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Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie

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  • 7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie

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  • 7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie

    5/487

    Publication

    de la VI^

    section

    de

    l'Ecole

    des

    Hautes Etudes

    (Sciences

    conomiques

    et

    sociales) et de

    la

    Socit des

    Etudes

    Rohespierristes

    (^c.^n'Ltes

    P

    UVRES.

    DE

    MAXIMILIEN

    ROBESPIERRE

    TOME

    VIII

    DISCOURS

    (3*^

    Partie)

    Octobre

    1791

    -Septembre 1792

    Edition

    prpare

    sous

    la

    direction

    de

    Marc

    Bouloiseau

    Georges

    Lefebvre

    Docteur

    es

    Lellres

    Prolesseur

    Honoraire

    Secrtaire

    gnral

    d'Histoire de

    la

    Rvolulion

    Franaise

    du

    Centrr-

    de

    Recherches

    historiques

    la

    Facult

    des

    Lellres

    de

    Paris

    Albert Soboul

    Prolesseur

    Agrg

    d'Histoire

    au

    Lyce Janson

    de

    Sailly

    Avec

    le

    concours

    du

    Centre

    National

    de

    la

    Recherche

    scientifique

    PRESSES

    UNIVERSITAIRES

    DE

    FRANCE

  • 7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie

    6/487

    iq\

    t.

    589326

    28.7.54

  • 7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie

    7/487

    NOTE

    DES

    EDITEURS

    Le

    Iroisime

    volume

    des

    Discours

  • 7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie

    8/487

    VI

    NOTE

    DES

    DITEURS

    Gustave

    Laurent

    (3)

    ;

    //

    dressa,

    s'

    aidant

    d'Aulard

    (4),

    d'E.

    HameJ

    (5)

    et

    de

    Laponneraye

    (6),

    une

    liste

    des

    interventions

    de

    Robespierre

    qui

    approche de la

    ntre.

    G

    . Walter

    fit

    de mme en

    utilisant

    des

    dpouille-

    ments

    plus

    tendus

    (7),

    sans

    entreprendre

    toutefois la

    prospection

    syst-

    matique

    des brochures

    et

    priodiques

    pars dans

    les

    diffrents

    dpts

    parisiens

    et

    provinciaux.

    Runissant

    une

    quipe de

    chercheurs

    qui

    comprenait,

    outre

    des

    allo-

    cataires

    du

    Centre

    National

    de la

    Recherche Scientifique

    :

    Mme

    Salmi,

    M.

    Jean

    Dautry.

    agrgs

    de

    l'Universit,

    MM.

    Vaury et

    Blumenkranz,

    un

    certain nombre de

    volontaires

    fidles

    :

    Mmes

    Cellier

    et

    Plstorius,

    Mlles

    Qiitel et Bouloiseau,

    M.

    Ouvrier,

    et

    le

    personnel

    du

    Centre

    de

    Recherches

    historiques de la

    VT

    Section

    de

    l'Ecole

    Pratique des

    Hautes

    Etudes,

    nous

    avons dpouill

    environ 400

    volumes,

    dont voici

    la

    liste

    :

    A

    T.A BriiT.ioTnQUE

    nationalk

    (S)

    : A

    deux

    liards,

    deux

    liards

    le

    journal

    (Abb

    de

    Bougon),

    8

    LC/

    O/jy

    ;

    Affiches,

    annonces

    et

    avis

    divers,

    ou

    Journal

    gnral

    de

    France (Ducry-Duminil), t.

    XVI

    XIXY,

    V

    28

    339

    348

    ;

    Affich.es

    d'Angers

    (LMil.cent le

    Crole), t.

    I

    et

    II.

    4

    LC^^'ao

    (2)

    :

    Affiches

    de

    T,>Jilome,

    t.

    IV,

    A

    LC

    976

    ter

    ;

    Affiches

    du

    soir

    (Gourdin),

    3

    vol.,

    8

    LC/

    690

    ;

    L'Ami

    de

    la

    Consti-

    tution

    (E. M'jan),

    4

    iLC^

    2.59.0

    :

    L'Ami

    de

    la

    Constitution et

    Corres-

    pondance patriotique

    (Dupont do

    Nemours,

    Le

    Hodey,

    Mjan),

    8

    LC

    64/j

    ;

    L'Ami d.?s citoyens, journal

    fraternel

    (lallien),

    2

    vol.,

    8

    LC

    636

    et

    637 ;

    L'Ami

    des

    Jacobins

    (L. Brigandat),

    1

    vol.,

    8

    LC=^

    702

    ;

    L'Ami des

    patriotes ou

    le Dfenseur

    de la

    Constitution

    (Duquesnoy,

    Regnaud

    de

    St

    Jean d'AngW),

    t.

    IV

    VI,

    S

    LC^

    484

    ;

    L'Ami

    d^es

    vieillards infortuns, journal

    de

    hienf

    aisance,

    t.

    Iil

    et

    III,

    8

    LC^

    616-620

    : L'Ami du

    peuple,

    jonnnil hislor'Kjue

    cl

    p()liii(\uie

    (.Lc^.nolvlc).

    (3)

    Arch.

    dp.

    Marne,

    J.

    fino.

    Nous

    remercions trs

    vivement

    M. Gandilhon

    qui

    a

    hieii

    Adiilu

    ni>ii< lommnniquer

    ce

    document.

    (/i)

    A.

    Anlard.

    La Sncili'

    dc^

    ,hi((jl)ius,

    recueil de

    documents pour

    l'histoire

    du Club

    des Jacobins

    de

    Paris, Paris,

    1892,

    t.

    III

    et

    IV.

    (5)

    Histoire

    de Robespierre,

    t.

    Il

    :

    les

    Girondins, Paris,

    1886,

    in-8,

    730

    p.

    (6)

    uvres

    de iMaximiliien

    Robespaerrc, prcdes de

    Considra-

    lions

    gnrales

    [lar

    Annand

    Carrel,

    Paris,

    iS^o,

    t.

    I,

    in-8,

    5ii2

    p.

    (7)

    G.

    Walter,

    Bnl..p;;-rr(',

    Paris,

    Gallimard,

    o'^

    dition,

    ig/i,

    in-8,

    760

    p.

    Ce liMMiil

    i;:m:- ;;

    riMidii

    de

    grands

    Services

    ;

    par contre,

    nous

    avo7is

    peu glan

    dan?

    1'

    ((

    Ilisloir;^

    des Jacobins

    ,

    du

    mme

    aulcur

    Pari^.

    T946, in-Tf,

    3.Si

    p.).

    (8)

    Ou

    reli'ouvera

    aisnienl ces

    lilre-

    dan^

    G.

    Walter,

    Catalogue

    des

    journaux,

    rvolutionnaires

    ('t7S{)-i-i,(P,

    Paris,

    ^()'\'^,

    in-8,

    585

    p.

    Une

    erreur

    lypograiphiiq'ue

    dont

    udus

    71011^

    cm

    usdn-

    s'rsl glis^^e

    d.a.ns

    la composition

    des

    cotes.

    Rien

    cuioiulu. le

    le

    leur r^'labliia

    san-

    dif-

    ficult

    Lc^ la place

    de

    LC^.

  • 7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie

    9/487

    NOTE

    DES

    DITEURS

    *

    VU

    '8'

    LC- 668

    ;

    L'Ami du peuple ou

    le

    publiciste

    parisien

    (Maral),

    l.

    VI

    VII,

    '8

    W

    22)1-222

    ;

    L'Ami

    du

    roi

    (Monljoie),

    t.

    III

    et

    IV,

    4

    LC^'

    397

    ;

    L'Ami

    du

    roi

    i.Kovou),

    t.

    III

    et

    W,

    4

    Lr/-'

    898

    ;

    L'Ami Jacques,

    Argus du

    dpartement

    et

    de

    l'arme du

    Nord,

    S

    LC^

    709

    bis

    ;

    Annales

    monarchiques,

    philosophiques, politiques

    et littraires,

    t.

    II

    IV,

    4

    LG^

    56o

    ;

    Annales

    orlanoises,

    t.

    VIIT,

    8

    LC^'

    776

    ;

    Annalzs

    patrio-

    tiques et

    littraires

    de

    la

    France (Carra

    et

    Mercier),

    t.

    V

    VII,

    4

    LC^

    2/19-252

    ;

    L'Argus

    patriote ou

    le

    surveillant

    (Thcveneau-Morande),

    I.

    lil

    et

    MI,

    8

    LC^

    606-607

    ;

    L'Auditeur

    rxilioiud, journal

    de lgisla-

    tion, de

    politique

    et

    de

    littrature

    (JouLerl),

    t.

    I

    VI,

    8

    LC^

    207

    ;

    Le

    Babillard

    du

    Palais

    Royal et

    des Tuilzries,

    t.

    III,

    8

    LC* 6o5

    ;

    Bulletin

    de minuit,

    8

    LC-

    2682

    ;

    Bulletin

    national,

    seconde

    lgisla-

    ture,

    f\

    LC^

    642 ;

    Chronique

    de

    Paris

    (Millin, Nol,

    Condorciet), t.

    V

    VII,

    4

    LC^

    2118

    :

    Chronique du mois

    (Bonneville),

    t. I

    III,

    8

    LC^'

    649

    ;

    Chroniqu.e nationale

    trangre...

    (T^eclerc), t.

    VI

    XIII,

    8

    LC

    iO'8

    {7)

    ;

    La

    Chronique

    Scandaleuse,

    8

    LC*

    2538

    ;

    Le Consolateur

    ou

    Journal

    des

    honntes

    gens

    (Beffroy

    de

    Reigny),

    t.

    I

    III,

    8

    LC*

    609

    ;

    Correspondance

    des

    nations,

    S LC 686

    ;

    Correspondanc/i du

    dparte-

    ment du

    Maine-et-Loire,

    4

    voL,

    8

    LC*

    i45

    bis

    ;

    Correspondance

    patriotique

    entre

    les

    citoyens

    qui ont

    t

    m.imbres

    de

    l'Assemble

    constiluante,

    5

    vol.,

    8

    LC*

    643

    ;

    Correspondance

    politique

    (Landes,

    Fri

    bourg,

    Suisse),

    8'^

    LC*

    677

    ;

    Correspondance

    politique des vri-

    tablzs

    amis

    du

    roi

    let

    de

    la

    patrie

    (Peltier),

    4

    LC*

    661

    ;

    Correspon-

    dance

    J'cligieuse

    et morale

    avec

    les

    dpartemens,

    8

    LC*

    656

    ;

    Le

    cos-

    mopolite,

    li

    LC*

    05i

    ;

    Le

    Courrier

    d'Avignon,

    t.

    IV

    let W,

    4

    LC

    68

    (22)

    ;

    Courrier

    de

    l'Egalit

    (A.F.

