33
Mission Palestine Mars 2017 Chroniques Arrivée à la Maison d’Abraham – Jérusalem Date Lieu 26/03/2017 Arrivée à Jérusalem 27/03/2017 Jérusalem avec Jean Claude Sauzet 28/03/2017 La colonisation dans Jérusalem 29/03/2017 Tel Aviv, fondation Rosa Luxemburg et Hadash 30/03/2017 Nazareth, de l’Eglise de la Nativité aux associations citoyennes en passant par la journée de la terre 31/03/2017 Haïfa, Saint Jean d’Acres 01/04/2017 Jénine, Ya’bad.. le verger Alsacien d’oliviers 02/04/2017 Naplouse, les camps de réfugiés 03/04/2017 Tulkarem, chez Mouna et Fayez 04/04/2017 Ramallah, la Moqata, le Medical Relief, le musée Marmoud Darwish, l’OLP 05/04/2017 Le désert de Judée, Jéricho et la vallée du Jourdain avec l’association Jordan Valley 06/04/2017 Hébron 07/04/2017 Bethléem, Crémisan et Wadi Fukin 08/04/2017 Battir et le désert de Judée 09/04/2017 Le retour…

Mission Palestine Mars 2017 Chroniques · 2020-06-08 · Mission Palestine Mars 2017 Chroniques Arrivée à la Maison d’Abraham – Jérusalem Date Lieu 26/03/2017 Arrivée à Jérusalem

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Mission Palestine Mars 2017 Chroniques · 2020-06-08 · Mission Palestine Mars 2017 Chroniques Arrivée à la Maison d’Abraham – Jérusalem Date Lieu 26/03/2017 Arrivée à Jérusalem

Mission Palestine Mars 2017

Chroniques

Arrivée à la Maison d’Abraham – Jérusalem

Date Lieu

26/03/2017 Arrivée à Jérusalem

27/03/2017 Jérusalem avec Jean Claude Sauzet

28/03/2017 La colonisation dans Jérusalem

29/03/2017 Tel Aviv, fondation Rosa Luxemburg et Hadash

30/03/2017 Nazareth, de l’Eglise de la Nativité aux associations citoyennes en passant par la journée de la terre

31/03/2017 Haïfa, Saint Jean d’Acres

01/04/2017 Jénine, Ya’bad.. le verger Alsacien d’oliviers

02/04/2017 Naplouse, les camps de réfugiés

03/04/2017 Tulkarem, chez Mouna et Fayez

04/04/2017 Ramallah, la Moqata, le Medical Relief, le musée Marmoud Darwish, l’OLP

05/04/2017 Le désert de Judée, Jéricho et la vallée du Jourdain avec l’association Jordan Valley

06/04/2017 Hébron

07/04/2017 Bethléem, Crémisan et Wadi Fukin

08/04/2017 Battir et le désert de Judée

09/04/2017 Le retour…

Page 2: Mission Palestine Mars 2017 Chroniques · 2020-06-08 · Mission Palestine Mars 2017 Chroniques Arrivée à la Maison d’Abraham – Jérusalem Date Lieu 26/03/2017 Arrivée à Jérusalem
Page 3: Mission Palestine Mars 2017 Chroniques · 2020-06-08 · Mission Palestine Mars 2017 Chroniques Arrivée à la Maison d’Abraham – Jérusalem Date Lieu 26/03/2017 Arrivée à Jérusalem

26/03/1 : Arrivée à Jérusalem

Tout s’est bien passé… nos amis sont arrivés sans encombre et

sans difficulté particulière.

Pris en charge par un bus affrété par Issa El Shattleh, ils sont

arrivés à Jérusalem à la Maison d’Abraham vers 14 heures.

Après leur installation, une première visite de la vieille ville

s’imposait. Le soir, discussion avec notre ami le Père Jean Claude

Sauzet, aumônier de la Maison d’Abraham, qui a partagé avec le

groupe ses connaissances sur l’histoire de la Palestine.

Lundi 27 mars : visite Jérusalem avec Jean Claude Sauzet

Nous avons passé une bonne nuit de sommeil à la maison d'Abraham, lieu chargé d'histoire et idéalement situé sur le mont du démon. Réveillés par un « concert »somptueux du muezzin (pour l'appel à la prière), nous démarrons de bon matin avec Jean-Claude SAUZET, aumônier de la maison d'Abraham, pour la visite de Jérusalem. Nous descendons dans la vallée du Cédron à travers le cimetière juif. Bonne idée, cela nous faisait un raccourci non négligeable ! Nous ne savions pas encore que la journée serait dure... mais très intéressante. Jean-Claude a réussi à nous captiver toute la journée. Pédagogue, sympathique, patient, souriant il nous a conté Jérusalem en mettant en parallèle l'histoire racontée par la Bible et l'Histoire, avec un grand H. Son discours est engagé et truffé d'anecdotes. Tout devient accessible, précis. Il n'y a rien de dogmatique dans son exposé.

Nous entrons dans la ville par la porte des Immondices et après un contrôle de police au checkpoint menant à l'esplanade du mur des lamentations, nous découvrons le Kotel. Il est le lieu le plus saint selon la religion juive car c'est aujourd'hui l'endroit le plus proche du Saint des Saints.

Nous avons eu l'occasion de voir des bar-mitsva, cérémonies juives de la majorité religieuse.

Page 4: Mission Palestine Mars 2017 Chroniques · 2020-06-08 · Mission Palestine Mars 2017 Chroniques Arrivée à la Maison d’Abraham – Jérusalem Date Lieu 26/03/2017 Arrivée à Jérusalem

A partir de là, nous sommes plongés dans l'atmosphère, l'histoire, l'archéologie, les religions, à travers la visite des quatre quartiers de la ville : le quartier juif, le quartier arménien, la quartier musulman et le quartier chrétien. Dans le quartier musulman, Jean-Claude nous montre les colonies de villes, constituées de maisons confisquées aux Palestiniens sur lesquelles flotte le drapeau israélien. Il s'agit de chasser la population arabe de Jérusalem Est. Jean-Claude nous explique le projet israélien du « Grand Jérusalem ». D'ailleurs, du sommet du mont Sion nous voyons, au loin, le mur de béton qui sépare la Palestine de la Palestine et fixe la limite de ce « Grand Jérusalem ».

En redescendant de la colline de Sion nous avons une vue panoramique sur la vallée de Silwan, avec ses maisons palestiniennes qui dégringolent du haut de la colline. Les colons et l'armée sont en train de confisquer ces maisons, les unes après les autres, pour récupérer les terrains qui séparent le mont des Oliviers et Jérusalem.

Mais nous en saurons plus demain...

Mardi 28 mars : visite Jérusalem avec Issa El Shatlleh L’esplanade des mosquées

Nous quittons la maison d'Abraham dès 6 heures 30, sans petit-déjeuner dans notre petit ventre, mais avec la ferme intention d'arriver les premiers devant la grille qui nous sépare de la passerelle qui monte à l'esplanade des mosquées. Gagné ! Nous sommes les premiers ! La grille s'ouvre, nous passons le checkpoint, la tablette de Josiane est restée entre les mains des agents de sécurité... ? … Nous nous engageons sur la passerelle de bois. En montant, des chants de femmes attirent notre attention. Comme tous les derniers mardis du mois, une cinquantaine de femmes juives, rebelles et féministes, face au kotel mais à l'écart des autres groupes, prient vêtues des attributs des hommes : elles portent le Talit, le châle de prière et les phylactères.

Nous atteignons l'esplanade, lieu convoité par les religions musulmanes et juives. Pour les uns nous sommes sur l'esplanade des mosquées. Pour les autres sur le mont du temple.

L'entrée de la mosquée Al Aqsa, troisième lieu saint pour les musulmans, nous est malheureusement interdite. Seule Saliha a ce privilège.

Le soleil levant illumine la façade de pierres couleur chocolat blanc caramel. L'atmosphère est paisible, sereine et prête à la méditation, au pied des oliviers séculaires. Nous sommes loin des bruits et des trépidations de la ville.

Page 5: Mission Palestine Mars 2017 Chroniques · 2020-06-08 · Mission Palestine Mars 2017 Chroniques Arrivée à la Maison d’Abraham – Jérusalem Date Lieu 26/03/2017 Arrivée à Jérusalem

Nous croisons un groupe d'hommes Israélites en prière, escortés par de nombreux soldats jordaniens et des gardes privés. Image pour le moins surprenante en ce lieu de recueillement quand on sait que les Palestiniens n'ont pas le droit d'approcher le Kotel.

Face à la mosquée Al Aqsa, le Dôme du rocher, avec son toit doré étincelant, posé sur sa base octogonale turquoise est tout aussi impressionnant. Avec notre guide Issa El Shattleh

Après une bonne heure de promenade au calme, nous rejoignons Issa dans les ruelles de Jérusalem. L'accueil de notre ami, qui sera notre guide tout au long de notre séjour, est chaleureux.

L'association Burj luq luq Social Center society

Il nous emmène à l'association Burj luq luq Social Center society qui se trouve sur le point culminant de Jérusalem.

Ce lieu aussi est très convoité par les colons et l'armée israélienne et l'association a beaucoup de mal à exister. En effet, c'est le deuxième espace le plus grand après l'esplanade des mosquées et les Israéliens le destinaient à accueillir 200 familles de colons.

Créée il y a 25 ans, cette association, grâce au soutien financier international, propose de nombreuses activités et services pour l'insertion par le travail des femmes et l'accueil des enfants et adolescents du vieux Jérusalem. Le sport en fait partie et c'est le seul terrain de sport dans le vieux Jérusalem. Il y a là haut, depuis avril 2016, une serre, dans laquelle les femmes font des semis de fleurs et de plantes diverses destinées à la vente dans ce quartier peu fréquenté par les touristes. L'association Fondation MADA

Nous partons à travers les ruelles pour rejoindre Silwan et le quartier de Wadi Helwa pour rencontrer l'association MADA soutenue financièrement par une organisation allemande.

Silwan est le village le plus ancien et le plus grand autour de Jérusalem. Il s'est développé autour de la source qui coule au fond du vallon.

Sahar, Adjointe du Directeur, nous fait une analyse sociologique du village, et nous présente les raisons d'existence de l'association et ses objectifs. Elle nous fait part des difficultés des gens à y vivre. En effet, sur la village de Silwan, 40 000 habitants, 75 % de la population vit sous le seuil de pauvreté dont 50 % sont des enfants.

Ces Palestiniens vivent sous la pression permanente de l'armée israélienne qui perquisitionne, contrôle, interroge, arrête même les enfants, de façon aléatoire. Ces derniers, traumatisés, sont pris en charge par l'association pour, entre autre, leur apporter une aide psychologique.

