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Numéro 114 • Hiver 2012 LES NORMES DE QUALITÉ EN TRADUCTION Envoi de publication canadienne convention numéro 1537393 www.ottiaq.org LE MAGAZINE D’INFORMATION DES LANGAGIERS

LES NORMES DE QUALITÉ EN TRADUCTION

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Page 1: LES NORMES DE QUALITÉ EN TRADUCTION

Numéro 114 • Hiver 2012

L E S N O R M E S D E Q UA L I T É E N TR A D U C TI O N

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LE MAGAZINE D’INFORMATION DES LANGAGIERS

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P O U R C O M M E N C E R

H I V E R 2 0 1 2N O 1 1 4

L a Norme, avec un grand N. Le sujet s’est imposé de lui-

même à une période où beaucoup de choses vraies et

fausses se sont dites sur la norme canadienne sur les services

de traduction. À titre de principal organe d’information de notre

profession au Québec, Circuit se devait de jeter un éclairage

plus neutre sur le sujet afin d’aider ses lecteurs à envisager la

question dans une perspective plus large. C’est ce que nous

avons tâché de faire en sollicitant la contribution de ceux qui, dans chaque pays ou ré-

gion concerné, étaient à l’origine de l’initiative. Nous espérons ainsi apporter un nou-

vel éclairage au débat.

Car débat il y a. Et pour cause. La norme canadienne représente effectivement un

carcan supplémentaire, une exigence de plus, des frais de plus, pour des profession-

nels qui, déjà, se battent tous les jours pour faire reconnaître leur valeur et obtenir

une juste rémunération pour leurs services. Mais arrêtons-nous et réfléchissons un

instant.

Nous avons du mal à faire reconnaître nos compétences et notre titre, essentiellement

parce qu’ils sont inconnus du grand public. L’ISO l’est. Et si finalement l’application

de cette norme nous aidait à faire savoir que la traduction ne s’invente pas et qu’elle

obéit à des règles ?

La certification selon une norme n’est pas obligatoire, mais les entreprises qui l’ob-

tiennent sont mieux reconnues parce qu’elles ont fait la preuve de la qualité de leurs

processus. Et si cela nous aidait à nous démarquer des charlatans ?

La certification coûte cher, mais elle est perçue comme un gage de qualité. Et si elle

nous permettait d’accroître notre clientèle et donc nos revenus ?

La norme canadienne exige du fournisseur qu’il engage des traducteurs diplômés ou

agréés. Et si cela nous favorisait ?

Les exigences de la norme sont très proches de celle de l’agrément. Et si l’OTTIAQ

réussissait à devenir l’organisme de certification pour les travailleurs indépendants ?

Les démarches sont entamées (voir notre article en page 20)

Si tout cela fonctionnait, la norme serait un bel avantage et non une menace. Or, tout

cela peut fonctionner si, en bons entrepreneurs, nous sommes fiers de notre titre et

de notre certification et, surtout, si nous nous en servons comme les arguments de

vente et le gage de qualité qu’ils sont. Tout est dans notre attitude devant le verre. Et

s’il était à moitié plein et non à moitié vide… ?

Et si…

Des mots 28

À l’ordre du jour 6

Notes et contrenotes 8Paix, mes agneaux !

Dossier 9Circuit a réuni une informationaussi complète que possible pourpermettre de mieux comprendreles faits et les enjeux entourant la normalisation de la profession.

Sur le vif 4Prix et distinctions. Translator/interpreter topprofession in 2012

La valorisation des professionslangagières. L’agrément paraffiliation : une première ententeentre l’ATIO et l’OTTIAQ.

Le conseiller financier au Québec :comment le nommer ? The Ropes.

Curiosités 33À la découverte de quelques motsd’origine arabe au moyen d’uneconversation fictive entre deuxécrivains.

Pages d’histoire 32François-Joseph Cugnet, premiertraducteur et interprète officiel du Régime britannique.

Des livres 24Un rapport sur la condition destraducteurs en France. Nouveautés.

Des techniques 30Un outil d’aide à la traduction conçupar une entreprise hongroise :memoQ Translator Pro version 5.0.

Des revues 31La revue Palimpseste à l’honneur.

Betty Cohen, trad. a.

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Prix et distinctions

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S U R L E V I F

C H R O N I Q U E D I R I G É E P A R Y O L A N D E A M Z A L L A G

Prix John-GlasscoL’Association des traductrices et traducteurs littéraires du Canada (ATTLC) récompensechaque année l’auteur d’une première tra-duction publiée par un éditeur canadien. LePrix John-Glassco a été créé en 1982 à la mé-moire de ce poète et traducteur canadien réputé, qui a notamment signé la version an-glaise des œuvres complètes de Saint-DenysGarneau. Cette année, le prix a été décerné àCasey Roberts, pour sa traduction anglaise de Panache, un roman jeunesse de Sylvain Hotte(Les Intouchables), paru sous le titre BreakAway : Jessie on my Mind (Baraka Books).D’après le jury, « le traducteur a su rendre lavoix vivante et toute personnelle du jeune nar-rateur de manière à la fois fidèle et imagina-tive ». Le lauréat, dans la cinquantaine, inau-gure avec ce prix une nouvelle carrière entraduction littéraire après avoir fait des étudesà l’Université de Carleton et à l’UniversitéConcordia.

Prix littéraires du Gouverneur généralLe jeudi 24 novembre, le très honorable DavidJohnston, gouverneur général du Canada, a

remis les Prix littéraires de l’année à RideauHall. Les prix sont décernés à des ouvrages enlangue française et en langue anglaise dansles catégories romans et nouvelles, essais,poésie, théâtre, littérature jeunesse (texte etillustrations) et traduction. Parmi les 14 lau-réats de cette année, ceux qui ont remportéles prix de traduction sont Maryse Warda,pour Toxique ou L’incident dans l’autobus (tra-

duction de la pièce de Greg MacArthur, TheToxic Bus Incident, publiée par DramaturgesÉditeurs et créée en mars dernier au Théâtred’aujourd’hui), et Donald Winkler pour Partitafor Glenn Gould (traduction de Partita pourGlenn Gould, de Georges Leroux, publiée auxéditions McGill-Queen’s University Press).Dans cette catégorie, les finalistes étaient,dans le sens anglais-français, Geneviève Letarte et Sophie Voillot, et dans le sens fran-çais- anglais, Judith Cowan, David Scott etLazer Lederhendler. Le jury de langue fran-çaise était composé de Laurent Chabin, Patricia Godbout et Louise Ladouceur et celuide langue anglaise, de Jo-Ann Elder, Hugh Hazelton et Maureen Ranson.

Les lauréats reçoivent une bourse de25 000 $, et les finalistes touchent chacun1 000 $. Les éditeurs des livres primés reçoivent une subvention de 3 000 $ pourleurs activités promotionnelles.

La terminologie à l’honneurLe 20 septembre dernier, Michèle Valiquette etNicole Sévigny, respectivement terminologueet traductrice agréées, ont toutes deux reçu lahaute distinction française de chevalier de la

Légion d’Honneur dans l’ordredes Arts et des Lettres. Au coursde la cérémonie de remise des insignes, le 20 septembre der-nier, la Consule générale deFrance à Québec, Hélène Le Gal,a rappelé le rôle essentiel deces deux éminentes figures denotre univers professionneldans la normalisation et la dif-fusion de la langue française,ainsi que leur contribution aurenforcement des liens entrele Canada et la France. Entréeau service du Bureau de la traduction en 1976, Michèle

Valiquette était coor donnatrice des réseaux internationaux de normalisation à la Directionde la norme terminologique lorsqu’elle a prisune retraite bien méritée en 2007. La profes-sion lui doit la création et le développementde TERMIUM, ainsi que plusieurs années de collaboration à L’Actualité terminologique, notamment à titre de rédactrice en chef. Nicole Sévigny dirige la division des stratégies

Publié quatre fois l’an par l’Ordre des traducteurs, terminologues et interprètes agréés du Québec

2021, avenue Union, bureau 1108Montréal (Québec) H3A 2S9Tél. : 514 845-4411, Téléc. : 514 845-9903Courriel : [email protected] Web : www.ottiaq.org

Vice-président, Communications — OTTIAQRéal Paquette

DirectriceBetty Cohen

Rédactrice en chefGloria Kearns

RédactionYolande Amzallag, Philippe Caignon (Des mots), Pierre Cloutier (Pages d’histoire), Lucille Cohen(secrétaire), Marie-Pierre Hétu (Des techniques), Didier Lafond (Curiosités), Solange Lapierre (Des livres),Nils Lovgren, Barbara McClintock, Éric Poirier, EveRenaud (Sur le vif ), Sébastien Stavrinidis (Des revues)

DossierBetty Cohen

Ont collaboré à ce numéroJacques Boizeau, Ive Cartier, Pilar Castro, Zhang Ciyun,Ginette de Montigny, Jeanne Duhaime, FrançoisGauthier, Sheryl Hinkannen, Margaret Jackson, Liisa Laakso-Tammisto, Alan Malloy, Nicole Sévigny,Wilson Teixeira

Direction artistique, éditique, prépresse et impressionMardigrafe

PublicitéCatherine Guillemette-Bédard, OTTIAQTél. : 514 845-4411, poste 225 • Téléc. : 514 845-9903

Droits de reproductionToutes les demandes de reproduction doivent êtreacheminées à Copibec (reproduction papier).Tél. : 514 288-1664 • 1 800 717-2022 [email protected]

Avis de la rédactionLa rédaction est responsable du choix des textes publiés, mais les opinions exprimées n’engagent que les auteurs. L’éditeur n’assume aucune responsabilitéen ce qui concerne les annonces paraissant dans Circuit.© OTTIAQDépôt légal - 1er trimestre 2012Bibliothèque et Archives nationales du QuébecBibliothèque et Archives CanadaISSN 0821-1876

Tarif d’abonnementMembres de l’OTTIAQ : abonnement gratuit. Non-membres au Québec : 1 an, 45,99 $; 2 ans,86,23 $. Au Canada, à l’extérieur du Québec : 1 an,42,00 $ ; 2 ans 78,75 $. À l’extérieur du Canada : 1 an, 50,00 $; 2 ans, 90,00 $. Toutes les taxes sont comprises. Chèque ou mandat-poste à l’ordre de « Circuit OTTIAQ » (voir adresse ci-dessus). Cartes de crédit American Express, MasterCard, Visa : www.ottiaq.org/publications/circuit_fr.php

Deux fois lauréat du Prix de la meilleurepublication nationale en traduction de laFédération internationale des traducteurs.

Imprimé sur papier recyclé 100 % postconsommation, fabriqué avec des fibres désencrées sans chlore, à partir d’une énergie récupérée, le biogaz.

100 % PC

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de normalisation du Bureau de la traductionet a contribué à la reconnaissance interna tio-nale du Canada comme un chef de fileen terminologie. Représentante canadienneà l’Organisation internationale de norma li - sation (ISO), Nicole Sévigny a présidé leConseil canadien des normes (CCN) et a participé à divers comités de normalisationterminologique, dont le Comité mixte de la ter-minologie au Canada (CMTC) et le Comité directeur du Programme d’accès à la justicedans les deux langues officielles (PAJLO), ausein duquel elle a contribué à la diffusion dela common law en français.

Un nouveau prix américain pour AnglocomMaxime Carpentier, traducteur-rédacteur delangue française du cabinet Anglocom, a

gagné un prix américain pour sa traduction enfrançais de la chanson Blowing in the Wind deBob Dylan. Le concours était organisé dans lecadre de l’édition 2011 du congrès de forma-tion « Translate in the Catskills », et le prix aété remis à l’occasion du congrès annuel del’American Translators Association (ATA), tenuà Boston début novembre.

Ce prix est le quatrième qu’Anglocom a décroché aux États-Unis ces trois dernièresannées. Andrea Ondak, traductrice-rédactricede langue anglaise, a obtenu un prix de rédaction de l’ATA en 2010 ; Brooke Davies,traductrice de langue anglaise, a reçu unprix d’adaptation publicitaire en 2009 ;et la même année, Grant Hamilton, tra-ducteur agréé, s’est vu décerner par l’ATAle prix Alicia-Gordon pour la créativité en traduction.

Millions of hours of al Qaeda conversations in-tercepted by the U.S. were not translated untilafter 9/11 because of a critical shortage of trans-lators and interpreters.1 Translator/ interpreterjob growth is projected to increase much fasterthan the “average for all occupations,” accord-ing to the U.S. Department of Labor’s Bureau ofLabor Statistics.2 In the U.S., frequently trans-lated languages include Portuguese, French,Italian, German, and Spanish. Demand is alsoexpected to be strong for translators of Arabic,other Middle Eastern languages, and the

principal East Asian languages. Demand forAmerican Sign Language interpreters is alsosupposed to “grow rapidly.”3

Despite the shortage of professionals, fund-ing cutbacks have been announced for foreign-language teaching in the U.S. and the U.K. Universities across the United States have beensounding the alarm, saying that cuts would hurt“America's national security and competitive-ness in the global economy.”4 Recently, the trialof Dominique Strauss Kahn was hampered be-cause of the difficulty of finding someone whocould translate from Fulani, his accuser’s mothertongue. The issue is so serious in the U.K. thataward-winning playwright Sir Tom Stoppard,who was born in the Czech Republic, presenteda petition to protect less commonly taught lan-guages before a parliamentary committee in Scotland.5 Circuit issue No. 112, La traductionmultilingue: points de vue, provides a brief lookat the situation in Canada.

1. www.atanet.org/careers/index.php

2. www.bls.gov/oco/ocos175.htm#outlookIbid.

3. Ibid.

4. http://chronicle.com/article/Language-and/127122/?sid=at&utm_source=at&utm_medium=en

5. www.bbc.co.uk/news/uk-scotland-14981426

Translator/interpreter top profession in 2012By Barbara McClintock, C.Tr.

Question de langueJ’ai reçu le dernier numéro de la revue

Circuit, soit le numéro 113 de l’au-

tomne 2011. Même si je sais que l’uni-

vers des jeux vidéo est largement an-

glophone, je considère que cette

revue d’un ordre professionnel du

Québec doit être rédigée prioritaire-

ment en français. J’ai toujours trouvé

normal qu’il s’y trouve des articles en

anglais pour traiter de sujets portant

sur les phénomènes, problèmes ou

enjeux propres à la traduction vers

l’anglais. Cependant, ce numéro pu-

blie en anglais des articles qui s’adres-

sent à l’ensemble des traducteurs

pour leur expliquer le domaine des

jeux vidéo. Je considère qu’il aurait

fallu publier ces articles en français.

Bernard Boileau, trad. a.

Nous remercions M. Boileau pour

son commentaire, car il nous donne

l'occasion de rappeler que Circuit a,

dès sa création, opté pour un

contenu non pas bilingue, mais dans

les deux langues. Ainsi les articles

sont publiés dans la langue de leur

auteur. Il peut, par conséquent, arri-

ver qu'une langue prédomine dans

un dossier. Le plus souvent, c'est le

français, cette fois-ci c'est l'anglais,

et ce sont deux numéros de suite.

Rappelons également que toutes

les personnes qui collaborent au

contenu de Circuit — comité de ré-

daction compris — le font à titre gra-

cieux et nous ne pouvons que leur en

être reconnaissants.

Betty Cohen, trad. a.

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La valorisation des professions langagières

Dans le numéro du printemps 2011, l’auteur résumait les travaux du Groupe de travail sur la valorisation des professions créé en octobre 2009. Depuis, le Groupe a déposé son rapport et la valorisation a été le thème du Congrès 2011 de l’Ordre, qui a eu lieu en novembre dernier.

François Gauthier, trad. a.

L e rapport comportait deux éléments indis-sociables. Le premier décrivait la valeur

professionnelle, sociale et économique destraducteurs, terminologues et interprètes (TTI),et le deuxième renfermait 46 recommandationscouvrant tous les aspects de la valorisation.L’ensemble peut être lu sur le site Web de l’OTTIAQ.

La valeur sociale, économiqueet professionnelle des TTILa valeur sociale des TTI se résume en quelquesmots et elle est incontestable. Les TTI favorisentles échanges entre communautés de languesdifférentes, contribuent à maintenir la qualitédes langues de communication, adaptentles textes aux contextes sociopolitiques des

communautés qu’ils servent et, dans lecontexte du Québec, contribuent à l’applicationdes lois linguistiques.

