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RESULTATS CLOTURE MOYENNE MARS 2019 ‐ PROJECTIONS SUR LA CAMPAGNE 2019/2020 SUR LES 34 EXPLOITATIONS DU RESEAU D’ELEVAGE BOVIN LAIT BRETAGNE
Dans le cadre du dispositif INOSYS – Réseaux d’Elevage, 34 exploitations laitières de la région Bretagne font l’objet d’un suivi technique et économique depuis 2014. Elles représentent la diversité des systèmes laitiers de la région. Ces exploitations ont été choisies de par leurs résultats économiques supérieurs aux repères issus des centres de gestion : la moyenne de notre échantillon correspond au quart supérieur des centres de gestion. Ces
systèmes optimisés d’un point de vue technique, travail, environnement et économique permettent de produire des références utiles au conseil et à la formation des éleveurs. Ce réseau constitue également un outil unique pour la conduite d’études prospectives, nécessaires à l’adaptation des systèmes aux changements de contexte économique, environnemental ou réglementaire.
STRUCTURE ET DIVERSITE DES EXPLOITATIONS DU RESEAU
Dans ce réseau de références, l’exploitation laitière moyenne présente les caractéristiques suivantes : 2,2 UMO (dont 0,5 UMO salariés) ‐ un volume livré moyen de 574 400 litres de lait ‐ 89 ha de SAU dont 19 % en cultures ‐ 82 vaches laitières ‐ 114 UGB lait. La dimension moyenne par travailleur est de 275 400 litres de lait livré ‐ 43 ha de SAU ‐ 59 UGB lait. Cette dimension est plus forte dans les exploitations unipersonnelles, elle diminue quand le collectif de main d’œuvre devient important.
Tableau 1 : Caractéristiques des exploitations en fonction du collectif de main‐d’œuvre exploitant
Classe d’UMO exploitant Moyenne
< 1,5 [1,5 ; 2,5[ 2,5 Nb exploitations 15 15 4 34
UMO totaux 1,7 2,3 3,6 2,2
UMO exploitants 1,0 1,9 3,3 1,7
Volume de lait livré (l) 486 880 559 348 958 770 574 368
SAU (ha) 76 94 122 89
Nombre d’UGB lait 105 108 169 114
Nombre de VL 73 78 126 82
Tableau 2 : Productivité du travail des exploitations en fonction du collectif de main‐d’œuvre exploitant
Classe d’UMO exploitant Moyenne
< 1,5 [1,5 ; 2,5[ 2,5 Volume de lait livré (l/UMO totaux) 309 760 245 331 259 245 275 392
SAU (ha/UMO totaux) 48 40 34 43
Nombre d’UGB totaux (/UMO totaux) 70 51 49 59
Bretagne
Repères techniques et économiquesen élevage laitier
REPERES TECHNIQUES ET ECONOMIQUES EN ELEVAGE LAITIER ‐ RESULTATS 2018 ‐ PROJECTIONS 2019/2020 ‐ BRETAGNE
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Le dispositif présente une diversité de systèmes de production que l’on peut différencier au travers de deux indicateurs de spécialisation : % VL/UGB totaux et % SFP/SAU. Ces ratios et la présence d’une production hors‐sol permettent de définir quatre profils de systèmes laitiers : des exploitations laitières spécialisées, des exploitations laitières avec viande bovine, des exploitations laitières avec cultures de vente et animaux d’élevage, des exploitations laitières avec un atelier hors sol (porc ou volaille).
Graphique 1 : Répartition des produits en fonction du système de production
Tableau 3 : Productivité du travail et point d’équilibre en fonction du système de production
Systèmes de production Moyenne Lait
spécialisé Lait + viande
Lait + cultures
Lait + hors sol
Nombre d’exploitations 17 6 5 6 34
Lait vendu (l/UMO total) 270 721 269 363 324 253 253 941 275 392
Résultat disponible (€/UMO exploitant)
38 209 +/‐ 23 226
28 490 +/‐ 14 542
47 591 +/‐ 14 305
41 289 +/‐ 16 464
38 417 +/‐ 19 790
Point d’équilibre de l’exploitation avec 25 000 €/UMO de prélèvements privés (€/1000 l)
327 334 296 309 321
Ecart à l’équilibre (€/1 000 l) 29 11 52 50 33
RESULTATS ECONOMIQUES DES EXPLOITATIONS SANS LE HORS SOL (€/1000 l) L’ensemble des critères a été trié sur le Disponible Travail Autofinancement sans le hors sol en % du produit total. Deux classes ont été créées : le ¼ moins efficace et le ¼ plus efficace. La date de clôture moyenne des Réseaux est au 3 mars 2019. Les résultats économiques sont exprimés en €/1000 litres bruts vendus. Cette analyse est cohérente avec un produit lait représentant plus de 80 % du produit total.
