétichus , avec Saïs_, sa
capitale , fameuse par sontemple de Neith ouMinerve , le
c'
est ce qu‘
at teste la traditiongénérale de l‘
antiquité , de concert avecles découvertes des modernes. Consultez Langlés sur Norden I ll 303
sqq., Zoëga , de Obelisc. , p. 37a sqq. 38 2 , etc. ; Volney, Denonet
tous les derniers voyageurs enÉgypte , notamment Belaoni, II , 4 15
sqq., qui, ayant péné tré dans l
'
intérieur de la seconde des grandes pyramides, connue souslenomde Chephren y a trouvé unsarcophage en18 17 . Nous ne passerons point sous silence une conjecture trés-ingé
nieuse communiquée à notre auteur par sonami M. S. Boisserée ; c‘
est,
que les pyramides furent peut—être pour la moyenne Égypte ce quetaient
pour la Théba1de les célèbres tombeaux des roiÏ fbreusés dans la montagne. Les Pharaons de Memphis , rivaux entout point de ceux de
Thèbes, forcèrent despopulations eut1eres à éleverpéniblement cesespèces
de montagnes artificielles , où ils voulaient trouver,après leurmort , des
habitations plus magnifiques encore.— Les deux dissertations suivantes
contiennent des considérations nouvelles sur les pyramides, envisagées
tant sous le rapport de leur constructionque sous celui de leurbut et de
leur sens : Hin, v andenægyp lischenP_rmmiden, etc. , Berlin, 18 15 , in
fi orlaeins, surlesmonumens symboliques de l'
Égypte et particulièrement
les pyramides Skandin. Lit teral. Sh ivler,vol. XVIII , Outre les
neufs et intéressans résultats qu'
ont produits dans ces derniers temps ,les fouilles entreprises autourdes pyramides de Gizeh par Delaoui, Ca
viglia et autres, le Voyage de Cailliand enÉ thiopie, où l
‘
ontrouve les
pyramides par centaines , enoffrant des objets de comparaisonaussi variés qu
'
inattendns, donnera lieu à des recherches et plus neuvesencoreet plusvastessur ce genre demonumens, sa destination sonorigine , etc, .
ou u vna ra ors11‘
ms. 76 5
centre de l'
empire égyptien. Des villespuissantess'
y élevèrentenfoule , telles que Busiris , nouvelle cité sépulcrale, nouveau
tombeau d'
Osiris ; A tarbeclzis la cité d’
A thor ou Vénus;Bento ,
la ville de Latoue ; Bubaslus, dédiée à la déesse de
même nom; Mendès,la ville de Pan Schennfl us et beaucoup
d'
autres. Tom‘
s, si l'
onencroit les récits desHébreux , aurait
été bâ tie bienlong— temps avant Moïse. la cité du
soleil, nommée Qg_p_a_rlesmêmesHéb reux , et qu'
ilsrat tachentégalement aux époques primitivesde leur histoire , é tant situéehors duDelta , sur la limite dudésert d
'
Arabie , a laissé plus'
de traces de sonancienne grandeur qu'
aucune des v illes que
li
nous venons de nommer. Célèbre par la magnificence de ses
.
édifices, par la sagesse de sesprê tres que v isitèrent Eudoxe et
Platon, déjà elle é tait tombée enruineslorsque S trabouy vintdesnombreux obélisques quis
'
élevaient au devant de ses tem
ples , où l'
onarrivait , comme à ceux de Thèbes , par de
longues allées de sphinx l'
undes deux plus grands est de
puis long— temps renversé l'
autre est encore debout ; un
trois1eme fut transporté à Rome par les ordresde l'
empereur
Auguste. Celui qui subsiste encore sur sa base est formé d'
unseul bloc de granit rouge , chargé d
'
hiéroglyphes, et n'
a pas
moinsde soixante soixante—dix pieds de haut A l'
autre cx
trémité de la basse Égypte , mais sur les bords de la mer, fut
bâtie ,nonloinde la voluptueuse Canap e , sur les ruines de
l'
antiqueRalotrs, Alex andrie , la derniere capitale de l'
Égypte
dansles tempsanciens, la ville des P tolémées, la rivale de Rome
enétendue , en éclat , enpopulation, sous les empereurs,'
et
qui par sa positionet par ses deux ports , fut long - temps la
première cité commerçante de l'
ancienmonde , comme elle
devint, parle concoursd'
une multitude de causes, .lamétropole
des arts et des sciences depuis la mort de sonfondateur,Mexandre-le-Grand. La ville actuelle et ses environs et tout
Foy . le grand et savant ouvrage de G. Zoëga sur lesobéüsques , qui a
dignement prä ndé , à la findudernier siècle , aux découvertes impor
qui ausaut fa1tes et se continuent denos jours de Origine et un
054üm , lib . V; Rome 1797 , ia-fol.
\à““
76 8 nou s
cemment découverts dans ces asile'
s préparés à l'
homme par
lanature , entémoignent hautement , aussibienque les récits
des écrivains de l'
antiquité. Le fameux temple de Jupiter-Am
moua é té retrouvé dans l'
0asisde Syoualc l'
Ammoniumdes
anciens, colonie de Thèbeset de Méroé tout à la fois. La petite
et la grande OasisouOasis de Thèbes, d'
autres intermédiaires,
offrent partant des ruines avec des inscrip tions , dont quel
ques—unes du temps desRomains. Même spectacle , mêmes ia
diccs dans les vallonsquicourent à l'
est duNil, vers les ports
de lamerRouge Tout donc depuis le Sennaar et les v estiges
d’
A uxuma, versle 14° degré de latitude , jusqu
'
aux rivages de
la Méditerranée , et depuis la lisière du désert de L ibye jus
qu'
augolfe arabique , nous annonce une population desarts,
desmœurs, unculte religieux marqués de caractèrescommuns
et qui, formés sous lesmêmesinfluences, dûrent , pendant une
longue suite de siècles , courirlesmêmesdestinées.
Tels sont les précieux documens qui ont ouvert unnouvel
et vaste horizonà l'
é tude des antiquités égyptiebnes, _et qui,
jusqu'
à uncertainpoint , peuvent nous tenir lieude la lit téra
ture perdue desp euplesduNil. Lesbas— reliefs, les peintures,
les statues, lesmonumens de toute espèce , cette multitude de
scènes religieuses, guerrières , domestiques font , enquelque
sorte ,revivre à limaginationpar lesyeux et l
'
é tat social et
même l'
histoire de ces peuples : c'
est pournouscomme une
poésie muette et pourtant éloquente , qui conserve unlongretentissement de ces poésies véritables, de ces traditions
chantéesouécrites auxquelles , ici comme ailleurs, devaient
M . Ritter a'
recueilli, dans sa géographie souvent citée (I 96 3 sqq.)tout ce que nous ont appris sur les Oasis
,Browne , Hornemann et les
autres voyageurs jmqu'
ir Belzoni : MM. Cailliaud , Drovet ti, quelques
Allemands et quelques Anglaisles ont denouveau parcourueset visitées
avec plus d‘
étendue et de soin dans cesdernières années.Vo} . lesVoyages
é l'
0asis de Thèbes à celle de Syoi1ah etc. publics parM. Îomard , iafol. , 18a1 et le Voyage au temple de Jupiter—l ama » etc. , par
M . le généralbarondeMiuutoli, publié parle professeurTœlken, Bérliti,18 3 4 , vol. ia enallemand , dont lesnouvelles ÀnnalasdesVoyages ,1. XX IV, p . 97 sqq . ,
donnent unaperçu.
111. 1.1v an ruo 1s [ l'
—I H
se lier lesmonumens. Mais lesmonumens eux —mêmesn'ont—ils
pas retrouvé leur voix ? Ne pouvons—nous pasnous flat ter que
ces innombrables légendes hiéroglyphiques qui les couvrent ,vont enfintrahir leur secret
, et que bientôt nous puiserons lascience désormais révélée de l'Égypte aux archives mêmes où
ses prê tres voulurent la déposer?
(J . D . G . )
Note 2 (chap. p . 384 sqq . ; ll, 4 12 VI I, 4 70 ,
5 1. Le seulaspect de la terre d’Égypte , lesparticularités et
les avantages naturels qui la distinguent, sa positiongéogra
phique , suffiraient pour rendre compte de la civilisationsiori
gioele et si antique des peuples qui l'
habitèrent jadis, quandmême le concours de la traditionet des monumensne mettrait
pas dans une vive lumière ce phénomène historique. Aucun
pays ne présente d'
aussi frgpp ays aucunn'
a dû
agiraussi fortement surl'
imaginationdes hommes, ne se les est
at tachéspar des liens si puissans ne les a soumis à des habi
tudes si régulières et si durables. La plus heureuse fertilité à
côté de l'
aridité des déserts ; une vallée déljcicuse entre ;
des dunes menaçantes et des rochers sauvages; la vie et la
mort enoppositionet encombat perpé tuel, voilà les images
qui se représentaient sans cesse aux regards des Égyptiens
voilà les premières influences qui les subjuguèrent et qui dé
terminèrent de tout temps leur caractère politique , moral,
religieux .
L'
Egypte est unprésent duNil comme le dit si bienHéro
dote (II , et ce fleuven'est pasmoinsunique ensonespèce
que la contrée dont il fut enpartie le père , et dont iln’
a pas
cessé d'
ê tre le sauveur. Ses inondations annuelles aussi abon
dantes qu'
infaillibles, aussi fécondes que régulières ont peu à
peu formé le solde la basse Égypte enle ravissant à la mer ;aujourd
’
hui encore ellescouvrent toute la vallée d'unlimon
sanslequelelle demeurerait presque stérile, et luiapportent une
masse d'
eauque l‘
homme peut distribuer à songré pour étendre les bienfaits du fleuve en complétant sonouvrage . La
plus riche , la plus rapide végétationsuccède 1ces inondations1. 69
*
 4 J C‘
772 N O T E S
d’
origine.« é tant que celle du genre de vie des tribusprimi
tives, tlevih t la base de la célèbre institutiondescastes(7 6m ,
races, familles, dansHérodote Il perfectionnée surtout
dans l’Égypte et dansl'Inde , quoique beaucoup d’
autres contréesendffrm‘
tt desexemples. Peut— ê treaussil’
é tablissement des
nom : oudistricts quidivisaient le territoire comme les castes
ditfisaient la population, eut— ilsa première et véritable source
dans la multiplicité des tribus successivement rat tachées par
les législateurs au centre com un mais constamment distin
guéespar des singularitésde genre de via , d’
inclinations, decultesmême qui attestaient leur individualité originelleLa distinctionhéréditaire des castes, qui fixait à jamais
lä uudæ personnes, é tait le fondement de la constitutioncivileet politique , enÉgypte comme dans l
'
Inde Ily a de grandesvariations danslesauteurs sur lenbmbre et la désignationdescastes égyp tim et cependant tous s
’
accordent à mettre au
t les Guerriers, qui se partageantb. propriété dusol, avaient entre leursmains toute autorité ettoute influence. C
’
é taient donc de véritablesordresprivilégiés
qui tenaient sous le joug les classes productives et indus
trieuses. La caste saœrdotalc , dont la hiérarchie formait denombreuses subdivisions tentés également héréditaires, é tait
‘Hm , l. , p . 596 sqq. ; 549 sqq. Cor}! Beck , A llgu t . Gué /c. I ,
p.a , 7 36 sqq. None a…modifié la idées dupremier de œs écri
vains relativement à l'origine dunou s, qu‘
iln‘
est point du tout néces
st ire de rath dfl r la préexütsnœ d’
unnombre de petits états contem
porains. les uns des autres, selonle système beaucoup trop étendu par
quelques auteurs, des dynasties colh térsles. Nousy reviendrons dansle
8 suivant.> Herodot. LH ,
t ôt.. Diodor. I , 73 , coll. 28 . StrabouXVII. PlatoninTimæo , ele. Con}: sur ce sujet et sur les institutions de l‘Égypte , en
général, Beck ,I., p. 736 sqq. ; Heerrn ubi supra , et p. 56 A sqq .
P t it—hard , Analysisof the Æg pl. Mfl holog . p. 3 73 sqq. ; et l‘
élégaut
ouvrage de M. de Pastoret , quin’
a d’
autre défaut que de donner aux
M ens trop d’
esprit , surtout d’
esprit modems (Histoire de la Législation t. II ; Législat . desEgypt . passim) .
nu a rv anr ao rsuäua. 773
répandue sur la face entière de l'Egypte et avait ses princi
paux collèges à Thèbes, àMemphis, à Héliopolis à SaÏs dansles temples les plus considérables du pays. Chaque collège ,comme chaque temple avait unpatroncéleste dansla divinité
(oulesdivinités) auxquelles ilétait spécialement consacré ; son
grand prêtre qui le présidait ; sesdomaineslibres de tout im
pôt ; ses revenus et sontrésor administréspar unmembre ducollége. Mais, outre cet te propriété commune lesprêtrespos
sédaient encore des propriétés particulières; ils remplissaiæ ttousles emploispublics, exerçaient toutesles fonctionslucratives ; ils étaient à la foisnistrateurs de
’
état un__cp_rp spolitique_e_t__un_æm ggu_U t
leur empire se fondait tout ensemble sur leurs propres lnmières et sur la religiondes peuples, qui voyaient eneux lesi
interprètes des dieux . Nous entrerons plusloindans de nouveaux détailssurcet te caste qu
’
onpeut appelerdominante (sA).Si les Prêtres formaient la première aristocmtle de f é txt ,
les Guerriers enformaient une seconde , et celle—cimoinslégitime
,car elle n’
avaif d'autre droit que la force. La cast e mili
taire se composait de deux grandes tribus, les Hennoet les Calàsirz
’
ens, auxquels é taient assignés enpropre quet
ques-uinsdesnomes les plus fertilesde toute l
’
Égypte. Le pre
mier corps s’
élevait jusqu’
à cent soixante mille hommes ; lesecond adeux cent cinquantemille , dans les temps de splendeur. Chaque soldat avait douze aroures de terrain exemples
de tribut ; et tous les ansmille Calasiriens et autant d’
Hermo
tybiens, choisis tour à tour pour serv ir à la garde duroi, rece
vaient une haute paie ennature Nous n’
avonspas d’
autres
renseignemens sur l’
organisationde ces corps qui à titre de
proprié taires, devaient ê tre fort at tachésausol. Ilestprobable
qu’
ils restèrent fort inférieurs aux prê tres enculture intellectuelle.
Lesb isavaient interdit aux soldats, aussibienqu’
aux prévue.
Herodot. Il , t 6 6 -16 8 . Diodor. 73 ; t'
“intel-pret. et b t…sur
Rollin, p. 73.
774 « c rus
toute occupationpurement mécanique oumercantile. Les uns
. comme les autres, selon toute apparence , affermaient leurs
ierres aux Cultivateurs classe très — honorée enÉgypte , où
l’
agriculture é tait si florissante , et qui cependant ne semble
avoir formé qu'
une dessubdivisionsde la castenombreuse qui
comprenait encore lesMarchands, peut— ê tre même les A rti
sans. Chaque profession, chaquemétier é tait- ilrigoureusement
héréditaire comme chaque caste oudivisionde caste , c’
est ce
qu'
iln’
est pas facile de décider. Une autre divisionrenfermait
lesMariniers, c’
est— à—dire lesbateliers duNil, classe beaucoup
plus considérable qu’
onne l’
a cru car elle seule établissait les
communications dans unpays inondé la moitié de l’
année et
quin’
a guère d’
autres routesque sescanaux . Venait endernierlieula caste des Pasteurs, divisésparHérodote enbouviers etenporchers : ils habitaient principalement aupied des mon
tagnes de la chaîne arabique et dans les partiesmar6œgeuses‘
duDelta , qui ne permettaient pas l'
agriculture. Du reste , il
faut distinguer les tribus fixées qui s'
adonnaieut à l’
éducation
des troupeaux de ces hordes nomades que les Égyptiens
avaient enhorreur : lespremières étaient plus oumoinsson
mises à la policecommune ; les autres demeurèrent toujours
plus oumoins indépendantes. Il parait toutefois que les por
chers, regardéscomme impurs, étaient exclus de la socié té des
hommes et de l’
accès“ des temples ; c'
étaient les P aris:: de
l’
Égypte
Cette distinctiondes castes était une organisationde l’
en
fance des_socié tés, consacrée par la religion; fondée sur la
CampanMM . Hœrenet de Pastoret ubi sup ra . Le temps et les
révolutions durent nécessairement amener dans la législationdes castes ,
leurs rapportsmutuels , leurs droits , leur circonscriptionet même leur
nombre des modifications importantes dont la , plupart nous sont in
connues. Nous savons seulemeut qu’
à l‘
époque de Psimmétichm , il se
forma enÉgypte une caste nouvelle , composée d‘
enfaus Égyptiens éle
vé. par desGrecs pour servir d‘
interprétes ( Èpv sî: nom de la caste)et séparés dureste de la nation. P
‘
o_7 . Herodot. I I , 154 ; et ci-dessous .
le S suisant .
o u 1.1vnnrnoxsu‘
mn. 77
temples. Est - il surprenant que , dans les récits nationaux ,
transmisde bouche enb0uche les dieux et les rois aient é tésoutient confondus, et leslégendesdivinesmêléesdiversementaux histoires humaines? L’
est il davantage de voir les rois
grecs de l"*Égypte et les empereursromains qui leur succédé
re‘nt , nom seulement assimilés aux dieux , mais déifiés eux
mêmespar le concert d’une longue habitude d
’
adulationchez
prêtres et de stupide “ sentiment chez lespeuplesS 3. Unrapide coup d
’
œil jeté sur les principales époqueshistoriques de l
’Égypte nous montrera tout à la fois et les,Q‘_
causes qui durent à la longue produire cet état social, dont17nousvenonsdemarquer les traits lesplussaillans, et leseffet3
“
qui, après quelques siècles de puissance et d’
éclat , ename /.ÿ
nêreut la lente et pénible décadence. Nous ignorons quel
espace de tempsput s’
écouler jusqu’
aumoment où les tribus
pastorales et lesmisérables pêcheurs, qui tour à tourse rap
prœhaient du Nilet se réfugiaient dans les montagnes voi
sines, furent rassemblés enpartie et fixés sur ses bords par
l’
heureux ascendant d’
une tribu plus civilisée. Tout annonce 3
que la Civilisationfut importée dans les régionssupérie uresdu
p__ys, alors que les régions inférieures ne formaient encore ,
'
qu’
unvastemarais ouungolfe de lamer”; tout semble prou
verqu’
elle suivit le cours dufleuve , dans sesdéveloppemens
progressifs, du sud aunord. Lesmonumens,la tradition, les
analogies de toute espèce sont ici d’
accord avec les probabi
litésnaturelles 3. Il fut untemps où lesnoms d’
É thiopie et
la plupart des inscriptions recueillies dans les Recherches pourservir à l
‘
Histoire d’
Égypte deM . Letroune , passim.
Herodot. II , 4 , 5 , u sq . ; 15 subfin. Diodor. 36 . Strab. I , 53 ,
6 1 sqq . Ces assertions des anciens ont été vérifiées par les obsert a
tions desmodernes. P ay . entre autres , dans la Descriptionde l’
ÉgypteÉtat Moderne , lesm ansMémoiresdeMM . Girard ,
Andréossy, etc.
3 Ces idées et le syst ème qui s'
ensuit sur les com…… de l‘
his
toire d’
Égypte sont depuis long-temps encirculationdans l'AM agne
sa…. Le belouvrage de M . Heetun(linea , Il, 36 8 sqq. ; 533
sqq.) lesa renduspopdlhirfls; “Il.Gœrreset Cramer et M ucoup d\utres
d’
Égypte se confondaient , où les deux peuples ne faisaient
qu’
unseulpeuple Dans tous lesrécits de la haute antiquité ,spnt_associés aux É thiopiens, et à ces derniers
s'
at tache particulièrement une renommée de sagesse , de ln
mières, de piété envers les dieux , qui dépose de leur antériorité dansl
’
ordre de la civilisation Aussi voyons—nousque
les traditions communes des deux peuples rapportaient à Mé
r_oê_l’
origine de la plupart des__ci_tés de la haute Égypte , de
Thèbes entre autres; et c’
est encore sonantique
métropole , que Thèbes s'
unit lorsque dre leur com
merce , elles envoyèrent une colonie fonder, au seindesdé
serts, mie nouvelle v ille d’
Amazon3. Les mêmes institutions,unmême culte , une même langue , une même écriture , des
mœursabsolument semblables at testaient la parenté primitiveet les lienslong- temps respectés de ces trois cités égalementsaintes.
Ilparaît donc qu’
une caste sacrée établie de toute antiquité
,sur lesbords duNil, danscette île oupresqu
’
île qu’
emhrassent
[ (M Astapus et l’
Astaboras , répandit peu a peu ses colonies
toutes sacerdotales, avec l’
agriculture et les premiers arts ,
jusqu’
audelà de la cataracte de Syène , mettant le commerce
sousla sauvegarde de la religion et subjuguant les peuplades
écrivains lesont adaptés et fortifiés de nouvellespreuves Mfl heægescé .
Il 33x sqq. Commentat. Herodot . p. 178 M. Champollionle
jeune chez nous par l’
interprétationdesmouamena découverts dans ces
dernièresannéeset par ses savanteslectures deslégendeshiéroglyphiques,donnera , nous n
‘
endoutons pas plus que lui , une démonstrationcom
pléte de cette hypothèse nous sommes seulement étonnés qu’
illa traite
denouvelle et qu’
ilparle dusystème eontrair€ comme ayant été jusqu‘
ici
général. V0} . Système hiér0glyphique p. 389 sqq. unaperçu des pre
miers résultats obtenus parce savant.
Vo_y. les témoignages rassemblés et discutés par M. Crowr, encon
tradictionavecM . Champollionïeune , .danssonpremierouvrage et avec
différens passagesd’
Hérodote Commentat. Herodot . ubi supra.
Onconnait les nombreux passages d’
Homère auxquels il faut
joindre ceux des livreshébreux . Conf î Heeren l. l. p. 3 l é 405 , etc.
3 Diodor. I.Herodot. Il coll. Diodor. II , III .
780 nou s
parude la terre , aprés avoir enseigné aux hommes unemeil
leure vie , le
le nom ouvre‘
à la fois les dynastiesde Thèbes, de This et de
Manphis. Ménès acheva l’
ouvrage des dieux ,enperfection
nant lesartsde la vie et endictant à la terre les loisqu’
ilavait
reçues duciel Faut — il voir dans ces premières dynasties,
placées enquelque sorte sur des lignes.
parallèles, et dans
quelques autresque l'
ontrouve ensuite , l‘
indice de plusieurs
petits é tatsouroyaumescollatéraux qui, fondéssouslesmemes
influences, auraient eu cependant des destinées à part , c’
est
une questionqui n’
est point encore suffisamment éclaircie.
Toutefois, le nombre infinide rois que citent de concert Hé
rodote et Manéthon, rend la chose vraisemblable , dumoins
pour les temps antérieurs au seizième siècle avant notre ère
Maislong- tempsavant cette époque , dansune période de près
de mille années ( depuis 9 500 au moins l’
Égypte avait
déjà subidenombreuses révolutions; elle s'
était dé tachée de
l’
É thiopie ; le gouvernement arraché aux prê tres avait passé
dans lesmains desguerriers, êt Thèbess‘
agrandissant , reven
Ce Nénés ou U anas onH ines (nom qu'Érstostbén0 interprétait par
B ienios ou J ovialis) ne saurait , comme onl’a remarqué biendes fois,étre unpersonnage historique c
’
est unêtre intermédiaire entre lesdieux
et les rois humains untype divinde l‘
homme,unsymbole de l
‘
intelli
gence descendue des cieux et créant la société humaine sur la terre,
pareil au IhnenonManon de l’Inde, au Minas de Crète , d u. “ est
conquérant , législateur et bien&iteur deshommes comme Osiris-Bacchus;comme lui ilpérit sons les coupe de Typhon, car il fht tué par unbip
p0potame , emblème de ce mauvais génie ; comme lui encore , il a pourimage le bœuf , Mnevis le législateurn
'
étant autre que le taureauUnevr°
s
d'
Héliopolis , et delà le Minoænre. P oy .
_Volnq , Recherches sur"list .
une. Il! p. a8a sq. Prichard’
sAnaÿn‘
sof theÆg p£.M ol. , p .
et ci-dessua , p . a53 , 57 3 .
