20
Guerres médiques Vous lisez un « article de qualité ». Guerres médiques Le monde grec pendant les guerres médiques (v. 500-479 av. J.-C.) Guerres médiques Batailles Ladé · Marathon · Thermopyles · Artémision · Salamine · Platées · Mycale · Eurymédon Les guerres médiques opposent les Grecs aux Perses de l'Empire achéménide au début du V e siècle av. J.-C. Elles sont déclenchées par la révolte des cités grecques asiatiques contre la domination perse, l'intervention d'Athènes en leur faveur entraînant des représailles. Les deux expéditions militaires des souverains achéménides Darius I er et Xerxès I er constituent les principaux épisodes militaires de ce conflit ; elles se concluent par la victoire spectaculaire des cités grecques européennes conduites par Athènes et Sparte. Les guerres médiques marquent traditionnellement le passage de l'époque archaïque à l'époque classique [1] . Même s’il ne faut pas en exagérer la portée — pour l'empire achéménide ce conflit semble initialement as- sez périphérique —, les guerres médiques apparaissent comme le point de départ de l'hégémonie athénienne en mer Égée, mais aussi comme la prise de conscience d'une certaine communauté d'intérêts du monde grec face à la Perse, idée que reprend, près de deux siècles plus tard, Alexandre le Grand. Ces guerres sont dites « médiques » car les Grecs confon- daient les Perses et les Mèdes, deux peuples unifiés par Cyrus le Grand au VI e siècle av. J.-C. [2] 1 Sources et historiographie L'historien qui étudie les guerres médiques se trouve face à une difficulté majeure : il ne dispose que de sources écrites grecques et le seul récit exhaustif est ce- lui d'Hérodote et son Enquête. Pour saisir les enjeux et la nature réels des affrontements, l'historien doit soumettre ce récit à une analyse critique et prudente [3] . Hérodote est un Grec né pendant la seconde guerre mé- dique à Halicarnasse, cité située en Asie mineure, à la croisée des mondes ionien et perse. Cette origine, ain- si que ses nombreux voyages dans l'empire achéménide Hérodote, principale source antique sur le conflit. et en Méditerranée, explique sa bonne connaissance des deux belligérants [4] . Son œuvre, connue sous le nom d'Histoires ou Enquête, est capitale pour la connaissance du conflit. Considéré comme le père de l'Histoire, Hé- rodote ne se contente pas d'énumérer les évènements, il tente d'expliquer les raisons profondes de la guerre et de donner aussi bien le point de vue des Grecs que celui des Perses. Ce véritable souci d'objectivité lui valut des critiques de certains auteurs anciens, comme Plutarque, qui l'ont accusé de préférer les « barbares » à son propre peuple [5] . Les historiens ont repris à leur compte le récit d'Hérodote jusque dans les années 1950. Par la suite, l'école des annales, le multiculturalisme et surtout les progrès des études achéménides ont permis de critiquer, relativi- ser et parfois même de totalement remettre en cause Hérodote [6] . Cependant, les recherches archéologiques, anthropologiques et ethnographiques des années 1990 et 2000 ont démontré l'exactitude d'Hérodote [7] , [8] et sa grande objectivité [9] . L'Athénien Thucydide est l'autre grand historien du V e 1

Guerres Médiques

  • Upload
    franck

  • View
    42

  • Download
    0

Embed Size (px)

DESCRIPTION

greak

Citation preview

Page 1: Guerres Médiques

Guerres médiques

Vous lisez un « article de qualité ».Guerres médiques

Le monde grec pendant les guerres médiques (v. 500-479av. J.-C.)Guerres médiquesBataillesLadé · Marathon · Thermopyles · Artémision · Salamine· Platées · Mycale · EurymédonLes guerres médiques opposent les Grecs aux Persesde l'Empire achéménide au début du Ve siècle av. J.-C.Elles sont déclenchées par la révolte des cités grecquesasiatiques contre la domination perse, l'interventiond'Athènes en leur faveur entraînant des représailles. Lesdeux expéditions militaires des souverains achéménidesDarius Ier et Xerxès Ier constituent les principaux épisodesmilitaires de ce conflit ; elles se concluent par la victoirespectaculaire des cités grecques européennes conduitespar Athènes et Sparte.Les guerres médiques marquent traditionnellement lepassage de l'époque archaïque à l'époque classique[1].Même s’il ne faut pas en exagérer la portée — pourl'empire achéménide ce conflit semble initialement as-sez périphérique —, les guerres médiques apparaissentcomme le point de départ de l'hégémonie athénienne enmer Égée, mais aussi comme la prise de conscience d'unecertaine communauté d'intérêts du monde grec face à laPerse, idée que reprend, près de deux siècles plus tard,Alexandre le Grand.Ces guerres sont dites « médiques » car les Grecs confon-daient les Perses et les Mèdes, deux peuples unifiés parCyrus le Grand au VIe siècle av. J.-C.[2]

1 Sources et historiographie

L'historien qui étudie les guerres médiques se trouveface à une difficulté majeure : il ne dispose que desources écrites grecques et le seul récit exhaustif est ce-lui d'Hérodote et son Enquête. Pour saisir les enjeux et lanature réels des affrontements, l'historien doit soumettrece récit à une analyse critique et prudente[3].Hérodote est un Grec né pendant la seconde guerre mé-dique à Halicarnasse, cité située en Asie mineure, à lacroisée des mondes ionien et perse. Cette origine, ain-si que ses nombreux voyages dans l'empire achéménide

Hérodote, principale source antique sur le conflit.

et en Méditerranée, explique sa bonne connaissance desdeux belligérants[4]. Son œuvre, connue sous le nomd'Histoires ou Enquête, est capitale pour la connaissancedu conflit. Considéré comme le père de l'Histoire, Hé-rodote ne se contente pas d'énumérer les évènements, iltente d'expliquer les raisons profondes de la guerre et dedonner aussi bien le point de vue des Grecs que celuides Perses. Ce véritable souci d'objectivité lui valut descritiques de certains auteurs anciens, comme Plutarque,qui l'ont accusé de préférer les « barbares » à son proprepeuple[5].Les historiens ont repris à leur compte le récit d'Hérodotejusque dans les années 1950. Par la suite, l'école desannales, le multiculturalisme et surtout les progrès desétudes achéménides ont permis de critiquer, relativi-ser et parfois même de totalement remettre en causeHérodote[6]. Cependant, les recherches archéologiques,anthropologiques et ethnographiques des années 1990et 2000 ont démontré l'exactitude d'Hérodote[7],[8] et sagrande objectivité[9].L'Athénien Thucydide est l'autre grand historien du Ve

1

Page 2: Guerres Médiques

2 2 AUX ORIGINES DU CONFLIT : LA RÉVOLTE DE L’IONIE

siècle av. J.-C. ; son Histoire de la guerre du Pélopon-nèse traite partiellement de la suite et des conséquencesdes guerres médiques. Xénophon, également athénien, estde la génération suivante, mais il connaît bien les Persescar il les a servis comme mercenaire lors de l'expéditiondes Dix Mille en 401 (relatée dans l'Anabase). D'autresdétails sont rapportés par des chroniqueurs plus tar-difs comme Éphore, Diodore de Sicile, Plutarque etPausanias. La Bibliothèque de Photius et la Souda, com-pilations byzantines du IXe siècle, offrent des aperçus detextes antiques aujourd'hui disparus.Le théâtre grec comprend certaines « pièces d'actualité »commentant les évènements à chaud, et donc parti-culièrement instructives pour l'étude des mentalités del'époque[10]. La Chute de Milet de Phrynichos, jouée en493, émeut les Athéniens jusqu'aux larmes et exacerbeles passions en faveur de la guerre. Eschyle a combattu àMarathon et Salamine ; sa pièce Les Perses, écrite en 472et célébrant la victoire athénienne, est jouée dans tout lemonde grec, de la Sicile à l'Asie mineure[10].Les Achéménides n'ont pas laissé de chroniques ou de té-moignages écrits de leur propre histoire ; leur mémoirese transmettait par voie orale et s’est donc essentielle-ment perdue[11]. Certains de ces récits ont cependantété recueillis par Hérodote et Ctésias, médecin grec àla cour d'Artaxerxès II[12]. Les textes perses à la dispo-sition des historiens contemporains sont d'ordre admi-nistratif ou religieux ; ils n'offrent guère d'informationssur les guerres médiques, mais permettent parfois de re-couper ou démentir les renseignements fournis par lesGrecs[8], comme certaines tablettes de Persépolis rele-vant les voyages des fonctionnaires[13]. L'épigraphie ap-porte de nombreux renseignements grâce aux inscriptionset à l'iconographie des monuments perses, par exempleen fournissant la liste des pays et des peuples vaincus :les Grecs, qu'ils soient d'Asie mineure ou d'Europe, sontconsidérés comme des sujets par les Grands Rois desguerres médiques, Darius, Xerxès et Artaxerxès[14].

2 Aux origines du conflit : la révoltede l’Ionie

Article détaillé : Révolte de l'Ionie.Au VIe siècle av. J.-C., le roi perse Cyrus II, de la dy-

nastie des Achéménides, transforme son petit royaumevassal des Mèdes en un immense empire, s’étendant del'Inde à la Méditerranée, par une suite de guerres deconquête[15]. En 547, il annexe la Lydie de Crésus quidominait l'Asie mineure, puis assujettit les cités côtièresgrecques de l'Ionie et des Dardanelles[16].Les guerres médiques sont initialement la conséquence del'impérialisme perse, du fonctionnement économique etcommercial grec et, dans une moindre mesure, des luttespolitiques internes des cités[17],[18],[19],[20].

L’Empire perse en 490 av. J.-C.

La révolte de l'Ionie représente un épisode décisif versla confrontation. Elle a pour origine la volonté de DariusIer d'étendre son empire vers la Propontide (mer de Mar-mara) et le Pont-Euxin (mer Noire), entre autres pourcontrôler les sources d'approvisionnement en blé, en or eten bois de construction navale[21]. Pour cela, il doit s’atta-quer aux Scythes, maîtres d'un puissant empire en Russieméridionale et dont les relations commerciales avec lesGrecs sont fructueuses et actives.Sur le chemin de la conquête, avec l'aide de contingentsgrecs ioniens, Darius s’assure la maîtrise de la Thrace,tandis que le roi Amyntas Ier de Macédoine reconnaît sasuzeraineté (513). Les ports de Byzance et de Chalcé-doine sont soumis : la Perse contrôle grâce à eux le tra-fic maritime entre la Méditerranée et la mer Noire[22].L'objectif final de l'expédition contre les Scythes est unéchec, ceux-ci appliquant la technique de la terre brûlée.Détail important, l'armée perse échappe au désastre et àl'encerclement grâce à la loyauté du contingent grec quigarde le pont sur le Danube (Ister)[23].

Position de l'Ionie en Asie mineure.

En 508, c'est l'île de Samothrace qui tombe sous le jougperse. Même Athènes sollicite vers 508 leur alliance. Dela campagne contre les Scythes, Darius tire la conclusionqu'il peut compter sur la fidélité des Grecs ioniens. En re-vanche, ceux-ci estiment qu'ils pourraient se révolter sans

Page 3: Guerres Médiques

2.2 La stratégie d'Aristagoras, déclencheur de la révolte 3

risque excessif, car l'expédition a prouvé que l'empireachéménide n'est pas invulnérable[24].

