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1
JUIN 2007
PLAN SECTORIEL DE DEVELOPPEMENT DE LA
COMMUNE VI DU DISTRICT DE BAMAKO
BBBBAMAKO
2
SOMMAIRE
3
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
AEP : Alimentation en Eau Potable
CSLP : Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté
DP : Diagnostic Participatif
ISS : Interviews Semi Structurées
MARP : Méthode Accélérée de Recherche Participative
OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PLD : Plan Local de Développement
PNAEP : Plan National d’Accès à l’Eau Potable
PSD : Plan Sectoriel de Développement
4
1- INTRODUCTION
1-1 Principes et objectifs
La collectivité territoriale élabore son plan stratégique d’assainissement (la loi du 98010 du 19
Juin 1998, en son article 14, définit les compétences des collectivités territoriales en matière
d’environnement notamment dans le domaine de l’assainissement et de l’hygiène publique).
Les diverses études menées dans le secteur ont permis de déceler la nécessité que constitue
l’intégration entre l’assainissement, l’eau et l’hygiène publique. C’est d’ailleurs ce qui justifie
que le présent document soit essentiellement axé sur ces trois secteurs considérés comme
prioritaires par les autorités Maliennes. D’ailleurs, toutes les actions inscrites dans ce plan
relèvent de celles qui visent à promouvoir toutes stratégies permettant de répondre aux
besoins de développement desdits secteurs.
Ainsi, l’ONG WaterAid concourt à l’atteinte des objectifs visés dans le cadre du Plan
National d’Accès à l’Eau Potable qui est un document stratégique de réalisation des Objectifs
du Millénaire pour le Développement, en matière d’alimentation en eau potable et
assainissement.
Le PSD de la Commune VI du district de Bamako est la suite d’un Diagnostic Participatif
entrepris avec toutes les parties prenantes et/ou dépositaires d’enjeu dans le territoire de la
commune. Il traduit la vision consensuelle de ces différentes parties prenantes et dépositaires
d’enjeux qui ont validé les résultats du DP et les orientations stratégiques définies à partir des
solutions que la communauté a proposées et qu’elle souhaite opérationnaliser. La collectivité
territoriale a convenu de transcrire le PSD dans la perspective de convergence avec les
orientations politiques et stratégiques du Gouvernement du Mali qui reposent sur la référence
unique qui est le Cadre de Lutte Contre la Pauvreté.
1-2 Stratégie et démarche
1-2-1 Stratégie mise en œuvre
La commune constitue l’espace d’intervention de WaterAid Mali. Il s’agit de la structure
décentralisée de base, celle qui est la plus proche des populations et appelée en conséquence à
leur assurer les conditions favorables d’un développement durable. Dans cette perspective
l’objectif majeur de WaterAid Mali est d’améliorer l’accès à l’eau potable, aux infrastructures
d’assainissement, et de promouvoir les conditions générales d’hygiène. L’approche
participative, à travers l’application des outils de la MARP a été sollicitée pour atteindre cet
objectif majeur.
En effet le PSD a été élaboré dans une perspective de:
5
- cohérence avec les politiques de développement aussi bien nationales que
sectorielles.
En effet les activités proposées peuvent contribuer à l’approfondissement de la
décentralisation, à la mise en œuvre du PNAEP, et évidemment à la lutte contre la pauvreté
par la satisfaction des besoins jugés prioritaires des populations locales.
- synergie au niveau des actions proposées
La synergie peut se retrouver facilement avec les autres actions de lutte contre la pauvreté,
notamment celles inscrites au niveau du CLCP.
Le Diagnostic Participatif réalisé a clairement montré que la cause sous-jacente de la pauvreté
est tributaire au manque d’accès aux services sociaux de base. Les groupes vulnérables
notamment les couches les plus pauvres sont encore les plus touchés parce qu’ils ont un accès
difficile sinon nul aux ressources financières qui leur permettent d’avoir un accès correct aux
infrastructures et équipements sociaux de base.
- convergence pour plus de résultats palpables et durable pour réduire la
pauvreté.
Cet effort de convergence et d’intégration dans la stratégie de lutte contre la pauvreté est
compris comme un préalable pour contribuer à l’atteinte des objectifs du PNAEP.
1-2-2 Démarche adoptée
L'élaboration des PSD au niveau de la commune requiert non seulement une approche mais
aussi une stratégie à mettre en place pour la conduite de l'exercice. Celle-ci s'articule autour
de cinq (5) grandes phases :
- Les activités préparatoires ;
- Le diagnostic participatif ;
- Le traitement des données et la réalisation des cartes thématiques (localisation des points
d’eau et accessibilité en terme de quantité et de distance, ainsi que la localisation des
infrastructures d’assainissement et le taux de fonctionnalité, etc.) ;
- la rédaction du plan ;
- la validation du plan par les populations locales et la collectivité territoriale.
Les activités préparatoires
Les activités préparatoires ont concerné la prise de contact avec les autorités communales, les
services techniques, ainsi que les autorités locales et personnes ressources de la commune.
Cette démarche visait leur participation effective dans tout le processus, d’autant plus que la
mission de prise de contact a permis à l’équipe de WaterAid d’expliciter les activités à mener
et de décliner les objectifs visés, ainsi que les résultats attendus. Ce processus a été clôturé par
l’organisation de l’atelier national de lancement des activités à mener dans le cadre de
l’élaboration des PSD au Mali.
6
Par ailleurs, dans le souci d’appliquer l’approche participative, mais également d’intégrer la
cohérence dans l’exécution des activités de terrain, un atelier de mise à niveau des agents de
terrain a été organisée. Cet atelier a permis aux personnes chargées de la collecte des données
de se familiariser avec les outils d’enquête, notamment :
les questionnaires à appliquer au niveau des ménages, des écoles et des centres de
santé,
les guides d’entretien et les principaux outils de la MARP
En outre, la mise à niveau a concerné la rédaction des PSD, la présentation de l’action
citoyenne et du plaidoyer, ainsi que l’organisation matérielle et la mise en œuvre du travail de
terrain.
Cette séance de mise à niveau a été l’occasion pour les participants de s’accorder sur
l’approche, la terminologie et les définitions des concepts à utiliser lors du diagnostic.
Le Diagnostic Participatif
Le diagnostic participatif constitue la composante essentielle du processus de participation.
