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[ins%tutanesthesiereanima%on.org]. Document sous License Crea%ve Commons (byncsa). 1 ACADEMIE DE PARIS Année 2011/2012 MEMOIRE pour l’obtention du DES d’Anesthésie-Réanimation Coordonnateur : Monsieur le Professeur Didier JOURNOIS par Thibaut Decrombecque Présenté et soutenu le 23/10/2012 Impact du syndrome des anti-phospholipides dans les suites de la thromboendartériectomie pulmonaire Travail effectué sous la direction du Professeur François STEPHAN

Impact du syndrome des anti-phospholipides dans les suites de la ...medias.desar.org/Memoires-Theses/Memoires/2012/c... · 2014. 1. 10. · L’hypertension artérielle pulmonaire

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ACADEMIE DE PARIS

Année 2011/2012

MEMOIRE

pour l’obtention du DES

d’Anesthésie-Réanimation

Coordonnateur : Monsieur le Professeur Didier JOURNOIS

par

Thibaut Decrombecque

Présenté et soutenu le 23/10/2012

Impact du syndrome des anti-phospholipides dans les suites de la thromboendartériectomie

pulmonaire

Travail effectué sous la direction du Professeur François STEPHAN

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Remerciements

Je tiens à remercier particulièrement le Professeur François STEPHAN pour son aide tout au

long de la réalisation de ce mémoire, ainsi que son précieux enseignement lors de mon

passage dans son service.

Je tiens également à remercier mon co-interne le Docteur Julien CAMOUS pour sa

participation plus que conséquente à ce travail…

Un grand merci aux Docteurs LOUVAIN et DOUBINE du laboratoire d’hémostase du CCML

pour leur contribution.

A Marie-Ange et à nos joies passées, présentes et à venir,

A mes parents et à ma (plus si) petite sœur…

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Sommaire

1. Introduction ...................................................................................................................................... 5

1.1. Syndrome des antiphospholipides ............................................................................................ 5

1.2. Hypertension artérielle pulmonaire .......................................................................................... 7

1.3. Relation entre SAPL et HTAPPE ........................................................................................... 10

1.4. Thromboendartériectomie pulmonaire (TEP) ........................................................................ 11

1.5. Morbidité peri-opératoire du SAPL ........................................................................................ 12

1.6. Objectif de l’étude .................................................................................................................. 13

2. Matériels et méthodes ..................................................................................................................... 14

2.1. Recueil des données ............................................................................................................... 14

2.2. Définitions .............................................................................................................................. 15

2.3. Méthodes statistiques .............................................................................................................. 16

2.4. Critères de jugement ............................................................................................................... 16

2.5. Comité d’éthique .................................................................................................................... 16

3. Résultats ......................................................................................................................................... 17

4. Discussion : .................................................................................................................................... 21

5. Conclusion: ..................................................................................................................................... 25

6. Annexe ............................................................................................................................................ 26

7. Bibliographie .................................................................................................................................. 29

8. Résumé présenté au congrès de la SFAR 2010 .............................................................................. 33

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Liste des abréviations utilisées :

AIT : Accident ischémique transitoire

APL : Anticorps anti-phospholipides

AVC : Accident vasculaire cérébral

CEC : Circulation extra-corporelle

DO : Densité Optique (Test ELISA)

EFR : Epreuves fonctionnelles respiratoires

ETT : Echographie transthoracique

HTAPPE : Hypertension artérielle pulmonaire post-embolique

PAPm : Pression artérielle pulmonaire moyenne

PAPO : Pression artérielle pulmonaire d’occlusion

PAPs : Pression artérielle pulmonaire systémique

RPT : Résistances pulmonaires totales

SA : Semaine d’aménorrhée

SAPL : Syndrome des anti-phospholipides

TAP : Test d’agrégation plaquettaire

TEP: Thromboendartériectomie pulmonaire

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1. Introduction  

1.1. Syndrome  des  antiphospholipides  

Le syndrome des antiphospholipides (SAPL) est une maladie rare dont l’expression

clinique et biologique est variable, associant des phénomènes de thrombose vasculaire et/ou

de morbidité foetale à la présence d’anticorps anti-phospholipides (APL) – Anticoagulant

lupique, anticardiolipine et anti-β2-GP1. Ce syndrome peut être classé en “primaire” ou en

“secondaire” s’il est associé ou non à une autre maladie auto-immune telle que la polyarthrite

rhumatoïde, le lupus érythémateux systémique ou le syndrome de Sjögren.

Sa définition a évolué au cours du temps avec des critères diagnostiques cliniques et

biologiques précisés dans la conférence de consensus de 20061 (cf annexe 1)

Cervera et al. 2,3 ont suivi une cohorte de 1000 patients ayant un SAPL entre 1999 et 2004

dans 13 pays. Ils décrivent précisément les symptomes présents lors du diagnostic ainsi que

l’incidence cumulée des principaux événements de la maladie. Lors du diagnostic on

retrouve :

- caractère primaire du SAPL : 53,1%

- thrombose veineuse profonde : 31,7 %

- embolie pulmonaire : 9 %

- accident ischémique transitoire (AIT) : 7 %

- accident ischémique constitué (AVC) : 13,1 %

- épilepsie : 3,4 %

- thrombocytopénie (< 100 000 plaq/mm3) : 21,9 %

Au cours du suivi de 5 ans les auteurs ont observé :

- mortalité : 5,3 %

o infection bactérienne : 20,8 %

o infarctus myocardique : 18,9 %

o AVC : 13,2 %

o syndrome hémorragique : 11,3 %

o syndrome catastrophique du SAPL : 9,4 %

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o embolie pulmonaire : 9,4 %

- AVC : 2,4 %

- AIT : 2,3 %

- thrombose veineuse profonde : 2,1%

- embolie pulmonaire : 2,1%

Sur le plan neurologique une autre étude rapporte une incidence élevée des récurrences

d’AVC. Sur une cohorte de 135 patients suivis pendant 32 mois, Grika et al. 4 retrouvent des

incidences cumulées de 23,7% d’AVC, 10,4% d’AIT, 14,1% d’épilepsie et 25,2% de crise

migraineuse soit 18,71 événements/1000 patients-années.

