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BAUDOUIN 20 ANS DÉJÀ... SUPPLÉMENT GRATUIT À LA DERNIÈRE HEURE - LES SPORTS DU 31 JUILLET 2013

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Supplément DH du 31 juillet 2013 : Baudoin, 20 ans déjà

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Celles et ceux qui ont au moins une tren-taine d’années aujourd’hui se souviennentcertainement du moment où ils ont apprisla nouvelle du décès du roi Baudouin. Dans

la nuit du 31 juillet au 1er août 1993, l’informationse répand progressivement. Des discothèquesferment leurs portes, les 24 heures de Francor-champs sont stoppées et les premières personnesaccourent devant les grilles du Palais royal deBruxelles. Le 1er août au matin, c’est le choc.

Nul n’aurait pu imaginer cela en voyant le sou-verain à la Fête nationale, dix jours plus tôt. LaBelgique va vivre des journées d’intense émotion.Une ferveur populaire collective que l’on n’atten-dait pas. Lorsque l’avion militaire qui ramène ladépouille du roi arrive tard dans la nuit à l’aéro-port de Melsbrouck, ils sont déjà des centaines àattendre le long du parcours et devant le châteaude Laeken. Certains ne réalisent pas encore.

Lors du transfert du cercueil de Laeken vers lePalais royal de Bruxelles, une halte a lieu devantla Colonne du Congrès. La famille royale y écoute

la Brabançonne. Dans le public nombreux, unepersonne crie “Courage Madame la Reine !” Lesapplaudissements fusent. La population va à pré-sent pouvoir rendre un ultime hommage à sonRoi. Plus de dix heures de file par une chaleur tor-ride ne feront pas reculer des centaines de mil-liers de Belges. Une marée humaine converge

vers les grilles du Palais. Le long serpentin hu-main se poursuit jusqu’à la place Saint-Jacquessur le Coudenberg et dans le parc royal de Bruxel-les. Tous veulent absolument pouvoir rendre unhommage et écrire un mot dans les registres.

Le Ministre de l’Intérieur de l’époque Louis Tob-back avoue son impuissance à pouvoir gérer cemouvement populaire. Des drapeaux fleurissent

au balcon. Les émissions spéciales passent enboucle à la télévision. La foire du Midi fermemême ses portes, ces jours-là, par respect.

Le soir, la reine apparaît au balcon pour saluerla foule et lui faire part de son émotion. Bau-douin est, pour un grand nombre de Belges, leseul monarque qu’ils aient connu. Tout au longde leurs vies, Baudouin a fait en quelque sortepartie de leur existence. Son portrait trônaitdans les salles de cours et les hôtels de ville, soneffigie était sur les timbres, la monnaie et billetsde banque.

Son impossibilité de régner, l’espace de quel-ques heures, pour ne pas devoir sanctionner la loidépénalisant l’avortement en 1990 semble quel-que peu oubliée. Nombreux sont ceux qui décla-rent avoir perdu un membre de leur famille.L’onde de choc et d’émotion est énorme.

Dans une Belgique fédérale qui commençaitdéjà à subir des tiraillements, la perte du roi estparfois aussi ressentie comme la fin du pays. Desautocollants indiquant “Les Belges resteront unisen mémoire du Roi Baudouin” orneront longtempsles fenêtres arrières des véhicules. Le roi quis’adressait dans ses discours à la population endébutant par la formule “mes chers compatriotes”n’aurait probablement jamais imaginé que samort susciterait une telle tristesse.

LOUIS TOBBACK, LE MINISTRE DE L’INTÉRIEUR DE L’ÉPOQUE AVOUA SON IMPUISSANCE À GÉRER L’IM-

MENSE FOULE

“COURAGE MADAME LA REINE !”Foire du Midi et24heuresde Spa stoppées…Un pays tout entier sous le choc. Retour sur le jouroù les Belges ont appris la mort du roi Baudouin

L es ennuis de santé du roi ont commencé dansles années 70 avec des problèmes de dos.

Mais ce sont surtout ses alertes cardiaques quil’affaibliront lors de ses dernières années de vie.En 1991, les médecins diagnostiquent la maladiede Barlow : une défaillance de la valve mitrale. Leroi est opéré à cœur ouvert à l’hôpital Broussaisà Paris. La reine est présente tout au long de saconvalescence.

Même s’il a maigri et porte pendant quelque

temps son alliance à son majeur, le roi semblebien se remettre. Dans son discours du 21 juillet,Baudouin évoque ouvertement sa santé et il ras-sure, estimant que les médecins lui ont donné unsecond souffle. Pourtant moins de deux ans plus

tard, alors qu’il profite de ses traditionnelles va-cances estivales à Motril, près de Grenade, en Es-pagne, le roi est victime d’un malaise cardiaque.Il lit sur la terrasse. La reine s’inquiète de ne pasle voir apparaître pour le repas. Elle le trouverainanimé. Un médecin local est appelé en urgencemais il ne pourra que constater le décès du roi.Baudouin allait fêter ses 62 ans. Dans la chaleurde cette fin de mois de juillet, la Belgique appre-nait le décès brutal du cinquième roi des Belges.

