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Un projet de fin d’études qui s’intéresse aux chutes en patinage de vitesse courte piste et touche à plusieurs points au niveau de la sécurité de ce sport.
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Rapport technique
PRÉSENTÉ À L’ÉCOLE DE TECHNOLOGIE SUPÉRIEURE
DANS LE CADRE DU PROJET DE FIN D’ÉTUDES
ÉTUDE DES CHUTES EN PATIN DE VITESSE
Par
BÉLANGER, Marc
MONTRÉAL, 5 JANVIER 2012
RÉSUMÉ
Ce projet de fin d’études s’intéresse aux chutes en patin de vitesse courte piste et touche à
plusieurs points au niveau de la sécurité de ce sport. Dans un premier temps, il est important de
comprendre que le phénomène de commotion cérébrale est un traumatisme bénin s’il est traité
rapidement. Il survient lorsque le cerveau entre en contact avec les parois du crâne. Cela est dû à un
impact à la tête de façon directe ou indirecte. Selon la gravité de celle-ci, une multitude de symptômes
peuvent apparaitre. Dû à un manque de connaissance sur ce qui cause les commotions, les casques sont
actuellement normalisés pour empêcher les traumatismes plus graves tels que les fractures. La norme
actuellement en vigueur pour les casques de patinage de vitesse présente quelques lacunes qui
permettent de suspecter un manque de sécurité. Puisqu’il n’existait pas de données sur la grandeur des
forces lors des impacts suite à des chutes, il était difficile de justifier certaines modifications à apporter.
Une première étape est de mesurer la vitesse lors des chutes pour ainsi connaitre les énergies a dissiper.
Ainsi, ce travail présente une méthodologie visant à étudier les chutes. L’utilisation d’une équation
d’énergie permet de trouver la vitesse au moment de l’impact à l’aide de différent paramètre; la vitesse
initiale, le point de chute, le tracé utilisé et la friction de la glace. Ainsi, avec cette méthode, 141 chutes
ont été analysées. Il a été constaté que la perte de vitesse avant l’impact est beaucoup moins importante
au niveau élite avec 15,9% qu’au niveau Liliane Lambert avec 31,58% de perte de vitesse. Cette même
tendance a été observée en analysant les chutes par groupe d’âgé. De plus, il a été constaté que l’angle
d’impact était en moyenne inférieur à 70°. Ce travail a permis de ressortir deux recommandations
principales. La première est l’élaboration d’une position de chute sécuritaire et la seconde est
l’enseignement de l’Outil d’évaluation de la commotion dans le sport 2 aux entraîneurs. Enfin,
plusieurs autres étapes devront être effectuées suite à ce travail pour permettre de rehausser le niveau
de sécurité. Les principales sont l’analyse des normes et règlements en vigueur, établir une posture de
chute et analyser les différents d’équipement de sécurité à la lumière des informations fournis par ce
rapport.
Contents
INTRODUCTION .................................................................................................................... 1
CHAPITRE 1 INTRODUCTION AU PATIN DE VITESSE .................................................. 2
CHAPITRE 2 INTRODUCTION AU PHÉNOMÈNE DES COMMOTIONS CÉRÉBRALES4
2.1 Définition ...................................................................................................................... 4 2.2 Les symptômes .............................................................................................................. 4
2.3 Les équipements de protection ...................................................................................... 6
CHAPITRE 3 ÉQUIPEMENT DE PROTECTION DANS LE PATINAGE DE VITESSE ... 7
3.1 Réglementation du sport. .............................................................................................. 7 3.2 Analyse de la norme ASTM F1849 .............................................................................. 8
CHAPITRE 4 MÉTHODOLOGIE ........................................................................................... 9 4.1 Équation d’énergie ........................................................................................................ 9 4.2 Conversion du temps aux tours en vitesse instantanée. .............................................. 10
4.3 Distance de glisse lors de chute et angle d’impact. ..................................................... 13 4.4 Coefficient de friction de la glace. .............................................................................. 15
CHAPITRE 5 ANALYSE DES IMPACTS ........................................................................... 17 5.1 Échantillonnage :......................................................................................................... 17
5.2 Analyse des impacts .................................................................................................... 18
CHAPITRE 6 RECOMANDATIONS.................................................................................... 23 6.1 Les chutes .................................................................................................................... 23
6.2 Les commotions cérébrales. ........................................................................................ 24
CHAPITRE 7 ÉTAPES POUR LA POURSUITE DU TRAVAIL ........................................ 25 7.1 Les matelas .................................................................................................................. 25 7.2 La posture de chute. .................................................................................................... 25
7.3 Analyser des normes. .................................................................................................. 25 7.4 Analyse du casque. ...................................................................................................... 25
CONCLUSION 26
ANNEXE I SCATS2 DE POCHE .......................................................................................... 27
ANNEXE II PLAN DES TRACÉ DE PATIN DE VITESSE ................................................ 28
ANNEXE III DISTANCE ENTRE LE POIN DE CHUTE ET LES MATELAS .................. 29
BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................. 30
LISTE DES TABLEAUX
Page
Tableau 1: Niveau des patineurs ................................................................................................. 2
Tableau 2: Équipement de protection des participants (FPVQ, 2011) ....................................... 7
Tableau 3: Distance de chute et angle d’impact, glace olympique, 111m ................................ 14
Tableau 4 Compétitions analysées ............................................................................................ 17
Tableau 5: Répartition des chutes par sexe ............................................................................... 18
Tableau 6 Répartition des chutes en fonction de la catégorie .................................................. 18
Tableau 7: Les chutes dans les droits. ....................................................................................... 19
Tableau 8: Perte de vitesse par catégorie .................................................................................. 20
Tableau 9: Perte vitesse par catégorie ....................................................................................... 21
Tableau 10: Distance de chute et angle d’impact Glace Nord Américaine, 111m ................... 29
Tableau 11: Distance de chute et angle d’impact Glace Nord Américaine, 100m ................... 29
V
LISTE DES FIGURES
Page
Figure 1: Vitesse en fonction du temps pour un tracé de 111m ................................................ 10
Figure 2: Corrélation entre le temps au tour et la vitesse pour un tracé de 111m .................... 11
Figure 3: Corrélation entre le temps aux tours et la vitesse pour un tracé de 100m ................. 12
Figure 4: Distance de chute, glace olympique, 2e tracé 111m ................................................. 13
Figure 5: Distance en fonction du point de chute pour le tracé 1,3 et 5 ................................... 14
Figure 6: Zone de friction ......................................................................................................... 15
Figure 7: Vitesse à l'impact en fonction de la vitesse et de la friction ...................................... 16
Figure 8: Nombre de course par chute ..................................................................................... 18
Figure 9: Vitesse par catégorie ................................................................................................. 19
Figure 10: Vitesse par niveau. .................................................................................................. 20
Figure 11: Point de chute en fonction du niveau ...................................................................... 21
Figure 12: Angle d'impact en fonction du niveau ..................................................................... 22
VI
LISTE DES ABRÉVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES
PVC Patin de vitesse canada
FPVQ Fédération de patin de vitesse du Québec
SCAT2 Sport Concussion Assessment Tool 2
1
INTRODUCTION
Le patin de vitesse courte piste est un sport assez récent qui a beaucoup évolué depuis sa
première présence aux Jeux Olympiques de Calgary de 1988. Depuis les débuts, le Canada fait office
de chef de file autant sur la glace, en produisant des patineurs de haut niveau, qu’à l’extérieur de la
glace. Entre autres au niveau de la sécurité, la fédération canadienne participe activement à augmenter
les standards. Récemment, une des préoccupations importantes dans plusieurs sports sont les
commotions cérébrales. Puisque le patin de vitesse reste un petit marché, que 5000 membres fédérés au
Québec, les compagnies ne sont pas portées à investir dans la recherche et développement. Ainsi, nous
ne sommes actuellement qu’à la 2e génération de casques depuis la création du sport et celui-ci n’a pas
évolué depuis plusieurs années. De plus, les études sur ce sujet, pour notre sport, sont à ce jour,
inexistantes. Ce projet vise donc à pallier à une partie de ce problème en étudiant les chutes des
patineurs à différents niveaux en déterminant les vitesses justes avant l’impact et les angles d’impact.
