Upload
duongdiep
View
267
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
2
SOMMAIRE
LA SEINE PORTEUSE DE PROJETS 3
1 – IVRY-SUR-SEINE : UNE VILLE EN FORTE MUTATION 4
1.1 L’échelle régionale, la Seine et ses confluences en Ile-de-France 4
1.2 La ville d’Ivry-sur-Seine 11
1.3 Le site retenu face à la confluence 15
2 – LA PROPOSITION URBAINE 35
2.1 Une programmation favorisant la mixité 35
2.2 Le récit des habitants 36
2.3 La mise en place d’un projet urbain durable 39
2.4 Les références 49
3 – LE PROJET ARCHITECTURAL 56
3.1 Un édifice ouvert sur la Seine 56
3.2 Un projet bioclimatique 62
3.3 Les références 64
UN NOUVEAU REGARD SUR LA SEINE 68
3
LA SEINE PORTEUSE DE PROJETS
Problématique
Les bords de Seine sont aujourd’hui devenus des espaces à reconquérir, à valoriser. C’est un fleuve qui
structure le paysage de l’Ile-de-France. Les paysages des bords de Seine sont contrastés. A certains endroits
les rives sont naturelles ou aménagées de telle sorte qu’il est agréable de s’y promener, dans d’autres lieux, à
contrario, les bords de Seine sont marqués par des paysages tels que des zones industrielles, des zones mal
aménagées qui la plupart du temps présentent peu de qualités visuelles.
Ivry-sur-Seine est une ville en pleine mutation où se dessinent d’importants projets à venir. Elle possède un
potentiel assez riche d’un point de vue urbain grâce à son paysage, la diversité de son architecture (la ville
mosaïque), la proximité de Paris…
Le site retenu dans la ville se situe au niveau de la confluence Seine-Marne. Il est délimité par la N 19 au
Sud, par la D 52a qui rejoint les quais, par la Seine et par le pont Nelson Mandela partie Est.
C’est un site stratégique pour Ivry-sur-Seine car il est situé à la porte de la ville, en face de l’autoroute A4 où
de nombreuses voitures passent chaque jour ; il est sur les berges du fleuve face à la pointe de la confluence ;
au milieu d’un paysage varié de tours, de barres, d’industries, d’entrepôts, de bâtiments d’activités, de
maisons, d’immeubles plus ou moins anciens, plus ou moins hauts dont certains présentent un caractère
patrimonial certain. La courbe formée par les berges de la Seine dessine un paysage particulier.
C’est un site à dominante industrielle qui pose aujourd’hui de nombreux problèmes : les parcours sont
difficiles, le site est isolé, délaissé, peu accueillant, la ville tourne le dos à la Seine.
A partir de là on peut se poser les questions suivantes :
Comment faire en sorte que le site devienne un lieu agréable et attractif, ouvert sur la Seine ? Comment créer
un morceau de ville offrant un paysage nouveau à la fois dense, multi-programme et adapté au contexte local
et métropolitain ?
Méthodologie
L’étude consistera à mettre en exergue cette volonté de faire en sorte que la ville soit ouverte sur la Seine.
Dans un premier temps, le territoire dans lequel s’inscrit la proposition urbaine sera analysé en montrant ses
potentialités, ses problèmes et les enjeux actuels.
Ensuite, l’étude exposera la proposition urbaine.
Enfin, il s’agira de présenter la conception du projet architectural découlant de la proposition urbaine.
4
1 – IVRY-SUR-SEINE : UNE VILLE EN FORTE MUTATION
1.1 L’échelle régionale, la Seine et ses confluences en Ile-de-France
Rappel historique sur les voies d’eaux
Selon Gabriele LECHNER : « les voies d’eau – fleuves, rivières et canaux – ont progressivement vu
décroître leur fonction traditionnelle d’acheminement des marchandises ou des hommes d’une ville à une
autre, d’un pays à un autre. Suite à des bouleversements économiques ou en raison de déplacements des
activités portuaires hors des villes, les installations spécifiques qu’elles avaient générées, pontons
d’accostage, quais de déchargement et de stationnement, rampes d’accès, grues, hangars de stockage, voies
de chemin de fer ou routes les desservant, ont cédé la place à des friches industrielles et portuaires, des
routes ou des parkings, des aires de stockage de matériaux. Ces espaces délaissés et peu accessibles,
généralement situés au cœur des villes, font depuis une vingtaine d’années l’objet de questionnements quant
à leur reconversion, leur mise en valeur et leur dynamisation. Les villes, après avoir oublié, voire dénié leurs
fleuves1 et rivages, cherchent à retisser des liens, à retrouver une fonction urbaine à ces emprises longtemps
marginalisées qui apparaissent aujourd’hui comme des atouts d’importance dans le redéveloppement des
villes. « Rendre les berges accessibles », « les intégrer dans l’organisation urbaine », « retourner la ville
vers son fleuve », « remettre le fleuve au cœur de la ville », autant de formules employées par les acteurs de
la vie urbaine. Si les grandes cités fluviales mettent en place des projets ambitieux de « reconquête » de
leurs bords d’eau, l’engouement pour les rivages se manifeste tout autant dans des communes plus modestes
qui ont vu disparaître des activités et des pratiques liées à l’eau et qui cherchent aujourd’hui à travers
l’aménagement des berges de leurs rivières ou de leurs canaux un moyen de développement local. Petits
ports de plaisance ou simples haltes nautiques se multiplient dans le but de favoriser le tourisme fluvial.
Nombre de publications et de rencontres rendent compte de l’importance du phénomène et des
interrogations des élus et des acteurs quant à la valorisation et l’insertion urbaine des sites en bordure de
l’eau. Un vocabulaire riche en préfixes re ou ré- (exprimant un retour en arrière, une répétition ou une
nouvelle action, selon le Larousse) est employé pour désigner les actions en faveur d’un rattachement du
fleuve à la ville : réconcilier (la ville et le fleuve), se réapproprier ou reconquérir (les berges), renouer,
rétablir, retrouver, retisser ou recoudre (les liens)… Ce vocabulaire, spécifiquement employé pour les bords
d’eau, semble ainsi se distinguer de celui utilisé pour des opérations engagées en faveur d’autres emprises
urbaines aujourd’hui obsolètes que sont les terrains ferroviaires, aéroportuaires, miniers, industriels,
militaires, eux aussi soumis à des mutations foncières et fonctionnelles. Dans le cas des rives urbaines, il
s’agirait de renouer des liens perdus, non pas avec une activité passée, mais avec un fait géographique et de
rétablir une relation physique qui est, généralement, à l’origine du développement de la ville, participe de
son identité et l’inscrit dans un territoire.
Espace identitaire, le fleuve constitue un élément de mémoire du lieu, un bien transmis, qu’il est question
aujourd’hui à la fois de révéler, de rendre accessible et utilisable pour le plus grand nombre. Il s’agit de lui
inventer un nouveau destin, de nouveaux usages, afin de le mettre en accord avec les aspirations et
nécessités de l’époque. Le fleuve permet non seulement de répondre à une préoccupation croissante des
citadins de voir maintenus des espaces naturels dans leur environnement proche et d’améliorer ainsi leur
cadre de vie, mais aussi – et peut-être surtout – d’utiliser son fort potentiel imaginaire et identitaire pour
1 La dénomination « fleuve » est employée ici dans une acception large de cours d’eau de relative importance, et non
dans son sens strict de grande rivière qui aboutit à la mer, usage courant reconnu par la plupart des dictionnaires.
5
améliorer l’image de la ville par des aménagements de qualité. Reliées en réseau, les voies d’eau permettent
également de faciliter l’appréhension d’un territoire plus large, en s’imposant comme fil conducteur ou
élément structurant de projets d’aménagement à une échelle plus vaste.
La prise en compte de ces nouveaux espaces urbains disponibles n’est pas un fait nouveau, ni un phénomène
français. Des reconversions de vastes emprises portuaires, maritimes ou fluviales, ont été engagées dans des
ports nord-américains comme Baltimore et Boston à partir dès les années 1960, suivies par des grands ports
européens à partir des années 1980, d’abord britanniques (Londres, Liverpool) puis continentaux
(Rotterdam, Amsterdam, Anvers, Gênes, Bilbao, Barcelone).
Depuis, le fait s’est tellement généralisé que pratiquement toute ville située au bord de l’eau, portuaire ou
non, s’est engagée dans un processus de revitalisation et de requalification de ses berges.
En France, plusieurs villes fluviales ou fluvio-maritimes ont entamé des réflexions sur le devenir de ces
espaces délaissés et fortement dégradés dès le début des années 1980 pour constater les nombreux obstacles
d’ordre juridique, financier et technique qu’implique une intervention sur ces emprises. Qui est responsable
de l’aménagement de ces espaces dépendant généralement du domaine public fluvial, formant des emprises
de l’Etat au sein des villes et relevant de statuts d’occupation complexes ? Les municipalités doivent-elles
intervenir à grand frais sur des terrains exposés aux risques d’inondations, situés au bord d’une eau polluée,
sur des espaces qui, traditionnellement, représentent des secteurs à faible attractivité ? Comment rétablir
les liens, effacer la frontière entre l’eau et la ville, comment mettre en marche le processus et pour quels
usages ? Autant de questions qui se posent aux élus et acteurs locaux désireux de mettre à profit les atouts
de ces « couloirs naturels » qui traversent leurs villes.
La rupture des relations ville-fleuve ne s’est pas faite en un jour. Les raisons en peuvent être différentes
d’une ville à une autre, même si l’on peut observer une tendance générale, un long mouvement de désunion
entre ces deux univers, longtemps étroitement liés.2 »
Le paysage, un thème fédérateur
Selon Gabriele LECHNER : « les actions d’aménagement et de valorisation paysagère, de plus en plus
nombreuses, mettent en évidence l’importance que la société attribue aujourd’hui au cadre de vie. Malgré la
diversité des contraintes spatiales, la taille des villes et leurs legs urbanistiques, le thème du paysage est
omniprésent dans les projets d’aménagement des bords d’eau. Il y figure comme un élément fédérateur
permettant de souligner la continuité des espaces fluviaux qui fait de la ville une partie d’un territoire plus
vaste, et de rechercher des cohérences territoriales à plus grande échelle. Etablir un rapport privilégié avec
le paysage fluvial, désormais considéré comme un patrimoine à part entière, protéger et créer des vues et
préserver ces éléments naturels dans leur parcours urbain sont des notions essentielles inscrites dans la
plupart des projets.
Aujourd’hui, l’eau apparaît comme un élément fondamental et menacé et les rivières sont de plus en plus
perçues comme des composantes primordiales du paysage et du patrimoine. L’intérêt que l’on porte au
paysage fluvial se retrouve dans la loi sur l’eau de 1992 qui exprime clairement la valeur patrimoniale des
cours d’eau ; leur gestion doit lier valorisation paysagère, préservation des milieux et satisfaction des
2 LECHNER, 2006.
6
usages. Cette loi met en place les SDAGE (schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux) et les
SAGE (schémas d’aménagement et de gestion des eaux), lesquels, tout comme les procédures de Contrats de
rivières, intègrent un volet « paysage ». Etant donnée la complexité du système d’un cours d’eau, le «
paysage fluvial » reste cependant une notion floue ; elle recouvre « à la fois l’organisation matérielle de
l’espace dont la rivière est une composante majeure et la relation sensible qu’entretient un observateur avec
cet espace particulier ». Résultante des interactions entre les hommes et le fleuve, le paysage fluvial peut
constituer un élément fort du paysage urbain grâce à ses courbes, ses couleurs qui changent avec
l’ensoleillement, le vent et les saisons, ses variations de niveau et, surtout, les échappées visuelles qu’il
permet.
La volonté d’intégrer le paysage dans les projets d’aménagement urbain se traduit par une forte présence
des paysagistes, notamment dans les opérations d’aménagement des bords d’eau : Alexandre Chemetoff sur
l’île de Nantes, les bords de la Vilaine à Rennes ou la ZAC Stanislas-Meurthe de Nancy, Michel Corajoud
sur la rive gauche de Bordeaux, les berges du Rhône au droit de la Cité internationale de la Tête d’Or et le
parc de Gerland à Lyon ou encore sur les rives de la Loire à Orléans, Michel Desvigne sur le site de Lyon
Confluence et la rive droite de Bordeaux, le cabinet In Situ sur la rive gauche du Rhône à Lyon… Les
paysagistes interviennent désormais comme des acteurs essentiels à côté des urbanistes dans la
recomposition des territoires urbains. Ils jouent un rôle fondamental dans les problématiques de
l’aménagement des berges qui nécessite une démarche globale, s’intéressant à l’ensemble d’un territoire.
