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1 / 14 CCO Sémio ortho ; sémiologie de la cheville et du pied
CCO Sémiologie orthopédique
Dr Marine Ankri
Le 06/12/2017 à 15h45
Ronéotypeur : Thibaud MOMBERT
Cours 4 :
Sémiologie de la cheville et du pied
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Objectifs du cours :
- Connaître les mouvements normaux de la cheville (adduction, abduction, flexion plantaire et
dorsale, pronation et supination, inversion et éversion).
- Connaître les différents morphotypes du pied (pied plat, pied creux, pied égyptien, grec, carré).
- Savoir faire la différence sémiologique entre fracture bimalléolaire et entorse de la cheville par la
palpation.
- Signes cliniques de l’entorse de cheville.
- Signes cliniques d’une fracture bimalléolaire (en fonction du mécanisme).
- Signes clinique de la rupture du tendon d’Achille.
Plan du cours :
I. Pied et cheville normaux
A. Anatomie de la cheville et du pied
1) Planches
2) Anatomie radiologique
3) Anatomie palpatoire
B. Examen de la cheville et du pied normaux
1) Morphotypes
2) Mobilités
II. Pied et cheville pathologiques
A. Entorse de cheville
B. Fracture bimalléolaire
C. Rupture du tendon d’Achille
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Tarse
Phalanges
I. Pied et cheville normaux
A. Anatomie de la cheville et du pied
1) Planches
Cheville : articulation entre la jambe et le pied. Elle contient 3 os (tibia, fibula et talus) en rapport par
2 articulations :
-Articulation Tibio-talienne entre le tibia et le talus
-Articulation Tibio-fibulaire entre le tibia et la fibula
Pied : organisé en 3 groupes d’os : Tarse, métatarse et phalanges.
-Le tarse est constitué de → 7 os : Talus, calcanéus (≡calcanéum), naviculaire, cuboïde et 3 os
cunéiformes : latéral, moyen et médial.
→ 2 articulations : l’articulation médiotarsienne ou interligne de chopart
(entre talus+calcanéus et naviculaire+cuboïde) et l’articulation tarsométatarsienne ou interligne de
Lisfranc (entre cuboïde+cunéiformes et métatarsiens).
-Le métatarse est formé de 5 métatarsiens (analogues des métacarpiens mais dans les pieds).
-Les phalanges correspondent aux os des orteils (3 par orteil sauf l’hallux qui n’en a que 2 14 os
en tout)
Métatarsiens
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Insertions tendineuses : La prof a précisé qu’on ne s’intéresserai qu’à trois d’entre elles :
Insertion du Muscle court fibulaire : sur la base du 5ème
métatarsien (face supérieure, sur le pied)
Insertion du Muscle tibial postérieur : sur le naviculaire et les cunéiformes (faces inférieures, sous le
pied)
Insertion des Muscles soléaires et gastrocnémiens : forment le tendon d’Achille et se finissent sur le
calcanéum.
Tendons : liste non exhaustive : certains n’ont pas été abordés par la prof
En latéral : Tendon Calcanéen (tendon d’Achille)
En latéral : Tendons court et long fibulaires : passent en arrière de la malléole externe.
En médial : Tendon tibial antérieur qui va se fixer sur la base du premier métatarsien
En médial : Tendon tibial postérieur qui passe en arrière de la malléole médiale
En médial : Tendon du long fléchisseur des orteils
En médial : Tendon du long fléchisseur de l’hallux.
Ligaments de la cheville : là encore on ne les étudiera pas tous : gardez à l’esprit qu’il y en a plein
mais qu’on n’en détaille que 3.
