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  • CONGRS ARCHOLOGIQUE DE FRANCE.

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    SEANCES GENERALESTENUES

    A AUXERRE, A CLUNY & A CLERMONT-FERRAND

    ,

    I^SI^T 1850,

    PAR LA

    SOCIT FRANAISEPOUR LA CONSERVATION

    -7 ^

    ^C44~: *

    PARIS,

    DERACHE, RLE DU BOULOY . 7;

    CAEN, A. HARDEL, IMPRIMEUR-LIBRAIRE,Rue Froide , 2.

    1851.

  • tme j. PAUL GETTY CENTER

    LIBRARY

  • SEANCES GENERALESTENUES, EN liO

    PAR LA SOCIT FRANAISE.

  • AVERTISSEMENT.

    Le recouvrement des cotisations tant devenu

    peu prs impossible, par V intermdiaire des

    banquiers, le Trsorier prie MM. les membresde la Socit de vouloir bien lui faire parvenir

    le montant de leurs cotisations et des abonne

    ments au Bulletin monumental , au moyen tTun

    bon sur la poste.

    Le droit de i fr. pour ; et le prix du timbre

    des mandats au-dessus de 10 fr. pourront treprlevs sur la somme payer ; le port de la

    lettre d?envoi sera acquittpar le Trsorier , en

    sorte qu'il n'y aura aucune augmentation de

    dpense pour MM . les membres de la Socit.Ainsi, il suffit dfaire verser au bureau de

    poste 10 fr. ou 25 fr. ; de rclamer un mandatde gfr. 80 c. , ou de 24 fr. i5 c. sur la poste de

    lia \ eux, au nom de M. Gaugain , trsorier, etde lui adresser ce mandat sous une simple enve-loppe.

    Le Conseil d'administration compte sur Vem-

    pressement de MM. les membres de la Socit se conformer cette recommandation.

    N". Il n'est lien chang au mode de perception , dans les

    villes o l'un de MM. les membres de la Socit .1 bien voulu

    chargei du recouvrement des fonds.

  • CONGRS ARCHOLOGIQUE DE FRANCE-

    r r

    SEA\CES GENERALESTENUES

    A AUXERRE, A CLUNY & A CLERMONT-FERRAND

    ,

    PAR LA

    SOCIT FRANAISEPOUR LA CONSERVATION

    H) IBS M^KrWMlM^S WZ

    PARIS,

    DEBACHE, BUE DU BOULOY , 7;

    CAEN,

    A. HARDEL, IMPRIMEUR-LIBRAIRE,

    Rue Froide, 2.

    1851.

  • I

  • CONGRS ARCHEOLOGIQUE

    XVIIe

    . SESSION TENUE A AUXERRE

    LE 15 JUIN 1850 ET JOURS SUIVANTS.

    Sance du 15 juin.

    Prsidence de M. le baron Chaillou des Barres, prsident de laSocit des sciences historiques et naturelles de PYonne.

    Le lieu de la runion a t fix l'Htel-de- Ville.

    A midi, M. Chaillou des Barres, invit par M. de Caumont

    prsider la sance, occupe le fauteuil.

    Sont invits prendre place au bureau MM. l'abb Petit

    ,

    secrtaire de la Socit franaise ; Gaugain , trsorier ; deGlanville, inspectent des monumenls historiques de la Seine-Infrieure; G. de Soidtrait, inspecteur de l'Allier; Larabit

    ,

    reprsentant de l'Yoni ; Gallois , prsident du tribunal civil

    d'Au\erre; V. Pe'', membre du Conseil de la Socit fran-aise ; Prou, prsident de la Socit de Sens; Bally, membrede l'Institut des provinces; Carlier, chanoine de Sens; Challe,

    vice-prsident de la Socit des sciences historiques et natu-

    relles de l'Yonne.

    1

  • i, i ONG Ri s \i;< ROLOT.IQl i l>l T,\\< i

    .

    ML Qutmtin est charg taire-gnral rtaire-i djoint.

    Les membres prsents .1 la sance sont :M M. \ki; \i lt, ancien ingnieur des mines, it Toucy (Yonne .

    1; \i 1 y , membre de l'Intitut des provinces.Bastard Lon de . archiviste palographe , Paris.Basi m;i> de . pre , a Maligny.

    Bai i>"i\ , architecte , kvallon.

    Bai hier, membre do Conseil gnral, ii \ vallon.Bon in 1 architecte , Auxcrre.r.1.1 \ ni 1 . gologne , Caen.

    Bri l l'abb l, aumnier des Religieuses de la Sainte-Enfance , Sens.

    en \i 1 1 Gis, avocat, taxerre.

    Cfl lroon, propritaire, ii Auxerre.

    Ce \kii . ancien notaire . uxerre.

    Cbai m m ', vicaire-gnral, Sens.

    CFIEREST,

    a\ii( ;il, \u\rnc.

    Clermont-Tonnerre . ii Ancy-le-FrancGOTTEAi . avocat , ii luxerre.Coi stant, rrificateui desdomaines, Auxerre.Coi RTANTtsurnumrairede l'enregistrement, kuxerre.i>i 1 mi 11 Lodtois, ii kncy-le-Franchi \ \i \

    , procureur de la Rpublique, a kuxerre.Di . vrificateur des domaines, a tuxerre.Dondi \\i

    . professeui. kuxerre.

    Droh( l'abb J , cur de Charbuj (Yonne .

    i)i pi rri . .1 Sublignj| onne .

    i>i pont-Longrais, membre de la Socit . a Caen.1,1 '' l'abb .chapelain de l'Hpital gnral, kuxerre.lin 11 loi Henri ), propritaire, Auxerre.

  • XVIIe. SESSION. 7

    Fortin (l'abb), cur de St. -Etienne , Auxerre.Fremy, reprsentant de l'Yonne.

    Gallois, prsident du Tribunal civil, Auxerre.Giguet, membre de la Socit archologique de Sens.Hermelin, avocat, St. -Florentin.Kerigan (de) , directeur des contributions indirectes

    ,

    Auxerre.

    Lacam fils, Joigny.

    Lacomre, ancien principal, Auxerre.

    Lallier,de Sens.

    La Londe (Arthur de), de Rouen.Lambert, avocat, Auxerre.Lapeyrouse (de), sous-prfet, Sens.

    Larfeuil , cur de St. -Pre, Auxerre,Laureau (l'abb), Auxerre.

    Laurent Lesser, propritaire, Auxerre.Leblanc , ancien ingnieur en chef, Auxerre.Leblanc (Lon), juge, Auxerre.Lechat, chef de bureau la sous-prfecture, Sens.Leclerc

    ,

    juge de paix, Auxerre.Lefort, architecte, Sens.

    Lemaitre,percepteur, Tonnerre.

    Lepre,avocat , Auxerre.

    Le Roux, notaire honoraire, Paris.

    Le Roux,notaire honoraire , Sens.

    Lonclas, sous-intendant militaire , Auxerre.

    Lorin, architecte, Auxerre.Marie, juge

    , Auxerre.

    Massot, substitut du procureur de la Rpublique,

    Auxerre.

    Mathieu, architecte, Clamecy (Nivre).Mathieu, propritaire, Auxerre.Morin, docteur en mdecine, Treigny.

  • , ONGRl S IW HBOLOGIQ1 I Di PBANI l

    Mothbre, employ la prfecture, Auxerre.

    Paradis, docteur-mdecin, Auxerre.

    Passi poni , peintre, .1 auxerre.

    Pl 1 issu 1; l'abb), cur d'Hry.

    Petit Sigault, instituteur, Auxerre.

    Pigeort, architecte, directeur de la Revue des beaux-

    arts, Paris.

    ru 11 , iagnieur des ponts-et-chausses. ii Auxerre.

    Pre( , membre du Conseil gnral, Auxerre.

    i;\i.i . juge de paix , ii Maligny.

    1; m mu . receveur de renregistrement, Crusy.

    Rampon-Lechin . ;i Leugu] Yonne .

    Ravin, professeur au collge, Auxerre.

    Ririre, avocat . ii Auxerre.

    Ricordeau, docteur-mdeciu, ii Seignelay.

    Robin, cur de ViUeneuve-rArchevque.

    RORINEAl DESVOIDIS, docteur eu mdecine, Sainl-

    Sauveur (Yonne ,ROZA 1 DE M \M>r.i:s , Auxerre.

    Rmt, docteur-mdecin, auxerre.

    Salomon, avocat, ii St.-Florentin.sii plet . mdecin , ii taxerre.

    I \m \i (le marquis de) , Tanlaj (Yonne).TAMBODB lils, ii Auxerre.

    Tartois, propritaire, Senan.1 un ii. il 1 . membre de la Socit , ii ParisrONNELLIER, juge d'instruction , ii Auxerre.\ \< 111/., architecte, Auxerre.

    \ LRANGE (de) , Chemillv (Yonne).\ m m y . cur de St -Georges Yonne .

    Vignon . ingnieur en chef, Sens.

    Villiers, receveur des Hospices, a luxerre.

  • xvir. session. 9

    La grande salle de FHtel-de-Ville est dcore de belles ta-pisseries du XVIe

    . sicle reprsentant le martyre de saintEtienne

    ,et des portraits de plusieurs des hommes illustres

    qu'Auxerre a vu natre et parmi lesquels on remarque ceuxde l'abb Lebeuf et de Joseph Fourier.

    M. Tbiollet a expos aussi de nombreux dessins d'anti-quits romaines de Bourges et des sculptures tout rcemmentdcouvertes Compigne.

    Des panneaux de verrires de la fabrique de M. Vessire

    ,

    Seignelay, occupent quelques fentres.M. le prsident Cbaillou des Barres prend la parole et

    prononce le discours suivant :

    Messieurs,

    Appel l'bonneur de porter la parole dans cette solennit,je dois tre avant tout le fidle interprte des sentiments quianiment les membres de la Socit des sciences bistoriqueset naturelles de l'Yonne : dire galement quelles sont lespenses de l'un de nos honorables reprsentants ici prsent

    ,

    et de tous ceux de nos concitoyens accourus ce rendez-vous donn aux amis de la science archologique par laSOCIT FRANAISE pour la conservation des monuments.

    Ces sentiments,ces penses

    , Messieurs , sont empreintsdel plus vive gratitude. En dsignant la ville d'Auxerre pourinaugurer les travaux qui marqueront la 17 e . session duCongrs

    ,le fondateur de cette fconde institution ( M. de

    Caumont) n'a pas seulement voulu accorder la contre quenous habitons une marque d'intrt , mais il a obi commetoujours aux inspirations de la science

    , de cette science dontil est si justement l'honneur et qui, en change des minentsservices qu'elle lui doit, l'a depuis long-temps proclam sonbienfaiteur, celui qui en fut le restaurateur glorieux

    , le pro-

  • |Q ( ONGRJ S \i;< m OLOGIQ1 I Di FRANCE,

    pagateur le plus actif, el que , si L'expression m'tail permise .

    ic Dommereb,

    pour rendre toute ma pense , l'heureux in-

    venteur.