Il a été mis en œuvre par les populations locales assistées par les équipes de WaterAid et de la
Cellule Locale. Des informations qualitatives ont été collectées à partir des outils MARP en
plus des entretiens, focus-group et assemblées villageoises ont été organisés avec différentes
cibles (élus locaux, personnes ressources, services technique, etc.). Egalement des enquêtes
quantitatives ont été menées au niveau de 753 ménages de la commune, ainsi que des centres
de santé et des écoles. Les résultats de cette phase ont permis d'identifier les potentialités ainsi
que les contraintes qui entravent le développement de la commune en matière d’accès à l’eau,
aux infrastructures d’assainissement et à l’hygiène.
Parmi les outils spécifiques de la MARP utilisés, on peut noter :
Le profil historique pour recueillir les événements marquants (la vie des localités et la
formation des terroirs). Le profil historique est aussi un moyen pour les équipes
MARP d'établir des relations avec les notables et d'ouvrir des portes pour les
interviews semi- structurées (ISS).
Les Interview Semi-Structuré (ISS) qui sont le point focal de la MARP et reviennent
dans la manipulation de tous les outils. Les ISS en MARP remplacent le questionnaire
d’enquête classique par le "check-list" ou guide d'entretien comprenant une liste de
sujets, points, idées, questions- clés sur le thème à aborder.
Les cartes de terroirs qui sont des représentations schématiques visualisant un espace
donné, son occupation et son utilisation. Ces représentations graphiques ont été
7
réalisées par les populations locales pour expliquer les faits, les marques dans leur
terroir.
Les cartes sociales qui sont des représentations schématiques permettant d’apprécier
le niveau d’équipement des villages
Les diagrammes de venn, de polarisation permettent d'explorer les problèmes
organisationnels et de cerner les échanges avec l'extérieur.
Les arbres à problème pour analyser les contraintes et besoins identifiées et dégager
les idées d’action.
Les restitutions et la programmation
Les restitutions ont été des étapes de validation des données recueillies et des actions retenues.
En effet, une première séance de restitution des informations a été organisée dans le but de
valider les données collectées sur le terrain. Ont pris part à cette restitution, la cellule locale,
l’équipe de terrain, les services techniques, les personnes ressources de la commune, entre
autres.
La deuxième séance de restitution a permis de passer en revue les résultats du diagnostic de
les discutés et les faire validés par les populations locales de la collectivité territoriale. Elle a
été également l’occasion de procéder à la programmation des actions, afin d’aboutir au choix
et à la priorisation des actions. Les discussions lors de cette étape ont facilité l’identification
des Actions/Acteurs. Alors que l’analyse des actions a été déterminante en termes de
faisabilité, d’acceptabilité et d’impact sur le développement local et l’amélioration de l’accès
à l’eau et aux infrastructures d’assainissement, ainsi qu’aux conditions générales d’hygiène.
1-3 Rappel du plan
Le PSD est structuré en trois parties :
La première partie présente les données générales sur la Commune VI du district de
Bamako ;
La deuxième partie traite de la problématique de l’eau et de l’assainissement, ainsi
que des conditions générales d’hygiène ;
La troisième partie s’intéresse de manière spécifique aux objectifs stratégiques et aux
actions prioritaires de développement.
8
PREMIERE PARTIE : DONNEES GENERALES
L’objectif de cette première partie est de présenter la commune VI par rapport à sa région et
de faire une étude de sa situation économique et sociale, à travers un diagnostic de ses
ressources humaines et économiques.
2.1 Présentation de la Commune VI
2.1.1 Généralités
La commune VI dépend du district de Bamako. Bamako, la capitale du Mali, est localisé dans
la partie sud-ouest du pays et constitue le centre administratif renfermant un important port
fluvial.
Sur le plan climatique, la région de Bamako, située dans la zone soudanienne, est caractérisée
par une saison pluvieuse de juin à octobre et une saison sèche plus longue de novembre à mai.
Le maximum de pluie se situe en août et la pluviométrie moyenne annuelle s’élève à 900 mm
par an. La température moyenne annuelle est d'environ 27°C avec une insolation très forte de
2500 à 3000 heures.
La végétation est caractérisée par la savane arborée constituée d’espèces épineuses,
notamment les acacias, balamites, etc.
2.1.2 Site et situation
La commune VI est située sur la rive droite du fleuve Niger et couvre la partie Sud Est du
district de Bamako. Elle couvre une superficie de 70 km² et compte dix (10) quartiers
administratifs dont trois (3) à caractère urbain (Faladié, Banankabougou et Sogoniko) et Sept
(7) semi-rural (Dianéguéla, Missabougou, Niamakoro, Sokorodji, Sénou, Yirimadio et
Magnanbougou).
La commune VI est limitée :
- à l'Est par la limite Est du District
- à l'Ouest par la Commune V
- au Nord par le fleuve Niger
- au Sud par la limite Sud du District
9
INSERER CARTE LOCALISATION
10
2.1.3 Profil historique
Il ressort des résultats du diagnostic participatif, que l’occupation de la zone remonterait à la
fin du XIXe siècle. En effet, le quartier de Sénou qui est considéré comme le plus vieil
établissement humain de la commune a été crée en 1887 par des bambaras venus de la région
de Ségou. Leur départ de cette région serait lié aux nombreuses guerres tribales qui minaient
la zone. Le quartier de Yirimadjo, qui est le second quartier de la commune a été également
fondé par des bambaras venus de Ségou, tandis que Magnanbougou, fondé en 1925, est le
quartier le plus récent de la commune.
Au fil de l’évolution de l’histoire, le processus d’implantation des populations s’est poursuivi
à la faveur de la disponibilité des terres, de la proximité du fleuve et de la position de la
commune par rapport au centre ville. Aujourd’hui, la Commune VI renferme une population
cosmopolite, composée des différentes ethnies présentes au Mali mais aussi issues des pays
limitrophes.
2.2 Démographie et ressources humaines
2.2.1 Poids et répartition de la population
Avec une population estimée à 264524 habitants, la commune VI est la plus peuplée du
district de Bamako. Cette population est répartie sur une superficie de 70 Km2, soit une
densité de 3779 habitants au km2. La population est inégalement répartie sur l’ensemble des
10 quartiers de la commune avec une forte présence des localités de plus de 20000 habitants.
