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MISE EN CHARGE IMMEDIATEDANS LES EDENTEMENTS COMPLETS BI-MAXILLAIRES
A propos d’un cas cliniqueDr Jean KOSKIEVIC Hôpital Saint Antoine (Paris)
L’implantologie orale a permis de créer une nouvelle discipline, en
odonto-stomatologie, dont les procédures de traitement sont
maintenant bien codifiées, prédictibles et reproductibles avec
d’importants taux de succès. Ces protocoles impliquent une mise
en charge des implants en deux temps chirurgicaux1, 2, 3.
1. DE LA MISE EN CHARGE DIFFEREE ALA MISE EN CHARGE IMMEDIATE
Les travaux de Schnitman PA4 en 1990 et le protocole de Tarnow5
en 1997 ont montré que la mise en charge immédiate (MCI) était
une technique viable à la mandibule avec des taux de succès chi-
rurgicaux et prothétiques avoisinants ceux de la mise en charge
différée. Branemark P.I6 publie, en 1999, les premiers résultats
d’un nouveau concept, le Brånemark Novum® qui permet de pré
positionner avec exactitude, à l’aide de guides chirurgicaux,
l’endroit de la région symphysaire où 3 implants, placés en tri-
pode et reliés entre eux en per opératoire par une barre rigide de
connexion préfabriquée, acceptent de recevoir, dans un deuxième
temps n’excédant pas 24 h ou 48 h, une seconde barre suppor-
tant une prothèse fixe en résine acrylique. Cette étude, corroborée
par une autre étude clinique à 18 mois de Randow et al. 7, conclut
que ce traitement n’est fiable que si les implants sont positionnés
entre les 2 foramens mentonniers. En 2000, Ericsson I et al.8,
dans une étude à 5 ans sur 16 patients et 88 implants interforami-
naux placés dans la mandibule édentée, montre que le taux de
résorption osseuse autour des implants mis en charge dans les 20
jours à l’aide d’un dispositif prothétique rigide est identique à
celui d’implants mis en charge à 4 mois. Les premiers résultats à
terme du protocole Novum® présentaient des taux de succès inté-
ressants, mais une étude de Van Steenberghe et al.9 sur une durée
plus longue, a montré un taux de survie d’environ 90 % après 5
ans à comparer avec un taux de succès à 99 % après 15 ans pour
des prothèses fixes posées sur implants Brånemark System® après
ostéointégration pendant trois mois10 dans la région symphysaire.
Le Hong Kong Bridge11 réduit le nombre d’implants posés dans la
symphyse à 4 et permet l’insertion immédiate de la prothèse. Les
résultats obtenus montrent des taux de succès implantaires de
98,3%. D’autres études12, 13, 14 confirment que la mise en charge
immédiate de quatre implants posés dans la symphyse et solidari-
sés par une overdenture rigide à la mandibule d’édentés totaux
est une méthode fiable, reproductible et prédictible. En 2003,
Maló P, Rangert B et Nobre M15 présentent une étude rétrospective
clinique d’un nouveau protocole de mise en charge immédiate
(All-on-Four) qui consiste à insérer, sur un édenté mandibulaire, 4
implants longs (dont 2 implants distaux angulés) dans la sym-
physe avec un couple de 40 N/cm. En angulant distalement ces
implants, les auteurs espèrent diminuer les forces qui agissent sur
les cantilevers de la prothèse complète mandibulaire en acrylique
montée sur l’intrados rigide et vissée à ces implants à l’aide de
piliers Multi-units angulés et d’un accastillage spécifique en moins
de 2 heures. L’étude porte sur 44 patients et 176 implants. Ils
enregistrent un taux de survie cumulé des implants de 96,7% et un
taux de succès des prothèses de 100 %. Les mêmes auteurs, dans
une étude de 200516, présentent au maxillaire un taux de survie
cumulé de 97,6%. Une étude17 de 2007 confirme que l’angulation
distale d’implants solidarisés entre eux par un élément prothétique
fixe supportant un cantilever n’augmente pas les contraintes
osseuses par rapport à des implants insérés verticalement.
2. PLANIFICATION INFORMATIQUE ETMODELISATION IMPLANTAIRE
La planification informatique à partir d’un scanner et la modélisa-
tion implantaire par stéréolithographie ont permis de développer
de nouveaux protocoles de traitement qui, sous certaines condi-
tions, diminuent le nombre d’implants nécessaire pour stabiliser
une prothèse, provisoire ou définitive, et autorisent une mise en
charge immédiate de ces implants avec précision, réduisant le
temps et les coûts du traitement. Ces protocoles nécessitent la
création d’un guide chirurgical à partir d’un projet prothétique
prédéfini.
