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sous la direction de
Marie Millet
Inrap Grand OuestJuillet 2018
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que
Rennes, Ille-et-Vilaine
12, quai Duguay-TrouinChronologie
Époque Médiévale,Tempsmodernes, Époque contemporaine
Sujets et thèmes
Édifice religieux,Bâtiment,Structure urbaine,Fosse,Trou de poteau,Tranchée de fondation
Mobilier
Céramique,Faune,Élements d'architecture
Rennes, 12, quai Duguay-Trouin
Suite au projet de construction d’un hôtel au 12 quai Duguay-Trouin à Rennes, un diagnostic archéologique a été réalisé sur les parcelles AC 794 et 875, dans un cinéma désaffecté. Lors de l’agrandissement du Gaumont en 1968, ces parcelles ont fait l’objet d’un bref rapport de sauvetage, les travaux de construction ayant largement détruit le rempart du IIIe siècle de notre ère. A cette occasion avaient été découverts de multiples éléments de décoration antique et des inscriptions lapidaires.
Huit sondages ont été réalisés dans quatre salles, dont deux sur le tracé supposé de la muraille. Ils ont été complétés par quatre sondages carottés et une étude documentaire. Le potentiel du site est très riche, 3 à 4 mètres de niveaux archéologiques, s’échelonnant probablement de l’époque antique à l’époque moderne, sont conservés.
L’apport majeur de cette opération est la découverte d’un imposant édifice en pierre, daté, par radio carbone, des xie-xiie siècles, situé sur un ensemble de parcelles relevant du « fief du sénéchal Guillaume » dans les textes de la fin de l’époque médiévale. Cette découverte, totalement inédite, génère beaucoup de nouvelles questions sur la structure de la ville au Moyen ge et sur la répartition des pouvoirs.
Une fouille et une étude approfondie de ce secteur, au cœur de la ville antique et médiévale, apporteraient incontestablement des éléments inédits sur l’histoire de Rennes, dont la portée pourrait dépasser le cadre régional.
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Inrap Grand Ouest 37 rue du Bignon, CS 67737 35577 Cesson-SévignéTél. 02 23 36 00 40
www.inrap.fr
Inrap Grand Ouest37 rue du Bignon, CS 6773735577 Cesson-SévignéTél. 02 23 36 00 40
Juillet 2018
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D10
5078
Rennes, Ille-et-Vilaine
12, quai Duguay-Trouin
sous la direction de
Marie Millet
avec la contribution de
Pierre Poilpré Rémy ArthuisFrançoise Labaune-Jean
avec la collaboration de
Laurent AubryClaire BaillieuErwan BourhisEmmanuelle ColladoGéraldine JouquandVincent PommierHélène Seignac
5I. Données administratives, techniques et scientifiques
Données administratives, techniques et scientifiques
8 Fiche signalétique 9 Mots-clefs des thesaurus 10 Intervenants 12 Notice scientifique 12 État du site 13 Localisation de l’opération 14 Arrêté de prescription 19 Arrêté de prescription modificatif 21 Arrêté de désignation 22 Projet scientifique
Résultats
27 1. Présentation générale
27 1.1 Contexte d’intervention 29 1.2 Contexte topographique et géologique 30 1.3 Contexte archéologique 34 1.4 Méthodologie et contraintes
37 2. Présentation des résultats
37 2.1 Salle 3, tranchées 1 et 2 38 2.2 Salle 4, tranchées 3 et 4 46 2.3 Salle 1, tranchées 5, 6 et 7 52 2.4 Salle 6, tranchée 8
53 3. Étude de la céramique (par Françoise Labaune-Jean)
53 3.1 Méthodes de travail 53 3.2 Catalogue par contexte de découverte 55 3.3 Informations du mobilier 56 3.4 Archivage du mobilier
57 4. Étude complémentaire par la réalisation de quatre sondages carottés (par Rémy Arthuis)
60 5. Vers l’identification d’un pôle majeur inédit de la cité médiévale de Rennes : une approche documentaire des vestiges du quai Duguay-Trouin (par Pierre Poilpré)
60 5.1 Le quartier après l’incendie 1720 : des hôtels particuliers et un couvent 66 5.2 Le quartier au XVIIe siècle : de nombreuses places qui interrogent 67 5.3 Le quartier aux XVIe et XVe siècles : Cartage et ses abords 72 5.4 Le quartier au Moyen Âge central : l’hypothèse d’un pôle majeur inédit ?
Sommaire
5
77 6. Synthèse
77 6.1 Le castrum 77 6.2 Le fief du sénéchal Guillaume 80 6.3 Les halles du Cartage 80 6.4 L’hôtel de Cucé et le couvent des Calvairiennes 81 6.5 L’Omnia, le Dauphin, le Royal, le Gaumont
82 7. Conclusion
83 Bibliographie
Inventaires 86 Inventaire des Unités Stratigraphiques 88 Diagramme stratigraphique 89 Inventaire des Photographies 94 Inventaire des Minutes de terrain 95 Inventaire du mobilier céramique 96 Description des sondages carottés 103 Datation par radiocarbone
Données administratives, techniques et scientifiques
I.
8 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
Fiche signalétique
Localisation
Région Bretagne
DépartementIlle-et-Vilaine(35)
Commune Rennes
Adresse ou lieu-dit12quaiDuguay-Trouin
Codes
code INSEE35238
Numéro de dossier Patriarche-
Numéro de l’entité archéologique-
Coordonnées géographiques et altimétriques selon le système Lambert 93 RGF93
x:351757y:6789208z:31mNGF
Références cadastrales
CommuneRennes
Année 2017
section(s) AC
parcelle(s)
794,875
Statut du terrain au regard des législations sur le patrimoine et l’environnement
-
Propriétaire du terrain SarlCLENETBROSSETBNR27AboulevardMagentaCS4123535012Rennescedex
Références de l’opération
Numéro de l’arrêté de prescription 2013-184
Numéro de l’arrêté de prescription modificatif2017-290
Numéro de l’arrêté de désignation 2018-117
Référence du projet INRAPD105078
Maître d’ouvrage des travaux d’aménagement SCIDuguay-Trouin
Nature de l’aménagement Constructiond’unhôtel/cellulescommerciales
Opérateur d’archéologie INRAPGrand-Ouest
Responsable scientifique de l’opérationMarieMillet,Inrap
Organisme de rattachement
InrapGrand-Ouest37,rueduBignonCS6773735577Cesson-SévignécedexTél.0223360040Fax.0223360050
Dates d’intervention sur le terrain du22au31mai2018
Surfaces emprise prescrite 1160m²
emprise diagnostiquée92,50m²
ratio8%
niveau d'apparition des vestiges31mNGF
9I. Données administratives, techniques et scientifiques 9I. Données administratives, techniques et scientifiques
Mots-clefs des thesaurus
Chronologie
Paleolithique
Inférieur
Moyen
Supérieur
Mésolithique et Epipaléolithique
Néolithique
Ancien
Moyen
Récent
Chalcolithique
Protohistoire
Âge du Bronze
Ancien
Moyen
Recent
Âge du Fer
Hallstatt (1er âge du Fer)
La Tène (2nd âge du Fer)
Antiquité romaine (gallo-romain)
République romaine
Empire romain
Haut-Empire (jusqu’en 284)
Bas-Empire (de 285 a 476)
Époque médievale
haut Moyen Age
Moyen Age
bas Moyen Age
Temps modemes
Époque contemporaine
Ere industrielle
Sujets et thèmes
Édifice public
Édifice religieux
Édifice militaire
Bâtiment
Structure funéraire
Voirie
Puits
Habitat rural
Villa
Bâtiment agricole
Structure agraire
Urbanisme
Maison
Structure urbaine
Foyer
Fosse
Sépulture
Grotte
Abri
Megalithe
Artisanat
Argile : atelier
Fossé
Trou de poteau
Tranchée de fondation
Mobilier
nb Industrie lithique
Industrie osseuse
Céramique
Scories
Végétaux
Faune
Flore
Objet métallique
Arme
Outil (macro-outillage)
Parure
Habillement
Trésor
Monnaie
Verre
Mosaïque
Peinture
Sculpture
Inscription
Éléments d'arch.
Études annexes
Géologie
Datation 14C
Anthropologie
Paléométallurgie
Zoologie
Carpologie
Palynologie
Macrorestes
An. de céramique
Étude des objets lithiques
An. de métaux
Numismatique
Documentaire
Restauration
Macro-outillage
…
10 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
Intervenants
Intervenants scientifiquesPrénom Nom, organisme d’appartenance Tâches génériques Tâches affectées dans le cadre de l’opération
YvesMenez,SRA Conservateurrégionaldel'archéologie Prescriptionetcontrôlescientifique
Paul-AndréBesombes,SRA ConservateurduPatrimoine Prescriptionetcontrôlescientifique
MichelBaillieu,Inrap Directeuradjointscientifiqueettechnique Miseenplaceetsuividel’opération
MarieMillet,Inrap Technicienned’opération Responsablescientifique
Intervenants administratifsPrénom Nom, organisme d’appartenance Tâches génériques Tâches affectées dans le cadre de l’opération
YvesMenez,SRA Conservateurrégionaldel'archéologie Prescriptionetcontrôlescientifique
Paul-AndréBesombes,SRA ConservateurduPatrimoine Prescriptionetcontrôlescientifique
ClaudeLePotier,Inrap DirecteurinterrégionalGrand-Ouest Miseenplaceetsuividel’opération
ArnaudDumas,Inrap SecrétairegénéralGrand-Ouest Miseenplaceetsuividel’opération
MichelBaillieu,Inrap Directeuradjointscientifiqueettechnique Miseenplaceetsuividel’opération
ThomasArnoux,Inrap DéléguéauDirecteuradjointscientifiqueettechnique Miseenplaceetsuividel’opération
ChristellePicault,Inrap Assistanteopérationnelle Miseenplaceetsuividel’opération
FrédéricChampagne Assistanttechnique Miseenplaceetsuividel'opération
Intervenants techniquesPrénom Nom, organisme d’appartenance Tâches génériques Tâches affectées dans le cadre de l’opération
EntrepriseLavigne Entreprisedeterrassement Miseàdispositiondelapelle
BastienD,Lavigne Entreprisedeterrassement Conducteurdelapelle
Maîtrise d’ouvrage et financeur de l’opérationPrénom Nom, organisme d’appartenance Tâches génériques Tâches affectées dans le cadre de l’opération
TanguyChevalier,SCIDuguay-Trouin Responsabledudossier
11I. Données administratives, techniques et scientifiques
Équipe de diagnosticPrénom Nom, organisme d’appartenance Fonction Tâches affectées dans le cadre de l’opération
MarieMillet,Inrap Technicienned’opération Responsablescientifique
LaurentAubry,Inrap Chargéd’opérationsetderecherches Suividudiagnostic,sondagesetrelevés
ClaireBaillieu,Inrap Technicienned’opération Suividudiagnostic,sondagesetrelevés
GéraldineJouquand,Inrap Technicienned’opération Suividudiagnostic,sondagesetrelevés
VincentPommier,Inrap Topographe Relevéstopographiques
Équipe de post-fouillePrénom Nom, organisme d’appartenance Fonction Tâches affectées dans le cadre de l’opération
MarieMillet,Inrap Technicienned’opération Diagramme,figuresetrédactionduRFO
PierrePoilpré,Inrap Techniciend’opération Etudedocumentaire
RémyArthuis,Inrap Géomorphologue Etudedessondagescarottés
FrançoiseLabaune-Jean,Inrap Céramologue Etudedumobiliercéramique
ErwanBourhis,Inrap Infographe DAO,PAO,SIG
EmmanuelleCollado,Inrap Infographe Photographie
VincentPommier,Inrap Topographe Traitementdesrelevéstopographiques
HélèneSeignac,Inrap Anthracologue Etudedescharbons
12 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
Al’issuedel’opération,touteslestranchéesontétérebouchées.Ungrillageavertisseuraétéplacéaufonddelatranchée4.
Suiteauprojetdeconstructiond’unhôtelau12quaiDuguay-TrouinàRennes,undiagnosticarchéologiqueaétéréalisésurlesparcellesAC794et875,dansuncinémadésaffecté.Lorsdel’agrandissementduGaumonten1968,cesparcellesontfaitl’objetd’unbrefrapportdesauvetage,lestravauxdeconstructionayantlargementdétruitlerempartduIIIesiècledenotreère.Acetteoccasionavaientétédécouvertsdemultiplesélémentsdedécorationantiqueetdesinscriptionslapidaires.
Huitsondagesontétéréalisésdansquatresalles,dontdeuxsurletracésupposédelamuraille.Ilsontétécomplétésparquatresondagescarottésetuneétudedocumentaire.Lepotentieldusiteesttrèsriche,3à4mètresdeniveauxarchéologiques,s’échelonnantprobablementdel’époqueantiqueàl’époquemoderne,sontconservés.
L’apportmajeurdecetteopérationestladécouverted’unimposantédificeenpierre,daté,parradiocarbone,desxie-xiiesiècles,situésurunensembledeparcellesrelevantdu«fiefdusénéchalGuillaume»danslestextesdelafindel’époquemédiévale.Cettedécouverte,totalementinédite,génèrebeaucoupdenouvellesquestionssurlastructuredelavilleauMoyengeetsurlarépartitiondespouvoirs.
Unefouilleetuneétudeapprofondiedecesecteur,aucœurdelavilleantiqueetmédiévale,apporteraientincontestablementdesélémentsinéditssurl’histoiredeRennes,dontlaportéepourraitdépasserlecadrerégional.
Notice scientifique Etat du site
13I. Données administratives, techniques et scientifiques
Localisation de l’opération
Région : Bretagne
Département : Ille-et-Vilaine (35)
Adresse/Lieu-dit :
12 quai Duguay-Trouin
Coordonnées géographiques
(RGF93/L93) et altimétriques :
X : 351 757
Y : 6 789 208
Z : 31 m NGF
Section et parcelle :
Section AC parcelle n° 794, 875
0 20 40 80 100 km60
Rennes
Brest
Quimper
0 250 m 1 km 2 km
1/25 000
Locronan
N
SCAN25®, © IGN 2017– www.geoportail.gouv.fr/mentions-legales0 250 m 2 km1 km
0 5 km
1/25 000
1/250 000
0 5 10 km
1/250 000
14 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
Arrêté de prescription
15I. Données administratives, techniques et scientifiques
16 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
17I. Données administratives, techniques et scientifiques
18 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
19I. Données administratives, techniques et scientifiques
Arrêté de prescription modificatif
20 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
21I. Données administratives, techniques et scientifiques
Arrêté de désignation
22 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
Projet scientifique
23I. Données administratives, techniques et scientifiques
24 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
II. Résultats
27II. Résultats
1. Présentation générale
1.1 Contexte d’intervention
Cediagnosticaétéprogrammésuiteàunedemandedepermisdeconstruiresurlesitedel’anciencinémaGaumont,situéentrelequaiDuguay-Trouinausud,larueduCartageàl’estetlaplaceduCalvaireaunord.Lesrez-de-chausséenordetsudvontêtreréhabilitésencellulescommerciales,alorsquelapartiecentraleestvouéeàêtredétruite,pourédifierunhôtel.L’anciencinémaoccupetroisparcellescadastrales;seulesdeuxd’entre-ellessontconcernéesparl’opérationarchéologique.Lessondagesontétéréalisésdanslapartieimpactéeparlesfuturesconstructions;quatrecarottagescomplètentlesinvestigations(fig. 1).
Lorsdelaconstructiondubâtimentsudducinémaen1968,uneportiondelamurailleantiqueduIIIesiècleaétédémontéesurunetrentainedemètres.CemuravaitégalementétévulorsdestravauxdecanalisationdelaVilaineauXIXesiècle.Undesobjectifsdecediagnosticétaitdoncdevoirs’ilrestaitdesélémentsenplacedecettemurailleetsidesniveauxantiquesétaientconservés.
28 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
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518
923918
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351750
351775
351800
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Place du Calvaire
Quai Duguay-Trouin
Rue
du
Car
tage
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548 547
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639
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669
sondage carotté
emprise de prescription
tranchéebâtimentparcelle cadastrale
0 5 25 m
N
Tr. 5
Tr. 6
Tr. 7SC2
SC1
SC4SC3
Tr. 1
Tr. 2
Tr. 4
Tr. 3
Tr. 3
Tr. 8
Fig. 1 Plan cadastral avec l’emprise des sondages mécaniques et carottés. © E. Bourhis
29II. Résultats
Fig. 2 Plan et profil de la rue du Cartage, 1848. © Archives Municipales de Rennes, 3Fi12
1.2 Contexte topographique et géologique
LesparcellesconcernéessontsituéessurlarivenorddelaVilainedansunsecteurdelavilleoùledéniveléesttrèsmarqué.L’escalierrueduCartagemontrebienlechangementbrutaldeniveauquis’opèredanscesecteur.L’altitudepassede28,15mNGFsurletrottoirausudà32,16mNGFverslenord;soit4mdedénivelésurunedistancede13m.Cetteruptures’expliqueenpartieparlefaitquelerempartantiqueaitserviicidemurterrasse.CephénomèneestdéjàbienvisiblesurunprofildelarueduCartageréaliséauXIXesiècle(fig. 2).Descarottages,encomplémentdessondagesarchéologiques,ontétéréaliséspouraffinerlesconnaissancesdelatopographienaturelle,malconnue,etpourévaluerl’importancedel’apportderemblaisvolontaires.Lorsdel’opération,ilestprobablequelacouverturesédimentairenaturelleaitpuêtreobservéedanslesondage5,àunealtitudede29,97mNGF.
30 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
Fig. 3 Relevé du parement sud de la poterne antique. © Toulmouche, 1847, planche XIII
1.3 Contexte archéologique
Sisesàl’intérieurducastrum antiqueeta fortioridelavillemédiévale,lesparcellesconcernéesparlediagnosticsontévidemmenttrèssensibles.LestravauxréaliséslorsdelacanalisationdelaVilaineauXIXesiècleavaientdéjàpermisdeconnaîtreunepartiedurempartsud.Acetteoccasion,enplusdumur,unepoterneaétédécouverteetunrelevémétréaétéréalisé(fig. 3)(Toulmouche1847);celle-cisesitueprécisémentdansnotreemprise,àl’ouestdesescaliersdelarueduCartage.Lestravauxdeconstructiondel’agrandissementducinémaen1968onttrèslargementdétruitslerempartduIIIesiècle.Ilnerestedecestravauxquedesphotographies(fig. 4)etplusieursélémentsenpierredebâtimentspublicsantiquestelsquedesinscriptionsetdesélémentsdedécor(chapiteaux,entablements,basesdecolonnes);maismalheureusementsansrelevésprécis.
31II. Résultats
Fig. 4 Clichés de la destruction du rempart du IIIe siècle. © Service Régional de l’Archéologie, 1968
Al’époquemédiévale,lesecteurn’estpasconnu,hormisparlaprésencedehalles.LevocabledelarueduCartagequilongelecôtéestdenotresiteseraitliéàunetaxeprélevéeparlesducsdeBretagne,fixésàunquartduprixd’achatdubétailvendusurunancienmarchéappeléégalementCartage(Banéat,1911,p.104).L’emplacementexactedeceshallesn’estjusqu’alorspasconnu.Onsaitégalementqu’unhôtelparticulier,ditdeCucé,s’ytrouvaitaudébutdel’époquemodernemaisonenignorelesorigines.Celui-cidevientpropriétédelacommunautéreligieusedesCalvairiennesauXVIIesiècle.Ilexistedesplans,desrelevésetdesphotosducouvent(fig. 5, 6),lachapelledevenanten1906lasalledecinémaOmnia(fig. 7).Elleestdétruiteparunincendieen1931(fig. 8).
Plusieursopérationsarchéologiquesontdéjàeulieuauxabordsimmédiatsdenotreintervention.Undiagnostic,réaliséen2005parDominiquePouille,arévélélaprésenced’unmurd’unelargeurde2,10m,orientéest-ouest,datantdesXIe-XIIesièclesauplustôt.L’emprisetrèsrestreinteetlesconditionsd’interventionn’avaientpaspermisd’établirlafonctiondecettemaçonnerie.Uneautreopération,datantde1997,danslacourdel’écoleSaint-Yves,àl’ouestducinémaGaumont,n’avaitmisenévidenceaucunfaitarchéologiqueparticulier(Pouille,1997).
