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Retours d’expérience et analyses des composts produits
ADEME Nouvelle-Calédonie – 2015
Les pratiques de compostage
en Nouvelle-Calédonie
Les pratiques de compostage en Nouvelle-Calédonie Retours d’expérience et analyses des composts produits
Le compostage présente de nombreux avantages pour le monde rural en Nouvelle-Calédonie.
D’un intérêt économique, environnemental et social, il contribue ainsi au développement durable. En effet, l’agriculteur est à la fois utilisateur mais également producteur de compost, qui peut être utilisé selon sa composition, comme amendement ou engrais pour fertiliser les cultures et les pâturages. Le compostage peut être fait ou utilisé sur chaque exploitation agricole, raison pour laquelle il est important pour la Chambre d’agriculture de promouvoir les techniques de compostage, de s’assurer de la qualité du compost et de former les agriculteurs à son utilisation.
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Gérard Pasco, Président de la Chambre d’agriculture
de Nouvelle-Calédonie
en Nouvelle-Calédonie, plus de 130 000 tonnes de déchets organiques (résidus d’origine ani-male ou végétale – hors papiers et cartons) sont produits chaque année. un quart de nos déchets ménagers et plus du tiers des déchets non dangereux des activités économiques sont organiques. les déchets organiques sont encore majoritairement destinés à l’enfouissement ou au brûlage. Parallèlement, l’importation d’en-grais minéraux destinés aux activités agricoles a bénéficié de 192 MF de dotation des collectivi-tés en 2013, tandis que terreaux et composts sont couramment importés. Pourtant des com-posts, produits localement, pourraient répondre en partie aux besoins en matières fertilisantes et amendantes dans les exploitations agricoles ou horticoles, la revégétalisation de sites, l’aménage-ment des espaces verts des communes et chez les particuliers. de plus, la pratique de compos-tage constitue une activité économique intéres-sante et un vecteur de lien social.
les provinces et l’ademe accompagnent depuis plusieurs années des opérations pilotes de valo-risation par compostage à différentes échelles – allant du compostage domestique au com-postage à usage professionnel. Ces opérations, menées par différents acteurs, ont démontré leur faisabilité technique et leur acceptation par les populations. S’inscrivant dans une logique d’économie circulaire, il s’agit désormais de diffuser ces pratiques durables à l’échelle du territoire calédonien.
Les objectifs de cette publicationl mettre en lumière les pratiques de compos-
tage existantes en Nouvelle-Calédonie,l Rendre accessibles les résultats d’analyse
de la qualité de ces composts,l encourager le compostage à différentes
échelles.
Contexte
ComPostaGe individuel• Production de déchets organiques annuelle : quelques dizaines de kilos
ComPostaGe en Communauté (Tribu, quartier, hameau, établisse-ments, exploitations agricoles) • Production de déchets organiques annuelle : de quelques tonnes à plusieurs dizaines de tonnes
ComPostaGe Centralisé (Intercommunalité, province)• Production de déchets organiques annuelle : quelques centaines de tonnes à plusieurs milliers de tonnes
Zoom sur les échelles de compostage
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le retour au sol de la matière organique concerne près de 40 % des déchets organiques de Nouvelle-Calédonie. majoritairement spon-tanées, ces pratiques – principalement d’épan-dage – indiquent des besoins locaux en matières fertilisantes et amendantes. le compostage et
le co-compostage ne concernent que très peu de gisements organiques. ils pourraient pour-tant apporter une réponse complémentaire et ainsi contribuer à une bonne articulation entre gestion des déchets organiques et besoins en matières fertilisantes et amendantes.
Gisements et utilisations
Les pratiques de compostage en Nouvelle-Calédonie Retours d’expérience et analyses des composts produits
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Les matières organiques en Nouvelle-Calédonie : nature et devenir
déchets verts déchets alimentaires
déjections animales
Boue de step matières vidanges déchets carnés
Résidus d’origine végétale issus des activités d’entretien des espaces verts
Déchets de production, de distribution et de préparation alimentaire
Résidus d’origine animale issus des activités d’élevage
Déchets provenant de l’assainissement des eaux usées, (station d’épuration ou fosse septique)
Sous produits animaux issus des activités d’élevage, d’abattage et de transformation
Activité des ménages et des collectivités (à 80%)
Activité des ménages, distributeurs et restaurateurs
Activités agricoles (élevage) : lisiers de porcs (> 80 %) et fientes de volaille
Professionnels de l’assainissement
Professionnels de l’agroalimentaire
Secs, carbonés Humides, azotés Très humides, azotés Très humides, azotés Humides, azotés
définitions et présentation des déchets organiques
Production annuelle de déchets organiques en nouvelle-Calédonie : 120 000 tonnes*
*Les proportions et chiffres exprimés sont des estimations. Elles proviennent d’une extrapolation des résultats d’une étude sur la matière organique en province sud (AMO Organique – CBE – ADEME / PS - 2013 - 2014). Deux gisements organiques ont été écartés de ce descriptif : Les déchets de l’industrie agroalimentaire (drèches, levures, sous produits alimentaires), soit environ 12 000 tonnes et les flux de papier/carton, environ 30 000 tonnes. La difficulté de recueil de données fiables, l’existence d’exutoires et la spécificité de ces gisements en terme de valorisation ont déterminé ce choix.
Retour au sol 38 %
déchets verts
28 % (33 125 t)
déchets alimentaires
18 % (22 125 t)
déjections animales
35 % (41 800 t)
Boue de step matières vidanges
17 % (20 000 t)
déchets carnés
2 % (2 470 t)
2 % 98 % 0,5 % 4 % 95,50 % 0,01 % 99,99 % 15 % 85 % 94 % 6 %
Compostage co-compostage
0,67 %
Epandage direct
37,33 %
Autres valorisations(nourrissage
d’animaux...) 3 %
Enfouissement sans valorisation
59 %
définition
Producteurs en nC
nature
Comme l’illustrent les expériences présentées dans cette publication, le compostage des matières organiques est une pratique simple, rustique et adaptée à la Nouvelle-
Calédonie. En contexte insulaire, le compostage se distingue des autres filières de recyclage des déchets par le retour au sol des composts produits.La pérennisation des débouchés locaux nécessite de faire connaître la qualité de ces composts. Il est donc apparu utile de partager, dans ce document, les résultats d’analyses conduites par l’ADEME.Etabli de façon concertée avec les acteurs du secteur, nous souhaitons que cet ouvrage contribue à diffuser les pratiques de compostage en Nouvelle-Calédonie.
