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35 CUB boîte à outils pédagogiques > écoconstruction Les usages et maîtrise de la consommation d’eau En savoir plus La charte Européenne de l’eau proclamée le 6 mai 1968 par le Conseil de l’Europe • Il n’y a pas de vie sans eau. C’est un bien précieux, indispensable à toutes les activités humaines. • Les ressources en eau douce ne sont pas inépuisables. Il est indispensable de les préserver, de les contrôler et, si possible, de les accroître. • Altérer la qualité de l’eau, c’est nuire à la vie de l’homme et des autres êtres vivants qui en dépendent. • La qualité de l’eau doit être préservée à des niveaux adaptés à l’utilisation qui en est prévue et doit notamment satisfaire aux exigences de la santé publique. • Lorsque l’eau, après utilisation, est rendue au milieu naturel, elle ne doit pas compromettre les usages ultérieurs, tant publics que privés, qui seront faits de celui-ci. • Le maintien d’un couvert végétal approprié, de préférence forestier, est essentiel pour la conservation des ressources en eau. • Les ressources en eau doivent faire l’objet d’un inventaire. • La bonne gestion de l’eau doit faire l’objet d’un plan arrêté par les autorités compétentes. • La sauvegarde de l’eau implique un effort important de recherche scientifique, de formation de spécialistes et d’information publique. • L’eau est un patrimoine commun dont la valeur doit être reconnue de tous. Chacun a le devoir de l’économiser et d’en user avec soin. • La gestion des ressources en eau devrait s’inscrire dans le cadre du bassin naturel plutôt que dans celui des frontières administratives et politiques. • L’eau n’a pas de frontières. C’est une ressource commune qui nécessite une coopération internationale. Réduire sa consommation d’eau, c’est aussi réduire la consommation d’énergie. En effet, en tenant compte de toutes les opérations nécessaires pour le pompage, le traitement, la distribution et l’assainissement de l’eau, 1 m³ consomme plus d’1kWh (Salomon 1999). De plus, environ 30% de l’eau utilisée dans une maison est chauffée. Réduire sa consommation d’eau, c’est réduire sa consommation d’énergie. Entretien et chasse aux fuites Chaque année, 4 430 km³ d’eau douce sont prélevés dans le monde … mais seulement la moitié est consommée. Les pertes sont dues en grande partie à l’évaporation mais aussi à une mauvaise gestion. L’Amérique du nord fait bien pâle figure en ne consommant seulement qu’un tiers de l’eau qu’elle prélève, surtout vis-à-vis de l’Afrique qui consomme les ¾ de la sienne. Le gaspillage est un luxe de riche. « Des fuites, des réseaux et des hommes ... une longue histoire » (source : cahier technique n°2 « Recherche de fuites – Techniques et méthodes de détection en réseaux d’eau potable » Office International de l’Eau)

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Les usages et maîtrise de la consommation d’eau

En savoir plus

La charte Européenne de l’eau proclamée le 6 mai 1968 par le Conseil de l’Europe• Il n’y a pas de vie sans eau. C’est un bien précieux, indispensable à toutes les activités humaines.• Les ressources en eau douce ne sont pas inépuisables. Il est indispensable de les préserver, de les contrôler et, si possible, de les accroître.• Altérer la qualité de l’eau, c’est nuire à la vie de l’homme et des autres êtres vivants qui en dépendent.• La qualité de l’eau doit être préservée à des niveaux adaptés à l’utilisation qui en est prévue et doit notamment satisfaire aux exigences de la santé publique.• Lorsque l’eau, après utilisation, est rendue au milieu naturel, elle ne doit pas compromettre les usages ultérieurs, tant publics que privés, qui seront faits de celui-ci.• Le maintien d’un couvert végétal approprié, de préférence forestier, est essentiel pour la conservation des ressources en eau.• Les ressources en eau doivent faire l’objet d’un inventaire.• La bonne gestion de l’eau doit faire l’objet d’un plan arrêté par les autorités compétentes.• La sauvegarde de l’eau implique un effort important de recherche scientifique, de formation de spécialistes et d’information publique.• L’eau est un patrimoine commun dont la valeur doit être reconnue de tous. Chacun a le devoir de l’économiser et d’en user avec soin.• La gestion des ressources en eau devrait s’inscrire dans le cadre du bassin naturel plutôt que dans celui des frontières administratives et politiques. • L’eau n’a pas de frontières.C’est une ressource commune qui nécessite une coopération internationale.

