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UNIVERSITE DE NANTES FACULTE DE MEDECINE MAITRISE EN SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES M.S.B.M MEMOIRE POUR LE CERTIFICAT D’ANATOMIE, D’IMAGERIE ET DE MORPHOGENESE 2003-2004 UNIVERSITE DE NANTES Le Grand Nerf Occipital d’Arnold Par ROBARD Laëtitia LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE NANTES Président du jury : Pr. J. LE BORGNE Vice-Président : Pr. J.M. ROGEZ Enseignants : Pr. O. ARMSTRONG Dr. O. BARON Pr. C. BEAUVILLAIN Pr. P. COSTIOU Pr. D. CROCHET Pr. A. DE KERSAINT-GILLY Dr. H. DESAL Pr. B. DUPAS Pr. Y. HELOURY Pr. P.A. LEHUR Pr. N. PASSUTI Pr. R. ROBERT Pr. O. RODAT Dr VALETTE Laboratoire : S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique

Le Grand Nerf Occipital d'Arnold

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Page 1: Le Grand Nerf Occipital d'Arnold

UNIVERSITE DE NANTES

FACULTE DE MEDECINE

MAITRISE EN SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES

M.S.B.M

MEMOIRE POUR LE CERTIFICAT D’ANATOMIE, D’IMAGERIE ET DE MORPHOGENESE

2003-2004

UNIVERSITE DE NANTES

Le Grand Nerf Occipital d’Arnold

Par

ROBARD Laëtitia

LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE

NANTES

Président du jury : Pr. J. LE BORGNE

Vice-Président : Pr. J.M. ROGEZ

Enseignants :

• Pr. O. ARMSTRONG

• Dr. O. BARON

• Pr. C. BEAUVILLAIN

• Pr. P. COSTIOU

• Pr. D. CROCHET

• Pr. A. DE KERSAINT-GILLY

• Dr. H. DESAL

• Pr. B. DUPAS

• Pr. Y. HELOURY

• Pr. P.A. LEHUR

• Pr. N. PASSUTI

• Pr. R. ROBERT

• Pr. O. RODAT

• Dr VALETTE

Laboratoire : S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique

Page 2: Le Grand Nerf Occipital d'Arnold

2

UNIVERSITE DE NANTES

FACULTE DE MEDECINE

MAITRISE EN SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES

M.S.B.M

MEMOIRE POUR LE CERTIFICAT D’ANATOMIE, D’IMAGERIE ET DE MORPHOGENESE

2003-2004

UNIVERSITE DE NANTES

Le Grand Nerf Occipital d’Arnold

Par

ROBARD Laëtitia

LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE

NANTES

Président du jury : Pr. J. LE BORGNE

Vice-Président : Pr. J.M. ROGEZ

Enseignants :

• Pr. O. ARMSTRONG

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• Pr. C. BEAUVILLAIN

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• Pr. P.A. LEHUR

• Pr. N. PASSUTI

• Pr. R. ROBERT

• Pr. O. RODAT

• Dr VALETTE

Laboratoire : S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique

Page 3: Le Grand Nerf Occipital d'Arnold

3

REMERCIEMENTS

Je tiens tout d’abord à remercier M. le Pr. ROBERT pour m’avoir proposé de travailler sur

un sujet aussi intéressant et formateur tant sur le point manuel pour la finesse des

dissections que pour le côté recherche de ce sujet relativement peu présent dans la

littérature.

Je remercie vivement les deux moniteurs de laboratoire Stéphane et Yvan qui m’ont bien

aidée, particulièrement pour le matériel et les techniques de travail ainsi que la création de

ce mémoire.

Merci aussi à tous mes amis du labo grâce à qui l’ambiance s’est révélée être

sympathique.

