BD Tsunamis. Inventaire historique des tsunamis en France. Année

BD Tsunamis. Inventaire historique des tsunamis en France. Année 2009

Rapport final

BRGM/RP-57781-FR novembre 2009

Convention MEEDDM-BRGM n° 0005731

BD Tsunamis. Inventaire historique des tsunamis en France. Année 2009

Rapport final

BRGM/RP-57781-FR novembre 2009

Convention MEEDDM-BRGM n° 0005731

Étude réalisée dans le cadre des activités de Service public du BRGM 2009-RIS-C07

J. Lambert

Vérificateur :

Nom : Terrier M.

Date :

Signature :

Approbateur :

Nom : Modaressi H.

Date :

Signature :

En l’absence de signature, notamment pour les rapports diffusés en version numérique, l’original signé est disponible aux Archives du BRGM.

Le système de management de la qualité du BRGM est certifié AFAQ ISO 9001:2000.

BD Tsunamis. Inventaire historique des tsunamis en France, année 2009

4 BRGM/RP-57781-FR – Rapport final

Mots clés : BD Tsunamis, Tsunamis, Inventaire, Historique, France, Antilles, Réunion,

Nouvelle-Calédonie, Site Internet. En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante : Lambert J. (2009) – BD Tsunamis. Inventaire historique des tsunamis en France. Année 2009. Rapport final. BRGM/RP-57781-FR, 51 p., 28 fig., 1 CD-Rom. © BRGM, 2009, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l’autorisation expresse du BRGM.


BRGM/RP-57781-FR – Rapport final 5

Synthèse

ans le cadre de la convention n° 0005731 entre le Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer, Direction Générale de la

Prévention des Risques (MEEDDM-DGPR) d’une part et le BRGM d’autre part, cette étude présente l’état des travaux réalisés au cours de l’année 2009 par le BRGM sur l’opération de Service public 2009-RIS-C07, relative à la fiche intitulée : « Cahier des charges n° II.3 : BD « Tsunamis 2009 ». Inventaire historique des tsunamis en France ».

Ces travaux s’inscrivent dans l’action « Plan séisme » de ladite convention sur la « Protection de l’environnement et la prévention des risques ».

L’étude consacrée aux tsunamis a notamment porté :

- sur la recherche d’événements passés susceptibles d’avoir été observés sur les côtes de France (métropole et outre-mer) d’une part ;

- sur l’actualisation de la base de données (BD) et du site Internet correspondant (www.tsunamis.fr) d’autre part.

Au regard des recherches documentaires et bibliographiques entreprises sur plusieurs centaines de références susceptibles de détailler ces événements -plus de 400 références-, l’accent a été mis sur l’ensemble du territoire français avec toutefois une insistance particulière sur les côtes de la Méditerranée.

Pour cette région, nous avons recherché et trouvé les relations contemporaines de plusieurs tsunamis. Leurs caractéristiques ont non seulement été analysées mais confrontées à un récent travail (Pelinovski, 2002) faisant état d’un historique des tsunamis de la Côte d’Azur et de son voisinage. Il en résulte des divergences d’interprétation sur plusieurs événements. Le point apparaît dans ce rapport.

Ailleurs, nos investigations se sont poursuivies sur le terme « raz de marée » permettant la découverte de 12 « vrais tsunamis », totalement méconnus affectant pour certains les côtes de la Méditerranée, pour d’autres les ports de la Manche (Cherbourg) et de l’Atlantique (La Rochelle). Des données complémentaires ont en outre été trouvées à propos des tsunamis survenus en 1755 à la Guadeloupe, en 1867 et 1902 à la Martinique, ce dernier consécutif à l’éruption de la montagne Pelée.

Dans le même temps, nous avons été confrontés à l’étude de nombreuses autres relations qui, sous le vocable « raz-de-marée » et après contrôle, s’avèrent être des « faux tsunamis » liés le plus souvent à des événements d’ordre météorologique. Certains d’entre eux ont été intégrés à la BD dans le souci d’éviter les confusions.

D



Consécutivement, le site Internet (www.tsunamis.fr) a été actualisé. La documentation associée à la description des vrais tsunamis a été numérisée permettant ainsi, pour les sources libres de droits d’auteur, de les visionner sur le site.

À l’édition de ce rapport, 148 événements figurent décrits sur le site dont 68 « vrais » tsunamis et 80 « faux » tsunamis ou tsunamis « douteux ».

Enfin, les statistiques de fréquentation du site pour une période d’un an (septembre 2008 à septembre 2009) concluent cette étude.



Sommaire

1. Introduction ............................................................................................................ 11

2. Inventaire 2009 des tsunamis historiques en France ......................................... 13

2.1. CONSIDÉRATIONS SUR LES INVESTIGATIONS DOCUMENTAIRES ......... 13

2.2. CONFRONTATION DES DONNÉES SUR QUELQUES TSUNAMIS DE LA MER MÉDITERRANÉE .................................................................................... 14

2.3. TSUNAMIS NOUVEAUX (BD 2009)................................................................. 25

2.3.1. Bassin de la Méditerranée ...................................................................... 25

2.3.2. Bassin de l’Atlantique - Mer des Caraïbes.............................................. 31

2.3.3. Bassin de l’Atlantique - Manche.............................................................. 34

2.4. ÉCHELLE DES TSUNAMIS « SIEBERG-AMBRASEYS » (RAPPEL) ............. 36

3. Contenu de la BD Tsunamis en 2009.................................................................... 39

3.1. RAPPEL SUR LE CONTENU DE LA BD TSUNAMIS ...................................... 39

3.2. LISTE DES « VRAIS » TSUNAMIS (NOVEMBRE 2009) ................................. 41

3.3. RÉPARTITION DES TSUNAMIS PAR « BASSINS OCÉANIQUES ».............. 43

3.4. RÉPARTITION DES TSUNAMIS PAR « CAUSES »........................................ 43

3.5. LISTE DES FAUX TSUNAMIS (NOVEMBRE 2009) ........................................ 44

3.6. DONNÉES ACCESSIBLES EN LIGNE (NOVEMBRE 2009) ........................... 46

3.7. BD TSUNAMIS : BILAN DES TRAVAUX 2009................................................. 46

4. Site Web Tsunamis en 2009 .................................................................................. 49

4.1. AMÉLIORATIONS TECHNIQUES : CARTOGRAPHIE .................................... 49

4.2. STATISTIQUES DE CONSULTATION DU SITE TSUNAMIS (2008-2009) ..... 49

5. Conclusion .............................................................................................................. 51



Liste des illustrations

Figure 1 - Liste des 24 tsunamis ayant touché les côtes méditerranéennes françaises, d’après Pelinovski et al. (Natural Hazards, vol. 25, 2002). Voir commentaires dans le texte. ........................................................................................................... 14

Figure 2 - Aperçu des isoséistes associéees au séisme ligure du 29 décembre 1854. ......... 18 Figure 3 - Tempête à Nice ; extrait du Phare du Littoral, du 23-12-1876................................ 20 Figure 4 - Tempête à Nice ; extrait du Phare du Littoral, du 17-01-1885................................ 20 Figure 5 - Tempête à Nice ; extrait du Petit Niçois, du 12-11-1886. ....................................... 21 Figure 6 - Carte du tsunami d’origine sismique, du 23 février 1887, d’après la BD

Tsunamis, novembre 2009 (www.tsunamis.fr)........................................................ 22 Figure 7 - Tableau des données interprétées associées au tsunami du 23 février 1887 sur

la côte méditérannéenne, d’après la BD Tsunamis, novembre 2009 (www.tsunamis.fr). .................................................................................................. 23

Figure 8 - Tempête en Méditerranée ; extrait du journal Le Temps, du 12 janvier 1924. ....... 23 Figure 9 - Tempête en Méditerranée ; écho du Petit Niçois, du 12 janvier 1924.................... 24 Figure 10 - Lieux affectés par le tsunami du 16 octobre 1979 et intensités correspondantes,

d’après la BD Tsunamis (www.tsunamis.fr), novembre 2009................................. 24 Figure 11 - Mouvement des eaux dans le port de Barcelone ; d’après La Vanguardia, du 7

juin 1894.................................................................................................................. 28 Figure 12 - Côte et talus continental en Méditerranée, entre Toulon et Marseille (d’après

Google Earth). ......................................................................................................... 30 Figure 13 - Situation actuelle du bourg de Petit-Canal (Guadeloupe) ayant constaté le

tsunami du 1er novembre 1755. .............................................................................. 31 Figure 14 - Carte des intensités du tsunami lié au séisme du 18 novembre 1867 dans la

Mer Caraïbe (d’après BRGM-MEEDDM, novembre 2009, www.tsunamis.fr). ....... 33 Figure 15 - Martinique : localisation du Carbet et de Fort-de-France. ...................................... 33 Figure 16 - BD Tsunamis : fenêtre d’identité du tsunami du 23 février 1887 sur la Côte

ligure........................................................................................................................ 39 Figure 17 - BD Tsunamis : détails des observations et paramètres associés aux localités

ayant subi le tsunami du 23 février 1887 sur la Côte ligure.................................... 40 Figure 18 - BD Tsunamis : aperçu des références bibliographiques associées à la

description du tsunami du 23 février 1887 sur la côte ligure (page 1). ................... 41 Figure 19 - BD Tsunamis : liste des 68 vrais tsunamis actuellement accessibles sur le site.

En rouge, les événements implémentés en 2009 (édition, novembre 2009). ........ 43 Figure 20 - BD Tsunamis : distribution par bassins océaniques (novembre 2009). ................. 43 Figure 21 - BD Tsunamis : répartition par causes (novembre 2009). ....................................... 44 Figure 22 - BD Tsunamis : liste des 80 faux tsunamis. En bleu, les événements

implémentés en 2009 et consultables sur le site seulement par la date (édition, novembre 2009). ..................................................................................................... 45



Figure 23 - Site Internet Tsunamis : distribution des données consultables en ligne (novembre 2009). ....................................................................................................46

Figure 24 - BD Tsunamis : récapitulatif des principales interventions 2009 (novembre 2009)........................................................................................................................47

Figure 25 - BD Tsunamis : Mise en ligne des reliefs sous-marins (données bathymétriques) ; ici, zone Atlantique-Méditerranée (à paraître, janvier 2010). ....48

Figure 26 - Statistiques Site Web tsunamis octobre 2008 à septembre 2009 : nombre de visiteurs par mois et nombre pages consultées (accès). ........................................50

Figure 27 - Statistiques Site Web tsunamis octobre 2008 à septembre 2009 : durée moyenne d’une visite (exprimée en secondes) et pourcentage de visiteurs de France......................................................................................................................50

Figure 28 - Statistiques Site Web tsunamis octobre 2008 à septembre 2009 : pourcentages de répartition entre visiteurs de France (47,04 %) et visiteurs de l’étranger (52,96 %). ................................................................................................................50



1. Introduction

u cours de l’année 2009 et conformément au cahier des charges n° II.3 de la convention MEEDDM n° 0005731 signée le 8 mai 2009, le BRGM a été missionné

pour mettre à jour et implémenter de nouvelles données dans la Base et sur le site Internet dédié aux tsunamis observés sur le territoire français.

