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LE JOURNAL DU CONSEIL RÉGIONAL Avril-mai 2009 – N° 22 www.iledefrance.fr Place aux solidarités Crèches, maisons de retraite, établissements pour handicapés SARAH (PAGE 2) ANDRÉ (PAGE 2) ÉVA (PAGE 3) NILKANTHE (PAGE 3) LAURE (PAGE 3) DENIS (PAGE 3) CÉCILE (PAGE 4) HERVÉ (PAGE 4) JULIE (PAGE 6) La colocation en vogue Réponse à la crise de l’immobilier, la colocation devient un vrai mode de vie. P. 10 La culture au service de la paix Les chanteurs Sapho et Karim Kacel débattent de l’engagement des artistes. P. 13 Daoud refait son cinéma Le plus vieux cinéma essonnien fait peau neuve grâce à la passion de son propriétaire . P. 2

Ile-de-France, le magazine n°22

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Ile-de-France, le magazine n°22, avril-mai 2009 http://www.ps-soisy.fr/

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Page 1: Ile-de-France, le magazine n°22

L e j o u r n a L d u c o n s e i L r é g i o n a L

Avril-mai 2009 – N° 22

www.iledefrance.fr

Place aux solidarités

Crèches, maisons de retraite, établissements pour handicapés

sarah (page 2) andré (page 2) éva (page 3) nilkanthe (page 3) laure (page 3) denis (page 3) cécile (page 4) hervé (page 4) Julie (page 6)

La colocation en vogueRéponse à la crise de l’immobilier, la colocation devient un vrai mode de vie. P. 10

La culture au service de la paixLes chanteurs Sapho et Karim Kacel débattent de l’engagement des artistes. P. 13

Daoud refait son cinémaLe plus vieux cinéma essonnien fait peau neuve grâce à la passion de son propriétaire . P. 2

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93éragny-sur-oise

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SOMMAIRE |

Daoud Chemcham, 65 ans, propriétaire de l’Excelsior à Savigny-sur-Orge (91), est allé au bout de son rêve : redonner toute sa gran-deur au plus ancien cinéma de l’Essonne, pour mieux accueillir les cinéphiles saviniens.

aVant-Première h C’est une histoire de pas-sion dont le cinéma raffole. Daoud Chem-cham n’est qu’un petit garçon quand son père l’emmène pour la première fois au cinéma, en Algérie, découvrir Samson et Dalila, réalisé par Cecil B. DeMille. « Depuis, le cinéma est resté la grande pas-sion de ma vie », confie ce père de famille aux yeux d’adolescent. Arrivé en France à l’âge de 10 ans, il se lance, jeune homme,

dans des études d’arts graphiques. Mais lui, en pleine Nouvelle Vague, ne rêve que de films : « Tout mon argent y passait : cours, voyages pour la réalisation de courts métra-ges… » Finalement, il rachète la société d’exploitation du cinéma de Savigny-sur-Orge, l’Excelsior, en 1980, puis les murs en 1988, et continue à rêver… Le cinéma date de 1935. À l’époque, il comprenait une salle de 1 100 places !

Lieu de vie convivial Submergé par les complications financiè-res, Daoud Chemcham est tenté de baisser les bras plusieurs fois malgré les projets de modernisation qui ne manquent pas. « Si j’avais fermé, je crois que j’aurais cessé de

vivre… » C’est le soutien de sa fille en 2004 qui lui redonne l’énergie. Encouragé par certaines associations et des élus locaux, il revoit ses plans et ses projets, lance les demandes de subvention. Transformer l’ancien magasin de meubles du rez-de-chaussée en salle multifonction pour les associations et en lieu d’exposition pour les artistes locaux, refaire la grande salle, installer une terrasse, une cafétéria, proposer des avant-premières, s’équiper en matériel de diffusion numérique… « Quand le pro-jet sera achevé, on aura trois salles, dont une réservée à la VO, et surtout un lieu de vie convivial, souligne Daoud Chem-cham. On va se faire plaisir… » l Julie Védie

Portrait Propriétaire de l’Excelsior, le plus vieux cinéma essonnien

Daoud refait son cinéma

BALISES | à L’AffIchE |

île-de-France | Av r i l- M A i 2 0 0 9 | nº 22

Avril-mai 2009 “ Les gens communiquent peu. On se bouscule dans la rue, on ne se regarde pas. Dommage qu’il n’y ait pas plus de solidarité et d’entraide ! ’’ sarah BouZiane – colomBes (92)

“ On est incité à prendre les transports en commun. Des efforts sont faits, mais les projets n’aboutissent pas assez vite ! ’’ andré Beyamassi-sana – PierreFitte-sur-seine (93)

liBresParoles de Franciliens

Le rêve de Daoud Chemcham se réalisera fin 2009. Après travaux, son cinéma comprendra trois salles pour accueillir près de 600 spectateurs.

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580 000 Franciliens de plus entre 1999 et 2006, c’est l’augmentation du nombre d’habitants en Île-de-France au dernier recensement.

25 % des enfants

franciliens vivent dans un logement surpeuplé (c’est-à-dire ne disposant pas d’au moins une chambre pour deux enfants).

367 millions d’euros de

taxe professionnelle pour la Région en 2008. Une ressource fiscale qui pourrait disparaître dès 2010. C’est ce qu’a annoncé l’élysée.

La composition de l’assemblée du conseil régional d’Île-de-France a enregistré plusieurs modifications ces dernières semaines. Ainsi, le groupe Front National s’est scindé en deux, avec la création du groupe Nationaux et Indépendants. Sur la gauche de l’échiquier, les élus appartenant au Parti de Gauche, créé par le sénateur Jean-Luc Mélenchon, ont rejoint les élus communistes au sein d’un groupe rebaptisé CACRPG.

02 | en VueDaoud Chemcham, propriétaire de l’Excelsior, le plus vieux cinéma essonnien. Sécurité renforcée dans 28 lycées. P. 3

04 | Faits et gestesFace-à-face : Jean-Paul Huchon dialogue avec deux Franciliens. Baromètre des Franciliens, sondage opinionWay. P. 5

06 | PlanèteLe conseil régional soutient la reconstruction de Gonaïves, en Haïti.

07 | À la unemobilisationLes solidarités en quête de places RepoRtage L’institut médico-éducatif Cour de Venise a ouvert ses portes au cœur de Paris. P. 9 point de vue Francine Bavay, vice-présidente chargée du développement social, de l’économie solidaire, de la santé et des handicaps. P. 9

10 | tendancesLa colocation de plus en plus populaire. Chronique de François taillandier P. 11

12 | histoire

La Commune, une histoire francilienne.

13 | entretienavec Sapho et Karim Kacel, chanteurs.

14 | triBunesExpression des groupes politiques.

16 | alentoursCité médiévale, Provins se met en scène.

TEMPS FORTS | |

20 % c’est l’augmentation du chiffre d’affaires du secteur des effets spéciaux entre 2006 et 2007.

2,9

millions de visiteurs ont fréquenté les musées parisiens en 2008, soit 30 % de plus qu’en 2007.

70 000 demandeurs d’emploi bénéficient chaque année d’une formation financée par la Région.

En chIffrES | focuS |

EN VUE 3

île-de-France | Av r i l- M A i 2 0 0 9 | nº 22

“ J’apprécie d’habiter entre la campagne et la ville, c’est agréable d’avoir à la fois les champs et les avantages de la ville. Quelle chance ! ’’ éVa antunes – éragny-sur-oise (95)

“ On est encore plus serré le matin depuis que la ligne 13 a été prolongée vers Asnières-Gennevilliers, malgré les nouvelles rames. ’’ nilkanthe chhetri - Paris (17e)©

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Les Olympiades des métiers, qui mettent en compétition des jeunes âgés de moins de 23 ans, ont rapporté quatre médailles d’or à l’Île-de-France.

H(75) paRis 14e

Une première : la création d’une structure pour aider les handicapés mentaux à élaborer un projet professionnel. ouverture en avril à l’initiative de l’association de réinsertion sociale du Luxembourg.

(77) CRéCy-la-ChapelleLes bébés créçois l’attendaient depuis longtemps : la première crèche de la communauté de communes accueille aujourd’hui 40 petits, de 2 mois et demi à trois ans.

(92) issy-les-moulineauxC’est parti pour le Vélib’ ! après des travaux de raccordements électriques et de montage des bornes, onze stations seront disponibles en ville.

(93) bagnoletUn plus pour les cinglés de l’image du CFa des métiers de la communication visuelle et du multimédia : l’ancienne fonderie jouxtant le centre a été, rénovée et annexée à l’établissement.

(94) aRCueilDes étudiants dans des bureaux ? après la restructuration, l’immeuble comportera 106 logements étudiants, à deux pas de la station Laplace !

l’apprentissage fait recette

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le Francilien pointe le bout de son nez

Le 6 février, l’actualité de l’Île-de-France se tenait à… Crespin, dans le Nord-Pas-de-Calais. Le tout premier Francilien, ce train extra large qui remplacera dans un premier temps les « petits gris » sur la ligne Paris-Luzar-ches en décembre, était présenté chez Bombardier, le constructeur. Une cinquantaine de ses futurs usagers ont pu visiter la rame, en apprécier le confort et s’émer-veiller devant ses équipements les plus high-tech : écrans d’information, lumières à couleurs variables… Les photos du Francilien sur www.iledefrance.fr. l

Responsable de l’équipement des lycées, la Région consacre chaque année environ 5 mil-lions d’euros à leur sécurisation. Depuis dix ans, le lycée Viollet-le-Duc de Villiers-Saint-Frédéric (78) est équipé de portails automati-ques et d’une vidéosurveillance. Reportage.