Pour ce faire, ce rapport présentera dans un premier temps une introduction au patinage de vitesse
courte piste, au phénomène des commotions cérébrales et équipement de protection. En second lieu, les
équipements spécifiques au patinage de vitesse, et les normes et règlements qui les encadrent seront
expliqués. Ensuite, la méthodologie utilisée et les résultats obtenus seront présentés. Enfin, quelques
recommandations seront faites ainsi que les étapes qui devraient être suivies pour la poursuite du
travail.
2
CHAPITRE 1
INTRODUCTION AU PATIN DE VITESSE
Pour commencer, il est important d’introduire quelques notions de base sur le patinage
de vitesse courte piste qui serons utiles à la bonne compréhension de ce rapport. D'abord, il est
nécessaire de faire la distinction entre le patinage de vitesse sur courte piste et sur longue piste. La
courte piste se déroule en groupe de maximum 7 patineurs pour les longes distances et de 5 patineurs
pour les courtes distances. Les courses ont lieu dans des arénas sur des tracés de 111m et 100 m. Pour
sa part, la longue piste est un sport individuel qui se pratique sur un anneau de 400m. Au Québec on
retrouve quatre niveaux de compétition qui sont dans l’ordre suivant: CL’Fun, Liliane-Lambert,
Développement, Espoir et Élite. Le tableau qui suit résume les différentes catégories, les groupes
d’âges, les niveaux de compétitions éligibles ainsi que les distances réglementaires.
Catégorie Groupe d’âge Niveau Distance
Minime 6 -7 ans CL’Fun à Liliane-Lambert 111m-388m-222m
Benjamin 8-9 ans CL’Fun à Liliane-Lambert 222m-333m-500m
Cadet 10-11 ans CL’Fun à Développement 777m-666m-500m-333m
Juvénile 12-13 ans Liliane-Lambert à Espoir 777m-1000m-500m-
2000m aux points
Junior 14-15 ans Développement à Élite 1500m-1000m-500m-
3000m aux points
Intermédiaire 16-17 ans Développement à Élite 1500m-1000m-500m-
3000m aux points
Sénior 18 ans et + Développement à Élite 1500m-1000m-500m-
3000m aux points
Tableau 1: Niveau des patineurs
Il est important de noter que les intermédiaires et les séniors sont regroupés dans une même
catégorie nommée Classe ouverte. De plus, dans le niveau élite, il n’y a plus de distinctions de
catégories, ainsi les juniors sont aussi inclus dans la catégorie Classe ouverte. Les compétitions de
niveau élite ont lieux exclusivement sur des glaces de dimension olympique (61 m x 30m) alors que les
autres niveaux peuvent avoir lieu sur des glaces de dimension nord-américaine (60,9 m x 25,9 m). Il y a
3
5 tracés qui sont identifiés sur la glace par des points de couleurs installés par un arpenteur (voir annexe
pour les plans détaillés). Les tracés sont délimités par 7 cônes ou blocs, de chaque côté. De l’eau est
étendue sur le tracé dans les virages pour diminuer le coefficient de friction et afin de permettre de
remplir les fissures formées par les patineurs pour ainsi garder une qualité de glace plus longtemps. Des
coussins sont installés sur les bandes de l’aréna tout au fond jusqu'à 16 pieds après la ligne bleue.
4
CHAPITRE 2
INTRODUCTION AU PHÉNOMÈNE DES COMMOTIONS CÉRÉBRALES
2.1 Définition
Une des blessures courantes dans le patinage de vitesse sont les commotions cérébrales. Les
commotions cérébrales sont des traumatismes crâniens légers qui résultent d’un coup porté à la tête, au
cou ou au corps de façon directe ou indirecte. Le coup provoque alors un déplacement du cerveau dans
la boite crânienne, causant une modification dans le fonctionnement du cerveau. Si la commotion
cérébrale est bien traitée, c’est une blessure relativement bénigne, qui ne laissera pas de séquelle. Dans
80-90 % des cas, les symptômes disparaissent dans un délai de 7 à 10 jours (McCrory et al., 2008).
Pour les enfants et adolescents, cette période peut être plus longue puisque leur cerveau n’est pas
encore complètement développé. Il n’y a présentement pas d’étude qui a évalué les forces nécessaires
pour causer une commotion puisqu’il y a un trop grand nombre de paramètres qui peuvent influencer ce
traumatisme, telles que l’âge, la morphologie et le passé médical. Enfin, il est recommandé de retirer
les athlètes dès la suspicion d’une commotion, due à la fragilisation du cerveau et aux risques plus
élevés d’une seconde blessure.
