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BERTOLA Juliette DEVARIEUX Paul 1°ES1 Comment les contes représentent-ils les sociétés? Lycée Jules Guesde 2015-2016 M.Leroux M.Villechaise SES SES Mme.Gauthier Histoire-géographie 1

TPE Contes BERTOLA DEVARIEUX

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Voici notre TPE sur: 'Comment les contes représentent-ils les sociétés' Vous trouverez en pages : 20, 22 et 25 des liens vidéos en cliquant sur les images.

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BERTOLA JulietteDEVARIEUX Paul

1°ES1

Comment lescontes

représentent-ilsles sociétés?

Lycée Jules Guesde 2015-2016 M.Leroux M.Villechaise SES SES

Mme.GauthierHistoire-géographie

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« Some day you will be old enough to start reading fairy tales again. »C.S.Lewis

Nous tenions à remercier chaleureusementnos encadrants et professeurs

M.Leroux, Mme. Gauthier et

M.Villechaise ainsi que Anne E. Duggan

qui nous auront été d'une grande aide

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Sommaire :

Prologue (Introduction).............................................p.5

Livre 1: Dans leur contenu 1.1 Les 1001 Nuits....................................................p.81.2 Le Buffle à une corne..........................................p.111.3 La petite fille aux Allumettes................................p.131.4 Les Tall Tales....................................................p.15

Livre 2 : Dans leurs utilisations

2.0 Morale/Diffusion...............................................p.162.1 Propagande.....................................................p.192.2 Psychologie.....................................................p.212.3 Story Telling....................................................p.222.4 Publicité........................................................p.24

2.5 Cinéma et produits dérivés...................................p.26

Épilogue (Conclusion)..............................................p.28

Annexes.............................................................p.29

Bibliographie/Webographie.........................p.35

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Prologue:L était une fois... au lycée Jules Guesde, deux élèves de 1°ES1 qui eurent à faire

un TPE. Après une période de labeur pour trouver un sujet et une problématique

qui tenaient la route, les deux acolytes décidèrent finalement de travailler sur les contes.

I

Le genre universel du conte a deux origines. La première est orale et remonte à l'invention

des langues et des manières de communiquer. L'autre est arrivée avec l'invention de

l’imprimerie par Gutenberg en 1450 quand le conte commença à être retranscrit sur papier

et connut ainsi, au début de la période de la Renaissance, une diffusion de plus en plus

importante. Ce genre littéraire est, selon le Larousse un : « Récit, généralement court, de

faits imaginaires ».

Si nous avons choisi ce sujet, c'est pour pouvoir toucher à un univers qui nous plaît, celui

des histoires et des contes. Nous voulions également travailler sur différentes sociétés et

cultures. Nous avons donc essayé de faire un lien entre ces deux domaines.

La problématique qui en ressort est : Comment les contes représentent-ils les sociétés ?

Pour répondre à cette question, nous allons dans un premier temps analyser 4 contes de

cultures différentes - Européenne, Arabe, Chinoise et Nord-Américaine, faire ressortir de

ces contes des éléments propres à ces différentes sociétés et ainsi essayer d'en comprendre

le fonctionnement. Puis, dans un second temps, nous allons parler des différentes

utilisations contemporaines des contes, dans des domaines comme l'économie ou encore la

politique. Grâce à ces deux axes, nous verrons que le conte, de part son contenu et dans

son utilisation, représente les sociétés.

Nous nous appuierons tout au long du projet, en plus de nos ressources et connaissances

personnelles, sur une interview de Anne E. Duggan, rédactrice en chef du magazine

américain sur les contes : 'Marvel & Tales' et également professeure au Department of

Classical and Modern Languages, Literatures, and Cultures à Wayne State University.

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Livre 1 :

Qu'est-ce qu'un conte ? Pour Anne Duggan, « 'Conte' en général, 'conte de fée' en particulier

est un genre difficile à définir. Généralement, je pense à un 'conte populaire' comme un

conte récupéré auprès de la population locale, normalement par des collectionneurs

professionnels [...] Les contes populaires pouvaient ou non inclure des éléments magiques,

et ils contenaient généralement une sorte de morale ou message social comme, par

exemple, la bonté amène des récompenses et les mauvaises manières sont punies ; ou

comment sortir d'une situation compliquée avec intelligence et esprit. »

Les contes permettent de transmettre des coutumes, des traditions d'une certaine société.

Selon Mme Duggan, «Nous pouvons voir des contes similaires dans différentes cultures mais

ils prennent la perspective culturelle, politique, sociale et idéologique de l'écrivain,

conteur ou société à laquelle ils appartiennent. »

Par exemple, les écrivains italiens Giambattista Basile et Giovanni Francesco Straparola

'peignaient' des contes qui représentaient la société marchande de l'Italie du 16ème et

17ème siècle. Madame d'Aulnoy était l'écrivain de contes de fées français le plus prolifique

du XVIIème siècle, bien plus que Charles Perrault, et elle utilisait ses contes pour évoquer

des problèmes que rencontraient les femmes aristocrates de l'époque, comme les mariages

forcés et les contraintes liées au statut de la femme.

Un des recueils de contes les plus connus mondialement témoigne du rôle des contes dans

la description de la société : Il s'agit du recueil des Mille et Unes Nuits.

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Chapitre 1 : Les 1001 Nuits

ES 1001 nuits est un recueil de contes populaires arabes, d'origines persanes et

indiennes. Nous allons nous baser sur la traduction de ce recueil d'Antoine

Galland de 1704.LCes contes sont enchâssés et constamment mis en parallèle, tous liés autour d'une histoire :

celle de Shéhérazade et du sultan Shahryar. Parce qu’il a été trompé par sa première

femme, le sultan Shahryar décide d’épouser une nouvelle jeune fille chaque jour et de la

mettre à mort le lendemain. La fille du grand vizir, Shéhérazade, se propose alors

d’épouser le sultan. Pour échapper à la mort, elle lui raconte, chaque nuit, une histoire

dont la suite est systématiquement reportée au lendemain. Ainsi, pour connaître la fin de

l’histoire, le sultan se voit obliger de reporter de jour en jour l’exécution de Shéhérazade.

Shéhérazade conte ainsi ses histoires pendant mille et une nuits, et parvient finalement à

gagner la confiance du souverain.

Cette histoire et ces contes représentent la société musulmane de l'époque. L’époque de

l’écriture des Contes, aux alentours du 10ème siècle est une

période très riche pour l'empire musulman. La domination de

l’Islam s’étend de l’Afrique du Nord à l’Andalousie jusqu’à

l’Asie. L'empire englobe une grande diversité de populations,

de langues et de religions.