Ces exactions ont pour objet d'installer des colons dans la vallée pour créer une couronne israélienne autour de Jérusalem (Grand Jérusalem). Régulièrement des maisons sont volées au Palestiniens, au sein du village, pour disperser la population et fragiliser l'équilibre de la communauté palestinienne. Précisons également, qu'en moyenne, deux à trois

Page 6: Mission Palestine Mars 2017 Chroniques · 2020-06-08 · Mission Palestine Mars 2017 Chroniques Arrivée à la Maison d’Abraham – Jérusalem Date Lieu 26/03/2017 Arrivée à Jérusalem

maisons sont détruites par mois et 80 maisons supplémentaires font l'objet d'un avis de destruction dans un proche avenir.

Sahar nous sert un délicieux maklouba, que nous dégustons avec délectation.

La Cité du roi David… un prétexte à la colonisation

Nous remontons les ruelles pour rejoindre Anna, de l'association israélienne Emek Shaveh, dans la Cité du Roi David. Elle nous guide à travers les fouilles archéologiques menées par une association intégriste juive, soutenue par le gouvernement israélien et financée par des fonds américains.

Anna nous explique que les fouilles destinées à donner des preuves de l'existence de David dans ces lieux ne sont que prétexte à la confiscation des terrains. En effet, la plupart des archéologues internationaux reconnaissent qu'aucune preuve n'a été trouvée à ce jour sur ce site.

D'autre part, les fouilles relatives au canal sous-terrain (tunnel d'Ezéchias) qui mène au bassin de Siloé, dans la vallée de Silwan, fragilisent les fondations des maisons palestiniennes dont certaines sont en train de s'effondrer.

Emek Shaveh s'est également battue contre la construction d'un immeuble de sept étages, destiné au tourisme, sur une terre confisquée aux Palestiniens. Ce projet d'urbanisation touristique n'a fait l'objet d'aucune concertation entre les différentes parties. L'association a utilisé tous les recours juridiques possibles. Elle a perdu. Cet immeuble sera construit.

Nous rentrons, épuisés, mais satisfaits de notre journée riche en rencontres et en échanges.

Mercredi 29 mars : Tel Aviv 7 heures 45. Les valises sont dans le bus. Nous partons pour Tel Aviv. En passant nous récupérons Issa sur le checkpoint de Qalandia. Puis le bus longe le mur qui sépare la Palestine de la Palestine. Au feu nous prenons la direction de l'Ouest. L’association De-colonizer

A Tel Aviv, dans les locaux de la Fondation Luxembourg, Eleonore Merza nous accueille avec un sourire chaleureux. Elle est co-directrice de l'association De-colonizer, avec son mari Eitan Bronstein. Anthropologue du politique, elle a rédigé une thèse sur la citoyenneté non juive en Israël et l'absence de la Nakba dans les manuels scolaires israéliens. Elle se définit comme une chercheuse-militante.

L'association est un centre de recherche alternative qui mène des études sur la problématique de la justice pour la Palestine et de sa décolonisation. Il s'agit de sensibiliser la société israélienne sur sa responsabilité des conséquences de la Nakba. La Nakba a été à l'origine de la destruction de 615 localités palestiniennes et 26 localités juives, en 1948. Dans le système éducatif actuel ces questions sont totalement occultées. La ségrégation qui commence dès l'école maternelle fait que, pour un jeune Israélien, la première rencontre avec un Palestinien se fait au moment de son service militaire, en territoires occupés.

Cette association travaille aussi pour le droit de retour des réfugiés palestiniens et de tous leurs descendants. Eléonore explique la colonisation en précisant que tout projet colonial construit et cultive la peur de l'autre qui, à la fois, fait taire et libère la parole raciste. Elle nous présente la carte de la Palestine, Israël et Cisjordanie, qui cartographie la persistance du projet colonial en Palestine. Cette carte représente les localités palestiniennes, juives et syriennes détruites depuis le début du sionisme jusqu'en 2016. Eléonore conclut : « Nous sommes des passeurs, des traducteurs des voix palestiniennes ».

(www.de-colonizer.org/carte-en-français)

Page 7: Mission Palestine Mars 2017 Chroniques · 2020-06-08 · Mission Palestine Mars 2017 Chroniques Arrivée à la Maison d’Abraham – Jérusalem Date Lieu 26/03/2017 Arrivée à Jérusalem

Nous filons ensuite au restaurant pour manger la traditionnelle daurade de Jaffa. Après le repas, petite balade dans la vielle ville et trempette dans la Méditerranée.

Avec Ephraïm Davidi, syndicaliste et activiste pour la Paix

Notre deuxième rendez-vous de la journée nous permet de faire la connaissance de Ephraïm Davidi, professeur d'histoire sociale à l'université de Tel Aviv, syndicaliste et activiste pour la paix depuis 1977. Militant de la première heure, il a fait un séjour en prison parce qu'il a refusé de faire la guerre au Liban et de servir l'armée dans les territoires occupés. Il nous apporte un éclairage très riche sur la politique actuelle du gouvernement Netanyaou. Les derniers événements pousseront certainement ce dernier à la démission et de nouvelles élections seront, dans ce cas, organisées dans quelques mois. Il nous donne des éléments sur les pratiques de ce gouvernement d’extrême droite :

• provocations permanentes à travers les destructions de maisons

• atteintes à la liberté d'expression avec un projet de loi visant à censurer télévision et radio

• interdiction à l'association « braking the silence » de donner des conférences dans les écoles

• chaque semaine de nouvelles lois restrictives sont votées

• … Des manifestations et grèves ont lieu presque quotidiennement sur ces problématiques. Ces actions

sont menées aussi bien par le bédouin arabe que par l'ingénieur de la grosse boite de technologie américaine.

Haddash constate une fascisation du pouvoir en Israël.

Le programme de Haddash est « Paix et Egalité ». Mais l'identité unidimensionnelle de la société israélienne complique la compréhension de cette idée progressiste. Aujourd'hui, la problématique est reprise sur le terrain syndical ,à partir d'un mouvement qui vient de la base. Haddash attend une prise de conscience politique de ce mouvement pour que la lutte aboutisse « à la paix et au pain ».

Ephraïm termine en explquant qu'il milite et croit à une solution à deux Etats pour Israël et Palestine. Un seul état signifierait « l'apartheid ». il croit à un Proche ou Moyen Orient socialiste.

Nous quittons Ephraïm et prenons la route pour Nazareth.

Jeudi 30 mars : Nazareth Nous commençons la journée par la visite des églises de l'Annonciation (l'orthodoxe et la catholique) de bonne heure et de bonne humeur.

Page 8: Mission Palestine Mars 2017 Chroniques · 2020-06-08 · Mission Palestine Mars 2017 Chroniques Arrivée à la Maison d’Abraham – Jérusalem Date Lieu 26/03/2017 Arrivée à Jérusalem

l'association INMA'A, association pour la démocratie et le développement

Emad BADRA, directeur de l'association INMA'A, association pour la démocratie et le développement qui compte environ 300 bénévoles, nous accueille

Cette association s'adresse à des jeunes Palestiniens israéliens de Nazareth, entre 14 et 25 ans. Elle informe et aide les jeunes à prendre leur place dans la société israélienne à travers des actions de citoyenneté en s'impliquant et faisant fi de toutes les peurs et clivages que génère la politique discriminatoire du gouvernement israélien.

Un travail important est mené auprès des jeunes sur l'égalité Femme / Homme. C'est une parmi les nombreuses et diverses activités de cette association :

travail sur la démocratie citoyenne

développement de la culture arabe chez les jeunes

travail sur les Droits de l'Homme : développement de la réflexion de la jeunesse, en faisant le lien avec les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza, et lutte contre les idées extrémistes et racistes

sensibilisation contre la drogue et l'alcool

développement des échanges internationaux entre jeunes pour montrer la réalité de la Palestine à l'étranger

actions concrètes sur le terrain : la journée de la femme, la chaîne humaine de lecture, l'entretien des infrastructures dans la ville, la cueillette des olives dans les zones sensibles de Cisjordanie,

l'intervention dans les écoles pour sensibiliser les enfants sur la citoyenneté.

Mais le domaine d'intervention principal d'INMA'A concerne la prise en charge des enfants de Gaza malades du cancer, en leur permettant de se faire soigner dans les hôpitaux israéliens, accompagnés d'un proche parent. Les soins médicaux sont payés par l’État Palestinien.

L'association apporte une aide concrète (frais de déplacement, alimentation, vêture, téléphone, produits d'hygiène, soutien moral et aide psychologique, ...) aux familles qui sont en résidence surveillée au sein de l'hôpital.

Les derniers bombardements et la pollution (ruines, eau non potable, insalubrité, …) ont fait augmenter sensiblement le nombre des enfants malades du cancer à Gaza.

Ensuite, petit tour dans la vieille ville et repas.

l'Association pour la Protection Culturelle du village de Maa'loul

Avec Youssef NASIF, Président de l'Association pour la Protection Culturelle du village de Maa'loul, village détruit par la Hagana (milice sioniste) en juillet 1948.

L'objet de l'association est de transmettre aux jeunes générations l'histoire de leur village, de leurs racines et de leur terre. Les anciens assurent ce devoir de mémoire pour permettre à leurs enfants de s'approprier leur identité palestinienne, perpétuer leur culture et continuer la lutte pour le droit au retour.

Ils ont réussi à réhabiliter, en catimini, l'église catholique. Les travaux de la mosquée nécessitent des travaux de gros œuvre. L'armée israélienne a posé son véto.

Page 9: Mission Palestine Mars 2017 Chroniques · 2020-06-08 · Mission Palestine Mars 2017 Chroniques Arrivée à la Maison d’Abraham – Jérusalem Date Lieu 26/03/2017 Arrivée à Jérusalem

La journée de la terre au village de Diar Hanna

Nous quittons Maa'loul pour rejoindre le village de Diar Hanna où nous participons à la journée de la terre. Trois villages se regroupent tous les ans pour célébrer cette journée depuis 1976.

Après la confiscation de 400 hectares par le gouvernement israélien, des mobilisations rassemblant les villageois des trois sites avaient lieu régulièrement. Six Palestiniens ont été tués dans ces manifestations. Le mouvement de contestation a, envers et contre tout, fait reculer Israël : seuls 200 hectares ont été colonisés. Suite à la colonisation, la célébration de cette journée a été systématiquement interdite par l'armée. C'est en 1976, que la foule a fait reculer l'armée et imposer la célébration de la journée de la terre à Diar Hanna.

Une certaine émotion était palpable au sein de l'assemblée pendant la minute de silence dédiée aux martyrs et lors de l'hymne national Palestinien.

A l'occasion de la journée de la terre, la municipalité de Nazareth offre à ses concitoyens un spectacle culturel. Nous y assistons avec beaucoup de plaisir et d'entrain. C'est ainsi que nous avons clos cette longue journée...

Il est zéro heures trente quatre. L'équipe de rédaction est épuisée et vous souhaite une bonne nuit.

