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NE JETEZ PAS CE JOURNAL SUR LA VOIE PUBLIQUE : OFFREZ LE À VOTRE VOISIN ! Edition du vendredi 10 décembre 2010 • n°08 Compétition p/04 When we leave et Jack goes boating projetés aujourd'hui Focus p/08 Master class des frères Dardenne: en toute simplicité A chaud p/11 Actualités du cinéma En images p/14-15 Un festival qui a du coeur In english p/16 to 18 A few bites for english speaking readers Interview. Susan Sarandon: “Je trouve que tous les films sont politiques” > p/09 Dossier. La mélodie du succès > p/06 et 07 Marrakech 9 21 Météo min max Edité par devocean S.A Certifié ISO 9001 version 2008 - DEPOT LEGAL 65-06 L'Officiel du FIFM est édité et distribué par devocean S.A, société éditrice du quotidien aufait, certifiée ISO 9001 v. 2008 L'actrice française Hélène de Fougerolles, marraine de la campagne, auprès de patients à l'hôpital Antaki mercredi./YAPASPHOTO 2 ème campagne de chirurgie gratuite de la cataracte organisée par le FIFM > Page/05 L'Officiel du Festival International du Film de Marrakech est édité et distribué par le quotidien Marjane Satrapi: “J’aime le défi de l’inconnu, la peur de ne pas savoir faire” p/13

fifm n08 2010

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L'Offi ciel du Festival International du Film de Marrakech

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NE JETEZ PAS CE JOURNAL SUR LA VOIE PUBLIQUE : OFFREZ LE À VOTRE VOISIN !

Edition du vendredi 10 décembre 2010 • n°08

Compétition p/04When we leave et Jack goes boating projetés aujourd'hui

Focus p/08Master class des frères Dardenne: en toute simplicité

A chaud p/11Actualités du cinéma

En images p/14-15

Un festival qui a du coeur

In english p/16 to 18

A few bites for english speaking readers

Interview. Susan Sarandon: “Je trouve que tous les fi lms sont politiques” > p/09

Dossier. La mélodie du succès > p/06 et 07

Marrakech 9 21

Météo min max

Edité par devocean S.A Certifi é ISO 9001 version 2008 - DEPOT LEGAL 65-06

L'Offi ciel du FIFM est édité et distribué par devocean S.A, société éditrice du quotidien aufait, certifi ée ISO 9001 v. 2008

L'actrice française Hélène de Fougerolles, m

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2ème campagne de chirurgie gratuite de la cataracte organisée par le FIFM> Page/05

L'Offi ciel du Festival International du Film de Marrakech est édité et distribué par le quotidienest édité et distribué par le quotidienest édité et distribué par le quotidien

Marjane Satrapi: “J’aime le défi de l’inconnu, la peur de ne pas savoir faire” p/13

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02 vendredi 10 décembre 2010

Edito,Cliché pris hier après-midi lors de la projection en audio description du film La symphonie marocaine du réalisateur Kamal Kamal, second long marocain à être audio-décrit dans le cadre du FIFM. À voir l'air enjoué et concentré de cet auditeur, on peut crier haut et fort que l'audio description est une réussite manifeste. L’auditeur est enfin spectateur!/A.ALAOUI

PHOTO De nostalgie et d'avenir EDITO. Que les jours passent vite! En ce vendredi 10 décembre, nous sommes déjà à la veille de la clôture du 10ème FIFM qui, cette année, a offert aux festivaliers des moments de pure magie, des instants de délectation cinématographique.De quoi donner à la rédaction de L'Officiel , comme certainement à beaucoup d'entre vous, un certain sentiment de nostalgie... mais aussi de grandes ambitions pour l'avenir.

Spleen cinématographique Cette mélancolie, teintée d'espérance, on la retrouve aussi -comme s'ils étaient des-tinés à être diffusés aujourd'hui-, dans les deux derniers longs métrages de la compé-tition: When we leave et Jack goes boating (cf. Compétition page 4).Le premier, réalisé par Feo Aladag et projeté à la salle des ministres à 11h00, s'intéresse aux thèmes de l'intégration, des sacrifices à faire pour sa vie future et du regard de la famille face à nos propres choix. Autant de défis lancés par le biais de cette histoire où la jeune Umay se voit contrainte à deux reprises d'opter pour la fuite.Le second film signé par l'acteur et mainte-nant réalisateur Philip Seymour Hoffman, projeté à 15h00, évoque l'histoire d'amour de deux losers animés par le rêve mêlé de liberté et de perdition: faire ensemble une balade en bateau à Central Park.Deux scénarios dans lesquels se conju-guent une vision mélancolique d'un passé, et celle d'un présent médiocre qui pousse les protagonistes à guetter l'avenir avec espoir.

Espérance nouvelle Cet avenir, point de mire fixé avec enthou-siasme, c'est aussi de lui dont il est ques-tion avec la seconde campagne de chirur-gie gratuite de la cataracte lancée cette année.Organisée par la Fondation du Festival international du film de Marrakech, en partenariat avec la Fondation Hassan II d’ophtalmologie et le Ministère de la San-té, cette campagne 2010 se fait au profit de 250 patients venant de la région de Mar-rakech Tensift Al Haouz.Elle offre à chacun un espoir face à cette maladie (une opacification partielle ou to-tale du cristallin), qui conduit à une dimi-nution progressive de la vue si elle n'est pas traitée. C'est tout le propos de Omar Berbich, ophtalmologue (cf. Interview page 5).

Optimistes destinées Enfin, puisque la nostalgie a pour qualité d'aider à faire le point et à mieux nourrir le présent et l'avenir, -comme c'est le cas dans Les petits mouchoirs de Guillaume Canet (cf. En coulisses page 10) -, misons donc sur ceux qui ont l'optimisme pour credo.On pourra citer, parmi eux, les produc-teurs de films musicaux, genre qui fait un vrai retour depuis quelque dix ans (cf. Dossier pages 6 et 7); mais aussi Mar-jane Satrapi (cf. Interview page 13) et Suzanne Sarandon (cf. Interview page 9), ces femmes liées au cinéma et à qui tout sourit.Souriez à la vie... Elle vous le rendra bien!

■ La rédaction

Magique L'OFFICIEL DU FIFM

Edité par devocean S.A, société éditrice du quotidien d’information , certifi ée ISO-9001 version 2008 (Bureau Veritas International)RC: 157283Patente : 36390935IF: 1104850Impression: Maroc Soir

Directeur général:Brahim SedratiDirecteur de publication: Reda Sedrati

Equipe de rédaction:Secrétaire de rédaction: Muriel TancrezJournalistes: Aïcha Soussi, Naïma Moncef, Khalid Satri, Imad Bentayeb, Marion Despouys, Rechad Otmane-Tani, Amélie Amilhau, Cerise Maréchaud Coordination & correction:Soundouss El Kasri (Rédactrice en chef du quotidien aufait), Reda Samie, Wafae M’rabet, Alexandra Girard

Photographie:Abdelkarim Alaoui, Studio YapasphotoInfographie:Mounim Souibi, Yassine Ouali

Responsable distribution: Abdelhakim SaidiContacts:Tél: 0522 39 92 55 / 77 / 87Fax: 0522 39 93 78E-mail: [email protected]: www.aufaitmaroc.com

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03vendredi 10 décembre 2010

Programme11h00 WHEN WE LEAVE | 1h59

15h00 JACK GOES BOATING (Rendez-vous l’été prochain) | 1h29

17h30 SANS TOIT NI LOI | 1h35 | vo | Coup de Cœur de Jean-Pierre & Luc Dardenne

20h00 SMALL WORLD | 1h30

17h00 CYRANO DE BERGERAC | 2h15 | vo | Coup de Cœur de Sigourney Weaver

18h00 Cérémonie du Palmarès

SOMEWHERE | 1h38

PALAIS DES CONGRÈSSALLE DES MINISTRES

PALAIS DES CONGRÈSSALLE DES AMBASSADEURS

10h00 LE FILS PREFERE | 1h50 | ad - vo

12h00 TOSCAN | 1h27 | vosta

14h30 CHACUN CHERCHE SON CHAT | 1h35 | ad - vo

17h00 Master Class de Lee Changdong

20h30 END | 1h30 | vostf & vosta

10h00 TOUS LES MATINS DU MONDE | 1h55 | ad - vo

VE

N 1

0S

AM

11

VE

N 1

0S

AM

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PLACEJEMAA EL FNA

18h00 COPLAND | 1h44 | vfen présence de Harvey Keitel

18h30 Cérémonie du Palmarès DEVDAS | 3h | vostf

VE

N 1

0S

AM

11

CINÉMA MEGARAMASALLE 1

17h15 BEAU TRAVAIL | 1h47 | vo

19h45 LES MARIS, LES FEMMES, LES AMANTS | 1h45 | vo

22h15 37°2 LE MATIN | 2h01 | vo

17h15 CONTE DE PRINTEMPS | 1h52 | vo

19h45 LA CEREMONIE | 1h51 | vosta

22h15 OSS 117 : RIO NE REPOND PLUS | 1h40 | vo

CINÉMA MEGARAMASALLE 2

17h00 L’EMPLOI DU TEMPS | 2h12 | vo

20h00 TROIS PLACES POUR LE 26 | 1h56 | vo

22h30 LES CHANSONS D’AMOUR | 1h40 | vo

17h00 SAUVE QUI PEUT (LA VIE) | 1h27 | vo

20h00 LA VIE EST UN LONG FLEUVE TRANQUILLE | 1h30 | vosta

22h30 LE FABULEUX DESTIN D’AMELIE POULAIN | 2h02 | vosta

CINÉMALE COLISÉE

11h00 LE NOM DE LA ROSE | 2h11 | vostf

14h00 LE PIANISTE | 2h28 | vostf

17h00 MON ONCLE D’AMERIQUE | 2h05 | vo

20h00 WHEN WE LEAVE | 1h59

22h30 NEDS | 2h04

11h00 LOFT | 1h55 | vostf

14h00 LALLA HOBBY | 1h35 | vostf

16h00 A CRIME (Un crime) | 1h42 | vostf

18h00 A LA RECHERCHE DU MARI DE MA FEMME | 1h28 | vostf

20h00 JACK GOES BOATING (Rendez-vous l’été prochain) | 1h29

22h00 POETRY | 2h19

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N 1

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Tous les fi lms présentés dans la salle des Ministres du Palais des Congrès et au cinéma Colisée sont présentés en version originale sous-titrée en français, arabe et anglais, sauf indication contraire.

All the fi lms screened in the Salle des Ministres of the Palais des Congrès and the Colisée Cinema are presented in original version with French, Arabic and English subtitles, unless otherwise stated.

Bleu - Blue: fi lms en compétition - fi lms in competitionOr - Gold: fi lms hors compétition - fi lms out of competition

Les autres fi lms sont présentés dans le cadre des hommages. The other fi lms are linked to the tributes.

VOSTF: Version originale sous-titrée français - original version with French subtitles

VOSTA: version originale sous-titrée anglais – original version with English subtitles

VO: version originale non sous-titrée – original version without subtitles

VF: version doublée en français – French dubbed version

AD: audio description pour les non-voyants et les malvoyants - audio descrip-tion for the blind and partially sighted audiencePour des raisons de sécurité, l’entrée des salles de cinéma est strictement limitée aux places disponibles. Les salles de cinéma devront être évacuées à la fi n de chaque séance.

For security reasons, all admissions are strictly limited to available seats.All cinemas will be emptied at the end of each screening.

L’entrée des salles de cinéma est interdite aux moins de 18 ans. Access to all cinemas is forbidden to people under 18 years old.

L’état des copies des fi lms projetés peut parfois présenter quelques défauts. Nous vous prions de nous en excuser par avance.Some fi lms prints could be altered. Please accept our apologies for these inconveniences.

Cette programmation est susceptible de subir d’éventuelles modifi cations. Tout changement sera annoncé sur les panneaux prévus à cet effet.

This screenings schedule is subject to changes. All changes will be announced on the relevant billboards.

Notes

06.61.54.47.76 / 05.24.36.93.00

Chez soi... comme à l’hotel

Pour les familles nombreuses «Fêtes de Fin d’Année» à

Marrakech

[email protected]

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04 vendredi 10 décembre 2010

Compétition• WHEN WE LEAVE (DIE FREMDE) DE FEO ALADAG (ALLEMAGNE - 1ER FILM)

De départs et de déchirures SYNOPSIS. Pour son premier film, Feo Aladag s'attaque à une thématique ardue, celle de l'intégration, celle des sacrifices à faire pour sa vie future et du regard de la famille face à nos propres choix...

Diffi cile intégration

C'est un peu ce à quoi doit faire face Umay, jeune femme allemande de 25 ans, qui quitte Istanbul pour protéger son fils des coups d’un mari auquel elle-même n’arrive plus à rester soumise et qui retourne dans sa famille, installée à Berlin.Mais retournée au pays, elle sait qu’elle exige beaucoup de ses parents et espère que les liens d’affection seront plus forts que toutes les contraintes sociales. Il ne lui faudra pourtant malheureusement pas longtemps pour réaliser que sa fa-mille est incapable de jeter les conven-

tions par dessus bord.Umay se retrouve donc acculée pour la seconde fois, et obligée de fuir de nou-veau ceux qu’elle aime malgré tout, pour éviter les représailles et la violence des hommes de sa famille, afin aussi de leur éviter l’opprobre dans leur communau-té.

Générer un dialogue sur la diversité culturelle Die Fremde est donc une histoire d'in-tégration, une histoire de départ, et comme son titre l'indique, une histoire de déchirures.De fait, il est un film profondément humain, sur le combat d’une femme qui lutte pour sa famille contre les crimes d’honneur.Projet cinématographique né il y a de cela plus de cinq ans, celui-ci a pris sa source dans les recherches que la réali-

satrice a faites concernant les violences à l'encontre des femmes pour le compte d'Amnesty International. Des violences très souvent présentes dans la presse allemande selon la réalisatrice qui, par le biais de ce premier long métrage, veut en définitive créer un dialogue sur la diversité.Les différentes cultures qui se croisent dans une société “ont besoin d'apprendre à se connaître mutuellement sans juger ou tomber dans les stéréotypes... Il faut que les gens se rendent compte que si une société ne fonctionne pas de manière homogène, elle n'en est que plus riche”, soutient la réalisatrice Feo Aladag.Projection: 11h00 à la Salle des mi-nistres du Palais des Congrès. Et à 20h00 au cinéma Le Colisée.

■ Muriel Tancrez

• JACK GOES BOATING DE PHILIP SEYMOUR HOFFMAN (ETATS-UNIS - 1ER FILM)

Quand deux amoureux losers poursuivent un rêve au fi l de l'eau SYNOPSIS. À l'évocation du nom de Phi-lip Seymour Hoffman, on pense tout de suite à l'acteur dans le rôle titre de Tru-man Capote , à Good Morning England ou même encore Mission: Impossible 3 ... mais il faut aujourd'hui ajouter sa pre-mière réalisation: Jack Goes Boating .

L'eau, élément essentiel du fi lm Jack goes boating est une comédie romantique douce amère qui se passe dans New York, dont Philip Seymour Hoffman est à la fois le réalisateur et l'acteur principal.Le film est adapté d’une pièce éponyme dans laquelle Seymour Hoffman avait également joué et qui est écrite par Bob Glaudini.Jack est un chauffeur de limousine atta-chant et socialement un peu inadapté. Il passe le plus clair de son temps avec son ami Clyde et sa femme Lucy. Grâce à eux, il rencontre la fragile et mala-droite Connie et en tombe amoureux.

De là, le film raconte la rencontre entre ces deux êtres en marge, deux losers sympathiques et drogués, ainsi que l'histoire d'amour qui va avec. Pour ces deux-là, le quotidien est simple et se résume en trois mots: cuisine, natation et drogues.La cuisine pour séduire Connie, les dro-gues pour affronter le quotidien et la natation car Jack poursuit la promesse qu'il a faite à sa belle: faire ensemble une balade en bateau à Central Park.Mais alors que le couple tente de dépas-ser ses inhibitions sans renoncer à son idéal, le couple de Clyde et Lucy com-mence, lui, à s'effriter...Un film où l'eau tient une place de choix, tel un personnage, tant sur le plan ma-tériel que symbolique, évoquant à juste titre le romantisme tout comme la liber-té mais aussi la perdition.Projection: 15h00 à la Salle des mi-nistres du Palais des Congrès. Et le 11 décembre à 20h00, cinéma Le Colisée.

■ Muriel Tancrez

Biographie

Acteur, et aujourd’hui réalisateur, Philip Sey-mour Hoffman est né le 23 juillet 1967 à Fairport (État de New York, États-Unis). Il s’engagea dans des cours de théâtre dès le lycée puis à la New York University Tisch School of the Arts, et obtint finalement un Bachelor of Fine Arts en expression théâtrale en 1989. Il fit ses débuts à l’écran avec le film Triple Bogey on a Par Five Hole (1991), crédité sous le nom de Phil Hoffman, mais son premier rôle important survint l’année suivante dans My New Gun . C’est avec le film de Joel Schumacher Personne n’est parfait(e) -dans lequel il donne la réplique à Robert DeNiro-, qu’il est vraiment révélé. Philip Seymour Hoffman a également obtenu l’oscar du meilleur acteur en 2007 pour sa prestation dans Truman Capote.

Biographie

Née en 1972 à Vienne, Feo Aladag a étudié l’art dramatique, la communication et la psychologie à Vienne et à Londres. Titulaire d’un doctorat, elle travaille également comme journaliste, écrit des scénarios de téléfilms et participe à des études supérieures de mise en scène à l’Académie allemande du cinéma et de la télévision de Berlin. En 2004, elle a fondé la société de production Independent Artists Filmproduktion. When we Leave a d’ores et déjà remporté le Label Europa Cinemas au Festival de Berlin 2010.

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05vendredi 10 décembre 2010

Interview• DR. OMAR BERBICH, MEMBRE DE LA FONDATION HASSAN II D'OPHTALMOLOGIE

“ Le FIFM permet aux non et malvoyants d'entendre des fi lms, pourquoi ne pas leur rendre la vue?”

Depuis l'édition 2009 du Festival, la Fondation du FIFM a mis en place -en partenariat avec la Fondation Hassan II d’ophtalmologie et le Ministère de la Santé- une campagne de chirurgie gratuite de la cataracte. Cette campagne -parrainée par l'actrice française Hélène de Fougerolles-

permet cette année d'opérer au sein de l'hôpital Antaki quelque 250 patients. Tour d'horizon de cette opération au grand cœur avec un de ses principaux protagonistes, le Docteur Omar Berbich.

ENTRETIEN.

Q: Comment est née l'année dernière cette initiative au sein du Festival international du fi lm de Marrakech et qui en est à l'origine?

C'est Son Altesse Royale le Prince Mou-lay Rachid qui en est à l'origine. Cela rentrait dans les grands thèmes du Fes-tival 2009, puisque la programmation comprenait un film proposé en audio description. De fait, effectuer des opé-rations de la cataracte rentrait dans la même volonté de rendre service aux malvoyants. Car les gens atteint de la cataracte sont des malvoyants et pas des non-voyants. C'est une maladie qui se développe principalement avec l'âge et qui n’est réversible qu’après chirurgie. Chez l'enfant, par contre, c'est une véri-table urgence. C'est pour cela que l'on n'en a pas beaucoup (trois opérés cette année) car c'est une intervention qui doit se faire dans les jours qui suivent le diagnostic pour que le développement de la vision ne soit pas compromis.

