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Diagnostic des pathologies surrénaliennes: mise au point d’un incidentalome Samedi 9 septembre 2017 Natacha Driessens, MD, PhD Service d’Endocrinologie Hôpital Universitaire Erasme Bruxelles Journées d’enseignement postuniversitaires de l’ULB

Diagnostic des pathologies surrénaliennes: mise au point d’un … · 2017. 9. 13. · Diagnostic des pathologies surrénaliennes: mise au point d’un incidentalome Samedi 9 septembre

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  • Diagnostic des pathologies surrénaliennes:

    mise au point d’un incidentalome

    Samedi 9 septembre 2017

    Natacha Driessens, MD, PhD

    Service d’Endocrinologie

    Hôpital Universitaire Erasme

    Bruxelles

    Journées d’enseignement

    postuniversitaires de l’ULB

  • 13.09.17 22

    Les glandes surrénales: rappel d’embryogenèse

    Poids d’une glande surrénale normale: 4-5 g

  • Les glandes surrénales: stéroïdogenèse

    Chaque couche (cortex et médullaire) est spécialisée dans la synthèse d’

    hormones différentes et fonctionne comme une glande indépendante

    Corticosurrénale (90% du poids de la glande)

    Glomérulée

    Fasciculée

    Réticulée

    Médullosurrénale(10% du poids de la glande)

  • 13.09.17 4

    Les glandes surrénales: stéroïdogenèse

    Stéroïdogenèse commune

    aux surrénales et aux ovaires

    B: 21-hydroxylase (21-OHase)

    Minéralocorticoïde Glucocorticoïde

    Catécholamines

    Retient le sel

    et maintient la

    tension artérielle

    Réponse au

    stress

    + stabilisation de

    la glycémie

    Hormones

    masculinisantes

    (pilosité, libido…)

    Neurotransmetteurs, hormones de

    stressadaptation au sport

    ↑ fréquence cardiaque, TA, glycémie…

    Testostérone

    Aldostérone

    Cortisol

    Androgènes

    Adrénaline, Noradrénaline, Dopamine

  • 13.09.1713.09.17

    Les pathologies surrénaliennes

  • 6

    Toute masse surrénalienne découverte fortuitement à l’occasion d’une

    imagerie abdominale faite pour un autre motif

    Prévalence avec l’âge

    2 – 5 % des examens CT ou IRM de l’abdomen après 50 ans

    10-15% des masses sont bilatérales

    Barzon L et al. JCEM 1998 - Mantero F et al. JCEM 2000 - Olsen H et al. Endocrine 2012

    90% des masses sont bénignes

    Prevalence Prevalence of of Adrenal Adrenal Cortical Cortical Adenomas from Adenomas from 6 6 Autopsy Autopsy

    Studies including Studies including 57.262 57.262 SubjectsSubjectsYoung WF. Endocrinol Metab Clin North Am. 29:159-185, 2000

    0

    2

    4

    6

    8

    0-10 10-20 20-30 30-40 40-50 50-60 60-70 > 70

    Age Age ((yearsyears))

    Percent of Percent of subjectssubjects

    Les incidentalomes surrénaliens

  • Série de 376 incidentalomes surrénaliens opérés

    Diagnostic anatomo-pathologique

    Cicala et al, Best Pract Res Clin Endocrinol Metab, 2006

    * Nodule ou adénome bénin (± 50%)

    * Autres tumeurs bénignes (± 20%)

    * Carcinome cortico-surrénalien (± 10%)

    * Phéochromocytome (± 10%)

    * Tumeurs neuronales (± 5%)

    * Métastase (Po, colon, pancréas, mélanome,...) (± 2%)

    Que peut être un incidentalome surrénalien ?

  • 13.09.17 8

    Un incidentalome surrénalien:

    Que faire ?