2.2 Les symptômes
Les commotions cérébrales sont un sujet particulièrement d’actualité. C’est une préoccupation
majeure dans plusieurs sports. Une des raisons pour lesquelles elles semblent être plus présentes de nos
jours résulte d’une modification des symptômes acceptés pour diagnostiquer cette blessure. Par le
passé, une commotion cérébrale était diagnostiquée presque uniquement lorsqu’il y avait perte de
conscience. Une des raisons qui explique la difficulté à la diagnostiquer est que dans la majorité des cas
le cerveau ne subit pas de dommage visible. « Ainsi, les tests d'imagerie par résonance magnétique et
tomodensitogrammes semblent habituellement normaux. »(Karen M. Johnston et Davidson, 2005). De
nos jours, le phénomène est beaucoup mieux compris et la liste des symptômes considérés est beaucoup
plus importante. Voici donc la liste des symptômes qui peuvent apparaitre lors d’une commotion
cérébrale. Cette liste provient du SCAT2 (Sport Concussion Assessment Tool)
5
Perte de connaissance
Attaque ou convulsion
Amnésie
Mal de tête
« Pression à la tête »
Douleur au cou
Nausée ou vomissement
Vertiges
Troubles visuels
Problèmes d’équilibre
Sensibilité à la lumière
Sensibilité au bruit
Impression de ralentissement
Impression d’être « dans le brouillard »
« Sensation de ne pas être bien »
Difficulté à se concentrer
Troubles de mémoire
Fatigue ou manque d’énergie
Confusion
Somnolence
Plus émotionnel
Irritabilité
Tristesse
Nervosité ou anxiété
Lors d’une commotion cérébrale, ce n’est pas l’ensemble de ces symptômes qui apparaîtront.
Ceux-ci dépendent de la partie du cerveau qui a été endommagée lors de l’impact. Ainsi, il est
important de prendre connaissance de l’ensemble des symptômes pour diagnostiquer une commotion
cérébrale.
Le SCAT2 est un outil d’analyse des commotions cérébrales dans le sport qui a été développé
lors de la 3e conférence internationale sur les commotions cérébrales dans le sport qui a eu lieu à
Zurich, en novembre 2008. Il se trouve en deux versions, une version de poche qui résume les
symptômes et les tests pour diagnostiquer le trauma (le SCAT2 de poche est présent en annexe) et une
seconde version à l’usage des professionnels de la santé, qui permet un diagnostic plus élaboré. Cette
seconde version, permet entre autres, d’évaluer la gravité et de faire un suivi pour permettre une
éventuelle remise au jeu.
6
2.3 Les équipements de protection
Peu importe le domaine, les équipements de protection personnels utilisés pour diminuer les
traumatismes à la tête sont les mêmes. Les deux principaux sont les casques et les protèges dentaires. Il
est facile de prouver que l’utilisation des casques aide à diminuer la force de décélération lors d’un
impact, mais il est beaucoup moins clair que l’utilisation du casque et du protège dentaire a une
incidence sur la sévérité des commotions cérébrales (Daneshvar et al., 2011). Même si les casques ont
beaucoup évolué depuis les dernières années, dans la majorité des sports, les casques sont conçus
principalement pour éviter les traumatismes crâniens tels que les fractures, dues à un impact sur une
surface dure (McCrory et al., 2008). Ainsi, les casques sont bons pour protéger des impacts sévères,
mais peu sont aussi efficaces pour protéger des impacts légers.(Daneshvar et al., 2011) Ce fait peut être
validé dans notre sport, où la norme actuellement en vigueur ne prend pas en compte les impacts de la
tête dans le matelas, qui représente pourtant une partie importante des chutes en patinage de vitesse.
Ainsi, les casques et les protèges dentaires ont une efficacité certaine, mais pour les commotions, il y a
encore place à étude.
7
CHAPITRE 3
ÉQUIPEMENT DE PROTECTION DANS LE PATINAGE DE VITESSE
3.1 Réglementation du sport.
Comme dans tout sport, le patinage de vitesse comporte plusieurs règlements au plan des
équipements des participants pour assurer la sécurité des athlètes. Il est important de noter que selon le
niveau des patineurs, les restrictions ne seront pas les mêmes, tout comme il y a des différences entre
les différentes fédérations. Le tableau qui suit résume l’ensemble des équipements de protection
individuels ainsi que les normes exigées telles que mentionnées dans les règlements de la FPVQ.
Celles-ci ont été préférées à ceux de l’International Skate Union puis qu’elles sont plus restrictives.
Équipement de protection Norme ou exigence
Casque ASTM1849
Protège-cou CAN/BNQ9415-370
Gant Cuir ou résistant aux coupures
Protèges tibias Rigides
Lunette Sportive, protection ou visière complète
Sous-vêtement Anti-coupure (niveau développement et plus)
Protège genoux -
Tube ou bas Anti-coupure
Tableau 2: Équipement de protection des participants (FPVQ, 2011)
Il est possible de constater par ce tableau que la validité d’une grande partie des équipements de
protection est laissée à la discrétion des arbitres et des fabricants. Pourtant, il existe une multitude de
normes sur le sujet qui pourrait permettre de valider le choix des équipements et ainsi avoir un niveau
de protection plus uniforme. Par exemple, pour les lunettes il y a la norme ANSI Z87.1 qui traite de la
résistance aux impacts des lunettes, ou la norme EN 388 en ce qui concerne la résistance aux coupures,
qui est d’ailleurs déjà appliquée par certains fabricants tels qu’Apogée (Apogée, 2011).
8
3.2 Analyse de la norme ASTM F1849
Pour la réglementation des casques de patinage de vitesse courte piste, il y a une norme
actuellement en vigueur, l’ASTM F1849-07, qui est exclusivement pour ce sport. Cette norme
comporte deux essais d’impact. D’abord un essai sur une surface plane. La norme spécifie l’ensemble
des paramètres d’essai; hauteur de chute, masse utilisée, vitesse d’impact, force g maximale, qui
doivent être utilisés en suivant la méthode dictée dans la norme, ASTM F1446. Cette seconde norme
qui décrit les outils à utiliser pour les essais ainsi que les procédures à appliquer, est la même qui est
utilisée pour règlementer une grande variété de casques. La seule différence sera au niveau des
paramètres utilisés qui eux sont dictés par les normes propres à chaque discipline. La seconde partie de
la norme F1849 consiste en un impact sur une lame de patin de vitesse. Sans avoir fait une analyse
complète de la norme, il a été constaté que cette partie comporte des erreurs importantes, en particulier
en ce qui à trait aux dimensions de la lame utilisée. La norme spécifie une épaisseur de lame de 2.5 mm
avec une tolérance de ±0.5 mm, alors que les lames que l’on retrouve actuellement sur le marché ont
une épaisseur de 1.1 mm a 1.25 mm (Maple, 2011). Il m’a été impossible d’obtenir le tolérancement
des compagnies, mais des mesures personnelles m’on permises de constater une variation de ±0,05 mm
sur des lames de 1.1mm d’épaisseur. On parle donc ici d’une épaisseur de lame deux fois plus
importante pour la norme avec une tolérance dix fois supérieure à ce qui a été mesuré. Ceci fait une
grosse différence lors du calcul des contraintes que subira le casque. Ainsi, en diminuant de moitié
l’épaisseur de la lame utilisée pour l’essai, de façon à être plus fidèle à la réalité, on augmenterait les
contraintes appliquées sur le casque du double, ce qui est non négligeable. Un questionnement aussi
peut être justifié au niveau de la vitesse d’exécution de l’essai. La norme spécifie un vitesse à l’impacte
sur une surface plane de 6.2m/s et de 3.8m/s sur une lame, ce qui représente une hauteur de chute de
2.0m et 0.75m. Ces valeurs ne prennent donc pas en conte la vitesse initiale du patineur mais seulement
sa grandeur. Sans avoir pu pousser plus loin l’analyse de cette norme, il est clair que celle-ci nécessite
une révision importante pour refléter plus adéquatement ce qui est présentement utilisé.