Il n’existe pas à ce jour d’étude s’intéressant spécifiquement à la récupération et aux séquelles

d’AVC des patients ayant un SAPL.

Sur le plan biologique la thrombopénie est donc fréquente. Celle-ci est souvent

modérée, de l’ordre de 100 000/mm3 et ne nécessite pas de traitement. Les thrombopénies

plus sévères (< 30 000/mm3) peuvent requérir un traitement par corticoïdes,

immunoglobulines intraveineuses ou échanges plasmatiques. Plus récemment l’emploi du

rituximab (anticorps monoclonal anti-CD20, dépleteur de lymphocytes B), déjà utilisé dans

les purpura thrombopéniques idiopathiques ou dans la polyarthrite rhumatoïde, a montré son

efficacité5.

Le mécanisme principal de cette thrombopénie serait la fixation d’APL sur la membrane

plaquettaire, entrainant leur destruction. Moins fréquemment il peut s’agir d’une

thrombopénie par consommation, lors de thromboses extensives.

La complication aiguë la plus grave est le syndrome catastrophique des

antiphospholipides et se développe chez moins de 1% des patients. Les critères diagnostiques

ont été édictés lors de la conférence de consensus de 20036 :

1) défaillance d’au moins 3 organes

2) confirmation histologique d’une occlusion vasculaire

3) développement simultané ou en moins d’une semaine

4) présence d’anticorps antiphospholipides

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Les facteurs déclenchants les plus fréquents sont les infections (35%), la chirurgie ou

un traumatisme (13%), la néoplasie (8%) ou l’arrêt des anticoagulants (8%). La cause reste

inconnue dans environ 35% des cas.

Ce tableau de défaillance multiviscérale secondaire à des thromboses multiples a une

mortalité immédiate approchant les 50%7 dans les premières séries décrites. La survie s’est

progressivement améliorée (jusqu’à 70%)8 par l’application des recommandations formulées

en 2003: anticoagulation intraveineuse par héparine, corticothérapie, plasmaphérèse,

immunoglobulines intraveineuses et éviction du facteur déclenchant.

Le principe de la plasmaphérèse est particulièrement séduisant dans le cadre des

maladies auto-immunes en éliminant physiquement les anticorps en cause. La littérature

concernant l’utilisation de cette technique est contradictoire : une série d’Asherson9 sur 50

patients de 1998 retrouvait un bénéfice sur la mortalité de cette technique (en association avec

l’anticoagulation et les corticostéroïdes) alors qu’un article plus récent8 de 2006 sur 250

patients était négatif. Il faut souligner qu’il s’agit d’études rétrospectives et que l’efficacité de

la plasmaphérèse n’a pas été évaluée de manière controlée.

De même les données concernant l’efficacité des immunoglobulines intraveineuses

sont rares. Il n’existe pas d’essai randomisé étudiant leur impact dans le syndrome

catastrophique du SAPL. La série de 250 patients de Bucciarelli et al. 8 retrouve une

différence de mortalité non significative (55,8 versus 55, 3%) en cas d’utilisation

d’immunoglobulines.

Dans les cas de syndrome catastrophique réfractaire d’autres thérapeutiques comme le

rituximab, le defibrotide ou l’eculizumab (anticorps monoclonal anticomplément) ont été

testées avec succès sur quelques patients10.

1.2. Hypertension  artérielle  pulmonaire  

L’hypertension artérielle pulmonaire post-embolique (HTAPPE) chronique est définie

par une pression artérielle pulmonaire moyenne (PAPm) supérieure à 25 mmHg au repos,

persistante 6 mois après une embolie pulmonaire. Cette HTAP est due à l’absence de

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résorption du thrombus, à une obstruction persistante des vaisseaux avec remaniement du

matériel fibrineux et remodelage vasculaire avec perte de l’intima et infiltration de la média

par un tissu fibreux, localement et à distance du thrombus. Il en résulte un état de

vasoconstriction qui va concourir, avec l’obstruction par le thrombus, à augmenter les

résistances vasculaires pulmonaires11. Cet état peut-être longtemps asymptomatique12,15 –

“lune de miel” – puis se manifester par une dyspnée, une hypoxémie, une asthénie, des

hémoptysies et des oedèmes des membres inférieurs. Sur le plan cardiaque on observe

couramment une cardiomégalie par hypertrophie ventriculaire droite avec une insuffisance

tricuspide variable et éventuellement un foramen ovale perméable. La récidive des embolies

pulmonaires aggrave l’HTAP entrainant une défaillance du coeur droit jusqu’à provoquer le

décès du patient.

La dernière conférence de consensus de 2009, réalisée conjointement entre l’European

Society of Cardiology et l’European Respiratory Society, formalise le bilan diagnostic,

étiologique et la prise en charge thérapeutique13.

L’HTAP est classée en différents groupes pathologiques :

- groupe 1 : HTAP idiopathique/héréditaire/iatrogène

- groupe 2 : HTAP due à une cardiopathie gauche

- groupe 3 : HTAP due à une pathologie pulmonaire et/ou une hypoxie (BPCO,

pneumopathie interstitielle…)

- groupe 4 : HTAP post-embolique (HTAPPE)

- groupe 5 : HTAP d’origine multifactorielle

Il est recommandé d’adresser le patient dans un centre de référence de l’HTAPPE

ayant une expertise de la thromboendarteriectomie pulmonaire.