11
Carte 2: Répartition des localités selon le poids démographique
12
2.2.2 Caractéristiques de la population
L’étude de la structure par age montre une prédominance des plus de 15 ans qui représentent
60,3% de l’effectif total. La répartition par sexe laisse apparaître une légère supériorité
numérique des hommes qui constituent 51% de la population contre 49% de femmes.
Sur le plan religieux, on note une forte présence de musulmans qui représentent 96,9% de
l’échantillon. Les chrétiens et les protestants sont faiblement représentés avec respectivement
1,2% et 0,1% de l’effectif.
La population est caractérisée par une pluralité ethnique avec cependant une forte
prédominance des bambaras qui représentent 41,2% de l’échantillon.
Graphique 1 : Répartition ethnique de la population de l’échantillon
3,3%1,1%
41,2%
8,5%
16,2%
1,6%2,3%
8,1%
2,1%3,3%
0,7%
11,7%
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
NR
Forgeron
Bam
bara
Malinké
Peul
Bozo
Dogon
Sarakholé
Sonrhai
Sénoufo
Bobo
Autres
Source : Enquêtes ménages, WaterAid, 2007
2.2.3 Niveau d’instruction de la population
D’après les résultas de l’enquête, le taux de scolarisation1 est de 85,7%. Ce taux relativement
élevé est significatif de l’importance de la scolarisation sur l’ensemble de la commune.
Cette importance du taux de scolarisation peut être attribuée au caractère urbain de la
commune mais aussi à sa localisation dans la capitale du pays.
1. Le taux de scolarisation est le rapport entre le nombre d’enfants inscrits à l’école sur la population scolarisable
(c'est-à-dire les enfants âgés de 6 à 15 ans).
13
Tableau 4: Scolarisation des enfants de 6 à 15 ans
Village
garçons 6-15ans Filles 6-15ans
Nombre Inscrits
ecole
Réguliers
école Nombre
Inscrits
ecole
Réguliers
école
BANANKABOUGOU 192 173 162 176 161 165
DIANEGUELA 105 66 64 66 54 57
FALADIE 108 78 66 65 61 60
MAGNANBOUGOU 149 152 139 122 119 113
MISSABOUGOU 55 47 45 48 46 45
NIAMAKORO 296 179 174 152 186 160
SENOU 228 186 196 208 167 179
SOGONIKO 50 50 50 50 50 50
SOKORODJI 57 47 47 57 54 53
YIRIMADJO 153 131 124 127 104 104
TOTAL 1393 1109 1067 1071 1002 986
Source : Enquêtes ménages, WaterAid 2007
L’analyse des données scolaires selon le sexe, montre que le taux de scolarisation est plus
élevé chez les filles où il est largement au dessus de la moyenne communale car se situant à
93,5%. Chez les garçons, ce taux est de 79,6%.
2.3 Activités et ressources
Les populations de la commune VI mènent plusieurs activités économiques qui leur procurent
des revenus. Ces derniers leur permettent de faire face aux différents besoins du ménage.
2.3.1. Les activités
L’analyse de la typologie des activités montre une forte présence des activités de services, de
commerce et d’artisanat au détriment des activités agropastorales. La prédominance du
secteur tertiaire est due à la position de carrefour que constitue la commune et à la présence de
plusieurs équipements et infrastructures de dimension nationale (les halles de Bamako, la gare
routière de Sogoniko et l’aéroport international de Bamako-Sénou).
Le secteur primaire qui occupe 16,2% des ménages, concerne les activités maraîchères
pratiquées sur les berges du fleuve ainsi que l’élevage.
Figure 1 : Occupations principales des chefs de ménage de l’échantillon
14
2,4%
12,7%
3,5%
18,6% 17,5%
4,6%
29,6%
10,8%
0
5
10
15
20
25
30
NR
Agriculteur
Eleveur
Fonctionnaire
Com
merçant
Ménagère
Artisant/O
uvrier
Autres
Source : Enquêtes ménages, WaterAid 2007
2.3.2 Ressources des populations de la commune
L’étude portant sur les ressources des ménages de la commune VI montre que les revenus
annuels sont très faibles et ne permettent pas aux ménages de couvrir leurs besoins
quotidiens. En effet, dans tous les quartiers de la commune, le revenu annuel des ménages est
largement en deçà des dépenses.
15
Carte 3 : Revenus et dépenses annuelles de la commune VI
16
L’analyse de la structure des dépenses montre que l’alimentation occupe une bonne place car
elle représente 29,0% des dépenses mensuelles des ménages. Les dépenses relatives à la santé
(27,2%) et à l’éducation (22,5%) sont également très importantes. Les autres dépenses des
ménages concernent l’habillement (15,6%), le loyer (3,1%), le transport (1,1%) et les
cérémonies socioculturelles (0,8%).
Le diagnostic participatif a permis d’avoir une idée sur la perception de la pauvreté par les
populations locales. La pauvreté a été appréciée à travers plusieurs critères tels que
l’insécurité alimentaire, les difficultés d’accès à l’eau potable, aux infrastructures
d’assainissement, l’enclavement, le type d’activité, etc.
La classification des localités selon le niveau de pauvreté montre que se sont les quartiers de
Sénou, Niamakoro, Yirimadjo, Dianéguéla, Sokorodji et Missabougou, qui sont plus touchés
par le phénomène de la pauvreté. Les quartiers de Sogoniko et de Faladié, compte tenu de
l’importance de leurs équipements et infrastructures et de leur position géographique sont
moins touchés par la pauvreté.
17
INSEREZ CARTE PROFIL DE LA PAUVRETE
18
SYNTHESE DU DIAGNOSTIC DES DONNEES GENERALES
La commune VI est la plus peuplée du district de Bamako avec de fortes concentrations
humaines notamment dans sa partie Ouest. La population, musulmane à 96,9% est
caractérisée par sa diversité ethnique avec toutefois une prédominance des bambaras qui
constituent le groupe ethnique majoritaire.
Du fait du caractère urbain de la commune et de son implantation dans la capitale, le taux de
scolarisation est très élevé car se situant à 85,7%. Ce taux est plus important chez les filles où
il est de 93,5%.