9
CHAPITRE 4
MÉTHODOLOGIE
4.1 Équation d’énergie
Le calcul de la vitesse avant l’impact est assez simple au point de vu mathématique. Pour ce
faire, nous utiliserons une équation d’énergie comme suit.
Lors des manipulations mathématiques entre l’étape 3 et 4 l’énergie de l’équation a été
remplacée par zéro puisque le patineur ne peut accumuler d’énergie. Le défi de cette formule repose
plutôt sur la façon de déterminer chacune de ces variables. Ce chapitre expliquera donc comment
chacun de ces paramètres ont été déterminés et la marge d’erreurs que ceux-ci comportent. Dans un
premier temps, il sera question de la vitesse du patineur avant la chute. Ensuite, nous verrons comment,
en fonction du point de chute, il est possible déterminé la distance parcourue avant l’impact et l’angle
d’impact, qui n’est pas présente dans l’équation, mais qui sera importante pour l’analyse. Enfin, il sera
traité du coefficient de friction.
Variables:
W Énergie
V1 Vitesse initiale (en m/s)
V2 Vitesse finale (en m/s)
m masse du patineur (en kg)
g Gravité (9,81 m/s2)
µ Coefficient de friction de la glace
Δx Distance (en mètre)
10
4.2 Conversion du temps aux tours en vitesse instantanée.
Comme pour la majorité des sports de course, la mesure couramment utilisée pour comparer les
performances est le temps au tour. Malgré que le tracé soit standardisé à 111m et 100m, deux raisons
nous empêchent d’utiliser ces valeurs pour déterminer la vitesse du patineur. Tout d'abord, les patineurs
ne sont presque jamais collés sur ce tracé ce qui fait qu’ils parcourent toujours une plus grande
distance. De plus, leur trajectoire dépend de plusieurs facteurs, telle que le calibre du patineur, sa
vitesse et la tactique de course. Le second facteur qui empêche d’utiliser cette technique de mesure est
que la vitesse du patineur n’est pas constante sur tout le tour. Les fins de droit et entrée de virage sont
généralement plus lentes que la sortie de virage et début de droit. La technique qui a donc été
préconisée pour obtenir la vitesse a été de faire de l’échantillonnage à l’aide d’un pistolet radar d’une
précision de ± 0,028m/s, et de prendre la vitesse exactement au centre du virage, puisque par
expérience, sans avoir de preuves à ce point si de l’étude, c’est à ce point que surviennent la majorité
des chutes. Ces vitesses sont comparées avec les temps au tour pris simultanément à l’aide d’un
chronomètre manuel. Dans un premier temps, ce chapitre présentera les résultats obtenus et sera suivi
par les causes d’erreurs.
D'abord, l’échantillonnage s’est effectué en lors de 5 entrainements distincts. Les deux
premières séances d’échantillonnage ont eu lieu le 21 octobre 2011 à l’aréna Mike Bossy, de Laval, une
glace de dimension nord-
américaine, sur des
tracés de 100 m et 111
m, avec des patineurs
d’âges cadet à
intermédiaire, de niveau
développement à espoir.
41 tours ont été pris pour
le tracé de 111 m et 31
pour le tracé de 100 m.
Les trois autres séances
Figure 1: Vitesse en fonction du temps pour un tracé de 111m
11
ont été effectuées à l’aréna Maurice Richard, de Montréal, un aréna de dimension olympique, avec des
patineurs d’âges intermédiaire à séniore, de niveau élite. 143 tours ont été pris sur le tracé de 111 m. La
figure 1 présente l’ensemble des résultats obtenus pour un tracé de 111m. Cette figure montre
clairement qu’il y a une relation non linéaire entre la vitesse et le temps au tour. De plus, il est possible
de constater que la différence entre la vitesse mesurée pour les tours dans un aréna nord-américain,
illustrée par les données de l’aréna Mike Bossy, et un aréna olympique, illustré par les données des
clubs de Montréal inter., du centre féminin et masculin, est minime. Pour cette raison, l’ensemble des
données pour un tracé de 111m sera mis en commun pour la suite de l’analyse.
14131211109
14
13
12
11
10
9
8
Laps times (en seconde)
Vit
esse
(e
n m
/s)
S 0,317803
R-Sq 92,8%
R-Sq(adj) 92,7%
Regression
95% CI
95% PI
Corrélation entre le temps aux tours et la vitesse pour un tracé de 111m
Vitesse = 45,75 - 5,385 Laps times + 0,1953 Laps times**2
Figure 2: Corrélation entre le temps au tour et la vitesse pour un tracé de 111m
L’analyse statistique illustrée à la figure 2 montre qu’il y a un coefficient de détermination (R-
Sq) de 92.8%. Ceci indique que dans 92,8% du temps, le temps au tour permet d’expliquer la vitesse du
patineur au centre de du virage. De plus, les lignes pointillées de l’intervalle de confiance (95% CI)
indiquent graphiquement que la marge d’erreur augmente considérablement à partir de 13 secondes le
tour.
12
Pour les 100m, l’analyse des données est moins concluante, mais tout de même valable, le
coefficient de détermination de 73,3% indique que le lien est fort entre le temps au tour et la vitesse,
mais que celle-ci n’explique que 73.3% des données. Tout comme pour le tracé de 111m, on note une
diminution de l’intervalle de confiance sur pour les extrêmes.
14131211109
11
10
9
8
7
Temps au tours (en seconde)
Vit
esse
(e
n m
/s)
S 0,417758
R-Sq 73,3%
R-Sq(adj) 71,3%
Regression
95% CI
95% PI
Corrélation entre le temps aux tours et la vitesse pour un tracé de 100m
Vitesse = 27,22 - 2,634 Laps times + 0,08979 Laps times**2
Figure 3: Corrélation entre le temps aux tours et la vitesse pour un tracé de 100m
Il est possible de relever plusieurs causes d’erreurs dans l’obtention des données. D’abord au
niveau du chronométrage, comme il a été mentionné précédemment, celui-ci a été fait à l’aide d’un
chronomètre manuel donc il y a le facteur humain qui peut avoir affecté la précision. Ainsi, même si le
chronomètre offre un niveau de précision de 1/100 sec. il a été décidé d’arrondir au 1/10 sec. Le radar
utilisé comportait des caractéristiques ayant pu causer des erreurs. Le pistolet utilisé est un Prospeed™
CR-1K , d’une précision de 1/10 de km/h. À la différence des lasers utilisés par la police, ce radar capte
la masse en mouvement, il ne permet de choisir un patineur lors de la prise de vitesse. Ce radar a des
avantages et des désavantages. Le principal avantage d’utiliser un radar plutôt qu’un laser est que celui-
ci n’est pas affecté par le mouvement des bras ou des jambes du patineur, puisque ce radar prend la
vitesse de déplacement de l’objet le plus gros. Par contre, lors que les patineurs patinent en groupe, il
13
n’est pas possible de prendre la vitesse d’un patineur en particulier. Le radar va plutôt prendre la vitesse
du groupe. Ainsi, un patineur qui est en accélération pour dépasser le groupe ou qui vient
d’abandonner par exemple peut venir interférer dans la prise de données et affecter à la hausse ou à la
baisse la vitesse.