Q: Cette année, ce sont quelque 250 patients de la région Marrakech Tensift Al Haouz, qui ont été opérés. Quelle a été, pour ces personnes, la procédure afi n de bénéfi cier de cette campagne

d'opérations et y avait-il des critères de sélection? Nous avons en effet opéré 250 personnes cette année, et l'an dernier il y en avait 200. Il faut savoir qu'aucune de ces per-sonnes n'est originaire de la ville même de Marrakech, mais plutôt de la région, dans des zones éloignées. Ce sont des personnes démunies, qui n'ont pas accès aux soins car ils n'ont pas les moyens financiers, mais également les moyens de se déplacer jusqu'aux centres hos-pitaliers. Au départ, c'est donc dans les centres de santé que se fait le pre-mier triage, c'est là que les médecins prennent ceux qui ont une baisse d'acui-té visuelle, personnes âgées ou pas: cette diminution peut être due aussi à un dia-bète, un glaucome, ou encore d'autres causes. Ce sont ensuite des médecins ophtalmologistes qui se déplacent pour faire le second diagnostic. Quand le dia-gnostic était autre qu'une cataracte, les patients étaient orientés vers les centres indiqués. Les cas de cataracte ont été mis sur la liste et contactés pour prévoir le transport aller-retour, l'opération, mais aussi leur suivi. Des médecins de la Fondation Hassan II d'ophtalmologie vont d'ailleurs rester jusqu'à mercredi pour faire ce suivi, et ensuite ceux de l'hôpital Antaki prendront le relais.

Q: Pour les personnes qui ne bénéfi cient pas de cette campagne de chirurgie gratuite de la cataracte, combien coûte au

Maroc une opération de la sorte? Et, si on ne la traite pas, quels sont les risques? C'est une chirurgie qui est faite par des ultrasons, c'est la phaco-émulsification. De fait, c'est une toute petite incision qui est faite, de trois millimètres, à travers laquelle la cataracte est cassée en plu-sieurs fragments puis aspirée. Il y a aussi la technique classique, avec une grande incision et un rétablissement plus long, qui a été utilisée dans une moindre mesure dans cette campagne. La phaco-émulsi-fication nécessite beaucoup de matériels, de consommables, et les machines qui permettent cette intervention coûtent très cher. C'est là donc un des grands atouts de cette campagne dans le cadre du Festival, car l'aide permise permet d'opérer dans les conditions les plus optimales. En temps normal au Maroc, le forfait global pour une intervention de la sorte pour un patient bénéficiant de l’AMO, par exemple, est de 8.500 DH. Concernant la maladie, toute personne ayant une cataracte non traitée peut arriver à la cécité, car avec le temps cela forme un véritable rideau opaque. Néanmoins, la cécité provoquée par cette maladie demeure réversible après chirur-gie. Ce qui n'est pas le cas par exemple pour un glaucome au stade terminal.

Q: Vous avez donc traité des cas de cataractes très avancées cette année? Tous les gens que l'on opère ont, en grande majorité, une cataracte très avancée. Cela vient du fait qu'ils n'ont pas l'occasion d'aller se faire soigner au moment adéquat, pour deux raisons principales: le manque d'argent ou la fatalité face à un certain destin.

Q: Les opérations ont commencé lundi et vous fi nissez aujourd'hui. Cela fait donc cinq jours intenses de chirurgie. Comment vivez-vous cette expérience qui n'est évidente ni sur le plan physique, ni sur le plan émotionnel j'imagine? C'est très fatiguant, mais c'est surtout très intense émotionnellement parlant. Le plus intense, c'est le lendemain ma-tin quand on enlève le pansement aux patients. En fait, avant l'opération les gens ont peur: peur de ne pas pouvoir finalement se faire opérer, par exemple. Ils ont du mal à y croire. Et puis, le len-demain c'est un pur bonheur. Les gens crient de joie en réalisant qu'ils ont recouvré la vue... La fatigue, on la sent

le soir en rentrant, mais c'est compensé par tout cela, et par la bonne ambiance de travail dans laquelle nous sommes. Tout le personnel médical et paramé-dical est très impliqué. Par exemple, mardi alors que c'était un jour férié, per-sonne n'a manifesté sa volonté d'avoir la journée de repos. Ils sont tous touchés par cet élan de solidarité.

Q: Cette action est menée depuis l'an dernier dans le cadre du Festival, pourquoi cette campagne s'est-elle portée sur cette maladie en particulier?

En fait, la cataracte est un réel problème de santé publique. C'est une des causes de cécité réversible la plus fréquente au Maroc. Née principalement à cause de l'âge [et donc du vieillissement du cris-tallin, ndlr], la cataracte augmente au Maroc autant que la population de per-sonnes âgées devient importante.

Q: En quoi cela est-il important, selon vous, que le Festival international du fi lm de Marrakech s'implique dans ce type d'action?

Le Festival a déjà commencé à œuvrer dans ce sens en mettant en place l'audio description pour rendre accessibles les films aux non et malvoyants. Du coup faire quelque chose pour ces personnes était déjà dans l'optique du Festival. En plus, le Festival international du film de Marrakech, c'est à la fois le son, l'image...c'est la vue. Tous ces sens là sont mobilisés. Alors, si l'on permet aux non et malvoyants de pouvoir entendre des films, pourquoi ne pas -quand c'est possible- leur rendre la vue?

En tant normal au Maroc, le forfait global pour une intervention par ultrasons pour un patient bénéficiant de l’AMO, par exemple, est de 8.500 DH.

“Avant l'opération les gens ont peur de ne pas pouvoir

se faire opérer finalement, ils ont du mal à y croire. Et puis,

le lendemain c'est un pur bonheur”.

■ Propos recueillis par Muriel Tancrez

,Docteur Omar Berbich, membre de la Fondation Hassan II d'ophtalmologie./YAPASPHOTO

,Melita Toscan du Plantier, Directrice du Festival (G), et la comédienne Hélène de Fougerolles, marraine de la campagne de chirurgie. /YAPASPHOTO

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06 vendredi 10 décembre 2010

Au sommet de sa popularité dans les années 1930, le film musical connaît un vrai retour sous les feux des projecteurs depuis dix ans. Qu’il soit américain, français, indien ou égyptien, il séduit les foules avec son charme indémodable. Coup de projecteur

sur ces comédies qui ont depuis toujours le vent en poupe.

MUSICALES. Pourquoi se contenter de raconter des histoires quand on peut en plus les faire vivre en chantant? C’est ce que se sont dit les dizaines de réali-sateurs qui, depuis les débuts de l’his-toire du cinéma, ont fait le pari du film musical. Et le pari est en général réus-si. Extrêmement à la mode, il y a plus d’un demi siècle, les comédies chantées continuent aujourd’hui de faire vibrer les foules. Elles restent un genre indé-modable au charme difficilement com-parable.Les films musicaux font leur appari-tion dès les premiers pas du cinéma. Il faut alors rivaliser d’imagination pour sonoriser des œuvres, pour l’instant,

muettes. Et la chanson paraît un moyen tout trouvé pour donner de la voix aux interprètes. Les sonorisations se font d’abord de manière artisanale avec des artistes ou un phonographe cachés der-rière l’écran de projection.Mais très vite, la chanson s’impose comme le passage obligé de tout film qui se respecte. De nombreuses œuvres pourtant pas estampillées “comédies musicales” se retrouvent ainsi avec quelques chansons dans la trame du film. On découvre ainsi dans les années 30 que de grands acteurs ont aussi un sacré brin de voix, comme Jean Gabin dans Pépé le Moko , Maurice Chevalier dans La chanson de Paris ou Marlène

Dietrich dans l’ Ange bleu .Mais très vite, les réalisateurs voient plus loin. La chanson devient un des élé-ments clés de leur film. Aux Etats-Unis, une partie de ces œuvres sont des adap-tations cinématographiques de comé-dies musicales qui font le plein de spec-tateurs sur les planches de Broadway comme Showboat d’Harry Pollard ou The désert song de Roy Del Ruth. L’idée est de faire un peu rêver un peuple amé-ricain ébranlé par la crise. Très vite un duo de stars va émerger. Celui de Fred Astaire et Ginger Rogers. Neuf films sont réalisés avec eux par la RKO et tous cartonnent: Carioca, La joyeuse divorcée, Roberta, Le Danseur du des-sus, En suivant la flotte, Sur les ailes de la danse, L'entreprenant Mr Petrov, Amanda et enfin, La Grande Farandole .La MGM, de son côté, décroche à deux reprises la convoitée statuette dorée des oscars grâce à deux films musicaux: Broadway Melody et Great Ziegfeld . Elle produit en 1939 l’adaptation du Magicien d’Oz par Victor Fleming. Le film, un énorme succès, propulse la car-

La mélodie du succès

Dossier

,Dans les années 70, le film musical devient contestataire et affiche des revendications politiques comme dans Hair./DR

,Pour ceux qui souhaitent se faire une idée du cinéma made in Bollywood, Devdas est la meilleure des introductions. /DR

,Le déhanché de John Travolta et la voix pure d’Olivia Newton ont fait l’immense succès de Grease en 1978./DR

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rière de Judy Garland.

L’âge d’or du musical

Après la deuxième guerre mondiale, le style continue à avoir le vent en poupe. C’est l’âge d’or de la comédie musicale. Les grands noms américains du genre sont désormais Leslie Caron, Gene Kel-ly, Frank Sinatra ou encore Kathryn Grayson. Des films comme Chantons sous la pluie, Un Américain à Paris, le Chant du Missouri, Un jour à New-York, La Mélodie du bonheur ou Tous en scène sont d’énormes succès commerciaux.En France, c’est Jacques Demy qui va très vite s’imposer comme le chantre de la comédie musicale. Il devient la coque-luche du public avec Les Parapluies de Cherbourg, un film entièrement musical. Et réussit à nouveau son pari quelques années plus tard avec les Demoiselles de Rochefort où il réunit à l’écran Catherine Deneuve, sa sœur Françoise Dorléac et l’acteur et danseur américain Gene Kelly.

Sensualité égyptienne

Au même moment le film musical ex-plose en Egypte. Il y connaît son heure de gloire entre les années 30 et 60. Le premier du genre qui emballe immé-diatement le public est Tahta daw’ al-qamar de Choukra Madi en 1930. Très vite, de nombreux autres réalisateurs lui emboîtent le pas comme Al-War-da al-bayda, Salah Abou Seif, Ahmed Badrakhan, Yousry Nasrallah, Niazi Mostafa, Daoud Abdel Sayed, Radwan El-Kashef, Mohamed Khan ou Youssef Chahine.Le coup de cœur pour ce nouveau genre cinématographique est immédiat chez le public égyptien mais aussi dans tout le Maghreb et le Moyen Orient, grâce à des œuvres parfois provocantes et souvent sensuelles en diable. Les grands acteurs à voix à qui tout le monde rêve de res-sembler s’appellent ici Farid El Atrache, Mohamed Fawzi, Abdelhalim Hafez, Ta-hia Carioca ou encore Samia Gamal.

La folie Bollywood

En Inde, le genre prend lui aussi son envol dès les années 30 avec Alam Ara d’Ardeshir Irani et restera très en vogue jusqu’à aujourd’hui. La grande majo-rité de la production Bollywood est en effet faite de films musicaux. Ces longs métrages fleuves enchaînent les mor-ceaux romantiques et les chorégraphies colorées. Mais attention, les acteurs qui impriment la pellicule de leur charme et de leur grâce de danseurs sont rarement ceux qui posent leur voix sur la bande. Ils chantent en général en playback servis par de grands chanteurs comme Lata Mangeshkar, Asha Bhosle ou Mo-hammed Rafi. Le succès mondial de ces films a pour résultat qu'il n'est pas éton-

nant de croiser des jeunes gens dans les rues de Marrakech ou de Tripoli chan-tant à pleine voix et par cœur des chan-sons entières en dialecte HindouEn 1961, un film issu de Broadway va être un formidable suc-cès: West Side Story. A l’heure de la révolution sexuelle et de l’émancipa-tion de la jeunesse, le long métrage nous rejoue Romée et Juliette en version rock; de quoi électriser les foules!Mais les années 60 marquent malgré tout le ralentisse-ment des sorties de films musicaux. Ils continuent malgré tout à avoir la cote dans leur version subversive et engagée, tout particuliè-rement aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. On n’y parle désormais plus seule-ment d’amour et de mariage mais on y aborde aussi des problèmes de société et on utilise ce genre ludique comme vecteur de combats politiques. La preuve avec Phantom of the Paradise en 1974, The Rocky horror pic-ture show en 1975, Hair en 1979 et the Wall en 1982.Dans les années 80, le succès des films à chansons marque le pas. Seuls quelques films géné-rationnels et consacrés à une musique réussissent encore à remplir les salles. C’est ainsi le cas des Blues Brothers pour le rythm and blues, La Fièvre du samedi soir pour la disco et Grease pour le rock& roll.

Ce rêve blues

Le salut va venir dans les années 90 des dessins ani-més. Alors que la cote de ce genre explose chez les petits mais aussi les plus grands, la musique s’impose comme un passage obligé avec aux manettes de grands musi-ciens. Alan Menken, le grand spécialiste de la com-position pour comédie musi-cale fait chanter à l’unisson les spectateurs de La Petite Sirène, Aladdin, La Belle et la bête, le Bossu de Notre-Dame, Hercule et Poca-hontas. Elton John donne sa voix au Roi Lion et Phil Collins à une nouvelle ver-sion animée de Tarzan.Woody Allen va remettre la comédie mu-sicale avec des personnages en chair et en os au goût du jour avec Tout le monde dit I love you en 1997. Mais c’est en 2001 que le public renoue vraiment totale-ment avec le style. Le film du renouveau est australien et s’appelle Moulin Rouge.

Il met en scène Nicole Kidman et Ewan McGregor dans une grande histoire d’amour contrariée. Le succès est im-mense et le long métrage décroche deux oscars en 2002 et trois Golden Globes

dont ceux du meilleur film musical et de la meilleure actrice dans un film musical. Surfant sur ce succès, Rob Marshall débarque sur grand écran avec Chicago, et c'est un pari réussi pour lui aussi. Dans la foulée, d’autres réa-lisateurs américains tentent leur chance avec tout autant de succès: Kenny Ortega avec High school musical, Adam Shankman avec le délirant Hairspray, Phyllida Lloyd avec Mamma Mia et à nou-veau Rob Marshall en 2009 avec Nine.En France aussi, le genre retrouve ses lettres de no-blesses. Les grandes retrou-vailles avec le public se font en hexagone en 1997 avec On connaît la chanson d’Alain Resnais. Sabine Azéma et Pierre Arditi sont hilarants dans leur rôle de couple rongé par la routine. Les prestations en play-back de Jean-Pierre Bacri, Lambert Wilson, Agnès Jaoui et An-dré Dussolier sont tout aussi jouissives. Le coup de foudre avec les spectateurs est immédiat et va en inspirer plus d’un. A commencer par Olivier Ducastel et Jacques Martineau qui se lancent en 1980 sur Jeanne et le gar-çon formidable. Suivis de François Ozon en 2001 avec Huit femmes, Claude Duty en 2002 avec Filles perdues cheveux gras ou encore Christophe Honoré en 2007 avec Les chansons d’amour.En Inde, le film musical n’a jamais faibli auprès de son public mais réussit depuis dix ans à s’imposer auprès d’un public international. Les chorégraphies acidulées, la beauté des acteurs et des actrices et l’originalité des chansons (à défaut des scé-

narios puisqu’ils parlent tous d’amour) donne au genre Bollywood ses lettres de noblesses. En 2002, Devdas de Sanjay Leela Bhansali réconcilie tout le monde. Et Hollywood s’intéresse à son tour au genre produisant en 2004 Coup de foudre à Bollywood de Gurinder Dhadha avec la sublissime Aishwarya Rai. Le succès est encore au rendez-vous. Et rien ne semble pouvoir l’arrêter. Le film musical a apparemment encore de beaux jours devant lui.

Dossier

,L’histoire d’amour contrarié de Moulin rouge va faire renouer le public itnernational avec le film musical en 2001./DR

,En France c’est l’excellent On connaît la chanson d’Alain Resnais qui relance la machine du film musical./DR

,Chantons sous la pluie est un des grands succès des années 50./DR

,Julie Andrew illumine de son charisme La mélodie du bonheur, classique toujours d’actualité./DR

■Amélie Amilhau

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08 vendredi 10 décembre 2010

Focus• MASTER CLASS DES FRÈRES DARDENNE

En toute simplicité LEÇON. 17h00, le Palais des Congrès commence à grouiller de monde dans l’attente de la cérémonie officielle en hommage à Harvey Keitel. Plus bas au sous-sol, La salle des Ambassadeurs se remplit peu à peu. On est loin des strass ostentatoires des monstres sacrés hol-lywoodiens. Car il s’agit ici d’un autre hommage, à un autre cinéma. Celui des gens, des gens dans leur vérité, dans leur intimité.Des gens mis à nu par la caméra de deux frères ayant défini et redéfini un certain genre de cinéma, si ce n’est le cinéma lui-même: les frères Jean-Pierre et Luc Dardenne.Référence absolue du cinéma du Plat Pays, les frères Dardenne font par-tie du club très fermé des réalisateurs doublement primés de la Palme d’Or du Festival de Cannes. ( Rosetta -1999, L’enfant- 2005). Ambassadeurs de luxe du Cinéma Collectif, on sent tout de suite que le mot “collectif” a une conno-tation toute particulière chez les deux frères réalisateurs. Eux qui sont aussi reconnus pour savoir choisir leurs col-laborateurs, des techniciens aux comé-diens. Une histoire de rencontre donc, de contact.Ce besoin de l’autre, les deux frères ne s’en cachent pas quand ils affirment que pour eux le cinéma c’est d’abord une bonne raison de passer du temps avec son frère. Et l’on se rend bien compte de cette énergie créatrice fusionnelle entre les deux, à l’évidence matrice de leur éthique de tournage basée sur la dispo-

nibilité, l’excellence et l’altruisme.Des thèmes que l’on retrouve dans leur cinéma issu du documentaire. Un monde dont ils ont gardé ce désir de d'écrire ce qui est vu dans l’œil de la caméra sans la moindre interférence scénarisée. Mais c’est aussi cette sorte de barrière morale que représente la caméra sur les protagonistes de ce style, qui poussera les deux réalisateurs à faire le grand saut dans le monde des longs métrages.Ils voulaient aller plus dans leur com-préhension du genre humain dans des sociétés en transition, aux effets sou-vent traumatiques sur les individus et leur destinée. Marqués qu'ils sont par le choc pétrolier des années 70 qui sonna le glas de l’industrie sidérurgique belge, transformant drastiquement le paysage social, ce sont ces transformations que les Dardenne cherchent à relever dans leur œuvre cinématographique.Et les egos n’ont pas de place dans le cinéma des Dardenne. Car la star la vraie c’est l’histoire et personne d’autre. Ce qui prime d’abord aux yeux des deux frères c’est la sincérité dans leur rap-port au public qui ne doit pas voir son regard biaisé par une caméra trop omni-présente ou des acteurs à l’ego encom-brant. Adeptes du film choral (un film où comme dans une chorale, chacun joue un rôle bien défini au service de la com-position), c’est cette humilité qui touche dans le cinéma des Dardenne. Une hu-milité où les personnages sont mis à nu devant la caméra, tentant de survivre tant bien que mal aux assauts de la so-ciété, dans leur génie comme dans leurs limites. Un cinéma qui nous rappelle tous que le bonheur parfois, aussi dure-ment puisse-t-il s’obtenir, c’est aussi la simplicité.Comme celle de ces deux surdoués du 7ème Art.