  • 13.09.17

    Cas n°1 – Jeune homme de 24 ans

    Infirmier dans une maison de repos, très sportif (8h volley-ball / semaine),

    sans ATCD particulier, ni assuétudes

    Plaintes de céphalées, palpitations et essoufflement à l’effort, fatigue

    inhabituelle (< travail de nuit ?), épistaxis sans traumatismes

    Pics hypertensifs > 200 mmHg

    Consultation cardiologie: ECG et échocardiographie normaux

    Recherche cause secondaire à l’hypertension artérielle

    CT abdomen pour exclure une sténose des artères rénales

    INCIDENTALOME

    SURRENALIEN

  • 13.09.17 10

    Mise au point d’un incidentalome surrénalien

    Incidentalome

    surrénalien

    Bénin / malin ?

  • 13.09.17 11

    Quand faut-il suspecter une tumeur maligne ?

    Adénome surrénalien Tumeur maligne

    Taille Le plus souvent < 4 cm Le plus souvent > 4 cm

    * Caractéristiques à l’imagerie

    Taille > 4 cm

    • sensibilité : 93%

    • spécificité : 42%

    Recommandation d’exérèse chirurgicale

    si masse > 4cm ø

    particulièrement chez les jeunes patients

  • 13.09.17 1213.09.17 12

    Quand faut-il suspecter une tumeur maligne ?

    Adénome surrénalien Tumeur maligne

    Taille Le plus souvent < 4 cm Le plus souvent > 4 cm

    Aspect général

    Forme arrondie,

    Contenu homogène,

    Contours réguliers

    Invasion et nécrose,

    Contenu hétérogène,

    Contours irréguliers

    Densité au CT scan Faible (< 20 UH)

    < 10 UH = adénomeElevée le plus souvent (> 30 UH)

    Contenu lipidique +++ (riche) +/- (faible)

    Vitesse d’élimination du

    produit de contraste

    Rapide

    (> 50 % après 10 min)

    Lent

    ( < 50 % après 10 minutes)

    * Caractéristiques à l’imagerie

  • A blanc

    - 7 UH

    Unités Hounsfield (UH)

    Injection PC

    + 99 UH

    Wash-out 15 ‘

    + 17 UH

    ( - 80 %)

    Le seuil de densité fiable pour différencier un adénome

    d’une autre lésion est estimé à < +10 UH (sensibilité 40% & spécificité 100%)

    Adénomes bénins : aspect CT typique

  • *

    Incidentalomes : aspects CT-scanner

    Grande taille, rond,

    contours réguliers, hétérogène,

    plages de densité < - 30UH

    = myélolipome

    Grande taille,

    contours irréguliers, hétérogène,

    centro-nécrotique, densité > +30UH

    = carcinome

  • 13.09.17 1513.09.17 15

    Quand faut-il suspecter une tumeur maligne ?

    Adénome surrénalien Tumeur maligne

    Taille Le plus souvent < 4 cm Le plus souvent > 4 cm

    Aspect général

    Forme arrondie,

    Contenu homogène,

    Contours réguliers

    Invasion et nécrose,

    Contenu hétérogène,

    Contours irréguliers

    Densité au CT scan Faible (< 20 UH)

    < 10 UH = adénomeElevée le plus souvent (> 30 UH)

    Contenu lipidique +++ (riche) +/- (faible)

    Vitesse d’élimination du

    produit de contraste

    Rapide

    (> 50 % après 10 min)

    Lent

    ( < 50 % après 10 minutes)

    Signal IRMIso-intense en T1 et T2

    Contenu riche en graisses

    Hypo-intense en T1

    Hyper-intense en T2

    Contenu pauvre en graisses

    TEP-FDGPas de captation

    du traceur (-)Captation du traceur (+)

    * Caractéristiques à l’imagerie

  • permet de différencier une tumeur bénigne / maligne

    (incluant les métastases) (Sensibilité et Spécificité ± 95 %)

    K. Pacak et al, Endocrine Reviews, 2004; 25:568

    Quand faut-il suspecter une tumeur maligne ?

