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8/7/2019 L’intention phonétique III. http://slidepdf.com/reader/full/lintention-phonetique-iii 1/20 Cahiers Caribéens d’Egyptologie n o 11 février-mars 2008 L’intention phonétique III. Le potier et le scribe. Potmarks et  powermarks prédynastiques : du côté des auteurs.  Alain Anselin Université des Antilles-Guyane Introduction. L’époque proto-dynastique égyptienne connaît un développement d’inscriptions que nous avons proposé de distinguer en potmarks et en powermarks ( A.Anselin,2007). Si la plupart ont pour contexte l’archéologie funéraire des élites, potmarks et powermarks ne sont pas pour autant distribués sur les mêmes supports. Poteries pour les premiers, variété croissante d’artefacts –de powerfacts pour les seconds, y inclus des vases de pierre  imités des poteries. Des groupes de signes attestés sur les potmarks se retrouvent sur les sceaux. Après avoir relevé l’association de O49, nwt et R8, nr, sur pas moins de 14 potmarks de wine jars, dont une peut être datée de l’Horus Den, Edwin van den Brink note qu’une impression de sceau protodynastique trouvée sur le site Hk6 de Hierakonpolis répète cette combinaison. «The occurrence of the same combination of signs on a seal impression on the one hand, and incised on storage jars on the other, raises the question of what exactly was the function and meaning of these potmarks » ( E.van den Brink 1992,265). Des serekhs se retrouvent aussi sur des poteries. Karla Kroeper évoquant les potmarks du site de Minshat Abu Omar dans le delta oriental de l’Egypte prédynastique constate que «whereas a great majority of marks consists of abstract strokes or singular signs, some few early inscriptions (i.e serekhs and a collection of signs representing early hieroglyph inscriptions) are also present (….)”. “The most frequently occurring signs are the wt signs (squares) occurring together with a second sign (41 times), two lines (34 times), crosses (30 times), 3 lines (20 times) and nr sign (19 times)» (K.Kroeper, 2000,187-218) : Serekhs avec ou sans faucon Signes de , nr, wt sur des wine-jars Une partie des potmarks et des powermarks des élites de la même époque documente des sémogrammes analogues aux monogrammes bilitères du corpus hiéroglyphique classique. Les deux corpus ne coïncident pas cependant signe

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Cahiers Caribéens d’Egyptologie no 11 février-mars 2008

L’intention phonétique III. Le potier et le scribe. Potmarks et  

powermarks prédynastiques : du côté des auteurs. 

Alain AnselinUniversité des Antilles-Guyane

Introduction. L’époque proto-dynastique égyptienne connaît un développement

d’inscriptions que nous avons proposé de distinguer en potmarks et en

powermarks (A.Anselin,2007). Si la plupart ont pour contexte l’archéologie funérairedes élites, potmarks et powermarks ne sont pas pour autant distribués sur les

mêmes supports. Poteries pour les premiers, variété croissante d’artefacts –de

powerfacts pour les seconds, y inclus des vases de pierre  imités des poteries.

Des groupes de signes attestés sur les potmarks se retrouvent sur les sceaux.

Après avoir relevé l’association de O49, nwt et R8, nt tt t r, sur pas moins de 14

potmarks de wine jars, dont une peut être datée de l’Horus Den, Edwin vanden Brink note qu’une impression de sceau protodynastique trouvée sur le

site Hk6 de Hierakonpolis répète cette combinaison. «The occurrence of the

same combination of signs on a seal impression on the one hand, and incised 

on storage jars on the other, raises the question of what exactly was the

function and meaning of these potmarks» (E.van den Brink 1992,265).Des serekhs se retrouvent aussi sur des poteries. Karla Kroeper évoquant les

potmarks du site de Minshat Abu Omar dans le delta oriental de l’Egypte

prédynastique constate que «whereas a great majority of marks consists of 

abstract strokes or singular signs, some few early inscriptions (i.e serekhs and a collection of signs representing early hieroglyph inscriptions) are also

present (….)”. “The most frequently occurring signs are the h hh h wt signs (squares)

occurring together with a second sign (41 times), two lines (34 times), crosses

(30 times), 3 lines (20 times) and nt tt t r sign (19 times)» (K.Kroeper, 2000,187-218) :

Serekhs avec ou sans faucon Signes de k 3 33 3 , nt tt t r,  h hh h wt  sur des wine-jars 

Une partie des potmarks et des powermarks des élites de la même époque

documente des sémogrammes analogues aux monogrammes bilitères du corpus

hiéroglyphique classique. Les deux corpus ne coïncident pas cependant signe

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pour signe - ils se distinguent par une relative hétérogénéité et indépendance des

potmarks. Ils se différencient aussi par la longueur des libellés iconographiques, unesérie réduite de signes (de un à quatre) d’allure idéogrammatique incisés avant

cuisson pour les potmarks, des suites plus longues pour les powermarks, souvent

inscrites dans des décors complexes portés sur les supports les plus variés,

étiquettes d’ivoire, tablettes, sceaux, peignes, copper adzes, palettes etc…

Les potmarks des jarres des tombes des Dynasties I et II ont en commun

avec les inscriptions les plus anciennes, portées à l’encre sur les poteries,

ou gravées sur des étiquettes d’ivoire de la tombe Uj, Nagada IIIA1, un

type de libellé iconographique où les signes iconiques apparaissent le plus

souvent associés à d’autres signes, avec lesquels il forme des textesiconiques.  Même noté seul, l’idéogramme reste un élément du système

dont il tient sa valeur, et c’est ce système qui doit d’abord être identifié

(A.Anselin, 2004 & 2007). Potmarks et powermarks se distinguent enfin non seulement

entre eux, mais aussi des horizons iconographiques plus anciens, par les

idéogrammes qu’ils emploient.  Ainsi, le répertoire de 77 signes des 2474potmarks établi par Edwin van den Brink pour le proto-dynastique (E. van den

Brink, 1992,282-284) n’a que peu de sémogrammes en commun avec le répertoire

des 78 Schriftzeichen (décompte fait des variantes, jarres et étiquettes

confondues) établi par Gunter Dreyer pour le Nagada IIIA1 (G.Dreyer,1998,183-187).Les powerfacts de la tombe Uj mobilisent surtout des idéogrammes dont les

référents sont la faune -éléphant, scorpion, faucon, la flore, les humains, des

artefacts divers, mais pas de serekh. Beaucoup feront hiéroglyphes plus tard.

Ils sont gravés sur des étiquettes d’ivoire ou inscrits à l’encre à flanc de jarre.