■ Rechad Othmane Tani

Le Retour de l’Enfant… Terrible ZOOM. Le réalisateur marocain Ahmed Boulane s’apprête à commencer le tour-nage de son troisième long métrage: Le Retour du Fils . “L’enfant terrible” du cinéma marocain remet le couvert avec un nouveau sujet peut-être moins polé-mique que le sulfureux Les Anges de Satan , mais tout aussi sensible.Boulane se propose cette fois d’explorer le retour au Maroc d’un jeune homme issu d’un mariage mixte après 15 ans passés en France avec sa mère. Sur les traces de ses origines, de ce père qu’il n’a jamais connu, le protagoniste s’embarque dans une quête identitaire qui est la colonne vertébrale du film, le mariage mixte étant un prétexte pour le réalisateur. Un sujet qui tient visi-blement à cœur au réalisateur, lui qui a deux enfants issus d’un mariage mixte. Mais il ne s’agit ici en aucun cas d’une œuvre autobiographique, prévient-il.Prévu pour 2011, le Retour du Fils est en partie produit par le fond d’aide du CCM. On y retrouvera un casting éclec-tique où le rôle principal sera encore une fois tenu par Younès Megri, acteur

fétiche de Boulane.On retrouvera donc les thèmes de la jeunesse entre modernité et tradition, récurrents dans le cinéma de Boulane. Lui qui avait défrayé la chronique dans Les Anges de Satan , en revenant sur la polémique des 14 jeunes musiciens de hard rock dont l'arrestation abusive avait ému la société marocaine en 2003.Vous l’aurez compris, le cinéma de Boulane est un cinéma qui compte et qui veut compter. Un cinéma fait pour le public, l’éduquant tout en le respec-tant. Car pour le réalisateur marocain, le cinéma, surtout dans la société maro-caine, a un rôle pédagogique ainsi que civique plus que primordial. Dans un Maroc inscrit dans la modernité et tou-jours plus déterminé dans son travail de développement social et durable, le travail des cinéastes engagés est de pre-mière importance. Et cette responsabi-lité civique, Boulane l’a bien comprise.Souhaitons donc à ce Marocain et ci-néphile convaincu “un retour” sur le devant de la scène aussi marquant que prolifique. ■ Rechad Othmane Tani

,Les frères Dardenne, Jean-Pierre et Luc, lors de leur photocall hier après-midi./ABDELKARIM ALAOUI

,Le réalisateur Ahmed Boulane./DR

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09vendredi 10 décembre 2010

Pétillante, ravissante et toujours engagée, l'actrice de Thelma et Louise était de passage à Marrakech pour la projection d'une partie de sa filmographie à Jamâa El Fna. Rencontre avec une grande femme qui prend un malin plaisir à toujours être là où on ne l'attend pas.

RENCONTRE.

Q: Sur quoi avez-vous travaillé récemment? J'arrive tout juste de Miami. Vous allez être surpris mais je suis la propriétaire d’un bar musical de ping-pong du nom de Spin. Le concept est original: vous pouvez boire un verre et écouter de la musique tout en jouant au ping-pong. Des DJ et une quinzaine de tables coha-bitent dans la même salle. Vous seriez surpris du nombre de personnes qui jouent. Par exemple ici le prince Mou-lay Rachid est un adepte. Il a même fait installer une table dans l’hôtel où nous sommes reçus.

Q: C’est surprenant de vous entendre parler ainsi avec passion de ping-pong. Aimez vous ne jamais être là où les gens vous attendent ?

Je ne le fais pas vraiment exprès, c’est ma façon d’être. Une des raisons du suc-cès rapide de mon club est que je jouais juste avant dans une pièce de théâtre à Broadway. Les journalistes m’ont de-mandé ce que j’allais tourner après. Et au lieu de leur parler d’un film, je leur ai annoncé que j’allais me lancer dans le ping-pong...

Q: Une grande partie de votre temps libre est mis à profi t pour vous engager sur le terrain humanitaire. Vous revenez tout juste d’une mission à Haïti. Comment cela s’est-il passé ?

C’était catastrophique. Il n’y a là-bas

absolument aucune infrastructure. On trouve sur place énormément de gens qui font un travail incroyable mais l’argent que les grandes organisations humani-taires sont censées avoir ramassé pour faire face à la tragédie n’est pas encore arrivé sur le terrain. Je suis repartie de là-bas avant que n’éclate l’épidémie de choléra et je n’y suis pas retournée pour l’instant. Mais je suis très triste car Hai-ti est un pays que j’ai toujours beaucoup aimé. Je m’y étais rendue avant le trem-blement de terre et j’adore sa culture vraiment très riche.

Q: Lors de votre précédente venue à Marrakech, vous aviez confi é que votre famille avait été menacée à cause de votre engagement contre la guerre en Irak. Est-ce que des gens se sont excusés en voyant que vous aviez raison sur les dangers de cette guerre ? Non. Et pour tout vous dire, je ne suis pas très heureuse d’avoir eu raison. Beaucoup de familles ont perdu des enfants, des parents et ça doit être dé-vastateur de réaliser à quel point tout cela était scandaleux et sans fonde-ment. Je ne juge pas les Américains qui n’avaient pas les bonnes informations mais il y avait certaines personnes au gouvernement, des démocrates comme des républicains, qui savaient que cette guerre n’avait pas lieu d’être. Je ne leur pardonne pas de ne pas avoir fait un tra-vail plus courageux et plus approfondi pour empêcher cette guerre. Parce qu’il s’est produit ce que tout le monde crai-gnait: cela a complètement déstabilisé la région.

Q: Vous aviez beaucoup soutenu Barak Obama durant sa campagne électorale. Deux ans après son élection, êtes-vous satisfaite de son action ? Non. Je suis vraiment heureuse qu’il ait été élu car ce qu’il y avait en face de lui était horrible. Je pense que cela a donné de l’espoir au reste du monde que les Etats-Unis se réveillent un peu. Obama a fait du bon travail dans beaucoup de domaines. Mais sur l’Irak ça n’est pas suffisant, même s’il y a eu des gestes de la part de son administration. J’aurais aimé qu’il soit plus courageux sur cer-tains sujets. Mais c’est vrai qu’il a hérité d’énormes problèmes et d’une situation politique très tendue.

Q: Pensez-vous qu’un fi lm peut faire changer les choses ? Je pense que tous les films sont poli-tiques. Tous les films vous disent com-ment vous comporter, ce que les femmes doivent être, ce que les hommes ont le droit de faire. Quand vous allez dans un cinéma, vous allez vous identifier à des personnages auxquels vous n’aviez jamais pensé ressembler et ça peut vrai-ment changer votre vision des choses. Avec Le Professeur Foldingue , vous al-lez vous sentir proche de la jeune femme qui sort avec un homme très gros... Et c’est finalement aussi politique que La Dernière marche [Un film de Tim Rob-bins sur la peine de mort avec Susan Sarandon et Sean Penn, ndlr] où vous allez en apprendre un peu plus sur un grand sujet de société.

Q: Comment voyez-vous votre avenir au cinéma ? Quand vous êtes une femme et que vous vieillissez, certains réalisateurs changent leur façon de vous voir. Ces derniers temps par exemple on me pro-pose beaucoup de rôles de mères ou de personnes mourantes. Mais je suis quelqu’un qui a en permanence envie de nouveauté. Je me dis que ça pourrait par exemple être intéressant de me mettre à

réaliser des documentaires.J’aime aussi travailler avec des réali-sateurs intéressants. Je me fiche de la taille du rôle. Mais j’ai décidé de tra-vailler un peu moins avec des nouveaux réalisateurs. Pas parce qu’ils manquent de talent, mais parce qu’ils n’ont pas les moyens de défendre leurs choix de réali-sation et se font énormément couper au montage.

Q: Quel va être votre prochain fi lm ? Je viens de finir de tourner dans un film de Jay et Mark Duplass, Jeff who live at home . Je joue le rôle de la mère de deux frères et en gros à la fin je deviens lesbienne. Enfin, pour être plus juste, je me retrouve dans une relation de couple avec une femme. Et le film laisse en-tendre que tout arrive pour une raison. Je m’apprête ensuite à jouer dans Arbi-trage [Un thriller financier de Nicholas Jareki, ndlr] avec Al Pacino.

Q: À Hollywood, la majorité des rôles intéressants sont pour les hommes et rarement pour les femmes de plus de 40 ans. Est-ce que cela vous frustre ?

Ecoutez, j’ai ma place. Je ne regarde pas ce que les autres font. Je ne me plains de rien: j’ai quand même eu une carrière beaucoup plus longue que celle de Bette Davis... Et puis, c’est quelque chose de porter un film sur vos épaules, alors il faut vraiment que vous ayez foi en ce projet et en son réalisateur. Je voudrais qu’on m’offre encore plus de défis. Peu importe si c’est pour faire quelque chose de court ou de plus long. L’essentiel est de travailler avec des gens qui vous ins-pirent. Et puis maintenant que mon plus jeune fils a quitté l’école, je pense que je peux m’engager encore plus au-près des Nations unies [Susan Sarandon est ambassadrice itinérante de l’Unicef -Fond des Nations unies pour l’Enfance- depuis 2000, ndlr].

■ Propos recueillis par Amélie Amilhau

Interview• SUSAN SARANDON, ACTRICE AMÉRICAINE

“Tous les fi lms sont politiques”

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10 vendredi 10 décembre 2010

En coulisses... Confidences sur Les petits mouchoirs, de Guillaume Canet Cette comédie dramatique signée Guillaume Canet, réalisateur, acteur, sortie en octobre dernier, a immédiatement connu un très gros succès populaire en France.

Films de potes...

Pour incarner cette bande de copains qui se retrouve chaque été au bord de la mer, Guillaume Canet a choisi de mettre en scène ses propres amis à la ville. Compagnon de Marion Cotillard qu'il connait depuis quatorze ans, le cinéaste a en outre usé les bancs du CM1 en com-pagnie de Jean Dujardin, avec qui il a également fait sa première communion. Benoît Magimel a connu Guillaume Canet en 1994 sur le téléfilm La Colline aux mille enfants et Anne Marivin est une amie du réalisateur depuis 15 ans.

...mais ausi un fi lm personnel

Guillaume Canet décrit Les Petits Mou-choirs comme étant son film le plus per-sonnel à ce jour. Il déclare n'avoir jamais eu une telle facilité à écrire, mettant un

peu de lui-même et de son histoire dans chaque personnage. Il estime également qu'il s'agit, jusqu'à présent, de son film le plus abouti, pour lequel à l'origine, il avait écrit un rôle qui lui était destiné.

Casting original

Canet avait en effet pensé, alors qu’il était en train d’écrire son film, interpré-ter lui-même le personnage d'Antoine (finalement confié à Laurent Lafitte) C'est en voyant le spectacle de Laurent Lafitte qu'il a changé d'avis et lui a of-fert le rôle. Il a finalement estimé qu’il avait déjà suffisamment de travail avec la mise en scène du film...

Fondé sur sa propre histoire

En écrivant Les Petits mouchoirs, Guillaume Canet s'est inspiré des vacances qu'avaient prises ses amis proches alors qu'il était resté bloqué dans un lit d'hôpital à cause d'une infec-tion. L'acteur en avait profité pour faire le point sur sa vie et ses relations.

Bande originale... signée Canet !

Guillaume Canet a vraiment participé à fond dans ce film, jusqu'à la bande origi-nale du film où il interpréte un titre qu'il a composé: To be true.

Le titre ?

Selon Guillaume Canet, "les petits mou-choirs" sont ceux que l'on met sur nos problèmes pour ne pas les voir... Le titre renvoie donc au sujet principal du film, centré sur la question du mensonge à

soi-même et aux autres.

L'écriture du fi lm

L'écriture du scénario des Petits mou-choirs a pris cinq mois. Guillaume Canet s'en occupait même lorsqu'il tournait dans la journée. Il avoue l'avoir achevée en larmes, pendant le tournage en Fin-lande de L'Affaire Farewell de Christian Carion.

Corps et âme

Plus qu'investi dans le projet des Petits Mouchoirs , Guillaume Canet a souffert d'une paralysie faciale au moment où il commençait à écrire le scénario du film...

Un tournage obsessionnel

Guillaume Canet explique que le tour-nage a été un moment intense mais compliqué pour lui: “J’avais envie que les acteurs ressentent les choses telles que je les avais ressenties à l’écriture. J’ai été assez obsessionnel, leur deman-dant de suivre à la virgule près ce que j’avais écrit, imaginé. Je n’ai jamais fait un film avec autant de passion”.

Connaissance des lieux

Alors que le film s'est tourné pendant le mois d'août 2009, Guillaume Canet a réuni tout le casting sur les futurs lieux du tournage, pendant cinq jours au mois de mai, afin que les acteurs les connaissent bien avant d'y jouer... His-toire qu'ils aient déjà passé des vacances là-bas.

,Le tournage de Les petits mouchoirs a été un moment intense et compliqué pour le réalisateur Guillaume Canet. /DR

■ La rédaction

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11vendredi 10 décembre 2010

A chaudPRÉPARATION. La cinéaste française Céline Sciamma tournera son deuxième long métrage, Tomboy , à partir de l'automne 2011, annonce Arte France Cinéma, coproducteur du projet. Dans la lignée de Naissance des pieuvres (2007), le film explorera l'adolescence et l'amour à travers le parcours d'une jeune fille androgyne. Mathieu Demy ( La Fille du RER ) sera la principale tête d'affiche de Tomboy qui privilégiera les jeunes comédiens. Présenté au Festival de Cannes dans la section “Un Certain Regard”, Naissance des pieuvres avait valu le Prix Louis-Delluc du premier film à Céline Sciamma ainsi que trois citations aux César 2008.

Daniel Day-Lewis prêtera ses traits à Abraham Lincoln BIOPIC. L'acteur irlandais Daniel Day-Lewis ( Nine ) prêtera ses traits à Abra-ham Lincoln sous la direction de Steven Spielberg dans un film biographique en tournage à l'automne 2011, ont indiqué les studios DreamWorks dans un com-muniqué.Double lauréat de l'Oscar du meilleur acteur, Daniel Day-Lewis succède à son compatriote Liam Neeson, qui fut long-temps relié au projet. Le film simple-ment intitulé Lincoln racontera la lutte politique du chef d'Etat pour l'adoption du 13ème amendement qui a aboli l'es-clavage, ainsi que son rôle dans la fin de la Guerre de Sécession.Le long métrage devrait s'achever sur l'assassinat de la figure historique le 14 avril 1865.

Tony Kushner à la signature du scénario Tony Kushner, Prix Pulitzer pour An-

gels in America , signera le scénario du long métrage. Le dramaturge avait déjà collaboré avec Steven Spielberg pour les besoins de Munich (2005).Les studios Disney prévoient de distri-buer le long métrage fin 2012 sous leur label Touchstone.Le cinéaste sera auparavant double-ment à l'honneur avec Les Aventures de Tintin: le Secret de la Licorne et Cheval de guerre , deux films à sortir fin 2011 dans les salles mondiales.

Matthew Goode le prochain Superman ? RÔLE. L'acteur anglais Matthew Goode, vu dans Watchmen, les gardiens (2009), pourrait retrouver Zack Snyder et le genre du film de super-héros, dans le prochain long métrage consacré à Su-perman , annonce le site spécialisé Mo-vienewz.com.

Un casting qui se poursuit

Matthew Goode, 32 ans, profiterait du soutien de Zack Snyder, mais selon la même source, le choix reste loin d'être arrêté.Le cinéaste anglais Christopher Nolan, superviseur du projet, et les studios Warner Bros doivent en effet également se prononcer sur le choix du nouvel in-terprète du super-héros. Le casting de

plusieurs centaines de comédiens de 28 à 32 ans se poursuit donc parallèlement.Intitulé The Man of Steele , le long mé-trage profitera d'un scénario de David Goyer et Christopher Nolan, artisans du retour en grâce de Batman au cinéma. Plus sombre, le long métrage prendra ses distances avec Superman Returns de Bryan Singer sorti en 2006. Le tour-nage devrait quant à lui débuter en juin 2011.Vu dans Match Point (2005), Matthew Goode a été révélé dans Watchmen, les gardiens , adaptation d'un comic book culte de Dave Gibbons et Alan Moore. Il a depuis joué dans A Single Man de Tom Ford et Donne-moi ta main face à Amy Adams.

■ La rédaction

,Matthew Goode a récemment tenu le premier rôle masculin du film Donne-moi ta main d'Anand Tucker./DR

Le réalisateur de District 9 fait du teasing pour un nouveau projet

BUZZ. Le cinéaste sud-africain Neill Blomkamp, réalisateur de District 9 , génère le buzz sur la Toile par l'intermé-diaire d'une vidéo diffusée sur l'édition iPad du magazine Wired .

Une mystérieuse vidéo qui fait du buzz Salué l'an dernier avec District 9 , nom-mé quatre fois aux Oscars 2010, Neill Blomkamp fait son retour à l'aide d'une courte vidéo intrigante. Celle-ci montre la découverte de la carcasse d'une créa-ture étrange par les passagers d'une voiture le long d'une route. La bête à l'aspect belliqueux s'avère tamponnée sur le flanc avec les inscriptions “18.12 AGM Heartland Pat Pend USA” et “US Inspected and Approved” (“inspecté et approuvé par les Etats-Unis”).Volontairement mystérieuse, tournée à la façon d'un film amateur, la séquence fait actuellement le tour de la Toile. Il s'agirait d'une forme de marketing viral concernant son nouveau projet.L'été dernier, le réalisateur s'est attaché à la mise en scène d' Elysum , un film de science-fiction à la fibre sociale situé 150 ans dans le futur sur une autre planète.Neill Blomkamp devrait lever davan-tage le voile sur ses projets dans les pro-chaines semaines.

,Neill Blomkamp, réalisateur de District 9, utilise le web pour faire du teasing sur son projet de film./DR

Gore Verbinski réalisera la première version cinéma de The Lone Ranger WESTERN. Le réalisateur américain Gore Verbinski, aux commandes des trois premiers Pirates des Caraïbes , di-rigera Johnny Depp pour la cinquième fois dans The Lone Ranger des studios Disney.

Un plongeon dans l'époque western Tiré d'une émission radiophonique des années 1930 située à l'époque western, The Lone Ranger racontera les aven-tures d'un justicier solitaire masqué dénommé John Raid, qui désire venger le massacre de ses collègues Texas Ran-gers.Le personnage de ce justicier solitaire des années 30 a d'ores et déjà vécu sur de nombreux supports, entre télévision, cinéma, comics et jeu vidéo. Dans la version à venir, le personnage sera aidé dans sa quête par l'Indien Tonto, incar-né par Johnny Depp, mais le rôle-titre, auquel George Clooney fut brièvement attaché, reste aujourd'hui vacant.Les studios Disney n'ont pas communi-qué la date d'entrée en phase de tour-nage de The Lone Ranger , coproduit par Jerry Bruckheimer.En attendant, Gore Verbinski et Johnny Depp seront à l'honneur à partir de mars 2011 avec le film d'animation Rango à pro-pos des aventures d'un caméléon acteur dans une ville désertique.

,C'est au tour de Gore Verbinski de transposer les aventures du justicier masqué, The Lone Ranger./DR

■ La rédaction ■ La rédaction ■ La rédaction

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12 vendredi 10 décembre 2010

Témoignage• CULTURE-CINÉMA : UN LIEN VISCÉRAL

“Le FIFM rend de facto un immense service à la culture marocaine”

Si le FIFM implique indéniablement un plus pour le tourisme, il en va de même pour la culture. Avec les atouts d’une cité monumentale comme Marrakech, le potentiel à exploiter est considérable. Analyse du lien viscéral entre le cinéma et la culture.

