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LE SECTEUR LAITIER EN BELGIQUE Cristina Saldari CRISP | « Courrier hebdomadaire du CRISP » 1978/11 n° 796-797 | pages 1 à 45 ISSN 0008-9664 DOI 10.3917/cris.796.0001 Article disponible en ligne à l'adresse : -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- https://www.cairn.info/revue-courrier-hebdomadaire-du-crisp-1978-11-page-1.htm -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Distribution électronique Cairn.info pour CRISP. © CRISP. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Powered by TCPDF (www.tcpdf.org) © CRISP | Téléchargé le 23/06/2022 sur www.cairn.info (IP: 65.21.228.167) © CRISP | Téléchargé le 23/06/2022 sur www.cairn.info (IP: 65.21.228.167)

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LE SECTEUR LAITIER EN BELGIQUE

Cristina Saldari

CRISP | « Courrier hebdomadaire du CRISP »

1978/11 n° 796-797 | pages 1 à 45 ISSN 0008-9664DOI 10.3917/cris.796.0001

Article disponible en ligne à l'adresse :--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------https://www.cairn.info/revue-courrier-hebdomadaire-du-crisp-1978-11-page-1.htm--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

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C.H. n° 796-797 Le 12 mai 1978

637

COURRIER HEBDOMADAIRE

DU C.R.I.S.P.

p 47

LE SECTEUR LAITIER EN BELGIQUE

Cristina Saldari Sotmnaire

pp.

I. LA BELGIQUE, PAYS LAITIER 3

II.LES BASES DE PRODUCTION 3 1. Le cheptel laitier belge 3 2. Structure des exploitations agricoles 6 3. Production globale de lait 8

III. LES PRODUITS LAITIERS 10

1. Processus de fabrication 10

a) Les laits de consommation 1<1 b) Les laits de conserve 12 c) Crème et lait écrémé 12 d) Beurre 12 e) Fromage 13 f) Laits fermentés 13

2. Contrôles de qualité 13

IV. L'INDUSTRIE LAITIERE 15

1. Bref aperçu historique 15 2. Fournitures de matière première aux laiteries 16

a) SystèmES de collecte 16 b) Efficience du ramassage 19 c) Nombre de fournisseurs de lait et de crème 21

3. Structure des laiteries 22

a) Terminologie 22 b) Nombre des laiteries 23 c) Taille des entreprises 24 d) Répartition régionale 26 e) Nombre de personnes occupées dans l'industrie 30

4. Fabrication des laiteries 30

5. Rentabilité de l'industrie laitière 33

6. Les organisations professionnell~s 35

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C.H. n° 796-797

V. PHENOMENE DE CONCENTRATION DANS L'INDUSTRIE LAITIERE

1. Les premiers signes

2. Evolution de 1965 à 1976

a) en Wallonie b) dans les provinces flamandes

Annexe I :

LA POLITIQUE LAITIERE COMMUNAUTAIRE.

Conclusion

COURRIER HEBDOMADAIRE

DU C.R.I.S.P.

pp.

36

36

37

37 40

42

45

CENTRE DE RECHERCHE ET D'INFORMATION SOCIO·POLITIQUES • C.R.I.S.P.

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C.H. n° 796-797 3

LE SECTEUR LAITIER EN BELGIQUE

I. LA BELGIQUE, PAYS LAITIER

En Belgique, sur une surface agricole utile de 1.469.058 ha, il a été produit en 1976, 3.537.935.000 Kg de lait soit environ 2.434 Kg par ha.

les Si on compare la production de lait à la superficie totale du pays, on obtient

résultats suivants :

Belgique Danemark Suisse France Autriche

2 123.000 1 par k~ 112.000 1 park~ 83.000 1 par k~ 54.000 1 par ~ 40.000 1 par km.

Ces chiffres placent la Belgique en bonne position parmi les pays européens en ce qui concerne l'intensité de la production laitière. Le rapport entre le nombre de vaches et la2superficie totale est également fort élevé : la Belgique compte 32 vaches au km • Elle si situe en deuxième position, juste après ~a Hollande qui totalise ~5 vaches au km • Le Dan2mark compte 26 vaches au2km ; la Suisse 22 vaches/km ; la France 14 vaches/km et l'Autriche 12 vaches/km •

L'Institut économique agricole (I.E.A.) a estimé la valeur de la production laitière belge, en 1976, à environ 23 milliards de FB. M. Serv~is, directeur général de l'Office national du lait (O.N.L.), commenta ce chiffre lors de la 20ème journée internationale du lait : "C'est plus que W. va­Leur ajoutée brute de toute L'industrie extractive beû.Je qui n'est que de 21 rrril­l,ia;x>ds de francs et à peu près autant que ceUe de toute L'industrie du textiLe, de W. four!'UT'e et de W. chaussure. Si Z 'on ajoute à W. vaLeur de W. production Zaitière, ceUe de W. viande bovine qui Zui est pratiquement complémentaire, on trouve une vaZeUX' de dépa:x't ferme de 47 rrriUia:x'ds de francs, ce qui représente 40% de Za vaLeur de La production agricoLe beû.Je totaZe (horticulture excLue) "(1).

II. LES BASES DE PRODUCTION

1. ~~-~~~2!~1-!!!~i~!-~~!s~ Il y avait, en 1976, 988.250 vaches laitières en Belgique. Ce nombre est la

moyenne des chiffres des recensements agricoles annuels au 15 mai et au 1er décem­bre. De 1964 à 1969, le cheptel laitier s'accrut de façon régulière pour atteindre, en 1969, un total de 1.070.465 vaches laitières. Durant cette même période, le no~ bre moyen de vaches par ferme passa de 5 à 9 vaches laitières.

Depuis 1970, on assiste à une tendance à la régression du nombre de vaches laitières. Cette régression du cheptel laitier serait due d'une part, à la dimi­nution de la superficie agricole utilisée (2) et d'autre part, aux mesures prises par la C.E.E. en vue de limiter la production laitière dans le Marché commun : primes à l'abattage des vaches laitières et à la reconversion de la production lai­tière à la production de viande. La psychose provoquée par les "montagnes de beurre" et de poudre de lait, l'encou-

(1) Allocution de M. Servais, lors de la 20e journée internationale du lait, in Le lait et Nous, organe trimestriel de l'O.N.L. n°3- 1977.

(2) voir tableau I p.4

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ragement à la production de viande et l'adaptation insuffisante des prix laitiers auraient décidé certains agriculteurs à orienter leurs vaches vers la production de viande.

Ce recul du nombre de vaches laitières n'a pas été compensé par une production individuelle plus élevée. Au contraire, d'après les éléments actuellement disponi­bles, la lactation moyenne par vache et par an serait passée de 3.714 1 en 1974 à 3.660 1 en 1975 et 3.580 1 en 1976 (voir tableau ci-dessous). Par contre, le taux de la matière grasse par litre· de lait est en augmentation. En 1950, il y avait 31,84gr de matière grasse par litre de lait. Cette teneur moyenne en graisse butyrique est passée à 32,52gr/l en 1959; 33,40gr/l en 1963; 33,85gr/l en 1973; 34,02gr/l en 1975 et 34,14gr/l en 1976.

TABLEAU I (1)

Superficie agri- Nombre moyen de Lactation moyen- Taux moyen de cole utilisée vaches laitières ne (Kg par vache) matière grasse

(ha) (2) (gr/kg)

1950 - 935.379 3.409 31,84

1959 1.660.831 1.014.537 3.719 32,52

1963 1.628.362 1.027. 778 3.733 33,40

1964 1.614. 940 1.004. 355 3.676 33,40

1965 I.60L 706 1.018.846 3.702 33,69

1966 1.590.056 1.025.300 3.674 33,40

1967 1.577.353 1.035.537 3.739 33,20

1968 1.564.449 1. 068 .• 656 3.662 33,30

1969 1.553.540 1.070.465 3.662 33,11

1970 1.542.422 1.041.490 3.596 33,30

1971 1.529.467 1.01 1.508 3.560 33,40

1972 1.520.564 984.561 3.704 33,79

1973 1.510.273 1.008.642 3.508 33,85

1974 1.496. 706 998.533 3.714 -- 33,81

1975 1 .479.674 989.427 3.660 34,02 -

1976 1.469.058 988.250 3.580 34,14

(1) Institut économique agricole I.E.A., statistiques 1977, p. 56. (2) Les vaches déclarées lors des recensements ne peuvent pas toujours être consi­

dérées comme des unités~vaches, c'est-à-dire donnant une production a~uelle complète. Certains des animaux déclarés peuvent, en effet, être éliminés te~ porairement à la suite d'un accident, d'une maladie ou d'une réforme.

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La moyenne nationale de lactation par vache soit 3.580 1 à 34,14gr/l cache, en réalité, une forte différenciation régionale des rendements. Ces variations régionales peuvent être attribuées à divers facteurs.

5

La localisation géographique peut, par exemple, influencer les rendements laitiers par l'intermédiaire des fourrages. L'utilisation massive d'aliments composés à haute valeur nutritionnelle peut également accroître les rendements laitiers. L'élément déterminant du rendement laitier reste, cependant, la race bovine sélec­tionnée.

Au départ d'un bétail indigène caractérisé par une grande variété de robes et autres caractères raciaux, un effort de fixation des qualités et de spécialisation a été entrepris. Le bétail belge fut ramené à 5 races. De 1919 à 1971, la Belgique fut divisée en régions officielles caractérisées chacu­ne par une race déterminée (1) :

- la race pie-rouge de Flandre occidentale est une race à deux fins. Elle repré­sente 14% du cheptel (elle est localisée en Flandre occidentale moins la partie nord des Polders);

- la race pie-rouge de Flandre orientale est une race mixte à haut rendement lai­tier. Elle représente 12% du cheptel (en Flandre orientale moins les Polders);

- la race pie-rouge de Campine (ou pie-rouge de Belgique) est une race laitière. Elle représente 12 à 15% de l'ensemble du cheptel bovin (en Campine et dans les cantons de lwest);

- la race pie-noire de Herve (ou pie-noire de Belgique) est nettement orientée vers la production laitière et son rendement est très élevé. Elle représente 8 à 12% du cheptel bovin (Pays de Herve et dans les Polders : partie nord des Polders de la Flandre occidentale, Polders de la Flandre orientale et d'Anvers ainsi qu'une zone étroite entre Anvers et Malines);

- la race pie-bleu (ou race blanc-bleu) de moyenne et de haute Belgique est une ra­ce à deux fins mais la plus orientée vers la production de viande. Elle repré­sente 45 à 47% du cheptel bovin (en Wallonie, en Flandre, dans une grande partie du Brabant flamand et le sud de la province du Limbourg). Cette race fut pen­dant plus de 50 ans la race bovine dominante.

La sélection de la race pie-bleu fut poussée à ce point vers la production de viande que les agriculteurs ont commencé à se plaindre de la diminution des rende­ments laitiers.

En 1971, les zones administratives officielles furent supprimées mais dans chacune de ces régions, la race jadis officiellement reconnue domine nettement.

De ce fait, les résultats économiques régionaux reflètent les caractéristiques de la race dominante.

(1) E. Van Hecke, "La régionalisation de la valeur de production agricole belge", Courrier Hebdomadaire du CRISP, n° 731 du 27 août 1976, pp. 20 à 22.

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TABLEAU II ( 1)

-Races Rendements quantitatifs Teneur en graisse

butyrique

Litres/an coeffic1ent Litres/an coeff1c1ent

Moyenne et haute Belgique 3.610 100 34,76 100

~ie-rouge campinoise 4.250 118 39,63 114

Race rouge Flandre occidentale 4.346 120 37,36 107

Pie-noire des Polders 4.609 128 42,89 123

Pie-rouge Flandre orientale 4.591 127 41' 13 118

!Pie-noire de Herve 4.365 121 41,33 119

Pie-rouge Ardenne Liégeoise 4. 185 116 37,02 107

2. ~~!',!!~~'!:!~..2!!_!!Elo~~~io!!!__!8!:iC2_!!!

La structure des exploitations des producteurs de lait reste caractérisée par la petite et moyenne entreprise, la production laitière étant plutôt intensive.

Au recensement du 15 mai 1976, sur un total de 136.509 exploitations agricoles, il y avait 70.670 exploitations détenant un cheptel laitier et regroupant 989.376 vaches laitières (y compris les vaches de réforme).

A cette date, la répartition du cheptel laitier suivant les classes de gran­deurs des exploitations s'effectue comme suit (2) :

(1) Source : Ministère de l'Agriculture, Résultats statistiques du contrôle laitier, syndicat d'élevage, 1971. Il convient de souligner que les données statistiques provenant du contrôle laitier représentent une moyenne calculée sur base d'ani­maux sélectionnés et soumis au contrôle. La réalité, pour la masse des agri­culteurs, serait nettement moins favorable que les chiffres cités.

(2) I.N.S., statistiques agricoles, 1977, juillet/août, n° 7 et 8.