2.1 Les motifs de la révolte

Les causes profondes de la révolte sont d'ordre écono-mique, social, politique et culturel.L'Ionie est constituée de douze cités grecques fondéesdepuis au moins le VIIIe siècle avant l'ère chrétienne :Milet, Éphèse, Phocée, Clazomènes, Colophon, Priène,Téos, Chios, Samos, Érythrée, Myonte et Lébédos. Ilfaut y ajouter les cités de l'Éolide, région située au nord-ouest de l'Ionie, dont celle de Smyrne. Autonomes, ellessont toutes soumises au pouvoir perse[25]. Milet disposed'un statut à part : son traité d'amitié conclu avec Cy-rus avant la conquête de la région lui assure une rela-tive indépendance[26]. C'est pourtant Milet qui se trouveà l'origine du soulèvement de 499.Ces cités sont unies au sein de la Ligue ionienne, unealliance forgée au VIIe siècle av. J.-C. qui ne joue plusde rôle militaire depuis la conquête de Cyrus mais quiconserve un rôle religieux, culturel et politique à traversune amphictyonie chargée du culte de Poséidon Heliko-nios au sanctuaire du Panionion, au cap Mycale[27]. Cetteinstitution facilite les échanges nécessaires à une révoltecommune.Théoriquement, la domination perse n'est pas écrasante.Chaque cité conserve ses institutions, à la condition ex-presse de payer un tribut et éventuellement d'entretenirdes garnisons perses. Darius Ier et ses successeurs res-pectent les coutumes des différents peuples de leur em-pire et se chargent parfois de rappeler à l'ordre les fonc-tionnaires zélés.Cela change avec la réforme de la taxation sous Da-rius qui fixe un montant précis d'or et d'argent à payerpour chaque satrapie[28]. Le tribut annuel exigé s’élèvepour l'ensemble de l'Ionie à 400 talents ou 2 400 000drachmes[29]. Ces taxes sont en outre injustement répar-ties au sein de chaque cité : les familles liées aux ty-rans (officiellement amis du Grand Roi) au pouvoir sontexemptées, et la pression fiscale sur les pauvres favoriseles tenants de la démocratie et d'une révolution politiqueet sociale[30].Depuis 512, la mer Noire est un « lac perse », la Thraceest devenue une satrapie. Or, Milet s’y fournit en blé eten toutes sortes de matières premières. La colonisationperse ferme l'accès des mers septentrionales au momentoù Sybaris, l'entrepôt occidental de Milet, tombe sousles coups de Crotone (510). De plus, les Perses favo-risent systématiquement les rivaux phéniciens de Tyr etSidon. Enfin, la prise de Byzance ferme les détroits et lecommerce vers le Pont-Euxin[31]. Ainsi, la politique ex-térieure de Darius appauvrit les marchands ioniens, trèsinfluents au sein des cités[21].Les Perses demeurent, aux yeux de nombreux Grecs io-

niens, des barbares rétifs aux « charmes » de la civili-sation qui conservent leur langue, leur religion et leurscoutumes. De nombreux « intellectuels » ont préférél'exil à la domination étrangère[22]. Il existe une volontéd'émancipation des cités ioniennes qui les pousse d'unepart à rejeter les tyrans imposés par les Perses, ainsi quede nombreux colons[31], et d'autre part à se libérer du jougachéménide. Lorsque la révolte éclate, elle a comme pre-mière conséquence, dans de nombreuses cités, l'évictiondes tyrans et la proclamation de l'isonomie. Il est exagéréde parler de révolte à la suite de l'éveil d'une « consciencenationale » contre l'occupant ; il est préférable de parlerd'une crise sociale et politique[32].

2.2 La stratégie d'Aristagoras, déclen-cheur de la révolte

Méandre

Hèbr

e

Nestos

Hermos

Macestos

Strymon

Marsyas

Athènes

Érétrie

Naxos

SamosPriène

Milet

Myonte

Colophon

Lébédos

Éphèse

Téos

Phocée

Clazomènes

Érythrées

Cymé

Mytilène

Chios

Sardes

Abydos

Dardanie

PercoteLampsaque

Paisos Parion

Thasos

PolichnitosAtarnée

Caucasa

CARIE

IONIE

LYDIE

ÉOLIDE

TROADE MYSIE

THRACE

ATTIQUE

EUBÉE

Pédassos496

Labranda496494

Marsyas497

Ladé494

Éphèse498

498

Malène493

493

499

Chypre497

Cios497

497

497

497497

497

497

497

493

Mont Tmolos2 137 m

Naxos

Chios

Samos

Lesbos

Thasos

CYCLADES

SPORADES

Ladé

Propontide

Saronique

Golfe

Hellespont

Mer de Thrace

MER

ÉGÉE

MerMyrtoenne

Les opérations militaires durant la révolte ioniennede l'expédition contre Naxos (499 av. J.-C.) à la mort d'Histiée (493 av. J.-C.)

Pédassos498

494

cité de la Confédération ionienne

bataille et date

siège et date

campagne interrompue

siège abandonné

victoire grecque

victoire perse

Le tracé des routes suivies est figuratif et réaliséd'après les indications données par Hérodote

expédition contre Naxos, 499 avant J.-C.offensive ionienne, 498 avant J.-C.expédition de soutien à Chypre, 498-497 avant J.-C.campagne de Daurisès, 497-496 avant J.-C.campagne d'Hymaèes, 497 avant J.-C.campagne d'Otanès, 497 avant J.-C.périple d'Histiée, 493 avant J.-C.

2 137 m2 000 m1 500 m1 000 m

750 m500 m200 m100 m

50 m0

0 100(km)

0 60(mi)

N

E

S

O

SESO

NENO

Événements de la révolte de l'Ionie.

La situation se prête à une rébellion, et Aristagoras, letyran de Milet va en tirer parti.L'île de Naxos, au cœur de la mer Égée, est considé-rée comme « la plus riche »[33]. En 500, son peuplechasse les aristocrates qui la dirigent. Ces derniers seréfugient à Milet où ils demandent l'aide d'Aristagoraspour reprendre le pouvoir. Celui-ci sollicite l'autorisationet l'aide d'Artapherne, frère du Grand Roi Darius Ier etsatrape de Lydie, l'une des provinces de l'empire[34]. Ar-tapherne accepte, mais au cours de l'expédition, Perses etMilésiens se querellent : leurs divisions les forcent à sereplier après quatre mois de siège[35].Les Perses tiennent Aristagoras comme responsable de

Page 4: Guerres Médiques

4 2 AUX ORIGINES DU CONFLIT : LA RÉVOLTE DE L’IONIE

cet échec et exigent qu'il assume les frais de cette guerrestérile. Aristagoras commence à craindre d'être desti-tué ou même assassiné : il n'a pas d'autre choix que dese révolter[36]. La guerre est déclarée et les Milésienss’emparent par surprise de la flotte perse qui a parti-cipé à l'expédition[30]. Aristagoras renonce à la tyran-nie (en paroles seulement d'après Hérodote[37]), proclamel'isonomie et l'égalité des cités ioniennes qui se débar-rassent de leurs tyrans[32].Malgré cette union, Aristagoras sait qu'il est en inférioritémilitaire face à Artapherne. En 499, il s’embarque doncpour Sparte, qui possède l'armée la plus puissante, afin desolliciter son aide. Le moment est peu propice, car Sparteest divisée par la rivalité de ses deux rois Cléomène Ier etDémarate[Note 1]. Malgré des promesses de butin, l'appelà la « fraternité » entre Grecs et aux dieux communs, lesSpartiates refusent de s’engager[38].Aristagoras se tourne alors vers Athènes. L'écoute estmeilleure, car la ville s’inquiète des intrigues d'Hippias,tyran chassé d'Athènes en 510, réfugié à Sardes, siège dela satrapie de Lydie, où il compte sur l'appui perse pourrétablir sa tyrannie[24]. Athènes envoie 20 trières, suiviepar Érétrie avec 5 autres, par reconnaissance pour Mi-let qui jadis l'avait aidée contre ses ennemis[39]. Aucuneautre cité ne répond à l'appel.

2.3 Six ans de guerre

2.3.1 L'intervention d'Erétrie et d'Athènes

Il faut plus de six ans à Artapherne pour mater le soulè-vement. En effet, les premiers combats sont favorablesaux Ioniens. Début 498, la flotte grecque met en fuitela flotte phénicienne lors d'un premier combat sur lescôtes de Pamphylie. Sur terre, les Perses se préparentà assiéger la ville de Milet quand Charopinos, le frèred'Aristagoras, avec l'aide des contingents athéniens et éré-triens, organise une diversion et ravage Sardes[40], sansarriver à prendre son acropole défendue par Artaphernelui-même[41]. L'armée perse qui assiégeait Milet revientvers Sardes à marche forcée, obligeant les Grecs à sereplier[42]. Artapherne, après avoir fait sa jonction avecces renforts, les intercepte sur les hauteurs d'Éphèse etremporte une victoire complète[41].À la fin de l'été 498, le corps expéditionnaire – ou dumoins ce qu'il en reste – plie bagage pour rentrer surAthènes ou Érétrie[43]. Cette défection n'empêche pas larévolte de gagner de l'ampleur.

2.3.2 Généralisation et écrasement du soulèvement

À l'automne 498, la révolte gagne Chypre, la Propontide,l'Hellespont jusqu’à Byzance, puis toute la Carie, satra-pie située au sud de l'Ionie. Au début 497, la situation estcritique pour les Perses, qui lèvent alors simultanémenttrois armées et une nouvelle flotte. La révolte est écrasée

à Chypre, puis dans les cités de l'Hellespont. Lentementmais systématiquement, les corps de troupes perses re-conquièrent une à une les cités rebelles. Aristagoras tentede porter le combat en Thrace, mais il y trouve la mortdans des circonstances obscures[44].Quant aux Cariens, ils sont vaincus sur la rivière Marsyasà l'automne 497, puis à Labranda lors de l'été 496, mal-gré l'aide des Milésiens. Les Cariens se ressaisissent etinfligent une grave défaite aux Perses à l'automne suivantà Pédassos. Après de longues négociations, ils déposentles armes définitivement en 494. Milet se retrouve alorsseule.Contrairement aux Perses, les insurgés ont du mal à fi-nancer flottes et mercenaires[45]. Les défections dans leursrangs sont nombreuses.

2.3.3 La prise de Milet

Article détaillé : Bataille de Ladé (494 av. J.-C.).

Au début de l'année 494, les Perses massent leurs troupescontre Milet. La ville est assaillie à la fois par terre etpar mer. Une bataille navale opposant environ 350 na-vires grecs à 600 navires phéniciens, égyptiens et chy-priotes se déroule au large de l'îlot de Ladé durant l'été494[46]. La flotte grecque est anéantie. Milet est prise etrasée peu après (la poliorcétique perse l'emportant géné-ralement sur celle des Grecs), et sa population déportéesur les berges du Tigre[39].Au cours de l'année 493, les Perses soumettent les der-nières villes et îles rebelles (Chios, Lesbos et Ténédos)tandis que leur flotte longe victorieusement les côtes del'Hellespont et de la Chalcédoine.

2.4 Les conséquences de la défaite ionienne

Cette défaite entraîne en Grèce continentale, en particu-lier à Athènes, une profonde réaction de tristesse. Toute-fois, en 493, le poète Phrynichos, auteur d'une tragédieintitulée La prise de Milet dont il est déjà sujet plus hautdans cet article, est condamné à une amende de 1 000drachmes pour avoir rappelé des évènements malheureuxet fait fondre en larmes le public. Cette curieuse condam-nation pourrait venir d'hommes soucieux de se ménagerl'alliance des Perses dans les luttes de pouvoir des grandesfamilles athéniennes[39].Cette révolte a attiré l'attention de Darius vers l'Occidentet peut-être suscité en lui des idées expansionnistes, oudu moins le désir d'établir en Grèce même des régimesqui lui soient favorables[47]. Le rôle joué par Athènes etÉrétrie lui montre la nécessité d'imposer son autorité surles deux rives de la mer Égée. Cependant, si l'on exceptele sort de Milet, Darius use d'une modération relative : ilimpose un fort tribut aux cités mutines mais leur laissel'autonomie[48].