32 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
Fig. 5 Photographie de la chapelle du couvent des Calvairiennes, vue de la cour. © Domaine public, collections Musée de Bretagne
Fig. 6 Relevé de l’intérieur de la chapelle du couvent des Calvairiennes. © Domaine public, collections Musée de Bretagne
05
06
33II. Résultats
Fig. 7 Photographie du cinéma Omnia. © Domaine public, collections Musée de Bretagne
Fig. 8 Extrait de l’hebdomadaire La vie rennaise, juin 1931. © Domaine public, collections Musée de Bretagne
07
08
34 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
1.4 Méthodologie et contraintes
L’opérationarchéologiques’estdérouléedu22au30mai2018aveclaprésencedetroisàquatrearchéologuesetd’unchauffeurdepellemécanique.Laparticularitédecechantierestsonemplacementdansunanciencinémacomprenanthuitsallesdeprojection.Lessallesauxsolsconcaves(fig. 9),lesmultiplesescaliersetlescheminementscomplexes(fig. 10)ontfortementréduitslespossibilitésd’emplacementsdessondages;untransfertdepelleamêmeéténécessairepourpasserdelasalle3auxsalles1et4.Lestranchéesontétéimplantéesenamontdudiagnosticpourpermettreladécoupeetladéposedesdallesbétonparl’entrepriseLavigne,spécialiséedansladéconstruction,avantnotreintervention.Troistranchéesdanslestroisplusgrandessallesdubâtimentétaientinitialementprévuesmaisilfuttoutefoisnécessairedelesdiviserenplusieurssondagespourdesraisonsstructurelles;enl’absencededonnéesfiablessurlemodedeconstructionetdefondationdel’actuelédifice,onnepouvaitprendrelerisquededéstabiliserl’ensemble.Leproblèmedubâtiseraunevraiequestiondanslecadred’uneprescriptiondefouille.L’interventionenmilieuclosanécessitél’emploid’éclairagesmobilesetl’utilisationd’unepellemécaniquedepetitetaille(1,6t)àbiénergie,thermiqueetélectrique(fig. 11),avecungodetlissed’unmètredelargeetunBRH(brise-rochehydraulique).Huitsondages,numérotésde1à8ontétéfinalementréalisés.Tousontétéréalisésmécaniquement,puisontfaitl’objetd’unnettoyagemanuel,dephotographies,derelevésdecoupesetderelevéstopographiques.Conformémentauxméthodesd’enregistrementenmilieuurbainetstratifié,toutaétéenregistréenunitésstratigraphiques,numérotéesde1àn.Alafindelaphasedeterrain,lessondagesonttousétérebouchésetseulelatranchée4aétépourvued’ungrillageavertisseuravantremblaiement.
Undiagrammestratigraphiqueetdesinventairesontétéréalisés.Lemobilierarchéologiquerecueilliaétéenregistrésoussonnumérod’USdeprovenanceetconditionnéensac.IlaétélavéaucentrearchéologiquedeCesson-SévignéetétudiéparFrançoiseLabaune-Jean,céramologuedel’Inrap.Pourcompléterlesinvestigations,descarottesontétéeffectuéesparcarottierbattu;ellesontfaitl’objetd’uneétudeparRémyArthuis,géomorphologuedel’Inrap.Unedatationau14Caétéréaliséepourmieuxcaractériserundesélémentsmajeursdécouvertlorsdecetteopération;lecharbon,provenantdumortierdelamaçonnerie1038,aétéprélevéetsélectionnéparHélèneSeignac,anthracologuedel’Inrap.Enoutre,uneétudedocumentairemenéeparPierrePoilpré,Inrap,étaitindispensablepourmieuxappréhenderlanaturedesvestigesdécouvertslorsdelaphasedeterrain;sonétudeapportedesélémentsessentielsàlacompréhensiondesdécouvertesetinéditspourlaconnaissancedeRennes.LamiseaunetdesminutesdeterrainetlamiseenpageduprésentrapportontétéfaitsparErwanBourhis,Inrap.NotonsenfinlacontributiondeMatthieuLeBoulc’h,quinousacommuniquésatranscriptiondurentierde1455,nousleremercionsici.
35II. Résultats
Fig. 9 Vue des tranchées 3 et 4, salle 4, avant ouverture. © Marie Millet, Inrap
Fig. 10 Rampe d’accès aménagée sur un escalier, salle 1. © Marie Millet, Inrap
Fig. 11 Vue des tranchées 1 et 2 avant ouver-ture et de la pelle électrique. © Marie Millet, Inrap
10
09
11
36 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
1025
10211017
10181022
10621062
1039
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Salle 3
Salle 1
Salle 6
Salle 4
1056
1064
1040
1042
1070
1038
1066
1010
1026
1031
1037
1043
sondage carotté
emprise de prescription
tranchéecinéma Gaumont
0 5 10 20 30 m
N
Tr. 5
Tr. 1
Tr. 8
Tr. 3
Tr. 4
Tr. 2
Tr. 6
Tr. 7
6789250
6789225
6789200
351775
351800
Fig. 12 Plan général, présentation des résultats (RGF93/L93). © Erwan Bourhis, Inrap
37II. Résultats
2. Présentation des résultats (fig. 12)
2.1 Salle 3, tranchées 1 et 2
Lestranchées1et2(fig. 13)ontétéréaliséesdanslasalledeprojection3,aurez-de-chausséeducinéma,côtéquaiDuguay-Trouin;l’altitudedeladalledebéton(us1000)sesitueautourde27,80mNGFsoitentre3et4msousleniveaudessolsdupremierétage.Néanmoins,aucunniveauarchéologiqueenplacen’apuêtreidentifié.Bienqueprofondd’1,70m(extensionmaximumdubrasdelapellemécanique)lesondagen’arévéléquedeuxremblaistrèshétérogène.Leniveausupérieur(us1001)estessentiellementcomposédepetitesplaquettesdeschistepourpre,liéàdusédimentlimoneuxbrunetdesdéchetsdeconstructiontelqueduplâtre,deséclatsdebriquesindustrielles,dupolystyrène;clairementcontemporain,ils’agitd’unremblaidenivellementliéàl’installationdeladallebéton.Ensuite,unremblai(us1002)trèsbrassécouvreunelongrinedebéton(us1003)reposantsurdespieuxdefondationetremplitlatranchéedefondation(us1004)decesélémentscontemporainsliésàlaconstructiondubâtimentencoreenélévationaujourd’hui.Leremblaiinférieur(us1005),quantàlui,estcomposédesédimentlimoneuxbrunfoncédanslequelonobservedesinclusionsdemortierdechauxocre,deséclatsdeschistebleuetdeterrescuites.Ceniveaun’alivréaucunmobilierdatant.Nousnepouvonsriendiredeceremblai,nisanature,nisonépaisseur,nis’ilscelledesniveauxarchéologiquesenplace.
Lecarottageréaliséentrecesdeuxsondagess’estarrêtésurunrefusàunealtituded’environ24,10mNGF.Leniveausituéà24,40mNGFlivredesnodulesdemortierblancetuntessondecéramique,malheureusementnondatable.Ilfautdoncenvisagerlaprésencede3à3,50md’épaisseurdestratigraphie,niveauxcontemporainscompris.
N
muraxe de coupe
0 2 4 m
plan
Tr.1
Tr.2
Sondage carotté n°4
log. 1
1002
1001
1000
1005 1003
log 1
1004
0 1 2 m
coupe
N
emprise de prescription
cinéma Gaumont
0 20 40 m
plan
Tr.7
Tr.1
Tr.2
Tr.8 Tr.4
Tr.3
Tr.6
Tr.5
Fig. 13 Plan des tranchées 1 et 2, coupe de la tranchée 1. © Erwan Bourhis et Claire Baillieu, Inrap
38 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
2.2 Salle 4, tranchées 3 et 4
Tranchée 3Latranchée3(fig. 14)estuneouverturede5,20mpar2,90msituéeausuddelasalle4.Unremblaiconstituédesédimentlimoneuxbrun,hétérogèneavecdesplaquettesdeschiste,denombreuxtessonsdecéramiqueetbeaucoupdefaune(us1008)estrecoupéparlatranchéedefondationd’unecave(us1009)(fig. 20).Nousavonspucirconscrirecettepiècesursescôtésnord,sudetouest.Lesmursdelacavesontcouvertsd’unenduitdecimentetsontpourvusd’aménagementsmétalliquesdivers:barreauxd’échelle,quinouspermettentderestituerl’entréedelacaveàl’anglenord-ouest,réseauxdecâblesélectriques,tuyaux(fig. 15).Seullemurnorddelacave(us1010),mesurant0,50mdelarge,apuêtreobservésursonpannord:ilestenconstruitenblocsdecalcaireliésauciment(fig. 16).IlestànoterquecesélémentssonttrèsprobablementdesremploisdudécorinternedelachapelleducouventdesCalvairiennes,commesembleleprouverundesblocsretrouvés,possiblebasedepilastreoufragmentd’entablement(fig.
17).Ainsicelaplaceraitlaconstructionaprès1931,datedel’incendieetdeladémolitiondeladitechapelle.Lacaves’inscrittrèsprobablementdansl’angleforméparlamurailleantiqueausudetparlemur1038observédanslatranchée4,àl’ouest.Depluslapoterneantique,observéelorsdeladémolitiondelamurailleen1968-1969sesitueauniveaudelacave.Lesphotosdecetépisoderévèlentlaprésenced’unmurcomposédeblocsdecalcaire,similaireàlamaçonnerie1010,condamnantlapoterne(fig. 18).Cettecave,situéedansunlieupublic,pourraitavoirservid’abrideladéfensepassivelorsduconflitdelaSecondeGuerremondiale.
L’intérieurdecetespaceestcombléd’unremblaicontemporain(us1011)composédematériauxdedémolition:briquesindustrielles,morceauxdefersàbétons,fragmentsdebéton,bois,bouteillesdeverres,ardoises…Unephotosemblemontrerqu’elleaitétévideaumoinsjusqu’en1968(fig. 19).
10431037
1039
1037
1038
1010
1066
1040N N
emprise de prescription
cinéma Gaumont
0 20 40 m
plan
Tr.7
Tr.1
Tr.2
Tr.8 Tr.4
Tr.3
Tr.6
Tr.5
muraxe de coupe
0 2 4 m
plan
Sondagecarotté n°3
Tr.3
Tr.4
0 1 2 m
coupe
1037
Tr. 4
1069
1044
1045
1048
10491050
1046
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O S
1010
1047
1006
1007
1008
1009
101130,48 m NGF
Fig. 14 Plan des tranchées 3 et 4.© Erwan Bourhis, Inrap
39II. Résultats
15
16
17
Fig. 15 Photo de la cave, vue du sud-est.© Marie Millet, Inrap
Fig. 16 Photo de la cave, vue du nord.© Marie Millet, Inrap
Fig. 17 Détail d’un bloc de calcaire.© Claire Baillieu, Inrap
40 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
18
19
Fig. 18 Maçonnerie en calcaire, comblant l’accès de la poterne antique, 1968.© Service Régional de l’Archéologie
Fig. 19 Jour apparaissant derrière le bouchon de la poterne, 1968. © Service Régional de l’Archéologie
Tranchée 4Lesondage4(fig. 20)mesure,aprèsdeuxagrandissementssuccessifs,4,80mpar6,70metsesitueaunorddelasalle4;saprofondeurestde1,60m,cotemaximaleatteinteenboutdeflèchedelapellemécanique.Lesniveauxlesplusancienssontunremblai(us1050)composédesédimentlimoneuxbrun,plutôthomogène,unsolconstituéd’uncailloutisdamé(us1049)etunremblai(us1048)limoneuxbrunavecdesfragmentsdecoquillesd’huîtresetdeterrescuitesantiques(fig. 21).Enl’absencedemobilierdatantdanscescouches,nousn’avonsqu’un terminus ante quemauXIIesiècle,datedelaconstructiondelamaçonneriedontlatranchéedefondationcoupelesniveauxcités.
Latranchée4aeneffetrévélélaprésenced’unetrèsimportantemaçonnerie.Unangledebâtimentcomposéd’unmurde2,10mdelargeaunord(us1037)etunmurde2,40mdelargeàl’ouest(us1038),flanquédecontrefortsplats,aunord(us1039)etàl’ouest(us1043)(fig. 22).Cettemaçonnerieestdetrèsbellefacture,composéedemoellonséquarrisdeschistebleudetaillemoyenne,liésaumortierdechauxbeigedegranulométriemoyenne,avecdegrosincuitsdechaux,trèssolide.Leschaînagesd’angle(intérieurdubâtietcontreforts)sontfaitsavecdetrèsgrosblocsdegranittaillés(fig. 23, 24).Lescôtéssuddumur1037etestdumur1038présententdestracesderubéfaction.Lafacenorddumur
41II. Résultats
Fig.
20
Coup
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1043
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1039
1037
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1010
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1040
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020
40 m
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Tr.7
Tr.1
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Tr.6
Tr.5
mur
axe
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02
4 m
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Tr.3
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01
2 m
coup
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Tr. 4
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OS
1010
1047
1006
1007
1008 10
09
1011
30,4
8 m
NG
F
42 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
21
22
23
Fig. 21 Sondage 4, photographie de la coupe est, au nord du mur 1037. © Marie Millet, Inrap
Fig. 22 Murs 1037, 1038, 1039 et 1043, vue du sud-est. © Emmanuelle Collado, Inrap
Fig. 23 Détail du chaînage d’angle, murs 1037 et 1038, vue du sud-est. © Laurent Aubry, Inrap
43II. Résultats
24
25
Fig. 24 Détail du contrefort 1043. © Emmanuelle Collado, Inrap
Fig. 25 Mur 1037, vue du nord. © Emmanuelle Collado, Inrap
1037comporteunepartieenélévationetunepartieenfondation,lalimitesesituantà30,50mNGF(fig. 25);enrevanchelafacesuddecemêmemurestintégralementenélévation.Onnoteégalementlaprésenced’unressautde0,20mdelargeur,servantprobablementdesupportdepoutresoudesolivesdeplancher(fig. 23).Lecôtéouestdumur1038n’apaspuêtreobservé.Lemurs’inscritdansunetranchéedefondationpeularge(us1047)quiestcombléed’unsédimentlimoneuxbrunchargéenplaquettesdeschiste,probablesdéchetsdetaille,etderarescaillouxdequartz(us1046).Ensurfacedececomblement,onnoteunefinepelliculedechauxblanche,quidoitcorrespondreauchantierdeconstructiondumur.Enfinceniveaudechantierestscelléparunimportantremblaimajoritairementcomposédepetitesplaquettesdeschistevert(us1045).
Unedatationauradiocarboneaétéréaliséesuruncharbonprovenantdumortierdumur1038;celle-cisesitueentre1028et1184,avecunefiabilitéde95%(voir en annexe).
Enoutre,lorsd’undiagnosticeffectuéen2005surlesitedesactuellesGaleriesLafayette,rueduCartage,avaitétédécouverteuneimportantemaçonnerieprésentantlesmêmescaractéristiquesquelemur1037:appareildemoellonsdeschistebleuliéaumortierdechauxbeigeetd’unelargeurde2,10m,rubéfiésursoncôtésudetcomportantunressaut
44 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
Salle 3
Salle 1
Salle 6
Salle 4
emprise de prescriptionPouille, 2005
Millet, 2018
tranchéecinéma Gaumont
N
0 5 25 m
Poterne
RempartRempartantique
BâtimentXIe-XIIe s.
(Pouille,2005)(fig. 26).Ilsembletrèsprobablequelesdeuxmurssoientcontemporainsetqu’ilsappartiennentàunmêmeédifice.Parailleurs,unniveaudechantierassociéaumurtrouvéen2005avaitlivrédelacéramiquedesateliersdeChartres-de-Bretagne,databledesXIe-XIIesiècles.Lebâtimentauraitunelongueurminimalede21mètres.Enfinilsemblequecemursegreffeaurempartantique,eneffetilestvisiblesurlesphotosdeladestructiondelamurailleen1968(fig. 27);étantdonnésonemplacementsupposé,lalargeurinternedubâtimentseraitd’environ8mètres.
Ilsemblepossibledeproposerl’hypothèsederestitutionsuivante(fig. 28):l’accèsparlapoterneantiqueétaitprobablementtoujourspossiblelorsdel’utilisationdubâtiment,l’altituderestituéeduseuildecepassageestde25,22mNGF(Pouille2005);leressautsupportantplancher,observéentranchée4,està29,25mNGF,leniveaud’apparitiondumur1037està30,80mNGF.Côténord,lesommetdesfondationsestà30,50mNGF.Ainsilebâtidelatranchéepeutpotentiellementêtreconservésuruneélévationde5,60m,comprenantaumoinsunétage.Ils’agiraitd’unétagedesoubassement,enterréaunord,dégagécôtéVilaine.Au-dessusunrez-de-chausséesurélevéseraitaccessibleuniquementcôtéville.
Cebâtimentestcombléparunsédimentlimoneuxbrun,hétérogène,avecdesplaquettesdeschistebleuetdestessonsdecéramique(us1052=us1008).Ceremblaipourraitcorrespondreàl’abandondubâtietdateraitdesXVe-XVIesiècles.Ledernierremblaiobservé(us1044)correspondauremblaidenivellementcontemporainpourl’installationdeladallebéton(us1069).
Fig. 26 Restitution du bâtiment des XIe-XIIe siècles en plan. © Erwan Bourhis et Marie Millet, Inrap
45II. Résultats
27
28
1037
Rempart
seuil de la poterne
Poterne
Niveau probablede circulation
SudNord
Possible ressaut lié à un étage
30,80 m NGF
25,22 m NGF
26 m
27 m
28 m
29 m
30 m
31 m
0 1 5 10 15 m
25 m
antiqueXIe -XIIe siècle
Fig. 27 Photographie des travaux de l’extension du cinéma Gaumont, 1968. © Emmanuelle Collado, Inrap
Fig. 28 Proposition de restitution de la coupe nord/sud du bâtiment des XIe-XIIe siècles. © Erwan Bourhis et Marie Millet, Inrap
46 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
LesondagecarottéSC3aétéréaliséàl’intérieurdubâtimentpouressayerdevérifiersahauteur;unrefusàenviron26,40mNGF,sansavoiratteintlesniveauxgéologiques,empêchederépondreàcettequestion.Néanmoinscelanousdonneunehauteurminimalederemblaisde4m.
Enfindeuxmurscomplètentcettetranchée.Lepremier(us1040)composédemoellonsdeschistebleu,liésaumortierdechauxbeige,trèssolideetorienténord-sud,vients'appuyersurlecontrefort1039.Déconnectédetoutestratigraphie,ilsembledifficiledecaractérisercettemaçonnerie.Lesecond(us1066),composédeschistespourpresetbleus,liéaumortierdechauxorangéetsableux,orienténord-sud,s'appuiesurlemur1037;satranchéedefondationcoupeleniveau1052.Cemursembleapparteniràl'époquemoderne.
2.3 Salle 1, tranchées 5, 6 et 7
Tranchée 5Latranchée5estlesondageréaliséleplusaunorddel’emprise;ilmesure2mpar3m(fig. 29).Lastratigraphieapuêtreobservéesuruneprofondeurde1,70metlaterrassealluviale,constituéedesableorangéetdegaletsdequartz,aétéatteinteàunecotede29,97mNGF.Lesniveauxarchéologiquesapparaissentà31.04mNGF.Unepremièrestructureencreux(us1025)impactelesubstrat(fig. 30).Partiellementdégagée,iln’estpaspossibledelacaractérisernideladater,l’us1022quiscellesoncomblementluidonneunterminus ante quemauxXIVe-XVesiècles.Soncomblementlimoneuxbrun,avecdescharbonsetdespetitsgraviers(us1024)estscelléparunremblailimoneuxnoir(us1022),trèsfin,avecfragmentsdecéramiques,deterrescuites,faune,plaquettesdeschisteetcharbons,quicombleégalementuncreusementindéterminé(us1023).Ceniveaupourraitcorrespondreàdela«terredejardin»desXIVe-XVesiècles.Ilestcouvertparunremblaidamécomposédesubstratremanié(us1021),c’est-à-diredesédimentbrunorangéavecdesgaletsdequartzroulésetdesfragmentsdeterrescuites,quipourraitêtreunniveaudecirculation.Uncreusement(us1018)vientcoupercepossiblesol;ilestcomblédedeuxremblais:unsédimentlimoneuxgrisbrunaveccharbonsetgaletsdequartzaufond(us1019)etunsédimentsableuxgrisbeige,probablemortierdechauxdécomposé,meuble(us1020).Cettestructurepourraitêtrelatranchéederécupérationd’unemaçonnerie,lemortierprésentdanslecomblementressemblantfortementaumortierdumur1042,identifiédanslatranchée6.Unremblaicomposédesédimentlimoneuxbruntrèshétérogèneavecdelafaune,desfragmentsdeterrescuitesetd’ardoises,descharbonsetdesplaquettesdeschiste(us1015)scellecesniveaux.Cedernierestpercéparlatranchéedefondationétroite(us1016)dumur1017.Cettemaçonnerie,courbe,composéedemoellonsdeschistepourpreetdeschistebleu,liésavecunmortierdechauxocrejaune,aunelargeurminimumde0,80m(fig. 31).L’interprétationdecemurnesemblepaslaisserdeplaceaudoute,ils’agitdumursuddelachapelleducouventdesCalvairiennes,datéeduXVIIesiècle(cf. infra).Enfin,commedanslamajoritédessondagesdudiagnostic,unelongrinedebéton,desremblaisdenivellementcontemporains(us1041,1014,1013)etunedalledebéton(us1012)scellentlesniveauxarchéologiques.