Par rapport à l’année précédente, les investigations documentaires ont été poursuivies en vue d’implémenter de nouvelles données.

Ce rapport détaille donc les résultats obtenus concernant :

- les tsunamis observés sur les côtes de la métropole, particulièrement en Méditerranée et leur confrontation avec une publication spécifique à ceux de la Côte d’Azur ;

- les tsunamis rélevés et/ou complétés pour d’autres régions (Antilles) ;

- le recueil de relations sur des « raz de marée » dont une majorité ne possède, après analyse, aucun caractère tsunamigène, certains d’entre eux ayant tout de même été saisis dans la rubrique des faux tsunamis pour éviter les confusions ;

- la synthèse du contenu de la base de données, les améliorations techniques du site ;

- les stastistiques de fréquentation.

A



2. Inventaire 2009 des tsunamis historiques en France

La connaissance et la diffusion des données sur les risques naturels en France est une des volontés affichées du Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer, Direction générale de la Prévention des Risques (MEEDDM-DGPR). À l’image de ce qui a été mis en œuvre à propos des séismes (BD et sites Sisfrance), le BRGM a d’abord été chargé en 2006/2007 de créer une base de données (BD) et un site Internet sur les tsunamis.

En 2009, les investigations documentaires ont été poursuivies en vue d’acquérir de nouvelles données sur les tsunamis ayant pu toucher le territoire français. Ci-après, nous faisons le point sur les résultats obtenus en 2009, qu’accompagnent quelques remarques.

2.1. CONSIDÉRATIONS SUR LES INVESTIGATIONS DOCUMENTAIRES

Cette année, l’accent a été mis sur la recherche des tsunamis de la Mer Méditerranée. Pour ce faire, notre enquête a été conduite sur l’existence de publications pouvant faire état d’un historique de ces événements dans cette région d’une part, sur l’étude de la presse locale, nationale et étrangère susceptible de rapporter ces phénomènes d’autre part.

Dans un premier temps, nous nous sommes attachés à l’étude d’un article paru dans la revue scientifique Natural Hazards sous la plume de Pelinovski : Modelling of Tsunamis Propagation in the Vicinity of the French Coast of the Mediterranean (Vol. 25, 2002). Cette publication qui traite de 24 tsunamis historiques observés sur les côtes d’Azur et de Provence a attiré notre attention et nous allons la commenter.

Dans un deuxième temps et concurremment, nous nous sommes livrés à une étude de la presse nationale française de 1800 à 1944 d’une part, de la presse locale et notamment niçoise d’autre part. Dans le premier des cas, les dépouillements ont été réalisés sur les titres nationaux suivants : Le Journal des Débats, La Presse, Le Temps, Le Gaulois, Le Figaro, Le Constitutionnel ; dans le second cas, il s’est agi des titres régionaux : L’Avenir de Nice, Le Petit Niçois, Le Mémorial d’Aix et Le Phare du Littoral. Ponctuellement, la presse étrangère a été aussi mise à profit, notamment pour la région de Barcelone à partir du journal La Vanguardia.

Au total, ce sont plus de quatre cents (400) références qui ont été dépouillées, journaux locaux, nationaux, étrangers mais aussi publications à caractère scientifique, à caractère historique, manuscrits et autres documents d’archives récoltés à partir des dépôts français et/ou de bibliothèques à l’outre-mer.



2.2. CONFRONTATION DES DONNÉES SUR QUELQUES TSUNAMIS DE LA MER MÉDITERRANÉE

Nous avons choisi de confronter nos données à celles publiées dans l’article de Pelinovski (Natural Hazards, 2002). En effet, ce dernier proposant un historique des tsunamis sur la Côte d’Azur, sans pour autant que soient citées les sources premières, les « primary sources », il nous a paru intéressant à partir des sources documentaires que nous avons recueillies d’établir une comparaison entre ses données et les nôtres et, le cas échéant, de les discuter et de les commenter.

Ci-dessous, la liste des 24 tsunamis publiés par Pelinovski indiquant successivement la date, la cause du tsunami, les localités concernées, l’intensité du phénomène et son degré de fiabilité.

Figure 1 - Liste des 24 tsunamis ayant touché les côtes méditerranéennes françaises, d’après

Pelinovski et al. (Natural Hazards, vol. 25, 2002). Voir commentaires dans le texte.



Dans notre confrontation, nous reprenons donc cette liste depuis le début en distinguant nos appréciations par la terminologie suivante :

- VT (vrai tsunami) ;

- TD (tsunami douteux, incertain) ;

- FT (faux tsunami).

• 1564 (20 juillet) – Antibes, Nice (VT)

Cet événement que rapporte Pelinovski figure dans notre Base de données des Vrais tsunamis (VT) et est étayé par des sources documentaires solides en notre possession ; l’événement est très probablement d’origine gravitaire (glissement sous-marin) en relation avec le séisme du même jour dont l’épicentre (intensité VIII) d’après la BD des séismes historiques « Sisfrance » est localisé dans l’arrière-pays niçois. Le tsunami est noté à Antibes, Villefranche et Nice.

• 1775 (22 octobre / 6 octobre) – Corse ? (TD)

À la date du 22 octobre 1775, Pelinovski rapporte un tsunami survenu sur la côte corse, sans autre précision. Selon nos sources, il tirerait cette information de la Gazette de France du 20 novembre 1775, l’article précisant que « la mer qui est à trois lieues de Vico aurait paru fort agitée au moment de la secousse du 6 octobre 1775 ». Nous savons, d’après la BD Sisfrance que deux séismes se sont effectivement produits à cette époque en Corse, l’un le 6 et l’autre le 22 octobre 1775. L’épicentre est positionné à l’intérieur de l’île, entre Vico et Chigliani, au nord d’Ajaccio. Mais contrairement à ce qu’affirme Pelinovski, la date ne serait pas le 22 mais le 6 octobre. Encore qu’il soit possible de s’interroger sur la véritable nature de ce tsunami.

En effet, les propos de la Gazette de France paraissent bien peu étayés pour envisager ce phénomène comme un véritable tsunami, la possibilité d’un événement météorologique responsable de l’agitation des eaux ne pouvant être complètement exclu a priori. Aussi, dans l’attente de plus de précision, nous convenons de classer cet événement comme incertain (TD). Quant à la base de données des séismes d’Italie qui référence aussi la secousse du 6 octobre 1775 (http://emidius.mi.ingv.it/DOM/ home.html, année 2009), elle reste muette sur cet événement et commet de surcroît une erreur de localisation en situant la commune de Vico en mer entre Sardaigne et Italie.

• 1808 (2 avril) – Marseille (FT)

À cette date, SisFrance recense un important séisme dont l’épicentre est situé au cœur des Alpes, dans la région piémontaise de Pinerolo (intensité VIII). Cet événement est ressenti à Marseille (intensité IV – faibles effets). Selon Pelinovski, le même jour, un tsunami survient aussi à Marseille à 470 kilomètres de l’épicentre. D’après nos recherches, nous trouvons consigné sur le relevé météorologique de cette ville et daté du jour même du séisme que « la mer a éprouvé trois flux et reflux, d’environ 6 pouces d’élévation [18 cm], au dessus de son niveau, dans le canal de l’arsenal ». Et le rédacteur d’ajouter que régnait à ce moment « un fort vent de nord-ouest grand frais »



accompagné d’un « abaissement subit du baromètre (2 lignes) ». Selon les caractéristiques de l’échelle de Beaufort mesurant l’intensité du vent, le grand frais correspond à un vent de force 7 sur l’échelle (12 degrés) qu’accompagnent des lames déferlantes. Dans ces conditions, il nous semble que le mouvement des eaux constaté dans le canal du port marseillais pourrait relever davantage d’une cause météorologique que sismique. Nous convenons donc de classer cet événement dans la catégorie des faux tsunamis (FT).

• 1812 (27 juin) – Marseille (VT)

Nous conservons plusieurs témoignages contemporains sur cet événement survenu à Marseille le 27 juin 1812, et notamment le rapport du contre-amiral L’Hermite (Ms, Correspondance au Ministre, Service historique de la Défense, département Marine, Toulon, 2 A 159). À Marseille, la mer s’est retirée sur une distance de presque six mètres. Dans le port, en partie mis à sec, des navires ont été endommagés. Aucun séisme fut-il lointain n’ayant été découvert à ce jour en relation avec ce tsunami, nous suggérons que cet événement puisse être associé à une origine gravitaire. Pelinovski indique la date du 28, mais c’est bien le 27 juin 1812 que l’événement s’est déroulé.

• 1818 (23 février) – Antibes (TD)

À cette date, un tremblement de terre affecte la côte ligure italienne au voisinage d’Oneglia (intensité VII, dommages notables)) d’après Sisfrance. Dans la région épicentrale, voisine de la côte, aucun tsunami n’a été remarqué. Pelinovski rapporte un tsunami probable sur la côte française, à Antibes. Nous disposons dans notre dossier du témoignage qui a inspiré cette annotation. Il s’agit d’un entrefilet du Moniteur Universel : « A Antibes, on entendit un mugissement sourd avant la secousse. Des marins ont assuré que la mer qui ne produisait pas de houle sur le rivage parce que le vent était à la terre, vint dans ce moment se briser avec force contre les rochers. » Nous considérons ce témoignage comme particulièrement suspicieux ; en effet, l’article se poursuit en évoquant le jour du séisme le 23 février et son lendemain le 24 un vent soufflant avec violence. Ce que confirme une autre source, le Journal des Débats. Compte tenu du contexte, il convient d’exprimer des doutes sur la réalité de cet événement à Antibes, événement que nous classons comme tsunami douteux (TD).

