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L’Atelier florentin et Le Théâtre du Balcon présentent « Une magnifique plongée dans l’univers de Visniec » Reg’Arts / Jean-Michel Gautier « Un pur bonheur » La Provence / DCZ « Poésie pureC’est réjouissant » sortiraparis.com / Anne-Christine Caro Vivez une plongée euphorisante dans les profondeurs abyssales du sentiment amoureux Texte de Matéi Visniec édité chez Acte Sud-Papiers

Une magnifique plongée dans l’univers de Visniec« » …...Visniec balaye tout, crée son univers personnel. Mais tout est poli, maîtrisé, les mots ont tous leur place, rien

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Page 1: Une magnifique plongée dans l’univers de Visniec« » …...Visniec balaye tout, crée son univers personnel. Mais tout est poli, maîtrisé, les mots ont tous leur place, rien

L’Atelier florentin et Le Théâtre du Balcon

présentent

« Une magnifique plongée dans l’univers de Visniec » Reg’Arts / Jean-Michel Gautier « Un pur bonheur » La Provence / DCZ

« Poésie pure… C’est réjouissant »

sortiraparis.com / Anne-Christine Caro

Vivez une plongée euphorisante dans les profondeurs abyssales du sentiment amoureux

Texte de Matéi Visniec édité chez Acte Sud-Papiers

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Note de l’auteur

« Tendresse contre folie, poésie contre un monde de brutes… Voilà le pari de ce texte qui a trouvé la complicité du poète-comédien Salvatore Caltabiano et du metteur en tendresse Serge Barbuscia »

Et si on parlait tendresse ? Dans ce monde qui sombre de plus en plus dans la violence, dans ce monde qui tourne de plus en plus vite sans savoir où se trouve l’horizon rédempteur, la tendresse est presque une forme de résistance culturelle. La tendresse et son corollaire, la poésie, sont des comètes qui reviennent pour nous parler de quelque chose d’essentiel, quelque chose que l’homme ne doit pas extirper de son être… La tendresse et ses corollaires, l’amour, le rêve et la poésie, sont des fenêtres de bonheur à notre portée. Il faut seulement s’arrêter un peu, faire un pas de côté, descendre un instant du carrousel fou du quotidien et respirer… Respirer l’air réjouissant du désir et de l’imagination. La tendresse peut nous apprendre beaucoup sur nous-même et sur la manière dont on se laisse parfois trop facilement engloutir par la folie du monde. Merci à tous ceux qui vont offrir une heure de leur vie à la redécouverte de la tendresse comme forme secrète d’énergie cosmique. Et ce sont peut-être elles, la tendresse avec son complice, la poésie, qui font tourner le monde dans le bon sens…

Matéi Visniec

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Monsieur S. attend Madame… Viendra-t-elle ?

L’auteur Matéi Visniec est maître de ces univers où l’imaginaire s’empare du quotidien pour lui tordre le cou faisant ainsi naître le merveilleux de chaque situation.

« Voilà, tout est prêt, dans cinq minutes elle sera là … »

Extrait de texte « … Avec vous, Madame, je ne peux pas faire autrement. Vous avoir devant moi et garder en même temps mon coeur étouffé dans ma poitrine, ce n’est pas possible. C’est pour cela que je préfère le sortir et le mettre devant vous, au milieu de la table. Comme ça on pourra parler à coeur ouvert. Comme ça il n’y aura plus de secrets entre nous… »

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Le comédien

Salvatore Caltabiano

« Tiens… Elle voulait appeler les urgences, ça, ça m’a vraiment fait rire ! »

Salvatore Caltabiano a suivi une formation d’art dramatique au conservatoire d’Avignon. À 20 ans il s’installe à Paris et participe à une quarantaine de projets mêlant le théâtre, la chanson, la danse, le cinéma, la télévision. Il est également auteur et interprète d’un seul en scène théâtro-musical : « L’insoutenable gourmandise d’être ». Il sera prochainement au côté de Benoît Poelvoorde dans le nouveau film d’Yvan Calbérac « Venise n’est pas Italie ». Sa rencontre avec Matéi Visniec remonte à plus de 20 ans lorsqu’il joua, au festival d’Avignon, l’avocat de la défense dans « Le spectateur condamné à mort »

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Lemetteurenscène

SergeBarbuscia

C’est à Marseille dans le cadre de ses études de Lettres que Serge Barbuscia commence le théâtre. À la suite de cette expérience, il travaille au sein d’une compagnie puis suit l’enseignement de Jacques Lecoq.

Il est animé par le désir de questionner l’humain, sa place dans un monde en perpétuel changement, le mettre en perspective grâce à des auteurs, le confronter à son Histoire.

S’il monte des textes souvent engagés signés Victor Hugo, Primo Levi, Bertolt Brecht ou Pablo Neruda, Serge Barbuscia est très attaché aux écritures contemporaines et à la découverte d’œuvres inédites d’auteurs vivants. Il a dirigé à ce jour plus de 30 créations en France et à l’étranger.

Ses créations récentes :

2018 - J’entrerai dans ton silence de Hugo Horiot et Françoise Lefèvre 2016 - PompierS de Jean-Benoît Patricot 2015 - Marche de Christian Petr 2014 - Chants d’exill d’après Bertolt Brecht 2013 - Conférence des Oiseaux de Jean-Claude Carrière. 2013 - Droit dans le mur présenté dans le cadre du rapport au Mal Logement

Le musicien Éric Craviatto

Compositeur, guitariste, tromboniste et tubiste français d’origine italo-autrichienne, neé à Paris dans une famille de musiciens et d’artistes peintres.

Après des études de physique et d’électronique, il crée puis dirige avec deux amis musiciens une société de fabrication d’enceintes acoustiques haut de gamme. Durant cette période, il se produit également en concert comme guitariste et tromboniste avec de nombreuses formations aussi bien classiques que rock, jazz ou musiques expérimentales.