    * PET-FDG

  • - Taille variable - Parfois bilatéral

    - Signal très hyper-intense en IRM-T2 - Hémorragique (T+ richement vascularisées)

    - Rehaussement ++ après contraste

    - Wash-out variable (souvent lent)

    T1

    T2

    Phéochromocytomes

  • 13.09.17 18

    Retour au cas clinique n°1 – Jeune homme de 24 ans

    INCIDENTALOME

    Densité à blanc + 38 UH (> +30UH)Taille 46 x 31 mm (> 4 cm)

    Adénome

    surrénalienTumeur maligne

    TailleLe plus souvent

    < 4 cm

    Le plus souvent

    > 4 cm

    Aspect général

    Forme arrondie,

    Contenu homogène,

    Contours réguliers

    Invasion et nécrose,

    Contenu hétérogène,

    Contours irréguliers

    Densité au CT Faible (< 20 UH)

    < 10 UH = adénome

    Elevée le plus

    souvent (> 30 UH)

  • 13.09.1713.09.17

    Mise au point d’un incidentalome surrénalien

    Incidentalome

    surrénalien

    Bénin / malin ? + PET-FDG captation modérée de la masse surrénalienne G

  • Mise au point d’un incidentalome surrénalien

    Incidentalome

    surrénalien

    Fonctionnel ou non ?

    adénome non-fonctionnel (89%)

    adénome sécrétant du cortisol (9%)

    phéochromocytomes (4%)

    adénome sécrétant de l'aldostérone (2%)

    Le bilan hormonal doit être orienté :

    la clinique (? HTA, Ʃ métabolique, …)

    l’âge

    la suspicion ou non de malignité

    des caractéristiques CT/IRM

    Mantero et al, JCEM 2000

  • 21

    Devant Penser à Doser

    HTASymptômes

    paroxystiquesPhéochromocytome

    Métanéphrines

    urinaires totales

    sur récolte urinaire

    de 24h sur milieu

    acidifié

    Bilan hormonal orienté par la clinique

    10 x

  • Diagnostic biochimique du phéochromocytome

    Quel Cut-off ?

    Catécholamines urinaires

    ou

    Métanéphrines urinaires

    > 2x les valeurs sup N

  • 13.09.17 23

    Quand suspecter un phéochromocytome ?

    • doit être suspecté si :

    HTA labile, sévère ou réfractaire (< 50% des cas), histoire familiale (génétique)

    symptômes compatibles survenant par décharges

    masse vascularisée, critères CT ou IRM suggestifs

    assez fréquent: 3-10% des incidentalomes

    MAIS

    ! peuvent être pauci- ou non-sécrétants

    10% triade de symptômes (transpiration, céphalées, palpitations)

    10% TA normale (Kopetscchke et al;EJE 2009 )

    ±10% sont métastatiques au diagnostic

    risque ↑ si mutation prédisposant

    tout phéo devrait être référé en milieu spécialisé > suivi + génétique

    doit être recherché systématiquement

  • 13.09.17 24

    Cas n°2 – Homme de 45 ans

    Référé pour mise au point d’un incidentalome surrénalien de 8 mm

    découvert à l’occasion d’un scanner abdominal pour une cholécystite

    Adénome

    surrénalienTumeur maligne

    TailleLe plus souvent

    < 4 cm

    Le plus souvent

    > 4 cm

    Aspect

    général

    Forme arrondie,

    Contenu homogène,

    Contours réguliers

    Invasion et nécrose,

    Contenu hétérogène,

    Contours irréguliers

    Densité

    au CT scan

    Faible (< 20 UH)

    < 10 UH = adénome

    Elevée le plus

    souvent (> 30 UH)

    Contenu

    lipidique+++ (riche) +/- (faible)

  • 13.09.17 2513.09.17 25

    Mise au point d’un incidentalome surrénalien

    Incidentalome

    surrénalien

    Fonctionnel ou non ?Bénin / malin ?

