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#83 Edition du 2 Mai 2014 Edition du 2 Mai 2014 #83 Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ? Les Pirates du métro Casanova Knights of Badassdom Major Dundee Limonov Dictionnaire des jurons Le Lotus bleu - Les Aventures de Tintin, tome 5 (1936) Calypso - Is Like So... Pour écrire un seul vers 11 de novembre Southcliffe (2013) JCVD Les Flingueuses (The Heat) The Lost Battalion Belle et Sébastien Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ? Les Pirates du métro Casanova Knights of Badassdom Major Dundee Limonov Dictionnaire des jurons Le Lotus bleu - Les Aventures de Tintin, tome 5 (1936) Calypso - Is Like So... Pour écrire un seul vers 11 de novembre Southcliffe (2013) JCVD Les Flingueuses (The Heat) The Lost Battalion Belle et Sébastien

83 - Homecinema-fr

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#83

Edition du2 Mai 2014Edition du2 Mai 2014

#83

Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ?Les Pirates du métro

CasanovaKnights of Badassdom

Major Dundee

LimonovDictionnaire des jurons

Le Lotus bleu - Les Aventures de Tintin, tome 5 (1936)

Calypso - Is Like So...Pour écrire un seul vers

11 de novembre

Southcliffe (2013)

JCVDLes Flingueuses (The Heat)

The Lost BattalionBelle et Sébastien

Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ?Les Pirates du métro

CasanovaKnights of Badassdom

Major Dundee

LimonovDictionnaire des jurons

Le Lotus bleu - Les Aventures de Tintin, tome 5 (1936)

Calypso - Is Like So...Pour écrire un seul vers

11 de novembre

Southcliffe (2013)

JCVDLes Flingueuses (The Heat)

The Lost BattalionBelle et Sébastien

REDAC' CHEFFabi

REDACTEURSDjeeelochFabi

GérarD rocherGuynessGothicjMV

le loup célestetakeshi29

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CONCEPTION ET MISE EN PAGE

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SOUTIEN ET PUBLICATION

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CORRECTIONSFrahlt

Edité par l’association HomeCinema FRancophone (HCFR) association loi 1901 (JO 13/04/2002)

siège social : 21, rue de Fécamp75012 PARIS

SIREN : 444 601 892 00029

www.homecinema-fr.com

Edition du2 Mai 2014

Numéro 83

SOMMAIRE

La présentation (dénominations ou appellations, maquette, mise en page, logos), est la propriété de l’association HCFR. Aucune exploitation commer-ciale, reproduction, utilisation, modification, traduction, partielle ou intégrale des éléments de cette revue ne pourra en être faite sans l’accord préalable et écrit de l’association HCFR. Tous les produits, logos et images cités dans ces pages sont la propriété de leur marque respective. Les textes sont publiés sous la responsabilité de leur(s) auteur(s). Les analyses et leæs jugements qui peuvent être exprimés dans les articles, compte-rendus et d’autres textes d’auteurs identifiés comme tels, publiés dans cette revue sont ceux de l’auteur et ne sauraient être considérés comme ceux de l’association HCFR.

Gérard Rocher - Philippe de Chauveron - Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ?

Barbecue - 24 jours, la vérité sur l’affaire Ilan HalimiUne lettre ne s’écrit pas - Pas son genre - Le Dernier Diamant

Ali a les yeux bleus - Aux yeux des vivantsConversation animée avec Noam Chomsky - Avant l’aube

Be Home - Les femmes de VisegradThe Amazing Spider-Man : le destin d’un Héros

Last days of Summer - Joe - 3x3D

4

778991011

A l’affiche

7ème ART

Djee - Joseph Sargent - Les Pirates du métroFabi et JMV - Federico Fellini - Casanova

Gothic - Joe Lynch - Knights of BadassdomDjee - Sam Peckinpah - Major Dundee

MUSIQUE

Guyness - Robert Mitchum - Calypso - Is Like So...takeshi29 - Benjamin Biolay - Pour écrire un seul vers

takeshi29 - Silvia Pérez Cruz - 11 de novembre

242525

BLU-RAY

Le Loup céleste - Mabrouk El Mechri - JCVDLe Loup céleste - Paul Feig - Les Flingueuses (The Heat)

Le Loup céleste - Russell Mulcahy - The Lost BattalionLe Loup céleste - Nicolas Vanier - Belle et Sébastien

28303234

12141618

2022

A LIRE

Guyness - Emmanuel Carrère - Limonov Ze Big Nowhere - Pierre Enckell - Dictionnaire des jurons

BANDES DESSINEES

takeshi29 - Hergé - Le Lotus bleu - Tintin, tome 5 (1936) 23

SERIES

Eloch - Tony Grisoni et Sean Durkin - Southcliffe (2013) 26

www.homecinema-fr.com - Mai 20144

Gérard RocherA l’affiche

Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ?Philippe de Chauveron

Claude et Marie Verneuil, issus de la grande bourgeoisie catholique provinciale sont des parents plutôt “vieille France”. Mais ils se sont toujours obligés à faire preuve d’ouverture d’esprit...Les pilules furent cependant bien

difficiles à avaler quand leur première fille épousa un musulman, leur seconde un juif et leur troisième un chinois.Leurs espoirs de voir enfin l’une d’elles se marier à l’église se cristallisent donc sur la cadette, qui, alléluia, vient de rencontrer un bon catholique.

Date de sortie : 16 avril 2014 (1h37min) Réalisé par : Philippe de ChauveronAvec : Christian Clavier, Chantal Lauby, Ary Abittan Genre : ComédieNationalité : Français

Les enfants parfois n’exaucent pas les ambitions que leurs parents pourraient espérer, apportant alors des sur-prises aussi étonnantes que bouleversantes. C’est la mauvaises aventure qu’un couple catholique pratiquant va devoir subir au travers de leurs quatre filles. Celles-ci vont bien leur causer des soucis car le mariage dans lequel chacune s’engage avec beaucoup d’enthousiasme et de fidélité va être un élément très perturbateur pour Claude et Marie Verneuil au regard de leur religion. Vont-ils pouvoir recevoir dans leur demeure des gen-dres convertis à d’autres cultes que le leur? Vont-ils accepter la diversité des cultures et des cultes ?

Voici des gens sans histoire formant un couple parfait, malheureusement pour eux leurs quatre filles ayant été élevées dans la tradition religieuse de la famille vont leur réserver une sacrée surprise. Sans aucun préjugé, elles vont épouser un arabe, un juif, un asiatique et un africain. Ces quatre nouveaux venus arrivent avec leurs coutumes et leur religion et toutes les différences qui peuvent en advenir. Claude Verneuil, lui, gagne bien sa vie et possède avec son épouse Marie une très belle propriété. La religion est très présente dans leur existence et il est bien certain que le fait de devoir supporter d’autres idéologies leur est bien sûr très difficile et même assez insurmontable surtout pour Claude. C’est une difficile épreuve pour eux qui ont toujours rêvé de mar-iages catholiques. Le père est de plus un fervent gaulliste et supporte mal que d’autres confessions puissent venir entraver les valeurs de la France dans sa propre famille. Finalement tout ce petit monde arrive tant bien que mal à coexister. Bien sûr cela ne se passe pas toujours en haute cordialité car entre vannes et maladresses les démons de la “différence” reviennent au grand jour. Le bouquet final sera atteint lorsque la quatrième fille présentera Charles à ses parents. Enfin un français mais pas un français comme ils l’espéraient, là encore.

Il faut reconnaître que ce film de Philippe de Chauveron possède d’énormes qualités. Le réalisateur nous livre une comédie au cours de laquelle il nous apporte des arguments très solides sur l’analyse de notre société. Certes les parents sont de fervents catholiques qui portent très haut le drapeau de la France mais on s’aperçoit que les religions et les coutumes de chacun deviennent un problème épineux autant pour les uns que pour les

Numèro 83 - HCFR l’Hebdo 5

autres et que l’étroitesse d’esprit est générale. Dans leurs façons d’être, dans leurs discussions, tout peut être source d’un conflit que l’on sent lattant tout au long du film. Le réalisateur fait preuve de talent pour mettre ces différentes cultures en relation dans un genre de huis-clos nous décrivant de façon très pertinente les préjugés que chacun porte envers l’autre. C’est vrai tous finissent par se supporter mais que le chemin est dur. Que de concessions et d’efforts afin que cette grande famille puisse arriver à une certaine plénitude! On rit dans cette comédie grinçante et on peut même s’interroger sur soi-même au cours de scènes particulièrement efficaces, servies par un scénario souvent percutant. C’est donc une comédie intelligente et sérieuse qui nous amène à une vraie réflexion sur le délicat problème de l’intégration et du respect des différences.Il est difficile de faire ressortir une actrice ou un acteur dans cette oeuvre car la direction est parfaite. Chacune et chacun sont absolument imprégnés du personnage qu’ils interprètent. J’ai tout de même été très heureux de voir Christian Clavier enfin reconverti en acteur de talent. Il est drôle, touchant et véridique dans son rôle de “patriarche”. Chantal Loby est, elle aussi, parfaite dans le rôle de Marie, l’épouse “infortunée” de Claude, ré-demptrice du couple et de la famille. Je ne veux surtout pas oublier non plus Pascal N’Zonzi qui nous gratifie d’un personnage très pittoresque dans son rôle fort particulier du père de Charles, le quatrième et dernier marié... Ouf pour tout le clan familial!