ENGOUEMENT. En accédant à l’universa-lité et en s’érigeant en rendez-vous ciné-matographique incontournable et haute-ment médiatisé, le Festival international du film de Marrakech rend de facto un immense service à la culture marocaine. Effectivement, à l’instant même où les vedettes de l’écran, réalisateurs d’enver-gure, professionnels des médias… foulent le sol de la cité ocre, ils s’enquièrent de ses mille et un mystères. À commencer par ce patrimoine immatériel de l’Huma-nité qu’est la Place Jamaâ el Fna dont

tous ont souvent entendu parler.C’est que la réputation des charmeurs de serpents, conteurs, cartomanciennes, gnaouas… a depuis belle lurette franchi les frontières au point de figurer parmi les principales attractions des partici-pants au FIFM... Une détente bienvenue au milieu des délibérations du jury et entre deux projections.Bien entendu, il n’y a pas que la Place Jamaâ el Fna qui fasse le charme de Marrakech. La Koutoubia, -jumelle de la Giralda et de la Tour Hassan-, les sept saints, la médina, les murailles… consti-tuent autant d’attraits pour tout visiteur. Un véritable dépaysement pour ceux qui viennent de loin et qui ne sont pas fami-liers du Maroc et de la cité almoravide.

Les dividendes à tirer

Évidemment, l’impression recueillie et qui est souvent favorable, est bénéfique au Maroc, car non seulement elle garan-tit un taux de retour, mais profite de l’effet du bouche à oreille, plus efficace que les campagnes de promotion, si per-cutantes soient-elles.Et une ville comme Marrakech en parti-culier, et le Maroc plus globalement, ont tout à gagner de la promotion du tou-risme culturel, à un moment où le goût des visiteurs a sensiblement évolué.Désormais, la clientèle occidentale no-tamment cherche à tirer le maximum de profit de son séjour, en faisant non seu-lement un plein de soleil et de stations balnéaires, mais également de monu-ments, sites et tout ce qui est susceptible de l’initier quant à la culture du pays. Au passage, la gastronomie, l’artisanat et la

richesse vestimentaire du Maroc sont de plus en plus à l’honneur. Ce qui en dit long sur les avantages à tirer d’une ma-nifestation de la dimension du FIFM.Il n’y avait qu’à voir Keanu Reeves, dithy-rambique, déclarant qu’avant de mettre les pieds à Marrakech, John Malkovich l’avait prévenu “qu’on ne pouvait pas ne pas tomber amoureux d’une ville comme Marrakech” et que cette première allait certainement “rester gravée dans sa mé-moire”.Ainsi, entre le patrimoine et les arts po-pulaires, Marrakech fait le plein, stimu-lée en cela par son cachet particulier qui ne laisse personne indifférent. Surtout pas ceux qui y séjournent la première fois. La ruée vers les riads témoigne de ce spectaculaire engouement, au point où les plus grandes stars de la planète ont mis un point d’honneur à s’offrir “leur” riad dans les dédales de la médina. Un acquis à fructifier au profit de la culture marocaine en général et pas seulement à celui de Marrakech.Et justement, bien des stars hollywoo-diennes ont exprimé leur émerveillement devant le potentiel cinématographique du Maroc, notamment en ce qui concerne Ouarzazate et les environs, nouvel Eldo-rado de cette industrie. Une façon idoine d’élargir un peu plus les horizons et de donner un coup de fouet au tourisme des kasbah et ksours encore sous exploités.Comme quoi, la culture, à travers les monuments et sites divers, peut voler à la rescousse du cinéma en mettant à sa disposition un excellent cadre de détente pour joindre l’utile à l’agréable.

■ Ismaïl Harakat, Conseiller du ministre de la culture

, Ismaïl Harakat, Conseiller du ministre de la culture . /DR

Infos, coulisses et émissions tous les jours en DIRECT DE MARRAKECH.

Le cinéma, écoutez-lesur

Du 03 au 11 décembre

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13vendredi 10 décembre 2010

Rigolote, directe et désarmante de naturel, la réalisatrice de Persepolis trace sa route dans l'industrie cinématographie à la force de l'enthousiasme. Entre le tournage et le montage de son prochain film Poulet aux prunes, elle a fait le déplacement à Marrakech pour faire

partie du jury du festival de Courts-métrages.

RENCONTRE.

Q: Qu’est-ce qu’a changé dans votre vie après l’immense succès de Persepolis ? Rien. Enfin... On me donne beaucoup de maquillage gratuit. Mais c’est vraiment nul parce qu’un moment où j’avais pas de fric, personne ne m’en donnait! Et maintenant que je peux m’en acheter on m’en donne. Mais sinon ça ne change pas grand chose. Pour comprendre que vous avez du succès il faut être mondain et se rendre compte que les gens vous connaissent. Mais j’ai les mêmes amis depuis toujours. Les seuls nouveaux sont des gens avec qui je travaille et qui ne sont vraiment pas dans les monda-nités. Et puis je ne porte pas de bijoux ou de fourrure. Le seul truc c’est que je bouffe plus souvent au resto. Et puis ça m’a peut-être permis de me prouver des choses à moi même.

Q: Est-ce que ça vous a mis la pression pour le fi lm que vous venez de fi nir de tourner, Poulet aux prunes , l’adaptation de votre BD du même nom?

Le plus dur n’a pas été la pression mais de réussir à se faire financer, car je vou-lais le tourner en live. Comme j’avais fait un film d’animation, on m’a demandé pourquoi je ne refaisais pas encore de l’animation. À chaque fois que vous faites quelque chose, les gens veulent que vous refassiez la même chose. Il y a des gens comme Woody Allen qui explorent à fond un thème et qui font ça à merveille. Mais moi, j’ai tout le temps envie de faire quelque chose de complètement différent. J’aime le défi de l’inconnu, la peur de ne pas savoir faire. C’est un grand moteur pour moi, ca m’excite. Je ne sais pas com-ment faire, je me pose mille questions et ça c’est très jouissif.

Q: Vous êtes novice dans le cinéma. Comment expliquez-vous avoir rencontré si vite le succès ? Je ne sais pas. Peut-être le secret est d’être toujours très bien entourée. Et pour cela, c’est simple: il ne faut pas mentir aux gens. Vous ne devez pas pré-tendre être quelqu’un que vous n’êtes pas. J’ai plein de défauts mais je ne les cache pas, et les gens qui restent au-tour de moi me connaissent exactement comme je suis. J’ai aussi beaucoup d’enthousiasme pour faire les choses. Ça aide. Mais ça n’est pas toujours facile. Tout ce que j’entreprends ne réussit pas forcément. Il y a des fois où il faut que je rame. Pour ce film par exemple, entre le moment où c’était prêt et celui où j’ai effectivement pu tourner, ça a pris beaucoup de temps.

Q: Où en est donc ce nouveau bébé? Le tournage s’est très bien passé. On en est maintenant à la phase de montage. On va retrouver dedans Jamel Deb-bouze, Edouard Baer, l’actrice iranienne Golshifteh Farahani, la Portugaise Ma-ria de Medeiros, Chiaria Mastroianni, l’Italienne Isabella Roselini, Mathieu Almaric. C’est une histoire iranienne. Ça a été tourné en Allemagne... C’est vraiment un film qui réunit toutes les nationalités.

Q: C’est à votre image, ce côté multiculturel ? C’était comme ça, avant, dans le monde du cinéma. Dans les années 40 quand Lu-bitsch tournait des films aux Etats-Unis, il faisait un décor qui devenait Varsovie et engageait des acteurs américains qui jouaient des Polonais. Tout le monde par-lait anglais mais il disait “ici c’est la Po-logne” et tout le monde y croyait. Et per-sonne ne se demandait pourquoi Lubitsch ne tournait pas ses films en polonais.

Q: Vous avez le sentiment qu’on vous reproche parfois de ne pas tourner vos fi lms en Iran et en iranien ? C’était une question que je ne me posais pas mais que les gens me posent. Mais pour moi c’est une évidence: j’écris en France, j’habite en France, c’est donc logique que je tourne des films en fran-çais. Ça s’arrête là. Après j’ai envie de travailler avec des acteurs que j’aime. Donc s’ils parlent la langue que je veux qu’ils parlent, je me fiche d’où ils viennent.

Q: Vous dites je suis française, j’habite en France. En même temps les deux histoires que vous avez, pour l’instant, tournées sont iraniennes. Est-ce que vous pourriez faire quelque chose de complètement différent ? Le fait que mes histoires se passent à Téhéran permet d’aller vers quelque chose de moins psychologique que dans un film occidental, où tout doit s‘expli-quer. Ça ouvre au mysticisme, à la poé-sie, et ça me donne de la liberté pour en faire une fable. Je ne pourais pas faire la même chose si l’histoire s’était passée à Paris. En même temps, si vous enlevez le nom de Téhéran et que vous écrivez à la place Berlin ou je ne sais pas quoi, ça marcherait tout autant. L’histoire d’amour de mon dernier film aurait pu se passer ailleurs.

Q: Vous avez grandi en Iran et vous vivez en France depuis plus de 20 ans. Comment vivez-vous votre multiculturalisme ? Les gens ont l’impression que c’est deux choses qui cohabitent mal mais je trouve que c’est au contraire magnifique. Dans les choses que vous connaissez de chaque culture, vous avez le choix de prendre ce que vous préférez. C’est un grand avan-tage de pouvoir naviguer entre les deux. Ça permet la compréhension du monde. Parmi les êtres humains je vois beau-coup plus de ressemblances que de diffé-rences. Entre le chrétien fanatique et le musulman fanatique, il n’y a finalement pas tellement de différence. Il sont fana-tiques et religieux tous les deux.

Q: Quelle est aujourd’hui votre relation avec l’Iran ?

Ca fait 11 ans que je n’y suis pas retour-née. Le pays me manque parce que c’est la maison de mon enfance, c’est là où j’ai grandi. C’est comme un arbre qui a ses racines dans une terre. On peut le déraciner, le planter ailleurs, bien l’ar-roser, il va grandir. Mais quand même, il garde l’habitude de sa terre d’origine. Je suis contente de mes origines mais je ne me dis pas fière d’être Iranienne pour autant. Je trouve ça un peu bête. On peut être fier de ce qu’on a accompli, mais pas de l’endroit où on est né puisqu’on y est pour rien. La fierté déplacée c’est ce qui donne lieu à des guerres. Si, chez moi, les cultures se mélangent si bien, c’est que j’ai de l’attachement à des endroits, mais je n’ai pas de la fierté par rapport à ses endroits. Et c’est beaucoup mieux.

Q: Comment vivez-vous le fait que l’Iran soit en ce moment dans l’œil du viseur de l’Occident et présenté comme l’ennemi public n° 1 ? Depuis que j’ai ouvert les yeux, l’Iran est sous les feux des projecteurs et pas de la bonne façon. Durant les dix ans de guerre avec l’Irak et alors que c’était l’Irak qui avait attaqué l’Iran, les pays occidentaux étaient pro-Irak. J’ai grandi alors qu’on vendait des armes chimiques à Saddam qui venait nous bombarder.J’ai été dégoûtée par la politique. J’ai vu qu’il y avait un cynisme incroyable de la part de personnes qui ne cherchent que le pouvoir.

Q: Êtes vous inquiète pour votre famille en Iran ? J’ai encore mes parents qui habitent là-bas. Mais je ne crois pas aux menaces des États-Unis. Parce qu’après, ça serait la troisième guerre mondiale. Et personne n’est suffisamment con pour lancer la troisième guerre mondiale. Quoique, si, ils peuvent être suffisamment cons... Eh bien ça sera la fin de l’humanité, et les scorpions et les cafards prendront notre place sur terre. Ça serait extrêmement triste. Mais bon, je pense qu’avant ça on a encore du temps à vivre. Enfin en tout cas, je l’espère.

■ Propos recueillis par Amélie Amilhau

• MARJANE SATRAPI, RÉALISATRICE FRANCO-IRANIENNE

“J’aime le défi de l’inconnu, la peur de ne pas savoir faire”

Interview

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En images...

Si c'était encore à prouver, le Festival international du film de Marrakech

a démontré qu'il avait du coeur. Du coeur en permettant aux non et malvoyants d'avoir accès au cinéma, du coeur en offrant en partenariat avec la Fondation Hassan II d'ophtalmologie et le Ministère de la Santé des opérations de la cataracte à plus de 250 patients, du coeur -enfin- en étant passionné de cinéma et en remettant tant d'hommages, comme hier à Kiyoshi Jurosawa. Retour en images.

,La célèbre place Jamâa El Fna, un lieu de cinéma durant le FIFM. /ABDELKARIM ALAOUI

,Le réalisateur japonais Kiyoshi Kurosawa a qui un hommage était rendu, hier soir au Palais des Congrès. /YAPASPHOTO

,L’acteur égyptien, Hussein Fahmy. /YAPASPHOTO

,Monsieur Mohamed M'jid. /YAPASPHOTO

,Jamâa El Fna, cinéma à ciel ouvert. /ABDELKARIM ALAOUI

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,Les non ou mal-voyants assistant à la projection d'hier étaient conviés à un repas à l'hôtel Atlas Medina. /ABDELKARIM ALAOUI

,Le FIFM met en place les installations et le service pour que cinéma puisse rimer avec handicap. /ABEDLKARIM ALAOUI

,Photo collégiale au sortir du repas pour les non et mal-voyants ayant assisté hier à la projection en audio description de La symphonie marocaine. /ABDELKARIM ALAOUI

,Équipe de l'hôpital Antaki, posant hier dans le cadre de la campagne de chirurgie gratuite de la cataracte. /YAPASPHOTO

,Distribution gratuite des médicaments après opération. /YAPASPHOTO

,Conférence de presse concernant l'audio description hier dans la Salle Royale du palais des Congrès. /YAPASPHOTO

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16 vendredi 10 décembre 2010

Files

• AUDIO DESCRIPTION

Bend an ear VISION. Yesterday the music of Kamal Kamal’s accompanying band to La Sym-phonie marocaine rang out in the thea-ter at the Palais des Congrès. In addi-tion to the music, the visually impaired and non-seeing listened through head-sets to the description of what was hap-pening on screen. Before the screening, Kamal Kamal confided “I’m dying to see the reaction of this audience (...), these people have their world, their own ima-gination.” Slightly nervous, he adds a moment later: “I’m a little afraid too. They are going to imagine this film based on what is being told to them. I do think that the music will give them the means to imagine the atmosphere of the film.”

From Coppola to Kamal Kamal

This initiative was born in Morocco in 2006, thanks to Saïd Oumassou, a blind physical therapist from Marrakesh. Upon meeting the Secretary General of the FIFM Foundation, Jalil Laguili, Oumassou brought to the General’s at-tention the lack of access to films for the non-seeing. No sooner said…in 2008 the first audio description films were pro-jected. Last year, a Moroccan film was adapted for the first time, À la recherche du mari de ma femme . “To participate in this project is very important to me, because the blind audience represents a fringe that was left behind”, states the film’s director, Mohamed Abderrahman Tazi.The original idea comes from the United States. At the end of the 1970’s, a mee-ting between Gregory Frazier, a univer-sity professor, and Augusto Coppola,

the brother of Francis Ford Coppola, would give way to the birth of the first audio description film, Tucker by Fran-cis Ford Coppola. “In France, the first audio description film was Indiana Jones and the Last Crusade ,” recalls Patrick Saonit, the head audio-vision at the French company Valentin Haüy in Paris, also the leading producer of audio description films in France. Today, the company adapts an average of 50 films per year. They are committed to staying current; one of their most recent adapta-tions is Des hommes et des dieux by Xa-vier Beauvois, which was just released in theaters.

The art of audio description

Audio description provides for the vi-sually impaired and non-seeing the abi-lity to understand the storyline of a film, thanks to commentary. Generally, all films can be adapted to this technique. “The only failure we’ve found in doing this was with Charlie Chaplin films, for which we succeeded in telling what was happening on screen but just could not provoke the same emotion. And it wasn’t as funny,” explains Patrick Saonit. The ideal films for audio description are those which have long moments during which the scene, its characters, emotion, look and action, can be described…

“Of course one mustn’t drown it, because there

are some very important moments and silences. It’s

finding that balance that is the art of audio description.”

Patrick Saonit, head of audio-vision at the French company Valentin Haüy

To those of us who can see and read with our eyes, it is not always easy to understand how blind people feel and experience a film, whether with audio description or not. Kamal Kamal found a good metaphor: “It’s like with a novel. We read and we imagine the rest. For the non-seeing, it’s the same thing. The audio description helps them better imagine what is happening on screen.” It can be difficult at times to describe time passing; action and gestures are simpler to explain.But what about emotion, mystery and suspense? They need to be described without giving away the film. “Therein lies the challenge,” acknowledges Pa-trick Saonit. “You can’t monopolize the attention of the blind or visually impai-red person. You have to let him enter into the story and use his imagination to recreate the film.”

“Let the person enter the story and use his imagination to recreate the film”

The Search for Financing Whether in France, where films have been adapted to audio description for twenty years, or in Morocco where the technique is in its first days, audio des-cription has not expanded to the liking of its lobbyists, who want it to become

common practice.Is it a question of cost, perhaps? “No,” replies Patrick Saonit, who confirms that with the arrival of digital projec-tion, to adapt a film to audio descrip-tion, and project it, costs no more than 5.000 to 10.000 euros. This includes the writing of the text, recording, editing, mix and offline. The only thing missing is motivation on the part of producers, distributors and exhibitors.In France, television companies fund it. Soon, Moroccan television networks will get involved. This is, in any case, what advocates hope for. In France, the television networks are dragging their feet. The Supreme Councilor of Audiovi-sual thus recently imposed measures to incentivize more audio description pro-duction. “Starting in 2011, the networks will be obligated to show one audio description program per month, and one per week by 2013,” praises Patrick Saonit, who is impressed with the res-ponsiveness in Morocco. “In France it took us 7 or 8 years to achieve a consi-derable volume of films. In comparison, progression in Morocco promises to be very rapid.”Let’s not forget that the International Film Festival of Marrakesh, with Ber-lin, are the only international festivals which every year include films for the visually impaired and non-seeing. This is an honor for Mohamed Abderrahman Tazi, the director of À la recherche du mari de ma femme : “I am so grateful to the FIFM for having this original idea,” he states, “Now the television networks need to follow suit.” We hear you loud and clear!

■ Marion Despouys

A great event took place yesterday: the projection of La symphonie marocaine, the second Moroccan film to be adapted for audio description, to the delight of visually impaired and non-seeing movie fans, and to the satisfaction of those who are campaigning, in Morocco and elsewhere,

for this technique to become common practice. Here is an overview.

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17vendredi 10 décembre 2010

Interview• DR. OMAR BERBICH

“The FIFM helps the vision-impaired listen to movies... why not try to help them see them as well?” INTERVIEW.

Q: When was this initiative born and who initiated it ? His Royal Highness Prince Moulay Rachid has been the initiator of this campaign whose action revealed itself highly compatible with the endorsement of the Festival towards helping the Vi-sion-impaired to be part of the event by offering audio description. Cataract surgery is leaning towards the same direction since being Vision-impaired is not being blind and could now be a reversible condition thanks to surgery. Except with children where surgery can only be efficient if diagnosed early, since cataract seriously harms the develop-ment of the sight.

Q: This year the campaign benefi ciated 250 persons in the Marrakech Tensift Al Haouz region. What where the requirements and criteria to benefi t from this initiative?

We practiced surgery on 250 patients during the Festival indeed, and 2000 for the whole year. All the patients are not from the town of Marrakech itself but ra-ther from the surroundings most likely in remote locations where people come from a more than humble background where most likely cannot afford the sur-gery or even accessing to care centers. It’s also in these care centers where we proceed to the first phase of selection by

locating all the vision pathologies in the patient population. The second phase is to bring in ophthalmologists to separate all the cataract cases that will be sent to us. We then assure transportation, surgery and post-op visits to the cho-sen candidates. Actually doctors from the Hassan II Foundation of Ophthal-mology will assist until Wednesday for the post-op phase and then doctors from Antaki Hospital.