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Camille Fabre, Représentant de l’ADEME
en Nouvelle-Calédonie [email protected]
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Les pratiques de compostage en Nouvelle-Calédonie Retours d’expérience et analyses des composts produits
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le compostage est un processus biologique naturel de transformation et de valorisation de la matière organique (MO) (feuilles, branchages, préparation et restes de repas, papier, carton, tonte...) en matières fertilisante et amendante.
Ce processus naturel s’opère grâce à une acti-vité biologique intense constituée de : l Micro-organismes : bactéries,
champignons, algues...l Macro-organismes : lombrics, cloportes,
larves...
le compost obtenu présente souvent les carac-téristiques d’un « amendement organique ». les amendements organiques nourrissent le sol. ils sont destinés à l’entretien ou à la reconstitu-tion du stock de matière organique du sol et à l’amélioration de ses propriétés physiques et/ou chimiques et/ou biologiques.
le compostage peut se réaliser à différentes échelles (centralisé, partagé, individuel), et concerne toutes matières organiques seules ou en mélange.
Le compost : définition et procédé
Paramètres Pourquoi Comment
nutriments Les micro-organismes ont besoin de matière carbonée et azotée
équilibrer les apports (50/50)• Carbone : déchets « secs » (branchage, feuille, papier...)• Azote : déchets « humides » (épluchures, fruits...)
oxygène Les micro-organismes consomment de l’O2 (dégradation aérobie)
• Structurer le compost (gros éléments)• Brasser le compost régulièrement
Humidité Les micro-organismes ont besoin d’eau (taux d’humidité 60%)
• Trop humide : apport de « sec »• Pas assez humide : arrosage
température La chaleur est un indicateur de l’activité des micro-organismes
• Volume minimum de déchets en tas ou andain pour conserver la chaleur (inertie)
• En phase de dégradation l’humidification et l’oxygénation induisent la montée en température, indicateur de la qualité du procédé
les 4 paramètres à prendre en compte durant le processus de compostage
le principe du compost
micro- organismes + 02 + H2o
micro et macro- organismes + 02 + H2o
Phase de décomposition (dégradation de la matière
organique fraîche dominante)
Phase de maturation
compost mûr riche en humus
Le fractionnement (broyage, déchiquetage....) des déchets organiques destinés au compostage facilite la dégradation et l’homogénéisation des apports.
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déchets organiques
compost jeune
humidifié
V matières fertilisantes : Toute matière dont l’emploi est destiné à entretenir ou à améliorer, séparément ou simultanément, la nutrition des végétaux ainsi que les propriétés physiques, chimiques et l’activité biologique des sols.
V engrais : Matière fertilisante dont la fonction principale est d’apporter aux plantes des éléments directement utiles à leur nutrition.
V amendement : Matière fertilisante apportée aux sols et dont la fonction principale est d’améliorer leurs propriétés physiques et/ou chimiques et/ou leur activité biologique.
Source : Norme ISO 8157 : 1984 Matières fertilisantes – Vocabulaire
Zoom sur le vocabulaire
exploitée par une collectivité ou un professionnel, une plateforme de compostage accueille notamment les déchets verts produits à l’échelle d’une ou plusieurs communes.
Les pratiques de compostage en Nouvelle-Calédonie Retours d’expérience et analyses des composts produits
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La mise en œuvre d’une filière de valorisation des déchets organiques par compostage nécessite une meilleure connaissance et reconnaissance des composts produits. La reconnaissance
des composts en tant que produits, en particulier pour l’agriculture, est prioritaire et pour cela nous sommes en attente d’une norme adaptée à la Nouvelle-Calédonie et dans le meilleur des cas de moyens d’analyses sur le Territoire. Nous savons faire du compost, il faut savoir maintenant comment l’utiliser afin de pérenniser les débouchés.
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erwann Couapault, SIVM Sud, La Foa
“Le compostage centralisé – les plateformes
aCteur : lyCée aGriCole de PouemBout
Caractéristiques• Plateforme de compostage sur schiste compacté sans aération forcée• Moyens humains : ½ équivalent temps plein• Moyens matériels : Broyeur, retourneur d’andain, remorque et grille pour criblage
Gisement Déchets verts de Pouembout – collecte en porte à porte par le SIVOM VKP et productions internes : entretien des espaces verts et exploitation
Proc
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etape 1 réception des déchetsApport mensuel pour réaliser un andain par mois
etape 2
tri et broyageDès réception, les déchets sont triés et broyés. Cela est effectué le plus rapidement possible afin de conserver la fraîcheur des végétaux.• le tri permet de retirer les indésirables (erreurs de tri, palmes de
palmiers et cocotiers...)• le broyage sert à homogénéiser les apports et à favoriser leur
dégradation
etape 3
mise en andainUne fois broyés, les déchets verts sont constitués en andain d’environ 15 m3 (H min = 1,5 m, l min = 2 m)apport quotidien des déchets organiques de la cantine : dans l’andain le plus récent durant un mois
etape 4
dégradation et maturation, (4 à 5 mois)Un suivi de la T°C et de l’humidité des andains est réalisé. Ce suivi permet de contrôler et de réguler le process. Il indique si des mesures correctrices sont nécessaires (retournement, arrosage...)
etape 5
Criblage et stockageLa baisse significative de la température indique que le compost est arrivé à maturation. Le compost est alors criblé (passé au tamis) pour retirer les gros éléments (réintroduits dans un andain). Le compost mature est stocké sous bâche microaérée avant d’être mis en sac de 30 l pour la mise en vente
exutoire Utilisation interne et vente aux professionnels et particuliers (1000 f cfp le sac de 30 litres)
remarques
• Test du cresson, test de germination et analyses physiques, chimiques et biologiques réalisées sur le produit fini
• Une forte demande existe puisque l’intégralité du compost produit trouve un débouché• Les déchets organiques de la cantine sont valorisés dans le compost depuis 2014. Cela a permis de
sensibiliser les élèves au tri sélectif et aussi de rééquilibrer le rapport Carbone/Azote en apportant des déchets organiques plutôt « azotés » dans des déchets verts plutôt « carbonés »
Contacts Corinne Chauveau, enseignante et coordinatrice compostage, (76 65 60), [email protected]
Plateforme déchets verts
Les pratiques de compostage en Nouvelle-Calédonie Retours d’expérience et analyses des composts produits
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Pratiqué à l’échelle du quartier, de la tribu ou en pied d’immeuble, le compostage semi-collectif s’appuie sur les apports en déchets organiques des habitants. initiées par la collectivité, les habitants ou les bail-leurs sociaux, ces pratiques sont vectrices de lien social.