    Le bilan hormonal doit être orienté :

    la clinique

  • 26

    Cas n°2 – Homme de 45 ans

    La clinique:

    HTA depuis 5 ans

    mais difficilement contrôlée par

    2 anti-hypertenseurs

    (1 IEC + 1 antagoniste calcique)

    Diabète type 2 depuis 3 ans

    bien équilibré sous metformine ®

    Hypercholestérolémie

    traitée par statine

    HypoKaliémie à plusieurs reprises

    ~ 3,0 mEq/l (sous IEC)

    c

  • 13.09.17 27

    13.09.1727

    Devant Penser à Doser

    HTA

    Hypokaliémie

    Symptômes

    paroxystiques

    Hyperaldostéronisme

    Phéochromocytome

    Ratio aldostérone /

    rénine

    Métanéphrines

    urinaires totales

    sur récolte urinaire

    de 24h sur milieu

    acidifié

    Bilan hormonal orienté par la clinique

  • PRIMAIRES ALDOSTERONE ELEVEE

    RENINE SUPPRIMEE

    %

    Adénomes surrénaliens 35

    Hyperplasies surrénaliennes 60-65

    SECONDAIRES RENINE ELEVEE

    ALDOSTERONE ELEVEE

    Tout ce qui réduit le débit sanguin rénal:

    Sténose artère rénale

    Hypoperfusion rénale (diurétiques)

    Cirrhose

    Décompensation cardiaque

    Syndrome néphrotique

    Les hyperaldostéronismes

  • Test de dépistage de l’hyperaldostéronisme = aldostérone / rénine (ARR)

    ARR = 28,5 (ng/dl) / 38,3 (µU/ml) = 0,75

    Cas n°2 – Homme de 45 ans

    Hyperaldostéronisme exclu ?

    Quel cut-off ?

    < 2.4 très peu probable

    2.4 >< 4.9 zone grise

    > 4.9 très vraisemblable

  • Ratio aldostérone/rénine: influence des medicaments !

  • Validé après : - correction hypokaliémie (FN)

    - apport normal en NaCl (FN)

    - arrêt depuis au moins 2 semaines des IEC/sartans,

    4 semaines des diurétiques, -bloquants, AINS

    6 semaines pour la spironolactone

    Faux + (rapport ) Faux – (rapport )

    -bloquants, clonidine Diurétiques, spironolactone,

    AINS IEC & Sartans, hypokaliémie

    Insuffisance rénale HTA réno-vasculaire ou maligne

    Patients âgés Grossesse

    Déplétion en NaCl

    Ratio aldosterone / rénine

  • 13.09.17

    Cas n°2 – Homme de 45 ans

    1. Test de dépistage (ARR)

    2. Test de confirmation (surcharge en sel)

    3. Cathéterisme des veines surrénaliennes

    Aldostéronome

    = adénome de Conn

    Surrénalectomie G laparoscopique

    résolution HTA, hypoK

  • Hyperaldostéronisme primaire: qui dépister?

    Patients non-contrôlés par 3 agents anti-HTA

    HTA < 40 ans

    HTA avec hypokaliémie

    Incidentalome surrénalien

    surtout si HTA; 100% des adénomes de Conn sont hypertendus

    pas de faux-négatifs

  • 13.09.17

    Deux jeunes femmes pour bilan d’un

    incidentalome surrénalien de 3 cm d’allure bénigne (+ 10UH)

    Laquelle des 2 a l’air malade ?

    De quoi souffre-t-elle ?

    Quel bilan hormonal proposez-vous ?

  • 13.09.17 35

    Signes cliniques d’hypercorticisme

  • 36

    Cortisol plasmatique (N < 250) 350 ng/ml 195 ng/ml

    Cortisol total

    Cortisol lié (albumine, ↑↑↑ CBG) libre

    Cortisol total

    Cortisol lié libre

    Bilan hormonal d’un syndrome de Cushing

    Qui dose:

    - le cortisol sanguin ?

    - le cortisol urinaire ?