Nous renvoyom à la note t 3 ci-après, l‘
analyse du M erci er les
plus récentes sur la chronologie égyptienne ony venugus la gm de
divergence qui parait exister au premier abord out re les données desdifférens auteurs, n
’
est point réelle aulbnd.
D U L I V R E r soxsu mn. 78 1
diquant sonindépendance , sous des rois probablement indi
gènes, avait commencé sa carrière de conquê tes et de brillanstravaux . Memphis avait é té fondée une première fois, p eut
ê tre colonie de Thèbes, peut— ê tre capitale elle—mème d’
unétat indépendant ; et déjà sans doute quelques autres villes
s’
élevaient dans lamoyenne et dans la basse Egypte , auprixde gigantestes efforts pour conquérirunsolnouveau, lorsquetout à coup se précipitèrent surcescontréesdes hordesarabesvenues par l
’
istbme de Suez 1200— 1800 avant J .
—C. Tout
céda devant cette nuée d’
ennemis féroces qui , ayant prisMemphis et s
'
é tant fortifiés à A varis , depuis Péluse organisèrent une espèce de gouvernement , se donnèrent des rois et
même , si l’
onencroit quelques traditions, fondèrent On, lacité duSoleil P lus de deux siècless
’
écoulèrent sous la dominationdesHyeresouä ois Pasteurs
3. Cependant Thèbesqui
J osèpbe (contraApion. I , 14 sqq. , coll. Bosch. Prap. Ev . X, 13)non.a conservé d
’
après le second livre de Manètbon ce précieux récit sur
lequel il faut voir les commentaires de Volney, l. p. 235 sqq . de Pri
chard (Ægyp t . Ch onoIogy) , p. 6 3 sqq . ; et les Commentat . Herodot . de
M . Creuzer p . 188 sqq. , où se trouvent rassemblés et les autres decu.
mens anciens et les opinions modernes qui y ont rapport .’ J uba
, dans Pline , H. VI , 34 ( al. ag Conf . Volney, I.,
p. 24 7 , etc.
3 C’
est ainsi qu’
on les nomme ordinairement , et leur dynastie ,la
Xv Il° dans Manéthon, est enpartie contemporaine de l_s _XVIII", des
Diospolitea , d’
où viennent probablement les différens calculs qui enéva
lncut la durée tantôt à un, tantôt à deux siècles et plus. M . Champollion
jeune adepte une seconde interprétationdonnée parManéthondunom
de Hj csos, qu‘
ilécrit Hib chos, et traduit avec JosèplæP asteurs-cçpt ifi .
Il faut voirsurl’
histoire de cesdeux dynasties, dont la .scoonde se ter
mine à Am£whù père de Sésostris lesm'
anltats aussineufs _qu’
inatten
dns obtenus parnotre savant compatriote de la comparaisondesmonu
mens et légendes biérogiypbiques avec les ex traits de Manéthonchez
Josèphe (Système biéroglyphigne, p.a ra-251, 3883 et dansle Bulletindes
ScienceshistoriquesdeM. de Férussac , juillet 1824 p. 18 sqq. les ex
traitsqleslettresdeM. Chaumollion, datées duMusée deTurin, où parmi
lesnombreuses et inapprécisbl« antiquités égyptiennes de la collection
avait échappé à leurs armes , rallia ses voisins, forma contrelesbarbaresune ligue puissante ,
et aprèsuneguerre longue et terrible , deux héros Màpbmænouthosis et Thoutmosis
, son
successeur, eurent la gloire de vaincre lesByt.
c
;os et de rendre
à l’
Égypte sonindépendance. Cet événement, grand par lui
même plusgrand encore par ses conséquences enpréparant
la réunionde toute l’
Égypte sousunmême sceptre, commença
sa splendeur 16 00 av . J . C. Il acheva de fixer les peuples
au sol sur toute la face du pays, développa et consolida le
système des castes , posa la barnère .entre les agriculteurs et
les nomades, fomeqta le méprisdes Égyptiens pour ceux— Ci,
leur aversionpour les étrangers engénéral, et enconstituentl
’
Égypte chez elle , la sépara du reste du monde. Enmêmetemps il porta les forcesde lanationvers lenord , lui ouvrit
unplus vaste champ d’
activité avec unterritoire plus étenduet plus fertile et parla seconde fondationde Memphis, à l
'
oc
eident duNil amena de loinla décadence de Thèbes. Des
résultatsnonmoins importans, soit de l’
invasiondespasteurs,
Drot et ti , il a reconnu plusieurs statues des rois de la XVII? et de la’
X IX° dynasties et de leurs épouses. Conf . Journalasiatique t . V, p. 18
sqq. Onassure que depuis ce savant a fait “
dans la même collectionune
découverte de bienplus haute importance encore , celle de plusieurs ma
nuscrits égyptiens relatifs à l‘
histoire de ces mêmes dynasties).
Ce nom ,diversement corrompu,
doit s‘
écrire , selonM. Champol
lion, Misphra—Thoutmoxù .
Volney a rendu probable la double fondation.
de Memphis, une
première'
fois“
il l’
orient duNil, dans des temps inconnus auxquels se
rat tache le nom de Méné: chei Hérodote ; et la seconde fois à l‘
occident ,
par l‘
Uchoreu: de Diodore qu‘
ilcroit l’undes rois dela XVIII' dynastie ,
s
°
bcceù eur de Thoutmosù ,
‘
et auquél'
il at tribue les immenses travaux
pour déplacer le cours du Nil, dont parle le père de l’histoire. Mais il
nous semble y avoir de grandes difficultés dans le rapprochement des
rois'
mentionnés chez Diodoro jusqu‘
à Sélioiiris avec les Pharaons dé la
XVIII' dynastie tels que lesdonneManéthon; e t jusqu‘
icinousne aan
rions souscrit e ni aux conjectures trop hasardées de Volney, nimême au
parallélisme plus suivi qu‘
établit M. Champollion p. 2 46 de sonPrécis
du Système hiéroglyph. Ca r/. Rech . surl’
Hist . sur. , p. aan, 2 6 t a8 5 .
1784 norns
joug et à celuidela police sacerdotale De là lesplaintesdesHébreux , de là leur sortie d
’
Égypte , racontée diversementpar eux et par laura ennemis, mais avec unmême fond decirconstances de là , disent encore quelques traditions, lesémigm£mns de Cadmus et de Banana enGrèce. émigratiqnsdont la dernière fut eneffet , rattachée par toute l
'
antiquité à
(1400 av. J .
ment parler. laseconde pédale del
’
histoire d’
Égypte , celle des Sésostrid0s, que l’
onpeut { mmen mer sonâge d
’
or. Sésostris , Sésœsi: ouSéthps, appelé encore
ia £wŒm m: et Rm ca é:— le—€ mnd mérita d’
é treregardé commele fondateur
—
d’
une dynastie nouvelle. Ilrégénéra, enquelquesorte, sonpays e t sanationenchassant lesderniers restesdesétrangers et desnomades endonnant auterritoirede l
’
Égypte
deslimites certaines, enle distrib uant , aussi bienque lapopulationelle—même , danslesdistricts tout à la foisrdiä pux et
administratifsque l’
onappelle nomes‘, et eniupu
'
mant untriple mouvement aux arts, au commerce et à l
’
esprit de con
quéte. Il faut voir dans Hérodote et .dms Dindon”quels
Msuethon apud Joseph. e. Ap. , cap . sqq. ; ou“. EÇQdJ . .8 sq,q
&:nex it interea re.rm m superW an, qui fg.t etc.
Parmi lesvillescitées, l‘
ontrouve celle de Rameau: ainsiappelée sans'doute, dunom d
’
undes Pharaons prédécesseurs d’
I H JM pHJ U I , c‘
est-À
dire ouRamsès ouRamsés—Méînmoun, l’
aienlde O….
—Vo_r. les auteurs cités plus haut , p rincipalement la findudam eme
récit de Manéthondans Joséphe et le frat du'
üv. XL.de_Dîod0‘p”
d’
aprèsHécatée . Conf . vol. II , liv. V, sont.
Con/ÈChampolL Syst.hiérogl. , .p. a“ sqq. C‘est aux “vans quise
'
sunruccnpés de la langue égyp tienne de voirsile .nowde Sa lles, ,SQ PO ‘
si: onSemstrîs, que j‘appelerais plat t unapruom .euunfi l“ .n
’
aurait
pas quelque rapport avec le fait m‘
s de l’
eupd siofl des…:s ou
impurs , Zi» ; cc'N ç. de Rossi dansCancer, Cummmtpt.W p t
p. note 17 5.
Surlesname: , æoy . tai—dessus, p. ” a ; Cbampulüœx
sousles Pharaons I p. 6 5 sqq..etc.
Beck , A llgm . Gerd…1, p. 6 94 et M. Camper, dans ses
Commentat. Herodot. , p. 196 sqq. , ont rassemblé tous les d…ns et
ou u vna u wxsu‘
sun. 785
grands souvenirs avaient laissés aux peuples ses nombreuxexploits enAfrique enAsie et peut
-ê tre même enEurope ses
t ravaux enÉgypte nous sont attestés par lesmonumens nonmoinsnombreux , décorés de ses légendes, que les voyageùmmodernes ont retrouvés , non— seulement depuis les rivages?delaMéditerranée juqu
’
à Syène mais bienau delà dans la Nubie , qui probablement faisait alors partie de l
'
Égypte S$
expéditionsmilitaires eurent pour résultat d‘
enrichirsonpoisdes trésors de l
’
É thiopie , de l‘
arabie—Heureuse et de l’
Inde, ;d'
établirdesrelations suiviesavecles contréesde l’orient , -
au
moyendes flottes qu‘
il équips sur lamerRouge Peut - emsonrôle de héros, comme soncaractère de législateur, ont— i sété embelüs par lesprê tresqu
’
il avait favorisés, et qui rap
portèrent sonnom et les institutions antiques et tout ce quela traditionracontait d’
unMemnon d'
unCaymandyas, d’
unMénés , ses prédécesseurs demi
— fabuleux 3. Sonhistoire , toute
poé tique , n’
est même pas sans quelque ressemblance avec la
légende divine d'
Osiris. Maisces assimilationsdes roisaveclesdieux étaient familières aux prêtres
—
poètes de l’
Égypte et ne
peuvent icinousdonner le change.
L es successeurs de Sésostris profitèrent de ses richesses'
et 2
de sesexemplespourdécorerle paysdont ilavait fait le reposet la gloire ; quelques
— uns opprimèrent par des travaux êllfiâi
vains qu'
exéessifsles peuples qu’
ilavait ménagés; d’
autres, en“
petit nombre , s<mgèrcnt à perfectionner sonplus belouvrage
témoignagesrelatifsà Sésostris et à sonhistoire. Notre auteur a dej à fait
après Buren, unjudicieux usage desmouamena pourcontrôler ouap
payerles récits des anciens. Conf . maintenant Œamp llion le jeuua ,
Syst. hiémgt , p. aso—aa6 .
a .…pomm Syst . hiérogl. ubisupra et surtout p. 239 39 1.
Vo} : ci-aprü , note 8 sur ce livre.
3 Ces trois personnagesont entre eux et avec Osiris de frappantes ras
semblanees.M .Œsmpollionregarde pourtant ”m oncomme très—histo
rique et lemême quel‘
Aménophis II de la XVIII' dynastie :l
‘
ideutifie+il
avec Osymhndyns c’
est ouqu‘
ilne nousdit pas. la note la sur ce
livre , cl-aprü, et les passagesdu tex te auxquels ele se rapporte.
50
788 N O T E S
(sono Les invasionsdes rois d’
É tl1iopie provoquéespar
les dissensions de leurs voisins, menacent à la foiset l’
Égypte
et la Palestine Ce tte nationqui croyait avoirmis entre elle
et le monde une barrière insurmontable , qui dans l’
immobilité
de sa constitutionvoyait ungage d’
éternité , est menacée de
toutes parts pardes armesoudesmœursé trangères, et cepen
dant se mine elle-même par les conséquencesde sespropres
institutions. Sa décadence devient sensible dans la confusion
oule vide de ses annales , durant deux siècles (950-
7 50
Bientôt elle tombe sous le joug de Sabaco et d'
une dynastie
{entière de rois É thiopiens, ses successeurs , qui livrent le
gouvernement à la caste sacerdotale , peut— ê tre leur alliée
secrète , représentée par le Sethos ou Setkond’
Hérodote ,
prê tre de Vulcainà Memphis 3. Unautre ennemi paraitnachérib, roid
’
Agsyric, vaincuparunfléauducielaux portes
dÎŒgî pte , mais précurseur des désastres qui maintenant ,de siècle ensiècle vont fondre sur elle de ce côté
Les prêtres opprirnent les guerriers à la faveur
Sesanelu‘
r ou Sesowhoris , chef de la XXII°, dont M. Champollionjeune
lit à Karnak la légende portant Scheschonk. (Syst. hiérogl. , p. 3 03 sqq.)Pont —ètre est -il encore l‘c his d
’
Hérodote et le Sa p /ü: de Diodore ,
comme le pense Volney.
Zarah l’É thiOpien qui vint attaquer Asa petit
—fils de Roboam , est
ilunroi égyptienet l’
Omt nn(pour Ororehon) des listes, filsde Seron
chir? nousn‘
osousl‘
aŒrmer avecM . Champollion, p . ao$ sqq. Hérodote
nous porte à présumer une invasiondes Éthi0pieus enÉgypte dès cette
époque.
Hérodote et Diodore. Heeren, par une conjecture ingénieuse ,
suppose que l‘
aveugle J nysis pñurrait bienne pasêtre autre chose qu‘un
symbole de cette lacune et de l‘
ignorance des prêtres. (Ouvr. cité , note
de la page Mauéthonnous donne la finde la 11110, et lesXX III‘
et XX IV° dynasties , où ily a bienaussi quelque embarras. Vqr.,l‘
ap
pui de’
céa documeù s, la suite des découvertes de El. O lam au:
leslégendeshiéroglyphiques desmouamena, l. l. p . rg6—203.
3 Seikenne dut être qu'
une espèce de viee» roi, puisqueManh boun‘
en
parle pas, selonla r
pmarqvte ducomte Potocki, Principes de chronologie , p . Bt .
on1.1vnnrnors1ñnx . 797
quils imposaient aux rois. Les alimens leur étaient fournis
par lesclassesinférieures, auxquelles ils affermaient les biensdu temple ; maisilsn
’
enusaient qu‘
ense conformant‘
a la diète
la plus austère. Le poissonleur était absolument interdit ; aucontraire , eux seuls et le roipouvaient boire duvin, mais lamesure ené tait marquée Quant aux alimenslourds, fiatueuxtels que les fèves et autres légumes, loinde pouvoir enfaireusage, ils enfuyaientmême lavue, aussibienque de la chairdu
porc, quileurparaissait avoiruneffet pernicieux pour le sang.
Nuldoute que la caste sacerdotale desÉ gyptiens n’
eù t endépôt d
'
assez vastes connaissances fruit de l‘
expérience des
âges, du besoinde soutenir une dominationfondée engrande
partie sur la supériorité des lumières, et des loisirsqu'
une vie
exempte de tous les soinsvulgaires livrait aux méditationsdu
génie. De là ce concours des é trangers, des philosophes grecssurtout , avidesd
'
aller puiser la science égyptienne à sa source
antique Mais cet te science , unie sur tous lespoints ala re
ligion, subissait elle—même le joug qu’
elle avait imposé , et ne
pouvait ni suivre sonlibre développement , ui éviter de se
corrompre dansles entraves que lui avait données l'
esprit de
caste. Les connaissances étaient parquées, enquelque sorte ,
comme leshommes , dans les degrés nombreux de la hiérar
chie. Certains livres é taient confiés exclusivement à certains
prêtres les hautes sciences é taient la propriété des rangs su
périeurs, des prophètes, des hiérogrammates, etc. ; les rangs
Hecatæus ap. Plutarch . de laid. p. 4 48 Wyttenh. ; coll. Creuzer,
Historic. Graeor. antiq. fragm. p . a8 sq .
Diodos. I 69 96 . S trab . Xv ll, p . 7 87 , 806 C asub. etc. , etc.
C’
est lit , ce nous semble la plus forte preuve que l‘
onpuisse alléguer en
faveur de la réalité des lumières et des connaissancesgénéralement at tri
buées par les anciens aux prêtres de l‘
Égypte. Quant aux jugemens si
divers qu’
enont portés les modernes wyex enoppositionWoodvvard
qui les rabaisse beaucoup trop dans l'AmhæoIogia vol. I , p. ara_sqq.
,
et Fr. Schlosser Weltgrsehicfite, I p. 18 sq. au jugement duquel
M. Cream souscrit sur tous les points. 0°nles excellentes. réflex ions
de Heeren,ouvr. cité p. 599 sqq .
inférieurs, tels que les pastophcres, par exemple , n‘
avaientaccés qu
'
aux miennes mbaiœraee. Ces institutions furel t debonne heure importéesenGrèce et il est horsde doute que,
dansles éta l d'
0rphée et de Pythagore , se retrou
vent tous les traitsprincipaux de la constitutionsacerdotale
de l’
Égyp te Et ces analogies ne se bœœnt pas acertains rè
gler-eusextérieurs ; elles sont aussifrappant“ quenombreuses
dans toutes les branches les plus élevéesde l‘
organisationintérieure . Mémo distinctionendoctrine ésotérique et ésoté
rique , mômesrang .même distributiondusavoir, enfinmêmehiérarchie dessavans
‘
et dessciencesS
’
il est unphénomène qui ait droit à toutenotre attentiondansl
'
histoire de l'
esprit humain, ce n‘
est pas tant la prodi
gieuse antiquité que l’
imm0hilit6 . pour ainsidire , —des institutions religieuses de l
'
Egypte. à travers toutes les révolutions
politiques. et la longue persistance des idéeset des £ormttfidont se composait lesystèmeœccrd0tai. Ccnquiset persécatésdeux fois par lesPerses, leurs ennemispolitiques et religieuxtout ensemble, soumisQualite dursnt troissièclesà ladynastietoute despotique desroisgrecs, d
'
où ils tmubèrent sousleniveaude l
'
administrationromaine, lesÉgyptienssurent résisteràtot les influencesétrangères, et jusque dansla ruine de leurindépendancenationale, ils triomphèrent de leurs vainqueurs
par l'
mœnù nt de la religion. Non—seulement les dieux de
l‘
Égypte , fabuleux conquéraus dumonde au.premier crépusr
cule de l'
histoire , réalisèrent cette douteuse conquê te à la
clarté dujour enfaisant invasionde toute part dans l'
empire
romain; mais dans leurs foyersmême ilsconservèæut intactset leurs autels et tous leurshonneurs et leur mystérieuse do
mim tiou sur les âmes. Les P tolémées et les empereuqs à
Herodot . II 80. Valchenaer ad Euripid. HippoL , p . 26 6 1) M”fl fiengesch. Il p. 444 et Prichard
,Analysis of Æp
‘
p‘. ”y
tÂoI. p. ra sqq. qui s‘accordent avec M. Creuzer l voir dans les 01°
phiques et les Pythagoüciehs les disciples des prêtres de l'Égypte , et
comme lui ont fundé engrande partie leur théorie dela religionegyrtienne sur les rapprochemens qui s
‘
ensnivsnt .
unm v a r. raorsu‘
amn. 8…caractérisée du nom de fi x e. Aussi fallut — ii les remet tre .enaccord par une nouvelle invention celle de la période 8 0
thz‘
aque ou de Sirius , oucæ_ç_grc duphénix ,dont il a é té et
sera parlé ensonlien(ci- dessus p. 47 2 sqq . ; et ci après,
note 13 s. c. L’
année fixe ouagraire commençait à la n‘
ou
v elle lune la plus voisine du lever de Sirius, v ersle solstice
d'
é té elle se composait comme la précédente ,de trois cent
soixante— cinq jours, mais avec intercalationd'
ug jour tousles quatre ans, d
'
où est venue notre année julienne biseex tile.i
Cette forme d’
année fut long— tempsle secret des prê tres égyptiens, et c
'
est à eux que l'
emprunta Jules César , pour enfairel
’
année commune chez les A lexandrins et chez les Romainsmais il est probable que le reste de l
’
Égypte conserva l'
ancienusage de l
’
année vague , comme s’
était conservé longtemps peut
— ê tre à côté de celle- ci l'
usage plus antique de l'
air
née lunaire ou h ui-solaire de trois cent soixante jours.,Le
calendrier fixe alexandrinprit soncommencement au rdc.
Thot/z vers l’
époque où ce jour se trouva correspondre avecle 29 août
M . Creuzer remarque très— bienque ces différentes formes
de l'
année égyptienne et les efforts successifs qui furent fait:
pour corriger le calendrier, ne pouvaient manquerde donner
lieuà des variantes considérables dans la légende d’
tlr'
ir et
d’
03irù,fondée originairement surune période normale. Peut
ê tre la doublemort d’
Osiris doit—elle s'
expliquer par ces .va
riautes, résultat necessaire de » l’
année vague. Au reste , :les!
fê tes principales de l’
Égypte , établies comme celles «le tous:
les peuples, d’
après les époques naturelles de l'
année , trou.-l
vaient à la fois dans le mythe populaire leur commentaire et
leur sanction. La plus solennelle , appelée la fê te (deslawentationsl d
'
ln‘
s oude la disp arition(mort) d'
Osiris, commen
Voy . J ackson, ChmnologÏca1An! iqm‘
ties init . ; VanGoens éd Por
phyr. de Nymphar. antro , p . r13 ; Rhode . Ueber denM eMreifl , p .
8 etc. Fourier, dans la Descript . de l‘Égypte , Antiquités, Mémoires
vol. I, p. 805 sq . ; Letronne sur Strahon, t . V , p. “3 sq. et sur Rol
linl p . 7 6 ; le même , Rech. sur l‘Ég. , p. 170 .
l.
80 2 a orus
çait le 17 d'
A thyron13 novembre , ao rapport de Plutarque :
c'
était une fê te de deuilet le larmes Vers le solstice d'
hiver,
oucélébrait la recherche d‘
Osiris; et le 7 de Tyl>i ou2 janvier,l'
arrivée d’
Isis de la Phénicie. Peu de jours après, la fête
d‘
Osiris retrouvé (une seconde fois) unissait les cris d’
allégresse
de toute l’
Égypte à la joie pure d'
Isis. L a fê te des semailles
et celle de la sép ulture d'
0:irù celle de sa résurrection, alors
que les jeunesherbes commencent à se montrerhors de terre
celle de la grossesse d’
I sis‘
, enceinte d‘
Harp ocrale de la nais
sance de ce dieu enfant , auquelonoffrait les prémices de la
récolte prochaine, celle des P amy lics oude la [m arion du
Phallus liées plusoumoins aux précédentes, tombaient dans
une grande période quiembrassait la moitié de l’
année , depuis
l'
équinoxe d’
automne jusqu'
à celui duprintemps, et de Phaœ
phienPharmuthi 28 septembre-27 mars) , aucommencement
duquelse célébrait la fê te de la p urifi ca tiond ’
lsia. Unpeu
M nt ; à lanouvelle lune de Phamenoth (Mars) , les Égyptiens
mimnisaient l’
entrée d ’
Orùis dans la lune (luna -Irma: bermu
phrodite) qu'
il était supposé féconderpour qu’
à sontourelle
fécondait la terre Enfin,le 30 d
'
Epipbi (M ilk! ) avait lieu
la fê te du la naissance d’
Horus, le représentant d'
Osiris .
le vainqueur de Typhon, dans la seconde grande période
quis‘
étendait de Pharmuthi enThoth 27 mars— 29 août )où reminmençait l
'
année 3. Outre ces fétes gértérales a ce
qu'
il paraît , dans toute l'
Égypte ,il y
' avait ‘ encore denomboèuses fê teslocalesdont quelques—unes at tiraicnt ua.immenæ
encours de population. Telles étaient la fê te de Bubaslis ,dans la ville de même nom ; celle d
’
h ierà Buren: aucentreduDelta ; celle de Neith ouMinerve à Sais, appelée laf ête des
Plutarch . de la. et Osirid. cap. 39 et 6 9 , p. 50 r Wyttenb.
Conf . Grenze'
r,Commentat . Herodot. , p. xao sqq.
Plutarch ibid. , p. 508 Creat or, ubi sup. p . 12 5 sqq.