En 1994, la société Matérialise® crée un logiciel qui, à partir
d’un scanner, permet de réaliser des simulations implantaires
ainsi qu’une étude quantitative et qualitative des sites à implanter.
Ce logiciel sera suivi par la création d’un guide chirurgical de
forage, le SurgiGuide®, réalisé à partir de la technique de modé-
lisation stéréolithographique, et aboutit à un système complet
d’analyse de données et de réalisation de guides chirurgicaux
compatibles avec toutes les marques d’implants, le Simplant®. Ce
guide chirurgical de forage permet de repositionner exactement
les implants dans l’os en fonction de l’étude réalisée. En 2002, à
la suite des travaux de Verstreken K18,19 et de Jacobs20, Van
Steenberghe21,22 a montré, dans une étude sur 2 cadavres et plus
tard sur 8 patients, que le transfert des résultats d’un scanner sur
le patient, à l’aide de la navigation informatique, permet
d’élaborer un guide de forage avec une extrême précision et que
cette procédure autorise le positionnement d’une prothèse fixe en
limitant la liberté de mouvement entre les piliers et les cylindres
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métalliques incorporés dans la prothèse.
Dans une étude prospective multicentrique sur 24 patients édentés
au maxillaire suivis pendant un an, Van Steenberghe23 propose
un nouveau concept « Teeth-in-one-Hour » dont le protocole est
basé sur une planification informatique 3D qui permet d’insérer
des implants à l’aide d’un guide chirurgical à appui muqueux
(technique sans lambeau : Flapless) et de transvisser, immédiate-
ment après la chirurgie, une prothèse en résine supportée par une
intrados rigide. Les résultats montrent un taux de survie de 100%
des implants et un taux de succès identiques des prothèses.
De nos jours, 3 types de guide chirurgical sont proposés :
• Le guide chirurgical à appui osseux : pendant la chirurgie, le
guide est positionné sur l’os du patient. Il s’adresse à des
patients édentés partiels ou complets et permet de visualiser
l’acte chirurgical en s’appuyant sur l’os résiduel, assurant
ainsi une meilleure précision pour le positionnement du guide.
C’est une chirurgie avec lambeau.
• Le guide chirurgical à appui muqueux : pendant la chirurgie,
le guide est positionné sur les tissus mous du patient. Il
s’adresse à des édentés complets mandibulaires ou maxillaires
pour une chirurgie non invasive. C’est une chirurgie sans lam-
beau ou « Flapless »
• Le guide chirurgical à appui dento-muqueux : pendant la chi-
rurgie, le guide est positionné directement sur les dents pré-
sentes sur l’arcade. Il est indiqué dans les édentations par-
tielles unitaires ou plurales, lorsqu’une chirurgie avec ou sans
lambeau est souhaitée.
3. INDICATIONS ET CONTRE-INDICATIONS
Seuls les patients ASA1 ou ASA2 sont sélectionnés. De plus, la
motivation, la compréhension du plan de traitement et le strict res-
pect des règles d’hygiène sont des facteurs qui permettent une
première sélection. Le patient doit être informé du plan de traite-
ment proposé et des périodes de cicatrisation et de contrôle aux-
quelles il devra se soumettre.
• Les études cliniques exo buccal et endo buccal sont réalisées et
permettent d’objectiver un plan de traitement préalable à toute
chirurgie. Les contre-indications de ce type de protocole de
mise en charge immédiate (MCI) sont les mêmes que ceux de
la mise en charge en deux temps chirurgicaux. Le chirurgien
doit déterminer le type d’occlusion, les rapports intermaxil-
laires, l’état du parodonte. Il faut vérifier que l’ouverture buc-
cale permet d’assurer l’ancrage du guide chirurgical et
l’insertion des implants. Les patients possédant des dysfonc-
tions et des parafonctions importantes doivent être écartés de
ce type de traitement.
• Au niveau des sites implantaires sélectionnés, le chirurgien doit
évaluer si le volume osseux résiduel et le tissu kératinisé sont
suffisants en quantité et en qualité. L’os de type D424 est une
contre-indication à ce type de traitement.
• Des examens complémentaires radiologiques (scanner, pano-
ramique dentaire) et la simulation informatique en 3D valident
la faisabilité du plan de traitement proposé.
