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La classe inversée : un dispositif en expérimentation Christine Galopeau de Almeida Interlocuteur Académique TICE de l’Académie de Reims. 14/02/2014.

La classe inversée : un dispositif en expérimentation · La pédagogie inversée ou classe inversée: l’origine Née en 2004 outre-Atlantique, ce concept a été popularisé par

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La classe inversée : un dispositif en

expérimentation

Christine Galopeau de Almeida Interlocuteur Académique TICE de l’Académie

de Reims. 14/02/2014.

La pédagogie inversée ou classe inversée : l’origine

●  Née en 2004 outre-Atlantique, ce concept a été popularisé par la Salman Khan (KhanAcademy).

●  Les Canadiens et les Belges l’utilisent on voit l’expression «Flipped Classrooms » popularisée par Marcel Lebrun en Belgique.

●  Les médias en ont un peu plus parlé ces derniers mois : reportage de France 2 en octobre 2013 sur le travail de David Bouchillon (Académie de Bordeaux) qui est reconnu comme expérimentation.

Et dans l’académie de Reims ?

●  Marcel Lebrun professeur à l’UCL de Louvain est venu faire une conférence au Forum@tice organisé par le CRDP en octobre 2012

●  On y réfléchit dans le 1er degré : des écoles de la Marne sont engagées dans une expérimentation.

●  Et en histoire géographie dans le second degré, quelques enseignants en particulier d’un groupe de travail local, le « groupe vignobles » sont en pleine réflexion et début d’expérimentation.

La pédagogie inversée ou classe inversée qu’est ce que c’est ?

La pédagogie inversée laisse l’élève préparer le cours à la maison à l’aide de vidéos, de podcasts, de lectures conseillées par l’enseignant. La séance en classe est alors l’occasion de travailler en profitant de la présence de l’enseignant : pour réaliser des travaux, mettre en activité les élèves, les rendre acteurs de leur formation, les aider, individualiser (travaux de groupes, tâches complexes).

La pédagogie inversée ou classe inversée qu’est ce que c’est ?

Les difficultés ne sont plus renvoyées à la maison, chacun face à ses cahiers ou souvent sans aucune aide. Le professeur est un facilitateur, un organisateur des savoirs et n’est plus un simple transmetteur de savoirs. L’élève étant actif, ne s’ennuie plus, il produit, il comprend et donc il apprend.

La réflexion en cours

Plusieurs enseignants de l’académie sont en train d’expérimenter dans leurs classes de collège. Beaucoup de travail, des questions, des doutes . Voici un premier essai d’une enseignante Maryse Pisano-Bolaers au collège J Monnet à Epernay

Un exemple de mise en œuvre au collège J Monnet à Epernay dans la Marne.

Caractéristiques du collège : ●  Collège implanté en centre ville avec d’un côté une

population très défavorisée (47 à 50 % selon les années) issue de quartiers dits « sensibles » de la ville, et de l’autre 30% d’une population extrêmement favorisée issue du centre ville.

●  Entre 15 et 23 % des élèves entrent en 6e avec un PPRE passerelle ; beaucoup sont en échec scolaire et ne donnent aucun sens aux apprentissages.

●  Les taux de passage, de validation du socle ou de réussite au DNB sont inférieurs aux taux académiques et nationaux.

●  Place dans le programme:

Précision : La capacité « raconter » a déjà été travaillée en autonomie ou en groupe, de façon progressive et à deux reprises au moins.

●  Consignes pour la classe inversée données 10 à 15 jours avant le travail de groupes :

●  En classe, tu vas devoir raconter un épisode des guerres médiques.

●  Afin de préparer ce travail, tu dois regarder des vidéos sur internet.

●  Cela nécessite environ 15 minutes ; tu peux t’y prendre en plusieurs fois.

●  Tu peux le faire à la maison, au CDI, au tutorat Bernon ou au point d’information jeunesse (5, place Bernard Stasi ouvert le mardi de 13h30 à 18h, le mercredi de 9h30 à 12h et de 13h30 à 18h, le jeudi de 13h30 à 18h et le vendredi de 12h à 18h).

●  N’oublie pas de lire les petits textes d’introduction qui précèdent les vidéos avant de les regarder.

●  Consignes suite : La bataille de Marathon (490 av. J.-C.)

●  Vidéo n°1 (3min.20) http://www.arte.tv/fr/au-nom-d-athenes-12-vaincre-a-marathon/

7061410.html ●  Vidéo n°2 (10 min.) ●  http://histgeolb.blogspot.fr/2012/12/la-bataille-de-

marathon.html ●  La bataille de Salamine (480 av. J.-C.) ●  Vidéo n°3 (2min.36) ●  http://www.natgeotv.com/fr/batailles-antiquite/videos/

batailles-antiquite-strategie-grecque ●  Vidéo n°4 (10min.36) ●  http://www.dailymotion.com/video/x16izvt_la-bataille-de-

salamine_webcam

●  Consignes fin Tu peux bien-sûr regarder l’ensemble des vidéos ! 30 minutes environ te seront alors nécessaires.

Cela te permettra d’intégrer n’importe quel groupe le jour du travail en classe.

