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Histoire de l’Architecture Histoi de I. Introduction Le style roman (VIII e -X e s.) : De plus les chapitea bestiaires ou raconta Collégiale Sainte-Gertrude, Nivelles, XI page 1 ire de l’architectur es XIX e et XX e siècles Aperçu des courants pré-XIX e s Le style roman est voûte en plein cin romans, par l’utilisa d’arcs, étaient plus bas que les édific suivants. aux (au-dessus des colonnes) étaient so aient des histoires (religieuses). e s. Collégiale S Axel FORGET re siècle caractérisé par la ntre. Les édifices ation de ce type s sombres et plus ces des courants ouvent illustrés de Saint-Barthélemy, Liège, XI e s.

Histoire de l'Archicture des XIXe et XXe siècles

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Notes de cours : Histoire de l'Architecture

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Histoire de l’Architecture

Histoire de l’architecture des XIX

I. Introduction –

Le style roman (VIIIe-Xe s.) :

De plus les chapiteaux (aubestiaires ou racontaient des histoires (rel

Collégiale Sainte-Gertrude, Nivelles, XI

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Histoire de l’architecture des XIXe et XXe siècles

– Aperçu des courants pré-XIXe siècle

Le style roman est caractérisé par la voûte en plein cintreromans, par l’utilisation de ce type d’arcs, étaient plus sombres et plus bas que les édifices des courants suivants.

De plus les chapiteaux (au-dessus des colonnes) étaient souvent illustrés de bestiaires ou racontaient des histoires (religieuses).

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Axel FORGET

Histoire de l’architecture

siècle

Le style roman est caractérisé par la voûte en plein cintre. Les édifices romans, par l’utilisation de ce type

étaient plus sombres et plus bas que les édifices des courants

étaient souvent illustrés de

Collégiale Saint-Barthélemy, Liège, XIe s.

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Histoire de l’Architecture

Le style gothique (XIIe-XVIe

Bien que l’art gothique une révolution par rapport à l’art roman, il tire son nom du peuple Goth. Les Italiens des siècles suivants trouvaient en effet que l’art gothique était une régression par rapport au style roman et lui donnèrent son nom de manière p

Même si il a été utilisé bien avant, l’arc brisé (ou ogive)partie des caractéristiques du gothique. Cependant, cet art revoit la relation avec l’espacerecours de la voûte, Afin derecours aux contreforts et aux arcs boutants.

Les constructions sont de plus en plus lumineuses & l’on assiste, par l’usage notamment des rosaces, à de véritables jeux de couleurs.

L’Architecture Renaissance

Le style Renaissance trouve une norme qui fut, selon les Italiens, surcharges de l’art gothique.batailles qui éclatèrent, sous François Ipropager dans le reste de l’Europe.

Notre-Dame de Paris

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s.) :

Bien que l’art gothique une révolution par rapport à l’art roman, il tire son nom du peuple Goth. Les Italiens des siècles suivants trouvaient en effet que l’art gothique était une régression par rapport au style roman et lui donnèrent son nom de manière péjorative.

Même si il a été utilisé bien avant, l’arc brisé (ou ogive)partie des caractéristiques du gothique. Cependant, cet art revoit la relation avec l’espace : les édifices, par le recours de la voûte, vont devenir de plus en plus hauts. Afin de consolider les bâtiments, les architectrecours aux contreforts et aux arcs boutants.

Les constructions sont de plus en plus lumineuses & l’on assiste, par l’usage notamment des rosaces, à de véritables jeux de couleurs.

(XVe-XVIIe s.) :

Le style Renaissance trouve ses origines en Italie où l’on souhaite un retour à une norme qui fut, selon les Italiens, oubliée dans les exagérations et les

gothique. Le courant gagnera d’abord la batailles qui éclatèrent, sous François Ier, entre la France et l’Italiepropager dans le reste de l’Europe.

Axel FORGET

Bien que l’art gothique une révolution par rapport à l’art roman, il tire son nom du peuple Goth. Les Italiens des siècles suivants trouvaient en effet que l’art gothique était une régression par rapport au style roman et lui

éjorative.

Même si il a été utilisé bien avant, l’arc brisé (ou ogive) fait partie des caractéristiques du gothique. Cependant, cet

: les édifices, par le t devenir de plus en plus hauts.

les bâtiments, les architectes ont recours aux contreforts et aux arcs boutants.

Les constructions sont de plus en plus lumineuses & l’on assiste, par l’usage notamment des rosaces, à de

ses origines en Italie où l’on souhaite un retour à oubliée dans les exagérations et les

la France (lors des , entre la France et l’Italie) avant de se

Cathédrale de Reims

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Les artistes Renaissance souhaitaient un retour à l’Antiquité gréco-romaine et utilisaient des techniques architecturales de cette époque comme les différentes colonnes (dorique, ionique et corinthienne). Cependant, ils ne souhaitaient pas seulement rendre hommage à l’Antiquité en la copiant, mais désiraient la dépasser.

En France, les principales constructions Renaissance sont certains des châteaux de la Loire. A la fin du XVIe siècle, les Français se détacheront de leurs modèles italiens et créeront un véritable style Renaissance Français.

Le style renaissance est caractérisé par certains traits : retour à la symétrie et la régularité (à l’opposé des exagérations gothiques), utilisation de techniques tirées de l’Antiquité (comme la colonne ou le dôme), les constructions ne sont plus seulement des palais ou des églises mais peuvent être des demeures privées ou des places, effacement du vitrail, …

De plus, les façades des constructions renaissance seront de plus en plus travaillées afin de montrer le prestige et la puissance de leurs possesseurs. Plusieurs techniques seront ainsi (ré)utilisées : le bossage, la corniche est travaillée, de petites fenêtres ponctuent les étages, les colonnes sont utilisées en façade, tout comme la loggia (renfoncement en façade qui donne un aspect de petite place couverte)….

