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Je dédie cette thèse à :
A LA MEMOIRE DE MON TRES CHER GRAND PERE J’aurais aimé votre présence le jour de ma soutenance de thèse. Mais hélas, LE BON DIEU a voulu autrement ALHAMDOU LILAH Que ce travail soit une prière pour le repos de votre âme. A MON TRES CHER PERE ET MA CHERE MERE Rien au monde ne pourra compenser les sacrifices que vous avez consentis pour mon éducation et mon bien-être et aucune dédicace ne saurait exprimer à sa juste valeur mon profond amour et ma propre reconnaissance. Que ce travail soit pour vous la preuve de mon attachement au symbole de la compassion que vous représentez pour nous tous. Que dieu vous protège, vous garde, vous prête longue vie et santé. A MON ONCLE ALI Vous m’avez encouragé et soutenu tout le long de mes études. Aucune dédicace ne serrait exprimer mon estime et mon amour pour vous. Que dieu vous accorde longue vie et bonne santé A MON FRERE AYOUB, MON ADORABLE COUSIN REDOUANE A MON FRERE MOUHAMED, SA TRES CHERE EPOUSE NAJAT ET LEURS FILLES IMANE ET MANAL A MA SŒUR NAIMA ET SA FILLE HAJAR Vous étiez toujours attentifs à mes moindres besoins et même à certains de mes caprices. Vous m’êtres très chers et j’ai beaucoup d’affection pour vous. Puisse ce travail être le témoignage de ma tendresse et de mon indéniable amour. Que dieu vous protège et vous procure santé,bonheur et succès dans toute votre vie.
AU DOCTEUR ET AMI DE FAMILLE RAFII AZOUZ En témoignant de l’attachement qui unit nos deux familles,je prie dieu de vous accorder longue vie,santé et bonheur Vous m’avez toujours aidé et soutenu Mon ample gratitude vous est exprimée à travers ce travail A MONSIEUR HARRANDOU ABDESSALAM directeur de la cité universitaire SAIS FES Je tiens à vous remerciez au nom de tous les étudiants de médecine de Fès qui ont bénéficié de l’hébergement à la cité SAIS pour votre bienveillance et extrême amabilité. A TOUS MES AMIS Que notre amitié demeure pour toujours A TOUS CEUX QUI ME SONT CHERS (ES) A TOUS MES CONFRERES A TOUS MES PROMOTIONNAIRES
En cette fin d’une étape de vie, je ne peux m’empêcher d’apprécier, avec délectation et un profond endettement, l’enseignement qui m’a été généreusement prodigué par une multitude de MAITRES aussi bien durant les cycles scolaires, à leurs différents niveaux, ou tout simplement à travers l’école de la vie. Je leur suis redevable pour leurs simplicité, générosité, patience et pertinence. Dans une période plus proche, je juge, à sa juste valeur, la chaleur humaine dont j’ai bénéficié au sein de la faculté de médecine et, d’une façon plus générale, dans le milieu hospitalier, « cocon » nécessaire surtout en 1° année durant laquelle j’ai été totalement perdue et seule loin des miens. S’il m’est difficile d’exprimer mon estime pour chacun, par contre « tous » vous êtes « des valeurs humaines » à travers la simplicité et les savoirs que vous enseigner. Dans l’impossibilité de citer tous les noms, je me souviens de tous. Je vous dis encore, et à tous, merci. MONSIEUR le rapporteur de thèse A.BANANI Les membres du jury : Madame le professeur d’anatomopathologie R.A.AMARTI Monsieur le professeur de gynécologie obstétrique A.MELHOUF Madame le professeur de radiologie S.TIZNITI Monsieur le professeur de réanimation anesthésie M.HARANDOU Et mes professeurs, Monsieur le professeur d’urologie MY HASSAN FARIH Monsieur le professeur d’oto-rhino-laryngologie: A. OUDIDI Monsieur le professeur d’épidémiologie clinique NEJJARI CHAKIB Monsieur le professeur maître-assistant en oncologie ELMESBAHI Monsieur le professeur et maître assistant de radiologie : M. ELMAAROUFI
LE PLAN
I-INTRODUCTION ……………………………………………………………………………. 1
II-RAPPEL ……………………………………………………………………………………… 3
III-MATERIEL ET METHODES……………………………………………………………….. 14
RESULTATS……………………………………………………………………………………. 15
1-EPIDEMIOLOGIE…………………………………………………………………………… 15
1-1-FREQUENCE…………………………………………………………………………… 15
1-2-AGE…………….……………………………………………………………………….. 15
1-3-PARITE…………………………………………………………………………………. 15
1-4-ANTECEDENTS GYNECO-OBSTETRICAUX ………………………………………. 18
2-CLINIQUE……………………………………………………………………………………. 19
2-1-SIGNES FONCTIONNELS………………………………………………………………. 19
2-2-EXAMEN CLINIQUE……………………………………………………………………. 20
3-PARACLINIQUE…………………………………………………………………………….. 21
3-1-ECHOGRAPHIE………………………………………………………………………….. 21
3-2-UIV………………………………………………………………………………………… 25
3-3-TDM………………………………………………………………………………………. 25
3-4-MARQUEURS TUMORAUX……………………………………………………………. 27
3-5-RADIOGRAPHIE PULMONAIRE……………………………………………………..... 27
3-6-BILAN PRE OPERATOIRE……………………………………………………………… 27
4-TRAITEMENT…………………………………………………………………………….... 28
4-1-STADIFICATION…………………………………………………………………… 28
4-2-CHIRURGIE………………………………………………………………………… 28
4-2-1- CONSERVATRICE………………………………………………………. 28
4-2-2-RADICALE………………………………………………………………... 28
4-3-TYPE HISTOLOGIQUE…………………………………………………………… 29
4-4-CHIMIOTHERAPIE…………………………………………………………….…. 32
4-5-RADIOTHERAPIE…………………………………………………………………. 32
5-EVOLUTION………………………………………………………………………………. 32
5-1-DECES……………………………………………………………………………….. 32
5-2-RECIDIVE………………………………………………………………………….… 32
5-3-RECUL………………………………………………………………………….……. 32
5-4-FERTILITE……………………………………………………………………….….. 32
IV-DISCUSSION……………………………………………………………………………. 33
A-EPIDEMIOLOGIE…………………………………………………………………..…….. 33
1-FREQUENCE…………………………………………………………………….……… 33
2-AGE……………………………………………………………………………….……... 33
3-FACTEURS DE RISQUE…………………………………………………………..……. 35
B-ANAPATHOMOPALOGIE…………………………………………………………..……. 39
1-ETIOPATHOGENIE…………………………………………………………………….. 39
2-TYPE HISTOLOGIQUE……………………………………………………………..…. 40
2-1-TUMEURS SEREUSES BORDERLINE……………………………………………. 40
2-2-TUMEURS MUCINEUSES BORDERLINE………………………………………. 49
2-3-TUMEURS ENDOMETRIOIDES FRONTIERE…………………………………. 53
2-4-TUMEURS BRENNER BORDERLINE……………………………………..…..…. 55
2-5-TUMEURS A CELLULES CLAIRES………………………………………………. 56
2-6-TUMEURS MIXTES EPITHELIALES BORDERLINE…………………………….. 56
3-CLASSIFICATION…………………………………………………………………..….. 57
C-ETUDE CLINIQUE…………………………………………………………………….… 61
1-CIRCONSTANCES DE DECOUVERTE…………………………………………….…. 61
1-1-ALGIES PELVIENNES……………………………………………………………… 61
1-2-AUGMENTATION DU VOLUME DE L ’ABDOMEN……………………….…… 61
1-3-MENEMETRORRAGIE………………………………………………………….…. 61
1-4-TROUBLES DU TRANSIT…………………………………………………….….. 61
2-EXAMEN CLINIQUE…………………………………………………………….……….. 62
D-BILAN PARACLINIQUE……………………………………………………………….… 65
1-ECHOGRAPHIE…………………………………………………………………….…… 65
2-TDM……………………………………………………………………………….……… 69
3-IRM………………………………………………………………………………………… 69
4-UIV…………………………………………………………………………………………. 78
5-HYSTEROSALPINGOGRAPHIE………………………………………………..……….. 78
6-MARQUEURS TUMORAUX……………………………………………………………… 79
7-COELIOSCOPIE…………………………………………………………………..……… 80
8-AUTRES…………………………………………………………………………………… 81
E-TRAITEMENT…………………………………………………………………..………… 82
1-MOYENS…………………………………………………………………………….…… 82
1.1-CHIRURGIE………………………………………………………………………….. 82
1.1.1-CONSERVATRICE……………………………………………………..……… 83
1.1.2-RADICALE……………………………………………………………………… 83
1.1.3-PLACE DE LA COELIOSCOPIE……………………………………………… 84
1.1.4-PLACE DE L’EXTEMPORANE………………………………………………… 86
1.1.5-PLACE DE LA LYPHADENECTOMIE …………………………………..…… 86
1.2-CHIMIOTHERAPIE………………………………………………………………..… 88
1.3-RADIOTHERAPIE……………………………………………………………….…… 92
1.4-HORMONOTHERAPIE………………………………………………………..…… 93
1.5-IMMUNOTHERAPIE………………………………………………………………. 93
2-INDICATIONS………………………………………………………………………..…. 94
2.1-STADES PRECOCES……………………………………………………………… 94
2.2-STADES AVANCES……………………………………………………….……… 98
2.3-PLACE DE LA CHIMIOTHERAPIE…………………………………………….… 101
2-3-1-LES INDICATIONS…………………………………………………… 101
3-ATTITUDE VIS A VIS DU DESIR DE LA GROSSESSE………………………………. 105
3.1-AU COURS DE LA GROSSESSE………………………………………………….. 105
3.2-FEMME NON ENCEINTE ET DESIR DE GROSSESSE…………………………… 106
4-SURVEILLANCE ET RESULTATS………………………………………………………. 108
5-PRONOSTIC………………………………………………………………………….…… 112
5.1-FACTEURS PRONOSTIC……………………………………………………….…… 112
V- LA FILIERE BORDERLINE CANCER……………………………………………..……. 114
VI-CONCLUSION…………………………………………………………………..………. 118
VII –RESUME……………………………………………………………………….……….. 119
VIII-BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………….………. 122
I-INTRODUCTION
Les tumeurs à la limite de la malignité de l’ovaire ont été individualisées dès
1929 par TAYLOR, elles ont suscité depuis cette date de nombreuses discussions
dans la littérature. L’intérêt porté à ces tumeurs trouve sa justification dans leur
relative fréquence, leur âge de survenue nettement inférieur à celui du cancer de
l’ovaire habituel et leur pronostic radicalement différent.
Leurs critères de diagnostic histologique ont été initialement définis par la
FIGO « Fédération Internationale de Gynécologie et d’Obstétrique» en 1971 et
l’OMS « Organisation Mondiale de la Santé » en 1973. Ils ont depuis, été complétés
mais restent encore parfois subjectifs et imprécis.
Ce sont des tumeurs rares: 5 à 10% des tumeurs malignes de l’ovaire avec une
incidence de l’ordre de 1,8 pour 100 000 femmes. (3)
Leur pronostic est généralement favorable: la survie à 5 ans ; tous stades
confondus, est de 90 à 95%.(85). Cependant 30 ans après leur reconnaissance par
l’OMS, elles continuent à être l’objet des controverses quant aux différents types
histologiques qu’elles regroupent.
Notre travail est une étude rétrospective de 14 observations de tumeurs à
malignité atténuée de l’ovaire diagnostiquées et traitées dans le service de
gynécologie obstétrique du CHU Hassani II de Fès dans une période s’étalant du
janvier 2003 à décembre 2007. Nous essayerons, à travers cette série, de faire le
point sur les différentes questions que soulève ce type de tumeur à savoir:
Ø Difficultés de diagnostic cliniques et para cliniques surtout au plan
histologique.
Ø Difficultés thérapeutiques que pose ce type de tumeurs surtout la
question du traitement conservateur.
2
Ø Place de la chimiothérapie dans les tumeurs borderline de l’ovaire.
Ø Etablir avec précision le pronostic de ces tumeurs par rapport aux
tumeurs malignes de l’ovaire.
3
II-RAPPEL
HISTORIQUE
L’existence d’une catégorie intermédiaire entre les tumeurs bénignes et les
tumeurs malignes de l’ovaire a été depuis longtemps rapportée par les auteurs et a
conduit à de nombreuses dénominations. (26)
Dès 1929, TAYLOR identifia un groupe de patientes présentant un carcinome
ovarien de bas grade de malignité. Ces patientes bénéficiaient d’une évolution
meilleure que celles atteintes d’un carcinome habituel. Il proposa alors
l’individualisation d’une catégorie de néoplasmes ovariens épithéliaux dite
Borderline ou Tumeurs Frontières. (24)
Ce concept ne fut pas immédiatement accepté. Il a fallut attendre 1961 pour
l’élaboration par la FIGO d’une proposition de classification histologique divisant les
tumeurs épithéliales communes en tumeurs bénignes, tumeurs malignes et tumeurs
de faible grade de malignité.
Ce système de classification devenu effectif en 1971, a été repris en 1973
dans la classification histologique des tumeurs ovariennes proposée par
l’organisation mondiale de la santé. (26)
HART et NORRIS en 1973, ont défini les caractères histologiques de ces
lésions en tumeurs épithéliales à malignité atténuée: séreuses, mucineuses et
mixtes. (24)
4
DEFINITION
Selon la classification de l’OMS (8), le terme de tumeur à la limite de la
malignité désigne une catégorie de tumeurs intermédiaires entre les lésions
morphologiquement bénignes et celles qui, de toute évidence, sont malignes.
Ces tumeurs présentent des caractères histologiques similaires avec les
adénocarcinomes mais s’en distinguent par l’absence de signes d’infiltration du
stroma ovarien (26). Leur diagnostic ne doit être porté que sur l’examen
anatomopathologique de la tumeur ovarienne primitive, qu’existent ou non des
localisations extra-ovariennes au moment de leur découverte. (26)
Les tumeurs borderline de l’ovaire se distinguent des tumeurs bénignes par la
possession de tous ou d’un des caractères histologiques suivants:(91,100)
Ø Bourgeonnement épithélial;
Ø Pluristratification;
Ø Activité mitotique importante avec atypies nucléaires.
Le bourgeonnement « budding » est la conséquence d’une importante
prolifération épithéliale non équilibrée par une prolifération équivalente du stroma. Il
se traduit par la formation de papilles et de végétations.
Les pluristratifications des végétations ou de la bordure des kystes
sont également la conséquence d’une prolifération épithéliale excessive. Ce critère
est particulièrement important pour les tumeurs mucineuses (44).
Les atypies cytonucléaires doivent être interprétées en fonction du contexte et
ne doivent être considérées comme significatives qu’en l’absence de tout
remaniement de nature inflammatoire ou ischémique (91).
5
Les mitoses sont augmentées mais restent habituellement peu nombreuses.
Leur répartition est en revanche souvent inégale au sein d’une même tumeur
(surtout pour le type mucineux) (26).
Le seul critère histologique permettant de différencier une tumeur à la limite
de la malignité d’un authentique adénocarcinome reste l’absence d’infiltration du
stroma ovarien par les cellules tumorales. La recherche de signes d’invasion doit
être systématique et nécessite la pratique de nombreux prélèvements bien dirigés et
intéressant tous les territoires d’une même tumeur. Le nombre de ces prélèvements
ne devrait pas être inférieur à 10.
HART et NORRIS proposent pour les tumeurs mucineuses des prélèvements
systématiques tous les deux centimètres (91).
En l’absence de critères objectifs d’invasion du stroma, il convient de
rechercher des critères indirects (91,100):
• L’aspect irrégulier de l’interface séparant la prolifération
épithéliale et le stroma ovarien ;
• Présence de profondes invaginations épithéliales au sein
d’un stroma modifié d’aspect immature et inflammatoire.
6
EMBRYOLOGIE ET GÉNÉTIQUE :
EMBRIOLOGIE:
La connaissance des mécanismes de différenciation et de mise en place des
organes génitaux au stade embryologique, permet de mieux comprendre le
développement de lésions tumorales (mais également non néoplasiques) dans la
région pelvienne chez la femme.
Chez l’embryon, la différenciation sexuelle ne se met en place que
secondairement. En effet, les gonades sont initialement indifférenciées. Elles se
développent chez l’embryon humain vers la quatrième semaine sous la forme d’un
épaississement du revêtement cœlomique de part et d’autre de la ligne médiane
entre le mésonéphros et le mésentère dorsal. A la surface gonadique, on assiste à
une prolifération des cellules cœlomiques alors que le centre est occupé par le
mésenchyme.
CELLULES GERMINALES:
Chez l’homme et chez la femme les cellules germinales ont un précurseur
commun, la cellule germinale primordiale.
Les cellules germinales primordiales ont une origine extra-embryonnaire,
dans le sac vitellin. Elles migrent secondairement dans l’embryon via l’allantoïde et
atteignent les gonades indifférenciées en empruntant la ligne médiane le long du
mésentère dorsal.
CORDONS SEXUELS
Les cordons sexuels se développent à partir des cellules cœlomiques de
surface sous la forme de cordons sexuels indifférenciés. La différenciation vers les
7
cellules folliculaires chez la femme se fait secondairement sous l’influence de
différentes hormones.