Page 5: Guerres Médiques

3.4 La bataille de Marathon 5

3 Première guerre médique

3.1 La campagne avortée de 492

Pour punir Athènes et Érétrie de leur aide aux insurgésioniens et assurer leur domination sur l'Égée, les Persespréparent une expédition contre la Grèce continentale[46].Darius charge son gendre[49] Mardonios de reprendre enmain la Macédoine et la Thrace, théoriquement soumisesmais dont les garnisons perses avaient été évacuées lorsde la révolte de l'Ionie. Au printemps 492, Mardoniosrassemble sa flotte et son armée en Cilicie, puis fran-chit l'Hellespont et traverse la Thrace et la Macédoine.La flotte fait voile vers Thasos, la soumet au passage, etsuit la côte européenne jusque vers Acanthos[46].Assaillie par une violente tempête au moment de dou-bler le cap du mont Athos, la flotte perd la moitié deses navires. Mardonios doit donner l'ordre de la re-traite, ce qui lui vaut d'être temporairement relevé de soncommandement[50].

3.2 L’expédition perse de 490

Toute l'année 491 est consacrée aux préparatifs mili-taires et diplomatiques de cette offensive. De nombreusescités grecques reçoivent des ambassadeurs demandant« la terre et l'eau », c'est-à-dire leur soumission. Cer-taines s’exécutent, mais Athènes comme Sparte refusentet mettent à mort les ambassadeurs perses, sans toute-fois prendre de véritables mesures pour devancer la futureoffensive[51].L'armée perse est dirigée par l'amiral Datis et le géné-ral Artapherne, fils du satrape de Lydie qui avait dû faireface à la révolte de l'Ionie et donc neveu de Darius. Le dé-but de l'expédition est un succès : elle traverse cette foisdirectement la mer Égée, droit sur l'Eubée et l'Attique,après avoir pris au passage le contrôle de Naxos et Délos(490). Grâce à l'aide de la marine phénicienne[52], la do-mination perse est ainsi établie relativement aisément surles Cyclades[53].Hérodote n'a pas laissé de données chiffrées pour lenombre de soldats perses. D'autres auteurs anciens pos-térieurs ont avancé des chiffres totalement fantaisistes al-lant de 100 000 à 500 000 hommes[54]. Les historienscontemporains considèrent qu'environ 25 000 hommesont pu y participer[54], ce qui est déjà considérable pourl'époque[Note 2]. Au total, la flotte de Datis rassemble aumoins 200 trières[55].

3.3 La prise d'Érétrie

L'expédition perse atteint la pointe méridionale del'Eubée, ravage Carystos, qui refusait d'ouvrir ses portes,puis atteint Érétrie. 4 000 clérouques athéniens en-voyés en renfort prennent la fuite et Erétrie se retrouve

seule[56],[57]. Après six jours d'un siège meurtrier, destraîtres ouvrent les portes aux Perses[58]. La ville estpillée, ses temples incendiés, sa population est capturée,enchaînée puis déportée en Basse-Mésopotamie, mar-quant ainsi la première étape de la vengeance du GrandRoi[58].

3.4 La bataille de Marathon

Article détaillé : Bataille de Marathon.L'armée perse est conseillée par Hippias, l'ancien ty-

Hoplite grec.

Page 6: Guerres Médiques

6 4 SECONDE GUERRE MÉDIQUE

ran d'Athènes qui espère pouvoir reprendre le pouvoir[59].Le débarquement a lieu le 12 septembre 490 av. J.-C. (date la plus communément admise) sur une plaged'environ quatre kilomètres de long qui borde la plainede Marathon, à quarante kilomètres d'Athènes. Les Athé-niens n'attendent pas l'ennemi derrière leurs remparts,mais, conduits par le stratège Miltiade[Note 3], les hoplitesathéniens et platéens, environ 10 000 hommes[Note 4], serendent à la rencontre des Perses[60]. Ils sont accompa-gnés d'un nombre inconnu d'esclaves libérés peu avantet servant d'infanterie légère munie de frondes et dejavelots[61]. Le 17 septembre 490 (date la plus commu-nément admise), les Perses décident d'attaquer Athènespar terre et par mer.Les Athéniens doivent battre les Perses dans la plaine deMarathon, puis regagner leur cité pour la protéger d'uneattaque par la mer. Miltiade connaît les points faiblesde l'armée perse pour avoir combattu avec eux lors del'offensive contre les Scythes[62]. En effet cette armée estcomposée de soldats d'origines différentes, ne parlant pasles mêmes dialectes et n'ayant pas l'habitude de combattreensemble. De plus, l'armement perse, avec des boucliersen osier et des piques courtes, ne permet pas les combatsau corps à corps.Au contraire, l'armement des Grecs est celui d'une infan-terie lourde : les hoplites sont protégés par un casque, unbouclier, une cuirasse, des jambières et des brassards enairain (bronze). S'y ajoutent une épée, une lance longueet un bouclier fait de peau et de lames de métal. Enfin,les hoplites combattent en rangs serrés (phalange) leursboucliers formant devant eux une véritable muraille[63].Le choc est favorable aux Grecs : Hérodote prétend que6 400 Perses furent tués, la plupart noyés en s’enfuyant,et qu'Athènes ne perd que 192 citoyens[64]. Une fois ledébarquement repoussé, les Grecs doivent rentrer préci-pitamment à Athènes pour empêcher que la flotte persene s’en prenne à la ville laissée sans défense[Note 5]. Les na-vires perses ont besoin d'une dizaine d'heures pour dou-bler le cap Sounion et atteindre Phalère. Par une marcheforcée de sept ou huit heures, déjà fatigués par la ba-taille qu'ils viennent de mener, les hoplites grecs arriventenviron une heure avant la flotte ennemie. Constatantl'échec de la manœuvre, les Perses renoncent à débarqueret battent en retraite[65].

3.5 Victoires perses, victoire athénienne

La victoire de Marathon devint symbolique pour lesGrecs et confère un grand prestige à Athènes. Elle sertlors de la seconde guerre médique : désormais, les citéssavent qu'elles peuvent battre les Perses sur le champ debataille, et sans cette donnée morale, il est probable quela résistance à l'invasion de Xerxès dix ans plus tard auraitété bien moindre[66].Pour les Athéniens, cette victoire représente une doubleréalité[67] : tout d'abord un incontestable succès militaire

qui permet de repousser le corps expéditionnaire perse,mais aussi une victoire qui met en valeur le rôle dessoldats-citoyens que sont les hoplites dans la défense dela cité et de la démocratie[Note 6],[68]. Les diplomates athé-niens utilisent par la suite Marathon pour justifier leur hé-gémonie sur le monde grec.Du côté perse, Marathon est un échec mineur[60]. Lacampagne menée par Datis et Artapherne a atteint sesobjectifs : le contrôle de la mer Égée et l'installationde gouvernements amis dans presque toutes les citésinsulaires[69]. Darius se détourne du front grec, car une ré-volte a éclaté en Égypte, dirigée par le satrape Aryandès.Selon Hérodote, cela l'empêche de lancer une expéditioncontre la Grèce qu'il prévoyait de diriger lui-même, car ilconsacre les derniers mois de son règne à réprimer la ré-bellion et meurt en 486[70]. À cette date, l'empire perse està son apogée territorial. Son fils Xerxès Ier lui succède[60].

4 Seconde guerre médique

En 485, un an après avoir succédé à son père, Xerxèsdécide de venger cette humiliante défaite. Il est encou-ragé par son beau-frère Mardonios, qui dirigeait déjàl'expédition de 492[71], ainsi que par les nombreux re-négats grecs réfugiés à sa cour, comme le parti aristo-cratique athénien ou Démarate, roi spartiate déchu pourbâtardise[72].Les préparatifs durent quatre ans, de 485 à 481. Xerxèsmet sur pied une gigantesque expédition qui fait souffler« un vent de terreur sur la Grèce[73]. » Il décide de menerune invasion par terre et par mer.

4.1 Les forces en présence

Corps à corps entre un guerrier perse et un hoplite.

L'empire perse, avec ses 7 500 000 km2 et une population

Page 7: Guerres Médiques

4.1 Les forces en présence 7

qui atteignait peut-être vingt millions d'habitants, semblebeaucoup plus puissant que les États grecs qui comptentà peine un million d'habitants (estimation approximative)sur un territoire de 103 000 km2[74]. De plus, les citésgrecques sont divisées : certaines restent neutres, d'autres,les « médisants », rallient les Perses. Beaucoup changentde camp tout au long de la guerre[75].Les effectifs sont sujets à controverse, car les chiffresdes historiens de l'Antiquité apparaissent fantaisistes. Onsoupçonne les Grecs d'avoir surestimé le nombre de leursennemis pour valoriser leur combat et il n'existe pas desources perses sur le sujet. Ainsi, Ctésias évoque 800000 hommes et 1 000 trières[76]. Pour sa part, Hérodoteévalue les troupes à 1 700 000 fantassins, 80 000 ca-valiers et 1 200 trières, en se basant sur l'inspectionqu'aurait faite Xerxès à Dorisque, une grande plaine dela Thrace[77]. Selon l'historien de la Perse Pierre Briant,toutes ces estimations manqueraient de fondement etl'« argument de vraisemblance » ne peut se transformeren donnée historique[78]. Toutefois, il ne fait pas de douteque Xerxès, voulant prendre sa revanche après une défaitehumiliante, avait mis sur pied une troupe extrêmementnombreuse, tant sur terre que sur mer[79].Les historiens contemporains ont généralement revu ceschiffres à la baisse, ne serait-ce que pour des raisons lo-gistiques et d'approvisionnement en eau impliquées parles chiffres d'Hérodote, mais leurs estimations varient as-sez fortement. Les effectifs des Perses sont estimés de75 000 hommes (selon l'historien allemand Hans Del-brück) à 300 000 (pour Hanson)[80], mais le consensusmoderne estime plutôt qu'ils se situent entre 300 000 et500 000 hommes[79],[81]. À cela s’ajoutaient quelque 20000 à 60 000 cavaliers divisés en six corps d'armée. Laflotte compterait quant à elle environ 600 vaisseaux, four-nis essentiellement par les Phéniciens, les Égyptiens et lesIoniens[78]. Plus que les chiffres, ce qui importe pour lescontemporains de l'évènement est l'impression d'une le-vée en masse gigantesque : « L'Asie s’est vidée de tousses mâles » écrit Eschyle dans sa tragédie Les Perses.Les Grecs coalisés auraient été de 7 000 à 35 000 ho-plites (auquel il faut rajouter 40 000 hommes plus som-mairement armés). En revanche, ils ne possèdent pas decavalerie. Sur mer, ils ne disposeraient que d'environ 370trières[82] ou pentécontores. Si l'on admet que chaque na-vire a un équipage complet (environ 150 rameurs, une di-zaine d'officiers, une dizaine d'hommes d'équipage et en-viron 15 soldats) cela représente environ 70 000-75 000hommes. Les 200 trières athéniennes mobilisent à ellesseules environ 40 000 hommes, dont 34 000 citoyens descouches populaires[83].

4.1.1 Armes et tactiques

Les historiens débattent encore de la valeur respec-tive des armées perses et grecques. Certains considèrentque les Perses étaient beaucoup plus évolués et per-

fectionnés, avec une maîtrise supérieure de la cavale-rie et de l'archerie, la poliorcétique, le génie militaire,l'espionnage, les opérations militaires sophistiquées en-core inconnues des Grecs[84]. À l'inverse, d'autres in-sistent sur la supériorité de l'armement hoplite, avec sonbouclier, sa lance en fer et sa cuirasse de bronze, ainsi quesur la discipline de la phalange[85],[86]. La culture guer-rière exacerbée et exceptionnelle des Grecs, dans un étatde guerre permanent à cause des perpétuelles luttes devoisinage entre cités, est aussi mise en avant pour expli-quer leur résistance à l'invasion[87].Bien que Xerxès possède une armée de métier perma-nente, ses soldats proviennent de toutes les satrapiesd'un immense empire multiethnique, leurs armes varientdonc énormément selon les régiments : lances, massues,haches, épées à double tranchant en cuivre, arcs, jave-lots, dagues, etc.[88] Les casques en cuir ou en métal sontcourants, les armures et boucliers plus rares. Enfin, lesmercenaires grecs et les cités médisantes leur apportentle savoir-faire militaire de l'ennemi.Les campagnes militaires perses débutent au printemps.Sur les champs de bataille, leur tactique consiste souventà placer les archers à pied devant l'infanterie légère etlourde, la cavalerie encadrant l'ensemble et le général enchef se trouvant à l'avant[89].La cavalerie perse, à cheval et à chameau, pouvant aus-si bien livrer des charges frontales que harceler l'ennemiavec arc et javelines, surclasse celle des Grecs. En re-vanche, l'infanterie perse est inférieure aux hoplites grecs.Enfin, si les Perses ne sont pas une nation maritime,ils peuvent compter sur les flottes phéniciennes et égyp-tiennes, au moins aussi performantes que celles des Grecspour la navigation ou l'abordage[90].