47II. Résultats
1022
1025
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31,04 m
29,97 m
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N
emprise de prescription
cinéma Gaumont
0 20 40 m
plan
Tr.7
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couverture sédimentaire naturelle0 1 2 m
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0 1 2 m
coupe
Tr. 6 (coupe est) Tr. 6 (coupe sud)
Tr. 6 (coupe ouest)
31,27 m NGF
Fig. 29 Plan et coupes de la tranchée 5.© Claire Baillieu, Erwan Bourhis et Géraldine Jouquand, Inrap
Fig. 30 Photographie de la coupe de la tran-chée 5. © Géraldine Jouquand, Inrap
30
29
48 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
Fig. 31 Photographie du mur 1017. © Géraldine Jouquand, Inrap 31
Tranchée 6Mesurant2mpar3m,lesondage6estplacéentrelestranchées5et7,danslasalle1(fig. 32).Ladallebéton(us1012)estàunealtitudede31,94mNGFauplushaut.Laprofondeurmaximaleatteinteestde30,14mNGF,etlesubstratn’apasétéatteint.Lesniveauxarchéologiquesapparaissentà31,08mNGF.Leremblaileplusancienidentifiédanscesondageestune«terreàjardin»(us1022),XIVe-XVesiècles,surmontéd’unpossibleniveaudesol(us1021),communsausondage5(fig. 33).Onnoteensuitedesapportsdesubstratremanié,sédimentsableuxorangéavecdesgaletsdequartz,plusoumoinsmêléàdusédimentbrun,trèscompacts(us1035etus1034);cesniveauxpourraientcorrespondreàunniveaudesolavecsesrecharges,maisiln’estpaspossiblededétermineravecquelsélémentsilfonctionne.Ilssontpercéspardeuxcreusements.Aunord-ouest,uneprobablefosse(us1036)estcombléed’unsédimentlimoneuxbrunhétérogèneavecdesinclusionsdeschistebleu,deterrescuites,decharbonetdemortierorangé(us1033)semblableauxmortiersdesmursmodernes(us1017etus1026).Undeuxièmegrandcreusement(us1032),indéterminé,sedéveloppedanslesdeuxtierssuddusondage.Unseulbord,trèsvertical,apuêtreidentifié.Cettestructureestcombléed’aumoinsquatreremblais:unlimonbrunclairavecplaquettesdeschistebleu,fragmentsdeterrescuites,charbonsetnodulesdemortierbeige(us1031),unmélangedeplaquettesdeschistebleuetdemortiergris(us1030),unremblaihomogènedelimonbrunavecdescharbonsetquelquesfragmentsdeschiste(us1029)etenfinunniveautrèshétérogènedelimonbrunmêléàdesplaquettesdeschiste,fragmentsdecalcaire,deterrescuitesetdesnodulesdemortierjaune(us1028).L’ensembledecesniveauxestpercéparlatranchéedefondation(us1027)delamaçonnerie1026(fig. 34).Composédeschistesbleuetpourpreliésaumortierdechauxocrejaune,cemassifmaçonné,sansparementnet,similairedanssamiseenœuvreaumur1017,pourraitapparteniràl’époquemoderneetaucouvent.Ilpourraitêtreliéàl’aménagementdel’escaliervisiblesurlesphotographieanciennesdubâtiausuddelachapelle.Enfinlemur1042,composédeblocsdeschistebleuliésaumortierdechauxgrisclair,sableux,aétéobservéàl’ouestdelatranchée;ilestmalheureusementdéconnectédetoutestratigraphiedufaitdesaménagementsrécents(fig. 35).Commedanslestranchées5et7,lesniveauxarchéologiquessontscelléspardesremblaiscontemporains(us1014etus1013)etdesaménagementsenbéton.
49II. Résultats
1026
1022
10311042
N
emprise de prescription
cinéma Gaumont
0 20 40 m
plan
Tr.7
Tr.1
Tr.2
Tr.8 Tr.4
Tr.3
Tr.6
Tr.5
1033
1013
longrine
1014
10121012 1012
1013
1026
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1028
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1013
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1022 1031
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1035
1022longrine
1032
1027
1036
Tr. 6 (coupe nord) Tr. 6 (coupe est) Tr. 6 (coupe sud)
31,27 m NGF
0 1 2 m
coupe
1071
Tr.6
N
muraxe de coupe0 1 2 m
plan
Fig. 32 Plan et coupes de la tranchée 6. © Erwan Bourhis, Inrap
Fig. 33 Photographie de la coupe nord de la tranchée 6. © Claire Baillieu, Inrap
33
32
50 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
Fig. 34 Maçonnerie 1026. © Marie Millet, Inrap
Fig. 35 Mur 1042. © Géraldine Jouquand, Inrap
34
35
51II. Résultats
Tranchée 7Latranchée7,placéeausuddelasalle1,mesure3,30mpar3,10m(fig. 36).Lacoteatteinteenfonddesondageestde30,58mNGF.Leremblaileplusancienobservéestunsédimenttrèsfin,brunàgrisfoncéavecdesplaquettesdeschistevert,quelquesrarescharbonsetfragmentsdefaune.Ceniveauprésentedenombreuxetfinslitagesavecunpendagedescendantversl’est,quiévoquentunprocessusdeformationlent.Ilestsurmontéd’unremblaiconséquentcomposédesédimentlimoneuxbrunclairavecdetrèsnombreusesplaquettesdeschistevert.Aucunmobilierdatantn’aététrouvépourcetteséquencemaiselleestrecoupéeparuneprobablefosse(us1068),quiluidonneunterminus ante quemauxXIIe-XIIIesiècles.Unseulborddececreusementestvisibleausud,ilestrelativementvertical,etaucunélémentnepermetdeproposeruneinterprétationsolide(fig. 37).Ilestcomblédedeuxremblais:unniveaumajoritairementcomposédegrosblocsdeschisteetdenombreuxrestesdefaune(us1058),surmontéd’unsédimentlimoneuxbrunfoncécompactavecdesfragmentsdeterrescuites,d’ardoises,defaune,decharbonsetdecéramiques(us1059),attribuéesauxXIIe-XIIIesiècles.Unetranchéedefondationétroite(us1061)vientrecouperlecomblementdelapossiblefosseetreçoitunmur,orientéest-ouest,composémajoritairementdemoellonsdeschistebleus,avecquelquesblocsdeschistespourpresetdecalcaireliésavecunmortierdechauxsableux,orangé.CemurprésentedessimilitudesdemiseenœuvreaveclemurdelachapelleducouventdesCalvairiennes,attribuableauXVIIesiècle.Commedanstouteslestranchéesdudiagnostic,deuxlongrinesenbétonperpendiculairesontétémisesaujourdanscesondage;ilestànotericiquelemur1062,quiaétépercépourpermettrel’installationde
1062
1062
1055 1056
1058
1056
mur
Tr.7
axe de coupe
1064
1070
Sondagecarotté n°2
N N
emprise de prescription
cinéma Gaumont
Tr. 7 (coupe est)Tr. 7 (coupe sud)
1012
1053
1057
1056
10561053
1064
10571059
31,33 m NGF
1058
1060
1053
1012
1061 1068
1062 10551065
0 1 2 m
coupe
0 1 2 m
plan
0 20 40 m
plan
1071
Tr.7
Tr.1
Tr.2
Tr.8 Tr.4
Tr.3
Tr.6
Tr.5
Fig. 36 Plan et coupes de la tranchée 7. © Erwan Bourhis, Inrap
52 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
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Fig. 37 Tranchée 7, coupe est. © Marie Millet, Inrap
Fig. 38 Photographie de la tranchée 7, vue de l’ouest. © Marie Millet, Inrap
lapoutreenbétonabénéficiéd’unereprisedemaçonnerie(us1070)pourcomblerl’espacegénéréparlestravaux(fig. 38).Ainsiilsembleraitquecettelongrinen’appartiennepasaubâtimentactuelmaisàunbâtimentantérieur,probablementunepartied’undesprécédentsétatsdecinéma,alorsquelebâtienpierreétaitencoreenélévation.
Ausuddelatranchée7,lesondagecarottéSC2,commencéà31,76mNGF,révèleencorelaprésencedemortierroseàunealtituded’environ27,50mNGF.Ilsembleraitquesoientconservésenviron4mdeniveauxanthropisés,qu’onnepeutmalheureusementpascaractériser.
2.4 Salle 6, tranchée 8
Nonprévueàl’origine,latranchée8estunpetitsondagedevérification.Eneffetladécouvertedumurmassifdelatranchée4etl’observationdesanomaliesparcellairesducadastrenapoléoniennousontconduitàouvrirunedernièrepetitefenêtrede2mpar0,5m.Cesondagen’apasrévélédenouveaumur,maisunremblaiuniquedesédimentlimoneuxbrun,hétérogène,sousladalledebéton;ceremblaiaseulementétéobservésur0.30mdeprofondeur.
53II. Résultats
39
40
3. Étude de la céramique (par Françoise Labaune-Jean)
Fig. 39 Formes présentes dans la couche 1008. © Françoise Labaune-Jean, Inrap
Fig. 40 Formes présentes dans la couche 1022. © Françoise Labaune-Jean, Inrap
3.1. Méthodes de travail
Lediagnosticquis’estdérouléenmai2018àl’emplacementdel’anciencinémaGaumontau12quaiDuguay-Trouinalivrédumobiliercomposéuniquementderestesdecéramiques(177fragments),àl’exceptiondetroisfragmentsdecarreauxdedallage.
Touscesélémentsfontl’objetd’uneétudeorganiséepartranchéededécouverte.Desrelevésontétéréaliséspourlesformescaractéristiques.
3.2. Catalogue par contexte de découverte
Us 1008Lotde30tessonsderécipientencéramiquecomprenant:-3tessonsantiquesrésiduels(sigilléedeGauleduCentreetcommunesombre).
-3tessonsàrattacheràlapériodemédiévaleparl’aspectdelapâte.-24tessonsplusrécentsavecunborddepetitgobeletàboireencéramiquefinedetypecoquilled’œuf,4tessonsàcéramiqueglaçuréesurlafaceinterneet19tessonsderécipientslocauxsansrevêtement.Parmieux,lefondd’unpottripodeetunborddepotoudeplatjatteàlèvreencollerettehorizontale.
Datation proposée : hétérogène,finxvesiècle-xviesièclepourlesélémentslesplusrécents(fig. 39).
0 10 cmus 1008-2
us 1008-1
Us 1022Lotde5tessonsderécipientencéramique,comprenant:-1fonddepotàpâteclaireàrattacherauxateliersdeChartres-de-Bretagne,sansrevêtement(xii-xiiiesiècles).
-1tessond’anseavecarrachementd’untenondécoratif(pichet?)encéramiqueàglaçureexternevertclair(xiii-xivesiècles?).
-2tessonsàpâtebicoloresansrevêtementcorrespondantàunborddepotàlèvreengouttière(pot3-5)etàunborddepichetindéterminable.
Datation proposée :xivesiècle-xvesiècleàenvisager,parl’aspectdepâteset
desélémentsdeformeslesplusrécents(fig. 40).us 1022-2
us 1022-1
0 10 cm
54 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
Fig. 41 Formes des xv-xvie s. de la couche 1052, sauf le tesson n°7, forme médiévale.© Françoise Labaune-Jean, Inrap
Us 1052Entre0et1mLotde23tessonsderécipientencéramique:-1éclatdepanseàpâtegrise(débutduBasMoyenÂgepossible).-1tessondefondderécipient(assiette,platoulèchefrite)àglaçureinternedeteinteverte.
-19tessonsàpâtebicoloresansrevêtement,caractéristiquedesproductionsdeChartres-de-Bretagneàpartirdelafinduxvesiècle.Élémentsdeforme:borddepot3-1,pots1-2b,pot3-5etplatjatte2-1.
-2fragmentscompletsdefonddegobeletsàboireencéramiquefinedetypecoquilled’œuf(gob.1-1).
Datation proposée:xvesiècle-xviesiècle(fig. 41, n° 1 à 6).
Entre1met1,4mLotde16tessonsderécipientencéramique,comprenant:-4tessonsàpâteclairefineouàinclusionsdequartzappartenantauxproductionsdeChartres-de-Bretagneenusageauxxiie-xiiiesiècles.
-5tessonsprésentantlespâtesdecesmêmesateliersauxxiiie-xivesiècles.-7tessonsdontunborddepot1-2enusageàpartirduxvesiècle.
Datation proposée : hétérogène (fig. 41, n°7).
0 10 cm
us 1052-1us 1052-2 us 1052-3
us 1052-4us 1052-5
us 1052-6
us 1052-7(1/1,4m)
Décap. tr 6Lotde9tessonsderécipientencéramique,comprenant:-1tessonàbordhautdepot(pot3-1)encéramiquelocalesansrevêtement(formeduxvesiècle)
-4tessonssansrevêtementcorrespondantàdespâtesenusageàlafinduBasMoyenÂgeetdudébutdelapériodemoderne.
-1morceaudelèchefriteàglaçureinterneverte(mêmepériode).-2fragmentsdepotengrèsdeNormandie.-1fragmentdeborddepotdefleur(xixesiècle?)
Datation proposée:hétérogène(fig. 42).
55II. Résultats
Fig. 42 Bord de coquemar – pot 3-1 de la tranchée 6. © Françoise Labaune-Jean, Inrap
Fig. 43 Formes médiévales de la couche 1059. © Françoise Labaune-Jean, Inrap
0 10 cmTr. 6 décap.
0 10 cm
us 1059-1
us 1059-2
us 1059-3
us 1059-4
us 1059-5
us 1059-6
us 1059-7
Us 1059 (tr7)Lotde94tessonsderécipientencéramiquecomprenant:-86tessonsàpâtefineenprovenancedesateliersdeChartres-de-Bretagne,avecdesbordsdepotsàlèvreenbandeau,unborddepotàlèvreenbourreletarrondiàgouttièreinterneetunborddepichetàlèvremoulurée.
-4tessonssansrevêtementmaisplusépaisquelelotprécédent,correspondantàlapansed’uneterrineoud’unejatteàdécordecordonsentrecroiséssurlasurfaceexterne.
-4tessonsd’unpichetanséàrevêtementdeglaçurenoncouvrantesurlafaceexterne.
Datation proposée:xiiesiècle-xiiiesiècle(fig. 43).
3.3 Informations du mobilier
Autermedecetinventaire,ilfautretenirquemalgréunmobilierfragmentéetmélangé,cedernierlivretoutefoisdesindicesimportantssurlachronologiedecesecteurdelaville.
Onnoteeneffetlaprésenceponctuelled’élémentsserattachantàlapériodeantique(us1008).LaphasemédiévaleestillustréepardesélémentsdeformescorrespondantauxproductionsdeChartres-de-Bretagne.D’aprèsl’aspectdespâtes,ilnes’agitpasdestoutespremièresproductionsreconnuesdecesateliersmaisplutôtdecellesenusageàpartirduxiiesiècleetdanslecourantduxiiiesiècle(us1022,us1052etus1059).
QuelquesformestypiquesduxvesiècleàRennes(dontdesbordsdepot3-1),toujoursenprovenancedesatelierschartrains,sontégalementsignaléesdansleslotsrecueillis(tr.6décap.),maisleslotslesplusdensessontceuxdelaphasedesxv-xviesièclesaveclespâtesbicoloresetlesprofils
56 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
classiquesduvaisselierenusageàcettepériode(Labaune-Jean2012).
Lesélémentsmédiévauxtrouventunéchoavecceuxissusdudiagnosticréaliséen2005,ruedeCarthage(Labaune-Jean2005,14).
3.4 Archivage du mobilier
Latotalitédumobilierestconditionnéeparmatériaux,partranchéeetparstructuredansuneuniquecagettenormalisée(caisseAllibertréf.21010),regroupantlestessonsdecéramiquesdesdifférentescouchesdudiagnosticainsiquelesraresfragmentsdeterrecuiteassociés.
57II. Résultats
4. Étude complémentaire par la réalisation de quatre sondages carottés (par Rémy Arthuis)
Quatresondagescarottés(SC1àSC4)d’undiamètrede3cmontétéréaliséssurl’emplacementducinémaGaumontàRennes.Laprofondeurdessondagesestlimitéeauxcapacitésdelamachine.Ilsonttousétéarrêtéssurunrefus(incapacitéàdescendreplusbas).LessondagesSC1,SC2etSC4ontrecoupélesubstratumnaturel(socleschisteuxousablefinargilo-limoneuxverdâtre).LesondageSC3s’estarrêtésurunrefusaprèsavoirtraverséexclusivementduremblai.Iln’estpassûrquelerefuscorrespondeàlaprésencedusubstratumpuisqu’aucunélémentducontinuumsoclerocheux/couverturesédimentairenaturelle,observéàlabasedesautressondages,n’aétéremonté.
Lahauteurdematériauxconservéssurlesubstratumestrespectivementde4,4,4,3et3,4mpourlessondagesSC1,SC2etSC4.Elleestde4mminimumaupointdesondageSC3(fig. 44).
L’ensembledessondagesrecoupentdesniveauxarchéologiquesdifficilesàcaractérisersurlaseulebasedecetéchantillonnage.Malgréuntamisagedelatotalitédessédimentséchantillonnés,seulsdeuxtessonsontétérécupérés.Ilsnesontpasidentifiables,etnepeuventdoncdonnerunhorizonchronologiquepardéfaut(échantillonnageforcémentnonreprésentatif).Cecidit,laprésenceenquantitédenoduledemortierblancmélangéàdusablefinpourraitappartenirouêtrepostérieurauMoyenÂge.Al’inverse,lesniveauxinférieurscontenantexclusivementdumortierrosepourraientêtreassimilésàlapériodeantique.Mêmes’ils’agitd’uncritèrediscriminantdiscutable,c’estleseulennotrepossessionquinouspermetdeproposerunechronologie.Nousnenousavanceronspasplussurlanaturedescouchessédimentairestraversées.Ilfautcependantnoterlaprésencederemblaisgraveleuxcontenantdesrésidusdesubstratum(schistegréseuxplusoumoinsaltéré)sesuperposantàdesremblaislimoneuxmarronassezcompact.LalimiteentrecesdeuxcomposantesnerespectepascelledelachronologieétablieentreMoyenÂgeetAntiquité(surlabasedesmortiers)danslessondagesSC1etSC2.Enrevanche,pourlessondagesSC3et4,cettelimitesemblecorrespondreàcelleentredesremblaisduMoyenÂgeetdesremblaispossiblementmodernes,voircontemporains(fig. 45).
58 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
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60 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
5. Vers l’identification d’un pôle majeur inédit de la cité médiévale de Rennes : une approche documentaire des vestiges du quai Duguay-Trouin (par Pierre Poilpré)
Afindedocumenteraumieuxlesvestigesmisaujourlorsdudiagnosticainsiqueleurcontexte,nousnousproposonsdesuivreuneméthodedéjàéprouvée,celledel’analyserégressive1.Enutilisantlesfameuxrentiersdelavilleetenprenantpourpointdedépartlecadastrenapoléonien(fig. 46),celle-cinouspermettradereconstituerlequartierassezprécisémentetdoncd’identifierouaumoinsdelocaliserhistoriquementlesstructuresarchéologiques2.Cetravailréalisé,c’est-à-direleplanduquartiermédiévalreconstitué,onpourraproposerquelquehypothèsepourlesvestigeslesplusanciens.
5.1 Le quartier après l’incendie 1720 : des hôtels particuliers et un couvent
En1720,aumomentdugrandincendiedelavilledeRennes,lequartierquinousoccupeestbiendifférentdeceluiquiseprésentesurlecadastrenapoléonien(fig. 47).D’abordparcequ’unegrandemajoritédesapartieorientale,àl’estdelarueduCarthage,aétédétruiteparlesinistreetquesareconstructions’estaccompagnéed’unerecompositionurbainevigoureuse,tendantversunplanorthonormé.EnsuiteparcequelacanalisationdelaVilainedontlestravauxontcommencédanslesannées1830aoblitérétoutelafrangesudduquartier.Iln’yafinalementquelapartieoccidentale,celleauseindelaquellel’opérationdediagnosticaétéréalisée,quiaétéépargnéepartoutescestransformations.
