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T erm T erm programme 2014 collection Rémy Knafou Géographie Géographie Géographie Mondialisation et dynamiques géographiques des territoires T erm S S S LIVRE DU PROFESSEUR Géographie Sous la direction de Rémy Knafou Coordinateurs pédagogiques Serge Bourgeat Catherine Bras Serge Bourgeat Agrégé de géographie, lycée Édouard Herriot, Voiron Catherine Bras Agrégé de géographie, lycée Édouard Herriot, Voiron Éric Breton Agrégé d’histoire-géographie, lycée Masséna, Nice Thomas Goussu Agrégé de géographie, lycée François-Couperin, Fontainebleau Myriam Houssay-Holzschuch Agrégée de géographie, université Joseph-Fourier, Grenoble Rémy Knafou Agrégé de géographie, université Paris I – Panthéon-Sorbonne Frédéric Landy Agrégé de géographie, université de Paris X – Nanterre-La Défense Grégory Léonard Certiié d’histoire-géographie, lycée Rocroy Saint-Vincent de Paul, Paris Philippe Pelletier Professeur de géographie, université Lyon II © Éditions Belin 2014

T S Géographie Mondialisation et dynamiques … · ment durable, puissance, réseaux, ... tion environnementale est pour l’instant secondaire et son existence reste contestée

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SSSLIVRE DU PROFESSEUR

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Sous la direction de Rémy Knafou

Coordinateurs pédagogiques

Serge BourgeatCatherine Bras

Serge BourgeatAgrégé de géographie, lycée Édouard Herriot, Voiron

Catherine BrasAgrégé de géographie, lycée Édouard Herriot, Voiron

Éric BretonAgrégé d’histoire-géographie, lycée Masséna, Nice

Thomas GoussuAgrégé de géographie, lycée François-Couperin, Fontainebleau

Myriam Houssay-HolzschuchAgrégée de géographie, université Joseph-Fourier, Grenoble

Rémy KnafouAgrégé de géographie, université Paris I – Panthéon-Sorbonne

Frédéric LandyAgrégé de géographie, université de Paris X – Nanterre-La Défense

Grégory LéonardCertiié d’histoire-géographie, lycée Rocroy Saint-Vincent de Paul, Paris

Philippe PelletierProfesseur de géographie, université Lyon II

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Toutes les références à des sites Internet présentées dans cet ouvrage ont été vériiées attentivement à la date d’impression. Compte tenu de la volatilité des sites et du détournement possible de leur adresse, les éditions Belin ne peuvent en aucun cas être tenues pour responsables de leur évolution. Nous appelons donc chaque utilisateur à rester vigilant quant à leur utilisation.

Le code de la propriété intellectuelle n’autorise que « les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » [article L. 122-5] ; il autorise également les courtes citations efectuées dans un but d’exemple ou d’illustration. En revanche « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » [arti-cle L. 122-4]. La loi 95-4 du 3 janvier 1994 a conié au C.F.C. (Centre français de l’exploitation du droit de copie, 20, rue des Grands Augustins, 75006 Paris), l’exclusivité de la gestion du droit de reprographie. Toute photocopie d’œuvres protégées, exécutée sans son accord préalable, constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal.

© Éditions Belin, 2014 Code G0001094

Sommaire

1 Des cartes pour comprendre le Monde 3

2 La mondialisation, fonctionnement et territoires 11

3 L’Amérique : puissance du Nord, afirmation du Sud 21

4 L’Afrique : les déis du développement 29

5 L’Asie du Sud et de l’Est : les enjeux de la croissance 36

Fonds de carte 43

pour les cinq croquis exigibles au baccalauréat

Couverture : gauche : Port de Seattle (État de Washington, États-Unis) Don Mason/Corbis droite : Centre historique de Shanghai : rue de Nankin (Chine) Zhou Junxiang/Imagine China/Photononstop

Édition : BelinMise en Pages : Ariane AubertCartographie : Édigraphie, RouenInfographie : Coredoc

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3Chapitre 1 : Des cartes pour comprendre le Monde

Programme oficiel

Thème 1 introductif – Clés de lecture d’un Monde complexe (4-5 heures)

Question Mise en œuvre

Des cartes pour comprendre le Monde – L’étude consiste à approcher la complexité du Monde par l’interrogation et la confrontation de grilles de lectures géopo-litiques, géoéconomiques, géoculturelles et géoenvironnemen-tales.– Cette étude, menée principalement à partir de cartes, est l’occa-sion d’une rélexion critique sur les modes de représentations car-tographiques.

Du programme au manuel

Le commentaire du programme5 à 6 heures (évaluation comprise)

Les choix du manuel

• Cette question introductive du programme poursuit un triple objectif :– permettre aux élèves de prendre conscience de la complexité du Monde actuel et [la rendre intelligible à leurs yeux par l’utilisation de plusieurs grilles de lecture spatiale]. […]– développer une approche critique des représentations cartographiques. […]– réléchir aux notions opérantes pour décrire le Monde actuel, en critiquant si nécessaire certaines d’entre elles qui peuvent sembler aujourd’hui inadaptées ou trop schématiques (exemples : Triade ; modèle centre-péri-phérie…). […]

• Mobiliser plusieurs grilles de lecture pour rendre compte de la complexité du MondePour décrire et expliquer le Monde actuel, il est néces-saire de faire appel à des approches relevant de divers champs géographiques. Quatre grandes grilles de lec-tures du Monde doivent ainsi être manipulées avec les élèves lors de l’étude de cette question. […] Ces ana-lyses permettent de remobiliser un vocabulaire géogra-phique connu des élèves : développement, développe-ment durable, puissance, réseaux, mondialisation, Nord/Sud, aires de civilisation…Mais elles sont aussi l’occasion de discuter certains de ces termes à la lumière d’évolutions récentes. Par exemple, l’opposition Nord/Sud […] De même, le terme « Triade », largement utilisé pour caractériser le Monde des années 1990, est aujourd’hui critiquable. […]

– Une lecture par approches croisées des (p. 12-13) montre la complexité des migrations humaines en introduisant les quatre grilles de lecture qui seront développées dans le chapitre.

– Quatre dossiers deux doubles pages sont consacrés à cette approche critique des cartes : p. 16-19 (géopolitique), p. 20-23 (géoéconomie), p. 24-27 (géoculture), p. 28-31 (géoenvironne-ment).

– Les grandes notions sont présentées dès l’en-tête de chaque clé de lecture (p. 16, 20, 24, 28).

Chaque grille de lecture bénéicie de deux doubles pages. La dé-marche est similaire d’une grille de lecture à l’autre.

– Une double page problématisant la clé de lecture étudiée (géo-politique, géoéconomie, géoculture, géoenvironnement) :• une carte de grand format est étudiée en détail (« Une carte pour comprendre ») ;• une mise en relation avec d’autres documents, cartogra-phiques ou non (« Éléments de comparaison et d’analyse ») ;• un questionnement qui amène à procéder à une « Analyse cri-tique » ;• un renvoi vers une synthèse de la clé de lecture sous forme de croquis (en in de chapitre).

– Un dossier portant un « regard critique » sur un aspect de l’ana-lyse cartographique ou de la clé de lecture développée :• sur les conditions de création des cartes (« au service des États » p. 18-19),• sur leur pertinence vue leur échelle (« la carte des religions : regard critique » p. 26-27) ou le choix de leurs igurés (« la carte des ressources en eau : regard critique » p. 30-31),• sur une notion que le programme demande de déconstruire (« regard critique sur la limite Nord-Sud » p. 22-23).

chapitre Des cartes pour comprendre le Monde1©

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OUVERTURE DE CHAPITRE [p. 10-11]

Conformément au programme, l’entrée de chapitre pré-sente deux cartes dont le but est d’interpeller l’élève. La carte  1 attire l’attention moins par son centrage sur la Chine que par sa typologie. Mais, logiquement, c’est sur-tout la carte 2 qui risque de déstabiliser nombre d’élèves, d’où le questionnement : après leur avoir fait pointer les diférences entre les deux documents, la première ques-tion porte sur la question de la « justesse » des cartes.

Réponses aux questions

1. Les deux cartes sont deux planisphères. Ils sont cen-trés sur des espaces proches puisque tous deux mettent le Paciique au milieu de la carte. En revanche, si le Nord est en haut du doc. 1, il est en bas sur le doc. 2. Une autre diférence tient à la toponymie, mais aussi à la calligraphie du doc. 1 : noms de mers et d’îles portant des noms difé-rents de ceux donnés par la communauté internationale. Aucune de ces deux cartes n’est « plus juste » que l’autre : si le fait de mettre le Nord en haut est habituel, c’est néan-moins une simple convention.

2. Ce planisphère dit « South up » a été créé en 1979 dans un but symbolique par l’Australien Stuart McArthur, lassé de toujours retrouver son pays dans un coin en bas du Monde ; son succès est aussi lié à son aspect inhabituel, qui en a fait un objet touristique.

APPROCHES CROISÉES [p. 12-13]

Cette double page a pour but de montrer qu’aborder un phénomène géographique (ici les migrations), c’est souvent combiner les quatre clés de lecture qui feront l’objet du chapitre et de tout le programme. Par ailleurs, le questionnement amène les élèves à réaliser une étude critique de la carte. C’est donc l’occasion pour l’ensei-gnant de sensibiliser les élèves au travail qui sera mené par la suite.

Réponses aux questions

1. Les motivations des migrants ne sont pas mention-nées.

2. C’est un système migratoire car la plupart des émigrés indiens vont vers le Golfe tandis que la plupart des immi-grés du Golfe sont partis du sous-continent indien. Les relations sont donc nombreuses entre ces deux régions. D’autres systèmes migratoires sont par exemple visibles entre les États-Unis et l’Amérique latine, ou entre l’Afrique

du Sud et les pays frontaliers. Le montrer aux élèves peut servir d’introduction au programme.

3. Le doc. 1 montre des migrations forcées du fait d’un conlit, le Darfour. Cette question nous rappelle que le pays d’accueil des migrants internationaux n’est pas for-cément un pays riche : c’est ici simplement le pays le plus proche de la zone de conlit.

4. Les autres motivations sont avant tout économiques (doc. 2), mais la dimension culturelle joue aussi un rôle : le pays d’accueil est souvent un pays dans lequel est déjà installée une communauté émigrée (doc. 4). La motiva-tion environnementale est pour l’instant secondaire et son existence reste contestée (les déplacements liés sont avant tout à l’échelle nationale ou régionale). Certains estiment cependant que cette motivation va s’accroître, y compris à l’échelle internationale.

5. Ces motivations peuvent se combiner, ce qui explique par exemple l’attraction des États-Unis : une attraction liée à des aspects économiques, mais aussi culturels et parfois politiques (réfugiés politiques).

COURS 1 [p. 14-15]

Réponses aux questions

1. La notion de développement durable recoupe toutes les clés de lecture du programme : ce qui l’investit d’une forte ambition et d’une aussi forte contradiction. Autre-ment dit, comme cela aura été montré en classe de 2de, le développement durable ne peut se réduire à la seule prise en compte de l’environnement.

2. Exemples de mondialisation dans l’ordre du poli-tique : les interventions des forces onusiennes, le tribu-nal pénal international de La Haye, les balbutiements du « droit d’ingérence », etc. Pour la clé économique : les grands marchés planétaires, avec des stratégies mondiales (exemple : le marché de la banane, premier fruit produit et commercialisé dans le monde, avec en mars 2014, la fusion entre le groupe américain Chiquita

Brands International et son concurrent irlandais Fyfes, donnant naissance au n° 1 mondial de la banane avec un chifre d’afaires cumulé de 4,6 milliards de dollars). Clé culturelle : la poupée Barbie, créée aux États-Unis en 1959 par le groupe Mattel, se vend au rythme de 2,5 par seconde, soit 80 millions par an. Le cap du mil-liard de poupées vendues a été franchi en 1997, pour une poupée qui n’a cessé de diversiier ses apparences ethniques.

• Orientations pour le baccalauréatL’analyse d’un ou deux documents (cartes, textes, images…) peut être demandée à l’examen.

– Quatre analyses de documents sont proposées, per-mettant de confronter des cartes entre elles (p. 36-37, p. 40 et p. 41) ou à un texte (p. 38-39).

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5Chapitre 1 : Des cartes pour comprendre le Monde

Clé environnementale : le WWF (Fonds mondial pour la nature), ONG créée en 1961 en Suisse et qui compte plus de 5 millions de volontaires.

3. Ces deux modes de projection ofrent des visions très diférentes. L’Amérique du Nord semble plus petite avec la projection de Mollweide car d’une façon générale la projection de Mercator, qui ne respecte pas les surfaces, agrandit les zones polaires.

4. L’IDH à l’échelle du Brésil montre les contrastes les plus forts, entre les régions les plus pauvres du Nordeste et du bassin amazonien (État d’Amazonas, en particulier) et certains districts urbains du Sudeste (São Paulo, Rio de Janeiro) et, pour le plus étendu, de Brasilia. À l’échelle de la plus grande ville du pays (11 millions d’habitants dans la municipalité centrale, représentée ici), les contrastes s’organisent selon un modèle centre-périphérie.

CLÉ DE LECTURE GÉOPOLITIQUE [p. 16-17]

Cette double page doit permettre de construire une grille de lecture géopolitique du Monde. L’angle retenu est ce-lui des États et de leur rôle dans les équilibres mondiaux. On aborde ainsi les États dans l’expression de leur puis-sance, dans leurs alliances et leurs rapports d’inluence. La question de leur rôle est posée par le dossier avec l’identiication d’autres formes d’organisations politiques internationales qui peuvent les concurrencer, mais qui comptent elles-mêmes des limites (doc.  4, sur les inter-ventions des Casques bleus de l’ONU). La grille de lecture géopolitique pourra utilement être mise en relation avec la grille géoéconomique pour mettre en valeur un Monde polycentrique, en soulignant la montée en puissance des émergents (revendications d’un siège de membre perma-nent au Conseil de sécurité des Nations unies…).

Réponses aux questions

1 et 2. Le planisphère est emblématique de la clé de lec-ture géopolitique. On distingue les grandes puissances militaires nucléaires, mais on souligne également l’aug-mentation du nombre d’États nucléaires (comme Israël, l’Inde…) qu’ils soient signataires ou non du traité de non-prolifération, et illustration de « la dérive » du nucléaire militaire et de la diiculté pour les grandes puissances de contrôler à l’échelle mondiale, malgré la mise en place d’instances internationales et les traités (TNP). Mise en relation avec le doc. 2, la carte montre la force des États, et la hiérarchie des puissances : puissances établies et reconnues, importance des États-Unis, grands États de l’UE mais également émergents revendiquant un rôle politique mondial à travers leur souhait de plus en plus airmé d’une place de membre permanent au sein du Conseil de sécurité des Nations unies.

3 et 4. Le doc. 1 peut être utilement confronté aux docu-ments de la double page, notamment complété avec la carte des alliances militaires. On peut ainsi poser la ques-tion des moyens de la sécurité internationale, à travers les alliances et le rôle de l’ONU qui peine à organiser une gouvernance mondiale.

5. Cette position ne semble pas tenir compte de l’im-mensité de ses réserves pétrolières (10 % des réserves mondiales de pétrole prouvées et 15 % des réserves de gaz), qui lui assurent une autonomie énergétique et des revenus liés pour plusieurs siècles. Mais il est vrai que cela ne l’empêche pas de s’intéresser aux énergies alter-natives (centrale géothermique, centrale solaire, parc éolien, etc.).

6. Le doc. 1 ne présente toutefois qu’une vision très par-tielle des éléments d’instabilité du Monde, en particulier les conlits régionaux, les zones grises et les réseaux trans-nationaux.

DOSSIER [p. 18-19]

➜ Choix de la problématique

Par ce dossier, il s’agit de privilégier une approche cri-tique des cartes – à diférentes échelles –, en montrant comment elles sont des instruments au service des États, en particulier de leurs intérêts stratégiques ou de leurs revendications territoriales ; elles sont porteuses d’une vision du Monde.

Réponses aux questions

1. Pour les États, la question de la propriété du Mont Blanc est purement symbolique (le prestige du « sommet de l’Europe »), au moins occidentale. Pour les communes, l’enjeu est à la fois symbolique (entre des communes voisines qui ont entretenu une compétition depuis plu-sieurs siècles) et, de plus en plus, économique, le Mont Blanc étant un marqueur touristique de première impor-tance. Une recherche sur Internet permet d’apprendre que, depuis 1924, Chamonix a obtenu du Conseil d’État le droit de s’appeler « Chamonix-Mont Blanc », alors que Saint-Gervais, copropriétaire du Mont Blanc et sur le ter-ritoire de laquelle passe l’itinéraire le plus utilisé pour ac-céder au sommet se nomme « Saint-Gervais-les-Bains ».

2. L’Amazonie bleue, concept inventé par les militaires brésiliens à la in des années 2000, couvre 4,5 millions de km2 et englobe les eaux territoriales, la zone écono-mique exclusive et le plateau continental revendiqué par le Brésil. Ce concept est lié à la découverte d’im-menses gisements d’hydrocarbures à très grande pro-fondeur au large de Rio. D’importants moyens ont été dédiés à ce concept par le Brésil (constructions navales, porte-avions et sous-marins) qui traduisent bien l’ambi-tion du Brésil de s’airmer comme puissance dans un Monde polycentrique.

3. Les cartes sont mises au service des revendications des États en ce qu’elles contribuent, par les images qu’elles véhiculent, à fabriquer des représentations ; ainsi de l’ap-propriation d’un territoire maritime par le Brésil, de l’ex-Sa-hara espagnol par le Maroc au nom de droits historiques (cet exemple constitue une passerelle intéressante pour l’étude de cas consacrée au Sahara dans le chapitre 4).

4. Selon les échelles et le contexte, les enjeux territoriaux sont très diférents :

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– à l’échelle locale, comme à Abidjan, toutes les villes ont désormais besoin d’une cartographie précise permettant à la fois de gérer leur développement, gérer l’entretien des réseaux et établir juridiquement la propriété du sol ;– l’échelle du Mont Blanc est à la fois locale et interna-tionale, essentiellement d’ordre symbolique (cf. supra, question 1) ;– Le Brésil, qui n’a qu’une seule façade maritime (cf. cha-pitre  3) et souhaite s’airmer comme une puissance à l’échelle du continent et à l’échelle mondiale, étend ses am-bitions en mer, principalement en raison de la présence de gisements d’hydrocarbures ; la carte et le concept d’Amazo-nie bleue sont au service ce projet national ;– sur la carte oicielle du Maroc, la question du Sahara occidental n’est pas décelable, alors que sur le terrain, l’État marocain fait de très gros eforts pour intégrer ce territoire au reste du pays (cf. chapitre 4, doc. 10 p. 125).

CLÉ DE LECTURE GÉOÉCONOMIE [p. 20-21]

Cette double page est à la fois un moyen de mener une étude critique d’une carte « classique », celle des échanges de marchandises dans le Monde, mais aussi une introduction au programme sur la mondialisation (un monde en réseau étudié au travers de la clé de lec-ture géoéconomique). Ce dossier est enin l’occasion de réléchir à certaines notions, dont celle de Triade (une notion que le programme demande de déconstruire…).

Réponses aux questions

1. L’Amérique du Nord, l’Europe et l’Asie-Paciique.

2. Toutes les parties du Monde sont reliées entre elles : c’est donc un Monde en réseau. Il existe encore toute-fois trois centres (une Triade élargie) et des périphéries : Afrique, Amérique du Sud…

3. Les pays ayant les plus forts PIB sont au cœur des échanges mondiaux. Ceux ayant les plus faibles PIB cor-respondent aux périphéries évoquées plus haut. Quand on regarde le PIB/habitant, des nuances apparaissent : par exemple, l’Inde et la Chine ont de faibles PIB/habitant mais un fort PIB global et sont très ancrés dans la mondialisation.

4. La notion de Triade est une notion datée, conçue avant la croissance de la Chine, mais aussi d’autres pays (pays émergents).

5. Le doc.  1 donne une idée incomplète de la mise en réseau du Monde pour deux raisons. Le découpage en grandes régions (Asie-Paciique) ne permet pas d’arriver à une analyse assez ine. Par ailleurs, il ne concerne que les échanges et n’intègre ni le poids de chaque pays (PIB), ni son inluence : membres du G20 (doc. 4) non igurés, attractivité pour les IDE non mentionnée…

DOSSIER [p. 22-23]

➜ Choix de la problématique

La traditionnelle limite Nord-Sud est une des notions que le programme demande de déconstruire. Quelle

est sa validité alors que l’émergence de certains pays est patente et que la Chine est devenue la deuxième puis-sance mondiale ? Ce dossier part de deux cartes tirées de manuels scolaires qui montrent que la notion de limite Nord-Sud est évolutive et relative.

Réponses aux questions

1. L’idée de cartographier la limite Nord-Sud date des années 1980. Ce n’est en rien contradictoire avec le doc. 1a qui date de 1989 mais qui donne une vision a

posteriori de ce qu’était la diférence entre le Nord et le Sud au début des années 1950.

2. La confusion – à ne pas faire – est de confondre Nord et Sud du point de vue économique avec hémisphère nord et hémisphère sud (L’Australie est un pays du « Nord » situé dans l’hémisphère sud).

3. La limite de l’IDH ne recoupe pas totalement la limite Nord-Sud. Certains pays du Sud ont un IDH aussi élevé que les pays du Nord (par exemple l’essentiel de l’Amé-rique latine ou l’Arabie saoudite en comparaison avec la Russie).

4. Certaines régions de Chine ont un IDH très élevé (com-parable à celui de l’Europe) alors que d’autres ont un IDH très faible. La notion de limite Nord-Sud doit donc être nuancée : découpage du Monde à l’échelle des États, il ne montre pas les diférences régionales.

CLÉ DE LECTURE GÉOCULTURE [p. 24-25]

Cette double page sur la clé de lecture géoculturelle du Monde s’organise autour de la problématique mondiali-sation/diversité culturelle. L’approche par la géographie des langues dans le Monde a été privilégiée. La langue est à la fois une composante de l’identité et de la nation, un facteur de résistance aux volontés hégémoniques, ainsi qu’un élément d’inluence extérieure. L’extension d’une langue au plan mondial illustre le rayonnement du pays d’origine.

Réponses aux questions

1 et 2. Les langues utilisées hors de leur pays d’origine sont peu nombreuses et ce fait doit être relié aux héri-tages historiques, notamment celui des empires colo-niaux. Les cinq langues les plus répandues (sur les 6 000 que l’Unesco dénombre) sont parlées par la moitié de l’humanité.

3. Le cinéma et l’Internet sont des vecteurs puissants de l’expansion des langues. On soulignera l’importance de l’Asie comme gros producteur de ilms.

4. La photographie doit amener à nuancer sérieusement le thème rebattu de l’homogénéisation et/ou l’occidenta-lisation des cultures. Les identités culturelles, maintenues, réairmées ou retrouvées, la promotion des patrimoines locaux, régionaux ou nationaux participent de cette dyna-mique souvent négligée.

5. On peut s’interroger sur le caractère partiel de la carte, qui n’est pas fondée sur le nombre de locuteurs

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7Chapitre 1 : Des cartes pour comprendre le Monde

mais représente l’usage oiciel de la langue. La carte ne montre pas le phénomène de globalisation qui accen-tue l’avantage comparatif de l’anglo-américain (dans sa forme simpliiée) devenue la langue de la globalisation, des médias, des afaires et de la culture mondialisée, expression de la culture dominante et vecteur de son inluence. Elle ne montre pas non plus que d’autres lan-gues sont langues de communication internationale (ainsi le français malgré sa perte de statut de langue dominante, qui demeure avec cinq autres langues, dont l’arabe et le chinois, pourvue d’un grand nombre de locuteurs, l’une des langues oicielles de l’ONU). Enin le planisphère ne rend pas compte de l’existence de lan-gues non oicielles, aux échelles régionales.

