Lacan penseur(Juranville)

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  • 8/3/2019 Lacan penseur(Juranville)

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    120 Sidi Askofan!

    1_SidiAskofure estpsychanalyste,membre de l'AssociationdesForums et de l'Ecolede psychanalysedu Champ lacanien, Docteur d'Etat et Docreur en Psychologie(3e Cycle). II est Maitre de Conferences it l 'Universite de Toulouse-Le Mirail.II a notamment public, aux PUM, L e s r e ft re n ce s d e J a c q ue s L a c an .2 _Freud, S., (1930), Ma l ai se d a n s l a c iv i li sa t io n , P.U.F., Paris, 107 P:3 - Freud, S., (1936), "Sur une Weltanschauung", in Nou ve l le s c o nf e re n ce sd'introduction a l a psychanaryse , Gallimard, Paris.4 _ L aea n, ]. , "La science et la verite", in Ecri ts, ed. du Seuil, Paris, 1966,pp. 855-877.5 - Lacan, ] ., "Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse". Compterendu du Seminaire 1964", in Autres ecrits, ed . du Seuil, Paris, 2001, P: 187.6 _ Kojeve, A. , (1932), L'idee d e d et er mi ni sm e d an s l a p h ys iq ue c la ss iq ue e t d an sl a p h ys iq ue m o de rn e, Le livre de poche, Paris, 1990, et "L'origine chretiennede la science moderne", in L ' av en tu re d e l 'e sp ri t. M e la n ge s A le xa nd re K o y r e ; II,Hermann, Paris, 1964, pp. 295-306.7 _Koyre, A, (1937), "Entretiens sur Descartes", in Introduction a l a l ec tu re d ePlaton, Gallimard, Paris, 1962, pp. 161-229, (1966), E t u de s g a li !e e nn e s, Her-mann, Paris, 1980, (1966) E tu de s d 'h is to ir e d e l a pensee scientifique, Gallimard,Paris, 1973, et Etudes new ton iennes, Gallimard, Paris, 1968.8 _Habermas, ]., (1968), L a t ec hn iq ue e t l a s c ie nc e c omm e "ideologic", Gallimard,Paris, 1973.9- Lacan, J., Conference inedite (1967).10-- Althusser, L. , P h il os op h ie e t p hi lo so ph ie s po nt an ee d es s av an ts , Maspero,Paris, 1974.11 _ Heidegger, M., (1938), "L'epoque des "concept ions du monde", inC he min s q ui n e m en en t n ulle p art, Gallimard, Paris, 1962, pp. 99-146; (1953),"L a question de la technique", in Es s ai s e t c o nf e re n ce s , Gallimard, Paris, 1988,pp. 49-79 ; (1937), "La menace qui pese sur la science", in Ecr i t s po l it i ques ,Gallimard, Paris, 1995, pp. 167-192.12 _ Lacan, ]., "Radiophonie", in A ut re s e cr its , Paris, ed , du Seuil,2001, pp. 403-447.13 _ Sur cette question, j e me permets de renvoyer it mon travail "Surmoi dela science, erhique de la psychanalyse", in S tr uc tu re , c li ni qu e, d is co ur s : d e l ascience a l a psychanaryse , These de Doctorat d'Etat, Universite de Toulouse II,septembre 2000, pp. 451-463.

    Lacan penseur de l'existencepar Alain juranvill-!

    Lacan penseur de 1existence S ..montrer Lacan en dial . ous ce titre, Je voudraisogue avec la p , hil~?ntemp?raine. Je voudrais d'abord 1 ensee.p .1 osophique1 mconsceor legue par Fr dIe ~ontrer rejoignanr, avecdepuis Kierkegaard affi eu, a pensee contemporaine quihil . ' rme, conrre He 1 1 'P 1 osophique, la verite d 1' ge et to ute a traditiontour=savo] e eXIstence com ' . ,out savoir. Je suivrai a ce r ;. me vente excedantrap porte cornrne patient d PlpoS 1 existence telle qu'on s' yen g~neral, de la repeti tiona~~ e~fi~rd J t parIera.i ~e 1existenceens~Ite le rnontrer dirigeant au-dela del a sex~ahte. Je voudrais!ouJo.urs avec l'inconscient herite de alensee cor:temporaine.mflexIOn nouvelle et prop L re.ud, mars selon une. d l' . re, acan conduit 1 .savoir e existence ce savoi , se on rnoi vers le. , e savoir nouveau t . 1'avait exclu de pouvoir iam . e vrar que adite penseepourtanr eut du se retroars poser, et dans lequelia philosophieP 1 , uver, et se retrouv J . .ropos extstence telle qu'o ' e. e survrai a ceque 1'espace de la cur r : s y rapporte pour la cure pourd~ lceuvre, de l'histoir:, s~~t e ~fiv:rt au pa~ient. Je parleraim attachanr plus particulie d,u .saV?Ir. Tout cela ende 1'annee 1974-1975. rernenr au Semmaue XXII ("R.S.L")

    Commenc;ons donc ar l' .dans la cure. Et par Lac!n pre::~:encel,~elle q~'on s'y rapporteant mconscienr freudien en

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    ,. .' 1" ffirmee par la pensee contemporametant qu 11 reJomt eXIstenCe a . bi que le rerm edepuis Kierkegaard. Certe~ dLacanl'h~aIt. ""plus tot ans lstOlre .d'existen~e est apparu hi . d't-il ainsi. Ce n'est pas un mot' 'LexlstenCe a ll:ne. lstollre,. 1 moins dans la tradition, [ovait Sl vo onners. au 1 h~hil~s;;h~que. ~e.terme a fat~~~n,ene:ged~~cdf~~lue ~u~mfaphilosophlCo-rehgleux. Cur li . . la philosophie pourlizi h e - l'humante re 19leuSe - , dre IglOn urn . ble pourtant avoir eu, c est Ie cas eque sorte un mot qUI sem'A "2le dire, bien des.raIson~ d etr)" t rme d'existence ne prendMais Lacan salt aussi qu~ e e . d c'est, " , ire" _ quavec Kierkegaar , et quesa portee - ~a ~en e ir I'affirmation par Freudsur ce fond histonque que peut surg

    de l'inconscient : , . hilosophique traditionnelle, dont"C'est d'une eXlenu~tla~ ~egel, que quelque chose a reja~~l~le som1met eS~l'::~~~me Kierkegaard. Vous savez que J adlsous e nom , l'ex erience bien plus tardenonce. comme codnvergente a ti onpde ['existence commed'un Freu sa promo 1 l' .aP1ParuCeest a cette d~te seu1ement que se promeut eXIstencete Ie . . . 11 "3comme te e. , ,D'abord l'existence en general. dansid d' dans la cure,C '1 est sur que deci ant entrer dar 1 par 'Ie psychanalyste avec I' affirmation ~cet espace ouvert., d ns un nouveau rapport al'inconscient, le sUJ,e~,s ~ngage ~ renee 11 r enonce en effet al'existence, donne v~nte a t~tte exis 1 m~nde a lidentite qu'il

    ce qu'il croyait savoir ~~r Ul ed~u~o~_savoir 'avec l'idee que ces'attribuait. 11aC,~epte1epr;uve idenrire v;aie lui viendra de"1 qu 11 aura a etre, son 1 ' ,qu 1 sera, ce l' l'A t comme tel (en 1occurrence,I 1 - de paro e - a u re 1a re anon ) d I' 1 ' .t r Et il suppose que tout ce a,d'a~ord l'a::~lyste, e a l~n :. chanaIyste qui, pas plus ,quetouJours dep, vaut Pd~ur1 Pq~e l'inconscient est affirme, se. nque ne peut, es ors . , AqUlCO, .d ., d'" l' Alterite et en meme tempspreva.Io,ir d'aucu?-~ Id~fi~~:ai ~~~is~~nce, selon une defi?-iti~n ouidentite par qUOl Je e I' otidien HegelIUI-meme-se retrouve tout a falit1 "lu;r~ r u~~g~tqqUu'unm~yen pour l'identitef h z Hege a rente n etai . .sau que c e A 'I l'existence n'apparalssalt pasdeja la de se connartre, et qua orsdans sa veri te pro pre.