Sur le plan économique, outre que les TTI ontun impact de plus d’un milliard de dollars au Ca-nada, selon les données de 2004, ils contri-buent à accroître le chiffre d’affaires des entre-prises en ouvrant de nouveaux marchés et ilsaméliorent l’image de marque de ces dernièresauprès de tous leurs interlocuteurs, y comprisde leurs employés. De plus, parce que les en-treprises qui ont recours à des TTI communi-quent de façon plus claire avec leursemployés,ces derniers ne peuvent manquer d’augmenterleur productivité et leur efficacité. Les TTI participent aussi au rayonnement des entre-prises en facilitant leurs échanges aux

échelons national et international. Enfin, lesTTI agréés mettent les entreprises à l’abri depoursuites et de dépenses inutiles résultantde traductions faites par des machines ou desamateurs.

Mais les TTI n’ont aucune valeur sociale ou éco-nomique sans leur valeur professionnelle. Celle-ci n’est pas banale et tient en plusieurs points :• connaissance d’une ou de plusieurs langues

de départ ;• maîtrise d’une langue d’arrivée ;• capacités en rédaction ;• connaissance du processus et des outils du

transfert linguistique ;• connaissance d’un ou plusieurs domaines ;• formation universitaire ;• capacités en communication ;• grande culture générale et formation

continue ;• capacités de recherche ;• souci du détail ;• rôle conseil en matière de langue et de com-

munication ;• responsabilité ;• leadership ;• membres d’un ordre professionnel.

Les recommandations

Nos 46 recommandations destinées aux diri-geants et aux membres de l’Ordre portent surles points suivants :• la production de documents de référence

pour : – les enseignants en traduction, – les étudiants en traduction, – les TTI,

À L ’ O R D R E D U J O U R C H R O N I Q U E D I R I G É E P A R B E T T Y C O H E N

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– les nouveaux membres de l’OTTIAQ, – les clients actuels et potentiels des TTI,– les écoles secondaires et les cégeps,– le public en général ;

• la formation et le perfectionnement ; • les activités promotionnelles ;• la collaboration avec les universités ;• les interventions de l’OTTIAQ auprès des

étudiants et des diplômés ;• la collaboration avec l’OQLF ;• les interventions auprès des ordres profes-

sionnels et des organismes gouvernementaux;• les interventions auprès des clients des TTI ;• les interventions auprès des TTI agréés.

L’idée derrière nos recommandations, c’est qu’ilfaut d’abord rédiger les documents de référence

décrivant la valeur professionnelle, sociale etéconomique des TTI en fonction de tous les pu-blics-cibles. Ensuite, il faut en assurer la diffu-sion auprès des publics-cibles par tous lesmoyens matériels et électroniques existants.

Parallèlement, on fait deux choses : on assurela formation et le perfectionnement des TTIafin qu’ils se rapprochent constamment del’idéal décrit dans les documents sur la valeurdes TTI. En même temps, on fait en sorte dechanger les mentalités des universitaires, desorganismes publics, des donneurs d’ouvrageet du public en général pour qu’ils soient aufait de la véritable valeur des professions detransfert linguistique et qu’ils agissent enconséquence.

La suite des choses

Les hautes instances de l’Ordre n’ont pas perdude temps : elles ont commencé à appliquer les recommandations. Il faut croire qu’il y avaitconvergence de vue entre les membres du Groupede travail et les dirigeants de l’Ordre. Le Comitédes communications et le président, qui ont lu lerapport avant tout le monde, ont entrepris des démarches de sensibilisation auprès des diffé-rents publics visés par nos recommandations. Letravail est commencé, ce qui est excellent. Il nereste plus qu’à souhaiter qu’il se fasse de façoncoordonnée pour s’assurer que toutes les re-commandations finissent par se réaliser et qu’unjour on puisse constater un véritable changementdans les mentalités et les perceptions.

L ’Association des traducteurs et inter-prètes de l’Ontario (ATIO) a adopté

en avril 2011 une résolution offrant auxmembres de l’OTTIAQ qui le désirent lapossibilité de bénéficier d’une cotisationréduite s’ils font une demande d’agré-ment par affiliation à l’ATIO.

L’OTTIAQ avait déjà adopté, en mars2010, une résolution similaire permettantaux membres agréés des organisationsmembres du Conseil des traducteurs, termi-nologues et interprètes du Canada (CTTIC),de bénéficier d’une cotisation réduite demoitié s’ils faisaient une demande d’agré-ment par affiliation à l’OTTIAQ, à la conditionque leur association adopte une résolutionéquivalente. C’est maintenant chose faite ence qui concerne l’ATIO.

Cela signifie donc que tout membre enrègle de l’OTTIAQ a la possibilité de sejoindre à l’ATIO moyennant une cotisationréduite. Nous vous invitons à consulterle site de l’ATIO (www.atio.on.ca) pourconnaître la marche à suivre.

Pourquoi de telles ententes ?

La réglementation des professions étantde compétence provinciale, le titre demembre agréé d’un ordre ou d’une associa-tion n’est pas automatiquement transpor-table. En d’autres termes, si un membreagréé de l’ATIO s’annonce «  traducteuragréé » au Québec, il est en contraventiondu Code des professions s’il n’est pas également membre agréé de l’OTTIAQ.

Pour permettre aux membres agréés detoutes les organisations membres duCTTIC d’être en règle au Québec sans quecela leur coûte deux pleines cotisations,l’OTTIAQ a adopté une résolution dans cesens en mars 2010 et invité ses homo-logues à envisager de faire de même.L’ATIO en a pris la décision lors de sa dernière assemblée générale.

Cette entente est une première et l’OTTIAQ espère vivement que les autresorganisations provinciales membres duCTTIC adopteront des résolutions en cesens.

Johanne Boucher, trad. a.

À T I T R E P R O F E S S I O N N E L

Johanne Boucher est d i rect r ice généra le de l ’OTT IAQ.

L’agrément par affiliation : une première entente entre l’ATIO et l’OTTIAQ

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Eve Renaud, trad. a.

J e suis le mouton noir de ma fa-mille. Les autres sont tous comp-

tables ou économistes. Je dois doncsouvent défendre mon utilité et,pour cela, j’ai compris qu’il me fallaitétablir où se situe la traduction  :est-ce un art ou une science ? Je pen-chais pour la première catégorie,mais j’ai hésité le jour, déjà lointain,où j’ai entendu une congénère, unpeu désemparée par l’avènement del’informatique, affirmer péremptoi-rement que notre profession était in-dubitablement un art et que, parconséquent, les meilleures traduc-tions resteraient toujours celles quel’on fait au crayon.

Quoi qu’il en soit, l’idée d’êtreartiste m’a toujours souri. La tra-duction serait donc… Voyons, où ensommes-nous ? Selon une liste com-mencée par Hegel au XIXe siècle, les

cinq arts dits classiques sont, dansl’ordre, l’architecture, la peinture, lasculpture, la musique et la poésie.D’autres lui ont emboîté le pas etajouté la danse. Le cinéma, commechacun sait, est le septième art et labande dessinée, le neuvième. On aaussi tenté d’inscrire la télévision,l’opéra, la photographie… Mais c’estfaire preuve d’une amnésie toute oc-cidentale puisque, dès le VIe siècleavant Jésus-Christ, Sun Tzu avaitécrit L’Art de la guerre.

J’ai donc voulu étudier un peu cetart de la guerre pour savoir s’il précé-dait ou suivait celui de la traduction.

On voit d’emblée que la placed’un art donné (si vous me permet-tez l’oxymoron) dans la liste n’est passtrictement affaire de chronologie.Lascaux prouve, par exemple, qu’onn’a pas construit avant de peindre.A-t-on traduit avant de guerroyer ?La première guerre de l’humanité(l’oxymoron étant à l’ordre du jour)

est-elle due à une erreur de traduc-tion ou à l’absence de traducteur ?

Sus, donc, à L’Art de la guerre.Mais peut-être êtes-vous déjà à Tzuet à toi avec l’auteur ? Je vous le de-mande parce que les trois  exem-plaires français de la Grande Biblio-thèque étaient empruntés quand j’ysuis allée faire mes recherches etl’étaient toujours, un mois plus tard,quand j’ai commencé à rédiger. Toutcomme les deux exemplaires françaisde l’œuvre homonyme de Machiavel !Même chose à la bibliothèque del’Université Laval. J’ai donc dû me ra-battre, dans le cas de Sun Tzu, sur unetraduction anglaise commentée parun certain général Tao, qui n’a pasmanqué de me mettre en appétit.

Dès les premières pages, j’aiéprouvé une surprise de taille  : ilm’est impossible de trancher ! L’ou-vrage de Sun Tzu révèle en effetd’étonnantes ressemblances entrela traduction et la guerre !

Je vous propose le petit exerciceci-dessous pour vous permettre dele constater à votre tour : remplacezles mots war et enemy ou leur équi-valent français par « traduction » etvous verrez bien.

Ainsi, le général Tao rapporteque « the attitude of Sun Tzu towardswar is one of extreme prudence, ear-nestness, and seriousness ». Et en-core : « Attack the enemy when thespirit is keen. »

Il est, dit le stratège, très impor-tant de connaître les caractéris-tiques de l’ennemi, de faire preuvede souplesse, de sagesse, de sincé-rité, de courage, de ténacité et de ri-gueur ; de prendre garde aux effetsdu jour et de la nuit, de la pluie, dufroid et de la chaleur ; de vérifier « ifa field can be traversed with ease ordifficulty  ». «  In war, there are noconstant conditions. »

Par ailleurs, si la hâte excessiveest une erreur, avis à ceux d’entrenous qui traduisent pour le gouver-nement, la lenteur n’est pas nonplus toujours conseillée  : «  Whenthe army engages in protracted cam-paigns, the resources of the statewill not suffice ».

Je crois tout de même décelerune différence notable entre lesdeux disciplines, s’il faut en croire latraduction anglaise que j’ai sous lamain. Sun Tzu oppose vide (void) etréalité (actuality), que le général Taoassimile respectivement au yin et auyang. Personnellement, je me de-mande si je n’ai pas déjà affronté unou deux textes où yin et yang ne for-maient qu’un.

Autrement, tout colle étonnam-ment et me fournit un argumentque j’ai hâte d’assener aux blancsmoutons de ma famille. Par la voixdu traducteur, Sun Tzu énonce  :« One who can modify his tactics inaccordance with the enemy’s situa-tion and succeed in gaining victorymay be called divine. », soit muta-tis mutandis  : «  Le traducteurassez habile pour modifier ses mé-thodes en fonction du texte et quiréussit de cette façon mérite d’êtreappelé divin. »

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Paix, mes agneaux !

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D O S S I E R L E S N O R M E S D E Q U A L I T É E N T R A D U C T I O N

Betty Cohen, trad. a.

Un vent de normalisation a soufflé sur la profession au

début des années 2000. Il est parti d’Europe et a rapide-

ment gagné l’Amérique du Nord et l’Asie. Le mouvement

est né au sein des associations d’entreprises de traduction. Et

pour cause. La plupart des associations de traducteurs ne

réunissent que des membres individuels, si bien que les entre-

prises de traduction ne disposaient d’aucun mécanisme pour

faire reconnaître leurs compétences. Elles se sont donc tournées

vers l’organisme de certification par excellence, l’ISO.

C’est ainsi que les associations de traducteurs européennes

ont été les premières à travailler à l’établissement d’une norme de

qualité des services de traduction. Cela n’a pas été sans grands

questionnements, le premier étant de savoir si la norme devait

s’intéresser à la qualité de la prestation elle-même ou au proces-

sus. L’article de Liisa Laakso-Tamisto et de Sheryl Hinkannen, qui

ont fait partie des pionniers de cette norme, décrit bien toute l’évo-

lution de la réflexion et l’accouchement relativement difficile. Les

États-Unis ont suivi avec leur propre norme, beaucoup plus

détaillée dans la description des processus, comme en témoigne

l’article d’Alan Melby, grand défenseur de la promotion de la pro-

fession par la réglementation. Le Canada a suivi ensuite, sur l’impulsion de l’Association cana-

dienne de l’industrie de la langue, dont Wilson Texeira, auteur de notre article, était administra-

teur à l’époque. La Chine, pour sa part, a créé des normes de qualité qui n’entrent pas dans le

schéma de l’ISO, mais qui ont répondu, entre autres, à un besoin d’améliorer la qualité générale

de la traduction dans ce pays.

Tout cela ne s’est pas fait sans beaucoup de débats et de compromis, quel que soit le pays

ou la région. Au Canada comme en Europe, l’avènement des normes a soulevé un tollé et sus-

cité une grande résistance. À l’OTTIAQ, la norme canadienne a donné lieu à des échanges par-

fois acerbes et à des opinions très arrêtées, malheureusement pas toujours fondées sur les faits

réels. Tant et si bien que la norme a été inscrite à l’ordre du jour d’une assemblée générale tenue

l’automne dernier et à l’issue de laquelle le comité exécutif a publié une mise au point que nous

reproduisons dans les pages qui suivent.

Circuit, pour sa part, a tenu à jouer son rôle en réunissant une information aussi complète que

possible sur les normes dans le monde, afin, comme toujours, de mettre les choses en perspec-

tive. Nous ne prétendons pas répondre à toutes les questions, mais espérons que la vue d’ensemble

que nous proposons permettra à nos lecteurs de mieux comprendre les faits et les enjeux.

Les normes de qualité en traduction

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Setting the Standard forCanadian StandardsDevelopment

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T he way in which standards are developed in-fluences their viability in the marketplace,

how widely they will be used, and whose intereststhey will serve. Standards that follow a formalstandards development process, one that includesbalanced stakeholder representation, consensusand transparency, will have broader applicability andgreater potential to address the goals of multiplegroups, such as industry, governments, aca demia,and consumers.

Standards, including many that contribute to safe-guarding the health and safety of Canadians, are vol-untary. In other words, the process for developing thosestandards was not undertaken or led by a legal or reg-ulatory authority. However although they may havebeen initiated or developed through a “voluntary” sys-tem, many standards are made mandatory, either bybeing referenced in government legislation, or becauseof marketplace and consumer demand.

In Canada, the mandate for coordination andoversight of standardization-related activities isheld by the Standards Council of Canada (SCC). SCCaccredits standards development organizations(SDOs) as well as organizations that verify confor-mity to specific standards. Accreditation by SCC pro-vides formal recognition that an organization hasthe competence to perform the work for which it isaccredited. To achieve and maintain accreditation,SCC requires organizations to meet specific proce-dural requirements. All of SCC’s accreditation pro-grams are based on internationally recognized cri-teria, which provide confidence and credibility inthose programs across Canada and abroad.

In the case of an SCC-accredited standards de-velopment body, the process begins with evaluationand approval of the proposed standard, which cul-minates in a public notice of its intention to developthe standard. A standards development committeeof experts is formed (consisting of interested/af-fected stakeholders) to collaborate in producing thecontent for that specific standard. Once drafted, thestandard is subjected to public review and the com-mittee must then strive to reach consensus on theinput received. A quality review is conducted priorto the committee’s approving the content; then, fol-lowing procedural approval, the standard is pub-lished and disseminated.

Each SCC-accredited standards development or-ganization (SDO) is expected to ensure that the stan-dards they develop are reviewed periodically, so as tokeep them current and applicable. Using the same rig-orous development process, a balanced committee ofstakeholders is brought together to determine what,if any, changes are required. A public notice must beissued by the applicable SDO for any standard that iswithdrawn.

Once finalized, some standards are submitted tothe Standards Council of Canada (SCC) for evaluationand approval as National Standards of Canada (NSC).Approval as an NSC heightens the profile of a standardand provides assurance of its pertinence to Canada.The SCC criteria for approval of a standard as an NSCincludes requirements for adoptions or adaptations ofinternational standards developed by the InternationalOrganization for Standardization (ISO) or by the International Electrotechnical Commission (IEC).

L E S N O R M E S D E Q U A L I T É E N T R A D U C T I O ND O S S I E R

Take a peekbehind anynumber of modernconveniences andwell-functioninginfrastructures,from products tosystems to services,and you’ll findone commonelement:standardization.How standardsare developed andimplemented, or“standardization,”plays a vital rolein almost everyaspect of society. It keeps themachinery of our lives runningsmoothly andprovides thenecessaryfoundation forinnovation andadvancement.