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TABLEAU III

Taille selon la superficie Nombre d'exploitations Nombre d'animaux agricole utilisée détenant des vaches pour

la traite

0 Ha 53 120

0,01 à 1 Ha 3.138 5.013

1 à 5 Ha 10.653 39.842

5 à 10 Ha 15.564 132.679

10 à 15 Ha 13.342 184.870

15 à 20 Ha 9.706 176.121

20 à 25 Ha 6. 105 127.261

25 à 30 Ha 3.788 85.478

30 à 40 Ha 4.242 103.856

40 à 50 Ha 1. 861 53.515

50 à 60 Ha 919 28.728

60 à 80 Ha 806 28.856

80 à 100 Ha 290 12.492

100 à 150 Ha 175 8.177

150 et plus 28 2.368

TOTAL 70.670 989.376

Il apparaît donc que 3/4 des exploitations détenant des vaches pour la traite ont une superficie égale ou inférieure à 20 ha et regroupent 54% du cheptel laitier.

Environ 76% du cheptel laitier se trouvent encore dans des exploitations de moins de 30 ha.

Par ailleurs, la population moyenne de vaches laitières par ferme est passée .. de 9 vaches en 1970 à 14 vaches en 1976.

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TABLEAU IV ( 1)

Nombre d'exploitations détenant 1970 1976

1 vache 7.832 4.381

2 vaches 7.890 4.209

3 vaches 6.761 3.256

4 vaches 6.884 3.338

5 vaches 6.667 3.091

de 6 à 9 vaches 23.426 11.865

de 10 à 14 vaches 20.483 13.867

de 15 à 19 vaches 9.991 8.980

de 20 à 24 vaches 5.520 6.474

de 25 à 29 vaches 2.627 3.994

de 30 à 39 vaches 2.267 4.324

de 40 à 49 vaches 682 1. 709

de 50 à 59 vaches 210 650

de 60 à 69 vaches 121 483

de 100 vaches et plus 16 49 Total 101.377 70 •. 67.0.

Il y avait en Belgique, en 1976, 48.571 installations de traite mécanique pour un total de 70.670 exploitations.

Le nombre de machines à traire a diminué de 2.402 unités par rapport à 1970. Par contre l'utilisation à la ferme de tanks de refroidissement du lait va en

croissant : en 1970, il y avait 10.655 tanks de refroidissement du lait; en 1976, on en comptait 26.226. L'augmentation du nombre de tanks de refroidissement du lait chez les producteurs résulterait de la diminution du nombre des tournées de ramassage du lait effectuées par les laiteries. Dans un but de rationalisation et pour comptimer les frais de ramassage de la matière première, certaines laiteries procèdent à la collecte du lait chez le producteur un jour sur deux ou trois.

2. ~!2g!!~~i2!!..&!2bale_!!g_la!,~ Jusqu'en 1969, l'amélioration du rendement moyen par vache et l'extension du

cheptel laitier (2) ont permis un accroissement de la production globale de lait.

(1) Source I.N.S., statistiques agricoles (2) Voir tableau I, p. 4.

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Cette production atteint son niveau le plus élevé en 1969 soit 3.920.017 tonnes. La production de lait a ensuite baissé du fait de la régression du nombre de

vaches laitières et de la diminution de la lactation moyenne par vache. En 1976, ont été produites3.537.935 tonnes de lait. Au cours des dix dernières années, la part de la production laitière livrée

aux laiteries s'est fortement accrue. Un cinquième seulement de la production laitière est encore travaillé à la

ferme. Le lait entier, non livré aux laiteries, peut être utilisé aux fins suivantes

- vente directe à la ferme en vue de la consommation ou remise à domicile par des marchands ambulants;

- lait entier destiné à l'alimentation du bétail; -lait entier consommé par l'agriculteur et sa famille (auto-consommation); - fabrication de fromage de ferme tel que le fromage de Herve; - fabrication du beurre de ferme. - transformation en crème. Cette crème est livrée aux laiteries et le petit-lait

est employé à la ferme pour l'alimentation animale.

Il faut cependant noter que les produits de ferme tels que le fromage et le beurre ont fortement régressé lors de ces dernières années.

L'augmentation du nombre de vaches par exploitation provoqua un accroissement de la production laitière. Cette production, trop importante pour être valorisée à la ferme, fut de plus en plus livrée aux laiteries. Les pourcentages de la pro­duction laitière fournie aux laiteries et celle travaillée à la ferme ont évolué comme suit (1) :

1950

Livraisons aux laiteries 37,7%

Utilisation à la ferme 62,3%

1959

49,5%

50,5%

1963

58%

42% .

1965

64,5%

35,5%

1970

70,8%

29,2%

1975

76,5%

23,5%

1976

78~7%

21,3%

Durant la période 1965-1976, le volume de lait et de çrème traité industriel-lement s'est donc accru d'environ 14% pour atteindre 2.786.143 tonnes dont 101.179 tonnes livrées aux laiteries sous forme de crème (2).

Les quantités croissantes de lait livrées aux laiteries ont contraint ces der­nières à intensifier leur potentiel de transformation et ont permis d'augmenter la production de produits dérivés du lait.

(1) Source: statistiques de l'I.E.A., 1977, p.57 (2) Voir tableau V.

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TABLEAU V (1) (en tonnes)

Année Production de Livraison aux laiteries Total Utilisation lait sous forme de la ferme

Crème lait (convertie

en lait)

1950 3.188.707 296.668 906. 106 1. 202.774 1. 985.933

1959 3.772.860 520.810 1.345. 783 1.866.593 1.906.267

1963 3.836.965 530.386 1.698.661 2.229.047 1.607.918

1964 3.692.458 443.650 1.768.385 2.212.035 1.480.423

1965 3. 772.045 414.942 2.017.163 2.432.105 1.339.940

1966 3.767.343 338. 106 2.271.318 2.609.424 1.157.919

1967 3.872. 349 271. 105 2.481.888 2.752.993 1 • 119. 356

1968 3.913.402 247.826 2.667.029 2.914.855 998.547

1969 3.920.017 241.855 2.557.100 2.798.955 1.121.062

1970 3.744.917 227.852 2.426.125 2.653.977 1.090.940

1971 3.600.645 202.589 2.408.892 2. 611 • 481 989. 164

1972 3.646.696 195.961 2.585.208 2.781.169 865.527

1973 3.610.938 162.654 2.552.824 2.715.478 895.460

1974 3.708.552 149.092 2.657. 185 2.806.277 902.275

1975 3.621.303 118. 109 2 .651. 664 2.769.773 851.530

1976 3.537.935 101.179 2.684.964 2.786.143 751.793

III. LES PRODUITS LAITIERS

Le lait collecté par les laiteries est transformé en une gamme variée de produits.

1. ~!~~!!!_2~_!!2riE!~!~ a) Les laits de consommation =========================

10

à

La vente de lait cru, non traité, directement au consommateur est autorisée en Belgique. Il existe une réglementation précise pour ces ventes avec des exi­gences particulières sur les étables, l'état sanitaire du bétail, la récolte, les locaux et la distribution (2).

(1) Institut économique agricole, statistiques de 1~77, p. 57. (2) A.R. du 31-3-1954; A.R. du 27-2-1963; A.R. du 26-7-1976.

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Cependant, ae nombreuses mesures techniques ont été mises en oeuvre pour a­méliorer la valeur hygiénique et la conservation du lait.

a'. _!:e_l~i_!. g_a_!t~uE_isé

Pasteur découvrit les causes de la dégradation biologique des aliments et préconisa, pour y porter remède, la pasteurisation. Plusieurs recherches furent menées avec comme objectif l'établissement de méthodes qui modifiaient le moins possible les propriétés biologiques du lait tout en augmentant le pouvoir de conservation. La pasteurisation consiste à porter le lait à une température dé­terminée et à l'y maintenir pendant un temps déterminé en vue de détruire les bactéries pathogènes.

Le degré de chauffage, temps et température du traitement, doit être d'une part assez intensif pour détruire toutes les bactéries pathogènes mais d'autre part, le plus faible possible pour limiter l'altération de la composition et de la constitution du lait chauffé.

Après pasteurisat1on, le lait est soumis à un refroidissement et maintenu à basse température afin de freiner le développement des bactéries - non dangereu­ses - ayant échappé au traitement thermique.

"La valeur hygiénique de la pasteurisation du lait fut améliorée par Z 'appli­aation du syst~e HTST (high temperature~ short time) "(1).

La bactofugation- méthode mise au point par le professeur Simonart, de l' Université de Louvain - permit de débarrasser par supercentrifugation, le lait pasteurisé des résidus bactériens (2).

b. Le lait stérilisé

La stérilisation vise à détruire toutes les bactéries que contient le lait, ce qui augmente sa durée de conservation.

A l'origine, la stérilisation s'effectuait dans des autoclaves. Ceux-ci fu­rent rapidement remplacés par des stérilisateurs continus. En 1951, apparurent les tours de stérilisation dont la capacité horaire augmenta progressivement.

Dans la technique classique, le lait est d'abord porté à une température net­tement supérieure à 100°C. Il y est maintenu quelques secondes puis, ramené à 70°C, il est soumis à l'homogénéisation (éclatement des globules gras en vue de les soustraire aux actions physiques qui provoquent leur ascension dans le lait au repos).

Après avoir été mis en bouteille, le lait est "stérilisé" par passage dans un stérilisateur continu où il est à nouveau chauffé à une température comprise entre 110 et 120° pendant 15 à 20 minutes.

En Belgique, le lait de consommation est principalement consommé sous forme de lait stérilisé.

c. Le lait UHT

Le procédé UHT ou "Ultra haute température" consiste à chauffer le lait à une température pouvant atteindre 150° pendant un temps de l'ordre de la se­conde (3). Il est ensuite co~ditionné aseptiquement. Le lait upérisé est de longue conservation.

(1) Haute température, temps court. (2) J. De Baere, Un siècle d'activité laitière en Belgique, publié sous les auspi­

ces de la Société nationale de laiterie, pp. 52 et 97. (3) J. De Baere, op. cit., p. 54.

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b) Les laits de conserve ===================== a. Le lait concentré

Par élimination d'une partie de l'eau, on porte l'extrait sec initial du lait (12 à 13%) à une valeur triple (30 à 31%). L'élimination de l'eau se réa­lise par ébullition sous vide, dans des concentrateurs à corps unique ou à plu­sieurs corps avec éventuellement thermocompression des vapeurs retirées des corps précédents.

Pour assurer une longue conservation au lait concentré, il faut le soumettre à un traitement ultérieur : stérilisation des boîtes remplies de lait concentré (lait concentré stérilisé) ou addition de sucre (lait concentré sucré).

12

b. J..~ ... }~.i~. ~t;J>P";l!Î;rt:_ La fabr1cat1on de poudre de lait débuta aux alentours de 1930. Elle se déve­

loppa fortement dès 1950. La poudre de lait est obtenue par élimination quasi-to­tale de l'eau contenue dans le lait(l). Pour obtenir un label "quali~é extra", la poudre de lait entier ne peut contenir plus de 4% d'eau; là poudre de lait demi-é­crémé ou écrémé ne peut contenir plus de 4,5% d'eau. Deux procédés existent : le procédé des rouleaux (Hatmaker) et celui dit par atomisation ou spray. - le procédé "raller" ou sur tambours : le lait est amené en une mince couche sur

des tambours rotatifs chauffés à la vapeur; le procédé "spray" ou par vaporisation consiste à vaporiser du lait concentré dans un courant d'air chaud.

Depuis 1961, la production de poudre "spray" dépasse celle de poudre "raller". En 1976, 14.704 tonnes de poudre de lait entier et 109.757 tonnes de poudre de lait écrémé ont été produites suivant la technique "spray", et seulement 2.364 tonnes de poudre de lait entier et 933 tonnes de poudre de lait écrémé suivant la technique "raller". c. Crème et lait écrémé

L'écrémage du lait, réalisé dans une écrémeuse, permet de séparer la crème du lait écrémé.

Cette séparation est rendue possible par un phénomène naturel : l'ascension des globules gras. Cette ascension est due à la différence des masses spécifiques de la matière grasse d'une part et des autres éléments du lait d'autre part.

Dans une écrémeuse, le volume de lait est soumis à une rotation à vitesse élevée (7.000 tours/minute). Sous l'effet de la force centrifuge, les éléments les plus denses se rassemblent à la partie extérieure et les éléments les moins denses dans la zone la plus rapprochée du centre de rotation. On obtient ainsi d'une part la crème et d'autre part, le lait écrémé.

d. Le beurre

Pour satisfaire aux dispositions légales, le beurre - produit obtenu par barattage - doit contenir 82% de matière grasse au minimum et un maximum de 2% de matière sèche non grasse (caséine, lactose, sels minéraux ••• ).