« … notre compétence, dit Michel Desvigne, apparaît déterminante dans la mise en situation des villes dans
le territoire et au-delà, car nous travaillons plus largement au niveau des géographies et des territoires…3 ».
Les paysagistes réalisent des études dont l’objectif concret est l’intégration paysagère d’un aménagement
dans un espace donné. Les demandes auxquelles ils sont confrontés peuvent revêtir des formes diverses et
relever d’échelles fort différentes, qu’il s’agisse de réinsérer une rivière oubliée dans un tissu urbain, de «
paysager » un parc urbain en bordure de rivière, de renaturer un tronçon de rivière en récréant une
biodiversité écologique et paysagère, de réorganiser des espaces urbains en relation avec le fleuve, de
convertir des territoires naturels situés à la périphérie d’une ville ou de restaurer un paysage fluvial. La
démarche paysagère se fonde aujourd’hui sur la connaissance et le respect des sites, sur leur rapport à la
géographie et à l’histoire. Intégrer les dimensions du paysage et conserver la « nature » du fleuve et de ses
rives, même si celle-ci n’est pas « originelle », correspond à une attente sociale de valorisation de
l’environnement urbain et de mise à disposition de nouveaux lieux de loisirs en ville.
Lors de la phase d’élaboration de L’Atlas des rives de la Loire à Nantes, le paysage est apparu comme un
enjeu fort et fédérateur : de par son caractère transversal, il peut être utilisé comme outil d’aménagement
pour assurer une cohérence et une lisibilité au développement et à la valorisation des sites. Dans le Plan
bleu, l’accent est mis sur l’aspect patrimonial des paysages fluviaux lyonnais, avec leurs composantes
naturelles et urbaines qui ont marqué l’image de la ville et qu’il faut identifier, préserver, restaurer,
valoriser et mettre en scène. Révéler la géographie et l’histoire du lieu, clarifier les espaces, redonner de
l’identité et une nouvelle convivialité aux espaces, faire entrer la nature en ville, rétablir un rapport étroit
avec le fleuve et penser la durée des aménagements sont autant de notions que l’on trouve dans la plupart
des projets autour des berges. Pour Michel Corajoud, concepteur du nouveau parc de la Cité de la Tête
d’Or sur les berges du Rhône à Lyon, celui-ci doit dialoguer avec la naturalité du fleuve et mettre en scène
le régime changeant de ses eaux et les divers paysages qu’il détermine. Dans le cadre de l’aménagement des
quais de la rive gauche de la Garonne à Bordeaux, il s’agirait plutôt de créer une interface entre la Nature
(nature de la rive sud, nature du fleuve) et la ville sédimentaire que contient la façade de la ville historique,
réponse au programme du concours stipulant d’exploiter la dimension scénique et paysagère du site. Michel
3 « Paysage et territoire : quelle renaissance ? », propos recueillis par Marie-Luce Thomas et Christian Ruby auprès de
Michel Desvigne et de Christine Dalnoky, Urbanisme, n° 280, janvier-février 1995, p.13-17.
7
Desvigne, chargé d’élaborer une charte du paysage et un plan-guide pour les rives droites de la Garonne
dans l’agglomération bordelaise, utilise les anciens tracés hydrauliques pour créer de vastes continuités
paysagères, démarche qui l’amène à établir une typologie des différents paysages de la ville.
Pour l’aménagement du site Lyon Confluence, zone de cent cinquante hectares dont une grande partie en
friche industrielle et ferroviaire, Michel Desvigne (avec l’urbaniste François Grether) préconise un
processus évolutif, une « stratégie d’infiltration » par l’installation d’un « paysage provisoire » qui
permettrait de restaurer rapidement l’image du site et d’en accompagner les mutations. Au lieu de créer une
ségrégation entre le bâti et le parc, ceux-ci doivent être intimement liés dans un système de ramifications qui
produira, à terme, un réseau d’espaces publics. Un plan évolutif et la mise en place d’un réseau d’espaces
publics qui ouvrent le centre de l’île vers le fleuve, sont également à la base du projet d’Alexandre
Chemetoff pour l’île de Nantes, traitée comme une entité géographique et historique. Alexandre Chemetoff
voit dans la Loire « un paysage, un point de vue », mais surtout « un fleuve, entretenu, pratiqué, traversé, un
espace public et un lien. » Chaque action d’aménagement doit alors fournir l’occasion de créer ou de
développer une relation avec la Loire, par la multiplication des perspectives sur le fleuve.
Les projets d’aménagement autour des berges expriment la volonté de faire du fleuve une composante forte
du paysage urbain. La mise en valeur de ce patrimoine doit contribuer à améliorer l’image de la ville
comme le disent très clairement les auteurs du Plan bleu de Lyon: « L’essor et l’émergence de
l’agglomération au niveau européen imposent une attention particulière à la valorisation de ce patrimoine
paysager, porteur d’une image forte de l’agglomération. » La qualité paysagère et environnementale d’une
ville, comme son cadre architectural, jouent aujourd’hui en effet un rôle décisif dans l’affirmation des villes
qui comptent non seulement sur une meilleure satisfaction des citadins, mais aussi sur les retombées
économiques, notamment touristiques, d’un cadre plus attrayant. Un décor esthétique, attractif, devient ainsi
un produit d’appel pour le développement local. « Le paysage n’est plus objet de contemplation, de pure
fusion, voire d’extase. Non, il est objet de discussions, de stratégies, d’actions », écrit Anne Cauquelin dans
un numéro de la revue Techniques et Architecture consacré au paysage4. Le fleuve, support de stratégies
urbaines, est-il alors réduit au rôle de simple élément décoratif ? C’est ce que pensent les auteurs d’un
article sur le réaménagement des fronts d’eau urbains dans la vallée du Rhône : «Le fleuve garde tout de
même quelques fonctions, fourniture d’eau à divers usages et navigation mais, pour l’essentiel, il est devenu
décor5.6 »
Les berges du Val-de-Marne
Le territoire du Val-de-Marne est fortement marqué par son réseau hydrographique : un fleuve (la Seine),
quatre rivières (la Marne, le Morbras, le Réveillon, l’Yerres), et la Bièvre canalisée.
L’impact de ces entités géographiques n’est pas uniquement paysager, mais également écologique et
sociologique. Le poids de l’histoire des relations entre la population et les rivières est ancré dans la mémoire
collective. L’eau, particulièrement présente dans le Val-de-Marne, constitue un des axes forts de la politique
départementale en faveur des espaces verts, des espaces naturels, et bien évidemment du paysage.
De plus, la majeure partie des espaces naturels du département est étroitement associée au réseau
4 CAUQUELIN, Anne, « Site : paysage du troisième type ? », Techniques et Architecture, n° 456, octobre-novembre
2001, p. 66-69 (citation p. 67). Anne Cauquelin, philosophe, est l’auteur de L’invention du paysage, Paris, édition
Librairie Plon, 1989, réédité par les Presses universitaires de France en 2000. 5 BETHEMONT, Jacques ; VINCENT, André, « La revitalisation des fronts d’eau urbains dans la vallée du Rhône »,
Revue de Géographie de Lyon, Vol. 73, Nº. 4, 1998, p. 331-335. 6 LECHNER, 2006.
8
hydrographique. Ces espaces naturels particulièrement sensibles sont aujourd’hui au cœur des réflexions en
termes de préservation, de valorisation et d’aménagement.
Pour valoriser les 76 km de berges du département, le Conseil général mène une politique spécifique depuis
plusieurs années. Il s’appuie sur un Programme d’aménagement des berges élaboré en 1995, qui dresse l’état
des lieux des berges de la Seine et de la Marne et qui établit des estimations du coût des aménagements à
réaliser.
Actuellement quatre nouveaux projets sont à l’étude :
le Quai des Gondoles à Choisy-le-Roi au niveau du parc interdépartemental des Sports,
l’écluse du Port à l’Anglais à Alfortville/Vitry-sur-Seine,
le Quai Jules Guesde à Ivry-sur-Seine/Vitry-sur-Seine,
le Quai Ferber à Bry-sur-Marne.
Une reconquête des berges s’amorce avec un souci écologique davantage affiné. Le département et la région
se sont en effet accordés à utiliser en priorité des végétaux plutôt que l’enrochement pour combattre
l’érosion. Ces projets vont devoir trouver un nouveau souffle dans les années à venir.
La Seine à Ivry-sur-Seine et son rapport avec les villes voisines
Selon Gabriele LECHNER : « dans le prolongement du nouveau quartier Paris Rive gauche, le port d’Ivry-
sur-Seine, en cours de rénovation, est traversé depuis 2000 par une promenade surélevée d’un kilomètre et
demi ouverte au public, permettant un accès visuel et sécurisé au fleuve7 ; plus en amont, le long du quai
Jean-Compagnon, une zone de loisirs de 12 000 m² a été réalisée par les architectes Treuttel-Garcia-
Treuttel […]
Les initiatives des cimentiers ou marchands de matériaux de construction qui acceptent d’ouvrir leurs sites
dans les périodes de non-utilisation, le soir et les week-ends, sont encouragées par le Port autonome qui
propose en échange la recomposition des espaces publics en bordure des établissements. Au terme de
restructurations et de rénovations des installations portuaires, ces ports urbains sont appelés à devenir des
espaces à vocation mixte, d’industrie et de loisirs, partiellement accessibles aux promeneurs. Comme à Lyon
par exemple, où la requalification des zones d’activités est inscrite dans le Plan bleu, les villes doivent
aujourd’hui composer avec l’activité économique qui a tendance à quitter les tissus urbains denses. Pour
atténuer l’impact négatif des installations industrielles sur le paysage urbain, une nouvelle attitude tend
même à les mettre en scène. De nombreux exemples de mise en scène par un éclairage nocturne – à l’instar
des grues et docks du port de Saint-Nazaire8 – sont aujourd’hui connus. A Barcelone, à l’occasion de la
reconquête d’un morceau de front de mer dans la périphérie nord, une centrale thermique et une usine
d’incinération des déchets ont été mises en valeur pour s’intégrer à un nouvel environnement principalement
destiné à des usages ludiques. Participant de ce même esprit et toutes proportions gardées, une centrale à
béton sur les quais Auguste-Deshaies à Ivry, entre le pont Nelson et la passerelle des câbles, a été revue par
l’architecte Elisabeth Veit. Tout en préservant le caractère industriel du site, cinq de ses silos, alignés
parallèlement à la Seine, ont été peints de couleurs vives puis encagés dans un parallélépipède constitué
d’une résille métallique qui supporte le nom de l’entreprise, Ivry Bétons, en grandes lettres de couleur
orange […]
7 La promenade et ses abords ont été réalisés par les architectes-urbanistes Claude et Manuel Guislain, la paysagiste
Hélène Pruvost et le designer Dominique Decourt (signalétique). 8 L’éclairage fut réalisé par Yann Kersalé en 1991.
9
Gestionnaire de soixante-dix ports en Ile -de-France, le Port autonome est partenaire d’un grand nombre de
réaménagement des berges. Les installations portuaires, entrecoupées de friches, sont très présentes en
région parisienne en bordure de la Seine, de la Marne, de l’Oise et des canaux de Saint-Denis et de l’Ourcq.
Les départements des Hauts-de-Seine, de l’Essonne et du Val-de-Marne ont élaboré des plans de reconquête
de leurs berges. Aux portes de la capitale, de grands projets urbains sont étroitement liés au fleuve. A
l’ouest, sur la friche des anciens terrains Renault à Boulogne-Billancourt, a été créé en 2003 la ZAC Seguin-
Rives de Seine, opération aujourd’hui en cours malgré l’absence d’un projet phare. A l’est, la mission d’Etat
Seine-amont est chargée depuis 1990 d’établir des stratégies de redéveloppement économique et urbain de
douze communes de la vallée de la Seine, d’Ivry à Orly, incluant la requalification des paysages du fleuve.