    Qui fait:

    - un test à la dexaméthasone

    Il ne faut pas doser le cortisol plasmatique

    chez une jeune femme utilisant une

    contraception oestro-progestative

    Le dosage du cortisol libre sanguin n’est pas fiable

  • Cortisol 350 ng/ml (N < 250)

    50 µg/24H

    (N < 110)

    200 µg/24H

    (N < 110)

    Plasma

    Urines de 24h

    Comment évaluer le taux d’hormones libres ?

    CBG

    Cortisol

  • 13.09.17 38

    Faut-il proposer une surrénalectomie

    à ses jeunes femmes ?

    L’indication opératoire est justifiée :

    suspicion de malignité

    taille > 4 cm

    croissance dans le temps

    nature indéterminée de la masse (PET-FDG)

    lésion fonctionelle

    phéochromocytome

    adénome secrétant du cortisol

    aldostéronome

    L’indication opératoire est aussi guidée par la clinique:

    co-morbidités, âge

    !!! Vérifier

    l’origine surrénalienne

    vs hypophysaire

    à discuter

    Proposition:

    contrôle imagerie à 1 an

  • Devant Penser à Doser

    HTA

    Hypokaliémie

    Symptômes

    paroxystiques

    Hyperaldostéronisme

    Phéochromocytome

    Ratio aldostérone /

    rénine

    Métanéphrines

    urinaires totales sur

    récolte urinaire de

    24h sur milieu

    acidifiéPrise de poids,

    Obésité facio-

    tronculaire,

    Bosse de bison,

    Atrophie musculaire,

    Fragilité cutanéo-

    vasculaire,

    Fractures

    vertébrales,

    Aménorrhée

    Syndrome de Cushing

    (ACTH-dépendant

    ou non)

    Test de suppression

    par dexaméthasone

    1 mg

    Phéochromocytome

    PAUCI-SECRETANT préparation pré-op

    Un an plus tard: l’adénome fait 4cm

    Le bilan pré-opératoire est-il complet ?

    Adénome pauci-sécrétant

    Cushing SUB-CLINIQUE Substitution HC post-op

    Σ de Cushing infra-clinique ± 20% des incidentalomes (surtout si > 3 cm)

    ± 40% en cas de masse bilatérale > référer milieu spécialisé

    Vassiliadi D et al. Clinical Endocrinology. 2011; 74: 438-444

    Recette

    DXM 1mg à minuit Cortisol sanguin lendemain 8h00

    N < 18 ng/mlN < 50 nmol/L

  • Devant Penser à Doser

    HTA

    Hypokaliémie

    Symptômes

    paroxystiques

    Hyperaldostéronisme

    Phéochromocytome

    Ratio aldostérone /

    rénine

    Métanéphrines

    urinaires totales sur

    récolte urinaire de

    24h sur milieu

    acidifié

    Diabète

    Prise de poids,

    Obésité facio-

    tronculaire,

    Bosse de bison,

    Atrophie musculaire,

    Fragilité cutanéo-

    vasculaire,

    Fractures

    vertébrales,

    Aménorrhée

    Syndrome de Cushing

    (ACTH-dépendant

    ou non)

    Test de suppression

    par dexaméthasone

    1 mg

    Rechercher un

    hyperandrogénisme

    Testostérone totale

    +/- DHEAs

    Le bilan pré-opératoire est-il complet ?

    Bilan Ʃ de Cushing

    • Cortisolurie/24h

    • ACTH plasmatique (↓)

    • Rythme hormonal de 24h

    origine surrénalienne

    Carcinome

    VIRILISANTClinique récente &

    rapidement progressive

    Co-sécrétion de cortisol +++

    Hyperandrogénie

    • Hirsutisme• Acné /

    hyperséborrhée• Alopécie

  • 41

    2 mois plus tard

    Σ de Cushing

    Cas n°4 – jeune femme de 26 ans

    ATCD thyroïdite auto-immune substituée

    Contraception Déso 20 ® depuis plusieurs années

    Consultation spécialiste pour apparition pilosité anormale > Diane 35 ®

    2 mois plus tard: consultation en gastro pour des troubles du transit au retour d’un

    voyage en Thaïlande

    > imagerie abdominale: adénopathies multiples

    > hospitalisation (suspicion lymphome)

    > Pet-CT FDG

    > anamnèse: aménorrhée depuis 2 mois,

    prise pondérale de 4kg en 2 mois,

    hirsutisme encore + important

    ?