Le Ligament collatéral latéral qui a 3 faisceaux
- Antérieur qui est talo-fibulaire antérieur (du talus à la partie antérieure de la fibula)
- Moyen qui est clacanéo-fibulaire
- Postérieur qui est talo-fibulaire postérieur (du talus à la partie postérieure de la fibula)
Le Ligament collatéral médial en 2 plans : un plan superficiel en forme de delta ou plan deltoïdien, et
un plan profond
Les Ligaments tibio-fibulaires distaux : un ligament tibio-fibulaire antérieur et un ligament tibio-
fibulaire postérieur
Artères : artère pédieuse ou dorsale du pied : passe sur la face dorsale du pied
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artère tibiale postérieure : passe en arrière de la malléole médiale entre les tendon des longs
fléchisseurs des orteils et de l’hallux
Nerfs : la prof est passée TRES rapidement sur cette diapo en disant qu’il fallait connaitre les
territoires nerveux. Voici donc un schéma :
2) Anatomie radiologique
Face : il faut savoir repérer les différents os (le tibia, la fibula, les deux malléoles, le talus, le
naviculaire, le premier cunéiforme, les métatarsiens et les phalanges) et plus important connaître les
différentes insertions ligamentaires et tendineuses pour pouvoir interpréter les arrachements osseux et
comprendre ce qui s’arrache : -le ligament collatéral médial s’insère sur la malléole médiale
s’arrache. -le ligament collatéral latéral, avec ses trois faisceaux, s’insère sur la malléole latérale
s’arrache. -le cours fibulaire s’insère sur le 5ème
métatarsien (M5)
s’arrache. -le tibial postérieur, sur le naviculaire
s’arrache. -le tibial antérieur s’insère sur le premier cunéiforme et la base du 1er métatarsien
(Sur les schémas suivants, ce qui est souligné correspond à des insertions tendineuses ou
ligamenteuses alors que ce qui ne l’est pas correspond à des os)
Cheville gauche Pied droit
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Profil : de même on retrouve le tibia, la fibula (postérieure au tibia), le calcanéum, le talus et le
naviculaire. On distingue également les deux malléoles : on trouve la malléole latérale en suivant les
contours de la fibula et la malléole médiale en suivant ceux du tibia.
Pour les insertions tendineuses : -le tendon calcanéen s’insère sur le calcanéum
-le tibial postérieur s’insère sur le naviculaire
-le court fibulaire s’insère sur la base de M5
-les tendons Collatéraux (latéral et médial) s’insèrent chacun sur sa malléole (respectivement
fibulaire et tibiale) et se projettent à peu près au même endroit sur la radio de profil.
¾ : on retrouve sous cet angle : le tibia, la fibula, le talus, le naviculaire, le cunéiforme latéral, le
calcanéum, le cuboïde, les Métatarsiens et les phalanges.
Pour les insertions tendineuses : -le tibial postérieur s’insère sur le naviculaire
-le tibial antérieur s’insère sur la base du 1er métacarpien (M1) et sur le 1
er cunéiforme
-le court fibulaire s’insère sur la base de M5
-le calcanéen s’insère sur le calcanéum
Cheville
Pied de 3/4
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3) Anatomie palpatoire
Liste des structures palpables et de leurs localisations :
-On peut palper la malléole latérale sur la partie latérale du pied, la malléole médiale de l’autre
côté.
-Le calcanéum est palpable sur le côté du pied et en arrière : c’est l’os du talon
-Le naviculaire qu’on peut sentir 1 travers de doigt en avant de la malléole médiale
-La base de M5 qu’on peut palper sur le bord latéral du pied
-Le tendon calcanéen qui part du calcanéus et monte jusqu’au mollet.
-Les tendons fibulaires (court et long) qu’on sent particulièrement bien quand on met le pied en
pronation et en abduction.
-Les trois faisceaux du ligament collatéral latéral : le ligament tibio-fibulaire antérieur palpable en
avant de la malléole latérale ; le faisceau moyen ou calcanéo-fibulaire en dessous de la malléole
latérale, à la pointe et le faisceau postérieur en arrière de la malléole latérale.
-Le pouls pédieux et le pouls tibial postérieur.
B. Examen de la cheville et du pied normaux
L’examen clinique se fait : pieds nus, sans pantalon (ou bien relevé au-dessus des genoux), debout (si
possible) ou bien jambes allongées, pieds en dehors de la table. Il se fait en plusieurs étapes :
interrogatoire, inspection (debout si possible, sinon assis ou allongé), analyse de la marche (si
possible), palpation et radiographie.
Naviculaire Bord inf de M5 Tendons fibulaires
Faisceau antérieur Faisceau moyen Faisceau postérieur
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Lors de l’interrogatoire, il est important de rechercher : l’âge du patient, ses Antécédents
(entorse++), des douleurs à décrire par leur horaire, leur localisation…Il faut également rechercher le
contexte de l’incident, son début… Il faut connaitre les facteurs favorisants les douleurs, les position
antalgique (s’il y en a) et il faut rechercher si le patient a des sensations d’instabilité (à l’impression de
ne pas tenir sur ses pieds).