Loggia dei Lanzi, Florence Château de Chambord

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L’Architecture Baroque (XVIe-fin XVIIIe s.) :

Tout comme le style Renaissance, le courant baroque trouve ses origines en Italie avant de se propager au reste de l’Europe. Ce courant a un but précis : par l’opulence de ses formes, matières, couleurs et lumières, il désire montrer un Etat et une Eglise tout-puissants.

Ici, tout est dans la surcharge : on multiplie les faux-marbres, les stucs, les sculptures d’anges joufflus se retrouvent partout, les nefs s’élargissent, les spirales pullulent. Les fresques évoluent également : elles couvrent les plafonds des édifices et n’hésite pas à les « ouvrir » par la représentation de cieux qui se trouveraient au-dessus de la construction ou simulent des dômes ou autres pièces architecturales par l’utilisation du trompe-l’œil. Les colonnes commencent à tourner dans tous les sens, les toits prennent des formes originales (ex. : toits en bulbe d’oignon), …

Les places publiques doivent également impressionner les étrangers qui passent par là… On les rend gigantesques et ouvertes, on les décore de fontaines impressionnantes, … (ex. : la Fontaine de Trevi, à Rome)

Palais Zwinger, Dresde

Baldaquin du Bernin, Saint-Pierre, Rome

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L’Architecture Classique (XVIIe s.) :

Le Classicisme est une réaction aux extravagances du Baroque. Comme pour la transition Gothique-Renaissance, les esprits classiques vont retourner aux sources pour y trouver leur inspiration. Ici, les canons gréco-romains deviennent des règles contraignantes à respecter (aussi bien dans l’architecture que dans la littérature et les autres arts). Celles-ci sont au service de l’Honnête Homme et donne à l’étranger une image noble du pouvoir.

Les exagérations baroques exigent ici une étude rationnelle : on respecte les proportions et la symétrie, les lignes sont équilibrées et sobres. On présente ainsi une architecture faite d’ordre et de raison dont le but sera de rayonner, de marquer les étrangers. Même si les bâtiments sont impressionnants et ont des tailles remarquables, les lignes restent simples et la courbe ne trouve plus sa place. Les édifices religieux voient leur façade, faite de mansardes ou de colonnes, dominée par un dôme afin de présenter au croyant un tout harmonieux.

Les places publiques évoluent également : on retourne à un espace clos et rectiligne, harmonieux (comme la place des Vosges à Paris)

Chapelle de la Sorbonne, Paris

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Histoire de l’Architecture

L’Architecture Néoclassique

Le Néoclassicisme s’inspire également des architectures de l’Antiquité dans lesquelles il puise certains de ses procédés afin de se mettre au service du pouvoir. Il sera supplanté par les Romantiques & leurs réalisatinéogothiques.

Il trouve ses origines dans les fouilles archéologiques de Pompéi ou encore d’Herculanum qui remirent à la mode certaines des formes et des techniques d’alors.

Le courant va donc puiser dans l’Antiquité ses grands principescolonnes, de frontonsl’honneur l’arc de triomphe ainsi que construction de galeries ou d’espaces ouverts soutenus par des colonnes, des piliers ou encore par des arcades.

Palais Kuskovo, Moscou

Bâtiment Ouest du National Gallery of Art, Washington DC

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Néoclassique (mi-XVIIIe-mi-XIXe s.) :

s’inspire également des architectures de l’Antiquité dans lesquelles il puise certains de ses procédés afin de se mettre au service du

Il sera supplanté par les Romantiques & leurs réalisati

Il trouve ses origines dans les fouilles archéologiques de Pompéi ou encore d’Herculanum qui remirent à la mode certaines des formes et des techniques

Le courant va donc puiser dans l’Antiquité ses grands principescolonnes, de frontons, harmonies dans les proportions. Il remet également à

l’arc de triomphe ainsi que le portique : cette technique réside en la construction de galeries ou d’espaces ouverts soutenus par des colonnes, des

par des arcades.

Arc de Triomphe du Carrousel du Louvre, Paris

Bâtiment Ouest du National Gallery of Art, Washington DC

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s’inspire également des architectures de l’Antiquité dans lesquelles il puise certains de ses procédés afin de se mettre au service du

Il sera supplanté par les Romantiques & leurs réalisations

Il trouve ses origines dans les fouilles archéologiques de Pompéi ou encore d’Herculanum qui remirent à la mode certaines des formes et des techniques

Le courant va donc puiser dans l’Antiquité ses grands principes : utilisation de , harmonies dans les proportions. Il remet également à

: cette technique réside en la construction de galeries ou d’espaces ouverts soutenus par des colonnes, des

Arc de Triomphe du Carrousel du Louvre, Paris

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II. Le Néogothique – mi-XVIIIe-XXe s.

Le style trouve ses origines dans le courant romantique qui se développe durant le XIXe siècle. Bien qu’il ne soit pas totalement abandonné après le XVIe siècle, le courant gothique fait place peu à peu aux mouvements vus plus tôt. Durant la seconde moitié du XVIIIe siècle, un engouement pour certaines formes médiévales se développe – comme dans la littérature et la peinture romantiques. A ses débuts, on voit plutôt une réutilisation de certains procédés gothiques plutôt qu’une réappropriation du genre : apparition de pointes, de détails dits gothiques dans certains salons, … Le style profitera également des avancées de l’histoire en tant que science.