On trouve aujourd’hui à son répertoire des pièces écrites plus particulièrement pour la danse et le théaâtre contemporain, un bon nombre d’arrangements dans une grande diversité de styles. Sa musique s’exporte au-delà des frontières françaises et en 2008, son quatuor de saxophones, Le Voyage de Thélyphron, est publié par les éditions Tierolff en Hollande.

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La presse

Chez Bashung, Madame rêve… » Chez Matéi Visniec, c’est Monsieur qui rêve, à la vie, à l’amour… Monsieur parle à Madame littéralement « à cœur ouvert » et met sur la table son cœur sanglant d’amour. C’est un Visniec poétique en diable, incongru. Et quand le metteur en scène de tous les rêves, Serge Barbuscia, malin, dirige dans ce texte un comédien lunaire, tendre, sincère absolument, c’est un pur bonheur. Qu'on goûte ad libitum avec Salvatore Caltabiano. Les lumières de Sébastien Lebert et la musique originale d’Éric Craviatto partagent ce rêve joyeux. DCZ / La Provence

THEATRE.COM Matéi Visniec nous ensorcelle et tord la réalité avec bonheur… À la façon d’une Alice auxPays des Merveilles, il nous présente la vie du coeur d’un homme qui décide un jour de partir retrouver le coeur d’une femme. (…)Tout est là pour nous emmener dans un monde décalé et loufoque. Ce qui est singulier dans l’écriture de Visniec, c’est son goût prononcé de donner la vie aux choses, aux concepts ou à des abstractions… Les mondes imaginaires de Visniec sont surprenants et burlesques. À travers son univers poétique il manipule les sentiments avec une rare beauté et ses images burlesques nous touchent intimement.

Laurent Schteiner

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« Comment j’ai dressé un escargot sur tes seins », quelle mise en scène !! Une magnifique plongée dans l’univers de Visniec Le Théâtre du Balcon a mis en scène l’un des auteurs les plus joués du Festival d’Avignon (off) avec une quarantaine de créations depuis 1992. Visniec est né en Roumanie en 1956, sous Ceausescu, mais il va se nourrir de Kafka, Becket, Ionesco ainsi que du courant Dada et Surréaliste. Fort loin de la pensée dominante il va plonger dans un théâtre de l’absurde, du grotesque avec des teintes oniriques. Ainsi le héros de « Comment j’ai dressé un escargot sur tes seins » devient vite le coeur du personnage central, un cœur plein de fantaisie, qui sort du corps et vit sa vie bien souvent, comme un être incontrôlable. Un être, pas un organe, qui court dans les rues, descend les escaliers... fait sa vie. On est bien dans un théâtre décomposé où les personnages peuvent être des organes bien avant les êtres humains. Où les escargots sont des animaux obéissants et dociles... où tout pourrait être possible. On se retrouve dans un autre monde avec sa propre logique, ses propres règles et ses codes. Visniec balaye tout, crée son univers personnel. Mais tout est poli, maîtrisé, les mots ont tous leur place, rien n’est laissé au hasard. Dans cette pièce il s’agit du cœur d’un individu qui part à la recherche de celui d’une femme. « Vous avoir devant moi et garder en même temps mon cœur étouffé dans ma poitrine ce n’est pas possible. C’est pour cela que je préfère le sortir et le mettre devant vous, au milieu de la table. Comme ça on pourra parler à cœur ouvert. » L’homme raconte, se raconte, joue les personnages en vivant avec et dans « une boîte » qu’il utilise en l’utilisant par toutes ses faces, espèce de maison miniature comme une coquille d’escargot, comme un refuge ultime . Belle prouesse d’un acteur, Salvatore Caltabiano, qui nous tient en haleine avec une jubilation maitrisée tout en donnant la réplique à une voix, la belle voix de Dorothée Leveau en suspens au dessus de la scène. Beau travail de Serge Barbuscia qui a su trouver une mise en scène fluide, en s’appuyant sur sa scénographie intelligente et d’une efficacité remarquable. Le tout est ponctué par une musique fabuleuse d’Éric Craviatto il faut le reconnaître, c’est délicat enlevé et somptueux. On est bien dans l’esprit du théâtre de Visniec, un théâtre pauvre sans aucun décor, un théâtre de l’essentiel. Il suffit juste d’un costume banal pour le personnage, mais ici il y a la malle, cet objet qui devient le personnage central ouvrant sans cesse de nouvelles perspectives, projetant le héros en avant dans sa quête amoureuse. Un théâtre comme on l’aime, délicat, intelligent... il enrobe avec poésie et délicatesse des vérités cruelles qu’il met à nu sous de jolies métaphores. Un grand bravo qui fut salué lors de la première par une salle archi-comble qui avait du mal à cesser d’applaudir. Personne n’avait envie que la pièce s’arrête. Jean Michel Gautier / Reg’Arts LE BRUIT DU OFF TRIBUNE :

«COMMENTJ’AIDRESSEUNESCARGOTSURTESSEINS»:CEQUELECOEURSAITETQUELARAISONIGNORECRITIQUE. « Comment j’ai dressé un escargot sur tes seins », de Matéi Visniec, mis en scène par Serge Barbuscia et interprété par Salvatore Calbiano, au théâtre de la Contrescarpe Paris, dimanches 20 et 27 janvier à 15h00, lundis 21 et 28 janvier à 21h30.« Mais je ne savais pas que c’était une comédie ! » entend-on murmurer dans la salle.

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On rit, généreusement, mais ce n’est pas une comédie. On a ce nœud si particulier entre la gorge et un ailleurs qui descend jusqu’au cœur, mais ce n’est pas une tragédie. Ce spectacle qui se joue comme un secret à la Contrescarpe, c’est de la poésie. Une poésie vivante, une poésie en chair, en os, en eau, avec quelque chose de profondément sanguin. Salvatore Caltabiano est intime, exact et brillant. C’est tellement évident qu’un comédien croit et aime le texte qu’il porte ; c’est souverain, sur scène ; c’est le plus haut gage de qualité, et j’en gage à mon tour : « Comment j’ai dressé un escargot sur tes seins » est une gourmandise, un dessert, un petit régal.

