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De Croisette à Sicié LES CALANQUES • CASSIS • LA CIOTAT SAINT-CYR-SUR-MER • BANDOL • SANARY SIX-FOURS • LES EMBIEZ gratuit SIX MILLES EN MER, QUATRE PAS À TERRE

De Croisette à Sicié

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De Croisette à Sicié

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De Croisette à Sicié

LES CALANQUES • CASSIS • LA CIOTATSAINT-CYR-SUR-MER • BANDOL • SANARY

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S I X M I L L E S E N M E R , Q U A T R E P A S À T E R R E

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Quatre ans c’est court !Seulement trois nu-méros avant que ce petit dernier soit dé-posé dans les capi-taineries, les offices

de tourisme et chez les shipchandlers parte-naires. Quel média peut se vanter de s’être installé dans le paysage en trois parutions ? Et pourtant, cette quatrième “saison” était attendue de pied ferme par ceux qui nous diffusent et ceux qui nous lisent. Quel plus beau compliment que d’entendre « alors, il sort quand, Cabotages ? » Cet objet bizarre, mi-guide-mi-mag’, entre le Bloc Marine, le Michelin et la presse nautique a simplement comblé la brèche qui existait entre ceux qui ne voyaient dans les plaisanciers que des fanatiques du saute-vagues à voile ou à moteur et les autres qui les prenaient pour des touristes ordinaires. Le “nautourisme” est une réalité depuis que l’on navigue pour son plaisir, c’est maintenant un concept édi-torial.

Quatre ans, c’est long ! Déjà quatre numéros. Quelle évolution d’une saison à l’autre ! Plus de ports, plus de pages, plus de contenus. Ceux qui nous suivent depuis nos débuts le savent, ceux qui nous prennent en route le voient : « pour un gratuit, ils se fichent pas de nous ! », se-cond compliment qui nous va droit au cœur. Gratuit ? Financé par la publicité n’est pas tout à fait le mot exact. Il y a, certes, des entreprises du nautisme de plus en plus nombreuses qui comprennent que nous touchons le cœur de cible de ceux qui na-viguent mais il y a aussi nos sponsors que sont les collectivités locales partenaires, les villes portuaires qui partagent avec nous le souci de faire sortir plus souvent les ba-teaux, d’aller voir dans le port d’à côté, de venir chez elles. Et nos lecteurs qui ne nous achètent pas mais nous cherchent et nous lisent d’escale en escale.Bientôt sur web-mobile !L’été en bateau est un moment privilégié pour la lecture. Nous resterons toujours un média “papier” qu’on emporte dans son

sac marin, qu’on lit dans le soleil du cock-pit. Depuis un an, nos articles pouvaient se retrouver sur www.cabotages.fr. Mais désormais l’Internet “classique” est un ou-til spécifique de préparation des croisières côtières : on y trouve non seulement un accès facile à toutes les escales mais, grâce à une application cartographique et météo-rologique, chacun pourra trouver les mo-ments les plus opportuns et les escales les plus faciles en fonction de la force du vent, de l’état de la mer et du bateau qu’on a. Et, dernière nouveauté pour votre mobilité en avant-première mondiale, une application pour LES TÉLÉPHONES PORTABLES avec accès au web. Partout où votre téléphone “passe”, vous pourrez bientôt faire votre programme de navigation en temps réel et avoir un point de vue unique sur la Médi-terranée.Bonne saison de navigation et rendez-vous en décembre au salon Nautic de Paris pour un grand événement signé Cabotages.

Alain Pasquet, Christophe Naigeon

Pyrénées-sur-Mer

Tout au long de votre navigation estivale, demandez nos 10 éditions gratuites dans les capitaineries, les offices de tourisme et chez les shipchandlers parte-naires, à chacune de vos escales. Préparez aussi des croisières plus lointaines dans nos rubriques “destinations”, en Corse, aux Baléares, à Malte ou, plus simplement sur les canaux du Sud de la France. Si votre route ne vous mène pas des Pyrénées à l’Estérel, commandez l’intégrale des éditions de 2010 sur www.laboutiquedecabotages.fr (conditionnement et transport : 19, 35 €).

Entre mer et étangs

De Saint-Loupà Saint-Clair De Couronne

à CroisetteDe Croisetteà Sicié Toulon

grande rade De Giensau Cap Nègre

La côtedes Maures

80 PORTS, 10 BASSINS DE NAVIGATION

Baie d’Aigues-Mortes

Delta du Rhône

Alain Pasquet

Christophe Naigeon

Guy Brevet

Emma Chazelles

Claude Roger

ThierryDutto

Emmanuelle Grimaud

Patrick Faure

Julia Chaine

Michel LéoMénella

Claude Despretz

Cabotages est édité par Bastaque Éditions16 rue Garenne, 34200 Sète Tél : 04 67 17 14 30 Fax : 04 67 17 14 32

bastaque editionsbeAdminsitration, service commercial :

[email protected] Pasquet, directeur de publication, directeur commercialJulia Chaine, secrétariat commercial et web : [email protected] Dutto, partenariat publicité Méditerranée : [email protected] Faure, partenariat publicité Provence Côte d’Azur : [email protected]

Rédaction : [email protected] Naigeon, directeur de la rédaction, rédacteur en chefEmma Chazelles, rédactrice navigatriceGuy Brevet, rédacteur navigateurClaude Roger, rédacteur navigateurOnt collaboré à ce numéro : Sandrine Mazziotta, Marilyn Beaufour, Hélène Petit, Jeanne Chemin

Fabrication, iconographieEmmanuelle Grimaud, maquette, infographie : [email protected] Léo Ménella, illustrateurSite web www.cabotages.frClaude Depretz, webmaster www.cabotages.fr : [email protected] : Tugrupografico - EspagneEncre : SunChemical CertifiedISSN : en cours - Dépôt légal Juin 2010

4 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr

Symbole du patrimoine marseillais et cassidain, les calanques séduisent plai-

sanciers et grimpeurs. Vallons, pics, falaises calcaires et criques découpées offrent un formidable espace de loisirs aux portes de Marseille. Mais, avec 800.000 visiteurs par an, il est évident que la nature ne peut pas en sortir tout à fait indemne.Mais les dégâts de la civilisation n’ont pas commencé avec le tourisme de masse. Au début du XXe siècle, les calanques ne sont déjà plus que l’ombre d’elles-mêmes. Des décennies de fabrication de chaux et de ra-massage de bois de boulange, conjuguées à un pastoralisme séculaire, ont créé un paysage dénudé. La chênaie, forêt méditer-ranéenne originelle, a totalement disparu sous l’emprise de plusieurs siècles d’ac-tivités humaines. Les derniers pins sont exploités pour le gemmage, la collecte de résine destinée à la fabrication de l’essence de térébenthine. Tout un paysage est à re-construire. Un paysage sous-marin aussi car la multi-plication des bateaux avec leurs ancres et leurs chaines ont considérablement ragué les fonds. Acceptons la prolifération des mouillages sur bouées, elles-mêmes an-crées par des systèmes écologiques. Sinon, ce qui attend les plaisanciers, les escala-

De Croisette à Sicié

LES CALANQUES Cassis

CAP CROISETTE

Les îlesCAP CANAILLE

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Les Embiez

Six-Fours

St-Cyr-sur-Mer

Cassis

Les Calanques

Bandol

La Ciotat

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deurs et les randonneurs, c’est l’interdiction pure et simple du massif et des calanques. Ce qui serait tout de même une vraie catas-trophe.Question : savez-vous pourquoi les fonds des calanques sont tantôt turquoise, tantôt marine ? C’est selon qu’il y a ou non des herbiers de posidonies. La posidonie n’est pas une algue, c’est une herbe. C’est, dit-on, la version marine – après adaptation – des herbages qui poussaient autrefois, avant que la mer ne monte, et qui servaient de pâturages aux sortes de bisons qui vi-vaient là, alors que des humains habitaient la grotte Cosquer, découverte au pied de la falaise entre Morgiou et Sormiou. Les posidonies, aux racines très profondes, constituent une “matte” qui rend résis-tants à l’érosion les fonds sableux. Elles servent de pâturage aux poissons herbi-vores, d’abri aux alevins et aux espèces de petite taille, de lieu de vie à des centaines d’espèces d’animaux marins. Arrachée, la posidonie met des années à repousser. Son pire ennemi est l’ancre d’un bateau et sa chaîne. Alors, vous aimez faire escale dans les ca-lanques parce qu’elles sont belles ? Jetez l’ancre là où l’eau est turquoise. C’est un moindre mal.

De Croisette à Sicié

Cassis

La Ciotat

BEC DE L’AIGLE

Saint-Cyr-sur-Mer

Bandol

Sanary

Le Brusc

Six-FoursLes Embiez

CAP SICIÉ

MASSIF DELA COURONNE

La Madrague

Destination Malte20

Naviguer en Méditerranée p.28Les ports : nouveaux rôles ? p.30La sécurité selon d’Aboville p.32Météo : qu’est-ce qui est utile ? p.34Transportables, la solution ? p.36Les sémaphores veillent p.38Tortues de Méditerranée p.40Rando palmée : conseils d’un pro p.42Redoutables oiseaux pêcheurs p.44Peintres officiels de la marine p.46Bateaux et navigation des Romains p.48Bibliothèque de bord p.50

Sommaire

Destination Corse

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6 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr

Croisière dans les fjords de Provence

Ce sont des fjords ou des abers, traces d’anciens fleuves

puissants aux eaux acides qui ont creusé les roches calcaires jusqu’à ce que la mer les enva-hisse, il y a environ dix mille ans. Autre point commun avec leurs cousins de Scandinavie et de Bre-tagne, l’eau y est froide. Mais ici, la cause en est les nombreuses sources sous-marines qui y ap-portent en abondance de l’eau venue de loin dans l’arrière-pays. Mais la comparaison s’arrête là. Commençons un cabotage de mouillage en mouillage :

CAP CANAILLE

Il n’a rien d’une “racaille” le cap canaille, bien que ces mots puissent être synonymes. Son étymologie proviendrait du la-tin “Canalis mons” (montagne des aqueducs, cap canal), ou du provençal “Cap naïo” (montagne sur la mer comme une naïade).De Cassis, des sentiers existent (12 km) pour grimper au sommer de cette falaise de 399 m, la plus haute falaise maritime d’Europe. Mais si on ne s’intéresse pas aux records, la vue y est somptueuse des deux côtés, vers la baie de Cassis comme sur celle de La Ciotat et bien plus loin encore.

PORT MIOU

Proche de la ville et facilement accessible, la calanque de Port Miou – la seule dépendante de Cassis – est victime de son succès. Une grande partie des 800.000 visiteurs annuels de l’en-semble des calanques y passe. Et les 480 places (dont 30 sur corps morts) sont prise d’assaut. Pour protéger le site, le Conservatoire du Littoral s’est rendu proprié-taire de 132 ha. L’ensemble des terrains bordant la calanque et le plan d ‘eau lui même sont inclus dans le site classé des calanques depuis le 1er août 1975.

PORT PIN ET EN VAU

Mal protégées des vents de sud à est, les calanques de Port Pin et d’En Vau sont des jumelles disposées en Y entre la pointe de Cacau (limite de la baie de Cas-sis) et l’imposante pointe de Cas-tel Vieil. Port Pin porte bien son nom. Sa pinède est splendide.En Vau (le val) est plus specta-culaire, étroite et profonde. Vous ne pourrez pas filer trois fois la

chaîne dans la zone permise aux bateaux.. Un amarrage supplé-mentaire à cul dans les rochers est recommandé. En Vau est vrai-ment un canyon et on comprend bien qu’il y avait là un torrent pour le moins actif.À la sortie, la pointe de Castel Vieil est impressionnante,lisse comme une pâte à modeler, avec ses trous, grands et petits, qui servent de nichoirs.

OULE ET ESSAÏDON

Quand vous saurez que l’Oule veut dire le chaudron, vous au-rez compris qu’il ne faut pas s’y risquer sauf pétole. Dès qu’il y a un peu de vent, d’où qu’il vienne, c’est un enfer. Et regar-dez ces magnifiques dents verti-cales, les chicots d’une mâchoire de crocodile qui ne ferait qu’une bouchée de votre coque de noix. A part ça, c’est un endroit d’une saisissante beauté, avec une géométrie rare, où les plis cal-caires sont rangés comme les tuyaux d’un orgue.L’Essaïdon, juste après, n’est pas davantage un mouillage. Il y a là aussi des aiguilles dont l’une laisse passer le jour au ras de l’eau. En passant devant, cher-chez ce qui a pu justifier son nom qui vient d’un outil agraire.

DEVENSON, ŒIL DE VERRE, PIERRE TOMBÉE

C’est moins une calanque qu’une falaise qui tombe à pic. C’est d’ailleurs un site où les voies d’escalade sont renommées tant la roche est haute (250 m), verticale et compacte. Spectacu-laire mais peu accueillant pour un bateau à la recherche d’un mouillage.

Un peu plus loin, après avoir franchi le cap Devenson et l’Anse des Enfers, on arrive à la ca-lanque de l’Oeil de Verre, ainsi nommée à cause d’un gros mor-ceau de quartz (à chercher…). Enfin, on découvre le lieu dit La Pierre Tombée, facile à recon-naître, celui-là. Après cela, on arrive aux calanques où il est à nouveau possible de faire escale.

LE SUGITON

C’est un cirque grandiose avec d’impressionnantes falaises en hauteur qui dominent un glacis végétalisé de pins et de garrigue “léopard”. En bas, une toute pe-tite calanque aux eaux transpa-rentes entre les rochers blancs et une plage minuscule où un gra-cieux pin d’Alep se penche pour faire de l’ombre aux quelques baigneurs qu’elle peut accueillir. Pour y mouiller, mieux vaut ne pas avoir un bateau de plus de huit mètres, sauf rester en dehors, exposé à tous les vents. Mais, de toute manière, la calanque de Sugiton n’est abritée que par le cap Morgiou qui, à cette distance, provoque plus de turbulences qu’il n’offre d’abri réel.

Les Calanques Escales

Encombrées dès les premiers dimanches de beau temps, les calanques sont un monde : hautes falaises pour l’escalade, roches et herbiers pour la plongée, plaisir des yeux.

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En Vau

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MORGIOU

C’est l’une des “grandes” calanques de Marseille, habitée toute l’année. C’est un abri apprécié des marins qui se font surprendre par un coup de vent, trop loin de Marseille ou de Cassis pour ral-lier leur port d’attache. Pas protégée des coups d’est à sud-est, elle l’est admira-blement du Mistral et autres vents de terre.Au cap, Napoléon a installé une batterie avancée pour empêcher que des navires ennemis ne s’y cachent en nourrissant de mauvaises intentions à l’égard de Marseille.Au fond, des “cabanons” devenus vil-las, jouissent d’une position privilégiée et disposent d’un petit port en amas de blocs qui cassent un peu les entrées de houle d’est.Cette calanque est une belle escale, large, facile à manœuvrer, où l’œil est attiré autant par la beauté des roches, la variété des la végétation et des oiseaux que par la vie des humains qui la fré-quentent.

SORMIOU

Sormiou est la calanque la plus fréquen-tée par les Marseillais. Très “civilisée” à cause d’une route qui permet d’y ac-céder, elle est restée sauvage. Les mai-sons sont bien petites dans le paysage grandiose. Sormiou est un bon abri par mistral, mauvais par coup de marin.Là aussi, prenez grand soin de ne jeter l’ancre que dans les zones d’eau tur-quoise, là où il n’y a plus de posidonies. Elles sont très grandes, hélas. L’été, il y a vraiment foule de bateaux et on attend

l’installation d’ancrages écologiques pour éviter que les bateaux ne labourent ce qui reste de mattes.

CALLELONGUE

Comme escale, Callelongue ne peut être mentionnée que pour mémoire. C’est très étroit, il n’y a ni place d’accueil ni possibilité de mouiller. Mais ce couloir en forme de chaussette, juste derrière l’île Maïre, au pied du sémaphore de Marseilleveyre, est un régal de couleurs. Après cette «calanque longue», vous pouvez vous engager dans la passe de la baie des singes avec son restaurant où il vaut mieux venir à pied. Attention, regardez bien la carte marine et votre sondeur, la profondeur remonte autour de 2,5 m. Après, vous arrivez dans la rade de Mar-seille. Une autre aventure commence.

Sormion

Callelongue

Morgiou

Le Conseil généraldes Bouches-du-Rhôneagit au quotidien pour la protection et la valorisationdu milieu marin

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• Plan de gestion global de l’Ile Verte, du Mugelet de leur environnement marin(baie de La Ciotat) :

‹ Mouillages écologiques pour les plongeurs ‹ charte de partenariat avec les clubs de

plongée et la Prud’homie de pêche

‹ Diffusion d’outils de communication spécifiques

‹ Conception de sentiers découverte terrestres

• Optimisation de la qualité environnementaledes 8 ports départementaux :équipements portuaires, intégration paysagère, soutien à la pêche professionnelle…

• Soutien technique et financier :

‹ aux structures de concertation ou de gestion(GIPREB, Parc marin de la Côte Bleue, GIP des Calanques, Parc Naturel Régional de Camargue …)

‹ aux associations de protection et d’éducationà l’environnement

• La diffusion d’études départementales nécessaires pour sensibiliser et porter àconnaissance, voire d’aide à la décision :

‹ Inventaire départemental des macrodéchetssur le littoral des Bouches-du-Rhône

‹ Etude de l’évolution du trait de côte du littoral des Bouches-du-Rhône au regard de l’érosionmarine.

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8 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr

Vous entrez en bateau dans la baie de Cassis. Imaginez-la

il y a cent millions d’années : à la place de la mer, il y avait une chaîne de montagnes – le massif pyrénéo-provençal –, à la place de la terre, il y avait la Mer Alpine qui noyait Avignon, le Luberon, Gap…Les fleuves s’écoulaient du sud vers le nord. L’énorme delta qui existait en face de Cassis et de la Ciotat y déversait ses alluvions, sables et galets. Les “poudin-gues”, amas de galets agglomé-rés comme les raisins d’un pud-ding par des débris de grès fins, composent en grande partie le Cap Canaille et le Bec de l’Aigle.Puis tout a basculé il y a 65 mil-lions d’années. Ce qui dominait s’est effondré, les Maures et l’Esterel on émergé pendant que l’ancienne chaîne s’affaissait. La Corse et la Sardaigne s’écar-taient de la Provence en laissant un grand vide. Alors, l’eau de mer a rempli les bassins qui s’ou-vraient, mettant la Méditerranée au sud du continent. Les ancêtres du Var et de la Durance se sont mis à couler dans le «bon» sens, vous permettant aujourd’hui de naviguer ici.

ANIQUES ET ARTISTES

Regardez cette falaise perchée en retrait du cap Canaille, c’est la Couronne de Charlemagne autrement appelée Baou Redon. Là étaient installés les Ligures, six siècles avant notre ère, un peu avant que les marins grecs soient venus s’installer tout au

long de la côte, principalement à Marseille. On trouve à côté du Baou Redon les traces d’un oppi-dum construit par cette branche des Celtes. Ces hauteurs verront, tout au long de l’histoire, les dif-férents habitants se réfugier dans les temps troublés où le danger venait de la mer.Ce que vous voyez plus bas, au-dessus et à droite du port, vient aussi de la nécessité de se pro-téger en profitant de la géologie. Le château de Cassis, construit au XIIIe siècle alors que la ville était possession des Baux de Pro-vence. Ce “castrum” sera amé-lioré au cours de siècles sous le règne des Comtes de Provence puis des Évêques de Marseille. Il faudra attendre le Siècle des Lumières (XVIIIe) pour que la ville ose sortir de ses murs. Commencera une période dy-namique pour Cassis : le port se développe, on y crée une sé-cherie de morue, on exploite la “pierre de Cassis” qui servit au-tant à construire les quais du port d’Alexandrie que le socle de la statue de la Liberté à New York, on y plante la vigne qui conduira Cassis à faire partie en 1936 des trois premiers terroirs à obtenir une appellation contrôlée.Maintenant vous entrez dans l’avant-port. À bâbord, au-dessus de la falaise que vous longez, face au phare vert vous pouvez distin-guer la tour de l’ancien phare et, juste derrière une grande maison aux volets verts. C’est l’ancien hôtel Panorama, haut lieu du tourisme lorsque Cassis démarra c o m m e

Cassis et Port-Miou Escales

La baie de Cassis est riche en histoire autant qu’en paysages et en vins exceptionnels. Prenez le temps d’approfondir les uns, de déguster les autres.

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station balnéaire. En 1920, Wins-ton Churchill et sa famille y ha-bita. C’est aujourd’hui le siège d’une fondation culturelle, The Camargo Foundation.

CHURCHILL, VIRGINIA WOLF

En ville se trouvait aussi l’Hôtel Cendrillon où l’écrivain Virginia Woolf, auteur de Promenade au Phare et de Les Vagues séjourna et écrivit dans son Journal :« Il y avait les rochers. Nous al-lions nous y asseoir en plein soleil après le petit-déjeuner. L., tête nue, écrivait sur ses genoux. Un jour, il trouva un oursin (ils sont rouges avec des piquants qui frémissent légèrement). Et puis l’après-midi nous partions en promenade, grimpions tout droit la pente pour aller dans les bois, où une fois nous avons en-tendu des automobiles et décou-vert la route de La Ciotat, juste

au-dessus de nous. Elle était pierreuse, très raide et brûlante ». Cassis attire de nombreux écrivains dès la fin du XIXe siècle, Alphonse Daudet, André Gide, Paul Valéry, l’Américain Henry Miller,

l’Anglaise Virginia Woolf… Parmi eux, Frédéric Mistral (1830-1914) se distingue. Frédéric Legré fait connaître Cassis à l’écrivain pro-vençal en 1861. Il lui propose une promenade, le sentier des bergers jusqu’au mont Gibal. Le paysage sublime que Mistral dé-couvre lui inspire son livre “Ca-lendal”. Ses douze chants rela-

tent les aventures du pêcheur d’anchois cassidain Calendal. Ce dernier tombe amoureux de la belle Estérelle, mi-princesse mi-fée, descendante de l’illustre famille des seigneurs des Baux. Calendal triomphe des épreuves cruelles et conquiert sa dulcinée. Une statue du héros trône sur une place de Cassis. Les artistes peintres immortalisent à travers leurs œuvres la baie de Cassis et ses collines baignées de lumière. Dès le XIXe siècle, on compte l’école provençale. Puis des grands noms comme Derain, Si-gnac, Dufy ou Picabia travaillent à Cassis. Autre exemple : Ru-dolf Kundera, peintre d’origine tchèque, s’installe à Cassis en 1939 et y meurt en 2005. Mais il est un autre art à Cassis… à dé-couvrir en page de droite. C.N.

Une escale pour les yeux et les papilles

Port Miou © OT

www.cabotages.fr - Cabotages Méditerranée - 9

La baie de Cassis est riche en histoire autant qu’en paysages et en vins ex-ceptionnels. Prenez le temps d’approfondir les uns, de déguster les autres.

Adresses

Les Services Maritimes Capitainerie Quai des Moulins04 42 32 92 65

Club Nautique de Port MiouAv Notre Dame04 42 01 04 10Services TouristiquesOffice de TourismeQuai des Moulin0 892 259 892Mairie 04 42 01 66 66Place Baragon

La Poste 04 42 01 98 333 rue ArèneUrgencesSapeur Pompier04 42 01 99 30Police Municipale04 42 01 17 17Gendarmerie Nationale04 42 01 90 22

La liste des médecins, dentistes et pharmaciens de garde est disponible au commissariat de police.

Toutes les adresses de ravitaillement, shopping, services, etc. sont disponibles sur www.Cabotages.fr

Quand vous approchez les Côtes de Provence par la mer, deux phares

insolites brillent entre le Cap Croisette et les Embiez. Sur tribord, c’est le rouge, sur bâbord, c’est le blanc. Autant dire que ces feux conduisent plutôt au nau-frage qu’à bon port… À l’est, c’est Ban-dol avec ses merveilleux vins rouges, parfois trop forts en alcool mais pré-cieux et profonds. À l’ouest, c’est Cassis, avec ses blancs fins et fruités aux huit cépages qui chantent comme les sirènes d’Ulysse. Accrochez-vous au mât ! Elles s’appellent Ugni, Sauvignon, Doucillon, Clairette, Marsanne et vivent dans treize caves à flanc de colline.L’appellation d’origine contrôlée (AOC) “Vin de Cassis” remonte à 1936, an-née bénie où furent aussi inventés les congés payés. Le populo parisien pût ainsi descendre jusque-là et se rincer le gosier avec ce goûte-moi-ça-Paulette-tu-m’en-diras-des-nouvelles. Le terroir, le plus ancien de la région, est limité à 180 ha et le blanc représente 80% de la récolte. Le reste est du rosé et du rouge, intéressant aussi, mais on peut se contenter, le temps d’une escale, de

n’explorer “que” la palette des blancs. Les vins de Cassis n’ont pas toujours été ce qu’ils sont aujourd’hui, en pollens, en fleurs blanches, en tilleul, en pèche, en amandes… et en miel. C’est peut-être ce miel qui les relie à leur histoire ancienne quand Cassis produisait un muscat qui ravissait les palais des rois de France au XVIe siècle.À quoi ressemblaient les nectars des vi-gnobles installés ici bien avant l’arrivée des Phéniciens qui fondèrent Marseille ? Nul ne le sait. Les Grecs, à partir de 600 avant J.C., améliorèrent la viticulture de leur savoir-faire. Le jus de la vigne était certainement suave comme c’était le goût de l’époque. Il faudra attendre les années 1880 pour que la crise du phyl-loxéra oblige à changer tous les cépages et qu’on arrive à ce qu’est le vin de Cas-sis d’aujourd’hui, plus sec, plus vif, mais dont l’acidité n’est jamais plus qu’un lé-ger contrechamp aux douceurs.Cassis produit environ un million de bouteilles par an dont sept à huit cent mille vont dans les restaurants. Paris en consomme beaucoup, l’étranger peu. Il en reste encore pour vous.

Blanc-Cassis : 180 hectares de nectar

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Anse de BestouanAnse de la Grande Mer

Batterie desLèques

Épi Carnot

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Cité des aigles et des grues

Quand vous approchez par l’ouest, le Bec de l’Aigle

masque les feux et la ville. Cette falaise ocre au profil creusée d’al-véoles – taffonis – dont le principal surplomb – parpèle – lui donne l’air d’un oiseau est un conglomé-rat – poudingue – de galets de ri-vières anciennes, “cimentés” par du grès et sculpté par le vent.Passé le Bec de l’Aigle : les grues. Vous ne pouvez pas vous trom-per, vous êtes bien à la Ciotat. Ces monstres sont la partie visible de l’âme de la Ciotat dont l’histoire résonne des chocs sur la tôle des navires, des raz de marée que provoquait chaque lancement de mastodonte au cœur de la ville. Deux possibilités : le Port-Vieux ou le nouveau port, avec ses deux bassins dont les entrées sont aux extrémités opposées d’une digue commune. Quel que soit votre choix, la Ciotat, avec son charme fou de petite cité portuaire et son histoire industrielle tourmentée, est une très belle étape, du genre où on aime se faire bloquer par le mauvais temps comme par le beau.