    Bfa ! Messieurs, runir par au travail vaste et minutieux

    la fois les ossements pars des civilisations mortes; fouiller

    la terre pour j dcouvrir iim- pierre qui soit une date; re-

    monter d'un chiffre demi effac ou de quelques lettres

    obscures l'poque lointaine o le monument qui n'est pins

    (Mutait au front, comme signe

  • xvir. session. nDj en 1M7, le Congrs en choisissant la ville do Sens

    comme l'un des points principaux de sa session de celtemme anne

    ,avait explor les monuments de cette cit c-

    lbre. Gice aussi aux excursions de ses membres , conduiteset diriges par la Socit archologique de l'arrondissement

    ,

    les antiquits et les difices qui existent aux environs deSens furent tudis et interrogs avec une sagacit conscien-cieuse qui, cartant l'erreur, y substitua la vrit mconnue.Ce fut toujours

    ,au surplus

    , le but invariable vers lequeln'ont cess de tendre les efforts si persvrants de la Socitfranaise pour la conservation des monuments historiques.Les faits dj acquis la science prouvent assez combien sontprcieuses les connaissances nouvelles qu'elle a rpanduessur les antiquits du pays. Et l'on comprend par cela mme,quel immense bienfait aura produit pour l'archologie

    , cetteheureuse pense d'tendre successivement aux diffrentesrgions de la France les sessions du Congrs. Oui , Messieurs,il est immense

    ,il est incontestable le bienfait qui doit r-

    sulter de ces comices pacifiques dont notre province soutientla salutaire institution. Les efforts que vous faites pour res-susciter le pass

    ,pour rendre aux jours et aux choses qui

    ne sont plus,leur figure relle et vnrable

    , imposeront auxgnrations futures la conservation de leurs monuments.Comme ces gnrations sauront par vous qu'on ne vaut quepar ce que l'on a t

    ,elles s'armeront plus soigneusement

    contre l'oubli,elles se dfendront mieux contre la destruc-

    tion; elles tiendront honneur de n'abandonner au temps

    que ce qu'il est impossible de lui ter, lui faisant sa partcomme on la fait au feu. Grce vous , elles transmettrontaux hritiers de l'avenir des richesses moins rudes exploiterque les trsors qui vous ont t laisss. Ainsi , Messieurs

    ,

    vos doctes travaux sont appels tre la philosophie et lamorale de l'archologie natre.

  • 12 I ONGRl B \n< m "l OGIQ1 I. Kl. PBANGE,

    li la Mires nations, Messieurs, qui ont toujours les yeux

    fixs sur la France comme nn objet d'mulation, se disposent

    I runir, i concentrer aussi chez elles dans un foyer commun,

    les lumires de leurs savants; elles prparent des Congrs

    comme les ntres. Qu'elles persistent, c'esl notre vu !< plus

    cher, dans cette pense gnreuse pi fconde : qu'elles entrent

    dans ce mouvement rgulier destin reposer le monde des

    oscillations anormales qu'il prouve. Voila le vritable Congrs

    de l.i paix. Le calme profond que vous faites sous 1rs eaux

    agites amnera bientt le calme la surface. La clmence

    dans l.-s ides ne tardera pas produire l'ordre dans 1rs faits.

    Travaillons tous cette pacification universelle. A toutes les

    distances, levons des phares qui croisent leurs clarts sur

    tous 1rs cueils. Il n'\ a ni frontires, ni murailles, ni pr-

    jugs, ni naines dans le monde el la famille de la Bcience. \n

    |vlus fou de nos guerres avec l'Angleterre, un prince loyal et

    juste, nn cur vraimenl franais, s'cria : Je veux que par-

    tout sur 1rs mers ou le vaisseau du capitaine Cook sera ren-

    contr par uns \,iiss r ati\ , il soit pargn, salu avec respei t.

    Et l'on \it, merveilleux contraste! sublime partialit! passer,

    s.iinir et sacre, entre 1rs boulets et les flammes, cette arche

    de la science qui revenail de faire le tour de la terre. Ce

    \.iissr;ni, Messieurs , ce vaisseau tout charg de savants tait

    le premier Congrs scientifique, il portait la paix au milieu

    de la guerre parce qu'il portait la lumire.

    Messieurs, avant de cesser de rclamer votre bienveillante

    attention, vous me pardonnerez-, vous me Baurez gr peut-

    tre le rappeler le lieu m'y autorise un nom clbre el

    cher ii la science : celui d'un homme dont la \ie entire fuivoue un labeur infatigable. L'abb Lebeuf, Messieurs, en

    Baissant .1 kuxerre, a rpandu sur cette ville nu clat trop

    rel pour jamais l'oublier. Lui aussi, par ses travaux, dansnu temps ou les tudes archologiques taient ddaignes ou

  • XVIIe. SESSION. 13

    superficielles , leur ouvrit des horizons nouveaux. Echappanl

    l'influence des ides reues, il sut mettre les saines doc-

    trines, crer la vritable critique. Et tandis, par exemple, que

    les bndictins persistaient ne voir que des rois de France

    aux portails de nos cathdrales , il dclara nettement que ces

    ligures n'taient autres que les rois de Juda , cl que l'Ancien

    et le Nouveau Testament avaient seuls fourni matire poul-

    ies personnages sculpts aux portes des glises. On se rcria

    beaucoup , tant cette interprtation heurtait les explications

    jusqu'alors admises. Et celte fois encore , ce qui ne semblait

    qu'une assertion paradoxale , prit depuis le caractre d'une

    vrit inconteste.

    Mais, Messieurs, aux quelques paroles qu'il m'a t permis

    de vous adresser , vont succder vos travaux plus srieux.

    Dirigs par une intelligence aussi sre qu'exerce , tout nous

    promet qu'ils seront fructueux. Votre attention ne se portera

    pas seulement sur les difices ou les antiquits que vous allez

    visiter : elle sera encore captive par des notices et des dis-

    sertations crites avec la pense de vous les soumettre. Ce

    sont l autant d'lments de l'intrt promis vos sances.

    Vos discussions enfin occuperont,

    j'en ai l'esprance,

    une honorable place dans les annales du Congrs archolo-

    gique de France.

    M. de Caumont remercie M. le prsident des loges flatteurs

    qu'il vient de donner h la Socit franaise et le flicite sur ses

    beaux travaux archologiques. Il annonce ensuite l'objet des

    recherches de la Socit franaise,qui s'est fonde, dit-il,

    spontanment et pour sauver les monuments, pour les tudier

    et faire connatre leur vritable valeur. Les discussions des

    Congrs sont fort simples et sans apprt : chacun pourra

    donc apporter son opinion , ses avis , et l'assemble en pro-

    fitera.

    M. de Caumont fait ensuite part des regrets exprims par

  • 1', i ONGBl S M'.' HOLOG1Q1 E Dl I B \m i ,

    Ma. l'archevque de Sens el M. l'abb Chauveau, son grand-

    vicaire, de ne |niii\iir assister au Congrs,

    Il est rendu compte d'adhsions semblables de la pari do

    MM. le comte de Chastellux ; de Fontenay ; L Cotant des

    Riceys Duperr, Sublignj ; L de Louvois et de Clermont-

    ronnerre, ncy-le-Franc ; E. Tartois ; L de Bastard;

    Mathieu, architecte Clamecy; comte Fr. deStraienPouthon;

    Pelissier, curd'Herj : Robin, cur de Vilsen-l'Archefque ;comte de Tanlay; Frmy, reprsentant de l'Yonne; Ne,

    cur d'Entrains; de Boulin, juge Paris; Crosnicr , grand-

    vicaire de Nevers ; Lacam fils.

    M. Pigeory , architecte Paris, directeur de la Revue des

    beaux-arts , dpose sur le bureau plusieurs exemplaires de la

    publication qu'il dirige, el annonce qu'il a t dlgu par

    la Socit libre des beaux-arts pour assister au Congres el

    prendre les notes ncessaires pour rendre compte des dis-

    cussions.

    Il esi fait dpt de plusieurs mmoires adresss au Congres,

    savoir :

    l ne Notice sur la ville et l'glise de Cosne, par M. Cros-

    nierj

    La Description de l'glise d'Attigny-sur-Aisne, par M.

    Bruge lils ;

    La Description de l'glise de Sariguy en-Terre- Plaine

    ,

    par M. Brouillard, cuir de cette paroisse.

    M. Oiuniiii a la parole pour lire un mmoire ayanl pour

    litre : (oup-d'il sur les monuments archologiques du d-

    partement.

    kprs cette lecture , M. de Caumont commence l'enqute

    archologique laquelle ce m re tait une introductiontonte naturelle . el adresse quelques questions sur les ves-

    tiges d'antiquits celtiques |< ii peuvent exister dans !

  • XVIIe. SESSION. 15

    PERIODE CELTIQUE.

    IU. Baudouin d'Avallon rpond aux questions poses par M.

    de Caumont en lisant des extraits d'un Mmoire sur des men-hirs , des dolmens el d'autres pierres situes dans l'ancien

    pagus Aiuillvucnsis.

    Il signale des fouilles qui ont amen la dcouverte d'unemdaille celtique au type Aballu

    ,des dolmens dans diverses

    contres du Morvan, etc.

    La discussion s'engage sur la nature de ces monuments.

    M. de Caumont est port croire que beaucoup de dolmens

    ciel ouvert ont t primitivement renferms dans des tu-

    mulus. JI dit que ce qu'on connat de faits semblables doit

    engager examiner de nouveau ces monuments, et qu'il faut

    rechercher si, au lieu d'tre des autels, comme on l'a annoncsans preuve, les dolmens ne sont pas plutt des tombeaux. Il

    demande si quelques dolmens de l'Avallonnais ont t recou-verts autrefois de terre et s'ils ne formaient pas des chambres

    spulcrales au centre des lumulus. M. de Caumont cite des

    dolmens sous lesquels on a trouv des poteries romaines et qui

    seraient donc plutt des tombeaux que toute autre chose.M. Robineau des Voidis dit qu'il y avait en Puisaye , prs

    de Treigny, un dolmen en plein air qu'on nommait Pierre-

    -Midi ou Roche-qai-Toiirne. Il tait, comme les blocs en-vironnants, en grs ferrugineux du pays.

    M. Hermelin ajoute la liste des tumulus mentionns parM. Quantin dans sa Revue gnrale des monuments du dpar-tement, celui de Cheu qui est elliptique; ceux de Jaulges elde Bouilly qui sont circulaires et placs quelque distance de

    la voie romaine. On trouve auprs de ces lumulus des os-suaires.

    La nature des pierres celtiques est trs-diversement inler-

  • Ili . ONGRJ S kW HOl OGIQ1 I DE FRANCE ,

    prte, quelle que soit l'opinion qu'on s'en fasse M. Quanlinveut qa'on roie daus 1rs traditions attaches ces pierres dd

    caractre religieux . un signe du culte superstitieux qu'y at-

    tachaienl en gnral 1rs Celtes,

    M. < Iballes rpond que ces attributions faites dans les anciens

    temps sont simplement durs la singularit 1rs pierres qui

    frappa l'imagination des populations ignorantes. Que de mmequ'en Suisse, on .1 des lgendes sur les rochers normes quiont roul dans les torrents, lgendes qui se sont formes .1

    une poque assez moderne ; de mme , nos anctres compo-srent ces monuments bizarres de la nature nue histoire

    superstitieuse.

    M. le prsident soutient qu'il csi difficile que, dans l'origine,

    toutes ces iIkiscs aient i ainsi partout fabriques par la

    fantaisie.

    M. Dupont-Longrais signale l'le de Jersey un dos plus

    beaux dolmens connus ci en indique la disposition.

    M. Robineau des Voidis rapporte que la Puysaie renferme

    normment de tumulus. Il y en a. selon lui, trois catgories :l . les tumulus qui oui pu tre consacrs au culte; 2. ceux

    destins la dfense : :', . ceux qui oui servi de cimetires.

    Par de la Gien on a trouv dans un tumulus des os et des

    monnaies romaines; SL -Sauveur, dans le tumulus du

    Chne-Rond , il y avait un squelette d'enfant avec une mon-naie romaine et un \ase aplati.

    PRIODE (. kLLO-ROMAINE. M. de Caumonl passe l'cxa-meii des antiquits gallo-romaines.

    I . question. Sw le nombre des voies romaines

  • XVIIe. SESSION. 17

    lissant Auxerre, Tonnerre el Avallon, sont tontes signales

    dans la carte de Peutinger, et qu'aucune autre voie qui puisse

    y tre rattache n'a t depuis reconnue avec certitude.

    M. Baudouin pense qu'il y avait une ligne d'Auxerrc Alise

    par Prhez, Aigremonl , Noyers, qui est aujourd'hui peu

    prs dtruite et qu'il serait utile de reconnatre.

    Il ajoute sur un des caractres principaux des voies ro-

    maines dans l'Avallonnais,

    qu'il a remarqu sur les hauteurs

    des remblais atteignant souvent h mtres de hauteur.

