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Entre 1485 et 1603, cinq monarques Tudor (dont deux femmes) vont bouleverser l'histoire de l'Angleterre et la face du monde. Retour sur l' âge d'or d'une dynastie hors du commun. Avec un éclairage historique de la série à succès.
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Portrait Montalivet, l’homme de confiance de Napoléon
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nos rendez-vous inédits : préhistoire, archéologie, les routes de l’histoire, l’origine d’une expression… 3:HIKPKG=\UZZU[:?a@h@s@k@g;
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la dynastie qui a changé la face du mondel’éclairage historique de la série à succès
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4 historia décembre 2011
contributeurs
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cédric michonMaître de conférences à l’Université du Maine, membre de l’Institut universitaire de France, il a collaboré à l’ouvrage Les Conseillers de François Ier (PU Rennes, 2011).
charles Giry-deloisonProfesseur à l’université d’Artois et Fellow de la Royal Historical Society, spécialiste de l’Angleterre (XVIe-XVIIe s.), il a écrit, en 2006, Le Schisme d’Henri VIII (Atlande).
Liliane crétéDocteur en civilisation anglo-américaine, elle est l’auteur des Tudors (Flammarion, 2010 ; en poche février 2012). Prévu début 2012, un essai sur les Puritains (éd. Olivetan).
michèle cointet Professeur émérite des Universités, spécialiste de la période de l’Occupation et de la Résistance, elle vient de publier Nouvelle Histoire de Vichy (Fayard).
sommaire Décembre 2011
6 actuaLitéHôtel de la Marine : quel avenir ?
10 à La préhistoireLes premiers pas
13 archéoLoGieL’atelier de Pistillus
15 Le musée insoLiteLe musée du Jouet
16 L’art de L’histoireVan der Meulen, le propagandiste du Roi Soleil
18 Les routes de L’histoireLa route de l’Ivoire et des Épices
20 L’inédit du moisLe maigre patrimoine de Vatel
21 un iLLustre inconnuFerrari
22 un mot, une expressionLa pomme de discorde
23 L’air du tempsCadet Rousselle
26 ce jour-Là13 décembre 1940, Pétain renvoie LavalComment le vieux maréchal se joue de son ambitieux
ministre des Affaires étrangères.
31 dossierLes Tudors, la dynastie qui a changé le mondeIls ont régné sur l’Angleterre de 1485 à 1603. Et ils ont
durablement marqué l’histoire de leur nation, du Vieux
Continent et du Nouveau Monde…
62 Les dessous de…La mort du pape Jean-Paul Ier
Le 28 septembre 1978, après 33 jours à la tête de l’Église,
Albino Luciani décède dans d’étranges circonstances.
Qui avait intérêt à se débarrasser du Saint-Père ?
68 spéciaL viLLeBourges, la pimpante duchesse du BerryCette magnifique cité devient capitale du royaume de
France au début du XVe siècle.
78 à L’afficheExpositions, théâtre, cinéma, DVD et télévision.
84 Livres
91 mots croisés
92 portraitMontalivet, l’homme de confiance de NapoléonBrillant homme de loi, c’est à Valence qu’il croise le che-
min d’un jeune lieutenant corse promis à un bel avenir.
Il accompagnera, durant trente ans, Napoléon Bona-
parte dans (et après) son accession au pouvoir.
98 L’idée reçueAttila était le fléau de Dieu
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Spécial ville : Bourges, p. 68La pimpante duchesse du Berry
Dossier : Les Tudors, p. 31La dynastie qui a changé le monde
Jean-claude bancAnimateur d’associations historiques, il a signé Vie et exploits du général Championnet (Thélès, 2004) et Dictionnaire des maréchaux de Napoléon (Pygmalion, 2007).
Yvonnick denoël C’est le pseudonyme d’un spécialiste du renseignement. Sont parus : Livre noir de la CIA, et tout récemment Histoire secrète du XXe siècle (Nouveau Monde éditions).
bernard cottretIl est l’auteur de La Royauté au féminin. Élisabeth Ire d’Angleterre (Fayard, 2009), et de Histoire de l’Angleterre (Texto, 2011).
michel ducheinAncien inspecteur général des Archives de France, il a fait paraître l’an dernier 50 années qui ébranlèrent l’Angleterre, les deux révolutions du XVIIe siècle (Fayard).
