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    Diversit des rseaux localiss et partage des connaissances :

    analyse des processus dintgration au sein des FMN

    Communication n 8

    Virginie Jacquier-Roux, CREG (Centre de Recherche en Economie de Grenoble).

    Universit Pierre Mends France

    BP 47 - 38040 Grenoble Cedex 9, France.

    [email protected]

    Nelson Camilo Montana, IREGE (Institut de Recherche en Economie et Gestion).

    Universit de Savoie, 4 Chemin de Bellevue

    BP 80439 - 74944 Annecy le Vieux Cedex, France.

    [email protected]

    Claude Paraponaris, IREGE (Institut de Recherche en Economie et Gestion).

    Universit de Savoie, 4 Chemin de Bellevue

    BP 80439 - 74944 Annecy le Vieux Cedex, France.

    [email protected]

    Rsum : Linternationalisation de la R&D des firmes est considre aujourdhui comme une

    stratgie destine accrotre les connaissances des grandes firmes dans un espace cognitif

    mondial fortement polaris. Deux questions principales se prsentent qui constituent les deux

    objets complmentaires de notre communication : quels sont les risques de dispersion des

    ressources que prennent les FMN lorsquelles implantent ou prennent le contrle delaboratoires ltranger ? Comment sy prennent-elles afin dintgrer les relations entre leurs

    diffrentes units de R&D et ainsi limiter ces risques ? En rpondant ces deux questions,

    nous montrons que ce qui est intransfrable, ce sont les rseaux sociaux de production jointe

    et de partage de connaissances tacites. Ce sont ces rseaux que les firmes cherchent pntrer

    dans une logique contributive. Mais cette stratgie aboutit crer une grande diversit de

    ressources et de dispositifs de management. Il convient alors pour les FMN de dvelopper une

    capacit de management dintgration inter-units dont nous fournissons une partie des

    facteurs de russite.

    Mots-clefs:Partage des connaissances, diversit, intgration, rseaux dinnovation, rseauxsociaux, internationalisation de la R&D.

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    Diversit des rseaux localiss et partage des connaissances :

    analyse des processus dintgration au sein des FMN

    Les stratgies de R&D des firmes multinationales (FMN) offrent un terrain danalyse

    important pour les pratiques dintgration des dispositifs de gestion des connaissances. Dans

    une course linnovation, les oprations didentification et de partage des connaissances

    technologiques sont capitales. Lorsque ces connaissances font lobjet de modalits trs varies

    de cration et de capitalisation, comme cest le cas lorsquune firme procde de multiples

    localisations de ses laboratoires de R&D, il est profitable de pouvoir bnficier de moyens

    organisationnels permettant de recouper les informations pour accder aux connaissances

    critiques. Les FMN sont directement concernes par cette situation puisquelles continuent

    dployer des laboratoires de Recherche et Dveloppement (R&D) hors de leur pays dorigine

    dans une dmarche de course linnovation au niveau mondial (UNCTAD, 2005 ; Sachwald,

    2008). Ce dploiement international tend gnrer une grande diversit de pratiques qui

    deviennent progressivement dlicates coordonner les unes aux autres afin de conduire des

    projets dinnovation (Benveniste, 1994, Becker, 2001, Lahiri, 2010). Car installer une unit de

    R&D sur un territoire ncessite une immersion dans un rseau social localis particulier. Et

    une diversit de localisations peut conduire une dispersion des ressources.

    Paradoxalement cette question fait lobjet de problmatiques de recherche spares. Dun

    ct, certains tudient les raisons de linternationalisation de la R&D et prcisent les

    conditions dinsertion au sein des rseaux sociaux dinnovation (Kuemmerle, 1997, Thvenot,

    2007), dautres travaux sintressent aux conditions qui facilitent le partage des connaissances

    au sein des FMN (Noorderhaven et Harzing, 2009). Pourtant les spcificits de la

    participation diffrents rseaux sociaux dinnovation posent directement des questions

    dabsorption des connaissances la FMN. A la question que vont chercher les firmes sur

    place, qui ne peut se dplacer, et qui est essentiel leur apprentissage ? La rponse pourrait

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    consister examiner la notion mme de connaissance. Lconomie de la connaissance, en

    proposant la distinction entre connaissance codifie et connaissance non codifie, notamment

    tacite (Polanyi, 1967), permet dassocier aux connaissances codifies une mobilit

    potentiellement instantane. Ce sont les informations qui circulent et non pas les

    connaissances qui, elles, font plutt lobjet dune appropriation particulire par des

    organisations et des individus. Le partage de connaissances tacites est ainsi contraint par des

    relations fondes sur la proximit et le contact direct rpt. La localisation dun laboratoire

    de R&D ltranger reprsente pour la FMN le seul moyen de sapproprier des connaissances

    tacites quon ne peut apprhender quen tant sur place, et en sinsrant dans des rseaux

    fonds sur une proximit situe (Jacquier-Roux et Le Bas, 2008). Mais alors se pose la

    question de la ralisation de lintgration de ces diffrents rseaux, ce qui pourrait nous

    conduire associer plus intimement les deux problmatiques.