    Lacan penseur de I'existence 123

    Une tel le ver ite de l'exis tence, une telle existence essentiel ie,Lacan note bien lu i-rneme que le sujet sly affronte dans la cure:"C'est une verite d'experience pour l'analyse qu'il se pose pourIe suje t 1a question de son existence ", dit-il ainsi dans son textesur le "Pre liminaires a tout traitement possible de la psychose."?Mais, tres judicieusement, Lacan la voir presence, en-decamerne de Kierkegaard, chez Descartes. Descartes qu'il relie aFreud, et a la decision, en general, d'entrer dans la cure et des'affronter a l 'inconscient. Ainsi dans "R.S.L", et malgre certainesreticences sur lesquelles nous reviendrons. "Faut-il entendre que le Je pense suffi t a assurer l 'ex-s istence ?", demande-r- il d 'abord."Que non pas, repond-i l , et Descartes achoppe."5 11 nuancecependant aussi tot, soulignant la force de l 'analyse cartesienne :"Mais il n'en est pas moins vrai, jusqu' a un certain point,

    que l'existence ne se definit qu'a effacer tout sens. Aussi bienDescartes lui-rnerne a-t -i l Hotte entre Iergo sum et Iexisto-mais certes la notion de l'ex istence n 'etait pas alors assuree ,Je dirai que, pour que quelque chose existe, il faut qu'il yait un trou. Ce trou n'est-il pas simule par le Je pense ,puisque Descartes le vide? C'est autour d'un trou que sesuggere l'existence."Et neanmoins il conclut : "Mais il ne s'agit pas ici de ce

    que Descartes a pense, il s'agit de ce que Freud a touche." Et demerne , tout a fait expressement - sinon que Lacan n'y evoque pascomme telle l'existence -, au Seminaire XI, Les quatre conceptsflndamentaux de fa psychanalyse, quand il proclame car tesiennela demarche de Freud, en ce qu 'elle montre celu i-ci s'affrontanta l'effondrement du savoir, atteignant, dans pareille epreuve dureel, a la certitude, et se rapportant alors a un Autre absolumentAutre duquel viendra toute veri te (la ver ite n'est pas le reel), routeidentite, tout savoir.

    "[e veux marquer maintenant, si etonnante que la formulepuisse vous paraitre, avance ainsi Lacan, que son statutd'etre, si evasif si inconsistant, est donne a l'inconscient parla demarche de son decouvreur, Le statut de l'inconscient,que je vous indique si fragile sur le plan ontique, estethique. Freud, dans sa soif de verite, nous dit - Quoiqu'il en soit, il faut y aller - parce que, quelque part, cet.. "mconscient se montre.

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    Et Lacan a1or~ prec~se : , . , 1 1 est Gewissheit , certitude."Le terme majeur ne~ pas ven~e: ne en ce qu'elle part duLa demarche de ~reud es1tcart~slede II'agit de ce dont onfondement du sujet e a certrtu .peut etre certain." .. d t uant a la "transmission duEt ilmo~tre Freud ~a1d~t: tdo~~e d;vient "signe de resistance::.reve",l"'appUl de.sa c,ertI~u e"d~s metrie entre Freud et Descartes.Certes ilintroduit tres v1tfiea . y d' "[rapprochement] ", d'une1 1 af rmanon un dMais 1 pro onRe son "1 d demarches de Descartes et e"[convergence] entre es eux ." d 1 ' propos de Descartes. . 1 JFreud ,quan 1 note a d 1 co ito initial, ce que VIse ,e e"Pour Descartes, ,. ans e1e bns Ie Je suis, c'est un r~el ~pense en tant qu 11~isCU dehors qu'il faut ensurte amais le vrai reste te emen~ ~u- . n d'un Autre qui ne' de qUOl r - SIno . dDescartes s assurer, . . d le marche pUlsse eqUI par- essus ,soit pas tr~mpeur, et ir 1es bases de 1a verite. Je ne pe~lXsa seu1e existence g~rant di . use qu'a eue cette remisequ'indiquer 1aconseque?-ce prl'~~;;e ici Dieu parfait."de 1averite ~n~re ~esmamt de el1esL~can reviendra a main.tesToutes conslderatIonsss~r .esqu t qui toutes montrent bien. d 1 .t du errunaire, e d F drepnses ans a SUIe d ns 1esMeditat ions , et celle e reu,1ademarche de De~cartes a l' et l'autre affrontement aaffirmant l'Inconscienr, comme une

    l'existence essentielle. L Descartes "achoppe", commeMals i1 est s~r que, p~ur ~c~n~ ue de l'histoire de 1ap~nsee

    i1 dit, Sur .du m~m: que.' a c~~~ib1fd~ rien dire contre ce nsquephilosophique. 11eta~t Imp. si celui du patient dans 1a' h RIsque qUl est aus .de 1ac oppement. . de l'Autre viendra, vient, est. . t a crone que ")cure, et qUl consis e b . 11 ("Je SU1Sne chose pensanteid ., stantie e , ,.,venue, une 1 entite su, ., r _ alors que 1alterite1 11 rra desormais sappuye A , ,sur aque e on pou identite doive toujours etre recreee.. 1 1 ue toute I enu e . Jradica e Imp 1qu~ q d L an. "J'oserai qualifier le e penseD'ou les denonCl~t.lOns e ac fr t de certitude, d'une sorte,. d tlclper dans son e lor ,. dcartes len e par " . r lerai 1a fonction du cogito cartesle.n ud'avortement ... J epm~ 1 " le "Je du cogita' se laissanrterme d'avorton ou d homonc~ eh, me qUI [a l'interieur de1 "f ux petIt om, .prendre pour e arne iest le conducteur du char, le p~mtl'homme], le .gouverne, qu h' "7 disons, le sujet cons cientdit, de nos jours, de synt ese ,

    Lacan penseur de l'existence 125illusoirement maitre de son monde. Et de fait certe "retombee" n'apas laisse de se produire -. - elle Ie devait - dans la metaphysiquemoderne, de Spinoza et Leibniz a Kant et Hegel, et l'existencedecrire, sinon pensee, dans sa verite par Descartes, a reperducetre verite.

    Ensuite la repetition.Car ce n'esr pas parce qu'on a decide d ' entrer dans l'espacede la cure et de se rapporter positivement a 1 'existence, queIe primordial rapport negarif ie primordial rejet de 1Autre erde l'ex-sistence vers lui, disparait. Ce rejet caracterise ce quej'appellerai la finitude radicale du sujet humain - finitude quiest l'epreuve, toujours d'abord pour celui-ci douloureuse, de1'existence. Ce rejet et cette finitude, bien loin de disparaitre,se reperenr. D'une repetition qui certes tend a se dissimuler, ase faire prendre pour du sens "en progres", en developpement,alors qu'elle est en eile-rnerne non-sens. Mais d'une repetition alaquelle il s'agit, dans son non-sens rnerne, de donner sens ; unsens qu'on doit supposer d'abord en l'Autre, et meme en l'Autreabsolu, au-dela de tout l'ordre humain ; et un sens que, duseul fait de cette ouverture vers 1Autre, on donne cependantsoi. Repetition comme non-sens et en merne temps sens. C'estvers une telle repetition que l'analyste rarnene sans cesse lepatient. Repetition du svmptome, a partir du non-sens duquel seconstituera le sens vrai. Repetition aussi de la decision d 'entrerdans la cure, ce qui est deja une facon de donner sens.

    Pareille repetition essenrielle, Lacan cerres, prolongeant asa rnanier- Freud, en parle lui-meme. II en fait meme, dansson Seminaire XI, l'un des quatre concepts fondamentaux de lapsychanalyse. II l'annonce comme "repetition de la deception".Ill'introduit pathetiquement la seance suivante par ces mots:"Ce que j'ai a vous dire maintenant est si nouveau que j'ai crudevoir vous formuler des aujourd'hui comment j'entends 1 afonction de la repetition."