.3 Les époques de ces fêtessont fixées d
’
après le calendrier alenudrin
il faut voir les développemeus donnés par Prichard sur toute cette ma
tim—equ
‘
il traitée fort au long Aua(ysis of Ægyp£. Mythol. p. 6 1 sqq. ,
83 , surtout p. 95 sqq., et le tableau de la page r03.
804 noces
numensne pouvait être compris ou plutôt deviné que parunbienpetit nombre d
'
initiés, telsqueM. Creuzer. Après lui, le
célèbre antiquaire M. fl irt , dans une dissertation imprimée
en1821 essaya de dé terminer avec quelque rigueur les
formes et les attributs des dieux et déesses de l'
Égypte , de
lesclasserd'
aprèsleurs typesdistincts et d'
endresser la liste ,encomparant les bas— reliefs ou les peintures aux documens
épars, aux traitssipeucaractéristiques aux nomssouvent défi
garés et traduits d'
une façonplus oumoins arbitraire , q…nous ont conservés les auteursgrecset romains. M. Champol
lionle jeune , par les applications qu'
il a commencé à faire
de sa découverte de l'
alphabet des hiéroglyphes phoné tiques,vient de nousmontrer combien, après tous ces efforts, et les
travaux plus anciens de Zoëga et de Jablonski, nous é tions
loind'
avoirunvéritable P anthéonégyp tien Dans cette noteet dansla suivante , nous tâcherons de compléter M. Grenzer
tant par lui-même que par des ex traits de MM. P richard e t
fl irt , pour ce qui regarde les principaux personnages de la
Dans les Mémoires de l'
Académie royale des Sciences de Berlin, et
à part sous ce titre Ueber dse Bildung derÆg ptisdœnGod lm‘
ton ia
avec onse grandes planches lithographiées.
le Système hiéroglyphiqne , chap. V, Applicationde l‘alphabet
phonétique aux noms propres hiéroglyphiques des dieux égyptiens.
Cornpnr. dans le volume de planches avec l‘
explication joint aumême
ouvrage , les noms divins soit phonétiques, soit figuraüfi , soit symbo
liques ; et surtout le Panthéonégyptiendont il a paru, au moment où
nous imprimons ces lignes , neuf livraisons renfermant quarante - cinq
planches, où les personnagesmythologiques sont représentés sous tous
leurs aspects , avec tous leurs attributs , et peints de ces couleurs expres
sives qui ensont undes plus essentiels. Les légendes encaractères soit
hiéroglyphiques soit hiéraûques, sont placées i côté de chaque divinité .
L'
exécutionde ces magnifiques dessins color1es est tout -i-ù it digne des
savantes et neuves explications qui les accompagnent et qui nous font
sentir plus vivement tout ce qui restera à désirer, sous ce double rap
port it notre propre travail; mais ce travail était depuis long-temps sous
presse lorsque furent publiées les premieres livraisons de l'ouvrage de
M . Champollionle jeune.
nu 1. 1v a a r a0 1s1ima. 805
légende d'
lsis et d'
Osiris, et toute la mythologie populaire ,
nous réservant de présenter dans la note 6 , l'
ensemble de lathéogonie et du système sacerdotal d
'
après MM. Gœrres
e t Champollion comparés. Nous nous référons, pour les
détails, à l'
Explication des planches , selonles renvois du
tex te.
Encomparant lesdiverses interprétationsdonnées par Plutarque et quelques autres anciens, onvoit qu
'
0sin‘
s n'était
pas simplement le soleiloule Nil,
ratrice et bienfaisante de la natur
contraire , la force passive , la puissance de concevoir et de
met tre aujour dans lemonde sublunaire. Toutefois Osiris était
particulièrement adoré dans le soleil, dont les rayons vivi
licut et réchauffent la terre ,et qui, à sonretour auprintemps,
parait créerdenouveautous lesêtresorganisés il devait ê tre
Le nom d'
Osiris signifie , dit-on, le ma ître de la {cm ,ou celui
_ q_ui
de ces étymologies sur laquelle s'
accordent Diodore,Plutarque et Hora
pollon parait avoir trait à la légende symbolique dudieureprésenté parunœil et untrône ( ouunœil et untombeau enforme de vache ) . Le
nom phonético-hiéroglyphique se lit Ousri, encopte Ousiri.Aurapport des
anciens, onl'
appelait encoreHysiris, Siriuset A rsaphes(Hellanie. et slii,sp .
Plutarch . de Isid., c. 34 , 37 , 52 Biodot . I , t J ablonski, Pantheon,
I p . 14 4 sqq . ; Opuscnl. , 188 ; Silvestre de Sacy, sur l'
inscriptiondeRoset te ; Prichard Analysis p. 57 96 sq . Champollionjeune Syst.
hiérogl. p . 102.
Isis , sur le nom de laquelle onpeut voir J ablonski, Panth. , Il , ag
sqq. et Opuscnl. I inb voc reçoit , comme onsait , les épithètes de
dame oumaitresse, mère , nourrice , etc communes à plusieurs autres
déesses égyptiennes sonsurnom favori est my rionp ne ou qui a di.r
millenoms. Sa légende symbolique ne diffère de celle d'Osiris que parce
qu‘
à l'
œilest substitué le signe caractéristique du genre féminin. L’
onest
biententé de rapprocher, comme le fait M. Creuzer, Osiris et Isis de
l'
Iswara ou Isa et [mai ou b i des Hindous , non-seulement pour les
rôles, mais pour le sens des noms si semblables du reste c
'
est le sei
populaires, chez ls plupart des peuples.
08 noras
régétation, qui fait croître et mûrir les planteset les fruitsHorus, comme Osiris , dansuncaractère plus élevé , est identifié avec le monde visible , avec le grand tout , et c
’
est ence
sens que le soleil et la lune sont appelés les yeux d’
Homs
Horus avait pour sœurBubastis, nommée Diane par les G recs,
et qui aussi bienque ce tte déesse présidait à lanaissance des
enfans : elle avait beaucoup de rappo1ts avec Isis , avec la
l…avec une autre divinité femelle que lesGrecsont com
,parée h I lithy ia
3. Harp ocm te ne parait ê tre autre qu
'
Homs
.enfant Ce dieu qui ne marche et ne parle point , ce dieu
pleinde mystère , favorise le premier essor des plantes qui
se forment ensilence au seinde la terre leur mère comme la
sienne , et enmême temps ilfait croî tre lesjours5.
—La plupart de cesdieux se retrouvent à la foisdans le mondesupérieur et dans le monde inférieur, sur la terre et aux en
fers; ils ont deux rôles et deux figures. C'
est ainsi qu'
Osinë ,
descendu dans les sombres demeures, devient Serap is Isis
Horapollou 17 . Ælian. de Nat . animal. II,10.
Plutarch . de Is. cap. 52.— Idée encore toute indienne. Conf . liv .
passim , et surtout lesnotes 5 et 7 sur le même livre , à la finduvol.
J ablonski , et Prichard p. 134 — 14 1. Conf . les notes 5 et 6 .
4 Voilà pourquoi Hérodote et d'
autres auteurs ne le citent point sous
sonnom spécial. Ce nom qui n'
est peut—être qu
’
une épithète parait
signifier Bar ou Horus ana: p ieds délica ts mous oumalades, [Jar—
phon
cra tes Ha -phoclt
ora t , Har—polra t . Le dieuqui le porte fut confondu i
une époque probablement tardive , avec unautre dieu plus ancienou
supérieur ,P latah-S«>kari enfant , surnommé également Po—kra t . Ha rpe
cm te est Horus enfant , comme A roue'
ris est Horus parvenu à la force de
l‘
âge à la fois fils et frère d'
Osiris. Ce sont trois formes oupersonnes distinctes d'une même divinité. Conf . J ablonski, Panth . I , p . 2 4 5 sqq. ,Vœ.
p. 38 Prichard l. l. p. 8 6 sq . ; et ci-après notes 5 et 6 .
5 Plutarch . de Isid cap . 6 5 , 6 8.
5 Diodor. Plutarch. de Isid. cap . 28 sq . Porphyr. ap. ! useh . Præp .
Bv . lib . IV , fin. Tacit . Hist. , IV,8 4 . Pausan. I , 18 . Plin. XXX"II
19, al. 5 XXXV I 11, al. 7 .
— Ces témoignages rassemblés parM . fl irt.
P 37 sq. prouvent ce qu'
avance M . Grenzer , que Sérap is et les Sem
pewuoutemples qui lui étaient dédiés, furent de tonte antiquité enÉgypte.
Lanote suivante 15. c. l. olTrirades faitsnouveaux à l'appui de cet teopinion.
8 t a auras
fois répété dans la frise qui règne nu— dessus de cet te scène ,tenant enmainle sceptre à tê te de huppe ou de coucoupba
symbole oude la piété filiale ou de la bienfaisance des dieux .
Dans la même planche , f. 15 1 le dieu portant la cmix ansée ,
symbole de la vie oude la vie divine , est embrassé par une
déesse qui est Boule ouLatone. Vcf . la note suivante.) C'
est
encore lui qui parait le second, dans la pl. XXXVI , 153 ; ! ur
le couvercle de la caisse de momie , pl. XLV,182 ,
à gauche ,
nu— dessous de la grande figure aux ailes étendues; peut— ê tre
enfinavec la tê te d'
untaureauoud'
unbœuf, animal qui lui
était consacré , pl. XXXIV,144.
Quant à Isis, sa figure a été encore plusmal dé terminée et
plus souvent confondue avec celle de telle ou telle autre
déesse . M . Gr‘
enzernouslamontre fort bien coiffée d'
unvautour, symbole do sexe fémininet de la maternité , nu— dessus
duquel s'
élèvent les cornes de la vache embrassant le globe ,
d‘
abord dans la pl. X.XVIII 136 derrière undieuquiparaît
ê tre sonfils Horus puis avec le siége ou trône qui lui est
propre placé au— dessusduglobe , nourrissant lemême Horus,
pl. XXIX ,137 , XXXVI , 153. (Campanpl. XXX ,
138 ,
Elle est souvent reproduite dans nos autres planches, q'
uel
quefoisavec les cornes et le globe sans le vautour, pl. XXX]!141 quelquefois au contraire avec le v autoursans le globe
ni les cornes pl. XXXVII , La vache lui était dédiée,
et il est assez probable que c'
est Isis encore que nous voyonsavec la téte entière de cet animal, tenant le jeune Horus sur
sesgenoux pl. XXXIV, 145. Comp ar.Descript. de l'
Ég. , Her
mouthis, vol.1, pl. 96 , f. 3 ; Hirt . p. 44 et pl. 11, f. 7 1,L
’
histoire de l'
accouchement d'
Isis, de la naissance et de
leducationd'
Homs , paraît à M . Jomard , et à M. Grenzerd
’
après lui, avoir é té représentée dans une série de bas- reliefs
du sanctuaire d'
Hermonthis, dont nous avonsreproduit quel
quessujets. (Descript . de l’
Ég. Antiq. , pl. , vol. I pl. 96 , f. 1et
3 , pl. 93 , f. 3 , etc. Conj Ï pl. XXX 138 , 139. Onvoit le dieu,d'
abord à la mamelle parcourir toutes les périodes de l'
enfance et de l
’
adolescence , et parvenir ainsi à la fleur de sa
ou 1. 1v a a ra orsuänn. 8 13
brillante jeunesse recevant successivement tous les at tributsde la divinité , le fléau,
la croix ansée ,le crochet ou bâton
augural, etc. (Con/È pl. XXIX , Horus est spécialement
caractérisé , sans doute comme Harp ocmæ par le geste qui
consiste à porter la main vers sa bouche pl. XXXL 140 ;
XXXIX ,157) : sa beauté , sa jeunesse , sa chevelure artiste
ment tressée songoût pour lamusique , peut- ê tre encore le
bâtonauguralqu'
ilporte enmainet sur lequelmême onle voit
assiscomme sur untrépied sacré (XLVI , I ÜA) devaient le
faire assimiler par les Grecs à leur Apollon. Cette dernièrefigurenous le montre descenduaux enfersavec sonpère Osms
,
et l'
assistant dans ses fonctions de juge des morts. L'
image
sous laquelle ilparait le plus fréquemment , comme Améris ou
Horus , est celle d’
unjeune homme _à tê te d'
épervier, ou
même de cet oiseau, tantôt avec et tantôt sans le P schent,
coiffure double qui est unemblème de la double domination
sur les régions supérieure et inférieure '
(XXX IX , 157 ; XL ,
16 5 ; XL I I , 17 3 , 17 5 ; XLIV, 18616 ; XLVI , etc. ) sous cet
aspect , ilse rapproche dudieuSoleil, sonpère , suivant quel
ques traditions, auquel l’
épervier était également consacré
(voy . lanote subséqueute) . Unautre desat tributsd'
Hgms est
le lion, symbole duSoleildans sa force,-
et engénéra1.dq,touteforce physique et morale . ilfigure aux côtés dudieu, modèle
des rois , commeaux côtés de:rois eux—mêmesdansungrandnombre debas— reliefs3.La planche XL I, 17a représente le lion
.
Cette ingénieuse remarque appartient èM . fl irt , ouvr. cité , p.
Onle voit aussi sous sa forme edt1èremeut humaine,coifié du
P schent (pl. XXVII I ,r
3 Par exemple dans ceux du petit monument dé Khalapscbé. Gau.
Antiq . de la Nubie , pl. X IV , f. a. A Naga ,enÉ thiopie , du groupe
nombreux de victimes barbues figures typhouienua ,
’
est immolé pdrui1
héros ouPharaonà l'actionduquel unlion concourt ‘
. Voy .
Voyage à Méroé , etc., planches, vol. I , pi
l
14 , et les détails , pl:163
et
18 . Camper. notre pl. XLIV, 186 a et b. Dans ce dernier mi‘
et,Hof-fi?"
hié…éphale et le P schent en tête , présidé lui-mème la scéué‘
im
ghnte , souvent répétée sur les monumens et que nous commt ns'
8 14 no i r s
et él'
é pervierunis enune espèce de sphinx aœroupisurunser
peut à nombreux replis, et portant la coiffure deshéros ce
doit ê tre Horus vainqueur dudragonApop his ou J p op frère
du soleil mais ennemi de Jupiteret d'
Osiris, dont parle Plutarque La même coiffure est portée parle dieu enpersonnedans une autre scène de la même planche , 169 , sur laquelle
nous reviendrons plusloin.
Ilne paraissait pas très— facile de distinguer , surlesmonumens, la déesse “ baslis, sœur d
'
Horus e t fille d'
Isis : aussi
M. fl irt n'
y a- t -ilrienvu, ou la confond— ilavec une divinité
d’
unrang biensupérieur. M. Champollionle jeune endéteflminant sa légende symbolique , quise compose d
'
une étoile aubout d
'
une espèce de bâton, surmontée d'
unsigne qui est
peut— ê tre une double feuille , enmanière d
'
accolade renverséehorizontalement , et à côté .le caractére distinctif dugenre ,nousfait reconnaître dansuotre plartcbe XXIX , 137 , la jeune et
belle déesse avecune chevel1ire‘
artifl cment tressée et portant sursa tête cette même légende com eattribut caractéristique : alle
est placée derrière samère qilidonne leseinà sonjeune frère
ailleurs.) Diodore raconte quedans lesm aglyphes du pelaîs d'
Osyman
df as , le bé paraissä iiaccompagné d'
unlieu danslescombats l 4 8
' P lutürcb .,dé Isid. et Ôiirid. coll. 19 . Con]Jebloflski, Panth.,
III “
,
‘
p. 98 sqq. et 1a1.
‘
J
M. fl irt laprend puur Ist'
a dlæ…e , assise d…Bento ou La
tene nm trie£ d'
üm æ e1dë flkê“ fifi et dans l'
étoile-quibriÇe eu—dasms
de sa télé ,il voit Sothis ou Sirius , astre où était supposée resplendir
sonà e , comme celle d'
Hoçys
H
dans Orion,et celle de Typhon dans
02…f . Plutarch de lai_d.
'
a 1 Horapollou, I , 3 ; fl irt , l. I. ,
p . 43.— M . Creuzernousmontre Bu6aslis Diana changée enbiche et
abat tue sons T_fl1l1æt , daps une pierre gravée (pl. LU , 15 1 a) ; mais en
supposant l'
explicatipnsolide , n'
est-ce pas une idée égyptienne sous 11n
type purement grec? Dans'
le combat contre 7) phon,Bubasä s se mé
tamorphosa nou poi1it enbiche, mais en chat,et cet animal dont la
déesse porte encore la tête sur quelquesmonumens lui était consacré
aussi bienque la lune. Lesmédailles de Bubustus nous la faut voir
postant sur sa mainla mygale ou mdsaraigne dédiée à Latoné , sa nourrice , avec laquelle elle a degrands rapp
orts. (Pl. XXXVII , 15 1 e. W .
Jablonaki,Panth.
,I I , p. 55 sqq. p. 99 sq . et la note suivante.
ouune figure typhonienne danscette scène dupetit temple deKarnak , où l
'
onvoit une ourse debout , la gueule ouverte ,
opposée à unliondebout également et armé , ayant , comme
l'
ourse , la pate appuyée sur unsymbole qui se rapproche de
la croix à anse : entre les deux figures est l'
épervier mitré en
v ironné de lotus , dontnous avons parlé plus haut. L'
ourse , en
effet , de même que la constellationqu'
elle représente , é tait
consacrée à Typ hon Elle parait , ainsi que le crocodile et le
crocodilocépbaie ,sur les bas—reliefs astronomiques , tantô t
isolée ,tantôt rapprochée du crocodile , quiest monté surson
dos(pl. XL ,165 ; XLVIII , 191 ; XLIX et L Une figure
onadorait uncrocodile, et les médailles gréco romaines de cette v ille ,
sur lesquelles onvoit Saturne uvée le crocodile sur sa mainétendue.
(Zoega , Num. E gypt. Imp. ,tab . X , p. 16 9 ,
not . 6 1 ; et p . 1114 .
tab .XXI , 1) . Dansla légende Hercule et Anle'
e à undegré supérieur ,sont
absolument dans le même rapport qn'
Horm et Typhonà undegré infé
rieur. Vulcain, Hercule et Born: ouHarpoera te , les trois fils par excel
lence ,dans les}rois ordressuccessifs et distincts, quoique corrélatifs
, de
la théogonie égyptienne, cœœspoudœt entre eux sur tous les points.
De là le nom composé Semphouu aæs traduit parÉrstosthéne Hercules
Ha rpocm tes. M. fl irt (ouvr. cité p . 53 sqq.) a été sur la voie de ces
idées, mais il endévie tout à coup, égaré par le point de vue étroit dans
lequel il lui a plude s'
enfermer. Unautre rapprochement fort ingénieux ,
que nous devons À cet écrivain,c'
est que Typhondétrône e t mntfle
Osirir , comme Saturne mutila son père Uranus; dans la suite Saturne
subit le même traitement de la part de Jupiter, et 7ÿphond e celléd
‘
Horm. J n! ée porte la hwpê (espèce de faucille onde eroc) de Saturne
surlesmédailles, ainsiqué fl irt serait—cc que, pourune raison
analogue , Horus semble porter le même instrument dansnos pl. XX II .
137 , et XLIV,186 Nous verrons , dans la suite , tout : la portée de
ces rapprochemens.
Plutarch . de la. et Osir. cap: m Ilserait bienimportant de dé
terminer si c'
est réellement une oursr qui se volt dans ce: bas-reliefs et
dans beaucoup d'
autres : c'
est“M. Hirt qui lui donne ici cette désigna
tion, ubimp . Nous croyons que la figure égyptienne est plutôt celle
d'une lsie ou truie avec différentes têtes dans les différentes scènes , et
ordinairement des mutuelles pendantes.Canip4 r. le zodiaque du petit teinple aunord d'Esné Descript . de
un1.1vnu rnorsm un. 8 17
analogue est celle de notre pl. XXX IX 157 ; la scène entièremérite d
'
ê tre étudiée dans la frise dont nousne pouvons donner qu
'
une partie Ony voit Horus et Harpocra le alterner
avec des personnages que ce rapprochement , joint à leursformes hideuses ou bizarres ,
indique assez comme Typho
niens. L’
una le corps de l’
ourse ou peut—ê tre de la laie
, animalnonmoins abhorré , desmains humaines, avec la tê te ducrocodile , et une coiffure assez semblable à celle que nousremarquions tout à l
'
heure chez Souk erocodiloeéphxtle quel
quefoisla tè te change et devient celle d'
unhippopotame ou
chevalduNil. L’
hippopotame, autre emblème ducouchant et
des ténèbres, était encore unanimal typhonien; lemême basrelief l
'
offre tout entier placé devant Horus hiéracocépbale.
A illeurs, Horus armé combat e t perce de sa lance le férocereprésentant de Typhon. L
'
autre personnage , qui accompagneHorus sur la frise d
'
Edfou et dans notre fig. 157 , est assez
généralement regardé comme la forme humaine de Typ hon,
nainventruet d’
unaspect grotesque qui enfait une véritable
caricature , tandis que dans la laie onvoit Nephthys sa sœur
e t sa concubine. Mais MM. Grenzer et Hirt s'
accordent à re
connaître dans la première figure undieu biensupérieur, le
Créateur lui— même , l'
ord0nnateur de l'
univers, Knep h ou
tout aumoins Fhlba dont le risible aspect excita la gaieté de
Cambyse , dans le temple de Memphis La suite des travaux
de M . Champollionrépandra sans doute quelques lumières
nouvelles sur ce point comme sur tant d'
autres encore fort peu
éclairés.
Dans le vague qui règne jusqu'
ici sur ungrand nombre de
figures représentant des dieux , dans les monnmens de style
l'Ég. , Antiq . vol. I pl. 87 ; et surtout le plafond d
'
undes tombeaux
des rois à Thèbes, vol. II, pl. 82 ,
où la truie est parfaitement carac
térisée.
Voy. Descript. de l’Ég. vol, I chap. 5
, S 7 , p. 33 sqq . ; et la pl. 6 3
quis'
y rapporte. Conf . Euseb. , Præpar. cv . , II I , 11 13.
Voy . le tex te p . 520 sq . ; et fl irt , l. l. p. 16 .
8 18 no c e s
égyptienpur, l'
onne sait au justeni laquelle répond à l'
ancien Sérap is , s
'
il porta ce nom, ni si sonimage . nonplus
que sonidée , doit ê tre distinguée de cellesd'
Osirz‘
s, soit lors
qu'
ilpréside auNil, soit lorsqu'
il siège comme juge des morts
pl. XLVI , XLVII , 184 , Quelle qu'
ait pu ê tre à l'
ori
gine sonindividualité propre , le vase (malà propos peut— ê tre
appelé modt'
us ouboisseau) , le serpent , lenilomè tre qui é tait
missoussa garde , sonculte lié à celuiduNil, touslesat tributs
qui le caractérisent dans les temps postérieurs, et par-dessus
tout les titresde J up iter, dieugrand , de Jup iter— Soled, de grand
Sarap is, que lui décernent les inscriptions nouspersuadent
qu'
il représente enlui seul plusieurs formes des dieux su
prêmesKneph , P htha e t P hré ouJupiter, Vulcainet le Soleil,
quiseront expliquéesdanslanote suivante (pl. XLI 16 9, 170 ;
XLII , 17 4 ; XLIII , 17 6 , 17 7 a et b ; certainesfigures à tê te de
belier e t de serpent sur la caisse de momie , pl. XLV,18 2 , et
dans la pl. XLVIII 189 ; L I , P eut ê tre cette dernière
figure , empruntée à une envel0ppe de momie , nous donne
t — elle la forme antique et originale d'
Osiris-noir oude Sérap is
Nilw, roi des sombres demeures, portant le fléau et le.bâton
augural. Jablonski, ditM . Grenzer, pense que le nomde Sem
p is est composé de Sur—dp i et signifie unnüomélre, oucet te
sorte de colonne qui servait à marquer les degrés de la crue
duNil mais ce qu'
ilaurait dû observer, c'
est la liaisonintime
qui s'
était établie , chez les Égyptiens, entre l’
idée de l'
eau
mfraichissante , et celle dusalut de la félicité qu’
Osiris- Sém
p is , le maitre des régions infernales, dispense aux purs, aux
vertueux . E t comme l'
eauqui purifie lesmorts , guérirles v i
vans, comme la vie est supposée renaître au seinde la mort
même , onconçoit que le dieu duNilet le dieudes enfers, le
Foy . Letroune , Rech. sur l'Ég. p. 46 9 , 117 3 coll. 397 .