Si le patient n’est pas encore appareillé :
Les extractions, les curetages des foyers infectieux, les greffes
doivent être réalisés préalablement à la chirurgie implantaire.
Les crêtes doivent être régularisées de manière à pouvoir obte-
nir un couloir prothétique suffisamment large dans le sens
antéro-postérieur pour insérer les implants. Les adhérences sont
éliminées. Les temps de cicatrisation doivent être respectés. La
fabrication d’une PAC provisoire qui préfigure la prothèse défi-
nitive doit être réalisée et validera l’espace occluso-prothétique
nécessaire à ce type de traitement qui nécessite la mise en place
de différents composants.
Si le patient est déjà appareillé :
La prothèse doit être réévaluée ou remplacée car le protocole
de mise en charge immédiate dans les édentations complètes
maxillo-mandibulaires dépend de sa validation.
4. PRESENTATION DU CAS CLINIQUEMonsieur K, édenté complet maxillo-mandibulaire et porteur
d’une PAC bi-maxillaire depuis 10 ans, se présente à la consul-
tation en se plaignant d’une inadaptation et d’un manque de
stabilité de ces prothèses. L’examen clinique objective une gen-
cive kératinisée non inflammatoire sur l’ensemble des crêtes
édentées et l’absence de racines résiduelles et de foyers infec-
tieux visibles (Photos 1a, 1b). A l’examen radiologique, on note
Photo 1a : vue du maxillaire à l’examen clinique
Photo 1b : vue de la mandibule à l’examen clinique
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Cette étude objective avec précision les obstacles anatomiques, la
qualité et la quantité d’os alvéolaire résiduel (Photos 4a, 4b) et
détermine le type et le nombre d’implants à insérer ainsi que leur
positionnement dans les 3 plans de l’espace en fonction du plan
de traitement prévu. Au maxillaire, 6 implants SEVEN® à hexa-
gone interne (Medical Implant Systém) seront répartis entre les
deux sinus. La pose de six implants permet de supporter une pro-
thèse en résine avec une intrados rigide de type « cantilever »
solidarisée aux implants dans un os maxillaire souvent de qualité
médiocre et entraîne une meilleure répartition des forces. Ces
forces restent dans des limites physiologiques admissibles. Les
implants distaux, angulés à 30°, longent les sinus de telle manière
que leurs émergences apparaissent en regard des 14-15 et 24-
25. L’axe de ces 2 implants sera redressé par des piliers « Multi-
units » (Medical Implant Systém) conçus pour recevoir des faux
moignons provisoires en titane. Les 4 autres implants maxillaires
recevront des « Multi-units » droits. Six faux-moignons provisoires
en titane, transvissés sur les « Multi-units », permettent de retrou-
ver un parallélisme et autorisent l’insertion d’une prothèse transi-
toire rigide en résine allant de 15 à 25 qui sera solidarisée à ces
faux-moignons provisoires. La prothèse transitoire rigide transvis-
sée équivaut à un fixateur externe. Elle diminue les forces appli-
quées transmises sur les implants qui sont la source de micromou-
vements néfastes pour l’ostéointégration, elle réduit l’effet
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au maxillaire.la présence de sinus procidents s’étendant jusqu’à
la 14 et la 24 et interdisant toute implantologie sans une chirur-
gie pré-implantaire et à la mandibule, une atrophie alvéolaire
postérieure terminale bilatérale avec l’émergence des foramens
mentonniers en regard des 34-35 et 44-45 (Photo 1c). Après
avoir informé le patient des différentes possibilités de traitement,
le patient refuse la chirurgie pré-implantaire et opte pour une
réhabilitation fonctionnelle et esthétique par une restauration
implanto-portée bi-maxillaire avec mise en charge immédiate
des implants et pose dans le même temps de prothèses provi-
soires transvissées.
La simulation implantaire assistée par ordinateur nous permet, de
nos jours, à l’aide de logiciels de planification, d’appareiller des
patients sous réserves qu’une quantité d’os suffisante soit présente.
Cette réhabilitation esthético-fonctionnelle obéit à un protocole :
MONTAGE ESTHÉTIQUE
Le montage des prothèses sur cire préfigurent le résultat final
esthético-fonctionnnel. La dimension verticale d’occlusion (DVO),
le rapport intermaxillaire (RIM), l’espace occluso-prothétique sont
contrôlés avant le passage au scanner. On s’assure, à ce stade,
que l’ouverture de la bouche est suffisante pour permettre le pas-
sage des instruments rotatifs. Les montages sont validés puis
envoyés au laboratoire qui confectionne des duplicatas, lesquels
serviront de guides radio-opaques (Photo 2).
