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Ruptures et continuités
Fin du XIXe siècle - début du XXe siècle
Introduction
Comment modernité des arts a-t-elle émergé dans la 2e 1/2 du XIXe siècle ?
Emile FRIANT, Toussaint, (1886) huile sur toile, Musée des Beaux-Arts de Nancy
I. Le XIXe : siècle du progrès technique, de l’industrialisation, du machinisme mais les arts restent bien
dans la tradition académique jusqu’au milieu du siècle
Joseph Turner, Pluie, vapeur, vitesse, The Great Western. 1844, huile sur toile, 91 x 122 cm National Gallery, Londres .
Ici salon 1864, achats de l’Etat.
(jusqu’à 5000/an)
-> La peinture
Toutes les acquisitions de l’Etataux salons sur le site Internet : ARCHIM
D’où scandales, violence et exclusion des artistes novateurs qui introduisent des ruptures radicales.
• Courbet, Manet comme Flaubert ou Baudelaire font scandale.• L’essentiel des grands artistes sont hors circuits officiels.
C. Pissarro," La Côte du Jallais à Pontoise », 1867, Huile sur toile 89 x116 cmMetropolitan Museum of Art New York
Toile accrochée en 1869au salon. Deux réactions ci-après :- Zola- Odilon Redon
Pissarro : premierpeintre « impressionniste »
• Zola y reconnaît « la campagne moderne » « d’une simplicité, d’une franchise héroïques ».
• Odilon Redon jeune peintre et critique à cette époque (futur maître du symbolisme) dit : « M. Pissarro voit simplement. Il a dans la couleur, ces sacrifices qui n’expriment que le plus vivement l’impression générale, toujours forte parce qu’elle est simple ».
1e rupture :Le salon des
refusés de1874
• Les salons suivants refusent de plus en plus « les indépendants » appelés aussi « naturalistes ». Ainsi en 1873 le salon des refusés expose 475 œuvres. (Degas, Cézanne, Manet, Pissarro et Monet).
• 25 avril 1874, Louis Leroy dans le Charivari, fait un compte rendu satirique de l’exposition des «refusés » au 35 bd des Capucines dans l’atelier du photographe Nadar. Voir Document ci-après.
L’accueil de l’impressionnisme.
« Ah ! Ah ! ricana-t-il à la Méphisto, est-il assez réussi celui-là….En voilà de l’impression ou je ne m’y connais pas…Seulement veuillez me dire ce que représentent ces innombrables lichettes noires dans le bas du tableau ?
- Mais répondis-je, ce sont des promeneurs.- Alors je ressemble à ça quand je me promène sur le bd des capucines ?
Sans et tonnerre ! Vous vous moquez de moi à la fin ?- Je vous assure Monsieur Vincent…- Mais ces taches ont été obtenues par le procédé qu’on emploie pour le
badigeonnage des granites de fontaine : pif ! paf ! v’li ! v’lan ! Va comme je te pousse ! C’est inouï, effroyable ! j’en aurai un coup de sang bien sûr ! (…)
- Ah le voilà, le voilà ! s’écria-t-il devant le 98. Je le reconnais le favori de papa Vincent ! Que représente cette toile ? Voyez au livret.
- « Impression, soleil levant »- Impression, j’en étais sûr. Je me disais aussi, puisque je suis impressionné,
il doit y avoir de l’impression là dedans… Et quelle liberté, quelle aisance dans la facture ! le papier peint à l’état embryonnaire est encore plus fait que cette marine là ».
-> La sculpture est encore plus marquée par l’académisme.
-> L’art des métropoles : architecture et urbanisme.
• L’émergence des Etats-Nations et les capitales-> bâtiments publics• L'avènement de la civilisation industrielle : usine, habitat• L’idée de progrès technique et humain : réseau, gare, immeubles modernes, Haussmann et
Paris : modèle d’urbanisation.• L’architecture au milieu du siècle est aussi dominée par l’académisme et l’historicisme comme
en peinture : c’est l’éclectisme qui puise dans les styles gothique et Renaissance.
Victor Laloux, Gare d’Orsay, 1898,Inaugurée en 1900 pour l’exposition universelle.Chef d’œuvre éclectique de l’architecture française.
Le Ring était une tentative haussmannienne impulsée par l'empereur François Joseph et conçue par Ludwig Forster. 1857 - 1880. La ville moderne est « ajoutée » à la ville médiévale préservée ≠ Paris.
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Le secteur des monuments :les espaces verts permettentd’apercevoir les toits de tousces monuments prestigieux mais aussi les défilés militaires de l’armée impériale
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Les styles du boulevard circulaire Ring : monuments publics : théâtre italien, parlement néo-grec, église néo-gothique, hôtel de ville flamboyant : c’est l’« éclectisme simultané ».
Cet aperçu vidéo est extrait de l’extraordinaire site encyclopédique bilingue créé par le ministère de la Culture autrichien http://www.aeiou.at/
II. Les premières grandes ruptures qui annoncent le XXe
En peinture, Cézanne. Le « grand peintre avorté » selon Zola. Il marque l’entrée dans la modernité.
Nature morte au crâne, 1895-1900 ; huile sur toile, 54.3 x 65 cm, The Barnes Foundation, Merion, Pennsylvania.
Couleur et lumière sontdésormais traitées pourelles mêmes. Ce n’est plus l’impression de la réalité maissa transcription sur la toile.
Mais il a été précédé par Gauguin. 1888 : la 2e rupture
Vision après le sermon. 1888, 73x92 cm, Edimbourg, National Gallery of Scotland.
Quelle « rupture » peut-on attribuer àGauguin ?