En novembre 2014, 4 sites regroupant chacun 30 foyers du quartier de Bellevue à Koné ont été équipés de composteurs partagés. Un guide du
compostage a été distribué durant des réunions d’information ainsi que des bioseaux disponibles chez SAS Pacifique Environnement, qui assure aussi un suivi des sites. Les habitants ont tout de suite utilisé les composteurs, en quantité et de façon adéquate (à part seulement quelques excès de fruits de mer et de déchets verts). L’expérience étant concluante, un nouveau site sera équipé chaque année à Koné, en ville et en tribu, en alternance.
marion Parvillers, Ville de Koné
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aCteur : triBu de GoHaPin - Commune de Poya
Caractéristiques Compostage en bac (2 à 3 m3) fabriqué en bois avec des espèces invasives
Gisement Déchets alimentaires, bois mort, déchets verts (invasifs...)
Proc
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etape 1
tri des déchets • Sensibilisation des habitants au tri des déchets organiques• Modification des comportements et prévention des incendies :
arrêt du brûlage
etape 2
Homogénéisation des apports• Les déchets verts et de bois sont coupés grossièrement
à la main (sabre) avant d’être compostés • Cette étape favorise la décomposition et le mélange
avec les déchets alimentaires
etape 3
dégradation et maturation (7 mois – premiers apports)• Le bac à compost se remplit quotidiennement. • On y retrouve des déchets en phase de dégradation
(en surface) et d’autres en cours de maturation (au fond)• Un mélange de surface est effectué à chaque apport (aération)
et l’humidité est contrôlée manuellement • Le compost mature se récupère au fond du bac
etape 4
Criblage• Une fois mature le compost est criblé (pelle et grille)
avant utilisation• Les refus de criblage sont réintroduits dans le cycle
de compostage
exutoire Utilisation sur le lieu de production en support de culture (en mélange avec de la terre)
remarques
• A la tribu de Gohapin, le compostage a permis d’aborder la thématique plus large du « jardinage au naturel »
• Il s’est accompagné du développement du paillage et de la fabrication de purin
• Le site de Gohapin est aujourd’hui un site référent qui va permettre d’étendre ces pratiques
Contacts denis méandu Poveu, référent à la tribu de Gohapin (91 67 60), et Brice van Haaren, de WWF (27 50 25), [email protected]
Compostage de quartier ou en tribu
Le compostage en communauté
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les exploitations agricoles - mais aussi les structures d’hébergement ou de restauration collective - génèrent des quantités importantes de déchets organiques. la pratique du compostage, au plus près du lieu de production du déchet et d’utilisation du compost constitue une solution à privilégier.
le compostage individuel des déchets de cuisine ou de jardin est pratiqué en bacs ou en tas par les habitants. il permet de réduire de 50 à 100 kg par habitant et par an, la quantité de déchets ménagers. la province Sud, dans le cadre d’un
appel à projet accompagne les communes de Nouméa, mont-dore et Paita dans leur objectif d’équipement de 7 % des foyers en composteurs d’ici 2016. Nous mettons ici en lumière quelques initiatives.
Les pratiques de compostage en Nouvelle-Calédonie Retours d’expérience et analyses des composts produits
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Dès le début 2014, le programme de compostage domestique de la Ville de Païta a été rendu public. 120 particuliers se sont inscrits, notamment du quartier de Savannah. Ils ont suivi une formation
théorique et un atelier de fabrication de composteur. Un bilan personnalisé va être effectué tous les ans auprès des personnes inscrites.
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Frédéric malaval, Responsable environnement
de la Ville de Païta [email protected]
“ aCteur : BioCalédonia HouaÏlou
Caractéristiques Compostage en tas en bout de champs agricoles
Gisement Déchets verts, fumiers et fientes de poules
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etape 1récupération et tri des déchets. Les déchets verts sont stockés avant broyage. Les fientes et fumiers sont récupérés auprès d’éleveurs et/ou des agriculteurs adhérents Biocalédonia eux-mêmes
etape 2Constitution des tas. Les tas sont effectués le même jour chez l’ensemble des adhérents. Une campagne de broyage est organisée, le broyat de déchets verts est ensuite réparti. Les tas sont constitués à 75% de broyat et 25% de déjections animales entassés en couches successives (broyat, fiente, broyat, fumier...)
etape 3dégradation et maturation (7 mois minimum). Une fois constitués, les tas sont très peu manipulés. Ils sont recouverts de palmes de cocotiers pour limiter les lessivages par les pluies et les protéger du soleil. Un système d’aération avec des bambous est installé (bambous plantés à l’intérieur)
etape 4 récupération. La finesse du broyat d’origine permet de se passer de criblage avant utilisation. Le compost est généralement utilisé plusieurs mois voire plus d’un an après démarrage
exutoire Le compost produit est utilisé par les producteurs eux-mêmes pour son effet structurant et fertilisant
remarques La finesse du broyat favorise le tassement et oblige à mettre en place un système de ventilation (ex. : avec du bambou)
Contacts Georges tieya, animateur côte Est, Biocalédonia (74 78 16), [email protected]
Compostage en bout de champs
aCteur : Commune du mont dore
test en 2013Test sur 100 foyers témoins et 6 écoles primaires. Des composteurs ont été distribués chez des foyers volontaires, dans plusieurs quartiers de la commune. Les personnes concernées ont reçu une formation et ont bénéficié d’un suivi
résultats100% des déchets organiques ménagers ont été compostés sur ces foyers. En revanche, en l’absence de broyeur, on constate une faible incidence sur le volume des déchets verts collecté
depuis 2014 Un guide composteur accompagne les usagers dans leurs pratiques de compostage. Il sensibilise les habitants durant les évènements et va à leur rencontre en amont de la collecte de déchets verts
outils Un guide du compostage et un guide de fabrication de composteur sont disponibles sur le site internet de la Ville http://www.mont-dore.nc
Contacts yannick monlouis, Chargé d’études développement durable (43 72 16), [email protected]
Le compostage en exploitation agricole
Le compostage individuel ou domestique
Les pratiques de compostage en Nouvelle-Calédonie Retours d’expérience et analyses des composts produits
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ContexteDes analyses ont été effectuées en 2013 et 2014 sur 9 échantillons relevés auprès de 6 acteurs représentant 3 types de gisements compostés.Ces analyses visent à initier une base de don-nées permettant les comparaisons et le cas échéant, la mise en avant de procédés de com-postage plus ou moins vertueux. Cette étude n’a pas vocation à apporter une réponse quant à l’usage ou la mise sur le marché des amende-ments organiques calédoniens.