Les examens d’imagerie statiques et dynamiques permettent d’affirmer le diagnostic et

d’évaluer l’importance d’obstruction :

- l’échographie transthoracique (ETT) : sensible mais peu spécifique, distingue mal

l’HTAP aiguë, subaiguë ou chronique, évalue la pression artérielle pulmonaire

systolique (PAPs) et le degré de dysfonction cardiaque droite (régurgitation

triscupidienne, dilatation VD, hypokinésie, déviation du septum interventriculaire)

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- scintigraphie de ventilation-perfusion : des défects de perfusion sont en faveur du

diagnostic, sa normalité élimine l’origine embolique de l’HTAP. Ne permet pas de

statuer sur le caractère opérable

- angioscanner/IRM : visualise le matériel cruorique jusque dans les vaisseaux sous-

segmentaires

- angiographie pulmonaire + cathéterisme cardiaque droit : « gold-standard » dans

l’évaluation hémodynamique (résistances pulmonaires, réversibilité sous

vasodilatateurs) et d’opérabilité (obstruction proximale/distale). Réalisée

seulement si la suspicion d’HTAPPE est forte

Le diagnostic final d’HTAPPE est retenu en présence d’une hypertension artérielle

pulmonaire précapillaire (PAPm ≥ 25 mmHg, pression artérielle pulmonaire d’occlusion

(PAPO) ≤ 15 mmHg, résistances vasculaires pulmonaires > 2 Woods unit) chez des patients

avec des thrombi multiples.

La prise en charge thérapeutique dépend du caractère opérable ou non de l’obstruction.

Dans tous les cas une anticoagulation efficace à vie avec un objectif d’INR entre 2 et 3 sera

instaurée. La décision chirurgicale va dépendre de l’âge, des comorbidités du patient mais

surtout de l’extension de l’obstruction et sa corrélation avec le degré d’hypertension, les

thrombi proximaux et bien organisés étant l’indication idéale.

Les traitements médicamenteux ont été employés principalement dans les HTAP du

groupe 1 et ont permis de réduire leur mortalité de plus de 40%14.

Ils comprennent :

- les prostacyclines :

o intraveineuses : epoprostenol (FLOLAN)

o sous-cutanées : teprostinil (REMODULIN)

o orales : Beraprost

o inhalées : iloprost (ILOMEDINE)

- antagonistes du récepteur de l’endothéline :

o Bosentan (TRACLEER)

- inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5

o sildenafil (REVATIO)

- monoxyde d’azote

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Leur intéret à été moins étudié dans le cadre de l’HTAPPE, mais la conférence de

consensus de 2009 retient 3 indications :

- patients inopérables

- amélioration hémodynamique avant chirurgie

- HTAP résiduelle symptomatique post-thromboendarteriectomie pulmonaire

(TEP)

Les traitements chirurgicaux comprennent :

- la thromboendarteriectomie pulmonaire (TEP)

- l’angioplastie transluminale des artères pulmonaires

- la transplantation pulmonaire

- la septotomie atriale

Il n’existe pas d’essai randomisé comparant directement l’efficacité des traitements

médicamenteux et chirurgicaux. Une étude de Condliffe et al. comparant la survie des patients

chirurgicaux et non chirurgicaux retrouve une survie à 1 an respectivement de 88% et 82% et

à 3 ans de 76% et 70%15. L’HTAP résiduelle post-TEP varie entre 11 et 35%16 avec une

amélioration globale du score NYHA12.

L’indication opératoire d’une TEP repose sur le retentissement clinique de l’HTAPPE

mais surtout sur la faisabilité technique et le caractère proximal de l’obstruction.

1.3. Relation  entre  SAPL  et  HTAPPE  

Cervera et al.2 ont observé dans une cohorte de 1000 patients ayant un SAPL une

incidence d’embolie pulmonaire de 9% sur une période moyenne d’évolution de 92 mois. La

survenue d’une hypertension artérielle pulmonaire dans les suites d’une embolie pulmonaire

varie de 0,8%17 à 3,8%18 selon le délai du diagnostic et des anticorps anti-phospholipides sont

trouvés dans 20% à 63,6% des patients souffrant d’hypertension artérielle pulmonaire post-

embolique19,20,21 selon le seuil de détection, les techniques et les définitions choisies. Les

autres facteurs de risques connus d’HTAPPE sont les épisodes récurrents de thrombose, la

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maladie cancéreuse, la splénectomie, l’infection de pacemaker, la dérivation ventriculo-

atriale, la substitution thyroïdienne et les groupes sanguins non O 22.

1.4. Thromboendartériectomie  pulmonaire  (TEP)  

La TEP est considérée comme le traitement de choix de l’HTAPPE car cette opération

est potentiellement curative.

L’objectif de cette chirurgie est l’ablation du matériel intraluminal et la diminition des

résistances pulmonaires.

Les principales étapes de cette chirurgie sont les suivantes :

- sternotomie, péricardectomie, mise sous circulation extracorporelle (CEC) en

hypothermie profonde avec canulation des veines caves inférieure et supérieure, de

l’aorte et du ventricule gauche (retour veineux important des artères bronchiques)

puis début de la cardioplégie

- arrêt de la CEC afin d’obternir un champ opératoire totalement exsangue puis

endartériectomie longitudinale des artères pulmonaires jusqu’aux branches les plus

distales possibles (voire Annexes – Image 1 et 2). Reperfusion d’environ 15 minutes

entre chacune des deux artériotomies

- Fermeture des artériotomies, reprise de la CEC et réchauffement du patient

Les complications post-opératoires spécifiques de la TEP les plus fréquentes sont

l’œdème pulmonaire de reperfusion, la défaillance cardiaque droite en cas de persistance de

résistances pulmonaires hautes, le lâchage de suture d’artériotomie lors d’un pic d’HTAP, la

rethrombose intraluminale sur le site de l’endartériectomie.