Page 4: Le Grand Nerf Occipital d'Arnold

4

SOMMAIRE

I. INTRODUCTION

II. RAPPELS ANATOMIQUES

���� Généralités

���� Trajet

���� Rôles

III. MATERIEL et METHODES

���� Matériel utilisé

���� Méthodes de dissection

IV. RESULTATS

���� Origine, au niveau de la moelle cervicale

���� Branches proximales motrices

���� Trajet en chicane

���� L’artère occipitale

���� Deux premières branches

���� Branches distales

���� Anastomose C2-C3

���� Vue globale

V. PATHOLOGIE et DISCUSSION

���� Remarques sur les résultats

���� Pathologie : La névralgie d’Arnold

- Historique

- Définition

- Caractéristiques

- Etiologies

- Examen clinique

- Examens paracliniques

���� Discussion : Le traitement de la névralgie d’Arnold

- Les thérapeutiques n’ayant pas prouvé leur efficacité

- Les thérapeutiques ayant prouvé leur efficacité

- Les thérapeutiques en recherche

- Exemple d’une étude réalisée en 2003

VI. CONCLUSION

VII. BIBLIOGRAPHIE

Page 5: Le Grand Nerf Occipital d'Arnold

5

IIII.... INTRODUINTRODUINTRODUINTRODUCTIONCTIONCTIONCTION

Le Grand Nerf Occipital (Nervus Occipitalis Major), plus couramment appelé Nerf

d’Arnold, est la branche cutanée postérieure issue du deuxième nerf rachidien soit C2.

Il est responsable de l’innervation motrice des muscles de la nuque ainsi que de

l’innervation sensitive du cuir chevelu dans sa partie postérieure.

Il est particulièrement reconnu pour la pathologie qu’il entraîne : la névralgie d’Arnold,

douleur en éclair paroxystique partant de la charnière cervico-occipitale et irradiant en

hémicrâne jusqu’à la région frontale. Les causes et les traitements sont de nos jours très

discutés.

Un mémoire a déjà été réalisé sur ce même sujet par Mlle METHORST Charlotte 1999.

Mon but est donc de continuer et préciser le travail déjà réalisé.

Je vais commencer ce mémoire par quelques rappels anatomiques, puis faire la description

de mon travail de dissection, pour enfin discuter sur la névralgie d’Arnold et les différents

traitements.

Page 6: Le Grand Nerf Occipital d'Arnold

6

IIIIIIII.... RAPPELS ANATOMIQUESRAPPELS ANATOMIQUESRAPPELS ANATOMIQUESRAPPELS ANATOMIQUES

GénéralitéGénéralitéGénéralitéGénéralitéssss ::::

C’est un nerf bilatéral, mixte avec une prédominance des fibres sensitives, issu du nerf

cervical spinal C2.

C’est le nerf le plus volumineux des branches postérieures des nefs cervicaux (2,5 à 3 mm

de diamètre), répondant médialement au troisième nerf occipital.

.

TrajetTrajetTrajetTrajet ::::

Il traverse le foramen C1-C2 entre l’atlas et l’axis via son ganglion, le plus volumineux

des ganglions cervicaux. Puis, après s’être séparé très rapidement de la branche antérieure

de C2, juste après ou parfois juste avant la traversée du ligament atloïdo-axoïdien

postérieur, il se dirige vers la superficie de la tête où il prend un aspect aplati.

Sur ce schéma, on peut observer un exemple de distribution de la racine postérieure d’un

nerf cervical (non spécifiquement C2).

Schéma d’après Paturet

Page 7: Le Grand Nerf Occipital d'Arnold

7

Il arpente un sinueux chemin en courbe à concavité antéro-externe à travers les muscles de

la nuque via trois portions et deux coudes :

���� Dans la première portion : il est dirigé en bas, en dehors et en arrière pour passer

au-dessus du muscle oblique inférieur de la tête ( muscle grand oblique ).

���� Il forme ensuite un premier coude en contournant le bord inférieur du muscle

grand oblique.

���� Dans la seconde portion : il se dirige en haut et en dedans entre les muscles semi-

spinalis capitis (SSC = grand complexus) et grand oblique, en croisant l’angle

postéro interne du triangle de Tillaux.

Rappel : Le triangle de Tillaux (triangle de ligature de l’artère vertébrale) est

compris entre le bord latéral du muscle grand droit postérieur de la tête, le bord

supérieur du muscle oblique inférieur de la tête et le bord médian du muscle petit

oblique de la tête.

Schéma d’après Paturet

���� Il perfore ensuite le muscle SSC puis le tendon du trapèze proche de l’insertion

occipitale de celui-ci en formant le deuxième coude. Il émerge enfin en superficie,

à 2 cm en dehors de la protubérance occipitale.

���� Puis il se distribue en sous-cutané via ses branches sensitives occipito-pariétales et

latérales suivant un territoire triangulaire.

Il existe quelques variations dans son trajet.

Page 8: Le Grand Nerf Occipital d'Arnold

8

Il chemine ainsi dans le panicule adipeux, en surface d’une peau épaisse, dense, adhérente,

appelée aponévrose épicrânienne ou galéa, qui recouvre le muscle digastrique occipito-

frontal.

Schéma d’après Delmas

Le nerf d’Arnold est suivi dans son trajet par l’artère occipitale, branche de l’artère

carotide externe, mais sans la veine occipitale.