• 1831 (26 mai) – San Remo, Vintimille (VT)

Ce jour, 26 mai 1831, survient à nouveau un fort tremblement de terre sur la côte ligure italienne : intensité VIII (dégâts) à Taggia, San Stefano a Mare et Bussana, d’après notre base de données des séismes Sisfrance. Selon les auteurs de catalogues sismiques italiens Mercalli (I terremoti della Liguria e del Piemonte, 1897) et Baratta (I terremoti d’Italia, 1901), un léger tsunami est rapporté à San Remo et à Vintimille. D’après Pelinovski, ce tsunami aurait été noté aussi à Nice. Nos travaux fondés sur la recherche de témoignages locaux contemporains n’indiquant rien sur Nice et sa région pour cet événement, il nous semble difficile de retenir le repère niçois.



• 1844 (juillet 17) : erreur de date ; = 1841 (juillet 17) – Sète (VT)

L’année 1844 indiquée par Pelinovski est erronée. Dans les faits, il s’agit d’après nos recherches de l’année 1841, soit trois ans plus tôt. Pelinovski commet-il cette erreur en empruntant sa source au catalogue sismique français de Perrey (1845) ?

Dans les faits, Perrey s’inspire de la presse, mais dans ce cas précis, la presse commet elle-même une erreur de rappel historique. En effet, nous disposons d’une longue relation contemporaine sur cet événement, à partir de la plume de son observateur, M. Daniel (Comptes-rendus de l’Académie des Sciences de Paris, T. 13, 1841). Il s’agit d’un vrai tsunami observé à Sète (Hérault).

• 1844 (22 octobre) – Sète (FT)

Sous cette date, un tsunami serait observé une nouvelle fois à Sète selon Pelinovski. Notre étude des journaux démontre qu’il s’agit d’un ouragan associé à une trombe provoquant de graves dommages dans cette ville et particulièrement dans son port. (Journal des Débats, 17 et 28 octobre 1844).Il s’agit donc, en fait, d’un faux tsunami (FT).

• 1845 (21 juin) – Sète (TD)

Pelinovski indique la date du 20 juin 1845. En réalité, il s’agit du lendemain 21. Dans le port de Sète, la presse (Journal des Débats, d’après La Méditerranée) rapporte qu’un « gonflement d’eau assez considérable » s’est manifesté de minuit à deux heures du matin, faisant progresser l’eau jusqu’à la hauteur des quais. Des navires furent fortement ballottés dans le port tandis que dans le canal, des barques et gabarres furent entraînées par la rapidité du courant de reflux. À ce stade du récit, nous considérons que la durée du phénomène (2 heures) ne convainc pas entièrement sur la nature tsunamigène de cet événement et le classons en incertain, douteux (TD).

• 1846 (14 août) – Marseille ? (TD)

Le 14 août 1846, un tsunami d’origine sismique aurait été noté à Marseille d’après Pelinovski. Nos archives ne nous révèlent rien de tel. Le catalogue sismique du Français Perrey (1846) est muet tout comme la presse. Malgré nos recherches, nous n’avons rien trouvé et nous doutons que le séisme de Toscane du même jour puisse être responsable d’un quelconque tsunami à Marseille, même si, lors de cette secousse, un constat d’agitation des eaux de la mer a pu être fait dans la région de Livourne (Italie). En l’absence de preuve, le repère de Marseille nous semble difficile à retenir.

• 1846 (3 ou 4 décembre) – Marseille (TD)

Sans indication de source, Perrey (1847) dans son catalogue des séismes de l’année 1846 rapporte « un raz de marée » à Marseille à la date du 4 décembre. Pelinovski, sans indication de source, place cet événement la veille, le 3. Malgré nos recherches, nous ne sommes pas parvenus à authentifier cet événement ni ce jour ni cette année



là. S’agit-il d’une erreur de datation commise par Perrey lui-même, comme cela lui arrive parfois ? Nous classons cet événement comme incertain (TD).

• 1849 (20 juillet) – Marseille (TD)

Un raz de marée est encore noté à Marseille d’après le catalogue de Perrey (1850). Malgré nos recherches, la presse consultée reste muette sur cet événement. Nous le classons comme incertain, pour le moment.

• 1854 (29 février) – Mer Ligure ? (TD)

Un tsunami se serait produit en Mer Ligure le 29 février 1854, selon Pelinovski. La presse niçoise consultée ne dit rien d’un tel événement, pas plus que Perrey (1855) dans son catalogue des tremblements de terre pour l’année 1854. L’exactitude de la datation de cet événement nous paraît très douteuse.

• 1854 (29 décembre) – Nice (TD)

Le séisme de la Riviera italienne du 29 décembre 1854, largement ressenti sur la Côte d’Azur a atteint son maximum d’intensité le long de la côte entre Bussana, Bordighera et Oneglia (I = VII-VIII) (fig. 2).

Figure 2 - Aperçu des isoséistes associéees au séisme ligure du 29 décembre 1854. En rouge : intensité VII et VII-VIII ; en orange : intensité VI et VI-VII ; en jaune : intensité V et V-VI), d’après BRGM, BD Sisfrance, 2009 .

D’après la documentation réunie dans la BD Sisfrance, aucune allusion à un quelconque tsunami n’a pu être repérée à ce jour, fut-ce à partir des sources italiennes. Pelinovski évoque cependant un tsunami à Nice. Cette assertion semble



inexacte si l’on s’appuie sur les observations d’un témoin faites précisément dans ce lieu au moment de la secousse. En effet, selon son enquête menée auprès de marins-pêcheurs, ceux-ci déclarèrent n’avoir rien observé. (Comptes-rendus de l’Académie des Sciences de Paris, T. 40, 1855). La presse niçoise quant à elle (L’Avenir de Nice) ne mentionne rien non plus. Tout juste, a-t-elle cette phrase à propos des effets du séisme : « Les maisons se balançaient comme des roseaux ; les personnes couchées se croyaient dans une barque agitée par les vagues… ». Rien qui confère à un tsunami.

Quant aux conditions météorologiques du jour, le même journal nous apprend qu’au moment de la secousse, la mer était très forte entre Toulon et Menton. L’information de navires agités en tous sens, chassant sur leurs ancres en particulier à Cannes est confirmée par le journal Le Mémorial d’Aix. Jusqu’à preuve du contraire, et dans ces conditions, l’occurrence d’un tsunami suggérée à Nice par Pelinovski apparaît comme tout à fait douteuse (TD).

• 1855 (18 mai) – Nice ? (TD)

Toujours dans son inventaire, Pelinovski mentionne à cette époque, le 18 mai 1855, un tsunami qui concernerait de nouveau Nice. Nos contrôles dans SisFrance et dans la presse locale (L’Avenir de Nice) ne nous ont pas permis de retrouver un quelconque événement dans ce secteur, fut-il météorologique ou sismique. Nous ignorons à partir de quelle(s), donnée(s) un tel fait est rapporté, si tant est que cela soit la bonne date. Nous qualifions cet événement comme incertain (TD).

• 1862 (18 mars) – Nice ? (TD)

Comme précédemment, nous ne voyons pas sur quel argument, Pelinovski évoque un tsunami en relation avec une origine sismique à Nice le 18 mars 1862. À cette date, l’étude des sources documentaires locales ne fait état d’aucun séisme régional, pas plus qu’un tsunami ou un raz de marée associé à une dépression météorologique. Sisfrance ne mentionne aucun séisme ce jour, et encore une fois, cette date nous apparaît comme très incertaine (TD). Rappelons ici que Pelinovski ne cite aucune source documentaire dans son article.

• 1862 (24 novembre) – Nice (FT)

Un tsunami ne peut être retenu ce jour là à Nice. En réalité, il s’agit d’une très violente tempête dont les conséquences furent dommageables dans bien des ports de la Méditerranée, comme le confirme la presse. À Nice, « le vent d’Est soulevait des montagnes d’eau qui semblaient s’entrechoquer et se confondre avant de se ruer avec un bruit formidable contre les remparts et les digues », rapporte le Messager de Nice. « Dans le port, le remou des flots qui franchissaient d’un bond la jetée, et débordaient le chenal, imprimaient aux navires des pénibles secousses ». Cet événement, signalé par Pelinovski (sous-entendu comme vrai tsunami), doit être considéré comme un faux tsunami (FT).



• 1876 (23 décembre) – Nice (FT) S’inspirant probablement du catalogue des séismes ligures de l’Italien Mercalli (I Terremoti della Liguria e del Piemonte, 1897) qui indique un « raz de marée » à Nice à cette date, Pelinovski admet un tsunami dans cette ville. Nos recherches dans la presse locale nous ont permis de retrouver la description du phénomène en question, d’après Le Phare du Littoral, du 23 décembre 1876, publié à Nice (fig. 3).

Bien évidemment, cette relation correspond aux effets d’une violente tempête, laquelle souffla du 20 au 23 décembre 1876 non seulement à Nice mais aussi à Cannes. Contrairement à Pelinovski, nous

n’admettons aucune origine tsunamigène pour cet événement (FT).

Figure 3 - Tempête à Nice ; extrait du Phare du Littoral, du 23-12-1876.

• 1885 (16 janvier) – Nice (FT)

Recherchant un éventuel tsunami à Nice, que Pelinovski indique au 16 janvier 1885, nous avons retrouvé dans le Phare du Littoral (Nice), pas moins de quatre colonnes consacrées à la description d’une furieuse tempête (fig. 4). En tout état de cause, il ne saurait s’agir d’un tsunami (FT).

Figure 4 - Tempête à Nice ; extrait du Phare du Littoral, du 17-01-1885.

• 1886 (10 novembre) – Nice (FT)

Pas moins de deux éditions du journal Le Petit Niçois (11 et 12 novembre 1886) consacrent leurs manchettes aux effets de la redoutable tempête qui survint le 10



novembre 1886 à Nice et sur la Côte d’Azur (fig. 5). Cet événement au caractère météorologique indiscutable doit être éliminé de la liste des tsunamis de la région niçoise établie par Pelinovski.

Figure 5 - Tempête à Nice ; extrait du Petit Niçois, du 12-11-1886.



• 1886 (16 décembre) – Nice (FT)

Une fois encore, une violente tempête affecte Nice le 16 décembre 1886. Le Petit Niçois s’exprime ainsi : « La mer, soulevée par la violence du vent, prenait peu à peu une attitude menaçante et les énormes paquets d’eau qui se brisaient sur la grève produisaient un bruit assourdissant bientôt confondu dans le mugissement des vagues. » Il ne peut être question d’un tsunami, même si Pelinovski y reconnaît une origine météorologique (FT).