DOSSIER [p. 26-27]

➜ Choix de la problématique

Le dossier consacré à la carte des religions vise princi-palement à répondre à l’un des objectifs ixé par le pro-gramme, celui de porter un regard critique sur la repré-sentation cartographique des phénomènes. Les cartes des religions constituent un excellent exemple des limites des représentations cartographiques et de la pru-dence avec laquelle il convient de les aborder.

Réponses aux questions

1. Le titre de la carte appelle à prendre l’article « une » en considération. En efet, cette carte des religions dans le Monde est une parmi d’autres possibles et existantes, à l’image de la sélection de planisphères dans le dossier.

2. Le texte rappelle les diicultés à cartographier les religions, « On ne peut les cartographier que par l’inter-médiaire de leurs adeptes ou par celui des pays dont ils sont ressortissants » ce qui conduit à représenter les re-ligions par de grandes plages de couleurs. Cette carto-graphie qui englobe toute la population d’un État dans une religion (ou deux) ne permet pas de distinguer la réalité de la pratique religieuse de la population, en particulier l’athéisme d’une partie de cette population, a fortiori dans le cas des sociétés fortement sécularisées du Monde occidental, ou la prise en compte de spiri-tualités nouvelles. Par ailleurs, les cartes des religions ne tiennent pas compte des diférences de peuplement et déforment les empreintes religieuses. Il conviendrait de raisonner à l’échelle des régions habitées et non à celle des États pour la cartographie des religions. Enin cette cartographie masque les dynamiques religieuses. À cet égard, l’islam se superpose aux autres grandes aires religieuses (chrétienne, hindoue, bouddhiste et confucéenne) et la carte n’en fait pas mention.

3. Ces cartes tirées de l’émission et de l’atlas du « Dessous des cartes » présentent des igurés par plages colorées (on notera le choix peu conventionnel de la couleur marron pour les océans) ; la carte du judaïsme privilégie des igurés ponctuels, qui correspondent aux grandes villes-Monde et à l’État d’Israël.La cartographie proposée par le doc. 3 présente de nom-breuses limites, en particulier celle de ne pas être reliés à

des éléments quantitatifs, tels que le nombre d’adeptes ou à des indicateurs démographiques.L’animisme apparaît ainsi avec une immense empreinte spatiale qui peut laisser supposer que ces croyances se-raient les plus répandues sur la planète, alors qu’elles ne correspondent quantitativement qu’à une très faible part de l’humanité.La carte de l’islam identiie une aire islamique sous l’uni-formité d’une couleur unique (le vert) dans une simplii-cation qui pose problème. On mettra cette question en relation avec le deuxième paragraphe du doc. 2.

4. Le doc.  4 qui relève de choix cartographiques difé-rents, est partiellement produite par un institut améri-cain de sondage d’opinions (Gallup Poll, pour le premier critère : le sentiment religieux). Elle complète le doc. 1 en le nuançant par la prise en compte de l’intensité du sen-timent religieux des populations d’une part, l’identiica-tion du lien entre politique et religion (religions d’État). Elle distingue au croisement de ces deux critères l’islam, dont la dynamique est importante.

CLÉ DE LECTURE GÉOENVIRONNEMENT [p. 28-29]

Cette double page est à la fois conçue comme un moyen de mener une étude critique d’une carte connue (celle des émissions de CO

2 dans le Monde), mais aussi comme

une introduction au programme. La notion de dévelop-pement durable prend de plus en plus en compte les données environnementales ; la question du réchaufe-ment climatique, lié aux émissions de gaz à efet de serre, est au cœur des préoccupations. Pourtant cette question pose aussi celle de la gouvernance mondiale et du rôle d’États qui freinent parfois cette gouvernance.

Réponses aux questions

1. Les données sont cartographiées à la fois en valeur absolue par des cercles de taille proportionnelle et en va-leur relative par des aplats de couleur. Par ailleurs, la carte montre aussi les États signataires des accords de Kyoto.

2. Ces émissions ne sont pas proportionnelles à la popu-lation : les États-Unis sont un des plus gros producteurs de CO

2 alors que leur population est presque trois fois

moindre que celle de l’Inde qui n’est que le 4e ou 5e pro-ducteur mondial.

3. Transport, industrie, agriculture et services sont res-ponsables de 85 % environ de la production de gaz à efet de serre en France. Il aurait été possible de les car-tographier sur le doc. 1 en remplissant chaque cercle de pays de la même façon que le pour le doc. 2.

4. Les modiications climatiques liées aux émissions de gaz à efet de serre seraient accentuées par une augmen-tation de la population : celle-ci se traduira par exemple par une plus forte consommation en énergie.

5. La prise en compte des déis environnementaux liés à l’énergie se traduit à la fois pour certains par une aug-mentation de la production d’énergie nucléaire et parfois par un refus d’accords contraignants (refus par les États-Unis et la Chine de rénover le protocole de Kyoto).

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6. Le doc. 1 ne donne qu’une vision très incomplète de la question des gaz à efets de serre : il ne permet pas de voir les causes d’émission (doc. 2), ni la volonté des États de lut-ter ou non, contre le phénomène. Par ailleurs, il ne permet pas de voir l’évolution de ce phénomène du fait de l’aug-mentation prévisible de la population mondiale (doc. 5).

DOSSIER [p. 30-31]

➜ Choix de la problématique

Outre le fait d’étudier la répartition de la disponibilité en eau dans le Monde, le but du dossier est surtout de réaliser une étude critique de sa représentation carto-graphique : étude de deux documents comparables mais diférents (doc. 1 et 3), lacunes dans la carte de base…

Réponses aux questions

1. La disponibilité en eau douce est très inégale : dans certains pays, cette ressource est jusqu’à 40  fois plus abondante (Canada, Brésil…) que dans d’autres, où elle est rare : Moyen-Orient, Afrique noire, mais aussi Chine. Les données climatiques ne sont pas les seules respon-sables puisque la carte montre une disponibilité par habitant. Une forte population entraîne donc une plus faible disponibilité par habitant (ce qui explique les cas de l’Inde ou de la Chine sur la carte).

2. Le doc. 3 part des mêmes sources et de la même année, mais propose des seuils diférents pour les fortes disponi-bilités en eau. Par ailleurs, le choix des couleurs est difé-rent (majorité de bleus en doc. 3) et les termes utilisés ne sont pas tout à fait les mêmes (par exemple « pénurie » au lieu de « pénurie chronique »). La conséquence est que si les deux cartes sont « justes », la seconde donne une impression plus alarmiste de la situation.

3. L’accès à l’eau potable est sensiblement diférent. Par exemple en Afrique noire, cet accès est moindre par rap-port aux disponibilités potentielles. Une telle diférence est à relier au problème de la pauvreté : l’accès à des sys-tèmes d’adduction d’eau potable est en efet impossible pour les populations les plus pauvres.

4. La question de l’eau pose donc le problème de sa qua-lité : eau prise à la rivière (doc. 2), eau du réseau (doc. 4 et 5). Au Burkina Faso, malgré des progrès dans la construc-tion des réseaux d’eau potable, les problèmes de gestion de ce réseau sont nombreux et, de toute façon, l’eau est inaccessible aux populations les plus pauvres.

5. La question de l’eau est centrale dans la probléma-tique du développement durable car elle pose à la fois la question environnementale et celle du coût du traite-ment et de la distribution de l’eau, et donc la question sociale (pauvreté).

6. Le doc. 1 est insuisant pour dégager les déis à rele-ver car il ne mentionne ni les questions de la disponibi-lité en eau potable ni ceux liés de la pauvreté. Il ne traite pas non plus de l’augmentation de la population : adduc-tions supplémentaires à créer, risque de conlits pour l’accès à la ressource.

CARTES [p. 32-33]

Les quatre croquis proposés dans cette double page reprennent les quatre clés de lecture du chapitre. Ils ont été construits à partir des études de cartes des p. 16, 20, 24 et 28 dont ils constituent la synthèse cartographique. L’enseignant peut se baser sur ces représentations car-tographiques pour montrer aux élèves les étapes de la construction du croquis de synthèse du chapitre (« La complexité de l’organisation de l’espace mondial actuel », p. 35), non exigible au baccalauréat.

Réponses aux questions

1. L’Asie occidentale (du Moyen-Orient à l’Afghanistan et au Nord du Pakistan) concentre les principaux foyers de tensions, suivie par les zones grises africaines de l’inté-rieur du continent africain et de la Somalie. En dehors de ces espaces, deux frontières cristallisent une tension diférente : une tension armée entre les deux Corées, de-puis la guerre qui les afecta (1950-1953), et une tension autour de l’immigration illégale entre les États-Unis et le Mexique.

2. C’est principalement en Asie que cette vieille limite est remise en cause, dans la Chine littorale comme en Malai-sie, dans les États du Golfe, etc.

3. À côté de nombreuses spéciicités qui demeurent ou se renforcent, des signes d’une progressive uniformisa-tion culturelle du Monde sont liés à la difusion d’Internet comme au fonctionnement des métropoles mondiales, lieux de métissage.

4. Une partie des préoccupations environnementales se place à l’échelle planétaire (les émissions de CO

2, la défo-

restation partiellement liée aux besoins d’un marché du bois international, l’exploitation des énergies fossiles, etc.).

BAC MÉTHODE [p. 36-39]

Pages 36-37 : Analyse de documents

Sujet – Des cartes pour discuter la notion de Triade

Le but de l’exercice est de comparer deux cartes du même phénomène à des dates diférentes. Il est aussi de remettre en cause le concept daté de Triade : parler de nos jours de Triade suppose en efet de ne pas prendre en compte l’émergence de la Chine. C’est pour cette rai-son que le manuel préfère parler de « Nouvelle Triade » (p. 21 par exemple) ou, plus tard dans l’année, d’« aires de la puissance » (p. 72 par exemple).

1. La notion de Triade (une aire de puissance qui com-prendrait les États-Unis, l’Europe de l’Ouest – ou l’Union européenne selon les versions – et le Japon et la Corée du Sud).

2. Le phénomène cartographié est la répartition des ser-veurs-hôtes, c’est-à-dire des ordinateurs qui hébergent des données et des ichiers, et qui gèrent les requêtes provenant des navigateurs des internautes. Indirec-tement, ces cartes montrent donc l’importance de la connexion à Internet par pays.

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9Chapitre 1 : Des cartes pour comprendre le Monde

3. 2001 et 2010, ce qui nous permet de voir une évolu-tion.

4. Les igurés sont de même nature (cercles proportion-nels). Toutefois, les seuils sont diférents : dans le doc. 1, les pays n’en ayant qu’une dizaine de milliers sont carto-graphiés. L’Afrique a donc globalement progressé entre 2001 et 2010 même si cela n’apparaît pas évident dans le doc. 2.

5. Ce qui est cartographié est utile pour comprendre la notion de Triade car le nombre de serveurs Internet est révélateur d’une certaine puissance économique mais aussi culturelle.

6. Entre 2001 et 2010, le nombre de serveurs a considé-rablement augmenté : il y en a souvent de 3 à 4 fois plus en fonction des pays… et ce, même dans les pays très connectés dès 2001.

7. Le poids des États de la Triade reste stable durant ces dix ans (70 % des connexions mondiales).

8. Le nombre de serveurs a augmenté dans de nombreux pays, et notamment dans les pays émergents comme l’Afrique du Sud ou l’Argentine. Dans ce dernier pays, il a été multiplié par 100.

9. Le classement des idées dans le plan suggéré :

I. Intérêt et limites des documents pour le sujet– des précautions à prendre dans la lecture des planis-phères– des documents qui permettent de voir une évolution– Internet, un révélateur de l’intégration des États à la mondialisation économique, culturelle et politique

II. Un poids encore important des États de la Triade…– la domination des États-Unis– les deux autres pôles de la Triade

III. … mais un Monde devenu multipolaire– une augmentation généralisée des serveurs Internet, y compris dans les États les moins développés– l’émergence de nouvelles puissances

Pages 38-39 : Analyse de documents

Sujet – Un aspect de la mondialisation : les achats de

terres à l’étranger

Le but de cette double page est d’étudier un aspect de la mondialisation économique : celui des achats de terre (« land grabbing »). Il est aussi de porter un regard critique sur une carte complexe.

1. Le sujet porte sur le problème des achats ou des loca-tions de terres à l’étranger.

2. Il est ici question des grilles de lecture géoécono-mique, mais aussi géopolitique et géoenvironnementale.

3. Ce sont des documents relativement récents : le premier est une carte issue d’un article du Monde d’avril  2012, le second est un article de presse publié dans La Croix en mars 2010.

4. Les pays concernés par les ventes sont avant tout situés en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud-Est. Mais on recense aussi le Brésil, l’Argentine et l’Ukraine. Ce sont donc pour la plupart des pays en développement

(PED). Les pays acheteurs sont plus diversiiés : grandes puissances du Nord comme les États-Unis, puissances émergentes comme la Chine. Ce dernier pays est dans une situation particulière car elle est à fois le premier acheteur de terres et un pays qui en vend.

5. Le rythme s’intensiie depuis 2007-2008. Les causes en sont la lambée des prix de l’alimentaire, elle-même liée au manque de terres, et du faible coût de la main-d’œuvre dans certains pays. Les conséquences sont un accroissement de la mondialisation, des transferts de technologie, la création d’infrastructures, mais aussi une sécurité alimentaire moindre pour les pays ven-deurs, des conséquences sociales nombreuses… Les aspects environnementaux de la mondialisation fon-cière apparaissent indirectement, en tant que déis (à la in du texte).

6. Les régions fertiles des pays en développement, no-tamment en Afrique subsaharienne… ce qui est conir-mé par le doc. 1.

7. Du fait des choix cartographique opérés par le doc. 1 et la sélection d’informations du doc. 2, les aspects géo-politiques apparaissent très peu.

BAC SUJETS [p. 40-41]

Les deux exercices d’analyse de documents amènent à une confrontation de deux cartes, soit en termes de com-plémentarité (p.  40), soit en termes de représentation sémiologique diférente (p.  41). Ces études permettent de mobiliser les méthodes travaillées dans ce chapitre (p. 36 à 39), principalement lors de l’analyse de cartes sur la notion de Triade (p. 36).

Page 40 : Composition

Sujet – Des cartes pour comprendre la mondialisa-

tion du sport

Pourquoi ce sujet ? Car le football, activité mondialisée par excellence, croise les clés de lecture géoculturelle et géoéconomique, voire géopolitique. Le sujet permet de réactiver les grilles de lecture centre-périphérie et Nord-Sud, mais aussi la notion de réseau. De plus, le sujet com-plète et aine la carte des migrations de la p. 12-13.

Pourquoi ces documents ? Car les deux documents se complètent tout en s’opposant graphiquement. Le pre-mier est très riche et concerne les footballeurs de cinq pays, le second assez pauvre est centré sur la France. On pourra actualiser ce document d’année en année, l’Obser-vatoire des footballeurs professionnels actualisant cette carte régulièrement (www.football-observatory.com/).Ce sujet est aussi un moment utile pour la révision du chapitre, car il permet de demander aux élèves de regar-der d’autres cartes du manuel (cf. point 3 de l’aide).

Quels pré-requis ? Il s’agit notamment de pré-requis en histoire (les joueurs français viennent en partie de l’ancien empire colonial, et l’Afrique de l’Ouest est par exemple surreprésentée par rapport à l’Afrique de l’Est) et, plus précisément, en histoire du sport (rôle historique de certains pays comme le Brésil par rapport à l’histoire

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du football et du rôle de l’Europe de l’Ouest dans la mon-dialisation du football…).

Page 41 : Analyse d’un document

Sujet – Une clé de lecture géoéconomique : le PIB

Pourquoi ce sujet et ces documents ? Car le sujet propose deux représentations du même phénomène et donc per-met une rélexion méthodologique sur les types de igu-rés : qu’est-ce qu’une « bonne » carte ? Pourquoi choisir des igurés ponctuels ou des igurés de surface ?

Quels pré-requis ? Sur le fond, les analyses faites sur la grille de lecture géoéconomique (p.  26-27) et surtout les quatre dossiers consacrés à l’analyse critique de cartes (p. 22-23, mais aussi p. 18-19, 26-27, 30-31). L’élève devra aussi se reporter au tableau des igurés cartogra-phiques, situé sur le rabat arrière de la couverture du manuel.

Quelle analyse ? Pour l’élève, l’analyse peut être dans un premier temps purement méthodologique : quels seuils sont représentés ? (une limite maximale à 1 000 milliards

de dollars pour la première carte). Par quel système de igurés ? Cette étape franchie, on posera la question de la lecture (l’impression donnée par chaque carte) puis celle de l’idéologie sous-jacente  (cf. point  4 de l’aide) : dans quel but a été construite cette carte ?

BibliographieP. BAUD, S. BOURGEAT, C. BRAS, Dictionnaire de géographie (articles « carte », « géopolitique »…), Hatier, 2008.

P. BONIFACE, H. VÉDRINE, Atlas du monde global, Armand Co-lin-Fayard, 2010.

M. FOUCHER, Les nouveaux (dés)équilibres mondiaux, La Do-cumentation photographique, n° 8072, 2009.

M. FOUCHER, La bataille des cartes. Analyse critique des vi-

sions du monde, F. Bourin Éditeur, 2011.

C. GRATALOUP, Représenter le monde, La Documentation photographique, n° 8084, 2011.

J. LÉVY, P. PONCET, E. TRICOIRE, La carte, enjeu contemporain, La Documentation photographique, n° 8036, 2003.

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11Chapitre 2 : La mondialisation, fonctionnement et territoires

Question Mise en œuvre

La mondialisation, fonctionnement et territoires

– Un produit mondialisé (étude de cas)– Acteurs, lux et débats– Des territoires inégalement intégrés à la mondialisation– Les espaces maritimes : approche géostratégique

Programme oficiel

Thème 2– Les dynamiques de la mondialisation (8-9 heures)

Du programme au manuel

Le commentaire du programme8-9 heures (évaluation comprise)

Les choix du manuel

• Le thème ne comprend qu’une seule question « La mondiali-sation, fonctionnement et territoires », déclinée en quatre items qui doivent être mis en relation pour décrire et expliquer les dynamiques de la mondialisation.Il est à noter que l’approche, plus synthétique qu’en Terminales L, ES, a pour efet positif de relier plus directement ces dyna-miques aux territoires : on y gagnera à la fois du temps et de la cohérence.Le « produit mondialisé » (étude de cas) est une entrée perti-nente pour aborder à la fois le fonctionnement et les territoires de la mondialisation, à partir de laquelle peuvent se développer les principales problématiques retenues dans le manuel :– en quoi le processus de mondialisation se renforce-t-il ?– quels sont les acteurs impliqués dans le processus de mon-dialisation ?– quels sont les efets de la mondialisation sur les diférents types d’espaces ?– En quoi la mondialisation a-t-elle accru l’importance géostra-tégique des espaces maritimes ?– Quelles sont les remises en cause de la mondialisation ?

• Orientations pour le baccalauréatSujets de composition envisageables :– La mondialisation : acteurs, lux et débats– En vous appuyant sur le cas du produit mondialisé étudié en classe, présentez les acteurs et les lux de la mondialisation– Des territoires inégalement intégrés dans la mondialisation (espaces maritimes compris)

Deux croquis peuvent être demandés :– Pôles et lux de la mondialisation– Une inégale intégration des territoires dans la mondialisation

L’analyse d’un ou deux documents (cartes, textes, images, etc.) peut être demandée à l’examen.

Comme étude de cas d’un produit mondialisé, l’iPhone a été retenu (p. 50-51) : à la fois parce qu’il constitue un ob-jet que tous les élèves connaissent et que sa production illustre on ne peut mieux les processus de la mondialisa-tion.– Les deux pages de cartes (p. 50-51) présentent des lux fondamentaux, de diférente nature.– Les grandes notions sont examinées dans les quatre cours.– Trois dossiers permettent d’approfondir certaines ap-proches : Shanghai en tant que ville mondiale ; les Anda-man comme exemple désormais rarissime de territoire réellement en marge de la mondialisation, et les détroits de Malacca et de Singapour comme enjeux géostraté-giques de première importance.

– Deux des compositions sont proposées (p. 78 et p. 79). La rélexion porte notamment sur l’organisation des idées. Pour la première, l’élève peut s’appuyer sur la synthèse de l’étude du cas de l’iPhone (p. 48-49).

– Les croquis sont réalisés p. 74-75 et p. 76-77. Le travail proposé à l’élève porte sur le choix des igurés et la dé-marche d’ensemble pour la réalisation d’un croquis.

– Cinq analyses d’un ou de deux documents amènent à tra-vailler sur des documents de nature variée (carte, gra-phique, texte et aiche), p. 80-81, p. 82, p. 83, p. 84 et p. 85.

NB. Huit schémas, pouvant être intégrés aux compositions ou aider à la réalisation des croquis, sont réalisés (p. 48 et p. 73).

chapitreLa mondialisation, fonctionnement et territoires2

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OUVERTURE DE CHAPITRE [p. 42-43]

Les deux documents présentent un type majeur de lux et une représentation la plus symbolique de la mondia-lisation : l’un des principaux ports mondiaux de conte-neurs, Singapour, et une image composée constituée des gratte-ciel les plus célèbres de la planète. Le navire photographié est lui-même très représentatif du fonc-tionnement de la mondialisation : propriété d’un arma-teur de Hong Kong, il assure la liaison entre la Chine et l’Europe (via la Méditerranée), avant de poursuivre son tour du Monde vers les États-Unis.

Réponses aux questions

1. Outil de transport normalisé permettant de passer d’un mode à un autre, le conteneur est à la fois le sym-bole et un facteur décisif de la mondialisation, à travers principalement l’essor des transports maritimes. Dans ces conditions, il n’est pas étonnant de savoir que la Chine détient à elle seule le quart du traic des ports à conteneurs. La conteneurisation du transport maritime, commencée dans les années 1970, se poursuit : la part de la lotte des porte-conteneurs dans la lotte mondiale est passée de 1,6 % en 1980 à plus de 13 % en 2011. En 2010, la capacité des ports mondiaux a atteint 530 mil-lions d’équivalents 20 pieds (EVP).

2. Cette publicité compose une sorte de super CBD mon-dial, en rassemblant quelques-uns des édiices phares des métropoles en général, et du Monde de la inance en particulier (ces tours abritent principalement des sièges sociaux de grandes entreprises, des banques, des bureaux de la inance).

One Worldwide PlazaNew York (États-Unis)

Arche de La DéfenseParis (France) New York Stock Exchange

Bourse de Wall Street,

New York (États-Unis)

Perle de l’OrientShanghai (Chine)

Chrystler BuildingNew York (États-Unis)

Tours PetronasKuala Lumpur (Malaisie) Taipei 101

Taipei (Taïwan)

Two International Finance CenterHong Kong (Chine)

Tour JinmaoShanghai (Chine)

Yokohama Landmark TowerYokohama (Japon)

30. St Mary AxeLondres (Royaume-Uni)

Transamerica PyramidSan Francisco (États-Unis)

ÉTUDE DE CAS [p. 44-47]

Le programme prévoit une étude de cas consacrée à un « produit mondialisé » ; la iche ressources (en Terminales L-ES), qui parle de « produit mondialisé » le déinit ainsi : « … un produit mondialisé est un produit élaboré dont les étapes de fabrication, d’assemblage, d’acheminement, de distribution et de consommation relètent l’intégration des acteurs économiques mondiaux et révèlent la complexité des liens économiques qui unissent diférentes parties du Monde. C’est un produit qui fait l’objet d’une distribution

massive sur les marchés du Monde. Il convient de retenir un produit qui permette l’analyse d’un système spatialisable,

intégrant des territoires et des acteurs très diversiiés à

l’échelle de la planète, cette analyse pouvant déboucher

sur la réalisation d’un schéma. L’enjeu est d’identiier des territoires distincts (des métropoles comme siège de grande entreprise et lieux de décision, des centres de production, des circuits et lieux de difusion…), et des types d’acteurs

(privés et publics, étatiques ou locaux) qui déploient des

stratégies à l’égard du produit. »

La iche ressources de la série S précise que l’étude de cas, qui peut être traitée en 2  heures comme en séries ES-L, « obéit aux mêmes critères de choix. Il convient donc de retenir un produit qui permet l’analyse d’un système spa-tialisable, intégrant des territoires et des acteurs très diver-siiés à l’échelle de la planète. »

Avec les problématiques suivantes :– Par quels processus un produit est-il introduit dans les courants d’échanges mondialisés ?– Par quels types d’acteurs ? Selon quelles formes de lux ?