RôlesRôlesRôlesRôles ::::

Au niveau moteur, il est responsable de l’innervation de trois voir quatre muscles de la

nuque (différences selon la littérature) : le SSC, le splénius capitis, le longissimus capitis

(petit complexus) et le trapèze permettant ainsi certains mouvements du cou et de la tête.

Au niveau sensitif, il innerve les téguments et le cuir chevelu de la face postérieure de la

tête.

Il comporte deux rameaux anastomotiques : un ascendant avec C1 et un descendant avec

la branche postérieure du 3ème

nerf occipital. Celui-ci monte en dedans du muscle SSC et

le perfore tout comme le trapèze, pour venir se ramifier à la base du cuir chevelu.

Ces anastomoses C1-C2 et C2-C3 forment le plexus cervical postérieur de Cruveilhier.

D’autres anastomoses sont décrites : avec le petit nerf occipital, branche de la 2ème

anse

cervicale (branches antérieures de C2 et C3) du plexus cervical superficiel ou encore avec

un rameau du nerf facial.

Page 9: Le Grand Nerf Occipital d'Arnold

9

Distribution du Grand Nerf Occipital

Page 10: Le Grand Nerf Occipital d'Arnold

10

IIIIIIIIIIII.... MATERIEL et METHODESMATERIEL et METHODESMATERIEL et METHODESMATERIEL et METHODES

MatérielMatérielMatérielMatériel utilisé utilisé utilisé utilisé ::::

Pour l’extraction des pièces : Scie et bistouri

Pour le travail en proximal : Bistouri avec lames de 23

Pinces de dissection

Pince Kerrisson

Pince Gouge

Ciseaux petits et grands, pointes rondes et pointues

Pour le travail en distal : Pinces et ciseaux de microchirurgie

Loupes

Pour l’injection : Latex rouge

Sujets utilisésSujets utilisésSujets utilisésSujets utilisés ::::

���� Sujet féminin formolé de 85 ans

���� Sujet masculin frais de 95 ans

���� Sujet masculin frais de 77 ans

MéthodesMéthodesMéthodesMéthodes ::::

1er sujet :

Sur une tête formolée, j’ai pratiqué une incision médiane en respectant la graisse

superficielle afin d’éviter de léser le Nerf d’Arnold. J’ai ensuite réalisé deux incisions

perpendiculaires medio occipitale et medio pariétale pour pouvoir délicatement enlever le

revêtement cutané. J’ai tenté sur ce premier sujet de trouver le Nerf d’Arnold en superficie

mais ceci s’est avéré difficile et j’ai donc du aller le rechercher au niveau de son

émergence des muscles. J’ai ensuite travaillé sur la distribution des branches postérieures.

2ème

sujet : Après prélèvement de la tête sur un sujet frais, j’ai pratiqué les mêmes incisions que

précédemment. J’ai ensuite recherché le nerf au niveau de son émergence et après l’avoir

repéré, j’ai travaillé sur son origine. Après l’avoir laissé dans le formol, j’ai étudié son

insertion et ses branches proximales, puis son trajet à travers les muscles et enfin sa

distribution superficielle à l’aide d’instruments de microchirurgie.

3ème

sujet : Après prélèvement sur sujet frais, une injection des artères carotides communes a été

réalisée. J’ai ensuite particulièrement étudié le trajet en chicane du nerf à travers les

muscles, en bilatéral.

Page 11: Le Grand Nerf Occipital d'Arnold

11

IVIVIVIV.... RESULTATSRESULTATSRESULTATSRESULTATS

Nous allons donc étudier ce nerf dans le sens de son trajet c’est-à-dire de son origine au

niveau de la moelle épinière à ses branches distales occipito-pariétales et latérales.

1. Origine, au niveau de la moelle cervicale

Le nerf d’Arnold prend son origine juste sous l’atlas dont on peut voir l’arc postérieur en

vue inférieure. J’ai utilisé une pince Kerrisson afin de dégager les racines cervicales de C6

à C2, cette dernière sortant selon un plan plus horizontal que les autres. On n’aperçoit pas

la branche antérieure de C2 car elle s’est séparée plus tôt et siège plus profondément. On

distingue par contre son volumineux ganglion. Le premier segment du trajet (vers le bas,

en dehors, en arrière) tout comme que le premier coude est bien visible, au contournement

du muscle grand oblique. On peut aussi remarquer la racine C3 dont le rameau cutané de

la branche postérieure passe à proximité du nerf d’Arnold.