Les potmarks enregistrent d’autres idéogrammes qui deviendront également

classiques dans l’écriture hiéroglyphique (nt tt t r, nwt, mr, k3 33 3 , 3 33 3 bd , etc…), ainsi

qu’un logogramme arbustif peut-être l’arbre i ii i m3 33 3  (potmark-egypt.com, basic signs,

groupe XLII), et parfois des serekhs (K.Kroeper,2000,187). L’objet de ce court article est de contribuer à identifier l’intention phonétique dans

les corpus de powermarks et de potmarks en les replaçant dans le contexte deleur production, qui implique de répondre aux who’s questions (auteurs ou

commanditaires), de définir l’écologie sociale des groupes ou corps auxquels ils

appartiennent, et le rapport social dans lequel ils inscrivent leur activité et ses traces.

Powermarks sur des jarres de la Dynastie 0 et powerfact épousant le même motif idéogrammatique (palette de Ka)

(Source : Francesco Raffaele, http// : members.xoom.it/francescoraf/ )

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 Figure 94. potmark KHD4000. Figure 98. Potmark KHD4005

Storage vessel from Grave 823 with the bori fish prominent in the centre Showing a crocodile or lizard from Grave 970(F.Hassan & G.J.Tassie, 2003 'Site location and history' Kafr H assan Dawood On-Line, http://www.e-c-h-o.org/khd/)

Potmarks proto-dynastiques Corpus des potmarks de Tarkhan constitué par Petrie(Source : potmark-egypt.com Groupe I.63.1 & Groupe III.38.1) (W.M.F.Petrie,1914)

Préalable : Pourquoi ? Le contexte archéologique, tombeaux des rois et des

notables, permet de résoudre en partie cette question. L’inscription trouve sa

motivation dans sa destination. On peut considérer ensemble les potmarks dont l’inventaire accompagne celui des Tombeaux des élites pré- et proto-

dynastiques, et les powermarks, comme des éléments participant del’expression d’un mode de vie - et de mort, l’egyptian way of death et les

cérémoniels funéraires de ses élites, dans une culture qui intègre les

générations, les vivants et les morts. C’est dans ce contexte que l’analyse doit

prendre en compte la matérialité et la socialité des potmarks et des powermarks 

pour identifier leur signification propre mais aussi rendre intelligibles leurs

interactions1. Ils apparaissent ainsi comme les ostraca d’une socialité impliquant

un projet social propre à la culture de référence et de performance dans laquelle

ils sont produits ainsi qu’un rapport social qui en détermine la réalisation.

Qui ? Quel lieu social, quels acteurs - quel rapport social dominant, aussi,

les organise et détermine la formation de deux corps d’arts et de métiers

différents également à l’œuvre dans la production de la déictique funéraire

royale, en atteste le vocabulaire : ik ik ik ik dw qui désigne le potier et zn nn n , lescribe ? Les deux groupes, eux-mêmes stratifiés au sein d’ateliers ou

d’équipes, ne sont pas étanches, en témoignent les marks partagés. Unedialectique mouvante, socio-historique et culturelle, du potier et du scribe,

également attachés, comme métier et comme corps social à la

manifestation du pouvoir royal, conditionne les emplois communs, et les

bassins de référents que chaque groupe, qui les constituent, offre à l’autre.Quoi ?  Des théonymes, des anthroponymes (éventuellement théophores), des

noms de domaines ? Quelles sont les formes et les normes de la libellation

graphique, propres, et/ou partagées ? Les libellés autorisent-ils leur lecture

sémantique et/ou phonétique? Peut-on saisir le moment historique où

l’intention phonétique surgit et se développe, et son lieu social privilégié dans

ce cadre plus général ?

1 Cf. la mise en scène des groupes sociaux dans les contes fang par Jean-Emile Mbot et sa

méthode d’analyse (1974, 651-670). 

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Les potmarks.  Selon leur type de gravure, incision avant ou après

cuisson, les potmarks répertoriées sur les poteries des sites funérairesproto-dynastiques sont supposées être soit l’œuvre des potiers, soit celle des

propriétaires des poteries. «Marks were occasionally found on the pots, but 

were much rarer at Ballas than at Naqada. They were nearly all scratched on

the pots after baking, probably by the owners» (W.M.F.Petrie & G.W.Wainwright, 1896, §21).Les égyptologues ont donc logiquement attribué les marques aux potiers ou

aux propriétaires selon qu’elles sont inscrites avant cuisson ou après : «In the

former case, the marks are more or less deeply incised; in the latter, lightly

scratched through the coloured slip. The former are marked “Potter” on the

plate; the latter “Owner”. (…).The former are most common in the early 

periods » (G.Brunton & G.Caton-Thompson 1927,5-28,168).Le potier est défini par son rapport au matériau qu’il façonne, l’argile, où

lui ou un graphiste portera ensuite l’image avant ou après cuisson – un

décorum iconographique susceptible d’apparaître, dessiné, peint, sculpté sur

d’autres supports. «The term for potter means literally «builder in little»2.«The Coptic word  ekwtekwtekwtekwt derived from ik ik ik ik d definitely means both potter and 

builder with mud brick » (R.J.Forbes,1950,608). Aussi le déterminatif du potaccompagne-t-il la graphie, dont le complément phonétique est …. la main.

Entrée du Worterbuch pour ik ik ik ik dw

Entrée du Worterbuch pour k kk k d  

W.Vycichl commente ainsi les entrées du Worterbuch : «pyr

  ik ik ik ik dw(w),

pl. maçons, copte ekwtekwtekwtekwt (SBFL) pl. ekoteekoteekoteekote, et surtout : pyr , k kk k d , avec

le déterminatif de la poterie, copte kwtkwtkwtkwt, 1. former des pots, travailler 

sur un tour de potier 2. construire 3. créer, former » (W.Vycichl,1983,40,89).

Il ajoute : «L’emploi d’un même mot pour construire et former des pots montre

que les termes proviennent de la préhistoire (civilisation de Naqada I)…».

2 R.J.Forbes distingue ainsi ik ik ik ik d nd dd d s.(t)(Wb II 385,16) et ik ik ik ik d h hh h nw, maker of hin pots

(Wb II 493,5) - le ME  h hh h nw,  “pot” pour liquides, blé, la cuisine - en argile,

pierre ou métal (Wb III 107,1-11). Démotique : h hh h nw, pot. Copte : hnaayhnaayhnaayhnaay (S).

