N 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48

Nom et prnom Abderrezagui A/Malik Abderrezagui Toufik Abdelhadi Mebarek Abbassi A/Hamid Aissa Belkacem Aissa Farid Bentazia Adel Bentazia Lekhdhar Bentazia A/Nacer Benchouri Messaoud Boukhlouf Tahar Boucetta Salim Berkani Zohir Brahmi Tahar Bezzalla A/Ouahab Chatri Djoumouai Daoudi A/Malik Dendani Mohamed Ghoggali Messaoud Ghzal Ahmed Ghzal Taieb Ghzal Toufik Goumri Ahmed Goumri Djamel Goumri Ismail Goumri Morad Goumri Morad Goumri Moussa Goumri Salem Jeghrouri Bachir Khellafi Fouzi Lounissi Lounis Meziani Saleh Meziani Belkacem Mohamedi Nacer Mserhi Adel Mserhi Amar Ouchen Azdin Ouchen Moussa Sakri Saker Sellami A/sselam Sellami Belkacem Sellami Hocine Sellami Mahmoud Sellami Youcef Titaouine Morad Titaouine Saber Yezza Djamel

Date de naissance 03/05/1981 16/01/1981 07/02/1977 12/11/1973 20/07/1973 30/11/1979 14/10/1981 01/08/1966 13/11/1978 23/03/1968 06/05/1980 25/01/1980 05/01/1985 05/10/1976 12/04/1985 06/01/1965 02/10/1974 30/05/1983 21/08/1984 1968 28/02/1988 05/12/1953 25/02/1978 03/11/1981 15/02/1982 05/05/1982 16/11/1967 25/01/1983 01/01/1985 31/12/1979 28/01/1974 13/04/1976 20/05/1976 07/08/1976 30/09/1968 13/11/1973 10/09/1970 23/07/1980 28/07/1978 11/04/1971 11/02/1982 01/01/1993 18/01/1983 14/01/1981 25/07/1985 16/01/1978

Situation familial Clibataire clibataire mari mari clibataire clibataire mari mari mari clibataire clibataire clibataire clibataire clibataire mari mari clibataire clibataire mari mari clibataire mari mari mari clibataire clibataire mari mari clibataire clibataire clibataire clibataire mari mari clibataire mari mari mari clibataire mari mari clibataire clibataire clibataire clibataire clibataire mari

Nombre denfants / / 3 / 2 / / 3 2 4 / / / / / 5 3 / / 7 2 / 6 3 0 / / 4 0 / / / / 0 1 / 4 1 2 / 0 3 / / / / / 2

Date de Dce 24/06/2007 17/02/2010 12/11/2009 15/11/2009 20/02/2005 10/11/2005 22/09/2006 05/03/2006 26/10/2009 25/02/2006 05/07/2009 12/02/2003 02/02/2007 02/12/2008 02/04/2001 12/11/2007 02/10/2006 11/08/2008 21/03/2007 01/01/2007 23/03/2009 24/01/2001 17/02/2010 26/06/2008 12/07/2005 08/04/2009 26/08/2005 24/042008 14/11/2007 04/04/2003 05/07/2007 22/01/2007 18/07/2008 13/06/2008 16/01/2007 16/01/2008 13/06/2007 03/08/2008 13/08/2008 07/08/2007 21/11/2006 25/10/2007 17/12/2006 05/07/2009 28/10/2009 24/01/2006

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Mohamedi Ouahab Mohamedi Samir Meziani Abdellah Meziani Boudjemaa Boukhlouf Kamel Abbassi Rachid Yacine Sellami Noureddine Goumri Mbarek

mari clibataire clibataire clibataire mari clibataire mari clibataire clibataire

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25/05/10 2010 2010 2010

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Tailleurs de pierres de Tkout (Batna)La mort au bout de la trononneuse Batna, chef-lieu de wilaya, qui semble si loin du Sud pauvre et oubli, o se trouve enclave la ville de notre destination, est notre premire escale. Batna. De notre envoy spcial Seddouk Abdelhafid, chef du service prvention au niveau de la DSP, confirme lapparition dans la dara de Tkout dune maladie respiratoire appele silicose, des cas de tuberculose multi-rsistants et la morbidit consquente. Des mesures sont dj prises, nous assure-t-il, sur instruction du ministre de la Sant, dont une opration de dpistage qui a permis de recenser jusque-l 1200 cas, gs entre 18 et 34 ans. Le constat des instances mdicales tranche dj avec les rumeurs faisant tat de maladie mystrieuse, qui ont plong la rgion dans la paranoa et provoqu la mise en quarantaine des personnes atteintes ou souponnes. Ds les premiers cas de mortalit, dans le lyce de Tkout comme dans les cafs, les gens vitaient ostensiblement les porteurs de tuberculose, craignant la contagion. Il a fallu beaucoup defforts de sensibilisation pour venir bout des ides fausses. Le chiffre de la DSP est, cependant, loin dtre exhaustif et aucune administration nest capable, hlas, de livrer le nombre exact de ces jeunes artisans qui travaillent tous au noir. Il sagit bien dune diaspora insaisissable qui se multiplie trs vite, pousse par la croissance de la demande sur un produit jug de luxe et par les revenus substantiels que le travail de la pierre engendre. Toute la population jeune de Tkout, y compris dans les

tablissements denseignement moyen, ne veut rien dautre que travailler dans la taille de la pierre. Le rve deldorado naura pas dur longtemps, hlas, et les horizons sassombrissent inexorablement sous le spectre dun mal appel silicose. Cest une maladie professionnelle tristement clbre pour avoir t lorigine de milliers de morts parmi les ouvriers mineurs des quatre coins du monde. Elle fait partie de lhistoire depuis la fermeture, dans les annes 1950, des mines de fer et de charbon et le dveloppement, de nos temps, des moyens de prvention dans les milieux de travail, o louvrier est en contact permanent avec la poussire. La roche siliceuse, un quivalent de lamiante qui, elle, a t bannie des process de production partout dans le monde, demeure encore, malgr sa nocivit, lune des matires les plus prises par les industries, tout simplement parce quelle est irremplaable. Ailleurs, il a fallu protger les ouvriers par des moyens hautement efficaces, linstar des appareils isolants adduction dair, qui nexistent nulle part sur le territoire national. Les tailleurs de pierres de Tkout, plus spcialement les ouvriers ponceurs, sont en contact avec une poussire alvolaire trs fine, la plus dangereuse, mais utilisent pour la plupart des moyens de fortune pour se couvrir la bouche et les narines, tels les chches ou encore des masques hors normes, qui nont aucune porte. Il sagit bien de ngligence et dinconscience aggrave par les conditions dfavorables dans lesquelles vivent ces jeunes sur les lieux des chantiers et qui affectent davantage leur systme immunitaire.

