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EHESS Isaac Abravanel, conseiller des princes et philosophe by Roland Goetschel Review by: Régine Azria Archives de sciences sociales des religions, 42e Année, No. 98 (Apr. - Jun., 1997), pp. 68-69 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30122632 . Accessed: 12/06/2014 18:22 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 185.44.78.144 on Thu, 12 Jun 2014 18:22:50 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Isaac Abravanel, conseiller des princes et philosopheby Roland Goetschel

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Page 1: Isaac Abravanel, conseiller des princes et philosopheby Roland Goetschel

EHESS

Isaac Abravanel, conseiller des princes et philosophe by Roland GoetschelReview by: Régine AzriaArchives de sciences sociales des religions, 42e Année, No. 98 (Apr. - Jun., 1997), pp. 68-69Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30122632 .

Accessed: 12/06/2014 18:22

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

plan national, comme cela est le cas pour les Etats-Unis. On voit lb que l'attachement au football a une histoire, une tradition nationale qui existent aux Etats-Unis pour d'autres sports qui, de ce point de vue, sont pour le football de redoutables concurrents.

Cela nous amine naturellement aux aspects locaux de l'adoption du football. LA, l'h6t6ro- g6ndit6 est trbs forte, pr6cis6ment parce que chaque pays, chaque communaut6 s'est appro- prid ce sport, en en faisant l'expression d'un h6ritage local. Pour Patrick Mignon, l'6quipe nationale de football a symbolis6 l'unit6, dans la France d'avant les ann6es soixante, oi le peuple croyait en une grande culture unifiant les corps national et social. Il montre 6gale- ment l'utilisation du football par des entre- prises qui cherchent t consolider la solidarit6 de leurs salari6s et leur esprit de comp6tition. Il montre enfin que ce sport sert des strat6gies tant financibres que politiques, retragant le cas de la pr6sidence de Bernard Tapie B I'OM. Dans un contexte tout autre, Roman Horak ex- plique comment le football a 6t6 capable de refl6ter concrktement les identit6s de rue ou de quartier qui se formaient derriere une solidarit6 de classe abstraite. John William se place dans un cadre bien plus local encore, s'attachant au fonctionnement des petits clubs anglais sans ambitions professionnelles. II regrette d'ail- leurs que la recherche s'attarde trop sur la sur- face de la communaut6 footballistique que sont les clubs professionnels et leurs fans. Le club de football local a une haute visibilit6 cultu- relle qui explique que les communaut6s asia- tiques, noires, ou autres produisent leurs propres clubs et se r6unissent autour de leurs 6quipes durant un rituel hebdomadaire. Ils peu- vent devenir un haut lieu de r6sistance contre le racisme. M~me aux Etats-Unis, le <<produit football >, vide de symboles culturels tradition- nels nationaux, soude n6anmoins les minorit6s ethniques et devient en cela r6v61lateur de la s6gr6gation des diff6rentes communaut6s et de I'intoldrance raciale.

Sur ce sujet, I'ensemble des articles donne i penser. Un < sport sans frontibre >, dit le titre.

Pourtant, i bien y regarder, il reflbte 6galement toutes les tensions culturelles locales. Le foot- ball s'est r6pandu sur les cinq continents, il peut &tre parfois un bon ambassadeur, mais une fois r6cup6r6 culturellement, il referme les frontibres.

Nathalie Luca.

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Isaac Abravanel, conseiller des princes et philosophe. Paris, Albin Michel, Paris, 1996,

98.29 GOETSCHEL (Roland).

201 p. (bibliogr.) (coll. <<Pr6sences du ju- daisme >).