Économiquement très prospère, la dynastie Abasside,

installée à Bagdad, encourage l’essor des sciences et des arts. Ces contes font ressortir la

richesse et la diversité de la civilisation. Comme nous indique l'introduction du texte,

« Tous les Orientaux, Persans, Tartares et Indiens, s’y font distinguer, et paraissent tels

qu’ils sont, depuis les Souverains jusqu’aux personnes de la plus basse condition. Ainsi,

sans avoir essuyé la fatigue d’aller chercher ces Peuples dans leur Pays, le Lecteur aura ici

le plaisir de les voir agir, et de les entendre parler. »

Néanmoins, ce texte est aussi un miroir de cette société.

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Par exemple, à travers le conte de Schéhérazade, on a une approche du statut des femmes

à l'époque. Dès le début, la première figure féminine qui nous est présentée est celle de la

sultane, entourée de sa cour, manifestement voilée : « les personnes qui accompagnaient la

sultane, pour bannir toute contrainte, se découvrirent le visage qu'elles avaient eu couvert

jusqu'alors et quittèrent d'autres habits qu'elles portaient par

dessus d'autres plus courts ». On la voit après tromper son mari,

le sultan, ce qui amène son frère à dire : « après avoir été

témoins de ces infamies, je pensais que toutes les femmes y

étaient naturellement portées et qu'elle ne pouvaient résister à

leurs penchants. »

On nous montre donc une femme comme étant, de nature,

sujette au péché. Or, après cela, le sultan Shahryar fera la

rencontre de la femme d'un génie qui abusera de lui et lui dira

ces mots : « Vous voyez là que quand une femme a forgé un

projet, il n'y a point de mari ni d'amants qui puissent en

empêcher l'exécution. Les hommes feraient mieux de ne pas

contraindre les femmes, ce serait le meilleur moyen de les rendre sages. » auquel celui ci

répondra plus tard : « Ne convenez vous pas que rien n'est égal à la malice des femmes ? »

Or, c'est comme ça que le sultan redeviendra sage plus tard, par la malice que Shéhérazade

utilisera pour le ramener à la raison.

La femme, à l'époque, était donc représentée comme usant de la séduction pour détourner

les hommes de leur devoir. C'est comme cela qu'on les représentait dans les contes, et aussi

dans les textes sacrés, comme le Coran. On peut prendre comme exemple l'histoire du

Prophète Yussuf avec la femme du marchand, dans la Sourate XII (verset 24-28) où le

prophète, représentant de Dieu, manque de se faire violer par l'épouse d'un commerçant.

Tout comme le sultan avec la femme du génie. Un vers de cette Sourate résume bien cela :

« C'est bien de vos ruses de femmes ! Vos ruses sont vraiment énormes ».

Ce que l'on voit aussi, c'est que le sultan a un pouvoir absolu. Dans plusieurs des contes

énoncés, le héros ne s'en sort pas grâce à son courage ou à des exploits, mais tout

simplement en divertissant le sultan (et c'est aussi comme ça que Shéhérazade réussira à

séduire le sien). On lit p.548 : « La justice fait défaut et la vie humaine ne vaut pas plus

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qu’un conte étonnant et surprenant. »

Le sultan a droit de vie et de mort et tous ses sujets lui doivent une « obéissance aveugle »,

sans réflexion. Par exemple, le ministre qui exécuta la reine d'un seul coup, « sans

s'informer de quel crime elle avait commis » où encore le vizir qui nous montre que ses

obligations à son « maître » sont supérieures à ses obligations familiales : « quoique père,

je vous réponds d'un bras fidèle. »

Si on décrit ce pouvoir absolu d'une telle manière, c'est pour dénoncer les massacres et

guerres sans fin, effectuées au nom du roi, pour des raisons souvent plus personnelles et

politiques que vitales. Par exemple, les guerres d’expansions menées en Inde par les

souverains turcs en l'an 1000, ainsi que les assassinats perpétrés sous la dynastie des

Abbassides (de l'an 750 à l'an 1258) pour éviter le renversement de la dynastie.

Néanmoins, tout cela sera contrecarré par une seule personne, une femme. Elle représente

la 'malice' des femmes, énoncée plus tôt, en faisant appel à son intelligence pour faire face

à la force brutale. C'est une image d'une femme forte et courageuse qui nous est montrée,

mise en opposition avec les apparitions féminines que nous avions plus tôt. Shéhérazade,

elle, est prête à partir en martyre : « Si je péris, ma mort sera glorieuse, si je réussis dans

mon entreprise, je rendrais à ma patrie un service important ».

On peut donc voir que ce recueil de contes représente la société musulmane du Xème

siècle dans son contenu. Il a permis de capturer l'essence des mœurs d'une époque, il est la

trace d'une civilisation ainsi que sa critique. Comme nous le dit Antoine Galland dans son

introduction, « Pour peu même que ceux qui liront ces Contes, soient disposés à profiter

des exemples de vertus et de vices qu’ils y trouveront, ils en pourront tirer un avantage

qu’on ne tire point de la lecture des autres Contes, qui sont plus propres à corrompre les

mœurs qu’à les corriger. »

Les contes Arabes ne sont pas les seuls décrivant les mœurs de leur époque. On peut

prendre pour autre exemple un conte de l'une des plus anciennes civilisations au monde : la

civilisation chinoise.

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Chapitre 2 : Le Buffle àune corne

Un jeune garçon vit seul 'au milieu des montagnes dentelées',

n'ayant pour survivre que 'ses mains laborieuses et un lopin de

rizière'.

Un jour, alors qu'il venait de vendre ses sacs de riz, il décide

de s'acheter avec son argent un morceau de fusain.

Il dessine en premier un buffle à une seule corne. Le buffle

prend vie. Il l'aide dans les champs et le jeune garçon le

décrit comme son seul ami. Mais une brigade de l'armée impériale qui passait par là vit le

buffle et décida de le prendre de force pour le donner à manger à l'empereur, malgré les

supplications de son maître.

Le jeune garçon dessine ensuite une nymphe qui elle aussi prend vie, et l'épouse. Ils vivent

heureux jusqu'au jour où l'armée impériale repasse par là. Ils enlèvent la jeune femme de

force et refusent de la rendre au jeune homme.

Il dessine alors un 'tigre ailé qui montrait ses dents d'un air terrifiant '. Il va sur son dos

jusqu'au palais royal, où 'les courtisans étaient justement en train de présenter la nymphe

captive et en pleurs à l'empereur'. Le tigre mange l'empereur et les courtisans, ramène le

jeune garçon et sa femme au milieu des montagne et monte au ciel. Ils vivent heureux.