De la farine dans les poumons Dans le cas de Tkout, les spcialistes ont diagnostiqu une pneumoconiose fibrogne qui affecte le systme respiratoire (les zones fibroses du poumon sont des zones mortes). Cette pathologie a fait son apparition dans la rgion quelques annes auparavant mais les cas se prsentaient sporadiquement, raconte Dr Slimani, spcialiste en phtisiologie, tabli Arris, 30 km au nord de Tkout. Selon elle, on a signal Tkout tous les cas dcole de la silicose qui se dcline en trois formes principales distingues selon le nombre dannes dactivit et le degr dexposition : la forme simple signifie que lempoussirage est faible et se dclare gnralement aprs 15 ans de travail ; ensuite vient la forme acclre qui implique un empoussirage important et se dclare en 3 5 ans de travail ; cest le cas qui correspond le plus ce qui arrive Tkout. A la fin, nous trouvons la forme aigue, la plus dangereuse, qui se dclare en 18 mois, gnralement cause des inhalations volontaires de la poudre rcurer. Les efforts entrepris par le Dr Slimani pour sensibiliser ses jeunes patients contre les risques induits par leur mtier resteront timides jusquau dcs de lun des leurs Mchounche, au dbut de lanne prcdente. Un dcs qui va provoquer un tournant pour elle et justifier les dmarches quelle va entreprendre par la suite. Dr Slimani en a fait, en effet, une cause et dploie beaucoup defforts pour comprendre la maladie, ses origines et convaincre les jeunes tailleurs de sen prmunir. Mission ardue pour elle mais nullement impossible, puisquelle sapplique et organise dans son cabinet, chaque mardi aprs-midi, des sances de groupe destines sensibiliser ces patients particuliers. Cest au moment o les larmes nont pas encore sch que lENTV choisit de diffuser un reportage promotionnel sur les carrires de Azazga et les jeunes qui font dans lextraction de la

pierre servant aux artisans tailleurs. Limpair provoque des sourires ironiques chez les mdecins qui planchent sur les ravages de la silicose Tkout. Ce qui dnote que la raction officielle na pas encore entran une prise de conscience nationale. Le Dr Bachir Rahmani nous reoit dans son cabinet situ au centre-ville. Dans une correspondance adresse au snateur de la rgion, Mokhtari Lazhar, ce docteur tirait la sonnette dalarme en dcrivant une vritable hcatombe qui a fait jusqu 5 morts par semaine . Contrairement dautres confrres, Dr Rahmani dsigne lorigine du mal non seulement la poussire siliceuse mais galement les disques de dcoupe et de ponage utiliss par les artisans. Des disques de contrefaon qui contiendraient des composants nfastes et auxquels sintressent les instances mdicales centrales puisque des chantillons ont t envoys aux laboratoires spcialiss afin dtre analyss. Cette thse tente une rponse notre question de savoir pourquoi la mort a attendu 2006 pour frapper alors que ce mtier est pratiqu depuis des dcennies. Pour notre docteur, la rponse se trouve dans les nouvelles techniques employes par les artisans, devenus de vritables artistes, notamment le ponage, la diffrence des vieux tailleurs qui travaillaient avec des burins. Cest ce qui explique, selon lui, que le plus vieux tailleur de Tkout est toujours vivant. Mme sil reconnat que la taille de pierre est lorigine du flau, le Dr Rahmani refuse les solutions radicales, - l aussi il diverge avec dautres mdecins -, et prconise le travail sous bonne protection qui serait une condition optimale pour prserver et le mtier et la bonne sant , la taille de pierre tant un phnomne de socit, dont larrt sera lourd de consquences conomiques Tkout.

Mourir de silicose ou vivre en chmage Cest dans le village de Tkout que nous allons toucher de prs lampleur de ce dilemme et langoisse chez les jeunes dun avenir incertain. Ici, il ny a ni agriculture ni industrie pour absorber la demande demploi et on ne connat pas dautre mtier que la taille de pierres. Toute la force active est dirige vers ce mtier. Depuis que de nouvelles techniques ont t introduites et la demande accrue, le village est comme entr dans son ge dor. Le niveau de consommation a sensiblement augment et les affaires ont repris pour tout le monde en consquence du capital introduit par les tailleurs de pierres. Azzouz constitue un modle de russite dans le genre, lui qui a quitt son poste denseignant pour se convertir la taille de pierres et transformer sa situation sociale en achetant une maison, un vhicule et un commerce et en soffrant un beau mariage avant de revenir lenseignement. Une aventure qui va forcer lmulation chez les jeunes de Tkout, qui sont tous devenus des Azzouz potentiels. Badreddine B., rencontr chez le Dr Slimani, alors quil effectuait un contrle, a exerc 12 ans dans ce mtier et travaill Azazga, Azzeffoun, Bouira, Dra El Mizan et bien dautres villes. Badreddine a fini par abandonner. Pourquoi ? Cest cause de ces dcs qui se suivent jour et nuit que jai dcid darrter , rpondra-t-il la mort dans lme. Mais Badreddine reconnat quil a plus de chance que les autres, ceux qui, contrairement lui, nont pas encore russi assurer une reconversion professionnelle. Cest le cas de Mohamed, dit Dadda, qui chme depuis 7 mois dj, depuis quil ne sadonne plus cette activit pour la mme raison. Nous avons rencontr Mohamed sur la terrasse dun caf au centre-ville. A ses cts, Mouaouiya, qui travaille actuellement dans une villa Constantine, refuse dabandonner et affiche son scepticisme vis--vis des mdecins. Sept ans de carrire dans le mtier et aucune

exprience ailleurs, Mouaouiya pose cette question lancinante : Que ferai-je si jarrtais de tailler la pierre ? Son ide est partage par la plupart des personnes qui viennent se joindre la table et transformer le jeu de questions-rponses en une vritable confrence-dbat entre les uns et les autres. Antar apporte de leau ce moulin et dclare que ses amis sont morts de twesswiss (suspicion), du froid des maisons en construction, et pas dautre chose comme prtendent les mdecins. Mais Antar ne tarde pas se contredire en se souvenant que lui-mme a abandonn voici une anne et demie, et se trouve depuis sous traitement, ce qui lui a permis de gurir. Dans le brouhaha antagonique qui se dgage de la foule grossissante, des ides consensuelles manent de plusieurs personnes et prconisent la mme solution, savoir la ncessaire intervention de lEtat pour crer dautres dbouchs professionnels capables de remplacer ce mtier qui mne directement au cercueil. Une solution capable de fixer la population et transformer ce no mans land ingrat en une terre nourricire et clmente pour ses enfants. En quittant la ville, sur la droite de la route qui rejoint la RN31, stalent des terres en friche, qui ont bnfici dans le cadre dun projet de mise en valeur, initi en 2001, de 18 milliards de centimes. Un projet qui aurait permis dabsorber ne serait-ce quune partie de la force active de la rgion mais qui, linstar dautres initiatives, na pas pu voir le jour, comme les rves de Tkout.

Par Nouri NesroucheElwatan : Edition du 11 mars 2007

Maladies respiratoires : 30% des cas de tuberculose touchent la plvreLa tuberculose svit encore en Algrie. 20 000 25 000 cas de tuberculose dont 15 000 non pulmonaires sont recenss chaque anne en Algrie. 30% des 15 000 cas de tuberculose non pulmonaire sont des pathologies pleurales qui affectent la plvre, lenveloppe qui recouvre les poumons. Ces donnes ont t prsentes par le Pr Nafti, chef de service de la clinique des maladies respiratoires lhpital Mustapha Alger.