A l’inspection on regarde le morphotype du pied, la voute plantaire (savoir si c’est un pied creux, un
pied plat…), on regarde la marche pour savoir si le patient boite, on regarde la stabilité en appui
monopodal (sur un seul pied et sans chaussures+++). On inspecte également la peau pour déceler des
déformations, des œdèmes, des Hématomes, des Lésions cutanées (plaie, dermabrasion(égratignure),
souffrance cutanée/saillie osseuse, os exposé…). On palpe les reliefs osseux, les tendons, les
ligaments. On teste les mobilités actives et passives dans la limite de ce que peut supporter le patient,
on cherche des laxités (mobilités anormales) et enfin on prend les pouls distaux (pédieux et tibial
postérieur) et on fait du testing sensitif et moteur (on teste les voies nerveuses).
1) Morphotypes
La prof a précisé que dans le cadre des fractures bimalléolaires et des entorses c’était pas très
important mais que comme ça appartenait au programme il fallait le savoir.
Pied plat : Diminution de hauteur de l’arche médiale longitudinale du pied
Pied creux : Augmentation de hauteur de l’arche médiale du pied
Angle de Djian-Annonier: N=115°-135° se mesure entre le point le plus bas du sésamoïde médial
(1), le point le plus bas de l’articulation talo-naviculaire (2) et le point le plus bas de la grosse
tubérosité du calcanéum (3) (cf. schéma ci-dessous). Si cet angle est supérieur à 135°, c’est un pied
plat et s’il est inférieur à 115°, c’est un pied creux.
Ligne de Meary-Tomeno: axe du talus et axe de M1 normalement alignés. S’ils ne le sont pas, le pied
est soit creux, soit plat.
On peut également diagnostiquer le pied plat ou creux à l’aide d’un podoscope, appareil qui prend
l’empreinte plantaire (examen généralement fait chez un podologue)
Pied Egyptien : I plus
grand que II
Pied Grec : II plus grand
que I
Pied Carré : I et II ont la
même longueur
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2) Mobilités
II. Pied et cheville pathologiques
A. L’entorse de cheville
Définition : lésion d’un ou plusieurs ligaments de la cheville.
Flexion dorsale (=dorsi-flexion) N=20-45°
Flexion plantaire (=extension) N=30-50°
Mouvement de l’articulation tibio-talienne seule
Pronation : par analogie avec la main, c’est le geste de prendre (paume
vers le sol, on lève le V). N=10°
Supination : par analogie avec la main, c’est le geste de supplication
(paume vers le ciel, on lève le I). N=20°
Mouvement de l’articulation sous-talienne (bouge sous la
cheville)
Adduction : vers l’axe médian, vers l’intérieur.
Abduction : fuit l’axe médian, vers l’extérieur
Mouvement de la medio-tarsienne
Varus (= supination arrière-pied) : talon va vers l’intérieur
Valgus (= pronation arrière-pied) : talon va vers l’extérieur
Inversion : flexion plantaire + supination + adduction. C’est le
mouvement qu’on fait en général quand on se fait une entorse.
Eversion : flexion dorsale + pronation + abduction
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Entorse du ligament collatéral latéral (LCL) très fréquente et représente environ 15-20% des trauma
sportifs. On cherche ici à différencier entorse et fracture.
Interrogatoire : On recherche les antécédents : Savoir si c’est le premier épisode (car il est fréquent
que l’entorse récidive), savoir si le patient a déjà eu des traumas sur cette cheville, savoir s’il fait du
sport, quelle profession il exerce…
On cherche également les circonstances de survenue (souvent un traumatisme en inversion +++) et la
date de survenue ++ qui risque d’orienter le traitement.
Enfin on recherche les signes fonctionnels initiaux (récurrents en orthopédie) tels que l’impotence
fonctionnelle (perte totale ou partielle des fonctions d’un membre ou come dit la prof : « il a mal et il
ne bouge pas »), la douleur et sa localisation, l’entente ou le ressentit d’un craquement lors du
traumatisme ou encore la présence d’une tuméfaction sous malléolaire (latérale dans le cas d’une
lésion du LCL)
Inspection : On cherche s’il y a déformation, œdème, hématome ou « œuf de
pigeon » sous malléolaire ou pré malléolaire (ci-contre). On cherche également
une position antalgique en varus équin (pied pendant) et on fait bien attention à
ce qu’il n’y ait pas de lésions cutanées ou d’ouvertures.
Examen physique : on commence par ce qui n’est pas douloureux : examen
neurologique (sensitif et moteur), pouls distaux.