PASSAGE AU SCANNER
Le patient, porteur des 2 guides radio-opaques (Photos 3a, 3b),
mord en relation centrée sur une cale en résine qui maintient les
guides en place et évite tout artéfact.
Photo 1c : radio panoramique pré-implantaire
Photo 2 :
guide baryté
maxillaire et
mandibulaire
avec une cale
en résine évi-
tant tout arté-
fact pendant
le scanner
Photos 3a, 3b : reconstitutions informatiques du scanner. Les guides barytés sont maintenus par une cale en résine
Photo 4a : coupe panoramique du maxillaire qui précise le volume de la cavitéantrale et l’os alvéolaire résiduel. L’espace entre l’os résiduel et le guide baryté déter-mine l’épaisseur de muqueuse.
Photo 4b : coupe panoramique de la mandibule qui objective le trajet du NAI,l’émergence des foramens mentonniers et l’os alvéolaire résiduel
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« cantilever » et elle permet d’accroître le nombre de dents sur la
prothèse améliorant ainsi l’esthétique et la mastication. A la man-
dibule, bien que l’os soit souvent plus corticalisé, nous optons
pour le même protocole avec 6 implants entre les 2 foramens
mentonniers dont 2 implants distaux angulés à 30° et dont
l’émergence apparaîtra en regard de 35-36 et 45-46..
Les fichiers Dicom sont alors adressés au centre de modélisation
qui va réaliser la simulation informatique 3D (Positscan®) en
fonction de ces indications et valider le projet
SIMULAT ION INFORMATIQUE ASSISTÉE PAR ORDINATEUR
(SIAO)Selon la marque et le type d’implants choisis, le centre de modélisa-
tion (Positdental®) planifie la mise en place des implants en 3D
selon le plan de traitement indiqué par le praticien et le renvoie
pour validation. La position, la longueur et le diamètre des implants
sont déterminés en 3D. La zone d’émergence et l’angulation des
implants distaux sont calculées (Photos 5, 6). Le centre de modélisa-
tion va simuler, à notre demande, les guides de forage et l’intrados
rigide supportant la prothèse provisoire en résine qui sera solidari-
sée aux faux moignons provisoires implantaires.
Photo 5 : planifi-
cation implan-
taire en fonction
du choix prothé-
tique prédéfini
Photo 6 :
simulation
implantaire
en fonction
des implants
SEVEN
(M.I.S)
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VALIDATION PHYSIQUE
A partir des modèles stéréolithographiques réalisés par prototy-
page, un guide de forage (Photos 7a, 7b), un guide d’insertion
implantaire (Photos 7c, 7d) et les prothèses provisoires en résine
montées sur l’intrados rigide (Photos 7e, 7f ,7g, 7h), sont fabri-
qués par le centre de modélisation et adressés au chirurgien qui
valide physiquement la simulation informatique 3D. Les guides en
acier chirurgical sont stérilisés à l’autoclave.
POSE DES IMPLANTS AU MAXILLAIRE ET À LA MANDIBULE À
L’AIDE DES GUIDES CHIRURGICAUX
Une incision crestale principale et deux incisions vestibulaires de
décharge, en regard de 15 et 25, permettent un décollement muco-
périosté des zones à implanter (Photos 8a, 8b). Le guide de forage est
immobilisé sur l’os alvéolaire résiduel à l’aide de 2 vis
d’ostéosynthèse et permet un pré-forage initial de 2 mm de diamètre
pour des longueurs sélectionnées pour chaque implant (Photo 9). Une
fois la séquence de forage initiale terminée, un second guide, cette
fois d’insertion, est immobilisé par deux clavettes en 12 et 22 dont la
partie intra-osseuse correspond au diamètre et à la longueur du foret
initial et la partie supra-osseuse correspond au diamètre des porte-
implants (Photos 10a, 10b). La séquence de forage se poursuit et cor-
respond au diamètre et à la longueur des 4 autres implants qui sont
insérés, bloquant définitivement le guide. Les clavettes latérales sont
retirées. Une dernière séquence de forage est effectuée qui permet
d’insérer les 2 derniers implants distaux (Photo 11). Les implants
SEVEN® distaux sont posés avec une angulation de 30° et les 4
autres implants dans l’axe des forces d’insertion (Photos 12a, 12b).