Enfin, la dernière cause d’erreurs est directement liée à la méthode utilisée pour obtenir la
vitesse instantanée. Même si une attention particulaire a été prise pour ne pas utiliser des données lors
de tour où il y avait des accélérations, la vitesse n’est pas forcément uniforme tout au long du tour.
Ainsi si la vitesse est prise sur le début ou la fin de l’accélération, la corrélation obtenue sera soit plus
basse ou plus élevée que la moyenne.
4.3 Distance de glisse lors de chute et angle d’impact.
Les seconds paramètres à déterminer sont les distances entre le point de chute et la bande ainsi
que les angles d’impact. Le premier paramètre est très important pour pouvoir calculer la perte de
vitesse due à la friction, alors que le second paramètre sera utilisé
pour décomposer la force d’impact en vecteur. Les principes de
dynamique nous indiquent qu’une particule qui décroche d’un arc
de cercle prend une direction tangente à celle-ci. Ainsi pour
déterminer la distance séparant le patineur et la bande, il suffit de
connaitre les dimensions de l’aréna, qui sera la limite extérieure,
et la trajectoire empruntée par le patineur avant la chute. Comme
il a été discuté auparavant, il existe deux dimensions d’aréna
standardisé, soit les glaces nord-américaines, 60.9m X 25.9m, et
les glaces olympiques, 61m X 30m. Pour le tracé utilisé, comme il
a été dit précédemment, celui-ci dépend de divers facteurs. Pour
faciliter l’analyse, il a été estimé que le patineur effectuait le
virage en suivant un arc de cercle de rayon constant, tangent à
l’apex (centre du virage) et avec une entrée et sortie de virage situé
au milieu entre le dernier point du tracé et la bande. La disposition
des points sur la glace est normalisée selon 5 tracés différents pour
la piste de 111m et 3 tracés pour le 100m. Les plans des tracés de la fédération sont présents en annexe.
Figure 4: Distance de chute, glace
olympique, 2e tracé 111m
14
La figure 4 présente un exemple d’analyse qui a été faite à l’aide de CATIA pour déterminer les
distances de chute. Le tableau 3 présente les résultats obtenus pour une glace olympique et un tracé de
111m et la figure les illustre de façon graphique. Les autres tableaux sont présents en annexe III. Les
points de chute (bloc) ont été identifiés en fonction du cône qui est positionné sur les tracés. Les
distances de chute (ΔX) sont calculées en mètres et les angles d’impacts (θ) en degrés. Une analyse
rapide permet de constater que lors que la chute survient après le 4e bloc les tracés utilisés n’affectent
pratiquement plus la distance de chute. De plus, c’est aussi à partir du 4e bloc que l’on note une
diminution des distances de chute.
Glace Olympic 111m
Tracé 1 2 3 4 5
Bloc ΔX1 θ1 ΔX2 θ2 ΔX3 θ3 ΔX4 θ4 ΔX5 θ5
1,5 15,1 69,2 15,7 65,8 16,2 62,4 16,9 58,9 17,6 55,3
2 14,0 54,8 14,9 51,8 15,8 48,7 17,1 45,6 18,4 42,4
2,5 14,1 40,8 15,6 39,2 17,1 37,6 18,3 48,6 19,4 59,6
3 16,0 42,6 16,9 51,6 17,8 60,5 18,2 68,3 18,6 76,0
3,5 16,0 62,7 16,3 69,3 16,6 75,8 16,7 82,0 16,8 88,2
4 14,6 89,9 14,7 89,9 14,7 89,9 14,7 89,9 14,6 89,9
4,5 12,1 76,5 12,3 77,4 12,5 78,3 12,6 79,3 12,8 80,2
5 10,2 62,9 10,5 64,7 10,7 66,4 10,9 68,2 11,1 70,0
5,5 8,8 49,2 9,1 51,7 9,3 54,2 9,5 56,7 9,7 59,2
6 8,0 35,1 8,2 38,2 8,3 41,2 8,5 44,4 8,6 47,5
6,5 9,0 20,7 8,6 24,2 8,2 27,6 8,2 31,1 8,1 34,6
Tableau 3: Distance de chute et angle d’impact, glace olympique, 111m
Figure 5: Distance en fonction du point de chute pour le tracé 1,3 et 5
5,0
10,0
15,0
20,0
0 2 4 6 8
Dis
tan
ce (
en
mè
tre
)
Point de chute (bloc)
Distance en fonction du point de chute
tracé 1
tracé 3
tracé 5
15
L’utilisation de ces grilles pour évaluer la distance de chute et l’angle d’impact comporte aussi
un de risque d’erreur. Celle-ci est directement reliée au tracé utilisé. Puisque le patineur ne suit pas
exactement le tracé qui a été simulé, les distances et angles d’impact peuvent différer. De plus si
l’athlète est dans un couloir extérieur pour diverses raisons comme un dépassement ou autre, la
distance de chute pourrait être amputée de plusieurs mètres. Ainsi, le risque d’erreurs de ce paramètre
est assez élevé et devra être considéré lors des analyses vidéo.
4.4 Coefficient de friction de la glace.
Le coefficient de friction de la glace-patineur est un paramètre
particulièrement difficile à estimer. Des études montrent qu’un grand
nombre de paramètres viennent influencer ce coefficient, et en
particulier pour la glace. La température, l’état de surface, sa
lubrification, la vitesse de glissement, sont tous des facteurs qui
peuvent faire varier le coefficient. De plus, dans notre cas, trois
coefficients de friction seraient nécessaires pour modéliser le plus
fidèlement possible ce que l’on retrouve sur la glace. En effet, nous
avons un coefficient faible pour le tracé utilisé puisque celui-ci est
lubrifié avec de l’eau entre chaque course. On retrouve un coefficient
de friction moyen sur la bande médiane qui est nettoyé par la
resurfaceuse et l’on retrouve une zone à fort frottement près de la
bande, puisque celle-ci n’est pas entretenue, justement pour permettre de diminuer la vitesse avant
l’impact. Ces différentes parties de la glace sont illustrées dans la figure 5. De plus, aucune étude n'a
été répertoriée sur les coefficients de friction de la glace et du tissu utilisé dans la confection des skins
(combinaisons sportives). Ainsi, pour estimer le paramètre, 2 études ont été utilisées. Une première
étude a testé les différents coefficients de friction glace- glace en variant les paramètres de température,
de pression et de vélocité. Les Coefficients obtenus se situent entre 0,03 et 0,15 (Maeno et al., 2003).