    M. V. Petit prtend que ces remblais n'avaient d'autre but

  • 18 I ONGRl S UN HOl OGIQ1 l Itl PRANI l .

    M. Quantin signale

  • XVIIe. SESSION. 19

    M. Leblanc persiste dans son opinion, cette Ironvaille serait

    un fait isol qui ne lui semble pas concluant.

    IN. Lallier appuie le systme cpii veut cjuc les murs gallo-

    romains de la plupart des villes n'aient t construits qu'

    l'poque de l'invasion des Barbares et pour se mettre l'abri

    de leurs attaques. A cette poque le christianisme triomphant

    avait fait abandonner les temples payens , et on employa na-

    turellement la dfense des villes les matriaux les plus con-

    venables et qu'on avait sous la main , c'est ce qui explique

    la grande quantit de sculptures, de fts, de chapiteaux, que

    renferment ces murs.

    M. Challc dit que l'inscription de Hirtius Pansa ne prouve

    qu'une chose , c'est qu'il y avait un tablissement romain

    Auxerre ds le temps de la conqute , et que,comme on a

    remarqu dans les murs des inscriptions d'poques diverses,

    il est difficile d'accorder des dates si diffrentes avec une

    construction faite une mme poque.M. Thiollet montre des dessins de dbris romains trouvs

    Bourges, une profondeur de 20 pieds, qui portent des

    sculptures et se trouvaient dans l'intrieur des murs romains.

    M. de Caumont rsumant la discussion dclare qu'il n'ya pas de villes gallo-romaines o l'enceinte soit autrementconstruite qu' Auxerre , Sens, etc. On y trouve toujoursdes fragments de sculptures, des inscriptions, des fragments

    de colonnes , etc. Il cite les murs de Rennes , de Nantes

    ,

    de Tours , de Saintes , de Bordeaux , de Bayeux , d'Or-

    lans, etc. , etc. (4).

    M. Lallier prend la parole et s'exprime ainsi :

    (1) V. le Cours d'antiquits de M. do Caumont , t. II.

  • 20 < ONGRi S \r.< in n|(t(,|..i 1 l>l i i;\\i i

    I.MI>H>YIS\T10N DE M. LALLIEB.

    on peut affirmer, dit M. Laitier, qu'aucune des enceintes

    gallo-romaines semblables a celles qui entourent l'ancien

    Sensel l'ancien kuxerrc n'est antrieure au milieu du III*.

    sicle, il a t trouv rcemment dans les murailles de Sens

    une pierre portant la fin d'une inscription qui n'a pas pu

    rire grave avant l'an '212 do l're c h r tienne. Il y est

    question, en effet, d'un C. Decinnius, Prcefectus civitatis

    Venetorum , ab imperatoribus Severo et Antonino ordinatus.

    \ntonin Caracalla n'tant devenu empereur qu'en l'an 212,

    il en rsulte que le monument dont cette pierre a fait partie

    esl postrieure cette poque. Dplus, il est vident qu'avant

    d'tre employe la construction de l'enceinte gallo-romaine,

    cette pierre a d rester debout avec le monument primitif,

    pendant un certain laps de temps. Il n'est donc pas suppo-

    sais qu'on lui ait donn une autre destination avant lemilieu, au moins, du IIIe. sicle. D'un autre ct, il r-

    sulte d'un texte prcis d'Ammien Marcellin que Sens tait ,.m milieu du IV e . sicle, entour de murs que l'empereur

    Julien fitseulement rparer. Il parat donc rationnel de placer

    l,i construction des murs gallo-romains de Sens et celle de

    toutes les enceintes analogues entre le milieu du IIP. et le

    milieu du IV. sicle.

    L'histoire d'Auxerre fournil un texte prcieux l'appui

    de cette opinion, c'est celui qu'on trouve dans les actes de

    saint Plerin , cits par l'abb Lebeuf. Il \ est dit (pie , quand

    aint Plerin arriva Inxerre , vers 260, la ville n'tait point

    encore entoure de murs. Ces murs n'ont donc pas t

    . rmstruits avant la lin du III' sicle.

    Si l'on \ent bien remarquer maintenant que c'est prci-

    sment cette poque que commencent les grandes invasions

  • xvir. session. 21

    des Barbares , et rappeler ce qu'Eumne raconte de Constance

    Chlore, qui repeupla , dit-il,

    plusieurs contres de la Gaule

    ravage par les premiers flots de l'migration du Nord , on

    demeurera convaincu que toutes les enceintes gallo-romaines,

    dont nous parlons, n'ont t construites que pour se dfendre

    contre de nouvelles invasions. On y employa tous les mat-

    riaux qu'on avait sous la main, particulirement tous les

    dbris des grands monuments que les Barbares avaient ra-

    vags. Et comme le temps et les matriaux manqurent pour

    entourer les villes gallo-romaines dans leur entier, on se

    contenta de ceindre de murs la partie la plus facile a dfendre.

    De l vient qu' Auxerre, on fortifia seulement le mamelon

    qui est au centre, laissant en-dehors la partie plus basse qui

    avoisine le pont et qui , bien que d'un abord plus commodedans des temps paisibles , n'aurait pu tre dfendue avec

    avantage , en cas d'invasion.

    M. Baudouin donne quelques renseignements sur les anti-

    quits trouves dans la ville d'Avallon. Ce sont des vases ,

    des mdailles du Haut-Empire. Il n'y a point de murs du

    temps des Romains. Il s'y trouve une rue ou chausse 2

    mtres de profondeur.

    7 e . Quelles sont tes stations romaines autres que les

    villes qui existaient dans le pays ? Leur position est-elle

    dtermine rigoureusement ?

    Bandritum , Aquis segeste taient deux localits gallo-ro-

    maines.

    M. Challe dit que la position de Bandritum est trs-bien

    fixe Basson , sur la voie de Sens Auxerre, mais qu'on

    n'y trouve aucuns vestiges romains. Aquis segeste tait pro-

    bablement Montbouis.

    M. de Caumont demande si l'on a form des catalogues

    d'inscriptions et de mdailles trouves dans le pays ; il re-

    2

  • 22 CONGRS ARCHOLOGIQUE DE FRANCE,

    commande ce soin aux membres de la Socit d'Amen.

    La sance est termine par la lecture d'un mmoire de

    M. fchez sur Jes l>ains romains de Montbonis (Loiret) , et

    d'meaete ie ML Thiollet sur les antiquits romaines trouves

    sur le plateau de ChampUen , prs de la fort de Cempigne,

    ,iu mois d'a\ril dernier , par suite des fouilles continues aux

    frais de la Socit franaise.

    Le Secrtaire-gnral

    ,

    or ami.\.

    Seconde sance du 15 juin.

    VISITE KS MlltS ROMAINS D'AUIERBE.

    \ 7 heures du Boir, le Congrs s'est transport dans

    remplacement des murs de la cit. Les restes de l'enceinte

    gallo-romaine sont bien peu apparents aujourd'hui. L'accrois-

    sement successif de la ville depuis le XI". sicle , a fait cn-

    vahir cette enceinte par les maisons qui se sont leves

    il \\ M i.'r.v u\ n: QALLO-BOH1INB d'ACXERBE.

    dessus. Cependant, on reconnatl encore que la cit formait un

    carr long de l'ouest l'est . plac sur le sommet du ma-

  • xv ir. session. 23

    melon o s'lve Auxerre. Elle tait flanque de onze tours.

    On y accdait seulement par (.Unix portes, l'une appele porteFiscalis et porte des Bains., au sud; l'autre qui est occupedepuis le XV e . sicle par l'arcade et la tour de l'horloge, l'ouest. Il y avait peut-tre une poterne en face la rivire

    d'Yonne, au levant, et une autre du ct du chteau St. -

    Germain , au nord.

    L'examen s'est d'abord tendu sur la porte Fiscalis, Fc-

    chdle, par corruption Fcautet enfin Frcaut, situe au basde la rue de la Frcauderie. Le mur y est encore entier et

    prsente une construction de blocs de grand appareil , assez

    irrgulire, s'levant 6"'. environ de hauteur. Les deuxcots le la rue sont de mmedisposition. On remarque, surla gauche , un fragment de

    pilastre bord d'oves,qui a

    t mis, la face hors du mur,

    il y a peu d'annes.

    En descendant la rue dite

    encore Sous-Mars , o se te-

    naient,au moyen-ge , les

    marchands de poisson et qui

    fait suite la rue de la Bou-

    cherie qui est galement hors

    de la cit ; on a laiss de ct

    la tour Brunehaut, et un em-

    placement de bains romains ; on est arriv l'extrmit estde la cit, la tour de St.

    -Pancrace, du nom d'une chapellequi y fut tablie dans les premiers temps chrtiens. On areconnu

    ,dans un des coins de cet difice

    , l'appareil petit et

    carr et un rang de briques. Au soubassement, dans une cave,existe une inscription sur une pierre place rebours.

  • 2 i ( ONGRl S MU lll OLOGIQI l lu ! i;\\< E ,

    on a remarqu, dans la maison de M. Lepre, en (ace

    de la tour de la cathdrale . une statue de femme dans une

    niche. < Vsi un tombeau lev par un romain sa fille

  • XVIIe. SESSION. 25

    il tait log dans l'intrieur du mur et la dcouverte remonte

    au XVIIe. sicle. Il a t publi par Monlfaucon et le comte

    de Caylus.

    Aprs avoir suivi le petit ct de la cit le long de la pr-

    fecture, autrefois l'vch , dont les braiments s'levrent au

    XIL. sicle exactement sur le mur de fortification, le Congrs

    est remont la porte pendante, ouverte au moyen-ge pour

    donner aux habitants de l'intrieur de la cit la facilit de

    communiquer avec le port et la rivire. De ce point l'antrebout de la cit, du ct ouest, rgne une ligne presque

    droite, forme par la rue des Grands-Jardins, ainsi nomme cause du grand nombre de jardins qui y existe encore. Le murromain a t reconnu dans cette partie en plusieurs endroits.

    C'est toujours , lorsque les assises de base ont t enleves

    ,

    un blocage pais de 'cailloux, noys dans un mortier indestruc-

    tible; une hauteur de quelques pieds le paiement du petit

    appareil s'lve et s'tend sur tout le reste.

    La visite de la tour d'Orbandel , l'angle nord de la cit

    ,

    ou plutt de l'emplacement qu'elle occupait, car elle tait

    moiti dtruite, n'a prsent rien de nouveau. C'est l qu'tait

    jadis la fameuse inscription

    AVt.VS HIRTIVS ET CAIVK VIBIVS

    PANSA COSP.

    qui a servi d'argument aux auteurs auxerrois, pour faire re-

    monter, tort , la construction des murs romains au temps

    d'Auguste.

    A la porte de la tour de l'horloge , le mur a t trop dna-

    tur, pour qu'on puisse en reconnatre le caractre primitif.

    La tour a t au moyen-ge, sinon dtruite, au moins re-couverte d'un parement nouveau qui n'a rien de romain. Elle

    s'lve ensuite une certaine hauteur en pierre d'appareil

  • __>,, | ONGRJ S m; HOIOGIQI l Dl FBANI I ,

    moyen. L'espce de campanille qoi la surmonte, est moderne

    ,t i remplac une lche lgante dtruite par le feu en 1 *:>:>.

    .M. 1

    1

    m in . architecte , prsente la noir suivante sur des

    constructions prsumes avoir appartenu des bains . trou-

    vs aoxrre

    HOTE 1)1. . i

  • xvir. SESSION. 27

    dans le mur, deux tuyaux en terre cuite, accols l'un

    l'autre; deux tuyaux semblables horizontalement et galement

    accols se dirigeant sous le carrelage du ct de la partie de

    la cour qui ne fut pas fouille.

    A ct de cette pice , on en voyait une autre trs-troite

    qui ne pouvait tre qu'une dpendance immdiate de la pr-

    cdente , car elle n'avait point d'autre issue que l'ouverture

    qui la faisait communiquer avec elle.A droite du vestibule, une indication d'ouverture con-

    duisait sans doute dans d'autres parties de l'difice que nous

    n'avons pas pu examiner, les fouilles n'ayant pas t pousses

    plus loin.