4.1.2 Carthage ou l'alliance de revers

Article détaillé : Première guerre gréco-punique.

À partir de 484, Xerxès planifie l'invasion de la Grèce, nelaissant rien au hasard. La plus grande puissance militairegrecque se trouve en Sicile, entre les mains de Gélon, ty-ran de Syracuse, qui mène une politique annexionniste etagressive depuis sa prise de pouvoir. Il représente un alliépotentiel de poids pour les Grecs, c'est pourquoi Xerxèsencourage Carthage, grande rivale de Gélon en Sicile,à s’attaquer à lui[91]. La combinaison des deux expédi-tions en 480, celle de Xerxès et celle des Carthaginois surAgrigente et Syracuse, n'est pas une simple coïncidenceet relève d'un plan habilement mis au point[92].

4.1.3 Le « médisme »

Article détaillé : Médisme.

La plupart des cités grecques restent longtemps sans s’in-

Page 8: Guerres Médiques

8 4 SECONDE GUERRE MÉDIQUE

quiéter du péril perse, en particulier après la victoire athé-nienne de Marathon. Les Grecs renouent avec leurs que-relles intestines dès que le péril est passé. Ainsi Miltiade,après un échec devant Paros en 489 av. J.-C., est frappéd'une lourde amende par Athènes et meurt peu après[93].De 487 à 486, Athènes tente en vain de s’emparer de savieille rivale Égine, tandis que Sparte continue sa poli-tique hégémonique dans le Péloponnèse, devenant ainsila cité la plus puissante de la Grèce.Les haines ancestrales entre certaines cités et les inté-rêts immédiats poussent nombre de Grecs vers Xerxès[94].Pour Hérodote, la majorité ne souhaite pas la guerreet même « montrait beaucoup d'inclination pour lesMèdes »[95]. Les Perses s’allient ainsi avec certainspeuples ou certaines cités en Grèce continentale même,sans compter les Ioniens redevenus vassaux de l'empiredepuis l'écrasement de leur révolte 15 ans plus tôt. Ain-si, les Macédoniens et surtout la Béotie avec Thèbes serangent du côté des envahisseurs, cédant ainsi à ce qu'onappelle le « médisme ». Le refuge naturel des opposantspolitiques spartiates et athéniens est à la cour de Suse[96].Hippias, ancien tyran d'Athènes, conseille Darius lors dela première guerre médique ; Démarate, roi spartiate dé-chu, guide Xerxès lors de la seconde[76],[97].Enfin, Xerxès parvient à corrompre Delphes et son trèsinfluent oracle d'Apollon[98],[99]. Épargné pendant toutela durée des hostilités, les divinations de sa pythie sontlargement favorables aux Perses[100]. Après la victoiregrecque, Delphes se justifie en affirmant avoir été pro-tégée par une intervention divine[101],[102].

4.1.4 Stratégie, mobilisation et logistique

Article détaillé : Canal de Xerxès.

Le plan de l'invasion a été conçu par Mardonios, fils d'unesœur de Darius Ier et donc cousin de Xerxès Ier. Ce planconsiste à reprendre le projet de 492, en passant par voieterrestre à travers la Thrace et la côte macédonienne[103].Pour cela, il est nécessaire selon Mardonios d'avoir uncorps d'armée terrestre considérable, soutenu par uneflotte amenant le ravitaillement et chargée d'éviter lescontre-attaques de la flotte grecque sur les arrières del'armée perse. Pour éviter les tempêtes du nord-est, fré-quentes et brutales dans la région du mont Athos, et ne pasrééditer le désastre de 492, Xerxès ordonne le percementd'un canal afin de couper l'isthme de l'Acté[104]. Il est longde 2,4 km et assez large pour que deux trières y circulentde front. Des ponts sont construits sur le Strymon par desdétachements d'éclaireurs perses.Pour mener à bien l'invasion terrestre, Xerxès charge lesPhéniciens et les Égyptiens de construire un double pontflottant sur l'Hellespont depuis Abydos jusqu’à un pro-montoire situé entre Sestos et Madytos, sur une distancede 1 400 m. Selon Hérodote, le premier pont ayant étébrisé par une tempête, Xerxès en fait construire un se-

cond en assemblant 674 vaisseaux au moyen de câblesdont chaque demi-mètre pesait 26 kg[105]. Puis on posedes planches que l'on couvre de terre tandis que de hautesbarrières de bois, servant de parapet, sont installées pourque les animaux ne soient pas effrayés par la vue de mer.Enfin, des villes sont sélectionnées pour devenir les prin-cipaux magasins centralisant l'approvisionnement néces-saire à une telle armée. Ce sont les cités de Doriscos, Eïonet Therma situées respectivement aux débouchés des val-lées fertiles de l'Hèbre, du Strymon et de l'Axios ainsi queLeukè Actè sur l'Hellespont et Tyrodiza[106].Au printemps 480, la mobilisation des troupes persess’opère comme prévu. La flotte se rassemble dans la radede Phocée et dans celle de Cymé en Ionie tandis queles troupes terrestres hivernent à Sardes et à Cristalla enCappadoce. À l'arrivée de Xerxès avec ses troupes d'élite,l'immense armée s’ébranle, rejoint Abydos puis franchitles ponts de bateaux le 10 mai. Ensuite l'armée se dirigevers Sestos, puis Doriscos où le 16 juin s’opère la jonctionavec la flotte[107].

4.2 La réaction des Grecs

4.2.1 La flotte de guerre athénienne

Après la mort de Miltiade, les luttes politiques athé-niennes opposent les démocrates, parvenus au pou-voir juste après Marathon, Xanthippe, le père du fu-tur Périclès, et Aristide, plus modéré et qui possède lesoutien de quelques aristocrates. Ils sont tous les deuxostracisés[93].C'est dans ce contexte qu'apparaît un troisième homme :Thémistocle. Il est archonte en 493 et stratège en 490.Ambitieux et sans scrupules, il est éloquent, courageuxet tenace[108]. Il considère que l'avenir d'Athènes passepar la création d'une grande flotte permanente et par laconstruction d'un nouveau port plus profond et mieuxabrité au Pirée[109]. Les arguments qu'il avance sont mul-tiples : se protéger de la piraterie de sa voisine et ri-vale Égine, se prémunir d'une attaque perse comme cellede Marathon, pourvoir au ravitaillement face à la ra-pide croissance de la population, contrôler les routescommerciales[Note 7]. Enfin, une flotte représente du tra-vail pour de nombreux citoyens pauvres ou modestes (ra-meurs, construction et entretien des navires).La découverte des mines d'argent du Laurion au sud-est d'Athènes permet à Thémistocle de financer ce trèscoûteux projet. Il obtient que le produit de la ferme desmines, environ 50 à 100 talents par an, soit consacré àla construction de cette flotte. Les cent citoyens les plusriches reçoivent en plus chacun un prêt d'un talent pourconstruire et armer une trière. En 480, Athènes possède laplus puissante flotte de Grèce, 200 trières prêtes à prendrele large[110].

Page 9: Guerres Médiques

4.3 Les victoires perses 9

4.2.2 Une union panhellénique

Les préparatifs perses ne sont évidemment pas passés in-aperçus. Athènes craint la vengeance des Perses et Sparteconstate que sa grande rivale dans le Péloponnèse, Argos,est contactée par les envoyés de Xerxès. L'idée d'uneunion panhellénique s’impose et un congrès des diffé-rentes cités grecques est convoqué sur l'isthme de Co-rinthe à la fin de l'automne 481. Sparte, dont l'arméeest considérée comme la plus puissante[111], préside lecongrès. Pour une fois les intérêts immédiats de Sparte etd'Athènes se confondent. Une réconciliation générale in-tervient, comme entre Athènes et Égine. Cependant, parcrainte ou par intérêt, de nombreuses cités restent neutreset seules 31 d'entre elles s’engagent par serment dans unealliance défensive, la ligue hellénique, et préparent descontingents de soldats[94]. Le commandement des troupesest confié à deux Spartiates, le roi Léonidas Ier pour lesfantassins et Eurybiade pour la flotte grecque[112].Appelé à l'aide par les Grecs, Gélon, tyran de Syracuseexige le commandement des armées alliées grecques, cequ'on lui refuse. Il est surtout trop occupé à lutter contreles Carthaginois, qui seront vaincus sur terre et sur mer àHimère[113].

4.2.3 La progression perse et la stratégie grecque

Durant l'hiver 481/480 les Grecs tergiversent sur le plande campagne et ne peuvent s’opposer à l'avancée perse auprintemps 480. La première ligne de défense au niveaude la vallée du Tempé (entre Thessalie et Macédoine) estabandonnée, ce qui jette les Thessaliens immédiatementdans les bras des Perses[114].En août, tandis que les Perses envahissent la Piérie, Léo-nidas choisit une position défensive très forte au défilédes Thermopyles[Note 8] qui commande l'accès à la Béotieet à la Grèce centrale. Quant à Eurybiade, il s’installeau nord de l'Eubée en un lieu nommé l'Artémision afind'empêcher les navires perses de contourner cette posi-tion. Les Perses, pour garder le contact avec leur flotte,doivent emprunter la seule route importante qui passepar les Thermopyles. Là, entre le golfe Maliaque et lamontagne, l'étroite chaussée passe dans un défilé dont lepassage le plus étroit est de quatre mètres de largeur etqui, de plus, est barré par les vestiges d'un mur construiten zigzag. Enfin, les marais sont nombreux et formentun obstacle supplémentaire. Entre les 4 000 hoplitesenviron dont dispose Léonidas et la flotte d'Eurybiade(avec Thémistocle à la tête du contingent des trièresathéniennes, de loin le plus nombreux) les liaisons sontconstantes[115].

4.3 Les victoires perses

4.3.1 Artémision

Article détaillé : Bataille de l'Artémision.Au sortir de la Thessalie, les troupes de Xerxès font

Golfe Saronique

MER

ÉGÉE

G o l f e d e C o r i n t h e

EUBÉE

BÉOTIE

ATTIQUE

ARCADIE

ACHAÏE

ÉTOLIE

Salamine

Égine

Une grandepartie de laflotte perseest détruite

par la tempête

Corinthe

Platées

Thèbes

Chalcis

Marathon

Athènes

Phalère

Le Pirée

Delphes

Thermopyles

Artémision

Aphetae

Perses

GolfeMaliaque

Grecs

PorteOrientalePorte

Occidentale

N

E

S

O

SESO

NENO

400 (km)

0 30(mi)

La bataille des Thermopyleset les mouvements vers Salamine

et Platées, 480 avant J.-C.

