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Chapitre 13 | Évaluation des impacts cumulatifs

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Chapitre 13 | Évaluation des impacts cumulatifs

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Projet aurifère de Mako

Étude d'Impact Environnemental et Social

Chapitre 13 | Évaluation des impacts cumulatifs

13 ÉVALUATION DES IMPACTS CUMULATIFS ............................................................. 13-1

13.1 Introduction ............................................................................................................................................................. 13-1

13.1.1 Qu'entend-on par « impacts cumulatifs » ? .................................................................................... 13-1

13.1.2 Comment les impacts cumulatifs peuvent-ils s'agréger et interagir ? .................................. 13-1

13.1.3 Méthodologie d'évaluation des impacts cumulatifs ................................................................... 13-2

13.2 Autres projets et activités dans la région ...................................................................................................... 13-2

13.2.1 Exploitations minières ........................................................................................................................... 13-2

13.2.2 Énergie hydraulique ............................................................................................................................... 13-8

13.2.3 Infrastructure touristique de base ..................................................................................................... 13-9

13.2.4 Projets agricoles, d'élevage et de pêche ....................................................................................... 13-10

13.2.5 Autres projets d'infrastructure ......................................................................................................... 13-11

13.3 Évaluation des impacts cumulatifs ............................................................................................................... 13-12

13.3.1 Le fleuve Gambie .................................................................................................................................. 13-12

13.3.2 Le Parc National du Niokolo-Koba .................................................................................................. 13-14

13.3.3 Emploi et développement des compétences ............................................................................. 13-15

13.3.4 Disponibilité de l'hébergement ...................................................................................................... 13-16

13.3.5 Bassin atmosphérique ........................................................................................................................ 13-16

13.3.6 Circulation de véhicules sur la RN7 ................................................................................................ 13-17

13.4 Conclusions et conséquences pour la gestion ......................................................................................... 13-17

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Étude d'Impact Environnemental et Social

RAPPORT FINAL 13-1

13 ÉVALUATION DES IMPACTS CUMULATIFS

13.1 Introduction

13.1.1 Qu'entend-on par « impacts cumulatifs » ?

Par définition, les impacts cumulatifs représentent les impacts successifs, progressifs et combinés d'une ou plusieurs activités sur la société, l'économie et l'environnement. Les impacts cumulatifs résultent de l'agrégation et de l'interaction des impacts sur un récepteur et peuvent être le produit d'activités passées, présentes ou futures (Franks et al. 2010).

Les impacts cumulatifs peuvent être positifs ou négatifs ; leur intensité ainsi que leur portée territoriale et temporelle peuvent varier. Les impacts cumulatifs peuvent interagir de telle façon qu'ils engendrent d'autres impacts ou sont associés à d'autres impacts. Les impacts cumulatifs peuvent résulter de projets mineurs à l'échelle individuelle mais importants à l'échelle collective ou d'activités ayant lieu sur une période donnée.

En ce qui concerne le Projet proposé, les impacts cumulatifs peuvent avoir lieu parallèlement à d'autres impacts sur l'environnement physique, la biodiversité et les conditions socioéconomiques découlant de projets existants et de développements prévus. Ces projets et développements comprennent d'autres projets miniers et agricoles, l'infrastructure de barrages et les entreprises du tourisme.

Les impacts cumulatifs peuvent également se manifester par rapport à la pression actuelle et additionnelle qui pèse sur le Parc National du Niokolo-Koba (PNKK). Les impacts attendus du Projet sur le PNNK sont décrits en détail dans le Chapitre 7, et les impacts cumulatifs dont il est question dans le présent chapitre sont passés en revue dans la Section 13.2.2.

13.1.2 Comment les impacts cumulatifs peuvent-ils s'agréger et interagir ?

Les impacts peuvent s'agréger et interagir de trois manières principales (Franks et al. 2010) :

• Les impacts territoriaux sont ceux qui concernent une zone. Les impacts territoriaux peuvent varier en portée et en intensité. Un impact à portée territoriale peut concerner la zone où la végétation a été défrichée pour les besoins de l'exploitation minière tandis qu'un impact à intensité territoriale peut concerner des zones de chevauchement entre des impacts à portée territoriale provenant de plus d'une source, comme une zone où se dépose la poussière provenant d'une activité en amont.

• Les impacts temporels sont ceux qui varient au fil du temps. Les impacts temporels simples débutent à un moment précis et leur évolution peut être mesurée au fil du temps. C'est notamment le cas de l'activité économique d'une ville voisine, qui suit une évolution temporelle similaire à la production d'un groupe de mines. Les impacts temporels décalés ont lieu lorsque de multiples impacts temporels simples se superposent les uns sur les autres au fil du temps. Les types d'impacts les plus simples surviennent lorsque le même impact temporel simple provient d'une mine à un moment donné et d'une deuxième mine au moment m+1.