Au cours de l’embryogénèse deux systèmes de conduits (les canaux de wolff
et de Muller) permettent la mise en place des tractus génitaux masculin et féminin
respectivement.
FIGURE 1 : Images tirées de l’encyclopédie chirurgicale gyneco-obstétrique.
Dès le 24ème jour, une paire de conduits mésonéphriques (de wolff) se met en
place dans la paroi dorsale du tronc, à partir du mésoblaste intermédiaire. Une
nouvelle paire de conduits; les conduits paramésonéphriques (de Muller),
apparaissent au cours de la sixième semaine, à coté des conduits mésonéphriques,
chez les embryons aussi bien mâles que femelles. Ces conduits se forment par
l’invagination d’un ruban de l’épithélium cœlomique, dans le sens crânio-caudal.
8
Chez le fœtus féminin, l’absence d ’AMH (anti mullerian hormone) permet le
maintien des canaux de MULLER qui donneront naissance aux trompes, à l’utérus et
au tiers supérieur du vagin. En l’absence de testostérone; les canaux de WOLFF
régressent. Cependant, cette régression n’est pas complète puisqu’il peut persister
des reliquats wolffiens ou mésonéphriques tout au long du tractus génital féminin.
Ces reliquats sont observés le long du trajet des canaux de wolff pendant
l’embryogénèse, à savoir dans les parois latérales du vagin et du col utérin et dans
la région péritubaire et le mésovarium. Il s’agit de reliquats embryologiques et en
tant que tels, ils restent silencieux sans donner de symptomatologie clinique.
FIGURE 2: image tirée de l’encyclopédie médicale gyneco-obstétrique.
SYSTEMES MULLERIENS PRIMAIRE
Chez la femme, le système mullérien primaire se rapporte aux organes
génitaux féminins dérivant des canaux de Muller à savoir: le vagin, le col, le corps
utérin et les trompes .Le revêtement d’origine mullérienne peut être de type
9
malpighien (exocol, vagin), ou glandulaire mucosécretant (endocol), endométrioide
(endomètre) et cilié (trompes).
SYSTEME MULLERIEN SECONDAIRE
Par analogie au système mullérien primaire, on décrit le système mullérien
secondaire (LAUCHLAN, 1972) comprenant le péritoine (et les inclusions
mésothéliales dans les ganglions pelviens) et l’épithélium de surface ovarien. Ce
système mullérien secondaire est localisé en dehors de la trajectoire normale des
canaux de Muller mais il s’agit de structures présentant la même origine
embryologique que les canaux de Muller. En effet, ils dérivent tous du revêtement
cœlomique, comme les canaux de Muller. Le péritoine et les inclusions
mésothéliales dans les ganglions sont directement d’origine cœlomique alors que la
surface ovarienne correspond à un épaississement du revêtement cœlomique. Les
canaux de Muller proviennent d’une invagination de ce même revêtement
cœlomique. Cette origine embryologique commune explique le développement de
lésions tumorales bénignes ou malignes de type mullérien en dehors des organes
d’origine mullérienne proprement dits notamment au niveau de l’ovaire et du
péritoine
GENETIQUE :(194)
les tumeurs épithéliales primitives de l’ovaire sont au cinquième rang des
cancers de la femme dans les pays industrialisés avec une incidence moyenne de
10/100000 et un nombre de nouveaux cas estimé en France autour de 5000 par
année.(116)
10
Le risque relatif estimé est de 2,5 à 3,5 en cas d’antécédents familiaux de
cancer de l’ovaire et de 4 s’il existe un ou plusieurs cas de cancers du sein. Ce
risque peut excéder 30 fois celui de la population générale dans le cas des
syndromes héréditaires de prédisposition de cancer. Ces données suggèrent la
possibilité d’un risque génétique de développe
Si l’on estime à 10%, les cas liés à une prédisposition génétique, le nombre de
femmes qui seront concernées en France est de près de 500 par année à prendre en
charge dans le cadre d’une étude de prédisposition et à être confrontées à la
problématique parfois difficile de la stratégie thérapeutique de ces tumeurs
gynécologiques par ailleurs souvent agressives.
ment d’une tumeur de l’ovaire, risque qui s’intègre dans le cadre de
syndromes héréditaires de prédisposition au cancer pour lequel les connaissances
ont réalisé des avancées significatives depuis une dizaine d’années, tant dans le
domaine de la recherche génétique que dans celui des applications cliniques.
Deux formes de risque génétique pour le développement d’une tumeur
épithéliale de l’ovaire ont été distinguées :
Les prédispositions majeurs, avec un risque relatif supérieur à 10, sont
essentiellement liées à deux syndromes, BRCA-1 et BRCA-2 (Breast Cancer type 1 ou
2) associant un cancer du sein et de l’ovaire chez une même patiente ou des parents
proches, et le syndrome HNPCC (hereditary non polyposis colon cancer) encore
dénommé syndrome de « LynchII » associant un cancer colique à forte pénétrance et
d’autres tumeurs dont le cancer ovarien. (117)(118)
Les prédispositions mineures, avec un risque relatif voisin ou inférieur à 10,
pour lesquelles la tumeur de l’ovaire est une lésion mineure dans un syndrome
génétique de composition plus hétérogène, ou les cancers de l’ovaire d’apparition
11
isolée et ou sporadique liés à une mutation de gènes impliqués dans le contrôle de
la prolifération cellulaire, oncogènes et gènes suppresseurs.
La prédisposition constitutionnelle au cancer de l’ovaire a incité plusieurs
remarques d’ordre théorique et pratique.
Comme beaucoup de cancers héréditaires; il n’existe pas une voie unique de
signalisation dont la dérégulation conduit à un seul type anatomique de cancer.
Cette donnée, décevante si on se réfère aux applications thérapeutiques témoigne
de la redondance fonctionnelle du génome et des nombreuses intrications entre les
systèmes de régulation tant de la réplication et de la réparation de l’ADN que des
mécanismes de régulation négative de la prolifération cellulaire. Très clairement, la
genèse des cancers de l’ovaire touche ces deux grands chapitres fonctionnels dont
la génétique nous a fourni un certain nombre d’outils moléculaires (MSI :
microsatellite instability+, mutations germinales) : immunohistochimiques (MMR
pour mismach repair, PTEN qui est une phosphatidylinositol phosphate)) pour aider
le pathologiste à identification syndromique des tumeurs.
La principale conséquence des données récentes de la génétique des cancers
de l ’ovaire et des syndromes associés est clinique, avec des organigrammes
décisionnels permettant d ’orienter ou non telle ou telle patiente, telle ou telle
famille, vers l ’incontournable consultation d ’oncogénétique qui seule, prendra le
temps nécéssaire pour une enquête anamnéstique individuelle et familiale
exhaustive, assortie des formalités maintenant obligatoires(consentement éclairé,
fiche de consultation, modalités de prélèvement) dans le cadre du diagnostic des
maladies héréditaires. Le pathologiste doit œuvrer en étroite concertation avec le
chirurgien, le clinicien traitant et les généticiens, afin que ces données
histopathologiques puissent s’intégrer au mieux à la stratégie décisionnelle.
12
Faut-il ou non engager la recherche de mutations dans les gènes BRCA, MMR,
etc… la recherche de critères histologiques particuliers (localisation annexielle,
tumeurs germinales, hamartomes) dans un contexte de lésions associées chez la
même patiente ou observées chez ses collatéraux (apparentés au premier ou au
second degré) et un âge de survenue précoce, renforcent considérablement l’intérêt
du pathologiste pour le Développement des tests immunohistochimiques et
moléculaires réalisables sur la tumeur et qui seront des éléments essentiels du
diagnostic dans un contexte multidisciplinaire.
Fait essentiel, dans le cancer de l ’ovaire comme dans les autres maladies, la
génétique a permis une meilleure prise en charge des patientes, en utilisant des
critères consensuels établis par des experts.
Outre son rôle dans la connaissance structurale et fonctionnelle du génome
humain, la génétique, discipline transversale, montre ici et une fois de plus, sa
contribution essentielle dans la prise en charge des sujets atteints: un suivi précoce
et espérons le, de plus en plus souvent, une action thérapeutique prophylactique
permettant d’affirmer la guérison définitive.
13
FIGURE 3 : recherche d’un syndrome de prédisposition au cancer de l’ovaire ;
stratégie décisionnelle (194)
14
III-MATÉRIELS ET MÉTHODES
Cette étude est une rétrospective étalée sur une période de 05 ans allant de
Janvier 2003 à Décembre 2007, et portant sur 14 cas diagnostiqués, traités et suivis
au service de gynécologie, CHU Hassan II de Fès.
Elle porte sur l’analyse :
Ø Du profil épidémiologique des patientes en décrivant leur âge moyen; leur
parité et leur statut hormonal.
Ø Des circonstances de découverte.
Ø De la sémiologie clinique et les particularités para-cliniques les plus
retrouvées de ces tumeurs.
Ø Du traitement instauré en fonction de chaque stade.
Ø De leur aspect macroscopique et histologique.
Ø De leur évolution et par conséquent leur réel pronostic.
15
RÉSULTATS
1– EPIDEMIOLOGIE:
1-1-FREQUENCE:
De Janvier 2003 au Décembre 2007, 74 cas de cancers de l’ovaire ont été
traités au service de gynécologie-obstétrique ce qui représentent 11% des
néoplasies traités dans notre service et le classe ainsi au troisième rang après le
cancer du col utérin et celui du sein.
Durant la même période, 14 cas de tumeurs borderline ont été colligés et
représentent 15,9% des tumeurs malignes de l’ovaire traitées dans le service.
1-2-AGE:
L’âge de nos patientes se situe entre 29 et 75 ans avec une moyenne de 44
ans.
Le pic de fréquence se situe entre 51 et 60 ans.
Six de nos patientes avaient un âge inférieur à 40 ans (voir histogramme).
Cinq de nos patients étaient ménopausées.
1-3-PARITE:
28,57% de nos patientes étaient des multipares (> 4 enfants) à égalité avec les
malades nullipares.
16
HISOGRAMME I : REPARTITION DE NOS PATIENTES SELON LES TRANCHES D’AGE
NOMBRE DE CAS
0
0,5
1
1,5
2
2,5
3
3,5
4
4,5
<20 [21-30]
[31-40]
[41 -50]
[51 -60]
[61-70]
[71-80]
NOMBRE DECAS
17
HISOGRAMME II : REPARTITION DES MALADES SELON LEUR PARITE
Nombre de cas
0
0,5
1
1,5
2
2,5
3
3,5
4
4,5
P0 P1 P2 P3 P4
Nombre de cas
18
1-4-ANTECEDENTS GYNECO-OBSTETRICAUX:
Aucune patiente n’avait d’antécédents familiaux du cancer de l’ovaire, ni du
colon.
Trois de nos patientes étaient suivies pour problème de stérilité.
Deux patientes étaient sous contraception hormonale ;
Aucune patiente n’avait d’antécédents familiaux du cancer de l’ovaire.
Pas de notion d’induction de l’ovulation.
TABLEAU 1 : LES ANTECEDENTS GYNECO-OBSTETRICAUX DE NOS PATIENTES
antécédents Nombre de cas Pourcentage%
stérilité 3 21,42
Contraception hormonale 2 14,28
Antécédents de cancer dans la
famille
0 0
Notion d’induction de l’ovulation 0 0
19
2-Clinique:
2-1- signes fonctionnels:
La majorité de nos malades a consulté pour une douleur abdominale (50%_),
six cas (42,8%) pour une augmentation du volume abdominale et 2 cas (14,28) pour
ménometrorragies.
TABLEAU 2 : LES CIRCONSTANCES DE DECOUVERTES DES TUMEURS
BORDERLINES CHEZ NOS PATIENTES
CDD NOMBRE DE CAS POURCENTAGE%
AUGMENTATION DU VOLUME ABDOMINALE 6 CAS 42,8
DOULEUR ABDOMINALE 7 CAS 50
MENOMETRORRAGIE 2 CAS 14,28
FORTUITE 0 0
TROUBLES DIGESTIFS 0 0
20
2-EXAMEN CLINIQUE
Cliniquement huit de nos patientes avaient des tumeurs pelviennes palpables
dont trois étaient de taille importante (masse abdomino-pelvienne) soit 21,4%.
Taille des masses palpées variait entre 6cm et 30 cm avec une taille moyenne
de 15,7:
Ø Taille < 10 cm chez 5 cas soit 35,7%
Ø Taille entre 10cm et 20cm chez 2 cas soit 14,28%
Ø Taille >20cm chez 3 cas 21,4%
Chez quatre malades soit 28,57 % la masse était suspecte cliniquement avec
un aspect dur irrégulier, fixe ou associée à une ascite.
L’ascite est retrouvée chez deux patientes soit 14,28 % des cas.
L’utérus était de taille normale chez la majorité de nos malades sauf pour 3
patientes ou l’examen était difficile vu la taille importante de la masse.
21
3-PARACLINIQUE:
3-1- Echographie
L’échographie pelvienne sus-pubienne était réalisée chez toutes nos patientes
et a objectivé une masse annexielle dans tous les cas. La taille moyenne de la
tumeur est variable de 6 et 30 cm. Dans deux cas la taille dépassait l’écran.
Cette masse était :
D’aspect bénin (image kystique d’aspect anéchogène; homogène, à paroi
régulière et fine) a été observé dans 28,57% des cas.
L’image est suspecte de malignité dans 35,71% (image kystique à paroi
épaisse, présence de végétations endokystiques).voire (figure 1)
L’image est d’allure maligne dans 28,57% des cas (végétations épaissies,
aspect hétérogène, présence d’ascite ou de nodules péritonéaux).
Une ascite d’abondance variable était diagnostiquée chez 5 malades. Une
tumeur était bilatérale chez 03 malades.
L’échographie abdominale réalisée chez 02 malades a montré la présence
chez l’une des deux malades des nodules spléniques et hépatiques faisant suspecté
une localisation secondaire.
22
FIGURE 4 : échographie trans-abdominale qui montre un kyste de l’ovaire
gauche qui contient 2à5 végétations associés à une paroi épaissie (124).
.
23
FIGURE 5: échographie endovaginale ; l’épaississement de la paroi correspond
à l’assemblement des végétations (124).
24
FIGURE 5: Échographie par voie endovaginale : formation multinodulaire contenant des liquides de nature différente. Les cloisons épaisses, nombreuses, groupées dans une partie de la tumeur sont évocatrices de malignité. (124)
25
3-2-UIV:
L’UIV a été réalisée pour 2 malades, pour l’une devant la grande taille de
tumeur, l’autre pour la découverte à l’échographie d’une dilatation des cavités
pyélocalicielles droites chez qui elle a révélé l’absence d’une opacité de tonalité
calcique intéressant l’arbre urinaire. Par ailleurs le rein droit était augmenté de
taille, gardant des contours réguliers et un index parenchymateux respecté, avec
une dilatation des cavités pyélocalicielles droites en avant d’une sténose de la
jonction pyélo-urétérale, une deuxième sténose au niveau de l’uretère iliaque droit,
le rein gauche est normal.
3-3-TDM:
La TDM, réalisée chez cinq de nos patientes devant le doute sur l’origine des
tumeurs abdominopelviennes, avait rattaché ces tumeurs à une origine ovarienne et
dont l’aspect évoquait des tumeurs suspectes de malignité.
26
FIGURE 6: Examen tomodensitométrique avec injection:la masse volumineuse
bosselée arrive en contact du côlon droit. Le côlon gauche est refoulé en arrière. Les
cloisons prennent le produit de contraste et sont régulières. (124)
27
3-4-Les marqueurs tumoraux :
Quartes de nos patientes ont bénéficié de dosage des marqueurs
tumoraux ovariens les résultats étaient les suivants :
La première avait un taux de CA125 à 15, 33U (normal est de 35U/ml)
et un taux d’alpha foeto-protéine à 2,4ng/ml (normal de 9ng/ml).
La deuxième avait un taux de CA19-9 à7, 4U/ml (la normal est de
<37UI/ml) et un taux de CA125 à 25,10UI/ml.
La troisième avait un taux de CA125 élevé à 52UI/ml.
La quatrième avait un taux de CA125 à 15,33UI, LA CA19-9 à 7,4UI.
3-5-la radiographie pulmonaire :
Demandée de façon systématique, elle s’est révélée normale chez toues
nos patientes.
3-6-bilan d’opérabilité :
Un bilan biologique d’opérabilité associant : une numération formule
sanguine, un bilan de la crase sanguine a été demandé chez toutes nos
malades et s’est révélé normal.
28
4-TRAITEMENT :
4-1-stadification :
La laparotomie était de mise chez toutes nos patientes, ce qui a permis
de stadifier macroscopiquement la tumeur et d’optimiser le traitement
chirurgical, ainsi :
v 9 tumeurs (64,28%) étaient classées stade I (stade Ia : 5 cas,
stade Ib : 3 cas, stade Ic 1 cas).
v une tumeur (7,14%) classée IIb était étendue à l’utérus.
v 3 tumeurs (7%) avec pseudo myxome péritonéal.
v 1 tumeur (7%) classée stade IV.
4-2-la chirurgie
4-2-1-conservatrice:
Aucune malade n’a bénéficié d’un traitement conservateur.