La limite supérieure, 0,15, sera donc utilisée pour estimer la partie lubrifiée de la glace. La seconde
étude utilisée analyse les coefficients de friction d’un bloc de glace sur un mélange de sable et de
gravier. Les coefficients obtenus se situent entre 0,22 et 0,36 (Barker et Timco, 2003). La limite
Figure 6: Zone de friction
16
inférieure, 0,25, de ces coefficients sera
utilisée pour estimer la friction dans la zone
non lubrifiée. La figure 6 montre la
diminution de vitesse en fonction des deux
limites de friction qui viennent d’être
déterminées pour une distance de 10m. En
analysant ce graphique, on constate d’abord
que la relation entre la vitesse initiale et la
vitesse finale est presque linéaire. Ensuite, la
différence de vitesse est beaucoup plus
significative lorsque la vitesse est basse que
lorsque la vitesse est élevée. On constate
une différence d’environ 2 m/s à l’impact pour une vitesse initiale de 9 m/s alors qu’à 13 m/s on
retrouve une différence de moins de 1 m/s. Ainsi pour simplifier l’analyse, le coefficient de friction
sera estimé à 0,2, ce qui donne une erreur possible de ±0,5 à ±1 m/s.
Figure 7: Vitesse à l'impact en fonction de la vitesse et de
la friction
17
CHAPITRE 5
ANALYSE DES IMPACTS
5.1 Échantillonnage :
Les chutes qui ont été analysées proviennent de quatre compétitions de niveau différent. Le
tableau 5 identifie les compétitions qui ont été ciblées ainsi que le nombre de courses qui ont été
filmées et le nombre de chutes répertoriées. Il est important de noter que la compétition de niveau
développement et espoir ont été filmés par des bénévoles qui ont omis de filmer quelques courses pour
diverses raisons.
Compétition Endroit Date Nombre de
course filmée
Nombre
de chutes
Sélection des Coupes du
monde d'automne courtes
piste
Aréna Maurice-
Richard, Montréal 16-18/09/2011 241 24
Circuit niveau Espoir #1 Aéna Bruno-Verret,
Lévis 8-9/10/2011 231 43
Circuit niveau
Développement #1. secteur
C
Aréna Mike Bossy,
Laval 22/10/2011 72 15
Circuit Liliane-Lambert #1
- Région Ouest Montréal St-Michel 12/11/2011 165 59
Total 709 141
Tableau 4 Compétitions analysées
De plus, il est important de noter qu’au cours de ces 4 compétitions aucune des chutes
compilées n’a nécessité une assistance médicale directe sur la glace.
18
Figure 8: Relation (course /chute)
5.2 Analyse des impacts
Dans un premier temps les tableaux 5 et 6 montres la répartition des chutes répertoriées lors des
compétions analysés en fonction du sexe et de la catégorie d’age.
Niveau Féminin Masculin
Liliane Lambert 35,59% 64,41%
Développement 33,33% 66,67%
Espoir 27,91% 72,09%
Élite 41,67% 58,33%
Moyenne 34,63% 65,38%
On constate que le nombre de chutes est plus important chez les hommes que chez les femmes
et ce peu importe le niveau de compétition, avec une moyenne de 34,6 % chez les femmes et 65,4%
chez les hommes. De plus, le tableau 6 montre qu’il y a une tendance à avoir moins de chutes lorsque
les patineurs sont plus âgés. Par
contre, ces données doivent être
prises avec un bémol puisque le
nombre de courses dans chaque
catégorie et chaque sexe n’est pas
uniforme. Ce paramètre est pris en
compte dans la figure 8. Celle-ci
montre que la fréquence des chutes
diminue, plus le niveau de
compétition augmente. On parle ici
Tableau 5 Répartition des chutes en fonction de la catégorie
Tableau 6: Répartition des chutes par sexe
Niveau 1_Benjamin 2_Cadet 3_Juvénil 4_Junior 5_Classe ouverte
Liliane Lambert 42,59% 37,04% 20,37% - -
Développement - 40,00% 33,33% 20,00% 0,00%
Espoir - - 51,16% 20,93% 27,91%
Élite - - - - 100,00%
0
2
4
6
8
10
12
Lilianne Lambert Developpement Espoir Élite
No
mb
re d
e c
ou
rse
s
Relation (course /chute)
19
de 1 chute à toutes les 2,5 courses pour le niveau Liliane Lambert, 1 chute par 5 courses pour le niveau
développement et espoir et 1 chute à toutes les 10 courses pour le niveau Élite.
Avant de poursuive l’analyse avec les vitesses et
angles d’impacts, il est important de noter que les
chutes qui se sont produites dans le droit ont été
ignorées dans cette seconde partie. Ceux-ci ont été
ignorées puisqu’il était impossible de déterminer la
distance de glisse et ainsi la perte de vitesse due au
frottement. De plus, la corrélation établie entre le temps
au tour a été faite pour les virages, les risques d’erreurs
sont donc plus importants. C’est un total de 19 chutes qui ont été ignorées. La répartition de ces chutes
est énumérée dans le tableau 7. On constate que celles-ci représentent une part importante des chutes
surtout au niveau élite avec 20,83% de l’ensemble des incidents.
Les données ont d’abord été distribuées en fonction de la catégorie pour permettre d’illustrer la
progression des patineurs avec l’âge. On constate que la vitesse à laquelle surviennent les chutes ne
varie pas beaucoup en bas âge.
La plus grosse progression se fait
entre la catégorie junior et classe
ouverte où l’on passe d’une
vitesse moyenne de 10,5m/s à
plus de 12m/s. De plus, les
intervalles de confiance de la
vitesse avant la chute sont très
serrées, ce qui montre qu’il y a
certaines constances dans chaque
catégorie ou les chutes sont
survenues. La figure 9 permet
aussi de juger de la
Niveau Chute dans le droit
Nombre En %
Liliane Lambert 9 15,25%
Développement 1 6,67%
Espoir 4 9,30%
Élite 5 20,83%
Total 19
Tableau 7: Les chutes dans les droits.
