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France 98 - Belgique 2014 : POSTER DRIES MERTENS MÊME COMBAT J-33 N° 26 MAGAZINE GRATUIT 10 MAI 2014

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RED du 10 mai 2014

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France 98 ­ Belgique 2014 :

POSTERDRIESMERTENS

MÊMECOMBAT

J-33

N° 26MAGAZINE GRATUIT10 MAI 2014

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LA SEMAINE DIABOLIQUE BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

LE TWEET“Satisfait de l’état du terrain d’entraînementde notre hôtel. On y a travaillé durement !”Marc Wilmots, très content du travail fourni

par le Paradise Resort, l’hôtel où séjournerontles Diables au Brésil

NUMÉRO GÉNÉRAL 02/744.44.55Administrateur délégué et éditeur responsable François le HodeyDirecteur général Denis PierrardRédacteur en chef Ralph VankrinkelveldtResponsable du magazine Benoît DelhauteurResponsable rédaction sportive Philippe LacourtMise en pages IPM Press PrintDirection, administration, rédaction rue des Francs, 79 1040 BruxellesFax > (02) 211.28.70 Publicité IPM Advertising > (02) 211.29.59Abonnements > (02) 744.44.55Fax > (02) 744.45.55.E-mail > [email protected] Internet > www.dh.beCrédits Une Photo News/Reporters/Montage DHMagazine gratuit avec la DH du 10 mai 2014. Ne peut être vendu séparément.

2 La semaine diaboligque yDe Dries Mertens à Vincent Kompany,retour sur l’actu brûlante des Diables

4 Dossier y France 1998, Belgique 2014:et s’ils étaient nés sous la même étoile ?

8 Entretien y Robert Pirès, sous le charmedes joueurs belges de Premier League

10 Souvenirs endiablés yRetour sur le Mondial 1990, avec lestémoignages d’Ariël Jacobs et d’Enzo Scifo

+ Poster et portrait technique yDries Mertens

SOM

MAI

RE JC G

UIL

LAU

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“EdenHazardpeut devenir aussi bonqueMessi ouRonaldo”

ArsèneWenger

J-33

2En une seule partie, face à Hull mardi

soir, Marouane Fellaini s’est créé deux occasions. Jusque-là, il n’en avait euque trois sur l’ensemble de la saison

en Premier League !

PENDANT CE TEMPS­LÀ, AU BRÉSIL

UN SUPPORTER TUÉ PAR…UNE CUVETTE DE TOILETTES

La violence dans les stades brésiliens continue, ce qui n’est forcément pas

très rassurant à un bon mois du début de la Coupe du Monde. Durant le match

de D2 Santa Cruz - Parana, un supporter a ainsi été tué… d’une façon tristement inédite : il a reçu sur la tête une cuvette de toilettes, arrachée par

un supporter adverse. L’auteur des faits s’est directement rendu à la police, en présentant ses excuses et en précisant

qu’il avait très honte de ses actes.Dilma Roussef, la présidente du Brésil, a

réagi de manière très ferme via son compte Twitter : “Un pays qui aime lefootball ne peut pas tolérer la violencedans ses stades.” Ce genre d’incidents

est pourtant très fréquent depuis plusieurs mois. La présence policière

autour des matches du Mondial risque donc d’être encore accrue. Pas de quoi

se réjouir, en somme…

Ü CAÏPIRINHA

REP

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Ü ÉDITO BenoîtDelhauteur

BLACK-BLANC-BEURNon, nous ne serons pas champions dumonde. Dumoins pas au Brésil. La Belgique dispose d’une gé-nération exceptionnelle et elle est prête à brillermais pas encore à atteindre la finale d’unMondial.On persiste et signe pour dire qu’un quart de finaleest un objectif bien plus réaliste.Si nous avons voulumettre en parallèle les Diablesd’aujourd’hui à l’équipe de France 98, ce n’est doncpas pour les imaginer sur le toit dumonde. On te-nait plutôt à souligner que ces deux équipes, à 16ans d’intervalle, partagent le même enthousiasmeet, surtout, partagent des valeurs capitales.Après le succès des Bleus sur leurs terres, une ex-pression s’est popularisée en France : black-blanc-beur, pour souligner la mixité de cette équipe, for-midable exemple d’intégration pour tant de jeunesnés en France de parents étrangers.Paradoxalement, la Belgique, pays traditionnelle-ment plus ouvert que la France sur ce genre dequestions, a mis plus de temps à suivre la tendancequand il s’agissait de football. Il a ainsi fallu atten-dre Jbari puis surtout Fellaini pour enfin voir unjoueur d’originemaghrébine chez les Diables. Éton-nant, quand on sait tout le talent que recèle cettecommunauté. Heureusement, le foot belge a passéle cap. Les centres de formation, longtemps réti-cents, aussi. Et ces Diables black-blanc-beur ontbien fière allure.l

LE FÊTARD Mertens,une Coupe et une pinteEncore une très belle semaine pour DriesMertens ! Le joueur de Naples a marqué enfinale de la Copa Italia (3-1) face à la Fio-rentina. Le Diable, ici une bière à la main, abien fêté ça avec ses équipiers, dont l’ex-Madrilène Gonzalo Higuain. Dommage queles graves incidents survenus entre lessupporters des deux camps soit venu gâ-cher la fête…

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LA REVANCHE Fellaini répond aux critiquesEn début de semaine, Jamie Redknapp, l’un des consultants les plus renommés en Angleterre, adit de Fellaini qu’il était “le plus grand gaspillage d’argent cette saison en Premier League”. Le Dia-ble lui a répondu de la meilleure des façons : face à Hull, il a délivré un assist avant d’amener unautre but. Marouane is not dead !

AFP

LA PERF Januzaj enforme avant sa joyeuseentrée chez les DiablesOn a eu un peu peur le week-end dernier,quand Ryan Giggs n’a pas daigné jeter unregard à Januzaj et l’a laissé sur le banctout le match contre Sunderland. Heureu-sement, l’icône de Manchester lui a donnésa chance mardi et le Belgo-Albanais l’apleinement saisie, puisqu’il a été éluManof the Match. De bon augure, à dix jours dudébut de ses grands débuts (à l’entraîne-ment) avec les Diables…

AFP

LES OPTIMISTESLe favori des Suédois ?Les Diables !Le quotidien suédois Aftonbladet, référen-ce en matière sportive, a organisé un son-dage auprès de ses lecteurs afin de savoirquel était le favori pour le prochain Mon-dial, en l’absence de Zlatan&Co. De maniè-re très surprenante, le public suédois a élumajoritairement… la Belgique comme can-didat numéro un au titre mondial. C’estbeau, la solidarité entre petits pays. Uneamitié à conforter le 1er juin prochain avecle match Suède - Belgique à Stockholm.

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NEW

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LA ZIKLa StromaeallemandeChacun son style.Alors que les sup-

porters belgespourront se tré-

mousser sous lesairs de Ta Fête de

Stromae, l’Allema-gne a opté pour letitreDeutschlandschiesst ein Tor !,qui signifie l’Alle-magnemarque unbut. Ça sonne trèsallemand et c’est

signé MelanieMüller. La partie duclip la plus intéres-sante est certaine-ment celle dans la-

quelleMelanie et ses

collègues musi-ciennes se chan-gent dans le ves-

tiaire… DFB

LA RUMEURLe Barça veut son DiableEl Mundo Deportivo, le quotidien historiquement très prochedu Barça, semble bien déterminé à faire venir un Diableen Catalogne ! Mardi, il a prêté à Eden Hazard l’intentionde devenir blaugrana. Le lendemain, il consacrait saUne à Vin-cent Kompany, en affirmant qu’il était une priorité pour leclub. Bien sûr, on aimerait nous aussi voir un Belge au Barça,mais ça ne sera aucun de ces deux-là. Ou en tout cas pas dansl’immédiat…M

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2 I I la dernière heure - les sports la dernière heure - les sports I I 3

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LA SEMAINE DIABOLIQUE BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

LE TWEET“Satisfait de l’état du terrain d’entraînementde notre hôtel. On y a travaillé durement !”Marc Wilmots, très content du travail fourni

par le Paradise Resort, l’hôtel où séjournerontles Diables au Brésil

“EdenHazardpeut devenir aussi bonqueMessi ouRonaldo”

ArsèneWenger

J-33

2En une seule partie, face à Hull mardi

soir, Marouane Fellaini s’est créé deux occasions. Jusque-là, il n’en avait euque trois sur l’ensemble de la saison

en Premier League !