Tableau 4 : Caractéristiques des exploitations en fonction de l’efficacité du système de production
¼ moins efficace
Moyenne ¼ plus efficace
Moyenne 2017
Nb exploitations 8 34 8 35
UMO totaux sans le hors sol = UMO lait 2,0 2,1 2,1 2,0
Dont UMO lait exploitants* 1,6 1,6 1,5 1,6
Volume de lait livré (l) 551 859 574 368 546 326 577 940
Volume de lait livré (l/UMO lait) 297 727 286 390 262 654 304 687
Volume de lait livré (l/ha SAU) 6 407 6 706 6 636 6 565
Volume de lait livré (l/ha SFP) 8 391 8 538 7 337 8 509
SAU (ha) 91 89 84 93
% surface en cultures de vente / SAU 22 19 10 21
Nombre d’UGB lait 119 114 106 115
Nombre de VL 83 82 81 81
Le point d’équilibre est un bon indicateur de la capacité de résistance face aux variations de conjoncture. L’écart à l’équilibre représente la marge de sécurité, la capacité d’autofinancement restant pour l’exploitation ou encore la capacité à prélever au‐delà des 25 000 € par UMO exploitant. Ce critère est impacté par le degré de spécialisation en lait. Cette année, la présence d’un atelier hors sol ou cultures de vente a contribué à diminuer le point d’équilibre global.
* nombre d’UMO exploitants hors UMO affectés au hors‐sol
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Les résultats économiques sont exprimés en €/1 000 litres vendus. Le prix moyen de vente du lait sur l’exercice est de 353 €/1 000 l contre 346 €/1 000 l l’année précédente.
Produit total hors aides structurelles
Produit total 463 472 460
dont bovin lait 403 413 426
dont prix du lait 348 353 372
dont cultures 38 41 30
dont bovin viande 15 11 0
+ ‐
‐
Aides structurelles
53 52 65
Charges opérationnelles
189 166 134
Frais généraux
125 122 122
202 236 269
39 % PT 45 % PT 51 % PT
Le ¼ moins efficace dispose d’une surface de cultures de vente plus importante liée à la fois à un plus faible litrage par ha de SAU (‐229 l/ ha SAU) et à une plus forte intensification sur la surface fourragère (+1 054 l vendus par ha SFP).
Le ¼ plus efficace a une part moins importante de cultures de vente dans la SAU (10 % contre 22 %). Il rémunère une part plus importante de main‐d’œuvre salariée (+0,2 UMO). Au final, le litrage vendu par UMO est inférieur (‐35 073 l vendus/UMO lait).
Au global, la bonne efficacité du système se lie à des contraintes de travail moins fortes : moins de surface, moins de lait par UMO et plus de main‐d’œuvre salariée.
Dépenses financières
112 81 42
EBE avant MO
Disponible Travail Autofinancement
90 155 227
Revenu disponible pour prélèvements privés et autofinancement
54 101 162
10 % PT 19 % PT 31 % PT
20 189 €/UMOexpl
38 368 €/UMOexpl
60 329 €/UMOexpl
‐
=
L’écart d’efficacité est importantsur l’EBE avant MO, 67 € /1000 l vendus entre le ¼ plus efficace etle ¼ moins efficace. Cet écart estle même par rapport à l’année2017/2018. Le produit global est équivalentpour le ¼ plus efficace et pour le ¼moins efficace.
Le ¼ le plus efficace fait
nettement la différence sur la
maîtrise des charges et surtout
sur les charges opérationnelles
L’économie est de :
55 €/1 000 l sur les charges opérationnelles
3 €/1 000 l sur les frais généraux.