En France, le néogothique est indissociable du nom d’Eugène VIOLLET-LE-DUC qui consacra une partie de son œuvre à la restauration de bâtiments médiévaux. L’œuvre de VIOLLET-LE-DUC est multiple : il accompagna ses travaux de notes sur les différentes styles antérieurs – roman, gothique, … – et restaura des bâtiments en y ajoutant et modifiant certains détails. Selon lui, restaurer une construction ne signifiait pas seulement le remettre à neuf, mais « le rétablir dans un état complet qui [pouvait] n’avoir jamais existé à un moment donné ».

En Angleterre, le style se retrouve dans certains bâtiments officiels comme Palais de Westminster (1840-1867), où se trouve le Parlement Anglais. Cette construction est dominée par sa célèbre tour de l’Horloge et son carillon (Big Ben).

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L’Espagne, elle, voit deux courants néogothiques se côtoyerrestauration, avec, par exemple, celle la Cathédrale Sainte-Marie dtrouve la tombe du Cid Compleanorcréation avec le projet toujours inachevé de la Sagrada Familia, à Barcelone, dont la construction, lancée en 1882chef-d’œuvre de l’architecte qui l’on doit également le Parc Guell, la Casa Mila, …). Bien que ses formes soient inspirées de l’architecture gothique, GAUDI a également voulu y ajouter certains détails issus de la nature afin que la construction semble sortir de terre.

Le courant se développe à travers l’Europe, avec certaines différenfonction des pays, maisautres, la construction de la cathédrale Saint

Quel qu’en soit le pays, le courant sera déclaré comme étant originaire de chacun voulant ainsi refléter de la puissance et l’importance de chacun des pays.

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L’Espagne, elle, voit deux courants néogothiques se côtoyer : la restauration, avec, par exemple, celle la

Marie de Burgos où se trouve la tombe du Cid Compleanor ; la création avec le projet toujours inachevé de la Sagrada Familia, à Barcelone, dont

lancée en 1882, reste le d’œuvre de l’architecte GAUDI (à

qui l’on doit également le Parc Guell, la . Bien que ses formes soient

inspirées de l’architecture gothique, a également voulu y ajouter

certains détails issus de la nature afin que la construction semble sortir de

Le courant se développe à travers l’Europe, avec certaines différenfonction des pays, mais trouve également une voie aux Etatsautres, la construction de la cathédrale Saint-Patrick à New-York

qu’en soit le pays, le courant sera déclaré comme étant originaire de chacun voulant ainsi refléter de la puissance et l’importance de chacun des

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Le courant se développe à travers l’Europe, avec certaines différences en trouve également une voie aux Etats-Unis avec, entre

York (1853-1878).

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III. L’Eclectisme – 1860-1920.

L’Eclectisme n’est pas un courant en lui-même mais regroupe un certain nombre de constructions différentes relevant de différents genres mais ayant comme caractéristique commune de vouloir se référer, en les copiant et les mélangeant, à des styles antérieurs. Il s’inscrit dans un mouvement de retour à l’histoire (dans les différents modes artistiques).

Parmi les courants qui se disent comme héritiers des préceptes de l’Eclectisme se retrouve le style Second Empire – ou Napoléon III. Ce courant s’inspire de différents genres architecturaux allant de l’Antiquité jusqu’au style néoclassique. Le style Second Empire se caractérise par un culte du luxe et du faste que l’on retrouve dans les ornementations en relief et abondantes ainsi que par l’utilisation de tentures somptueuses. De plus, dans le mobilier, le luxe s’accompagne de détails, comme les franges, afin de cacher la moindre boiserie. L’Opéra Garnier, inauguré en 1875, est un monument parisien qui représente à merveille le style Second Empire. Il fut commandé par l’Empereur Napoléon III et fut l’objet d’un concours d’où sortit gagnant le jeune Charles GARNIER. Le but premier de celui-ci est que l’Opéra soit un lieu d’apparat, aussi bien par son extérieur imposant (sensé imposer comme le fait la France à l’époque) que pour son intérieur aux ornementations surabondantes : dorures, reliefs, références à l’Empire, signature de l’auteur dans des mosaïques, multitude de miroirs, … La société qui s’y rend veut être vue et GARNIER réussit ce pari en y multipliant les inspirations comme le baroque et le néoclassicisme italien.

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Le style Beaux-Arts se trouve dans la lignée du Second Empire mais ne peut plus porter ce nom car il se retrouve dans les monuments de la Troisième République – qui a participé au renversement de l’Empire en 1870. Il tire son nom de l’Ecole des Beaux-Arts

de Paris qui est, à l’époque, l’institution de référence dans le milieu artistique européen. Ce mouvement est paneuropéen mais se retrouve dans les pays voisins à la France sous d’autres dénominations : style victorien en Angleterre, style wilhelminien en Allemagne, … Il influencera également les architectes américains à partir du milieu du XIXe siècle.

Ses caractéristiques sont, comme pour les courants éclectiques, principalement basées sur une reprise d’éléments des architectures antérieures qu’il mélange : néoroman, néogothique, néoclassique, … Pourtant, certains éléments lui sont propres : utilisation de la balustrade, de la colonne, du pilastre – genre de colonne encastrée dans un mur – recours aux grands escaliers ou à la polychromie pour les façades, … De plus, les bâtiments publics, tout comme le style Second Empire, doivent impressionner le visiteur et les constructions Beaux-Arts sont monumentales et somptueuses. Parmi les constructions les plus connues de

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ce courant, on retrouve le Parlement de Budapest (1896), le City Hall de San Francisco (1915) ou encore le Grand Palais de Paris (1900) ou le Sacré-Cœur (1875-1919).