Voici très certainement le meilleur film de Philippe de Chauveron qui nous réalise cette belle comédie douce-amère. En plus de rire des réactions des uns et des autres, je me suis régalé avec l’intelligence de l’analyse du réalisateur sur le comportement des personnages pour nous conduire vers une réflexion sur notre façon de voir la société qui nous entoure. Les problèmes sont très bien cernés au regard des coutumes, des religions et des idées reçues. Alors que chacun balaie devant sa porte !

www.homecinema-fr.com - Avril 20146

Numèro 83 - HCFR l’Hebdo 7

BarbecueDate de sortie : Mercredi 30 Avril 2014 (1h 38mn )Réalisé par Eric LavaineAvec Lambert Wilson, Franck Dubosc, Florence Foresti, Guillaume De Ton-quédec, Lionel AbelanskiFilm françaisGenre Comédie

Pour ses 50 ans, Antoine a reçu un cadeau original : un infarctus. A partir de maintenant, il va devoir «faire attention». Or, Antoine a passé sa vie entière à faire attention : attention à sa santé, à ce qu’il mangeait, attention à sa famille, à accepter les travers de ses amis, et à avaler de trop nombreuses couleuvres… Désormais, il va adopter un nouveau régime. Mais en voulant changer sa vie, on change forcément celle des autres…

24 jours, la vérité sur l’affaire Ilan HalimiDate de sortie : : Mercredi 30 Avril 2014 (1h 50mn )Réalisé par Alexandre ArcadyAvec Zabou Breitman, Pascal Elbé, Jacques Gamblin, Sylvie Testud, Eric CaravacaFilm françaisGenre Drame

Elle est entrée dans une boutique de téléphonie sur le boulevard Voltaire. Elle a fait mine de s’intéresser aux nouveaux portables, a obtenu le numéro du vendeur et s’en est allée. Elle l’a rappelé dès le lendemain, lui a dit qu’elle voulait le revoir. Ilan ne s’est pas méfié. Il avait vingt-trois ans, la vie devant lui… Comment pouvait-il se douter qu’en rejoignant cette jolie fille dans un café de la porte d’Orléans, il avait rendez-vous avec la mort ? Le vendredi 20 janvier 2006, Ilan Halimi, choisi par le gang des Barbares parce qu’il était juif, est enlevé et conduit dans un appartement de Bagneux...

Une lettre ne s’écrit pasDate de sortie : Mercredi 30 Avril 2014 (1h 25mn )Réalisé par Guillaume LevilAvec Stefen Eynius, Sophie Guyard, Philippe Nicaud (II), Colette Kraffe, Céline SpangFilm françaisGenre Drame

Julien et Nina établissent un pacte avec l’univers : il doivent profiter de la vie, quel qu’en soit le prix. Cette décision les mènera-t-elle au bonheur, ou au contraire à leur disparition ?

www.homecinema-fr.com - Mai 20148

Pas son genreDate de sortie : Mercredi 30 Avril 2014 (1h 51mn )Réalisé par Lucas BelvauxAvec Emilie Dequenne, Loïc Corbery, Sandra Nkake, Charlotte Talpaert, Anne CoesensFilm françaisGenre Comédie

Clément, jeune professeur de philosophie parisien est affecté à Arras pour un an. Loin de Paris et ses lumières, Clément ne sait pas à quoi occuper son temps libre. C’est alors qu’il rencontre Jennifer, jolie coiffeuse, qui devient sa maîtresse. Si la vie de Clément est régie par Kant ou Proust, celle de Jennifer est rythmée par la lecture de romans populaires, de magazines « people » et de soirées karaoké avec ses copines. Cœurs et corps sont libres pour vivre le plus beau des amours mais cela suffira-t-il à renverser les barrières culturelles et sociales ?

Le Dernier DiamantDate de sortie : Mercredi 30 Avril 2014 (1h 48mn )Réalisé par Eric BarbierAvec Yvan Attal, Bérénice Bejo, Jean-François Stévenin, Antoine Basler, Jacques SpiesserFilm françaisGenre Thriller

Simon, un cambrioleur en liberté surveillée, accepte de monter sur le plus gros coup de sa vie: Le vol du «Florentin», un diamant mythique mis en vente aux enchères par ses propriétaires. Pour réussir, il devra approcher Julia, l’experte dia-mantaire, pour qui la vente constitue un enjeu personnel et familial considérable. Au-delà d’un casse particulièrement osé, Simon entrainera Julia vers un destin qu’elle n’aurait pas pu imaginer.

Ali a les yeux bleusDate de sortie : Mercredi 30 Avril 2014 (1h 39mn )Réalisé par Claudio GiovannesiAvec Nader Sarhan, Stefano Rabatti, Brigitte Apruzzesi, Marian Valenti Adrian, Cesare Hosny SarhanFilm italienGenre Drame

Nader, jeune romain d’origine égyptienne, tente de se rebeller contre les valeurs de sa famille. Tiraillé entre le poids de ses origines et son désir d’in-tégration, courageux et amoureux à l’instar du héros d’une fable contem-poraine, Nader, livré à lui-même, va affronter la solitude et la peur, et devra se résigner à la perte d’une amitié pour affirmer sa propre identité.

Numèro 83 - HCFR l’Hebdo 9

Aux yeux des vivantsDate de sortie : Mercredi 30 Avril 2014 (1h 28mn )Réalisé par Julien Maury, Alexandre BustilloAvec Anne Marivin, Theo Fernandez, Francis Renaud, Zacharie Chasseriaud, Da-mien FerdelFilm françaisGenre Epouvante-horreur

Fuyant leur dernier jour d’école, Dan, Tom et Victor, trois adolescents inséparables, se perdent dans la campagne avant de s’engouffrer dans les méandres d’un studio de cinéma abandonné depuis des années. Un lieu décrépi devenu depuis le repère d’Isaac et Klarence Faucheur, un homme et son étrange fils, bien décidés à ne pas laisser le trio dévoiler leurs sombres secrets aux yeux des vivants. La nuit tombe. De retour chez eux, les adolescents ne tarderont pas à s’apercevoir que quelque chose les a suivis et que la nuit risque d’être l’une des plus longues de leur vie…

Conversation animée avec Noam Chomsky

Date de sortie : Mercredi 30 Avril 2014 (1h 28mn )Réalisé par Michel GondryAvec Noam Chomsky, Michel GondryFilm françaisGenre Animation

Conversations avec le linguiste et philosophe américain Noam Chomsky, sur sa vision du monde, de l’homme et de tout ce qui nous entoure, dans une série d’interviews avec Michel Gondry, et animé à la main par ce dernier.

Avant l’aubeDate de sortie : Mercredi 30 Avril 2014 (2h 8mn )Réalisé par Balaji K. KumarAvec Pooja Umashankar, Vinoth Kishan, Malavika Manikuttan, Laksh-mi Ramakrishnan, John VijayFilm indienGenre Action

Une nuit, une femme et une enfant s’enfuient, pourchassées par quatre hommes prêts à tout pour les retrouver. Qui sont-elles ? Qui sont leurs assaillants ? Quel sombre secret les relient ?

www.homecinema-fr.com - Mai 201410

Be HomeDate de sortie : Mercredi 30 Avril 2014 (1h 33mn )Réalisé par Yiomama H. LougineFilm taïwanaisGenre Drame

Ce film parle des souvenirs d’une vieille femme en fin de vie. Elle remémore sa reconstruction, après la perte de sa famille, grâce à la musique et surtout la croyance.

Les femmes de Visegrad

Date de sortie : Mercredi 30 Avril 2014 (1h 13mn )Réalisé par Jasmila ZbanicAvec Kym Vercoe, Boris Isakovic, Simon McBurney, Branko Cvejic, Leon LucevFilm bosniaqueGenre Drame

Après de magnifiques vacances d’été dans un village de Bosnie, Kym, une touriste australienne, découvre que ce lieu a connu de tragiques évènements au moment de la guerre de Bosnie. Touchée, elle ne peut oublier et décide de retourner sur les lieux pour lever le silence.

The Amazing Spider-Man : le destin d’un Héros

Date de sortie : Mercredi 30 Avril 2014 (2h 21mn )Réalisé par Marc WebbAvec Andrew Garfield, Emma Stone, Jamie Foxx, Dane DeHaan, Campbell Scott MichaelFilm américainGenre Action

Ce n’est un secret pour personne que le combat le plus rude de Spider-Man est ce-lui qu’il mène contre lui-même en tentant de concilier la vie quotidienne de Peter Parker et les lourdes responsabilités de Spider-Man. Mais Peter Parker va se rendre compte qu’il fait face à un conflit de bien plus grande ampleur. Être Spider-Man, quoi de plus grisant ? Peter Parker trouve son bonheur entre sa vie de héros, bon-dissant d’un gratte-ciel à l’autre, et les doux moments passés aux côté de Gwen. Mais être Spider-Man a un prix...