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13Chapitre 2 : La mondialisation, fonctionnement et territoires

Réponses aux questions

1. D’emblée, le nouvel iPhone 5 a été difusé à une échelle mondiale, en deux temps brièvement séparés : lance-ment d’abord en Amérique du Nord, Europe occidentale, Japon et Australie, rapidement rejoints par tous les autres grands marchés (reste de l’Amérique latine, Chine, Inde, Russie, etc.).

2. Un iPhone n’est pas un iPod : s’il est à peine plus en-combrant, il coûte cinq à dix fois plus cher, si bien que le coût global d’une cargaison induit des frais inanciers qui contribuent à rendre compétitif le transport aérien – par ailleurs plus performant : les Boeing 777F ont des autono-mies de vol permettant de relier directement la Chine aux États-Unis. Comme, de plus, il s’agit de produits à cycle de vie court avec des commercialisations à grand spectacle, Apple tend de plus en plus à privilégier le recours à l’avi-on-cargo.

3. Deux faits l’expliquent : d’une part, l’élévation rapide du niveau de vie des urbains ; d’autre part, l’importance de l’efet de démonstration dans la société chinoise : le souci de téléphoner au-dessus de ses moyens explique qu’en Chine, l’iPhone 5S doré ait été plébiscité.

4. L’iPhone fait partie de ces produits qui peuvent faci-lement se difuser dans des pays très diférents, à la fois parce que d’utilisation intuitive et ne rencontrant que peu des problèmes de traduction. Il s’agit bien là d’un exemple de pratique de difusion de plus en plus universelle.

Pages 46-47

B Conception et production : Made in USA ? Made in

China ? Made in Monde ?

Le titre de ce deuxième volet met l’accent sur une dii-culté bien réelle : l’identiication de la nationalité de ce produit conçu aux États-Unis, mais assemblé en Chine (il est à noter que l’expression « made in Monde » fait réfé-rence au titre français du livre de Suzanne Berger).

Réponses aux questions

1. Si la marque est américaine, comme la conception du produit, la fabrication résulte d’une division du travail à l’échelle planétaire, puisque trois continents et 7 à 8 pays sont impliqués. Les États-Unis, la Chine, la Corée du Sud et le Japon sont les plus impliqués. Il est à noter que qua-siment les ¾ des proits réalisés vont aux États-Unis.

2. Si le « Nord » (États-Unis) en retire l’essentiel des proits, le « Sud », notamment la Chine, est directement intéressé au succès de l’entreprise, via en particulier les emplois géné-rés, ainsi que l’élévation liée du niveau de vie, au point que ce pays devient l’un des marchés importants du produit.

3.

La iche ressources des S précise que « la démarche doit permettre encore plus étroitement qu’en séries ES-L l’ar-ticulation avec les trois centrées générales du thème qui suivront. »L’enjeu est d’identiier des types d’acteurs (privés, pu-blics, étatiques, locaux…) qui déploient des stratégies, des territoires distincts (des métropoles comme siège de grandes entreprises et lieux de décision…) et des lux liés aux circuits de production et de distribution du produit. L’étude souligne le rôle joué par les transports maritimes. Elle peut permettre d’introduire quelques éléments de débats liés à la mondialisation.

Pages 44-45Dans ce manuel, c’est l’iPhone qui a été retenu : à la fois parce qu’il répond à tous les critères énumérés par la iche ressources et qu’il s’agit d’un produit que les élèves connaissent. Conformément aux instructions, l’étude de cas a été conçue de façon à pouvoir être menée en 2 heures.Rappelons que l’iPhone est une ligne de smartphones (un téléphone mobile doté des fonctions d’un assistant nu-mérique personnel ; grâce à une saisie par clavier ou écran tactile, cet outil permet aussi de naviguer sur le web, d’accéder au courrier électronique, ainsi qu’à un nombre croissant de services, via d’innombrables applications) commercialisée par Apple depuis 2007. Apple est une multinationale américaine qui produit des produits élec-troniques grand public (ordinateurs personnels, lecteurs multimedia, smartphones, etc.). En 2011, la irme emploie 60 000 personnes dans le Monde, dégage un chifre d’af-faires de 108 milliards de dollars ; elle est devenue aussi la première capitalisation boursière de la planète.

Pour étudier l’iPhone en tant que produit mondialisé, deux temps sont proposés :

A Difusion et ventes : un succès mondial

Un produit mondialisé est par déinition destiné à être très largement difusé dans le Monde, selon des straté-gies soigneusement déinies. De ce point de vue, le cas des produits d’Apple (iPad et iPhone, en particulier) fait l’objet de mises en scène très particulières : le secret en-toure jusqu’au dernier moment le dévoilement spectacu-lairement orchestré du produit, par son PDG, Steve Jobs, jusqu’à sa mort en 2011. La répercussion médiatique est alors massive et quasi mondiale. Pour les nouvelles com-mercialisations, le réseau des 415  applestores (2013) est approvisionné de manière à faire face à une aluence attisée par le suspens médiatique : partout dans le Monde, lors des grands lancements, se forment des iles d’attente de consommateurs désireux d’acheter sans délai le pro-duit rendu désirable par les campagnes médiatiques. L’at-teste la massive difusion des produits dans les premières semaines de commercialisation : en septembre  2012, 2 millions d’iPhones 5 ont été vendus le jour de son lance-ment et 3 millions le week-end suivant (soit 5 millions en trois jours). Le week-end suivant la sortie des iPhones 5S et 5C, il s’en est écoulé 9 millions d’exemplaires, ce qui en fait le meilleur lancement de l’histoire de la marque : nous sommes bien là en face d’un produit mondialisé.

Apple, bureau d’étude (États-Unis)

conception du produit, recherche des fournisseurs de composants → distribution du travail dans diférents pays → convergence des composants vers la Chine (Shenzhen) : assemblage → expédition dans le Monde

Apple (États-Unis), communication

– organisation du lancement du produit à l’échelle mondiale– promotion sur les diférents marchés

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4. Au moins trois procès sont généralement faits à ce type de production :– l’emploi de composants rares et non recyclables ;– l’exploitation d’une main-d’œuvre mal payée, surtout dans les tâches d’assemblage, comme les usines géantes de Chine ;– le recul du travail industriel dans les pays riches.L’étude débouche sur la réalisation d’un schéma, à l’échelle planétaire, des espaces impliqués dans cette production.

CARTES [p. 50-55]

Pages 50-51

Réponses aux questions

1. Les échanges de pétrole montrent une organisation réellement mondialisée, avec des lux en tous sens mar-qués par une multiplication des zones importatrices comme des zones exportatrices. Deux moteurs princi-paux demeurent : l’Europe comme espace d’importation et le Moyen-Orient comme zone majeure d’exportations. Les autres pôles évoluent assez rapidement : les res-sources nationales du gaz de schiste font des États-Unis un importateur moins actif ; de nouveaux pays exporta-teurs apparaissent, en Afrique en particulier.

2. Les IDE révèlent l’organisation des aires de puissance des années 2000 : une Europe occidentale dominante et démultipliée entre de nombreux États ; une Amé-rique du Nord dominée par les États-Unis et une Asie-Paciique polycentrique. Selon les statistiques de 2012, l’Afrique apparaît comme le continent le plus délaissé, mais il s’agit d’un domaine où les évolutions sont ra-pides, comme en témoigne l’intérêt brutalement mani-festé par le Japon qui, en 2013-2014, a décidé d’y orien-ter plus de la moitié de ses investissements à l’étranger, ain principalement de s’assurer la disponibilité de grands gisements de matières premières (Voir en com-plément la carte 4 p. 153).

3. Les lux majeurs unissent les principaux pôles de puis-sance dans une circulation dominante circum-terrestre ; des lux secondaires s’organisent selon les continents (liens entre Amérique du Nord et Amérique du Sud).

Pages 52-53

Réponses aux questions

1. L’expression d’archipel mégalopolitain mondial est due à Olivier Dollfus (1996) ; elle illustre à la fois le caractère insulaire de ces très grandes villes (dans leur région) et les liens préférentiels qu’elles nouent entre elles.

2. L’indice de mondialisation mesure ce qui est plus ou moins facilement mesurable : de l’économie, des migra-tions, des nombres d’ambassades, etc. Au total, il propose une vision très plausible d’un Monde inégalement mon-dialisé : les pays les plus mondialisés, comme dans tous les classements de ce type du reste, se trouvent en Eu-

rope occidentale, l’intégration économique du Benelux étant même antérieure à la construction européenne ; il s’agit là d’économies à la fois riches, très ouvertes, de petite taille et très intégrées. Au-delà, on retrouve dans la catégorie la plus mondialisée l’Amérique du Nord et l’Australie / Nouvelle-Zélande, rejoints par le Chili. Il est à noter que les pays émergents sont encore inégale-ment mondialisés, à l’instar du Brésil. Les pays les moins mondialisés se situent d’abord en Afrique, même si leur nombre est minoré par l’insuisance des statistiques ou l’absence de données.NB. L’indice de mondialisation du KOF de l’École polytech-nique fédérale de Zurich est le plus fréquemment utilisé dans la recherche. Il mesure la mondialisation sur une échelle de 1 à 100 ; il a été publié pour la première fois en 2002 et est actualisé tous les ans depuis 2005.

3. En fait, la très grande majorité des pays sont désormais insérés dans la mondialisation, mais à des degrés divers et avec des places diférentes. Il y a ceux qui pilotent le système ou en proitent plus qu’ils n’en pâtissent (l’Amé-rique du Nord, le Japon, l’Allemagne, la Chine et les BRICS en général), ceux qui s’y insèrent sous la contrainte, mais progressent ; ceux qui voient leur position s’efriter, etc.

Pages 54-55

Réponses aux questions

1. Les espaces les plus exploités pour la pêche cor-respondent pour une grande majorité aux courants maritimes froids, très riches en phytoplancton : Dérive Nord-Atlantique, courants des Canaries, de Benguela, de l’Alaska, de Humboldt, du Labrador, Oya-Shivo.

2. Dans le cadre de la mondialisation, la zone Arctique devient un enjeu majeur pour les pays riverains car le recul de la Banquise permanente va ouvrir deux nou-velles voies maritimes qui réduiront très nettement les distances entre les façades de l’Asie orientale, d’une part, et celles de l’Europe de l’Ouest et l’Amérique du Nord, d’autre part.

3. Depuis la in du XIXe  siècle, la théorie du Sea power

considère la puissance maritime comme un pilier fonda-mental de la pensée stratégique. Au XXI

e  siècle, la puis-sance de projection des forces navales (bâtiments de surface et sous-marins) et aéronavales est fondamentale dans la diplomatie des États. Les États-Unis sont la seule « hyperpuissance maritime » capable d’intervenir sur n’importe quel théâtre d’opérations. Les espaces mari-times les plus convoités dans le Monde correspondent aux gisements miniers ou halieutiques les plus riches, qui se trouvent sur le plateau continental. Les principales zones de piraterie sont les golfes d’Aden et de Guinée, et le détroit de Malacca.

COURS 1 [p. 56-57]

Réponses aux questions

1. Le voyage de Christophe Colomb a été la mise en contact de deux continents qui s’ignoraient mutuelle-

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15Chapitre 2 : La mondialisation, fonctionnement et territoires

ment et n’avaient pas auparavant de relations signiica-tives. Il a initié des échanges importants entre Ancien Monde et Nouveau Monde, qui ont eu rapidement des efets importants sur les sociétés concernées, en Europe comme en Amérique. Il est donc légitime d’en faire une phase première de la mondialisation.

2. Les Amérindiens Surui participent à une mondialisa-tion qui s’impose à eux de longue date (l’arrivée d’étran-gers sur leur territoire et les empiétements et dépos-sessions liés) mais qui savent aussi en tirer parti via la maîtrise des outils dont ils disposent. Il s’agit donc bien de la défense d’une identité et d’un territoire relevant du local avec les moyens désormais mis à disposition par le monde global.

3. Pendant longtemps, les jouets n’ont pas voyagé et, du reste, la très grande majorité d’entre eux n’étaient pas manufacturés. Les jouets produits par une industrie spéciique ont été fabriqués jusqu’au milieu du XX

e siècle dans les pays industriels (Europe occidentale, États-Unis). Aujourd’hui, l’industrie mondiale du jouet, qui atteint un chifre d’afaires d’environ 70 milliards de dollars, est monopolisée par la Chine dont les progrès ont été fulgu-rants, dans les jouets traditionnels comme les jeux vidéos (la France importe désormais de Chine près des ¾ de ses besoins, alors que cette part n’était encore que de 30 % en 1994). Les principaux marchés restent ceux des pays industriels dont l’outil de production a beaucoup reculé, États-Unis très largement en tête. Il est à noter que le recul de la production dans les pays riches a connu des exceptions, la principale étant l’Allemagne qui se main-tient bien et est devenue le deuxième fournisseur de la France, après la Chine.

COURS 2 [p. 58-59]

Réponses aux questions

1. À proprement parler, les États sont davantage impuis-sants que victimes face à certaines dimensions de la mondialisation : les États vivent largement du contrôle des personnes, des capitaux et des biens ; mais une part croissante de ce qui circule leur échappe, avec les res-sources (droits de douane en particulier) qui vont avec.

2. Les irmes dites transnationales ont toutes une natio-nalité d’origine, qui correspond généralement au pays dans lequel elles paient des impôts.

3. Les pays riches, comme les autres du reste, sont dans une contradiction fréquente : d’une part, ils apportent une aide à un grand nombre de pays, pour des rai-sons variées (intéressées et désintéressées) ; d’autre part, leurs entreprises participent à l’exploitation des pays d’économie plus faible. En 2009, l’aide publique au développement des pays de l’OCDE s’est élevée à 120 milliards de dollars. S’y ajoutent les aides privées, celles des fondations en particulier, très puissantes aux États-Unis.

DOSSIER [p. 60-61]

➜ Choix de la problématique

Shanghai rivalise désormais avec les villes mondiales occi-dentales qui ont dominé le Monde depuis le XVIII

e siècle. Ses atouts sont nombreux : une Skyline en tout point semblable à Manhattan, un dynamisme économique et inancier exceptionnel adossé au premier port de mar-chandises et de conteneurs du Monde, le deuxième complexe aéroportuaire de Chine, une forte croissance démographique, des quartiers entiers rénovés et la volonté d’imprimer un softpower à l’instar de l’exposition universelle que la mégapole a accueillie en 2010 avec pour slogan : « better city, better life… »

Réponses aux questions

1. La renaissance économique et inancière de Shanghai, incarnée par les « nouveaux riches » aux comportements ostentatoires, remonte à la création de la zone écono-mique spéciale (ZES) de Pudong au début des années 1990. Au total, plus de 4 000 tours et 2 500 km de routes ont été construits.La Skyline du centre d’afaires de Pudong qui se relète dans le Huangpu témoigne, par une architecture ambi-tieuse (la perle de l’Orient par exemple), de cette puissance mondiale, en attendant l’achèvement de la Tour Shanghai de 632 mètres.

2. Le port est à l’échelle des besoins de la région de Shan-ghai : gigantesque. La carte montre ce qu’il a été néces-saire de réaliser pour permettre au port de Shanghai de devenir le premier au Monde. Depuis 2005, c’est le pre-mier port mondial en tonnage ; pour les conteneurs, c’est en 2010 qu’il a dépassé Singapour grâce aux aménage-ments du port en eau profonde de Yangshan.

3. Le gigantisme de l’urbanisation est net. En 1975, la ville s’étendait sur une douzaine de kilomètres du Nord au Sud, en 2008 sur une soixantaine ! Tandis que la po-pulation passait de 7,3 à 20 millions d’habitants. De tels signes de croissance ont été et sont encore un véritable déi en matière d’aménagement urbain respectueux du développement durable.

4. Le facteur humain est la variable d’ajustement du dé-veloppement, en particulier les millions de migrants (mi-gongs) qui ont un « statut de citoyen de seconde zone ». Leur passeport intérieur, le hukou, les place en situation illégale à Shanghai. En conséquence, ils sont exploités avec des salaires de misère, réduits au silence au risque de perdre leur emploi et d’être renvoyés dans leur cam-pagne d’origine.

5. Shanghai détient de nombreux attributs des villes mondiales : gigantisme de l’urbanisation de cette méga-pole qui compte une vingtaine de millions d’habitants, une croissance économique et inancière exceptionnelle incarnée par les tours du CBD de Pudong qui rivalisent de hauteur et d’architecture inédite ; des classes moyennes et aisées qui se développent. Mais en voulant reconqué-rir sa grandeur passée, la ville laisse sur le chemin des millions de Chinois qui vivent dans des conditions misé-rables. De nombreuses poches de pauvreté subsistent

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dans les vieux îlots à proximité du Bund historique et des quartiers modernes qui ont accueilli l’exposition univer-selle de 2010.

COURS 3 [p. 62-63]

Réponses aux questions

1. La domination des pays de la Triade s’afaiblit si on en garde une déinition héritée de la déinition qu’en don-nait Kenichi Ohmae en 1985 (Triade Power : The Coming Shape of Global Competition), en raison de la montée de pays émergents. Mais, même dans sa version de base, les pays de la Triade continuent de concentrer les 2/3 des échanges mondiaux, 70 % des budgets militaires et 100 % des premières universités mondiales dans le classement de Shanghai. La Nouvelle Triade des années 2010, déjà multipolaire au départ, renforce ce caractère en Asie, si l’on y inclut la Chine.

2. Les pays en question n’ont que deux points communs : leur caractère émergent (ou réémergent pour la Russie) et leur désir de contester les positions acquises des pays dominants. Au-delà, leurs intérêts divergent profondé-ment, car ils sont directement concurrents les uns des autres, voire en opposition politique (la Chine et l’Inde, en particulier) ; leur rapprochement est donc circonstan-ciel et devait s’afaiblir au fur et à mesure que leur puis-sance croîtra, et celle de la Chine en particulier.

DOSSIER [p. 64-65]

➜ Choix de la problématique

Ce dossier présente un cas limite de société encore véri-tablement en marge de la mondialisation.

Réponses aux questions

1. Cet archipel montre une variété de situations : la plus extrême est le cas de l’île Sentinelle, du fait d’un refus délibéré de contacts avec le monde extérieur ; les Jarawa, sur une île accessible à d’autres populations, y compris de touristes, sont dans une situation ambiguë, à la fois de protection, d’assistance et de velléités de ménager un isolement qui, de facto, n’existe plus.

2. Les autorités tentent de limiter les contacts des Jarawa avec le monde extérieur, ain de limiter le risque d’accul-turation, mais d’autres expériences montrent qu’une fois des contacts établis avec le monde extérieur, ces précau-tions s’avèrent généralement vaines. Il est à noter qu’on tente de protéger ces populations avec les mêmes argu-ments que ceux utilisés à propos des animaux sauvages dans les réserves naturelles.

3. La diiculté de protéger d’interventions extérieures ces sociétés à très faible développement technique est extrême, à la fois parce que les populations elles-mêmes aspirent souvent à une autre vie dès lors qu’elles sont informées de leur existence et parce que les intérêts extérieurs voient souvent en ces populations des proies faciles pour s’approprier leurs terres.

COURS 4 [p. 66-67]

Réponses aux questions

1. La convention de Montego Bay signée en 1982 a per-mis de reconnaître la valeur juridique des ZEE, s’étendant à 200 milles marins au maximum, comme espace passant sous la souveraineté des États côtiers, soit un tiers de la surface maritime mondiale. Mais les États-Unis et les États enclavés qui réclament le partage des richesses de la mer n’ont pas signé cette convention, ce qui rend diicile sa stricte application.

2. L’Arctique est représentatif des enjeux de puissance car les espaces maritimes ne concernent pas seulement le contrôle de la navigation de surface mais également l’exploitation minière des richesses potentielles du pla-teau continental océanique.

3. Les ZEE peuvent être contestées si l’exploitation de richesses minières est en jeu. Ainsi, la Chine revendique la presque totalité de la mer de Chine méridionale. Mais les cinq autres pays riverains veulent aussi proiter des ressources ofshore de pétrole et de gaz. La superposition des tracés de revendications l’atteste et laisse augurer de fortes tensions internationales.

4. Les frontières de l’espace maritime mondial sont complexes à déinir car les limites du plateau continen-tal le sont également, elles peuvent être contestées par plusieurs États qui revendiquent la même zone. Par exemple, entre la Russie, le Canada et le Danemark dans l’océan Glacial Arctique. Autre diiculté : lorsqu’un État est défaillant à sécuriser sa ZEE, comme la Somalie rava-gée par la guerre civile.

DOSSIER [p. 68-69]

➜ Choix de la problématique

Les détroits de Malacca et de Singapour ofrent le plus court passage entre l’Europe et l’Asie. C’est l’artère mari-time la plus fréquentée du Monde après le Pas-de-Calais. Ils sont empruntés par les porte-conteneurs géants (jusqu’à 12 000  EVP), vraquiers, minéraliers, pétroliers à l’exception des supertankers supérieurs à 220 000 tpl qui utilisent le détroit de Lombok, plus profond. Les richesses transportées ont fait de cette région la zone de piraterie la plus importante avant que les gouvernements n’inter-viennent au début des années 2000 et réduisent les actes de piraterie.

Réponses aux questions

1. La faible largeur des deux détroits (8 km au plus étroit) et les îles nombreuses rendent l’application de la régle-mentation internationale complexe. Des conventions de l’Organisation maritime internationale (OMI) ont été signées, dont celles signées de 1972 (COLREG) et celle de Montego Bay de 1982. Les trois États riverains se sont ac-cordés sur le traic et l’aide à la navigation en 1977 et 1998.

2. Ces détroits sont vitaux dans la mondialisation car 100 000  navires y transitent par an pour acheminer les

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marchandises (minerais, hydrocarbures, céréales, conte-neurs) dans les grandes façades maritimes mondiales  : Asie orientale qui totalise 16 des 20  premiers ports, fa-çades américaines et européenne, Golfe arabo-persique.

3. Les enjeux géostratégiques entre les États bordiers sont de tirer des revenus importants de ce lieu de pas-sage incontournable, le port de Singapour tient son 3e rang mondial de cette situation.Toutes les grandes puissances mondiales ont également un intérêt économique commun à garantir la sécurité des détroits. Ce qui n’empêche pas les tensions géopoli-tiques. Ainsi, l’Inde et les États-Unis sont désormais alliés face à la Chine qui ne cesse d’être menaçante ain de garantir son approvisionnement énergétique en mer de Chine méridionale et son « collier de perles » vers les pays du Golfe (Voir en complément la carte 2 p. 152).

4. L’étroitesse des détroits et les nombreux archipels faci-litent une piraterie diicile à combattre, à tel point que les armateurs inancent des marines privées « contre- pirates ».

COURS 5 [p. 70-71]

Réponses aux questions

1. Les principales organisations qui jouent un rôle essen-tiel dans l’organisation du Monde actuel ont des missions diférentes. À l’échelle régionale, on distingue l’Union eu-ropéenne qui est l’organisation économique, politique et sociale la plus intégrée de toutes les organisations ; d’autres sont des zones de libre-échange (ALENA, MER-COSUR, etc.) ou de simples accords de coopération éco-nomique (ASEAN, APEC, CEI, etc.).

2. Avec le développement de la « Toile », les États ont dû s’adapter à une nouvelle forme de violation de leur terri-toire ; ils ont notamment dû apprendre à travailler en com-mun pour se protéger de la cybercriminalité. Mais dans le cas des régimes dictatoriaux, l’immatérialité des lux de l’Internet a généré des dispositifs de censure numérique.