Ses graves et sa lumière, son clair-obscur dans le timbre du comédien, sa joie aussi, font de ce petit moment de théâtre un de ceux qui demeurent quelque part dans l’âme. Salvatore Caltabiano promène son authenticité sur le verbe sans ambages, proche d’une pureté organique, de Matéi Visniec. Comme il a raison de dire ce texte. Comme il lui va bien. Comme il nous va bien, à tous, dans cette salle, tous étrangers et tous si semblables, réunis par et dans cette abîme de tendresse. Car là, avec ce cœur échappé d’une poitrine béante, dans un geste de poésie chirurgical, nous nous voyons bien dans le miroir de sa plaie.

Éric Craviatto est un compositeur tendre qui prolonge le verbe de Matéi Visniec et la voix de Salvatore Caltabiano d’un écho saisissant. Il rend polyphonique cette parole qui seule en scène a l’air parfois de nous tirer les mots du ventre où nous les avons oubliés ; tout ce spectacle, de ces saillies poétiques, de ces rires pris on ne sait trop comment à tout le monde et même aux murs, à ces incises musicales qui sont une poésie pour la poésie, regorge de tant de trouvailles qu’il doit bien en être une lui-même.

Seul prérequis : le lâcher prise. Pensez avec votre plaisir, et laissez un peu cette vieille machine qui nous dit comment comprendre à coups de bon sens en berne, pour laisser le verbe prendre sens par les sens. C’est de la poésie. Et c’est applaudi à tout rompre. On en sort délicieusement désarçonné, comme avec l’impression d’avoir été surpris dans son intimité la plus essentielle, mais par une personne qu’on aime.

Marguerite Dornier

www.froggydelight.com:MonologedramatiquedeMatéiVisniecinterprétéparSalvatoreCaltabianodansunemiseenscènedeSergeBarbuscia.Unhommeordinaireencostumecravatenoiretchemiseblanchesortd'unegrandecaisseenboistellecelleutiliséepourletransportindustriel.Elleconstitueunextravagantlogispolysémique:espacemental,chambrederéclusionpouruntimoréaupointoùsesorganesanthropomorphisés-dumoinssoncoeuretson

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appendicesexuel-partentencavalepourenfinvivreleurvie,ouboîteàfantasmes.Auspectateurdelâcherpriseaveclarationalitépourdécouvrirunehistoired'amoursingulièreàplusd'untitre,dontceluidecetopusmonologal"Commentj'aidresséunescargotsurtesseins"signéparl'écrivainetdramaturged'origineroumaineMatéiVisniecqui,àl'instardesécrituresdelaMitteleuropa,hybridelepoétique,l'absurde,leburlesqueetl'onirisme,enl'espècesurlethèmedelafolieamoureuse.CarleprotagonisteneprendpasleschosesàlalégèreenoffrantsoncoeuràMadamepuisqu'illedéposephysiquementsurlatabletoutcommelapassionpourMadames'accomplitparlafusionréelledescorps.Quantàl'escargot,ilnejouepasl'arlésienne.PrénomméBasile,ilconstituelatête(sic)depontavancéepoursatisfaireauritedespréliminaires.SousladirectionéclairéedeSergeBarbuscia,etavecquelquesponctuationsmusicalesdeEricCraviatto,lecomédienSalvatoreCaltabianos'empareavecfouguedecettepartitionsurréalistepourdispenseruneprestationvirtuose.MM

SORTIRAPARIS.COM

COMMENT J'AI DRESSE UN ESCARGOT SUR TES SEINS : POESIE PURE AU THEATRE DE LA CONTRESCARPE

La poésie de Matéi Visniec s'invite au Théâtre de la Contrescarpe, magnifiquement jouée par Salvatore Caltabiano. Seul en scène, il nous embarque avec "Comment j'ai dressé un escargot sur tes seins", mis

en scène par Serge Barbuscia, pour 6 dates parisiennes exceptionnelles, du 13 au 28 janvier 2019.

On était à la première, on vous raconte !

On fonce découvrir le superbe seul en scène Comment j'ai dressé un escargot sur tes seins, avec Salvatore Caltabiano, créé à partir du magnifique texte de Matéi Visniec, dramaturge et poète franco-roumain. Après un succès au Festival d'Avignon 2018, Comment j'ai dressé un escargot sur tes seins est de retour à Paris pour 6 dates exceptionnelles ! C'est à ne pas manquer ! Rendez-vous au Théâtre de la Contrescarpe dans le 5e, du 13 au 28 janvier 2019. On était à la première, on vous raconte !

De Matéi Visniec on connaît le théâtre et la poésie, mêlant absurdité, profondeur, drôlerie et instants de grâce pure. On se souvient souvent des titres de ses oeuvres aussi évocateurs que Comment j'ai dressé un escargot sur tes seins. Ainsi, peut-être a-t-on déjà en tendu parler de Le mot Progrès dans la bouche de ma mère sonnait terriblement faux, ou La Vieille Dame qui fabrique 37 cocktails Molotov par jour, ou encore L'Histoire des ours panda racontés par un saxophoniste qui a une petite amie à Francfort ... Le ton est donné dès le titre chez Matéi Visniec : poésie, décalage et tendresse, de quoi éveiller notre envie !

Et c'est bien ce que propose le comédien Salvatore Caltabiano avec la complicité du metteur en scène Serge Barbuscia. Une heure de beauté, de rêve, de douceur, bref de coeur ! On est d'emblée séduit par le dispositif scénique choisi, où le comédien émerge d'une caisse en bois, aussi à l'étroit là-dedans que semble l'être son coeur dans sa poitrine.

Le jeu de Salvatore Caltabiano précis comme une mécanique d'horloge, nous embarque lui aussi immédiatement dans la rêverie. On voit ce qu'il voit, on ressent ce qu'il ressent. Il est tour à tour l'amoureux transi, blessé, la femme qui fait souffrir cet homme, le narrateur de cette histoire, passant d'un personnage à l'autre d'un simple changement de voix, il fait exister très fort toute cette galerie de personnages imaginaires, c'est réjouissant !

