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7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie
1/487
7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie
2/487
7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie
3/487
7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie
4/487
7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie
5/487
Publication
de la VI^
section
de
l'Ecole
des
Hautes Etudes
(Sciences
conomiques
et
sociales) et de
la
Socit des
Etudes
Rohespierristes
(^c.^n'Ltes
P
UVRES.
DE
MAXIMILIEN
ROBESPIERRE
TOME
VIII
DISCOURS
(3*^
Partie)
Octobre
1791
-Septembre 1792
Edition
prpare
sous
la
direction
de
Marc
Bouloiseau
Georges
Lefebvre
Docteur
es
Lellres
Prolesseur
Honoraire
Secrtaire
gnral
d'Histoire de
la
Rvolulion
Franaise
du
Centrr-
de
Recherches
historiques
la
Facult
des
Lellres
de
Paris
Albert Soboul
Prolesseur
Agrg
d'Histoire
au
Lyce Janson
de
Sailly
Avec
le
concours
du
Centre
National
de
la
Recherche
scientifique
PRESSES
UNIVERSITAIRES
DE
FRANCE
7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie
6/487
iq\
t.
589326
28.7.54
7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie
7/487
NOTE
DES
EDITEURS
Le
Iroisime
volume
des
Discours
7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie
8/487
VI
NOTE
DES
DITEURS
Gustave
Laurent
(3)
;
//
dressa,
s'
aidant
d'Aulard
(4),
d'E.
HameJ
(5)
et
de
Laponneraye
(6),
une
liste
des
interventions
de
Robespierre
qui
approche de la
ntre.
G
. Walter
fit
de mme en
utilisant
des
dpouille-
ments
plus
tendus
(7),
sans
entreprendre
toutefois la
prospection
syst-
matique
des brochures
et
priodiques
pars dans
les
diffrents
dpts
parisiens
et
provinciaux.
Runissant
une
quipe de
chercheurs
qui
comprenait,
outre
des
allo-
cataires
du
Centre
National
de la
Recherche Scientifique
:
Mme
Salmi,
M.
Jean
Dautry.
agrgs
de
l'Universit,
MM.
Vaury et
Blumenkranz,
un
certain nombre de
volontaires
fidles
:
Mmes
Cellier
et
Plstorius,
Mlles
Qiitel et Bouloiseau,
M.
Ouvrier,
et
le
personnel
du
Centre
de
Recherches
historiques de la
VT
Section
de
l'Ecole
Pratique des
Hautes
Etudes,
nous
avons dpouill
environ 400
volumes,
dont voici
la
liste
:
A
T.A BriiT.ioTnQUE
nationalk
(S)
: A
deux
liards,
deux
liards
le
journal
(Abb
de
Bougon),
8
LC/
O/jy
;
Affiches,
annonces
et
avis
divers,
ou
Journal
gnral
de
France (Ducry-Duminil), t.
XVI
XIXY,
V
28
339
348
;
Affich.es
d'Angers
(LMil.cent le
Crole), t.
I
et
II.
4
LC^^'ao
(2)
:
Affiches
de
T,>Jilome,
t.
IV,
A
LC
976
ter
;
Affiches
du
soir
(Gourdin),
3
vol.,
8
LC/
690
;
L'Ami
de
la
Consti-
tution
(E. M'jan),
4
iLC^
2.59.0
:
L'Ami
de
la
Constitution et
Corres-
pondance patriotique
(Dupont do
Nemours,
Le
Hodey,
Mjan),
8
LC
64/j
;
L'Ami d.?s citoyens, journal
fraternel
(lallien),
2
vol.,
8
LC
636
et
637 ;
L'Ami
des
Jacobins
(L. Brigandat),
1
vol.,
8
LC=^
702
;
L'Ami des
patriotes ou
le Dfenseur
de la
Constitution
(Duquesnoy,
Regnaud
de
St
Jean d'AngW),
t.
IV
VI,
S
LC^
484
;
L'Ami
d^es
vieillards infortuns, journal
de
hienf
aisance,
t.
Iil
et
III,
8
LC^
616-620
: L'Ami du
peuple,
jonnnil hislor'Kjue
cl
p()liii(\uie
(.Lc^.nolvlc).
(3)
Arch.
dp.
Marne,
J.
fino.
Nous
remercions trs
vivement
M. Gandilhon
qui
a
hieii
Adiilu
ni>ii< lommnniquer
ce
document.
(/i)
A.
Anlard.
La Sncili'
dc^
,hi((jl)ius,
recueil de
documents pour
l'histoire
du Club
des Jacobins
de
Paris, Paris,
1892,
t.
III
et
IV.
(5)
Histoire
de Robespierre,
t.
Il
:
les
Girondins, Paris,
1886,
in-8,
730
p.
(6)
uvres
de iMaximiliien
Robespaerrc, prcdes de
Considra-
lions
gnrales
[lar
Annand
Carrel,
Paris,
iS^o,
t.
I,
in-8,
5ii2
p.
(7)
G.
Walter,
Bnl..p;;-rr(',
Paris,
Gallimard,
o'^
dition,
ig/i,
in-8,
760
p.
Ce liMMiil
i;:m:- ;;
riMidii
de
grands
Services
;
par contre,
nous
avo7is
peu glan
dan?
1'
((
Ilisloir;^
des Jacobins
,
du
mme
aulcur
Pari^.
T946, in-Tf,
3.Si
p.).
(8)
Ou
reli'ouvera
aisnienl ces
lilre-
dan^
G.
Walter,
Catalogue
des
journaux,
rvolutionnaires
('t7S{)-i-i,(P,
Paris,
^()'\'^,
in-8,
585
p.
Une
erreur
lypograiphiiq'ue
dont
udus
71011^
cm
usdn-
s'rsl glis^^e
d.a.ns
la composition
des
cotes.
Rien
cuioiulu. le
le
leur r^'labliia
san-
dif-
ficult
Lc^ la place
de
LC^.
7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie
9/487
NOTE
DES
DITEURS
*
VU
'8'
LC- 668
;
L'Ami du peuple ou
le
publiciste
parisien
(Maral),
l.
VI
VII,
'8
W
22)1-222
;
L'Ami
du
roi
(Monljoie),
t.
III
et
IV,
4
LC^'
397
;
L'Ami
du
roi
i.Kovou),
t.
III
et
W,
4
Lr/-'
898
;
L'Ami Jacques,
Argus du
dpartement
et
de
l'arme du
Nord,
S
LC^
709
bis
;
Annales
monarchiques,
philosophiques, politiques
et littraires,
t.
II
IV,
4
LG^
56o
;
Annales
orlanoises,
t.
VIIT,
8
LC^'
776
;
Annalzs
patrio-
tiques et
littraires
de
la
France (Carra
et
Mercier),
t.
V
VII,
4
LC^
2/19-252
;
L'Argus
patriote ou
le
surveillant
(Thcveneau-Morande),
I.
lil
et
MI,
8
LC^
606-607
;
L'Auditeur
rxilioiud, journal
de lgisla-
tion, de
politique
et
de
littrature
(JouLerl),
t.
I
VI,
8
LC^
207
;
Le
Babillard
du
Palais
Royal et
des Tuilzries,
t.
III,
8
LC* 6o5
;
Bulletin
de minuit,
8
LC-
2682
;
Bulletin
national,
seconde
lgisla-
ture,
f\
LC^
642 ;
Chronique
de
Paris
(Millin, Nol,
Condorciet), t.
V
VII,
4
LC^
2118
:
Chronique du mois
(Bonneville),
t. I
III,
8
LC^'
649
;
Chroniqu.e nationale
trangre...
(T^eclerc), t.
VI
XIII,
8
LC
iO'8
{7)
;
La
Chronique
Scandaleuse,
8
LC*
2538
;
Le Consolateur
ou
Journal
des
honntes
gens
(Beffroy
de
Reigny),
t.
I
III,
8
LC*
609
;
Correspondance
des
nations,
S LC 686
;
Correspondanc/i du
dparte-
ment du
Maine-et-Loire,
4
voL,
8
LC*
i45
bis
;
Correspondance
patriotique
entre
les
citoyens
qui ont
t
m.imbres
de
l'Assemble
constiluante,
5
vol.,
8
LC*
643
;
Correspondance
politique
(Landes,
Fri
bourg,
Suisse),
8'^
LC*
677
;
Correspondance
politique des vri-
tablzs
amis
du
roi
let
de
la
patrie
(Peltier),
4
LC*
661
;
Correspon-
dance
J'cligieuse
et morale
avec
les
dpartemens,
8
LC*
656
;
Le
cos-
mopolite,
li
LC*
05i
;
Le
Courrier
d'Avignon,
t.
IV
let W,
4
LC
68
(22)
;
Courrier
de
l'Egalit
(A.F.