    Et il y rnontre la rencontre du reel, du non-sens la ou l'oncroyait atteindre ie sens, la rencontre manquee avec 1objet absoludu desir et ce que no us evoquerons biemor comme la chose. 8Mais il souligne aussi - et c'est capital pour nous et pour "Lacanpenseur de l'existence" - que Kierkegaard le premier, preparanr

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    126 Alain J uranville, : > qui lui a perrnis ded mis au 'our cette repetltlon, ceFreu , ,a , J I' 1 ' " t d'entrer au-dela de Hegel, dansquau bout a rente, e , de i ite dpenser JUS " A' d ns le passage eja cite el'affirmation de 1eXIstenCe,,InSl, a avec l'experience"R.S,l.", apres avoir evoque la c1nvergenc,e, Kierkegaardfreudienne plus tard apparue, de a promotlon par

    de l'existence : 'L 'cette mise en valeur de la"5 poursult acan, a , ',o~~~z, 1 s fondamentale dans l'expenence quel=P:;~~I:i~~m;: ~h~se_antithese-synthese sur quoi Hegeltramait l'histoire," . d ns l'Introduction duE 1 precisement, trartant. a , ",t . pus" 1 l' " d l'automatisme de repetItIonseminalfe sur La enre vo ee,,e ,d d de la pulsIOnde mort,selon Freu ,et one d ' de's le principe dans"C' " e Freu se situeest arnsi qu, d s a instruits concernantl'opposition, dont ~lerkegaarl nou '11 se f~nde sur la, d I' istence se on que ela nonon e ex 1 "" "9 et ou Kierkeo-aard, ' , u sur a repetltlon b ,remInISCenCe~ bl 1 difference de la conception"discerne adrnira eme~t a I"antique et mO,dernede l~homme, 1 conce tion de la penseeDifference, disons p,lutot, Intr~ ianore oJ perd l'existence, etmetaphysique, de Platen a H~ge, q~ll g roclame Et quand Lacancellede la pensee condtel~PdorKal?ek'Ul ardP1ait fai;e a'cette dernieredi "F d [ e a e ier egaa ,It que re~ au-ddt' h "] son pas decisif en ravissant["laconcehPtIon,m~ err:fi, ~ la ~::C~ence la necessite incluse dansa l'agent umaIn 1 enn, e onnaitre ue l 'introduction parcette repetition", on 1~lt certe~rec 'te unqmoment absolumentFreud du terme de InCOnsClentda~equ'ait manque tout a fait,d' ' 'f. 'on peut menre en ou , / :> C'ecisi '.mats F ud aurait ajoute sur la repetltlon, estchezKlerkegaard, ce que re d s mon analyselO , que la" ' , de montrer an '

    du n : lOinsce que) aressaye dans Iedesespoir selon Kierkegaard ;~~~~c:lad;uls~~,:~x~~l~~:er~t~od:e1~:s~~~~sde~;~~~t~~:~::~avance de la fuite cons~ltut1V d g "C'est [en elle] que1 foi d t Klerkegaar note que "quant a a 101,,o~" "II Lacan s'en reclame a sa mamere,commence a repetltlon " "fi maieur pour lui, dePuisqu'il dit du Nom-du-P,ere, sigru an~ 1) '1 foi "12C'est" I "I Ul par essence Imp lque a 'l'Autre, qUI estl. e nOl~'qd 'il dit lui-meme de la repetitiondonc bien pour a tota Ite e ce qu ,que Lacan pourrait se reclamer de Klerkegaard,

    Lacan penseur de i'existence 127

    Mais il est sur que pour lesujet qui reconnait la repetition, ily a toujours la menace de refuser lesens vrai qui y est atteint, defausser l'Autre absolu qu'on ya proclarne et, laissant le sens aladiscretion de cet Autre devenu Surmoi, de reduire en fait pareillerepetition au ressassement vain, Probleme de Kierkegaard et dece qu'il dit du religieux. Problerne qui serait celui de Lacanlui-rneme, s'il s'etait arrete a ce symbolique dont il disait, apropos de la repetition (et du "pas decisif" que Freud aurait faitfranchir a la "conception moderne de l'homme"), qu'il "ne peutplus etre concu comme constitue par l'homrne, mais commele constituanr." Alors que la psychanalyse n'a de cesse que lesens ne surgisse comme nouveau ! Alors que ce serait, pourLacan lui-merne, un glissement regrettable que "de ne voir dansle concept du transfert que le concept rnerne de la repetition"(celle-ci prise alors negativement), et que, "sile transfert n'est querepetition, il sera repetition, toujours, du meme ratage"13!Enfin la sexualite.Car comment, pour lesujet quis'estengagedans I'affrontementa I'existence, echapper a une repetition vide de sens et OUl'onreste pris dans lejeu de l'Autre devenu faux, sinon en accueillantenfin effectivement I'identite qui decoule de l'alterite originelle ?Mais cette identire doit alors donner place decisive, en elle, a cequi rejette l'alterite, a la finitude - etre finitude, Et elledoit aussieviter que cette finitude ne se rejette a nouveau elle-meme, elledoit donc laisser place a l'epreuve de l'alterite, au desir -, etre desir.D'ou la sexualite, que je definirai, dans sa verite, comme finitudeer en rnerne temps desir, Non pas simplement la sexualite dansson ordinaire fonctionnement pulsionnel qui n'est que repetitionvide de sens et qui reduit l'Autre a l'objet. Mais une sexualiteelevee a sa verite quand, a partir de cette reduction - et avecelle -, l 'Autre comme tel readvient, La est l 'identire, le sens, lasignification sur quoi debouche la cure,Une telle sexualite, Lacan en donne certes, avecle signifiant,une presentation tres detaillee, et renouvelee, Mais elle est aussiet d'abord, pour lui, l'apport majeur, et leplus propre, de Freud.L'inconscient, mais en tant qu'il dirige vers sa realite - sexuelle("L'inconscient n'est pas de Freud, il est de Lacan", pourraIegirimement lancer celui-ci, provocateur) :

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    "I i y a chez Freud, dit-il ainsi dans "R,S,L", comme uneprosternation devant cette jouissance phallique, dont sonexperience lui decouvre la fonction nodale, et autour de quoise fonde cette sorte de reel auquell 'analyse a affaire,"14Mais au sens, bien sur, OUlajouissance phallique fait l ' identitedu sujet existant ("Ce qui est de l'ex-sistence se metaphorise de lajouissance phallique", vient-il de dire, et encore juste apres : "Que lajouissance phallique soit liee a la production de l'ex-sistence,c'est ce que je vous propose cette annee de mettre a l'epreuve,")Au sens, ajoutons, OUla jouissance phallique suppose la castration,c'est-a-dire la renonciation, pour le desir, ala jouissance immediate("La castration veut dire qu'il faut que la jouissance soit refusee,pour qu'elle puisse etre atteinte sur l'echelle renversee de la Loidu desir."15) Telle est, pour Lacan apres Freud, la signification alaquelle conduit la cure ("Ce que l'analyse revele au sujet, c'estsa signification", lit-on a l'avant-derniere page du Seminaire 1 1 .16)Ce a quoi Lacan consacre en 1958 une conference sous le titre,precisement, "La signification du phallus", Conference OU ilcommence par introduire lecomplexe de castration comme "ayantune fonction de nceud" pour l"'instauration dans le sujet d'uneposition inconsciente sans laquelle il ne saurait s'identifier au typeideal de son sexe, ni rnerne repondre sans de graves ale as auxbesoins de son partenaire dans la relation sexuelle, voire accueilliravecjustesse ceux de l'enfant qui slyprocree" : il evoque alors Freudet la butee de l 'analyse d'un homme sur le complexe de castration,d 'une femme sur l 'envie du penis, Conference OUil montre ensuitel'assomption de ce complexe (sous ses deux formes, masculine etfeminine) comme se faisant a travers une menace, une parole (ousignifiance) interdictrice qui vient du desir - du "desir de l'Autrecomme tel qu' il est impose au sujet dereconnaitre." Conference OUil definit enfin le phallus comme "le signifiant destine a designerdans leur ensemble les effets de signifie, en tant que le signifiantles conditionne par sa presence de signifiant,"17 Et c'est ainsi,accueil lant cette signification du phallus - vers laquelle le ramenele desir du psychanalyste, comme 1 'y avait arnene le desir dupere (et d'abord de la mere) -, que le sujet parvient, au-delade l'''alienation'' OU risquerait de l'enfermer la repetition, a la"separation.?" Achevernent du mouvement meme de Descartesselon Lacan :