Cerise sur le gâteau, au moment des saluts lorsque le comédien remercie Matéi Visniec présent dans la salle pour cette première ! C'est tout sauf une expérience ordinaire d'assister à un spectacle assis à quelques sièges de l'auteur - un peu à l'image du dressage d'escargots sur des seins !

Et pour info, Comment j'ai dressé un escargot sur tes seins devrait être de retour cet été au Festival d'Avignon 2019 ! Mais d'ici là, on file le découvrir à Paris, au Théâtre de la Contrescarpe !

Anne-Christine Caro

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Ce spectacle au titre surprenant avait forcément attiré mon attention. De plus, je connais le travail de Salvatore Caltabiano et souhaitais le découvrir dans un univers que je ne lui connaissais pas. Enfin, la littérature de Matéi Visniec, l’un des auteurs contemporains le plus joué dans le Off d’Avignon, venait conforter cette envie. Bien m’en a prit. Sur scène, une caisse en bois, simple mais imposante. Dans cette caisse-maison, se trouve un personnage, plutôt tendre et jovial bien que tourmenté. Sa bonhomie nous inspire une grande empathie pour cet homme qui se confie. Il commence son monologue en nous racontant sa rencontre à venir, avec Madame… Et immédiatement, il nous emporte. Sur un rythme calé aux petits oignons, il nous parle d’amour, d’enfermement, de blessure émotionnelle, de folie, du coeur et de son autonomie. Le dispositif scénique, constitué d’une caisse-maison, d’une caisse-coeur, d’une caisse-femme, qu’il transforme au gré de son récit est original et efficace. Elle ponctue ce récit dense et surréaliste en nous offrant des moments de respiration, nécessaires pour savourer la mécanique d’un texte riche et percutant. Bravo à Serge Barbuscia pour ce travail d'orfèvre, qui nous réserve des surprises tout au long du spectacle… jusqu’à la fin. Quant au comédien, il fait vivre avec force ce personnage attachant mais improbable, et sait dire avec précision et une grande force, ce texte ciselé, absurde et sensible sur l’amour et la poésie cruelle de la vie à deux. Cela a fait vibrer en moi toute la sensibilité des émotions vécues. Merci à toi Salvatore pour ce grand moment passé en ta compagnie. C’était une première mais qui présente déjà la force des spectacles majeurs. Bravo ! A découvrir sans tarder. Éric Jalabert

TRIB'UNE

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LA REVUE DU SPECTACLE.FR La chronique d'Isa-belle L Salvatore Caltabiano a troqué sa guitare pour l'escargot. Troqué ses mots "perso" pour ceux de Matei Visniec, auteur franco-roumain, prolifique et atypique. Oui, car il possède une qualité incroyable : c'est un vrai soutien régulièrement présent dans les salles pour humer les ondes du public face aux artistes qui s'emparent de son répertoire. Dans le cas présent : Salvatore. Excellent ! Matei Visniec était présent lundi 14 janvier dernier. Comme il le fut aussi le 13… C'est beau un auteur qui n'attend pas seulement de voir ses droits tomber… Matei Visniec et Salvatore Caltabiano ont plusieurs points communs, inutile de dire qu'ils se sont bien trouvés : d'abord, les titres allongés de leurs spectacles. "Comment j'ai dressé un escargot sur tes seins" pour le premier", "Les femmes, le chocolat et moi" pour le second. Puis leur élégance. J'ai eu l'occasion d'échanger quelques mots avec l'auteur, d'une finesse et d'une humilité intimidantes. Mêmes qualités qu'on retrouve chez Salvatore. Enfin, dernier point commun, culminant même : le cœur. Dans les deux partitions ci-dessus citées, il est question du cœur, de l'amour et de toutes ses affinités. Si Salvatore chantait parfois dans son premier spectacle, au son de sa guitare, cette fois, il incarne de sa voix posée et subtile le texte de l'auteur franco-roumain et cela lui sied très bien. Il pose le cœur du personnage qu'il incarne, comme un jeu de clés qu'on laisserait à l'amour qu'on pense avoir trouvé. Ce jeu de clés qui signifie parfois le début d'une belle histoire entre deux êtres passionnés. Les clés ouvrent la porte d'un nouvel horizon comme le cœur du personnage qui va s'ouvrir "piano-piano". À défaut de l'araignée qui monte, qui monte, c'est à un escargot que l'auteur fait référence. L'escargot dans sa coquille qui sort petit à petit, rampant délicatement vers ce corps féminin dont il est tombé amoureux. La coquille représentée là par une caisse en bois dans laquelle le personnage parfois se réfugie, comme une bulle ou un cœur trop sonné qui soudain étouffe et se recroqueville. Il est assez complexe parfois de rentrer dans l'univers d'un auteur. Un auteur comme Matei Visniec qui a ses propres codes, ses propres références, sa poésie et ses facéties. Le metteur en scène - Serge Barbuchia - respecte cela. Il ne cherche pas à en mettre plein la vue. Il simplifie. Le décor n'est pas "pauvre" mais sobre. La direction n'est pas caricaturale mais remarquable d'authenticité. Le choix de la musique très original. Comme l'auteur, le comédien porte en lui de la délicatesse. Il y a dans la manière de Visniec d'appréhender le monde, beaucoup de bienveillance, même si parfois, masqué par de belles prouesses métaphoriques, on ne peut nier une certaine cruauté dans cette société. Il ne fait pas la leçon et le comédien n'impose rien. Il vit. Il raconte l'amour, la quête et les remises en question. Aller de l'avant, ouvrir le champ des possibles, ouvrir ou fermer cette boîte. Ouvrir ou fermer son cœur… s'ouvrir à l'autre.