    Lemaire), t. I,

    8^

    LC*

    708 ;

    Courrier

    de

    l'Europe, vol.

    3o

    82,

    4

    INd

    34

    ;

    Le

    Courrier

    de

    Marien-

    hourg,

    8

    LC*

    671-672

    ;

    Courrier

    d.e

    Paris

    cl

    des

    dpartemens

    Stras-

    bourg

    (Laveaux),

    4

    LC'^

    905

    bis

    ;

    Courrier

    d,z

    Paris,

    journal

    nouveau,

    4

    LC*

    2153-7

    ;

    Courrier

    de

    'Strasbourg

    (Laveaux),

    t.

    I

    et

    II,

    4

    LC*

    955

    ;

    Courrier

    des

    frontires

    et

    ds

    dpartemens

    (iN.

    Prvost),

    8

    LC*

    262

    ;

    Courrier

    des'

    LXXXIJI

    dpartemens

    (Corsas), 12

    vol.,

    8

    LC*

    i63

    ;

    Courrier

    du.

    Midi (Gapon),

    4 LC*

    9

    ;

    Courrier

    extraordinaire

    ou

    le

    premier arriv (Duplain

    de

    Ste

    A;libine), t.

    VII

    XI,

    8

    LC*

    i84

    ;

    Courrier

    franais

    (Poncclin

    de

    la

    Roc^hc

    Tilhac),

    t.

    XIV

    XXT,

    8

    LC

    i56

    ;

    Le

    Crole

    patriote

    (IMilscent,

    h,

    Mils.rent

    Crole),

    t.

    T,

    4

    LC*

    690-691

    ;

    Le

    dfenseur

    de

    la

    Constitution

    (Robespiierre)

    ,

    8

    LC*

    6S7

    ;

    Le dfenseur

    rZe

    la

    vrit

    ^Philippeaiix),

    t. T,

    8

    LC*

    778

    A

    ;

    Le Diplo-

    mate,

    ou

    le

    Publiciste

    franais,

    4

    LC'-*

    670

    ;

    L'Echo du

    Palais

    Royal,

    8

    LC*

    2i4o9

    ;

    L'Espion

    des

    sections

    ci

    d

  • 7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie

    10/487

    Vm

    NOTE

    DES

    DITEURS

    l'Europe,

    le

    royalislc ami

    de

    rhumanU,

    t.

    II,

    /j

    IjC*

    4le

    naiionali

    ou Journal

    Logographique

    (Le

    Hodey),

    26

    vol.,

    8

    LC

    130

    ;

    Journal

    de

    la

    guerre,

    8

    LC^

    679

    ;

    Journal

    de

    ta

    guerre

    cl

    des

    frontires

    (Mil'i'i),

    A

    LC-

    2533

    ;

    Journal

    de

    la

    noblesse, t.

    III

    el

    IV,

    4

    LC-

    494

    ;

    Journal

    de la

    premire

    lgislature (Calais),

    4

    LC^

    4iiS

    ;

    Journal

    de la

    seconde lgislature, suite au Journal du

    soir

    (E.

    Fcui'lJanl),

    3

    vol.,

    4

    LC^ 4ii

    ;

    Journal

    de

    la

    vrit,

    8

    LC^

    253i

    ;

    Journal de

    Pcrlet,

    6

    vol.,

    8

    LC^ 202

    ;

    Journal

    de

    Louis XVI

    et

    de

    son peuple,

    t.

    VI

    X,

    Res.

    8

    IX^^

    482

    ;

    Journal

    de

    Lyon

    (Carrier),

    1.

    I

    ol H,

    4

    LC'^

    491

    ;

    Journal

    de

    Rouen (Milscent

    et

    Nol),

    t.

    V

    et

    VI,

    4

    LC

    108

    (i5)

    {Journal

    de

    Paris

    (Garai),

    t.

    VI

    IX,

    4

    LC^ So

    ;

    Journal

    des

    amis

    de la

    paix

    et

    du

    bonheur

    de

    la

    nation,

    8

    LC

    646

    ;

    Journal

    des

    dbats d;', la

    Socit

    des

    Amis

    de

    la

    Constitution

    sante

    aux

    Jacobins,

    Paris,

    t. I et

    M

    (Dbats),

    t.

    I

    (correspondance),

    4

    bC^

    '099

    ;

    Journal

    des dbats

    et

    des

    dcrets,

    16

    vol.,

    8

    IX'

    i47

    ;

    Journal

    des

    Dcrets

    de

    l'Assemble

    Kationale

    pour Izs

    habitants

    des

    campagnes

    (de St. Marlin),

    t.

    IX XI,

    S

    LC^

    269

    ;

    Journal

    des

    dpartemens mri-

    dionaux

    et des

    dbats des Amis

    de la

    Constitution

    de Mars.''Alle

    (Ricord'

    et Miconlin),

    4

    LC

    713

    ter

    ;

    Journal

    d.is

    hommes du

    i4

    jnilkf

    (Gaultier),

    8

    ,LC-

    703

    ;

    Journal

    des

    jacobins,

    8

    LC^ 536

    ;

    Journal

    des

    laboureurs

    (Lcquinio)

    ;

    8

    LC^ 5o3

    ;

    Journ

  • 7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie

    11/487

    NOTE

    DES

    DITEURS

    IX

    iablz

    pre

    Duchesne,

    nxarchand

    de fourneaux

    (A.F.

    Lemaixe),

    t.

    III

    et

    IV,

    S

    LC*

    hkS

    ;

    Le

    Logographe,

    jourruil

    national

    (Le

    Hodey),

    t.

    il

    cl

    111,

    Fol.

    LC''

    1/40

    ;

    Le

    Mallet

    Dapan revu

    et

    corrig,

    8

    LC-

    2405

    ;

    Mercure

    de France,

    t.

    XVll

    et

    XVJll,

    S

    LG

    89

    ;

    M.zrcure franais,

    t.

    XIX

    X'XVU,

    8

    LC-

    /;o

    ;

    Mercure

    universel

    (Tournon), t.

    Vlll

    XilX,

    ^

    Ll^-

    '563

    ;

    .Nouvelle correspondance politique

    ou

    tableau dr.

    Paris

    (Peltier),

    /;''

    L(]- 662

    ;

    Nouvelles

    extraordinaires

    de

    divers en-

    droits

    (

    Leyde), t.

    IV,

    iM

    9969

    ;

    L'observateur

    provincial

    (

    Anigers),

    t.

    IX

    Xll,

    8

    LC i46

    ;

    L'Orateur

    du

    Peuple (Frron),

    t.

    VJIl

    XIII,

    8

    LC

    390

    ;

    Le

    Pacquebot,

    ou

    rencontre

    des

    couriers

    de

    Londres

    et

    de

    Paris,

    i.

    XI,

    4

    LC

    523-5a/i

    ;

    The

    Paris

    Mercury, and

    Contiruzntal

    Chronicle,

    Fol.

    L- 684

    ;

    Le

    Patriote

    franois

    (Ijrissot),

    t.

    IV

    et

    VI,

    8

    LC- iS5

    ;

    Je

    suis

    le

    vritable

    Pre

    Duchesne,

    foutre

    (J.R,

    Hhert),

    2'^

    srie,

    t.

    II

    et

    III,

    S LC

    rx)8

    ;

    Je

    suis

    le

    vritable

    pre

    Duchesne

    (concurrence de

    Trenublay),

    8'^

    LC

    509

    ;

    Je

    suis

    le

    vritable

    pre

    Du-

    chesne,

    foutre

    (n

    ,io2i>

    du

    catalogue

    G.

    WaJter),

    8

    LC^

    5io-5ii

    ;

    Le

    Pnz

    Duchne

    ,

    de la rue

    Pave,

    8

    LC^

    685

    ;

    Le

    Pre

    Franeur

    i^BatailJe),

    8

    LG

    2019

    ;

    Le

    Postillon

    de la

    Guerre

    (I.

    Langlois et

    Lu-

    nier),

    4

    LC^

    680

    ;

    Prnes

    civiques

    (Aibb

    Lamourette),

    8

    IX^

    5&5

    ;

    Le Piedoulabli:

    pre

    Jean

    de

    Domfron ,

    8

    LC

    r 29o

    ;

    Le

    Rviseur

    universel

    et

    iniparlial

    Mine

    de Hcaiiinonli,

    1.

    Il et

    iIII.

    4^

    LC

    C29-630

    ;

    nvolutions

    de

    France

    :

    Journal

    poliUque

    de

    Saint

    Domingue,

    i

    vol.,

    4

    AD

    xxA

    598

    ;

    Journal

    de

    la

    Savonnette

    rpublicaine

    (Lal)enclle),

    i

    vol.

    8

    AD

    xx/Vl

    384

    ;

    Journnl

    de

    Suleau,

    2 v>L,

    8

    AD

    xxA

    889

    ;

    Journal du

    dpariem^ent

  • 7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie

    12/487

    X

    NOTE DES

    DITEURS

    du

    Tarn

    (Lebrun),

    11,

    4*

    AD xxA.

    090 ;

    Mercure

    Idsloriqac

    et

    poli-

    tiqu. .,

    6

    vol.,

    8*

    AD

    xxAi

    42-

    ;

    Journal du

    Bonhomme

    Ri-

    cliard,

    .; >

    (3)

    ;

    La

    Injrndr

    dore,

    8

    H

    Fr

    r),j8

    ;

    Le

    nmrlyro-

    lucje

    un.lional,

    i:>

    H

    Fr

    200 (oj

    ;

    liapsodles,

    8

    H Fr

    099

    ;

    Les

    vitres

    casses,

    12

    H

    Fr 202.

  • 7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie

    13/487

  • 7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie

    14/487

  • 7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie

    15/487

    1.

    SEANCE

    DU

    3

    OCTOBRE

    1791

    (1)

    Sur

    l'organisation

    des

    comits

    de

    l'Assemble

    Lgislative

    Au coura

    do

    la sauce du 30 septembre,

    Moretuii

    (2)

    avait prupob

    Ja Socit

    de

    mettre en dlibration

    s'il

    est

    plus

    avantageux

    que

    nuisible

    au bien de la

    chose

    publique

    et au succs des

    travaux

    de

    la

    lgislature

    d'a^voir

    dan.s

    son sein un aussi grand

    nombre

    de comitii

    permanents

    que

    T

    Assemble

    Constituante en

    a

    .eu

    )>

    (3).

    La

    discussion

    s'engage

    aussitt, dans Laquelle

    Kderer

    et

    Dubois-Cranc

    intervien-

    nent. Elle

    se

    poursuit le 2 octobre, puis Je

    3;

    Robespierre prend la

    parole

    ce jour-l

    (4).

    Journal

    des

    Dbats

    de

    la

    Socit

    des

    Amis

    de

    la

    Constitution,

    n

    71

    ,

    p.