D'
autres l'
expliqnent manifestans j udex , parce qu'
il manifeste les
fautes des hommes après leur mort . Foy . Fréret , dans le 4 70 vol. de
l’
Acad. desInscript. , coll. Raoul—Rochet te , Hist . descolonies
p . 16 3 sqq . ; et ci—dessus p. 4 6 4 une troisième étymologie.
N O T E S
Ces mystères duCanope , emblème desélémens et de leur
mélange, nousamènentnaturellement à parlerde ceux dulotus.
Eneffet , dans le lotus , même rapport a l'
eau, auNil, à la
terre sacrée de l'
Égypte , aux astres dont le Canope porte les
symboles, et tout à la fois à la lumière e t aux ténèbres, à la
v ie et à la mort , au tombeaue t à l’
immortalité . M . Grenzer
adopte l'
ingénieuse explicationdonnée parM . Jomard,d
'
unbas
reliefd'
Apollonopolismagna, reproduit dansnotre pl. XLVI II ,
190 La tige de lotus que l’
ony voit dressée est l’
emblème
de la crue duNil; l'
œilest Osiris, c'
est— à — dire le soleil à son
plus haut point , au solstice d
'
été ; le croissant avec ses cornes
dirigées enhaut , placé entre l'
œil et le calice de la fleur,est
lanouvelle lune ; l'
homme à tê te”
d'
ibis présage l'
inondation
prochaine ; les quatorze degréspourraient avoir quelque rap
port avec la période astronomique de ou 146 1 ans qui
conciliait l'
annee vague avec l'
année fixe mais M . Creuzer
aimemieux v v oir une allusionà la hauteur désirée des eaux ,
et rappelle encore à cet te occasionlesquatorze lambeaux dans
lesquels Typhondéchira le corps d'
Osiris.
Souvent , dans les tombeaux de Thèbes, l'
onaperçoit une
tête de femme surgir eu— dessus de la fleur bleue du lotus,
absolument comme sur certains vases grecs antiques Dans
une autre image des grottesde Selsele , se voient des femmes
portant dans leursmainsdes tiges de lotus , ensigne d'
immor
talité 3 . (J . D . G .)
1 ya, , laDescript. de l'Ég. Antiq. . vol. chap. 5 , S 5 p. 28 . Con}:
notre Explicat . des pl. au 110 cité.
Conf . J omard , dans la Descript . de l‘
Ég. , Antiq. Il pl. _7 6 , et p. 36 7
du tex te.
3 Rosière , dans la Descript . de l'
Ég. ,Antiq. vol. I , chap. 4 p. 23.
Cette explicationaurait pu être appuyée , dit M . Creuzer, par le détail
d'
une scène qui se rapporte tout entière à cet ordre d 1dées : c'
est le bas
relief que Pricæus le premier (ad A ppul. Apolog., p . et ensuite
Gronovins (ad Herodot . II , 132 p . 16 6 , cd. Wesscl.) ont fait connaitre.
L‘
exécutionenest grecque-romaine il s'
y trouve même une inscription
grecque ; et pourtant le symbole œnsolateur s'y est perpétué dans une
822 N O T E S
de fragmens échappés pâle — mêle au naufrage littéraire del'
antiquité
La doctrine des prê tres égyptiens, comme celle des Brah
mancs de l'Inde et même des Mages de la Perse , se présente
sous la double forme d'
une Théogonie e t d’
une Cosmogonie
elle repose au fond surunpanthéisme ,tantôt plus physique
tantôt plus intellectuel, ou l'
unet l’
autre à la fois; sur la per
,sonnifiœ tiondes forces de la nature , plus oumoins identifiées
Eavec lespuissances de l'
esprit , e t conçues dans le point de vue
d'
une mystérieuse unité où Dieuet l'
Univers se confondent
Ilnous est parlé d'
undieusansnom, sans figure incorporel
immuable ,infini, origine et source de toutes choses , et qui
doit être adoré ensilence 3 c'
est le père , le bon,le M a ?
fL ‘iw‘“—JA 4 <
Conf . supra , p 7 5 1 note 7 94 , note et la note ro sur ce
infra .
Campanlesnotes 5 et 6 sur le liv . 1, 5599-6 11 passim ; note 4 sur
leliv . II , p . 6 97 sqq . 5 , p. 7 01 sqq . Onverra, parcette comparaison, que
la doctrine égyptienne a des rapports beaucoup plus étroits et plus mul
tipliés avec le système de l'
Inde qu'
avec celui de la Perse , et qu'
elle est
manifestement plusancienne que ce deruier.— liera1sctu , dans Damascius
(de Priucipus'
m J . Chr, WolfAnecdot. gr. Ill p. dit que le soleil
lui même est l'
intelligence intelligible, r‘
ov vous r'
ov vonro'
v. Cela signifie
que le soleil tient dans le monde physique le rang que l'
intelligence
occupe dans le monde intellectuel : mais la distinctionlogique des deux
sphères est bienpostérieure à l'
origine de ces v ieilles religious fondées
sur le culte de la nature . Les anciens Orientaux n'
ont pas connu d'
autre
divisionde l'
unité primitive que celle qui la considère s'
émanant en
puissances distinctes , regardées comme autant de personne: . C'
est le
sens précis des paroles de Damascius, qui poursuit ences termes Or,
il faut savoir que les Égyptiens ont l'
habitude de diviser les choses sou
mises à la loi de l'
unité , car ils séparent l'
intelligence elle-même enune
foule d'
individualités divines. Note de M. Creuzer.
3 HermesTrismegist . Pœmander, S a . Porphyr. , de autre Nymphar.
p . t a7 . Cyrillus contra Julian., p. 31. Lactant de ver. Sap . I 6 . Hermes
had TaL , S I.. Asc1cpius, A ppuleio interprcte , ed . Basil. t 5 32
,VI ,
ce pur esprit , qui, avant la création avait écrit les livres
sacrés A vec l'
esprit fut donnée la matière première , tous
deux nés du principe unique , tous deux existant enlui de
toute é ternité , tous deux impérissables. Cette primitive ma
tière est le lieu, le réceptacle et la circulationde touteschoses,
que l'
esprit pénètre ,remplit et anime . Cet te matière
,aussi
appelée symboliquement le limonprimitif , renfermant ensoi
tous les élémens et toutes les forces élémentaires ,é tait gros
sière e t sans forme , lors:q__e esprit lui1mprima lemouvement ,la concentra enune seule masse , et lui donna la forme d
'
unesphère avec toutes ses qualités Cette sphère dev int le globe
oul'
œuf dumonde que Knep lz laisse échapper de sa bouche ,
le Yeî be manifesté,la raisonou la parole visible , que le Dé
miurge proféra ,lorsqu
'
il v oulut former toutes choses 3. Ce
AmonRa ouAmon-Soleil, et le Nil, qui dédié comme Jupiter—N ilm,
passait pour une'
des formes de Jup iter— Ammonet s
'
identifiait avec lui.
avec le bongénie Aga thodémon. M . Grenzer, de soncoup d'
œilperçant
avait déjà pénétré tous ces rapports maintenant mis au grand jour par
lesmonumens e t leurslégendes. (VO]. p . 5 15 sq . et lanote 5 ci-dessus,
p. 8 18 sq .) Le vase niliaque ou le Canope , répandant les eaux fécondes ,est dans les mains de Knouphis-Nüus Nante-P hon
, ouNoute-P hen Den
effimden: ou Deus eff usus je ne puis me persuader qu'
iln'
y ait pas
identité au fond entre les motsKnouphis et Canobm ,et que le premier
ne soit pas la véritable étymologie de l'
autre , comme le pensait Zorga
Knouphis-N ihrs représenté ordinairement avec la tête de belier et les
cornes de bouc,comme généra teur, l
'
est aussi <fnelquefois sous la forme
d'
unscarabée comme mâle et père ,mais également criocéphale , comme
premier mâle et premier p ère. Conf . pl. XXXV I-XXXIX 153 15 5
158 , 159 ; XLI , 170 17 1 XLI I 17 5 XLIII , 180,coll. LII , LI“,
180 a et XLV,18 2 ; X L
'
VII I , 18 7 b
Conf . ci-dessus, p . 4 4 4 ,note 3 e t 5 18 sq . ci—aprés, p . 8 28 et note 10 .
A sclcpius , p . 135 ; Mens ad Mercur. S 1 de Communi, $ 12 Mer
cur. ad Tat. , S 8 . ar Les Égyptiens , dit Simplicius inA rist . Phys.
p. appelaient lama tière le fondement de la mie p remiére , qu'
ils
nommaient symboliquement l'
eau ; il semble qu'
ils la prissent pour un
certa inlimon(ilûv rwa) celui duNil (ci—dessus, p . 403 Creuzer.
3 Euseb . P ræpar. évang. I I I 3 . Conf . ci—dessus, p . 508 ; et ci-après
notes 10 et 15 sur ce livre.
g g , f.
6 W \rV / Ï \ 4 ;-s s i \ _t a a
826 nom s
monde beau, mais non pas bon, le second des êtres exis
tans le premier des ê tres souffrans, engendré lui— même , ne
cesse d'
engendrer, parce qu'
ilest mobile et que le mouvement
n'
est possible que par la génération ilest pareilà une sphère
et à une tê te eu— dessus de laquelle riende matériel nu— des
SOus de laquelle riend'
intelligible. L'
univers ressemble à un
grand animalcomposé de matièrc e t d’
esprit c'
est une grande
divinité image d'
une plusgrande unie à elle , habitant enelle
comme dans la source féconde de toute vie
O r voici comment se joue l'
immense spectacle de la créa
tion. Des ténèbres infinies é taient répandues sur l'
a‘
bime les
eaux le couvraient , et unesprit subtil, une pure intelligencerésidait a_g_scinduchap s par la puissance divine. Ces ténèbres,cet te nuit primitive , antérieure à toute existence , dont lenom
était répété trois fois dans les hymnes sacrés, c'
est la grande
Mère qui produisit de l'
humide les semences de touteschoses,c'
est la cause , la nature elle— même , la source de tous les biens,la mère et l
'
asile de tous les dieux ; c'
est A t r ouA tlzyr, l'
an
tique nuit qui était avant la lumière , la puissance d'
enfanter
danslanature , la céleste Vénus Tout à coup brilla , auseinde
Hermes, Clavis, S 10 ; de Comm. S 12. Foy . les divers symboles du
monde ,dans lanote 15 ci-après.
Conf . notre tex te , pl 5 11-5 14 ,
'
et lesnotes qui y sont jointes.— Il
parait y avoir iciune erreur commune àMM . Grenzeret Gœrres la Nuit ,
qui était avant que la-lumœre fû t, la première des grandes Mères , la
grande Mère par excellence (Thermautis, t'-an—m_qg t , la grandeMère qui
est une dénominationcommune à la plupart _des déesses égyptiennes )n'est point A thor, placéebeaucoup tr0phaut dansla Théogonie mais déci
dément p outo oula plus ancienne des deu Boule celle qui est surnom
mée la généra trice dusoleil dans les légendes hiéroglyphiques et qn'
Hé
rodote nous donne positivement pour l'
une des divinités du premier
ordre. La M) gale oumusaraigne lui était consacrée parce qu'
onsuppo
sait cet animalaveugle ; et l'
icbneumonlui était en outre attribué aussi
bienqu'
à Hercule . C’
est d'
elle que la branche Sébeunytique duNil, qui
avait sonemb chure présde la ville de Haute ,s'
appelait encore Thermor:
:ùzque , et il
c
Shieuremarquable de trouver aux portes de la cité dédiée
à Bouto-Lalona , unlac avec une ile flottante où la déesse élève les dieux
N
i l ) J “ N fl® CO MJ , ,
.'flt ñ Æ I . J » c L VI.
828 nou s
Kneph le créateur, qui est toute lum1ere et toute v ie , qui est à
la foismâle et femelle , voulant créer dans la plénitude de sa
force , la parole divine fit éruptiondansle pur ouvrage de lanature
, et s'
uni55ant avec le Démiurge Knep h, dont elle parta
geait l'
essence , elle mit au jour le second Démiurge ,le d ieu
dufeu e t de la vie ,Fhlba , quisortit de l
’
œuf— monde produit
Jüpar Knepb l'
organisateur , l'
artisandu monde ,
deux identiques à leurp ére et ses primitives émanations. Môme analogie ,
d'
unautre côté même connex ion intime entre la parole et la lumière .
Laparole est aussi la sagesse le Verbe est l'
homme l'
homme par ex cel
lence le prêtre (Brahma -P iromi). Neith (A théne , Minerve) , la parole , la
sagesse, la faculté ou force créatrice, fut la émanat iond '
Ammon
suivant la véritable doctrine égyptienne , et voilà pourquoi le belier 1…était déd| e comme à lui. Elle créa le monde
, de concert avec le grand
Démiurge , son père ; elle était censée présider à l'
hémisphère supérieur
duciel,tandis que Sale ou San la Junonégyptienne , également enrap
port avec Ammon mais seulement fille de P hré comme A thor, présidait
à l'
hémisphère inférieur ; elle fut la mère du soleil comme Bento ( qui
n'enfut peut-être que la nourrice ainsi qu'
A thor) ; elle est la Mère par
excellence,la premœre des grandesMères ,
comme Bento encore avec
laquelle onla voit se confondre et c'
est à Neith que le vautour, symbole
de toutes les mères divines,était plus spécialement consacré. Sonnom
signifiait : J e suis v enue de moi-mémé . Elle était le divinpr0potype de la
forcemorale e t de la force physique tout—
ii la fois, la protectrice des sages
et celle des guerriers , etc. Elle s‘identifie avec la Nature , dans la plus
grande extensiondu mot . Quant au Verbe , nous avons dit que c'
est le
type divinde l'
Homme assoc| e à Dieu et à la Nature dans une trinité
mystérieuse. Lanote 10 ci-après prouvera avec la dernière évidence que
le Thot/zégyptien d'
abord Dieu irrévélé , pur esprit , puis incarné sur la
terre,n
'
est autre que le Verbe créateur dont ils'agit ici. N eith est quel
quefois représentée avec une tê te humaine , coiff éedu vautour que surmonte
le P re/zen: (maj . le Panth . égy pt . pl. 6 , coll. 6 bi: ou ter) plus souvent
avec une tête de lion(sup . p . 520 et lesrenvois aux pl. éclaiœis oumo
difiés par leur explication principalement n°’
16 2 16 4 Pour les
images de Sa fi, conf . pl. XX IX , 137 ; X LV , 18 2 (a ) XLVI 184.
Pœmander et Sermo Sacer. Euseb ., Præpar. cv . [11 3 . N eith la pre
mière émanationou révélationd'
Amon se préparant a créer , est repré
sentée comme Hermaphr0dite ouplutôt Hermalhéne car Tboth, le premier"t
l
i u {‘v J,r.) ï
“
! —/ 1%7 J Wa — s sr \ G‘ V j L
.
L f? f t )
nu 1.1v ne rno 1s1à mn. 829
qui exécute sonouv rage avec art et vérité à la fois; c'
est la
puissance du feu qui a tant de part à la productiondes choses
e t favorise leur accroissement. C'
est aussi le souffle de v ie
dont toutes les créatures ont besoin, qui les nourrit et les
v ivifie toutes, chacune selonsonmérite. Esprit créateur et fé
cond ilrassemble danssa personne les facultésdesdeux sexes,ilest le père et l
’
at enlde tous les dieux Mais tandisque les
élémens légerss'
élevaieut dansles régionssupérieures les élé
mens pesans demeurèrent enbas unlimonhumide , et la terre
continuait d'
é tre submergée par les eaux . Enfinelle s'
endé
gagea , toutes choses furent divisées , distinguées , ordonnées
par l'
esprit tout—
puissant du feu; et au— dessusde la terre,Tito
resplendit le ciel, P otirz‘
s P htha , qui réunissait ensoi les
Hermès,et Amon—Kneph se confondent l'undans l'autre. VO] . lesnotes
au bas du tex te , p. 504 , 5 20 ; et compar. les passages cités du liv . et
les notes 5 et 6 sur le même livre.
J amblich . de Myst. VIII , 3 . Diodore I 12 Hem . Mouss ; id. ap .
Cyrill. contra Julian. p. 33 . Horapoll. I , 12 . Hermap . ap . Amm. Mar
cell. XVII , l.. P htha a diverses formes, qu
'
onpourrait appeler des
degrés distincts ,et que M . Champolliona démêlées sur les mouamena
avec beaucoup d'
art . Nous avons parlé , dans les notes précédentes , de
P htha enfant ou Phtha -P 0Àra t (p . 808 , P htha , sous sa forme la plus
commune , parait enfermé dans une sorte de chapelle comme dans l'
œuf
du monde. Il porte ordinairement le surnom de Soka ri Soc/ami: ) et
comme tel est souvent représenté avec une tê te d'
éperv ier distinguée par
une coiffure particulière. Comme Tore'
Thore'
ou Tito,ila pour tête un
scarabée ,symbole dumonde ,
e t devient le mâle par excellence ,idée ex
primée parle même insecte. P htha , ainsiqueKneph, est hermaphrodite g_gN_£t
‘
th qui est leur liencommunet réunit dans ses at tributs le scarabée au
vautour; mais pareil à Mendès onAmmon-géném leur, dont il sera ques
tiontout à l'
heure ilprend plus souvent le phallus pour signe caracté
ristique. Le crocodile se voit encore mis enrapport avec Fhlba et semble
nous conduire à Sovk ou Saturne. Vor. le tex te , p. 504 , 506 520 ; et le
Panthéonégyptiende M . Champollion jeune ,explicat. des pl. 8 à 13.
Cmf nos pl. XXXVI , 152 ; XXXVII , 156 ; XXX IX , 15 7 , coll. L",
157 a, et LI II , 17 2 a ; XLIII ,
17 7 a et 6 (deux formesnouvelles de
P h ilo comme fi abilüeur).Sermo sacer, S 3 .
836 noras
le zodiaque , qui passa avec eux des Égyptiens aux Grecs, et
N eith ou Minerve , la force mouvante de la nature , ouvrit
dansle belier ce cercle céleste Là vient se rattacherunordre
nouveau de divinités inférieures , les dieux d'
Hermès,-Ü
dgnmi; trois aux douze dieux , selonles douze signes.
Des démons toujoii1s plus nombreux e t plus subaltermæs sui
vent les Décans, tant qu’
enfin il s'
entrouve unpour chaque
degré du grand cercle zodiacal et pourchaque jour de l’
an
née qu'
il représente ”
. Aux douze grands dieux du ciel sont
immédiatement soumises les é toiles, dispersées ennombre
infini dans tout l'
espace éthéré , et partagées enquatre troupes
Lprincipfl es selonles quatre régions du monde. Elles se di
v1seut encore endeux ordres plus élevés, les unes remplis
_sant l'hémisphère dunord et appartenant à la lumière
, au
“bonprincipe ; les autres à l'
hémisphère du sud , ténébreux ,
froid , funeste , aux sombres demeures de l'
Amentlzer 3. Se‘
rap i: est le maitre et le prince de cc_royaume de la nuit , le
noir Sérapisenvironné de se1pens, ayant à ses côtés Cerbère
avec ses trois tê tes de lion, de chienet de loup, les trois
animaux des enfers, pour exprimer le présent , l'
avenir e t
le passé L'
autre hémisphère a aussi son chef, probable
ment E scu1‘
ap e , et tous deux viennent se réunir dans l'
unité
suprême de Mend ès. C'
est ainsique depuisl'
empyrée jusqu'
au
cercle de la lune , jusqu'
à l'
horizonterrestre, jusqu'
au centre
auprémes ou tout aumoins leurs pa rédres ( compagnes). A joutez aux
renvois précédeus , pl. XXXVI , 153 ; XXXV, 148 ; XXX II , 16 1 , e t
XXXVII , 16 1 a ; XXVIII , 135 , 136 ; XLV, 181 ; XLVIH , 190 , e tc.
P roclus in'
l‘
imæum, p. 30 . 6 0nnote 13 ci-après.
Awlepius , p. 139- 14 1. Trecenlos sex aginta quinque ministres da t
Deo 0rp/1eus. Lad ant ., de Vals. relig. M . Cœuser, enparlant des d1en.r
éthérés d'
Hermés p . ne parait pas avoir trés-biencomprisGœrres
qui , d'
après Jamhlique de Myst. , VIII a entend cet ordre de dieux
qu'
Hermès dans ses livres avait appelés dieu.: e'
d1e‘rés, par rapport aux.
dieux ernp_yréer et aux dieux célestes.
3 Mere. ad Pillowap. S tob.
Plutarch .,de la.
,c. 28 29 6 1. Con/inote 11 ci-après.
nn1.1vnnT R O I S I ÈM E . 837
méme de la terre ,toutes les sphères, toutes les régions tous
les élémens , tous les règnes sont peuplés de démons et de gé'
nies, bonsoumauvais, mais tous supérieurs à l'
homme Entre
les démons et les hommes sont les héros habitent dans la
regionla pluspure de l'
air. (Sup . p. E t de même que le
ciel, depuis sonfaite jusqu'
à la lune appartient aux dieux , de
méme l'
espace qui s'
é tend depuis la lune jusqu'
à la terre, est
l_ç_ _
sÿ
éiour des_âmes
JL_qui traversent—
lesa1rs au551 a13ement que
l'
huile traverse l'
eau. Cet te sphère inférieure est partagée ,
d'
après les divisions du zodiaque , endouze intervalles, en
quatre parties et celles— ci ensoixante régions, zonesou eontrées. La première partie , quicommence à la terre
,comprend
quatre de ces régions jusqu'
ausomme t des plus hautesmontagnes ; la seconde encontient huit ; la troisœmc seize ; la qua
trii-me trente-deux laoù l'
aird'
une pureté ex trême sépare ce ttesphère de celle dufeu La lune préside à la sphère de l
'
air et
des âmes comme le soleil à celle de l'
é ther et des étoiles le'
Démiurge au ciel'
et aux dieux célestes; et c'
est sur ce dernier
que tout repose comme sur le représentant dudieuirrévélé3.
Quand le monde supérieur eut été créé dans toute sa beauté ,et après lui la
1Nature ,femme dont lesat traits excitèrent l
'
ad
mirationde tous les immortels, le Démiurge fit les âmes, pan
ticules innombrables d'
une matière épurée transparente
invisible p our tout autre que pour lui, et qu'il avait formée
d'
unmé lange de sonsouffle av ec le feuet d'
autres substances,enproférant des parolesmystérieuses. Ces âmes furent distri
buéesensoixante classes toutes également immortelleset'
pro
v enues d'
unmême source. L'
É ternel se réjouit de leur nais
sance les appela sesenfans et leur assigna despostesrespectifs‘
dans la sphère de l'
air, qu'
illeur fut défendu de quitter. Puis
il se mit à créer des âmes d'
unordre inférieur, et s'
associa
les âmes supérieures pour la formation des autres classes
“armesnd Tnt. sect. J ardhlicb de Myst . Mscrob Sstnrn. l, —no;‘
P lutarch de la. , p . 59 1
Hermes ap . Stob . t . Il, p. 10 79—8 1
3 Ibid. , p : 98 3. Asclep. , p. 1621.
840 aur as
Quant à Hercule , d a tée et Busiris. ils furent laissés pour le
gouvernement oula garde de l'
Égypte. Osiris , soit durant sav ie , soit après sa mort , donna enoutre trois enfans à Isis :Horus, Bubas£is, sa sœur, e t l
'
impuissant Harp ocm te ay . la
légende , p. 389 sqq ., et lesnotes 4 e t 5 sur ce livre.)
A près la mort d'
OSù ‘i: et la défaite de Tj p /t0fl par Horus ,
quimit finà l'
empire dumal, l'
Égypte jouit d'
une longue et
sainte prospérité , jusqu’
à ce que l’
âge d'
or eut passé e t que
Thémis se fût envolée dans lescieux Là cessèrent les règnes
dæ ,diæ x et commencèrent lesrègnesdeshommes. (J D . G .)