5.1.1 Sondages 1, 2, 5, 6 et 7 : le couvent du Mont-Calvaire, dit le Calvaire de Cucé
AuXVIIIesiècle,lazonediagnostiquéeappartientengrandepartieàuncouvent,celuideNotre-DameduMont-Calvaire.Lessondages1,2,5,6et7sontdanssonempriseetparaissentd’ailleursrévélerdesvestigesdecelui-ci.
Lafondationdececouventremonteà1671etn’estriendeplusqu’unetransformationd’ungrandhôtelparticulierenunétablissementreligieux.L’hôtel,appeléhôteldeCucé,étaitlapropriétéd’HenrideBourgneuf,barond’OrgèresetmarquisdeCucé,notablerennais,premierprésidentauparlementdeBretagnede1636jusqu’àsondécèsen1660,cousingermaindeladésormaisfameuseLouisedeQuengoquiserad’ailleursladernièrereprésentantedelafamilleBourgneuf3.C’estsaveuve,Callioped’Argentré,quientreprenddefonderuncouventdanscettemaison,moinsenraisondesapiétéquepoursonconfortpersonnel.Ellechoisitlescalvairiennes,dontlachapelleduMaraisàParisavaitaccueilliladépouilledesonmari
1. Poilpré2017.
2. Pourlareconstitutionduquartier,nesontutilisésiciquetroisrentiers,celuide1455(AD44,B2188),celuide1646(AD35,2A76)etcelui(quin’enestpasvraimentun)de1721(AD35,C3328).Onn’entrerapasicidansledétaildesreconstitutions,seulslesrésultatsserontcommentés.
3. Mathurin1908,p.7.
61II. Résultats
Fig. 46 Le quartier sur le cadastre napoléonien de 1842 (fond de plan : T. Lorho, SRA Bretagne). © Pierre Poilpré, Inrap
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canal de Vilaine
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établissement de roulage
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Fig. 1. Le quartier sur le cadastre napoléonien de 1842 (fond de plan : T. Lorho, SRA Bretagne) © Inrap, Pierre Poilpré
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Bâtiment
Cour
Cours d’eau Emprise d’opération
Emprise de sondage (2018)Place
Rue et ruelle
62 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
Fig. 46 Le quartier sur le cadastre napoléonien de 1842 (fond de plan : T. Lorho, SRA Bretagne). © Pierre Poilpré, Inrap
place de la Grande
Pompe et des Porches
Vilaine
couvent du Mont-Calvaire
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hôtel d’Armaillé
rue de la Poissonerie
rue de la Vieille Laiterierue St-Yves
le Cheval
de Bronze
la Pierre Percée
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poids
du roi
remise de carosse
(3)
(4)
PPDuguay-Trouin
Fig. 2. Le quartier en 1721 © Inrap, Pierre Poilpré
N
0 7,5 30 m
1/750
Parcelle portant au moins une maison
Jardin ou (?) non renseigné
Place
Structure archéologique (2005 et 2018)
Emprise de sondage (2018)
Numéro utilisé dans notre texte
Emprise des bâtiments au moins
en partie déjà existants (cadastre
napoléonien)
Rue et ruelle
Cours d’eau
Zone non étudiée (1)
tracé
blanc :
Fig. 47 Le quartier en 1721. © Pierre Poilpré, Inrap
63II. Résultats
aulendemaindudécèsdecelui-cidanscettemêmeville4.LeprojetestpeuappréciéparlesrennaisetparsoncélèbrejurisconsultePierreHévinquienseptembre1671adresseaugouverneurunmémoireexpliquantlesraisondecetteopposition:«Quoi!lavilleetlesfaubourgsdeRennes,desimédiocreétenduesontinondésdereligieux[...]danslessièclesprécédentsons’estcontentédecinqmonastères,[...]c’estunechoseétonnantequ’enmoinsdesoixanteans,ils’enestétablidouzenouveaux;etcelui-ciletreizième!5».Ilaboutitpourtantet,ennovembre,lafondationestentérinéeparunactequistipulequesontdonnésauxreligieusestoutl’hôtel,depuislePois du Duc(ouPoidsduRoi)jusqu’àlaplacedelaGrandePompe,ainsique«l’emplacementcontigudeplusieursmaisons,brûléesdanslegrandincendiede16606»,emplacementquicorrespondàdeuxparcelles(1 et 2, fig. 49)queMmed’Argentréavaitacquisesen1664etsurlesquelleslachapelleducouventserabientôtconstruite7.Maisl’actedonneégalementlesconditionsdelafondationetl’oncomprendmieuxledesseindelaveuve8.Lecouventdevraeneffets’appelerleCalvairedeCucé,lesarmesdelafondatricedevrontapparaitredanssonsceauetêtregravéestoutautourdelachapellequeferontconstruirelesreligieuses,chapellequidevraaccueillirensoncentreletombeaudesonprésidentdemari...Lessœursserontlesgardiennesdecetombeau,etellesnepourrontfaireenterrerpersonned’autredanslechœurdel’édificequidemeureraprohibitifpourM.Bourgneufetlafondatricequiserainhuméavecsonmarilorsdesondécès.L’acteajoutequelejouroùlecorpsdecedernierseraeffectivementtransportédanscetombeau,Mmed’Argentréentreraalorsdanslecouvententantquesœurconverse.Entantquesœurcertes,maisencompagniedesanièce,lacomtessedeVilleneuve,etsuiviedetoutsontraindemaison!BrefCallioped’Argentrés’arrangepoursemaintenirdanssonhôteltoutenencédantlapropriétéetdoncl’entretiengénéral,etcelasouscouvertdepiété.IlfautdirequelecoupleBourgneufétaitsemble-t-iltrèsdépensieretpassablementendettélorsdudécèsdemonsieur.Madame,quin’apasrenoncéàsontraindevie,trouvelàunebonneéchappatoired’autantplusqu’unefoislesreligieusesinstallées,elleirajusqu’àleuremprunterdessommesconsidérablesjamaisrestituées9.
LapremièrepierredelachapelleduCalvairedeCucé,cettefameuserotonde,n’estposéequ’en1678–l’oppositiondesRennaisàcecouventsembleêtrepourbeaucoupdansceretard10.Précisonspourquis’eninquiéteraitquelecorpsduprésidentBourgneufquiavaitététransféréàRennesl’annéesuivantsondécès,séjourneenattendantetdepuiscettedatedanslemonastèredesCapucinsdansl’actuellerued’Antrain.Callioped’Argentrédécèdele17juillet1680,avantl’achèvementdestravaux.Soncorpsseradéposécommeprévuaucentredelachapelleainsiqueceluidesonmariquilerejointlorsdelabénédictiondel’édificele1ernovembre168111.Ils’agissaitd’unmonumentremarquableetdémesuréoudumoinsàlamesuredutraindesafondatrice.
4. Ibid.,p.3.
5. PocquetduHaut-Jussé1916-1917,t.31-2,p.213.
6. Ibid,t.31-1,p.44.
7. AD35,26H9,liasse7.
8. AMR,GG311,pce.2.
9. En1680,lorsd’unrèglemententrelesdeuxparties,ondécouvrequeMmed’Argentrédoitquelque77000livresauxreligieuses.Fidèleàsatechnique,elles’ensortencédantàcelles-cidestableaux,del’argenterieoudesbustes…maisenleurdéfendantdelesvendre!(PocquetduHaut-Jussé1916-1917,t.31-1,p.44.)
10. Mathurin1908,p.7.
11. Id.
64 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
Fig. 48 La chapelle du couvent des Calvai-riennes après l’incendie en 1931. © Domaine public, collections Musée de Bretagne
LaRévolutionsupprimelecouventetlachapellereçoitalorsdesfêtesdécadaires.Plustard,auXIXesiècle,celle-ciestoccupéecommeleresteducouventparunentrepôtderoulage,ungarage,puispardesmagasinsavantd’êtretransforméeensalledecinémaauXXesiècle.JosephMathurin,prêtre,auteuren1908d’unenoticesurcettechapelleécritalors«[e]spéronsqu’aucunedesesrichessesartistiquesneseradétériorée12».Elleestdétruiteparunincendieen1931(fig. 48).
5.1.2 Sondages 3, 4 et 7 : des annexes d’hôtels particuliers
Lesondage7nesedéveloppepasentièrementàl’intérieurducouvent.Ilestàchevalsuruneautreparcelle(3, fig. 47)etlesvestigesqu’ilrévèlepourraitd’ailleurspourpartieêtreceuxdecettelimitedepropriété.Lessondages3et4,eux,appartiennentencoreàuneautreparcelle,voisinedelapremière(4, fig. 47).CesdeuxparcellesquidonnentsurlarueduCarthagesontchacunedesannexesdesdeuxgrandshôtelsparticuliersduquartier,celuid’Armaillépourla(3)etceluideClayespourla(4),tousdeuxinstalléssurleflancopposédelarue.La(3)contientnotammentuneremisedecarrosseetla(4)unepetitemaisonquiabritelespoidsduroietquel’onnommeparfoisainsi13.Lespoidsduroiétaientcesétalonsquidanstoutelavilleservaientderéférencepourlapeséedesproduits.Onverraplusloinlaraisonpourlaquellec’estunesimpleannexeprivéequienalagarde.Quoiqu’ilensoitlesvestigesmisaujourdanslesondage4nepeuventêtreassociésàcettefonction.
12. Ibid.,p.8.
13. Maiscen’estpaslamaisondeMonsieurLep(r)oiduRoycommeonpeutliredansunrécentmémoireuniversitairesurleshôtelsparticuliersrennais…
65II. Résultats
Fig. 46 Le quartier sur le cadastre napoléonien de 1842 (fond de plan : T. Lorho, SRA Bretagne). © Pierre Poilpré, Inrap
place de la Grande Pompe
Vilaine
hôtel de Cucé
ruelle publique et
place de Cartaige
cour publique
place de Cartaige
St-Martin
St-Martin
ruelle sur les vieux murs
(1)
rue de la Haute-Parcheminerie
rue de la Laiterierue St-Yves
le Grand Port
la Pierre Percée
(?)
(2)
(3)
(4)
(5)(6)
PPDuguay-Trouin
Fig. 3. Le quartier en 1646 © Inrap, Pierre Poilpré
N
0 7,5 30 m
1/750
Parcelle portant au moins une maison
Jardin ou (?) non renseigné
Place
Structure archéologique (2005 et 2018)
Emprise de sondage (2018)
Vestige d’enceinte urbaine
Rue et ruelle
Cours d’eau
Zone non étudiée
Évocation de la frange bâtie
Indication de propriété
Numéro utilisé dans notre texte(1)
Fig. 49 Le quartier en 1646. © Pierre Poilpré, Inrap
66 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
5.2 Le quartier au XVIIe siècle : de nombreuses places qui interrogent
5.2.1 Sondages 4, 5, 6 et 7 : une situation déjà proche de celle du XVIIIe siècle
AumilieuduXVIIesiècle,laconfigurationduquartierestunpeudifférente(fig. 49).Lecouventn’estpasencorefondéetc’estdoncl’hôteldeCucéquenoustrouvonsàsaplace.Lachapelleévidemmentn’existepasencore,lesdeuxparcellessurlesquelleselleseraconstruite,onl’adéjàvu,n’appartiennentpasencoreàl’ensemblefoncierdeCucé(1 et 2, fig. 49).Lesondage5estalorssusceptiblederévélerlaclôturequiséparaitl’hôteldelaplusvastedecesparcelles.Pourcequiestdesparcelles(3)et(4),ellesappartiennentdéjàrespectivementauxpropriétésD’ArmailléetDeClayesdontleshabitationsprincipalessonttournéespourl’heureverslaruedelaLaiterie(5 et 6, fig. 49).Cesdernièresn’ontpasencoregagnélesjardinsdederrière,làoùsedévelopperontbientôtleursricheshôtels.Celan’impliqueguèredechangementpournossondages4,6et7.C’estsurtoutauxabordsdel’opérationquelasituationestdifférenteetilconvientd’endireunmotpourlasuite.
5.2.2 Un quartier méconnu
AumilieuduXVIIesiècle,unlongpandumursuddel’enceinteantiqueestencoreperceptibledanslepaysage.IlestmentionnécommeconfrontdesparcellesetlaruellequiprolongelarueduCartageversl’estesttrèsdistinctementinstalléesursalargeur.Cequisurprendicicarlachoseesttoutàfaitméconnue,c’estlenombreetlasuperficiedesplacesautourdelarueduCartage.Ilyad’abordune«placedeCartaige»quiestexplicitementdécritedanslerentierde1646.Sicenomserencontreparfoisdanslalittératurehistorique,c’estsouventpourdésigneràtortlaplacedelaGrandePompe.Ellessontenréalitéclairementdistinctes.LaplacedeCartagesedéveloppelelongdelaruelledumêmenom,sursonflancouest,etdessineavecelleunlargeespaceouvertquiestditpublic.Cetespacevientmourirausudsurnosparcelles(3)et(4)au-devantdesquellesetdansleprolongementdelaruelles’ouvreune«courpublique»,unenouvelleplace.Enfin,àl’estdecettecoursetrouvelejardinDeClayes;laparcelleestdéclaréecommetelledanslerentier.Maisilsemblequedanslesfaits,cejardinaitluiaussiétéappelé«placedeCartaige».C’esteneffetlenomduconfrontquedonnenttouteslesparcellesdelaruedelaHauteParchemineriequilejouxtentausud.Etcen’estpasunamalgameaveclaruelledesvieuxmursquiestclairementdistinguéedelui.LejardinappartientbienàlapropriétéDeClayesdontl’habitationdonnesurlaLaiterie(6, fig. 49);c’estunecertitudequiestd’ailleursconfortéeparlesrentierspostérieursetparcelui,nousleverronsbientôt,quiestantérieur.Mais,danslapratique,cejardinestperçucomme«placedeCartage»etl’onsupposedoncquesonusageestplusoumoinscollectifetassociéauxautresespacesnommésCartage.Entoutcas,cen’estpassonappartenanceàl’habitationDeClayesquiestmisenavant.D’unpointdevuemorphologique,cetterelationfoncièreapparaîtd’ailleursassezartificielle.In fine,onconnaissaitetonconnaîtencoreuneruelleduCartageétroite,peupropiceàl’affluence,etondécouvrequ’aumilieuduXVIIesiècle,l’endroitestouvert,trèsouvertmême,etquelesespacesquilacernentsont,aumoinspourlaplupart,publiques.L’appellationdeCartages’appliquealorsàunezoneassezétenduequis’ouvrelargementsurlaplacedelaGrandePompeets’étendsurunepartiedesanciensmursdelacité.
67II. Résultats
5.3 Le quartier aux XVIe et XVe siècles : Cartage et ses abords
LessourcesquinouspermettentdereconstituerleparcellaireurbaindeRennesnousfontfaireunbondnotableentre1646et1455,aucunrentierexhaustiféventuellementdresséentrecesdeuxdatesnenousétantparvenu.Àcetteépoque,lesmursdelacitégallo-romainesontbienenplace(fig. 50).L’hôteldeCucén’existepas,troishabitationsdonnantsurlarueSaint-Yvessepartagentsonemplacement.LaplacedelaGrandePompeasansdouteuneformedifférentedecellequ’onconnaissaitjusqu’alors,plusrectangulaire,etelleestnomméeLeMarchéàl’Avoir.Iln’yapasdeplacedeCartage.Niàl’ouestdelaruelleoùl’ontrouveunehabitationditeCartagedontlaparcelles’étenddepuislesmursdelacitéjusqu’àlaplacedumarché.Niàl’estoùsetrouvecommeen1646unjardinappartenantàunemaisondelaruedelaLaiterie(ouSaint-Yvesici)appartenantalorsàuncertainPierredeBeaucé(6, fig. 50).Auseindecejardin,setrouveunechapelle,ditedeBeaumont,quin’étaitquerapidementévoquéeen1646.Onsaitqu’elleétaitappuyéesurlamuraille,ondéduitsalargeur,d’environ5m,maisonignoresalongueur.
A priori,peudesvestigesmisaujourparaîtêtreenrelationaveclareconstitutionobtenue.Cependant,onconstatequecertainssondages(3et4)prennentplacedansuneparcellenomméCartageetonverraqued’autres(5,6et7)nesontpeut-êtrepassidéconnectésdecemêmeCartage.LaquestionquiimportedésormaisestcelledelanaturedeceCartage.Plusieursfoismentionnéparleshistoriens,lecartageauraitétéunmarchémaisonpeineàenpercevoirlaconsistanceexactevoiremêmeàensituerl’emplacement.L’embarrasestd’autantplusgrandquetoutàcôtéamanifestementexistéunautremarché,celui«àl’avoir».Ilesttempsd’éclairerleschoses.
5.3.1 Le marché à l’avoir
En1455,onl’adit,setrouvesurlaplacedelaGrandePompele«marchéàl’avoir»quelerentierqualifieparfoisdéjàde«vieux»(fig. 50).L’avoirenancienfrançaisc’estl’animaldomestique,labête;ils’agitdoncd’unmarchéauxbestiaux14.OnsupposequecemarchéaétéimplantéiciavantlafinduXIIIesiècle,suiteàuntransfert15.Eneffet,en1289ilestquestiond’unemplacementdemaisonsituésurl’ancienneplaceduforum averii (marchéauxavoirs) entrelaBaudrairieetSaint-Georges,horslesmursdonc16.
Cependant,ilestpossiblequ’unmarchéexistaitdéjàplacedelaGrandePompeavantcetransfert,etcedepuislongtemps.En1037,leducAlainIIIdonneàSaint-Georgesuncenssurunmarchédelaville,leforum auxeisouanxeis17.L’originedusecondtermeestinconnue;P.Delabigne-Villeneuveaproposéprudemmentaussus,auxus*,l’étoffe,ouauca,auxa*,l’oiseauouenlatinmédiévall’oie18.Notonsqu’enlatinclassique,l’oiec’estanseretanserisaugénitifsingulier.Ceforumpourraitainsiêtreunmarchéauxétoffesouauxoiessicen’estàl’oie.Quoiqu’ilensoit,leforum auxeisapparaitunesecondefois,dansunacteduXIIesièclecettefois19,actedans
14. Dulatinmédiévalaveriaquidésigneaussibienleschevauxquelesbovins,lesovins,lesbêtesdesomme,lesanimauxutiliséspourlestravauxagricoles(DuCangeet al.1883,p.475).
15. Banéat1904-1909,t.1,p.93.
16. Cartulaire de Saint-Melaine…,n°87,p.151.
17. Cartulaire de l’abbaye de Saint-Georges…,n°47,p.145.
18. DuCangeet al.1883,p.464.
19. Cartulaire de l’abbaye de Saint-Georges…,n°50,p.148.
68 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
chemin d’entre la ripviere et la douve
Vieulx marché à l’Avoir
Vilaine
allé
e e
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ne
lle p
ou
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vill
e
Cartaige
chapelle de Beaumont
la Parcheminerie
rue Saint-Yves
rue St-Yves
la tour Blanche(?)
allé
e
(?)
(poterne)
étable et jardin
douve
(6)
PPDuguay-Trouin
Fig. 4. Le quartier en 1455 © Inrap, Pierre Poilpré
N
0 7,5 30 m
1/750
Parcelle portant au moins une maison
Jardin ou (?) non renseigné
Place
Structure archéologique (2005 et 2018)
Emprise de sondage (2018)
Enceinte urbaine
Rue et ruelle
Cours d’eau
Zone non étudiée
Évocation de la frange bâtie
Indication de propriété
Numéro utilisé dans notre texte(1)
Fig. 50 Le quartier en 1455. © Pierre Poilpré, Inrap
69II. Résultats
lequelP.Delabigne-Villeneuvereconnaîtdesindicationstopographiques:lesporches,cettegaleriequis’ouvraitsurlenorddelaplacedelaGrandePompeauXVesiècle,larueTrégetinquicouraitderrièrel’actuellemairieetralliaitcettemêmeplacedelaGrandePompe,etenfinlepuitsdelacité�.Pourl’historien,ilestalorsétabliqueleforum auxeissesituaitsurlaplacedelaGrandePompeetqu’iladoncprécédélemarchéàl’avoir.Lachoseesttoutàfaitpossiblemaisonsedoittoutefoisderemarquerquedansl’acteenquestion,lamentiondesporchesestloind’êtreévidenteetquecelledupuitsdelacitépourraitêtreutileàconditionquel’emplacementdecelui-cisoitconnu,cequinenoussemblepasêtrelecas.Etquandbienmême,rienn’indiquedetoutefaçondansletextequecesquelqueslieuxsontclairementsituésàproximitéduforum auxeis.Bref,l’argumentationestfaible.Sansdoutequelecréditqu’onaccordeàP.Delabigne-Villeneuveafaitque,malgrétout,sonhypothèseaparlasuiteétéreprise20.