By Pilar Castro

Pi lar Castro i s D i rector of Stakeholder Relat ions with in the Pol icy and Stakeholder Relat ions branch of the Standards Counci l o f Canada (SCC) .In her current ro le , she is responsib le for provid ing guidance and d i rect ion to a team of senior pol icy analysts , program managers and commu-nicat ions of f icers who del iver va lue-added standardizat ion solut ions for government and industry s takeh olders . Through leadership of Canada’snat ional s tandardizat ion network, the SCC promotes the e f fect ive and ef f ic ient use of s tandards, the ver i f i cat ion of conformity of those stan-dards, and the incorporat ion of s tandardizat ion into regulatory measures (as par t of pol icy and t rade considerat ions) for the benef i t o f a l l Canadians.

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The impetus for the development of a standard cancome from any number of stakeholders. An industryassociation, individual, business, or group of usersmay identify a standardization gap or may seek to pur-sue work in an emerging sector where standardizationis limited. Stakeholders may approach an accreditedSDO with their idea/suggestion or contact the Stan-dards Council of Canada ([email protected]). Determiningwhich SCC-accredited standards development organi-zation (SDO) will work on a standard is based on anumber of factors, including their access to relevantsubject-matter experts, interest and availability.

As part of the SCC’s formal requirements of SDOs,a key consideration for deciding whether a Canadianstandard should be developed is determining whethera comparable standard already exists, either region-ally or internationally. If no suitable standard is avail-able, an SDO can initiate development of a uniqueCanadian standard. The SDO is likewise expected tohelp in ensuring that the standard developed does notcreate unnecessary obstacles to international trade.

In the case of Canada’s national standard(CAN/CGSB/CSA-Z1610-10) for the protection of

first responders from chemical, biological, radio-logical, and nuclear events, for example, the stan-dard was jointly developed by two SCC-accreditedstandards development organizations (CSA andCGSB) in response to the needs of Canada’s emer-gency services personnel. This particular nationalstandard is intended to provide consistency acrossCanada in the selection, use and care of protectiveequipment for front-line emergency workers. Havinga standard that is recognized across jurisdictions isa way to help guide and protect those who selflesslydeliver vital emergency services and to positivelycontribute to the betterment of Canada’s publicsafety and national security objectives.

To be eligible for accreditation by the SCC, stan-dards development organizations must demon-strate that they adhere to a “standardized” processfor standards development, one that is open, trans-parent and inclusive. While the requirements are rig-orous, to expect anything less would be to com-promise the integrity of the very standardizationinfrastructure that, by virtue of its effectiveness, al-lows itself to be taken for granted.

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The Journey to Canada’s National Standard for Translation Services1

Wilson Teixei ra i s the pres ident and founder of Able Translat ions Ltd. He is a former chai r o f A I L IA’s Translat ion Committee and he was a mem-ber of the CGSB Committee on Translat ion Ser v ices that developed Canada’s Nat ional Standard for Translat ion Ser v ices (CGSB-131 .10-2006) .Mr. Teixeira is also a member of the Canadian Advisory Committee to the ISO Technical Committee on Terminology and Other Language and ContentResources, which is current ly developing internat ional s tandards for t ranslat ion ser v ices.

W hen the European Standard for TranslationServices (EN 15038) was introduced in

2006, some in Canada’s language industry knewthat a race against time had begun. At that point,Canada’s Language Industry Association (AILIA)started studying EN 15038, monitoring its imple-mentation, and found that it was likely to becomethe basis for an international standard that wouldnot entirely respond to the unique challenges ofCanada’s language industry. The first question thatAILIA had to ponder was whether Canada shouldconsider a basic form of industry self-regulation ora national standard under the umbrella of theStandards Council of Canada (SCC). Early discus-sions showed that AILIA members considered in-dustry regulation of the translation sector a matterof national interest. Canada is not only an officiallybilingual country, but also one with an active im-migration policy and an international tradeagenda. The development of a National Standardof Canada was therefore considered to be the bestcourse of action.

In 2006, AILIA’s members agreed on the need toundertake the development of a national standardfor translation services. AILIA’s rationale wastwofold: 1) develop a long-awaited, needed indus-try framework for the provision of translation ser-vices in Canada; and 2) enable Canada to have a sayin the development of the international standard fortranslation services. AILIA’s strategy was intendedto guarantee the long-term success of Canada’s lan-guage industry at home and abroad.

AILIA’s tireless efforts to secure governmentfunding for the development of the standard werefruitful. In 2007, Industry Canada provided the nec-essary resources for AILIA to engage the CanadianGeneral Standards Board (CGSB) to develop a Canadian standard for translation services. TheCGSB is a federal government organization that of-fers comprehensive standards development ser-vices. The CGSB is accredited by the SCC, whichoversees the National Standards System in accor-dance with the Standards Council of Canada Act.

The SCC defines a standard as a document, established by consensus and approved by a recognized body, following certain rules and guide-lines, aimed at the achievement of optimum resultsin a given context. Accordingly, the CGSB Commit-tee charged with the development of the standardincluded solid representation by the main groups ofstakeholders in Canada’s language industry; i.e.,producers, users, and general interest. (The latterincluded various language professionals’ organiza-tions, academia, government and language tech-nology entities.)

Once the CGSB Committee on Translation Ser-vices initiated deliberations, a fundamental deci-sion was made to leverage the extensive workdone by our European counterparts and, whenpossible, make the Canadian standard consistentwith EN15038. In fact, the European standard in-corporated some of the industry’s best practices atthe time and had widespread support in Europe,which is one of the world’s most multilingual re-gions. The CGSB Committee also studied otherstandards, including China’s GB/T 19682-2005,Germany’s DIN 2345 and the American ASTM2575-06, as well as a compilation of literature en-compassing the world’s best practices in the pro-vision of translation services.

After almost two years of analysis and delibera-tion by the CGSB Committee on Translation Ser-vices, Canada’s National Standard for TranslationServices was published in September 2008. CGSB-131.10-2008 was favourably received and AILIAworked diligently to establish a sound conformityassessment and certification scheme. Three yearsafter it was introduced, several Canadian languageservice providers have become CGSB-131.10-2008certified. The standard is currently an importantcomponent of language service procurement and itis decisively contributing to strengthening Canada’slanguage industry.

1. CGSB-131.10 – 2008

By Wilson Teixeira

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Page 13: LES NORMES DE QUALITÉ EN TRADUCTION

CEN standard – theEuropean approach to thestandardization issue, seenfrom a Finnish perspective

W hen efforts toward establishing the CEN stan-dard were launched, it was obvious that the

traditional way of working within the translation in-dustry had changed. The marketplace had becomeflooded with competition from sources that had pre-viously found it difficult to enter local markets. Pric-ing pressures grew, and quality was the only way aserious service provider could justify a decent pricelevel. Moreover, many clients had also started towork to the standards of their respective sectors,and it was felt that translation providers should alsoemphasize the professional character of translationby becoming a serious sector, working in a profes-sional manner, with its own standard.

The initiativeThe first idea and initiative for this standard was

launched by the European Union of Associations ofTranslation Companies (EUATC) in early 2001. The orig-inal plan did not envisage the involvement of the free-lancer sector at all; the idea was promoted strictlyfrom a translation agency perspective. The EUATC ef-forts led first to a meeting with the Comité Européende Normalisation (CEN) and then, in 2002, to the es-tablishment of a working group, the CEN/BT Task Forcewith representatives of both EUATC and FIT memberorganizations. The active player for the freelancer sidewas the Regional Centre Europe (RCE), known todayas FIT Europe.

The Technical Committee met in various Europeancapitals about ten times between 2001 and 2005.Drafts were written and their authors then submittedtheir work for discussion by the entire project workinggroup. At each Committee meeting, there were also ex-perts from various national standardization bodies.The presence of standardization experts at the TaskForce meetings was very useful, even imperative, toensure the quality of the drafting work: very few of uswere familiar with the specialized language and expressions used in standards, especially as concernsthe difference between prescriptive and descriptivecontents in the standard text itself.

The draft texts changed a lot as a result their dis-cussions. Much attention was paid to terminology anddefinitions. This reflected the different approaches to

the task at hand: there were very academic perspec-tives that sometimes clashed with a more pragmaticattitude to the work.

The decisionsOne of the pivotal and fundamental decisions

taken by the Task Force was the definition of a Trans-lation Service Provider (TSP). The standard had to bewritten in such a way that the TSP could be either acompany or an individual translator. Although thishighly political question was resolved in the very earlyphases of the project, the controversial nature of theTSPs kept surfacing throughout the drafting process,as it seemed difficult for certain participants in theprocess to accept this equality between an individualversus a large-scale operation. However, this was avery important decision, given the nature of thetranslation business, where small-sized companies ofone to two individual translators are still common.

It was also very demanding to find a common denominator in the chapter focusing on human resources, specifically with regard to the qualificationrequirements imposed on translators, revisers andother individuals working on translations. Every European country has its own education system and,despite the EU efforts to harmonize university-leveleducation, translation studies are not taught at everyuniversity in every country, and the educational back-ground of translators currently in the business variesenormously throughout Europe. Thus the educational

Li isa Laakso-Tammisto i s a F innish t ranslator and interpreter wi th Engl ish and I ta l ian as her work ing languages. Among other nat ional and in-ternat ional posi t ions in t ranslat ion organizat ions, she par t ic ipated in the CE N project , represent ing the F innish f ree lancer s ide in the workinggroup. Her involvement in s tandards issues cont inues with the ongoing I SO project .

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by Liisa Laakso-Tammisto and Sheryl Hinkkanen

Quality is one of the mostcontroversialconcepts in thetheory andpractice oftranslation. The dilemmaconcerning thetrue nature ofquality, and theway in whichquality can beachieved, is alsoreflected in thehistory of theEuropeanstandard known today as CEN 15038:2006.

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Page 14: LES NORMES DE QUALITÉ EN TRADUCTION

criteria shown in the standard are a compromise between the current European situation and the edu-cational background of “the ideal” translator. How-ever, it was felt, especially among freelancers, that thequality of translation is highly dependent on qualifiedand well-educated translators and that educationalcriteria and standards should not be compromised inview of the market’s highly diverse factual situation.

Another frequent topic of discussion was a funda-mental one: what in fact is being standardized? Theconclusion of these debates was that: a) customerscannot be standardized and therefore no “standards”or “orders” can be set on customer behaviour; b) theacademically defined quality of translation is not thecore of the standard, which can only address the qual-ity of the service process, with the hope that a high-quality process will produce quality translations; c) theconcept of quality has to be defined over and overagain: quality is not always the best available, mostlinguistically sophisticated, perfect piece of language;rather, it must be defined against the client’s needs. Aquality translation meets those needs and is producedthrough a process that the service quality standard addresses. Ultimately, therefore, quality promise canonly focus on the service.

The standard was finalized in 2006. Quotingfrom the premise of the document: “This EuropeanStandard shall be given the status of a national stan-dard, either by publication of an identical text or by endorsement, at the latest by November 2006, andconflicting national standards shall be withdrawn atthe latest by November 2006.”

A new challenge followed. The compromise onwhich the Task Force could reach an agreement was inthe English language, but it had to be translated intothe national language of each standardization bodyand, during this process, many of the terminology

problems that had been buried resurfaced. Comparedwith other monolingual and/or regional standards, thiswas probably a peculiarity of the Pan-European processfrom beginning to end: the great variety of national realities were and still are reflected in the national trans-lation markets, irrespective of the fact that many largetranslation companies are multinational. The great variety of national European languages spoken andtranslated within Europe adds to this complexity.

A useful tool

In Finland, the publication of the standard was metwith fairly modest interest, mostly among translationcompanies. The finalized standard was actively pro-moted in various translator and translation companyforums and it attracted interest and positive reactions.However, very few – if any – individual freelancers havetaken up the challenge of seeking accreditation, although there are a few larger companies that nowhave CEN accreditation.

The CEN standard proved to be very useful aboutthree years ago when, for the first time, the Finnishgovernment translation (and interpretation) serviceswere subjected to a competitive bidding procedure.The company organizing the tender had no previousexperience of a tendering process related to any typeof service. Translation services thus constituted a firstfor this newly established tendering service company,which would have been clueless had it not been formany active translators and translation company representatives who could help them with the speci-fications for the procedure. In that setting, we trans-lation service professionals could make use of the CENstandard and present some hard facts pertaining tothe sector’s modus operandi. The CEN standard addedcredibility to what the professionals said to someonewho knew nothing about the business but had to devise a tendering process for it.

When the standard was published, it was con-stantly emphasized that accreditation was not the ultimate goal or a must for any TSP, especially free-lancers: reading through the document is already astep towards better service quality. It is under stand-able that small-sized operations and individual trans-lators may be overwhelmed by the idea of producingthe materials needed for accreditation – which process,by the way, has to be repeated at regular intervals.However, translators and translation companies can al-ways work to the standard without ever even contem-plating accreditation. It is our firm belief that any ser-vice provider can benefit from stopping to reflect oncurrent modes of operating, which are sometimesdeeply entrenched. This can very well be done againstthe text of the standard, which can serve as a check-list: “Is my service adequate in this respect, could I dothis better?” In the end, the standard can also work asa benchmark for continuous improvement.

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D O S S I E R L E S N O R M E S D E Q U A L I T É E N T R A D U C T I O N

Sher yl Hinkkanen, a nat ive Engl ish speaker, is a F innish-Engl ish t ranslator and an Engl ish rev iser and edi tor wi th long qual i ty assurance expe-r ience in t ranslat ion ser v ice provis ion. She has held many posi t ions of t rust in the sector at the nat ional and internat ional levels .

hen the standard

was published in finland,

it was constantly

emphasized that

accreditation was not

the ultimate goal or a must

for any TSP, especially

freelancers: reading

through the document is

already a step towards

better service quality.

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Page 15: LES NORMES DE QUALITÉ EN TRADUCTION

The American Translation Quality Assurance Standard:

Purpose, Main Features,and Connection withCurrent ISO Work

More detailed inits specifications,the AmericanStandard adoptsanother approachand can be seen ascomplementary tothe European andCanadian ones.

Definitions first

T he main purpose of the American Translation Quality Assurance Standard (ASTM F2575), which

was initiated in the late 1990s by the American Transla-tors Association and the U.S. National Foreign LanguageCenter and published in 2006, is to achieve quality by fa-cilitating communication among all the stakeholders ina translation project. These stakeholders are classified as requesters, providers, and end users. The terms “client”and “customer” are avoided because they are used am-biguously in the translation industry. The requester is theperson requesting translation services and is often apurchasing agent who represents an organization. Theterm “provider” can apply to multiple levels of serviceproviders, such as: (1) a large translation service provider(TSP) in direct contact with the requester; (2) specializedTSPs assigned particular target languages by a largerTSP; and (3) freelance translators who do the actualwork of translating. An end user is the “person who ultimately avails himself or herself of the translation.”

Both requesters and end users could be called cus-tomers or clients; however, requesters and end-usersare usually separate people with very different roles.The requester may not even speak the target language.The end user reads the target text but typically doesnot even know who the requester is. The requester-provider-user distinction avoids ambiguity. This three-way distinction also applies to non-commercial envi-ronments such as government agencies requestingtranslation services from an internal provider, such asa translation department.

In the American standard, it is assumed that both requester and provider have some responsibility for thequality of the translation product (i.e., the target text).The notion of a requester essentially throwing a sourcetext over a wall to a TSP without any instructions andhoping that the translation will turn out well is, of course,dangerous. Instead, in the American standard, there isthe assumption that structured specifications will beagreed on by both requester and provider. Translationproject specifications are also part of the European(EN 15038) and Canadian (CAN/CGSB-131.10) standards.In the Canadian standard, they are defined as follows:

2.19 Service Specifications — Statement ofthe performance requirements set out in theclient-TSP agreement to be met by the TSP.

All three standards (European, Canadian, andAmerican) thus agree on the importance of transla-tion project specifications. The American standardis distinctive in that it dedicates two sections (7 and8) to the process of developing project specifica-tions. In the American standard, specifications arecategorized as either linguistic or procedural. Subsequent work on specifications in the context ofISO Technical Committee 37 has further divided procedural specifications into three categories:task, environment, and relationships. These fourcategories of specifications (linguistic, task, envi-ronment, and relationships) are further brokendown into parameters, that is, factors that are relevant to translation project specifications. Developing project specifications from a pre-definedlist of parameters (see www.ttt.org/specs) gives everyset of service specifications a uniform structure andthereby improves communication among stakeholders.The American standard, with its emphasis on achievingquality through stakeholder communication basedon structured specifications, can thus be seen as complementary to the European and Canadian stan-dards, whose focus is on TSP certification.