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La route de l’Ivoire et des épices
C’est une terre de marins, ouverte sur le monde. Dès la fin du Moyen Âge, les naviga-teurs dieppois gagnent les cô-tes de Guinée et en rapportent
quantité de marchandises dont l’ivoi-re et les épices. Les Fécampois, eux, atteignent les côtes d’Amérique pour y pêcher la morue. François Ier fait alors édifier « le Havre de Grâce » pour abri-ter la plus belle flotte de commerce du
royaume. Née au milieu des années 1980, la route de l’Ivoire et des Épi-ces retrace l’aventure des échanges commerciaux de la Normandie avec l’Afrique et témoigne, plus largement, de la vitalité économique et culturelle du pays de Caux. Elle parcourt la Seine-Maritime et commence au nord du département, près du Tréport, au château d’Eu. Le circuit longe ensuite la Manche vers Le Havre, en suivant
les falaises blanches de la Côte d’Al-bâtre, hautes pour certaines de plus de 120 mètres. L’itinéraire rassemble près d’une trentaine de sites, ports de pêche ou châteaux et manoirs. L’un des plus beaux fut celui de l’armateur Jehan Ango (1480-1551), gouverneur de Dieppe, conseiller de François Ier et mécène ; il contribua à la puissance de Dieppe, où était alors installée une école de cartographie réputée.
Enrichie dès la Renaissance par son commerce ultra-marin, la côte normande recèle quelques trésors. Un itinéraire, entre Dieppe et Fécamp, avec un crochet par Yvetot, fait revivre ce passé.
LES ROUTES DE L’HISTOIRE Par Éric Mension-Rigau
Le Palais Bénédictine est construit en 1888 par
Camille Albert pour Alexandre Prosper Le Grand,
le négociant en spiritueux qui a retrouvé la recette
de la liqueur inventée au xvie siècle par un moine
bénédictin de l’abbaye de Fécamp. C’est un véri-
table palais-usine, mi-gothique, mi Renaissance,
qui étonne par son architecture et ses décors. il
est entièrement consacré à l’histoire de la béné-
dictine. Dans l’herboristerie, on peut découvrir
et sentir les vingt-sept épices qui entrent dans la
composition du célèbre breuvage. Ouvert toute
l’année sauf en janvier.
Cette demeure seigneuriale est édifiée par Fran-çois Mansart , entre 1640 et 1646, pour Pierre
Le Marinier, parlementaire de Rouen, et n’est
jamais sortie de la famille. La polychromie de ses
façades, en briques et grès, et son remarquable
équilibre rappellent la splendeur de l’architec-ture Louis xiii. Elle conserve en grande partie son
ameublement d’origine. Ouvert en juillet et août.
Sa forte activité et la réputation de ses corsaires lui vaut d’être bombardée par une flotte anglo-hollandaise dès 1694. Sur ordre de Louis XIV, la cité portuaire est reconstruite sur les plans de Vauban. Ville d’art et d’histoire, elle est la doyenne des stations balnéaires françaises. Sa promenade en bord de mer et ses vieux quartiers de pêcheurs ont inspiré de nombreux peintres. C’est dans son musée que sont exposés plus de 1 500 objets en ivoire sculpté : carnets de bal, éventails, peignes, boîtes à mouches…
Au cœur du pays de Caux, un autre
musée des ivoires présente, depuis
2001, une collection léguée par un
homme politique local et amateur
d’art : outre des objets de la vie cou-
rante, on y voit de nombreuses sta-
tuettes représentant des pêcheurs,
des musiciens ou des personnages
historiques célèbres.
D940Pour sillonner la région : la D940 et la D925 longent la côte ; la D926, vous amène dans les terres. Itinéraire sélectionné : 138 km.