Charges de MO
MSA 16 29 32
Salarié 20 25 33
L’écart monte à 137 €/1000 l au niveau du D.T.A.: aux 67 € d’écart sur l’EBE avant main‐d’œuvre s’ajoutent 70 €/1000 l d’écart sur les dépenses financières. Le ¼ moins efficace estplus endetté ce qui pénalise sur le long terme le disponiblepour le travail et l’autofinancement. Le ¼ plus efficace estpar contre très peu endetté. Une des explications est lenombre d’année d’installation plus faible dans le ¼ inf (18 ans contre 23 ans) mais aussi des élevages ayant robotiséet/ou agrandi leurs installations d’élevage. Le ¼ le plusefficace finance plus de temps salarié (0,2 UMO en plus et13 €/1000 l). Il paye aussi plus de charges socialesexploitants en lien avec les résultats obtenus (+ 16 €/1000 l).Au global, l‘écart de revenu disponible est de 108 €/1000 l,le même que pour l’année 2017‐2018. Avec 54 € de revenudisponible par 1000 l de lait, le ¼ le moins efficace est endessous du niveau du revenu de référence (23 900 €/UMO) pour un prix moyen payé correspondant à 348 €/1000 litres.Il reste sensible aux effets de conjoncture. Rappelons que lamoyenne du Réseau Lait correspond au ¼ supérieur descentres de gestion bretons.
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UNE EFFICACITE ECONOMIQUE OBTENUE PAR UNE BONNE MAITRISE DES CHARGES
Les tableaux suivants présentent les résultats techniques et économiques des exploitations du réseau d’après le tri précédent. Chaque indicateur est calculé sur le ¼ moins efficace, le ¼ le plus efficace et la moyenne de l’ensemble des exploitations. Tableau 5 : Détail du produit bovin lait en fonction de l’efficacité du système de production
¼ moins efficace Moyenne ¼ plus efficace
Prix du lait payé (€/1000 l) 348 353 372
Valorisation TB/TP (€/1000 l) 17,9 18,9 20,6
TB (g/l) 41,8 42,5 43,7
TP (g/l) 33,2 33,1 32,9
Produit viande atelier lait (€/1000 l) 49 53 49
Prix veau 15 j (€/veau) 129 145 188
Prix vache de réforme (€/VR) 802 833 845
Poids carcasse VR (kg/VR) 305 315 317
Taux perte des veaux 0 ‐ 3 mois (%) 16 12 12
Un écart de 24 €/1 000 l sur le produit total de l’atelier laitier est observé entre le ¼ moins efficace et le ¼ plus efficace. Ce différentiel s’explique par un prix du lait payé supérieur grâce aux démarches de segmentation du lait engagées par les éleveurs du ¼ plus efficace (conversion à l’AB, lait sans OGM) ainsi qu’à une meilleure valorisation des taux (+ 1,9 points de TB sans effet de race). Le produit viande issu du troupeau lait est identique entre le ¼ moins efficace et plus efficace malgré des prix de vente supérieurs pour ce dernier. Tableau 6 : Coût alimentaire du troupeau bovin lait en fonction de l’efficacité du système de production
¼ moins efficace
Moyenne ¼ plus efficace
Coût alimentaire troupeau (€/1 000 l) (1) 110 91 70
Coût alimentaire VL (€/1 000 l) 87 72 56
dont fourrages (€/1 000 l) 31 28 28
dont concentré (€/1 000 l) 56 44 28
Coût alimentaire génisses hors phase lactée (€/UGB) 356 347 318
Lait livré (l/VL/an) 6 692 7 073 6 713
kg concentré/vache (AMV compris) 1 142 988 534
g concentré/l lait produit (AMV compris) 161 130 72
Coût du concentré VL (€/t) 340 337 380
Age au 1er vêlage (mois) 29 27 26
Taux renouvellement (%) 30 32 30
(1) Le coût alimentaire comprend le coût concentré (achat + cession) et le coût fourrages (coût fourrages récoltés avec intrants et travaux tiers semis et récolte corrigés des variations de stocks fourrages et des achats et vente de fourrages).