Le diagnostic portant sur les activités économiques montre une prédominance du secteur
tertiaire qui occupe 65,4% des ménages de l’échantillon. Les activités agricoles et pastorales
sont faiblement développées. Néanmoins, elles procurent des revenus aux populations locales.
Les enquêtes de terrain ont par ailleurs, révélé que les revenus sont d’une manière générale
très faibles et ne permettent pas aux habitants de couvrir leurs besoins quotidiens encore
moins de prendre en charge certaines dépenses liées à l’eau, l’hygiène et à l’assainissement.
En effet, les conditions d’hygiène et d’assainissement sont dans une certaine mesure
tributaires de la situation économique et financière des ménages.
19
DEUXIEME PARTIE : SITUATION DES SECTEURS DE L’EAU, DE
L’ASSAINISSEMENT ET DE L’HYGIENE
La forte croissance démographique dans un contexte de rareté des ressources financières et
d’insuffisance des équipements sociaux de base, a créé dans la commune VI du district de
Bamako, des difficultés de différents ordres. Parmi celles-ci, l’accès à l’eau potable et aux
infrastructures d’assainissement.
3-1 Situation en eau potable
L’analyse de la situation en eau potable dans la commune se fait à travers l’identification des
points d’approvisionnement en eau, l’étude de leur accessibilité, ainsi que l’appréciation du
taux de couverture des besoins en eau.
3-1-1 Accès à l’eau
Principales sources d’approvisionnement en eau
Les enquêtes de terrain ont révélé que les points de distribution modernes sont les principales
sources d’approvisionnement en eau des populations. Ainsi, vu l’insuffisance de ces points
d’eau modernes, les populations éprouvent beaucoup de difficultés pour satisfaire leurs
besoins en eau. Cette situation pousse d’ailleurs certains ménages à faire recours, notamment
en hivernage, aux sources d’eau non potables.
Tableau 1 : Sources d’approvisionnement en eau en saison sèche
Principales sources
d'approvisionnement en
eau
En saison sèche En hivernage
Effectifs Fréquence Effectifs Fréquence
Non réponse 16 2,1% 129 17,0%
Forage 17 2,3% 20 2,6%
Borne fontaine 420 55,8% 400 52,7%
Branchement privé 191 25,4% 187 24,6%
Puits modernes 123 16,3% 0 0%
Source non potable 3 0,4% 22 2,9%
TOTAL 635 100% 631 100%
Source : Enquêtes ménages, WaterAid 2007.
Accessibilité des points d’eau
D’après les résultats du diagnostic, près de la moitié des ménages de l’échantillon fait moins
de 500m pour accéder aux points d’eau. La situation est toutefois, plus difficile dans certains
ménages. En effet, dans les quartiers de Magnanbougou, Faladjé et Dianéguéla, plusieurs
20
ménages parcourent plus de 500 m, tandis qu’à Yirimadjo et Niamakoro, la plupart des
ménages se situent à plus de 1 km des points d’eau.
Tableau 2 : Distance séparant les lieux d’habitation aux sources d’eau
Distance à la principale
source d'eau
En saison sèche En hivernage
Effectifs Fréquence Effectifs Fréquence
Non réponse 255 33,9% 263 34,9%
moins de 500m 346 45,9% 342 45,4%
500m à 1km 83 11,0% 91 12,1%
plus de 1km 69 9,2% 57 7,6%
T OTAL 753 100% 630 100%
Source : Enquêtes ménages, WaterAid 2007.
21
INSERER CARTE DISTANCE À PARCOURIR
22
Le temps mis pour la collecte de l’eau varie suivant la distance à parcourir et la nature du
point d’eau. Tableau 3 : Temps mis pour la collecte de l’eau
Temps mis pour la
collecte de l'eau
En saison sèche En hivernage
Effectifs Fréquence Effectifs Fréquence
Non réponse 261 34,70% 266 35,3%
Moins de 15mn 261 34,70% 281 37,3%
15mn à 30mn 137 18,20% 139 18,5%
plus de 30mn 94 12,50% 67 8,9%
TOTAL 753 100% 753 100%
Source : Enquêtes ménages, WaterAid 2007
Il ressort des résultats du diagnostic que les populations de la commune font en moyenne
23mn pour collecter l’eau. D’ailleurs, c’est seulement dans le quartier de Niamakoro, que les
populations mettent plus de 30mn pour collecter l’eau. Cette situation s’explique par
l’éloignement des points d’eau qui se situent en moyenne à 1480m des habitations.
En ce qui concerne l’accessibilité financière, les enquêtes ont révélé que près de ¾ des chefs
de ménage interrogés payent l’eau dont le prix varie de 425630 f en saison sèche, à 404958 f
en hivernage . Les modalités d’accès sont très nombreuses mais le payement à la bassine est la
pratique la plus courante.
Tableau 4 : Conditions d’accès à l’eau potable
Conditions d'accès
En saison sèche En hivernage
Effectifs Fréquence Effectifs Fréquence
Non réponse 176 14,7% 216 28,38%
Payant au récipient 394 49,0% 355 46,65%
Contribution forfaitaire mensuelle 10 4,1% 8 1,05%
Contribution forfaitaire annuelle 4 0,3% 3 0,39%
facturation mensuelle (Branchement
privé) 180
31,9% 179 23,52%
TOTAL 764 100,0% 761 100%
Source : Enquêtes ménages, WaterAid 2007
D’une manière générale, le coût de l’eau est jugé très cher par les populations car 42,9% des
personnes interrogées estiment que le coût de l’eau n’est pas à leur portée. Néanmoins, 31,1%
de l’échantillon, jugent le coût abordable.
3-1-2 Couverture des besoins en eau
Consommation domestique en eau
Elle prend en compte l’eau utilisée par les ménages pour la boisson, la lessive, la cuisine et la
toilette. La consommation domestique en eau des ménages est difficile à estimer, mais en
23
s’appuyant sur la facture d’eau pour les propriétaires de branchements privés et le nombre de
bassine utilisée journalièrement, on peut avoir une idée sur la quantité d’eau consommée par
les différents ménages.