Même si la Seine apparaît aujourd’hui dans l’aménagement du territoire d’Ile -de-France comme un vecteur
important de politiques concertées, la non-existence d’un schéma global d’aménagement des berges rend
difficile la coordination des projets et opérations associés à la voie d’eau. Afin de créer des liaisons entre les
aménagements des berges parisiennes et ceux prévus dans les communes limitrophes en amont et en aval de
Paris, l’Atelier parisien d’urbanisme a été chargé en 2000 par le Conseil régional de développer des projets
de continuité de parcours piétons et cyclistes et d’examiner la cohérence des programmes envisagés. Cette
étude est destinée à servir de base à une concertation avec les communes, les départements et les
gestionnaires des berges.9 »
Les confluences de la Seine avec la Marne et l’Oise
En termes de géographie, une confluence est le fait pour 2 cours d’eau de se rejoindre au niveau d’un point
de jonction. Les confluences sont des lieux toujours particuliers. La rencontre de 2 cours d’eau importants au
niveau d’une confluence donne au site un caractère exceptionnel. A proximité de Paris, les 2 affluents
majeurs qui se jettent dans la Seine sont l’Oise et la Marne. Les 2 sites de ces confluences, l’un dans le 78,
l’autre dans le 94 sont des endroits dont les paysages sont remarquables. Or, on constate que ces sites sont
mal mis en valeur : présence de zones industrielles peu accueillantes, berges sans traitement urbain de grande
qualité. Les lieux sont peu attractifs et pourtant les sites sont exceptionnels.
Comparaison de la confluence Seine-Oise et Seine-Marne :
Figure 1 - Vue aérienne de la confluence de la Seine et de l’Oise (source : Google Earth).
9 LECHNER, 2006.
10
Figure 2 - La pointe de la confluence Seine-Oise à Conflans-Sainte-Honorine (source : Google Earth).
Figure 3 - Vue aérienne de la confluence de la Seine et de la Marne (source : Google Earth).
11
Figure 4 - La pointe de la confluence Seine-Marne.
Il faudrait donc donner plus d’attractivité aux confluences car ce sont des sites exceptionnels d’un point de
vue géographique. Par conséquent, le projet « l’éventail de la confluence » se donne pour objectif de
valoriser la confluence Seine-Marne pour en faire un endroit plus attractif.
1.2 La ville d’Ivry-sur-Seine
Présentation de la ville
« A l’heure de profondes mutations économiques, démographiques, sociales et environnementales dans notre
pays et notre région, à l’heure de nouvelles attentes de vie et de pratiques sociales, nous faisons le choix
d’une ville où l’on peut se loger, travailler, se former, se soigner, se cultiver, se rencontrer, s’exprimer…,
une ville où il fait bon vivre ; une ville où développement économique, démocratie, environnement et
solidarité sont au cœur des enjeux pour un développement humain durable.
Ivry, aujourd’hui en pleine mutation, est devenue un lieu stratégique reconnu, disposant d’un réel potentiel
de redéveloppement, rendu possible grâce à une politique de maîtrise foncière engagée lors des mandats
précédents et que nous devons poursuivre, et au travail de coopération partenariale conduit avec les villes
voisines, la ville de Paris, le Département du Val de Marne, la Région et l’Europe, notamment au travers les
programmes et politiques communautaires (anciennement Feder, Fonds européen de développement
économique régional).
Il s’agit maintenant de passer aux étapes suivantes, en associant pleinement les habitant-e-s aux choix et aux
décisions nécessaires en matière de logements diversifiés, d’emplois stables et qualifiés, de lieux de
formation de qualité, d’implantations d’entreprises et d’activités, grandes, moyennes ou petites, de
12
commerces et services, d’équipements publics et de transports, et ce, dans un environnement et un cadre de
vie de qualité pour toutes et tous.
En résumé, un développement dynamique et harmonieux qui place la vie de toutes et tous ses habitant-e-s,
sans exclusion, au cœur de son projet de ville.
Mixité sociale, diversité de l’habitat, des emplois et des équipements, équilibre des fonctions, doivent être les
maîtres mots pour le développement de la ville et la satisfaction de ses habitant-e-s. Ils constituent « le fil
rouge » du PLU (plan local d’urbanisme), outil de mise en œuvre de la politique d’aménagement et du projet
de ville, dont nous vous proposons de poursuivre ensemble l’élaboration.
Ces choix sont déterminants pour une ville équilibrée, à taille humaine, mais aussi pour impulser et
maîtriser toujours davantage le développement dont les Ivryen-ne-s ont besoin. »10
Figure 5 - Situation de la ville en France, dans le département du Val-de-Marne (94) et fiche de présentation (source :
Wikipédia).
10
www.ivry94.fr, projet municipal 2008-2014.
14
Figure 7 - Image satellitaire centrée sur Ivry-sur-Seine (source : Google Earth).
Figure 8 - Les différents quartiers d’Ivry-sur-Seine (source : www.ivry94.fr).
15
1.3 Le site retenu face à la confluence
Figure 9 - Vue du site depuis le pont d’Ivry.
Figure 10 - Le site retenu et son environnement (source : Google Earth).
16
Figure 11 - Zoom sur le site retenu (source : Google Earth).
Etat des lieux
Le site possède un caractère industriel très marqué.
Concernant la topographie, le site est relativement plat. Les dénivelés importants sont au niveau des berges
de la Seine et de l’accès au pont d’Ivry. Le pont et la passerelle ont leur tablier en surélévation de plusieurs
mètres par rapport au site.
Les immeubles présent sur le site sont des entrepôts avec quelques maisons, une usine thermique, des
laboratoires de chimie, des bureaux.
Quelques images pour présenter le site
17
Figure 12 - Le Chinagora à Alfortville : une architecture asiatique.
Figure 13 - Une forte mobilité autour du site.
18
Figure 14 – L’entrée d’une entreprise de vente de matériaux.
Figure 15 – La nationale 19, une artère importante d’Ivry-sur-Seine.
Les potentiels du site
Le site a une situation géographique intéressante par la présence de la confluence. Le méandre dessiné par le
fleuve est un atout pour le lieu.
19
Figure 16 - Un paysage qui peut devenir exceptionnel, les berges de la Seine deviendraient un nouveau lieu de loisirs
pour la ville.
Figure 17 - Un environnement en pleine transformation, immeubles en construction à côté de Chinagora à Alfortville.
Les problèmes du site
Le site est soumis à des nuisances dues à l’autoroute A4 qui passe à Charenton. Le site est peu attirant, la
ville « tourne le dos » à la Seine.
Figure 18 - Des berges peu attractives, des espaces laissés à l’abandon.
20
Figure 19 - Une passerelle difficile d’accès et peu attrayante.
Figure 20 - Des rues peu propices aux piétons.
Figure 21 - Un paysage industriel trop présent.
Le bâti
La centrale thermique (centrale électrique basse pression et haute pression) dite Electricité de la Seine, puis
EDF
21
Figure 22 – L’usine thermique et sa cheminée.
Centrale thermique composée d'une centrale haute pression et d'une centrale basse pression, construite en
hauteur au-dessus du niveau du sol pour éviter les inondations. Le premier plan d'ensemble date de 1923.
Mise en fonctionnement en 1927 pour venir en renfort de la centrale de Saint-Denis.
Centrale haute pression construite en 1953 et détruite en 1988.11
11
Source : Base Mérimée. http://www.culture.gouv.fr/culture/inventai/patrimoine/
22
Figure 23 - Vue aérienne de la centrale en 1989 (Source : Vialles, Jean-Bernard
- © Inventaire général, ADAGP).
Aujourd’hui cette centrale sert pour le chauffage urbain, elle fonctionne en appoint de l’incinérateur d’Ivry-
sur-Seine pendant certaines périodes (par exemple en période de grand froid l’hiver). Des études ont montré
que cette centrale au fioul engendrait d’importantes émissions de gaz polluants qui apportent des nuisances
pour les riverains. Pour des raisons de santé publique sa démolition serait envisageable.
L’usine Saint Raphaël
Figure 24 – L’usine Saint-Raphaël vue depuis le quai.
L'usine Saint-Raphaël d'Ivry-sur-Seine a subi une reconversion originale. En effet, l'immeuble accueille pour
une durée limitée des laboratoires et des enseignants de l'Université Paris VI Pierre-et-Marie-Curie. Ensuite,
la ville souhaite que le site garde une fonction universitaire.12
12
Source : http://patrimoine-xx.culture.gouv.fr
23
Les immeubles de l’atelier de Montrouge
Figure 25 – Les logements de fonction d’EDF : un patrimoine architectural (1967, Atelier d'architecture de Montrouge,
J. Renaudie, P. Riboulet, G. Thurnauer, J.-L. Véret).
En 1963, EDF commande à l'Atelier de Montrouge douze pavillons pour loger les cadres travaillant à la
centrale thermique d'Ivry-Port. Les architectes décident de construire deux petites tours reliées par des
garages. L'ensemble fut achevé fin 1967. Desservis par un noyau central abritant les circulations verticales,
les appartements occupent un étage complet chacun, et sont tous organisés selon le même plan. Seule varie
l'orientation de ce plan, qui pivote d'un quart de tour à chaque fois qu'on monte d'un niveau. Ce parti a été
mis en œuvre grâce à une ossature comprenant quatre colonnes et quatre voiles de béton armé filant sur toute
la hauteur des bâtiments. Ces édifices sont assez représentatifs de la réflexion menée par l'Atelier de
Montrouge dans le domaine du logement collectif.
Les façades et toitures des tours et des garages des logements, ainsi que la clôture de la parcelle sont protégés
aux titres des monuments historiques. 13
La passerelle aux câbles
« La Passerelle Industrielle d'Ivry-Charenton dite aussi "Passerelle aux Câbles" a été construite entre 1926 et
1929 par la Sociéte Electrice de la Seine. Ce pont à poutres cantilever pour piétons et bicyclettes, avec sa
rampe d’accès d’un seul tenant, traversant la Seine, relie les communes de Charenton-le-Pont et d'Ivry-sur-
Seine, juste en amont de Paris. Massive et construite en béton armé, la passerelle achemine aussi des lignes
électriques vers la zone industrielle d'Ivry-sur-Seine. Elle a une longueur totale de 214 m et une portée de
134,60 m. Elle est le départ des pistes cyclables des bords de Seine et des bords de Marne et fait la jonction
vers les pistes du centre de Paris14
».
13
Source : http://www.annuaire-mairie.fr/monument-historique-ivry-sur-seine.html 14
Source : Wikipédia.
24
Figure 26 – La passerelle industrielle d’Ivry-Charenton.
Elle appartient à la ville de Paris. Le projet La Cité de la ville prévoit l’installation d’un musée grand public
et d’un équipement de formation et de recherche sur la passerelle aux câbles, à Ivry-Port, et sur un terrain
voisin. Soumis aux villes de Paris et de Charenton, au département du Val-de-Marne et à l’université Paris 1,
il a reçu un écho favorable de leur part.
La passerelle n’est pas protégée aux titres des monuments historiques.
Conclusion
Le site donne l’impression d’être délaissé, ce n’est pas un lieu attractif. Les rues sont désertes le soir, il règne
un sentiment d’insécurité. Rien n’invite les promeneurs à venir profiter d’un site qui possède un patrimoine
et un paysage remarquable par la présence de la confluence. Il est donc impératif de transformer le site de
façon radicale pour en améliorer l’urbanité.
L’analyse de la ville par rapport au site
« Petit village agricole jusqu'au 19ème siècle, Ivry-sur-Seine prend rapidement l'envergure d'une véritable
ville industrielle en multipliant sa population par treize en 50 ans (1806 - 1856). L'accès immédiat à la
Seine, la route de Bâle, ainsi que l'arrivée de la voie ferrée font soudain d'Ivry-sur-Seine un secteur
d'implantation stratégique, où nombre d'industries fleurissent.
Forte de cette puissance industrielle, Ivry-sur-Seine accueille parallèlement une population ouvrière active
qui se développe rapidement. Les considérations sociales modèlent ainsi le visage de la ville depuis toujours,
initiant dès l'après-guerre la mise en place de plans de rénovation conséquents (logements et équipements
publics).
25
La tertiarisation de la région parisienne et l'obsolescence des équipements ont contraint une partie du tissu
urbain construit d'Ivry-sur-Seine au sommeil...
Aujourd'hui, nombre de vestiges de ce passé glorieux trouvent une seconde vie dans le cadre du renouveau
de la ville; il s'agit désormais de les réanimer dans le contexte de désenclavement et de mixité prôné par le
projet Ivry Confluences... et de redonner à la Seine un rôle premier15
».