La deuxième moitié du XIXe siècle voit également un autre courant éclectique se développer. Cette architecture, dite d’ingénierie, ne puise pas dans les mêmes références que le style Beaux-Arts ou le Second Empire, mais va plutôt s’inspirer des avancées technologiques, aussi bien dans le domaine de la sidérurgie que dans celui de la verrerie. Les constructions de ce courant seront reconnues comme des prouesses techniques alliant le moderne de la technologie à la notion de beauté et d’esthétique. Parmi ces architectes-ingénieurs, on peut retrouver Gustave EIFFEL dont la société (Gustave EIFFEL & Cie) a été l’initiatrice d’un certain nombre de projets : le Viaduc de Garabit (France), la Gare de Budapest, le Pont Maria Pia (Portugal) sans oublier la fameuse Tour Eiffel sensée couronner Paris lors de l’Exposition de 1889 ! De l’autre côté de la Manche, Joseph Paxton innove également lors de l’Exposition Universelle de 1851 avec son Crystal Palace, palais d’exposition fait de fonte et de verre.

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IV. L’Ecole de Chicago & la Prairie School – 1870-1930.

Ce courant américain doit son émergence et son développement rapide à un gigantesque incendie qui ravagea totalement un certain nombre de quartiers de Chicago en octobre 1871. La reconstruction était nécessaire & ces événements permirent à une nouvelle approche de l’architecture d’immeubles de se dégager. L’on misa sur les nouvelles techniques et le fer forgé, le ciment et l’acier furent élus par l’Ecole de Chicago car ils étaient sensés durer. L’on décida également de ne plus construire des bâtiments dont les murs seraient porteurs, mais d’avoir recours à des dalles et de piliers dotant les immeubles de véritables squelettes en métal. Ces modifications structurelles permirent à l’urbanisme de se

transformer également : l’on géra différemment l’implantation et la répartition des bureaux, commerces, … et surtout, l’on se dirigea vers des constructions verticales qui allaient déboucher sur les futurs gratte-ciels. En 1879 et 1885, William LE BARON JENNEY fait construire à Chicago les First Leiter Building et Home Insurance Building. Le second, haut de 42 mètres, est considéré comme le premier gratte-ciel. Au sein de cette « école » se

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succéderont plusieurs grands noms dans l’architecture américaine : Daniel Burnham (à qui l’on doit le Flatiron1 Building, New-York ou le Carbide & Carbon Building, Chicago), Adler ou encore Sullivan (l’on doit à ces deux derniers l’Auditorium Building de Chicago).

Si l’Ecole de Chicago est une architecture fonctionnelle (Sullivan déclarera « Form follows function2 »), son pendant dans l’architecture résidentielle est le mouvement de la Prairie School. Ce mouvement est indissociable du nom de l’architecte Frank Lloyd WRIGHT qui donna, par certaines de ses constructions, ses lettres de noblesse aux Prairies Houses. La ligne droite est, tout comme dans l’école de Chicago, de vigueur, mais les constructions se situeront dans un plan horizontal et non vertical (comme c’est le cas pour le gratte-ciel). Cette horizontalité permet à l’architecte d’intégrer réellement

la maison d’habitation dans son environnement. Le choix de l’horizontalité est sensé rappeler le paysage des Grandes Plaines (région du centre des Etats-Unis et du Canada), ce qui donne son nom au mouvement. Les matériaux choisis sont également innovants et proches de ceux utilisés dans les immeubles de Chicago : le béton & l’acier venant s’ajouter aux matériaux traditionnels comme le bois. La fonction est, elle aussi, un élément majeur de ce mouvement : la disposition, la forme et la hauteur des pièces dépendent de la lumière et l’aération que l’on veut y donner ; la fonction des différentes pièces a également un impact sur leurs formes (ce que WRIGHT appelle le style organique).

1 Dont le nom signifie, en français, immeuble en forme de fer à repasser.

2 « La Forme suit la fonction » : les immeubles, dits fonctionnels, doivent leurs formes à l’utilité que l’on

souhaite leur donner.

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V. L’Art Nouveau – 1890-1915.

L’Art Nouveau apparaît à la fin du XIXe siècle. Bien qu’il deviendra très vite une référence, il s’éteindra également très rapidement pour laisser place dans les années 20 à l’Art Déco. L’Art Nouveau, dans certains de ses concepts, est un descendant du courant britannique de l’Arts & Crafts3 qui prônait un certain retour à l’artisanat dans la réalisation de pièces uniques ainsi qu’un certain retour à la nature : les artisans décidaient ainsi de retourner à la campagne pour travailler, leurs épouses de quitter le costume londonien pour une tenue

« paysanne », certains prônaient une alimentation végétarienne, … D’un point-de-vue architectural et plastique, l’Arts & Crafts met en scène une simplicité allant parfois jusqu’au dépouillement – la beauté des objets devant suffire à elle-même – et insère dans ses formes les végétaux et les animaux de manière plus ou moins simplifiée et stylisée.

L’Art Nouveau, tout comme l’Arts & Crafts, s’oppose à l’industrialisation des constructions et des techniques et à la répétition des formes dans les productions de l’époque. Face à la rigidité de l’époque, le courant prône un usage de la courbe, une utilisation des couleurs, ainsi que des références à la nature & aux volutes végétales et animales. Il s’agit également d’un art total : l’espace est pensé, tout comme dans l’école de Chicago et la Prairie School, de manière globale. Tout l’espace est occupé et vise à donner à

3 Que l’on pourrait traduire par Arts & Artisanats.

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l’homme moderne toutes les chances d’épanouissement grâce, entre autres, à l’usage de la vie végétale et animale dans les objets quotidiens & les moindres pièces d’architectures – escaliers, façades, …

En 1893, Victor HORTA fait ériger à Bruxelles l’Hôtel Tassel, considéré maintenant comme le premier bâtiment Art Nouveau. Les courbes envahissent les pièces de ferronnerie, les fresques ou encore les vitraux, les meubles – tout comme les tapis – sont conçus spécialement pour pouvoir s’intégrer dans les différentes pièces de l’habitation.

