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BUCAREST HEBDO, Lundi 13 Juillet - Dimanche 19 Juillet 2015, n o 24 4 POLITIQUE La Fête nationale de France, célébrée à Bucarest en prenant soin de la protection de l’environnement L’Ambassade de France en Rou- manie va célébrer cette année la Fête nationale de France sous le signe de la Conférence Paris Climat 2015. Son Ex- cellence, Monsieur François Saint-Paul, l’Ambassadeur de France en Rouma- nie, a déclaré : « La France accueillera à la fin de l’année cette conférence qui sera sans doute la plus grande confé- rence mondiale sur l’environnement qui a été jamais organisée. L’enjeu est essentiel : la conclusion d’un accord universel, équilibré, juridiquement contraignant, qui promeuve des solu- tions et qui implique tous les acteurs : les États, les organisations internatio- nales et multilatérales, la société civile, les collectivités territoriales et les en- treprises, pour limiter l’échauffement global à moins de 2 degrés Celsius. » L’actrice Medeea Marinescu, l’Ambassadrice de Paris Climat 2015 pour la Roumanie, a précisé : « Cer- tainement, pour sauver la planète, il faut avoir des mesures claires, d’envergure, au niveau économique, ayant le but précis de ralentir le pro- cessus d’échauffement global, et ces mesures ne peuvent être prises que par les organismes habilités à le faire, et c’est pour ça que la conférence de Paris est essentielle. » Par souci de l’environnement, l’Ambassade de France a choisi d’uti- liser pour le bal de la Fête nationale des ornements et des matériaux qui seront recyclés par Ateliere Fără Fron- tiere (AFF), une association qui a pour but l’intégration sociale, profession- nelle et civique des personnes qui se trouvent en difficulté. D’ailleurs, les invitations pour le bal de cette année ont été envoyées exclusivement en format digital. Le menu pour le bal et sa présenta- tion ont été conçus pour mettre en va- leur les engagements de l’Ambassade par rapport à l’environnement. Les vérines et les plateaux utilisés seront faits des matériaux naturels ou réuti- lisables, les produits locaux auront un poids plus grand en vue de raccour- cir la chaîne alimentaire, ainsi que les invités vont trouver dans le menu du fromage brie, de telemea de Sibiu, des huîtres Saint-Jacques, des saucisses de Pleşcoi, de mousse au chocolat Valhrona à poudre d’or comestible, de pastèques de Dăbuleni. Les pro- duits et les quantités utilisées ont été conçus spécialement pour limiter tout type de gaspillage des aliments. « Avec ce menu, on essaie de gar- der les hauts standards de la cuisine française, prenant soin de l’environ- nement en même temps. La nature nous offre tout ça, il est important de savoir combien et quoi prendre, mais plutôt qu’il faut redonner quelque chose : le respect », a déclaré Andrei Tămaş, chef à la Résidence de France. La Fête nationale aura environ 5.000 invités, 2.000 à la réception VIP et 3.000 seront, la plupart d’eux, des citoyens français qui vont au bal qui aura lieu le soir. L’ambassadeur a expliqué que la date de 14 juillet est un jour important pour la Roumanie, aussi, célébrant la relation entre les deux pays : « Pour moi c’est une fête qui s’adresse à tous nos amis roumains, qui font partie du monde politique, publique, ainsi que du monde économique et culturel, parce qu’on a plein de choses en com- mun. » « Le souci pour le réchauffement global n’est pas une mode des pays riches » Le souci pour le réchauffement global ne doit pas être vu comme une mode des pays riches, a dit le diplo- mate français, avertissant que, lors des catastrophes naturelles générées par ce phénomène, les pays pauvres seront les plus affectés. « Il ne faut pas croire que l’envi- ronnement est un luxe pour les pays riches, que la lutte contre les change- ments climatiques est une mode pour les pays qui se permettent, parce que lorsqu’il y a des catastrophes naturelles, climatiques, qui seront les plus affec- tés ? Les pays pauvres, qui ne sont pas protégés », a ajouté Saint-Paul. En même temps, il a expliqué que la lutte contre l’échauffement global ne signifie pas seulement des diffi- cultés, mais aussi des opportunités ou des solutions à d’autres problèmes. Dans son opinion, les mesures prises dans ce sens peuvent signifier de nouveaux emplois, un impulse pour la recherche et des