3. Grâce à un système bancaire local, loin des grandes institutions inancières internationales, le microcrédit, à des taux d’intérêts bas, inance des petits projets et évite aux emprunteurs de tomber entre les grifes d’usuriers et le surendettement très rapidement.Selon ATTAC, les domaines qui ne doivent pas obéir à la logique des marchés concernent l’eau, l’énergie, la santé, l’éducation et la recherche pharmaceutique. C’est la posi-tion de cette association qui milite depuis 14 ans contre une mondialisation néolibérale génératrice de fortes inégalités.

BAC CROQUIS [p. 74-77]

Pages 74-75Sujet – Un Monde en réseau : pôles et lux de la mon-

dialisation

Ce croquis est l’un des cinq croquis exigés par les iches ressources du programme. Parmi eux, deux font partie

du chapitre  2 : le second est situé immédiatement der-rière (p. 76-77) et concerne « Des territoires inégalement intégrés à la mondialisation ». Les deux croquis sont donc complémentaires.Celui-ci insiste sur les réseaux, les lux, mais traite égale-ment des pôles de la mondialisation : une « Triade élar-gie », mais aussi d’autres lieux privilégiés, et à une autre échelle les métropoles. Le plan de la légende est logique-ment organisé autour de ces deux aspects.Le travail de l’élève sera double : après une découverte du sujet (questions 1 à 4), il s’agira de compléter la lé-gende (question  6). Mais l’enseignant pourra s’appro-prier le croquis en le modiiant : certains espaces de la mondialisation ont été volontairement omis, dans le double but d’amener les élèves à réléchir sur la perti-nence ou non de les intégrer (question 5) mais aussi de façon à ce que l’élève parte du croquis du manuel pour construire un travail plus individualisé.

1. Des igurés linéaires, car il s’agit de montrer « un Monde en réseau » et des lux.

2. Car ce sont les lux majeurs de l’espace mondialisé : ils sont de toutes natures (marchandises, produits agricoles, capitaux).

3. Les lux migratoires ne sont pas tous représentés : d’abord parce le but du croquis est plus général, ensuite car cela rendrait ce croquis « trop riche » et donc illisible.

4. C’est tout à fait conforme au sujet car celui-ci n’étudie que les pôles de la mondialisation. Les zones en marge de cette mondialisation (comme l’Afrique) sont donc logiquement laissées en blanc.

5 et 6. Ce croquis pourrait néanmoins être complété : les BRICS ou les pays pétroliers sont efectivement inté-grables dans le croquis. Il faudrait dans ce cas utiliser des igurés de surface. La réponse à la question  6 dépend donc du choix de l’enseignant : représenter ces items amènerait à les placer en 1.2. de la légende (« Des lieux privilégiés»).

Figurés de la légende :

1. Les pôles et les espaces majeurs

1.1. Des centres d’impulsionAplat rose : Les grandes puissances économiquesRond noir : Des métropoles (sièges sociaux de FTN, bourses, aéroports, etc.)Contour gris : Les grandes organisations régionales

1.2. Des lieux privilégiésBarbule bleue : Interfaces maritimes et continentalesDouble trait violet : Détroits

2. Les principaux lux

2.1. Les lux majeursFlèche orange : Des lux de toute nature (personnes, capi-taux, marchandises, informations, etc.)

2.2. D’autres luxFlèche bleu foncé : Principales migrations internationalesFlèche rose : Flux de matières premières et énergétiquesFlèche verte : Flux de produits manufacturés et de pro-duits agricolesFlèche bleu clair : Flux inanciers

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Pages 76-77Sujet – Des territoires inégalement intégrés à la mon-

dialisation

Ce croquis, est, comme le précédent, un des cinq croquis exigibles au baccalauréat. Le but de l’exercice est de dé-cortiquer toutes les étapes de la réalisation du croquis, de l’analyse du sujet à l’établissement de la nomenclature. L’enseignant pourra relier la séquence à l’analyse des mé-thodes du croquis (p. 9 du manuel) qui analyse la p. 77.

1. Le sujet porte sur le Monde.

2. Les notions appelées par le sujet : l’intégration à la mondialisation, mais aussi l’inégal développement ; la notion de puissance ; la notion de centre-périphérie.

3. Le but de la question est de faire comprendre à l’élève que le croquis est une simpliication des cartes du chapitre. Il aura donc le choix entre de nombreuses cartes : les lux de pétrole, les IDE, les territoires de la mondialisation, les villes mondiales, mais aussi les îles Andaman (dossier p. 64-65) pour les espaces peu intégrés dans la mondialisation…

4. Il est inutile de représenter tous les lux, la carte trai-tant principalement de territoires.

5. S’il est évidemment impossible de faire apparaître les inégalités à l’intérieur des métropoles, on pourrait le faire pour certains États-continents : tout est donc question de choix cartographique.

6. Les deux cartes présentent des similitudes du point de vue de leur thématique, mais le croquis est évidemment plus simple et moins pointilliste que la carte. L’enseignant en proitera pour rappeler que c’est d’ailleurs le sens même d’un croquis que d’arriver à cette simpliication.

7. Le plan de la légende adopte une logique graduelle, proche de celle de la carte 2 de la p. 52 : territoires très intégrés / territoires moins intégrés.

8. Les métropoles ne sont pas toutes représentées par un même iguré car il y en a de deux types diférents : des métropoles mondiales (plus ou moins puissantes) et des métropoles de rang inférieur, dont le rôle et la place dans la mondialisation sont moindres.

9. Le choix du dégradé de couleur permet de montrer l’inégale intégration des territoires à cette mondialisation.

10. On aurait pu opter pour des hachures ou des pointil-lés (igurés de surface).

11. Les noms sélectionnés sont les noms des territoires les plus intégrés dans la mondialisation. Les noms de pays sont en majuscules, ceux des villes en minuscules.

12. Avec cette légende, le titre peut reprendre l’intitulé du sujet : Des territoires inégalement intégrés à la mon-dialisation.

BAC MÉTHODE [p. 78-81]

Page 78 : CompositionSujet – Acteurs, lux et débats de la mondialisation

Cette composition est exigible au baccalauréat. Mon-trant la mondialisation en fonctionnement, elle ne pré-

sente aucun vrai problème car elle reprend les grands thèmes du chapitre et du cours (p. 56, 58, 70). La seule diiculté réside dans l’intégration des données issues de l’étude d’un produit mondialisé. Il ne s’agit ni de réaliser une composition théorique sur la mondialisation ni une composition sur ce seul produit mondialisé. Le plan est donc essentiel, et le produit mondialisé est à intégrer à tous les niveaux de celui-ci (cf.  question  2). C’est pour cette même raison que l’on demandera à l’élève de rédi-ger une partie au choix (cf. question 5).

1. La déinition de mondialisation est donnée p.  56 (on insistera avec les élèves sur l’idée de processus et d’interdépendances). La notion d’acteur correspond à l’ensemble de ceux qui interviennent sur un territoire, et dans ce cas précis, qui contribuent à la mondialisation.

2. Non. Il s’agit d’intégrer les données de cette étude de cas dans les diférentes parties du devoir.

3. La proposition 2.

6. En première partie, on peut intégrer le schéma 2 sur les FTN. En deuxième partie, le schéma 3 sur les grands lux commerciaux et inanciers, ou le schéma  4 sur les lux migratoires.

Page 79 : CompositionSujet – Des territoires inégalement intégrés dans la

mondialisation

Cette composition, exigible au baccalauréat, amène à une typologie d’espaces en fonction de leur plus ou moins grande intégration à la mondialisation. Elle néces-site donc de réléchir au plan qui permettra d’éviter la simple énumération. L’enseignant prendra soin de mon-trer aux élèves que cette composition a le même libellé que le croquis de la p.  77 et qu’il peut donc y jeter un œil de manière à retrouver les principales idées à intégrer dans sa composition.

1. Le sujet est à toutes les échelles, de l’échelle mondiale à l’échelle locale (comme les villes). Le terme d’intégra-tion pose ici la question de la plus ou moins grande mondialisation et donc de l’indice de mondialisation (cf. carte 2 p. 52) des diférents territoires.

2. La problématique la plus pertinente : Quels types de territoires peut-on distinguer en fonction de leur intégra-tion dans la mondialisation ?

3. Ce sujet correspond à une typologie, mais aussi éven-tuellement à un bilan. Les plans conseillés sont donc le plan thématique ou le plan par échelle.

4. À un plan thématique.

6. Le schéma 5 (métropoles, littoraux et interfaces) et le schéma 6 (les espaces maritimes, espaces stratégiques) peuvent être intégrés en première partie.

Pages 80-81 : Analyse de documentsSujet – Des territoires inégalement intégrés au com-

merce mondial

Le but de cette analyse de documents est à la fois de comprendre le rôle des espaces littoraux dans la mon-

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19Chapitre 2 : La mondialisation, fonctionnement et territoires

dialisation et de réaliser une étude critique de ces documents : ceux-ci sont très parlants (on voit la Triade élargie, les évolutions…) mais incomplets car ne trai-tant qu’une partie d’un sujet très large. La rélexion sur le sujet et l’adéquation ou non de ces documents sont donc pour l’élève le moment clé de ce travail (ques-tions 5 à 10).

1. On entend par commerce mondial le commerce inter-national, entre pays. C’est donc un excellent indicateur de la mondialisation.

2. La consigne demande de se concentrer sur les espaces très intégrés à la mondialisation.

3. Le doc.  1 donne des valeurs absolues, des volumes, mais aucune évolution. Le doc. 2 donne des valeurs rela-tives, des volumes et une évolution.

4. le but de la question est de remobiliser les acquis du chapitre et de sensibiliser les élèves au fait que les lux de pétrole ne sont pas concernés.

5. Les documents renseignent sur les transports mari-times et donc les espaces liés (détroits, ports, façades littorales).

6. Les États présentés dans le doc. 2 sont tous des États très intégrés à la mondialisation. Le document fait appa-raître un Monde multipolaire : certains pays émergents connaissent une nette augmentation de leurs exporta-tions (Chine, Brésil) alors que certaines puissances de la Triade connaissent un recul (États-Unis, France, Japon).

7. La Chine et toute l’Asie du Sud-Est sont le pôle le plus visible sur le doc. 1. Néanmoins, on peut aussi distinguer les autres pôles de la Triade élargie : Europe de l’Ouest, États-Unis.

8. Directement, non.

9. Non, car de nombreux lux ne sont pas pris en compte : lux agricoles, lux de matières premières ou énergé-tiques, lux immatériels (capitaux, Internet)…

10. Les documents oublient un certain nombre de « pôles et espaces majeurs de la mondialisation » : tous les espaces non littoraux sont ainsi écartés, comme par exemple les villes mondiales.

11. Le classement des idées dans le plan suggéré :

I. Les territoires très intégrés dans la mondialisation

I.1. Les pôles majeurs de la mondialisation économiqueI.2. Les ports et les façades littorales

II. Une géographie en évolution

II.1. Une évolution très récenteII.2. La montée des pays émergents

III. De nombreux territoires non pris en compte par les

documents

III.1. Des territoires moteurs de la mondialisation politiqueIII.2. D’autres territoires de la mondialisation économique et inancière

12. Triade (I.1.) ; métropoles (I.1.) ; délocalisations (II.1.) ; ports à conteneurs (I.2.) ; produits manufacturés (I.2.) ; hydrocarbures (I.2.) ; pays émergent (II.2.) ; littoraux (I.2.) ; multipolarité (II.1.)

BAC SUJETS [p. 82-85]

Page 82 : CompositionSujet – Mondialisation et enjeux géostratégiques des

espaces maritimes

Il s’agit d’une composition exigible au baccalauréat, car le professeur y aura consacré au moins deux heures de cours. L’enseignant aura pris soin de rappeler la notion de « géostratégie » étudiée en début d’année.

Les diicultés du sujet. La première diiculté sera pour l’élève de comprendre le terme « enjeu » (littérale-ment « ce qui est en jeu »). Ces enjeux géostratégiques peuvent se diviser en enjeux purement géopolitiques mais aussi géoéconomiques (le contrôle économique de telle ou telle zone) et environnementaux : les risques de pollution par exemple dans le Northern Range et leurs conséquences politiques et économiques pour les États riverains.

Sa réalisation par les élèves. Le but est évidemment de relier les deux termes du sujet. C’est pour cette raison qu’un plan thématique est proposé en aide n° 4. Le cours du manuel p.  66 fournit les grandes lignes du devoir, tandis que la p. 7 donne quelques pistes plus concrètes de réalisation : une introduction possible, l’intégration de schémas dans le corps de la composition… L’élève pourra s’inspirer du schéma 6 p. 73, mais aussi des cartes p. 54 et 55.

Page 82 : Analyse d’un documentSujet – Les lux maritimes de pétrole : approche géos-

tratégique

Il s’agit d’une analyse de documents qui repose sur un des documents clés du chapitre, les routes du pétrole étant un des grands enjeux géostratégiques des espaces maritimes.

Les diicultés du sujet. Comme pour la composition pré-cédente, la première diiculté sera pour l’élève de com-prendre le terme « enjeu » (littéralement « ce qui est en jeu »). Ces enjeux géostratégiques peuvent se diviser en enjeux purement géopolitiques mais aussi géoécono-miques (aide n° 2) : le contrôle économique des détroits et canaux est un des éléments clés de cette carte. On pourra aussi évoquer, même s’ils n’apparaissent pas sur la carte, les enjeux environnementaux : les risques de pollution par exemple dans le Northern Range et leurs conséquences politiques et économiques pour les États riverains.

La rédaction du devoir. Elle s’appuiera à la fois sur une description d’ensemble de cette carte, mais aussi sur des exemples plus précis : l’aide n° 3 se réfère au détroit de Malacca. Mais de nombreux autres exemples sont repé-rables dans le document : par exemple doc. 4 p. 19, en-semble des doc. p. 67, doc. 2 p. 152…

Page 83 : Analyse d’un documentSujet – Acteurs et lux de la mondialisation : une irme

transnationale

Cette analyse de document a pour but essentiel de com-prendre les stratégies territoriales d’une FTN. Mais la

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consigne demande dans un second temps d’élargir le sujet en montrant en quoi il s’agit d’un document révé-lateur de la mondialisation économique. Il faudra donc procéder à une mise en perspective à l’aide des connais-sances du chapitre. Pour cette raison l’aide n° 1 rappelle à l’élève l’étude de cas réalisée en cours (ici p. 44-49).

Pourquoi ce document ? L’intérêt de ce document est de couvrir diférents aspects de la mondialisation puisque l’on voit à la fois la production et la commercialisation, mais aussi car la division internationale du travail (DIT) est repérable : les sites de production sont soit dans les pays où le coût de la main-d’œuvre est faible, soit dans des pays riches (UE, États-Unis) de manière à pénétrer les marchés. Il y a donc une spécialisation des territoires dans le cadre de la mondialisation. L’évolution visible (plutôt une augmentation) montre la mondialisation croissante de l’économie, mais aussi l’apparition de mar-chés émergents et le déclin d’autres (Japon).

Page 84 : Analyse de documentsSujet – Les acteurs de la mondialisation : les FTN

Cette analyse de documents a pour but essentiel de comprendre les stratégies territoriales d’une FTN. Elle complète le sujet de la p. 83 : alors qu’il s’agissait d’exa-miner les stratégies d’une multinationale en particulier (Toyota), ici les documents ont une portée plus générale et c’est la confrontation de ces deux documents qui est au cœur de l’analyse.

Pourquoi ces documents ? Ces deux documents sont de nature diverse (aide n° 1) : le premier, qui se veut neutre, est un listing des performances des principales FTN. Il mobilise la seule grille de lecture géoéconomique. En re-vanche, le second se veut plus analytique : extrait d’une revue de géographie, il concentre ses analyses sur les conséquences économiques, culturelles et spatiales du rôle des FTN. Il mobilise donc aussi les clés géopolitique et géoculturelle (aide n° 2).Alors que le doc. 1 sera résumé par l’élève (par exemple, combien de FTN américaines dans les 25  premières ?), l’analyse du doc. 2 peut permettre à l’élève d’avoir une vision critique des conséquences de la domination éco-nomique de ces FTN : rôle dans l’emploi, conséquences culturelles… L’élève comparera les données extraites du doc. 2 à d’autres exemples, qui peuvent être tirés de l’étude de cas vue en cours.

Page 85 : Analyse d’un documentSujet – Les débats de la mondialisation :

les paradis iscaux

Cette analyse de document est consacrée au thème des paradis iscaux, mais aussi des contestations d’une cer-taine mondialisation, ici par une ONG. Le sujet porte aus-si sur la manière dont cette mondialisation est contestée.

Pourquoi ce document ? Car les élèves ont rarement l’ha-bitude de décrypter de tels montages photographiques. Si le texte nous renvoie à l’image paradisiaque de l’île tro-picale, en revanche le texte en bas à gauche de l’aiche airme un discours politique fort. L’analyse du document arrivera donc à l’idée que les paradis iscaux ne sont pas tous situés dans de telles îles : ce que conirme la carte 3 p. 53 (cf. également cours p. 62).

Quelle analyse ? Les questions situées autour du docu-ment ne fournissent pas le plan (c’est à l’élève de le trou-ver) mais sont là pour que celui-ci prenne conscience du travail à faire : analyse des acteurs (ici une ONG), du message (économique, mais surtout social), nature du document…

BibliographieL’Atlas des mondialisations, hors-série n° 4, La Vie/Le Monde, 2013.L’Atlas du monde de demain, hors-série, La Vie/Le Monde, 2013.Mers et océans, Questions internationales, n° 14, juillet-août 2005.S. BERGER, Made in Monde : les nouvelles frontières de l’éco-nomie mondiale, Le Seuil, 2006.F. BOST (dir.), Atlas mondial des zones franches, La Docu-mentation française, 2010.A. BRETAGNOLLE, R. LE GOIX, C. VACCHIANI-MARCUZZO, Métropoles et mondialisation, La Documentation photographique n° 8082.É. CANNOBIO, Mondes arctiques, miroirs de la mondialisation, La Documentation photographique n° 8080, mars-avril 2011.L. CARROUÉ, D. COLLET, C. RUIZ, La mondialisation. Genèse, acteurs et enjeux, Bréal, 2007.L. CARROUÉ, Les basculements du monde, Historiens & Géo-graphes n° 416, octobre-novembre 2011, p. 141-160.O. DOLLFUS, La mondialisation, Presses de Sciences-Po, 2007.M.-F. DURAND, Atlas de la mondialisation. Comprendre l’es-pace mondial contemporain, Presses de Sciences-Po, 2010.D. VIDAL, B. BADIE (dir.), La in du Monde unique. 50 idées-forces pour comprendre l’état du Monde 2011, La Décou-verte, 2010.N. FAU, Le détroit de Malacca : porte océane, axe maritime, enjeux stratégiques, Géoconluences, 2004, geocon-luences.ens-lyon.fr/doc/transv/Mobil/MobilScient4.htmJ.-L. MATHIEU, Les frontières à l’heure de la mondialisation, Cahiers français n° 360, mars 2011, p. 18-25.J.-P. PIRAT, D. ORTOLLAN, Atlas géopolitique des espaces mari-times, Technic, 2008.J. SAPIR, La démondialisation, Le Seuil, 2011.P. DE SENARCLENS, La mondialisation : théorie, enjeux et débats, Dalloz Sirey, 2005.

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Du programme au manuel

Le commentaire du programme7-8 heures (évaluation comprise)

Les choix du manuel

• L’étude du continent américain est centrée sur la notion de puis-sance et de concurrence entre puissances, aux échelles continen-tale et mondiale.

L’étude porte sur les deux mêmes entrées que pour les classes des sé-ries ES-L : « Le continent américain entre tensions et intégrations régio-nales », « États-Unis, Brésil : rôle mondial, dynamiques territoriales ». Mais, en ilière scientiique, le professeur dispose de moins de temps pour les traiter : 7-8 heures, l’approche devra donc être plus synthé-tique. Les attendus au baccalauréat seront de ce fait plus limités.

On peut consacrer environ 2 heures aux dynamiques d’intégration et aux tensions à l’échelle continentale, 3 heures au rôle mondial et aux dynamiques territoriales des États-Unis, 2 heures à l’étude de ces mêmes thématiques pour le Brésil.

La iche ressource précise :« dans le cadre horaire de la série S, on centrera le propos sur les élé-ments suivants :– l’inégal développement et la diversité du continent américain ;– les tentatives d’intégration du continent américain par les États-Unis, les tensions et les résistances qu’elles engendrent, le rôle de l’ALENA, la volonté des pays latino-américains de s’associer autre-ment, en particulier au sein du MERCOSUR ;– la comparaison du rôle mondial des États-Unis, superpuissance pla-nétaire, et du Brésil, puissance émergente ;– l’organisation territoriale de chacun de ces deux États immenses, les principaux ensembles régionaux les constituant et les dyna-miques qui les afectent en lien avec la mondialisation qui hiérarchise les territoires.

L’étude des dynamiques territoriales des États-Unis et du Brésil donne lieu à la réalisation de deux croquis. Ceux-ci ne doivent pas être envisagés comme une illustration graphique venant dans un deu-xième temps après le cours. En efet, ain de gagner du temps et de favoriser la production de traces écrites plus géographiques, il est possible de construire progressivement ces croquis dans le déroule-ment du cours. Le professeur peut, par exemple, proposer aux élèves des schémas élémentaires au il de sa démonstration ; leur combinai-son conduit alors à la réalisation du croquis. »

– Les choix du manuel sont étroitement calés sur les éléments du programme, de façon à respecter le mieux possible un horaire plus que mesuré eu égard à l’étendue de la question (il est à noter que l’enseignant dispose de plus de temps en 4e pour traiter des États-Unis dans la mondialisation !).– L’ouverture illustre la problématique à l’échelle continentale.

Quatre cours développent ces aspects :– ces deux premiers points sont l’objet du cours 1 (p. 94-95), les contrastes de richesses et les logiques d’intégrations régionales oppo-sées sont présentés en cartes, p. 88-89 ;– Les bases de la puissance des deux États étu-diés font l’objet du deuxième cours, car il est né-cessaire de fournir aux élèves des données fon-damentales sans lesquelles ce qui suit n’est guère compréhensible (p. 98-99) ;– un troisième cours considère le rôle mondial très inégal des États-Unis et du Brésil (p. 100-101) ;– enin, le quatrième cours analyse, toujours de manière comparative, les dynamiques territo-riales des deux pays (p. 102-103).

Trois dossiers complètent et diverisient l’ap-proche du programme :– Un dossier consacré aux hydrocarbures (p. 96-97) permet de croiser intégrations et tensions au sein du continent.– Un dossier sur l’Amazonie et le rôle intégrateur (p. 104-105) qu’y joue le Brésil.– Un dossier sur l’Arizona, « une dynamique entre Nord et Sud » (p. 106-107) présente le double inté-rêt d’illustrer la dynamique de la Sun Belt ainsi que la relation entre cet État américain et le Mexique.

Programme oficiel

Thème 3 – Dynamiques géographiques des grandes aires continentales (17-18 heures)

Question Mise en œuvre

L’Amérique : puissance du Nord, airma-tion du Sud

– Le continent américain : entre tensions et intégrations régio-nales– États-Unis-Brésil : rôle mondial, dynamiques territoriales

chapitreL’Amérique : puissance du Nord, affirmation du Sud3

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OUVERTURE DE CHAPITRE [p. 86-87]

L’ouverture reprend la problématique de la question, en ouvrant sur Manhattan comme lieu symbole de la puissance des États-Unis mais aussi sur la volonté d’af-irmation du Sud, à travers les acteurs de l’Amérique du Sud réunis à un sommet du MERCOSUR à Caracas. Aux découpages classiques en Amérique du Nord / Amérique centrale et Caraïbe / Amérique du Sud se superpose une grille de lecture géoéconomique classique opposant un Nord riche et développé à un Sud plus pauvre, émergent ou à la traîne. Le continent est marqué par les contrastes Nord-Sud, sociaux, économiques et culturels entre l’Amé-rique du Nord anglo-saxonne qui représente 36,5 % de la population, 48,5  % de la supericie mais 84  % du PNB, par rapport à une Amérique centrale et méridionale mar-quée par le mal développement. Cependant, l’Amérique du Sud se constitue en tant qu’acteur en opposition à la domination du Nord, en particulier à travers ses organisa-tions régionales dont la plus puissante est le MERCOSUR.