    Dans ce sens, des travaux rcents soulignent que si une FMN cherche augmenter son

    portefeuille de connaissances technologiques, elle doit toutefois veiller limiter les risques de

    dispersion. Ce risque peut tre jugul par deux moyens : la diversit technologique dj

    acquise par la firme, et le degr dintgration inter-units (Hansen et alii., 2004, Lahiri, 2010).

    Notre contribution se situe dans lexploration de cette seconde perspective. Les travaux

    classiques associant diffrenciation des units et modalits dintgration (Lawrence et Lorsch,

    1967) permettent dassocier problmatique de diversification des ressources cognitives

    (insertion dans les rseaux localiss, recrutement de chercheurs et dingnieurs, alliances

    technologiques) et intgration des flux de connaissances au sein de la FMN. De manire

    proche, dautres classiques (Goodman et Sproull, 1990) justifient lintrt dassocier ltude

    des rseaux externe et interne de la firme. Une tude du partage des connaissances au sein des

    FMN doit pouvoir associer les caractristiques des rseaux sociaux dinnovation celles des

    rseaux intra-firme.

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    Dans une premire partie, nous dveloppons lhypothse selon laquelle linternationalisation

    de la R&D des firmes peut se comprendre comme un moyen de partager des connaissances

    tacites au sein de rseaux fonds sur une proximit situe. Nous montrons de quelle manire

    une telle dmarche finit par poser des questions importantes dabsorption des connaissances.

    Une seconde partie est consacre la mthodologie construite afin dtudier un ensemble de

    FMN directement impliques dans une telle dmarche. Nous y prsentons les dimensions

    danalyse du partage des connaissances. La troisime partie analyse de quelle manire ces

    firmes parviennent partager les connaissances entre leurs diffrentes units. Les facteurs qui

    permettent de limiter les risques de dispersion sont au sein du rseau intra-firme font lobjet

    dune prsentation dtaille.

    1. LOCALISATION DE LA R&D, RESEAUX SOCIAUX DINNOVATION ET DIVERSITE DESCONNAISSANCES

    Rendre compte des dimensions de localisation et de proximit dans les dynamiques cognitives

    au sein des organisations industrielles na rien dimmdiat. Toutefois, lune des priorits nous

    semble rsider dans la prcision de lapproche dveloppe en matire de cration et de

    diffusion des connaissances. Si les connaissances sont attaches leur contexte de cration et

    dvolution, il apparat alors que plus ces contextes sont diversifis, ce qui semble

    effectivement le cas pour les activits multinationales, plus les modalits de mobilisation de

    ces connaissances seront dlicates car qualifies de ces diffrents contextes. En pratique, ces

    contextes sont reprsents par des rseaux sociaux composs de diffrentes ressources et

    acteurs que lon peut qualifier laide de deux dimensions : la richesse technologique et la

    diversit (Almeida et Phene, 2004). Nous commenons par justifier cette approche en

    dveloppant une conception pistmique des connaissances avant de dvelopper les modalits

    de cration et de diffusion de ces connaissances du point de vue dune FMN. Nous parvenons

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    conclure aux risques poss par la diversit des connaissances et des rseaux qui en sont les

    creusets.

    1.1. La dynamique de construction des connaissancesSelon la psychologie cognitive, les connaissances sont dfinies comme des structures

    stabilises en mmoire long terme, structures qui constituent le savoir de base pour laction

    et pour la comprhension des messages et des situations (Crpault et Nguyen, 1990). Dans

    le domaine du management, une vue hirarchique des connaissances a tabli une

    distinction entre donnes, informations et connaissances. Si lactivit dinformation consiste

    en un processus dinterprtation des donnes, lactivit consistant connatre rside dans

    linterprtation et la contextualisation des informations (Davenport et Prusak, 1998). Muni de

    cette approche, une majorit de travaux sest empar de lun des cadres danalyse, dit de

    modes de conversion , construit par Nonaka et Takeuchi (1995). Devenu une rfrence

    centrale, ce cadre danalyse a t utilis en privilgiant lobjectif de diffusion des

    connaissances au dtriment de la praxologie, savoir laction des individus et des groupes