Les implants SEVEN® utilisent des porte-implants munis d’un repé-
rage. En faisant correspondre ces repères avec des repères créés sur
le guide d’insertion, et en les superposant, on retrouve le positionne-
ment souhaité de l’implant dans l’axe désiré. Une fois les implants
posés, le système est démonté et les porte-implants sont retirés (Photo
13).
Photo 7a : guide de forage mandi-bulaire
Photo 8a : décollement muco-périosté maxillaire
Photo 8b : décollement muco-périosté mandibulaire
Photo 9 : mise en place du guide de forage stabilisé par des visd’ostéosynthèse latérales et des clavettes crestales
Photo 13
Photo 7b : guide de foragemaxillaire
Photo 7c : guide d’insertionmandibulaire
Photo 7d : guide d’insertionmaxillaire
Photo 7e : intrados rigide de laprothèse mandibulaire provisoire
Photo 7f : montage de la prothèse mandibu-laire provisoire en résine sur l’intrados rigide
Photo 7g : intrados rigide de laprothèse maxillaire provisoire
Photo 7h : montage de la prothèsemaxillaire provisoire en résine surl’intrados rigide
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Photo 10a : mise en place du guide d’insertion
Photo 11 : insertion des implants distaux
Photo 10b : insertion des implants
Photo 12a : 6 implants en place au maxillaire Photo 12b : 6 implants en place à la mandibule
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POSE DES MULTI-UNIT ET DES FAUX MOIGNONS PROVISOIRES
POUR PARALLÉLISER L’ENSEMBLE La difficulté est de paralléliser les 6 faux-moignons provisoires
afin de pouvoir insérer la prothèse. Pour résoudre ce problème,
on interpose, entre les implants angulés et les faux moignons, un
Multi-unit (Medical Implant System) qui se compose d’une partie
apicale anti-rotationnelle vissée dans l’implant et d’une partie
coronaire transmuqueuse angulée à 17° ou 30° qui permet de
redresser l’axe d’émergence de l’implant et de recevoir des faux-
moignons provisoires. Les Multi-units angulés sont munis d’une
tige de préhension qui permet de les insérer dans les implants
angulés tout en contrôlant le parallélisme. Les 4 implants posés
verticalement reçoivent des Multi-units droits (Photo 14). Les faux-
moignons provisoires en titane sont transvissés (Photo 15).
L’ensemble du parallélisme est contrôlé. Les lambeaux sont suturés
(Photo 16).
POSE DE PROTHÈSES PROVISOIRES TRANSVISSÉES Les prothèses provisoires en résine, montées sur l’intrados rigide,
sont solidarisées aux faux-moignons provisoires en titane par du
composite auto-polymérisable à froid. L’ensemble est dévissé,
l’intrados des prothèses provisoires est ébarbée et repolie, et la
prothèse est revissée sur les implants par l’intermédiaire des Multi-
units. L’occlusion est vérifiée (Photos 17a, 17b). L’ajustement est
contrôlé radiologiquement (Photo18).
DÉPOSE DES SUTURES ET CONTRÔLE RADIOGRAPHIQUE
Les sutures sont déposées à 21 jours. La cicatrisation est contrôlée
(Photos 19). Les prothèses sont rebasées si nécessaires et
l’occlusion est de nouveau contrôlée. Une radio panoramique
vérifie la bonne position de tous les piliers.
MISE EN PLACE DES PROTHÈSES DÉFINITIVES IMPLANTO-POR-TÉES A 3 mois, après contrôle de l’ostéointégration des implants, les pro-
thèses bi-maxillaires définitives sont mises en place (Photos 20a, 20b).
5. DISCUSSIONLes travaux de Van Steenberghe 21,22 ont montré qu’il était pos-
sible d’insérer des implants par une technique sans lambeau avec
une extrême précision à l’aide d’un guide chirurgical préparé par
SIAO. Une étude récente réalisée in vitro par Van de Velde T, Glor
F et De Bruyn H25 a montré qu’il existait une déviation du forage
lorsque l’on posait des implants à travers la muqueuse sans guide
chirurgical. Ils notent des déviations dans 59,7% des cas (43/72)
qui peuvent entraîner une perte de stabilité de l’implant avec des
conséquences phonétiques et esthétiques. Ils en concluent que,
malgré les avantages que procure la technique sans lambeau au
point de vue douleur, morbidité et diminution du temps opéra-
toire, il est nécessaire d’avoir une mesure plus précise des tissus
mous et conseillent d’utiliser des systèmes de guides. Mais une
étude de 2008 de Komiyama, Ai, Klinge, Björn, Hutin,
Margareta.26 a confirmé qu’il existait des complications chirurgi-
cales et techniques dans la technique « Flapless ». Ils ont insérés
176 implants sur 29 patients en utilisant le protocole « Nobel
GuideTM » et mis en fonction immédiatement une prothèse prépa-
rée à l’avance (21 au maxillaire et 10 à la mandibule). 19
implants furent perdus entre 2 et 18 mois montrant un taux de
succès de 92% au maxillaire et 83% à la mandibule. 42% des cas
traités présentèrent des complications chirurgicales ou techniques.