-> De nouveaux courants contestent l’héritage impressionniste.• Les nabis (prophètes en hébreux) Se réunissent à l’Os à moelle et veulent
œuvrer pour » le salut de l’art »
Paul Sérusier, « Le talisman » (27 x 21.5 cm), Musée d'Orsay, Paris. Véritable manifeste du Synthétisme
Ajouter Maurice Denis, mais aussi Bonnard et Vuillard -> avec des sujets modernes, voire Toulouse Lautrec (style proche).
Tableau qu’il a peint à Pont-Aven et qui devient le « Talisman » des nabis. Il incarne la primauté de la suggestion sur la description
« Comment voyez-vous ces arbres ? Ils sont jaunes. Eh bien, mettez du jaune ; cette ombre, plutôt bleue, peignez-la avec de l'outremer pur ; ces feuilles rouges ? mettez du vermillon. » P. Gauguin.
Moulin
Rangée de Peupliers
Chemin au bord d’une rivière
Le symbolisme : international et global (musique, littérature…) :
Oscar Wilde affirme dans le « Déclin du mensonge » : « L’art est à la fois surface et symbole »
Odilon Redon Béatrice 1885 ; fusain fini de pastel, 34.5 x 30 cm ; Collection privée
C’est la réaction à l’impressionnisme :La peinture n’est pas la description du réel (saisi par la vue)mais l’évocation de visions par définitionintérieures.
III. L’ Entrée dans le XXe siècle : Les avant – gardes du début du siècle.
Henri Matisse La femme au chapeau 1904-1905, Huile sur Toile, 81 x 65 cmSan Francisco, Collection Haas
• La 3e rupture : Le Salon d’Automne 1905.
• Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Salon_d'automne_de_1905
• http://www.salon-automne-paris.com/sommaire.htm
Voir texte de Matisse sur la couleur.Autres « fauves » : Guy Derain, Maurice Vlaminck… Peintres ? Enfants ? Sauvages ?
« Au centre de la salle, un torse d'enfant et un petit buste en marbre d'Albert Marque, qui modèle avec une science délicate. La candeur de ces bustes surprend au milieu de l'orgie des tons purs : Donatello parmi les fauves ». Le critique d'art Louis Vauxcelles
Le « kubisme » l’expressionnisme
Juan Gris, Bouteille et couteau 1911-12Huile sur toile54.6 x 46 cmRijksmuseum Kroeller-Mueller, Otterlo, Pays-Bas
Les avant-gardes en rupture avec l’ordre esthétique.
L’expressionnisme
Egon Schiele : "Femmes renversées "( détail ) 1915 Crayon et détrempe sur papier32,8 x 49,7 cm, Graphische Sammlung, Albertina Vienne
« ... des fragments d’espace illusionniste dans une syntaxe cubiste »
Pierre Daix, Dictionnaire Picasso, R. Laffont, 1995
L’essor des arts décoratifs et de l’architecture
Dans la suite du mouvementArts and Krafts de William Morris, Charles Rennie Mackintosh (association de dessinateurs de mobilier) Van der Velde et Behrens rénovent les arts de la maison.Des éditeurs comme Wasmuth à Berlin publient les travaux de l’américain Frank Loyd Wright. La bourgeoisie industrielle s’intéresse à la décoration et à la peinture modernes.
Cet essor s’appuie sur l’usage des nouveaux matériaux industriels : l’acier, le verre et le béton et sur le rationalisme : formes épurées primauté de la fonction.
Henri Labrouste, Bibliothèque Saint Geneviève, 1843-1851 Paris
Façadeet voûtes de la salle de lecture
Deux tendances majeures : les lignes courbes franco belges (Horta-Guimard) et les lignes géométriques anglo-saxonnes
Victor Horta Maison Tassel, Bruxelles
Frank Loyd Wright, Winslow house, Illinois 1893
En Autriche, deux conceptions antinomiques• La Sécession : vers un art total ? Le Palais Stoclet de Joseph
Hoffmann à Bruxelles
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Salle à manger par Hoffmann, mosaïques de Gustave Klimt
Construit de 1905 à 1911, Avenue de Tervuren n° 279
Adolf Loos : une rupture radicale.
« L’homme aime tout ce qui sert son confort. Il déteste tout ce qui veut l’arracher à sa situation acquise et le dérange. Il aime donc la maison et déteste l’art… »
A. Loos
Adolf Loos (partiellement) Villa Karma pour Theodor Beer, professeur de physiologie, Clarens, près de Montreux, au bord du lac Léman, 1903-1906
Maison Steiner, vue côté rue, Vienne 1910
Au XIXe l’architecture au connaît une immense révolution
• professionnelle : l’architecture n’est plus un art mais une quasi science, ingénieurs
• technique : nouveaux matériaux• esthétique : l’éclectisme règne du « néo- » Viollet le Duc en
France.• utopies sociales, hygiénisme : familistères, cités jardins• la fonction prime sur l’esthétique
Trois grandes tendances dans la modernité de l’architecture.
Vers l’Architecture moderne : rationnelle, épurée, fonctionnelle (Ecole de Chicago, Frank Loyd Wright,, Behrens, Loos, Gropius ) Le renouveau des Arts décoratifs : la fin des ordres, japonisme, Arts & Crafts, Nancy, Wiener Werkstätte.La fusion de l’architecture et des Arts décoratifs : vers un nouveau goût plus individuel. L’Art Nouveau, un art total : Sécession (Wagner, Hoffmann), Art Nouveau (Guimard), Modern Style (Van de Velde), Jugendstil (Endell), Ecole de Glasgow (Mackintosh).