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L'autre, ce soir-là, c'était lui, elle, lui et elle, beaucoup de couples dans la salle. Et moi, assise, entre tous ces gens-là venus découvrir un spectacle dans une salle agréable : la Contrescarpe. Ce lieu est important car on y découvre du théâtre bien vivant, des auteurs contemporains et de la direction, un vrai engagement. Salavatore et Matei se sont bien trouvés, car la séduction du comédien sans excès, sans artifices, ressemble beaucoup à la plume de l'auteur qui séduit d'année en année de plus en plus de lecteurs. Une autre histoire d'amour est née, celle qui lie deux artistes vivants prêts à offrir au public une histoire de notre temps, soufflée de poésie, d'élégance et de grande intelligence. Qu'il fasse froid, qu'il pleuve, en métro, en vélo ou même sur le dos d'un escargot, je vous conseille vivement de profiter de cet excellent moment et d'avoir la chance de parler à ce magnifique duo.

Spectatif.com Une pièce de Matéi Vișniec, ça ne se rate pas. On y court pour la dévorer et Dieu m’tripote dirait Desproges, il est rare de s’y fourvoyer. Sauf malchance éhontée et impudente, le mets est toujours succulent, la digestion facile et les relents de parfum trainent encore en sortant. C’était hier, c’était superbe. Merci et tant mieux, j’adore Vișniec. Matéi Vișniec écrit cette pièce en 2011. Comme son œuvre en général, cette pièce courte semble questionner un thème récurrent, celui des rapports de l’individu avec le pouvoir obscur et écrasant de l’incertitude. Son écriture emprunte différentes tonalités jusqu’à se mettre en définitive dans la droite ligne de l’absurde. Dans cette pièce, Vișniec crée autour de son personnage une réalité fuyante comme une recherche incessante de liberté d’action, de pensée et de parole. Son écriture colorée et chaleureuse est précise. Elle cisèle la narration sans compromis, la maintenant volontairement dans un onirisme appuyé qui s’écartèle entre non-sens et poésie. Histoire d’amour en espérance ou en désuétude, Cet homme serait malade d’amour que je ne serais pas étonné. Il ne soignerait pas mais au contraire il entretiendrait ses plaies et se délecterait de ses souffrances avec un bonheur décalé, dans un ailleurs impossible, je

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ne serais pas surpris. Il aime avec ferveur de tout son corps. Que dis-je de tout son corps ? De toutes les parties de son corps ! Ah ça mais oui, enfin non. Et pourtant si... « Madame, je vais sortir mon cœur de ma poitrine et le poser sur la table » La mise en scène de Serge Barbuscia est impressionnante. L’intérêt pour le texte nous capte immédiatement avec une efficacité superbe. L’effet spectaculaire est étonnant. Il le fallait bien pour ce texte. Nous sommes surpris à chaque détour du récit. Tant par la mise en vie des situations que par la direction de jeu, le spectacle jongle habilement entre respirations, silences, exclamations et profusion discursive éclatante et nourrie. Le texte de Vișniec ressort avec une violence et une tendresse mêlées qui nous perdent dans des abimes de doutes, de rêveries et de bercements. La musique de Éric Craviatto est un petit bijou de réussite et accompagne surement et parfaitement l’univers de Vișniec. Apportant des couleurs, supportant les sensations, mariant gaité et étrangeté avec délice. Pour cette pièce tout à fait significative de Vișniec, pièce à un seul personnage présent sur scène, il fallait un comédien qui tienne son rôle dignement, à la hauteur des mots, des illustrations qu’ils évoquent et de l’imagination qu’ils doivent suggérer et stimuler. Il est là ! je l’ai vu, j’y étais !... La magnifique interprétation de Salvatore Caltabiano fait ressortir avec un brio stupéfiant l’étrangeté du récit, la chaleur fine et profonde des sentiments et l’humanité profonde qui se dégagent de ce rêve éveillé, joyeux et bavard. « Avec vos seins, madame, c'est différent. Mon escargot s'y sent, en quelque sorte, sécurisé, à l'abri, mis en confiance… Dis-moi, Basile, pourquoi préfères-tu les seins de madame ?... Mon escargot est fou de vous. Je ne sais pas si c'est le parfum de votre peau ou le rythme de votre respiration qui l'excite le plus. Regardez avec quelle fébrilité il est prêt à repartir, une fois qu'il a fait le tour complet de votre abdomen…Basile, ne te précipite pas ! » Quelle histoire d’amour cocasse fait de troubles, de fragilités et

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finalement d’une étrange sensualité. Quel humour décalé et touchant. Que de belles images qui surgissent, surprenantes et délicates. Que de sensibles implorations se font jour, comme une forme de poétique de l’amour qui toujours ne sera jamais. L’ensemble est savoureux et très malin. L’émotion donne la main au non-sens pour traverser le 4ème mur et passer la rampe. C’est un très beau moment. Un spectacle qui illumine l’univers poétique et rugueux de Vișniec. Une mise en scène rieuse et éclatante. Un comédien formidable. Vous ai-je dit que j’adore Vișniec et qu’ici il est merveilleusement servi ? Courez-y !

Spectacle vu le 20 janvier 2019, Frédéric Perez

Avignon Off. Une rencontre théâtrale magique : « Comment j’ai dressé un escargot sur tes seins » de Matei Visniec, Théâtre Florentin. En cette chaude journée de juillet, dernier jour du festival, j’assiste à la pièce de Matei Visniec, ce dramaturge génial et décalé, donnée au Théâtre Florentin. Représentation à 11h20, la bonne heure. La salle est en accès direct dans cet ancien atelier de sculpture. J’entre.