Avec un écart de 40 €/1000 l, la maîtrise du coût alimentaire du troupeau est le principal facteur explicatif de la différence d’efficacité des systèmes de production. Le coût des concentrés explique 83 % de cet écart. Le ¼ moins efficace dispose d’une production laitière vendue par vache similaire à celui du ¼ plus efficace alors qu’il consomme 608 kg/VL/an de concentrés et AMV supplémentaires. Cela conduit à une efficacité du concentré inférieure de 89 g/litre de lait produit et à un coût de concentré supérieur de 28 €/1000 l. Concernant les génisses, on note un écart du coût alimentaire de 38 €/UGB en faveur du ¼ plus efficace, ce qui est à mettre en lien avec un âge au vêlage moyen des génisses supérieur de 3 mois pour le ¼ moins efficient.
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Tableau 7 : Coût de production des fourrages en fonction de l’efficacité du système de production
¼ moins efficace Moyenne ¼ plus efficace
Coût fourrages récoltés (€/ha) 301 296 233
Chargement (UGB/ha SFP) 1,95 1,77 1,42
% ensilage de maïs dans la SFP 40 34 18
Coût ensilage de maïs (€/ha) 556 553 588
dont coût des intrants (€/ha) 342 318 308
Rendement ensilage de maïs (t MS/ha) 13,2 14,0 14,3
Coût ensilage de maïs (€/t MS) 43 40 41
Coût herbe (€/ha) 126 144 132
dont coût des intrants (€/ha) 66 81 66
Rendement herbe valorisée (t MS/ha) 8,3 8,1 7,4
Coût herbe (€/t MS) 15 19 18
Entre le ¼ moins efficace et le ¼ plus efficace, le coût des fourrages récoltés varie de 68 €/ha malgré des dépenses similaires en ensilage de maïs (43 et 41 €/T MS) et d’herbe (15 et 18 €/T MS). La différence de coût fourrager s’explique par les caractéristiques du système de production et notamment le chargement par ha SFP (1,95 UGB contre 1,42 UGB/ha SFP) induisant un pourcentage d’ensilage de maïs dans la SFP supérieur dans le ¼ moins efficace (40 % contre 18 %). Le parcellaire et l’accessibilité des vaches au pâturage sont également des éléments à prendre en compte d’où l’importance de réfléchir à des échanges parcellaires, la construction de boviduc...
Tableau 8 : Frais d’élevage en fonction de l’efficacité du système de production
¼ moins efficace Moyenne ¼ plus efficace
Frais d’élevage (€/1 000 l) 52 49 48
Frais d’élevage (€/VL) 346 346 319
dont contrôle de performance (€/VL) 51 51 39
dont cotisations GDS/EDE (€/VL) 22 21 24
dont frais reproduction (€/VL) 69 74 68
dont frais vétérinaire (€/VL) 64 60 50
dont paille (€/VL) 59 56 45
Au‐delà du coût alimentaire, la maîtrise de tous les postes des frais d’élevages expliquent 4 €/1 000 l des écarts d’efficacité économique. Les frais vétérinaires (+ 14 €/VL) et de paille (+ 14 €/VL) en sont les causes. Les animaux étant davantage en bâtiment pour le ¼ moins efficace, cela induit des besoins en paille supplémentaires.
Tableau 9 : Marge brute de l’atelier lait en fonction de l’efficacité du système de production
¼ moins efficace Moyenne ¼ plus efficace
SFP lait (ha) 67 68 75
Marge brute en €/1000 l 241 272 309
Marge brute en €/ha SFP lait 2 145 2 397 2 241
Lait vendu en litre par ha SFP lait 9 045 8 966 7 337
Graphique 2 : Marge brute atelier bovin lait et coût alimentaire du troupeau
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Nous observons une corrélation entre le niveau de marge brute, le coût alimentaire du troupeau et l’efficacité du système de production. La moyenne se situe à 272 €/1000 l, le ¼ moins efficace à une marge brute de 241 €/1000 l contre 309 €/1000 l pour le ¼ plus efficace. Malgré
une plus forte productivité laitière sur les surfaces pour le groupe avec une plus faible efficacité économique, la marge brute de 2 145 €/ha SFP est inférieure de 96 €/ha SFP par rapport au ¼ plus efficace. La productivité par hectare ne compense pas la perte d’efficacité par 1000 l.