  • Cas n°4 – Jeune femme de 26 ans

    Corticosurrénalome G métastasié

    Bilan Ʃ de Cushing

    • Cortisolurie/24h 524 µg/24h N 10-110 ↑↑↑

    • ACTH plasmatique (↓) < 5 pg/ml N 6-60 ↓↓↓

    • Rythme hormonal de 24h

    origine surrénalienne

    • Testostérone totale 15 nmol/L N 0.29-1.7 ↑↑↑

    • DHEAs 6360 ng/ml N 900-3500 ↑↑↑

  • 13.09.17 43

    Corticosurrénalomes

    (carcinomes de la cortico-surrénale)

    Tumeur rare < 0,1 % des cancers

    Incidence annuelle 1 / 106 habitants

    Pic d’incidence vers 40-50 ans; sex ratio F/H 1.5

    Très mauvais pronostic (survie moyenne de 8 mois si métastatique)

    70% des carcinomes surrénaliens sont sécrétants

    G. Abiven et al, JCEM 2006Cochin series – 202 patients: 154 secreting ACCs

    87% cortisol

    63% androgènes

    4% oestradiol

  • 13.09.17

    Hyperandrogénie: causes les + fréquentes

    SOPK

    Hirsutisme et/ouhyperandrogénie idiopathique

    HAIRAN

    Hyperplasie congénitale dessurrénales

    Tumeur sécrétante

    82 %

    11 %

    < 4 %

    < 3 %

    0.3 %

    Azziz et al. JCEM, 2004, 89: 453-62873 patientes (post-ménarche, pré-ménopause) avec hyperandrogénie

    HAIRAN

    HyperAndrogénie InsulinoRésistance Acanthosis Nigricans

  • Bilan biologique d’hyperandrogénie

    En cas de doute,

    ne pas hésiter à contrôler rapidement l’hormonologie

    et à référer en consultation spécialisée

  • Incidentalomes surrénaliens: follow-up

    histoire naturelle généralement bénigne

    si incidentalome au départ: bénin et non fonctionnel

    transformation maligne exceptionnelle

    risque de majoration de taille à 5 ans => 18 %

    à 10 ans => 23 %

    plus élevé si anomalies hormonales

    risque d’hypersécrétion à 5 ans => 10 %

    plus élevé si taille > 3 cm

    Barzon et al, JCEM, 1999, 84:520

    importance du bilan initial !!

  • SYNTHESE

    47

    Incidentalome

    surrénalien

    Bénin / Malin ?

    • Caractéristiques radiologiques

    • Si nature indéterminée > TEP-FDG

    Fonctionnel ou non ?

    • Clinique

    • Test DXM 1 mg

    • Métanéphrines urinaires totales /24h

    • Ratio aldostérone/rénine (HTA)

    • Hormones sexuelles (Hyperandrogénie)

    Diagnostic final ?

    Lésion bénigne,

    non-fonctionnelle

    Adénome

    cortico-sécrétant

    Tumeur maligne,

    sécrétion hormonale

    cliniquement

    significative

    Masse

    de nature

    indéterminée

    ou bilatérale

    Suivi clinique

    ± imagerie de

    contrôle

    Référer en milieu spécialisé pour

    davantage d’investigations et/ou chirurgie

    < 4 cm > 4 cm

  • 13.09.17 48

    Merci pour votre attention

    [email protected]

  • 13.09.17

    Les pathologies surrénaliennes

  • La maladie d’Addison

    C’est une maladie rare

    40-50 cas / millions d’habitants

    la cause la plus fréquente est une

    atteinte auto-immunitaire des 2 glandes surrénales

    diagnostic biologique:

    >< insuffisance surrénalienne secondaire

    quand la commande hypophysaire est défaillante

    > post-chirurgie /radiothérapie de l’hypophyse

  • La maladie d’Addison: clinique & diagnostic

    Signes communs aux insuffisances

    surrénaliennes primitives & secondaires

    Asthénie

    Anorexie, amaigrissement

    Hypotension orthostatique

    Troubles digestifs

    Hypoglycémie

    Anémie, lymphocytose, éosinophilie

    Signes orientant vers une

    insuffisance surrénale primaire

    ACTH élevé

    Mélanodermie

    Pathologie auto-immune associée

    Hyponatrémie de déplétion

    Hyperkaliémie

    diagnostic souvent tardif

    67% des personnes ont consulté plus

    de 3 médecins avant le diagnostic

    68% of patients ont d’abord eu un

    diagnostic erroné (maladie digestive ou

    psychiatrique)

  • I. Redonner les hormones surrénaliennes manquantes

    de la manière la plus physiologique possible

    I. Cortisol

    II. Aldostérone

    III. (DHEA)

    II. Eviter (et traiter) les crises d’insuffisance

    surrénalienne aiguë (ISA)

    (< manque de cortisol en situation de stress)

    Le traitement de la maladie d’Addison

  • 13.09.17 53

    Eduquer le patient et son entourage à la maladie et à son traitement

    Reconnaître les symptômes d’insuffisance surrénalienne

    Quand et comment faut-il les doses d ’hydrocortisone?

    Que faire en cas de début de crise ?

    Signaler une insuffisance surrénalienne

    en portant une carte médicale mentionnant

    le diagnostic,

    le traitement habituel,

    les personnes de contact

    (entourage, médecin de famille…)

    Rôle important des médecins traitants et

    des associations de patients !

    Comment ? Par l’éducation et la prévention

  • Production excessive

    d’ACTH par l’hypophyse

    Production excessive

    de cortisol par la surrénale

    Syndrome de Cushing

    ACTH-dépendants ACTH-indépendants

  • Comment confirmerez-vous le diagnostic?

    * Cortisolurie de 24h

    * Test de freination par la dexaméthasone (DXM 1 mg)Cortisolémie plasmatique matinale < 18 ng/ml

    * Rythme hormonal

    de 24h

    Bilan d’hypercorticisme

    Sensibilité :95%

    Spécificité :90%

    CLU> 4 Nle : diagnostic

    8h 8h

    0h0h

  • 56

    5-10% des femmes en âge de procréer

    L’hirsutisme, un motif fréquent de consultation

    Développement excessif d’une pilosité de type terminale dans des zones où elle est normalement absente chez la femme

    >< hypertrichose: développement excessif de la pilosité

    dans des zones normalement pourvues de poils

    Phénomène androgéno-dépendant

    Deplewski D , Rosenfield R L Endocrine Reviews 2000;21:363-392

  • Stéroïdogenèse chez la femme

    > 50 % de la production de Testosterone < conversion périphérique

    Testostérone Androstenedione DHEA DHEAs

    5αréductase

    DHTRA

    Cellule-cible

    17β-HSD 3β-HSDCirculation60% 10%

    Ovaires

    LH

    40%

    60%

    ACTH

    30% > 90%

    + +

    Sécrétion

    Contrôle

    (25 - 30 mg/j)(1.5 - 6 mg/j)(< 0.5 mg/j) 90%

    + +

    Sécrétion

    Contrôle

    (25 - 30 mg/j)(1.5 - 6 mg/j)(< 0.5 mg/j)

  • 13 septembre 2017 58

    Cotation de 0 à 4 9 régions androgéno-dépendantes

    Hatch et al. Am J Obstet Gynecol. 1981; 140: 815

    Score de Ferriman Gallwey modifié

    Relative subjectivitéProblème de reproductibilitéTraitement avant consultationAssez long à réaliserNormes sur population caucasiennePas d’évaluation d’autres manifestations d’hyperandrogénie

    MAIS

    Score ( /36)