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A tout le moins, le vocabulaire porte la cicatrice de temps anciens où le

potier et le maçon furent pensés et nommés comme appartenant à un mêmecorps d’arts avant d’être distingués. Cette manière n’est pas à vrai dire

isolée. Dans la culture luba, c’est le mythe qui relaie la langue dans

l’exposé de la solidarité de l’architecture et de la poterie. Le «couple

primordial» luba est composé d’un homme, Kiubaka-Ubaka et d’une

femme, Kibumba-Bumba, «lui constructeur actif de maisons (….) elle,

potière affairée» (L.De Heusch,1972,38). Le mythe de la technogonie luba et les

mots égyptiens de la construction et de la poterie semblent ainsi l’écho

lumineux encore visible d’étoiles disparues, l’écho des temps d’une

sociogonie réputée néolithique, mais tout autant caractérisée par

l’émergence de la poterie - particulièrement dans les espaces du Sahara

oriental à partir des huitième et septième millénaires BC.

Sur la base des données archéologiques, Alfred Muzzolini y perçoit «une

possible différenciation entre un premier ensemble septentrional caractérisé 

par les industries lithiques des groupes capsiens, groupes ne possédant pasencore la céramique (…) et un second ensemble, celui du «Néolithique

saharo-soudanais» couvrant le Sahara central et méridional et le Soudan»,

caractérisé par une «céramique précoce et abondante» (A.Muzzolini, 2001,205-218).

Early Ceramics 8000 BC  Incised Wavy Line and Dotted Wavy Line 8000-4000 BC 

«La carte linguistique suggère immédiatement que l’ensemble septentrional

pourrait être le territoire des Afro-asiatiques, l’ensemble méridional celui desNilo-Sahariens» (A.Muzzolini,2001,205-218). L’un des deux foyers de développement

de la céramique consécutif au repeuplement du Sahara à la fin de l’aride post-

atérien, celui de l’Incised Wavy Line pottery court des confins du nord du

Tchad à la vallée du Nil dès 8000 BC (F.Jesse,2003,35-50).Il est légitime de comparer dans ce contexte le mot égyptien à un vocabulaire

de termes bi-consonantiques répandu dans les langues des régions voisines,

également distribuées entre langues afro-asiatiques et nilo-sahariennes3, et

3 Alfred Muzzolini précise, toujours au regard des données archéologiques, que «lefoyer initial des Afro-Asiatiques se situe (…) quelque part vers le nord ou le centre

du Soudan, et non au Moyen-Orient. La mise en place de l'autre grand groupe

linguistique du nord de l'Afrique, celui des Nilo-sahariens, se perçoit aussi parallèlement 

à celle des Afro-asiatiques». (A.Muzzolini, 2001,205-218)

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dessinant une isoglosse est-africaine atteignant l’Orient proche : égyptien

ancien : qd , to use the potters’s wheel,med

qd , pot , copte : ccccotototot, corbeille, panier  (…), akkadien : qadû, pot , tchadique occidental : bole : kuda, jar , tchadique

oriental : dangla : kódà, jar ; nilo-saharien : kenuzi : kada, corbeille, panier (cf.

G.Takacs,1995,123-131). Au vu de sa position géographique et du mythe luba, le

comparandum serait incomplet sans le proto-bantu : *kadi, pot (A.Meeussen, 1980).L’observation de Werner Vycichl selon laquelle le vocabulaire égyptien

porte la cicatrice de temps anciens s’avère concordante avec les données

archéologiques. Le travail de l’argile pour faire des pots et des murs

apparaît incontestablement avant les premières idéographies comme

l’écrivait Werner Vycichl. «The oldest pottery technique consisted in

hollowing out a lump of clay by hand and pinching it to give it the final

form. Later a flat tool was used to press the clay against the other hand.

This simple procedure brought forth the elegant and astonishingly thin-

walled vessels of the Naqada II period » (N.Buchez,2004,665-688).

La céramique égyptienne est d’abord une poterie «faite à la main» décoréede motifs géométriques et de décors cynégétiques blanc sur fond rouge au

Nagada I (amratien), et toujours «faite à la main» au Nagada II (J.Cl.Goyon et

A.Caubet,1981,147-148) sur les célèbres vases Decorated peints brun-rouge sur

fond blanc (S.Hendrickx,2002). Le modelage cède la place à la tournette ou tour 

lent  au Nagada III (J.Cl.Goyon et A.Caubet,1981,162 & 237), époque qu’illustre la

céramique égyptienne, mais aussi palestinienne importée (vin) de la tombe

Uj d’Abydos (G.Dreyer,1998). Les potmarks n’attendent pas cette époque pour

apparaître, bien avant l’écriture hiéroglyphique et ses prémisses.

Ainsi, Renée Friedman évoque les éléphants incisés «as potmarks after the vessel

was fired » «One appears on a Black-topped jar (….) from Naqada grave 879(Petrie & Quibell,1896, pl. LI.12) dated to Nagada IIAB». «Another elephant 

potmark occurs on a sherd of a Black-topped beaker from Naqada grave 1497 

(…) dated to Naqada IC (Petrie & Quibell,1896, pl.LI.11)» (R.Friedman,2004,154).

Eléphants incisés Naqada T. 879 & 1497, Naqada IC (W.Petrie & Quibell,1896,pl.LI)

Comme l’avait suspecté William F.M.Petrie à propos des poteries Black Topped  

des tombes de Naqada (Nagada IC-IIB): «In some cases these marks appear to

have been property marks, as whole several jars in one tomb bear the same»

(W.M.F.Petrie,1896,44). Assez rares, «scratched on the pots after baking», incisées après

cuisson, il est probable que les potmarks soient le fait des commanditaires,

«probably (by) the owners» (W.M.F.Petrie,1896,11). Ce point les distingue des potmarks 

des tombes proto-dynastiques, incisées avant cuisson, vraisemblablement par les

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artisans. Sans doute la notion de propriété mérite-t-elle aussi d’être replacée

dans le contexte culturel égyptien du lieu et du temps, inscrite dans unsystème de valeurs particulier à la manifestation funéraire du statut social.

31 33 34 37  36-44 40-43  58-63

Légende : Numéro de la Tombe en bas à droite de chaque vignette. Sequence Date sous chaque vignette.

Potmarks des jarres des Tombes de Naqada (W.M.F.Petrie, 1896, LI-LV & 1920, LI-LII) 

D’un point de vue synchronique, la comparaison tourne les éléphants

incisés des jarres de Naqada, particulièrement celui de la Tombe 1497, que

William F.M.Petrie date de la Sequence Date 33, du Nagada I (W.M.F. Petrie,

1920,LII et sq), vers un arrière-pays de représentations d’éléphants incisés dans

le roc du désert occidental et des abords des oasis de Kharga et Dakhla(R.Friedman, 2004,154). Leur gravure a changé de support dans la Vallée du Nil.