LA REINE S’INQUIÈTE DE NE PAS LE VOIR APPARAÎTRE POUR LE REPAS.

ELLE LE TROUVERA INANIMÉ

PAR UNE JOURNÉE D’ÉTÉ, À MOTRILLe 1er août, toute la famille est réunie

autour de la reine Fabiola. Onreconnaît le Grand-Duc Jean de

Luxembourg, beau-frère de Baudouin,Astrid, Paola, Albert, Joséphine-

Charlotte, Philippe et Laurent. Etaussi Lorenz. [PHOTO NEWS]

BAUDOUIN 20 ANS DÉJÀ 31 JUILLET 2013

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Des funérailles “d’espérance”K Comme le confiait Jean-Luc Dehaene, la mortdu roi Baudouin n’avait jamais réellement été en-visagée en termes d’organisation. Il a donc fallufaire au mieux pour toutes les cérémonies. Mal-gré son immense chagrin, Fabiola entend veillerau moindre détail des funérailles. Le gouverne-ment avait décrété initialement une période dedeuil national jusqu’au 7 septembre, date de l’an-niversaire du roi mais la reine Fabiola a souhaitél’écourter au lendemain des funérailles. Rapide-ment, on apprend que la cérémonie sera avanttout “d’espérance” et que la couleur grise est sou-haitée en place du noir.Ce 7 août 1993, le soleil brille sur Bruxelles. Don-nant le bras à sa belle-sœur Joséphine Charlottede Luxembourg, la reine Fabiola apparaît en hautdes marches de l’escalier d’honneur du Palaisroyal. Elle est vêtue de blanc. La famille royale etles représentants du Gotha marchent jusqu’à lacathédrale Saints-Michel-et-Gudule derrière l’af-fût de canon où a été déposé le cercueil du roi.

Devant, ouvrant le cortège, des scouts portentles dizaines de gerbes de fleurs. Hormis les États-Unis qui se contentent d’envoyer Walter Mon-dale, un ancien vice-président, l’assistance estprestigieuse. On n’a jamais connu pareille as-semblée. La reine Elizabeth II, qui ne se déplacejamais pour des funérailles, est là. À noter l’im-pair de son époux le duc d’Édimbourg qui arboreune décoration congolaise au lieu de l’ordre deLéopold.François Mitterrand, le prince Rainier, le roi et lareine d’Espagne, l’empereur et l’impératrice duJapon, tous ont fait le déplacement. Le frère de lareine Astrid, le prince Carl Bernadotte a prisplace derrière la reine Fabiola.Le cardinal Daneels prononce une homélie où ilfait référence au roi Baudouin comme un bergerqui a guidé son peuple. Le baryton José VanDamme interprète des chants ainsi que JulosBeaucarne. Des témoignages de la société civileponctuent la cérémonie. Paula D’Hont ancienne

commissaire à l’égalité des chances et le profes-seur Nathan Clumeck de l’hôpital Saint Pierre quiintervient à propos des malades du Sida.Mais le moment le plus inattendu est la prise deparole du journaliste flamand Chris De Stoop.À ses côtés, Luz, une jeune femme des Philippi-nes, prise dans un réseau de traite des êtres hu-mains. Trop émue, c’est Chris De Stoop qui, enanglais, lit quelques mots en son nom. On y ap-prend que le roi, interpellé par le sujet, avaitrendu visite à Anvers à des jeunes femmes quiavaient pu échapper à leur triste sort. Elisabethd’Angleterre reste impassible mais on devine queces funérailles peu conventionnelles la choquent.Digne tout au long de la messe, la reine Fabiolaéclate en sanglot lorsque Will Tura, chanteur fla-mand très connu, chante a cappella Tu me man-ques à mourir. Dehors des écrans géants ont re-transmis la cérémonie. La foule est restée silen-cieuse jusqu’à l’apparition du cercueil porté pardes militaires apparaît en haut des marches de lacathédrale. À la manière méditerranéenne, des ap-plaudissements accompagneront alors Baudouinvers sa dernière demeure, la crypte de Laeken.