    A quelques mtres seulement au nord-ouest de ces cons-

    tructions existe un puits, de forme elliptique, combl aujour-d'hui.

    Les tuyaux quadrangulaires avaient en dimension douze

    centimtres de largeur sur huit d'paisseur , lgrement

    arrondis leurs angles , les surfaces couvertes de stries ondu-

    les.

    Le carrelage de la pice principale tait form de larges

    tuiles rebords de trente-trois centimtres carrs environ

    ,

    poses de manire s'emboter ; l'espace compris entre deux de

    ces embotements tait rempli par une autre tuile sans rebord.

    Le fourneau avait environ 1'". en carr, un ct seulement

    restait debout et les traces que l'on y remarquait suffisaient

    pour faire reconnatre que la partie suprieure avait d rece-voir une chaudire cylindrique.

    Mode de construction. Le parement intrieur du puitstait en trs-petit appareil rgulier, la maonnerie de tous les

    murs semblable celle des murs de la cit et tout aussi r-

    sistante.

    Le carrelage tait pos sur un mortier particulier, compos

    de chaux et sablon,provenant sans doute de la montagne

  • 28 CONGRS ARCHOLOGIQUE DE FRANCE,Saint-Georges; les mura taient enduits de ce mme mortier;l-s carreaux el les tuyaux riaient tellement adhrents ce

    mortier, qu'il nous a t impossible d'en conserver un seul.

    De tout ce qui prcde peut-on conclure que l se trou-

    vaieol les bains romains ou gallo-romains qui ont donn leurnom la porte \oisine? Je laisse de plus aptes que moi

    en dcider.

    Le Secret,m ,.

    Ql \.\IIY

    Premire sance du 16 juin.

    Prsidence de M. Challe, lice-prsidenl de la Socit des scienceshistoriques de l'Yonne.

    Le bureau est compos de MM. CHAILLOU DES BARRES,

    DE C.M.MOM,Prou, Carlier, de Glanville, lepetit,

    (. \i . \i\, Qi \min el Dey.

    Le procs-verbal de la sance prcdente est In el adopt.

    M. Robineau-Desvoidi8 indique comme se raltacbanl lalois l'poque celtique et l'occupation romaine, les vasteset nombreux gisements is mmes d'o le minerai iail extrait Ou l'y apportait

  • XVIIe. SESSION. 29

    aussi des lieux circouvoisins non boiss. Au moyen-ge cettefabrication s'est continue, niais elle avait pour agent prin-cipal des forges mues par les cours d'eau du Loing

    , duBranlin et de l'Ouanne.

    On passe auv questions concernant le moyen-ge, M.

    Quantin donne lecture de la seconde partie de son mmoiresur la statistique monumentale du dpartement de l'Yonne

    ,

    puis M. de Caumont demande si , indpendamment des cryptesde l'glise St. -Germain d'Auxerre, signales par M. Quantin,il existe des difices religieux remontant aulhentiquement une poque antrieure au X e . sicle.

    Cette question n'amne aucune indication nouvelle.Le mmoire de M. Quantin, ajoute M. de Caumont, a

    rpondu par avance a presque toutes les questions du pro-gramme de la Socit franaise ; mais une des plus intres-santes reste rsoudre

    ,celle qui, toucliant l'lude appro-

    fondie des monuments du dpartement de l'Yonne, au pointde vue artistique, aurait pour solution d'y reconnatre lesinfluences

    ,plus ou moins directes, de l'cole de Bourgogne

    et de celle de l'Auvergne.

    M. Victor Petit rpond que si le dparlement de l'Yonne,form en partie de la Basse-Bourgogne et situ peu dedistance de l'Auvergne, s'est ressenti de l'influence des colesde ces deux provinces

    , c'est surtout l'cole de la Champagnequ'il a suivi. Le caractre gnral d'ornementation durant leXII e

    .sicle est remarquable ici parla sobrit des dtails,

    tandis que dans un dpartement voisin, la Nivre , s'offre

    une grande varit et une certaine profusion de sculpturesd'ornement. Il en est de mme pour le style qui a rgn auXIII e

    .sicle. Toutefois nos monuments n'ont pas encore t

    tudis et surtout compars ceux des autres coles archi-tecturales. On peut remarquer seulement

    ,

    qu'en gnral,

  • JO | ONGRi S kR< BOLOGIQUE DE FRAN< l

    dises de villages Boni pauvrement ornes, et qu'elles

    n'offrent point cette varit de dtails que l'on admire no-

    tamment dans la Picardie et la Normandie. D'ailleurs, dans

    plusieurs valles du dpartement de l' Yonne , la varit ou la

    mauvaise nature des matriaux s'est oppose le plus souvent

    l'excution d'difices lgants.

    Une longue discussion s'engage sur ce point entre divers

    membres ; die n'offre point de rsultats nouveaux M. Qaantin

    l,i rsume en signalant l'influence (1rs vques et seigneurs

    lacs. Des tudes approfondies seront commences et serviront

    ii tablir une apprciation exacte base sur les principes d-

    velopps par M. de Canmont

    M. Vackey a remarqu des diffrences dans la dcoration

    monumentale qui tiennent non seulement la nature des

    matriaux , mais aussi des influences partant d'un centre

    commun , et rayonnant sur un plus ou inoins grand nombre

    d'difices. Ces diffrences ne portent toutefois (pie sur les

    dtails d'ornementation, et se distinguent bien plus dans le

    faire que dans la forme.

    M. de Canmont engage les archologues de l'Yonne re-

    chercher non seulement les caractres qui puissent faire

    rapporter les monuments de la contre ii l'une ou l'autre

    des grandes coles , mais encore ceux qui permettraient de

    distinguer les coles secondaires que les premires ont n-

    liremeni produites.

    M. Lefort dpose sur le bureau les dessins d'une cnpte de

    l'glise de Sognes, monument du XIIe. sicle.

    La Bance et leve et renvoye uno, heure de l'aprs-

    midi. Le lieu de la runion est fix dans l'glise St. -Germain.

    Ix Secrtaire,

    Dey.

  • XVIIe. SESSION. :'.l

    Seconde sance du M juin 1850.

    VISITE A L'ABBAYE DE ST.-GERMAIN.

    Le Congrs avait dcid le matin qu'on

    se transporterait une heure aprs midi

    l'ancienne glise et l'abbaye de Saint-Ger-

    main. On est exact au rendez-vous et les

    retardataires peuvent apercevoir de loin la

    foule nombreuse de visiteurs qui examinent

    sur la place la belle tour romane flche de

    pierre , seul reste conserv de l'glise des

    XIe. et XII e . sicles qui s'levait en cet

    endroit.

    MM. de Caumont et Victor Petit font

    remarquer l'intrt d'une frise incruste

    dans la tour, et dont le caractre annonce

    une poque beaucoup plus recule ; ils

    apprennent que cette frise provient d'une

    glise dtruite qui tait fort ancienne ,

    et dont on a replac quelques dbris.

    Pour arriver l'glise actuelle de Sl.-

    Germain, il faut, depuis la tour, traverser

    une cour de 38'". 50 e . de longueur, l'ex-

    trmit de laquelle s'lve un portail de

    forme gothique , de mauvais got , bti

    vers 1820. L'intrieur du vaisseau trois

    nefs , dans lequel on descend par un long

    escalier , cause de la pente de la mon-

    tagne, prsente une longueur considrable,

  • I ORGBl S M'.i.m OLOGIQ1 I Dl I B wu .

    c'est on morceau de style ogival du XIVe. et do XV*. sicle

    qui a 59". de longaeor. L'abb .1. de Joccval commena

    a \ travaille) en l:>77. Les constructions marchrent r

    lenteur. L'abb Gaucher de Cha les reprend en 1309. Le

    pape l rbain ^,qui avait t abb de St.-Germain , accorda

    ii ce monastre de grandes indulgences pour stimuler le zle

    des Ddles et montra l'exemple par un don de 'i.Vil florins

    d'or. Ses aimes Se voient au deuxime contrefort de la nel

    ,

    au Bud. L'achvement dfinitif de l'glise eut lien, selon D.

    Viole . de IV.:. a 1508.

  • XVIIe. SESSION. .'53

    On remarque, derrire le sanctuaire, une grande chapelle

    ddie la Vierge , laquelle on accde par plusieurs degrs

    a cause de l'existence de cryptes au-dessous, dette chapelle

    est d'un bon style; sa vote est soutenue par quatre colonnes

    qui montent jusqu'aux retombes. Une dcoration de pan-neaux ogives trilobes rgne autour des murailles. On re-marque

    , droite , la prsence de deux chapiteaux , dont lesornements semblent renaissance, quoique rien n'indique, sousl'pais badigeon qui les recouvre, qu'ils soient postrieurs la

    construction gnrale.

    Cette chapelle si gracieuse menace ruine. On vient de Ftayerpour empcher la chute de la vote. Il serait bien dsirerque le gouvernement vint au secours de cet difice.

    L'glise de St. -Germain est un de ces rares monuments, ol'histoire du pass est grave profondment. Saint Germaind'Auxerre, son patron, est l'un des plus grands hommes duVe

    .sicle. La reine Clotilde leva sur son tombeau la pre-

    mire glise. Les princes Carlovingiens l'affectionnaient par-ticulirement.

    Il y avait , au IXe . sicle , dans le monastre de St. -Ger-main

    ,la plus savante cole de France. Heric

    , Rmi d'Au-xerre en sont sortis. Les cryptes souterraines qui existent en-

    core sous l'glise, remontent ce temps, et sont dues au comte

    Conrad, oncle de Charles-le-Chauve (860). Le lieu saint ren-ferme les corps de plusieurs Evoques d'Auxerre, depuis saint

    Germain.

    Les cryptes forment une glise sous l'glise, elles ont 18 n\de largeur sur 16 de longueur. Au centre est le tombeau desaint Germain, vaste cercueil de pierre sans ornements, levsur un massif , au lieu d'tre comme les autres tombes dans

    des fosses. On remarque sur celui de saint Marieu une largecroix en relief. Les cryptes sont votes plein-cintre d'arte.

    Les pilastres sont lourds et massifs. 1! y a seulement aux deux

  • SZj i ONGRl S \i: Ml 01 OGIQl E DE FRNI I,

    entres deux i hapiteaui munis d'oves et surmonts d'un tail-

    loirtrs grand,

    donl le proGI

    semble imli-

    quer une irai-

    l.ilion gallo-rO-

    iii.mu'.

    Le tombeau

    de saint Ger-

    main est plac,

    comme on l'a

    \u , au centre ;

    l,i vote est en

    berceau, descend sur une architrave forme d'une poutre

    que soutiennent quatre colonnes chapiteaux tres-irrguliers.

    Cette construction indpendante de la crypte principale, y

    ;,\.iii t leve aprs coup avec des dbris trangers.

    Des fresques du XVIIe. sicle dcorent mal ce vnrable

    monument Les guerres de religion y avaient caus tant de

    dgradations, que les moines de St. -Germain ont voulu en ef-

    facer les traces par des peintures retraant symboliquement

    i. - vertus des -.lints personnages qui j sont enterrs , mais le

    got le plus pur n'a pas prsid ce travail (1).

    An-dessous de la chapelle terminale des cryptes est une

    autre chapelle , dite de St. -Clment , qui fut leve au XIIIe.pour servir de premier fondement la chapelle de la

    \ ierge de l'glise suprieure.

    En sortant de l'glise par la porte du transept nord, on

    (1) Dans la chapelle de la Trinit, qui est ;i droite des cryptes , nu

    .i inhum, il j > 25 bus, un grand nombre d'ossements qui provenaientilrs fouillis Faites pour la construction St.-< tain.