In fine,unmarchéauxbestiauxexistaitsurlaplacedelaGrandePompeauXVesiècle.Ilnefaitguèrededoutequ’ils’ytrouvaitdepuisaumoinslafinduXIIIesiècle.Etpeut-être,maislesargumentsmanquent,qu’oncommerçaitdéjàiciauXIesiècle.Lefaitqu’ilsoitqualifiédevieuxaumilieuduXVesièclenes’opposeraitpasentoutcasàreteniruneorigineprécoce.
5.3.2 Cartage
Onpeutlireégalementquetoutàcôtédeceforum,setrouvaitunautre«trèsancienmarché»dontlenom,Cartage,viendraitdufaitquelesducsyprélevaientunquartdesdroitsperçussurlesproduitsvendus21.Enréalité,lacréationdecemarchénedatequede1484etsonactedenaissanceestbienconnupuisqu’ilestconservé.Cetteannée-là,leducFrançoisIIdécidelacréationàRennesdetroisnouveauxmarchés,encomplémentdeceuxexistantdéjà(lemarchéàl’avoiretlaCohueprèsdel’actuelleruedeToulouse).L’unserainstallésurlepontdeVilaineetvendradupoisson,unautresurlepontSaint-Germainseraconsacréàlaboucherie,etletroisièmequiseraétabli« en une place et maison nomée et vulgairement appelée Cartaige pour servir a vendre sel, gruau, cuyr tant a poil que tannéz, laines, tresses, beures, greisses et plusieurs autres denrées 22 ».Leducajoutequ’ilfaudra«mettre en une aelle (aile)et cousté d’icelle deraine (dernière) cohue, les poys et ballances de ceste notredite ville de Rennes».
CettemaisondeCartageonlaconnaît.C’estd’aprèslerentierde1455cettelongueparcellequilongeàl’ouestlaruelleduCartage,delaplacedumarchéàl’avoirjusqu’auxmursdelacité(fig. 50).C’estaufonddecelle-ciqu’aétémisaujourlelargemur.Celui-cipourrait-ildèslorsêtreliéàlacohuequeleduccréeàlafinduXVesiècle?Sansdoutepas.NousavonsputrouverdeuxdescriptionstotalementinéditesdelaparcelledeCartagedanscesannées-là23.Lapremièredoitdaterde1486;lepropriétaireestencoreceluiquiestmentionnédanslerentierde1455,JeandeLaHaye,etlacohuen’estpasencoreconstruite.Ondécouvrel’intérieurdelaparcelle:lelogisdevant,un«tresault»quilesépared’une«place»contenantuneétable,etunjardinderrièrequis’étendjusqu’auxmurs(fig. 51a).Cejardinparaîtplusvastequ’ilnedevaitl’êtreen1455etl’onsupposequ’entrecesdeuxdateslapartiesuddelaparcelles’estétendueversl’ouest,jusqu’àlalimitequ’onobserveradèslorsauxpériodespostérieuresetdontlessondages5,6et7enconserventpeut-êtrelesouvenir.Lasuperficieprécise
20. Cf.enparticulierBanéat1904-1909,t.1,p.93.
21. Decombe1892,p.28;Banéat1904-1909,t.1,p.104-105.Decombe1892,p.28;Banéat1904-1909,t.1,p.104-105.
22. AMR,HH186,pce1.
23. AMR,EE360,fol.31r°et62.
70 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
Logis
Place + étable
Jardin
Nouvelle
cohue
Nouvelle
maison + four
tressaut
porte
rue de la Beurrerie
PPDuguay-Trouin
Fig. 5. Évolution de la parcelle du Cartage à la fin des années 1480 © Inrap, Pierre Poilpré
N
0 7,5 30 m
1/750
a) en 1486 b) en 1487
quienestdonnéecorrespondeneffetparfaitementàcellequenousmesuronsavecunetellerestitution.LaruelleduCartage,elle,estcomptéeaveclaparcelle.Dèsl’annéesuivantesemble-t-il,en1487,laparcelleesttotalementtransforméeparl’établissementdelacohue.Onlesaitgrâceàladescriptiond’uneparcellequiestdite«derriere de la cohue nouvellement faicte pres la rue de la Beurerie de ceste ville de Rennes aultrefois nommée et vulgallement apelée Cartaige»etquel’oncomprendêtrel’ancienjardinduCartage(fig. 51b).NotonsaupassagequecetteappellationdeBeurreriepourLaiterieestunhapaxinédit.Laparcellepossèdelesdimensionsdecelledujardinrestituéen1486,estbordéeparlacohue,lesmursdelacitéetparlaruellequidevrarester«commun[e] tant a servir aux detempteurs desdictes chousses et es servitudes de ladicte cohue et de la chapelle de Beaumont».Plusieursbâtimentsd’habitationainsiqu’unfoursontalorsconstruitsdanscetteparcelle.Leshallesoccupentdonclamoitiénorddel’ancienneparcelledeCartage.Onapprendindirectementque«laporte»(principale?)decelles-cisetrouvedansleuranglesud-estets’ouvredoncsurlejardinBeaucé,celuidelachapelle.
CenesontdoncpasleshallesdeCartagequedévoilentlessondagesdudiagnostic.Maisleurprésenceicin’estpasanodineetdoitêtreinterrogée.Continuonsdèslorsrapidementleurhistoire.P.Banéats’estpeut-êtrelégèrementtrompélorsqu’ilaécritqueceshallesavaientétéutiliséesauXVIesièclepourlaconfectionetl’entreposaged’armements.S’appuyantsurlescomptesdesmiseursdelaville,ilprétendqu’onyfonddespiècesd’artilleriedanslesannées1511et1512etqu’en1585,lebâtimentestmêmeaffectéaucontrôleurdel’artillerieafindestocker«l’attiraildu
Fig. 51 Evolution de la parcelle du Cartage à la fin des années 1480. © Pierre Poilpré, Inrap
71II. Résultats
canondelaville24».Lachoseestenfaitpeut-êtrepluscomplexe.En1511et1585,iln’estpasquestiondeshallesoudelacohuedeCartagemaisdelamaisondeCartage25.CettemaisondeCartage,nousdoutonsqu’elleseconfondeaveclemarché.C’estplutôtlapartiesuddel’ancienneparcelledeCartage,cellesurlaquelleonaconstruitvers1486desbâtimentsetunfour,etpasn’importequelfourpuisqu’ils’agitdel’undesquatrefoursdelavillenousditletexte26.C’estplusprobablementiciqu’onfaisaitfondrelemétaletquerégnaituneambiancemilitaire.Cequin’empêchepasparcapillaritéqueleshallesvoisinesaientaccueilliaumoinsponctuellementdel’armement.En1512,onparleeneffetdel’«artillerie de la halle de Cartaige27»etunsiècleplustardetenverrabientôtlesconséquences.Quoiqu’ilensoit,lelieudemeuredédiéaucommercemêmesi,commeons’enaperçoiten1561,il«ne sert que le sabmedy matin jour de marché ordinaire28».Unregistredepolicedelafindesannées1560rappellepourchaquemarchédelavillequelsproduitsdoiventyêtremisenvente;pourleCartage,guèredechangement:«le beure, suiff et gresses, cuirs, laignes29».Finalement,en1612,alorsquedesmunitionssontbienentreposéesdansleshalles,lacohabitationtourneaudrame.Le18décembre,enfind’après-midi,«le feu print en vingt sept barraux (barils) de pouldre a canon qui estoient en la cohue de Cartage et poix du roy en laquelle cohue et pois y avoict grand nombre de bois, paille, foing, gresse, suif, cire et aultres mathieres combustibles apartenantes aux fermiers, occasion que le feu et en un instant ambrasa ladicte cohue et poix du roy30».C’estlafindelacohuedeCartage,elleneserapasreconstruite.L’endroitdemeureviergedeconstructionpendantplusieursdécenniesetc’estpourcetteraisonqu’en1646c’estunesimpleplace.Lesbâtimentsausuddelacohueontsansdouteétéaffectésvoiredétruitsparl’incendie.Onsaitquelaparcelleestdésormaisdiviséeendeuxen1646etquesafaçadesurlaruelleaétéreculée.C’esticientoutcasqueserontdorénavantconservéslespoidsduroi.
L’installationàlafinduXVesiècledecettecohueàcetendroitposequelquesquestions.D’abord,ilfautbienremarquerquemêmesilachosen’estpasexpliciteetn’ajamaiséténotée,cettecohueremplacedefaitlemarchéàl’avoir.Eneffet,cedernierquimentionnérégulièrementdanslessourcesrennaisesjusqu’àcettedate,endisparaîtensuitetotalement.Ensuite,pourquoicedéménagementdoncdansune«maison»,uneparcelleprivée?LesdeuxautresmarchéscréésenmêmetempsqueleCartagel’ontétésurdesponts.Onvoitbien,certes,pourcesdeux-là,unepoissonnerieetuneboucherie,l’intérêtd’êtreplacésau-dessusdelaVilaine,ceténormecaniveau.Maissurtout,danscescas-là,l’emplacementestcréédetoutespièces,iln’estpasprisàquelqu’un.LamaisonduCartageaurait-elleeuunstatutparticulier?Onaditquelatraditionvoulaitquecenomviennedelapartqueseréservaitleducsurcemarchémaisc’estévidemmentunanachronisme.Cenomexistaitbienavantquelemarchénesoitinstitué,dèsavant1455(datedurentier)voirepeut-être144431.PourP.Delabigne-Villeneuve,quiavaitsansdouterelevécetteincohérence,lamaisondeCartage«étaitlamaisonoùledroitdequartage,c’est-à-dire
24. Banéat1904-1909,t.1,p.105.
25. AMR,CC872/1,fol.82v°etDD126,pce.5.
26. AMR,EE360,fol.62.AMR,EE360,fol.62.
27. AMR,CC873,fol.18v°.AMR,CC873,fol.18v°.
28. Pichard-Rivalan2014,p.390,extraitd’unelettreduducd�ÉtampesàCatherinedeMédicisàproposdesprotestantsdelaville.
29. Ibid.,p.423.
30. AMR,H186,pce.11.AMR,H186,pce.11.AMR,H186,pce.11.
31. LamaisondeCartageseraitmentionnéedansdescomptes(desmiseurs?)de1444et1447d’aprèsunesortedechronologierédigéeen1633(AMR,DD126,pce.63).Àvérifier.
72 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
lequartdesmarchandisesvenduessouslefiefducaletprincipalementdesblés,étaitperçu,etoùl’onemmagasinaitlesproduitsdecedroit32».Cette«maison»auraitalorspuexisterindépendammentdumarchéhomonyme,c’est-à-direantérieurement,etauraitdépenduassezdirectementduduc.CestatutpourraitexpliquerpourquoiàlafinduXVesiècle,ontrouvanatureld’yinstallerunnouveaumarchéainsiquelespoidspublicsvoireunefonderiepourl’artilleriedelaville.
5.4 Le quartier au Moyen Âge central : l’hypothèse d’un pôle majeur inédit ?
Resteàidentifierl’épaismurdécouvertdanslesondage4,quiseprolongeaitdel’autrecôtédelarueduCarthageetquisembleantérieuràtouslesétatsquenousvenonsd’évoquer.Malheureusementlessourcesnousmanquentdorénavant.IlestimpossibleoupresquedesavoircequisepassaitprécisémentàcetendroitavantleXVesiècle.
Cependant,ilnousparaîtpossibledeproposerunepistederéflexionquis’accorderaitassezbienaveclesvestigesmisaujour.Lesparcellessurlesquellesetautourdesquelleslediagnosticaeulieurelèventtoutesetàtouteslesépoquesduducpuisduroi.Lachosen’estpastrèssurprenante;c’estlelotdenombredeparcellesducœurdelacitéetmêmedansunemoindredurestedelaville.Maiscequenousapprendlerentierde1455,c’estquetoutescelles,àtroisexceptionsprès,quisontsituéesdansl’anglesud-estdelacité,entrelesmursd’enceinte,laruedelaLaiterieetdeSaint-Yves,etl’hôpitalSaint-Yvesrelèventcertesdudomaineducalmaisautitred’unmembreparticulierdecelui-cinomméle«fiefduSénéchalGuillaume».Letoutdessineunensembled’unecohérencespatialeassezinhabituelledanslacité.Cettecohérenceserévèled’autantplusgrandelorsquenousfaisonsappelauxrentiersantérieursàceluide1455.Car,oui,ilexistebiendesrentiersantérieursàceluide1455,quatrepourledomaineducaldepuis138233.Certesilsnelivrentaucunmesuragepermettantcommec’estlecasavecceluide1455dereconstituerunetrameparcellaire.Maisilsdonnent,rueparrue,pourchaqueredevable,sonidentitéetlemontantdelarentedueetl’onpeutdoncparcomparaisonaveclesinformationsdonnéesen1455apprécierl’étatdudomaineàlafinduXIVesiècle.Et,chancepournous,lefiefduSénéchalGuillaume,quiexistedèsleplusancienrentier,faitsystématiquementl’objetd’unchapitreparticulier,chosequinouspermetd’apprécierdirectementlaconsistancedecemembre.Onconstatealorsqu’auXIVesiècle,l’ensembledecetangledelacitédépendbiendufiefduSénéchalGuillaume(fig. 52).Celui-cis’exerceégalementsurd’autresparcellesdelaville,enlarueTrégetin,prèsduChefdelaCohueoudesportesMordelaisesmaisdefaçonbeaucoupplusdispersée34.Setrouvedonciciunensembleparticulieretlephénomènedoitnousinterpellerpuisquenosvestigessetrouventenpleincœurdecelui-là.Qu’est-cedoncalorsquecefiefduSénéchalGuillaume?
D’abord,ilfautlesignaler,cefiefétaitjusqu’alorsbienméconnu.Ànotreconnaissance,seull’historienJ.-P.Leguay,cespécialisteduphénomèneurbainauMoyenÂge,aécritquelqueslignesàsonsujet.Malheureusement,celles-cisontbienerronées.Alorsqu’ilvientdereleverdanslerentierde1455l’existencedecefiefqu’ilqualifiede«curieux»,
32. S.A.I.V.1857,p.34.
33. AD44,B2187.
34. Cettedispersionquis’appréciemalàlaseulelecturedesrentiersduXIVesiècle,nousavonspulaconstateren1455grâceauxinformationsquenousaaimablementcommuniquéesMatthieuLeBoulc’h.Nousluiadressonsicinosremerciements.
73II. Résultats
cathédrale
château de Rennes
cohue
marché à l’avoir
PPDuguay-Trouin
Fig. 6. La construction mise au jour au sein de la cité médiévale (fond de plan : T. Lorho, SRA Bretagne) © Inrap, Pierre Poilpré
N
0 25 100 m
1/2500
Enceinte de la Cité
Porte antique supposée
Poterne antique
Ensemble identifié du fief du Sénéchal Guillaume aux XIVe-XVe siècles
Autre emplacement relevant du fief du Sénéchal Guillaume au XVe siècle (données M. Le Boulc’h)
Emprise approximative du quartier canonial aux XIIe-XIVe siècles (d’après Bachelier 2013, p. 345)
Mur mis au jour
Évocation de la construction
Chapelle de Beaumont
ilconcèdeque«l’originedecenomnouséchappe35».Maisremarquantquecedernierestégalementmentionnédanscequ’ilconsidèreêtreunrentierépiscopaldatéde1382,l’historienproposedevoirdansceGuillaumeunofficierdurégaire.Ilsous-entenddoncquelefiefduSénéchalGuillaumeseraitunmembredudomaineépiscopalconfiéàl’undecesofficiersnomméGuillaume.Onpeutdéjàs’étonnerqu’unofficierdurégaireprenneletitredesénéchal.MaissurtoutcerentierépiscopaldontLeguaydonneentoutebonnefoilaréférenceestenréalitéunecopieparDelabigne-Villeneuvedupremierrentierdudomaineducal,celuidontnousavonsparléplushaut!LefiefduSénéchalGuillaumeestdoncbienunmembredudomaineducal,en1455commeauXIVesiècle.Etparailleurs,ilnes’agitpasdufiefdusénéchalGuillaume,lefiefappartenant ausénéchalGuillaume.D’abordparcequ’ilya73ansentresesdeuxmentionslespluséloignées(1382et1455)etensuiteparcequ’iln’existepasdesénéchal
35. Leguay1975-1976,t.55,p.212.Leguay1975-1976,t.55,p.212.
Fig. 52 La construction mise au jour au sein de la cité médiévale 1842 (fond de plan : T. Lorho, SRA Bretagne). © Pierre Poilpré, Inrap
74 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
nomméGuillaumeàcesdates.Le«fiefduSénéchalGuillaume»,c’estunnom,uneappellation,cen’estpaslaréférenceàuneappartenance.Dumoins,pasencettepériodedelafinXIVe-milieuXVesiècles.Enrevanche,sicefiefportecenomc’estqueselontoutevraisemblance,ilabiendépenduparlepasséàunsénéchaletquecelui-ciétaitdénomméGuillaume.OrdesmentionsdesénéchalappeléGuillaumeiln’enmanquepasàRennes.Laquestionquiimportedésormaisestcelledelapertinenced’unfieftenuparunsénéchalouplusgénéralementcelledelafonctiond’unsénéchalauMoyenÂge.
Lesénéchal,encorenommédapiferenlatin,est,historiquement,lepremierofficierdusouverain.Lessuivantssontgénéralementetrespectivementlechancelier,leconnétable,lechambrieretlebouteiller.Celuiduroicommandel’armée,surveilleledomaineetrendlajustice,c’estsonreprésentant.Auseindelacourroyale,sonrôleetsesfonctionsprennentunetelleampleurqu’ilfinitpardevenirauXIIesiècle«unesortedevice-roiinvestidetouslespouvoirs36».Commençantàporterombrageauroi,Philippe-Augusteenarriveàsupprimerdéfinitivementlachargeen1191.Orl’administrationducale,celledeBretagne,estenpartiecalquéesurcelleduroyaumedeFrance.Dansl’étudequienBretagnefaitencoreréférencepourlapériode,N.-Y.Tonnerreindiquequelerôledusénéchaldanslacourducalesemanifeste«clairement»àpartirdelasecondemoitiéduXIIesièclebienquel’existencedecederniersoitattestéedèslafinduXIesiècle37.Dansunethèsepubliéeen1913,A.OheixatentédedéfinirlaplacedusénéchalenBretagne38;ilanotammentinsistésurlefaitqu’ilexistaitunsénéchalrégional,dontlesaffectationscouvraientl’ensembleduduché,etdessénéchauxdéléguésàchaquebaillies,cescirconscriptionsquisemblentavoirétéaunombredehuitenBretagne.MaissicettedistinctionnefaitguèrededouteàpartirdelafinduXIIesiècle,ilsemblequ’ellesoitmoinsévidenteauxpériodesprécédentes,dumoinsàRennes.AinsipourN.-Y.Tonnerre,MainfinitauXIesiècle,qu’OheixvoitsénéchaldeBretagneseraitenfaitsénéchaldeRennes39(fig. 53).EtpourleséditeursdelathèsedeGuillotel,Guillaume,possiblesénéchaldeBretagneaudébutduXIIesiècle,etGuillaume,sénéchaldeRennesdanslesannées1130-1140,sontunseuletmêmehomme,sénéchaldeRennes40(fig. 53).D’aprèsOheix,lesfonctionsdusénéchaldeBretagneétaient«exclusivementjudiciairesetadministratives»,alorsquepourceluid’unebaillies’ajoutaientsansdouteàsespremièresunefonctionmilitaire41.Relevonsqueparmicespremierssénéchaux,ceuxdeRennesetceuxdeNantesparaissentavoirétélesplus«actifs»mêmesicommeleconfesseànouveauN.-Y.Tonnerreils«sonttrèsmalconnus42».J.Bacheliernotequ’àRennes,àpartirdumilieuduXIIesiècle,lesénéchalportefréquemmentletitredemiles«poursoulignersonappartenanceàlachevalerie,danssonsensaristocratique,peut-êtreaussipouraffirmersonrôlemilitaire43».Ilremarqueégalementquesicelui-cin’estdansunpremiertempsqu’unsimpleofficierdelamaisonducalequin’apparaîtdanslesactesquecommetémoin,sonrôleévolueàpartirdecettemêmeépoque.Leduc-comtequi«fréquentedeplusenplusleNantais»estmoinsprésentàRennesetl’onvoitalorslesénéchalenregistrerlui-mêmedesactes44.