1er segment 1

er coude

Rameau cutané

de C3

Ganglion de C2 Moelle

cervicale

Arc postérieur

de l’atlas

Post

Droite

Page 12: Le Grand Nerf Occipital d'Arnold

12

2. Branches proximales motrices

Elles sont destinées aux muscles. Sur ce sujet frais, on ne voit pas l’origine du nerf mais

seulement une branche qui va venir innerver le muscle SSC ainsi que le splenius capitis.

1er coude

Branche et

arborisation

pour le SSC

Muscle

splenius capitis

Muscle semi

spinalis capitis

Haut

Droite

Page 13: Le Grand Nerf Occipital d'Arnold

13

Ces branches musculaires sont nombreuses et entrecroisées. Elles se dirigent vers le SSC,

le splenius capitis ainsi que le longissimus, plus en profondeur. On aperçoit bien le

premier coude d’où partent ces branches ainsi que la participation du rameau cutané de la

branche postérieure de C3, qui sort juste dessous en formant des anastomoses.

Haut

Droite

Branches de

C2

Branches de

C3

1er coude

Muscle SSC

Muscle

splenius

capitis

Anastomose

C2-C3

Page 14: Le Grand Nerf Occipital d'Arnold

14

3. Trajet en chicane

Après avoir contourné le muscle grand oblique, il passe au-dessus de l’angle inférieur du

triangle de Tillaux en abandonnant une branche pour le SSC. On peut donc observer le

deuxième segment en haut et en dedans, ainsi que le second coude.

Muscle SSC

réséqué

Muscle grand

droit postérieur

Muscle grand

oblique

Triangle de

Tillaux

Septum

nuchae

2ème

segment

nerf d’Arnold

G

Muscle

splenius capitis

Haut

Droite

Page 15: Le Grand Nerf Occipital d'Arnold

15

Sur cette photo, agrandissement de la précédente, on peut parfaitement voir une branche

pour le muscle SSC avec une belle ramification à 4 ou 5 branches.

Haut

Droite

Branche pour

le SSC

Page 16: Le Grand Nerf Occipital d'Arnold

16

Le second coude consiste en la traversée des muscles SSC et trapèze. On aperçoit aussi le

trajet du rameau cutané de C3 qui remonte médialement.

Rameau

cutané de C3

2ème

coude 3

ème segment

2ème

segment

Muscle trapèze Muscle SSC

Haut

Droite

Page 17: Le Grand Nerf Occipital d'Arnold

17

4. L’artère occipitale

C’est seulement après l’émergence du nerf à travers les muscles, mais avant sa division en

branches distales, que l’artère occipitale rejoint le nerf d’Arnold en traversant le muscle

SSC et le trapèze un peu plus haut que lui.

Nerf

d’Arnold

Artère

occipitale

Haut

Droite

Page 18: Le Grand Nerf Occipital d'Arnold

18

5. Deux premières branches

Une première branche (Br. 1) se détache au niveau du second segment et traverse aussi les

couches musculaires superficielles. On observe une seconde branche (Br. 2) qui se divise

juste après l’émergence du nerf. Seulement la deuxième branche se divise en une branche

superficielle et une plus profonde (peut-être pour l’innervation du trapèze).

Br. 1

Br. 2,

départ

Br. 1,

départ

Haut

Droite

Page 19: Le Grand Nerf Occipital d'Arnold

19

Br. 1,

profonde

Br. 2,

profonde

Haut

Droite

Page 20: Le Grand Nerf Occipital d'Arnold

20

Br. 2,

superficielle

médiale

Br. 2,

superficielle

latérale

Haut

Droite

Haut

Droite

Page 21: Le Grand Nerf Occipital d'Arnold

21

6. Branches distales

Les photos qui vont suivre présentent la dissection du second sujet, à partir de la division

superficielle du nerf d’Arnold (2 à 3 mm de diamètre à l’émergence) et jusqu’à

l’arborisation tout à fait distale (de l’ordre du dixième de millimètre) sans pouvoir pour

autant aller jusqu’aux terminaisons des branches.

En reprenant mes photos une à une, j’ai pu dessiner toutes les branches à partir de

l’émergence du nerf. Grâce à une photo d’une tête chauve vu de dos, il a été possible de

replacer les différentes branches disséquées à leur réelle place sur le cuir chevelu. On peut

ainsi mieux se rendre compte de leur disposition.

Page 22: Le Grand Nerf Occipital d'Arnold

22

Br 3

Ces branches se détachent petit à petit selon un territoire en triangle. Les premières sont

situées presque au milieu de la tête, alors que les dernières s’étirent jusqu’à la face

postérieure de l’oreille.