Quality definedThere is, however, an incompatibility. The Euro-

pean and Canadian standards treat translation-relatedtasks in terms of people (the translator, the reviser, thereviewer, and so on), while the American standardprefers task names (translation, bilingual editing [=re-vision], monolingual editing [=review], and so on), al-lowing for the possibility that in some cases the sameperson will perform multiple tasks. Regardless of howmany people are involved in a translation project, theAmerican standard recommends the use of structuredspecifications.

The American standard takes a bold step not takenby either the European or the Canadian standard: it ac-tually defines translation quality:

3.1.45 translation quality, n—degree towhich the characteristics of a translationfulfill the requirements of the agreed-uponspecifications.

This definition is consistent with mainstream qual-ity management theory and practice.

Alan K. Melby i s a professor of l inguist ics at Br igham Young Univers i ty, where he is D i rector of the Translat ion Research Group. He is an ATA-cer t i f ied t ranslator f rom French to Engl ish and is the edi tor of the for thcoming I SO guidance document for t ranslat ion projects ( I SO   TS   11669) .

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By Alan Melby

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Subsequent work on defining translation qualitymakes explicit an essential point that is left implicit inthe definition in the American standard: the enduser(s) must also be taken into account in developingspecifications. A translation that carefully follows in-appropriate specifications can hardly be considered tobe a quality translation. What determines whether thespecifications are valid? It is whether the end user is sat-isfied that the target text can be used to accomplish thepurpose of the translation? Translation quality is thusbased on compliance with user-validated specifications,agreed on by both the requester and the provider.

Obviously, the question of how to define transla-tion quality is worthy of much further discussion. Theimportant point for this article is that the Americanstandard actually puts forth a definition of translationquality. A definition can only be critiqued and im-proved once it exists.

The future of the three standards (European,Canadian, and American) is being played out within

ISO Technical Committee 37. There are two standardsunder development that need to be coordinated:17100 and 11669. The first is essentially an interna-tional version of the combination of the European andCanadian standards. Like them, its focus is on pro-viding a basis for TSP certification. It is a requirementsstandard. The second (11669) is a guidance documentwhose focus is on structured translation specifica-tions, in the spirit of the American standard. It will bepublished at an intermediate stage (ISO TS 11669) in2012 on its way to becoming a full standard, in orderto allow for its use by the public so that feedback canbe gathered during a period of up to three years. Letus hope that these two standards (11669 and 17100)will become fully synchronized and complementary.ISO 17100 should require every project to follow struc-tured specifications. ISO 11669 will guide all stake-holders in developing those structured specifications.Perhaps both standards will include the same defini-tion of quality.

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Standardization of theTranslation Industry in China

W hen China began to open its doors to the out-side world and introduce a market economy in

1978, the demand for translation and interpretationsoared, along with the rapid expansion of the coun-try’s foreign trade, economic cooperation and cul-tural exchange with other parts of the world. But itwas not until the mid-1990s that commercial transla-tion companies began to mushroom all around thecountry. According to official statistics, by the end of2009, there were more than 15,000  translation andlanguage services companies in operation on theChinese mainland, with up to a million people in-volved in translation services. And, according to aconservative estimate, the value of the total outputof China’s translation industry is over 12 billion RMB,or almost $2 billion U.S. per year.

Despite the boom, China’s translation industry facesmany problems.

First of all, it lacks regulation. As a new service in-dustry, there are few rules and regulations regarding theoperation and quality of translation services.

Secondly, the threshold for market entry is extremely low. Anyone with a computer or a fax machine

can set up a translation or language services company.Thirdly, there’s a widespread misconception as to

the professional nature of translation services. Manypeople in China still believe that anyone who haslearned a foreign language, or a person who has spentsome time overseas, must be qualified to do translationor interpretation.

As a result, thousands of untrained translators andinterpreters have swarmed into this apparently lucra-tive business. Unfair and cut-throat competition isrampant. Shoddy translations and publications are almost ubiquitous.

People say that “Rome was not built in a day,” but inChina, a novel, such as Dan Brown’s The Da Vinci Code,could be translated into Chinese overnight, literally. Thisis the result of translation companies putting marketshare and profits before quality.

To tackle these problems, early last decade, underthe auspices of the China Association for Standardizationand the guidance of the Translators Association of China(TAC), a group of translation-related institutions, com-panies and translators worked together to draft China’sfirst national standard on translation services.

Zhang Ciyun i s a TAC E xecut ive Counci l Member and Edi tor- in-Chief of the Shanghai Dai ly.

By Zhang Ciyun

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Page 17: LES NORMES DE QUALITÉ EN TRADUCTION

The first standard, entitled “Specification for Trans-lation Service – Part 1: Translation,” chiefly defines theobligations, rights and interests of parties involved in atranslation project. It emphasizes that cooperation be-tween the translation service provider and its client is theprecondition for providing quality translation services.The standard establishes an objective basis for coordi-nating the interests of both parties, ensuring the confi-dence of the client in the quality of the translation andavoiding post-service disputes.

The service providers mentioned in this standard exclude freelance translators, due to the murky profes-sional status of such individuals in the country.

China’s first standard on translation services was issued in November 2003 and was amended in 2008.

In March 2005, the second standard, entitled “TargetText Quality Requirements for Translation Services,” wasissued. It defines the requirements, evaluation and ex-amination method of the quality of the target text and itonly applies to written translation services.

An essential part of this standard is the evaluation oftarget text quality. It identifies the main factors in theevaluation, the basic principles of the evaluation, and themethod for examining target text quality. And it makes itclear that the ultimate indicator of good translation qual-ity is customer satisfaction.

The purpose of introducing this standard is to helpresolve frequent disputes over translation quality resulting from the wide gap between good and poortranslation services, which was created by the absenceof market entry requirements.

However, the target text mentioned in this standardrefers chiefly to translation into Chinese, because,

generally speaking, the number of translations renderedfrom foreign languages into Chinese is many times morethan those from Chinese into foreign languages.

In September 2006, China issued the third stan-dard, which focuses on interpretation services. Intro-duction of this standard, entitled “Specification forTranslation Service— Part 2: Interpretation,” wasprompted by a problematic situation. Due to the grow-ing demand for simultaneous interpretation at inter-national conferences, trade and investment project ne-gotiations and academic seminars, there was a painfulshortage of qualified simultaneous interpreters on themarket.

That shortage had catapulted the prices for si-multaneous interpretation to an almost ridiculouslevel. For instance, a simultaneous interpreter canearn from 4,000 to more than 8,000 RMB, or morethan $600 to $1,200 U.S., per day. By contrast, atranslator working on an English-to- Chinese trans-lation project can earn as little as $30 U.S. per day.

As a result, thousands of unqualified interpreterscompeted to undertake whatever simultaneous inter-pretation projects were available and cut-throat com-petition raged across the country.

So, the purpose of China’s third standard on transla-tion services is to help regulate the market by definingthe qualifications of interpreters and the requirementsfor delivering quality interpretation services.

However, despite the introduction of the aforesaidthree standards, China still has a long way to go beforeit can see the translation industry operating in a healthyand orderly manner. There are a few reasons for this.

First, the standards introduced in China are all recommendatory, not mandatory. That is why the threestandards share a common clause, namely, Declarationof Compliance, which states: “Any translation/inter-pretation service provider may voluntarily implementthis standard and declare that its service is providedaccording to this standard.”

Secondly, the three standards cannot cover allsectors of the industry. Translation services in somespecific fields, such as court interpretation or thetranslation of medical texts, etc., call for additionalknowledge.

Thirdly, there is little incentive for players in themarket to implement these standards, since there isno certification to go with these standards as yet.Also, many service providers and clients are still notaware that these standards exist, although two train-ing sessions have been provided by TAC through itsTranslation Service Committees to help translationcompany owners understand how these standardscan benefit them.

Recently, some colleagues in China have called fornational legislation and the introduction of other effec -tive regulatory measures to ensure the orderly andsustainable development of the translation industry inthe country. This would be step in the right direction.It is also very important for us to learn from our colleagues in other parts of the world.

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Le Canada et l’Organisationinternationale de normalisation

L ’Organisation internationale de normalisation(ISO) compte environ 150 pays participants et

250 comités techniques. Le Comité technique 37(TC 37) de l’ISO, dont les travaux reposent essentiel-lement sur la terminologie et ses domaines d’inter-vention connexes, a été créé en 1947. Toutefois, cen’est qu’au milieu des années 1970, à la demande duConseil canadien des normes (CCN), que le Bureaude la traduction, par l’entremise de la Direction de lanormalisation terminologique, s’est vu confier la res-ponsabilité de participer aux travaux du TC 37. Cetteparticipation prend une double forme  : à l’échellenationale, présidence du comité miroir, à savoir leComité consultatif cana dien (CCC) du TC 37 de l’ISO,qui rassemble des experts canadiens de tous les horizons (sphères publique et privée et milieu del’enseignement supérieur) ; sur le plan international,prise en charge du secrétariat international de l’undes quatre sous- comités qui composent le TC 37,soit le Sous-comité 2. Les travaux de ce comité fontressortir toute l’importance de la terminologie qui,loin d’être un simple appui à la traduction, trouvenotamment dans la normalisation des appli cationsmultiples et essentielles.

Structure du TC 37 de l’ISO1

Le TC  37, Terminologie, autres ressources langa-gières et ressources de contenu, dont la présidence estassurée par le Canada (Mme Kara Warburton), vise la nor-malisation des principes, des méthodes et des applica-tions relatifs à la terminologie et aux autres ressourceslangagières et ressources de contenu dans les contextesde la communication multilingue et de la diversité cul-turelle. Il comprend quatre sous-comités :• Le Sous-comité 1 est chargé d’établir et de nor-

maliser les principes et les méthodes touchant laterminologie, les ressources langagières, les poli-tiques terminologiques et l’organisation desconnaissances, dans les contextes unilingue etmultilingue de la société de l’information.

• Le Sous-comité 2 élabore des normes et des lignesdirectrices visant l’application des principes et desméthodes dans le domaine de la terminologie. Sesprojets mettent l’accent sur la terminographie etla lexicographie, les systèmes de codage des

langues, la gestion de la diversité culturelle, l’éva-luation et la qualité, ainsi que les processus de tra-duction et d’interprétation et les démarches de cer-tification connexes.

• Le Sous-comité 3 est appelé à normaliser les spé-cifications et les principes de modélisation des systèmes de gestion de la terminologie, desconnaissances et des contenus en garantissantl’interopérabilité sémantique.

• Le Sous-comité 4 s’occupe de la gestion des res-sources langagières, plus précisément de la nor-malisation des spécifications pour la gestion desressources langagières assistée par ordinateur.Ces sous-comités se divisent en groupes de travail

distincts (dix-huit, au total) qui, à leur tour, ont la res-ponsabilité d’élaborer, par voie de consensus, desnormes ou des documents normatifs dans leur do-maine d’expertise.

Un groupe de travail depuislongtemps attendu

Au sein du Sous-comité 2, le Groupe de travail 6(Processus de traduction et d’interprétation), animépar le Canada (Mme Nelida Chan), travaille activementà l’établissement de divers documents, dont :• DTS 11669 – Translation projects –

General guidance2

Ces spécifications techniques internationales de-vraient paraître début 2012. Prenant en considérationles différentes normes nationales existantes, elles visent à guider l’usager au fil des étapes qui sous-tendent un projet de traduction et s’accompagnentde conseils destinés à faciliter les échanges entre lesdifférents acteurs dans le processus.

• ISO 13611 – Community InterpretingÀ terme, cette norme définira les critères et les recommandations à retenir dans les communicationsorales ou signées faisant intervenir plus d’une langue(interprétation communautaire). Elle touchera plusprécisément les services d’interprétation judiciaire etd’interprétation dans le milieu de la santé.

• ISO 17100 – Requirements for translation servicesNouvellement proposée, cette norme décrira lesexigences auxquelles il convient de répondredans le processus de prestation d’un service detraduction (par exemple demandes exprimées parle client, pratiques en place dans un organisme,dispositions juridiques à respecter, etc.).

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La normalisation internationale : le rôle du Canada et leComité technique 37 de l’ISO

D O S S I E R L E S N O R M E S D E Q U A L I T É E N T R A D U C T I O N

N i c o l e S é v i g n y, t ra d . a . , e s t d i re c t r i c e d e l a D i v i s i o n d e s s t ra t é g i e s d e n o r m a l i s a t i o n à l a D i re c t i o n d e l a n o r m a l i s a t i o n t e r m i n o l o g i q u e a uB u re a u d e l a t ra d u c t i o n . E l l e e s t é g a l e m e n t p r é s i d e n t e d u C o m i t é c o n s u l t a t i f c a n a d i e n d u TC  3 7 d e l ’ I S O e t S e c r é t a i re i n t e r n a t i o n a l e d u S o u s -c o m i t é 2 .

Depuis de trèsnombreusesannées, le Canadamène différentesactivités denormalisation au sein de diversorganismes et réseaux nationaux et internationaux,notamment enterminologie et,depuis peu, entraduction, ausein du Comitétech nique 37, ou TC 37, de l’ISO. NicoleSévigny, membreéminente de l’OTTIAQ, est la présidente duComité consultatifcanadien au seindu TC 37. Elledémystifie ici lesrôle et fonction de ce comité.

Par Nicole Sévigny, trad. a.

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• ISO 14080 – Évaluation des traductionsLors de la dernière session de réunions annuelles(Séoul, Corée du Nord) du TC 37 en juin 2011, lesexperts ont convenu d’interrompre la rédaction dela norme faute d’en arriver à un consensus quantà sa portée. Néanmoins, les travaux déjà achevésserviront de base à l’élaboration d’un tout nou-veau document dans les mois à venir. Parallèlement aux travaux susmentionnés, les

experts travaillent à l’alimentation d’une base de don-nées (I-Term) qui renferme la terminologie normaliséepar le Groupe de travail 6.

De l’importance de participerChaque année, des experts de plus d’une trentaine

de pays et d’organisations membres du TC 37 de l’ISOse rencontrent pour prendre part aux réunions du Comité technique et de ses sous-comités. Une se-maine bien remplie qui offre une occasion unique auxparticipants de faire le point sur les travaux menés aufil des mois et de préparer leur avancement de ma-nière à accélérer l’élaboration des futures normes.

Par delà les travaux et les rencontres, participer auTC 37, c’est :• faire valoir notre expertise langagière aux yeux du

monde entier ;• accéder à un réseau international d’experts issus

de milieux et d’horizons divers ;• bénéficier d’un échange de connaissances et de

savoir-faire exceptionnel ;• contribuer à renforcer la position du Canada

comme chef de file mondial dans le domaine del’industrie langagière.Plus encore, participer au TC  37 de l’ISO, c’est

attester notre rôle comme acteur de l’économie canadienne.

Pour découvrir l’ISO et les travaux en cours au sein du TC 37 :www.iso.org/iso/home.htmlwww.iso.org/iso/fr/iso_catalogue/catalogue_tc/catalogue_tc_ browse.htm?commid=48104

1. Le Comité technique 37 est en cours de restructuration. La descriptionfournie dans le présent article reflète la structure actuelle.

2. L’ISO compte trois langues de travail : l’anglais, le français et le russe.Cependant, comme les experts proviennent de tous les continents, l’an-glais prédomine dans la conduite des travaux.

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Appelé à participerà la rédaction de laNorme canadienneà titre d’organismereprésentatif de la profession,l’OTTIAQ, avecd’autres, s’estassuré que le titreprofessionnel soitreconnu et inscritdans les exigences.

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D O S S I E R L E S N O R M E S D E Q U A L I T É E N T R A D U C T I O N

L’OTTIAQ et la Normecanadienne sur les services de traduction

L a rédaction de la norme canadienne a fait l’objetd’intenses tractations et négociations, finale-

ment assez similaires à celles que nous décriventSheryl Hinkkanen et Liisa Laatsko-Tamisto dans l’ar-ticle sur la norme européenne – mêmes questionne-ments, mêmes hésitations, même concessions oupresque. Mais au bout du compte, les associationsprofessionnelles ont réussi à faire valoir l’essentiel :l’exigence de diplôme et de titre professionnel quiallait garantir la qualité des prestations et le main-tien du marché pour les traducteurs agréés.