Réduire sa consommation d’eau, c’est aussi réduire la consommation d’énergie.

En effet, en tenant compte de toutes les opérations nécessaires pour le pompage, le traitement, la distribution et l’assainissement de l’eau, 1 m³ consomme plus d’1kWh (Salomon 1999).

De plus, environ 30% de l’eau utilisée dans une maison est chauffée. Réduire sa consommation d’eau, c’est réduire sa consommation d’énergie.

Entretien et chasse aux fuites

Chaque année, 4 430 km³ d’eau douce sont prélevés dans le monde … mais seulement la moitié est consommée. Les pertes sont dues en grande partie à l’évaporation mais aussi à une mauvaise gestion. L’Amérique du nord fait bien pâle figure en ne consommant seulement qu’un tiers de l’eau qu’elle prélève, surtout vis-à-vis de l’Afrique qui consomme les ¾ de la sienne. Le gaspillage est un luxe de riche.

« Des fuites, des réseaux et des hommes ... une longue histoire » (source : cahier technique n°2 « Recherche de fuites – Techniques et méthodes de détection en réseaux d’eau potable » Office International de l’Eau)

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Le saviez-vous ?

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Vous êtes responsable de toutes les consommations d’eau enregistrées à votre compteur, même s’il s’agit d’une fuite invisible entre votre compteur, généralement situé en limite de propriété, et votre maison.Les fuites dans le sol entre le compteur et la maison peuvent être importantes. Ainsi, en Gironde, après la canicule en 2003, comme après de fortes périodes de gel, certains particuliers ont ainsi reçu une facture d’eau de plusieurs dizaines de milliers d’euros pour une fuite d’eau invisible survenue sur leur parcelle.Pour la canicule, l’origine des fuites est une dégradation de la canalisation due à des tassements anormaux du sol. (Source : www.jeconomiseleau.org)

L’eau perdue par fuite dans la maison est une perte pure pour le particulier car c’est de l’eau payée qui n’a pas été utilisée.

Valeurs moyennes des pertes par fuites les plus courantes chez le particulier (source : CIeau)

• vérifier qu’il n’y a pas de fuite dans les canalisations par un relevé du compteur le soir puis le matin (sans usages d’eau pendant la nuit).• veiller à réparer les fuites de vos équipements en particulier les toilettes, les robinets, la soupape de sécurité du chauffe-eau électrique, les installations d’arrosage (cf. conseils ci-dessous).• vérifier régulièrement l’état des appareils consommateurs d’eau (chauffe-eau, machine à laver)• veillez à bien protéger votre compteur du gel (blocs de polystyrène, laine de verre, etc.) ainsi que tous les robinets extérieurs.• pour tout départ prolongé de la maison, fermez le compteur général.• limiter la pression à 3 bars maximum, la robinetterie et le chauffe-eau sont moins soumis à dure épreuve.