A demain matin, si vous le voulez bien !...

Vendredi 31 mars : Haïfa et Saint Jean D’Acres Amis du jour...bonjour ! Aujourd'hui, départ pour Haïffa. Haïfa et son port, qui furent longtemps un repère de contrebandiers, connurent un essor considérable à la fin du XIXème siècle. C'est aujourd'hui le plus grand port et la première ville industrielle d'Israël. Les dernières attaques israéliennes sur la Syrie ont abouti à des menaces de destruction des raffineries du port. Le gouvernement israélien a décidé de démonter toutes les installations pour les réinstaller dans le Néguev. Visite des jardins Baha'ï au pied du mont Carmel.

Ce jardin, son mausolée et ses monuments, sont inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2008. Le Bahaïsme, fondé au milieu du 19ème siècle par un marchand perse, met en avant l'existence d'un dieu unique, l'unité de toutes les religions, et l'égalité de tous les êtres humains, hommes et femmes. Nous passons par le monastère des carmélites où se trouve une chapelle construite autour de la grotte où se serait réfugié le prophète Elie.

Page 10: Mission Palestine Mars 2017 Chroniques · 2020-06-08 · Mission Palestine Mars 2017 Chroniques Arrivée à la Maison d’Abraham – Jérusalem Date Lieu 26/03/2017 Arrivée à Jérusalem

En route pour Saint Jean d'Acres.

Nous démarrons la visite par les remparts.

Mentionnée dans des textes égyptiens au IXème siècle avant Jésus-Christ et dans l'ancien Testament, Saint Jean d'Acre (Akka) est vieille de 5 000 ans. C'est à Saint Jean d'Acre que Napoléon s'est arrêté dans sa conquête de l'Orient. La municipalité compte aujourd'hui plus de 50 000 habitants dont 28 % d'Arabes palestiniens. Ville pauvre elle attire surtout des immigrés juifs originaires des anciennes républiques de l'Union soviétique. La communauté arabe palestinienne, qui constitue l'essentiel de la population à l'intérieur du rempart, est la plus touchée par le chômage. La vielle ville rassemble à elle seule plus de 7 000 habitants, soit plus de la moitié de la population palestinienne de la municipalité. Bien qu'elle possède ce charme propre aux villes portuaires fortifiées et un très riche patrimoine, l'état de décrépitude de ses bâtiments est saisissant. L'Etat d'Israël convoite le riche patrimoine historique de la vieille ville et, sous couvert de réhabilitation, confisque des maisons palestiniennes.

32 maisons, situées à côté du caravansérail étaient ainsi menacées par un projet de complexe touristique. Les habitants, par leur détermination, ont fait annuler cette démarche par voie de justice et ont obtenu la rénovation de leurs logements insalubres.

Nous sommes entrés dans la mosquée El-Djazzar. C'est la plus grande mosquée édifiée en Palestine à la période ottomane.

Pour finir la journée nous faisons notre traditionnel tour en bateau.

Page 11: Mission Palestine Mars 2017 Chroniques · 2020-06-08 · Mission Palestine Mars 2017 Chroniques Arrivée à la Maison d’Abraham – Jérusalem Date Lieu 26/03/2017 Arrivée à Jérusalem

Samedi 1er avril : Jénine, Ya’bad Grasse mat ! Mireille et Issa nous apportent notre petit déjeuner au lit...poisson d'avril ! Nous gagnons simplement une demi-heure de sommeil... Donc ! Départ 9 heures pour entrer en Cisjordanie, ...enfin... Direction Jénine

la ville la plus septentrionale de Cisjordanie réputée, notamment, pour son théâtre unique en son genre. Manque de pot, le rendez-vous avec le théâtre de la liberté n'aura pas lieu.

Mais qu'à cela ne tienne, nous ne sommes pas à cours d'idées et nous allons visiter l'église de Burqi'in, notre alibi au check point. C'est la cinquième église construite par la reine Hélène, la mère de l'empereur Constantin. Jésus y aurait accompli le miracle de la guérison des dix lépreux. Le charme de ce lieu et l'accueil chaleureux nous ont très vite fait oublier la petite déception du rendez-vous manqué.

Ya'bad et le lieu dit Nazelet Alshiekh… Mofeed et le verger alsacien !

En route pour Ya'bad et le lieu dit Nazelet Alshiekh Zaid où nous rencontrons Mofeed Mohamad Hasan dans son champ d'oliviers, face au mur, aux colonies et à l'usine chimique, érigés sur 4200 hectares confisqués au village. Mofeed est un activiste palestinien, ancien journaliste reconverti en agriculteur, qui a abandonné son emploi pour sauver sa terre, déjà partiellement confisquée par les colons. Il a vendu sa maison de Ya'bad pour en construire une autre en zone C, sur les terres de ses ancêtres. Il y vit depuis un mois. A tout moment l'armée israélienne peut confisquer ou détruire cette maison qui abrite sa grande famille.

La décision de Mofeed, de s'installer sur le haut de cette colline, est aussi destinée à mobiliser d'autres agriculteurs à faire de même. Une terre habitée et cultivée est plus difficile à confisquer. D'ailleurs, nous constatons que quelques maisons sont en construction à côté de celle de notre ami.

Des terres de Mofeed, nous apercevons sur la colline en face les colonies et l'usine chimique qui a été démontée et déplacée dans le vallon, sous les colonies. Le vent d'est dominant envoie systématiquement les fumées toxiques vers les villages et les terres palestiniennes. En découlent une augmentation du taux de cancers et de maladies respiratoires dans les villages avoisinants. Nous apercevons des colons israéliens exploiter les terres de Mofeed, qui se trouvent de l'autre côté du mur.

Plus bas, le long du mur il y a une porte, originellement construite pour permettre le passage des paysans, mais qui aujourd'hui ne s'ouvre que pour les sangliers qui saccagent les plantations palestiniennes. Cela limite considérablement la variété des cultures.

Page 12: Mission Palestine Mars 2017 Chroniques · 2020-06-08 · Mission Palestine Mars 2017 Chroniques Arrivée à la Maison d’Abraham – Jérusalem Date Lieu 26/03/2017 Arrivée à Jérusalem

Mofeed nous invite à planter cinq oliviers, symboles de solidarité et d'espérance, et arrivent avec sa brouette, ses outils, son fils de 10 ans et son petit-fils. Qu'il est dur de piocher dans un terrain caillouteux ! Mais c'est avec tout notre cœur et notre conviction que nous nous mettons à la tâche. Ces cinq oliviers complètent les 500 oliviers « alsaciens » qui garnissent le coteau. Nous sommes très fiers de vous annoncer que bientôt, Mofeed baptisera cette parcelle « le verger alsacien ».

Nos oliviers plantés, Mofeed nous emmène vers la citerne en construction financée, elle aussi, par la vente des oliviers. La construction d'une première citerne, au-dessus du verger, face à la colonie, a été interrompue sur interdiction de l'armée.

Mofeed et sa famille nous invitent pour le déjeuner. Les femmes nous ont préparé un merveilleux majdara, un plat traditionnel palestinien composé de riz, lentilles, oignons grillés, amandes et cacahuètes. Zaki ! (délicieux). Nous quittons nos amis rassasiés, heureux et émus de cette rencontre.

Page 13: Mission Palestine Mars 2017 Chroniques · 2020-06-08 · Mission Palestine Mars 2017 Chroniques Arrivée à la Maison d’Abraham – Jérusalem Date Lieu 26/03/2017 Arrivée à Jérusalem

Khaled Manour, le Résistant !

Nous montons dans le bus et filons à la rencontre d'une figure emblématique de la résistance palestinienne, meneur de la campagne Boycott Désinvestissement Sanctions en Palestine, Khaled Mansour.

Avant hier, lors de la journée de la terre, un millier de personnes allaient planter des oliviers le long du mur. Les soldats israéliens ont tiré sur la foule, dans les pieds des manifestants, y compris sur les internationaux. Khaled fait partie des 45 blessés et nous montre

fièrement son pied, qui n'est que sa quatorzième blessure de guerre.

Il nous parle des combats et des luttes (campagnes de Boycott, plantations d'oliviers, résistance générale contre le mur, campagne de mobilisation pour la résistance pacifiste) qu'il mène avec ses compagnons et insiste en disant : « c'est NOTRE Palestine. Nous travaillons pour un rêve : notre indépendance et notre liberté ».

Quand nous le remercions de nous avoir accueilli aussi chaleureusement et lui exprimons notre fierté de rencontrer un grand résistant il nous dit : « Chaque Palestinien est un résistant. Chaque Palestinien a, dans sa famille, une histoire liée à l'occupation. Chaque famille compte un martyr ou un prisonnier. Nous ne résistons pas contre les juifs mais contre l'occupation. Quant au Boycott, cette action est très importante, car c'est une honte de consommer des produits qui viennent d'un État qui tue nos enfants. J'insiste sur l'importance de votre témoignage en rentrant chez vous. Décrivez la situation de la Palestine et des Palestiniens. C'est comme ça que vous nous aiderez !

Nous arrivons à Naplouse vers 18 heures et nous installons, avec plaisir, à l'hôtel Al Jasmeen.

Dimanche 2 avril : Naplouse Il pleut sur Naplouse !... Mais la pluie du matin n'arrête pas le pèlerin... En route donc pour la savonnerie. Naplouse est réputée pour son traditionnel savon à l'huile d'olives. Sur les quarante savonneries de la ville, il n'en reste que quatre en activité. Ça sent la soude. Ça glisse. Nous avons observé la fabrication, de découpage, de séchage et de l'emballage des petits pavés de savon.

Nous sautons dans des taxis et filons vers l'église Sainte Photine-la-Samaritaine qui abrite le puits de Jacob. Cette église a beaucoup souffert lors de la deuxième Intifada et en porte les traces.

De l'autre côté de la rue, les façades du camp de réfugiés Palestiniens de Balata. C'est le plus grand camp de réfugiés de Palestine, avec ses 28 000 réfugiés qui vivent sur une surface de 1 km². Des tensions au sein du camp ne nous permettent pas de le visiter.

Le camp de réfugiés Palestiniens de New Askar

Page 14: Mission Palestine Mars 2017 Chroniques · 2020-06-08 · Mission Palestine Mars 2017 Chroniques Arrivée à la Maison d’Abraham – Jérusalem Date Lieu 26/03/2017 Arrivée à Jérusalem

Nous rejoignons donc Nasser au camp de réfugiés de New Askar, extension du camp d'Askar.

Créé en 1964, avec 1 000 habitants sur un demi km², aujourd'hui ils sont 7 200.

La situation d'Askar est stratégique parce que situé sur la route de la tombe de Joseph et proche d'une colonie. Cela permet d'occuper la terre afin qu'elle ne soit pas confisquée. En effet, Naplouse est encerclée par les colonies.