Tous les artistes Art Nouveau sont unis par le même souci : créer un courant qui trouverait son homogénéité dans la diversité. Chaque artiste est différent et peut côtoyer les autres. De plus, l’Art Nouveau est un mouvement artistique représenté par des jeunes talents qui souhaitent se démarquer de leur époque

où absolument tout est codifié. Les formes sont variées et parfois exagérées, la femme est représentée partout et de manière érotique afin de s’opposer à l’austérité de la fin du XIXe siècle !

Les artistes Art Nouveau souhaitent également unifier art & vie. Pour ce faire, ils vont tout d’abord lutter contre l’industrialisation qui produit des objets à la chaîne, leur retirant ainsi toute identité particulière : l’Art Nouveau devient un art total de l’unique où chaque objet est réalisé pour le bâtiment – et même pour la pièce – dans lequel il se trouvera. La lutte contre l’industrialisation explique également les références à la nature que l’homme est en train d’abandonner à cause de l’industrie. La nature permet également une

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expression de l’esthétique du beau, opposée à la répétition des produits industriels. Enfin, le recours à des matériaux naturels, comme le bois ou la pierre, alliés au fer & au verre suit également cette réflexion d’opposition.

L’Art Nouveau est un art urbain, clairement ancré dans la ville. Il rappelle à l’homme moderne et citadin qu’il risque, s’il continue sur sa lancée, de se couper de la nature. Bien que certains bâtiments Art Nouveau aient été construits à la campagne, il s’agit essentiellement d’un art représenté dans des commandes de bourgeois désirant faire construire leur hôtel particulier en plein cœur de la ville. Le côté urbain et total du courant se retrouve également dans certains mobiliers urbains comme les fameuses bouches de métro d’Hector GUIMARD ou encore certains lampadaires.

Exemples de mobilier Art Nouveau

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VI. Le mouvement moderne et le Bauhaus – 1920-1940.

L’architecture moderne, comme les autres courants précédemment vus, se veut en opposition à ce qui a été fait juste avant. Les architectes de ce courant prônent un retour aux lignes géométriques simples – par opposition aux volutes de l’Art Nouveau – des décors minimalistes ainsi qu’à une domination de la fonction dans le choix des volumes. Aux exagérations des courants précédents se trouve confronté un certain rationalisme. Le mouvement moderne s’inscrit alors dans la lignée des courants qui ont misé sur les développements techniques en utilisant le fer ou encore le béton comme élément architectural à part entière.

En 1919, est créé en Allemagne le BAUHAUS4, institut des arts & métiers, par Walter GROPIUS. Le nom de Bauhaus a très vite désigné le mouvement architectural développé & enseigné au sein de ses locaux ainsi que le courant artistique lié à ce dernier. Y enseigneront plusieurs grands noms dans le domaine des arts comme les peintres KLEE ou KANDINSKY. GROPIUS est un des pionniers de l’architecture moderne dont il posera certaines bases. Aux préceptes de cet institut adhéreront plus d’un grand nom des arts du XXe siècle. Cependant, le BAUHAUS de Berlin5 fermera ses portes en 1933 par

4 Qui signifie littéralement « maison du bâtiment, du bâtir ».

5 Initialement créé à Weimar, le Bauhaus déménagera vers Dessau-Roslau, puis à Berlin.

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décision des nazis – qui trouvaient « dans le Bauhaus l'expression la plus parfaite d'un art dégénéré » – et plus d’un de ses enseignants quittera l’Allemagne nazie pour se réfugier aux Etats-Unis qu’ils imprégneront des avancées faites au Bauhaus durant un peu moins de 20 ans, influençant considérablement le style international.

En France, LE CORBUSIER jeta les bases du mouvement puriste, versant français – d’une certaine façon – du modernisme. Bien qu’il le critique en certains points, LE CORBUSIER établit certains rapports entre son travail architectural & le courant cubiste. Selon lui, « les œuvres sont rendues lisibles par des formes simples et dépouillées, organisées en constructions ordonnées, génératrices d'harmonie ». Ses premières constructions optent pour une forme rectiligne. Il rêve d’urbanisme et réalise des unités

d’habitation aux formes droites & dépouillées. En 1927, il pose les bases d’une architecture moderne qui doit, selon lui, respecter 5 points : le TOITTOITTOITTOIT----TERRASSETERRASSETERRASSETERRASSE qui implique de renoncer au toit en pente et qui, devenu par la sorte accessible, pouvait servir de solarium, de terrain de sport ou de piscine ou encore de jardin ; le PLAN LIBREPLAN LIBREPLAN LIBREPLAN LIBRE qui supprime les murs porteurs et qui libère l'espace ; la FENÊTRE EN LONGUEURFENÊTRE EN LONGUEURFENÊTRE EN LONGUEURFENÊTRE EN LONGUEUR qui devient possible, comme le plan libre, grâce aux structures poteaux-dalles ; la FAÇADE LIBREFAÇADE LIBREFAÇADE LIBREFAÇADE LIBRE, grâce, entre autres, aux poteaux mis en retrait par rapport aux façades, la façade devient une fine couche faite de murs légers et de baies ; les PILOTISPILOTISPILOTISPILOTIS grâce auxquels le rez-de-chaussée est transformé en un espace dégagé permettant la déambulation, le jardin pouvant parfois passer sous le bâtiment.