Le prsident de lAssociation algrienne des maladies des poumons et de la tuberculose a indiqu loccasion des 18e Journes nationales de pneumophtisiologie, qui se sont droules les 10 et 11 mars Alger, que les maladies microbiennes qui atteignent la plvre, thme principal des interventions scientifiques de cette anne, entranent une pleursie , notamment chez les enfants. Le Pr Nafti a rappel que parmi les facteurs causant le cancer de la plvre, figure l amiante utilise dans les btiments et les chantiers maritimes. Ce type de cancer est class, selon le spcialiste, parmi les maladies professionnelles dangereuses qui entranent la mort durant la premire anne de la maladie. Le pneumothorax a t au centre des dbats lors de cette rencontre de deux jours qui vise former les mdecins et les sensibiliser sur les maladies de lappareil respiratoire comme lasthme, la tuberculose, le sevrage et le

cancer du poumon, o les spcialistes ont soulign quil sagit dune maladie trs rpandue en Algrie et lie directement au tabagisme. 5000 10 000 cas sont recenss chaque anne. Les spcialistes estiment que ces maladies, reconnues comme des maladies lourdes et coteuses, ncessitent, pour la plupart des cas, le recours la chirurgie et sont souvent mortelles. La plvre joue un rle prventif, aide la respiration et protge contre le rtrcissement pulmonaire. Elle constitue un danger pour la sant de lindividu, en cas datteinte par une pathologie en gnral. De son ct, le Dr Ali Hamizi, pneumophtisiologue exerant la wilaya de Batna, a confi lAPS que 50% des tailleurs de pierre, exerant dans la rgion de Tkout, sont atteints de silicose divers degrs de gravit. Il a fait savoir que 1000 1200 personnes exercent le mtier de tailleurs de pierre au niveau national. La moiti de ces artisans contractent cette affection mortelle incurable due laccumulation de poussire de silice dans les poumons , a dplor le spcialiste. Le mtier de tailleur de pierres, utilises dans la dcoration des maisons et des btisses, est apparu ces 15 dernires annes dans la rgion de Tkout, commune dArris, et sest tendu dautres rgions, relve-t-il. Ces artisans, note lintervenant, travaillent pour leur compte et ne bnficient gure de lassurance sociale, ce qui complique davantage leur prise en charge mdicale ou la prise en charge sociale de leur famille aprs leur dcs. En outre, le Dr Hamizi indique que la silicose ne peut tre diagnostique qu la faveur dune imagerie mdicale, ajoutant que les symptmes ne sont visibles qu un stade avanc de la maladie qui provoque des difficults respiratoires . 40 tailleurs de pierre sont dcds, dont le plus jeune est g de 21 ans , regrette-t-il. Devant ce constat, le spcialiste a appel les autorits publiques rglementer ce mtier et prserver ses artisans, faisant observer que les masques utiliss par certains artisans ne rpondent pas aux normes requises en la matire et ne leur assurent quune protection partielle et provisoire, mettant ainsi leur vie en danger. A noter que le Dr Hamizi a men une tude sur les tailleurs de pierres Tkout et reu, ce titre, plusieurs prix au niveau national et international en 2007 et 2008. Il a galement labor divers guides de sensibilisation des artisans de la wilaya de Batna et pris en charge quelque 715 cas de silicose.

Par D. K. Elwatan, Edition du 15 mars 2009

La silicose tue encores TkoutUn jeune homme, g de 37 ans, tailleur de pierre de son tat, a t inhum avant-hier Tkout, rgion devenue trs clbre par ses tailleurs de pierre. La victime a rendu lme aprs une longue maladie et une lutte dsespre contre la mort.

Cause par linhalation, longueur de journes et dannes, de poudre fine et de poussire, la mort continue de svir dans cette rgion. La cilicose, prsente en permanence, est devenue une vritable faucheuse et fait chaque anne sa moisson de victimes. Rappelons quune autre victime avait t dnombre, 24 heures peine avant ce nouveau drame, gonflant ainsi le chiffre macabre 49 victimes recenses depuis lapparition de la maladie ravageuse. Les victimes, pour la plupart trs jeunes, sont des artisans qui vivent dans des conditions lamentables ; le mtier quils pratiquent est devenu lune des causes principales de mortalit, aprs les accidents de la route. Le phnomne na cess dtre signal par les mdecins de la rgion et les mass mdia, sauf que ces interpellations nombreuses nont pas fait ragir les responsables. Faut-il quil y est encore des morts pour quils se penchent srieusement sur cette situation dramatique ?

Par N. N. Elwatan, Edition du 19 novembre 2009

Deux nouveaux dcs enregistrs : La silicose a encore frapp TkoutLa liste macabre des tailleurs de pierre de Tkout vient dtre allonge ; en lespace de 24 heures, deux nouvelles victimes ont t enregistres. Djamel Goumri, 30 ans, est dcd mercredi chez lui Chenaoura (4 km de Tkout), alors que Toufik B., 24 ans, a succomb, lui aussi jeudi, la silicose, une maladie due laction sur les poumons de la poussire de silice. Depuis le dpistage de cette pathologie, il y a peine trois annes, on compte 58 victimes et le bilan, toujours ouvert, fait la hantise de la population de cette commune situe au fin fond des Aurs (80 km au sud de Batna). La ville tait en deuil, ce week-end, et au-del de la tristesse de la perte dun jeune parent, dun ami, les regards se croisaient, chargs de cette interrogation terrifiante : qui le tour ? Car la silicose est directement lie au mtier de tailleur de pierre et ici, Tkout, les jeunes nont pas dautre source de revenus. Se trouvant loin des grands axes routiers, dpourvue datouts conomiques et de ressources naturelles, la rgion noffre que pauvret, chmage et dsillusion ses jeunes qui finissent par choisir le mtier de tailleur de pierre et partent pour les grandes villes garnir les faades des villas des nouveaux riches. Le bilan avanc est repris des statistiques officielles. Mais le docteur Bachir Rahmani mdecin gnraliste Tkout, faisant autorit en la matire pour avoir le premier tir

la sonnette dalarme estime que le mal avait fait des victimes bien avant. Selon lui, les mdecins ntaient pas forms pour cette pathologie et le rapport de causalit ntait pas tabli. Les effets de la silicose, Tkout, sont indits dans lhistoire de lhumanit. Elle na jamais tu comme elle le fait ici, cest devenu un redoutable serial killer de nature complexe , nous dclare-t-il. Djamel Goumri laisse derrire lui une femme et trois enfants sans aucune source de revenu, puisque les tailleurs de pierre nont pas le privilge de la scurit sociale. Nous avons le choix entre deux solutions : chmer et se clotrer la mosque ou travailler et finir au cimetire via un lit dhpital , dclare, dsempar, Lounis qui connat bien la victime. Pour lui, il sagit dun drame qui ronge la population et ncessite une attention particulire de la part de lEtat, au mme titre que la grippe A. Le Dr Rahmani avoue que le phnomne est pris un peu plus au srieux aujourdhui par les autorits sanitaires grce la presse crite, notamment El Watan qui, le premier, avait publi un reportage sur le sujet. Les initiatives ne manquent pas et des mdecins spcialistes sont chargs de se pencher sur la question. Mais le plus important est darrter le flux des jeunes vers ce mtier , ajoute-t-il. Les rsultats sont palpables car il y a de moins en moins de candidats la taille de pierre et ceux qui y sont engags font davantage attention. Par ailleurs, les ravages de la maladie conjugus au poids de la revendication sociale ont pouss les autorits de Batna prvoir un hpital de 60 lits Tkout, o les structures manquent horriblement. Ceci dit, le chemin reste long et la disparition de Djamel et Toufik vient rappeler qui veut lentendre que la mort na pas dit son dernier mot. Par Nouri Nesrouche. Elwatan, Edition du 20 fvrier 2010

Deux nouvelles victimes de la silicose, Batna: Tkout paralyse par des protestations

Des habitants de la ville de Tkout, 90 km au sud-est du chef-lieu de la wilaya de Batna se sont rassembls, hier, devant le sige de la commune pour manifester leur colre. Les protestataires dnoncent la situation des victimes de la silicose (maladie dangereuse cause par l'inhalation de poussires contenant de la silice cristalline libre) et de leurs familles. Une situation juge critique. Hier, la ville de Tkout tait compltement paralyse par le mouvement de protestation. Les transporteurs, les commerants, les fonctionnaires et mme les lves ont particip cette action de protestation. Une protestation en guise de solidarit avec les victimes de cette maladie dangereuse cause par la taille de pierres. Le mouvement de protestation intervient suite au dcs de deux jeunes de la ville de Tkout, qui activaient comme tailleurs de pierres. Les deux victimes sont dcdes la semaine dernire, selon les protestataires. Les habitants en colre demandent la venue du ministre de la Sant et de la Population dans leur ville afin qu'il puisse voir de ses propres yeux et se rendre compte de la situation lamentable des victimes de cette maladie. Les protestataires demandent galement une prise en charge des familles qui ont perdu des proches cause de cette profession de tailleurs de pierres.