Quelques tuyaux !Une fuite sous la poignée du robinetCette fuite ne se manifeste que lorsque le robinet est ouvert. La plupart du temps, il suffit de resserrer

Goutte à goutte 4 l / heure 35 m3 / an

Filet d’eau Filet d’eau 16 l / heure

140 m3 / an

Chasse d’eau 25 l / heure 220 m3 / an

Fuite sur canalisation

200 à 3000 m3 / an

l’écrou situé le plus haut sur la poignée (écrou du presse-étoupe). Si la fuite persiste, c’est le joint du presse-étoupe qu’il faut changer.1. Dévissez complètement l’écrou du presse-étoupe, de manière à pouvoir soulever le presse-étoupe le long de la tige.2. A l’aide d’une tige métallique, retirez le joint usagé ou la vieille filasse (ce sont eux qui assurent l’étanchéité).3. Remplacez-les par un morceau de Téflon® enroulé en cordon ou par une nouvelle tresse de filasse.4. Revissez le presse-étoupe, puis remettez la poignée en place

Un robinet qui goutteQuand un robinet goutte, la fuite provient du clapet du robinet qui finit par s’user au fil des années et des manipulations. Il faut donc le changer. C’est une rondelle de caoutchouc, située au-dessus du corps du robinet et sous la poignée de commande.1. Fermez la bonde, pour être sûr de ne perdre aucune pièce2. Retirez la vis qui retient la poignée de commande3. Otez cette poignée4. Otez la tête sous laquelle se trouve le clapet5. Otez le clapet, remplacez-le, puis remontez la poignée de commande.

Une chasse d’eau qui fuitLa plupart du temps, cette fuite se manifeste au niveau du joint d’étanchéité, entre cuvette et réservoir.Pour le remplacer :1. Fermez le robinet d’arrivée d’eau, puis videz le réservoir2. Dévissez l’arrivée d’eau, puis démontez le réservoir en dévissant ses vis de fixation à l’arrière de la cuvette.

Autres cas possibles1. L’eau d’une chasse d’eau qui fuit peut aussi s’échapper par le trop-plein. Il suffit alors de déplacer le flotteur le long de la tige ou, si le mécanisme n’est pas réglable, de tordre légèrement la tige.2. Le flotteur reste en permanence au fond de la cuve. Il est probablement percé. Démontez-le et remplacez-le.3. Le réservoir continue à se remplir d’eau alors qu’il est déjà plein et que le flotteur est hors de l’eau. L’eau s’échappe par le trop-plein. Contrôlez l’état du clapet d’arrivée d’eau. Si besoin est, changez-le.

Un tuyau qui suinte1. Décapez le tuyau pour bien localiser la fuite

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2. Colmatez cette fuite en utilisant soit du ruban auto- vulcanisant (tuyau métallique), soit un morceau de caoutchouc (type chambre à air) maintenu par deux colliers de serrage (tuyau plastique).

Purge et nettoyagePurgez régulièrement les équipements de votre installation, comme le ballon d’eau chaude.Nettoyez régulièrement vos accessoires de robinetteries (filtre, brise-jet) avec du vinaigre blanc et du gros sel, et les équipements tels qu’adoucisseurs ou flexibles de douche, qui doivent répondre aux normes sanitaires.N’utilisez en aucun cas les canalisations d’eau comme prise de terre de vos appareils électriques, car cela accélère la corrosion et donc la dissolution des métaux dans l’eau. (source : VEOLIA Environnement)

Réduire les usages intérieurs Comportements développés dans les documents de la thématique Ecocitoyenneté

Optimiser les usages extérieursComportements développés dans les documents des thématiques Ecosystème et Ecocitoyenneté

Réglages et petits équipements intérieursRéduire la pression : Moins de pression, c’est moins d’eau utilisée et donc moins d’énergie consommée. C’est aussi, une chasse d’eau moins bruyante et des robinets qui n’éclaboussent plus. Exemple avec un robinet en fonctionnement pendant 10 mn. (source : WATTS INDUSTRIES)

Le débit dans les canalisations est donc lié à la pression d’eau à l’entrée du logement. La pression à la sortie d’un robinet ne doit pas excéder 3 bars. Pour mesurer, il faut placer un manomètre à la sortie du robinet et vérifier.Dans les maisons de construction récente, des réducteurs ou régulateurs de pression sont mis en place permettant de limiter la pression de l’eau à 3 bars maxi aussi bien avec que sans écoulement

d’eau. Dans les constructions plus anciennes, il y a lieu de prévoir leur mise en place. Généralement ils s’installent directement après le compteur d’eau et protègent ainsi toute l’installation.