    4

    (( Mis

    Dechaux,

    Tournon, Robespierre

    ont parl

    tour

    tour

    sur

    le mme sujet

    (5).

    (N'^

    3,

    p.

    44).

    Il

    ajoute

    dans

    le

    n

    4,

    ]).

    Gl :

    Nc;us avons

    annonc

    que

    plusieurs

    patriotes

    s'toient

    rendus

    la

    socit pour

    y

    rendre

    hommage

    aux membres

    de

    l'Assemble

    constituante

    qui

    n'avoient

    cess

    de

    plaider

    la

    cause

    du

    peuple.

    Les

    citoyens

    de

    la

    section

    -Mauconiseil

    ont

    fait

    plus.

    Ils

    viennent

    d'envoyer des

    commissaires

    chez MM. Robespierre,

    Gr-

    goire,

    Pthion,

    i)our

    leur porter

    un

    juste

    tribut

    de reconnaissance

    .

    (5)

    Aulard,

    III. 160. Dechaux ne

    figure

    pas

    sur la

    liste

    des

    membres

    de

    la iSocit,

    en dat'j du 21

    dcembre

    1790,

    que publie

    Aulard

    en

    tte

    de

    ;:on

    recueil.

    Pui-

    contre,

    on

    y

    trouve

    Tournon,

    d';

    LyoJi,

    houime

    do

    lettres,

    l'un lim j-ilacteurs

    des Rvolutiouo

  • 7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie

    16/487

    14

    LES

    DISCOURS

    DE

    ROBESPIERRE

    2.

    SEANCE DU

    5

    OCTOBRE

    1791

    1

    ^^

    intervention

    :

    Sur les Socits

    patriotiques

    Le

    29

    septembre

    1791,

    Le

    Cihapelier

    avait

    prsent

    l'Assemble

    couistituante,

    au nom de

    l'iineien

    comit

    de constitution, un rapport

    sur

    les

    socits

    patriotiques.

    Aprs

    une

    discus.sion

    au

    cours de

    laqueJle

    iRobespierre

    intervint

    (1),

    le dcret

    propos

    par

    le

    rappor-

    teur avait

    t

    adopt.

    C'est

    le texte de ce

    dcret

    que

    Robespierre

    prsente

    la Socit des

    Jacobins, le

    5 octobre.

    A

    la sance

    prcdente

    du

    3,

    Lanthenas

    s'tait

    fait

    l'cho

    de

    l'inquitude

    des ^socits, quant

    l'interpi-tation

    de

    ce dcret en

    ce qui

    concernait

    la

    question

    des

    laiftliations.

    Tallien avait

    trouv

    l

    un

    motif

    pour engager

    Ption

  • 7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie

    17/487

    SANCE

    DU

    5

    OCTOBRE

    1791

    15

    La

    Feuille

    du

    Jour,

    n

    282,

    p.

    804.

    M.

    Robespierre

    lit l'instruction

    qu'il

    adresse

    aux

    socits

    affi-

    lies; pice loquente,

    rdige

    prcipitamment

    par

    le

    grand

    Pthlon,

    qui rclame,

    par

    l'organe

    du

    lecteur,

    l'indulgence

    de

    V

    aimable

    socit.

    ))

    2

    intervention

    :

    Sur les places

    rserves

    l'Assemble

    lgislative

    Un

    membre

    de

    la

    Socit se

    i>laint que Ton ait

    mnag

    d.ans

    l'intrieur

    de

    l'A-Ssemble

    lgislative,

    une

    enceinte

    rserve

    aux

    membres

    de

    l'Assemble

    constituante.

    Dubois-Cranc

    s'lve

    contre

    ces niesures

    de faveur

    et

    demande

    que ces places soient

    rendues au

    peuple. Robespierre intervient

    dans

    le

    mme

    sens

    (6).

    La

    Socit

    passe

    l'ordre

    du jour.

    Journal des Dbats

    de la

    St

    des Amis

    de la

    Constitution,

    n

    72,

    p.

    4.

    Mercure

    universel, 15 octobre

    1791,

    p.

    216.

    MM.

    Coroller

    (7),

    Rderei et Robespierre

    parlent

    sur

    le mme

    sujet,

    dans le mme

    sens, sur

    l'usage

    des

    billets

    que

    M.

    Robespierre

    voudroit

    supprimer

    )'

    (8).

    (6)

    Cf.

    E.

    Hamel,

    II,

    4.

    iLes

    anciens constituants

    profitaient de

    cette

    situation

    pour

    ((

    faire

    passer

    des

    billets

    aux

    dputs

    pendant

    la

    discussion,

    afin d'influencer

    leurs votes

    .

    (7)

    Corroler

    du

    Moustoir,

    procureur

    du

    roi, ancien

    dput

    du

    tieris

    tat de

    la

    snchausse de Hennebont

    aux

    Etats Gnraux

    (8)

    Texte

    reproduit dans Aulard,

    III>

    163.

    Socit

    des

    Amis

    de

    la Constitution

    d'Arras

    3.

    SEANCE

    DU

    16

    OCTOBRE 1791

    Sur

    la

    situation

    politique

    Libr

    de

    ises

    obligations

    de dput par

    la runion,

    le l*

    octo-

    bre

    1791,

    de

    l'Assemble

    lgislative,

    Robespierre

    se

    rendit

    Arras,

    o

    il

    n'tait pa.s

    retourn

    depuis

    l'ouverture

    des

    Etats

    Gnnaux

    (1).

    Le

    14

    octobre

    (2),

    il

    tait

    Bapaume, o un

    bat>aillon

    de

    la

    garde

    (1)

    ((

    La veille de son

    dpart, le

    12 octobre,

    Maximilien

    recevait

    du

    peuple

    de Paris

    un

    nouvel

    hommage.

    LTne

    jputation

    du

    faubourg

    Saint-Antoine, dans

    l'enceinte

    mme

    des

    Jacobins,

    tmoigna

    sa

    reconnaissance

    Robespierre

    et

    aux

    dputs

    patriotes...

    la

    Socit

    vemait

    de

    dcrter

    que

    ses

    sances

    .seraient

    publiques.

    )>

    (iCf.

    E.

    Hamel,

    II,

    5).

    (2)

    Il partit

    dans

    la

    matine

    du

    13.

    D'aprs

    la

    Chronique

    de

    Paris

    (n

    1293),

    il ne

    serait

    arriv

    Arra.s

    que

    le

    ]6,

    tandis

    que

    le

    Journal

    de

    Oarra

    (cf.

    ci-dessous,

    n.

    4)

    mentionne

    cette

    arrive

    le 14 au

    soir,

    ce

    qui

    correspond

    la

    da/te

    indique

    par

    Robespierre

    lui-mme

    dans

    sa

    lettre

    Duplay du

    dimanche 16

    octobre:

    Je

    suis

    arriv

    boi

    port vendredi

    Bapaume...

    (Of. G.

    Michon.

    Gorrespondauce...,

    I,

    124).

  • 7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie

    18/487

    16 LES

    DISCOURS

    DE

    ROBESPIERRE

    uatiouale

    parisienue

    arriv

    depuis

    peu

    dans

    la

    ville

    lui

    offrait

    une

    couronne

    civique.

    Un

    dtachement

    de

    la

    garde

    nationale

    d'Arras,

    charg

    de lui

    faire

    une escorte

    d'honneur,

    vint

    l'accueillir

    Bapaume

    (3).

    11

    parvenait

    le

    soir

    mme

    Arras

    s

    musi-

    ciens, une

    couronjic,

    et pas

    de

    triomphe

    Cela

    ne

    sera

    point,

  • 7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie

    19/487

    SANCE

    DU

    16

    OCTOBRE

    1791

    17

    (si

    l'on

    peut appeler

    de

    ce

    nom

    quelques

    uns

    des

    partisans

    du

    sieur

    Robespierre,

    qui frquentent

    encore

    le

    club)

    lui

    ont

    dcern

    une

    cou-

    ronne

    :

    on rapporte

    qu'une

    lanterne toit

    sur

    la

    table;

    M.

    Gufroy

    a

    dit:

    MM.,

    M.

    Robespierre

    fait

    l'observation

    qu'il

    faut

    teindre

    cette

    lanterne.

    Il

    a

    raison, c'est

    celle

    de Diogne, et

    nous

    avons

    trouv un

    homme

    .

    Grands

    applaudissemens,

    et la

    lanterne est

    teinte.

    M.

    Robes-

    pierre a fait un

    discours

    ;

    mais

    il

    a

    oubli

    de

    s'acquiter

    de

    la

    commission

    de

    Louis

    XVI, en prenant cong de

    la

    premire

    lgislature,

    qui

    il

    a fait entendre ces

    paroles

    pleines de

    sensibilit,

    et

    qui peignent

    si

    fidlement

    la bont de son cur

    :

    ((Dites

    leur

    bien

    tous

    que

    le roi

    sera

    toujours

    leur

    premier,

    leur

    plus fidle ami;

    qu'il

    a

    besoin

    d'tre aim

    d'eux;

    qu'il

    ne

    peut

    tre

    homme

    d'esprit

    de

    la troupe couronnante,

    adjuige

    les

    feuilles civi-

    ques au

    ifrre

    du hro's.

    Bravo,

    crie-t-on de

    toutes

    parts

    :

    non,

    je

    refuse,

    crie

    Robespierre

    cadet,

    on

    se

    moquerait

    de moi

    presque

    autant que

    de

    mon frre;

    il

    avoit

    raison. Conseil on

    tient

    pour

    savoir

    le

    parti

    qu'il

    y

    avoit prendre, on

    opine

    pour la

    danise,

    et tout

    finit

    par

    l.

    ;.

    (n

    15,

    p.

    231)

    sous le

    titre :

    Caricature triomphale pour ia

    rception

    de M.

    Roberspierre

    Arras. Nouvelle dition, revue

    et

    enrichie. Puis encore

    un

    triomphe

    et

    des

    couronnes

    civiques'

  • 7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie

    20/487

    18

    LES DISCOURS

    DE

    ROBESPIERRE

    heureux

    qu'avec eux;

    que

    l'espoir de

    conhlbuer

    leur

    bonheur,

    soutiendra

    mon

    courage,

    comme

    la

    satisfaction

    d'y

    avoir

    russi

    sera

    ma

    plus

    douce

    rcompense.

    L'honorable auroit

    d

    rpter

    ces

    paroles vraiment

    touchantes

    du meilleur des

    rois.

    Puissent-elles tre

    poiur tous nos

    concitoyens

    le

    gage

    de

    l'union et

    de

    la

    paix;

    puissent-elles suivant le vu

    du

    roi

    teindre

    jamais

    les

    dissentions

    et

    les

    haines

    qui divisent

    un

    peuple

    de frres et d'amis; puissent

    tous

    les

    sentimens

    divers

    se confondre

    dans

    celui

    de

    la

    soumission

    aux

    loix.