PENDANT CE TEMPS­LÀ, AU BRÉSIL

UN SUPPORTER TUÉ PAR…UNE CUVETTE DE TOILETTES

La violence dans les stades brésiliens continue, ce qui n’est forcément pas

très rassurant à un bon mois du début de la Coupe du Monde. Durant le match

de D2 Santa Cruz - Parana, un supporter a ainsi été tué… d’une façon tristement inédite : il a reçu sur la tête une cuvette de toilettes, arrachée par

un supporter adverse. L’auteur des faits s’est directement rendu à la police, en présentant ses excuses et en précisant

qu’il avait très honte de ses actes.Dilma Roussef, la présidente du Brésil, a

réagi de manière très ferme via son compte Twitter : “Un pays qui aime lefootball ne peut pas tolérer la violencedans ses stades.” Ce genre d’incidents

est pourtant très fréquent depuis plusieurs mois. La présence policière

autour des matches du Mondial risque donc d’être encore accrue. Pas de quoi

se réjouir, en somme…

Ü CAÏPIRINHA

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LA REVANCHE Fellaini répond aux critiquesEn début de semaine, Jamie Redknapp, l’un des consultants les plus renommés en Angleterre, adit de Fellaini qu’il était “le plus grand gaspillage d’argent cette saison en Premier League”. Le Dia-ble lui a répondu de la meilleure des façons : face à Hull, il a délivré un assist avant d’amener unautre but. Marouane is not dead !

AFP

DFB

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ETS’ILSÉTAIENTGUIDÉS

PARLAMÊMEÉTOILE?

L’épopée commence à dater mais pour certains Diablesactuels, elle a été une source d’inspiration.Il y a maintenant 16 ans, la France de Zinédine Zidane devenaitchampionne du monde. À l’époque, les Bleus avaient poursupporters des gamins comme Axel Witsel ou Eden Hazardqui, aujourd’hui, se retrouvent à l’aube de leur premiergrand rendez­vous et caressent eux aussi, dans leurs rêvesles plus fous, l’espoir de grimper sur le toit du monde.L’ascension serait historique. Comme le futle sacre français à l’époque. Mais elle n’est passi utopique si l’on se prête au petit jeudes comparaisons à travers les années. La preuve…

PAR JONATHAN LANGE,ENVOYÉ SPÉCIAL EN ANGLETERRE ET EN SUISSE

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Belgique 2014France 1998

DOSSIER BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

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L’épopée commence à dater mais pour certains Diablesactuels, elle a été une source d’inspiration.Il y a maintenant 16 ans, la France de Zinédine Zidane devenaitchampionne du monde. À l’époque, les Bleus avaient poursupporters des gamins comme Axel Witsel ou Eden Hazardqui, aujourd’hui, se retrouvent à l’aube de leur premiergrand rendez­vous et caressent eux aussi, dans leurs rêvesles plus fous, l’espoir de grimper sur le toit du monde.L’ascension serait historique. Comme le futle sacre français à l’époque. Mais elle n’est passi utopique si l’on se prête au petit jeudes comparaisons à travers les années. La preuve…

PAR JONATHAN LANGE,ENVOYÉ SPÉCIAL EN ANGLETERRE ET EN SUISSE

Belgique 2014

DOSSIER BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

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LESPOINTSCOMMUNSLes expatriésCombien de Diables évoluant en Pro League se-ront au Brésil ? Dans l’hypothèse la plus large, ilsseront au maximum 3 : le troisième gardien, quece soit Silvio Proto ou un autre, Laurent Ciman etTimmy Simons. L’équipe de France de 1998 n’at-teint pas le même degré d’ouverture : 9 des 22champions du monde évoluaient au pays. Mais àl’époque, la Ligue 1 était d’un autre niveau que laPro League.Elle fournissait à intervalles assez réguliers desdemi-finalistes ou des finalistes aux Coupes d’Eu-rope (Marseille finaliste de la C3 en 1999, le ParisSG finaliste de la C2 en 1997, Monaco battu en de-mi de la C1 en 1998) et elle émargeait au 4e rangdes meilleurs championnats européens derrièrel’Italie, l’Allemagne et l’Espagne mais devant l’An-gleterre. Et sur les 14 joueurs utilisés en finale, 10évoluaient à l’étranger dans des formations com-me le Milan AC (Marcel Desailly), le Bayern Mu-nich (Bixente Lizarazu), le Real Madrid (ChristianKarembeu) ou la Juventus (Didier Deschamps etZinédine Zidane). De ces voyages était née la fa-meuse culture de la gagne qui fut le fondementessentiel de ce sacre mondial.“La réussite de 98 est née de l’expatriation. Quandils se retrouvaient, cela créait un lien. Je vois l’équipebelge, ce n’est pas que je veuille être dithyrambique,mais ils ont certainement plaisir à se retrouver àpartir dumoment où les cadres leur donnent possi-bilité de s’exprimer, de manifester leur désir et leurplaisir, c’est important”, note Roger Lemerre àl’époque adjoint d’Aimé Jacquet. “Il y a une simili-tude. La Belgique a une réserve de grands talentsexpatriés. Il n’empêche qu’il ne renie pas non plus

leurs origines, au contraire. Ils sont très attentifs àce qu’il se passe en sélection, cela se ressent, il n’y apas demots de travers. Les cadres partis à l’étran-ger ont fait la richesse de la France. Avant 1998,beaucoup de Français se sont expatriés en Italie, enAllemagne, en Angleterre. C’est ce qui arrive un peuà la Belgique.”

Une équipe mixteRemuer le souvenir de l’équipe qui a fait basculernos voisins dans l’euphorie vient ressusciter unmythe : celui de cette France black-blanc-beur.Cette équipe était à l’époque un creuset d’origi-nes différentes, entre Arménie (Youri Djorkaeff etAlain Boghossian), Portugal (Robert Pirès), Ghana(Marcel Desailly), Algérie (Zinédine Zidane), Séné-gal (Patrick Vieira) et Argentine (David Trézéguet)tout en passant par l’outre-Mer avec la Guyane(Bernard Lama), la Guadeloupe (Lilian Thuram),ou la Nouvelle-Calédonie (Christian Karembeu)…Ce métissage s’était transformé en richesse, tantsur le terrain qu’en dehors. Ce multiculturalismeest un trait qui caractérise les Diables d’aujour-d’hui, tout aussi fier de défendre les couleurs bel-ges que de rappeler leurs racines marocaines, an-tillaises ou congolaises…

Un vrai leader technique“Roger Lemerre a fait le parallèle avec la France de98 ? Il n’a pas tout à fait tort : la Belgique a cejoueur d’exception.”Sabri Lamouchi n’énonce aucun nom, mais l’allu-sion à Zinédine Zidane et à Eden Hazard n’est pasusurpée aux yeux du médian qui avait fait partides 6 joueurs qui avaient dû quitter le groupe

avant le début de l’aventure. Le Brainois ne s’enest jamais caché, Zidane a toujours été pour luiun modèle.Le Français l’a adoubé en mars dernier, à Berne,quand il nous avait confié tout le bien qu’il pensaitdu Diable. “Pour les plus jeunes aujourd’hui, c’estpeut-être lui maintenant le modèle, l’exemple”,avait-il expliqué.Au-delà de cette estime réciproque, les similitu-des existent dans le parcours des deux hommesqui, à ce jour, sont les seuls à avoir été élusmeilleur espoir et meilleur joueur de Ligue 1. Ensélection, l’un comme l’autre ont dû faire face aux