DU BOIS À L’ACIER

Vous ne serez pas les premiers à apprécier l’endroit, il est ha-bité depuis plus de quatre mille ans. En - 600 les marins Grecs, comme à Marseille et Agde, en firent un comptoir. Et, au fil des siècles, entre reculs vers les hau-teurs et retours au rivage, sa po-pulation a suivi les flux et reflux de la paix et des invasions.

Civitas (ville, en latin), créée en 1429, devient Cieutat, puis Cio-tat. Au XVIe siècle la cité grandit, sort de ses murs. Le XVIIe siècle est son âge d’or. Sa flotte sur-passe celle de Marseille. Puis la Ciotat décline au profit de sa rivale voisine, jusqu’au boom de la construction navale au XIXe siècle. En1835, le chantier Louis Benet y produit des navires en bois de 250 à 600 tonneaux et crée un atelier de machines à vapeur. Entre 1842 et 1846 sortent neuf gros vapeurs en acier. Puis un financier, Armand Béhic, rachète et dynamise les Ets Benet. Les records de longueur s’enchaî-nent : le Périclès, 53 m (1852), puis le Danube, 77 m (1854). À partir de 1916, les chantiers construisent et entretiennent la flotte des Messageries Mari-times de Marseille. À la fin de la Grande guerre, les chantiers occupent 14 ha, comptent 2.300 employés et peuvent construire simultanément deux navires de 150 m. Dans les années 1940, Jean-Marie Terrin rachète et modernise les chantiers sous le nom de Chantiers Navals de La Ciotat (CNC). Nouveaux re-cords, comme le superpétrolier Al Rawdatain en 1970 : 332 000 t, 357 m de long et 57 m de large. Les chantiers navals emploient six mille personnes et font tra-vailler deux mille sous-traitants. Survient alors le choc pétrolier de 1973, le dernier navire, le Monterey, sera lancé en 1987. Le rêve partira avec lui.

La Ciotat Escales

Cet endroit où les monstres de fer jouxtent une montagne en forme d’oiseau, où l’Histoire raconte des his-toires de marins grecs et d’ouvriers fiers de leurs mains est l’un de nos préférés, autant le dire. Son Port-Vieux en particulier auquel va notre préférence pour sa position en cœur de ville et son accueil pour les bateaux de la belle marine.

La C

iota

t

Comme un carreau de mine du Nord ou un laminoir de Lorraine, le site naval de la Ciotat aurait pu devenir une friche industrielle. Non, les Citoadins en ont décidé autrement. Pendant vingt ans, les anciens ouvriers ont occupé les chantiers abandonnés pour empêcher leur démantèlement.

SI LA NAVE VA, TOUT VA !

Un plaisancier qui ne serait pas venu depuis un demi-siècle ne verrait la différence qu’au genre de bateaux qu’on y voit sur les plateformes : les grands yachts rutilants ont remplacé cargos et paquebots, les matériaux com-posites l’acier, l’anglais le fran-çais : on ne construit plus des navires de commerce, on “refit” – restaure – les jouets de luxe de la haute plaisance. Peu importe, le fer avait bien remplacé le bois !Comment est-ce arrivé ? Le sec-teur public associé au privé à tra-vers la SEMIDEP (société d’éco-nomie mixte créée en 1995), a réussi à capter les bateaux de 40 à 80 m, nombreux sur la Côte d’Azur, qui partaient en répara-tion sur des chantiers italiens, espagnols ou maltais.En 2007, 800 yachts de plus de 25 m étaient en construction ou en commande, 6.000 naviguaient sur les mers du monde, pour moitié en Méditerranée. Malgré la crise, ils devraient être 8.000 en 2015. Un marché assez grand pour que la Ciotat y trouve sa

place moyennant quelques adap-tations à cette nouvelle clientèle, notamment un “ascenseur” à ba-teaux inauguré en 2007.Le succès ne s’est pas fait at-tendre : en 2008, 400 yachts ont été accueillis et les chantiers qui emploient aujourd’hui 550 personnes pourraient doubler leurs effectif d’ici 2016). Vingt-huit entreprises y sont implan-tées. En projet, une plateforme de moyenne plaisance pour les yachts de moins de 40 m.Avec ses deux ports de petite plaisance, ses chantiers nou-veaux, son Port Vieux et ses pêcheurs, la Ciotat n’a pas été contrainte à se jeter dans les bras du tout-tourisme ni de se dégui-ser en maria-pieds-dans-l’eau. Quand on prend son café au bar du port, il y a au moins autant de Citoadins que de vacanciers. Cela aussi, fait la différence.

Guy Brevet et Jeanne Chemin

© Guy Brevet

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Accastillage DiffusionLa Ciotat

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13600 LA CIOTATTél. : 04 42 98 12 30Fax : 04 42 04 80 [email protected]

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AdressesServices MaritimesCapitainerie du Vieux Port46 quai François Mitterand04 42 83 80 27Capitainerie du Nouveau Portbd Anatole France04 42 08 62 90Brigade nautique25, boulevard Anatole France04 42 83 90 39Les Services TouristiquesOffice de TourismeBd Anatole France04 42 08 61 32MairieRond point de la Messagerie Maritime04 42 08 88 00La Poste293 chemin Mattes04 42 01 60 70UrgencesPolice municipale04 42 08 88 55Sapeurs Pompiers04 42 08 18 18HôpitauxCentre hospitalierBd Lamartine 04 42 08 76 00Hôpital de jour441, Avenue du SerpoletZI ATHELIA 2 04 42 71 80 09

Autres ServicesPharmaciesPharmacie chantier naval04 42 08 46 68Pharmacie du Port04 42 08 50 83Pharmacie Ste Margueritte04 42 83 01 81Médecins04 42 08 51 1609 79 22 52 5604 42 71 92 76

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Péchés capitaux

4 pas à terreDans cette ville qui a vu naître le ci-

néma grâce aux frères Lumière qui tournent en 1895 le premier film L’Entrée du Train en Gare de la Ciotat, vos pas pourraient vous porter sur divers sites rappelant les début du 7e art, à L’Eden Théâtre par exemple. Que la pétanque, ou jeu de boules à “pied-tanqué” soit également née à La Ciotat ne vous échappera pas longtemps non plus. Sur-tout, toute déambulation est l’occasion d’emprunter les agréables ruelles du centre. L’Office de tourisme met à votre disposition des fiches thématiques : “places célèbres”, “hôtels et portes”, “chapelles”, et “sites naturels”. Allez donc à la calanque du Mugel (une ving-taine de minutes à pied depuis le port), très joli site naturel si près du cœur de

ville et sur fond de grues des chantiers ! Cette balade, qui passe près de deux grands entrepôts de briques rouges, inutilisés aujourd’hui, vous donnera la mesure de ce que furent “les chantiers”. La calanque abrite aussi le parc du Mu-gel, magnifique jardin botanique (fermé par grand vent) qui culmine à un belvé-dère. Tout autant accessible à pied, la ca-lanque de Figuerolles.

Un gros coup de cœur pour une idée qui ne pourra que ravir les cabo-

teurs : les sacs en toile de voiles recyclées, conçus et fabriqués par Krystel Chambon, sous la marque Sous le Vent (SLV). Beau-coup de voiles blanches, usagées et pati-nées par le soleil, cela va sans dire et c’est cela bien sûr qui fait le petit plus écolo-chic, quelques mélanges de couleurs ou de changements de matière avec des sacs réalisés en toile carbone. En proposant quelques sacs sous l’emblème La Mar-seillaise, la célèbre marque de vêtements de mode marine a contribué au succès de cette dernière. La Poissonnerie - Créa-teur’s Shop, 3 rue des Frères Blanchard.Autres coups de cœur dans le centre-ville : la librairie Poivre d’Âne, où la pa-tronne Véronique est aussi accueillante

que de bon conseil (12 rue des Frères Blanchard) et, autre source d’inspiration et non des moindres, la Cave de la Ribe où vous pouvez compter sur Gérard pour vous dénicher le vin à la mesure de vos aspirations et de votre budget.Très sympa, l’apéro avec cacahuètes du bar O Central sur le port. A savoir aussi que l’on peut profiter d’un cadre original et de la WIFI au bar. Une étape incon-tournable pour les gourmets au restau-rant Les Gourman’dinent, une cuisine de très haut niveau, de la pure création culinaire ! Le cadre est parfait, entre l’intérieur tout en couleur et la terrasse avec vue sur l’église et sur le port. Bref, ambiance décontractée mais pas une cantine de tous les jours : formules à 30 et 40 €, plat à 25 €).

De sac et de corde

L’Eden de la pétanque

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Rade de la Ciotat

Bec-de-l'Aigle

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(alimentation en eau)

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Jetée dela Ciotat

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12 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr

Saint-Cyr-sur-Mer EscalesSa

int-

Cyr

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Là où disparaissent villes et dinosaures

Si vous venez de Marseille, l’entrée de la baie se fait par

le Bec de l’Aigle, remarquable autant par sa géométrie que par sa matière : c’est un poudingue. Comme le pudding anglais – gâ-teau dont la pâte fait un ciment entre des fruits – le massif du bec de l’Aigle et l’île Verte juste à côté sont constitués de galets ronds amalgamés par du grès.Un fleuve qui existait ici il y a une centaine de millions d’années a charrié des alluvions qui se sont accumu-lés et consolidés. Cette composition particulière fait que l’érosion de la mer, de la pluie et du vent use la roche en lui arrachant galet après galet, la sculptant comme le sable durci sur une plage.Vous contournez ensuite l’Île Verte, qui porte bien son nom. C’est la seule île boisée de Pro-vence. Vous pouvez tenter le mouillage dans sa petite baie au nord. Une balade jusqu’au som-met conduit à une table d’orien-tation et, par temps dégagé, on voit tous les massifs de l’arrière-pays. Cela vaut la peine, car, comme l’indique Georges Bron-ner dans son Guide Géonautique “des calanques de Marseille à la Madrague de Saint Cyr, un cabo-teur pourra parcourir 70 millions d’années de sédiments” (un livre magnifiquement illustré à recommander à tous ceux qui ne veulent pas naviguer idiot !)

ESCAMOTÉS, LES DINOS !

Si vous arrivez au contraire par le cap Sicié et Bandol, en entrant dans la baie des Lecques (lèque = dalle de calcaire) vous doublez la pointe Grenier. Juste avant, sur quelques mètres, vous avez fait un saut d’environ cent cin-quante millions d’années, pas-sant par-dessus la tête des dino-saures, la période qui va de leur apparition à leur extinction, au-trement dit pour les savants, du beau milieu du Trias à la fin du Crétacé. Pour trouver trace de

dinos, il faut retourner naviguer devant Bandol.Pour ceux pour qui l’histoire de la Terre est trop abstraite, voici du concret : à la pointe Grenier se trouvait une importante mine de gypse, une usine de produc-tion de plâtre et un petit port d’embarquement dont les bâ-timents existent encore en par-tie. La tour carrée est un vestige de fortin. L’endroit est parfait,

tant pour surveiller que pour défendre la baie. Une batterie y fut installée lors de la dernière guerre mon-diale.Et savez-vous d’où vient le nom de Gre-nier donné à cette pointe qui ferme la baie ? C’était l’endroit

où les habitants de Saint Cyr cachaient des

provisions au cas où des in-vasions les obligeraient à quit-

ter le port.Même préoccupation pour les fondateurs de la Cadière (Ca-thedra), que l’on aperçoit là haut (magnifique vue depuis l’autoroute !) et qui constituait jusqu’en 1825 une seule et même commune avec Saint Cyr (Sanctus Syrius) et Bandol (Ben-dorium) : après la chute de l’Em-pire romain et la fin de la Pax Romana, invasions barbares et attaques de pirates ne cessent pas, obligeant les gens à se ré-fugier sur les hauteurs. Il faudra attendre le Xe siècle pour que le

port et son hameau de San-Ceri recommence à se développer, comme ce fut le cas pour toutes les communes maritimes de la Méditerranée.De la même manière, les histo-riens pensent que les premiers Saint-cyriens vivaient au néoli-thique il y a quatre mille ans et que Saint Cyr, habité ensuite par des Celto-Ligures avant de de-venir l’un des multiples “comp-toirs” grecs de la côte vers - 600.

DISPARUE, TAUROENTUM !

Mais ce qui est plus original est Tauroentum, “Atlantide” de la baie des Lecques ! Vers l’an Cent de notre ère, les Romains construisirent entre l’actuelle Madrague et le quar-tier du Plan de la Mer une “villa”

de grande taille : habitations, domaine agricole, centre d’ar-tisanat et de fabrication d’am-phores, etc. Près de deux mille personnes auraient vécu autour. Et, soudain, un mauvais jour du IIIe siècle, survient un cata-clysme : raz de marée, effondre-ment géologique, les deux, l’un suivant l’autre ou le contraire… en tout cas, Tauroentum dispa-raît.Les fouilles menées au XXe

siècle ont mis à jour cette ville engloutie, son port, ses am-phores, ses ateliers, ses murs. À terre, visitez donc le musée qui lui est consacré.Dernière devinette avant de ren-trer dans l’un des deux ports de Saint Cyr (le vieux et le nou-veau), à propos du troisième port de la baie, la Madrague : que signifie ce nom que l’on retrouve à Saint Tropez (la mai-son de B .B.), à Giens et en bien d’autres endroits ? C’est le nom d’un filet de pêche au thon et, par extension, du lieu ou ce très grand filet était stocké et réparé, les poissons préparés. Il fallait, pour en posséder un, disposer d’une lettre-patente royale et payer une taxe.À propos de taxe, maintenant que vous êtes arrivé et qu’on vous a remis Cabotages Médi-terranée, il ne vous reste plus qu’à payer la vôtre à la capitai-nerie… Bonne virée à terre !

Christophe Naigeon

Bien plus que la ville-port, c’est la baie des Lecques qui raconte l’histoire de Saint Cyr et de la Madrague. Les paysages et les roches y racontent des millions d’années. Et d’étranges disparitions…

www.cabotages.fr - Cabotages Méditerranée - 13

Péchés capitaux

4 pas à terreSous des platanes centenaires au

cœur du village place Portalis se trouve une curiosité : la réplique, de dimension plus modeste, de la statue de la Liberté de New York, œuvre de Bartholdi. Réalisée en fonte recouverte d’une fine couche dorée elle fut offerte à la ville en 1913 par un mécène, Ana-tole Ducros, pour l’inauguration du premier réseau d’eau de la ville.À partir du petit port de la Madrague, deux randonnées pédestres intéres-santes. L’une vous emmènera jusqu’à Bandol par le sentier qui longe les falaises du littoral en passant par la pointe Grenier et la baie d’Alon (bonnes chaussures et beau temps exigé), l’autre est un sentier à thème, dit “sentier des vignes” qui vous conduira plus directement à la baie d’Alon à travers les terres de Bacchus.

L’Abordage quai Victor Gélu est une bonne adresse. Goûtez aux excel-

lentes lasagnes aux courgettes ! Les in-conditionnels de la moule-frites iront non loin de là, à l’établissement Pêche aux Moules. Près de la mairie de Saint Cyr, il faut marcher un peu vers l’intérieur des terres. Pour l’avitaillement du na-

vire outre les commerces de l’avenue du port et en dehors du grand marché du dimanche matin, il y a en semaine plu-sieurs marchés paysans dans différents lieux de Saint Cyr ainsi que un au port de la Madrague qui est sur le territoire de la commune. Place du marché, le Coté Cour est une table intéressante.

Tous à table !

Vers la Madrague

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Les Services Maritimes Capitainerie du Vieux Port des LecquesMaître de Port: Patrick Gaudibert 04 94 26 44 4906 76 48 46 53

Capitainerie du Nou-veaux Port des LecquesMaître de port : Richard Bartczak 04 94 26 21 98 Capitainerie du Port de la MadragueMaître de port: François Farrugia 04 94 26 39 81 Calanque de port d’Alonrte Calanque 04 94 32 15 78 Poste secoursav Plage 04 94 26 24 47

Poste secours Madrague738 rte Madrague 04 94 26 13 36 Services TouristiquesOffice de TourismePlace de l’appel du 18 juin - Les Lecques - St Cyr Sur Mer 04 94 26 73 73MairiePlace Estienne d’Orves04 94 26 26 22La Postepl Gabriel Péri 04 94 26 70 30

Urgences Gendarmerie nationalePlace Estienne d’Orves17 ou 04 94 26 26 52Police Municipale31 Boulevard Jean Jaurès04 94 26 12 25La liste des médecins, dentistes et pharmaciens de garde est disponible au commissariat de police.Toutes les adresses de ravitaillement, shopping, services, etc. sont dispo-nibles sur www.Cabotages.fr

Adresses

14 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr

Ni barbares, ni pucerons, ni locomotives…

Que l’on vienne de la Ciotat ou du cap Sicié via les Embiez,

on ne voit qu’une chose en direc-tion de Bandol : les barres d’im-meubles blancs démesurément allongées, incrustées comme des pans de falaises stratifiées dans le vert des collines qui dominent la baie. Beaux ou laids – c’est se-lon – ils affichent la vocation de Bandol : accueillir une popula-tion nombreuse pour dynamiser la commune. Douze mille ha-bitants l’été mais quand même pas loin de neuf mille le reste de l’année. Ce qui, pour une station balnéaire, est une proportion rai-sonnable. Il faut dire que ce fut longtemps un désert. Depuis la fin de l’Em-pire romain, l’ancien Bendorium, livré aux envahisseurs et aux

pillards barbaresques, avait vu ses habitants fuir vers la Cadière (Cathedra), village bien à l’abri en haut de la colline qui domine la mer. Ils ne sont revenus que quelque mille deux cents ans plus tard, en 1715. Et pas en masse : sept familles pionnières installées là sous la protection du seigneur du lieu, François Boyer de Foresta dont l’ancêtre, Antoine Boyer, avait été anobli par Henri IV pour sa bravoure au cours des guerres de religion. Il se vit également attribuer le fort de Bandol (voir le tableau de Ver-net).

LE JEU DES SEPT FAMILLES

Ces sept familles et leurs des-cendants ont créé le vignoble de

Bandol Escales

Plusieurs fois, Bandol a failli mourir. Invasions, parasite de la vigne, chemin de fer ne sont pas venus à bout de sa vita-lité. À chaque fois, Bandol a tiré parti de ses malheurs.

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Bandol dont le vin est servi à la table de Louis XV ! C’est la réus-site. Le port, qui était déjà un bon abri naturel, voit sa sûreté renforcée par un môle de neuf mètres pour abriter les bateaux et leur précieuse cargaison. Alors que la révolution éclate, à peine deux générations après celle des pionniers, il y a déjà 1.200 Bandolais.En réalité, Bandol n’a jamais été un grand port de pêche, à part une activité saisonnière de cap-ture des thons rouges quand ils passaient près des côtes, avant que… mais c’est une autre his-toire. Sa principale activité était l’exportation des produits de l’arrière pays, vin principalement mais aussi huile d’olive.Sous le second Empire, Bandol exporte près de dix mille fûts et fait travailler trois cents tonne-liers. Du coup, quand la crise de la vigne surviendra avec le phyl-loxéra, puceron ravageur de la vigne,, ce sera le coup de grâce pour l’activité portuaire. L’arri-vée du chemin de fer en 1859, ruine le commerce maritime. Les grandes tartanes restent en rade. La seconde mort de Ban-dol ?Non, sous l’impulsion de quelques vignerons avant-gar-distes, le vignoble arraché, re-planté, amélioré, se lance dans la recherche de la qualité. Bandol devient l’un des précurseurs du concept d’Appellation d’Origine Contrôlée. En 1941, ses vins, avec deux autres, deviendront la première AOC de France.

Mais, malgré la renaissance du terroir d’appellation Bandol qui s’étend autour de la Cadière et du Castellet, la vocation ma-ritime de la ville ne trouvera plus de quoi se déployer. Sauf à travers le yachting auquel se livrent les riches vacanciers qui commencent à affluer vers la Côte d’Azur.

TONNELIERS ET TONNEAUX

Le chemin de fer amène Thomas Mann, Aldous Huxley, Marcel Pagnol, Catherine Mansfield, Raimu… En 1923, Bandol est classée “station climatique”. Le port offre son abri à des na-vires jusqu’à 200 tonneaux. Il accueille aujourd’hui plus de 1.600 bateaux, voiliers et yachts à moteurs de toute taille. Deux projets en cours : regrouper sur un même quai les barquettes, bettes et autres pointus tradi-tionnels, réaménager un autre quai pour les grosses unités de croisière. Alors, vous qui passez près des tourelles rouge et noire de la Fourmigue ou jaune et noire de la Cride qui en jalonnent l’ap-proche, pensez à la devise de la ville, donnée par Ange Boyer de Foresta : « Dux est navigantium securitas » (« le guide est la sé-curité du voyage »). Bandol au-rait pu aussi bien avoir celle de Paris : « Fluctuat nec Mergitur », « tangue mais ne coule pas » !

Guy BrevetChristophe Naigeon

www.cabotages.fr - Cabotages Méditerranée - 15 +33 494294135 www.bandol.fr

15 Juillet

Grand Orchestre du splendid 17 Juillet

Michel FuGain29 Juillet

Jena lee01 Août

latino-salsa MeRCadOneGRO11 Août

les estivales avec Hélène seGaRa14 Août

patrick FiORi22 Août

la Compagnie CRéOle

et bien d’autres...

14/07 - 24/07 - 12/08 - 21/08

les Feux d’aRtiFiCe

Un Florilège de Festivités

14 et 24 Juillet - 12 et 21 Août

Feux d’Artifice

Adresses

Péchés capitaux

4 pas à terrePour faire vos 4 Pas à Terre embar-

quez exceptionnellement sur un autre navire, celui qui relie Bandol à la petite île de Bendor en quelques mi-nutes. Ce petit territoire privé, acheté en 1950 par Paul Ricard, n’était qu’un rocher désertique.C’est maintenant un jardin méditer-ranéen avec des maisonnettes mul-ticolores, un petit port un peu décor d’opérette… Eau turquoise, falaises escarpées, rochers blancs, tout y est pour la carte postale. Dans le port, face au débarcadère, se dresse une statue du sculpteur Louis Puget (né en 1620 à Marseille ou il mourra en1694), com-mandé par Paul Ricard au tout début de l’aménagement et réalisé par Louis

Botinelly, avec cette inscription : « nul bien sans peine ». L’île est apprécié des gens de Bandol en été comme un havre de paix, le soir quand les tou-ristes sont repartis et que l’agitation règne encore sur le continent en ville.

Si une fièvre compulsive d’achat vous saisit : du port longez le quai Charles de Gaulle vers l’est et sur votre gauche une suite ininterrompue de commerces (es-sentiellement de vêtements) saura allé-ger votre porte monnaie ! S’il vous reste quelque monnaie reste le Casino Muni-cipal. Mais le meilleur investissement

se fera dans quelque dives bouteilles à l’Oenothèque des Vins du Bandol.Vous pourrez aussi vous restaurer dans moult établissements, en particulier Quai De gaulle au Du Thym à l’Ail ou à l’Amiral Bar. Sur l’île de Bendor le res-taurant Le grand Large recueille les suf-frages locaux.

Les dives bouteilles

Un tour à Bendor

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Les Services Maritimes Capitainerie de Bandol6 quai Port04 94 29 42 64 [email protected] Douanes Plage Centrale quai Port Fax : 04 94 32 41 59

C.R.O.S.S MED 83130 GARDE (LA) 04 94 61 71 10Services TouristiquesMaison du tourisme Allées Vivien 04 94 29 41 35 www.bandol.fr [email protected]

Mairie CentraleTraverse Tuileries 04 94 29 12 30N° vert (appel gratuit) 0 800 083 150La Posteav 11 Novembre04 94 29 31 40

Urgences Commissariat de Sanary 04 94 88 53 30

Gendarmerie (Brigade de prévention délinquance juvénile) 04 94 29 15 95

Police municipale Objet trouvés 04 94 29 17 60

Police nationale 04 94 29 75 75 Permanences Bandol, lundi de 8h à 12h et de 14h à 18h Mercredi et vendredi matin de 8h30 à 12h

Poste de SecoursPoste secours plagepl Lucien Artaud 04 94 29 95 12

La liste des médecins, dentistes et pharmaciens de garde est disponible au commissariat de police.

Toutes les adresses de ravi-taillement, shopping, ser-vices, etc. sont disponibles sur www.Cabotages.fr

16 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr

L’escale qui pomponne sa ville et ses pointus

Du large, on repère le port de Sanary grâce à cet amer re-

marquable qu’est la falaise du Bau rouge (du provençal “bol”, rocher à pic, comme les Baux de Provence), pointe granitique en effet d’un beau rouge à ne pas confondre avec ses homonymes sur le cap Sicié et le cap Carquei-ranne. Passé cette pointe, on dé-couvre, toujours sur bâbord, une barre d’immeubles bas construite dos à la falaise. La capitainerie, maisonnette blanche aux volets bleus, que vous aurez du mal à voir en raison de sa petite taille (qui revendique sa place de plus petite capitainerie de Méditerra-née mais celles de Marseillan et de Carro peuvent s’aligner… !), se situe dans le prolongement de cet immeuble. Cet amer signale l’entrée proche du port. Bienve-nu à Saint-Nazaire, heu… à Sana-ry (Saint-Nazaire en provençal) !Le port de Sanary soigne son es-thétique. Au premier plan, quan-tité de barques traditionnelles, colorées, fraîchement repeintes, que le soleil illumine. Derrière le quai, l’Hôtel de ville, l’église Saint Nazaire, la Tour, l’hôtel de la Tour et toutes ces façades aux couleurs provençales… Sanary se pomponne et ça se voit dès qu’on approche en bateau. Une carte postale ? Oui, et voulue comme telle. La politique est de rénover les fa-çades et les devantures des ma-gasins en respectant une gamme

de tons qui affirment la latinité de la cité, de créer et de mettre en valeur des promenades, des rues piétonnes et des espaces publics pour faciliter les déambulations le nez au vent, les jeux de boules, les conversations. Pour le neuf, la hauteur est limitée. Le port étant non seulement en cœur de ville mais un centre-ville en lui-même, cette vision de l’ur-banisme se devait de s’étendre à la partie nautique de Sanary. « On ne voulait pas qu’une ran-gée de gros bateaux en plastique amarrés sur les quais barre la vue » explique Serge Sourd, commandant de port. Résultat : au premier plan les pointus, les bateaux de pêche, les élégants yachts classiques et tous les voiliers, et plus en retrait, les ba-teaux à moteur.

POINTUS ET BARQUETTES

Depuis 2004, Sanary met le pa-quet pour être reconnue comme site de sauvegarde du patrimoine maritime. Alors que le “pointu” (pour les Toulonnais) – ou la “bar-quette” (pour les Marseillais) – se fait de plus en plus rare dans les ports du sud de la France, à Sa-nary le sixième des 650 bateaux permanents du port sont en bois, dont 80 barques anciennes. Construits pour l’essentiel entre 1850 et 1930, ces bateaux longs de six mètres le plus souvent, sont faits pour pêcher par tous

Sanary Escales

Si vous cherchez un vrai bourg provençal, l’escale de Sanary doit vous ravir. Des maisons aux bateaux, tout est fait pour préserver le patrimoine. Une escale haute en couleurs.