    (Cook et Brown, 1999). On redcouvre aujourdhui les difficults de lexercice de conversion

    des connaissances. Les interactions ne se droulent pas sans difficults, notamment dans

    lunivers de la conception et de la R&D. Le caractre abstrait de la conception et limportance

    des connaissances tacites rendent les noncs ambigus (Duguid, 2008). Limportance des

    connaissances tacites est ainsi marque. Une critique radicale vient de Tsoukas (2003) pour

    qui les connaissances tacites ne sapproprient pas, ne se transfrent pas et ne se convertissent

    pas. Elles se manifestent dans des contextes, sont coproduites par des acteurs qui sy

    rencontrent, et sont en perptuelle formation et reformation. Elles restent donc tacites,

    accompagnant et renforant la production de connaissances codifies, mais elles nentrent pas

    dans un processus de conversion en connaissances codifies. Cela ne dispense pas les acteurs

    de travailler amliorer les dispositifs susceptibles de les produire par de meilleures

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    interactions sociales, relevant du care selon Von Krogh (2003). Mais il serait illusoire de

    vouloir oprationnaliser les connaissances tacites en les rendant plus codifies .

    Lintrt majeur de cette approche critique consiste selon nous faire comprendre quece qui

    est important, plus que les connaissances elles-mmes, ce sont les dispositifs mis en place afin

    de les crer. De surcrot, dans ce contexte, tous les dispositifs ne sont pas forcment

    explicites. Le but dune recherche peut donc prendre pour ambition de se rapprocher des

    modes dexistence et de fonctionnement de ces dispositifs que forment les rseaux sociaux de

    cration de connaissances.

    Dans cette perspective, lanalyse des transferts de connaissances au niveau le plus rduit

    (deux protagonistes) prsente un intrt remarquable. Analysant les tentatives de transfert

    entre expert et apprenant, Brassac (2000, 2003) dfinit lacquisition de connaissances comme

    un processus pour lequel deux acteurs au moins sont coresponsables. Ce processus se dploie

    dans un ensemble dinteractions sociales, constitues des changes discursifs, des productions

    gestuelles, et par des manipulations de machines. Pour les acteurs, il sagit de maintenir ces

    interactions car cest la relation qui permet dchanger des informations qui vont leur tour

    faciliter la cration de connaissances.Dans ces conditions, il nexiste pas proprement dit de

    transfert de connaissances. Il se dveloppe plutt une construction conjointe de significations

    ayant vocation tre utilises et appropries par lapprenant dans laprs-coup de

    lacquisition.Cette micro-analyse claire notre recherche des modes de fonctionnement des

    rseaux sociaux dinnovation. Elle vient souligner lintrt de considrer les systmes

    relationnels au moins tout autant que leurs produits sous forme de connaissances.

    1.2. Coordonner quatre rseaux pour russir partager les connaissances au sein dela FMN

    Comment se dploie cette problmatique de transfert dinformation et de cration de

    connaissances au niveau de la FMN ? En fait, les stratgies dinternationalisation de la R&D

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    des firmes ont suscit diverses analyses des motivations qui les sous-tendent. La majorit des

    travaux avance que cette stratgie contribue au processus dapprentissage global des grandes

    firmes, que ce soit pour exploiter des connaissances sur des nouveaux marchs, ou pour

    explorer des champs cognitifs mal reprsents dans leur pays dorigine (Kuemmerle, 1997 ;

    Patel et Vega, 1999 ; Le Bas et Sierra, 2002 ; Thvenot, 2007) et au contraire matriss un

    niveau dexcellence dans dautres pays. Ce faisant, ces firmes assument le risque de transfrer

    une partie de leurs savoirs aux territoires o elles se dploient, en change des apprentissages

    quelles ambitionnent dy raliser (Criscuolo, 2002). Mais un autre risque se dveloppe au

    sein mme de la FMN. Si une firme cherche augmenter son portefeuille de connaissances

    technologiques, elle doit toutefois veiller limiter les risques de dispersion. Une firme peut

    disposer dunits R&D beaucoup plus proches dunits concurrentes que dunits appartenant

    la mme firme. Dans certains secteurs (automobile par exemple), les firmes parviennent

    construire des clusters verticaux qui tendent spcialiser leurs capacits relationnelles

    (Dunning, 2001, Colovic et Mayrhofer, 2008). Des barrires internes au partage des

    connaissances peuvent alors se dvelopper et entraver le succs des processus dinnovation.

    La qualit de linnovation (mesure par le nombre de brevets) peut tre dtriore par une trop

    grande dispersion des localisations des activits de R&D (Lahiri, 2010). Le risque de

    linternationalisation de la R&D est donc important. Il peut se dcliner en classes de risque :

    la dure et le cot didentification des connaissances utiles parmi le rseau multinational

    peuvent tre levs, le transfert des connaissances dune unit lautre peut savrer dlicat,

    enfin une dispersion trop forte des units de R&D peut conduire les volatiliser par cumul

    des deux premiers risques (Lahiri, 2010).