Ce texte est un conte Jao. Cette période de la société chinoise est difficile à situer car de

nombreuses informations se contredisent. Néanmoins, il est possible de penser que ce texte

fut écrit sous le règne de l'empereur Ti Jao, autour de 2000 avant Jésus christ. C'était le

début d'une période riche pour les arts chinois représentée par le jeune garçon achetant un

fusain.

Au travers de ce texte, on trouve une représentation des conditions de vie des paysans de

l'époque : le 'jeune garçon' n'a pour vivre que son travail et un lopin de rizière. Cela nous

montre la grande pauvreté mais également l'isolement dans lequel les gens vivaient : en

effet, la Chine était composée de populations différentes et dispersées à travers tout le

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pays et il était très difficile aux personnes qui vivaient dans les montagnes ou les coins

reculés de communiquer avec d'autres.

Mais ce que ce texte montre également, c'est une critique de l'empereur et de l'armée :

celle-ci, au nom de l'empereur, pille les villages (les soldats tuent le buffle, le seul

compagnon et moyen de revenus du jeune garçon) et commet des atrocités (ils emmènent

sa femme de force).

Comme dans le conte des Mille et Une Nuits, l'empereur avait tout pouvoir sur le peuple.

On voit également des figures symboliques qui reviennent dans de nombreux contes chinois

comme le buffle (représentant le courage et le travail) et le tigre (représentant l'ardeur, le

pouvoir.)

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Chapitre 3 : La petiteFille aux Allumettes

UX antipodes des cultures arabe et chinoise, il était très important de

présenter un conte qui mettrait en relief la culture européenne. Le conte qui

nous est tout de suite venu à l'esprit est celui de « La petite fille aux

allumettes » de Hans Christian Andersen, publié en 1845. Ce conte raconte l'histoire d'une

fillette forcée à vendre des allumettes le soir de la Saint Sylvestre. Grelottante, elle décide

de brûler ses allumettes pour se réchauffer. A travers chacune des allumettes, elle aperçoit

une vision d'un élément 'symbolique' de Noël. L'enfant finira par mourir gelée dans la nuit.

Ce récit est considéré comme un conte car c'est un récit de faits imaginaires,

qui accepte l'invraisemblance comme telle.

A

Ce qui est important dans ce conte, c'est qu'il représente la société du XIXe

siècle et les inégalités nées de la Révolution industrielle.

En effet, 1845 était une année situé dans une époque d'extrêmes : extrême

richesse pour la classe des bourgeois mais extrême misère pour la classe

ouvrière. C'était le début de la Révolution Industrielle ainsi que le développement d'une

économie basée sur les profits : le capitalisme.

Chaque fois que la petite fille utilise une allumette, elle se retrouve face à une vision de

'bonheur'. Les trois premières - le poêle, le repas et l'arbre - nous montrent le Noël que

passent la grande et petite bourgeoisie. Au début de la révolution industrielle, leur position

dans la société s'est affirmée, que ce soit politiquement ou financièrement et ils vivent

dans l'opulence. Leurs richesses sont aussi inatteignables au prolétariat que ces visions à la

petite fille.

Cette petite fille, elle, n'a pas de nom : elle n'est qu'une parmi tant

d'autres et sa mort n'aura aucun impact. Après quelques instants

seulement, les gens se remettent à vaquer à leurs occupations.

Ce que ce texte dénonce aussi, c'est la pauvreté du prolétariat et la

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maltraitance infantile qui étaient communes à l'époque. C'est le début du travail à la

chaîne : les ouvriers devaient travailler parfois 14 heures par jour, pour très peu. Les

semaines de travail duraient 6 jours, et cela ne suffisait pas pour vivre. Entre 20 et 40 %

des travailleurs étaient des femmes ou enfants. Beaucoup d'enfants étaient laissés à eux-

mêmes, forcés à travailler ou mendier pour survivre. En 1846, environ 2860 enfants (de

moins de 5 ans) sur 10000 mouraient de maladie, de faim ou de froid.

Ce conte est donc d'une grande importance pour comprendre ce qui se passait car il

dépeint, dans son contenu, l'autre face d'une société en pleine croissance vue par un de ses

contemporains.

Mais les contes ne prennent pas seulement la forme de longs récits, ils peuvent aussi être

courts. Par exemple en Amérique du Nord une technique du conte qui s'est développé est

celle des Tall Tales.

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Chapitre 4 : Les Tall-TalesES Tall Tales ou Grands Contes en français font partie de la culture littéraire

américaine. Le tall tale, c'est un récit d'exagération, une version moderne des

contes. Il y a la présence d'éléments incroyables qui sont racontés comme si

c'était vrai et possible, pour donner une image claire mais exagérée d'une situation.

LLes tall tales sont souvent humoristiques et relativement courts.

Un des exemples le plus connu est l'histoire du pêcheur qui raconte : 'Le poisson était si

gros qu'il a failli faire couler le bateau entier !'

Le Tall tale est un élément clé de la culture des Etats-Unis. Il représente les figures

légendaires de l' « Old West » et le folklore de l'Amérique du nord. Les Tall tales sont

apparus quand les hommes de la frontière américaine se retrouvaient pendant la

colonisation Britannique du 16eme siècle et son expansion vers l'ouest. Ils sont nés en

même temps que l'identité de l'Amérique du nord et dépeignent ainsi les fondements d'une

culture en expansion.

Ce qui rends les Tall tales si particuliers, c'est que ce ne sont

pas des histoires à proprement parler. Ces contes expliquent en

peu de phrases la création d'un lieu ou d'un événement. Par

exemple, Alfred Bulltop Stormalong aurait eut un bateau si gros

qu'il aurait fait des trous dans la lune en y naviguant, d'où les

cratères.

La brièveté de ces contes les distingue des autres et nous montre la naissance d'une culture

populaire. En effet, à l'époque du début de ces contes, ce qu'on appelle aujourd'hui les

États Unis commençaient tout juste à se former une identité. On voit une société basé sur

l’exagération. C'est un état d'esprit qui se rapproche énormément du story telling sur sa

technique et utilisation.

On a donc des contes où ce n'est pas la morale qui est retenue puisqu'il y n'y en a pas, mais

c'est le résultat qui est mis en avant. C'est le début d'un nouveau genre des contes, au

début d'une nouvelle culture.

En définitive, ce qui lie tout ces contes c'est leur capacité à décrire et expliquer la

société dont ils proviennent. On voit donc là que les contes représentent les sociétés

dans leur contenu.

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Livre 2 :VANT de parler des différentes utilisations des contes, il est important de

rappeler que les contes ont connu trois phases dans leur diffusion :A-Le conte appartient à la littérature orale. Aucune date de création n'est connue. Il s'agit,

de nos jours, de la forme littéraire la plus ancienne.