San

ary

les temps. La carène à double étrave est faite pour affronter les vagues courtes et sèches de la Méditerranée, sa voile latine est faite pour les trente deux vents de Provence, sa forme ronde étudiée pour offrir au pêcheur la place nécessaire pour travailler.Parmi les créateurs de ces ba-teaux, il y a les célébrités, comme Ruopolo dont les barquettes, il n’y a pas si longtemps brûlées sur les plages quand elles étaient trop vieilles, valent aujourd’hui, lorsqu’elles sont restaurées dans les règles de l’art, valent entre dix et quinze mille euros ! Mais il y a aussi les centaines d’artistes char-pentiers inconnus qui, la plupart du temps sans autre plan

que leur mémoire et leur talent, ont fabriqué ce patrimoine que l’on redécouvre aujourd’hui à partir de l’ormeau, du chêne et du frêne pour les membrures, du pin d’Alep pour le bordage, du chêne pour la quille d’un seul tenant…

RIEN QUE DU CLASSIQUE

Le port de Sanary compte éga-lement une vingtaine de bijoux en bois que sont les yachts clas-siques de Méditerranée. Certains sont classés Patrimoine Mari-time. Intarissable sur le sujet, le commandant ouvre l’épais dos-sier des demandes d’amarrage, étalant devant nous des pho-tos d’élégantes embarcations, construites entre la fin du XIXe

siècle et les années trente. Les bateaux en bois ont la garantie d’amarrage et des tarifs privilé-giés, en échange de quoi leurs propriétaires doivent eux aussi pomponner leurs bateaux, sor-tir avec et participer aux événe-ments du port.Parmi eux, la Virée, organisée

depuis 2007 à l’initiative de l’as-sociation des Pointus de Sanary. Au programme, régates, sorties libres, embarquement de pro-meneurs… Plus de cent vingt bateaux, dont certains viennent de très loin y participent tous les ans. Une carte postale, peut-être. Un musée, non.

Guy Brevet et Jeanne Chemin

www.cabotages.fr - Cabotages Méditerranée - 17

4 pas à terre

Bien sûr, le port et les ruelles alentours… Pour les pas-

sionnés d’histoire et de culture, de nombreuses balades sont à faire dans Sanary même, églises, chapelles, oratoires, chemins de croix. Signalons un itinéraire original « Sur les pas des Allemands et Autrichiens en exil à Sanary, 1933-1945 », itinéraire permettant de revenir sur l’histoire d’une vingtaine d’auteurs et artistes qui quittè-rent l’Allemagne pour s’instal-ler dans la ville au lendemain de l’arrivée au pouvoir de Hit-ler. Plusieurs randonnées sont également à faire, souvent très faciles, comme la “Balade géo-logique” du Brusc à la plage de Bonnegrâce, une “balade en balcon” du Brusc à Notre-Dame du Mai, “balade botanique” à l’île de Gaou. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à rendre vi-site à la sympathique équipe de l’Office de Tourisme.

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Les Services Maritimes Capitainerie du port de Sanary2 Corniche des Baux 04 94 74 20 95Société Nautique de Sanary quai Wilson

04 94 74 16 39 Services TouristiquesOffice de Tourisme1 Quai du Levant04 94 74 01 04 Mairie2 quai Gén de Gaulle 04 94 32 97 00 La Poste 04 94 88 53 00pl Chanoine Arnaldi Urgences Police Municipale04 94 88 53 30Sapeurs Pompiers04 94 25 30 70

La liste des médecins, dentistes et pharmaciens de garde est disponible au commissariat de police.

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Adresses

18 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr

L’île des Embiez est une étape appréciée des caboteurs :

parce qu’arriver sur une île nour-rit l’imaginaire, parce que le port bien protégé est tout le contraire d’un parking à bateaux, parce que ces 95 ha sans voitures ima-ginés à échelle humaine laissent la part belle aux espaces natu-rels. Autre curiosité, ce complexe touristique écolo surgi ex-nihilo sur un îlot inhabité, est indisso-ciable du nom de Paul Ricard.

En vous approchant de la côte, ne cherchez pas de fours. Le

nom est trompeur. Il y a quatre étymologies possibles à ce nom qui paraît pourtant bien simple et qui fut mentionné pour la pre-mière fois en en 963 en “Septem Furnos” puis en 1035 en “Sex Furnos”. Selon l’interprétation que l’on fait du bas-latin ecclé-siastique médiéval cela veut dire “four” (furnus), “fort” (fortis), “feu” (focus) ou “phare” (fa-ros)… Au choix.Tout le monde, en revanche, semble d’accord sur le nombre 6. Il y avait bien six hameaux respectivement situés à la Lône, au Brusc, au Cap Nègre, au Pey-ron, au Croton et, le sixième et le plus important à Six-Fours dont les frontières se sont étendues à toute la presqu’île de Saint Man-drier jusqu’en 1657.La légende raconte qu’à cause de tous ces forts et de la présence

Pour “le roi du pastis mar-seillais”, la diversification touris-tique a commencé dès 1940 avec l’achat du domaine de Méjanes en Camargue, suite à la décision du gouvernement de Vichy d’in-terdire les apéritifs de plus de 16°. Dix ans après, Paul Ricard achète l’île de Bendor, devant Bandol. Il veut “faire de ce caillou sauvage un jardin d’Eden”. Les artistes les plus en vogue des

du château d’antan, le coin est plein de souterrains secrets… En provençal, la Coudoulière si-gnifie “plage de galets”. Au sud-est de la pointe du cap Nègre, sur la commune de Six Fours, la Coudoulière est un petit port Le long d’une plage et protégé par deux digues en enrochements. A l’origine il y avait là une briquete-rie. C’est de cet endroit du rivage que les briques étaient embar-quées sur des navires. Une ac-tivité de petite pêche au même endroit entraîna la construction d’une digue en 1905. Le port de plaisance existe depuis 1996.

LE GANGUI DU BRUSC

Le parking devant le port ac-cueille une fois par an un salon du bateau d’occasion. Il y a en projet la création d’un troisième port sur le territoire de la commune, de l’autre coté de la

Les Embiez Escales

L’île des Embiez, malgré une fréquentation record, préserve son environnement. Ici, au lieu de protéger la nature “malgré” le tourisme, on l’entretient “pour”. Une escale où il y a autant à voir qu’à comprendre.

Les

Emb

iez

années soixante comme Mireille Darc, Gilbert Bécaud, Salvador Dali, Melina Mercouri, Marcel Pa-gnol, Annie Cordy, Fernandel… viendront y faire escale. Huit ans après, en 1958, il achète l’île des Embiez. L’objectif est d’en faire un haut lieu du tourisme interna-tional.

LE TOURISME “ÉCOLO”

Vue de la mer comme de l’intérieur, l’île apparaît peu bâtie, préservée du béton qui ravage tant la côte. Et pourtant, 300.000 visiteurs par an sont déversés ici par les navettes que les plaisanciers doivent surveiller avec atten-

tion dans leur approche du port ! Heureusement, la plupart des passagers sont des excursion-nistes qui ne passent pas la nuit sur place. Et, ici comme à Por-querolles, la foule ne semble pas être une nuisance lorsque que le

pointe Nègre : Port Méditerranée offrira une centaine de places. Le port du Brusc est une zone de mouillage bien abritée sauvage sur corps morts pour de nom-breuses petites embarcations à très faible tirant d’eau, connu de-puis l’Antiquité.C’est une ancienne “madrague”, un poste de pêche au thon avec un filet particulier. C’est aussi, dit-on, le lieu où fut mis au point un autre genre de filet, le Gan-gui. Voici ce qu’en raconte une habitante de Six-Fours férue d’histoire : Le gangui serait une invention des pêcheurs du Brusc en 1580. (…) Mais cette pêche avait tellement de succès que les consuls de Toulon adressè-rent une requête à la Cour des Comptes et obtinrent un décret interdisant la pêche au gangui. Les Six-fournais continuèrent à se livrer à cette pêche lucrative, les consuls de Toulon protestè-

soir le dernier féribote a ramené sa cargaison sur le continent.Il faut dire que dès le début de l’aventure la volonté a été de créer un territoire-entreprise dont la ressource principale est le milieu naturel. Alors que les pro-jets touristiques ont mis un de-mi-siècle pour consentir à limiter les dégâts collatéraux qu’ils pro-voquaient, certains précurseurs comme Paul Ricard ont tout de suite compris qu’un environne-ment préservé n’était pas seule-ment une satisfaction morale ou esthétique mais un outil écono-mique. Aux Embiez, le “fonds de

rent de nouveau. Par un arrêt du 2 juin 1581, rendu à Brignoles, la cour décida d’envoyer des ex-perts (…) qui décidèrent « qu’at-tendu que ces filets enlèvent une grande quantité de poissons dont ils tentent de dépeupler la mer, il fallait leur désigner un lieu à part pour y faire leur pêche sans por-ter préjudice aux autres engins de pêche en usage dans les mers de Toulon et de Six-Fours ». Qui a dit que l’histoire ne se répétait pas ?

Cinquante ans d’économie touristique verte

Six-Fours : 6 quoi ?

© J. Chemin

© J. Chemin

www.cabotages.fr - Cabotages Méditerranée - 19

Péchés capitaux

4 pas à terreBien sûr, le tour de l’île, à pied ou

en vélo, vaut le coup d’œil, pour y constater la diversité des paysages, la mesure des aménagements, et le calme de quelques criques et plages. Une visite de l’institut océanogra-phique est recommandée, pour y voir le musée et les aquariums. A savoir aussi que l’île des Embiez axant son action sur la sensibilisation du pu-blic à la mer, des rencontres avec des scientifiques sont organisées en juillet et août. Des animations pour les en-fants sont également organisées sur le thème de la mer.

commerce” est un microcosme d’une incroyable variété environnementale et paysagère : plages, falaises, garrigues, pinèdes, vignes et salins… On y trouve 90% des essences végétales méditer-ranéennes et des oiseaux en quantité : hérons cendrés, cormorans, martins-pêcheurs… qui valent à l’île d’être clas-sée refuge par la Ligue de Protection des Oiseaux. Bien entendu, la station est labellisée Pavillon Bleu d’Europe.

UNE ÉCLOSERIE D’IDÉES

Le port de Saint-Pierre-les-Embiez est la première marina créée en France. Techniquement, le chantier aussi a été innovant : pour minorer les nuisances

sur l’environnement marin, le port a été creusé à sec dans les anciennes salines pendant qu’une digue provisoire conte-nait la mer pendant les 18 mois qu’ont duré les travaux commencés en 1963. L’Institut océanographique qui a été créé aux Embiez avec Alain Bombard en 1966 a acquis ses lettres de noblesse dans la recherche scientifique et pour-suit ses missions de protection. Der-nier exemple, l’île va prochainement accueillir une écloserie expérimentale consacrée à l’élevage d’espèces mena-cées ou surexploitées : hippocampes, nacres, oursins, et algues à potentiel alimentaire. Alors, bientôt un restaurant “salades de la mer” ?

Guy Brevet et Jeanne Chemin

Sans hésitation, vous pouvez fréquenter le bar-brasserie “Chez Charles” lequel, entre autres avantages, est le seul établis-sement de l’île ouvert toute l’année ! Là

comme ailleurs, vous pourrez voir l’incon-tournable photo réunissant Fernandel et Paul Ricard. Et puisque l’île possède son vignoble et ses vins (blanc, rosé, rouge).

Chez Charles

Sentiers balisés

© Fotolia

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nautourismeet de la plaisance

côtièreen Méditerranée

201080 ports

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Presque 300 milles parcourus cap au 135 depuis que nous avons quitté la Sardaigne il

y a deux jours à l’aube, poussés sous spi par un joli Nord-Ouest régulier. Terre, terre ! Si on peut appeler ainsi une telle falaise. Le cap San Dimitri (36°4’26.46“N-14°11’5.91“E) se dresse comme une étrave de cent mètres, jaune de soleil à l’Est, gris à l’Ouest. Et la mer déjà violette comme le di-sait Homère 850 ans avant notre ère. Pourquoi ? Mystère.Les fonds ont remonté. Coup d’œil à la carte. Les grandes fosses méditerranéennes sont loin. Malte fut en un temps gla-cial où la mer était plus basse un pont entre l’Afrique et l’Italie. Des éléphants s’y sont fait piéger à marée montante. Par manque de ressources, ils ont rapetissé pour survivre et les fossiles ne mon-trent que des pachydermes nains.Mais ces blocs de calcaire de plus de 20 millions d’années sont sans danger par beau temps.

Premier jour – MatinGOZO, ÎLE DE JOIE

L’île s’appelle Gozo. Ce qui veut dire La Joie dans cette langue ap-portée par les phéniciens, métis-sée d’arabe et d’italien, truffée de mots anglais plus une pincée de français en souvenir…Nous passons du côté sombre de La Joie que nous contournons par l’Ouest où les mille-feuilles s’élèvent encore. À 36°3’17.92“N-14°11’26.21“E, on voit, au pied de la falaise un trou de lumière par où la mer communique avec l’In-land Sea, un lac intérieur.Plus loin, un autre trou, la Fenêtre d’Azur – Zerka et son Crocodile Rock, au ras de l’eau – porte les traces de l’époque des torren-tielles pluies acides qui alimen-taient il y a un million d’années d’énormes torrents creusant dans le calcaire du monde entier des trous, des failles, des sillons, les fjords, les abers, les calanques, des marmites de sorcières. Ici cela donne le Blue Hole, baignoire de 26 m, paradis des plongeurs, ou des baies, comme la Dwejra Bay, trois quarts de cercle presque fer-més par un caillou, le Fungus Rock (36°2’48.08“N-14°11’18.55“E). Ce nom vient du champignon qui y poussait, le Fungus coccineus melitensis, anti diarrhéique, anti hémorragique et aphrodisiaque réservé aux rois et aux chevaliers de Malte. Quiconque y abordait était immédiatement occis.Stop, stop, on se baigne là ! Après 50 h enfermés, on cède d’autant plus facilement qu’on avait prévu ici le premier mouillage maltais.

Premier jour – Après-midiESCALE À MGARR

Après bain et déjeuner, nous longeons à nouveau les falaises cap au sud. Wardidja Point (36°2’11.90“N-14°11’10.79“E) est un point culminant à 165 m, presque dix fois notre mât ! On incurve cap au 100 vers le pre-mier mouillage habité, Xlendi Bay (36°1’44.96“N-14°12’52.78“E), avec quelques immeubles mo-dernes et un village de pêcheurs célèbre pour ses dentellières et ses fileuses.

À l’entrée, sur bâbord, un couloir creusé dans la roche permettait aux bonnes sœurs de se baigner hors de la vue du profane. À tri-bord, Ras-il Bajjade, une dalle en pente douce qu’il faut arrondir large, porte l’une des vingt-huit tours de guet de l’île, chacune en vue de l’autre.Les falaises s’abaissent légère-ment et quelques mouillages couleur caraïbe s’offrent parfois. Mais on lève la tête vers ces murs d’autant plus impressionnants qu’on voit ici et là à la couleur fraîche de la roche que des blocs entiers s’en sont détachés il n’y a pas si longtemps… Et soudain, ce qu’on ressentait sans le formuler saute aux yeux : pas d’oiseaux de mer ! Pas un goéland, pas une sterne. Juste le bruissement des pinsons qui ni-chent en nombre dans les touffes accrochées à la paroi. Second mystère. Que le lobby des 20.000 chasseurs maltais ait obtenu de Bruxelles une dérogation pour tirer sur les migrateurs n’est pas une explication à l’absence quasi totale d’oiseaux blancs.

On cherche aussi le faucon pèle-rin, le célèbre faucon maltais que Charles Quint se fit offrir chaque année en échange du don de Malte aux Chevaliers.Moins de 4 milles plus loin, une autre tour et une autre calanque, très étroite et profonde, abritée de tout sauf du Sud : Mgarr-Ix-Xini (36°1’0.67“N-14°16’24.13“E). On y reviendra s’il n’y a pas de place à Mgarr (36°1’30.46“N-14°18’7.85“E), le seul vrai port de Gozo, à moins de trois milles de là où nous arrivons en même temps qu’un ferry (un chaque heure) en provenance de l’île de Malte.Sur la hauteur, Fort Chambray (un amiral français qui livra sa pre-mière bataille navale à 13 ans et captura son premier navire turc à 17) qui surveille le chenal entre les îles. Le seul fort de Gozo.Ce port public plein de Luzzi, ces barques de pêche si bien peintes que nos pointus de Provence pa-raissent ternes, a actuellement 186 places (maxi 14 m et 4 m de TE) et ne coûte que 20 Euros la nuit. Un projet de privatisation va changer les choses, dit-on…Les amarres passées, avant d’al-ler visiter les deux églises et le fort, nous nous précipitons sur le premier café sympa du port, le Gleneagles Bar, à la fois musée de la marine et d’histoire du port, avec une superbe terrasse qui surplombe le bassin et un patron à connaître absolument.On y reste là jusqu’au soir à regar-der la vie en technicolor. Restons avec ces gens adorables et heu-reux de rencontrer des étrangers que sont les Maltais, les Gozitains en particulier. Les églises, on ver-ra demain.

Après le cap San Dimitri, nous longeons une côte accore par 60 m de fond, seulement ren-

due délicate par les bouées des pêcheurs.

Par endroits, la roche a été tellement usée qu’à travers les trous de la falaise, on voit le

jour et on devine d’étranges paysages.

Nous passons ainsi devant la fente étroite qui alimente Inland Sea, la mer intérieure puis

nous doublons la Fenêtre d’Azur.

Derrière Fungus Rock, le magnifique mouillage de Dwejra Bay qui peut devenir un

piège par fort vent d’Ouest .

Carnets de la mer violetteUne semaine de cabotage autour de Gozo, Commino et Malte, par Emma Chazelles et Christophe Naigeon

Destination Malte

© Mario Galea -viewingmalta.com

© Mario Galea -viewingmalta.com

www.cabotages.fr - Cabotages Méditerranée - 21

Bien encastrée entre les collines de Xaghra et Zebbug, Marsalforn (marsa le port ou la baie) est une petite station balnéaire, résidence d’été des maltais et dont la baie charmante cache les barques co-lorées derrière la jetée où nous ne pouvons accéder qu’avec notre annexe. Attention, les vents du Nord et d’Est y lèvent de la houle. Cafés, tavernes et restaurants bordent la plage. Avant d’y aller, visite au centre de plongée pour réserver la journée de demain.

Quatrième jourPLONGÉE PRÈS DES SALINES

Une matinée sous la mer ! Notre guide de plongée du Calypso Di-ving Centre, Pixie, alias Martine qui parle avec l’accent suisse quand elle n’a pas un détendeur dans le bec, nous fait découvrir les lieux. Dans la petite baie des salines de Ghajn Barrani fermée par un monticule familièrement connu ici comme la “pièce mon-tée“, Il Qolla I Bajda. L’absence de pollution laisse rencontrer des es-pèces rares disparues du reste de la Méditerranée : mérous, broche-tons, rougets grondins “bogues“, pieuvres, Saint-Pierre, murènes, poissons libellule, calamars...La visibilité est bonne jusqu’à 30m. Il y a toutes sortes de sites de plongée partout où l’on peut accéder dans l’île. Sans parler des très nombreuses épaves, spécia-lité locale ! Mais avec masque, palmes et tuba, on se régale aussi.

Le soir nous rentrons brisés à Mgarr. La mer nous manquait déjà. Dernier spectacle : à l’en-trée du port, un hydravion se pose comme un canard sauvage et s’amarre à un ponton. C’est la ligne Sea Plane qui vous mène à La Valette en 10 mn pour 70 Euros.

Troisième jourMOUILLAGE À MARSALFORN

En sortant de Mgarr, nous prenons vers l’Est dans le North Comino Channel. On s’arrête pour un bain paradisiaque au Blue Lagoon (1,5 m de fond) entre les îlots de Co-mino et Cominotto (Kemmuna et Kemmunett) mouillage de rêve avant que la foule n’arrive… À l’extrémité, une grotte marine de 40m, la Blue Grotto. Comino, c’est l’île du Cumin, l’épice qui pousse là. Autrefois deux cents insulaires y cultivaient coton et cumin, les chevaliers y chassaient lièvres et sangliers. Gérard Depardieu y a tourné Le Comte de Monte Christo, la tour Sainte-Marie dans le rôle du Château d’If.Quand la foule arrive, nous appa-reillons et doublons Quala Point (36°1’56.53“N-14°20’12.83“E) pour piquer Nord-Ouest en lon-geant une côte plus douce, aux calcaires plus tendres, ceux dont toutes les maisons d’ici sont faites. Encore des criques pour des mouillages sauvages en cas de Nord-Ouest : Dahlet Qorrot (36°3’1.48“N-14°18’55.55“E), San Blas Bay (36°3’29.51“N-14°18’4.18“E), puis Ramla Bay (36°3’44.19“N-14°16’58.46“E), la plage de Calypso où nous ne nous arrêtons pas même sept secondes, préférant Marsalforn (36°4’18.25“N-14°15’35.60“E).

Nous embarquons sur l’une des mini-jeeps qui conduisent les touristes à l’intérieur des terres et qu’on trouve au débarcadère.Victoria, la capitale, est à l’inté-rieur à cause des pirates. En 1551, le corsaire ottoman Dragut alias Torgud emporta en esclavage la totalité des sept mille Gozitains dont certains ne retrouvèrent la mère-patrie qu’un siècle plus tard ! Vue imprenable sur Gozo et ses jardins qui font sa réputation de grenier et potager de Malte.Notre Suzuki tape-cul, telle une machine à remonter le temps, nous conduit ensuite en 3.600 avant J.-C. au temple de Ggantija à la périphérie du bourg de Xa-ghra. Les bâtisseurs ont élevé ici les plus anciennes constructions mégalithiques du monde, lieux de culte, sans doute dédiés à leur déesse de la fertilité. On en trouve dix-sept sites dont un specta-culaire à Hagar Qim. Le temple Ggantija, ou Tours des géants, le mieux conservé et le plus grand – plus que Stonehenge – est inscrit au patrimoine mondial. Puis retour vers l’Antiquité grecque : la grotte de Calypso où Ulysse fut retenu sept ans. Beau site où pousse l’Oreille de la Mer, plante endémique qui fut avant l’Euro représenté sur les 25 cents maltais. Mais la grotte est si petite qu’on doit penser que Calypso était une sacrée ensorceleuse pour que le valeureux marin y reste tant d’années sans jamais y tenir debout !Retour à Mgarr via l’église de Ta’Pinu où de surprenants ex-vo-tos (prothèses, layette, casques de moto…) justifient le détour.

Carnets de la mer violetteUne semaine de cabotage autour de Gozo, Commino et Malte, par Emma Chazelles et Christophe Naigeon

Gozo première étape

Second jourSAFARI CHEZ CALYPSO

Le Blue Lagoon, paradisiaque avant qu’arrive la foule !

Les salines - presque - naturelles de Marsalforn

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À la sortie, déjeuner sur le port au bord du quai chez Pierre’s (son la-pin !) et partons marcher le long de la côte au Nord où les Gozi-tains ont aménagé des salines dans la roche où la mer avait déjà creusé des cuvettes. Ils les ali-mentent en puisant dans la mer, quelques mètres plus bas. Le cal-caire tendre a permis de sculpter la roche de canaux , d’y faire aussi des cabanes troglodytes. Quand l’eau s’est évaporée, on passe le balai, c’est tout. En fin de journée, avant de regagner le bord, arrêt à l’épicerie pour acheter cet excel-lent vin blanc de Gozo. (Suite en pages suivantes...)

www.calypsodivers.com

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Destination

Malte

22 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr

Cinquième jour - MatinPOPEYE, SAINT PAUL & Cie

C’est l’aube. Le flux d’Ouest nous favorise. Les voiles sont du bon côté pour voir la côte qui s’éclaire et restera toute la journée sur tri-bord. Après avoir franchi le che-nal du Nord, et contourné Com-mino par la face Nord-Est, nous traversons le chenal Sud vers l’île de Malte.À trois heures et 2 milles, Marfa Point, le port maltais des ferries, à neuf heures et 50 milles, la pointe Sud de la Sicile, à midi tout près, Ahrax Point - la Dragunara - (35°59’53.32“N-14°22’1.44“E), premier contact avec l’île-capitale.Très vite derrière ce cap s’ouvre une large et profonde baie, Mel-lieha Bay, un site dont les aména-geurs de ports de plaisance rêve-raient chez nous : 2.000 anneaux au moins ! Pour l’instant, un mouillage dans une zone basse avec une grande plage, à la fois station balnéaire, zone agricole et réserve naturelle.L’intérêt est ailleurs, surtout pour les enfants du bord. S’ils accep-tent de marcher un kilomètre pour traverser cette partie resser-rée de l’île, ils arriveront à Anchor Bay, autrement dit Popeye’s Vil-lage côte Ouest, à 35°57’37.76“N-14°20’29.63“E.Nous poursuivons vers La Valette. À 35°57’59.30“N - 14°24’11.86“E droit devant, l’île Saint-Paul, lieu fondamental dans l’histoire re-ligieuse de Malte. La baie, juste derrière, est un autre bon abri, surmonté de tours de guet et de fortifications. C’est aussi un haut lieu de l’aquaculture marine dont on voit les “fish farms“ flottantes. Attention aux quilles et hélices !!!

Carnets de la mer violette (suite)

Malte est fortement urbanisée. Les immeubles y poussent le long de la côte comme dans une

ville du Moyen-Orient. La densité de popula-tion est l’une des plus fortes du monde avec près de 1.200 habitants au kilomètre carré !

Popeye Village, construit en 1990 pour le film de Robert Altman, est un parc d’attraction.

Son port est accessible mais minuscule.

La côte Est de l’île n’est pas la plus belle.Basse, elle est bordée de roches coupantes,

peu propices à l’abordage et la baignade.4 milles après Saint-Paul, l’agglomérationmaltaise commence par deux mouillages

urbains bordés d’’immeubles, de restos et deboutiques : Saint-Georges et Saint-Julian.

Pas romantique, mais pratique, sûr et gratuit.

Marsamxett est un long cou-loir ouvert sur quatre “creeks“ comme on dit ici. Trois sont des ports de plaisance totalisant un millier de places.On est dans la ville moderne, près de la ville ancienne. Transports, boutiques, restaurants, bus, taxis terrestres et coches d’eau, tout y est. Sauf l’atmosphère maltaise.Nous avons la chance de naviguer en mai. La Grand Harbour Marina demandée par la VHF 13 nous trouve une place dans la Dockyard Creek, face à la citadelle, au coeur des “Trois cités“, l’âme de Malte populaire, devant le musée de la marine dans le port historique de voiliers. Exceptionnel.Entrer dans la grande baie avec les cargos remorqués, les navires de croisière de trois mille places, passer à portée de canon des forts Saint-Elme et Ricasoli, contourner le fort Saint-Ange (H.M.S. Sant’ Angelo comme l’appelaient les Anglais tant il ressemble à un cui-rassé) et entrer en passant devant les grands yachts dans ce cou-loir de docks du XVIe siècle pour s’amarrer là où la flotte des Che-valiers appontait... Rien à dire de plus. Le reste se trouve dans tous les guides touristiques pour pié-tons, ce que nous sommes deve-nus à partir de cet instant.