Diodore cite encore quelques autres personnagesducortège d'
Oairis ,
1315,
que Manonet Trip tolème jusqu'
à quelpoint ces ê tresmythologiques
sont-ils réellement égyptiens c'
est ce que nous ignorons. Le P rométhée
dont ilest questiondans la suite de sonrécit ne parait autre qu'
Hermès
laisseavec Ik m le enÉgyptecomme ministre d‘
Isis. Dansce nombre de
fl eur ondo, panounages divins rattachés à la légende d‘
Isis et d'
Oairis
at ùhc regarde comme autant d‘
émanations, on, pourmieux dire ,d
‘
incarnations_des divinités supérieures quels sont ceux qui composent
ausiusibuæment la tmisæme dynastie , qui fnt nonpas de sept , comme dit
Creuzer, mais de huit divinités inférieures ou demi-dieux , selonle
la'
agags‘
trop grec de la v ieille Chronique? Peut—étre à Osiris A mneris,
{bp /ton, Isis et N eplülyx , faut—il ajouter Hon1s-Harpoem te , Bubastis et
M bis(distinct d‘
Hermès). Conf .notes 4 , 5 et 10.
Pour avoir la légende populaire aussi complète que possible, il faut…pour Plutarque Diodore et Synesius, de Provident . , p. 115 et 124 ,
saha! adopter toutefois les fausses interprétations de ces deux derniers
écrivains voués à l'Évhémérisme. ( Fey . la note suivante. ) Gœrres re
marque très—bienque les Égyptiens, comme les Hindous et les Perses ,
“ aient le dogme des difl'
érens âges dumonde , et qu‘
avec la fuite de
..Tlémi: onla
'
mort d‘
Isis,était censé commencer le dernier âge oule
temps 1historiqne. Le même savant trouve de frappaus rapports entre
lo—mythe d'
Osiris et la septième incarnationdu Vie/mou indien. (Svp .
.BV. 15'
Chap . 3, p . 199 sqq .) Mais , comme l
'
observe plus justement
M. Creuzer, les élémens de la légende égyptienne soit d
'
Osù‘ù soit
d‘
Hcmule , sont épars dans les diverses incarnations de Vichaœ , dans
celles ide Rama de Baia -Rama et surtout de Crickna sonfrère. Sap .
p . 188 sq. ,199, 205 sqq. , et note de la p . Cric…est noir
comme Osiris, leurs principaux attributs sont lesmêmes , et tous deux ,
Note 7 (chap. 11 p . 4 11—414 ,
Il paraît qua une époque quelconque toute la religionpo
pulaire des Égyptiens vint se concentrer, pour ainsi dire ,
dans Osiris , I .…et leur fils Horus, auxquels furent subor
donnés ou rat tachés diversement , soit le petit nombre de personnages qui figurent avec eux dans la légende sacrée , soit
lesnombreuses divinités des ordres supérieurs. Les idées mo
rales ayant prévalu peu à peu sur les simples intuitions physiques , cet te religion, pour mieux s
’
accommoder à l’
homme ,
prit unaspect de plus enplus humain, et de là cette forme
historique donnée à la croyance , qui a fait illusionà tant d’
es
prits d’
ailleurs judicieux . Ils ont confondu le grand principede la doctrine égyptienne l
’
émanation qui implique nécessai
rement l'
incarnation avec les principes fort différens de la
religiondes G recs. Chez les Égyptiens, la divinité , par une
suite d’
évolutions, descendait jusqu’
à l’
homme ; chez lesGrecs,au contraire , l
'
homme pouvait s’
élever jusqu’
au rang de la
divinité . Ceux-ci,audessousde leurs dieux suprêmes, avaient
bienaussi des ê tres divins d'
une nature inférieure ; mais ces
ê tres intermédiaires entre la divinité et l’
homme , étaient eux
mêmes deshommesque leursbienfaitsouleursservicesavaient
chose singulière trouvent la mort sur unbois fatal, à la veille duder
nier âge. Tous deux ont uncortège denymphes et d'
animaux ; la féeon
dité les bienfaits de l'
agriculture , marquent également leurs pas ; tous
deux sont nommés et le _roi de l‘
univers et le meilleur des hommes le
lion par excellence . Enfin, dans Crichna -Bouddha comme dans Osiris
Aga thodémonnous avons à la fois le principe v italdes corps et le prin
cipe intelligent des esprits. Osiris de même que Crichna , est exalté au
point de s'
identifier avec Ammon-Kneph (identique Thoth—Hermès et
par lui auBrahma de l'
Inde) le principe unique et caché duqueldérivent
toutes les ex istences enmême temps s'
identifient la mythologie popa
laire et la haute doctrine , comme le corps et l'
esprit de la religion.
Camper. liv . I p. aao sq . 242 294 sqq. ; et liv . III , p. 407 sqq . ; 4 39 ,
4 4 4 “14 518
841 uorns
detlié5 ; c etaieut les héros , quelquefois exaltés à la hauteur
des dieux . Ainsi donc une partie du culte hellénique se fon
dait sur l’
ap otbe'
ose, directement opposée à l’
incarna tionqui
est générale dans les religions de l’
Orient Les Grecs ne
pouvaient se faire à l’
idée d’
undieu abandonnant lescélestesbéatitudes pour venir sur la terre souffrir e t mourir; leurs
dieux à eux laissant aux mortels les soucis et les maux de la
terrestre condition,et savourant incœsammeut le nectar ct
l’
ambroisie , vivaient pour l'
immortalité . D’
après la croyance
populaire de la Grèce , iln’
y avait qu’
unhomme ouundemi
dieu qui ptit endurer la destinée humaine ; et. Osirù t p ianyse: devait nécessairement avoir prisnaissance au seind’
unemortelle. Mais dans les augustes doctrines de l
‘
orient et de
l'
Égypte , où furent déposés, enquelque sorte , les premiers
germesduchristianisme , le Dieuse manifeste sous les dehors
de l’
homme, poussé par uninépuisable amour; il devient le
sauveurde sonpeuple , et , pour accomplirsa missiontout entière , se dévoue à lamort. AussiPlutarque , la plussavant ettout ensemble le plus pieux des Hellèues, ne pouvait - il se
résoudre à croire qu‘
Isis et Osiris fussent des dieux ; il voit en
eux desdc‘
mons ougénies, ê tres intermédiaires à demi tombésdans les liens dumonde matériel Quant aux sectateurs du
système de l’
apothéose , ils prenaient unparti plus décidéselon les disciples de
’
épicurien Évhémère , par exemple ,
toutes les divinités, tant des Hellènes que des Barbares, de
vaient avoir été des personnages humains , déifiés après leur
mort par la reconnaissance des peuples ou par toute autre
cause. Dansdes tempsoù la foi antique_se perdait de jour en
jour, où dominait la frivolité , untel systèmene pouvait man
quer de trouver une faveur ex traordinaire , surtout cher‘
les
Romains; et Callimaqde avecquelquesautreshommesvraimentreligieux eurent beaule combattre de toutes leurs forces, au
jourd’
huiencore ilconserve de nombreux partisans. Toutefois
Maximede Tyr remarque cet te“
grandedifférence.roy . Diascfl st.VIII
5 , p . 139 sq. , Reisk.
De Isid . et Osirid. , p . 4 6 7 ; Wyttenh.
et les proposèrent à l’
adorationdes peuples‘. Telie ne fut
point l’
origine de la religionet du culte des divinités. Mais les
prê tres ayant découvert cette essence divine qui réside au sein
de la nature et dont ils sentaient l’
existence eneux -mêmes
firent adorer aux peuples cet te cause suprême dont les effets
se révélaient à leurs regards, e t qu’
eux —mômes ils adoraientcomme la conditionde leur propre existence. A insi ce n
’
est
point l’
apothéosc , c’
est la vie , c’
est la contemplationde lanature , qui fut la source féconde de la religiondesÉgyptienset de toutes les religions de la haute antiquité , de toutes les
religions vraiment primitives. (C— a.)
Note 8 (chap . 111, p.
L’
horreur de la mer, chez les anciens Égyptiens, a é té fortexageree parde Pauwet quelquesautresécriv ainsqui refusantaux vieux Pharaons tout commerce et toute familiarité avec
cet élément , enont inféré la fausseté des expéditions de Sé
Tout ce qu’
onpeut accorder à cet te opinion l’
une des plus fausses
qui aient prévaludans l’
étude de l’
antiquité c’
est ce que luiaccordent , en
des seins divers M . Creuzer (sup . p. 4 13 sq.) et M . Champollionle jeune
(dans le nouvel et très-remarquable écrit qui vient de tomber entrenos
mains pnrmereLettre à (il. le duc de Blacas, relativement aux monomono
historiques du Musée royal égyptien de Turin; Paris, 1824 in
Dans untrès-grand nombre de sculptures , dit le savant Français , p . 7 5
sq . des rois que l’
ona pris icipour des divinités , enagissent tout
à -fait de pair avec de véritables dieux , et occupent au milieu d’
eux un
rang distingué Je ne doute point , au reste , qu’
onne cherche à voir
dans cet te particularité une preuve démom trative enfaveur du vieux sys
teme d’
Évhéulère si souvent renouvelé de nos jours, et qui veut retroa
ver l’
origine des religions anciennes dans le culte de personnages hu
mains divinisés mais je me pr0pose d’
établir, dans untravailparticulier
que cet te apothéose des Pharaons dont je retrouve la cause nécessaire
dans le grand syst£me psychologique des Égyptiens laissait toujours sub
sister unvaste intervalle entre les rois sancti/îés et les essences divines
immortelles et incorporelles que l’Égypte honorait d
’
unculte public e t
général. Camper ei-dessus, nosnotes 2 S a p. 7 76 sq . ; et 6 , p. 8 37
où se trouve unapercude la psychologie égyptienne. (J D. G .)
848 norus
libven, suivant Hérodote devait avoirunnom libyque. (C- s
Note 9 (chap . III , p .
Le nomde Busirisse rattachait tout ala fois à la haute et à
la basse Égypte : mais là il est donné à de pré tendus rois; ici
seulement à des‘
localités. Diodoro I , cite , après J I e'
nés
unpremier Busù is , qui aurait é té le chef d’
une dynastie de
huit Pharaons dont le dernier, Busiris I I ftt t , selonlui, le
fondateur de Thèbes. Peut— ê tre faut— ilinterpréter ainsi cet te
tradition les Pharaons, fondateursdeThèbes reposent dans
le tombeaud’
Osirz‘
s àmoinsque l’
onn’
y veuille trouver en
même tempsune allusionmythique à l’
origine de l‘
architecture
égyptienne , néedansles grot tes sépulcrales (Ci—dessus, p. 766
sq.) Ondistinguait , dans l’
ancienne Égypte , trois ou quatre
II , 50 ; IV. 188 . Conf . Munter ReligionderKartbager, zweùe Aa
_flage , p. 98 . lly aurait beaucoup à dire sur le chap. 50 , liv . I ld’
Hé
rodote non—seulement d’autres auteurs bieniub rmés tels que Mané
thon, Diodore Horapollon etc. , mais des “numens authentiques,
comme l’
inscriptionde Cine et celle de l’
ile de Sétès aux Cataractes nous
ont fait connaitre des synonymies de divinités égyptiennes e t grecques
que le père de l’
histoire u’
admet pas. Les résultats des premiers travaux de
M . Champollionle jeune ont confirmé de toute leurautorité cet accord , et
nous avons reconnu avec lui parex emple dans notrenote 6 , une Junon
et une Vesta égyptienne, Soie et Anouke , mentionnées, dans l‘
inscription
des cataractes sous ces doubles noms. Entraitant des religions phéui«»
cienne , carthaginoise , grecque et romaine , nous reviendrons , dans la
suite et sur la valeur oule sensdu témoignage d’
Hémdote , et surla réci
table origine , les noms, etc. de N ep tune et des autres divinités qu‘
il
refuse à l’
Égypte. (J . D . G.)Sans adapter précisément luntemrétationdonnée parM. Creuzer de
ces règnes des Busiris nous ferons remarquerque , dansunautre passage
( l , 15 D iodore assigne à Osiris lui-même la fondat ionde Thèbes , ce
qui rapproche déjà ces deux noms et ces deux personnageségalement enrapport l
‘
unavec l'
autre dans la légende populaire. (svp . , p Busiris,
demême é tait fils de Nep tune et de Lysianmse fille d’
Epap ims,
oud‘
Anippe fille de Nilm . Ces rapprochemensnouveaux e t cet tegénéa
rodote place au centre même duDelta et quiavait untemplemagnifique dédié à I sis Jablonski, Voo.Ægypt . p. 54 , et
Zoëga de Obelise.
, p. 288 , expliquent le mot au moyendu
c0pte Be Ousin‘
, c’
est - à— dire tombeau d’
Osiris. M . Champol
lion au contraire , écrivant P ausiri , n’
y voit autre chose que
le nom même d’
Osiris précédé de l’
article , et déclare à sontour l
’
étymologie desGrecs qui le font venir de Bo'
ô'
; et d'
en“,
complétement absurde Toutefois le témoignage positif deDiodore qui affirme (I , 88 ) que Busiris enégyptiensignifietombeau d
’
Osiris , doit ê tre d’
ungrand poids. J’
ai essayé de
montrer dansmesCommentaires sur Hérodote comment lesdeux expressions : « Ici est Osiris » et Ici est le tombeau
d’
Osiris veulent dire au fond une seule et même chose ; et
quelque fausse que soit enelle— même l’
étymologie inventée par
lesGrecs, elle n’
enrenferme pasmoinsune vérité importante
logie concourent avecles témoignages positifs cités par notre auteur , à
écarter toute idée d’
unroihumain. Nep tune représente ou Typhonlui
même ouplutôt Sa turne , qui lui donnp le jour ainsi qua Neph! fiy s , sa
sœur : Busiris Antée et Typhonseraient donc trois incarnations du dieu
à tête de crocodile . Sup…p . 8 15 sq . ) Comment admettre ensuite avec
M . Champollionle jeune (Syst . hiérogl. , p . que le Ra thosis, Ra thotis
on dans la XVII I ” dynastie de Manéthon soit le fameux tyran
Busiris si connudans lesmyt hesgrecs? » Il est vrai que , dans unécrit
postérieur et plus spécial, M. Champollionn’
y est pas revenu. Conf . la
première Let tre à M . de Blacas p . 85 sqq. (J . D . G .)Conf . Herodot. II , 59 ; S trab . XVII p. 8oa ,
Casaub . ; Diodor.
8 5 8 8 et ibiWesaeliug. et surtout Champollionle jeune ,l
‘Égyp te sous
les Pharaons , I , p. 36 5 ; Il Aa 18 4 sqq . ; Hprtmann’sÆw£en 836
954 , 993 , 1038 .
2 Elle est développée dansStephan. Byz.,invoc. p. Berkel.
Plutarque (de Isid. c. a p . 493 , Wytt eub.) dit positivement que Bofmpœsignifie la même chose que Tacpo
'
mpœ; qu’
il dérive enconséquence de
Tipo; tombeau,et Ômpt; . M . Champollionle jeune combat encore cet te
étymologie mais confirme la premiere partie de l’
assertionde Plutarque
enreconnaissant que Tapasiris ou Tapousiriveut dire la v ille d‘
Osiris.
Lesdeux noms paraissent s’
être échangésl‘
unpourl'
autre. L‘Égyp. s. les
Phar., II , 18 6 , 26 3 ,
26 7 sq .
54
854 scor e s
assimilations plusoumoins erronéesparaissent provenirde ceque les Grecs eux
—mêmesne distingüèœnt jamais clairement
deux animaux consacrés; l’
un Thoth , l’
autre ilAnubis, le singecynocéphale et le 0hakal et leseonfondireut tousde‘n‘it aveclechienquiétfl t peureux, Grecs, maisnonpaspourlesÉgyptiens,la figure aodiacale de&
‘
rius Tout ce que M. Creuzet dit de
canienlaire , dit-il, se nommait , cha les Égyp tiens onà cause
de sonéclat , Anoubis , comme qui dirait l‘étoile d
‘
or. Mais il s‘
appuie
plus encore sur les rapprochemens hasardés par JabloŒhi entre lesSol/cis, Sa b, Seti: et Thot/: onTho_flh (l. I. , p . 50 sqq . ; coll. Crouus.
Commentat. Herodot. p. 150 Si, comme le dit Plutarque (de Isid . ,
cap. SotÀis ouSolid signifie gravida celle qui est enceinte le rap
port de cette constellationavec Isis serait manifeste. D’unautre côté
,
nous savons qu‘
0sir‘
ù lui-même s'
appelait onSiris onSirius (sup . , p. 4 39
et 805) et que des étoilesdont se compose la canicule,les deux plus
brillantes se nommaient , celle de la t éte Isis et celle de la langue pro
prement Sirius. (Eratosthen. Catasterism. cap . 33 , p. ed. Schadb.)Nous verrons plusloince que cette dernière étoile peut avoir de œmnfltfl ,
soit avec Thoth—Hermès, soit avec Anubis: mais remarqnœ s ici,’avant tout
que le ayatènmdeM . CreusersurHermès Anubis, se trouve ébauche du.
Zoëga , de Obelisc. , sect . IV, cap. 2 , S II , .p 580 sq.
Cette dernière observationappartient à Jahlonaki ubi sup . , p . 46
sq. Quant à la confusiondusingecynocéphale, duchakalet duchien, elle
est à peine croyable , et semble cependant résulter de toutes les rechercheslesplusrécentessur les monumens figurés si quelquefois les Grecs ont
distingué le child duchien,ils l
’
ont appelé loup , et ils ont fait del
‘
homme ou du dieuà tête de loup unMueeda différent d'J nubis.
p . C’
est a…1.même sens qu‘
ils ont mourut! enÉgypte dau villes
duloup Lycopolis distinctesdes deux 0_7nopnlis dansl‘une
celle de l'
Heptnn0mis , étaient révérés Anubis et les chiens , nous ditS trabou. Il est d
’
autant plus surprenant qu‘
ils aient si souvent confondu
le dieu-chah let le dün-Gymcéphale Anubis et Hermès, qu’
ü: naieflttrès—biendistingué les villes uit l
'
onadorait ces deux divinitésdiffèrent“ ,
reconnaissant jusqu‘à troisHem q voIinet qu
‘
ils ont remarqué le Cyn0eé
phale comme une espèce de singe révéré dans le nome mqflelavait donnésonnom la grande cité d
’
H4rmds Hm epd isw la priuä pale des
trois. Coÿï r. Strabou. XVII p. 802 aq. 8 13 sq. ; Stephan. Dj s. 111un. ;
clan.a dr. inPM eptie. p. 25 ; E lian: de N . A . , 48 .
ou u v a e r am sn‘
ssn—z. 86 t
peinture , etc. Ce fut lui qui trouva la lyre , à laquelle ilne
donna d’
abord que trois cordes. Il organisa la caste sacerdo
tale , dont il était regardé comme le père et le chefmystique ,
respondent . L’
inventiondes signes vocaux devait nécessairement con
duire à restreindre , par voie d‘
ex clusion, lenombre des caractères enle
ramenant à celui des sons et des articulations de la parole ; et‘
cette
réduction, qu
’
êtait—ccautrechose, sinonl‘
alphabet? Sil’
onencroit certains
passages des anciens , dé j à elle aurait é té tentée enÉgypte même : au
moinsPlutarque (de Isid. c. d’
accord avec la traditionla plus auto
risée de l'
antiquité classique , qui fait honneur aux Égyptiens de cette
grande découverte dit-il que leur alphabet comp tait v ingt—cinq let tres.
Cependant l'
écriture égyptienne , ainsidevenue alphabéüque’
engrande
partie conserva toujours et dans la forme et dans le sens des rapports
intimes avec la peinture simple ouallégorique des objets ; parunretour
singulier à sonorigine , souvent elle symbolisait une idée au moyen
des caractères même qui représentaient le sondumot , son ression.
Nous parlerons ailleursdes anaglyphes , représentations pureäënt figu
rées et emblématiques , que les anciens comme les modernes paraissent
avoir plus d’
une fois confondues avec les hiéroglyphes , et qui eneffet
tiennent à ceux -ci ainsi qu'
aux deux autres formesd’
écriture , par la classe
des caractères dits symboliques. Ces anae phes formaient une grande
écriture monumentale et religieuse , plus sacrée que toute autre et même
regardée comme divine de fut peut—être la seule dont lesprêtres s
'
étaient
réservé la connaissance, et ils l‘
interprétaient dans unlangage mysté
rieux , quinous parait avoir été la langue sacrée dont parle Manéthon;de là cet te foule de récits mythiques , d
’
origine éthi0pienne ou égypt ienne , que nous a laissésl
’
antiquité. Tous les raisonnemens que lesmodernes ont faits surl‘écriture hic‘mgbphique et sursesconséquences relati
vement eugénie des peuples et à la forme de leurs traditions, ne trouventd
’
applicationréelle oucomplète qu’
à cet te véritable écriture sacrée. Les
autres passages des anciens ont été rassemblés par Beck A llgem. Well
gesek. ,I, p . 7 49 sqq. ) et parM . Creuzer dans le S 27 de ses Comment.
Herodot. (p. 36 9 Le plus important de tous , qui est celui de Clément d
'
A lexandrie , cité plus haut , p. 540 a été savamment commenté
par M . Letronne dans l‘ouvrage même de M. Champollionle jeune (Syst .hiérogbph. p. 3i8 , et surtout à la finsous la forme de lettre
, p. 40 !
il s‘
ensuit que les termesmieux compris duphilosophe Alexandrincoufirmersient sur tous les points la théorie de notre compalriote , si
elle avait encore besoind'
untel appui après l‘
évidence des faits et des
86 2 a0 ras
et la fit dépositaire des livresnombreux qu'
elle lui rapportait
comme à la source divine de toute intelligence. Nousavons
parlé plushaut de ceslivressacrés quiformaient une véritableencyclop
édie égyptienne
résultats nombreuxdont l'auteur l‘a étayée et leclaire de plus enplus par
ses découvertes journalières. La distinctionassez peu intdügîhle , étahlie
jusqu’
ici entre léamots aupcoloyutôçet xoproloyoéysvoç(sup . p . 18 5 40 ,
554 ) est fausse ; ces mots signifient seulement paieq aupropre (ou
directement), sansdéterminerlemoyend‘
expression rô vnpeirœv arm.
lciœv xup:oloyuui qualificationd’
undesdeux genresonmodesde l’
écriture
hiémgiypbique,selonClément, veut dire exprimant aupropre les cysts (ou
les idées) par leslettres(prima elementa), tandis quel‘
autre mode ougenre
les représente par des symboles ou desfigures dont ily a trois espèces,
celle qui exprime aupropre (mpœloqs‘
irm) par imitation, celle quipeint
(qpsiçsrar) tmp iquement et celle quiallégorise (dnnïoPtira t) par de certaines énigmes; puis Clément cite des exemples où entre autres, augm
Àoqoûyæevov se trouve employé seul pour dire : qui exprime par simple
image ou imita tiondirecte de l‘
obj et . Ainsi l’
ex istence des hiéroglyphes
phonétique: oualphabétiques, des lettres hiJN gl; phiu ,
repose endéfi
nitive sur le témoignage formeld‘
unancien. Lesmodernesqui ont le plus
contribué à mettre M. Champollionsur la voie de ses belles recherches,
ou qui, avant lui ont traité avec quelque succès le même sujet , sont
Z œga qui reconnut le premier des hiéroglyphes phonétiques et assigne
aux Égyptiens l’
inventionde l‘
écriture alphabétique (de litterarum apud
p tios usa et origine , dans songrand ouvrage sur les obélisqnes
sect . IV, ch. 11, p. 4 23 sqq. MM. Silvestre de Sacy et feu Akerblad ,
dans leurs travaux sur le tex te démotique de l’
inscriptionde Rosette
et surtout le docteur Young, tant dans les supplémens de l‘
Ency cb pœdia
Britannica , que dans undernier ouvrage intitulé : and ccount of some
m entdiscoveriesinhiemg(yphicailitera ture andÆm tianantiquities etc.
London 18 9 3 in Onne lira pas nonplus sans fruit unmorceaude
M. Heereu, qui contient le précis des travaux de Zoëga et de'
I‘
ychseu
comparés , et représente assez fidèlement l‘
état des connaissances , ily a
dix ans mais les vues ingéniensu de l’auteur sur l‘influence de l‘
écriture
symbolique des Égyptiens , par rapport à la langue et à l‘
histoire , sont
bienplus applicables aux anagbphes qu’
aux hiémglyphes proprement
dits. V0) . Heeren'
s Idem , etc. Il , a , p . 455 sqq .