    En pratique, une FMN est amene coordonner quatre types de rseau de R&D. Ce qui

    fournit une premire approximation de la diversit des dispositifs dploys pour dvelopper

    des connaissances technologiques.

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    Tableau 1. Diversit des rseaux de la R&D globalise des firmes

    Indicateur de distance

    Indicateur dinternalit

    Relations du laboratoire avec sonterritoire local dimplantation

    ltranger

    Relations du laboratoire avec desacteurs grande distance

    gographique

    Relations du laboratoire avec lesautres units de la firme Rseau intra-firme local Rseau intra-firme global

    Relations du laboratoire avec desacteurs extrieurs la firme Rseau externe local Rseau externe global

    Source : daprs De Meyer, 1993 et Jacquier-Roux et Le Bas, 2008.

    Chaque rseau comporte des dispositifs de partage de connaissances adapts au type de

    connaissances qui y sont produites : droits de proprit intellectuelle, contrats, supports

    informationnels pour les connaissances codifies ; proximit situe, culture et pratiques

    collectives pour les connaissances tacites. La FMN organise sur cette base larchitecture de

    son systme de production de connaissances, attribuant au laboratoire central et aux

    laboratoires ltranger des rles prcis et potentiellement volutifs (Zander, 2002). Lahiri

    (2010) montre notamment que la performance des liens cognitifs et organisationnels du rseau

    intra-firme global permet dviter un enfermement des laboratoires ltranger dans les

    dynamiques locales, prjudiciable lefficacit de la stratgie dinternationalisation de la

    R&D. Ainsi se dveloppent simultanment des opportunits et des risques dans

    linternationalisation de la R&D. Si une firme cherche enrichir son portefeuille

    technologique, elle sengage galement dans au moins quatre processus de cration de

    connaissances qui pourront terme savrer trs dlicats coordonner. Dans cette prise de

    risque, les formes prises par les collaborations locales peuvent jouer un rle perturbateur

    majeur.

    1.3. La co-production localise des connaissances tacitesUne FMN tend orienter sa stratgie de localisation de la R&D en fonction de

    lenrichissement espr de son portefeuille technologique, mais aussi des capacits de son

    rseau intra-firme global absorber les connaissances et les faire partager au niveau des

    diffrents rseaux intra-firme locaux. Pour cela, elle ne peut pas, aprs avoir repr un

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    2004). Ces qualits participent la formation de geographic communities (Almeida et

    Kogut, 1999). A partir dune tude empirique des donnes de brevet dans les semi-

    conducteurs aux Etats-Unis, on peut ainsi montrer que lintensit de citation de brevet est

    fortement corrle au taux de mobilit intra-rgional des ingnieurs. Dvelopper un rseau

    externe local suppose pour la FMN dinvestir un processus durable de localisation et de

    partage des pratiques.

    Un tel processus peut tre illustr par le dveloppement des recherches en puissance

    intelligente dans la rgion de Toulouse en France. Plusieurs grands tablissements industriels

    se retrouvent autour de ces activits : Arospatiale, Alcatel Space, Alsthom, Bosch, Matra,

    Siemens, Thales. Motorola sy implante en 1967, la firme est dirige durant 12 ans par un

    universitaire, 70% des ingnieurs recruts sont issues de formations locales. Ces diffrentes

    firmes tissent de nombreux liens autour de partenaires acadmiques (laboratoires CNRS,

    coles dingnieurs, universits). Afin de bnficier des ressources dveloppes localement,

    Motorola choisit dapprofondir ses relations avec un laboratoire du CNRS : le LASS. Un

    laboratoire commun est cr en 1995 (Laboratoire Capteurs et Intgration de Puissance). Les

    travaux sont mens conjointement par des quipes constitues de personnel de la firme, de

    chercheurs du LAAS et de doctorants. Afin de russir ce programme de collaboration, la

    firme a d convaincre son partenaire du caractre srieux de ses intentions en cdant des

    informations confidentielles. Une longue priode de ngociation a t ncessaire pour tablir

    selon les partenaires les conditions favorables au dveloppement libre des concepts . Le

    laboratoire commun est bi-localis : chaque projet est matriellement conduit soit dans la

    firme, soit au LAAS qui met profit son exprience de collaboration dveloppe avec

    dautres industriels. Les chefs de projet sont choisis chez les deux partenaires et sont chargs

    du contrle du projet. Une base de connaissances communes sest dveloppe. Les relations

    sont interpersonnelles ( on se voit souvent disent les partenaires), elles sont le plus souvent

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    amorces par lintermdiaire dun doctorant qui assure le lien entre les parties prenantes, les

    doctorants sont par la suite embauchs par lindustriel (1/4 des ingnieurs travaillant sur les

    thmes intressant Motorola est issu du Laas).