Transmis de bouche à oreille, les contes pouvaient êtres modifiés selon l'orateur et le

locuteur. Ce processus de changement crée donc au fil du temps différentes versions et de

nouveaux contes.

De nos jours, certains de ces contes (grâce aux transmissions écrites) existent toujours,

comme Barbe Bleue ou Le Chat Botté.

Ces histoires visaient à divertir ou même critiquer quelqu'un, grâce à la satyre, en utilisant

des personnages abstraits.

Avec l'arrivée de la presse écrite en Europe au XVème siècle et la Renaissance, de plus en

plus de contes furent mis à l'écrit.

-Les auteurs de la renaissance (ex : Perrault), voyant que les contes

oraux étaient prônés et appréciés par tous membres de la société

de l'époque, se mirent à les transcrire sous forme écrite. En 1697,

Charles Perrault publie un des recueils les plus connus de cette

époque : 'Les Contes de ma mère l'Oie. Les contes étaient donc plus

facilement diffusés et plus accessibles à un plus grand ensemble de

la population. Cela aura aussi permis aux contes de se propager

dans le monde, grâce aux traductions. La diffusion ne cesse de croître à partir de la

Renaissance jusqu'à aujourd'hui.

-Le cinéma est un progrès de plus qui permet cette diffusion sur une échelle encore plus

grande (depuis la fin XIXeme). Il permet de transmettre un conte imaginaire en quelque

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chose de plus concret avec des images réelles. Les idées principales des contes sont

gardées (personnages, lieux, actions) mais sont adaptées pour le nouveau public.

Pour Mrs. Dugean, ce qui change c'est que « les contes 'classiques' (ceux qui font toujours

partie du 20ème et 21ème siècle comme 'Cendrillon' ; 'la belle au bois dormant' ; 'Blanche-

neige' ; 'la belle et la bête' et 'le petit chaperon rouge') sont donnés sous de nouvelles

formes, plus innovantes. On peut le voir dans le travail d'Angela Carter [romancière

anglaise connue pour ses travaux sur le thème du réalisme magique] qui met au défi les

divisions sociales : humaines comme animales, femme passive comme homme actif. Mais

aussi dans des films comme 'Blanche-Neige et le chasseur' ou la série télévisée Once Upon A

Time (dans laquelle les contes classiques sont revus pour montrer différents genres,

classes, et origines ethniques, donnant plus de place aux héroïnes, allant contre les

principes que, par exemple, c'est mieux d'épouser un prince qu'un mendiant et créant des

personnages racialement divers. »

Le conte peut être utilisé pour repérer à travers le temps ce changement et ainsi

comprendre comment ces différentes sociétés fonctionnaient.

Un conte était destiné à divertir ou faire passer un message, une morale. Face à des

institutions comme la monarchie, l'armée ou l’Église, la morale d'un conte pouvait aussi

être satyrique. Les contes originaux reflétaient également la dureté de leur époque. Par

exemple, le Petit Poucet évoque les famines qui sévissaient en Europe. Avec l'amélioration

récente des conditions de vie, la morale s'adapte : dans Cendrillon par exemple, la fin n'est

pas entièrement fidèle à l'originale de 1697. En effet dans la version de Charles Perrault,

afin que les sœurs puissent épouser le Prince, elles se coupent l’orteil du pouce pour que la

chaussure ne soit pas trop grande. De plus, quand Cendrillon finit par se marier, un corbeau

vient arracher les yeux des belles-sœurs...De nos jours on ne connaît que la version où le

pied ne rentre tout simplement pas dans la chaussure et où les belles-sœurs sont jalouses,

l'horreur est enlevée pour ne pas choquer.

François de Singly, sociologue français qui travaille sur l'enfant dans la famille,

explique « :Dans les sociétés contemporaines, les parents doivent « aider leur enfant à

devenir lui-même », pas seulement par la transmission, par l’exigence de règles à

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respecter, mais aussi et surtout en l’accompagnant pour lui apprendre à l’autonomie

personnelle. Cela exige une attention au développement de l’enfant, une transformation de

la relation parents/enfant qui devient plus « psychologique » . Le conte peut être un

élément moteur de l'éducation primaire et un lien et partage entre l'enfant et le parent.

Pour résumer, avec l’expansion de la vente de contes pour enfants, les parents, en lisant

ces histoires à leurs enfants, leur transmettent la morale et ainsi s'impliquent un peu plus

dans la socialisation primaire de l'enfance.

On peut donc suivre l'évolution des mœurs à travers la manière avec laquelle la société

utilise et transforme les contes.

Dans la société de guerre, et plus précisément sous la Seconde Guerre Mondiale, les contes

sont transformés dans un but de propagande.

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Chapitre 1 : Pour uneéconomie de Guerre : La

Propagande

ES contes ne sont pas toujours destinés aux enfants, bien au contraire. Les

contes ont aussi été utilisés comme moyen d'influence indirecte sur les adultes,

par exemple sous forme de propagande dans les sociétés en guerre.CQu'est ce que la propagande exactement ?

La propagande est l'utilisation des médias (presse, télévision, cinéma…) pour diffuser une

information et faire en sorte qu'elle influence la majorité des citoyens.

Le terme de propagande a commencé à prendre son sens en 1622 après la Guerre de Trente

Ans quand le pape Grégoire XV créa la commission de propagande, chargée de répandre le

christianisme dans le monde.

Partout à travers l'histoire, les guerres ont profondément influencé les sociétés et les

contes n'y font pas exception. Par exemple lors de la

Seconde Guerre Mondiale, Walt Disney a utilisé les contes

populaires dans des dessins animés afin de pousser les

individus à soutenir l'effort de guerre.

Les contes sont importants car ils sont destinés aux

enfants, mais sont regardés aussi par les adultes.

D'un côté, ils influencent les enfants dans leur manière de penser (quand ceux-ci voient

leurs héros ils veulent les imiter). De l'autre, les adultes sont aussi influencés par ce format

qui touche toute la famille.

Entre 1940 et1946, Walt Disney a produit plus de 68h de films de propagande pour aider les

armées canadiennes et (à partir de 1942) américaines.

Nous en avons retrouvé deux particulières sur YouTube : 'The Thrifty Pig' et 'The Seven Wise

Dwarves'

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→ « The Thrifty Pig » (= le cochon économe)

Le but de ce dessin animé est très explicite.