CEQUELAFRANCEAVAITETQUELABELGIQUEN’APASLe vécuLa plus belle page de l’histoire de l’équipe deFrance s’est écrite après sa déconvenue la pluscruelle : la non-qualification au Mondial 94après cette fameuse défaite face à la Bulgarie.Des cendres était né un groupe : adjoint de Gé-rard Houllier, Aimé Jacquet avait été introniséavec comme objectif la Coupe du Monde 98.L’Euro 96 a été dans ce sens un formidable la-boratoire, un coup d’essai qui s’est achevé parune élimination en demi-finale aux tirs au butface à la République tchèque pour 12 des fu-turs champions du monde.“Cet Euro a été très important”, se souvientYouri Djorkaeff. “Si on fait le parallèle avec laBelgique, nous, on est sorti d’une bonne campa-gne au Championnat d’Europe qui nous a donnéune assise pour construire 98. L’équipe belge estmagnifique et joue très bien, mais il y a encore cemanque d’expérience lors d’un grand tournoipour faire la différence comme nous on a pu lefaire contre le Paraguay où il a fallu aller mar-quer en prolongations. Nous, on l’a eu parcequ’on avait ce vécu.”Un vécu collectif mais aussi individuel. En1998, les 22 Bleus affichaient une moyenned’âge de 27,45 ans, chiffre qui atteignait 28,63ans pour les 14 joueurs utilisés en finale. Lesdeux plus jeunes titulaires, Zinédine Zidane etLilian Thuram avaient 26 ans là où l’âge moyendes 23 derniers Diables convoqués par MarcWilmots en février était de 25,69 ans…

Une défenseplus complèteSi la France a été sacrée championne du mon-de sur un feu d’artifice offensif, elle a construitson succès sur des bases très défensives avecun entrejeu formé à partir des quarts de finalepar trois milieux à vocation défensive. Surtout,la défense présentait un certain nombre de ga-ranties à tous les étages. Si Lilian Thuram évo-luait avec Parme dans l’axe, il était le seul à nepas jouer à son poste en sélection et en club.Pour le reste, les autres titulaires faisaient fi-gure de référence mondiale à leur poste :Bixente Lizarazu était indiscutable au BayernMunich alors que Laurent Blanc et Marcel De-sailly formaient l’une des charnières les pluscomplémentaires. Même si l’arrière-garde desDiables offre des gages de sécurité, elle n’estpas (encore) aussi complète que pouvait l’êtrecelle de l’équipe de France.

La compétitionà la maisonSi, longtemps avant le début de la compétition,un large scepticisme escortait l’équipe de Fran-ce, la victoire à Marseille face à l’Afrique duSud prend des airs d’acte fondateur.Au sein du groupe même, très uni contre lescritiques venus de la presse, en témoigne la cé-lébration du but de Christophe Dugarry, maisaussi dans tout un pays qui a commencé à ycroire avant de pleinement jouer son rôle dedouzième homme contre le Paraguay ou laCroatie notamment. Au point de donner desailes à une équipe qui, après l’Uruguay en1930, l’Italie en 1934, l’Angleterre en 1966, laRFA en 1974 et l’Argentine en 1978 est deve-nue la sixième en 19 tournois à être sacréechez elle. La dernière à ce jour…

CEQUELABELGIQUEAETQUELAFRANCEN’AVAITPASL’insoucianceÊtre jeune n’a pas que des désavantages.Si les Diables, à l’exception de DanielVan Buyten et de Timmy Simons, n’ont pasl’expérience d’une phase finale d’un grandtournoi, il émane de cette équipe une douceforme d’insouciance. La manière avec laquellele match en Croatie, son premier grandrendez-vous, a été géré à démontrer la maturi-té de cette génération. Thibaut Courtois,Kevin De Bruyne ou Eden Hazard ont beauêtre jeunes, ils ont déjà démontré quela notion de pression était étrangère à leurvocabulaire.

Plus d’armes offensivesLa France de 1998 est celle d’un paradoxe : elleest allée au bout sans que son avant-centre ti-tulaire, Stéphane Guivarc’h, ne marque lemoindre but. Si le Breton sortait d’une saison à47 buts en 63 matches, il n’a marqué qu’unefois en 14 sélections. Comme tous les autresattaquants du groupe, il évoluait à l’époque enFrance, à Auxerre. Et le meilleur buteur desBleus de 98 se nommait déjà Thierry Henry,trois réalisations lors des deux premières ren-contres. En tout, ce sont 9 joueurs qui ont mar-qué les 14 buts français, 4 sont venus de défen-seurs avec notamment le but en or de LaurentBlanc face au Paraguay en 8es et le doublé venude nulle part de Lilian Thuram contre la Croa-tie en demi…Même si l’absence de Christian Bentekeva peser, les Diables offrent plus de garantiesdans un compartiment offensif plus variéavec de la puissance (Romelu Lukaku),de la taille (Marouane Fellaini), de la vitesse(Kevin Mirallas), de la percussion (Dries Mer-tens), de la créativité (Eden Hazard) et de la vis-ta (Kevin De Bruyne), sans oublier une certainefaculté à bien exploiter les phases arrêtéesavec des défenseurs (Vertonghen, Kompany ouVan Buyten) qui ont déjà démontré qu’ils pou-vaient se substituer aux attaquants en cas debesoin.

Un sélectionneurqui fait l’unanimitéSi Aimé Jacquet et Marc Wilmots sont tousles deux passés par Bordeaux et ont d’abordété adjoint du sélectionneur avant de prendresa place, le parallèle s’arrête là. Avantle début du tournoi, le Français a essuyéune violente campagne médiatique qui a consi-dérablement fragilisé sa position. Pointd’orgue de ce qu’il a considéré comme unecabale cetteUne de l’Équipe au lendemain del’annonce de son groupe de 28 joueurs alorsque 22 noms étaient attendus : “et on joueà 13 ?”.Si Jacquet faisait face à la tempête, Marc Wil-mots s’avance lui à l’aube de sa première gran-de compétition avec le vent dans le dos et enposition de force comme l’a démontré l’accueilde sa prolongation de contrat de quatre ans. Sicertaines voix s’étaient élevées au début deson mandat, notamment au nord du pays, lebilan du technicien, le meilleur pour un sélec-tionneur en Belgique, lui a permis d’éteindretoutes les critiques. “Il fait vraiment du bonboulot”, appuie Christian Karembeu “il respirela sérénité et a de très bons joueurs à disposi-tion.”

interrogations : le Français autour de sa complé-mentarité avec Youri Djorkaeff, le Belge sur sonrendement. L’influence technique qu’ils peuventexercer sur leurs partenaires et la manière aveclaquelle ils peuvent cristalliser l’attention de l’ad-versaire les rapprochent également.Si Zidane avait en 1998 3 ans de plus que Hazardactuellement, lui aussi sortait de deux saisonspleines à l’étranger où il s’était imposé comme ledépositaire du jeu de son club. Et s’il avait déjàdisputé une grande compétition (l’Euro 96), ilavait dû attendre sa première Coupe du Mondepour écrire sa légende. Reste à espérer que Ha-zard ait la même patience…

Un très grand gardienL’un comme l’autre sont des modèles de précoci-té (Fabien Barthez a remporté la C1 à 22 ans).L’un comme l’autre se sont imposés en sélection,délogeant des titulaires que l’on pensait installés.Si leurs qualités physiques et leur registre en dé-coulant sont diamétralement opposés, FabienBarthez (1,83m) et Thibaut Courtois (1,99 m) serejoignent sur un point : leur talent, qui est consi-dérable.En 1998, le Français dispute au Paraguayen JoséLuis Chilavert, au Néerlandais Edwin van der Sar,au Danois Peter Smeichel ou encore aux ItaliensGianluca Pagliuca et Angelo Peruzzi le titre hono-rifique de meilleur gardien de la planète. Commele fait actuellement le Limbourgeois avec ManuelNeuer ou Petr Cech.Si leur approche est également totalementdifférente (il arrivait à Barthez de ne pas connaî-tre le nom de ses adversaires), les deux gardiens,adossés à une défense conquérante, savent aussise mettre en évidence dans les moments clefs.Pour Courtois, ce fut le cas en Serbie.Pour Barthez, ce fut très vrai lors de la finale faceau Brésil.