36. Oheix1913,p.2.Oheix1913,p.2.
37. Chédeville,Tonnerre1987,p.19,105.
38. Oheix1913.
39. Chédeville,Tonnerre1987,p.105.
40. Actes des ducs de Bretagne…,cfindex.
41. Oheix1913,p.21,51-52.
42. Chédeville,Tonnerre1987,p.19,105.
43. Bachelier2013,p.388.
44. Id.
75II. Résultats
Guillaumemaintenant.Peut-onidentifierceGuillaume?Non.Pasactuellemententoutcas.DelafinduXIesièclejusqu’auxannées1220,lessénéchauxquisesuccèdentàRennessenommentpresquetousGuillaume(fig. 53)!Enrevanche,iln’enexistepasavant,etuniquementdeuxaprèsàlafinduXIVesiècleetauXVesiècle.OnpeutdoncseulementsupposerqueleGuillaumedufiefdateduXIIeoududébutduXIIIesiècle.Peut-êtreest-ceceluidesannées1130queleducappelle«GuillaumemonsénéchaldeRennes45»ouencoreceluiquien1210rédigeunchirographeavecl’évêque46.
Quoiqu’ilensoit,lefiefduSénéchalGuillaumeparaîtavoirétéuneterreconstituéeparleducenfaveurdesonsénéchaletceentrelafinduXIeetledébutduXIIIesiècle.OnpeutalorspenserqueceGuillaumeyavaitunerésidence.Celle-ciauraitpuêtreplusoumoinsfortifiée.Lemurépaispourraitalorsenêtrelevestige.Maisonpeutsedemandersicetteterreetlaconstructionmiseaujourneparticipentpasplusgénéralementd’unedéfenseorganiséedelacité.Lechâteaududuc-comte,onlesait,étaitnichédansl’anglequeformeaunorddelacitélamurailleantique,immédiatementenarrièred’unepoternedelaville.OrlaseuleautrepoterneantiqueconnueàRennesestcelleenarrièredelaquellesedéveloppenotreconstruction(fig. 52).Onnoteraàcetégardqu’unouvrageapeut-êtreexistéenavantdecettepoterne.Eneffet,ilestditen1646quedanslefonddelaparcelledelaruedelaHaute-Parchemineriequenousrestituonsdevantlapoternesetrouveune«vouste affaisée».Orcettevoûteneparaîtpascorrespondreàlapoterneelle-mêmepuisqu’onsaitquecelle-ciétaitenbonneétatlorsqu’elleaétéobservéeauxXIXeetXXesiècles(fig. 49).En1455,lavoisinedecetteparcelleestmoinslonguequelesautresattenantes,laissantpenserqu’unobstaclel’empêchaitdesedévelopperjusqu’auxmursdelaville(fig. 50).Quoiqu’ilensoit,ilyalàunparallèletroublantentrelechâteaudeRennesetnotreconstruction.Voiremêmeunparallélismepuisquelesdeuxsetrouventsurunefaceopposéedelacité.Enallantplusavant,onpeutsedemandersicephénomènen’estpasencoreplusprégnant.Lemarchéàl’avoirdontonavuquelesoriginespouvaientêtretrèsanciennes,jouxteeneffetcetensembledufiefduSénéchalGuillaumeetsemblefaireéchoàlagrandecohuequiaunord,elle,voisineaveclechâteauducal.Cesmarchéspourraients’êtredéveloppéschacunsouslaprotectiond’uneautoritédansunerépartitiondel’espaceassezconcertée.C’estdoncpotentiellementunpôlemajeurdelacité,enplusdeceuxconnusduchâteauetdelacathédrale,quisedévoile.Onestdèslorstentéd’associeràlaconstructionmiseaujourlachapelledeBeaumontvoirelaquasi-placequil’accueille.Cettechapelleest,elleaussi,bienméconnue.Onlasituaitjusqu’àprésentdanslarueSaint-Yves,àl’ouestdel’hôteldeCucé�!P.Delabigne-Villeneuve«croitquecettechapelleavaitétéfondéeparJeandeBeaumont,seigneurdeSainte-Foi,chanoinedeRennesen1415»nousrapportel’abbéGuillotindeCorson47.Riennepermetdel’affirmer.Enrevanche,cequ’onsaitgrâceauxpremiersrentiers,c’estquelaparcellesurlaquellesetrouvelachapelleappartientbienàlafinduXIVesiècleàunJehandeBeaumont,prénometnomtrèscourants,etquesonvoisinestunautreBeaumont.BreflesBeaumonthabitenticietilsontpeut-êtrelaisséleurnomàlachapellemaiscelle-ciafortbienpulesprécéder.Carenfin,cettechapelleestconstruitecontrelamurailleantique,bienéloignéedel’habitationdelaquelleelledépendsurlaruedelaLaiterie.Elleestentouréedujardindecettemaisonqu’onsaitêtreconsidérécommeuneplaceauXVIesiècle.PourcequiestduXVesiècle,nousn’avonspasd’informationsurlafaçondontétaitperçucejardinmaisenrevanchetouteslesmentionsdelaruelleduCartageindiquentquela
45. Actes des ducs de Bretagne…,p.483.
46. Chédeville,Tonnerre1987,p.105.
47. Id.
76 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
Sénéchaux de Rennes Sénéchaux de Bretagne
av. 1040 Mainfinidus
av. 1077 Menfinit dapifer
1089 Menfinidus dapifer
1089 Menfinit dapifer
ca 1084-1112 Mainfinitus senescallus comitis Britanniae
ca 1100-1112 Hugo ca 1084-1112 Willelmus siniscallus comitis
1101 Guillelmus dapifer
1105 Morvannus dapifer
1106 Willelmus siniscallus
1130 Willelmus dapifer Redonensis
1141 Willelmus dapifer Redonensis
1141 Guido
1150-1166 Guido dapifer de Redon.
1168-1178 Guillaume de Lanvallai
ca 1171 Guillaume 1171 Willermus senescalus Britanniae
1181 Reginaud Boterel ca 1169-1185 Alain de Dinan
1187 Guillaume 1185 Raoul de Fougères
ca 1189 Guillaume ca 1186-1201 Maurice de Craon
1193 Guillaume
1200 Guillaume
1201-1207 Guillaume
1203 Guillaume
1206 Guillaume
1208 Guillaume
1214 Guillaume 1212 Juhellus de Meduana
1219 Ruelland de Daier 12.. Juhel de Mayenne
1220 Ruellenus de Guer 1220 Petrus Judicaëlis
1220 Guillaume 1221 Petrus Judicaëlis
1221 Rivallon
1225 Willelmus
1226 Guillelmus
1237 Olivier Guernier 1235 Normand de Qué briac
1241 Geoffroi Blandin 1241 Petrus de Vetreriis
1253 Jonanes de Deliouc
1256 Johannes de Deliec
1257 Jean de Delioc
1261 Macé de Bolbazion
1264 Lucas de La Roncière
1268 Gaufridus de Bistin
1271 Alanus de Boesbily
1272 Alain de Boysbili
1277 Alain de Boisbili
1297 Robin Raguenel
1314 Rolland de Bouric
1315 Rolland de Kerhervé
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1337 Éon de Tréal
1340 Pierre Toupu, sénéchal de la Cour de Rennes
1374 Guillaume Jarnoen
1380 Pierre Hattes, sénéchal de Rennes et Nantes
1389 Pierre Hattes, sénéchal de Rennes et Nantes
1389 Robert Brochereul, sénéchal de Rennes et Nantes
1400 Robert Brochereul, sénéchal de Rennes et Nantes
1413 Guillaume Deelin, sénéchal de Rennes et Nantes
1417 Guillaume Deelin, sénéchal de Rennes et Nantes
1419 Pierre de L’Hospital, sénéchal de Rennes et de Broërech
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5, p
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1440 Pierre de L’Hospital, sénéchal de Rennes et de Broërech
Fig. 7. Occurrences avérées et supposées « sénéchal de Rennes » et « sénéchal de Bretagne » (en bleu : le prénom Guillaume) © Inrap, Pierre Poilpré
Fig. 53 Occurrences avérées et supposées « sénéchal de Rennes » et « sénéchal de Bre-tagne ». © Pierre Poilpré, Inrap
destinationdelaruelleestlachapelle,renforçantl’impressionquel’édificeestdavantageassociéàl’espacepubliquequ’àlamaisondelaLaiterie.S’ilfautretenirl’hypothèsed’unechapelleplusanciennequelesBeaumont,onremarquealorsquecelle-cisesituetoutàcôtédelaconstructionqu’onsupposedépendredusénéchalGuillaume.Cettedernièrepourraitavoireusachapelledelamêmefaçonquepourraitl’avoireuunpôlecastral.Mais,quoiqu’ilensoitdecettechapelle,ilexistedetoutefaçonunesymétrieassezsingulièreentrelechâteaudeRennesetcetteconstructionquiinciteàdonneràcelle-ciunefonctionmilitaire.Leducauraconfiéladéfensedelamuraillesuddelavilleàsonsénéchal.Pourdesraisonsquenousignoronscetteaffectationneserapasmaintenueetledomainedusénéchalréintégréàceluiduduc.Cemembreconserverauntempslenomdesonancienpossesseuretunecertainespécificité,jusqu’auXVesiècle,avantd’êtrecomplètementdissoutdansledomaineducaletdefinalementtomberdansl’oubli.
77II. Résultats
6.1 Le castrum
Lessondagesréaliséslorsdel’opérationdediagnosticn’ontpaspermisdemettreenévidencedeniveauantiqueclairementidentifié.Cependantplusieursélémentsnouspermettentdepressentirlaprésencedevestigesconservés.Toutd’abord,laquestiondurempartn’estpasrésolue.Eneffets’ilestsûrquelestravauxde1968onttrèslargementdétruitlamurailleduIIIesiècle,nousnesavonspasàquelpoint.Ilresteunepetitepossibilitéqu’unfragmentsoitconservé,souslemursuddelasalle4.Nousavonsvuquelacavecontemporaines’installeprobablementdansl’angledubâtimentduXIIesiècleetdelamuraille.Ainsiilestpossiblequ’enpiquetantlesenduitsencimentdelacave,nousretrouvionsleparementnorddumurantiqueetparextensiondelapoterne.Enoutre,danslessondages3,4,5,6et7,nousnoussommesarrêtéssurdesniveauxmédiévauxconservés;ilestdoncprobablequedesniveauxplusancienssoientconservés.Danslatranchée4,unniveaudesoletdesremblaiscontenantdescoquillesd’huîtresetdesfragmentsdeterrescuitesantiquessontrecoupésparlatranchéedefondationdumur1037,datéduXIIesiècle.Notonségalementquedifférentsremblaisdusitecontiennentdelacéramiqueantique.Enfin,lessondagescarottésmontrentdesépaisseursdeniveauxanthropisésimportantes,allantde3m(SC4)à4m(SC1etSC2).Ainsiauvudel’ensembledeceséléments,onpeutlégitimementsupposerlaprésencedevestigesantiquesconservés,ainsiquedesniveauxduHautMoyenAge.
Parailleurslescarottagesetlessondagesmontrentbienledénivelénaturelaunorddurempart.Ainsiilseraitintéressantd’étudierlaformationdesremblaisàcetendroitprécispourcomprendrecommentétaitaménagéelavilleàl’intérieurducastrum;celapermettraitpeut-êtred’apporterdenouveauxélémentsquantàlaquestiondel’existenced’unboulevarddecirculation(Pouille2005).
6.2 Le fief du sénéchal Guillaume
L’élémentleplusmarquantdecediagnosticestladécouvertedel’angled’unimposantbâtiment.Lesmurs,contrefortés,deplusde2mdelargeetl’appareillagedetrèsbellequalitéindiquenttoutdesuiteunouvrageprestigieux,quin’asansdoutepuêtrefinancéqueparunmembrepuissantdelasociété.Touteslescomparaisonsstructurellespertinentessemblentnousindiquerquenoussommesenprésenced’unetour-maîtresseromane.Eneffetlesédificesquiserapprochentdenotrebâtiment,tantparlesformes,lesépaisseursdemursetlesdimensionssontlesdonjonsdeSainte-Suzanne(53)(fig. 54),Loches(37),Langeais(37)(fig. 55),Montrichard(41)(fig. 56),etc.etafortioriquandcestours-maîtressessontplacéessurdespointsfaiblesdesrempartsantiques,angles,portesetpoternes,commeauMans(72),Périgueux(24)(fig. 57),Toulouse(31),etc.Deplusladatationaucarbone14,nousconfirmelaconstructiondubâtimentauxXIe-XIIesiècles.Cependant,lechâteaucomtaldeRennes,s’ilestmalconnu,estnéanmoinsbienplacégéographiquement.Différentesarchivesettravauxscientifiquesledocumententbien(Aubert,Croix,Denis,2010,Bachelier,2014).Uneautremotteassezhypothétiquepourraitavoirexistéàl’intérieurducastrum,lamotteSaint-Pierre,maisellesesitueraitausuddelacathédrale(Brand’Honneur,2010).Sinosvestigessontbienlesbasesd’unbâtimentroman,seposelaquestiondeleurfonctionetdeleurpropriété.
6. Synthèse
78 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
Fig. 54 Tour-maîtresse de Sainte-Suzanne. © Marie Millet, Inrap
Fig. 55 Tour-maîtresse de Langeais. © Domaine public, Peter McCurdy
Fig. 56 56. Tour-maîtresse de Montrichard. © Domaine public, Daniel Jolivet
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79II. Résultats
Fig. 57 Tour, Périgueux. © Domaine public, anonyme
54
Toutel’extrémitéouestdubâtimentestprobablementsituéedansl’empriseconcernéeparleprojetd’aménagementdelaparcelle,surunesurfacede7,75mpar4,50metilrestepotentiellement5à6md’élévationintérieureconservée,comprenantaumoinsunniveau;lesremblaisd’abandonpourraientavoirpiégésdessols.Unefouilleapporteraitégalementunevueducontextedanslequels’inscrivaitcemonument.Eneffetaunorddecelui-cidumobilierdesXIIe-XIIIesiècles(us1059)aététrouvécequilaisseprésagerqu’ilrestedelastratigraphieenplace,contemporainedel’édifice.Celapermettraitaussidecomprendrecommentseplacentlesremblaissurlecôtéouestdubâti.Eneffet,sil’édificeaservidemurterrasseauxremblaisnord,qu’enest-ilàl’estetàl’ouest?
Confrontéeauxvestigesdécouverts,l’étudedocumentairedePierrePoilpréapporteunensemblededonnéesinéditpourl’histoiredelavilledeRennes.Avecl’ensembledeparcellesdépendantauMoyenÂgedu«fiefduSénéchalGuillaume»etlaprobabletour-maîtresse,ilsembleraitquenoussoyonssurl’emplacementd’undeuxièmechâteauàRennes,placéenmiroirduchâteaucomtal.Celui-ci,placésurlamuraillenordducastrum,estaussiàl’emplacementd’unepoterneantique(Bachelier,2014,Brand’Honneur,2010).Cesdeuxlieux,ensymétrie,pourraientêtreplacéslelongd’unaxemajeur,peut-êtreantique,aunord-ouestpourlechâteaucomtaletausud-estpourlapartiequinousconcerne.Notonsenfinlaprésence,probablementancienne,d’espacespublicsaunorddubâtiment,etl’existenceaumoinsdèsleXIVesiècle,delachapelledeBeaumont.
80 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
L’ensembledecesélémentssemblentrévélerl’existenced’unpôletrèsfortdelaville,sansdoutelesiègedelasénéchaussée.Parailleurslarivalitéavecunsénéchaldevenutroppuissant,pourraitpeut-êtreexpliquerlestracesderubéfaction,ladémolitiondubâtiment,etl’oublitotaldel’existencedecefiefdontquasimentaucunetracenenousétaitjusqu’alorsparvenue.Cetypedestructureurbainecomprenantplusieursfiefsidentifiés,appartenantaupouvoirtemporel,nesemblepascommunetseraitnouveaupourlaBretagne.QuelquesexemplessemblentexisterdanslamoitiésuddelaFrance,notammentàPérigueux(24)oùl’onnotelaprésencededeuxchâteaux,lechâteaucomtalconstruitdansl’amphithéâtreetlechâteauBarrière,comprenantunetourduXIIesiècle,construitesurlerempartduIIIesiècle.
6.3 Les halles du Cartage
Aujourd’huiencorelaruelongeantl’emprisedel’opérationarchéologiquesenommerueduCartage.Cevocable,sansdoutetrèsancien,esttraditionnellementexpliquéparl’existenced’unetaxeprélevéeparleducdeBretagned’unquartsurleprixdeventedesbêtesauxhallesdumêmenom(Banéat,1911).L’étudedocumentairedePierrePoilpréamisenévidencelaprésencedecelles-cisurlecôtéouestdelarueduCartage,etdoncdansl’empriseduprojet.Aucunetracearchéologiqueobservéenepeutpourl’instantêtrerattachéeprécisémentàcetaménagement.Desniveauxenplaceontlivrédesfragmentsdecéramiquesdelafindel’époquemédiévale(us1022).Touteunepartiedelastratigraphieobservéedanslestranchées5,6et7estclairementsituéeentreleXIIesiècleetl’époquemoderne.Lavisionrestreintequ’offreundiagnosticnepermetpasaujourd’huidetoutexpliquer,maislafourchettechronologiquenouspermetdepressentirquel’étudedecesniveauxapporteraitdesdonnéessurl’environnementetpeut-êtresurlebâtimentlui-mêmedeshallesduCartage.
6.4 L’hôtel de Cucé et le couvent des Calvairiennes
L’hôtelparticulier,ditdeCucé,sesituesurlesparcellesconcernéesparlediagnostic,àpartirduXVIesiècle.Onnesaitpasgrand-chosedubâtihormisqu’ilpossèdeunechapelle,unecouretunjardin(Banéat,1911).Cetensembleestdonné,parCallioped’Argentré,en1671auxreligieusesduCalvaire.Lachapelledeplancentréestcommencéeen1678.CetédificeestunechapellemortuairedédiéeàHenrydeBourgneuf,marquisdeCucé,premierprésidentduparlementdeBretagne,défuntépouxdeladonatrice.Lebâtimentovale,d’environ20msur14m,dotéd’undécornéo-classiqueencalcaireestsurmontéd’undôme,soutenupardescariatides(Banéat,1911).Ausuddelachapellesedéveloppeunbâtiment,lelongdelarueduCartage;lapartiesud-ouestétaitunespaceouvert,couretjardin(fig. 58).Decetensemble,lediagnosticarévélélemursuddelachapelle(us1017)etsansdouteunmassifliéàunescalier(us1026);peut-êtreaussilemur1066.Enrevancheilsembleraitquelesniveauxdesolsassociésàcesmursaientdisparus,sansdoutedétruitsparungrandterrassementavantlamiseenœuvreducinémaactuel.Ainsi,hormisquelquesmaçonneries,peudefaitsarchéologiquessemblentrattacheràlapériodemoderne.Notonstoutdemêmelapossibilitéderencontrerdessépulturesdansetautourdelachapellemoderne;etégalementassociéesàlachapelleantérieuredontl’emplacementn’estpasconnu.
81II. Résultats
6.5 L’Omnia, le Dauphin, le Royal, le Gaumont
Lesmatériauxdeconstructiondelacaveobservéedanslatranchée4semblentêtredesblocsderécupérationdelachapelleducouventdesCalvairiennes.Sicettehypothèsesevérifie,celaplacelaconstructiondelacaveaprès1931.Cettecavepourraitêtreouavoirservid’abripendantlaSecondeGuerremondiale.DocumentécepossiblerefugeapporteraitdesdonnéessurladéfensepassiveàRennespendantleconflit.Danslessondages1,2,3,5,6et7,deslongrinesdebétonontétémisesenévidence.Toutesn’appartiennentpasàlamêmephasedeconstruction.Celles-cisontlestémoinsdesdifférentesphasesdeconstructionduXXesiècleetdesdifférentscinémasquisesontsuccédés(l’Omnia,leDauphin,leRoyaletenfinleGaumont).L’histoiredecescinémascommenceen1906,lepremier,l’Omnias’installantdirectementdanslachapelleducouventdesCalvairiennes.Ilestànoterquedanslatranchée7,lareprisedemaçonnerie1072montrequel’onaprissoinderemonterlemur1062aprèssonpercementpourl’installationdelalongrine1063,cequimontrequecemurétaitencoreenélévation.
Fig. 58 Plan du couvent des Calvairiennes, 1924, document communiqué par Dominique Pouille. © Musée de Bretagne (?)