La mortalité péri-opératoire est directement corrélée aux résistances pulmonaires

totales pré-opératoires avec dans la série de Dartevelle et al.11 une mortalité de 4% pour des

RPT < 900 dynes.s-1.cm-5, 10% pour des RPT entre 900 et 1200 dynes.s-1.cm-5 et plus de 20%

au delà.

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Des données récentes montrent une mortalité post-opératoire dans les suites d’une TEP

variant entre 4.4% et 8.6%23,24,25 mais très peu concernent la mortalité spécifique des patients

ayant un SAPL. D’armini et al.25 n’ont pas trouvé de différence de mortalité précoce entre des

patients ayant une taux faible ou élevé d’anticorps antiphospholipides mais ont observé une

plus grande fréquence des complications neurologiques dans le groupe ayant un haut taux

d’anticorps.

1.5. Morbidité  peri-­‐opératoire  du  SAPL  

Les patients SAPL sont considérés à haut risque de complication post-opératoire, en

particulier de thrombose veineuse26 du fait du SAPL lui-même, de l’arrêt des anticoagulants

oraux, de l’état hypercoagulable dû à la chirurgie ou à la survenue du syndrome

catastrophique du SAPL. A contrario les complications hémorragiques sont plus fréquentes du

fait de la thrombopénie fréquente, de la présence d’anticorps anti-prothrombine ou par

iatrogénie du fait d’une anticoagulation parfois excessive.

La littérature portant sur la morbidité du SAPL dans la période post-opératoire est

principalement constituée de case reports et concerne surtout la chirurgie cardiaque

valvulaire27,28,29,30 ( en effet il y a 32 à 38% de valvulopathies chez les patients atteints de

SAPL31). Les principaux événements relevés sont les AVC ischémiques et hémorragiques, les

infarctus du myocarde, les infections du site opératoire et le décès.

Une étude32 comparant le devenir de patients ayant des anticorps antiphospholipides à un

groupe contrôle dans le cadre de la chirurgie valvulaire ne retrouvait pas de différence

significative de morbidité post-opératoire, mais seuls 7 patients sur 89 avaient les critères

cliniques et biologiques du SAPL.

Une autre cause de surmortalité des patients SAPL pourrait être le lien avec la

survenue de thrombopénie induite à l’héparine (TIH) de type 2. Ces deux pathologies ont de

nombreuses similarités dans leur présentation clinique (thromboses multiples), leur

physiopathologies (maladies auto-immunes avec auto-anticorps dirigés contre des cibles

vasculaires, agrégation plaquettaire et activation de la cascade de la coagulation) 33.

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1.6. Objectif  de  l’étude  

Le but de cette étude est d’analyser l’impact du SAPL primaire sur le devenir des

patients traités par TEP.

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2. Matériels  et  méthodes  

2.1. Recueil  des  données  

Il s’agit d’une étude monocentrique, observationnelle, prospective, réalisée à l’hôpital

Marie-Lannelongue, Le Plessis-Robinson, France.

Tous les patients atteints de SAPL et opérés d’une TEP ont été prospectivement

identifiés de 2007 à 2009 et comparés à tous les patients « contrôles » opérés entre 2008 et

2009. Tous les patients ont été opérés selon la méthode décrite dans l’article de Dartevelle et

al.11. Après la chirurgie, tous les patients ont reçu de l’héparine non fractionnée en intra-

veineux à la seringue électrique, avec un objectif de TCA compris entre 2 et 3.

Lors de la période étudiée il n’y a eu aucun changement notable des techniques chirurgicales

ou réanimatoires.

L’analyse des données a été réalisée à la fin de la période d’inclusion.

Le groupe SAPL contient 13 patients et le groupe contrôle 164 patients.

Les informations recueillies pour chaque patient comprennent :

- données démographiques : âge, sexe, poids, taille, traitement pré-opératoire

- bilan pré-opératoire :

o épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR)

o cathétérisme de l’artère pulmonaire avec calcul des résistances

pulmonaires totales (RPT)

o gaz du sang artériels, rapport PaO2/FiO2

o numération sanguine avec compte plaquettaire

o dosage des anticorps antiphospholipides : anticoagulant lupique et

anti-β2-GP1

- à l’admission :

o SAPS II (Simplified Acute Physiology Score )

o score SOFA

- lors du séjour en réanimation, quotidiennement :

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o complications : décès, infection (site opératoire, pneumopathie,

cathéter), événements neurologiques (AIT, AVC), thrombopénie

induite à l’héparine (TIH), rethrombose pulmonaire

o compte plaquettaire

2.2. Définitions  

Le diagnostic de SAPL primaire était porté selon les critéres de Sapporo révisés1 (Cf

Annexe 1).

La thrombopénie induite à l’héparine (TIH) était dépistée systématiquement lorsque le

nombre de plaquettes diminuait de plus de 40 % par rapport aux valeurs pré-opératoires. Les

tests diagnostiques utilisés sont la recherche d’anticorps anti-PF4 (méthode ELISA - Enzyme

Linked ImmunoSorbant Assay), le test d’agrégation plaquettaire (TAP) en présence

d’héparine et le test de relargarge à la sérotonine marquée (SRA). Les critères diagnostiques

sont indiqués sur la figure 1 ci-dessous.

Figure 1 :

(Source : Mémoire DES Virginie TREHEL-TURSSIS : Aspects cliniques et biologiques de la Thrombopénie induite par

l’héparine en réanimation chirurgicale) 34

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Le diagnostic de pneumopathie était suspecté sur un score CPIS (voir annexe 2)

supérieur à 6 et confirmé par un lavage broncho-alvéolaire (seuil de positivité : 104 cfu/mL)

Le diagnostic d’AVC était établi par TDM ou IRM cérébrale, réalisées lors d’un retard

au reveil après arrêt des sédations ou apparition d’un déficit neurologique focal.