Lemaire), t. I,
8^
LC*
708 ;
Courrier
de
l'Europe, vol.
3o
82,
4
INd
34
;
Le
Courrier
de
Marien-
hourg,
8
LC*
671-672
;
Courrier
d.e
Paris
cl
des
dpartemens
Stras-
bourg
(Laveaux),
4
LC'^
905
bis
;
Courrier
d,z
Paris,
journal
nouveau,
4
LC*
2153-7
;
Courrier
de
'Strasbourg
(Laveaux),
t.
I
et
II,
4
LC*
955
;
Courrier
des
frontires
et
ds
dpartemens
(iN.
Prvost),
8
LC*
262
;
Courrier
des'
LXXXIJI
dpartemens
(Corsas), 12
vol.,
8
LC*
i63
;
Courrier
du.
Midi (Gapon),
4 LC*
9
;
Courrier
extraordinaire
ou
le
premier arriv (Duplain
de
Ste
A;libine), t.
VII
XI,
8
LC*
i84
;
Courrier
franais
(Poncclin
de
la
Roc^hc
Tilhac),
t.
XIV
XXT,
8
LC
i56
;
Le
Crole
patriote
(IMilscent,
h,
Mils.rent
Crole),
t.
T,
4
LC*
690-691
;
Le
dfenseur
de
la
Constitution
(Robespiierre)
,
8
LC*
6S7
;
Le dfenseur
rZe
la
vrit
^Philippeaiix),
t. T,
8
LC*
778
A
;
Le Diplo-
mate,
ou
le
Publiciste
franais,
4
LC'-*
670
;
L'Echo du
Palais
Royal,
8
LC*
2i4o9
;
L'Espion
des
sections
ci
d
7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie
10/487
Vm
NOTE
DES
DITEURS
l'Europe,
le
royalislc ami
de
rhumanU,
t.
II,
/j
IjC*
4le
naiionali
ou Journal
Logographique
(Le
Hodey),
26
vol.,
8
LC
130
;
Journal
de
la
guerre,
8
LC^
679
;
Journal
de
ta
guerre
cl
des
frontires
(Mil'i'i),
A
LC-
2533
;
Journal
de
la
noblesse, t.
III
el
IV,
4
LC-
494
;
Journal
de la
premire
lgislature (Calais),
4
LC^
4iiS
;
Journal
de la
seconde lgislature, suite au Journal du
soir
(E.
Fcui'lJanl),
3
vol.,
4
LC^ 4ii
;
Journal
de
la
vrit,
8
LC^
253i
;
Journal de
Pcrlet,
6
vol.,
8
LC^ 202
;
Journal
de
Louis XVI
et
de
son peuple,
t.
VI
X,
Res.
8
IX^^
482
;
Journal
de
Lyon
(Carrier),
1.
I
ol H,
4
LC'^
491
;
Journal
de
Rouen (Milscent
et
Nol),
t.
V
et
VI,
4
LC
108
(i5)
{Journal
de
Paris
(Garai),
t.
VI
IX,
4
LC^ So
;
Journal
des
amis
de la
paix
et
du
bonheur
de
la
nation,
8
LC
646
;
Journal
des
dbats d;', la
Socit
des
Amis
de
la
Constitution
sante
aux
Jacobins,
Paris,
t. I et
M
(Dbats),
t.
I
(correspondance),
4
bC^
'099
;
Journal
des dbats
et
des
dcrets,
16
vol.,
8
IX'
i47
;
Journal
des
Dcrets
de
l'Assemble
Kationale
pour Izs
habitants
des
campagnes
(de St. Marlin),
t.
IX XI,
S
LC^
269
;
Journal
des
dpartemens mri-
dionaux
et des
dbats des Amis
de la
Constitution
de Mars.''Alle
(Ricord'
et Miconlin),
4
LC
713
ter
;
Journal
d.is
hommes du
i4
jnilkf
(Gaultier),
8
,LC-
703
;
Journal
des
jacobins,
8
LC^ 536
;
Journal
des
laboureurs
(Lcquinio)
;
8
LC^ 5o3
;
Journ
7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie
11/487
NOTE
DES
DITEURS
IX
iablz
pre
Duchesne,
nxarchand
de fourneaux
(A.F.
Lemaixe),
t.
III
et
IV,
S
LC*
hkS
;
Le
Logographe,
jourruil
national
(Le
Hodey),
t.
il
cl
111,
Fol.
LC''
1/40
;
Le
Mallet
Dapan revu
et
corrig,
8
LC-
2405
;
Mercure
de France,
t.
XVll
et
XVJll,
S
LG
89
;
M.zrcure franais,
t.
XIX
X'XVU,
8
LC-
/;o
;
Mercure
universel
(Tournon), t.
Vlll
XilX,
^
Ll^-
'563
;
.Nouvelle correspondance politique
ou
tableau dr.
Paris
(Peltier),
/;''
L(]- 662
;
Nouvelles
extraordinaires
de
divers en-
droits
(
Leyde), t.
IV,
iM
9969
;
L'observateur
provincial
(
Anigers),
t.
IX
Xll,
8
LC i46
;
L'Orateur
du
Peuple (Frron),
t.
VJIl
XIII,
8
LC
390
;
Le
Pacquebot,
ou
rencontre
des
couriers
de
Londres
et
de
Paris,
i.
XI,
4
LC
523-5a/i
;
The
Paris
Mercury, and
Contiruzntal
Chronicle,
Fol.
L- 684
;
Le
Patriote
franois
(Ijrissot),
t.
IV
et
VI,
8
LC- iS5
;
Je
suis
le
vritable
Pre
Duchesne,
foutre
(J.R,
Hhert),
2'^
srie,
t.
II
et
III,
S LC
rx)8
;
Je
suis
le
vritable
pre
Duchesne
(concurrence de
Trenublay),
8'^
LC
509
;
Je
suis
le
vritable
pre
Du-
chesne,
foutre
(n
,io2i>
du
catalogue
G.
WaJter),
8
LC^
5io-5ii
;
Le
Pnz
Duchne
,
de la rue
Pave,
8
LC^
685
;
Le
Pre
Franeur
i^BatailJe),
8
LG
2019
;
Le
Postillon
de la
Guerre
(I.
Langlois et
Lu-
nier),
4
LC^
680
;
Prnes
civiques
(Aibb
Lamourette),
8
IX^
5&5
;
Le Piedoulabli:
pre
Jean
de
Domfron ,
8
LC
r 29o
;
Le
Rviseur
universel
et
iniparlial
Mine
de Hcaiiinonli,
1.
Il et
iIII.
4^
LC
C29-630
;
nvolutions
de
France
:
Journal
poliUque
de
Saint
Domingue,
i
vol.,
4
AD
xxA
598
;
Journal
de
la
Savonnette
rpublicaine
(Lal)enclle),
i
vol.
8
AD
xx/Vl
384
;
Journnl
de
Suleau,
2 v>L,
8
AD
xxA
889
;
Journal du
dpariem^ent
7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie
12/487
X
NOTE DES
DITEURS
du
Tarn
(Lebrun),
11,
4*
AD xxA.
090 ;
Mercure
Idsloriqac
et
poli-
tiqu. .,
6
vol.,
8*
AD
xxAi
42-
;
Journal du
Bonhomme
Ri-
cliard,
.; >
(3)
;
La
Injrndr
dore,
8
H
Fr
r),j8
;
Le
nmrlyro-
lucje
un.lional,
i:>
H
Fr
200 (oj
;
liapsodles,
8
H Fr
099
;
Les
vitres
casses,
12
H
Fr 202.
7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie
13/487
7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie
14/487
7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie
15/487
1.
SEANCE
DU
3
OCTOBRE
1791
(1)
Sur
l'organisation
des
comits
de
l'Assemble
Lgislative
Au coura
do
la sauce du 30 septembre,
Moretuii
(2)
avait prupob
Ja Socit
de
mettre en dlibration
s'il
est
plus
avantageux
que
nuisible
au bien de la
chose
publique
et au succs des
travaux
de
la
lgislature
d'a^voir
dan.s
son sein un aussi grand
nombre
de comitii
permanents
que
T
Assemble
Constituante en
a
.eu
)>
(3).
La
discussion
s'engage
aussitt, dans Laquelle
Kderer
et
Dubois-Cranc
intervien-
nent. Elle
se
poursuit le 2 octobre, puis Je
3;
Robespierre prend la
parole
ce jour-l
(4).
Journal
des
Dbats
de
la
Socit
des
Amis
de
la
Constitution,
n
71
,
p.
4
(( Mis
Dechaux,
Tournon, Robespierre
ont parl
tour
tour
sur
le mme sujet
(5).
(N'^
3,
p.