Pour obtenir du beurre, on procède en premier lieu à l'écrémage du lait par application de la force contrifuge. La crème ainsi obtenue doit être pasteurisée. Elle doit ensuite mûrir. La maturation se fait grâce à l'action des ferments lac­tiques qui se trouvent à l'état naturel dans le lait. La maturation terminée, on procède au barattage.

Pour qu'il y ait formation du grain de beurre, il faut que l'enveloppe de la plupart des globules gras soit brisée. La matière grasse liquide qui s'échappe

(1) Le lait renferme une grande quantité d'eau 900 à 910 gr au litre.

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du globule gras constitue le liant entre les globules gras intacts et les particu­les de matière non grasse. La durée de barattage varie suivant le type de baratte: quelques minutes dans les barattes à broches et à batteurs et jusqu'à 25 à 40 mi­nutes dans le cas des barattes culbutantes ou rotatives (1). Le barattage termi­né, on laisse s'écouler le lait battu et on procède au lavage. Le lavage sera sui­vi du malaxage qui permet d'agglomérer les grains de beurre et rend ainsi la pâte onctueuse et homogène.

e • Le_ fro_!!B.~

Le fromage est le produit obtenu par coagulation du lait et après séparation du liquide - le sérum - qui exsude du caillé plus ou moins spontanément. On ob­tient ainsi le fromage "frais" (gras, demi-gras ou maigre).

Les traitements thermiques, mécaniques et surtout les divers processus de ma­turation permettent de produire un large assortiment de fromages : à pâte cuite (ex: le Cheddar), à pâte dure (ex: Gouda), à pâte demi-dure (ex: St Paulin), à pâte molle, •••

f. Les laits fermentés

Le lait fermenté le plus connu est le yoghourt. Le yoghourt est un lait dont on a contrôlé la fermentation. Il résulte de l'action combinée de deux ferments lactiques dont on a favorisé le développement par Une incubation à température re­lativement élevée.

Le yoghourt peut être obtenu à partir du lait entier, demi-écrémé ou écrémé. Il faut cependant noter une certaine propension des consommateurs pour le yoghourt à base de lait semi-écrémé. A côté des yoghourts nature, on trouve une grande variété de yoghourts aux fruits (aromatisés ou contenant des morceaux de fruits).

Les crèmes glacées, le lait chocolaté, les desserts au lait appartiennent également à la catégorie des produits laitiers.

2. ~!!!!:§le!_!!~.Jl!!!li té

a) Le lait ======= Les marques de contrôle pour le lait de haute qualité furent instituées par

l'A.R. du 28 janvier 1953 (2). Deux marques sont prévues :la marque A et la mar­que AA.

L' A.R. du 31 mars 1954 (3) relatif au commerce du lait de vache réglementa : la dénomination des laits; la vente et la qualité du lait de ferme et de laiterie vendu aux consommateurs; la qualité du lait réceptionné par la laiterie et du lait écrémé et battu ristourné à la ferme; l'utilisation des récipients; les mentions et

(1) M. Borsus, "A propos du beurre de fermè~' in Le lait et Nous, organe trimestriel de l'O.N.L., n°4, 1977.

(2) Moniteur belge du 15 février 1953. Cet A.R. fut modifié par les A.R. du 13 aoât 1953 (M.B.du 28 août 1953) et du 18 novembre 1953 (M.B.du ter décembre 53).

(3) Moniteur beïgë du 18 avril 1954; modifié par les A.R. des 20 septembre 1954; 19 juin 1956; 27 février 1958; 30 octobre 1959; 12 avril 1960; 16 septembre 1966 et 22 mars 1968.

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inscriptions sur les récipients; le transport du lait et l'emploi des ustensiles et appareils.

b) !~=g~~~~~~=!~=gg~g~~=g~=!~i~=~~=!~=~~g~~~~=g=g~~~=g~~~ Les contrôles officiels pratiqués en Belgique portent sur le beurre, le fro­

mage à pâte dure et les poudres de lait. "La l~gislation nationale Pelative aux pPoduits laitiePs pP~voit que le beup­

Pe~ le fPomage à pâte duPe et la poudre de lait sont autoPis~s à poPteP suP leuP emballage une marque de qualit~ - appel~e commun~ment maPque de contPôle - à con­dition qu'ils P~pondent P~gulièPement à cePtaines exigences quant à la qualit~. Poup v~PifieP si· les exigences Pequises sont PempZies~ l'Office national du lait (O.N.L.) oPganise des expePtises officielles de qualit~ où sont examin~es~ en plus d'une analyse de laboPatoiPe~ la textuPe et les qualit~s oPganaleptiques"(l).

La transformation du lait en beurre de ferme destiné à la vente est soumise à l'octroi d'une licence par l'O.N.L. Pour obtenir cette licence, le producteur doit remplir des conditions très sévères de production, d'équipement et d'hygiène.

Les beurres de laiterie sont produits par des entreprises de transformation et de fabrication de produits laitiers agréées par le Ministère de l'Agriculture.

Le beurre

1ère catégorie 2e catégorie Je catégorie

est classé en trois catégories :

beurre de laiterie qualité e~tra; : beurre de laiterie; : b~urre.

Ces catégories de qualité sont octroyées sur base des expertises officielles du beurre organisées par l'O.N.L.

L'A.M. du 14 janvier 1954 institue un contrôle officiel et obligatoire des poudres de lait.

A la suite des expertises officielles, les poudres de lait sont classées dans une des trois catégories

1ère catégorie qualité extra; 2e catégorie qualité standard; Je catégorie deuxième qualité.

Le fromage belge ne peut être fabriqué que par des fromageries agréées par le Ministère de l'Agriculture.

Afin de garantir l'origine et la qualité des produits, l'A.R. du 1-2-1971 organise un contrôle du fromage à pâte dure.

Le fromage à pâte dure est classé dans une des trois catégories de qualité ci-après :

- qualité extra; - 1ère qua li té; - 2ème qualité.

Ces catégories de qualité sont ·- comme pour le beurre et la poudre de lait -basées sur des expertises officielles comprenant un examen organaleptique et des analyses chimiques.

(1) M. Bierens, "Expertises de qualités et contrôles relatifs à l'intervention", Le lait et Nous, organe trimestriel de l'O.N.L., n°J, 1977, p. 14.

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Signalons, en outre, que la distribution des produits laitiers aux divers stades de leur acheminement vers le consommateur, depuis l'importateur ou le fabricant, est soumise à autorisation délivrée sous forme de licence par l'O.N.L. au nom du Ministère de l'Agriculture.

L'A.R. du 27 février 1963 relatif à la distribution des produits laitiers stipule les conditions d'octroi et de conservation de la licence (1).

Par ailleurs, les produits laitiers destinés à l'exportation doivent obtenir un certificat de contrôle délivré par l'O.N.L.

IV. L'INDUSTRIE LAITIERE

1. ~!~!-!2~!Ç2-h!!!2!!S~~ (2)

Les premières laiteries seraient apparues, en Belgique, aux alentours des années 1883-1887.

Ces premières laiteries furent des entreprises privées. Vers 1890, les lai­teries se multiplièrent et le Boerenbond encouragea la création de laiteries coo­pératives. La première laiterie coopérative fut créée en Flandre occidentale à Oostkamp.

La coopération entre agriculteurs semble avoir débuté dans les laiteries "à bras". Ces laiteries ...; où seule l'énergie humaine était employée - étaient de petites installations locales traitant le lait du village ou de la commune.

Peu à peu, ces entreprises furent remplacées par des laiteries régionales

15

"à vapeur". La laiterie à vapeur, comme son nom l'indique, employa la vapeur com­me force motrice et comme source de chaleur. Ces installations permettaient de traiter un plus grand volume de lait grâce à des techniques plus évoluées.

En 1910, on comptait 227 laiteries "à vapeur" et 301 laiteries "à bras" (3). Après un certain déclin de l'industrie laitière à la fin de la Première guer­

re mondiale, un nouveau développement se dessina aux environs de 1925. De 1930 à 1940, l'évolution de l'industrie laitière se poursuivit tant sous la forme de coopératives que d'entreprises privées.

Lors du recensement de 1937, on comptait 513 laiteries à vapeur et 128 lai­teries à bras (4). Ces dernière~ auront pratiquement disparu au début de la Se­conde guerre mondiale.

Peu après la Deuxième guerre, s'amorce le mouvement de concentration et d' intégration. Les coopératives érigèrent, dès 1946, des intercoopératives pour la préparation et la commercialisation du lait de consommation.

La concentration dans le secteur du lait de consommation sera rapidement é­tendue à celui des poudres de lait.

A l'exemple des coopératives, les entreprises privées conscientes du besoin de rationalisation participèrent également au mouvement de concentration.

Aux alentours des années 1964-1965, ce mouvement de concentration s'intensi­fia, surtout dans le sud du pays (5).

(1) B. Wautelet, "Licences de vente des produits laitiers", in Le lait et Nous, organe trimestriel de l'O.N.L., n°3, 1977, p.22.

(2) J. De Baere , Un siècle d'activité laitière en Belgique (3) J. De Baerep op.cit., p.29 (4) J. De Baere, op.cit., p.37 (5) Voir chapitre V intitulé "Phénomène de concentration dans l'industrie laitière",

p. j6.

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2. E2!!!:ni !!:!!~!L2!L!!!!!èr~-E,!~è~_!!:!~L1:ai !~ri~

a) ~~~~~~=~~=~g!!~~~~ En Belgique, la récolte de la production laitière est caractérisée par deux

systèmes différents, dépendant de la nature de la matière première ramassée et de la fréquence de la récolte.

Dans les provinces flamandes du pays, la récolte se fait pratiquement jour­nellement et principalement sous forme de lait.

En Wallonie, une grande partie de la récolte s'effectue sous forme de crème. La récolte de crème se fait deux à trois fois par semaine.

16

Jusqu'en 1965, il existait en Wallonie un très grand nombre de laiteries; la plupart récoltant la production laitière uniquement sous forme de crème produite directement à la ferme. Ces laiteries, n'ayant comme matière première que la crè­me fermière, ne fabriquaient que du.beurre. Seules les laiteries des cantons de l'est collectaient du lait entier à la ferme.

En 1964, la livraison aux laiteries s'effectuait comme suit (1) :

TABLEAU VI

Provinces Livraisons en %

sous forme de lait sous forme de crème

Anvers 99, 1 0,9

Brabant flamand 98,4 1, 6

Limbourg 94,8 5,2

Flandre orientale 95,1 4,9

Flandre occidentale 93,7 6,3

Moyenne 96,4 3,6

Hainaut 47,1 52,9

Liège 54,2 45,8

Luxembourg 17,3 82,7

Namur 39,3 60,7

Moyenne 35,3 64,7

Dans le nord du pays, 96,4% des livraisons s'effectuaient sous forme de lait et 3,6% sous forme de crème.

Dans le sud et d'est du pays, 35,3% des livraisons s'effectuaient sous forme de lait et 64,7% sous forme de crème.

Vers 1965, la Wallonie connut une évolution dans le domaine des livraisons aux laiteries : la récolte de lait augmenta et celle de la crème diminua progres­.sivement.

(1) Statistiques laitières de l'Union de l'industrie laitière belge (U.I.L.B.) de 1960 à 1966.

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En effet, l'accroissement du cheptel laitier par exploitation agricole, le travail astreignant de l'écrémage et surtout l'évolution de la structure des prix du lait sous l'impulsion de la C.E.E., ont amené les agriculteurs à demander à leurs laiteries d'organiser la collecte du lait et la transformation complète de celui-ci. Soulignons que cette évolution posa des problèmes extrêmement complexes notamment en matière d'investissements. En effet, il faut savoir que le lait col­lecté a un volume dix fois plus grand que la crème fermière et cette collecte doit s'effectuer journellement. Des laiteries durent donc s'équiper pour la réception du lait et sa transformation.

Toutefois, dès 1968, le mouvement de conversion de la crème vers le lait en­tier s'est fortement ralenti notamment suite aux mesures prises par la C.E.E. Sous l'influence des stocks excédentaires de beurre et de poudres de lait, la C.E.E. octroya des aides financières au lait écrémé restant à la ferme et ser­vant directement à l'alimentation du cheptel. A partir de ce moment, on note une stabilisation dans les livraisons de lait aux laiteries.

Les fournitures de lait et de crème aux laiteries en 1973, 1974 et 1975 s' effectuent comme suit (1) :

TABLEAU VII

r---------------------r--------------------------------------------Régions

1973

Nord du pays

Sud du .Pays

Royaume

1974

Nord du pays

Sud du pays

Royaume

1975

Nord du pays

Sud du pays

Royaume

Fournitures de lait et de crème (fournitures en équivalents lait à 33g/l par région)

Lait (million de 1)

1. 935

681

2.616

1. 960

720

2.680

1. 911

766

2.677

Crème (million de 1)

8

159

167

6

153

159

5

115

120

Total (million de 1)

1. 943

840

2.783

1. 966

873

2.839

1. 916

881

2.797

Comme l'indique le tableau, les fournitures aux laiteries sous forme de lait se sont accrues pour le sud du pays et atteignent, en 1975, 766 millions de litres.