La silicose, l'une des plus anciennes maladies professionnelles, continue tuer des milliers de personnes chaque anne, partout travers le monde. Il s'agit d'une maladie pulmonaire incurable provoque par l'inhalation de poussires contenant de la silice cristalline libre. Elle est irrversible et, de plus, continue progresser mme aprs la fin de l'exposition. En cas d'exposition extrmement forte, la dure de latence est raccourcie et la maladie volue plus rapidement. La poussire de silice est libre au cours d'oprations dans lesquelles des roches, du sable, du bton et certains minerais sont broys ou concasss. Dans la wilaya de Batna, cette maladie a fait, ce jour, 58 morts. Mana Nacer . lequotidien-oran. 22/02/2010

Aprs le dcs de deux tailleurs de pierres : Tkout ville morteLa population de Tkout (dara situe 80 km au sud de Batna) a exprim hier son ras-le-bol suite au dcs de deux hommes, victimes de leur mtier de tailleur de pierres.

Deux dcs de trop qui portent le bilan 58 victimes de la silicose, une maladie des poumons qui emporte lun aprs lautre les hommes de la rgion. Refusant la fatalit, les habitants de Tkout ont observ hier une grve gnrale. Tous les commerces, sans exception, ont baiss rideau en signe de deuil et aussi en solidarit avec laction initie par le comit citoyen. La population a observ aussi un sit-in devant le sige de lAPC pour manifester pacifiquement sa grande colre et crier haut et fort plus jamais a ! . Une plate-forme a t adresse aux autorits locales contenant un chapelet de revendications, commencer par la prise en charge totale des veuves des victimes, et la garantie de soins aux malades atteints de silicose. La population demande aussi que ltablissement de sant de Tkout soit dot dun quipement adquat et exige la prsence H24 dun mdecin spcialis et la disponibilit dune ambulance durant la nuit. Les ptitionnaires lancent aussi un

ultimatum de 7 jours pour que la wali de Batna et son directeur de la sant fassent le dplacement dans cette rgion pour senqurir de la situation et sentretenir avec les reprsentants des habitants, en attendant la naissance dune association des malades de la silicose dont lagrment nest pas encore dlivr.

Par Nouri Nesrouche. Elwatan : Edition du 22 fvrier 2010

La commune de Tkout enregistre sa 58e victime de la silicose

crit par F. LAMIA Mardi, 23 Fvrier 2010 02:30

Non au mtier de la mort !Les citoyens de la commune de T'kout au sud de la wilaya de Batna ont organis une marche, dimanche dernier, dans leur localit au fin fond des Aurs. Ce fief de la rbellion amazigh a t compltement paralys et ce suite au dcs,

encore un, de deux jeunes, gs de 27 et 32 ans, atteints de la maladie mortelle de la silicose provoque par la pratique du mtier de la taille de pierre dcorative. Le nombre des victimes de cette maladie passe 58 rien que dans cette rgion, selon ses habitants. Les transporteurs, commerants et lves ont quitt leur lieu de travail et leur classe pour se rassembler devant le sige de la commune. Ils ont brandi des

slogans de solidarit avec les victimes du mtier de la mort, slogans qui donnent la chair de poule l'image de ces trois orphelins dont le pre a t fauch par la silicose: Notre pre a t tu par la silicose. Les contestataires ont demand le dplacement du ministre de la Sant dans leur rgion pour qu'il puisse s'enqurir lui-mme de leur situation et qu'il reoit lui-mme leurs revendications dont la plus importante est la prise en charge des familles des morts de la maladie ainsi que des malades dans des structures sanitaires spcialises. Pour rappel, le ministre du Travail et de la Solidarit nationale, Tayeb Louh, lors d'une visite Batna en 2007 avait promis d'apporter des solutions la situation de ces travailleurs qui pourront mme impliquer l'Inspection du travail pour les concerns, rien n'a t fait depuis. LIBERT

APRS LA MORT DE DEUX JEUNES TAILLEURS DE PIERRES ATTEINTS DE SILICOSE Grve gnrale Tkout

Tkout, cette localit enclave du sud des Aurs, est sortie hier de lanonymat. Les mes qui lhabitent ont, en effet, bris le silence une fois de plus pour attirer lattention des pouvoirs publics sur le mal de vivre, la misre et surtout la mort qui guette une gnration entire de jeunes, rduits au mtier excrable de tailleur de pierres. Excrable car il a entran la mort dune soixantaine de personnes (recenses) dont deux en lespace de 24 heures, soit mercredi et jeudi derniers. Hier, Tkout tait une ville morte. Une grve gnrale, presque spontane, a t observe par tous les commerants de cette localit en signe de solidarit avec les familles des deux dernires victimes de la silicose, ges de 24 et 30 ans. Solidarit, deuil mais aussi des revendications dont la prise en charge mdicale, plus quimprative, par les pouvoirs publics, des jeunes de cette localit atteints par cette maladie ou exerant encore dans la taille de la pierre qui en est la cause. La grve gnrale des commerces de Tkout a t galement suivie par les lves des CEM et lyce de la ville qui ont rejoint le

rassemblement de protestation pacifique tenu devant le sige de la dara et de lAPC. Aucun incident na t enregistr, ont tenu nous rassurer des citoyens de Tkout. Lamertume et la dsolation taient pourtant leur comble depuis que cette pathologie est devenue la hantise de toute une rgion. Un mdecin de Tkout, que nous avons contact par tlphone, tait justement en compagnie dun jeune malade. Tailleur de pierres de son tat, le patient est atteint de la silicose et est suivi par le docteur Rahmani qui na pas manqu de parler de dcennie et de spirale macabres propos de cette maladie. A Tkout, cela fait des annes que nous enregistrons un dcs par mois cause de cette pathologie. Une sorte de rpit, qui na pas trop dur, a t observe au mois de janvier dernier puisquen fvrier, nous sommes passs subitement deux morts, de surcrot en lespace de 24 heures. Plus dramatique, les victimes de la silicose Tkout sont toutes ges entre 18 et 30 ans. Il faut arrter ce massacre. Cest dire que le malheur qui frappe cette localit est trs profond. Les jeunes de Tkout avaient pourtant tant espr aprs les vnements tragiques qui ont secou cette ville en 2004. Des jeunes et moins jeunes avaient t sauvagement tabasss pour avoir justement dnonc la marginalisation, le dnuement, labsence totale de perspectives dinsertion dans le monde du travail, la hogra. Un vcu de misre en somme. Six ans aprs, ils nont toujours que la taille des pierres pour se consoler et la silicose pour mourir jeunes. K. G.Le soir dalgerie :22/02/2010

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La chronique quotidienne y est rythme par ses ravages parmi les jeunes

Tkout, la campagne au parfum de la silicoseTkout. Voil trois petites syllabes qui ont fait trembler le pouvoir un certain 13 mai 2004.