Fabiola tenait à se vêtir de blanc pour des funétailles oùmême la famille impériale du Japon est venue. [PHOTO NEWS]

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Baudouin n’a que 19 ans lorsque son pèreLéopold III prend la décision de lui remet-tre ses pouvoirs au vu des tensions qui ontéclaté dans le pays. Critiquée pour son at-

titude pendant la Guerre 40-45, la famille royaleest restée en Belgique puis a été déportée jus-qu’en Autriche, Léopold III et les siens vivent en-suite en Suisse. Un référendum donne une majo-rité pour le retour du souverain. Toutefois, cescore au niveau national, est plus nuancé. En Wal-lonie, le Non l’a emporté. Pour éviter que la Belgi-que ne sombre dans la guerre civile, Léopold IIIfait un pas de côté.

On peut imaginer le lourd fardeau qui reposesur les épaules du jeune Baudouin : devoir assu-mer la charge royale à 19 ans à peine et succéder àson père dans pareil contexte. L’année suivante,en 1951, il prête serment. Le moment de son ap-parition au balcon du Palais royal est une véritablescène de tragédie antique. Son père l’offre d’unecertaine manière à la Nation. Un sacrifice pour lepère et une déchirure pour le fils. Le jeune roi déjàmarqué par la mort de sa mère la reine Astrid puispar la dureté de la guerre, affiche une mine som-bre et triste. La journée n’est en effet pas à la fête.

Pourtant, la population lui réserve un accueiltrès chaleureux. Il est ovationné tout au long deson parcours entre le Palais et le Parlement. Bau-

douin est dans le cœur des Belges, le fils de leurbien-aimée reine Astrid. On imagine que dans unpremier temps, le jeune roi prend conseil et appuiauprès de son père. La famille vit en effet ensem-ble à Laeken. Au fil des ans, des voyages à l’étran-ger, des visites de terrain, des contacts avec lemonde politique, Baudouin prend ses marques.Son mariage est un véritable tournant. Il semblealors s’affranchir totalement de l’emprise – avéréeou non – paternelle. Baudouin et Fabiola resterontseuls à Laeken tandis que Léopold III s’installera àArgenteuil.

Baudouin acquiert à partir des années 60, uneréelle stature de souverain. Il est présent lors desmoments douloureux que vit la population : acci-dent à la mine à Bois du Cazier, incendie du maga-sin L’Innovation, etc.. Toujours un geste, une pa-role, un regard. Celles et ceux qui l’ont un jour ren-contré, évoquent ce sentiment puissant d’avoirressenti d’être unique aux yeux du Roi pendant

quelques instants. La tête légèrement penchéecomme pour mieux écouter, les yeux brillants etun fin sourire décrivent parfaitement l’image quel’on retient du roi.

Malgré des ennuis de santé répétés, le roi pour-suit sa mission. Les dernières années de sa vie, ilest présent où on ne l’attendrait pas forcément.Il visite une antenne des Restos du cœur à Bruxel-les, s’attable et discute en toute simplicité avec unvieil homme; il rend visite aux agents de la pro-preté de Bruxelles et s’enquiert de leur travail duret parfois bien peu considéré; il s’intéresse avec lareine Fabiola au sort de jeunes femmes tombéesdans les filets de la prostitution.

Lors d’inondations en région liégeoise en 1984,le roi est sur le terrain. Chaussé de bottes, il va à larencontre des uns et des autres. Lorsqu’il arrivedevant une maison, une dame fond en larmes. Ellea tout perdu. Le roi entre un instant. Lorsqu’il enressort quelques minutes plus tard, il n’a plus sonanorak. La dame réapparaît sur le perron, elleporte l’anorak du roi sur ses épaules…

Le 21 juillet 1993, le roi souriant quitte la tri-bune royale après le défilé de la Fête nationale. Ilsalue la foule avant de monter à bord de son véhi-cule. Il agite une dernière fois sa main à travers lavitre baissée. C’est la dernière fois que les Belgesle verront. Dix jours plus tard, l’annonce de son dé-cès déclenchera une onde de choc immense parmila population. La Belgique fermait alors une lon-gue page de son Histoire et se sentait orphelined’un roi qu’elle avait pour ainsi dire toujours connuet qui lui semblait immortel.

CELLES ET CEUX QUI L’ONT UN JOURRENCONTRÉ, ÉVOQUENT CE SENTI-MENT PUISSANT D’AVOIR RESSENTID’ÊTRE UNIQUE AUX YEUX DU ROI PENDANT QUELQUES INSTANTS

UN ROI POUR LA BELGIQUEProfondément humain, Baudouin a toujours montréun immense et sincère intérêt pour le peuple belge