opportuni- tés pour des progrès dans certains domaines. « Tout pour une croissance plus durable et plus verte. » L’Ambassadeur de France a men- tionné : « L’enjeu est l’échauffement climatique et maintenant on voit une démonstration de cet échauffement. Il y a des régions de la Roumanie qui sont sous le code rouge aujourd’hui. (…) Si l’on ne fait rien, l’échauffement global va signifier 5 degrés de plus. Notre objectif est de limiter l’échauf- fement global à 2 degrés avant la fin de ce siècle par une série d’engage- ments juridiques qui soient contrai- gnantes et qui engagent tout un pro- cessus pour diminuer cette tendance d’échauffement. C’est une urgence dans ce sens. » En ce qui concerne la conférence consacrée aux changements clima- tiques, l’ambassadeur a annoncé que chaque pays prépare la position qu’il va adopter à la réunion, avec environ 40 pays qui ont déjà finalisé cette étape. La Roumanie aura une posi- tion similaire à celle des autres pays membres de l’UE, à savoir la diminu- tion de 40% des émissions de gaz à effet de serre et l’imposition d’un taux de 27% d’énergie renouvelable. « On s’attend à une participation de 40.000 personnes, parce qu’il y aura 197 pays et on a aussi l’appui de la société civile », a précisé le diplomate français. L’Ambassadeur François Saint-Paul a ajouté que, suite à la conférence, il faut esquisser un soutien financier pour ap- pliquer les mesures convenues avec les autres pays participants, visant le mon- tant de 100 milliards de dollars. l L’Ambassadeur Saint-Paul : « La Roumanie doit investir dans tous les types d’infrastructure » La Roumanie doit investir dans tous les types d’infrastructure et offrir des conditions compétitives pour atti- rer d’autres investisseurs français, a dit, hier, l’ambassadeur de France en Rou- manie, François Saint-Paul. Il pense : « La partie roumaine doit offrir les conditions de la compétiti- vité, pour attirer d’autres investisseurs français. Il signifie l’infrastructure dans tous les domaines. Nous parlons toujours des autoroutes, mais il y a d’autres infrastructures qui doivent être développées. Ce que j’appelle les infrastructures veut dire les investisse- ments que le secteur public doit faire, pour créer les conditions d’un déve- loppement durable. Il signifie aussi la réforme de l’administration publique, pour avoir une administration com- pétente (…). Dans le domaine éco- nomique je vois cette relation d’une manière très positive. Nous sommes le troisième ou le quatrième investis- seur en Roumanie. Les compagnies françaises, soit qu’on parle des entre- prises françaises ou de celles à capital français, ont un chiffre d’affaires entre 10-15% du PIB. » L’Ambassadeur a ajouté que « Da- cia est une grande histoire de succès franco-roumain », mais il y a beaucoup d’autres exemples, de l’agriculture aux produits électroniques et aux machines. « Pour moi, cette relation va très bien et ce n’est pas une rela- tion où l’on vend et achète seulement, mais c’est une relation de partenariat industriel véritable. On est ici et on voit y rester pour une longue période parce qu’on aime la Roumanie et on y fait confiance », a dit l’ambassadeur français. En ce qui concerne l’administration publique, Saint-Paul trouve que toute administration est un « handicap », soit en Roumanie ou en France, qui n’est pas capable d’attirer des compé- tences, et « les investissements intel- lectuelles sont toujours des infrastruc- tures », qui sont de plus en plus néces- saires pour la croissance économique. L’ambassadeur a précisé : « La Rou- manie a fait de grands progrès dans beaucoup de domaines. Lorsqu’on voit la route parcourue en 25 ans, c’est un progrès extraordinaire, mais je pense que pour assurer la compé- titivité il y a une lutte permanente en France et en Roumanie, et l’état doit soutenir cette lutte pour créer les conditions de la compétitivité. L’état ne peut plus s’appuyer sur les bas sa- laires parce qu’il y a toujours des pays où les salaires sont même plus bas dans le monde. » François Saint-Paul trouve que la Roumanie détient d’autres res- sources qui doivent être mises en valeur, comme la capacité d’inno- vation, et l’état joue un rôle im- portant dans leur mise en valeur. D’ailleurs, l’ambassadeur a ajouté qu’il trouve chaque jour des entre- preneurs qui croient à l’avenir de la Roumanie. l