Sur un autre site de Haute-Egypte, Hierakonpolis, un pot, de type Rough

Ware, de la tombe 213 du site Hk 43, est orné d’une décoration incisée 

représentant deux oiseaux. Le pot a pu être la propriété de l’enfant inhumé

(S.Hendrickx,2002,11-12). Un autre pot du même site, tombe 104, comporte les

dessins, toujours incisés, d’une girafe et d’un oiseau (R.Friedman,1998,4-5). La

céramique de type Rough ware est documentée du Naqada IC au IIIA1, «but 

the majority of examples date to Naqada IIB-IID1». Fréquent sur le site Hk 43

de Nekhen, le Type R91a en est limité au Nagada IIB-IID  (S. Hendrickx, 2002,11-12).

Autruches et girafes incisées sur poterieRough ware, Hierakonpolis Hk43, Naqada IIB-D (S.Hendrickx,2002,11 ; R.Friedman,1998, 5)

Girafes et Autruche peintes surVases Decorated, Gebelein et Hammamiya, Naqada IIC-D (S.Hendrickx,2002, 29-50) 

L’interprétation de ces potmarks doit aussi être replacée dans leur horizon

archéologique, et non rapportée, au seul titre de sa technique, l’incision, aux

potmarks, plus tardifs, du Nagada III B-C. potmarks, effectuées avant cuisson , du

Nagada III B-C -celles-ci participent d’un autre système graphique, celui

d’une hiéroglyphie de powermarks en cours de standardisation avec laquelle

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elles partagent un corpus d’idéogrammes. En effet, par ses thèmes et par son

bestiaire, girafe et autruche, la décoration incisée de la Rough Ware duNagada II B-D participe d’un système iconographique -sans doute gros

d’éléments graphiques des hiéroglyphies futures4-, qui va connaître son apogée

avec une poterie dépourvue de potmarks (W.M.F.Petrie,1896,44), les Vases Decorated du

Nagada II C-D (S.Hendrickx, 2002,29-50 & 2002,11-12). On suspecte également une corrélation

possible entre la distribution des formes d’iconographie ou leur absence et la

position sociale. Même liés à la manifestation du statut, l’iconographie et les

signes marqués après cuisson de la Black Topped  et de la Rough Ware funéraires

de Naqada et de Hiérakonpolis n’en établissent pas moins que l’incision

décorative est antérieure aux potmarks stricto sensu des Tombes prédynastiques.

D’un point de vue diachronique, les potmarks nagadéennes incisées avant cuisson  

s’avèrent elles-mêmes antérieure aux potmarks prédynastiques, incisées après 

cuisson . Elles sont contemporaines des inscriptions gravées sur les étiquettes ouencrées sur le ventre des jarres de la tombe Uj (Nagada IIIA1) : «The oldest 

known pre-firing potmark identified at Adaïmai found on a vase in a tomb of theNaqada IIIA1 period » (N.Buchez, 2004,682).

(A) (B)

Potmarks on the inside (A) and the outside (B) of bread moulds , Adaïma, Naqada IIIA1 (N.Buchez,2004,684)

Pratique peut-être fonctionnelle, elle mobilise aussi une approche diastratique,

mettant cette fois au centre du dispositif non pas Horus ou Scorpion, mais, dansune petite localité de Haute Egypte, les potiers. Nathalie Buchez distingue les

potmarks par leur point d’application, interne ou externe, et propose plusieurs

interprétations : «Potmarks may be : identification of the potter’s workshop ;

indications of property belonging to an individual or an institution ; pertinent 

to or responsability for the vessel or its content in whatever manner ;

identification of the person for whom the vase or its contents were intended ;

and indications of capacity with whatever may be the administrative

objectives» (N.Buchez,2004,682). L’écologie sociale du corps de métiers, où

contrôle politique et distance sociale s’opposent assez pour sembler limiterla standardisation des pratiques, lui confère une relative autonomie dans

son art. Si rien ne permet d’établir que l’incision est l’œuvre du potier lui-

permet d’établir que l’incision est l’œuvre du potier lui-même, il paraît

4 L’iconographie nagadéenne des Rough Ware et des vases Decorated met en scène, peut-être comme co-

documents d’un texte composé d’objets funéraires, des pictogrammes ou icônes, des sémogrammes, dontcertains vont fournir des antécédents aux corpus de signes des systèmes à venir. La mise en scène obéit à

la syntaxe de la langue (G.Graff,2002,35-58, A.Anselin,2007,9-13).

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évident que l’incision de la potmark  a lieu  avant cuisson  et est donc

exécutée par son auteur dans l’atelier des potiers lui-même.C’est sans doute dans ce cadre d’une pratique sociale que la question de la

pensée égyptienne du rapport entre l’homme et la poterie prend tout son sens.

Entrée du Worterbuch pour k kk k d  ( fin)

Le potier, i ii i k kk k dw, est celui qui k kk k d , modèle, forme, crée (Wb IV, 72,8 et sq.). Les textes

rappellent comment Ptah et Khnoum, le dieu bélier d’Eléphantine, façonnent, 

k kk k d , l’humanité. Khnoum le potier, «dieu à la  main   façonneuse  qui ignore la

lassitude», «façonna sur son tour les hommes et les dieux» (C.Lalouette,1987).Hapy ? k kk k d.n sw Hnmw, Khnoum le façonna aussi (M. Lichteim, 1975, 206-209).Le mythe égyptien s’accorde ainsi aux contextes archéologiques successifs du

millénaire. Son propos, accommodé aux stratégies de la mouvance sociale qui

en use, incorpore en une savante rétrodiction la technique de la tournette

(Nagada III) à l’art du modelage manuel plus ancien de la poterie. Une

technologie récente selon des critères culturels plus anciens, sans

documentation textuelle avérée, où les hommes sont «modelés» par le potier.

Si, pour comparaison, l’on se tourne vers les cultures africaines, chez les Koma

de l’Adamawa, dans une région où la poterie, importante pour les cérémoniels

de la vie et de la mort (libations de bière de mil), est souvent l’œuvre de la

potière (plutôt qu’une exclusivité masculine), l’art en assimile le pot à un être

humain qu’il faut refroidir après cuisson. Aussi la poterie fait-elle l’objet de

certains interdits, concernant l’acte sexuel, la menstruation, et chez les enfants,

la dentition, phénomènes réchauffants (O. P.Gosselain,1999,73-105).

