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JOURNAL DU GROUPE CORLET HORS SÉRIE www.corlet.fr En téléchargeant l'application Paper 3.0, puis en flashant ce document, accédez à un contenu interactif depuis votre téléphone ou votre tablette. ÉVÉNEMENT P ar chance, le soleil est au rendez-vous. La brume ma- tinale se dissipe, laissant apparaître l’important dis- positif de sécurité mis en place pour la visite du mi- nistre. Il est 10 h et Emmanuel Macron est attendu au cinéma Le Royal pour une séance peu ordinaire. Une table ronde est organisée avec les principaux responsables industriels locaux. Près de 150 personnes ont pris place dans les fauteuils du cinéma. Pascal Allizard, sénateur-maire de Condé-en-Normandie, lance la rencontre. « Condé est un petit territoire (5 000 habitants) en transition. Il hérite d’une longue histoire industrielle et d’un dos- sier de santé publique lourd, lié à l’exploitation de l’amiante depuis la fin du XIX e siècle. Ce sont des sujets que l’on porte et que l’on assume, mais qui ne doivent pas occulter les réussites. Aujourd’hui, le territoire compte des entreprises qui se développent et re- crutent. Parmi elles, il y a des pépites. » L’entreprise Corlet est l’une d’entre elles, 4 e imprimeur de livres en France. Révolution numérique dans le bocage Après une heure de discussions sur les difficultés à investir dans l’outil productif, à recruter, ou le nécessaire désenclavement du ter- ritoire, le ministre se dirige vers Corlet Numérique. Le grand hall de l’entreprise, sous panneaux photovoltaïques, est déjà investi par les invités. Emmanuel Macron est accueilli sur le seuil par Charles Corlet, le fondateur du Groupe et président du Conseil de surveil- lance. Après la poignée de mains, le ministre rejoint le fils, Jean-Luc Corlet, actuel PDG du Groupe, pour une visite de l’imprimerie. De nombreux journalistes lui emboîtent le pas. Nouvelle technologie numérique jet d’encre, presses couleurs, traceurs bobines ou à plat, chaînes de finition, tri sélectif du papier... Emmanuel Macron ob- serve, interroge, interpelle les salariés. Avant la fin de la visite, il reçoit un exemplaire d’un quatre pages en couleur fraîchement imprimé, sur lequel il apparaît à la Une. La photo a été prise lors de son entrée dans le hall, quelques instants plus tôt. Le document est enrichi de l’application Paper 3.0 de Cor- let : en flashant la page avec un smartphone, on arrive directement sur le site du ministère, l’agenda du ministre et son compte Twitter. La démonstration est efficace. La révolution numérique a bien eu lieu dans le bocage normand. Mais il faut à présent regagner le grand hall pour la remise de la Légion d’honneur. L’agenda du mi- nistre est chargé. Le 21 mars 2016, Condé-en-Normandie a reçu la visite d’Emmanuel Macron. Le ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique est venu remettre la Légion d’honneur à Charles Corlet, fondateur du Groupe Corlet. Il a aussi rencontré des industriels locaux et visité Corlet Numérique. Récit d’une folle journée pour Corlet. La table ronde avec le ministre, les élus et les chefs d’entreprises de la région. « L’exemple de Corlet est formidable. C’est celui d’une entreprise qui, depuis plus de 50 ans, s’est engagée dans la modernité, qui a investi et a formé ses salariés et qui, aujourd’hui, produit de la qualité. Elle a transformé en opportunité de développement ce qui aurait pu la tuer. C’est ça, l’esprit d’entreprise ! » Emmanuel Macron, ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique. 21 MARS 2016 LA FOLLE JOURNÉE DE CORLET La visite d’Emmanuel Macron, ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique. Charles Corlet, Chevalier de la Légion d’honneur. Table ronde avec les principaux responsables industriels locaux.

Charles Corlet, Chevalier de la Légion d’honneur. LA FOLLE … · l’une d’entre elles, 4e imprimeur de livres en France. Révolution numérique dans le bocage Après une heure

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Page 1: Charles Corlet, Chevalier de la Légion d’honneur. LA FOLLE … · l’une d’entre elles, 4e imprimeur de livres en France. Révolution numérique dans le bocage Après une heure

J O U R N A L D U G R O U P E C O R L E T

H O R S S É R I E

www.corlet.frEn téléchargeant l'application Paper 3.0, puis en fl ashant ce document, accédez à un contenu interactif depuis votre téléphone ou votre tablette.