Q: How much would this procedure cost and what are the risk if this condition is not treated? The Cataract Surgery is a very precise and fastidious procedure which needs a lot of preparations and costly logistic. In the Kingdom such a procedure costs about 8500Dh. Finally, this condition if not treated leads to blindness but is reversible with surgery.

Q: Did you treat a lot of severe cases this year? Most of the cases we treat are severe ones. Due to the lack of financial sup-port most of these folks could not be diagnosed early and therefore receive proper treatment at the opportune time.

Q: Surgeries started on Monday and fi nished just today. How do manage such an physically and emotionally charged experience? For sure it is a very physically deman-

ding challenge. But nothing next to the emotional intensity. Especially the next day when we take the bandages off. Before people are anxious, scared of finally not going threw surgery. They have a hard time realizing they’re going to have this surgery that will change their life. But when they’re done with

the procedure, they simply let their joy explode. We usually feel tired at night when we go home but the great moral and solidarity of the teams in place com-pensate easily. Last Tuesday was holy-day in Morocco but no one suggested to take the day off, all conscious they were doing the right thing.

Q: This initiative has been carried out in collaboration with the Festival for a year now. Why this condition in particular? Cataract is the most frequent and fastest growing Reversible Vision Impairment in the Kingdom. Since it mostly affects elders the phenomenon gets bigger as the Seniors’ population.

Q: Why is the Festival’s commitment important in your eyes? As I said earlier, the Festival already tries to include the Vision-Impaired in the audience with audio description. As a Film Festival the IFFM is about senses and sight mostly (image) . Since they already try to help the vision-Im-paired listen to movies why not try to help them see them as well?

■ Muriel Tancrez, translated from french

,Melita Toscan du Plantier, Festival Director (G), and the actress Helene de Fougerolles, sponsor of the campaign of surgery. /YAPASPHOTO

,Dr. Omar Berbich. /YAPASPHOTO

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18 vendredi 10 décembre 2010

Interview• SUSAN SARANDON

“All films are political”

At age 64, Oscar winning american actress Susan Sarandon is one of today’s most influential and respected voices. Raised in a very conservative family, she has become a compelling progressive and human

rights activist. Alongside with her cinema roles, Susan Sarandon now wants to make documentaries. Conversation with a free woman.

CONVERSATION.

Q: What have you been working on lately? Well, I’m back from Miami where I have a ping pong club bar called Spin, with music, DJs, 15 ping pong tables, pro-fessional players, an Olympic floor... I’m the owner. We’ve been asked to go to Berlin, we have serious demand from London. We have one in Milwaukee, one in LA and maybe one here. You’d be surprised by how many people like ping pong here, the Prince Moulay Rachid plays ping pong! Actually the Prince had a ping pong table brought to where we’re staying! I don’t play well, but it’s a lot of fun. I like the idea that a 10 year old girl can beat a very muscly guy. We’re starting a program to put tables in New York public schools, especially those that don’t have money for a real basket ball field. Ping pong is an Olympic sport and it’s a very good work out, it’s really good for your mind because it’s about hand-eye coordination so we’re encoura-ging people to play it older. In our club there’s a 95 year old lady!

Q: Do you like the idea that you’re not what people expect you to be? I don’t do that intentionally. One of the other owners of the club is also a documentary filmmaker and I hired his equipment for a film I was making, that’s how it happened, very organical-ly. I was never interested in starting a business.

Q: How was your experience in Haiti? Overwhelming. There’s absolutely no infrastructure. A lot of people are doing an incredible job, but with regards to big organizations, the money hasn’t gotten there yet. I left there before the cholera, I haven’t been back since. I had been to Haiti before the earthquake and I've

always loved this country because it has a real culture to it that was not imposed by the church, the French or the Spa-nish. Haiti always was Haiti.

Q: Last time you were in Marrakech, you said your family had been threatened for your denunciation of the Iraqi war. Has anyone said sorry for you were right?

No… and it doesn’t feel good to be right. Families have lost children, fathers, and it’s devastating to realize how unneces-sary, how scandalous the whole thing was. There are certain people in government now - Democrats and Republicans - that I haven’t forgiven. Now it’s exactly the way everyone feared it would happen, desta-bilizing that area. In the United States, there hasn’t been enough discussion about how to help our soldiers reinte-grate when they get home. It’s a time bomb. Unemployment is so high. You’ve left your job behind, and your family’s shattered and you’re so inundated with violence… It’s a very serious situation. There’re a lot of veteran groups that are trying to educate people but the percen-tage of the population that is affected directly by the war is so small… and it’s not the families that are in government. They’ve been gestures by the Obama ad-ministration but it hasn’t been enough. Any war changes you but especially a civilian population war where you don’t know the enemy, where you’re not wanted ultimately.

Q: But are you satisfi ed with Obama? No. I’m very happy that he was elected because the alternative was horrendous. I think he’s done an adequate job in a lot

of areas, I wish he had been braver in other areas. He inherited massive pro-blems and also a very polarised political situation.

Q: Do you think that fi lms can change things? I think all films are political. All films tell you what to film, what women should be, what men are allowed to do. But the films that challenge the status quo, that challenge racism, “agism”… they’re called political. To me if it’s The Nutty Professor [a Tom Shadyac comedy with Eddie Murphy], and you’re sudden-

ly routing for the girl that goes with the fat guy, that’s just as poli-tical as Dead man wal-king [a Tim Robbins film about death row with Sean Penn and Oscar winning Susan Sarandon]. On the cri-tical political ground

people have very strong feelings that are based usually on no information. They have to do with how you were raised. So if you get the chance to see something that challenges this perspective, this framing, and you identify with someone that normally you wouldn’t identify with, then maybe you can start to look at the world a little differently and you can make your own mind. That’s when a shift can happen. If you can encourage someone to be the protagonist in their own life, that’s fabulous. Because most people are seen later as being heroic but it didn’t start off that way, it started with one question, or deciding not to lie, or deciding to break up out of a bad rela-tionship and have more dignity.

Q: What are your perspectives in the cinema? I’ve always been curious and that’s what gets me through. I’m very curious about documentaries and I would like to start making them. I love the fact that you

don’t know what’s going to happen. I’d like to work with interesting directors so it doesn’t matter to me if the part is small. Now I think I’ve kind of decided that I want to cut back on how many new directors I’ve worked with, not be-cause they aren’t talented but in the end they sometimes cannot defend their own ideas about the film and it ends up get-ting cut and it’s heart breaking.

Q: Do you feel frustrated with Hollywood where most big roles are for men, and not many interesting scenes for women over 40…?

Well, I have my place, I don’t care what everyone else is doing. I’ve had a career much longer than Bette Davis, I have no complaints. It’s a lot to carry a movie all by yourself so it has to be something that you really believe in and with a director that you really trust, with people that inspire you or make you braver. That’s what I want. Time is very valuable to me. Now that my youngest has gone off to school – well he keeps coming home every weekend with five other children (laughs) – I feel as if I can do more for the United Nations. Also, it’s important to be with your children when they’re little but when they’re teenagers, that’s when you really have to be around. They don’t tell you what they need when they’re big.

“All films are political (...) If you see something that

challenges your perspective, if you identify with someone

you wouldn’t normally identify with, maybe you can

start to look at the world differently and then you make

your own mind." ■ Amélie Amilhau

,American actress Susan Sarandon. / DAVID SHANKBONE

“In the United States there hasn’t been enough discussion about how to help our soldiers reintegrate when they get home. It’s a time bomb"

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19vendredi 10 décembre 2010

Sudoku

Solutions des grilles Sudoku du jeudi 09 décembre 2010:S1 S2 S3 S4 S5 S6

S1 S2 S3

S4 S5 S6

17

17

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1313

13

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22

24

23

19

2222

19

21

23

22

20Casablanca

Agadir

Essaouira

Rabat

Oujda

Tétouan

Safi

Marrakech

Ouarzazate

Beni Mellal

Fès

Dakhla

Laâyoune

Tanger1319

22 15

19Tétouan

EssaouiraEssaouira

5

16

14

18

16

11

16

Rabat

TangerTanger

21

Casablanca

5

• Alger

• Tunis

• Tripoli

• Londres

• Paris

• Berlin

• Genève

• Madrid

• Barcelone

• Rome

• Moscou

• New York

• Montréal

• Le Caire

• Dubaï

• Tokyo

12°/22°

13°/23°

12°/26°

-3°/2°

0°/2°

-2°/-1°

4°/12°

9°/14°

8°/21°

12°/19°

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14°/22°

21°/27°

7°/11°

Destinations internationales

samedi dimanche lundi

• Tanger

• Oujda

• Fès

• Rabat / Salé

• Casablanca

• Marrakech

• Essaouira

• Agadir

• Dakhla

19°/13° 18°/12° 18°/12°

22°/12° 21°/10° 21°/9°

22°/11° 24°/11° 23°/11°

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25°/15° 26°/14° 25°/13°

22°/18° 22°/18° 22°/18°

Prochains jours

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حوار

حوار

. ما هي انطباعاتك عن الدورة العاشرة : س للمهرجان الدولي للفيلم بمراكش؟

كانت دورة جميلة ومنظمة، ابتداء من لجنة التحكيم المنتقاة بعناية، وعلى رأسها الفنان جون مالكوفيتش، الذي سبق أن ترأس لجنة تحكيم إحدى دورات مهرجان القاهرة السينمائي، كما تضم اللجنة أسماء فنية كبيرة، لها باع طويل في تاريخ

السينما العالمية، ومن بينهم الصديقة العزيزة يسرا.باإلضافة إلى أن األفالم المعروضة في المهرجان، سواء المشاركة في المسابقة الرسمية، أو تلك التي تعرض خراج المسابقة، أفالم جيدة. دون أن ننسى التكريمات الخمسة، التي خصصها المهرجان لبعض الوجوه الفنية، التي قدمت الكثير في عالم

السينما.

ما الذي اختلف في نظرك بين دورات المهرجان : س الدولي للفيلم السابقة، ودورته العاشرة؟

باعتباري كنت رئيسا سابقا لمهرجان القاهرة السينمائي الدولي، وحضرت افتتاح المهرجان الدولي للفيلم بمراكش، أرى أن هذا األخير استطاع أن يستقطب مجموعة من نجوم العالم، وهناك تحسن كبير في دورته العاشرة، رغم أن هناك دورات سابقة من

هذه التظاهرة السينمائية، كانت جيدة جدا.أكثر، إذ المهرجان مشاركة عربية أنه يجب أن يشهد وأرى يغلب هذه السنة الحضور األجنبي على العربي، إذ لم تشهد

هذه الدورة سوى حضور أربع نجوم من مصر.تدهل أن تستحق كانت عربية أعمال أن هناك برأيك هل المنافسة على الجائزة األولى لمسابقة المهرجان الدولي للفيلم

بمراكش؟طبعا، هناك أفالم مصرية كانت تستحق المشاركة في المسابقة الرسمية، منها الفيلم السينمائي المصري، "رسائل البحر"، فهو

فيلم جيد.

ربما ألن اختيار مؤسسة المهرجان، أن يكون : س الفيلم المشارك في المسابقة، أول أو ثاني فيلم

لمخرجه؟

الشباب المخرجين تشجع جيدة فكرة الحال، هي بطبيعة وتمنحهم فرصة الختبار قدراتهم اإلبداعية، ألن فكرة المنافسة مهمة جدا، باإلضافة إلى أنهم يطلعون على أعمال بعضهم

البعض، ويستفيدون من بعضهم البعض.

وماهو رأيك في مشاركة فيلم مغربي واحد : س في المسابقة الرسمية للمهرجان؟

في مصر تعمل المهرجانات أيضا على أال تتجاوز مشاركة األفالم المحلية فيلما واحدا، وال ننسى أن السينما المصرية أساسها سينما تجارية، قد ال يختار منها منظمو مهرجان معين، فيلما

يشارك في المسابقة الرسمية.التجاري بعدها في األفالم بين التوفيق استطعنا إذا لذلك ناجحا بجميع إذا السينمائي الفيلم الفني، سيكون وبعدها

المقاييس.

هل هناك أعمال تنجز للعرض في المهرجانات : س فقط؟

من الضروري التفكير في أن أي مهرجان هو دفعة لصناعة السينما، ومع العلم أن مصطلح "فيلم للمهرجان"، هو التعبير السائد، إال أن حقيقة األمر هي أن الفيلم يصنع دائما للجمهور،

ألن صناعة السينما في حد ذاتها فن جماهيري.

هل برأيك السينما العربية عاجزة عن الوصول : س للعالمية؟

المفروض أن تساهم المهرجانات في التعريف بالسينما العربية، من خالل أكبر عدد ممكن من األفالم، فأثناء رئاستي لمهرجان القاهرة السينمائي، كنت أحرص على عرض أفالم مصرية بشكل كبير، مهما كان مستواها، فالمهم هو أن يتعرف األجنبي على أعمالنا وثقافتنا وحضارتنا من خاللها، خاصة أن من األجانب من

هم في الوسط الفني، يجهلون أن لدينا صناعة سينما.

وماذا عن السينما المغربية؟ : س التي تمنح للمخرجين الشباب، هنا أشير إلى أن المساعدة الذين يقدمون أولى إبداعاتهم في الفيلم القصير، من خالل المهرجان الدولي للفيلم بمراكش، مبادرة يشكر عليها مؤسسو هذه التظاهرة السينمائية، خاصة أن المبلغ المالي المخصص

للفائز بالجائزة، سيساعد الفائز على إعادة إنجاز عمل آخر.ومن المهم جدا، عدم االعتماد بشكل كلي على الدعم من الخارج، والذي عادة ما يفرض مناقشة مواضيع تمليها الجهة الممولة، الشيء الذي لن يكون بطيعة الحال في صالح السينما

المغربية والجمهور المغربي أيضا.

تزامن انطالق المهرجان الدولي للفيلم : س بمراكش، مع تواصل فعاليات مهرجان القاهرة

السينمائي، هل برأيك يؤثر هذا التزامن على المهرجانات؟

القاهرة فمهرجان كبير، خطأ المهرجانات فتزامن بالفعل، السينمائي الدولي بدأ قبل يومين من مهرجان مراكش، وحاولت أن أعالج الموضوع، وإيجاد حل له عندما كنت رئيس مهرجان

القاهرة، لكن لألسف لم نستطع فعل أي شيء.حقيقة نحن نسعد بأن تكون هناك مهرجانات عديدة، تساهم أن شرط لكن أيضا، السياحة وانتعاش السينما إنعاش في تمنح الفرصة للنجوم والنقاد بأن يحضروا جميع التظاهرات

السينمائية، فنحن مع التعاون وضد المنافسة.

نالحظ أن في الفترة األخيرة، ابتعدت عن : س السينما واتجهت إلى التلفزيون، لماذا هذا

االختيار؟

ببساطة ألن التلفزيون يمنحنا فرصة لطرح مواضيع ال يمكن أن نطرحها في أفالم السينما، وأرى أن النجوم الكبار لم يعد لهم مكان في السينما، التي أصبحت شبابية، ففي التلفزيون، استطعت أن أقدم أدوار الكوميديا، و"ابن البلد"، وهذا يحقق

لي نوعا من السعادة والرضى.

هل تغيرت مراكش هذه السنة عن الذي : س شاهدته سابقا؟

طبعا، فالتغير األول يتجلى في العمران، ففي زياراتنا األولى لمراكش، شاهدنا كل ما هو مشيد اليوم على خرائط، لم يكن قد بني منها شيء، وبعد 10 سنوات على انطالق المهرجان الدولي للفيلم بمراكش، تغير كل شيء وعرفت المدينة ازدهارا

كبيرا.

لن نضيع فرصة وجودك في المغرب، وسنسألك : س عن جديد أعمالك الفنية؟

جديدي الفني هو مسلسل "مكتوب على الجبين"، من المنتظر رمضان أو في شهر المقبل، يناير يعرض سواء في شهر أن

المقبل.وكنت قدمت في رمضان الماضي، مسلسل "بابا نور"، الذي لم يحظ بنسبة متابعة عالية، بسبب الكم الهائل من المسلسالت في رمضان، وأتمنى أن يعاد بثه ليتعرف عليه الجمهور من

جديد.

األوفيسيال ■

قال إن هناك أفالما مصرية كانت تستحق المشاركة في مسابقة المهرجان الدولي للفيلم •

حسين فهمي لـ" األوفيسيال ": أنا مرتبط بالمغرب ارتباطا عاطفيا قويا

الفنان المصري حسين فهمي، الذي وإن غاب عن السينما، واتجه إلى التلفزيون، مازال يحتفظ له في قلوب عشاقه بكل الحب والتقدير، عشاقه الذين لن ينسوا

ذلك "الولد الثقيل" في "خلي بالك من زوزو"، كما لن ينسوا المخرج المغمور في "حكايتي مع الزمان وغيرها من األعمال، التي أكسبته شعبية كبيرة في المغرب

والعالم العربي.ورأيه في الدورة العاشرة للمهرجان الدولي للفيلم بمراكش، الذي حل عليها ضيفا، رفقة زوجته لقاء سويدان، وأشياء أخرى، كان للفنان حسين فهمي مع

"األوفيسيال" الحوار اآلتي:

المغرب، فقد صورنا فيه فيلما، وكانت ”كنت أول ممثل مصري يزور بعض المشاهد من مدينة مراكش

وأكادير، كما زرت هذا البلد الحبيب، في مناسبات عديدة، منها عندما كنت

رئيس لجنة تحكيم مهرجان تطوان، فأنا مرتبط ارتباطا عاطفيا بالمغرب.

60 كانت السينما المصرية تنتج 60 فيلما في السنة،

لكنها أنتجت السنة الماضية 16 فقط، من الممكن أن نؤكد أن 6 أفالم منها جيدة.

لكن السينما بشكل عام، تشهد مرحلة صعود في الفترة الحالية، بفضل تطور التكنولوجيا

وتوفر اإلمكانيات التقنية العالية.

بوشناق. يشارك المطرب التونسي لطفي بوشناق في الفيلم السوري ”السمفونية“ الذي ”يسلط الضوء على واقع الساحة الفنية العربية، ويقف عند مافيا الفن الهابط، التي تسيطر عليها“.وقال بوشناق في حديث مع وكالة فرانس برس، أمس الخميس في تونس، إثر عودته من سوريا، حيث أعلن السبت انطالق التحضيرات لهذا المشروع الفني ”إن فكرة الفيلم جاءت بمبادرة فردية مني“ في إطار

”مشروع ثقافي إنساني كبير، يشمل الغناء والموسيقى والمسرح“. وأضاف المطرب التونسي، الذي يشغل منصب سفير األمم المتحدة للسالم منذ 2004، أن ”الهدف الحقيقي من إنتاج ”سمفونية“ هو تعرية من يحاولون فرض الفن الهابط على العالم العربي، إضافة إلى

اعتمادهم على بعض الفنانين، الذين ال يمتون للفن بصلة، ليستهدفوا من ورائهم ابعاد الفنانين الحقيقيين عن الساحة الغنائية“.