82 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
7. Conclusion
Lediagnosticdu12quaiDuguay-Trouins’estrévélépositif,etprésenteunfortpotentielarchéologique.Malgrél’absenced’observationdeniveauantique,ilsemblepossiblequedesélémentsdecettepériodesoientencoreenplace.Demêmesiunfragmentdelamurailleantiquesubsiste,celan’apuêtrevérifié;laseulepossibilitéderetrouvercettemaçonnerieseraitdepiqueterlesenduitscimentsdelacavecontemporaine,quisembles’appuyerdessus.
L’apportmajeurdecetteopérationestladécouverted’unédificeenpierre,imposant,datédesXIe-XIIesiècles.Lesdonnéesarchéologiques,confortéesparl’étudedocumentairedePierrePoilpré,semblentindiquerquenoussommesenprésenced’unetour-maîtresseromane,sisesurlesparcellesrelevantdu«fiefdusénéchalGuillaume».Cettedécouverte,totalementinédite,génèrebeaucoupdenouvellesquestionssurlastructuredelavilleauMoyenAgeetsurlarépartitiondespouvoirs.
Uncertainnombredeniveauxsontattribuablesàlafindel’époquemédiévale.Leurétudepermettraitsansdouted’appréhenderladestructiondel’édificeroman,l’installationdeshallesduCartageetleurenvironnement.Enrevanche,ilsembleraitqu’ilyaitpeudevestigesdel’époquemoderne,hormisquelquesmurs,sansdoutedufaitd’unterrassementmassifàl’époquecontemporaine,lorsdelaconstructiond’undescinémas.Ilfaudratoutefoisrestervigilantsurladécouvertedepossiblessépultures,deuxchapelles(chapelledescalvairiennesetchapelledel’hôteldeCucé)étantmentionnéesdansl’empriseduprojet.
Lesvestigessesituentenmoyenneàunequarantainedecentimètressouslasurfacedesdallesbétonactuelles;lesaménagementscontemporainsdesdifférentscinémasontsansdoutemorcelél’information.Danslecadred’uneprescriptiondefouille,laplusgrossedifficultéserasansdoutelecontexted’intervention,bâtiounon,lestockageetl’évacuationdesdéblais.Laréalisationdesquatresondagescarottésmontreuneépaisseurde2à4mdeniveauxanthropisés;notonsenfinquel’édificedesXIe-XIIesièclespourraitêtreconservésuruneélévationd’unpeuplusde5m.
Unefouilleetuneétudeapprofondiedecesecteurdelaville,àl’intérieurducastrumantique,apporteraientincontestablementdesélémentsinéditssurl’histoiredeRennesàl’époquemédiévale,dontl’apportpourraitdépasserlecadrerégional.
83II. Résultats
Bibliographie
Bibliographie,MarieMillet
Aubert,Croix,Denis,2010:AUBERT,(G.),CROIX,(A.),DENIS,(M.)(sousladir.)-Histoire de Rennes,PUR,Rennes,2010
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Bousquet1968:BOUSQUET,(J.)-Rennes, 8-14 quai Duguay-Trouin, rapport de sauvetage urgent,1968
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ChédevilleTonnerre1986:CHEDEVILLE,(A.),TONNERRE,(N.-Y.)-La Bretagne féodale (XIe-XIIIe siècles),1986
Mesqui1991:MESQUI,(J.)-Châteaux et enceintes de la France médiévale, De la défense à la résidence,Picard,1991,2volumes
Toulmouche1847:TOULMOUCHE,(A.)-Histoire archéologique de l’époque gallo-romaine de la ville de Rennes,1847
Pouille1997:POUILLE,(D.)-Rennes, 1 rue Saint-Yves, rapport de diagnostic,1997
Pouille2005:POUILLE,(D.)-Rennes, rue du Cartage, rapport de diagnostic,2005
Pouille2009:POUILLE,(D.)-Rennes antique,PUR,2009
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Bibliographie,PierrePoilpré
Bachelier2013:BACHELIER(J.)–Villes et villages de Haute-Bretagne : les réseaux de peuplement (XIe-XIIIe siècles).Thèsededoctorat:Histoire:Rennes2,2013,2vol.,955p.
Banéat1904-1909:BANÉAT(P.)–Le Vieux Rennes.Rennes:J.PlihonetL.Hommay,t.1,1904,584p.,t.2,1909,304p.
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Chédeville,Tonnerre1987:CHÉDEVILLE(A.),TONNERRE(N.-Y.)–La Bretagne féodale, XIe-XIIIe siècle. Rennes:Ouest-France,1987,427p.
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PichardRivalan2014:PICHARDRIVALAN(M.)–Rennes, naissance d’une capitale provinciale (1491-1610).Thèsededoctorat:Histoire:Rennes2,
84 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
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SOURCES
Sources imprimées
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• Cartulaire de l’abbaye de Saint-Georges de Rennes.Éd.DELABIGNE-VILLENEUVE(P.),Rennes:Ch.Catel,1876,540p.
• Cartulaire de Saint-Melaine de Rennes suivi de 51 chartes originales. Éd.REYDELLET(Ch.),CHAUVIN-LECHAPTOIS
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SourceS manuScriteS
• Archives départementales d’Ille-et-Vilaine (AD35)
2A76:DomainedeRennes,réformation,1646
2A83:DomainedeRennes,réformation,1673-1678
C3328:VilledeRennes,incendiede1720,procès-verbaldesmaisons,1721
26H9:Clergérégulier,calvairiennes,titresetaveux,1664-1780
3P2155:Cadastre,étatsdesectiondelacommunedeRennes,1842
• Archives départementales de Loire-Atlantique (AD44)
B2187:SénéchausséedeRennes,rôlesrentiersdudomainedeRennes,1382-ca1400
B2188:SénéchausséedeRennes,rôlerentierdudomainedeRennes,1455
• Archives municipales de Rennes (AMR)
CC872/1:Financesetcontributions,comptesdesmiseurs,1511
CC873:Financesetcontributions,comptesdesmiseurs,1512-1513
DD126:Bienscommunaux,terrainsprèslepontdelaPoissonnerieetduCarthage,1596-1784
EE360:Affairesmilitaires,prisagedesmaisonsdeRennes,1487
1G31:CadastredeRennes,étatsdesection,1842
GG311:Cultes,religieusesdeNotre-DameduMontCalvaire,1671-1745
HH186:Commerce,ancienneshallesdelavilledeRennes,1484-1720
Sources iconographiques
• Archives départementales d’Ille-et-Vilaine (AD35)
C3046/10:Intendance,«PlandelarivièredeVillaine...»,1790
3P5464:Cadastre,planchescadastralesdelacommunedeRennes,1842
• Archives municipales de Rennes (AMR)
1Fi1:«Plandel’incendiedelavilledeRennes»,ca1721
III. Inventaires
86 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
N° tr. N° US Nature Sous Sur Equivalent
1 1000 dalle béton décapage 1001
1 1001 remblai 1000 1002
1 1002 remblai 1001 1003
1 1003 longrine 1002 1004
1 1004 creusement, tranchée de fondation 1003 1005
1 1005 remblai 1004 arrêt de fouille
2 1006 longrine 1000 1007
2 1007 remblai 1006 1011
2 1008 remblai 1007 arrêt de fouille 1052
3 1009 creusement, tranchée de fondation 1010 1008
3 1010 mur E/O 1011 1009
3 1011 comblement 1007 1010
5 1012 dalle béton décapage 1013
5 1013 remblai 1012 1014
5 1014 remblai 1013 1041
5 1015 remblai 1016 1020
5 1016 creusement, tranchée de fondation 1017 1015
5 1017 mur E/O 1071 1016
5 1018 creusement 1019 1021
5 1019 remblai 1020 1018
5 1020 remblai 1015 1019
5 1021 remblai 1018 1022
5 1022 remblai 1021 1023 et 1024
5 1023 creusement 1022 terrasse alluviale
5 1024 remblai 1022 1025
5 1025 creusement, trou de poteau 1024 terrasse alluviale
6 1026 maçonnerie 1071 1027
6 1027 creusement, tranchée de fondation 1026 1028
6 1028 remblai 1027 1029
6 1029 remblai 1028 1030
6 1030 remblai 1029 1031
6 1031 remblai 1030 1032
6 1032 creusement 1031 1034
6 1033 remblai 1071 1036
6 1034 sol 1032 1021 1035
6 1035 sol 1036 1021 1034
6 1036 creusement 1033 1035
4 1037 mur E/O 1046 1047
4 1038 mur N/S 1052 arrêt de fouille
4 1039 contrefort 1046 1047
4 1040 mur N/S 1044 1039
5 1041 remblai 1014 1071
6 1042 mur N/S 1071 arrêt de fouille
4 1043 contrefort 1069 arrêt de fouille
4 1044 remblai 1069 1045
Inventaire des Unités Stratigraphiques
87III. Inventaires techniques
N° tr. N° US Nature Sous Sur Equivalent
4 1045 remblai 1044 1046
4 1046 comblement de tranchée de fondation 1045 1037
4 1047 creusement, tranchée de fondation 1037 1048
4 1048 remblai 1047 1049
4 1049 cailloutis, niveau de sol 1048 1050
4 1050 remblai 1049 1051
4 1051 remblai 1050 arrêt de fouille
4 1052 remblai 1069 1037 1008
7 1053 remblai 1012 1063
7 1054 remblai 1071 1055
7 1055 creusement, tranchée de récupération 1054 1056
7 1056 remblai 1055 et 1057 arrêt de fouille
7 1057 remblai 1068 1056
7 1058 remblai 1059 1068
7 1059 remblai 1071 1058
7 1060 remblai 1053 1071
7 1061 creusement, tranchée de fondation 1062 1059
7 1062 mur E/O 1071 1061
7 1063 remblai 1053 1064
7 1064 longrine 1065 1063
7 1065 creusement, tranchée de fondation 1064 1056
4 1066 mur N/S 1069 1067
4 1067 creusement, tranchée de fondation 1066 1052
7 1068 creusement 1058 1057
4 1069 dalle béton décapage 1044
7 1070 reprise de maçonnerie 1063 1064
5 1071 terrassement 1041 1017
7 1072 mur récupéré N/S 1055 non observé
88 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
Diagramme stratigraphique
1051
1050
1048
1047
1043
1038
1037
1039
1046
tr. 3
et 4
1049
104510
69
1007
1044
1066
1067
1011
1008
1010
1009
1052
1040
Epoq
ue c
onte
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e
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Fin
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(XV-
XVIe
)
(XIV
-XVe
)
(XII-
XIIIe
)
tr. 5
, 6 e
t 7
1012
1056
1054
1057
1072
1055
1068
1058
1059
1062
1061
1071
1063
1064
1065
1060
1070
1053
1022
1024
couv
ertu
re s
édim
enta
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elle
?
1025
1023
1021
1034
- 10
35
1032
1036
1033
1031
1030
1029
1028
1026
1027
1019
1020
1015
1017
1018
1016
1041
1014
1013
1042
1038
1022
data
tion
par c
arbo
ne 1
4
data
tion,
mob
ilier
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miq
ue
89III. Inventaires techniques
Inventaire des Photographies
N° de photo Sujet Auteur Date
108-0856 tr. 5, 6 et 7 après découpage de la dalle béton M. Millet 22-mai
108-0857 tr. 5, 6 et 7 après découpage de la dalle béton M. Millet 22-mai
108-0858 rampe d'accès mini-pelle M. Millet 22-mai
108-0859 hall du cinéma, côté place du Calvaire M. Millet 22-mai
108-0860 supprimée M. Millet 22-mai
108-0861 passage entre les salles 2 et 3 M. Millet 22-mai
108-0862 tr. 3 et 4 après découpage de la dalle M. Millet 22-mai
108-0863 tr. 3 et 4 après découpage de la dalle M. Millet 22-mai
108-0864 escalier entre les salles 1 et 2 M. Millet 22-mai
108-0865 hall du cinéma, côté quai Duguay-Trouin M. Millet 22-mai
108-0866 tr. 1 et 2 après découpage de la dalle M. Millet 22-mai
108-0867 tr. 1 et 2 après découpage de la dalle M. Millet 22-mai
108-0868 tr. 1 et 2 après découpage de la dalle M. Millet 22-mai
108-0869 ouverture de la tr. 1 M. Millet 22-mai
108-0870 ouverture de la tr. 1 M. Millet 22-mai
108-0871 supprimée M. Millet 22-mai
108-0872 supprimée M. Millet 22-mai
108-0873 tr. 1, coupe nord M. Millet 22-mai
108-0874 tr. 1, coupe nord M. Millet 22-mai
108-0875 tr. 2, coupe nord C. Baillieu 22-mai
108-0876 tr. 2, coupe nord C. Baillieu 22-mai
108-0877 vue des tr. 1 et 2 avec les longrines M. Millet 22-mai
108-0878 vue des tr. 1 et 2 avec les longrines M. Millet 22-mai
108-0879 tr. 2, longrine M. Millet 22-mai
108-0880 tr. 2, longrine M. Millet 22-mai
108-0881 supprimée M. Millet 22-mai
108-0882 supprimée M. Millet 22-mai
108-0883 tr. 1 et 2 après rebouchage M. Millet 22-mai
108-0884 tr. 1 et 2 après rebouchage M. Millet 22-mai
108-0885 vue générale des tr. 3 et 4 M. Millet 23-mai
108-0886 tr. 4, mur 1037 M. Millet 23-mai
108-0887 supprimée M. Millet 23-mai
108-0888 supprimée M. Millet 23-mai
108-0889 tr. 4, mur 1037 M. Millet 23-mai
108-0890 tr. 3 et 4, vue générale M. Millet 23-mai
108-0891 tr. 4, mur 1037 M. Millet 23-mai
108-0892 supprimée M. Millet 23-mai
108-0893 tr. 4, mur 1037 M. Millet 23-mai
108-0894 tr. 4, mur 1037 M. Millet 23-mai
108-0895 tr. 4, mur 1037 M. Millet 23-mai
108-0896 tr. 4, mur 1037 M. Millet 23-mai
108-0897 tr. 4, mur 1037 M. Millet 23-mai
108-0898 tr. 4, mur 1037 M. Millet 23-mai
108-0899 tr. 4, mur 1037, parement nord M. Millet 23-mai
90 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
N° de photo Sujet Auteur Date
108-0900 tr. 4, mur 1037, parement nord M. Millet 23-mai
108-0901 tr. 4, mur 1037, contrefort 1039 et mur 1040 M. Millet 23-mai
108-0902 supprimée M. Millet 23-mai
108-0903 tr. 4, mur 1037, contrefort 1039 et mur 1040 M. Millet 23-mai
108-0904 tr. 4, mur 1037, contrefort 1039 et mur 1040 M. Millet 23-mai
108-0905 tr. 4, mur 1037 et mur 1066 M. Millet 23-mai
108-0906 tr. 4, mur 1037 et mur 1066 M. Millet 23-mai
108-0907 supprimée M. Millet 23-mai
108-0908 tr. 4, détail du parement du mur 1037 M. Millet 23-mai
108-0909 tr. 4, mur 1037 et mur 1066 M. Millet 23-mai
108-0910 tr. 4, murs 1037 et 1038, avant agrandissement du sondage M. Millet 23-mai
108-0911 supprimée M. Millet 23-mai
108-0912 tr. 3, mur 1010 M. Millet 23-mai
108-0913 tr. 3, mur 1010 M. Millet 23-mai
108-0914 tr. 3, mur 1010 M. Millet 23-mai
108-0915 tr. 3, mur 1010 M. Millet 23-mai
108-0916 tr. 3, coupe nord M. Millet 23-mai
108-0917 tr. 3, coupe nord M. Millet 23-mai
108-0918 tr. 3, détail d'un bloc de calcaire en remploi M. Millet 23-mai
108-0919 tr. 3, cave M. Millet 23-mai
108-0920 tr. 3, cave M. Millet 23-mai
108-0921 tr. 3, cave M. Millet 23-mai
108-0922 tr. 3, cave M. Millet 23-mai
108-0923 tr. 3, cave M. Millet 23-mai
108-0924 tr. 3, cave M. Millet 23-mai
108-0925 tr. 5, mur 1017 avant ouverture du sondage C. Baillieu 24-mai
108-0926 tr. 5, mur 1017 avant ouverture du sondage C. Baillieu 24-mai
108-0927 supprimée C. Baillieu 24-mai
108-0928 supprimée C. Baillieu 24-mai
108-0929 supprimée C. Baillieu 24-mai
108-0930 supprimée C. Baillieu 24-mai
108-0931 supprimée C. Baillieu 24-mai
108-0932 tr. 5, mur 1017 avant ouverture du sondage C. Baillieu 24-mai
108-0933 tr. 5, mur 1017 avant ouverture du sondage C. Baillieu 24-mai
108-0934 tr. 3, détail des blocs de calcaire en remploi C. Baillieu 24-mai
108-0935 tr. 3, détail des blocs de calcaire en remploi C. Baillieu 24-mai
108-0936 tr. 3, détail des blocs de calcaire en remploi C. Baillieu 24-mai
108-0937 tr. 3, détail des blocs de calcaire en remploi C. Baillieu 24-mai
108-0938 tr. 3, détail des blocs de calcaire en remploi C. Baillieu 24-mai
108-0939 tr. 3, détail des blocs de calcaire en remploi C. Baillieu 24-mai
108-0940 tr. 5, coupe Est G. Jouquand 24-mai
108-0941 tr. 5, coupe Est G. Jouquand 24-mai
108-0942 tr. 5, coupe Est G. Jouquand 24-mai
108-0943 tr. 5, coupe sud G. Jouquand 24-mai
91III. Inventaires techniques
N° de photo Sujet Auteur Date
108-0944 tr. 5, coupe sud G. Jouquand 24-mai
108-0945 tr. 5, coupe sud G. Jouquand 24-mai
108-0946 tr. 5, coupe sud G. Jouquand 24-mai
108-0947 tr. 5, coupe sud G. Jouquand 24-mai
108-0948 supprimée G. Jouquand 24-mai
108-0949 supprimée G. Jouquand 24-mai
108-0950 tr. 5, coupe ouest G. Jouquand 24-mai
108-0951 tr. 5, parement du mur 1017 G. Jouquand 24-mai
108-0952 tr. 5, parement du mur 1017 G. Jouquand 24-mai
108-0953 tr. 5, parement du mur 1017 G. Jouquand 24-mai
108-0954 tr. 5, vue générale G. Jouquand 24-mai
108-0955 supprimée G. Jouquand 24-mai
108-0956 tr. 5, vue générale G. Jouquand 24-mai
108-0957 tr. 5, vue générale G. Jouquand 24-mai
108-0958 tr. 5, vue générale G. Jouquand 24-mai
108-0959 tr. 5, vue générale G. Jouquand 24-mai
108-0960 tr. 5, vue générale G. Jouquand 24-mai
108-0961 tr. 5, vue générale G. Jouquand 24-mai
108-0962 tr. 6, coupe nord C. Baillieu 24-mai
108-0963 tr. 6, coupe nord C. Baillieu 24-mai
108-0964 tr. 6, coupe nord C. Baillieu 24-mai
108-0965 supprimée C. Baillieu 24-mai
108-0966 tr. 6, coupe Est C. Baillieu 24-mai
108-0967 tr. 6, coupe Est C. Baillieu 24-mai
108-0968 tr. 6, maçonnerie 1026 M. Millet 24-mai
108-0969 tr. 6, maçonnerie 1026 M. Millet 24-mai
108-0970 tr. 6, maçonnerie 1026 M. Millet 24-mai
108-0971 tr. 6, maçonnerie 1026 M. Millet 24-mai
108-0972 tr. 6, maçonnerie 1026 M. Millet 24-mai
108-0973 tr. 6, maçonnerie 1026 M. Millet 24-mai
108-0974 tr. 6, mur 1042 M. Millet 24-mai
108-0975 tr. 6, mur 1042 M. Millet 24-mai
108-0976 tr. 6, mur 1042 M. Millet 24-mai
108-0977 tr. 6, mur 1042 M. Millet 24-mai
108-0978 tr. 6, mur 1042 M. Millet 24-mai
108-0979 tr. 6, maçonnerie 1026, détail M. Millet 24-mai
108-0980 tr. 6, maçonnerie 1026, détail M. Millet 24-mai
108-0981 tr. 6, maçonnerie 1026, détail M. Millet 24-mai
108-0982 tr. 6, maçonnerie 1026, détail M. Millet 24-mai
108-0983 supprimée M. Millet 24-mai
108-0984 supprimée M. Millet 24-mai
108-0985 supprimée M. Millet 24-mai
108-0986 hall du cinéma, côté quai Duguay-Trouin L. Aubry 25-mai
108-0987 hall du cinéma, côté quai Duguay-Trouin L. Aubry 25-mai
92 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
N° de photo Sujet Auteur Date
108-0988 hall du cinéma, côté quai Duguay-Trouin L. Aubry 25-mai
108-0989 tr. 5, mur 1017, parement sud M. Millet 28-mai
108-0990 tr. 5, mur 1017, parement sud M. Millet 28-mai
108-0991 tr. 5, mur 1017, parement sud M. Millet 28-mai
108-0992 tr. 5, mur 1017, parement sud M. Millet 28-mai
108-0993 tr. 5, mur 1017, parement sud M. Millet 28-mai
108-0994 tr. 7, coupe sud M. Millet 29-mai
108-0995 tr. 7, coupe sud M. Millet 29-mai
108-0996 tr. 7, coupe sud M. Millet 29-mai
108-0997 tr. 7, coupe Est M. Millet 29-mai
108-0998 tr. 7, coupe Est M. Millet 29-mai
108-0999 tr. 7, coupe Est M. Millet 29-mai
109-0001 tr. 7, mur 1062 et reprise 1070 M. Millet 29-mai
109-0002 tr. 7, mur 1062 et reprise 1070 M. Millet 29-mai
109-0003 tr. 7, vue générale M. Millet 29-mai
109-0004 tr. 7, vue générale M. Millet 29-mai
109-0005 tr. 7, mur 1062 et reprise 1070 M. Millet 29-mai
109-0006 tr. 7, vue générale M. Millet 29-mai
1 supprimée E. Collado 30-mai
2 supprimée E. Collado 30-mai
3 supprimée E. Collado 30-mai
4 supprimée E. Collado 30-mai
5 supprimée E. Collado 30-mai
6 supprimée E. Collado 30-mai
7 tr. 4, vue générale E. Collado 30-mai
8 tr. 4, vue générale E. Collado 30-mai
9 tr. 4, vue générale E. Collado 30-mai
10 tr. 4, vue générale E. Collado 30-mai
11 tr. 4, vue générale E. Collado 30-mai
12 tr. 4, vue générale E. Collado 30-mai
13 tr. 4, vue générale E. Collado 30-mai
14 tr. 4, vue générale E. Collado 30-mai
15 supprimée E. Collado 30-mai
16 tr. 4, parements intérieurs des murs 1037 et 1038 E. Collado 30-mai
17 tr. 4, parements intérieurs des murs 1037 et 1038 E. Collado 30-mai
18 tr. 4, mur 1037, fondations et contrefort 1039 E. Collado 30-mai
19 tr. 4, mur 1037, fondations et contrefort 1039 E. Collado 30-mai
20 supprimée E. Collado 30-mai
21 tr. 4, mur 1037, fondations et contrefort 1039 E. Collado 30-mai
22 supprimée E. Collado 30-mai
23 tr. 4, détail du chaînage des murs 1037 et 1038 et ressaut E. Collado 30-mai
24 tr. 4, mur 1038 et contrefort 1043 E. Collado 30-mai
25 tr. 4, orthophoto des murs 1037, 1038, 1039 et 1043 E. Collado 30-mai
109-0007 tr. 4, coupe Est M. Millet 30-mai
93III. Inventaires techniques
N° de photo Sujet Auteur Date
109-0008 tr. 4, coupe Est M. Millet 30-mai
109-0009 tr. 4, coupe Est M. Millet 30-mai
109-0010 tr. 4, coupe Est M. Millet 30-mai
109-0011 tr. 4, contrefort 1043 L. Aubry 30-mai
109-0012 tr. 4, contrefort 1043 L. Aubry 30-mai
109-0013 tr. 4, contrefort 1043 L. Aubry 30-mai
109-0014 supprimée L. Aubry 30-mai
109-0015 tr. 4, murs 1037-1038, chaînage L. Aubry 30-mai
109-0016 supprimée L. Aubry 30-mai
109-0017 tr. 4, murs 1037-1038, chaînage L. Aubry 30-mai
109-0018 supprimée L. Aubry 30-mai
109-0019 tr. 4, murs 1037-1038, chaînage L. Aubry 30-mai
109-0020 tr. 4, murs 1037-1038, chaînage L. Aubry 30-mai
109-0021 tr. 4, murs 1037-1038, chaînage L. Aubry 30-mai
109-0022 supprimée L. Aubry 30-mai
109-0023 tr. 4, grillage d'avertissement avant rebouchage M. Millet 31-mai
109-0024 tr. 4, grillage d'avertissement avant rebouchage M. Millet 31-mai
109-0025 tr. 4, grillage d'avertissement avant rebouchage M. Millet 31-mai
109-0026 tr. 8 M. Millet 31-mai
109-0027 tr. 5 et 6, rebouchées M. Millet 31-mai
109-0028 tr. 5 et 6, rebouchées M. Millet 31-mai
94 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
N° minute Auteurs Sujet Echelle Date
1 C. Baillieu/G. Jouquand Coupes des tr. 1, 3 et 5 1/20e mai-18
2 C. Baillieu/M. Millet Coupes des tr. 6 et 7 1/20e mai-18
3 C. Baillieu/M. Millet Coupe Est de la tr. 4 1/20e mai-18
Inventaire des Minutes de terrain
95III. Inventaires techniques
U.S. Précision GR HMA BMA Mod. XVII à contemp Indét. Total datation proposée Cag.