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Histoire de l’Architecture

VII. L’Art Déco –

Dans la continuation de l’Art Nouveau & à la suite de la Première Guerre Mondiale apparaît un mouvement artistique qui va toucher tous les arts. Au sortir de la guerre, plus d’une ville européenne, détruite durant le conflit, doit être reconstruite. Un style fait alors son apparition, puisant ses inspirations dans de nouvelles formes artistiques comme le cubisme ainsi que, dans ses premiers temps, dl’Art Déco.

L’Art Déco va très vite abandonner la courbe et va présenter des lignes épurées et simplesvolutes de l’Art Nouveau sont vite abandonnées, et le courant opte pour des formes parallélépipédiques dont les angles sont vifs ou arrondis. On fait également régulièrement recours au cercle et à l’octogone.

Ce courant va également tenter d’insérer, dans ses constructions, des éléments liés au

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Dans la continuation de l’Art Nouveau & à la suite de la Première Guerre Mondiale apparaît un mouvement artistique qui va toucher tous

u sortir de la guerre, plus d’une ville européenne, détruite durant le conflit, doit être reconstruite. Un style fait alors son apparition, puisant ses inspirations dans de nouvelles formes artistiques comme le cubisme ainsi que, dans ses premiers temps, dans l’Art Nouveau :

L’Art Déco va très vite abandonner la courbe et va présenter des lignes épurées et simples : les volutes de l’Art Nouveau sont vite abandonnées, et le courant opte pour des formes parallélépipédiques dont les angles

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Ce courant va également tenter d’insérer, dans ses constructions, des éléments liés au

possesseur du bâtiment : ainsi, le toit du Chrysler Building de Newreprésenter une succession de pare

L’Art Déco s’inspire également du mouvement d’émancipation des femmes et présente souvent dans ses motifs la figure de la garçonne – figure de mode et de vie d’une femme qui est libre et autonome, qui travaille et prend du bon temps, qui conduit, fume et se moque du qu’en-dira-t-s’ajoute à certains mouvements contrairement à l’Art Nouveau une fabrication de masse et industrielle, offrant ainsi au client un design de masse.

Axel FORGET

: ainsi, le toit du g de New-York est sensé

représenter une succession de pare-chocs.

L’Art Déco s’inspire également du mouvement d’émancipation des femmes et présente souvent dans ses motifs la figure de

figure de mode et de vie d’une est libre et autonome, qui travaille

et prend du bon temps, qui conduit, fume et -on. De plus, il

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Les constructions Art Déco prônent les nouveaux matériaux, comme le béton, sensés rappeler les constructions massives des siècles précédents. Le recours à la forme géométrique sous tous ses aspects : les corniches et les linteaux de fenêtre6 sont ornées de bas-reliefs géométriques, les bâtiments se parent de lignes droites sensées représenter les rayons du soleil, … De plus, les gratte-ciel sont faits de formes empilées de manière décroissante.

Même si les formes géométriques présentes sont simples et épurées, le mobilier Art Déco présente des décorations raffinées et luxueuses. Tout comme l’Art Nouveau, les références aux règnes animal et végétal sont établies, mais en le faisant de manière plus simplifiée et stylisée. Les surfaces présentent également de la dorure ou sont laquées. De plus, on voit incrustées sur le mobilier des plaquettes de métal, d’ivoire ou encore de nacre. L’Art Déco a aussi tendance à surcharger, voire à étouffer, l’intérieur : les bois sont teintés de diverses couleurs – rouge, vert, bleu, … – et les tapis sont remplis de motifs qui, bien qu’étant stylisés, se répètent à outrance et rende l’intérieur lourd.

6 Dessus de fenêtre.

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VIII. L’Architecture Totalitaire – 1920-1953.

Le terme d’architecture totalitaire désigne l’architecture des régimes dictatoriaux qui ont ponctué l’histoire de la première moitié du XXe siècle, à savoir le nazisme, le fascisme italien ainsi que la dictature stalinienne. L’architecture totalitaire prend ses sources dans l’Italie des

années 1920 durant lesquelles le fascisme se développe. Certaines de ses idées se répandent en Allemagne nazie et en Russie Communiste. Tout comme son apparition est liée à l’émergence des totalitarismes européens, son déclin accompagne la chute de ceux-ci en Allemagne et en Italie en 1945, et la mort de Joseph STALINE en 1953. Dans les points communs entre ces différents styles, on peut également trouver des références au néo-classique ou à l’époque gréco-romaine, et cette volonté d’illustrer la puissance du régime par l’architecture imposante. Les constructions totalitaires doivent également montrer certaines valeurs des régimes comme l’ordre ou l’accord d’une nation autour d’une idée. Certains qualifieront cette architecture de propagande architecturale. Cependant, les bâtiments du courant totalitaire présentent des caractéristiques communes, telles les références au néo-classique, à ceux des constructions réalisées dans les démocraties occidentales, ce qui fait que ce courant fut également qualifié de « style des années 30 ».

En URSS, le style devient vraiment totalitaire avec l’arrivée au pouvoir de Joseph STALINE et se développe dans les années 30. L’architecture

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s’inspire des styles antérieurs comme l’Art Déco ou le Néoclassique, et présente des formes hautes et droites, rectangulaires, aux balcons et aux colonnes ornées. Très vite, le pouvoir décidera que les constructions ne seront plus des faits isolés, mais des plans de secteur : transformer des quartiers entiers afin de transformer l’urbanisme général des villes – en effaçant ainsi les références à l’Empire – aménagement de structures imposantes – comme le métro de Moscou – utilisation d’éléments de constructions modernes et peu coûteux pour lutter contre la crise du logement ou encore construction de villes nouvelles. Enfin, les constructions variaient en fonction de la classe sociale de leurs futurs acquéreurs : l’extérieur des bâtiments devait renseigner sur qui vivait à l’intérieur ! Parmi les projets de STALINE, on doit citer celui des 7 Sœurs pour lequel devaient être construits 7 bâtiments imposants aux formes similaires (lignes droites, bâtiments hauts et larges, surmontés par une flèche) ainsi qu’une 8e construction : le Palais des Soviets qui devait faire 315 mètres de haut et qui devait être surmonté d’une statue de LÉNINE haute de 100 mètres !