2.3. Méthodes  statistiques  

Les données catégorielles ont été comparées à l’aide du test de Chi-2 ou du test exact

de Fisher si les valeurs attendues étaient inférieures à 5. Les données continues ont été

comparées par un test t de Student ou un test U de Mann-Withney si la distribution des

valeurs n’était pas normale. L’étude de la cinétique plaquettaire a été étudiée par une ANOVA

en mesures répétées, suivie par un test de Scheffe. Les résultats sont exprimés en moyenne ±

écart-type ou 25ème-75ème percentile. Les analyses ont été réalisées à l’aide du logiciel

Statview.

Une valeur de p<0,05 a été retenue comme seuil de significativité.

2.4. Critères  de  jugement    

Le critère de jugement principal est le taux de mortalité en réanimation.

Les critères de jugements secondaires sont la survenue d’AVC, de confusion,

d’infection, de TIH, de rethrombose in situ, le taux de VNI, trachéotomie et ECMO post-

opératoire et la durée de ventilation mécanique.

2.5. Comité  d’éthique  

L’étude a été approuvée par le Comité d’éthique du Centre Chirurgical Marie

Lannelongue.

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3. Résultats  

De 2007 à 2009, 13 patients atteints de SAPL ont été comparés à 164 patients

contrôles. Les caractéristiques pré-opératoires des patients sont présentés tableau 1.

Les patients du groupe SAPL étaient plus jeunes (42 ± 16 vs 58 ± 15 ans ; p = 0,0004),

avaient des scores de gravité inférieurs (17±7 vs 26±11 ; p=0,006), des résistances

pulmonaires totales inférieures (1097±545 vs 1586±640 dynes.s-1.cm-5; p=0,01) et un index

cardiaque pré-opératoire supérieur (3,2±1 vs 2,5±0,6 L/min/m² ; p=0,0004). Le sex ratio, la

durée de séjour, les traitements, les valeurs de PAP, les EFR et gazométries pré-opératoires

ainsi que les durées chirurgicales étaient similaires. Un patient du groupe SAPL a été opéré en

urgence contre 8 dans le groupe contrôle (p=0,5). Dans le tableau 2 sont indiqués les taux

d’anticorps anticardiolipines des 13 patients SAPL (tous supérieurs au 99ème percentile) ainsi

que le ratio LA1LA2. Le test LA1 dépiste et le LA2 confirme la présence d’anticoagulant

lupique par la neutralisation de celui-ci par un excès de phospholipides. L’interprétation du

ratio est la suivante : 1,3-1,5 présence faible ; 1,5-2 : présence modérée ; >2 : présence forte.

Nous n’avons pas observé de différence significative de mortalité pendant la période

post-opératoire en réanimation avec 4,3% dans le groupe SAPL contre 0% dans le groupe

contrôle (p>0,99). Le goupe SAPL a présenté plus d’AVC (15% vs 0,6% ; p=0,01). Il n’y

avait pas de différence significative dans l’incidence de complications infectieuses (38,5% vs

31,1% ; p=0,5), des épisodes confusionnels, de mise sous ECMO, de rethrombose des artères

pulmonaires, de l’évolution du score SOFA ou de la durée de ventilation mécanique. Ces

données sont présentées dans le tableau 3.

Un patient a bénéficié de plasmaphérèse en pré-opératoire immédiat et deux patients

ont développé un syndrome catastrophique des antiphospholipides. De ces deux derniers, un a

régréssé sous plasmaphérèse et corticothérapie, l’autre a été transféré dans un centre de

référence du SAPL et est décédé 2 jours après. Ce décès n’a pas été comptabilisé comme tel

dans notre cohorte.

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Tableau 1 SAPL (n=13) Contrôle (n=164) p

Age 42 ± 16 58 ± 15 0,0004

IGS II 17 ± 7 26 ± 11 0,006

% femme 69 51 0,2

Durée de séjour 7 (5-13) 7 (4-15) > 0,99

IMC 26,3 ± 6,6 26,7 ± 6,1 0,81

Chirurgie en urgence 7,7% (1) 4,9% (8) 0,5

Flolan pré-opératoire 0% (0) 3,1% (5) > 0,99

Tracleer pré-opératoire 15% (2) 24% (39) 0,73

Revatio pré-opératoire 15% (2) 17% (28) > 0,99

Dobutamine pré-opératoire 8% (1) 11% (18) > 0,99

PAPs pré-opératoire (mmHg) 71 ± 25 79 ± 21 0,31

PAPd pré-opératoire (mmHg) 22 ± 9 26 ± 8 0,23

PAPm pré-opératoire (mmHg) 42 ± 15 46 ± 12 0,29

Index cardiaque pré-opératoire (L/min/m²) 3,2 ± 1 2,5 ± 0,6 0,0004

PaO2 pré-opératoire (mmHg) 66 ± 16 65 ± 11 0,78

PaCO2 pré-opératoire (mmHg) 31 ± 3 32 ± 4 0,32

SOFA J0 8 ± 4 7 ± 3 0,28

VEMS pré-opératoire (% théorique) 81 ± 14 86 ± 17 0,32

CVF (% théorique) 83 ± 12 90 ± 18 0,24

RPT (dynes.s.cm-5) 1097 ± 545 1586 ± 640 0,01

Durée CEC (min) 206 ± 45 218 ± 40 0,28

Durée arrêt circulatoire 1 (min) 12 ± 7 15 ± 7 0,19

Durée arrêt circulatoire 2 (min) 12 ± 6 14 ± 6 0,17

Données exprimées en moyenne ± écart type (sauf durée de séjour : moyenne (25ème -75ème percentile))

SAPL: Syndrome des antiphospholipides; IMC : Indice de Masse Corporelle (kg/m²) ; PAPs/d/m : Pression Artérielle

Pulmonaire systolique/diastolique/moyenne ; VEMS : Volume Expiratoire Maximal par Seconde ; CVF : Capacité Vitale

Fonctionnelle ; RPT: résistances pulmonaires totales.