Ils en concluent que le protocole de chirurgie sans lambeau n’est
pas encore validé scientifiquement.
Dans la technique sans lambeau, la fiabilité du protocole dépend
de nombreux facteurs que nous ne maîtrisons pas toujours.
L’exactitude du duplicata baryté, la qualité du scanner, la fiabilité
de la SIAO sont des paramètres qui peuvent être source d’erreurs.
Le manque de visibilité de cette technique nous engage à la plus
grande prudence et il nous apparaît plus fiable, dans l’attente
d’un consensus, d’utiliser une technique guidée avec appui osseux
qui permet de contrôler nos interventions.
La pose d’implants angulés, avec la mise sur le marché des Multi-
units angulés, permet de proposer, dans des indications précises,
des prothèses transvissées qui peuvent accepter des cantilevers en
fonction du type d’os rencontré, de la longueur et du nombre
d’implants insérés, de l’angulation des implants distaux et du type
de prothèse posé. De nombreuses études montrent que les forces
appliquées sur les implants angulés n’entraînent pas une perte
osseuse supérieure, au niveau de l’os marginal, à des implants
insérés verticalement.
Il est maintenant acquis que, dans un os très corticalisé comme la
mandibule, 4 implants suffisent. Au maxillaire, au regard de la
qualité de l’os alvéolaire résiduel, un plus grand nombre
d’implant est souhaitable pour ce type de réhabilitation.
6. CONCLUSION Avec le développement de la simulation informatique et de la
modélisation 3D, les protocoles de traitement des édentés totaux
ont évolués. Il est maintenant possible de réaliser des réhabilitations
esthético-fonctionnelles bi-maxillaires, sous certaines conditions,
Photo 14 : Deux Multi-units angulés sont vissés dans les implants distauxposés à 30°. Des tiges de préhension aident à leur placement et vérifientleurs parallélismes. Les 4 autres Multi-units droits sont vissés dans lesimplants
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Photo 15 : Les 6 faux-moignons provisoires sont vissés dans les Multi-units
Photo 17a : mise en charge immédiate des 6 implants maxillaires par la prothèse rigide en résine et contrôle de l’occlusion.
Photo 17b : mise en charge immédiate des 6 implants mandibulaires par la prothèse rigide en résine et contrôle de l’occlusion.
Photo 20a : sourire (vue de face) Photo 20b : profil
Photo 18 : contrôle radiologique post opératoire Photo 19 : dépose des sutures et contrôle à 21 jours
Photo16: sutures des lambeaux
25N°42- juin 09LLSS
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par une MCI des implants. Cette technique, en 1 temps chirurgi-
cal, occasionne un gain de temps et une diminution des coûts. Les
guides à appui osseux offre une grande sécurité pour le patient et
le chirurgien. Avec l’évolution des implants et un accastillage
adapté, cette technique de mise en charge immédiate s’ouvre à
tous les types de connectique implantaire et permet une mise en
place plus rapide de la prothèse avec un confort et une esthétique
immédiatement retrouvés pour le patient. Mais il encore néces-
saire d’améliorer les procédés de SIAO, de fabrication des guides
et de la connectique supra-implantaire pour valider définitivement
la MCI dans les cas d’édentations complètes avec atrophie termi-
nale de l’os alvéolaire des zones postérieures. De plus, ce type de
chirurgie s’adresse à des chirurgiens expérimentés qui doivent
être formé à ce genre de technique.
BIBLIOGRAPHIE1.Adell R, Lekholm U, Rockler B, A 15-year study of osseointegrated implants in the
treatment of the endentulous jaw. J Oral Surg 10:387-416, 1981.
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Remerciements :
•Société POSITDENTAL
•M.I.S (France)
impla
nto
logie