4-2-2-radicale:
Le traitement chirurgical a consisté en une hystérectomie avec annexectomie
bilatérale chez toutes nos malades associée parfois à une omentectomie devant:
v Le stade avancé,
v La bilatéralité,
v la découverte d’ascite,
29
Pour les stades précoces (stade Ia), la chirurgie radicale était justifiée devant:
v L’âge des patientes (>40 ans)
v L’absence de désir de grossesse,
v Les difficultés de surveillance de ces patientes
provenant souvent du milieu rural et ou défavorisé.
4-3-TYPE HISTOLOGIQUE
ASPECT MACROSCOPIQUE:
L’aspect macroscopique était:
o Bénin dans 35,71% des cas (tumeur kystique sans ascite à paroi
régulière fine)
o Suspect de malignité dans 50% des cas (végétations, paroi
épaisse, ascite)
o Malin dans 14,28 des cas (tumeur solide, extensions extra-
ovarienn
TYPE HISTOLOGIQUE:
L’étude anatomopathologiste montre:
o Des tumeurs à la limite de la malignité type séreux dans huit cas soit
57,14%.
o De la tumeur à la limite de la malignité type mucineux dans six cas soit
42,85%.
30
FIGURE 6: HESx10 : ASPECT HISTOLOGIQUE D’UNE TUMEUR MUCINEUSE
BORDERLINE MONTRANT UN EPITHELIUM PSEUDOSTRATIFIE (coupes
histologiques prises du service d’anatomo-pathologie CHU Hassan II)
31
FIGURE 6:HESx100 :TUMEUR BORDERLINE DE L’OVAIRE TYPE
MUCINEUX ;L’EPITHELIUM QUI BORDE LES PAPILLES MONTRE DES ATYPIES
CYTONUCLEAIRES MARQUEES AVEC QUELEQUES MITOSES (coupe histologique
prise du service d’anatomo-pathologie CHU Hassan II)
32
4-3-CHIMIOTHERAPIE :
Cinq malades ont été adressées à l’institut national d’oncologie, et deux
malades ont bénéficié d’un traitement par chimiothérapie en notre formation :
Ø Une a reçu 6 cures à bases de taxol et carboplatine
Ø L’autre a reçu 6 cures à base de l ’ENDOXAN+cis platine
Malheureusement, les malades adressées à l’NO ont été perdues de vue par la
suite.
4-4-RADIOTHERAPIE :
Aucune de nos malades n’a bénéficié de radiothérapie.
5-EVOLUTION :
1-décès :
Nous avons déploré un cas de décès.
2-récidive :
Deux patientes, ont été admises pour récidives péritonéales (diagnostic par
biopsie) après 2ans stade II, et après 3 mois pour un pseudo myxome péritonéal
référée à l’INO pour prise en charge.
3-recul
Malheureusement n’est pas satisfaisant.
4-fertilité
Le traitement appliqué n’a pas permis de conserver la fertilité.
33
IV-DISCUSSION
A-EPIDEMIOLOGIE:
1-FREQUENCE:
Les tumeurs de l’ovaire à malignité limitée de l’ovaire (TOLM) ou tumeurs
borderline représentent une entité assez rare des tumeurs ovariennes :(97,100)
Leur incidence est de 1,8 pour 100 000 femmes en FINLANDE (3)
Les tumeurs borderline type séreux représentent la variété histologique la plus
fréquente des TOLM ainsi sa fréquence varie entre 47,5 et 55,8% suivies par le type
mucineux entre 41,9 et 47,4% puis le type endométrioides entre 2,3 et 3,2% et des
TOLM à cellule claires:2,1%(22,53)Les tumeurs borderline sont d’habitude
unilatérales; le risque de bilatéralité est plus fréquent dans les tumeurs borderline
type séreux : 14 à 33% que celles du type mucineux 8 à 10%, ce qui a amené
certains auteurs à préconiser la biopsie de l’ovaire controlatérale devant toute
suspicion de tumeur borderline. (23,100)
Dans notre série; les tumeurs borderline représentent 7,1% des tumeurs
ovariennes; les tumeurs borderline type séreux sont l’aspect histologique le plus
fréquent suivi du type mucineux.
2-L’AGE:
Ces tumeurs surviennent habituellement chez des femmes en période
d’activité génitale souvent plus jeunes que dans les tumeurs malignes.
L’âge moyen varie entre 36 et 44,7 ans avec des extrêmes d’âge allant de 10
ans à 90 ans (24,105).
34
Les pics de fréquence d’âge se situent à 35 ans et 55 ans) (24).
L’âge moyen de nos patientes était de 44 ans avec des extrêmes allant de 29
ans et 75 ans et un pic de fréquence se situant entre 51 et 60 ans.
Selon BOSTWICK et AL, (117) dans une étude rétrospective portant sur 109
malades qui portent une tumeur borderline de l’ovaire, ont montré que la majorité
des malades étaient en pré ménopause.
35
3-FACTEURS DE RISQUE:
Deux études épidémiologiques réalisées en FINLANDE (3) portant sur 197 cas
et en SUEDE (30) portant sur 193 cas de tumeurs borderline montrent l’influence du
traitement ostrogénique non contrebalancé par le progestérone pouvant augmenter
l’incidence des tumeurs borderline type séreux alors que la multiparité et
l’allaitement ont tendance à protéger contre ce risque.
En revanche; ni l’âge; ni l’antécédent de cancer familial; ni l’âge de la
ménarche ou de la ménopause ou du premier accouchement ne paraissent
influencer le risque de ces tumeurs.
Par ailleurs une étude (121) qui a comparé directement les étiologies des
tumeurs bénignes, borderline et malignes type mucineux suggère que les facteurs
qui inhibe l’ovulation comme la parité, l’allaitement et la contraception orale, qui
sont fortement associés à un risque diminué des autres types de cancers
épithéliaux, sont des déterminants moins important dans le développement du type
mucineux.
Alors que les femmes multipares ont un risque diminué des tumeurs
borderline type mucineux, la réduction du risque pour les tumeurs bénignes et les
tumeurs invasives était faible et non significative et il n’y avait pas de relation avec
le nombre de grossesse pour aucun type.
La même étude a rapporté qu’il n’existe aucune relation entre l’effet
protecteur de l’utilisation de la contraception orale ou l’allaitement pour aucun type
tumoral, aussi pour les femmes qui ont bénéficié d’une hystérectomie.
36
INGER T.GRAM, TONJE BRAATEM,( 117)ont évoqué le rôle du tabac dans le
développement des tumeurs borderline, ainsi les femmes qui ont commencé à fumer
avant l’age de 20 ans avaient plus de deux fois le risque et celles qui ont fumé plus
de 20 ans avaient 3 fois le risque de développer une tumeur borderline comparé à
celles qui n’ont jamais fumé.
En outre, cette même étude a établi l’impact de la dose dans le
développement des tumeurs borderline type mucineux ;
HISTOGRAMME III : MONTRANT LE ROLE DU TABAC DANS LE DEVELOPPEMENT
DES TUMEURS BORDERLINE (117)
0
50
100
150
200
250
300
jamais
pass
ive
Ex fum
eur
Fumeu
r tot
al
Borderline (%)Invasive (%)Mucineux (%)Séreux (%)
37
Pour établir Le rôle de l’ovulation dans le développement des tumeurs borderline,
A.SHUSHAN et Al (119), dans une étude multicentrique ont conclu aux résultats
suivants :
Alors qu’il existe une difficulté d’établir le lien entre les tumeurs invasives de
l’ovaire et les inducteurs de l’ovulation, il y a lieu de suggérer cette relation avec les
tumeurs borderline.
La plausibilité de ces résultats est forte par la découverte de récepteurs aux
œstrogènes qui est une caractéristique fréquente des tumeurs borderline.
38
TABLEAU 3 : LES INDUCTUERS DE L’OVULATION ET LES TUMEURS BORDERLINE SELON
DIFFERENTS AUTEURS (119).
39
B – Etude anatomo-pathologique:
1-Ethiopathogénie:
Si l’Ethiopathogénie des tumeurs borderline reste non encore claire,
l’histogenèse des extensions des ces tumeurs a fait l’objet de nombreuses
discussions et plusieurs hypothèses ont été proposées.
Si parfois il semble s’agir de véritables métastases, dans la plupart des cas,
ces lésions doivent être considérées comme la transformation simultanée et
multifocale de foyers d’endosalpingiose en réponse à un même agent tumorigène
(91, 92, 100).Parfois, les implants péritonéaux ne prolifèrent plus et même
régressent quand la tumeur primitive a été extirpée (37,108), et l’on peut, avec
BURMEISTER (16), se demander si ces implants péritonéaux ne représentent pas de
foyers nouveaux de transformation néoplasique plutôt que des métastases. D’autre
part, la régression peut s’expliquer par deux hypothèses (14):
o L’extirpation de la masse primitive fait tarir une certaine protéine née du
carcinome contrôlant les mitoses qui seraient essentielle pour la survie
des métastases et des greffes.
o Les cellules des métastases auraient une vie limitée et l’exérèse de la
tumeur principale arrêterait la source des cellules remplaçantes
40
2-TYPE HISTOLOGIQUE:(194)
2-1-TUMEURS SEREUSES A LA LIMITE DE LA MALIGNITE
Ces tumeurs n’ont aucune spécificité clinique et ont les mêmes facteurs de
risque que les adénocarcinomes ovariens. Elles surviennent 10 à 15 ans plus tôt.
La majorité de ces tumeurs est diagnostiquée au stade I.
Un tiers des tumeurs séreuses borderline sont bilatéraux.
Aspects macroscopiques:
Ce sont des tumeurs kystiques présentant des excroissances papillaires et
polyploïdes. Ces excroissances peuvent être entièrement intra kystiques comme ils
peuvent envahir la capsule et s’étendre de façon exophytique à la surface de
l’ovaire.
Les tumeurs séreuses borderline peuvent être entièrement exophytique sans
contingent kystique.
Le compte rendu anatomopathologique doit mentionner le caractère
exophytique ou endophytique de la prolifération papillaire. Toute zone de rupture
capsulaire doit être prélevée et examinée, au besoin encré.
Le contenu est habituellement séreux.
Cependant un aspect mucoïde peut être observé et ne suffit pas à faire porter
le diagnostic de kyste mucineux.
41
Aspects microscopique:
Dans sa forme classique, la tumeur présente une architecture papillaire avec
des papilles arborescentes, aux axes oedémateux ou plus au moins fibreux. Ces
papilles sont bordées par des cellules souvent ciliées qui ont tendance à se stratifier.
Les cellules sont habituellement cylindriques hautes, avec des noyaux relativement
réguliers et l’index mitotique n’est pas élevé. Toutefois, les atypies nucléaires sont
variables.
Problème diagnostic: l’aspect de pseudo-invasion; mais à l’inverse d’une
lésion carcinomateuse infiltrante; ces pseudo invasions ne provoquent pas de
stroma réaction desmoplastique, ni de destruction stromale.
42
FIGURE 7 : TUMEUR SEREUSE BORDERLINE avec un axe papillaire fibreux bordé par
des cellules modérément atypique avec un cytoplasme éosinophile (116)
43
La variante micro papillaire de tumeur séreuse borderline:
En 1996, une variante micropapillaire a été individualisée par l’équipe de
KURMAN, cette variante se caractérise par une prolifération épithéliale exubérante,
formant des micropapilles, 5 fois plus longues que larges et donnant à l’ensemble
un aspect en méduse.
Les tumeurs borderline micro papillaires sont rares 6 à 12% de l’ensemble des
tumeurs séreuses borderline de l’ovaire. Elles se distinguent des tumeurs borderline
classiques par une fréquence accrue de formes bilatérales (80% contre 38%),
d’aspect exophytique (64% contre 34%), d’extensions extra ovariennes (67% contre
24%) et d’implants invasifs (54% contre 10%).
Les tumeurs borderline séreuses micro papillaires de stade I ont une évolution
identique à celle des tumeurs borderline classiques, cependant les tumeurs de
stades élevées, ont une survie globale réduite par rapport aux tumeurs borderline
classiques.
Les tumeurs séreuses non invasives, d’architecture micropapillaire et ou
cribriforme, doivent être rangées dans la catégorie des tumeurs séreuses borderline.
Cependant, l’aspect micro papillaire doit être signalé dans le compte rendu
histo-pathologique en raison de la fréquence des implants invasifs associés à ce
type de tumeur.
Les tumeurs borderline micro papillaires nécessitent une stadification
péritonéale complète et minutieuse.
44
Les tumeurs séreuses borderline avec micro-invasion:
La micro-invasion se définit par la présence de un ou plusieurs foyers
infiltrants, mesurant chacun moins de 3 mm2 de diamètre ou 10 mm2 de surface.
Cependant, le nombre de foyers n’a jamais été précisé.
Tableau histologique de micro-invasions:
la micro-invasion se produit dans l’axe des papilles, il s’agit de cellules
isolées, de petits amas cellulaires ou de structures papillaires infiltrant l’axe fibreux
des papilles, entourés d ’un halo clair.
Implication de la micro-invasion:
La micro-invasion a été initialement rapportée par Tavassoli en 1988, puis 21
cas ont été rapportés par Bell et Scully en 1990. D’autres cas ont été publiés par la
suite, en particulier par Part et de Nictolis en 2002(11cas). Dans l’ensemble de ces
études, la micro-invasion ne modifie pas le pronostic. La survie globale et la survie à
5 ans sont proches de celle des tumeurs borderline classiques sans micro-invasion.
D’après l’étude de Prat et de Nicoltis, les tumeurs micro-invasives sont plus
souvent bilatérales, plus souvent exophytiques et accompagnées d’implants non
invasifs par rapport aux tueurs sans micro-invasion.
Cependant, les recommandations actuelles ne prévoient pas de traitement
spécifique ni de prise en charge particulière pour les formes avec micro-invasion.
45
Tumeurs séreuses borderline avec implants péritonéaux:
Malgré l’absence d’invasion stromale, les tumeurs séreuses borderline
Peuvent s’accompagner d’une extension au niveau du péritoine. Elles
s’observent généralement avec des tumeurs ovariennes exophytiques
Les implants péritonéaux sont subdivisés en deux catégories:
v Les implants non invasifs (qui sont eux même de 2 types:
épithélial et desmoplastique).
v Les implants invasifs
Les implants non invasifs: représentent 90% des implants observés dans les
tumeurs séreuses borderline classiques. Leur présence ne modifie pas le taux de
survie à 10 ans (soit 95% à 98%).ils sont de type épithélial ou desmoplastique.
• Les implants non invasifs type épithélial:
Il s’agit de lésions papillaires proliférantes, ressemblant à la tumeur borderline
ovarienne associée. La prolifération est de degré variable. Il n’existe aucun
envahissement du tissu adipeux sous jacent.
Les implants épithéliaux doivent être distingués des foyers d’endosalpingiose
qui leur sont souvent associés.
• Les implants non invasifs de type desmoplastique:
Ils sont essentiellement composés de tissu fibreux desmoplastiques, c’est à
dire d’un tissu de granulation oedémateux, inflammatoire et congestif mais
contenant aussi des cellules épithéliales isolées ou groupées en amas papillaires ou
en petit massifs.
46
Ces lésions sont posées sur la surface épiploique et péritonéale et n’infiltrent
pas le tissu adipeux sous jacent.
Les implants invasifs: constituent 10% des implants rencontrés dans le
contexte des tumeurs séreuses borderline classiques.
Le caractère infiltrant doit être recherché soigneusement puisque seuls les
implants invasifs ont un pronostic péjoratif (survie à 7 ans de 66%), nécessitant un
traitement chimiothérapique adjuvant.
L’implant infiltrant se détecte à faible grandissement. Il est de contour
irrégulier, étoilé et détruit le tissu adipeux sous jacent. Il est composé
essentiellement de cellules épithéliales et comporte peu de stroma réaction
desmoplastique. Les cellules épithéliales parviennent au contact des lobules
adipeux.
47
FIGURE 7 : LES IMPLANTS PERITONEAUX NON INVASIFS TYPE DESMOPLATIQUE
avec un foyer d’éléments épithéliaux entouré par un tissu fibreux pauvres en
cellules simulant un stroma sans un foyer d’infiltration évident (116).
Auto-implants des tumeurs séreuses borderline:
Il s’agit de dissémination d’une tumeur séreuse borderline à la surface de
l’ovaire homo ou controlatérale et ou de la paroi interne du kyste. Elle ne modifie
pas le pronostic. Il s’agit d’implants non invasifs, de type desmoplatique.
Le stroma réaction desmoplastique prédomine sur la quantité de cellules
épithéliales.
48
Extension ganglionnaire d’une tumeur séreuse borderline:
Les tumeurs séreuses borderline s’accompagnent d’un envahissement
ganglionnaire dans 21 à 25% des cas. Cette extension ne modifie pas le pronostic.
On observe une prolifération papillaire et micropapillaire ressemblant à la
tumeur borderline initiale, mais localisée sous la capsule ganglionnaire et dans les
sinus ganglionnaires l’extension ganglionnaire des tumeurs borderline ne
s’accompagne pas de destruction du parenchyme ganglionnaire, ni de stroma
réaction desmoplastique.