Par contre, la four~iture sous forme de crème a diminué tant dans le nord que le sud du pays.

(1) Statistiques publiées par l'Union de l'industrie laitière belge (U.I.L.B.), Tour d'horizon 1975.

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Malgré cette diminution globale de la quantité de crème livrée aux laiteries, e~viron 96% de la crème soit 115 millions de 1, en 1975, sont fournis par le sud du pays.

Au niveau national (1), on constate que de 1961 à 1968, la quantité de lait livrée aux laiteries a pratiquement doublé.

L'augmentation du prix du lait payé aux producteurs joua un rôle important dans l'évolution des livraisons aux laiteries.

En 1969, cette quantité de lait livrée aux laiteries a cessé de croître. Au contraire, elle diminua d'environ 4% par rapport à 1968.

Cette diminution résulterait des mesures prises par la C.E.E. notamment l'a­battage des vaches laitières, la prime à la reconversion vers la production de viande et la prime à l'utilisation du lait écrémé à la ferme. La diminution de la fourniture de lait aux laiteries se poursuivit jusqu'en 1972, date à laquelle s' amorce une nouvelle reprise.

Les livraisons aux laiteries sous forme de crème représentaient, en 1963, un quart des livraisons totales (lait+crème). ·

Cette quantité de crème livrée aux laiteries diminua environ de moitié entre 1963 et 1968.

Cette régression des livraisons de crème fut freinée en 1969 mais reprit par la suite.

En 1976, les livraisons aux laiteries sous forme de crème ne représentent plus que 3,6% des livraisons totales.

(1) Voir tableau VIII, page suivante.

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TABLEAU VIII (1)

Années (en tonnes) TOTAL Livraison aux laiteries sous forme de

CRE ME LAIT (convertie en lait)

1950 296.668 906.106 1.202.774

1959 520.810 1. 345.783 1.866.593

1963 530.386 1.698.661 2.229.047

1964 443.650 1.768.385 2.212.035

1965 414.942 2.017.163 2.432. 105

1966 338. 106 2.271.318 2.609.424

1967 271.105 2.481.888 2.752.993

1968 247.826 2.667.029 2.914.855

- 1969 241.855 2.557.100 2.798.955

1970 227.852 2.426.125 2.653.977

1971 202.589 2.408.892 2.611.481

1972 195.961 2.585.208 2.781.169

1973 " 162.654 2.552.824 2.715.478

1974 149.092 2. 657. 185 2.806.277

1975 118. 109 2. 651.664 2.769.773

1976 lOl. 179 2.684.964 2. 786. 143

b) ~~~~!~as=_g~=~~!!~~~ Les frais de récolte du lait et de la crème constituent un facteur important

dans la formation du prix du lait. Les frais dépendent de la densité de la récolte. La meilleure norme dans l'appréciation de l'efficience du ramassage est le

nombre de litres de lait récoltés par km de chemin parcouru. Cette caractéristique sera cependant influencée suivant que le ramassage de

la matière première n'a trait qu'à du lait, du lait et de la crème ou à de la crè­me principalement.

Eu 1963, la situation du ramassage par les laiteries a fait l'objet d'une en­quite détaillée (2).

(1) I.E.A. Statistiques de 1977, p.57. (2) A. Verkinderen et L. Ackerman, "Le ramassage du lait par les laiteries belges",

cahiers de l'I.E.A., n° 28, R-8, décembre 1964.

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Il résulte de cette analyse que 'par,mi les ainq provinces flamandes, Anvers emporte le norribre le plus élevé de litres de lait par kilomètre soit 140,7 l. Les aauses en sont le degré élevé de livraison, la densité du aheptel Laitier et la bonne struature des rayons de ramassage dans le nozod de La pzoovinae {l).

Viennent ensuite, le Limbourg avea 127,6 litres et Za Flandre orientale avea 126,5 litres. La Flandre oaaidentale avea 106 litres et le Brabant avea 71 litres se situent en-dessous de la moyenne génézoale. En Wallonie (2), le Luxembourg ré­aolte 194 litres équivalent-lait. Pour Liège, on note 146 litres; pour Namur et le Hainaut zoespeativement 101 et 84 litres équivalents-lait par kilomètre.

Le ahiffre dE récolte dans les provinces wallones est de loin inférieur si lait et ârème sont exprimés en kilogzoa:mnes. Au Luxembourg, on note 40 kilos par km; à Liège 78; Namur 34 et le Hainaut 40 kilos par km. La région herbagère de Liège a une situation très favozoable gzoâce à la densité du cheptel et au pourcen­tage élevé de fermes livrant le lait à la laiterie."

"La moyenne générale atteignait 108 litres par km pour les laiteries de la partie flamande du pays et 133 litres en pays wallon. Ces données se rapportent aua: appozots du mois de juin 1963" (3).

Cette étude étant relative à l'année 1963, plusieurs modifications se sont produites entretemps.

20

Une évolution importante a eu lieu, notamment, en matière de transport du lait de la ferme à la laiterie. Alors qu'il y a quinze ans, la grande majorité du lait était fournie en cruches ou en bidons par le fermier à la laiterie, actuellement la récolte se fait à la ferme au moyen de camions-citernes(4).

Au début de 1966, une centaine de ces camions furent utilisés; ce nombre dou­bla à la fin de la même année.

En 1967, 295 camions récoltaient le lait à la ferme et en 1970, on dénombra 626 camions-citernes (5).

Les données actuelles ne permettent pas une étude et une comparaison des ca­ractéristiques de la récolte de lait durant ces dernières années.

Signalons toutefois qu'un grand nombre de petites exploitations ont disparu et que la livraison moyenne par ferme est en augmentation.

Dans un but de centralisation, on observe en Wallonie la suppression de cer­tains centres primaires de réception. Les contacts entre les fournisseurs de lait et les laiteries sont de moins en moins fréquents; dans certains régions, ils sont inexistants.

D'autre part, il semblerait que certaines laiteries, pour comprimer les frais de ramassage, réduisent le nombre de leurs tournées. Le lait récolté tous les deux jours doit alors, pour être conservé à la ferme, être refroidi dans des tanks réfrigérés. Par ailleurs, les camions de certaines laiteries ne s'arrêteraient plus chez les producteurs ne fournissant pas un certain apport de lait. Cette mesure vise à supprimer les petits exploitants qui, par la faible quantité de lait livré, grèvent lourdement les frais de ramassage des laiteries.

(1)

(2)

(3) (4)

(5)

Soulignons également que la lactation moyenne par vache dans la province d' Anvers est fort importante. En Wallonie, le nombre de litres de lait récoltés au km comprend le lait et la crème de lait, cette dernière étant exprimée en équivalent-lait. A. Verkinderen et L. Ackerman, op.cit., pp. 62 et 63. . Suite à l'utilisation des camions-citernes, le ramassage de la1t journalier se fait de plus en plus rare, même en Flandre. J. De Baere, op.cit., pp. 57 et 58

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c) ~g~~~=~L~2M~~~~~!Sl!~~=~~=l~~~=~~=~~=~~~m~ La réduction du nombre de fournisseurs - donc des points d'arrêts des camions

lors des tournées pour la récolte du lait- et l'augmentation du volume moyen livré par fournisseur caractérisent l'évolution récente de l'industrie laitière belge.

TABLEAU IX (1)

Années Fournisseurs de lait Fournisseurs TOTAL

TOTAL Lait AA Lait A de crème

1967 97.606 221 2.765 17.007 114.613

1968 95.761 218 2.975 14.590 110.351

1969 89.967 205 2.609 14.019 103.986

1970 81.489 203 2.863 12.232 93.721

1971 75.020 221 3.210 10.750 85.770

1972 70.275 204 3.407 9.765 80.040

1973 66.218 194 3.653 8.400 74.618

1974 62.835 196 3.884 7.253 70.088

1975 58.741 184 4.054 6.082 64.823

1976 55. 145 168 4.025 5. 114 60.259

De 1967 à 1976, le nombre de fournisseurs de lait et de crème a diminué de 54.354 unités.

Si le nombre total de fournisseurs de lait se réduit régulièrement, il faut cependant remarquer 1 'augment·a·tian· des foum'ïsseurs de lait A.

En 10 ans, le nombre des fournisseurs de crème s'est réduit des 2/3. La répartition du nombre des fournisseurs par provinces s'établit comme suit

pour l'année 1973 (2) :

(1) F. Dams, "Quelques statistiques laitières", in Le lait et nous, organe tri­mestriel de l'O.N.L., n°3/1977.

(2) Statistiques 1973 de 1 'Union de 1' industrie laitière belge U. I.L.B.

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TABLEAU X

Provinces Fournisseurs de lait Fournisseurs de crème TOTAL

Anvers 6.341 1 6.342

Limbourg 5.320 8 5.328

Flandre orientale 14.351 37 14.388

Flandre occidentale 15.805 302 16.107

Brabant 9. 772 92 9.864

Hainaut 2.667 953 3.620

Liège 7.366 715 8.081

Luxembourg 3. 195 5.700 8.895

(+centres locaux d' écréma:ge) - 56 56

Namur 1. 401 536 1. 937

Royaume 66.218 8.400 74.618

Sur un total de 74.618 fournisseurs de lait et de crème, 42.165 se situent dans les provinces flamandes, 22.589 dans les provinces wallonnes et 9.864 dans la province du Brabant.

41.817 fournisseurs ae lait se situent dans les provinces flamandes, 9.772 dans le Brabant et seulement 14.629 dans les provinces wallonnes.

Sur un total de 8.400 fournisseurs de crème, 7.960 se situent dans les pro­vinces wallonnes, 92 dans le Brabant et seulement 348 dans les provinces flamandes.

Le volume moyen (en équivalents-lait) livré par le fournisseur est en aug­mentation. Il était de 30.405 litres de lait en 1973, 33.628 litres en 1974 et passait à 35.250 litres de lait en 1975 (1).

3. §!~~!!!!!!_2!!.J:ai ~!.!!.! a) Terminolo2ie =========E!==

En Belgique, on distingue les centres de transformation et les centres de ramassage.

Le centre de ramassage est un centre qui ramasse du lait et/ou de la crème et fournit ce lait et/ou cette crème à un centre de transformation. Il ne traite donc pas lui-même la matière première récoltée chez le producteur!2).

Par ailleurs, on distingue les centres de ramassage dépendant d'un cent.re de transformation et les centres de ramassage indépendants.

Le centre de transformation est un centre qui : - soit récolte la matière première (lait et/ou crème) chez le producteur et

la transforme;

(1) Statistiques publiées par l'Union de l'industrie laitière belge U.I.L.B., Tour d'horizon 1975.

(2) Le centre de ramassage procède toutefois au refroidissement du lait.

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- soit transforme le lait et/ou la crème provenant d'un ou plusieurs centres de ramassage. Dans ce cas, le centre ne pratique pas, lui-même, le ramassage du lait.

Le terme "laiterie" est un terme ambigu qui peut prêter à confusion. En effet, dans certains cas, il est employé pour désigner uniquement un cen­

tre de transformation (récoltant ou non la production laitière). Dans d'autres cas, il peut également désigner un centre de ramassage.

Les milieux de l'industrie laitière, les organisations professionnelles et les services officiels ne se sont jamais accordés pour donner à ce terme une dé­finition claire et précise •

Dans le Guide ·des laiteries (1), publié par l'Office national du lait, sont seules considérées comme laiteries :

1) les entreprises agrées par le ministère de l'Agriculture pour la réception et la transformation du lait cru et qui ont ramassé à cet effet auprès des produc­teurs au moins 1.000.000 litres de lait ou une quantité équivalente de crème, ex­primée en graisse butyrique; 2) les entreprises ne ramassant pas de lait elles-mêmes mais qui sont organique­ment liées et ce, d'une façon manifeste, à une ou plusieurs laiteries visées sous le point 1.

On signale, par ailleurs, que les centres de ramassage non-indépendants ne figurent pas dans la liste des laiteries. Ce qui suppose qu'un centre de ramas-

23

sage indépendant est repris dans la liste et est donc considéré comme "une laiterie".

Au 31 décembre 1976, la production industrielle était assurée par 75 entre­prises comprenant au total 91 centres de transformation.

On comptait 95 fabriques qui ramassent du lait et/ou de la crème parmi les­quelles 17 centres de ramassage qui fournissent le lait ou la crème à un centre d~ transformation (2).

La répartition du nombre de centres de transformation suivant les produits laitiers traités s'opère comme s~it (3) :

58 centres de transformation produisent 22 Il " "

20 Il Il Il

15 Il Il Il

8 Il Il Il

6 Il Il Il

17 " Il Il

12 " Il Il

Evolution depuis 1950

du beurre du fromage du lait stérilisé du lait pasteurisé du lait AA du lait A de la poudre de lait SPRAY de la poudre de lait ROLLER

En 1950, la Belgique comptait encore 260 laiteries. Jusqu'en 1955, ce chif­fre n'a guère varié.