Au départ les réfugiés étaient logés sous tentes et progressivement des petites constructions en dur les ont remplacées. Ces dernières ont été agrandies suivant un modèle d'extension d'abord horizontal puis vertical au regard avec l'augmentation de la population du camp.

De 1964 à 2008, le camp n'a bénéficié d'aucun service : santé, éducation, culture, … A partir de cette date, des financements ont permis de développer ces services.

En 1994, les habitants ont formé et élu un comité populaire composé aujourd'hui de 9 hommes et 2 femmes, de tous partis politiques. Ils sont élus pour deux ans et gère le quotidien et le développement du camp à l'égal d'un conseil municipal.

L'une des activités proposées aux jeunes du camp est la danse traditionnelle folklorique. Le groupe fait des tournées internationales qui donnent un écho de la situation palestinienne à l'étranger. Il s'avère que pour les réfugiés Palestiniens il est plus facile d'obtenir un visa pour aller à l'étranger qu'une permission de passage en Israël pour retourner sur leurs terres. Ainsi, le groupe s'est produit en Espagne. C'est là que les jeunes ont vu la mer pour la première fois, alors que la mer est à une cinquantaine de kilomètres de Naplouse.

Créé en 1992 par un groupe de militants qui partageaient le même désir de se mettre au service de la communauté locale, le centre apporte aide et assistance diverses aux familles.

Le centre d’accueil et d’aide à la jeunesse

Le travail réalisé par le centre touche une zone géographique qui s'étend bien au-delà des frontières du camp.

L'un de ses objectifs est de parvenir à créer les conditions d'une vie harmonieuse entre les différentes composantes de la population, entre les différentes générations. « nous pensons que la société ne peut pas se construire sans l'effort collectif de sa jeunesse ».

Les objectifs travaillés y sont divers :

• favoriser les diverses initiatives sociales des jeunes enfants qui souvent sont empreintes de créativité

• encourager la jeunesse palestinienne à adopter une attitude volontaire et positive face au travail

• développer des valeurs positives dans l'esprit des jeunes et des enfants des deux sexes

• intégrer aux activités du centre des personnes déficientes mentales

• représenter au yeux du monde la Palestine et sa population

Dans la mesure où l'équipe de direction du centre pense que le développement social s'adresse à tous et ne connaît pas de limite, les programmes mis en œuvre touchent différents domaines.

• Le travail avec les enfants et jeunes handicapés

• le soutien scolaire

• la danse traditionnelle et le programme artistique

• l'accès gratuit à internet et les programmes informatiques

• la bibliothèque publique

• la production de films documentaires

• les temps d'été et d'hiver

• les formations destinées aux étudiants de l'université

• le programme de tourisme solidaire

Nous visitons l'école maternelle du centre qui regroupe 55 enfants qui viennent des familles les plus pauvres du camp. C'est une école qui pratique l'intégration scolaire des enfants handicapés. Elle ressemble à toutes les écoles maternelles hormis le fait de la pauvreté des équipements.

Page 15: Mission Palestine Mars 2017 Chroniques · 2020-06-08 · Mission Palestine Mars 2017 Chroniques Arrivée à la Maison d’Abraham – Jérusalem Date Lieu 26/03/2017 Arrivée à Jérusalem

Nous nous rendons dans la classe qui accueille les enfants handicapés et / ou déficients mentaux. Les éducateurs proposent des programmes d'insertion par le travail (tapis sur petits métiers à tisser, fabrication de cartes de vœux en papier recyclé, activité culturelle, atelier cuisine,...) ainsi que toutes les activités qui favorisent la motricité et la confiance en soi. L'association des femmes a été créée il y a quatre ans. Elles développent leur propre programme :

• programme d'hygiène alimentaire

• restauration pour groupes et scolaires

• programme d'éducation budgétaire

• programme d'entraide intergénérationnelle notamment en organisant des sorties de 3 jours

Les femmes nous ont préparé un délicieux plat traditionnel et vu la quantité elles attendaient une trentaine de personnes... Nasser nous emmène faire un tour dans les ruelles du camp. Elles sont étroites, jonchées de détritus et déchets en tous genres. Les enfants et toutes les personnes que nous croisons nous saluent aimablement. La hauteur des constructions et le manque de lumière sont saisissants.

Nous nous rendons au cimetière des martyrs où se trouvent les tombes de sept martyrs de la 2ème Intifada. Le petit cimetière est à l'intérieur du camp parce qu'en 2002, les couvre-feu et l'interdiction de sortir ne permettaient pas de les ensevelir au cimetière.

Aujourd'hui encore des corps de prisonniers décédés sont retenus par les autorités israéliennes qui refusent de les rendre aux familles. Ils sont numérotés et conservés dans des frigos et seront restitués au bon vouloir d'Israël.

Naplouse, la petite Damas

Nous quittons Nasser et le camp d'Askar pour nous changer les idées en faisant du tourisme dans Naplouse, la petite Damas.

Page 16: Mission Palestine Mars 2017 Chroniques · 2020-06-08 · Mission Palestine Mars 2017 Chroniques Arrivée à la Maison d’Abraham – Jérusalem Date Lieu 26/03/2017 Arrivée à Jérusalem

Métropole bouillonnante, Naplouse s'enorgueillit d'une vielle ville dont la splendeur est en mesure de rivaliser avec celle de Jérusalem. D'autant plus que ses étroites ruelles ne sont pas encombrées par des groupes en circuit organisé. Sa place centrale est couverte de banderoles et d'affiches à l'effigie des martyrs qui ont trouvé la mort dans le conflit avec Israël.

Petit arrêt traditionnel pour la dégustation du meilleur kenafeh de Palestine, pâtisserie chaude nappée de sirop. Wallah ! C'est trop bon !

Visite du magasin d'épices où nos besaces se remplissent.

Balade cool dans les petites ruelles pleines de marchands et pleine de vie, entre les moucharabiehs et les anciens palais ottomans. Ces vieilles pierres transpirent l'histoire et sont magnifiques.

Et voilà...encore une journée de passé. A plus, dans le bus...

Lundi 3 avril 2017 : Tulkarem

Nous quittons Naplouse de bonne heure, pour aller à Tulkarem. Issa nous présente notre nouveau chauffeur et c'est parti.

Tulkarem

La région de Tulkarem est une région agricole, située en zone moitié A moitié C et touchée de plein fouet par l'occupation, car séparée par le mur.

Deux camps de réfugiés sont situés sur le ban de la ville. L'un de 16 000 réfugiés , baptisé «rayon de soleil »... et l'autre de 15 000 réfugiés.

Petit arrêt au centre ville, petit tour du quartier. Nous notons l'accueil chaleureux des habitants qui nous souhaitent la bienvenue à tout va et nous font de grands sourires.

Bonjour, Fayez ! Enfin, nous rencontrons notre héros du jour !

Fayez nous accueille avec un grand sourire et des yeux malicieux ! L'entrée en matière se fait dès que nous montons dans le bus, mais il y a un problème : difficile de prendre des notes avec les trous et les virages... nous nous arrêtons donc au bord de la route.

Fayez nous explique les trois villages séparés par le mur. La construction du mur a débuté à Tulkarem le 5 avril 2002. L'armée israélienne avait décrété le couvre feu et confiné la population dans les villages. Personne ne savait ce qui allait se passer. Personne n'aurait imaginer l'impensable.

Jusqu'en 2005, de fortes mobilisations ont eu lieu. En 2005 l'objectif des Palestiniens est clair : la lutte

pacifique contre la construction du mur et la confiscation des terres. A ce moment là, l'opinion publique internationale prend conscience du problème et met la pression à Israël qui, mise en accusation, accélère la construction du mur en plusieurs points différents.

Malgré tout, Israël ne respecte pas la ligne verte (frontière de 1967) et dévie le tracé du mur pour récupérer les cinq forages de la deuxième plus grande réserve d'eau de Palestine. Pour casser la cohésion sociale de la région, ils isolent le village où se trouve le plus grand marché de Palestine et détruisent 202 magasins et six maisons.

Après 18 mois de mouvements de résistance, renforcés par l'aide internationale, et un dépôt de plainte au Tribunal Internationale de La Haye, le mur fut déplacé. La fourberie d'Israël va jusqu'à déplacer le mur et en reconstruire un nouveau, une semaine avant la décision de justice. Ce fut une façon d'influencer le jugement. Il faut préciser qu'avant de déménager le mur, l'armée a détruit trois forages d'eau qu'elle a détournés à son profit.

Page 17: Mission Palestine Mars 2017 Chroniques · 2020-06-08 · Mission Palestine Mars 2017 Chroniques Arrivée à la Maison d’Abraham – Jérusalem Date Lieu 26/03/2017 Arrivée à Jérusalem

Plus loin, Fayez nous emmène au bord du mur.

Là les maisons ont été en partie démolies pour permettre son passage. L'une des maisons est incluse dans le muque leur maison ne soit pas détruite, les habitants ont accepté de céder leur toit à l'armée qui y a installé un poste de surveillance. Les soldats ont la clef de la maison et peuvent accéder au toit à leur convenance. Deux projecteurs sur le mur sont allumés la nuit et donnent directement dans l'une des chambres d'une autre maison.

Les habitants de ces maisons ont planté des arbres et des fleurs le long du mur. Les nombreux visiteurs y laissent des messages d'espoir et d'encouragement. Le mur est recouvert de graffitis.

Fayez nous raconte l'histoire de ce jeune couple qui vient d'avoir un enfant. Leurs familles habitent de l'autre côté du mur,à quelques centaines de mètres. L'armée israélienne leur refuse le passage. Pour embrasser le noobligées de parcourir 480 km et de passer par différents checkpoints et par Jérusalem. Un exemple parmi tant d'autres. Chaque famille a son lot de souffrances liées à la construction du mur.

Le checkpoint et le back à back.

Nous nous dépêchons de rejoindre Mouna, la femme de Fayez, qui nous attend chez eux pour un excellent repas traditionnel. L'accueil est plus que chaleureux et Mouna prend soi

yez nous emmène au bord du mur.

Là les maisons ont été en partie démolies pour permettre son passage. L'une des maisons est incluse dans le muque leur maison ne soit pas détruite, les habitants ont accepté de céder leur toit à l'armée qui y a installé un poste de surveillance. Les soldats ont la clef de la maison et peuvent accéder au toit à leur convenance. Deux projecteurs sur le

ont allumés la nuit et donnent directement dans l'une des chambres d'une autre maison.

Les habitants de ces maisons ont planté des arbres et des fleurs le long du mur. Les nombreux visiteurs y laissent des messages

est recouvert de graffitis.

Fayez nous raconte l'histoire de ce jeune couple qui vient d'avoir un enfant. Leurs familles habitent de l'autre côté du mur,à quelques centaines de mètres. L'armée israélienne leur refuse le passage. Pour embrasser le noobligées de parcourir 480 km et de passer par différents checkpoints et par Jérusalem. Un exemple parmi tant d'autres. Chaque famille a son lot de souffrances liées à la construction du mur.