Principaux événements militaires de la seconde guerre médique.

mouvement vers le sud. Les fantassins quittent la cité deTherma et arrivent vers le 24 juillet dans la plaine trachi-nienne au bord du golfe maliaque. Sa flotte s’élance unedizaine de jours après afin que l'arrivée des troupes ter-restres et navales soit conjointe[116].Eurybiade, devant l'importance des forces ennemies,quitte l'Artémision et longe le canal d'Eubée pour occu-per l'étranglement de Chalcis, laissant Léonidas à la mer-ci d'un débarquement sur ses arrières. Cette manœuvreforce les Perses à progresser plus au sud que prévu et àmouiller au cap Sépias, près d'une côte rocheuse et escar-pée où ils ne peuvent hâler leurs navires sur la terre fermeet où la profondeur des eaux empêche de nombreux na-vires de s’amarrer solidement. Une violente tempête detrois jours détruit une partie des navires, plusieurs mil-liers d'hommes se noient[117]. La principale conséquenceest que Xerxès, bien qu'il garde la supériorité numérique,n'est plus en mesure de diviser ses forces navales de ma-nière à convoyer l'armée tout en livrant combat à la flottegrecque.À Chalcis, Eurybiade reprend confiance et remonteprendre sa garde à l'Artémision pour protéger les arrièresde Léonidas. L'affrontement enchaîne escarmouches etbatailles rangées avec éperonnages et abordages. Lesdeux flottes luttent trois jours et les pertes sont lourdesdes deux côtés. Lorsque les Grecs apprennent la mort deLéonidas, ils prennent la fuite[118]. La victoire perse estlaborieuse mais incontestable.

4.3.2 Les Thermopyles

Article détaillé : Bataille des Thermopyles.

Dans un premier temps, sur terre, les alliés comman-dés par Léonidas tiennent fermement leur position et re-

Page 10: Guerres Médiques

10 4 SECONDE GUERRE MÉDIQUE

poussent les Perses, leur infligeant de grandes pertes[119].Mais lorsqu'il s’aperçoit que les Perses sont sur le pointde le contourner, il décide de se sacrifier avec quelquescentaines d'hommes, pour laisser aux Grecs le tempsd'organiser leur défense et à l'armée de se retirer en bonordre. Les 300 Spartiates restés aux Thermopyles sonttous massacrés, y compris Léonidas[120]. Cette batailledevint l'emblème de la résistance grecque et de l'espritde sacrifice des Spartiates.

4.3.3 Le sac d’Athènes

Copie du décret de Thémistocle ordonnant l'évacuationd'Athènes, musée épigraphique d'Athènes.

Xerxès reprend sa progression sur mer et sur terre. Ilgagne la Béotie, est rejoint par les cités médisantes et raseThespies et Platées[121]. Il pénètre ensuite en Attique ets’avance vers Athènes.Pour les Athéniens, la situation est difficile. À l'époque,la ville ne possède pas de remparts et il y a peu de pointsfortifiés en Attique susceptibles de retarder l'ennemi[122].Aussi sous l'impulsion de Thémistocle, la population estévacuée en particulier vers Égine, Trézène et Salaminetandis que les ostracisés sont rappelés, tel Aristide, avecl'annulation de tous les décrets d'exil portés pour des rai-sons politiques. Cimon, le fils de Miltiade, pourtant l'undes adversaires de Thémistocle, dépose son ex-voto surl'Acropole pour bien signifier que le temps de l'« Union

Sacrée » est venu et qu'il est temps de combattre non pas àcheval mais sur les vaisseaux[Note 9]. La cité est ainsi aban-donnée à l'exception de quelques centaines d'irréductiblesqui souhaitent défendre l'Acropole et ses sanctuaires.Le 28 septembre 480 Av. J.-C., les Perses investissent laville, prennent d'assaut l'Acropole et la mettent à sac[53],massacrant tous ceux qui résistent encore. La victoireperse semble proche, Xerxès n'a mis que trois mois à at-teindre Athènes depuis qu'il a passé les Dardanelles[123].

4.4 Le tournant de la guerre : Salamine

Article détaillé : Bataille de Salamine.Après la mort de Léonidas, l'armée terrestre des ci-

Baie d'Eleusis

Salamine

Mont Aigalée

Trône de Xerxès

Psytallie

Pirée

Mer Égée

Flottegrecque

Flotteperse

0 km 2 km

Bataille de Salamine.

tés grecques coalisées se retire vers le sud et la flottequitte l'Artémision. La situation pour les Grecs est dra-matique. La défaite des Thermopyles, la soumission dela Béotie et la prise d'Athènes sèment le découragementdans les esprits. Cléombrote Ier, le frère de Léonidas etroi des Spartiates, ne songe qu'à protéger le Péloponnèsepar la construction d'un mur vers l'Isthme de Corinthe,étroite bande de terre facile à défendre. Dans la mêmelogique, Eurybiade souhaite, maintenant que la flotte a as-suré l'évacuation de l'Attique, retourner à proximité desforces terrestres afin d'entreprendre des actions combi-nées. Ce point de vue est partagé par les Corinthiens,deuxième flotte de la coalition. Logiquement, Sparte etCorinthe préfèrent défendre à tout prix le Péloponnèseafin d'épargner leur territoire[124].Thémistocle a un autre plan qu'il impose à Eurybiadegrâce au soutien d'Égine et de Mégare, il est vrai directe-ment menacées en cas de repli sur l'Isthme de Corinthe.Il s’agit de combattre dans la rade étroite de Salaminecar il est persuadé, à juste titre, que les Perses ne pour-ront pas entreprendre de manœuvre d'encerclement et queleurs navires se gêneront mutuellement et seront autantde proies pour un abordage ou un éperonnage par les so-lides trières grecques. Enfin il est persuadé qu'en coupantl'armée perse de sa flotte elle fera demi-tour[125].Thémistocle, selon Plutarque et Hérodote, utilise la ruseet fait parvenir un message à Xerxès l'informant du désirde fuite d'une partie des généraux grecs par la passe occi-

Page 11: Guerres Médiques

4.6 La campagne de 479 11

dentale de la baie d'Éleusis encore libre. Cette manœuvrefonctionne pleinement et une partie de la flotte perse, lesnavires égyptiens, termine l'encerclement des Grecs enbloquant l'accès par Mégare tandis que l'îlot de Psyttalieest occupé par un détachement avec pour objectif de re-cueillir les équipages perses et achever les Grecs lorsquela bataille éclatera[126].

Maquette de trière du Ve siècle av. J.-C..

De son côté, Xerxès doit absolument neutraliser les na-vires grecs s’il veut assurer son approvisionnement etpouvoir contourner par la mer l'inexpugnable Isthme deCorinthe[127]. Sa flotte de guerre perse comprend les Phé-niciens de Tyr, Sidon dirigés par les généraux persesMégabaze et Préxaspe. Au centre le corps de bataille estdirigé par Achéménès, demi-frère de Xerxès, qui tientle rôle de Grand Amiral et dirige plus précisément lesnavires de Cilicie et de Lycie. Enfin à l'aile gauche setrouvent les flottes d'Ionie (donc grecques), du Pont et deCarie dirigées par un prince achéménide, Ariabignès etoù combat Artémise Ire, reine d'Halicarnasse.Le plan grec fonctionne comme prévu, le 29 septembre,la moitié de la flotte perse est anéantie, le reste prend lafuite. Contrairement à Artémision et malgré des pertesimportantes, la victoire grecque est éclatante[114].

4.5 Le départ de Xerxès

La situation après la défaite cuisante de Salamine n'estpas pour autant désespérée pour les Perses. Leur arméede terre est toujours aussi puissante. Malgré la perte d'unepartie de leur flotte, les immenses ressources de l'empirepeuvent permettre la construction de nombreux naviresalors que pour les Grecs, la destruction des chantiers del'Attique est une perte irremplaçable. Mais Salamine etla supériorité provisoire des Grecs en mer font craindreau Grand Roi une attaque sur l'Hellespont pour y détruireles ponts de bateaux. Si cela se produisait, il risquait d'êtrecoupé de ravitaillement, de communication avec son em-pire et donc courait le danger de tout perdre[Note 10],[128].Début octobre, laissant le commandement de son ar-mée à Mardonios, son beau-frère, celui qui dirigeait déjàl'expédition de 492, Xerxès abandonne ses troupes pourretourner en Asie Mineure. Il passe l'Hellespont dans lesderniers jours de l'année 480 sans difficulté car la Grèce

du Nord est entièrement sous son contrôle. La Thessa-lie, la Macédoine et la Thrace sont toujours ses alliées etdes garnisons perses stratégiquement placées surveillenttoute la route[129]. Le roi perse s’établit à Sardes d'où ilgarde le contact avec Mardonios[130].Quant aux vainqueurs ils sont surpris par l'inaction desPerses et ne semblent pas comprendre dans un premiertemps l'ampleur de leur succès. Quand il apparaît que lesPerses font retraite, Thémistocle dans l'euphorie de la vic-toire propose de couper la route de l'Asie à Xerxès entraversant l'Égée. Mais Aristide et Eurybiade objectentla prudence. De plus les Grecs ont perdu à Salamine plusde 40 navires et ne peuvent les remplacer aussi rapide-ment que leurs adversaires. Enfin, envoyer toute la flotteaussi loin de la Grèce alors que les réfugiés d'Athènes sontencore sur l'île de Salamine et que les côtes grecques sontnon protégées est assez hasardeux. La saison enfin devientdangereuse pour la navigation. Pour Aristide une éven-tuelle défaite d'Athènes ferait le jeu de Sparte, d'autantque Sparte est en train de finir le mur qui barre l'isthmedu Péloponnèse et donc ne ressent plus la menace perseavec la même acuité[131].

4.6 La campagne de 479

4.6.1 Négociations

Mardonios, le nouveau généralissime perse, déclare aprèsSalamine : « Les Chypriotes, les hommes de Phénicie, deCnide et d'Égypte, seuls étaient vaincus, non les Persesqui n'ont pu combattre »[132]. Cet état d'esprit est révé-lateur de la volonté des Perses de continuer le combatmalgré le départ de Xerxès Ier. Cependant Mardonios es-time impossible la poursuite des opérations à l'approchede la mauvaise saison et prend ses quartiers d'hiver enThessalie.Sur le conseil de ses alliés thébains, il en profite pourlancer d'intenses manœuvres diplomatiques visant à iso-ler Sparte[133]. Il tente de convaincre ceux qui craignentl'hégémonie spartiate sur le Péloponnèse, les ennemis tra-ditionnels des Lacédémoniens : Argos, Elis et Mantinée.Il passe un accord secret avec les Argiens pour qu'ilsbloquent les renforts des alliés grecs vers l'Isthme. Il s’ef-force également de détacher Athènes du reste de ses alliésen lui promettant l'hégémonie sur la Grèce et de financerla reconstruction de la ville détruite. Le roi de Macédoine,Alexandre, est chargé des négociations. Malgré la hainedes Athéniens pour la Perse, Mardonios peut légitime-ment espérer un retournement d'alliance : ils sont fati-gués de la guerre, désespérés par la perte de leurs mai-sons et leurs biens, exaspérés par leurs alliés qui laissentl'Attique à la merci des ennemis et se contentent de pro-téger le Péloponnèse, et inquiets du monopole spartiatesur le commandement militaire. Cependant, Alexandre sevoit répondre que « tant que le soleil suivrait son cheminhabituel »[134] les Athéniens ne feraient pas alliance avecle souverain perse. Inquiets, les Spartiates envoient eux

Page 12: Guerres Médiques

12 5 CONSÉQUENCES ET PERSISTANCE DES GUERRES MÉDIQUES

aussi une ambassade afin de contrer l'argumentation desPerses. Elle est reçue assez fraîchement par les Athéniensfurieux que l'on puisse douter de leur détermination. Ilsprécisent que « le fait d'être Grec, de partager le mêmesang et la même langue, d'avoir des sanctuaires et des sa-crifices communs ainsi que des mœurs semblables » leurinterdit la trahison. Enfin, les prêtres athéniens lancentdes malédictions sur tous ceux qui négocieraient avec lesPerses ou abandonneraient l'alliance[135].