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غيثة بنيس

االهتمام بالمكفوفين فكرة حكيمةبروكسيل من قدمت فعاليات لمتابعة خصيصا ومشاهدة المهرجان، سواء المعروضة، األفالم تعلق األمر بتلك المتنافسة أو الرسمية، المسابقة في خارجها، وحقيقة إنه حدث أن ضخامة إلى أشير أن ثانية، البد رائع، من جهة فني الحدث، تجعلني فخورة ببلدي األصلي، ومن بين األمور التي أرى أن المغرب يجب أن يكون قدوة لبلدان أخرى، بما فيها الدول األوروبية، هو اهتمامه بالمكفوفين وضعاف البصر، بتقنية أفالما لهم يخصصوا أن مبادرة جد حكيمة، إنها الوصفي السمعي، أما في ما يخص التنظيم، فهو محكم، مع

بعض المؤاخذات البسيطة.

الحاجة فاطنة

فرصة لعشاق السينما أنا مغربية أقيم بين المغرب وفرنسا، وصراحة أقول، إن لعشاق فرصة المهرجان عوالم الكتشاف السينما أخرى، تبدو جغرافيا بعيدة، لكن الفن السابع ال حدود جمالية تكمن وهنا له، ال شخصيا هنا، التواجد قاعات دخول على أقتصر العرض لمشاهدة أفالم المسابقة الرسمية، بل أيضا أفالما الرحمان أخرى، كان آخرها فيلم اللة حبي لمحمد عبد

التازي، الذي من اإلنصاف تكريمه هنا.

نجية

إنها فرصة جيدة عشق السينما ليس له سن معين، والمغرمون بالشاشة الكبيرة، ال يجدون أي عناء كيلومترات التنقل في جيدة، فرصة إنها عديدة، لي لكن هنا، أتواجد أن التنظيم، عن مالحظة خاصة في الجانب األمني، في كبيرة مبالغة هناك هذا الجانب، فالحدث فني وثقافي، وليس سياسيا، حتى يجري تجنيد كل هذا العدد

من رجال األمن.

نسرين

سيصبح بحجم ”كان“ مع مرور السنين أنا من مدينة مراكش، وهو ما يتيح لي فرصة االستفادة المهرجان أفالم من أجواء السفر. عناء دون المهرجان ممتازة، وقد جاء جديدة، بحلة السنة هذه وشخصيا ال أتفق مع الذين يقولون إن هناك نقص على مستوى التنظيم، ألن االزدحام جاء نتيجة اإلقبال الذي عرفه المهرجان هذه السنة. لقد أمتعتني األفالم التي شاهدتها، وأظن أن مهرجان مراكش، مع مرور السنوات يصبح بحجم

مهرجان ”كان“، أتمنى له مزيدا من التألق.

حكاية صغيرة لها عالقة باألغنية أو منفصلة عنها، عبر أساليب األغنية تصوير بهدف الحديثة، التكنولوجيا وفرتها إخراجية وتقديمها في إطار تسويقي يخدم المغني أو المغنية، ويروج لهما على الطريقة الحديثة، حتى وإن خدش الفيديو كليب أو خدشت مضامينه أسماع وأبصار الناس، وبالتالي أخالقهم، بقليل جرت محاوالت إلعادة قبلها أو السنوات تلك وخالل االعتبار للفيلم الغنائي، من خالل إنتاج أفالم لعدد من المطربين بالمطرب، تتعلق العتبارات النجاح، بعض حققت الشباب، ومشهدية وإنتاجية وفنية تقنية كإمكانيات بالفيلم وليس

سينمائية، كما كان يحدث في فترة االزدهار.

الفيلم الغنائي لكن لماذا انحسر الفيلم الغنائي أو االستعراضي برحيل العمالقة من المطربين؟ هل المسالة تتعلق بوجودهم فقط ؟ أم بتلك المنظومة المتكاملة من اإلمكانيات اإلنتاجية والظروف الفنية، أو القدرات األدائية لكل عناصر الفيلم الغنائي أو االستعراضي، التي كانت سائدة في زمانهم. القضية إذن ليست قضية مطربين الغنائي على طريقة محمد عبد فالفيلم أو مطربات فقط، الوهاب وأم كلثوم وفريد األطرش، وليلى مراد، وصباح، وعبد الحليم حافظ، مثال يحتاج بالدرجة األولى إلى وجودهم، ومن والحوار السيناريو في كثيرة أخرى وعوامل عناصر إلى ثم والقصة، التي تسمح بتوظيف الغناء فيها بشكل أساسي، وال يكون بعيدا عن النسيج الدرامي للسيناريو، حتى يؤدي الغناء وظيفته الدرامية، التي تواكب تصاعد األحداث وتتابعها وصوال إلى القمة أو النهاية، بحيث يؤدي المطرب أو المطربة، أغانيه األفالم الغناء في بالحدث، وإال فما معنى المرتبطة مباشرة إن لم يكن كذلك، خصوصا أن تراثا عظيما من أغاني األفالم، يؤرخ بصورة أو بأخرى، لذكريات أجيال وأجيال من جماهير السينما، وعشاقها عبر قصص الحب، التي قدمت وعولجت أو اليومية، وإن الناس بعض همومهم االجتماعية عبر مشاركة كان يعيب بعض الغناء مغاالته أحيانا في االبتعاد عن الواقع، وتصويره كأنه جنة، كما حدث مع أغنية "محالها عيشة الفالح"، التي غنتها أسمهان في أحد أفالم عبد الوهاب، الذي غناها بنفسه، في ما بعد، وتصور األغنية الفالح في أحلى حاالته حيث تقول الكلمات /محالها عيشة الفالح/ مطمن باله مرتاح/ يتمرغ على ارض براح/ والخيمة الزرقا ستراه/ ياه ياه ياه ياه / في الوقت الذي كان فيه الفالح المصري يعاني اإلقطاع والعبودية، أي أن الغناء هنا لم يقم بوظيفته الحقيقية، في تقديم صورة الفالح كما هي وبالطبع هناك المزيد من األفالم أو األغاني، التي تشبه أغنية عبد الوهاب في االبتعاد عن الواقع، حفلت بها مرحلة األربعينيات، بصورة خاصة، نتيجة لعوامل عديدة في مقدمتها الحرب العالمية الثانية، ووقوع معظم الدول العربية

تحت االحتالل اإلنجليزي أو الفرنسي أو اإليطالي.

انتصار الشباب والفيلم االستعراضي الفيلم االستعراضي حكايته مختلفة تماما، وهناك من ال يفرق واحدا، ويعتبرهما االستعراضي والفيلم الغنائي الفيلم بين الموقف لخدمة موظفة األغنية تكون الغنائي الفيلم ففي الدرامي، أما في الفيلم االستعراضي فيكون الموقف موظفا لخدمة الغناء أي العكس تماما. علما بأننا في السينما العربية لم نصل حتى اآلن إلى تقديم الفيلم االستعراضي المتكامل، الذي يحاكي في أيامنا هذه فيلم ميريل ستريب "ماما ميا" أو فيلم "صوت الموسيقى" لجولي أندروز، أي الحكاية المبنية على فكرة غنائية استعراضية راقصة، واالستعراض هنا يعني الغناء والرقص والموسيقى وتعابير الوجه والجسم والمالمح والصوت وحركة األيدي واألرجل ووظيفة المالبس والماكياج، وارتباط كل ذلك بالزمان والمكان من بداية الفيلم حتى نهايته. وهذا ما لم نشهده في السينما العربية، إذ ال يوجد حاالت استعراضية مشابهة لما ذكرته من أفالم أجنبية، لكن قد يكون فيلم "انتصار

العربية األفالم لفريد األطرش وأسمهان، أحد أقرب الشباب" إلى االستعراض، ألن الفكرة األساسية للفيلم تدور حول اثنين من المطربين، يواجهان حياتهما االجتماعية القاسية بما لديهما من قدرات صوتية جمالية، يترجمانها عبر العديد من األغاني االستعراضية والرقصات واأللحان، من بداية الفيلم حتى نهايته، إذ تحوي النهاية األوبريت الرئيسية (الليل وادي العشاق)، التي يمكن أن تشكل بمفردها نواة للفيلم االستعراضي، أي توظيف السيناريو لخدمة الغناء وهذا ما اتبعه فريد األطرش في أفالمه بعد ذلك لسنوات عديدة، وقلده في ذلك الكثير من المطربين غيرهما، والعشرات العزيز محمود وعبد فوزي مثل محمد ما جعل أفالمه أقرب إلى االستعراض منها إلى الغناء، إلى أن تخلى عن االستعراضي في مرحلة الخمسينيات، وتمسك بالغناء حتى رحيله عام 1974، وكان محمد عبد الوهاب قد تخلى عن السينما وعن الغناء أيضا، في وقت مبكر من الخمسينيات، كما تخلت أم كلثوم عن التمثيل، واكتفت بالغناء فقط، في الحفالت العامة، وبذلك فقدت السينما الغنائية رائدين من أعظم روادها، لينحصر السباق الغنائي في ما بعد، بين قطبين أساسيين في

عالم الغناء هما فريد األطرش وعبد الحليم حافظ.

السينما الغنائية في العالم العربي تفوق السينما الغنائية في مصر ال يعني عدم وجود مطربين وفي العربي، العالم في الغنائية السينما في تألقوا آخرين "بياع أفضلها من عدة أفالما قدمت التي فيروز، مقدمتهم الخواتم"، الذي أخرجه يوسف شاهين، وهو مأخوذ في األصل عن مسرحية غنائية تحمل في شكلها العام شيئا من االستعراض، وفي هذا اإلطار نشير إلى أن األفالم الغنائية لم يقدمها مطربون فقط، إذ قدمت السينما عشرات األفالم الغنائية من خالل فناني المنولوج، مثل إسماعيل ياسين ومحمود شكوكو وثريا حلمي من ألجيال استقطابها جانب إلى وغيرهم الصغيرة وفيروز المغنين الشباب آنذاك، مثل محرم فؤاد وماهر العطار وعبد اللطيف التلباني وسعد عبد الوهاب وعادل مأمون ومن لبنان

سميرة توفيق وفهد بالن وغيرهما.

السينما الغنائية المغربية سيرا على طريق عدد من نجوم الطرب الشرقي، الذين جمعوا بين الغناء والتمثيل السينمائي، الذي منحهم جماهيرية واسعة، في ذروة نجاح األفالم الغنائية، دخل عبد الوهاب الدكالي بدوره عالم السينما، وشارك في أفالم مغربية من بينها "الحياة كفاح" يوسف شاهين، للمخرج و"رمال من ذهب" التازي لمحمد و"الضوء األخضر" و"أين تخبئون الشمس؟" لعبد الله المصباحي

و"أيام شهرزاد الجميلة" لمصطفى الدرقاوي.بدوره لم يبق عبد الهادي بلخياط بعيدا عن شاشات السينما، الله المميز عبد المغربي المخرج التجربة مع حيث خاض اتجاه في "الصمت فيلم خالل من 1973 سنة مصباحي، ممنوع"، و"الدنيا نغم"، الذي شارك فيه إلى جانب وليد توفيق، ونعيمة سميح، و"أين تخبؤون الشمس" سنة 1979، الذي شاركه البطولة فيه عبد الوهاب الدكالي، وهي أفالم جرى تصويرها بالقاهرة. بعد الدكالي وبلخياط ونعيمة سميح، جاء دور الراحل محمد الحياني لدخول تجربة الفيلم الغنائي، في تجربة مهمة

تمثلت في فيلم"دموع الندم" لحسن المفتي.الغيوان"، "ناس الغنائية المجموعات أغاني دخلت بدورها و"جيل جياللة" واألغاني الشعبية في أفالم عديدة منها "الحال" ألحمد المعنوني، و"جنة الفقراء" إليمان المصباحي، و"خربوشة

لحميد الزوغي".بذلك تكون السينما العربية قد تبنت الغناء، وبنت فيه قصورا وأمجادا، ال تنسى لكباره وصغاره من المطربين والفنانين، من مقدمي كل أنواع الغناء، على أساس أن كل أغنية هي حالة

درامية إلى أن يثبت العكس.

األوفيسيال ■

اشترك فريد األطرش في 31 فيلما سينمائيا، كان بطلها جميعا، وقد أنتجت

هذه األفالم في الفترة الممتدة من السنة 1941 حتى سنة 1975، أشهر األفالم على اإلطالق والذي جنى أرباحا طائلة هو فيلم ”حبيب العمر“، ألنه مثل قصة حب حقيقية،

إلى جانب أفالم ”رسالة غرام“ و“زمان يا حب“ و“آخر كذبة“ و“ماليش غيرك“ و“لحن

الخلود“ و“أحبك أنت“ و“عفريتة هانم“ و“من أجل حبي“ و“عهد الهوى“ و“حكاية العمر كله“ و“انتصار الشباب“ و“لحن حبي“ و“ماتقولش لحد“. وتميزت أفالمه بتقديم

األوبريت الغنائي مرات عديدة أشهرها ”بساط الريح“.

“قدم محمد فوزي ”سيف الجالد و“قبلة في لبنان“ و“مجد ودموع“ و“بنت

حظ“ و“حب وجنون“ و“فاطمة وماريكا“ و“راشيل واآلنسة ماما“ و“الحب في خطر“

و“ورد الغرام“ و“يا حالوة الحب“ و“معجزة السماء“ و“ليلي بنت الشاطئ“، وغني فوزي العديد من األغاني ضمن هذه

األفالم وكانت كلها من ألحانه.

“قدم محرم فؤاد ”حسن ونعيمة و“نصف عذراء“ و“لحن السعادة“ و“وداعا

يا حب“ و“حكاية غرام“ و“سالسل من حرير“ و“من غير ميعاد“ و“الصبا والجمال“

و“عتاب“ و“ولدت من جديد“ و“عشاق الحياة“ و“الملكة وأنا“.

في حين قدمت الفنانة فايزة أحمد الوسادة الخالية“ و“أمسك حرامي“

و“المليونير الفقير“ و“ليلي بنت الشاطئ“ و“تمر حنة“ و“أنا وبناتي“ و“منتهي الفرح“

و“القاهرة في الليل“.

اسمهان، في عمر فني مدته سبع سنوات، قدمت ”انتصار الشباب“، وهو أحد

األفالم الموسيقية القليلة في بداية األربعينيات، الذي نجح نجاحا هائال، ثم

”غرام وانتقام“. لكن بعد وفاتها حقق فيلم ”غرام وانتقام“، الذي عرض بعد هذا

الحادث مباشرة، أرقاما فلكية في شباك التذاكر.

شادية الصوت الساحر دلوعة السينما المصرية، فقدمت اسكتشات عديدة،

بجانب أغنياتها المتميزة، االسكتشات كانت لونا صعبا“ نجحت في التعامل

معه، وقدمت مع شكوكو وإسماعيل ياسين اسكتشات فكاهية“ منها ”إحنا

الثالثة“، ونجحت في أدوار الفتاة الرقيقة والمتمردة وذات األنوثة المتوهجة، ومن

أعمالها األولي ”الروح والجسد“ و“ليلة العيد“ و“كالم الناس“ و“ساعة لقلبك“

و“معلهش يا زهر“.

أم كلثوم ,

ليلى مراد و محمد عبد الوهاب في ”يحيى الحب“ ,

ناس الغيوان ,

فريد االطرش وسامية جمال ,

فيروز ,

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ملف اليوم

لماذا اختفى الفيلم الغنائي رغم كثرة المغنين؟ هل اختفي الملحنون الكبار، الذين يصلحون لتحمل مسؤولية هذه النوعية من األفالم، أم اختفى عمالقة الكلمة من الشعراء؟

هل أثرت قنوات األغاني علي زهد الجماهير عن مشاهدة فيلم غنائي؟ كثير من األفالم تضم أحداثها أغنية أو أكثر، لكنها أغنية من أجل الدعاية وعرض المثير من اللقطات أثناء

مشاهدتها لجذب الشباب، فالجمهور اآلن يشاهد األغنية وال يسمعها. أو مطرب ببطولته يقوم الذي هو الغنائي تاريخ. الفيلم مطربة أو االثنان معا، وتقوم أحداثه علي بناء درامي تلعب األغنية فيه دورا أساسيا، وليست أغنية لملء الوقت أو لتخفيف حدة "إيقاع" الفيلم، وليس كل فيلم يضم أغنية أو أكثر يسمى

غنائيا.وبداية الثالثينيات نهاية مع الغنائية، األفالم ظهور يرجع األربعينيات، إلي كثرة المطربين والمطربات في هذه الفترة، حيث أصبحت األفالم الغنائية هي التي تدر األرباح وتجذب قمة على كلثوم أم فظهرت والعربي، المصري الجمهور المطربات في هذه الفترة، فكان أول ظهور لها في فيلم "وداد" ثم توالى ظهورها في "نشيد األمل" و"دنانير" و"عايدة" ثم فيلم

"سالمة" ثم فيلمها األخير "فاطمة" الذي عرض في 1947.القرن في العربي الغناء نجما كان وعندما 1932 عام في العشرين عبد الوهاب وأم كلثوم في القمة، شهدت القاهرة والدة مرحلة فنية جديدة علي خط آخر، سيكون لها في ما بعد أكبر األثر في ترسيخ وتوسيع آفاق تطور فنون الموسيقي والغناء العربية المعاصرة، وهي المرحلة التي دشنها ظهور أول فيلم غنائي عربي حمل اسم "أنشودة الفؤاد" األلحان لزكريا أحمد والغناء لنادرة، وبعد ذلك بعام واحد (1933) ترسخت هذه الوالدة وشهدت االنطالقة الكبرى للسينما الغنائية العربية، بظهور ثاني األفالم الغنائية العربية "الوردة البيضاء" لمحمد عبد

الوهاب.العربية الموسيقى نهر توقف وحتى التاريخ، ذلك منذ الكالسيكية في السبعينيات، تحت وطأة زحف موجة الغناء االستهالكي الجديد، يقدر المؤرخون إنتاج ما يقارب الخمسمائة فيلم غنائي عربي، تحمل في طياتها ما يفترض أن يكون ما بين

أربعة وخمسة آالف أغنية سينمائية.أما القيمة الفنية والثقافية لهذه الثروة من األفالم السينمائية الغنائية، فقد احتوت مراحل كبيرة وتجارب هائلة في مسيرة تطور الموسيقي والغناء العربيين طوال نصف قرن من الزمن، وفريد فوزي ومحمد الوهاب عبد محمد نجومه من كان األطرش، وأم كلثوم وكارم محمود وعبد العزيز محمود ومحمد عبد المطلب ومحمد قنديل وجالل حرب وسعد عبد الوهاب، واسمهان وليلي مراد وسعاد محمد ونور الهدي وصباح ورجاء

الصغيرة وفايزة أحمد عبده ونجاة علي ونجاح سالم ونجاة ووردة وفيروز، علي سيبل المثال.

عبد محمد وألحان أغاني من نماذج علي نطلع أن يكفي الوهاب، التي كانت السينما مجاال لظهورها، مثل جفنه علم الغزل ، "قصيدة الصبا والجمال ، مغناة قيس وليلي، قصيدة الخطايا، "عاشق الروح"، لست "أدري"، ويكفي أن نعرف أن معظم أغنيات عبد الحليم حافظ التي صنعت مجده الفني من "توبة" و"بتلوموني ليه" و"باحلم بيك" و"في يوم في شهر في

سنة"، ظهرت في إطار األفالم الستة عشر التي قدمها.