Les implants ganglionnaires et les foyers d’endosalpingiose ont la même
mutation k-ras que les tumeurs borderline primitives de l’ovaire, ce qui est en
faveur d’une maladie multifocale avec foyers indépendants touchant le revêtement
ceolomique et les inclusions ganglionnaires d’origine coelomique.
Le rôle de l’anatomopathologiste est :
Ø De ne pas méconnaître un carcinome séreux invasif de bas grade
(rechercher les foyers d’envahissement et de destruction avec stroma réaction
desmoplastique)
Ø Savoir reconnaître la variante micro papillaire qui nécessite un
staging péritonéal minutieux.
Ø Savoir reconnaître un foyer micro-invasif qui bien que ne
modifiant pas le pronostic, doit être signalé dans le compte rendu d’anatomie
pathologique.
49
Ø Savoir différencier les implants péritonéaux d’une simple
endosalpingiose et distinguer les différents types d’implants puisque seuls les
implants invasifs sont corrélés à la progression vers un carcinome surtout s’ils
sont aneuploides, et nécessitent un traitement chimiothérapie adjuvant.
2-2-LES TUMEURS MUCINEUSES BORDERLINE:
L’entité tumeur mucineuse maligne primitive de l’ovaire a considérablement
rétréci ces 30 dernières années avec le reconnaissance de l’entité des tumeurs
borderline, l’apport de l’imminuhistochimie, la reconnaissance de l’entité de
pseudomyxome péritonéal et les progrès de l’imagerie ont permis de reclasser
correctement de nombreuses métastases simulant des tumeurs ovariennes
primitives.
Les tumeurs épithéliales mucineuses représentent environ 12 à 15%des
tumeurs ovariennes, la plupart sont bénignes 75%, 15% sont borderline et 10% sont
carcinomateuses.
Les tumeurs mucineuses borderline peuvent présenter une différenciation
mucineuse intestinale ou mullerienne de type endocervical; cette différenciation
détermine des entités clinico-pathologiques de tumeurs mucineuses borderline de
présentations et de devenir différents.
Les tumeurs mucineuses borderline de type endocervical sont rares. Elles
représentent environ 15% des BOT mucineuses.
Les tumeurs mucineues borderline type endocervical:
Elles sont rares, et sur le plan histopathologique, elles sont proches des
tumeurs borderline séreuses*
50
Leurs caractéristiques cliniques sont :
Ø Age moyen de 30 ans.
Ø Bilatérale dans 40% des cas et ont un pourcentage d’extension
extra-ovarienne de 20% des cas lors du diagnostic.
Ø Enfin une association avec l’endosalpingiose.
Macroscopiquement :
Elles sont essentiellement kystiques et uniloculaire
Microscopiquement
L’architecture ressemble à celle des tumeurs borderline mucineuses avec une
forte présence de papilles et de touffes ;
La tumeur est faite de cellules de type endocervical et de cellules eosinophiles
mais ne contient pas de cellules caliciformes.
Il n’y pas de critère cytologique ou architectural de malignité (des atypies sont
possibles)
Une association avec un contingent séreux est fréquente d ’ou l’appellation de
tumeur séro-mucineuse.
La micro-invasion est exceptionnelle.
L’inflammation stromale et intra-épithéliale est quasi constante: c’est un
excellent signe d’orientation.
Les implants sont rarement invasifs.
Une association à l’endométriose pelvienne a été décrite.
51
Leur pronostic est excellent, proche de celui des tumeurs borderline séreuses
Les tumeurs mucineuses borderline de type intestinal :
Très fréquentes, elles représentent environ 85% des tumeurs mucineuses
borderline. Ce sont les seules à priori qui sont susceptibles d’être associées à un
cancer.
Aspect macroscopique:
C’est essentiellement kystique, multiloculaires.
Aspect microscopique:
Les kystes et les glandes sont bordés par un épithélium intestinal atypique,
avec de nombreuses cellules caliciformes .On observe des stratifications cellulaires
sous forme de 2 à 3 couches avec des atypies nucléaires discrètes à modérées.
Le nombre de mitose est variable.
L’extravasation de mucus dans le stroma ovarien (pseudo myxome ovarien)
est dépourvue de caractère péjoratif.
Une micro-invasion est possible et à rechercher par un échantillonnage
soigneux de la tumeur.
52
FIGURE 8 : TUMEUR BORDERLINE TYPE MUCINEUX HES x10 papilles à axes
conjonctivo-vasculaire grêle, sans infiltration du chorion (images tirée du laboratoire
d’anatomopathologie CHU Hassan II Fès)
53
2-3-LES TUMEURS ENDOMETRIOIDES BORDERLINE:
Ce sont des tumeurs rares. Leur prévalence précise n’est pas connue car il
existe trop de disparités dans les critères diagnostiques. Elles représentaient environ
3 à 18% des tumeurs ovariennes malignes.
Selon l ’OMS, ce sont des tumeurs de l’ovaire de faible potentiel de malignité
qui sont formées de kystes ou de glandes tapissées par des cellules endométrioïdes
cytologiquement malignes ou atypiques sans invasion stromale évidente.
Elles naissent de façon prédominante à partir de l’épithélium de surface de
l’ovaire ou à partir de foyers d’endométriose.15 à 50% des patientes sont porteuses
d’endométriose au sein de l’ovaire tumoral ou ailleurs, en site extra ovarien.
Macroscopiquement:
Les tumeurs borderline endométrioides sont presque toujours unilatérales, la
taille tumorale varie entre 2 et 40 cm.
Ces tumeurs sont essentiellement solides. L’aspect peut être multikystique
évoquant un cystadénofibrome , ou bien revêtir la forme d’un kyste avec zone
nodulaire friable intra-kystique.
Elles ont une architecture adénofibromateuse avec des foyers kystiques plus
au moins volumineux.
La tranche de section est de couleur gris blanc ou beige rosé, solide et ou
kystique (kystes mesurant de quelques millimètres à 8 cm de diamètre). Les
tumeurs volumineuses peuvent être le siège d’hémorragies et de foyer de nécrose.
54
Microscopiquement:
Il n’y a pas de consensus sur les critères diagnostic des tumeurs borderline
endométrioides.
La plupart sont des adénofibromes.
Au faible grandissement, la tumeur est d’aspect adénomateux avec un fond
fibreux plus au moins abondant .Le contingent glandulaire décrit tantôt une
architecture adénomateuse (glandes de tailles variées) tantôt une architecture villo-
glandulaire (papilles à axe filiforme d’architecture complexe).
L’épithélium bordant les papilles et les glandes est de type endométrioides. Il
est cylindrique, pluristratifié et présente un aspect proliférant avec des atypies cyto-
nucléaires de degré variable sans invasion stromale.
L’invasion stromale se traduit par la présence d’une réaction desmoplastique
et d’un aspect désorganisé de la prolifération glandulaire des aspects cribriformes
peuvent se rencontrer dans une tumeur borderline avec carcinome intra-épithélial
.cependant, l’architecture cribriforme seule n’est pas un argument suffisant pour
parler d’invasion.
Les atypies nucléaires et architecturales doivent être évaluées avec un système
de grading de 1 à 3, calqué sur le système de grading des carcinomes
endométrioides du corps utérin.
L’épithélium intra glandulaire peut présenter des atypies très sévères, de type
carcinomateux (grade 3) mais en l’absence de d’invasion stromale, ces tumeurs sont
classées parmi les tumeurs borderline avec carcinome intra-épithélial.
55
2-4-LES TUMEURS BORDERLINE TYPE BRENNER:
Ce sont des tumeurs rares et représentent de 3 à 5% des tumeurs Brenner.
Macroscopiquement:
Il s’agit de tumeurs unilatérales dont la présentation clinique et l’aspect
macroscopique sont proches de ceux des tumeurs Brenner malignes.
Microscopiquement:
Le diagnostic histopathologique repose sur:
L’architecture qui est volontiers papillaire ou kystique.
Les cellules qui bordent les cavités sont de type transitionnel et s’organisent
en couche pluristratifiée. Des atypies cytonucléaires et des mitoses sont visibles, les
noyaux sont nucléoles et comportent des incisures nucléaires avec des aspects en
grain de café.
Par définition il n’y a pas d’invasion stromale et l’existence de zones de
tumeurs Brenner bénigne qui sont pratiquement toujours retrouvées.
La présence de cellules mucineuses, ciliées ou d’une métaplasie malpiguienne
associées.
Et l’existence de zones de tumeur BRENNER bénigne qui sont pratiquement
toujours retrouvées.
Un système de grading est utilisé pour les tumeurs de BRENNER borderline. Le
grade I correspond à un carcinome à cellules transitionnelles du tractus urinaire de
grade 1;la tumeur borderline de grade 2 ou de grade 3 (carcinome intra-épithélial)
correspond aux carcinomes à cellules transitionnelles du tractus urinaire de grade 2
ou de grade 3. il n’existe pas d’invasion stromale.
56
On parle de tumeur BRENNER borderline, en ajoutant éventuellement le grade
nucléaire.
L’étude immuno- histochimique:
Elles ont l’immuno phénotype des cellules d’origine mullerienne. En effet elles
expriment la CK7 et le WT1 et sont rarement urokinase positive.
Le CK20 est négatif.
2-5-TUMEURS A CELLULES CLAIRES A LA LIMITE DE LA MALIGNITE:
Elles sont exceptionnelles et revêtent l’aspect d’un adénofibrome pourvu de
glandes à bordure épithéliale constituée de cellules claires d’allure végétale ou de
cellules en clou de tapissier, sièges d’atypies et de mitoses et distribuées au sein
d’un stroma très dense.
2-6-TUMEURS MIXTES EPITHELIALES A LA LIMITE DE LA MALIGNITE:
Elles associent au moins deux des cinq types histologiques majeurs
précédemment décrits. Pour être retenu, chaque contingent cellulaire doit
représenter au moins 10% du volume tumoral.
57
3-Classification :
Les deux stades utilisés pour évaluer le stade tumoral, sont la classification de
la FIGO et la classification TNM
Stades cliniques des tumeurs ovariennes : classification de la FIGO.
Stade I-tumeur limitée aux ovaires
Ia tumeur unilatérale sans ascite néoplasique et capsule intacte.
Ib tumeur bilatérale sans ascite néoplasique, sans végétation de
surface et capsule intacte.
Ic tumeur uni ou bilatérale
Avec rupture capsulaire ou ascite néoplasique
et ou présence de cellules tumorales dans le liquide de lavage
péritonéal.
Stade II- tumeur ovarienne uni ou bilatérale étendue au pelvis
IIa extension et ou métastases à l’utérus et ou aux trompes.
IIb extension aux autres organes pelviens.
IIc présence de cellules tumorales dans le liquide de lavage
péritonéal et ou dans le liquide d’ascite.
Stade III -tumeur ovarienne uni ou bilatérale avec métastases péritonéales en
dehors du pelvis et ou des métastases ganglionnaires rétro-péritonéales.
Métastases hépatiques superficielles.
IIIa tumeur macroscopiquement limitée au pelvis, N-, implants histologiques
péritonéaux ou du grêle et ou du mésentère.
IIIb N-, implants péritonéaux< ou= 2 cm.
IIIc N+ rétro-péritonéaux et ou inguinaux,
58
Métastases péritonéales >2cm.
Stade IV -tumeur ovarienne uni ou bilatérale avec métastases à distance et ou
avec épanchement pleural avec cytologie positive.
Stade clinique: classification TNM 2003 des tumeurs primitives ovariennes.
Classification de la tumeur primitive (T)
Tx : tumeur primitive non évaluable
T1 : tumeur limitée aux ovaires (FIGO I)
T1a tumeur limitée à un seul ovaire, capsule intacte,
• absence de tumeur à la surface de l’ovaire
• et absence de cellule maligne dans le liquide d’ascite
ou de lavage
• péritonéal.
T1b tumeur limitée aux ovaires, capsules intactes
• absence de tumeur à la surface de l’ovaire
• et absence de cellules malignes dans le liquide
d’ascite ou de lavage
• péritonéal.
T1c tumeur limitée à un ou deux ovaires avec soit
• rupture capsulaire,
• tumeur à la surface de l’ovaire,
• présence de cellules malignes dans le liquide d’ascite
ou de lavage péritonéal.
T2:tumeur intéressant un ou les deux ovaires avec extension pelvienne
(FIGO II).
T2a extension et ou greffes utérines et ou tubaires
59
• et absence de cellules malignes dans le liquide d’ascite ou
de
• lavage péritonéal.
T2b extension à d’autres organes pelviens
• et absence de cellule maligne dans le liquide d’ascite ou de
lavage
• péritonéal.
T2c extension pelvienne (2a ou 2b) avec
• présence de cellules malignes dans le liquide d’ascite
• ou de lavage péritonéal.
T3 et ou N1:tumeur intéressant un ou les deux ovaires avec extension
péritonéale en dehors du petit bassin microscopiquement confirmée et ou
existence d’une atteinte ganglionnaire régionale (FIGO III).
T3a métastases péritonéales microscopiques en dehors du petit bassin
T3b métastases péritonéales macroscopiques < ou =2 cm
en dehors du petit bassin
T3c et ou N métastases péritonéales macroscopiques>2cm
en dehors du petit bassin
et ou atteinte ganglionnaire.
M : Métastases à distance (sauf métastases péritonéales) FIGO IV
NB: une métastase sur la capsule hépatique est classée T3/stade III, une
métastase dans le parenchyme hépatique est classée M1/ stade IV.
Classification des adénopathies régionales (N)
Nx: adénopathies régionales non évaluables
N0:absence d’adénopathie régionale métastatique
60
N1:existence d’adénopathie métastatique.
Classification des métastases à distance (M)
• Mx: métastases à distance non évaluables
• M0:absence de métastases à distance.
• M1:existence de métastases à distance.
61
C-ETUDE CLINIQUE:
1-CIRCONSTANCES DE DECOUVERTE:
1-1- Algies pelviennes:
Les douleurs pelviennes constituent les signes d’appel les plus rencontrés;
quels qu’en soient les caractères: la localisation, l’irradiation, l’intensité, la
périodicité ou non. Les douleurs ont le mérite d’attirer l’attention sur la sphère
génitale. Elles sont présentes dans 65 à 100% des cas. (24)
Dans notre série, 50% de nos patientes ont consulté pour des douleurs
pelviennes.
1-2-Augmentations du volume abdominal:
Cette circonstance est nettement plus fréquente que dans les cancers
invasifs. Cette augmentation de volume tient au développement tumoral et/ou à
l’ascite et peut orienter pour longtemps le diagnostic vers des causes digestives
(31). Cette circonstance a été vérifiée dans 13 à 35,29 % des cas. (24)
Dans notre série 42,8 % de nos patientes ont consulté pour une augmentation
de volume de l’abdomen.
1-3- Méno-métrorragies:
Elles s’observent chez 3,5 à 17,7% des patientes selon les séries. (24)
Cette symptomatologie est retrouvée chez 14,28% de nos patientes.
1-4-trouble de transit :
Aucune de nos malades n’a présenté de trouble de transit.
62
2-EXAMEN CLINIQUE:
L’examen clinique est capital dans le cas des tumeurs de l’ovaire, même s’il
est souvent pris en défaut. Il faut noter cependant le volume important noté par les
auteurs et correspondant à ces tumeurs frontière sans qu’une différence
significative soit évoquée entre tumeurs séreuses et tumeurs mucineuses.
BOSTWISK (24) rapporte dans sa série un diamètre moyen de 11,5cm (5mm à
34cm).
Les circonstances de découverte de ces tumeurs sont le plus souvent une
augmentation de volume de l’abdomen et des douleurs pelviennes chroniques. La
grossesse est une circonstance de découverte rare. (63)
T –PAULSEN et AL (73) , dans étude se référant aux caractéristiques clinique
des tumeurs de l’ovaire ont objectivé que l’age des malades atteintes de tumeurs
borderline était de 54 ans et que 90% de ces tumeurs étaient classées stades I- II de
la FIGO, dans 80% des cas de ces femmes avaient au moins un symptôme.
La douleur abdominale ou inconfort, troubles intestinaux et asthénie ou
amaigrissement étaient moins fréquents que pour les tumeurs invasives.
Les femmes atteintes de tumeurs borderline rapportaient une
symptomatologie traînante, distension ou inconfort abdominal plus que les tumeurs
invasives.
Ces femmes avaient consulté tard par rapport aux au début du premier
symptôme se comparant aux femmes ayant un cancer.
63
TABLEAU 3:TYPES DE SYMPTOMES DES TUMEURS EPITHELIALES INVASIVES ET LES
TUMEURS BORDERLINE SELON T-PAULSEN ET AL ;
Symptoms Tumeur invasive Tumeur borderline
Dlrs abd 234 47
Distension- tension abd 194 41
Dlrs dhs de l’abdomen 17 0
Trb du cycle 62 22
TOTAL 443 137
Au total, cliniquement, les tumeurs borderline de l’ovaire ont une
symptomatologie non spécifique qui reste commune à toutes les tumeurs
ovariennes, toutefois la présence d’une masse pelvienne de taille assez importante
souvent silencieuse chez une femme relativement jeune et souvent bien portante
devrait attirer l’attention vers cette catégorie de tumeur.