Tkout. De notre envoy spcial Ce jour-l, un membre du groupe de lgitime dfense (GLD), un corps de suppltif cr par le gouvernement durant les annes de braise, tira froidement sur deux jeunes dans la localit de Taghit, tuant sur le coup Chouaib Argabi, g de 19 ans. Son ami dinfortune, bless, sera lui enlev. Cet incident a malheureusement servi dtincelle qui allait allumer toute la dara de Tkout, love dans le dnuement de larrirepays chaoui. De ce meurtre qui avait fait soulever toute une population oublie des hommes ne subsistent aujourdhui que de vagues rminiscences quelques graffitis des fameux corps corps entre les forces de scurit et les groupes de manifestants encadrs alors par les arouch (tribus) des Aurs. Tire brutalement de lanonymat en 2004, Tkout y est replonge depuis dans une espce de fatalit gographicopolitique Ici, il ny a rien ! Cette petite phrase gorge de rsignation lance par Nassim, un jeune de 17 ans, pris en autostop sur notre chemin, prend tout son sens ds que vous mettez les pieds Tkout. Cette petite localit de 12 000 mes, enserre entre les monts majestueux des Aurs qui soffrent gnreusement comme un tableau naturel qui na rien envier celui de lArizona, est un exemple type du dnuement et de la dshrence. Ici, la campagne pour les lections municipales a pous le dcor ambiant teint dindiffrence dans une atmosphre tout aussi lourde. Interroger les gens sur les partis et les joutes en prparation relve presque de lindcence. Pour cause, ici Tkout, la population pleure ces enfants morts la fleur de lge pour avoir inhal plein poumon la terrible silicose, cette substance trs toxique dgage par la pierre taille. Laffection est due laction des poussires de silice sur les poumons causant des maladies mortelles comme la pneumoconiose et la silicotuberculose. Dans une commune o le taux de chmage parmi les jeunes flirte avec les 100%, comme lattestent les gestionnaires de la municipalit, la taille de la pierre reste le mtier de survie le temps de mourirEntre 800 et 1000 jeunes de Tkout exercent ce dangereux mtier sans aucune protection. Une mission mdicale de sensibilisation y avait t dpche depuis Batna lanne dernire, en vain. La taille de la pierre demeure lunique boulot porte de mains, faute dentreprises ou autres projets qui auraient pu absorber ces bataillons de chmeurs. En ce lundi de novembre, les Tkoutis pleurent dailleurs un des leurs, un jeune aux 31 printemps, dcd le jour mme dans le village de Inghoussne sous leffet de la silicose. Ici, tout le monde parle de cet homme qui, en voulant nourrir ses deux enfants, a offert ses poumons la silicose et lamiante sans protection. Avait-il le choix ? Que voulez-vous quon fasse ? Il ny a ni usine ni aucun autre boulot pour gagner de largent. Rsigns, les jeunes de Tkout reprennent presque machinalement ce refrain fatal pour expliquer leur jeu de la mort avec la silicose. Les autorits locales, elles, nont strictement rien offrir tant cette municipalit est lexemple mme de lAlgrie inutile aux yeux des responsables, que la nature na pas gt (situe au fin fond des Aurs) et que la btise

des hommes a rendu invivable. Cest pourquoi, Tkout ne ressemble gure aux autres rgions du pays en cette priode de campagne lectorale. Elle sest dtache socialement et politiquement du reste du pays alors quelle est cense abriter des joutes oratoires entre partis politiques pour qui gagnerait sa confiance. Tkout a manifestement tourn le dos la politique. Et les cinq partis en lice dans cette commune (FLN, RND, FNA, MSP et PT) semblent avoir compris le message. Une semaine aprs le coup denvoi de la campagne, point daffiches sur les murs ni mme sur les tableaux daffichage. Il est difficile pour un visiteur de savoir que la localit se prpare pour un rendez- vous lectoral. Seuls quelques fanions ornant la faade du sige de la mairie, rsidus sans doute de la clbration du 1er novembre, donnent un semblant de couleurs un vnement sans relief. Ici, la chronique macabre des victimes de la silicose a pris largement le dessus sur lchance politique. Ils sont 20, 25, voire 30 jeunes prir de la poudre mortelle. Le FLN ou le RND en ordre ou en dsordre Les autorits locales savouent incapables de stopper lhcatombe. Seule mesure prise par lAPC pour endiguer le phnomne, la confection dune modeste affiche par ordinateur travers laquelle elle espre attirer lattention des professionnels de la pierre taille quant aux dangers quils encourent la travailler sans masque de protection. De grce, rendez-nous ce service en alertant les responsables Alger sur le danger que fait courir le travail de la pierre taille nos enfants. Dites aux riches hommes daffaires, aux hommes politiques et aux gnraux dAlger que les jeunes de Tkout que vous faites travailler dans vos luxueuses villas meurent leur retour ici Ecrivez-le, que Dieu vous bnisse Voil le message de campagne dun cadre local du FLN rencontr dans la permanence de son parti en pleine runion. Ici, tout le monde sen lave les mains et attend des autorits nationales quelles veuillent bien nettoyer cette valle de la silicose. En attendant, les candidats des partis se font trs discrets, histoire de ne pas incommoder les citoyens dont les curs et les esprits ne sont plus branchs boulitik . Ce sont tous des hypocrites ! , peste Nassim qui ne croit plus aux promesses sans lendemains des candidats, toutes tendances confondues. Echab hakem sabou ! Cette formule quasiment intraduisible qui veut dire peu prs : Le peuple suit de loin la situation sans broncher , lance par un fonctionnaire de lAPC, traduit fidlement le sentiment des habitants de Tkout pour qui, les lections reprsentent au mieux un non-vnement. La commune vit des deux milliards de centimes de budget que lui allouent les autorits, et les partis nont strictement rien offrir de plus sinon de grer cette maigre enveloppe , prcise notre cadre. Cest pourquoi daprs lui, les candidats hsitent pointer le nez dehors et aller la rencontre des lecteurs dfinitivement convaincus que ces lus sont presque inutiles . Les jeunes qui ont compris leur douleur sont soit tombs dans les rets de ces substances toxiques de la pierre taille au pril de leur vie, ou alors ont quitt le douar pour aller dans un ailleurs forcment meilleur. Les autres tuent le temps longueur de journe en attendant que leur cri de cur depuis la lointaine Tkout (elle est situ 96 km de Batna) soit, un jour peut-tre, entendu de lautre ct des Aurs. FLN, RND en ordre ou dans le dsordre, cela importe peu pour les Tkoutis. Au soir de ce 29 novembre, ce sera juste un passage de tmoin entre deux partis qui se relayent depuis 1997 la tte dune APC qui nattire pas grand monde. Le maire du parti de Ahmed Ouyahia, qui sapprte remettre son mandat en jeu, a quitt son sige avec un bilan horriblement vide tout comme son prdcesseur du FLN. A quoi servirait donc de placarder les portraits de candidats

tout juste bons meubler un vide sidral de vie Tkout et tout point de vue ! Il est dailleurs significatif de relever que les cinq partis en lice ne sont pas forcment catastrophs par le fait que les affiches ne soient pas encore prtes, alors que la campagne tire sa finLa victoire lectorale Tkout vaut surtout pour les directions des partis qui vont accrocher abusivement cette APC dans leur tableau de chasse, eux pour qui, larithmtique tient lieu de programme politique. Et au matin du 30 novembre, Tkout sera abandonne sa pauvret et sa dsolation. Ses habitants en sont convaincus. Jusqu 2012

Par Hassan Moali. Elwatan, Edition du 21 novembre 2007

TKout, localit perdue au fond des Aurs

La rbellion contre loubliNotre vhicule franchit le tunnel de Taghit sous le regard envieux des chauffeurs de microbus qui, eux, ny arrivent pas, bloqus cause du srieux affaissement qua subi la route aprs les inondations du 3 mai dernier. Toute la RN31 est dgrade dailleurs, mais le spectacle est beaucoup plus dsolant en bas, sur la berge de loued.