À partir du xvie siècle, les Dieppois commencent à travailler l’ivoire. Une activité qui, au xviiie siècle, occupe plus de 250 artisans. Le château, dont les parties les plus anciennes remon-tent au xive siècle, est aujourd’hui un musée qui abrite l’une des plus belles collections au monde d’ivoires sculp-tés pour la plupart à Dieppe du xviie au xxe siècle. À la même époque, vers 1510, vit à l’abbaye de Fécamp, un moi-
ne vénitien, Dom Bernardo vincelli, venu du Mont-Cassin, le monastère fondé au vie siècle par saint Benoît de Nursie. Alchimiste et herboriste passionné, il invente un élixir à partir de vingt-sept plantes et épices. À sa mort, la réputation de cette liqueur a dépassé depuis bien longtemps les frontières de la Normandie. Pendant près de trois siècles, les moines béné-dictins de l’abbaye de Fécamp conti-
nuent à le fabriquer. En 1863, un négo-ciant en vin, issu d’une vieille famille du cru, redécouvre, dans un vieux grimoire, la recette que les moines ont perdu pendant la Révolution. En hommage à Dom Bernardo vincelli, il la nomme « Bénédictine » et reprend sur l’étiquette des bouteilles la devise des moines bénédictins : Deo Optimo Maximo (à Dieu absolument bon, absolument grand). L
Près du cimetière marin où repose Georges Bra-que, se dresse le manoir construit à la Renais-sance pour l’armateur dieppois Jehan Ango, à la colossale fortune : ses bateaux sillonnent les mers pour le commerce ou la guerre et il organise des explorations lointaines parmi lesquelles la découverte de la baie de la future New York. Il apporte son aide à François Ier ce qui lui vaut d’être nommé gouverneur de Dieppe. Entre 1532 et 1544, il fait édifier, en grès et silex, un palais d’été, d’inspiration italienne. Devenu exploi-tation agricole au XIXe siècle, le manoir d’Ango est redécouvert vers 1920 et fréquenté par les écrivains surréalistes. L’endroit voit ainsi vivre Ango, passer François Ier, et André Breton y rédige Nadja… Ouvert de mars à novembre.
Le château, bâti par Catherine de Clèves et Henri
de Guise à partir de 1578, est agrandi par la Gran-
de Mademoiselle en 1665. Il devient la résidence
d’été du roi Louis-Philippe qui y reçoit la reine
Victoria. Dans les années 1870, Viollet-le-Duc
revoit la décoration pour le comte de Paris, petit-
fils du roi. Ouvert au public de mars à novembre.
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juin 2011 historia 31 Décembre 2011 historia 31
Entre 1485 et 1603, la rose Tudor fait éclore cinq monarques – dont deux femmes – qui offrent à l’Angleterre un rayonnement international sans précédent : tant au niveau politique et économique que culturel. Mais cet âge d’or est loin d’être un fleuve tranquille. Tensions religieuses
intestines, luttes de pouvoir, renversements d’alliances diplomatiques, démêlés conjugaux nourrissent la passion et la déraison.
Dossier
Les TudorsComment
ils ont changé le monde
32naissance d’une dynastie hors du commun Une épopée royale qui débute avec un obscur écuyer gallois.par Liliane Crété
41La rupture avec le pape En 1531, le divorce retentissant d’Henri VIII avec la papauté pose les bases de l’anglicanisme.par Charles Giry-Deloison
44henri Viii, sexe, mensonges et…démesure Hommes à femmes, stratège politique, tyran, réformateur. Portrait contrasté d’un souverain singulier.par Cédric Michon
50La vérité sur marie la sanglante Reine à l’obstination sans bornes, fervente catholique, elle mène une lutte sans merci contre les anglicans.par Michel Duchein
55élisabeth, “la reine vierge” Symbole du pouvoir au féminin, elle résiste à toutes les convoitises et érige son royaume en grande puissance.par Bernard Cottret