    ~acan penseur de I'existence 129

    "L~ cert~tude, dir-il, n'est p~s pour Descartes un moment6:~n p,~rse, te~Ir pour acq,UIs, une fois qu'il a ete franchi, IIqu 1 SOIt, a chaque fOIS,par chacun repere C'asc' C' , , ,est unecho~:ede s~;~r~,f.~oprement parler, l ' ins tau ration de quelque

    bi C'est aussfii ,pour Laca,n, s'identifier a I'objet qu'il appelle a2 0o Jet comme nitude radicale et obJ'et-cause du d' , , ,pure I'h d I' ' esrr - epreuve"L' b"pour omn;e, e existence (ainsi, lors du Seminaire VI,o Jet se trouve etre ce quelqu h " 'et le correspondant d' b ,edc os~ qUI n,est pas le correlatif, , un esorn u sujer, mars ce quelque choseqUI supporte le sujet au moment precisemenr OUil a ' fai f 'son ~x-SIsten~e") _ et Lacan precise: a arre ace aa son existence "dans le Iangage qu'il ne " dd 1 " peur saisir ans sar:at~re propre, e, angage q~ au moment precis OUlui, comrnes~gn~~ant, dolt s,effacer , sevanouir, disparaitre derriere unSIglll ant, ce qu r est precisement Ie point SI'1 '0 diP' "I' n peur Irean_Iq~e ou 1a a se raccrocher a quelque chose.'? 'Mais 1 1 est sur que Ie ' d' b d fi

    verite a Ia sexualite et quesuiJeetd'~ or d :U se de donner cetref ' ' esrr ten sans cesse en II 'esxeclausser,a s~i'transformer en libido, Lacan sans do~te p~ef~r:ure tout enacement du de ('I' I' ,d'" h " d desir" ' esir 1 recuse expression de Jones,ap, arusis u" eSlr, ) ; il parle meme, pour le desir ordinaire~UI n~st que desir d un Autre faux de "desir ? I" "22Cest bien le PI" a etat pur, etd ropre, _onva e VOIr,du psychanalyste _ sa "g' "- e sUPl?oser_ledesir deja la. Lacan doit ce endant recon r~cecette falSIficatIOn, cette tendance a Ia "i"t' hP , "d hnaltre"1 " Ie IC ISatIOn u p allusce q~ I, ~~t~ t~es clairernenr lors du Seminaire XVIII, '

    SIJ ~~cnt quelque part que Ie Nom-du- Pere c'es't l e phallusd et Ie~ salt q,uels fre,missements d'horreur' cela a evoquesans gue qu~s ~mes pieuses ! ; c'est qu'a cette date ie nefepuhallpas 1 ~rtICule~mieux, Ce qui est clair, c 'est qu~ c'est, a us, mars que c est tout de rneme le Norn-d _p' CqUI est nom ' P' 1 N u ere, e1 ' me ere, e om-du-Pe--, si c'est un 'UI a une effic ' , , , nom qUI,1 , ' , adce,cest preClsement parce que quelqu'un seeve pour repon re,"23Et c 'est precisement dans la rnesure ou 1 '1 a l'ide Id l' 1 d ee que e propree ~na ys~e,est e pos~r le desir cornme tel, qu'il peut affirmer 'Le desir tel que J~ le formule, par rapport a ce que Fre~dnous apporte, en dit plus,"24

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    Desir comme tel, qui est desir de 1'absolu, c 'est-a.-dire desir serapportant a.l 'absolu, mais aussi et merne d'abord desir qu'eprouvel 'absolu. Lacan dit ainsi du desir qu'i l est la "condi tion absolue ", etit par le pour la cure du "desir d'obtenir la difference absolue."25

    Venons-en maintenant a. l 'existence relle qu'on s'y rapportepour la cure. E t a.Lacan dirigeant, avec 1'inconscient qui n'est pasla sexuali te. au-dela. de toure la pensee contemporaine, dirigeantvers le savoir de l'existence _ sans lequel l'espace de la cure nepourrait pas etre tenu ouvert. C'est 1a. que nous rencontrons lesinterrogat ions ult imes de Lacan, cel les qui lui sont le plus propreset qui portent sur cet absolu qu 'implique le desir. Rappelons cepar quoi it entame la derniere seance du Seminaire XXII :"11n 'y a pas d'etats d'ame. Il y a dire a.demontrer. Et , pourpromouvoir le titre sous lequel ce dire se poursuivra l 'annee

    prochaine si je survis, je l 'annoncerai _ "4, 5, 6". Cette annee,j'ai dit "R.S.l." Pourquoi pas "1, 2, 3, nous irons au bois" ?Vous savez la suite "_ 4, 5 , 6 , cueillir des cerises, 7, 8 , 9 , dansmon panier neuf". Je m'arreterai a. " 4, 5 , 6 ". Pourquoi ? "26Rappelons ce qu'il donne comme reponse un peu plus loin:"Je viens d'introduire le mot de nomination . Le moins qu'onpuisse dire, c'est que , pour mon noeud, la nomination est unquart element. A s'engager dans ce quatre, on trouve une voiepar ticuliere qui ne va que [usqu'a six."Et, enfin, ce par quoi il conclut cette seance et cette annee

    de seminaire :"C'est entre ces trois nominat ions, nominat ion de I'imaginairecomme inhibition, nomination du reel comrne angoisse,nomination du symbolique comrne symptome, c'est entreces trois termes que j'essaierai ['annee prochaine dem'interroger sur ce qu'il convient de donner cornme substanceau Nom-du-Pere."Reel, symbolique, imaginaire, puis nomination, du reel (4),

    du symbolique (5), de l 'imaginaire (6). Mais soul ignons aussi cequ'il dit, au debut de la premiere seance du Seminaire suivant(Seminaire XXIII , "Le sinthome"), de son proje t :"qui etait, jevous l 'avais annonce l'annee derniere, d'intituler ceseminaire du 4,5,6." "Je me suis contente, poursuit-il , du 4, etje m'en re jouis. car le 4 , 5 , 6 , j'y aurais surement succombe."27

    Lacan penseur de Iexistence 131

    Je voudrais, avec la phil hi .du, Phouriia psychanalye, en~~~fge~:'~~~r~ Lq~~~~ld:~sAce qu'iI1apsyc ana yse, renoncer. u, pour aD'abord l'ceuvre.

    , , Sar comment le psychanaIyste d . - '11' Aa 1existence, s'il doit offrir au at' oit 1 ,u,I-meme se rap porterLe desir est desir de l'abso1u p t c int son desir co~me vrai desir ?objet absolu qu'est Lachose. '~ffr i~n~~ po~r le s~J~t, des ir de cettel, son desir comme ' desi patIent, a I 'Autre commed'abord faussee par l:rlibideoslr 'd est alors faire ,apparaitre la chose,A ' ans route sa vente M' '"en meme temps chose defi' I' . ar s vente et, , '1' russent ceuvre _ dans la 11repete epreuve de la finitude ' " ,que e on aurala chose comme unite ori ijllqu~,reconstItuer objectivementle psychanalyste ouvre I'es;ac: d ~la est done pa.r I'ceuvre queceuvre, notons simplement le s deux c~re au, patient. ?ur cettece qu'est l'ceuvre pour la s chanatOlllts s~Ivants. D u~e partpour la psychanalyse ;J No!pYas l'ce yse; fQ,.uesCt-ceque 1ceuvre,, ' uvre a aire ar p l'comme eXIgence ce serait de 1 " oser ceuvreideal fascinant q'ui empeAc'het a part d~ll (analyste, en faire un. out travar et 1 A ' 1patient dans la cure se lib er e b i ,ce a, meme SI e1~psychana1yse, n'est pas l'ceu~;~ [f~r 1ceu~rei; L'ceuvre~pour1occurrence celle du discours psychanaye" mall ,ceu;r re falt~ , endans le champ des discours u 11a yuque u i -meme, qUIest,comme telle, dispense sa ~ac~e te e ~uvre. ~uvre faite qui,jugement duquel el1e se so~met' f~JUI ~?nc lalIt, de, cel~i aupart la structure de I 'ceuvre _ , d l 'e x , leu e a, 101. D autreS - et e existence q 'v de 1 .tructure quaternaire parce q , ire ab UI s y ep Ole.a la finitude, fausse ' ar le s~,~~ ter.nalre a sol~, ~'ab~rd reduitun quart ter ' p J exrsrant, celui-ci doit ajouterme qUI assume cette fin' t d . dconsistance de chose a l'ceu 1 u e et qUI onne enfin