Manetb . ap . Syncell. , ubi sup . Diodor. l , 15 et 16 . Platon. Phileh
864 uorns
enfer. Dureste ,ilétait supposé suivre la lune dans toutes ses
révolutions, sous toutes ses formes
Engénéral, le premier Thoth paraît avoir eulesrapportsles
plusintimes avec Ammon, P htha et P hré , le Soleil dieu de
la sphère supérieure ; le second Thoth avec P iz‘
oh—Lunus Isis
et Osiris, dieux de la sphère inférieure. L à ilest enrelation
avec le feugénérateur , avec la lumière divine , principe de
toute science; ici avec l’
eauféconde , avec la sagesse terrestre
comme elle émanationdes cieux. Voilà pourquoi l'
éperv ier
é tait consacré à la fois auSoleil et 'à Thoth trismégisæ l’
ibis
demi— blanc, demi—noir à laLune et à Thoth deux foisgmncl.Le
second Thoth et la Lune avaient encore pour communsym
bole le singe appelé Qynocépha£e ouà tête de chien, emblèmevivant et plusspécial à ce qu
‘
il semble , de la caste sacerdo
tale et de sonchef mystique sur la terre. Le Thoth céleste
porte ordinairement la tête d’
unépervier; le terrestre celle
d’
unibis mais ce dernier se voit souvent encore sous la forme
entière d’
uncynocéphale. D’
unautre côté , lesnoms d’
Ioh e t
de Thoth, Thdout ou Thdouü sont fréquemment associés l'
un
à l’
autre , ainsiquenousl‘
avonsdéjà remarqué
Plutarch de Isid. cap . 4 1. Hermesap. Stob. Belog. p. 107 7 sqq .
Heeren. Conj îChampollionle jeune , Panth. égypt . explicat . des pl. 30 à
30 g . L'
onvoit successivement , dans ces planches, Hermès ibiocéphale
assis surna}trône commejnne grande divinité ; puis, la téte surmontée du
croissant et dudisque lunaire (cenpar. notre pl. XLVI II , 190 oi1 Thoth
est deux fois dansunrapport évident avec lalune représentéé edit par le
croissant , soit parl‘
œil: ci—dessm p . 820 , coll. explicat . despl. ,n°cité) ;
puis le même , comme présidant à la partie infé rieure dumonde sublu
naire dont ilporte l'
emblème dans ses mains (l‘
unde ses titres hahitneb
est celui de seigneur des huit régions qui composent cette seconde divi
sionde l‘empire lunaire ; aussi le nombre huit lui était-il consacré ,M . Champollion croit que le nom de Schuman qui veut dire [mit en
égyptien, peut s‘
expliquer par-là : con/Zsup . p . enfincomme
P J) ch0pornpe et scribe sacré assistant Osiris dans l'Amenti. Couper.
pl. XLVI , 184 . Vient ensuite Hermès ouThoth Cynocéphale , dans les
mêmesrapports soit avec la lune , soit avec les âmes desmorts.
Ci-dessus, note 6 , p. 8 St .— Lesnombreux Hermès ou” cm s dont
pu t.1vnnrno rs1èun. 865
Quels sont maintenant les justes rapports dusecond Thoth
ibiocéphale oucynocéphale, sgg&g sacré _dgulieu; surla terre
et aux enfers, m e oudirecteurdes âmes, avec Ana
bis ouAneôo à tê te de cbakal, autre compagnonfidèle d’
Isis
e t.d’
Osiris dansleur incarnationterrestre et qui se retrouve
également à la suite duJuge desmorts dans l’
Amenti aprèsavoir renduà ces mêmes morts les derniers devoirs ici- bas?M . Creuzer les confond tous deux mais évidemment il a tort;car, surilesmonumens, ils figurent l
'
unà côté de l’
autre danslesmêmesscènes funèbres, et la traditionne les distingue pasmoins, met tant entre eux , d
’
ailleurs , toute la distance quisé
pare unif1ls d’
Agnthode‘mond
’
unenfant adultérind’
Osiris et
de Nep hthys . AussiAnubis qççupe— t —illalimite de la lumière
et des ténèbres, de la terrecultivée et dudésert , de la vie et
de lamort , couséquemment dubienet dumal comme Nephdays , samère , épouse de Typ hon, maispourtant alliée d
’
Ho
rus, sonvainqueur . Ily a là
,comme dans tout le mythe p0
parlent lesauteurs, s'
expliquent peut —être encore plusnaturellement par lesdiversaspectp et lesfpnd lonndi_fl
'
ü8 h tæ dudouble Q! triple Thoth, qui se
retrouve ciel, surla lerm_ t t 9_gnq lougca less…d&ns to
‘
nsles mondes, enrapport avec les princifpanx , qñe par lamultiplicationdes écritureset des livres sacrés. Cicéron
(de N . D. 111, sa) nomme cinq Hm m dont le dernier est plus spéciaA
lement, selonlui , le That/1das-W as(œuf . p. 856 , cas) , auteurdeslois, des lettres et qui donna sonnomaupremiermpls ,
de l'
_annéa le
19 de ce mois, qui partit .d
‘
abord du solstice d‘
été , et répondit ensuited
’
une manière fixe à septembre dans le calendrierAlexandria oncé;
lébrait la fi to de Thoth-Hermès. (Plutarch ., de ls. cap. 6 8 . 60a sup . ,
p . 800 sq.) Il faut voir, danp l‘
éditionque M. Creuzer a donnée dutraitéds Cicésoni» sonexcellent mm entairs sur ce passage qui sera la meil
leuœp rÔparationaux développe…qu‘
0fl‘
rirs , surle mythe d‘
flçrmès, lasuite du présent ouvrage. Ily avait une série ou successionde P an: et:
d'
Esculapes, liée étroitement à celle des Hermès.
Sep . , p. 839 . Cou/Zpl. XLV ,18 1 , t h ; XLŸ I , 183
, 184 ;
XLVI I , 185 etc. ; et landte t a S «ai—après.
870 score s
astresqu’
une seule lumière touslesprêtresqu’
unseulptè tre,tousles hommesqu
’
unseulhomme , touslesespritsqu’
unseul
esprit , tous les corps qu’
un'
seul corps; la lumière et l‘
intelli
gence , l‘
esprit et le corps, l’
homme et Dieu, Dieuet lanaturese confondent enuntout unique l
'
unité absolue est à la fais
le principe la conditionet la finde touteschoses. Ce système
d’
identité universelle réside aufond de la religionégyptienne ,la
'
pénètre tout entière et se produit pourtant à l’
ex térieursous
des formes si diverses , que les philosophes ont pu s'
y mé
prendre eu des sens complétement opposés , dans l'
antiquitécomme de nos jours. Les Égyptiens, disait le stoïcienChéré
mon ne reconnaissent pas d‘
autre monde que lemonde vi
le chien80cm ) , et par ceux —ci avec le triple Hüim ( identique auDé
miurge et audieusuprême avec le eoleilet lalune oula plsuüe c énus,I übms—Miflu, d n répondent aupremieret ausound That]: de la doc
trine Q ypüenntæ. 00a p. 5s0 ,note a. AjoutonsqueFJfidœn le vengeur
lde M m1ehü, est mis enrapport nou—seulement avec la planète de
Jupiter, maisavec celle de Mercure,demême qu
‘
Homs le vengeurd‘
Osi
n°
1 et se trouve ainsi m a ssivement à l‘
éqdn0m et au solstice , d‘
abord
comme Hercule , puis commeHem .
C‘
est ce quemarquelerspp meut d‘
Anna : et de Tltnù s1denlifianttousdeux enMondés—P en. Jene saisnilesseconde troisièmfl eeæ divinœ
ne doivent pas reproduire cette uniondes deux grands principes enunseul, qui est l
‘
univers; mais il semble qu‘
0n‘
n‘
s et Her-tés (le secund ou
plutôt le troisième Thoth) se donnent également undenou dansHorus.
Ca t/Zcid esaus, p. 807 sq. , Bus , 824 sq. , 8s8 , Ch , 86 7 . La grande
distinction si fortement raid e et eq >rimée par Ill. Cruzer n‘
ensubsiste
pasmoins ; c‘
est toujoursl‘
unité dansla diversité , la diversité dans l‘
unité
p . 4 45 sq. Les dévdoppm ens qm suivent ont été m téspar
auteur à sonamiGenres. Conf. II , p . 439 sqq.
Chéri—monaccompagna E lh a Galles dans sonvoyage enÉgypte , et
vécut par conséquent nousTibère : Strabou (1VII , p. 806 ,Casanh.) porte
sur lui unjugement très—défavorable ; Porphyre ,…s un“è.”
avantageux . C‘
est de ce dernier qu‘
est tiré l’exposé de I l ! opinion
Porphy‘r. Epist . ad Anehonem (Au be—Anubis nom pris de celui du
dieu) Ægyp tiuut inpmœm. oper. Jamblich . de Hyster. p . 7 , cd. Gale ;
p . 11 13 de la traductionangli ae de'
l‘
lL Taylor; Chisvvick , sBar.iu
ou m vnnrnors1àux . 873
ans. Dans unsi long intervalle ,l'
esprit humain enÉgypte , dut avancer et faire de grands progrès; à travers lesnombreuses révolutions politiques et morales que subit la na
tion, sé développanécessairement l’
antinomie de la .matière et
de l’
esprit , du physique et de l‘
intellectuel qui sommeill‘
ait
pour ainsi dire , dans les temps anciens de là lessectes et les
systèmes divers ou hostiles quine manquèrent probablement
pas plus.
à l'
Égypte qu’
à l’
Inde (I . D . G .)
Note 11 (chap. VI , p. 457 sqq.)
Dans cette première partie duchapitre VI M. Creuzer s'
est
contenté de donner unex trait substantiel des onze oudouze
premiers paragraphes cap. 1 et II ) de ses Commenù ztzbnes
Herodoææ où ilavait presque entièrement épuisé , sous le
double point de vue philologique et historique , cequiregarde
la sépulture et les cités sépulcrales des anciens Égyptiens.
Nous rétablirons ici quelquesdé tails propres à jeter unnouveau jour sur cet intéressant sujet , auquçl les découvertes
Gœrree, M_fllængesch. p. 441 et sq. Onpourrait , ajouteM . Creu
zer, comme onl‘
a déjà fait plus d‘
une fois, imaginer que ce point de vue
intellectuel de la religionégyptienne n'
est autre chose qu‘
une superféta
tiongrecque et une interprétationsystématique desnéo—platoniciens. A de
telles assertions nous n'aurions i opposer qu‘une dénégationpure et
simple , et la traditionconstante de l‘antiquité élevée par la critique mo
derne i la certitude d’
unfait historique d’
aprés laquelle Pythagore et
d’
autres sages de la Grèce avaient puisé leurs doctrines enÉgypte. D‘
ail
leursune foule de passages dansHérodote , Hellanicns, et tout ce quinous
reste de fragmensdes ancienshistoriens et philosophes supposent égale
ment une trés—haute et trés—ancienne culture de l’
esprit , chez lesÉgyptiens.
Ceux qui se feraient une difficulté de la forme philosophique dont les
Grecsd'
Alexandrie ont revêtules dogmes égyptiens , n‘
ont qu‘
à lire dans
Jamblique l‘
explicationaussinaturelle que remarquable qu'
ilendonne de
Hyster., VIH , 4 , p. 160 , Gale. Conf . Commentat . Herodot . 13, p. 16 5
sqq. M. Prichard qui heureusement n‘
est pas toujours d‘accord avec
loi—méme se trouve ici presque entièrement d’
accord avec M. Creuzer :
Æg p&lÿtkolcgy, p. 10 sa sqq., etpassûn.
8 74 nou s
ré centesdes voyageurset des savane, et surtout les riches collections qui. se multiplient depuis dix années, dans presquetoutes les capitales de l
‘
Europe ,
'
pmmettent des développemens plus curieux encore , maisque
‘
nousne saurions attendre
encemoment.
Diodore (l, 91) dit que les embaumeurs (u pgre jouis
saiant d‘
une grande considération lePseudo—Manéthon(Apotelesmat., Vl , 459 sqq.) aucontraire lesprésente comme uneclasse assez misérable. Si l
'
onsonge , eneffet , aux infâmes
excès dont les accuse Hérodote (Il onaura peine à voireneux des hommes d
'
une conditiondistinguée. Mais il y a
moyende concilier ces contradictions. Eneffet , les embau
meurs paraissent avoir appartenu aux pastophores, c‘
est—à
dire aux prêtres du dernier ordre Diodore de Sicile parle
encore du sa ibe s'
qui traçait l'
in0ision que
devait exécuter lep aramhisæ.
Hérodote distingue trois espèces de momies , selonles trois
différensmodèles que l‘
onproposait aux parens dumort , et ,d'
aprèsl‘
inspectiondesmanumeas, il est à croire que , dans
chaque espèce , il y avait encore plusieurs variétés. Diodore
ajoute que l'
embaumemcnt le plus précieux coûtait untalent
attique , et le second vingt mines ce quipeut représenter en
viron6000 et 2000 fr. Si l'
onconsidère que l’
embaumement,engénéral avait tout le caractère d
’
une initiationsainte d'
un
sacrement , onsera porté à penser les plus pauvresÉgyptiensn'étaient pas hors d
'
état de faire les fraisdu dernier etduplussimple mode.
Supra note suroslirre S 4 , p. 794 .— Zoëgs (de Obelisc. , p.
cite enpreuve le témoignage d‘
Horapollon(Biemglyph. qui
aflirme que l’
ensœdüseur(ivrœçcm fiv, pollinctorem) était représenté parle même caractère hiéroglyphiqne que le prophète ét le serihesacré , c
‘
est
é—dire par la figure d'
unchien avec allusionà Hea d: -J u fia P uy .
les distinct ions établies dans lanote précédente ro, ot cnfi lanote sui
vante, t s, Sa oùnous traiteronsendétaildesreprésentationsfiguré“ quise rapportent soit aux cérémonies funèbres, soit à l‘autre vie. Consult”encore la pl. XLV, et l
'
explicfl iœ ,aun° 181. (J D. G.)
nu r. 1vnnrnorsrimn. 877
rieuresé taient éouvertesde figuressymboliqueset de légendeshiéroglyphiques richement coloriées Ce second étui, enboisde sycomore , était la caisse proprement dite le cercueilde la
momiel, reçu quelquefois sontour dans unsarcophage de
granit , de marbre ou°d
’
une°
autrematière plus précieuse en
core lui—même orné desculptures significativé'
s 8.
Mais lesmêmeshonnêursn’
é taient pas rendus:anx mortsdeto tes les conditions,-e t il. s
’
en fallait de béaue0up que les
momies de la seconde et de la troisième classes fussent traitées
avec autant de soins, enseveliræs avec autant de précautions,et leurs enveloppes ou caisses aussima erneut décoréeset faitesde
'matières aussi riches 3. Maintenant , ceux qui pos»
Vu} . le monument dont les partiés les plus témsrquablés éoM grrvéus, pour la premiére ibis, dai1snotre plaucbe
“! iN,iOs‘
, oudécritdans l
’
explicat . des pl. (J . D. G.)De semblables sarcophages
"ont été et sont tous let jours apportés
e'
nBnrope depuis l’
expéditionfrancaised’Égypte. Ilen
'
est qui sont hits
d'
d parfaitement tmnsps‘
ræ l , et gui rappellent'
eds stèles q'
nétuis
de vers où 1esÉlhi0piens déposaient leurimomiespréparées et peintes àlamanlére égyptienne, au rspport d
‘
Hérodote (il! at ).Telest celui que
le célébre voyageurBelsoni a décodvert dansle tombeau-royal dont nous
parlerons plus bas, et transporté enAngleterre . Unautre magnifiqueI nophag0 parent , dit-on, } lui seul dix -nenf 1ülliersf'ét le
‘
couvercle
onze , ayant quatre pieds et demi de.
hauteur, quatre piedsde largeur et
huit de longueur , vient d'é tre acheté par le gouvernement français. et
doit , sri premier—jour, arriver é —Paris. (C -uet J D. G.)3 Commentat. Herodot. p . 7 4 sqq.
— H . Grenzer a, versla finde cet
ouvrage 3 7 , p . 360 aj6uté quelques généralitéssur lermomies,leurs noms anciens et modernes la pufi etiondes procédés qui les onteonseru
‘
es jusqu‘
i nous, éM u tant de siècles, l‘époque éù put étre
inventé est art précieux et cells-
où long-tempo aprés avoirra…t ass
derniers dénoloirpemena, il tomba surrt—é—û lt en désuéœdè , probablement vers le cinquième siéclsle
“notre ère. L’on}.
°WM .‘de *mumib
in 804 . H a .. Gè tü0g.,-vd a-IB , n‘
s. 11
touche , enterminant, les usgss analogues qui
-
ont…»ou
edœrwobü ’
dlfiéronspeuples ,wat —cari“ : ” int…, tniüfi fl I l
104 1qq.
unm vnnrnorsu‘
mx . 881
mort tout ce qu’
ily avait d illustre enÉgypte La terre des
environs de Memphis était sainte aux yeux desÉgyptiens, car
non-seulement Apis, mais Osiris et Isis elle-méme l’
avaientconsacrée par leurs propres sépultures. Onmontrait le tom
beaud’
Isis dansl’
enceinte du fameux temple de Vulcain; et demême Sais, Osirispassait p our ê tre enseveli dans le templenonmoins célèbre de Minerve Les dieux descendus jusqu
’
à
la conditionhumaine , les dieux quiavaient voulusubir le tré
pas comme de simplesmortels, étaient censés reposer , aprèsleurmort , dans les demeures des divinités plus élevées qui
n’
avaient riende communavec cette triste terre ni avec lesdestinées de ses habitans. E t quand les Égyptiens, à leurtour, voulaient reposerauprèsd
’
Osiris soit à Memphis, soit à
Sais, soit dans quelqu’
une de ces.nombreuses villes, plus spécialement vouées à la mort , qui portaient , comme lesnécro
poles des grandes cités le nom de tombeaux d’
Osiris 3, la
pensée qui les animait , c’
est que placésainsi sous la protectionde ce dieu terrestre , ils pourraient s
’
élever graduellementavec luijusqu
’
aux dieux duciel après avoir parc
ourula car
rière d’
épreuvesqui leur é tait imposée. Pour la même raison,lesmomieslesplusdistinguées étaient apprêtées sur le modèle
de celle d’
Osiris de lamomie première et prototype, Eneffet ,dansces rites funèbres, rienn
’
était donné auhasard aucune
pratiquen’
était arbitraire tout , aucontraire , avait é té prévuet arrêté invariablement par lesprescriptionsd
’
une discipline
C‘
est de cet te contrée que venaient , presque exclusivement , avant lesdernières découvertes , lesmomies qui se trouvent encore dans la plupart
des collections et des cabinets de l‘Europe. Con}! supm , p. 76 3 sq.
Diodor. I aa.Herodot. Il, no.— Par lepremierde ces passages, se
trouve réfutée l’
assertiondeZoëga , de Obelise. , p, 373 ,_quinie l‘
existencedes tombeaux d
‘
Isis. Ce n‘
est pas ici le liende rechercher pourquoi,
général dans les religions anciennes, il est si rarement question de
déesses mourantes oumortes, tandis que lesexemplesde dieux morts ou
mourans y sont simultipliés.3 Tap/cosin
‘
s. ï oy . principalement lanote 9 sur ce livre, supra ,p. 848 sqq.
Lapaängéne‘sze , dogme communaux Hindous, aux Perses
et a plusieurs sectes grecques mais surtout aux Pythagori
ciens, nous paraît être une déduction, ou, si l’
on.veut , un
perfectionnement de la mé tempsychoæ , autre dogme bien
plus ancien, bienplus général, qui contient ensoi le germe
dupremier et qu’
enaucuncas nousne saurions considérercomme une inventiondes castes sacerdotales et une forme
poétique imaginée à plaisir pour couvrir d’
unvoile la grandeidée de l
’
immortalité de l’
âme. Elle tient de trop près pour
cela à ce système primitif de panthéisme , d’
émanation, d’
unevie unique et universelle se produisant au seinde lanature :sous une infinie variété de formes sans cesse renouvelées, que
!
nousavons signalé comme la base commune des doctrinesreli—t
gieuscs de l’
Inde et de Égypte , et jusqu’
à uncertainpoint?
seulement , de la Perse Lamétempsychose se lie intimement ,d
’
uncôté avec les incarnations des dieux , de l’
autre avec le
culte des animaux , leurs vivantes images, ainsi que nous lemontrerons dans la note dernière sur ce livre. Elle est une /
partie intégrante ducorps plus homogène peut— é tre qu’
onnele pense , de la religionégyptienne , et nonpoint unaccident ,unouvrage des circonstances. Unauteur anglais, pour avoir
so upçonné la fraternité ou dumoinsla ressemblance de fa
mille , qui existe surtout entre les deux systèmes de l’
Égypte
et de l’
Inde , a vu enceciplusjuste et plus loinque les savansallemands
appelle cette métempsycheœ égyptienne telle qu‘il la conçoit H iræm
sem;æwtamque pastorùia supm tifione ac sacerdotali emds‘
done disc’
çIinam. Quant à la palingénésie , ilnous semble avoir senti la faiblesse desonhypothèse , p. 331 si;q. , où ily revient avec moins de confiance. Il
persiste cependant i penser que la müempsycbose pour les pret de
l’
Égypte , comme pourPythagore , n‘
était qu’unefigure Nous reviendrons
dans la suite surcette dernière assertion.
Cory. ci-dessus liv. p . 3 76 sqq .,et les notessur ce même livre ,
passùn note 4 , S a sur le liv. Il p. 6 97 sqq. (La doctrine de 20 tne connaît déjà plus que li palingénésie et même sous la forme récentsde résurrection p. 329 coll. notes du liv . II I , p. Sas, 86 9 sqq.
Prichard’
s Analysis of Ægyp t . My thoL , hook 11, ch. 3 et surtout la
nu 1. 1vnnrno xsu‘
smn. 889
e t à tê te d eperviern’
y soient rapprochées à peu près de la
même manière. Néanmoins, nousavons les plus fortes raisonsde penser qu
’
ils‘
agit plutôt , dansla première , dupassage d’
un
astre quelcbuque sous_l
’
horizon c‘
est— à— dire de soncoucher,que de la descente d
’
une âme aux enfers. Cesdeux événemensouces deux phénomènes é taient , ilest vrai, comparéset assimilés l
’
unà l’
autre ; ondevine pourquoi et lanote 13 ci-après
développera cet aperçu. Supposons donc , pour uninstant ,
qu’
aulieu d’
unastre , ce soit une âme qui desœnde dans lessombres demeures de llAmenti, dansce
'
ténébreux hémisphère
quia aussi ses habitans, ses astres et ses dieux La secondeimagenousmontre cette âme reconnaissable à ses longs vête
mens, présentée par une déesse inférieure à la grande déessedes enfers, Salé ouSe ti c
’
est — à — dire Hem ou Junon,i
sous
sonaspect infernal, qui l’
introduit devant le juge desmorts ,le noir Osiris ouJupiter— Sérum
‘
s siégeant sur sontrône ou
tribunalal’
autre ex trémité du tableau. Entre le dieu terrible
et l’
âme qui implore sa clémence ,l
’
onvoit d’
abord une ba
lance tenue en équilibré par deux divinités, l’
une à tê te d’
é
pervier, l’
autre à tê te de chakal que ces formes autant que
leurs légendes hiéroglyphiques, nous font reconnaitre pour
Horus et Anubis placés ainsi encontraste ; sur le fléaude la
balance , où vont être pesées les bonnes et lesmauvaises ac
tions du mort , est assis unCynocéphale , flanqué .de deux
espèces de sphinx parfaitement semblables, symbole .de la
sagesse et sans doute ici de la sagesse équitable ; ce symbole
appartient audieu de la toute- science ,Thoth ouHermès à
tê te d’
ibis, prê t à marquer; dustylet qu’
il tient dansune main
sur la règle dentelée qu’
il porte dans l'
autre, le résultat de
Salemque sti0m,sua sidem am a t . Virgil. VI , 6 4
°
s. Lama
guilique exposition qui suit , v . 724-7 5 1 , empruntée des dogmes pythagoriciens sur Dieu le monde et l
'
âme,est encore à biendes égards,
ainsi que le pense unsavant anglais , l’
undesmeilleurs M mentaires
de la doctrine égyptienne , dont les élémens épars ont été rassemblés par
M Creuser avec tant d'habiletô. Conf . Pridnrd '
s ÆÜP‘°
'
Hfl MI.
p. sos sqq .