On voit le grand méchant loup, portant un uniforme nazi et

une croix gammée, qui essaye de détruite les innocents

petits cochons. Néanmoins il n'arrive pas a passer à travers

la maison du 3eme petit cochon qui a construit sa maison

avec des obligation. On comprend que ce cochon a donné de l'argent pour soutenir l'effort

de guerre en échange d'une meilleure protection, qui l'a sauvé du grand méchant loup,

l'ennemi.

La vidéo se termine avec des dictons propagandistes et la légende : Invest in Victory !

→ « The Seven Wise Dwarfs » (= les 7 nains malins)

The Seven Wise Dwarfs (1941) montre les sept nains qui travaillent dans la mine pour

récupérer de l'or, de l'argent puis vont à la banque et à la poste. Ils en ressortent avec des

'War Saving Certificates. Cela montre qu'on peut avoir des obligations facilement et

'rapidement. Cela est décrit comme un 'comble de bonheur'.

Ils disent en chantant : 'We'll do our part with all our heart'

(nous ferons notre part de tout notre coeur).

Les enfants comprennent qu'ils devraient eux aussi mettre

leurs économies dans ces obligations, et le message passe

directement ou indirectement auprès des parents.

Vers la même période, les contes s'ouvrent sur un autre domaine: la psychologie.

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Chapitre 2 : Accès sur lacompréhension humaine : La

psychologie

OMBREUX sont les psychologues, psychiatres et psychanalystes utilisant

les contes comme support pour expliquer des sentiments, activités ou

syndromes. Le psychanalyste Bruno Bettelheim, dans son livre « Psychanalyse

des contes de fées » (1976), montre comment les contes expriment les peurs des enfants et

reprennent certains grands thèmes de la psychanalyse, comme le complexe d'Oedipe. Il

explique egalement que le conte a un effet thérapeutique sur les enfants et adolescents et

les informe de ce qui est à venir. Sous leurs abords simplistes, les contes abordent des

thèmes complexes et parlent aux enfants de conflits inconscients. Par exemple, le

syndrome d’Alice au pays des merveilles, qui est un ensemble d’hallucinations. Les patients

perçoivent alors différemment la taille de certaines de leurs parties du corps, comme Alice

dans le conte. L’auteur, Lewis Carrol, aurait d’ailleurs lui aussi souffert de ce syndrome et

s’en serait inspiré pour écrire son histoire. Il y a également le syndrome de Rapunzel (nom

allemand de Raiponce) qui fait référence à la princesse Raiponce aux longs cheveux. Il

s’agit de patients, souvent des enfants ou des adolescents, souffrant de trichotillophagie,

c’est-à-dire ne pouvant s’empêcher d’arracher et d’ingérer leurs cheveux.

N

Parfait exemple de ce phénomène : Au début des années 1980, le psychologue américain

Dan Kiley popularise un profil psychologique connu sous le nom de syndrome de Peter Pan.

Selon l'auteur, ce syndrome décrirait un type d’homme qui se complairait dans un monde

imaginaire, qui refuserait de 'grandir' : dans le conte que l'on connaît, Peter Pan ne grandit

jamais tout comme ses compagnons (les garçons perdus).

Le succès du concept vient de la vague psycho-pop (pop-psychology en américain),

abréviation de l’expression « psychologie populaire ». C’est ce courant de la psychologie,

en provenance d’outre-Atlantique, qui la décrit et la renouvelle, reliant les syndromes aux

contes et les exposant largement dans les médias et les ouvrages grand public.

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Chapitre 3 : Le story telling

E story telling est en lien avec Les Tall Tales que nous avons vu précédemment.

C'est une technique fondée sur la structure narrative du conte. Il consiste à

faire passer un message en le racontant à la façon d'une histoire. Il est

notamment employé en communication politique et commerciale. Le story telling sert à

convaincre et séduire le public, à vendre (que ce soit des biens matériels ou des idées

politiques). Comme les contes, il contient une morale et cherche à faire changer le point

de vue d'un individu. On peut dire pour cela qu'il est une variante contemporaine des

contes.

L

Tout comme les tall tales, le story telling est né aux Etats Unis.

Comme il se prête parfaitement à la technique oratoire,

les politiciens s'en sont d'abord emparés.

Aux Etats-Unis, il a pris son essor dans les années 1980

avec Ronald Reagan. On peut prendre comme exemple son

discours d'adieu du 11 Janvier 1989, lors duquel le

président Reagan raconta l'un de ses voyage présidentiel

en URSS : « Une fois pendant les jours impétueux du

sommet de Moscou, Nancy et moi décidâmes de nous échapper pour aller vers les magasins

de Bent Street […] mais en quelques seconds des agents du KGB se frayèrent un chemin

dans la foule, poussant et écrasant la population. […] cela me rappela que le gouvernement

était communiste. Ceux qui le gouvernent sont communistes. Et cela veut dire que eux et

nous avons des idées très différentes en ceux qui concerne certaines notion, comme par

exemple les droits de l'homme. »

Ici, on remarque bien la structure narrative du conte, avec une formule d'accroche, une

histoire racontée puis une sorte de morale, et c'est ce qui rend ce discours d'autant plus

vivant pour les auditeurs.

Le principe du story telling en politique, c'est de capter l'attention des électeurs en leur

contant des histoires personnelles, de les toucher a l'aide d'exemples humains.

On retrouve également du story telling dans les médias, par exemple quand les journalistes

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cherchent à montrer de façon claire comment marche l'économie d'un pays.

Les médias aident donc également au story telling. En effet, il y a une explosion des médias

qui exposent la vie privé des politiques qui s'en jouent pour se créer une image, une

nouvelle histoire, d'autant plus de nos jours avec accroissement des réseaux sociaux

(Comme Facebook ou twitter)

On peut donc voir que les médias et les personnalités se sont emparés de la technique des

contes pour la tourner à leur avantage. Néanmoins, la technique narrative des contes n'est

pas seulement utilisée dans le domaine politique, mais aussi dans celui de la publicité.

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Page 24: TPE Contes BERTOLA DEVARIEUX

Chapitre 4 : La publicité

a publicité est une forme de communication de masse dont le but est de fixer

l'attention d'une cible visée afin de l'inciter à adopter un comportement

souhaité: achat d'un produit, élection d'une personnalité politique, incitation à

l'économie d'énergie, etc.

LNous allons nous fixer sur le but principal d'une publicité, à savoir donner envie aux

consommateurs d'acheter le produit concerné.

Les parts de marché des investissements publicitaires sont représentées pour les années

2015 et 2018 (prévisions) dans le tableau ci-dessous:

On remarque que l'investissement majeur, en 2015, à hauteur de 37,7% revient à la

publicité télévisée qui sera remplacée à la tête du classement en 2018 par la publicité en

ligne avec 36,6%, contre 34,8% de publicité télévisée.