Septième jourESCALE À MARSAXLOKK

Épuisés de forteresses, de palais, et d’églises, pleins d’Histoire et de prospectus, nous avons besoin de la mer. Pour notre dernier jour, nous voguons vers la pointe Sud de l’île, découpée en une suite de baies tranquilles. Nous jetons l’ancre à Marsaxlokk, le grand port de pêche (35°49’2.25“N-14°33’40.19»E. Un festival de Luzzi amarrés à leurs bouées, des quais animés avec un marché, des filets, des caisses de poisson... et des guinguettes où nous fêtons la fin de cette croisière maltaise.

La baie Saint-Georges,ses hôtels et son casino...

La statue de Saint Paul,naufragé sur cette plage

L’apôtre Paul, chrétien ottoman prisonnier desRomains, était en route vers Rome pour être

jugé lorsqu’une tempête jeta le bateausur les récifs de Malte. Enfermé

dans l’île, il guérit le père dePublius, procurateur de l’île,

qui, converti, devîntévêque de Naples.

Cinquième jour – Après-midiARRIVÉE CHEZ LES CHEVALIERS

Forte émotion que cette arrivée ! De la mer, ce n’est qu’une suite indistincte de murailles, citadelles et forts bâtis de cette pierre jaune, confondus avec les maisons des cités anciennes. Seules les églises surpassent de leurs clochers en dômes, en tours ou en pointes, la masse horizontale de pierres.Effet voulu des bâtisseurs qui vou-laient troubler la perception des envahisseurs en masquant par une sorte d’effet d’optique l’en-trée de cette rade exceptionnelle. Une rade ! Neuf, devrait-on dire. Réparties en deux groupes, cinq au Sud, quatre au Nord, de part et d’autre d’un cap qui occupe dans cette géographie la place de la double barre dans le “€“ de l’Euro et porte la citadelle de La Valette. Venant du large, face au fort Saint-Elme bâti au bout de cette presqu’île, nous avons le choix : à gauche, Grand Harbour, à droite Marsamxett Harbour.

Fort Saint-Elme

Fort Ricasoli

Fort Saint-Ange

MARSAMXETT HARBOUR

GRAND HARBOUR

LA VALETTE

Projet de marina privée

co-cathédrale Saint-Jean

DockyardCreek

Gare des bus

Palais des Grands Maîtres

Ports de plaisance Sliema

LazarettoMsida

L’un des multiples Dghajsa, taxis-bateau du port de La Valette

Le fort Saint-Ange

La Valette seconde étapeDestination Malte

© Mario Galea -viewingmalta.com

www.cabotages.fr - Cabotages Méditerranée - 23

Le Grand Harbour de La Valette est un bassin remarquablement stratégique , à mi-chemin entre Gibraltar et l’entrée du canal de Suez.

En regardant le port depuis les remparts, on comprend pourquoi il est si difficile de

prendre militairement cette place forte.

Le port de Dockyard Creek n’a que 214 places mais une marina privée de 400 places est

prévue de l’autre côté de Saint-Ange

Les Maltais adorent leurs bateaux, les Luzzi, “pointus“ comme chez nous mais au nez plus

relevé et décorés des deux yeux d’Osiris.

L E L AVA N D O U o rg a n i s e

Sur la Route de Maltevoi le - tour isme - conviv ia l i té

Par la mer, en toute convi-vialité et en sécurité grâce

à la navigation en escadre, (re)découvrez un patrimoine méditerranéen exceptionnel en 16 escales inoubliables.

La durée des parcours a été calculée sur une vitesse moyenne de 5,5 noeuds. Le trajet proposé peut être modifié en fonction des conditions météorologiques.

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2010

« Dépaysement total, très bonne ambiance, paysages grandioses etc. Sans oublier les montées d’adrénaline dues aux coups de tabac prévus mais voyage en confiance et en sécurité tant en mer que sur terre du fait du groupe »

La ValetteLes Chevaliers de Malte n’ont jamais investi l’ancienne ca-pitale, Mdina, à l’intérieur des terres. Ce qui les intéressait ici, c’était le port dont ils avaient compris les possibilités qu’il offrait et la position stratégique de l’île en Méditerranée. C’est autour de ces bassins qu’ils commencèrent à construire quais, docks et remparts.Et La Valette ? C’est sur le mont Sciberras, plus central et plus élevé que Borgo, l’ancienne citadelle, que le Grand Maître français Jean Parisot de la Va-lette, décida la construction d’une nouvelle ville fortifiée. Il voulait mieux défendre Malte après le siège - victorieux mais terrible - de 1560, mais lui of-frir un rayonnement écono-mique et culturel universel.Francesco Laparelli, architecte de Pie VI, employa 8.000 es-claves et ouvriers à construire entre 1566 et 1570 la ceinture de la ville, des bastions, des fossés profonds et une cale sèche pour les navires.Le plan de la cité est un qua-drillage simple sur le modèle antique et pour permettre une ventilation naturelle durant les grandes chaleurs.Pas de jardins extérieurs ni espace entre les maisons qui devaient être décorées de statues, équipées de puits et reliées au système de drai-nage public qu’il fît creuser en sous-sol, dans la pierre des fossés et des canaux. Un concept unique en Europe. Durant la seconde moitié du XVIe siècle Girolamo Cassar, assistant de Laparelli, fit bâtir le Palais des Grands Maîtres, l’Hôpital, les Auberges : huit dédiées à chaque langue de l’Ordre (il en reste cinq dont l’auberge de Castille et Léon, siège du premier Ministre).Dans un pays qui se veut être le bastion avancé de la chré-tienté en monde musulman, il fait construire quantité d’édi-fices religieux dont la co-ca-thédrale Saint Jean, église conventuelle des chevaliers avec pour saint-patron Jean Baptiste. Ordre hospitalier, c’est aussi un ordre militaire et religieux. Ses membres doi-vent être nobles et faire voeu de chasteté et de pauvreté...

Les autres couleurs de Malte sont données par les “galeries“, demi-fermés, utiles quant il

fait chaud et pour regarder dans la rue... DockyardCreek

Préparez votre prochaine croisière avec le site de l’Office de tourisme de Malte

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24 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr

Macinaggio, moulins,tours et marins du cap

Pas de langoustes ce soir à Centuri. Le Libeccio forcit et

lève un méchant courant côtier. Une invitation à se mettre à l’abri du vent d’ouest. Il en va ainsi avec la météo. Privés d’une halte gourmande et du charme du petit port ouvert à tout vent, décidons, prudents, de gagner Macinaggio, la marine de Rogliano.Cap à l‘est l’étrave ouvre alors la route littorale des tours, balisée de ces amers de pierre, sym-boles de l’île que les Grecs appe-

laient Kallistè, la Plus Belle, et les Génois la Superbe.Plus prosaïques, les Phéniciens la nommaient Kyrnos. Kyr dési-gnant un cap ou un promontoire, on l’associe librement au Pro-montoire Sacré, nom que les Ro-mains lui attribuèrent et à notre choix d’une première navigation vers sa presqu’île. Le somptueux caillou, fiché dans ce coin de Méditerranée a de tous temps séduit le voyageur. Bien avant de se laisser voir, la Corse

Un jour, une nuit de traversée. Le jour se lève. Dans le levant, la Corse émerge. Le vent aussi. Mistral ou Libeccio, ce qui souffle d’ouest ou du nord rend inconfortable la baie de Saint Florent et le versant oriental du Cap Corse. Le contourner est prudent. C’est aussi l’occasion d’une belle découverte.

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charme le navigateur. Tels les si-rènes d’Ulysse, les vents ivres de ces parfums capiteux qu’ils respi-rent sur Kyrnos soufflent ses fra-grances vers le large.Véritable taillemer de quarante ki-lomètres sur quinze le Cap Corse, isula inde – île dans l’île – s’étire dans un crawl magistral plein nord vers le golfe de Gênes nous rappelant que l’insularité actuelle de ce petit paradis arraché au massif continental de l’Estérel n’a que cinq millions d’années. Longeant les étonnantes géométries ondulatoires des affleurements côtiers de cet Élysée de la géolo-gie comme un spécialiste l’avait qualifié en 1820, le bateau approche le bout de ce doigt pétrifié de la Corse, distant seulement de quelques milles des îles italiennes de Capraia et d’Elbe. Ce cap, c’est un môle pour s’amarrer, mais aussi un plon-geoir qui a propulsé sur toutes les mers du globe ces grands navigateurs que sont les Capcor-sins, transporteurs et commer-çants infatigables, chercheurs d’aventures ou poursuivant un rêve d’Amérique.

DE LIGURE À TYRRHÉNIENNE

On a laissé derrière Capo Grosso, coiffé de son sémaphore, puis la marine de Tollare avec sa tour ronde en surplomb, blanche au milieu d’un petit groupe de mai-sons basses. Ce charmant mais minisccule abri n’est pas assez sûr par ce temps.La mer Ligure devient Tyrrhé-nienne, transition secrète et hou-leuse que ponctue à bâbord et à un mille des roches l’île de la Gi-raglia, extrême Nord des terres à 43°01,67’ N, 9°24,39’ E.

Ce rocher de serpentine verte doit en partie son léger manteau végé-tal à la terre du cap, jadis apportée à force d’homme pour y établir 45 journées de vigne, 450 ares de terre arable. Peine perdue. Le fruit de Dionysos ne s’y cueille plus et personne ne vient gravir les 104 marches qui donnent accès au joli phare à soubassement blanc, le plus puissant de Corse avec une portée de 29 milles.Construit en 1839 et allumé en

1848, il est dé-

sormais automatisé et jouxte une tour génoise pièce essentielle et stratégique de l’échiquier de sur-veillance qui en comptait quatre-vingt dix, établi dès le début du XVIe siècle sur tout le littoral corse.Pisanes, rondes génoises, car-rées, il est difficile de déterminer l’origine de ces tours que l’on dit indistinctement “génoises“. Il y avait celles des hameaux, nombreuses, construites sur le même modèle, avec leur cou-ronne de mâchicoulis et leurs archères pour seules ouver-tures. La population, soumise aux raids turcs et barbaresques, y trouvait refuge.

Destination

Corse

Le port de Macinaggio, de jour comme de nuit

www.cabotages.fr - Cabotages Méditerranée - 25

On imagine, à l’instar de nos gar-diens sémaphoriques, la garni-son de la Giraglia livrée à la mer et aux vents ici particulièrement vifs, contenue là, des mois du-rant avec pour autorisation de sortie, règlement oblige, le seul ravitaillement et aller chercher la solde… à un mille du petit port de Barcaggio qui lui fait face, au bout de cette plaine basse et plate, de cette plage aux dunes de sable fin.

LA VIE DANS LES TOURS

Garde-manger et prison, chaque tour était le bureau des Douanes et des Affaires maritimes, la Per-ception, un lieu où se traitaient questions et trafics divers.Les douaniers avaient aussi leurs chemins. Les amoureux des ba-lades littorales, amenés par les bateaux de promenade, peu-vent y choisir de crapahuter vers Macinaggio à l’est ou bien vers l’ouest pour gagner Centuri… sur un chemin de terre pour lequel de bonnes chaussures, des mol-lets couverts (épines !), chapeau et réserve d’eau sont requis. Passée la Giraglia entre île et continent (courants !), doublons la pointe d’Agnello, pointe nord du cap Corse, et incurvons pro-gressivement notre route vers le sud-est. Sur un piton rocheux se dresse la tour d’Agnello, dite aus-si “Tour aux Effraies“ où nichent les oiseaux de nuit. C’est la porte d’entrée vers le Canal Corse, la Turrenikon Pélagos (Mer des Étrusques) des Grecs, baptisée plus tard la Tyrrhenum Mare par les Romains, couloir maritime stratégique très fréquenté et aux profondeurs abyssales. Juste derrière, la baie d’Agnel-lo offre par beau temps un joli mouillage, autrefois concédé par l’Évêque de Milo aux corsaires turcs et barbaresques « qui pou-vaient faire aiguade et y relâcher à condition de n’avoir aucun commerce avec les populations voisines… ». Ce privilège s’est éteint avec la construction de la tour.

Quant aux tours de guet établies à partir de 1531, on en comptait une trentaine pour le seul cap. L’entre-tien d’une flotte militaire par les Corses étant au-dessus de leurs moyens et Gênes n’engageant ici que deux galères, on construisit des tours en augmentant la taglia - la taille - payée par les insulaires.Elles sont, d’après la description qu’en fit en 1852 le journaliste Victor Arduin-Dumazet « rondes mais pas toujours, légèrement coniques, hautes de douze à dix-sept mètres, larges de dix à la base et de sept au sommet, avec un premier étage voûté qui abrite un logement confortable et un deuxième qui supporte une plate-forme garnie d’artillerie, elles n’ont qu’une entrée étroite, seulement desservie par une échelle mobile.

Les tours ont un objectif essentiel : signaler le soir, après l’Ave maria, la présence (ou l’absence) de na-vires sur la mer. Chaque soir les gardiens des tours jouaient sur le nombre de feux pour alerter (ou rassurer) les populations, un feu signifiant la mer est libre, deux signalant deux navires à l’horizon et allumaient un feu en plus pour chaque voile aperçue ».Chaque tour de guet devait être visible de la suivante de sorte qu’en une heure toute l’île était informée d’un danger. L’obliga-tion était de monter avant le lever du jour sur la plateforme pour ob-server la mer et de répondre aux signaux des navigateurs.

VIEILLES MÉDISANCES...Pour plaisanter ou pour médire, on ne fait pas toujours une bonne répu-tation aux Corses. Déjà, Sénèque, condamné à l’exil à Bastia de 41 à 48, cherchait à se faire plaindre de sa chère maman en noircissant sa situation. Entre autres gérémiades, il disait notamment : « quoi de plus horrible que l’aspect de ce pays ?». Et à propos des indigènes, il déclarait : « Se venger est la première loi des Corses, la seconde vivre de rapines, la troisième mentir, la quatrième nier les Dieux». Quant au géographe grec Strabon, il écrivait : « Les montagnards qui y demeurent et vivent de brigandages sont plus sauvages que les bêtes mêmes. Toutes les fois qu’un général romain (...) en ramène une certaine quantité d’esclaves, c’est un spectacle singulier que de voir leur férocité et leur stupidité».En revanche, Diodore de Sicile, en 44 av. J.-C. déclarait : « Ils observent entre eux les règles de la justice et de l’humanité avec plus d’exactitude que les autres barbares. (...) Le même esprit d’équité paraît les conduire dans toutes les rencontres de la vie ».

Nice

Bastia

Ajaccio

CannesMontpellier

Vers Barcelone

RosesEmpuriabrava

Girona

MarseilleSèteToulouse

Espagne

France

Corse

Canet-en-Roussillon

100 milles

240 milles

170 milles

310 milles160 milles

Vers Baléares Vers Sardaigne

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Plaisirs de la meret pôle de compétences !

Canet-en-Roussillon,au Coeur du Pays Catalan ! À quelques milles des criques, en bordure d’une plage de sable fi n, le Port de Canet-en-Roussillon offre un véritable confort.Ce lieu de plaisance dédié aux amoureux de la mer est également une plate-forme de compétences grâce à la qualité et à la diversité des professionnels exerçant leurs activités sur l’espace technique et le pôle nautique en cours de réalisation.Pour une escale technique ou une escale « loisir », tous les équipements sont prévus pour accueillir des navires jusqu’à 35 mètres.

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Corse

Déjà un peu abritée du vent d’ouest, la côte est un nouvel en-chantement d’anses et de baies, de sables blonds ou noirs, de petites criques de sable blanc. La Cala Francese puis la Cala Geno-vese baignées de transparences vertes et bleues, terres saupou-drées des cocons roux de la po-sidonie que la mer et le vent rou-lent et tissent inlassablement.On découvre maintenant la rade de Santa Maria della Capella où Pascal Paoli renonça à construire le port de la Corse indépendante car la rade foraine est barrée par un haut fonds. C’est un beau mouillage si on prend garde aux roches affleurantes.Là, une tour singulière. La Tour fendue, la seule parmi toutes à avoir été construite les pieds dans

l’eau vient contredire l’idée des architectes militaires qui voudrait que la rotondité offre moins de prise aux boulets de canon. Ceux de l’amiral anglais Nelson ont fait mouche et la tour fendue par la précision de ses tirs dévoile ses éléments de constructions que surmontent encore une Gardiola.À terre, sous un carré de vigne oublié on devine la petite cha-pelle romane Santa Maria bâtie au XIe siècle. Elle est vide, mais il faudra revenir à pied pour appré-cier sa double abside et le cirque éblouissant à la végétation luxu-riante où elle se cache. Senteurs du maquis, odeurs de mer, parfums de campagne... sur la plage on trouve aussi les bouses des vaches qui paissent librement au-

dessus de l’étroit cordon littoral et viennent de temps à autre rê-ver face à la mer.Poursuivons les tours et détours des tours. Après la Giraglia et l’Agnello, laissons-nous pousser vers la troisième du groupe dit “des trois Tours” qui, comme les mousquetaires, étaient quatre, avec celle de Santa Maria.

LA TOUR DU FENOUIL

Quelques siècles plus tôt, avant même que nous arrivions à notre destination de Massinaggio, Bas-tia aurait déjà été avertie qu’une voile suspecte faisait route. Cette “génoise” se trouve sur un petit archipel constitué de trois îlots. Comme leurs appellations l’indiquent, Mezzana est au mi-

lieu des trois, A Terra se trouve à seulement 200 m du rivage, et le plus grand et le plus éloigné doit son nom de Finoc-chiarola, autrement dit “fenouil” aux parfums qu’il exhale. C’est lui qui porte les ruines de l’an-cienne tour.

La Finocchiarola est désormais une réserve naturelle où le goé-land d’Audouin, si rare en Médi-terranée, vient se reproduire. Afin d’étendre son territoire à d’autres zones, on cherche à le séduire par des leurres en plâtre, visibles de la mer pour peu qu’on s’approche un peu (cailloux !). L’oiseau rare y côtoie cormorans huppés, puffins et hérons cendrés, faucons pèle-rins et crécelles mais aussi les pe-tits ducs du maquis, amateurs de rongeurs. Du beau monde.Ces trois jardins, à proximité des-

quels on a retrouvé nombre d’amphores de l’époque où

l’île était province romaine, sont aussi l’escale de nom-

breux migrateurs qui posent leurs pattes ici sur la plus petite

marguerite d’Europe (attention, ne pas effeuiller !), une endé-mique qui se plaît au milieu du fenouil et du poireau sauvage et dans ce maquis où dominent le Genévrier de Phénicie, la Bruyère multiflore et arborescente, len-tisque, myrte et romarin, ciste de Montpellier et colectomie. La route s’incurve vers le sud (ne tentez pas de passer entre les îles et la côte, sauf bateau à fond plat !). Une plage, un promontoire, une plage, encore. Sur la hau-teur, des promeneurs. Jouir de ces petits paradis peu fréquentés, parmi lesquels on dénombre de petits marais, véritables poupon-nières grouillantes d’un monde aquatique inénarrable, suppose une bonne marche par le sentier douanier et les plages du village.Sur ces dernières, la posidonie détachée de sa prairie sous-ma-rine vient s’entasser en un tapis gris, si épais et si doux à l’œil comme aux pieds qu’on dirait d’énormes peluches oubliées là par quelque géant. Autrefois, les moines du cou-vent de Saint François venaient la récolter pour bourrer leurs paillasses. Les ballots étaient charriés vers les hauteurs, là où l’on aperçoit maintenant les nouveaux moulins à vent, ces éoliennes blanches qui coiffent la crête à 300 m d’altitude et poursuivent la tradition : le nom de Macinaggio a la même racine que macinato qui signifie moulu en Italien, et que moulin.

LE NAUFRAGE DE L’AMOUR

Le couvent Saint François a été le refuge de l’Impératrice Eugénie de retour d’Egypte sur l’Aigle, le yacht impérial pris dans une tempête. Elle témoigne dans ses écrits de l’accueil charmant de Madame Lucchetti, qui élevait des vers à soie dans les anciennes cellules des religieux. Mais la ru-meur de l’histoire dit aussi qu’en fait de fortune de mer, l’impé-ratrice avait un amant. Qui a dit que l’amour finissait toujours par un naufrage ?Dernier coup d’oeil avant de vous consacrer à la manoeuvre d’atter-rissage : au-dessus du couvent, trois pics, trois villages en hémi-

Tour de la Finocchiarola

Pointe de Coscia

Mouillage de Macinaggio

Baie de Tamarone

Port de Macinaggio

Macinaggio , le port dans sa première versionAntenne et moulin de Coscia

Départ du chemindes douaniers

La tour et l’île de la Finocchiarola

La tour d’Agnello et, au fond, la Giraglia

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cycle et le magnifique couvent qui épaule une église conventuelle hélas ruinée. « Des patrons des barques m’ont assuré être venus de Livourne à vue sur le portail de l’église qui est fort élevé » écrivit Miss Thomasina Campbell dans ses Notes sur l’Île de Corse à la fin du XIXe siècle.Doux abri que Macinaggio, ma-rine de Rogliano, qui fût au XVIIIe siècle le port principal du cap Corse, d’où partait le courrier pour la France (Pascal Paoli écri-vit plus de quinze mille lettres !), d’où Damiano Lucchetti a sauvé du naufrage les précieuses col-lections de tableaux du cardinal Fesch et où ont débarqué Pascal Paoli en 1790 et, trois ans plus tard, Napoléon Bonaparte.Derrière la pointe de la Coscia qui ferme la rade, un bon mouillage par ce temps, Tamarone, la plage de Macinaggio.

MARINS DU CAP CORSE

Le petit port moderne a été amé-nagé en 1971 sur le site où quatre siècles plus tôt en 1571, les fe-louques chrétiennes se sont il-lustrées durant la guerre contre les Turcs. En 1620 les Génois ont construit le premier port. En 1750 est installée une digue en partie transportée depuis Toulon par… l’occupant français aux ordres du Marquis de Cursay et détruit plus tard par les Anglais.À 40 milles de l’île d’Elbe, très apprécié par les plaisanciers ita-liens, le port de plaisance le plus proche du continent où l’accueil est plus qu’aimable, offre 600 an-neaux et une zone technique.Macinaggio cache bien son passé exceptionnel que l’histo-rien Philippe Lucchetti, réveille

en contant le destin singulier de la marine à voile : « Les ba-teaux, les pinques, naviguent à l’année, même durant les équi-noxes et seul l‘équipage, le plus souvent familial, change. On y trouve père, grand père, novice. Le Pinque, le pinco génois, est une barque non pontée, proche de la Tartane, un gros bateau de charge de 200 à 300 tonneaux, gréé en chébec aux voiles latines ou équipé d’antennes et de ver-gues portant des voiles auriques. L’arrière est équipé d’un tape-cul. Peu naufragent. Les marins du cap Corse sont de magnifiques professionnels et de grands com-merçants. Pas seulement pour échanger de l’argent contre des marchandises, mais pour navi-guer. Ce sont des transporteurs avant tout ». Alors que l’on dit les Corses ont une aversion pour la mer par où arrivaient leurs en-nuis - invasions et maladies - les Capcorsins sont des coureurs de mer. Si certains ont fait fortune à l’étranger, beaucoup ont été ruinés par la la marine à vapeur dont les navires, trop gros, se sont déroutés vers Bastia.Aujourd’hui, le port est surchargé en période estivale. On le com-prend. Chanceux, vous serez amarré au coeur du charmant pe-tit village, si accueillant avec ses restaurants, boutiques en front de mer dont une bonne librairie pour ceux qui sont curieux de connaître mieux nos hôtes. Alors, n’attendez pas la fin du jour pour vous présenter à Macinaggio : «À chi primu’junghje, primu ma-cina !» dit le proverbe corse. Le premier arrivé au moulin est le premier à moudre...

Emma Chazelles

Depuis le XVIIe siècle, les Capcorsins ont navigué aux Caraïbes. Beaucoup se sont expatriés à Porto Rico, clandestins faute d’autorisation de commerce avec la colo-nie espagnole. Contrebandiers, ils y ont cependant été vus comme des héros pour avoir permis en 1640 à la Citadelle de sur-vivre. Grâce à leurs goélettes plus agiles que les hauts bords hollandais ennemis, ils livrèrent à la population assiégée pro-visions et armes.Alors, quand la vapeur vînt à ruiner la ma-rine à voile de Macinaggio, c’est ici qu’ils reprirent leurs activités de transporteurs en chargeant des bateaux de canne ou de mélasse vers les raffineries d’où ils repar-taient avec le sucre fini. La fortune, avant d’être ruinés par… le chemin de fer.

Maudite vapeur ! Beaucoup sont restés, s’installant planteurs de café et de canne alors que d’autres rentraient au pays. Mais tous ont fait construire sur le cap d’im-menses demeures “les maisons des Américains“ et d’extrava-gants caveaux d’architecture an-tique. Dans ce maquis, ces édifices baroques créent un contraste trou-blant, le plus souvent émouvant.

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28 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr

Méditerranée :La trop bonne réputation

Bien que n’en étant pas originaire, j’ai lutté contre les appréciations peu flatteuses concernant son caractère maritime du style : « ce n’est pas une vraie mer », défi-nition du pêcheur marseillais : « c’est le mari de la femme qui va chercher le poisson à la gare », « Sainte Vierge, protégez les ma-rins qui sont au port, les autres qu’ils se démerdent » dit avec l’“assent” bien sûr.

Ici, c’est une mer casse-bateaux. La houle est courte, le vent violent et imprévisible en force et en di-rection. Il ne faut pas la prendre à la légère, c’est un fait que ceux qui naviguent régulièrement en Méditerranée ont compris. Le plaisancier a des abris à peu près partout pour se mettre en sécurité. Mais la côte peut être un danger et il faut savoir s’en mé-fier, ce que les gens de la course au large savent paradoxalement très bien !