Le référentiel : la norme NF U44-051Ces analyses ont été effectuées par le labo-ratoire agréé lCa, selon la norme française NF U44-051 « Amendements organiques – Dénominations, spécifications et marquage » (avril 2006). Cette norme mesure l’innocuité du compost et les potentiels agronomiques. Ce choix permet de disposer d’un cadre scienti-fique approuvé en l’absence de législation locale. la pertinence des éléments analysés reste la même mais l’environnement aux caractéris-tiques propres de la Nouvelle-Calédonie peut remettre en question certains seuils définis, notamment sur les éléments traces métalliques.
Les champs analysésF L’innocuité : Savoir s’il existe des risques
à son utilisation.
Le protocole d’échantillon-nage, appliqué au cours de cette campagne d’analyses, a été élaboré en concertation avec les organismes référents de Nouvelle Calédonie (Directions de l’environne-ment et du développement rural de la province Sud, Chambre d’agriculture de NC, IAC). Il est issu d’une compilation et d’une adapta-tion de protocoles existants (Qualorg, Laboratoire LCA, Syndicat Centre Hérault…). L’application de ce proto-cole permet de garantir la représentativité des caractéristiques d’un produit fini et de comparer les produits entre eux.
Zoom sur le protocole d’échantillonage
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Analyses des composts – méthodologie
4 familles d’éléments analysées :l Les Éléments Traces Métalliques (etm) :
9 éléments analysés.l Les Micro-organismes d’intérêt sanitaire
(potentiel pathologique) : 2 éléments analysés.l Les Composés Traces Organiques (CTO)
(micro polluants organiques) : 3 éléments analysés.
l Les éléments inertes (indésirables non pathogènes) : 3 éléments analysés.
F Caractéristiques agronomiques : interactions entre l’amendement, les sols et les cultures.
2 groupes d’indicateurs physico-chimique et biologique analysés :l La Valeur Agronomique : 6 critères analysés.l L’Intérêt Agronomique (comportement du
compost dans le sol) : 4 critères étudiés.
Prise d’échantillons sur andain à Pouembout.
Prise d’échantillons sur tas de compost, à Houaïlou.
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Moindou
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Poya Sud
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Pouembout
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Kaala-Gomen
Koumac
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OuégoaPouébo
Hienghène
Touho
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Ponérihouen
Houaïlou
KouaouaCanala
les stations prélevées ont été regroupées par gisement et type de compostage. Chaque station a fait l’objet d’un prélèvement au minimum. les sites sélectionnés offrent une bonne représentativité des amendements organiques produits en Nouvelle-Calédonie.
Prélèvement et constitution d’un échantillonl Si l’andain est inférieur à 10 m3 prélever 10 pel-letées en plusieurs points complémentaires et mélanger l’ensemble prélevé pour l’homogénéi-ser. Puis répartir l’ensemble dans 2 contenants propres et secs (environ 10 kg).l Si l’andain est supérieur à 10 m3, ouvrir l’andain sur toute la hauteur jusqu’au centre en 2 points de 3 m séparés par 10 m entre eux et définir 5 strates. Prélever 4 pelletées dans chacune des strates et sur chacune des ouvertures en com-mençant par le bas et mélanger l’ensemble pré-levé. Diviser l’ensemble prélevé en 4 parts égales, remettre 2 parts dans l’andain et mélanger les 2 autres, renouveler l’opération jusqu’à obtention finale de 10 kg de compost, répartis dans 2 seaux.
Transmission de l’échantillontransvaser les échantillons d’un seau dans les récipients du laboratoire, remettre ce qu’il reste
sur l’andain. Attendre maximum 24 h avant envoi au laboratoire. Garder le second seau, l’identifier (date, lieu, numéro du lot) et le stocker à l’abri de la lumière jusqu’au retour des analyses pour effectuer des contre-analyses si besoin.
F Protocole détaillé disponible auprès de l’ADEME NC : http://www.nouvelle-caledonie.ademe.fr/domaines-dintervention/dechets
Les pratiques de compostage en Nouvelle-Calédonie Retours d’expérience et analyses des composts produits
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Analyses des composts – 6 stations, 9 prélèvements
Déchets Verts / Biodéchets - station 2Commune voh (vooh)
Gisement • Broyats végétaux, palettes et biodéchets de restauration
Type de compostage
• Mélange et début du cycle mécaniques• Maturation en andain sur sol naturel
Démarrage • Mars à juin 2013
Prélèvement 1 • Le 06/09/2013 (3 à 5 mois), compost très sec
Déchets Verts / Biodéchets - station 1Com mune Poya (nèkö)
Gisement • Déchets verts et biodéchets issus de l’activité des ménages
Type de compostage
• Compostage en bac collectif, type compostage en tribu
Démarrage • Mars 2013Prélèvement 1 • Le 06/09/2013 (6 mois), compost humide
Prélèvement 2 • Le 14/05/2014 (1 an et 2 mois), fin du bac, proche du sol naturel
Déchets Verts / déjections animales - station 1Commune Houaïlou (Waa Wi lûû)
Gisement • Broyat de végétaux, fiente de poule, fumier, bouse
Type de compostage • Compostage en tas, type bout de champ
Démarrage • Mars 2013
Prélèvement 1 • Le 13/09/2013 (5 mois), compost humide, broyat fin
Déchets Verts / déjections animales - station 2Commune Houaïlou (Waa Wi lûû)
Gisement • Broyat de végétaux, fiente de poule, fumier, bouse
Type de compostage • Compostage en tas, type bout de champ
Démarrage • Mars 2013
Prélèvement 1 • Le 28/05/2014 (1 an et 2 mois), compost humide, broyat fin
Plateforme Déchets verts - station 2Commune la FoaGisement • Déchets verts issus des ménages
Type de compostage
• Plateforme de compostage• Sol naturel sans aération forcée
Démarrage • Avril 2013
Prélèvement 1 • Le 10/01/2014 (8 mois), compost très sec, T°C élevée au coeur
Prélèvement 2 • Le 10/04/2014 (1 an), compost très sec
Plateforme Déchets verts - station 1Commune Pouembout (Pwëbuu)Gisement • Déchets verts issus des ménages
Type de compostage
• Plateforme de compostage• Sol naturel sans aération forcée
Démarrage • Juillet/août 2013
Prélèvement 1 • Le 03/09/2013 (2 mois), compost encore chaud
Prélèvement 2 • Le 11/12/2013 (5 mois), criblage très fin, compost sec
9 prélèvements analysés, 6 stations de compostage, 3 types de gisement compostés
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Remplissage des sacs d’échantillons à Houaïlou.