É V É N E M E N T

Par chance, le soleil est au rendez-vous. La brume ma-

tinale se dissipe, laissant apparaître l’important dis-

positif de sécurité mis en place pour la visite du mi-

nistre. Il est 10 h et Emmanuel Macron est attendu au

cinéma Le Royal pour une séance peu ordinaire. Une table ronde

est organisée avec les principaux responsables industriels locaux.

Près de 150 personnes ont pris place dans les fauteuils du cinéma.

Pascal Allizard, sénateur-maire de Condé-en-Normandie, lance la

rencontre. « Condé est un petit territoire (5 000 habitants) en

transition. Il hérite d’une longue histoire industrielle et d’un dos-

sier de santé publique lourd, lié à l’exploitation de l’amiante depuis

la fi n du XIXe siècle. Ce sont des sujets que l’on porte et que l’on

assume, mais qui ne doivent pas occulter les réussites. Aujourd’hui,

le territoire compte des entreprises qui se développent et re-

crutent. Parmi elles, il y a des pépites. » L’entreprise Corlet est

l’une d’entre elles, 4e imprimeur de livres en France.

Révolution numérique dans le bocage

Après une heure de discussions sur les diffi cultés à investir dans

l’outil productif, à recruter, ou le nécessaire désenclavement du ter-

ritoire, le ministre se dirige vers Corlet Numérique. Le grand hall

de l’entreprise, sous panneaux photovoltaïques, est déjà investi par

les invités. Emmanuel Macron est accueilli sur le seuil par Charles

Corlet, le fondateur du Groupe et président du Conseil de surveil-

lance. Après la poignée de mains, le ministre rejoint le fi ls, Jean-Luc

Corlet, actuel PDG du Groupe, pour une visite de l’imprimerie. De

nombreux journalistes lui emboîtent le pas. Nouvelle technologie

numérique jet d’encre, presses couleurs, traceurs bobines ou à plat,

chaînes de fi nition, tri sélectif du papier... Emmanuel Macron ob-

serve, interroge, interpelle les salariés.

Avant la fi n de la visite, il reçoit un exemplaire d’un quatre pages

en couleur fraîchement imprimé, sur lequel il apparaît à la Une. La

photo a été prise lors de son entrée dans le hall, quelques instants

plus tôt. Le document est enrichi de l’application Paper 3.0 de Cor-

let : en fl ashant la page avec un smartphone, on arrive directement

sur le site du ministère, l’agenda du ministre et son compte Twitter.

La démonstration est effi cace. La révolution numérique a bien eu

lieu dans le bocage normand. Mais il faut à présent regagner le

grand hall pour la remise de la Légion d’honneur. L’agenda du mi-

nistre est chargé.

Le 21 mars 2016,

Condé-en-Normandie a reçu la visite

d’Emmanuel Macron. Le ministre de

l’Économie, de l’Industrie et

du Numérique est venu remettre la

Légion d’honneur à Charles Corlet,

fondateur du Groupe Corlet. Il a aussi

rencontré des industriels locaux

et visité Corlet Numérique.

Récit d’une folle journée pour Corlet.La table ronde avec le ministre,

les élus et les chefs d’entreprises de la région.

« L’exemple de Corlet est formidable. C’est celui d’une entreprise qui, depuis plus de 50 ans, s’est engagée dans la modernité, qui a investi et a formé ses salariés et qui, aujourd’hui, produit de la qualité. Elle a transformé en opportunité de développement ce qui aurait pu la tuer. C’est ça, l’esprit d’entreprise ! » Emmanuel Macron, ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique.

21 MARS 2016

LA FOLLE JOURNÉE DE CORLET La visite d’Emmanuel Macron,

ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique.

Charles Corlet, Chevalier de la Légion d’honneur.

Table ronde avec les principaux responsables industriels locaux.