Tableau 2

Patient 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13

Taux d’AcL 30 30 49 100 33 162 87 34 58 125 170 64 32

Ratio LA1LA2 1,68 2,1 2,21 2,58 1,71 3,12 3,16 1,62 1,99 2,66 2,75 1,49 ND

AcL : anticorps anticardiolipine ; ND : Non disponible

Ratio LA1LA2 : 1,3-1,5 présence faible d’un anticoagulant lupique ; 1,5-2 : présence modérée ; >2 : présence forte.

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Tableau 3

SAPL (n=13) Contrôle (n=164) p

Mortalité 0% (0) 4,3% (7) > 0,99

AVC 15,4% (2) 0,6% (1) 0,01

Episode confusionnel 38,4% (5) 18,3% (30) 0,14

Infection (total) 38,5% (5) 31,1% (51) 0,5

Pneumopathie 23,1% (3) 26,9% (44) > 0,99

Médiastinite 15,4% (2) 4,9% (8) 0,16

Autre infection 7,7% (1) 4,9(8) 0,5

TIH 15,3 % (2) 2,4% (4) 0,06

Durée ventilation mécanique (j) 5,3 ± 9,5 5,3 ± 7,3 0,98

VNI post-opératoire 38,5% (5) 50,6% (83) 0,4

Trachéotomie post-opératoire 7,7% (1) 7,9% (13) > 0,99

ECMO post-opératoire 7,7% (1) 3,6% (6) 0,42

Rethrombose 7,7% (8) 3,1% (5) 0,37

AVC : Accident Vasculaire cérébral ; SAPL: Syndrome des antiphospholipid syndrome; TIH: Thrombopénie induite à

l’héparine ; ECMO : Extra-Corporal Membrane Oxygenation

L’évolution du compte plaquettaire pendant la période post-opératoire est différente

entre les deux groupes avec le test ANOVA et est représentée figure 2. Il existe une différence

significative des taux de plaquettes entre les deux groupes à chaque date de relevé (pré-

opératoire, J0, J1, J3 et J6). Au sein de chaque groupe, un test de Scheffé montre des

différences significatives en les taux de J-1 et J0, J1, J2, J3 et J6.

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Figure 2 :

0  

50  

100  

150  

200  

250  

300  

350  

400  

450  

500  

J-­‐1   J0   J1   J2   J3   J6  

Plaq

ue'es  en  G/L  

Evolu1on  du  compte  plaque'aire  

Contrôle  

SAPL  

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4. Discussion  :  

Dans cette étude nous avons comparé le devenir post-opératoire en réanimation des

patients avec et sans SAPL opérés de TEP.

La mortalité n’était pas statistiquement différente avec 4,3% dans le groupe SAPL et 0%

dans le groupe contrôle.

Une limite de ce résultat est le caractère non superposable des caractéristiques des deux

groupes, en particulier sur les résistances pulmonaires totales (RPT) et l’âge. En effet les RPT

pré-opératoires sont directement corrélées à la mortalité post-opératoire11,35 et sur ce seul

critère on pouvait s’attendre à une mortalité plus élevée dans le groupe contrôle. Ces RPT

basses peuvent s’expliquer par un diagnostic plus précoce d’HTAPPE chez les patients suivis

pour SAPL, dans le cadre d’un suivi médical plus rapproché.

De plus un patient ayant développé un syndrome catastrophique du SAPL été transféré et

est décédé deux jours après, ce qui n’est pas comptabilisé dans nos statistiques.

La mortalité observée dans cette étude est similaire à celle rencontrée dans la littérature,

même si la comparaison est difficile car nous étudions ici la mortalité en réanimation alors

que les autres séries s’intéressent à une période post-opératoire de 30 jours. Ce faible taux de

mortalité est en partie expliqué par la maîtrise de la technique opératoire et l’expérience de

l’équipe chirurgicale. La mortalité initiale de la TEP était d’environ 17% entre 1970 et 1990

puis a diminué progressivement jusqu’à devenir inférieure à 5% à partir des années 2000.

La seule autre série comparant spécifiquement la morbidité et la mortalité en post TEP en

fonction du taux d’anticorps antiphospholipides (APL) est celle d’Armini et al.25. Cette série a

comparé 28 patients avec un taux « haut » (≥10 UI/mL) d’APL à 156 patients avec un taux

« bas » (≤10 UI/mL) et retrouve respectivement une mortalité à 30 jours de 7,1% versus 8,9%

(différence non significative). En revanche la survenue d’événements neurologiques était plus

fréquente dans le groupe « haut taux » avec 32% versus 10% (p=0,023). Cependant leurs

résultats sont délicats à interpréter car il n’est pas précisé quel anticorps est dosé. Selon la

conférence de consensus internationale sur la définition du SAPL, les anticorps

anticardiolipine – IgG ou IgM – doivent être au delà de 40 GPL et les anticorps antiβ2GPI

supérieurs au 99ème percentile1. Par conséquence, en choisissant un seuil de 10 U/mL certains

patients considérés à « haut taux » peuvent ne pas être atteints de SAPL.