Un groupe abordableUne équipe africaine, une équipe asiatique et uneéquipe européenne : les Diables ont hérité d’ungroupe duquel émanent des mêmes accents quecelui des Bleus en 1998. Si l’Algérie, la Corée duSud et la Russie de 2014 ne sont pas l’Afrique duSud, l’Arabie saoudite et le Danemark de l’époque,l’identité de ses adversaires dessinent un tirageau sort abordable sur le papier. La France avaitensuite dû ferrailler face au Paraguay qui étaitsorti de son groupe avec le Nigeria au détrimentde l’Espagne et de la Bulgarie. Qui sait si les hom-mes de Marc Wilmots, en cas de qualification, netrouveront pas sur leur chemin le Ghana parexemple… l

x Comme Fabien Barthez à l’époque, mais dans un tout autre style, Thibaut Courtois s’est imposé comme l’un des meilleurs gardiens du monde. (PHOTO NEWS)

x Voir ZinédineZidane briller

lors de la Coupe du Monde 1998

a constitué un déclic

pour Eden Hazard.

(REPORTERS)

6 I I la dernière heure - les sports la dernière heure - les sports I I 7

DOSSIER BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

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Ü LE PORTRAIT TECHNIQUE parAlexTeklak, consultantDHetBelgacom

Mental“Parfois il râle…et il a raison”

“La concurrence à Naples est très forte dans le secteuroffensif, avec des joueurs comme Callejon, Hamsik ou Insigne.

En début de saison, Mertens jouait très peu, mais il s’estaccroché pour grimper dans la hiérarchie. Pour cela, il fallait unmental solide. Peut-être que sa jeunesse l’a aidé à s’endurcir. Il

s’était fait jeter d’Anderlecht et était passé par la D2néerlandaise… Benitez a joué un rôle et l’a clairement mis deplus en plus en confiance. Ses équipiers aussi : Naples estune équipe qui lui convient, dans laquelle il se sent à l’aise.

Au Milan AC, ça ne serait pas pareil. Mertens est ungarçon mature, qui a visiblement un caractère assezfort. Sur un terrain, son expression corporelle endit long. Quand il râle, ça se voit et il a raison

de râler quand il manque de temps dejeu ! Il ne doute pas facilement et

il sait ce qu’il veut.”

Tactique“Merci l’Italie !”

“Passer du championnat néerlandais, très ouvert, àl’Italie, c’était forcément compliqué. Parce que la

philosophie de jeu est très différente : les Pays-Bas sont faitspour les attaquants. J’ai dès lors été surpris en bien car sa

période d’adaptation n’a pas été si longue que cela. Après desdébuts difficiles, il a pris de plus en plus de temps de jeu et il abeaucoup progressé dans son replacement défensif. Mais celafait partie des exigences du haut niveau. C’est notamment ceque Mourinho demande de faire à ses ailiers, dont Hazard…Dès lors, je ne comprends pas que tout le monde fracasseMourinho parce qu’il demande à Eden de défendre ! Pouren revenir à Mertens, il a bouffé de la tactique en Italie etça lui sera très bénéfique. Il a gommé un certain côtébrouillon dans son jeu. Avant, il voulait forcer les

choses, il essayait trop souvent de donner ladernière passe ou de marquer. Il n’a plus

ce défaut, grâce au footballitalien.”

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Physiqueet technique

“Un super pied droit et unevraie aisance à la finition”

“Il a un peu la même morphologie que Hazard. Il est très habiledans les petits espaces et aime dribbler. Grâce à ses qualités, c’estdans les 30 mètres adverses qu’il est le plus dangereux, là où il

peut aller provoquer des un contre un. Mertens fait aussi preuved’une vraie aisance à la finition. Cette saison, il a inscrit

beaucoup de beaux buts, et souvent importants. Son niveautechnique et son super pied droit font de lui un joueur très àl’aise sur le flanc gauche, dans un rôle de faux ailier à lamode dans le foot moderne. Côté gauche, il a plusieurs

options : dribbler pour déborder sur sa ligne ourentrer dans le jeu et frapper pied droit. On voitbien que c’est dans cette position qu’il prend

le plus de plaisir : c’est toujourssignificatif sur la meilleure

place d’un joueur !”

Ü LE PORTRAIT TECHNIQUE parAlexTeklak, consultantDHetBelgacom

Son statutchez les Diables

“Vu ses progrès récents,il sera utile au Brésil”

“J’entends souvent revenir la question suivante : pourquoi Mertensn’est-il pas aussi bon en équipe nationale qu’en club ? Mais il fautêtre indulgent avec lui. Parce qu’à Naples, il est entouré de joueursqui sont très complémentaires avec lui sur le plan technique, en plus

de la présence d’un super-finisseur comme Higuain. En équipenationale, le jeu est plus pragmatique. Les Diables ont montré enqualification qu’ils sont surtout performants en contre-attaque etsur les phases arrêtées. Mertens peut être bon sur des contres,mais peut-être pas sur tout un match. Il est davantage unjoueur qui aime qu’on lui donne la balle dans les pieds. Il

y a un autre problème pour lui : la concurrence avecEden Hazard. Car Mertens est un joueur qui luiressemble, mais en un peu moins bon. Vu ses

progrès, je suis certain qu’il peut êtretrès utile aux Diables pendant

le Mondial.”

Mental“Parfois il râle…et il a raison”

“La concurrence à Naples est très forte dans le secteuroffensif, avec des joueurs comme Callejon, Hamsik ou Insigne.

En début de saison, Mertens jouait très peu, mais il s’estaccroché pour grimper dans la hiérarchie. Pour cela, il fallait unmental solide. Peut-être que sa jeunesse l’a aidé à s’endurcir. Il

s’était fait jeter d’Anderlecht et était passé par la D2néerlandaise… Benitez a joué un rôle et l’a clairement mis deplus en plus en confiance. Ses équipiers aussi : Naples estune équipe qui lui convient, dans laquelle il se sent à l’aise.

Au Milan AC, ça ne serait pas pareil. Mertens est ungarçon mature, qui a visiblement un caractère assezfort. Sur un terrain, son expression corporelle endit long. Quand il râle, ça se voit et il a raison

de râler quand il manque de temps dejeu ! Il ne doute pas facilement et

il sait ce qu’il veut.”

Tactique“Merci l’Italie !”

“Passer du championnat néerlandais, très ouvert, àl’Italie, c’était forcément compliqué. Parce que la

philosophie de jeu est très différente : les Pays-Bas sont faitspour les attaquants. J’ai dès lors été surpris en bien car sa

période d’adaptation n’a pas été si longue que cela. Après desdébuts difficiles, il a pris de plus en plus de temps de jeu et il abeaucoup progressé dans son replacement défensif. Mais celafait partie des exigences du haut niveau. C’est notamment ceque Mourinho demande de faire à ses ailiers, dont Hazard…Dès lors, je ne comprends pas que tout le monde fracasseMourinho parce qu’il demande à Eden de défendre ! Pouren revenir à Mertens, il a bouffé de la tactique en Italie etça lui sera très bénéfique. Il a gommé un certain côtébrouillon dans son jeu. Avant, il voulait forcer les

choses, il essayait trop souvent de donner ladernière passe ou de marquer. Il n’a plus

ce défaut, grâce au footballitalien.”