Figure 27 – L’histoire de la ville (source : Charte vers Ivry 2015).
15
Source : http://www.ivryconfluences.fr/enjeux1_ivry_confluences.htm
26
Figure 28 – La morphologie urbaine de la ville (source : Charte vers Ivry 2015).
Le quartier Ivry Port apparaît comme une zone où la mixité est peu présente. Le zonage est peu recommandé
en termes d’urbanisme. Il conviendrait donc de donner plus de mixité dans Ivry Port. De plus, certaines
activités ne dépendent pas de la présence de la Seine et ne valorisent pas les bords de Seine, ils
conviendraient donc de les délocaliser.
27
Figure 29 – Les différentes activités économiques dans la ville (source : Charte vers Ivry 2015).
Figure 30 – L’inégale répartition de l’habitat dans la ville (source : Charte vers Ivry 2015).
28
Dans le site de la proposition urbaine, on voit l’absence d’habitat. Ceci entraîne la désertification des
quartiers le soir et rend le lieu peu sûr et peu attractif.
Figure 31 – Les équipements publics dans la ville (source : Charte vers Ivry 2015).
Sur cette carte, on constate le manque d’équipements publics vers la confluence, ce qui rend le lieu peu
attirant.
29
Figure 32 – Les équipements culturels dans la ville (source : Charte vers Ivry 2015).
A part au centre de la ville, les autres quartiers manquent d’équipements culturels.
30
Figure 33 – Le végétal et les centres attractifs de la ville (source : Charte vers Ivry 2015).
Le manque d’espaces végétalisés est très marqué dans Ivry Port.
31
Figure 34 – Le patrimoine dans la ville (source : Charte vers Ivry 2015).
La ville possède un patrimoine riche qu’il convient de préserver et de valoriser.
32
Figure 35 – Les transports en commun dans la ville (source : Charte vers Ivry 2015).
Le réseau de transport en commun est à améliorer dans la ville.
33
Figure 36 - Les risques majeurs dans la ville (source : Charte vers Ivry 2015).
Les inondations constituent un risque important pour une bonne partie de la ville, notamment les crues
centennales dont la dernière remonte à 1910. Néanmoins, des projets de réservoirs sont à l’étude pour limiter
les inondations en région parisienne.
Selon l’ASSOCIATION LA SEINE EN PARTAGE16
: « le projet d’aménagement de la Bassée17
, étudié par
les Grands lacs de Seine18
depuis 2001, consiste à retenir les eaux de la Seine pour laisser passer une crue
de l’Yonne, en cas de simultanéité de ces deux évènements. En évitant la concomitance des deux
phénomènes, l’ouvrage imaginé améliorerait fortement la protection de la région capitale.
Il serait donc dédié à l’écrêtement des crues. D’une capacité d’environ 55 millions de mètres cube, il
permettrait un abaissement supplémentaire de 30 à 60 cm de hauteur d’eau, selon les lieux et les crues. On
estime à 3 milliards d’euros le montant des dommages qu’un tel ouvrage pourrait éviter en cas de crue
centennale. Il permettrait de surcroît de protéger de nombreux réseaux souterrains (RATP, EDF, SNCF,
16
ASSOCIATION LA SEINE EN PARTAGE, 2009. 17
Située entre Bray et Montereau en Seine-et-Marne. 18
Créés en 1969, les Grands lacs de Seine sont un établissement public interdépartemental dont la mission est de
réguler la Seine et ses affluents en particulier la Marne, l’Aube et l’Yonne, sur l’ensemble du bassin versant.
Avec ses 4 ouvrages d’une capacité totale de 830 millions de m3, ils assurent une double mission :
• Atténuer les crues de la Seine et de ses principaux affluents en hiver et au printemps pour protéger le bassin à l’amont
de Paris ;
• Soutenir les débits d’étiages de ces cours d’eau en été et en automne pour éviter les sécheresses et les restrictions
d’eau dans l’agglomération.
34
opérateurs téléphoniques). Des villes comme Ivry et Alfortville seraient mises hors d’eau pour des crues de
type 1910. Montereau-Fault-Yonne serait mise hors d’eau pour des crues analogues à celles de 1955 et
1982 ».
Le projet Ivry Confluences
Le projet Ivry Confluences est une proposition d’aménagement de la ville d’Ivry-sur-Seine concernant les
alentours de la confluence.
Figure 37 – Le projet Ivry Confluences (source : http://www.ivryconfluences.fr)
35
2 – LA PROPOSITION URBAINE
2.1 Une programmation favorisant la mixité
Cette programmation est élaborée selon plusieurs critères, notamment par l’analyse urbaine, par l’étude des
besoins de la région, du département, de la ville, du quartier, par les projets de la municipalité, par le souhait
des habitants d’Ivry-sur-Seine…
D’après des sondages réalisés pour la ville19
à la suite d’une consultation, les habitants souhaitent pour la
zone Ivry Confluences :
Un quartier où règne une grande mixité, où l’on trouve de tout (commerces, services, bureaux,
activités, équipements pour les enfants, les personnes âgées…) ;
Une zone dédiée aux loisirs en bord de Seine avec des restaurants, des bars, des cinémas, des
commerces ;
Des transports en communs, ils trouvent qu’il y a trop de voitures dans Ivry et que les routes sont
souvent encombrées ;
Une ville plus ouverte sur la Seine.
Tableau récapitulant l’orientation programmatique choisie pour la proposition urbaine :
Type de
programme
Position dans
le projet
Orientation
et vues
Sous-catégories
et quantités
Proportion
par
rapport
aux autres
program-
mes (en
surface
construite)
Pourquoi ce type
programme ?
Logement Tout en haut,
au calme, en
relation avec du
bureau le plus
souvent pour
récupérer la
chaleur
Ensoleillé,
orientation
Nord-Sud
ou Est-
Ouest +
vues sur la
Seine
- Logements
universitaires 1/4
- Logement
sociaux 1/4
- Logements en
accession à la
propriété 1/4
- Hôtellerie 1/4
25 % - Besoin de logements
- Apporte une vie
nocturne
- Présence de la Seine
favorise son
implantation
19
Voir les vidéos sur www.ivryconfluences.fr
36
Bureau Aux niveaux
intermédiaires,
échange de
chaleur avec le
logement
Indifférente,
peut se
trouver en
partie à
l’ombre, pas
forcément
proche de la
Seine
- Bureaux (grands
plateaux
fractionnables)
25 % - Rééquilibrage par
rapport à l’Ouest
parisien
- Bonne desserte par
les transports
Commerce,
artisanat et
services
Au niveau de la
rue
Bien visible
pour attirer
les clients,
les usagers
- Salles de
cinéma
- Commerces
de proximité
- Bars +
restaurants
- Services de
santé
15 % - Apporte de la vie au
quartier le jour
- Attire des gens
d’ailleurs
- Services pour le
quartier
Equipements
publics
Au niveau de la
rue
Selon
équipement
- Petits
équipements : 1
crèche + 1 maison
de retraite + des
locaux
associatifs, etc.
- Grand
équipement : un
auditorium
35 % - Equipements de petite
échelle nécessaires à
la vie du quartier
- Auditorium :
symbole de la Seine
2.2 Le récit des habitants
Ce récit fictif a pour but d’imaginer ce que pourraient souhaiter des gens qui fréquenteront le nouveau
quartier créé. Il met en scène des situations variées et imaginaires, au nombre de 10.
Liste des intervenants :
1. Une boulangère
2. Un médecin
3. Une employée de bureaux
4. Une étudiante
5. Un jeune garçon
6. Une mère de famille
7. Un automobiliste
8. Une artiste
9. Un directeur d’une maison de retraite
10. Un jardinier
37
La boulangère : Mme Fédupain
Age : 40 ans
Situation par rapport au projet : elle va habiter et travailler sur place, elle sera propriétaire de sa boulangerie,
elle a 2 enfants.
Mme Fédupain va habiter dans le nouveau quartier de la Confluence, c’est une opportunité pour elle de
quitter sa boulangerie désuète du centre d’Ivry pour venir s’installer dans un quartier neuf et dynamique. Elle
va venir s’installer dans des locaux plus spacieux, plus lumineux. Ce qui l’intéresse, c’est que son commerce
soit bien visible depuis la rue pour qu’elle puisse développer sa clientèle. Elle souhaiterait un commerce où
le logement donne directement accès à sa boulangerie. Ainsi, elle pourra faire une pause chez elle pendant
les heures où il y a peu de clients, et aussi surveiller son employée facilement. « Ce que je voudrais, annonce
Mme Fédupain, c’est une grande vitrine avec une boutique sur 2 niveaux qui soit bien aérée. J’aimerais bien
voir également un peu de verdure, ajoute t’elle. »
Le médecin : M. Soignebien
Age : 50 ans
Situation par rapport au projet : il veut installer son cabinet dans ce nouveau quartier, il habite à Saint-
Maurice.
M. Soignebien, médecin généraliste, a actuellement un petit cabinet au centre d’Ivry au 1er étage d’un vieil
immeuble mal rénové datant du début du XXe siècle. Ses patients ne prennent pas un grand plaisir à venir le
voir : le hall de l’immeuble n’est pas accueillant, l’ascenseur est petit, sa salle d’attente et le cabinet est
globalement sombre si bien qu’il faut allumer souvent la lumière pour y voir clair. Son cabinet est mal
insonorisé : on entend dans la salle d’attente les conversations entre le médecin et les patients.
M. Soignebien voudrait un cabinet spacieux, facilement accessible, lumineux, calme, dans un cadre apaisant.
L’employée de bureaux : Mlle Clavier
Age : 25 ans
Situation par rapport au projet : son patron envisage d’installer ses bureaux dans le quartier de la Confluence.
Actuellement employée comme cadre supérieure dans une entreprise de communication, mlle Clavier
travaille au centre de Paris dans des bureaux aménagés dans un immeuble haussmannien. Elle est contente de
travailler au cœur de Paris car le quartier est agréable, néanmoins elle trouve qu’il y a beaucoup de
désavantages : les loyers sont très chers à Paris si bien qu’elle dépense quasiment la moitié de son salaire
pour pouvoir se loger dans un appartement situé à 10 minutes de son travail. « C’est le prix à payer, dit elle,
pour ne pas avoir à prendre des transports en commun longs et souvent bondés ! »
Mlle Clavier est ravie d’apprendre que sa société va pouvoir s’installer dans le quartier de la Confluence.
Elle pourra s’installer en banlieue où les loyers sont moins chers et ainsi profiter d’un appartement bien plus
spacieux, tout en étant proche de son travail.
Pour travailler, elle aimerait trouver des bureaux spacieux, lumineux, bien ventilés. Elle aimerait également
profiter d’une belle vue depuis son poste de travail et trouver facilement un lieu où se restaurer à midi, ainsi
qu’un jardin où elle pourrait pique-niquer à midi durant les beaux jours et profiter de sa pause.
38
L’étudiante : Mlle Studieuse
Age : 20 ans
Situation par rapport au projet : elle voudrait venir vivre avec ses parents.
Mlle Studieuse, est étudiante à Paris. Elle habite encore chez ses parents, mais elle aimerait bien avoir son
indépendance. Ses parents sont installés dans un HLM à Ivry datant de l’après-guerre. Hélas, le logement
n’est pas confortable : les pièces et le balcon sont petits, l’appartement est mal insonorisé et il est mal isolé et
il a également vue sur un paysage industriel peu agréable.
Mlle Studieuse voudrait s’installer en colocation dans un 2 pièces qui ne soit pas onéreux. Elle a entendu dire
qu’il y aurait des logements étudiants de qualité. Ces derniers sont en projet dans le nouveau quartier de la
Confluence. Elle aimerait bien observer la ville et la nature depuis la fenêtre : elle voudrait habiter dans un
appartement en hauteur bénéficiant d’une vue agréable. Elle désirerait aussi pouvoir se déplacer facilement
en transport en commun jusqu’à Paris et souhaiterait qu’il y ait de nombreux commerces et des cinémas dans
le quartier.
Le jeune garçon : Maxime
Age : 10 ans
Situation par rapport au projet : il habitera dans un appartement du nouveau quartier.