تراث غنائي من حق السينما علينا االعتراف بريادتها في جعل الغناء حالة درامية، ومكونا أساسيا من مكونات المشهد السينمائي العربي، وبالتالي تكريس المشهد الواقعي، الذي ترك تأثيره على وجدان المتلقي الذي يضع الغناء، ضمن منظومة حياته اليومية، بكل ما فيها من أحداث وذكريات وأحالم، وكل ما يرتبط بها على

أرض الواقع.وليس الفعلية، بداياتها مع بدأ للسينما الريادي الدور هذا التجريبية، في ثالثينيات القرن الماضي، مع أفالم محمد عبد الوهاب وأم كلثوم، وليلى مراد وغيرهم واستمر لعدة عقود قبل أن ينحسر برحيل عمالقة الغناء، و يتوقف بصورة نهائية في ما بعد، وإن كان هناك نسبة ضئيلة من األفالم ظلت تحاول محاكاة الماضي البعيد إال أنها لم تنجح في إعادة الحياة إلى الفيلم الغنائي أو االستعراضي، كما كان عليه أيام فريد األطرش، ومحمد فوزي، وعبد العزيز محمود، وكارم محمود، وشادية، ونور الهدى، وهدى سلطان، وغيرهم الكثير في تلك المراحل المزدهرة من عمر الغناء السينمائي، الذي شكل بالتالي تراثا

كالسيكيا جميال وغنيا ألفالم زمان.

الفيديو كليب مكان كليب" "الفيديو حل األخيرة العشرين السنوات في "األغنية السينمائية" أو الفيلم السينمائي الغنائي، من خالل

هشام مدني

أعجبت كثيرا بمستوى الحضور

قدمت من تونس خصيصا إلى مراكش، بعدما وصلني لهذا اإليجابي الصيت المهرجان الدولي، شخصيا بمستوى كثيرا أعجبت الحضور، ونوعية النجوم الحاضرة، وبما أني عاشق كبير

للفن السابع، يمكن القول أني وجدت ضالتي هنا.شاهدت الفيلم المغربي ”السراب“، وأعتقد أنه فيلم يدخل في خانة أفالم الرعب، على عكس الفيلم البلجيكي ”مريك مريك“، الذي أسرني بحبه، لكن على العموم، أعتقد أن المهرجانات النوع من لهذا العربي في حاجة المواطن

الكبيرة، فهنيئا لمراكش بهذا الحدث السينمائي.

كاترين تينيي

أعطى صورة جيدة عن المغرب التي األولى المرة هي أحضر فيها فعاليات مهرجان مراكش السينمائي، ومجمال األصدقاء إن القول يمكن المغاربة تمكنوا من إعطاء من لبالدهم جيدة صورة خالل التنظيم المحكم في لحدث إنه التفاصيل. كل رائع وجميل، يمنحنا فرصة لمخرجين أفالم اكتشاف مختلف يمثلون شباب، المدارس السينمائية العالمية، وهذا في حد ذاته أمر في

غاية اإلبهار.

ميكروتروتوار •

المهرجان في عيون جمهوره

لرصد آراء السينمائيين، واإلعالميين، وجمهور عاصمة النخيل، حول هذا الموعد السينمائي العالمي.تفتح

نشرة المهرجان الدولي للفيلم بمراكش، يوميا، هذه النافذة لإلطاللة على قرائها.

لعبت السينما دورا كبيرا في تطورمسار عبد الوهاب الفني، وظهر أول فيلم غنائي له ”الوردة البيضاء“ عام

1933 وعمره 29 عاما. بعد النجاح الهائل الذي حققه هذا الفيلم أتبعه عبد الوهاب بخمسة أفالم أخرى أدى بطولتها تمثيال وغناء، وهي ”دموع الحب“، و“يحيا الحب“، و“يوم سعيد“،

و“ممنوع الحب“، و“رصاصة في القلب“، و“لست مالكا“، و“غزل البنات“ 1949.

ظهرت في العالم العربي مع نهاية الثالثينيات ولعب فيها مطربون كبار دور البطولة•

أم كلثوم ومحمد عبد الوهاب وعبد الحليم حافظ مؤسسو السينما الغنائية واالستعراضية

لقطة من فيلم ” أبي فوق الشجرة“ لعبد الحليم حافظ ,

لعب عبد الحليم حافظ، خالل مساره مع السينما، بطولة 16 فيلما غنى من

خاللها 71 أغنية، إذ قدم ”لحن الوفاء“ و ”دليلة و معبودة الجماهير“، ”أيامنا الحلوة“ و ”موعد غرام“ و“الخطايا“، و

”أبي فوق الشجرة“، الذي حقق إيرادات خيالية في تلك الفترة، و“شارع الحب“،

و“أيام وليالي“ و“ليالي الحب“، و“البنات والصيف“، و“حكاية حب“، و“يوم من عمري“، و“فتي أحالمي“، و“الوسادة

الخالية“.

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الجمعة 10 دجنبر 2010

عين على المهرجان

"السمفونية المغربية" استقطبت ضيوف مهرجان مراكش غير المكفوفين

وضعاف المكفوفين من المهرجان ضيوف فيلم. اجتمع البصر، يوم أمس (الخميس) أمام شاشة عرض المهرجان الدولي للفيلم بمراكش، لحضور الفيلم المغربي "السمفونية المغربية" لمخرجه كمال كمال، الذي برمج ضمن أفالم العرض الخاصة بتقنية الوصف السمعي، لفائدة المكفوفين وضعاف البصر، وأبدى هؤالء إعجابهم بالفيلم، مؤكدين أنه رغم إعاقتهم، إال

أنهم استطاعوا تكوين صورة شبه حقيقية عن مشاهد العمل.وأشاد البعض منهم، بجودة أداء الممثلين هشام الوالي وأمل "السمفونية جمهور عيني يكونا أن استطاعا اللذان صقر،

المغربية".المكفوفين فئة يقتصر على لم الفيلم، أن عرض والغريب، فحسب، بل تجاوزهم، إلى فئة أخرى، أبت إال أن تشاهد الفيلم السينمائي، بطريقة الوصف السمعي، من هؤالء صحفي مصري

المكفوفين وضعاف العمل مع رغبته في مشاهدة أن أكد البصر، جاءت بدافع معرفة إحساس هذه الفئة، التي حرمت

نعمة البصر، لكنها تملك الكثير من الذكاء، وسرعة االلتقاط والفهم.

وعبر الصحفي عن إعجابه بفيلم "السمفونية المغربية"، قائال إنه اختيار موفق للعرض على مسامع ضيوف المهرجان، من معاني من الكثير يحمل ألنه البصر، وضعاف المكفوفين

التحدي واإلرادة.فتح بمراكش، للفيلم الدولي المهرجان أن بالذكر، الجدير أبوابه منذ الثالثاء الماضي في وجه المكفوفين وضعاف البصر، من خالل إدراجه سبعة أفالم بتقنية الوصف السمعي لفائدة

مجموعة.واشتمل برنامج هذه الفقرة، على أفالم "تشاو بونتان" (100 البيانو" في و"دروس بيري، كلود الفرنسي للمخرج دقيقة) لجين كامبيون و"الكراهية" لماتيو كاسوفيتش و"االبن المفضل" لنيكول كارسيا و"كل يبحث عن قطه" لسيدريك كالبيتش و"كل صباحات العالم" للمخرج آالن كورنو، وتعرض كلها بشراكة مع

(آر.تي.أو).

األوفيسيال ■

ايرين جاكوب سلمته النجمة الذهبية في حفل اكتظ بالجمهور •

كيوشي كيروساوا: سعيد بتكريم حتى أفالمي الفاشلة

النجمة كيروساوا، كيوشي الياباني الفنان احتفاء. تسلم الذهبية، خالل حفل تكريمه يوم أمس (الخميس)، الذي أقيم في قاعة المؤتمرات، ضمن فعاليات المهرجان الدولي للفيلم

بمراكش.المركز في البرمجة مدير المهرجان، مؤسسة واختارت السينمائي الفرنسي، والممثلة الفرنسية ايرين جاكوب، اللذان شكرا مؤسسة المهرجان على اختيارهما لتسليم درع التكريم لكيروساوا، باعتباره أحد كبار السينمائيين في العالم، وشكرا أيضا، صاحب الجاللة الملك محمد السادس على رعايته السامية للمهرجان، وصاحب السمو الملكي األمير موالي رشيد، على

رئاسته الفعلية لهذه التظاهرة السينمائية.تاريخا الفرنسي، السينمائي المركز البرمجة في وسرد مدير طويال لكيوشي، الذي بدأ مخرجا صاعدا، واستطاع بعد ذلك تحقيق نجاحات متتالية، وقال مدير البرمجة، إن أفالم كيوشي، وإن كانت تجمع بين تيمة الرعب والخوف والقصص المفزعة، إال أنها تترجم إحساس فنان باحث عن اإلبداع، مؤكدا أن الخوف

في أعمال كيوشي السينمائية، يحمل بعدا فلسفيا.كيوشي الفنان بالتزام إعجابها عن إيرين عبرت وبدورها،

كيروساوا، وشكرته لقبوله هذا التكريم الصادق على حد قولها.

وقبل اعتالء كيوشي خشبة التكريم، قدم الحفل، الذي اكتظ بالحضور، لدرجة أن البعض، ومن بينهم ممثلون، اضطر إلى الجلوس على بعض ساللم المسرح، لمشاهدة التكريم، ومشاهد "طوكيو" "كايرو"، "سيونس"، ومنها به، المحتفى أعمال من

و"برايت فيوتشر".أما كيوشي كيروساوا، فقال في كلمة ألقاها بمناسبة تكريمه، إنه سعيد باستضافته في مدينة األحالم، مراكش الحمراء، وعبر أيضا عن امتنانه لكل األشخاص الذين يشتغلون في المهرجان، على

جعله يعيش تجربة التكريم.العمل، قدم خاللها أنه وبعد 30 عاما من واعترف كيوشي، العشرات من األفالم السينمائية، يعتبر أن القليل منها حقق نجاحا على مستوى النقاد والجمهور، مؤكدا أن بعضها ال يرغب في مشاهدته، واعتبر فشله في تقديم بعض األعمال على حد قوله، فشل شخصي، وقال "ما يثلج صدري هو أنه حتى أفالمي

الفاشلة، كان لها الحظ بأن يحتفى بها".ولم يفت كيوشي أن يشكر جاللة الملك محمد السادس على رعايته للمهرجان، وصاحب السمو الملكي األمير موالي رشيد للفيلم الدولي المهرجان على رئاسته لمهرجان كبير بحجم

بمراكش.

اعتبر أن المغرب البلد الوحيد الذي يشجع اإلنتاج المشترك مع دول إفريقية •

الصايل: ال وجود لشهر في السنة يخلو من مواعيد سينمائية عالمية

السينمائي المركز مدير الصايل الدين نور تصريح. اعتبر المغربي، أن الدورة العاشرة من مهرجان مراكش الدولي للفيلم، حققت نجاحا باهرا، بكل المقاييس، وتحدث الصايل في لقاء مع بعض المنابر الصحافية، عن واقع السينما المغربية والتحديات التي تنتظرها في المستقبل القريب. وأوضح أن الحديث عن تزامن المهرجان مع مواعيد عربية أخرى، يعتبر كالما صبيانيا، ألن ال وجود لشهر في السنة يخلو من مواعيد سينمائية عالمية، مبرزا في الوقت ذاته، أن إدارة مهرجان مراكش، نجحت في

العثور على هوية خاصة، وغير مكررة.وأضاف الصايل بأن مهرجان مراكش يعتبر األقوى في إفريقيا والمنطقة العربية، ويبحث بجد، عن أخذ مكانه الطبيعي ضمن المهرجانات العالمية الكبرى، إذ يكفي حضور نجوم من العيار بلجيكا، فرانسيس كوبوال، واألخوين دادرن من الثقيل، مثل والكوري الجنوبي لي شانغ دونغ، إلعطاء دروس في السينما

ليعرف الجميع مكانة المهرجان.ورأى الصايل، أنه من الطبيعي توجيه بعض االنتقادات، إال أن أغلبها يبقى دون مبرر، وال يستند ألي براهين، مؤكدا في هذا الجانب أن من يتحدث عن إقصاء الفنانين المغاربة، فهو حقا شخص مجانب للصواب، وبعيد عن الموضوعية، وقال "وجهنا

الدعوة ألزيد من 150 فنانا مغربيا، ألن هدفنا يكمن في أن نمنحهم فرصة لقاء نظرائهم في باقي الدول، حتى يستثمروها

في ما يخدم مسارهم المهني".المهرجان بالنسبة للصايل، ال يخدم فقط السياحة المغربية، وإنما ينمي فرص االستثمار السينمائي، إذ كشف أن كل اللقاءات الجانبية التي جرت بين مخرجين عالميين أو منتجين، اتسمت

بالبحث في مشاريع مستقبلية لتصوير أفالم في المغرب.وفي ما يخص واقع السينما المغربية، قال الصايل، "إننا اآلن نعتبر قدوة حسنة للعديد من الدول العربية واإلفريقية، بمعدل إنتاج سنوي يصل إلى 18 فيلما طويال، وأزيد من مائة شريط قصير"، لكنه استدرك قائال "صحيح أن واقع القاعات السينمائية واقع مزري، لهذا السبب نحن اآلن بصدد التباحث مع وزارة االتصال والثقافة، لنبدأ مخططا وطنيا يرمي إلى رفع القاعات السينمائية إلى أكثر من 250 قاعة، مع العلم أن عددها اليوم

يصل إلى 72 فقط".في المغرب، يبذلها الذي المجهودات عن الصايل وتحدث اإلنتاج المشترك مع بعض الدول اإلفريقية، وقال "نحن البلد الوحيد الذي له أكثر من 34 عمال مشتركا مع دول إفريقية، ونعتزم تقوية شراكاتنا مع أصدقائنا من إفريقيا جنوب الصحراء،

وفي هذا الصدد كنت قد تدارست مع أصدقائي في السنغال، إنشاء مركز سينمائي يدعم إنتاج األفالم السينمائية هناك".

وعن غياب أي عمل سينمائي إفريقي أو عربي عن المسابقة الرسمية، قال الصايل "ليست لنا نية مسبقة في إقصاء أي أحد، لقد توصلنا بأعمال قليلة، لكنها ال ترقى إلى المستوى المطلوب"، وأضاف موضحا، أن العمل المشارك يجب أن يكون جيدا على المستوى التقني، وأن يحمل اختيارات حقيقية، تجعل المشاهد يلمس أن وراء الكاميرا عقال مدبرا له رؤيا خاصة، فضال عن

أهمية تميز العمل ببراعة تعبيرية.وبخصوص إعطاء األولوية لألفالم األولى لمخرجيها، اعتبر مدير المركز السينمائي المغربي أن الفيلم األول يكون عادة محتاجا الفيلم كمهرجان دولي مهرجان وقيمة منبر من حجم إلى

الدولي بمراكش ليتعرف عليه الجمهور.وأكد أن المهرجان يروم من وراء هذا االختيار اكتشاف أعمال جديدة ومخرجين جدد لتعريف الجمهور بإبداعاتهم، مشيرا إلى أن اختيار العمل األول خالل هذه الدورة "ليس معيارا بل

تصورا فلسفيا للمسابقة".

األوفيسيال ■

األوفيسيال ■

من هنا وهناك

لوك بيسون يصور فيلما حول »اـعارضة البورمية اونغ سان سو تشي

تصوير. صور المخرج والمنتج الفرنسي لوك بيسون في تايالند مشاهد من فيلم حول المعارضة البورمية، اونغ سان

سو تشي، التي تؤدي دورها في الفيلم الممثلة العالمية، ميشال يوه حسب ما أورده عاملون في أوساط السينما في

تايالند. وتؤدي الممثلة من أصل ماليزي، وإحدى بطالت سلسلة أفالم جيمس بوند دور، البطولة في فيلم "في

الضوء". وهي من أشهر ممثالت القارة األسيوية، خصوصا بعد دورها في "مذكرات غيشا". وقال واناسيري موراكول،

مدير المكتب التايالندي للسينما، وهي هيئة حكومية مكلفة األفالم األجنبية "إنه فيلم حول اونغ شان سو تشي. لقد

وافقنا عليه منذ فترة طويلة وقد صوروا في عدة مواقع" في تايالند. وأكدت "سيام موفي"، وهي شركة تايالندية مشاركة في المشروع، أن التصوير جرى في تايالند، من دون إعطاء

تفاصيل إضافية. وقال نيان وين، الناطق باسم اونغ سان سو تشي، لوكالة فرانس برس، إن ميشال يوه أمضت "يوما كامال في منزل" المعارضة البورمية في رانغون. وعرضت عليها النجمة الهوليوودية صورا عن تأديتها لدورها على

الشاشة الكبيرة، باللباس التقليدي البورمي، حسب ما أفاد عضو في الرابطة الوطنية من أجل الديمقراطية، حزب

المنشقة البورمية. وأضاف "أنها ال تشبه السيدة اونغ سان سو تشي إال من الجانب". وتحولت اونغ سان سو تشي

الحائزة جائزة نوبل للسالم والبالغة 65 عاما، قبل عشرين عاما، رمزا للمقاومة الديمقراطية، ضد النظام العسكري في بالدها وأمضت حوالي 15 عاما من السنوات الـ 21 األخيرة إما في السجن، وإما في اإلقامة الجبرية. أفرج عنها في 13

نوفمبر بعد أقل من أسبوع على أول انتخابات تشهدها البالد في غضون عشرين عاما. ومن خالل التزامها السياسي ضحت اونغ سان سو تشي بحياتها العائلية. وكانت تزوجت

العام 1972 من األستاذ الجامعي البريطاني مايكل اريس، وأنجبت منه طفلين هما، كيم والكسندر. وعادت العام 1988 إلى بورما لعيادة أمها المريضة، لكنها لم تغادرها

قط بعد ذلك. ولم تتمكن من حضور مراسم دفن زوجها في بريطانيا العام 1999. ولم تر أحفادها أبدا، وقد أمضت للتو 15 يوما في رانغون مع كيم، للمرة األولى منذ حوالي

عشر سنوات. ويملك المخرج لوك بيسون شركة إنتاج "يوروباكورب"، التي توظف 120 شخصا، وقد أنتجت حتى

اآلن 128 فيلما منها، لو "غران بلو" و"نيكيتا" فضال عن أفالم ناجحة جدا في الواليات المتحدة، مثل "فيفث ألمنت"

األفالم اـصرية تحصد خمس جوائز »ـ مهرجان القاهرة

تتويجات. اختتم أمس الخميس، فعاليات مهرجان القاهرة السينمائي الدولي

في دورته الرابعة والثالثين، وحصدت مصر خمس جوائز

في أهم فروع مسابقات المهرجان، ألول مرة في تاريخ المهرجان منذ إطالقه. وكانت

أهم جائزة هي جائزة الهرم الذهبي، التي حصدها فيلم "الشوق" بطولة روبي وإخراج

خالد الحجر وإنتاج محمد ياسين. وكانت جائزة أفضل فيلم عربي من نصيب فيلم "ميكروفون"، بطولة وإنتاج خالد

أبو النجا، وشارك في اإلنتاج محمد حفظي، وإخراج أحمد عبد الله. وفازت النجمة سوسن بدر بجائزة أفضل ممثلة، عن دورها في فيلم الشوق، مناصفة مع الفرنسية إيزابيل أوبير عن فيلم كوباكابانا. وحصد النجم عمرو واكد جائزة أفضل ممثل، مناصفة مع اليساندرو جاسمان، عن فيلمه

األب والغريب، وإن كان قد جرى احتساب الجائزة للسينما اإليطالية، نسبة إلى جنسية الفيلم. وحصلت مصر أيضا، على

جائزة ملتقى القاهرة السينمائي الدولي، التي تبلغ قيمتها 100 ألف جنيه، وفاز بها سيناريو فيلم 69 ميدان المساحة،

تأليف أيتن أمين وإخراج إيهاب أيوب. ومن ناحية أخرى، فاز بجائزة الهرم الفضي فيلم "وكأنني لم أكن هناك" وهو

إنتاج أيرلندي مقدوني سويدي، من إخراج خوانيتا ويلسون. وفاز بجائزة أفضل مخرج سفيتوساف أوفتشاروف عن الفيلم اإليطالي "التعليق الصوتي"، وقد نال هذا الفيلم أيضا جائزة لجنة االتحاد الدولي للنقاد "فيبرسى". ونال الفيلم اإليطالي

"األب والغريب" جائزة أفضل سيناريو. وذهبت جائزة أفضل مخرج عمل أول، وتحمل اسم جائزة نجيب محفوظ، لـ "نريج

كوتكوفسكي"، عن فيلم "ولد من البحر" من بولندا، وحصد جائزة أفضل إبداع فني في الموسيقى والتصوير، موسيقى

فيلم "أمير" من الفلبين، وحصل عليها اوركسترا الفلبين الهرموني. ونال جائزة أفضل سيناريو لفيلم عربي، وقيمتها 100 ألف جنيه، مناصفة الفيلم اللبناني "رصاصة طائشة"

تأليف وإخراج جورج هاشم، والفيلم العراقي ابن بابل إخراج محمد الدراجى. أما جائزة أفضل فيلم في مسابقة األفالم

الروائية الرقمية "الديجيتال" فقد ذهبت فضيتها، وقدرها 6 آالف دوالر أمريكي، إلى فيلم "إيمانى" من أوغندا، وذهبيتها، وقدرها 10 آالف دوالر أمريكي، إلى فيلم "جوى" من هولندا.