Figure 9: Vitesse par catégorie
20
perte de vitesse lors de la chute. La moyenne des pertes de
vitesse est résumée dans le tableau 8. Celui-ci permet de
constater que la perte de vitesse est beaucoup plus importante
chez les catégories plus jeunes avec plus de 30% de perte de
vitesse alors qu’au niveau classe ouverte on parle de 17,6%. Ce
point était prévisible puis qu’il avait été soulevé lors de
l’analyse du paramètre de friction. Il avait été dit que la perte
de vitesse diminuait lorsque la vitesse augmentait. La figure 9
illustre aussi que l’intervalle de confidence est beaucoup plus
étendu pour les vitesses au moment de l’impact. Ce point aussi
était prévisible puisque, contrairement à la vitesse initiale qui ne dépend que du temps au tour, la
vitesse au moment de l’impact dépend quatre paramètres différents, soit la vitesse initiale, la dimension
de la glace, le tracé utilisé ainsi que le point de chute.
Le même type d’analyse a été fait en fonction niveau de compétition. Les résultats sont
présentés dans la figure 10 et le
tableau 9. Cette analyse peut être
utile pour justifier les mesures de
sécurité de chaque niveau de
compétition. Alors que la vitesse
initiale semblait suivre une loi
polynominiale en fonction de la
catégorie d’âges, la gradation pour
les différents niveaux semble plus
respecter une fonction linéaire. En
ce qui à trait à l’intervalle de
confiance, tout comme pour
l’analyse par catégorie, celles-ci
Catégorie Perte de vitesse
moyenne en %
1_Benjamin 31,64%
2_Cadet 35,82%
3_Juvénil 22,22%
4_Junior 25,64%
5_Classe ouverte 17,60%
Tableau 8: Perte de vitesse par
catégorie
Figure 10: Vitesse par niveau.
21
sont plus grande pour la vitesse au moment de l’impact que
pour la vitesse initiale, mais de façon moins prononcée. Les
mêmes justifications peuvent s’appliquer. Les pertes de vitesse
énumérées dans le tableau 9 sont aussi du même ordre de
grandeur que celles que l’on a retrouvées par catégorie d’âges.
Il est important de rappeler que les compétitions de niveau
Liliane Lambert ne regroupent que des patineurs de catégorie
juvénile et moins alors que le niveau élite ne comporte que
des patineurs de catégorie classe ouverte. Ainsi, il est normal
de noter de telle similitude entre ces deux analyses.
En ce qui concerne le point de chute et angle d’impact, ceux-ci ont été analysés seulement en
fonction du niveau. Les figures 11 et 12 résument les résultats obtenus.
Figure 11: Point de chute en fonction du niveau
765432
20
15
10
5
0
765432
765432
765432
1_Lilianne Lambert
Point de chute
Pe
rce
nt
2_Developpement 3_Espoir 4_Élite
Mean 4,458
StDev 1,086
1_Lilianne Lambert
Mean 4,464
StDev 0,9500
2_Developpement
Mean 4,359
StDev 1,308
3_Espoir
Mean 5,053
StDev 1,039
4_Élite
Normal
Panel variable: Niveau
Histogram point de chute
Niveau Perte de vitesse
moyenne en %
Liliane Lambert 31,58%
Développement 21,56%
Espoir 21,84%
Élite 15,91%
Tableau 9: Perte vitesse par catégorie
22
Figure 12: Angle d'impact en fonction du niveau
La première constatation en analysant ces résultats est qu’il n’y a pas de tendance au niveau de
la concentration des données que ce soit au niveau du point de chute ou de l’angle d’impact. L’écart
type élevé de ces deux variables confirme ce fait. Malgré cela, les moyennes obtenues pour les
différents niveaux sont semblables avec un point de chute se situant entre le 4e et le 5
e bloc. Cette
moyenne permet de confirmer la justesse du choix qui a été fait lors de l’étape de la prise des vitesses à
l’aide du radar. Pour ce qui est de la moyenne des angles d’impacts, celles-ci ne sont pas aussi
regroupées, mais les différents niveaux se retrouvent tout de même dans une plage 15 degrés, soit entre
60,77 et 74,12 degrés. Enfin, la présence d’un écart type élevé en ce qui concerne le point de chute,
explique l’augmentation du coefficient d’incertitude entre la vitesse de chute et la vitesse au moment de
l’impact.
907560453015
30
25
20
15
10
5
0
907560453015
907560453015
907560453015
1_Lilianne Lambert
angle d'impcat
Pe
rce
nt
2_Developpement 3_Espoir 4_Élite
Mean 67,81
StDev 15,97
N 48
1_Lilianne Lambert
Mean 74,12
StDev 12,88
N 14
2_Developpement
Mean 65,39
StDev 18,80
N 39
3_Espoir
Mean 60,77
StDev 20,71
N 19
4_Élite
Normal
Panel variable: Niveau
Histogram angle d'impcat
23
CHAPITRE 6
RECOMANDATIONS
6.1 Les chutes
Les chutes sont un élément inévitable du sport. Des méthodes de protection collective comme
les matelas ont fait leur preuve pour diminuer les blessures, mais il serait bon d’analyser le problème
plus en amont. Comme il a été constaté lors de l’analyse des vidéos, que les patineurs ont tendance à
adopter une multitude de positions lors de leurs chutes et celles-ci ne sont pas toutes sécuritaires. En
tant qu’entraîneur et ancien patineur, je sais que cette partie de l’entraînement est souvent négligée, et
mal vue de la part des parents. Pourtant, il a été prouvé que l’instinct et les réflexes sont liés à ce qui a
été enseigné et pratiqué. Ainsi, une façon de diminuer les blessures serait d’enseigner aux entraineurs la
posture à adopter lors d’une chute, pour qu’ils puissent le montrer correctement aux patineurs par la
suite. Sans avoir d’étude à l’appui pour prouver l’efficacité d’une telle mesure, ces procédures existent
dans d’autres sports. Entre autres, les moniteurs de planche à roulettes qui ont suivi la formation du
Programme d’enseignement sportif du Québec (PESQ) ont une partie de leur formation qui consiste à
apprendre à tomber de façon sécuritaire en utilisant leurs protections. De plus, dans le Programme
Gagné vos Épinglettes de PVC, programme qui vise à aider les entraineurs à évaluer le niveau
d’habilités de leurs patineurs, il y a comme point à évaluer la « technique de chutes (virage)» (Patin de
Vitesse Canada, 2010) au niveau 11. Ainsi, à la lumière des données trouvées lors de ce projet sur les
angles et vitesses d’impacts, il serait bon d’analyser avec une personne compétente, comme un
ergonome ou un biomécanicien, la posture idéale à adopter pour diminuer au maximum les risques de
blessures et enfin l’intégrer aux formations d’entraîneurs.