Le filet de palmiers et de menus jardins entretenus sur des centaines de mtres a t dvast par la furie dOued Labiod, emportant tous les espoirs des pauvres paysans. A droite de la route, des ouvriers sactivent pour donner les dernires retouches une belle et imposante stle commmorative qui a d coter trs cher. Cest ici mme que fut excut le premier attentat du 1er Novembre rvolutionnaire. Nous sommes au cur des Aurs et non pas Taghit, loasis enchanteresse du grand erg occidental. Plus exactement environ 70 km au sud de Batna, lore des territoires de Tkout, lavant-dernire commune de la wilaya avant de passer Biskra. Nous entrons dans la ville martyrise deux annes plus tt par des vnements douloureux aprs lassassinat dun adolescent par des lments de la garde communale. Soulvement, rpression, et longues nuits de pleurs pour les mres des meutiers emprisonns et de leurs animateurs en cavale. Le printemps sourit Tkout qui venait de sortir de lanonymat par la grande porte : celle de la revendication et du combat pour la dignit. Le Mouvement citoyen des Aurs (MCA) a tenu dailleurs clbrer cet anniversaire. On croyait la flamme teinte et le mouvement essouffl comme son inspirateur de la Kabylie. Les descendants de Messaoud Benzelmat I et II, de la Kahina et de Mustapha Benboulaid ont-ils franchi le pas de la rconciliation pour manger dans la marmite du dveloppement ? Quest-elle devenue cette ville aprs le retour au sommeil de son volcan ?Les vaches sont toujours maigres

Mardi 11h. Lavenue principale de la ville est presque dserte. Au sige de la mairie, on nous rpond que le prsident de lAPC est absent. Nous avons du mal convaincre le secrtaire gnral et un maire adjoint de nous accorder une entrevue. Nous lobtenons enfin, mais sous condition : garder sous silence la question des archs et tout ce qui touche la politique. Lassemble est pourtant compose de partisans politiques majorit RND. Les stigmates des meutes de mai 2004 ne se sont pas estomps a priori et les langues ont du mal se dlier. La commune est en tat dalerte pour faire face aux prjudices causs par les inondations. Il y a quelques jours, la ville de Tkout, situe presque dans un cul-de-sac, a t coupe du monde aprs lobstruction du pont, vieux dune anne et demie peine, la reliant la commune de Ghassira et au reste du pays. Il est vrai que la nature a t dure et le bilan des intempries particulirement lourd. Soixante-sept hectares de plantations dvasts, 1500 palmiers couls, 258 fellahs ruins et leurs puits et forages, retenues traditionnelles et seguias ensevelis et des milliards partis en fume. Ces pauvres

paysans fixs encore dans la rgion par une agriculture de subsistance ont tout perdu et ne possdent plus rien, si ce nest un lger espoir dtre ddommags par lEtat. Les agglomrations dpendantes de la commune sont aussi touches. A Tighanimine, la ligne lectrique de moyenne tension a t coupe. Vingt-cinq poteaux lectriques ont t emports par les eaux ; ainsi 20 familles se sont retrouves dans le noir durant plusieurs jours. Toute la rgion a souffert des coupures et il a fallu raccorder la commune partir de Biskra. Leau aussi a manqu Taghit, o il a fallu alimenter des dizaines de familles par citernes, or la mairie nen possde que trois. Le sinistre est grave, mais la population semble livre elle-mme et aux soins fragiles des services communaux, en labsence dune aide consquente de la wilaya et loin des regards des mdias, y compris la presse crite. ` Le dplacement en urgence du ministre des Travaux publics, accompagn du wali, sest limit au constat fait sur ltat des routes. Des routes au bitume datant de plusieurs dcennies , lesquelles aujourdhui font lobjet de travaux importants de rhabilitation qui devraient redynamiser ce deuxime axe reliant Batna Biskra et permettre lessor de la rgion. Cest le cas aussi pour le CW Tkout-Ghassira, dont le chantier dmarrera incessamment alors que son prolongement vers la commune de Kimel (Sidi Ali) aux frontires avec Khenchela est en chantier depuis le dbut du mois de mai. Cet accs qui traverse les montagnes aura pour vocation de dsenclaver Tkout et provoquer, espre-t-on, une embellie conomique grce aux potentialits agricoles de la commune voisine. La procdure est en cours, nous dit-on, pour couvrir en gaz naturel le chef-lieu de la commune, 44 ans aprs lindpendance. Les autres localits attendront encore pour se rchauffer au gaz de ville, et attendront aussi leur part de dveloppement malgr quelques efforts dploys, notamment dans le chapitre assainissement et celui du transport assur grce lapport considrable du priv. Beaucoup reste faire en matire de sant publique Tkout. Chef-lieu de dara, cette localit ne dispose mme pas de polyclinique pour assurer les soins aux 12 000 mes qui y habitent. Quant au service de maternit rural, il ne fonctionne que durant les heures administratives. Au-del de ces heures, il faut faire appel lambulance de Ghassira pour transfrer les femmes.Aghiles ou le dni didentit

Les besoins sont immenses dans cette rgion oublie, saccordent dire aussi bien les lus et les habitants. Besoin damnagement des ensembles urbains, besoin de construire davantage de logements pour rpondre une grosse demande, notamment dans le logement rural. Besoin dimplantation dadministrations publiques pour quelles soient proches de la population et lui pargner le dplacement pour le moindre document Arris et aussi besoin de bus pour le transport scolaire afin de permettre aux enfants de rallier leurs tablissements avec moins de peine. Djamel Ould Abbas, venu en visite, lui aussi, suite aux inondations, a promis de remdier vite ce problme et offrir un bus pour les enfants. Mais lide fait sourire des jeunes de la ville qui se remmorent le dtournement dun fourgon Solidarit au profit dabord des gardes communaux et ensuite celui des gendarmes qui pourchassaient les dlgus du mouvement citoyen durant les vnements de mai 2004. Ces jeunes dsuvrs qui peuplent les quelques cafs de la ville longueur de journe sont devenus stoques force davaler les promesses non tenues des responsables venus du Nord. Samedi 13 mai, une manifestation est organise pour la clbration du deuxime anniversaire de lassassinat du jeune Chouab par des lments de la garde communale et les meutes qui staient alors dclenches consquemment. Les festivits sont austres. Une exposition de photos des martyrs du printemps noir, dans le secteur des archs,