44).
Il
ajoute
dans
le
n
4,
]).
Gl :
Nc;us avons
annonc
que
plusieurs
patriotes
s'toient
rendus
la
socit pour
y
rendre
hommage
aux membres
de
l'Assemble
constituante
qui
n'avoient
cess
de
plaider
la
cause
du
peuple.
Les
citoyens
de
la
section
-Mauconiseil
ont
fait
plus.
Ils
viennent
d'envoyer des
commissaires
chez MM. Robespierre,
Gr-
goire,
Pthion,
i)our
leur porter
un
juste
tribut
de reconnaissance
.
(5)
Aulard,
III. 160. Dechaux ne
figure
pas
sur la
liste
des
membres
de
la iSocit,
en dat'j du 21
dcembre
1790,
que publie
Aulard
en
tte
de
;:on
recueil.
Pui-
contre,
on
y
trouve
Tournon,
d';
LyoJi,
houime
do
lettres,
l'un lim j-ilacteurs
des Rvolutiouo
7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie
16/487
14
LES
DISCOURS
DE
ROBESPIERRE
2.
SEANCE DU
5
OCTOBRE
1791
1
^^
intervention
:
Sur les Socits
patriotiques
Le
29
septembre
1791,
Le
Cihapelier
avait
prsent
l'Assemble
couistituante,
au nom de
l'iineien
comit
de constitution, un rapport
sur
les
socits
patriotiques.
Aprs
une
discus.sion
au
cours de
laqueJle
iRobespierre
intervint
(1),
le dcret
propos
par
le
rappor-
teur avait
t
adopt.
C'est
le texte de ce
dcret
que
Robespierre
prsente
la Socit des
Jacobins, le
5 octobre.
A
la sance
prcdente
du
3,
Lanthenas
s'tait
fait
l'cho
de
l'inquitude
des ^socits, quant
l'interpi-tation
de
ce dcret en
ce qui
concernait
la
question
des
laiftliations.
Tallien avait
trouv
l
un
motif
pour engager
Ption
7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie
17/487
SANCE
DU
5
OCTOBRE
1791
15
La
Feuille
du
Jour,
n
282,
p.
804.
M.
Robespierre
lit l'instruction
qu'il
adresse
aux
socits
affi-
lies; pice loquente,
rdige
prcipitamment
par
le
grand
Pthlon,
qui rclame,
par
l'organe
du
lecteur,
l'indulgence
de
V
aimable
socit.
))
2
intervention
:
Sur les places
rserves
l'Assemble
lgislative
Un
membre
de
la
Socit se
i>laint que Ton ait
mnag
d.ans
l'intrieur
de
l'A-Ssemble
lgislative,
une
enceinte
rserve
aux
membres
de
l'Assemble
constituante.
Dubois-Cranc
s'lve
contre
ces niesures
de faveur
et
demande
que ces places soient
rendues au
peuple. Robespierre intervient
dans
le
mme
sens
(6).
La
Socit
passe
l'ordre
du jour.
Journal des Dbats
de la
St
des Amis
de la
Constitution,
n
72,
p.
4.
Mercure
universel, 15 octobre
1791,
p.
216.
MM.
Coroller
(7),
Rderei et Robespierre
parlent
sur
le mme
sujet,
dans le mme
sens, sur
l'usage
des
billets
que
M.
Robespierre
voudroit
supprimer
)'
(8).
(6)
Cf.
E.
Hamel,
II,
4.
iLes
anciens constituants
profitaient de
cette
situation
pour
((
faire
passer
des
billets
aux
dputs
pendant
la
discussion,
afin d'influencer
leurs votes
.
(7)
Corroler
du
Moustoir,
procureur
du
roi, ancien
dput
du
tieris
tat de
la
snchausse de Hennebont
aux
Etats Gnraux
(8)
Texte
reproduit dans Aulard,
III>
163.
Socit
des
Amis
de
la Constitution
d'Arras
3.
SEANCE
DU
16
OCTOBRE 1791
Sur
la
situation
politique
Libr
de
ises
obligations
de dput par
la runion,
le l*
octo-
bre
1791,
de
l'Assemble
lgislative,
Robespierre
se
rendit
Arras,
o
il
n'tait pa.s
retourn
depuis
l'ouverture
des
Etats
Gnnaux
(1).
Le
14
octobre
(2),
il
tait
Bapaume, o un
bat>aillon
de
la
garde
(1)
((
La veille de son
dpart, le
12 octobre,
Maximilien
recevait
du
peuple
de Paris
un
nouvel
hommage.
LTne
jputation
du
faubourg
Saint-Antoine, dans
l'enceinte
mme
des
Jacobins,
tmoigna
sa
reconnaissance
Robespierre
et
aux
dputs
patriotes...
la
Socit
vemait
de
dcrter
que
ses
sances
.seraient
publiques.
)>
(iCf.
E.
Hamel,
II,
5).
(2)
Il partit
dans
la
matine
du
13.
D'aprs
la
Chronique
de
Paris
(n
1293),
il ne
serait
arriv
Arra.s
que
le
]6,
tandis
que
le
Journal
de
Oarra
(cf.
ci-dessous,
n.
4)
mentionne
cette
arrive
le 14 au
soir,
ce
qui
correspond
la
da/te
indique
par
Robespierre
lui-mme
dans
sa
lettre
Duplay du
dimanche 16
octobre:
Je
suis
arriv
boi
port vendredi
Bapaume...
(Of. G.
Michon.
Gorrespondauce...,
I,
124).
7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie
18/487
16 LES
DISCOURS
DE
ROBESPIERRE
uatiouale
parisienue
arriv
depuis
peu
dans
la
ville
lui
offrait
une
couronne
civique.
Un
dtachement
de
la
garde
nationale
d'Arras,
charg
de lui
faire
une escorte
d'honneur,
vint
l'accueillir
Bapaume
(3).
11
parvenait
le
soir
mme
Arras
s
musi-
ciens, une
couronjic,
et pas
de
triomphe
Cela
ne
sera
point,
7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie
19/487
SANCE
DU
16
OCTOBRE
1791
17
(si
l'on
peut appeler
de
ce
nom
quelques
uns
des
partisans
du
sieur
Robespierre,
qui frquentent
encore
le
club)
lui
ont
dcern
une
cou-
ronne
:
on rapporte
qu'une
lanterne toit
sur
la
table;
M.
Gufroy
a
dit:
MM.,
M.
Robespierre
fait
l'observation
qu'il
faut
teindre
cette
lanterne.
Il
a
raison, c'est
celle
de Diogne, et
nous
avons
trouv un
homme
.
Grands
applaudissemens,
et la
lanterne est
teinte.
M.
Robes-
pierre a fait un
discours
;
mais
il
a
oubli
de
s'acquiter
de
la
commission
de
Louis
XVI, en prenant cong de
la
premire
lgislature,
qui
il
a fait entendre ces
paroles
pleines de
sensibilit,
et
qui peignent
si
fidlement
la bont de son cur
:
((Dites
leur
bien
tous
que
le roi
sera
toujours
leur
premier,
leur
plus fidle ami;
qu'il
a
besoin
d'tre aim
d'eux;
qu'il
ne
peut
tre
homme
d'esprit
de
la troupe couronnante,
adjuige
les
feuilles civi-
ques au
ifrre
du hro's.
Bravo,
crie-t-on de
toutes
parts
:
non,
je
refuse,
crie
Robespierre
cadet,
on
se
moquerait
de moi
presque
autant que
de
mon frre;
il
avoit
raison. Conseil on
tient
pour
savoir
le
parti
qu'il
y
avoit prendre, on
opine
pour la
danise,
et tout
finit
par
l.
;.
(n
15,
p.
231)
sous le
titre :
Caricature triomphale pour ia
rception
de M.
Roberspierre
Arras. Nouvelle dition, revue
et
enrichie. Puis encore
un
triomphe
et
des
couronnes
civiques'
7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie
20/487
18
LES DISCOURS
DE
ROBESPIERRE
heureux
qu'avec eux;
que
l'espoir de
conhlbuer
leur
bonheur,
soutiendra
mon
courage,
comme
la
satisfaction
d'y
avoir
russi
sera
ma
plus
douce
rcompense.
L'honorable auroit
d
rpter
ces
paroles vraiment
touchantes
du meilleur des
rois.
Puissent-elles tre
poiur tous nos
concitoyens
le
gage
de
l'union et
de
la
paix;
puissent-elles suivant le vu
du
roi
teindre
jamais
les
dissentions
et
les
haines
qui divisent
un
peuple
de frres et d'amis; puissent
tous
les
sentimens
divers
se confondre
dans
celui
de
la
soumission
aux
loix.