équiPements h Le lycée Viollet-le-Duc à Villiers-Saint-Frédéric (78) n’a jamais eu de problèmes d’insécurité, mais plu-tôt des détériorations de matériel et des incivilités. Cet établissement polyvalent (filières techniques, professionnelles et générale, et formation pour adultes) de 1 400 élèves s’étend sur 13 hectares avec différents accès. Depuis 1998, plusieurs équipements ont été installés : caméras de surveillance, clôtures rehaussées à cer-tains endroits, mise en place de portails automatiques pour contrôler les entrées et les sorties. Du côté des professeurs, certains étaient sceptiques : « J’étais contre, mais j’ai changé d’avis, le message est bien passé parmi les élèves et ça se déroule bien », explique Sylvie Hopkins, professeure de lettres et d’his-toire. « Il n’y a pas d’a priori de la part des élèves, ajoute Anne Smith, la conseillère principale d’éducation, pour eux, les camé-ras sont un outil, on n’a pas besoin d’y faire sans cesse référence. » À Viollet-le-Duc, l’en-vironnement, la mixité sociale des élèves, l’organisation non cloisonnée des cours (pas de bâtiments spécifiques par niveau ou par filière), la libre circulation, sont des éléments qui participent à la sérénité du lycée, tout autant, sinon plus, que les équipements de sécurité. « Pour nous, la sécurité, c’est un tout », résume le provi-seur, Denis Géneau. Volets anti-intrusion, portes automatisées, clôtures…, des travaux d’équipement vont maintenant être engagés dans 28 établisse-ments franciliens. l Julie Védie

étaBlissements Portails électroniques, volets anti-intrusion

La Région renforce la sécurité dans 28 lycées

Laure Moulard, élève de terminale S« C’est parfois énervant de devoir attendre l’heure d’ouverture du portail. Mais ce n’est pas une grosse contrainte. Quant aux caméras, on n’y pense pas au quotidien. »

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Gilles Durand, gestionnaire du lycée« L’installation des équipements de sécurité et notamment de la vidéosurveillance a eu une efficacité immédiate : du jour au lendemain, les atteintes au matériel, comme les extincteurs, ont cessé. »

h Denis Géneau, proviseur du lycée Viollet-le-Duc à Villiers-Saint-Frédéric (78)« Les équipements de sécurité ont surtout un effet dissuasif. De plus, ils ne sont pas un obstacle à la liberté des élèves, qui peuvent circuler où ils veulent : c’est pour cela que tout se passe bien. »

EN VUE2 EN VUE 3

Directeur de la publication : Jean-Paul Huchon. Directeur de la publication délégué : Hervé Marchal. Comité éditorial : Cathe-rine Barbaroux, Jean-Michel Thor-nary, Patricia Blanchard-Bouvelot, Hervé Marchal, Pierre Chapdelaine. Rédacteur en chef : Pierre Chapde-laine Secrétaire générale de rédac-tion : Isabelle Chouffet. Rédac-trice-reporter : Julie Védie. Ont collaboré à ce numéro : Chauzy et Gaudelette, Pascale Eliabel, Didier Fil, François Taillandier. Couver-ture : Franck Ferville/Agence Vu. Conception : Rampazzo et Associés.Réalisation : /Franck Widling. Impression : Île-de-France est édité à 4 880 000 exemplaires sur papier recyclé 57 g par Lenglet Imprimeurs. ISSN en cours. Dépôt légal à parution.

Île-de-France, journal bimestriel du conseil régional, 35, bd des invalides, 75007 Paris. tél. : 01 53 85 53 85. [email protected]

Plus de 85 000 jeunes Franciliens préparent leur entrée dans un métier via les 179 centres de formation d’ap-prentis. Chaque année, le Salon de l’apprentissage et de l’alternance est l’occasion de mieux connaître cette filière. Du 18 au 20 janvier, dans les allées de Paris Expo, 56 000 jeunes ont pu obtenir des informations précieuses sur les métiers, le contrat de travail d’un apprenti ou encore le temps de travail en entreprise. l

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Christine, 50 ans, SDFChristine est sans domicile fixe. Le 20 janvier 2009, un colloque a mis en lumière la situation de ces femmes âgées de 50 à 65 ans qui voient se cumuler les difficultés : sans ressources, soutien aux enfants encore nécessaire, fatigue du corps, usure psychologique. La présentation du colloque sur le site http://www.iledefrance.fr/mipes. l

focus |

Choisis par l’institut CSA, Cécile Bussard, habitant Issy-les-Moulineaux (92), et Hervé Cadoret, résidant dans le 17e arrondissement de Paris, ont rencontré Jean-Paul Huchon, président du conseil régional. Extrait.

HErvé CAdorEt : Quel bilan faites-vous de la ligne 14 ? Va-t-on généraliser l’automatisation des rames ?JEAN-PAUL HUCHoN : La ligne 14, c’est la plus régulière. Nous allons la prolonger jusqu’à la mairie de Saint-Ouen, et Eole jusqu’à La Défense. Cela fait partie du plan de mobilisation pour les transports que j’ai présenté au gouvernement. L’automatisation va également se mettre en place sur la ligne 1 à partir de cette année, puis les lignes 9, 5 et 2. Quant à la 13, elle sera équipée de portes palières, notamment pour les stations les plus chargées. CéCILE BUSSArd : Quelles seront les premières gares desservies par le Francilien ?JEAN-PAUL HUCHoN : Les premières rames circule-ront à partir de la Gare du Nord à la fin de l’an-née. Ensuite, le Francilien se mettra en place sur le réseau Saint-Lazare. En 2016, tous les trains de la SNCF seront rénovés.HErvé CAdorEt : Y a-t-il dans ce train des aménage-ments pour mieux résister aux actes d’incivilité ?JEAN-PAUL HUCHoN : Les sièges sont recouverts d’un tissu non destructible posé sur du métal. Je les ai testés. Vous savez, les actes d’incivilité, qui vont de la détérioration du matériel au déclenchement sans fondement du signal d’alarme, représentent près de 30 % des incidents et des pannes sur le réseau. Pour les usagers, les répercussions sont lourdes. Chaque jour, 800 trains partent de Saint-Lazare ou y arri-vent. La réalité, c’est que les transports en commun en Île-de-France connaissent un développement incroyable. Mais, du côté des investissements, il y a eu beaucoup de retard. Le dernier investissement majeur, c’est Eole et Météor. Cela remonte à vingt ans. Depuis que la Région est en charge des trans-ports, nous essayons de combler ce retard. HErvé CAdorEt : Quelles seront les conséquences de la suppression de la taxe professionnelle ?JEAN-PAUL HUCHoN : La taxe professionnelle repré-sente environ 10 % de nos recettes ! On nous parle d’une taxe carbone pour la remplacer. Mais l’ob-jectif d’une telle taxe, c’est de changer les compor-tements des entreprises pour polluer moins. Donc, à terme, son produit s’amenuisera.CéCILE BUSSArd : J’ai fait une reconversion profes-sionnelle. Nous manquons d’informations sur les dispositifs qui existent. JEAN-PAUL HUCHoN : La formation est un monde dif-ficile à pénétrer, avec beaucoup d’organismes. Du côté de la Région, nous agissons pour développer une information claire. Par exemple, au prin-temps, notre site Internet accueillera une bourse de contrats d’apprentissage pour mettre en relation les jeunes, les CFA et les entreprises. l

« Il faut investir dans les transports »

“ D’ici à 2016, tous les trains de banlieue seront remplacés ”

h Cécile Bussard,hôtesse de l’air.

fACE-à-fACE | JEAN-PAUL HUCHON | |

h Hervé Cadoret,analyste financier.

Décès de Janine HaddadJanine Haddad, vice-présidente chargée des affaires internationales et européennes depuis 2004, est décédée le 5 février dernier des suites d’une longue maladie. Le conseil régional lui a rendu un hom-mage solennel le 12 février. Mehdi Lallaoui devient conseiller régional (groupe CACRPG). l

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Cure de travaux dans les gares franciliennes. À Étampes (91), l’installation de contrôles automatiques de billets aux points d’accès de la gare et le réaménagement du hall rendront celle-ci plus pratique. À Boussy-Saint-Antoine (91), il reste à aménager le

souterrain et à installer des contrôles automatiques de billets. À Yerres (91), tous les accès aux quais seront équipés de contrôles automatiques. La gare de Vaucelles près de Taverny (95) va faire place à un bâtiment plus grand et plus moderne. Tous ces travaux devraient s’achever vers la fin de l’été.

H(77) JoSSigny écolo l’hosto ! Pompe à chaleur géothermale et panneaux solaires… Les locaux du futur hôpital qui remplaceront ceux de Lagny-Marne-la-Vallée proposeront aussi plus de lits.

(78) Limay Un nouveau visage pour la ZI de Porcheville : rénovation des routes, plantation d’arbres, création de parkings et de pistes cyclables, installation d’internet à haut débit.

(91) CorbeiL-eSSonneS Accueillant, coloré, lumineux ! Le nouvel institut médico-éducatif peut mieux prendre en charge les enfants déficients intellectuels pour des actions thérapeutiques et pédagogiques.

(95) argenteuiL Bienvenue au Figuier blanc : ce nouveau centre culturel propose du cinéma, du spectacle vivant, des initiations à la musique et au théâtre pour les enfants…

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AGENDA | |

depuis deux ans, l’établissement public foncier régional rachète des terrains pour y établir des logements et des bureaux. dernière opération en date à Pantin (93).

FonCier h Réaliser, sur cinq ans, près de 500 logements, 20 000 mètres carrés de bureaux et 15 000 mètres carrés d’activité économique à Pantin (93), sur un territoire stra-tégique qui va bientôt bénéficier du prolongement du tramway T3. C’est là l’une des dernières opérations en date parmi les quelque 50 conven-tions signées à ce jour entre l’éta-blissement public foncier (EPF) d’Île-de-France et les collectivités franciliennes. L’opération s’inscrit dans un programme d’ensemble de développement le long du canal de l’Ourcq et de la RN3 jusqu’à Bondy, en passant par Romainville, Noisy-le-Sec et Bobigny, où l’EPF a plu-sieurs projets en cours. Depuis sa création en 2007, l’EPF a déjà engagé 500 millions d’euros sur cinq ans pour racheter environ 500 hectares de terrains. À terme, ce sont près de 20 000 logements et plus de 1 million de mètres car-

rés dédiés à l’activité économique qui pourront être construits. Un bilan qui va au-delà des prévisions. Fondé pour pallier la pénurie de foncier en Île-de-France et contri-buer à l’aménagement du territoire, l’EPF consacre 65 % de ses moyens au logement et 35 % au développe-ment économique. Les terrains sont achetés pour le compte des com-munes, puis, si nécessaire, requa-lifiés et dépollués dans une logique de développement durable, avant d’être revendus « prêts à l’emploi » aux constructeurs, qui s’engagent à créer au moins 30 % de logements sociaux. l

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Du 20 mars au 6 maiVoyages dans les espaces naturels d’Île-de-France.Une exposition sur les murs du conseil régional, 35, boulevard des Invalides, Paris 7e.

Jusqu’au 5 avril Onzième édition du concours international de poésie en langue française, ouvert aux lycéens et aux étudiants. Un prix spécifique est décerné pour l’Île-de-France. Plus d’informations sur le site www.poesie-en-liberte.fr.

Du 6 au 9 avril Les états généraux de la formation. La matinée du 9 avril est consacrée à un colloque sur l’orientation organisé par le conseil économique et social régional.Au conseil régional, 57, rue de Babylone, Paris 7e.

Du 7 au 9 avril Salon de la nouvelle ville, organisé par l’Association des maires d’Île-de-France, au Parc floral de Vincennes.

le 6 avril à 11 h 30Dialoguez avec Jean-Paul Huchon, président du conseil régional d’Île-de-France.Chat vidéo sur le site Internet www.iledefrance.fr

établissement public foncier (epf) d’Île-de-france

Déjà 500 hectares de terrains acquis

À Pantin (93), cette zone de fret cèdera la place à un écoquartier.