C’était cependant compter sans les craintes, ques-tions et incertitudes que cette norme allait soulever au-près des membres. Malgré deux à trois séances d’infor-mation, les membres de l’Ordre, loin d’être convaincus,se sont inquiétés des répercussions qu’elle pourrait avoirsur leur travail et, surtout, sur leurs finances.

En réponse à cela, l’OTTIAQ a confié à son Groupe detravail sur la responsabilité professionnelle (le GTRP) lesoin d’examiner la question. Circuit, à son tour, a de-mandé au GTRP de nous dire où en sont les choses.Jeanne Duhaime, trad. a. responsable du GTRP, etGinette de Montigny, trad. a. syndique de l’OTTIAQ etmembre du groupe, ont répondu à notre demande.

Le GTRPCréé à l’automne 2009 dans la foulée du Plan stra-

tégique 2009-2012 de l’OTTIAQ dans le but de « sen-sibiliser les membres à la portée de leurs responsa-bilités professionnelles » et de « faire en sorte que lesmembres affirment davantage la valeur de leur res-ponsabilité professionnelle1 », le GTRP avait d’abordamorcé une discussion sur la question de la respon-sabilité professionnelle. Toutefois, constatant quel’importance de la Norme nationale du Canada intitu-lée Services de traduction (la Norme) avait peut-êtreété sous-estimée, il a convenu, après quelques ré-unions, de consacrer toute son énergie à cette ques-tion et de faire élargir son mandat pour qu’il puisse« formuler des recommandations au Conseil d’admi-nistration de l’OTTIAQ sur la position de l’Ordre à cesujet2 ».

Le GTRP a donc décortiqué la Norme de manière àcomparer, article par article, ses exigences avec cellesqui sont contenues dans tous les textes réglemen-taires et non réglementaires de l’Ordre. Il s’est aperçuqu’en fait, presque toutes les exigences de laNorme étaient couvertes par l’un ou l’autre de ces documents, et que, en apportant des modifications

mineures à quatre d’entre eux, soit le Code de déon-tologie, le Profil de compétences, le Guide des normesde pratique professionnelle en traduction et le Contrattype, on assurerait l’adéquation avec la Norme. Autrement dit, le membre en pratique privée qui res-pecterait toutes les exigences des divers textes del’Ordre, respecterait entièrement celles de la Norme.

Les recommandations formulées par le GTRP au Comité exécutif (décembre 2010) et au Conseil d’admi-nistration (janvier 2011) ont été l’aboutissement logiquede sa réflexion. Ainsi, au Comité exécutif, le GTRP a recommandé  : 1) « que l’OTTIAQ prenne en charge le processus de vérification de la conformité à la Norme canadienne pour les membres qu’il représente », préa-lablement à leur certification par l’AILIA; 2) « que le pro-cessus de vérification de la conformité à la Norme cana-dienne pour les services de traduction soit combiné auxprocessus d’agrément et de renouvellement des adhé-sions et à l’inspection professionnelle ; et 3) que les modifications [pertinentes] soient apportées aux docu-ments de l’Ordre pour en assurer l’adéquation avecla Norme canadienne […] ». Du «  tout-en-un », façon ottiaquoise !

Au Conseil d’administration, il a recommandé de« confier au président le mandat de poursuivre les dé-marches entreprises auprès de l’AILIA pour que l’OTTIAQ

e GTRP a décortiqué

la Norme de manière à

comparer, article par

article, ses exigences

avec celles qui sont

contenues dans tous les

textes réglementaires et

non réglementaires de

l’Ordre. Il s’est aperçu

qu’en fait, presque toutes

les exigences de la Norme

étaient couvertes par l’un

ou l’autre de ces documents.

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prenne en charge le processus de vérification de laconformité à la norme canadienne sur les services de traduction pour les membres en pratique privée ». Carune rencontre avait eu lieu entretemps avec les respon-sables de l’AILIA.

Parallèlement, compte tenu des préoccupations aux-quelles donnait lieu l’information qui circulait, et dési-reux de communiquer une information juste et fiable, leGTRP a rédigé un document « Questions et réponses »sur la Norme, qui a servi de base à la Foire aux questionsdiffusée par le Comité des communications en sep-tembre 2010. Et, au moment de la rédaction de cet ar-ticle, la permanence de l’OTTIAQ se préparait à capter survidéo une séance d’information sur la Norme, présentéepar un membre du GTRP et destinée à la Formathèque.

Puis, le groupe de travail s’est attaqué à la modifi-cation des documents de l’Ordre et a mis son travail enveilleuse en attendant de connaître l’accueil que l’AILIAréservera à la proposition de l’Ordre. Non sans réfléchirà d’autres options.

Deux fois sur le métier…En fait, ce n’est pas une, mais bien deux ren-

contres qui ont eu lieu entre des représentants del’OTTIAQ et les dirigeants de l’AILIA dans le but desensibiliser ceux-ci à la réalité québécoise c’est-à-dire à l’importance des traducteurs indépendants auQuébec et à l’existence du système professionnelquébécois, de leur faire part des préoccupationsdes membres en pratique privée de l’Ordre qui

comprennent mal la raison d’être d’une certificationqui s’ajoute à leur agrément et qui s’inquiètent descoûts et de la lourdeur du processus de vérificationet de leur présenter une proposition.

C’est ainsi que le président de l’Ordre, FrançoisAbraham, trad. a., et une représentante du GTRP ontétabli un premier contact en octobre 2010. À la suitede cette première rencontre, le résultat de l’analysecomparative faite par le groupe de travail et tous lesdocuments pertinents de l’Ordre ont été transmis àl’AILIA pour analyse. On se serait attendu à une suitequelques mois plus tard, mais voilà que l’AILIA s’estretrouvée sans président et sans directeur général.Il aura fallu attendre septembre 2011 pour qu’unenouvelle rencontre ait lieu avec la nouvelle prési-dente et le nouveau directeur général de l’AILIA, entrés en fonction peu de temps avant, et la vice- présidente du Comité exécutif. Les représentants del’Ordre se sont vite rendu compte qu’il leur fallait repartir à zéro et présenter une nouvelle fois et la réalité du système professionnel québécois et les pré-occupations des membres en pratique privée, ainsi quela proposition de l’Ordre. Et de nouveau, les documentsont été transmis à l’AILIA. Voilà où nous en sommes, aumoment de la rédaction de ces lignes. Le GTRP souhaitevivement que, au moment où vous les lirez, l’AILIAaura fait connaître à l’OTTIAQ l’accueil réservé à sa proposition, et que cet accueil sera favorable.

1. Extrait du Plan d’action 2009-2010

2. Extrait du Plan d’action 2010-2011

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Why do OTTIAQ members needprofessional liability insurance?

A ll members practising as full- or part-timeself-employed professionals or carrying on

professional activities for another member or apartnership of members or a joint-stock companymust be covered by professional liability insuranceunder the Regulation respecting professional lia-bility insurance of the Ordre des traducteurs, ter-minologues et interprètes agréés du Québec,R.S.Q., c.  C-26, r.178.6, and the Regulation re-specting the practice of the profession of certifiedtranslator, terminologist or interpreter within apartnership or a joint-stock company, R.S.Q., c. C-26.1, sections 8 to 10. Under section  8 of thelatter Regulation, members of the Order must fur-nish and maintain security for liability (e.g. insur-ance) arising from fault in the carrying on of theirprofessional activities.1

The national translation services standard

In 2008, the Canadian General Standards Board(CGSB) published CAN/CGSB-131.10-2008, Transla-tion Services, which is currently in force, but optional in application. This new Canadian NationalStandard sets out the procedural requirements fordelivering translation services by translation serviceproviders (TSPs), which include both organizations

and individuals. You may be held liable for errorswhether you are certified by OTTIAQ or certifiedunder the national translation services standard.This is also true for all translators.

In early April 2009, OTTIAQ held a workshop on thenational translation services standard (“the stan-dard”) given by André Jenkins, President of Canacom.Mr. Jenkins is well acquainted with every aspect of thestandard as he sat on the committee during the twoyears of deliberations to develop the standard.

My article in the spring 2009 issue of Circuit, entitled “Am I Liable If I Translate Plans for a NewBridge and It Collapses?” (p.27), briefly touched onliability for errors made by a third party. In his work-shop, André Jenkins discussed errors in the contextof the standard and emphasized the fact that trans-lators must inform the client of errors they notice inthe original text. I took the opportunity to ask himfor his opinion on the following scenario. I havetranslated parts of a bilingual text, and the client refuses to correct the errors I have pointed out inthe existing English text to be published next to mytranslation. Mr. Jenkins recommended that I keep acopy of the client’s instructions. He explained thatwhenever you deviate from the standard, you needthe client’s agreement in writing. It should be notedthat OTTIAQ also requires translators to point out errors to clients.2

Revision is not mandatory under the new Canadianstandard as it is under the European standard (themodel for the Canadian standard). In fact, the TSP’s

The NationalTranslationServices Standardand VariousConsiderationsRelated toLiability

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By Barbara McClintock, C.Tr.

D O S S I E R L E S N O R M E S D E Q U A L I T É E N T R A D U C T I O N

Am I Liable for Errors?

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obligation in this regard is limited to identifying theneed for revision, review or final reading. However,under the standard, if you subcontract work, youwill be 100% liable for the work of that third party.

Sign a contractIf you subcontract work to other people, it is

advisable to talk to your client about revision ser-vices if you plan to charge for them. If necessary,you may want to recommend that your client findsomebody else to do the revision. If you alreadyhave an open-ended contract with your client, youshould prepare an amendment (rider) for special requirements, such as revision services. The con-tract may also be in the form of a boilerplate con-tract (see the OTTIAQ website for an example) or anadapted contract to take special specifications intoaccount. Alternatively, you can prepare and sign anengagement letter and ask your client to sign anddate it and return a copy to you. The engagementletter3 is a more friendly type of contract used byprofessionals, especially accountants. It is recom-mended that you set out in a contract, of whichevertype you choose, whether or not you will provide re-vision services, among other things.

In one case I heard of, a law firm’s translation department (TSP) subcontracted some work to afreelancer and the external translation client wasnot satisfied with the quality. The work was not revised before it was delivered to the client. De-spite the fact that the TSP in question was notasked to revise the work and the job was urgent,the TSP lost the external translation client as a re-sult of the freelancer’s errors. It does happen! Toavoid misunderstandings, it pays to specify theprocedure you will follow, e.g., whether you willprovide revision services, check the figures, refor-mat or enter data in tables. Assuming that you aretranslating from French into English, if the clientdoes not want you to revise any existing English inthe text, this should be specified either in the con-tract or in a rider or, at the very least, in a writtenmessage from the client.

Mr. Jenkins pointed out in his workshop that,when you deviate from the standard, you must spec-ify this in the contract or a rider. If you do not, yourisk losing your costly certification under the trans-lation services standard. For instance, your clientneeds a particular language combination and thepeople available to do the translation are not certi-fied translators and do not hold university degreesin translation, as required by the standard. This

point must be clarified and recorded in writing. Anydeviation from the standard must be agreed to byboth parties.

In another scenario, a client just wants a roughtranslation to “get the gist” of the original text. TheTSP should specify this and any other special requests in the contract. You do not need to keeppaper copies of everything if all records are kept inyour computer’s memory, according to Mr. Jenkins.Backup is a separate topic, which I will not discusshere!

Be your client’s partnerIn the best case scenario, a TSP develops a

relationship of trust with its clients, allowing it tomake suggestions about the translation procedure.Since you have professional liability insurance as anOTTIAQ member, you can inform your client thatyour work is guaranteed. This is a big advantagethat members have over people who are only certi-fied under the standard and thus not required topurchase professional liability insurance.

The author wishes to thank OTTIAQ member André Jenkins for his in-valuable assistance in writing this article. Any errors are mine.

1. www.ottiaq.org/ottiaq_en_bref/pdf/reglement_exercice_societe_EN.pdf

2. OTTIAQ, Code de déontologie, sec.11. Le membre doit informer leplus tôt possible son client des erreurs susceptibles de lui porterpréjudice qui surviennent dans l'exécution du mandat.

3. This letter sets out the terms and conditions of the engagement,principally addressing its scope and the compensation for the firm.(http://en.wikipedia.org/wiki/Engagement_Letter)

n the best case scenario,

a TSP develops a

relationship of trust

with its clients,

allowing it to make

suggestions about the

translation procedure.

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Par Jacques Boizeau

É tudes ou articles sur la pro-fession de traducteur, leur

nombre ne se compte pas. La re-cherche réalisée par Pierre Assou-line à la demande du Centrenational du Livre (CNL) offre unpanorama d’une ampleur et d’uneprécision exceptionnelle, tant aupoint de vue matériel que moral.S’agissant, précisons-le, de tra-duction littéraire et d’intraduc-tion, c’est-à-dire vers le français.

État des lieux, formation, rému-nération, rapports avec les éditeurs,traduction théâtrale, reconnais-sance, forment un ensemble qui, au-delà des aspects factuels, dégagentune vue d’ensemble de la « condi-tion » de l’humain- traducteur.

Un privilégié en demi-teinteLe traducteur littéraire français neparaît pas le plus malheureux aumonde. Il est le mieux payé en Eu-rope. La croissance de l’édition etla professionnalisation du métiercomptent parmi les facteurs lesplus porteurs de promesses. LaFrance est le premier traducteurplanétaire (13  % des traductionsréalisées dans le monde). L’arrivéecroissante de jeunes traducteurs diplômés est un autre trait desanté, de même que la reprise detraductions anciennes et l’intérêtcroissant pour des cultures nondominantes. Mais les périls nemanquent pas : rémunération enbaisse, généralisation du forfait,comptage informatique défavorableau traducteur. Et si l’ordinateur a

apporté ses multiples avantages,l’éditeur est de plus en plus exi-geant en termes de qualité et dedélais. Enfin, la surreprésentationde la traduction anglais-françaisentraîne un recul de la rémunéra-tion, par effet de concurrence. Et sil’intérêt pour les langues plus rare-ment traduites est réconfortant,sera-t-il suffisant pour faire vivreses adeptes ?

Formation etprofessionnalisationFormation va de pair avec profes-sionnalisation. Assouline relève lacréation d’associations qui rom-pent la solitude légendaire du tra-ducteur, de même que l’apparitiond’une douzaine de maîtrises dansune dizaine d’universités. Mais pasde comparaison, tentante, avec lesécoles de journalisme ! Le jeune

journaliste, grâce aux accords avecla profession, peut, idéalement,bénéficier d’une entrée rapidedans une publication, soit sécuritéet formation pratique. Un rêvepour le traducteur en herbe. Surles 150 diplômés formés chaqueannée, une vingtaine entrent direc -tement sur le marché. Et la forte féminisation de la profession estpeu propre à de meilleurs salaires.Le tutorat, qui facilite l’entrée avecle milieu de travail, constitue uneexcellente piste de réflexion pourl’avenir de la traduction, sa recon-naissance et donc une améliora-tion des conditions d’exercice. Desforums, comme les rencontresd’Arles, contribuent à mettre le traducteur littéraire plus «  aumonde ».

Cette problématique n’inci -terait-elle pas à créer une École Nationale de traduction ? Idée

séduisante, mais centralisatriceaux yeux d’Assouline.

Entre « se couvrircomme au cinéma » et efficacité des aidesParler rémunération, c’est aussiparler aides. Indispensables, car ilfaut dix ans pour acquérir une cer-taine notoriété et être assuré dequatre commandes par an. Ellesexistent sous diverses formes, enparticulier celles du CNL et de laPlateforme européenne de la traduction littéraire  : résidencesd’étudiant, congrès (Journées eu-ropéennes de la traduction profes-sionnelle), associations et prix detraduction. Mais ne vaudrait-il pasmieux augmenter les montants,quitte à diminuer le nombre, pourinsister sur la qualité et favoriserles travaux très difficiles, très

Jacques Boizeau, rédacteur et t raducteur, t ravai l le en France après une longue carr ière à Montréal .

Voudriez-vous devenir traducteurlittéraire en France?Le journaliste littéraire Pierre Assouline – Le Monde Des Livres, Histoire, Magazine Littéraire – et auteur du blog La république des livres, a rédigé pour le Centre national du livre un rapport sans précédent sur la condition du traducteur en France. Un aperçu.