Nous montons sur un belvédère qui nous permet d'avoir une vue plongeante sur le mur, le camp militaire, le checkpoint et le back à back.

Tous les matins, 12 000 Palestiniens attendent de passer en Israël pour aller travailler, et cela dès trois heures du matin.

C'est aussi là qu'ont lieu des échanges commerciaux entre les produits palestiniens très contrôlés et le libre passage des produits israéliens. Dans la back à back, les conteneurs sont transbordés des camions palestiniens sur les camions israéliens après de staux camions israéliens, ils passent sans problème.

Nous nous dépêchons de rejoindre Mouna, la femme de Fayez, qui nous attend chez eux pour un excellent repas traditionnel. L'accueil est plus que chaleureux et Mouna prend soin de nous.

Là les maisons ont été en partie démolies pour permettre son passage. L'une des maisons est incluse dans le mur. Pour que leur maison ne soit pas détruite, les habitants ont accepté de céder leur toit à l'armée qui y a installé un poste de surveillance. Les soldats ont la clef de la maison et peuvent accéder au toit à leur convenance. Deux projecteurs sur le

ont allumés la nuit et donnent directement dans l'une des chambres d'une autre maison.

Fayez nous raconte l'histoire de ce jeune couple qui vient d'avoir un enfant. Leurs familles habitent de l'autre côté du mur, à quelques centaines de mètres. L'armée israélienne leur refuse le passage. Pour embrasser le nouveau né elles sont obligées de parcourir 480 km et de passer par différents checkpoints et par Jérusalem. Un exemple parmi tant d'autres.

ns sur un belvédère qui nous permet d'avoir une vue plongeante sur le mur, le camp militaire, le checkpoint et le back à back.

Tous les matins, 12 000 Palestiniens attendent de passer en Israël pour aller travailler, et cela dès trois heures du

t aussi là qu'ont lieu des échanges commerciaux entre les produits palestiniens très contrôlés et le libre passage des produits israéliens. Dans la back à back, les conteneurs sont transbordés des camions palestiniens sur les camions israéliens après de strictes vérifications. Quant aux camions israéliens, ils passent sans problème.

Nous nous dépêchons de rejoindre Mouna, la femme de Fayez, qui nous attend chez eux pour un n de nous.

Page 18: Mission Palestine Mars 2017 Chroniques · 2020-06-08 · Mission Palestine Mars 2017 Chroniques Arrivée à la Maison d’Abraham – Jérusalem Date Lieu 26/03/2017 Arrivée à Jérusalem

L‘exploittaion agricole de Fayez, le mur, l’usine chimique…

Après le repas nous partons pour l'exploitation agricole de Mouna et Fayez, située entre le mur et un complexe chimique. Ils nous expliquent le chemin fait et le combat mené pour garder leur exploitation, démolie trois fois par l'armée israélienne. Agressions physiques, barrages de l'accès à la ferme par des barbelés, par des rochers, détérioration du système d'irrigation et des serres, vol de matériel, saccage des plantations avec des produits chimiques, …, tout y est passé. D'ailleurs, 60 % de leur terre ont été confisqués et se trouvent de l'autre côté du mur.

Avec l'arrivée du complexe chimique, Fayez étudie les conséquences des produits chimiques sur la santé et décide de s'investir dans l'agriculture éco-responsable.

Aujourd'hui, sa ferme est répertoriée au Réseau International éco-villages. Il développe de nouveaux modèles de cultures en collaboration avec les étudiants et le monde agricole alternatif.

La devise de l'exploitation est : « l'eau, l'énergie et la nourriture sont disponibles gratuitement pour toute l'humanité si nous n'acceptons pas les lois que nous impose le capitalisme, et suivons la logique de la nature ». Ainsi :

• il produit son engrais naturel à partir de la bouse de vache

• il produit du méthane à partir de la fabrication de l'engrais

• il n'utilise aucun produit chimique

• il récupère ses semences pour boycotter l'industrie agro-alimentaire

• il récupère l'eau de pluie

• il développe, son rêve, le système aquaponics

• ... Cette visite a été très enrichissante, d'agriculture, d'éco-citoyenneté, mais surtout de résistance.

Nous quittons Fayez et Mouna, ces deux grands personnages, reboostés et plein d'espoir.

« they will never give up ! »

Page 19: Mission Palestine Mars 2017 Chroniques · 2020-06-08 · Mission Palestine Mars 2017 Chroniques Arrivée à la Maison d’Abraham – Jérusalem Date Lieu 26/03/2017 Arrivée à Jérusalem

Mardi 4 avril : Ramallah

Première grasse matinée du séjour. Nous quittons l'hôtel à 9 heures.

La Mouqata'a, sur le tombeau d'Abou Ammar, Yasser Arafat.

Le mausolée est construit à partir de symboles de la vie d'Arafat :

• il est mort à 75 ans : la distance entre le portail qui ouvre sur l'escalier est de 75 mètres

• il est décédé en 2004 : le mausolée est constitué de 2004 pavés blancs

• les quatre murs d'enceinte sont vitrées, symbole de la transparence de la vie d'Arafat

• le mausolée est entouré d'eau ; l'eau n'est pas un élément stable ; elle représente l'aspect provisoire de l'installation de la tombe d'Abou Ammar qui, lorsque la Palestine sera libre, avec Jérusalem comme capitale, sera déménagée là-bas.

• Un olivier est planté derrière le mausolée

Une mosquée a été construite à côté du mausolée. Un rayon laser la reliait a Al Aqsa, à Jérusalem. Le rayon a été coupé au bout d'une semaine : il était dangereux pour la sécurité d'Israël.

Nous continuons par la visite du musée de Yasser Arafat. Il est moderne et captivant. Il appelle à en savoir plus sur l'histoire de la Palestine.

Le Palestinian Medical Relief Society avec docteur Mustafa Barghouthi, Président.

Ce Comité Palestinien d'Entraide Médicale a été créé en 1979 par un groupe de médecins et de professionnels de la santé, militants communistes.

Il nous explique que la création d'un État Palestinien n'est pas une nouvelle idée. En 1947, 45 % de la Palestine historique reste pour les Palestiniens. Après 1967, il n'en reste que 22 % (Cisjordanie et Gaza). En 2000, les accords de camp David réduisent les terres à 18 % et en font un pays sans frontières. En 2005, Ariel Sharon annexe toute la vallée du Jourdain. Il ne reste que 11 % de la Palestine historique aux Palestiniens.

La zone C représente 60 % du territoire de Cisjordanie et est occupée par Israël par :

• 157 colonies • 120 implantations non reconnues • des bases et zones militaires, le mur, les routes des colons, la confiscation des terres, l'arrachage d'arbres, la

destruction de maisons. • La Knesset vient de voter la légalisation des 120 implantations sauvages.

Israël parle de négociation, mais pendant ce temps continue de coloniser. Il n'y aura pas de création de deux états sans sanctions internationales.

Le mouvement Boycott, Sanctions et Désinvestissement a été créé dans ce but. Il rappelle qu'en France les actions BDS sont illégales. « Honte à la France » précise-t-il.

Le docteur Barghouthi compare la situation en Palestine à celle de l'apartheid en l'Afrique du Sud.

Les Israéliens confisquent plus de 80 % de l'eau des Palestiniens et la leur revendent deux fois plus chère que ne la paient les citoyens d'Israël.

Soigner un enfant palestinien en Israël coûte quatre fois plus cher que pour un enfant israélien.

Il nous parle de Gaza et de l'aide médicale apportée à partir des cliniques mobiles de l'association. A Gaza 450

000 personnes ont perdu leur logement. 21 000 personnes sont mortes. 60 000 maisons détruites. Pour aller à Gaza il faut aller en Jordanie, puis au Caire, traverser le Sinaï et entrer à Gaza par Rafa. Gaza est une prison à ciel ouvert.

Le mur de séparation avec ses 850 km de long et ses 8 mètres de haut, est trois fois plus long et deux fois plus haut que celui de Berlin.

Depuis 14 ans, la résistance populaire est importante et toute les semaines les manifestations sillonnent les villages coupés par le mur. En réponse aux manifestations Israël utilise la violence avec tout un attirail : des bombes lacrymogènes multiples, les balles réelles emballées de caoutchouc, les bombes assourdissantes, des balles réelles, des chiens d'attaque.

Page 20: Mission Palestine Mars 2017 Chroniques · 2020-06-08 · Mission Palestine Mars 2017 Chroniques Arrivée à la Maison d’Abraham – Jérusalem Date Lieu 26/03/2017 Arrivée à Jérusalem

Tout au long de son discours il nous montre des images et vidéos illustrant ses propos.

Un autre volet des activités de l'association est la formation des secouristes. 65 000 personnes ont été

formées aux premiers soins. En 1982, pour la première Intifada, l'association a apporté son aide à 2 000 personnes. En 2016, cette aide s'adressait à 1,5 millions de personnes.

Suit le repas, que nous avons bien mérité, après toutes ces émotions.

Des maisons détruites à Qalandia

Nous nous dirigeons vers le sud de Ramallah pour rejoindre les maisons détruites de Qalandia. C'est dans la nuit du 27 au 28 juillet 2016 que l'armée israélienne a détruit 11 immeubles qui abritaient une trentaine de familles.

Sur la route nous voyons le mur qui serpente entre les maisons et les quartiers pour séparer la Palestine de la Palestine.

Le musée Mahmoud Darwish

Nous remontons sur les hauteurs de Ramallah pour visiter le musée et la tombe de Mahmoud Darwish. Derrière une vitre une plaque de la place « Mahmoud Darwish » du 6ème arrondissement de Paris et dessus une inscription « nous aussi nous aimons la vie, quand nous en avons les moyens ».

Page 21: Mission Palestine Mars 2017 Chroniques · 2020-06-08 · Mission Palestine Mars 2017 Chroniques Arrivée à la Maison d’Abraham – Jérusalem Date Lieu 26/03/2017 Arrivée à Jérusalem

Entretien avec un représentant de l’OLP

Départ pour l'OLP (Organisation de Libération de la Pgère le département des affaires sociales de l'OLP.

Il commence par dénoncer l'attentat de Saint Petersbourg et tous les autres attentats des extrémistes islamistes.

Il estime que le mouvement de solidarité en France a besoin d'une sérieuse réorganisation et espère une conférence pour améliorer l'organisation de la solidarité en France pour la Palestine. Il nous présente l'OLP et la situation économique, sociale et politique du pays.

Samir est très attentif à nos questionnements et répond longuement à toutes nos interrogations.