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Aux petits soins des chercheursLa Région a lancé de nombreux chantiers dans les universités pour améliorer les conditions de travail des étudiants et des chercheurs : la maison des langues sur le campus de Paris X-Nanterre, un bâtiment de 8 000 mètres carrés dédié à l’enseignement et à la recherche ; une bibliothèque de 300 places sur le site de l’Illustration, à Bobigny (93) ; le pôle langues et civilisations sur la Zac Tolbiac, à Paris (13e) avec des locaux d’enseignement et une bibliothèque comprenant 925 places et 2,5 millions d’ouvrages, rattachée à quatre universités et à huit établissements l

étudier la santé des riverains des aéroportsLes Franciliens vivant près des aéroports réagissent-ils davantage à la pollution de ces zones que les populations citadines à la pollution urbaine ? C’est la question à laquelle doit répondre une étude lancée par la Région. Six groupes de personnes sont recrutés dans des zones géographiques différentes. Objectif : mettre en relation l’indicateur de pollution avec des indicateurs sanitaires comme l’asthme et les anomalies cardio-vasculaires. l

Quatre tramways en chantierPour le futur tramway Saint-Denis-Garges-Sarcelles, les travaux préparatoires sont en cours : aménagement de la voirie, déviation des réseaux de gaz, d’électricité et d’eau… Les travaux ont également commencé pour le prolongement du T1 (Noisy-le-Sec-Saint-Denis) vers Asnières-Gennevilliers. Même chose pour le T3 (Pont de Garigliano-Porte d’Ivry) qui sera prolongé vers la Porte de la Chapelle. Quant au chantier de prolongement du T2 (Issy-La Défense) vers Bezons, sa mise en œuvre va être lancée dans les Hauts-de-Seine pour se poursuivre dans le Val-d’Oise. l

Les marchandises prennent l’eau !Sur les 31 millions de tonnes de marchandises acheminées chaque année vers Paris, seuls 2,5 millions le sont par bateau. Avec l’aide de la Région, le Port autonome de Paris réalise une étude avec une grande enseigne de bricolage et de décoration qui souhaite réduire ses « kilomètres camion ». Si les résultats sont concluants, cette enseigne devrait relocaliser ses entrepôts et reporter une partie de son transport de marchandises sur la voie fluviale, avec une réduction significative des gaz à effet de serre. l

FAITS ET GESTES4 FAITS ET GESTES 5

Actuellement, êtes-vous heureux ou pas de vivre en île-de-France ?

Diriez-vous qu’en ce moment, l’activité économique en île-de-France est…

Là où vous vivez en île-de-France, est-ce que les relations entre les gens sont…

Actuellement, là où vous vivez en Ile-de-France, diriez-vous que les inégalités sociales sont…

En Ile-de-France, pensez-vous qu’un jeune puisse trouver un premier emploi…

Le bonheur de vivre en Île-de-France reste à un niveau élevé.

85 % des Franciliens se décla-rent heureux de vivre dans leur région, les résidents de Paris intra-muros et des Yvelines étant les plus nombreux à se déclarer « très heureux » (res-pectivement 43 % et 42 %). Les relations entre les gens sont jugées bonnes par 83 % des Franciliens, en particulier par les seniors (21 % les considèrent « très bonnes », contre 8 % seu-lement des moins de 25 ans). La qualité de l’environnement est perçue bien plus favorable-ment que lors de la dernière mesure en octobre 2008. 69 % des Franciliens en sont satisfaits (+ 11 points en quatre mois), le score le plus élevé jamais enre-gistré (84 % de satisfaction dans les Yvelines, 74 % en Seine-et-Marne).

La perception du climat éco-nomique poursuit sa chute. L’activité économique n’est jugée dynamique que par 52 % des habitants (- 4 points depuis janvier). C’est le plus faible score enregistré. Seuls les artisans, les commerçants et les chefs d’en-treprise affichent un sursaut d’optimisme (53 % considèrent cette activité dynamique, + 10 points depuis janvier). Enfin, le problème du loge-ment est toujours largement dénoncé. 88 % des habitants estiment difficile de se loger en Île-de-France, la proche ban-lieue étant particulièrement touchée (95 % des habitants de Seine-Saint-Denis partagent cette opinion, contre 81 % des Seine-et-Marnais, par exemple, pour lesquels la crise du loge-ment est la moins prégnante).Bruno JeanBart, DireCteur

Des étuDes poLitiques, opinionWay

Le bonheur de vivre

Le logement

Le climat économique

La qualité de l’environnement

La qualité des relations entre les gens

Les Franciliens font face, malgré la criseActuellement, êtes-vous heureux ou non de vivre en île-de-France ?

à votre avis, trouve-t-on un logement…

Diriez-vous que, en ce moment, l’activité économique en île-de-France est…

Êtes-vous satisfait ou non de la qualité de l’environnement ?

Là où vous vivez en île-de-France, est-ce que les relations entre les gens sont… ?

sondage réalisé par téléphone pour « Île-de-france » du 3 au 7 féVrier 2009 sur un échantillon de 902 personnes, représentatif de la population francilienne âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des Quotas.

bArOmèTrE Ce que pensent Les FranCiLiens

Très heureux

Assez heureux

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Pas du tout heureux

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Très facilement

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Assez difficilement

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mobiLisAtioN h un hiver rigoureux, et les Franciliens redécouvrent la galère des sans-abri. une canicule, et voilà les pouvoirs publics s’inquiètant de l’état de nos maisons de retraite… Trop souvent, la solidarité est une affaire de météo. Variable. De

quoi exaspérer les acteurs de terrain. Dévoilé le 3 février dernier, le rapport sur le mal-logement de la Fondation abbé-Pierre rompt avec le politiquement correct : « L’indignation collective est certes légitime, mais la compassion saisonnière

marque ses limites quand on sait que plus de 350 personnes sans abri sont mortes dans la rue en 2008, et parfois autant lors des mois d’été que lorsque le temps est moins clément. » logement des sans-abri, prise en charge du handicap, accompagnement des personnes âgées dépendantes, hébergement de femmes victimes de violences : partout, les associations et les professionnels réclament plus de places dans des structures adaptées. une demande qui se heurte à la rareté du foncier et au prix des terrains. en bout de chaîne, les familles, souvent désorientées, constatent les inégalités sociales et territoriales.

Personnes âgées, handicapés, petite enfance, sans-abri

En Île-de-France, il faut davantage d’hébergements pour les personnes âgées, de lieux d’accueil pour les sans-abri, de structures prenant en charge les personnes handicapées. Mais ces besoins se heurtent souvent... au prix du foncier. Pour rattraper le retard, la Région apporte sa pierre à l’édifice.

La résidence Les Solemnes, à Savigny-le-Temple (77), est entièrement dédiée aux malades d’Alzheimer. La prise en charge de la dépendance souffre encore d’inégalités géographiques.

Les solidarités en quête de places

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Les saisons cycloniques des quatre dernières années ont été très meurtrières pour la Caraïbe, et notamment pour la région de Gonaïves, la plus exposée d’Haïti. Outre l’aide d’urgence, la Région engage, avec ses partenaires, un vaste programme pour protéger la ville.

RECoNstRuCtioN h « La ville est traumatisée », confie Gary Dupiton, ingénieur en planification et consul-tant pour la mairie de Gonaïves, au nord-ouest d’Haïti. « L’année dernière, après la tempête Hanna, nous avons reçu plus de 20 millions de mètres cubes de boue dévalant de la montagne et de la rivière Quinte » ajoute-t-il. Gonaïves, quatrième ville d’Haïti, peuplée de près de 400 000 habitants, vit dans l’urgence. « À l’approche de la saison cyclo-nique, c’est déjà la course. La probabilité pour qu’une autre tempête se déclare est de 30 % », poursuit Gary Dupiton. Depuis 2004, la Région Île-de-France mène plusieurs actions en faveur de sa reconstruc-tion. elle a d’abord voté une aide d’urgence desti-née aux 200 000 personnes sinistrées de Gonaïves et des localités du nord-ouest du département de

l’artibonite. Puis elle a participé à la mise en place d’un bureau de planification urbaine et à une étude hydrologique des bassins versants qui dominent la ville. « Il s’agissait de comprendre pourquoi, en quelques heures, la ville était envahie par les eaux, provoquant la mort de 3 000 personnes », explique Joseph Tréhel, conseiller régional chargé d’Haïti et initiateur de cette coopération avec le pays.

Premier plan d’urbanismeaprès les tempêtes de 2008, le Comité Gonaïves1 veut accélérer la mise en œuvre du plan local d’ur-banisme (Plu), le tout premier en Haïti. Il préco-nise l’interdiction de construire en zone inondable. les zones surélevées accueilleront de nouveaux quartiers et des infrastructures vitales. Des ser-vices techniques rattachés à la mairie seront for-més à la maîtrise du plan d’urbanisme. Il s’agit de tirer les leçons du passé. l isAbELLE CHouFFEt

1. le Comité Gonaïves, présidé par Joseph Tréhel, rassemble des collectivités locales, des entreprises, des services de l’état, des organisations non gouvernementales et des organismes de développement et de formation.

HAïti Plan d’alerte, assainissement, nouveaux quartiers

Sauver la ville de Gonaïves des eaux

« Quand je parle de Paris, j’ai la chair de poule »Julie Dariany vient d’une famille animée par le goût de l’aventure. Ses frères aînés étaient pour l’angle-terre lorsque la jeune fille passe son bac puis, fait son service militaire à l’époque du shah. elle quitte l’Iran en juin 1980 et décroche une maîtrise de biochimie à Jussieu. « Les Iraniens s’intègrent facilement dans la culture européenne et je n’ai pas souffert de racisme. La seule chose qui m’a frap-pée par rapport à Téhéran, c’est qu’ici les femmes et les hommes s’embrassent dans la rue. Cette faculté d’adaptation vient de notre Perse anté-islamique à l’époque des Zoroastriens, une philo-sophie bouddhiste qui nous enseigne comment vivre. » au fil des années, Julie adopte Paris, qu’elle aime pour sa diversité culturelle. « Quand je retourne en Iran et que je parle de Paris, j’ai la chair de poule. » l

Madagascar plongée dans la crise Madagascar traverse une crise politique particulièrement grave. cette situation dramatique mobilise la diplomatie internationale qui tente de trouver une issue. la région Île-de-France suit ces événements avec la plus grande attention. depuis 1989, elle apporte son soutien à la commune urbaine d’antananarivo. c’est l’une des plus anciennes initiatives de coopération décentralisée impulsées par le conseil régional. ce partenariat a permis notamment de mener des actions communes pour le développement des transports et l’émergence du tourisme solidaire.