placardage de posters de Mohamed Benchicou, distribution de tracts et un discours prononc par lanimateur local du mouvement, Selim Yezza. Les traits berbres, barbe hirsute, coiff dun bret la Che Guevara, Selim le rebelle est devenu la bte noire de lAPC. Une pine impossible retirer pour venir bout de la dsobissance et normaliser la rgion. Grce de jeunes animateurs comme Selim, et ils sont nombreux, la revendication sociale, politique et identitaire, sest cristallise dans ce trou perdu du pays chaoui avant de fusionner avec le Mouvement citoyen des archs et pouser la plateforme dEl Kseur. Celui qui a dclench ce mouvement est g aujourdhui de six ans , raconte Selim. Quand ses parents ont dcid de lui donner sa naissance le prnom Aghiles, comme celui dun ancien prince berbre, ladministration a refus et leur a offert de choisir dans une liste restreinte de prnoms arabes , poursuit-il. En effet, le dni didentit svit depuis longtemps dans cet arrire-pays livr au conservatisme le plus rtrograde. Nos femmes obliges daccoucher pendant la nuit sont vacues ou bien vers Biskra ou alors vers Arris ou Batna, et l, les services de ltat civil sont souvent instruits pour larabisation obligatoire des noms et nous refusent les prnoms de nos anctres , explique Madani. Lincident dAghiles avait t la goutte qui a fait dborder le vase chez une population trs attache son origine berbre. La bataille, une fois remporte, aura permis la rorganisation du mouvement associatif qui deviendra petit petit le porte-voix de la population jusqu lexplosion du 13 mai 2004. La rpression du pouvoir a t trs dure pour les jeunes, mais sans pour autant russir couper les ailes lorganisation. Les 36 meutiers jugs et emprisonns sont aujourdhui libres et plus que jamais attachs leur cause. Mais combien en reste-il vraiment ? Le chmage nest-il pas en train de vider les rangs de ce mouvement en poussant sa composante sexiler sous dautres cieux ? Les diplms universitaires comme les moins instruits, devenus pour la plupart tailleurs de pierres, sont en tous cas partis dans dautres villes o ils ont la chance de trouver du travail et nourrir leurs familles. Une situation intenable pour les autres, enfin pour toute la population supportant mal la charge de la misre et le statu quo qui la prive de la moindre amlioration palpable quelle ne manque pas de constater un peu partout en Algrie pourtant. Les potentialits touristiques de la rgion demeurent en friche (les balcons du Ghoufi se trouvent quelques kilomtres) et les dcideurs ne montrent aucun intrt pour les exploiter et faire bnficier les populations locales. Mme lenveloppe faramineuse consacre au dveloppement du Sud ne leur profite pas et ce ne sont pas les deux ou trois projets encore vagues que prvoit de lancer linvestisseur Chaabani Louardi, originaire de Tkout, qui font entrevoir une lueur despoir. Les gens de Tkout en veulent plus que jamais leurs lus. Pour eux, leur bled souffre toujours de sa marginalisation si lon oublie de compter linstallation de deux oprateurs tlphoniques et louverture de quelques cybercafs. Le foss sest davantage creus aprs la dernire distribution de logements sociaux qui na pas plu tout le monde. Plusieurs bnficiaires ne mritaient pas et ont revendu leurs logements neufs sitt aprs avoir eu les cls , tmoigne ammi Lakhdar, rencontr sur la modeste terrasse dun caf de lavenue principale. Pour lui, le petit carr de moudjahidine, encore vivants, domine toujours la gestion de la commune et commande sa destine au nom de la lgitimit historique. Ils ont fait beaucoup de mal et ne veulent pas lcher , assne-t-il. Son voisin de table enchane en voquant un projet pour la rhabilitation des terres agricoles, contre la coquette somme de 18 milliards et qui est demeur mystrieusement larrt depuis 2001 aprs tre tomb entre les mains de ces notables. Le pouvoir croit avoir ferm la parenthse de Tkout en la confiant loubli qui, lui, travaille inversement pour relancer la colre. La mre de Yezza a, certes, retrouv le sourire aprs la libration de son mari

et de ses fils, mais il est craindre que les mmes ingrdients qui ont fait bouillir le chaudron de la contestation, il y a tout juste deux annes, se soient runis de nouveau. Avec en sus, ce sentiment que ressentent les habitants davoir t exclus des politiques de relances conomiques, peut-tre mme par vengeance.

Par Nouri Nesrouche. Elwatan, Edition du 28 mai 2006

tailleur de pierres

La conscience de classe, voil un bien grand et gros mot qui faisait rver en un monde sans classes, sans injustice, o tout le monde mange sa faim et puisse disposer dun temps consacrer aux loisirs. O le droit la paresse dcrit par Lafargue serait reconnu pour tous. Chacun selon ses besoins. Un paradis au seuil de chaque porte o sexercerait le pouvoir de cette dictature du proltariat dont il ne reste que la dictature puisque le proltariat ne porte plus son nom et que la mondialisation a eu raison de toutes les idologies priphriques. Les syndicalistes ont de gros ventres maintenant, se font rcuprer, avec leurs revendications et Mai restera le mois des cerises. Selon lOIT, le travail a tu en 2005 prs de 2 millions dhommes et de femmes dont 1,7 million morts de maladies professionnelles. La journe du 28 avril est dclare cet effet journe de la sant et la scurit au travail . Et pour cause, 270 millions de cas de maladies professionnelles sur notre chre terre supportant mal une globalisation qui impose une course effrne vers plus de profit. Chez nous l-bas, 96 km de Batna, Tkout des jeunes et des moins jeunes meurent riches et vite. Riches par lexercice dun mtier qui rapporte gros, tailleur de pierre. Vite, parce que ce mtier provoque une maladie, la silicose qui arrache les poumons les plus rsistants et npargnent pas les coeurs. A chaque fois quune belle faade en pierre taille attire le regard, on se doit de penser cette petite commune aurassienne de plus de 17.000 habitants et elle nest pas unique, qui compte elle seule 900 artisans tailleurs de pierre dont la moiti ne pourra plus enjoliver les maisons suite la dgradation de leur tat de sant ou leur disparition. Une trentaine en est morte laissant veuves et orphelins. Pourquoi meurentils ? Une pneumoconiose cause par linhalation de particules de silice, une poussire de quartz. On sait aujourdhui que la silice se dissout lentement dans les poumons et empoisonne leurs cellules par raction chimique. Un SOS tait lanc par des mdecins vers la mi-avril pour alerter les autorits sur leur constat ainsi que sur les dangers de voir disparatre des hommes insuffisamment protgs contre les effets de leur gagnepain. Pour faire comme on dit un diagnostic de la situation. Les reprsentants de lEtat taient l, les tailleurs de pierre aussi, des veuves et des orphelins tmoignaient de la catastrophe. Un problme de sant publique qui doit tre pris srieusement en charge. Si la cause de cette maladie est dessence respiratoire, la communication demeure une voie de salut pour une prise de conscience. Expliquer les lois et les faire respecter. Les lois existent et lordonnance 96-01 rgissant lartisanat et les mtiers ne semble plus suffire par le seul mrite dexister. Elle revt un caractre gnral et mrite de tenir compte des spcificits du mtier de polissage qui devrait tre interdit aux jeunes de moins de 18 ans, pousss par le chmage sexposer longuement aux attaques de la poussire par lusage de trononneuses, encourags par un enrichissement rapide, mme en labsence des conditions de scurit. Leur rponse ? Il ny a pas un seul harrag chez nous, nous prfrons mourir parmi les ntres en leur laissant de quoi vivre dignement que daller mourir en mer, nous sommes des chaouias et nous avons du nif . Discutable en effet, mais obissant une logique puise dans une culture locale fruit de valeurs toutes humaines. Un vrai mlodrame, une pice o se jouent le beau et le morbide. Un mtier qui remonte lEgypte ancienne et lantiquit grco-romaine risque de disparatre avec ces artisans

au sens gomtrique lev, qui savent tracer un trait en deux en situation idale : un trait pour la vie et lautre pour la mort. A. S. Benziane, Quotidien dOran (03 mai 2008)