Salvatore Caltabiano photo Philippe Hanula

Fin de la représentation et retour sur Marseille. Assimiler, mûrir l’instant, sans y penser vraiment, intégrer le moment. Impossible de prendre l’autoroute,

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trop fade, trop anonyme. J’emprunte les petites nationales bordées de champs jaunies par le soleil, de meules de foin, de pins agrippés à la colline, dont les branches tendues me saluent au passage. Le chant des cigales… La magie continue, se perpétue, s’installe. Un bonheur simple, savouré. Il existe des spectacles –et je viens d’assister à l’un d’entre eux- qui, violettes ou papillons, viennent se nicher dans un coin du cœur –du cœur ? « Comment j’ai dressé un escargot sur tes seins » « Le fait de m’avoir donné la permission de dresser Basile sur vos seins me touche profondément… J’avais dressé mon papillon sur la surface de mes nuits blanches… Basile préfère les seins de Madame… » L’auteur, Matei Visniec, est maître de ces univers où l’imaginaire s’empare du quotidien pour lui tordre le cou faisant ainsi naître le merveilleux de chaque situation. Visniec, dramaturge roumain, c’est du style, de la poésie, de la vérité et un peu de nos vies dans ces textes qui interrogent sans pour autant prendre la tête de ses lecteurs. Cet auteur joue avec nos codes, nos préjugés et nos envies. « Comment j’ai dressé un escargot sur tes seins » est une histoire passionnelle et viscérale entre un homme et une femme, racontée par Lui de façon très métaphorique, voire même surréaliste, et qui donne à l’amour toute son intensité. Matei Visniec pratique l’humour noir et ironique, prête littéralement vie aux mots, et anime les objets à la manière d’un marionnettiste. ‘« Comment j’ai dressé un escargot sur tes seins »plonge le spectateur dans un monde décalé, à part, suscitant la réflexion plus que la dérision. « Matei Visniec nous ensorcelle et tord la réalité avec bonheur. » Quatre hommes et une femme en parfaite osmose : l’auteur Matei Visniec, l’acteur Salvatore Caltabiano, le metteur en scène Serge Barbuscia, la mise en musique, Eric Craviatto et la voix délicieuse de Dorothée Leveau, font de ces 1 heure et 10 minutes que dure la représentation, un intervalle suspendu à la respiration du public et, disons-le sans détour, un chef d’œuvre. « Quand tu prends conscience de la mort, tu donnes tout l’amour ! Moi, je n’ai plus de temps à perdre pour autre chose. » (Serge Barbuscia) L’Amour à mort Dans un décor épuré, Serge Barbuscia signe une mise en scène efficace, essentielle. On entre de plain-pied dans l’univers de Visniec. « Je reste le seul miroir crédible de ceux qui me font souffrir » On visualise d’entrée ce cœur fugueur, facétieux, dérangeant, cet organe-personnage qui se plait à penser par lui-même. Quand une raquette de tennis et un foulard de soie se transforment en belle aux cheveux longs, immense devant cet homme aux abois, on n’y croit pas seulement, elle prend vie devant nos yeux. Derrière le foulard, les mains de l’acteur dessinent avec volupté le corps de cette femme qui le hante : « …Mon escargot est fou de vous… Basile, ne te précipite pas ! Votre peau nous raconte des histoires ahurissantes !...» Quand un coffre en bois devient cocon, refuge, lit, table, c’est du génie ! Quand l’homme, pieds nus, déplace le caisson au ralenti, intensifiant la sensation d’effort, c’est onirique, élégant et esthétiquement parfait. La mise en scène de Barbuscia souligne un texte exigeant, accentuant la poésie dans le burlesque. Il aime ses acteurs. Salvatore Caltabiano est littéralement sublimé dans cet exercice. La musique d’Eric Craviatto vient battre en écho dans chaque poitrine, langage, sortilège d’un cœur vagabond, pépiements d’oiseaux ou chant céleste. Elle accompagne, précède, suit, personnage à part entière de la pièce. La voix de Dorothée Leveau est là pour nous ramener à une sorte de réalité off. C’est elle qui habite en lui, le possède tout entier : « Madame, vous m’habitez trop fébrilement. » C’est elle également qui clôt le spectacle : « je te quitte, je ne t’aime plus… Oui, oui, au-revoir, je veux être libre !» Mais au fait, qui enferme l’autre ? Salvatore Caltabiano est admirable. Il tient en haleine, de bout en bout, les spectateurs littéralement captivés, alternant les moments calmes et les paroles dites avec précipitation, la tendresse, le doute,

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l’étonnement, l’irritation, la tristesse. Les déplacements, les gestes sont travaillés, mesurés, au millimètre, accomplis avec un naturel époustouflant. La voix est chaude, claire, l’élocution nette, qu’il parle avec véhémence, dans la précipitation, dans l’effervescence de son désarroi, ou qu’il s’exprime en écho de son moi intérieur. Une performance splendide pour ce bel acteur qui n’hésite pas à mouiller sa chemise une énième fois tant la passion –perceptible- de son métier l’habite. Perfection du jeu, technique et talent conjugués font de Salvatore Caltabiano un comédien exceptionnel. Avec son interprétation, on passe de l’étonnement au sourire, de la surprise à l’émotion. A-t-on jamais entendu parler de ‘ma’ ‘mon’ (sexe), sans le nommer, mais avec autant de poésie ? Non, assurément. De la délicatesse pour énoncer des vérités cruelles, de la poésie là où l’amour déchire, Salvatore Caltabiano est définitivement un formidable comédien, promis à une grande carrière. Ici, le metteur en scène et le comédien ne font qu’un, et c’est fondamental. Dans ce texte difficile et décousu où l’on peut craindre que le spectateur se perde, étrangement, il y a de l’ordre et des repères, l’approche est facilitée. Les effets de surprise, que le comédien interprète à la perfection, infligent un dynamisme fabuleux à la pièce. A n’en pas douter, Visniec n’a pu qu’apprécier le travail de ces hommes qui le servent aussi bien, donnant à son texte toute sa saveur. Les applaudissements répétés du public et le succès étaient, évidemment, au rendez-vous. Avec Matei Visniec, Serge Barbuscia, Salvatore Caltabiano, Eric Craviatto et Dorothée Leveau, l’Art conserve ses lettres de noblesse. Du théâtre comme on l’aime, intelligent, subtil, audacieux. Danielle Dufour-Verna

Dorothée Bonnefond : 06 87 53 27 50 / [email protected] Contact L’Atelier florentin : [email protected]

Le blog de Guillaume d’AZEMAR de FABREGUES 15 janvier 2019GAF, a Strange quark

Un moment de poésie bienveillante, un espace d’amour et de sérénité, une pièce qui vous redonne le moral, à voir absolument.