On pourra remarquer la sinuosité du nerf servant de réserve d’allongement lors des

mouvements du cuir chevelu (sujet qui reste encore à étudier), ainsi que les nombreuses

anastomoses entre les différentes branches.

Br. 3

Haut

Droite

Page 23: Le Grand Nerf Occipital d'Arnold

23

Branche 4 Branche 5 (en partie)

Haut

Droite

Page 24: Le Grand Nerf Occipital d'Arnold

24

Agrandissement Br. 5 Br. 5 et Br. 6

Haut

Droite

Br. 6

Page 25: Le Grand Nerf Occipital d'Arnold

25

Br. 7

Haut

Droite

Page 26: Le Grand Nerf Occipital d'Arnold

26

On retrouve tout à fait latéralement une branche se dirigeant vers la face postérieure de

l’oreille (Br. 8) avec des branches distales profondes et très superficielles. Ceci est

important en pathologie : en effet Les patients souffrant d’une névralgie d’Arnold

décrivent une douleur qui va jusqu’à l’oreille (cf. partie Discussion). Je n’ai pas retrouvé

d’anastomose avec le petit nerf occipital (branche mastoïdienne de l’anse C2-C3 des

racines antérieures) même si celui-ci innerve la peau en arrière de l’oreille.

Br. 8 avec Br. distales profondes Br. 8 distales superficielles

Haut

Droite

Br. 8

Oreille

Page 27: Le Grand Nerf Occipital d'Arnold

27

7. Anastomose C2-C3

De la branche auriculaire part une fine branche descendante en bas et en dehors, passant

en superficie du trapèze. Elle rejoint un rameau profond de la branche postérieure de C3.

Cette anastomose circule aussi dans le manchon graisseux (ici enlevé).

Rameau

profond de C3

Branche

auriculaire

Anastomose

C2-C3

Nerf

d’Arnold, C2

Haut

Droite

Page 28: Le Grand Nerf Occipital d'Arnold

28

8. Vue globale

Sur cette vue globale du premier sujet, malgré une dissection incomplète du nerf, on

aperçoit bien la galéa, cette aponévrose luisante, blanchâtre et très adhérente qui réunit le

muscle occipital et le muscle frontal sous-jacents. On se rend aussi compte que ce nerf

remonte très haut sur le cuir chevelu. Je n’ai pas pour autant réussi à retrouver

d’anastomoses avec le nerf facial au niveau frontal.

On remarque toujours l’importante sinuosité des branches.

:

Epais panicule

adipeux

Muscle

occipital

Galéa

Nerf

d’Arnold

Haut

Droite

Page 29: Le Grand Nerf Occipital d'Arnold

29

VVVV.... PATHOLOGIE et DISCUSSIONPATHOLOGIE et DISCUSSIONPATHOLOGIE et DISCUSSIONPATHOLOGIE et DISCUSSION

1. RemarquesRemarquesRemarquesRemarques sur les résultats sur les résultats sur les résultats sur les résultats

Le trajet proximal en chicane retrouvé sur les trois sujets correspond bien à ce qui est

décrit dans la littérature, les trois segments et les trois coudes.

Par contre, le travail distal à partir de l’émergence superficielle reste personnel.

En effet, étant donné que je n’ai disséquées les branches tout à fait distales que sur un seul

sujet (le temps imparti n’étant que de quelques mois), il est évident que la description qui

en est faite ne peut être systématisable.

De plus je n’ai retrouvé qu’une anastomose avec C3 au niveau du cuir chevelu, et non

celles décrites avec C1 ou avec le petit nerf occipital.

Néanmoins cette représentation semble correspondre à la description de la douleur

formulée par les patients atteints d’une névralgie d’Arnold.

La branche auriculaire que j’ai pu mettre en évidence n’est pas décrite dans les livres.

Mais elle pourrait correspondre à cette douleur qui va jusqu’à l’oreille en plus des

anastomoses ( ?).

Page 30: Le Grand Nerf Occipital d'Arnold

30

2. PathologiePathologiePathologiePathologie : La névralgie d’Arnold: La névralgie d’Arnold: La névralgie d’Arnold: La névralgie d’Arnold

���� Historique

Elle a été pour la première fois référencée par Beruto et Ramos en 1821. Mais ce n’est

qu’à la fin du 19ème

siècle qu’elle a été décrite en tant que douleur nerveuse proprement

dite soit névralgie. Ses caractéristiques cliniques ont été décrites en 1978 par Hammond et

Danta.

���� Définition

La névralgie d’Arnold est une céphalée chronique par accès successifs avec des intervalles

libres. C’est une douleur occipitale ressentie sur le trajet du nerf d’Arnold.