Parce qu’il y a du soleil, on croit qu’il fait toujours beau. Mer à part, certes, mais mer capri-cieuse et d’une grande violence exigeant parfois plus de quali-tés maritimes que l’océan. Elle ne prévient pas. L’empereur Charles Quint a fait, à propos de ses dangers, l’une des plus belles remarques maritimes que je connaisse : « il n’y a que deux bons ports en Méditerranée, Car-

Quant à dire qu’il y a moins d’es-prit “marin” en Méditerranée… je dirais que la voile est devenue un sport majeur pour les Bretons. Même en hiver, sur l’Atlantique comme sur la Manche, vous ver-rez tous les week-ends des ba-teaux sortir. Ici, regardez, un jour comme aujourd’hui (ndlr : début du printemps, soleil, force 4 de Nord-Ouest), on voit deux voiles dans toute la baie d’Aigues-Mortes. Si on retire les écoles de voile qui font sortir leurs élèves…

verrez jamais ni Mistral ni coup d’Est. Curieusement, l’Atlantique des cartes postales a des vagues, du vent, des phares dans la tem-pête. L’image de la Méditerranée auprès de ceux qui viennent y na-viguer pendant l’été – et ils sont plus nombreux qu’ailleurs – est la cause de bien des imprudences. C’est très préoccupant. De mars 2009 quand j’ai pris mes fonc-tions, à mars 2010, nous avons fait 2.600 interventions de sauve-tage impliquant 5.800 personnes parmi lesquelles il y a eu 27 morts et 6 disparus. Un mort tous les dix jours pour la côte méditerra-

thagène et le mois de juin».J’ai navigué à la voile (Ndlr : en Méditerranée) sur mon petit yawl Laërtes pendant plus de dix ans (…). J’ai rencontré de vrais pêcheurs et de grands ma-rins. »Extrait “Méditerranée” du Dictionnaire Amoureux de la Mer et de l’Aventure, Plon, 2002.

Pour arriver à donner une image et à créer un esprit marin, il faudrait qu’on puisse organiser en Méditerranée de grandes courses à la voile où de grands marins s’engageraient sur de beaux projets. Mais, pour l’ins-tant, nous n’avons pas de course référente et que des petites or-ganisations. Regardez l’image maritime que les villes atlan-tiques qui sont devenues les points de départ des grandes courses ont acquise !

néenne française et la Corse. Les causes sont de trois ordres qui se ramènent – presque – toutes à la question du temps du vacancier, essentiellement citadin, en tout cas pas marin. Il veut profiter tout de suite : pas de préparation matérielle ou phy-sique. C’est surtout vrai pour la plongée qui connaît de plus en plus d’accidents, non pas à cause des clubs, très professionnels, mais des pratiquants.Il veut profiter le plus longtemps : la météo devrait imposer sa loi au calendrier des vacances, or c’est le contraire qui se produit. Les

plaisanciers commettent des im-prudences pour “être à l’heure”.Il veut aller vite : la vitesse, avec les grands yachts comme avec les jet-skis, les gens vont trop vite. Lors d’une opération «coup de poing» que nous avions menée dans la baie de Saint-Tropez, il y avait tellement d’infractions que nous n’avions pas assez de personnel pour verbaliser tout le monde !Un gros travail de prévention à mener et ce travail – notamment grâce aux médias – doit être mené en amont, pour corriger l’idée que les gens se font de la Méditerranée.

Dans cette édition 2010 de cabotages, il est beaucoup question de sécurité et de responsabilité. Les bateaux, les équipe-ments, la science de la météo… Pour ouvrir ce chapitre qui ne se referme jamais, nous avons demandé à deux grands marins, un amiral de la Royale et un champion de voile, de nous dire ce qu’est pour eux l’esprit «marin» de la Méditerra-née. Nous retranscrivons ici la substance de leurs propos. Mais commençons par une voix du passé récent, Jean-François Deniau, ancien ministre et académicien :

De vrais pêcheurs et de grands marins

Il faut de grandes courses à la voile

La carte postale est trompeuse

Jean François Deniau, fondateur des Écrivains de marine, “voileux” de toujours :

Bruno Jeanjean, capitaine du port de Palavas, détenteur du Trophée Jules Verne :

Vice-amiral d’escadre Yann Tainguy, préfet maritime de la Méditerranée :

La Méditerranée a l’image d’une carte postale : des calanques à l’eau transparente, des plages, une mer bleue et calme… Vous ne

Laërtes, le “petit yawl” de Jean-François Deniau

www.cabotages.fr - Cabotages Méditerranée - 29

Jean Mérrien est un historio-graphe de l’aventure mari-

time, chantre de la plaisance et du cabotage avant l’heure. Un passionné de la mer dès son plus jeune âge. Il a écrit de nombreux manuels d’initiation au bateau et à la croisière, des récits de navi-gateurs solitaires, des livres d’his-toires de bateaux et de grands Yachts, des guides de voyage et autres nouvelles et romans au-tour de la mer et des marins. Il a entre autres ouvrages donc, rédigé Un Dictionnaire de la Mer entre 1944 et 1958 avec plein d’il-lustrations en style ancien de Ber-nard Duval… Autant dire qu’on n’y trouvera pas la définition du GPS mais une somme sur le lan-gage des marins et la pratique de la voile – les sous-titres de ce dictionnaire. Cette véritable et vénérable bible des plaisanciers a longtemps concurrencé le my-thique Cours des Glénans !!!Ce dictionnaire récemment réé-dité, est un régal pour les cabo-teurs curieux certes des termes et de la langue maritimes mais aussi des principes marins et de la navigation comme du rêve aux-quels ils renvoient. Bien sûr, il est

vite devenu obsolète avec le dé-veloppement de la plaisance tout plastique et tout électronique, mais les définitions et les illustra-tions vieillottes au fil desquelles notre curiosité est piquée au vif à chaque page, dégagent un charme et des renseignements qui poussent à aller plus loin dans la lecture !Un exemple (pris au hasard…) : c’est quoi un caboteur ? Le Petit Robert satisfait à la tradition mi-nimaliste et en escalier : CABO-TEUR : marin qui fait le cabotage. CABOTAGE, n.m 1678 : naviga-tion à distance limitée des côtes… Avec le Dictionnaire de la Mer, les réponses sont certes à tiroir mais bien plus complètes. A Caboteur on a : navire faisant le cabotage ou le bornage. Et cabotage ? Nom masculin qui viendrait de deux celui de navigateurs, les Cabots aux XVe et XVIe siècles ou de l’es-pagnol cabo, cap. C’est une navi-gation de commerce à plus grand rayon d’action que le bornage mais plus petit que le long court… Ah, on est bien dans un diction-naire… Voyons bornage : mode de navigation pour bateaux de moins de 100 tonneaux, dans un rayon de 65 milles du port d’ar-mement… Hum !!! Plus précis mais pas sûr que tous les cabo-teurs d’aujourd’hui entrent dans cette définition… Claude RogerDictionnaire de la Mer, réédition 2001, Omnibus Édit. ISBM 2-258-05560.1

Qui est Jean Merrien ? Premier indice : né en 1905, de son vrai nom René de la Poix de Frémenville, cet écrivain prolixe mérite bien une rubrique à la croisée des “Portraits de marins” et “Au Fil des Pages”. Second indice qui favorisera les plus âgés de nos caboteurs : cet écrivain a servi et sert toujours de référence aux grands noms de la littérature maritime. Un véritable maître à pen-ser des premières générations de plaisanciers.

Jean Merrien,précurseur oublié

Mouillages:la fin desforains ?

De jour ou de nuit ? Certains sites sont plutôt “nuit“, d’autres “jour“. Si Pampelone voit les yachts entre l’heure de l’apéro de midi et le mo-ment où il faut aller se faire voir chez Sénéquier, certains sites sont fréquentés par des plaisanciers de croisière : Toulon, Ajaccio, Calvi, l’Île Rousse. Pour Toulon, c’est la preuve qu’il s’agit d’un bassin à réputation plus nautique que touristique. Quant à la Corse, pas étonnant, on n’y va pas avec un pêche-promenade. Voile ou moteur ? Le moteur l’em-porte de la Côte Vermeille jusqu’à la Côte Bleue. De Marseille à la Rade d’Hyères, la voile l’emporte très lar-gement. Puis c’est l’effondrement : de Cavalaire à Cannes, le moteur prend le dessus. Nice et Monaco sau-vent l’honneur de la voile.La taille des bateaux ? L’étude ne présente, hélas, que trois classes : les moins de 6m, les plus de 30m et les autres. Mettre dans la même bai-gnoire les bateaux de 6,50 qui ren-trent dans des recoins de calanques et des yachts de près de cent pieds capables de boucher la plage d’Ar-gent n’est pas très opérationnel… Organiser les mouillages ? C’est dans l’air. Les Zones de Mouillages Organisés (ZMO) ne sont pour l’ins-tant que sept en Languedoc-Rous-sillon, huit en PACA et onze en Corse. La Corse du Sud est championne avec près de deux mille postes,

Deux mille bateaux mouillent une journée d’été sur la côte méditer-ranéenne continentale et en Corse, tel est l’un des résultats d’une étude menée en 2009 par la Pré-fecture maritime de Médi-terranée rendue publique en mai dernier. Comme on pouvait s’y attendre, l’immense majorité des mouillages concerne la région PACA 1.391), puis la Corse (453) et enfin le Langudoc-Roussillon (91). La zone entre Giens et Nice est la plus fréquentée, avec un record diurne de 263 bateaux entre Lardier et la pointe Saint-Tropez !Sinon, en moyenne, la rade d’Hyères vient en tête, Porquerolles y étant pour l’essentiel : 200 mouillages de jour pour 140 de nuit. Le détail :

Bouches du Rhône et Var, loin derrière. En revanche, le Var est recordman ab-solu (cinq fois plus que la totalité des autres) des amarrages en Autorisation d’Occupation Temporaire (des corps-morts “sauvages“ peu à peu légali-sés).L’ancre sera de plus en plus ban-nie, ça, c’est sûr Elle n’a rien pour elle : elle abîme les fonds, elle implique de grands espaces d’évitement, elle crée des conflits entre plaisanciers, elle est parfois peu sûre. Un corps mort ou un ancrage écologique règlent ces pro-blèmes.Bien que les contextes soient bien différents sur la côte rectiligne et les lagunes du Languedoc-Roussillon, les services de l’État sont bien décidés à ce que le développement de la plaisance ne se fasse pas au détriment de l’envi-ronnement, des paysages côtiers, des autres usagers du littoral. Selon les cas, les mouillages seront purement et simplement interdits, contrôlés ou organisés. Et, sans que cela soit dit ex-plicitement, payants “en échange d’un service“. Un anneau solide en est un…On aura compris quand on lit que l’étude insiste sur le fait que “le mouillage n’a pas vocation à répondre à l’insuffisance structurelle de places dans les ports mais devrait s’intégrer dans une politique portuaire globale“. Notre nombre et l’irrespect de cer-tains pour la mer auront raison de la joyeuse anarchie du mouillage forain.

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Il est dans l’air du temps que les ports ne soient pas que

des parkings à bateaux à l’année ou à la journée. En échange du loyer : une place, parfois une aide à l’amarrage, un bulletin météo, de l’eau, de l’électricité, des toilettes propres et une douche chaude. Métier ingrat que celui de maître, capitaine ou directeur de port ! En saison, il distribue les clés des “chambres”, veille à la paix et la sécurité des pon-tons, fait face avec le sourire aux demandes multilingues des passagers chez qui la moyenne mondiale de casse-pieds est res-pectée. Les neuf autres mois, il administre, gère les listes d’at-tente, répare pontons, bornes et sanitaires, cherche des anneaux supplémentaires dans tous les recoins, veille sur les bateaux abandonnés pour l’hivernage, se paye les tempêtes quand les propriétaires sont au chaud à l’autre bout de la France, fait face aux usagers permanents chez qui la moyenne nationale des mauvais coucheurs…Les choses changent. Sans l’avoir demandé, le port se voit doté d’une ambition nouvelle :

porte d’entrée de la ville, anti-chambre de l’arrière-pays, am-bassadeur du terroir.

TU VIENS, BEAU MARIN ?

Des marchés paysans le matin ou des concerts sur les pontons à l’heure de l’apéro, pourquoi pas ? Mais il ne s’agit pas d’of-frir un service au plaisancier ou de rendre son escale plus douce. Il faut faire entrer dans l’économie locale ce nomade considéré par les économistes comme des “CSP++”, catégo-rie socioprofessionnelle haut de gamme. Tout ce qui compte de fournisseurs de biens et ser-vices à terre s’intéresse à celui-là qui débarque de la solitude et du silence, forcément frustré de ne pas avoir pu consommer dans le grand désert bleu, avide, glouton, impatient d’acheter, de se jeter dans la foule qu’ils a cherché à grand prix à fuir ? «Tu viens, beau marin !», on entend ça dans tous les ports du monde depuis que le premier navire s’y est amarré...Au plaisancier, la terre fait de l’œil. Mais qu’est-ce qu’un plai-sancier à terre ?

Un piéton qui a du mal à marcher droit. À part ça, il se fond dans la masse des touristes, dans le nombre des consommateurs. Il va au restaurant, fait ses courses, un peu de shopping… Mais sa belle CSP qui le rend si sexy aux yeux des cités portuaires est en priorité employée à entretenir sa danseuse. Son bateau. Que lui reste-t-il à terre ?Les dépenses d’un plaisancier n’y sont pas différentes de ceux d’un estivant motorisé. Numé-riquement, les touristes venus par la mer sont population négli-geable : les voyageurs d’un seul TGV représentent un plus gros potentiel de dépense qu’un mois entier de passage dans un port moyen de Méditerranée.

PAS UN CROISIÉRISTE

Sans doute la plaisance contri-bue-t-elle à faire vivre les pro-ducteurs de fromages du Lar-zac, de charcuterie de Corse ou de vin de Cassis, mais pas plus que le même nombre de camping-caristes, plagistes et autres fantassins du tourisme. Les plaisanciers ne représente-ront jamais plus que le très petit

De nombreuses réflexions sont menées pour renouveler la vocation des ports de plaisance et faire évoluer les capitaineries vers des fonctions plus diversifiées. Lesquelles ? Pour l’instant, il est surtout question d’inciter le plaisancier à contribuer davantage à l’économie des villes portuaires et de l’arrière-pays. Et la mer, dans tout ça ? À ce déséquilibre, Cabotages répond par la notion de nautourisme® où l’eau, le ciel et la terre sont le monde où nous naviguons.

nombre qu’ils sont dans une cité balnéaire où des dizaines de mil-liers de personnes s’amusent et consomment.

Les ports :Tapis rouge vers la ville,

tapis bleu vers la mer

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Autre illusion : la découverte de l’arrière-pays. On-t-ils déjà na-vigué ceux-là qui affirment qu’à peine arrivés à Port Camargue le plaisancier va partir visiter le Pont du Gard, à Sète, Carcas-sonne, à Bandol, les gorges du Verdon ? Qu’il va tourner la clé de la première voiture de loca-tion et se jeter dans les embou-teillages de l’été à la découverte des églises romanes et des éle-veurs de brebis ?C’est oublier que passer ses va-cances en bateau est un choix radical : l’itinérance nautique qui pousse les marins à partir et ar-river avec le même bonheur, à vivre la mer avec passion et la terre avec plaisir. Pour les va-cances au moins, ces terriens changent d’apparence, de lan-gage, de véhicule, d’identité. Marcher, pédaler, pourquoi pas. Une voiture, un bus, un train, fi-nie l’aventure.Deux stations de métro à Mar-seille quand on est amarré au Vieux Port, c’est comme une apnée souterraine dans cet autre monde qu’on croyait avoir quitté. La plaisance n’est pas La Croisière s’amuse où trois mille passagers sont pris en main par les tour-operators.

LE PORT OUVERT SUR LA MER

Et pourtant, il est vrai que le plai-sancier n’est pas seulement un obsédé de vent, de vagues et de soleil. Le navigateur est à sa manière un touriste, curieux des trois mondes qu’il côtoie : le ciel, le vent et les oiseaux ; la mer, les fonds et les poissons ; la côte, les

ports, les villes d’escale. C’est le mélange subtilement équilibré de ces trois univers qui fait le charme du cabotage.Pourquoi les capitaineries ne seraient pas davantage des portes se sortie sur la mer, les antichambres du grand large, les ambassadrices de la vie marine et sous-marine ?On pourrait se prendre à rêver que les ports soient davantage impliqués dans la sensibilisation à la sécurité, à l’environnement, à l’esprit marin, qu’on les aide à faire de la pédagogie, à être les lieux d’échange d’expérience, des centres de ressources équi-pés de moyens pour préparer les escales futures, croisières loin-taines ou sorties d’un jour.

LE NAUTOURISME ?

Cabotages a inventé le terme de Nautourisme® pour désigner ce tourisme complet, fait de curio-sité pour les autres marins et les autres bateaux, la nature et la culture, de respect pour la vie marine et les autres usagers, du monde aquatique et littoral.S’il est demandé aux capitaine-ries de dérouler sur les pontons un tapis rouge vers la ville, nous adorerions qu’on les aide à dé-ployer aussi un tapis bleu vers le large : à inciter les plaisanciers à sortir les bateaux plus souvent, à les faire partir à la découverte des autres ports, à élargir le rayon des ronds dans l’eau du dimanche. Offices du Nautou-risme ?

Christophe Naigeon

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Sécurité“La réglementation déresponsabilise” (Gérard d’Aboville)

L’histoire commence en 1967 alors que la plaisance dé-

colle. Dans les solitudes du grand large, Éric Tabarly rem-porte six régates internatio-nales avec Pen Duik III. Dans les foules parisiennes, le Salon Nautique de Paris explose dans les 25 hectares du bâtiment pourtant révolutionnaire du CNIT à la Défense.Depuis vingt ans, la fameuse école fondée en 1947, le Centre Nautique des Glénans, était de-venue l’ENA des apprentis na-vigateurs, le Label Rouge des marins élevés au grain breton, et faisait des petits sur toutes les côtes.La voile légère avait pris son en-vol populaire avec les Caravelle, Vaurien, 420… et la croisière cô-tière marchait dans son sillage avec le Corsaire (1953, Herbulot) puis le Muscadet (1963, Harlé) et l’Arpège (1967, Dufour) en tête de ligne.

LES “PETITS BAIGNEURS”

Bref, la navigation de plaisance devient une activité économique porteuse, un loisir accessible pour les uns, une machine à rê-ver pour les autres. La régate est lancée entre les architectes pour tirer le meilleur parti possible du polyester.En 1967 se tourne à Chichoulet, secret port “sauvage” de l’em-bouchure de l’Aude un film culte, Le Petit Baigneur, où Louis de Fu-nès incarne avec tumulte l’un de ces patrons de l’industrie nais-sante du moule-à-gaufres qui, grâce à cette matière très plas-tique, va permettre la production nautique de masse.Cela ne va pas sans poser des tas de problèmes : sécurité, in-frastructures portuaires, équipe-ments des navires, coexistence avec la pêche et le commerce… bientôt la pollution, la surpopu-lation portuaire. La navigation de plaisance est une longue traver-sée horizontale de l’administra-tion française : sports, transports, industrie, environnement, pêche,

équipement, douanes, affaires maritimes… Chaque ministère, chaque administration, chaque député fait son règlement, ses normes, son décret, sa loi.

L’AFFAIRE “PAVILLON BELGE”

Il faut coordonner : en 1967 un décret du troisième gouver-nement Pompidou instaure le Conseil Supérieur de la Naviga-tion de Plaisance et des Sports Nautiques qui, statutairement, a «une vocation de conception, de coordination, de concerta-tion et d’impulsion» et «émet (…) des propositions et recom-mandations transmises aux mi-nistres concernés». En d’autres termes, un organe consultatif, le genre d’institution qui justi-fierait l’adage «la démocratie, c’est cause toujours». Sauf que… lorsque l’outil, aussi peu affûté soit-il, est mené par un homme déterminé, du travail est abattu.« Nous sommes en partie un or-ganisme de lobbying » résume

Gérard d’Aboville, son actuel président. Depuis quinze ans, ce-lui qui fut le premier à traverser l’Atlantique puis le Pacifique à la rame n’est pas de ceux qui renon-cent. Comme «l’Affaire du Pavillon Belge», dossier emblématique.« La première année, ils étaient 50, ils étaient 500 la seconde et 5.000 la troisième, il fallait faire quelque chose » se souvient-il. Il y avait les six catégories de navigation, chacune avec ses équipements obligatoires. « On ne pensait plus à la sécurité mais à l’inventaire à présenter aux contrôles. Le plaisancier se disait « j’ai tout, il ne peut rien m’arriver». Il y a un moment où la réglementation déresponsabi-lise ». Ainsi, après des années de palabres, le CSNPSN a pu obte-nir une législation plus proche de celle de nos voisins européens et, surtout de l’esprit de la marine : prévoyance et responsabilité.Un radeau pour deux personnes est désormais suffisant s’il n’y a que deux embarqués dans un

Avec le Conseil Supérieur de la Navigation de Plaisance et des Sports Nautiques, celui qui a été le premier à traverser l’Atlantique à la rame lutte pour simplifier la réglementation nautique et remettre au goût du jour solidarité et bon sens marin.

bateau de six places, mais en cas de méchant vent, il sera toujours plus dangereux de risquer une entrée à la volée dans un port étroit et mal protégé que de se mettre à la cape ou en fuite, loin de la côte, hors de la zone autori-sée. Victoire du bon sens marin.

LA RADIO POUR TOUS

Autres dossier en cours : la géné-ralisation de la VHF. « Le certificat actuel obligatoire pour utiliser la radio du bord est obsolète. Il faut quelque chose de plus pratique qui incite les gens à en avoir une à bord ». Gérard d’Aboville argumente : « c’est pétole. Un voilier encalminé veut rentrer au moteur. Ça ne démarre pas. Il n’a pas d’autre moyen de commu-nication que la fusée rouge. Les sauveteurs vont prévoir le pire et dépêcher un navire de la SNSM, un hélico. C’est disproportionné. Si le capitaine avait pu expliquer à la radio de quoi il retournait, un autre plaisancier ou un pêcheur

Gérard d’Aboville

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aurait pu lui porter un jerrycan, le remorquer. La VHF, c’est donner la possibilité d’être entendu de tous, d’expliquer ce qui se passe et d’obtenir la réponse appro-priée. C’est diminuer les alertes “de confort” et ramener la soli-darité entre marins ».Enrichir l’État et les marchands de radios marines ? La dépense serait compensée par l’exonéra-tion de la redevance et la sup-pression des fusées-parachute – les plus chères – des équipe-ments obligatoires. « Notre travail étant d’apporter les arguments et de faire pres-sion pour changer la loi, de dos-

sier VHF est de ceux dont nous nous chargeons avec la SNSM et tous les services chargés de la sécurité ». Parmi les arguments en faveur de la radio : une expéri-mentation de bulletins météo en boucle sur le canal 16. Une idée à soumettre au CSNPSN ? Passez par l’un de ceux qui y sont représentés.

Christophe Naigeon

Le Conseil est constitué de re-présentants de neuf ministères ! Mais aussi d’administrations comme les Voies Navigables de France, le Conservatoire du Lit-toral ou le comité Olympique… ainsi que de la Fédération des Industries Nautiques et la Fé-dération Française des ports de Plaisance. Si vous êtes porteur d’une idée susceptible d’avoir des répercussions réglemen-taires ou législatives, faites-la

remonter par l’une des fédéra-tions sportives agréées (voile, motonautisme, sports sous-ma-rins, ski nautique, canoë-Kayak, aviron, pêche en mer) ou les as-sociations concernées par le su-jet représentés au CSNPSN (Les Glénans, la SNSM, le Yacht-Club de France, la Fédération des Pêcheurs Plaisanciers, l’Union Nationale pour la Course au Large…). Pour en savoir plus, rendez-vous sur la toile :

Comment saisir le CSNPSN ?

www.csnpsn.developpement-durable.gouv.fr

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Météo à bord :

Soyons bien d’accord : les pré-visions ne se réalisent pas

toujours. La fiabilité du bulletin est de 70% « la dépression pou-vant être plus creuse »… Un vent de Nord force 5 fraichissant est annoncé, et c’est finalement du Sud, force 2. Cependant, tout ca-boteur un tant soit peu conscient du risque d’un changement bru-tal de temps ne peut tourner le dos aux diverses aides à la navi-gation avant de quitter le port et que Radio-Ponton ne saurait en aucun cas remplacer.L’outil le moins onéreux est le bulletin météo affiché à la capi-tainerie. Si vous avez une VHF complétez avec les bulletins ré-guliers. Mais la consultation in-dispensable et régulière de ces aides ne suffit pas : il vous faut un carnet et un crayon pour no-ter ce qu’il en était hier et la ten-dance prévue pour demain et après-demain. La mémoire est souvent défaillante.

L’EXPÉRIENCE ET LE “PIF”

Autre instrument indispensable et obligatoire et tout aussi gra-tuit : votre “nez”, votre expé-rience pour sentir l’évolution de la météo. Et sans vous laisser in-fluencer par les on-part-on-part-pas de votre équipage, les déci-sions du voisin, l’avis du vieux pêcheur indigène.Car c’est à vous, capitaine, de tenir compte de la tendance pas-sée et à venir, du comportement antérieur de votre équipage dans le vent qui monte avant de déci-der de rester au port ou d’aller voir ailleurs quel temps il fera demain ! Mieux vaut une journée

de navigation perdue qu’une me-nace de divorce et/ou de vente forcée du bateau…Pour aller plus loin, essayons de distinguer les instruments in-contournables et/ou obligatoires des utiles ou même des futiles…

INSTRUMENTS DE FRIME

Éliminons d’entrée tous ceux qui, certes performants, sont superflus pour une navigation côtière : tous les instruments d’acquisition de documents au large, cartes avancées de pres-sion, de vents, d’isobares en surface et en altitude par téléco-pie, Navifax ou Seafax et autres fac-similés. De même pour les systèms sa-tellitaires de communication type Immarsat et autre Iridium ou Thurya : utiles pour la naviga-tion hauturière et/ou en solitaire mais pas vraiment nécessaires pour le cabotage, d’autant que chaque équipement coute entre 2.000 et 3.000 € et impose de grosses antennes difficilement logeables sur nos généralement petites unités.

LES INCONTOURNABLES

Obligatoires ou non, sont incon-tournables le baromètre à ai-guille ou enregistreur ou même électronique (on peut aller jusqu’à la petite station météo du commerce terrestre) : de 30 à 100 e. Ce sont ses variations qu’il faut surveiller : chute bru-tale, attention les dégâts ; chute lente, on va incessamment de-voir revoir le programme des jours suivants…

La VHF : plus qu’indispensable puisqu’elle assure également la sécurité via la surveillance du canal 16 par les CROSS et tous les sémaphores, et qu’elle as-sure des liaisons de quelques milles à quelques dizaines de milles. Maintenant couplée à un GPS, elle donne la position par appel automatique de détresse d’un numéro international du Système Mondial de détresse et de sécurité en mer (SMDSM). La veille est la meilleure garantie contre les surprises d’un chan-gement de temps entre les trois bulletins quotidiens. Le long de la Côte d’Azur, les bulletins des Cross sont répétés en boucle sur le canal 63 en dehors d’heures de rendez-vous et il serait sou-haitable que cette expérience se généralise. Comptez entre 100 et 200 € pour une VHF fixe, idem pour une portable, bien utile lors des arrivées de port, en annexe ou même dans le cockpit.

La mer n’est jamais mauvaise. Le méchant, c’est le vent. Celui qui déchaine les vagues, qui pousse à la côte, qui amène le grain violent, qui déchire les voiles. Celui de Méditerranée est redouté de tous les marins sérieux. Ceux qui n’en ont pas peur sont des inconscients. Un seul remède, la météo. Voici quelques conseils pour avoir ce qu’il faut, mais pas plus, qui est trop.