    ((

    Aprs

    un

    discours

    dans

    lequel

    l'honorable n'a

    parl

    que

    de

    ce

    qu'il

    a

    fait

    et

    de

    ce

    qu'il

    auroit

    voulu

    faire,

    ce

    qui

    auroit

    pu

    s'tendre

    fort

    loin;

    il

    a

    conclu qu'il

    y

    avoit des motions intressantes

    dont

    on

    devoit

    s'occuper.

    M.

    Potier, ci-devant capucin,

    a demand

    qu'elles

    toient

    ces

    motions,

    et qu'il le prioit de

    les

    faire.

    Elles sont en si grande

    quantit

    que je ne

    saurois par o

    commencer.

    Nous vous

    prions

    d'en

    faire

    quelques

    unes. (Aprs

    quel-

    ques

    invitations).

    Eh

    bien,

    par exemple,

    les gardes

    nationales

    ne sont

    pas habills; il

    faudroit

    s'occuper

    de

    cela

    (7).

    Nation,

    Robespierre

    et

    Ption,

    se

    font

    entendre

    de

    toutes

    parts

    ;

    c'est

    qui

    verra,

    touchera,

    embrassera

    le

    premier,

    l'intrpide

    dfen-

    seur

    de

    la

    libert.

    A

    peine

    l'orateur charg

    de

    lui exprimer

    les

    sentimens de ses

    concitoyens peut-i

    saisir

    un

    instan't

    de

    silence:

    l'illustre ex-dput

    se

    voit

    contraint, par

    ceux

    qui l'entourent, de

    descendre

    et

    de

    recevoir, au

    milieu

    des plus

    vifs

    appLaudissemens,

    deux

    couronnes

    civiques,

    l'une

    pour

    lui, l'autre pour son

    ami

    de

    Chartres.

  • 7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie

    21/487

    SANCE

    DU

    16

    OCTOBRE

    1791

    1^

    un Pays

    o,

    peu

    do

    tema

    auparavant,

    il

    n'avoit os

    .s

    montrer.

    Comme

    Le

    voyage

    ne

    lui

    prsageoit

    qu'agr]nens,

    il

    invit.i

    y

    n

    ami

    Pthion

    'les partager

    avec lui,

    et

    ils

    partirent en-^emble

    pour

    Arras.

    /Son

    arrive

    dans

    cette

    Ville fut

    via

    vrai

    triomphe,

    mais

    le

    triomphe

    bien caractris

    du Crime.

    iLes

    Jacobins s'avancrent

    foit

    loin

    sa

    rencontre.

    'Le Chef

    de la

    iBande,

    o' l

    )in;i':eur

    de

    la

    C

    )

    -

    monie,

    toit

    Joseph

    Bon, le mme

    qui

    bientt

    va faire

    .;

    uler

    es

    flots

    de

    sang dans

    les Villes d'Arras

    et de

    Cam.bray.

    A

    son en'e

    dans

    la

    Ville,

    Robespierre

    fut

    harangu

    et couronn par

    deux Ves-

    tales

    des Casernes. Uns

    troisinu^

    plus vieille que

    celles-ci, s'tablit

    la

    Reine

    de la

    Fte,

    et, -tant

    qu'elle dura,

    ne

    quitta

    point

    Robes-

    pierre

    C'toit

    une

    esj;ce

    'le

    iVlgr ;

    sans gnalogie, et

    que

    l'on

    ne

    connoissoit

    que

    sous

    le

    nom

    de

    la

    Mre

    Duchnc.

    parce

    qu'on

    la

    voyoit

    la

    tto

    de toutes les

    meutes commandes

    par

    les Jacobins,

    et que.

    dans

    les

    grandes Crmonies rvolutionnaires,

    M. de

    Fosiseux

    lui donnoit le

    bras.

    Socit

    des Amis

    de

    la Constitution de

    Bthune

    4.

    SEANCE DU

    23 OCTOBRE

    1791

    A

    la

    fin

    d'octobre,

    Robespierie

    fit un

    court

    sjour

    Bthune.

    Le

    dimanche

    53

    octobre,

    il

    assista

    la

    sance de la socit

    des Ami^

    de

    la

    Constitution

    (1).

    Annales

    patriotiques

    et

    littraires

    de la

    France, n

    764,

    p.

    2169,

    La

    socit

    des

    amis

    de la constitution de la ville

    de Bthune

    MM.

    Carra et

    Mercier.

    A Bthune, le 2

    novembre.

    Tan

    III de

    la

    libert.

    Libert ou

    la

    mort.

    Nous avons

    eu le

    bonheur,

    messieurs, de

    possder

    dans

    notie

    ville,

    le dimanche

    23

    octobre dernier,

    l'homme

    dont

    l'image

    toit

    depuis long-temps

    dans

    nos curs.

    Un

    de

    nos

    frres,

    M.

    de

    Bsel,

    dcor

    de

    l'ordre

    de

    Saint-Louis,

    nous

    avoit

    prvenu

    de

    l'airr/r,

    de

    Robespierre, et

    tous les habitans

    volrent

    sa

    rencontre.

    Six

    personnages

    turent

    au-devant

    de

    lui

    dans

    deux

    carosses

    jusqu'

    trois

    lieux de

    Bthune

    (

    Aix). Ce

    fut l

    qu'il

    reut

    les

    premiers

    (I)

    L'extrait

    rcnrorluif,

    'i-aprs ne

    fait pas

    mention

    d'un

    dis-

    cours,

    mais

    le

    laisse

    ;;up;;:'oser. Par

    contre, C.

    Walter

    (p.

    20u)

    se

    rfre

    au

    Moniteur

    universel

    du

    3

    novembre

    _

    1791.

    Nous

    n'avons

    rien trouv de cet

    ordre

    au

    numro cit,

    ni

    d'ailleurs

    dans

    aucun

    autre

    de

    oatte

    quinzaine.

    Enfin,

    d'aprs

    E.

    Beghin

    (Bthune

    sous

    la

    priode

    rvolutionnaire,

    p.

    42)

    ce

    serait

    la

    .suite

    du

    passage

    de

    Robespierre dans

    cette

    \i]]'0

    que

    la-

    iSocit des

    Amis

    de la

    Conisbi-

    tution

    aurait iemand

    siger

    dans

    ta

    Grande

    Chambre

    de

    l'Htel

    de

    Ville.

    Il

    date, tort

    semble-l-il,

    la

    cration

    du

    C''.)b

    du

    sjour

    de

    Robespierre

    .

  • 7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie

    22/487

    20

    LES

    DISCOURS DE ROBESPIERRE

    hommages

    de

    ses

    compatriotes.

    Les

    habitans ornrent de fleurs

    et

    de

    branchages

    la

    voiture

    qui

    lui

    toit

    destine

    (2).

    Plusieurs

    citoyens, monts sur des

    chevaux

    et

    prcds

    d'un

    trom-

    pette

    du

    13'

    rgiment de

    cavalerie,

    lui

    firent leur compliment

    plus

    d'une

    lieue de

    la ville.

    Dans

    le

    fauxbourg,

    la

    garde nationale

    se

    mit

    sous les armes

    et

    prcda

    ensuite

    la voiture. Les

    femmes,

    sur

    sa route,

    le montroient

    leurs enfans,

    et des

    larmes

    d'attendrissement

    ruisseloient

    sur leurs visages.

    Aprs un dner qu'il accepta

    des citoyens,

    il se

    rendit

    la sance

    publique de la

    socit

    des amis de la constitution,

    qui

    se

    tient

    le

    dimanche

    la

    maison

    commune.

    C'est

    l

    que, par

    les

    applaudissemens

    les

    plus

    vifs et les plus

    ritrs,

    ses compatriotes lui

    tmoignrent

    l'ten-

    due

    de leur

    reconnoissance.

    Les

    dames envirent aux

    hommes

    l'honneur

    de

    lui

    donner

    la couronne

    civique

    :

    on le

    leur

    dfra.

    Sa modestie

    ne

    souffrit

    pas qu'on

    en ornt sa tte; il

    la posa sur

    son

    cur.

    Toute la sance se ft

    passe en

    flicitations:

    mais

    les

    loges

    psent

    la vertu. 11

    tmoigna qu'on

    ne s'occupt

    plus

    de

    lui.

    On

    lui

    obit;

    mais

    les

    dlibrations

    furent frquemment

    interrompues

    par

    des

    battemens

    de

    mains, et nos

    orateurs

    ne

    se tromprent

    point sur

    leur objet.

    Aprs

    la

    sance, il

    accepta

    souper.

    Toute

    la

    ville auroit

    voulu

    en

    tre

    ;

    malheureusement

    la

    salle

    toit petite

    : elle ne dsemplit

    point,

    et

    cependant plusieurs personnes

    ne

    purent

    se procurer

    le plaisir

    d'y

    contempler le sublime dfenseur des droits et

    de

    la

    dignit

    du peuple.

    M.

    Bouthillier, du Lion d'Or,

    eut

    le

    bonheur

    de

    l'avoir

    coucher.

    Qu'il le

    mritoit bien,

    ce

    digne

    citoyen,

    qui,

    sollicitant

    l'honneur

    de

    le loger,

    dit

    :

    Si je

    n'avois

    qu'un lit,

    et

    qu'il

    me

    ft

    demand

    pour

    le

    roi

    ou

    pour

    Roberpierre, le brave dput

    auroit

    la

    prfrence

    (3).

    (t.

    III, n

    250)

    et

    par

    le

    Rviseur

    universel

    et

    impartial

    (n

    135).

    D'autre part,

    le

    Cour-

    rier

    extraordinaire ou le

    Premier

    arriv

    (8

    novembre

    1791, p. 7)

    y

    ajoute

    le

    commentaire

    Kuiv.ant:

    Qu'a-

    de

    commun,

    marchand de

    grenouilles,

    notre roi

    avec Kobcrspiorre

    Cei-tainement cet

    honnte

    dput a

    bien

    mrit de

    la

    patrie;

    mai*'5

    ta

    bouche ne

    sauroifc

    ell

    lui

    rendre

    justice le

    clbrer,

    sans

    nous

    humilier

    en

    ravalant

    celui

    que nou> avons

  • 7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie

    23/487

    SANCE

    DU

    23

    OCTOBRE

    1791

    21

    Nous

    l'avons

    possd

    trois

    jours,

    et trois jours, anims

    de

    son

    esprit,

    nous

    nous

    trouvions

    au-dessus

    de

    notre tre. Heureux,

    mille

    foi

    heureux

    ces

    hommes

    qui

    ne

    savent pas

    faire

    un pas

    rtrograde

    dans

    la

    carrire

    de

    la vertu

    heureux,

    mille fois heirreux

    encore, ceux

    qui,

    le

    possdant toujours,

    prennent

    toujours

    d'eux des

    leons

    d'hrosme

    et

    peuvent

    se

    former sur

    de

    pareils

    modles

    pour

    le

    bonheur de la patrie

    (4),

    Nous

    sommes avec la plus

    parfaite cordialit, messieurs,

    la socit

    des

    amis de

    la

    constitution

    de

    la

    ville de Bthune, Gobled,

    prsident;

    Deschamps,

    vice-prsident

    ;

    Delaure,

    secrtaire

    ;

    F.