L’architecture fasciste, elle, était divisée en deux branches distinctes : le modernisme7 et une branche plus conservatrice. Le premier prône une utilisation du décor minimaliste et de la ligne droite. Il est donc, même si les

7 Ce courant est également présent dans des pays démocratiques.

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bâtiments peuvent être imposants, un style que l’on peut considérer, visuellement, comme minimaliste. De plus, il rallie certains des préceptes des fonctionnalistes.

En Allemagne, HITLER est un fervent admirateur de l’Empire Romain, allant considérer le peuple romain comme étant un des premiers peuples aryens ! Cette admiration explique pourquoi le Führer souhaita que l’architecture nazie s’inspire du style de l’Empire Romain auquel il ajouta des influences du néoclassicisme et de l’Art Déco. HITLER, tout comme STALINE, rêvait également d’urbanisme et souhaitait raser des villes, comme Berlin, pour y reconstruire des bâtiments d’habitation pour les familles allemandes, des bâtiments administratifs représentant la grandeur du Reich, et des bâtiments privés afin que les grandes sociétés y installent leurs bureaux. S’inspirant toujours de l’Antiquité Romaine, HITLER fit construire des stades, des théâtres en plein air et des tribunes publiques – comme celle de Nuremberg où se réunissait chaque année le parti nazi – sensés représenter l’adhésion du peuple à un projet collectif.

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IX. Le Style International – 1920-1980.

Le Style International est un courant qui s’est développé dans le monde entier et qui est dans la lignée des traditions du BAUHAUS, des idées du Mouvement Moderne ainsi que des matériaux et techniques de constructions américaines à base de verre et d’acier. De plus, le Style International se veut en décallage par rapport aux styles du passé. Pour ce faire, les architectes mettent en valeur les volumes des constructions grâce à des surfaces extérieures lisses et sobres, sans ornementation ou décoration inutile. Ils souhaitent également utiliser toutes les possiblités qu’offrent la régularité et les matériaux modernes comme le verre et le béton. Il est également un témoin révélateur des Trente Glorieuses8.

Les réalisations les plus marquantes du courant sont essentiellement visibles aux Etats-Unis. Bien que ces constructions présentent des formes différentes et sont des constructions très diverses, toutes retrouvent leur parenté par les

éléments cités au-dessus : recours à la ligne droite, sobriété, utilisation du verre, de l’acier ou encore du béton. Le fonctionnalisme est également une source d’inspiration dans le choix des architectes et les constructions sont produites en fonction de

ce qu’il y sera fait plus tard. Ainsi, le siège de l’ONU, New-York, voit ses différents bâtiments séparés en fonction de leurs fonctions.

8 Période prospérité économique allant de 1945 à 1973 qui, dans les pays développés, a permis le passage à la

société de consommation.

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X. Le Brutalisme – 1950-1970.

Le nom de brutalisme a été créé dans les années 50 par des architectes anglais et tire son nom du béton brut que LE CORBUSIER considérait comme son matériau de prédilection.

Les bâtiments brutalistes sont composés de formes

géométriques anguleuses qui sont répétées à travers le bâtiment et qui gardent souvent l’empreinte du coffrage9. Les constructions de ce courant ne présentaient pas de fioritures et prônaient également une certaine sobriété et une apparence extérieure massive. Bien que son nom soit tiré du béton, le courant présente également d’autres matériaux de construction comme la brique, le verre, l’acier ou encore le gabion10.

XI. L’Architecture High-Tech – à partir de 1970.

L’Architecture High-Tech se trouve dans le prolongement des styles modernes précédents dans la reprise de la ligne et des matériaux modernes. Cependant, elle se démarque de ceux-ci par une utilisation d’éléments industriels et technologiques pour la construction de bâtiments – qu’ils soient destinés au logement, à l’administration ou encore à des musées. Apparue dans les années 70, elle semblera peiner face à l’émergence du post-modernisme dans les années 80 et reprendra un nouvel essor durant la dernière décennie du XXe siècle.

9 Coffre dans lequel le béton brut était coulé afin de lui donner sa forme.

10 Sorte de casier fait de fils de fer tressés contenant, le plus souvent, des pierres.

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Les constructions high-tech ont en commun de mettre en avant – voire de glorifier – les éléments techniques et fonctionnels et d’utiliser des éléments préfabriqués. Les murs de verre sont de plus en plus utilisés et de nouvelles techniques le concernant sont créées, comme celle du verre extérieur attaché.

Les éléments techniques – structure porteuse, système de ventilation, … – ne sont plus cachés comme c’était le cas précédemment. Que du contraire ! La façade d’une construction high-tech ne doit plus être lisse et opaque, mais affiche sans honte ce qui constitue le technique du bâtiment. Ainsi, le Centre Pompidou de Paris n’hésite pas à arborer fièrement sur sa façade les conduits de ventilation ainsi que les ascenseurs ! Ce procédé permettait, outre de changer l’aspect esthétique des constructions, de libérer un maximum d’espace intérieur. La Tour HSBC de Hong Kong offre une autre conception de l’espace intérieur qui doit être libéré. Ici, les espaces intérieurs sont ouverts et les niveaux sont facilement

accessibles. Le but était que l’on associe l’intérieur à la fonction première du bâtiment, c’est-à-dire aux fonctions d’une banque. Les bâtiment high-tech présentent également fréquemment l’utilisation du mur-rideau en verre qui permettent également une transparence et une visibilité des matériaux et éléments de construction.