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avant le début de l’aventure. Le Brainois ne s’enest jamais caché, Zidane a toujours été pour luiun modèle.Le Français l’a adoubé en mars dernier, à Berne,quand il nous avait confié tout le bien qu’il pensaitdu Diable. “Pour les plus jeunes aujourd’hui, c’estpeut-être lui maintenant le modèle, l’exemple”,avait-il expliqué.Au-delà de cette estime réciproque, les similitu-des existent dans le parcours des deux hommesqui, à ce jour, sont les seuls à avoir été élusmeilleur espoir et meilleur joueur de Ligue 1. Ensélection, l’un comme l’autre ont dû faire face aux

CEQUELABELGIQUEAETQUELAFRANCEN’AVAITPASL’insoucianceÊtre jeune n’a pas que des désavantages.Si les Diables, à l’exception de DanielVan Buyten et de Timmy Simons, n’ont pasl’expérience d’une phase finale d’un grandtournoi, il émane de cette équipe une douceforme d’insouciance. La manière avec laquellele match en Croatie, son premier grandrendez-vous, a été géré à démontrer la maturi-té de cette génération. Thibaut Courtois,Kevin De Bruyne ou Eden Hazard ont beauêtre jeunes, ils ont déjà démontré quela notion de pression était étrangère à leurvocabulaire.

Plus d’armes offensivesLa France de 1998 est celle d’un paradoxe : elleest allée au bout sans que son avant-centre ti-tulaire, Stéphane Guivarc’h, ne marque lemoindre but. Si le Breton sortait d’une saison à47 buts en 63 matches, il n’a marqué qu’unefois en 14 sélections. Comme tous les autresattaquants du groupe, il évoluait à l’époque enFrance, à Auxerre. Et le meilleur buteur desBleus de 98 se nommait déjà Thierry Henry,trois réalisations lors des deux premières ren-contres. En tout, ce sont 9 joueurs qui ont mar-qué les 14 buts français, 4 sont venus de défen-seurs avec notamment le but en or de LaurentBlanc face au Paraguay en 8es et le doublé venude nulle part de Lilian Thuram contre la Croa-tie en demi…Même si l’absence de Christian Bentekeva peser, les Diables offrent plus de garantiesdans un compartiment offensif plus variéavec de la puissance (Romelu Lukaku),de la taille (Marouane Fellaini), de la vitesse(Kevin Mirallas), de la percussion (Dries Mer-tens), de la créativité (Eden Hazard) et de la vis-ta (Kevin De Bruyne), sans oublier une certainefaculté à bien exploiter les phases arrêtéesavec des défenseurs (Vertonghen, Kompany ouVan Buyten) qui ont déjà démontré qu’ils pou-vaient se substituer aux attaquants en cas debesoin.

Un sélectionneurqui fait l’unanimitéSi Aimé Jacquet et Marc Wilmots sont tousles deux passés par Bordeaux et ont d’abordété adjoint du sélectionneur avant de prendresa place, le parallèle s’arrête là. Avantle début du tournoi, le Français a essuyéune violente campagne médiatique qui a consi-dérablement fragilisé sa position. Pointd’orgue de ce qu’il a considéré comme unecabale cetteUne de l’Équipe au lendemain del’annonce de son groupe de 28 joueurs alorsque 22 noms étaient attendus : “et on joueà 13 ?”.Si Jacquet faisait face à la tempête, Marc Wil-mots s’avance lui à l’aube de sa première gran-de compétition avec le vent dans le dos et enposition de force comme l’a démontré l’accueilde sa prolongation de contrat de quatre ans. Sicertaines voix s’étaient élevées au début deson mandat, notamment au nord du pays, lebilan du technicien, le meilleur pour un sélec-tionneur en Belgique, lui a permis d’éteindretoutes les critiques. “Il fait vraiment du bonboulot”, appuie Christian Karembeu “il respirela sérénité et a de très bons joueurs à disposi-tion.”

interrogations : le Français autour de sa complé-mentarité avec Youri Djorkaeff, le Belge sur sonrendement. L’influence technique qu’ils peuventexercer sur leurs partenaires et la manière aveclaquelle ils peuvent cristalliser l’attention de l’ad-versaire les rapprochent également.Si Zidane avait en 1998 3 ans de plus que Hazardactuellement, lui aussi sortait de deux saisonspleines à l’étranger où il s’était imposé comme ledépositaire du jeu de son club. Et s’il avait déjàdisputé une grande compétition (l’Euro 96), ilavait dû attendre sa première Coupe du Mondepour écrire sa légende. Reste à espérer que Ha-zard ait la même patience…

Un très grand gardienL’un comme l’autre sont des modèles de précoci-té (Fabien Barthez a remporté la C1 à 22 ans).L’un comme l’autre se sont imposés en sélection,délogeant des titulaires que l’on pensait installés.Si leurs qualités physiques et leur registre en dé-coulant sont diamétralement opposés, FabienBarthez (1,83m) et Thibaut Courtois (1,99 m) serejoignent sur un point : leur talent, qui est consi-dérable.En 1998, le Français dispute au Paraguayen JoséLuis Chilavert, au Néerlandais Edwin van der Sar,au Danois Peter Smeichel ou encore aux ItaliensGianluca Pagliuca et Angelo Peruzzi le titre hono-rifique de meilleur gardien de la planète. Commele fait actuellement le Limbourgeois avec ManuelNeuer ou Petr Cech.Si leur approche est également totalementdifférente (il arrivait à Barthez de ne pas connaî-tre le nom de ses adversaires), les deux gardiens,adossés à une défense conquérante, savent aussise mettre en évidence dans les moments clefs.Pour Courtois, ce fut le cas en Serbie.Pour Barthez, ce fut très vrai lors de la finale faceau Brésil.

Un groupe abordableUne équipe africaine, une équipe asiatique et uneéquipe européenne : les Diables ont hérité d’ungroupe duquel émanent des mêmes accents quecelui des Bleus en 1998. Si l’Algérie, la Corée duSud et la Russie de 2014 ne sont pas l’Afrique duSud, l’Arabie saoudite et le Danemark de l’époque,l’identité de ses adversaires dessinent un tirageau sort abordable sur le papier. La France avaitensuite dû ferrailler face au Paraguay qui étaitsorti de son groupe avec le Nigeria au détrimentde l’Espagne et de la Bulgarie. Qui sait si les hom-mes de Marc Wilmots, en cas de qualification, netrouveront pas sur leur chemin le Ghana parexemple… l

x Comme Fabien Barthez à l’époque, mais dans un tout autre style, Thibaut Courtois s’est imposé comme l’un des meilleurs gardiens du monde. (PHOTO NEWS)

6 I I la dernière heure - les sports la dernière heure - les sports I I 7

DOSSIER BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

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ENTRETIEN BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

Être aligné à plusieurs postes peut-ildesservir Nacer Chadli ?“C’est un peu le souci quand tu es polyvalent : on ne sait pas où te positionner. C’était un peu mon cas avec la sélection, un coup à droite, un coup à gauche, un coup derrière l’attaquant. Après, ce qui est bien, c’est que l’on peut s’adap-ter à tous les dispositifs.”

Moussa Dembélé est-il sous-évalué ?“Je trouve qu’il est un peu sous-estimé. Mais en-core une fois, c’est une question d’exposition mé-diatique. Cela dépend aussi parfois de l’atten-tion des journalistes. Mais, avec Tottenham, il fait de très belles choses, vraiment.”

Romelu Lukaku peut-il s’imposerà Chelsea ?“Avec ce qu’il montre à Everton où il fait une très bonne saison, il a démontré qu’il en avait en tout cas les qualités. Après, la question est de sa-voir s’il rentre dans les plans de Mourinho. Mais il peut s’imposer, oui.”

Kevin Mirallas est-il en mesure d’allerplus haut ?“Everton est un bon club et Mirallas va certaine-ment jouer l’Europe la saison prochaine. Il a les possibilités pour encore faire mieux, il a pris aussi beaucoup d’expérience cette saison.”

Christian Benteke peut-il espérer mieuxqu’Aston Villa ?“Même si cette saison a été compliquée, Aston Villa reste un bon club. Mais, comme Mirallas, il peut aller plus haut, oui, il a appris beaucoup de choses cette saison qui lui serviront.”