Le mouvement de concentration dans le secteur laitier s'est développé dans la seconde moitié des années cinquante. Il s'est accéléré entre les années 1965 et 1975.

(1) "Guide des laiteries" in Le lait et nous, organe trimestriel de l'O.N.L., n°4, 1977.

(2) Situation des fabriques au 31 décembre 1976, in Le lait et nous, organe trimes­triel de l'O.N.L., n°3, 1977.

(3) Voir la répartition provinciale, pp. 24 et 26 à 28.

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TABLEAU XI

Provinces 1965 (1) 1970 (1) 1976 (2) Centre Entreprise Centre Entreprise Centre Entreprise transf. transf. transf.

Anvers 34 32 24 22 17 17

Brabant 36 36 23 19 18 15

Hainaut 13 11 7 7 5 3

Liège 25 24 15 11 14 1 1

Limbourg 15 15 15 15 6 6

Luxembourg 17 8 9 5 5 3

Namur 11 9 2 l - -Fl.orientale 39 33 21 16 15 10

Fl.occidentale 25 19 17 11 11 10

Belgique 215 187 133 107 91 75

Il ressort de ce tableau que de 1965 à 1970, 82 centres de transformation ont d~sparu, soit environ 16 centres de transformation en moyenne par an.

De 1970 à 1976, le nombre des centres de transformation s'est encore réduit de 42 unités.

Au cours de la dernière décennie, les fusions et les absorptions ont donc réduit de plus de la moitié le nombre des centres de transformation.

Certaines fusions et concentrations se sont parfois opérées au-delà même du cadre provincial (3). Actuellement, le processus de concentration semble s'être ralenti.

c) I!ill~=g~~~R~~~g~i~~~ Les tableaux structurels des entreprises établis par l'Institut national des

statistiques (INS) confirment la nette concentration de l'industrie laitière.

Répartition des entreprises selon l'importance de la collecte annuelle de lait (4) :

(1) Sources : Zuivelcooperatie, November 1971. (2) Office national du lait, statistiques 1976. (3) Voir le chapitre intitulé "Phénomène de concentration dans l'industrie lai­

tière" p. 36 (4) Il s'agit de la quantité de lait et de crème (en équivalent-lait) collectée

directement auprès des producteurs." Source : I.N.S., Bulletin des statisti­ques, 1976, n°10, octobre 76.

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TABLEAU XII

Classes de grandeur 1973 1974 1975 (tonnes) Nombre Collecte Nombre Collecte Nombre Collecte •

en 1000t en 1000t en 1000t

l 1.000 9 2 9 2 9 2

1.000 l s.ooo 12 32 13 36

~ 15 48 5.000 l 10.000 8 59 5 38

10.000 l 20.000 25 340 24 337 26 364

20.000 l 30.000 9 214 9 219 6 144

30.000 l 50.000 12 481 1 1 435 9 342

5o.ooo L 75.ooo 9 550 10 607 11 663

75.000 l 100.000 7 603 4 332 4 328 plus de 100.000 3 436 6 801 6 880

94 2.715 91 2.806 86 2. 771

De 1973 à 1975, le nombre total des entreprises collectant du lait s'est ré­duit de 8 unités.

Les entreprises collectant entre 1.000 et 10.000 tonnes de lait sont passées de 20 unités à 15 unités. Par contre, le nombre des entreprises collectant plus de 100.000 tonnes de lait s'est accru de 3 unités.

En 1975, les entreprises collectant moins de 10.000 tonnes de lait par an, directement auprès des producteurs, constituent encore un groupe important, repré­sentant un peu plus de 27% de l'ensemble mais leur part dans la masse de lait col­lecté est très modeste : + 2%.

Près de 60% des entreprises collectent annuellement entre 10.000 et 75.000 tonnes de lait et représentent 55% de la quantité totale de lait collecté.

Dans la classe de 75 à 100.000 tonnes, 4 entreprises contrôlent 12% de la production totale.

6 grosses laiteries collectent chacune plus de 100.000 tonnes, soit ensemble environ 32% de la production (1).

(1) I.N.S. "L'activité de 1' industrie laitière en 1975" in Bulletin des statistiques, 1976, n°10, octobre 1976, p.1033.

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TABLEAU XIII

Répartition des entreprises selon l'importance du volume de lait traité (1)

Classes de grandeur 1973 1974 1975 (en tonnes)

Nombre Volume Nombre Volume Nombre Volume en 1000t en 1000t en 1000t

l 1.000 69 13 65 12 62 Il

1.000 l 5.000 20 45 22 49 24 55

5.000 l 10.000 15 114 12 93 10 79

10.000 L 20.000 21 271 20 271 20 280

20.000 l 30.000 10 245 7 175 8 198

3o.ooo L 5o.ooo 9 351 13 525 6 236

50.000 l 75.000 5 349 3 212 7 424

75.000 l 100.000 6 ,529 6 479 6 504 plus de 100.000 5 779 6 967 6 954

160 2.696 154 2.784 149 2.742

En ce qui concerne le volume de lait traité en 1975, près de 2/3 des entre~ prises traitent moins de 10.000 tonnes de lait, ne totalisant toutefois que 5,3% de l'ensemble des tonnages transformés.

La valorisation du lait est surtout le fait des entreprises se situant dans la tranche de 30.000 à 100.000 tonnes de lait. Ces entreprises traitent près de 42% du lait. Le nombre d'entreprises transformant plus de 50.000 tonnes par an a augmenté de 3 unités de 1973 à 1975 (2).

d) !~!~~i~ig~=~iiig~gl~ (3)

Le centre de gravité de l'industrie laitière belge se situe dans la partie flamande du pays. ,

En effet, près de 3/4 des entreprises y sont localisées.

(1) Volume total de la matière premere traitée : quantité de lait et de crème (en équivalent-lait) collectée directement auprès des producteurs, plus achat au­près d'autres fournisseurs, moins livraisons à d'autres laiteries. Sourc~ I.N.s., op.cit.

(2) I.N.S., op.cit., p.l033 (3) Les tableaux proviennent de l'Office national du lait (Service technique),

statistiques 1976, p.2.

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a. Nombre_de ,!.abrique.! sui !.a,!!S,!_S~nt du_lai.!_ ~tLo!! de_l_! _srèm~

(situation au 31 décembre 1976)

Anvers 17 Brabant (arrondissements de Hal,

Vilvorde, Louvain) 14 Limbourg 6 Fl.orientale 16 Fl.occidentale 15

Total des procinces flamandes = 68 Brabant (arrondissement de

Nivelles) Hainaut Liège LUxembourg Namur

Total

1 7

12 6 1

Total en Wallonie = 27

b. _!ombre_de _sentre!_ de_r.!mas_!a,Ke_spéci,!.iqu!!·

(ce nombre est inclus dans le total sous 1)

Anvers 2 Brabant (arrondissements Hal,

Vilvorde, Louvain) Limbourg Fl. orientale 1 Fl. occidentale 4

Total des provinces flamandes 8 Hainaut Liège Luxembourg Namur

Total

3 2 3 1

Total en Wallonie 9

c. Nombre_de centre!_ ~e..._transfo!,lll8tiO!!_ et_entrepris!!·

Centres de transformation Anvers Brabant (arrondissements Hal,

Vilvorde, Louvain) Limbourg Fl.orientale Fl.occidentale

Hainaut Liège Luxembourg Namur Brabant (arrondissement Nivelles)

Total

17

16 6

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TOTAL 67 5

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Environ 74% des centres de transformation et 77% des entreprises se situent dans la partie flamande du pays.

La Flandre orientale et la Flandre occidentale possèdent à elles seules 20 entreprises soit 1/4 du nombre total des entreprises.

La province de Liège compte 14 centres de transformation, ce qui représente 58% du nombre des centres de transformation situés en Wallonie.

La répartition provinciale des centres de transformation suivant les produits laitiers traités s'effectue comme suit (1) :

(1) Source Office national du lait.

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e. Nombre_ de ~ers~n.!!_e.! ~c~upées_ dan.! .!. 'i~u_!tri_: lai ti ère

Malgré la réduction de moitié du nombre d'entreprises durant la période 1965-1976 (1), le nombre de personnes occupées dans l'industrie laitière est res­té relativement stable.

TABLEAU XV (2)

1 Nombre d' établissements Personnel;o~~upé occupant+de 5 personnes ouvriers employés Total

1962 203 6.010 1.203 7.213

1968 153 6.792 1.805 8.597

1970 134 6.841 2. 125 8.966

1971 113 6.593 2.033 8.626

1972 107 6.394 2. 125 8.519

1973 !14 6.664 2. 138 8.802

Alors que le nombre d'ouvriers se réduit légèrement (excepté pour l'année 1973), le nombre des employés tend à augmenter.

La productivité mesurée par le volume de lait traité par ouvrier a progressé de 370 tonnes en 1965 à 440 tonnes en 1975 (3).

4. Fabrication des laiteries

La rationalisation du travail à l'exploitation a contribué à accroître, lçrs de ces dix dernières années, les apports de lait aux laiteries (4).

En 1976, seulement 21% de la production laitière ont été utilisés outra­vaillés à la ferme.

Les produits de ferme ont évolué comme suit :

(1) Voir tableau XI, p. 24 (2) I.N.S., statistiques industrielles de 1962-1968-1970-1971-1972 et 1973. (3) "L'industrie laitière en Belgique", Bulletin hebdomadaire de la Kredietbank,

n°33, 9 sept. 1977, p.2. (4) Voir tableau V p. 10

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TABLEAU XVI

1965 1970 1975 1976

Lait de consommation entier (en milliers de 1) 318.306 255.326 150.489 123.969

Lait entier pour l'alimentation du bétail (en milliers de 1) 174. 150 173.626 165.966 155.917

Beurre de ferme (en tonnes) 31.458 24.365 20.801 18.393

Fromage de ferme 1.008 812 658 685

Comme on peut le constater, les produits de ferme ont considérablement régres­sé au cours de la dernière décennie.

Soulignons toutefois que sur un total d'environ 90.000 tonnes de beurre (beur­re de laiterie+ beurre de ferme), le beurre de ferme intervient en moyenne pour 20.000 tonnes soit 22% de la production totale.

Cette quantité - loin d'être négligeable - prouve que certains consommateurs restent fidèles à la production fermi~re.

Les quantités croissantes de lait livrées aux laiteries ont permis d'augmenter la production de produits dérivés du lait.

Le tableau ci-dessous esquisse l'évolution observée pour les principaux pro­duits de laiteries entre 1965 et 1976 (1) :

(1) Institut économique agricole (I.E.A.), statistiques 1977, p.57

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TABLEAU XVII

Produits de la laiterie 1965 1970 1975 1976

(en milliers de litres)

Lait de consommation 534. 140 566.259 642.117 688.636 dont : - lait entier (32gr/l) 489.448 510.650 502.082 524. 139 - lait écrémé/battu 44.692 55.609 140.035 164.497

Yoghourt 15.346 27.374 35.606 34.944

Lait chocolaté 18.557 25.393 36.349 43.723

Autres produits frais 8.632 14.251 30.698 34.912

Beurre de laiterie (en tonnes) 57.277 67.536 72. 158 70. 129

Fromage (en tonnzs) 33.905 37.790 38.845 39.740 dont : - frais-gras 2. 755 4.437 3.925 4. 118 - frais 1/2 gras 1.062 2.297 3. 158 3.252 - frais maigre 6.645 9.635 11.360 12.538 - type Gouda 17.632 11.072 11 . 662 11.646 - herve/plateau 725 990 1. 651 1.587 - piite cuite 3. 194 4.934 3.520 3.037 - autres sortes 1.892 4.425 3.569 3.562

Poudre de lait (en tonnes) 86.698 120.133 137.866 137.057 dont : - lait entier 26.313 17.046 19.717 25.602 - lait écrémé 60.385 103.087 118.149 111.455

Lait concentré (en tonnes) 27.520 18.596 7.812 7.759

Crèmes (en milliers de litres) 5.212 7.799 10.019 9.996

La production totale de "lait et produits laitiers frais" qui regroupe le lait de consommation, le yoghourt, le lait chocolaté et d'autres produits tels que les crèmes glacées, les glaces de consommation, les aliments pour bébés et les desserts au lait s'est accrue d'environ 30% depuis 1965.

32

La production de lait de consommation continue de s'accroître mais cette progression est plut8t faible. Bien que la production de lait demi-écrémé, écrémé et de lait battu ait augmenté considérablement, le lait entier (à 32 gr de matière grasse par litre) représente toujours 76,1% du lait de consommation. En 1976, sur un total de 524.000.000 litres de lait entier, 248.231.000 litres- soit plus de 47%- ont été vendus sous forme de lait stérilisé {1).