Les pratiques de compostage en Nouvelle-Calédonie Retours d’expérience et analyses des composts produits
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Houaïlou
KouaouaCanala
Le cas du NickelF Près de 80 % des prélèvements ont un taux de nickel
(Ni) supérieur au seuil de la norme métropolitaine.F Les 2 plateformes de Dv dépassent systéma-
tiquement ce seuil.F le co-compostage (déchets verts et biodé-
chets et/ou déjections animales) peut per-mettre de diminuer le taux de Ni.
Taux de Nickel et déchets vertsF environ 20 % des échantillons ont un taux de
Ni inférieur au seuil NFU 44-051.F les plus fortes proportions de nickel et chrome
ne sont pas directement amenées par les végé-taux mais par une contamination du sol des déchets verts : poussières, terre en mélange…
F les etm dans les sols sont peu bio-disponibles dans les végétaux. Cette étude préconise et
V adapter le seuil nickel de la norme NF U44-051 à la Nouvelle-Calédonie.
V limiter l’utilisation du bois traité comme structurant (arsenic).
V Consolider les contrôles de tri du gisement avant broyage (ex., plomb provenant d’une batterie).
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Analyse de l’innocuité – éléments traces métalliques, l’exception du Nickel
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150
200
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350
Taux de Nickel et Seuil NF U44-051
Plateforme déchets verts (DV)station 1 station 2
DV + Biodéchetsstation 1 station 2
DV + Déjec. animalesstation 1 station 2
P1 P2 P1 P2 P1 P2 P1 P1 P1
Nickel (NI) en mg/kg MS, supérieur au seuil
Nickel (NI) en mg/kg MS, inférieur au seuilSeuil NF U44-051
P1 et P2 : prélévements
éléments traces métalliques (etm) hors nickel (ni)Origine présumée des dépassements de seuil
Plateforme déchets verts (dv) dv + Biodéchets dv + déjections animales
station 1 station 2 station 1 station 2 station 1 station 2
seuils nF unité P1 P2 P1 P2 P1 P2 P1 P1 P1
Chrome (Cr) 120 mg/kg MS 104 78 44,1 46,7 46,2 118 91,9 16,7 289
Cuivre (Cu) 300 mg/kg MS 73,8 65,4 47,9 153 30,2 34,1 68,7 24,9 26,8
Nickel (Ni) 60 mg/kg MS 257 127 104 86,7 114 614 54,2 29,1 325
Zinc (Zn) 600 mg/kg MS 90;5 114 184 185 103 154 82,7 129 314
Cadmium (Cd) 3 mg/kg MS 0,14 0,13 0,12 0,19 0,14 0,1 0,17 0,15 0,06
Plomb (Pb) 180 mg/kg MS 6,7 8,1 204 266 9,6 5,1 3,1 4 1,6
Mercure (Hg) 2 mg/kg MS 0,1 0,13 0,9 0,1 0,1 0,2 0,1 0,2 0,1
Sélénium (Se) 12 mg/kg MS 0,6 0,5 0,7 0,5 0,6 0,6 0,5 0,6 0,3
Arsenic (As) 18 mg/kg MS 1,4 1,1 6,7 5,1 4,2 3,3 26,8 1,2 0,4
MS : matière sèche. P1 et P2 : prélévement. n conforme seuil NF U44-051. n non conforme seuil NF U44-051.
1 seule station est conforme
aux seuils d’ETM de la norme
métropolitaine NFU 44-051,
(DV/Déjections Station 1).
n conforme à la norme NF U44-051 n non conforme à la norme NF U44-051
éléments traces métalliques (etm)
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Plateforme Déchets verts - station 2ETM concerné Plomb
Origine présumée Erreur de tri avant broyage (batterie)
non conforme
Déchets Verts / déjections animales - station 2
ETM concerné Chrome
Origine présumée
Naturel. Associé à la présence de Nickel
non conforme
Plateforme Déchets verts - station 1
conforme
Déchets Verts / Biodéchets - station 1
conforme Déchets Verts / déjections animales - station 1
conforme
DV / Biodéchets - station 2ETM concerné arsenic
Origine présumée Broyat de palette industrielle
non conforme
Source : Mémoire, G. Barbier, DENV PS/IAC - septembre 2014
confirme la nécessité d’une adaptation du seuil Ni de la norme française.
F les éléments inertes sont en faible quantité dans les composts étudiés.
F globalement le tri effectué est de bonne qualité, qu’il soit réalisé sur les plateformes de broyage ou par les usagers des composteurs et du compost.
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Zoom sur les éléments inertes
Les pratiques de compostage en Nouvelle-Calédonie Retours d’expérience et analyses des composts produits
11
V Conformité des composts aux seuils des « autres éléments » (composés traces organiques, éléments inertes…).
V Poursuivre les contrôles et consignes de tri dans les plateformes centralisées.
À retenir
Au démarrage de la collecte des déchets verts par le SIVOM VKP, le tri, après réception des déchets verts, était important et fastidieux car les ménages mettaient un peu de tout
(pots de fleur, fils de fer, plastiques…) avec les déchets verts. Aujourd’hui, les déchets verts sont « propres » et contiennent peu d’inertes. Suite au bilan positif des deux années de suivi analytique de la plateforme pilote, il est envisagé de poursuivre la dynamique en faisant profiter de notre expérience d’autres projets de compostage qui se développent actuellement.