Tableau 5 : Quantité d’eau consommée par les ménages de l’échantillon
Quantité eau
En saison sèche En hivernage
Effectifs Fréquence Effectifs Fréquence
Non réponse 51 6,80% 70 9,30%
Moins de 10 litres 15 2,00% 18 2,40%
De 10 à 35 litres 30 4,00% 53 7,00%
de 35 à 50 litres 48 6,40% 78 10,40%
de 50 à 100 litres 170 22,60% 201 26,70%
plus de 100 litres 439 58,30% 333 44,20%
TOTAL 753 100% 753 100%
Source : Enquêtes ménages 2007
D’après les résultats de l’enquête, la quantité d’eau consommée est de 14 litres par jour et par
personne. Toutefois, cette moyenne cache d’importantes disparités car la consommation
journalière par personne est inférieure à 10 litres dans les quartiers de Niamakoro, Sokorodji
et Yirimadjo, alors qu’elle dépasse les 18 litres dans les quartiers de Missabougou et de
Banankabougou.
La moyenne communale de 14 litres par personne et par jour, largement en deçà de la norme
de l’OMS qui est de 35 litres par personne et par jour, traduit les problèmes d’accès à l’eau
auxquels sont confrontées les populations de la commune VI du district de Bamako. C’est
pourquoi, il urge de mettre en place des ouvrages hydrauliques pour faciliter l’accès à l’eau
des populations de la commune.
Niveau de satisfaction des besoins en eau
Le niveau de satisfaction des besoins en eau est apprécié à travers l’analyse du taux de
couverture des besoins en eau. De ce point de vue, les résultats du diagnostic ont révélé que la
quantité d’eau disponible ne permet pas de couvrir les besoins en eau des populations.
24
CARTE : TAUX DE COUVERTURE EN EAU
25
Les habitants de la Commune VI du district de Bamako sont donc confrontés à d’énormes
difficultés en matière d’accès à l’eau potable. D’ailleurs, le diagnostic portant sur la
perception des populations sur les contraintes d’accès à l’eau révèle que c’est seulement dans
les quartiers de Faladié et de Sogoniko que les contraintes d’accès à l’eau potable sont faibles.
En effet, les quartiers de Sénou, Niamakoro, Yirimadjo, Dianéguéla et Sokorodji sont
confrontés à d’énormes difficultés en matière d’accès à l’eau potable.
INSERZ CARTE : Classification des quartiers selon les contraintes d’accès à l’eau
potable
Dans tous les quartiers de la commune, la consommation domestique en eau des populations
est largement en deçà des recommandations de l’OMS. Cette situation confirme la nécessité
de la mise en place d’infrastructures hydrauliques dans la commune. Celles-ci pourront
contribuer au développement socio-économique de la localité. En effet, le temps perdu par les
populations, les femmes notamment, dans la collecte de l’eau pourrait être utilisé pour le
développement d’activités génératrices de revenus comme le petit commerce, le maraîchage
et la teinture.
3.2 Accès aux infrastructures d’assainissement et conditions d’hygiène
L’étude du niveau d’assainissement de la commune se fait à travers l’analyse du taux de
latrinisation, du taux d’utilisation des latrines, et des systèmes d’évacuation des déchets
ménagers. Les conditions d’hygiène quant à elles seront appréciées à travers les pratiques et
comportements des populations.
3-2-1 Accès et utilisation des infrastructures d’assainissement
Accès aux infrastructures d’assainissement
L’étude portant sur le système d’évacuation des excrétas montre que le taux de latrinisation
est très satisfaisant. En effet, sur les 753 ménages de l’échantillon, 747 disposent de lieu
d’aisance, soit un taux de latrinisation de 99,2%. D’ailleurs la plupart des ménages de la
commune disposent de plusieurs lieux d’aisance. L’importance du taux de latrinisation
s’explique par le caractère urbain de la commune et son implantation dans la capitale.
Les latrines recensées dans la commune sont de divers types. On note toutefois, une
prédominance des latrines ordinaires qui représentent 59,6% de l’échantillon. Elles sont
suivies par les latrines traditionnelles avec 25,4%. Les autres types de lieux d’aisance sont les
latrines à chasse d’eau (5,3%), les sanplat (5,2%), les VIP (2,5%) et les Ecosan (0,3%).
26
Par ailleurs, les enquêtes de terrain ont révélé que la grande majorité de ces latrines a été
construite par les populations elles mêmes sans l’appui de partenaires car seuls 1,7% des chefs
de ménage interrogés affirment avoir bénéficié de l’appui de projet. Cet appui se fait souvent
sous la forme de subvention ou d’appui technique et matériel.
Utilisation des infrastructures d’assainissement
D’après les résultats du diagnostic, sur les 753 ménages de l’échantillon, 727 utilisent leurs
latrines. Ce qui fait un taux d’utilisation de 96,5%. Dans tous les quartiers, à l’exception, de
Sénou et Sogoniko, le taux d’utilisation est supérieur à 70%. L’analyse du taux d’utilisation
selon le sexe montre qu’il est en faveur des femmes (80,9) contre 77,8% chez les hommes.
Gestion des déchets solides et liquides
Dans le domaine de l’assainissement, le diagnostic a révélé l’existence de pratiques et de
comportements qui traduisent la prise en considération des populations de leur cadre de
vie. En effet, dans plus de la grande moitié des ménages, les déchets solides sont déversés
dans des poubelles. Toutefois, 29,4% des ménages font recours à des systèmes
inappropriés, à savoir le déversement des ordures dans la cour et la rue.
Tableau 6/ Gestion des déchets solides et liquides
Déchets solides Effectifs Fréquence Eaux usées
Effectifs
Fréquence
Non réponse 6 0,78% Non réponse 4 0,50%
Dans la cour 120 15,56% dans la cour 129 17,10%
dans la rue 107 13,87% dans la rue 407 54,10%
dans les poubelles 474 61,48% dans le caniveau 93 12,40%
dans les fosses compostières 47 6,10% puisard 67 8,90%
Autres 17 2,20% fosse septique 46 6,10%
TOTAL 771 100,0% autres 7 0,90%
TOTAL 753 100%
Source : Enquêtes ménages, WaterAid, 2007
En ce qui concerne le traitement des eaux usées, la pratique la plus courante est le
déversement dans la rue et dans la cour des concessions. Seule une faible proportion de
ménages interrogés fait recours à un système d’évacuation approprié.