• 1887 (23 février) – Côte d’Azur et Côte Ligure (VT)

À cette date, le 23 février 1887, survient le désastreux séisme de la Riviera italienne ; l’épicentre, d’intensité IX (d’après SisFrance), se situe en mer, à quelques kilomètres de la côte, entre Bussana et Oneglia sur la Riviera italienne. Un léger tsunami a suivi cet événement. La carte ci-dessous (fig. 6) et le tableau qui l’accompagne (fig. 7) indiquent les caractéristiques du tsunami telles qu’enregistrées dans la base de données et sur le site internet BRGM – MEEDDM. (www.tsunamis.fr)

Figure 6 - Carte du tsunami d’origine sismique, du 23 février 1887, d’après la BD Tsunamis, novembre 2009 (www.tsunamis.fr).



Figure 7 - Tableau des données interprétées associées au tsunami du 23 février 1887 sur la côte méditérannéenne, d’après la BD Tsunamis, novembre 2009 (www.tsunamis.fr).

• 1924 (9 janvier) – Mer ligure (FT)

Inutile de rechercher un éventuel tsunami en Mer ligure à pareille date. Il suffit de lire la presse pour constater que ce 9 janvier 1924, une vaste dépression météorologique en provenance d’Islande s’abat sur l’ensemble des côtes de France comme aussi sur celles d’Angleterre, du Portugal et du Maroc. Ça et là, des surcotes marines sont enregistrées dans tous les ports de la façade atlantique, y causant de sérieux dommages. La Méditerranée n’échappe pas aux effets de cette dépression, y occasionnant la perdition de plusieurs navires comme en attestent les échos que nous avons pu retrouver (fig. 8 et 9) dans la presse locale et nationale. L’occurrence d’un tsunami en Mer ligure formulée par Pelinovski, ce même jour 9 janvier 1924, ne peut pas être retenue.

Figure 8 - Tempête en Méditerranée ; extrait du journal Le Temps, du 12 janvier 1924.



Figure 9 - Tempête en Méditerranée ; écho du Petit Niçois, du 12 janvier 1924.

• 1979 (16 octobre) – Nice (VT)

Cet événement, consigné dans la BD, correspond à un véritable tsunami d’origine gravitaire lié à un glissement sous-marin dans la baie de Nice (fig. 10).

Figure 10 - Lieux affectés par le tsunami du 16 octobre 1979 et intensités correspondantes, d’après la BD Tsunamis (www.tsunamis.fr), novembre 2009.

C’est sur cette dernière donnée que s’achève notre confrontation avec les 24 tsunamis de la Côte-d’Azur mentionnés par Pelinovski dans son étude (Natural Hazards, vol. 25, 2002). Brièvement, il ressort que notre interprétation, basée sur le retour aux sources contemporaines (« primary sources ») permet de remettre en cause l’interprétation que ce dernier en donne.



En résumé, parmi les 24 événements qu’il cite, nous n’accordons un crédit comme vrais tsunamis qu’à 6 d’entre eux (25 %), les 18 autres (75 %) étant considérés pour notre part comme des événements douteux ou faux.

2.3. TSUNAMIS NOUVEAUX (BD 2009)

Dans le descriptif qui suit, nous présentons le bilan de nos recherches réalisées dans le cadre du projet 2009. Les tsunamis qui figurent dans cette liste correspondent à des événements entièrement nouveaux. Ceux-ci ont été implémentés dans la BD et sur le site. L’interprétation de leurs caractéristiques (nombre et hauteur de vagues, distance de retrait, distance d’inondation, run-up, etc.) et les sources documentaires qui les décrivent sont entièrement accessibles sur le site correspondant (www.tsunamis.fr).

Procédons par bassins océaniques.

2.3.1. Bassin de la Méditerranée

• 1717 (16 juin) – Agde (Languedoc) (VT)

C’est par l’intermédiaire de l’Histoire de l’Académie royale des Sciences (année 1717) que nous avons connaissance d’un phénomène tsunamigène ayant affecté le port d’Agde et la rivière Hérault qui le traverse. L’abaissement subit de cette rivière (pendant ¼ d’heure), mettant quasiment à sec les bateaux dans le port et les obligeant à relâcher leurs amarres, puis la remontée tout aussi subite des eaux (pendant la même durée) confèrent à cette événement le caractère d’un tsunami. Un phénomène de mascaret n’étant pas possible (absence de marée en Méditerranée), son origine reste aujourd’hui inconnue ; pourrait-il s’agir d’un mouvement gravitaire sous-marin, de type glissement à quelque distance de la côte ? La question reste posée.

• 1725 (4 juin) – Annaba / Bône (Algérie) (VT)

En parcourant la relation d’un voyage fait dans la ville de Bône (aujourd’hui Annaba, Algérie), dépendant de la province de Constantine (côte N-E), nous avons relevé la relation d’un phénomène qui, bien que ne figurant dans aucun catalogue, semble posséder toutes les caractéristiques d’un tsunami si l’on en juge par la relation ci-dessous publiée par Dureau de la Malle (Peyssonnel et Desfontaines : voyages dans les régences de Tunis et d’Alger, 1838) :

« Le 4 juin 1725, le temps fut très variable. Comme j’étais sur la terrasse de la maison de la Compagnie d’Afrique, une demi-heure avant le soleil couché, nous observâmes que les eaux étaient pleines et hautes. Il arriva tout d’un coup un courant ; les eaux de la mer, dans une minute de temps, se retirèrent très promptement, et diminuèrent de plus de 10 pieds (3 m). Le rivage se trouva à sec à plus de deux cents pas de ses bornes ordinaires [Ndlr : 140 m]. Le courant surprit les poissons qui restèrent à sec sur le rivage. […..] Trois minutes après, les eaux entrèrent avec la même vivacité qu’elles étaient sorties. J’observai jusqu’à la nuit que le mouvement irrégulier de la mer se calma peu à peu, et que de deux en deux minutes, les eaux entraient et se retiraient,



perdant insensiblement leurs mouvements, tout comme les ondulations d’un vase plein d’eau qu’on a secoué diminuent et cessent peu à peu. »

Après discussion et confrontation des caractéristiques de ce mouvement de va-et-vient des eaux dans le port d’Annaba (de deux en deux minutes), il est suggéré qu’il puisse s’agir d’un glissement sous-marin proche de la côte. Nous ignorons cependant quelles en furent les conséquences à moyenne comme à grande distance.

• 1809 (4 juillet) – La Spezia – Livorno (Mer ligure) (VT)

Sous le titre d’une « marée extraordinaire », le Journal de l’Empire relate d’une manière détaillée un phénomène marin vécu par les habitants de La Spezia (Italie, côte Est du golfe de Gênes).

« Le 4 juillet 1809, à huit heures environ, la mer, par un calme presque plat, s’éleva rapidement d’un mètre au-dessus de ses basses-eaux ordinaires. Cette marée extraordinaire, qui ne dura que quinze à vingt minutes à monter et à descendre…a été assez forte et assez rapide pour faire refluer en un instant des eaux jusque dans la ville de La Spezia. […]. Des poissons furent poussés par les flux et pris sur le sable resté à sec. […] Ce premier reflux a été suivi de quatre à cinq autres qui se sont fait ressentir, mais en perdant graduellement de leur force, jusqu’à 11 heures et demie… »

Nous ignorons la cause de ce tsunami. À l’image du catalogue italien, nous ne connaissons pas à l’heure actuelle l’existence d’un quelconque séisme dans ces parages. Le Journal de l’Empire poursuit en racontant « qu’une corvette en vue du port de Livourne a été surprise par cette marée qui en un instant a rendu très grosse la mer qui avant étoit calme ».

• 1819 (8 janvier) – San Remo (Riviera italienne) (VT)

Sur la côte ligure, un séisme survient le 8 janvier 1819 causant de légers dommages, en particulier à Porto Maurizio ; intensité VI (dégâts mineurs) d’après Sisfrance. Selon le catalogue sismique de Mercalli (I terremoti della Liguria e del Piemonte, 1897), des navires ancrés dans la rade ressentirent la secousse beaucoup plus violemment qu’à terre. Cette description peut-elle correspondre aux effets d’un réel tsunami ? Pour l’heure, nous l’admettons, en attendant des recherches plus approfondies.

• 1828 (9 octobre) – Gênes (Riviera italienne) (VT)

À l’occasion du séisme du 9 octobre 1828 dans les Apennins ligures (intensité VIII à l’épicentre, à 100 km à l’intérieur des terres), les Annales de physique (1828) rapportent qu’à Gênes (intensité VI-VII), il se produisit « un mouvement de la mer très considérable pendant lequel beaucoup de navires se sont entrechoqués ». Ce séisme dont l’épicentre est continental aurait-il conduit à quelques mouvements gravitaires du type glissement sous-marin dans le secteur proche de Gênes ? C’est une hypothèse.



• 1860 (3 septembre) – Marseille (Provence) (VT)

« Un phénomène assez rare, raconte le journal Le Sémaphore de Marseille, s’est produit dans notre port : un raz de marée a enflé prodigieusement les eaux du vieux port, et a déterminé à la passe, le mouvement d’un courant d’une très grande violence. Un navire qui stationnait près du fort St-Nicolas, a chassé sur ses ancres et a été entraîné vers la passe, où il a éprouvé de nombreux mouvements d’oscillations. » Historiquement, nous relevons plusieurs cas de semblables mouvements des eaux dans le port de Marseille (1725, 1812, 1817, 1829, 1841, 1843). L’explication la plus probable serait celle d’un glissement sous-marin à quelque distance de la côte.

• 1891 (15 janvier) – Gouraya (Algérie) (VT)

« Pendant la deuxième forte secousse qui a eu lieu à 5 heures, le 15 janvier 1891, la mer s’est retirée à plus de 30 mètres du rivage formant une vague énorme et a repris sa place », indique la revue La Nature, d’après un témoin résidant à Gouraya, village situé sur la côte algérienne, à 140 km à l’ouest d’Alger. Selon une autre source, ce tsunami aurait été observé à Bab-el-Oued dans les faubourgs d’Alger : « la mer, violemment secouée par le choc de ces deux masses liquides (sic ?), était démontée et l’on a pu voir une lame monstrueuse se précipiter avec une effroyable impétuosité vers la rive qu’elle semblait vouloir engloutir, prête à tout dévaster dans sa course furieuse. Les habitants qui ont vu se produire ce phénomène ont immédiatement pris la fuite, de peur d’être entraînés. »

Si la donnée relative à Gouraya semble indiscutable, nous émettons cependant quelque doute sur celle de Bab-el-Oued, les conditions météorologiques du moment semblant indiquer une mer agitée dans le secteur d’Alger.