    P 11 vre.arei e ceuvre _ qui d" 1correspon exacternent a ce "1 di dangOlsse comme nomination du reel _ L ,qu 1 It, een propre, sinon en assant S,,' acan n en parle guere~sy;hanalyse, q u a n dl tr a i t e d e a ks ~ b 1 : ~ : ~ i ~ : ~ ; ';}hi't..ue de fa1 ,evoque alors Heidegger et sa conference "L h ~,c ose -: et~Ire au demeurant de celle sur 1'''Ori i d l' a c ose, (s~ns ne?11parle tres souvent de la st g ne e ce~vre d art ). Maisque Heidegger att ribue a 1 ruhture 1quaGten;aue - celle memea c ose, e eutert ou quadriparti,

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    132 Alain Juranville, . (rnai la vaudrait pour route11a di.t, tres ~eidegger~ennemoe~rt :::~:~ 1 : pensee mythiq':le !)

    la philosophle, et mden:e P' t depuis 1'inconscient toUJours'" ture qua npartlte es bi . "28qu une srruc . d' ordonnance su Ject1ve.exigible dans la construc~lOn '~tfaut au ternaire fondamental11souligne a maintes repnses ( l l : 1d ~el du symbolique et de(qui deviendra finalemer;t ce U1 u,~. la'mort (selon "Le myt he. . ) . tn' quart rerrne . ) Il'imagmaue , aJ~u er ':;') 1 . t a venir (dans le schema L, aindividuel du nevr~sReS'I"e sUJel'a vu) ie pere ou le symptome. . (dans , on, I . hnommatlon r ... XXIII' "Le quatrieme est e sint ome.(notamment au Semmau~ . tome ou un sinthome, commeLe pere nd'este~);~~r:r~~~ris~Fairem~nt que c'est}'homme quivous YOU rez. . .' dans "R S I ., . a1re amsi . ., .ne peut pas sen renir au tern otre ima .inaire, notre symbolique"Peut_etreest-ceparcequend' ., g ' 1 ' 1 taut pour les nouet,I t ncore issocics qu .et notre ree son M . .maginez pas - ce ne seraltle Nom-du-Pere. ais r : e VOUSh1'tiseue du Nom-du-Pere,don ton - que Je prop e ,pas ans m 'n ous pourrions nous passer ...dans l'analyse cOicie aiheurs, ~ous etes aussi inconsistantsDans l 'etat actue es ~ ose~, nt d'etre entierement, et cest Justeme "30que vos peres, 't s dans l'etat present -,d' que vous e e 1:'suspen us a euxd ffi ation lors de sa comerencea quoi correspon cette a ,rm st' la note propre de laM 1. T. : "Le symptome eau . . . "31dimenslOn humame 'l'homme qui fausse laT"d' d Lacan cest que cest I.w1 ee e .. " d"l" us rencontrons tout e temps,Trinite, cette Trinite que, ~t-1, no I "32 et qui devient alorsnotamment dans Ie domame sexue uat'ernaire il la reprend. . , . 1: I "33 La strUcture q , ."Trinite mrerna ,e; h' rie des uatre discours, le d1Scoursenfin dans sa celebre t eo q lui a roduire, non paspsychanalytiqu~ et~nt alors 1~~e~lfe~d~rsen~, u~ sens reel, a avoirun effe t de fascm~tlon, ~~lS oeuvre _ ceuvre qui donne sa grace,consistance (et raison). a etre, I dans une formule qu'on necette grace dont Lac~n se rec ame. . c1ter' ., dpeut pas, lC1,nedpas I il 1 christian isme nous interesse, J enten ~"La mesure ans a~u~ e e role donne a la grace. QU l

    au ni~eau de la th~one, 1 : l~~u~~r~rr rapport avec ce que moi,ne VOltque la g.race a , P i n'ont certes rien a faire avecpartant de fonctions theor;ques qu I d" d l'Aurre ? "34les effusions du cceur, je des1gnecomme e esir e

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    Mais il est sur que l'ceuvre a laquelle s'arrete d'abord le sujet,et avant tout cette ceuvre par excellence qu'est le monde social,n 'est pas cel le-la. Sur que, au l ieu d'erre grace qui se communiquea chacun et 1 'ouvre a son ceuvre propre, la grace de I 'oeuvrese reduit en fait a etre grace que certains possederaient, tan disque le s autres, Ie s disgracies, en seraient prives, Sur que, aulieu d'etre celIe d'une metaphore fixant 1 a finitude radicale,le non-rapport sexuel, et dirigeant vers l'Autre comme tel, lastructure quaternaire de I 'oeuvre se reduit en fait a etre cel led'une analogie qui entretienr l'illusion du rapport sexuel, dela complemenrarite des sexes. Tout cela caracterisant Ie mondesocial traditionnei comme monde sacrificiel OUl a finitude estrejetee sur la victime. Dans ce monde, dont Levi-Strauss asi lumineusement, aux yeux de Lacan, degage les structuressymboliques, mais qu'il a trop, aux yeux de Lacan toujours, "videde son contenu passionnel "35, dans ce monde, nulle place pourquelque chose comme le discours psychanalytique . Lacan le saitbien, qui souligne la "fascination du sacrifice " - quand "dansl'objet de nos desirs, nous essayons de trouver le ternoignage dela presence du desir de cet Autre que j 'appelle le Dieu obscur. "36

    Ensuite I'histoire.Car comment, pour le sujet qui veut le discourspsychanalytique, et l 'espace d'ceuvre qu'il ouvre a chacun, erablirce discours dans le monde social? Illui faut rompre avec l'ordrecommun du monde, et le savoir qui justifie ce monde, et rompred'une rupture effective, celIe qu'accompli t seul l 'avenement d'un

    savoir nouveau et vrai. Or rupture et en merne temps savoirdefinissent I'histoire, Histoire qui est ceuvre certes, mais pourautant qu'on y veut l'ceuvre et l 'ouverture, a chacun, de l 'espacede l'ceuvre. Une telle histoire est celIe du patient en analyse,son histoire individuelle , mais aussi l'histo ire universelle danslaquelle celle-c i debouche. ElIe est d'abord celle que veut, dansle champ ~es discours, le discours philosophique - discours quipose la raison comme telle, avec toute la contradiction radica lealors impliquee, et discours qui est donc en rapport constirurifavec le discours psychanalytique. Ce n'est pas simplement lagrace que suppose l'h istoire, mais l'election. Pas simplement lagrace par laquelle librement on s'efface devant l'autre suje t et Ie