D E S L I V R E S C H R O N I Q U E D I R I G É E P A R S O L A N G E L A P I E R R E

s o l a n g e . l a p i e r r e @ s y m p a t i c o . c a

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techniques ou de longue haleine ?Enfin, le rôle fédérateur de l’Europereste mal exploité et beaucoup dedébutants sont mal informés desdispositifs existants. Il sembleaussi que certains éditeurs renon-cent à traduire s’ils ne sont pas cer-tains d’être « couverts » au maxi-mum, « comme les cinéastes ».

La rémunération, c’est évidem-ment le revenu. Le traducteur fran-çais reste le mieux payé en Europe.Les tarifs sont raisonnablement res-pectés. Mais, après une progres-sion de 1970 à 1990, le revenumoyen a depuis fléchi de 25  %.Comme pour les aides, la situationest complexe, négociations etchausse-trappes sont fréquents. Nepourrait-on associer plus systéma-tiquement les traducteurs au suc-cès de leur œuvre ? Ou penser à unstatut comme celui des « intermit-tents du spectacle » ?

Les éditeurs ont aussi leur mot àdire. Réticents à augmenter l’intéres-sement, qui « relève encore des len-demains qui chantent  », ils ne sontpas avares de reproches sur la qualitéet la capacité à fournir en quantité ré-gulière et à respecter les délais.

Pourtant, il semble que ce soitbien pire ailleurs en Europe, saufaux Pays-Bas. Impossible d’y vivrecorrectement sans exercer un autremétier, le revenu tournant autour dela moitié de ce qu’il est en France.

Un nouveau champ : la traduction théâtraleSi le choix des pièces à traduire aug-mente, si des aides sont prévues,les abus sont nombreux. Rupturesde contrat. Metteurs en scène irres-pectueux de l’intégrité d’un travail etdes droits de son traducteur-auteur.Non mention du nom sur le pro-gramme ou sur l’affiche. Parfois ré-écriture. Autre point problème : ladiffusion en librairie.

Sortir de laclandestinitéL’angoisse de l’auteur qui se de-mande ce que va devenir son œuvre,ce que vaudra sa traduction, n’estpas à négliger. À charge des tra -ducteurs, on ne peut manquer de

signaler les jalousies personnelles, lanécessité de réduire le fossé entretraducteurs « vrais » ou « faux » etle recours à des sous-traitants dou-teux. D’où l’utilité de les réunir à dessalons du livre, par exemple, et parl’intermédiaire de blogues. Des tan-dems se sont créés aussi, certainsauteurs parlant de leur traducteurcomme de leur « voix en français ».Ce qui écarte définitivement le « pas-seur » à juste titre honni. Il est clairque les pages littéraires des médiasparlent de plus en plus de traduction.Le métier sort de la clandestinité et lavisibilité est plus grande. Certes ilfaut systématiquement faire recon-naître que la traduction est un texteoriginal, mais la notion de co-auteur,évoquée par Assouline, si elle peutparaître l’aboutissement logique dece cheminement, n’engendrerait-ellepas de nouveaux problèmes ?

« La traduction est lalangue de l’Europe »Cette phrase pénétrante d’UmbertoEco, dont la vérité est journellementaudible et lisible à la Commissioneuropéenne à Bruxelles, résume lanécessité de cette étude. Ce survolnous fait palper ce que la traductionnous apporte, les obstacles querencontrent ses «  artistes  » et lesconditions essentielles de son bonexercice.

Tant d’énergie pour se faire re-connaître, pour regrouper les effortsen une véritable force de frappe (jus-qu’à la grève en Norvège en 2006) nepeuvent aller sans humour. Le râleurprofessionnel surchargé, toujours endoute de son propre travail, se trans-forme aussi chaque jour, nous le sa-vons, en un collègue avec qui plai-santer sur les malheurs communs.Atout inappréciable d’une carrièredont Virginia Woolf souligne à safaçon fulgurante la fragilité  : «  hu-mour is the first of the gifts to perishin a foreign tongue ». Mais l’objectifultime, « vouloir vivre de son seul mé-tier de traducteur littéraire » reste unvœu qui suppose d’agir sur tout cequi empêche ou permettrait d’y atteindre.

Pour lire l’intégralité du rapport : www.centre-nationaldulivre.fr

Québec-Canada

BERTRAND, Guy, 400 capsules lin-guistiques, Lanctôt éd., 2011, 256 p.,ISBN 978-2-894854945

Été indien ou été des Indiens ?Conseil municipal ou conseil deville ? Le blackout est-il une panned’électricité ou de courant ? Cedeuxième volume des capsules lin-guistiques livrées chaque jour à laradio de Radio-Canada éclaire lesens d’expressions courantes et re-lève les emplois fautifs. Avec unindex.

DELISLE, Yvon, Mieux dire, mieuxécrire : petit corrigé des 2 500 énon-cés les plus malmenés au Québec,5e éd., éd. Septembre, 2011, 152 p.,ISBN 978-2-89471-371-6

Ce petit aide-mémoire a connubeaucoup de succès auprès dugrand public, dans le réseau scolaireet au bureau. La présentation desformes fautives — par ordre alpha-bétique — simplifie la consultation.On indique aussi le type de faute.500 nouvelles entrées et expres-sions anglaises mal traduites, plusun test de révision.

MÉNARD, Louis, Dictionnaire dela comptabilité et de la gestion financière, 3e éd., Institut cana-dien des comptables agréés, 2011,

1812 p., ISBN 978-1-55385-575-0 ;CD : 978-1-55385-576-7

La troisième édition compteplus de 16  400 termes anglais etplus de 22 000 termes français,avec 840 nouvelles entrées (actifbiologique, bail hypernet, congéd’ancienneté, ligne éthique et so-ciété unipersonnelle), et tientcompte des Normes internationalesd’information financière (IFRS) etd’audit (ISA et NCA). Aussi un abon-nement en ligne (www.boutiqueCA.ca/dictionnaire2011).

SAINT-PIERRE, Guy, Histoire de mots solites et insolites, Septen-trion, 2011, 334 p., ISBN 978-2-89448-668-9 (ISBN pdf 978-2-89664-658-6)

Les mots français les plus an-ciens sont-ils tous des mots latinsdéformés ? Le français a-t-il em-prunté à d’autres langues que l’an-glais ? Voici une histoire du vocabu-laire français (français québécoisinclus) qui convie à un voyage dansle monde des mots, familiers ou re-cherchés, voyous ou bien élevés, sé-rieux ou pour jongler.

Droit et politique

Propriété industrielle – Diction-naire juridique bilingue, DHBO éd.,2010, 315 p., ISBN/EAN 978-90-815592-1-8

Cette nouvelle édition augmen-tée propose plus de 4 000 mots etexpressions : vocabulaire de la pro-priété industrielle (brevets d’inven-tion, dessins et modèles, marquesde fabrique / commerce et de

� N o u v e a u t é s l i v r e s

Solange Lapierre et Barbara McClintock, C. Tr.

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services, appellations d’origine) etvocabulaire propre à certains paysanglophones ou francophones. Pouravocats, conseils en propriété in-dustrielle, juristes et traducteurs.

GAUCHON, Pascal et Jean-MarcHUISSOUD, Les 100 mots de la géo-politique, Que sais-je ?, PUF, 2010,128 p., ISBN 978-2-13-058192-5

Géopolitique allemande, anglo-saxonne et française  : cet ouvragepropose une approche complèted’une discipline qui a investi leschamps de la géographie, de l’éco-nomie et de la sociologie.�Sousforme de chapitres organisés, lelivre pourra être lu d’une traite ouutilisé à la manière d’un lexique.

English Language

BELLOS, David, Is That A Fish inYour Ear? Translation and the Mea-ning of Everything, Faber and Faber,2011, 384 p., ISBN-10 0865478570

Funny and surprising, Bellos of-fers new insight into the mystery ofhow we understand what someoneelse means, and shows how muchwe can learn about ourselves by

exploring the ways we use transla-tion, from the historical roots of writ-ten language to the stylistic choicesof Bergman and to the significanceof Cameron’s Avatar.

Français

KLEIN, Bernard, PIAT, Jean-Bernardet Pierre JASKARZEC, Origine desmots, anglicismes, latinismes, hellénismes, Paris, Librio, 2010,347 p., Les grands Librio, ISBN 978-2-290-02937-4

Qui est le premier à avoir dit  :«  Qui m’aime me suive  »  ? D’oùvient l’expression  : «  Sortir de lacuisse de Jupiter » ? Notre langageest ponctué de mots et d’expres-sions qui prennent leur source dansla mythologie, l’histoire et la littéra-ture. Cet ouvrage réunit les Librionos 757, 875, 921 et 976.

LACOTTE, Daniel, Les bizarreriesde la langue française, Albin Michel, 2011, 224 p., EAN13  :9782226220943

Faire une coupe claire ou sombre?Ce livre fait le tour de ces pièges si viteoubliés : Balade / Ballade — Démys-tifier / Démythifier… Sans oublier l’ac-cord du participe passé, les affreuxpléonasmes, l’écriture des sigles, laponctuation et autres bizarreries. Lalangue ne manque pas de subtilités…à maîtriser !

Interprétation

OBST, Harry, White House Inter-preter, AuthorHouse, 2010, 280 p.,ISBN 978-1-45200-615-4

Harry Obst interpreted for sevenAmerican presidents. This booktakes a look at five of them from theinterpreter’s perspective inside andoutside the Oval Office: Johnson,Nixon, Ford, Carter, and Reagan. Theauthor avoids linguistic jargon andmixes the technical information withinteresting anecdotes, many of themnever published.

POOMSAN BECKER, Benjawan,The Interpreter’s Journal — Storiesfrom a Thai and Lao Interpreter, Paiboon Publ., 2011, 230 p., ISBN-10: 1887521992, ISBN-13:978-1887521994

Poomsan Becker reveals her ex-perience as a professional Thai andLao interpreter, graphically showinghow she works in legal settings in-cluding courtrooms and jails. Thisstory is also a personal one, relatingthe author’s journey from rural Thai-land to become a professional inter-preter in the San Francisco Bay area.

Sciences et techniques

DÉFOURNEAUX, Marc, Do youspeak Science ? Comprendre et com-muniquer en anglais scientifiqueDunod, 2011, 200 p., ISBN 978-2-1005-5996-1

Comment diriez-vous : « traçonsla droite qui va de A à B en passantpar C » ? C’est à ce genre de ques-tions que répond ce livre, qui seconsulte comme un dictionnairegrâce à son accès thématique et uneprésentation en chapitres, moduleset tableaux. Indispensable pour com-muniquer en anglais. Index bilingue.

MATHIEU, Clément et Jean LOZET,Dictionnaire encyclopédique des

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sciences du sol, éd. TEC & DOC, 2011,732 p., ISBN 978-2-7430-1319-6

Avec plus de 5 000 termes – ana-lyse des paysages, fonctionnementdes sols, fertilisation, utilisation etconservation des terres, l’ouvrages’applique à tous les sols, des régions tempérées, méditerra-néennes, arides, tropicales etfroides. Chaque mot est accompa-gné de sa traduction en anglais. Plusillustrations, photos, schémas, fi-gures et tableaux.

ROUX, Dominique et Xavier NIEL,Les 100 mots de l’internet, Que sais-je ?, PUF, 2010, 128 p., ISBN-10 :2130578950

Il a fallu moins d’une vingtained’années pour qu’Internet passed’une simple technique d’intercon-nexion des ressources informa-tiques entre centres de rechercheaméricains à ce média qui a révolu-tionné l’information, la communica-tion, les relations humaines et so-ciales. Ce vocabulaire est exploré etexpliqué dans 100 mots-clés.

Etudes de la traduction

BOÉRI, Julie and MAIER, Carol(eds), Compromiso Social y Traduc-c ión/ Interpretación — Transla-tion/ Interpreting and Social Acti-vism, Granada, ECOS, 2010, 399 p.,ISBN 84-613-1759-9

In a world marked by the lack ofunderstanding and the resultantconflict prompted by a deceptiveclaim of unification on the part of neoliberal globalization, the role oftranslators is increasingly critical.

There is an urgent need to rethinktranslation and interpretation in sociopolitical, geopolitical and ethi-cal terms.

MCELDUFF, Siobhán and SCIAR-RINO, Enrica (eds.), Complicating the History of Western Translation �TheAncient Mediterranean in Perspec-tive, St. Jerome Publ., 2011, 234 p.,ISBN 1-905763-30-1

Scholarship on pre-moderntranslation is scarce. This volumeopens a window onto the ancientMediterranean milieu. From the bi-ographies of emperors to Hittitescribes in the second millenniumBCE to a Greek-speaking Syrian slylyresisting translation under theRoman empire, it shows translationhad always to be reckoned with.

En ligne

www.academie-francaise.fr/langue/dire_nepasdire/dire1.html

Une rubrique loin des clichés surl’Académie. Si on y regrette que laSNCF parle de seat et de coach…(sic), on traite aussi de l’emploi du

nouveau verbe impacter et de l’ex-pression sur, comme dans je tra-vaille sur Trois-Rivières. Intéressant.

www.lemonde.fr/economie/article/2011/10/03/les-mots-de-la-f in a n c e _ 1 5 8 0 3 3 0 _ 3 2 3 4 .h t m l

Subprimes, dark pools, titrisa-tion, sous-jacent… La crise charriechaque jour son lot de termes plusou moins obscurs. Ce lexiqueaborde les concepts les plus abs-cons de la finance : bourses et mar-chés, produits financiers, acteursde la finance et de l’investissement,régulation.

http://languagelog.ldc.upenn.edu/nll/

Language Log was started in2003 by Mark Liberman and GeoffreyPullum. The contributors include ex-perts, such as Ben Zimmer, one of thetop language experts in the U.S. Inthe blog, he provides interestingbackground information about his research and projects.

www.proz.com/ProZ.com’s mission is to provide

tools and opportunities that trans-lators, translation companies, andthe language industry can use to:network, expand their businesses,improve their work, and experienceadded enjoyment in their profes-sional endeavours.

www.collinslanguage.com/shop/spanish-dictionary-landing.aspx

Collins provides a very good freeonline Spanish-English and EnglishSpanish dictionary and even pro-vides the translation for websiteand e-mail.

www.urbandictionary.com/define.php?term=2011

The top online dictionary forslang, it claims you can look up any-thing. Be careful, though. It tends tobe vulgar.

http://radiospirale.org/capsule/david-homel-un-etranger-en-te rre-etrangere

Causerie avec David Homel, tra-ducteur et écrivain, dans la série desrencontres avec les écrivains duCentre de recherche interuniversi-taire sur la littérature et la culturequébécoises (CRILCQ), dont la mis-sion est de faire connaître la littéra-ture et la culture du Québec.

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Par Ive Cartier

A fin de couper les vivres auxEarl Jones et Carole Morinville

de ce monde, les organismes deréglementation ont lancé des cam-pagnes pour amener les épar-gnants à vérifier l’identité de ceuxà qui ils confient leur épargne.

Beaucoup departiculiers, mais quel générique ?

Au Québec, n’est pas représen-tant en assurance, planificateur fi-nancier ou gestionnaire de porte-feuille qui veut. Des organismescomme l’Autorité des marchés fi-nanciers ou l’Organisme canadiende règlementation du commercedes valeurs mobilières réglemen-tent étroitement ces professions.

En fonction de la formation ou dela certification, nous avons à notredisposition une pléthore de titresbien définis.

Or, il arrive parfois que nousvoulions simplement parler d’unepersonne à laquelle un clients’adresse pour des questions fi-nancières. L’anglais utilisera sou-vent dans ce cas le terme « Finan-cial Advisor  ». Pour traduire laphrase «  For more information,please contact your Financial Ad-visor.  », nous sommes naturelle-ment tentés d’utiliser : « Pour ensavoir davantage, communiquezavec votre conseiller financier. »Simple, non ? Pas exactement.

L’usage et la règleLe terme «  conseiller finan-

cier » figure sur le site Internet dela plupart des grandes banques. Il

pullule de même dans les publica-tions du domaine financier (A+ ouLes Affaires) ainsi que les pério-diques généraux (L’Actualité ouProtégez-vous1). En outre, nousl’utilisons abondamment dans lalangue courante.