On palpe les reliefs osseux : les deux malléoles sur plusieurs centimètres pour
vérifier qu’il n’y a pas de douleur sur l’os directement ; le naviculaire et la base
de M5 pour exclure les arrachements osseux.
On palpe les trajets tendineux (on cherche les diagnostics différentiels de l’entorse) fibulaires et
calcanéen.
On finit par les trajets ligamentaires : les 3 faisceaux du LCL pour localiser la douleur et le LCM
(ligament collatéral médial).
Si le patient est capable de marcher, il faut le faire marcher pour apprécier sa marche et savoir
combien de pas il arrive à faire.
Critères d’Ottawa : établis afin de savoir s’il faut demander une radio :
-âge [ ] (car les autres ont été exclus de l’étude qui a défini ces critères)
-impossibilité de faire 4 pas
-douleur sur les 6 cm distaux d’une des malléoles
-douleur sur le naviculaire ou sur la base de M5
Il suffit d’un seul de ces critères pour demander une radio de cheville Face+Profil et/ou
une radio du pied Face+3/4 (suivant la localisation des douleurs)
Radio normale si c’est bien une entorse, rien n’est visible à la radio.
Diagnostic différentiel : Os : fracture bimalléolaire ou arrachement osseux naviculaire, talien (talus)
ou métatarsien (M5)
Tendons : luxation des tendons fibulaires (passent au-dessus de la malléole) ou rupture du tendon
calcanéen.
Ligaments : entorse autre que du LCL donc sous talienne, mediotarsienne, tarso-metatarsienne, etc…
Le traitement ne fait pas partie du programme, la prof l’a simplement indiqué pour notre culture.
Traitement : protocole GARCE pour Glaçage, Antalgiques, Repos, Contention, Elévation (sur un
coussin ou autre).
B. La fracture bimalléolaire
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Interrogatoire : Age, antécédents, traitements
Heure du dernier repas car il est fréquent que ce genre de fracture soit opéré et le patient doit être à
jeun.
Circonstance de survenue : trauma à haute cinétique, accident scooter, même mécanisme qu’une
entorse (Trauma en adduction ? abduction ? rotation latérale ?), chute de sa hauteur en marchant…
Signes fonctionnels initiaux : impotence fonctionnelle, douleur et sa localisation (latérale et médiale),
Craquement audible et/ou ressenti. Il est très important d’examiner le patient en entier à la recherche
d’autres localisations douloureuses surtout si AVP (accident de la voie publique) car même si le
patient ne se plaint que de sa cheville, il est possible qu’il ait une côte cassée ou autre.
Inspection : Recherche d’une déformation, d’un Œdème, d’un hématome, d’une position antalgique
en varus équin (pied pendant), de lésions cutanées, de souffrances cutanées : peau un peu orangée avec
phlyctènes (ampoule) (ce sont des signes que quelque chose se passe et qu’il faut agir), d’os saillant
sous la peau, d’ouverture cutanée (fracture ouverte) ou encore de dermabrasion
Examen physique : identique à celui de l’entorse.
Il y a de de fortes chances que le patient ait mal aux deux malléoles du coup (#ottawa) on demande
radio de la cheville de face et de profil et si nécessaire une radio de la jambe de face et de profil.
Les fractures bimalléolaires sont classifiées de moultes façons notamment :
Classification de Duparc et Alnot qui classe par rapport à la hauteur de fracture de la malléole
latérale par rapport aux tubercules tibiaux, qui correspondent aux ligaments tibiofibulaires antérieurs et
postérieurs
Mécanisme en rotation latérale (pied qui passe sous la jambe) est le plus fréquent. Ça fait :
-Trait spiroïde sur la malléole latérale (ML)
-Trait horizontal su la malléole médiale (MM) ou bien c’est le ligament LCM qui prend et se rompt
(dans ce cas là c’est une fracture équivalent bimalléolaire)
-Il peut y avoir lésion du ligament tibiofibulaire antérieur : en général le tibiofibulaire postérieur reste
accroché à la ML et la tibiofibulaire antérieur casse ce qui peut créer un diastasis (écart non normal).
Mécanisme en abduction : fait des fractures sus tuberculaires (au-dessus des tubercules donc
au-dessus des ligaments tibiofibulaires)
-Trait horizontal su la ML
-Trait horizontal sur la MM
-Rupture des ligaments tibiofibulaires antérieur et postérieur. Ça peut donc créer un diastasis
tibiofibulaire
-Rupture membrane interosseuse : le trait de fracture passe par cette membrane qui casse.