Concernant l'aide des pays arabes il précise que seule l'Algérie verse mensuellement une aide directe de 26 millions de dollars plus des aides indirectes à traverdes bourses par exemple. Quant à l'Arabie Saoudite sa solidarité financière est très irrégulière. Ce sont les seuls pays arabes qui soutiennent financièrement la Cisjordanie. Mais le souhait de l'OLP est que ces pays ouvrent le marché du travail aux resspalestiniens.

Sur les échanges commerciaux, il précise qu'Israël touche toutes les taxes d'import et d'export de marchandises, en prélève 3 %, et reverse la part de la Cisjordanie de façon très aléatoire, ce qui engendre des problèmes économiques en Palestine.

Il termine par une note d'espoir : « les Israéliens construisent des murs et nous des tunnels ».

Mercredi 5 avril : le désert de Judée, Jéricho, la vallée du JourdainDépart matinal (7 heures 30) pour le désert de Judée.

Le monastère de Saint Georges

Le long de la route vers le monastère Saint Georges nous avons un aperçu des conditions d'habitat des bédounous parle des opérations d'expulsions régulières menées par l'armée israélienne.

Les paysages sont d'une beauté à vous couper le souffle. De ci de là nous apercevons des bédouins sur leurs ânes, surveillant leur troupeau de chèvres et de moutonest bouleversant.

Nous descendons à pied vers le monastère orthodoxe de Saint Georges qui consent la visite de ses murs aux touristes que nous sommes... Ce monastère fut fondé vers 480. les travaux entrepris en 1878 et en 1901 lui ont redonné vie. L'accueil qui nous a été réservé a été plus que froid.

Certains osent la remontée à pied, d'autres se soumettent au rythme de l'âne. Notons au passage que les deux doyens sont remontés à

Entretien avec un représentant de l’OLP

Départ pour l'OLP (Organisation de Libération de la Palestine) où nous avons un entretien privilégié avec Samir Saif, qui gère le département des affaires sociales de l'OLP.

Il commence par dénoncer l'attentat de Saint Petersbourg et tous les autres attentats des extrémistes

ouvement de solidarité en France a besoin d'une sérieuse réorganisation et espère une conférence pour améliorer l'organisation de la solidarité en France pour la Palestine. Il nous présente l'OLP et la situation économique, sociale et politique du pays.

mir est très attentif à nos questionnements et répond

Concernant l'aide des pays arabes il précise que seule l'Algérie verse mensuellement une aide directe de 26 millions de dollars plus des aides indirectes à travers des bourses par exemple. Quant à l'Arabie Saoudite sa solidarité financière est très irrégulière. Ce sont les seuls pays arabes qui soutiennent financièrement la Cisjordanie. Mais le souhait de l'OLP est que ces pays ouvrent le marché du travail aux ressortissants

Sur les échanges commerciaux, il précise qu'Israël touche toutes les taxes d'import et d'export de marchandises, en prélève 3 %, et reverse la part de la Cisjordanie de façon très aléatoire, ce qui engendre des

Sur la situation de Gaza : son dernier voyage date de 2014 et il est très difficile de décrire la situation làEn 2007, Gaza contribuait à hauteur de 30 % au PIB, contre 2 % actuellement.

50 % du budget de l'Etat lui sont consacrés.

Sur la position de la France et de l'Europe : il regrette le manque de courage du Président français à propos de la reconnaissance de l’État Palestinien.

Il termine par une note d'espoir : « les Israéliens construisent des murs et nous des tunnels ».

le désert de Judée, Jéricho, la vallée du JourdainDépart matinal (7 heures 30) pour le désert de Judée.

Le long de la route vers le monastère Saint Georges nous avons un aperçu des conditions d'habitat des bédounous parle des opérations d'expulsions régulières menées par l'armée israélienne.

Les paysages sont d'une beauté à vous couper le souffle. De ci de là nous apercevons des bédouins sur leurs ânes, surveillant leur troupeau de chèvres et de moutons. Le contraste entre la beauté du désert et la pauvreté de ses habitants

Certains osent la remontée à pied, d'autres se soumettent au rythme de l'âne. Notons au passage que les deux doyens sont remontés à pied...eux.

alestine) où nous avons un entretien privilégié avec Samir Saif, qui

Sur la situation de Gaza : son dernier voyage date de 2014 et il est très difficile de décrire la situation là-bas. En 2007, Gaza contribuait à hauteur de 30 % au PIB,

50 % du budget de l'Etat lui sont consacrés.

r la position de la France et de l'Europe : il regrette le manque de courage du Président français à propos de la reconnaissance de l’État Palestinien.

Il termine par une note d'espoir : « les Israéliens construisent des murs et nous des tunnels ».

le désert de Judée, Jéricho, la vallée du Jourdain

Le long de la route vers le monastère Saint Georges nous avons un aperçu des conditions d'habitat des bédouins. Issa

Les paysages sont d'une beauté à vous couper le souffle. De ci de là nous apercevons des bédouins sur leurs ânes, s. Le contraste entre la beauté du désert et la pauvreté de ses habitants

Page 22: Mission Palestine Mars 2017 Chroniques · 2020-06-08 · Mission Palestine Mars 2017 Chroniques Arrivée à la Maison d’Abraham – Jérusalem Date Lieu 26/03/2017 Arrivée à Jérusalem

Jéricho, le Palais d’Isham

Nous poursuivons notre périple vers le palais d'Hisham, la plus impressionnante résidence campagnarde de la période Oméyyade. Sous la chaleur de midi nous avons parcouru les ruines imposantes en recherchant les mosaïques uniques et préservées grâce à une couche de sable.

La coopérative de production de Maftoul de Jéricho

Après la partie culturelle, nous passons au volet commerce équitable avec la rencontre des ouvrières de la coopérative de couscous palestinien dépendant de la société d'exportation Al Reef. Issa nous explique le processus de fabrication du maftoul, couscous palestinien.

La visite se termine autour d'un délicieux maftoul. Visiblement nous sommes affamés. L'arrivée des plats a mis fin à toutes les conversations...

Le groupe se sépare : ceux qui vont prendre un bain dans la mer morte et ceux qui restent à Jéricho.

Les amateurs de lévitation avaient, d'emblée, choisi de tenter l'exercice de flottaison dans la mer morte dont ils ressortirent tout poisseux, tout gris et tout meurtris...

Les autres, plus prudents, avaient choisi le lemon minth et la chicha à la terrasse d'un café.

Il faut préciser qu'il faisait 37 degrés à l'ombre aujourd'hui à Jéricho.

Le groupe s'est reconstitué….

La vallée du Jourdain avec l’association Jordan Valley

Nous remontons la vallée du Jourdain au milieu des plantations de palmiers dattiers israéliens. En 2016, Israël a fait 600 millions de dollars de bénéfice grâce aux dattes, « l'or noir », récoltées sur les terres palestiniennes. Ces « kibboutz » volent la terre, l'eau et les ressources des Palestiniens.

Les actions BDS ont fait perdre 10 millions de dollars aux Israéliens qui, pendant une année ont limité leur production.

Nous rejoignons nos amis de l'Association Jordan Valley Solidarity dans le village d'Al'Auja du haut.

Nous ne rencontrerons pas Abu Sakr leader dans cette association. Mais l'exposé que nous fait la très belle Sérine est très clair et complet.

Page 23: Mission Palestine Mars 2017 Chroniques · 2020-06-08 · Mission Palestine Mars 2017 Chroniques Arrivée à la Maison d’Abraham – Jérusalem Date Lieu 26/03/2017 Arrivée à Jérusalem

Elle dénonce la brutalité du comportement de l'armée israélienne puisque nous sommes en zone C. Elle nous explique la stratégie des Israéliens pour vider la vallée du Jourdain de ses habitants palestiniens. Avant 1967, les Palestiniens étaient 320 000 dans la vallée. Aujourd'hui, ils ne sont plus que 56 000. 39 colonies se sont installées sur les terres palestiniennes dont 2 très récemment.

Sérine nous présente une vidéo qui explique les abus israéliens :

• réserve naturelle décidée par les Israéliens : 20 %

• zone militaire d'entraînement (manœuvre) : 56 %. Et ce malgré les cultures palestiniennes sur ces terres, même quand les paysans sont dans les champs

• terres occupées par les colonies (habitat et culture) : 15 %

• terrain miné : 1 % (1 200 morts palestiniens depuis 1967 par les mines ou les balles perdues)

• construction du mur : 0, 15 %

Le résultat : seuls 5 % des terres de l'ensemble de la vallée du Jourdain sont sous contrôle palestinien.

A cela s'ajoute :

• le problème vital de l'eau : les forages israéliens, à 600 m de profondeur, assèchent les puits des Palestiniens. 10 000 Israéliens consomment 6, 6 fois

plus d'eau que 56 000 Palestiniens qui dépendent du bon vouloir des colonisateurs pour leur approvisionnement en eau. L'eau confisquée par l'armée doit être rachetée : double peine pour les Palestiniens.

• La démolition de maisons : rien qu'en 2016, 70 maisons ont été démolies.

• La vallée est contrôlée par 5 checkpoints. 8 Palestiniens ont été tués sur ces points de contrôle.

• La confiscation ou l'abattage du bétail.

L'association a construit 6 écoles, 250 maisons et 2 cliniques dans la Vallée du Jourdain avec des briques qu'ils ont fabriquées eux-mêmes. Le processus de fabrication des briques a mûri pendant 4 mois. Une machine et la main d’œuvre leur permet de reconstruire très rapidement, en 24 heures, un abri aux familles expulsées. Ils reprennent les méthodes de construction traditionnelles du Jourdain.

L'éducation populaire des jeunes se traduit par la réalisation de pièces de théâtre.

L'association s'appuie sur des bénévoles et des internationaux pour mener à bien ses projets. D'ailleurs, l'AFPS Alsace finance un verger d'arbres fruitiers, de vignes et de dattiers dont les retombées financières sont destinées à JVS.

Au retour, sur la route de Bethléem, comme à l'allée ce matin, nous voyageons à côté, face, derrière, devant le mur. Nous ne pouvons lui échapper.

Jeudi 6 avril : Hébron

A la sortie de Bethléem, nous longeons le conglomérat de constructions du deuxième camp de réfugiés de Palestine de par le nombre de ses habitants, Dheisheh. Après la première Intifada, entre 1987 et 1993, ce camp avait la réputation d'être « dangereux » : ses habitants étaient en révolte permanente contre l'armée israélienne. C'est le camp de réfugiés qui compte le plus de martyrs. Durant ces années, un checkpoint contrôlait l'unique entrée du camp et seuls ses habitants pouvaient y passer.

Sur la route, Issa nous désigne les nombreuses colonies, dont Efrat. Elle s'étend de Bethléem à Hébron et surplombe les villes et villages palestiniens tout au long de la route sur 7 à 8 kilomètres. L'objectif est de ceinturer Bethléem de l'Ouest au Sud. Sa population est essentiellement d'origine américaine et française.

