PATEGOU JOSEPH, International Strategy And Influence

Marché mondial de la recherche clinique : Quelles caractéristiques ?

Au niveau mondial1, la recherche clinique représente un marché de plus de 12

milliards d’euros, une croissance de 5 à 10% par an est prévue et de nouvelles zones

géographiques très compétitives apparaissent : Brésil, Russie, Inde, Chine (« BRIC »). A

l'horizon 2016, la croissance de ces marchés émergents sera de presque 12 % par an, et

va finir par représenter 40 % du marché pharmaceutique mondial.

La croissance de ces marchés est due à plusieurs raisons, tout d’abord une

règlementation moins importante et rigoureuse ce qui permet un début plus rapide des

essais cliniques. Ensuite, des tarifs très compétitifs dans ces pays émergents. Enfin, un

recrutement de patients beaucoup plus facile et rapide.

Une dizaine de sociétés de recherche sous contrat (CROs) se partagent la moitié

du marché, trois acteurs dominent largement le secteur, avec un chiffre d’affaires

supérieur à un milliard d’euros : Covance, PPD, Quintiles.

D’une manière générale, les CROs d’origine Nord-Américaine ont une taille très

supérieure aux CROs européennes, à fortiori françaises.

A l’heure actuelle la volonté des laboratoires pharmaceutiques et des CROs de

grande ou moyenne taille est de se recentrer sur les activités jugées stratégiques, les

restrictions de ressources, les promotions de personnel, la rotation de salariés et la

recherche d’économies entrainent une externalisation de certaines prestations. Ces

prestations sont confiées aux CROs de petites tailles et aux travailleurs indépendants.

On observe2 aussi que les groupes pharmaceutiques sont affectés par des

politiques publiques de santé de plus en plus restrictives sur leurs marchés traditionnels.

Face à cette situation, les pays émergents sont vus par la plupart des groupes comme

une planche de salut. Ces pays permettent en effet aux groupes pharmaceutiques de

compenser la baisse de leurs revenus sur les marchés matures. Sanofi, qui y réalise un

tiers de ses ventes, a ainsi réussi à stabiliser son chiffre d'affaires (+ 0,5 % à

46,42 milliards dedollars), tandis que Novartis a limité sa baisse à 3 %, tout en

augmentant son bénéfice de 5 %, à 11,5 milliards de dollars.

1 PHARMACEUTIQUES – Recherche clinique : Pas de crise pour les CRO 2 Les Echos - Bilan 2012 contrasté pour l'industrie pharmaceutique