Numèro 83 - HCFR l’Hebdo 11

Last days of SummerDate de sortie : Mercredi 30 Avril 2014 (1h 51mn )Réalisé par Jason ReitmanAvec Kate Winslet, Josh Brolin, Gattlin Griffith, Tobey Maguire, Tom LipinskiFilm américainGenre Drame

Lors du dernier week-end de l’été, Frank, un détenu évadé, condamné pour meurtre, oblige Adèle et son fils Henry à le cacher chez eux. Très vite, la relation entre le ravisseur et la jeune femme prend une tournure inattendue. Pendant ces quatre jours, ils vont révéler de lourds secrets et réapprendre à aimer...

JoeDate de sortie : Mercredi 30 Avril 2014 (1h 57mn )Réalisé par David Gordon GreenAvec Nicolas Cage, Tye Sheridan, Adriene Mishler, Ronnie Gene Blevins, Heather KafkaFilm américainGenre Drame

Dans une petite ville du Texas, l’ex-taulard Joe Ransom essaie d’oublier son passé en ayant la vie de monsieur tout-le-monde : le jour, il travaille pour une société d’abattage de bois. La nuit, il boit. Mais le jour où Gary, un gamin de 15 ans arrive en ville, cherchant désespérément un travail pour faire vivre sa famille, Joe voit là l’occasion d’expier ses péchés et de devenir, pour une fois dans sa vie, important pour quelqu’un. Cherchant la rédemption, il va prendre Gary sous son aile…

3x3DDate de sortie : Mercredi 30 Avril 2014 (1h 10mn )Réalisé par Jean-Luc Godard, Peter Greenaway, Edgar PêraAvec Carolina Amaral, Keith Davis, Leonor Keil, Ângela Marques, Nuno MeloFilm portugaisGenre Comédie dramatique

Dans la ville millénaire de Guimarães, trois réalisateurs de renommée inter-nationale explorent la 3D et son influence sur notre perception du cinéma. Surimpression et superposition des images pour Peter Greenaway dans Just in Time, interrogation ludique sur le nouveau spectateur de cinéma pour Edgard Pêra avec Cinesapiens et esquisse d’une histoire du cinéma en 3D pour Jean-Luc Godard dans Les 3 Désastres.

www.homecinema-fr.com - Mai 201412

Djee7eme Art

Les Pirates du métroJoseph Sargent

Quatre hommes armés prennent d’assaut un train du métro de New York et demandent un million de dollars de rançon pour la vie des passagers. Le lieutenant Garber est en charge de l’affaire.

Date de sortie : 1974 (1h44min) Réalisé par : Joseph SargentAvec : Walter Matthau, Robert Shaw, Martin Balsam plusGenre : Policier , Drame , ThrillerNationalité : Américain

”Vieux dégueulasse”

C’est marrant.J’étais aux chiottes. Juste pour me laver les mains, tu sais. C’était dans un centre commercial et il y avait ce vieux. Tu sais, il faisait son pipi dans une des quatre pissotières alignées derrière moi. En sifflotant.Moi, je savonnais mes mains, elles étaient pleines de cambouis. Je ne sais plus où j’avais été les fourrer. En attendant, je voyais le lavabo prendre une teinte bien crado.Tiens, le rossignol part dans les aigus avec fausses notes, il doit entrer dans la zone qu’on appelle : dernière goutte.Bingo ! Le mec se retourne en fermant sa braguette et là, le choc ! C’est Walter Matthau! Le même nez Bintje, la même trogne de Droopy humain. Walter qui pissait derrière moi !Bon, je t’entends d’ici : «Mais c’était quand c’t’histoire ? Il est pas mort, le Walter ? Tu vas essayer de nous faire croire que tu te laves les mains ??? ».J’ai envie de dire stop. Je sais bien que ce n’est pas le vrai. Le vrai doit avoir un mec avec un seau pour quand il veut pisser. C’est pas le genre à s’épancher dans les centres commerciaux.Je ne le quitte pas des yeux quand même. Il va forcément se laver les mains, il se dirige vers moi. Crotte, carrément pas! Le mec se plante devant la machine à sécher les mains, il y glisse ses paluches et, en me faisant un clin d’oeil, il lâche : « Ça marche bien, ces machines, tu sors, t’es tout sec ». Et le mec se barre. Normal. Me laissant devant mon lavabo gris.

Et puis j’ai pensé à « The Taking Of Pelham 123 », polar seventies avec la basse qui claque bien comme il faut, des méchants à moustaches et de la joute oratoire derrière un gros micro en fer. New-York belle comme jamais, vue de sous la terre.Étonnante variation sur le thème de la prise d’otages à but purement lucratif où les malfaisants s’en prennent au métro et aussi à ceux qui sont dedans.

On suit ce coup, sa mise en place qui ne laisse rien au hasard, c’est tendu car presque en temps réel, filmé sans esbroufe mais foutrement efficace. Tendu comme la peau du slip.

Un flic débonnaire, des mecs qui s’appellent par des couleurs. Euh, attends, comme dans Reservoir Dogs ? Ouais, ma ****, tout pareil. Du Robert Shaw, du papa de Ben Stiller qui cherche à allumer ses clopes avec une gazinière pleine de flouze, du Martin Balsam qui a pris froid et du Walter Matthau qui ne se lave pas les mains après avoir fait pipi.

C’est une honte.

Numèro 83 - HCFR l’Hebdo 13

www.homecinema-fr.com - Mai 201414

CasanovaFederico Fellini

Federico Fellini nous offre un portrait à contre-courant de ce séducteur mythique. Un regard froid sur la solitude d’un homme poursuivi par sa renommée.

Date de sortie : 2 mars 1977 (2h3min) Réalisé par : Federico FelliniAvec : Cicely Browne, Carmen Scarpitta, Margaret Clementi plusGenre : Comédie dramatiqueNationalité : Américain , italien

Fabi et JMV7eme Art

Numèro 83 - HCFR l’Hebdo 15

«TROIS HEURES !»

Trois heures à me coltiner de fausses amours, de faux coïts mécaniques, de fausses vagues sur une mer en plastique.Trois heures à m’enfiler des palais de car-ton, des maquillages-plafonnages et des costumes à faire se pâmer Barbie Disco Fe-ver et Ken Drag Queen.Trois heures d’ennui, les yeux écarquillés, trois heures de stupeur devant un Fellini qui vomit son mépris sur le libertin véni-tien.Trois heures à attendre en vain la seconde divine où il me prendrait par la main pour me convier à cette fête baroque à laquelle de toutes évidence je ne serai pas invitée.

Oh, je les entends déjà, les professeurs indi-gnés, les censeurs de la critique.« Elle n’a vraiment rien compris. Quel manque de recul/hauteur/ouverture/pro-fondeur (biffer ...)!»Je les vois d’ici, les hochements approba-teurs des suiveurs imbéciles.« Pauvre fille... «

Cela m’indiffère autant que les gesticula-tions de ce pantin poudré pitoyable et pa-thétique.

Au cinéma je serai à jamais cette petite fille dont le coeur battait à l’extinction des feux et qui traversait la toile dès les premières secondes. J’étais Dorothy sur la route de briques jaunes avec ses trois potes magni-fiques. J’étais la petite Pearl tremblante qui tentait d’échapper au Révérend Powell.Sissi, Angélique, Mrs Chan et Calamity Jane : c’est moi !Cette petite fille en moi, elle veut encore vivre des aventures palpitantes, être dés-habillée par un gorille géant, tomber dans les bras de Clarck Gable ou jouer du katana chaussée d’Onitsuka Tiger jaunes.

Et cette petite fille-là, on ne la lui fait pas !La mer en plastique, on peut pas nager de-dans.Et l’amour en gardant sa petite culotte, ça fera jamais des bébés.

Non mais l’autre, hé...Fabi

“Tu t’ennuies chez Duras ? Va donc chez Felli-ni, on ne s’ennuie jamais chez Fellini...”

Heureusement pour moi, ce conseil éclairé du cher Henri Jeanson date de 1968 : on ne saura jamais ce que le grand homme eût pensé du Casanova du même génial Felli-ni, sorti en 1977. Voilà qui m’arrange, parce que moi je m’y ennuie, dans le Casanova, c’est même le seul Fellini que je n’aime pas.C’est purement subjectif, mais pour qu’une œuvre me plaise, elle doit être à la fois populaire et savante (Mozart, quoi !) : à ces deux critères, les films de Fellini me semblent répondre la plupart du temps à un degré ou à un autre, qu’il s’agisse des œuvres dites “néo-réalistes” ou de celles dites “baroques” (j’arrive même à supporter la “Cité des Femmes”). Seul le “Casanova” ne me semble ni populaire ni savant, mais bel et bien esthétisant et intellectuel.