  • XVIIe . SESSION. 3")

    entre dans les clotres , construction du XVIIIe

    .sicle

    ,et l'on

    remarque ce portail des scnes de l'histoire de saint Ger-

    main , et , en avant , dans l'arcade du clotre , la seule qui ait

    t conserve cause de sa beaut , une rosace jour du XV e .sicle , de la plus grande hardiesse.

    Le Congrs a visit avec intrt le dortoir de l'abbaye, vaste

    difice vot , de style roman, orn de piliers aux riches cha-

    piteaux , et qu'on doit l'abb Artaud qui le fit btir en 11/j8.

    En sortant de l'abbaye St. -Germain on remarque, droite

    des anciens btiments , une haute tour ronde et des murs cr-

    nels levs au commencement du XIV". sicle. C'est un reste

    de l'enceinte fortifie du monastre.

    VISITE A 1.4 BIBLIOTHQUE PUBLIQUE.

    Le Congrs s'est transport ensuite la bibliothque de la

    ville, riche dpt de plus de 27,000 volumes, form par

    les soins du savant P. Laire pendant la rvolution pour servir

    l'cole centrale , et que le hasard des vnements a donn

    la ville d'Auxerre.

    Le bibliothcaire , M. Quantin , communique avec empres-sement plusieurs prcieux manuscrits , entr'autres :

    La chronique originale de Vzelay, XII e . sicle;

    Le Gesta Pontificum Autissiodor. XII e . sicle;

    La Chronique de Clarius , moine de St.-Pierre-le-Vif

    ,

    de Sens , XII e . sicle ; celle de saint Marieu , XIII e .

    sicle; un beau Missel de l'voque Jean laillet, du

    XV e . sicle , orn de miniatures; enfin, plusieurs au-tres ouvrages d'un grand intrt local.

    On a remarqu dans la collection des antiquits romainesplusieurs fragments de sculptures trouvs dans la muraille de

    la cil gallo-romaine et dans le lieu occup primitivement par

  • ,i, ( ONGRi S \i:< in OLOGIQ1 l DE FRANCE ,

    la ville. Ces beaux restes de sculptures, beaucoup moins im-

    portants par le nombre qu' Sens , oui attir l'attention du

    Congrs; il a remarqu loul spcialemenl deux paieras en

    argent, dcouvertes dans l'emplacement d'un temple d'Apollon

    ci portant

  • XVIIe. SESSION. 37

    voir do M: Vaclicy. Il reconnat, en effet , que de notables

    diffrences existent dans l'excution et l'agencement des sculp-

    tures et que rien n'est plus vident que le portail a t retouch

    plusieurs reprises et par cela mme des poques diverseset par des artistes diffrents et d'un talent ingal. Enfin , M.

    Victor Petit pense fermement que ce beau portail ne date que

    de la priode de la renaissance , et qu'il n'est dans ses parties

    les plus soignes qu'une imitation plus ou moins heureuse du

    style roman , imitation due peut-tre, a des artistes venus

    d'Italie au XVI e . sicle.

    M. Quantin appuie le systme de M. Petit et ne peut voir

    dans le portail de St. -Pre aucun dbris romain. II dit que

    le style romain , qui se distingue surtout par une touche ner-

    gique , ne se retrouve pas ici , o la manire est dlicate et

    gracieuse et plus souple que ferme. M. Quantin ne voit pas

    non plus dans l'emploi des matriaux les habitudes des con-

    structeurs romains ; mais il reconnat que certaines irrgula-

    rits dans l'agencement de plusieurs morceaux de sculpture

    prtent des interprtations favorables au systme de M.

    Vachey. Peut-tre des comparaisons et des recherches ult-

    rieures donneront-elles le mot de l'nigme.

    Le Secrtaire- gnral

    ,

    Quantin.

    Troisime sance du 16 juin.

    Prsidence de M. Prou , prsident de la Socit archologique de Sens.

    Prennent place au bureau , MM. de Caumont , Chaillou

    des Barres, Le Petit, Larabit, Ch alls.3

  • i ONGRl S \i;< in OLOGIQ1 l DE FF INCE ,

    Le procs-verbal de la sance du matin est lu el adopt.

    La discussion sur l'avant-portail de St. -Pre continue.

    M. Robineau-De voidis donne quelques explications ing-

    nieuses sur les

  • \\ir. session. 39

    artiste italien les diverses parties que M. Vachey fait remonter

    l'poque gallo-romaine,

    pour les difier avec si peu d'intel-

    ligence et de got.

    La question paraissant puise , bien que non rsolue, M.

    le Prsident ferme la discussion.

    M. Robineau-Desvoidis prend la parole pour expliquer sa

    pense sur les cryptes de l'glise de St. -Germain que le Con-

    grs vient de visiter. L'honorable membre dit qu'il a tudi

    les distributions des cryptes dont le tombeau de saint Germain

    occupe l'axe ou le centre. Il voit dans la disposition des tom-

    beaux des saints voques et autres personnages placs autour

    du cercueil de saint Germain tout un systme minemmentsymbolique et religieux dont il demande expliquer le sens.

    Il rappelle la position des cinq inscriptions qui rayonnent au-

    tour de la chapelle de Sainte-Maxime, et qui, suivant lui, peu-

    vent tre lues dans l'ordre suivant, en retranchant seulement

    le premier mot sanclus :

    OPTATES SANCTINUS MEMORIUS GERMANTS MAXIMUS.

    Les trois premiers noms seraient ceux des trois saints vn-

    rs par l'glise auxerroise et qui sont : saint Optt , saint

    Sanclin et saint Mmoire. La tradition veut que ce furent trois

    amis insparables et qu'on les ait ensevelis dans le mmetombeau.

    M. Leclerc dit ce sujet que l'inhumation collective de ces

    trois saints est douteuse, et que l'abb Lebceuf a vu avec raison

    non une inhumation collective , mais une translation de re-

    liques.

    M. Robineau reprend sa pense et dit que les inscriptions

    qu'il signale peuvent tre lues ainsi :

    OPTAT* , SANCT/F.-QUE MEMORISE SANCTI MAXIMI GERMANI.

  • 'iii i ONGRi S \l;i ni GIQ1 l M FRANCE,

    \\ l'abb Brull s'lve contre cette interprtation qui ;i

    produil quelques mouvements divers dans l'auditoire.

    M. Robineau-Desvoidis se dfend d'avoir voulu porter atteinte

    .1 l.i vnration que l'on .1 pour les trois saints lu pays \u-

    \i I lois.

    L'incident est termin.

    Revenant aux (imitions du programme, M. de Caumont

    continue l'enqute sur le moyen-ge.

    Qtu H' s sont le dates auxquelles remonte la statuaire

    (buts le pays .'

    M. Victor Petit parle d'une scne sculpte sur le portail de

    l'glise de Mailly-Chtea , village situ quelques lieues

    d'Auxerre l . Il rappelle que c'est M. Leclerc qui, le

    premier , dans l'Annuaire le l'Yonne, a signal l'existencele (die curieuse sculpture

    Imit ii donner au Congrs quelques renseignements,M. Leclerc prend la parole pour retracer brivement l'histo-

    rique de l'affranchissement des communes dans le pays

    auxerrois. Il ajoute (pie, suivant lui. les statues que l'on

    voitMailly-Cbteau reproduisent le fait de l'affranchissementde relie ( oiiiiuuiie par Mathilde , comtesse d'Auxerre au

    \ IIP. sicle. Les chroniques loi aies sont positives cet gard,nais jusqu'ici on n'a rien trouv relativement la date

    d'excution des statues.

    M. Victor Petit pense comme M. Leclerc et insiste poui

    avoir l'avis du Congrs. Les archologues d'aujourd'hui sontunanimes a repousser l'interprtation trop suivie an derniersicle On ne veut admettre maintenant sur nos monumentsd'autres sujets historiques que ceux tirs des livres saints.

    Peut-tre le portail de MailK -(.liteau fait-il exception.

    ullclin nniiHiiiiriii.il ,i. \|||.

  • XVIIe . SESSION. MM. Quantin prsente un dessin du sujet : ou y voit quatre

    personnages dans des altitudes pnibles portant le poids des

    colonnes d'une arcature ogivale. Au milieu d'eux une dame

    en grand costume, couronne en tte,

    paraissant avoir tenu

    un tondus dans la main,s'appuie contre sa colonne.

  • VJ | ONGBJ S \i;< m OLOGIQ1 I DE FRANCI .

    M. de Glanville et H. Sooltrail ne voient l que la religion

    chrtienne affranchissant les nommes du gnie

  • wir. SESSION. 43

    Nefs de la cathdrale de Sens (1122-1155 ).Pignon ogival do palais piscopal d'Aoxerre (12^7-1269).

    Eglise St. -Germain d'Aoxerre (1277, 1309, 1480).

    Ancien archevch de Sens (1260).Transepts de la cathdrale de Sens (1490 1515).Chur de St.-Eushe d'Auxerre (1530).Tour nord de la cathdrale d'Auxerre (1500-1530).

    Tour sud du mme monument (1540 60).Tour de l'glise St. -Pierre d'Auxerre (1530).

    Portail de Thurry (1521 ).A l'gard de cette liste intressante, M. Victor Petit reprend

    la parole et dit : Que rien ne serait plus utile pour l'tude del'archologie , dans le dpartement, de l'Yonne , que celte

    mme liste ft publie et complte de la manire la plussimple possible par quelques documents historiques exclu-

    sivement relatifs l'histoire du pays ou de la province ;

    rendre la science archologique accessible tout le monde ,et par cela mme en faire une science populaire , c'est--direutile et amusante pour les habitants des campagnes aussi bien

    que pour les ouvriers des villes ; en un mot , faire pour

    chaque dpartement , ce que M. de Caumont fait pour la

    France entire, et cependant aussi, tout spcialement poul-

    ie Calvados, par les instructives publications qu'il ne cesse

    de rpandre dans le public. M. Victor Petit espre que les

    deux Socits archologiques qui se sont formes dans le d-

    partement de l'Yonne runiront leurs efforts pour publier de

    trs-courtes notices sur les cantons et mme les communesimportantes de nos cinq arrondissements. Ces notices devront

    tre publies bon march et mises entre les mains des

    coliers par les soins des curs et des instituteurs qui , les

    premiers, pourront profiter de leurs connaissances dj ac-

    quises pour expliquer les choses dites trop sommairement

    dans la notice. Autant que possible, celte notice serait ac-

  • .V, ii.M.iils BCHOLOGIQUE DE FRANCE,

    oompagne de dessina reprsentant les inoouments dcrits.

    i g| ainsi que chacun de nous pourra seconder dans lu

    mesure de son le et de ses moyens, les persvrants et

    gnreux efforts que fait M. de Caumont depuis longues

    annes.

    Cette proposition semble tre accueillie avec faveur. Plu-

    sieurs membres proposenl divers moyens d'application :

    H, Leclerc, un Byllabaire pour les coles lmentaires;

    MM. Cballe, Dligand, Robineau-Desvoidis , diffrentes mo-

    difications de dtails.

    M. de Caumonl jette un coup-d'il rapide sur les por-

    tions les plus intressantes qu'offrent les diffrents styles

    de l'architecture ogivale.. U termine en invitant les Socits

    archologiques de l'Yonne ii prparer les lments d'une

    Statistique monumentale.

    M. (.haillon des Barres , prsident de la Socit scienti-

    fique, rpond que le projet est a l'tude el le rglement

    rdig.

    M. de Caumont fait la question suivante :

    ) a-l-il des vases sacrs, des ornetnents ecclsutiqttet

    anciens dans le dpartement '.'

    M. Leclerc signale la prcieuse toffe de soie donne par

    l'impratrice Placidie pour couvrir le tombeau de l'illustre

    vque d'uxerre, saint Germain, el connue sous le nom de

    Suaire de saint Germain. Ce qui reste de cet ancien tissu,

    dont le Bulletin a donn un dessin, est soigneusement con-

    serv dans l'glise de St-Eusbe d'Auxerre.