���� Caractéristiques

C’est une douleur de type « névralgique » : paroxystique, en éclair, comme une

décharge électrique ou à type de brûlure; suivant le trajet et le territoire du nerf

d’Arnold. L’intensité de la douleur est très vive.

Elle peut être intermittente ou continue, il y a donc parfois un fond douloureux

permanent.

.

Elle se présente soit dans une très rare forme aiguë classique, soit plus souvent sous une

forme moins spectaculaire et plus chronique.

Elle est généralement unilatérale, au niveau d’un hémicrâne postérieur, démarrant en

un point précis et sans aura neurologique. Elle s’étend du vertex jusqu’au sommet du

crâne voir jusqu’à l’oreille (« douleur en casque ») ou jusqu’à l’œil qui peut dans de

rares cas être son point de départ, à causes des nombreuses anastomoses.

Schéma d’après l’AJNR Am J Neuradiol 24

Les irradiations en arrière de l’œil ou sur des régions faciales st dues à des

connections sensitives entre le nerf trigéminal et des branches distales du grand nerf

occipital (cela reste un sujet non réellement résolu et étudié de nos jours). C’est pour cela

qu’il a assez souvent été remarqué des associations entre névralgie d’Arnold et névralgie

trigéminale.

Page 31: Le Grand Nerf Occipital d'Arnold

31

Cette douleur peut être spontanée ou bien déclenchée par une pression locale sur la zone

d’émergence du nerf (trigger zone) ou par certains mouvements de la tête comme la

rotation du côté pathologique ou l’extension.

Elle est par contre augmentée par les mouvements de rotation cervicale.

Il n’y a pas de facteurs déclenchants réellement démontrés.

���� Examen clinique

C’est une douleur reproductible via les trigger zones.

On peut retrouver, associé à la névralgie, une souffrance articulaire du rachis cervical

et/ou une infiltration cellulagique sous-occipitale du même côté.

Certains signes associés existent en dehors de crises : « le plissement douloureux du cuir

chevelu » et « le pincé-roulé du sourcil ».

���� Examens paracliniques

Il faut pratiquer une IRM ou d’autres examens spécialisés si il y a des fourmillements ou

des paresthésies avec impression de ne plus sentir convenablement les différences de

température.

Des radios du rachis cervical sont nécessaires mais sont le plus souvent normales sauf en

cas de lésions du rachis cervical haut ou présence d’ostéophytes.

Les infiltration radioguidées des articulations postérieures C1-C2 servent de test

diagnostique en plus d’être thérapeutique (cf. la partie thérapeutique).

���� Etiologies

Il en existe deux types selon le Dr. Maigne :

- les dysfonctionnements vertébraux provoquant des céphalées

« vertébrales » et donnant parfois des névralgies d’Arnold ;

- les autres affections comprimant le nerf d’Arnold.

On peut aussi, selon d’autres auteurs, classer les étiologies en fonction du lieu de

compression du nerf, particulièrement au niveau vertébral, à sa sortie du ligament atloïo-

axoïdien et à son émergence des muscles en superficie.

C’est cette classification que j’ai choisie par simple souci de compréhension et de

simplicité.

Page 32: Le Grand Nerf Occipital d'Arnold

32

Au niveau vertébral :

- les lésions dégénératives (arthrose évoluée), qui vont donner des

cavités hypertrophiques avec des récessus antérieurs et postérieurs très développés

(ostéophytes), diverticulaires ;

- les tumeurs comme le neurinome de C2 ;

- les lésions cervicales hautes traumatiques ou non. On retrouve dans

ces étiologies traumatiques le syndrome cervical post-traumatique encore appelé

« coup du lapin » ;

- les inflammations telles que l’arthrite rhumatoïde, les rhumatismes

articulaires, la goutte… ;

- la syringomyélie par destruction de la moelle ;

- les anomalies congénitales de la charnière crânio-vertébrale

- les compressions vasculaires de C2 dans le foramen vertébral par

des varicosités, une hypertrophie des plexus veineux péri radiculaires …

Remarque : Etant donné qu’il n’y a pas d’articulaires postérieures pour les protéger

surtout lors des mouvements d’extension de la tête, les lésions se font plus aisément et le

nerf est plus facilement irrité.

Au niveau du passage du ligament atlanto-axoïdien, il peut aussi être compressé, d’autant

plus lors des mouvements de la tête.