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BUCAREST HEBDO, Lundi 13 Juillet - Dimanche 19 Juillet 2015, no 244 POLITIQUELa Fête nationale de France,

célébrée à Bucarest en prenant soin de la protection de l’environnement

L’Ambassade de France en Rou-manie va célébrer cette année la Fête nationale de France sous le signe de la Conférence Paris Climat 2015. Son Ex-cellence, Monsieur François Saint-Paul, l’Ambassadeur de France en Rouma-nie, a déclaré : « La France accueillera à la fin de l’année cette conférence qui sera sans doute la plus grande confé-rence mondiale sur l’environnement qui a été jamais organisée. L’enjeu est essentiel  : la conclusion d’un accord universel, équilibré, juridiquement contraignant, qui promeuve des solu-tions et qui implique tous les acteurs : les États, les organisations internatio-nales et multilatérales, la société civile, les collectivités territoriales et les en-treprises, pour limiter l’échauffement global à moins de 2 degrés Celsius. »

L’actrice Medeea Marinescu, l’Ambassadrice de Paris Climat 2015 pour la Roumanie, a précisé  : «  Cer-tainement, pour sauver la planète, il faut avoir des mesures claires, d’envergure, au niveau économique, ayant le but précis de ralentir le pro-cessus d’échauffement global, et ces mesures ne peuvent être prises que par les organismes habilités à le faire, et c’est pour ça que la conférence de Paris est essentielle. »

Par souci de l’environnement, l’Ambassade de France a choisi d’uti-liser pour le bal de la Fête nationale des ornements et des matériaux qui seront recyclés par Ateliere Fără Fron-tiere (AFF), une association qui a pour but l’intégration sociale, profession-nelle et civique des personnes qui se trouvent en difficulté.

D’ailleurs, les invitations pour le bal de cette année ont été envoyées exclusivement en format digital.

Le menu pour le bal et sa présenta-tion ont été conçus pour mettre en va-leur les engagements de l’Ambassade par rapport à l’environnement. Les vérines et les plateaux utilisés seront faits des matériaux naturels ou réuti-lisables, les produits locaux auront un poids plus grand en vue de raccour-cir la chaîne alimentaire, ainsi que les invités vont trouver dans le menu du fromage brie, de telemea de Sibiu, des huîtres Saint-Jacques, des saucisses de Pleşcoi, de mousse au chocolat

Valhrona à poudre d’or comestible, de pastèques de Dăbuleni. Les pro-duits et les quantités utilisées ont été conçus spécialement pour limiter tout type de gaspillage des aliments.

« Avec ce menu, on essaie de gar-der les hauts standards de la cuisine française, prenant soin de l’environ-nement en même temps. La nature nous offre tout ça, il est important de savoir combien et quoi prendre, mais plutôt qu’il faut redonner quelque chose  : le respect », a déclaré Andrei

Tămaş, chef à la Résidence de France. La Fête nationale aura environ 5.000 invités, 2.000 à la réception VIP et 3.000 seront, la plupart d’eux, des citoyens français qui vont au bal qui aura lieu le soir.

L’ambassadeur a expliqué que la date de 14 juillet est un jour important pour la Roumanie, aussi, célébrant la relation entre les deux pays  : «  Pour moi c’est une fête qui s’adresse à tous nos amis roumains, qui font partie du monde politique, publique, ainsi que du monde économique et culturel, parce qu’on a plein de choses en com-mun. »

« Le souci pour le réchauffement global n’est pas une mode des pays riches »

Le souci pour le réchauffement global ne doit pas être vu comme une mode des pays riches, a dit le diplo-mate français, avertissant que, lors des catastrophes naturelles générées par ce phénomène, les pays pauvres seront les plus affectés.

«  Il ne faut pas croire que l’envi-ronnement est un luxe pour les pays riches, que la lutte contre les change-ments climatiques est une mode pour les pays qui se permettent, parce que lorsqu’il y a des catastrophes naturelles, climatiques, qui seront les plus affec-tés ? Les pays pauvres, qui ne sont pas protégés », a ajouté Saint-Paul.

En même temps, il a expliqué que la lutte contre l’échauffement global ne signifie pas seulement des diffi-cultés, mais aussi des opportunités ou des solutions à d’autres problèmes.