Maxime vit actuellement dans une maison à Ivry. Ces parents voudraient quitter la maison qui demande
beaucoup d’entretien pour s’installer dans un appartement. Maxime passait de nombreuses heures à jouer
dans le petit jardin de la maison familiale. C’est pourquoi, il voudrait pouvoir profiter d’un jardin où se
trouvent des jeux pour enfants, il aimerait bien également faire un peu de vélo sur les bords de Seine avec ses
copains.
La mère de famille : Mme Biberon
Age : 30 ans
Situation par rapport au projet : elle va venir habiter en famille dans le nouveau quartier ; elle possède 2
enfants en bas âge.
Mme Biberon voudrait trouver un logement spacieux, lumineux avec une belle vue. Elle voudrait aussi
trouver un quartier agréable et tranquille. Elle aimerait pouvoir promener ses enfants à proximité d’espaces
verts, où il n’y ait pas trop de rues pour ne pas avoir à les traverser souvent.
L’automobiliste : M. Auto
Age : 40 ans
Situation par rapport au projet : il passe quotidiennement en voiture devant le projet pour aller travailler.
M. Auto se rend en automobile à son travail situé en banlieue. Il emprunte tous les jours le pont d’Ivry dans
les 2 sens. Il trouve que le paysage urbain n’est pas agréable à voir. Il y a beaucoup d’usines. Les bâtiments
ne sont pas mis en valeur.
39
M. Auto aimerait voir depuis Ivry la pointe de la Confluence de loin avant d’arriver sur le pont. Il aimerait
qu’il y ait des bâtiments originaux, plus de verdure. Il voudrait avoir l’impression d’être dans une ville
attirante, où l’espace urbain est bien pensé. Il voudrait retrouver un peu l’ambiance de la ZAC Paris Rive
Gauche.
L’artiste : Mme Art
Age : 40 ans
Situation par rapport au projet : elle aimerait acheter un logement qui lui serve aussi d’atelier pour travailler
sur place.
Mme Art fait beaucoup de tableaux mais pour être productive elle doit se trouver dans un cadre qui lui
permette de développer sa créativité. « Etre bien logée me donne de l’inspiration. Je suis à la recherche d’un
appartement bénéficiant d’une vue lointaine afin de pouvoir admirer le paysage urbain, affirme t’elle ». Elle
aimerait bien avoir un loft en duplex avec de grandes terrasses situé dans un quartier où l’on trouve un peu
de tout comme à Paris.
Le directeur d’une maison de retraite : M. Quatrièmage
Age : 50 ans
Situation par rapport au projet : il va venir travailler sur place.
M. Quatrièmage va prendre la direction d’une nouvelle maison de retraite qui sera installée dans le nouveau
quartier de la Confluence. Il aimerait que l’établissement donne sur un jardin avec une partie privée et un
prolongement public. Ainsi, les pensionnaires pourraient faire un petit parcours de santé ou bien s’installer
autour d’une table ou sur un banc pour se détendre.
Le jardinier : M. Taillehaie
Age : 30 ans
Situation par rapport au projet : il travaille sur tous les espaces verts de la ville d’Ivry.
M. Taillehaie est passionné par le jardinage. Il souhaiterait voir dans le nouveau quartier, un jardin
particulier : une sorte de jardin botanique qui soit didactique et agréable. Il aimerait trouver sur les bords de
Seine des terrasses plantées avec une vraie qualité paysagère. Ainsi, il pourrait trouver du plaisir à travailler
dans la zone pour l’entretien des espaces verts.
2.3 La mise en place d’un projet urbain durable
Thématiques du projet
Les thèmes développés dans ce projet sont :
La Seine, le rapport à l’eau, la confluence, les berges
La mobilité
La perméabilité, l’îlot ouvert
40
Le jardin public en ville, l’urbanisme bioclimatique, la nature en ville
Le continuum urbain de Paris
Le rapprochement du centre-ville d’Ivry à la Seine
Objectifs
Objectif majeur du projet : Rapprocher les gens de la Seine, leur donner envie d’aller sur les berges.
Objectifs secondaires :
• Faire des rives de la Seine un lieu de loisirs et de nature continu à l’échelle métropolitaine ;
• Connecter le réseau préexistant, créer des traversées, des perméabilités ;
• Remettre en valeur le patrimoine (passerelle industrielle, logements de fonction EDF, usines St
Raphaël) ;
• Repenser la mobilité (partage, dynamisation, déplacements doux, transports en commun, arrêt du
Voguéo, voiture reléguée en périphérie) ;
• Réveiller le génie du lieu par la création de perspectives, de vues spectaculaires, etc. ;
• Mettre un équipement culturel prestigieux : un auditorium ;
• Créer des espaces publics et des espaces verts connectés à la Seine ;
• Respecter le cycle de l’eau et éviter l’imperméabilisation excessive des sols ;
• Mettre en place une architecture durable (compacité des formes, orientation et positionnement des
bâtiments par rapport à l’ensoleillement…), penser à l’utilisation des énergies renouvelables (solaire,
éolien, géothermie, énergie hydraulique avec le courant de la Seine) ;
• Favoriser la diversité de l’habitat (typologies, formes architecturales) et la mixité sociale (logements
sociaux de divers types, logements étudiants et logements en accession à la propriété) ;
• Favoriser la mixité des fonctions (habitat, bureaux, différents types de commerces, d’activités et
d’équipements publics).
Intentions pour le lieu
Qu’est-ce qu’on veut pour ce nouveau quartier ?
Un quartier qui associe services, loisirs, habitat et travail dans un rapport privilégié à la Seine. Un site dont le
fonctionnement urbanistique soit très lisible (les fonctions sont clairement dissociées, le principe est révélé
sur le front de Seine et à l’opposé). Le passage de la Seine avant et après le mélange des eaux est marqué par
le programme.
Quelles ambiances ?
Un quartier dynamique où il y a de l’animation en journée. Un quartier plus calme le soir et le week-end
comme un quartier résidentiel. Les logements profitent de la vue sur les terrasses des bureaux et sur les
jardins. Le bâti s’appuie sur les rues et les allées tout en favorisant la perméabilité. L’architecture en gradin
assure des transitions plus douces avec le bâti environnant, elle permet de rendre la densité plus agréable à
voir et plus à l’échelle humaine.
Quelle qualité de vie ?
41
La nature est très présente : en cœur d’îlot, en terrasse, au bord de la Seine. Une symbiose est créée entre
nature et architecture. Les interactions sont facilitées, les vis-à-vis gênants sont minimisés.
C’est un lieu où l’on peut faire du sport, être en contact avec la faune et la flore, où l’on peut se divertir,
habiter, travailler dans un cadre agréable.
Pour les transports, un bus en site propre sera mis en place sur la N19, le Voguéo pourra s’arrêter au niveau
du pont d’Ivry et la circulation sur les berges de Seine sera très restreinte, ce sera une grande piste cyclable.
Intentions formelles
1 - Un déploiement horizontal en éventail en réponse à la géographie du site
• Les radiales
Dirige les gens vers la Seine.
• Les courbes et contre-courbes
Apporte une réponse aux méandres du fleuve et de la rivière.
2 - La verticalité : le travail sur l’oblique et la perméabilité
• L’habitat plonge vers la Seine
Apporte des vues sur le fleuve.
• Les bâtiments sont découpés en gradins
Assure des transitions douces vers le sol.
• Les bâtiments sur pilotis
Libère la vue au sol vers la Seine.
Le principe du projet
La proposition urbaine propose de transformer radicalement le site pour créer un nouvel ensemble dense et
multi-programme. Les entrepôts, l’usine thermique polluante et le petit ensemble de bureaux sont détruits.
Les bâtiments intéressants comme les 2 grands bâtiments abritant des laboratoires de chimie de l’Université
Paris 6, l’immeuble du BHV ainsi que la passerelle industrielle sont conservés. La « tabula rasa », n’est pas
toujours souhaitable, mais sur ce site elle est justifiée. Les entrepôts peuvent être délocalisés dans des sites
moins attractifs, l’usine thermique est polluée par des vapeurs d’hydrocarbures et ne peut être réutilisée. Il
n’y a que le petit ensemble de bureaux qui pourrait être conservé mais il est de faible densité, ne présente pas
de grandes qualités architecturales et s’insère mal dans le nouveau ensemble urbain créé.
Le projet est conçu comme un éventail qui se déploie le long de la Seine.
42
Figure 38 – Plan masse (version non définitive, Nord en haut).
Figure 39 – Plan de RDC (version non définitive ; commerces en jaune, équipements publics en violet).
43
Figure 40 – Plan schématique du R+2 (version non définitive ; logements en bleu, bureaux en rouge).
Figure 41 - Plan schématique du R+8 (version non définitive).
44
Figure 42 - Coupe BB (version non définitive).
Le point de départ qui donne naissance au projet se situe au croisement de la N 19 et de la D 52a.
Une place est créée à la jonction de ces deux artères dynamiques, elle fait écho aux places sur la N19 plus à
l’Ouest (la place Léon Gambetta et la place de l’insurrection d’août 1944).
Des raccords favorisent les parcours entre cette place et les berges de la Seine, des perméabilités composées
de courbes et contre-courbes favorisent les connexions aux voieries préexistantes et établissent une
résonance poétique aux courbes de la Seine et de la Marne.
Visuellement, les vues sont favorisées vers la Seine, grâce au décollement des bâtiments parallèles à la rive.
Une superposition verticale des programmes établit un rapport privilégié des logements avec la Seine par la
création de vues sur celle-ci.
Le site étant situé au niveau de la confluence Seine-Marne, une différence est introduite entre la Seine
« seule » (présence du grand équipement) et les eaux de la Seine mélangées avec celles de la Marne (habitat
et petit équipement en front de Seine). Un grand mail piéton cadre une perspective monumentale sur la
pointe de la confluence et un autre signal la passerelle industrielle d’Ivry-Charenton.
Une complexité doit être recherchée pour les bâtiments avec des plans glissants (les volumes sont décalés
horizontalement), des porte-à-faux, des bâtiments suspendus…
Une conception durable de la ville
La mixité sociale et fonctionnelle
Une certaine mixité sociale sera mise en place sur le site avec des logements sociaux et des logements en
accession. La mixité des fonctions donne du dynamisme au site et le rend attractif.
La densité
La proximité de Paris impose une certaine densité pour le projet. Le site est proche du métro à Alfortville et
du RER à Ivry. On peut donc envisager une densité importante pour le lieu sans tomber dans la surdensité.
Le schéma directeur de la Région Ile-de-France et les orientations de la loi SRU préconise une limitation de
la consommation d’espace et une densification réelle pour éviter l’étalement urbain tout en assurant une
amélioration continue du cadre de vie des Franciliens.
Cette recherche de densité s’accompagne de la création d’espaces verts de proximité. Le site doit devenir
plus dense et plus agréable qu’auparavant.
45
L’ensoleillement
La proposition urbaine accorde une grande importance à l’ensoleillement. La recherche d’une densité
importante se fait souvent au détriment de l’ensoleillement. Dans le projet un compromis est établi entre
densité et ensoleillement.
La disposition des bâtiments favorise leur ensoleillement. Les logements sont situés en hauteur pour recevoir
les apports solaires. Les bureaux sont davantage dans l’ombre pour éviter les surchauffes l’été. Le profil des
bâtiments qui descendent vers la Seine favorise l’ensoleillement des bâtiments et des berges de la Seine.
L’énergie
La réduction des émissions de gaz à effet de serre est une nécessité, il convient donc de réduire les
consommations d’énergie. Pour cela certaines mesures sont adoptées : échange de chaleur au sein d’un
immeuble grâce à leur mixité (par exemple entre les bureaux et les logements), compacité des volumes,
mixité des fonctions dans le quartier (pour réduire les déplacements), ensemble de mesures techniques
concernant les bâtiments (panneaux solaires, isolation extérieure, double-vitrage faiblement émissifs ou
triple-vitrage, ventilation double-flux avec récupérateur de chaleur, géothermie, etc.), utilisation de l’énergie
hydraulique de la Seine pour alimenter le quartier (hydroliennes).
Figure 43 – Une hydrolienne (source : http://www.cotesdarmorenv.org)
L’objectif pour le quartier serait de construire des bâtiments à basse consommation (moins de 50 kWh/m².an
pour le logement et moins de 50% de la consommation conventionnelle de référence de la RT 2005 pour le
tertiaire20
) voire même à énergie zéro21
ou encore mieux à énergie positive22
.