    Finalement le partage des connaissances au sein des rseaux localiss dinnovation se

    rapproche fortement du fonctionnement des communauts dans leur dimension cognitive

    (Brown et Duguid, 1998, 2001 ; Lave et Wenger, 1990 ; Wenger, 1998). Il faut dpasser la

    dichotomie entre connaissances explicites et tacites. La connaissance tacite rend en fait la

    connaissance actionnable et oprationnalisable en installant une interdpendance entre

    savoir comment et savoir quoi . Le savoir comment est dfini comme la

    disposition qui permet de mettre en pratique le savoir quoi . Lanalyse des noncs

    scientifiques les plus codifis montre quils sont produits de manire longue et coteuse

    notamment en raison de la ncessit dlaborer de nombreux savoirs intermdiaires (les

    savoir comment ). Les connaissances scientifiques se basent sur des connaissances tacites

    intermdiaires. Il convient donc de concevoir les connaissances tacites coproduites et

    partages comme relevant autant du registre technique que du registre des aptitudes et

    comportements favorables lapprentissage (Simoni, 2005).

    1.4. Assurer le transfert inter-units en relevant le dfi dcontextualisation recontextualisation

    Si les processus de R&D et dinnovation sancrent dans des rseaux sociaux localiss, il sagit

    alors pour la FMN de se saisir des connaissances qui y sont cres afin de les faire partager

    avec dautres units susceptibles dtre intresses par leur potentiel. Plutt simple noncer,

    cet objectif savre pourtant trs dlicat mettre en uvre. La raison tient dans cette

    articulation entre savoir comment et savoir quoi qui fait que les connaissances ne

    peuvent pas tre transfres en tant que telles dune plate-forme de collaboration firme-

    laboratoire public vers une unit de la firme puis vers une autre unit du rseau interne global.

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    Nexistant pas ltat brut, mais formes des questionnements qui les ont impulss, des

    multiples interactions qui les ont permises et des codes explicites et des rgles tacites qui

    permettent de les mobiliser, les connaissances ne peuvent pas tre dcontextualises puis

    recontextualises sans perdre de leur sens et de leur oprationnalit (Fransman, 1994). Par

    contre des informations peuvent tre produites partir des connaissances cres, elles peuvent

    en constituer des indicateurs (et seulement des indicateurs) et faire lobjet de transfert entre

    units de la FMN.

    La question devient alors celle des capacits dintgration de la firme. Si celle-ci souhaite que

    des connaissances absorbes localement soient utilises et dveloppes sur des bases

    inter-units en son sein, il faudra alors quun apprentissage se dveloppe aussi bien

    localement quentre les diffrentes units de la FMN (Hansen et alii., 2004, Venaik et alii.,

    2005). La pertinence des informations produites et la qualit du transfert des informations

    sont lies aux capacits de la firme partager de manire informelle les expriences

    dveloppes sur des bases locales (Gupta & Govindarajan, 2000).

    Il sagit de permettre aux chercheurs et ingnieurs daccder rapidement aux informations

    susceptibles de renforcer leurs intuitions et de faciliter leur recherche dinformations (Frost et

    Zhou, 2005, Lahiri, 2010). Il sagit galement de dvelopper des attitudes et des

    comportements de partage au sein des diffrentes units. Le partage des connaissances peut

    ainsi tre conu comme le rsultat des diffrentes aptitudes de la firme organiser des liens

    entre ces diffrentes units et veiller leur intgration.

    2. METHODOLOGIE DANALYSE DES DISPOSITIFS DE CAPITALISATION DES CONNAISSANCESLa qualit des liens inter-units peut tre analyse plusieurs niveaux. Nous tudierons les

    liens dvelopps au sein du rseau intra-firme local et intra-firme global. Nous prenons appui

    sur plusieurs tudes internationales auxquelles nous avons particip au dbut des annes 2000

    (Mendez, 2000, Verdier, 2001). Dans un premier temps nous prsentons la mthodologie de

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    ces tudes puis prcisons les dimensions danalyse des dispositifs de capitalisation des

    connaissances.

    2.1. MthodologieCest au sein dun groupe europen de recherche que nous avons conduit trois sries dtudes

    dans six pays dvelopps (annexe 1). Chaque tude tait centre sur un secteur fortement

    implique dans la cration de nouvelles connaissances technologiques (informatique,

    tlcommunications et pharmacie). Dans chaque pays au moins une firme nationale et une

    firme dorigine trangre ont fait lobjet dune tude de cas approfondie. Lintgralit de ces

    tudes est consultable sur le site www.equi.at/dateien/sesifinalreport.pdf. Une mthodologie a

    t dveloppe afin de dgager les dimensions les plus importantes du partage des

    connaissances au sein de la FMN. Lhypothse tant pose que les dispositifs et les rseaux

    sociaux sont au moins aussi importants que les connaissances cres, il tait impratif

    daccorder un rle potentiellement fort chacun des outils de gestion ainsi quaux pratiques

    au sein des laboratoires de R&D.