Les produits laitiers frais connaissent une expansion rapide entre 1965 et 1975, les productions de yoghourt et de lait chocolaté ont plus que doublé.

(1) "Fabrication des laiteries", Le lait et Nous, organe trimestriel de l'O.N.L., n°3, 1977.

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La production totale de beurre (laiterie+ ferme) s'est élevée à 88.500 tonnes en 1976.

Si le beurre de ferme représente encore 20% de la production totale, la pro­duction du beurre de laiterie s'est accrue de 18,3% au cours de ces dix dernières années.

La production globale des fromages de laiterie n'a augmenté que faiblement. Toutefois, certaines sortes de fromage ont connu une évolution plus marquée dont, notamment, les frOmages frais : depuis 1965, les productions de fromages frais demi-gras et maigre ont respectivement triplé et doublé •

Par contre, la production de fromage à pâte dure (ex : le Gouda) a fortement régressé à partir de 1966. Cette régression serait due à la concurrence sur le marché belge des fromages étran­gers et notamment des produits provenant des Pays-Bas.

La production de poudre de lait a fortement augmenté et atteint, en 1976, plus de 137.000 tonnes. Durant la période 1965-1976, c'est surtout la production de poudre de lait écrémé qui a enregistré la croissance la plus remarquable : elle a pratiquement doublé au cours de la période considérée. En 1968, cette production atteint son niveau le plus élevé soit 121.232 tonnes.

La production de poudre de lait écrémé fut surtout stimulée par la politique laitière de la Communauté économique européenne (CEE)(l). En effet, un système d'intervention pour le beurre et la poudre de lait écrémé fut institué en 1968. Ce régime d'intervention prévo~t la possibilité de vendre ces produits à un prix donné à des organismes officiels (2) assurant ainsi à l'agricul­teur un prix convenable pour le lait.

Par ailleurs, le lait écrémé en poudre, de même que le lait écrémé liquide, destiné à l'alimentation du bétail bénéficient d'une aide financière importante de la C.E.E.

La production totale de lait concentré a baissé de 71% par rapport à 1965; par contre, la production de crème s'est accrue de 47,8%.

On pourrait reprocher à l'industrie laitière belge un manque de diversité des produits laitiers. Par le régime de l'intervention, la production est forte­ment orientée vers les produits d'intervention : beurre et poudre de lait écrémé. Par ailleurs, les produits à haute valeur ajoutée tels que le yoghourt, le fro­mage frais et le fromage fondu échappent de plus en plus aux laiteries tradition­nelles et tendent à être fabriqués par des laiteries spécialisées appartenant aux entreprises multinationales.

5. Rentabilité de l'industrie laitière

Les données relatives aux recettes et dépenses de l'industrie laitière -pu­bliées par l'Institut national des statistiques (I.N.S.) -reflètent la situation du secteur laitier jusqu'en 1973.

(1) Voir annexe 1, La politique laitière communautaire, p. 42 (2) En Belgique, l'organisme d'intervention est l'Offic~ belge de l'économie et

de l'agriculture O.B.E.A.

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TABLEAU XVIII (1)

(en milliers de FB)

1962 1965 1970 1973

DéEenses

Dépenses de personnel 682. 174 1.051.525 1. 932.902 2.824.191

Matières premières 9.464.765 16.505.431 21.684.007

Valeur totale d'achat des mar- 15.159.729 chandises achetées pour gtre revendues ou cédées telles qu' elles ont été achetées 501.221 2.063.602 2. 186.420

Combustible et éléctricité 210.934 238.577 386.064 390.695

Matériaux d'emballages et autres matières 430.793 545.557 864.232 1. 279.933

Dépenses diverses 650.629 820.436 1 • 177.020 1.452.363

Dépenses TOTALES 11.940.516 17.815.824 22.929.251 29.817.609

Recettes

Livraisons 11.539.685 20.560.330 28.473.986

Valeur globale des ventes de 17.399.987 marchandises sorties des éta-

blissements sans y avoir subi de transformation 451.465 2.200.843 2.420.868

Autres recettes 616.206 1.100.839 1.258.573 665.769 Variations des stocks 27.928 84.211 13.665 26.480

Recettes TOTALES 12.635.284. 18.585.037 24.033.411 31.587.103

Recettes - dépenses 694.768 769.213 1. 104. 160 1.769.494

Comme on peut le constater, l'incidence des coûts des matières premières dans la constitution du prix de revient est, de loin, la plus importante.

34

En 1962, ces coGts constituaient 83,5% des dépenses totales; en 1965, ils at­teignent 85,1%. Cependant, depuis 1965, la part relative des "matières premières" dans la constitution du prix de revient a diminué suite à l'augmentation plus ra­pide des frais de personnel.

Les frais de personnel représentaient 5,71% des dépenses totales en 1962; 5,9% en 1965; 8,4% en 1970 et atteignent 9,5% en 1973.

De 1962 à 1973, les dépenses consacrées aux matières premières ont plus que doublé : elles sont passées de FB 9,9 milliards à environ 23 milliards. Cette hausse des dépenses en matières premières résulte de l'accroissement de la quan­tité de lait livré aux laiteries et du prix payé par la laiterie au producteur.

(1) S,ource I.N.S. 1962 - 1965 - 1970 - 1973

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Entre 1962 et 1973, le chiffre d'affaire de l'industrie laitière est passé de 11,9 milliards à près de 31 milliards. Au cours de la même période, le solde des recettes et des dépenses de l'industrie laitière a plus que doublé.

Pri,x_p_!y_!s_ ~x_produ~t.!:.u.!.!

Avant la mise en application de la réglementation laitière de la CEE, un prix minimum - payé par les laiteries aux producteurs - était fixé par le ministre de

• l'Agriculture.

"

L'application de la réglementation de la CEE lia le prix du lait au producteur à un prix indicatif. Le prix moyen pondéré payé par litre de lait (33gr de matière grasse au litre) est passé de 4,42 FB en 1970 à 5,20 FB en 1973 pour atteindre 6,80 FB en 1976 (1).

Les prix payés aux producteurs diffèrent suivant les régions et suivant les laiteries. Divers facteurs peuvent influencer le prix du lait : la teneur en ma­tière grasse butyrique, en protéine, la qualité bactériologique du lait, la pro­preté du lait, la présence d'antibiotique ou d'antiseptique, les fluctuations saisonnières (2) etc ••.

Les coûts de ramassage jouent un rôle fort important dans la formation du prix payé aux producteurs. Ces coûts de ramassage absorberaient 407. des coûts primaires de transformation (3).

"La aonau2•1•enae entre les laite!'ies - si eUe est "vraie" - peut ~gaZiser les prix à l'int~rieur des provinaes. Mais la conaUl'renae peut être fauss~e en ae sens que les laiteries s'entendent pour fixer un seul prix3 payé par toutes les lai te1->ies de Za provinae " ( 4) •

6. Les organisations professionnelles 1

Il existe en Belgique, deux associations professionnelles des laiteries : - l'Union de l'industrie laitière belge; - l' "Algemeen verbond der Cooperatieve Zuivelfabrieken" (Fédération générale des

laiteries coopératives).

L'Union de l'industrie laitière belge (U.I.L.B.) fut créée le Il janvier 1913 sous Ïe-nom-de "union-des-laiteriës-belges". Au cours de 1' année 1960, 1' association adopta, suite à une modification des statuts, la dénomination actuelle.

Le but de cette association est stipulé à l'art.2 des statuts (5) :

"L'Union ainsi dénomm~e a essentieUement pour buts : l. de travailler du progr~s et au perfeationnement de l'indUstrie Zaiti~re; 2. de défendre les in~rêts professionnels de ses merribres ".

(1) (2)

(3) (4)

(5)

Source : I.E.A. statistiques de 1977, p. 99. La production de lait est plus importante en été qu'en hiver, ce qui provoque un apport inégal du lait aux laiteries au courant de l'année. Les investisse­ments et le personnel sont donc sous-employés durant l'hiver; ce qui explique que le lait d'hiver se paye plus cher que le lait d'été afin d'encourager ~e meilleure répartition au cours de l'année. M. Hellemans : "Melkkoeiltanks en rijdende melontvangst", in De Boer, 1972 E. Van Hecke et P. Saey : "L'évolution et la structure régionale de la produc­tion laitière en Belgique" in Mededelingen Fakulteit Landbouwwetenschappen, Gent, 1973, 38 n°2, p. 541. StatUI!spubliés au Moniteur belge du 18 octobre 1913, modifiés le 19 octobre 1945 et le 20 décembre 1960.

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Toutefois, lès activités de l'U.I.L.B. ne se limitent pas à la défense des intér~ts de l'industrie laiti~re; elles s'étendent à toute l'économie laitière.

L'"Algemeen Verbond der Cooperatieve Zuivelfabrieken" (A.V.C.Z.) fut constituée coÜÏme assoc{ation de-fait en-1938.- En-1946,-lTA:-v:-c:-z. prit la forme juridique dvune association sans but lucratif.

Le but de cette association est la défense des intérêts des laiteries coopé­ratives, affiliées au service des conseillers de laiteries du Boerenbond. "Le service des consei Z Zers de Za Zai terie du Boerenbond be Zge trouve son origine comme organisme conseillant les Zaiteries affiliées sur les pZans techniques et administratifs., dans la section11Zaiteries" créée par le Boerenbond peu après sa fondation" (1).

L'A.v.c.z. et l'U.I.L.B. créèrent, en 1951, la "Commission centrale belge du lait" (C.C.L.) -----------------

La C.C.L. est un organisme professionnel de contact au niveau le plus élevé : elle représente l'industrie laitière belge face aux instances nationales et inter­nationales. Cet organisme est composé des délégués de .l'Union de l'Industrie lai­tière belge et de la Fédération générale des laiteries coopératives. Le Ministère de l'Agriculture et l'Office national du lait y sont également représentés.

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Les trois principales organisations agricoles belges - le Boerenbond belge, l'Alliance agricole belge et la Fédération nationale des unions professionnelles .agricoles- se sont également intéressées au développement de l'industrie laitière. "Comme organisatio~représentatives des producteurs de matière première., Z?ur in­térêt se porte surtout vers Za défense des intérêts des détenteurs de bétaiZ et Za manière dont Ze Zait est vaZorisé industrieUement."

"Sous la pression de la politique agricole de la C.E.E • ., Za coZZaboration entre les trois organisations agricoZes be~es se matérialise par Za création du Front Vert 11(2).

V. PHENOMENE DE CONCENTRATION DANS L'INDUSTRIE LAITIERE

1. Les premiers signes.

Les premiers signes de concentration et d'intégration de l'industrie laitière sont apparus dès la fin de la Seconde guerre mondiale. Au sortir de la guerre, l'industrie laitière faisait preuve d'un réel dynamisme mais les initiatives s' avéraient trop dispersées notamment dans le secteur du lait de consommation.

L'intér@t d'une collaboration entre les laiteries fut ressenti, en premier lieu, par les coopératives. Dès 1946, sous l'influence du Service des Conseillers des laiteries du Boerenbond, trois centrales laitières "intercoopératives" furent érigées pour la préparation et la commercialisation du lait de consommation : Inca à Gand; Inza à Anvers et Lilac à Zonhoven (Limbourg).

'~es motifs qui conduisirent à populariser dès 1946., l'idée de la création d'intercoopératives étaient ceux qui sont valables actuellement encore pour la concentration de t'industrie Zaitière ; résister aux charges financières entrat­nées par Zes besoins croissants en investissements., utiZiser pZus complètement les moyens de production et acquérir une position commerciale plus forte en sup­primant Za concurrence et en uniformisant Za qualité des produits"(3).

(1) J. De Baere, Un siècle d'activité laitière en Belgique, p.Il9 (2) J. De Baere, op.cit., pp. 120 et 121 (3) J. De Baere, op.cit., p.ll8.

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En juillet 1947 fut créée la pre~ere intercoopérative laitière de Wallonie. Trois coopératives laitières de l'arrondissement de Verviers, les laiteries

de Herve, Malmédy et Theux, créèrent à Dison une intercoopérative baptisée "Inter­lait".

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Elles désiraient unir leurs efforts en vue de réduire le poids des investisse­ments; consacrer une partie de leurs activités à la production de produits plus é­laborés et s'assurer un débouché pour le lait de consommation.

Les trois laiteries primaires continuèrent à produire leur beurre et leur poudre de lait et livraient le reste de leur récolte laitière à l'intercoopérative.

La concentration qui s'opéra dans le secteur du lait de consommation fut é­tendue à celui des poudres de lait : en 1951, fut fondée l'intercoopérative "De Melkweg" à Kallo {Fl.orientale) regroupant un certain nombre de laiteries coopé­ratives de la province.

