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Mais aussi l’intérêt mani-festé par les agriculteurs

pour les outils d’aide à la dé-cision et les nouvelles tech-nologies embarquées qui tendent à occuper une place de plus en plus importante sur les exploitations malgré un coût d’acquisition jugé élevé par les utilisateurs. Mais qui se justifie pleine-ment sur un plan technique, économique ou environne-mental, argumentent les fournisseurs.

Montée en puissance des OAD

Pression environnemen-tale, respect de la régle-mentation, optimisation des apports en engrais, confort de travail…, le recours aux nouvelles technologies est devenu incontournable à en croire les spécialistes qui, unanimement, parient sur un accroissement important du marché à court et moyen terme.

C’est le cas s‘agissant des solutions proposées par Ternoveo, filiale du groupe coopératif Advitam, qui commercialise des solutions relevant de l’agriculture de précision comme Farmstar, un outil de reconnaissance de la biomasse par satel-lite qui fournit des conseils de fertilisation azotée sur blé et colza, soit autour de 3 000 ha/an dans le cas pré-sent. Autre outil d’aide à la décision (OAD) qui connaît lui un fort développement, N-Sensor. Jugée « plus pré-cise que Farmstar » dans la modulation des apports d’azote comme l’indique Anne-Claire Boucher, respon-sable OAD pour Ternoveo,

cette méthode utilise des capteurs capables de mesu-rer la réflectance du cou-vert permettant de quan-tifier l’état de nutrition de la végétation. Et ainsi de moduler l’apport d’engrais en fonction des besoins et ce, en temps réel à condi-tion toutefois de disposer d’un boîtier de modulation, prévient la spécialiste. Dans le cas contraire, la presta-tion peut être fournie par le négoce. En 2015, N-Sensor a représenté 8 000 ha dans le cas de Ternoveo, un chiffre qui devrait rapidement s’ap-procher de 15 000 ha, assure Anne-Claire Boucher. Quant à l’utilisation de drones qui a concerné 3 000 ha de blé en 2015, c’est sans doute dans ce domaine ou la progres-sion des surfaces attendue devrait être la plus forte, note la technicienne. Une modulation des apports qui pourrait être élargie à la protection phytosanitaire des cultures dans un avenir proche, « les constructeurs y travaillent », assure Anne-

Claire Boucher. À ce jour, près d’un tiers des clients de Ternoveo ont recours à une ou plusieurs de ces solutions, indique la représentante de Ternoveo.

Ouverture des technologies

embarquées

Dans le secteur des tech-nologies embarquées, John Deere équipe d’entrée de gamme ses tracteurs de grosse puissance d’un grand nombre de solutions, qu’il s’agisse de l’autoguidage, du coupeur de tronçons GPS Isobus… et notamment du système télématique JDLink qui permet une connexion du tracteur avec l’extérieur, précise Benjamin Desindes, responsable du pôle pro-tection des cultures et agri-culture de précision pour la marque. Un boîtier installé sur le tracteur permet rece-voir en permanence, depuis un bureau, des données rela-tives au chantier en cours (vitesse, rendement, consom-

mation…), d’intervenir sur des réglages moteur… De même, quelle que soit la marque de leur tracteur, les agriculteurs qui souhaitent sécuriser leurs données aux champs, ont la possibilité, via une clé USB, de stocker leurs informations sur le por-tail myjohndeere ; un service 100 % gratuit et entière-ment confidentiel, « libre toutefois à l’exploitant de partager ses données avec les personnes de son choix », souligne Benjamin Desindes.

Face à une offre de sys-tèmes d’autoguidage diver-sifiée qui rend incompatibles les lignes de passage et li-mites de champs, Fendt, qui propose 4 niveaux d’équi-pements dans le domaine de l’autoguidage pour une précision qui va de + ou – 20 cm à + ou – 2 cm, a mis au point un convertisseur de lignes de passage par le web capable de traiter des formats de données exis-tants indépendamment du constructeur ; Wayline, le nom de cette application, devrait être commercia-lisé fin 2016, indique Olivier Leroy en charge de la com-munication. Toujours dans le domaine de l’agriculture de précision, Fendt équipera à compter de l’an prochain les Vario 800, 900 et 1 000 de la modulation de dose « Variable Rate Control ». Une fonction qui nécessitera la création d’une carte d’ap-plication basée sur les cartes de rendement à l’aide d’un logiciel de gestion parcellaire qui sera transférée au termi-nal du tracteur par réseau mobile ou par Bluetooth afin de moduler le dosage.