La vie de Don Isaac Abravanel n'a pas 6t6 un long fleuve tranquille. Fils d'une famille, ddja illustre, d'origine espagnole, il naft au Portugal en 1437 d'oii l'Inquisition le chassera. L'histoire de sa vie se lit comme une suite d'exils, de fuites et de rebondissements: du Portugal ' l'Espagne d'abord, d'Italie i Naples et a la Sicile ensuite, puis, avant l'ultime 6tape v6nitienne oi il s'6teint en 1508, ce seront les escales de Corfou et de Monopoli. C'est a se demander oh et comment il trouve le temps et l'6nergie de composer l'oeuvre, impression- nante, qu'il lbgue h la post6rit6 et de g6rer une fortune dont il hdrite de sa famille mais qu'il sait reconstituer a chacune des 6preuves qu'il traverse. Don Isaac Abravanel ne se contente pas d'&tre un homme de pens6e et de plume. Il est aussi homme d'action, conseiller des rois (et des reines, dont celle de Castille !), diplo- mate rompu aux/mais aussi victime des intri- gues de cours, homme d'affaires avis6, d6fenseur et protecteur inlassable des juifs. A la jonction du Moyen Age et de la Renais- sance, c'est un homme ouvert aux savoirs, aux auteurs et a la culture, d'oii qu'ils viennent, Anciens ou Modernes, juifs ou gentils. Commentateur prolixe de la Bible dont il commente presque tous les Livres (h l'excep- tion des Hagiographes, sauf Daniel), il donne, a contre courant de son 6poque et a l'oppos6 de commentateurs illustres, la pr6f6rence au sens obvie et a l'interpr6tation synth6tique plu- tit qu'au sens all6gorique et a l'interpr6tation lin6aire; il interprbte volontiers les textes a la lumibre de son exp6rience personnelle et des connaissances de son 6poque. Abravanel est aussi philosophe et il s'attaque aux grandes questions thdologiques auxquelles la philoso- phie s'int6resse depuis l'Antiquit6: comment concilier l'unit6 de Dieu et ses multiples attri- buts; le monde, 6ternel ou cr66; I'omniscience de Dieu et la libertd de l'homme; l'ame et sa survie; la nature, ses lois et les miracles... Gui- d6 par sa lecture personnelle de la Bible, Abra- vanel d6veloppe 6galement une conception de l'histoire selon laquelle la civilisation humaine aurait entam6 son d6clin aprbs un age d'or ini- tial. En raison de leur exil, interminable et r6- current, les juifs ne peuvent manquer d'8tre plong6s dans un d6sespoir profond. Selon notre auteur, le messianisme en constitue l'antidote. Pour lui, cet exil a commenc6 d6s Babylone et ne s'est pas interrompu depuis lors. Il r6fute ainsi l'interpr6tation selon laquelle le second

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Temple et la pdriode qui le s6pare de sa des- truction, aurait constitu6 une r6demption pro- visoire. Sa lecture biblique de l'histoire l'ambne enfin h s'interroger sur le politique: sur la monarchie et son bien-fond6, sur la constitution d'Israal. Il en ressort qu'apras avoir fr6quent6 les textes au moins aussi inti- mement que les cours des rois, Abravanel nour- rit une grande suspicion i l'6gard du politique et du gouvernement des hommes. En 200 pages (dont 25 pages de notes et de bi- bliographie), R.G. restitue avec une admira- tion non dissimul6e la vie et l'oeuvre hors du commun de cet homme exceptionnel.

R6gine Azria.

Buddhism after Patriarchy. A Feminist His- tory, Analysis, and Reconstruction of Bud- dhism. Albany, State University of New York

98.30 GROSS (Rita M.).

Press, 1993, x-365 p. (bibliogr., index). Le titre de l'ouvrage, a lui seul, alerte le lec-