Mécanisme en adduction (pied qui part vers l’intérieur)
-trait horizontal sur la ML
-trait vertical sur la MM
-ligaments ne sont pas touchés donc pas de diastasis tibio-fibulaire.
La prof a précisé qu’on pouvait avoir des questions là-dessus
Les mouvements décrits le sont par rapport à l’articulation tibio-talienne uniquement et correspondent
à des mouvements non normaux du pied.
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Cas particuliers : -Fracture de Maisonneuve = sus tuberculaire qui
monte jusqu’au col de la fibula. C’est une fracture par abduction
qui va casser la malléole médiale, les ligaments tibiofibulaires et
remonter jusqu’à la fibula. On demande donc une radio de jambe.
Quand on voit une fracture uniquement sur la malléole médiale, on
se pose des questions car c’est rare.
-Fracture équivalent bimalléolaire = fracture malléole latérale associée
à entorse du LCM qui se rompt à la place de la malléole médiale : on voit donc un diastasis
tibio-talien.
Signes de gravité : -Ouverture cutanée
-Souffrance cutanée (mauvais pronostic si on n’agit pas vite)
-Absence de pouls
-Luxation → réduction en urgence (manœuvre de l’arrache botte) avant même la radio car il y a un
risque de souffrance cutanée
Le traitement ne fait pas partie du programme, la prof l’a simplement indiqué pour notre culture.
Traitement : -orthopédique avec un plâtre si la fracture n’est pas déplacée
-Urgence chirurgicale (relative : il faut opérer dans les jours qui viennent) : plaque sur ML et vis
sur MM
On ne peut pas être sûr de faire la différence entre une fracture bimalléolaire et une entorse sans radio
sauf s’il y a un gros déplacement d’os (fracture ouverte, luxation…). On fait donc toujours une radio
dès qu’on suspecte une fracture bimalléolaire (douleur sur l’os).
C. La rupture du tendon d’Achille
Interrogatoire : Souvent soit chez un jeune sportif, soit chez quelqu’un d’âge moyen (40 ans) peu
sportif. Se produit souvent si le patient a une tendinopathie ou a déjà eu des problèmes de tendon
d’Achille et à l’âge moyen c’est souvent un tendon dégénératif.
Antécédents : on recherche : -Tendinopathie sous-jacente (tendinite d’Achille)
-Médicaments (FQ (fluoroquinolone) ou statines) qui peuvent favoriser les ruptures du tendon
d’Achille.
-Sport pratiqué (souvent sports à impulsion comme le tennis, le basket…), profession exercée
-Circonstance de survenue : Sensation de coup de poignard ou de coup de fouet derrière le pied au
moment d’un appui, d’une impulsion, d’un démarrage (hyperflexion dorsale).
-Pas de choc direct
-Date de survenue (diagnostic différentiel d’entorse de cheville)
pour adapter la prise en charge suivant le délai.
-Douleur, localisation
Inspection : recherche d’un œdème postérieur de cheville ou d’un
hématome. Souvent les patients n’arrivent pas à marcher et s’ils y
arrivent, ils marchent uniquement sur le talon.
Examen physique : -Palpation en décubitus ventral (allongé sur le
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ventre avec les pieds qui dépassent de la table)
-Gap au niveau du tendon calcanéen
-Permet de localiser le niveau de la rupture
-Perte de l’équin physiologique (le pied passe à 45° par rapport à la jambe au repos) car il n’y a
plus le tendon pour tenir le pied en équin.
-Signe de Thomson positif : pas de flexion plantaire à la compression du
mollet (cf. photo).
-Marche sur pointe des pieds impossible
Diagnostic clinique : Pas besoin de radio ni d’écho ou d’IRM pour faire le
diagnostic. On a recours à l’imagerie seulement si on a un doute sur un
diagnostic différentiel (fracture) ou si le traumatisme est ancien.
Le traitement ne fait pas partie du programme, la prof l’a simplement indiqué
pour notre culture.
Traitement : « chirurgien dépendant » : on peut faire un traitement orthopédique avec un plâtre en
équin pour rapprocher les deux bouts du tendon ou bien un traitement chirurgical où soit on ouvre et
on suture le tendon, soit on n’ouvre pas mais on suture à travers la peau.
Pour cette dernière partie (celle qui va suivre) c’est simplement de l’entrainement, il ne faut pas
apprendre.
14 / 14 CCO Sémio ortho ; sémiologie de la cheville et du pied