Sur scène, une caisse. Une grande caisse. Vient la musique, un peu guillerette, un peu mélancolique, un peu oppressante. La caisse s’ouvre, par le devant. Le comédien est dedans, assis. Il parle. A une femme, qu’il appelle Madame. Il lui parle de son cœur. Il lui parle à cœur ouvert, d’ailleurs son cœur est là, entre eux deux, posé sur la table. C’est normal, les cœurs s’évadent, partent en balade. Plus tard, l’homme sera blessé, la femme le remarquera. Plus tard, Emile (c’est le nom de l’escargot) devra courir quérir un battement de cœur, un mot d’amour. Plus tard…

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Matéi Visniec joue avec les mots, avec les émotions, avec l’amour. Il y a un homme, un homme fragile, un homme qui met son cœur à nu. Un homme qui prend les mots au pied de la lettre, qui crée un espace de poésie. Un espace bienveillant. Il pourrait y avoir rapport de force, souffrance. Il y a juste beauté, poésie. La mise en scène, la scénographie, servent le texte, complètent la beauté, ajoutent à la sérénité. Ici, pas de grands déplacements nerveux, pas de rapports de force. Just de la tendresse.

Il y a Salvatore Caltabiano. Il raconte, avec justesse, calme, naturel, sans se presser. Il est à l’aise dans le texte, dans la mise en scène, ça se sent, il transmet tranquillement les émotions successives de l’homme qui aime au spectateur, qui les reçoit.

Les spectateurs ? Captivés, ils écoutent. Le ton ne monte jamais, il y a des temps silencieux. Les spectateurs reçoivent les émotions, les assimilent. On sent leur attention, leur concentration. Quand le noir s’est fait, ils sont restés longtemps silencieux, ils continuaient à recevoir. Et puis ils ont longuement applaudi, crié quelques bravos.

« Comment j’ai dressé un escargot sur tes seins » est une pièce bonbon, de ces pièces qui font du bien, dans lesquelles on rentre avec les tracas du quotidien, dont on ressort avec le sourire. Une pièce qui m’a fait du bien, tout en poésie, tout en douceur, comme une pastille Vichy. Quand la caisse s’est ouverte, j’ai souri, et je suis resté souriant jusqu’à la fin de la pièce. Un sourire parfois crispé, parfois inquiet, parfois curieux, toujours présent. J’ai été très sensible à la bienveillance poétique du texte, au sourire contagieux du comédien. Une pièce à aller voir. Une pièce à aller voir à deux, je suis sorti revigoré, une fois assis dans le métro, il me manquait une main, un regard pétillant, un souffle chaud. Je crois que moi aussi je me fais systématiquement avoir quand elle pleure. Mais putain que c’est bon de se faire avoir.

SORTIRAPARIS

Comment j'ai dressé un escargot sur tes seins : Poésie Pure au Théâtre de la Contrescarpe

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La poésie de Matéi Visniec s'invite au Théâtre de la Contrescarpe, magnifiquement jouée par Salvatore Caltabiano. Seul en scène, il nous embarque avec "Comment j'ai dressé un escargot sur tes seins", mis en scène par Serge Barbuscia, pour 6 dates parisiennes exceptionnelles, du 13 au 28 janvier 2019. On était à la première, on vous raconte ! On fonce découvrir le superbe seul en scène Comment j'ai dressé un escargot sur tes seins, avec Salvatore Caltabiano, créé à partir du magnifique texte de Matéi Visniec, dramaturge et poète franco-roumain. Après un succès au Festival d'Avignon 2018, Comment j'ai dressé un escargot sur tes seins est de retour à Paris pour 6 dates exceptionnelles ! C'est à ne pas manquer ! Rendez-vous au Théâtre de la Contrescarpe dans le 5e, du 13 au 28 janvier 2019. On était à la première, on vous raconte ! De Matéi Visniec on connaît le théâtre et la poésie, mêlant absurdité, profondeur, drôlerie et instants de grâce pure. On se souvient souvent des titres de ses oeuvres aussi évocateurs que Comment j'ai dressé un escargot sur tes seins. Ainsi, peut-être a-t-on déjà en tendu parler de Le mot Progrès dans la bouche de ma mère sonnait terriblement faux, ou La Vieille Dame qui fabrique 37 cocktails Molotov par jour, ou encore L'Histoire des ours panda racontés par un saxophoniste qui a une petite amie à

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Francfort ... Le ton est donné dès le titre chez Matéi Visniec : poésie, décalage et tendresse, de quoi éveiller notre envie !

Et c'est bien ce que propose le comédien Salvatore Caltabiano avec la complicité du metteur en scène Serge Barbuscia. Une heure de beauté, de rêve, de douceur, bref de coeur ! On est d'emblée séduit par le dispositif scénique choisi, où le comédien émerge d'une caisse en bois, aussi à l'étroit là-dedans que semble l'être son coeur dans sa poitrine.

Le jeu de Salvatore Caltabiano précis comme une mécanique d'horloge, nous embarque lui aussi immédiatement dans la rêverie. On voit ce qu'il voit, on ressent ce qu'il ressent. Il est tour à tour l'amoureux transi, blessé, la femme qui fait souffrir cet homme, le narrateur de cette histoire, passant d'un personnage à l'autre d'un simple changement de voix, il fait exister très fort toute cette galerie de personnages imaginaires, c'est réjouissant !

Cerise sur le gâteau, au moment des saluts lorsque le comédien remercie Matéi Visniec présent dans la salle pour cette première ! C'est tout sauf une expérience ordinaire d'assister à un spectacle assis à quelques sièges de l'auteur - un peu à l'image du dressage d'escargots sur des seins !