Philippe Duboelle

Info serviceAGRICULTURE DE PRÉCISION

Des technologiesqui se démocratisent

La 2e édition du salon professionnel de la robonumérique, qui vient de se dérouler Saint-Quentin (02), confirme l’avance technologique dont bénéficie le secteur agricole.

6 / région Horizons Nord – Pas de CalaisN°43 • 23 octobre 2015

Allègement des procédures ICPE pour la filière volaille

Le ministre de l’Agriculture a annoncé la création du régime de l’enregistrement pour les élevages de volailles relevant des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE), ce qui permet de « simplifier les procédures en vigueur, tout en conservant un niveau élevé de protection de l’environnement ». Des dispositifs comparables exis-tants dans la filière porcine ont permis de réduire sensiblement les délais d’instruction (de 12 mois à 5 mois) précise le ministère.

Le seuil de l’autorisation avec étude d’impact et enquête publique est ainsi relevé à 40 000 empla-cements, le régime d’enregistrement (autorisation simplifiée) est ainsi introduit pour les élevages de volaille compris entre 30 000 et 40 000 emplace-ments.

Cellule interdépartementale (59-62) d’urgence pour l’élevage

à disposition des éleveursAfin de pouvoir proposer le dispositif d’aides

adaptées à la situation économique de chaque éleveur en difficulté, la direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) du Nord et la DDTM du Pas-de-Calais invitent les éleveurs à se faire connaître, dans les plus brefs délais, auprès de l’un de leurs interlocuteurs habituels, fournisseur d’aliment de bétail, banque, centre de gestion, et de lui signifier leur accord pour que leur dossier soit traité dans sa globalité et dans la plus grande confidentialité entre ces trois partenaires.

Les services de la DDTM du Nord et de la DDTM du Pas-de-Calais qui accompagnent ce dispositif sont à leur disposition pour répondre à leurs questions. Les dossiers relatifs au fonds d’allège-ment des charges (FAC) notamment doivent être déposés dès que possible auprès de la DDTM de leur département.

Face à la crise sans précédent qui frappe les filières animales, et afin d’aider les éleveurs pour surmonter les difficultés auxquelles ils sont confrontés, le gouvernement a mis en place un dispositif de soutien. Ce dernier porte sur les principales mesures suivantes :

• prise en charge partielle des intérêts d’em-prunts professionnels à moyen et long terme dans le cadre d’un fonds d’allègement des charges (FAC)

• prise en charge partielle des cotisations sociales MSA dans le cadre du fonds d’action sanitaire et sociale (FASS)

• remise gracieuse de la taxe sur le foncier non bâti (TFNB) pour les exploitants propriétaires

• remise gracieuse, au cas par cas, sur les impo-sitions non professionnelles (taxe d’habitation, impôt sur le revenu, redevance audiovisuelle…)

• la possibilité donnée aux éleveurs qui ont opté pour une assiette triennale de cotisations sociales de pouvoir, à titre exceptionnel, faire le choix de l’année N-1 en 2015 ou en 2016

• l’instauration d’une année blanche dans le cadre de remboursement des emprunts profes-sionnels

• alignement de la cotisation minimum maladie au régime des indépendants

• médiation bancaire et mise en place de fonds de garantie afin d’accompagner les banques pour la restructuration des dettes des éleveurs avec une garantie de 50 à 70 %

Informations complémentaires disponibles sur les sites internet de l’État en région et dans les départements (pour tous les formulaires) :

• www.nord-pas-de-calais.gouv.fr > Rubrique politiques publiques > Agriculture, alimentation et forêt > Plan de soutien à l’élevage

• www.pas-de-calais.gouv.fr > Rubrique poli-tiques publiques > Agriculture > Économie agricole

• www.nord.gouv.fr > Rubrique politiques pu-bliques > Agriculture, forêt et développement rural > Plan de soutien à l’élevage

Anne-Claire Boucher : « Proposer des outils capables d’optimiser le rendement et la qualité ».

Olivier Leroy : « Les solutions intégrées au tracteur évitent les réglages hasardeux et apportent un meilleur confort d’utilisation ».

Benjamin Desindes à propos des nouvelles tech-nologies : « Les agriculteurs accordent énormément d’importance au suivi fournisseur ».

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