Cicero Hors série 1 v1.indd 1 06/04/2016 11:08

Page 2: Charles Corlet, Chevalier de la Légion d’honneur. LA FOLLE … · l’une d’entre elles, 4e imprimeur de livres en France. Révolution numérique dans le bocage Après une heure

Au point de départ, il y a la petite imprimerie familiale de

la rue de Vire, à Condé-sur-Noireau. Des six enfants,

c’est lui qui s’éprend de la passion paternelle pour

l’encre et le plomb. Charles Corlet devient typographe à

13 ans. Né à Condé en 1936, « en même temps que le Pape François »,

s’amuse-t-il, il revendique une filiation avec un compatriote, né un de-

mi-siècle plus tôt : « Maximilien Vox, éditeur, journaliste, artiste typo-

graphe, un grand nom de la profession ! », auquel il consacre son mu-

sée de l’imprimerie chez Corlet Numérique. Condé, c’est aussi cette

terre d’imprimeurs depuis deux siècles, où l’hygrométrie et les pas-

sions politiques ont toujours nourri le papier.

Compagnonnage

Avec pour seul diplôme le certificat d’études, Charles Corlet re-

joint Paris pour suivre des cours du soir et faire ses classes auprès

d’autres imprimeurs. Un compagnonnage à l’imprimerie Keller qui

l’éloigne quelques années du bocage, avant d’y revenir, en 1954,

comme chef d’atelier de l’imprimerie familiale. En 1961, un an après

le départ de son père, il rachète l’imprimerie et crée sa propre en-

treprise, l’Imprimerie Charles Corlet, avec huit salariés. Il a 25 ans,

est marié et père de deux enfants. Très vite, il se spécialise dans

l’impression de livres. Pour démarcher les maisons d’édition à Pa-

ris, il a écrit sur sa carte de visite : « imprimeur paysan ». L’audace

est payante. Les contrats et les commandes s’enchaînent, avec

Maspero, Beauchêne, Centurion, les Éditions ouvrières, Présence

Africaine... À leur contact, l’autodidacte acquiert « une richesse

culturelle et sociale extraordinaire ».

Anticiper plutôt que subir

Pendant 40 ans, il va investir sans cesse dans les outils, le savoir-faire

et les hommes, pour faire du petit atelier familial une entreprise qui

compte aujourd’hui 10 sites de production et 400 salariés. Une aven-

ture partagée avec le clan familial et les salariés. « La force de votre

entreprise est la capacité à travailler ensemble », apprécie le ministre

Macron, venu remettre les insignes de chevalier de la Légion d’hon-

neur. Chaque mutation technologique – et il y en aura dans l’indus-

trie graphique – est sciemment anticipée. « Si nous n’étions pas allés

de l’avant, nous ne serions plus là », résume Charles Corlet. Déve-

loppement de l’impression offset, arrivée de l’informatique dans le

prépresse et avènement du numérique. Autant de défis relevés, qui

ont permis au Groupe de connaître une croissance régulière et de

diversifier ses activités. « Vous avez transformé ce qui aurait pu être

une appréhension en opportunité de développement. C’est l’exemple

même de l’esprit d’entreprise », souligne le ministre. Charles Corlet

avait souhaité la présence d’Emmanuel Macron pour « saluer sa jeu-

nesse et sa volonté de réformes nécessaires pour dépoussiérer cette

vieille France qui croule sous les lois d’une autre époque et qui bloque

notre économie et l’esprit d’entreprendre en France, dans un monde

qui bouge à la vitesse du numérique ! »

Continuité familialeEn 2003, Charles Corlet confie les rênes du Groupe à son fils, Jean-Luc,

entré dans l’entreprise en 1975. Il conserve la présidence du Conseil de

surveillance, et « un œil sur les comptes ». La continuité familiale est

assumée. « C’est difficile d’hériter, la dette oblige, poursuit Emmanuel

Macron. Vous avez su le faire et transmettre à votre tour. » Des neuf

petits-enfants, trois d’entre eux travaillent dans le Groupe Corlet. Le

31 mars dernier, Charles Corlet a également passé la main des Éditions

Charles Corlet, fondées en 1974 pour éditer des livres made in Nor-

mandie, qui parlent de la Normandie. « C’est ma danseuse », avoue

l’homme, lecteur boulimique, qui entend désormais se consacrer à

l’écriture et à la marche à pied dans le bocage normand. Son bocage.