teur sur l'ambition du sujet trait6 : croiser trois perspectives, l'histoire des religions, le f6mi- nisme et le bouddhisme. De ces trois domaines, le f6minisme, dont l'auteur partage, on l'aura compris, les vis6es, joue un r81e primordial et sous-tend tout le travail de r6flexion. Dans le premier chapitre, << Orientations >>, il est d6fini a la fois comme <<un mode d'analyse et une vision sociale > qui permet a l'A. d'aboutir a une reconstruction du bouddhisme, annonc6e dans le titre. Pour y parvenir R. M. G. s'efforce d'abord et de maniare scrupuleuse, de relever non seulement les figures f6minines impor- tantes qui ont marqu6 l'histoire du bouddhisme mais encore de rv61ler les <<courants sexistes et les pr6judices subis par les femmes >. C'est le corps du second chapitre <<Vers un pass6 juste et utile: un tableau f6ministe de 1'His- toire du bouddhisme >, qui est sans doute l'une des parties les plus riches d'informations de l'ouvrage puisqu'elle concerne a la fois, le bouddhisme du Theravada, le Mahayana et le bouddhisme Vajrayana pratiqu6 au Tibet. L'A. y trouve bien 6videmment matiere a exercer son analyse f6ministe. On sait, par exemple que Bouddha n'a acc6d6 a la demande de Pra- japati, sa tante qui de surcroit I'a 6lev6, d'8tre ordonn6e religieuse, qu'apras de nombreux re- fus. I1 aura fallu qu'Ananda le fidale disciple de Bouddha ait jou6 un r81e d'intercesseur en faisant reconnaitre a Bouddha que les femmes 6taient, elles aussi, capables de pratiquer les exercices spirituels afin d'atteindre le Nirvana. De plus, son acceptation est assortie de huit

BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE

conditions qui d6notent la hi6rarchie existante entre hommes et femmes, les secondes 6tant tenues dans un 6tat de subordination (on sait que depuis, l'ordination des nonnes n'est plus pratiqu6e, exception faite de la Chine et de la Cor6e ainsi que du Vietnam). Ceci dit, I'A. a soin de ne pas tomber dans une analyse partiale et, par exemple, refuse de voir dans le boud- dhisme ancien et le rl81e r6serv6 aux femmes, l'expression d'une forme de misogynie; elle refuse en effet de voir, par exemple, les soeurs de Mara comme de dangereuses tentatrices, ou si elles l'ont 6t6, I'A. souligne qu'elles n'ont pas 6t6 les seules; d'autres, et des hommes cette fois, ont jou6 aussi ce ro1e (y compris Mara), et ont tent6 de fl6chir Bouddha par l'ap- pat du pouvoir. Le lecteur saura gr6 a l'A. de montrer ainsi un f6minisme, certes puissant, mais qui ne d6borde pas les limites de l'im- partialit6.

Restent les troisiame et quatriame chapitres dans lesquels la <<D6monstration d'une analyse f6ministe du bouddhisme>> et << Vers une re- construction androgyne du bouddhisme>> sont pr6sent6s et qui sont beaucoup moins convain- cants. Quand R. M. G. d6montre que le Dhar- ma, la Doctrine bouddhique ne relave ni du genre masculin ni du f6minin, on peut encore y souscrire. Mais lorsqu'elle aborde des no- tions telles que celle du Karma par exemple, ses commentaires laissent le lecteur dubitatif. On sait que renaitre femme est le signe d'un karma <<dficitaire >> issu de conduites passaes d6m6ritoires. Il est bon de replacer ce concept dans une soci6t6 patriarcale pour en trouver une explication. L'A. n'y manque pas mais dans le m~me temps elle d6nie le fait que ce soit une justification pour continuer a traiter les femmes de la sorte. Le bouddhisme du The- ravada pose, grace au cycle des renaissances et des m6rites accumul6s, que l'6tat de femme sera, dans une vie ult6rieure, chang6 en celui d'un homme qui pourra alors devenir moine et atteindre, apras de multiples renaissances, cet 6tat d'absolu permanent qu'est le Nirvana. Une f6ministe ne peut en aucun cas accepter ce mo- dale et affirmer qu'y adh6rer c'est au contraire contribuer a la souffrance d'autrui et ainsi pro- duire un effet n6gatif sur son propre karma. En revanche adopter cette nouvelle analyse ou- vrirait la voie a une contestation plus large, celle des in6galit6s sociales et institutionnelles de sorte que l'6tat inf6rieur de la femme et les in6galit6s qui en d6coulent ne peuvent alors qu'&tre tenues pour de v6ritables oppressions. Et l'A. de noter que malheureusement, de telles interpr6tations du concept de Karma ont 6t6 relativement rares dans le bouddhisme tra- ditionnel... Enfin, I'A. propose que le Karma,

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