Les déplacements
Les transports et les déplacements sont des éléments essentiels du tissu urbain. Cependant, ils sont
générateurs de 27% des émissions de gaz à effet de serre. La place de la voiture doit être réduite en ville au
profit des transports en commun et des circulations douces. Les places de stationnements sont en nombre
réduit.
20
La consommation d'énergie primaire pour les besoins de chauffage, climatisation, ventilation et production d'eau
chaude sanitaire (ECS) d'un bâtiment respectant la RT 2005 est de 130 kWh/m2.an (250 kWh/m2.an en cas de
chauffage électrique) tandis que le parc existant se situe à 400 kWh/m2.an en moyenne. Source :
http://www.lemoniteur.fr/137-energie/article/actualite/523499-objectif-energie-zero 21
Bâtiment à énergie zéro : bâtiment qui produit autant d’énergie qu’il en consomme en utilisant des énergies
renouvelables. 22
Bâtiment à énergie positive : bâtiment qui produit plus d’énergie qu’il n’en consomme en utilisant des énergies
renouvelables, ce qui constitue le meilleur type de bâtiment au niveau énergétique.
46
La N19 (boulevard du Colonel Fabien)
Elle passe de 2 fois 2 voies normales à 2 fois 1 voie normale et une voie partagée entre bus, taxis et vélos.
Un terre plein végétalisé sépare la chaussée en 2 pour améliorer le paysage urbain.
La D52a (rue des Péniches)
Une bande cyclable est aménagée d’un côté alors que de l’autre côté il y a des places de parking.
La rue Marcel Sallnave
Une bande cyclable est rajoutée de chaque côté de la voierie. Vitesse limitée à 30 km/h. Des chemins
traversent la chaussée en formant des passages surélevés.
La D52 (quai Auguste Deshaies)
La voie est transformée en piste cyclable, les voitures sont autorisées à circuler à sens unique à 30 km/h.
Le bateau-bus Voguéo
Figure 44 - Voguéo, plan de la ligne (source : wwww.vogueo.fr).
47
Une hypothèse de mise en place d’un arrêt pour le Voguéo au niveau du site a été étudiée. Pour le réseau
existant, les distances étant relativement courtes entre le site et les arrêts Ivry Pont Mandela et Ecole
Vétérinaire il n’est pas nécessaire d’ajouter un arrêt supplémentaire qui viendrait ralentir le Voguéo.
Cependant dans l’hypothèse de la création d’une ligne qui irait sur la Seine vers le Sud d’Ivry-sur-Seine, on
pourrait envisager la mise en place d’un arrêt au niveau du pont d’Ivry. L’aménagement des berges de Seine
tel qu’il a été fait se prête facilement à l’accostage des navires et au débarquement des passagers.
Le paysage et les espaces verts
Aujourd’hui le paysage est une composante essentielle des projets d’aménagement. De nombreux efforts
d’aménagements paysagers sont nécessaires pour améliorer les villes.
La présence de la nature et du vivant diminue la sensation de stress et les citadins la perçoivent comme un
retour aux sources. De plus, c’est utile. Certains végétaux dépolluent (par exemple, les peupliers éliminent
les herbicides, les pesticides, les fertilisants, les hydrocarbures, etc.). Les toitures-terrasses végétales et les
terrasses-jardins ont la capacité d’absorber les bruits réfléchissants et limitent les nuisances acoustiques. La
végétation a des effets positifs sur le microclimat urbain. Selon une enquête réalisée en 2004, la proximité de
la nature est l’élément le plus déterminant dans le choix idéal d’une région d’habitation, devant le climat, la
proximité de la famille et le marché du travail.
C’est pourquoi la proposition urbaine donne une place importante au végétal. Il est prévu des jardins publics
et privatisés, des alignements d’arbre le long des rues, des berges de Seine très végétalisées. Le choix des
essences est différent selon les lieux.
L’aménagement de l’espace public
La qualité des espaces publics est un élément important des projets d’aménagement. L’objectif pour le projet
a été de créer des espaces lisibles et bien équipés en mobilier urbain (bancs, abris-bus, aire de jeux pour les
enfants, boulodrome…). Les matériaux sont différents pour identifier les espaces : du pavé pour les chemins,
de la pierre pour les trottoirs, de la brique pour les quais de Seine, gabions en pierre locale pour soutenir les
gradins du bord de Seine.
La gestion de l’eau
L’objectif pour le site est d’éviter l’imperméabilisation des sols, les pavés des chemins laissent passer l’eau.
Les eaux pluviales sont stockées dans des noues. Les espaces verts et les toitures végétalisées absorbent
l’eau.
Le patrimoine et l’histoire du site
Il est important de préserver le patrimoine architectural. Ainsi, le bâtiment Saint-Raphaël sera conservé et la
passerelle industrielle d’Ivry-Charenton sera réhabilitée et embellie.
48
Figure 45 – Plan masse du site datant de 1981 (source : Base Mérimée).
Ce document montre que le site a évolué depuis 1981. Aujourd’hui les voies ferrées (lignes noires sur la
carte) ont disparu, la voierie a été modifiée.
Les matériaux
Les matériaux utilisés pour l’aménagement des bâtiments et des espaces publics doivent être considérés
suivant leur impact sur le plan environnemental et sur la santé humaine. Il vaut mieux utiliser des matériaux
locaux, à faible contenu énergétique, naturels, durables, recyclés, recyclables, sans danger pour la santé, avec
des produits modulables et facilement remplaçables.
Calcul de la densité et surfaces
Superficie du site : 12,8 ha
Répartition des surfaces :
• Commerces = 23 800 m²
• Equipements publics : auditorium de 5000 m² (surface au sol) + petits équipements de 23
500 m² + université existante de 22 000 m² = 50 500 m²
• Bureaux = 42 300 m²
• Logements = 33 300 m²
• Total = environ 150 000 m²
49
COS à l’échelle du site = env. 1,2
COS moyen à l’échelle des parcelles = env. 2,5
2.4 Les références
Sur la libération du sol, la vue vers la Seine :
Figure 46 - Musée du quai Branly, Paris (source : www.jeannouvel.fr).
Architecte : Jean NOUVEL
Paysagiste : Gilles CLEMENT
50
Sur l’architecture en gradins :
Figure 47 - Etoiles de Givors (source : archiguide.free.fr).
Architecte : Jean RENAUDIE
Figure 48 - ACROS Fukuoka Prefectural International Hall, Japon (source : www.greenroofs.com)
Architecte : Emilio AMBASZ
51
Figure 49 - Mountain dwellings, Copenhague (source : www.archdaily.com).
Architectes : BIG Architects
Figure 50 - SNAM Fifth Office Block, périphérie de Milan (source : archiguide.free.fr).
Architectes : GABETTI & ISOLA
52
Sur la mixité programmatique au sein d’un même ensemble :
Figure 51 - Gratte-ciel horizontal Vanke Center, Shenzhen (source : www.stevenholl.com).
Architecte : Steven HOLL
53
Figure 52 - Linked Hybrid, Pékin (source : www.stevenholl.com).
Architecte : Steven HOLL
Sur le traitement du paysage et l’association du minéral et du végétal :
54
Figure 53 - Studios Pixar, Californie (source : www.pwpla.com).
Paysagiste : Peter WALKER
Sur l’intégration d’un bâtiment dans le paysage :
55
Figure 54 - School of Art, Design & Media, Singapour (source : www.arquitectura.pt).
Equipe : CPG Consultants Pte Ltd
Sur le Grand Paris :
Figure 55 - L’agora du Grand Paris (face à la confluence ; source : http://paris-ile-de-france-centre.france3.fr/grand-
paris).
Equipe : Roland CASTRO
56
3 – LE PROJET ARCHITECTURAL
3.1 Un édifice ouvert sur la Seine
Le projet d’architecture s’inscrit dans la continuité de la proposition urbaine. Il s’agit d’un immeuble mixte
comprenant des commerces, des équipements, des bureaux, des logements et un hôtel. Il est situé en bord de
Seine. Il s’agit de proposer une réflexion sur la métamorphose des bâtiments existants.
Le bâtiment existant est le petit bâtiment d’un ensemble de 2 bâtiments appartenant au magasin BHV (Bazar
de l’Hôtel de Ville). Dans ces bâtiments, des marchandises destinées à la vente sont stockées. Le petit
bâtiment fait l’objet d’une réhabilitation avec une extension et une reconversion.
Contexte et site
Le projet est situé en bord de Seine à côté de laboratoires de Chimie de l’université Paris VI et du grand
bâtiment du BHV, l’immeuble est proche de la pointe de la confluence. Il donne sur un paysage fluvial avec
des berges aménagées en promenade végétalisée. Actuellement, une usine à béton est située devant la
parcelle sur les quais.
Figure 56 – Vue aérienne avec le bâtiment existant.
57
Figure 57 – Vue aérienne centrée sur le petit BHV avec délimitation de la parcelle du projet.
Etat des lieux
Actuellement, les bâtiments du BHV servent d’entrepôts où sont stockées des marchandises. Celles-ci ne
sont pas mises en valeur. Certes, ces bâtiments ne sont pas inscrits à la liste des bâtiments du patrimoine
historique, néanmoins ils sont un témoignage du caractère industriel comme de nombreux bâtiments dans
Ivry Port. Ces bâtiments peuvent encore servir, la structure en béton peut être conservée. Il est donc
important de conserver ce patrimoine en le réhabilitant.
58
Figure 58 – Façade du petit BHV à l’angle de la rue Galilée et de la rue des Péniches.
Figure 59 – Façade du petit BHV à l’angle de rue des Péniches et du quai Auguste Deshaies.
59
Figure 60 – Aperçu des bâtiments du BHV.
Figure 61 – L’aire de livraison du petit BHV côté Seine.
Par contre, 2 autres bâtiments sont présents dans l’îlot mais ne présente pas de qualités patrimoniales et sont
vétustes. Il s’agit d’un petit immeuble de logement et d’une maison datant du début ou milieu du XXe siècle.
Ils seront donc détruits. Derrière, il y a un terrain vague avec un petit chemin.
60
Figure 62 – Des immeubles vétustes devant le petit BHV.
Le grand et le petit bâtiment du BHV sont actuellement reliés par une passerelle.
Proposition
Les anciens docks du BHV sont devenus la propriété de la Sadev.
Le projet consiste à scinder les deux bâtiments du BHV en supprimant la passerelle qui les relie. Le grand
bâtiment du BHV pourra être reconverti en école d’ingénieurs. Cette école proposera une formation
généraliste et pluridisciplinaire en lien avec les laboratoires de l’université Paris VI, situés rue Galilée.
Le petit bâtiment du BHV accueillera un programme de commerces et d’équipements auxquels viendront
s’ajouter une extension comprenant un bar-restaurant, des bureaux, des logements et un hôtel. Le but est de
redynamiser la ville en proposant sur cet îlot un programme riche en activités.
Programme
Le programme est composé des éléments suivants :
Accès
- Accès aux bâtiments pour les pompiers ;
- Possibilité de stationnement pour les livraisons ;
- Un accès voiture pour des garages souterrains séparés (une partie pour les bureaux, les commerces et
l’hôtel, une partie pour les habitants) avec des accès séparés (ascenseur + escalier) pour les liaisons
piétonnes bureaux-parking et logements-parking.
61
Locaux d’activités
- Locaux dédiés aux commerces : bar, restaurant et autres ;
- Des bureaux comprenant : un hall d’accès avec une banque d’accueil, un poste de sécurité, des open-
space, des salles de réunion, des bureaux cloisonnés, des sanitaires, des espaces de rangements, des
locaux techniques.
Equipements
- Des équipements sportifs, culturels.
Logements et hôtellerie
- Un hôtel ;
- Des logements en accession à la propriété. Tous les logements auront une vue sur la Seine.
La parcelle a une superficie de 8000 m².
Emprise au sol du petit bâtiment du BHV : 4080 m²
Surface construite du petit BHV : 4080 x 4 = 16320 m²
Le concept du projet
Il s’agit de créer un immeuble riche en activités qui se développe à côté et au-dessus de l’édifice existant.
Figure 63 – Maquette d’étude du projet.
La forme triangulaire de la parcelle sert de point de départ pour le projet. La figure triangulaire dicte la forme
du projet. Le projet tient compte de l’échelle des immeubles voisins pour une bonne insertion dans le
paysage.
62
Le projet c’est une richesse urbaine par des statuts différenciés d’espace public et par des programmes
composites. Il s’agit d’un immeuble compact et complexe. Une réflexion est proposée sur les nouvelles
formes de densité et de mixité.