Les powermarks. Une étiquette portant le nom de la princesse i ii i m3 33 3 i i i i b à côté du

serekh d’Aha, ch3 ch3 ch3 ch3  : (W.M.F.Petrie,1901,iii,I) ne combine que deux

idéogrammes, sans qu’on puisse identifier de principe directeur de la graphie

et de sa lecture, sémantique ou phonétique : aucun complément phonétique

n’accompagne les deux monogrammes, bilitères lisibles en égyptien. La

logique de la lecture veut que le dessin de l’arbre i ii i m3 33 3 soit employé pour sa

valeur phonétique, i ii i m3 33 3 , doux -paronymie d’ailleurs motivée … et que la damesoit douce de cœur et non le cœur d’un arbre !…Une lecture bnr est envisagée

par F.F.Bruijning, et il est tout aussi peu probable que la dame soit une datte….

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C’est un des traits des potmarks que de combiner de la même manière que

sur cette étiquette incisée d’un serekh deux voire trois monogrammesbilitères sans le moindre guide de lecture. Mais à la différence des potmarks,

les powermarks font mention déclarée et déclarative des anthroponymes sur

les powerfacts les plus variés, de l’étiquette d’ivoire, à la stèle en passant par

les tablettes de bois, les peignes, les empreintes de sceaux. Elles sont au fil

des règnes de plus en plus suivies de titres notabiliaires. L’identification de

l’intention phonétique sur des powermarks plus prolixes semble alors plus aisée

que sur des potmarks plus laconiques mobilisant souvent des signes similaires.

L’oeuvre hiéroglyphique suppose l’existence d’un corps social, secrété par un

rapport social particulier aux polities «horiennes» des siècles «nagadéens», et

producteur d’outils culturels voué à l’iconographie et la déictique royale et à

l’administration de celle-ci. Ce corps social a produit dans ses ateliers de plus

en plus hiérarchisés et spécialisés une grande variété de powerfacts et de

théofacts, et n’a plus cessé d’enrichir une iconographie royale pratiquée sur des

supports de plus en plus variés - statuaire, peinture, decorum et inscriptions despalettes et des vases de pierre, des bols, gobelets et coupes , des sceaux…

C’est de ce corps d’artisans du palais qu’émerge la figure du scribe, 

, zs ss s , dont la «bonne lecture» est zn nn n , démotique : sH HH H . Copte : chaichaichaichai (S)

(W.Vycichl,1983,204). La stèle d’Irtysen, datée du Moyen Empire, sous

Mentouhotep, ca2000 BC, garde la cicatrice des temps anciens dans son

inventaire des compétences du scribe. Irty-sn est chef des artistes ou artisans,

scribe, sculpteur (en relief- mais il sait aussi faire des statues) : «i ii i my-r

h hh h mwt, ss ss s , gnwty». Directeur des travaux, i ii i my-r k3 33 3 (w)t, dans l’art des matériaux

précieux, argent, or, ivoire, ébène. Coloriste et peintre accompli, il sait faire les

pigments et les appliquer. La maîtrise de tous ces arts concourt à l’art des mdw

nt tt t r, des paroles divines, que sont les hiéroglyphes - et Irtysen, chef des scribes

ne manque pas de s’afficher comme étant celui qui connaît les mystères de

l’écriture : i ii i w rn nn n .wi ii i ss ss s t3 33 3 n mdw nt tt t r (A.Eggebrecht,1986,407 et sq. ; T.Obenga,1994,29-49).

Parmi les scribes, le ss ss s  k kk k dwt (Wb III

480,11), qui dessine et peint, plonge l’analyse dans l’interférence des deux

genres, l’art du pot et l’art du signe. Le ss ss s  k kk k dwt est un marqueur (Zeichnen)

de signes (Zeich) - un dessinateur (Zeichner ), un peintre (mal, marque, signe,

maler , peintre) -k kk k dwt signifie ici dessins (Zeichnung) (R.Hannig,1995,869).C’est bien avant qu’Irtysen ne définisse son art, et sa propre position sociale,

que les scribes ont laissé trace écrite d’eux-mêmes, pour les plus notables

d’entre eux, les plus proches du pouvoir. «La fonction de scribe apparaît 

très tôt dans l’administration». Certaines «fonctions remontent à la I° ou II°

Dynastie», sous Sekhemib ou Peribsen. «Aux II°-III° Dynasties remontent 

aussi les premières représentations des scribes avec leur équipement ». «Le

titre figure sur des empreintes de sceau, des vases ou des stèles, et il est souvent 

suivi du nom du ou des personnages auxquels il se rattache» (P.Piacentini,2002,42-43).

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Le voisinage d’un nom de souverain permet souvent de dater l’objet, sinon il

faut faire appel aux données archéologiques ou à la paléographie. Pourl’époque Patrizia Piacentini «a répertorié une trentaine d’attestations du

titre simple de zn nn n » et une douzaine de titres composés en provenance des

sites les plus importants des premières dynasties (P. Piacentini,2002,45).A Abydos, un fragment de stèle en calcaire de la Tombe U (I° Dynastie,

Semerkhet) (W.M.F.Petrie,1900,XXXI,43) associe pour la première fois les trois

titres, zn nn n , smret n nn n tmw bi ii i ty. Une inscription de la I° Dynastie, Nfr-p(yt), zn nn n , smr 

mentionne la «Belle celle de Buto», avec le déterminatif de la déesse-

hippopotame de Buto (P.Piacentini,2002,69 ; E.Amélineau,1899,pl.35). Une empreinte de

sceau en argile du Tombeau P (II° Dynastie, Peribsen) forme l’anthroponyme

du scribe sur le nom du dieu Min, h hh h zw mnw, et rédige son titre, zn nn n , avec ses

compléments phonétiques (P.Piacentini,2002,69-70 ; W.M.F.Petrie,1901, XXII, 189).

(F.F.Bruijning The tree of the Herakleopolite Nome in Ancient Egypt , London,1922, 7, fig 16)

A Saqqara, la première attestation du titre zn nn n md3 d3 d3 d3 t nt tt t r, scribe des livres

divins, sur un gobelet de diorite (galerie de la pyramide à degrés étudiée

par J.Lacau et J.P.Lauer), accompagne le nom du scribe  i ii i m3 33 3 ss ss s3 33 3 t. Elle est

datée de Ninetjer (II° Dynastie) par J.Kahl (P.Piacentini,2002,48). Comme les

plus anciens titres ou anthroponymes le suggèrent, le corps social est placé

sous l’égide de la déesse Seshat -alors que le dieu des potiers est Khnoum.