“Populaire”, ça veut dire quoi ? Au moins une chose simple : tout film (et toute œuvre d’art) doit être accessible sans qu’on soit obligé d’avoir acheté au préalable le décodeur. S’il est obligatoire d’avoir fait des études d’Histoire, de Littérature et de Ciné-ma pour comprendre, il y a quelque chose qui ne va pas. Le cinéma est au départ un art forain qui s’adressait à des presqu’anal-phabètes : il est à mes yeux nécessaire qu’il conserve quelque chose de cette naïve-té originelle (“ingenuità” en italien). C’est quand même pas le coauteur de “Luci del Varietà” qui me dirait le contraire.

Or la vision de l’Europe des Lumières que propose le film est parfaitement scolaire et convenue, ce qui interdit à qui ne possède pas les codes d’entrer dans cet univers. A se demander si Fellini n’a pas tourné ça pour plaire aux gens des “Cahiers du cinéma”...

Est-ce à dire que ce film est trop savant pour être populaire ? Je le crois pas. Une œuvre savante est un œuvre qui renou-velle la vision que l’on a d’une époque (les vrais artistes en disent plus sur la réalité que les historiens ou les philosophes) et qui surtout piquent la curiosité du public, qui a envie d’en savoir plus : toute véritable rencontre se fait avec une altérité et com-mence par un choc émotionnel. Ici, ça n’est pas le cas, on ne pose aucune question sur l’Europe des Lumières, ni sur le personnage de Casanova. Tout au plus s’en pose-t-on sur la représentation que Fellini s’en fait. Une représentation purement intellec-tuelle, donc bourrée d’a priori.

La direction d’acteurs : si on ne sait pas que c’est fait exprès, Dolnald Sutherland est quand même plus mauvais que jamais. Fellini parvient, il fallait le faire, à lui don-ner un regard aussi inexpressif que celui de Rocco Siffredi. Ce qui prouve que l’on peut voyager dans toute l’Europe pour y baiser de façon compulsive, sans cesser d’être un

abruti qui ne voit rien, ne comprend rien, n’a aucune ouverture aux autres, en parti-culier aux femmes. Il est vrai que c’est sans doute le message explicite du film. Mes-sage bien pauvre.

Mais, m’objectera-t-on, le film est très beau. J’en conviens : costumes magnifiques, scène des chandeliers, hibou mécanique etc., tout ça c’est très réussi. Peut-être trop réussi. Bien sûr, on ne peut se satisfaire du langage du néo-réalisme, et le naturalisme en art est une convention comme une autre. En revanche, le baroque, c’est très beau, mais l’esthétique se met souvent à y primer sur tout : la beauté ne sert plus qu’à masquer le vide. Casanova est un film es-thétisant, à visée narcissique, le titre com-plet “Il Casanova di Federico Fellini” n’est pas choisi pour rien.

Le vide ? Peut-être pas. Le film me semble quand même avoir un contenu.Un contenu explicite d’abord : il s’agit de plaire aux féministes de l’époque. Un dis-cours anti-séduction visant à séduire, en-core et toujours ! Le mâle latin du passé, c’est un gros macho, qui d’ailleurs a peur des femmes (vagin denté, tête de Méduse), rongé par une homosexualité latente aussi massive que non-assumée. Un film sur la castration, quoi ! Il y a sûrement une part de vérité là-dedans, comme dans tous les lieux communs. Un film qui annoncerait “La città delle Donne” : demain on rase gratis, on respecte le désir et le plaisir féminin. On peut toujours y croire, et si ça permet à Fe-derico de continuer à baiser...

Beaucoup plus intéressant : un contenu implicite qui échappe au narcissisme de l’auteur.Fellini est très marqué par l’idée de déca-dence, de disparition d’un monde : c’est le cas dans “Satyricon”, dans “Casanova” et dans “Ginger et Fred”. Ce dernier film montre bien qu’en parlant de l’Antiquité (plus ou moins tardive, on ne sait pas vrai-ment qui a écrit le “Satyricon”, ni quand) ou de l’Europe pré-révolutionnaire des Lu-mières, il parle en fait de notre époque et de la représentation qu’il s’en fait. Une vi-sion absolument castastrophiste de notre monde, qui explique la fin glaçante du Ca-sanova, ou la prolifération des ordures mé-nagères dans “Ginger et Fred”. Un discours sur la décadence finalement très convenu : c’était bien mieux avant et tout ça va finir par une bonne guerre...

Ne partageant ni sa nostalgie du passé, ni son angoisse devant l’avenir, je ne peux adhérer à ce film. Je préfère le Fellini qui parvient à traduire la force vitale du peuple italien, sa joie de vivre au présent...Lui, il est fellinien !

JMV

www.homecinema-fr.com - Mai 201416

Des fans de jeux de rôles invoquent un démon par erreur... et doivent l’affronter.

Date de sortie : 2013 (1h 26min)Réalisé par : Joe LynchAvec : Peter Dinklage, Ryan Kwanten, Summer Glau plusGenre : Aventure , Fantastique , ComédieNationalité : Américain

Knights of BadassdomJoe Lynch

Gothic 7eme Art

Numèro 83 - HCFR l’Hebdo 17

“Dom Juan & Dragons”

- Bon, alors Joe, tu seras réalisateur niveau 1.- Quoi ? Mais j’ai très peu d’entraînement, pis avec le budget que tu me files, tu me demandes l’impossible là !- Discute pas, c’est moi le maître de jeu, et accessoirement producteur, et vu que j’suis que niveau 2 j’peux pas trop allonger tu vois ?!- Ouais, je comprends. Par contre ques-tion casting va falloir du lourd, genre du niveau 30 si tu vois ce que je veux dire, histoire d’attirer les spectateurs. Fais péter Tom Hardy, Gary Oldman, Mia Wasikows-ka et Shia LaBoeuf !- Laisse tomber, on m’a dit qu’ils allaient tourner dans un vieux film se déroulant au temps de la Prohibition. Nous on veut du geek bankable ! D’ailleurs pour ce qui est des personnages, à la place d’archétypes, on va plutôt partir sur des stéréotypes, histoire de toucher une audience plus

large !- Ouais et sinon tu aurais qui de dispo comme têtes d’affiche ?- A leur place je dois pouvoir dégoter respectivement Ryan...- Gosling ? Incroyable !- Nan, Kwanten, et pis Steve Zahn, Sum-mer Glau, et même la (petite) cerise sur le gâteau: Peter Dinklage ! Un nain en lieu et place d’un nabot, ça claque comme affiche ou bien ?- Euh ouais je te crois, mais dans quoi ils ont joué ?- Ben c’est vrai que c’est plus du niveau 3 que du 30. Kwanten, c’est Jason, le frère teubé de Sookie, la cruche blonde de “True Blood”. Steve Zahn y’a des chances que tu l’aies vu dans “Dallas Buyers Club”. Sinon c’est quasiment que dans des trucs

anecdotiques. Summer Glau c’est une des muses de Joss Whedon, pas la blonde chasseuse de vampires ni celle qui roule Dushku mais l’autre. Peter Dinklage, obligé...- Oui ! La voix de Captain Gutt dans “l’Age de glace 4” !- Euh oui, aussi, mais tu sais, dernièrement c’est surtout l’excellent Tyrion Lannister dans la série à succès “Game of Thrones” !- Connais pas.- Mais si, tu connais forcément, en plus c’est de la Fantasy ! Même qu’il dit toujo-urs “un Lannister paie toujours ses dettes”.- Ouais ben il a intérêt à avoir assez de notoriété pour que le film marche, sinon vu le prix qu’il va te coûter, c’est clair qu’il en aura une sacrée envers toi ! Bon, et concernant l’écriture, on en est où ?- J’ai mis Kevin Dreyfuss et Matt Wall au scénar, ça va dépoter !