Baudouin, un roi triste ?Pas vraimentK Dès les premières années de son règne, la presse étrangèrecolle l’étiquette de roi triste au roi Baudouin. Il faut dire que lecontexte dans lequel il arrive sur le trône, n’incite pas vraimentà la joie. Baudouin se révélera surtout après son mariage. Pro-bablement l’influence de la volubile Fabiola. S’il donne uneimage de quelqu’un de réservé, Baudouin ne l’est en fait pas dutout dans sa vie quotidienne. On le sait rigoureux, aimant laprécision comme lorsqu’il reçoit des interlocuteurs, prenantdes notes dans un petit carnet. Mais le roi aime aussi s’amuseret se détendre. Très bon golfeur, il pratiqua aussi l’équitation.En raison de problèmes de dos, il dut y renoncer. Il aimait lesbalades près de Ciergnon dans les Ardennes ou près de sa rési-dence d’Opgrimbie dans le Limbourg.L’été, il retrouvait avec plaisir son bateau l’Avila pour des sor-ties en mer avec ses neveux. Il est aujourd’hui exposé au Mu-sée de l’armée à Bruxelles. Passionné d’astronomie, il scrutaitle ciel avec son télescope. Fin gourmet, il avait notamment seshabitudes au restaurant Le Cygne sur la Grand-Place deBruxelles. Il appréciait aussi une bonne bière belge. La lecture,la photographie étaient d’autres hobbies de même que la mu-sique classique. Avec la reine et le prince Philippe, il jouait aubillard lorsqu’il séjournait à Ciergnon.Moins expansif que son frère Albert, Baudouin possédait tou-tefois un grand sens de l’humour. On se souviendra de songrand éclat de rire lorsqu’il reçut les Diables rouges à leur re-tour du Mexique en 1986. Le roi avait évoqué avec malice la“tension” dans son couple lors du match entre la Belgique etl’Espagne…

Tout le monde,alors, pensait quele prince Philippe

lui succéderait.

BAUDOUIN 20 ANS DÉJÀ 31 JUILLET 2013

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Baudouin n’a pas encore fêté ses cinq ans lorsque sa mère la reine As-trid décède dans un accident de voiture en Suisse. Avec le roi Léo-pold, elle passait quelques jours de détente près du lac des Quatrecantons. Née princesse de Suède, Astrid affiche dès son arrivée en

Belgique, un style très décontracté et spontané qui tranche avec la rigueurprotocolaire habituelle de la famille royale belge.

Elle promène Joséphine Charlotte et Baudouin dans leur landau, en toutesimplicité, au gré des parcs de la capitale ou s’installe parmi la foule avec sesenfants pour assister à une parade militaire et voir le roi Léopold III. Les pre-mières années de vie de Baudouin sont heureuses et insouciantes. On l’im-mortalise rieur à bord d’une petite voiture avec laquelle il sillonne les alléesdu Stuyvenberg où réside alors la famille.

La mort inopinée de la reine Astrid sera vécue avec une immense douleur.Rien ne pourra jamais atténuer cette profonde blessure que Baudouin por-tera toujours au plus profond de son cœur. Le jeune prince trouve un peu deréconfort auprès de sa gouvernante Margaretha De Jongh dite Lieve Juf-

frouw. Tous les soirs avant de s’endormir et au moment de faire sa prière,il pose toujours des questions à propos de sa mère.Les parents de la reine Astrid, le prince Carl et la prin-cesse Ingeborg de Suède accueillent chaque été Bau-douin, Albert et Joséphine-Charlotte dans leur rési-dence près de Stockholm. Baudouin retrouve alorscette chaleur d’un cocon familial.

Avec le remariage du roi Léopold en 1941 avec Li-lian Baels, Baudouin connaîtra à nouveau une vie defamille heureuse même si le souvenir de sa mère nes’effacera jamais.

Astrid est toujours restée très présente tout aulong de la vie de Baudouin. Sa villa de Motril s’appelle

d’ailleurs Astrida. Dans des écrits publiés après le décès du roi par le cardinalSuenens, on constate que jusqu’à son dernier jour, le roi Baudouin avaitunion spirituelle très forte avec sa mère.

UNE MÈRE TROP VITE DISPARUE

Ils ont laissél’image d’un

couple uni parune perpétuelle

complicité.

D oña Fabiola de Mora y Aragon, fille du défuntmarquis de Casa Riera, est née en 1928 à Ma-

drid. Sa famille a toujours été proche de la familleroyale espagnole. La reine Victoria Eugénie d’Es-pagne est sa marraine. Immédiatement, on per-çoit un changement dans l’attitude du roi. Préve-nant avec sa fiancée et surtout une mine radieuse.

On a beaucoup spéculé sur le fait que leur ren-contre avait été arrangée par une religieuse irlan-daise. Il est vrai que cette annonce prit tout lemonde de court y compris, semble-t-il, le roi Léo-pold III. Mais la Belgique réserve d’emblée un cha-leureux accueil à Fabiola.

Le mariage est célébré le 15 décembre 1960 parun froid intense. La mariée porte une robe crééepar Balenciaga et le diadème des provinces, héritéde la reine Astrid. Que ce soit à la sortie de la ca-thédrale ou au balcon, les mariés multiplient lesgestes d’affection. Pendant toutes leurs années demariage, Baudouin et Fabiola se montreront natu-rellement en public comme ils le sont en privé,à savoir complices, proches et prévenants l’unavec l’autre.