Le titre apparaît encore sur une coupe de diorite de la même Dynastie au nom de

, mrrw, c cc c zn nn n , probablement zn nn n  c c c c w, ou rmn zn nn n ,  porteur de

l’équipement de scribe (P.Piacentini, 2002,49-50), un vase en albâtre : nd dd d m ss ss s3 33 3 t, zn nn n  

md3 d3 d3 d3 t nt tt t r (P.Piacentini,2002,51), un sceau en argile, sn k3 33 3 , zn nn n , du mastaba S 2322 datés

des II ou III° Dynastie (P.Piacentini,2002,52). Le fameux Hezira (III° Dynastie)collectionne les titres et les fonctions dans un corps social à la fois producteur

d’idéologie et d’administration. Chef des dentistes, chef des médecins, mdh dh dh dh  

zn nn n w nswt, il est le véritable patron des scribes royaux (P.Piacentini, 2002, 55).A Helouan, une stèle du Tombeau 889 H 8 datée de la fin de la II°

Dynastie ou du début de la III° dépeint un scribe (également sn nn n nw-3n 3n 3n 3n  nswt,

funerary royal priest ) assis devant une table d’offrandes, mn k3 hk 3 hk 3 hk 3 hk t, zn nn n  

h hh h sb k kk k d-h hh h tp (Z.Saad, 1957).A Eléphantine, une empreinte de sceau sur bouchon d’argile de la III°

Dynastie : nd dd d mt m3 33 3 c cc c t, zn nn n , porte les compléments phonétiques. Enfin, de

provenance inconnue et datés des I-III° Dynasties, une empreinte de

sceau: c cc c nn nn n mrr nswt zn nn n , une coupe de pierre : nb k3 33 3 , zn nn n nswt, un sceau de

pierre noire : rc c c c h hh h tp, zn nn n  avec compléments phonétiques (P.Piacentini,2002,81 ).

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La plupart de ces inscriptions proto-dynastiques sont caractérisées par le

recours au complément phonétique, donnant en quelque sorte le «la» dela lecture, phonétique et non idéogrammatique, du document - et le

focalisant comme une signature sur l’auteur générique du nouveau

système, le scribe, zn nn n . Le fait n’a pas échappé à Patrizia Piacentini : «Une

particularité graphique des documents des premières dynasties est que

l’idéogramme servant à écrire le mot scribe est à cette époque très

fréquemment suivi de ses compléments phonétiques, ce qui devient très

rare par la suite» (P.Piacentini,2002,47 )5.

Le procédé de complémentation phonétique de la graphie hiéroglyphique

du nom du scribe est bien attesté pour les trois premières Dynasties, et se

continue au début de l’Ancien Empire où, le système graphique

définitivement constitué, le nom du scribe fait l’économie du complément

phonétique «très rare par la suite» (P.Piacentini, 2002,47), témoignant peut-être

de sa banalisation relative – il n’est plus un élément de déictique sociale.

Dans le libellé d’une empreinte de jarre en argile de Hierakonpolis,

, nfr m3 33 3 c cc c t  zs ss s , zs ss s  est suivi de ses compléments phonétiques (P.

Piacentini, 2002,72 ;J.Quibell & F.W.Green,1902, II,54-55,pl.LXX, fig.18). F.LL.Griffith note,

chapitre XIV, The Clay sealings, de l’ouvrage de Quibell: «The sign for scribe is

followed by its usual reading sesh (for sekh?) in alphabetic characters».

En fait le monogramme bilitère zs ss s  est suivi de ses compléments

phonétiques, deux monogrammes monolitères, z (plus tard s) et s ss s  lu n nn n  qui

indiquent le système graphique employé : phonographique, et insistent sans

doute au début de la IV° dynastie une dernière fois sur ce fait essentiel : les

monogrammes monolitères (les alphabetic characters de F.Ll. Griffith)

constituent un trait systématisé au milieu de la Dynastie I de laphonographie hiéroglyphique, une marque de fabrique, littéralement 

revendiquée par les scribes, dont la graphie du titre porte la signature sous

forme d’une complémentation phonétique (P.Piacentini,2002,47 ).

Dans une seconde inscription hiérakonpolitaine, , rs ss s  (…) ?, zs ss s ,

titre précédé des signes t tt t , p et w (nom propre ?) est doté de ses compléments

phonétiques, z et s ss s , semi-effacés, (J.Quibell & F.W.Green,1902, II, pl LXX, fig. 19).Quelques siècles plus tôt, un vase de basalte de provenance inconnue

(P.Piacentini,2002,78), porte le serekh de Peribsen et peut donc être daté du milieu

de la II° Dynastie: (P.Kaplony,1968,39-41). Un scribe y est mentionné,

5 Elle suggère que cela a pu «être du à la nécessité d’opérer une distinction entre les mots mn hd hd hd hd ,palette de scribe, écrit sans compléments phonétiques, et zn nn n , écrit avec compléments phonétiques».En fait, cette contrainte n’est pas unique, ni peut-être décisive.

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son nom reste inconnu, mais son titre est complet : zn nn n , lu zs ss s  par Kaplony,

, et son domaine de compétence, , zmi ii i wt, est hiéroglyphé de

manière composite : pluralisation idéogrammatique et graphie phonétique

complémentaire permettant la distinction zmwt # n3 n3 n3 n3 swt. Enfin, le bigramme

i ii i n, tribut , précède le nom de St tt t t, un pays d’Asie, doté du morphème du

féminin et du déterminatif  de la ville : dès le milieu de la II° Dynastie, tout le

système de l’écriture hiéroglyphique se trouve documenté. Pour suivre

littéralement le texte du libellé hiéroglyphique, le nom du Seth, plutôt que de

l’Horus, dans son serekh, , est lui-même phonétisé en quatre signes, ,

Pr i ii i b sn, deux monogrammes bilitères, pr et i ii i b, et deux monogrammes

monolitères, purement phonétiques, s et n.

L’analyse du sceau cylindrique de Peribsen,

inv.RAN 997.02.01

 du Civiche Raccolte Archaeologiche e Numismatiche de Milan, translittéré

par Francesco Raffaele : Pr r i ii i b sn mry nt tt t rw, Peribsen, aimé des dieux (F.Raffaele,

Early Dynastic Egypt, http// : members.xoom.it/francescoraf/) nourrit les mêmes conclusions :

, pr est écrit avec complément phonétique, , r ; , i ii i b, avec l’idéogramme

du cœur, un monogramme bilitère ; , sn, avec deux monogrammes

monolitères, phonétise la fin du libellé anthroponymique ; , mry,

combine un monogramme bilitère, l’idéogramme de la houe, retenu pour sa

paronymie lexicographique, et donc sa valeur phonétique, et le monogramme

monolitère, répété, de l’idéogramme du roseau, choisi pour sa valeur

phonétique, permettant ainsi la graphie quasi «alphabétique» du morphème du

participe passif , -y ; enfin, la pluralisation idéogrammatique, archaïque, nt tt t r.w,

, du terme divin antéposé, phonétiquement lisible, est dépourvue du

morphème du pluriel –w, que sa triplication économise en quelque sorte.En deux libellés hiéroglyphiques très courts gravés sur un vase de pierre et un

sceau, leurs auteurs, les officiels palatiaux que sont alors les scribes, font ainsi

étalage exhaustif (idéogrammes vs phonogrammes, compléments phonétiques,

déterminatifs sémantiques, graphie des éléments grammaticaux….) de leur

maîtrise de la stratégie phonétique qui gouverne la hiéroglyphie des

powermarks dès l’époque proto-dynastique. Les scribes des premières

dynasties manifestent au passage leur qualité dans la graphie de leur titre, ne

cessant en quelque sorte de répéter que le scribe, c’est celui qui «phonétise».