    Pour cela plusieurs conditions ont t dfinies : un temps de sjour assez long dans chacun

    des laboratoires de recherche de la FMN (plus dun an), une conduite de lanalyse sans poser

    dhypothses a priori conformment lorientation des thories enracines, une priorit

    donne ltude de processus et ltude de cas. La dmarche adopte sinspire des principes

    de la thorie enracine telle quelle a t dveloppe par Glaser et Strauss (1967). Bien que

    bas sur des construits thoriques pralables, le recueil de donnes ne vise pas tester des

    hypothses, mais rassembler des lments qui permettront la mise en discussion des thories

    disponibles et, ventuellement, la formulation de nouvelles propositions (Strauss et Corbin,

    1994). Ltude de processus (Mohr, 1982) que nous avons privilgi permet denvisager

    larticulation de dimensions de management diversifies en cherchant identifier les

    diffrents vnements qui permettent de partager des connaissances entre diffrentes units.

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    Nous avons accord la priorit ltude de processus de gestion au sein desquels se

    structurent de manire non exclusive des oprations de cration, de capitalisation et de

    diffusion des connaissances technologiques et sociales. Enfin ltude de cas a t privilgie

    afin dlaborer les systmes de connaissances de chacune des organisations tudies. Ce type

    dtude consiste mener une analyse approfondie dune situation unique rapporte de

    nombreuses dimensions (Stake, 1994 ; Yin, 1984). Le recueil des donnes a t organis,

    dune part, laide dtudes documentaires et dentretiens informels avec les principaux

    responsables de lentreprise, dautre part, au moyen dentretiens semi-directifs centrs (15

    entretiens de deux heures en moyenne par entreprise) afin dapprofondir le rle jou par

    chacune des dimensions. Le choix des interlocuteurs sest port sur deux catgories de cadres

    et demploys : ceux directement impliqus dans la cration de connaissances (chefs de

    projets, responsables dalliances technologiques, ingnieurs), ceux en charge de la

    capitalisation des connaissances (directeurs informatiques, responsables de la proprit

    intellectuelle, chefs de groupes technologiques ou mtiers, direction des ressources

    humaines).

    2.2. Dimensions danalyse des dispositifs de capitalisation des connaissancesLe terme qui rassemble le mieux les pratiques de gestion des connaissances des laboratoires

    des FMN est celui de dispositif de capitalisation. Aussi nous en avons fait la dimension

    centrale danalyse. La notion de dispositif est dveloppe partir de celle de dispositifs

    cognitifs dfinie par Poitou : ensembles organiss et finaliss d'objets intellectuels, articuls

    entre eux et distribus dans l'espace des fins de production de biens ou de connaissances

    (Poitou, 1997). Les cas constitus permettent didentifier plusieurs dispositifs de capitalisation

    des connaissances. Ces dispositifs sont avant tout des dispositifs organisationnels qui

    rassemblent, de manire similaire, des outils de gestion articuls entre eux et distribus au

    sein de lorganisation dans la perspective de faciliter la cration, la capitalisation et la

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    diffusion des connaissances. Les outils de gestion qui composent de tels dispositifs nont pas

    tous pour rle de prendre directement ou uniquement en charge la gestion des connaissances.

    Du fait de leur prsence dans lespace de lorganisation, ils sont susceptibles dtre utiliss

    cette fin sans pour autant avoir t conus et mis en place dans ce but. Larticulation des outils

    au sein dun dispositif, puis larticulation des diffrents dispositifs au sein dune organisation

    est une question pratique qui soulve des enjeux de conception et de dploiement importants.

    Les diffrents dispositifs sont prsents dans le tableau 2.

    Chacun des dispositifs est marqu par la diversit des outils de gestion qui le structurent.

    Certains de ces outils sont formellement conus pour capitaliser les connaissances et les

    partager. Dautres outils sont utiliss de manire drive pour diffuser de linformation : pour

    faciliter la prparation dun projet ou pour consolider les connaissances dun ingnieur. Cest

    en fait la coexistence de ces diffrents dispositifs et outils qui peut faciliter ou pas

    lintgration des units.

    Dans le cadre de larticle, nous ne pouvons quen exposer quelques exemples. Certains

    dispositifs ont t mis en place afin de capitaliser les connaissances alors que dautres le font

    de manire indirecte ou parfois dtourne.