64
TABLEAU 4 : SIGNES CLINIQUES DES TUMEURS BORDERLINE DE L ’OVAIRE
SELON CERTAINS AUTEURS
Signes cliniques révélateurs
MICHEL et AL
1994 N=99
BONNAMY
N=137
Augmentation du volume abdominale 25% 26,3%
Compression - 10,9%
Métrorragies 12% 13,1%
Grossesse 2% 2,3%
fortuite 33% 22,6%
65
D-LA N PARACLINIQUE
1-ECHOGRAPHIE:
C’est l’examen complémentaire le plus utilisé pour l’exploration des tumeurs
ovariennes. Elle permet ainsi :
De rattacher la masse pelvienne à son origine ovarienne,
De déterminer ses caractères sémiologiques orientant vers la bénignité ou la
malignité
D’évaluer le degré d’extension abdomino-pelvienne de ces tumeurs.
L’exploration de la tumeur peut se faire par deux voies: l’échographie
pelvienne ou mieux l’échographie endovaginale surtout pour les tumeurs de petite
taille. (95)
De nombreux critères ont été décrits pour tenter de différencier
échographiquement une tumeur bénigne de celle de toute évidence maligne, ainsi,
ARDAENS (2) propose les caractères suivants:
66
TABEAU 4 : Éléments d’orientation échographiques bénignité versus malignité d’une
lésion ovarienne
PLUTOT BENIN PLUTOT MALIN
age Activité génitale ménopause
Uni ou multiloculaire uniloculaire multiloculaire
localisation Unilatérale Bilatérale
taille <5cm >10cm
contours réguliers Mal délimités
Paroi, cloisons, septa Fines, souples, linéaires,
direction harmonieuse
Epaisses>3mm, rigides
Angulation brutale
Rapport liquide/solide
Prédominance liquidienne
Prédominance solide
Liquide Anéchogène ou homogène Echogénicité inhomogène
Végétations Absentes
ou hyperechogène
Ascite absente Présente
67
Ainsi pour NGUYEN-TAN THU (75), les critères de bénignité sont les suivants:
Ø L’unilatéralité: 89%
Ø La prédominance liquidienne:26%
Ø Des parois et des cloisons fines et régulières:55%
Ø Des calcifications:11%
Ø Niveaux hydro-hydriques ou des masses échogènes intra
tumorales mobiles: 33%
Les critères de malignité sont:
Ø Une taille supérieure à 5cm: 89%
Ø Une masse solide ou à prédominance solide: 94,5%,
Ø Des parois et des cloisons épaisses et irrégulières: 72,5%,
Ø La présence d’ascite (38,5%)
Ø La présence de métastases: 25%
Certains auteurs (24)) ont proposé des critères devant faire suspecter une tumeur
borderline :
Ø L’unilatéralité.
Ø Une taille supérieure à 8 cm.
Ø Une tumeur à paroi épaisse ;
68
Ø Une tumeur à paroi épaisse
Ø Présence de végétations (tumeur séreuse)
Ø L’aspect multiloculaire à cloisons épaisses (tumeur
mucineuse).
L’échographie quelle soit dans le cadre d’un bilan initial ou d’une surveillance,
est toujours abdominopelvienne. Elle doit explorer le foie à la recherche de
métastases qui sont rares, les reins pour détecter une dilatation des cavités
pyélocalicielles, le rétro-péritoine et les axes iliaques à la recherche d’adénopathies
sous forme de nodules hyperéchogènes et enfin le pelvis.
Une attention particulière est apportée à l’examen des coupoles
diaphragmatiques, de la surface et des ligaments du foie, et des gouttières
pariétocoliques (.68)
L’application récente du doppler couplé à l’échographie dans l’exploration de
la vascularisation des tumeurs ovariennes permet parfois d’affirmer son diagnostic.
Ainsi, les signes colorés sont essentiellement centraux dans la pathologie maligne et
périphérique dans la pathologie bénigne.
Toutefois, cet examen constitue un complément utile mais rarement décisif
pour la conduite thérapeutique.
Dans notre série l’échographie a confirmé l’existence d’une masse annexielle
dans 100% des cas, d’allure bénigne dans 28,57%, suspecte de malignité dans
35,71% des cas, et d’allure maligne dans 28,57 % des cas. On n’a jamais évoqué à
l’échographie la nature borderline de la masse.
69
2-TDM:
L’échographie a un taux de détection voisin et parfois supérieur de celui de la
TDM dans le diagnostic de présomption des tumeurs ovariennes et doit être préférée
au scanner.
Une TDM pourrait être justifiée devant une taille importante de la tumeur
pelvienne qui pose le problème de son siège primitif et de ses rapports avec les
structures anatomiques voisines (tube digestif, vessie, uretère).
Une tumeur de l’ovaire est suspecte de malignité à la TDM chaque fois qu’elle
est hétérogène, solide ou mixte à paroi épaisse, prenant le contraste avec des
calcifications irrégulières, bilatérale.
La TDM est en effet beaucoup plus sensible que la radiologie conventionnelle
pour détecter de petites calcifications en cas de carcinose péritonéale. C’est dans
ces observations privilégiées que l’on peut bien voir les sites où la carcinose siège le
plus souvent: péri hépatique, péri splénique, gouttières pariétocoliques, pelvis,
adénopathies.
3-IRM:
L’IRM est en cours d’évaluation dans ce type de tumeurs, mais les
renseignements apportés ne semblent pas supérieurs à ceux d’une échographie
pelvienne réalisée dans d’excellentes conditions techniques par un échographiste
expérimenté. (2)
70
Quant au bilan d’extension, le scanner est plus fiable que l’IRM pour la
recherche des implants péritonéaux (79, 112) et reste la méthode de référence. Les
deux techniques sont identiques pour les adénomégalies, les métastases hépatiques
et le retentissement rénal éventuel.
Les indications de l’imagerie dans les tumeurs borderline de l’ovaire (68)
Avant la première laparotomie: l’échographie seule est habituellement
suffisante puisque le bilan sera fait à ventre ouvert. S’il y a un doute sur la
possibilité d’une lésion bénigne. Une TDM pourra renforcer cette hypothèse et
conduire à une incision de Pfannenstiel.
Après la première laparotomie deux possibilités peuvent s’observer:
Le chirurgien a pu enlever la totalité des lésions, dans ce cas il n’y a aucune
indication à l’imagerie puisque celle-ci sera normale.
Des lésions ont été laissées en place, une TDM est indispensable pour faire le
bilan et surveiller l’efficacité des traitements adjuvants.
En cas de suspicion de récidive des tumeurs borderline, une TDM devrait être
proposée pour évaluer l’étendue de la récidive.
Il n’y a aucune place en routine clinique pour l’IRM dont la définition est moins
bonne que la TDM.
71
Le diagnostic des tumeurs bénignes versus borderline ou malignes se pose
essentiellement dans les tumeurs épithéliales parce que ces tumeurs représentent la
majorité des cancers et parce que dans chaque type cellulaire (séreux, mucineux) les
caractères macroscopiques des tumeurs bénignes peuvent etre très proche des
tumeurs borderline ou malignes.(124)
LE CYSTADENOME SEREUX TYPE BORDERLINE
En macroscopique, ces tumeurs sont de nature kystique uni ou multiloculaire
présentant toujours des végétations.
Ainsi en radiologie, ces tumeurs peuvent être difficiles à distinguer des
cystadénomes séreux bénins lorsque celui ci présente des végétations comme c’est
le cas dans la série d’IMAOKA I ET SUGIMURA K.
L’ultrasonographie notamment par voie endovaginale est très performante
pour détecter ces végétations même lorsqu’elles sont de 1 à 2 mm, alors qu’elles
peuvent apparaître moins nettement au scanner ou à l’IRM.
Ni la taille, ni la morphologie ne permettent de différencier une végétation
bénigne d’une végétation de type borderline. Cependant des macro- calcifications
ne sont notées que dans la forme bénigne.
Le doppler couleur dans les végétations ayant une base d’implantation
supérieure au centimètre peut détecter une vascularisation essentiellement à la base
de la végétation dans certain cas de borderline alors que jusqu’à présent même en
mode énergie, aucune vascularisation n’a été détectée dans les végétations bénignes
Cela tient probablement en partie au fait que les vaisseaux sont moins nombreux et
d’un calibre plus petit dans les tumeurs bénignes.
72
FIGURE 9 : Doppler couleur : une vascularisation dans la base des végétations alors qu’aucun vaisseau n’est visible à leur sommet, est caractéristique de tumeur maligne.(124)
73
Le scanner ou l’IRM ont une indication précise dans les cas où, premièrement
une formation échogène au contact de la paroi interne du kyste n’est pas à
l’évidence une végétation ou une association de végétations et où deuxièmement le
doppler ne visualise pas de vaisseaux dans cette formation échogène, rien ne
permet de distinguer alors cette tumeur d’un endométriome avec caillot d’autant
que le liquide contenu dans ce kyste peut être finement échogène dans ces deux
types de lésion , plus rarement une protubérance de ROKITANSKI contenu dans un
dermoide peut ressembler à une végétation.
Le scanner et l’IRM ont deux intérêts :(124)
Grâce aux clichés effectués sans injection et avec injection éventuellement
pratiqués avec angioscanner ou angio-IRM, ces deux méthodes objectivent une prise
de contraste dans 100% des végétations sur les clichés tardifs. Cependant malgré
une prise de contraste habituellement plus intense dans les tumeurs borderline ou
malin que dans les tumeurs bénignes, il est très difficile de conclure à la nature de la
végétation.
Ces deux examens, notamment le scanner, indiquent avec fiabilité que le bilan
d’extension est négatif.
74
FIGURE 10:IRM en Coupe sagittale passant par le pelvis pondérée T1 montrant
de multiples végétations en faveur de la malignité (124).
75
CYSTADENOME MUCINEUX TYPE BORDERLINE (124)
A la macroscopie, ces tumeurs sont le plus souvent multiloculaires contenant
des liquides de nature identique ou différente comme leur équivalent bénin. Elles
sont souvent volumineuses à développement abdominopelvien, pouvant être
considérées cliniquement comme une ascite en échographie, des cloisons épaisses
supérieures ou égales à 3 mm, irrégulières, présentant à leur surface de petites
végétations, des cloisons nombreuses groupées, linéaires dans une partie de la
tumeur peuvent être évocatrices de la malignité (5). A l’inverse quelques cloisons
peu nombreuses fines régulières se voient surtout dans les tumeurs bénignes
sachant que tous les intermédiaires sont possibles.
Le scanner ou l’IRM sont nécessaires dans les formes volumineuses (>10 cm)
qui ne peuvent pas être étudiées en totalité par voie endovaginale.
Les examens sans et avec injection de produit de contraste intraveineux sont
surtout réalisés dans le but :
Ø De rechercher une portion tissulaire qui serait un signe de
malignité.
Ø De préciser l’état de l’autre ovaire
Ø De s’assurer que cette formation tumorale ne dépasse pas
l’ovaire.
76
FIGURE 11 : CYSTADENOME MUCINEUX TYPE BORDERLINE
IRM en coupe axiale pondérée en T1 (124) Les liquides sont de nature différente.
Une volumineuse logette présente un signal légèrement supérieur à celui des
muscles pelviens.
77
FIGURE 12 : CYSTADENOME MUCINEUX TYPE BORDERLINE, IRM en coupe axiale
pondérée en T2 (deuxième écho) : les cloisons apparaissent normales sur cette
séquence. Le diagnostic de tumeur mucineuse est très probable. En revanche, la
nature borderline ou maligne dans ce cas est difficile à évoquer. (124)
78
4-UIV:
Selon FAGUER (31), une série de 20 patientes ayant une tumeur borderline,
l’UIV a été réalisée dans 3 cas : elle a mis en évidence une compression extrinsèque
une seule fois.
Selon le même auteur dans une autre série de 46 cas (31 cancers et 15 de
tumeur borderline), l’UIV a été réalisée chez 23 patientes, et a mis en évidence une
compression extrinsèque chez 12 patientes.
Dans notre série, deux malades ont bénéficié de l’UIV: elle était normale sans
urétérohydronéphrose pour une, avec une dilatation pyélicalicielle unilatérale pour
l’autre.
5-HYSTEROSALPINGOGRAPHIE:
Selon FAGUER, (31) l’hystérographie effectuée 4 fois sur 20 cas de tumeur
borderline, a été normale dans tous les cas. Pour mémoire, cet examen effectué 18
fois sur 47 cancers invasifs a mis en évidence un cancer de l’endomètre dans 4 cas.
Cet examen est actuellement supplanté par l’hystéroscopie qui est devenue de
routine dans l’exploration de la cavité utérine, surtout si un traitement conservateur
est prévu ou s’il existe des signes d’appel utérins (ménométrorragies).
79
6-MARQUEURS TUMORAUX:
De nombreuses études se sont penchées sur l’évaluation de la place des
marqueurs tumoraux dans le diagnostic de présomption des tumeurs borderline de
l’ovaire.
TAMAKOSHIK (104), sur une série de 101 cas de tumeurs borderline de
l’ovaire, a comparé les valeurs prédictives positives des marqueurs tels: ACE,
CA125 et CA19-9 dans le diagnostic des tumeurs séreuses et mucineuses.
TABLEAU 5 : les valeurs prédictives des marqueurs tumoraux dans les tumeurs
séreuses et mucineuses types borderline selon TAMAKOSHI.
Marqueurs TUMEURS
SEREUSES
TUMEURS
MUCINEUSES
CA125 68,2% 51,9%
ACE 0% 32%
CA19-9 51,9% 44,7%
On a conclu que :
La positivité des marqueurs augmente ave le stade.
Il n’a pas de place pour ACE dans les tumeurs borderline type séreux
ENGELEN (30) a mis en évidence l’augmentation préopératoire chez 44
patientes de CA19-9 dans 46% des cas, de CA125 dans 24% des cas, et de l ’ACE
80
dans 9% des cas. Il a constaté que la sensibilité du marqueur CA125 et de l’ACE dans
le diagnostic des tumeurs borderline type mucineux.
KURANM et MAC DONALD (59,67) ont montré que les tumeurs épithéliales de
l’ovaire à la limite de la malignité ne peuvent être distinguées par l’immuno-
histochimie des adénocarcinomes. Il en est de même en ce qui concerne
l’endosalpingiose et les implants.
En conclusion: l’étude des marqueurs tumoraux n’aurait d’intérêt que
lorsqu’ils sont élevés au départ ; ils trouveraient davantage leur place dans la
surveillance de la maladie que dans l’étape diagnostique (56, 61,115) surtout
lorsqu’ils sont élevés avant tout traitement.
Le CA199 est plus sensible dans les tumeurs borderline type mucineux et le
CA125 dans les tumeurs borderline type séreux.
7-CŒLIOSCOPIE DIAGNOSTIQUE :(84)
Sa place devient de plus en plus large dans le cas de la présence d’un kyste
ovarien d’apparence bénigne cliniquement et échographiquement. Elle permet ainsi
une description endoscopique de ces tumeurs pouvant justifier un simple traitement
cœlioscopique ou le recours à une laparotomie en cas de forte présomption de
malignité.
En effet, la cœlioscopie permet:
Ø L’observation des contours externes de la tumeur (végétations ou
adhérences).
Ø L’examen de la totalité de la cavité péritonéale et les prélèvements
pour la cytologie péritonéale.
81
Ø Après ponction assez étanche que possible et lavage, l’examen
kystoscopique de la paroi endokystique à la recherche des végétations et des
cloisons.
Ø L’étude du kyste macroscopiquement (couleur et aspect),
cytologiquement (recherche de cellules néoplasiques), et biologiquement
(marqueurs tumoraux).
8-AUTRES:
Ø Cytologie péritonéale:
Elle est plus souvent négative en cas de tumeurs borderline surtout pour les
stades précoces. (31)
Ø Radiographie de l’abdomen sans préparation (ASP):
Elle a un intérêt limité dans le diagnostic différentiel avec le kyste dermoïde.
82
E-Traitement:
1-MOYENS:
1-1-chirurgie:
La laparotomie exploratrice est de règle chaque fois qu’il s’agit de tumeur
ovarienne suspecte ou jugée organique échographiquement car la chirurgie est le
seul traitement efficace prouvé des tumeurs borderline de l’ovaire jusqu’à
maintenant,
Cette laparotomie permet:
Ø D’affirmer le diagnostic de la tumeur ovarienne sans pour
autant pouvoir souvent préjuger sa nature borderline.
Ø De rechercher la bilatéralité,
Ø D’évaluer l’extension aux organes de voisinage
Ø De rechercher des métastases
Ø Et de stadifier cette tumeur macroscopiquement
Les tumeurs borderline diffèrent des tumeurs malignes vraies par trois
caractéristiques (70)
Ø Elles surviennent chez des femmes d’environ 10 ans plus
jeunes,
Ø Elles sont souvent diagnostiquées à un stade précoce (limité
à l’ovaire) (70% au stade I),
Ø Elles restent de bon pronostic quelque soit leur stade
Pour la stadification, elle devrait suivre les mêmes principes que ceux qui
s’appliquent au cancer épithélial de l’ovaire, surtout si on a recours à la
laparoscopie.