En 1952, fut créée l'intercoopérative Anico à Zandhoven (Anvers). L'intercoopérative Lilac à Zonhoven {Limbourg) s'équipa également pour la pro­

duction de poudres de lait. Le mouvement de concentration qui s'amorça dans le secteur coopératif se pour­

suivit par la concentration des entreprises privées. C'est ainsi qu'en 1961, un certain nOmbre d'entreprises privées sont regrou­

pées au sein de la société Comelco à Aalter (Flandre orientale). Cette société fabriqua, au départ, de la poudre de lait et du beurre puis également du lait de consommation.

A la mime époque, la société coopérative Upeco à Grimbergen {Brabant) amena un grand nombre de laiteries à collaborer en vue de la fabrication d'un lait UHT, conditionné dans des emballages perdt,s.

2. Evolution de 1964 à 1976

Le mouvement de concentration s'accentua au début de l'année 1964. On observe trois phénomènes :

- la fermeture de certaines entreprises peu rentables; - l'absorption d'une ou plusieurs laiteries par une laiterie plus importante; - la fusion de deux ou plusieurs entreprises sous une nouvelle dénomination.

a) !!!..!!!!!2~!! Jusqu'en 1965, il existait en Wallonie un très grand nombre de laiteries, la

plupart récoltant la production laitière sous forme de crème directement produite à la ferme.

Dans la province du Luxembourg, la province de Namur, la province du Hainaut, le Brabant wallon et l'ouest de la province de Liège, un grand nombre de laiteries beurrières se partageaient la production laitière. Elles étaient toutes de oetite ou moyenne importance et, n'ayant comme matière première què la crème fermière, ne produisaient que du beurre.

Le lait écrémé provenant de l'écrémage à la ferme était entièrement utilisé pour 1' alimentation des animaux.

Seules quelques laiteries atteignaient des productions considérées à cette époque comme relativement importantes.

L'accroissement du nombre de vaches par exploitation et l'évolution de la structure du prix du lait sous l'impulsion de la C.E.E., ont amené les agricul­teurs à exiger que les laiteries s'équipent pour la réception du lait.

Le passage de la récolte quasi-exclusive de crème à une récolte accrue de lait entier représentait une modification fondamentale du système de ramassage.

Sous la pression des év~nements, les laiteries ont donc dû organiser la col­lecte de lait entier et la transformation complète de celui-ci.

Les laiteries existantes, dans les régions considérées, ne pouvaient s'adapter

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à cette transformation radicale qu'au prix d'investissements extrêmement élevés. Afin de faire face à ces investissements et de rencontrer les intérêts des

agriculteurs, certaines entreprises de la province de Luxembourg, de Liège, de Namur et du Hainaut organisèrent une concentration extrêmement importante de la transformation laitière.

La polarisation principale s'est faite autour de trois entreprises :

- la laiterie Ila à Recogne (Luxembourg) (1) réunit une quinzaine d'entreprises éparses à tr'avers les provinces du Luxembourg, Namur et Liège;

- dans la province de Namur, fut créée la société coopérative Laiterie de Sambre et Meuse à Floreffe regroupant les laiteries de Ciney, Florennes, Auvelais, Thon-Samson et Dinant;

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- dans la province du Hainaut, la Société coopérative Centralait de Chimay regrou­pe les laiteries de Forges, Seloignes~ Merbes-le-Château et partiellement Nalinnes.

L'évolution de la récolte de lait entier au lieu de la crème fermière se fit progressivement : la collecte de lait entier atteint 50% en 1968. Sous l'influen­ce des stocks excédentaires de beurre et de poudre de lait, la C.E.E. modifia sa

.~ politique laitière au cours de l'année 1968 et octroya des aides financières au lait écrémé restant à la ferme et servant directement à l'alimentation du cheptel.

Par ailleurs, dans une grande partie du sud du pays, se dessina un retour à un cheptel plus viandeux, ce qui provoqua une diminution aeDsib1e de ~n~o~uc­t1on àe I~it par vach~.

Ces évenements bloquèrent la mutation qui était en cours depuis 1965 et rédui­sirent d'année en année, le flot de lait escompté.

Dans certains cas, les entrep~ises n'ont, à partir de ce moment, utilisé leurs investissements qu'à 50% ou 60% maximum de leur capacité. Les perspectives de dé­part - à savoir, une évolution vers la récolte quasi-exclusive du lait entier -ne purent se réaliser, ce qui entraîna de graves difficultés financières pour les laiteries considérées, difficultés qui n'ont fait que s'accroître au cours des années.

_ La situation de la laiterie Sambre et Meuse à Floreffe s'aggrava à tel point qu'~n 1971, cette laiterie négociait sa cession à un groupe américain Béatrice Foods (Lacsoons).

Pour éviter que la laiterie ne soit absorbée par un groupe étranger, le Mînis­t~e · de l'agriculture demanda aux laiteries ILA et Centralait d'absorber la lai­terie de Floreffe. Les laiteries Ila et Centralait procédèrent donc au rachat de la majorité des actions, dans la proportion 3/4 Ila et 1/4 Centralait.

A la m@me époque~ une tentative de regroupement eut lieu entre les deux so­ciétés Ila et Centralait (y compris la laiterie Laco à Nalinnes et la laiterie La Sylle à Ghislenghien).

Les divergences fondamentales entre les dirigeants et le manque d'appuis fi­nanciers du département de l'Agriculture empêchèrent la réalisation de ce projet.

En mai 1974, les installations de la laiterie "Sambre et Meuse" de Floreffe seront louées à la laiterie Laco de Nalinnes.

Malgré des amort1ssements importants, la situation financière de la laiterie ILA restait précaire. Les interventions financières de l'Etat et du F.E.O.G.A.(2), limitées aux investissements de départ - en 1965, furent insuffisantes pour asseoir l'entreprise et assurer la rentabilité annoncée au moment de la rationalisation.

Outre les problèmes posés par la juxtaposition des entreprises et ceux résul­tant de la structure financière de la laiterie (emprunts des fonds nécessaires au programme d'investissement de base, prises en charge de dettes des laiteries, pri­ses de participations ••• ), la laiterie ILA connaissait de graves problèmes d'ex­ploitation.

(1) Société beurrière d'Ardenne et de Gaume. (2) F.E.O.G.A. : Fonds européen d'orientation et de garantie agricole (C.E.E.)

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C.H. n° 796-797 Le problème d'exploitation le plus important résidait dans la récolte des

produits laitiers à la ferme. La société devait entretenir un double réseau de ramassage : un pour la crè­

me et un pour le lait entier. Par ailleurs, la dispersion des exploitations et la faible quantité récoltée par ferme grèvaient lourdement les frais de ramassage.

Il faut également signaler les handicaps propres à la région wallonne. La région wallonne possède un cheptel laitier atteignant rarement les rendements laitiers ûU bétail des régions flamandes ou des cantons de l'est.

Alors que la moyenne nationale de lactation par vache est de + 3.600 1 par an, la production de lait par vache dans la région considérée est de 2.200 1/ 2.300 1 par an. Au surplus~ ce lait est moins riche.

Les écarts de production entre l'été et l'hiver sont également importants. ~ rapport été/hiver serait de 4 à 1 alors que beaucoup de régions ont un rapport de 2 à 1. Ce qui signifie que les installations laitières ne travaillent qu'au quart de leur capacité au creux de l'hiver.

En 1974, le ministre de l'Agriculture confia aux dirigeants d'Interlait (Dison) le _patronage d'une restructuration du secteur laitier wallon. Trois groupes furent retenus pour cette restructuration: !la (Recogne); Centra­lait (Chimay) et la Sylle (Ghislenghien). La laiterie 11Sambre et Meuse" de Floreffe ne fut pas reprise dans la restructuration.

Une nouvelle société coopérative Sud-lait regroupant Ila, Centralait, Ghis­lenghien et les sociétés laitières qui en dépendent, fut donc créée en 1975.

La nouvelle société fut constituée au capital de 20 millions de FB. La société Interlait exigea 10,5 millions afin d'obtenir la majorité qu'elle

jugeait indispensable pour disposer de l'autorité et de l'autonomie nécessaire à l'efficacité de son action. Cette nouvelle structuration a reçu des aides im­portan~es ae L 1~ca~ : ua milliard de crédit remboursable en 30 ans, avec la garan­tie de 1 'Etat, et un subside à fonds perdus de 374 millions.

A la ~me époque, Interlait procéda au rachat de la laiterie Jacquet à Liège et Laco à Nalinnes.

Eu octobre 1977, le Tribunal de commerce de Namur homologua le concordat ju­diciaire par abandon d'actif de la société Sambre et Meuse à Floreffe.

Une telle rationalisation et restructuration:du secteur laitier entraînent un certain nombre de conséquences : - la suppression du ramassage des petites quantités de lait ou de crème tend à

éliminer les petits producteurs; l'espacement des tournées de ramassage de la matière première impose des in­vestissements aux producteurs qui doivent acquérir un tank-refroidisseur de lait; ·

- les contacts entre les producteurs et les laiteries vont en s'amenuisant et sont, dans certains cas, inexistants;

- la concentration des laiteries diminue le facteur "concurrence", ce qui se re­flète dans le prix payé aux producteurs.

Pour faire face à ces problèmes, il semblerait que des agriculteurs du sud du pays se soient regroupés en coopérative de ramassage et aient fondé une Compa­gnie fermière de l'Entre-Sambre et Meuse (1).

Cette coopérative procéderait au ramassage du lait et le livrerait à la laiterie offrant le prix le plus intéressant.

Des arrangements auraient été pris, à ce propos, avec la laiterie Saint­Antoine d'Oetingen.

Par ailleurs, un nombre croissant de producteurs préfèrent livrer leur lait à des petites laiteries, coopératives ou privées, encore actives dans le sec-teur de ramassage de Sud-lait telles que les laiteries de Chéoux, Marche et Rossi­gnol, Hamoir ••• (2).

(1) Le Sillon Belge, 9 décembre 1977. (2) D'autres producteurs n'hésitent pas à livrer leur production à des laiteries du

Nord du pays qui ont organisé des tournées de récolte dans la province du H~i­naut et la province de Liège.

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En 1965, il y avait 66 centres de transformation et 52 entreprises en Wallonie.

En 1976, on comptait 24 centres de transformation et 17 entreprises. Actuellement, la province de Namur ne possède plus aucun centre de transfor­

mation; la province du Hainaut possède 4 centres de transformation : à Brugelette (s.e. Inca-Kallo), à Forges (s.e. Sud-lait); à Maulde (s.e. Colafrobel) et à Peruwelz (Entreprise privée : St Quentin). La laiterie de Ghislenghien est deve­nue un centre de ramassage.

La province de Liège totalise 12 laiteries parmi lesquelles on dénombre JO coopératives (1), une laiterie appartenant à un groupe étranger (Nestlé à Hamoir) et une société anonyme. La province du Luxembourg compte 5 centres de transfor­mation, tous sous forme de coopératives (2).

b) ~~s 2!2!:!!!~!_.!1~~ Les provinces flamandes du pays ont également connu une forte concentration

du secteur laitier. En 1964, la société coopérative Comelco à Aalter reprend la laiterie de Vin­

kem et l'entreprise.privée "Strypen"; en 1968~ Comelco fusionne avec la S.A. Sleidingen et la société coopérative Flandria (Gand).

Par la suite, elle reprend les laiteries de Gits, de Lemberge, de Jabbeke (1973) et de Grembergen (1973).

En 1968, la société coopérative de Langemark (Fl.occidentale) fusionne avec les laiteries de Klerken, Zarren et Pervijze et forme la laiterie coopérative "Dixmuda-Langemark".

En 1969, l'intercoopérative Anico à Zandhoven (Anvers) est reprise par l' intercoopérative Inza à Anvers.

En 1970, eut lieu la fusion de la plupart des laiteries coopératives du Limbourg et leur intégration au sein de l'intercoopérative Lilac de Zonhoven. Il s'agit des coopératives laitières de Diepenbeek, Heusden, Kinrooi, Mopertingen, Peer, St Huibrechts-Lille et Tongeren.

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Les fusions s'opèrent même au-delà du cadre provincial. En f971, s'opère la fusion entre les intercoopératives des deux Flandres : les intercoopératives De Melkweg à Kallo (Fl.orientale), Dixmuda-Langemark (Fl.occidentale), Inco à Gand et Westland à Ardooie (Fl.occidentale) fusionnent au sein de la coopérative Inco dont le siège social est situé à Kallo (Fl.orientale). Cette nouvelle inter­coopérative regroupe environ 27.000 producteurs et fournisseurs de lait. En 1973, les laiteries de Wachtebeke et Moerbeke-Waas (Flandre orientale) se joignent à l' intercoopérative Inco à Kallo.

Enfin, en 1976, les laiteries de St Joseph à Zandhoven, St Willebrordus à Merksplas; De Marck à Meerle; St Isidorus à Grobbendronk et Westmalle à Westmalle fusionnent avec l'intercoopérative Inza à Schoten (Anvers).