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Le nombre de patients SAPL inclus n’est pas assez important pour étudier l’impact des

thérapeutiques comme la plasmaphèrèse, les immunoglobulines ou la corticothérapie. Cette

dernière a été finalement peu étudiée dans le cadre du SAPL. Une seule étude rétrospective

publiée en 199436 compare aspirine, prednisone et AVK. Ses résultats sont difficilement

interprétables car ils concernent seulement 30 patients dont 21 ont un SAPL primaire. Dans

un article de Khamastha et al. 37 sur l’efficacité de l’héparine et de l’aspirine en prophylaxie,

la prise de corticoïde ne semblait pas influer sur la survenue de thrombose dans l’analyse en

sous-groupe. Dans le cadre de la grossesse, 3 études randomisées 38,39,40 n’ont pas retrouvé de

gain en terme de survie fœtale mais une augmentation du taux de prématurité et de la

morbidité maternelle (diabète, hypertension, pré-éclampsie), ce qui a découragé son emploi.

A l’heure actuelle son utilisation reste donc uniquement indiquée dans le syndrome

catastrophique du SAPL.

A notre connaissance mis à part l’étude de D’armini il n’existe pas d’autre étude

s’intéressant spécifiquement à l’influence du SAPL dans la TEP. Des études portant sur la

morbidité du SAPL dans la période post-opératoire concernent surtout la chirurgie cardiaque

valvulaire27,28,29,30. Gorki et al.30 ont observé dans une méta-analyse chez des patients SAPL

une mortalité précoce et tardive dans les suites de chirurgie cardiaque valvulaire

respectivement de 7% et 12%, mais avec une hétérogénéité dans la définition du délai

« précoce » et « tardif » dans l’ensemble des articles évalués.

Nous avons retrouvé une incidence supérieure d’AVC dans le groupe SAPL avec 15%

versus 0,6% dans le groupe contrôle. Dans le groupe SAPL les AVC ont eu lieu à J3, J10 et

J16.

Cette augmentation de l’incidence des AVC concorde avec la récente série de D’Armini25.

L’influence du SAPL sur l’incidence post-opératoire des AVC est peu documentée, avec

seulement quelques cas cliniques41,42,27.

Il existe plus de données lorsqu’on exclut le SAPL et qu’on élargit la recherche à la

chirurgie sous CEC avec une majorité d’articles dans le cas de la chirurgie coronarienne. Les

principales complications neurologiques de la CEC sont l’AIT, l’AVC (micro et macroembols

gazeux ou athéromateux), l’encéphalopathie post-anoxique et le syndrome confusionnel43. Les

facteurs de risques d’AVC dans les suites d’une CEC sont l’hypertension, le diabète, la

vasculopathie, un antécédent de maladie cérébrovasculaire et l’âge. L’incidence des AVC se

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situe alors aux environs de 3%, avec une surmortalité chez les patients touchés. Dans une

étude rétrospective de Lisle et al. 44 portant sur 7201 CEC, 22,8% des 202 AVC identifiés le

furent dans les 24 premières heures avec un odds ratio de mortalité à 9,16.

Notre étude n’a pas retrouvé de différence significative sur la survenue d’infection au

cours du séjour en réanimation avec 38% dans le groupe SAPL et 31% dans le groupe

contrôle (p= 0,5). Néanmoins il existe des liens connus entre SAPL et infection.

L’étude de Cervera et al. 3 sur le suivi de 1000 patients SAPL pendant 5 ans à montré que

20,8% des décès étaient attribuables à une infection. Cependant les auteurs insistent sur le fait

que ces patients étaient pour la plupart dans un état critique et hospitalisés en soins intensifs

ou en réanimation avec des traitements invasifs pourvoyeurs propres d’infections.

De nombreuses infections virales (VIH, VHC, VZV,CMV), bactériennes (tuberculose,

mycoplasme, infection urinaire à E. Coli) ou fongiques sont associées à la production

d’anticorps antiphospholipides mais aussi des manifestations même du SAPL45. Ainsi environ

35% des syndromes catastrophiques des antiphospholipides sont déclenchés par une

infection6.

Les mécanismes à l’origine de cette auto-immunité sont divers : mimétisme moléculaire

entre un antigène viral/bactérien et une protéine de l’organisme, présentation d’antigène

cryptique ou extension d’épitope (l’inflammation d’un tissu siège de l’autoimmunité est

responsable de la dégradation de protéine du tissu et de la présentation aux macrophages de

néo-épitopes distincts de ceux du pathogène)46. Alors que l’immunité est altérée dans

certaines maladie auto-immunes comme les lupus érythémateux disséminés secondaires à une

infection à EBV47, à notre connaissance il n’y a pas d’étude s’intéressant spécifiquement aux

infections comme conséquence et non comme cause du SAPL.

Notre étude montre une tendance à l’augmentation des thrombopénies induites à

l’héparine (TIH) de type 2 avec 15,3% dans le groupe SAPL et 2,4% dans le groupe contrôle

(p=0,06).

La TIH est une maladie survenant après l’exposition à l’héparine et peut conduire à la

formation de thrombose extensive. Les anticorps IgG sont dirigés contre les complexes

platelet factor 4 (PF4) et héparine, induisant une activation plaquettaire. Le diagnostic de TIH

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après circulation extra-corporelle, comme dans le cas de la TEP est difficile pour plusieurs

raisons.

Premièrement, la CEC elle-même est responsable d’une thrombopénie48 par hémodilution

et consommation dans le circuit de CEC, qui récupère habituellement en quelques jours mais

peut se prolonger en réanimation en cas de sepsis, d’insuffisance rénale, de CIVD ou de

purpura post-transfusionnel. Cependant le délai d’apparition de la TIH peut être rapide – c’est

à dire 3 jours – chez des patients avec une HTAPPE sous anticoagulation orale et par

conséquent exposés précédemment à l’héparine49, masquant le diagnostic.

Deuxièmement des complexes héparine-PF4 sont trouvés dans 35 à 50% des patients

après CEC, avec seulement 1 à 3% de TIH confirmées48,50,51. Bien que les anticorps anti-PF4

soient fréquents dans le SAPL52 et induisent des faux positifs aux tests ELISA, les tests

d’agrégation plaquettaire peuvent distinguer de manière fiable les anticorps anti-PF4 de ceux

dirigés contre les complexes héparine-PF453,54.