En arrivant dans la vallée d'Hébron, à environ 1 000 mètres d'altitude, nous constatons que les oliviers ont cédé leur place aux vignes et aux arbres fruitiers. La région d'Hébron est la plus grande de Palestine en surface et en habitants. Si la ville est riche, la pauvreté y reste importante.

Hébron, capitale économique de la Palestine, a gagné un prix mondial de l'artisanat en 2016 avec plus de trente métiers représentés.

L’usine de keffiehs

Notre premier arrêt est pour l'usine de keffiehs où nous observons les tisserands au travail et sommes invités à dépenser quelques shekels.

Page 24: Mission Palestine Mars 2017 Chroniques · 2020-06-08 · Mission Palestine Mars 2017 Chroniques Arrivée à la Maison d’Abraham – Jérusalem Date Lieu 26/03/2017 Arrivée à Jérusalem

La ville divisée. La rue des martyrs vidée…

Avant de descendre vers le tombeau des patriarches et la mosquée d'Abraham, Issa nous fait une rapide présentation de l'histoire d'Hébron. La ville est divisée en deux parties : H1, contrôlé par les Palestiniens et H2, par les colons extrémistes. H2 concerne la vieille ville et la rue des martyrs vidée de ses magasins et d'une partie de sa population. Du fait de la condamnation de l'accès principal de certaines maisons par l'armée et les colons, ces habitants sont obligés de rentrer chez eux par la fenêtre, par un petite échelle.

Le tombeau des patriarches divisé en deux…

Pour visiter la mosquée il nous faut passer dans une ruelle étroite et sombre, fermée par un checkpoint. La file d'attente est longue. Nous entendons des cris entre des soldats israéliens et les Palestiniens qui attendent de passer. Le bruit de la ferraille, le grincement du tourniquet et le klaxon qui ouvre le passage pour deux personnes nous oppressent et nous inquiètent. Nous ne pouvons imaginer que c'est là le quotidien des Palestiniens. Sortis du checkpoint, nous subissons un deuxième contrôle. La jeune soldate nous fait passer avec mépris et particulièrement pour Issa qui est obligé de montrer tous ses papiers. L'accès à la mosquée se fait sous le regard d'un bon nombre de militaires, au-dessus et autour de nous qui, s'ils ne nous arrêtent pas, nous surveillent attentivement.

Le 25 février 1994, pendant le mois de ramadan, alors que des centaines de Palestiniens étaient en train de prier dans la mosquée, un colon extrémiste américain, médecin, y fit irruption et ouvrit le feu sur les fidèles. 29 personnes sont mortes. 200 sont blessées. Le résultat de cette tuerie est le prétexte de la séparation de la mosquée en deux parties, l'une pour les musulmans et l'autre pour les israélites. Après notre visite de la mosquée nous faisons le tour du quartier toujours sous surveillance des soldats, des caméras, des miradors. Nous y découvrons la désolation.

La vieille ville emmurée et colonisée…

La vieille ville à l'architecture mamelouke splendide (même si nombre de bâtiments sont délabrés), comprend un souk, mais plus de 500 magasins ont dû fermer en raison des confrontations avec les colons juifs. En levant les yeux, nous voyons les filets installés au-dessus des rues pour rattraper les ordures jetées des fenêtres sur les boutiques palestiniennes des étages occupés par les colons.

Page 25: Mission Palestine Mars 2017 Chroniques · 2020-06-08 · Mission Palestine Mars 2017 Chroniques Arrivée à la Maison d’Abraham – Jérusalem Date Lieu 26/03/2017 Arrivée à Jérusalem

Une ville en état de siège permanent

Nous grimpons sur la terrasse d'une maison qui surplombe la vieille ville. Nous y voyons la maison d'un colon, entourée de barbelés, avec ce qui semble être un mirador... Nous y voyons les ruelles interdites d'accès complètement vides. Nous y voyons les maisons confisquées aux Palestiniens par les colons. Le propriétaire de la maison nous explique que son voisin colon lui proposait un prix d'or pour acheter sa maison. Suite à son refus, le feu s'est déclaré dans la chambre où dormaient deux enfants. Ils sont morts.

Issa nous remonte le moral en nous offrant un délicieux jus d'oranges frais. Nous continuons à travers le marché pour aller manger au royaume du falafel.

Petit tour à la fabrique artisanale de céramiques et de verre soufflé.

Avant de rentrer à l'hôtel, Issa nous emmène aux piscines de Salomon. A l'époque romaine ces trois immenses réservoirs fournissaient en eau l'Herodium et Jérusalem via un système d'acqueduc.

La journée se termine plus tôt que d'habitude ce qui nous permet de faire un tour à Bethléem, de boire une Taybe à la terrasse d'un café et de faire quelques emplettes.

Conclusion de la journée : « je voulais voir Hébron…

j'ai vu les colons... ».

Vendredi 7 avril : Bethléem, Wadi Fukin

Issa nous rejoint à l'hôtel et nous partons à pied pour rejoindre le centre historique de Bethléem et l'église de la Nativité où nous attend Mostafa, notre guide attitré.

L’église de la Nativité

L'église de la Nativité, achevée en 339, est la plus vieille église en activité au monde, inscrite au patrimoine de l'UNESCO depuis juin 2012. Elle est l'une des cinq églises construites par la reine Hélène. Actuellement, des travaux de rénovation sont en cours. De somptueuses mosaïques y ont été découvertes.

Saint Jérôme vécut dans une grotte, sous la basilique de la Nativité, où il se consacra à l'étude de la Bible dont il réalisa la traduction latine, la Vulgate.

L'église Sainte Catherine Martyre, jouxte la basilique de la Nativité. C'est là que se déroule la messe de minuit du 24 décembre, retransmise dans le monde entier.

Page 26: Mission Palestine Mars 2017 Chroniques · 2020-06-08 · Mission Palestine Mars 2017 Chroniques Arrivée à la Maison d’Abraham – Jérusalem Date Lieu 26/03/2017 Arrivée à Jérusalem

Le mur de l’apartheid à Bethléem

Ensuite, changement de décor : nous nous retrouvons au pied du mur, dans le sens propre du terme.

Les tags qui recouvrent le mur à cet endroit sont expressifs, colorés, militants et pleins de symboles et de messages. Le tag n'est pas le seul moyen d'expression puisque des témoignages, des extraits de vie, sont plaqués sur le mur. Ces éditos rappellent la violence que vivent quotidiennement les Palestiniens autour de ce serpent de béton qui déchire leur terre.

Certains d'entre nous, la « bombe » à la main, ont participé à l’œuvre collective.

Page 27: Mission Palestine Mars 2017 Chroniques · 2020-06-08 · Mission Palestine Mars 2017 Chroniques Arrivée à la Maison d’Abraham – Jérusalem Date Lieu 26/03/2017 Arrivée à Jérusalem

Beit Jala la stratégie d’encerclement par le mur de l’apartheid…

Le bus nous emmène à Beit Jala. Devant nous, sur les trois collines et au fond du vallon, le mur partout. Si Issa nous a emmené dans ce coin de Beit Jala, c'est pour nous expliquer la stratégie de construction déployée par les Israéliens. L'objectif est d'empêcher le développement de la ville de Beit Jala et de couper l'accès entre Jérusalem et Bethléem, conformément à la politique du fait accompli. L'armée israélienne peut à tout moment isoler, de façon arbitraire, toute une vallée.

Issa illustre ses propos par l'exemple de la confiscation des terres de Beit Jala, dont celles de sa famille. Les propriétaires et la municipalité font appel à la justice. Après onze années de procédure ils ont gain de cause : la Haute Cour de Justice ordonne à l'Etat d'Israël de respecter la frontière de 1967. Six mois plus tard l'armée israélienne débute les travaux du mur : les terres de Beit Jala sont en zone C, l'autorité militaire a tout pouvoir. La décision de la Haute Cour est caduque, balayée.

Toujours accompagnés du mur, nous prenons la petite route qui mène au monastère de Crémisan, dont une partie des terres sont menacées par la confiscation.

Le monastère de Crémisan… le mur… et le vin…

Là, grand moment de convivialité et de douceur en dégustant le vin des moines salésiens. Et comme nous dit Astrid « peut-être une dernière dégustation, avant la confiscation... ».

Un peu guillerets, nous remontons dans le bus pour aller à la rencontre de Ibrahim dans le village de Wadi Fukin.

Wadi Fukin… les colonies… le verger d’oliviers de la solidarité… la coopération…la solidarité avec la Résistance conte l’occupation et la colonisation

Le village, qui se trouve au fond d'une petite vallée est asphyxié par les colonies qui dégringolent le long des coteaux et s'approchent de plus en plus. Wadi Fukin se situe sur le ligne verte. Entre 1949 et 1956, le village a été détruit trois fois par les sionistes. Sa superficie est passée de 1 200 hectares à 350. Les habitants ont été chassés, se sont réfugiés dans les villages avoisinants,

mais ont toujours travaillé leur terre. Après la troisième destruction ils se sont installés à 14 Km de là, dans le camp de Dheisheh. Ils revenaient à pied, tous les jours, travailler aux champs. Quatorze personnes ont été tuées dans leurs champ par l'armée. En 1972, les habitants reviennent prendre possession de leur village, malgré les menaces et les violences de l'armée.

Page 28: Mission Palestine Mars 2017 Chroniques · 2020-06-08 · Mission Palestine Mars 2017 Chroniques Arrivée à la Maison d’Abraham – Jérusalem Date Lieu 26/03/2017 Arrivée à Jérusalem

C'est le seul village en Palestine qui a pratiqué le droit au retour. Les facteurs qui ont rendu possible ce retour, sont : la possession des titres de propriété, le travail dans les champs, l'attachement fort à leur village, le soutien des groupes internationaux.

Une seule famille Palestinienne, qui habite une grotte à la sortie du village, n'est jamais partie. Elle subit des menaces régulières pour la chasser, ce à quoi le chef de famille, âgé de 90 ans, répond : « je suis plus âgé que l’État d'Israël... ».

Depuis 1948, l'Etat d'Israël n'a rien lâché de sa politique de répression : confiscation des terres, colonies, destruction des sources et des serres, arrestations et violences, écoulement des eaux usées des colonies sur les cultures ou des eaux de pluie sur le village, utilisation par les colons des bassins d'irrigation comme piscines, …

93 % des 350 hectares du village sont en zone C. Entre 2015 et 2016, 150 hectares ont été confisqués.

Le verger de la solidarité

Il est implanté à la ;limite de la colonie Tsur Adasan pour stopper son extension sur les terres du village.

Nous visitons le verger « Alsace Olive Trees », où 500 oliviers « Alsaciens » ont été plantés en janvier 2016. En juin 2016, les villageois ont été destinataires d'un avis de destruction de ce verger. Ils ont fait appel à la justice.