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    fait l 'Autre comme tel, lieu de la loi, mais l'election par laquellelibrement on s'engage are-poser, soi, la loi vraie, d'abord rejetee.Certes le psychanalyste ne donne pas explicitement cette electionaupatient, comme illui a donne sagrace.Mais celui-ci, du fait dudiscours philosophique suppose par le discours psychanalytique,la decouvre au cceur de la grace a lui communiquee ; electionsans laquelle il n'y aurait pas de travail psychanalytique ; electionque le psychanalyste doit, sinon dire, du moins montrer, et plutotrappeler au patient. Le propre de I'histoire, c'est alors, au-deladu quaternaire de l'ceuvre, d'impliquer une structure nouvelle,a cinq termes, un quinaire. Car le sujet deployant le travail del'ceuvre le fait de la place du dechet du monde traditionnel. Decette place de cinquieme terme d'ou il denonce comme faux lequaternaire de l'analogie. Place du Messie, de celui qui annonceet veut le monde juste. Et l'histoire qui aura alors a etre deployeeaura elle-rneme cinq epoques, le fait du rejet ordinaire de l'ceuvrevraie devant etre pose, en plus des quatre temps de I 'ceuvre engeneral, dans le mouvement merne de I'histoire.Pareille histoire, et pareille structure a cinq termes, Lacancertes en parle peu - parce qu'il craint l'idee commune del'histoire et de son sens, ou se perdrait le non-sens essentiel (ayantevoque "cette chose que je deteste, pour les meilleures raisons,c'est-a-dire l'histoire", il poursuit ainsi :"L'histoireest precisernent faite pour nous donner l' ideequ'elle a un sens quelconque."37Mais, au-dela de Heidegger (qui pourtant indique lescinq epoques de l'histoire dans "La parole dAnaximandre'P"),il rejoindrait, dans l'exigence d'une histoire qui conduiseau monde juste et denonce effectivement l 'ordre sacrificiel,Levinas, Levinas qui denonce dans le sacre heideggerienl'''eternelle seduction du paganisme"39et en appelle a la violencedouce qui "detruit, sans transporter dans des musees, les autelseriges aux idoles du passe pour des sacrifices sanglants"40 -,a quoi Lacan repond quand il dit du "drame du nazisme","presentifiant les formes les plus monstrueuses et pretenduesdepassees de l'holocauste" :"[e tiens qu'aucun sens de l'histoire, fonde sur les premisseshegeliano-marxisres, n'est capable de rendre compte decette resurgence, par quoi il s 'avere que l'offrande a des

    Lacan penseur de I existence 135dieux obscurs d' bi d .quoi peu de suje~~;e~:~nte ~acnfice est quelque chose am~nstrueuse capture.l't' e pas succomber, dans uneN evoquons qu'en passant le " . "c~nq.II propose quand rnerne Iorfde~~u~ r~en. q~~Lacan dit dud appeler Ie nceud a cinq "id" 1 f( eminalre Le sinthorn-",

    Et ilmontre, dans saconferen~: ou ,~que, e nreud de Lacan."42present chez Joyce avec le cercle~~loy~e Il,~ymptame'" Ie cinqPOI?~central des quatre directions ~ ~~~~~Oan:eIsetr~u;ant aucroix" - Joyce dont il so li 1 ..' a a crOIseede lase substituer a ce dans qu~/fIne f(e.n:-essla~dme ("Va-t-il jusqu'ademande Lacan Iors du Sem~ ~l, a{e r~ .empteur, le vrai ? "44,avait souligne dans "R S I" aIlr.ed eMsmthome), cornme illA ' . , ce UI e arx 45 A hP utot a ce qu'il dit de Ius . . '" . ttac ons-nouscont;?rence a Yale,il avfnce fosltlf sur 1histoire quand, lors de saL~psychanalyse a un poids dans I'h' . ,.qUIappartiennent a I 'histoi ISdtolfeh'tl y a des chosesla ps chanal C ' re, ce sont es c oses de lordre deepidlmies L~e. .e quon.appelle I'histoire est I'histoire des

    . mplre romam, par exempi ' 'd' .Le christianisme est une epide . L e, hestune epr e.r:Il1e.une epidemie" rrue, a psyc analyse aUSSIst- ce qu'il precise ensuite en disan d l'hi .une sorte particuliere de s mb li t e lst

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    . d a un nouveau rapport au symbolique,C~ qUl cor~espon. dit Levi-Strauss. A ce que Lacan appelleau-dela de ce quen ava1bt t me sympt6me. Au nouveaula nomination du sym. 01ql~he.o:nb 1 . t celui de 1stOlre. . ,sym 0 l~u~1qUl es, 'une telle histoire, avec son sens. vr~l ouMats 1 est sur qu revenante passion sacriticielle),se fixe Ie non-sens (la s.an~ c~,e, ce ue dit Lacan, rejoignantest toujours d'ab?r~ reJetee." Jest ~ "drame du nazisme",Levinas, de la ;.lsd.ged~ ; chanalyste qui "a horreur deou encore ce gu11t P ynt que la mondialisation _ ou"49 Et 11 sur notamme . 1 .son a~te. ... de loie d'abord sans Ie politique ~~1 Ulmondialatinisation - se p Mais Lacan et Levmas,. et son non-sens.donnerait son sens, . hil hi ue ne confortent-ils pasen refusant tout. savdo1r1'hP1~so~ Cqer;es on peut comprendre' reJet e lstoue. deux-memes ce . d. "T ' vre n'est possible que ansL' . nd 11 it que Lceu l'evmas qua , , bout si nifie pour agent:la patience, laquelle, poussee. a ir s'an~ entrer dans la Terre" le contemporam, ag . . d 1renoncer a etre 1 (1'" gent") entrerait-il ans e. "50E rtant e patlent a . 1Promise, t pou 1 d l'ceuvre _ s'il n'avait pas a1 d 1 le travai e , .trav~l d e b~ c~re -u'on peut entrer dans cette Terre, s'appropnercertitu e 0 Jectlve qcette Chose ?

    Enfin le savoir. . , a e avec le discours1' 1 s pour qUl s eng g , .- Car 1 n yap u , e qu' a affirmer le savoirh 1 rique vers son ceuvre propr , .. .psy~ ana y 1 '. f ri f effectivement reconnu. Savo ir vrai qUlvrai comme savoir e ec,' veri te _ interiorisation de la. ,. ., et en meme temps , . ,est mtenonte .. d cette verite et a cette vente,verite existante, appropndatll,n . e e Savoir dont l'affirmation' d l' , euve e existence. .achevement e epr, l' '1 . la foi _ n'en disons pas plus.suppose, outre la grace et e ectl~n,. ure et ui s'ordonneMais savoir qui est certes, en SOl, ra1son.p , qe l'ceuvre enP lus quaterna1re commselon une. str~ct~re, non l'hi toire mais senaire, doublementgeneral, illqumau~ co~me lS ~elui qui rnene le travailternaire. Car le cmqUleme termbes'olument la finitude radicale,hi . d 1ceuvre ne reveut a . . 11Sto~lqU; e 1 di;simulation dans le quaternaire trad1tlO~nedont 11 denonce a '1 'efface comme terme ultimede l'analogie, que pourd~utan.t 9 _ U 1 Sterme Sixierne terme dansfi d' tre un sixteme rerrne. .au pro t "". a,u 'fi eilli dans sa verite, le ternairelequel est repete, et en n accu

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    absolu, d 'abord rendu abstrai t et faux. De ce savoir , ne soulignonsque ces deux points-ci (simples indications, dent l'une no usconduira au nceud borrorneen de Lacan). D'une part, ce savoirsuit certes, dans sa methode speculative, Ie ternaire absolu :chaque terme ou concept implique une contradiction qui nepourra etre finalement resolue que par ce qui viendra de 1Autrecomme tel, comme tiers terme. Mais, d 'autre part, il ne peurobtenir sa reconnaissance que dans la mesure OUla falsif icat ionprimordiale du ternaire a ete elle-rneme pieinemenr reconnue, etdonc dans la mesure OU le discours dans lequel il se donne serapporte, par un senaire, a un autre discours - tour le jeu desdiscours se deployanr a partir de lao

    Pareil savoir , Lacan certes 1 'evoque tres souvent, Quoiqu' ille design comme savoir inconscient , savoir insu, ille fait certespasser, d'une certaine maniere, a la conscience. Mais il ne lepose jamais - et ne do it pas le poser - dans sa rarionalirepure. Ce que peut seule - er doit - la philosophie. Quant a lastructure senaire par laquelle on accede a ce savoir , Lacan, malgrel'annonce faite ala derniere seance de "R.S.L", n'en dit presquerien. Notons simplemenr ce qu'il avance, dans l'avant-derniereseance, sur le cartel :