- Ils ont fait quoi avant “Knights of Badass-dom” ?- Rien, ils sont niveau 1. Ce sera leur coup d’essai. En gros ça va être l’histoire d’un jeu de rôles grandeur nature (GN) ambi-ance médiévalo-héroic fantasy qui tourne mal après qu’un des participants n’incante un démon par erreur. Avec du beau gosse et de la love story au milieu. Y’aura sûre-ment des incohérences, mais on va pas développer de background à proprement parler, afin de limiter la casse. Et pis on compte sur les acteurs, les effets spéciaux et la musique pour que les spectateurs n’y voient que du feu ! Et tu sais, Matt Wall est un grand homme !- Ah ouais, il a déjà mené à bien des pro-jets ambitieux et tout ?- Non, du tout, mais bon, il doit faire un bon 1.85M j’veux dire !- Ah ouais, grand dans ce sens-là...et les

effets et maquillages ?- Alors là on a des pointures. Des mecs qui ont bossé sur “Star Wars Episode 1: La Menace Fantôme”, on en a même un qui a officié dans le “Dracula” de Coppola, “Blade”, sans oublier “Hercule” et “Xena”, tu sais, les séries TV ?- Classe, mais ça va être énorme !- Ouais enfin t’emballes pas trop, la plupart du temps, ce sera de la viscère éparpillée, j’ai pas de budget SFX non plus !- *****, bon, et la musique alors ?- C’est LA surprise du chef: Bear McCreary et son frère !- C’est qui ?- Tu plaisantes ? McCreary, c’est l’homme derrière la superbe bande originale de Battlestar Galactica. Il est au moins niveau 40 en musique !- Mais comment t’as fait pour réussir à l’embobiner ?- Je cherchais quelqu’un pour faire du Metal, je lui ai dit de venir sachant qu’il en est incapable, mais je savais que son frère ferait l’affaire. Du coup je le laisse quand même faire un peu mumuse lui aussi. Maintenant, occupe-toi de finaliser le film, ça fait quand même bientôt 4 ans que t’es dessus !- C’est pas faux. Il faudrait que tu gonfles mes attributs, histoire de faire fonction-ner ma magie et ainsi terminer “Knights of Badassdom” rapidement et sans trop de dégâts, d’un coup de baguette !- Hé ! Pas la peine d’être familier !- Trop tard, Alea Jacta Est.- Quoi ? J’te ramène un peu de blé et toi tu me demandes d’arrêter de jacter c’est ça ?- Mais non ! Les dés sont jetés...

www.homecinema-fr.com - Mai 201418

Le major Amos Charles Dundee décide de se lancer à la poursuite du chef Apache Sierra Chariba, qui a anéanti un détachement de ses soldats et un ranch.

Date de sortie : 1er mai 1965 (2h4min) Réalisé par : Sam PeckinpahAvec : Richard Harris, Jim Hutton, Michael Anderson Jr. plusGenre : WesternNationalité : Américain

Major DundeeSam Peckinpah

Djee 7eme Art

Numèro 83 - HCFR l’Hebdo 19

“La métamorphose”

Comme beaucoup, à tort, je considérais que Sam Peckinpah était le fossoyeur du Western américain, l’attaquant de l’inté-rieur et amorçant son déclin.J’étais un mouton dans le troupeau.Alors qu’en vrai, le western s’est tué tout seul, en tournant en rond et en recyclant jusqu’à plus soif les mêmes rengaines que de rares éclairs de génie cachent avec peine.Sam n’a tenu aucune pelle, n’a creusé aucun trou.Je n’ai pas été le dernier pour lâcher des « crépusculaire » ou autres « chant du cygne » quand j’abordais, la morve au nez, un des films du moustachu. Car c’est facile d’en-foncer des portes ouvertes, de suivre les sentiers balisés de la pensée unique et de tout ranger dans une boîte trop étroite. On se sent mieux quand on pense avoir tout compris, il suffit d’une étiquette posée sur un front et c’est bon. Alors que non, mon pote, Peckinpah ce n’est tellement pas ça.Il faut dire la vérité. C’est vrai, chez ce mec, il y a du presque jamais vu, une forme de nihilisme qu’évitaient soigneusement ses collègues, préférant glorifier la plupart du temps les pionniers, les encenser, t’en-traîner dans l’aventure, t’hypnotiser des déserts, te faire pleurer des montagnes. Il était des esthètes qui savaient d’un coucher de soleil t’exploser les mirettes, n’oubliant jamais une forme de roman-tisme que le grand Sam n’affectionnait guère. Pas pour faire son malin, selon moi, mais pour être juste avec lui-même, tu sais, le truc qui va avec “se regarder dans la glace sans détourner les yeux”.Mais ce bonhomme adorait l’Ouest et les Hommes. Et si son œil, sa vision des choses , étaient plus terre à terre, plus

proches des bas instincts, ceux qui font déchirer la viande sur l’os, avec les dents, ceux qui font vomir le sang, la tequila et la poussière accumulés dans une vie, il n’en débordait pas moins d’amour pour le genre humain.En choisissant une forme de naturalisme, il ne s’éloignait pas de ce qu’il voulait racon-ter vraiment, parler des hommes et de leur côté sombre, abysses desquels, une fois happé, tu ne ressors jamais.Une passion exacerbée pour les crasseux et une façon d’aborder la violence fronta-lement, sans l’enjoliver, mais sans l’atté-nuer non plus. Un truc affreux qu’on le taxa, à tort, encore, d’utiliser pour assouvir son goût du sang, sa folie dévastatrice.Pauvre Sam! Alors que ton credo c’était d’ausculter les travers de l’âme humaine, ce sombre, ce sale, ce dégueulasse, on te ferait presque passer pour un pervers, un malade, une raclure.

Son troisième film, Major Dundee, est à ce titre un exemple parfait pour y voir plus clair dans son jeu, une démarche (d’esca-lier) essentielle pour observer la mutation d’un artiste qui, avec son métrage sui-vant, imposera sa patte définitivement, en donnant au genre un de ses derniers chefs-d’œuvre : The Wild Bunch. Un film où il commencera à faire se confondre sa vie et son cinéma, où son regard se fera plus acéré, mais aussi plus sombre, sur le monde, son Amérique qu’il aimait mais qui l’effrayait aussi, irradiante de violence, sau-vage et peuplée d’hommes que les rêves mènent au bout du cauchemar.Et puis, un film sur la cavalerie, c’est un peu comme s’il allait pisser dans le jardin de John Ford.Dundee est, à ce titre, son dernier film « classique ». Pas de sur-découpage des scènes d’action, pas de Freeze et un héros dans la grande tradition de l’Ouest.Amos Dundee, soldat devenu geôlier d’après-guerre et pour qui le costume de maton est gênant, trop guindé, loin de ce qui est inscrit dans ses gènes, va sentir le feu dans sa poitrine, s’arracher à cette prison qui est aussi la sienne. Alors, quand des apaches massacrent des visages pâles, qu’ils torturent des soldats, en faisant même cuire un pendu tête en bas et qu’ils s’en vont, emportant avec eux trois enfants

mâles avec eux, le Major voit en la pour-suite de ces sauvages le prétexte, ce signe enfin : il va vivre à nouveau.Mais peut-on capturer le vent ?Charlton Heston, débraillé, est immense dans ce rôle un rien rocailleux, poseur comme il sait si bien le faire mais habité, méconnaissable surtout quand il se roule en boule et qu’il est plus proche d’un clochard que d’un prophète. Pourtant, il traverse plus mauvais que la Mer quand il fend en deux cette marée de Sudistes humiliés, de soudards, de voleurs et qu’il est droit et fier (comme un bar-tabac). Ces hommes qu’il sélectionnera pour sa quête sachant que l’armée, la cavalerie ne vali-dera ni n’accompagnera ses choix. Son af-frontement avec Benjamin Tyreen (fielleux Richard Harris à l’arrogance bienvenue), en gris vaincu, est dantesque et leur alliance est le cœur du film. Deux sortes d’hommes sur lesquels l’Amérique s’est construite mais qui se détestent, alors qu’ils sont si proches, si semblables. Un film peuplé de personnages désenchantés, annonciateurs de ses méfaits futurs.Avec aussi d’autres spectres d’hommes, Samuel Potts (James Coburn manchot, sa voix grave, barbu, sauvage entre les sauvages), son éclaireur-conseiller, dé-mon-gardien, marqué dans sa chair par une vie de guerre, miroir du Major, Warren Oates (toujours là), le déserteur, déjà tel-lement dingue, déjà condamné à mourir d’une balle dans le dos.Et puis le soleil qui, conjugué à la tequila, assomme.Répondre en tournant la tête et en lâchant un glaviot.Et enfin, la Femme qui jaillit tout à coup, qui fissure le roc, comme une malédiction, entraînant la chute, comme si l’abysse devait s’ouvrir sous ses pieds quand il en-trevoit un futur sans que le sang ne salisse plus ses mains.

Sam Peckinpah aura bien du mal avec ses producteurs qui, effrayés par les rushs, par la quantité astronomique de pellicule mangée par le sacripant, avaient en tête de le congédier. Heston offrit son salaire, jouant pour rien, pour qu’on le laisse finir un film qui sera censuré, charcuté par des producteurs aveugles et qui nous est pré-senté aujourd’hui dans la version souhai-tée par le réalisateur, 50 ans plus tard.Entamant « Le Kid de Cincinnati », Peckinpah fut viré au bout de quelques jours.