Au niveau de son émergence :

- la fibrose du tendon du trapèze ou une contracture du muscle

SSC peuvent engendrer un « pseudo syndrome canalaire » via ce canal fibro-musculaire ;

- les lésions, traumatismes et chirurgies de la base du crâne.

Malgré toutes ces étiologies décrites, auxquelles on peut rajouter les infections, la plupart

des névralgies d’Arnold restent idiopathiques.

Page 33: Le Grand Nerf Occipital d'Arnold

33

3. Discussion : LDiscussion : LDiscussion : LDiscussion : Leeee traitement de la névralgie d’Arnold traitement de la névralgie d’Arnold traitement de la névralgie d’Arnold traitement de la névralgie d’Arnold

Il existe de nombreux articles à propos de cette thérapeutique, chaque auteur se défendant

de la sienne. Je vais donc engager cette discussion en présentant les diverses

thérapeutiques mises en applications et ensuite regarder plus en détail une étude

récemment réalisée.

���� Les thérapeutiques n’ayant pas prouvé leur efficacité

- Les minerves : habituellement utilisées en cas de traumatismes cervicaux donc par

extension à leurs conséquences dont la névralgie d’Arnold.

- Les médicaments : particulièrement les antalgiques et anti-migraineux (leur véritable

action n’a jusque là pas été prouvée).

- La rééducation « myotensive » du rachis cervical, par des mouvements de rotation de la

tête et des deux côtés.

- La mésothérapie : petites piqûres dans le derme et l’épiderme, sans cortisone (car sinon

risque de destruction locale de la peau), par la technique de nappage.

- L’ostéopathie : manipulations manuelles

���� Les thérapeutiques ayant prouvé leur efficacité

- Les infiltrations :

Il en existe différents types. Elles sont utilisées aussi bien en thérapeutique qu’en

diagnostique voir même en prémédication préopératoire.

Pour le diagnostic, on utilise des infiltrations d’anesthésiques (Xylocaïne® par exemple)

en périradiculaire, sous contrôle TDM, afin de vérifier si la douleur ressentie par le patient

est bien soulagée quand on stoppe les influx nerveux du nerf d’Arnold.

(Images selon l’EMC)

Page 34: Le Grand Nerf Occipital d'Arnold

34

En thérapeutique, on pratique des infiltrations locales, en intra articulaire, avec des

corticoïdes. Cela se fait sous scopie, par voie postérieure, le patient bouche ouverte en

visualisant l’interligne articulaire. On peut infiltrer C2 au niveau du ganglion ou le nerf

d’Arnold directement.

Il est aussi possible d’infiltrer en épidural cervical, sous contrôle TDM, patient en

décubitus latéral et après injection d’iode pour vérifier la localisation de l’aiguille ; puis

une injection de corticoïdes est réalisée dans l’espace péridural.

Résultats des infiltrations : elles soulagent le patient mais parfois temporairement. Le

principal risque encouru est la lésion de l’artère vertébrale.

En prémédication : Pour une meilleure réalisation et une sûreté des interventions

chirurgicales, il est possible via des infiltrations, d’anesthésier la moitié postérieure du

cuir chevelu avec de faibles doses d’anesthésiques, sur 5 cm de part et d’autre de la

protubérance occipitale.

Schéma d’après doc. Internet

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- la chirurgie :

Différentes chirurgies sont proposées, en fonction des étiologies. Les patients sont souvent

prémédiqués par des anxiolytiques (benzodiazépines) et de l’atropine (en prévention d’une

syncope vagale), ainsi qu’une anesthésie du cuir chevelu (cf. infiltrations).

Une chirurgie ne peut être effectuée que si le blocage par anesthésie est possible et

donc lorsque les douleurs sont strictement limitées au territoire du nerf.

Etant donné la possible compression ou mise en tension du nerf lors de la flexion de tête

par le muscle grand oblique, l’intervention de Sturniolo peut être justifiée. Elle consiste

en la désinsertion isolée du muscle grand oblique. Elle n’est pas toujours suffisante et peut

être couplée avec une neurolyse.

En effet pour réaliser une neurolyse chimique (par de l’alcool ou du phénol) ou physique

(par radiofréquence ou thermocoagulation), il est nécessaire de désinsérer ce muscle grand

oblique. Cette neurolyse avec intervention de Sturniolo, est justifiée par le nombre et la

distance entre les points de compression du nerf d’Arnold.

Selon une étude réalisée en 2001 par le Dr. Gille de Bordeaux, sur huit cas opérés par

neurolyse, il n’y a pas eu de complication per ou post opératoire, mais par contre une

diminution de la douleur ressentie par tous les patients. Les causes anatomiques de la

compression n’ont pas toujours été retrouvées lors de l’intervention.