• 1892 (11 août) – Toulon, La Seyne (Côte varoise) (VT)

Nous devons au quotidien national Le Temps la connaissance d’un phénomène qui semble posséder les caractères d’un tsunami local. « Vers huit heures, le 11 août 1892, un raz de marée s’est produit sur notre rivage de La Seyne et Toulon. Ce phénomène qui est très rare dans nos parages, s’est produit trois ou quatre fois dans la nuit ».

L’origine de l’événement serait-il d’ordre sismique ? En tous cas, la BD SisFrance est muette sur un éventuel séisme dans ces parages. L’origine serait-elle alors d’ordre gravitaire (glissement sous-marin) ? La cause exacte reste pour l’heure inconnue.

• 1894 (6 juin) – Barcelone (Espagne, Catalogne) (VT)

À la manière de ce que nous avons relevé à de multiples reprises pour le port de Marseille (en dernier lieu, le 3 septembre 1860), voici un fait semblable survenu dans le port de Barcelone (Espagne, Catalogne). Le 6 juin 1894, rapporte La Vanguardia (fig. 11), par des conditions de mer tranquille, les eaux du port s’abaissèrent subitement de six palmes (Ndlr : 1,25 m), laissant à sec une partie des premiers blocs du quai, puis les eaux revinrent rapidement pour couvrir les premières marches de



l’embarcadère, produisant de tels remous qu’une frégate américaine amarrée à un môle, rompit ses câbles.

La cause de cet événement reste à approfondir.

Figure 11 - Mouvement des eaux dans le port de Barcelone ; d’après La Vanguardia, du 7 juin 1894.

• 1897 (30 juin) – Six-Fours, Barcelone (Côtes du Var et d’Espagne) (VT)

Un événement d’une certaine ampleur géographique, semble-t-il, s’est produit en Méditerranée, le 30 juin 1897. Depuis la côte maritime du Var jusqu’à celle de la Catalogne, le niveau des eaux de la Méditerranée présenta des anomalies. C’est en tout cas ce que rapporte un témoin oculaire situé à la pointe Nègre dans la baie de Six-Fours (12 km à l’Ouest de Toulon, Var). Là, des perturbations du niveau marin furent constatées à partir de midi, présentant de brusques élévations (0,60 m en moyenne) suivies de brusques abaissements (d’une hauteur identique). Ces mouvements d’élévation et d’abaissement durèrent chacun entre 12 et 25 minutes (Relation de M. Barthe de Sandfort, C.R. Académie des Sciences de Paris, T. 125, 1897).

Dans le même temps, nous apprend La Vanguardia, une succession de mouvements de flux et de reflux furent observés le même jour, 30 juin 1897, dans le port de Barcelone, depuis deux heures du matin jusqu’à onze heures. Ici, les eaux baissaient rapidement de un mètre et remontaient d’autant, affectant la position des navires et leurs amarres.

Quelle est la cause de cette agitation marine ? Nous l’ignorons. Comme nous ignorons aussi s’il s’agit d’un même et unique événement. Un séisme en serait-il la cause ? Les catalogues sismiques de l’Espagne, de la France, de l’Italie et de l’Algérie ne mentionnent aucun événement à cette date ou dans les parages de cette date.

Serait-ce les effets de glissements sous-marins ? Nous n’avons pas la réponse actuellement.



• 1899 (24 juillet) – Marseille (Provence) (VT)

Sous le titre d’un « Curieux phénomène » titre le quotidien Le Temps à propos d’un entrefilet consacré à Marseille, « une nouvelle perturbation s’est produite ce matin dans la Méditerranée » indique-t-il. « L’eau a reculé encore de trois mètres sur la plage du Prado […]. La mer se retire par places et paraît s’engouffrer dans des trous invisibles en d’autres endroits », peut-on lire. Une fois encore, la cause de ce phénomène nous est inconnue. Nous suggérons cependant qu’il puisse s’agir d’un glissement sous-marin à quelque distance de là. Notons qu’en août 2004, pareil phénomène se produira quasiment au même endroit.

• 1909 (15 juin) – Marseille, Toulon (Provence, Côte varoise) (VT)

« Le mardi 15 juin 1909, vers 9 heures du matin, la mer se mit à osciller dans le port de Marseille, les eaux baissèrent et montèrent alternativement et oscillèrent ainsi jusqu’à midi », écrit M. Fabry (C.R. Académie des Sciences de Paris, T. 149, 1909). « L’amplitude de l’oscillation était, au début, de 0,80 m suivant les uns, de 0,40 m seulement suivant d’autres. La durée de l’oscillation était d’environ un quart d’heure. La population, impressionnée par le tremblement de terre du 11 juin (Ndlr : séisme de Lambesc, proche d’Aix-en-Provence, intensité VIII-IX, 46 morts), regardait avec étonnement ce mouvement des eaux, et l’on se demandait s’il n’était pas dû à quelque soulèvement lointain du fond de la mer. » Et M. Fabry de continuer sur une explication d’une chute brutale (de 2 mm) de la pression barométrique comme cause probable de ce mouvement du niveau marin. Soit. Mais nous en doutons.

Par ailleurs, le même événement est aussi noté à Toulon, d’après le quotidien Le Petit Marseillais : « On signale que les eaux de mer, comme cela s’est produit à Marseille, ont subitement baissé de 0,50 m ; quelques heures après, le niveau était redevenu normal. Ces hausses et ces baisses se sont produites à plusieurs reprises, surtout dans l’Arsenal et dans les darses du port », ajoute Le Journal des Débats. « Les pêcheurs ne s’en sont pas montrés trop émus quoique ce phénomène n’ait pu être expliqué », poursuit-il.

La cause du phénomène nous reste à ce jour inconnue. Serait-ce un glissement sous-marin déclenché tardivement, 4 jours après, et consécutif au choc principal du séisme du 11 juin 1909 ? C’est une hypothèse. Ou bien serait-ce un autre séisme avec un épicentre en mer, séisme qui n’aurait pas été ressenti à terre ? Notons qu’entre Toulon et Marseille, le talus continental apparaît assez accentué par endroits (fig. 12).



Figure 12 - Côte et talus continental en Méditerranée, entre Toulon et Marseille (d’après Google Earth).

• 2004 (24 août) – Marseille (Provence) (VT)

Vers la Pointe Rouge (quartier sud de Marseille), la mer se serait subitement retirée d’une vingtaine de mètres, le 24 août 2004, selon le constat recueilli auprès de maitres-nageurs-sauveteurs, indique le site Azurseismes (www.azurseismes.com). Le niveau se serait abaissé de 0,50 m pendant une demi-heure et la cause invoquée serait « une avalanche de sédiments sous l’eau au large de Marseille, au niveau du plateau continental à l’endroit où les fonds sous-marins passent de 100 à 200 mètres », précise-t-on. D’après nos vérifications, aucun séisme n’a été enregistré dans ces parages à cette date. L’hypothèse d’un glissement sous-marin est donc vraisemblable.

Ainsi s’achève la liste des événements tsunamigènes (12) que nous avons découverts en 2009 dans le cadre de cette étude pour le bassin de la Méditerranée.

Quittons maintenant cette zone pour les Antilles.



2.3.2. Bassin de l’Atlantique - Mer des Caraïbes

• 1755 (1er novembre) – Petit-Canal (Guadeloupe) (VT)

L’impact du tsunami consécutif au séisme dit « de Lisbonne » du 1er novembre 1755 est connu aux Antilles de manière précise, en particulier à La Barbade, Antigua et à la Martinique (communes du François et de La Trinité). Cela est dû aux témoignages contemporains manuscrits que nous avons retrouvés les années précédentes à l’Académie des Sciences. À ces repères, nous en ajoutons aujourd’hui un nouveau : celui de Petit Canal à la Guadeloupe.

En effet, c’est en parcourant les travaux du physicien et météorologue de La Lande (Traité du Flux et Reflux de la mer, 1781) qu’il est fait allusion à ce tsunami à la Guadeloupe : « Le premier novembre 1755, jour du tremblement de terre de Lisbonne, vers midi, l’air et la mer étant calmes, les eaux du petit canal s’étoient élevées de 10 à 12 pieds ; elles s’étoient retirées par deux fois et amoncelées au large d’où elles revinrent avec furie s’abattre contre le Morne. »

La localisation du « petit canal » en question doit vraisemblablement correspondre à l’étier qui fut creusé vers la fin du XVIIe siècle par les habitants de la paroisse de Mancenillier, aujourd’hui désignée Petit-Canal. Selon les Archives départementales France-Antilles, « un petit canal passait alors par la ville et était censé améliorer le mouillage des bateaux ». Le tsunami de 1755 y aurait donc été nettement constaté, l’élévation des eaux ayant atteint « 10 à 12 pieds », soit une hauteur de l’ordre de 3,3 m au minimum.

Figure 13 - Situation actuelle du bourg de Petit-Canal (Guadeloupe) ayant constaté le tsunami du 1er novembre 1755.



Cette nouvelle donnée à Petit Canal (Guadeloupe) confirme les effets transocéaniques du tsunami de 1755 aux Antilles et à la Guadeloupe en particulier. Le souvenir de ce même tsunami à Sainte-Anne (Guadeloupe), conservé d’après « la tradition orale » mais dont le témoignage écrit n’a jamais pu être retrouvé à ce jour, se voit ainsi conforté.

• 1867 (18 novembre) – Les Saintes (Guadeloupe), Fort-de-France, Saint-Pierre (Martinique) (VT)

Cet important tsunami ayant affecté l’ensemble des îles des Petites Antilles (fig. 14) eut pour cause le violent séisme issu de l’Archipel des Iles Vierges (Saint-Thomas, intensité VIII d’après SisFrance/Antilles). Les deux nouvelles relations que nous livrons ci-dessous, correspondent à des témoignages entièrement nouveaux en Guadeloupe et à la Martinique.

À la Guadeloupe, le tsunami de 1867 fut constaté aux Saintes. C’est ce que nous apprennent des observations météorologiques faites à l’Anse du Bourg, commune de Terre-de-Haut. Nous reproduisons le témoignage in extenso, d’après les Archives de médecine navale (1868) :

Cette relation détaillée confirme par des données précises les effets du tsunami du 18 novembre 1867 aux Saintes (Guadeloupe), données qui nous échappaient jusque là.