La légende était en marche. Le réalisateur fou, l’ingérable, allait traverser son désert et revenir métamorphosé et nous donner, à toi et à moi, «La Horde Sauvage».

www.homecinema-fr.com - Mai 201420

«Le virus d’une vie russe»

Un héros romanesque, dans la «vraie» vie (vaste défi-nition), est généralement le fruit de deux catégories.Il y celui, qui, confronté à une situation extraordinaire, a réagi d’une façon telle que ses actes se sont montrés dignes de narration. C’est parfois, et même souvent, en montrant des capacités enfouies au fond de lui (cou-rage, sacrifice, posture) dont il (ou elle, hein ? c’est gé-néral) ne soupçonnait même pas l’existence qu’il (ou elle, donc) se révèlera héroïque, au sens romanesque du terme.Et puis il y a celui (ou celle) qui a décidé de faire de sa vie un sujet de roman, et qui ne recherchera que ce qui pourra alimenter sa légende, bravant pour cela tous les

risques, acceptant toutes les concessions auxquelles une telle envie frénétique le poussera (années de pri-son, danger de mort, refus absolus de tout confort si la vie lui permet un répit, etc...)Edouard Limonov fait résolument partie de cette deu-xième catégorie, et c’est ce qui, comme beaucoup de gens qui ont suivi le même parcours et sont encore là pour en parler, le rend fascinant. Mais fascination ne signifie pas admiration.Tenter de résumer ici toute la complexité de ce person-nage serait d’autant plus illusoire qu’Emmanuel Car-rère y parvient à peine au terme de près de 500 pages.Non pas que ce dernier manque de talent. Au contraire, j’ai apprécié sa façon simple et plutôt honnête de suivre son sujet. En exprimant ses doutes, ses ques-

GuynessA LIRE

LimonovEmmanuel Carrère

Numèro 83 - HCFR l’Hebdo 21

tionnements, en mettant en parallèle sa propre vie et celle de son sujet, le livre gagne en chaleur, en proxi-mité.Dont la phrase qui suit est, il me semble, une très bonne illustration:«Cela m’ennuie de parler avec aussi peu d’indulgence de l’adolescent et du très jeune homme que j’ai été. Je voudrais l’aimer, me réconcilier avec lui, et je n’y arrive pas. Il me semble que j’étais terrorisé : par la vie, par les autres, par moi-même, et que la seule façon d’em-pêcher que la terreur me paralyse tout à fait, c’était d’adopter cette position de repli ironique et blasé, de considérer toute espèce d’enthousiasme ou d’enga-

gement avec le rica-nement du type pas dupe, revenu de tout sans être jamais allé nulle part.»Et il en fallait, de la chaleur, pour tenter de comprendre le parcours de cet écri-vain-poète homme politique, de son pa-telin natal jusqu’à Moscou, New-York, Paris, puis l’ex-you-goslavie, endroits aussi multiples que sa personnalité, où il côtoiera les êtres les plus extrêmes.

Parmi les paradoxes du (multiples) bonhomme, cette constatation que c’est finalement en prison qu’il sera la plus serein, le plus à sa place, parmi les criminels qu’il n’aura jamais été.Car cet adorateur des coups de force aura en effet dé-montré tout au long de son existence un inébranlable pacifisme dans ses actes personnels., et c’est là un de ses nombreux paradoxes.De ses relations homosexuelles avec des black SDF à New-York jusqu’à ses copinages obscènes avec les chefs de guerres Serbes, en filigrane, une ou deux idées simples: ne pas être comme les autres coute que coute, ne jamais adopter une posture politiquement correcte, attitude lui faisant embrasser ou côtoyer les idéologies les plus folles.Un virus enfin, cette viscérale envie de connaître un destin exceptionnel.Ce destin exceptionnel, finalement, il l’aura eu, mais sans la grandeur qu’il désirait ardemment.D’où ce constat un peu amer, lorsque, à l’issue d’une de leur rare entrevues, Limonov pose la question à Car-rère:- C’est bizarre quand même. Pourquoi vouloir écrire un livre sur moi ?- Mais parce que vous avez eu une vie passionnante...- Une vie de m*erde, oui.

C’est même pas si sûr.Même si, pour rien au monde, je n’aurais voulu, à titre personnel, vivre cinq minutes de celle-ci.

www.homecinema-fr.com - Mai 201422

«La ronde des jurons»

De la langue Française, des grands auteurs, du juron.

Juste ciel, tonnerre de Brest et merdazof, cré bon dieu et pute borgne, sacristi et tabernacle, ventre-saint-gris et bordel à cul,» Tous les morbleus, tous les ventre-bleus, les sacrebleus et les cornegidouilles «, comme chantait Brassens.

Place à la poésie, place au théatre, BORDEL !

Ah ! Non ! C’est un peu court, jeune homme !

On pouvait dire... oh ! Dieu ! ... bien des choses en somme...

En variant le ton, par exemple, tenez :

Agressif : «J’ t’ encule le cul, enculé !»

Amical : « Je chie dans ton cul.» ou bien « Si ton cul était humain, il se serait acheté une fuego.» ou même «Allez, va t’faire mettre steuplé !!!»

Descriptif : «Je vais te transformer l’usine a suchard en fontaine a galak .» ou bien « C’est à partir du 12 ème centimètre que tu vas sentir que ça chauffe pas mal. «

Curieux : « Comment ça, prépuce de moule..Pourquoi ?!?!» ou « Sac à merde ??!!...Et ça s’achète où ?»

Gracieux : «Votre progénitrice fait de merveilleuses caresses buccales au bord des routes nationales, paraît-il.»

Truculent : « Z’êtes tous des raclures de bidet que vot’mère a oublié de nettoyer avec sa petite balayette qui lui sort du cul...»

Prévenant : « Fais gaffe à la merde sur le trottoir !!! Ce serait dommage que tu piétines ton père.»

Tendre : « Salope !» ou « Tu vois ma chérie, c’est dans ces moments-là, quand on est au calme, tout les deux, que le mot connasse te va le mieux !»

Pédant : « OUI, Môssieur, j’ai baisé votre grand mère... et sans toucher les bords!»

Cavalier : «On m’a dit que t’avais une pine de cheval !!?? .... Mais dans ton cul !» ou bien « Ben contrairement à toi, j’ai p’têt les cheveux courts mais j’ai une queue de cheval !!»

Poetique : « C’est sous un ciel étoilé / que complètement bourré / Ma capote s’est percée / Et pauvre de moi, neuf mois après / A mon grand désespoir, tu es né.»

Admiratif : « En 37 ans de vie et de rencontres diverses, j’ai pas trouvé plus con que toi...Chapeau bas !»

Naïf : «Comment ça ma mère est à Prisu et bouffe un short taille 38 ...ça m’inquiète. J’vais l’appeler tout de suite !!»

Respectueux : «Veuillez vous faire introduire par Laurent Ruquier. En vous remerciant.» ou bien «Veuillez agréer mes morpions dans votre moustache.»

.................. Cyrano de Vergerac (Edmond Rouston).................

Ze Big NowhereA LIRE

Dictionnaire des juronsPierre Enckell

Numèro 83 - HCFR l’Hebdo 23

takeshi29BANDES DESSINEES

Le Lotus bleu - Les Aventures de Tintin, tome 5 (1936)Hergé

«Comme c’est bon sans Spielberg !!!!»

Quoi de mieux pour calmer la colère provoquée par la «terrible» adaptation spielbergienne que de se replonger dans l’une des plus formidables aventures du petit reporter à houppette ?Il s’agit avant tout d’une aventure trépidante et foisonnante mais aussi pour la première fois de la série

d’un récit ancré dans la Grande histoire, en l’occurrence le conflit sino-japonais que bon nombre d’historiens considèrent à la fois comme le point final de la première guerre mondiale et l’évènement historique ouvrant la seconde.On sent ici un Hergé beaucoup plus «renseigné» sur le monde, et donc par consé-quent bien plus tolérant, venant ainsi compenser ses «dérapages» précédents. Bref, un Hergé bien loin de celui de «Tintin au Congo».A noter le remarquable travail de fourmi effectué par les Éditions Moulinsart qui font de certains d’entre nous de grands enfants RAVIS.

www.homecinema-fr.com - Mai 201424

«Bob l’éponge»

Rappelons, en guise d’entrée, toute l’admi-ration que j’ai pour Bob.Robert l’acteur, bien sûr, mais aussi Mit-chum l’être humain, drôle, incisif, capable d’un recul dévastateur sur son activité ou sur ses contemporains, aidé en cela par une consommation relativement intense de ces choses qui rendent la vie un peu moins poisseuse : alcool et autres drogues douces qui lui ont valu, en son temps, son lot de désagréments judiciaires.Aujourd’hui, les amis, nous parlerons de Mitch le chanteur.Parce qu’il y a à dire, et pas qu’un peu !

L’histoireOn la connait : nous sommes en 1956, Bob partage avec Jack Lemmon et Rita Haywor-th l’affiche de «L’Enfer des tropiques». Le tournage se situe au cœur des Caraïbes, sur l’île de Trinidad. Jack raconte mieux que quiconque ce qui sera à l’origine de ce disque mythique (pour une fois, le terme a longtemps été on ne peut plus juste) : « Nous écoutions ces mecs qui depuis la nuit des temps gagnaient leur vie en pas-sant de table en table, improvisant des paroles sur du calypso. Quand tout à coup, ce fils de pute de Mitchum se lève et com-mence à inventer des paroles avec eux. Ç a duré une vingtaine de minutes, il allait d’une table à l’autre, exactement comme les pros, inventant des paroles exception-nelles. Je n’en croyais pas mes yeux, il était aussi bon qu’eux ! »Deborah Kerr, sa compagne de l’époque,

le confirme : durant les mois qui suivirent, à Trinidad, Bob développe cet autre don inné chez lui, un sens du rythme et de la musique à rendre fous de jalousie les péquins moyens qu’une majorité d’entre nous sommes.On doit faire un bond de quelques mois et un retour aux States pour poursuivre l’histoire : un ponte de Capitol records de-mande à Bob ce que ce dernier sait faire : Mitch danse quelques pas et fredonne quelques phrases de Caplypso. Le contrat est signé et l’enregistrement peut débuter. Nous sommes en 57.