((
Aprs
un
discours
dans
lequel
l'honorable n'a
parl
que
de
ce
qu'il
a
fait
et
de
ce
qu'il
auroit
voulu
faire,
ce
qui
auroit
pu
s'tendre
fort
loin;
il
a
conclu qu'il
y
avoit des motions intressantes
dont
on
devoit
s'occuper.
M.
Potier, ci-devant capucin,
a demand
qu'elles
toient
ces
motions,
et qu'il le prioit de
les
faire.
Elles sont en si grande
quantit
que je ne
saurois par o
commencer.
Nous vous
prions
d'en
faire
quelques
unes. (Aprs
quel-
ques
invitations).
Eh
bien,
par exemple,
les gardes
nationales
ne sont
pas habills; il
faudroit
s'occuper
de
cela
(7).
Nation,
Robespierre
et
Ption,
se
font
entendre
de
toutes
parts
;
c'est
qui
verra,
touchera,
embrassera
le
premier,
l'intrpide
dfen-
seur
de
la
libert.
A
peine
l'orateur charg
de
lui exprimer
les
sentimens de ses
concitoyens peut-i
saisir
un
instan't
de
silence:
l'illustre ex-dput
se
voit
contraint, par
ceux
qui l'entourent, de
descendre
et
de
recevoir, au
milieu
des plus
vifs
appLaudissemens,
deux
couronnes
civiques,
l'une
pour
lui, l'autre pour son
ami
de
Chartres.
7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie
21/487
SANCE
DU
16
OCTOBRE
1791
1^
un Pays
o,
peu
do
tema
auparavant,
il
n'avoit os
.s
montrer.
Comme
Le
voyage
ne
lui
prsageoit
qu'agr]nens,
il
invit.i
y
n
ami
Pthion
'les partager
avec lui,
et
ils
partirent en-^emble
pour
Arras.
/Son
arrive
dans
cette
Ville fut
via
vrai
triomphe,
mais
le
triomphe
bien caractris
du Crime.
iLes
Jacobins s'avancrent
foit
loin
sa
rencontre.
'Le Chef
de la
iBande,
o' l
)in;i':eur
de
la
C
)
-
monie,
toit
Joseph
Bon, le mme
qui
bientt
va faire
.;
uler
es
flots
de
sang dans
les Villes d'Arras
et de
Cam.bray.
A
son en'e
dans
la
Ville,
Robespierre
fut
harangu
et couronn par
deux Ves-
tales
des Casernes. Uns
troisinu^
plus vieille que
celles-ci, s'tablit
la
Reine
de la
Fte,
et, -tant
qu'elle dura,
ne
quitta
point
Robes-
pierre
C'toit
une
esj;ce
'le
iVlgr ;
sans gnalogie, et
que
l'on
ne
connoissoit
que
sous
le
nom
de
la
Mre
Duchnc.
parce
qu'on
la
voyoit
la
tto
de toutes les
meutes commandes
par
les Jacobins,
et que.
dans
les
grandes Crmonies rvolutionnaires,
M. de
Fosiseux
lui donnoit le
bras.
Socit
des Amis
de
la Constitution de
Bthune
4.
SEANCE DU
23 OCTOBRE
1791
A
la
fin
d'octobre,
Robespierie
fit un
court
sjour
Bthune.
Le
dimanche
53
octobre,
il
assista
la
sance de la socit
des Ami^
de
la
Constitution
(1).
Annales
patriotiques
et
littraires
de la
France, n
764,
p.
2169,
La
socit
des
amis
de la constitution de la ville
de Bthune
MM.
Carra et
Mercier.
A Bthune, le 2
novembre.
Tan
III de
la
libert.
Libert ou
la
mort.
Nous avons
eu le
bonheur,
messieurs, de
possder
dans
notie
ville,
le dimanche
23
octobre dernier,
l'homme
dont
l'image
toit
depuis long-temps
dans
nos curs.
Un
de
nos
frres,
M.
de
Bsel,
dcor
de
l'ordre
de
Saint-Louis,
nous
avoit
prvenu
de
l'airr/r,
de
Robespierre, et
tous les habitans
volrent
sa
rencontre.
Six
personnages
turent
au-devant
de
lui
dans
deux
carosses
jusqu'
trois
lieux de
Bthune
(
Aix). Ce
fut l
qu'il
reut
les
premiers
(I)
L'extrait
rcnrorluif,
'i-aprs ne
fait pas
mention
d'un
dis-
cours,
mais
le
laisse
;;up;;:'oser. Par
contre, C.
Walter
(p.
20u)
se
rfre
au
Moniteur
universel
du
3
novembre
_
1791.
Nous
n'avons
rien trouv de cet
ordre
au
numro cit,
ni
d'ailleurs
dans
aucun
autre
de
oatte
quinzaine.
Enfin,
d'aprs
E.
Beghin
(Bthune
sous
la
priode
rvolutionnaire,
p.
42)
ce
serait
la
.suite
du
passage
de
Robespierre dans
cette
\i]]'0
que
la-
iSocit des
Amis
de la
Conisbi-
tution
aurait iemand
siger
dans
ta
Grande
Chambre
de
l'Htel
de
Ville.
Il
date, tort
semble-l-il,
la
cration
du
C''.)b
du
sjour
de
Robespierre
.
7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie
22/487
20
LES
DISCOURS DE ROBESPIERRE
hommages
de
ses
compatriotes.
Les
habitans ornrent de fleurs
et
de
branchages
la
voiture
qui
lui
toit
destine
(2).
Plusieurs
citoyens, monts sur des
chevaux
et
prcds
d'un
trom-
pette
du
13'
rgiment de
cavalerie,
lui
firent leur compliment
plus
d'une
lieue de
la ville.
Dans
le
fauxbourg,
la
garde nationale
se
mit
sous les armes
et
prcda
ensuite
la voiture. Les
femmes,
sur
sa route,
le montroient
leurs enfans,
et des
larmes
d'attendrissement
ruisseloient
sur leurs visages.
Aprs un dner qu'il accepta
des citoyens,
il se
rendit
la sance
publique de la
socit
des amis de la constitution,
qui
se
tient
le
dimanche
la
maison
commune.
C'est
l
que, par
les
applaudissemens
les
plus
vifs et les plus
ritrs,
ses compatriotes lui
tmoignrent
l'ten-
due
de leur
reconnoissance.
Les
dames envirent aux
hommes
l'honneur
de
lui
donner
la couronne
civique
:
on le
leur
dfra.
Sa modestie
ne
souffrit
pas qu'on
en ornt sa tte; il
la posa sur
son
cur.
Toute la sance se ft
passe en
flicitations:
mais
les
loges
psent
la vertu. 11
tmoigna qu'on
ne s'occupt
plus
de
lui.
On
lui
obit;
mais
les
dlibrations
furent frquemment
interrompues
par
des
battemens
de
mains, et nos
orateurs
ne
se tromprent
point sur
leur objet.
Aprs
la
sance, il
accepta
souper.
Toute
la
ville auroit
voulu
en
tre
;
malheureusement
la
salle
toit petite
: elle ne dsemplit
point,
et
cependant plusieurs personnes
ne
purent
se procurer
le plaisir
d'y
contempler le sublime dfenseur des droits et
de
la
dignit
du peuple.
M.
Bouthillier, du Lion d'Or,
eut
le
bonheur
de
l'avoir
coucher.
Qu'il le
mritoit bien,
ce
digne
citoyen,
qui,
sollicitant
l'honneur
de
le loger,
dit
:
Si je
n'avois
qu'un lit,
et
qu'il
me
ft
demand
pour
le
roi
ou
pour
Roberpierre, le brave dput
auroit
la
prfrence
(3).
(t.
III, n
250)
et
par
le
Rviseur
universel
et
impartial
(n
135).
D'autre part,
le
Cour-
rier
extraordinaire ou le
Premier
arriv
(8
novembre
1791, p. 7)
y
ajoute
le
commentaire
Kuiv.ant:
Qu'a-
de
commun,
marchand de
grenouilles,
notre roi
avec Kobcrspiorre
Cei-tainement cet
honnte
dput a
bien
mrit de
la
patrie;
mai*'5
ta
bouche ne
sauroifc
ell
lui
rendre
justice le
clbrer,
sans
nous
humilier
en
ravalant
celui
que nou> avons
7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie
23/487
SANCE
DU
23
OCTOBRE
1791
21
Nous
l'avons
possd
trois
jours,
et trois jours, anims
de
son
esprit,
nous
nous
trouvions
au-dessus
de
notre tre. Heureux,
mille
foi
heureux
ces
hommes
qui
ne
savent pas
faire
un pas
rtrograde
dans
la
carrire
de
la vertu
heureux,
mille fois heirreux
encore, ceux
qui,
le
possdant toujours,
prennent
toujours
d'eux des
leons
d'hrosme
et
peuvent
se
former sur
de
pareils
modles
pour
le
bonheur de la patrie
(4),
Nous
sommes avec la plus
parfaite cordialit, messieurs,
la socit
des
amis de
la
constitution
de
la
ville de Bthune, Gobled,
prsident;
Deschamps,
vice-prsident
;
Delaure,
secrtaire
;
F.