●  Si tu veux avoir plus de détails, tu peux lire la chronologie des guerres médiques qui se trouve à cette adresse :

http://www.arte.tv/fr/les-guerres-mediques-reperes- chronologiques/7074532.html

●  Extrait de la séance précédente : ●  Etude en classe entière du texte du serment des

Ephèbes (Belin 2009, doc.2p.54) : présenter le document, faire la liste des devoirs des Athéniens, déduire du texte celui qui est le plus important aux yeux des Athéniens.

●  Trace écrite formulée en commun : Le citoyen athénien a le devoir d'obéir aux lois, de respecter le culte des ancêtres et de payer ses impôts ; le devoir qui semble le plus important est celui de défendre sa patrie.

●  Séance de travail de groupes (1h) : raconter un épisode des guerres médiques

●  Les élèves sont répartis en groupes de 3 ou 4 : ils sont libres de choisir leur groupe, la seule contrainte étant de respecter le nombre de personnes fixé par le professeur.

●  Il leur a été demandé plusieurs jours à l’avance de prévoir leur groupe en dehors du cours et de s’assurer que toutes les personnes du groupe aient vu les vidéos relatives au même épisode.

Consignes et grille d’évaluation distribuée en début de séance :

●  Supports vidéo : ●  Très peu d'élèves n'ont pas vu les vidéos avant la

séance de travail de groupes - tous ont « joué le jeu » - et s'ils ne l'ont pas fait, c'est souvent à cause de problèmes d'ouverture de liens (Dans une classe: 5 élèves n'ayant rien vu, dans l’autre classe, tous les ont vues.)

●  Durant la séance, tous les groupes ont le droit de revoir les vidéos en sachant que cela les pénalisera dans le temps imparti pour faire l'exercice mais pas dans l'évaluation.

●  Une classe n'a rien demandé alors dans l'autre 4 groupes sur 5 ont voulu revoir les vidéos en fin de travail pour vérifier leur production.

Supports vidéo : ●  A noter : des conditions de travail exceptionnelles

pour le professeur qui dispose de deux salles mitoyennes dont une disposée en îlots pour le travail de groupes et l'autre avec tout ce qu'il faut pour projeter à partir d'internet.

●  Il lui est donc possible d’accompagner et de surveiller à la fois ceux qui travaillent en groupes et ceux qui revoient les vidéos. Ailleurs on peut demander l'aide de l'assistant pédagogique pour couper la classe en 2.

Bilan des travaux de groupes : Les récits manquent de détails pour la plupart mais on a

l'essentiel : Athéniens contre Perses en guerre au bon endroit et au bon moment.

Dans chacune des classes, un élève a refusé d’intégrer un groupe ; sa production se réduit à une phrase « Athènes fait la guerre » pour l’un, et à la copie du titre pour l’autre « La bataille de Marathon ».

Un groupe a fait un contresens : « Athènes se bat contre Salamine ».

Travaux produits : groupe constitué d’excellents élèves

Travaux produits : - groupe constitué d’une élève en très grande difficulté proche du

décrochage, d’une autre relevant de SEGPA mais fournissant de très nombreux efforts, d’une élève très sérieuse mais manquant de confiance en elle et d’une dernière en difficulté mais de bonne volonté

Attendus et barême : Raconter, de façon complète, l’épisode des Guerres

médiques choisi : → quand ? date 490 ou 480 av. J.-C. = 1pt → où ? lieu : Marathon ou Salamine avec précision

Attique ou Méditerranée = 1pt + 1pt → qui ? les Athéniens (accepter les Grecs) contre les Perses =

1pt + 1pt → pourquoi ? attaque perse = 1pt → comment ? hoplites sur terre ou trières sur mer = 1pt +

1pt les Athéniens vainqueurs = 1pt

Maîtrise de la langue = 0.5pt + 0.5pt

Les questions qui se posent : Par rapport aux élèves : ●  Que faire avec les élèves qui n’entrent pas dans

la démarche ? (ne pas regarder en amont les vidéos)

●  Est-ce une cause de fracture entre ceux qui ont accès à Internet à la maison et les autres ?

●  Comment, chez les plus grands (3è) combattre l’habitude de tout attendre de l’enseignant sans être actif en classe ?

Les questions qui se posent : Par rapport aux élèves : ●  Quelle activité leur faire faire chez eux en

préparation : - rien? - petite prise de notes ? - répondre à un QCM en ligne ?

●  Faut-il adopter cette démarche tout le temps ? ●  En faire un dispositif parmi d’autres (mais pour

que les élèves se l’approprient il faut le faire assez régulièrement) ?

Les questions qui se posent : Par rapport à la fabrication ou à l’utilisation de vidéos : ●  Problème de la pérennité des supports en

renvoyant les élèves sur des sites internet comme Youtube.

●  Comment l’enseignant peut-il produire les supports vidéos s’il n’en trouve pas en ligne ?

●  Solution : mutualiser et faire une banque de vidéos ?

●  Mais se posent aussi les problèmes de droits !

Ressources pour se documenter

Une courte vidéo avec une présentation par Marcel Lebrun : http://www.youtube.com/watch?v=kYbxdfGxRi4&feature=player_embedded

●  Une sitographie sur le site du CRDP (Canope) de Reims

http://www.cndp.fr/crdp-reims/index.php?id=1881

L’expérimentation est en cours, à suivre sur le site de l’Académie de Reims