Banque des villes c’est le 23 mai que le projet « Banque des villes » sera présenté, lors du prochain conseil d’administration du réseau mondial Metropolis, à Moscou. sorte de fonds mondial du développement urbain, ce projet vise à créer un instrument financier innovant conçu par et pour les collectivités locales. il s’agit de faciliter l’accès au crédit pour le financement des infrastructures dans les pays du sud.

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à Gonaïves, des habitats se sont installés sur des zones inondables ou des lieux d’évacuation d’eau. Le plan d’urbanisme, initié par la Région, préconise l’interdiction de ces sites trop exposés aux intempéries.

JuLiE DARiANy(iranienne), biochimiste dans un laboratoire à paris, vit à courbevoie (92).

« La Corée se savoure à petites gorgées »C’est à la faveur d’un nouveau poste, créé en 1998, au sein de la Société générale dans le domaine du finan-cement aux exportations qu’agnès s’est expatriée à Séoul, en 2005. un pays prometteur dans son activité. au début, elle est frappée par l’ab-sence de dépaysement. « La Corée n’a rien à voir avec les clichés sur l’Asie du Sud-Est et Séoul est bien plus améri-canisé que Tokyo. Ce pays se savoure à petites gorgées et l’addiction se déve-loppe lentement. » Il faut du temps pour découvrir les « montagnettes » qui ponctuent la ville, les palais aux couleurs intenses, la cuisine variée. « Les Coréens sont curieux des étran-gers et la France conserve une image attractive. » et, dans la campagne, la couleur des rizières change de mois en mois… un émerveillement. lh http://agnesseoul.blog.lemonde.fr/

AgNès JoLy,47 ans, a résidé au vésinet (78), puis au pecq (78), avant de s’expatrier à séoul, en corée du sud.

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aujourd’hui, plus de 700 000 personnes, en Île-de-France, ont plus de 75 ans. Si le maintien à domicile reste une priorité, il n’est pas toujours possible. et c’est là que commence un véritable parcours du combattant : trouver un établissement confortable, si possible médicalisé, pas trop éloigné et financièrement abordable… à première vue, tout semble possible. avec 112 places en maisons de retraite ou en foyers-logements pour 1 000 habitants, l’Île-de-France n’est-elle pas mieux lotie que bon nombre de régions françaises ? Mais derrière la statistique, la réalité est plus cruelle. le nombre de places est cinq fois moins important dans Paris qu’en Seine-et-Marne. et la rareté a un coût qui va se répercuter sur le prix de séjour. les tarifs d’hébergement peuvent atteindre 300 euros par jour dans certains établissements de la capitale !

Défi démographique

Pourtant prévisible, le défi démographique nous interroge sur notre capacité à garantir la prise en charge du grand âge et de ses maladies. la question se posera avec plus de force encore dans les années à venir. le nombre des plus de 75 ans doublera dans notre région d’ici à 2030. Plus de 120 000 Franciliens seront alors concernés par la dépendance. Selon l’Observatoire régional de la santé, tous les départements ne seront pas logés à la même enseigne : ainsi, le nombre de personnes âgées dépendantes pourrait décroître dans les arrondissements parisiens. Situation inverse en grande couronne, qui enregistrera dans les dix ans qui viennent une augmentation de 88 % de sa population dépendante. Pour faire face, il faudra prévoir entre 56 000 et 76 000 places médicalisées supplémentaires et doubler l’offre à domicile… en choisissant de financer en partie ces structures d’hébergement, la Région Île-de-France apparaît comme un maillon essentiel dans la chaîne de solidarité. entre 2004 et 2008, elle a apporté son soutien à 48 centres d’accueil de jour pouvant

petite enfance | crèches et haltes-garderies |

recevoir des personnes âgées en perte d’autonomie. Durant la même période, 96 résidences composées de petits appartements et de services collectifs ont été financées. et 241 établissements médicalisés pour personnes âgées ont bénéficié d’une aide régionale, dont la première maison médicalisée spécialement dédiée aux malades d’alzheimer en Île-de-France qui a ouvert ses portes en 2004, à Savigny-le-Temple (77). en 2009, d’autres projets verront le jour, par exemple à Courbevoie (92) et à Mantes-la-Jolie (78).

Disparités territoriales

la dépendance n’est pas la seule préoccupation des familles. Trouver une place dans une crèche, dénicher une structure pour une personne handicapée sont des défis tout aussi difficiles à relever. Faute de places dans des établissements adaptés en France, plus de 3 500 enfants et adultes autistes sont contraints d’aller en Belgique ! là encore, le conseil régional s’engage, consacrant ces quatre dernières années 8,7 millions d’euros pour des centres accueillant des enfants, des adolescents ou des adultes autistes. un choix qui intervient au moment où la société, et notamment le corps médical, porte un nouveau regard sur ce handicap.D’autres pans de la solidarité sont malmenés, presque en friche. C’est le cas des gens du voyage qui séjournent ou transitent en Île-de-France. Ils sont près de 50 000. Beaucoup sont confrontés à une réelle pénurie de places dans des aires d’accueil et de grand passage. Malgré les incitations régionales qui permettent de financer toute place nouvelle à hauteur de 10 000 euros, les objectifs fixés par les schémas départementaux sont rarement atteints… en tête de peloton, les départements de la grande couronne ont, au mieux, rempli 40 % de leurs obligations chiffrées.autre population en quête de reconnaissance : les Roms migrants. Ils sont près de 2 700, regroupés sur 31 « lieux de vie » dans tous les départements franciliens, hors les Hauts-de-Seine. Des bidonvilles en réalité, dont l’éradication nécessite des moyens financiers et de la détermination politique. entre 2005 et 2008, les opérations menées à bien se comptent sur les doigts d’une main. Preuve que toutes les solidarités ne sont pas logées à la même enseigne. Certaines peinent encore à se frayer un chemin et à trouver leur juste place. l DossiER RéALisé pAR piERRE CHApDELAiNE

à Aubervilliers (93), des familles roms ont été relogées. En échange, elles s’engagent à scolariser leurs enfants.

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en finançant des structures d’hébergement, la région est devenue un maillon essentiel de la chaîne de solidarité, aidant concrètement les familles.

La Région a permis la création de 2 447 berceaux en quatre ansElle ouvrira ses portes avant l’été. Gérée par l’Institut de l’éducation et des pratiques citoyennes, la crèche d’insertion de Bezons (95) réservera 70 % de ses places à des parents qui sont dans une démarche de retour

à l’emploi, à l’instar de ce qui se fait déjà à Argenteuil (95), Antony (92) et Bagneux (92). L’Île-de-France offre 110 662 places en crèches collectives, parentales, familiales et dans les haltes-garderies.

Ces quatre dernières années, la Région a financé 79 structures collectives pour les enfants de moins de 3 ans. Une cinquantaine se trouvent dans les Yvelines, l’Essonne, le Val-d’Oise, en Seine-

Saint-Denis et en Seine-et-Marne. Ici, les capacités d’accueil sont inférieures à la moyenne nationale et les difficultés rencontrées par les familles pour la garde des enfants encore plus grandes.

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La crèche Les Lucioles d’Argenteuil (95) réserve 70 % de ses places à des familles en parcours d’insertion.

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h places Face au manque de places dans les structures d’accueil et d’hébergement, la Région est concernée. Notre intervention permet d’accélérer la réalisation des projets et de corriger les inégalités au sein même de l’Île-de-France. Ainsi, en quatre ans, la Région a consacré 20 millions d’euros en faveur des centres d’hébergement pour les personnes sans abri, avec une montée en puissance en 2008.

h innovation Pour soutenir les personnes en difficulté, l’intervention du conseil régional est de deux ordres. Nous sommes aux côtés des associations pour encourager leur dynamisme. Nous le faisons dans le cadre de notre politique de lutte contre les exclusions. Ce soutien aux acteurs de terrain, nous l’apportons aussi en direction de l’économie sociale et solidaire qui permet de créer des emplois utiles socialement ou sur le plan environnemental. Enfin, nous mettons en place des dispositifs qui s’adressent directement aux familles et aux personnes. C’est le cas, par exemple, du chèque Api Mom’ qui est une aide d’urgence pour les mères élevant seules leurs enfants. Il faut prendre en compte les nouvelles formes de précarité. Et, pour cela, il faut sans cesse innover.

h engageMent citoyen Nous devons être exigeants. Il faut humaniser les structures d’accueil. Lorsque nous apportons notre soutien à un projet, nous le faisons en y mettant nos conditions sociales et environnementales. La réalisation technique des projets doit pouvoir s’adresser à des entreprises ou à des associations d’insertion. Et en privilégiant l’environnement, nous mettons en œuvre notre exigence de qualité. Nous voulons la même qualité pour tous. En agissant de la sorte, nous voulons que la Région soit une institution citoyenne et exemplaire.

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« Nous devons sans cesse innover »

FRANCiNE bAvAy | vice-présidente chargée du développement social, de l’économie solidaire, de la santé et des handicaps

L’institut médico-éducatif (IME) Cour de Venise a ouvert ses portes au cœur du Paris historique. Il accueille 22 jeunes autistes.

RECoNNAissANCE h Marine a 14 ans. Depuis le mois d’avril, l’adolescente est interne. une semaine sur quatre. un événement pour elle et sa famille. Marine est autiste. et elle est prête à franchir cette étape. « Elle est déjà partie en colonie de vacances, annonce Philippe, son père. Au départ, c’était dur, car elle n’avait plus de repères. Maintenant, ça va. Aujourd’hui, l’internat, c’est une attente de toute la famille. C’est nécessaire pour que Marine gagne un peu d’autonomie. Et c’est important pour sa sœur et son frère. Marine demande beau-coup d’attention. Pouvoir faire des choses sans Marine, comme jouer à un jeu de société, oui, on en a besoin. » Pour toute la famille, l’internat, c’est une respiration indispensable. Mais avant de trouver cette issue, il a fallu attendre, beaucoup chercher. « Longtemps, la seule solution, c’était l’hôpital psychiatrique de jour. Marine avait ses repères. Mais il n’y avait pas de vrai projet éducatif. On attend que l’enfant exprime son désir… Et avec Marine, on peut attendre ! » en septembre dernier, l’institut médico-éducatif Cour de Venise a ouvert ses portes, proposant de nouveaux modèles d’éducation et de com-munication. en plein Paris, à deux pas de la place des Vosges, le lieu est surprenant :

600 mètres carrés loués par l’association autisme 75 Île-de-France à la société HlM Sageco qui a restauré cet espace en lui gar-dant son âme. une vingtaine d’adolescents sont ici. Ils ont été directement admis sur dossier. Ce n’est pas un détail. « Dans beaucoup d’en-droits, on n’obtient une place qu’après une période d’observation, regrette Philippe. On a l’impression que votre enfant va entrer dans une grande école. Pour nous, c’est terrible, c’est beaucoup de stress. Trouver une place dans un IME, c’est déjà tellement difficile. »

Les barrières tombentla création d’un institut médico-éduca-tif au cœur du Paris historique n’est pas anodine. Pour que le projet voie le jour, tout le monde a joué le jeu, la société HlM, la Région qui a subventionné les travaux d’aménagement, la Ville de Paris et de nombreuses fondations et entre-prises. une mobilisation qui illustre aussi une prise de conscience. le regard sur l’autisme change. Petit à petit, la société française n’est plus dans la négation de ce handicap. Fini les discours visant à culpabiliser les parents, et notamment les mères. « Il y a encore cinq ans, le diagnostic était rarement posé par les médecins, rap-pelle Philippe Jospin, président d’autisme 75 Île-de-France. Le corps médical a fini par bouger. Les familles ont fait tomber les barrières. » l piERRE CHApDELAiNE

REpoRtAgE Handicap mental

Droit de cité pour les autistes

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L’IME Cour de Venise, à Paris, est l’une des rares structures à proposer un internat. Une semaine sur quatre, Marine, 14 ans, dormira sur place. Un apprentissage en douceur de l’autonomie.