    Tury,

    ex-secr

    taire

    (5).

    P.

    S.

    Les

    branches

    qu'on

    mit

    la

    voiture,

    Aix,

    toient

    de

    chne}

    et la

    paysanne

    lui

    dit ce

    peu

    de

    mots

    :

    Nous

    n'avons

    pas de

    lauriers,

    mais

    le

    dhne

    dure plus long-temps .

    politique, paice

    que

    tu

    ne

    l'entendrois

    pas;

    miais noU'S

    dirons

    nou

    lecteurs :

    nous

    avons

    sur nos frontires,

    nous

    cachons

    daniS

    notre

    sein

    des nues

    formidables

    d'ennemis,

    leur

    cause

    semble

    tre

    lie

    avec

    celle

    de

    Louis;

    cependant il s'en

    est spar,

    cependant

    il

    marche avec

    nous,

    et

    tout semble

    nous

    assuier

    que nous

    les

    combat-

    trons avec lui. N'est-ce

    pas le

    comble du

    dlire

    que

    de

    chercher

    le

    faire repentir, par des insultes

    continuelles,

    d'une

    dmarche

    qui avertit

    la

    reconnoissance,

    et

    qui

    prssrvera

    peut-tre le

    royaume

    d'un

    embrasement universel?

    (4)

    ((

    Retir

    dans une

    campagne

    aux

    environs

    d'Arras

    (cf.

    E.

    Hamel,

    II,

    23),

    Robespierre

    se

    droba

    dsormais

    aux

    manifestations

    populaires. Il ne

    manqua

    cependant

    pas

    d'observer

    l'importan ce

    de rmigration et

    le

    fanatisme

    des

    prtres

    .

    Le

    destina-taire

    pari-

    sien

    d'une lettie qui

    contenait les

    remarques

    de

    l'

    ex-

    dput,

    la com-

    muniqua

    imprudemment

    au

    Courrier

    de

    Gorsas, ce

    qui provo-

    qua

    une lere

    controverse

    entre

    Robespierre et

    les

    rdacteurs

    (Cf.

    Courrie^r

    des

    LXXXIII

    dpartemens,

    t. II,

    p.

    109

    et

    suppl.

    du

    17 nov.

    1791

    ;

    Annales

    patriotiques et

    littraires,

    n^

    767,

    p.

    2180,

    et

    774,

    p.

    2212),

    G.

    iMichon

    (op.cit.

    p.

    128)

    a

    reproduit ces

    deux

    textes.

    (5)

    Les

    Archives

    dpartementales du

    Pas-de-Calais

    ne

    poss-

    dent

    pas les

    registres des

    dlibrations

    des

    Socits

    populaire*

    d'Arras

    et

    de

    Bthune.

    Socit

    des Amis de

    la

    Constitution

    de

    Lille

    5.

    SEANCE

    DU

    24

    NOVEMBRE

    1791

    Le

    17

    novembre,

    Robespierre,

    dans

    une

    lettre

    Duplay,

    avait

    annonc

    on

    intention

    de

    regagner

    Paris

    (1).

    Le

    24,

    de

    passage

    Lille,

    il

    aissistait

    une

    sance

    de

    la

    Socit

    des

    Amis de

    la

    Oon.i-

    tiftution

    (2),

    tenue en son

    honneur,

    et

    y

    prenait

    la

    parole. A

    la

    a

    (1)

    ...Je

    me

    propose

    .srieusement,

    cette

    fois,

    de

    retourner

    dans

    quelques jours

    '

    Paris

    (G.

    Michon,

    Co

    rires

    ponidance...,

    I,

    129).

    (a)

    La. Socit populaire

    de Lille

    ,s'est

    d'abord

    appele

    Union

    patriotique des

    Ville

    et

    iChtellenie

    de

    Lille

    .

    Affilie

    aux

    Jacobins

    de

    Paris,

    elle prend

    le

    nom

    de

    Socit

    des

    Amis

    de

    la

    iConstitr-

  • 7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie

    24/487

    22

    LES

    DISCOURS DE

    ROBESPIERRE

    de

    la

    sance,

    la

    Socit ac

    h

    Robespierre.

    Registre

    des

    dlibrations

    de

    la

    Socit,

    sance

    publique

    du

    24

    no-

    vembre,

    p.

    88

    (3).

    ((

    L'Incorruptible

    Robespierre

    est

    venu la

    sance

    et

    plac

    prs

    du

    Prsident

    a

    prononc un

    discours qui a t

    couvert

    d'applaudisse-

    ments,

    et

    auquel le

    Prsident a rpondu

    avec des

    aplaudissements

    uni-

    versels.

    Robespierre a

    rpliqu et

    a

    fini

    par

    demander

    la

    permission

    de

    donner

    l'accolade

    toute la

    Socit

    en la

    personne

    du

    Prsident

    ce

    qui

    a

    t

    fait

    la grande

    satisfaction

    de

    l'Assemble

    qui

    l'a

    tmoigne

    par ses

    aplaudissements trs

    vifs

    ;

    et ensuite

    e

    Prsidmt

    a

    prsent en

    son

    nom

    la Couronne

    Civique

    Robespierre

    qui

    l'a

    mrite

    tant de

    justes

    litres.

    M.

    Gillot, Commandant

    le

    24

    Rgiment, est

    mont

    la tribune

    et

    y

    a lu

    les

    diffrens

    ordres

    par

    lui donns

    afin

    de

    se justifier ainsi

    que

    le rgiment. 11 a t

    fort

    aplaudi.

    (4)

    ((

    M.

    Robespierre

    a

    pris la parole,

    a

    lou justement

    la

    conduite

    de

    ce

    brave rgiment,

    ainsi

    que celle

    de

    tous les soldats des

    atitres

    rgimens,

    en

    leur recommandant

    de

    ne jamais perdre

    de

    vue,

    Dieu,

    la

    Loi

    et

    la

    Patrie,

    et en

    les

    assurant que

    par

    ce

    moyen la

    France serait

    sauve.

    (5)

    Mercure universel,

    t.

    IX,

    n

    272,

    p.

    467.

    u

    Lille,

    26

    novembre.

    M.

    Robespiene, ci-devant

    dput

    l'as-

    semble

    constituante,

    est

    ici

    depuis

    jeudi.

    Le

    mme

    jour,

    cet

    intrpide

    dfenseur

    des droits

    de l'homme

    a assist

    une

    sance

    publique

    et

    extraordinaire

    des

    amis de la

    constitution, tenue

    son

    occasion

    Cette

    socit

    nombreuse

    s'est

    empresse

    de

    fter

    ce

    citoyen, l'un des

    pres

    de notre

    nouvelle

    constitution.

    (6)

    tion

    ,

    et

    partir

    du 10

    ao't

    1792

    Les Amis

    de la

    libert

    et

    de

    l'igalit

    ,

    enfin

    celui

    de

    Socit

    populaire .

    (3)

    Arch. communimes

    de Lille,

    regi'stre

    n

    18.328,

    p.

    88.

    Ce texte

    nous

    a

    t

    transmis

    par

    M. Louis

    Jacob,

    doyen

    de

    la

    Facult

    des

    Lettres

    de

    Lille.

    Il

    a,

    de

    mme,

    constat

    que

    les jo'U^naux lillois

    et,

    en

    particulier,

    la

    Gazette

    du

    dpartement

    du

    Xord,

    ne font

    aucune

    allusion

    la visite

    de Robespierre.

    Qu'il veuille bien trou-

    ver

    ici

    l'exipression

    de

    notre gratitude.

    (4)

    Le

    24

    rgiment

    avant

    t

    pris

    partie

    da-ns

    divers

    priodi-

    ques

    parisiens

    dont

    Le

    Pre

    Duchesne

    ,

    la

    Socit

    dcida

    d'-crire

    aux

    rdacteurs

    et

    en

    mme

    temps

    l'Assemble

    nationale.

    D'iautre

    part

    elle

    transmit

    ses

    flicitations

    au

    2'

    bataillon des gardes natio-

    nales

    du

    dpartement

    du Nord, qui

    avait

    demand

    tre envoy

    Saint-Domingue

    (Cj'.

    Arch.

    communales

    de Lille,

    registre

    n

    18332,

    p.

    49)

    ^

    ^

    (5)

    Texte

    rsum par E.Leleu,

    La Socit populaire

    de

    Lille,

    p.

    43.

    (6)

    Texte

    mentionn

    par

    G.

    Walter,

    p.

    201. Il cite

    galement

    le

    passaige

    suivant

    d

    l'abb

    Proyart

    (La

    vie

    et les

    crimes

    de

  • 7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie

    25/487

    SANCE

    DU

    24

    NOVEMBRE

    1791

    23

    Robespierre...,

    op.

    cit..

    p.

    138)

    :_

    (Il flicita les

    vrais

    Jacobins,

    gourmanda

    les modrs,

    et sut

    si bien

    inoculer

    ses principes,

    qu'en

    une

    seule nuit

    les

    Frres

    de

    Lille,

    croissant

    en

    .sa

    prsence

    comme

    le

    oharapi^non,

    ise

    montrrent

    au niveau

    de ceux

    de

    Baris.

    Il

    put

    en

    juger dans

    une Sance

    de

    leur

    Club

    laqueille

    il assista.

    Tont

    y

    fut

    vraiment

    digne

    e

    lui

    et de

    son

    Collgue

    Pthipn,

    mais isur-tout

    un

    Hymne

    que r.on_ chanta

    contre

    le Noble

    et

    l'Aristocrate,

    et

    qui

    finissoit

    par

    cette

    invitation

    fraternelle

    :

    Mangeons

    son cur,

    buvons

    son .S'ang

    :

    C'est

    un

    repas exquis

    que

    mon got

    asisai&onne;

    Et

    que

    la

    Libert

    vous

    permet

    >et vous

    donne,

    o)

    6.