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Corinne Chauveau, Lycée Agricole de Pouembout
“Analyse de l’innocuité – autres éléments, des composts de qualité
Plateforme déchets verts (dv) dv + Biodéchets dv + déjections animales
station 1 station 2 station 1 station 2 station 1 station 2
seuils nF unité P1 P2 P1 P2 P1 P2 P1 P1 P1
micro-organismes d’intérêt sanitaire
Œufs d'helminthes viables 0 U/1,5g/MB 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Salmonella 0 U/25g/MB 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Composés traces organiques (Cto)
Fluoranthène 4 mg/kg MS 0,05 0,05 0,08 0,06 0,05 0,05 0,06 0,05 0,05
Benzo(B)fluoranthène 2,5 mg/kg MS 0,05 0,05 0,08 0,06 0,05 0,05 0,05 0,05 0,05
Benzo(A)pyrène 1,5 mg/kg MS 0,05 0,05 0,06 0,05 0,05 0,05 0,05 0,05 0,05
éléments inertes
Film et PSE > 5 mm 0,3 % MS 0 0 0,01 0 0,1 0 0 0 0
Autres plastiques > 5 mm 0,8 % MS 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Verre et métaux > 2 mm 2 % MS 0,1 0,2 0,3 0,2 0 0 0,1 0 0,1
DV : déchets verts. P1 et P2 : prélévement. Seuil NF : 60 n conforme seuil NF U44-051. n non conforme seuil NF U44-051
Pathogènes, Cto et éléments inertes
éléments inertes*Plastiques > 5mm verre et métaux > 2 mm
* Valeur la plus haute quand 2 prélèvements sur la même station
F les éléments inertes sont plus représentés sur les plateformes de déchets verts car le gisement provient de collecte en porte à porte ou en déchèterie. sur ces flux, les erreurs de tri sont plus fréquentes.
F l’ensemble des stations et prélèvements pré-sente des résultats conformes à la norme
NFU 44-051 concernant ces éléments d’innocuité.
F les amendements organiques analysés ne présentent pas de risque pathogène dans leur utilisation.F les Composés traces organiques (Cto) étudiés sont très peu présents dans la totalité des prélèvements.
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DV / Biodéchets - station 2
Déchets Verts / Biodéchets - station 1
Déchets Verts / déjections animales - station 1
Pas d’éléments inertes
Déchets Verts / déjections animales - station 2
Plateforme Déchets verts - station 1
Plateforme Déchets verts - station 2
Les pratiques de compostage en Nouvelle-Calédonie Retours d’expérience et analyses des composts produits
12
F 6 prélèvements sur 9 sont conformes aux seuils définis par la norme.
F 3 échantillons présentent un taux de matières organiques (mo) inférieur au seuil de 20 %.
F Le taux de MO peut varier en fonction de nombreux critères :
l Le compostage sur sol naturel peut apporter un élément de réponse : des éléments minéraux fins peuvent être ajoutés au compost à chaque manipula-tion (retournement, mélange...).
l Le taux d’humidité de l’échantillon peut éga-lement influencer le taux de Mo car elle est quantifiée et exprimée en % de matière brute.
l La granulométrie du broyat des matières car-bonées (végétaux, palette...) peut également avoir une influence. Plus la granulométrie est importante plus le taux de mo sera important.
F Les 3 plateformes de compostage et co-compostage sont mieux pourvues en élé-ments fertilisants, plus particulièrement en Potassium (k2o).
F Les sites de co-compos-tage des déchets verts avec biodéchets et/ou déjections animales ont un taux d’azote supérieur aux autres sites.
F Le site au plus fort taux de MO est également le plus riche en éléments fertilisants (déchets verts/ Biodéchets station 2).
Les éléments fertilisants
Caractéristiques agronomiques – valeurs nutritives des amendements
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60 Taux de MO et seuil NF Matière organique (% MB) Seuil NF NF U44-051
Plateforme déchets verts (DV)station 1 station 2
DV + Biodéchetsstation 1 station 2
DV + Déjec. animalesstation 1 station 2
P1 P2 P1 P2 P1 P2 P1 P1 P1
P1 et P2 : prélévements
V Compost déchets verts e Potassium (K2O) élément fertilisant majoritaire.
V Co-compostage déchets verts et biodéchets et/ou déjections animales e Azote (N) élément fertilisant majoritaire.
À re
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Plateforme déchets verts (dv) dv + Biodéchets dv + déjections animales
station 1 station 2 station 1 station 2 station 1 station 2
seuils nF unité P1 P2 P1 P2 P1 P2 P1 P1 P1
Âge compost (mois) - mois 2 5 8 12 6 14 4 5 14
Matière sèche >= 30 % MB 59 58,5 84,3 82,6 31,2 39,5 71,3 20,3 32,8
Matière organique >= 20 % MB 15,2 20,3 30,5 29,4 16,9 23,1 55,4 17,2 25,2
Azote total (N) < 3 % MB 0,48 0,58 0,82 0,51 0,51 0,54 0,86 0,48 1,04
Phosphore (P2O5 ) < 3 % MB 0,22 0,33 0,41 0,42 0,12 0,16 0,37 0,23 0,26
Potassium (K2O) < 3 % MB 0,59 0,59 0,57 0,51 0,26 0,16 0,61 0,18 0,02
N + P2O5 + K2O < 7 % MB 1,29 1,5 1,8 1,44 0,89 0,86 1,84 0,89 1,32
MB : matière brute. P1 et P2 : prélévement. n conforme seuil NF U44-051. n non conforme seuil NF U44-051
valeurs agronomiques
éléments fertilisants*azote (n) + Phosphore (P2o5) + Potassium (K2o)
*Moyenne des résultats pour les sites ayant fait l’objet de 2 prélèvements
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DV / Biodéchets - station 2
Déchets Verts / Biodéchets - station 1
Déchets Verts / déjections animales - station 1
Déchets Verts / déjections animales - station 2
Plateforme Déchets verts - station 1
Plateforme Déchets verts - station 2
F Pour minéraliser le Carbone organique (destruction du Carbone), les micro-orga-nismes consomment de l’azote.
F Un rapport Carbone/Azote (C/N) trop élevé (>24) peut engendrer une « faim d’Azote » les premiers mois suivant l’épandage du pro-duit car l’amendement ne contient pas assez d’Azote pour « nourrir » les micro-organismes qui vont alors puiser l’azote dans le sol.
Les minéralisations
F les composts analysés sont stables à très stables, ce qui accentue l’effet structurant pour les sols.