Principe : Limiter la pression dans les canalisations et donc les dommages engendrés sur le réseau intérieur. Limiter le débit au niveau des robinets.Installation : par un plombier en amont du réseau intérieur.Coût : équipement environ 50 + pose.Réglage du temps d’écoulement des robinets à fermeture temporisée : Solliciter la mairie pour pouvoir bénéficier de l’intervention d’un technicien en charge de la maintenance. Les élèves (référent du comité de pilotage par exemple) ou la classe qui bénéficiera de l’observation pourra filmer et présenter la vidéo à l’ensemble l’école.

Eco- aérateurs ou limitateurs de débit au niveau des robinets

Ce matériel ressemble aux brise-jet ou aérateurs standards dont sont équipés la plupart des robinets

Aérateur +

cartouche mâle

Aérateur +

cartouche femelle

Aérateur

Bague mâle limitateur joiint

Bague femelle limitateur joiint

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Principe : Ce matériel mélange l’air et l’eau sous pression. Au sein du mousseur est placé un réducteur de débit qui permet de passer de 12/15 litres/min à 5/8 l/min (voir moins jusqu’à 1,5 l et 2,5 l pour des postes servant uniquement en lavage de main), pouvant engendrer une économie de 50% d’eau. L’appel d’air est réalisé grâce à l’effet «Venturi», le mélange eau/air s’effectuant dans une chambre d’homogénéisation.Certains modèles sont auto-régulés : le débit est constant quelque soit la pression. D’autres présentent aussi la particularité d’être autonettoyants (retarde le dépôt du tartre) : la structure en «nid d’abeille» ne retient pas d’eau limitant ainsi la prolifération bactérienne.

Coupe transversale d’un aérateur (Source : Aqua-Techniques)

Limitateur ou régulateur ? Le régulateur de débit fonctionne à l’aide d’un joint torique s’écrasant plus ou moins sous la pression, régulant ainsi le débit d’une façon très précise (+-2% du débit annoncé). Le limitateur de débit fonctionne sans joint Torique, la précision est moindre (+-10% du débit annoncé). Cette précision n’est sensible qu’au delà de la pression nominale de 3 bars soit à partir de 4,5 bars (forte pression). Sur un réseau à pression normale (95% des cas) les deux systèmes sont rigoureusement identiques.

(source : ECOPERL)

Installation : en remplaçant les aérateurs non limitateurs existants sur les robinetteries (la taille étant standard) ou en plaçant un limitateur en amont des robinetteries s’il s’agit de robinets poussoirs.Coût : entre 5 et 10⇒ par robinet

Stop-eau WC

Ce matériel est adapté aux mécanismes WC simple commande. Il s’agit d’un système jouant sur le temps de fermeture de la chasse d’eau. Le stop eau est constitué de « poids » en métal qui se fixent sur le mécanisme WC et entraînent du fait de leur masse une fermeture plus rapide du mécanisme. Cela a pour effet de ne pas vider la totalité du réservoir. Une attention particulière doit être portée à la mise en place afin que les poids ne se décrochent pas du mécanisme WC. On peut estimer l’économie d’eau réalisée par ce système à 50%. L’installation se fait facilement sur des réservoirs anciens. Coût : env. 15 ⇒Source : Aqua-Techniques

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Economiseurs WCIl s’agit d’un rectangle réalisé en matériau polymère souple ou de sacs qui se placent dans le réservoir, permettant de retenir 1 à 1,5 litre(s) d’eau. Un jeu (de deux plaquettes) peut être placé au sein d’un réservoir

(3 litres d’eau retenus). De mise en place aisée, les plaquettes et les sacs WC sont préconisés pour tout type de réservoir doté d’un mécanisme WC simple commande non interrompable. Ils ne nécessitent pas obligatoirement l’intervention d’un professionnel pour la mise en place. (source : Eco-Plaquettes)Coût : env. 15 ⇒ à 20⇒(source : www.maison-ecolo.com)

Petite astuce : en attendant de s’équiper, une bouteille d’1,5l lestée d’eau ou de sable et placée dans le réservoir (côté opposé à l’arrivée d’eau pour ne pas gêner le mécanisme) vous permet d’économiser 1,5 l d’eau consommée à chaque tirage de chasse.