    Les FMN de grande taille utilisent les bases de donnes techniques et les outils de gestion de

    projet afin dtablir des conditions de transfert rgulier entre diffrentes units. Au sein des

    filiales, un directeur de projets prend en charge lapplication des procdures et leur diffusion

    auprs des project leaders . Les avances et rsultats des projets sont partags entre les

    diffrentes directions de projet au moyen de documents lectroniques accompagnant chacun

    des projets. Ces documents sont centraliss par le centre pilote qui, dune part, compare

    lefficacit de chacun des projets en termes de dlai, cot et qualit technique, dautre part,

    identifie la production de nouvelles connaissances scientifiques et techniques.

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    Tableau 2 Les dispositifs de capitalisation des connaissances et leurs outils

    Dispositifs Outils de gestion Finalits

    1. StructuresR&D

    Distribution des missions

    GatekeepersSystme dinformation R&D

    Organiser R&D

    Centraliser et distribuer linformationFaciliter les collaborations internes et externes

    2. Codificationdes expriences

    Gestion de projet

    Bases de donnes techniques

    Homognisation par information technique

    Documentation technique pour travail R&D

    Documentation dveloppement produit

    3. Communautstechniques

    Forums

    Benchmarking interne

    Mise niveau technique

    Gestion patrimoine technologique

    4. Evaluation descomptences

    Evaluation chef de projet

    Evaluation annuelle

    Promotion chelle technique

    Entretiens trimestriels

    Management des comptences

    Mais ces outils ne sont pas les seuls participer la capitalisation des connaissances. Dautres

    outils y contribuent en formant des dispositifs tout fait complmentaires ou parfois rivaux.

    On doit se demander de quelle manire se ralise ou pas une articulation entre ces dispositifs

    et si celle-ci peut nous aider clairer la qualit des liens inter-units.

    3. MANAGEMENT DE LA DIVERSITE DES CONNAISSANCESET INTEGRATION DES DISPOSITIFSEn fait, les dispositifs que nous avons identifis constituent linfrastructure des liens, plus ou

    moins forts, qui peuvent se dvelopper entre units (entre laboratoires de R&D, entre

    laboratoires et units de production). Ces dispositifs sarticulent de diffrente manire (3.1),

    sans apprcier systmatiquement lefficacit de ces liens, nous prsentons une analyse des

    principaux facteurs dintgration des dispositifs (3.2).

    3.1.

    Larticulation des dispositifs de capitalisation des connaissances

    Les outils et dispositifs produisent de linformation sur des connaissances scientifiques et

    technologiques, et ils ne peuvent pas se connecter par eux-mme. Ces informations peuvent

    tre mises en relation par des individus qui voluent dans plusieurs dispositifs en mme

    temps. Les stratges ont le plus souvent une anciennet dans leur mtier, ils dirigent des

    dpartements de R&D et composent les communauts techniques. Ils semblent dsigns pour

    assumer ce rle darticulation.

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    assembles des communauts techniques. Par exemple, les outils dvaluation des

    comptences rassemblent une diversit dacteurs et une grande varit de processus de

    management. Ces outils sont principalement ddis au fonctionnement du systme de

    management des ressources humaines (valuation, rmunration, promotion). Leur usage

    mobilise plusieurs managers : responsables RH, chefs de projets, directeurs de programmes

    technologiques, membres de la communaut technique. Ces valuations sont articules les

    unes aux autres au travers des responsables fonctionnels plus que par des bases de donnes.

    Elles peuvent ainsi contribuer de manire importante au partage des connaissances.

    Mais cest lensemble de lorganisation qui reprsente potentiellement lespace gnral

    darticulation des outils et dispositifs. Ce constat pose la question de la conception de

    lorganisation et peut rejoindre la conception de Nonaka et Konno (1998) avec le modle

    milieu-haut-bas . Il sagit en fait dinstaurer une vigilance au sein de lorganisation pour

    exploiter toutes les occasions de diffusion de lexprience.

    Comment se ralisent ces articulations ? Les acteurs les plus impliqus dans ces changes sont

    les managers intermdiaires qui ont le privilge de participer plusieurs espaces de cration et

    de capitalisation des connaissances. Ils sont les acteurs les plus sollicits pour la mise en

    relation des autres acteurs et des outils quils manipulent. De ce fait larticulation des

    diffrents dispositifs est dpendante de la qualit des relations qui sinstaurent dune part entre

    les managers intermdiaires, dautre part entre ces mmes managers et les autres acteurs

    impliqus dans les projets de conception et les filires mtiers. Cest donc les comptences

    des managers intermdiaires qui apparaissent comme les leviers privilgis pour larticulation

    des dispositifs. La mmoire de ces managers oriente leurs actions lorsquils se trouvent runis

    dans un comit de promotion des ingnieurs sur lchelle technique, puis dans un forum afin

    dexaminer les diffrentes propositions du jour. Cest essentiellement au moyen de leur

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    capacit tablir des relations entre sources de connaissances et besoins latents que les

    articulations entre dispositifs se ralisent.