Leur grand drame personnel sera de ne pasavoir eu d’enfant. Baudouin et Fabiola en serontd’autant plus soudés. Ils reporteront leur affection

sur leurs neveux et nièces. Le couple partage lesmêmes centres d’intérêt et la même foi. Il n’étaitpas rare que la reine vienne demander conseil auroi pour une relecture d’un discours. Ils ont claire-ment formé un tandem royal qui a permis à Bau-douin de définitivement trouver ses marques.

Lors des séances de photos officielles, on lesvoit bras dessus bras dessous, se promenant dansles serres de Laeken ou à Ciergnon avec leur labra-dor brun sur les talons. Toujours cette intense etfusionnelle complicité. Pendant près de trente-trois ans, ils ont vécu un très grand amour. Seulela mort a pu les séparer ce 31 juillet 1993.

Baudouin et Fabiola : une union si heureuse

31 JUILLET 2013 20 ANS DÉJÀ BAUDOUIN

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Baudouin, le roi triste. Au début de son rè-gne, Baudouin ne souriait jamais. On l’aexpliqué par la succession de drames quiont accompagné sa jeune existence. La

perte de sa mère à 5 ans, la guerre à 10 ans, l’exilen Suisse et la Question royale. L’historien Fran-cis Balace développe une explication plus cir-constanciée : “Baudouin est arrivé au pouvoiravec le sentiment profond d’être un usurpateur.Au retour de Suisse, en 1950, on croyait vraiment,dans la famille, que la vie allait reprendre norma-lement et qu’on allait entreprendre de former Bau-douin à sa mission future. Il avait maintenant l’âgedu service militaire et son lit était déjà réservé àl’École des Troupes Blindées, à Flawinne. Mais il y aeu les violentes manifestations de Grâce-Berleuret cette nuit historique du 31 juillet au 1er août oùle roi Léopold a pris la décision de transférer l’exer-cice du pouvoir au prince royal.”

Tout cela s’est fait dans la hâte. “La princesse Li-lian m’a raconté que, cette nuit-là, à Laeken, le roiLéopold a poussé les fauteuils et les meubles contreles murs et il a enseigné à Baudouin quelques règlesde préséance élémentaires. Comment passer latroupe en revue. Ou comment saluer le drapeau. Tusalues, tu pivotes, demi-tour, tu repasses… Visible-ment, on n’a même pas pris le temps de lui faire ununiforme à sa taille. Si vous regardez les photos de laprestation de serment de prince royal, en août, on al’impression que Baudouin porte un uniforme de sonpère un peu retouché et, en tout cas, son képi luitombe sur les oreilles.”

Baudouin exerçait le pouvoir sans être encoreroi. “Son père avait imaginé ce bricolage institu-tionnel : “Je donne ainsi un espace de temps et si laconcorde se rétablit autour de Baudouin, j’abdique-rai formellement.” Ce qu’il a fait moins d’un an plustard, le 17 juillet 1951. Mais, sur les photos de cesannées 1950 et 1951, Baudouin semble rongé parquelque chose. C’est que la fréquentation du mondepolitique relève, pour lui, d’une formidable épreuve.D’une part à cause des événements qui l’y ont con-duit. Mais il faut aussi tenir compte de ce que j’ap-

pellerais la gérontocatrie politi-que de l’époque. Il faut savoirqu’après les premières électionsde l’après-guerre, en 1946, l’âgemoyen des ministres était… 66ans ! Quand Baudouin a débar-qué à Melsbroek, à son retour deSuisse, le ministre de la Justicevenu l’accueillir, Carton de Wiart,était déjà ministre sous… LéopoldII. Tels sont les gens avec lesquels

le jeune roi doit composer à vingt ans et sans aucuneexpérience.”

Baudoin doit faire avec les admirateurs de sonpère qui crient des Vive Léopold ! lorsqu’en décem-bre 1950, le jeune Roi inaugure, à Bruxelles, lesFéeries de la Lumière. Mais les événementscomme l’assassinat de Lahaut, en 1951, plombentencore l’atmosphère. “On va lui faire faire une sériede Joyeuses Entrées. Rien à voir avec ce que nousavons vécu pour Albert en 1993 et en 2013. Il y a un

déploiement de forces de gendarmerie extraordi-naire et des bains de foule comme ceux que nous ve-nons de vivre sont impensables en 1951.”