NB. Les dirigeants igurant sur cette photographie ont depuis cédé leur place à d’autres (Lula n’est plus pré-sident du Brésil depuis l’élection de Dilma Roussef en 2010) ou sont morts (H. Chavez, N. Kirchner), à l’exception d’Evo Morales, réélu en 2009. Ce cliché bien que datant de 2006 a été cependant retenu, en raison de l’intérêt de la devise du MERCOSUR (dans les deux langues). En re-vanche, la photographie de Manhattan est très récente, comme l’atteste la présence du One World Trade Center, gratte-ciel de 541 m de haut (la plus haute tour des États-Unis, et la troisième plus haute dans le Monde), achevée en 2013 sur l’emplacement des tours jumelles détruites par l’attentat du 11 septembre 2001.

Réponses aux questions• La pointe Sud de Manhattan est le lieu symbole de la puissance des États-Unis avec les sièges des plus grandes sociétés et la Bourse. La tour du One World Trade Center

s’appelait à l’origine du projet la tour de la Liberté. Au premier plan, la fameuse statue de la Liberté éclairant le monde du Français Bartholdi, élevée en 1886.• Le slogan aiché en cette occasion renverse la devise classique de l’opposition Nord/Sud selon un double sens géographique et économique.

CARTES [p. 88-93]

Pages 88-89

Réponses aux questions

1. Il existe bien un « Nord » (États-Unis et Canada) et un « Sud » (le reste du continent), si l’on prend en compte le PIB par habitant, même en parité de pouvoir d’achat (non représenté sur cette carte) : la diférence entre les États-Unis et le Mexique varie dans un rapport de 1 à 5 et justiie que la frontière entre les deux pays soit commu-nément présentée comme le plus fort gradient dans ce domaine. Les données de l’IDH atténuent les contrastes, mais la diférence entre le Nord et le Sud apparaît tout de même nettement. En chifres absolus, les diférences sont encore bien plus fortes, le PIB des États-Unis étant 14 fois plus élevé que celui du Mexique, alors que l’écart de population est de 1 à 2,6. Le Brésil apparaît bien comme la deuxième puissance des Amériques.

2. Le manuel a choisi de mettre l’accent sur les deux grandes intégrations régionales du continent, en souli-gnant les deux logiques d’intégrations opposées qu’elles incarnent à l’échelle du continent : l’ALENA et le MERCO-SUR/SUL.On identiiera sur la carte  les principales intégrations régionales. L’ALENA, ou Accord de Libre-échange Nord Américain, intégrant le Mexique qui est le premier État du Sud à avoir conclu un traité de ce type avec les États-Unis. L’ALENA est la plus grande zone de libre-échange au

• Orientations pour le baccalauréatLes sujets de composition suivants sont envisageables :– Le continent américain : entre tensions et intégrations ré-gionales– États-Unis, Brésil : rôle mondial– États-Unis, Brésil : les dynamiques territoriales

Deux croquis peuvent être demandés :– Les dynamiques territoriales des États-Unis– Les dynamiques territoriales du Brésil

L’analyse d’un ou deux documents (cartes, textes, images…) peut être demandée à l’examen.

NB. Des schémas de travail peuvent être réalisés en cours d’étude de la question ain de préparer les croquis de syn-thèse et d’être intégrés par les élèves dans une composition lors du Baccalauréat.

– La composition sur « Les dynamiques territoriales au Brésil et aux États-Unis » (p. 116-117) amène à réléchir à une ap-proche comparative et invite l’élève à insérer des productions graphiques dans le développement. Pour la composition sur « Le continent américain : entre tensions et intégrations ré-gionales » (proposée en sujet p. 118), l’élève s’appuiera sur le cours.– Les deux croquis sont réalisés p. 110-111 et p. 112-113. Ils sont construits de manière à ce que l’élève puisse établir une comparaison. Le travail proposé porte essentiellement sur l’organisation de la légende, le choix des igurés et mise en place de la nomenclature.– Parmi les trois analyses de documents proposées, deux portent sur une carte à l’échelle du continent (p. 118 et p. 119), et une amène à confronter un texte à une image sa-tellite de la frontière entre les États-Unis et le Mexique (p. 114-115).

NB. Douze schémas, pouvant être intégrés aux composi-tions ou aider à la réalisation des croquis, sont réalisés à diférentes échelles (p. 109 et p. 117).

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Monde, au sein de laquelle les échanges internes s’accé-lèrent, de marchandises et de capitaux. Mexique et Cana-da sont les deuxièmes fournisseurs des États-Unis après l’Asie, et les premiers clients. Entré en vigueur en 1994, l’accord porte sur la suppression des barrières douanières entre les trois États membres, en attendant l’ouverture avec d’autres partenaires. L’essentiel des échanges est libre de droit, les investissements des irmes transnatio-nales états-uniennes y sont encouragés, visant à contenir des courants migratoires de moins en moins contrôlés.Le MERCOSUR apparaît au Sud comme une alternative économique et politique aux processus d’intégration encadrés et dirigés par les États-Unis. Le MERCOSUR est créé en 1991 par le traité d’Asuncion qui crée un mar-ché commun entre l’Argentine, le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay. Le processus d’intégration s’approfondit au cône Sud avec le Chili, la Bolivie, le Pérou (devenus États associés, comme l’Équateur et la Colombie), et plus ré-cemment s’étend au Venezuela et forme désormais un vaste ensemble économique de dimension continentale. Le Brésil, longtemps vu comme un continent dans le continent coupé de ses voisins par sa langue et sa forêt, mais aussi par les contraintes de sa géopolitique interne, forme avec l’Argentine le noyau dur d’un ensemble géo-politique qui s’impose progressivement comme une puissance régionale. Le MERCOSUR dont le potentiel de croissance est encore très important n’est pas exempt de fragilités. L’intégration régionale s’approfondit depuis peu avec la création de l’UNASUR dont l’ambition est politique.D’autres logiques apparaissent en résistance à la volonté hégémonique d’intégration Nord-américaine mais de moindre poids et de consistance qui demeurent au ni-veau de déclarations de principes. C’est le cas de l’Alter-native bolivarienne pour les Amériques (ALBA) fondée par Hugo Chavez et Fidel Castro en 2004, qui revendique une autre forme de coopération économique et sociale au sein des nations latines, en suivant la formule alter-mondialiste « un autre monde est possible ». Elle réunit des peuples formant le front du refus face à l’impéria-lisme des États-Unis.

Pages 90-91

Réponses aux questions

1. Le basculement des échanges a bien eu lieu : l’Europe n’est plus le premier partenaire, la place ayant été prise par l’Asie orientale. Ce basculement vers l’Asie a coïncidé avec les mandats présidentiels d’Obama. Si les centres décisionnels des États-Unis demeurent dans le Nord-Est tourné vers l’Europe, les enjeux se situent sur tous les plans côté Paciique.

2. Les États-Unis sont la seule puissance présente militai-rement avec des forces permanentes (navales, principa-lement) dans toutes les parties du Monde.

3. Le Brésil échange avec tous les continents, que ce soit pour exporter ses produits et productions (vers la Chine en particulier, en matières premières) ou pour importer des biens industriels (des États-Unis en premier lieu).

4. Le Brésil est d’abord relié aux États-Unis, ensuite à l’Europe occidentale, via principalement l’ancienne puis-sance coloniale, le Portugal devenu un pays secondaire, d’une taille incomparable à celle du Brésil.

Pages 92-93

Réponses aux questions

1. La population américaine a davantage investi le ter-ritoire, mais les concentrations principales demeurent littorales, principalement sur la façade atlantique, secon-dairement sur celle du Paciique.

2. La population brésilienne demeure massivement lit-torale (São Paulo, Rio de Janeiro) et péri-littorale (Belo Horizonte par exemple).

3. Si le train a permis de relier les deux grandes façades maritimes, Atlantique et Paciique (la première limite transcontinentale entre le Nebraska et la Californie a été achevée en 1869), c’est l’avion qui assure désormais la desserte de cet immense territoire (près de 15 000  aé-roports), le train étant principalement dédié au fret (le plus long réseau du Monde : 220 000 km). La voie d’eau (42 000 km de voies navigables) joue également un rôle important (Mississippi et Grands Lacs).

4. Au Brésil, l’Amazonie occupe 5 millions de km2 (pour 17  millions d’habitants), soit 59  % de la surface totale du pays. Encore majoritairement couverte de forêt, elle constitue un espace naturel unique au Monde, un es-pace de réserve, mais aussi de plus en plus un espace productif (agriculture, élevage), un espace vers lequel les gouvernements successifs ont orienté le trop-plein de population, ainsi qu’un espace qui entrave les rela-tions avec les pays andins. De ce fait, c’est actuellement un cul-de-sac pour le pays, un arrière-pays.

COURS 1 [p. 94-95]

Réponses aux questions

1. L’Amérique latine détient des records en matière d’iné-galités socio-économiques. Sur cette photographie de São Paulo, le contraste est d’une violence particulière ; en revanche, il est fréquent que des quartiers riches soient ceinturés de murs et que des gardes privés en contrôlent l’accès (les gated communities). (Voir en complément le doc. 3 p. 103)

2. Actuellement la cordillère des Andes constitue un obstacle très diicile à franchir, qui entrave les relations entre les pays. L’aménagement du corridor passant sous l’Aconcagua (plus haut sommet de la cordillère des Andes, 6962 m) porte sur 204  km dont 52  km de tunnel de basse altitude ; il est prévu qu’il se réalise en 10-12 ans.

3. Les États-Unis exercent une attraction commerciale déterminante sur les deux voisins immédiats ; le reste du continent est moins dépendant. Les États-Unis monopo-lisent l’accueil des IDE du continent.

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DOSSIER [p. 96-97]

➜ Choix de la problématique

Le dossier a été conçu de manière à ce que les élèves matérialisent concrètement à l’aide de l’exemple des hy-drocarbures ce qu’est en Amérique la fracture Nord-Sud, mais aussi qu’ils perçoivent les logiques d’intégration régionale en œuvre sur ce continent. Se plaçant après le cours  1, il illustre l’idée d’inégalités et d’interdépen-dances ; il permet aux élèves de réinvestir les clés de lec-ture du chapitre  1 : géopolitique et géoéconomie, mais aussi géoenvironnement voire géoculture (doc. 5). Pour ce faire, le doc. 1 est essentiel car il oppose les États-Unis, premier consommateur mondial, au reste du continent. En ce sens, il témoigne de la « puissance du Nord », mais aussi de la nécessité pour ce pays de renforcer son inté-gration régionale dans le cadre de l’ALENA. Un autre pays est tout aussi essentiel pour appréhender la question des hydrocarbures en Amérique : le Venezuela, troisième pro-ducteur continental (doc. 4), et qui joue un rôle politique majeur. Idéologiquement opposé aux États-Unis, il se sert des hydrocarbures comme d’une arme géopolitique majeure et cherche à renforcer les logiques d’intégration régionale en Amérique du Sud auprès des autres pays du MERCOSUR mais aussi de l’ALBA (Cuba). Les doc. 3 et 5 permettent d’évoquer la dimension environnementale de l’exploitation pétrolière, dans deux sites sensibles pour des raisons très diférentes : la baie de Guanabara, en plein cœur de l’agglomération géante de Rio de Ja-neiro, et l’exploitation de Prudhoe Bay, en milieu arctique.

Réponses aux questions

1. Les principaux pays exportateurs du continent sont les États-Unis, le Canada, le Mexique et le Venezuela.

2. Les États-Unis recherchent la garantie de leurs appro-visionnements chez leurs partenaires de l’ALENA – Grand Nord canadien, Alaska –, mais également dans le golfe du Mexique et au Venezuela. Des tensions environnemen-tales et géopolitiques en résultent.

3. Le Venezuela cherche à soutenir les besoins en hydro-carbures des États d’Amérique latine, Cuba ou ses parte-naires du MERCOSUR par la mise en place de tubes d’une longueur immense à travers le continent sud-américain.

4. L’Amérique est dans une situation paradoxale. Riche-ment doté, le continent n’est pas à l’abri de tensions en raison des appétits des États-Unis mais aussi de la crois-sance économique des pays émergents, qui dope la consommation d’hydrocarbures.

COURS 2 [p. 98-99]

Réponses aux questions

1. La maîtrise des hautes technologies (de manière gé-nérale, la recherche et développement) fonde une large part de la puissance des États-Unis, via les laboratoires de recherches, publics ou privés, universitaires en tête (notamment le MIT de Boston). Le nombre des prix No-

bel dans les grandes universitaires montre l’excellence de cette recherche au niveau mondial.

2. Le Brésil a encore une économie en partie fondée sur l’exportation de matières premières peu transformées (fer, sucre, café, et bientôt pétrole), mais la situation évo-lue vite.

3. D’ores et déjà, le pétrole n’est plus un point de faiblesse de l’économie brésilienne (cf. les gisements de Tupi et de Libra ; ce dernier est désormais le plus grand du Brésil ; son exploitation a été coniée, en octobre 2013, à un consortium formé par le brésilien Petrobras, 40 % ; Shell et Total, 20 % chacun ; et les chinois CNPC et CNOOC, 10 % chacun. Pour des réserves estimées à un minimum de 8 à 12 milliards de barils de brut, l’investissement est de 280 milliards de dollars, ce qui peut expliquer l’ouver-ture du capital à des groupes non brésiliens).

COURS 3 [p. 100-101]

Réponses aux questions

1. L’attractivité migratoire des États-Unis s’exerce sur toute la planète, y compris en provenance de pays où les États-Unis sont présentés par le pouvoir en place comme la source de tous les maux. Trois foyers principaux s’indi-vidualisent : le Mexique et les Caraïbes, l’Europe occiden-tale, l’Asie (Sud, Sud-Est et Est).

2. Rééchelonnement de la dette publique, politique iscale plus stricte, maîtrise de l’inlation, début de ré-duction des inégalités sociales sous le mandat de Lula, découverte de gisements géants d’hydrocarbures, dynamisme démographique, le Brésil a enregistré de forts taux de croissance à la in des années 2000 (7,5 % en 2010 ; d’où la couverture de The Economist). Depuis, le Brésil est entré dans une phase de croissance molle, dépassant à peine 2,5 %.

3. Les États-Unis sont à la fois le premier pôle com-mercial (si on raisonne à l’échelle des pays, et donc en excluant l’UE) et, plus encore, la première puissance militaire mondiale. La domination américaine dans le domaine de la recherche, des idées, de la culture de masse, notamment dans le domaine de l’image et de la musique, témoignent d’une inluence dans le Monde sans égale. La puissance brésilienne n’est pas à la même échelle, quel que soit le domaine considéré. Les dé-penses militaires du Brésil sont 25  fois moins élevées que celles des États-Unis.

COURS 4 [p. 102-103]

Réponses aux questions

1. Les méga-régions sont des mégalopoles en formation, identiiées par des chercheurs universitaires travaillant pour « America 2050 » (une association sponsorisée par les Fondations Rockefeller et Ford). Ces territoires, qui concentrent 70 % des habitants et des emplois, sont

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distribués sur tout le territoire peuplé des États-Unis et témoignent de la diversité de ses réponses aux réajuste-ments consécutifs à la crise et à une plus grande inser-tion dans la mondialisation : si huit des méga-régions se trouvent tout ou partie dans la Sun Belt, les deux plus peuplées et plus puissantes sont au Nord-Est : les Grands Lacs rassemblent 54  millions d’habitants et le Nord-Est 50 millions ; à elles seules, ces deux dernières concentrent la moitié du PIB des onze méga-régions.

2. Si tout l’espace américain n’est pas aménagé (loin s’en faut), il est maîtrisé du fait à la fois d’une desserte par diférents moyens de transport (principalement route et avion) et du souci délibéré de conserver des espaces de réserve. Le Brésil est encore en phase de conquête d’une grande partie d’un territoire encore sauvage et, il est vrai, plus diicilement pénétrable que l’Ouest aride américain où il est plus facile de circuler. De plus, le territoire brésilien est pénalisé par l’existence d’une seule façade littorale à partir de laquelle s’organisent les axes de transport vers l’intérieur. La façade Paciique présente le double handicap de relever d’un autre État et d’être coupée du territoire brésilien par la cordillère des Andes.

DOSSIER [p. 104-105]

➜ Choix de la problématique

Le rôle de l’Amazonie dans l’intégration du Brésil est cen-tral, à la mesure de la place de l’Amazonie dans la dyna-mique du territoire brésilien. Il s’agit d’un enjeu à la fois national, plurinational et mondial.

Réponses aux questions

1. L’Amazonie est l’un des plus vastes ensembles natu-rels du Monde ; le bassin hydrographique amazonien occupe les 4/10e de l’Amérique du Sud. Si l’on prend comme limites l’écosystème de la forêt tropicale hu-mide et chaude, on exclut les hautes Andes et on inclut les Guyanes, c’est-à-dire 7 186 750  km2. L’espace géo-graphique reconnu par le Traité de coopération amazo-nienne est plus limité ; c’est l’ensemble des portions de l’Amazonie légalement établies pour chacun des huit pays qui la composent : Brésil, Bolivie, Pérou, Équateur, Colombie, Venezuela, Guyana et Surinam. Pour chacun, l’Amazonie représente entre 40 et 60 % de la supericie du pays. Au Brésil, la partie amazonienne est de 5 mil-lions de km2 et correspond à environ 60 % de la super-icie du pays.

2 et 3. Les acteurs sont nombreux, publics et privés : État fédéral, États du Brésil, habitants, acteurs économiques privés, nationaux ou transnationaux (Cargill, migrants, ONG multiples). Ils portent des regards diférents sur la région, selon qu’ils cherchent à maintenir une souverai-neté sur cette partie du territoire national, à en exploi-ter les ressources, ou à la protéger en la mettant « sous cloche ». L’Amazonie est soumise à de multiples pres-sions, parce qu’elle est devenue depuis le sommet de Rio de 1992 l’un des principaux terrains d’expériences du développement durable et parce que les grands pro-

grammes d’investissement y sont actuellement menés par les États, en particulier par le Brésil. Elle est donc tra-versée de tensions entre ceux qui y voient un des lieux clés du changement global et ceux qui y voient une des dernières frontières d’expansion territoriale et écono-mique du continent. La carte des assassinats au Brésil montre bien que l’Amazonie est le dernier « Far West » du continent, avec de nombreux espaces de non droit, où le droit du plus fort règne encore.

4. Le Sud et l’Ouest correspondent à l’avancée du front pionnier, largement stabilisé. Des tensions pour la terre ou environnementales s’y manifestent.

5. le Brésil joue un rôle majeur dans l’intégration de l’Amazonie, et cherche à airmer sa souveraineté sur l’in-tégralité de son territoire. Le Brésil a également tenté de jouer un rôle fédérateur en Amazonie, en réunissant les huit pays de la région dans une organisation régionale, l’Organisation du traité de coopération amazonienne (OTCA), siégeant à Brasilia.

DOSSIER [p. 108-109]

➜ Choix de la problématique

Le dynamisme démographique de l’Arizona est repré-sentatif de l’attractivité de la Sun Belt. Dans ce contexte, la spéciicité de l’Arizona est que son dynamisme démo-graphique est supérieur à son dynamisme économique, en raison de l’arrivée récente de nombreux retraités ainsi que de Mexicains en quête d’emploi.

Réponses aux questions

1. C’est évidemment le western (genre cinématogra-phique dont l’action se déroule en Amérique du Nord, lors de la conquête de l’Ouest au cours du XIX

e  siècle) qui a popularisé ces paysages dans le Monde entier. À la frontière de l’Arizona et de l’Utah, Monument Valley est probablement le site le plus célèbre, lieu de tournage de nombreux ilms, parmi lesquels La Chevauchée fantas-tique de John Ford, avec John Wayne (1939).

2. L’accélération décisive remonte au dernier demi-siècle, plus particulièrement à partir des années 1970, avec une nouvelle accélération au cours des années 1990.

3. Comme dans les autres villes américaines, Phoenix est une ville étendue, au bâti bas pour l’essentiel, avec une majorité de maisons individuelles.

4. L’attraction de l’Arizona résulte d’une convergence de facteurs dès lors que les moyens de transport ont été mis en place, permettant de valoriser les éléments positifs d’un climat sec et d’hivers doux : généralisation de la climatisation permettant d’afronter un climat très chaud en été, développement d’un marché régional de l’emploi, saturation d’espaces voisins (Californie) ou loin-tains permettant à cet État de faire valoir ses atouts, aussi bien auprès des actifs que des retraités.

5. En Arizona, comme dans les États voisins, la main-d’œuvre mexicaine est utile sinon appréciée ; la récente crise économique a durci la situation et accru les tensions

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avec le Nord du Mexique, par ailleurs l’une des régions les plus violentes au Monde.

BAC CROQUIS [p. 110-113]

Pages 110-111Sujet – Les dynamiques territoriales des États-Unis

Il s’agit d’un des cinq croquis exigibles au baccalauréat. L’exercice est conçu de manière complémentaire avec celui sur le Brésil (p.  112-113) : le travail sur le premier croquis est simple et a pour but de faire travailler l’orga-nisation de la légende et de rappeler aux élèves les règles de nomenclature. Le second exercice sur le Brésil repo-sera sur le même principe et se basera sur les acquis du premier.Ce croquis a la volonté de relier le concept de dynamique territoriale à celui d’intégration régionale ou mondiale.

1. Car le cœur du sujet est « les dynamiques » et non une analyse statique.

2. Dans le croquis, les zones ont été extrêmement sim-plifiées par rapport à la carte des densités, et même par rapport à la seconde carte. De même, le croquis comporte beaucoup moins de flèches que cette pre-mière carte.

3. Le classement des informations dans la légende :

1. Des régions, bases de la puissance des États-Unis1.1. Le Centre– Une région toujours dominante– La Mégalopolis

1.2. La périphérie dynamique– « Sun belt »– Régions motrices– Région revitalisée

1.3. Des périphéries– Des espaces riches en ressources agricoles, énergé-tiques et touristiques

2. Des dynamiques territoriales témoignant du rôle mondial des États-Unis

2.1. La métropolisation– Des métropoles mondiales– D’autres métropoles majeures

2.2. L’airmation des interfaces littorales et continentales– Les interfaces maritimes– Des régions transfrontalières– Des lux migratoires internes et externes renforçant la littoralisation

2.3. Une intégration régionale et mondiale– Partenaires de l’ALENA– Un axe navigable majeur– Des hubs aéroportuaires

Pages 112-113Sujet – Les dynamiques territoriales du Brésil

Ce croquis sur le Brésil repose sur les mêmes logiques sémiologiques que celui sur les États-Unis. Comme ce dernier, il a aussi la volonté de relier le concept de dy-

namique territoriale à celui d’intégration régionale ou mondiale.

1. Car le cœur du sujet est « les dynamiques » et non une analyse statique.

2 et 4. Le classement des informations dans la légende :

1. Des régions inégalement intégrées à l’espace natio-nalAplat rouge : Le Sudeste, cœur économiqueAplat orange : Le Sud, une périphérie dynamiqueAplat violet : Le Nordeste, ancien centre marginaliséAplat jaune : La périphérie agricole, région exportatriceAplat vert : L’Amazonie, encore en marge

2. Des dynamiques territoriales visant à la maîtrise du territoire et à l’insertion du Brésil dans l’espace régio-nal et mondial

2.1. Une métropolisationTriangle de points rouges : Le triangle métropolitainCarré rouge : La capitale excentréeRond rouge : D’autres villes

2.2. Une maîtrise accrue du territoireTrait noir : Principaux axes de communicationFlèche vert clair : Front pionnier agricole (soja, élevage)Flèche vert foncé : Front pionnier de déforestation

2.3. Une insertion régionale et mondiale croissanteCartouche vert : Partenaires du MERCOSULCercle violet : Des régions transfrontalières en formationBarbule bleue : Des interfaces maritimes

3. Les igurés de surface suivent un dégradé de couleurs pour montrer un plus ou moins grand dynamisme (le Sudeste par exemple est plus foncé que le Centre-Ouest). Les igurés linéaires sont réservés aux lux et aux axes de communication. Les lèches vertes sont de deux couleurs diférentes car si elles montrent toutes un front pionnier, celui-ci est de nature diférente : front de déforestation d’un côté, front agricole de l’autre. Les villes sont représentées de trois manières diférentes : la capitale est d’un iguré particulier (carré). Les deux autres igurés dépendent de la taille des villes.