L’étude de la gestion des déchets liquides et solides révèle l’existence de pratiques propices à
la dégradation du cadre de vie et à la prolifération de maladies d’origine hydrique. En effet, le
27
déversement des déchets ménagers dans la rue et la cour est favorable à la prolifération de
vecteurs de maladies comme le paludisme.
3-2-2 Conditions générales d’hygiène
Les conditions d’hygiène sont généralement tributaires d’une part de la qualité de l’eau et
d’autre part des conditions de conservation et d’utilisation de l’eau consommée dans les
ménages. Ainsi, l’analyse de la qualité de l’eau nous permettra de déterminer les rapports
entre l’eau, l’hygiène et la santé.
Appréciation de la qualité de l’eau
L’appréciation de la qualité de l’eau se fait à travers plusieurs critères tels que le goût (douce,
salée) et l’apparence (limpide, trouble).
Tableau 7 : Appréciation de la qualité de l’eau consommée selon les saisons
Satisfait de la qualité de
l’eau consommée
En saison sèche En hivernage
Effectifs Fréquence Effectifs Fréquence
Non réponse 108 14,30% 83 11,00%
Oui 620 82,30% 639 84,90%
Non 25 3,30% 31 4,10%
TOTAL 753 100% 753 100%
Dans l’ensemble, les populations ont une bonne appréciation de la qualité de l’eau. La bonne
qualité de l’eau s’explique dans une certaine mesure par la nature des points
d’approvisionnement. En effet, plus de ¾ des ménages de notre échantillon
s’approvisionnement à partir de points de distribution modernes. Les raisons expliquant la
non satisfaction de la qualité de l’eau sont généralement liées à la présence d’éléments
troubles ou encore au goût de l’eau (salé).
Modes de stockage de l’eau
Les populations de la commune VI sont conscientes des dangers liés à la consommation
d’une eau polluée. C’est pourquoi, aussi bien les ustensiles de transport que de
conservation de l’eau de boisson sont couverts dans la grande majorité des ménages de
notre échantillon. En outre, ces récipients de stockage de l’eau de boisson sont nettoyés
tous les jours dans 93,4% des ménages.
Tableau 8 : Utilisation de l’eau
Récipients eau de boisson sont ils
couverts
Récipients de
transport
Récipients de
stockage
28
Effectif Fréquence Effectif Fréquence
Non réponse 30 4,00% 19 2,50%
Oui 575 76,40% 728 96,70%
Non 148 19,70% 6 0,80%
TOTAL 753 100% 753 100%
Source : Enquêtes ménages, WaterAid, 2007
Pratiques et comportements des ménages
Le diagnostic a révélé l’existence de plusieurs pratiques pouvant contribuer à la dégradation
des conditions sanitaires des populations. En effet, dans la plupart des ménages, seule une
faible proportion de personnes se lave les mains avec du savon avant de manger. De même, le
lavage des mains avec du savon après défécation n’est pas une pratique courante dans les
ménages. En outre, plus de la moitié des femmes et les jeunes filles ne se lave pas les mains
avec du savon après nettoyage anal des enfants. Ces comportements constituent des facteurs
favorables à la prolifération de maladies comme la diarrhée et le choléra.
Les conditions d’hygiène, les pratiques et comportements des populations en matière
d’assainissement ont des répercussions négatives sur les conditions de vie des populations.
D’ailleurs, l’analyse de la typologie des maladies les plus récurrentes montre un lien étroit
avec un environnement malsain.
Tableau 9 : Maladies d’origine hydrique.
MALADIES HYDRIQUES Effectifs Fréquence
Non réponse 148 11,83%
Diarrhées 173 13,83%
Gale 71 5,68%
Bilharziose 115 9,19%
fièvre typhoïde 107 8,55%
Choléra 81 6,47%
ver de guinée 11 0,88%
Trachome 32 2,56%
Paludisme 506 40,45%
Autres 7 0,56%
TOTAL 1251 100%
Source : Enquêtes ménages, WaterAid 2007
3- 3- DYNAMIQUE ACTUELLE DU JEU DES ACTEURS
29
L’étude de la dynamique du jeu des acteurs a été faite à partir des données du diagnostic
participatif, obtenues grâce à l’application des outils de la MARP comme l’ISS (Interview
semi-structurée) et le diagramme de Venn. Cette analyse permet de connaître le niveau
d’encadrement et de partenariat des populations locales ainsi que leur capacité à servir de
relais efficaces dans l’exécution des actions de développement.
3- 3- 1 Les acteurs en jeu
Le diagnostic portant sur le tissu associatif a révélé l’existence de plusieurs organisations
communautaires, qui oeuvrent à côté du conseil communal, des services déconcentrés de
l’Etat et des partenaires extérieurs pour l’impulsion du développement socio-économique de
la Commune VI.
- Les acteurs institutionnels
Les acteurs institutionnels sont constitués par le conseil communal et les services techniques
de l’Etat.
Les services techniques de l’Etat, il s’agit du SACPN, de la brigade de l’hygiène, de
la BUPE, EDM, DRACPN, DSUVA, etc. Ces différents services jouent le rôle d’appui
conseil. En effet, ils assistent techniquement le conseil communal et les partenaires au
développement dans le cadre de la mise en place des projet/programmes sectoriels.
Le conseil communal : la décentralisation confère aujourd’hui des pouvoirs réels au
conseil communal qui devient le principal acteur du développement local. Il est chargé
de définir et de mettre en œuvre avec l’implication des populations et l’aide de ses
partenaires, les actions de développement socio-économique dans la commune.
Le conseil communal de la Commune VI est composé de 45 membres répartis dans
cinq (5) partis politiques : ADEMA (14 conseillers), MPR (9 conseillers), RPM (9
conseillers), UDD (6 conseillers) et URD (7 conseillers).
Le COGEVAD, il s’agit d’un comité mis en place par le conseil communal en juillet
2000. Il regroupe tous les acteurs intervenant dans le domaine de l’assainissement en
Commune VI (conseil communal, GIE d’assainissement, CAFO, comités de salubrité,
coopératives des maraîchers, services techniques de la mairie, etc). Ce comité qui
bénéficie de l’appui de la coopération allemande, a comme principal objectif
d’améliorer le cadre de vie des populations de la commune à travers une gestion
intégrée des déchets et une valorisation importante des ordures ménagères. Le comité
a organisé des journées mensuelles de salubrité et a réalisé plusieurs autres activités
d’assainissement dans la commune.