“Mon fils a épousé mes querelles”Les adversaires de Léopold sont persuadés que

c’est lui qui, via son fils, continue à diriger le pays.Peut-être même la princesse Lilian… “Dans le con-texte qu’il a traversé, Léopold s’est certainementtrouvé content de ne plus exercer la charge de Roi.Ça lui permettait de s’adonner à la biologie, aux ex-plorations et à ses autres passions. Il lui était impos-sible de diriger le pays : les audiences officielles sedéroulaient au Palais de Bruxelles où il n’avait plusaccès. Par contre, si Baudouin désirait recevoir uninvité, le soir, à Laeken, Léopold était là et Lilianaussi, en qualité de maîtresse de maison. C’est qu’àses débuts, Baudouin va faire le métier de roicomme un autre garçon de son âge ferait celui d’em-ployé de bureau. Le matin, on le prend en voiture àLaeken pour le conduire au Palais de Bruxelles où ilreçoit ministres et ambassadeurs. Puis, à six heures,il rentre chez papa et belle-maman où il retrouve laposition normale d’un garçon de vingt ans au seind’une famille. Dans ses mémoires, un ancien Pre-mier ministre PSC, Joseph Pholien, notoirement léo-poldiste, raconte un de ces dîners à Laeken et il évo-que une scène qui l’avait choqué. Fumeur de pipe,Pholien s’était trouvé à court d’allumettes. La prin-cesse Lilian s’adressa à Baudouin : ˝Va chercher desallumettes !” C’était quand même au Roi qu’elledonnait un ordre… Mais elle parlait comme n’im-porte quelle mère ou belle-mère le ferait avec ungarçon de 21 ans.

Le fait que Léopold et Baudouin continuent à vi-vre sous le même toit nourrissait une ambiguïté.Mais, tout au plus, Léopold s’est limité à donnerquelques conseils à son fils. Par contre, Baudouinavait pris en grippe tous les anciens adversaires deson père. Léopold en était le premier embêté. “Monfils a épousé mes querelles”, disait-il. De fait, à l’épo-que, Baudouin ne prononçait pas trois mots sansune référence “à mon auguste père”. À ce point queles chansonniers et les caricaturistes s’en sont don-nés à cœur joie. Il y a eu des incidents. Lors d’uneJoyeuse Entrée, à Arlon, Baudouin a fait semblant dene pas voir Hubert Pierlot qui était pourtant minis-tre d’État. Il lui a carrément tourné le dos. À Liège, ila eu un affrontement verbal avec le bourgmestrePaul Gruselin. Baudouin avait commencé par luidire : “Je me rappelle, monsieur le Bourgmestre, quele jour où nous sommes rentrés en Belgique, vousavez fait mettre les drapeaux en berne à l’Hôtel deVille.” Gruselin lui répondit : “À ce moment-là,comme aujourd’hui, Sire, je n’étais que l’interprètedes sentiments de la population.” Le ton est montési bien que le bourgmestre a fini par lui dire : “Sire, jevous rappelle que je suis chez moi, à l’Hôtel de Ville.”Les adversaires de la monarchie récupérèrent ces in-cidents et il y eut une presse pour exciter l’opinion enparlant de la crainte d’une nouvelle affaire royale.”

Puis la chrysalide va bientôt devenir papillon.“Son voyage au Congo, en 1955, y fut pour beau-coup. Baudouin a découvert là-bas quelque chosequ’il n’avait pas encore connu : des acclamationspour lui tout seul. Pas la moindre référence à laQuestion Royale. On le surnommait Bwana Kitoto,le beau jeune homme. Il en revint transformé, maisaussi bercé d’une douce illusion, celle de réaliseravec le Congo une espèce de Commonwealth à labelge. II y a vraiment cru. Mais la suite ne s’est pasdéroulée comme il l’avait espéré…”

SON KÉPI LUI TOMBAIT SUR LES OREILLES

LE ROI MALHEUREUXLe professeur Francis Balace : “Il est arrivé au pouvoir avecle sentiment profond d’être un usurpateur !”

Devenu roi à 21 ans, Baudouin ne pouvait rien pardonner aux adversaires de son père, Léopold III [PHOTO NEWS]

BAUDOUIN 20 ANS DÉJÀ 31 JUILLET 2013

Francis Balace

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Sa chambre était réservée pour son service militaire. Au lieu de cela, il devient chef de toutes les armées. [BELGA]

On craignait tellement, dans les milieux so-cialistes, l’influence de Léopold et surtoutde la princesse Lilian sur le jeune roi que lescommunications téléphoniques de Bau-

douin furent mises sur écoute. Le professeur Ba-lace : “On l’a appris par les carnets intimes d’AchilleVan Acker, qui ont été publiés par une chercheuse fla-mande. Or Baudouin considérait la princesse Liliancomme une seconde mère et il l’aimait comme telle.Certains n’ont pas hésité à détourner certaines phra-ses, du type “je suis tout à toi”, pour faire circuler unelégende incroyable : Baudouin et sa belle-mèreauraient eu une relation amoureuse. On releva alorsle fait que Baudouin et Lilian étaient partis à Antibes,en 1952, à bord du même wagon-lit, ce qui ne signi-fiait évidemment rien.”