Selon 'Médiamétrie', société spécialisée dans la mesure d'audience et les études marketing

des médias audiovisuels et interactifs, en moyenne, un foyer français en 2013 passe 3h47

par jour devant l'écran. Les enfants en moyenne regardent 2h18, les jeunes entre 15 et 34

ans 2h45 et ceux de plus de 50 ans regardent en moyenne 4h59 par jour.

Selon le CSA (Conseil Supérieur de l'Audiovisuel), la part de publicité par heure est fixé de 9

à 12 minutes maximum depuis 1992.

En faisant un calcul, nous pouvons en arriver à la conclusion que, par jour, en moyenne, un

foyer regarderait environ 45 minutes de publicité !

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Cela montre l'importance de la publicité en la France ; c'est un moyen de faire passer son

message, ses idées. Toutes les techniques sont donc bonnes pour plaire. Les annonceurs

utilisent donc ce temps pour faire passer leurs messages et intentions de vente le plus

clairement et efficacement possible. C'est là qu'ils ont parfois recourt aux contes.

En effet, un conte est un repère universel, connu des petits comme des grands. Il attirera

un plus large public, rappellera des souvenirs d'enfance et fera un lien entre les sentiments

qu'il provoque et le produit présenté.

Nous avons trouvé deux exemples d'utilisation de contes dans une publicité :

→ « Wonder if I gave an Oreo... »

Dans cette publicité, à l'aide d'un biscuit Oreo, le

grand méchant loup qui est supposé représenter le

mal, devient bon envers les petits cochons. La

publicité veut montrer que grâce au produit, les

choses s'arrangent et la vie est plus belle et plus

agréable.

→ « Les produits laitiers sont nos amis pour la vie »

Dans cette publicité, grâce aux produits laitiers, les héros deviennent forts et sont capables

de battre le grand méchant loup. Cela attire les enfants, qui veulent consommer les mêmes

produits afin d'être les plus forts.

Les contes peuvent donc être utilisés pour accroître les ventes et influencer les

consommateurs.

La publicité n'est pas le seul domaine où l'on utilise les contes pour un bénéfice

économique. Le monde du cinéma s'en est emparé également.

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Chapitre 5 : Le cinéma et lesproduits dérivés

ELON une étude du Centre National du Cinéma (CNC), le secteur du cinéma

français rapporterait près de 12 milliard d'euros de valeur ajoutée (ce qui est

plus que le secteur pharmaceutique) et plus de 230.000 emplois. SAvec les prix des billets qui augmentent1 et les plateformes de téléchargement qui sont de

plus en plus utilisées, le cinéma doit trouver un moyen d'attirer le public. Pour cela,

plusieurs solutions sont possibles, par exemple adapter au cinéma des livres connus ou des

séries télévisées, ou bien reprendre des contes de notre enfance. Ces dernières années, de

nombreux contes ont été adaptés et ré-adaptés au cinéma de manières différentes.

Par exemple pour Cendrillon de nombreux films sont sortis au cinéma:

- « Cinderella » – 1899

- « Cendrillon » – 1950 Disney

- « Cendrillon 2: Une vie de princesse » – 2002 Disney

- « Comme Cendrillon » - 2003

- « Comme Cendrillon 2 » – 2008

- « Cendrillon » – 2007 Disney, le même film que celui de 1950 réadapté.

- « Cendrillon » – 2015 de Kenneth Branagh qui remporta aux Etats-Unis

près de 197.000.000 de dollars et plus de 1.700.00 entrés, alors que le

premier film de Cendrillon de Disney en 1950 rapporta 'seulement'

7.900.000 dollars.

La forme et le contenu du conte change au fil des années, on s'éloigne de

plus en plus des histoires originales de Perrault ou de Grimm pour

proposer une fin heureuse, les méchants étant justes bannis ou punis sans

choquer le public. En effet, les réalisateurs visent une audience large,

tout public pour faire le plus de bénéfices possible. Montrer les fins originales des contes,

plus violentes, serait impossible : par exemple pour cendrillon, la princesse pardonne ses

demis sœurs à la fin, au contraire du conte original où elles se font manger les yeux par un

corbeau.

1 Voir Annexe n°3

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L'utilisation du conte ici est principalement commerciale afin d'attirer un plus grand public.

D'autres contes ont récemment été ré-adaptés par Hollywood, comme Blanche Neige

(« Blanche Neige et le Chasseur » (2012), le Chat Botté (« Shrek 2 », « le chat Poté »), etc.

Le studio Disney est le plus impliqué dans la reprise cinématographique des contes (on a

même parfois tendance à croire que Blanche Neige ou Cendrillon sont des contes Disney).

Depuis qu'en 1923, Walter Elias Disney fonda la société Walt Disney, de nombreux contes

classiques ont été repris en dessin animé ou encore en film : Blanche Neige, Cendrillon, La

Petite Sirene, Pinocchio, La belle au bois dormant, Raiponce, La belle et la bête...

En se servant de ces contes, Disney se créa une image et devint l'un des plus grands studios

de cinéma au monde et s'étendit à d'autres secteurs : Parcs, produits dérivés, chaînes

TV, ...

Les contes sont également devenus un filon pour les chaînes de télévision, avec des séries

comme Grimm (depuis 2011) ou Once Upon a Time (depuis 2011 également).

Et ce phénomène s'applique également sur des produits dérivés. Pour Cendrillon par

exemple : robes, bijoux, jeux, stylos, housses de couette, coussins, feutres, poupées,...

Les enfants réclament ces produits qui leurs rappellent leur héros préférés.

La compagnie Disney est répartie en 5 branches : Walt Disney Studois Entertainment, Disney

Consumer Products, Walt Disney Parks & Resorts, Disney Media Network, et Walt Disney

Internet Group.2

Grace à ces 5 branches, la compagnie a pu afficher en 2015 près de 52.465.000.000 de

chiffre d'affaires, dont 5.000.000.000 en produits dérivés !

On voit bien que les contes sont devenus un enjeu économique majeur dans la société

contemporaine et qu'is génèrent des profits très importants.

Finalement, on peut voir qu'il y a plusieurs utilités aux contes dont : économique,

psychologique, politique ou commerciale. Selon la façon dont les contes sont utilisés, ils

représentent une facette différente de la société.

2 Voir Annexe n°4

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Épilogue :N conte, qu'il date d'hier ou d'aujourd'hui, peut donc servir à analyser la société

dans laquelle il fut écrit. Il représente des sociétés et des cultures différentes

dans son contenu avec des coutumes, événements historiques, lois, modes de

pensée que l'on peut repérer dans le récit. Il peut également représenter une société par la

manière dont il est utilisé : il peut être un outil très efficace, par exemple pour la

propagande militaire ou la vente. Et ainsi représenter une société axée vers la guerre , tout

comme une société dite de consommation

U

Selon le conte et son usage, il est possible de comprendre certaines facettes d'une société

et de son fonctionnement.