F ils ont un fort potentiel humigène (production d’humus).
F Immobilisation d’Azote (« Faim d’Azote ») : il s’agit des sites au rapport C/N élevé ou de sites utilisant les déjections animales de type crottin de cheval.
F Fourniture d’Azote : l’amendement contient plus d’azote que ce dont les micro-orga-nismes ont besoin, il sera disponible immé-diatement dans les sols.
Les pratiques de compostage en Nouvelle-Calédonie Retours d’expérience et analyses des composts produits
13
La Nouvelle-Calédonie dispose de sols singuliers difficiles à mettre en valeur d’un point de vue agricole. Dans certaines conditions, le compost peut les amender d’un point de vue structurant,
mais aussi par l’apport de matière organique. D’autre part, différents substrats sont testés en pépinière fruitière afin de comparer l’effet de divers mélanges intégrant du compost, sur la germination et la croissance des plants, par rapport à un substrat témoin classique. L’objectif est par exemple de substituer l’importation de terreaux étrangers par une production locale de compost et de co-compost, dont la qualité serait garantie par une normalisation issue d’analyses réglementaires.
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Zacharie lemerre-desprez, Institut Agronomique
Calédonien [email protected]
“Caractéristiques agronomiques – des composts stables et conformes
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P1 P2 P1 P2 P1 P2 P1 P1 P1
C/N (% MB)
Rapport C/N et minéralisation de l’azote
Immobilisation d'AzoteP1 et P2 : prélévements
Fourniture d'Azote
Plateforme déchets verts (DV)station 1 station 2
DV + Biodéchetsstation 1 station 2
DV + Déjec. animalesstation 1 station 2
V les minéralisations (Carbone et Azote) donnent des indications sur le comportement probable du produit après épandage (minéralisation du Carbone, immobilisation ou fourniture d’Azote).
V Plus le temps de compostage est long, plus le produit est stabilisé.
V l’ensemble des échantillons a un rapport Carbone/Azote (C/N) conforme au seuil NF.
À retenir
Plateforme déchets verts (dv) dv + Biodéchets dv + déjections animales
station 1 station 2 station 1 sta. 2 sta. 1 sta. 2
seuils nF unité P1 P2 P1 P2 P1 P2 P1 P1 P1
Age compost (mois) - mois 2 5 8 12 6 14 4 5 14
Carbone Azote C/N > 8 % MB 15,8 17,6 18,6 28,7 16,8 21,3 32 17,9 12,1
ISMO - % MO 91 93,5 73,8 65,3 86,5 85,5 100 98,6 84,4
Minéralisation du Carbone - % MB 12,5 9,7 15,4 18,5 14,6 9,8 12,7 15,2 5,1
Coefficient minéralisation Azote - % MB 10,8 15,9 -4,6 -5,8 5,6 3,9 -18,6 1,2 -5,7
MB : matière brute. MO : matière organique. ISMO : indicateur de stabilité de la MO. n conforme seuil NF U44-051. n non conforme seuil NF U44-051.
autres indicateurs agronomiques
stabilité du produit *Cinétique de minéralisation du Carbone
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DV / Biodéchets - station 2
Déchets Verts / Biodéchets - station 1
Déchets Verts / déjections animales - station 1
Déchets Verts / déjections animales - station 2
Plateforme Déchets verts - station 1
Plateforme Déchets verts - station 2
*Valeur du prélévement le plus âgé
Les pratiques de compostage en Nouvelle-Calédonie Retours d’expérience et analyses des composts produits
14
globalement, les composts de déchets organi-ques produits en Nouvelle-Calédonie présentent toutes les caractéristiques des amendements organiques. ils peuvent servir à l’entretien ou à la reconstitution du stock de matière organique du sol et à l’amélioration de ses propriétés physiques
et/ou chimiques et/ou biologiques. Si aucun prélè-vement ne présente de conformité totale avec la norme NFU44-051 (référentiel), les non-confor-mités proviennent essentiellement du seuil en éléments traces métalliques Nickel (Ni), naturel-lement présent dans les sols.
Conclusions – des techniques maitrisées pour composts utilisables
Potentiel amendant organique
Conformité avec la norme française (nFu 44-051)
observationsGénérales
Caractéristiques agronomiques innocuité
stat
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1 satisfaisant Un apport de 1 tonne de compost fournirait environ 183 kg de mo stable dans le sol plus d’un an après épandage
Conforme pour la dénomination de type “compost vert” (compost obtenu avec de végétaux)
non Conforme
innocuité : • Dépassement
systématique du seuil Nickel
• Renforcer le tri du gisement avant broyage
élément fertilisant majoritaire : Potassium (K2O)
Plateformesdéchets
verts
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2 satisfaisant Un apport de 1 tonne de compost fournirait environ 240 kg de mo stable dans le sol plus d’un an après épandage
Conforme pour la dénomination de type “compost vert” (compost obtenu avec de végétaux)
non Conforme
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1 satisfaisant Un apport de 1 tonne de compost fournirait environ 200 kg de mo stable dans le sol plus d’un an après épandage
Conforme pour la dénomination de type “compost de fermentescibles alimentaires et/ou ménagers”
non Conforme
innocuité : • Broyat végétaux :
dépassement du seuil Nickel
• Broyat palette : dépassement du seuil Arsenic
élément fertilisant majoritaire : Azote (N)
déchetsverts
Biodéchets
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2 intéressant Un apport de 1 tonne de compost fournirait environ 484 kg de mo stable dans le sol plus d’un an après épandage
Conforme pour la dénomination de type “compost de fermentescibles alimentaires et/ou ménagers”
non Conforme
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1 moyen Un apport de 1 tonne de compost fournirait environ 146 kg de mo stable dans le sol plus d’un an après épandage
non Conforme Conformeinnocuité : • Les seuils ETM sont
respectés pour une station sur deux
• Selon les proportions, le seuil Nickel est dépassé
élément fertilisant majoritaire : Azote (N)
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déjectionsanimales
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2 satisfaisant Un apport de 1 tonne de compost fournirait environ 239 kg de mo stable dans le sol plus d’un an après épandage
Conforme pour la dénomination de type “compost de fumiers et/ou lisiers et/ou fientes”
nonConforme
Bilan des analyses effectuées sur les stations
NB. : Pour les stations ayant fait l’objet de deux prélèvements, il a été choisi pour ce bilan de ne prendre en considération que le second prélèvement afin d’effectuer les constats et observations sur les compost
les plus âgés, donc les plus matures.