De même, à la Martinique, absente de nos repères géographiques jusqu’ici, nous avons retrouvé le signalement du même tsunami, d’après une autre source : « Le 18



novembre 1867, la mer s’éleva ainsi subitement de 20 centimètres au-dessus des plus hautes marées à Fort-de-France et à Saint-Pierre. » (Revue maritime et coloniale, 1881).

Figure 14 - Carte des intensités du tsunami lié au séisme du 18 novembre 1867 dans la Mer Caraïbe (d’après BRGM-MEEDDM, novembre 2009, www.tsunamis.fr).

• 1902 (20 mai) – Montagne Pelée (Martinique) (VT)

Aux tsunamis d’origine volcanique causés par l’éruption de la Montagne Pelée, et survenus les 5 et 8 mai 1902, nous avons repéré dans les comptes-rendus de presse de l’époque (Journal des Débats, La Presse), la relation d’un troisième tsunami, le 20 mai 1902. Ce jour là, le déclenchement d’un lahar dans la Rivière du Carbet causa une vague qui endommagea ladite commune et qui se fit assez fortement sentir dans la baie de Fort-de-France (fig. 15).

Figure 15 - Martinique : localisation du Carbet et de Fort-de-France.



• 1902 (30 août) – Montagne Pelée (Martinique) (VT)

Ce jour là, le 30 août 1902, redoublant d’activité, la montagne Pelée cause les mêmes effets que le 20 mai précédent : un quatrième tsunami au Carbet et à Fort-de-France.

Quittons maintenant les Antilles pour revenir en France métropolitaine.

2.3.3. Bassin de l’Atlantique - Manche

• 1785 (6 septembre) – La Rochelle (Aunis) (VT)

Nous avons retrouvé la trace de cet événement dans les Ephémérides historiques de la Rochelle (1861) recopiant les ‘Affiches’ de cette ville (1785). La relation du phénomène est ainsi conçue :

La cause météorologique semblant pouvoir être exclue, l’origine de ce tsunami est inconnue.

• 1845 (25 septembre) – Le Havre (Normandie) (VT)

Lors de nos travaux de recherches dans le quotidien le Journal des Débats, nous avons relevé cet entrefilet à propos d’un phénomène marin qualifié d’exceptionnel et touchant le port du Havre. En voici le récit :



Une origine sismique locale est peu probable, la BD SisFrance des séismes ne relevant rien à cette date. Reste l’hypothèse d’un glissement sous-marin, mais les arguments manquent encore pour qualifier la cause de cet événement d’une manière fiable.

• 1850 (22 décembre) – Cherbourg (Cotentin) (VT)

Une fois encore, le Journal des Débats nous instruit sur un phénomène marin constaté dans le port de Cherbourg. Reprenant un écho de presse local, le quotidien s’exprime ainsi :



Ce tsunami correspond-il aux effets d’une commotion souterraine lointaine comme le suggère l’article ? Ce n’est pas exclu, mais pour l’heure nous ignorons l’origine de ce séisme, et si ce dernier en est bien la cause.

Ainsi s’achève le relevé des événements tsunamigènes que nous avons recueillis dans le cadre de cette étude. Au total, parmi plus de quatre cents sources documentaires que nous avons dépouillées, 18 tsunamis entièrement nouveaux et des compléments pour d’autres ont été implémentés dans la BD et sur le site. Naturellement, les caractéristiques de ces derniers, c’est-à-dire l’interprétation en terme de quantification des effets dans chaque localité touchée par le phénomène, mai aussi les sources documentaires qui les décrivent, sont accessibles en ligne. Le tableau (fig. 19, p. 42) présente la liste des vrais tsunamis actuellement recensés pour la France.

Cet état ne serait cependant pas complet si l’on n’évoquait pas les faux tsunamis, sur lesquels nous sommes tombés au cours de nos investigations, événements qui, sous le vocable de « raz-de-marée », se sont avérés être après analyse et confrontation le plus souvent dus aux conséquences de conditions météorologiques particulières (fortes tempêtes, ouragans) comme nous avons pu le voir dans le chapitre 1. Bien évidemment, ces événements ne font pas l’objet d’une recherche systématique, mais sont indiqués dans la BD pour certains d’entre eux l’occasion, afin d’éviter le risque de confusion.

La liste des faux tsunamis et tsunamis incertains est présentée ci-après (fig. 22, p. 44). Au cours de l’année 2009, 47 d’entre eux ont été identifiés.

2.4. ÉCHELLE DES TSUNAMIS « SIEBERG-AMBRASEYS » (RAPPEL)

Nous rappelons ci-dessous les définitions de l’échelle internationale des tsunamis en 6 degrés utilisée dans la BD et sur le site Internet. Ces caractéristiques sont à relier avec les intensités reportées dans le tableau des vrais tsunamis (fig. 19, p. 42, colonne droite).

- degré 1 : très légère, onde si faible qu’elle n’est perceptible que sur les marégrammes.

- degré 2 : légère, onde observée par les populations du littoral et les habitués de la mer. Généralement remarquée sur des rivages très plats.

- degré 3 : assez forte, généralement remarquée. Inondation des côtes en pente douce. Embarcations légères échouées. Constructions légères près des côtes faiblement endommagées. Dans les estuaires, inversion des cours d’eau jusqu’à une certaine distance en amont.

- degré 4 : forte, inondation du rivage sous une certaine hauteur d’eau. Affouillement des espaces aménagés. Constructions légères endommagées près des côtes. Constructions et structures en dur abîmées sur la côte. Gros voiliers et petits navires échoués à terre ou emportés au large. Côtes jonchées de débris flottants.

- degré 5 : très forte, inondation générale du rivage sous une certaine hauteur d’eau. Murs de soutènement des quais, constructions et structures en dur proches de la



côte endommagés. Structures légères détruites. Profond affouillement des terres cultivées et côtes jonchées d’objets flottants et d’animaux marins. Exception faite des grands navires, toutes les autres catégories d’embarcations sont échouées ou emportées au large. Grands mascarets dans les estuaires. Ouvrages portuaires endommagés. Noyades. Vagues accompagnées d’un fort rugissement.

- degré 6 : désastreuse, destruction partielle ou complète des constructions et structures édifiées par l’homme jusqu’à une certaine distance du rivage. Inondation des côtes sous une grande hauteur d’eau. Gros navires gravement endommagés. Arbres déracinés ou cassés. Nombreuses victimes.



3. Contenu de la BD Tsunamis en 2009

3.1. RAPPEL SUR LE CONTENU DE LA BD TSUNAMIS

Faisons un court rappel de ce qu’est la base de données Tsunamis d’un point de vue informatique. Il s’agit d’une suite de champs associés à une série de tables reliées les unes aux autres. Parmi les principales tables, figurent le descriptif temporel (carte d’identité du phénomène, date, heure, région, nature vraie/faux de l’événement), le descriptif spatial (localités concernées par le phénomène), le descriptif factuel (intensités et caractéristiques des ondes marines, nombre et hauteur de vagues, distances d’inondation et de retrait, run-up, indices de fiabilité des données interprétées), le descriptif documentaire (bibliographie et documentation numérisée), le descriptif cartographique (cartes à échelles variables).

Pour chaque « vrai » tsunami, toutes les données de ces tables sont consultables sur le site comme en témoignent les figures ci-après (fig. 16, 17 et 18) extraites d’un précédent rapport (BRGM/RP-55993-FR, 2007). Nous indiquons comme rappel les quatre premières tables (identité temporelle, spatiale et factuelle à la fois, et bibliographique).

Figure 16 - BD Tsunamis : fenêtre d’identité du tsunami du 23 février 1887 sur la Côte ligure.



Figure 17 - BD Tsunamis : détails des observations et paramètres associés aux localités ayant subi le tsunami du 23 février 1887 sur la Côte ligure.



Figure 18 - BD Tsunamis : aperçu des références bibliographiques associées à la description du tsunami du 23 février 1887 sur la côte ligure (page 1).

3.2. LISTE DES « VRAIS » TSUNAMIS (NOVEMBRE 2009)

Le tableau ci-après (fig. 19) indique la liste des événements publiés comme « vrais » tsunamis dans la base de données et sur le site (www.tsunamis.fr). Leur nombre est de 68 ; il était de 16 en 2006, 44 en 2007, 50 en 2008. La valeur fournie par la colonne de droite correspond à l’intensité du phénomène selon l’échelle internationale des tsunamis Sieberg-Ambraseys en 6 degrés (cf. § 2.4.). La case de l’intensité en blanc spécifie que l’intensité reste inconnue.

Les informations de couleur rouge correspondent aux événements nouvellement intégrés en 2009.