83
A cause de la nature moins agressive des tumeurs borderline de l’ovaire et des
expériences faite dans ce domaine, il faut apporter les modifications suivantes au
stadage standard:
Ø Réséquer toute lésion visible
Ø Si l’épiploon n’est pas cliniquement affecté, une biopsie
épiploïque plutôt qu’une omentectomie totale suffit
Ø En présence d’une tumeur borderline mucineuse on doit pratiquer
une appendicectomie
Ø l’exérèse chirurgicale des ganglions lymphatique normaux ne
comporte aucun avantage
Ø l’excision de tissus qui ne sont pas cliniquement affectés ne
comporte aucun avantage
Ø Les biopsies péritonéales au hasard ne comportent aucun
avantage
Cette chirurgie peut être :
1-1-1-conservatrice:
Elle peut consister en une kystectomie, ovariectomie voire même une
annexectomie unilatérale.
Elle peut être pratiquée par laparotomie ou par coelioscopie.
1-1-2-radicale:
Elle consiste en une hystérectomie totale avec annexectomie bilatérale
associée ou non à une omentectomie ; parfois même la réduction tumorale
maximale s’impose dans les tumeurs étendues.
84
1-1-3-Place de la cœlioscopie:
Le traitement cœlioscopique des kystes ovariens est actuellement largement
diffusé. Il représente un progrès certain par rapport à la laparotomie classique dans
cette indication. Mais il doit respecter des règles très strictes sur lesquelles insistent
régulièrement les différentes équipes spécialisées (7, 76,101)
Les points essentiels sont:
Ø le danger d’une mauvaise évaluation pré opératoire clinique
et échographique
Ø La nécessité d’une étude des marqueurs tumoraux ovariens
et une parfaite évaluation cœlioscopique devant tout kyste de l’ovaire
apparemment bénin.
CESARE ROMAGNOLO et Al(195) dans un but d’éclaircir le rôle de la
chirurgie laparoscopie dans le management des tumeurs borderline ont fait un
suivi de 113 malades traitées différemment ; 52 malades ont étaient explorées
laparoscopiquement alors que 61 ont subi une laparotomie.
Le nombre de rupture était plus fréquent dans les cas traités
laparoscopiquement et le nombre était statistiquement significative.
Par ailleurs les rechutes ne dépendaient pas du type de chirurgie.
La survie était plus haute pour les stades Ia, Ic comparé aux stades avancés
et la différence est nettement significative.
Le type de chirurgie ne semble pas influencer la survie ; alors que la
kystectomie est associée à une survie plus basse comparée à la chirurgie radicale
ou annexectomie unilatérale.
85
Cette étude conclue que la chirurgie laparoscopique conservatrice peut être
le traitement de choix ;à condition qu’elle soit pratiquée par un chirurgien
oncologiste afin d’obtenir un stagging correcte.
FIGURE 12: Progression-free survival in borderline ovarian tumors by type of
surgery.
FAUVET et AL (196) ont publié la plus grande série dans la littérature ;
rapportant les résultats d’une étude rétrospective multi centre français de 358
patientes atteintes de tumeurs borderline de l’ovaire
Les patientes ont été divisées en trois groupes selon le type de d’approche
chirurgical : coelioscopie laparoconversion et laparotomie
Les récurrences selon l’approche chirurgicale initiale étaient respectivement
de 12.1%, 11.9%, et 9.1% respectivement.
86
Il faut être rigoureux dans la sélection des patientes, chaque fois qu’une
anomalie apparaît dans le bilan préopératoire ou au cours de la cœlioscopie
diagnostique, il faut tout mettre en œuvre pour affirmer le diagnostic de tumeur
borderline ou de cancer. De toute façon des précautions sont à respecter lors de
l’extraction atraumatique de la tumeur à travers la paroi abdominale pour éviter une
éventuelle dissémination tumorale pariétale ou en intra-abdominal
1-1-4-Place de l’examen extemporané:
L’examen histologique extemporané des tumeurs de l’ovaire ne peut être
fiable que s’il est fait par des anatomo-pathologistes expérimentés. En
conséquence; seul un résultat formellement positif peut être pris en compte au
moindre doute il faudra attendre le résultat histologique définitif.
Sa place dans le diagnostic des tumeurs borderline de l’ovaire est très difficile
car souvent l’analyse de la tumeur nécessite des coupes histologiques sériées avec
analyse plus fine du stroma ovarien. (26)
1-1-5- Place de la lymphadénectomie :
Le drainage lymphatique des cancers de l’ovaire est discuté. Pour certains
auteurs, l’envahissement lombo-aortique peut être isolé, pour d’autres, il est
généralement secondaire à une atteinte iliaque externe, ce qui va cependant à
l’encontre des données anatomiques (15,19). La lymphadénectomie iliaque externe
est parfois proposée pour les tumeurs malignes de stade I, en vue d’éliminer une
atteinte ganglionnaire microscopique signant le stade III et justifiant un traitement
beaucoup plus agressif. L’excellent pronostic des tumeurs borderline de stade I
contre indique certainement une lymphadénenectomie dont la mortalité et la
morbidité sont loin d’être nulles. (15)
87
Dans tous les stades, la lymphadénecomie pelvienne et lombo-aortique réglée
n’est sûrement pas nécessaire: seul un prélèvement des ganglions augmentés de
volume et cliniquement suspects est recommandé (71).
Sur une série de 42 patientes traitées pour tumeurs borderline (32 malades
ont subi une lymphadénectomie systématique, 5 à cause de cancer associé (col ou
corps utérin), 5 à cause de découverte des adénopathies volumineuses en
préopératoires). CAMETTE et collaborateurs (17) ont montré que:
Ø Huit malades avaient une atteinte ganglionnaire en rapport avec la
tumeur borderline.
Ø Toutes les malades ayant une atteinte ganglionnaire avaient une
tumeur borderline type séreux avec implants péritonéaux.
Ø Aucune malade ayant une tumeur borderline type mucineux
n’avait d’atteinte ganglionnaire.
Ø Aucune des malades ayant une tumeur borderline à un stade
précoce (sans implants péritonéaux) n’avait une atteinte ganglionnaire.
Ø Le pronostic des malades avec une atteinte ganglionnaire est
excellent.
Ø La lymphadénectomie habituelle ne devrait pas être exécutée dans
les stades précoces. Cette procédure devrait être proposée en cas de tumeur
séreuse avec des adénopathies volumineuses (17).
88
1-2-LA CHIMIOTHERAPIE :
La mono chimiothérapie par un agent alkylant est apparue dans les années
1960, faisant appel au melphalan et aux autres agents : le thiotépan, le
cyclophosphamide (C) puis d’autres produits sont apparus comme les
anthracyclines (A). Les sels de platine et récemment les texanes ont montré une
efficacité supérieure dans les tumeurs épithéliales de l’ovaire par rapport aux autres
produits.
A partir des années 1970, l’emploi d’une poly chimiothérapie sans cis platine
avec notamment des associations de type AC, FAC, hexa-FAC, ont permis
d’augmenter le taux de réponse tumorale globale de 35% à 75% selon les séries et
les protocoles (12,80,113).
A partir des années 1980, les protocoles de poly chimiothérapie intègrent le
cis platine de type CP (cis platine 75 mg/m² à j1 et cyclophosphamide750 mg/m²)
ou CHAP 5 (cis platine 20 mg/m², adriamycine mg/m², cyclophosphamide 100
mg/m² à j 15-29 per os) qui ont augmenté le taux de réponse tumorale (110).
A la fin des années 1980 et au cours des années 1990, trois principaux axes
ont été développés :
Les possibilités de remplacement du cis platine par la carboplatine (100 mg de
cis platine est l’équivalent de 400mg de carboplatine) de moindre toxicité
neurologique, rénale, auditive mais plus hématotoxique que le cis platine ainsi que
la tolérance du carboplatine, sa facilité d’administrat ln en ambulatoire et la
possibilité d ’adaptation individuelle de la posologie ont fait considérer l ’association
carboplatine et cyclophosphamide comme un traitement adjuvant de première ligne
dans le cancer de l’ovaire.
89
Le concept dose intensité concernant surtout le cis platine et le carboplatine,
l’intensification de la chimiothérapie avec protection ostéo-médullaire par
autogreffe de moelle osseuse ou plus récemment par des cellules souches
hématopoïétiques périphériques et la chimiothérapie intra- péritonéales
L’introduction récente des taxanes (paclitataxel et docetaxel) qui sont en train
de modifier les standards de chimiothérapie adjuvante de première intention.
Un traitement adjuvant est-il réellement nécessaire?
De nombreux arguments peuvent être évoqués pour tenter de répondre à
cette question :
LES ARGUMENTS ALLANT A L ’ENCONTRE DES TRAITEMENT ADJUVANT:
Le pronostic global des tumeurs à la limite de la malignité est excellent (y
compris les stades les plus évolués (132, 134, 136,1 37).
Les récidives ne sont pas fréquentes (de 10-30%) et sont dans l’immense
majorité des cas sous forme de tumeur à la limite de la malignité,
exceptionnellement sous forme de carcinome invasif et peuvent s’observer très
tardivement. leur fréquence est fonction des modalités de la chirurgie initiale pour
les petits stades (cystectomie simple, annexectomie unilatérale ou annexectomie
bilatérale) (132, 138,140) et du stade d’extension de la maladie (134). Les données
concernant l’impact de la nature des implants péritonéaux (invasif ou non) sur la
fréquence des récidives sont contradictoires. Ainsi, dans les publications de
GERSHENSON, la fréquence des récidives est identique, que les implants péritonéaux
soient invasifs (141) ou non invasifs (142), et la plupart des patientes présentaient
une récidive sous forme de maladie invasive progressive.
90
Au contraire, dans une étude de MORICE S (143), l’évolution vers une maladie
invasive évolutive est observée principalement chez des patientes ayant initialement
des implants des implants invasifs : 31%, contre 2% en cas
Ø D’implants non invasif (p<0,002).
Ø Les récidives sont le plus souvent curables par la chirurgie
seule (132, 140,142).
Les tumeurs à la limite de la malignité sont des tumeurs peu chimio-sensibles
et peu radio-sensibles ceci est probablement à rapprocher de leur faible activité
mitotique (136, 145,146).
La nécessité de préserver la fertilité ultérieure des patientes jeunes est un
point d’importance capitale. En effet très souvent les femmes affectées par les
tumeurs à la limite de la malignité sont en âge de procréer et des traitements
conservateurs sont proposés y compris en cas de tumeurs de stades avancés
(147).par ailleurs, certaines d’entre elles sont nullipares, la pauci- parité et
l’infertilité étant des facteurs de risques de développer une tumeur à la limite de la
malignité (137).
Il faut également prendre en compte les risques de complications iatrogènes
immédiates et tardives, ont été rapportés dans les différentes séries des sarcomes
radio-induits, des grêles radiques, ainsi que des leucémies secondaires à la
chimiothérapie, des complications létales dans un certain nombre de cas (129, 136,
143, 148,149). En outre il est important de souligner que plusieurs publications
rapportent plus de décès secondaires aux traitements adjuvants qu’à la progression
de la maladie (136,143)
91
Par exemple, KURMAN et TRIMBLE (136) dans une compilation des données de
22 publications portant sur 953 patientes rapportent 46 décès dont 9 par
complications de la chimiothérapie ,3 par complications de la radiothérapie, 8 par
occlusion intestinale, 8 par progression de la maladie et 18 de cause inconnue.
Dans certaines séries, il n’y a pas de différence globale entre les taux de
survie des patientes ayant reçu une chimiothérapie et ceux des malades n’ayant pas
reçu de traitement adjuvant après la chirurgie (134).
LES ARGUMENTS EN FAVEUR DES TRAITEMENTS ADJUVANTS:
Bien que certaines patientes aient une survie prolongée malgré une maladie
initialement évoluée avec des sites tumoraux extra ovariens, certains cas de tumeurs
évolutives malgré une chirurgie de cytoréduction agressive suivie de chimiothérapie
sont rapportés (150,151), ainsi si les taux de survie à 20 ans (tous les stades
confondus) atteignant 89%, les taux de mortalité sont de 4,2% pour les stades II et
de 26,8% pour les stades III (133).
Surtout, si le risque global de transformation maligne est très faible (0,7%
(136) 2%(132), le pronostic devient alors défavorable, identique à celui des
adénocarcinomes ovariens. L’incidence de cette progression sous forme de
carcinome invasif augmente avec le stade d’extension (FIGO), et selon l’expérience
de MORICE S, lorsqu’il existe des implants péritonéaux invasifs est de 2% chez les
patientes ayant des implants non invasifs (143).
L’impact sur la survie des traitements adjuvants est difficile à évaluer:
Il n’existe pas d’étude randomisée ayant comparée un traitement
postopératoire à une simple surveillance chez une population importante de
92
patientes. De nombreux essais ont rapporté chez peu de malades ayant une tumeur
à la limite de la malignité des résultats de chimiothérapie adjuvante (mono ou poly-
chimiothérapie) ou de radiothérapie externe (pelvienne ou abdominopelvienne) ou
de radiothérapie intra-péritonéale (colloïdes radioactifs)
Les protocoles, les modalités et les indications des traitements sont très
différents d’un article à l’autre et au sein de la plupart d’entre eux. Une compilation
des données constitue souvent la seule voie pour essayer d’évaluer la place des
traitements adjuvants (129,134).Un très long recul est nécessaire pour évaluer
l’impact réel des traitements sur la survie.
Dans l’article de LEAKE, les taux de survie à 5 ans, 10 ans ,15 ans et 20 ans
sont respectivement de 97%, 95%, 92% et 89% (tous stades confondus) (133).
Enfin, quelques régressions spontanées d’implants péritonéaux après ablation
des tumeurs ovariennes ont été rapportées (152, 153).
Certaines tumeurs à la limite de la malignité ont un comportement biologique
agressif.
Il existe peut être seulement une petite population de malades ayant des
facteurs de mauvais pronostic et pouvant bénéficier d’une chimiothérapie (133),
cependant, la détermination des patientes à haut risque nécessitant un traitement
adjuvant reste problématique.
1-3- LA RADIOTHERAPIE
Elle était seule utilisable avant l’ère de la chimiothérapie dans le traitement
des cancers de l’ovaire. L’irradiation prend deux formes:
• curiethérapie isotopique par administration intra péritonéale d’or
colloïdal radioactif ou plus récemment de phosphore 32.
93
• Irradiation externe, qui doit être abdomino-pelvienne et non
seulement pelvienne.
Son usage reste limité par le risque de radiolésion digestive et l’impossibilité
d’appliquer des doses curatives sur le péritoine diaphragmatique d’une part et
l’efficacité supérieure de la chimiothérapie dans les tumeurs ovariennes d’autre part.
1-4-L’HORMONOTHERAPIE:(96)
De nombreux agents hormonaux ont été étudiés comme les corticoïdes, les
progestatifs, les œstrogènes, le tamoxifène, les androgènes, les anti-androgènes et
les agonistes de la LHRH.
Aucune étude randomisée n’a démontré leur intérêt dans le traitement des
formes métastatiques ou dans la prévention des récidives
1-5-L’IMMINOTHERAPIE: (1)
Le bénéfice apporté par une immunothérapie avec le BCG ou par le
corynebactérium pavum (en intraveineux) n’a pu être observé dans les études
randomisées.
94
2-LES INDICATIONS
2-1-STADES PRECOCES:
D’une manière générale les stades précoces regroupent: Ia; Ib; Ic; IIa.
Les indications restent très dépendantes:
• de l’âge de la patiente,
• du stade de la tumeur,
• et surtout de la pauci parité et du désir de grossesse.
La chirurgie radicale: (82)
L’hystérectomie totale avec annexectomie bilatérale de principe est
souhaitable chez les femmes ménopausées et chez les femmes en période d’activité
génitale non désirdose de grossesse.
L’omentectomie et les prélèvements péritonéaux doivent être faits avec la
même rigueur que dans le vrai cancer de l’ovaire.
L’appendicectomie est faite de principe (on connaît l’association possible de
tumeurs mucineuses de l’ovaire réalisant le pseudomyxome péritonéal).
La chirurgie conservatrice :
Chez les patientes de moins de 40 ans, une chirurgie conservatrice peut être
envisagée. Elle est souhaitable si la patiente désire conserver ses possibilités de
grossesse, mais elle l’est beaucoup moins dans le cas contraire. Il importe de ne
pas oublier que la mortalité lointaine, qui n’est pas nulle, ne se juge qu’à 20 ans et
que cette thérapeutique conservatrice implique une surveillance astreignante.
Dans ces cas les indications varient avec le stade de la tumeur:
Stade Ia:
L’indication de la chirurgie conservatrice, chez une femme souhaitant garder
son potentiel de fertilité s’impose sans qu’il soit nécessaire de biopsier l’ovaire
95
controlatéral macroscopiquement normal. En effet la probabilité de retrouver des
localisations microscopiques sur l’ovaire controlatéral est très faible même dans les
formes séreuses et la biopsie large de l’ovaire controlatéral normal risque de
compromettre la fertilité de ces femmes (65,87). Par contre pour la plupart des
auteurs, l’ovaire controlatéral doit être examiné avec soin et conseillent d’en faire un
contrôle biopsique large (27, 87, 98,109).
La ponction ou la rupture capsulaire per-opératoire ne doivent pas contre-
indiquer une chirurgie conservatrice car dans ces cas le pronostic n’est pas modifié
(106,11).