Tableau 10 : Détail des Frais généraux en fonction de l’efficacité du système de production
¼ moins efficace Moyenne ¼ plus efficace
Frais généraux (€/1 000 l) 125 122 122
dont mécanisation (hors annuités) 45 48 45
dont foncier 29 25 25
dont bâtiments (hors annuités) 9 8 7
dont autres charges de structure 42 41 45
dont assurances 1 11 11
dont électricité 8 8 7
Tableau 11 : Coût de mécanisation (approche annuités) en fonction de l’efficacité du système de production
¼ moins efficace Moyenne ¼ plus efficace
Coût de mécanisation (€/1 000 l) 111 106 84
Coût de mécanisation (€/ha) 660 679 551
dont mécanisation déléguée (€/ha) 200 223 225
dont mécanisation en propre (€/ha) 460 456 326
dont carburants lubrifiants 89 89 75
dont entretien ‐ achat petits matériels 114 131 138
dont annuités 257 236 113
Consommation de fioul (l/ha SAU) 135 113 100
Le coût de mécanisation est le deuxième poste de charges après le coût alimentaire. L’écart de 27 €/1000 l entre le ¼ moins efficace et le ¼ plus efficace montre la nécessité de travailler sur les pistes de diminution de charges (investissements cohérents par rapport au système de production et la main‐d’œuvre disponible ; investir en CUMA pour réduire les charges sans se suréquiper…). Ramenés par hectare, nous observons que ce sont le montant des investissements réalisés qui pénalisent ces exploitations avec un ¼ moins efficace disposant d’un coût de mécanisation en propre plus élevé (+ 134 €/ha). Cela est également dû à davantage de cultures annuelles (maïs, céréales…) dans les rotations et donc davantage de travail mécanisé.
L’écart entre le ¼ moins efficace et le ¼ plus efficace de 40 €/1 000 l sur le coût alimentaire troupeau est amplifié par les écarts sur le produit de l’atelier lait (24 €/1 000 l) mais aussi sur les frais d’élevage (4 €/1 000 l). Cela se traduit par 68 €/1 000 l de différence sur la marge brute de l’atelier lait. Globalement, la marge brute laitière moyenne est restée similaire entre 2017‐2018 et 2018‐2019.
Aux écarts constatés à la marge se rajoutent des écarts sur les frais généraux et notamment les frais de mécanisation en propre qui cumulés se traduisent par une meilleure efficacité économique globale. Les élevages les plus efficaces ont optimisé la conduite du troupeau et la cohérence de leur système sol‐animal.
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RESULTATS ECONOMIQUES EN FONCTION DU SYSTEME FOURRAGER
Dans cette partie nous avons analysé les résultats en fonction de la part de maïs dans le système fourrager de l’exploitation. Trois classes ont été créées.
Tableau 12 : Caractéristiques des exploitations en fonction du système fourrager
Classe % ensilage de maïs dans la SFP
Herbe/maïs (HM) < 25 % maïs
Maïs/herbe (MH) [25 ; 40% maïs [
Maïs (M)
40 % maïs
Nb exploitations 10 12 12
% ensilage de maïs dans la SFP lait 17 34 50
UMO 2,2 2,1 2,2
SAU (ha) 106 86 79
% surface cultures dans la SAU 8 21 27
Lait vendu (l) 562 488 550 520 608 114
Lait vendu (l/VL/an) 6 376 7 091 7 635
Stock fourrager (t MS/UGB lait) 2,7 3,7 4,1
Les exploitations en systèmes maïs comparativement à celles en systèmes plus herbagers sont installées sur de plus petites surfaces avec plus de lait à produire mais à main d’œuvre équivalente. Elles ont une productivité du travail plus importante et produisent davantage de lait par ha de SFP ce qui leur permet de libérer des surfaces pour les cultures de vente. Du système herbe/maïs au système maïs, les stocks fourragers consommés vont de 2,7 à plus de 4,1 t MS/UGB. Le lait livré par vache évolue de 6 376 l/VL à 7 635 l/VL.
Graphique 3 : Résultats économiques en fonction du système fourrager
Le système avec une part plus importante de maïs a un produit total sans les aides comparables mais un montant d’aides plus faible (‐ 30 €/1000 l). Les charges opéra‐tionnelles plus importantes, essen‐tiellement le coût alimentaire, sont partiellement compensées par des frais généraux plus faibles. Par conséquent l’écart sur l’EBE av. MO
est supérieur à 40 €/1 000 l entre les systèmes à plus de 40% de maïs et à moins de 25 % de maïs comparativement à 16 € en 2017/2018 et 25 € en 2016/2017. Quant aux annuités, elles sont plus importantes dans le système à plus de 40% de maïs de 33 €/1 000 l. Au global, l’écart sur le revenu disponible est de + 53 € en faveur du système plus herbager à moins de 25% de maïs.