BAC MÉTHODE [p. 114-117]

Pages 114-115 : Analyse de documentsSujet – La frontière entre États-Unis et Mexique, entre tensions et intégration régionale

Cette analyse de documents se concentre sur un des lieux essentiels du chapitre. En efet, la frontière entre États-Unis et Mexique, une des interfaces terrestres mon-diales majeures, est un lieu qui pose les principales pro-blématiques du chapitre : zone d’intégration régionale, économique mais aussi culturelle (doc. 2), zone de rup-tures (doc. 1) et de tensions (doc. 2).

1. La notion d’interface est le il directeur de cette ana-lyse de documents. Le but de la question est donc d’ame-ner l’élève à se référer au cours du chapitre 2 (p. 62) et – éventuellement – à faire le point sur la notion.

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27Chapitre 3 : L’Amérique, puissance du Nord, affirmation du Sud

2. Schéma complété : 3. Le classement des idées dans le plan retenu :I. Les dynamiques territoriales liées à la mise en valeur d’États-continentsI.1. Des déis similaires : maîtriser l’immensité et mettre en valeur le territoireI.2. Une maîtrise du territoire inégalement aboutie

II. Les dynamiques territoriales liées à l’intégration ré-gionale et mondialeII.1. Des États intégrés dans des processus régionaux et mondiauxII.2. Aux États-Unis, des dynamiques anciennes renfor-cées par la mondialisationII.3. Au Brésil, la recomposition du territoire liée à l’ouver-ture

4. Rôle des transports (I.2.) ; ALENA et MERCOSUL (II.1.) ; métropolisation (II.1.) ; migrations internes (I.2.) ; littorali-sation (II.2. et II.3.) ; front pionnier, Far West (I.2. et II.3.) ; immensité et dispersion des ressources (I.1.) ; interfaces terrestres et régions transfrontalières (II.1., II.2. et II.3.) ; mondialisation (II.1.)

5. Les plus théoriques : schémas 3 et 4Des espaces localisés : schémas 1, 2, 5 et 6

6. Le schéma 3 ne concerne pas directement le sujet car il ne montre pas de dynamique territoriale. Tous les autres sont potentiellement insérables dans cette composition.

7. Schéma 1 en II.2. ; schéma 2 en I.2. ; schéma 4 en I.2. ; schéma 5 en II.2. ; schéma 6 en II.3.

8. La sous-partie à rédiger : « Aux États-Unis, des dyna-miques anciennes renforcées par la mondialisation »

BAC SUJETS [p. 118-119]

Page 118 : CompositionSujet – Le continent américain : entre tensions et inté-grations régionales

Cette composition, exigible au baccalauréat, reprend le libellé du programme et la première partie du chapitre (cours p. 94). L’élève pourra se servir aussi (aide n° 1) de la carte 2 p. 89 qui permet de visualiser les grands enjeux du sujet. Un plan possible est fourni par l’aide n° 2 (acteurs, processus, bilan). Les connaissances à intégrer dans la copie doivent être à plusieurs échelles : de l’échelle conti-nentale à l’exemple local. Il faudra donc utiliser le cours et les doc. p. 94-95, mais aussi le dossier sur les hydrocar-bures (p. 96-97).

Page 118 : Analyse d’un documentSujet – Le continent américain : migrations et intégra-tion régionale

Pourquoi ce sujet ? Le sujet développe un thème clas-sique : celui des migrations en Amérique. Une analyse traditionnelle et désormais en partie datée est de consi-dérer que le diférentiel de richesse entre États-Unis et Amérique latine est à la base des migrations vers le Nord. La carte est là pour montrer que si, globalement, cette analyse est correcte, il faut cependant considérablement

MEXIQUE

Désert de SonoraSan-Luis

San-Luis Río Colorado

ÉTATS-UNIS Zonesirriguées

Zone urbanisée

3. La frontière est très visible dans le paysage. Les contrastes sont principalement le niveau d’urbanisation, très supérieur au Mexique, et la présence d’agriculture côté américain.

4. Les inégalités sont visibles par les diférences de ni-veaux de vie, de coût salarial et par leurs conséquences (les migrations de chicanos). Les tensions sont surtout repérables dans le premier paragraphe (« frontière de sécurité », « blindés »…) mais aussi plus loin, par le traic de cocaïne…

5. Ce qui témoigne d’une intégration régionale est visible sur le doc. 1 : villes jumelles, axes de communication. Le doc. 2 nous informe qu’il s’agit de « la frontière la plus tra-versée du Monde », que « 80 % des échanges du Mexique se font avec son voisin du Nord » que « les infrastructures sont saturées ».

6. Il s’agit par exemple des maquiladoras repérables en bas à gauche de la photographie.

Pages 116-117 : CompositionSujet – Les dynamiques territoriales au Brésil et aux États-Unis

Le but de cette composition exigible au baccalauréat est, conformément au programme, de comparer les dynamiques territoriales des deux pays. L’exercice a deux buts méthodologiques. Le premier est d’arriver à la construction d’un plan détaillé. Outre le choix du « bon » plan (question  2), il s’agira de réléchir à l’en-semble des sous-parties et des notions à insérer dans celles-ci (questions 3 et 4). Le second but est de réléchir à l’intégration dans la copie de divers schémas : les six schémas proposés en p. 117 sont de nature diverse : cer-tains sont théoriques (schémas 3 et 4), d’autres claire-ment localisés (schémas 1 et 5), certains sont à la limite du hors sujet (schéma 3)… L’élève devra donc réléchir à ce qu’il doit intégrer dans le devoir et à la manière dont il l’intègre…

1. Une dynamique territoriale est la manière dont un territoire évolue en fonction d’un certain nombre de facteurs (donnés ici, de manière à ce que l’élève puisse les utiliser dans le devoir). Quant aux États-Unis et au Mexique, il faudra évidemment les confronter et non les étudier séparément.

2. La proposition 2.

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la nuancer du fait d’une diversité de situations, mais aussi d’une intégration régionale de plus en plus importante en Amérique du Sud.

Quelle analyse ? Si l’aide n° 1 demande d’analyser les échelles, c’est pour faire apparaître la complexité de ces migrations. Les États-Unis accueillent certes plus de 11 millions de Mexicains, mais aussi près de 3 millions de Guatémaltèques… En revanche, les lux en provenance d’Amérique du Sud sont plus faibles.Les lux internes à l‘Amérique latine sont en efet impor-tants (rôle du MERCOSUR, rôle du dynamisme écono-mique du Chili…), tandis que l’Europe continue d’attirer de nombreux Latino-Américains.L’élève aura enrichi cette description à l’aide des connais-sances du manuel (aide n° 3) : analyse des migrations à l’échelle mondiale (p. 12-13), intégrations régionales qui modiient la donne (p. 89). Mais il pourra également pro-céder à un « coup de zoom » en examinant de manière plus détaillée les documents concernant la frontière mexicano-américaine (p. 114).NB. Dans le but de développer une analyse critique, on aura enin pris soin de montrer à l’élève que les lèches des deux couleurs, pourtant de même taille, ne correspondent pas à des ordres de grandeur équivalents.

Page 119 : Analyse d’un documentSujet – L’Amérique : puissance du Nord, airmation du Sud

Pourquoi ce sujet ? Le but de ce sujet est de reprendre les grandes données de la première partie du chapitre au travers d’une carte riche, et donc complexe à lire. Le sujet en tant que tel n’appelle pas de commentaire puisqu’il reprend en partie la problématique du pro-gramme.

En revanche, la lecture de la carte nécessite la maîtrise d’un vocabulaire précis, d’où les aides n° 3 et surtout n° 1, qui rappelle le sens du coeicient de Gini. Néanmoins, malgré sa richesse, la carte ne permet de répondre que partiellement au sujet : les élèves devront penser que la carte ne dit pas tout (aide n° 4) étant donné qu’elle privi-légie les aspects économiques au détriment d’autres as-pects : aspects géopolitiques et géoculturels de la « puis-sance du Nord » (la domination états-unienne), aspects économiques liés aux intégrations régionales qui contri-buent pour partie à « l’intégration du Sud ».

BibliographieL. CARROUÉ, D. COLLET, Canada, États-Unis, Mexique. Un an-cien Nouveau Monde, Bréal, 2012.G. COUFFIGNAL, Amérique latine 2012, La Documentation française, 2012.M. FOUCHER, Les nouveaux (dés)équilibres mondiaux, La Documentation photographique, n° 8072, novembre-décembre 2009.Y. GERVAISE, Géopolitique du Brésil. Les chemins de la puis-sance, PUF, 2012.C. GIRAULT, Intégrations en Amérique du Sud, Presse Sor-bonne nouvelle, 2009.M. GOUSSOT, Les États-Unis : société contrastée, puissance contestée, La Documentation photographique, n° 8056, mars-avril 2007.M.-F. PRÉVOT-SCHAPIRA, S. VELUT, L’Amérique latine, les déis de l’émergence, La Documentation photographique, n° 8089, 2012.H. THÉRY, Le Brésil : changement de cap ?, La Documenta-tion photographique, n° 8042, 2004.H. THÉRY, Brésil dans la mondialisation : commerce extérieur, lux aériens et exportations de joueurs de football, 2011, www.diploweb.com/Bresil-dans-la-mondialisation.html

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29Chapitre 4 : L’Afrique : les défis du développement

Du programme au manuel

Le commentaire du programme5 heures (évaluation comprise)

Les choix du manuel

La iche ressource précise :« Comme en séries ES-L, la question s’organise autour d’une étude de cas “Le Sahara : ressources, conlits” et d’une en-trée générale “Le continent africain face au développement et à la mondialisation”.Compte tenu du volume horaire de la série scientiique, la question doit être traitée en 5 heures environ. Les exigences au Baccalauréat seront adaptées au temps alloué à l’étude de la question et à celui dont disposeront les élèves pour composer.On peut consacrer environ 2 heures à l’étude de cas sur le Sahara et 2-3 heures à l’entrée générale consacrée au déve-loppement et à la mondialisation en Afrique. »

• Orientation pour le baccalauréatLes sujets de composition suivants sont envisageables :– Le Sahara : ressources, conlits– Le continent africain face au développement et à la mondialisation

Un croquis peut être demandé :– Le continent africain : contrastes de développement et inégale intégration dans la mondialisation.

L’analyse d’un ou deux documents (cartes, textes, images…) peut être demandée.

Ce programme ne difère de celui de ES-L que par la réduction horaire. Il conserve la même entrée problématique à la rélexion sur l’Afrique via le Sahara. En efet, cette étude de cas, intéres-sante en soi, n’est pas la plus adaptée pour introduire à l’étude d’un continent en proie à une explosion démographique. De plus, présenter le continent le plus confronté aux diicultés du déve-loppement en 3 heures maximum relève largement de la ga-geure et ne peut malheureusement être résolu qu’au prix de très fortes simpliications. Cela implique en particulier de lier constamment développement et mondialisation.– Le lien développement/mondialisation sert de il directeur au chapitre, la notion de développement étant comprise de ma-nière large et non étroitement économique.– Parce que la vision de l’Afrique est trop souvent constituée de clichés, ce chapitre en prend le contre-pied, évite le misérabi-lisme qui est souvent de règle, pour montrer la diversité et la complexité des situations africaines et le retournement de ten-dance actuel : après la décennie du chaos des années 1990-2000, le continent vient de connaître une décennie de crois-sance économique et d’intérêt géostratégique. Et il intéresse de plus en plus les puissances des autres continents.

– Un travail méthodologique est proposé p. 142-143 sur la com-position « Le Sahara : ressources, conlits », portant notam-ment sur l’organisation des idées et sur l’insertion de produc-tions graphiques. Ce travail peut également s’appuyer sur la synthèse de l’étude de cas (p. 126-127). La composition sur « Le continent africain face au développement et à la mondiali-sation » est proposée en sujet (p. 146).

– Le croquis, réalisé p. 140-141, amène l’élève à réléchir à la sélection des informations à cartographier.

– Trois analyses de documents (p. 144-145, p. 146 et p. 147) permettent de travailler diférents types de documents (carte, texte, dessins de presse, couverture de magazine) et d’amener à un regard critique.

NB. Quatorze schémas, pouvant être intégrés aux composi-tions ou aider à la réalisation du croquis, sont réalisés à l’échelle du Sahara et du continent (p. 126, p. 139 et p. 143).

Programme oficiel

Thème 3 – Dynamiques géographiques des grandes aires continentales (17-18 heures)

Question Mise en œuvre

L’Afrique : les déis du développement – Le Sahara : ressources, conlits (étude de cas)– Le continent africain face au développement et à la mondialisation

chapitre L’Afrique : les défis du développement4©

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OUVERTURE DE CHAPITRE [p. 120-121]

L’ouverture du chapitre insiste d’emblée sur des choix de développement mondialisés qui ont été faits, dans des parties très diférentes du continent : une ville d’Afrique du Nord (Rabat, au Maroc), une campagne d’Afrique orientale (au Kenya). Les deux lieux apparaissent face à des enjeux de développement – celui du transport public dans des villes en forte croissance, ou celui du dévelop-pement rural. Dans les deux cas, l’insertion dans la mon-dialisation est claire : c’est Veolia qui exploite le tramway de Rabat ; les leurs coupées kenyanes sont exportées par l’avion tout proche vers les marchés occidentaux.

Réponse à la question• La question des transports publics dans les villes du Monde en développement est cruciale : en efet, si les catégories aisées et, de plus en plus moyennes, uti-lisent leur voiture, les pauvres vont à pied, souvent sur de très longues distances : soit parce que les transports publics sont très insuisants, soit parce qu’ils sont déjà trop coûteux. À Rabat, vitrine du Maroc, dans une agglo-mération très étendue sur les deux rives de l’oued Bou Regreg, le choix du tramway a été retenu, complété par un réseau de bus. La technologie est française, comme l’entreprise qui exploite une grande partie du réseau de transports publics.• En peu d’années, le Kenya a réussi à trouver sa place sur le marché européen, évinçant les producteurs de leurs colombiens, grâce à des tarifs plus compétitifs.Si la vente des leurs coupées a engendré une réelle crois-sance économique et permet, grâce aux emplois générés, de vrais progrès sociaux, sa durabilité reste faible : d’un point de vue économique, le secteur reste vulnérable aux luctuations du marché et donc dépendant de l’extérieur ; d’un point de vue environnemental, le transport aérien (moins coûteux cependant en CO

2 que les serres néerlan-

daises) et la consommation d’eau nécessaires à cette acti-vité posent problème. Le bilan est donc mitigé.

ÉTUDE DE CAS [p. 122-125]

Pages 122-123L’étude de cas, qui constitue l’entrée dans la question consacrée à l’Afrique, doit interroger la notion globale de développement – intégrant la dimension environnemen-tale – et la place du continent face à la mondialisation, en dépassant l’afro-pessimisme ambiant et en ne rédui-sant pas les diicultés à des handicaps naturels. L’étude s’appuie sur une problématique spéciique, que précise l’intitulé « le Sahara : ressources et conlits », à propos des enjeux économiques et géopolitiques de l’ensemble sa-harien au regard des ressources qu’il recèle, en insistant sur les multiples convoitises qui s’y manifestent.

A Un espace contraignant mais bien pourvu en

ressources

La première partie de l’étude présente un espace de fortes contraintes physiques, mais disposant de ressources.

Réponses aux questions

1. Le Sahara, peu peuplé hormis le couloir du Nil, dispose de ressources, principalement souterraines : fer, uranium, phosphates, hydrocarbures, nappes aquatiques fossiles. L’exploitation de ces ressources pose la question de la durabilité : épuisement des nappes et énergies fossiles, pollutions… Cet espace est aussi propice à un tourisme d’aventure s’adressant à des populations à fort pouvoir d’achat et à la recherche « d’espaces de sérénité », décrits brillamment par Théodore Monod, et considérés comme vierges compte tenu de la grande discontinuité du peu-plement.

2. Le nom même, al-sahrà (« désert »), de cet immense espace (8,5 millions de km²) dont les limites peuvent va-rier selon les critères retenus, suggère la contrainte radi-cale de l’aridité à laquelle s’ajoutent de forts contrastes thermiques. L’exploitation des richesses énergétiques va alors de pair avec la maîtrise de faibles ressources en eau sur les lieux de l’extraction. La localisation de gisements loin des foyers de peuplement et de consommation impose la gestion d’une dissymétrie spatiale ampliiant les contraintes de la distance, de l’immensité, de la conti-nentalité.

3. Pour les États du Maghreb ou du Machrek tournés vers la Méditerranée, les territoires sahariens constituent des arrières pays en voie d’intégration. Les infrastructures de transports, malgré des réseaux assez médiocres, mais au prix d’investissements colossaux, connectent les espaces intérieurs aux « autoroutes » de la mondialisation. Les États saharo-sahéliens dépourvus de façade maritime (Mali, Niger, Tchad) sont davantage marqués par l’encla-vement. L’activité touristique constitue un autre facteur d’intégration mais elle est contrariée par une insécurité endémique et demeure marginale, à tous les sens du terme.

4. Les espaces sahariens suscitent de nombreuses convoitises entre de multiples acteurs internes à l’Afrique ou extérieures. Ces convoitises se manifestent dans les investissements en provenance, le plus souvent, d’autres parties du Monde. Les revenus de l’extraction échappent alors le plus souvent aux populations locales qui ne bé-néicient pas assez d’infrastructures de transport pen-sées dans le cadre d’une économie de prédation. Le tourisme induit des revenus plus difus, impliquant des acteurs locaux, mais l’essentiel du secteur est contrôlé par les grandes irmes du Nord.

Pages 124-125

B Un espace de conlits, entre mal développement

et mondialisation

La seconde partie de l’étude insiste sur le fractionne-ment politique, l’insécurité endémique et les diicultés d’un développement.

Réponses aux questions

1. Le Nil est la colonne vertébrale du pays et à l’origine même de la civilisation égyptienne. Les eaux du leuve et le climat local qui les accompagne ont rendu une terre

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31Chapitre 4 : L’Afrique : les défis du développement

stérile très productive. Aujourd’hui, il abreuve et nourrit près de 85 millions d’Égyptiens.

2. La légitimité de la présence marocaine dans l’ex-Saha-ra espagnol n’est toujours pas reconnue internationale-ment, même si les choses progressent. Dans ce contexte, l’État marocain a consenti d’importants investissements destinés à arrimer ce territoire au reste du royaume (routes, aéroports, ports) mais aussi à gagner l’adhésion des populations.

3. Les deux-tiers du Mali sont sahariens mais comptent moins de 10  % des 7  millions d’habitants du pays. La capitale, Bamako, est loin du Nord, dans la zone souda-nienne (climat à deux saisons, avec une saison des pluies bien marquée ; près de 900  mm sur l’année). La partie « utile » du pays se trouve dans le Sud du pays, au Sud du delta intérieur du Niger (Mopti).

4. La question touareg est un problème récurrent pour le Mali. Ces populations, nomades ou anciennement nomades, parlant le berbère, ont toujours été en dissi-dence vis-à-vis du Sud du pays, où se situent le pouvoir et la plus grande partie de la population et des forces productives. Le statut du nord-mali touareg, l’Azawad, est toujours en discussion.

5. L’absence d’autorité efective des États au Sahara est la généralité ; elle favorise les situations de non droit, mais ces espaces ne sont pas pour autant sans lien avec le reste du Monde, au contraire, puisqu’on y a même enre-gistré des atterrissages d’avions gros porteurs transpor-tant de la drogue dont l’économie irrigue de nombreux secteurs du Sahara.L’ouverture sur le Monde ne s’exprime pas uniquement au travers de traics illégaux, de l’extraction, puis de la projection des ressources du sous-sol sur le marché mondial, ou par le développement de l’activité touris-tique. L’intégration des territoires sahariens passe aussi par la multiplication des mobilités et des lux humains largement tournés vers la Méditerranée, y compris des migrations clandestines en direction de pôles récepteurs comme l’UE.

6. Le Sahara a toujours été un espace d’insécurité, sou-mis aux raids et razzias des nomades (la razzia étant expliquée par certains en raison de la nécessité de redis-tribuer des ressources rares). Aujourd’hui, l’immensité du territoire et la peu nombreuse population se prêtent à la création de bastions terroristes, tandis que les fron-tières héritées de la conquête coloniale sont sources de contestations par les populations locales (fédération touareg), de revendications territoriales (Sahara occi-dental), de conlits et de mouvements de populations réfugiées. Si le Printemps arabe a engagé des proces-sus démocratiques au Nord du Sahara, il a également déstabilisé – outre la Libye – les territoires plus au Sud, déjà marqués par l’inluence grandissante d’al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Le Sahel est l’objet d’une compétition entre des groupes armés et des États déjà fragiles, souvent dénoncés pour la mal gouvernance et la corruption. L’autorité des États est remise en cause  ; l’instabilité politique perturbe la marche vers un déve-loppement raisonné.

CARTES [p. 128-131]

Pages 128-129

Réponses aux questions

1. La diversité des situations africaines doit être mise en valeur : diversité des densités, importance des villes, pôles de fortes densités rurales à lier aux structures d’en-cadrement.La structure du peuplement sur le continent africain fait apparaître de très importants contrastes, entre des dé-serts (Sahara, Kalahari) et des zones très peuplées (litto-raux, vallée du Nil, hautes terres d’Afrique orientale et de Madagascar, pôle nigérian). Armature et réseau urbain y sont également variés.

2. Si les conlits des vingt dernières années se répar-tissent sur la quasi-totalité du continent, les plus rava-geurs se situent clairement dans la partie la plus pauvre (Congo, Soudan, Rwanda, Somalie, etc.). Il en est de même pour les zones de famine. Si les conlits les plus violents sont en partie une conséquence de l’absence de développement, leurs conséquences ont entretenu ou accru l’extrême pauvreté  : la fréquence des conlits dans les dernières décennies et en particulier dans la « décennie du chaos » des années 1990 a très largement aggravé les diicultés de développement du continent, transformant des zones de malnutrition chronique en zones de famines, la faim étant utilisée comme arme dans les conlits. Si des conlits persistent aujourd’hui (RDC par exemple), on peut néanmoins observer que de nombreuses régions soit ont réglé leurs diférents prin-cipalement internes (Afrique du Sud, Namibie, Algérie, Mozambique, Angola, Congo, etc.) ou externes, soit sont engagées dans des processus de paix (Sud-Soudan).Les ressources africaines attirent souvent des conlits géopolitiques (au sens de conlits de pouvoir sur des ter-ritoires), pour savoir qui aura accès auxdites ressources : par exemple les guerres de la Mano River (Liberia et Sier-ra Leone) autour des diamants. Une fois le pouvoir pris, il est verrouillé pour que les richesses générées par les ressources ne proitent qu’à un petit nombre (Égypte).

Pages 130-131

Réponses aux questions

1. Des grandes régions très riches en ressources se dessinent : un arc minier en Afrique australe allant de l’Afrique du Sud au Nord de la RDC, disposant de miné-raux ferreux et non ferreux, de métaux rares et précieux et de charbon ; deux bandes de réserves d’hydrocarbures importantes – le Golfe de Guinée, du Nigeria à l’Angola et l’Afrique du Nord, auquel il faut ajouter le Sud-Soudan.La richesse des ressources africaines en énergie et en minéraux ne fait pas de doute et attire les investisseurs et les FTN. Cependant, ces richesses deviennent des en-jeux géostratégiques et ne proitent pas forcément aux populations ou au développement du pays.