Il y eut aussi une affaire de fille cachée du roi Bau-douin. “Ça, c’est à hurler de rire. Imaginer Baudouin,20 ans, basculer une bonniche ! Connaissait-il seule-

ment le mode d’emploi ? En Suisse, son père s’inquié-tait tellement de son manque d’appétence sexuellequ’il avait demandé à son secrétaire, le comte Pi-renne, d’aller à Genève acheter pour Baudouin “quel-ques-uns de ces livres qui servent à former les jeu-nes gens”. On ne saura jamais ce que Pirenne a com-

pris, mais il n’est pas revenu avec le livre que le Roiespérait. Il a ramené : L’imitation de Jésus-Christ. Cen’est pas ce dont Baudouin avait besoin dans ce casprécis. Il faut savoir que Lilian – c’est elle qui me l’a ra-conté – était inquiète, tout au début qu’ils vivaient en-semble, d’une espèce d’horrible irruption d’acné quimarquait bizarrement la joue de Baudouin. Jusqu’aujour où elle constata qu’il s’agissait de traces de… cha-

pelet. Baudouin dormait avec un chapelet entre sonoreiller et sa joue… Mais il y avait, à l’époque, en Belgi-que, une presse perfide pour laquelle rien n’était tropbas lorsqu’il s’agissait de s’en prendre à la familleroyale.” On a même insinué que Baudouin était ho-mosexuel. “Parce qu’il s’était laissé entraîné dans unrestaurant de Paris, Le Fiacre, réputé pour être fré-quenté par des homosexuels. Dans sa naïveté, Bau-douin avait même signé le livre d’or et, dès le lende-main, l’ambassade est allée racheter cette page.”

Ce qui est vrai, par contre, c’est que le jeune roine trouvait pas princesse à son goût. “Lilian a multi-plié les invitations de jeunes filles d’un certain mondequi sont venues par séries en visite privée à Laeken.Les Français rêvaient, pour lui, de la fille du Comte deParis. On a parlé d’Alexandra de Kent, mais elle, ellen’est jamais venue. On a même envisagé la fille deMarie-Jose parce que Baudouin la connaissait depuisl’enfance : elle était sa cousine !”

LES COUPS BASD’UNE PRESSE PERFIDE

IL NE TROUVAIT PAS SA PRINCESSE

À Pregny, en Suisse. Son manque d’appétence sexuelle inquiétait déjà sonpère et sa belle-mère, la princesse Lilian. [BELGA]

F abiola arriva et, très vite, Baudouin, qui avaitle culte profond de la famille, en vint à se dis-

puter avec son père et sa belle-mère. “Pour évi-ter que le Roi et son père ne vivent encore sous lemême toit, avec l’ambiguïté que cela pouvaitamener, le gouvernement avait profité du voyagede noces de Baudouin et Fabiola pour expulser vé-ritablement Léopold et Lilian vers le domained’Argenteuil. Puis les grandes grèves de 1960éclatèrent et le Premier ministre, Gaston Eyskens,fit interrompre le voyage de noces. Il raconta quequand il est allé accueillir le Roi à Laeken pour sonretour, il l’a trouvé, avec Fabiola, assis sur ses vali-ses dans la rotonde du palais parce que Léopold etLilian avaient emporté tous les meubles. Va-t-onessayer de nous faire croire qu’ils n’avaient paslaissé un fauteuil, un canapé ou un lit ? Dans les

faits, Léopold et Lilian ont simplement ramené àArgenteuil le mobilier qu’ils avaient payé sur leurpropre cassette.”

Les véritables motifs de la dispute sont à cher-cher ailleurs. “Il y eut d’abord une gaffe de la prin-cesse Lilian qui, quand elle a vu Fabiola pour lapremière fois, a pensé – comme elle l’a avouéaprès – que c’était une “béguine en civil” et elle luia dit : “Nous allons courir les magasins et on vavous rhabiller.” Il y a quelque chose de plus sérieux.Le roi Léopold et la princesse Lilian avaient été fu-rieux d’avoir été laissés dans l’ignorance complète

de toutes les démarches entreprises par Baudouinet il y eut une certaine stupéfaction mêlée d’effroiquand on a connu l’âge de la fiancée, 32 ans, étantdonné qu’un mariage du Roi devait surtout servir àperpétuer la dynastie. Selon une rumeur, Léopoldet Lilian auraient essayé de contacter un gynécolo-gue madrilène pour savoir si Fabiola pouvait en-core avoir des enfants. Fabiola l’aurait appris etelle en aurait été furieuse. Cela pourrait être lavraie raison de la dispute.”