C'est ce qui rend le conte essentiel à nos yeux. Mais il ne faut pas oublier sa dimension

sentimentale, qui relie les contes (sous n'importe quelle forme) à notre enfance. Nous

avons demandé à Anne Duggan qu'est ce qui les rendait si important pour elle :

« Je pense que c'est le fait que nous en sommes imprégnés depuis notre enfance. Les

contes sont intégrés dans des livres, pièces de théâtre, à la télévision, et même dans la

publicité. Les contes sont omniprésents, mais ne sont pas toujours pris sérieusement

comme œuvres d'art ou textes d'idéologies. Les contes de fées ne sont pas simplement des

histoires innocentes pour les enfants : ils ont une histoire qui communique des idées de

genre, de sexe, sociales et même politiques. Souvent nous oublions d'analyser ces choses

que nous prenons presque pour 'acquises', mais les contes sont aussi des créations qui sont

chargées de sens. »

Le conte est un genre universel et intemporel qui ne cesse d'évoluer au rythme de la

société.

« ...C'est ainsi que Paul et Juliette finirent leur aventure. Après de bons moments

partagés et un enrichissement personnel culturel, les deux élèves écrivirent les derniers

mots de leur TPE et s'en allèrent vers de nouveaux horizons... Finalement, ils vécurent

heureux et attendirent la note de leur devoir... »

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Page 29: TPE Contes BERTOLA DEVARIEUX

Annexes :1_Interview complète d'Anne E. Duggan :

Paul & Juliette : « What is your definition of the word 'tale' ? »

Paul & Juliette : « Quel est pour vous les définition du mot 'conte' ? »

Anne : « "Tale" in general and "fairy tale" in particular is a difficult genre to define. Generally, I

think of a "folktale" as a tale collected from local informants, usually from a professional collector.

The Brothers Grimm established the "scientific" practice of collecting tales, but they also heavily

edited the tales they collected, and sometimes transformed significantly the oral or written tales

they included in their collections. Folktales may or may not include magical elements, and they

usually contain some kind of moral or social message about, for instance, goodness being rewarded

and bad behavior being punished; or how to get out of a difficult situation through wit or

cleverness. I generally think of the "fairy tale" as a tale that contains magic and makes reference to

fairies. Many of the tales that get classified as "fairy tales" have their origins in Italian tales by

Straparola and Basile, and truly came into being in the French tradition, with tales by Charles

Perrault and Marie-Catherine d'Aulnoy. The definition of "tale" can be quite arbitrary, and I have

come to accept as a partial definition those types of stories that readers consider to be "fairy tales."

One could argue that Little Red Riding Hood, technically, is not a fairy tale (there are no fairies,

there is no magic); "objectively" it reads more like a folktale. However, because it is so widely

viewed by readers and critics as a "fairy tale," I believe that it is fair to classify it as such. »

Anne : « 'Conte' en général, 'conte de fée' en particulier est un genre difficile à définir.

Généralement, je pense à un 'conte populaire' comme un conte récupéré de locaux,

normalement par des collectionneurs professionnels. Les frères Grimm ont établi la pratique

'scientifique' de collection de conte, mais ils ont également beaucoup modifié les contes qu'ils

collectionnaient et même parfois transformé de façon signifiante les contes écris et oraux

qu'ils incluaient dans leurs collections. Les contes populaires pouvaient ou non inclure des

éléments magiques, et lis contenaient généralement une sorte de morale ou message social

comme, par exemple, la bonté amène des récompenses et les mauvaises manières sont

punies ; ou comment sortir d'une situation compliquée avec intelligence et esprit. Je pense

sincèrement que les 'contes de fées' sont des contes contenant de la magie et des références

aux fées. Beaucoup des contes classifiés comme 'contes de fées' prennent leur origine des

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contes Italiens de Straparola et Bastile, et se sont par la suite fait une place dans la tradition

française, avec des contes de Charles Perrault et Marie-Catherine d'Aulnoy. La définition de

'conte' peut être plutôt relative, et j'en suis venu a la définir comme des types d'histoires que

les lecteurs considèrent comme des contes de fées. On pourrait considérer que 'Le Petit

Chaperon Rouge', techniquement, n'est pas un conte de fée (il n'y a pas de fées, pas de

magie) ; 'objectivement' on le lit plus comme un conte populaire. Néanmoins, comme cette

histoire est principalement vu par les lecteurs et critiques comme un conte de fée, je pense

qu'il est acceptable de le classifier ainsi. »

Paul & Juliette : « Do you think that each tale represents the society and period it comes from ?

What makes the link between the reality of a society and its tales ? »

Paul & Juliette : « Pensez-vous que chaque conte représente la société et la période

temporelle de son origine ? Que fait le lien entre la réalité d'une société et son conte ? »

Anne : « Definitely. We can see similar tales in different cultures, but they take on the cultural,

political, social, and ideological perspectives of the particular writer or teller or society from which

they issue. For instance, the Italian writers Basile and Straparola penned tales that went hand in

hand with the merchant society of sixteenth- and seventeenth-century Italy. D'Aulnoy was the most

prolific French fairy-tale writer, more prolific than the better-known Perrault, in the seventeenth

century, and she used her tales to discuss issues important to aristocratic women in the period, such

as forced marriage and limitations to women's social and political roles. Ideologically, Perrault was

more conservative than his Italian counterparts Straparola and Basile when it came to gender roles.

In their versions of "Puss in Boots," the enterprising cat is female; Perrault, who was familiar with

the Italian versions, changed the gender of the cat, which points to his more conservative

perspective on women. »

Anne : « Définitivement. Nous pouvons voir des contes similaires dans différentes cultures

mais ils prennent la perspective culturelle, politique, social et idéologique de l'écrivain,

conteur ou société à laquelle ils appartiennent. Par exemple, les écrivains italiens Basile et

Straparola 'peignaient' des contes qui représentaient la société marchande de l'Italie du

16ème et 17ème siècle. D'Aulnoy était l'écrivain de contes de fées français le plus prolifique

au XVIIème siècle, même plus que Perrault, et elle utilisait ses contes pour approcher des

problèmes que rencontraient les femmes aristocrates de l'époque, comme les mariages

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forcées et les limites à leur rôle social & politique.