Humaniste

La Légion d’honneur rend aussi hommage à l’humaniste, qui a

œuvré à la réinsertion des détenus. Sa main tendue au plus emblé-

matique d’entre eux, Patrick Henry, condamné à perpétuité en 1977,

lui vaudra d’ailleurs quelques reproches. Il a parrainé des réfugiés

en Normandie. « Grâce à lui, certains ont pu s’établir », mentionne

le député Alain Tourret. Il loue les locaux historiques de l’entreprise

à une réfugiée géorgienne, qui y a installé... une petite imprimerie.

S’il a l’esprit d’entreprise, il n’a certes pas celui de la concurrence.

« Je suis l’anti-Tapie, répète-t-il souvent. Moi, je construis. » Il a aidé

d’autres imprimeurs à s’installer, à Madagascar, en Tunisie et en

Roumanie. Chaque fois, les équipes de Corlet ont formé du person-

nel sur place, avant de transmettre le témoin. « Cette graine que

vous avez semée a joué son rôle dans l’émancipation des peuples »,

conclut le ministre. Lui, il continue de remercier ses collaborateurs

et se montre « surpris qu’un bonhomme comme moi ait pu faire tout

ça ». Ce 21 mars, l’assemblée réunie ne l’était pas.

Il avait décliné l’invitation

il y a quelques années.

Il a fallu la détermination

d’un député et d’un sénateur-maire

pour convaincre Charles Corlet

d’accepter une Légion d’honneur

qui vient couronner 60 années

d’engagement au service

d’une entreprise, d’un territoire et des

hommes. Une carrière hors normes.

CHARLES CORLET

UN « IMPRIMEUR PAYSAN » À LA PAGE

É V É N E M E N T

Jean-Luc Corlet présente à Emmanuel Macron l’application numérique Paper 3.0.Le papier connecté est devenu une réalité quotidienne chez Corlet.

Charles Corlet, Emmanuel Macron et Pascal Allizard, sénateur-maire de Condé-en-Normandie.

Directeur de la publication > Jean-Luc Corlet - Rédaction : Corlet Communication : Marylène Carre - Conception-Réalisation > Corlet Communication - Impression > Corlet Imprimeur - Photos > Stéphane Maurice

aaccess agence de Paris

« Je souhaite rendre hommage à toute l’équipe de collaborateurs, dont nombreux sont à la retraite maintenant, ou disparus. D’excellents professionnels, qui ont pris une part importante dans le développement des entreprises du Groupe. Un grand merci à nos clients, qui tout au long de ma longue carrière ont su me faire confiance. L'évolution technologique a quelquefois créé des appréhensions, mais nous avancionsensemble pour le bien de nos métiers communs. Le Groupe avec sa nouvelle direction, Jean-Luc Corlet, PDG, Pascal Bazin, DG, Philippe Freulon, DG adjoint, Rachel Delagarde, DAF adjointe, Benjamin Bazin, DRH adjoint, Hervé Le Moyne, Directeur Technique, et l’ensemble des cadres et salariés sont partis sur la bonne voie. Rien ne sera facile, mais le Normand est un battant. Ensemble, ils seront conquérants de nouveaux marchés et réussiront, j’en suis persuadé ! »

Charles Corlet.

« Il faut un fort caractère pour mener à bien une telle aventure. Charles Corlet a consacré toute sa vie à son entreprise et à notre territoire.C’est une très belle réussite et je crois qu’il est bon que la collectivité, les institutions et l’État honorent ceux qui portent les initiatives en France. Pascal Allizard,

sénateur du Calvados, maire de Condé-en-Normandie.

« Par-delà les évolutions techniques et les mutationsindustrielles, il y a l’esprit Corlet qui demeure inchangé : un savoir-faire constant, l’indépendance, l’enracinement et l’humanisme. »Emmanuel Macron, ministre de l’Économie,

de l’Industrie et du Numérique.

« Notre Gutenberg normand est aussi un grand humaniste, qui a toujours fait confiance à l’homme et a souhaité partager son bonheur avec les autres : ses salariés, ses enfants, des réfugiés, des détenus... Je suis son premier admirateur. »Alain Tourret, député du Calvados.

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