    SEANCE

    DU

    28

    NOVEMBRE

    1791

    P*

    intervention:

    Sur son lection

    la

    prsidence,

    titre extraordinaire

    J(

    Arriv

    Paris,

    de

    retour d'Arra/s

    le

    28 novembre 1791,

    Eobes-

    perre,

    le soir

    mme,

    se rendit

    aux

    Jaoobinis

    qui

    l'accueillirent

    avec

    enthousiasme

  • 7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie

    26/487

    24

    LES

    DISCOURS

    DE

    ROBESPIERRE

    En

    me

    guindant ici, Fratres

    Carlssimi,

    je

    me

    vois

    en

    dfaut,

    et

    mon

    esprit

    rtif

    contrariant

    mon

    cur

    le

    force

    faire

    banqueroute

    la

    recon-

    noissance

    ;

    mais

    bon

    entendeur

    demi

    mot;

    f

    espre

    que

    vous

    me

    ferez

    quittance de

    cette

    dette.

    On

    applaudit,

    on applaudit,

    et...

    2

    intervention :

    Sur

    les

    projets

    de

    dcret

    contre les

    crimes de

    lse-nation

    Dubois

    Cranc

    prsente une srie

    d'observations rur

    les

    limites

    de rinviolabiiit royale

    et

    donne

    lecture d'un projet

    de

    dcret

    contre

    les

    coupables

    de

    lse

    nation

    d.

    Il

    s'agit

    en fait

    des

    migrs

    rassembls

    sur le

    territoire

    des Electeurs de

    Trves,

    de

    Mayenc

    et

    d'autres princes

    de l'Empire, et qui menacent la

    -icurit

    de

    la

    mation.

    La Socit ordonne l'impression

    de

    ce

    projet, afin

    qu'il puisse

    tre

    immdiritement

    'liHlribu

    aux

    membres

    do

    l'Assemble

    nationiale.

    Celle-ci

    est, en effet, saisie d'un

    projet

    de

    son

    comit diploma-

    tique

    une

    dlgation de 24 dputs

    9.e

    rendrait

    aupri-

    du

    roi

    pour

    lui demander de requiir les

    Electeur, ^

    de

    Trves,

    de

    Mayence,

    l'vque

    de

    Spire et

    les

    autres

    princes

    de

    l'Empire

    de

    mettre

    fin

    aux

    attroupem.ents

    et aux enr^'ements

    qu'ils tolrent sur la

    fron-

    tire

    )).

    La discussion s'instaure.

    Robespierre

    intervient:

    j1

    adopte.

    aa.uf

    une

    expression,

    le

    projet

    de

    Dubois

    Cranc,

    et

    critique

    le

    projet

    prsent

    l'Assemble nationale. Le

    29 novembre,

    cette ^dernire

    ratifia

    l'unanimit le

    projet

    de SO'U comit diplomatique.

    Journal

    des

    Dbats

    de

    la

    St des Amis

    de la Constitution, n

    102,

    p.

    3.

    M.

    Robespierre.

    MM.

    11 faut fixer

    l'tat

    de la

    question,

    la

    discussion

    du

    projet

    de

    dcret

    de

    M.

    Dubois

    de

    Cranc dont je

    dsire-

    rais

    retrancher

    une

    expression.

    L'assemble

    nationale

    dsirant

    concou-

    rir

    avec

    le

    roi,

    cela

    n'est

    pas

    digne

    de

    la majest

    de

    la nation

    et aprs

    cette

    rforme,

    je

    crois

    que

    le projet

    de

    dcret est bien

    dans

    les

    prin-

    cipes.

    Il est

    d'autant

    plus

    important

    de

    discuter

    le

    projet imprim par

    ordre

    de l'assemble

    nationale,

    et dont on vous

    a

    fait

    lecture,

    que

    c'est

    demain

    qu'on

    le

    discutera

    l'assemble

    nationale.

    (( Ce projet

    de

    dcret

    ne

    me parat pas

    conforme

    la

    sret

    de la

    nation

    :

    pour communiquer

    au roi les

    inquitudes

    de

    la nation par

    l'organe

    de

    ses

    reprsentans,

    quand

    l'assemble nationale

    craint

    pour 'a patrie

    elle

    n'envoy

    pas une

    dputation au

    pouvoir

    excutif,

    elle

    fait un

    dcret.

    (( Les

    lecteurs

    de Mayence,

    de Trves,

    de

    Spire

    et

    de

    Cologne,

    voil

    les

    grands

    ennemis qui

    menacent

    la nation franaise,

    suivant

    ce

    projet

    de dcret.

    Je

    ne

    pense

    pas

    que la

    nation

    redoute ces

    petites

    puissances:

    est-ce

    que

    l'on

    n'aurait pas

    os

    citer

    dans

    ce

    projet

    de

    dcret

    une

    autre puissance

    ? Pourquoi n'a-t-on pas

    parl

    de

    cette puis-

    sance

    principale

    ?

    Craindrait-on

    enfin

    de citer

    Lopold,

    qui

    a

    chez

    lui,

    Toumay, des

    rassemblemens

    d'migrs, il

    faut

    dire

    Lopold,

    vous violez

    le

    droit

    des gens,

    en

    souffrant

    les

    rassemblemens

    de

    quel-

    ques rebelles que

    nous sommes

    loin de craindre,

    mais qui

    sont

    insultans

    pour

    la

    nation.

    Nous

    vous

    sommons

    de

    les

    dissiper

    sans

    dlai,

    o

    nous

  • 7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie

    27/487

    SANCE

    DU 28

    NOVEMBRE

    1791

    25

    VOUS dclarons

    la guerre

    au

    nom

  • 7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie

    28/487

    26

    LES

    DISCOURS

    DE

    ROBESPIERRE

    put

    s'empcher d'observer

    M. le nouvel administrateur

    (5),

    que

    cette

    expression

    l'Assemble nationale

    dsirant

    concourir

    avec le

    Roi

    employe

    dans

    le

    courant

    de

    son

    discours

    n'tolt

    pas

    digne

    de

    la

    majest

    de

    la

    nation, n

    (5)

    Daiboio

    iCranc

    tait

    adniinistrateur

    du

    dpartement

    de

    Paris.

    7.

    -~

    SEANCE

    DU

    29 NOVEMBRE

    1791

    Sur

    un

    ouvrage

    de

    Palissot

    touchant

    la

    religion

    Palissot

    (1)

    qui

    la

    Socit

    avait

    accord les

    honneurs

    de

    la

    sance,

    demande La

    parole :

    il

    fait

    part la Socit

    de

    son dsir

    de

    prsenter

    l'Assemble

    son ouvrage

    sur

    les

    questions

    religieuses

    en

    liaison

    avec

    les

    affaires

    du

    temps,

    o

    il

    souligne en

    particulier

    les

    dangers

    de

    la

    confession

    (2).

    Robespierre interrompt

    l'orateur

    et dernande

    que

    l'on passe

    l'ordre du jour. Manuel

    (3)

    am

    contraire

    insiite

    pour

    que

    Palisot

    itoit

    entendu.

    La 'Socit,

    consulte

    sur ces deux

    motions,

    arrta

    de

    passer

    l'ordre du jour,

    tout

    en tmoignant

    Palissot,

    sa

    reconnaissance

    pour

    les

    rflexions

    philosophiques

    qu'il

    lui

    avait

    communiques

    (4).

    Journal

    des

    Dbats

    de la

    St des

    Amis

    de

    la

    Constitution, n

    103,

    p.

    2.

    Mercure

    universel,

    13

    dcembre

    1791,

    p.

    198.

    (( Nous

    ne,

    devons

    pas,

    dit

    le

    lgislateur inconuptible

    (Robes-

    pierre),

    sortir

    de

    la

    ligne

    de dmarcation

    que

    nous

    a prescrite

    l'A-ssem-

    ble

    constituante.

    Je

    crois

    donc

    que

    la socit ne

    peut pas

    entendre

    cet

    ouvrage

    sans danger.

    Il

    ne faut

    pas heurter de front

    les

    prcjugs

    religieux,

    que le

    peuple

    adore,

    '1

    faut

    que

    le temps

    mrisse

    ce

    peuple,

    et

    le

    mette

    insensiblement

    au dessus

    des

    prjugs;

    je

    demande

    donc

    que

    la

    Socit

    passe

    l'ordre

    du

    jour

    et qu'elle

    s'occupe

    des

    objets

    que

    les

    circonstances

    rendent

    plus pressans

    (5).

    (1)

    Charles

    Palissot

    (1730-1B14)

    : autour

    de

    la

    Dunciade,

    des

    Philosophes,

    des

    Mmoires sur

    la

    littrature

    franaise

    (2)

    Il

    s'.a.git

    de ses

    ((

    QuestioviS importantes

    sur

    quelques

    opi-

    nions

    religieuses

    .

    (3)

    Manuel

    allait

    tre

    nomm

    procureur

    de la Commune de

    Paris.

    (4)

    A

    la

    fin

    de

    la

    sance, il fut

    donn

    lecture

    la

    .Socit

    de

    la

    liste

    des

    membres

    qui

    entreprennent

    la

    noble

    fonction

    d'in.struire

    les enfants

    et

    de

    leur

    faire

    le

    cathchisme de

    la

    constitution.

    Ce

    sont

    MM. Pethion, Robespierre,

    Lnnthenas,

    Riderer,

    Collot

    d'Her-

    bois

    et Bourdon

    (Journal

    des

    Dbats...,

    1791, n

    103,

    p.

    4).

    (5)

    Texte

    reproduit;

    dans

    Aulard, IlE, 266.

    Cette

    intervention

    de

    Robespierre soucieux de

    ne pas heurter

    les

    croyances

    religieuses

    du

    peuple,

    prfigure

    l'attitude qu'il prendra, deux

    ans plus

    tard,

    propos

    du mouvement de

    dchristianisation

    (Cf.

    G.

    Walter,

    qui

    signale

    cette

    intervention,

    p.

    211),

  • 7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie

    29/487

    SAN

    DU

    4 DCEMBRE 1791

    '27

    8.

    SEANCE

    DU

    4

    DECEMBRE 1791

    Sur

    la

    dsignation

    de

    candidats

    aux

    places,

    par

    la

    Socit

    Aprs

    que la

    Socit

    eut

    rgl divers'es

    questions,

    Manuel attire

    son

    atf>entioin sur l'lection

    prochaine

    du

    substitut du

    procureur

    de la

    Commune

    de Paris.

    Daubigny

    (1)

    intervient sur

    le

    mme

    sujet et

    propose

    de

    nommer

    ce

    poste

    un

    patriote

    digne

    de

    M. Manuel :

    il

    dsigne

    Danton

    (2).

    Robespierre

    prend

    alors

    la parole pour s'opposer,

    cette

    motion.

    Journal

    des

    Dbais de

    la

    St

    des Amis

    de

    la

    Constitution,

    n

    105,

    p.

    2.

    M.

    Robespierre.

    Messieurs,

    si j'avais

    pu

    obtenir

    la

    parole

    avant

    que

    le

    propinant nona son

    opinion,

    j'aurais dit

    la socit

    qu'il ne

    lui

    convenait

    pas de dlibrer

    en

    commun sur les individus

    que l'on

    doit porter aux places, et

    je ne

    crois

    pas

    que

    la socit

    doive

    dsigner

    en

    public ceux

    qui leur patriotisme engage

    les

    citoyens

    donner

    leurs

    suffrages

    (3).