Et pour info, Comment j'ai dressé un escargot sur tes seins devrait être de retour cet été au Festival d'Avignon 2019 ! Mais d'ici là, on file le découvrir à Paris, au Théâtre de la Contrescarpe !

PLUME CHOCOLAT : Le nom de Matéi Visniec est sans doute inconnu d’une grande majorité d’entre vous, mais cet auteur franco roumain de 62 ans a écrit plus d’une trentaine de pièces de théâtre, 4 romans et plusieurs recueils de poésie. Ecrivant dans un contexte politique mouvementé, ses œuvres engagées, dénonçant les totalitarismes, lui ont valu de devenir un auteur interdit en 1987, date à laquelle il demande l’asile politique en France et rédige sa thèse universitaire sur la résistance culturelle en Europe de l’Est à l’ère communiste. Cette thématique marque bien entendu profondément son œuvre. Sans pour autant en constituer l’exhaustivité. Capable en effet d’explorer autant la noirceur que la lumière de chaque être, il aime à explorer des sentiers différents et à parler de l’humain, dans sa laideur, sa beauté et surtout ses ambivalences de façon faussement détournée. Avec « comment j’ai dressé un escargot sur tes seins », il interroge le sentiment amoureux en se servant d’une narration surréaliste qui n’est pas sans rappeler Ionesco (ou ses confrères spécialistes de l’absurde).

Au premier regard, le narrateur-héros de ce texte tombe éperdument amoureux d’une dame et voit son cœur sortir de sa poitrine et saigner ouvertement, situation légèrement complexe lorsqu’il s’agit de se déplacer. Par une série de petites aventures rocambolesques, ce cœur à vif réintégrera son corps, mais la dame viendra y loger, et même plutôt l’envahir, jusqu’à étouffer toute respiration de son soupirant (qui porte donc justement son nom).

Salvatore Caltabiano porte avec énormément de conviction ce texte atypique, dont on sent qu’il lui a pris un peu de son propre cœur, tant il en parle avec émotion à la fin de la pièce. Si « l’histoire » est atypique, elle pose, sous couvert d’absurde et de légèreté, des questions profondes sur l’âme humaine, sur la passion et la raison, l’égoïsme et le don, et l’existence ou non de limites à ce sentiment si profond et complexe qu’est l’amour.

20h30, lever de rideau le théatre, une ouverture sur le réel

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• Comment prendriez-vous la situation si votre cœur décide de se faire la belle ? Que dire si un autre voudrait

s’abriter un moment chez vous de façon temporelle? L’amour pousse à faire des actions improbables. Vous n’en êtes pas convaincu ?

L’Amour voilà un sujet qui inspire. Certains choisissent de faire des comédies de boulevard, des duos avec des témoignages ou encore des drames sanglants. Matéi Visniec a décidé de raconter une autre histoire dans un univers poétique et loufoque, où il donne vie à des concepts. Savaltore Caltabiano s’habille des mots de l’auteur pour prendre l’identité d’un écrivain excentrique. Il parle de sa relation avec sa Madame qu’il aime passionnément qui subit quelques aléas pleins de souffrance. Au lieu de parler des choses simplement, il va utiliser des images loufoques pour mettre en avant l’importance de ces sentiments. Comment survivre si ce qui anime son coeur part? Et quand on veut se séparer de quelqu’un ne perd on pas aussi une partie de soi? Vous avez surement des réponses à donner par rapport à votre vécu.

Quand la folie du monde rencontre la folie d’un auteur cela ne peut donner naissance qu’à un spectacle singulier. Savaltore Caltabiano avec son air innocent nous embarque dans un univers étonnant. Il a une présence sur scène incroyable ce qui lui permet de nous raconter ce qu’il veut, on l’écoutera. La mise en scène de Serge Barbuscia surprend au premier abord. Sur scène, on ne trouve qu’une caisse imposante en bois et rien d’autre. Le plus important se situe là et nulle part ailleurs. Le talentueux comédien en sort pour par la suite s’approprier l’objet cocon, maison en s’enfermant à l’intérieur ou en s’asseyant dedans face au public. Un objet qui se manipule qui permet alors de se donner différentes perspectives face à ces blessures émotionnelles. En liaison des moments de silence, un accompagnement musical harmonieux se fait entendre d’Eric Craviatto et la voix chaleureuse de Dorothée Leveau pour accompagner ce voyage. En parallèle, il faut souligner le très jolie travail de lumière de Sébastien Lebert qui met en valeur les moments importants avec délicatesse.

Ne cherchez pas à savoir ce que vous allez voir ce week-end. Dirigez-vous en toute confiance vers l’imaginaire de Matéi Visniec. Vous en ressortirez enchantés d’avoir passer un moment hors-du-temps et des réalités.

Le rideau Rouge / http://bclerideaurouge.wordpress.com Son cœur, sorti de sa poitrine et mis à table, Fait trembler les parois d'une caisse peu stable. «Atelier florentin», les cœurs à l'unisson S'enveloppent de tendresse par effraction D'un langage qui ricoche à la perfection. Dans la rouge blessure à terre, La vie se déroule à l'envers Au-dessus de «l'éclat de verre» «Qu'est la mémoire de son sang»

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Marquant le public, cent pour cent. La lente sensualité à fleur de peau S'étire avec la vitesse de l'escargot. Performance d'acteur qui brûle de tous feux Les planches disjointes de l'abri du bureau D'où fusent de fascinants propos savoureux. Une écriture d'une rare poésie Qui cultive la métaphore en plein esprit. Beau texte trempé dans une plume de sang Pour dévoiler l'intensité des sentiments Mis à nu avec un lyrisme percutant. Béatrice Chaland / b.c.lerideaurouge

http://bclerideaurouge.wordpress.com

Dorothée Bonnefond : 06 87 53 27 50 / [email protected] Contact L’Atelier florentin : [email protected]