Tury,
ex-secr
taire
(5).
P.
S.
Les
branches
qu'on
mit
la
voiture,
Aix,
toient
de
chne}
et la
paysanne
lui
dit ce
peu
de
mots
:
Nous
n'avons
pas de
lauriers,
mais
le
dhne
dure plus long-temps .
politique, paice
que
tu
ne
l'entendrois
pas;
miais noU'S
dirons
nou
lecteurs :
nous
avons
sur nos frontires,
nous
cachons
daniS
notre
sein
des nues
formidables
d'ennemis,
leur
cause
semble
tre
lie
avec
celle
de
Louis;
cependant il s'en
est spar,
cependant
il
marche avec
nous,
et
tout semble
nous
assuier
que nous
les
combat-
trons avec lui. N'est-ce
pas le
comble du
dlire
que
de
chercher
le
faire repentir, par des insultes
continuelles,
d'une
dmarche
qui avertit
la
reconnoissance,
et
qui
prssrvera
peut-tre le
royaume
d'un
embrasement universel?
(4)
((
Retir
dans une
campagne
aux
environs
d'Arras
(cf.
E.
Hamel,
II,
23),
Robespierre
se
droba
dsormais
aux
manifestations
populaires. Il ne
manqua
cependant
pas
d'observer
l'importan ce
de rmigration et
le
fanatisme
des
prtres
.
Le
destina-taire
pari-
sien
d'une lettie qui
contenait les
remarques
de
l'
ex-
dput,
la com-
muniqua
imprudemment
au
Courrier
de
Gorsas, ce
qui provo-
qua
une lere
controverse
entre
Robespierre et
les
rdacteurs
(Cf.
Courrie^r
des
LXXXIII
dpartemens,
t. II,
p.
109
et
suppl.
du
17 nov.
1791
;
Annales
patriotiques et
littraires,
n^
767,
p.
2180,
et
774,
p.
2212),
G.
iMichon
(op.cit.
p.
128)
a
reproduit ces
deux
textes.
(5)
Les
Archives
dpartementales du
Pas-de-Calais
ne
poss-
dent
pas les
registres des
dlibrations
des
Socits
populaire*
d'Arras
et
de
Bthune.
Socit
des Amis de
la
Constitution
de
Lille
5.
SEANCE
DU
24
NOVEMBRE
1791
Le
17
novembre,
Robespierre,
dans
une
lettre
Duplay,
avait
annonc
on
intention
de
regagner
Paris
(1).
Le
24,
de
passage
Lille,
il
aissistait
une
sance
de
la
Socit
des
Amis de
la
Oon.i-
tiftution
(2),
tenue en son
honneur,
et
y
prenait
la
parole. A
la
a
(1)
...Je
me
propose
.srieusement,
cette
fois,
de
retourner
dans
quelques jours
'
Paris
(G.
Michon,
Co
rires
ponidance...,
I,
129).
(a)
La. Socit populaire
de Lille
,s'est
d'abord
appele
Union
patriotique des
Ville
et
iChtellenie
de
Lille
.
Affilie
aux
Jacobins
de
Paris,
elle prend
le
nom
de
Socit
des
Amis
de
la
iConstitr-
7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie
24/487
22
LES
DISCOURS DE
ROBESPIERRE
de
la
sance,
la
Socit ac
h
Robespierre.
Registre
des
dlibrations
de
la
Socit,
sance
publique
du
24
no-
vembre,
p.
88
(3).
((
L'Incorruptible
Robespierre
est
venu la
sance
et
plac
prs
du
Prsident
a
prononc un
discours qui a t
couvert
d'applaudisse-
ments,
et
auquel le
Prsident a rpondu
avec des
aplaudissements
uni-
versels.
Robespierre a
rpliqu et
a
fini
par
demander
la
permission
de
donner
l'accolade
toute la
Socit
en la
personne
du
Prsident
ce
qui
a
t
fait
la grande
satisfaction
de
l'Assemble
qui
l'a
tmoigne
par ses
aplaudissements trs
vifs
;
et ensuite
e
Prsidmt
a
prsent en
son
nom
la Couronne
Civique
Robespierre
qui
l'a
mrite
tant de
justes
litres.
M.
Gillot, Commandant
le
24
Rgiment, est
mont
la tribune
et
y
a lu
les
diffrens
ordres
par
lui donns
afin
de
se justifier ainsi
que
le rgiment. 11 a t
fort
aplaudi.
(4)
((
M.
Robespierre
a
pris la parole,
a
lou justement
la
conduite
de
ce
brave rgiment,
ainsi
que celle
de
tous les soldats des
atitres
rgimens,
en
leur recommandant
de
ne jamais perdre
de
vue,
Dieu,
la
Loi
et
la
Patrie,
et en
les
assurant que
par
ce
moyen la
France serait
sauve.
(5)
Mercure universel,
t.
IX,
n
272,
p.
467.
u
Lille,
26
novembre.
M.
Robespiene, ci-devant
dput
l'as-
semble
constituante,
est
ici
depuis
jeudi.
Le
mme
jour,
cet
intrpide
dfenseur
des droits
de l'homme
a assist
une
sance
publique
et
extraordinaire
des
amis de la
constitution, tenue
son
occasion
Cette
socit
nombreuse
s'est
empresse
de
fter
ce
citoyen, l'un des
pres
de notre
nouvelle
constitution.
(6)
tion
,
et
partir
du 10
ao't
1792
Les Amis
de la
libert
et
de
l'igalit
,
enfin
celui
de
Socit
populaire .
(3)
Arch. communimes
de Lille,
regi'stre
n
18.328,
p.
88.
Ce texte
nous
a
t
transmis
par
M. Louis
Jacob,
doyen
de
la
Facult
des
Lettres
de
Lille.
Il
a,
de
mme,
constat
que
les jo'U^naux lillois
et,
en
particulier,
la
Gazette
du
dpartement
du
Xord,
ne font
aucune
allusion
la visite
de Robespierre.
Qu'il veuille bien trou-
ver
ici
l'exipression
de
notre gratitude.
(4)
Le
24
rgiment
avant
t
pris
partie
da-ns
divers
priodi-
ques
parisiens
dont
Le
Pre
Duchesne
,
la
Socit
dcida
d'-crire
aux
rdacteurs
et
en
mme
temps
l'Assemble
nationale.
D'iautre
part
elle
transmit
ses
flicitations
au
2'
bataillon des gardes natio-
nales
du
dpartement
du Nord, qui
avait
demand
tre envoy
Saint-Domingue
(Cj'.
Arch.
communales
de Lille,
registre
n
18332,
p.
49)
^
^
(5)
Texte
rsum par E.Leleu,
La Socit populaire
de
Lille,
p.
43.
(6)
Texte
mentionn
par
G.
Walter,
p.
201. Il cite
galement
le
passaige
suivant
d
l'abb
Proyart
(La
vie
et les
crimes
de
7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie
25/487
SANCE
DU
24
NOVEMBRE
1791
23
Robespierre...,
op.
cit..
p.
138)
:_
(Il flicita les
vrais
Jacobins,
gourmanda
les modrs,
et sut
si bien
inoculer
ses principes,
qu'en
une
seule nuit
les
Frres
de
Lille,
croissant
en
.sa
prsence
comme
le
oharapi^non,
ise
montrrent
au niveau
de ceux
de
Baris.
Il
put
en
juger dans
une Sance
de
leur
Club
laqueille
il assista.
Tont
y
fut
vraiment
digne
e
lui
et de
son
Collgue
Pthipn,
mais isur-tout
un
Hymne
que r.on_ chanta
contre
le Noble
et
l'Aristocrate,
et
qui
finissoit
par
cette
invitation
fraternelle
:
Mangeons
son cur,
buvons
son .S'ang
:
C'est
un
repas exquis
que
mon got
asisai&onne;
Et
que
la
Libert
vous
permet
>et vous
donne,
o)
6.
SEANCE
DU
28
NOVEMBRE
1791
P*
intervention:
Sur son lection
la
prsidence,
titre extraordinaire
J(
Arriv
Paris,
de
retour d'Arra/s
le
28 novembre 1791,
Eobes-
perre,
le soir
mme,
se rendit
aux
Jaoobinis
qui
l'accueillirent
avec
enthousiasme
7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie
26/487
24
LES
DISCOURS
DE
ROBESPIERRE
En
me
guindant ici, Fratres
Carlssimi,
je
me
vois
en
dfaut,
et
mon
esprit
rtif
contrariant
mon
cur
le
force
faire
banqueroute
la
recon-
noissance
;
mais
bon
entendeur
demi
mot;
f
espre
que
vous
me
ferez
quittance de
cette
dette.