On sait aujourd’hui qu’il est arrivé à Baudouind’aller visiter son père sans que Fabiola le sache.“La princesse Liliane adorait raconter qu’un jour,pour venir incognito à Argenteuil, Baudouin avaitemprunté la Coccinelle noire du service de sécuritédu Palais. Au retour, il s’est perdu. Il ne connaissaitpas bien la ville de Bruxelles. Il n’a jamais retrouvéle pont Van Praet. Il a fait demi-tour, est revenuchez ses parents et il est retourné à Laeken escortépar des gens de la sécurité.”

À 32 ANS, FABIOLA POURRAIT-ELLEAVOIR DES ENFANTS ?

L’ÂGE DE LA FIANCÉE SÈME LA STUPÉFACTION

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Le prince Baudouin en vrai petit marin.Nous sommes ici en 1936. L’enfant est

pris en photo alors qu’il passe desvacances en Suède, dans la famille de

sa défunte maman.

Une enfance abîmée

En 1932, le prince Baudouin adeux ans et sa grande sœur,Joséphine-Charlotte, quatre

ans. Ce sont les images dubonheur. Les enfants avaientencore leur maman, pour les

entourer.

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Un document assez inhabituel : la princesse Joséphine-Charlotte, le prince Baudouin (debout sur le rocher) et le prince Albert en compagnie de la princesse Ingebord de Suède, leur grand-mère suédoise.

En 1936, dans le domaine de Laeken.Cette carriole tirée par un âne est un des

jeux favoris des trois enfants royaux.

Cet enfant semblait être né sous les plus beaux auspices. Il est destiné à être roi. Il a un père et une mère qui s’aiment. Il grandit entouré d’affection. Mais les drames vont bientôt se succéder. L’accident de sa maman, la guerre, la Question royale...

Baudounin n’a pas été un petit écolier comme les autres. Ses professeurs venaient au Palais pour lui enseigner les matières à essentielles.

Baudouin a été marqué au fer rouge par la disparition brutale de sa maman, la reine Astrid, en 1935. Il interrogeait sa gouvernante chaque soir et vivait avec la hantise que sa maman ne soit pas au paradis.

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Le 24 mai 1961, lareine Paola encompagnie du

général De Gaulle etde son épouse, sur

les marches del’Élysée, à Paris,juste après des

cérémonies au piedde l’Arc deTriomphe.

Avec les plus grands !

Baudouin et Fabiola,profondément

catholiques,assistaient à une

messe chaque jour.Ils étaient proches

du pape Jean-Paul IIqu’ils ont reçu en

Belgique, entre le 16et le 21 mai 1985.

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Le roi Baudouin et lareine Fabiola posent

en compagnie duprésident de la

République françaiseet son épouse,

François et DanielleMitterrand.

Baudouin Ier et l’empereur éthiopien Haile Selassie,en 1972. À l’arrière-plan, on aperçoit la reine

Fabiola.

En juin 1970, le roi Baudouinavec Mobutu pour les dix ans del’indépendance du Congo. Deuxhommes aux relations tendues.

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Promenade pendant l’hiver 1985 : trois rois et deux reines de Belgique sur une même photo.

Baudouin, Fabiola et le prince Philippe dans le parc du château de Ciergnon.

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Le chef d’un clan

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Le joyeux poupon qui, en Suisse, pose entre deux futurs rois est le prince Alexandre. C’était en septembre 1947.

Noël 1954, au château de Laeken. Le prince Albert et le jeune roi Baudouin posent en compagnie de Léopold III et de son épouse, la princesse Lilian. Mais aussi de leur demi-sœur, Marie Christine et de leur demi-frère, Alexandre.

Une famille autour du feu. Au mois denovembre 1985, notre famille royale reçoit la

princesse Margaretha du Luxembourg et sa fille,Maria Anunciata.

Nous sommes le 20 mars 1990. Le prince Laurent reçoit ses ailes d’aviateur. Baudouin était particulièrement fier des promotions militaires de ses neveux.

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UnRoi proche de son peuple

Été 1989. Un roi et une reine en toute décontraction, avec des scouts, à Saint-Hubert. Ils aimaient la jeunesse.

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Le roi prend un bainde foule, à la sortie

du Te Deum, le 21juillet 1993. Le

dernier jour où lesBelges l’ont vu

vivant.

En novembre1984, le roi

Baudouininspecte lestroupes en

compagnie duministre de la

Défense del’époque,

Alfred Verven.

Le 18 mars 1993, le roi Baudouinrend visite à des sans-abris.

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UnRoi proche de son peuple

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En juin 1990, le roi Baudouin encourage les Diables Rouges – dont Éric Gerets et Philippe Albert présents sur la photo – juste avant leur départ pour la Coupe du Monde en Italie.

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