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Chasse d’eau à double commande

La chasse d’eau à double commande comporte deux boutons :le gros bouton évacue toute l’eau contenue dans le réservoir, le petit limite la quantité à 3 litres. On estime à environ 50% l’économie d’eau réalisée par ce système. Il est à noter que la nouvelle génération de réservoir WC est équipée en standard de mécanisme double touche 3/6 litres. L’installation se fait sur des réservoirs anciens.Coût : env. 30 euros (15 à 50 E)

Eco-douchettes

Quelle que soit la technique utilisée ces douchettes «économiques» permettent d’obtenir un débit compris entre 1,5l et 9 l/min ce qui engendre des économies d’eau et d’énergie (de l’ordre de 30 à

60 %).

Principes : Il existe actuellement sur le marché quatre grands procédés permettant de réduire le débit au niveau des douchettes :

• La technique de la Compression-Injection-Eclatement : L’eau arrive dans la tête de la douchette en étant comprimée, puis elle est injectée à travers une buse conique calibrée à 9 l /min avant de finir s’éclater sur une grille (plusieurs variantes possibles (3, 6,12 trous) selon le confort souhaité). L’intérêt de cette grille étant d’augmenter le nombre de gouttelettes ce qui contribue à accroître le pouvoir mouillant de l’eau.

• Le principe de la «turbulence» : Avec une pression donnée, on réduit la section de l’écoulement : la vitesse de sortie de l’eau augmente. Un disque générateur situé à l’extrémité permet de mieux

répartir les gouttelettes (confort accru). Avec cette technique le débit est moins sensible aux variations de pression. Il est aussi possible d’adapter le débit en fonction de la pression en utilisant des «cuvettes à turbulence» faisant office de réducteur de débit.

• Le principe «Venturi» : L’eau en traversant la douchette (dotée d’orifices permettant une prise d’air) crée une dépression au niveau des orifices permettant une injection d’air. Il n’y a pas de perte de débit puisque l’air prend la «place» de l’eau. Ce procédé permet d’économiser 30 à 50 % d’eau.

• La technique de la «Pulsation» : L’eau traverse une buse pulsante (piston) éjectant l’eau de 30 à 40 fois par seconde. La fréquence du jet est si rapide qu’il devient constant sur une large zone de pression. L’envoi alternatif rapide d’un jet d’eau permet de diviser le débit initial selon la règle : débit initial×(temps d’émission du jet/ temps entre 2 émissions). Economie possible de 35 à 55 % suivant le débit initial et indépendamment de la forme du jet.

Douche à effet Venturi Eco-techniques

Installation : en remplacement des douchettes existantes (vendues avec ou sans flexibles) ou en installant un limitateur spécifique entre la douchette et le flexible.(Source : ECOPERL)

Stop-douche

Un grand volume d’eau est perdu au cours d’une

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douche, lors du savonnage. Si le logement n’est pas équipé de robinetterie mitigeuse, il peut être

intéressant de mettre en place, en amont de la douchette, des

stop-douche. Principe : Ce sont des vannes permettant d’arrêter l’écoulement d’eau et de retrouver le bon réglage eau chaude/eau froide pour le rinçage. L’installation se fait entre la douchette et le flexible ou le système est directement intégré à une douchette

spécifique.Coût : env. 15

Attention! Les systèmes dits stop douche intégrés ou non sur la douche, ne sont pas conseillé par le CREAQ pour des raisons de dangerosité (retour d’eau chaude) et de dégats des eaux (éclatement du flexible).Ces systèmes permettent de couper globalement l’arrivée d’eau sans fermer le robinet principal ni toucher à son réglage de température. Cependant, si la robinetterie n’est pas équipée de clapets anti- retour, on constate fréquemment les accidents domestiques suivants