On
applaudit,
on applaudit,
et...
2
intervention :
Sur
les
projets
de
dcret
contre les
crimes de
lse-nation
Dubois
Cranc
prsente une srie
d'observations rur
les
limites
de rinviolabiiit royale
et
donne
lecture d'un projet
de
dcret
contre
les
coupables
de
lse
nation
d.
Il
s'agit
en fait
des
migrs
rassembls
sur le
territoire
des Electeurs de
Trves,
de
Mayenc
et
d'autres princes
de l'Empire, et qui menacent la
-icurit
de
la
mation.
La Socit ordonne l'impression
de
ce
projet, afin
qu'il puisse
tre
immdiritement
'liHlribu
aux
membres
do
l'Assemble
nationiale.
Celle-ci
est, en effet, saisie d'un
projet
de
son
comit diploma-
tique
une
dlgation de 24 dputs
9.e
rendrait
aupri-
du
roi
pour
lui demander de requiir les
Electeur, ^
de
Trves,
de
Mayence,
l'vque
de
Spire et
les
autres
princes
de
l'Empire
de
mettre
fin
aux
attroupem.ents
et aux enr^'ements
qu'ils tolrent sur la
fron-
tire
)).
La discussion s'instaure.
Robespierre
intervient:
j1
adopte.
aa.uf
une
expression,
le
projet
de
Dubois
Cranc,
et
critique
le
projet
prsent
l'Assemble nationale. Le
29 novembre,
cette ^dernire
ratifia
l'unanimit le
projet
de SO'U comit diplomatique.
Journal
des
Dbats
de
la
St des Amis
de la Constitution, n
102,
p.
3.
M.
Robespierre.
MM.
11 faut fixer
l'tat
de la
question,
la
discussion
du
projet
de
dcret
de
M.
Dubois
de
Cranc dont je
dsire-
rais
retrancher
une
expression.
L'assemble
nationale
dsirant
concou-
rir
avec
le
roi,
cela
n'est
pas
digne
de
la majest
de
la nation
et aprs
cette
rforme,
je
crois
que
le projet
de
dcret est bien
dans
les
prin-
cipes.
Il est
d'autant
plus
important
de
discuter
le
projet imprim par
ordre
de l'assemble
nationale,
et dont on vous
a
fait
lecture,
que
c'est
demain
qu'on
le
discutera
l'assemble
nationale.
(( Ce projet
de
dcret
ne
me parat pas
conforme
la
sret
de la
nation
:
pour communiquer
au roi les
inquitudes
de
la nation par
l'organe
de
ses
reprsentans,
quand
l'assemble nationale
craint
pour 'a patrie
elle
n'envoy
pas une
dputation au
pouvoir
excutif,
elle
fait un
dcret.
(( Les
lecteurs
de Mayence,
de Trves,
de
Spire
et
de
Cologne,
voil
les
grands
ennemis qui
menacent
la nation franaise,
suivant
ce
projet
de dcret.
Je
ne
pense
pas
que la
nation
redoute ces
petites
puissances:
est-ce
que
l'on
n'aurait pas
os
citer
dans
ce
projet
de
dcret
une
autre puissance
? Pourquoi n'a-t-on pas
parl
de
cette puis-
sance
principale
?
Craindrait-on
enfin
de citer
Lopold,
qui
a
chez
lui,
Toumay, des
rassemblemens
d'migrs, il
faut
dire
Lopold,
vous violez
le
droit
des gens,
en
souffrant
les
rassemblemens
de
quel-
ques rebelles que
nous sommes
loin de craindre,
mais qui
sont
insultans
pour
la
nation.
Nous
vous
sommons
de
les
dissiper
sans
dlai,
o
nous
7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie
27/487
SANCE
DU 28
NOVEMBRE
1791
25
VOUS dclarons
la guerre
au
nom
7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie
28/487
26
LES
DISCOURS
DE
ROBESPIERRE
put
s'empcher d'observer
M. le nouvel administrateur
(5),
que
cette
expression
l'Assemble nationale
dsirant
concourir
avec le
Roi
employe
dans
le
courant
de
son
discours
n'tolt
pas
digne
de
la
majest
de
la
nation, n
(5)
Daiboio
iCranc
tait
adniinistrateur
du
dpartement
de
Paris.
7.
-~
SEANCE
DU
29 NOVEMBRE
1791
Sur
un
ouvrage
de
Palissot
touchant
la
religion
Palissot
(1)
qui
la
Socit
avait
accord les
honneurs
de
la
sance,
demande La
parole :
il
fait
part la Socit
de
son dsir
de
prsenter
l'Assemble
son ouvrage
sur
les
questions
religieuses
en
liaison
avec
les
affaires
du
temps,
o
il
souligne en
particulier
les
dangers
de
la
confession
(2).
Robespierre interrompt
l'orateur
et dernande
que
l'on passe
l'ordre du jour. Manuel
(3)
am
contraire
insiite
pour
que
Palisot
itoit
entendu.
La 'Socit,
consulte
sur ces deux
motions,
arrta
de
passer
l'ordre du jour,
tout
en tmoignant
Palissot,
sa
reconnaissance
pour
les
rflexions
philosophiques
qu'il
lui
avait
communiques
(4).
Journal
des
Dbats
de la
St des
Amis
de
la
Constitution, n
103,
p.
2.
Mercure
universel,
13
dcembre
1791,
p.
198.
(( Nous
ne,
devons
pas,
dit
le
lgislateur inconuptible
(Robes-
pierre),
sortir
de
la
ligne
de dmarcation
que
nous
a prescrite
l'A-ssem-
ble
constituante.
Je
crois
donc
que
la socit ne
peut pas
entendre
cet
ouvrage
sans danger.
Il
ne faut
pas heurter de front
les
prcjugs
religieux,
que le
peuple
adore,
'1
faut
que
le temps
mrisse
ce
peuple,
et
le
mette
insensiblement
au dessus
des
prjugs;
je
demande
donc
que
la
Socit
passe
l'ordre
du
jour
et qu'elle
s'occupe
des
objets
que
les
circonstances
rendent
plus pressans
(5).
(1)
Charles
Palissot
(1730-1B14)
: autour
de
la
Dunciade,
des
Philosophes,
des
Mmoires sur
la
littrature
franaise
(2)
Il
s'.a.git
de ses
((
QuestioviS importantes
sur
quelques
opi-
nions
religieuses
.
(3)
Manuel
allait
tre
nomm
procureur
de la Commune de
Paris.
(4)
A
la
fin
de
la
sance, il fut
donn
lecture
la
.Socit
de
la
liste
des
membres
qui
entreprennent
la
noble
fonction
d'in.struire
les enfants
et
de
leur
faire
le
cathchisme de
la
constitution.
Ce
sont
MM. Pethion, Robespierre,
Lnnthenas,
Riderer,
Collot
d'Her-
bois
et Bourdon
(Journal
des
Dbats...,
1791, n
103,
p.
4).
(5)
Texte
reproduit;
dans
Aulard, IlE, 266.
Cette
intervention
de
Robespierre soucieux de
ne pas heurter
les
croyances
religieuses
du
peuple,
prfigure
l'attitude qu'il prendra, deux
ans plus
tard,
propos
du mouvement de
dchristianisation
(Cf.
G.
Walter,
qui
signale
cette
intervention,
p.
211),
7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie
29/487
SAN
DU
4 DCEMBRE 1791
'27
8.
SEANCE
DU
4
DECEMBRE 1791
Sur
la
dsignation
de
candidats
aux
places,
par
la
Socit
Aprs
que la
Socit
eut
rgl divers'es
questions,
Manuel attire
son
atf>entioin sur l'lection
prochaine
du
substitut du
procureur
de la
Commune
de Paris.
Daubigny
(1)
intervient sur
le
mme
sujet et
propose
de
nommer
ce
poste
un
patriote
digne
de
M. Manuel :
il
dsigne
Danton
(2).
Robespierre
prend
alors
la parole pour s'opposer,
cette
motion.
Journal
des
Dbais de
la
St
des Amis
de
la
Constitution,
n
105,
p.
2.
M.
Robespierre.
Messieurs,
si j'avais
pu
obtenir
la
parole
avant
que
le
propinant nona son
opinion,
j'aurais dit
la socit
qu'il ne
lui
convenait
pas de dlibrer
en
commun sur les individus
que l'on
doit porter aux places, et
je ne
crois
pas
que
la socit
doive
dsigner
en
public ceux
qui leur patriotisme engage
les
citoyens
donner
leurs
suffrages
(3).