2. Les matières premières issues du sous-sol, hydrocar-bures en tête, constituent la manière principale dont

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l’Afrique s’intègre à la mondialisation ; elles mobilisent les plus forts investissements, en large partie venus de l’extérieur. Le tourisme est dans l’ensemble très peu déve-loppé, les principales exceptions étant l’Égypte, le Maroc, la Tunisie et l’Afrique du Sud et, sur un mode plus mineur, le Kenya. Les obstacles à l’insertion dans la mondialisation sont nombreux, le manque d’infrastructures et l’insécu-rité géopolitique étant les plus sérieux. À l’exception de l’Afrique du Sud dont l’inluence est avant tout régionale (Sud du continent), l’Afrique manque de pays dont le dé-veloppement aurait un efet d’entraînement sur les autres.

COURS 1 [p. 132-133]

Réponses aux questions

1. La place des matières premières dans les économies du continent rend ce dernier vulnérable aux cours bour-siers parfois très luctuants. De plus, la simple exporta-tion de produits souvent non ou peu transformés ne permet pas de diversiier les économies pour les rendre moins fragiles. Enin, il s’agit souvent de l’exploitation de ressources non renouvelables, donc d’un mode de développement non durable mais aux conséquences environnementales importantes (pollutions des sols, de l’eau, de l’air, déforestation, atteintes aux populations ; cf. mines d’amiante).

2. Lié à une aide extérieure et à ses contraintes (question de la durabilité, du choix des lieux, de la dépendance), ce type d’initiative améliore très nettement les conditions de vie locales. Cependant, le coût inancier et environ-nemental de ces initiatives très ponctuelles (14 villages dans 10 pays) est souvent élevé, et leur extension à une échelle régionale ou nationale diicile.

3. La situation sanitaire africaine est diverse mais glo-balement inquiétante pour des raisons multifacto-rielles. Elle combine la tropicalité et donc l’exposition aux maladies « tropicales » (paludisme…) ; la vulnéra-bilité aux maladies du sous-développement (diarrhées par manque d’accès à l’eau potable, maladies infec-tieuses par manque d’accès aux soins) ; ces dernières s’ajoutent aux pathologies de la modernité, ce qui est typique de la transition épidémiologique ; des maladies émergentes (sida, Ebola) et les conlits qui accentuent les diicultés (maladies de la promiscuité, destruction des infrastructures sanitaires, limitation de la liberté de circuler et donc de l’accès aux soins…).

COURS 2 [p. 134-135]

Réponses aux questions

1. Orascom est un groupe égyptien qui fonctionne comme les autres FTN, de par la structure de ses activités (il opère dans de nombreux pays : Canada, Algérie, Pakis-tan, République centrafricaine…), la variété des secteurs qu’il couvre (téléphonie mais aussi télévision, construc-tion, hôtellerie), jusqu’au choix architectural pour son siège social.

2. Les pays émergents ont besoin de matières pre-mières et d’énergies pour leur développement rapide, et le continent africain en regorge. Inversement, ils sont souvent prêts en échange à investir inancièrement dans le développement des pays africains. De plus, ces échanges Sud-Sud ofrent une alternative à la dépen-dance néocoloniale vis-à-vis du Nord. Enin, la Chine notamment est bien moins stricte que l’Occident, et pour cause, sur les conditions politiques (démocratie…) des pays dans lesquels elle investit.

3. Les matières premières, la croissance économique du continent et l’émergence de l’Afrique comme marché de consommation (par l’importance nouvelle des classes moyennes en particulier) attirent les investisseurs d’au-tant que d’autres marchés sont relativement saturés ou moins ouverts.

4. Le secteur informel ofre aux vendeurs un moyen de survie économique, par la « débrouille » : on peut se lancer avec un faible capital de départ et pas forcément de qualiication. Cependant, les proits sont le plus sou-vent faibles et le statut des vendeurs est peu sûr (dé-guerpissements par les pouvoirs publics, absence de couverture sociale…). Le secteur répond par ailleurs de manière très lexible aux besoins des clients (produits proposés, prix, localisation des ventes…) mais sans for-cément de garantie de qualité.

DOSSIER [p. 136-137]

➜ Choix de la problématique

En posant la question de l’émergence de l’économie sud-africaine, ce dossier s’inscrit précisément dans la problé-matique générale du chapitre, à savoir les modalités spé-ciiques du lien entre développement et mondialisation : quelle insertion, pour quel développement ? C’est dans cet esprit que les documents ont été choisis.

Réponses aux questions

1. Comme du reste pour la plupart des autres pays afri-cains, l’insertion de l’Afrique du Sud dans la mondialisa-tion s’est fondée sur l’exploitation des ressources d’un sous-sol très bien pourvu (rappelons qu’il s’agit du plus grand producteur et exportateur mondial d’or, de platine et de chrome, et le 4e plus grand producteur de diamants. Le pays détient 80 % des réserves mondiales de platine et possède aussi 60 % des réserves globales de charbon).

2. La Chine, grande consommatrice de matières pre-mières, s’intéresse beaucoup à l’Afrique en général (organisation d’un premier sommet Chine-Afrique en 2006) et à l’Afrique du Sud en particulier (elle est le pre-mier importateur de produits sud-africains). Mais si la Chine a aidé l’Afrique du Sud à faire partie des BRICS, le poids de son action pèse aussi sur ses relations exté-rieures (refus de visa pour le Dalaï-lama).

3. L’Afrique du Sud s’est insérée dans la mondialisation via l’exportation de ses matières premières, avec l’aide d’investisseurs étrangers d’abord occidentaux, puis de la

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33Chapitre 4 : L’Afrique : les défis du développement

Chine, devenue son premier client. Au service de cette politique, ses infrastructures se sont modernisées, à l’ins-tar du port de Durban. De même, le tourisme a connu une montée en lèche avec la in du boycott lié à la poli-tique d’apartheid.Les limites de son développement sont celles de l’insuf-isance de la difusion des progrès économiques à l’en-semble de la population : le chômage touche près du tiers de la population active dont un jeune sur deux ; un tiers de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et le pays est désormais classé comme le plus inégalitaire au Monde, la population noire étant la plus laissée pour compte. L’éradication de la pauvreté reste un objectif central du pays.

BAC CROQUIS [p. 140-141]

Sujet – L’Afrique : contrastes de développement et

inégale intégration dans la mondialisation

L’exercice fait réléchir à un croquis qui reprend le libellé exact du programme. C’est un des cinq croquis exigibles au baccalauréat. La démarche préconisée est de partir d’un croquis déjà réalisé (p.  141) sur un sujet très proche mais de formulation légèrement dif-férente. L’élève devra aussi réléchir à la façon dont a été construit ce schéma en le reliant à plusieurs cartes générales d’Afrique.

1. Les deux parties de la légende correspondent aux deux thématiques du sujet. Le choix des informations montre que le développement du continent n’est pas uniforme (partie 1) et que son insertion dans la mondia-lisation est encore faible (sous-partie 2.2.) tout en don-nant des éléments d’explication (sous-partie  2.1.) et en montrant des perspectives d’insertion (sous-partie 2.3.).

2. La première carte met l’accent sur la question de l’ali-mentation, centrale pour évaluer le développement. La seconde carte insiste sur la transition urbaine et la taille des quartiers insalubres dans les villes.

3. Les deux cartes sont à relier avec la première partie de la légende.

4. Les informations des deux cartes n’ont pas été rete-nues sur le croquis : elles auraient été diicilement repré-sentables pour les villes (problème de taille des phéno-mènes). L’on aurait pu en revanche mettre les zones de famine, mais un tel choix n’a pas été efectué pour éviter la surcharge de la carte (problème de lisibilité).

5. On aurait cependant pu les intégrer graphiquement en créant une nouvelle subdivision du dernier item de la première partie de la légende (Les zones les moins déve-loppées, connaissant des famines récurrentes).

6. Le seuil de 50 % est symbolique et permet de diviser les données de cette seconde carte en deux catégories équilibrées. Étant donné que les informations de cette carte sont à l’échelle nationale et ne concernent pas que les grandes métropoles igurées dans le croquis, on ne peut pas répondre pleinement à la question sans rajou-ter un item qui couvre l’ensemble des pays. Une solution acceptable est donc de modiier la légende et l’item mé-

tropoles, en le subdivisant en deux catégories reprenant le libellé du sujet :Cercle rouge clair : « Des métropoles, portes d’entrée de la mondialisation, mais relet des contrastes de développe-ment : moins de 50 % de la population vit dans des quar-tiers insalubres »Cercle rouge foncé : « Des métropoles, portes d’entrée de la mondialisation, mais relet des contrastes de dévelop-pement : plus de 50 % de la population vit dans des quar-tiers insalubres »

BAC MÉTHODE [p. 142-145]

Pages 142-143 : CompositionSujet – Le Sahara : ressources et conlits

L’étude de cas sur le Sahara peut faire l’objet d’une com-position au baccalauréat. Le sujet proposé ici reprend l’intitulé du programme. Le questionnement fait travail-ler les étapes de la démarche à mettre en œuvre pour une composition, y compris l’intégration de schémas. Les schémas de la p. 143 peuvent servir à des composi-tions portant sur l’ensemble de l’Afrique et être utilisés comme schémas de travail dans l’étude de cas.

1. La déinition des limites du Sahara est bioclimatique (aridité), mais le sujet doit aussi tenir compte des États nord-africains et sahéliens qui se partagent cet espace.

2. Le terme « ressources » renvoie ici aux ressources na-turelles : richesses potentielles du milieu et exploitables par l’homme (ressources énergétiques et minières, nappes aquifères fossiles…, potentialités du milieu pour le tourisme).

3. Une problématique possible : « Dans quelle mesure les ressources du Sahara en font un espace convoité et conlictuel ? ». Cette problématique permet de nuancer la réponse (les tensions et conlits ne sont pas liés qu’aux ressources mais aussi à d’autres facteurs).

4 et 5. Plan possible (et doc. où trouver des exemples, p. 122 à 125) :

I. Un espace contraignant mais aux multiples res-

sources

I.1. De fortes contraintes bioclimatiques : aridité et contrastes thermiques (doc. 1)

I.2. Un espace peu peuplé hormis la vallée du Nil (doc. 1)

I.3. Des ressources multiples (matières premières énergé-tiques et minières ; tourisme) (doc. 1, 3, 4 et 5)

II. Un ensemble politiquement fractionné

II.1. Un découpage frontalier en partie contesté (doc. 6, 8)

II.2. Pour les États d’Afrique du Nord, des territoires qui sont des arrière-pays en voie d’intégration (doc. 10)

II.3. L’enclavement de plusieurs des États saharo-sahé-liens (doc. 1, 9)

III. Un espace convoité et conlictuel

III.1. Des enjeux géopolitiques et économiques (doc. 7, 8)

III.2. Des acteurs mondialisés (doc. 7, 11)

III.3. Des conlits à diférentes échelles (doc. 6, 7, 8, 11)

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6. Le schéma 5 ne convient pas à ce sujet. Schéma 1 (I.1.) ; schéma  2 (I.3.) ; schéma  3 (I.2.) ; schéma  4 (II.2. ou II.3.) ; schéma 6 (III.1.)

7. La sous-partie à rédiger, en plus de l’introduction et de la conclusion : « L’enclavement de plusieurs des États saharo-sahéliens » (les élèves peuvent s’aider de la p. 7 de présentation d’une composition).

Pages 144-145 : Analyse de documentsSujet – Le continent africain face au développement

Le sujet est une analyse de deux documents : une carte de prospective, issue de données 2012 de l’OCDE (Organisa-tion de coopération et de développement économiques), et un texte de journaliste accompagné d’une caricature. Le but est de réléchir à la notion de développement et de relativiser celui de l’Afrique : la croissance exceptionnelle du continent est-elle signe de développement ?

1. Conformément à la déinition oicielle de l’IDH, la notion de développement prend certes en compte des données économiques, mais aussi sociales et démogra-phiques (cf. cartographie de l’IDH : carte 2 p. 129 pour l’échelle continentale et carte  4 p.  23 pour l’échelle mondiale).

2. La deuxième question : « La forte croissance écono-mique en Afrique correspond-elle à un véritable déve-loppement ? »

3. Le doc. 1 ne donne pas d’indications sur le développe-ment de l’Afrique mais sur un aspect particulier : la crois-sance prévue de l’économie pour une seule année (2013).

4. La croissance de l’Afrique serait très forte en 2013 : plus de la moitié des pays auraient une croissance éco-nomique supérieure à 5 % alors que, cette même année, la moyenne mondiale a été de 2,3 % et que la France a eu une croissance nulle. L’élève pourra aussi comparer cette croissance avec celle de la Chine, du Japon ou des États-Unis : celles-ci sont visibles pour une plus longue période dans le doc. 4 p. 155. Seule la Chine fait mieux que l’Afrique.

5. Les pays qui ont la plus forte croissance sont sou-vent les pays les moins développés d’Afrique subsaha-rienne (République démocratique du Congo, Érythrée, Tchad…). La raison en est simple : il est plus facile d’avoir un taux de croissance fort lorsque son PIB est au départ très faible. En revanche, les puissances émergentes du continent (Afrique du Sud, cf. dossier p.  136-137, ou à degré moindre Tunisie) ont des taux de croissance plus faibles car leur PIB était au départ plus élevé. Mais d’autres éléments d’explication rentrent aussi en jeu : forte croissance de la Libye ou la Côte d’Ivoire après des crises politiques (et donc économiques) majeures ; crois-sance liée au pétrole en Angola (carte  1 p.  130) ; émer-gence du Ghana (schéma 4 p. 139), etc.

6. La caricature montre efectivement qu’il ne faut pas confondre richesse et croissance : 5 % d’un faible PIB re-présente peu de chose.

7. Le texte conirme que la croissance économique n’est pas le développement, et que l’Afrique est toujours mar-

quée par la pauvreté et par des écarts sociaux entre villes et campagnes, entre sexes, etc.

8. Non, les documents ne permettent pas d’étudier les diférentiels de développement à l’échelle des pays.

BAC SUJETS [p. 146-147]

Page 146 : CompositionSujet – Le continent africain face au développement

et à la mondialisation

Il s’agit d’une des compositions exigibles au bacca-lauréat. Elle peut reprendre les grandes lignes du cha-pitre 4 (aide n° 1), mais l’élève devra intégrer à son tra-vail des données issues de l’étude de cas sur le Sahara. Il pourra enrichir son devoir avec d’autres données issues du dossier sur l’Afrique du Sud (dossier p.  136-137) car ce pays, très mondialisé et en développement, est une bonne illustration des problématiques liées au sujet.Le plan le plus simple est suggéré par l’aide n° 2, mais d’autres plans sont possibles et peuvent privilégier des typologies plus ines. À ce titre, le croquis de la p. 141 et les schémas p. 143 fourniront un certain nombre d’indi-cations aux élèves.

Page 146 : Analyse d’un documentSujet – Le continent africain face à la mondialisation

Le sujet amène à analyser une caricature, donc à être cri-tique (quelles sont les intentions de l’auteur ? Quelle est la véracité de ce qu’il dénonce ?…). L’élève devra montrer que ce document véhicule un certain nombre de repré-sentations standardisées sur le continent (le continent de la faim) mais le fait qu’il s’agit d’une caricature afri-caine complexiie le discours (aide n° 1). Le vrai sujet du document est donc la vision qu’a, d’après les Africains, le reste du Monde sur l’Afrique.Le devoir peut être conçu sur un plan binaire (représen-tations/réalités), le document ne montrant évidemment qu’un aspect de chaque notion.

Page 147 : Analyse d’un documentSujet – Le continent africain face au développement

et à la mondialisation

Pourquoi ce document ? Le message de cette couverture de magazine (l’Afrique se développe) est tenu par un ma-gazine « grand public », présent dans la plupart des CDI, et que l’élève aura probablement déjà feuilleté. Ce dis-cours est donc un discours désormais largement média-tisé : même dans le grand public, l’Afrique n’évoque plus seulement la faim, le sous-développement, mais aussi la croissance, voire le « nouvel Eldorado » ! (titre du dossier sur l’Angola).

Quelle analyse ? Il conviendra d’abord de décrypter le message dans son ensemble (aide n° 1) : un message très positif, puisque même les conlits des Grands Lacs

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35Chapitre 4 : L’Afrique : les défis du développement

se passent dans une « poudrière magniique » ! Les repré-sentations de l’Afrique sont donc pour certaines d’entre elles traditionnelles – des conlits, la nature et la « faune sauvage » (titre du dossier sur la Namibie) –, mais magni-iées. Mais l’Afrique est aussi le continent qui s’éveille, marqué par la jeunesse (l’image centrale), les « grands projets » (titre du poster) et le « high-tech » (titre du dos-sier sur le Kenya)… Il conviendra ensuite de déconstruire ce discours : l’aide n° 2 renvoie aux doc. p. 144 : le réveil du continent est une vérité qu’il convient de nuancer, car il ne s’est pas encore traduit par un développement. Comme pour la carica-ture p. 146, le devoir peut être conçu sur un plan binaire

(représentations/réalités), le document ne montrant évi-demment qu’un aspect des choses.

BibliographieG. COURADE (dir.), L’Afrique des idées reçues, Belin, 2006.A. DUBRESSON, S. MOREAU, J.-P. RAISON, J.-F. STECK, L’Afrique sub-

saharienne, une géographie du changement, Colin, 2011.P. GERVAIS-LAMBONY, Afrique du Sud. Entre héritages et émer-

gence, La Documentation photographique n° 8088, juil-let-août 2012.Slate Afrique, www.slateafrique.com, actualité du continent.

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Du programme au manuel

Le commentaire du programme5 heures (évaluation comprise)

Les choix du manuel

Le libellé est restreint par rapport au programme des séries ES-L : la question ne comprend pas d’étude de cas.

Seules deux entrées doivent être traitées : « L’Asie du Sud et de l’Est : les déis de la population et de la crois-sance », « Japon-Chine : concurrences régionales, ambi-tions mondiales ».

Dans le cadre du volume horaire de la série scientiique, on centrera l’étude sur les éléments suivants :– le poids démographique exceptionnel de l’Asie du Sud et de l’Est en l’envisageant à la fois comme une potentia-lité et un frein pour le développement ;– les efets de la croissance économique sur les terri-toires et le développement ;– la concurrence et les tensions entre Japon et Chine en Asie mais aussi leur interdépendance économique ;– la volonté d’airmation des deux États à l’échelle mondiale.

NB. Derrière l’appellation « Asie du Sud et de l’Est », le pro-gramme inclut les trois régions suivantes : Asie du Sud, Asie de l’Est et Asie du Sud-Est.

Formellement, le programme parle de deux entrées (cf. mise en œuvre), mais la iche ressource expose trois probléma-tiques, ce qui est évidemment bancal, le tout en 5 heures.Sur la première entrée, l’objectif du programme est clair : il s’agit de conduire, à la faveur de l’étude de l’Asie, une rélexion sur les liens entre population et croissance économique. C’est un angle d’approche qui aurait pu aussi convenir à d’autres continents mais les programmes scolaires ont l’habitude de lier la question démographique à l’Asie, non sans raison du reste. Le lien entre la croissance de la population et la crois-sance (économique) est plus délicat, même s’il l’est moins que dans les années 1970, lorsque s’afrontaient des thèses opposées, entre ceux qui pensaient que la croissance démo-graphique hypothéquait la croissance économique et ceux qui, au contraire, pensaient qu’elle pouvait être une condition de celle-ci. L’adoption de politiques restrictives des naissances dans une grande partie de l’Asie, Chine en tête, a changé la donne, si bien qu’aujourd’hui la question est celle du lien entre les masses de population les plus nombreuses de la planète et le développement économique. Et, de ce point de vue, l’Asie nous ofre un éventail assez large de situations.En raison du faible horaire à consacrer à cette question, le manuel va à l’essentiel, avec une double page de cours consa-crée à chaque problématique (ainsi qu’une double page de cartes), deux étant complétées par un dossier : le premier sur la Révolution verte venant en appui au lien croissance de la population/croissance économique.Les liens économiques entre le Japon et la Chine permettent de donner une idée de la complexité de la relation entre ces deux puissances. La dimension géopolitique nourrit une bonne partie de l’approche des ambitions mondiales de la Chine et du Japon.

Programme oficiel

Thème 3 – Dynamiques géographiques des grandes aires continentales (17-18 heures)

Question Mise en œuvre

L’Asie du Sud et de l’Est : les enjeux de la croissance

– L’Asie du Sud et de l’Est : les déis de la population et de la croissance– Japon, Chine : concurrences régionales, ambitions mondiales

chapitreL’Asie du Sud et de l’Est : les enjeux de la croissance5

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37Chapitre 5 : L’Asie du Sud et de l’Est : les enjeux de la croissance

OUVERTURE DE CHAPITRE [p. 148-149]

Deux photographies introduisent à l’étude de la relation population/croissance  en Asie : la première permet de faire référence aux très fortes densités rurales, les plus fortes du Monde, dans le sous-continent indien ou en In-donésie ; la deuxième à la puissance industrielle chinoise, source de sa croissance.

Réponses aux questions

• La croissance démographique est le trait commun aux deux images, des deux lieux. La croissance de la popu-lation des campagnes du Bangladesh a été impression-nante, en dépit de l’importance de l’exode rural qui n’a pas sui à les décongestionner ; cela pose de nombreux problèmes : main-d’œuvre trop nombreuse sous-em-ployée, villages trop réduits, car l’espace est avant tout consacré à la production rizicole. À une autre échelle, la croissance de Shenzhen n’est pas moins impres-sionnante : 30 000  habitants en 1970 ; 300 000 en 1975 ; 10,5 millions d’habitants en 2011 !• Située à l’extrémité Sud du delta de la Rivière des Perles, à moins de 100 km de Guangzhou, Shenzhen a été l’une des quatre premières zones économiques spéciales créées par Deng Xiaoping, en 1980. Elle a bénéicié de délocalisations et d’importants investissements étran-gers, en particulier depuis Hong Kong, sa voisine immé-diate (20 km à vol d’oiseau). Sa croissance économique s’explique principalement par son importante main-d’œuvre peu payée (salaire minimum de 1 100 yuans en 2011). Le géant taïwanais de l’électronique Foxconn emploie ainsi 500 000 employés à Shenzhen. L’ouverture d’une bourse, en 1989, et la réintégration de Hong Kong à la Chine en 1997 renforcent encore le processus de mé-galopolisation des centres urbains de la région.

CARTES [p. 150-153]

Pages 150-151

Réponses aux questions

1. Les plus fortes densités s’observent entre la plaine indo-gangétique à l’Ouest et la Chine orientale à l’Est, en particulier sur les littoraux (deltas à fortes densités, liées à l’irrigation). Entre ces deux foyers majeurs, entre Himalaya et désert de Gobi, dominent les faibles et très faibles densités.

2. Même si le lien entre le taux de population rurale et le niveau de développement n’est pas systématique, on observe une corrélation au moins pour les situations les plus extrêmes (Japon d’un côté, Afghanistan ou Laos de l’autre).

3. La relation entre nombre d’habitants et accroissement naturel est complexe. En efet, les pays les plus peuplés ont souhaité depuis longtemps réduire le nombre des naissances, ain d’alléger les coûts publics liés, mais, leur régime politique étant diférent, ils ont mis en œuvre des politiques démographiques inégalement contrai-gnantes : la Chine communiste a appliqué avec une grande rigueur la politique de l’enfant unique, tandis que l’Inde démocratique faisait le choix de politiques antinatalistes généralement moins contraignantes (sauf certaines campagnes de stérilisation des hommes pen-dant une période).

4. On trouve efectivement en Asie du Sud et de l’Est toute la gamme des situations relatives au développe-ment, depuis des PMA (l’Afghanistan) jusqu’à la catégorie des pays anciennement développés (Japon), en passant par tous les cas intermédiaires.

• Orientation pour le baccalauréat

Les sujets de composition suivants sont envisageables :

– L’Asie du Sud et de l’Est : les déis de la population et de la croissance– Japon-Chine : concurrences régionales, ambitions mon-diales

Il ne sera pas demandé de croquis sur cette question à l’examen.