Les vues sont orientées vers la Seine. Les usagers et les habitants de l’édifice profitent de ces vues. L’hôtel
est bien visible depuis l’autoroute A4.
Une mixité est créée entre les éléments architectoniques et naturels. Les toitures-jardins de l’immeuble créent
un prolongement avec les berges de Seine végétalisées.
Il s’agit de participer d’un lieu convivial grâce à la présence de la Seine.
Réhabilitation, reconversion et extension
L’attitude développée dans ce projet consiste à faire évoluer la ville et satisfaire à de nouveaux besoins
fonctionnels. La réhabilitation des bâtiments est une préoccupation forte aujourd’hui. Il ne s’agit plus de tout
détruire comme le prônait le Modernisme mais de « construire la ville sur la ville ».
Il s’agit d’analyser l’existant et de le transformer pour créer quelque chose de nouveau. Le projet est le
résultat d’une déconstruction, d’un remontage, d’une adaptation, d’une prolongation. Des nouveaux usages
prennent place dans le bâtiment existant.
Au niveau spatial, l’architecture intérieure de l’édifice offre un potentiel fort pour mettre en place des jeux
d’ombres et de lumières, des taux de réverbération différents des parois, des jeux de niveaux, une
interpénétration des espaces…
Concernant le dialogue entre le neuf et l’ancien, le projet favorise un rapport entre l’ancien et le nouveau
avec une mise en relation des édifices.
Le programme à l’intérieur de l’ancien immeuble est choisi de manière à s’adapter à ce qui existe.
La poétique de l’oblique
La nouvelle partie de bâtiment s’élève à l’oblique de manière à venir passer au-dessus du bâtiment existant
de façon progressive. Les toitures offrent alors une possibilité de promenade architecturale. De plus, cette
forme permet d’ouvrir des vues sur la Seine. La partie neuve semble émerger de terre, elle se prolonge de
manière aérienne et se termine par un grand porte-à-faux dirigé vers Paris.
3.2 Un projet bioclimatique
Orientation du projet
Le projet tire parti de l’ensoleillement : les logements sont situés en hauteur et sont disposés de manière à
bénéficier d’apports solaires. Les façades sont composées de telle manière à obtenir un bon rapport entre
apports solaires, isolation thermique et vue sur le fleuve.
63
Le bar et le restaurant sont situés proches de la Seine avec un niveau au R+1 de manière à faciliter les vues
sur le fleuve.
Les bureaux sont situés dans une partie plus ombragée.
Matériaux
Le choix des matériaux de ce projet se fait selon 3 critères : l’aspect, la durabilité et l’influence globale sur
l’environnement, de la fabrication à l’élimination des déchets de démolition. Les murs sont en béton.
L’isolation est réalisée avec de la laine de chanvre. L’acier galvanisé est privilégié pour toutes les parties
métalliques extérieures : garde-corps, mains courantes. Les toitures sont plantées d’un substrat de 20 cm
planté de graminées. Ces terrasses vertes ont un effet régulateur sur le gradient thermique et sur les flux
d’eaux pluviales.
Energie et confort
Au niveau du chantier, une économie d’énergie est réalisée en réhabilitant le bâtiment existant plutôt qu’en le
détruisant.
L’enveloppe est optimisée dans un souci de réduction de la consommation énergétique. Le volume du
bâtiment est compact et épais pour favoriser une bonne inertie. Les apports solaires sont facilités en hiver et
contrôlés en été.
Les menuiseries ont un triple-vitrage au krypton. Le triple-vitrage assure une meilleure isolation thermique et
phonique que le double-vitrage. Le krypton possède un pouvoir isolant assez fort pour permettre de réduire la
taille des espaces séparant les vitres en gardant des performances équivalentes à l'emploi de l'argon. Cela
diminue l’encombrement de la fenêtre.
Des rupteurs thermiques sont installés à la jonction des dalles des terrasses et des façades pour limiter les
ponts thermiques. L’isolation des murs est d’au moins 20 cm d’épaisseur, elle se fait à l’extérieur.
L’objectif est de rendre, par ces systèmes passifs, la consommation du bâtiment inférieure à 50 kWh/m².an.
Pour aller encore plus loin, des équipements spécifiques sont installés pour réduire les consommations et
produire de l’énergie.
Les parties bureaux et logements se touchent. Cela permet d’échanger la chaleur. Les équipements et les
humains produisent de la chaleur qui peut être récupérée pour être donnée aux logements. Ce système se fait
par une ventilation double-flux pour les logements et les bureaux avec récupérateur de chaleur. Ainsi, la
chaleur de l’air vicié n’est pas perdue.
A mi-saison, une ventilation naturelle peut se faire dans les bureaux. Grâce à des détecteurs, si une fenêtre
est ouverte la ventilation mécanique s’arrête automatiquement. En été, quand la température à l’intérieur des
bureaux devient supérieure à 26°, la climatisation se met en route pour produire du froid et les fenêtres sont
fermées automatiquement.
64
Le chauffage de l’immeuble et de l’eau chaude sanitaire est assuré en partie par des panneaux solaires
thermiques. Par ailleurs, le bâtiment est aussi équipé de panneaux photovoltaïques pour la production
d’électricité.
3.3 Les références
Figure 64 – Immeuble mixte à Nantes, Agence TETRARC (source : www.tetrarc.fr).
Cet immeuble comprend un parking en sous-sol, un magasin de sport au RDC et au sous sol, des bureaux au
niveau 1, et trois étages de logements-villa dans un jardin sur le toit.
Figure 65 – Immeuble mixte à Paris, 15e arrondissement, Agence Brenac & Gonzales (source : www.brenac-gonzalez-
architectes.com).
65
Le projet associe des équipements en partie basse avec des logements en partie haute.
Figure 66 – Immeuble du quartier BedZED à Londres, Bill Dunster architectes (source : www.geo.fr).
Les immeubles du quartier BedZED constituent une référence en matière de développement durable.
Figure 67 – Université d’art et de Design à Toronto, Agence William Alsop (source : www.alsoparchitects.com).
Cet édifice est un bel exemple en termes de superposition.
66
Figure 68 – Tour Gas Natural à Barcelone, Agence EMBT : Enric Miralles / Benedetta Tagliabue (source :
www.mirallestagliabue.com).
C’est un immeuble de bureaux dont une partie possède un porte-à-faux impressionnant.
Figure 69 – Bureaux Unilever à Rotterdam, Agence JHK (source : www.jhk.nl).
67
Il s’agit d’un immeuble de bureaux dont une partie est superposée.
Figure 70 – Immeuble 8TALLET à Copenhague, Agence BIG (source : www.big.dk).
C’est un immeuble de grandes dimensions comprenant des commerces, des bureaux et des logements. Les
toitures sont végétalisées.
68
CONCLUSION : UN NOUVEAU REGARD SUR LA SEINE
Ivry-sur-Seine est une ville qui, aujourd’hui, ne présente pas beaucoup d’attractivité et de qualités urbaines
sur les bords de Seine.
La proposition urbaine permettra de redonner de la vitalité au quartier et à la ville grâce à la réalisation d’un
ensemble urbain comprenant des programmes variés, dans un site plus dense, plus convivial et plus ouvert
sur la Seine.
Le projet architectural s’inscrit dans la logique du projet urbain. Le bâtiment est ouvert sur la Seine. Il établit
un dialogue avec les berges de Seine en offrant un espace en continuité.
La mixité n’est pas perçue comme une contrainte dans le bâtiment, au contraire, cela devient une richesse. La
densité apparaît comme une composante maîtrisée qui apporte des atouts, tant à l’échelle urbaine qu’à
l’échelle architecturale.
Ainsi, un nouveau regard est porté sur la Seine à cet endroit d’Ivry-sur-Seine. Le site est transformé, la
beauté du paysage fluvial est valorisée. Il serait souhaitable que d’autres lieux, en bord de Seine ou sur les
rives d’autres rivières, soit rendus plus attirants afin d’exploiter les richesses paysagères des cours d’eau. Il y
a beaucoup de travail en perspective !
69
Références bibliographiques
Sur le rapport à l’eau dans les projets urbains et sur la Seine
- LECHNER G. Le fleuve dans la ville, La valorisation des berges en milieu urbain. [en ligne]
Dossier pour le compte de la Direction générale de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Construction.
oct. 2006. 119 p. Disponible sur web :
<http://www2.cdu.urbanisme.developpement-
durable.gouv.fr/cdu/accueil/bibliographies/fleuvedansville/le_fleuve_dans_la_ville.htm>.
- ASSOCIATION LA SEINE EN PARTAGE, Au fil de la Seine, n°37, nov.-déc. 2009. 30p.
Sur la ville d’Ivry-sur-Seine
- MOIROUX, F. « La rénovation du centre d’Ivry-sur-Seine (1963-1988) », amc, n°154, septembre
2005, p 92-98.
- VILLE D’IVRY-SUR-SEINE. Charte vers Ivry 2015. [en ligne]. Format PDF :
<http://www.ivry94.fr/democratie-locale/engagements-et-projets/charte-vers-ivry-2015>.
Sur le Grand Paris
- NOUVEL , J., DUTHILLEUL, J. M., CANTAL-DUPART, M. Naissances et renaissances de mille
et un bonheurs parisiens. Paris : Ed. du Mont-Boron, 2009. 638 p.
Sur l’urbanisme durable
- CHARLOT-VALDIEU, C., OUTREQUIN, P. L’urbanisme durable, Concevoir un écoquartier.
Paris : Le Moniteur, 2009. 295 p.
- SCHMITT, P., DEBERGUE, S. Réussir un projet d'urbanisme durable : méthode en 100 fiches pour
une approche environnementale de l'urbanisme (AEU). Paris : Le Moniteur, 2006. 353 p.
Sur l’architecture durable
- BORNAREL, A. (dir.). Qualité Environnementale des Bâtiments : manuel à l'usage de la maîtrise
d'ouvrage et des acteurs du bâtiment. Angers : ADEME Edition, décembre 2003. 294 p.
- CABANIEU, J. (dir.). Constructions publiques architecture et « HQE ». Paris : Mission
interministérielle pour la qualité des constructions publiques, 2003. 83 p.
- DESSUS, B. et PHARABOO, F. L'énergie solaire. Paris : Presses Universitaires de France, 1996.
128 p.
- GAUZIN-MÜLLER, D. L'architecture écologique. Paris : éditions du Moniteur, 2001. 288 p.
- LHOMME, J. C. Les énergies renouvelables, Histoire, état des lieux et perspectives. Paris :
Delachaux et Niestlé, 2001. 190 p.
- LIEBARD, A., DE HERDE, A. Traité d’architecture et d’urbanisme bioclimatiques : Concevoir,
édifier et aménager avec le développement durable. Paris : Le Moniteur, 2005. 368 p.
Technique
- BERANGER, B. Les pompes à chaleur. Paris : Eyrolles, 2007. 184 p.
70
- COURGEY, S., OLIVA, J. P. La conception bioclimatique, des maisons confortables et économes.
Mens : Terre vivante, 2006, 239 p.
- FRIEDMAN Y. Alternatives énergétiques : ou la civilisation paysanne modernisée. St-Jean-de-
Braye : Dangles, 1982. 147 p.
- GONZALO, R., HABERMANN, K. J. Architecture et efficacité énergétique, Principes de
conception et de construction. Bâle : Birkäuser, 2008. 221 p.
- GUEZEL J. C. « Automatismes, Les économies d’énergie relancent la domotique », Le Moniteur, 4
avril 2008, p. 66-74.
- HERZOG, B. Le puits canadien. Paris : Eyrolles, 2007. 115 p.
- SALOMON T., AUBERT, C. Fraîcheur sans clim' : Le guide des alternatives écologiques. Mens :
Terre vivante, 2004. 160 p.
- « Notre enquête : les bâtiments « intelligents » », Revue des collectivités locales, n° 330, mars 2002.