    O)

    Daubigny

    (Villain),

    tait

    en

    1T9-2,

    un

    ami de Danton.

    i(2)

    Sur cette

    lection, voir

    Sigismond

    iLacroi>:,

    Actes de

    la

    Com-

    mune

    de

    Paris

    (2'-

    srie,

    t.

    VII,

    Renuovellement

    de

    la

    Municipalit

    dfinitive,

    p.

    363).

    Il s'agissait

    en fait

    de

    l'lection

    du deuxime

    substitut adjoint

    du procureur

    de

    la Commune, le

    premier substi-

    tut.

    Cahier

    de

    Gerville,

    ayant

    t

    appel par Le roi

    au ministre

    de

    l'Intrieur,

    et le

    deuxime

    substitut,

    Desmous'Seaux,

    tant

    alors

    devenu

    de droit

    premier

    substitut.

    Danton

    devait tre

    lu

    le 5

    dcem-

    bre

    1791,

    par

    1.162

    voix contre

    654

    Collot

    d'Herbois

    ;

    il

    fut

    install le

    20

    janvier 1792

    (3)'Aul.ard

    (III,

    271),

    rsume

    cette

    sance,

    mais

    ne

    ignale

    ni

    ce

    dbat,

    ni

    ^inter^ention

    de

    Robespierre.

    Par contre, G.

    Waltcr l'a

    note

    (p.

    725)

    9.

    SEANCE DU

    5

    DECEMBRE 1791

    Sur une petit io?j

    a

    propos

    des

    sections

    Vers

    la

    fin

    de

    la

    sance

    un

    membre demande

    que la

    Socit

    fasse

    une

    ptition

    l'Assemble

    nationale,

    pour

    obtenir

    que

    les

    secticns puissent se

    runir

    dans

    les

    cas

    d'urgence.

    Robespierre

    intervient

    sur cette

    propoisition

    (1).

    Journal

    des

    Dbats

    de

    la

    St

    des Anris

    de

    la

    Constitution,

    n 106,

    p.

    4.

    ((

    M.

    Robespierre

    ]e n'ai aucun

    doute

    ni

    sur

    les

    avantages qui

    sont

    naturellement

    le

    gage

    de la

    facilit

    de la

    runion lgale

    ds

    citoyens,

    m sur

    les

    desseins

    des

    amis

    de la constitution, cependant je

    n'en suis

    pas

    moins

    convaincu

    que cette socit doit s'interdire toute

    ptition

    sur

  • 7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie

    30/487

    28

    LES

    DISCOURS

    DE

    ROBESPIERRE

    beaucoup

    d'objets

    de

    circonstance,

    et

    je

    trouverais

    mille preuves

    j'avais

    besoin

    de prouver

    la

    vrit

    de

    mon

    assertion,

    et

    de

    cette

    circons-

    pection

    sage

    que

    je n'ai

    cess

    de

    prcher

    devant

    vous,

    et

    que

    je

    ne

    cesserai

    de

    soutenir

    jusqu'

    ce

    que la vrit

    soit

    tablie,

    Si

    vous

    fesiez cette

    dmarche, vous

    donneriez

    prise

    vos

    enne-

    mis.

    Ce

    sont

    les

    sections de

    Paris qui

    doivent prsenter

    cette ptition,

    alors

    elle

    sera revtue

    d'un caractre

    imposant.

    L'assemble nationale

    agira ensuite avec

    sa

    sagesse

    ordinaire,

    et elle nous

    procurera

    ce bien-

    fait

    inestimable

    de

    la libert,

    qui

    est

    l'objet

    de nos vux

    (2).

    d)

    Robespierre

    avait

    dfendu,

    la tribune

    de

    la

    Constituante,

    la

    ipermanience

    des

    districts

    et

    le

    droit

    de

    ptition

    ;

    mais,

    selon

    son

    habitude, les

    dcrets rendus,

    il

    s'tait

    ralli

    au

    vu

    de

    l'Assem-

    ble.

    L encore, il

    engage

    Ja

    Socit

    ne

    pais s'lever

    contre les

    autorits issues

    de

    la constitution

    (Of.

    E. HameJ,

    II,

    29).

    10.

    ~

    SEANCE DU

    6

    DECEMBRE

    1791

    r

    intervention:

    Sw l'admission

    de deux

    nouveaux

    membres

    Lors de

    sa

    sante

    de

    la

    veille, la

    Socit

    avait

    renvoy

    son

    comit

    de

    prsentation,

    le soin

    d'examiner

    la

    demande

    d'admission

    de deux

    candidats.

    Bonjour

    (1)

    et do La

    Salle

    (2).

    Au

    dbut

    de

    la sance

    du

    6,

    un membre

    du

  • 7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie

    31/487

    SANCE

    DU 6

    DMBRE 1791

    29

    2

    intervention

    :

    Sur

    une

    ptition

    du

    directoire

    du

    dpartement

    de

    Paris

    Le 5

    dcembre

    1791, les

    membres

    du

    directoire

    du

    dipartement

    de

    Paris

    prsentaient

    au roi,

    une ptition lui

    demaifdant

    d'accorder

    sa

    sanction au

    dcret

    sur les attroupements d'migrs,

    mais

    de la

    refuser

    celui

    du 29

    novembre

    sur

    les troubles religieux

    et les

    prtres

    rfractaires.

    Duboia

    (Cranc,

    la ifin de

    la

    sance

    du 6

    dcembre,

    dnonce}

    la

    ptition du

    dpartement.

    Robespierre intervient

    aprs

    Dubois

    Cranc.

    Journal

    des

    Dbats

    de

    la

    St des

    Amis

    de

    la

    Constitution,

    n

    107,

    p.

    3.

    M.

    Robespierre en dveloppant

    toute

    l'aiormit

    de

    la

    faute

    dont

    se

    rendent

    coupables

    les membres

    du

    directoire

    du

    dpartement,

    observe qu'il n'y a

    cependant

    aucun moyen lgal

    de

    s'opposer

    cette

    dmarche

    peu respectueuse

    pour

    l'assemble nationale,

    puisqu'ils

    ont

    pris

    la

    forme

    de

    ptition

    qui est

    le

    droit commun tous les

    citoyens;

    il

    conclut

    en

    dmontrant que

    le

    mpris

    et l'indignation publiques

    peu-

    vent

    seuls en faire

    justice >)

    (4).

    (4) Aulard

    reproduit

    ce

    texte (III,

    275).

    Cf.

    ga,lement E.

    Hamel,

    II,

    30.

    Pour

    viter

    le

    reproche

    d'avoir contrevenu

    la loi

    qui

    niter-

    disait

    aux

    corps

    constitus

    les

    ptitions collectives,

    les

    membres

    du

    directoire avaient

    sign

    leur

    ptition

    titre

    priv et

    individuel,

    comme

    simples citoyens

    Dtitionnaires venus

    non

    pas

    avec

    la

    puissance d'opinion

    qui

    appartient

    un corps imposant,

    mais forts

    de

    leurs convictions

    individuelles

    . Ils adressrent

    la

    Gazett?

    nationale ou

    le

    Moniteur

    Universel

    ,

    une lettre

    dans

    ce

    sens

    que

    le

    journal

    publie '(n

    348,

    p.

    1435).

    11.

    SEANCE

    DU

    8

    DECEMBRE

    1791

    Sur

    la

    ptition du

    directoire

    du

    dpartement

    de

    Paris

    (suite)

    L'ordre du

    jour

    appelle

    la

    disrcussion

    de

    la

    ptition

    du

    directoire

    du

    dpartement

    de

    Paris.

    Robespierre intervient. La

    Socit

    dcide

    de crer une commission

    dont

    Robespierre

    fait

    partie,

    pour

    lui

    prsenter,

    la prochaine sance,

    un

    projet

    d'adresse

    l'Assem-

    ble nationale,

    contre

    cette

    ptition

    (1).

    Journal

    des Dbats

    de

    la

    St

    des Amis

    de la

    Constitution,

    n

    108,

    p.

    3.

    ((

    M.

    Robespierre. Messieurs,

    l'objet

    qui vous

    occupe

    peut

    donner

    lieu

    plusieurs questions

    intressantes; la

    premire

    est

    relative

    la

    conduite du

    dpartement de Paris,

    et

    la

    conduite

    que les

    citoyens

    pourraient tenir.

    Je

    ne

    crois

    pas

    qu'il

    soit

    besoin

    d'observer

    que

    la

    (1)

    Cf.

    E.

    Hamel,

    II, 30.

  • 7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie

    32/487

    30

    LES

    DISCOURS

    DE ROBESPIERRE

    prudence

    demande

    que

    les pxtitions

    partent

    plutt

    des

    sections

    de

    Paris,

    que

    d'une

    socit

    quelconque.

    Il faut

    que

    les ennemis

    apprennent

    que

    le

    public

    n'est

    point

    l'cho

    de

    cette

    socit,

    mais au

    contraire

    qu'elle

    soit

    l'cho

    du public; qu'ils

    apprennent qu'elle n'est

    autre

    chose

    qu'une

    section

    du

    public

    qui

    n'a

    de

    l'nergie, que

    parce que

    toute

    la

    capitale est

    pntre

    des

    principes

    de la

    rvolution

    :

    et

    qu'elle

    est

    prte

    la

    dfendre

    et sacrifier pour elle

    les biens les

    plus pr-

    cieux Quant

    la

    ptition

    du

    dpartement

    et

    l'adresse

    qu'elle

    pour-

    rait

    solliciter,

    il

    me semble

    qu'il

    ne

    faut

    pas

    oublier

    de

    rappeller une

    circonstance

    essentielle;

    tous

    ceux

    qui

    ont

    entendu

    la

    lecture

    de

    l'adresse

    du

    directoire

    ont sans

    doute

    observ

    avec

    indignation

    que l'on

    cherchait

    y

    pallier toute

    l'horreur qu'elle

    renferme, par

    une

    profession

    de

    foi

    d'amis

    purs

    de

    la

    libert

    et de la constitution.

    Ce serait

    ici le lieu

    de

    dvelopper

    aux yeux

    de

    l'assemble

    nationale,

    et

    de

    publier

    le

    systme

    des

    ennemis

    de la

    constitution,

    qui

    n'ont

    cess

    d'attaquer

    la

    libert,

    l'amour

    de

    la libert

    mme.

    S'il

    v

    a

    quelque

    chose

    d'odieux, c'est

    cette

    secte

    qui s'est

    leve

    au

    sem

    de la rvolution, pour en arrter

    le

    progrs

    par

    le systme le

    plus

    machiavlique.