La légendeAu début des années 90, «Calypso is like so» est un des graals de l’amateur de mu-sique éclairé et du disquaire concerné : le disque n’est plus distribué depuis belle lurette et ceux qui en parlent ont soudain l’œil qui s’illumine et le sourire complice de ceux qui savent. Le posséder, le connaitre, fait de vous un être à part. Vous faites par-tie des élus. Certes, Mitchum a enregistré un album country dans les années 60 et est connu pour ça, mais il n’empêche : c’est le Calypso, le vrai truc.L’obtenir en import est on en peut plus ardu : régulièrement introuvable, il arrive parfois au compte-goutte anémique, et à un prix qui décourage tout non-cadre su-périeur.Les enfants, je précise : je vous parle d’un temps où internet est encore balbutiant, et où le terme de MP3 ne peut rien évo-quer d’autre qu’un composé chimique ou médical. Les cassettes voilées (ndla : objet rectangulaire troué deux fois permettant le défilement d’une «bande magnétique» où pouvait se fixer des éléments sonores) se passaient de mains en mains. Mais sans la pochette, ça le faisait sacrément moins.

Le disqueR e s s o r t i officielle-ment par EMI en 95, Calypso is like So est désormais un best

seller intemporel qui connait de réguliers beaux jours quand les opérations de CD-pas-chers garnissent les derniers rayons disques de la planète.Aujourd’hui, que reste-t-il de ce disque atypique ? Convenons-en illico : le calypso n’est pas ma tasse de whisky et si Bob ne s’y était pas aventuré, il y a peu de chances que je vous en parle aujourd’hui.Pourtant, son écoute est indispensable. Les musiciens qui accompagnent Bob sont parfaits, les arrangements sont authen-tiques (loin de toutes les daubes préfa-briquées que –déjà !-les gloires du grand écran enregistraient en ces temps pas si reculés) et il faut entendre (oui, il faut !) Mitch avec son phrasé unique débiter des couplets improbables dont la drôlerie n’a d’égale que l’acuité.Ainsi, si vous vous faites le plaisir de dé-couvrir ou (redécouvrir) cet album magni-fique, vous saurez pourquoi d’un point de vue purement logique il vaut mieux se ma-rier à une femme plus vieille que soi. Vous saurez ce qui est arrivé à Jean et Dinah. Ce qui est arrivé à cette génération. Pourquoi ce n’est «pas lui». Et à quoi ressemble de l’eau de noix de coco.Il se dégage de ces plages un charme à nul autre pareil, une bonne humeur durable, ce moment suspendu résonne dans vôtre âme devenue soudain légère avec des ac-cents de grâce. On a soudain envie d’effec-tuer deux ou trois petits pas et fredonner avec Bob.L’immense Bob.

Et grâce à ce disque, comme Robert le dit mieux que quiconque, je peux désormais m’exclamer : «I learn a merengue, mama» !

GuynessMUSIQUE

Calypso - Is Like So...Robert Mitchum

Numèro 83 - HCFR l’Hebdo 25

“Rainer Maria Rilke magnifié par Biolay et Michel Aumont”

Un tout petit film, une toute petite BO pour laquelle le Benjamin ne s’est pas foulé et soudain déboule ce poème de Rainer Maria Rilke qui me hante depuis si longtemps. La voix profonde de Michel Aumont posée sur la superbe composition de Biolay...Sublime... Toute la vie est dans ce texte.

Pour écrire un seul vers (2004)Benjamin Biolay

Les coups de coeur de takeshi29MUSIQUE

11 de novembre (2012)Silvia Pérez Cruz

«Les catalans avaient le Barça, ils ont maintenant Silvia Pérez Cruz»

Depuis septembre, ma platine me réclame au moins une fois par semaine la voix et les mélodies merveilleuses de cette espagnole. Sorte d’alchimie idéale entre musique traditionnelle (le Fado bien entendu mais aussi l’Amérique du Sud qui n’est jamais très loin et les voix tendance slaves qui se font jour par instants *), jazz et folk ombrageux 70’s.La belle n’a que 29 ans et elle se paie le luxe de signer à la fois textes et musiques dès ce second album qui respire pour-tant la maturité.Un verre de Priorat, afin de rendre hommage à la Catalogne natale de la Demoiselle, les compositions enivrantes de ce «11 de Novembre» et la définition du mot allégresse n’est pas loin.

* Le sublime «Folegandros» ne se gêne pas pour aller dire bonjour à Miranda Sex Garden ou aux Mystère des Voix bulgares

www.homecinema-fr.com - Mai 201426

élochSERIES

Southcliffe (2013)Tony Grisoni et Sean Durkin

Au lendemain d’une terrible fusillade en Angleterre, un journaliste arrive sur les lieux du drame, son vil-lage d’enfance.

Première diffusion : 4 août 2013Série réalisée par : Tony Grisoni et Sean Durkin Durée par épisode : 1 hGenre : Drame Avec : Joe Dempsie, Rory Kinnear, Eddie Marsan Nationalité : Série britannique

“ Tout est si calme en apparence ... “

Quelques images d’un village imaginaire appelé “Southcliffe”, comme des cartes postales étrangement pessimistes, grises et pluvieuses. Ces images figées reviendront en exergue des deux premiers épisodes (la mini-série en comporte 4). C’est d’abord un lieu que filme et présente “Southcliffe”. Un lieu que presque tous les médias qualifieront de “tranquille”. Le personnage le plus central, le plus entêtant, c’est lui, ce lieu britannique avec sa marée qui s’agite au gré des bulletins maritimes. Depuis “Broadchurch”, on le sait, dans les séries britanniques, la mer est dévastatrice. Derrière la tranquillité, le chaos guette.

Mais déjà l’image s’anime, une femme enfonce ses mains dans la terre, tranquillement, elle jardine. C’est une vie nouvelle qu’elle propose à la terre. Soudain, une dénotation retentit dans la brume matinale. Voilà que la femme se relève, une deuxième déflagration lui retire la vie, avec la brutalité de la surprise et de la rapidité du passage de la vie à la mort. Sur les raisons de cette mort soudaine, le récit ne reviendra que plus tard, par saccades car la série se refuse à toute chronologie. Le chaos se lit jusque dans la forme. On revient en arrière, les points de vue changent, une même scène apparaît sous dif-férents angles. C’est une leçon de cinéma: sur les choix artistiques, sur la notion de placement d’une caméra, de dialogues. Ce que la caméra nous livre ou non.

Un autre point de vue se dessine et vient donner corps à cette fiction de tuerie implacable: celui du journaliste qui revient au pays. Il est amer. Ce n’est pas une ville tranquille qu’il vend à ses auditeurs. Le calme n’est qu’une apparence, le chaos, prévient-il, était là bien avant. Son regard est dur, injuste parfois. Il en perd sa vie, que Southcliffe lui avait déjà volée des années auparavant. Il est question d’acharnement, comme sur la personne qui tirera par cible puis au hasard. On ne tente pas d’expliquer son geste, sa souffrance n’est pas un argument valable.

Mais la série s’attache à autre chose: elle vient dire l’absence, le deuil, la souffrance collective et individuelle. Des mots même du réalisateur “vous ne saurez plus si vous marchez sur la terre ou sur l’eau”. Les deux derniers épisodes reviennent sur les séquelles du drame. Celles qui apparaissent dès le lendemain de la tuerie, quand on ne sait pas encore trop ce qui nous arrive. Les proches ne sont plus là mais tout ça n’est pas encore réel. A l’image de ce magnifique enterrement-mariage réalisé par un homme dont le couple se délitait pourtant. Il a perdu ses deux enfants et sa femme dans le même temps, toute forme de vie en lui, en somme. Le dernier épisode “le jour des morts”, revient sur les séquelles un an après. Dernier retour sur la terre maudite pour la presse, désolation pour “ceux qui restent”. Parallèle fût fait par le réalisateur avec “Les Revenants”, et son étude du lien entre vivants et morts. Une seule chose nous apparaît certaine dans ce récit éclaté (c’est la force de la série) et très léché: “Un seul être vous manque et tout est dépeuplé”. Que dis-je, dévasté, arraché, la mer a recou-vert la terre et à marée basse, le paysage en est changé à jamais, profondément.

Numèro 83 - HCFR l’Hebdo 27

www.homecinema-fr.com - Mai 201428

JCVDMabrouk El Mechri

Le Loup CelesteBlu-ray

Entre ses problèmes fiscaux, la bataille juridique qui l’oppose à sa femme pour l’obtention de la garde de sa fille, les périodes de vache maigre du cinéma d’action qui voient même Steven Seagal lui souffler

un rôle, Jean-Claude Van Damme est venu chercher dans son pays d’enfance le calme et le repos qu’il ne trouve plus aux États-Unis...