FIGURE 13: LE TRAITEMENT ET RESULTAT DE 79 PATIENTES ATTEINTES DE TUMEURS
BORDERLINE TYPE SEREUX STADE Ia selon DAVID G et AL (193)
(-)=pas de récurrence ou persistance
(+)=récurrence ou persistance
96
Stade Ib:
La chirurgie conservatrice peut se justifier en préservant l’utérus sous couvert
d’une exploration de la cavité utérine, en faisant une annexectomie du coté le plus
atteint et en conservant une grande partie du parenchyme ovarien controlatéral sous
réserve que la capsule tumorale ne soit envahie et que la résection passe au large
des lésions. (71)
Stade Ic:
Pour certains, la chirurgie conservatrice peut également se justifier avec les
même impératifs que dans le stade Ib (71).
FIGURE 14 : LE TRAITEMENT ET RESULTAT DE 16 PATIENTES AVEC TUMEURS
BORDERLINE TYPE SEREUX Ib –Ic selon DAVID G et Al (193)
97
Stade IIa:
La chirurgie conservatrice n’a pas de place, la chirurgie radicale est toute
indiquée (31,33).
Enfin, peut être est-il préférable de faire plus tard une chirurgie radicale
lorsque la patiente ne désire plus de grossesse et surtout lorsqu’elle dépasse 40ans
(39,71).
En fait, bien souvent, le diagnostic n’est pas fait en cours d’intervention car on
se trouvait en présence d’un kyste de l’ovaire banal et c’est le résultat
anatomopathologique qui redresse le diagnostic de tumeurs borderline. Dans ce cas
il faut certainement ré-intervenir si l’intervention a été une kystectomie ou une
annexectomie et que l’indication thérapeutique pour la patiente est une chirurgie
radicale du fait de son âge ou de l’absence de désir de grossesse. (31).
Pour certains auteurs (39), il semble préférable de le faire lorsqu’il y a eu une
simple kystectomie, afin de réaliser une annexectomie et d’explorer l’ovaire
controlatéral et pratiquer des biopsies péritonéale, diaphragmatique et épiploïque.
Par contre chez une femme qui a eu une annexectomie, une nouvelle
laparotomie uniquement pour le staging n’est pas envisagée par les auteurs.
Une cœlioscopie faite dans ce but peut être indiquée, mais n’est pas retenue
dans la littérature et il est simplement conseillé d’opter pour une surveillance (87).
98
FIGURE 15: LE TRAITEMENT ET RESULTAT DE 8 MALADES TRAITEES POUR
TUMEURS BORDERLINE DE L’OVAIRE SATDE II selon DAVID G et Al (193)
2-2-STADES AVANCES:
Les stades avancés regroupent IIb, IIc, III, IV.
Dans ces stades avancés, l’hystérectomie avec annexectomie bilatérale de
principe est indiquée. L’omentectomie et les prélèvements péritonéaux doivent être
réalisés avec la même rigueur que dans le cancer de l’ovaire. (71) l’appendicectomie
est faite de principe.
Dans les stades plus évolués, la chirurgie de réduction tumorale maximale est
recommandée, mais elle ne doit pas être invalidante.
le reliquat tumoral postopératoire a toujours une signification pronostique
mais il existe d’autres facteurs pronostiques qui doivent être pris en compte comme
99
le type histologique, le grade, la ploïdie et le caractère invasif ou non des implants
extra-ovariens. (9)
FIGURE 16 : LE TRAITEMENT ET RESULTAT DE 14 MALADES TRAITEES POUR
TUMEURS BORDERLINE DE L’OVAIRE SATDE III selon DAVID G et Al (193)
100
TABLEAU 6 : montre les différents traitements qui ont été appliqués dans 4
études qui concernent particulièrement stades Ia.
TRAITEMENTS IGR
(1981)
CREASMAN-ST-ANTOINE
1982
AGUER
1982)
TAZELAR
(1985)
Kystectomie
Annex.unil
Annex bil.
Ht +An.
Ht+An+Rx
Annex+Rx
Ht+An+chim
7
9
1
1
21
9
-
14
1
4
1
13
-
-
4
16
-
41
-
-
0
total 18 44 19 61
Recul (ans)
Décès
récidives
1-10
0
0
1-7
1(Rx)
0
3-5
0
2
2-10
0
5
101
2-3-PLACE DE LA CHIMIOTHERAPIE:
2-3-1-les indications d’un traitement adjuvant:
Stade I :
Les études rétrospectives montrent que la grande majorité des patientes
ayant une tumeur à la limite de la malignité, stade I, n’a pas reçu un traitement
adjuvant et les taux de survie à cinq ans sont excellents. Une comparaison
historique entre 134 patientes ayant reçu un traitement adjuvant et 450 patientes
n ’en ayant pas reçu (134) et l ’analyse des données d ’une étude de la phase III de
GOG qui avait inclus des patientes ayant une tumeur à la limite de la malignité
(diagnostic fait rétrospectivement lors de la relecture des lames histologiques) (175)
et les résultats d ’un essai de phase III incluant 55 patientes (181),n ’ont pas mis en
évidence de bénéfice à la réalisation d ’un traitement adjuvant ( irradiation
pelvienne, melphalan ou P32 intra-péritonéal).
Conclusion: aucun traitement adjuvant n’est indiqué pour les tumeurs à la
limite de la malignité de stade I
Stade II ou III:
Il existe de nombreuses controverses concernant le meilleur protocole
thérapeutique à proposer à ces patientes.
Dans la compilation des données de la littérature publié par CHAMBERS (134),
les pourcentages de décès et de récidives étaient moins dans le groupe traité. Il faut
signaler qu’il s’agit d’une étude rétrospective et que les modalités thérapeutiques
étaient multiples. Par ailleurs, 10% des patientes n’avaient reçu aucun traitement
adjuvant.
102
Le pronostic pour les patientes ayant des implants péritonéaux non invasifs
est très bon (133), en conséquence, aucun traitement adjuvant n’est indiqué en cas
de tumeur de stade II ou III avec des implants péritonéaux non invasifs et réséquées
en totalité (177). Un traitement adjuvant n’est pas non plus nécessaire en cas
d’atteinte ganglionnaire, ni s’il existe une rupture tumorale (143).
Il n’existe pas de consensus concernant les traitements adjuvants en cas
d’implants péritonéaux invasifs et ou de tumeur résiduelle macroscopique.
Étant donné le taux plus élevé de maladie évolutive en cas d’implants
péritonéaux invasifs, leur agressivité (similaire à celle des adénocarcinomes
ovariens) (148,170) et les faibles taux de survie rapportés dans certaines séries,
nombreux sont les auteurs qui préconisent un traitement adjuvant dans cette
situation (143,178).
Pour d’autres, un traitement adjuvant n’est proposé que si les implants
invasifs sont aneuploïdes (172) car ces derniers sont associées à un mauvais
pronostic. Cependant, il n’y a pas de preuve que les traitements adjuvants aient un
impact sur la survie de ces patientes (130).
La majorité des équipes utilise la chimiothérapie et non la radiothérapie, Le
plus souvent en utilisant des protocoles incluant un sel de platine (127, 144, 148,
169,179). Cependant, Les poly chimiothérapies à base de cisplatine sont peu actives
dans les traitements les tumeurs à la limite de la malignité (179,180) et le rôle des
chimiothérapies à base de platine dans le management des tumeurs à la limite de la
malignité des stades évolués est discuté encore actuellement. Il existe peu de
publications concernant l’utilisation du paclitaxel.
103
Une réponse complète chirurgicale a été reportée chez 3 patientes avec une
association cisplatine-paclitaxel après chirurgie de réduction tumorale maximale
(maladie résiduelle microscopique) (181).
Il est encore plus difficile de décider si un traitement post opératoire est
nécessaire ou non en cas de volumineux résidu tumorale non résécable, les taux de
survie à huit ans pour les malades ayant une maladie résiduelle sont de 60% alors
qu’ils sont proches de 100% en l’absence de maladie résiduelle (182) à distance, le
taux de survie à 15 ans sont respectivement de 35% et 90%-95% (126).
Dans l’étude de TANAKOSHI (131), la survie globale pour les patientes ayant
une maladie résiduelle <2cm était significativement meilleure que celle des
patientes dont le résidu tumoral était soit de 2-5cm soit >5cm (p<0,05), mais la
chimiothérapie à base de cisplatine n’avait qu’un faible impact chez les patientes
ayant un une volumineuse maladie résiduelle, et ce, spécialement en cas de tumeur
mucineuse.
Plusieurs auteurs n’ont observé aucun bénéfice suite à la chimiothérapie
(183,186) alors que d’autres ont rapporté des réponses avec chimiothérapie chez
des patientes ayant une maladie de stade évolué et une tumeur résiduelle (187). 12
sur 15 (188) ,8 sur 20 (155) et 9 sur 175 (189) malades étaient en rémission
complète histologique lors d’une chirurgie de second look.
Cependant, l’administration d’un traitement adjuvant n’a pas augmenté la
durée de survie des patientes dans ces études
• En conclusion, même si quelques réponses ont été publiées,
observées chez des malades ayant de volumineuses maladies résiduelles non
invasives et non résécables , le rôle de la chimiothérapie en cas de maladie
résiduelle non invasive et non résécable n’est pas élucidé. Il est nécessaire de
104
prendre compte de la toxicité des traitements, et le fait que certaines
patientes ayant une maladie résiduelle après la chirurgie demeurent
asymptomatiques 10 ans plus tard, sans aucun traitement adjuvant.
Une des solutions est peut être de ne proposer de chimiothérapie qu’en cas de
maladie non résécable évolutive et ou symptomatique (190)
Les pseudomyxomes péritonéaux, sont à part. Leur pronostic est
particulièrement défavorable avec un des taux de décès en rapport avec la maladie
de 50% (moyenne) (135,156).
La chimiothérapie systématique n’est pas efficace (191) et quelques équipes
proposent une chimiothérapie hyperthermique intra-péritonéale per-opératoire à la
fin d’une chirurgie de réduction tumorale. (192).
105
3-ATTITUDE VIS-A-VIS DU DESIR DE GROSSESSE:
3-1-Au cours de la grossesse:
Les tumeurs cliniquement ou échographiquement malignes sont traitées par
laparotomie immédiate (sauf au dernier trimestre au cours duquel la viabilité fœtale
est attendue) avec une chirurgie habituellement non conservatrice (84).
Les tumeurs suspectes sont explorées par coelioscopie au premier trimestre,
Une laparotomie est nécessaire au deuxième trimestre et une césarienne est justifiée
au troisième trimestre ; L’annexectomie unilatérale au stade Ia, bilatérale au stade Ib
est justifiée. (84)
La découverte d’une lésion maligne ou frontière sur la pièce opératoire d’une
lésion macroscopiquement bénigne justifie souvent l’attente de la maturité fœtale et
la réalisation d’une césarienne et une exploration abdominale avec éventuellement
des biopsies (84).
Lorsqu’une tumeur au stade Ia est découverte chez la femme enceinte, le
traitement conservateur est parfaitement indiqué et plusieurs études en rapportant
des exemples sans qu’il y ait eu de conséquence sur la grossesse ni surtout sur le
pronostic lointain. (54,106).
106
3-2-FEMME NON ENCEINTE ET DESIR DE GROSSESSE:
MORIS (102) rapporte une série de 43 patientes, ayant bénéficié de traitement
conservateur, dont 15 malades ont été identifiées stade I, 3 stade III, 25 non
identifiées. Le suivi post opératoire médian était de 5,7 ans.
14 malades ont développé une récidive après un temps médian de récidive de
39,3 mois. Les récidives étaient fréquentes chez les malades qui ont subi une
kystectomie que chez celles qui ont subi une ovariectomie (58% comparé avec 23%).
Après traitement, 29 des 36 malades (81%) avaient des cycles monstrueux
normaux, 12 des 24 malades ont eu 25 grossesses.
La chirurgie conservatrice reste une option thérapeutique chez les malades
jeunes, désirant conserver leur fertilité. Bien que le taux de récidive soit relativement
haut, surtout chez les malades traitées par kystectomie ovarienne, Toutefois la
mortalité reste basse. (102)
SERACCHIOLI et collaborateurs (74) rapportent une série de 19 patientes
présentant une tumeur borderline à un stade précoce voulant conserver leur fertilité
qui ont subi un traitement conservateur par voie cœlioscopique avec un suivi
postopératoire moyen de 42 +/- 19 mois.
Parmi les 19 malades, 10 grossesses ont été enregistrées dont 6 sont menées
à terme et la maladie n’a pas affecté la gestation. Après deux ans de surveillance,
l’auteur n’a enregistré aucun cas de récidive.
Le recours à la cœlioscopie pour un traitement conservateur des tumeurs
borderline est une alternative potentiellement sure chez les femmes jeunes qui
veulent garder leur capacité de la maternité. La fertilité et les résultats de la
grossesse reste excellents chez ces femmes. Les données préliminaires paraissent
107
indiquer que le taux de récidive après la grossesse n’est pas influencé par cette
approche (102).
Il apparaît que l’assistance médicale à la procréation est rarement proposée
aux patientes infertiles après un traitement conservateur des tumeurs borderline
FORTIN et AL (49), montre de bons résultats en terme de fertilité ce qui rejoint
les résultats de la revue de la littérature puisque 43,5% à100% des patientes
obtiennent une grossesse grâce à l’assistance médicale à la procréation.
Les premières publications (50,51) d’assistance médicale à la procréation
après tumeur borderline sont des cas cliniques de stimulation ovarienne ou de
fécondation in vitro.
Le taux de récidives après assistance médicale à la procréation chez des
patientes initialement traitées pour tumeur borderline apparaît modeste dans la
littérature 14% pour l’équipe de BEINER, aucune des patientes O% incluses en AMP
dans l’étude de l’institut GUSTAVE-ROUSSY5(51,52).
Au total, le recours à l’assistance médicale à la procréation après traitement
conservateur d’une tumeur borderline semble licite sur le plan carcinologique.
En pratique, si une stimulation ovarienne est envisagée sur ce terrain,
certaines précautions doivent être respectées. Ainsi un délai minimum de
surveillance de 12-24 mois est souhaitable.
Le don d’ovocytes constitue une alternative efficace.il justifie même en cas
d’annexectomie bilatérale la conservation utérine chaque fois qu’elle est possible.
En dehors des stimulations ovariennes, une contraception orale dont on
connaît le caractère oncologique protecteur doit être prescrite.
108
Enfin, il est peut être préférable de procéder, plus tard, à une chirurgie
radicale lorsque la patiente ne désire plus de grossesse et surtout lorsqu'elle
dépasse 40 ans. (40)
4-SRVEILLANCE ET RESULTATS:
4-1-Surveillance:
Une surveillance postopératoire prolongée attentive et régulière doit être de
règle devant toute tumeur borderline diagnostiquée et traitée surtout après
traitement conservateur: cette nécessité tient au risque de bilatéralité des lésions,
soit 14 à 33% des tumeurs séreuses et 8 à 10% des tumeurs mucineuses (27), qui
peut échapper à la biopsie ovarienne (20, 31, 45,87) et des récidives qui
accompagnent ce type de tumeurs.
La surveillance repose sur:
Ø La clinique
Ø L’échographie peut mettre en évidence l’apparition d’une
tumeur pelvienne ou d’une ascite.
Ø Les marqueurs sont aussi utilisés: le CA125 surtout pour les
tumeurs séreuses et l ’ACE pour les tumeurs mucineuses
Ø La coelioscopie: éventuellement en cas de signe d’appel
cliniques et ou échographiques. (31)
ZANETTA (114) propose une surveillance des tumeurs borderline stade I après
un traitement conservateur par un examen clinique et une échographie intra
vaginale tous les 3 mois pendant 2 ans, puis tous les 6 mois associé à un dosage
des marqueurs tumoraux CA125 et CA19-9.
109
4-2-Résultats
4-2-1-En fonction du stade:
Les statistiques habituellement admises pour les tumeurs borderline,
autorisent les meilleurs espérances de vie: 90% de survie à 5 ans, 75 à 80% à 20 ans
tout stade confondu. (4)
BULLETTI (13) rapporte des survies à 5 ans :
Ø Stade I (567) : 98,2%
Ø Stade II (46) cas : 81, 4%
Ø Stade III (96 cas) : 79,1 %
JIH (53) rapporte une survie pour le stade I de 97% après 5 ans et de 86,3
après 10 ans.
4-2-2-En fonction du type histologique:
La survie à 5 ans des tumeurs séreuses à la limite de la malignité tous stades
confondus est compris entre 90 et 95% à 10 ans, Elle est comprise entre 75 et 90%.
(4, 1, 77,99).
Les tumeurs mucineuses à la limite de la malignité ont une survie à 5 ans
comprise entre 81 et 95% (44, 78, 91,99) et à 10 ans comprise entre 68% et 95%
(44, 78, 91,99). Au delà de 10 ans, les chiffres manquent dans la littérature.
NIKRUI (77) a rapporté une survie à 15 ans de 73% pour les tumeurs séreuses
et de 57% pour les tumeurs mucineuses.
4-3-Attitude vis à vis des récidives:
Les récidives sont tardives et globalement résécables.
La récidive pourra être traitée selon les cas par une chirurgie élargie, une
chimiothérapie surtout, et à un moindre degré une radiothérapie.