MALADIES RESPIRATOIRES BATNA

En attendant la promulgation du dcret excutif pour la protection des tailleurs de pierre //par Mohamed Houadef// Lors des 18es journes de pneumo-phtisiologie tenues les 10 et 11 du mois en cours, la Socit algrienne de pneumophtisiologie a dcern le Prix national de la matire au docteur Ali Hamizi de Batna pour son travail sur la silicose chez les artisans tailleurs de pierre de Tkout. Cette tude a t prsente par le Dr Hamizi A. loccasion de plusieurs congrs nationaux et internationaux, ce qui lui a valu des distinctions, entre autres, le prix maghrbin (Tunisie-dcembre 2007) et bien sr le prix national cette anne. Notons quune rencontre nationale sur la silicose a t organise en avril 2008 Batna par la Socit algrienne de pneumophtisiologie laquelle avaient particip des experts nationaux et trangers en plus des reprsentants de quinze ministres. A lissue de ses travaux, des recommandations rglementant le mtier de tailleur de pierre et la ncessit des mesures de protection respiratoire indispensables rpondant aux normes scientifiques et rglementaires. Une commission nationale a t charge du dossier pour la promulgation dun dcret excutif cet effet. Le Dr Hamizi est triste du fait que le dcret na toujours pas vu le jour. Il dira quil nest pas possible dinterdire cette activit de tailleur de pierre qui absorbe une grande partie du chmage dans la rgion de Tkout de par la cration demplois directs et indirects. Il a recens lors de ces travaux de recherche entre 1 000 et 1 200 artisans tailleurs de pierre exerant travers le territoire national dont 50% sont atteints par la silicose divers degrs de gravit. Le Dr Hamizi est catgorique : la maladie ne se manifeste quau stade de complication et na de remde que la prvention. Il dira pour conclure que les tailleurs de pierre, qui continuent sexposer par linhalation de fortes concentrations de poussires, dveloppent des formes particulirement graves de silicose. Quarante parmi eux (34 de Tkout, 4 dInoughissen et peut-tre dautres ailleurs en Kabylie) sont dcds. Les tailleurs de pierre mritent une attention particulire et une protection urgente. Laction globale du travail scientifique naura de sens quavec la promulgation de ce dcret rglementant cette activit lucrative certes, mais qui ne peut tre exerce sans une protection respiratoire rpondant aux normes scientifiques et rglementaires. le soir dalgrie du 18 mars 2009

50% des tailleurs de pierres sont atteint de silicose selon le Dr HAMIZI

Le Dr Ali Djamel Hamizi, pneumo-phtisiologue a indiqu mercredi Alger que 50% des tailleurs de pierre exerant dans la rgion de Tkout, wilaya de Batna, sont atteints de silicose divers degrs de gravit. Intervenant lors des 18e journes nationales de pneumo-phtisiologie, le Dr Hamizi a fait savoir que 1000 1200 personnes exercent le mtier de tailleurs de pierre au niveau national. La moiti de ces artisans, dplore le spcialiste, contracte cette affection mortelle incurable due laccumulation de poussire de silice dans les poumons. Le mtier de tailleur de pierre, utilise dans la dcoration des maisons et des btisses, est apparu ces 15 dernires annes dans la rgion de Tkout, commune dArris, et sest tendu dautres rgions, relve-t-il. Ces artisans, note lintervenant, travaillent pour leur compte et ne bnficient gure de lassurance sociale, ce qui complique davantage leur prise en charge mdicale ou la prise en charge sociale de leur famille aprs leur dcs. Dautre part, le Dr Hamizi a indiqu que la silicose ne peut tre diagnostique qu la faveur dune imagerie mdicale, ajoutant que les symptmes ne sont visibles qu un stade avanc de la maladie qui provoque des difficults respiratoires. 40 tailleurs de pierre sont dcds, dont le plus jeune est g de 21 ans, dplore-t-il. Devant ce constat, le spcialiste a appel les autorits publiques rglementer ce mtier et prserver ses artisans, faisant observer que les masques utiliss par certains artisans ne rpondent pas aux normes requises en la matire et ne leur assurent quune protection partielle et provisoire, mettant ainsi leur vie en danger. Aussi a-t-il plaid pour le renforcement des moyens de protection paralllement aux actions de sensibilisation sur les risques de ce mtier qui, tout de mme, a rsorb le taux de chmage dans la rgion de Tkout et sest dvelopp dans dautres rgions comme la Kabylie. A noter que le Dr Hamizi a men une tude sur les tailleurs de pierre Tkout et reu, ce titre, plusieurs prix au niveau national et international en 2007 et 2008. Il a galement labor divers guides de sensibilisation des artisans de la wilaya de Batna et pris en charge quelque 715 cas de silicose. [Aps 12/3/09]

La silicose, une maladie pulmonaire incurable de plus en plus rpanduePar Amel Bouakba La silicose, une maladie pulmonaire incurable de plus en plus rpandue dans certaines rgions du pays, a averti le docteur Djamel Hamizi, de Batna, loccasion des 18mes journes de pneumologie organises mardi et mercredi derniers lhtel Hilton, organises par la Socit algrienne de pneumo-phtisiologie. Ce spcialiste attirera lattention sur le danger de la propagation de cette maladie. Il a dailleurs t prim cette occasion pour la qualit dune tude quil a prsente sur cette pathologie qui touche les tailleurs de pierre dans la rgion dArris, prs de Tkout. Mais pas seulement, dit-il, puisque cest un phnomne qui est frquent dans dautres rgions, notamment en Kabylie. Il faut savoir que la silicose est une maladie pulmonaire provoque par linhalation de particules de poussire de silice dans les mines, les carrires, les percements de tunnel ou les chantiers de btiment (sablage), voire les moulins farine. Cest la plus ancienne pneumopathie professionnelle dcrite au XVIe sicle. Cette maladie entrane une inflammation chronique et une fibrose pulmonaire progressive (ou pneumoconiose fibrosante). Elle se traduit par une rduction progressive et irrversible de la capacit respiratoire (insuffisance respiratoire), mme aprs larrt de lexposition aux poussires et peut se compliquer quelquefois en tuberculose. Face labsence de traitement, le docteur Djamel Hamizi insiste sur la prvention qui, ditil, est primordiale. Il a appel les pouvoirs publics mettre en place un dcret excutif afin de rglementer la profession de ces jeunes artisans, pour les protger et organiser ce mtier. Notre interlocuteur recommandera, entre autres, de crer des micro-ateliers et dassurer des conditions de travail scuriss aux jeunes artisans. Ltude ralise par le docteur Hamizi a dvoil que 50% des 1 200 tailleurs de pierre de Tkout sont atteints de silicose des degrs divers. Cest une maladie irrversible, dira ce spcialiste, qui affirme quune quarantaine de dcs dus la silicose ont t recenss ces trois dernires annes. Un appel urgent est lanc pour venir au secours de ces jeunes artisans, exerant un mtier qui a absorb un grand taux de chmage dans la rgion, explique le docteur Hamizi. Il faut savoir que le port de masque ne protge pas de cette maladie ; seules des conditions de travail strictes dans des ateliers scuriss pourra la prvenir. Par ailleurs, le professeur Salim Nafti, prsident de la Socit des maladies des poumons et de la tuberculose, a dclar que 20 000 25 000 cas de tuberculose, dont 15 000 non pulmonaires, sont recenss chaque anne en Algrie. Selon lui, 30% des 15 000 cas de tuberculose non pulmonaire sont des pathologies pleurales qui touchent la plvre, enveloppe qui recouvre les poumons. 3 000 4 000 cas sont enregistrs chaque anne. Les maladies microbiennes qui atteignent la plvre entranent une pleursie, notamment chez les enfants. Le Pr Nafti a rappel que parmi les facteurs causant le cancer de la plvre figure lamiante utilis dans les btiments et les chantiers maritimes. Ce type de cancer est class parmi les maladies professionnelles dangereuses qui entranent la mort durant la premire anne de la maladie. La pollution, la dgradation de lenvironnement, le tabac sur les lieux de travail notamment sont responsables de laugmentation des maladies respiratoires et pulmonaires, a alert le professeur Etienne Lelmari, prsident de la Socit de

pneumologie de langue franaise et invit dhonneur de la rencontre du Hilton. Selon lui, si lon veut rduire la frquence de ces pathologies, il faudrait, entre autres, augmenter le prix des cigarettes pour dissuader les fumeurs et durcir les mesures dinterdiction du tabac dans les lieux publics. A. B. La Tribune 14-03-2009

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