On peut pourtant douter de lavalidité du terme, puisqu’il est citédans le Règlement sur les titres si-milaires à celui de planificateur fi-nancier2 comme l’un des «  titres[…] ne [pouvant] être utilisés parquiconque  ». Le document pré-sente une liste de termes proscritsqui comprend aussi planificateurfinancier agréé, planificateur fi-nancier certifié, conseiller financieragréé, consultant financier, coor-donnateur financier, consultant enfinances personnelles, coordonna-teur en finances personnelles, pla-nificateur en finances person-nelles, gestionnaire de patrimoine

privé ainsi que «  tout titre com-prenant l’une des cinq expressionssuivantes dont les mots qui com-posent chacun sont regroupésavec d’autres mots ou séparés pard’autres mots  : planificateur fi-nancier, planification financière,conseiller financier ; consultant fi-nancier ou coordonnateur finan-cier.  » Le bulletin de l’Ordre desCGA du Québec reprend cette listedans son numéro du 22 juin 20113,indiquant que « personne, y com-pris un planificateur financier, nepeut utiliser [ces] titres ».

Qui tranchera ?L’Autorité des marchés finan-

ciers a le mandat d’encadrer lesmarchés financiers québécois etde prêter assistance aux consom-mateurs. On pourrait donc penserqu’elle serait en mesure de tran-cher la question. Après trois ap-pels au Centre d’information del’organisme, voici ce que nous sa-vons : 1) Le terme « conseiller fi-nancier  » est utilisé par lesbanques et les médias pour dési-gner toute personne avec laquelleles particuliers font affaire pour lagestion de leur épargne. 2) L’Au-torité ne réglemente ni le titre de«  Financial Advisor  » ni celui de« conseiller financier » ; elle ne seprononce donc pas sur leur utili-sation. 3) Après une courte re-cherche, le service de traductionde l’Autorité penche pour éviter leterme français, mais ne disposepas de l’expertise juridique néces-saire pour le proscrire ou recom-mander un équivalent.

Pistes de solutionNous voilà bien avancés, direz-

vous. De toute façon la loi c’est laloi (ou, en l’occurrence, le règle-ment). Alors doit-on s’en passer ?Ce n’est pourtant pas le choix de

Des particularités du générique : le conseiller financier au Québec

Ive Car t ier est t raductr ice au Groupe Banque TD depuis 2009.La recherche pour le présent ar t ic le a été e f fectuée avec la col laborat ion de Franc ine Morel , term. a .

D E S M O T S

p c a i g n o n @ a l c o r . c o n c o r d i a . c a

C H R O N I Q U E D I R I G É E P A R P H I L I P P E C A I G N O N

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bon nombre de locuteurs et forcé-ment, de traducteurs, puisque nousretrouvons un si grand nombred’occurrences de «  conseiller fi-nancier  » sur Internet comme surpapier.

On pourrait avancer quepuisque le Règlement indique qu’ilest interdit à « quiconque » d’uti-liser ce titre, il faudrait pour êtreproscrit qu’il renvoie à une per-sonne en particulier, et non à untype de conseiller (comme un

conseiller fiscal, un conseiller devente, etc.). Je suis d’accord, la dif-férence est bien mince. Cepen-dant, elle ouvre la porte vers destextes plus fluides qui ne compro-mettent pas la compréhension deslecteurs.

Ceux qui préfèrent éviter le flouréglementaire privilégieront deséquivalents souvent plus longstels que «  spécialiste des place-ments  », «  spécialiste des ser-vices financiers », qui explicitent le

caractère général de la notion,ou «  conseiller en finances  ». Onpourra aussi selon le contexte nerendre le terme que par conseillertout court.

Par contre, si vous devez tra-duire un titre de poste, pas de faux-fuyants, il vous faudra un peu d’ima-gination. À la TD, les «  FinancialAdvisors » sont appelés « gestion-naires, Services financiers person-nels  » en français. Comment nom-merez-vous les vôtres ?

1. Protégez-vous a consacré un dossier auxconseillers financiers en octobre 2007.www.protegez-vous.ca/affaires-et-societe/conseillers-financiers-enquete.html(Consulté le 21 octobre 2011)

2. Règlement sur les titres similaires à celuide planificateur financier. www2.publica-tionsduquebec.gouv.qc.ca/dynamic-Search/telecharge.php?type=3&file=/D_9_2/D9_2R20.HTM (Consulté le 21 octobre2011)

3. CGA Express. http://ww2.cga-quebec.org/bulletins2011/nouvelles_22juin/bulletin/protection-publique.html (Consulté le 21octobre 2011)

By Barbara McClintock, C. Tr.

I n part one we looked at sometypes of scanners, such as the

wand, a “magical” hand-held opti-cal reader that is inexplicablycalled a douchette in French. An-other category of scanners, usedfor medical tests, turns us insideout. If you have ever had a positronemission tomography or PET scan,which detects microscopic cancercells, you will know what I’m talk-ing about! Tépographie or TEP is aneologism formed from tomogra-phie par émission de positons(France Terme, 2003). Advances in3D ultrasound (3-D ultrasound,éco-3D, Termium Plus) have led toscanners that produce detailed 3Dimages that move in real time. This

new 4D technology has shown thatbabies in the womb make fingermovements at 15 weeks, yawn at18 weeks, and smile, blink and cryat 26 weeks.1

In the future, your all-in-onecopier may be able to build 3D phys-ical models! The technology has ad-vanced from making prototypes tomaking complicated working modelswith moving parts. The Massachu-setts Institute of Technology is cred-ited with inventing 3D printing (im-pression 3D or stéréolithographie).2

However, as is the case for many in-ventions, it was predicted by sciencefiction. Clarke, author of A SpaceOdyssey, wrote about replicatorshalf a century ago. How does 3Dprinting work? First, the copierscans an existing object and thedata is entered into a computer.

The operator can make changes atthis point, if desired. Then, an ex-truder head is attached to a robotarm that lays down many layers ofsome material, such as plastic, ce-ment, composite or recycled mate-rial, which builds up to form the

new functioning object. The designpossibilities are endless.3

1. http://news.bbc.co.uk/2/hi/health/3105580.stm

2. http://en.wikipedia.org/wiki/3D_printing

3. www.geek.com/articles/geek-cetera/mit-media-lab-experiments-with-3d-printing-using-recycled-materials-20110918/

The RopesMagical World of Scanners, Part II

“Any sufficiently advanced technology is indistinguishable from magic.” Arthur C. Clarke

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Environnement de traduction

m emoQ est un environnementde traduction qui fonctionne

selon le principe suivant  : les docu-ments à traduire sont importés dansl’application. Contrairement à cer-taines versions de SDL Trados et deWordFast, on ne fait pas appel à desmacros fonctionnant à l’intérieurd’un traitement de texte commeWord. Grâce à des filtres d’importa-tion, il est possible de traiter de mul-tiples fichiers de différents formats,et ce, dans un seul et même projet.Ainsi, on peut importer des docu-ments de la suite Office ou de lasuite OpenOffice, de même quedes fichiers HTML, XML, InDesign,FrameMaker, pour n’en nommerque quelques-uns. Dans la dernière

version, on permet à l’utilisateurd’appliquer plusieurs filtres succes-sifs lors de l’importation d’un fichier.Cette fonction est très utile pour trai-ter et traduire, par exemple, des fi-chiers Excel dont les cellules sonttruffées de balises HTML. On rendainsi le texte plus digeste en élimi-nant les codes qui ne servent qu’à lamise en forme et qui n’ont rien à voiravec la traduction.

Le logiciel est lié à des mémoiresde traduction, à des bases terminolo-giques et, depuis quelques mois, àdes corpus. Donc, l’utilisateur a accèsà toutes ces sources d’information àpartir d’un seul endroit.

InterfaceAux personnes non averties,

l’interface utilisateur peut sembler

rébarbative au début. Cependant,l’œil s’habitue rapidement à repérerl’information au bon endroit à l’écran.L’outil comporte une grille dans la-quelle le texte source est affiché àgauche et le texte cible, à droite. Lesrésultats des recherches effectuéesdans les bases terminologiques, lesmémoires de traduction et les corpusliés au projet s’affichent dans deszones distinctes à l’extrême droite dela fenêtre. Lorsqu’il existe des varia-tions entre la version archivée dans lamémoire et celle du texte en cours detraduction, les mots qui ont changésont d’une couleur différente. Le codede couleurs facilite la consultation etla détermination du degré de perti-nence de l’information affichée. Onpeut aussi consulter les mémoires, lesbases et les corpus en utilisant unecombinaison de touches.

En fait, cet outil diffère peu desautres outils sur le plan de la pré-sentation. Là où il se distingue, c’estdans la partie inférieure de la fe-nêtre qui affiche en continu l’aperçudu document en cours de traductiondans sa version mise en page. Pource qui est des documents de la suiteOffice, il est possible de mettre di-rectement des termes en gras, ita-lique ou souligné, de la même façonqu’on le ferait dans un logiciel detraitement de texte.

Gestion terminologique

Le module de gestion terminolo-gique se révèle très intéressant.Après avoir lancé une recherchedans la mémoire de traduction oudans le corpus, vous pouvez aisé-ment trouver la traduction d’un

terme et, en appuyant sur une com-binaison de touches, ajouter ceterme à votre base terminologique.Si vous le désirez, vous pouvez alorsenrichir la fiche terminologique encopiant de l’information tirée ducorpus (qui réunit toute l’informa-tion que vous avez jugé pertinentd’ajouter au projet de traduction :textes de loi, fiches techniques, do-cuments préparés par le client, etc.)pour l’ajouter dans le champ de dé-finition du terme. Il est même pos-sible d’interdire l’utilisation d’unterme précis. Vous pourriez, parexemple, créer une fiche interdisantl’usage de l’expression française(?)«  adresser un problème  » commetraduction de «  address a pro-blem ». Un indicateur s’affiche dansla grille de traduction lorsque leterme interdit est employé dans unsegment donné. Cette fiche apparaîtchaque fois qu’un segment dans lalangue source contient le terme.Cette fonction fait gagner du tempstout en assurant une plus grandecohérence terminologique.

Il existe aussi une fonction d’ex-traction terminologique. Celle-ci per-met d’extraire une liste de termescandidats qui ne font pas partie desbases terminologiques et de trouverleurs équivalents. L’utilisateur défi-nit les paramètres d’exclusion afind’éliminer de la liste les articles, lesmots courants et autres. Il est facilealors d’obtenir une liste de termes àhaut potentiel terminologique et deréaliser un bon travail de dépouille-ment avant d’entreprendre un projetde longue haleine. Ensuite, enquelques clics de souris, vous ajou-tez les termes pertinents, et leurs

memoQ Translator Pro version 5.0Cet outil d’aide à la traduction conçu par Kilgray, une entreprise hongroise réunissant de jeunes traducteurs mordus d’informatique, ne cesse de m’impressionner. Version après version, ses concepteurs intègrent des améliorations et de nouvelles fonctions judicieusement choisies. J’ai peut-être un parti pris, car c’est l’outil que j’utilise. Dans un souci de transparence, je préfère le mentionner dès le départ.

D E S T E C H N I Q U E S C H R O N I Q U E D I R I G É E P A R S T É P H A N G E R V A I S

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équivalents, à la base terminolo-gique de votre choix.

InteropérabilitéPlusieurs outils d’aide à la tra-

duction sont offerts dans le marché.Au cours des dernières années, ona remarqué que les concepteurss’efforçaient de faciliter le traite-ment par leurs outils de documentsprétraités dans les logiciels deleurs concurrents. Ce concept senomme l’interopérabilité. memoQn’échappe pas à cette tendance. Il

est en mesure de traiter les fichiersTTX (fichiers Trados prétraduits)ainsi que les fichiers Transit direc-tement. Pour ce qui est des autresoutils de traduction, on doit recou-rir au format XLIFF. Il est donc facilede composer avec les différents for-mats employés par les clients.

Version serveurCette version, destinée aux ca-

binets de traduction ou aux équipesde traducteurs, permet de partageren temps réel les mémoires de

traduction, les bases terminologiques,les corpus et les projets de traduc-tion. Ainsi, plusieurs traducteurs etréviseurs peuvent travailler simulta-nément à un même projet. De plus,grâce à la nouvelle fonction de suivides modifications, les traducteurspeuvent consulter les modificationsapportées à leurs textes par les révi-seurs comme il le ferait dans Word. Onpeut ajouter des notes à un segmentafin d’apporter un complément d’in-formation au prochain intervenant oupour lui poser une question.

Gestionnaire de projetL’outil memoQ applique des

règles de conversion des nombres,des mesures et de leur unité, de-format des dates, etc., et des règlesd’assurance de la qualité (AQ).

À titre d’exemple, on peut activerdes règles qui feront en sorte qu’unterme présent dans la base termi-nologique soit bien utilisé dans lalangue cible, qu’un nombre dans unsegment source soit identique àcelui du segment cible, que lescodes d’un segment source se re-trouvent dans le segment cible, etc.

Soutien à la clientèleJ’aimerais souligner le travail ex-

ceptionnel et les efforts déployés parl’équipe du soutien à la clientèle deKilgray. La plupart des problèmestrouvent une solution en moins de24 heures. J’ai eu l’occasion de com-muniquer avec eux à quelques re-prises à ma grande satisfaction.

Stéphan Gervais, trad. a.

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s t a v r i n i d i s @ g m a i l . c o m

D E S R E V U E S C H R O N I Q U E D I R I G É E P A R S É B A S T I E N S T A V R I N I D I S

S i toute œuvre de fiction com-porte un certain nombre

d’éléments réels, où les traduc-teurs doivent-ils trancher pourmaintenir la juste mesure entre lafiction et les faits? Les écrivainspeuvent certes se prévaloir de leurlicence d’auteur, mais rarementpouvons-nous en faire autant.Voilà ce sur quoi se penche lenuméro 24 de Palimpseste, sous ladirection d’Isabelle Génin.

Dans la première partie de larevue, intitulée Histoire et mé-moire, Siohban Brownlie examinela question de la fiction historiquedans Ivanhoé, la célèbre œuvre defiction de Sir Walter Scott. NitsaBen-Ari se penche ensuite surl’emploi de la fiction historiquedans le but de renforcer l’identitéet la conscience nationales en trai-tant notamment du massacre desJuifs de York au Moyen-Âge. JulieArsenault poursuit avec un articlesur les tra ductions françaises de

The Scarlet Letter, et son introduc-tion controversée, «  The CustomHouse ». Enfin, Cliona Ni Riordans’intéresse à la réintroduction denoms et de lieux réels chez lespoètes irlandais et prend commecas de figure The Last GeraldineOfficer de Thomas McCarthy.

En deuxième partie, sous le li-bellé Traces du Réel, Catherine Delesse, scrute le paysage du « vrai-faux réel  », c’est-à-dire les tracesmédiatiques, dans la bande dessi-née à l’aide d’une étude approfon-die de Tintin. Dans un virage plusexotique par rapport au thème dudossier, Martine Chard-Hutchisonanalyse la stratégie d’effacementprivilégiée par les traducteursde Everything is Illuminated et deThe Body Artist, œuvres où les auteurs, Jonathan Safran Foer etDon Delilo respectivement, livrentleurs écits par l’intermédiaire d’un traducteur-personnage-narrateur.Carol Mastrangelo Bové, quant à elle,

s’enquiert de la délicate tâche queconstitue la traduction de La maisonde Claudine, le roman autobiogra-phique de Colette, notamment en cequi touche la sexualité de la célèbreauteure. Mme Bové y voit la psycha-nalyse de l’auteur comme une res-source incontournable pour le tra-ducteur, ce qui donne toujours lieu àd’électrisantes discussions dans lemilieu universitaire.

La troisième et dernière partie dunuméro traite des «  discours gref-fés », soit les langues de spécialité.Cathy Parc y explore d’abord l’intro-duction du discours médical dans lesrécits d’A.  J. Cronin. Julie Tarif en-chaîne avec « Les incursions du juri-dique et du médical dans OliverTwist… ». Enfin, Véronique Béghainferme le dossier avec un article sur lamétéorologie et la psychiatrie dansAtmospheric Disturbances de RivkaGalchen.

Sébastien Stavrinidis, trad. a.

De l’imaginaire au réel

ErratumQuelques erreurs se sont

glissées dans la chronique

Des revues du no 113.

Dans la synthèse de

l’Actualité langagière,

les noms « Amélie

Gosselin et Francine

Choquette » devraient

se lire « Amélie Choquette

et Francine Gosselin ».