893 nou s
représentée plus complète que partout ailleurs , d'
après un
bas—relief peint , appartenant à l’
édifice appelé temp le d’
Ip‘
s ,
qui fait partie des ruines à l’
ouest de Thèbes et se rattache
conséquemment à la cité des mort s Une autre peinture
copiée par M. Jomard dans une des tombes royales de la
même nécropole , fait suite , enquelque sorte à cette image
curieuse et n’
est pas moins intéressante. Neuf personnes ,chacune occupant une marche , montent unescalier au haut
duquel est une estrade sur laquelle siégé undieu tenant d ans
ses deux mains la croix ansée , signe de la vie divine , e t
le bâtonaugural. Enface de lui est unpersonnage debout ,
pqrtant sur sonépaule une grande balance. Plus haut , et
en sens contraire , l’
on voit , dans une barque , unCyhocé
phale chassant devant soi unpourceau ou unhippopoæme;enavant de la barque est unautre Cynocéphsle, et tous deuxont une verge enmain. P lus haut encore , mais dans le mêmesens que la première série de personnages, à droite , p arait un
homme à tê te de chakal; sur la même ligne, à gauche , quatre
oiseaux à têtehumaine planent au-dessusdudieuassis. Comme
la scène principale , ordinairement peinte surlespapyrus fu
néraires et que nousavonsdécrite plus haut , se rapporte évi
demment aujugement de l’
âme , l’
ona pensé avec raisonque la
scène actuelle doit s’
y rapporterégalement et qu'
ici encore il
s’
agit d’
une sentence prononcée par le juge desmorts et exé
cutée sous ses yeux P eut— ê tre , eneffet , voyons—nous un
méchant amené devant ce juge terrible parsesneuf assesseurs;le coupable porte sur ses épaules le symbole du jugement , etbientôt sonâme condamnéepasse oudansunpourceau animalimpur, abhorré des Égyptiens, oud ans unhippopoüme ,
Conf . ci-dessus, p. 7 57 sq._ MM. Jollois et Devilliers pensent que lesanctuaire où ils ont dessiné ce bus—relief, etmême l
‘
édifice entier peuvent
avoir servi de tombeauà des personnages de distincü0u, tels que des roisoudes prêtres. Descript. de l
‘
Ég. uéisup . , p. 16 5 , 16 9 ,170.
Jamard , dans la Descrip t . de l'
Égypte Antiq. vol. I p. 379 ; Cosp
tas, ibid. p. 408 .
nu u vn11 ra o rs11‘
aux . 893
emblème de l’
ingratitude ,de l
’
injustice et de la v iolencesous cette forme hideuse , elle doit retourner sur la terre où
l’
envoie Thoth - Hermès cynocéphale ; Anubis l’
attend pour l’
yconduire Restent à expliquer et les quatre oiseaux à tête
HorspolL I , 56 ; II , 37 . M . Jomard inet enrapport avec cette
scène et les hiéroglyphes dont elle est accompagnée et les autres pein
tures de la catacombe royale où se représentent souvent unouplusieurs
personnages de la téte desquels jaillit unm isseande sang : ily voit unsupplice qui aurait suivi la sentence et précédé la transmigration. Nous
ne savons sur quelle autorité repose cet te conjecture ; mais ilnous parait
utile d‘
appeler ici l’
attentionsur d’
autres scènes desmémes tombeauxd
’
où l’
onpourrait inférer que des ex écutions plus réelles , de véritables
sacrifices humains avaient lieu dans les cérémonies funèbres (Conf . ci
dessus, p . 4 30 Cen’
est pas qu’
uncertainnombre de ces représentationsne paraissent étre symboliques : mais il enest plusieurs sur les
quellesnousne pouvonsnous empêcher departager l’
avis de M . Coat“ et
de M. Creuzer. La plupart des victimes sont des hommesnoirs, probable
ment des prisonniers onesclavesnègres, comme onenvoit tant sur les
bas-reliefs des temples à Thèbes dans la Nubie et dans l‘Ethiopie. D’
ail
leurs , ces templesmêmes nous offrent fréquemment unautre genre de
scènes, où ilnous semble également impossible de méconnaitre dessacri
ficesd’
esclaves onde prisonniers assez souvent barbue, exécutés parun
héros vainqueur, par exemple pl. XLIV . 186 Quelquefois, ilest vrai,
cesscènes pourraient n’
ê tre qu’
emblématiqnes comme aun° 186 a ,méme
planche : mais l’
emblème lui-même ne témoigne-t—ii pas pour l’
ex istence
antique d’
unusage réel? Voy ez au reste , pour le premier ordre de
représentations, Descript . de l‘Ég. ,
Antiq.,Pl., vol. II pl. 85 86 , etc. ;
et pourle second, aux diverssujets gravés dans lamême collection, ajoutes
Gau, Antiq . de la Nubie , pl. 51 et passim , Csilliaud , Voyage 1Mémé ,
pl. 16 18 ,6 1 ,
etc. (20a sup . p. 8 13. Dans lesgroupesnombreux , a
que nous serions portésà regarder comme symboliques (aumoinsla sont
ils dans la disposition) , le nombre des victimes est constamment de ag
à 33. Can}: l’
explicationde la fig. 186 a .
8 É trangère aubienet privée des yeux de l’
esprit (est—il dit dans les
livres d’
Hermès de l’
âme criminelle), elle se.
vautre dans lespassions du
corps; se méconnaissaut elle-méme , elle devient l
‘
esclave des monstres
hideux . La raison(Thoth-Hermès) alors lui est donnée comme démon
(ougénie) ; elle prend uncorps de feu, et de son fouet vengeur frappe
904 11orzs
ces parolesdupère del'
histoire LesÉgyptiens, entre autres
inventions , ont trouvé à quels dieux appartiennent chaque
mois et chaque jour. L’
onse convaincre que le calendrier,tout religieux et tout mythologique , le calendrier, intimement
lié avec le zodiaque , devait , aussi bienque le zodiaque lui
même , ê tre engrande partie astrologique , lorsque Hérodote
ajoute immédiatement : Ilsont encore trouvé , d'
aprèsle jouroù chacuna prisnaissance, quelle destinée l
‘
at tend, et comment
ilmourra , et ce qu’
ilsera de sa personne
Mais et le zodiaque et l'
astronomie,engénéral, telle que
l’
avait faite la religionenréagissant sur elle de toute la force
des croyances avaient biend’
autresapplications; et ilne faut
pas s’
é tonner de les trouver jusque dans l'
histoire. Ici nous
ré tablirons, d’
après Gœrres, le système de la Vieille Obro
nique , combiné avec celui de Mané thon, système que notre
auteur n’
a fait connaitre qu’
imparfaitcment. Entrente — six
mille cinq cent v ingt-cinq ans, la véritable grande année , se
déroule toute l’
histoire égyptienne, tant des dieux que des
hommes Cet te grande année , formée de la période sothiaque
pourrait être assez récente, aussibienque le grand développement de l’
as
teologie elle-même. P ay . Observations archéologiques et critiques sur
l’
objet des représentations zodiacales, etc Paris,1824 nous reviendrons
plusbas surcet ouvrage et sur l’
0piuiougénérale de l‘
auteur.
Herodot. Il 8 2. Can]. Creuzer dans le tex te p . 4 51.
Lesgrandes catastrophes ou révolutionsphysiques parle feu et par
l’
eau, que M . Creuzer rat tache à la période de troismille ans, connue
d’
Hérodote ,comme à la grande année égyptienne , M. Gœrres les rat
tache à la p ériode bienplus considérable de trente—six mille cinq cent
vingt-cinq ans , dont les autorités sont plus modernes, mais reposent
sur unfond ancien; car lesmilliers d’
années donnés par Hérodote lui
méme aux règnes di1ins, doivent nécessairement y trouver place : ci
dessus, p. 437 sq . coll. Origen. contra Cols. V
, p. 252 ; Epiphan. adv .
fi ltres. c. 18 ; Jul. Pirmir. III , 1 Macrob. Soma. Scipion. I , 2 1 ; So
lin. c. 4 6 Nonu. Dionysiac. VI a3o.— Le Scholiaste duTetrabiblos de
P tolémée distingue plusieurs créations, et nomme la première, celle dontl’
Esculape égyptiendit qu’
elle avait enlieusous la balance (Scalig.not .ad 1, v . 1 c
‘
est à-dire, comme l‘
entend fort bienGin-res, que
906uoras
règne duSoleil qu’
onsupposait avoirduré trentemille ans, les
règnes de Fhlba et à plus forte raisonde Kneph ne pouvant
ê tre évalués. Sa turne et les autresdieux dusecond ordre v ieu
nent ensuite avec leurs troismilleneuf cent quatre -vingt—qnatæ
ans. Puis les dieux du troisième ordre avec Osiris à leur tê te ,
durant deux cent dix— sept années dont Osiris, suivant P lu
tarque ,avait régné trente— trois L à se rattache la premiére
rait-il pas été une seconde grande année ,ainsi que M. Creuzer le sup
pose?
) Enfin selon Gatterer , les Égy p tiens avant connu la précession
des équinoxes iuveutéreut les derniers et les plus considérables de leurs
cycles : ils pensaient que cette précessionest d
’
undegré tous les siècles
ensorte que la révolution totale aurait été de trente-six mille ans ( la
rétrogradationest réellement d’
undegré tous les soixante—onze ans et la
période de restitution d‘
environ v ingt-six mille ans) ; de là la fameuse
période équinoxiale , appelée vulgairemcnt année de P laton. Les deux
formesdela période sothiaqnemultiplxeesséparément parle cycle lunaire
donnèrent deux autres grandes périodes de trente-six mille cinq cents et
de trente-six mille cinq cent vingt —cinq ans ; et ainsi tous les cycles se
t rouvant enaccord, la restitution l‘
apoce tastase eut lieu, dans ladernière
et véritable grande année. Gœrres croit que le cycle de trente—six mille
cinq cent vingt -cinq ansn‘
étant fondé que sur la restitutiondes mouve
mens dusoleil et de la lune , ilpeut n’
avoir ét é que l’
épicyd e d’
uncycle
plus considérable encore , qui aurait embrassé la restitutionde tous les
corps célestes, la véritable apoœ£as£ase, et serait , chez les Égyptiens,
l’
anslogue ducycle de qua tre cent trente—deux mille ans, onde la grande
année des Chaldéens dont la période de ta nte-six mille ans n’
est qu’
unmois. Il faut comparer, note 9 sur le livre l
‘
aperçu de la chronologie
mythique des Hindous; et lesnotes duliv . IV, vol. II , surcelle desChal
décos.
Plutarque. de Isid . , e. 13 , dit vingt —huit seulement . IciGœrres abandonne la Vieille Chronique (ap. Bosch . Thesaur. Temper., P art . II p. 7 ,
ed. Amstel. 16 53 , coll. Synocll. Chronogr. p . 5 1) pour suivre Maué1boue t l
’
interpré ter, ce nous semble d’
une façontout—à -fait arbitraire. Remar
quons encore que M. Grenzer se trompe et comprendmalGœrres quand ,
p . 559 ildistingue les Cabires de Saturne et des autres dieux du secondordre conf . ci-dœsns
, p . 8 333 qq . Commenous l‘avonsdéfi dit , nous inf lînonaàcroiœ avecFrérot , M . Priebard et M. Champollionle jeune que
laVieilleChronique renfermele véritable systèmechronologiquedesprê tres
908 nou s
Mané thons’
accorde avec la chronologie généralement reçue ,si l
’
onretranche de soncalculsix cent cinquante-six ans avant
le déluge et cinq cent trente—
quatre après qu’
ila remplis avec
des fables. Ces onze cent’
qm tre— v ingt — dix années fabuleuses
seraient occupées, eneffet , parMénés et lesgénies qu’
ilmène à
sa suite ; et le vrai tempshistoriquene commencerait qu’
à partir
de la finde cette période. Or Mané thonfixe à troismille cinqcent cinquante—cinq ans, quise terminent à l
’
an347 av . J .-C .
, la
durée descent treize générations qu’
ilcompte depuis1lIc‘
nés si
l’
onenre tranche lesonze cent quatre-v ingt—dix années my.
thiques, l’
ère véritable de l’
histoire égyptienne partira de l’
an
27 12 avant notre ère chré tienne. Cette époque concourt à
peu de chose près avec le commencement de la première pé
riode sothiaqne , que Fréret fixe à l’
an27 82 avant J .— C . la
seconde finissant , d’
aprèsCensoria , en139 de notre ère A
(comatus velnegociator) Sensaophis dans le verseau autre domicile de
Saturne ; Moscherir (donné par le soleil) ,Moanhis et PommesA rehondes
dans les poissons , autre domicile de Jupiter ; Apappus ( très grand ) ,A chescos Ocams I\
'
ilocn‘
s ( reine Minerva victrix ) dans le belier, de
meure de Mars , auquelappartient aussi Minerve ; Nyn‘aios (dou d
’
Am
mon -osimaæ s (le fort soleil) , Tbinillus (qui a agrandi l
’
empire
paternel) dans le taureau, nouveau domicile de Vénus; &mpfioucm te:
(Hercule—llarpocra1e) bourlier le taureau tyran), Heures(Pbiloscorns
dans les gémeaux , demeure de Mercure ; Chomaeplzdea (le monde , ami
de Phtha) , Anchounios0eiv tyran) P cnteathy ris(quiappar1ient isA thyr)dans le cancer, domicile de la lune ; S tamenemes, Sistosichermu (force
d’
Hereule) Mari: (dondu soleil) dans le lion, domicile du soleil; 85
phons (plutôt Si Pitt/ear, Hermès , fils de Phtha-a cain) , P hroumn(Nilus) Amouthantaios dans la vierge domicile d
’
Hermèa—Mercure , sous
l‘
influence de laquelle l’
inondationse fait .
Fréret , Défense de la chronologie , part . 111. Une èremoinsreculée mais plus historique que celleque Fréeet déduit de Cenaoriuest donnée par Théond
’
Alexandrie comme la date du commencementde cet te seconde période sothiaqne , date rapportée aurègne de Méno
p fini: et à l‘
année qui répond in1322 avant J .-C. Le passage de Tbé0n
pnblxe d’
abord par Larcher, d’
après le manuscrit 2390 de la Bibliothèqueroyale, répété et mal compris par Volney, a été reproduit plus complet
unam a s ruorsu‘
mz . 909
cette donnée se lie celle de Tacite quinous apprend dans le
sixième livre de sesAnnales que le premierphénix avait paru
sousSésostris (celuide laXll°dynastie deMané thon), parcon
séquent à l’
origine du temps historique ; le second sousAmasis
ouAmosis (nonpasceluid’
Hémdotc , mais cet antique Amasie
quiexpulsa lesrois—
pasteurs) le troisième sousP tolémée É ver
gètc ,l
’
intervalle d’
unPhénix à l’
autre é tant de quatorze cent
soixante et unairs Mais dans la vieille Chronique , les demi
parM . Biot , dans ses Recherches sur l'
astronomie égyptienne , p. 18 1
303 sqq . Cet habile géomètre l’
a savamment commenté sous ses rapports
mathématiques ; et , sous ses rapports historiques , il a é té de nouveau
commenté par N Champollion-Figeac , qui voit dans .’llén0phrès , non
pas Sésostris, comme Larcher , mais Amme‘
nephllxês ou Aménaplzès son
second successeur et le troisieme roi de la X IX° dynastie de Manéthon.
P ay . Notice chronologique ala suite de la première Let tre à M . de Blacas
parM . Champollionle jeune p . 100 sqq .
L’
interprétation adoptée par Gœrres du passage de Tacite , pour
ce qui regarde Sésofl ris e t Amasis est assez peunaturelle enelle-même
que sera—cc si ellene s’
accorde pas mieux avec les deux époques assignées
inla période de quatorze cent soix ante et unans, que l’
interprétationor
dinaire soit avec cette période, soit avec celle de cinq cents ans, à laquelle
peut également se rapporterle Phénix Iln’
y anonplus aucunaccord avec
les dates du renouvellement de la période sothiaqne , telles que v iennent
de nous les donner Théonet Censorin. Conj Ï Volney , Recherches sur
l’
Hist . ane. part . [I I , p. 2 16 . Quelqu’
ait été le sens primitif du P hénix ,
qui peut-ê tre enavait de trés-divers , nous croyons, avec M . Grenzer,
qu’
ilexprimait le renouvellement des temps dansdes cycles quelconques
mais nous sommes loinde connaitre tous les cycles astronomiques ou
autres qui,ont été successivement enusage chez les Égyptiens. Onvoit ,
par les monumens , qu’
ils avaient des périodes religieuses de différente
longueur ,dont le retour é tait consacré par des p anégyries ouj ubilé:
l’
une des plus célèbres de ce genre paraît avoir été la période de trente
ans ,dont le nom figure parmi les titres des rois et des dieux leursmo
dèles ci-dessus, p. 8 11,et le passage de Champollioncité là même.
Quant aux rapprochemens que l’
ona faits entre le phénix et divers autres
oiseaux mythiques nousrenvoyons avecnotre auteur,aux dissertations
ear—profane de Dalberg et de Drummond (la première citée dansle tex te ,
p . 4 7 6 ; la seconde insérée au ClassicalJ ournal vol. X IV, p. 3 19 sqq
9r2s oras
De savoirmaintenant ce qui, dans cesgrandes inventions,l
‘
année perfectionnée le zodiaque , les périodes de restitu
tion, etc.,appartient enpropre à l
'
Égypte antique, à l'
Egypte
nous appuyer d‘
une base fixe , d‘
où nous puissions partir avec quelque
certitude pour remonter le cours des règnes et des dynasties cette base
nous la trouvons soit dans lere de Ménophrèr , dont il a été parlé ci
dessus , soit dans l'
époque de Sélh0:—Sëmrtrü sur laquelle la plupart des
anciens s‘
accordent à unsiècle près et que nous avons fixée par approx i
mationet ensuivant de préférence les nombres de la Vieille Chronique
vers r400 avant J .-C. Dès lors tout repose sur laX\
'
lli° dynastie sur sa
conciliationavec la dynastie oules dynasties des pasteurs et surladate de
l‘
invasionde ceux —ci, trois élémens fondamentaux que viennent éclairer et
déve10pper‘les précieux récits de Manéthonconservés dansJ oséphe. Peut
être les avons—nous resserrés dans deslimitesunpeuétroites, ennous atta
chant aux idées de Volney , adoptées aussi par M . Champollionle jeune
dans sonSvstème hiéroglyphique c‘
est dumoins ce que feraient croire
les travaux ultérieurs de cedernier savant sur des documens d‘
une nature
toute nouvelle la table hiéroglyphique d‘
Abydus contenant une série de
prénomsdesroisde la XVII I"dynastie, quise termine à Sésostris, et les car
touches roy aux des nombreuses statues égyptiennes duMusée de Turin.
Ilenrésulterait unemanière également nouvelle d‘
entendre le tex tede Ma
néthondans Joséphe , d‘
après laquelle l‘
expulsiondes pasteurs daterait du
premierPharaonde la XVIIIe dynastie (Amosis—T/wutmosisouAme'nofi ep
desmonumens fils de Mi:phra thoutmorù alorsdifférent dusix ième roide
la même dynastie . dont le successeurest aussi unThou!mosis) vers 1800 ,
et leurinvasionducommencement duvingt -unuemc siècle avant notre ère ,conformément aupassage rapporté plus haut qui lamet à l
‘
année 2082.
la sept-ceutreme ducycle caniculaire et
,comme les rois-pasteurs entrent
enligne à t itre de Kv I e dynastie , de 1800 environé 208 2, l‘
origine de la
XVI° dynastie fum ée de cinq rois thébains, suivant Mané thondans Euséhe remonterait vers le commencement du vingt- troisième siècle , au
quel se rattacheraient naturellement les quinze générations primitives de
la Vieille Chronique , pour nous reporter encore à 2700 ans environavant J .-C . D
'
unautre côté,l
‘
ère deMénqrhrê : com m it avecla trenteunième année du second successeur de Sesostris et ce grand monarque ,chefdela I lX°dynastie, serait montésuelo trône enr £.Unautre résultatnonmoins important de cette conceptionplus large de la chronologieégyptienne c
‘
est que la période desconquêtes et des grands travaux , de
nu u vnnrnorsrr‘
m n. 9 r3
desPharaons; ce qui, aucontraire , peut lui être venupar sescommunications avec les Chaldéens e t les autres peuples de
la haute Asie à des époques plus ou moins reculée—s‘
; ce qui
la civilisation, des arts et de la gloire se serait ouverte pour l'Égypte au
moins trois siècles avant Sésostris , et que ses illustres prédécesseurs cités
par Hérodote et surtout par Diodore de Sicile , bienplus d‘
accord avec
Manéthon, les Man‘
s,les (fc/tonus, les Osymand_rus , peut-être même
lesBusirù pourraient se comparer aux rois de la XVIII“dynastie oumêmetrouverplace audelà. Maisnous re
‘
vieudrons sur ce sujet , qui a reçuet
reçoit tous les jours des découvertes de M . Champollionle jeune , un
nouvelet merveilleux intérêt dans lanote 14 ci—après. Qu‘
ilnous suffise
ici enterminant d‘
appeler l‘
at tentionsur lesessais plusoumoins heu
reux qui ont été tentés pour concilier avec la chronologie de Mapé thon
quant aux règnes humains , lesnombres monstrueux que leur donnent
enapparence Hérodote et Diodore ,l
‘
un et l‘
autre d‘
après les annales
des prê tres Égyptiens. Le premierne compte pas moins de rr, 340 ans
jusqu‘
à Se'
llronou Séthos en7 15 avant notre ère mais , comme onl‘a
plusieurs fois remarqué , c'
est un calcul qui lui appartient et nonaux
prêtres , qui ne lui parlèrent que de 34 ! rois et nonpas de 34 : généra
tions. La somme des rois est encore plus considérable chez Diodore ,
puisqu‘
elle va jusqu‘
à 4 79 avant Camhvse : et cependant c‘
est par une
erreur palpable que l‘
ons‘
est imaginé voir r5 ,ooo anspourlesrègnes hu
mains dans sontex te , les dieux et les hommes n‘
ayant régné au total,
selonlui , que ans, dont ceux -là ce qiri ne laisse réelle
ment que 5000 annéespour leshommes dumême unpeumoins, dit ce tauteur, jusqu
‘
à la cr.xxx * olympiade (iln‘
y a pas 3 s‘
embarrasser de la
mauvaise leçond1r‘
opupm'
d‘
oç, sous laquelle , s‘
ilfaut enfaire accept ion,
se cache nécessairement unnom de roi). Nous voilà donc ramenés, à peude chose près au totaldes dynastiesde Manéthon, qui est de 5000 ans
environ, abstraction faite de la réductionri xx3 générations, réduite
encore par laVieille Chronique ; et Manéthon, danscet intervalle , place
unnombre de roisqui tient jusqu‘
à uncertainpoint le milieuentre celui
d‘
Hérodoœet celuideDiodore. Enfin, sil‘
onencroit plusieurs critiques,Hérodote se ramènerait de lui-méme aurésultat communde Diodore et de
Manéthon ouplutôt à unmoindre nombre , lorsqu‘
il ajoute aurésultat
erroné qu‘
illuiavait plude déduire des 34 règnescomp tésjusqu‘
à SJMo:
que , suivant les prêtres dans l‘
espace de tempsemhrassé par ces règnes,le soleilavait changé quatre fois le lieuordinaire de sonlever ; qu
‘
ils‘
était
r. 58
nu u v anrnomu‘
mn. 919
D’
unautre côté , de ce que les représennüous…les
connues e t notamment celles des temples de l‘
Égypte , sonttoutes d
’
après la date de leur exécution, oumême d’
après la
nousbornerons, engrande partie , à continuernotre illustre devancier. Ilfaut
,avant tout
,voir et comparer les planches XLVI Il à L ,
n°‘t gt
xps , rg3 et leur explication. L‘
ona été et l‘
ona dû être frappé d‘
abord
de la divisionou bissectiondes signes , qui se présente également, maissous des aspects divers, dans les zodiaques d
‘
Esué et dans ceux de3Dendera ; et y appliquant les idées de Dupuis, l
’
ona cruy voir la preuve
certaine que la rétrogradationdupoint solsticial avait été observée t rés
anciennement par les Égypt iens et ounsignée dans une successiondetableaux célestes ,
sculptés et peinte sur desmonumpns contemporains,qui auraient même été élevés enmémoire de ces observations d
”
opaques
astronomiques et de l‘
établissement oudu renouvellement despériodes etcycles rat tachés de bonne heure à ces époques. Voilà ce qu
‘
ily a de communentre les Opinions des membres de la Commissiond
’
Égypte , qui
diflérent beaucoup, dureste , sur lesbasesprécises de leurs systèmeset sur
les dates qu‘
ils endéduisent pour les divers zodiaques. La théorie la plus
ingénieuse , la plus savamment combinée , maisnonpas la plus consé
quente aux faits,ni la plus naturelle , est celle du profond géomètre ,
M . Fourier , qui fondant la distributiondu zodiaque , aussi bienque
l‘
année fixe , la période sothiaqno et les autres cycles égyptiens sur l'
ob
servationdu lever héliaque de Sirius, durant une suite de siècles et sup
posant que le point héliaque , comme il l‘
appelle , placé dans le lionau
milieu du XXV° siècle avant l‘ère chrétienne , se trouvait trois siècles
après au point de divisionqui sépare le lionducancer, et s‘
est ensuite
avancé de plus enplus ; supposant enoutre , que la constellationquipré
cède toutes les autres, dans”
lamarche allégorique des saisonsreprésentée
par les zodiaques, est celle que le soleilparcoursit lors de la plus grande
affluence des eaux duNil enconclut que les zodiaques des deux temples
d‘
Esné, où le lionoccupe la dernière place et la viergelapremiére , datent
de 3 500 ans avant J -C. tandis que ceux du temple de Dendera, où lesoleilest dans le cancer, à l
'
instant duleverde Sirius (visiblement exprimé
suivant M. Fourier et d’
autres , sur le mdia'
qne rectangulaire) , et qmcommencent par le lion, signe subséquent , datent de moinsde 2000 ansavant cette même ère. Les prédécesseurs de M. Fourier et la plupart
de ses collègues voient plus simplement le liendusolsticed‘
été,dansle
lienà Dendera, dans la vierge à René ; et ils craignent i la premiére pui
92u auras
dispositionqu‘
elles présentent enelles—mêmes , d'
une époque
quise rapproche denotre ère oului est postérieure faut—ilen
conclure que le zodiaque , dans sonprincipe , pourrait bien
t iduquatre mille ans é la seconde six mille environ, avant le temps
présent pour choisirunmoyenterme entre leursdiflérentes évaluations
rabaissées encore , quant aux monumens de Dendera , par Dupuis lui
méme qui ne leur donne pas plus de trois mille troie cents ans d‘
anti
quité , jugeant leurs positions astronomiques identiques é celles de la
sphère d‘
Eudox e , telle qu‘
il la conçoit. ( Conf les Mémoires cités de
M . Fourier et de MM. J ollois et Devilliers avec celui de Rouet , astro
nome de la Commission, dansVolney, Rech. sur l‘
Hist . ane. findu
tom. I II Dupuis , dans laRevue philowphiqne , au 1S06 a°trimestre
,
et i la findesnouvelles éditionsde sonabrégé.) Mais, sinousencroyons
les calculs approfondie de MM. Delambre et Biot il y aurait en, dans
toutes ces discussions , d‘étranges confusions de mots et des erreursma
thématiques plus étranges encore : l‘
onaurait pris les signes pour les
constellations, les constellations pour les signes ; le solstice n’aurait
reellement quitté la constellationdu cancer que quarante—cinq ans aprés
J -C . celle dulionque douze cent soixante ans avant la même ère ; qui
plus est , et ceci s‘
applique spécialement à l‘hypothèse de si"Fourierdepuis plus de troie mille anssvaht jusqu
‘
à plus demille ans après J .-C. ,
le soleil aumoment duleverhéliaque de Sirius, se serait trouvé constamment dans la constellationdulionet enmême temps dans le signe du
cancer : sibienque tous les systèmes élevés jusqu‘
ici sur cettedouble base
dupoint sob ticial et du point héliaque , se trouveraient ruinés à la fois.Malgré la juste défaveur que de tels résultatsdevaient jetersur les inter
prétations astronomiquesdeszodiaques égyptiens, M. Biot , lerude adver
saire desthéories antérieures,n‘
a pascraint deproposerà sontourune ex
plicationnouvelle, plus rigoureusement astronomiqueque touteslesautres,duplanisphèt
‘€ de Dendera , le seulde cesmonumensoù ilait crudéœu.