Une des raisons pour lesquelles le high-tech met en scène ce qui n’est pas montré est liée à l’utopie d’améliorer le monde grâce à la technologie. De plus, les architectes high-tech souhaitaient montrer un espace qui correspondait à l’époque industrielle dans laquelle nous vivons et transformer ainsi une esthétique civile en une nouvelle qui incluerait les éléments industriels là où on les aurait peu ou pas attendus – musées, …

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XII. Le Postmodernisme – à partir de 1970.

L’architecture postmoderne se veut en opposition aux styles antérieurs et en particulier au mouvement moderne. Cette nouvelle architecture réintroduit l’éclectisme dans ses conceptions artistiques. Bien que les architectes recherchent l’originalité et souhaitent créer de nouvelles formes, ils ne nient pas le passé & insèrent dans leurs constructions des éléments architecturaux et décoratifs issus de l’art classique comme les colonnes ou les frontons en se replongeant et en maîtrisant l’histoire et les techniques des arts. La reprise des anciens se retrouve également dans la recherche de symétrie et d’équilibre des constructions du postmodernisme.

Le mouvement postmoderne, dans ses différentes formes – peinture, architecture ou encore littérature – tient également à présenter un collage

d’éléments hétéroclites, suivant par là-même les influences du courant surréaliste. Selon les théoriciens, coller des genres totalement différents – un western mêlé de conte de fées et de vaudeville, par exemple – permet à l’artiste de représenter une réalité qui, maintenant, est considérée comme complexe. Ce collage permet également d’effacer la hiérachie entre un art de l’élite et

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une culture populaire. Ainsi, WARHOL transforme des figures populaires – de Marilyn MONROE aux boîtes de soupe CAMPBELL – en art au sens noble.

Un des reproches les plus fréquents faits au postmodernisme est sa volonté de se plier aux impératifs du marketing. En effet, l’artiste postmoderne se décentre, ainsi que son esthétique, de l’interprétation de son œuvre mais laisse ce « travail » au public qu’il met au centre de son œuvre tout en donnant une place importante à

l’interprétation de chacun. De plus, l’artiste adopte une attitude dite ironique en assumant la possibilité que son œuvre puisse irriter et déplaire ! Les postmodernes sont ainsi d’habiles jongleurs qui font revivre des codes traditionnels dits sérieux tout en évitant de se prendre au sérieux et en évitant également de tomber dans la gaudriole ou la dérision.

XIII. Le Déconstructivisme – à partir de 1990.

Le Déconstructivisme est, comme le postmodernisme, en opposition aux mouvements modernes rationnels. Par contre, lui, se veut en rupture totale avec les courants du XXe siècle mais souhaite également une rupture avec le passé – alors que postmodernisme puisait dans le

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passé certaines de ses théories.

L’architecture déconstructiviste est déraisonnable et joue avec la ligne. Les murs se retrouvent penchés, les sols inclinés, les poteaux et colonnes ne sont pas droits, … Le bâtiment se voit ainsi « malmené » et les visiteurs perdus face à ces bâtimens sans dessus dessous. Les lignes et les formes utilisées dans des configurations originales donnent au courant un esprit de mouvement, de désiquilibre. Dans certains de ses principes, l’artiste est influencé par les courants picturaux abstraits qui marient les formes et les couleurs dans des alliances inattendues,

en optant, entre autres, pour des procédés comme le collage. Enfin, les architectes transforment les éléments classiques, comme l’escalier ou la passerelle, pour permettre la circulation à travers et en dehors du bâtiment et multiplier ainsi les angles sous lesquels on peut le regarder.

Les constructions deviennent ainsi l’expression de la liberté de l’artiste qui se moque de tous les carcans intellectuels, plastiques et formels. De plus, la critique des systèmes précédents n’est pas dans le simple but de critiquer et de détruire, mais plutôt dans celui de créer du neuf, de l’inédit. Grâce à cette libération des esprits, l’espace s’ouvre à nouveau et

devient autre, et les bâtiments tentent de témoigner d’une ville et d’une société où les conflits et les dilemmes sont monnaies courantes. Enfin, tout comme le postmodernisme, le déconstructivisme tient à choquer et dérouter l’œil qui découvre ses constructions et lui apprendre ainsi de nouvelles façons de voir et concevoir l’espace et le bâtiment.

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XIV. La Blob Architecture – à partir de 1990.

Le mot blob venant de l’anglais et signifiant « tache » ou encore « goutte », la blob architecture désignera un courant où les bâtiments présentent une forme molle et bombée. Certains la qualifient également d’organique – au sens de vivant et non comme l’architecture fonctionnelle et organique de WRIGHT. Ce courant voit ses bâtiments comme un dialogue entre la construction et la nature – que l’on retrouve dans ses formes :

les constructions ressemblent à des organismes géants dotés d’enveloppe extérieure ou encore à des galets. De plus, la ligne et l’angle ont tendance à disparaître au bénéfice d’un aspect sinueux où la courbe et l’asymétrie sont reines. La blob architecture doit beaucoup au développement des logiciels qui permettent de mieux concevoir et « tester » les différents volumes et les possibilités diverses qu’offre l’architecture. L’informatique permit alors de quitter la ligne droite ainsi que les verticalité et horizontalité alors maîtresses de l’architecture.

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The Sage Gateshead, Grande-Bretagne