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3 sans domicile fixe sur 10 sont des

salariés, le plus souvent confrontés à la précarité de l’emploi et au manque de logements sociaux.

221 établissements d’aide par le

travail existent en Île-de-France. Ils permettent à des adultes handicapés d’exercer une activité professionnelle.

275 %, c’est l’augmentation des moyens que la Région a consacré au dispositif d’accueil et d’hébergement des femmes en difficulté entre 2004 et 2007.

459 places sont destinées

à l’hébergement de femmes victimes de violences. Insuffisant, disent les associations, qui estiment qu’il en faudrait une cinquantaine de plus. Pour combler ce déficit de places, le conseil régional prend à sa charge 30 % de l’acquisition d’un bien immobilier et peut financer jusqu’à 40 % des travaux de rénovation.

492 services de soutien

à domicile existent en Île-de-France. Ils permettent d’apporter aux personnes âgées une assistance pour les actes quotidiens de la vie.

Le Guide des lieux d’accueil pour personnes en difficulté 2008–2009 recense les lieux d’accueil, d’hébergement et d’accès aux soins. Il est édité par l’Observatoire régional de santé (01 44 42 64 77) et peut être aussi obtenu auprès de la préfecture de la région au 01 44 42 61 45, et du conseil régional au 01 53 85 72 62. Disponibles aussi, le Guide des établissements pour personnes âgées et celui sur les structures pour les personnes en situation de handicap.

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vu Et AppRouvépAR vous

“ Les raisons économiques ne sont plus aujourd’hui les seuls atouts de la colocation : les colocataires gagnent en moyenne 30 % de surface. De leur côté, les agences immobilières sont de moins en moins réfractaires, même si la plupart des colocations se font de particulier à particulier, et grâce à Internet. ” FRéDéRiC DE BouRguEt, FoNDAtEuR Du sitE CoLoCAtioN.FR©

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La colocation attire de plus en plus de Franciliens, confron-tés au problème du logement. Ce mode de vie ne concerne plus seulement les étudiants, mais aussi les jeunes actifs qui ne veulent pas vivre seuls, et qui bénéficient ainsi de plus d’espace de vie.

pARtAgE h « On vit les portes ouvertes, sans aucun problème d’intimité. » djénébou, étudiante malienne de 30 ans, vit dans l’appartement de Jacqueline, 87 ans, à Maisons-Laffitte (78). ce couple improbable s’est trouvé grâce à l’asso-ciation Le Pari solidaire, qui met en relation des jeunes et des personnes âgées pour des coloca-tions intergénérationnelles. entre elles, pas de questions d’argent : djénébou ne paye pas de loyer pour sa chambre, mais tient compagnie à Jacqueline six soirs par semaine et un week-end sur deux. « ça me rassure de savoir qu’elle dort ici », explique Jacqueline, qui en est déjà à son troisième colocataire. Les deux complices dînent ensemble, « mais chacune fait sa popotte », utili-sent de concert le logiciel de généalogie, la passion de Jacqueline, et discutent le soir devant la télé. « On partage tout » résume Jacqueline. djénébou, de son côté, n’aime pas vivre seule, a l’expérience

des personnes âgées et tolère bien « les petites habitudes » de Jacqueline. La colocation, plus répandue dans d’autres pays européens comme l’angleterre ou l’allemagne, gagne en popularité en France, et notamment en Île-de-France. Plus de 25 % des 25-34 ans et 19 % des 35-44 ans vivent ou ont vécu en colocation. Près d’un quart de ces colocations se situent en Île-de-France.

Un mode de vie à part entièreLes crises de l’immobilier et du pouvoir d’achat ne sont pas seules en cause. estelle, 31 ans, assistante de direction, en est à sa troisième colocation. Lors de son dernier « recrutement », elle a remarqué que de jeunes actifs ou des parents divorcés veulent aussi tenter l’expérience. c’est une graphiste qui a remporté la chambre ; elles se partagent le loyer de 1 100 euros. Règle n° 1 : se mettre d’accord pour les courses, le ménage, le téléphone, les copains, l’inti-mité… « Cela s’est toujours bien passé ! », témoigne estelle. seulement, un gros salaire ou une ins-tallation en couple pourraient la détourner de la colocation. « Cela force à s’adapter à l’autre, et on rencontre du monde ! Finalement, on y vient pour des raisons économiques, et on continue parce que c’est un mode de vie à part entière. » l JuLiE véDiE

LogEmENt Face à la crise de l’immobilier

La colocation de plus en plus populaire

Pour en savoir Plus www.colocation.fr : annonces, conseils, organisation des Jeudis de la colocation. Association Le Pari solidaire, 15, rue de Senlis, 75017 Paris. Tél. : 01 42 27 06 20 ou 01 42 27 06 50. www.leparisolidaire.com

à lire La Colocation, mode d’emploi pratique et juridique, éditions Vuibert.

HDepuis quatre mois, Jacqueline et Djénébou partagent cuisine, salle de bains, repas et beaucoup de complicité.

Un lieu | Le Glazart, à Paris (19e)Ce lieu artistique underground, créé il y a dix-sept ans dans une ancienne gare routière, se sentait un peu à l’étroit. Après six mois de travaux, le Glazart a rouvert ses portes en janvier, avec une surface doublée qui peut désormais accueillir 570 personnes. L’esthétique du lieu et la scénographie ont été modernisées. La scène a été déplacée et rehaussée, et le nouveau système de sonorisation place le spectateur au cœur des concerts et des soirées. Le Glazart propose aussi une salle de projection et des espaces d’exposition.h Le Glazart, 7-15, avenue de la Porte-de-la-Villette, 75019 Paris. Tél. : 01 40 36 55 65. www.glazart.com

Capteurs sur le toit du lycée Maximilien-Perret, à Alfortville (94).

En 2008, 16 000 paniers ont été vendus dans 12 gares franciliennes.

La nouvelle salle de concert du Glazart.

ThéâTre jeune public

et moi alors ?Théâtre, marionnettes, chant, contes et danse, mais aussi des expositions et des ateliers… Une sélection de spectacles poétiques et intelligents, conçus pour chaque âge de l’enfance, de 18 mois à 15 ans.h Du 24 avril au 17 mai 2009Théâtre Gérard-Philipe, 59, boulevard Jules-Guesde, 93200 Saint-Denis. Renseignements : 01 48 13 70 10www.theatregerardphilipe.com

SpecTacle équeSTre

la voie de l’écuyer opus 2009Sous la baguette de Bartabas, l’Académie du spectacle équestre propose sa nouvelle représentation : carrousel et sauts d’école, escrime montée et improvisations variées. À voir en famille !h Jusqu’au 12 juillet 2009Académie du spectacle équestre de Versailles, Grande Écurie du château, 1, avenue Rockfeller, 78000 VersaillesRenseignements : 08 92 68 18 91 - www.acadequestre.fr

aTelierS jeune public

initiation créative à la verrerie de soisyUnique en Île-de-France, la verrerie d’art de Soisy est un lieu idéal pour une sortie en famille. Lors d’ateliers, les enfants peuvent découvrir les métiers du verre et réalisent leur propre création.h Du 14 au 24 avril 2009, ateliers le matin ou l’après-midi.Verrerie d’art, Le moulin des Noues, 91840 Soisy-sur-ÉcoleRenseignements : 01 64 98 00 03 - www.verrerie-soisy.fr

Mode

sonia rykiel, « exhibition »Cela fait quarante ans qu’elle agite la mode mondiale, avec toujours une longueur d’avance ! Sonia Rykiel a inventé les ourlets non finis, les coutures visibles… et un style. Cette exposition mêle vêtements, photographies de mode et vidéos de défilés.h Jusqu’au 19 avril 2009Les Arts décoratifs, 107, rue de Rivoli, 75001 Paris. Renseignements : 01 44 55 57 50 www.lesartsdecoratifs.fr

cinéMa

Festival international des très courtsFiction, expérimental, documentaire, animation…Pour sa 11e édition, ce festival, qui se déroule simultanément dans 80 villes de France et de 15 autres pays, met en compétition des très courts métrages (moins de trois minutes). h Les 24, 25 et 26 avril 2009. Espace Jean-Vilar, à Arcueil (94), Pépinière

du Point du jour (projections sous un dôme), à Verdelot (77), et Forum des images, à Paris (1er). Renseignements : 01 43 49 62 46 – www.trescourt.com

les mots pour le direpAR FRANçois tAiLLANDiER

Les enquêtes se suivent et ne se res-semblent pas toujours, mais l’inquiétude est là : dans une société imprégnée de musiques et d’images, les livres, la lan-gue, les mots perdraient de leur attrait auprès des jeunes comme des moins jeunes. Voire ! Sait-on par exemple que 100 expressions à sauver de Bernard Pivot a été un des principaux best-sellers de l’année 2008 ? Un signe parmi d’autres que la bataille n’est pas perdue. Et c’est une bataille décisive. Car ce que l’on sait à coup sûr, c’est que quiconque manque de « mots pour le dire » connaît la solitude,

la souffrance et la tentation de la violence. Les mots nous libè-rent et nous apai-sent. « Les mots savent de nous ce que nous ignorons d’eux », disait le poète René Char. Oui, chaque nou-veau mot appris

nous dévoile un peu du réel et de nous-même, nous rend un peu moins étranger à ce qui nous entoure. N’y aurait-il pas alors une initiative à prendre ? On a bien instauré la journée de l’Internet ou celle du vélo ! On pourrait imaginer une journée des mots. On les accueillerait tous, sans préjugés : les mots anciens et oubliés, ceux à la mode. Les mots du français d’ici, et ceux du français d’ailleurs. Car chaque langue a des nuances qu’une autre ne connaît pas. Ces entités nées au carre-four d’un son, de signes écrits et d’une définition de dictionnaire ont tout à nous dire. Cela vaut la peine de les écouter. l