110
Dans la série de FAGUER (31) de 20 patientes, 4 cas de récidives sont survenus
et ont pu recevoir le traitement suivant : trois fois exérèse réductionnelle, une fois
radicalisation complétées par chimiothérapie 2 fois sur 4.
DRAI (22) rapporte une série de 43 patientes: 22 malades ont subi un
traitement conservateur et 21 ont bénéficié d’un traitement radical. Il a été relevé 4
récidives soit 9,3% après un délai moyen de 22 mois avec des extrêmes allant de 6 à
36 mois : 3 récidives après kystectomie et une après annexectomie unilatérale.
TAZELAAR (109) rapporte, sur une série de 61 malades au stade I a, 41
patientes ont été traitées par hystérectomie totale avec annexectomie bilatérale (26
de tumeurs borderline type séreux, 12 type mucineux, 3 type mixte) et 20 ont subi
un traitement conservateur (11 de tumeurs de types séreux ,7 de type mucineux, 2
de type mixte).
Après un suivi moyen de 89 mois, les récidives ont été observées chez 3
malades (soit 15%), ayant une tumeur séreuse, traitées par une chirurgie
conservatrice; et chez 2 malades (soit 5%), ayant une tumeur séreuse ou mixte
traitées radicalement. Par contre aucune récidive n’a été observée en cas de tumeur
mucineuse traitée par chirurgie conservatrice ou radicale
111
TABLEAU 6 : Le taux de récidive des tumeurs borderline en fonction des
auteurs.
Série Nombre cas Durée de survie
(mois)
Taux de récidive
(%)
DARAI (22) 43 41 9,3
ZANETTA (114) 164 71 14
ENGELIN (30) 44 84 4,5
JI (53) 87 87 7,8
112
5-PRONOSTIC :
5-1-Facteurs de pronostic
Si tous les auteurs s’accordent sur l’excellent pronostic à court terme des
TOLM, il persiste à ce jour, 30 ans après leur définition, certaines discordances
quant à leur pronostic à long terme ce qui n’est pas sans importance sachant
qu’elles surviennent chez des femmes jeunes
Le stade d’extension FIGO (facteurs pronostic le plus important) (128, 131,
133,154), le volume tumoral résiduel après chirurgie (126,131,148,155), et
l’existence d’un pseudo-myxome péritonéal en cas de tumeur mucineuse (135,156)
ont un impact sur la survie. TROPÉ et AL, ont montré que l’association d’une tumeur
séreuse, de petit stade, survenant chez une jeune patiente confère un pronostic
particulièrement favorable (137).
Il n ’y a pas d ’impact indépendant sur la survie de l ’envahissement
ganglionnaire (157,159), des modalités de la chirurgie (conservatrice ou non)
(139,140), de la rupture capsulaire(160,161), de l ’existence de végétations
exophytique à la surface de l ’ovaire(162), d ’une micro-invasion stromale (163,),de
l ’expression de la p53 (166) ou de la HER-2/NEU (167) ou de la mutation de K-
RAS(130,168).
Les données sont contradictoires concernant la signification pronostic de l’âge
des patientes, du type histologique de la tumeur à la limite de la malignité (127), et
la ploïdie du DNA (128, 169,170). Seules 5 à 14% des tumeurs à la limite de la
malignité sont aneuploïdes, mais en cas D’aneuploïdie.
113
Les taux de survie à 5 ans des tumeurs à la limite de la malignité ne sont que
15% (130). Cependant, il n’existe pas de preuve que l’aneuploïdie soit un facteur de
risque indépendant.
L’impact des caractéristiques des implants péritonéaux (invasifs ou non) a
également été discuté (143, 148, 171,172), mais actuellement la majorité des
équipes s’accorde pour leur attribuer un impact péjoratif.
Les tumeurs séreuses avec composante micropapillaire sont fréquemment
associées à des extensions extra-ovariennes, souvent à type d’implants péritonéaux
invasifs. Le pronostic de ces tumeurs est identique, à extension tumorale similaire, à
celui des tumeurs à la limite de la malignité séreuses sans composante
micropapillaire (173,174). Leurs traitements sont similaires.
En conclusion, peu de facteurs sont reconnus comme ayant un impact sur le
pronostic. De toutes ces données découlent les indications actuelles de la
chimiothérapie.
5-2-Pronostic des récidives
Des récidives, souvent tardives (15 à 20 ans), sont décrites dans les TOLM et
restent en général curables. Le risque de récidive est estimé entre 4,5 et 9,3% (Réf.)
dans la littérature. KLINON (57) rapporte dans sa série, cinq cas de tumeurs
borderline stade III chez qui un reliquat tumoral après traitement chirurgical a été
laissé et sans aucun autre traitement complémentaire, 4 patientes sont restées en
vie et en rémission complète 5 à 19 ans plus tard.
114
V-LA FILIERE BORDERLINE CANCER
L’âge des patientes atteintes de tumeurs borderline de l’ovaire est plus jeune
que celui des carcinomes ovariens, Le plus souvent, elles sont diagnostiquées au
premier stade de la tumeur, elles nécessitent une décision pour les risques associés
au traitement qui conserve la fertilité.
L’approche chirurgicale standard pour les cancers de l’ovaire, est une
hystérectomie totale et une salpingo-ovariectomie bilatérale avec omentectomie et
biopsie des ganglions para aortiques, orientant plus au moins vers une
chimiothérapie pour les stades avancés.
Les tumeurs borderline stade I peuvent être gérées d’une manière
conservatrice avec salpingo-ovariectomie unilatérale, s’il était clair que les tumeurs
borderline ne développeraient pas un carcinome envahissant, un traitement minimal
invasif comme une tumorectomie peut être envisagée et un suivi peut être tenté.
Cependant, le diagnostic rapide tiré de l’examen des sections gelées au cours
de la chirurgie est difficile.
MANABU FUKUMOTO et KENTARO NAKAYAMA (192),ont procédé à des
investigations dans un but de trouver les indices qui peuvent prédire le pronostic
des tumeurs borderline de l’ovaire.Ces investigations ont été faites à travers une
analyse de la génétique moléculaire sur des spécimens histologique d’échantillon de
tumeurs borderline de l’ovaire , comparées à ceux des carcinomes, afin de pouvoir
différencier entre ceux qui vont développer par le suite un carcinome de ceux qui ne
le développeront pas. (Voire figure 1)
115
DORIS MAYER et Al (48) ont montré que la mutation k-ras est fréquente dans
les tumeurs borderline mais n’est pas retrouvée dans les carcinomes invasifs type
séreux et très rares dans les autres sous types invasifs.
Cette constatation soutient l’hypothèse de voies de développement différentes
des tumeurs borderline et des carcinomes.
116
Les tumeurs borderline ovariennes type séreux et mucineux peuvent
représenter un continuum entre les tumeurs bénignes et les carcinomes
envahissants. Cette observation introduit l’idée que nous avons affaire à un groupe
de tumeurs hétérogène.
FIGURE 17 : Mutations in borderline tumors. A: serous subtype, B: mucinous
subtype.
Quelques tumeurs borderline peuvent progresser vers un carcinome de bas
grade où on observe les mutations K-ras ; alors que cette observation n’est pas
prouvée pour le haut grade.
Des études de la génétique moléculaire soutiennent l’hypothèse de KURMAN
et SHIH ; qui suppose deux voies de développement différent pour les tumeurs
borderline séreuses et les carcinomes de hauts grades de malignité.
117
J PASTERNAK-SZYMANSKA et Al (47) ont montré que la variante CHEK2 peut
prédisposer aux tumeurs borderline mais pas aux tumeurs agressives. C’est un
premier exemple identifié d’un gène de sensibilité pour ce type tumoral.
Le cancer de l’ovaire associé aux mutations BRCA est typiquement de haut
grade tandis que la relation avec le CHEK2 a été limitée aux carcinomes bas grades.
118
VI-CONCLUSION
Les tumeurs de l’ovaire à la limite de la malignité représentent 10 à 20 % des tumeurs
malignes de l’ovaire. Leur présentation clinique, leur pronostic et leur traitement différent
de ceux des adénocarcinomes ovariens. Elles surviennent chez des patientes plus jeunes (de
dix ans en moyenne) et la majorité d’entre elles (80-92 %) sont diagnostiquées au stade I
(classification de la FIGO). Leur pronostic est excellent, les taux de survie à cinq ans et à
vingt ans étant respectivement de 95 % et de 80 %. Leur traitement repose de façon quasi
exclusive sur la chirurgie. Cependant, si les taux de survie à cinq ans sont supérieurs à 95 %
pour les stades I, ils diminuent dans les études rétrospectives à 40-75 % pour les stades II
et à 56-65 % pour les stades III. Une minorité de patientes décèdent donc de leur maladie.
La place des traitements postopératoires des tumeurs à la limite de malignité demeure
complexe et controversée dans certaines situations. Au total, la question se pose
actuellement de savoir si un traitement adjuvant peut être bénéfique pour certaines
119
VIII-RESUME
Les tumeurs épithéliales à la limite de la malignité constituent une entité peu fréquente des tumeurs ovariennes : 5% à16, 3 distinctes des autres tumeurs de l’ovaire par ses particularités : histologiques, thérapeutiques et pronostiques. Les auteurs présentent une série rétrospective de 14 cas de tumeurs ovariennes à la limite de la malignité colligés au service de gynécologie-obstétrique de FES du professeur BANANI et rapportent les résultats suivants : • L’age moyen de nos malades est de nos patientes est de 44 ans [29-
75ans], 35,7% d’entres elles étaient ménopausées et multipares. • Les signes d’appel les plus retrouvés sont : les douleurs pelviennes dans50 % des
cas, l’augmentation du volume de l’abdomen dans 42,8 % des cas.l’examen clinique trouve une masse palpable dans 57,14% des cas avec une taille moyenne de 15,7cm [6-30cm].
• Trois de nos malades avaient une stérilité (21,42%des cas) et 2 malades avaient la notion de prise de contraception orale par ailleurs aucune malades n’a d’antécédents de cancer familiale ni d’induction de l’ovulation.
• La tumeur était cliniquement d’allure bénigne dans 28,57% des cas, suspecte de malignité dans 35,71 des cas.
• Le dosage des marqueurs tumoraux n’était de mise que pour trois malades et a révélé une élévation de la CA125 dans un cas (52UI/ml).
• La laparotomie exploratrice était de mise chez toutes nos malades : 64,28% des tumeurs étaient classées stade I (9 cas dont 5 stade Ia) 1 de nos malades était
Stade IIb, un cas stade IV .03 cas de pseudomyxome péritonéal 7%. • Aucune de nos malades n’a bénéficié d’un traitement conservateur. • Un traitement adjuvant a été indiqué pour sept cas dont deux ont bénéficié
d’une chimiothérapie à base de sels platine. • L’étude histologique conclue à une tumeur borderline de type séreux dans
57,14%, mucineux dans 42,85%. • L’évolution est marquée par deux récidives (à 2 ans et 3 mois ) et un décès.
120
ABSTRACT
The low malignant tumor of the ovary establishes a little frequent entity of the ovarian tumors: 5 % 16, 3% different from the other tumors of the ovary by its peculiarities: histological, therapeutic and forecast.
The authors present a retrospective series of 14 cases of ovarian tumors borderline brought together in the service of gynaecology-obstetrics of FES of the professor BANANI and report the following results:
· The average age of our patients is of 44 years [29-75ans], 35,7 % of they enter were menopausal and multiparous. · The most found signs of appeal are: the pelvic pains in 50 % of the cases, the increase of the volume of the belly in 42, 8 % of case. The examination finds a tangible mass in 57, 14 % of the cases with an average size of 15,7cm [6-30cm].
· Three of our patients had an infertility (21, 42%des case) and 2 patients had the notion of taking of oral contraception besides nobody patients has antecedents of cancer station or of induction of the ovulation.
· The tumor was clinically of good-hearted look in 28, 57 % of the cases, suspect of maliniancy in 35, and 71% of the cases.
· The dosage of the tumoral markers was acceptable only for three patients and revealed a rise of the CA125 in a case (52UI / ml).
The laparotomy explorer was acceptable at our entire patient's: 64, 28 % of tumors were classified stage I (9 cases among which 5 stage Ia), 1 of our patients were Stage IIb, a case stage IV. Three cases of pseudomyxomapéritonei in 7 %.
· None of our patients benefited from a conservative treatment.
· Additive therapy was indicated in seven cases among which two benefited from chemotherapy on cis's base platinum.
· The histological study ends in a borderline tumor of serous type in 57, 14 %, mucineux in 42,85 %.
· The evolution is marked by two recurrences (in 3 months and 2 years) and one death.
121
ملخص
مختلفة % 16,3إلى 5: األورام الظھاریة في حدود الخباثة یكون كیانا أقل توترا لألورام المبیضیة .النسیجیة، العالجیة والتخمینیة: من أورام أخرى للمبیض بخصوصیاتھا
حالة من أورام مبیضیة في حدود الخباثة منتقاة بصلحة 14المؤلفون یقدمون سلسة استرجاعیة لــ :وتورد النتائج التالیة) األستاذ بناني(لنساء والتولید بمستشفى الوالدة فاس أمراض ا
منھا كانت في سن الیأس و % 35,7 ]75إلى 29 [سنة 44معدل السن لمریضاتنا ھو • .متكررات الوالدة
من الحاالت واألوجاع %42,8العالمات المنبھة األكثر تواجدا ھي ارتفاع حجم البطن في •من %57,14الفحص السریري وجد كتلة محسوسة في . من الحاالت %50الحوضیة في
]6-30[سم 15,7الحاالت لحجم معدلھ %35,71من حاالت الشك في الخباثة في %28,17الورم كان سریریا بسرعة حمیدیة في •
.من الحاالتو حتى % 17, 41تخطیط الصدى المعمول لدى كل مریضاتنا وجد ورم مشكوك الخباثة في •
.من الحاالت %3, 13لدى I)9 من األورام مصنفة مرحلھ 28, 64 %فتح البطن االستقصائي لدى مریضاتنا وضح •
شبھ من تحاال 3و IV، حالة واحدة مرحلة IIمرحلة ب حالة(1) أ Iمرحلة 5حاالت منھا الورم المخاطي الصفاقي ،
.غیاب رغبة الحملو) سنة 40تجاوز (الجراحة كانت جذریة لدى جمیع المرضى • .بقاعد سبس بالتین حالت في ة االستعمالالمعالجة الكیمیائیة كانت داعی • 42,5%موسني في %75,14الدراسة النسیجیة خلصت إلى نوع مصلي في • .ووفاة واحدة) سنتان و شھرینفي حدود (التطور لوحظ بعودین •
122
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Bethesda, MD 20892-1500, USA
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Engineering, Katholieke Universiteit Leuven, Belgium; †Academic Department of
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12th Floor, North Wing, St Thomas’ Hospital, London SE1 7EH, UK
Received 21 March 2005; accepted 31 May 2005
Available online 11 July 2005
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See accompanying
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Jonathan Carter1
1Sydney Gynecologic Oncology Group, Sydney Cancer Center, Departments of 2High
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Pathology, Royal Prince Alfred Hospital and The University of Sydney, Sydney, New
South Wales, Australia
64-JN Buy, D Hugol, M Ghossain, D Vadrot
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2nd Department of Obstetrics and Gynecology, Uni®ersity of Athens, Areteion
Hospital, Athens, Greece
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Alexander Reinthaller, Lukas A. Hefler
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Leee,1,
So Young Kanga, Geunghwan Ahna,T
aDepartment of Pathology, Samsung Medical Center, Sungkyunkwan University
School of Medicine, 50 Ilwon-Dong, Kangnam-Gu, Seoul 135-710, Korea
b Department of Pathology, Chungbuk National University College of Medicine,
Cheongju, Chungbuk, Korea
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Antonio Malvasi c
a I Department of Obstetrics and Gynecology, University Medical School of Bari,
Piazza Giulio Cesare, Bari, Italy
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b Department of Obstetrics and Gynecology, Vito Fazzi Hospital of Lecce, Italy
c Department of Obstetrics and Gynecology, Santa Maria Hospital of Bari, Italy
78-Maite Cusidó a,., Lorenzo Balagueró b, Gines Hernandez c, Orlando Falcón d,
Francisco José Rodríguez-Escudero e, José Antonio Vargas f, José Antonio Vidart g,
L. Zamora h, M. Monera i, Asunción Alonso j
Section of Gynecologic Oncology and Breast Pathology of the
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From the Department of Obstetrics and Gynecology, Hyogo Medical Center for
Adults, Akashi, Japan
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sterberga,
Per Karlssonc, Thomas Riedb, Turid Knutsenb
81-Walter H. Gotlieb, MD, PhD,a David Soriano, MD,b Reuven Achiron, MD,b Yaron
Zalel, MD,b
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Old Dalkeith Road,
Edinburgh EH16 4SA, UK
117-DAVID G. BOSTWICK, MD,* HENRY D. TAZELAAR, MD,* SAMUEL C. BALLON, MD,t
MICHAEL R. HENDRICKSON, MD,‘ AND RICHARD L. KEMPSON, MD’
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Elisabete Weiderpass3,5,6
119- Asher Shushan , Ora Paltiel, Joseph G. Schenker
121-Susan J. Jordan a,b,., Adèle C. Green a, David C. Whiteman a, Penelope M. Webb
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