Base de données des tsunamis historiques en France (inventaire novembre 2009) Numevt Année Mois Jour Appellation Région Intensité 60001 1564 7 20 Glissement sous-marin (baie de Nice) Côte d'Azur 2 340004 1717 6 16 Flux et reflux de la rivière Hérault (Agde) Languedoc 3 130012 1725 6 4 Glissement sous-marin ? (Annaba) Algérie 3 130003 1725 6 29 Côte de Provence (Marseille-Cassis) Provence 3 500001 1725 7 13 Baie de Flamanville Cotentin 2 9720002 1755 11 1 Séisme dit de "Lisbonne" Antilles 3 9710002 1755 11 18 Séisme de Nouvelle Angleterre (Cape Ann) Antilles 4 9720001 1767 4 24 Séisme du sud-ouest de la Barbade Antilles (Martinique, Barbade) 4 170004 1785 9 6 Baie de La Rochelle (Le Port) Charente-Maritime 3 60009 1809 7 4 La Spezia - Livorno Italie 3 620001 1810 9 19 Port de Boulogne-sur-Mer Picardie 3 130001 1812 6 27 Côte et port de Marseille Provence 4 130010 1812 8 4 Côte et port de Marseille Provence 2 130004 1817 7 5 Baie de Marseille (Le Port) Provence 60010 1819 1 8 Séisme de la Riviera italienne (San Remo) Ligurie 60008 1828 10 9 Glissement sous-marin ? (Gênes) Ligurie 3 130005 1829 7 8 Baie de Marseille (Le Port) Provence 3 60007 1831 5 26 Séisme de la Riviera italienne (San Remo-Bussana) Ligurie 2 500006 1838 1 23 Baie et port de Cherbourg Cotentin 3 500007 1838 1 24 Baie de Cherbourg (Le Port) Cotentin 3 500008 1838 1 25 Baie de Cherbourg (Le Port) Cotentin 2 130008 1841 7 14 Baie de Marseille (Le Port) Provence 2 340001 1841 7 17 Baie de Sète (Le Port) Languedoc 3 9710003 1843 2 8 Séisme du nord-est de la Guadeloupe Antilles 2 130006 1843 2 27 Baie de Marseille (Le Port) Provence 3 760003 1845 9 25 Baie de Seine (Port du Havre) Normandie 500010 1850 12 17 Baie de Cherbourg (Le Port) Cotentin 3 60005 1856 8 21 Séisme de Kabylie (Jijel) Algérie 4 60006 1856 8 22 Séisme de Kabylie (Jijel) Algérie 4 620002 1858 6 5 Normandie, Kent, Détroit de Calais Manche 3 130022 1860 9 3 Baie de Marseille (Le Port) Provence 9710001 1867 11 18 Séisme des Iles Vierges (St-Thomas) Antilles 4 9880001 1875 3 28 Séisme des Nouvelles-Hébrides Nouvelle-Calédonie, Vanuatu 6 170002 1875 6 9 Baie de La Rochelle (Le Port) Charente-Maritime 3 170003 1882 4 22 Port de La Rochelle Charente-Maritime 3 9740003 1883 8 27 Eruption du Krakatoa (Java-Sumatra) Indonésie 6 60003 1887 2 23 Séisme de la Riviera italienne Ligurie 3 300001 1890 8 20 Le Grau-du-Roi Languedoc 3 60021 1891 1 15 Côte algérienne (Gouraya) Algérie 3 830002 1892 8 11 Baie de Toulon, La Seyne Côte varoise 660003 1894 6 6 Côte de Catalogne (Barcelone) Catalogne 3 830006 1897 6 30 Côte varoise et côte catalane (Six-Fours, Barcelone) Méditerranée occidentale 3 130014 1899 7 24 Baie de Marseille (Plage du Prado) Provence 2 9720014 1902 5 5 Mt. Pelée : lahar de la Rivière Blanche Martinique 3 9720015 1902 5 8 Mt. Pelée : explosion et nuée ardente Martinique 4 9720024 1902 5 20 Mt. Pelée : lahar de la Rivière Carbet Martinique 4 9720027 1902 8 30 Mt. Pelée : lahar de la Rivière Carbet Martinique 3 130021 1909 6 15 Côte provençale et côte varoise (Marseille, Toulon) Provence 2 9880005 1931 10 3 Séisme de San Cristobal Archipel des îles Salomon 6 9880006 1934 7 18 Séisme des iles Santa Cruz (Vanikoro) Archipel des îles Salomon 9880007 1934 7 21 Séisme des îles Santa Cruz (Nendo) Archipel des îles Salomon 9740006 1945 11 27 Séisme de Pasni Côte du Makran (Pakistan) 5 9720006 1969 12 25 Séisme de l'Est de la Dominique Antilles 2 170001 1972 9 7 Séisme d'Oléron Charente-Maritime 2 9880003 1977 6 22 Séisme du sud de l'Archipel des Tonga Pacifique Ouest 60002 1979 10 16 Glissement sous-marin (Nice, Baie des Anges) Côte d'Azur 3 9740004 1983 11 30 Séisme de l'Archipel des Chagos (Diego Garcia) British Indian Ocean Territory (BIOT) 4 9710005 1985 3 16 Séisme de Redonda Antilles 1 9710009 1997 12 26 Ecroulement de la Soufrière Hills de Montserrat Antilles 4



Base de données des tsunamis historiques en France (inventaire novembre 2009) Numevt Année Mois Jour Appellation Région Intensité9880002 1998 3 25 Séisme du nord Antarctique Pacifique Sud 60004 2003 5 21 Séisme de Boumerdès Algérie 3 9710006 2003 7 13 Eruption de la Soufriere Hills de Montserrat Antilles 2 130019 2004 8 24 Baie de Marseille (Plage de Pointe Rouge) Provence 2 9710007 2004 11 21 Séisme des Saintes (Guadeloupe) Antilles 3 9740002 2004 12 26 Séisme de Banda Aceh (Sumatra) Indonésie 6 9710010 2006 5 20 Eruption de la Soufriere Hills de Montserrat Antilles 9880004 2007 4 1 Séisme de Guadalcanal Archipel des îles Salomon 5 9740005 2007 9 12 Séisme de Bengkulu (Sumatra) Indonésie 4

Figure 19 - BD Tsunamis : liste des 68 vrais tsunamis actuellement accessibles sur le site. En rouge, les événements implémentés en 2009 (édition, novembre 2009).

3.3. RÉPARTITION DES TSUNAMIS PAR « BASSINS OCÉANIQUES »

Le tableau ci-dessous et le graphique associé (fig. 20) indiquent la répartition des tsunamis par bassins océaniques accessibles sur le site en 2009. Mer Méditerranée Océan Atlantique Manche Mer des Caraïbes Océan Indien Océan Pacifique

29 9 8 10 5 7

BD tsunamis par bassins océaniques (novembre 2009)

Océan Indien; 5

Océan Pacif ique; 7

Mer Méditerranée; 29

Océan Atlantique; 9

Manche; 8

Mer des Caraïbes; 10

Figure 20 - BD Tsunamis : distribution par bassins océaniques (novembre 2009).

3.4. RÉPARTITION DES TSUNAMIS PAR « CAUSES »

Le tableau ci-dessous et le graphique associé (fig. 21) indiquent la cause du tsunami. Le terme « gravitaire » renvoie aux glissements sous-marins et/ou écroulements de matières rocheuses. La mention « inconnue » est attribuée lorsque la cause du tsunami n’est pas indiquée par les témoignages, fût-ce après confrontation.

Sismique Volcanique Gravitaire Inconnue 28 7 5 28



BD tsunamis par causes (novembre 2009)

Sismique; 28Inconnue; 28

Volcanique; 7Gravitaire; 5

Figure 21 - BD Tsunamis : répartition par causes (novembre 2009).

3.5. LISTE DES FAUX TSUNAMIS (NOVEMBRE 2009)

Ci-dessous (fig. 22), liste des « faux » tsunamis et tsunamis d’origine incertaine enregistrés dans la BD et sur le site. Sur ce dernier, seule la consultation des dates est accessible en ligne.

Les informations de couleur bleu correspondent aux événements nouvellement intégrés en 2009.

numevt Année Mois Jour Appellation Région 130011 1694 11 24 Raz de marée de tempête (Cassis) Provence

9720022 1695 10 2 Raz de marée de tempête (Martinique) Martinique 760002 1716 11 30 Marée extraordinaire (Avranches, St-Malo, Le Havre) Bretagne, Normandie

9720004 1718 3 6 Raz de marée de cyclône (Martinique, Saint-Vincent) Antilles 9720017 1747 9 30 Raz de marée de cyclône (Martinique, Saint-Eustache) Antilles 9720018 1747 11 4 Raz de marée de cyclône (Saint-Pierre) Martinique 9720019 1748 1 12 Raz de marée de tempête (La Trinité) Martinique

9720003 1751 9 15 Raz de marée de cyclône (Martinique) Martinique, Haïti, République Dominicaine

9720020 1758 8 24 Raz de marée de tempête (Sainte-Marie) Martinique 9720021 1761 11 15 Raz de marée de cyclône (Saint-Pierre) Martinique 9710004 1765 7 31 Raz de marée de cyclône (Basse-Terre) Antilles

590001 1766 12 2 Marée extraordinaire (Dunkerque, Gravelines) Manche 620003 1767 1 2 Marée extraordinaire (Calais, Dunkerque) Manche 640001 1773 4 11 Coup de mer (Saint-Jean-de-Luz) Golfe de Gascogne 200001 1775 10 6 Coup de mer (Nord Ajaccio) Corse

9720023 1780 10 10 Raz de marée de cyclône (Saint-Pierre) Martinique 330001 1783 3 4 Submersion de la côte (Mestras) Bassin d'Arcachon

9720016 1788 8 14 Raz de marée de cyclône (Caravelle) Martinique 300002 1798 12 17 Raz de marée de tempête (Aigues-Mortes) Languedoc

9720007 1804 9 Raz de marée de cyclône ? (Saint-Pierre) Martinique 130020 1808 4 2 Baie de Marseille (Le Port) Provence 660001 1813 7 18 Contexte de tempête (Rosas) Catalogne

60011 1818 2 23 Contexte de tempête (Antibes) Côte d'Azur 500009 1821 9 13 Marée extraordinaire (Cherbourg) Cotentin 130013 1821 12 25 Raz de marée de tempête (Marseille, Cassis, Fos) Provence

9720005 1822 12 18 Raz de marée de cyclône (Martinique) Martinique 9720012 1823 11 30 Confusion de date avec 1824 (Saint-Pierre) Martinique 9720011 1824 11 30 Raz de marée de tempête ? (Saint-Pierre) Martinique 9720010 1827 11 30 Raz de marée de tempête (Martinique, Guadeloupe) Antilles 9740001 1829 2 10 Raz-de-marée de tempête (Saint-Denis) Ile de la Réunion



numevt Année Mois Jour Appellation Région 9720009 1829 10 26 Raz de marée de tempête (Martinique) Martinique

500003 1833 3 7 Contexte de grande marée (La Hougue) Cotentin 500005 1836 12 25 Raz de marée de tempête (Barfleur, La Hague) Cotentin

9720008 1837 7 26 Raz de marée de tempête (Saint-Pierre) Martinique 500004 1839 9 17 Raz de marée de tempête (la Hougue) Cotentin 130018 1841 7 17 Baie de Marseille (Le Port) Provence 340002 1844 10 22 Trombe dans le port de Sète Languedoc 340003 1845 6 21 Baie de Sète (Le Port) Languedoc 130007 1846 12 4 Baie de Marseille (Le Port) Provence 130009 1849 7 20 Baie de Marseille (Le Port) Provence

9710012 1851 8 17 Raz de marée de tempête (Guadeloupe, Ste-Lucie) Antilles 60012 1854 12 29 Contexte de tempête (Nice, Cannes) Côte d'Azur 60013 1855 1 20 Raz de marée de tempête (Nice) Côte d'Azur 60014 1862 11 24 Tempête en Méditerranée (Nice, Marseille, Toulon) Provence, Côte d'Azur

9710008 1867 7 29 Raz de marée de tempête (Saint-Martin, les Saintes) Guadeloupe 9720028 1867 10 8 Raz de marée de tempête (Fort-de-France, St-Pierre) Martinique

60015 1876 12 20 Tempête en Méditerranée (Nice, Cannes) Côte d'Azur 620004 1882 8 4 Forte houle ? (Boulogne-sur-Mer) Pas-de-Calais