    Le Congrs apprend avec plaisir que le suaire lui sera

    montr lors de la prochaine visite de l'glise de Saint-

    l osbeM. Quantin parle de la chasuble de saint Loup.vq le

    Sens an \n sicle,

  • xvtr. SESSION. /j5

    ([u'on voit dans l'glise abbatiale de Pontigny, que le Congrs

    doit visiter, les vtements de saint Edme, donns parla reine

    Blanche de Castille en 1247, lors de la translation des re-

    liques du saint.

    On parle aussi d'une tunique rouge de saint Prix , martyr

    auxerrois du IIP. sicle, et qui aurait t conserve dans

    une famille , de temps immmorial , Saint-Sauveur , petite

    ville voisine du lieu o fut martyris saint Prix.

    M. Lauveau indique un curieux ciboire que l'on suspendait

    autrefois dans la cathdrale d'Auxerre.

    M. Victor Petit rappelle qu'il fut question Sens, en 1847,

    lors de la session du Congrs , de plusieurs croix romanes

    qui sont restes dposes dans les glises de Saligny, Yandeurs,

    Des Loges , etc.

    Les belles tapisseries exposes en l'honneur du Congrs

    dans la salle o il se runit attirent l'attention de M. de

    Caumont. Il exprime le vu d'en voir publier , par la So-

    cit des sciences historiques de l'Yonne , des dessins minu-

    tieusement exacts. 11 ajoute aussi qu'il faut que ces dessins

    soient faits Auxerre mme o l'excution en serait plusefficacement surveille. L'honorable prsident de la Socit

    franaise ne doute pas que le Conseil gnral et le gouver-

    nement mme , connaissant le vif intrt que cette vaste etmagnifique tapisserie a inspir au Congrs tout entier , ne

    viennent en aide la Socit de L'Yonne par une allocation

    de fonds ou par une souscription. M. de Caumont donne

    cet gard d'utiles conseils pour la marche suivre en ce qui

    concerne le travail des artistes aussi bien que pour obtenir

    un encouragement du gouvernement, et surtout des Conseils

    gnraux dont , sous quelques rapports , l'ducation artis-

    tique est faire. M. de Caumont verrait avec bonheur les

    Socits scientifiques de province se suffire elles-mmes

    et pouvoir se passer de la bureaucratie des ministres qui

  • ',(i i ONG Ri S \i>< in "i OGIQl I DE l li\M i .

    vent entrave l'lan ou le fail tourner au profil tralisation artistique parisienne.

    i es paroles m Dettes et si prcises de M. de Caumont sont

    accueillies par le Congrs avec an sentiment de faveur trs-

    marqu.MM. (haillon des lianes ci Cballe croienl pouvoir pro-

    mettre un appui assur au projet ili t il moni . Cbailloi

    des Barbes, Challi , Leblanc, de Glanville, Gaugain,

    Paot , prsident de la Socit archologique de Sens; Car-

    iii i; , \ h.min,Qt \m i\ ei Dey.

    Le procs-verbal de la sance prcdente est adopt.

    M. de Caomont reprend les questions archologiques.

    \-t-on des renseignements sur la date de fondation de

    abbayes du dpartement et sur le choix de leur emplacement '.'

    i ne discussion confuse s'engage sur ce sujet M. Quantin

    pense qu'une semblable question aurait besoin pour tre r-

    solue d'avoir t prpare l'avance.

    Quelques membres expriment le regret qu'en eflel un pro-

    gram dtaill n'ail pas t publi l'avance. On rpond

    que !' Congres ne devant siger que trois jours le temp6manque pour lire les mmpires , mais que leurs ailleurs sont

    pris d'en donnei le vive voix une ((unie analyse.

  • XVIIe. SESSION. kl

    Reprenant les questions, M. Victor Petit croit que ds

    maintenant on peut indiquer sommairement la position des

    principales abbayes dans le dpartement de l'Yonne , et faire

    connatre les principaux caractres de construction qui les dis-

    tinguent. Ainsi on peut signaler l'empressement que mirent

    les pieux fondateurs s'tablir prs d'une rivire ou au moins

    un ruisseau d'eau vive , ds le XIIe, sicle surtout. Si les ab-

    bayes de St.-Germaind'Auxerre,de Notre-Dame de Vzelay,

    de St. -Michel de Tonnerre, et deux ou trois encore , moins

    importantes font exception,

    parce qu'elles sont situes sur le

    sommet des collines, c'est tout ce que l'on peut citer ; encore

    ces abbayes sont-elles situes sur des collines dont la base est

    baigne par des rivires importantes , Auxerre , l'Yonne ;

    Vzelay, la Cure; Tonnerre , l'Armanon. Toutes les

    autres abbayes , et elles sont au nombre de huit , sont

    situes dans de vastes prairies fertilises par une rivire ou

    une douve. A l'appui de son opinion , M. Victor Petit cite un

    prjug populaire qui consiste redire sans cesse que lesmoines s'taient toujours empars des meilleures terres. Onse trompe : les moines , au XII e . sicle , s'tablirent, en effet,

    de prfrence dans les valles et non pas sur des terrains secs

    et pierreux,mais cette poque recule , les valles , par le

    fait mme de leur fertilit naturelle , taient couvertes debroussailles , de mauvaises herbes, et dans beaucoup d'endroits

    se trouvaient de vastes et infranchissables marcages. Les

    moines dfrichrent le terrain , et pendant de longues annes

    leurs travaux ont d tre considrables,c'est par suite de ces

    mmes travaux que les terres qu'ils possdaient sont restesplus fertiles que les autres.

    M. Quantin fait remarquer que les monastres fonds dans

    les premiers sicles ont t, l'exception de ceux de l'int-

    rieur des villes, dtruits par les Barbares. Il faut descendre

    jusqu'au X e . et XIe. sicle pour trouver de ces institutions

  • ( ONGRi S \i;< UOLOGIQI I. DE FRANCE ,

    qui .ne ut siih-isic jusqu' L789. Alors deux ordres clbres

    agirent Bur nos pays. Cluoj , par Vzelaj . el de nombreux

    prieures ; Citeaux , dans les abbayes de Pontigny, Reign) ,

    Vauluisant . Dilo . les Echarli , etc.

    Les moines oui en alors une action considrable sur la cul-

    ture du sol , mu la fondation le villages autour de leurs

    granges . el sur la culture intellectuelle

    M. ( |c Caumont dit qu' la deuxime poque, des monas-

    tres nui t < h u particuliremenl a les tablir dans le voisinage

    dis eaui el fontaines, il relate mme une translation de mo-nastre, .1 une distance loigne du lieu primitif, cause de

    l'absence les eaux.

    M. Victor Petit cite plusieurs monastres du dpartement.ini-i placs au \ll . sicle: tels sont ainsi Reigny, Echarli,

    Dilo. Pontigny, Vauluisant; M. l'abb Brull ajoute l'abbayeSainte-Colombe, de Sens , qui est plus ancienne.

    M. de Caumont demande si on s'est occup de l'tude del.i disposition des btiments monastiques.

    On rpond qu'il \ a encore peu de chose de fait.

    M. Robineau-Desvoidis rappelle qu'avant !

  • XVIIe. SESSION. /l9

    Mais le monastre Melercdensc fui dtruit par les Nor-mands. Sa dvastation fut si complte qu'elle ncessita sa ru-nion l'abbaye St.-Germain-d'Auxerre

    ,qui ne tarda point

    de procder aux rparations et de nouvelles constructions.

    (l'est dans les fouilles des anciennes ruines qu'on a rcem-ment dcouvert des dbris d'architecture et de sculpture d'or-

    dre roman : ces dbris indiquent que l'ancienne glise devait

    appartenir un tablissement considrable. Une pierre trou-ve dans le champ de l'tang de Bourdon

    , et portant l'em-

    preinte d'une crosse abbatiale, indique que l'antique abbaye

    de Moutiers existait indpendante,et s'appartenait elle seule.

    M. Leclerc donne des dtails sur l'abbaye de Cressenon,

    qui ont t publis dans l'Annuaire de l'Yonne.

    M. Challe appelle l'attention sur les nombreuses caves an-ciennes d'Auxerre

    ,qui sont pourvues de votes nervures

    et de colonnes remarquables.

    i\l. l'abb Brull parle de la position de l'abbaye de Sainte-Colombe

    , de Sens.

    M. Dupont-Longrais demande qu'on recherche s'il y a dansle dpartement des glises et d'autres difices des Templiers.

    M. Challe signale, Auxerre, l'ancienne salle convertie en

    curie de l'htel de La Fontaine,jadis maison de la Comman-

    derie.

    M. Ouantin signale St. -Bris une maison romane qui aappartenu aux Templiers

    ,lesquels avaient en ce lieu une

    Commanderie. Cet difice d'appareil moderne a conserv aupremier tage ses fentres plein-cintre, pourvues de colonnes chapiteaux crosses

    , archivolte et cordon en dents de scie.Sur le devant de la maison est encore une scne de l'Adorationdes Mages

    ,sculpte grossirement , et dont les personnages

    ont des vtements longs plis presss les uns contre lesautres.

    M. Dligand signale un rfectoire des moines de St. -Pre,

  • '.il i ONGBl S IR< BOl OGIQt I. Dl I I W< I .

    d'Aoxerre, l'est , el 1' rf loire au nord oa va sud i ord de l'Yoi

    :m iment, dont H. de Caumonl possde un

  • MIT. SESSION.

  • I ONGRfeS kl HjOGIQI E DK PBHCE,

    i tt colonnes monocylindriqnes , dans le genrede celles que

    M. de Caomont a figures

    dans la Statistique monu-

    mentale du Calvados, tome

    second , en parlant de la

    grange du prieur de Per-

    rires, reoivent les ar-

    ceaux des votes entre ces

    deux nefs.

    mm. de Caumont el

    \ ictor Petit compareroni

    plus tard ce monument

    d'autres du mme genreet a des granges dmires

    ,|ii'iK ont observes sur

    diffrents points de la

    li au c Le Congrs pense

    que les an bologues ne

    sauraient trop s'attacher

    tudier les difices tels que

    celui-ci.

    Y a-(-il des puits du XV\ sicle dont l'architecture m-rite l'attention ?

    On in connat du XVIe. , mais la question reste ngative

    pour le XVIe. M. Leblanc dit cependant qu'il ya luxerreun puits, dans l'ancienne abbaye Malien , qui remonte au

    moins au XIII". sicle

    (Juels sont les monuments militaires du dpartement de

    /' Yonne les plus anciens ?

    M. Robineau-Desvoidiscite la tour de St -Sauveur, norme

    donjon de forme elliptique.II. Leblanc reut que ce monument ail t une prison ou

  • XVII'. SESSION. 53

    une tour qui servait d'asile et d'tablissement de signaux mi-

    litaires.

    1\1. Polit dit que, d'aprs l'appareil qui est en moellons, on

    ne peut reconnatre l'ge et le style de cette tour.

    M. Ghalle y voit une construction du premier ge de l'ar-

    chitecture militaire. Sa forme elliptique , ses vastes propor-

    tions,

    plus analogues celles d'un cirque que d'une tour,

    la simplicit,

    pour ne pas dire la grossiret de son appareil

    ,

    son plan trange (point d'ouvertures , si ce n'est deux petites

    fentres plein-cintre, sans ornement, deux ou trois meur-

    trires , et une porte trs-exigu, toutes choses qui ont l'air

    d'avoir t perces aprs coup), la plate-forme, leve detrois mtres environ , sur laquelle elle se dresse , et qui laisse

    un espace libre de quelques pas , formait une premire d-

    fense, tout cela semble indiquer une tour primitive , une for-

    tification destine servir de refuge dans un temps d'inva-

    sions une population aloas clair seme dans la ferme et les

    hameaux de celte localit.

    Les faits sont d'accord avec celte hypothse. Lebeuf raconte

    qu'au XVP. sicle les habitants s'y rfugirent l'approche

    dune arme de Reitres. Et en 1789 au jour o nos campa-gnes attendaient avec effroi des bandes de brigands imaginaires,

    les paysans, obissant sans doute h de vagues traditions, vin-

    rent St. -Sauveur, annonant leur intention d'y chercher un

    refuge.