Marouane Fellaini est-il fait pourManchester United ?“Je pense, oui. Mais pas la première année. C’est un peu comme pour Mesut Özil, il y a une pério-de d’adaptation nécessaire à un nouvel environ-nement. C’est une question d’habitude. Maroua-ne a les capacités pour s’adapter à Manchester United, je ne me fais pas de souci pour lui, j’ai confiance en lui.” l

ROBERT PIRÈS EST SOUS LE CHARME

“Le Belgea un potentielénorme”Champion du monde en 1998 et champion d’Europeen 2000 en débloquant à chaque fois des situationstrès compliquées, Robert Pirès a retrouvé depuis sa finde carrière en 2010 Londres où il a connu les années les plusglorieuses d’Arsenal entre 2000 et 2006, une époqueoù les Bleus étaient les coqueluches de Premier League.Comme le sont les Diables aujourd’hui. Rencontre

PAR JONATHAN LANGE, ENVOYÉ SPÉCIAL EN ANGLETERRE PHOTOS JEAN­CHRISTOPHE GUILLAUME

Le trophée de la Barclays Premier Leaguelui fait de l’œil et Robert Pirès s’enamuse. Sur les anses de la coupe, desrubans bleu, blanc et rouge qui, pour

certains, disparaîtront ce dimanche.Une chose est sûre : la Coupe sera embras-

sée pour la deuxième fois de son histoire parun Belge, comme pour démontrer une fois deplus qu’en Angleterre, les Diables des années2010 sont ce que les Bleus incarnaient au car-refour des années 2000 : une hype bénéfique.

“C’est vrai que cela rappelle la mode des Fran-çais, les Belges sont en train de suivre notre che-min”, s’amuse Pirès qui a tout gagné avec Arse-nal de 2000 à 2006. “En tout cas, cela prouveune chose : vous avez de très bons joueurs. S’im-poser dans les plus grands clubs anglais, ce n’estpas facile car nous sommes dans le championnatle plus plaisant mais aussi le plus exigeant aumonde. Ici, à chaque entraînement, il y a une exi-gence à avoir pour s’imposer. Quelques Françaisl’ont fait, maintenant, c’est au tour des Belges. Ce-la signifie beaucoup de choses : le Belge a un po-tentiel énorme”, assure l’ancienmilieu qui apris le temps de passer en revue les troupesde la Belgian Army au travers de 11 questionssur chacun de nos légionnaires.

Eden Hazard peut-il devenir le meilleurjoueur de Premier League ?“Sans aucun problème. Je trouve que l’arrivée de Jose Mourinho lui a permis de franchir un palier supplémentaire. C’était déjà plus qu’un préten-dant cette année et, avec sa progression, il a tou-tes les qualités en main pour le devenir un jour.”

Vincent Kompany est-il le meilleurdéfenseur central du monde ?“Vincent fait partie des meilleurs défenseurs ici mais aussi en Europe. Il y a une rencontre qui m’a beaucoup marqué cette année : le match re-tour contre Barcelone en Ligue des Champions. Ce soir-là, il a été énorme et n’était pas forcé-ment bien accompagné. Je ne sais pas si c’est le meilleur du monde, mais j’aimerais bien le voir associé à Thiago Silva ou à Koscielny, cela pour-rait être pas mal.”

Où doit progresser Simon Mignolet ?“Il a fait ce qu’il fallait en changeant de club pour pouvoir grandir et progresser. À Liverpool, il va encore franchir un palier. Il est dans les trois meilleurs gardiens du championnat, c’est une certitude. Il permet à Liverpool d’être en haut du championnat, il fait des arrêts décisifs. Il a un rôle important. Pour gagner quelque cho-se, il faut un très grand gardien et un ou deux très bons attaquants : Liverpool les a.”

Comment Thomas Vermaelen traverse-t-il sa saison ?“Ce n’est pas toujours simple, mais il vit bien cet-te situation car il fait son job. Il ne faut pas oublier qu’il a été dans les meilleurs défenseurs du championnat. Quand il joue, il est capitaine, cela prouve que Thomas a des qualités. Sauf cel-le de parler français. (rires) Il ne parlera sans doute jamais français, pourtant, on a essayé de lui apprendre, mais cela ne passe pas.”

Jan Vertonghen peut-il espérer mieuxque Tottenhan ?“Oui, il peut voir plus haut. Il fait une bonne sai-son malgré les blessures. Il a encore une belle marge de progression. Peut-être que cela passe par une autre équipe pour avoir plus de visibili-té. Cela dépend des clubs où tu joues, la Ligue des Champions est importante dans cette opti-que. Il a les qualités pour voir encore plus haut.”

8 I I la dernière heure - les sports la dernière heure - les sports I I 9

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ENTRETIEN BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

Être aligné à plusieurs postes peut-ildesservir Nacer Chadli ?“C’est un peu le souci quand tu es polyvalent : on ne sait pas où te positionner. C’était un peu mon cas avec la sélection, un coup à droite, un coup à gauche, un coup derrière l’attaquant. Après, ce qui est bien, c’est que l’on peut s’adap-ter à tous les dispositifs.”

Moussa Dembélé est-il sous-évalué ?“Je trouve qu’il est un peu sous-estimé. Mais en-core une fois, c’est une question d’exposition mé-diatique. Cela dépend aussi parfois de l’atten-tion des journalistes. Mais, avec Tottenham, il fait de très belles choses, vraiment.”

Romelu Lukaku peut-il s’imposerà Chelsea ?“Avec ce qu’il montre à Everton où il fait une très bonne saison, il a démontré qu’il en avait en tout cas les qualités. Après, la question est de sa-voir s’il rentre dans les plans de Mourinho. Mais il peut s’imposer, oui.”

Kevin Mirallas est-il en mesure d’allerplus haut ?“Everton est un bon club et Mirallas va certaine-ment jouer l’Europe la saison prochaine. Il a les possibilités pour encore faire mieux, il a pris aussi beaucoup d’expérience cette saison.”

Christian Benteke peut-il espérer mieuxqu’Aston Villa ?“Même si cette saison a été compliquée, Aston Villa reste un bon club. Mais, comme Mirallas, il peut aller plus haut, oui, il a appris beaucoup de choses cette saison qui lui serviront.”

Marouane Fellaini est-il fait pourManchester United ?“Je pense, oui. Mais pas la première année. C’est un peu comme pour Mesut Özil, il y a une pério-de d’adaptation nécessaire à un nouvel environ-nement. C’est une question d’habitude. Maroua-ne a les capacités pour s’adapter à Manchester United, je ne me fais pas de souci pour lui, j’ai confiance en lui.” l

Le trophée de la Barclays Premier Leaguelui fait de l’œil et Robert Pirès s’enamuse. Sur les anses de la coupe, desrubans bleu, blanc et rouge qui, pour

certains, disparaîtront ce dimanche.Une chose est sûre : la Coupe sera embras-

sée pour la deuxième fois de son histoire parun Belge, comme pour démontrer une fois deplus qu’en Angleterre, les Diables des années2010 sont ce que les Bleus incarnaient au car-refour des années 2000 : une hype bénéfique.

“C’est vrai que cela rappelle la mode des Fran-çais, les Belges sont en train de suivre notre che-min”, s’amuse Pirès qui a tout gagné avec Arse-nal de 2000 à 2006. “En tout cas, cela prouveune chose : vous avez de très bons joueurs. S’im-poser dans les plus grands clubs anglais, ce n’estpas facile car nous sommes dans le championnatle plus plaisant mais aussi le plus exigeant aumonde. Ici, à chaque entraînement, il y a une exi-gence à avoir pour s’imposer. Quelques Françaisl’ont fait, maintenant, c’est au tour des Belges. Ce-la signifie beaucoup de choses : le Belge a un po-tentiel énorme”, assure l’ancienmilieu qui apris le temps de passer en revue les troupesde la Belgian Army au travers de 11 questionssur chacun de nos légionnaires.