Sites Internet
- Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME), www.ademe.fr
- Bureaux d’études TRIBU, www.tributribu.com
- Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB), www.cstb.fr
- Centre Technique du Bois et de l'Ameublement (CTBA), www.ctba.fr
- Comité de Liaison Energies Renouvelables (CLER), www.cler.org
- Conseil général du Val-de-Marne, www.cg94.fr
- Institut Français de l'Environnement, www.ifen.fr
- Le projet Ivry Confluences, www.ivryconfluences.fr
- Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire,
www.developpement-durable.gouv.fr
- Ville d’Ivry-sur-Seine, www.ivry94.fr
71
Table des illustrations
Figure 1 - Vue aérienne de la confluence de la Seine et de l’Oise (source : Google Earth). ............................. 9
Figure 2 - La pointe de la confluence Seine-Oise à Conflans-Sainte-Honorine (source : Google Earth). ..... 10
Figure 3 - Vue aérienne de la confluence de la Seine et de la Marne (source : Google Earth). ...................... 10
Figure 4 - La pointe de la confluence Seine-Marne. ....................................................................................... 11
Figure 5 - Situation de la ville en France, dans le département du Val-de-Marne (94) et fiche de présentation
(source : Wikipédia). ....................................................................................................................................... 12
Figure 6 - Carte d’Ivry-sur-Seine (source : Google Map). .............................................................................. 13
Figure 7 - Image satellitaire centrée sur Ivry-sur-Seine (source : Google Earth). ........................................... 14
Figure 8 - Les différents quartiers d’Ivry-sur-Seine (source : www.ivry94.fr). .............................................. 14
Figure 9 - Vue du site depuis le pont d’Ivry. .................................................................................................. 15
Figure 10 - Le site retenu et son environnement (source : Google Earth). ...................................................... 15
Figure 11 - Zoom sur le site retenu (source : Google Earth). ......................................................................... 16
Figure 12 - Le Chinagora à Alfortville : une architecture asiatique. ............................................................... 17
Figure 13 - Une forte mobilité autour du site. ................................................................................................. 17
Figure 14 – L’entrée d’une entreprise de vente de matériaux. ........................................................................ 18
Figure 15 – La nationale 19, une artère importante d’Ivry-sur-Seine. ............................................................ 18
Figure 16 - Un paysage qui peut devenir exceptionnel, les berges de la Seine deviendraient un nouveau lieu
de loisirs pour la ville. ..................................................................................................................................... 19
Figure 17 - Un environnement en pleine transformation, immeubles en construction à côté de Chinagora à
Alfortville. ....................................................................................................................................................... 19
Figure 18 - Des berges peu attractives, des espaces laissés à l’abandon. ........................................................ 19
Figure 19 - Une passerelle difficile d’accès et peu attrayante. ........................................................................ 20
Figure 20 - Des rues peu propices aux piétons. ............................................................................................... 20
Figure 21 - Un paysage industriel trop présent. ............................................................................................... 20
Figure 22 – L’usine thermique et sa cheminée. ............................................................................................... 21
Figure 23 - Vue aérienne de la centrale en 1989 (Source : Vialles, Jean-Bernard - © Inventaire général,
ADAGP). ......................................................................................................................................................... 22
Figure 24 – L’usine Saint-Raphaël vue depuis le quai. ................................................................................... 22
Figure 25 – Les logements de fonction d’EDF : un patrimoine architectural (1967, Atelier d'architecture de
Montrouge, J. Renaudie, P. Riboulet, G. Thurnauer, J.-L. Véret). .................................................................. 23
Figure 26 – La passerelle industrielle d’Ivry-Charenton. ................................................................................ 24
Figure 27 – L’histoire de la ville (source : Charte vers Ivry 2015). ................................................................ 25
Figure 28 – La morphologie urbaine de la ville (source : Charte vers Ivry 2015). ......................................... 26
Figure 29 – Les différentes activités économiques dans la ville (source : Charte vers Ivry 2015). ................ 27
Figure 30 – L’inégale répartition de l’habitat dans la ville (source : Charte vers Ivry 2015). ........................ 27
Figure 31 – Les équipements publics dans la ville (source : Charte vers Ivry 2015). ..................................... 28
Figure 32 – Les équipements culturels dans la ville (source : Charte vers Ivry 2015). ................................... 29
Figure 33 – Le végétal et les centres attractifs de la ville (source : Charte vers Ivry 2015). ........................... 30
Figure 34 – Le patrimoine dans la ville (source : Charte vers Ivry 2015). ...................................................... 31
Figure 35 – Les transports en commun dans la ville (source : Charte vers Ivry 2015). .................................. 32
Figure 36 - Les risques majeurs dans la ville (source : Charte vers Ivry 2015). ............................................. 33
Figure 37 – Le projet Ivry Confluences (source : http://www.ivryconfluences.fr) ......................................... 34
Figure 38 – Plan masse (version non définitive, Nord en haut). ..................................................................... 42
Figure 39 – Plan de RDC (version non définitive ; commerces en jaune, équipements publics en violet). .... 42
Figure 40 – Plan schématique du R+2 (version non définitive ; logements en bleu, bureaux en rouge). ....... 43
Figure 41 - Plan schématique du R+8 (version non définitive). ...................................................................... 43
Figure 42 - Coupe BB (version non définitive). .............................................................................................. 44
72
Figure 43 – Une hydrolienne (source : http://www.cotesdarmorenv.org) ....................................................... 45
Figure 44 - Voguéo, plan de la ligne (source : wwww.vogueo.fr). ................................................................ 46
Figure 45 – Plan masse du site datant de 1981 (source : Base Mérimée)........................................................ 48
Figure 46 - Musée du quai Branly, Paris (source : www.jeannouvel.fr). ........................................................ 49
Figure 47 - Etoiles de Givors (source : archiguide.free.fr). ............................................................................. 50
Figure 48 - ACROS Fukuoka Prefectural International Hall, Japon (source : www.greenroofs.com) ........... 50
Figure 49 - Mountain dwellings, Copenhague (source : www.archdaily.com). .............................................. 51
Figure 50 - SNAM Fifth Office Block, périphérie de Milan (source : archiguide.free.fr). ............................. 51
Figure 51 - Gratte-ciel horizontal Vanke Center, Shenzhen (source : www.stevenholl.com). ........................ 52
Figure 52 - Linked Hybrid, Pékin (source : www.stevenholl.com). ................................................................ 53
Figure 53 - Studios Pixar, Californie (source : www.pwpla.com). ................................................................. 54
Figure 54 - School of Art, Design & Media, Singapour (source : www.arquitectura.pt). ............................... 55
Figure 55 - L’agora du Grand Paris (face à la confluence ; source : http://paris-ile-de-france-
centre.france3.fr/grand-paris). ......................................................................................................................... 55
Figure 56 – Vue aérienne avec le bâtiment existant. ....................................................................................... 56
Figure 57 – Vue aérienne centrée sur le petit BHV avec délimitation de la parcelle du projet. ...................... 57
Figure 58 – Façade du petit BHV à l’angle de la rue Galilée et de la rue des Péniches. ................................. 58
Figure 59 – Façade du petit BHV à l’angle de rue des Péniches et du quai Auguste Deshaies. ..................... 58
Figure 60 – Aperçu des bâtiments du BHV. .................................................................................................... 59
Figure 61 – L’aire de livraison du petit BHV côté Seine. ............................................................................... 59
Figure 62 – Des immeubles vétustes devant le petit BHV. ............................................................................. 60
Figure 63 – Maquette d’étude du projet. ......................................................................................................... 61
Figure 64 – Immeuble mixte à Nantes, Agence TETRARC (source : www.tetrarc.fr). .................................. 64
Figure 65 – Immeuble mixte à Paris, 15e arrondissement, Agence Brenac & Gonzales (source : www.brenac-
gonzalez-architectes.com). .............................................................................................................................. 64
Figure 66 – Immeuble du quartier BedZED à Londres, Bill Dunster architectes (source : www.geo.fr). ...... 65
Figure 67 – Université d’art et de Design à Toronto, Agence William Alsop (source :
www.alsoparchitects.com)............................................................................................................................... 65
Figure 68 – Tour Gas Natural à Barcelone, Agence EMBT : Enric Miralles / Benedetta Tagliabue (source :
www.mirallestagliabue.com). .......................................................................................................................... 66
Figure 69 – Bureaux Unilever à Rotterdam, Agence JHK (source : www.jhk.nl). ......................................... 66
Figure 70 – Immeuble 8TALLET à Copenhague, Agence BIG (source : www.big.dk). ................................ 67
73
Table des matières
SOMMAIRE...................................................................................................................................................... 2
La Seine porteuse de projets .............................................................................................................................. 3
Problématique ............................................................................................................................................ 3
Méthodologie ............................................................................................................................................. 3
1 – Ivry-sur-seine : une ville en forte mutation ................................................................................................. 4
1.1 L’échelle régionale, la Seine et ses confluences en Ile-de-France ........................................................ 4
Rappel historique sur les voies d’eaux ...................................................................................................... 4
Le paysage, un thème fédérateur ............................................................................................................... 5
Les berges du Val-de-Marne ..................................................................................................................... 7
La Seine à Ivry-sur-Seine et son rapport avec les villes voisines .............................................................. 8
Les confluences de la Seine avec la Marne et l’Oise ................................................................................. 9
1.2 La ville d’Ivry-sur-Seine ..................................................................................................................... 11
Présentation de la ville ............................................................................................................................. 11
1.3 Le site retenu face à la confluence ....................................................................................................... 15
Etat des lieux ........................................................................................................................................... 16
Quelques images pour présenter le site ............................................................................................... 16
Les potentiels du site ........................................................................................................................... 18
Les problèmes du site .......................................................................................................................... 19
Le bâti .................................................................................................................................................. 20
La centrale thermique ...................................................................................................................... 20
L’usine Saint Raphaël ...................................................................................................................... 22
Les immeubles de l’atelier de Montrouge ....................................................................................... 23
La passerelle aux câbles .................................................................................................................. 23
Conclusion ........................................................................................................................................... 24
L’analyse de la ville par rapport au site ................................................................................................... 24
Le projet Ivry Confluences ...................................................................................................................... 34
2 – La proposition urbaine ............................................................................................................................... 35
2.1 Une programmation favorisant la mixité ............................................................................................. 35
2.2 Le récit des habitants ........................................................................................................................... 36
2.3 La mise en place d’un projet urbain durable ....................................................................................... 39
Thématiques du projet ............................................................................................................................. 39
Objectifs .................................................................................................................................................. 40
Intentions pour le lieu .............................................................................................................................. 40
Intentions formelles ................................................................................................................................. 41
Le principe du projet................................................................................................................................ 41
Une conception durable de la ville .......................................................................................................... 44
La mixité sociale et fonctionnelle ........................................................................................................ 44
La densité ............................................................................................................................................. 44
L’ensoleillement .................................................................................................................................. 45
L’énergie .............................................................................................................................................. 45
Les déplacements ................................................................................................................................. 45
74
La N19 (boulevard du Colonel Fabien) ........................................................................................... 46
La D52a (rue des Péniches) ............................................................................................................. 46
La rue Marcel Sallnave .................................................................................................................... 46
Le bateau-bus Voguéo ......................................................................................................................... 46
Le paysage et les espaces verts ............................................................................................................ 47
L’aménagement de l’espace public ..................................................................................................... 47
La gestion de l’eau ............................................................................................................................... 47
Le patrimoine et l’histoire du site ........................................................................................................ 47
Les matériaux ...................................................................................................................................... 48
Calcul de la densité et surfaces ................................................................................................................ 48
2.4 Les références ...................................................................................................................................... 49
3 – Le projet architectural ................................................................................................................................ 56
3.1 Un édifice ouvert sur la Seine .............................................................................................................. 56
Contexte et site ........................................................................................................................................ 56
Etat des lieux ........................................................................................................................................... 57
Proposition ............................................................................................................................................... 60
Programme .............................................................................................................................................. 60
Accès ................................................................................................................................................... 60
Locaux d’activités ............................................................................................................................... 61
Equipements ........................................................................................................................................ 61
Logements et hôtellerie ....................................................................................................................... 61
Le concept du projet ................................................................................................................................ 61
Réhabilitation, reconversion et extension ................................................................................................ 62
La poétique de l’oblique .......................................................................................................................... 62
3.2 Un projet bioclimatique ....................................................................................................................... 62
Orientation du projet ................................................................................................................................ 62
Matériaux ................................................................................................................................................. 63
Energie et confort .................................................................................................................................... 63
3.3 Les références ...................................................................................................................................... 64
CONCLUSION : UN NOUVEAU REGARD SUR LA SEINE ..................................................................... 68
Références bibliographiques ........................................................................................................................... 69
Table des illustrations ...................................................................................................................................... 71
Table des matières ........................................................................................................................................... 73