« Quiconque “manque de mots pour le dire” connaît la solitude, la souffrance et la tentation de la violence. »

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Nouvel appel à projets pour PM’upFace au succès du concours PM’up en 2008, un appel à projets est en cours pour 2009. Réservé aux PME-PMI franciliennes innovantes, PM’up permet aux lauréats de bénéficier d’un appui sur mesure accompagné d’une aide financière. En 2008, 180 PME-PMI franciliennes innovantes (sur 338 candidats) ont remporté le concours. Pour répondre à l’appel à projets avant le 30 avril : www.iledefrance.fr/pm-up (e-mail : [email protected]. l

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2009, Année mondiale de l’astronomie

Expositions dans le Parc aux étoiles de Triel-sur-Seine (78), animations pour les élèves de primaire à Bray-sur-Seine (77), séances de planétarium au musée de l’Air et de l’Espace du Bourget (93)… Autant d’événements célébrant l’Année mondiale de l’astronomie à l’initiative des Nations unies et de l’Unesco. www.astronomy2009.fr l

Une idée | Faire le plein de fruits et de légumes en attendant le trainDepuis 2007, certains usagers du Transilien ont la chance de trouver dans leur gare des maraîchers, un jour par semaine de 16 h 30 à 19 h 30. Un partenariat entre les chambres d’agriculture Île-de-France et Seine-et-Marne et la SNCF a permis d’étendre le réseau à 12 gares : Tournan, Gretz-Armainvilliers (77), La Celle-Saint-Cloud, Versailles-Montreuil, Mantes-la-Jolie, La Verrière, Plaisir-Grignon (78), Puteaux, Suresnes (92), Neuville Université, Cergy-le-Haut et Sarcelles-Saint-Brice (95). Face au succès, le dispositif concernera environ 20 nouvelles gares dès le mois de mai. h www.ile-de-france.chambagri.fr©

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Un objet | Le panneau solaireLes panneaux solaires fleurissent en Île-de-France. Particuliers, entreprises, immeubles de logements sociaux… Tout le monde s’y met. L’Arene Île-de-France estime à 675 000 kWh la production des panneaux solaires. C’est l’équivalent de la consommation électrique d’environ 600 Franciliens. La Région propose d’ailleurs une aide directe aux particuliers. Entre septembre 2006 et janvier 2009, environ 200 foyers franciliens ont ainsi été soutenus pour installer des panneaux solaires. Le particulier ou l’organisme peut consommer cette électricité verte ou la revendre à EDF pour 0,60 euro par kWh produit.h www.iledefrance.fr, rubrique « Environnement »

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histoire12 entretien

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Entre le mois de mars et le mois de mai 1871, pendant 72 jours, la population parisienne se révolta contre le pou-voir en place. Cette insurrection contre le gouvernement issu de l’Assemblée nationale s’est étendue au-delà des frontières de la capitale.

CommuNARDs Et vERsAiLLAis h Quand éclate la révolte, le 18 mars 1871, les Parisiens n’en peuvent plus. Depuis plusieurs mois, les Prussiens font le siège de Paris. Le gouvernement d’Adolphe thiers, qui a conclu un traité de paix avec la Prusse, décide de récupérer les canons postés sur la butte Montmar-tre. La population parisienne, considérant que ces canons qu’elle a payés lui appartiennent, se révolte. thiers et l’armée régulière préfèrent se replier à Ver-sailles. Commence alors pour Paris une parenthèse démocratique sans précédent, pendant laquelle les habitants gèrent leur ville, tout en menant des com-bats contre les Versaillais. Au départ strictement parisienne, la Commune ne tarde pas à déborder des frontières de la ville. Les insurgés occupent les différents forts autour de Paris : Vanves, Montrouge,

Vitry, issy… Des villes comme neuilly et Levallois tombent dans l’escarcelle de la Garde nationale dirigée par les communards. ivry, Vitry, Bagneux ou encore saint-Denis sont sympathisantes du mou-vement. Certaines idées et mesures sociales votées par la Commune s’étendent au département de la seine et même au-delà : égalité de salaires entre instituteurs et institutrices, laïcité des hôpitaux et des écoles, interdiction de la garde à vue plus de 24 heures sans la présence d’un juge…

20 000 mortsLes Versaillais s’organisent : l’armée occupe le mont Valérien, et envoie des troupes vers suresnes, Asnières et Colombes début avril. en mai, plusieurs combats particulièrement sauvages se déroulent en banlieue, comme l’attaque de la Grange ory à Bagneux, reprise aux fédérés. entre le 21 et le 29 mai 1871, la répression contre la population est impitoyable, faisant autour de 20 000 morts et met-tant un coup d’arrêt à des avancées sociales sans précédent qui, pour certaines, ne seront appliquées que des décennies plus tard. l juLiE véDiE

iNsuRRECtioN Paris, mais aussi Vanves, Montrouge, neuilly...

La Commune, une histoire francilienne

L’évolution selon Darwinà l’occasion du 200e anniversaire de la naissance de Charles Darwin, un collectif de chercheurs, d’enseignants et d’associations propose des expositions et des colloques sur son œuvre. lh Dans divers lieux à Paris : Centre Georges-Pompidou, lycée Henri-IV, la Sorbonne…Renseignements : www.darwin2009.fr

Bâtisseur du Roi Son nom reste attaché au règne de Louis XIV et à Versailles. Mais l’Île-de-France doit aussi à Jules Hardouin-Mansart le château de Meudon, celui de Marly, le dôme des Invalides, à Paris… Près de 200 œuvres présentées pour la première exposition qui lui est consacrée depuis 1946.h Du 3 avril au 28 juin, musée Carnavalet, 23, rue de Sévigné, 75003 Paris. Renseignements : 01 44 59 58 58. www.carnavalet.paris.fr

Yvelines antiquesLes Gaulois, la conquête romaine, les invasions barbares, l’Empire carolingien… Plus de 350 objets pour comprendre l’histoire du département. h Jusqu’au 30 avril 2009, service archéologique départemental des Yvelines, Le Pas du Lac, 2, rue de Lunca, 78180 Montigny-le-BretonneuxRenseignements : 01 61 37 36 86 - www.culture.yvelines.fr

L’Afrique en noir et blancEntre 1887 et 1892, l’explorateur Louis-Gustave Binger découvre le quotidien des ethnies du Niger au golfe de Guinée. L’exposition retrace son expédition grâce à des photographies du reporter Marcel Monnier.h Du 5 avril au 20 septembre 2009, musée d’art et d’histoire Louis-Senlecq, 31, Grande-Rue, 95290 L’Isle-Adam. Tél. : 01 34 69 45 44 – www.ville-isle-adam.fr

Jeunes en résistanceDans le combat pour la liberté mené par des volontaires, hommes et femmes durant la Seconde Guerre mondiale, les jeunes ont tenu une place de premier plan. Une exposition leur rend hommage.h Du 8 avril au 31 août 2009, musée de la Résistance nationale, Parc Vercors, 88, avenue Marx-Dormoy, 94500 Champigny-sur-Marne. Tél. : 01 48 81 53 78. www.musee-resistance.com

LEs DAtEsCLés

Septembre 1870 Les Prussiens commencent le siège de Paris

18 marS 1871 Début de l’insurrection des Parisiens contre le gouvernement d’Adolphe Thiers

28 marS 1871 Proclamation de la Commune de Paris et installation du conseil de la Commune à l’Hôtel de Ville

4 avril 1871 L’offensive des communards

contre Versailles échoue à Châtillon

25 avril 1871 La Commune décide la réquisition des logements vacants pour y loger les victimes des bombardements

versaillais, qu’elles soient parisiennes ou non.

Du 21 au 29 mai 1871 La Semaine sanglante fait environ 20 000 morts. De nombreux fédérés seront également déportés.

en Savoir pluS • L’Association des amis de la Commune organise expositions et colloques. Elle dispose aussi d’un fonds documentaire. 46, rue des Cinq-Diamants, 75013 Paris. Tél. : 01 45 81 60 54. www.commune1871.org • Nombreuses photos historiques et portraits de communards : www.library.northwestern.edu/spec/siege/landscapes.html

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Le 14 juillet 1943 manifestation de jeunes de Villeneuve-la-Garenne (92).

Dès le 18 mars 1871, le peuple parisien dresse des barricades dans tout Paris, comme ici sur la place de l’Hôtel de Ville.

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Ce sont deux grandes voix de la chanson française, mais surtout deux parcours étonnants, faits de passerelles artis-tiques et culturelles. Issue d’une famille juive marocaine, Sapho est une militante de la paix. Né d’un père kabyle et d’une mère algéroise, Karim Kacel a grandi au Kremlin-Bicêtre (94). Il a été l’un des pre-miers à mettre des mots sur le mal-vivre en banlieue. Rencontre.

IDF : La culture peut-elle réussir là où la diplo-matie et la politique ont échoué ?SApho : La culture, c’est œuvrer sur un temps profond, pas sur un temps d’événement. Au Proche-orient, les gens ne s’ignorent pas les uns les autres. Mais je crois sincèrement que la résolution d’un tel conflit viendra de la décision politique. notre rôle à nous, c’est de faire en sorte qu’on se haïsse moins…KARIm KACEL : Le manque de culture amène à la guerre ! regardez ce qui se passe avec la musique folklorique. Je suis souvent allé au festival de Conflans-sainte-honorine. il y avait là une unicité musicale et culturelle incroyable. C’était très émouvant. on se dit, en voyant ces danses, en écou-tant cette musique commune, que la guerre ne devrait pas être possible.SApho : J’ai fait des concerts à Jéru-salem où, à la fin, des femmes mon-taient sur scène et me disaient, les unes en arabe, « que Dieu te bénisse », les autres en hébreu, « que Dieu te bénisse ». C’était irrésistible, il y avait une tendresse immense qui donnait un espoir fou. Mais il y a aussi des dis-cours politiques de pure propagande qui entraînent les gens à croire à la guerre. Les naïfs sont du côté de ceux qui croient à la guerre, et non du côté de ceux qui militent pour la paix.