Graphique 4 : Coût alimentaire en fonction du système fourrager
Le coût alimentaire du troupeau laitier augmente de 32 €/1 000 l avec la part de maïs dans la SFP. Cet écart provient essentiellement du poids du poste concentré VL. En effet, la part plus importante de maïs dans la SFP implique un besoin de concentrés azotés plus élevé pour l’équilibre de la ration. De plus, les systèmes avec plus de maïs utilisent souvent une quantité plus importante de concentrés de production.
Document édité par l’Institut de l’Elevage 149 rue de Bercy – 75595 Paris Cedex 12 – www.idele.fr Février 2020 – Référence Idele : 0020 502 007 – Réalisation : Corinne Maigret Crédit photos : Institut de l’Elevage, Chambres d’agriculture
Ont contribué à ce dossier : Denis FOLLET – Chambre d'agriculture de Bretagne – Tél : 02 96 79 21 64 Tanguy BODIN – Chambre d’agriculture de Bretagne – Tél : 02 97 74 20 39 Sophie TIRARD – Chambre d’agriculture de Bretagne – Tél : 02 23 48 27 39 Nadine ABGRALL – Chambre d’agriculture de Bretagne – Tél : 02 98 41 33 16
INOSYS – RÉSEAUX D’ELEVAGE Un dispositif partenarial associant des éleveurs et des ingénieurs de l’Institut de l’Elevage et des Chambres d’agriculture pour produire
des références sur les systèmes d’élevages. Ce document a été élaboré avec le soutien financier du Ministère de l’Agriculture (CasDAR) et de la Confédération Nationale de l’Elevage (CNE). La responsabilité des financeurs ne saurait être engagée vis‐à‐vis des analyses et commentaires développés dans cette publication.
AMELIORATION DU REVENU DISPONIBLE GRACE A LA HAUSSE DU PRIX DU LAIT La conjoncture laitière en 2019/2020 est marquée par une augmentation du prix des intrants et des charges de structure que ce soient la mécanisation ou le bâtiment. Seuls les carburants qui avaient subi une hausse très forte l’année précédente ont baissé. En parallèle, le prix du lait progresse de 17 €/1 000 l. Les estimations réalisées sur les 34 exploitations du Réseau d’élevage en Bretagne (hors atelier hors sol) indiquent que les revenus moyens progressent de plus de 6 700 € pour une exploitation d’environ 600 000 l. Graphique 5 : Impact de la conjoncture 2019/20 sur les exploitations laitières du réseau lait Bretagne par rapport à 2018/19
Graphique 6 : Evolution des composantes du résultat de 2014/15 à 2018/19
Cette amélioration du revenu est expliquée par l’évolution des volumes livrés (+1,5%) et du prix du lait, alors que le prix de la viande baisse (‐5%) et le produit céréales également, combinant à la fois la diminution des surfaces et du prix (‐10%). Cumulé, le produit d’exploitation augmente d’un peu moins de 10 000 €. Du coté des charges, les frais généraux sont en augmentation, la hausse du niveau de l’inflation, de pratiquement toutes les charges n’est pas compensée par la baisse du prix du carburant (‐2%). En ce qui concerne les charges opérationnelles, c’est l’engrais (+9%) qui affichent la plus forte hausse. Compte tenu de son usage limité dans les exploitations et de la diminution des surfaces en culture, l’impact est faible. Outre l’augmentation des prix (+1,5% pour les tarifs liés au frais d’élevage), les charges augmentent aussi avec l’accroissement du volume de lait produit. Dans le Réseau Lait breton, le niveau de revenu disponible s’améliore donc de 4 600 €/UMO en 2019/2020. L’augmentation résulte essentiellement de l’augmentation du prix du lait. Compte tenu de volumes de lait en hausse par exploitation, les charges au 1000 l sont stables. Au final, l’EBE hors main d’œuvre montre une progression de +8 €/1000 l.