Eden Hazard peut-il devenir le meilleurjoueur de Premier League ?“Sans aucun problème. Je trouve que l’arrivée de Jose Mourinho lui a permis de franchir un palier supplémentaire. C’était déjà plus qu’un préten-dant cette année et, avec sa progression, il a tou-tes les qualités en main pour le devenir un jour.”

Vincent Kompany est-il le meilleurdéfenseur central du monde ?“Vincent fait partie des meilleurs défenseurs ici mais aussi en Europe. Il y a une rencontre qui m’a beaucoup marqué cette année : le match re-tour contre Barcelone en Ligue des Champions. Ce soir-là, il a été énorme et n’était pas forcé-ment bien accompagné. Je ne sais pas si c’est le meilleur du monde, mais j’aimerais bien le voir associé à Thiago Silva ou à Koscielny, cela pour-rait être pas mal.”

Où doit progresser Simon Mignolet ?“Il a fait ce qu’il fallait en changeant de club pour pouvoir grandir et progresser. À Liverpool, il va encore franchir un palier. Il est dans les trois meilleurs gardiens du championnat, c’est une certitude. Il permet à Liverpool d’être en haut du championnat, il fait des arrêts décisifs. Il a un rôle important. Pour gagner quelque cho-se, il faut un très grand gardien et un ou deux très bons attaquants : Liverpool les a.”

Comment Thomas Vermaelen traverse-t-il sa saison ?“Ce n’est pas toujours simple, mais il vit bien cet-te situation car il fait son job. Il ne faut pas oublier qu’il a été dans les meilleurs défenseurs du championnat. Quand il joue, il est capitaine, cela prouve que Thomas a des qualités. Sauf cel-le de parler français. (rires) Il ne parlera sans doute jamais français, pourtant, on a essayé de lui apprendre, mais cela ne passe pas.”

Jan Vertonghen peut-il espérer mieuxque Tottenhan ?“Oui, il peut voir plus haut. Il fait une bonne sai-son malgré les blessures. Il a encore une belle marge de progression. Peut-être que cela passe par une autre équipe pour avoir plus de visibili-té. Cela dépend des clubs où tu joues, la Ligue des Champions est importante dans cette opti-que. Il a les qualités pour voir encore plus haut.”

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COU

PED

UM

ON

DE

1990

“GUYTHYS,C’ÉTAIT

LEPAPA”Chaque semaine, nous vous proposons

de vous plonger dans les Mondiauxdisputés par la Belgique entre 1982

et 2002, en publiant des extraits du livreDiables d’hommes. L’épopée belge en

Coupe du Monde, de Xavier Thirion,Olivier Beaujean et Frédéric Renson

(éditions Mardaga, février 2014).Aujourd’hui, retour sur le Mondial

en Italie avec les témoignagesd’Enzo Scifo et d’Ariël Jacobs,

alors adjoint de Guy Thys

Bien avant de devenir le coach princi-pal de La Louvière, deMouscron,d’Anderlecht, de Copenhague ou deValenciennes, Ariël Jacobs a long-

temps travaillé pour l’Union belge. Très actifet efficace au niveau de la formation des jeu-nes et plus particulièrement des Espoirspendant de nombreuses années, le Diege-mois a également été très proche des Dia-bles Rouges. “C’était juste avant le Mondial1990 en Italie. Guy Thys avait été rappelé suiteau limogeage deWalter Meeuws, mais il avaitexigé deux adjoints. J’étais l’un d’eux. C’étaitunique et inoubliable. Le but de Platt, dans lesdernières secondes de la prolongation contrel’Angleterre, nous a injustement privés desquarts de finale, mais le football développé lorsde cette rencontre avait été de très haut niveau.On sentait qu’on pouvait aller loin dans ce tour-noi, d’autant qu’on aurait hérité du Camerounau tour suivant. Repenser à cette défaite contreles Anglais fait toujours mal. Sur le banc, onavait le sentiment qu’encaisser un but était im-possible tant nous étions supérieurs. Même leplus acharné des fans anglais était défaitiste.En pleine prolongation, Guy Thys nous ad’ailleurs demandé, à Michel Sablon et àmoi,

de préparer la liste des tireurs pour la séancedes tirs au but.”

Avant d’en arriver là, les Belges avaient ra-pidement assuré leur qualification pour leshuitièmes de finale en battant la Corée duSud (2-0) et l’Uruguay (3-1). La défaite contrel’Espagne (1-2) lors du troisièmematch de laphase de groupe n’y avait rien changé. Si cen’est qu’à la place de la Yougoslavie, c’estl’Angleterre qui se dressait sur la route desDiables…qui se voyaient déjà championsdumonde, tant leur niveau de jeu était sé-duisant et les louanges des observateursétrangers nombreuses. “Pourtant, cette phasede groupes n’avait pas été aussi sereine que lesstatistiques pourraient, aujourd’hui, le laisserpenser. Des choix de sélection douloureuxavaient dû être effectués. Tout cela avait créé duremue-ménage dans le vestiaire. Je pense no-tamment à la hiérarchie des deuxième et troi-sième gardiens (Filip DeWilde et Gilbert Bo-dart)mais aussi et surtout à Jan Ceulemans,qui n’avait pas été titularisé contre la Corée duSud. Non seulement champion de Belgique entitre, capitaine du Club Bruges et de l’équipe na-tionale mais aussi joueur le plus capé du pays,le Caje digéra cela assez difficilement. L’affaire

xGuy Thys au Mondial 1990 à côté de ses adjoints,Michel Sablon et Ariël Jacobs. (REPORTERS)

“J’AI PLEURÉCOMME UN GAMIN”En Italie, Enzo Scifoa atteint le sommet de son art.Il a vécu le tournoi commeune véritable résurrection,après une période un peu difficile

Parmi les quatre Coupes du Monde auxquelles il a participé et durant lesquelles il a systé-matiquement laissé son immense talent s’exprimer, Enzo Scifo n’a évidemment pas oublié1986. Élu meilleur jeune du tournoi chez les Aztèques, alors qu’il avait à peine 20 ans, leSoulier d’Or 1984 conserve des souvenirs privilégiés de son premier Mondial.Toutefois, c’est en 1990, dans le pays de ses origines, qu’Enzo Scifo allait atteindre le som-met de son art. La Fifa lui attribuera d’ailleurs le titre de second meilleur joueur du tournoiderrière Toto Schillaci. “La Coupe duMonde en Italie reste privilégiée àmes yeux car 1990fut sans aucun doute la plus belle année dema carrière. Ma fille est née cette année-là et, surle plan footballistique, j’étais à monmeilleur niveau avec notamment un titre tout frais demeilleur joueur du championnat de France avec Auxerre. J’avais 24 ans en Italie et, aprèsavoir traversé des années très difficiles, je vivais ce moment comme une résurrection. J’avaisenfin compris que pour réussir en football, il fallait se faire violence et se remettre en ques-tion. À 17 et 18 ans, j’étais adulé à Anderlecht et par toute la Belgique. Tout me semblait tropfacile. Mais rester au sommet, c’est le plus difficile. Tous les joueurs passent par là et les plusdoués en souffrent le plus car ils sont les plus critiqués. J’ai mis trois à quatre ans avant devraiment relever la tête. Alors vous pensez bien que j’ai savouré ce Mondial 1990 ! Cette an-née-là, la seule chose qui a manqué c’est… d’aller plus loin. La Belgique n’avait jamais eu aussifi ère allure.”Tout le monde, à l’époque, disait que les Diables Rouges auraient été au moins aussi loinqu’en 1986 s’il n’y avait eu ce but de Platt. “Mais il faut rester réaliste. L’Angleterre a quandmême éprouvé les pires difficultés à éliminer le Cameroun au tour suivant. Notre plus grosseerreur contre les Anglais est de ne pas être restés concentrés jusqu’à la dernière seconde. Onpensait trop aux tirs au but et on ne pouvait imaginer encaisser sur ce coup franc… imaginai-re puisque Gascoigne était tombé tout seul. Cela reste la phase de jeu la plus horrible de toutema carrière. Il me suffit de fermer les yeux pour la revoir dans ses moindres détails. À l’épo-que, j’ai pleuré comme un gamin. Effondré, je cherchais mesmots pour aller trouver l’arbitreet lui demander d’annuler ce but…” l

x Enzo Scifo poursuivipar Chris Waddle, lors

d’un Belgique -Angleterre qui terminade manière bien cruelle

pour les Diables...(REPORTERS)

amême pris un caractère communautaire, car lapresse néerlandophone n’avait pas apprécié cet-te mise à l’écart et la présence dans le groupe deScifo, le francophone, n’arrangeait rien. C’étaitdevenu explosif. On avait le sentiment de vivre undrame national. Mais Jan Ceulemans allait mon-ter au jeu en cours de rencontre face à la Coréedu Sud et il ne quitterait plus l’équipe jusqu’à lafin du tournoi.”