34 historia décembre 2011
en un clin d’œil l’expansion colonialeTous les Tudors ont eu à cœur le développement de la marine et la conquête des marchés extérieurs. Ils prendront part à l’expansion coloniale, rivalisant avec la France et l’Espagne. Et ils le feront plus pour l’enrichissement du royaume que pour la domination territoriale. Lorsque Henri VII accorde des lettres patentes à John Cabot pour
découvrir une route septentrionale qui mènerait à Cathay (la Chine) et aux îles aux épices, celui-ci stipule que sa mission est aussi de « soumettre au nom du roi tous les villages, villes, châteaux, îles ou terres fermes qui seraient découvertes ». Cabot découvre ainsi le Labrador. Quant à Élisabeth, son règne correspond avec la montée de
l’espace atlantique et le déclin relatif de la Méditerranée : Londres, Hull, Southampton, Plymouth deviennent les ports de départ d’expéditions maritimes audacieuses auxquelles souscrivent des particuliers et même la reine, avide de s’enrichir. Dans une lettre adressée à Élisabeth, John Dee, philosophe, mathématicien et cartographe, fait la promotion
100 kmPrincipaux ports
Régions inconnues en 1600
Le traité de Tordesillas (1494) qui partage entre l’Espagne etle Portugal toutes les terres découvertes et à découvrir au-delà de l’océan Atlantique, ne peut être admis ni par l’Angleterre ni parla France. D’autant qu’il est suivi de l’interdiction faite par les Ibères aux autres nations de commercer directement avec leurs colonies d’Amérique. Aussi les souverains français et anglais encouragent leurs marins, sous couvert de lettres de marque, à s’attaquer aux
navires espagnols. Les corsaires anglais utilisent des navires ronds– par opposition aux galères – à 2 ou 3 mâts qui servent au commerce ou à la pêche lointaine et ne sont « équipés en guerre » que pourla course. Dans ce cas, ils ont des pièces d’artillerie de petit calibre, parce qu'il ne faut pas couler le galion convoité mais s'emparer de sa cargaison. De son côté, François Ier soutient l'expédition de Jacques Cartier, qui découvre l'embouchure du Saint-Laurent, futur Canada.
Expédition française :Jacques Cartier (1534-1541)
Expéditions anglaises
En 1577, Francis Drake descend jusqu’au Cap Horn,que personne avant lui n’avait doublé. Il pénètre dansle Pacifique, écume le littoral du Chili et celui duPérou pour enlever pierreries, or et argent. PremierAnglais à faire le tour du monde, il s'est emparé de carteset de pilotes portugais pour mener à bien son aventure.
L’Angleterre commandite une expédition de reconnaissanceau Vénitien Giovanni Caboto, en anglais John Cabot, afinde découvrir par l’ouest une voie maritime vers la Chine.Le 24 juin 1497, Cabot arrive sur le continent américain,du côté du Labrador, mais ne peut pousser plus loinà cause des glaces.
En Amérique, en 1584, WalterRaleigh fonde, au nord de laFloride, la première colonieanglaise, la Virginie. MartinFrobisher puis John Davischerchent un passage maritimevers l’Asie par le nord del’Amérique. Ils échouent maisreconnaissent les côtes duGroenland, la terre de Baffin,la baie d'Hudson.
Hémisphèreportugais
Hémisphèreespagnol
ANGLETERREPAYS DEGALLES
FRANCE
ÉCOSSE
L’ANGLETERREAUX XVe-XVIe SIÈCLES
COLONIES ANGLAISES D’AMÉRIQUEÀ LA FIN DU XVIIe SIÈCLE
OCÉANPACIFIQUE OCÉAN
INDIEN
OCÉANPACIFIQUE
Manche
Merd’ I r lande
Merdu Nord
OCÉANATLANTIQUE
Mer desCaraïbes
Terre de FeuCap Horn
FleuveSaint-Laurent
Îles Falkland
Philippines
Açores
Madère
Îlesdu
Cap-Vert
Terre-Neuve Groenland
Terrede Baffin
Baied’Hudson
ANGLETERRE
FRANCE
Bermudes
Surinam
Tropique du Cancer
Tropique du Capricorne
Équateur
2 000 km env.