O)
Daubigny
(Villain),
tait
en
1T9-2,
un
ami de Danton.
i(2)
Sur cette
lection, voir
Sigismond
iLacroi>:,
Actes de
la
Com-
mune
de
Paris
(2'-
srie,
t.
VII,
Renuovellement
de
la
Municipalit
dfinitive,
p.
363).
Il s'agissait
en fait
de
l'lection
du deuxime
substitut adjoint
du procureur
de
la Commune, le
premier substi-
tut.
Cahier
de
Gerville,
ayant
t
appel par Le roi
au ministre
de
l'Intrieur,
et le
deuxime
substitut,
Desmous'Seaux,
tant
alors
devenu
de droit
premier
substitut.
Danton
devait tre
lu
le 5
dcem-
bre
1791,
par
1.162
voix contre
654
Collot
d'Herbois
;
il
fut
install le
20
janvier 1792
(3)'Aul.ard
(III,
271),
rsume
cette
sance,
mais
ne
ignale
ni
ce
dbat,
ni
^inter^ention
de
Robespierre.
Par contre, G.
Waltcr l'a
note
(p.
725)
9.
SEANCE DU
5
DECEMBRE 1791
Sur une petit io?j
a
propos
des
sections
Vers
la
fin
de
la
sance
un
membre demande
que la
Socit
fasse
une
ptition
l'Assemble
nationale,
pour
obtenir
que
les
secticns puissent se
runir
dans
les
cas
d'urgence.
Robespierre
intervient
sur cette
propoisition
(1).
Journal
des
Dbats
de
la
St
des Anris
de
la
Constitution,
n 106,
p.
4.
((
M.
Robespierre
]e n'ai aucun
doute
ni
sur
les
avantages qui
sont
naturellement
le
gage
de la
facilit
de la
runion lgale
ds
citoyens,
m sur
les
desseins
des
amis
de la constitution, cependant je
n'en suis
pas
moins
convaincu
que cette socit doit s'interdire toute
ptition
sur
7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie
30/487
28
LES
DISCOURS
DE
ROBESPIERRE
beaucoup
d'objets
de
circonstance,
et
je
trouverais
mille preuves
j'avais
besoin
de prouver
la
vrit
de
mon
assertion,
et
de
cette
circons-
pection
sage
que
je n'ai
cess
de
prcher
devant
vous,
et
que
je
ne
cesserai
de
soutenir
jusqu'
ce
que la vrit
soit
tablie,
Si
vous
fesiez cette
dmarche, vous
donneriez
prise
vos
enne-
mis.
Ce
sont
les
sections de
Paris qui
doivent prsenter
cette ptition,
alors
elle
sera revtue
d'un caractre
imposant.
L'assemble nationale
agira ensuite avec
sa
sagesse
ordinaire,
et elle nous
procurera
ce bien-
fait
inestimable
de
la libert,
qui
est
l'objet
de nos vux
(2).
d)
Robespierre
avait
dfendu,
la tribune
de
la
Constituante,
la
ipermanience
des
districts
et
le
droit
de
ptition
;
mais,
selon
son
habitude, les
dcrets rendus,
il
s'tait
ralli
au
vu
de
l'Assem-
ble.
L encore, il
engage
Ja
Socit
ne
pais s'lever
contre les
autorits issues
de
la constitution
(Of.
E. HameJ,
II,
29).
10.
~
SEANCE DU
6
DECEMBRE
1791
r
intervention:
Sw l'admission
de deux
nouveaux
membres
Lors de
sa
sante
de
la
veille, la
Socit
avait
renvoy
son
comit
de
prsentation,
le soin
d'examiner
la
demande
d'admission
de deux
candidats.
Bonjour
(1)
et do La
Salle
(2).
Au
dbut
de
la sance
du
6,
un membre
du
7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie
31/487
SANCE
DU 6
DMBRE 1791
29
2
intervention
:
Sur
une
ptition
du
directoire
du
dpartement
de
Paris
Le 5
dcembre
1791, les
membres
du
directoire
du
dipartement
de
Paris
prsentaient
au roi,
une ptition lui
demaifdant
d'accorder
sa
sanction au
dcret
sur les attroupements d'migrs,
mais
de la
refuser
celui
du 29
novembre
sur
les troubles religieux
et les
prtres
rfractaires.
Duboia
(Cranc,
la ifin de
la
sance
du 6
dcembre,
dnonce}
la
ptition du
dpartement.
Robespierre intervient
aprs
Dubois
Cranc.
Journal
des
Dbats
de
la
St des
Amis
de
la
Constitution,
n
107,
p.
3.
M.
Robespierre en dveloppant
toute
l'aiormit
de
la
faute
dont
se
rendent
coupables
les membres
du
directoire
du
dpartement,
observe qu'il n'y a
cependant
aucun moyen lgal
de
s'opposer
cette
dmarche
peu respectueuse
pour
l'assemble nationale,
puisqu'ils
ont
pris
la
forme
de
ptition
qui est
le
droit commun tous les
citoyens;
il
conclut
en
dmontrant que
le
mpris
et l'indignation publiques
peu-
vent
seuls en faire
justice >)
(4).
(4) Aulard
reproduit
ce
texte (III,
275).
Cf.
ga,lement E.
Hamel,
II,
30.
Pour
viter
le
reproche
d'avoir contrevenu
la loi
qui
niter-
disait
aux
corps
constitus
les
ptitions collectives,
les
membres
du
directoire avaient
sign
leur
ptition
titre
priv et
individuel,
comme
simples citoyens
Dtitionnaires venus
non
pas
avec
la
puissance d'opinion
qui
appartient
un corps imposant,
mais forts
de
leurs convictions
individuelles
. Ils adressrent
la
Gazett?
nationale ou
le
Moniteur
Universel
,
une lettre
dans
ce
sens
que
le
journal
publie '(n
348,
p.
1435).
11.
SEANCE
DU
8
DECEMBRE
1791
Sur
la
ptition du
directoire
du
dpartement
de
Paris
(suite)
L'ordre du
jour
appelle
la
disrcussion
de
la
ptition
du
directoire
du
dpartement
de
Paris.
Robespierre intervient. La
Socit
dcide
de crer une commission
dont
Robespierre
fait
partie,
pour
lui
prsenter,
la prochaine sance,
un
projet
d'adresse
l'Assem-
ble nationale,
contre
cette
ptition
(1).
Journal
des Dbats
de
la
St
des Amis
de la
Constitution,
n
108,
p.
3.
((
M.
Robespierre. Messieurs,
l'objet
qui vous
occupe
peut
donner
lieu
plusieurs questions
intressantes; la
premire
est
relative
la
conduite du
dpartement de Paris,
et
la
conduite
que les
citoyens
pourraient tenir.
Je
ne
crois
pas
qu'il
soit
besoin
d'observer
que
la
(1)
Cf.
E.
Hamel,
II, 30.
7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie
32/487
30
LES
DISCOURS
DE ROBESPIERRE
prudence
demande
que
les pxtitions
partent
plutt
des
sections
de
Paris,
que
d'une
socit
quelconque.
Il faut
que
les ennemis
apprennent
que
le
public
n'est
point
l'cho
de
cette
socit,
mais au
contraire
qu'elle
soit
l'cho
du public; qu'ils
apprennent qu'elle n'est
autre
chose
qu'une
section
du
public
qui
n'a
de
l'nergie, que
parce que
toute
la
capitale est
pntre
des
principes
de la
rvolution
:
et
qu'elle
est
prte
la
dfendre
et sacrifier pour elle
les biens les
plus pr-
cieux Quant
la
ptition
du
dpartement
et
l'adresse
qu'elle
pour-
rait
solliciter,
il
me semble
qu'il
ne
faut
pas
oublier
de
rappeller une
circonstance
essentielle;
tous
ceux
qui
ont
entendu
la
lecture
de
l'adresse
du
directoire
ont sans
doute
observ
avec
indignation
que l'on
cherchait
y
pallier toute
l'horreur qu'elle
renferme, par
une
profession
de
foi
d'amis
purs
de
la
libert
et de la constitution.
Ce serait
ici le lieu
de
dvelopper
aux yeux
de
l'assemble
nationale,
et
de
publier
le
systme
des
ennemis
de la
constitution,
qui
n'ont
cess
d'attaquer
la
libert,
l'amour
de
la libert
mme.
S'il
v
a
quelque
chose
d'odieux, c'est
cette
secte
qui s'est
leve
au
sem
de la rvolution, pour en arrter
le
progrs
par
le systme le
plus
machiavlique.
Ce systme s'est
dve-
lopp au sein
mme
de
l'assemble
nationale,
aprs avoir touff
autant
qu'il
a
t en
eux
le
systme
de
la libert.