    "Pourquoi ai-je pose qu'un cartel, ca part de trois (plus une)personnes, ce qui en principe fait quatre, et pourquoi ai-jedonne comrne maximum ce cinq grace a quoi ca fait six ?Est-ce a dire qu'il y en a trois qui doivent incarner lesymbolique, l'imaginaire et I e reel? La question pourraitse poser, je pourrais etre dingue. Mais n 'avez-vous jamaisentendu parler de l' identification ? Ce que je souhaite,c'est quoi ? L'identification au groupe"5J- identification au groupe, et donc savoir, mais psychosequand meme, ainsi, quelques semaines avant :"Je prends soin de vous dire que je ne me monte pas lebourrichon, que je crois pas que j'aie trouve le derniermot. Penser qu'on a trouve ie dernier mot, serait-cede la paranoia ? "Apres avoir repondu non, Lacan conclur pourtanr :"Mais enfin, quand rnerne, ce serait de 1 a paranoIa? "52Notons aussi, et surtout, ce par quoi il avait commence,enigmatiquement, cette seance:

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    "J'ai imagine ce matin a mon reve~l deux petits dessins derien du tout. II s'agit de deux tnangles du type Ie plusordinaire, qui s'entrecroisent." . ., .Lacan retrouverait alors, !l0n plus Heldegg~r ill Levm~s,mais Rosenzweig, l'auteur de l 'Etoile de la redemption, IepremIer

    qui, dans la philosophic, ait degage ,la po~t~e, ~e _la stru~tu~esenaire, et qui ait eu l'idee que la supreme vente e~alt C~~stltueede deux triangles qui "se chevauchent en se cr01s~nt. I?ontl'un abstrait et en soi, faux, est, pour Rosenzweig, CelU1dupag~nisme. Et l:autre, concret et vrai, ~elui de la ~evelation. ~etout constituant l'Etoile de la redemption ou E~o11ede David.Et Rosenzweig conclut : "LEtoil~ de la re~emptIOn e~;4devenu~visage qui me regarde et a pamr ~~quel ;,e ~egar~e. .Ce qu,~correspondrait, chez Lacan, dans R.S.l., a la consl~tan~ede l 'imaginaire, et a ce .qu'~l .appelle finalement la r:ommatlonde l'imaginaire com me inhibition. Certes Rosenz;velg, t~ut enparlant dans la philosophie, ne propose pas un s_ysteme r~tlonnelpur. Et cela, parce qu'il ne veut pas montrer la raison sedeplo1~r:tdans le premier ternaire. Parce que. ' t~ut en. affirmant la ve~lte,a la fois, du judalsme et du ChnStl~illSm~,. 11.ne pos~ pas, a ladifference de Lacan, l'absolu du .Dl~U ~nil lta1re ..l ;ials. tous. lestermes de Rosenzweig sont consntues dune dualite qll1 devientcontradict ion laquelle doit etre traversee jusqu'au bout et ne sera, . ,. ib l 55resolue que par un tiers terme qui est un Autre Imprevlsl e.Ou nous retrouvons le nceud borromeen de Lacan. Nceud dontil dit : . ibl"Pour figurer le rapport des sexes [rapport ImpOSSI e,rappelons-le], j'ai trouve la figure de deux 1 s~us la fo~me

    de deux cercles qu'un troisieme noue de ce ql!-I~Sne S?ler:tPas entre eux nones." Neeud dans lequel, avait-il souligne,d . ibl "56"l'existence evient tangl e. .Mais il est sur que le sujet toujours d'ab?rd s'a~rete au savoirfaux du monde ordinaire - et a un savoir touJour.s plus oumoins secreternent fonde sur l 'Autre absolu.faux, le Dieu o~scur

    du paganisme. De sorte que le :av~ir v~~i ne pe~t ~bteillr sareconnaissance universeIle, au moms implicite, que SI,d une pa~t,les elements essentiels en ont ete poses dans le monde socialpar la revelation, et si, d'autre pa~t: l'hom.me l.ui-meme s'estmontre capable d'acceder a une religion vraie, laissant toute sa

    Lacan penseur de I 'existence 139place a ~a r~ison. C'est ce qui apparait deja, en partie, chezLa~an 11l1-.meme.Lacanqu] recuse, au nom de la psychanalyse, lap~~losop~~e, et la ren:,o~~ a~ sa;roir tra~itionn~l, a.la cosmologiepalenn? ( T?ut ce q~;/etalt tait de ph11~sophle suait le rapportsexuel a piet? bord - ce que Freud justernenr aurair note).Er Lacar: gU1opP?se alors au savoir prerendu de la philosophieson savoir mconSClent :

    "]e ne crois pas que cela me metre en continuite avec uneinte~rogatio~ philosophique. 11y a plutot rupture. L'emergencede 1mc~nsc.lent comme un savoir , un savoir propre a chacunen partlcuher,. est .de nature a changer completement lanot~on du savoir qll1a dornine des l'Antiquite."58_M~ISdan~ le rneme mouvement il fait reference, pour sonsavoir rnconscienr, a la religion. Non seulernenr a. la religionen general:",La religion est vraie. Elle dit que Dieu ex-sisre, qu'il est1ex-slstence par excellence, c'est-a.-dire qu'il est le refoulemente~ personne. 11 est rr:er:nela personne supposee refoulement.C est en ca que la relIgIOn est vraie."59~ai? pr~cisement, .dans I'histoire, contre lacosmologie paienne,au christianism- et au Judalsme. Au christ ianisme d'abord ."~'est la ql!-ep rend illustrati~n ce que j'ai appele l~ veritedune certaine relIgIOn. Ce n est pas tout a fait au hasardqu'e~l~ arrive a une trinire divine, et ce, contrairement a latradition sur laquelle elle se branche'"?.: pre~is~~s .:la tra~iti~n'philosophiq~e,. q~'elle "h~.me",jusqu'ay de~ouv~lr 1 eXlste.nce. R~fere~ce au chr~Stla~ISme qu 1 1 avait d i t :fruit de la triade qu en 1 adoranr 11 denonce dans sa vraienature: Dieu est le pas-tout qu'il a le merite de distinguer, ense retusant a le confondre avec l'idee imbecile de lunivers". - Dieu identifie au "trou cornrne tel."61Mais reference aussiau judaisme :"On. ne peut pa~ dire q~e la dessus les ]uifs ne soienr pasg?ntlls. I1s ont bien exphque ce qu'esr ce qu'ils appellent lepere: I1s~e foutenr en un point de trou qu'on ne peut rnemepas Imagl~er - ]e suis ce que]e suis, ca c'est un trou, non?Un t~o~, Slvous en croyez mes petits schemes, ca engloutit,et PU1S11y a des moments ou ca recrache. (a recrache quoi ?Le nom, le pere cornme nom. '?"

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    Lacan retrouve ici a nouveau, a sa maniere, Rosenzweigproclamant la "verite. eterne~le" comme, a la ~ois, )uive etchretienne. Mais la phtlosophle, pour que le savoir qu elle veu:puisse se poser comme universellernent recon;lU; doit quant .aelle , allant au-dela de ce que Lacan penseur de I existence pouvaltenoncer dans le discours psychanalytique, et au-dela, de merne,de Rosenzweig, donner verite a toutes les religions fondamentales.Et non seulement aux religions qui portent l'histoire, mais ad'autres qui l'ignorent ou semblent la refuser. 'A l'Islam ouislamisme par quoi la revelation va jusqu' a son terme. Et aubouddhisme, qui montre la possibilite , pour l'homme, d'atteindr~a une religion vraie. 'Alors i lne s 'agirait enfin plus, hors lesexe qUl". d I ''A I douleur d' "63en vir, de sadiquement rejeter ans utre a ou eur exister,Dans l'Autre comme individu. Mais aussi dans l'Autre en tantque fidele d'une religion qui n'est pas la notre. Et ultimementdans cet Autre par excellence qu'est la religion. C'est jusque la,selon moi, que nous conduit Lacan penseur de l 'existence.