Le GSM, notre téléphone por-table quotidien. Météo France a un système par département et nos bateaux sont très souvent à portée de réseau. Avant de partir ou en cours de route faites le nu-méro 0892 6808 suivi des deux numéros du département. C’est payant mais ce n’est pas volé. Et cela présente l’avantage d’avoir la météo du point d’arrivée alors que la capitainerie que vous quittez ne donne que le bulletin de zone de départ. Un conseil, si vous partez de Marseille vers les Saintes-Ma-ries, écoutez aussi la météo de Guissan. Ce qui se passe là-bas pourrait bien être une précieuse indication sur ce que vous pour-rez trouver demain ou après-de-main. À force de naviguer, on se fait ainsi sa propre interpréta-tion, fruit de l’expérience.Le récepteur radio grand pu-blic : en navigation côtière, de très nombreuses stations émet-

Quels instruments sont vraiment utiles ?

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tent des bulletins sur GO, PO et FM. Un autoradio à bord fait d’autant l’affaire qu’il est fixe et a un lecteur pour vos CD audio préféré. Plus chic et entre néces-saire et utile : le récepteur BLU (Bande Latérale Unique - oui, la voie de Donald le canard), obli-gatoire en hauturier pour re-cevoir la météo du et au large. S’il vous vient l’idée de navi-guer plus ou moins loin de votre bassin habituel, emportez-le : il vous permettra d’avoir des nou-velles de votre port d’attache car multi-bandes, il permet de cap-ter sur grandes ondes de nom-breux émetteurs français ainsi que Radio France Internationale partout dans le monde ! (entre 100 et 300 €). Prévoir alors une bonne antenne…

LES SIMPLEMENT UTILES

L’anémomètre. Si vous n’avez pas d’anémomètre en tête de mat, pourquoi pas un à main ? Utile pour départager entre les avis (« ça monte, ça monte pas ») ! Et malgré le côté rigolo à manipuler, en impose un peu aux novices… De 50 à 150 €, se-lon qu’ils sont autonomes (méca-niques) ou à piles (électroniques et affichages de diverses infor-mations). Très courant sur nos bateaux : le Navtex pour recevoir sous forme de petits messages les avis ur-gents aux navigateurs, des bul-letins météo, des avis de coups de vent via des satellites, près et loin de la côte. Comptez 500 €. Tout aussi courant maintenant, l’ordinateur et la liaison Internet : pas un réel besoin pour nos navi-gations le plus souvent estivales et proches des côtes. Mais il existe

une foultitude de sites météo-rologiques selon les activités pratiquées et votre degré d’ad-diction… Pour des traversée plus lointaines (Corse, Tunisie, Baléares), Météo France par exemple propose un abonne-ment au logiciel Navimail pour récupérer les données météo marines valables pour votre posi-tion et les mailles géographiques voisines. Durée et coût variables à consulter sur le site de Météo France. Mais tout cela risque d’être vite périmé avec l’arrivée de l’Ipad …et ses promesses.

LES ACCESSOIRES

Si vous naviguez dans une zone dont vous ne maitrisez pas bien la langue : le glossaire ! En mé-téo, les mots ont leur importance et une traduction approximative peut modifier le sens d’une pré-vision. Sans oublier l’indispen-sable Guide marine de Météo France disponible en capitaine-rie et téléchargeable : mis à jour chaque année, vous y trouverez entre autres renseignements utiles, lexique, glossaire, cartes des zones météo nationales et internationales, listes des émet-teurs VHF et BLU et horaires d’émission.

L’ENNEMI : LE CALENDRIER !

L’ennemi du marin, c’est le calen-drier. Se croire obligé d’arriver à tel endroit tel jour est le meilleur moyen de perdre tout discerne-ment, toute prudence. Demandez à la SNSM. Il y a un pic de sauve-tages les jours de mauvais temps en fin de semaine, aux dates où il faut rendre les bateaux loués, où il faut prendre un train pour retourner au boulot… En mer, le temps (chrono) se plie au temps (météo).

Claude Roger

Face à un ciel que l’on a du mal à inter-préter, rien ne vaut le croisement des informations que peuvent donner les

différents outils météo de bord, sans oublier le bulletin affiché à la capitainerie.

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Entre deux et douze ans, voire plus, pour obtenir une place

à flot dans un port de Méditer-ranée… Les ports à sec, tout le monde n’aime pas et, pour beaucoup, cela revient cher. Alors, une solution est d’avoir soi-même son port à domicile, pourvu que l’on dispose d’un hangar, d’un garage ou simple-ment d’un abri bâché au fond de son jardin. Sans oublier une re-morque et une voiture capable de tirer le tout. Et, enfin – c’est évident – d’un endroit adapté pour mettre le bateau à l’eau, garer la voiture et la remorque en lieu sûr pendant qu’on est sur la mer jolie.Lorsque toutes ces conditions sont réunies, avoir son port d’attache à la maison est une option que 95% des proprié-taires de semi-rigides choisis-sent. Mais pas forcément si simple ou si économique que cela.

TRÈS SOPHISTIQUÉS

Si hisser son Laser sur deux poutres installées en mezzanine dans son garage au-dessus de la voiture familiale ne pose guère de problème de place ou de manutention, ranger un semi-rigide de six mètres cin-quante est une autre affaire.Certains, comme Jean-Louis At-tard, responsable des relations

extérieures du site www.pneu-boat.com, en arrivent même à découper le mur et la porte d’en-trée de leur garage pour faire passer leur dernière acquisition, forcément plus grande. Car, pour un “pneuboater” comme pour un marin “rigide”, le pro-verbe selon lequel il manque toujours un mètre à son bateau, reste vrai. D’autant plus que la différence entre les deux com-mence à s’estomper.Les “gonflables” d’aujourd’hui ne se dégonflent plus d’un été à l’autre. Cela évite d’infliger des faux plis aux boudins. Leurs postes de pilotage, leurs fonds, leurs sièges moelleux, leurs ar-ceaux, leurs coques profilées, leurs bastingages et leurs mo-teurs puissants sont de plus en plus luxueux, à mille mille des saucisses-mobylettes qui ont permis autrefois à tant de gens de jouir de la mer comme des milliardaires et qui ne sont plus maintenant que des annexes.Entre 25.000 € (rarement moins) et 50.000 € (parfois bien plus) l’engin, l’option semi-rigide transportable n’est plus une op-tion d’économie à l’achat.Et à l’usage ? Si l’on est un ex-pert-comptable, on doit comp-ter l’amortissement du garage, calculer le préjudice subi par la voiture qui couche dehors… Si l’on ne calcule que les coûts directs, pour une trentaine de

sorties annuelles et une cen-taine d’heures de navigation, il faut compter entre 500 et 1.200 litres d’essence (650 à 1 .600 € selon la puissance, plus 200 à 300 €pour l’hivernage et l’en-tretien courant et ajouter en moyenne 10 € par mise à l’eau.

MISES À L’EAU TRÈS CHÈRES

Car mettre son bateau à l’eau a maintenant un prix. Extrê-mement variable : de 5 à 8 €

Avoir son bateau à l’anneau et à l’année est un rêve de plus en plus inaccessible. Prendre l’avion ou le train et louer un bateau n’importe où dans le monde est une pratique de plus en plus répandue pour la croisière à voile. Nomadiser en remorquant son esquif comme d’autres leur caravane est, pour une navigation strictement côtière et le plus souvent à la journée, une idée tentante.

à Frontignan, jusqu’à 278 € à Porto Ottioli en Sardaigne ! « Il est compréhensible qu’on fasse payer de 5 à 10 € car créer des rampes de mise à l’eau et des parkings a un coût » admet Jean-Louis Attard, qui poursuit « mais nous participons large-ment à l’économie du tourisme local et du nautisme qui étouffe faute de places à l’eau, alors, il faut que les prix restent rai-sonnables. Pour les milliers de personnes qui ont des petits ba-teaux de 3 ou 4 m, payer plus de 10 € à chaque fois est très cher ». Cher et rare. De plus en plus rare, même, car contrairement à ce que l’on pourrait penser, les communes hésitent de plus en plus à créer des cales de mise à l’eau. Une raison est qu’elle transforment les zones por-tuaires – hautement touristiques et où chaque usage est calculé – en disgracieux parkings que les attelages squattent à la journée – voire plus – en consommant deux places. Une autre raison est l’embouteillage que chaque fin de journée provoque sur le quai à l’heure où les vacanciers se promènent avant l’apéro. Pas bon pour l’image balnéaire.

LE JET-SKI, UNE NUISANCE ?

Mais la troisième raison est la plus forte : jet-skis et autres scooters des mers, de plus en plus nombreux, sont resentis comme de vraies nuisances, pas seulement sur l’eau mais dans les ports : vrooom-vrooom des moteurs pour frimer ou rincer les turbines, circulation anar-chique dans les ports… Cette plaisance-là est de plus en plus vécue comme une déplaisance

Le nomadisme nautique peut coûter cher. Pour aller en Corse, pa-radis des pneumarins et de tout ceux qui ont leur bateaux en re-morque, il faudra débourser jusqu’à 1.000 € rien que pour traverser en ferry : 4 personnes, une voiture, une remorque en période haute.

CHER NOMADISME NAUTIQUE !

Le transportable : solution pour les nomades ?

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et les communes commencent à en mesurer l’impact négatif. À cause du comportement de certains, dans toute l’Europe, les ports luttent contre ce mo-tonautisme en fermant les cales de mise à l’eau. L’Allemagne et l’Angleterre ont fermé plus d’une centaine de rampes…Du coup, les usagers plus rai-sonnables que sont les pneu-marins organisés en font les frais. L’Association des usagers des cales de mise à l’eau de Méditerranée (AUCMED) qui a établi une charte de comporte-ment (voir l’encadré), regrette cette limitation de l’accès à la mer : « au-delà du mécontente-ment grandissant des plaisan-ciers, le tourisme et l’activité des industries du nautisme se trouvent largement affectés : 70% des immatriculations de la plaisance concernent des embarcations de moins de six

mètres (…) cette “plaisance sur remorque” n’est pas représen-tée dans toutes les instances concernées (…) ce qui entraine des décisions qui ignorent ou vont à l’encontre de l’usage de ces cales ». Ces mots, extraits d’un rapport remis en 2009 au Conseil supé-rieur de la navigation de plai-sance et des sports nautiques (CSNPSN), montrent tout de même que la question est à l’ordre du jour à “l’interminis-térielle” pour chercher des so-lutions.Tâche difficile car, comme di-sent certaines mauvaises lan-gues « pour construire une cale de mise à l’eau, il faut consulter 7 ministères ». Et pourtant, de-puis un édit de François 1er, les communes littorales doivent ac-cès à la mer libre et gratuit. Une loi à rafraîchir…

Christophe Naigeon

Tout usager de cales de mise à l’eau se doit de :- Respecter la signalétique mise en place par les mairies ou les ges-

tionnaires de ports- Ne pas gêner et donner la priorité aux professionnels de la mer- Préparer son embarcation en dehors de la cale, aussi bien pour

mettre à l’eau qu’en sortir- Restreindre l’utilisation de la cale à la seule mise à l’eau et sortie- Ne jamais stationner sur la cale ou l’encombrer- Stationner véhicule et remorque sur les aires et parking prévus à

cet effet- Ne pas utiliser les équipements portuaires destinés aux usagers

résidents du port (point d’eau, borne électrique aire de carénage) sauf si compris dans les prestations de la capitainerie pour les usa-gers sur remorques

- Veiller à la sécurité de tous les usagers en ayant une conduite adaptée et en effectuant des manœuvres avec douceur et maîtrise, sur la cale et dans le port.

LA CHARTE DE L’AUCMED

actualité :

Du 21 au 24 mai s’est tenu au port de plaisance de Barca-

rès le second RIBMED, salon du bateau semi-rigide, premier du genre en France.Les plus grandes marques étaient représentées, exposant une soixantaine de bateaux, aussi bien à terre qu’à flot, pour permettre aux visiteurs intéres-sés de faire des essais en mer ou sur l’étang, selon la météo. Bé-néficier de ces deux plans d’eau est un atout majeur du site de Barcarès pour une telle mani-festation qui fait suite au RIBEX de Cowes (Grande-Bretagne) et place Barcarès en seconde place européenne pour ce type de ba-teau.Le but du salon est de présen-ter les nouveautés mondiales dans ce secteur en pleine évo-lution, de faciliter les essais et les ventes, mais aussi de faire se rencontrer les spécialistes, professionnels et organisations d’utilisateurs.Le premier salon, lancé à l’ini-tiative de Joëlle Ferrand, Maire de Barcarès, avait mobilisé les équipes de la municipalité, de l’Office de tourisme, de la Capi-tainerie pour en faire un évé-nement certes très “pro“ mais très convivial dès sa première édition. Pour cette seconde année, le succès ne s’est pas démenti, montrant que le semi-rigide, par sa facilité de transport et de mise à l’eau, par ses qualités marines et son confort, est un bateau à part entière capable de satisfaire les plus exigeants sur toutes les eaux.Rendez-vous en 2011 pour le week-end de Pentecôte !

LES EXPOSANTS ET LES MARQUESBear Marine Plaisance (Port Vendres) : Zodiac, Lomac, Joker Boat, Sea Hank, Pacific CraftBarcarès Yachting (Barcarès) : CapelliMarine Center (Barcarès) : SacsClinique du Bateau : Bombard, Black FinZar France : ZarYachting Spirit (Canet) : BWACG Info Service : Aqua dream, VaillantRemora : Semi-rigide électriqueRafales (La Haye-Fouassière) : RafaleBarcelone Marina Port-Vell / SNSM / Société Générale

NOUVEAU SUCCÈSPOUR LE SALONDU SEMI-RIGIDEDE PORT-BARCARÈS Co

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Les sémaphores veillent à nouveau sur nous

Le sémaphore du Capo Grosso, à l’extrême pointe de la pointe du cap Corse gère un intense tra-fic commercial et fait face à des conditions météorologiques dan-tesques… dans une situation de solitude et d’isolement uniques. Un endroit où il faut s’accrocher.

Tempête. Gris comme le ciel et blanc comme la mer ce jour-

là. Tempête, c’est la mascotte du sémaphore du cap Corse, un chat venu un jour y élire domicile.Le Libeccio monte, monte. Il ne reste plus qu’un voilier en vue, grand largue, en fuite vers la partie abritée du cap, côté Mer Tyrrhénienne, où le coup de vent annoncé ne lève pas de houle, où l’on peut mouiller face à la côte en sécurité.Devant la porte du sémaphore, Tempête, entre les pieds du maître Stéphane Duprez miaule comme le vent dans les an-tennes. Dedans, le premier maître gille Azara prépare le café sans chichis. « Faites vos prises de vues extérieures maintenant, dit-il, on va devoir bientôt amener les couleurs à cause du vent ».Photos, donc du sémaphore planté sur le Capo Grosso, tour

de contrôle sur un ma-melon dénudé, sous un plafond de nuages gris et ondulants, ré-plique mouvante de la falaise de schiste qui tombe à pic dans une mer qui moutonne déjà serré. En plein mois d’août.« Si vous voulez monter sur le chemin de ronde, c’est le mo-ment. À partir de force 7, ce sera interdit ».Photos, donc sur l’étroit balcon qui domine une houle maintenant profonde. « Les nouveaux qui ar-rivent ici sous-estiment la hau-teur des vagues. À 110 mètres, il faut regarder les bateaux passer dans la vague pour apprécier le vrai état de la mer » commente encore Gilles Azara.Et ici, ça monte vite. Encore plus vite et encore plus fort que par-tout ailleurs en Méditerranée. Plus qu’au cap Béar, disent-ils. Un effet venturi exceptionnel sur ces falaises du cap Corse. « Quand la météo annonce force 8, on a 9 ou 10 ». Le record de vent a été établi à 214 km/h, dernier chiffre donné par l’anémomètre avant qu’il ne soit emporté… Ceux qui ont installé les éoliennes sur les

sommets juste der-

rière ont mesuré jusqu’à 240 km/h. Et 300 jours de vent pas an. « À Bonifa-cio, ils en ont 365, plaisante Sté-phane Duprez, mais les records de puissance sont pour nous ! »Au point que les équipes peu-vent rester enfermées sans auto-risation de mettre le nez dehors, mêmes sur les marches du per-ron, pendant trois jours de suite. Seule exception pour la relève. « Sinon on devient fous ! »

DES POSIDONIES À 110 M !

Sur la passerelle de veille, tout bouge, les vitres plient sous la force du vent. Lors des grosses tempêtes, les posidonies et le sel viennent se coller dessus et bouchent la vue. Un comble ! À la moindre accalmie, l’équipe de veille sort gratter ce qu’elle peut. Mais ça recommence aussitôt.« Vous voyez, le parking en bas, on a mis un muret côté au vent et une glissière sous le vent. Trois voitures avaient été emportées dans la mer, dont celle de la femme du chef de l’époque, rete-nue par miracle par les quelques

La Marine nationale s’est décidée à réhabiliter les sémaphores. Sur le point d’être abandonnés, ils sont maintenant rénovés, équipés, gardés 24 heures sur 24. Descendants lointains des tours de guet romaines, génoises ou sarrasines, et plus proches des ancêtres équipés du télégraphe de Chappe (un mât, quatre bras et 301 positions possibles), les sémaphores centralisent aujourd’hui toutes les missions de surveillance (voir en page de droite) en liaison avec tous les services concernés par la circulation maritime, le sauvetage, la pollution, les pêches, le trafic de drogue et de clandestins… Selon l’endroit où il se trouve, chacun a un rôle particulier, mais aussi une architecture, une histoire, une position géographique… et des guetteurs sémaphoriques, marins bien particuliers. Un exemple parmi les 19 de Méditerranée française, Capo Grosso, en Corse.

buissons qui veulent bien pous-ser dans la pente ! ».Le Libeccio monte encore. Il faut rentrer dans la salle abritée. Le veilleur de quart est en train d’ap-peler un cargo, à peine visible sur la ligne d’horizon embrumée. Identité, longueur, jauge, cargai-son, destination… Puis un grand yacht. Puis un autre cargo. La mi-nutieuse routine.

UN INTENSE TRAFIC

Sur l’écran de l’ordinateur, la carte de ce coin de Méditerranée au trafic commercial intense : golfe de Gènes, Provence et Côte d’Azur, jusqu’à la Toscane. L’homme de quart met des noms sur les points signalés par le ra-dar. Vers le sud et sur le versant occidental du cap Corse, les si-gnalements sont peu nombreux. Essentiellement des yachts. Au nord et côté oriental, les points sont les uns sur les autres. « C’est le Canal de Corse, entre la Corse et les îles italiennes, Ca-praia et Elbe. Qu’ils viennent du nord ou du sud, de Marseille, de Gènes, de Livourne, de Naples, de Malte, tous passent par là. Il y en a plus de 80 par jour » ex-plique le premier maître.Gérer ce trafic est la mission principale du sémaphore du Cap Corse, en relation avec ce-lui de Sagro, un peu plus au sud, vers Bastia. Ce n’est pas le rail d’Ouessant mais peu s’en faut. D’ailleurs, devrait être bientôt signée une convention tripartite France-Italie OMI (Organisation Maritime Internationale) qui ins-taurera une “recommandation de route” aux navires de com-merce. Ces recommandations ne seront obligation que pour les navires des deux pays signataires mais elles permettront d’engager la responsabilité des bâtiments des autres nationalités qui n’en tiendraient pas compte et entre-raient en collision.

Cap Corse : “au-delà du bout du monde”

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L a collaboration

entre les deux rives de la Mer Tyrrhénienne est indispensable et ancienne. Elle s’en trouvera renforcée. D’ailleurs, un cours de langue de Dante est donné aux nouveaux arrivants pour favoriser les échanges avec les nombreux navires italiens qui naviguent sur cet autoroute maritime.Les autres missions, à part la surveillance du respect des eaux territoriales par les pêcheurs, sont les mêmes que pour les autres sémaphores : sauvetage, lutte contre les pollutions, le pillage des sites archéologiques marins, signalement de navires suspects de contrebande, trafic de clandes-tins, terrorisme… la routine, quoi. En bas, le café attend. Plusieurs étages à redescendre. D’abord l’escalier métallique en hélice peint en bleu “cabine de plage à Deauville” par les équipes qui en sont fières, puis dans la avec salon partie ancienne du bâti-ment dont le toit en ogive a été conservé un élégant escalier de tomettes rouges, presque bour-geois, qui contraste avec la batte-rie d’ordinateurs façon Star Trek ancienne version. Au plafond, on devine encore l’ancienne ou-verture par laquelle on passait la “marionnette” articulée du télé-graphe Chappe d’antan.

ECRANS PLATS, JEUX VIDÉO

Encore quelques marches et on arrive à la partie consacrée à la vie des équipages, aux allures de pavillon de banlieue : cuisine nickel, coin salon avec canapés simili, TV et console vidéo. « Aux guetteurs sémaphoriques de ma génération, la Marine na-tionale envoyait des livres. Main-tenant, c’est des écrans plats et des jeux vidéo… ».

Avec en permanence deux équipes de trois de service pour trois jours et qui se relaient par quarts de quatre heures, il faut rompre la monotonie de la vie dans ce sémaphore «au-delà du bout du monde» comme l’ap-pelle le premier maître Azara.Ici, à 10 km du premier hameau, à 30 km de Macinaggio, ville bien calme en dehors de la saison touristique, à une heure de Bas-tia, il n’y a RIEN. Juste un bout de lande maigre et la mer. Et le vent.Autrefois, le chef et son adjoint vivaient ici avec leurs familles. Sans école, sans loisirs, sans vie sociale. Trop dur. Tous vivent maintenant à Bastia. Même si, comme pour le maître Duprez, le compagne travaille aussi dans le sémaphore.

Alors que les phares se vident de leurs gardiens, les séma-phores « qui ont leurs lumières à l’intérieur » comme le dit Gilles Azara, ont besoin d’hommes et de femmes efficaces, motivés et heureux de faire ce travail, même dans des coins aussi reculés, ventés, superbement solitaires que le Capo Grosso.Le Libeccio est monté d’un cran de plus. Le drapeau a été ame-né. Le chat Tempête est bien au chaud, au sec et au calme. Sur la route de retour quelques mar-cheurs inquiets du sentier des Douaniers se hâtent vers le petit port de Centuri. C. Naigeon

L’équipe de Capo Grosso et le chat Tempête

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Tortues de Méditerranée,les dinosaures de la mer

La tortue est le plus vieux rep-tile de la planète (200 millions

d’années). Ces corps massifs, si harmonieux et rapides dans l’eau, peinent sur le sable car bien que pélagiques (pelagos, la haute mer) les femelles doivent aller sur les plages pour pondre. On en recense huit espèces qui ont en commun la détestation de l’eau froide. Il y en a donc dans toutes les mers du globe sauf dans les océans Arctique et Antarctique. Ceci expliquant peut-être cela, sachez que le genre mâle ou fe-melle de la tortue dépend de la température de l’eau lors d’une phase embryonnaire délicate au quarantième jour d’incuba-tion des œufs : à entre 27° et 31° (l’idéal à 29°), l’équilibre des sexes est maintenu. Mais plus il fait chaud, plus il y a de filles, et inversement. Damned ! Le ré-chauffement climatique pourrait avoir raison des mâles.Deux espèces se reproduisent

en Méditerranée : la Tortue Caouanne et la Tortue Verte. D’autres nous rendent visite en passant par Gibraltar, comme l’énorme Tortue Luth.

LA TORTUE CAOUANNE :DES AMOURS EN CROISIÈRE

Celle que vous avez le plus de chances de rencontrer est la Tor-tue Caouanne ou Caretta-Caretta qui peut dépasser 1 m de long et 150 kg. Sa tête, très large, est pourvue de deux écailles pré-frontales et d’un bec orné. Sa carapace en forme de cœur ar-bore une dossière brun-rouge et un plastron jaune pâle tâché d’orange. Ses pattes à deux griffes font office de nageoires à l’avant et de gouvernails à l’ar-rière. Carnivore, elle ne néglige ni les éponges ni les algues en complément des mollusques, crabes et poissons. Elle atteint sa maturité vers l’âge de dix ans et, toutes les deux ou trois saisons entre avril et septembre, pond jusqu’à quatre à sept fois de 60 à 200 œufs. Au lieu de s’accoupler comme les autres sur les lieux de ponte (Turquie, Chypre, Libye, Sicile, plus rarement en Corse), c’est au cours de ses croisières qu’elle se fait féconder... Entre 60 et 75 jours plus tard, les petites tortues nées dans le sable iront rejoindre la mer en se repé-rant au bruit des vagues, de nuit de préférence. Mais il arrive que les lumières artificielles du rivage les attirent. On raconte qu’en Calabre, quelques soixante-dix jeunes éblouies se retrouvèrent… sous les tables d’un restaurant de plage. La côte, l’été, est bien un lieu de perdition !

LA TORTUE VERTE : LE LIÈVRE DES TORTUES

La Tortue Verte, omnivore quand elle est petite, devient herbi-vore à l’âge adulte. Les herbiers qu’elle ingurgite lui donnent sa couleur (serait-elle rose comme les flamants si elle mangeait des crevettes ?). Très légèrement plus petite que la Caouanne, c’est la plus rapide de toutes, capable d’atteindre 35 km/h grâce au pro-fil aplati de sa carapace. Elle ne possède qu’une seule griffe sur chaque nageoire. La zone d’alimentation étant le plus souvent éloignée du site de ponte, les tortues de mer parcou-rent jusqu’à 2.000 km. Comme les oiseaux migrateurs, elles navi-guent grâce à leur perception du champ magnétique terrestre. Des scientifiques de Montpellier se sont livrés à un deux expériences. Des capteurs satellite ont été pla-cés sur le dos de tortues vertes capturées dans l’Océan indien puis relâchées loin de leur desti-nation. Avec leur compas intégré, elles ont retrouvé leur point de destination, mais en nageant bien plus que nécessaire. Leur instru-mentation de bord n’indique que le cap, pas la position. Elles ne pouvaient pas évaluer la dérive due aux courants. On leur a aussi mis un aimant sur la tête pour leur faire perdre le Nord. Mais elles sont quand même arrivées à des-tination. Ont-elles un système de compensation dans leur compas ?