1°) Brûlures par retour instantané d’eau bouillante: Pendant le temps de fermeture du système, l’eau chaude retourne vers l’eau froide par différence de pression, et est instantanément libérée à la réouverture du système.

2°) Dégats des eaux: Oubli de la fermeture du robinet principal et casse du flexible après une longue période (Information du CSTB – Centre Scientifique et technique du Batiment)

Choix des appareils électroménager Grâce à l’étiquette énergie, un lave-linge de classe A, par exemple, consommera env. 50 litres par lavage au lieu de 80 litres pour les machines anciennes, soit une économie de plus de 30%.

Récupération d’eau de pluieQuoique gratuite et abondante sous nos contrées, l’eau de pluie n’est que trop rarement valorisée. Quelques jardins sont équipés d’une petite citerne, récupérant le précieux liquide en vue d’étancher la soif des fleurs ou des légumes. Pourtant, avec nos 157 litres consommés par jour (en moyenne) et par habitant, il est surprenant que nous n’attachions pas plus de valeur à ce don du ciel.

Législation et précautionsEn France, tout propriétaire a le « droit d’user et de disposer des eaux pluviales qui tombent sur son fonds » (article 640 et suivants du Code civil).A des fins d’arrosage d’espaces verts, le code de la santé publique ne prévoit pas de disposition particulière concernant la récupération, le stockage et l’utilisation des eaux pluviales. Cependant les précautions d’usage seront prises afin d’éviter tout risque sanitaire (l’arrosage au goutte à goutte sera privilégié à l’aspersion, accessibilité des installations de stockage interdite au public…)L’utilisation d’eau de pluie au sein de bâtiments publics accueillant du public pour les WC est soumise à autorisation préfectorale après avis du Conseil départemental d’Hygiène (article R 1321-10).Pour un usage alimentaire ou sanitaire (nettoyage du linge, nettoyage corporel),

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les DDASS sont généralement réticentes, voire franchement opposées, les attitudes variant selon les départements.

Normalement, pour pouvoir être utilisée pour ces fonctions, l’eau de pluie doit respecter les critères requis pour la qualité des eaux destinées à la consommation humaine ; qualité qu’il est bien sûr possible d’obtenir pour qui applique les traitements appropriés.

Si un simple fût placé sous une gouttière suffit pour le jardin, il n’en va pas de même pour alimenter une maison. La collecte passe alors par la toiture et les gouttières, et des conduites amènent l’eau dans une citerne d’où elle est remontée par une pompe pour alimenter les points choisis.

Il existe un calcul assez simple qui permet de déterminer le nombre de litres que l’on peut récupérer sur sa toiture : multiplier la surface au sol de l’habitation par la hauteur d’eau tombée durant une année. On obtient des chiffres plus précision prend plusieurs années (ces données peuvent être fournies par les stations météos). Au résultat, on ôtera 10% compte tenu des pertes, dues principalement à l’évaporation.Ainsi, une habitation de 100m² se situant dans une zone où il pleut 800 millimètres (0,80 m) par an aura un potentiel de 100 x 0,80 = 80 m³ - 10% = 72 m³.

Pour récupérer l’eau de pluie, toutes les toitures conviennent, avec un bémol pour les toits en amiante-ciment car l’eau de lessive contient alors des fibres d’amiante que l’on peu retrouver dans le linge sec. Bémol aussi pour les toitures à base de feutre bitumeux car une eau jaunâtre en découle par lessivage d’hydrocarbures les composant.