De 1965 à 1976, le nombre de centres de transformation est passé de 149 à 67 unités et le nombre d'entreprises de 135 à 58 unités.

Actuellement, Inco (Kallo) peut être considérée comme la plus grande coopé-• rative de la partie flamande du pays, suivi par Inza (Schoten) et Lilac (Zonhoven).

L'intercoopérative Inco (3) regroupe la majorité de ses laiteries en Flandre orientale et en Flandre occidentale. Elle possède également une laiterie dans

(1) 5 coopératives affiliées au Boerenbond et 5 aux U.P.A. (2) Coopératives affiliées soit aux U.P.A. soit à l'Alliance agricole. (3) Les sociétés coopératives Inco, Inza et Lilac sont affiliées au Boerenbond.

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le Hainaut à Brugelette. L'intercoopérative Inza (1) regroupe la plupart des laiteries de la province

d'Anvers excepté quelques laiteries privées et une laiterie appartenant à un grou­pe étranger.

L'intercoopérative Lilac (1) regroupe la majorité des laiteries du Limbourg • et récolte une partie de la production laitière de la province de Liège.

Upeco regroupe des laiteries d'Anvers, de Flandre orientale et occidentale et du Brabant.

Comelco est présent dans les deux Flandres et dans le Brabant. Signalons que trois groupes étrangers sont présents dans la partie flamande

du pays : Unilever (lai~erie Jacky à Baasrode; Jacky récolte en Flandre et Hainaut), Nutricia (laiterie Sopradel à Bornem) et Béatrice Foods (laiterie Zui­velcentralè à Bierbeek et Cie Lacsoons à Rotselaar).

La tendance à la concentration et à l'intégration semble, aujourd'hui, ra­lentie.

Certaines personnalités du milieu laitier estiment que de nouvelles fusions au niveau de la transformation laitière ne sont plus, dorénavant, nécessaires.

Par contre, une concentration au niveau de la commercialisation peut contri­b~r à faire face à la concentration accrue de la demande dans les grandes sur­faces. Pour obtenir le marché d'une grande surface, la concurrence est vive en­tre les laiteries. Celles-ci doivent se soumettre à l'octroi de ristournes fort importantes.

Actuellement, au niveau de la commercialisation des produits laitiers, une tentative d'entente entre les laiteries se dessine sous forme de franahising(2).

Suivant cette formule, deux ou plusieurs entreprises distinctes, mais liées par un contrat, décident sous certaines conditions et pour certains produits, d' appliquer le même système de commercialisation. Les produits sont alors vendus sous une même marque.

les sociétés Comelco (Aalter) et Interlait (Dison) ont réalisé ce type d'en­tente et commercialisent leurs produits sous une même marque Imelco appartenant à une troisième société constituée à Bruxelles : la société Disal.

(1) Les sociétés coopératives Inco, Inza et Lilac sont affiliées au Boerenbond. (2) Voir "La distribution en Belgique" (I), ~· 789 du 3 mars 1978, p.S.

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ANNEXE I

LA POLITIQUE LAITiè:RE COMMUNAUTAIRE

Le prix minimum payé par les laiteries aux producteurs était fixé, avant la mise en application de la réglementation laitière de la C.E.E., par le ministre de l'Agriculture.

Par ailleurs, le ministre de l'Agriculture pouvait octroyer des primes à la production de certains produits.

Lors de la phase transitoire du Marché commun laitier (1964), la nouvelle ré­glementation autorisa encore l'octroi de subventions nationales à la production et un prix minimum continuait à être garanti au producteur. Le début de cette phase transitoire fut marqué par une hausse sensible du prix du lait aux producteurs dans les six pays de la Communauté européenne.

Le marché unique a été établi dans le secteur laitier le 29 juillet 1968, en même temps que dans le secteur de la viande bovine.

L'application intégrale de la réglementation de la C.E.E. lia le prix du lait au producteur à un prix indicatif et supprima tout subside à la production.

Le prix indicatif est un prix d'objectif qui en principe doit être obtenu sur le marché.

Depuis la création de l'organisation communautaire du marché du secteur lai­tier (juillet 1968) jusqu'à la fin de la campagne laitière 1970/1971 (31 mars 1971), les prix communautaires ont été gelés.

Depuis la campagne 1971-1972, il y a eu une ou deux adaptations de prix par an. Le prix indicatif du lait a augmenté d'environ 66% depuis le 1er avril 1971. Les prix effectivement payés aux producteurs étaient, jusqu'en 1974, régulièrement supérieurs au prix indicatif. Depuis 1974, ils n'ont plus dépassé ce niveau~ sauf en Italie.

Il semblerait que les prix payés aux producteurs soient actuellement inférieurs de 10% au prix indicatif. La cause essentielle en est que les laiteries ne peuvent vendre une partie. de leur production qu'au prix d'intervention en raison de la si­tuation de marché.

Le système d'intervention fut institué, en 1968, pour deux produits : le beur­re et la poudre de lait écrémé.

Si une partie de la production laitière livrée aux laiteries ne trouve pas de débouchés sur le marché et ne peut être vendue à un prix supérieur au prix d'in­tervention, cet excédent est transformé en "produit d'intervention" c'est-à-dire en beurre et en poudre de lait écrémé.

Les principaux éléments constitutifs du lait, à savoir d'une part, les matiè­res grasses et d'autre part, les protéines, sont donc transformés en produits con­servables qui peuvent toujours être présentés à l'intervention (1). Les offices d'intervention nationaux achètent ces excédents non commercialisables au prix d' intervention; prix minimum qui fixe un plancher au marché afin d'éviter un effon­drement des prix et qui, indirectement, garantit en même temps aux producteurs un prix minimum raisonnable-(2).

Les produits d'intervention rachetés par les offices d'intervention constituent des stocks.

Depuis la création du marché· commun. laitier, la production de beurre a tou­jours été supérieure à la consommation intérieure.

Chaque année, plus de 200.000 tonnes de beurre sont commercialisées à l'inté­rieur ou à l'extérieur de la Communauté à un prix très réduit et ce, en vue de di­minuer les stocks existants.

(1) A la condition qu'ils répondent à certaines normes particulières de qualité et de conditionnement.

(2) Le pri~ d'intervention se situe habituellement entre 85 et 90% du prix indicatif.

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La réduction de prix peut atteindre 70% du prix normal. Par ailleurs, l'exportation de beurre est subventionnée par l'octroi de "res­

titutions à l'exportation" (différence de prix entre le marché intérieur et le mar­ché mondial).

En ce qui concerne le lait écreme en poudre, jusqu'en 1973, l'augmentation de sa production est allée de pair avec une augmentation correspondante de la consom­mation.

Cet équilibre relatif était principalement dû à l'augmentation de la conso~ mation de lait écrémé en poudre pour l'alimentation du bétail et surtout des veaux.

L'aide financière dont bénéficie le lait écrémé en poudre, de même que le lait écrémé liquide - destiné à l'alimentation du bétail - est très importante et s' élèverait actuellement à plus de 40% du prix de marché normal.

Cette aide est nécessaire pour maintenir la consommation, étant donné les pressions très fortes exercées dans le secteur de l'alimentation animale par les protéines concurrentes.

Les années 1975 et 1976 furent caractérisées par un stockage record. A la fin 1976, les stocks de beurre (organismes d'intervention et stockage privé) s'é­levaient à 260.000 tonnes et les stocks d'intervention de lait écrémé en poudre à 1.130.000 tonnes. Une des préoccupations primordiales de la Commission europé­enne est de réussir à écouler les stocks existants et à empêcher qu'il ne s'en forme de nouveaux dans un proche avenir.

Ces problèmes de stockage résultent d'excédents structurels qui auront ten­dance à s'accroître au cours des années à venir si des mesures contraignantes ne sont pas prises au niveau communautaire.

Alors que la production laitière de la Co~unauté a augmenté d'environ 1,7% par an de 1960 à 1975, et que les laiteries orit traité une quantité accrue de lait, on constate que la consommation de lait et de produits laitiers reste plus ou moins constante depuis un certain nombre d'années.

Cette évolution divergente de l'offre et de la demande crée un déséquilibre permanent sur le marché laitier.

"La persistance de cette situation eza~dentaire e::r:pZique pourquoi Za Corrmu­naut~ s'est t:rouv~e r~guZièrement conf:ront~e~ depuis 1968~ à des crises ~es dans Ze secteur Zaitier et pourquoi eZZe a ~t~ amen~e à prendPe r~guZièrement des mesures tant en vue de r~duire Z'offre (geZ des prix en 1969 - 1970 et 1970 - 1971; abattage des vaches laitières; reaonversion du b~taiZ Zaitie:r en vue de Za produc­tion de viande H • J qu 'en vue d'augmenter Z '~cou Zement des produits" ( 1) •

Le 26 avril 1977, le Conseil des ministres de l'Agriculture des Communautés européennes a arrêté un ensemble de mesures d'assainissement du secteur laitier qui, puisqu'elles auront des effets à la fois sur l'offre et sur la demande, affecteront à la fois le producteur et le consommateur. Elles peuvent être résu­mées comme suit (2) : - prime de non-livraison du lait par le pro.ducteur : Cette mesure vise en premier lieu à limiter considérablement les livraisons de lait aux laiteries en prévoyant l'octroi d'une prime aux éleveurs qui s'engagent à uti­liser sur place, pour l'alimentation du bétail, le lait produit dans leur exploi­tation ou à faire abattre leurs vaches laitières; - prime à la reconversion à la p~oduction de viande : Les éleveurs de bétail laitier qui voudront se reconvertir en éleveurs de bétail de races à viande pourront bénéficier d'une aide.

(1)

(2)

"Vers un équilibre sur le marché laitier" -Programme d'action 1977-1980 in Nouvelles de la politique agricole connnunep C.E.E., Août 1976, p.ll. "vers un assainissement du secteur laitier", in Nouvelles de la politique agricole commune, C.E.E., Août 1977,pp.13 et 14.

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Toutefois, pour éviter la survie d'exploitations trop petites, ils devront dispo­ser d'un minimum de têtes de bétail; -prime d'abattage de vaches laitières infectées Cette aide contribuera à l'éradication des maladies infectieuses; - prélèvement de co-responsabilité : Le producteur de lait devra verser une contribution obligatoire, calculée en fonc-

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• tion de la quantité de lait livrée par lui à la commercialisation. Ce prélève-~ ment amènera le producteur à contribuer au coût du rétablissement de l'équilibre.

Il est conçu comme une contribution loyale de co-responsabilité du producteur à la solution des difficultés du secteur laitier. Cette taxe de co-responsabilité provoqua le vif mécontentement des producteurs de lait belges. Le Front Vert des organisations agricoles et la Commission belge du lait soulignèrent que ce prélè­vement constitue une ponction sur le revenu des producteurs et remet en cause le principe même de l'organisation du marché laitier (1); - distribution de lait dans les écoles : La distr1bution de la1t dans les écoles bénéficiera d'une aide financière europé­enne. De cette manière, on donne une nouvelle impulsion à la consommation de lait dans les écoles; consommation qui a montré, ces dernières années, une tendance à la baisse; - aide spéciale pour 1' augmentation de la c.onsommation de lait écrémé à la ferme •

(1) La Cité, 15 septembre 1977.

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CONCLUSION

Le secteur laitier belge a subi une transformation structurelle considérable tant au niveau de la production que de la transformation.

Au cours de la dernière décennie, le nombre des exploitations agricoles dé­tenant un cheptel laitier a fortement baissé.

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Si les exploitations des producteurs de lait restent caractérisées par la pe­tite et la moyenne entreprise, on constate que la population moyenne de vaches lai­tières par ferme est en augmentation : elle est passée de 9 vaches en 1970 à 14 va­ches en 1976.

La rationalisation du travail à l'exploitation contribua à accroître, lors de ces dix dernières années, les apports de lait aux laiteries.

En 1976, environ 79% du lait produit furent livrés aux laiteries, le reste é­tant traité ou consommé à la ferme.

Cette évolution structurelle a contraint les laiteries à intensifier leur poten­tiel de transformation et a permis d'augmenter la production de produits dérivés du lait.

Par ailleurs, le souci de rationalisation de l'industrie laitière a donné lieu à un mouvement de concentration.

Les premiers signes de concentration et d'intégration apparurent dès la fin de la Seconde guerre mondiale. Le processus d'accroissement d'échelle des entre­prises et le phénomène des fusions s'intensifièrent aux alentours des années 1964-1965, surtout dans le sud du pays.

Depuis 1965, le nombre des centres de transformation a diminué de plus de la moitié.

Actuellement, le mouvement de concentration semble s'être ralenti.

Dans l'ensemble, la production de lait et de produits laitiers a eu tendance à suivre les impulsions données pa~ la politique agricole commune. Le marché lai­tier belge étant, aujourd'hui, indissociable du marché européen, les développements futures de la production laitière dépendront des orientations prises par la C.E.E •

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