60016 1885 1 16 Raz de marée de tempête (Nice) Côte d'Azur 60017 1886 11 10 Raz de marée de tempête (Nice, Cannes, Antibes) Côte d'Azur 60018 1886 12 16 Tempête (Nice) Côte d'Azur

500002 1889 5 30 Séisme du nord Cotentin Cotentin, Normandie

170005 1892 12 24 Raz de marée de tempête (Royan, Les Sables-d'Olonne) Charente-Maritime, Vendée

9740007 1894 12 18 Raz de marée de tempête ? (Port Mathurin) Archipel des Mascareignes, ile Rodrigues

560002 1902 11 24 Raz de marée de tempête (Groix, Belle-Ile) Bretagne

290001 1904 2 2 Raz de marée de tempête (Roscoff, Le Conquet, Penmarch) Bretagne

830004 1906 10 31 Raz de marée de tempête (Toulon, Nice, Cannes, Villefranche) Côte d'Azur

130002 1909 6 11 Raz de marée de tempête (Saintes-Maries, Banyuls) Golfe du Lion 350001 1909 10 28 Raz de marée de tempête (St-Malo, Port-en-Bessin) Bretagne, Normandie 170007 1910 2 11 Raz de marée de tempête (Rochefort) Charente-Maritime 760001 1911 10 22 Raz de marée de tempête (Le Havre) Normandie

130017 1912 12 6 Raz de marée de tempête (Port-Saint-Louis, Saintes-Maries) Camargue

130016 1916 11 18 Raz de marée de tempête (Marseille, Nice, Menton) Provence, Côte d'Azur 60020 1919 1 5 Raz de marée de tempête (Nice, Marseille) Côte d'Azur, Provence

830003 1920 1 6 Raz de marée de tempête (Hyères, Cannes, Nice) Côte d'Azur 60019 1922 3 23 Raz de marée de tempête (Nice) Côte d'Azur

9740010 1924 7 20 Raz de matée de tempête (Le Port) Ile de la Réunion 830005 1925 3 3 Raz de marée de tempête (Bandol, Hyères, St-Tropez) Côte d'Azur

9720026 1926 7 22 Raz de marée de tempête (Fort-de-France) Martinique 130015 1926 11 21 Raz de marée de tempête (Marseille, Cannes) Provence, Côte d'Azur

9720025 1927 12 30 Raz de marée de tempête (Martinique) Martinique

660002 1928 3 21 Raz de marée de tempête (Barcarès, Sète, Agde, Banyuls) Languedoc, Roussillon

9710011 1928 9 12 Raz de marée de cyclône (Guadeloupe, Martinique) Guadeloupe, Martinique 560004 1936 10 2 Forte houle (Belle-Ile) Bretagne 560003 1937 1 28 Raz de marée de tempête (Concarneau) Bretagne 170006 1940 11 17 Raz de marée de tempête (Rochefort) Charente-Maritime

9740008 1944 4 10 Raz de marée de cyclône (Saint-Denis) Ile de la Réunion 110001 1950 6 28 Coup de mer (Gruissan, Port-la-Nouvelle) Golfe du Lion 830001 1963 7 19 Déferlement de vagues (Cogolin) Côte varoise

9740009 2007 5 12 Raz de marée de cyclône (Port-Louis, Port-Mathurin) Ile Maurice, île Rodrigues

Figure 22 - BD Tsunamis : liste des 80 faux tsunamis. En bleu, les événements implémentés en 2009 et consultables sur le site seulement par la date (édition, novembre 2009).



3.6. DONNÉES ACCESSIBLES EN LIGNE (NOVEMBRE 2009)

Le tableau et graphique ci-dessous (fig. 23) indiquent le nombre de tsunamis consultables en ligne, le nombre total d’observations (localités) associées aux vrais tsunamis (VT), la quantité de références bibliographiques qui leur est associée et le nombre de pages d’archives au format numérique1.

Catalogue Faux tsunamis

Catalogue Vrais tsunamis

Observations reliées à Vrais tsunamis

Sources documentairesreliées à Vrais tsunamis

Archives numérisées accessibles en ligne

80 68 288 258 223

Pour information, le tableau indique la proportion des données relatives aux « Faux tsunamis » intégrées à ce jour dans la BD correspondante. Seule la date de ces événements et leur localisation géographique, accessibles par le « Catalogue des faux tsunamis », sont consultables sur le site.

BD tsunamis : données accessibles en ligne (novembre 2009)

Archives numérisées (liées à VT); 223

Références documentaires (liées

à VT); 258

Observations (localités liées à VT);

288

Catalogue Vrais tsunamis (VT); 68

Catalogue Faux tsunamis (date seulement); 80

Figure 23 - Site Internet Tsunamis : distribution des données consultables en ligne

(novembre 2009).

3.7. BD TSUNAMIS : BILAN DES TRAVAUX 2009

Dans le temps imparti à cette étude, le tableau et la figure ci-après (fig. 24) indiquent la répartition des principales interventions réalisées sur la BD tsunamis en 2009.

N.B. : Distinction « source documentaire » et « référence bibliographique ». En soi, une source documentaire est associée à une référence bibliographique par un index numérique qui lui est propre (chrono). Si cette source documentaire ne décrit qu’un seul événement, le chrono sera unique et constituera une unique référence

1 Les documents numérisés en 2009 sont fournis sur un CD Rom avec le présent rapport.



bibliographique. Par contre si cette même source documentaire décrit plusieurs événements, le chrono (donc la référence) sera répété autant de fois pour chaque événement décrit : ceci explique pourquoi le nombre de sources documentaires et le nombre de références bibliographiques sont différents.

Création et/ou correction

d'événements (Vrais Tsunamis)


d'observations

Acquisition de sources

documentaires nouvelles

Création de références

bibliographiques

Mise en ligne d'archives

numérisées

35 162 63 66 77

BD et site Tsunamis : interventions 2009

Acquisition de sources

documentaires nouvelles ; 63


d'observations; 162


d'événements; 35

Création de références

bibliographiques; 66

Mise en ligne d'archives

numérisées; 77

Figure 24 - BD Tsunamis : récapitulatif des principales interventions 2009 (novembre 2009).



Figure 25 - BD Tsunamis : Mise en ligne des reliefs sous-marins (données bathymétriques) ; ici, zone Atlantique-Méditerranée (à paraître, janvier 2010).



4. Site Web Tsunamis en 2009

Ce chapitre informe de la mise en place de nouvelles dispositions techniques sur la consultation du site. Il fournit ensuite les statistiques de consultation pour la période de référence : septembre 2008 à septembre 2009.

4.1. AMÉLIORATIONS TECHNIQUES : CARTOGRAPHIE

Depuis 2007, date de première mise en ligne sur Internet de l’inventaire des tsunamis historiques en France, plusieurs améliorations cartographiques ont été réalisées. On retiendra notamment la mise en ligne de fonds topographiques à différentes échelles (du 1/250 000 au 1/25 000) adaptés au seuil de zoom.

Cette année 2009, nous avons souhaité rendre accessible sur le site les fonds sous-marins, de manière à illustrer la bathymétrie.

Les données ont été recueillies et traitées à partir des fichiers américains GEBCO donnant accès à des images géoréférencées avec facteur de zoom possible. Les secteurs retenus concerneront l’ensemble du territoire français quelle que soit la zone : Atlantique et Méditerranée (fig. 25, ci-contre), Atlantique et Mer Caraïbes pour les Antilles, Pacifique pour la Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna et Océan-Indien pour la Réunion et Mayotte. Sur chaque carte, outre l’image des fonds marins, se superposeront les localités touchées par le phénomène avec leur intensité correspondante. Ces fonds seront disponibles en janvier 2010.

4.2. STATISTIQUES DE CONSULTATION DU SITE TSUNAMIS (2008-2009)

La fourniture des statistiques de fréquentation du site tsunamis est extraite du rapport de P. Herniot (Hébergement et maintenance des sites risques, MEEDDM-DGPR, rapport final, BRGM-RP 57696-FR, novembre 2009).

Nous rappelons ici que le site internet des Tsunamis historiques en France a été mis en ligne pour la première fois en septembre 2007.

Les graphiques correspondants indiquent tour à tour dans la colonne Tsunamis :

- nombre total de visiteurs par mois (octobre 2008 à septembre 2009) et nombre de pages visitées (fig. 26) ;

- la durée moyenne d’une visite (exprimée en secondes) et le pourcentage des accès venant de France (fig. 27) ;

- pourcentages de répartition des visites entre France et Étranger (fig. 28).



Figure 26 - Statistiques Site Web tsunamis octobre 2008 à septembre 2009 : nombre de visiteurs par mois et nombre pages consultées (accès).

Figure 27 - Statistiques Site Web tsunamis octobre 2008 à septembre 2009 : durée moyenne d’une visite (exprimée en secondes) et pourcentage de visiteurs de France.

Figure 28 - Statistiques Site Web tsunamis octobre 2008 à septembre 2009 : pourcentages de répartition entre visiteurs de France (47,04 %) et visiteurs de l’étranger (52,96 %).



5. Conclusion

n 2009, avec le soutien du Ministère de l'Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de la Mer, Direction générale de la Prévention des

Risques, le BRGM a poursuivi l’inventaire historique des tsunamis observés sur le territoire français métropolitain et Outre-mer (Martinique, Guadeloupe, Réunion).

Les données ainsi rassemblées ont été implémentées dans la base de données correspondante et son accessibles sur le site Internet à l’adresse www.tsunamis.fr.

Cet inventaire destiné à mieux appréhender le risque tsunami sur le territoire français a été entrepris grâce à des recherches documentaires visant à recueillir et interpréter les données sur ces phénomènes.

Par rapport à l’année précédente, les travaux 2009 ont permis de faire progresser l’état des connaissances de ces événements en intégrant à la base de données :

- 35 événements nouveaux et/ou actualisés ;

- 162 observations ponctuelles nouvelles et/ou actualisées ;

- 63 sources documentaires nouvelles (historiques, récentes) ;

- 66 références bibliographiques nouvelles ;

- 77 pages d’archives numérisées en 2009 et 226 consultables sur le site.

E

Centre scientifique et technique

Service risques naturels et sécurité du stockage du CO2 3, avenue Claude-Guillemin

BP 36009 – 45060 Orléans Cedex 2 – France – Tél. : 02 38 64 34 34

Documents

BD Tsunamis. Inventaire historique des tsunamis en France. Année