    L'existence de la tour , ds le XII e . sicle , comme tenue

    en fief par les comtes de Nevers et d'Auxerre, des voques de

    cette dernire ville, est tablie par l'histoire. La date prcise de

    sa construction est difficile h caractriser prcisment par l'ab-

    sence de tout signe architectural , de tout dtail d'ornement.

    Mais par la forme gnrale , la rudesse de l'appareil , la gran-

    deur des proportions , il semble impossible de la rapporter

    une poque plus rcente que celle de l'invasion des Normands

    (IX e. sicle). h

  • ,, | ONGRi S UlCHOLOGIQl l Dl PB \M I

    Lesnombreases discussions auxqucilescel dice donne lieu

    prouvent son impoi lance archologique.

    >1. i.'\ lionne quelques aperu sur les chteaux-forts de

    la terre de St-Fargeau , encore existants. (Noir ce mmoire

    a la suite des procs-verbanx.

    )

    M. Robineau cite le chteau de Ratilly comme unecon-

    struction du milieu du MIT. sied.'.

    On parle encore des raines de ceux de Drnyes ei de Ro-

    chefort , monuments fodaux jadis trs-importants.

    Quelle a en la dcoration intrieure et extrieure des

    chteaux.

    I.a question n'est pas assez tudie pour tre compltement

    rsolue. Les ornements extrieurs , tels que les pis , les

    girouettes, onl disparu peu prs.

    On cite, au chteau deFleurigny quelques girouettes, ainsi

    qu'aux portes de \illeneu\e-lc-lloi.

    M. onaiitin rapporterpi'ila vu, il y a quelques annes, dans

    le palais piscopal d'Auxerre , sur le mur de la chambre des

    voques , du ct du sud, des peintures figurant des vques

    dans des encadrements ogivaux. Ces peintures , aujourd'hui

    dtruites, ne manquaient pas de caractre et accusaient la lin

    du XIP. sicle.

    I.a sance est leve el le rendez-vous fix midi sur la

    place St. -Etienne.

    Le Secrtaire , Ql \M l\

    Seconde sance du 17 .hua.

    VISITE DE l-A CATHDRALE D'AUXERRE, ETE.

    i.e Congrs avait rserv pour le lundi la visite de la cath-

    drale d'Auxerre. On fui ponctuel a l'heure prcise. ,i m

  • wir. session. 55

    Quanliu,

    invit donner quelques explications sur le mo-nument

    , le lii en ces fermes :

    La cathdrale de St. -Etienne d'Auxerre est un vaste vais-seau

    ,en croix latine

    , trois nefs de 100 mtres de longueur.On y trouve toutes les varits du style ogival : l'lgante etsimple ogive du XIIIe . sicle

    , les formes un peu raides duXIVe

    . ,le flamboyant du XVI e

    . Mais ces contrastes ne sontpas disgracieux

    ,et ils offrent aux amateurs un sujet d'tude

    fort curieux.

    Le chur fut , comme on le sait, fond en 1215 , et btid'un seul jet

    ,en peu de temps. Les piliers du portail ouest

    ,

    ceux des transepts,suivirent les premiers travaux

    ,puis vint

    le portail sud du transept, au moins pour la base qui est du

    XIV. sicle ; les murs d'enceinte des chapelles des nefs

    ,

    enfin,les traves elles-mmes de ces nefs, fin des XIV e . et

    XV e.

    sicles. Le portail nord du transept et les tours carresde la faade ouest qui datent de 1500 1530.

    L'iconographie rclame une large part dans la descriptionde la cathdrale

    ,et l'imagerie des portails est surtout trs-

    intressante. Commenons par la porte de gauche du por-tail ouest. Le soubassement reprsente l'histoire de la crationdu monde, dans une suite de panneaux formant mdaillons.On arrive jusqu'il l'arche de No. Au-dessus

    , dans les nichesqui font la base des voussures , taient autrefois des statuesdes patriarches probablement. La voussure reprsente desscnes de l'Ancien Testament et de la vie de la sainte Vierge.La mutilation des personnages les rend difficiles dchiffrer.Plusieurs sujets sont rpts la porte de droite

    , et bienmieux excuts. Sur le tympan est la gracieuse scne du cou-ronnement de la Vierge par son fils.

    A la porte de droite, on a figur un grand nombre de sujetsde l'histoire des anctres du Christ cl la vie du Christ lui-mme. Sur le soubassement d'un ancien autel de la cha-

  • I ONGRl S \i;i iimii OG1Q1 l DJ Ht A

    \

    ce,

    pelle de Notre-Dame-des-Vertus , (|ui l'ait retour , droite

    ,

    mi voit . en bas-relief , l'histoire de David et Goliath ,

    et toute la Buite de cet pisode. Au-dessus de l'autel est un

    groupe de statues de grandeur presque nature, qui figurent

    le jugement de Sakxnon.Sur les parois lu porche, dans des niches, sont de magni-

    fiques statuettes , reprsentant David el Bethsab, depuis le

    moment o le roi voit la femme d'I ri, an bain, jusqu' celuio il la console de la mort de leur enfant. Au-dessus de ers

    soi Des sont huit statuettes de 0, 70 e . de hauteur, bien d-

    grades, mais bien belles encore, personnifiant les sciences

    et les arts. On reconnat, droite, en commenant du ct dela porte, la philosophie, puis la pdagogie, la mdecine et la

    thologie] a gauche, on de\ine la musique sa lyre. Les

    couronnes,

    que portent plusieurs de ces statues, dsignent

    l'excellence des sciences qu'elles symbolisent.

    Sur le tympans sont d'autres scnes relatives la naissance

    et la \ie du Sauveur. La voussure est galement peuple de

    statuettes sveltes et gracieuses. On y trouve, dans la partiegauche, en commenant par le bas, la Visitation par deux

    tages, et plusieurs autres scnes relatives l'accomplissemeoi

    du mystre de l'Incarnation , la Vierge baignant son enfant,

    claire par un Ange et ayant derrire elle l'ne et In buf.

    En haut sont la Prsentation , les bergers avertis de la venue

    du Messie.

    Les Bujets de la partie droite sont tirs de la Bible, on \

    trouve entr'autres le sacrifice d'Abraham. Il rgne ici uneopposition entre l'Ancien et le \ou\e.in Testament qu'on re-

    trouve au portail central.

    Les points d'intersection des arcs de la VOUSSUre sont rem-

    plis par des Anges. Le plus rapproch du hord extrieur sou-tient

    , au-dessus de sa tte, l'Agtmt Da. Tout ct esttbrabain assis, recevant dans son Bein les mes des justes

    ,

    figures pai une foule rie petites statuettes.

  • xvir. session. 57

    Au porche central le drame de l'humanit continue et va

    recevoir sa fin. Aux soubassements est l'opposition du hien

    et du mal. Adroite, par rapport au Christ, est l'histoire

    de Joseph vendu par ses frres ; gauche , celle de l'En-

    fant prodigue. Je ferai remarquer en passant le contraste

    qui rgne clans cette imagerie,qui date de la fin du XIVe .

    sicle (1). Les sujets de l'Enfant prodigue sont d'une lgance

    de ciseau antique, tandis que ceux de Joseph sont, tout en

    tant de bon style, d'un faire plus rapproch de la manire go-

    thique. Les mdaillons qui remplissent les coins des scnes dupremier sujet , mritent d'tre signals. On y voit la syrne,allaitant un enfant ; une femme dvore par deux serpents ouallaitant des boucs et d'autres emblmes du pch.

    Sur les pieds-droits de la porte sont d'admirables statuettes

    des \ierges sages et des vierges folles. On remarque surtoutla pose hardie de celle qui est la plus proche de l'Ange qui

    va la frapper d'une pe. Il y a six statues de chaque espce

    au lieu des cinq consacres.

    Le tympan porte , enfin , la fin du monde , le jugementdernier. Le Christ est assis les pieds sur le monde , ses piedsla Vierge et saint Jean qui semblent l'implorer, des Anges en

    adoration autour de lui. Les douze Aptres formant son con-

    seil taient debout dans les grandes niches, qui sont la nais-

    sance de la voussure. Ils s'appuyaient sur les Prophtes,qui

    sont encore assis dans des encadrements ogivaux trs-lgants,

    ayant arrire eux des Anges. Ces belles statues sont malheu-

    reusement prives de leurs ttes.

    Sous les pieds du Christ , dans l'troit espace laiss librejusqu' la baie de la porte, est figure, gauche, par rapport

    (1) Lebeuf rapporte qu'on travaillait a l'imagerie du grand portail

    relie poque.

  • I ONGRS kB< HOLOGIQt E Dl FRANCE,

    .m Christ, la rsurrection dernire Les morts sortent de

    leurs tombeaux : des anges les attendent pour les conduire

    devant le souverain juge.

    Sur !

  • xvir. session. 59

    notent nn vritable talent dans leurs auteurs tout jamais in-connus.

    Le portail du sud du transept est consacr saint Etienne,patron de l'glise. On l'appelait te portail neuf, probable-ment parce qu'il fut le premier achev. Sur le tympan sontfigures les scnes de la lgende du premier martyr chrtien.On le voit ordonn diacre

    ,distribuant des aumnes

    ,puis

    lapid. Au sommet du tympan, Abraham reoit l'me du saint.Trois rangs de statuettes, d'excellente excution, remplissent

    la voussure, ce sont les sraphins, les anges et les saints vieil-

    lards ; ils tiennent un philaclre sur lequel ils chantent la

    gloire du Trs- Haut. L'artiste a figur ainsi la parole du saintqui lui valut le martyre : Video clos apertos.

    Les niches latrales sont vides. D'lgantes arcatures simu-les avec des guirlandes de branches de vignes, dcorent lesoubassement. Tout cela

    ,

    je le rpte , est du XIVe . sicle.Le haut du portail , formant pignon et vaste rose soubas-sement, surmonte d'un fronton, est du XV e. sicle.

    Je ne puis omettre de parler du portail du nord du tran-sept. Sculpt lorsque le style ogival finissait , il se ressent

    de la dcadence de cette poque. On y reconnat l'histoirede saint Germain. La mutilation des statuettes du tympanrend difficile l'explication des scnes. Dans le bas , h gauche

    ,

    saint Germain arrte le roi barbare Eocharic , dans la fortd'Orlans ; ct est une rception , dans le deuxime rangdes banquets

    , dans le haut , un chariot portant un cercueil

    et tran par des bufs, qui rappelle la translation du corpsde saint Germain , rapport de Ravenne Auxerre , en UU8.

    Les niches de la voussure sont mutiles.

    Ou remarque l'lgance de la rose centrale de ce portail.

  • ,,CORGBS LBCBteLOWQDB DE FKAV t ..

    Dans l'intrieur de la cath-

    drale , aujourd'hui bien d-

    poniUte de na orjaemeats, on

    trouve encore des objets int-

    resBanta. Tool au tour des coi

    latraon lu chur rgne ne

    ,m unie dcorative boudins.

    Sard'lgante chapiteaux sont

    poaei des ttes humaines ;j*j

    voisune progression rgulire,

    pour ainsi dire, en partant de

    Chaque ct des collatraux et

    en avanant au fondde lcha-

    Bette de la Vierge au chevet,

    \iiim. aprs deuxou trois cha-

    piicaux o sont des oiseaux .

    Aea lionuiR's dot bois . rien-

    iri-nt des portraits d'hommes

    >ans attributs et sans barbe, ^klWpuis des guerriers , des rois, des reines; l'une d'elles porte

    rnit au-dessus de s;i tte le mot Sibylla , on lettres du temps,

    enfin , des saints , des anges et probablement derrire l'autel

    lu tond , tait un Christ bnissant

    Les bustes de la chapelle de la Vierge ont t coups stu-

    pidement , il y a 50 ans environ, pour placer plus facilement

    une boiserie. On pourrait facilement les restituer. Il y a dans

    Cette chapelle un tombeau moderne des deux frres de C.bas-

    lellu\,(|iii reculent . au \> . sicle, l'Iionneur de celle sepuliiire pour avoir rendu de grands services au chapitre ca-

    tbdral.