Le stockage de l’eau mérite une attention toute particulière. La citerne doit être entièrement opaque pour éviter toute formation d’algues et de moisissures. L’enterrer semble être une solution idéale car, outre le fait de la placer hors gel, il n’y a dans ce cas aucun problème d’intégration paysagère, et l’eau délivrée est à une température à peu près constante toute l’année. Le matériau qui constitue la citerne doit être de préférence minéral : béton ou briques enduites. L’eau de pluie naturellement acide, le minéral neutralisera cette acidité. Le métal est à proscrire car il est attaqué. Si c’est une citerne en plastique qui est choisie, il faudra immerger une pierre calcaire pour compenser l’acidité de l’eau.

Concernant les polluants présents dans l’eau de pluie, ils sont en grande partie, éliminés par un filtrage bactérien et sur charbon actif.

Le matériel Les cuves externes en polyéthylène haute densité (PEHD)Ces cuves placées en sortie de descente de gouttière ont des capacités limitées (200/1300 litres avec possibilité de jumelage). Elles sont surtout adaptées pour des usages limités (arrosage plantes, lavage du sol). Les cuves enterrées ou en sous-sol en polyéthylène haute densité

L’enfouissement d’une cuve en PEHD de plus grande capacité permet d’envisager l’utilisation de l’eau de pluie pour des besoins plus importants (arrosage terrain de sport, alimentation des WC). Les capacités proposées actuellement sont comprises entre 1 et 10 m3 avec possibilité de jumelage afin d’accroître la couverture des besoins.

Les cuves enterrées en béton

L’utilisation d’une cuve en béton permet de couvrir les mêmes besoins qu’une cuve en PEHD enterrée. La différence réside dans le fait que la cuve béton à volume comparable présente une masse supérieure qu’il faut prendre en compte lors de la mise en place. En effet un affaissement lié au poids représenté par la cuve et l’eau qu’elle contient peut se produire. Afin d’éviter ce genre de désagrément les paramètres « nature du sol et hygrométrie » doivent être pris en considération dès le début du projet. Dans certain cas il sera préférable de faire reposer la cuve sur une dalle béton soit de l’ancrer dans le sol afin d’éviter que cette dernière ne remonte sous l’effet de la poussée d’Archimède. Se pose aussi le problème du coût lié au transport.Les tarifs (TTC) indiqués ci-dessous sont donnés à

(Source Leroy Merlin) (Source : GRAF)

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titre indicatif, à l’unité, et sont susceptibles d’évoluer. Pour les cuves externes les prix affichés tiennent compte de la cuve avec les accessoires (couvercle, robinet et rehausseur). Pour les cuves enterrées les tarifs ne s’appliquent qu’aux cuves sans les accessoires (bloc filtration).

Recyclage de certaines eaux grisesOn appelle « eaux grises » les eaux de douches, de bains et de lavabos (eaux savonneuses), de lave-linge, de vaisselles. Elles représentent près de 40 % de notre consommation quotidienne.Certaines entreprises proposent des systèmes permettant de purifiée et retraitée les eaux usées des douches, bains, lavabos afin de les utiliser pour la chasse d’eau des toilettes, la lessive, le ménage ou l’arrosage du jardin. Les principes de traitement sont généralement purement mécaniques et biologiques sans addition de produits chimiques : filtration, traitement biologique, sédimentation, désinfection par UV et la qualité de l’eau ainsi obtenue respecte la norme CEE concernant les eaux de baignade. (ex : systèmes Aquacycle®, Aquality®, Aquae®, IWM®).

Circuit de l’eau domestique, comparaison gestion actuelle avec approche écologique(source : GTZ)

Equipement Observations Coût

Cuves externes en polyéthylène haute densité (PEHD)

200 l à 1 m3 30 à 240 euros

Cuves enterrées en polyethylène

1 à 20m3 500 à 7000 euros

Cuves béton 10m3 5000 à 6000 euros