Nous n’avons pas atteint le seuil de significativité dans cette étude concernant l’incidence

de la TIH dans le groupe SAPL, potentiellement par manque de puissance. Il y a peu de

données sur la corrélation entre TIH et SAPL, mais il existe des similarités dans le

developpement des anticorps antiphospholipides et complexes héparine-PF4. Les deux sont

des maladies auto-immunes avec production d’anticorps dirigés contre des épitopes

cryptiques des plaquettes et des cellules endothéliales, conduisant à un état inflammatoire,

hypercoagulable et éventuellement à des phénomènes thrombotiques33.

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25

5. Conclusion:  

Cette étude avait pour objectif d’étudier l’impact en réanimation du syndrome des

antiphospholipides dans les suites de la thromboendartériectomie pulmonaire chez les patients

atteints d’hypertension artérielle pulmonaire post-embolique. Le SAPL est une maladie rare

mais est un facteur de risque important d’HTAP.

Le SAPL n’était pas associé à une mortalité plus importante en réanimation après

thromboendartériectomie pulmonaire chez des patients atteints d’hypertension artérielle

pulmonaire. Cependant les patients souffrant de SAPL ont une incidence plus élevée de

complications neurologiques et la thrombopénie quasi-constante doit faire évoquer de manière

systématique une thrombopénie induite à l’héparine.

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6. Annexe  

1) Critères de Sapporo révisés :

Au moins 1 critère clinique associé à au moins 1 critère biologique.

Critères cliniques :

Thrombose vasculaire :

- ≥ 1 épisode de thrombose artérielle ou veineuse, quelque soit l’organe

Morbidité obstétricale :

- ≥ 1 mort fœtale inexpliquée d’un fœtus morphologiquement normal après 10 SA

- ≥ 1 naissance prématurée avec morphologie normale avant 34 SA due à :

o éclampsie/ pré-éclampsie sévère

o insuffisance placentaire

- ≥ 3 fausses couches spontanées avant 10 SA, en dehors de cause anatomique

maternelle ou d’anomalie chromosomique

Critères biologiques :

Présence entre 12 semaines et 5 ans d’intervalle :

- anticoagulant lupique

- anticorps anticardiolipine IgG ou IgM à moyen ou haut taux (> 40 GPL/MPL ou >

99 percentile) par méthode ELISA

- anticorps anti-β2-GP1 IgG ou IgM (taux > 99 percentile) par méthode ELISA

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27

2) Score CPIS

Signe Point(s)

Température

36,5 – 38,4 0

38,5 – 38,9 1

≤ 36 ou ≥ 39 2

Leucocytes

4000 – 11000 0

< 4000 ou > 11000 1

> 500 formes immatures 2

PaO2/FiO2

> 240 ou SDRA 0

< 240 et pas de SDRA 2

Radiographie pulmonaire

Pas d’infiltrat 0

Infiltrats diffus 1

Infiltrats localisés 2

Sécrétions trachéales

Rares 0

Abondantes 1

Abondantes + purulentes 2

Culture aspiration trachéale

Germe pathogène en petite quantité ou absente 0

Germe pathogène en quantité modérée ou plus 1

Germe pathogène en quantité modérée ou plus identique à celui de

l’examen direct

2

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3) Image 1

Source : Eur Respir J 2004 ; 23 : 637-648

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Source : Eur Respir J 2004 ; 23 : 637-648

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8. Résumé  présenté  au  congrès  de  la  SFAR  2010  

Introduction:

La thromboendartériectomie pulmonaire sous circulation extra corporelle et en hypothermie

profonde est le traitement de choix de l’hypertension artérielle pulmonaire post embolique. Le

syndrome des antiphospholipides peut avoir des conséquences catastrophiques dans la période post

opératoire immédiate. Le but de cette étude est de préciser la survenue des complications et le devenir

des patients atteints d’un SAPL.

Matériels et Méthodes:

Les patients atteints de SAPL et opérés d’une TEP ont été prospectivement identifiés de 2007

à 2009 et comparés à des patients opérés en 2008 et 2009. Les caractéristiques préopératoires des

patients, l’évolution du compte plaquettaire, du score SOFA et les complications ont été notées.

Résultats:

Pendant 3 ans, 13 patients atteints d’un SAPL ont été inclus et comparés à 164 patients. Les

patients atteints d’un SAPL sont plus jeunes (42±16 vs 58±15 ; p=0,0004) et ont des résistances

artérielles pulmonaires totales plus basses (1097±545 vs 1586±640 ; p=0,01). Les épreuves

fonctionnelles respiratoires, le rapport PaO2/FiO2 préopératoires et le sexe ratio sont comparables dans

les 2 groupes. Le score SAPS II est plus bas chez les patients SAPL (17±7 vs 26±11 ; p=0,006), mais

le score SOFA à l’admission est comparable (8±4 vs 7±3). Les patients SAPL ne font pas plus de

complications infectieuses (38% vs 31%), mais présentent plus souvent des accidents vasculaires

cérébraux (15% vs 0,6% ; p=0,01). La survenue d’une thrombopénie induite à l’héparine a tendance a

être plus fréquente (15,3% vs 2,4% ; p=0,06). L’évolution des chiffres plaquettaires est différente entre

les 2 groupes mais pas celle du score SOFA. La mortalité est comparable (4,3% vs 0) ainsi que la

durée de séjour (médiane 7 jours). Trois patients ont reçu des corticoïdes associés à des

immunoglobulines et un patient a bénéficié de plasmaphérèse

Discussion:

Les patients atteints de SAPL font plus souvent des complications neurologiques graves. La

survenue d’une thrombopénie est quasi constante et mérite d’éliminer une TIH de type II.