    On remarque une fresque du KHI*, sicle, (le la lgende

    de sainte Catherine , dans une cbapelle du cbo'iu ; des poi

    traits, peints sur les murs, des voques d'Auxcrre, aux XIV'

  • XV II'. SESSION. 61

    et XVI e . sicles; huit sybilles du XVP. sicle dans la chapelledes orgues ; le buste , eu marbre, d'Amyot, le clbre tra-ducteur de Plutarquc ; quelques pierres tombales des XV e .

    ,

    X\T. et XVII e . sicles, et notamment celle-ci , d'un cha-noine et chantre de la collgiale de Notre-dame-de-la-Cit

    ,

    petite glise qui dpendait de la cathdrale.

    CODEFRIDVS DE LVCENAY

    DE LVCE NATVS,

    QVI CVM FILIVS LVCIS NOMINK

    FVISSET NASCENDO

    l'A TRI LVMINVM LVCEM EM1SIT

    MORIENDO

    SIC V1TA TENEBRIS CARV1T

    QVE MAGIS AC MAGISIN LVCE CLARVIT

    LVX I'ERPETVA LVCEAT Kl

    QVI CANON. FVIT ECCLESI*

    KT BEAT*; MARI.E IN CIVITATE CAN TOI!

    OBIIT ID. MART. ANNO

    M DC LX VII.

    Les vitraux nombreux du XIII e . sicle forment une bril-lante ceinture autour du haut chur et des collatraux. Lesnefs sont moins bien pourvues de cette ornementation , maisles roses des portails , surtout celles de l'ouest et du nord

    , sont

    magnifiques.

    L'iconographie des verrires du XIII e . sicle est trs-in-tressante ; au haut du sanctuaire, Jsus-Christ est figur surla Croix, puis assis, entour des saintes femmes, puis dans sagloire. Les roses suprieures reprsentent lus Vertus tholo-

    gales avec leurs noms. Les formes successives, jusqu'aux tran-septs

    ,sont remplies d'images de saints et de martyrs

    ,qui

    accompagnent ainsi le Fils de Dieu,qu'on retrouve encore

    l'entre, droite , assis dans une gloire ovale , bnissant et

  • , mm, r.i S \i;< BOLOGIQl i DJ h;.\m i

    soutenu par Les symboles des quatre Evanglistes ; .1 gauchi

    entre une Vierge el un sainl revtu d'un habil de moine,

    deui knges portent le soleil et la Ium* a ct de sa tte; le

    St. -Esprit plane au-dessus.

    Unis les bas-cts lc> vitraux formaienl autrefois une longue

    galerie de 1 gendes de saints el de scnes des Ecritures : mais

    le tiers des verrires, dans la partie lu chur, a t enti-

    rement enlev et remplac par du verre blanc On \oit sur le

    vitrail de la Cration l'esprit de Dieu sons la forme d'une

    colombe planant sur les eaux ; sur un autre la mort , sur un

    cheval blanc, les yeux bands, frappant sans distinction, d'un

    poignard , les hommes qui tombent dans la gueule du diable.

    Il j aurait bien d'autres singularits a noter, que le temps ne

    me permet pas de dcrire.

    La rose du portail de Pouesl , peinte en 1573, aux frais de

    huit chanoines, ddbt les saints patrons sont au soubassement.

    reprsente uu concert cleste dans ses compartiments mul-

    tiples, (.elle du portail nord du transept, figure les litanies sym-

    boliques de la Vierge, et l'histoire de saint Joseph. n voyait

    autrefois, dans celle du sud . l'histoire de Mose, mais elle a

    t tellement endommage par le temps qu'on ne peut presque

    plus rien \ reconnatre

    11 \ a encore de fort beaux vitraux du M I sied-, aubas de la uef, du ct du sud . qui reprsentent le vaisseau

    de l'glise assailli par les dmons el dfendu par la main de

    Dieu. Sur la poupe esl suint- Etienne.

    Quelques bonnes toiles modernes sont allai lies sur plu-

    sieurs points de l'glise. Je citerai les histoires de Nolre-

    Dame-de-Liesse,grands sujets relgus vers le portail ouest

    et mal placs; on dit qu'Us viennent des Capucins d'Auxerre;

    saint Michel, terrassant le dmon, el le BaptmedeJsus-Christ:

    d( rnier morceau est d au pinceau de Lagrene jeune.

    On parvient aujourd'hui aux cryptes de la cathdrale par une

  • XVIIe. SESSION. 63

    porte qui se trouve dans

    le ct droit du chur.

    Aprs une descente fort

    obscure , on se trouve

    dans une vaste calacombe

    cinq nefs, qui rgne

    sous le chur entier.

    Qu'on se figure une glisesons l'glise , niais o lejour pntre peine h tra-vers des baies troites.

    Lespiliersmassifsportent

    des traves plein-cintre

    dnues d'ornements.

    La chapelle terminale

    au chevet , a elle seule,

    est un petit monument.

    Sa vote , en berceau

    ,

    est peinte fresques, re-

    prsentant 'le Christ,

    mont sur un chevalblanc

    , une verge de fer la main , et escort de quatreAnges pourvus de la mme monture. Dans le fond de la vote,qui fait cul-de-four , le Sauveur est figur bnissant , avec

    le symbole des quatre Evanglistes. Ces peintures sont la

    manire byzantine.En sortant de la cathdrale , on tait naturellement con-

    duit l'ancien vch, aujourd'hui la prfecture. Cet htel,qui forme un ensemble curieux d'architecture de diffrents

    ges , attira l'attention du Congrs. La galerie romane,

    dite des Bureaux, couronne d'une balustrade moderne, le pi-

    gnon ogival du XIIIe . sicle, assis sur le mur romain, la petite

    faade XVI e . sicle, qui coudoie un difice romano-ogiva

  • I ONGBJ S \K' HfiOLOGIQI i Dl il; \\< i

    d'imitation rcente, du

    \n . vin le, enfin, unevaste btisseqnidatede

    1 825, tout cela es! bien

    fait pour jeter dansl'-

    bahissemenl le specta-

    teur non prvenu. Mais

    .m milieu de cette mo-

    saque , il faut mettre

    toutr-fait hors ligne,

    ki galerie plein-cintre

    orne d'une colonnade

    des plus riches : c'esl

    nu morceau rare au-

    jourd'hui.

    M. Ouantin a invit

    le Congres entrer

    dans les Archives

  • XVIIe. SESSION. 65

    de Vauluisant, dcSt.-Pierrc-le-Vif et de Sainte-Colombe, de

    Sens, sont considrables. Il y a des diplmes impriaux des IX .

    et X e. sicles, et des milliers de chartes des XII e . , XIIIe. etXIVe. sicles. La collection des sceaux de la province y est cu-rieuse et compte plus de trois cents empreintes. M. Quantinen a fait faire des moulages , classs par genre et par nature ;ce qui permet d'tudier les costumes des diffrents ordres de

    la socit et de connatre les matres divers du pays aumoyen-ge , au moins depuis 1100 jusqu' 1500.

    Les archives du dpartement, bien que trs-intressantes,laissent cependant dsirer sur certaines localits. Les destruc-

    tions officielles de 1793 ont caus la perte de tous les docu-ments du Tonnerrois, et bon nombre de cartulaires ont tbrls avec les terriers , comme titres fodaux.

    L'glise de St.-Eusbe rclamait notre visite. On s'est donctransport dans cette antique basilique; mais chemin faisant

    ,

    le Congrs s'est arrt ^devant une maison situe dans la rue

    d'Egleny , sur la place du Cerf-Volant , qu'on croit avoir ap-partenu h la famille Paillard, riches bourgeois d'Auxerre , au

    XV e . sicle. La porte a cintre , au-dessus de laquelle sont desbaies ogives rinceaux; dans l'intrieur des fentres croi-

    ses, une colonne borde de larges feuilles de choux, tout cela

    date bien cette maison de cette poque. Un autre difice plusancien arrta encore le Congrs dans la rue de la Belle-Pierre,c'est une vaste salle vote en ogive , aujourd'hui convertieen curie

    ,et qui dpend de l'htel de La Fontaine. Les

    hospitaliers de St. -Jean-de-Jrusalem ont autrefois pos-sd cette maison. M. Quantin l'annonait du XIII e . sicle,mais M. de Glanville ne voulut pas d'abord accepter cette

    opinion , cause de la coupe des nervures de la vote. Ce-

    pendant lorsqu'on lui eut montr des chapiteaux munis decrosses et de trfles appliqus , M. de Glanville se rendit. Onremarque, en effet, des singularits dans cette vaste salle qui

    est double berceau de vote retombant sur des colonnes

  • IuM.r.i S m.< m OLOGIQl l Dl i l: LN( I

    ,

    isoles. M. lis les baies joignent aussi d'autres indices leni

    forme cintre s'vasant l'intrieur pour ter toute incerti

    tude sur lu date du Mil', sicle.

    L'glise St-Eusbe est aujourd'hui le plus ancien difice

    de la ville. Sa tour romane de transition lui donne un intrt

    qui s'accrot encore lorsqu'on voit les heureuses dispositions

    des trois nefs intrieures. Son portail est pauvre et peine

    orn de simples feuillages ruins, mais 1rs nefs ogivales aui

    piliers munis de quatre colonnes, aux chapiteaux de feuillages

    (Luis ! genre roman riche , son iriforiura , son sanctuaire

    lanc, de style renaissance, derrire lequel brillent 1rs beaux

    vitraux de la chapelle de la Vierge, tout cela en fait un mo-

    nument intressant.

    On lit au fond de la chapelle absidale , qui esi de style

    flamboyant :

    Il Mills lll. MU ill L l.ON I HMI'l I\iv wti in k 1 1,1. \ 1 1:

    l I. Il VII. I l Y l.'flX COMMEM I

    PODB PBIBB DIBD c'eSTOIT l'e.NTE.NTE

    de., [mot rffiiic) oui ht i.'iw i \ i i i i..PRIONS POI B LUI LB Ki'lU Ml'TKl II.

    M. Bernard, que les devoirs de son ministre ont empchde prendre part au Congrs , nous attendait dans son glise

    pour nous l'aire voir un Usmi prcieux , uvre tle l'art du \ .

    sicle, selon la tradition, on tout au moins du IXe., c'estle suaire de s.iinl Ceriiiain , conserv, connue par miracle

    ,

    depuis tant de sicles, et chapp a toutes les vicissitudes quiont signal noire histoire locale.

    Cette toffe de soie violette aurait t donne, m l'on encroit l'histoire, par l'impratrice Placidie, pour couvrir le

    cercueil de saint Germain , lorsqu'on rapporta son corps deRavenue, aprs s orl, en Vi*. Elle reprsente des aigles

    romains ploys, spars par de larges rosaces. Ces orne-

    ments leni jaune rcssortenl vivement mit le fonds

  • XY'IT. SLSS10N. 67

    FRAGMENT DU SUAI IE DE SAINT GERMAIN,

  • 68 CONGBS IHCHOLOGIQUE DE FRANCK,Le Congrs press par l'heure remit au soir visiter l'glise

    St.-Pierre; cette course n'ayant pu

    tre faite,M. Dj j a suppl par

    une note ainsi conue, qui compltela description des monuments les

    plus remarquables de la ville d'Au-

    xerre.

    L'glise St. -Pierre appartient

    plusieurs poques.

    La tour,place au sud de l'di-

    . fice, date de 1530. Elle est car-

    re et forme trois tages indiqus

    par des corniches charges de

  • \\ll\ SESSION. (>*)

  • 7(1 ( ONGRS \l; HOIOGIQI I Dl PRANCI ,

    centrale, dont le chapiteaa est orn de crosses vgtales

    ,

    et but des consoles analogues. Les anciennes baies ont dis-

    paru.

    Troisime sance du 11 juin.

    Prsidence de M. pe C&woht.

    Sigeaient an bureau : MM. Chaillou