D’autres techniques chirurgicales telles que l’atlanto-axialarthrodèse sont aussi décrites.

MAIS les risques des neurotomies, thermolyses et infiltrations résident dans le risque de

récidive, de syndrome de désafférentation ou de névrome.

���� Les thérapeutiques en recherche

R. Lévy, neurochirurgien, a testé la physiothérapie sur la névralgie d’Arnold : il s’agit

d’électrodes dont le but est de bloquer les signaux nerveux pour arrêter la souffrance des

patients.

Méthode : une batterie est greffée sous la peau alors qu’un fil inséré au bas du cou

remonte et traverse le cuir chevelu. Un aimant enclenche ou arrête le signal électrique.

Cette technique reste encore expérimentale au niveau de la tête mais est déjà utilisée pour

les souffrances vertébrales.

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���� Exemple d’une étude réalisée en 2003 (Selon AJNR Am J Neuroradiol 24 :

2105-2110, November/December 2003)

Objet de l’étude : Anesthésie percutanée des nerfs C2 et/ou C3 guidée par TDM sans

anesthésie ou sédation. Ceci pour l’évaluation préopératoire de la douleur, la confirmation

du diagnostic de névralgie occipitale, et pour voir les effets sur la sensibilité du cuir

chevelu et de la nuque que va procurer l’opération définitive de radicotomie.

Il y a d’abord l’évaluation de la douleur après l’infiltration d’anesthésie et avant chirurgie

de radicotomie cervicale dorsale et ensuite les résultats après l’intervention.

L’étude se fait sur 17 patients, souffrants de névralgies C1, C2, C3 ou C4 dont 9 ayant

déjà eu recours à une chirurgie du cou ou du crâne antérieurement.

Elle se déroule sur 20 mois, avec évaluation du soulagement de la douleur ressentie par les

patients.

Résultats : tous ont été temporairement soulagés par l’anesthésie, avec quelques

engourdissements.

Après quelques temps, l’évaluation donne les résultats suivants :

Soulagement total Soulagement partiel Pas soulagement

17 patients 11 64.7% 2 11.8% 4 23.5%

8 sans chirurgie

antérieure 7 87.5% 1 12.5% 0

9 avec chirurgie

antérieure 4 44.4% 1 11.2% 4 44.4%

Mais cette étude reste de faible puissance car le nombre de patients est trop restreint.

A plus long terme, 7 personnes sur 16 ont pensé que cette chirurgie vaut la peine,

8 sur 16 ont senti qu’ils étaient plus actifs et fonctionnels depuis l’intervention,

25 % n’ont pas ressenti de changement au niveau des activités après la chirurgie.

Mais personne n’a eu la sensation de diminution de leur activité après cette radicotomie.

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VIVIVIVI.... CONCLUSION CONCLUSION CONCLUSION CONCLUSION

Après ce travail de découverte sur sujets et cette étude sur la pathologie, on peut se rendre

compte de l’importance de ce nerf au niveau anatomique et pour le bien-être des malades

souffrant d’une névralgie d’Arnold. En effet, cette invalidante douleur reste encore

méconnue du grand public.

C’est pour cela que j’ai trouvé très enrichissant d’avoir eu l’occasion d’approfondir ce

sujet, en espérant des avancées significatives en thérapeutique pour les années à venir.

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VIIVIIVIIVII.... BIBLIOGRAPHIEBIBLIOGRAPHIEBIBLIOGRAPHIEBIBLIOGRAPHIE

- Atlas d’anatomie humaine ; Tome I – Sobotta (2000)

- Tête et cou 1 : muscles, vaisseaux, nerfs et viscères – P. Kamina

- Anatomie humaine T.1- Tête et Cou – Rouvière (15ème

édition)

- Netter

- AJNR Am J Neuroradiol 24 : 2105-2110, November/December 2003

- Encyclopédie Médicale (EMC)

- site Internet de l’université Paris V – Campus Neurologie et Anatomie

(www.uvp5.univ-paris5.fr et www.biomedicale.univ-paris5.fr)

- site Internet de l’ANMSR

(www.anmsr.asso.fr)

- site Internet de la SOFMMOO

(www.sofmmoo.com)

- site de prospective du Sénat

(www.prospective.org)

- 76ème

réunion annuelle de la SO.F.C.O.T., résumé des communications

(http://srvsofcot.sofcot.com.fr)

- site d’orthopédie et réadaptation

(www.orthopedie-et-réadaptation.com)

- site d’ostéopathie

(www.osteopathie-france.net)

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