IDF : Le conflit récent entre Israël et Gaza a suscité beaucoup d’émotion et de colère. Des manifestations ont eu lieu. Des concerts de soutien ont été organisés. peut-on, en tant qu’artiste, participer à ces initiatives sans prendre le risque d’être instrumentalisé ?SApho : Dans le monde entier, on s’identifie abusivement à tel ou tel camp dans ce conflit. Cette instrumentalisation, on la ressent depuis longtemps, avec des dis-cours bétonnés de deux langues de bois. Je n’ai aucune sympathie

Je veux que tu cries victoire toi qu’on a enfermée / Toi que l’on a voilée, que l’on a dévoilée / Si tu es en péril frère de tout pays / Je donnerai le fil de l’encre que j’écris / C’est peu mais c’est quand même un totem pour qu’on sème / C’est peu mais c’est la peine et je sais où ça mène / Gare guerre gare. Extrait de Gare guerre gare, album “ Universelle ”. Basaata Productions et Frémeaux et associés.

pour le hamas. Quand je chante pour aider en Palestine, je dis aussi la complexité de ma position. KARIm KACEL : La question de l’enga-gement, pour un artiste, est très dif-ficile. oui, on peut être manipulé. notre parole peut être déformée. à nous d’être vigilants, car nous sommes porteurs d’émotions.

IDF : Les engagements qui ont été les vôtres ont-ils nui à votre carrière ?KARIm KACEL : J’ai eu de la chance, je suis arrivé au bon moment… J’ai été étiqueté, au début, premier chanteur beur de la deuxième génération. Je me suis débrouillé pour que cette étiquette tombe. très vite, la relève a suivi. Je ne pouvais pas être le seul ! Du coup, on m’a laissé tranquille. il y a eu même l’effet inverse ! Qu’on ouvre sa gueule, c’est mauvais… Mais quand on la ferme, ce n’est pas bon non plus. on peut sans doute me reprocher une trop grande discrétion…SApho : naturellement, il y a des gens qui détestent que vous éleviez la voix pour protester et vous faire entendre. ils se sentent agressés. J’ai été conspuée par certains qui sont communautaristes, tribaux, et qui ont perdu le sens de la justesse et de

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CULTURES sapho et Karim Kacel, chanteurs

« Notre rôle, c’est de faire en sorte qu’on se haïsse moins »

la justice. Mais je le dirai toujours : non à la tribu, oui à l’homme.

IDF : Vous avez davantage exprimé vos combats au travers de la métaphore et de la richesse de la langue. Est-ce un moyen efficace dans une société qui privilégie les messages plus percutants, voire violents ? KARIm KACEL : J’ai décidé de faire chanteur dans des salles de spec-tacles et pas chanteur à la télé. et pour cinq chanteurs qui passent à la télé, il y en a 500 qui, tous les soirs, prennent leur guitare, chantent du Caussimon, du reggiani, ou leurs propres textes. C’est ce que j’aime faire, depuis vingt-cinq ans. en revendiquant ce travail de dentelle, nous devenons des secrets. SApho : La langue, c’est la chose qui reste, qui fleurit, et qui est universelle. C’est la richesse de la francophonie. Ce sont les hasards heureux du mal-heur, c’est-à-dire de la guerre et de la colonisation. J’ai pris dans la langue française l’insoumission. Mais c’est vrai, Karim et moi, nous ne sommes pas manichéens. C’est comme cela que j’écris. C’est ma résistance. il n’est pas question de simplifier. La vie porte un message complexe. l

ENtREtiEN RéALisé pAR piERRE ChApDELAiNE

« Nous sommes porteurs d’émotions. à nous d’être vigilants. »

DateS1950 Naissance de Sapho à Marrakech

1959Naissance de Karim Kacel à Paris

1977Sapho sort son premier album, “ Le Balayeur du Rex ”

1982Avec son titre Banlieue, Karim Kacel est plébiscité par la critique et le public

1989Karim Kacel reçoit des mains de Léo Ferré le prix Petit Robert du meilleur parolier

1994Sortie de “ El Atlal ”. Sapho chante Oum Kalthoum

1998Sapho se produit à Gaza

2003Pour son album “ Orients ”, créé à Bagdad, Sapho fait appel à l’orchestre de Nazareth composé de musiciens musulmans, juifs et chrétiens

2008Karim Kacel enregistre l’album “ Bluesville ”

2008Sortie du 16e album de Sapho, “ Universelle ”

2009Karim Kacel chante Serge Reggiani.

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Depuis 1998, la Région Île-de-France s’est engagée, sous l’im-pulsion de sa majo-rité de gauche, de façon constante et croissante dans le champ social, même si cette com-pétence ne lui a pas été explicitement conférée par la loi.

Le combat contre les inégalités socia-les ne peut être efficace que s’il s’inscrit dans le cadre d’une lutte puissante contre les disparités territoriales. Or, si la situation dans les huit départements franciliens s’avère très contrastée, tous affichent des carences plus ou moins marquées en équipements et en services sociaux. Aussi le conseil régional intervient-il pour aider à la construction, à la rénova-tion ou à l’équipement de structures d’accueil ou d’hébergement des publics les plus fragiles : personnes en situation de handicap, personnes âgées et publics précaires (femmes en difficulté, sans domicile fixe…). Ainsi en 2008, plus de 1 300 places ont été rénovées ou créées pour accueillir des personnes sans abri, et près de 2 300 places ont été financées dans les structures d’ac-cueil, d’hébergement et de travail protégé des personnes handicapées. L’ob-jectif est clair : favoriser l’autonomie des individus et tout mettre en œuvre afin que les personnes dépendantes bénéficient d’une prise en charge de proximité. une telle ambi-tion suppose un soutien aux opérateurs du secteur (associations ou collectivi-tés locales) en vue de faire émerger une offre de qua-lité correctement répartie sur l’ensemble du territoire régional.Les compétences d’amé-nagement de l’espace et de développement écono-mique du conseil régional n’ont en effet de sens que

si elles sont mises au service de la soli-darité. Alors que la crise économique et sociale frappe durement les Franciliens, et davantage les plus modestes d’entre eux, que les entreprises licencient, le conseil régional est décidé à mettre les bouchées doubles. il s’agit tout à la fois d’encourager l’initiative et la capa-cité d’innovation des entreprises et de protéger ceux qui sont le plus exposés à la précarité, de rendre l’Île-de-France toujours plus attractive et d’assurer à chacun une qualité de vie décente. Cette ambition s’oppose en tous points à la politique de l’actuel pouvoir, qui n’a eu de cesse jusqu’alors de réduire l’investissement public et la voilure

de l’action sociale, faisant courir le risque à un nombre accru de nos concitoyens d’être confrontés à une réelle désespérance. est-il raison-nable de penser qu’au détour de la crise sarkozy change enfin, et fondamentale-ment, d’orientation. On peut

le souhaiter ardemment. en attendant, malgré leurs moyens délibérément contraints par l’état, les collectivités territoriales dont les régions, parent aux carences et concourent à la cohé-sion sociale. lGroupe socialiste Île-de-FranceTél. : 01 53 85 68 95. www.ps-idf.com

L’abonnement de la carte de trans-port Imagine R, destinée aux jeunes d’Île-d e - F r a n c e , augmentera de 1,5 % à la pro-chaine rentrée scolaire. Au lieu de 4% ! il aura fallu beaucoup

de travail et de dialo-gue pour arriver à ce résultat. Les discus-sions budgétaires de décembre dernier au conseil d’administra-tion du stif (syndicat des transports d’Île-de-France) ont été très animées sur la partie tarifaire. une preuve de dynamisme démocrati-que pour les organismes régionaux. il faut reconnaître que la situation est tendue. à ma gauche, un syndicat des trans-ports d’Île-de-France qui doit gérer un accroissement de ses charges, avec de nouvelles offres à financer et une augmentation du trafic.

à ma droite, un état qui se désen-gage, encore plus vite, la crise aidant ! Dans ce contexte, il est essentiel de veiller à ce que les usa-gers et usagères ne soient pas les seuls à assumer financièrement ces difficultés. C’est pourquoi nous avons demandé que l’augmentation des tarifs ne dépasse pas l’inflation. De plus, la snCF et la rAtP devraient rembourser elles-mêmes les usa-

gers en cas de préjudice important, et améliorer les conditions géné- rales de transport. tant que les Franciliennes et les Franciliens ne ver-ront pas d’amélioration significative de leurs conditions de transport,

les Verts seront à leurs côtés pour défendre leur droit à bénéficier de transports en commun efficaces et attractifs. Au juste prix. l

Nos idées vous intéressent ? Pour vous abonner à notre journal trimestriel, L’écorégion :[email protected]

PS ET aPParEnTÉS

Le choix de la cohésion sociale

Jean-Paul Planchou

PS | 60 membres

Jean-Vincent Placé

vertS | 28 membres

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Dans le débat sur la réforme territoriale, nous avons défendu une triple convic-tion. La première est que la décen-tralisation est accusée à tort de bien des maux et que ce sont plu-tôt les hésitations des législateurs, de gauche comme de droite, qui sont

la cause d’une décentralisation imparfaite parce qu’incomplète. La deuxième est que la nouvelle étape attendue de la décentralisation doit renforcer des « couples » de collectivités :

communes regroupées en intercommunalités afin d’exercer des compétences de gestion et de solidarité ; départements regroupés au sein de

régions pour un éche-lon plus stratégique tourné vers la prépara-tion de l’avenir de nos territoires. La troisième est qu’une décentra-lisation réussie rime

avec une démocratie locale renforcée. toute mesure qui remettrait en cause notamment la représentation proportionnelle et plurielle des opinions serait contradictoire avec la nécessité de pouvoirs locaux légitimes. lwww.democrates-idf.fr – Tél. : 01 53 85 68 84.