Avec la poule, c’est une descendante des dinosaures. Comme la poule, elle avait des dents et les a perdues au profit d’un bec. Comme la poule et les dinos, elle pond des œufs. La compa-

raison s’arrête là. Bien que rare, c’est la tortue que vous aurez le plus de chances de rencontrer en mer. Dans ce cas, voici ce que vous pouvez savoir à propos des Chélonidae :

LA TORTUE LUTH : LA DURE À CUIR

Celle-là, si vous la voyez en Mé-diterranée au cours de vos na-vigations, c’est presque un mi-racle. On en observe pas plus d’une par an ! La Tortue Luth ou Tortue cuir, est la seule à ne pas posséder l’armure classique d’écailles mais de petits osse-lets imbriqués recouverts d’une épaisse couche de graisse et d’une peau de cuir. Elle pèse sa tonne pour deux mètres de long et se gave de méduses qu’elle peut aller chasser jusqu’à 900 m de fond. On se prend à souhaiter qu’elle prolifère pour nettoyer nos rivages lors des invasions de ces gelly-fish (poissons-gelée, comme disent les Anglais) mais, alors qu’elle pourrait être notre meilleure alliée, nous sommes son pire ennemi : elle confond les sacs en pastique que nous je-tons avec les méduses et meurt d’occlusions intestinale.Bien que toutes les tortues ma-rines soient protégées en France depuis 1991 et dans bien des pays au monde, l’Homme a bien d’autres manière de nuire aux tortues, Luth, Vertes, Caouanne et autres : filets de pêche, pollutions chimiques et par hydrocarbures, braconnage des œufs, perturba-tion de ses lieux de ponte par l’ur-banisation, fabrication de soupe de tortue, de lunettes et de bijoux d’écaille, souvenirs touristiques…

Guy Brevetavec Abigaël Silva (10 ans),

conseillère technique

Tortue verte © Mila Zinkova

www.cabotages.fr - Languedoc-Roussillon - Cabotages.Coastwise - 1

DIX-HUIT PORTS, TROIS BAIES,TROIS SAVEURS DE PLAISANCE

TROIS RADESDIX-HUIT PORTSCENT COULEURS DE PLAISANCE

Pour qui pense aux ports de Pro-vence, l’image qui s’impose est

colorée et sympathique : le bateau à deux pointes. Les Bouches-du-Rhône l’appellent Barquette, le Var Pointu, Toulon Raf�iau. Inventé par les ma-rins bretons s’étonnant de découvrir à Toulon ce bateau à deux étraves, le nom est devenu le terme commun – au grand dam des Marseillais ! – pour désigner ce bateau mythique qui fait l’âme de la Provence, l’iden-tité du littoral varois, le charme de chacun de ses multiples ports.Et vous grimpez au Cap Sicié, au Mai, au Faron, vous verrez, du Bec de l’Aigle à Porquerolles, tous les autres ba-teaux qui font la vie maritime de cette côte riche de toutes les navigations.

D’abord les gris. Symboles de l’une des rades les plus sûres de la Médi-terranée, les navires militaires de Toulon, s’ils sont loin de la plaisance, n’en sont pas moins porteurs de ‘‘l’es-prit d’équipage’’ qui unit tous ceux qui ont la mer en partage. Sachez qu’ils sont ultra-prioritaires et qu’il vaut mieux ne pas s’aventurer dans certaines zones ultrasensibles… Ensuite les jaunes. Les bacs bouton d’or de Corsica Ferries qui ont fait de Toulon le premier port de départ vers l’île de beauté, rejoints depuis peu par les coques “Tex Avery“ de Moby Lines, que vous croiserez cer-tainement sur votre route (ayez à bord les horaires de ces compagnies pour éviter les surprises !).

Et aussi les multicolores. Les coques noires, rouges, blanches, immatri-culées à Nassau, Monrovia, Valletta, arborant des pavillons sans complai-sance. Les derniers-nés : des rouliers anglais, �lambant neufs, qui ser-vent “l’autoroute de la mer“ entre la France et la Turquie. Eux aussi vous rappelleront de leur barrissement qu’il faut laisser la route libre à ces éléphants de mer.Et les blancs ! Ce sont les 6.000 ba-teaux de plaisance qui ont pu trouver un anneau à l’année dans les Ports de Toulon Provence. Les plus visibles sont les yachts de grande plaisance qui hivernent depuis peu en nombre dans l’abri en eau profonde de la Seyne-sur-Mer et au cœur de Toulon

avant d’aller creuser leurs sillages vers Saint-Tropez, Cannes ou Mo-naco. Et les plus récents, les paque-bots géants américains de 330m de long pour 60m de haut signés Royal Carribbean, qui ont récemment opté pour la rade de Toulon.Ce sont aussi les milliers d’autres qui, le temps d’un beau week-end, sont débarqués des cales de mise à l’eau et vont explorer les recoins secrets de cette côte.C’est en�in la grande �lotte les ba-teaux habitables qui trouvent à l’Est et à l’Ouest du cap Sicié comme de la presqu’île de Giens un terrain de jeu unique à la découverte duquel nous vous invitons à travers trois bassins : le Brusc, Toulon et Hyères.

LA RADE DU BRUSCVous avez doublé le Bec de l’Aigle et faites route vers Sicié. Si le temps est trop mauvais, évitez cet accélérateur de vent et ampli�icateur de vagues qu’est le «cap Horn» de Provence. Abritez-vous avant. Si vous n’aimez pas les grandes villes touristiques, le meilleur conseil est le port du Brusc. Caché derrière l’île des Embiez au port souvent complet, le Brusc est une escale tout aussi bucolique et tout à fait tranquille, accessible aux bateaux de moins de 45 pieds et 2,5 m de TE.Vétuste, dîtes-vous ? Faites-y un tour cet été. Les travaux de réhabilitation ont commencé avec la jetée des pê-cheurs et la station d’avitaillement. Bientôt 130 places nouvelles en plus des 680 existantes et le port sera doté d’une capitainerie modernisée. Avec un site Natura 2000, des spots de plongée, de surf et de kite (Bru-tal Beach) à proximité, point n’est besoin de mauvais temps pour faire escale dans cet endroit intime.

LA RADE DE TOULONCap Sicié passé, si le temps est beau, que le vent ne souf�le que d’Ouest, goûtez un mouillage entre les Deux Frères et les Sablettes où il fait bon plonger à la recherche paci�ique des mérous, aujourd’hui revenus.Puis contournez le cap Cépet vers la rade. Première surprise : le port de Saint-Mandrier a été totalement ré-nové. Déjà belle, l’escale maintenant très confortable offre toujours sa vue magni�ique, le soir, sur Toulon et sa ceinture de montagnes.Mais la plus grande surprise est dans la baie du Lazaret. On y prévoit un vrai port aux normes, une grande cale de mise à l’eau, un parking à re-morques, des restaurants de fruits de mer dans la cité lacustre : un projet patrimonial, gastronomique et touris-tique autour de la conchyliculture. Au fond, la Seyne-sur-Mer s’est refait une beauté – quai, pannes, bornes – et l’ancien pont-levant “Eiffel“ joue à la tour d’observation sur la rade.

Le plus grand projet est celui, double, de la Darse-Vieille et de la Darse-Nord du Mourillon à Toulon, entre les-quelles le port des ferries pourrait de-venir port de croisière avec un quai de 400 m protégeant les bateaux de plai-sance de ces mastodontes. La darse Henri IV serait reconstruite à l’iden-tique dans le cadre d’un aménage-ment portuaire et urbain recréant les remparts d’origine. Ainsi, le port de Toulon-centre, un peu vieillot, serait dans quelques années en harmonie avec la ville historique en rénovation.Petite variante : en sortant de la petite rade, mouiller entre la grande digue et le Mourillon. Bien abrités du vent d’Ouest, il y à là un accès facile – en petit train – vers la ville et vous serez à deux pas des petits restaurants du Mourillon. A la mi-août, tête en l’air, vous y verrez la Patrouille de France .Encore vers l’Est, la Grande Rade, alias “rade des Vignettes“, fourmille de beaux mouillages pour des plongées superbes dans ces eaux claires.

LA RADE D’HYÈRESTout commence à la Madrague de Giens, côté Ouest du fameux tombolo. Un petit port de carte postale où trô-nent de superbes BIP (bateaux d’inté-rêt patrimonial) rénovés. Enchaînez sur la Tour Fondue, départ des na-vettes pour les îles, où un mouillage organisé (agité !) est en projet, utile pour prendre quelqu’un à conduire dans les Îles d’Or. À Porquerolles, vous aurez aussi la surprise de dé-couvrir que tout est �lambant neuf, capitainerie, pannes, bornes, quai des pêcheurs… Vous êtes en face d’Ol-bia, l’antique comptoir grec, devant l’Almanarre cher à l’élite mondiale des surfers et sur le plan d’eau choisi par l’Hydroptère pour franchir cet hi-

ver la barre des 100km/h sur l’eau. Magique !

LE BRUSCLE BRUSC

TOULONTOULON

HYÈRESHYÈRES

42 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr

Enfiler palmes, masque et tuba pour partir à la découverte

du monde sous-marin, si proche sous la surface, est une habitude presque ancestrale pour beau-coup. La découverte des fonds sa-bleux (plus vivants que l’on ima-gine), des herbiers de posidonie (poumons et nurseries de la Mé-diterranée) ou des innombrables formes de décor rocheux se prête à des randonnées plus ou moins longues, parfois à la cueillette, voire à la prédation d’une friture pour améliorer l’apéro. Tout cela semble si naturel que l’on en ou-blie parfois que certaines règles, de prudence comme légales, doi-vent être respectées. LA RANDO PALMEE

Toute balade palmée doit se faire équipé d’une bouée de signalisa-tion surmontée d’un drapeau “al-pha” (10 € en grandes surfaces). Cette obligation est plus que salutaire, la multiplication des

d’éponges encroûtantes, d’al-gues, d’anémones prendra du temps pour se reconstituer. En snorkeling vous avez la possi-bilité de visiter la plupart des ré-serves marines intégrales, inter-dites aux plongeurs en bouteille, aux pêcheurs et au mouillage. Privilège extraordinaire que l’on ne mesure qu’in situ. LA PECHE SOUS-MARINE

Même si arbalètes et tridents par-sèment les allées des hypermar-chés dès le début mai, quelques règles doivent être rappelées :Il n’est plus nécessaire d’avoir une autorisation des Affaires ma-ritimes ou une licence sportive pour pratiquer la pêche sous-ma-rine, seule une attestation d’as-surance, couvrant cette pratique, peut-être exigée.La pêche sous-marine est auto-risée à partir de l’âge de 16 ans.Il est interdit d’utiliser une lampe et de pêcher entre le coucher et le lever du soleil. La bouée de si-gnalisation est obligatoire. Il est interdit de maintenir une arba-lète sous-marine armée hors de l’eau. Il est interdit de cueillir les oursins de mai à octobre à peu près partout. Enfin et surtout, chaque espèce de poisson bé-néficie d’une taille minimale en dessous de laquelle il est interdit de la capturer (rouget 11 cm, sar 15 cm, loup 20 cm, etc.)Faites-vous un devoir de consom-mer ce que vous avez capturé.

Julien Collet

Pas besoin de bouteille pour connaître l’ivresse des fonds marins ! De la plage, du rocher ou du bateau au mouillage, la tentation est toujours forte d’aller voir de plus près ce qui se passe à un, deux ou trois mètres de profondeur, là où il y a encore de la lumière et des couleurs, là où on peut faire “un canard” sans être un apnéiste entrainé. N’y résis-tons pas. Voici les conseils avisés de Julien Collet, ré-dacteur en chef de Tribu Snorkeling :

Le masqueLorsque vous essayez un masque, il doit se maintenir sur votre visage, sans la sangle, par une sorte de léger effet ventouse (en aspirant par le nez et en prenant soin que vos cheveux ne viennent se glisser sous les bords du masque). Aucune partie rigide ne doit vous gêner, notamment au bas du front et à la base du nez.La jupe (la partie souple du masque) peut-être en pvc, en caoutchouc ou en silicone, plus confortable et qui vieillit le mieux. Attention, les jupes translucides, plus seyantes, laissent entrer la lumière sur les côtés et provoquent des reflets. Evitez les verres en plastique et tous les mo-dèles ne répondant pas aux normes françaises.Si vous vous aventurez sous l’eau, vous devrez pouvoir pincer aisément vos narines (compensez la pression de l’eau exercée sur vos tympans en pinçant votre narines et en soufflant par le nez bouche fermée).Le tubaHabituez-vous à utiliser un modèle simple, dépourvu de siphon ou de valves permettant l’évacuation “automatique” de l’eau. Les tubas sont souvent légèrement galbés pour mieux épouser la forme de la tête. L’embout sera plus souple et agréable en bouche s’il est en silicone.Les palmesIl n’existe pas de palmes idéales. Tout dépend de votre stature, de votre force, de votre condition physique et de l’usage que vous désirez en faire.L’ensemble de la palme doit être léger. La voilure, souple, présente un effet ressort perceptible lorsqu’on la plie. La partie chaussante est soli-daire de la voilure, et l’ensemble suffisamment rigide.Le port de chaussons en néoprène protège votre pied des ampoules que pourrait provoquer une partie chaussante trop rigide. Le chausson ne doit pas serrer pour ne pas gêner la circulation sanguine. Selon l’épaisseur du chausson, choisissez une ou deux pointures au-dessus de la vôtre.

BIEN CHOISIR SON MATERIEL

Rando palmée,chasse sous-marineConseils d’un produ “snorkeling”

engins motorisés et des compor-tements “débridés” impose cette mesure minimale.Toute embarcation devrait rester à une distance de 100 m de votre bouée de signalisation ; en pra-tique c’est souvent moins, il est donc prudent de limiter la corde qui permet de la tirer à 25 m au maximum. Cette bouée per-met d’emmener avec soi toutes sortes de choses et, in fine, d’être utilisée comme base de repos !Dans l’eau, la déperdition de cha-leur est très rapide et la contem-plation d’un groupe de rougets ou d’un ballet de castagnoles fait vite oublier toute notion de temps ! Une combinaison est particulièrement utile aux en-fants, moins armés pour l’ho-méothermie et plus insouciants des dangers du soleil.Les écosystèmes marins méditer-ranéens sont fragiles et fragilisés. Il faut éviter de toucher, s’appuyer ou se mettre debout sur les fonds rocheux : la vie fixée constituée

www.cabotages.fr - Cabotages Méditerranée - 43

Daniel Mercier, le fondateurdes Guides de la Mer

Comment est partie l’idée des Guides de la mer ?Dans les années soixante-dix, il y avait surtout la nage avec palmes et le tir au fusil sous-marin sur cible. Du sport qui n’intéressait guère le grand public. Or, j’étais persuadé que le lieu où ces sports se pratiquaient, la mer, les premiers mètres sous la surface et en dessous, la biologie, l’ar-chéologie, la photographie sous-marines étaient capables de pas-sionner les gens. En 1973, nous avons eu l’occa-sion de le prouver. Avec Guy Pou-let (Ndlr : grand alpiniste doublé d’un pionnier de la plongée), nous avons eu l’idée d’installer des stands sur les aspects “cultu-rels” de la plongée et l’image sous-marine. Très gros succès de ces premières Journées su-baquatiques qui se sont ensuite déroulées tous les ans. Cela a donné naissance à deux choses : les Guides de la mer, moniteurs embarqués pour expliquer aux gens les poissons, les oursins, les anémones de mer… et, un événement d’imagerie subaqua-tique qui, au fil des années est devenu le Festival Mondial de l’Image Sous-Marine.

L’ATELIER BLEU

L’Atelier Bleu - CPIE Côte Provençale est un acteur reconnu de l’EEDD de-puis 25 ans. Il est le principal inter-venant d’une approche de l’environ-nement par la pratique des activités aquatiques et subaquatiques.Labellisé Centre Permanent d’Initia-tives pour l’Environnement (CPIE), l’Atelier Bleu du Cap de l’Aigle à La Ciotat promeut des comportements éco-citoyens responsables, actifs et respectueux de l’environnement. Il participe également au développe-ment durable notamment en infor-mant et sensibilisant les acteurs et les usagers du bord de mer.Au fil des ans, l’association s’est développée autour de son cœur de métier “l’animation nature” sur le littoral en diversifiant ses approches et les publics accueillis. Plus de dé-tails : www.atelierbleu.fr

Quand on naît en 1931 à Clamart, près de Paris, rien ne prédispose à devenir un gourou de la plongée. Et pourtant, tout de suite après la guerre, alors qu’il a 16 ans, Daniel Mercier fait sa première plongée à Antibes. À 30 ans, sa première descente en scaphandre. En 1966, il crée le Spondyle Club. En 1967, il est moniteur d’Etat et, en 1968, il crée l’Association Nationale des Moniteurs de Plongée. Mais ce qui nous intéresse ici, c’est la création des Guides de la mer en 1973 et le lancement du Festival Mondial de l’Image Sous-Marine un an après. Comme les lecteurs de Cabotages, les élèves de Daniel Mercier et des Guides de la mer sont des touristes, curieux et respectueux, qui consi-dèrent la plongée comme une activité sportive mais aussi culturelle.

Navigation et plongée sont-elles compatibles ?Ce n’est pas facile. Entre plon-geurs et plaisanciers, la cohabi-tation est parfois difficile. J’avais demandé que la navigation soit interdite à moins de cinq cents mètres des côtes, mais je ne l’ai pas obtenu. Alors, il faut se contenter de faire respecter la signalisation. En revanche, un plaisancier peut facilement et uti-lement devenir lui-même un plon-geur, avec ou sans bouteilles.

BANYULS-SUR-MERSentier sous-marin de [email protected]édé[email protected] - www.cg66.frCAP D’AGDESentier sous-marin du Cap d’AgdeAssociation ADENA - 04 67 01 60 [email protected] sous-marin Côte BleuePARC MARIN DE LA CÔTE BLEUERéservation : 06 83 09 38 42syndicatmixte@parcmarincotebleue.frwww.parcmarincotebleue.frENSUES-LA-REDONNESentier sous-marin de La RedonneAIEJE - 04 42 40 02 39 / 06 27 14 78 [email protected] - www.aieje.frMARSEILLESentier sous-marin de Corbières(Coordonnées : voir précédent) LA CIOTATLa calanque du MugelCPIE côte provençale Atelier Bleu du Cap de l’Aigle04 42 08 07 67 - [email protected]

SAINT-CYR-SUR-MERBalade aquatique de Port d’Alon (Coordonnées : voir précédent)SANARY-SUR-MERSentier sous-marin de PortissolOffice de Tourisme de Sanary-sur-Mer04 94 74 01 04infostourisme@sanarysurmer.comwww.sanarysurmer.comTOULONSentier de la Plage de la Garonne Association NATUROSCOPE Toulon/Le Pradet06 23 87 75 [email protected] NATIONAL DE PORT CROSSentier sous-marin de la Palud Parc National de Port Cros04 94 12 82 [email protected] LONDE-LES-MAURESSentier “Le Jardin des Mattes”Office de Tourisme de La Londe04 94 01 53 [email protected]

LE RAYOL CANADEL-SUR-MERSentier marin du Domaine du Rayol, le Jardin des Méditerranées04 98 04 44 00 [email protected] www.domainedurayol.orgLITTORAL DES MAURESSentier “les Balades aquatiques”Observatoire marin du Sivom du litto-ral des Maures04 94 00 46 25contact@observatoire-marin.comwww.observatoire-marin.comVILLEFRANCHE-SUR-MER Randonnée PalméeCentre de découverte du monde marin04 93 55 33 33centredecouverte-marin@wanadoo.frwww.decouvertemondemarin.orgTHEOULE-SUR-MERSentier de la Pointe de l’AiguilleCentre de Découverte du Monde Marin(Coordonnées : voir précédent) CORSESentier de Lavezziwww.oec.frSentier de Lumiowww.isbulecamare.org

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Cap d’AgdeLa Plagette

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Croix-Valmer Le Littoral des Maures

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LES SENTIERS SOUS-MARINSde la Méditerranée continentale française

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La Redonne

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D’abord, il est utile de pouvoir aller décrocher une ancre, se défaire d’un filin pris dans l’hélice ou gratter des coquillages qui masquent le son-deur. Ensuite, dé-couvrir les fonds autour de son bateau incitent au respect lors du mouillage. Dans un mètre

d’eau, il y a des paysages ma-gnifiques. Du coup, faire la dé-couverte d’une bouteille en plas-tique dans un joli creux de rocher frappe plus que tout discours. Cela, nous pouvons le faire aussi grâce à l’image.Cela ne risque-t-il pas de faire venir trop de monde ?Il faut que cela s’accompagne d’éducation. Les coups de palme sur les rochers, s’accrocher au coraux… tout cela doit être connu comme des gestes à ne pas faire. Cette éducatin est pos-sible. Moi qui suis aussi un mon-tagnard, je peux vous dire que les huit millions de personnes qui pratiquent la montagne ne l’ont

pas dégradée. Les milliers de personnes qui plon-

gent peuvent aussi être tolérées si

on parvient à construire

une véritable organisation

de profession-nels.

Propos recueillis par C.N.

44 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr

Cormoran et Sterne :redoutables oiseaux-pecheurs

L’un nage en semi immersion et fait des “canards” pour al-

ler chercher ses proies, l’autre vole et plonge en piqué sur les poissons qu’elle a repérés du ciel. L’un est sombre, l’autre blanche et noire, l’un est pa-taud hors de l’eau, l’autre vole comme un petit avion de chasse, l’un fait de longues siestes im-mobiles, l’autre semble en per-pétuelle agitation. Le cormoran est sédentaire, la sterne est migrante. On les aime tous les deux même s’ils sont de féroces concurrents pour la friture du soir.

CORMORAN : UNE TORPILLE

Contrairement à de nombreux oiseaux, peu de doute sur l’iden-tification du cormoran. Quand il nage, on ne voit pas son corps mais seulement son long gra-cieux cou qui dépasse… et dis-paraît soudain en plongée pour réapparaitre bien plus loin après une longue apnée. Il peut plonger jusqu’à quarante mètres et rester sous l’eau pendant une minute. Mais la littérature scientifique nous raconte qu’il se contente de dix mètres en une demi-mi-nute.

Le cormoran, de la famille des Phalacrocoracidés (où les scien-tifiques vont-ils chercher des noms pareils ?) et donc cousin des pélicans, a trois occupa-tions principales visibles de tout un chacun. Soit il nage comme un canard qui aurait l’air d’être trop lesté, le cou dressé en re-levant sa tête et son bec fort et crochu, comme si il n’arri-vait pas à respirer en flottant ; soit il vole au ras de l’eau à sa manière, à la force des ailes au ras de l’eau, le cou tenu un peu

au dessous de l’hori-zontale (en groupe, ils se mettent en ”V” comme les oies) ; soit il fait du “bronzing”, les ailes écartées sur un rocher, un pieu, une branche, une bouée de corps-mort.Pourquoi a-t-il tou-jours l’air d’être accroché sur un fil

comme du linge mouillé ? C’est que le cormoran, n’a pas le plu-mage imperméable et doit se sé-cher au soleil après une séance de plongée. Il y aurait aujourd’hui quelque cent mille individus en France, ce qui en fait la bête noire des pisciculteurs, aquaculteurs et… des chercheurs de l’Ifremer. Il trouve ses 500 à 800 g de pois-sons quotidiens par jour de poisson qu’ils trouvent en mer, en rivière, dans les étangs in-térieurs et… dans les bassins d’élevage.Il y a 40 ans, il était en voie de disparition et a donc été classé espèce protégée. Bien protégée puisqu’il pullule aujourd’hui au point que des battues adminis-tratives avec quotas sont orga-nisées pour limiter la population, comme pour les sangliers. Mais sa chair est beaucoup moins prisée et la motivation des chas-seurs moindre… Du coup, la destruction des nids près des rivières où il aime se reproduire devient d’actualité.

Rien de commun entre ces deux oiseaux si ce n’est qu’ils sont des plongeurs experts ! Le cormoran est un grand oiseau noi-râtre vu de loin mais avec des reflets bronzés magnifiques. La sterne est blanche, toute fine et vive en perpétuelle agitation. Mais tous les deux attirent immanquablement le regard. Et sont de redoutables chasseurs !

STERNE : UN MISSILE

Aïe ! Là c’est plus coton de dis-tinguer nos sternidés des lari-dés, ces derniers comprenant nos mouettes. Aïe encore ! Dans le langage courant, ces der-nières mélangent allégrement le goéland, plus robuste, aux ailes larges, aux pattes souvent jaunes, plus longues et palmées qui lui permettent de marcher sur les pontons avec la mouette rieuse, à tête noire et bec rouge, plus vive, rarement au sol pour montrer ses trois doigts rouges. Eh oui, la mouette tridactyle de Gaston Lagaffe pour les BDéistes, n’est ni un goéland – bien que de la même famille – ni une sterne… La sterne est généralement un oiseau migrateur. La variété arc-tique vole huit mois par an pour passer de l’Arctique à l’Antarc-tique ! La Sterne pierregarin ou Sterna hirundo ou encore hi-rondelle de mer, hiverne dans le golfe du Mexique et au sud de la Floride, avant d’aller vers le Nord en été. C’est celle que nous trouvons généralement dans nos régionsQuelques signes pour distin-guer notre hirondelle des mers… D’abord, elle est le plus souvent en bande au dessus d’une “chasse”. Les pêcheurs savent bien qu’elles signalent une concentration de poissons chassés par des bars ou des thons et mettent plein gaz dans leur direction pour participer à la curée ! Ensuite, la bande est bruyante au plus fort de sa raz-zia au dessus du banc : encore pour les amateurs de BD, le fa-meux “Pirrlouittt” du compagnon de Johan ! Enfin, c’est fin, c’est svelte, c’est vif, ça plonge en pi-qué avec des ailes étroites orien-tées vers l’arrière et la queue four-chue qui dessinent un W tendu : le vol est très gracieux, quasi sur place avec des battements secs avant le plongeon le plus souvent couronné de succès à en juger par le reflet argenté dans le bec en-glouti immédiatement au retour dans les airs.Cormoran

www.cabotages.fr - Cabotages Méditerranée - 45

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L’observation de plus près ajoute des détails pour confirmation : la tête ne porte pas une cagoule noire comme la mouette mais seulement une casquette noire, laissant le front plus blanc en hi-ver ! Le bec, souvent coloré de

rouge, est très mince et très poin-tu, plutôt orienté vers le bas. Les pattes courtes ne permettent pas la marche : ça vole ou ça flotte ! Plusieurs espèces visitent nos côtes l’été mais certaines hiver-nent ici. Citons pour le charme de son nom la guifette : moustache noire, bec rouge, petite taille, vol-tiges acrobatiques en prime !

Claude Roger

Voilà encore un oiseau plongeur familier de nos côtes dont l’observa-tion sera l’occasion d’un jeu de bord pour nos jeunes (et les autres) ! Il ne marche pas, vole peu mais nage vite en tendant un long cou avec une tête terminée par un long bec rosé vers le ciel, comme le schnorkel d’un sous marin. Après de multiples tours sur l’eau sans apparentes raisons, Hop ! il plonge brutalement… un long moment. Pour réapparaitre où ? Entre quel bateau ? Près de quel ponton ? Suspens… souvent sans réponse car il est capable de rester sous l’eau de nombreuses minutes… Souvent en couple, c’est encore plus drôle : entre diverses figures compliquées et mouvements de cou spectaculaires, ils plongent chacun de leur côté pour ressurgir sépa-rément avant de revenir flirter ensemble…Le grèbe huppé est exclusivement aquatique, plongeur et nageur expert, au bec pointu et sans queue visible. Ses pattes non palmées sortent très en arrière. Ses rares vols s’effectuent au ras de l’eau avec des ailes à battements rapides, une silhouette au cou long tendu, un corps allongé et les pattes trainant derrière. Vous le verrez facilement sur les plans d’eau intérieurs, les estuaires et les côtes abritées, les ports et les digues.