Le jeu de la distinction phono-graphique des valeurs attribuables à un même

monogramme idéogrammatique s’inscrit dans ce mouvement général qui

participe de la déictique royale. C’est dans ce cadre d’une véritable

«théologie de l’écriture» qui caractérise les mdw nt tt t r, les paroles divines,

selon le mot de Patrizia Piacentini, et le mouvement d’une réforme pratique

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«sans décret» attesté en l’état des connaissances, que les scribes constituent

un patrimoine de monogrammes monolitères employables dans un systèmephonographique. C’est dans cette dynamique qu’ils entreprennent de

généraliser le complément phonétique dans la graphie des monogrammes

bilitères, suggérant que l’intention est au principe de la graphie, et dirige la

lecture -comme en atteste le libellé de pr sur le sceau de Peribsen publié

par Francesco Raffaele. Ce sont encore les mêmes signes, ce n’est plus le

même système. On l’a vu c’est particulièrement vrai de la graphie de leur titre :  

. Ce l’est aussi de celle de leurs noms et de celle des noms des

officiels. En témoignent une étiquette d’ivoire datée de Djer ainsi que des

copper adzes : «A finely cut ivory label of Zer ; by the side of the name is

bekh with the bird, see pl.XII,I, which also is on two copper adzes, III,I,2.

From comparing the arrangement on these, it is clear that the bird is

named  bekh, sometimes with kh complement, sometimes the bird as the

complement.(…) If this is the name of an official, these objects were not all

buried with him as they were found in graves 461 and 612, at oppositeends of the square of Zer, nearly four hundred feet apart » (W.Petrie,1925,pl. II.8).Lu Hw b3 33 3  par Jochem Kahl (2002,131). «Ten copper adzes were found in various

graves of Zer, and five of these are inscribed. Two, together, 461, have the

name of Bekh, of which one was royal property, with an exquisite engraving

of the falcon and name of Zer. « N°4 has Ba-she, or possibly the name is

Hershefi and the sh is a complement » (Petrie,1925,pl. III.1-5). Soit b3 33 3 -s ss s  .

Ivory label and copper adze, Djer I° D Etiquette et tablette d’Hemaka, Den I°D(W.M.F.Petrie, 1925, pl.12.1)  (F.Raffaele, Early Dynastic Egypt , A.J.Spencer, Early Egypt )

En témoignent encore, découvertes dans la tombe 3035 de Saqqara, uneétiquette (W.B.Emery,1938,pl.17b,18b), et une tablette de bois abondamment

hiéroglyphée, où le nom, phonétisé, h hh h -m 3 33 3 -k 3 33 3 , d’un officiel de la Dynastie I,

qui ne se présente pas comme scribe (P.Piacentini,1998,867), figure à la gauche du

serekh de l’Horus Den, lui-même écrit phonétiquement [d-n] de deux

monogrammes monolitères (K.A.Bard,1992,301). 

Tous ces éléments concordent avec les conclusions de Jochem Kahl. La«réforme» poursuit, développe et systématise indéniablement un mouvement

commencé plus tôt, les premiers monogrammes monolitères et le choix

d’homophones trahissant une intention phonétique apparaissent dès la

Dynastie 0. Jochem Kahl énumère d’abord une liste où i ii i  et n sont documentés

dès Sekhen/Ka dans i ii i pw.t et dans nh hh h b, Abgabe, Fleischabgabe (Wb II,293,14).

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«The word nh hh h b «a kind of gift or revenue» is written with the lotus M9v whose

consonantal sequence sounds similar (J.Kahl,1994,102,118)”. «That early hieroglyphicwriting passed through a long developmental phase can de best evidenced (or illustrated) by means of phonograms. During the reign of Den, the stock 

of monoconsonantal signs was almost but not yet fully, complete. At this time

monoconsonnatal signs were lacking only for y and s, eventually also for h 

and  k kk k  (…). However, most of the monoconsonantal signs were not created before the 

1st 

Dynasty (during the reigns of Djer to Den )” (J.Kahl,2001,119). C’est aussi le constat

de John Baines : «Les écritures phonographiques des noms personnels sur 

les stèles furent diffusées (…) dès les tombes «subsidiaires» du complexe du

roi Djer au début de la 1° Dynastie» (J.Baines,2004,165). A titre d’exemple, un

fragment de stèle d’une tombe de la Dynastie I porte le nom de son

propriétaire “owner’s name”, littéralement orthographié en trois

monogrammes monolitères : [i-(w)-tttt].

Fragment de stèle, tombe subsidiaire de la Tombe de Djet (I° Dynastie) (W.M.F.Petrie, 1900, pl.XXXI) 

L’écriture entre deux conceptions. L’élite lettrée inscrit sa pensée de l’écriture dans

une conception théologique des mdw nt tt t r, où le défunt en se faisant représenter

en scribe, «perpétue pour l’éternité ses connaissances et sa maîtrise» des

hiéroglyphes (P.Piacentini,1998,867). La contrepartie en est, dans ce cadre culturel

organisateur, le développement d’une conception économique de l’écriture

nécessaire au développement des institutions du pouvoir, et l’élaboration de

formes plus cursives de l’outil graphique. Le titre de scribe finira par «cesser de

mentionner l’appartenance» aux rangs les plus élevés de la société, et par devenir

«une condition pour entrer dans l’administration», comme l’exemplifient les zs s s s 

s ss s nwt, les scribes des greniers de l’Ancien Empire, (P.Piacentini,1998,867).Ainsi, à l’époque proto-dynastique, «on cylindrical, and small, baggy vessels,

royal (and also some non-royal) names appear alongside the specification of a

particular, prestigious type of oil or fat, accompanied by signs meaning

‘produce’, ‘delivery’ or ‘food’ of Upper Egypt or Lower Egypt ». Ces inscriptions

ont pu être tenues pour la preuve d’un système de taxation, prenant l’huile

comme ressource standard. Cependant, Jochem Kahl a montré que le terme

«produce of Lower or Upper Egypt were applied to a range of other commodities,

and appear to be ceremonial, rather than narrowly administrative». Au

contraire, les sceaux ne comportent pas d’information sur les produits, évidente

sur les jarres auxquels ils sont attachés. «They were marked with royal names,

sometimes accompanied by the name or title of an official», souvent associés àdes «enclosed signs designating royal foundations, including estates set up

to provide for the mortuary cults of particular kings» (D.Wengrow,2006, 236-238).