Ces
lches sont
passs
des
places
importantes
pour
parvenir
porter
la
libert
le
coup
fatal
dont
ils n'avaient
pu
la
frapper
pendant
la
premire
session
de
l'assem-
ble
nationale.
Le projet de nos
ennemis
est plus
tendu
que nous
ne
le
croyons,
le projet de
contre-rvolution est plus
compliqu
que
nou
ne
nous
l'tions imagin,
ils ont
mis
tout
en
usage
pour
porter
3a
libert
les
atteintes les plus
fortes;
mais nous
demeurerons
toujours
unis,
toujours calmes, toujours
surveillans,
et nous parviendrons
faire
ren-
trer
dans
la
poussire
ces
vils
conspirateurs qui
n'auraient
jamais
d
en
sortir
(2).
Le
Gardien
de
la
Constitution, n
9,
p.
108,
note
1.
Il est
vident que
ce
sont les
Jacobins
qui
ont
soulev
les
pti-
tionnaires parisiens, contre l'adresse
des
membres du
directoire
du
dpartement. Dans
la
sance du
jeudi soir, 8
de ce
mois,
M.
Robes-
pierre, parlant sur
l'adresse,
dit :
((
Je
ne
crois
pas
qu'il
soit
besoin
d'observer
que
la
prudence
demande
que
les
ptitions
partent
plutt
des sections
de
Paris, que
d'une
socit
quelconque.
C'toit prcher fort
adroitement
la
croisade
des
sections,
et
elle
a
eu lieu.
(2)
Aulard
(III,
276)
rsume
.ainsi
cet
extrait:
M.
Robespierre
examine ce
propos
'>
(E.
Hamel,
II,
32).
Voir
la
Gazette
nationale
ou le
Moniteur
universeJ,
n^
346,
p.
1147.
7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie
35/487
SANCE DU
9 DCEMBRE
1791
33
actuel.
Craignez
que
rapprochant
cette
poque,
de votre
dernier atten-
tat,
on
ne
s'apperoive
que
vous
semblez
faire
tous
vos
efforts
pour
nous
ramener
au
despotisme
par
l'anarchie.
(( Mais
non,
le despotisme
est
mort,
il
est mort pour
toujours;
l'anarchie
mme
ne le
ressusciterait
pas,
et
le
monarque sans
doute
rejettera
votre
coupable
adresse
dont
la nation est
indigne.
Au
reste,
ce serait en vain
que
nos ennemis voudraient
s'en
prvaloir,
ce serait
en vain
qu'ils
auraient
conu
l'affreux
projet
de
couvrir
la
terre
de
la
libert de
sang
et
de
ruines; la libert
s'lverait
sur
ces
ruines
mmes,
elle
surnageait
sur
les
flots de sang,
' s
iraent
chercher la
libert
dans
les
curs
de
ceux
qui survivraient.
Tremblez,
perfides,
la libert
est plus
forte que les
tyrans.
La
socit
arrte
l'impression
de cette
adresse,
et
son
envoy
aux
socits
affilies.
))
Nous
ne
pouvons
rsister
au plaisir de donner
un
extrait
de
l'adresse
qu'il a
rdige
au
nom
de la socit,
pour
rfuter
les sophismes
aristo-
cratiques
du
directoire
de
dpartement.
Cet
crit,
o
respire la
plus
saine
logique,
se
termine
ainsi
:
((
Si
dans
ce
moment
critique
o des
ennemis
trangers
osent
nous menacer,
la nation
se
divisoit
en
deux
partis; si
le
flambeau
del
la guerre
civile s'allumoit,
ptitionnaires-administrateurs,
ces
maux
seroient
en
grande partie votre
ouvrage.
Ainsi
se
dvelopperoit
nos
yeux cette grande conspiration,
dont
on
auroit
d
plutt
dcouvrir
l'tendue,
les ressorts
et
les
acteurs.
Craignez
encore que votre
conduite
actuelle
ne nous invite nous
souvenir
du
pass;
craignez
qu'on ne
se
rappelle
que ce
sont
les
membres du
directoire
de
Paris qui,
les
pre-
miers ont
offert des glises
aux
rfractaires et
divis
les
peuples des
campagnes
entre
les
anciens
et
les,
nouveaux
pasteurs.
((
Craignez
qu'on ne se
rappelle
que
les
membres
de
ce
mme
directoire, tantt parlant
la
barre
de
l'Assemble
comme
ptition-
naires,
tantt
ensuite
au comit de
constitution
et
la
tribune,
conune
lgislateurs,
ont
fait convertir en
loi ce
fatal
arrt,
qui
a t la
pre-
mire
source des
troubles
actuels,
et
fait
triompher,
dans
plus d'un
lieu, la
cause
du
fanatisme
et de
l'aristocratie.
Craignez
enfin
que,
rapprochant
cette
poque de
votre
dernier
attentat, on ne devine
la
trame profonde
que
l'intrigue
et
l'hypocrisie
ont
ourdie pour
nous
ramener
au
despotisme
par
l'anarchie.
Mais
non.
Le
despotisme
est
mort; il
est mort
pour
toujours;
l'anarchie
mme
ne le
ressusciterait pas.
Le
Monarque,
sans
doute,
rejettera
votre
coupable
adresse; la
Nation
s'en
indignera
:
au
reste,
ce
seroit
en
vain
que
nos
ennemis
voudroient
s'en prvaloir...
Tremblez,
perfides
les
PEUPLES
sont
plus
forts
que
les TYRANS
(4).
(4)
Aiiliir.l
(111 277)
p
yir (lu
.Tciiniiil d.-s
Drb.ais:
I.
Uube,ypierre
e-l
mo..,.
,,
;,
,:,
.,, ,,
i^oui-
faifc
;r(
n-i,>
7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie
36/487
34
lES
DISCOURS DE
ROBESPIERRE
Le
Patriote
franois,
n 854
(5).
Jottmal
imioersel,
n
751,
p.
589.
((
La
socit
des
amis
de la
constitution
de Paris
a
envoy
une
adresse
aux
socits
affilies,
sur la
ptition du directoire
du dparte-
ment
au roi.
Aussi,
comme
l'aristoaatie
dteste
les
Jacobins,
d
7/24/2019 Maximilien ROBESPIERRE TomeVIII Discours-3ePartie
37/487
SANCE
DU
9
DCEMBRE
1791
35
Talvrand-Prigord
(7),
etc.,
dclars par les
Jacobites, tratres
la
patrie.
Ah
M.
Royou
(8)
comme
vous
allez
triompher
(y)
(I*{i
tyrannie
la,
plus
odieuse,
mais
heureusement
la
moin-i
durable,
est celle
d'un
tribun
audacieux
qui.
appelle
la
Itache
populaire
sur
la
tte
de
quiconque
ne fl','hit
pas
le
^genoux
devant
son opinion.
La Rocamhole
des Journaux,
n
50,
p.
571.
On
y
vote
aussi
des remerciemens
pour
les
dcrets
contre
les
migrans et les prtres,
et
pour
encourager
les
souverains
du
mange
aller en
avant,
on
leur
offre libralement
trois
cent
mille
patriotes
prts
se
faire
hacher pour
m.ettre
heureusement
fin
la rvolution, A
la lecture
de
cette
adresse
mane
de la forge
ordinaire,
succdent
les
rflexions inflammables
du
Gnral Tempte:
Oui,
s'cria frre
Robespierre,
la
Nation
commence
tre
fatigue
de
ce
charlatanisme
qui ne
laisse
apercevoir
que
des
intrigues, des conspirations, des par-
jures
:
on ne la trompera pas plus
longtems
(x).
Tremblez, admmistra-
teurs
perfides, craignez
que
l'on
ne
se
rappelle que
c'est le directoire
du
dparlement
de
Paris
qui
a
donn
le
premier
des
glises
aux
prtres
rfractaires
(xx)-.
Tremblez,
perfides, la libert est plus
forte
que
les
Tyrans
(x)
Non,
car les
Jacobins sont
connus.
(xx)
YoiJ le
v':'ai
puuctum
irae
-)
de cette secte
impie et
rgicide.
2
intervention:
Sur
la
guerre
Carra
fait
tat
d'une
lettre
que
le roi
aurait
reue,
le G,
de
TEmpereur
(9)
lui
annonant
que
les
puissances
taient
dcides
intervenir
pour le
soutenir
;
cette
lettre
aurait
amen
le
roi
durcir
son
attitude
l'gard des
dcrets
proposs
sa
sanction
pB,r
'Assemble
nationale.
Carra
conclut
en
dclarant
qu'il
ne
fallait
pas
attendre que
la coalition
entre
les
puissances
trangres
ft
entirement
forme et
qu'il
Uit de
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