LE GREBE : UN SCHNORKEL

Sterne © Pierre Garin

46 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr

Peintres officiels de la marine“De l’eau de mer autour du cœur et sa couleur dans les yeux”

l’appellation de Peintres Officiels de la Marine, les POM. Confré-rie, club, lobby ? Une académie, comme dit encore Dirk Verdoorn (voir l’interview). Joseph Vernet fut honoré du titre de ”peintre de la marine du roi” mais le corps des Peintres Officiels de la Marine n’a été créé qu’en 1830. C’est tout de même le collectif d’artistes le plus ancien. Les POM ne sont pas que des gens de peinture. Il y a parmi eux des photographes (Philip Plisson, Jean Gaumy) et des sculpteurs (Richard Texier, Jean Lemonnier) ou des illus-trateurs (Titouan Lamazou) qui, à leur manière, sont des témoins et des historiens de la mer, dans tous ses états : « À l’étendue de la science, à l’acui-té de la vision, à la liberté d’in-terprétation, l’observation du réel permet l’heureuse et juste représentation du sujet, mari-time en l’occurrence » écrit le site des POM.Il n’est pas nécessaire d’être un grand marin, mais, comme l’écrivit l’un d’entre eux il faut avoir « l’eau de mer autour du cœur et sa couleur dans les yeux ». Et souvent être né près des bateaux, comme Patrick Ca-

Pourquoi veut-on devenir Peintre Officiel de la Marine ?J’ai toujours considéré cela comme un honneur. Être POM, c’était pour moi être reconnu par d’autres peintres pour les-quels j’avais toujours eu de l’es-time et qui sont seuls habilités

D’escale en escale, vous trouverez cent galeries où s’exposent des “marines”. Art d’amateurs, art de vacances, art mineur ? Il est de grands peintres inspirés par la mer, les bateaux, les ports, les marins. Il en est même d’officiels qui portent le nom de POM.

On a connu dans l’histoire d’autres peintres Hollandais qui ont élu domicile dans le Sud… Sans avoir du sacrifier une oreille, Dirk Verdoorn vit aujourd’hui en Italie. Après avoir été médaillé de bronze au Salon de Paris en 2001 puis d’or en 2003, il est POM agréé depuis 2005. C’est aussi un «voileux» pour qui les traver-sées méditerranéennes sont monnaire courante.

mus : « je suis né à Brest, mon regard d’enfant s’est promené sur les navires de la marine mar-chande et de la Marine natio-nale ? Ce fut un point de départ, la mer et la peinture allaient se rejoindre ». Après avoir été nommé plus de quatre fois consécutives “peintre agréé” (nommé pour 3 ans avec le grade de lieutenant de vaisseau), on devient «titu-laire» au grade de capitaine de corvette. Si le statut ne donne pas droit à traitement, il permet le port de l’uniforme et l’embar-quement sur les vaisseaux de la Royale pour continuer à témoi-gner. Les œuvres d’un POM sont reconnaissables à une petite ancre marine à l’arrière de sa si-gnature. De date plus récente, en 2003, a été créé le corps des Écrivains de Marine par Jean-François De-niau (lire absolument La Mer et Ronde). On y côtoire Didier De-coin, Patrick Poivre d’Arvor, Mi-chel Déon, Bernard Giraudeau, Titouan Lamazou (également POM), Erik Orsenna, Yann Quef-félec, Pierre Schoendoerffer… du beau monde.

Christophe Naigeon et Claude Roger

Dirk Verdoorn : marinier, marin, POM de Hollande

bien loin des reflets des barques au coucher du soleil… Reportez-vous au catalogue du dernier du Salon de la Marine au Palais de Chaillot l’hiver dernier (www.musee-marine.fr), vous n’y ver-rez rien de mièvre.

PEINTRES POMPONS ?

Pourquoi qualifier cette peinture de “marine” ? Dit-on que Van Gogh a fait de la peinture “de Provence” ou Monet “de cam-pagne” ? Et pourtant, des peintres se re-vendiquent et se réunissent sous

Il y a quelque chose de désuet là-dedans : Peintre Officiel de

la Marine. Peintre de marine, on connaît : des œuvres des bar-bouilleurs du dimanche au Ra-deau de la Méduse, la gamme est vaste de ceux que la mer inspire. Les POM, c’est autre chose.«La peinture maritime est sou-vent considérée comme rin-garde. C’est un défi pour nous de prouver que c’est aussi un art contemporain», affirme Dirk Verdoorn dont les coques de fer et les ports de la Mer du Nord donnent lieu à des œuvres fortes,

à choisir les membres de cette sorte d’académie française. Car c’en est une : quand on y est, c’est comme sous la Coupole, on n’en ressort que les pieds devant !Quels avantages y trouvez-vous à cette officialisation ?Contrairement à ce que l’on pourrait croire au premier abord, le fait qu’il n’y ait pas de salaire ni de commandes offi-cielles est un grand avantage : nous restons totalement indé-pendants, personne ne nous oblige à produire ceci ou cela. En revanche, c’est pour nous une ouverture exceptionnelle pour embarquer sur tous les bateaux et toutes les mers du monde, dans des conditions magnifiques pour travailler.

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4 ports aux caracteresuniques...

...venez les decouvrir

� Culture et patrimoine : Fauvisme, Aristide Maillol, traditions catalanes... � Gastronomie de la mer, vins de Banyuls et de Collioure...� Nature préservée : oliviers, vignes en terrasse, mimosas, eucalyptus...� Fêtes : de la St-Vincent, des pêcheurs, des vendanges, de la St-Sauveur, de l’orange.

Avec le soutien de la Chambre de commerce et d’industrie de Perpignan et des Pyrénées-Orientales,des municipalités, des offices de tourisme et des quatre ports de la côte Vermeille.

Port-Ve

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Tél. : 04 68 35 90 99 - Mél. [email protected]

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POM bien avant l’heure, Joseph Vernet occupe une place particu-lière. Au Musée de la Marine à Paris, la salle qui lui est consa-crée est immense car ses toiles le sont. Il ne s’agit pas simple-ment d’œuvres d’artiste : Louis XIV préoccupé du développe-ment et de la défense des ports français, lui passa commande d’une vingtaine de tableaux des-tinés à représenter avec préci-sion le bassin, les bâtiments, les fortifications, tout ce qui pouvait intéresser l’état-major, les fi-nances, l’équipement et toutes les administrations concernées.Un itinéraire précis fut établi. Les ports les plus importants devaient comporter plusieurs tableaux et les premiers plans montrer dans le détail les acti-vités propres à chaque région.

Il fallut dix ans à Vernet pour réaliser quinze chefs-d’œuvre, riches de détails anecdotiques et architecturaux, témoins d’une époque. Anecdote : il détestait Sète, ville qu’il décrivait comme peu accueillante, puante, laide… et il avait hâte de retourner à Bordeaux. C’est pourquoi sa toile sur Sète est la seule à être une vue de loin, à représenter une tempête, très peu le port. Chef d’œuvre quand même car Vernet est un grand peintre à qui on pardonne cette faute de goût touristique.Voici ce que dit sa biographie : « Peintre réaliste, il n’hésite pas un jour, au cours d’une tempête, à se faire attacher au mât d’un navire pour mieux contempler les éléments déchaînés ». Si l’une des caractéristiques des POM actuels est d’être des “re-porters” de la marine, Joseph Vernet en était bien un.

JOSEPH VERNETLe “POP”, peintre officiel des ports de louis XIV

Comment êtes-vous venu à être peintre de mer ?Je suis fils de marinier. Mon père a navigué sur tous les canaux de France. J’en ai fait autant, puis je suis devenu marin sur des cabo-teurs du côté de la Mer du Nord, de la Baltique, autour de Ham-bourg. J’ai ensuite monté une af-faire de navigation fluviale. Puis, en 1982, j’ai cessé de travailler sur l’eau. J’ai été décorateur de théâtre, animateur, professeur de dessin… En peinture, je suis au-todidacte. Quand j’ai commencé à en vivre à partir de 1997, je suis allé naturellement vers les images de mon enfance. Une sorte de nostalgie. Et même aujourd’hui, quand je crois m’en éloigner en peignant l’Inde plus que les mers froides, il y a encore de l’eau, la mer. C.N.

N’est-ce pas aussi une sorte de “label” ?Oui, c’est une sorte de label qui se retrouve dans la petite ancre que nous aposons à côté de notre signature.Il ne faut pas nier l’avantage de la notoriété et des conséquences commer-ciales qu’il y a à être POM. Par exemple, cela m’a permis d’être engagé par des armateurs grecs, italiens, français pour voyager sur leurs bateaux et les peindre. Comme ça, j’ai pu voyager au Japon, au Canada… complétant ainsi les grands voyages faits avec la avec la Marine nationale française. Au-trefois, les artistes officiels du roi travaillaient pour la Cour, ils y gagnaient la sécurité de l’em-ploi, les voyages… ils ont réa-lisé des chefs-d’œuvre.

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Les cargos romains,leurs cargaisons, leurs passagers

Mare Nostrum est impré-visible et dangereuse.

Comme les flottes de guerre, les navires marchands ne navi-guaient que de mi-mars à mi-septembre, sans instruments, en suivant les périples, instructions nautiques de l’époque qui se transmettent oralement, de capi-taine en capitaine. Le calcul as-tronomique, la science des vents et des courants s’associaient au courage et à l’impérieuse néces-sité d’approvisionner l’Empire et les colonies.Le transport de commerce qui s’effectuait depuis toujours le

Le trafic commercial est considérable lorsque Rome est à son apogée. Les progrès techniques de la navigation et de la construction navale permettent de transporter à peu près tout à peu près n’importe où. Les navires de guerre veillent sur les précieux convois marchands et la spéculation va bon train.

de poisson, proche du Nùoc Mam vietnamien – de sacs de céréales mais aussi parfums et de produits manufacturés : vais-selle fine, tissus, objets et mé-taux précieux.

ONENARIA, CORBITA, PONTO

L’Onenaria fut longtemps le car-go standard dont s’inspira la Cor-bita, plus massive. Avec ses 55 m de long pour 14 m de large, elle portait 40.000 amphores et sou-vent jusqu’à 400 passagers pour un poids total de 2.000 t. Navi-gant souvent en escadre, elles bénéficiaient de la protection de la flotte militaire pour parer aux attaques des pirates. Autres temps, même mœurs… Le Ponto, massif navire de charge était, comme son nom l’indique, entièrement ponté. Deux gigan-tesques mâts aux voiles carrées de grande taille assuraient une puissante marche hauturière et le fond plat permettait la remontée des fleuves. Il était orné d’une figure de proue en col de cygne et possédait un rostre où pouvait figurer un taureau, un bouc ou un sanglier. Cet appendice, outre la protection de l’avant lors de l’échouage présentait l’avantage d’accroître la stabilité de route.Ces bateaux marchands trans-portaient vraiment de tout : il y

long des côtes avec des cabo-teurs portés autant par les vents que le courant ligure, connait un essor remarquable avec les nou-veaux itinéraires de navigation hauturière ouverts grâce à la dé-couverte de l’étoile polaire par les Phéniciens.L’une des routes les plus connues, celle du Commerce du Levant, passait par la Sicile et les Baléares pour rejoindre l’Es-pagne et ses mines d’argent. Il y avait sur la mer autant de voi-liers qu’à l’époque moderne de la navigation de plaisance. Les besoins étaient immenses.

BON PORT, BONNE CARÈNE

Tant que les ports n’étaient pas nombreux, il fallait utiliser des navires échouables, à fond plat, qui tapaient et se brisaient sou-vent dans la tempête. Avec la multiplication des ports équipés de quais d’accostage, les ba-teaux purent avoir des quilles structurantes qui constituaient aussi d’utiles plans anti-dérive lorsque les bateaux marchaient près du vent de travers.Tous redoutaient les attaques des pirates et naviguaient en convoi. Mais, malgré ses aléas et ses dangers, la voie maritime restait incomparablement plus rapide que le routage terrestre, également peu sûr. Armer un navire pouvait faire gagner ra-pidement beaucoup d’argent. La spéculation allait bon train pour ces marchandises assurées par des banquiers. Ces bateaux aux ventres ronds souvent recouverts d’une feuille de plomb contre les attaques des vers, avaient deux ou trois mâts gréés en carré et disposaient de deux gouvernails pour les manœuvres, un sur chaque bord. Ils étaient chargés de dolia – ci-ternes de terre cuite – et d’am-phores pour le vin, pour l’huile, les fruits secs, les poissons sé-chés et le garum – sauce à base

Oneraria © Navistory Corbita © Navistory

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OSTIA ANTICA ET SES NAVIRES

Si vous accostez à Ostia (Ostie), juste à côté, visitez Ostia Antica, sur le Tibre, ancien port de Rome, ses entrepôts, ses magasins, ses bureaux et, au sol, les publicités en mosaïque des armateurs.Ostie connaissait un trafic fou. Rome avait presque un million d’habitats sous Auguste. Son ravi-taillement en blé exigeait plus de cent navires marchands transportant chacun 100 à 150 t de céréales depuis l’Afrique.Au portant, ils filaient 4 nœuds, maximum 7. D’Ostie à Alexandrie il fallait une à deux semaines à l’aller deux ou trois mois au retour. Il n’y avait qu’une rotation par saison.

MOUILLAGES GRECS,ANCRES ROMAINESLes Grecs savaient qu’un bon mouillage était un mouillage lourd. D’autant que les chaînes n’étaient pas utilisées. À une grosse pierre, ils ajoutaient des “crocs” en bois pour accrocher au fond (droite).Les Romains ont joué davantage sur l’effet “charrue” en inventant l’ancre à jas, véritable ancêtre de la nôtre. Le poids était un “T” de métal lourd à 90° par rapport au “V” d’ancrage en bout de hampe, permettant à l’ensembe d’être bien orienté et facilitant l’enfoncement dans le fond (ci-dessous).

Comme cela se fait aujourd’hui, les cargos romains pou-vaient transporter des passagers. Dans des conditions de confort et de sécurité pour le moins précaires…

Les passagers avaient la vie dure

avait d’impressionnants porte-obélisques, comme celui de Ca-ligula, livrant le marbre pour la construction d’Ostie, il y avait les Hippago, spécialement conçus pour transporter les chevaux, et bien d’autres curiosités. Rien ne semblait impossible aux na-

vigateurs antiques et, lorsqu’il s’agissait de remonter le Rhône, ils savaient en franchir les bancs de sable, en remonter le courant, transborder, gruter, gérer des cargaisons qui venaient de par-tout et allaient partout.

Emma Chazelles

ponto © Navistory

Pour ne pas facher les dieux (ici Neptune), on ne rejetait aucun déchet à la mer

Tout est bon pour que les ar-mateurs et les banquiers ren-

trent dans leurs frais. Les bateaux marchands transportent des hip-popotames, des crocodiles, des autruches, et, pour plaire à la foule des théâtres, des lions et des léopards. Il n’y a guère que les éléphants…Il y a aussi des passagers. Ma-gistrats et fonctionnaires en mission pour la cité, passagers contraints comme les esclaves, obligés comme les soldats ou indésirables comme Sénèque, exilé en Corse, voyageaient sur la mer violette1.Érudits et riches héritiers dé-sœuvrés qui surmontent leurs peurs et satisfont à leur curio-sité naviguent à la découverte du monde. On ne saurait oublier nos explorateurs, géographes et historiens préférés et célèbres tels que Pythéas, Strabon et Pline qui nous permettent d’en écrire quelque chose à notre tour. Pour douze oboles – trois jours du salaire d’un ouvrier – le passager est provisionné en eau potable. À part cela, aucun confort, aucun aménagement spécifique. Le passager qui ne connaît ni le moment de son embarquement – météo et armement du navire obligent – ni sa date d’arrivée à destination, doit emporter sa nourriture, son brasero, sa vais-selle et sa natte. Il dort sur le pont quand il y en a un et, pour les gens bien nés, la dunette du capi-taine peut être partagée.

PAS D’EAUX NOIRES JETÉES !

Quand il faut trouver place dans la cale, au milieu des marchan-dises, il faut supporter la soutine : c’est là, en fond de cale, que crou-pissent les eaux noires car on ré-pugne à souiller la mer, royaume de monstres invisibles et des dieux, en y rejetant ordures et ex-créments. Il est également inter-dit de se couper les ongles et les cheveux… et de faire l’amour, par respect pour Vénus. Par beau temps, loin des côtes et lassé de contempler l’horizon, on s’occupe à la pêche, en parties de cartes ou de dés. On chante en s’accompagnant d’instruments de musique. On s’ennuie dans le meilleur des cas car si le temps

est mauvais le cauchemar com-mence. Il faut courir d’un bord à l’autre pour équilibrer le navire ou on se retrouve dans la cale puante à caler la cargaison.Quand on est enfin invité à la manœuvre, le pire est là. Elle consiste en effet à jeter par-des-sus bord tout ce qui peut alléger l’embarcation : d’abord les objets personnels et, parfois, le passa-ger lui même. Les esclaves sont les premiers à passer à l’eau.Les passagers ne doivent pas montrer qu’ils ont des biens. Hérodote raconte que le poète Arion, embarqué sur un navire corinthien, avait demandé à chan-ter un dernier poème avant de disparaître dans les flots avec ses objets précieux pour ne pas être détroussé par l’équipage. Il sera sauvé par un dauphin…C’est parfois le mal de mer qui invite à plonger pour rejoindre la côte, comme le fit Sénèque, en pe-tite tenue, après avoir prié le pilote de s’en approcher au plus près. Quand l’eau vient à manquer on utilise la recette suivante, trans-mise par Pline l’Ancien : « On étend autour du navire des toi-sons qui s’humectent en absor-bant les exhalaisons de la mer, et l’eau que l’on exprime est douce ou encore, on plonge dans la mer avec des filets des boules de cire creuses ou des récipients vides et bouchés : l’eau recueillie à l’inté-rieur est douce : le fait test que sur terre l’eau de mer filtrée par l’ar-gile devient douce… ». On est loin de La Croisière s’amuse…

Emma Chazelles1«Sur la Mer Violette. Naviguer dans l’An-tiquité» de Claude Sintes, directeur musée de l’Arles Antique, Signets – Belles Lettres, 2009).

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Pour les capitaines…

…et les moussaillons

Un Air de Sète (Relié) de Jacques Rouré et Michel Des-cossy Editeur : Equinoxe (4 avril 2006) Collection : Impressions du Sud Prix : 28 €Un air de Sète propose un hom-mage à la ville de Sète à travers des créations littéraires : récit, roman, nouvelles, etc. de J. Rouré et des photogra-phies. Il vous dé-voile les coins et recoins de cet incon-tournable port méditerranéen.

Les romans des îles : L’Ile mys-térieuse ; Seconde Patrie ; L’Ecole des Robinsons ; L’Ile à hélice (Broché)De Jules VerneEditeur : Omnibus Prix : 26 €Les quatre romans d’aventures qui forment ce volume mettent en scène des îles tantôt in-q u i é t a n t e s , délirantes, ini-tiatiques ou nourricières, sur lesquelles des hommes tentent de sur-vivre contre vents et ma-rées.

Belem : Le Temps des Naufra-geurs (Album) de Jean-Yves Delitte Editeur : Chasse-Marée Prix : 13 €Le récit du dernier voyage du cé-lèbre voilier long-courrier français, qui appareille de Nantes le 31 juillet 1896. Il fait escale à Montevideo, puis à Belém et revient finalement à son port de départ le 26 janvier

1897 après 46 jours d’une t r a v e r s é e difficile. Un ouvrage qui se lit comme une aventure aux multiples r e b o n d i s s e -ments, avec pour toile de fond le quoti-

dien rude des matelots de la voile.

Albatros de Kiley/Holmes Editeur : Phébus (17 septembre 1998) Collection : Phé-bus Libretto Prix : 10 €Un yacht pris dans la tempête... cinq passagers promis à la mort qui vont

La Princetta et le Capitaine D’Anne-Laure Bondoux Éditeur : Livre de Poche Jeunesse Prix : 6,50 €Pour échapper à un mariage arrangé avec le prince d’Ande-mark, Malva, 16 ans, héritière du trône de Galnicie, s’enfuit de nuit, avec la complicité de son précep-teur l’Archonte. En s’embarquant sur les mers, elle finit par rencon-trer le capitaine Orfeus McBott qui a fuit la Galnicie à la mort de son pi-rate de père. Un roman d’aventure passionnant qui ravira les passion-nés d’aventure et de grand large.

Un Chaton à la Mer ! de Ruth Brown Anne Krief (Traduction)Editeur : Gallimard-Jeunesse Prix : 12,50 €

En 1838, bravant la tempête, Grace Darling, fille du gardien du phare de Longstone en Angleterre, sauva de la mort les pas-sagers d’un navire en détresse. Paral-

lèlement, Lizzie, une chatte, tente de sauver son chaton de la noyade. Une histoire de courage dans un phare au milieu de l’océan.

Océans - Petites Histoires des Fonds Marins (livre et CD)de Stéphane Durand et Marc Boutavant Jacques Perrin (Narrateur)Editeur : Seuil Jeunesse (22 oc-tobre 2009) Collection : Crea.Jeuness Prix : 18 €Minuscule et invisible comme une goutte d’eau dans l’océan, le jeune corail vagabondait par le vaste monde, émerveillé par mille splendeurs et risquant mille périls. Un jour, il eut envie de trouver un

se déchirer, pour aboutir à la sur-vivance de deux d’entre eux, après avoir dérivé sur l’Océan pendant des jours. Une histoire de violence et d’horreur en raison des difficul-tés rencontrées mais aussi des ca-ractères des naufragés

Seule la Mer s’en Souviendra de Isabelle Autissier Editeur : Grasset & Fasquelle (3 juin 2009) Prix : 18 €En 1969, Peter March, un marin anglais, in-venteur de systèmes élec-troniques pour voiliers, décide de participer à la première course autour du monde en solitaire et sans escale. Il entend ainsi prouver l’ex-cellence de ses inventions. Peter est terrifié lorsqu’il découvre une grave avarie sur l’un des flotteurs du trimaran. Il décide alors de tri-cher, en faisant escale. Prix Ame-rigo Vespucci 2009.

Ciel ! Mon Mari veut Naviguer... de Christine de Bonviller Editeur : Editions L’Ancre de Ma-rine Prix : 20 €Lyonnaise d’ascendance ardé-choise, l’auteure se retrouve sur

l ’ E c h a p p é e Belle avec son breton de mari et leurs en-fants pour une croisière tran-s a t l a n t i q u e . Son récit plein d’humour com-mence évidem-ment par la construction du

voilier...

La Petite Bibliothèque Mari-time idéale de Stéphane Heuet Editeur : Arthaud; Collection : Beaux Livres Prix : 24 €Stéphane Heuel, né à Brest, a longtemps na-vigué avant de faire escale à terre pour se lancer dans l’adaptation en bande dessinée d’A la recherche du temps per-du de Proust (Delcourt). Les cinq premiers al-bums ont rencontré un franc suc-cès. Tout en continuant à son pas cette oeuvre titanesque. Il écrit et dessine sa bibliothèque maritime idéale.

Amour de Plaisance de Jean Mauviel Editeur : Le Télégramme - Pêcheur d’images Collection : GUIDES Les diffé-rents sujets et thèmes préoccupant la vie du marin : faire son sac, les cartes et le GPS, le pa-villon, la psychologie du bord, la nourr i ture, le mouillage, les soins à apporter au bateau, porter assistance, rester humble avec les éléments naturels, etc.

Léocadie, le Roman de la Grande Pêchede Serge Des-champsEditeur : Éditions des FalaisesPrix : 18 €Léocadie est un trois-mâts goélette armé à Fécamp qui part en 1922 pour la brume des bancs de terre-Neuve. À l’issue d’une tempête d’anthologie, une partie des doris ne revient pas à bord. Leurs équipages vont aller au bout de leurs forces pour ral-lier la terre groenlandaise et pour y survivre. Pendant ce temps, le capitaine du Léocadie les cherche désespérément. Une magnifique histoire de voile, de corde et de mer glacée et, surtout, de solidarité marine.

endroit où se poser.Des contes pour plonger au cœur des océans à la rencontre de ses incroyables habitants, à lire ou à écouter !

Mon Encyclo de la Mer de Patrick Louisy Editeur : Milan Jeunesse Collection : Albumsnature Prix : 16 €

Cette mini-ency-clopédie présente plus de 150 pho-tos d’animaux, d’activités et de paysages marins. Elle permet aux plus jeunes de dé-couvrir la richesse

des océans, à travers des textes simples et des photos spectacu-laires, amusantes et étonnantes.

Odyssée, Tome 1 : La Malédic-tion des Pierres Noires de Michel Honaker Editeur : Flammarion Prix : 5,70 €Il y a longtemps, bien trop long-temps maintenant, qu’Ulysse a quitté le rivage de son cher royaume d’Ithaque pour partir à la guerre.Pénélope et Télé-maque espèrent chaque jour son retour. Mais le voyage n’est pas fini.Ainsi en ont dé-cidé les Dieux...Depuis dix ans, la ville de Troie est assiégée par l’armée grecque. Elle compte par-mi ses généraux le héros aux mille ruses, Ulysse.Le destin de tout un peuple repose entre ses mains. Mais pour l’ac-complir ne devra-t-il pas renoncer à sa vie de simple mortel ?

page réalisée par

Abri naturel connu depuis l’antiquité, le port de Bandol, avec ses 1600 places, est aujourd’hui le 9ème port de France de par sa capacité.

Cent soixante places de passage sont mises à la disposition des bateaux en escale, et ce pour des unités jusqu’à 40 mètres de long.

Fortement fréquenté en période estivale, il reste très actif toute l’année avec une station carburant ouverte 24h/24H et 7j/7, une zone de carénage pouvant accueillir des bateaux jusqu’à 30 tonnes. Tous les corps de métiers sont représentés sur ce site qui tourne été comme hiver.

Lauréat du Pavillon Bleu depuis 1998, le port dispose des équipements requis pour vidanger les eaux noires, grises et les huiles moteur.

Entièrement rénové cet hiver, le Quai d’Honneur dispose à présent de nouvelles installations électriques avec des bornes délivrant 125 ampères par prise, plus en adéquation avec l’accueil régulier de grosses unités.

Les 17 hectares du port sont désormais couverts par le WIFI et une vingtaine de caméras assurent une vidéo surveillance 24H/24.

Le port accueille depuis 15 ans le « Salon du Nautisme de Bandol » qui reste, après ceux de Marseille et de Cannes, la plus importante exposition, à terre et à flot, de bateaux de la région.

Port situé en bordure de la ville il offre plus de 200 commerces ouverts toute l’année, dimanche inclus, ainsi qu’un Grand Casino …

Bienvenue au Port de BandolWelcome - Benvenuti

Capitainerie du Port - 83150 Bandol -tél. +33 494294264fax +33 4 94299320

e-mail : [email protected]