4.6.2 Reprise des hostilités

Au printemps, Mardonios envahit alors de nouveaul'Attique, qui est une fois de plus évacuée par ses habi-tants, réoccupe Athènes et s’installe en Béotie. Cette fois,peut-être par crainte d'une défection athénienne, les Spar-tiates sont décidés à réagir. Pausanias, régent de Sparteà seulement 20 ans et neveu de Léonidas Ier, partisand'une action directe contre Mardonios, est nommé géné-ral en chef. Il parvient à réunir sous ses ordres la plusgrande armée grecque de l'Antiquité[136] : elle comprenddes troupes de Sparte, sans doute 10 000 hoplites et 30000 à 35 000 supplétifs, plus 8 000 Athéniens et quelquesmilliers d'hommes venant des autres cités de Grèce, tellesCorinthe, Épidaure, Mégare, Platées, Trézène, Chalcis,Phlionte, Égine, etc. Les Grecs alignent au total environ110 000 hommes dont 60 000 hoplites.Les Grecs franchissent l'Isthme de Corinthe, arrivent prèsd'Éleusis afin de passer en Béotie. Mardonios choisit unemplacement, au sud de Thèbes près de Platées, qui doitfavoriser sa cavalerie[137].

4.6.3 Platées et la mort de Mardonios

Article détaillé : Bataille de Platées.

Le 27 août 479 av. J.-C., au cours de la bataille de Pla-tées, les troupes alliées provenant d'au moins 24 cités af-frontent le gros des forces perses et grecques médisantes.Mardonios, qui combat en première ligne, meurt le crânefracassé et aussitôt ses troupes se débandent[138]. Tandisque 40 000 Perses, commandés par Artabaze un rivalde Mardonios, se replient sans combattre et quittent laGrèce, les fuyards sont massacrés. Au total près de 10 000Perses et 1 000 Grecs médisants auraient trouvé la mortcontre à peine 1 500 du côté des alliés, un énorme butinest pris dans le camp de Mardonios[139]. Thèbes, alliée desPerses, est prise rapidement et ses chefs sont exécutés. Iln'y a désormais plus d'armée perse en Europe.

4.7 La contre-attaque grecque : le capMy-cale et le siège de Sestos

La victoire grecque est parachevée par la victoire navaledu cap Mycale, en Ionie (Asie mineure) à l'automne 479,

où la flotte ennemie qui avait été tirée à terre près du montMycale est totalement incendiée. Dans le même temps, denombreuses cités soumises aux Perses se révoltent[140].Les alliés décident ensuite de s’attaquer au pont de ba-teaux construit par Xerxès sur le détroit des Dardanelles.Une fois sur place, ils se rendent compte que les Persesl'ont déjà retiré et se sont retranchés à Sestos sur la riveeuropéenne du détroit, ville d'où Xerxès était parti à laconquête de la Grèce trois ans plus tôt. Les Spartiateset les autres péloponnésiens rentrent alors chez eux carils jugent la victoire définitive, tandis que les Athéniensrestent pour assiéger la ville. Après un siège de plusieursmois, Sestos est prise d'assaut, le commandant perse cru-cifié et les câbles du pont sont ramenés en triomphe àAthènes[141].

5 Conséquences et persistance desguerres médiques

Pour les Anciens, comme Thucydide et Hérodote, laprise de Sestos marque la fin des guerres médiques[142].En réalité, les guerres entre Perses et Grecs, mais aus-si les alliances et les échanges, se poursuivirent jus-qu'à la conquête d'Alexandre le Grand en 330 av. J.-C.Cette conquête a été rendue possible par la naissance dupanhellénisme durant les guerres médiques de 490 à 478qui sont devenues dans l'imaginaire grec le symbole de lalutte victorieuse de la civilisation contre la barbarie[143].Les cités grecques qui avaient pris le parti de Xerxès etsuccombé au médisme ne furent pas punies, à l'exceptionde Thèbes qui dut livrer et laisser exécuter deux de seschefs les plus impliqués[144]. Le souvenir de ces divisionsresta longtemps un sujet de haine entre Grecs.Les Athéniens sortirent renforcés de la guerre, et com-pensèrent la destruction de leur cité par le butin pris surles Perses. Ils exploitèrent leurs victoires dans leur pro-pagande, en élevant le combat entre Perses et Grecs enduel homérique. Surtout, leur flotte devint pour 75 ans,jusqu'au désastre d'Aigos Potamos, la grande puissancede la mer Égée et de la mer Noire[145].En 477, grâce à cette propagande et cette puissance,Athènes créa la ligue de Délos regroupant les citésqui voulaient lutter contre le danger perse, avec desinstitutions politiques et militaires communes sous sonhégémonie[146]. Dans un premier temps, l'alliance mul-tiplia les offensives en soutenant la révolte de l'Égyptecontre Artaxerxès Ier (révolte d'Inaros qui s’acheva parun désastre) ou en envahissant Chypre en 450[147]. Ce-pendant, Athènes utilisa aussi la ligue pour accroître sonpouvoir en Grèce et elle finit par se heurter aux intérêts deSparte, ce qui déboucha sur la guerre du Péloponnèse[148].Les Perses, malgré l'échec indéniable de l'invasion, res-tèrent encore un empire puissant, objet de crainte etd'admiration par les Grecs qui continuaient à parler du

Page 13: Guerres Médiques

13

« grand roi » (Megas Basileus, Μέγας Βασιλεύς) pourdésigner le souverain achéménide. Malgré la mort deMardonios et la retraite de leurs troupes, il est même pos-sible que les Achéménides aient considéré leur offensivecomme une victoire : Xerxès a vaincu les Spartiates auxThermopyles, abattu leur roi, rasé Athènes et réduit en es-clavage ceux qui n'avaient pas fui, pillé les temples grecset rapporté leurs trésors à Suse[149],[47].En 449, la paix de Callias fut conclue avec la ligue deDélos. Pendant plus d'un siècle, par la diplomatie, l'or etl'accueil des exilés politiques, ils intervinrent avec succèsdans les affaires grecques[150]. Le style de vie et la cultureperses furent largement imités par les Grecs dès les an-nées qui suivirent les guerres médiques[151], amorce d'uneculture commune vouée à une brillante postérité[152].

6 L'échec improbable : hypothèsesd'explications

Après la conquête des cités grecques d'Asie par Cyrus,l'écrasement de leur révolte sous Darius suivi de la sou-mission de la mer Égée et de la moitié de la Grèce conti-nentale lors de la première guerre médique, la soumis-sion de nombreuses cités à Xerxès et même l'engagementde leurs forces dans son armée au début de la secondeguerre, il est difficile d'expliquer l'échec de l'invasion en479. Même si les Perses avaient un certain nombre deraisons d'estimer avoir emporté une victoire, la faillite deleur annexion, leur repli et les raids grecs victorieux surla côte asiatique constituent un indiscutable retournementde situation à la mort de Darius. Les historiens anciens etcontemporains se sont beaucoup interrogés pour savoircomment une trentaine de petites cités ont pu vaincre unimmense empire pourvu d'alliés sur place.Hérodote avance une raison à la fin de son œuvre : laterre rude et hostile des Grecs aurait produit un peupled'hommes libres et belliqueux, bien meilleurs guerriersque les « esclaves » « mous et efféminés » d'un em-pire trop prospère[153]. Simpliste et partiale, cette idéeest cependant en partie reprise par les historiens mili-taires contemporains ; Hanson prétend ainsi qu'en « deuxsiècles, aucune phalange grecque ne put être vaincuepar les troupes perses »[154], oubliant les victoires persesà Éphèse, aux Thermopyles et beaucoup d'autres auVe et IVe siècles av. J.-C.[155]. La supériorité militairede la révolution hoplitique mise au point par les ci-tés grecques est régulièrement avancée par les auteurscontemporains[156].Pour Thucydide, c'est l'unité des Grecs qui leur permetde vaincre les barbares[157]. C'est la même idée que déve-loppe un siècle plus tard Isocrate en appelant les Grecs aupanhellénisme, seul moyen d'anéantir les Perses[158]. AuXXe siècle, l'historien américain Peter Green a beaucoupinsisté sur ce paramètre dans son ouvrage Les Guerres mé-diques[17].

Pierre Briant, historien contemporain de la Perse, sou-ligne les erreurs tactiques commises par Xerxès et Mar-donios, en particulier la mauvaise utilisation de leurcavalerie[159]. Plus déterminant encore selon lui fut la ré-volte de Babylone en août 479 qui força les Perses à com-battre sur deux fronts, celui de Babylone étant privilégiécar au centre de leur territoire[160]. Cette révolte seraitresponsable de la défaite de Xerxès tout comme la révolteégyptienne empêcha son père Darius de poursuivre sesconquêtes lors de la première guerre médique. Le manquede stabilité de l'immense empire achéménide serait doncson plus grand point faible[151].

7 La mémoire des guerres mé-diques

Fragment d'un relief de la frise sud du temple d'Athéna Nikéd'Athènes représentant un combat entre Athéniens et Perses, vers430-425, British Museum.

Les guerres médiques deviennent rapidement un sujetlittéraire à Athènes, en premier lieu chez des auteurstragiques. Les deux premières pièces de théâtre à trai-ter de ce sujet sont dues à Phrynichos, et elles ont étéperdues : Le Sac de Milet relatant cet événement de laRévolte d'Ionie et fut interdite pour avoir trop ému lepublic, et Les Phéniciennes qui se déroule pendant unevictoire navale, Salamine ou le Cap Mycale, qui avaitThémistocle pour chorège[161]. Mais la grande œuvre trai-tant des guerres médiques est Les Perses d'Eschyle, quiavait lui-même combattu durant ces conflits, et dont lechœur était financé par Périclès. Les guerres contre lesPerses sont donc rapidement devenues des thèmes dignesd'être traités au même titre que les récits héroïques quiétaient jusqu'alors les seuls sujets exploités par les auteursde théâtre grecs[162]. Mais cela fut de courte durée, carles pièces écrites par la suite ne prirent pour toile de fondque des récits mythiques, même si elles avaient un mes-sage politique actualisé[163]. Il n'en reste pas moins que lesécrits d'Eschyle, comme ceux d'Hérodote qui rédige sesHistoires peu après, permettent de préserver la mémoirede ces conflits et de leur conférer une dimension épique.De la même manière, des représentations artistiques desguerres médiques sont réalisées, alors que d'ordinaire lesartistes grecs privilégient les conflits mythologiques. Dèsla première moitié du Ve siècle de nombreuses poteriesattiques montrent des oppositions entre guerriers grecs etperses[164], et le relief côté sud du temple d'Athéna Niké

Page 14: Guerres Médiques

14 8 NOTES ET RÉFÉRENCES

de l'Acropole (construit au plus tard dans les années 430-425) figure un combat entre Grecs et Perses[165].Par la suite, les guerres médiques restent importantesdans la mémoire et l'identité d'Athènes. Les politicienset lettrés de la cité reconstruisirent progressivement lesgrandes victoires des guerres médiques, avant tout cellede Marathon qui fut perçue comme une véritable bataillelégendaire[166]. Dans les luttes politiques du IVe siècle,elle est une référence incontournable. Elle est invoquéepar les opposants de la démocratie en tant que symbolede la plus grande valeur d'un régime modéré face à la dé-mocratie plus ouverte, que représenterait la victoire desrameurs de Salamine, qui est vue comme la source del'impérialisme qui aurait mené Athènes à la défaite lors dela Guerre du Péloponnèse. Démosthène l'utilise pour jus-tifier la résistance à Philippe II de Macédoine, tandis queses opposants s’en servent pour justifier le panhellénismeet une expédition contre les Perses.À l'époque contemporaine, en devenant un topos littéraireintégré par la culture européenne, les conflits des guerresmédiques servent encore de référence : en Grèce au mo-ment de la guerre d'indépendance où les Turcs sont assi-milés aux Perses, dans le reste de l'Europe où à plusieursreprises des pays attaqués se voient comme les Grecs de-vant résister à la barbarie et la tyrannie d'un ennemi quiprend les traits des Perses. Par exemple, les Français dela période de la Révolution française face à la PremièreCoalition, ou les Espagnols faisant face à Napoléon Ier, ouencore à nouveau les Français au moment de leur rivalitépuis de leur lutte contre l'Allemagne durant la PremièreGuerre mondiale[167].

8 Notes et références

8.1 Notes

[1] Sparte est une diarchie.