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Des composts conformes et de qualitéSi quelques ajustements sont à effectuer dans la séparation des flux, il apparait que les composts calédoniens sont de bonne qualité.Seul le nickel (et le chrome qui lui est parfois associé) est au dessus du seuil de la norme, cette différence s’expliquant aisément par les particu-larités géologiques calédoniennes. Cela appelle à une réflexion à mener sur une adaptation locale des référentiels normatifs métropolitains (seuils, usages et dosages).
Des gisements à exploiterune très faible part des déchets organiques est valorisée en Nouvelle-Calédonie. des gisements de déchets organiques existent aujourd’hui et peuvent être valorisés par retour au sol.
Des besoins d’utilisation bien réelsCar les besoins sont réels, que ce soit dans l’agri-culture, l’horticulture ou la revégétalisation des terrains miniers.
Pratiques à développerdes plateformes de compostage existent aujour-d’hui sur des zones relativement éloignées des principaux gisements de déchets organiques. la majorité des déchets organiques étant générée sur le grand Nouméa, la création d’une plate-forme de compostage pourrait y être étudiée en particulier pour les déchets verts. les premières opérations de compostage (centra-lisé, individuel, de quartier ou en tribu) ont montré leur pertinence technique et contribué à la mon-tée en compétence des acteurs. l’ademe peut accompagner de nouveaux projets qui contri-buent à la prévention des déchets des collectivités (ex. : financement de programmes d’équipements en composteurs).
Matière organique et gaz à effet de serrel’utilisation d’engrais et fertilisants de syn-thèse génère l’émission de gaz à effet de serre et d’ammoniaque, représentant jusqu’à 50 % des émissions du secteur agricole*. le com-postage permet de réduire ces émissions en limitant le processus de pertes de Carbone et d’azote par les sols. Si agriculture/sylvicul-ture et mines/métallurgie émettent respective-ment 8,6 et 52,1 % des gaz à effet de serre en Nouvelle-Calédonie**, ces activités pourraient aussi compenser une partie de leurs émissions en stockant du Carbone dans les sols et la bio-masse et notamment dans la matière organique, par le biais du compostage.
Les pratiques de compostage en Nouvelle-Calédonie Retours d’expérience et analyses des composts produits
15
La matière organique est indispensable à la restauration écologique en milieu minier. Le compost végétal est utilisé lors de l’élevage des plants en pépinière et parfois dans les trous
de plantation sur site pour améliorer la croissance. Il est certain qu’un compost réalisé à partir des végétaux défrichés sur mine permettrait d’enrichir les plantations sans risque d’amener des espèces exogènes. Associé à d’autres matières organiques (Top-soil récupéré au défrichage, boues de stations d’épuration…), le compost peut être utilisé à la restauration minière, à condition que la végétation d’origine, participant à l’extraordinaire biodiversité calédonienne, soit favorisée.
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France Bailly, Directrice du CNRT « Nickel
et son environnement » [email protected]
“Perspectives – des déchets organiques à valoriser pour des débouchés avérés
Dans le cadre de travaux
de revégétalisation sur d’anciens sites miniers,
le Fonds Nickel a eu recours à l’utilisation de compost, importé faute de disponibilité. Sur le massif du Kathépaik à Voh, le semis hydraulique de 20 espèces différentes, toutes du maquis minier, a été appliqué sur des talus latéritiques enduits de compost végétal sous du géofilet en toile de jute. Sur la mine de Kataviti à Koné, les
plantations en fosses de grandes dimensions (50 cm) ont été comblées pour 1/3 de compost. Dans ces deux cas récents (2013 et 2014), les premières observations sont très probantes avec la pousse rapide et diversifiée de plantules et une remarquable vigueur des plants. Ces constats restent à confirmer dans la durée et à tester avec du compost local.
olivier monge, Fonds Nickel. [email protected]
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* Source : Pellerin et al. (2013) / INrA et ADEME** Source : étude réalisée par CITEPA/Institut de la Qualité pour
le CTME - année 2008 (Hors UTCF - Utilisation des Terres, leurs Changements et la Forêt- et transport international)
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Revégétalisation minière avec compost.
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PouR AllER Plus loiNContacts utilesF Province des Iles
Service de l’environnement Ornella HMANA, 45 51 64 [email protected]
F Province Nord – ddee Candina NEAOUTYINE, 47 51 64 [email protected]
F Province Sud – deNv Marc DAGUZAN, 20 34 40 [email protected]
F SIVM SUD – Erwann COUAPAULT, 44 32 28 – [email protected]
F BIO CALEDONIA – Hélène MOQUET, 79 34 21 – [email protected]
F Institut Agronomique Calédonien – Zacharie LEMERRE, 43 73 15 – [email protected]
F Chambre d’agriculture de Nouvelle-Calédonie Laura HENRY, 24 31 60 – [email protected]
F Lycée Agricole de Nouvelle-Calédonie – Corinne CHAUVEAU, 76 65 60 – [email protected]
F ADEME – Nolwenn FORAY, 24 35 17 [email protected]
F Retrouvez tous les autres contacts utiles dans les pages intérieures de cette brochure.
En savoir plusl « Guide de la fertilisation organique
à la réunion » P. F. Chabalier, v. van de kerchove, h. Saint macary CIRAD, Chambre d’agriculture de la réunion - 2006
l « Compostage le guide qui vous suit » R. Piquemal - ADEME, Syndicat centre Hérault - 2013
l « Guide méthodologique du compostage partagé (ou semi-collectif) : compostage en pied d’immeuble, de quartier... » R. Proix, P. Retiere, a. demolles, C. Nanchen Gesper, Indiggo, ADEME - 2012
l « Guide méthodologique du compostage autonome en établissement » R. Proix, P. Retiere, a. demolles, C. Nanchen Gesper, Indiggo, ADEME - 2012
l « Suivi d’une unité de compostage de déchets verts » - d. Plumail, a. valotaire Connaître pour agir - 1998
l « Promouvoir le compostage domestique les étapes clés » - CD ROM ADEME - 2011
ADEME Nouvelle-CalédonieEspace Performance - CCI Nouvelle-Calédonie15 rue de Verdun BP M3 98 849 Nouméa cedexTél. 24 31 05
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