    Ce systme s'est

    dve-

    lopp au sein

    mme

    de

    l'assemble

    nationale,

    aprs avoir touff

    autant

    qu'il

    a

    t en

    eux

    le

    systme

    de

    la libert.

    Ces

    lches sont

    passs

    des

    places

    importantes

    pour

    parvenir

    porter

    la

    libert

    le

    coup

    fatal

    dont

    ils n'avaient

    pu

    la

    frapper

    pendant

    la

    premire

    session

    de

    l'assem-

    ble

    nationale.

    Le projet de nos

    ennemis

    est plus

    tendu

    que nous

    ne

    le

    croyons,

    le projet de

    contre-rvolution est plus

    compliqu

    que

    nou

    ne

    nous

    l'tions imagin,

    ils ont

    mis

    tout

    en

    usage

    pour

    porter

    3a

    libert

    les

    atteintes les plus

    fortes;

    mais nous

    demeurerons

    toujours

    unis,

    toujours calmes, toujours

    surveillans,

    et nous parviendrons

    faire

    ren-

    trer

    dans

    la

    poussire

    ces

    vils

    conspirateurs qui

    n'auraient

    jamais

    d

    en

    sortir

    (2).

    Le

    Gardien

    de

    la

    Constitution, n

    9,

    p.

    108,

    note

    1.

    Il est

    vident que

    ce

    sont les

    Jacobins

    qui

    ont

    soulev

    les

    pti-

    tionnaires parisiens, contre l'adresse

    des

    membres du

    directoire

    du

    dpartement. Dans

    la

    sance du

    jeudi soir, 8

    de ce

    mois,

    M.

    Robes-

    pierre, parlant sur

    l'adresse,

    dit :

    ((

    Je

    ne

    crois

    pas

    qu'il

    soit

    besoin

    d'observer

    que

    la

    prudence

    demande

    que

    les

    ptitions

    partent

    plutt

    des sections

    de

    Paris, que

    d'une

    socit

    quelconque.

    C'toit prcher fort

    adroitement

    la

    croisade

    des

    sections,

    et

    elle

    a

    eu lieu.

    (2)

    Aulard

    (III,

    276)

    rsume

    .ainsi

    cet

    extrait:

    M.

    Robespierre

    examine ce

    propos

    '>

    (E.

    Hamel,

    II,

    32).

    Voir

    la

    Gazette

    nationale

    ou le

    Moniteur

    universeJ,

    n^

    346,

    p.

    1147.

  • 7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie

    35/487

    SANCE DU

    9 DCEMBRE

    1791

    33

    actuel.

    Craignez

    que

    rapprochant

    cette

    poque,

    de votre

    dernier atten-

    tat,

    on

    ne

    s'apperoive

    que

    vous

    semblez

    faire

    tous

    vos

    efforts

    pour

    nous

    ramener

    au

    despotisme

    par

    l'anarchie.

    (( Mais

    non,

    le despotisme

    est

    mort,

    il

    est mort pour

    toujours;

    l'anarchie

    mme

    ne le

    ressusciterait

    pas,

    et

    le

    monarque sans

    doute

    rejettera

    votre

    coupable

    adresse

    dont

    la nation est

    indigne.

    Au

    reste,

    ce serait en vain

    que

    nos ennemis voudraient

    s'en

    prvaloir,

    ce serait

    en vain

    qu'ils

    auraient

    conu

    l'affreux

    projet

    de

    couvrir

    la

    terre

    de

    la

    libert de

    sang

    et

    de

    ruines; la libert

    s'lverait

    sur

    ces

    ruines

    mmes,

    elle

    surnageait

    sur

    les

    flots de sang,

    ' s

    iraent

    chercher la

    libert

    dans

    les

    curs

    de

    ceux

    qui survivraient.

    Tremblez,

    perfides,

    la libert

    est plus

    forte que les

    tyrans.

    La

    socit

    arrte

    l'impression

    de cette

    adresse,

    et

    son

    envoy

    aux

    socits

    affilies.

    ))

    Nous

    ne

    pouvons

    rsister

    au plaisir de donner

    un

    extrait

    de

    l'adresse

    qu'il a

    rdige

    au

    nom

    de la socit,

    pour

    rfuter

    les sophismes

    aristo-

    cratiques

    du

    directoire

    de

    dpartement.

    Cet

    crit,

    o

    respire la

    plus

    saine

    logique,

    se

    termine

    ainsi

    :

    ((

    Si

    dans

    ce

    moment

    critique

    o des

    ennemis

    trangers

    osent

    nous menacer,

    la nation

    se

    divisoit

    en

    deux

    partis; si

    le

    flambeau

    del

    la guerre

    civile s'allumoit,

    ptitionnaires-administrateurs,

    ces

    maux

    seroient

    en

    grande partie votre

    ouvrage.

    Ainsi

    se

    dvelopperoit

    nos

    yeux cette grande conspiration,

    dont

    on

    auroit

    d

    plutt

    dcouvrir

    l'tendue,

    les ressorts

    et

    les

    acteurs.

    Craignez

    encore que votre

    conduite

    actuelle

    ne nous invite nous

    souvenir

    du

    pass;

    craignez

    qu'on ne

    se

    rappelle

    que ce

    sont

    les

    membres du

    directoire

    de

    Paris qui,

    les

    pre-

    miers ont

    offert des glises

    aux

    rfractaires et

    divis

    les

    peuples des

    campagnes

    entre

    les

    anciens

    et

    les,

    nouveaux

    pasteurs.

    ((

    Craignez

    qu'on ne se

    rappelle

    que

    les

    membres

    de

    ce

    mme

    directoire, tantt parlant

    la

    barre

    de

    l'Assemble

    comme

    ptition-

    naires,

    tantt

    ensuite

    au comit de

    constitution

    et

    la

    tribune,

    conune

    lgislateurs,

    ont

    fait convertir en

    loi ce

    fatal

    arrt,

    qui

    a t la

    pre-

    mire

    source des

    troubles

    actuels,

    et

    fait

    triompher,

    dans

    plus d'un

    lieu, la

    cause

    du

    fanatisme

    et de

    l'aristocratie.

    Craignez

    enfin

    que,

    rapprochant

    cette

    poque de

    votre

    dernier

    attentat, on ne devine

    la

    trame profonde

    que

    l'intrigue

    et

    l'hypocrisie

    ont

    ourdie pour

    nous

    ramener

    au

    despotisme

    par

    l'anarchie.

    Mais

    non.

    Le

    despotisme

    est

    mort; il

    est mort

    pour

    toujours;

    l'anarchie

    mme

    ne le

    ressusciterait pas.

    Le

    Monarque,

    sans

    doute,

    rejettera

    votre

    coupable

    adresse; la

    Nation

    s'en

    indignera

    :

    au

    reste,

    ce

    seroit

    en

    vain

    que

    nos

    ennemis

    voudroient

    s'en prvaloir...

    Tremblez,

    perfides

    les

    PEUPLES

    sont

    plus

    forts

    que

    les TYRANS

    (4).

    (4)

    Aiiliir.l

    (111 277)

    p

    yir (lu

    .Tciiniiil d.-s

    Drb.ais:

    I.

    Uube,ypierre

    e-l

    mo..,.

    ,,

    ;,

    ,:,

    .,, ,,

    i^oui-

    faifc

    ;r(

    n-i,>

  • 7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie

    36/487

    34

    lES

    DISCOURS DE

    ROBESPIERRE

    Le

    Patriote

    franois,

    n 854

    (5).

    Jottmal

    imioersel,

    n

    751,

    p.

    589.

    ((

    La

    socit

    des

    amis

    de la

    constitution

    de Paris

    a

    envoy

    une

    adresse

    aux

    socits

    affilies,

    sur la

    ptition du directoire

    du dparte-

    ment

    au roi.

    Aussi,

    comme

    l'aristoaatie

    dteste

    les

    Jacobins,

    d

  • 7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie

    37/487

    SANCE

    DU

    9

    DCEMBRE

    1791

    35

    Talvrand-Prigord

    (7),

    etc.,

    dclars par les

    Jacobites, tratres

    la

    patrie.

    Ah

    M.

    Royou

    (8)

    comme

    vous

    allez

    triompher

    (y)

    (I*{i

    tyrannie

    la,

    plus

    odieuse,

    mais

    heureusement

    la

    moin-i

    durable,

    est celle

    d'un

    tribun

    audacieux

    qui.

    appelle

    la

    Itache

    populaire

    sur

    la

    tte

    de

    quiconque

    ne fl','hit

    pas

    le

    ^genoux

    devant

    son opinion.

    La Rocamhole

    des Journaux,

    n

    50,

    p.

    571.

    On

    y

    vote

    aussi

    des remerciemens

    pour

    les

    dcrets

    contre

    les

    migrans et les prtres,

    et

    pour

    encourager

    les

    souverains

    du

    mange

    aller en

    avant,

    on

    leur

    offre libralement

    trois

    cent

    mille

    patriotes

    prts

    se

    faire

    hacher pour

    m.ettre

    heureusement

    fin

    la rvolution, A

    la lecture

    de

    cette

    adresse

    mane

    de la forge

    ordinaire,

    succdent

    les

    rflexions inflammables

    du

    Gnral Tempte:

    Oui,

    s'cria frre

    Robespierre,

    la

    Nation

    commence

    tre

    fatigue

    de

    ce

    charlatanisme

    qui ne

    laisse

    apercevoir

    que

    des

    intrigues, des conspirations, des par-

    jures

    :

    on ne la trompera pas plus

    longtems

    (x).

    Tremblez, admmistra-

    teurs

    perfides, craignez

    que

    l'on

    ne

    se

    rappelle que

    c'est le directoire

    du

    dparlement

    de

    Paris

    qui

    a

    donn

    le

    premier

    des

    glises

    aux

    prtres

    rfractaires

    (xx)-.

    Tremblez,

    perfides, la libert est plus

    forte

    que

    les

    Tyrans

    (x)

    Non,

    car les

    Jacobins sont

    connus.

    (xx)

    YoiJ le

    v':'ai

    puuctum

    irae

    -)

    de cette secte

    impie et

    rgicide.

    2

    intervention:

    Sur

    la

    guerre

    Carra

    fait

    tat

    d'une

    lettre

    que

    le roi

    aurait

    reue,

    le G,

    de

    TEmpereur

    (9)

    lui

    annonant

    que

    les

    puissances

    taient

    dcides

    intervenir

    pour le

    soutenir

    ;

    cette

    lettre

    aurait

    amen

    le

    roi

    durcir

    son

    attitude

    l'gard des

    dcrets

    proposs

    sa

    sanction

    pB,r

    'Assemble

    nationale.

    Carra

    conclut

    en

    dclarant

    qu'il

    ne

    fallait

    pas

    attendre que

    la coalition

    entre

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