[2] L'historien Pierre Briant (Darius, les Perses et l'Empire,Gallimard, p. 88) se distingue en considérant que l'arméecommandée par Datis était de « faible ampleur ».

[3] Miltiade est un adversaire résolu d'Hippias, lequel avaitfait assassiner son père.

[4] Sur un total d'environ 30 000 citoyens selon Raoul Lonis(La cité dans le monde grec, Nathan-Université, 1994, p.44).

[5] Selon Plutarque et Lucien de Samosate, c'est à cette oc-casion que Phidippidès aurait couru annoncer la nouvelledonnant son nom au marathon.

[6] Le système démocratique mis en place par Clisthène amoins de 20 ans lors de la bataille de Marathon.

[7] Plutarque affirme que Thémistocle « attira les citoyensd'Athènes vers la marine en leur assurant que par elle ils

parviendront non seulement à se défendre contre les Bar-bares mais que plus tard, ils dicteront la loi aux autresGrecs ».

[8] Les « Portes Chaudes » à cause des sources thermales quis’y trouvent.

[9] Dans le monde grec, les armes ont une signification so-ciale et politique, les aristocrates combattent à cheval, lespetits propriétaires forment la majorité de la phalange,les pauvres servent comme rameurs sur les trières, ainsiPlaton identifie la marine à la démocratie.

[10] Ce qui manqua d'arriver à son père Darius lors de sa guerrecontre les Scythes et c'est ainsi que Cyrus II périt lors d'unede ses conquêtes orientales.

8.2 Références[1] Baslez 2010, p. 83

[2] Lefèvre 2007, p. 176

[3] Mossé 1990, p. 170

[4] Airton Pollini, « Hérodote le père de l'Histoire », Histoireantique et médiévale 49, juin 2010, p. 14.

[5] Plutarque, Œuvres morales [détail des éditions] [lire enligne], IV, De la malignité d'Hérodote.

[6] Green 2008, p. 12.

[7] Green 2008, p. 13.

[8] Baslez 2010, p. 89

[9] Airton Pollini, op. cit., pp. 19-21.

[10] Emmanuel Laurentin, Pierre Judet de la Combe, BrigitteLe Guen, Silvia Milanezi, « La Fabrique de l'Histoire :Théâtre et histoire », France Culture, 15 juillet 2010.

[11] Briant 1996, p. 14

[12] Ctésias de Cnide, Persica, Ve siècle av. J.-C., texte établi,traduit et commenté par D. Lenfant, Les Belles Lettres,2004.

[13] Briant 1996, p. 161

[14] Briant 1996, p. 185-186

[15] Huyse 2005, p. 250

[16] Green 2008, p. 39

[17] Green 2008, p. 17

[18] Huyse 2005, p. 34

[19] Josette Elayi, Pénétration grecque en Phénicie sousl'Empire perse, Presses Universitaires de Nancy 1988.

[20] Briant 1996, p. 162

[21] Green 2008, p. 47

[22] Green 2008, p. 46

Page 15: Guerres Médiques

8.2 Références 15

[23] Hérodote, IV, 141.

[24] Baslez 2010, p. 87

[25] Hérodote, VII, 51.

[26] Briant 1996, p. 46

[27] Hérodote, I, 152.

[28] Huyse 2005, p. 86

[29] Green 2008, p. 49

[30] Briant 1996, p. 165

[31] Kaplan 2010, p. 167

[32] Lefèvre 2007, p. 177

[33] Hérodote, V, 28.

[34] Hérodote, V, 30.

[35] Hérodote, V, 34.

[36] Lefèvre 2007, p. 179

[37] Hérodote, V, 38.

[38] Hérodote, V, 49.

[39] Mossé 1990, p. 172

[40] Hanson 2000, p. 82

[41] Briant 1996, p. 160

[42] Green 2008, p. 57

[43] Hérodote, V, 99-103.

[44] Hérodote, V, 122-126.

[45] Briant 1996, p. 167

[46] Lefèvre 2007, p. 178

[47] Briant 1996, p. 559

[48] Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, X, 25.

[49] Hérodote, VI, 43.

[50] Green 2008, p. 12

[51] Green 2008, p. 67

[52] Thucydide, I, 16.

[53] Kaplan 2010, p. 168

[54] Brun 2009, p. 42

[55] Green 2008, p. 69

[56] Hanson 2000, p. 83

[57] Brun 2009, p. 29

[58] Hérodote, VI, 100-101

[59] Baslez 2010, p. 91

[60] Mossé 1990, p. 173

[61] Brun 2009, p. 46

[62] Hérodote, VI, 102-113.

[63] Ducrey 1999, p. 65

[64] Hérodote, VI, 117.

[65] Hérodote, VI, 116.

[66] Brun 2009, p. 200

[67] Ducrey 1999, p. 66

[68] Hérodote, VIII, 143-144.

[69] Huyse 2005, p. 35

[70] Briant 1996, p. 173

[71] Hérodote, VII, 5.

[72] Green 2008, p. 54

[73] Lévêque 1964, p. 333

[74] Hanson 2000, p. 84

[75] Green 2008, p. 114-122

[76] Ctésias, Persica, F13, 27.

[77] Hérodote, Histoires, VII, 60, 87 et 89.

[78] Briant 1996, p. 544

[79] de Souza 2003, p. 41

[80] Victor Davis Hanson, Carnage et Culture : Les grandes ba-tailles qui ont fait l'Occident, Flammarion, 2002.

[81] Holland 2006, p. 237

[82] 367 trières selon Ducrey 1999, p. 167

[83] Ducrey 1999, p. 169

[84] (en) Lazenby, The Defence of Greece, Aris & Phillips Ltd.,1993, p. 29.

[85] Green 2008, p. 77

[86] Hanson 2000, p. 21

[87] Baslez 2010, p. 50

[88] Huyse 2005, p. 89

[89] Briant 1996, p. 207-211

[90] Green 2008, p. 111

[91] Green 2008, p. 134

[92] Green 2008, p. 133-134

[93] Mossé 1990, p. 174

[94] Edmond Lévy, La Grèce au Ve siècle, Point, 1997, p. 38.

[95] Hérodote, VII, 138.

[96] Briant 1996, p. 95

Page 16: Guerres Médiques

16 8 NOTES ET RÉFÉRENCES

[97] Hérodote, VI.70, VII.209, VIII.65.

[98] Baslez 2010, p. 97

[99] Green 2008, p. 68

[100] Green 2008, p. 114-118

[101] Ctésias, Persica, F13, 29.

[102] Hérodote, VIII, 35.

[103] Hérodote, VIII, 9.

[104] Hérodote, VIII, 21-23.

[105] Histoires, VII, 36.

[106] Hérodote, VIII, 24-25.

[107] Green 2008, p. 130

[108] Plutarque, Thémistocle, 4.

[109] Thucydide, Histoire de la guerre du Péloponnèse, I, 14.

[110] Hanson 2000, p. 101

[111] Xénophon, Constitution des Lacédémoniens, XIII, 5.

[112] Hérodote, VIII, 2.

[113] Mossé 1990, p. 152 en 480

[114] Lefèvre 2007

[115] Green 2008, p. 168

[116] Green 2008, p. 142

[117] Hérodote, VII, 190-192.

[118] Hérodote, VIII, 21.

[119] Hérodote, VII, 201-233.

[120] Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, XI, 2.

[121] Hérodote, VIII, 50.

[122] Raoul Lonis, La cité dans le monde grec, Nathan-Université, 1994, p. 113.

[123] Green 2008, p. 239

[124] Baslez 2010, p. 98

[125] Hérodote, VIII, 4-6.

[126] Hérodote, VIII, 75-76.

[127] Green 2008, p. 246

[128] Hérodote, VIII, 97.

[129] Green 2008, p. 307

[130] Briant 1996, p. 546-548

[131] Green 2008, p. 299

[132] Hérodote, VIII, 100.

[133] Green 2008, p. 312-320 pour les accords avec Argos etles négociations avec Athènes.

[134] Hérodote, VIII, 143.

[135] Plutarque, Aristide, 2.

[136] Hanson 2000, p. 104 Selon l'historien, « même Alexandrele Grand ne commanda jamais autant de soldats ».

[137] Briant 1996, p. 558

[138] Green 2008, p. 375

[139] Green 2008, p. 378

[140] Thucydide, Histoire de la guerre du Péloponnèse, I, 89.

[141] Hérodote, IX, 121.

[142] Green 2008, p. 399

[143] Mossé 1990, p. 176

[144] Green 2008, p. 386

[145] Hanson 2000, p. 105

[146] Baslez 2010, p. 107

[147] Baslez 2010, p. 112

[148] Jean Pages, « La pensée navale athénienne aux Ve et VIesiècle avant J.-C. », Institut de stratégie comparée, Com-mission française d'histoire militaire, Institut d'histoiredes conflits contemporains (consulté le 5 août 2010).

[149] Dion de Pruse, Discours, XI, 149.

[150] Baslez 2010, p. 136

[151] Huyse 2005, p. 36

[152] Briant 1996, p. 893-896

[153] Hérodote, IX, 122.

[154] Hanson 2000, p. 85

[155] Huyse 2005, p. 45

[156] Jean-Pierre Vernant, Problèmes de la guerre en Grèce an-cienne, Points, 1999, p. 187.

[157] Thucydide, Histoire de la Guerre du Péloponnèse, I18, II7et II121.

[158] Isocrate, Panégyrique, 173.

[159] Briant 1996, p. 553-554

[160] Briant 1996, p. 552

[161] D. Pralon, « Entre la mémoire et l'oubli : le fragment dela tragédie, Phrynicos », dans A. Bouvier Cavoret (dir.),Théâtre et mémoire, Paris, 2002, p. 23-33.

[162] F. Hartog, Le miroir d'Hérodote, essai sur la représentationde l'autre, Paris, 1980, p. 340.

[163] M. Baslez, Les sources littéraires de l'histoire grecque, Pa-ris, 2003, p. 43.

Page 17: Guerres Médiques

9.2 Bibliographie 17

[164] A. Bovon, « La représentation des guerriers perses et lanotion de Barbare dans la première moitié du Ve siècle »,dans Bulletin de Correspondance Hellénique 87/2, 1963, p.579-602.

[165] B. Holtzmann, L'Acropole d'Athènes, Monuments, cultes ethistoire du sanctuaire d'Athéna Polias, Paris, 2003, p. 159.

[166] N. Loraux, L'invention d'Athènes, Histoire de l'oraison fu-nèbre dans la cité classique, Paris, 1981, p. 157-173.

[167] P. Brun, La bataille de Marathon, Paris, 2009, p. 195-209.C. Corbier, « La Grande Guerre Médique : essai d’uneétude de réception des Perses d'Eschyle dans la Francede la Troisième République », dans Revue de littératurecomparée 3/2004 (no 311), p. 275-292.

9 Voir aussi

9.1 Articles connexes

• Histoire de la Grèce antique

• Achéménides

• Dix Mille

• Ligue de Délos

• Révolte d'Inaros

• Ligue de Corinthe

• Armée perse sous Darius III

9.2 Bibliographie

9.2.1 Sources antiques

• Ctésias, Persica [détail des éditions], Ve siècle av. J.-C.

• Diodore de Sicile, Bibliothèque historique [détail deséditions] [lire en ligne], Ie siècle av. J.-C.

• Eschyle, Les Perses lire en ligne, Ve siècle av. J.-C.

• Hérodote, Histoires, Livre VII (lire en ligne), Ve

siècle av. J.-C.

• Thucydide, Histoire de la guerre du Péloponnèse lireen ligne, Ve siècle av. J.-C.

• Xénophon, Anabase [détail des éditions] [lire en ligne],IVe siècle av. J.-C.