Année : 2008Durée : 93 minRéalisateur : Mabrouk El Mechri Acteurs : Jean-Claude Van Damme, François Damien, Zinedine Soualem, Karim Belkhadra, Jean-François Wolff

Numèro 83 - HCFR l’Hebdo 29

Ce singulier objet filmique qui mixe fiction et réalité, polar comique et mélodrame réflexif, est une vertigineuse mise en abyme d’un Jean-Claude Van Damme (dans le rôle de sa vie au sens propre comme au figuré) à fleur de peau, en proie au doute et capable d’un pertinent sens de l’auto-dérision, à laquelle s’ajoute une intrigue ne manquant pas de rebondissements et une mise en scène léchée aux partis pris esthétiques bien tranchés. Une formidable curiosité cinématographique.

Le Blu-ray ImageExempt de tout reproche avec une compression solide qui assure même la pré-sence d’un beau grain argentique, le présent transfert HD délivre une définition sans faille, un piqué ultra-précis, une palette colorimétrique respectueuse des choix visuels (photographie désaturée aux tons sépia) du réalisateur et de son chef op Pierre Yves Bastard, des contrastes magnifiques et des noirs puissants. C’est idyllique !

AudioLa piste sonore 5.1 (2.0 non testée) dynamique, fluide et immersive propose un spectacle auditif détonant où la frontale distille des dialogues cristallins, où les surrounds offrent des effets explosifs (la spectaculaire ouverture) et/ou d’am-biances (la foule à l’extérieur du bureau de poste ou encore les cris de la chauf-feuse de taxi) séduisants, et où la séparation des canaux est d’une rare précision. Néanmoins, même si le mixage reste formidable, il faut admettre que le canal de basses est un peu en retrait.

Fiche technique

Le film : Blu-ray :

Format vidéo1080p24 (AVC) / [2.35]

Pistes sonoresFrançais (VFF) Dolby TrueHD 5.1Français (VFF) Dolby Digital 2.0

Sous-titresAnglais imposés

Région : B (Royaume-Uni)Éditeur : Revolver Entertainment Date de sortie : 02 février 2009

www.homecinema-fr.com - Mai 201430

Sarah Ashburn est agent du FBI, très douée mais particulièrement arrogante. Shannon Mullis est agent de police, aux méthodes très personnelles et au langage fleuri. Elles n’ont rien en commun mais vont

devoir travailler ensemble pour arrêter un baron de la drogue ultra violent...

Année : 2013Durée : 117 min (version cinéma) / 120 min (version non censurée)Réalisateur : Paul FeigActeurs : Sandra Bullock, Melissa McCarthy, Demian Bichir, Marlon Wayans, Michael Rapaport

Les Flingueuses (The Heat)Paul Feig

Le Loup CelesteBlu-ray

Numèro 83 - HCFR l’Hebdo 31

Cette héritière des buddy movies des années 80 (comme “L’Arme fatale” et “48 Heures”) est une comé-die policière bien grasse portée par un irrésistible duo d’actrices, formé par une Sandra Bullock aussi coincée qu’arrogante et par une Melissa McCarthy déjantée au débit ordurier désopilant, où le scé-nario bien trop mince et finalement inintéressant n’est là que pour balancer aux spectateurs un max de situations décalées/scabreuses et de joutes verbales hilarantes qui font presque toujours mouche. Un plaisir coupable bien calorique.

Le Blu-ray ImageLa définition est là, comme la luminosité éclatante, les couleurs chaleureuses, les noirs profonds et les contrastes solides, mais le piqué trop doux et le rendu très argentique (ce n’est pas un dé-faut d’ailleurs) ne permettent jamais aux détails de s’exprimer li-brement.

AudioDes pistes sonores propres mais peu démonstratives (la spatiali-sation est bien discrète) où l’action reste souvent accrochée sur la scène avant. Les voix sont limpides, l’ouverture frontale est cor-recte et les enceintes surround se réveillent lors des passages mu-sicaux, mais ces mixages sont franchement moyens et n’ont rien de marquant.

Fiche technique

Le film : Blu-ray :

Format vidéo1080p24 (AVC) / [2.40]

Pistes sonoresAnglais DTS-HD Master Audio 5.1Français (VFF) DTS 5.1

Sous-titresAnglaisFrançais

Région : B (France)Éditeur : 20th Century Fox Date de sortie : 05 février 2014

www.homecinema-fr.com - Mai 201432

Septembre 1918. L’offensive de Meuse-Argonne est lancée. La 77ème division de l’armée américaine est en première ligne de cette bataille décisive de la Première Guerre Mondiale. Menés par le jeune major

Charles Whittlesey, ils se retrouvent pris au piège entre deux lignes ennemis. Armés de leur courage, ils vont tout faire pour s’en sortir...

Année : 2001Durée : 88 minRéalisateur : Russell MulcahyActeurs : Rick Schroder, Michael Brandon, Phil McKee, Jamie Harris, Jay Rodan

The Lost BattalionRussell Mulcahy

Le Loup CelesteBlu-ray

Numèro 83 - HCFR l’Hebdo 33

Cette production télévisuelle aux moyens limités mais peu visibles, qui rappelle sans effets faciles un fait historique effroyablement vain de la Première Guerre mondiale, est un film de guerre à l’intensité dramatique certaine dont l’élan de la mise en scène, le suspense instauré par la construction du ré-cit, la précision du montage, le réalisme des assauts (notamment celui à la sortie des tranchées), la qualité de la reconstitution, l’humanité du discours et l’absence de manichéisme (les Allemands ne sont jamais montrés comme des méchants face aux gentils Américains) ne sont pas sans évoquer “Il faut sauver le soldat Ryan”.

Le Blu-ray ImageLe master est propre, la définition est impeccable, le grain est fi-dèlement restitué, et les couleurs comme les contrastes sont vo-lontairement désaturés; il est donc aisé de ressentir visuellement la froide horreur de la Grande Guerre.

AudioDes pistes sonores humbles en effets et ambiances (parfois mas-quées sur la VF) qui restituent avec netteté les dialogues (les voix sont bien trop mises en avant sur la VF) et utilisent à bon escient les frontales gauche et droite.

Fiche technique

Le film : Blu-ray :

Format vidéo1080p24 (AVC) / [1.85]

Pistes sonoresAnglais DTS-HD Master Audio 2.0Français (VFF) DTS-HD Master Audio 2.0

Sous-titresFrançais

Région : B (France)Éditeur : Koba Films Date de sortie : 06 mars 2013

www.homecinema-fr.com - Mai 201434

Ça se passe là-haut, dans les Alpes, là où la neige est immaculée, là où les chamois coursent les mar-mottes, là où les sommets tutoient les nuages. C’est la rencontre d’un enfant solitaire et d’un chien sau-

vage, l’histoire de Sébastien qui apprivoise Belle, l’aventure d’une amitié indéfectible au cœur de la seconde Guerre mondiale...

Année : 2013Durée : 99 minRéalisateur : Nicolas VanierActeurs : Félix Bossuet, Tchéky Karyo, Margaux Châtelier, Dimitri Storoge

Belle et SébastienNicolas Vanier

Le Loup CelesteBlu-ray

Numèro 83 - HCFR l’Hebdo 35

Cette adaptation cinématographique de la série TV culte qui replace l’action durant la Seconde Guerre mondiale, est un film d’aventure familial sans aucune animosité ou véhémence, où le récit plein de bons sentiments célèbre l’amitié et l’amour de la nature à travers des images somptueuses dont Nico-las Vannier, qui filme la nature comme personne, a le secret. Un très beau moment d’émotion.

Le Blu-ray ImageMalgré des passages parfois trop granuleux, ce transfert HD magnifique livre une luminosité prodigieuse, une définition au sommet, un piqué d’une belle précision, une profondeur de champ exceptionnelle, des couleurs idéales et des contrastes au top qui permettent d’apprécier les magnifiques paysages des Alpes, en Haute Maurienne Vanoise, avec un confort absolu.

AudioUne piste sonore 5.1 (2.0 non testée) à l’ouverture frontale per-formante, aux voix claires et au score d’Armand Amar superbe-ment englobant, mais les ambiances à l’arrière sont assez dis-crètes et les basses plutôt sages.

Fiche technique

Le film : Blu-ray :

Format vidéo1080p24 (AVC) / [2.35]

Pistes sonoresFrançais (VFF) DTS-HD Master Audio 5.1Français (VFF) DTS-HD Master Audio 2.0Français (Audio Description) Dolby Digital 2.0

Sous-titresAnglaisFrançais pour malentendants

Région : B (France)Éditeur : Gaumont Date de sortie : 18 avril 2014

www.homecinema-fr.com - Mai 201436

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Rendez-vous le vendredi 9 mai 2014 pour

L’HEBDO n°84