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Sans entrer dans le débat sur le caractère religieux ou administratif des

documents, notons que tout cérémoniel exige la gestion de sonapprovisionnement, des choix dans l’allocation des ressources collectées, et les

institutions nécessaires : «During the First Dynasty, some of the institutions

responsible for supplying grave goods were mortuary foundations, their 

names written within an oval frame, and usually translated as «domains».

Noms dedomaines royaux sur des impressions de sceaux : I° Dynastie :w3 33 3d dd d h h h h r (Djet),tpi ii i -t-w (Den, administré par MerNeith),

h hh h r tpi H i H i H i H t (Den,administré par Hemaka) &  II° Dynastie :h hh h r sb3 33 3  b3 33 3 w(Khasekhemwy) (W.M.F.Petrie,1900 & 1901)

«Beginning with Djer, each king seems to have founded his own domain, which

delivered goods not only to his tomb at Abydos, but also to those of some of the

higher officials at Saqqara and, less often, at other sites» (E.M.Engel,2004, 705). Le développement et la phonétisation du système graphique se construisent

ainsi en parallèle autant qu’en liaison étroite avec l’expansion du pouvoir, de sa

déictique funéraire et de ses institutions. Contraint à l’administration de son

exhibition et de son exercice, le pouvoir se manifeste autant qu’il s’administre,

déterminant en pratique l’extension sociologique de l’écrit à de nouveaux

domaines et de nouvelles catégories sociales. Aussi aurions-nous pu exploiter

listes d’inventaire et noms de domaine dans le cadre de cette courte étude.

Le choix des graphies des noms et des titres de scribe dont David

Wengrow souligne l’association aux noms de rois et de domaines, présente

l’avantage d’identifier leurs auteurs.

Pour résumer. A partir de la tombe Uj d’Abydos, l’écriture égyptienne est

formellement, pour reprendre le mot de John S.Robertson (J.S.Robertson,2004,16-38) ,une logographie, déployée depuis l’articulation sémantique du signe iconique.

Elle agence d’abord des idéogrammes lisibles dans la langue de leur auteur, dontles valeurs phonétiques vont plus tard servir à écrire leurs paronymes ,

particulièrement ceux dépourvus de référent concret, voir plus haut le sceau

cylindrique de Peribsen, , pri ii i bsn mry nt tt t rw, où le mot

mr(y), aimé , est écrit avec le logogramme de la houe, mr. L’égyptien

imagine deux guides de lecture, le complément phonétique, et un complément

sémantique, le déterminatif, pour distinguer les homonymes . A partir de la I°

Dynastie, «(these) semantic extensions were often supplied with phonetic

complements» (B.G.Trigger,2004,49). Le choix du complément phonétique n’est pas

innocent, il engage le scribe dans l’élaboration d’un système graphique

phonétique. Les déterminatifs catégorisent signe et valeur du point de vue

sémantique -ce ne sont ni des idéogrammes auxquels ils empruntent leur forme,

ni des phonogrammes, mais des taxogrammes à valeur strictement sémantique.

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«Signs represented both words or morphemes (logograms) and sounds (syllabograms

or phonograms)» (B.G.Trigger,2004, 49). De ce point de vue, les hiéroglyphes méritent lenom d’écriture logophonique – par laquelle Bruce G.Trigger définit l’égyptien

ancien, au même titre que le chinois, le maya ou le sumérien (B.G.Trigger,

2004,49). Mais les hiéroglyphes ne représentent pas tantôt des logogrammes,

tantôt des phonogrammes, justifiant la désignation de l’écriture comme un

ensemble, logophonique, de logogrammes et de phonogrammes. Ce sont des

signes uniques, toujours susceptibles de double articulation, selon le contexte

de l’énoncé graphique. Le système hiéroglyphique apparaît ainsi comme une

écriture phonographique distinguant la double articulation, et jouant des

propriétés, sémantique et phonétique, du signe iconique (A.Anselin,2004,547-48, 551,

567-568 ; A.Anselin, 2007c). C’est de ce point de vue que les unités élémentaires decette écriture, les hiéroglyphes, méritent d’être définis comme des logophones . 

Au vu de ces éléments, les scribes  semblent pouvoir être tenus pour les

auteurs de cette réforme décisive qui systématise l’emploi phonétique des

logogrammes, en développe et ordonne le corpus, et phonographie l’écriture.En tous cas, à l’époque proto-dynastique, ils ne se privent pas de signer  

littéralement, à la lettre, à chaque fois qu’ils libellent leur titre, zn nn n , leur œuvre 

en accompagnant le logogramme de l’écrit vs du scribe des compléments

phonétiques qui le pourvoient d’une phonographie complète du mot - .

Ce n’est sans doute pas par hasard que les officiels se font représenter en

scribe comme le remarque Patrizia Piacentini (1998,863-870) L’affichage de la

maîtrise des mdw nt tt t r et particulièrement la maîtrise de leur phonographie,

constitue un élément notable de la mise en scène du statut social, et participe

de la déictique des élites.

Toujours au regard de ces éléments, les hiéroglyphes apparaissent comme

un corpus, dynamique, de signes graphiques aux affluents multiples. Les

potmarks constituent un bassin très ancien à la fois parallèle, autonome et

interdépendant où le potier  en son domaine a joué un rôle précoce dont on

commence à entrevoir la réalité. L’histoire du hiéroglyphe de l’Âme jambée  (A.Anselin, 2007 b, 5 et sq.), attesté sous la seule forme des potmarks pendant la I° Dynastie,

et abandonné ensuite, ne le met-elle pas, à bien y réfléchir, en évidence ?

Mais après tout, ce sont des potiers qui créent et façonnent le Bol jambé , une

Polished Red Pottery du Nagada II B-C, et les scribes qui le mettent en signe

plus tard au Nagada III B-C (A.Anselin, 2007 b, 7 et sq.).

Aussi bien, ces trois courts articles, L’Âme jambée des potmarks de la I°Dynastie, Meret et lepot-au-lait , et celui-ci, Le Scribe et le Potier , qui s’attachent à éclairer tout cela, ne

sont qu’un premier saut dans le feu d’une longue recherche. Rien de plus.

Or, comme on dit en wolof, quand on saute dans le feu, il reste un saut à faire ! Before firing, or after firing ?

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