-Les partenaires au développement
30
Le diagnostic portant sur la dynamique partenariale a révélé l’existence de plusieurs
projets et programmes de développement dans la commune. Ces projets interviennent dans
les secteurs de l’hydraulique, l’hygiène/l’assainissement, l’agriculture, le micro crédit et
l’éducation.
Dans le secteur de l’hydraulique, la coopération luxembourgeoise à travers son
agence, Lux développement, a réalisé 18 BF à Missabougou. Le PDSU a réalisé 8 BF
dans le quartier de Yirimadjo. Dans le même quartier, l’ONG malienne ADDA a mis
en place deux forages. AMASBIF pour sa part a élaboré un programme quinquennal
(2006-2011) de financement de BF dans la commune.
Dans les secteurs de l’hygiène/assainissement, plusieurs partenaires interviennent
dans ces domaines. Il s’agit de l’AFD qui a réalisé 462 puisards dans la commune, de
l’ONG allemande DED qui apporte son appui technique et financier au COGEVAD et
aux GIE d’assainissement (dons de matériels). On peut également citer le service
néerlandais pour le développement (SNV) qui à travers son appui technique, matériel
et financier joue un rôle important dans l’assainissement de la commune. L’ONG
GUAMVINA pour sa part a appuyé la commune dans la réalisation de caniveaux
tandis que Lux développement a organisé des journées de sensibilisation sur l’hygiène
et réalisé 300 puisards.
Dans le domaine de l’éducation, nous avons l’ONG PAOEFEM et Lux
développement qui ont financé la construction d’établissements scolaires (écoles et
garderie).
- Le mapping organisationnel
Le diagnostic organisationnel a révélé l’existence d’un tissu associatif assez étoffé avec la
présence de nombreuses organisations communautaires de base. L’objectif de ces différentes
OCB est d’impulser le développement socio-économique de la commune. Parmi les OCB,
nous avons :
La CAFO, il s’agit de la coordination des associations féminines. Les associations de
femmes interviennent dans tous les secteurs de la vie socio-économique (teinture,
maraîchage, assainissement, etc). Elles participent aux comités de salubrité et jouent
un rôle important dans l’assainissement de la commune.
Les AUE, ces associations qui regroupent les usagers de l’eau, s’occupent de
l’entretien et de la gestion des points d’eau.
31
Les comités de salubrité, mis en place dans tous les quartiers, ils organisent des
journées de salubrité le premier samedi de chaque mois
Les GIE d’assainissement, au nombre de 23, travaillent en étroite collaboration avec la
mairie. Ils assurent la collecte primaire des ordures ménagères.
Les autres associations, elles concernent les structures qui s’activent dans les domaines
de l’éducation, l’artisanat, la pêche, le maraîchage, la santé, etc. Ces associations
participent activement au développement de la commune.
3- 3- 2 Les mécanismes de bonne gouvernance
L’appréciation des principes de bonne gouvernance sera faite à travers la municipalité, le
contrôle citoyen et les organisations communautaires de base.
En ce qui concerne, la municipalité, la bonne gouvernance a été appréciée à travers le
respect ou non du principe d’imputabilité, c'est-à-dire, le devoir pour le conseil
municipal de rendre compte de ses actions. Le diagnostic participatif a révélé que ce
principe est bien respecté par le conseil, qui informe régulièrement les citoyens de ses
activités, et les invite à participer aux sessions. En outre, il procède à l’affichage des
comptes rendus de ses activités annuelles et du budget. Par ailleurs, le conseil
municipal organise des assemblées générales pour le compte rendu de la session
budgétaire.
Concernant le contrôle citoyen, qui est le désir des citoyens de connaître le
déroulement des activités du conseil, il est effectif. En effet, les chefs de quartiers et
certaines OCB participent aux sessions du conseil. Aussi, il existe des cadres de
concertation qui exercent un contrôle mensuel sur les activités de la municipalité. A
cela s’ajoute, la participation des populations à l’élaboration du budget et aux activités
mises en œuvre par le conseil.
Concernant les OCB, l’analyse des principes de bonne gouvernance s’est fondée sur
leur organisation, fonctionnement, et les modalités de renouvellement du bureau.
Le diagnostic a montré que la plupart des associations jouissent d’une reconnaissance
juridique et comptent un bureau exécutif bien structuré qui tient des réunions
périodiques. A cela, il faut ajouter la bonne gestion des ressources financières.
Toutefois, les périodes de renouvellement des bureaux ne sont pas respectées et le
renouvellement des membres se fait par désignation dans la plupart des OCB.
SYNTHESE DE LA DEUXIEME PARTIE DU DIAGNOSTIC
L’analyse de la situation en matière d’accès à l’eau montre que les populations sont
confrontées à d’énormes difficultés d’approvisionnement en eau potable dues à l’insuffisance
des points d’eau dans la commune. A cela s’ajoute l’éloignement des sources
d’approvisionnement notamment dans les quartiers de Yirimadjo, Niamakoro, et dans une
moindre mesure Faladjé, Magnanbougou et Dianéguéla. Les problèmes d’approvisionnement
en eau dans la commune VI se posent également en terme d’accessibilité financière car une
bonne partie des chefs de ménages interrogés estiment que le coût de l’eau est très cher.
En raison de toutes ces difficultés, la consommation domestique en eau des populations, de 13
litres par personne et par jour, est largement en deçà des recommandations de l’OMS.
32
Dans le domaine de l’hygiène et de l’assainissement, les enquêtes ont révélé l’existence de
plusieurs pratiques favorables à la promotion de l’hygiène. Ces bonnes pratiques peuvent être
appréciées à travers les modes de conservation et de stockage de l’eau de boisson. En outre, le
taux de latrinisation de l’ordre de 99,2% est satisfaisant.
Toutefois, des pratiques favorables à la promotion d’un environnement malsain ont été notées.
En effet, le déversement des déchets et des eaux usées domestiques dans la rue et la cour des
concessions sont des pratiques très courantes chez les ménages de la Commune VI.
Le déversement des déchets ménagers dans la rue et la cour des concessions, et la faible
couverture des besoins en eau des populations sont propices à la dégradation du cadre de vie
et à la prolifération de maladies d’origine hydrique comme le paludisme, le choléra, la
diarrhée, etc.