    1 -Alain Juranvil le estancien eleve de l'EcoleNormale Superieure de larue d'Ulmet agrege de philosophie, Maitre de Conferences en philosophie it l'Universite deRennes et psychanalyste.Auteur de L ac an et fa phi losophie (PUF, 1984) et deL a p h il os o ph ie c omme s a vo i r de l 'ex i s tence (PUF,2000, en trois volumes).2 - L ac an , ] ., Le Seminaire, LivreXXII, "RS.I.", Ornicar? , seancedu 14janvier1975.3 - Ibid., seance du 18janvier 1975.4 - Laean, ]., Ecri ts, ed , du Seuil, Paris, 1966, P . 549.5 - Lacan, J., "R.S.l.", 0p. cit., seancedu 17 decernbre 1974.6 - Lacan, ]., Le Serninaire, Livre XI, L es q ua tr e c on ce pts [o nd am cn ta ux d e f apsychanalyse , ed . du Seuil, Paris, 1973, pp. 34-37.7 - Ibid. , p . 129.8 - Ibid. , pp. 39,48 et 54-55.9 - Lacan, J., Ecri ts, op. cit., p. 46.10 - ]uranville, Alain, L a p h if os o ph ie c omme s a vo i r d e l 'e x ls te n ce , vol. 1 : L'alterite,Paris, PUF, 2000, pp. 201-250.11 - Kierkegaard, S., L e c o nc e pt d e l 'angoisse, trad. froKnud Ferlov et J . - J . Gateau,Paris, Gallimard, colI.Idees, 1982, p. 171.12 - Laean, ]., Le Seminai re, Livre XV1II, "D'un dicours qui ne se rait pasdu sernblant", seancedu 16juin 1971.

    Lacan penseur de l'existence 14113 - Lacan , ]., Le S~minai re, Livre XI, I es q u at re c on ce pt s f ln da m en ta u xde fa psychanalyse , 0p. CIt.,pp. 118 et 131.14 - Lacan, ]., Le Serninaire, Livre XXII "R S I " ., d17 decernbre 1974. ' .. . , op. CIt., seance u15- Lacan,]., Ecrits, 0p. cit., p. 827.16 - ~can, ]., Le Serninaire, Livre II, Le m oi dam fa tbeorie de F re ud e t d a m fat ec hm q ue d e fa p!y~hanalys~ , ed , du Seuil, Paris, 1978, p. 374.17- Lacan,J., Ecrz ts , op. CIt.,pp. 685, 693 et 690.i- Lacan, j., Le S~minaire, Livre XI, I es q ua tr e c on ce pts f ln da me nta ux d e" p ? c~ a na ly s e, oP: ~It.,. p. 188 : L'alienation et la separation erant les deuxoperations de la realisation du suje t dans sa dependance au l ieude l 'A t "19 - Ibid 204 u reo.,p. .20 - Cf. , pour ce coeurde l'identification, ibid., pp. 231-232.21 - Lacan,]. , LeSerninaire, LivreVI, "Ledesir et son interpretat ion" ,du 10 decernbre 1958. ' seance22 - Laean,]., Livre~, ~e s .qua tr~ conc ept s d e f ap s y chanal y s e, 0p. cit., p. 247.23 - Laean, J., Le Seminaire, LIvre XVII, "D'un discours qui ne serai t pasdu sernblanr", seance du 16juin 1971.24 - Lacan, ]., Le.Serninairs, Livre XI, L e s q u a tr e c o nc e pt s fl n dam e nt au x de fapsychanalyse , 0p. CIt.,p. 129.25 - Lacan, J., Ecri ts, 0p. cit., et Le Seminaire, Livre XI, L e s q u at re c on ce pt sf lndamenatux de fa psychanalyse , 0p. cir., p. 248.26 -Lacan,]., i.e Se~i~air~, LivreXII, "R.S.I.", 0p. cir., seancedu 13mai 1975.27 - Laean, j., LeSerninaire, LivreXXII, "LeSinrhome" publie par 0 . ?, d ' r n lc a r . ,seance u 18novembre 1975.28 - Lacan,]., Ecrits, 0p. cit., p. 774.29 - Lacan.]., Le Serninairs, LivreXXII, "Lc Sinrhome", ibid.30 -Lacan, ]., Le Seminair-, LivreXXII, "R.S.I.",0p. cir., seancedu 11fevrier197531 - Laean] "C r'. ..,., onrerences et entrenens dans lesuniversites nord-arneri . ". S 'L ' 6/7 'd d cames ,III I lc~t ,e. u Seuil, P aris, 1976, p. 56.32 - Ibid . , p. 58.3~ ~Lacan,]., Le Sem,in~re,.Livre.XXII,"~S.I. ",,O ? cit., seancedu 18fevrier1975.3 L~can:J. , LeSemlllalre, LIvreVI, Le des ir et son interpretat ion" , seancedu 22 janvier 1959.35 -Lacan,]. Le Serninaire,LivreX, "L'Angoisse",seance du 22 novembre 1962.36 - Lacan, J ., Le Seminaire, Livre XI, L e s q u at re c o nc e pt s f l nd am en ta u x defa psychanalyse , 0p. cit., p. 247.37 - L~can,]., LeSemi~aire, Livre XX, Encore , ed, du Seuil, Paris, 1975, p. 45.38- Heldegger,M., Chemins, trad, IT . WolfgangBrokmeir,Gallimard,Paris,1962,p. 274.

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    39 - Levina s, E ., Di fJ ic i l e l iber t e , Albin Michel , 3e ed. , Pari s, 1976 , p. 301.40 - Levinas , E, A ut re me nt q u 'e tr e,Nijhoff , La Haye, 1974, P : 22.41 - Lacan, J ., Le Seminai re , Livre XI, L es q ua tre c on ce pts fln da me nta ux d ela psychanalyse, op. cit ., pp. 245-246.42 - Lacan, J ., Le Se rnina ir e, Livre XXIII, "Le Sin thome", op. c it. , seance du17 fevrier 1976.43 - Lacan, J., "Joyce Ie symprorne", conference prononcee le 16 juin 1975,e t pub liee dans L'Ane n 6 (1982), pp. 3-5. jean-Francois.Mattei a souligne laporteed'une telle structure dans ses livres sur Platon (L 'e tranger e t l e s im ul a cr e ,Paris, PUF, 1983 ; P la to n e t l e m ir oir d u m y th e, PUF, Paris, 1996) et aussi dansL'ordre du monde , PUF, Pa ris, 1989 (pp . 179-207) , a ins i que dans HeideggeretHo l de r li n . L e q u a dr i pa r ti , PUF, Pa ris, 2001 (p. 268 sq .) .44 - Lacan, J., Le Seminaire, Livre XXIII, "Le Sinrhorne", op. cit., seance du10 fevrier 1976.45 - Lacan, J ., Le Semina ire , "R.S.L" , op . c it ., seance du 18 fevrier 1975.46 - Lacan, J. Scilicet617, op. cit., op. cit., pp. 20 et 21.47 - Derrida, J., Fo i e t s a vo i r, ed , du Seui l, Pari s, 2000 , p. 21.48 - Lacan, J ., Le Serninaire, Livre XXII, "R.S.L", op. cit., seance du10 decernbre 1974.49 - Lacan, J., Lettre du 24 janvier 1980 au journal L e Mo n de , publiee par cejournal en merne temps que le semina ir e du 15 janvier .50 - Levinas E., H um an is me d e l'a utr e h om rn e, Fata Morgana, Montpellier,1972, p. 42.51- Lacan, J., Le Serninaire, Livre XXII, "R.S.L", op. cit. seance du 15 avril 1975.52 - Ibid., seance du 8 avril 1975.53 - Rosenzweig, Franz, L ' e to i le d e l a r e demp ti o n, trad. froAlexandre Derczanskye t Jean-Louis Schlegel , ed, du Seui l, Pari s, 1982, p. 302.54 - Ibid., p. 499.55 - Ibid., p. 270 sq.56 - Lacan, J ., Le Serninaire, Livre XXII, op. cit., seances du 13 mai et du18 fevrier 1975.57 - Ibid., seance du 18 mars 1975.58 - Ibid. , seance du 18 fevr ie r 1975.59 - Ibid. , seance du 17 dece rnbre 1974 .60 - Ibid., seance du 18 fevrier 1975.61- Ibid., seance du 17 decernbre 1974 .62 - Ibid., seance du 15 avril 1975.63 - Lacan, Ecri ts, op . c it ., p . 778 .