Dans le contexte d’aggra-vation des inégalités et de désengagement de l’état, la région met en œuvre une politique de soutien aux plus fragiles et aux exclus.Depuis plusieurs années, notre collectivité travaille avec les acteurs associatifs et les profes-sionnels pour faire évoluer

ses dispositifs en fonction des besoins dans le secteur de l’action sociale, de la santé et du handicap. La région se bat pour le maintien d’un réseau de santé de proximité et pour l’égal accès de tous à l’en-semble des spécialités. Pendant ce temps-là, le gouvernement casse l’ensemble des services publics, avec la révision générale des poli-

tiques publiques. Le projet de loi bachelot sur l’hôpital traduit cette orientation : sous couvert de modernisation, il s’agit de privatiser la santé. Pour le gouvernement, la solution aux difficul-tés de l’hôpital public est simple : gérer l’hôpital comme une entreprise, fermer des services et transférer les activités rentables vers le privé. tout cela est à l’opposé de notre conception du développement de grands services publics de

la santé, favorisant la prévention, assurant l’égal accès des popula-tions aux soins, garantissant leur gratuité et améliorant les condi-tions de travail des profession-nels. notre groupe continuera à combattre cette politique qui accentue de jour en jour les inéga-lités et fragilise les populations les

plus exclues et précarisées. C’est pourquoi nous apportons tout notre soutien aux mobilisations actuelles. l www.eluscacridf.org

GrouPE dÉmocraTE ET cEnTriSTE

Plaidoyer pour la décentralisation

communiSTE, alTErnaTivE ciToyEnnE, rÉPublicain ET ParTi dE GauchE Aux côtés des plus démunis

maJoriTE PrÉSidEnTiEllE

L’écolo-sectarisme de la gauche régionale

Lors de la séance plénière du conseil régional de février dernier, l’exécutif régional de gauche a refusé la proposition du groupe uMP Majo-rité présidentielle de créer un site internet de dimension régionale pour encourager le covoiturage. Pourtant, depuis 1998, la volonté de la majo-rité régionale est de faire de l’Île-de-France une écorégion. La région aurait dû s’engager dans une politique de développement durable active en proposant un service de covoiturage en ligne. Ce mode de déplacement solidaire,

convivial et économe présente de nombreux avantages en termes économique et écologique. Mais lorsque les initiatives viennent de l’opposition, elles sont systématiquement rejetées. Alors que les conseillers régionaux écologistes et communistes ont voté contre, les socialistes, prêts à voter contre, se sont finalement abstenus. Pourtant, les mêmes élus avaient fait adopter en septembre 2007 une délibération similaire consacrée au développement des pistes cyclables franciliennes. Le double langage et l’immobilisme de la majorité régionale ont atteint leur paradoxe lors de cette séance dans la mesure où, hasard de l’ordre du jour, l’assemblée régionale s’était prononcée à l’unanimité quelques heures plus tôt sur le Plan régional pour la qualité de l’air (PrQA), lequel recom-mande d’encourager la pratique du covoiturage.Pour résumer, d’un côté, les socialistes, les Verts et les commu-nistes votent en faveur d’un document qui doit servir de feuille de route afin de réduire la pollution atmosphérique et, d’un autre côté, ils votent contre la délibération du groupe Majorité présiden-tielle qui énonce en son article 1er que « le conseil régional s’engage à mettre en œuvre tous les procédés innovants visant à contribuer à la réduction de la pollution atmosphérique en Île-de-France ». l

Roger Karoutchi, président du groupe Majorité présidentielle,secrétaire d’état chargé des relations avec le ParlementSite : www.ile2france.org

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FronT naTional La Région à contre-courant

à l’heure où beaucoup de pays font le choix de la préférence nationale face à la crise, le conseil régional favorise l’immigration : plans sanitaires pour les gens du voyage, subventions aux associations com-munautaristes dont des centres islamiques, aides aux clandes-tins, logements prioritaires pour les familles immigrées. seul le Fn s’érige avec force contre l’insécurité et la baisse du pouvoir d’achat qui frappent violemment nos compa-triotes. Avec nous, réagissez ! l

fnidf.com, [email protected]. Tél. : 01 53 85 67 80.

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Marie-Christine Arnautu

FN | 9 membres

Bernard Lehideux

GDC | 17 membres

Gabriel Massou

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Roger Karoutchi

MP | 37 membres

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îLe-De-FrANCe | av r i l- M a i 2 0 0 9 | Nº 22 îLe-De-FrANCe | Av r i l- M A i 2 0 0 9 | Nº 22

Dans la continuité des engagements régionaux en la matière, notre groupe a obtenu la réa-lisation d’une étude sur la tarification des transports aériens pour les Franciliens ori-ginaires d’outre-mer. il s’agit de favoriser des solutions à l’injustice sociale qui touche parmi eux les plus modestes revenus. Le prix pour voir leur famille est en effet prohibitif. La situation des plus

jeunes, souvent contraints de venir en Île-de-France y poursuivre leurs études, nous préoccupe. Mais aussi, en ces temps de crise, celle de personnes qui ne peuvent trouver d’emplois qu’en métro-pole. Pour nous, républicains, il s’agit ainsi de garantir une réelle continuité territoriale, instrument d’une solidarité indispensable entre tous les Français. lPlus d’informations sur notre site : http://www.rageap.fr

Janine Maurice-Bellay

rAGeAP | 9 membres

« Une étude pour les Franciliens originaires d’outre-mer. »

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radicaux dE GauchE ET ÉluS aPParEnTÉS

Continuité territorialecEnTrE ET aPParEnTÉS Répondre à l’urgence

Comment répondre à la crise qui touche toutes les catégories sociales, mais qui frappera surtout les plus fragiles ? il faut non seulement « refonder le capitalisme », mais inventer aussi des méca-nismes de solidarités, pour éviter les « trappes à pauvreté ». La création du revenu de solidarité active fait partie de cette vision rénovée de la soli-darité. La solidarité active, c’est l’affaire de l’état. C’est aussi celle des régions et des collectivités

locales qui doivent développer des solidarités de proximité entre les personnes et leurs territoires. toutes les expériences, en europe notamment, montrent que ce lien est crucial dans la réussite des démarches de réinsertion et de retour à l’emploi. C’est ce que nous défendons au conseil régional. l www.nouveaucentre-iledefrance.com

« Face à la crise, le conseil régional met les bouchées doubles pour lutter contre les précarités. »

« Les usagers n’ont pas à supporter seuls les difficultés. »

« La loi doit être retirée pour laisser la place à un véritable débat sur la modernisation et le financement du système de santé. »

« Les hésitations des législateurs de gauche et de droite sont la cause d’une décentralisation imparfaite. »

« La Région aurait dû s’engager dans une politique de développement durable active en proposant un service de covoiturage en ligne. »

« Pour de nouveaux mécanismes de solidarité. »

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Carte Imagine R : le juste prix

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Laurent Lafon

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Fidélité !élus depuis 17 ans pour défendre les Franciliens, demain comme hier, nous conti-nu e r on s a u conseil régional à défendre en toute i ndé p e nd a nc e d’esprit les prin-cipes qui ont tou-jours été nôtres :

promotion des valeurs d’ordre et de la civilisation chrétienne, rejet du fis-calisme et des gaspillages, défense de l’identité française, protection des Français et des libertés. l

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Martine Lehideux

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Alors que le gouvernement court après une illu-soire « France des propriétaires », la région Île-de-France a choisi une tout autre voie en soutenant fortement la construction de logements à loyer modéré pour répondre aux attentes du plus grand nombre. Dans ce mandat, 240 000 l o g e m e n t s sociaux auront été construits ou

réhabilités, et, cette année, plus de 100 millions d’euros seront consacrés à de nouvelles constructions. C’est plus utile, plus efficace et plus sûr que quelques dizaines de maisons à 15 euros par jour durant trente à quarante années. lPlus d’informations sur : www.mrc-idf.fr

rÉPublicain radical ET ciToyEn Ciment régional et gadget ministériel

« La Région soutient fortement la construction de logements à loyer modéré. »Jean-Luc Laurent

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PROVINS

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La tour César, construite entre 1152 et 1181, est devenue le symbole de Provins.

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Fief des grandes foires de Champagne au Moyen Âge, Pro-vins (77), située à 80 kilomètres de Paris, sait parfaitement mettre en valeur son riche patrimoine, qui lui a valu d’être classée au Patrimoine mondial de l’Unesco en 2001.

HéRItAgE méDIéVAL h Quand on arrive à Provins par l’ouest, les remparts ne sont pas très impression-nants. Mais, en entrant dans les ruelles, on révise son jugement : perchée sur une colline et enserrée dans des fortifications aux profonds fossés, la ville haute, celle qui conserve le plus de traces du glo-rieux passé médiéval, domine majestueusement la ville basse, où se concentre l’activité économi-que. Du haut des remparts, en partie aménagés pour les visiteurs, on surplombe la campagne et des champs à perte de vue. Les rues larges témoi-gnent de la circulation intense qui y régnait au Moyen Âge pendant les grandes foires de Cham-pagne. Provins était, en 1250, le plus grand centre commercial européen ! La ville était la troisième de France, après Paris et Rouen, et frappait même sa propre monnaie.

DANS LES RuES PAVéES h Les maisons en pierre dans les ruelles autour de la place du Châtel rappellent cet héritage marchand : elles sont pour la plupart composées d’une salle basse voûtée, un sous-sol auquel on accédait par un escalier donnant sur la

PAtRImOINE mONDIAL DE L’uNESCO Remparts, ruelles pavées et roses de Damas

Provins se met en scène

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rue, d’un rez-de-chaussée légèrement surélevé où se tenait la boutique et d’un étage sous les com-bles qui logeait plusieurs marchands. La grange aux Dîmes, aujourd’hui aménagée en musée des métiers médiévaux, permet d’admirer cette confi-guration typique. Des souterrains parcourent toute la ville : on y extrayait une terre bien particulière nécessaire au dégraissage des draps, industrie très productive de la ville au Moyen Âge. La tour César, monument symbole de la cité, domine toute la ville haute. Ce donjon, construit au xiie siècle, marque l’autorité des comtes de Champagne.

PAtRImOINE mONDIAL h tout, à Provins, rappelle le Moyen Âge, même les massifs de roses de Damas, rapportées des Croisades par thibault de Cham-pagne et qui donnent aujourd’hui le produit local typique qu’est le confit aux pétales de roses. C’est bien ce patrimoine unique de « ville de foires médiévales » qui a valu à Provins son classement au Patrimoine mondial de l’unesco en 2001. Ce label a apporté une grande notoriété à la ville qui reçoit chaque année entre 800 000 et 1 million de visiteurs, dont 60 % de Franciliens et 20 % d’étran-gers. Les spectacles historiques se déroulent pen-dant sept mois, notamment au pied des remparts. Ils permettent aux touristes de découvrir un peu plus l’histoire de la ville. l JuLIE VéDIE

HInfos pratIques • L’office de tourisme propose trois circuits de balade dans la ville. Tél. : 01 64 60 26 26. www.provins.net • Prochains événements : - spectacles médiévaux de la compagnie Equestrio : du 4 avril au 4 novembre 2009. Tél. : 01 60 67 39 95. www.equestrio.fr- 26e fête médiévale sur le thème « Ménestrels et troubadours » : les 13 et 14 juin 2009.

RencontRe | « on plonge les visiteurs au Moyen Âge »

On est une quinzaine dans la compagnie, et on fait tout : costumes, décors… Pendant la saison, on aménage le pied des remparts : des fanions colorés, une décoration soignée, des animaux partout comme au Moyen Âge. Les spectateurs et nous sommes vraiment ensemble ! On entend les encouragements lors des combats, les cris des enfants quand arrivent les méchants. On prend le temps d’aller discuter avec eux, de leur montrer les animaux. Parfois, ils me demandent si j’étais déjà chevalier à l’époque ! L’espace d’un instant, tous les petits garçons veulent devenir des chevaliers et les petites filles des princesses.

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La salle voûtée de la Grange aux Dîmes.

Les remparts.

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LAuRENt AuDuREAuacteur, cascadeur, dresseur et créateur de spectacles médiévaux

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