Dans le domaine de la gouvernance locale, le diagnostic a révélé l’existence de plusieurs
acteurs institutionnels, des ONG et programmes de développement, et des OCB qui
concourent à côté du conseil communal pour l’impulsion du développement socio-
économique de la commune.
Cette dynamique organisationnelle et partenariale ainsi que le respect de certains principes de
bonne gouvernance constituent un atout de taille pour le développement de la commune d’une
manière générale, et l’amélioration de la situation en matière d’eau, d’hygiène et
d’assainissement dans la Commune VI du district de Bamako.
33
4- CONCLUSION/RECOMMANDATIONS
Le diagnostic participatif a révélé l’existence de plusieurs contraintes qui entravent l’accès
des populations à l’eau potable et aux infrastructures d’hygiène et d’assainissement. Pour faire
face à ces différentes contraintes, il est nécessaire :
D’améliorer l’accès à l’eau potable
D’améliorer l’accès aux infrastructures d’assainissement
De promouvoir la bonne gouvernance
Ces trois actions ne sont pas indépendantes les unes des autres. En effet, plusieurs études ont
montré la nécessité d’intégré les secteurs Eau/ Hygiène/ Assainissement. La promotion de la
bonne gouvernance, permettra une meilleure gestion des ouvrages hydrauliques et
d’assainissement. C’est pourquoi, ces actions doivent être inscrites dans une stratégie
intégrée.
4- 1- Amélioration de l’accès à l’eau
Principes d’action
Le diagnostic a révélé que les habitants de la commune sont confrontés à plusieurs contraintes
en matière d’accès à l’eau potable. Cette situation consécutive à l’insuffisance des forages,
des bornes fontaines et des branchements privés entrave considérablement le développement
économique et social de la commune. Pour améliorer la situation, les populations locales et le
conseil communal ont répertorié lors de l’atelier de programmation plusieurs actions.
Les principales actions retenues sont les suivantes :
L’implantation de bornes fontaines (BF)
La réhabilitation de forages
L’extension du réseau EDM
34
4- 2- Amélioration de l’assainissement et de l’hygiène
Principes d’action
La commune VI est confrontée à plusieurs contraintes en matière d’assainissement.
L’insuffisance des infrastructures de collecte et d’évacuation des déchets solides et liquides, et
les mauvais comportements des populations en matière d’assainissement entraînent une
dégradation du cadre de vie et la prolifération de plusieurs maladies d’origine hydrique. C’est
pourquoi, il est important d’augmenter les infrastructures d’assainissement et de renforcer les
campagnes de sensibilisation des populations sur les principes d’hygiène.
Actions à mener
Les principales actions répertoriées sont les suivantes :
L’équipement des GIE en matériels d’assainissement
L’aménagement de dépôts d’ordures
La dotation des ménages en poubelles
La création de centres de recyclage des déchets solides
La création de mini-égouts
La réalisation de puisards
La création de centres de traitement des eaux usées des teinturières
La réalisation de toilettes publiques
La réalisation de collecteurs
La réalisation de caniveaux
L’organisation de campagnes de fumigation
L’organisation de campagnes de sensibilisation
4- 3- La promotion de la gouvernance
Principes d’action
La gouvernance locale est animée par les structures communautaires et le conseil
communal. Cependant, le diagnostic a montré que ces acteurs locaux sont limités dans
leurs différentes actions par des insuffisances techniques, matérielles et
organisationnelles. D’où la nécessité de renforcer leurs capacités pour les rendre plus
performantes dans la gestion des affaires communautaires.
Actions à mener Les principales actions retenues sont :
La formation et recyclage du personnel de la mairie
La formation des élus sur les textes de la décentralisation
La formation des GIE en assainissement
La formation des comités de salubrité (C.S) en assainissement
35
ANNEXE
Tableau 10 : Catégorisation des localités de la commune
Localités
Population
Nombre
de
ménages
Banankabougou 15500 2583
Dianeguela 12584 2097
Faladie 38569 6428
Magnanbougou 50236 8372
Missabougou 4360 726
Niamakoro 77938 12989
Senou 21630 3605
Sogoniko 22816 3802
36
Sokorodji 12415 2069
Yirimadjo 8376 1396
TOTAL 264524 44067
Source : Enquêtes ménages, WaterAid 2007
Tableau : REPARTITION PAR AGE ET PAR SEXE DES PERSONNES DE L'ECHANTILLON
VILLAGES H+15ans F+15ans H-15ans F-15ans Total
BANANKABOUGOU 503 465 272 307 1547
DIANEGUELA 268 223 135 117 743
FALADIE 371 366 237 219 1193
MAGNANBOUGOU 344 308 204 228 1084
MISSABOUGOU 172 106 118 101 497
NIAMAKORO 692 640 377 402 2111
SENOU 381 386 347 349 1463
SOGONIKO 519 482 278 338 1617
SOKORODJI 190 178 90 111 569
YIRIMADJO 332 297 284 247 1160
TOTAL 3772 3451 2342 2419 11984
Tableau : Répartition des écoles de la Commune par quartier
QUARTIER
ECOLES PUBLIQUES
ECOLES
PRIVEES
ECOLES COMMUNAUTAIRES
1er 2è TOTAL TOTAL 1er 2è Cycle complet
TOTAL
Dianéguéla
2
1
3
5
0
0
0
0
Faladiè
7
3
10
29
0
0
0
0
Missabougou
1
1
2
4
0
0
0
0
Niamakoro
5
4
9
56
2
0
2
7
Senou
4
2
6
26
1
1
0
1
Yirimadio
8
20
1
0
0
1
Banankaboug
ou
6
3 9 8
0 0 0 0
Magnanbougo
u
6
3 9 14
1 0 1 2
Sogoniko 7
3 10 12
1 0 0 1
Sokorodji 2
1 3 4 1 0 0 1
37
Total général
69
140
13
Tableau : Répartition des écoles par CAP
CAP Quartiers couverts
Nombre d’écoles Publiques Privées Communautaires
Faladiè
Dianéguéla, Missabougou, Faladiè, Yirimadio, Senou et Niamakoro
38
140
9
Banankabougou
Magnambougou, Sogoniko, Bananbougou et Sokorodji
31
38
4