v rir des preuves certaines d‘
une constructiongéométrique. Mais renon
çant ce t te fois à trouver dans les zodiaques riende relatif la pnicession
des équinox es ,ignorée des Égyptiens, selonlui et Msant abstraction
compléte , sous ce rapport , de la'
bissectiondifférente des signes, qu'ilat
tribue audifleœnt orientement des templessur les plafondsdesquels sontsculptées ces représentations , il
‘
s‘
attsehe i ponnnivre une idée donts
‘
étaient douté seulement quelques—unsde sesdevanciers, c‘
est que la struc
ture u sodiaque circulaire a pour principe une projectionpar dévelop
924 a uras
quelconque des phénomènes célestes et de lamarche prévue
de l'
année religieuse ouagricole nonpoint pour exprimerdes
faits réels, et les idées, les croyancesou les rites qui s'
yrat ta
cheira t de toute antiquité , maisuniquement et exclusivement
pour servir aux combinaisons artificielles de l'
astrologie e t
pour enconstater les chimériques résultats? L'
astrologîe elle
méme , oudumoins sa grande ex tensionsouscette forme nouvelle qu
‘
elle avait prise , daterait-elle d
'
une époque relative
ment récente , des temps de l'
école d‘
Alexandrie , qui mit la
science au service de la superstitionet répandit l‘
usage des
thèmes génétblîaqua Les représentations qualifiées du
nom de zodiaquesne seraient -elles autre chose que des com
positions de ce genre , des thèmes astmnquer , variantesd'
untype commun, destinées à marquer l
'
époque de la naissance d
’
ungrand personnage , oumême d'
une divinité , de lafondationd
'
untemple oud'
une ville
C‘
est ence sens, mais d‘
une manière plus large toutefoiset plus gé
nérale , que M . Creuzer nous paraît avoir conçu lui-même le zodiaque
égyptienet notamment k planisphère de Dendera , que l‘
onpeut regarder
comme type par rapport aux zodiaques rectangulaires espèce de de
mulemena du zodiaque circulaire. Le considérant tout ensemble commeastronomique , mythologique et astrologique , mais surtout comme inti
mement lie avec la théogonie et l‘
ordonnance calendaire dusystème reli
gieux il y voit,à l
‘
ex emple de Chérémon, quoique dans unpoint de
vue difl'
érent , une grande conceptionde l'
univers divinisé , et cet état
normal, reposant au fond sur l‘
état réel de la sphère depuis deux mille
cinq cents ans environavant'
J .—C. , que les astrologues appelaient le
thème na tal dumonde , et qu‘
ils rattachaient à la grande année égypt ienne , image de la petite (supra , p.
'
138 , 447 sq . , 4 51 sqq ., 8 7 t ) .
Que l‘
onse place dit-il, devant le aodlaquo dm laire de Dendera , et
que lonse représente cet état normal de touslessignes célestes , enm0ment solennelde l‘ouverture de annéeî fi lanuit sainte dusolstice d
‘
été , apres troismille—ans écoulés: aumilieudu‘
firmament paraitle belier, c
'
est o s-dire3/Im , Jop ter—Am on, le dieudesdieux , la pri
miliva lumière ; suivent tous les autres grands dieux ,tous les signes
célestes , ayant auprés d‘
eux leurs satellites leurs param teflons, dieuxsecondaires; et ainsi de sphère ensphère jusqu
‘
au cercle de la lame , et
nv n1v anra o1s1ànn. 925
Telle est la multitude de questions qu'
a soulevée autour
de la questionprincipale , dans le dernier et sans contreditl'
undesplus importans ouvragespubliés sur leszodiaques, unsavant qui a le bonheur de réunir à une grande pénétrationd
'
esprit, toutes les conditions des connaissancesphilologiques,archéologiques et astronomiques nécessaires à sa solution
toujours endescendant jusqu'
aux dieux terrestres , Osiris et lee . antres.
C'
est une grandu Lm üipl_e pyrsn_1j_dg_ qu'
_Isis embrasse de‘
\on vaste
corps; et tout auhaut , aupoint culminant duciel, dansl'
astre de Sirius
l nubis Thoth flermês parait dominer le système planétaire tout entier,le contenir comme parunlieumagique de lumière , et supporter l
'
univers, le grand Tout , depuis la pointe de la pyramide jusqu
‘
à sa large
bass. Camp er. le zodiaque circulaire avec le rectangulaire , pl. XLIX
et L , et l'
explicat . n“
192 et 193. M . Grenzer, aprés MM . Fourier,
Nouet et lesmembres de la Commissiond'
Égypte, engénéral, reconnaitce semble dans cette figurepropreauzodiaque rectangulaire deDendera
et placée après le cancer, laquelle se compose d'
unglobe oudisque proje.
tant obliquement des rayonsouparcelles de lumière surune tête à oreilles
de vache , l‘
image duleverhéliaque de Sirius , astre qu‘
ilidentifie comme
l‘
onsait avec Thoth et avec Anubis (sup . p. 853 , 8 6 8 903) ne serait
cc pas plutôt l'
emblème de lanéoménie de Thoth , époque dominante de
l'
année et de tous lesmom emens qui s'
0pérrnt dans l'
univers, selonles
anciens ; tandis que la vache couchée plus loindansune barque , avecuneétoile sur la téte , serait , comme l
'
admettent d'unautre côté les savane
français , Solhù d'
Isis , qui domine l'
époque de la nativité
dumonde , dire de Porphyre , et renouvelle à la fois la grande et la
petite année , vers,,le solstice aumoment où s'annonce l'
inondationpro
chaine duNil exprimée par cet te figure qui épanche l'
eaude deux urnes
entre la vache et la tête en
lumineuse surmontée selon
dusolstice d‘
été époqueoù le rle teenpledeDendera et sur le zodiaqu verticaux .
Cette opinionn'
est certainement pasl'
une desmoinsprobables, et se con
cilierait la rigueur avec lesconjectures précédentes quant à la tête aux
oreillesde vache cen'est pas plus celle d'
Osirù , comme le croit Depuis,
que celle de Sirius , mais seulement celle d'
A thor, qui dansnotre by.
pothôse reprüentersiücila lune.
Observations critiques et archéologiques sur l'
objet des représen
una v an°
reorsn‘
mn. 959
les précédentes, et à ceux qui se présenteront d'
eux—mêmes
dans les livres suivans. Mais ou nousnous abum s beau
coup , ounoussommes fondés à croire qu’
ilne sera pas très
enGrèce sonprincipal argument , culte les formerdes astérismes qui
lui paraissent toutes gmcqu s et qu’
ilne retrouve point , dont il s‘aper
çoit pas même les analogues sur les innombrables bas—reliefs égyptiens
autre: que les zodiaques c’
est le fait constant de l‘
existence de case as
térismes seulement chez les Grecs jusqua Érotoatbinib ; d’
où il induit la
compositionsuccessive duzodiaque chez ce peuple , sonimport ationparlui enÉgypte, et sonperfectionnement , par suite de sonapplicationauxméthodes astrologiques perfecti0uuées elles—mêmes dans l‘école d‘
Alexan
drie . Cependant M . Letroune , qui accorde aux G recs la possessionan
cienne d'
une mythologie astronomique à laquelle le zodiaque dut tenir
enprincipe qui signale , sur leurs monumens d’
une date antérieure à
notre ère , des représentations sodiaœlessans objet proprement astrolo
gique desreprésentat ionssymboliques et mystiquesde lamarche dusoleil
et des astres, reconnaît à plus forte raisonaux Égyptiens , adorateurs des
eurps célestes , maitres desGrecs enastrologie , inventeurs duca lendrier
une astronomie i la fois mythologique et astrologique , avec uneystùue
quelconque de représentations figurées qui s'
y rat tachait. Pournous, nous
ne pouvonsnous empêcherde voir la preuve de ce double fait , d‘
abord
dans let sediaquœdits égyptiens eux—memes, où les dot re catastérismes,
grecs ounond’
origine sont accompagnés et comme enre10ppéa d‘
unsi
grand nombre de figures certainement astronomiques et purement égyptiennes, quise retrouvent ellesaumoins isolées ougroupées et dans des
combinaisons fort diverses sur tant d‘
autres bas—relié ; maglite . dansla
dispositionsingulière et caractéristique d'
une foule de scènes religieuses
où lea dieux et les âmes des morts sont mis enrapport avec ces figures
astronomiques , et souvent semblent parcourir avec onesune céleste car
rière. Beaucoup de ces sujets flot tent indécis , pour ainsi dire , entre laterre et le ciel, parce que le ciel et la terre se réflédfisaent mnüd laueü ,
et que l’
Égypte avec ses animaux sacrés reflet , enquelque a rte , la animaux divine de h voûte céleste comme l
'
a sibiendit I l. Creuzer: de ce
nombre sont léa belles scènes de nosplanchesXXI II I I.! XLII r7 5 .
D‘
autresn‘
offrent pasmoins d’
indécisüm entra ensens simplement astro
nomique , relatif aux révolutions des astres, à leurslevure et a leurs cou
ohera , aux époques naturelles de l'
année ou dumois, . etc. , et .an.sem
mystique relatif aux destinées de l‘âme et i sonpassage danslesrégions59
934 no t e s
trouve unAménophis, deuxième dunom e t le huit1eme roi de
cet te dynastie , lequelrégna trente ans dansla première moitié
duXVII‘siècle, et cinq siècles avant l
‘
époque assignée par les
G recsà laguerre deTroie Cet Amënop hir, disait , à ce qu‘
il
parait , Manéthondans les fragmens que Georges le Syncelle
emprunts Jules l'
A fricain, est celuique l‘
oncroit Memnon
ala statue parlante Pausanias, d‘
unautre côté , nous ap
prend que , selonles Thébains, ce n‘
é tait point M emnon
mais Phaménoplzù , leur compatriote , que représentait la sta
tue ; quelques-uns même y voyaient Sesostris 3 . O r, sur cette
statue colossale , dont lesjambes couvertesd‘
inscriptionsgrec
ques e t latines, attestent s la fois et l‘
admirationde ceux qui
la visitèrent , comme Pausanias ,au temps des empereurs ro
mains et que c‘
é tait bienlaMemnonouP hame‘
n0ph existent
encore deux cartelsoucartouchesrenfermant la]égemle royale
@ éroglyphüme d’
unPharaon, c‘
est — à—dire sonprénom et son
nom propre , précédés des titres royaux ordinaires endehors
e t ao— dessus des cartouches. Voici cette‘légende interprétée
Précis duSystème bœmglyphi«;ne , p . 133-239.
Maneth.,ap . Synocll. , p. 7 3 .
3 Pansan. I , A t tiea, sa.— M.Grenzernousparait s
'
sppuyeravecbeaucoup
trop de confiance sur la correctiontrès—ù vorable, ilest vrai, à sonhy
pothèse , que féu M . Clavier propose dans la phrase qui précède, p. 298
de sonédition: xa0nps'
vov 511194 ñliw, 6'
v Ms'
pvcva 6vopa‘
Couewsi
Scaliger surEusèbe, p . 3 5 , lit 1iz_siovM. , qui rappelle leç0snäpsvoclieu; de Manéthonet s
‘
accorde bienmieux , selonnous, soit avec le contex te do passage , soit avec les idées des Grecs sur Memnon.
Le colosse se voit dans lesPlanchesd '
Antiqnités vol. II , pl. as , de la
Descript. de l‘
Égypte . Quant aux inscriptions , recueillies principalement
par Pococke, ellesont été expliquéesengrandepartie, parJ ahlonski, J acobset autres. L
'
une d‘
elles, commentée par M . Champollion—fi gue, Annalesdes Lagides, I , p . 4 13 sqq. , rapproche le: deux noms. Deux autres une
grecque et une latine, ont été plus récemment interprétées par M. Le
troune; et ce savant conclut de la dernière que la statue de ”m onrendait encore des sons aucommencement du III. siecle denotre ère. Vo} .
ses Rech . pourservirà tat. d‘
Ég., p. 26 4 sqq. 35a sqq. , avec les cc
marqnes de M. Creuzerdans les Heidelb. Jahr6 . , r8s3 , p . 158 .
ne 1. 1v a s rnou 11‘
sns. 935
par M . Champollion le roi dup eup le obéù raut non1nnsus
ranPast r r unSsrt , _fils dusoleil (oude P bm? Anénor ,
pré sident de la régionsupérieure ( dernier titre inscrit dansl
‘
intérieurmême dusecond cartouche Cette légende royale
se retrouve sur ungrand nombre de monumens'
égyptiem ,
tels que les plusanciennesconstructionsdu palaisde L0uksorThèbes les grands débris connus desGrecs sous le nom deMemnonium le tombeau royalisolé de l
‘
ouest , dansla valléede Biban-el-Molouk le temple dudieuChnoupl1isà Éléphantine, et les colonnades dupalais de Soleb , à cent lieues ausudde Philes. Elle se retrouve sur une statue de granit gris , dedix pieds de hauteur, découverte par Belzoni parmiles ruinesduMemnonium, et dansle voisinage même dugrand colossesurune statue au—dessousde la grandeurnaturelle , maisinfiniment remarquable parle costume , qui_est celuid
‘
unmonarquee t d
‘
unconquérant à demi- barbare3 dans le Musée royal
égyptiende Turin; enfin, sur plusieurs statuesdu dieuP hi/za ,
fils d‘
Amm0n, et de gardienne à la tête de lion, évi
demment consacrées parAménaphis I I , et qui font partie de
lamême collection. Le nom seulde ce prince indiquerait suffisamment qu
‘
il eut pour divinité tutélaire , pour patron, le dieu
Ammon AmonouAmen, quand même sa légende ne'
serait
La lecture de ce titre n‘
est point de M . Champollionle jeune , mais
peut avoir été inspirée par lui à unsavant académiciende '
h irin, que
nous allons citer tout à l‘
heure.
1 Elle est aujourd‘
hui au Musée britannique. Quelques personnes ysoupçonnaient Os_ymandyasp
lutôæqueMemnon, mais tous lesdoutes sont
levés
,
par l‘
identité des œ1tonches de cet te statue avec ceux de la grande.
V0]. la descriptionqu‘
endonne M . Champollionle jeune, dans sa
première Lettre à M. de Blacas, p. 39 sqq . Conf. Demn‘
zione dei monu
ment1‘
Eg1‘
zi del regie Museo Egisio diCostanm Gamers; Torino, 18 24
in iq ., et tav . n° 1 CeMémoire , quiest accompagné de douze
planches lithograph1ees, contenant le trait de la plupart desmonumensdécrits parM . Champolliondans l
‘
ouvrage précité , avec ungrand nombre
de légendes royales développées, forme uncomplément naturel et né
cessaire de la Let tre à M . de Blacas.
nu 1.1vnnrnorsrùma. 949
âmes la carrière qu‘
elles ont à parcourir dans le zodiaque
Sur le grand manuscrit hiéroglyphique de la Commissiond‘
É
gypte onvoit des figures qui portent unscarabée sur la
tê te ouqui aulieu de tête ont unscarabée c‘
est à ce que l‘
oncroit , Isis régénéra tnce quidonne aux âmes éprouvées la vie
nouvelle . D‘
autres fois, des figures de femmes penchéesen
avant et lesbras étendus, semblent vouloir saisir, comme en
se précipitent, unscarabéenoirplacé au— dcssousd‘
elles. Ces6
gures ainsi allongées se rapprochent beaucoup de celles qui
enveloppent les zod1aques de B endera et d‘
Esné , et l‘
onentrbuve de pareillesquiont le scarabéenoir placé tout prèsdes
parties sexuelles. Des images analogues se remarquent jusque
sur les vases grecs. C'
est partout B is, la lune et le temps;
l‘
épouse d‘
Osiris , dieu dusoleil; la nature mère universelle ,
qui embrasse toutes choses et l’
homme lui—même , qui le suit
dans toutesles phasesde sonexistence , de la vie à la mort , de
lamort à la v ie, et le reproduit substantiellement dans la révo
lutiondes lunes e t des soleils c‘
est— à— dire desannées 3
L es Égyptiens avaient coutume de donner à leurspierresou
gemmes, d’
uncôté une face plate et unie , pour y graver des
caractères tandis qu’
à l‘
autre côté demeuré convexe , ils don
naient la forme d’
unscarabée. Cet te figure _symbolique é tait sa
crée à leurs yeux , e t ils portaient au couenmanière d‘
amu
let tes de pareils scarabées. Onentrouve une multitude dans
Cet te interprétationdejaplus déterminée que celle de M . J omard
nous semble pré férable , mais trop vague encore : le scarabée , comme les
autres symboles égyptiens, a presque toujoursunrapport direct et précis
à telles ou telles divinités. Vo_y. l
‘
explicationde nos planches XXX IV ,
16 7 ; XLV ,18 2 , passim et XLVIII , 187 a et 18 7 b.
Foy. Descript . , vol. II , A tlas, pl. 7 5 , colonne 132 , 49 , 2 , etc. Con/Z
J omard, ubi sup . , p . 379 .
3 Ces interprétations, comme les précédentes, manquent absolument de
précisionet ne portent pas le v rai caractère de la mythologie égyptienne.
Conf .nosnotes surce livre, pasu‘
m,et surtout p. 803, 825 , 827 , 829, etc. ;
l‘
Explicat. despl. aux—n“ cités, particulièrement celle des zodiaques box
11“ 19 1 192 et t 93 .
ne 1. 1v anraorsu‘
snn. 955
enmanière de coiffures symboliques, surdes tê tes humaines;telles sont ces deux déesses , rapprochées dans le monumentcomme dansnotre planche , dont l
‘
une aunscorpionet l‘
autre
unvase posé sur sa tê te : la première delaquelle onnesn
°
t encore rien si ce n‘
est qu‘
elle fut ad01é e à Frelœ‘
s enNu
bie , avec Thoth—Hermès la seconde , ànotre connaissance ,n
‘
a pasmême retrouvé sonnomjusqu‘
ici. Mais e t cesdivinités
et cellesquiportent des têtesde lion de belier , de taureauon
de vache , des cornes de bouc etc., ont- ellesunsensastrono
mique , unrapport aux constellations sodiacales? auraient
elles, enquelque sorte, préparé le zodiaque composé engrande
partie desanimaux'
lenr furent consacrés et dont ellesmontrent les insignes? fîï ) é tendre cet te idée aux divers sphinx
quenousprésentent lesmonumenset les zodiaquesde l‘
Égypte
mix —mêmes? Ne pouvant , dans l‘
état des connaissances ,
prendre unparti décidé sur ces questions nousrenvoyonsle
lecteur 1nos réflexions générales sur le zodiaque (ci—dessu ,
œxtede lanote 13 , p. 9 16
Mais ce qu'
il y a de certain c‘
est que les sphinx à tête
d‘
homme , de femme oude bête , lescombinaisonsquelconques
de l‘
homme et des animaux , et engénéral les figures symbo
liquer simultipliées sur les monumens Égyptiens et souvent
fort bizarres, ont presque toujours une applicationdé termi
née , directe spéciale à telou teldesmembres, bienplusnom
breux qu‘
onne l'a pensé long- temps de la hiérarchie divine.
L e sphinx a cela de singulier , qu‘
à raisonde ses différentes
variétés et de ses at tributsnonmoinsdivers ilappartient tan
tôt à undieu tantôt à unautre ily a le sphinx d‘
Amazon
le sphinx de P bre‘
ou du Soleil et ainsi du reste Engêné
ral, le corpsduliondominant chez le sphinx celuidel‘
homme
Voy. pl. LI , 179 , 11. Conf . ci-dessus , p . 8 19 ; Champofl
Penth . ég. , explicat . de la pl. 15.
les excellentes et neuves ohsenatiqns deM. Champollionle
jeune ,dans la Le t tre précitée, p. 58 sqq. , et dans le Panth.
explicnt . de la pl. 114 s.
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