“ENZO SCIFO, UN DES MEILLEURSJOUEURS DU TOURNOI”

“CeMondial fut ma plus belle expérience entant que coach. Je n’avais jamais connu unMon-dial en tant que joueur et, du jour au lendemain,je vivais tout cela de l’intérieur alors que jen’avais que 35 ans. Enzo Scifo, qui fut l’un desmeilleurs joueurs du tournoi, était alors au som-met de son art. Qualitativement, on n’avait pasun noyau aussi étoffé qu’aujourd’hui. Mais aurayon des personnalités, on était particulière-ment bien fourni. Preud’homme, Scifo, Ceule-mans, Gerets, DeWolf, Van der Elst ainsi que lesjeunes Albert, Degryse et Wilmots : avec ces gars-là, tous des patrons et des leaders dans l’âme, onpouvait aller à la guerre…”

“Au-dessus de ce groupe très mature, il y avaitGuy Thys, le papa de la famille. Il restait calmeen toutes circonstances. Quand Platt a inscritson fameux but, il s’est levé calmement de sonbanc, il a écrasé son cigare sous sa semelleet est rentré au vestiaire sans s’énerver. Thysveillait avant tout à créer le cadre dans lequel lesjoueurs pourraient le mieux s’exprimer. Une foisce cadre défini, les joueurs étaient libres d’évo-luer comme ils l’entendaient. De toute façon, ilaurait été impossible de tenir de telles personna-lités en laisse. Thys ne se faisait aucun souciquand les joueurs buvaient une bière la veilled’unmatch, car il savait que, le lendemain,ce ne serait jamais la débandade. On avait affai-re à de vrais pros.”l

12 ans qu’on l’attendait, les Diables rouges se sont qualifi és

pour une 12 ème Coupe du Monde !

1982- 20026 Coupes du Monde en 20 ans : des souvenirs de tous les Diables…

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SOUVENIRS ENDIABLÉS BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

10 I I la dernière heure - les sports la dernière heure - les sports I I 11

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xGuy Thys au Mondial 1990 à côté de ses adjoints,Michel Sablon et Ariël Jacobs. (REPORTERS)

“J’AI PLEURÉCOMME UN GAMIN”En Italie, Enzo Scifoa atteint le sommet de son art.Il a vécu le tournoi commeune véritable résurrection,après une période un peu difficile

Parmi les quatre Coupes du Monde auxquelles il a participé et durant lesquelles il a systé-matiquement laissé son immense talent s’exprimer, Enzo Scifo n’a évidemment pas oublié1986. Élu meilleur jeune du tournoi chez les Aztèques, alors qu’il avait à peine 20 ans, leSoulier d’Or 1984 conserve des souvenirs privilégiés de son premier Mondial.Toutefois, c’est en 1990, dans le pays de ses origines, qu’Enzo Scifo allait atteindre le som-met de son art. La Fifa lui attribuera d’ailleurs le titre de second meilleur joueur du tournoiderrière Toto Schillaci. “La Coupe duMonde en Italie reste privilégiée àmes yeux car 1990fut sans aucun doute la plus belle année dema carrière. Ma fille est née cette année-là et, surle plan footballistique, j’étais à monmeilleur niveau avec notamment un titre tout frais demeilleur joueur du championnat de France avec Auxerre. J’avais 24 ans en Italie et, aprèsavoir traversé des années très difficiles, je vivais ce moment comme une résurrection. J’avaisenfin compris que pour réussir en football, il fallait se faire violence et se remettre en ques-tion. À 17 et 18 ans, j’étais adulé à Anderlecht et par toute la Belgique. Tout me semblait tropfacile. Mais rester au sommet, c’est le plus difficile. Tous les joueurs passent par là et les plusdoués en souffrent le plus car ils sont les plus critiqués. J’ai mis trois à quatre ans avant devraiment relever la tête. Alors vous pensez bien que j’ai savouré ce Mondial 1990 ! Cette an-née-là, la seule chose qui a manqué c’est… d’aller plus loin. La Belgique n’avait jamais eu aussifi ère allure.”Tout le monde, à l’époque, disait que les Diables Rouges auraient été au moins aussi loinqu’en 1986 s’il n’y avait eu ce but de Platt. “Mais il faut rester réaliste. L’Angleterre a quandmême éprouvé les pires difficultés à éliminer le Cameroun au tour suivant. Notre plus grosseerreur contre les Anglais est de ne pas être restés concentrés jusqu’à la dernière seconde. Onpensait trop aux tirs au but et on ne pouvait imaginer encaisser sur ce coup franc… imaginai-re puisque Gascoigne était tombé tout seul. Cela reste la phase de jeu la plus horrible de toutema carrière. Il me suffit de fermer les yeux pour la revoir dans ses moindres détails. À l’épo-que, j’ai pleuré comme un gamin. Effondré, je cherchais mesmots pour aller trouver l’arbitreet lui demander d’annuler ce but…” l

amême pris un caractère communautaire, car lapresse néerlandophone n’avait pas apprécié cet-te mise à l’écart et la présence dans le groupe deScifo, le francophone, n’arrangeait rien. C’étaitdevenu explosif. On avait le sentiment de vivre undrame national. Mais Jan Ceulemans allait mon-ter au jeu en cours de rencontre face à la Coréedu Sud et il ne quitterait plus l’équipe jusqu’à lafin du tournoi.”

“ENZO SCIFO, UN DES MEILLEURSJOUEURS DU TOURNOI”

“CeMondial fut ma plus belle expérience entant que coach. Je n’avais jamais connu unMon-dial en tant que joueur et, du jour au lendemain,je vivais tout cela de l’intérieur alors que jen’avais que 35 ans. Enzo Scifo, qui fut l’un desmeilleurs joueurs du tournoi, était alors au som-met de son art. Qualitativement, on n’avait pasun noyau aussi étoffé qu’aujourd’hui. Mais aurayon des personnalités, on était particulière-ment bien fourni. Preud’homme, Scifo, Ceule-mans, Gerets, DeWolf, Van der Elst ainsi que lesjeunes Albert, Degryse et Wilmots : avec ces gars-là, tous des patrons et des leaders dans l’âme, onpouvait aller à la guerre…”

“Au-dessus de ce groupe très mature, il y avaitGuy Thys, le papa de la famille. Il restait calmeen toutes circonstances. Quand Platt a inscritson fameux but, il s’est levé calmement de sonbanc, il a écrasé son cigare sous sa semelleet est rentré au vestiaire sans s’énerver. Thysveillait avant tout à créer le cadre dans lequel lesjoueurs pourraient le mieux s’exprimer. Une foisce cadre défini, les joueurs étaient libres d’évo-luer comme ils l’entendaient. De toute façon, ilaurait été impossible de tenir de telles personna-lités en laisse. Thys ne se faisait aucun souciquand les joueurs buvaient une bière la veilled’unmatch, car il savait que, le lendemain,ce ne serait jamais la débandade. On avait affai-re à de vrais pros.”l

12 ans qu’on l’attendait, les Diables rouges se sont qualifi és

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