L’analyse d’un ou deux documents (cartes, textes, images, etc.) peut être demandée à l’examen.

– Le travail sur la composition « Japon-Chine : concurrences régionales, ambitions mondiales » (p. 168-169) amène l’élève à réléchir à plusieurs échelles et selon une approche comparative. Pour la composition « L’Asie du Sud et de l’Est : les déis de la population et de la croissance », donnée en sujet (p. 170), un plan est suggéré.

– Une analyse d’un document textuel (p. 169) appelle à tra-vailler sur la spatialisation d’un phénomène en s’appuyant sur les notions travaillant dans les chapitres 1 (diférentes grilles de lecture), 2 (géostratégie des espaces maritimes) et 5 (concurrence entre les deux États asiatiques). Trois autres analyses de documents amènent à confronter un texte à un document d’une autre nature (photographie, af-iche, carte). Elles couvrent les problématiques principales du programme et conduisent à une rélexion à diférentes échelles (nationale p. 166-167 et p. 171, régionale p. 170 et mondiale p. 171).

NB. Six schémas, pouvant être intégrés aux compositions, sont proposés (p. 165).

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Pages 152-153

Réponses aux questions

1. Les points communs entre la Chine et le Japon sont d’une part la littoralisation de la population et des acti-vités, facteur et conséquence du développement indus-triel, et d’autre part la bipolarisation des territoires fon-dée sur le contraste de base entre la « Mégalopole du Paciique » et le reste du territoire.(Rappelons au passage que les expressions de « Japon de l’Endroit » et « Japon de l’Envers », dues, au début du XX

e siècle, à un géographe japonais climatologue et dé-terministe, sont fausses et péjoratives ; les Japonais ne les emploient plus : un arrêté du gouvernement interdit à la télévision publique de les utiliser car elles sont dis-criminatoires).

2. L’importance des enjeux maritimes est à la fois économique (le contrôle des détroits, d’une part, les zones économiques exclusives d’autre part, en raison des ressources sous-marines : hydrocarbures), et géo-politiques, la compétition se situant entre un Japon secondé par les États-Unis et la Chine. Cette dernière, puissance continentale, cherche aussi de plus en plus à s’imposer comme une puissance maritime, à la fois pour protéger son territoire, ménager ses approvision-nements stratégiques et s’airmer comme une puis-sance de premier plan à l’échelle mondiale.

3. La Chine, comme le Japon du reste, a des échanges commerciaux denses avec ses voisins ; ils résultent de l’imbrication des économies, de la Chine, du Japon et de la Corée du Sud en premier lieu. En dehors de la région Asie-Paciique, sans surprise, les relations se font avec les deux autres pôles de l’économie mondiale (UE et États-Unis). La stratégie d’investissement révèle l’importance des liens avec les États-Unis et l’Asie.

4. Le Japon a une structure d’échanges de pays industriel engagé dans des relations industrielles avec des puis-sances régionales et commerçant avec les pôles majeurs du Monde. La place de l’Australie et de l’Arabie saoudite s’explique par l’importance des fournitures de charbon et d’hydrocarbures. Dans le lux des IDE, la place dominante de l’Afrique est récente ; cet intérêt nouveau et spectacu-laire s’explique par au moins trois raisons diférentes : le souci d’être présent sur un continent dont le développe-ment est attendu dans les prochaines décennies ; le souci de s’assurer des approvisionnements en sources d’énergie, à la suite de découvertes récentes (gaz au Mozambique, en particulier) ; enin, le souci de diminuer la dépendance vis-à-vis de la Chine, avec le contrôle de sources de métaux dits de « terres rares », matières premières utilisées dans l’élec-tronique et les téléphones portables qu’il importe actuelle-ment principalement de la Chine.

COURS 1 [p. 154-155]

Réponses aux questions

1. Pour l’essentiel, l’Asie se trouve en in de transition démo-graphique : la Chine est l’exemple le plus avancé (après le

Japon), tandis que d’autres sont encore en phase d’accrois-sement relativement rapide (type Laos). L’avancée dans la transition démographique est corrélée avec le niveau de développement sans qu’il soit facile d’établir un lien simple de causalité, car il y a interaction. L’abaissement des taux de natalité est en lien avec l’urbanisation et l’élévation des niveaux de vie.

2. Ces taux de croissance économique résultent de plusieurs facteurs : rôle de locomotive du Japon, favo-risé par les investissements américains, main-d’œuvre abondante et bon marché, stratégies d’industrialisation adaptées à la fois aux marchés nationaux et au marché mondial.

3. Cette usine est l’illustration de la remontée des ilières, le cap des écrans plats, avec de grands moyens techno-logiques et de considérables investissements, ayant per-mis à la Corée du Sud de conquérir le premier rang mon-dial. Samsung, numéro 1 mondial de téléviseurs depuis 2009, a commercialisé 50 millions de téléviseurs en 2012. LG, qui produit 6 % des téléviseurs dans le Monde, est le deuxième constructeur coréen.

4. Là encore, le lien entre croissance et développement est complexe. L’observation de l’histoire économique de-puis le XIX

e siècle montre que, dans l’ensemble, ce sont des pays aux inégalités contenues, combattues et régressives, qui ont su se développer le plus et le mieux. Mais force est de constater que les très fortes inégalités qui s’observent aussi bien en Inde qu’en Chine ne semblent pas être des obstacles à la croissance, voire au développement. L’enjeu étant de savoir comment évolueront ces sociétés avec la montée en forces des classes moyennes et le recul – encore à venir pour l’essentiel – de la paysannerie.

DOSSIER [p. 156-157]

➜ Choix de la problématique

C’est en Asie que la Révolution verte a eu les efets les plus décisifs. Après un demi-siècle de mise en œuvre, il est important d’en faire un bilan et d’en montrer les limites :– économiques : l’heure est plus au libéralisme qu’au protectionnisme. Ces politiques coûtent relativement cher à l’État ;– sociales : pour irriguer il faut pouvoir acheter un fo-rage… Et il faut de la terre… ;– écologiques : artiicialisation excessives des milieux (défrichement, épuisement des nappes souterraines).Apparaît désormais une certaine tendance à un mouve-ment inverse d’extensiication : des rizières sont mises en friche ou, du moins, on abandonne la deuxième culture annuelle, ce qui crée du chômage rural.

Réponses aux questions

1. Davantage de travail (notamment via la mécanisation), l’adoption de variétés à meilleur rendement, l’utilisation d’engrais permettant au sol de se régénérer plus rapi-dement déinissent l’intensivité agricole avec, comme conséquence, davantage de récoltes dans l’année et une production en augmentation.

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39Chapitre 5 : L’Asie du Sud et de l’Est : les enjeux de la croissance

2. Des politiques protectionnistes ont été mises en place, ain de réguler les cours du riz sur le marché intérieur. A contrario, les rendements des protéagineux ont largement stagné, avant tout parce que l’État n’en achète pas et ne garantit pas leurs prix. Du coup, il y a eu moins d’incitations à intensiier leur culture que pour le riz ou le blé.

3. La carte permet de distinguer l’Asie du Sud-Est, où les assez faibles densités de population ont permis la crois-sance des surfaces cultivées autant que celle des rende-ments, de l’Asie du Sud, « espace plein » où les gains de production ont été dus avant tout à la hausse de la pro-ductivité de la terre. On constate que pour le blé, il y a bien eu « Révolution verte » à partir de 1965 (création de la FCI et formalisation déinitive des achats publics alors que jusqu’ici la politique était beaucoup plus incertaine et qu’on laissait entrer beaucoup de blé états-unien). Pour le riz, en revanche, il y a eu plutôt « Évolution verte », notamment parce que cette céréale n’était pas concur-rencée dans les années 1950 par les importations. Il faut néanmoins noter le relatif plafonnement depuis la in des années 1990.

4. Les avancées de la Révolution verte sont considé-rables en ayant permis à des populations en très fort accroissement de mieux se nourrir, aux économies natio-nales d’être moins dépendantes des importations et un freinage de l’exode rural. Les limites sont socio-écono-miques (diicultés croissantes des pays pauvres à y parti-ciper) et environnementales (les efets d’une intensiica-tion mal maîtrisée).

5. Le passage à une « Révolution doublement verte » suppose un inléchissement sérieux des pratiques, ce qui implique à la fois une révolution culturelle et un afran-chissement vis-à-vis de grands acteurs économiques (en particulier, les fournisseurs d’engrais).

COURS 2 [p. 158-159]

Réponses aux questions

1. Situé sur la « ceinture de feu », le Japon est exposé au volcanisme, aux séismes ainsi qu’aux tsunamis qui en ré-sultent. L’ensemble de l’archipel est afecté. Ces risques naturels peuvent à leur tour engendrer des risques in-dustriels et aboutir à des catastrophes comme l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima en 2011.

2. Le niveau de recherche et développement de la Chine est en progression sensible : 0,6 % du PIB en 1997 et 1,8 % en 2011. Il est désormais au niveau de celui du Royaume-Uni ; en revanche, le nombre des chercheurs n’est pas au niveau des autres pays industriels.

3. La Chine possède tous les atouts pour obtenir des trans-ferts de technologie : son niveau technologique, désor-mais proche de celui des pays industriels (cf. doc. 2) et, plus encore, la taille de son marché qui contraint les entreprises désireuses de s’y implanter de céder une partie de leur sa-voir et de leur savoir-faire, puisque le transfert de technolo-gie est une condition d’accès à ce marché incontournable.

4. En septembre  2010, la collision entre un chalutier chinois et des patrouilleurs japonais près des îles Sen-kaku (Diaoyu en chinois) a ravivé la tension entre les deux pays. Pékin a alors relancé sa revendication sur ces îlots japonais, sur un ton inhabituellement agressif : « Si le Japon continue dans cette attitude imprudente, il goûtera à son propre fruit amer »… Des manifesta-tions anti-japonaises ont eu lieu en Chine populaire et à Taïwan. En réaction, des manifestations anti-chinoises se sont déroulées à Tokyo. Si les relations économiques entre les deux pays sont intenses, le contentieux histo-rique demeure lourd, en raison des nombreux crimes de guerre commis par les Japonais en Chine pendant le pre-mier XX

e siècle, notamment lors du sac de Nankin en 1937, et dans le cadre de l’« unité 731 ».

DOSSIER [p. 160-161]

➜ Choix de la problématique

Il s’agit d’amener les élèves à réléchir à la nature des rela-tions économiques entre les deux puissances. Souvent présentées sous l’angle de la rivalité et de la compétition, elles peuvent aussi être lues à travers les notions de com-plémentarité et de coopération.

Réponses aux questions

1. Les doc. 1, 2, 5 et 6 mettent en évidence l’interdépen-dance des deux économies. Ils permettent d’observer la dissymétrie des lux, aussi bien par la nature des produits échangés, que par les liens de sous-traitance et la délo-calisation d’une partie de la production japonaise vers la Chine.

2. On peut considérer que le Japon est en position dominante, du fait de sa supériorité technologique, et du niveau de vie et de consommation de sa popula-tion. Mais l’économie japonaise repose de plus en plus sur la délocalisation de sa production vers la Chine, qui absorbe une grande partie de ses produits industriels intermédiaires. Chacun des deux pays a donc besoin de l’autre pour maintenir sa prospérité ou poursuivre son développement.

3. Les relations entre la Chine et le Japon ont souvent été conlictuelles ; deux conlits armés dans la période contemporaine (1894-1895 et 1937-1945), avec occupa-tion et massacres. La remise récente en actualité des îles Senkaku (Diaoyu en chinois), prise à la Chine par le Japon à la suite de la guerre de 1894-1895 a ravivé le conten-tieux, l’opinion publique chinoise ayant été stimulée par la propagande oicielle. Mais, au-delà de ces relations politiques et militaires diiciles, les deux pays savent col-laborer économiquement et industriellement.

4. Le paragraphe pourra être organisé autour des trois thèmes suivants :– la Chine bénéicie des délocalisations du Japon, et de son savoir-faire industriel.– le Japon proite des avantages procurés par le faible coût de la main-d’œuvre chinoise et des produits inis bon marché.

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– les deux pays sont en position d’interdépendance, et les aléas qui frappent l’un des deux ont des répercus-sions sur l’autre.

COURS 3 [p. 162-163]

Réponses aux questions

1. L’armée chinoise, avec ses 2,3 millions de soldats ac-tifs, est la première au Monde par ses efectifs. Elle pos-sède l’arme atomique depuis 1964, et ses équipements se sont considérablement modernisés depuis les années 1990. On peut identiier deux objectifs dans la politique militaire chinoise : garantir la sécurité des intérêts chinois dans le Monde, et notamment celle des routes commer-ciales maritimes, et assurer le prestige du pays en posi-tionnant la Chine parmi les grandes puissances militaires mondiales, ce qui apparaît aussi dans d’autres domaines, en particulier la conquête spatiale.

2. La promotion internationale de la culture japonaise a des dimensions politiques et économiques : il s’agit de développer le secteur de l’entertainment, en parti-culier avec l’aide à la difusion des mangas et des ilms d’animation, dans lesquels les studios japonais concur-rencent de plus en plus les productions américaines (voir en particulier le succès mondial des ilms de Hayao Miyazaki). Il s’agit aussi de favoriser l’exportation des produits japonais en les rendant populaires, et de main-tenir les grandes villes de l’archipel dans le réseau des villes mondiales par l’organisation d’événements à por-tée internationale.

3. Compte tenu de la persistance de plusieurs conten-tieux, la Chine peut apparaître comme une menace. Les Japonais bénéicient de la protection nucléaire des États-Unis, en échange d’une présence militaire améri-caine dans de nombreuses bases sur l’archipel (traité de San Francisco en 1951).

BAC MÉTHODE [p. 166-169]

Pages 166-167 : Analyse de documentsSujet – Au Vietnam, les déis de la population et de la

croissance

Cette analyse de documents centrée sur le Vietnam per-met d’attirer l’attention sur les déis géoenvironnemen-taux de la croissance démographique et surtout écono-mique. Cet exercice est aussi l’occasion de faire travailler un schéma sagittal, qui dégage les mécanismes évoqués par le texte 2 et qui pourra, le cas échéant, être intégré dans une composition traitant des déis liés à la popula-tion et à la croissance en Asie du Sud et de l’Est.

1. Il faut traiter les interactions entre déis économiques et déis démographiques.

2. Il s’agit d’un pays intermédiaire, en développement et connaissant une croissance économique certaine, mais moins forte que celle de la Chine.

3. Les deux documents mettent l’accent sur les liens entre croissance économique, développement, trans-port et pollution.

4. Le schéma léché montre les liens entre démographie et économie. Schéma complété :

Essor démographique de Hô-Chi-Minh-Ville

Hausse du pouvoir d’achat

Risques sanitaires accrus (maladies, accidents…)

Forte croissance économique

d’Hô-Chi-Minh-Ville

Dégradation environne-mentale (saturation de l’espace, pollution…)

Augmentation du nombre de véhicules,

en particulier des motocycles

5. La photographie met l’accent sur la forte densité de population, comme le montre la carte  1 p.  150, et une certaine croissance économique (achat de motocycles, plus cher qu’un vélo mais moins qu’une voiture).

6. Le Vietnam a achevé sa transition démographique.

7. Le doc. 2 conforte ce qui apparaît sur la photographie mais apporte davantage de précisions sur la croissance économique et sur la pollution.

8. Non, certaines régions (rurales en particulier) sont beaucoup moins développées.

9. Parmi les multiples déis, on peut citer la question ali-mentaire et la persistance d’une certaine pauvreté.

10. Le schéma léché peut être utilisé en partie 1 ou en partie 2.

Page 168 : CompositionSujet – Japon-Chine : concurrences régionales, ambi-

tions mondiales

Cette composition, exigible au baccalauréat, reprend l’intitulé du chapitre et des croquis p. 165. Il s’agit à la fois de comparer les deux pays (c’est la raison pour laquelle le plan  1 de la question  4 est inopérant) mais aussi de pratiquer un changement d’échelle : si la concurrence ré-gionale est ancienne, la concurrence mondiale des deux pays est une réalité nouvelle, du fait de l’émergence de la Chine et d’une certaine stagnation de l’économie japo-naise. C’est donc bien en termes d’ambitions mondiales que se pose le problème.

1. Japon et Chine. Échelle régionale et échelle mondiale.

2. Il faut ici entendre leur concurrence en Asie de l’Est uniquement.

3. Il faut confronter les deux pays.

4. Le plan 2 est celui qui convient le mieux à ce sujet.

5. Le classement des idées dans le plan retenu :

I. Japon et Chine : deux puissances concurrentes en

Asie

I.1. La domination économique et inancière du Japon en Asie concurrencée par la ChineI.2. La puissance de la Chine en Asie, une puissance mul-tiforme

II. Deux puissances aux ambitions mondiales : vers une

nouvelle concurrence ?

II.1. Le Japon, un État qui cherche à diversiier sa puis-sance au niveau mondialII.2. La Chine, une puissance globale émergente

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41Chapitre 5 : L’Asie du Sud et de l’Est : les enjeux de la croissance

6. L’émigration chinoise (I.2. et II.2.) ; des ports mondiaux (II.1. et II.2.) ; un État-continent aux multiples ressources (I.2.) ; la Chine, une puissance économique mondiale (II.2.) ; un petit pays aux ressources limitées (I.1.) ; volon-té du Japon de peser politiquement et diplomatique-ment (II.1.) ; le Japon, principal investisseur en Asie (I.1.) ; la Chine, puissance nucléaire et membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU (II.2.) ; stagnation de l’économie japonaise (I.1. et II.1.) ; ancienneté des inves-tissements japonais en Chine (I.1.) ; suprématie démo-graphique de la Chine en Asie (I.2.) ; tensions politiques entre les deux États (I.1. et I.2.).

7. On peut intégrer le schéma 4 en I.1. et en I.2., le sché-ma 5 en II.2. et le schéma 6 en II.1.

8. Lors de cette rédaction, l’enseignant veillera à ce que l’élève maîtrise les techniques de base, et qu’il sache comment intégrer des schémas dans une composition.

Page 169 : Analyse de documentsSujet – Japon-Chine : concurrences régionales

Les îles Senkaku sont un sujet de discorde assez ancien entre le Japon et la Chine, ce que souligne le document à étudier. Néanmoins, la réactivation récente du conlit est un excellent révélateur de la concurrence régionale entre les deux pays, dans un contexte de montée de la puissance chinoise et de crise japonaise.

1. La lecture du sujet, commentée par le manuel, a pour but d’amener l’élève à déjà réléchir au plan du devoir.

2. On demandera aux élèves de bien lire la légende de la carte : les îles Senkaku sont situées en mer de Chine, mais dans une zone disputée entre les deux pays. À titre de complément on pourra également renvoyer les élèves à la carte 1 p. 67, le débat sur les îles Senkaku pouvant également être étudié dans le cadre du chapitre 2 sur les enjeux géostratégiques des espaces maritimes.

3. Les éléments qui montrent l’importance de la crise  : une violente tension entre les deux pays alors même que l’enjeu peut sembler dérisoire («  quelques rochers inhabités »). La cause la plus perceptible est la présence d’hydrocarbures, essentiels pour le Japon, puissance dé-pendante de ses importations énergétiques (cf. carte 4 p. 153).

4. Les sentiments nationalistes et la réactivation d’oppo-sitions historiques entre les deux pays jouent également un rôle. D’autant plus que la Chine ambitionne de deve-nir une puissance maritime et se heurte donc au Japon, mais également à l’Inde (cf. doc. 4 p. 163).

5. L’évolution récente des deux pays renforce cette crise. La catastrophe de Fukushima au Japon a été un traumatisme national et a renforcé l’idée de vulnérabi-lité du pays ; la crispation nationaliste peut donc appa-raître comme un exutoire. La Chine utilise de son côté le conlit pour montrer qu’elle joue désormais un rôle important sur la scène internationale, non seulement comme grande puissance économique, mais aussi comme une grande puissance politique et militaire (cf. doc. 3 p. 163).

6. Toute la diiculté de la rédaction sera d’articuler les informations apportées par le texte aux notions vues en cours dans ce chapitre, mais aussi dans le chapitre 2 (les enjeux géostratégiques des espaces maritimes).

BAC SUJETS [p. 170-171]

Page 170 : CompositionSujet – L’Asie du Sud et de l’Est : les déis de la popula-

tion et de la croissance économique

Cette composition est exigible au baccalauréat. Un plan possible est donc fourni dans l’aide n° 1. Mais l’élève de-vra penser à illustrer sa copie d’exemples généraux et locaux qui peuvent être pris dans les divers documents du manuel. Le sujet 2, proposé sous cette composition, traite du même thème et pourra également être utilisé : portant sur un espace plus réduit (l’Asie du Sud), il per-mettra d’apporter quelques éléments ponctuels précis dans l’analyse.La notion de développement durable constituera le cœur de la dernière partie et pourra sans doute être un élément essentiel de la conclusion.

Page 170 : Analyse de documentsSujet – L’Asie du Sud : les déis de la population et de

la croissance

Pourquoi ce sujet ? Car il oriente la problématique non seulement sur la croissance mais surtout sur le concept de développement (pauvreté/éducation).

Pourquoi ces documents ? Car ils sont complémentaires, ce qui est souligné par la seconde partie de la consigne : le doc.  1 est à portée générale alors que le doc.  2 est ponctuel.

Quelles diicultés ? L’aide insiste sur la notion de déi, mais aussi sur le plan (aide n° 2) : celui-ci devra à la fois classer ces déis en fonction des clés de lecture du cha-pitre 1, mais aussi procéder par changement d’échelle.

Page 171 : Analyse de documentsSujet – Le Japon et la Chine : ambitions mondiales

Pourquoi ce sujet ? Car cette analyse de documents fait le pendant de celle proposée p. 169 : alors que cette der-nière se penchait sur la concurrence régionale entre le Japon et la Chine, celle-ci se place à l’échelle mondiale. Les schémas 5 et 6 p. 165 pourront être mobilisés durant le travail préparatoire.Pourquoi ces documents ? La carte des Instituts Confu-cius a été choisie de préférence à celle de la diaspora chinoise (un document plus classique) car elle présente un aspect récent et relativement méconnu de la puis-sance chinoise. De même, le texte sur le softpower ja-ponais (cf. la notion de Cool Japan dans le cours p. 162) insiste sur un aspect récent de cette puissance : les deux documents posent donc la question d’une concurrence active entre les deux pays.

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Quelle analyse ? Les aides amènent l’élève à faire une confrontation des deux rayonnements culturels, mais aussi à recherches les acteurs : le rôle de l’État est évi-demment à souligner (aide n° 3). L’analyse ine des do-cuments (aide n° 4) pourra être complétée par des élé-ments issus de la culture générale des élèves (du sumo au kung-fu, des mangas au rock japonais…).

Bibliographie

R. DE KONINCK, L’Asie du Sud-Est, Colin, 2009.

S. DELANNOY, Géopolitique des pays émergents. Ils changent

le monde, PUF, 2012.

F. LANDY, « L’Inde ou le grand écart », La Documentation

photographique n° 8060, 2007.

P. CADÈNE, Atlas de l’Inde, Autrement, 2008.

A. BERQUE, Vivre l’espace au Japon, PUF, 1982.

R. SCOCCIMARRO, « Le Japon », La Documentation photogra-

phique, n° 8076, 2010.

P. PELLETIER, Atlas du Japon, Autrement, 2012.

P. PELLETIER, La fascination du Japon. Idées reçues sur l’archi-

pel japonais, Le cavalier bleu, 2012.

T. SANJUAN (dir.), Atlas de la Chine, Autrement, 2007.

T. SANJUAN, « Le déi chinois », La Documentation photogra-

phique, n° 8064, 2008.

Les ouvrages de la collection « Asie plurielle », Belin.

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43Fonds de cartes

Fonds de carte pour les cinq croquis exigibles au baccalauréatPl

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Fond de carte de l’Afrique pour le croquisL’Afrique : contrastes de développement

et inégale intégration dans la mondialisation

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NOTES

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