A l’entrée du verger la liste des 450 souscripteurs qui ont acheté un olivier pour ce verger

La coopérative des femmes : l’atelier de transformation de produits agricoles

Plus loin, nous nous arrêtons à la coopérative des femmes où nous attend Chafikha, la Présidente. Le projet de la coopérative a été soutenu par les groupes de l'Est de l'AFPS, dont l'AFPS Alsace. L'objet de la coopérative est la transformation des produits frais issus du vallon. En effet, lorsque le village est coupé par l'armée, les villageois ne peuvent plus accéder aux marchés pour vendre les produits. Pour éviter de perdre la production et valoriser leurs produits les femmes transforment les matières premières en conserves et en confitures. 15 femmes travaillent à la coopérative par groupe de cinq. Les bénéfices des ventes sont directement réinvestis dans d'autres projets de développement pour la communauté.

Chafikha nous fait goûter aux confitures. Nous en achetons deux pots pour le petit déjeuner de demain matin.

Page 29: Mission Palestine Mars 2017 Chroniques · 2020-06-08 · Mission Palestine Mars 2017 Chroniques Arrivée à la Maison d’Abraham – Jérusalem Date Lieu 26/03/2017 Arrivée à Jérusalem

La journée se termine par une dernière visite à l'église de la Nativité (il y avait trop de monde ce matin pour descendre dans la grotte) et un pot à la terrasse d'un café.

Samedi 8 avril : Battir et le désert de Judée

Bouhhhhh!! (grosses larmes) C'est le dernier jour! Mais Issa nous a concocté un programme d'enfer !

Battir, un village classé au patrimoine culturel de l’UNESCO

Nous commençons par la visite du village de Battir où les groupes AFPS de l'est envisagent une prochaine coopération.

Battir est un village de 5000 habitants.

Il est situé à 2 km au sud de Jérusalem, et 8 km au nord de Bethléem. C'est le seul village de la région de Bethléem qui n'est pas traversé par le mur : il est classé au patrimoine mondial de l'Unesco. Mais cela n'a pas été sans mal, même si le village et la presque totalité de ses terres sont en zone A. en effet, Le chemin de fer Al Hedjaz qui reliait Damas à Médine traverse le vallon. La voie ferrée est gèrée par l'armée israélienne et le projet d'un mur de “protection” a été élaboré. Les villageois ont fait appel à la justice et c'est grâce à ses cinq sources, ses bains romains, ses ancestrales cultures en terrasses et son système d'irrigation, avec des

canaux, datant de plus de 5000 ans, que la construction du mur a été évitée. Aujourd'hui, l'inscription au patrimoine mondial de l'Unesco le protège.

Battir est un village agricole, dont la spécialité locale est l'aubergine.

Le vallon de Battir attire les touristes pour ses chemins de randonnées.

Effectivement, le village, avec ses terrasses verdoyantes est charmant et chaleureux. L'eau des sources dégringole le long des coteaux à travers les canaux d'irrigation.

Page 30: Mission Palestine Mars 2017 Chroniques · 2020-06-08 · Mission Palestine Mars 2017 Chroniques Arrivée à la Maison d’Abraham – Jérusalem Date Lieu 26/03/2017 Arrivée à Jérusalem

Nos amis nous entraînent dans les locaux de la coopérative agricole de Battir.

Créée en 2016, la coopérative compte 25 membres, 13 hommes et 12 femmes. Elle a travaillé en collaboration avec “l'Ecomomic and Social Development Center of Palestine”, pour sa création, les formations administratives de ses membres, et l'élaboration d'un plan triénal de développement.

Les activités principales des agriculteurs sont le maraichage et surtout apiculture.

L'apiculture y est privilégiée car les abeilles profitent de la biodiversité florale remarquable du vallon et plus particulièrement d'une varièté de lavande sauvage rare, qui donne au miel des propriétés médicinales. Ainsi ce miel est bien valorisé, puisque 1Kg peut être vendu

jusqu'à 150 NIS.

Pour le moment la coopérative dispose de 170 ruches réparties sur 4 parcelles du village, qui produisent en moyenne 10 kg de

miel chacune, en une récolte annuelle.

A la création de la coopérative, chacun de ses membres a versé la même somme dans le fonds commun. Chacun possède une action. Les bénéfices réalisés par la vente de produits sont répartis de la façon suivante:

30 % sont reversés directement sous forme de salaire au travailleurs ayant participé à la production.

70 % vont à la “banque” de la coopérative, dont : 80 % sont réinvestis dans le fonctionnement et

le développement de la coopérative. 20 % sont reversés à part égale aux

actionnaires.

Nous visitons une parcelle sur les hauteurs du village. Là sont installées des ruches. Des parcelles plantées d'oliviers entourent l'emplacement préparé à recevoir une serre agricole.

Ensuite, Yalah, vers l'Est toutes voiles dehors !!

Rencontre avec les bédouins du désert de Judée

Nous entrons dans le désert de Judée, classé tout entier en zone militaire, et traversons un village de bédouins sédentarisés.

En effet, dans les années 80, Israël a construit pour eux, des “cubes” en bétons de 9 m² au sol, pour une famille. L'objectif était que les bédouins “libèrent” le désert, pour en faire le terrain de jeu des militaires !

Page 31: Mission Palestine Mars 2017 Chroniques · 2020-06-08 · Mission Palestine Mars 2017 Chroniques Arrivée à la Maison d’Abraham – Jérusalem Date Lieu 26/03/2017 Arrivée à Jérusalem

En sortant du village, nous rencontrons enfin les premiers troupeaux de chèvres et de chameaux (en fait ce sont des dromadaires, mais on ne veut pas vexer Issa !).

Les chèvres gambadent autour des bédouins. Les chameaux, impassur la route !

Le désert est magnifique. Le jaune ocre de la terre et le bleu du ciel se confondent...

C'est beau, c'est très beau, grave comme c'est beau... Wallah j't'y jure ça déchire !!

ALRASHAYDEH, un village bédouin

On quitte la “route” principale pour aller au vcuit à l'étouffé dans un trou, dans la terre. Poulet, patates, poivrons, oignons, ails, carottes et piments pour les amateursque nous sommes ! Fromage et beurre au lait de chèvre agrémentent le tout.

En sortant du village, nous rencontrons enfin les premiers troupeaux de chèvres et de chameaux (en fait ce sont des dromadaires, mais on ne veut pas vexer Issa !).

Les chèvres gambadent autour des bédouins. Les chameaux, impassibles et mâchouillant, contrôlent les allées et venues

magnifique. Le jaune ocre de la terre et le bleu du ciel se confondent...

C'est beau, c'est très beau, grave comme c'est beau... Wallah j't'y jure ça déchire !!

la “route” principale pour aller au village ALRASHAYDEH, où les bédouins nous on concocté un excellent repas, cuit à l'étouffé dans un trou, dans la terre. Poulet, patates, poivrons, oignons, ails, carottes et piments pour les amateurs

omage et beurre au lait de chèvre agrémentent le tout.

En sortant du village, nous rencontrons enfin les premiers troupeaux de chèvres et de chameaux (en fait ce sont des

, contrôlent les allées et venues

ns nous on concocté un excellent repas, cuit à l'étouffé dans un trou, dans la terre. Poulet, patates, poivrons, oignons, ails, carottes et piments pour les amateurs

Page 32: Mission Palestine Mars 2017 Chroniques · 2020-06-08 · Mission Palestine Mars 2017 Chroniques Arrivée à la Maison d’Abraham – Jérusalem Date Lieu 26/03/2017 Arrivée à Jérusalem

Et c'est parti pour l'aventure, à bord de pickups que nous pensions destinées à la casse... Nous embarquons, en cabine pour certains et sur le plateau arrière des véhicules pour les plus téméraires !

Après 30 min de piste rocailleuse, nous arrivons au bord de la falaise qui nous offre un panorama extraordinaire. Nous en avons le souffle coupé.

Au loin, les monts de Jordanie aux reflets roses, tombent dans la coule dans le sable d'une tendre ocre jaune. Bref, le paysage est digne d'un tableau d'un grand maître de la peinture.

L'émotion laisse la place à une séance photos pas triste du tout...

Le retour est plus que rocambolesque : d'abord un pneu crevquelques arrêts pour remplissage du radiateur. Mais qu'à cela ne tienne, nos amis les bédouins ne sond'idée et notre périple se termine en chanson et tapant dans les mains.

Et c'est parti pour l'aventure, à bord de pickups que nous pensions destinées à la casse... Nous embarquons, en cabine pour certains et sur le plateau arrière des véhicules pour les plus téméraires !

Après 30 min de piste rocailleuse, nous arrivons au bord de la falaise qui nous offre un panorama extraordinaire. Nous

Au loin, les monts de Jordanie aux reflets roses, tombent dans la mer d'un bleu saphir. Un liserécoule dans le sable d'une tendre ocre jaune. Bref, le paysage est digne d'un tableau d'un grand maître de la peinture.

L'émotion laisse la place à une séance photos pas triste du tout...

Le retour est plus que rocambolesque : d'abord un pneu crevé et bien sûr réparé. Puis, une panne de batterie et quelques arrêts pour remplissage du radiateur. Mais qu'à cela ne tienne, nos amis les bédouins ne son

ériple se termine en chanson et tapant dans les mains.

Et c'est parti pour l'aventure, à bord de pickups que nous pensions destinées à la casse... Nous embarquons, en cabine

Après 30 min de piste rocailleuse, nous arrivons au bord de la falaise qui nous offre un panorama extraordinaire. Nous

mer d'un bleu saphir. Un liseré d'un vert émeraude coule dans le sable d'une tendre ocre jaune. Bref, le paysage est digne d'un tableau d'un grand maître de la peinture.

é et bien sûr réparé. Puis, une panne de batterie et quelques arrêts pour remplissage du radiateur. Mais qu'à cela ne tienne, nos amis les bédouins ne sont pas à court

Nous reprenons la route de Bethléem les yeux grands ouverts sur le paysage. Nous en profitons encore un peu.

Page 33: Mission Palestine Mars 2017 Chroniques · 2020-06-08 · Mission Palestine Mars 2017 Chroniques Arrivée à la Maison d’Abraham – Jérusalem Date Lieu 26/03/2017 Arrivée à Jérusalem

Sur le perron de notre hôtel, un peu tristes, nous quittons Issa qui nous salue avec sonsa disponibilité, sa générosité, son humour sont inégalables

!

Décidément, il nous manquera celui-là...

Retour à Bâle/Mulhouse dimanche en fin d

Fin du journal de mission

de notre hôtel, un peu tristes, nous quittons Issa qui nous salue avec son sourire chaleureux. Sa patience, our sont inégalables

Retour à Bâle/Mulhouse dimanche en fin d’après-midi

Fin du journal de mission

sourire chaleureux. Sa patience,

midi