سفر. قدم المهرجان شهادة تقدير خاصة من لجنة التحكيم الدولية لمهرجان القاهرة السينمائي، في دورته 34، إلى المخرج "داوود أوالد السيد"، عن فيلمه "الجامع"، في حين فاز

الفيلم المصري "الشوق" بجائزة الهرم الذهبي. وغادر داوود اوالد السيد، المهرجان الدولي للفيلم بمراكش، الذي حضر أغلب فعالياته، انطالقا من حفل االفتتاح، متوجها إلى القاهرة،

لحضور حفل اختتام المهرجان، الذي أقيم يوم أمس (الخميس)، ليتسلم جائزته بنفسه.

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أفالم المسابقة

رحيل. أوماي، امرأة شابة من أصل ألماني، تضطر لمغادرة إسطنبول رفقة ابنها، من أجل حمايته من بطش زوجها العنيف، وتقرر العودة للعيش وسط عائلتها في برلين، لكن أفراد أسرتها لم يستقبلوها بالترحاب الذي كانت تنتظره، فاألعراف أقوى من

أن يتجاوزوا االتفاقات، ما يجعلهم ممزقين بين الحب، الذي يكنونه لها وقيم مجتمعهم.

أوماي نفسها مجبرة مرة أخرى على الوضع، تجد أمام هذا مغادرة من تحبهم، تجنبا لالنتقام، وحتى ال تكون مصدر عار

وخزي لهم.يمكن اعتبار فيلم "عندما نرحل"، للمخرجة النمساوية المقيمة في ألمانيا، فيو أالداك، رؤية نسوية مناهضة للسطوة الذكورية، امرأة شخصية حول يتمحور انه االعتبار في أخذنا ما إذا ومعاناتها، من اجل حريتها الفردية، إلى جانب أن صاحب هذا

العمل امرأة.ويمكن مقاربته كذلك، من زاوية صراع الهوية لدى المهاجرين، ما بين اإلرث الثقافي، الذي يحملونه، والذي ترسخ لديهم من خالل عاداتهم وتقاليدهم وثقافتهم، التي تميز موطنهم األصلي،

وبين قيم المجتمع الذي يستقرون فيه.يتسم العمل على المستوى الفني، بدرجة عالية من االحترافية، وتبدو خبرة المخرجة حاضرة بقوة، من حيث كونها ممثلة سابقة، ودارسة لعلم النفس والصحافة، ويتجلي كل هذا في االختيار المالئم للممثلين، وفي قدرتها على إدارتهم باستيعاب وتمكن، على نحو يجعلها تستخرج أقصى طاقتهم التعبيرية، بمن فيهم الطفل الصغير. وتعمد المخرجة إلى ترك مساحات للصمت، وملئها بالموسيقى المشحونة باالنفعاالت التي تجسد الحالة الدرامية، باحثة عن تواصل، وتوحد وجداني بين الممثل والمتفرج، ويتميز العمل بالتوظيف الجيد لإلضاءة واأللوان،

لتشكل اإليحاءات النفسية المطلوبة.

التحرير ■

المنافس. يدخل المخرج األمريكي فيليب سيمور هوفمان، غمار التنافس على النجمة الذهبية، للدورة العاشرة للمهرجان الدولي بمراكش، بشكل غير متكافئ، ألنه سبق له أن حاز عددا

من الجوائز كممثل.اليوم يعرض فيلم فيليب سيمور هوفمان "جاك يقود القارب"

أو كما تفيد الترجمة الفرنسية "نلتقي الصيف المقبل"، واألكيد أن هوفمان، قدم إلى مراكش، وفي رصيده فيلم واحد، وهو ما يتماشى مع هوية المهرجان، التي تشجع سينما الغد، ومعها المخرجين الواعدين، فهل يوفق هوفمان كمخرج بعدما تألق

كممثل؟الدراما أو االجتماعية األفالم، خانة في تدخل الفيلم، قصة االجتماعية، التي تتخذ من التحليل النفسي لشخوصها المحور الرئيس للصراع الدرامي، فالقصة تدور رحاها حول شخصية جاك، الرجل األربعيني، الذي يعمل في هدوء ورضا تام، عن واقعه البسيط، فهو سائق سيارة ليموزين الفخمة، أمر ال يناسبه كثيرا، لكن جاك، إنسان محبوب اجتماعيا، ويتوفر عل حياة هادئة، صحبة زوجته لوسي وصديقه كاليد، تمضي األيام، في رتابة ال تظهر أن جاك قادر على خلط األوراق بسرعة، وقلب

حياته رأسا على عقب.المتميزة بفتاة تدعى كوني، وطبيعة شخصيتها لقاؤه لكن، بالهشاشة والتمرد، الذي يصل في بعض األحيان إلى وصفها بالخرقاء، سيقلب لجاك كل المفاهيم، مفاهيم الحب والوفاء الذات، ستكون واإلخالص، لكن أيضا مفاهيم األنانية، وحب كوني، الشخص الذي يعيد ترتيب األمور في حياة جاك كلها،

بعد أن يكتشف أنه مغرم بها.في هذا الفيلم، يظهر جليا، مدى قوة الحب، حتى وإن ظهر في أربعينيات العمر، لم يرى جاك نفسه كمراهق متأخر، أو كرجل نزوات عابرة، إذ سيخلص لحبه، وتتحول حياته، إلى موقد نار ال ينطفئ، لكن كما يقال "حب من جانب واحد ليس بالحب وإنما معاناة في صمت". من هنا يبدأ جاك محاوالته لإليقاع بكوني في شباك حبه، هنا، سيلجأ جاك، إلى تعلم الطبخ، والسباحة، بل قطع لحبيبته الجديدة، وعدا بأن يحملها معه، على متن قارب في سانترال بارك. ويتجوال في نزهة طبيعية، األدهى أن جاك

سيبدأ يفكر في تغيير مهنته من سائق، على مهنة أخرى تكون أكثر إغراء لكوني.

األوفيسيال ■

عندما نرحل »ألمانيا

المخرج: فيو أالداك إنتاج : فيو أالداك و زويل أالداك

سيناريو : فيو أالداكتصوير : : جوديث كوفÐنمونتاج : أوندريا مÒتنس

موسيقى : ماكس ريشرت وستيفان موشاتشخيص : سيبيل كيكييل (أوماي)، ديريا أالبورا (حليم) ، سيتار

تانريوجن (قادر)، فلوريان لوكاس (ستيب)، تامر يجيت (محمد) رسهاد كان (أكار)، أمليال باكرياسيك (رنا)، ألوارا هوفلس (عطيف)،

نورسيل كوس (كول)، نزام شيلر (سيم)

جاك يقود القارب »الواليات المتحدة األميركية

المخرج:فيليب ساÚور هوفÐن إنتاج: بيرت ساراف، ومارك تÒتليتوب، وبيث أونيل، وإمييل زيف

سيناريو: بوب كلودينيالمدة: 90 دقيقة

تشخيص: فيليب ساÚور هوفÐن، وإÚي ريان، وجون أورتيز، .Ýودافني روبن، وتوم مكار

فيليب سيمور هوفمان، فيليب سيمور هوفمان،األمريكي، مخرج وممثل أمريكي، ازداد سنة 1967، وفاز بجائزة األوسكار ألفضل ممثل سنة 2005، عن

دوره في فيلم ”كابوت“، كما منحه الدور نفسه ثالث جوائز أخرى، هي أفضل ممثل من األكاديمية البريطانية لفنون الفيلم

والتلفزيون، وأفضل ممثل من نقابة ممثلي الشاشة، وجائزة .الغولدن غلوب ألفضل ممثل

هوفمان الحائز على األوسكار يتنافس على نجمة مراكش •

"جاك يقود القارب" من الرتابة إلى جنون الحب

المخرجة النمساوية فيو أالداك ضمن المتنافسين على جائزة مراكش •

"عندما نرحل" فيلم بطعم الدم والعنف

فيو أالداك المخرجة فيو أالداك، نمساوية الجنسية، ولدت سنة 1972 بفيينا

في النمسا، وكانت تحمل اسم ”فيودورا شينك“، تعمل كممثلة ومخرجة وكاتبة سيناريو. وهي متزوجة من الكاتب والمخرج

السينمائي والمنتج ”زيلي أالداك“ وهو ألماني تركي. أسسا معا، في عام 2006 شركة اإلنتاج السينمائي المستقلة للفنانين، والتي

أنتجت أول فيلم روائي طويل لها كمخرجة، عام 2008. بدأت حياتها المهنية كمخرجة إعالنات وفي السنوات 2003 و2005،

التلفزيوني عملت ككاتبة سيناريو لحلقتين من المسلسل .”الشهير ”مكان وقوع الجريمة

قامت المخرجة فيو أالداك، في السنوات الست األخيرة بإخراج شريط دعائي لمنظمة العفو الدولية في إطار حملتها لمكافحة

العنف ضد النساء، وهو ما دفعها إلى التفكيرفيقصة فيلمها .””الغريبة

ويستيرن. تعرض إعادة للفيلم الويسترن الكالسيكي ”تور غريت“ للشقيقين جويل وايثان كوين، في افتتاح الدورة الحادية والستين لمهرجان برلين الدولي للفيلم في العاشر من فبراير، حسب ما أعلنه منظمو المهرجان. وينتظر أن يأتي الشقيقين

ويل وايثان كوين الحائزان على عدة جوائز اوسكار, إلى العاصمة األلمانية، لحضور العرض األول العالمي لفيلمهما، الذي يشارك خارج المسابقة الرسمية. وأوضح مدير المهرجان ديتر كوسليك في بيان أن ”جويل وايثان كوين يمثالن السينما

األمريكية المستقلة الراقية،و لطالما أثارا حماسة الجمهور بميلهما إلى السخرية والشخصيات والقصص الغريبة“.

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افتتاحيةلم يقتصر المهرجان الدولي للفيلم بمراكش على برمجة أفالم بتقنية الوصف السمعي، التي توجهت للمكفوفين وضعاف البصر،

بل شكلت هذه التظاهرة، أيضا، فرصة لمحاربة ”الرمد الحبيبي“ بحوز مراكش، إذ حرصت المؤسسة على إجراء عمليات جراحية مجانية، أشرف عليها أطباء مختصون. وزار عدد من الفنانين هؤالء المرضى، إلشعارهم بمزيد من العناية / كريم علوي

صورة

عنايةافتتاحية

لنا لقاء غدا الحتضان يستعد الكل التألق، لحظة أبواب موعد . على أعراسها، من آخر يوم لتخليد تتهيأ بكاملها مدينة المتوجين، المولعين بالفطرة المبدعين للفنانين ومشتل للفن، كعاصمة

بروح الدعابة والنكتة.كل المشاركين أشادوا بالمهرجان وفتنوا بجمال المدينة وسحرها، بداية لتعلن األضواء تتألأل غدا أخالقهم، وعلو سكانها هدوء االحتفال بالفائزين، والمتوجين، بعد أن احتفت بعدد من أعمدة

الفن السابع وخصتهم بالتكريم.الفضاء نفسه، بطموح لقاء آخر في الجميع على غدا سيتواعد أخرى مرة ستتعدد الحقة، دورات في األحسن، لتحقيق أكبر خاللها التكريمات وتتنوع اللقاءات، لتتألق مراكش للمرة الحادية األكثر السينمائية األعمال وأجود النجوم ألمع الستضافة عشرة

إمتاعا وإثارة للجدل.التأكيد على أن مهرجان مراكش أصبح عالمة دولية اآلن يمكن متميزة، يفتخر الكل بحضور أيامه والصعود إلى منصة تتويجه، قيمة جوائزه أصبحت تشكل رصيدا في مسار العديد من الفنانين

الوافدين عليه، من مختلف األقطار واألمصار.تجربة أخرى أغنت رصيد المغرب الثقافي والفني، ساهمت في تترصد أخرى، تنموية آفاقا وفتحت المجتمعي النهوض دعم اآلليات مختلف من وتمكنهم وتطلعاتهم، الشباب طموحات

مستوى على العالمي الحضور وتحقيق للتواصل التعبيرية اإلبداع.

لمهرجان أخرى دورة في آخر، لقاء على لنتواعد سنلتقي غدا أتبث أنه سائر، بخطى ثابتة، وبثقة عالية، نحو العالمية.

اإلعداد على سهر من لكل بالجميل، واعتراف تقدير فتحية التي الرائعة، األجواء توفير على وساعد اإلنجاز، في وساهم للمغرب كملتقى المشرق الوجه المهرجان وتقديم أيام عرفتها

لثقافات، كأرض للتعايش والتسامح، وتالقح الحضارات.لنكن جميعا غدا في الموعد، نواصل العطاء بكل ما يليق بحسن الختام، نمارس تقاليدنا المغربية بكل طقوسها، في إقامة األعراس ونشر البهجة. لحظة متعة رائقة يتكلس مذاق طعمها في ذاكرة

كل من شارك أو شاهد أو نقلت إليه أخبار عرسنا المراكشي.

األوفيسيال ■

البرنامجقصر المؤتمرات- قاعة الوزراء ◄

الجمعة 10 دجنبر 11 : 00 د عندما نرحل (ساعة و 59 د)• 15 : 00 د جاك يقود القارب (ساعة و 29 د)• 17 : 30 د متشرد (ساعة و 35 د) ن.أ نبضة قلب •

لفيلم فرنسي من جون بيير ولوك داردين20 : 00 د عالم صغير (ساعة و 30 د)•

السبت 11 دجنبر 17 : 00 د سيرانو دو بيرجيرا (ساعتين و 15 د) •

ن.أ نبضة قلب لفيلم فرنسي من سيكورني ويفر18 : 00 د حفل تسليم الجوائز • في مكان ما (ساعة و 38 د)•

الحضور في حصة المساء بقاعة الوزراء بقصر المؤتمرات.يكون بالدعوة

كل األفالم المقدمة في قاعة الوزراء بقصر المؤتمرات تعرض في صيغتها األصلية معنونة بالفرنسية، العربية

.واإلنجليزية إال في حالة اإلشارة إلى خالف ذلكLTV - Paris العنونة اإللكترونية تم إنجازها من طرف

قاعة السفراء ◄

الجمعة 10 دجنبر10 : 00 د اإلبن المفضل (ساعة و50 د) بالوصف •

السمعي و ن.أ12 : 00 د توسكان (ساعة و27 د) ن.أ.م.إ• 14 : 30 د كل يبحث عن قطه (ساعة و35 د) •

بالوصف السمعي و ن. أ17 : 00 د ماستر كالس لي شونكدونك• 20 : 30 د نهاية (ساعة و30 د) ن.أ.م.ف و •

ن.أ.م.إالسبت 11 دجنبر

10 : 00 د كل صباحات العالم (ساعة و55 د) • بالوصف السمعي و ن. أ

سينما كوليزي ◄

الجمعة 10 دجنبر 11 : 00 د إسم الوردة (ساعتين و 11 د) •

ن.أ.م.ف14 : 00 د عازف البيانو (ساعتين و 28 د) •

ن.أ.م.ف17 : 00 د عمي من أمريكا (ساعتين و 05 د) ن.أ• 20 : 00 د عندما نرحل (ساعة و 59 د)• 22 : 30 د نيدس (الجانحون غير المتمدرسين) •

(ساعتين و 04 د)السبت 11 دجنبر

11 : 00 د لوفت (ساعة و 55 د) ن.أ.م.ف• 14 : 00 د لال حبي (ساعة و35 د) ن. أ.م.ف• 16 : 00 د جريمة (ساعة و 42 د) ن. أ.م.ف• 18 : 00 د البحث عن زوج امرأتي (ساعة و28 •

د) ن. أ.م.ف20 : 00 د جاك يقود القارب (ساعة و 29 د)• 22 : 00 د قصيدة شعر (ساعتين و19 د)•

سينما ميكاراما -قاعة رقم 1 ◄

الجمعة 10 دجنبر17 : 15 د عمل جيد (ساعة و 47 د ) ن. أ• 19 : 45 د األزواج، النساء والعاشقون (ساعة و •

45 د) ن. أ22 : 15 د 2°37 في الصباح (ساعتين و 01 د) •

ن. أالسبت 11 دجنبر

17 : 15 د حكاية من الربيع (ساعة و 52 د ) ن. أ• 19 : 45 د الحفل (ساعة و 51 د) ن. أ.م.إ• 22 : 15 د OSS 117 ريو ال تجيب (ساعة و 40 •

د) ن. أسينما ميكاراما - قاعة رقم 2 ◄

الجمعة 10 دجنبر17 : 00 د استعمال الزمن (ساعتين و 12 د ) ن. أ• 20 : 00 د ثالثة أماكن للرقم 26 (ساعة و 56 •

د) ن. أ22 : 30 د أغاني الحب (ساعة و 40 د) ن. أ•

السبت 11 دجنبر17 : 00 د ما يمكن إنقاذه (الحياة) (ساعة و 27 •

د) ن. أ20 : 00 د الحياة نهر طويل وهادئ (ساعة و 30 •

د) ن. أ.م.إ

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أفالم المسابقة ص/04

جاك يقود القارب: من الرتابة إلى جنون الحب

عندما نرحل: فيلم بطعم الدم والعنف

ص/05 عين على المهرجان

«السمفونية المغربية» استقطبت ضيوف مهرجان مراكش غير

المكفوفين

عدسة األوفيسيال ص14/15

روبورتاج مصور ألجواء اليوم السابع للمهرجان

المهــــــــــــرجان الــــدولـــــي للــــفــــيـــــــــلم بمـــــــــــــــراكش

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الجريدة الرسمية للمهرجان الدولي للفيلم بمراكش • الجمعة 10 دجنبر 2010 • العدد رقم 08

L'Offi ciel du FIFM est édité et distribué par devocean S.A, société éditrice du quotidien aufait.

Certifi ée ISO 9001 v. 2008

Quotidien des actifs urbains

société éditrice du quotidien

ص/07 حوار : حسني فهمي أنا مرتبط باـغرب ارتباطا عاطفيا قويا

تكريم .كيوشي كيروساوا: سعيد بتكريم حتى أفالمي الفاشلة

> ص/05

تصريح. الصايل: ال وجود لشهر في السنة يخلو من مواعيد سينمائية عالمية

> ص/05

نغم الصورةأم كلثوم ومحمد عبد الوهاب وعبد الحليم حافظ

مؤسسو السينما الغنائية واالستعراضية ص/08 - 09