Par ailleurs, un peu

plus loin, on devrait lire

« Marise Guay » et non

« Marise Duguay ».

Nous prions les auteures

d’accepter nos excuses.

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32Patricia Dumas est traductrice et étudiante au doctorat en traduction à l’Université d’Ottawa.

Par Patricia Dumas

L e seigneur François-JosephCugnet (1720-1789) est un

grand oublié de l’histoire de la tra-duction et de l’interprétation auCanada. Pourtant, ses activités detraducteur, de rédacteur et d’inter-prète dans la Province de Québecau début du gouvernement civilbritannique ont marqué l’avenir dupays. En interprétant les ancienneslois civiles en vigueur sous leRégime français, il a réussi un véri-table tour de force, soit satisfaire à

la fois aux attentes du gouverneurbritannique et à celles de ses pairscanadiens.

Par ses traductions et ses écrits,preuves tangibles de l’influencedont il jouissait, Cugnet a participéintimement tout d’abord à l’élabo-ration de l’Acte de Québec, la première loi constitutionnelle du Canada, adoptée par le Parlementà Londres en juin 1774 et mise en vigueur dans la Province le1er mai 1775. Cette loi enchâssait lecaractère distinct des Canadiens ausein de l’Empire britannique et éta-blissait le système bijuridique qui

demeure un trait unique de laconstitution canadienne. Il en a, parailleurs, assuré la traduction. Enoutre, à la demande du gouverneur,il a rédigé quatre traités de droitdestinés à expliquer la mise en ap-plication de cette loi. Il s’agit despremiers textes de droit publiés aupays. Ils le demeureront pendantplus de cinquante ans. L’importancede l’Acte de Québec a été soulignéedeux siècles plus tard par l’intellec-tuel et économiste François-AlbertAngers (1909-1995) qui écrivait :« Nous n’avons rien réussi de plusgrand et de plus fondamental de-puis1. » Cette première loi constitu-tionnelle visait à corriger la Procla-mation royale de 1763, qui avaitassujetti du jour au lendemain lesnouveaux sujets britanniques à unsystème juridique anglais. Selon leprocureur général Masères, les la-cunes dans la traduction des lois,entre autres, causaient une confu-sion profonde dans l’administrationpublique de la Province.

Traducteur, sercrétaireet interprètes

C’est dans ce contexte que en fé-vrier 1768, le lieutenant-gouverneursir Guy Carleton nomme le seigneurCugnet traducteur officiel, secré-taire français du gouverneur enconseil, et interprète des lois civilesde l’ancien Régime français pour legouverneur en conseil. Par cette no-mination, Carleton cherche à contrerles critiques qui se font de plus enplus vives dans la Province et à

Londres à l’endroit du système juri-dique introduit à la hâte en 1763. Parailleurs, Londres avait enjoint à Car-leton de présenter sans délai unsommaire des anciennes lois civilesen vigueur sous le Régime françaisafin de préparer la rédaction d’uneloi visant à créer un système juri-dique plus efficace. Le procureur gé-néral Francis Masères et le juge enchef William Hey, qui siégeaientalors au Conseil, ne comprenaientpas l’esprit général de ces lois, et nes’entendaient pas sur les droits à ac-corder aux Canadiens.

Selon le gouverneur, Cugnetétait le seul Canadien apte à saisirparfaitement la différence entre leslois anglaises et françaises et à« percevoir toutes les ramificationsde cette grande révolution2…» dansla nouvelle colonie. Cugnet produitrapidement le sommaire dont Carle-ton se servira dans les discussionsqu’il aura à Londres, bien qued’autres citoyens, dont des Cana-diens, aient également rédigé leurversion d’un abrégé des lois. Laforce du sommaire de Cugnet tenaitau fait qu’il se fondait sur les loistelles qu’elles avaient été appli-quées sous l’ancien régime, plutôtqu’uniquement sur le Code civil envigueur en France. Son document te-nait compte de la réalité sur le ter-rain et montrait bien que la culturecanadienne était distincte de cellede la France.

L’autorité et les compétencesjuridiques de Cugnet avaient étéreconnues par les dirigeants bri-tanniques dès le lendemain de la

François-Joseph Cugnet, premiertraducteur et interprète officiel du Régime britannique Laissé-pour-compte d’une historiographie oublieuse, François-Joseph Cugnet a été le premier traducteur et interprète à faire le pont entre les deux systèmes juridiques que la fortune des armes a légués au Canada : le droit britannique et les lois civiles en vigueur sous le régime français.

P A G E S D ’ H I S T O I R E C H R O N I Q U E D I R I G É E P A R P I E R R E C L O U T I E R

p i e r r e . c l o u t i e r @ v i d e o t r o n . c a

François-Joseph CUGNET (1720-1789), premier traducteur officiel au Canada, nommé à cette fonc-tion en 1768 par le lieutenant-gouverneur de la province de Québec, sir Guy Carleton. Peinture surémail ornant une tabatière. Collection Musée du Château Ramezay, Montréal

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Didier Lafond, trad. a.

D écor : Les deux écrivainstiennent salon dans une voi-

ture ornée de tentures capiton-nées aux motifs mauresques.Dans une alcôve [al-qubba,petite chambre], trône un petitguéridon sur lequel est poséeune carafe [gharaf, bouteille,flacon en verre poli] renfermant

un élixir [al-iksîr, quintessence,potion magique] d’essence demalt. Au pied de ce dernier, uncoffre [qffa emprunté au gre c kóphinos, panier tressé] laqué[de l’arabo-persan lakk, suc pro-duit par certains arbres]. D’unpiano automatique s’envolent les volutes éthérées de la pièce Arab-esque [arabï, propre aux Arabes],en Do majeur, Opus 18 de RobertSchumann. Sur le divan [turc

diouan, arabe diwan, salle où seréunissait le conseil du sultan ;recueil de poésies orientales]prennent place J. Joyce, portantgilet [arabe galika, turc yelek, ca-misole sans manche] en laine mé-rinos [beni Merin, nom d’unetribu berbère qui pratiquait l’éle-vage de moutons] de couleurjasmin [arabo-persan yâsimîn, ar-buste de la famille des oléacées],et S. Zweig arborant une cravate

damassée [dimasq, Damas] destries lilas [arabo-persan alïlak,arbuste de la famille des oléa-cées] bouclant sa chemise à colcafetan [arabe quftãtan, persanchaftãn, vêtement oriental ampleet long].

J. Joyce : Comme vous affection-nez les échecs1 [as-sãh mãta, le roiest mort], je vous invite à roquer[de ruhh, la tour] allitérations, loga-tomes et autres métaplasmes2.

Les transfuges de l’Orient-ExpressN ombreux dans les domaines des mathématiques et de l’astronomie, les mots d’originearabe se retrouvent également dans la langue quotidienne. Je vous invite à endécouvrir quelques-uns au cours d’un entretien fictif entre James Joyce, nomade littéraire ayant vécu plusieurs années à Trieste et Stefan Zweig, écrivain viennois,l’un des derniers représentants d’une certaine culture cosmopolite d’Europe centrale.

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capitulation de Québec à l’au-tomne 1759, ce qui lui avait valud’être accusé faussement de traî-trise par des Français qui avaientbattu en retraite à Montréal.

Cugnet a occupé successive-ment les postes de juge des pa-roisses de Charlesbourg, Beauportet Petite-Rivière, de procureur gé-néral de la côte nord du district deQuébec et de grand voyer du districtde Québec jusqu’à sa nomination auposte de traducteur officiel et se-crétaire français du Conseil. Toutdans ses origines, sa formation etson parcours professionnel l’avaitpréparé à occuper ces postes.

Haut fonctionnaire àl’œuvre et à l’épreuve

Né à Québec le 26 juin 1720, ilétait issu de la noblesse de robe pari-sienne intimement liée à la Sorbonne.Son père, François-Étienne, ancienavocat au Parlement de Paris, arriveau Canada en 1719 avec le titre

prestigieux de directeur général duDomaine du roi en Nouvelle-France. Ilobtient la seigneurie Saint-Étienne18 ans plus tard et les inventairesdressés de son vivant témoignent duluxe dans lequel vivait la famille. En1741, son entreprise s’effondre et ilmeurt dix ans plus tard sans avoir pureconstituer sa fortune. Il est passé àl’histoire pour avoir tenté de mettresur pied le premier projet industriel aupays, les Forges du Saint-Maurice.Quant à la mère de François-Joseph,Louise-Madeleine Du Sautoy Cugnet,issue d’une riche famille de bourgeoisparisiens, on la disait instruite, indé-pendante et sachant « plaire et seplaire, tout comme son mari ». Survi-vant à son époux pendant plus de30 ans, elle a réussi à consolider lesavoirs de la famille et à maintenir sonstatut social parmi les notables lesplus influents de Québec.

François-Joseph entreprend desétudes en droit dès sa tendre enfanceet, à la fin de son adolescence, il assiste aux conférences de droit du

procureur général et grand éruditGuillaume Verrier destinées à des« jeunes gens de famille » que le gou-vernement de la métropole veut pré-parer à assumer des charges deconseillers. Il occupe ensuite despostes au Domaine du roi à Québec etde premier commis de la Marine àSaint-Domingue, poste équivalant àcelui de sous-ministre de nos jours,selon l’historien William Eccles. Cesaffectations exigent une bonne com-préhension de la matière traitée, unelangue et une écriture de qualité etune très grande discipline dans l’exac-titude et la concision des écrits. La for-mation des fonctionnaires de la Ma-rine était particulièrement exigeanteet ceux qui la recevaient représen-taient une élite au sein des employésde l’État.

Les traités rédigés par Cugnet ontreprésenté un travail colossal. Dans sabiographie, Marine Leland mentionneque «  le nom de François-JosephCugnet revient inévitablement, oupresque, sous la plume des historiens

du Code civil de la province de Qué-bec, et sous celle des historiens poli-tiques qui ont exploré tant soi peu labase juridique sur laquelle repose ladouble culture du Canada3. »

Pour sa part, Cugnet, dans unede ses préfaces, a laissé entrevoir lesdifficultés qu’il a eu à surmonter  :« L’entreprise m’a parue hardie, je nel’ai composé [son traité] qu’en trem-blant, quoique j’y fusse préparé de-puis longtemps. J’avoue même quej’ai souvent été sur le point de l’aban-donner, enfin j’ai repris courage, et levoici fini4. » Cugnet est resté en postejusqu’à la fin de sa vie. Il a signédes traductions quelques mois àpeine avant sa mort survenue en novembre 1789.

1. Yves Frenette, Brève histoire des Canadiensfrançais, Les Éditions du Boréal, 1998, p. 47.

2. Cité dans Marine Leland, « François-JosephCugnet 1720-1789 », La Revue de l’UniversitéLaval, vol. XVII, no 2, 1962, p.145-146, n. 242.

3. Ibid., vol. XVI, no 1, 1961, p. 3.

4. Ibid., vol. XIX, no 7, 1965, p. 668.

C U R I O S I T É S C H R O N I Q U E D I R I G É E P A R D I D I E R L A F O N D

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S. Zweig : Je lance donc nonpoint une invite au roi, mais aumaître de l’épiphanie3 que vousêtes.

J. Joyce : (pointant du doigt la fe-nêtre) un ornithorynque oxymorique!

S. Zweig : Véritable paradoxevolatile, un analogon de l’ana-conda anacoluthe !

J. Joyce : Votre parade m’im-pressionne. Vous siérait-il d’ame-ner mon ouvrage en cours à sonzénith [samt, semt (chemin) del’expression samt-ar-râs, au-des-sus de la tête] ?

S. Zweig : Je ne saurais être misen situation de pat ni de mat, etme mouvoir en terre de hasard [az-zhar, le dé] ne m’ébaudit guère.Sachez que ce soir, peu après lemédianoche, le sultan Aldébaran[al dabarãn, qui signifie le suiveur,en référence à l’étoile qui suit lesPléiades] donne un gala [ahila,tenue d’apparat].

J. Joyce : Je lèverai mon masque[mashara, faire des grimaces] iriséen l’honneur d’Isis et Osiris !

S. Zweig : Vous qui sacrifiez àla circularité5, vous y verrez desderviches tourneurs [persan der-wis, mendiant] exécutant de vir-tuoses circumductions extatiques.

J. Joyce : Et vous l’albatros [al-gattãs, aigle des mers] impérial,quels seront vos oripeaux ?

S. Zweig : Tirant une amulette-momie [ahammãla, bracelet ; mu-miyã, cadavre enbaumé] de songousset, je me ferai l’alchimiste[al-kimiyã, chimie] de l’euphonieeuphorique.

Entracte : Un serveur mulâtre[muwallad, Arabe métissé] apportelimonade [de laimun, citron] et di-vers amuse-bouches — artichautset aubergines [al-harsuf, artichaut ;al-bãdingãn, d’o. persane] au gin-gembre [zangebil], sorbets ausirop [sarbãt, boisson fraîche su-crée ; sarãb, boisson], abricots [al-barquq, prune], oranges [nãrang]et sucres candi [qand, sucre brut].

S. Zweig : Vous en souvient-il,vous m’aviez déclaré vouloir créerune « langue qui soit au-dessus detoutes les autres langues et qui soità leur service. Je ne peux pas m’ex-primer en anglais, sans me laisseremprisonner par la tradition. »

J. Joyce : Particulièrement pourFinnegans Wake, j’ai mandaté Gil-gamesh de me fournir des blocs er-ratiques d’étymons, de lexèmes etd’autres radicaux bruts dans unequarantaine de langues que j’ai

ensuite ouvrés, façonnés ou amal-gamés [amal al-gima, union char-nelle, expression utilisée par lesalchimistes pour décrire la fusiondu mercure avec d’autres métaux]dans un pérégrinisme6 jubilatoire.

S. Zweig : Entre nous frèresd’exil, le Viennois se permet de de-mander au Dublinois s’il a acquittésa gabelle7 [qabãla, impôt] en terrehelvète ?

J. Joyce : Ah la tyrannie desdouanes [diwãn, chancellerie, mêmeétymologie que le mot divan], l’aval[hiwãla, garantie] mesquin [miskin,médiocre] des Autorités ; je me retiredans le monde des mots. S’exclamesoliloquant « En Dublin-sur-le-Nil8

que je sème ces sémillants sémi-tiques sèmes ! » au son d’une séré-nade pour cithares [qitãra, grec ki-thára], luths [al-oûd] et tambourins[tanbùr].

Mirage au nadir [nãzir, pointopposé au zénith]

Le sémaphore sémantiqueclique, tique et taque ! Le train syn-tagmatique s’ébranle et s’estompedans l’azur [lãzaward, du persanläzwärd, anciennement Lapis, pierred’azur] phosphorescent du Bosphoreoù se profilent minarets [manãra,phare] et autres ziggourats [de

l’assyrien zigguratu, temple desanciens Babyloniens en forme depyramide].

Notes et références1. S. Zweig a écrit une nouvelle intitulée Die

Schachnovelle (Le Joueur d’échecs)

2. Logatome : mot forgé dépourvu de sensutilisé dans les tests de perception audi-tive. Métaplasme : terme générique pourtoutes les altérations d’un mot par ad-jonction, suppression ou inversion de sonsou de lettres.

3. Quelque chose de réel est perçu comme si-gnificatif et transcrit tel quel. Acception at-tribuée à J. Joyce.

4. J. Joyce avait eu l’idée de confier à l’écrivainJames Stephen la tâche de terminer Finne-gans Wake.

5. J. Joyce prend pour modèle de création lit-téraire une évolution cyclique du monde,schéma qui se retrouve dans Ulysse et Fin-negan’s Wake.

6. Pérégrinisme : utilisation de certains élé-ments linguistiques empruntés à unelangue étrangère au point de vue des so-norités, graphies ou mélodies.

7. Fuyant la France occupée, J. Joyce doit ac-quitter une caution auprès des autoritéssuisses pour émigrer à Zürich.

8. Dans Les gens de Dublin, un chapitre s’in-titule Arabie.

Monographie — James Joyce, FriedhelmRathjen, Rowohlt Taschenbuch Verlag

Kleines Lexikon deutscher Wörter arabi-scher Herkunft, herausgegeben von NabilOsman Beck’sche Reihe

Gradus — Les procédés littéraires (Dic-tionnaire), Collection 10-18

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Chez TRSB, il n’y a pas que les clients qui sont bien traités

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