Idéologiquement, Perrault était plus conservateur que ses collègues italien Staparola et Basile

concernant les rôles hommes/femmes. Dans leurs versions du 'Chat Potté', le chat est femelle,

Perrault (qui avait étudié les versions italiennes) changea le genre du chat, ce qui montre sa

perspective plus conservatrice regardant les femmes. »

Paul & Juliette : « For you, what are the tales of today's society ? »

Paul & Juliette : « Pour vous, quels sont les contes de la société d'aujourd'hui ? »

Anne : « Well, we see that "classical" tales (the tales that have become part of the 20th- and 21st-

century fairy-tale canon such as "Cinderella," "Sleeping Beauty," "Snow White," "Beauty and the

Beast," and "Little Red Riding Hood") are given new, innovative forms. These forms can take the

shape of the work of Angela Carter, who challenges dichotomies such as human and animal, passive

female and active male, to films like "Snow White and the Hunter" or the television series Once

Upon a Time, in which classical tales are revised to fit contemporary gender, class, and race

expectations, often giving much more agency to the heroines, challenging the class assumptions

that i.e., it is better to marry a prince than a pauper, and creating racially diverse characters.

Some writers and directors also create new tales. I can think in particular of Michel Ocelot and

Jean-François Laguionie, who draw more generally from tale traditions to create new types of

compelling tales. »

Anne : « Et bien, nous pouvons voir que les contes 'classiques' (ceux qui font toujours partis du

20ème et 21ème siècle comme 'cendrillon' ; 'la belle au bois dormant' ; 'blanche-neige' ; 'la

belle et la bête' et 'le petit chaperon rouge') sont donné de nouvelles formes, plus innovantes.

On peut le voir dans le travail de Angela Carter qui met au défi les dichotomies, humaines

comme animales, femme passive comme homme actif, mais aussi dans des films comme

'Blanche-Neige et le chasseur' ou la série télévisée Once Upon A Time (dans laquelle les contes

classiques sont revus pour montrer différents genres, classes, et races, donnant plus de place

aux héroïnes, défiant les affirmations que, par exemple, c'est mieux d'épouser un prince qu'un

'pauper' et créant des personnages racialement divers. »

Paul & Juliette : « What makes tales so important to you ? »

Paul & Juliette : « Pourquoi les contes vous sont-ils si importants ? »

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Anne : « I think the fact that we are imbibed with tales since our childhood. Tales are integrated

into novels, plays, television, even advertising. Tales are so omnipresent, but are not always take

seriously as works of art or ideologically motivated texts. Fairy tales are not simply innocent stories

for children: they have a history, they communicate social, political, gender, and sexual ideals.

Often we forget to analyze those things we almost take for being "natural," but tales are human

creations that are ideologically charged. »

Anne : « Je pense que c'est le fait que nous en somme imbibés depuis notre enfance. Les

contes sont intégrés dans des livres, pièces de théâtre, à la télévision, et même dans la

publicité. Les contes sont omniprésents, mais ne sont pas toujours pris sérieusement comme

œuvres d'art ou textes d'idéologies. Les contes de fées ne sont pas simplement des histoires

innocentes pour les enfants : ils ont une histoire qui communique des idées de genre, de sexe,

sociales et même politiques. Souvent nous oublions d'analyser ces choses que nous prenons

presque pour 'acquises', mais les contes sont aussi des créations qui sont chargées de sens. »

2_Tableau : part des marchés publicitaires

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3_Tableau : évolution des prix du cinéma

4_Tableau : Branches de la compagnie Disney

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Page 35: TPE Contes BERTOLA DEVARIEUX

Bibliographie/ Webographiehttps://fr.wikipedia.org/wiki/Conte→ Conte chinois:Dynastie Qin — Wikipédiafr.wikipedia.orgChronologie des dynasties chinoises — Wikipédiafr.wikipedia.orgwww.lechinois.comwww.cosmovisions.comhttps://fr.wikipedia.org/wiki/IIe_mill%C3%A9naire_av._J.-C.#Asie www.letrente.fr→ La petite fille aux allumettes:https://www.google.fr/search?hl=fr&as_q=1946&as_epq=%22286.24574%22&as_oq=&as_eq=&as_nlo=&as_nhi=&lr=&cr=&as_qdr=all&as_sitesearch=&as_occt=any&safe=images&as_filetype=&as_rights=#hl=fr&as_qdr=all&q=1846+statistics+children https://groups.google.com/forum/#!topic/soc.genealogy.britain/1b1x9Vjdu44https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Petite_Fille_aux_allumetteshttp://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/la-petite-fille-aux-allumettes→ Les mille et une nuits : http://islam-et-science.forumactif.org/t18-histoire-du-prophete-youssefhttps://fr.wikipedia.org/wiki/Yusuf_(sourate)https://fr.wikipedia.org/wiki/Califat_abbassidehttp://islamstory.com/fr/taxonomy/term/2996https://fr.wikipedia.org/wiki/Civilisation_islamiquehttp://www.larousse.fr/encyclopedie/litterature/Mille_et_Une_Nuits/175344http://www.femmescelebres.com/sheherazade-la-veritable-enigme-des-mille-et-une-nuits/http://pages.infinit.net/vdemers/nuits.html→ Syndromes:http://www.akpsy.com/22_syndrome_cendrillon.htm→ Marvel & Tales:http://digitalcommons.wayne.edu/marvels/→ Story Telling:http://www.cbsnews.com/news/ronald-reagan-master-storyteller/https://fr.wikipedia.org/wiki/Storytelling_%28technique%29→ Disney:https://fr.wikipedia.org/wiki/Studios_Disney_de_1941_%C3%A0_1950https://fr.wikipedia.org/wiki/The_Walt_Disney_Companyhttps://fr.wikipedia.org/wiki/Walt_Disney→ Econmie & Publicité:http://xac-zone.com/201 0/03/21/evolution-du-prix-du-cinema/http://www.mediametrie.fr/internet/https://fr.wikipedia.org/wiki/Publicit%C3%A9http://www.csa.fr/Television/Le-suivi-des-programmes/Les-communications-commerciales/La-publicitehttp://www.journaldeleconomie.fr/Le-Cinema-francais-pese-12-milliards-d-euros-dans-l-economie-du-pays_a180.html→ Propagande:http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/propagande/64344

http://www.lemadblog.com/video/les-dessins-animes-de-propagande-de-disney-pendant-la-deuxieme-guerre-

mondiale/

→ LivresHistoires autour du ciel et de la terre: Contes Chinois - Véronique Lagny-Delatour - Google Livresbooks.google.frHistoire naturelle, civile et ecclesiastique de l'Empire du. Japon traduite ... - Google Livres

books.google.fr

'Psychanalyse des contes de fées' -Bruno Bettelheim

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Fin

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