    3.2. Les facteurs de succs pour le fonctionnement des rseaux intra-firmeLtude des modalits darticulation des dispositifs nous a permis de mettre en valeur quatre

    facteurs defficacit dans larticulation des dispositifs : la redondance des capteurs

    dinformation, la diversit des intervenants, les possibilits de discussion et linscription dans

    la dure.

    La redondance des capteurs dinformation est souvent prsente comme un facteur de fiabilit

    des systmes de contrle. Les diffrents outils de gestion mis en uvre au sein de chacun des

    dispositifs permettent de produire de linformation sur une mme connaissance. Cest par

    exemple les rsultats dune exploration technologique qui sont enregistrs au sein dune base

    de donnes, qui sont galement collects au moment dun retour dexprience de projet et qui

    peuvent tre exposs lors dun forum technologique. La diversit des intervenants

    (responsables de management de projet, spcialistes de linformation scientifique et

    technique, responsables de groupes technologiques, animateurs de forums, managers des

    ressources humaines) dans les processus de capitalisation des connaissances est un autre

    facteur dterminant. Cette diversit est une diversit dapproche sur les modes dlaboration

    et de diffusion des connaissances. Elle enrichit les processus de capitalisation des

    connaissances.

    Le troisime facteur vient renforcer les possibilits de redondance et de diversit. Il sagit des

    possibilits de rencontre et de discussion entre managers intermdiaires qui sont effectivement

    organises afin de faciliter les changes entre les diffrentes approches de capitalisation. Les

    forums reprsentent un de ces espaces dchange et de confrontation propos des

    dveloppements technologiques privilgier. Les diffrents entretiens dvaluation et de

    promotion permettent galement aux managers intermdiaires de se retrouver autour

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    dexpriences rapportes par les employs de R&D. Le quatrime facteur de succs prend la

    forme de linscription dans la dure des trois premiers facteurs. Ni la redondance, ni la

    diversit et ni les espaces de discussion ne peuvent avoir un effet net sils ne sinscrivent pas

    dans la dure. Cette dure permet de stabiliser les relations et dtablir des points fixes

    daccumulation des connaissances.

    3.3. DiscussionChacun des cas qui nous ont permis dapprcier lefficacit de larticulation entre dispositifs a

    t valid par les responsables qui nous avons prsent nos rsultats. Toutefois il nous faut

    prciser la validit externe de notre tude. Bien que dtaills, les facteurs defficacit de

    larticulation des dispositifs de partage des connaissances nont pas vraiment fait lobjet dune

    analyse systmatique. Une telle analyse nous aurait permis dapprcier prcisment de quelle

    manire cette articulation pouvait contribuer la qualit des liens inter-units, et par

    dduction leffectivit des rseaux intra-firme local et global. Cependant notre dmarche

    ntant pas rductible une analyse des flux de connaissance, mais davantage concerne par

    la qualit de larticulation des dispositifs de partage des connaissances (Brassac, 2000,

    Tsoukas, 2003), elle est susceptible denrichir les problmatiques concernes par les

    interactions sociales. Nos rsultats peuvent contribuer lapprofondissement des thories de

    linteraction sociale en tentant notamment denrichir les modles de type sender - receiver

    lchelle des rseaux de la FMN (Gupta et Govendarajan, 2000, Noorderhaven et Harzing,

    2009).

    Conclusion

    Sintresser aux connaissances non en tant que flux mais en termes de ressources prises en

    charge par des dispositifs organisationnels permet daffiner lanalyse des modalits de partage

    au sein des grandes organisations et notamment des FMN. En liant les problmatiques de

    lintgration des rseaux sociaux dinnovation et celle dintgration inter-units, nous navons

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    Annexe 1

    Etudes de cas ralises

    Pays / SecteursInformatique

    (industrie et services)Tlcommunications Pharmacie

    Autriche Siemens

    AT&S

    Ericsson

    Kapsch

    Igeneon

    IMP Bender

    Allemagne

    Agilent Technology

    SAP

    Lucent Technologies

    Nortel DasaAlcatel Research Center

    HMR Aventis

    Merck KgaAAtugen Berlin

    France

    CanonBull

    Inria Spin off

    MotorolaAlcatel Space

    SCM

    Hoescht Marin RousselRhne Poulenc Rorer

    Fabre

    Portugal

    NeuronioCritical Software

    AlcatelEID ENT

    JabaHorvione

    Royaume UniICL

    Hewlett PackardSignal

    Racal ElectronicsNortel

    Science Park

    PfizerICI

    Oxford Glycosciences

    Etats Unis

    SAP LabsAgilent Technologies

    Force Computers

    Lucent Technologies/Bell Labs

    Alcatel USANortel Networks

    AventisAtugen

    Sugen Inc


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