• Plutarque, Vie des hommes illustres : Thémistocle,Périclès, Aristide, Cimon (lire en ligne)

• Cornelius Nepos, Vies des grands capitaines :Miltiade, Thémistocle, Cimon (lire en ligne)

9.2.2 Ouvrages contemporains

• Marie-Claire Amouretti, François Ruzé, PhilippeJockey, Le Monde grec antique, Hachette-Université,2008

• Marie-Françoise Baslez, Histoire politique dumonde grec antique, Armand Colin, 2010

• Pierre Briant, Histoire de l'empire perse, Fayard, 1996

• Pierre Briant, Darius : Les Perses et l'Empire, Gal-limard, 2001

• (en) Philip de Souza, The Greek and Persian Wars,499–386 BC., Osprey Publishing, 2003 (ISBN 1-84176-358-6)

• Victor Hanson, Les guerres grecques, Autrement, 2000

• (en) Tom Holland, Persian Fire : The First WorldEmpire and the Battle for the West, Abacus, 2006(ISBN 0-385-51311-9)

• Pierre Ducrey, Guerre et guerriers dans la Grèce an-tique, Hachette littératures, collection Pluriel, 1999

• Patrice Brun, La bataille de Marathon, Larousse, 2009

• Éric Glâtre, Salamine et les guerres médiques, collec-tion « les grandes batailles de l'Histoire », Socomer,1990

• Peter Green, Les Guerres médiques, Tallandier, 2008

• Philip Huyse, La Perse antique, Les Belles Lettres, 2005

• Michel Kaplan, Le Monde Grec, Histoire ancienne,Bréal, 2010

• François Lefèvre, Histoire du monde grec antique,Le livre de poche, 2007

• Pierre Lévêque, L'aventure grecque, Armand Colin, 1964

• Dominique Lenfant (dir.), Les Perses vus par lesGrecs. Lire les sources classiques sur l'empire aché-ménide, Paris, Armand Colin, 2011 (ISBN 978-2-200-27035-3)

• Pierre Lévêque, Pierre Briant, Le monde grec auxtemps classiques. Tome 1, PUF, Nouvelle Clio, 1995

• Raoul Lonis, La cité dans le monde grec, Nathan-Université, 1994

• Claude Mossé et Anne Schnapp-Gourbeillon, Pré-cis d’histoire grecque, Armand Collin, 1990, 372 p.(ISBN 220031292X)

Page 18: Guerres Médiques

18 9 VOIR AUSSI

• Henri Pigaillem, Salamine et les guerres médiques,Economica, 2004

• Maurice Sartre, Histoires grecques, Seuil, 2006

• Édouard Will, Le Monde grec et l'Orient, tome I :le Ve siècle, collection « Peuples et Civilisations »,PUF, 1992

9.3 Filmographie

• la Bataille de Marathon

• la Bataille des Thermopyles

• 300

• 300 : La naissance d'un Empire

9.4 Liens externes

• Guerres médiques

• Les grands bouleversements du monde grec, lesguerres médiques

• Textes sur les Guerres médiques

• Site personnel sur la bataille de Marathon (ce siteprésente en croquis les diverses phases de la bataillede Marathon)

• Portail de la Grèce antique

• Portail de l’Iran

• Portail de l’histoire militaire

• Portail du Proche-Orient ancien

Page 19: Guerres Médiques

19

10 Sources, contributeurs et licences du texte et de l’image

10.1 Texte• Guerres médiques Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerres_m%C3%A9diques?oldid=119372936 Contributeurs : Med, Ryo, Great-

patton, Orthogaffe, Treanna, Kelson, Emmanuel, Moala, HasharBot, Kndiaye, Traeb, R, Deelight, Briséis~frwiki, Outis~frwiki, Jyp, Ar-cheos, Fafnir, Lucas thierry, Spooky, Jastrow, Phe, MedBot, Sam Hocevar, Mbenoist, Siren, Oblic, Ma'ame Michu, Phe-bot, Bibi Saint-Pol,Pemelet, Lachaume, ~Pyb, Urban, Alexh, Romary, Marianika, Warriorfloyd, Korrigan, Sting, Jef-Infojef, Dake, Oxag, Poleta33, Vinc-net, Marsyas, Erasmus, Bob08, Pseudomoi, Julien06200, Celui, Sherbrooke, BrightRaven, Jean-René Godard, Daniela, LittleSmall, Korg,Gede, Stéphane33, Peter17, Stanlekub, Like tears in rain, Palica, Ælfgar, Romanc19s, David Berardan, Ursus, Matpib, Zwobot, Zivax,RobotQuistnix, Christophe cagé, Necrid Master, YurikBot, LeonardoRob0t, Poppy, Zunkir, Jerome66, CaptainHaddock, MMBot, Litlok,Bouette, Loveless, Ankh92, BeatrixBelibaste, Gringo le blanc, Pautard, Harrieta171, JeanPaul, Cédric Boissière, Fabrice Ferrer, Ascaron,Vol de nuit, SashatoBot, TiChou, Malta, Fabienkhan, Vinz1789, AntonyB, Aeleftherios, Liquid-aim-bot, Grondin, Gemini1980, Mika-ni, Thijs !bot, Robin Vander Heyden, SylvainTerrien, Hellwar, Onnagirai, En passant, Gau, Lebigot, Mafiou44, Auxerroisdu68, Sebleouf,Pentocelo, Dfeldmann, CommonsDelinker, Verbex, Eybot, Wiolshit, Mazeppa, M-le-mot-dit, Analphabot, PimpBot, Fdardel, Salebot, Bot-Schafter, Zorrobot, PANDA 81, Critias, AlnoktaBOT, Idioma-bot, TXiKiBoT, VolkovBot, Gorgor bay, Wikifrédéric, Liometallo, Amara-Bot, Vincde 15, Phso2, Ice Scream, Xic667, BotMultichill, SieBot, Louperibot, Apollonidès, Vauvout, Aluminium, DimDim72, Chacal65,JLM, Julien.Br, Cgisquet, Venividi, OKBot, Alecs.bot, Vlaam, Dhatier, Hercule, PipepBot, Codex, Gatien Couturier, Dricokit, KelBot,DumZiBoT, Ir4ubot, Sardur, Ben23, Superjuju10, Ertezoute, Tristan Liardon, Mro, TroisiemeLigne, HerculeBot, Letartean, Rayfra, Ze-tudBot, Julien1978, Grim Reaper, Huesca, AkhtaBot, Givibidou, Jerome234, LinkFA-Bot, Micbot, Seawind, Erud, Racconish, Munin75,Aadri, DSisyphBot, ArthurBot, Xqbot, RibotBOT, Rubinbot, JackBot, Orijentolog, Docteur Doc, Coyote du 57, October Ends, NicoScPo,Super Bazooka, AstaBOTh15, Helgismidh, Olyvar, Toto Azéro, Nite, EmausBot, Kilith, ZéroBot, Erasmus.new, Nicolas Eynaud, Gaiason,Porliac, WikitanvirBot, ChuispastonBot, Jules78120, Micha-pol, Mondorcet, MickRobin, Slippingspy, OrlodrimBot, Le pro du 94 :), Avo-catoBot, Killianostor, Pablo029, Mattho69, Persantik, Etiennekd, Melancholia, Martin Varron, Viator, Addbot, AméliorationsModestes,Hdnoel, ScoopBot, MrD4vinci, Do not follow, Themistone et Anonyme : 147

10.2 Images• Fichier:AGMA_Hérodote.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/d/da/AGMA_H%C3%A9rodote.jpg Licence :

CC-BY-SA-3.0 Contributeurs : ? Artiste d’origine : ?• Fichier:Acropolis_Athens_BM_424.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/7/73/Acropolis_Athens_BM_424.

jpg Licence : Public domain Contributeurs : Travail personnel Artiste d’origine : Marie-Lan Nguyen• Fichier:Babylonlion.JPG Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/8/88/Babylonlion.JPG Licence : Public domain

Contributeurs : ? Artiste d’origine : ?• Fichier:Battle_of_Thermopylae_and_movements_to_Salamis_and_Plataea_map-fr.svg Source : https://upload.wikimedia.org/

wikipedia/commons/9/92/Battle_of_Thermopylae_and_movements_to_Salamis_and_Plataea_map-fr.svg Licence : Copyrighted free useContributeurs : Map of the History Department of the United States Miltary Academy. Artiste d’origine : Frank Martini, USMA ; modifiedand translated by user:Sting

• Fichier:Carte_Ionie.png Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/93/Carte_Ionie.png Licence : CC-BY-SA-3.0Contributeurs : Travail personnel Artiste d’origine : Bibi Saint-Pol

• Fichier:Carte_empire_achéménide.png Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/23/Carte_empire_ach%C3%A9m%C3%A9nide.png Licence : CC BY-SA 2.5-2.0-1.0 Contributeurs : ? Artiste d’origine : ?

• Fichier:Discobolus_icon.png Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/93/Discobolus_icon.png Licence : Public do-main Contributeurs : Image:Discus_Thrower_Copenhagen.jpg (in PD) taken by Zserghei Artiste d’origine : of this version : Eric Gaba (Sting- fr:Sting)

• Fichier:EPMA-13330-Themistocle_decree-2.JPG Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/4/44/EPMA-13330-Themistocle_decree-2.JPG Licence : CC-BY-SA-3.0 Contributeurs : Μαρσύας (29.05.2007) Artiste d’origine :Inconnu

• Fichier:Fairytale_bookmark_gold.png Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/c/c7/Fairytale_bookmark_gold.pngLicence : LGPL Contributeurs : File:Fairytale bookmark gold.png (LGPL) Artiste d’origine : Caihua

• Fichier:Flag_of_Iran_in_map.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/19/Flag_of_Iran_in_map.svg Licence :Public domain Contributeurs :

• Flag_of_Iran.svg Artiste d’origine : Flag_of_Iran.svg : Various• Fichier:Greek-Persian_duel.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/22/Greek-Persian_duel.jpg Licence : Pu-

blic domain Contributeurs : Athènes, Musée archéologique national. Artiste d’origine : Coupe attribuée au Peintre de Triptolème.• Fichier:Gtk-dialog-info.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/b4/Gtk-dialog-info.svg Licence : LGPL

Contributeurs : http://ftp.gnome.org/pub/GNOME/sources/gnome-themes-extras/0.9/gnome-themes-extras-0.9.0.tar.gz Artiste d’origine :David Vignoni

• Fichier:Hoplite1.gif Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/b0/Hoplite1.gif Licence : Public domain Contributeurs :http://www.au.af.mil/au/awc/awcgate/gabrmetz/gabr0066.htm Artiste d’origine : Either Edward J. Krasnoborski or F. Mitchell, Departmentof History, United States Military Academy ; as stated on the Illustration credits of the book, all unlisted credited art are by these two membersof the Department of History.

• Fichier:Information_icon.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/35/Information_icon.svg Licence : Publicdomain Contributeurs : en:Image:Information icon.svg Artiste d’origine : El T

• Fichier:Ionian_Revolt_Campaign_Map-fr.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/0/0f/Ionian_Revolt_Campaign_Map-fr.svg Licence : CC BY-SA 3.0 Contributeurs :

Page 20: Guerres Médiques

20 10 SOURCES, CONTRIBUTEURS ET LICENCES DU TEXTE ET DE L’IMAGE

• Background map : File:Aegean_Sea_map_bathymetry-fr.svg (modified) created by myselfArtiste d’origine : Eric Gaba (Sting - fr:Sting)

• Fichier:Military_symbol.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/5d/Military_symbol.svg Licence : CC-BY-SA-3.0 Contributeurs : Travail personnel Artiste d’origine : Ash Crow

• Fichier:Model_of_a_greek_trireme.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/3e/Model_of_a_greek_trireme.jpg Licence : CC-BY-SA-3.0 Contributeurs : ? Artiste d’origine : ?

• Fichier:Phalanx.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/3b/Phalanx.svg Licence : CC BY-SA 3.0 Contributeurs :DeviantART Artiste d’origine : Hobito

• Fichier:Salamine_battle_map-fr.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/e/e7/Salamine_battle_map-fr.svg Li-cence : CC BY-SA 3.0 Contributeurs : Own Work made with Inkscape from Image:Salamine.png and Image:Saronic Gulf map-fr.svgArtiste d’origine : Pinpin

10.3 Licence du contenu• Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0