1008 - 3 - 3 24 - - 30 mobilier hétérogène 1
1022 - - - 5 - - - 5 XIVe-XVe siècles 1
1052 0-1 m - - 1 22 - - 23 XV-XVIe siècles 1
1052 entre 1m et 1,4m - - 9 7 - - 16 mobilier hétérogène 1
1059 tr7 - - 94 - - - 94 XIIe-XIIIe siècles 1
décap. tr6 - - 1 7 1 - 9 mobilier hétérogène 1
Total 3 0 113 60 1 0 177
Inventaire du mobilier céramique
96 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
Description des sondages carottés (par Rémy Arthuis)
Sondage SC10à0.2 carrelage,béton0.2à0.5 substratumremanié+divers0.50.75 sable,mortierblanc,CB,plaquettesdeschiste,1clou,fragmentdeTCA0.75à1 grosélémentsdeschistegréseux(dalle,moellon?)etmortierrose.Ensembletotalementdéstructuré(maçonnerie?)1à1.5 schiste,mortierrose,TC,CB,matricelimoneuselégèrementsableuse1.5à2 gravieretpierredeschiste(remblailâche,peuderemontée)2à2.4 limonmarronlégèrementsableux,+CB,schiste,os2.4à2.5 schistegréseuxbeigealtéré(plusieursmorceauxd’unmêmeélément?)2.5à2.9 idem(dessous),nombreuxCB,aspectplusterreux2.9à3.5 limonmarronlégèrementsableux+nombreuxélémentsdequartz,schiste,aspecthomogènes3.5à3.6 schistegréseuxremanié(plaquettesverdâtreàjaunâtre),os,noduledeTC3.6à4.2 sablefinlimoneuxverdâtre,schistegréseuxrouge,petitsélémentsdequartz,schistegréseuxverdâtre4.2à4.4 sablefinlimoneuxmarron,quelquesplaquettesdeschistegréseuxverdâtre,petitsélémentsdequartz,noduledeTCetCB(à4.4,limitetrèsnette)4.4à4.9 limonlégèrementargileux,finementsableuxjauneverdâtre,assezhomogène,quelquestachesdiffusesjauneorangées.Refus
Sondage SC20à0.22béton0.22à0.6 graviers,graves,TCA0.6à1.1 limonmarronsombre,hétérogène,mortierblanc+graves(schistegréseux)1.1à1.5 remblaid’aspectboueux,substratumremanié,1fragmentdeTCA,CB1.5à2.8 remblailâche,peuderemontée,gravillons(siliceuxetschisteux)etsablefin2.8à2.95 limonmarronsombre3à3.2 limonmarronsombre,noduledeTC,CB,mortierblanc3.2à4.2 limonsableux(SF)trèscompact,fragmentsdeTCA,noduledeTCetmortierblanc,CB,nombreuxfragmentsdecoquilles(indéterminée),1tesson4.2à4.3 1amasdemortierrose(SF)colléàduschistegréseuxverdâtre4.3à4.5 sablefinjauneverdâtre,tachesdiffusesorangées4.5à5 schistebleu,altéré,sedéliteparfeuillé.Refus
Sondage SC30à0.3 graviers0.3à1 vide1à1.5 trèslâche,peud’élémentsremontésdont1grosamasdemortierrose1.5à2 graviersdeschistebleuouverdâtre2à3 limonmarronclair,hétérogène,quartz,schiste,CB,mortierblanc,fragmentsd’ardoisebleue3à3.2 substratumremanié,schistegréseuxplusoumoinsaltéré3.2à3.4 limonbrunmarron,nodulesdeCB,TC3.4à4 hétérogène,2fragmentsd’ardoise,CB,mortier,schistebleu,matricedesablefin.Refus
Sondage SC40à0.23 béton,unfilmplastiqueà0.130.23à0.5 schistegréseuxaltérébroyé,limoneux,aspectboueux0.5à1.1 schistegréseuxaltérébroyé,limoneux,1grosfragmentdeTCA1.1à2.5 limonmarronsombre,nombreuxnodulesdemortierblanc,1amasdemortierblanc,TCA,os,raresCB2.5à2.95 mélangedelimonmarronetdeschistegréseuxverdâtrealtéré,TC,os2.95à3 schistegréseux(1dallefragmentéeparlecarottier?)3à3.4 limonlégèrementsableuxmarron,nodulesdemortierblanc(SF),CB,quelquesgravillonssiliceux,1tesson3.4à3.5 schistegréseuxjauneverdâtre,schistositébiennette.Refus
97III. Inventaires techniques
X :
Y :
Profondeur :RENNES (35) - Quai Duguay Trouin
Investigations géotechniques
SC1
VA 18 0400 G0
Sondage carotté
Z :
11/06/2018Date :
4.90 m
Pro
fon
de
ur
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0
1
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7
8
DESCRIPTION LITHOLOGIQUE NATURE DU TERRAINC
ote
0.00
-0.20
-0.35
-4.50
-4.90
Dalle béton
Couche de forme graveleuse grisâtre
Remblai limono-graveleux marron grisâtre avec morceaux de briques etde schiste
Schiste altéré à compact gris verdâtre (refus carottier battu à 4.9 m)
Str
atigra
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4.9E
qu
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4.0 m
Opérateur : Atelier : Pénétromètre Géotool
Carotteuse Hilti de 0 à 0.35 m - diamètre 102 mm...
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98 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
X :
Y :
Profondeur :RENNES (35) - Quai Duguay Trouin
Investigations géotechniques
SC2
VA 18 0400 G0
Sondage carotté
Z :
11/06/2018Date :
3.50 m
Pro
fon
de
ur
(m)
0
1
2
3
4
5
6
7
8
DESCRIPTION LITHOLOGIQUE NATURE DU TERRAINC
ote
0.00
-0.20-0.25
-4.30
-5.00
Dalle bétonCouche de forme graveleuse grisâtre
Remblai limono-graveleux marron grisâtre avec morceaux de schiste et de briques
Schiste altéré à compact gris verdâtre (refus carottier battu à 5.0 m)
Str
atigra
phie
Echantillo
n
CA
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%)
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0 10
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0.00.3
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6/1
8
0.0
5.0
Eq
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em
en
t fo
rag
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tn
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au
d'e
au
Opérateur : Atelier : Pénétromètre Géotool
Carotteuse Hilti de 0 à 0.25 m - diamètre 102 mm...
JCH / FMA Page : 1 / 1
99III. Inventaires techniques
X :
Y :
Profondeur :RENNES (35) - Quai Duguay Trouin
Investigations géotechniques
SC3
VA 18 0400 G0
Sondage carotté
Z :
12/06/2018Date :
4.00 m
Pro
fon
de
ur
(m)
0
1
2
3
4
5
6
7
8
DESCRIPTION LITHOLOGIQUE NATURE DU TERRAINC
ote
0.00
-4.00
Remblai limono-graveleux marron gris avec morceaux de briques,d'ardoise et de schiste
(sondages éboulé à 1.7 m, fin de sondages impossible, voir pénétromètre)
Str
atigra
phie
Echantillo
n
CA
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AG
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%)
0 10
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6/1
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0.0
4.0
Eq
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em
en
t fo
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tn
ive
au
d'e
au
Opérateur : Atelier : Pénétromètre Géotool
Carottier battu de 0.0 à 4.0 m - diamètre 50 mm
JCH / FMA Page : 1 / 1
100 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
X :
Y :
Profondeur :RENNES (35) - Quai Duguay Trouin
Investigations géotechniques
PDB3
VA 18 0400 G0
Pénétromètre dynamique
Z :
13/06/2018Date :
8.30 m
Pro
fon
de
ur
0
1
2
3
4
5
6
7
8
Nature des terrains rencontrés
Co
te
0
-1
-2
-3
-4
-5
-6
-7
-8
niv
ea
u d
'ea
u
Résistance dynamique (MPa)
Pro
fon
de
ur
0
1
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0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
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1
1
1
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1
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1
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3
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1
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2
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2
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4
5
6
6
7
5
7
6
4
9
23
44
Opérateur : Atelier : Pénétromètre GéotoolFMA Page : 1 / 1
101III. Inventaires techniques
X :
Y :
Profondeur :RENNES (35) - Quai Duguay Trouin
Investigations géotechniques
SC4
VA 18 0400 G0
Sondage carotté
Z :
12/06/2018Date :
3.50 m
Pro
fon
de
ur
(m)
0
1
2
3
4
5
6
7
8
DESCRIPTION LITHOLOGIQUE NATURE DU TERRAINC
ote
0.00
-0.20-0.25
-3.40-3.50
Dalle bétonCouche de forme grisâtre
Remblai limono-graveleux marron grisâtre avec morceaux de briques et quelques blocs
Schiste gris verdâtre poudreux et très légèrement micacé(refus carottier battu à 3.5 m)
Str
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Echantillo
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0.0
3.5
Eq
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en
t fo
rag
e e
tn
ive
au
d'e
au
2.7 m
Opérateur : Atelier : Pénétromètre Géotool
Carotteuse Hilti de 0 à 0.25 m - diamètre 102 mm...
JCH / FMA Page : 1 / 1
102 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
X :
Y :
Profondeur :RENNES (35) - Quai Duguay Trouin
Investigations géotechniques
SC5
VA 18 0400 G0
Sondage carotté
Z :
13/06/2018Date :
0.50 m
Pro
fon
de
ur
(m)
0
1
2
3
4
5
6
7
8
DESCRIPTION LITHOLOGIQUE NATURE DU TERRAINC
ote
0.00
-0.50
Dalle béton puis vide technique sur local technique(sondage impossible)
Str
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Echantillo
n
CA
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%)
0 10
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%)
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Lugeon
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0.00.3
Caro
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3.5
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6/1
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0.0
3.5
Eq
uip
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en
t fo
rag
e e
tn
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au
d'e
au
2.7 m
Opérateur : Atelier : Carotteuse HILTI
Carotteuse Hilti de 0 à 0.25 m - diamètre 102 mm
JCH / FMA Page : 1 / 1
103III. Inventaires techniques
Datation par radiocarbone
Marie Millet
Inrap Grand-Ouest
June 25, 2018
June 19, 2018
REPORT OF RADIOCARBON DATING ANALYSES
Report Date:
Material Received:
Laboratory Number Sample Code Number
Conventional Radiocarbon Age (BP) or
Percent Modern Carbon (pMC) & Stable Isotopes
Calendar Calibrated Results: 95.4 % Probability
High Probability Density Range Method (HPD)
1028 - 1184 cal AD(95.4%)
Beta - 497140 US 1038 -23.9 o/oo IRMS δ13C:920 +/- 30 BP
(922 - 766 cal BP)
Submitter Material: Charcoal
(charred material) acid/alkali/acidPretreatment:
Charred materialAnalyzed Material:
Analysis Service: AMS-Standard delivery
Percent Modern Carbon:
-108.21 +/- 3.33 o/oo
(without d13C correction): 900 +/- 30 BP
-115.52 +/- 3.33 o/oo(1950:2,018.00)
D14C:
∆14C:
89.18 +/- 0.33 pMC
0.8918 +/- 0.0033
BetaCal3.21: HPD method: INTCAL13
Measured Radiocarbon Age:
Fraction Modern Carbon:
Calibration:
Results are ISO/IEC-17025:2005 accredited. No sub-contracting or student labor was used in the analyses. All work was done at Beta in 4 in-house NEC accelerator mass
spectrometers and 4 Thermo IRMSs. The "Conventional Radiocarbon Age" was calculated using the Libby half -life (5568 years), is corrected for total isotopic fraction and was
used for calendar calibration where applicable. The Age is rounded to the nearest 10 years and is reported as radiocarbon years before present (BP), “present" = AD 1950.
Results greater than the modern reference are reported as percent modern carbon (pMC). The modern reference standard was 95% the 14C signature of NIST SRM-4990C
(oxalic acid). Quoted errors are 1 sigma counting statistics. Calculated sigmas less than 30 BP on the Conventional Radiocarbon Age are conservatively rounded up to 30.
d13C values are on the material itself (not the AMS d13C). d13C and d15N values are relative to VPDB-1. References for calendar calibrations are cited at the bottom of
calibration graph pages.
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104 Inrap · RFO de diagnostic Rennes, Ille-et-Vilaine, 12 quai Duguay-Trouin
BetaCal 3.21
Calibration of Radiocarbon Age to Calendar Years(High Probability Density Range Method (HPD): INTCAL13)
Database usedINTCAL13
ReferencesReferences to Probability Method
Bronk Ramsey, C. (2009). Bayesian analysis of radiocarbon dates. Radiocarbon, 51(1), 337-360.References to Database INTCAL13
Reimer, et.al., 2013, Radiocarbon55(4).
Beta Analytic Radiocarbon Dating Laboratory4985 S.W. 74th Court, Miami, Florida 33155 • Tel: (305)667-5167 • Fax: (305)663-0964 • Email: [email protected]
(Variables: d13C = -23.9 o/oo)
Laboratory number Beta-497140
Conventional radiocarbon age 920 ± 30 BP
95.4% probability
(95.4%) 1028 - 1184 cal AD (922 - 766 cal BP)
68.2% probability
(41.9%)(26.3%)
1044 - 1098 cal AD1120 - 1157 cal AD
(906 - 852 cal BP)(830 - 793 cal BP)
950 1000 1050 1100 1150 1200 1250 1300500
600
700
800
900
1000
1100
1200
Calibrated date (cal AD)
Rad
ioca
rbon
det
erm
inat
ion
(BP
)
920 ± 30 BP Charred materialUS 1038
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sous la direction de
Marie Millet
Inrap Grand OuestJuillet 2018
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Rennes, Ille-et-Vilaine
12, quai Duguay-TrouinChronologie
Époque Médiévale,Tempsmodernes, Époque contemporaine
Sujets et thèmes
Édifice religieux,Bâtiment,Structure urbaine,Fosse,Trou de poteau,Tranchée de fondation
Mobilier
Céramique,Faune,Élements d'architecture
Rennes, 12, quai Duguay-Trouin
Suite au projet de construction d’un hôtel au 12 quai Duguay-Trouin à Rennes, un diagnostic archéologique a été réalisé sur les parcelles AC 794 et 875, dans un cinéma désaffecté. Lors de l’agrandissement du Gaumont en 1968, ces parcelles ont fait l’objet d’un bref rapport de sauvetage, les travaux de construction ayant largement détruit le rempart du IIIe siècle de notre ère. A cette occasion avaient été découverts de multiples éléments de décoration antique et des inscriptions lapidaires.
Huit sondages ont été réalisés dans quatre salles, dont deux sur le tracé supposé de la muraille. Ils ont été complétés par quatre sondages carottés et une étude documentaire. Le potentiel du site est très riche, 3 à 4 mètres de niveaux archéologiques, s’échelonnant probablement de l’époque antique à l’époque moderne, sont conservés.
L’apport majeur de cette opération est la découverte d’un imposant édifice en pierre, daté, par radio carbone, des xie-xiie siècles, situé sur un ensemble de parcelles relevant du « fief du sénéchal Guillaume » dans les textes de la fin de l’époque médiévale. Cette découverte, totalement inédite, génère beaucoup de nouvelles questions sur la structure de la ville au Moyen ge et sur la répartition des pouvoirs.
Une fouille et une étude approfondie de ce secteur, au cœur de la ville antique et médiévale, apporteraient incontestablement des éléments inédits sur l’histoire de Rennes, dont la portée pourrait dépasser le cadre régional.
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