    ≥ 8 hirsutisme

    8-15 léger

    ≥ 15 modéré à sévère

    L’hirsutisme, un diagnostic clinique

  • 13 septembre 2017

    Relationship of plasma free testosterone

    concentration to hirsutism score and acne

    Rosenfield RL. Clin Endocrinol Metab 1986; 15: 341-362

    hirsutisme sans hyperandrogénie biologique

    hyperandrogénie biologique

    sans hirsutisme

    L’intensité de l’hirsutisme n’est pas toujours corrélée au degré d’hyperandrogénie

  • 60

    Signes de virilisation (testostérone > 1.5 ng/ml ou 5 nmol/l)

    raucité de voix

    hypertrophie clitoris

    hypertrophie des grandes lèvres

    Autres manifestations cliniques d’hyperandrogénie

  • 61

    Autres manifestations cliniques d’hyperandrogénie

    Signes d’hyperandrogénie

    Période d’activité génitale:

    Hirsutisme, alopécie, hyperséborrhée, acné

    Troubles du cycle menstruel: oligoménorrhée, aménorrhée primaire/secondaire

    Signes de défiminisation: ↓ volume des seins, atrophie graisseuse au niveau des hanches, hypertrophie des masses musculaires

    Période post-ménopausique:

    Métrorragies < hyperplasie endométriale < oestrogènes < aromatisation périphérique

    Olsen EA. J Am Acad Dermatol. 1999; 40: 106-109

  • Acanthosis nigricans < insulino-résistance

    hyperandrogénie d’origine ovarienne

    OPK, hyperthécose, HAIR-AN

    Hypercorticisme : prise de poids, obésité facio-tronculaire, amyotrophie proximale, vergetures pourpres, « bosse de bison », fragilité cutanée et vasculaire, HTA, …

    Hyperandrogénie d’origine surrénalienne

    13 septembre 2017 62

    Autres manifestations cliniques (orientation diagnostique)

  • 13 septembre 2017 63

    Quelles sont les recommandations

    pour l’exploration hormonale

    des hyperandrogénies ?

  • Bilan « minimaliste »

    13.09.17

    Bilan hormonal des hyperandrogénies

    Hirsutisme léger (score FG 8-15)sans irrégularité de cycle / infertilitésans signes cliniques ou anamnéstiquespour une origine non idiopathique

    > pas de dosage biologique

    Hirsutisme modéré à sévère (score FG > 15)ou présentation brutale ou rapidementprogressive ou association à des signescliniques

    > dosage de la testostérone totale

  • 13 septembre 2017

    Bilan hormonal des hyperandrogénies

    Bilan « maximaliste »

  • 13 septembre 2017 66

    Pourquoi le dosage de testostérone totale

    en 1ère intention ?

  • Taux sériques de base de testostérone (A), androstenedione (B) et DHEAs (C) en rapport avec la cause de l’hyperandrogénie chez 228 femmes hirsutes

    (Kaltsas et al. J Clin Endocrinol Metab, 2003)

    Testosterone Androstenedione DHEAs

    3500 ng/ml3,1 ng/ml

    NR, normal range

    * Chevauchement des valeurs entre les 2 groupes (tumoral vs SOPK)* Androgènes plus élevés dans les causes tumorales

    Testostérone totale = meilleur prédicteur de tumeur parmi ces androgènes

    cut-off > 7.3 nmol/l spécificité 100% sensibilité 41 %

    cut-off > 3 nmol/l sensibilité 100% spécificité 53 %! spécificité 100% si > 40 ans

    The Endocrine Society(JCEM 2008 (93); 1105-1109)

    Consensus de la SFE sur l’hyperandrogénie féminine(Annales d’endocrinologie 2010)

    dosage de la Testostérone totale recommandé en 1ère intention

    cut-off 2x valeurs normales sup du labo < dosages directs

    !!! dosage > 2x valeurs sup N: rechercher une tumeur

    !!! dosage < 2x valeurs sup N: n’exclut pas une tumeur