Dans son opinion, les mesures prises dans ce sens peuvent signifier

de nouveaux emplois, un impulse pour la recherche et des opportuni-tés pour des progrès dans certains domaines. « Tout pour une croissance plus durable et plus verte. »

L’Ambassadeur de France a men-tionné  : «  L’enjeu est l’échauffement climatique et maintenant on voit une démonstration de cet échauffement. Il y a des régions de la Roumanie qui sont sous le code rouge aujourd’hui. (…) Si l’on ne fait rien, l’échauffement global va signifier 5 degrés de plus. Notre objectif est de limiter l’échauf-fement global à 2 degrés avant la fin de ce siècle par une série d’engage-ments juridiques qui soient contrai-gnantes et qui engagent tout un pro-cessus pour diminuer cette tendance d’échauffement. C’est une urgence dans ce sens. »

En ce qui concerne la conférence consacrée aux changements clima-tiques, l’ambassadeur a annoncé que chaque pays prépare la position qu’il va adopter à la réunion, avec environ 40 pays qui ont déjà finalisé cette étape. La Roumanie aura une posi-tion similaire à celle des autres pays membres de l’UE, à savoir la diminu-tion de 40% des émissions de gaz à effet de serre et l’imposition d’un taux de 27% d’énergie renouvelable.

«  On s’attend à une participation de 40.000 personnes, parce qu’il y aura 197 pays et on a aussi l’appui de la société civile », a précisé le diplomate français.

L’Ambassadeur François Saint-Paul a ajouté que, suite à la conférence, il faut esquisser un soutien financier pour ap-pliquer les mesures convenues avec les autres pays participants, visant le mon-tant de 100 milliards de dollars. l

L’Ambassadeur Saint-Paul : « La Roumanie doit investir dans tous les types d’infrastructure »

La Roumanie doit investir dans tous les types d’infrastructure et offrir des conditions compétitives pour atti-rer d’autres investisseurs français, a dit, hier, l’ambassadeur de France en Rou-manie, François Saint-Paul.

Il pense : « La partie roumaine doit offrir les conditions de la compétiti-vité, pour attirer d’autres investisseurs français. Il signifie l’infrastructure dans tous les domaines. Nous parlons toujours des autoroutes, mais il y a d’autres infrastructures qui doivent être développées. Ce que j’appelle les infrastructures veut dire les investisse-ments que le secteur public doit faire, pour créer les conditions d’un déve-loppement durable. Il signifie aussi la

réforme de l’administration publique, pour avoir une administration com-pétente (…). Dans le domaine éco-nomique je vois cette relation d’une manière très positive. Nous sommes le troisième ou le quatrième investis-seur en Roumanie. Les compagnies françaises, soit qu’on parle des entre-prises françaises ou de celles à capital français, ont un chiffre d’affaires entre 10-15% du PIB. »

L’Ambassadeur a ajouté que « Da-cia est une grande histoire de succès franco-roumain », mais il y a beaucoup d’autres exemples, de l’agriculture aux produits électroniques et aux machines. «  Pour moi, cette relation va très bien et ce n’est pas une rela-

tion où l’on vend et achète seulement, mais c’est une relation de partenariat industriel véritable. On est ici et on voit y rester pour une longue période parce qu’on aime la Roumanie et on y fait confiance », a dit l’ambassadeur français.

En ce qui concerne l’administration publique, Saint-Paul trouve que toute administration est un «  handicap  », soit en Roumanie ou en France, qui n’est pas capable d’attirer des compé-tences, et «  les investissements intel-lectuelles sont toujours des infrastruc-tures », qui sont de plus en plus néces-saires pour la croissance économique.

L’ambassadeur a précisé : « La Rou-manie a fait de grands progrès dans

beaucoup de domaines. Lorsqu’on voit la route parcourue en 25 ans, c’est un progrès extraordinaire,  mais je pense que pour assurer la compé-titivité il y a une lutte permanente en France et en Roumanie, et l’état doit soutenir cette lutte pour créer les conditions de la compétitivité. L’état ne peut plus s’appuyer sur les bas sa-laires parce qu’il y a toujours des pays où les salaires sont même plus bas dans le monde. »

François Saint-Paul trouve que la Roumanie détient d’autres res-sources qui doivent être mises en valeur, comme la capacité d’inno-vation, et l’état joue un rôle im-portant dans leur mise en valeur.

D’ailleurs, l’ambassadeur a ajouté qu’il trouve chaque jour des entre-preneurs qui croient à l’avenir de la Roumanie. l