24
6.2 Les commotions cérébrales.
En ce qui concerne les commotions cérébrales, à défaut de pouvoir les éliminer, il serait
important que les entraîneurs soient à même de pouvoir les diagnostiquer. Comme il a été discuté
précédemment, les récentes études montrent que si le problème est diagnostiqué rapidement et que
l’athlète est retiré du jeu, ça réhabilitation en sera d’autant plus rapide. Sans vouloir remplacer le rôle
du médecin, les entraineurs pourraient être formés pour utiliser l’Outil d’évaluation de la commotion
dans le sport 2 (SCAT 2) ou, du moins, sa version de poche. De plus, cette procédure pourrait être
ajoutée dans la trousse de premiers soins réglementaires que les clubs doivent avoir à leurs portées lors
des entraînements.
25
CHAPITRE 7
ÉTAPES POUR LA POURSUITE DU TRAVAIL
7.1 Les matelas
Cette étude n’est qu’un début, il y a plusieurs autres facteurs qui pourraient être ajoutés pour
permettre une meilleure analyse. Dans un premier temps, il serait bon d’analyser le coefficient
d’absorption et des matelas présentement réglementés par la fédération. Ainsi, il serait possible de
transformer les vitesses avant impact en force. De plus, il serait bon d’analyser l’incidence de l’angle
d’impact sur la distribution des forces. Comme il a été monté, l’angle d’impact moyen est d’environ 70
°. Il est clair, en observant les vidéos qu’une partie importante de la composante parallèle de la force
est absorbée par le matelas du à son coefficient de friction élevé et sa déformation.
7.2 La posture de chute.
Dans un deuxième temps, comme il a été expliqué lors des recommandations, il serait bon
d’analyser les différentes postures de chute. Comme il a été discuté précédemment, il y a plusieurs
techniques pour se placer avant l’impact, mais certaines présentent des risques de blessures
importantes.
7.3 Analyser des normes.
Comme il a été discuté, la norme actuellement en vigueur pour les casques présente certaines
lacunes. Une analyse plus approfondie de la norme devrait être fait pour pouvoir suggérer des
modifications et ainsi la rende plus représentative de la réalité. De plus, une étude sur les normes des
vêtements anti-coupures permettrait de rehausser le niveau de sécurité dans la pratique du sport.
7.4 Analyse du casque.
Enfin, il y a l’analyse du casque actuel. Il est important de ne pas faire cette analyse trop tôt
dans le processus puisque les étapes précédemment énumérées auront un impact sur l’analyse telle que
la posture de chute peut influencer sa géométrie.
26
CONCLUSION
En conclusion, ce projet a permis de répondre à un grand nombre de questions. Un résumé du
phénomène de commotion cérébrale a montré que le phénomène est très complexe et difficilement
évitable. Malgré que les symptômes permettant de le diagnostiquer soient bien connus, les forces
entrainant l’apparition de ces symptômes ne sont, à ce jour, pas encore bien comprises. Ainsi, les
équipements de protection utilisés dans les différents sports sont davantage conçus pour protéger des
fractures que des commotions. Le patinage de vitesse courte piste ne fait pas exception à cette
tendance. De plus, il a été noté qu’il y a une déficience au niveau des normes et règlements
actuellement en vigueur pour restreindre les équipements de protection individuels. Dans cette optique,
et vue l’absence d’étude sur le sujet, ce projet a dressé un portrait des incidents qui surviennent dans le
patinage de vitesse courte piste. La méthodologie utilisée et les marges d’erreurs de chacun des
paramètres ont été démontrées. Une fois cette méthodologie déterminée, 141 chutes ont été analyse
dans quatre compétitions différentes pour permettre d'en retirer la vitesse avant la chute, les vitesses au
moment de l’impact ainsi que les angles d’impact. Enfin, une série des recommandations ont été faites
pour permettre d’augmenter le niveau de sécurité dans le sport. Ce travail n’est malheureusement pas
une fin, mais plutôt un début, visant à améliorer les équipements présentement utilisés pour la sécurité
des athlètes. Il y a encore plusieurs étapes à suivre telles que la révision des normes actuelles,
l’établissement d'une posture de chute standard et l’étude de l’efficacité des équipements actuels.
27
ANNEXE I
SCATS2 DE POCHE
28
ANNEXE II
PLAN DES TRACÉ DE PATIN DE VITESSE
29
Glace Nord Américaine 111m
Tracé 1 2 3 4 5
bloc ΔX1 θ1 ΔX2 θ2 ΔX3 θ3 ΔX4 θ4 ΔX5 θ5
1,5 13,1 58,7 14,1 58,7 15,2 58,6 16,1 59,4 17,0 60,3
2 13,0 45,4 14,2 45,8 15,4 46,2 16,4 46,5 17,4 46,8
2,5 13,8 35,4 15,0 44,5 16,2 53,6 17,0 59,1 17,8 64,5
3 14,2 56,6 15,0 62,7 15,8 68,7 16,2 73,9 16,7 79,1
3,5 13,6 66,2 14,1 72,6 14,5 79,0 14,7 84,4 14,9 89,8
4 12,3 74,3 12,4 80,6 12,6 87,0 12,6 88,5 12,6 90,0
4,5 10,5 77,2 10,5 77,1 10,5 77,1 10,6 78,0 10,8 78,9
5 9,1 67,5 9,2 67,5 9,2 67,4 9,2 67,5 9,2 67,6
5,5 8,0 56,2 7,9 56,2 7,9 56,1 7,9 55,9 7,9 55,7
6 6,7 42,8 6,8 42,6 6,9 42,4 6,9 42,8 6,9 43,2
6,5 6,5 28,5 6,5 28,7 6,5 28,8 6,5 29,3 6,5 29,7
Glace Nord Américaine 100m
Tracé 1 2 3
bloc ΔX1 θ1 ΔX2 θ2 ΔX3 θ3
1,5 16,8 61,5 17,6 57,4 18,7 53,3
2 17,1 47,9 18,5 44,3 19,6 65,3
2,5 17,6 63,4 18,2 72,1 18,4 80,6
3 16,7 78,3 16,8 85,4 16,7 87,5
3,5 14,9 89,3 14,8 95,3 14,6 80,7
4 12,6 90,0 12,6 90,0 12,6 90,0
4,5 10,8 78,6 10,9 79,6 11,1 80,7
5 9,2 67,0 9,5 69,0 9,7 71,1
5,5 8,0 54,9 8,3 57,8 8,6 60,7
6 7,1 42,1 7,3 45,7 7,6 49,4
6,5 7,0 28,5 6,9 32,6 6,9 36,7
ANNEXE III
DISTANCE ENTRE LE POIN DE CHUTE ET LES MATELAS
Tableau 10: Distance de chute et angle d’impact Glace Nord Américaine, 111m
Tableau 11: Distance de chute et angle d’impact Glace Nord Américaine, 100m
30
BIBLIOGRAPHIE
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