Plymouth
Southampton
Bristol
York
Lincoln
Hull
Cambridge
Lancaster
Oxford
Canterbury
Newcastle-upon-Tyne
LONDRES
250 km
VIRGINIE
VirginieGEORGIE
MARYLAND
PENNSYLVANIE
NOUVELLE-ANGLETERRE
JOHN CABOT (1497)
WALTER RALEIGH (1584)
FRANCIS DRAKE (1577)CONTRE L’HÉGÉMONIE HISPANO-PORTUGAISE, L’ANGLETERRE ET LA FRANCE S’ORGANISENTMADAG
ASCA
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Mer Méditerranée
décembre 2011 historia 35
d’un « empire britannique » de l’Atlantique-Nord. Il comprendrait l’Arctique, le mythique Frisland qu’aurait conquis le roi Arthur, et Atlantis, le continent nord-américain qu’aurait découvert le prince gallois Owen Madoc au XIIe siècle. De son côté, Richard Hakluyt, dans ses Principales Navigations, Exploration et Découvertes de la nation anglaise,
exalte la valeur des navigateurs anglais qui, « grâce à la protection et aux bénédictions divines … ont surpassé tous les peuples et toutes les nations de l’Univers ». Après le temps des pêcheurs en quête de morue, est venu celui des expéditions à risque des navigateurs corsaires qui fréquentent la cour d’Élisabeth (Francis Drake, John Hawkins,
Martin Frobisher) ou des voyages de découverte du jeune et brillant Walter Raleigh, qui baptise du nom de Virginia, en honneur à la reine, l’énorme territoire américain sur lequel une éphémère colonie est implantée à Roanoke. C’est bien sous les Tudors que le peuple anglais découvre sa vocation maritime. L Liliane Crété
100 kmPrincipaux ports
Régions inconnues en 1600
Le traité de Tordesillas (1494) qui partage entre l’Espagne etle Portugal toutes les terres découvertes et à découvrir au-delà de l’océan Atlantique, ne peut être admis ni par l’Angleterre ni parla France. D’autant qu’il est suivi de l’interdiction faite par les Ibères aux autres nations de commercer directement avec leurs colonies d’Amérique. Aussi les souverains français et anglais encouragent leurs marins, sous couvert de lettres de marque, à s’attaquer aux
navires espagnols. Les corsaires anglais utilisent des navires ronds– par opposition aux galères – à 2 ou 3 mâts qui servent au commerce ou à la pêche lointaine et ne sont « équipés en guerre » que pourla course. Dans ce cas, ils ont des pièces d’artillerie de petit calibre, parce qu'il ne faut pas couler le galion convoité mais s'emparer de sa cargaison. De son côté, François Ier soutient l'expédition de Jacques Cartier, qui découvre l'embouchure du Saint-Laurent, futur Canada.
Expédition française :Jacques Cartier (1534-1541)
Expéditions anglaises
En 1577, Francis Drake descend jusqu’au Cap Horn,que personne avant lui n’avait doublé. Il pénètre dansle Pacifique, écume le littoral du Chili et celui duPérou pour enlever pierreries, or et argent. PremierAnglais à faire le tour du monde, il s'est emparé de carteset de pilotes portugais pour mener à bien son aventure.
L’Angleterre commandite une expédition de reconnaissanceau Vénitien Giovanni Caboto, en anglais John Cabot, afinde découvrir par l’ouest une voie maritime vers la Chine.Le 24 juin 1497, Cabot arrive sur le continent américain,du côté du Labrador, mais ne peut pousser plus loinà cause des glaces.
En Amérique, en 1584, WalterRaleigh fonde, au nord de laFloride, la première colonieanglaise, la Virginie. MartinFrobisher puis John Davischerchent un passage maritimevers l’Asie par le nord del’Amérique. Ils échouent maisreconnaissent les côtes duGroenland, la terre de Baffin,la baie d'Hudson.
Hémisphèreportugais
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FRANCE
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L’ANGLETERREAUX XVe-XVIe SIÈCLES
COLONIES ANGLAISES D’AMÉRIQUEÀ LA FIN DU XVIIe SIÈCLE
OCÉANPACIFIQUE OCÉAN
INDIEN
OCÉANPACIFIQUE
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Merdu Nord
OCÉANATLANTIQUE
Mer desCaraïbes
Terre de FeuCap Horn
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Îles Falkland
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Terre-Neuve Groenland
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FRANCE
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Tropique du Capricorne
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2 000 km env.
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Newcastle-upon-Tyne
LONDRES
250 km
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NOUVELLE-ANGLETERRE
JOHN CABOT (1497)
WALTER RALEIGH (1584)
FRANCIS DRAKE (1577)CONTRE L’HÉGÉMONIE HISPANO-PORTUGAISE, L’ANGLETERRE ET LA FRANCE S’ORGANISENTMADAG
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Jean-Pierre Bachasson de Montalivet, en tenue de ministre de l’Intérieur, peint par le baron Jean-Baptiste Régnault, en 1810.