• Les impacts liés concernent des interactions plus complexes, comme lorsqu'un impact en déclenche un autre ou lorsqu'une seule activité a des effets multiples. Les impacts déclenchés liés se produisent lorsqu'un impact, soit de par son occurrence soit en atteignant un niveau de seuil, entraîne un autre impact qui autrement ne se serait pas produit. Le deuxième impact est l'impact déclenché. Par exemple, un impact déclenché se produit lorsqu'une activité économique dans une ville, associée à plusieurs mines en exploitation, prend suffisamment d'ampleur pour qu'une nouvelle infrastructure soit rentable (par ex. un nouveau magasin).

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RAPPORT FINAL 13-2

13.1.3 Méthodologie d'évaluation des impacts cumulatifs

La méthodologie adoptée pour l'évaluation des impacts cumulatifs dans le présent rapport comprend :

• Une évaluation des impacts résiduels et des risques relatifs au Projet proposé, y compris les impacts cumulatifs (voir Chapitres 9-12) ;

• Une revue des développements/activités existants et prévus dans la région, qui pourrait avoir des impacts cumulatifs dans le cadre du Projet aurifère de Mako, ainsi que des principaux facteurs les affectant (voir Section 13.2) ;

• L'identification des impacts cumulatifs potentiels majeurs liés à ces développements/activités (Section 13.2) ;

• Une analyse des impacts cumulatifs potentiels majeurs, y compris une réflexion portant sur les agrégations et sur les interactions géographiques et temporelles (Section 13.3) ; et

• Une consultation des parties prenantes et une revue des impacts potentiels (voir Chapitre 14).

La Figure 13-1 présente les différents facteurs qui, une fois combinés, influent sur les impacts cumulatifs résultant de l'exploitation minière et d'autres sources, et dont il a été tenu compte dans la méthodologie ci-dessus.

Figure 13-1 Un modèle conceptuel des impacts cumulatifs de l'exploitation minière (Franks et al. 2010)

13.2 Autres projets et activités dans la région

13.2.1 Exploitations minières

Exploitations minières majeures

Un certain nombre de projets miniers de grande et moyenne tailles, existants et envisagés, sont situés dans la région de Kédougou, au nord-est de Mako. Les projets miniers existants et potentiels identifiés dans un périmètre de 100 km autour du Projet sont présentés dans le Tableau 13-1. Le projet le plus significatif en rapport avec les impacts cumulatifs est celui de la mine aurifère de Sabodala, qui est la mine aurifère majeure en exploitation la plus proche du Projet au Sénégal.

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Étude d'Impact Environnemental et Social

RAPPORT FINAL 13-3

Plusieurs autres grands projets miniers sont situés au Mali, au nord-est du Projet aurifère de Mako, notamment la mine de Loulo à 100 km, la mine de Tabakoto à 120 km, la mine aurifère de Sadiola à 140 km, la mine aurifère de Yatela à 150 km, ainsi que les projets de Dandoko et de Moussala à 110 et 125 km respectivement.

Tableau 13-1 Activités d'exploitation minière existantes et prévues dans la région du Projet aurifère de Mako

Exploitation minière Société Matériau Statut actuel Distance avec le

Projet aurifère de

Mako

Projet aurifère de Massawa

Randgold Or Exploration / Faisabilité ~30 km

Mine aurifère de Sabodala

Teranga Gold (Sabodala Gold Operations)

Or En exploitation ~50 km

Projet aurifère de Makabingui

Bassari Resources Or Étude de faisabilité et EIES soumises / Développement

proposé

~60 km

Projet aurifère de Boto IAMGOLD Or Exploration / Préfaisabilité ~110 km

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RAPPORT FINAL 13-4

Source : Service des Mines, Kédougou.

Figure 13-2 Site des permis d'exploration et d'exploitation minière dans la région de Kédougou

Mine aurifère de Sabodala

La mine aurifère de Sabodala, actuellement exploitée par Teranga Gold, est une mine d'or située à environ 50 km au nord-est de la zone du permis de Mako. Elle se trouve dans le bassin versant de la rivière Niokolo-Koba, qui se jette dans le fleuve Gambie, en aval du Projet aurifère de Mako (Planches 13-1 et 13-2). L'exploitation minière de la mine aurifère de Sabodala a débuté en mars 2009. En 2012, la Société a achevé son projet d'agrandissement pour doubler la capacité de traitement. Début 2014, Teranga a fait l'acquisition de la propriété avoisinante, l'Oromin Joint Venture Group (OJVG). Les opérations d'agrandissement et d'acquisition étant désormais terminées, Teranga prévoit dans son calcul de base d'augmenter sa production d'or annuelle moyenne à environ 250 000 onces pendant au moins 10 ans, avec une durée de vie totale des réserves de 16 ans. L'acquisition a permis d'accroître la durée de vie des réserves et les perspectives d'exploration du projet de Sabodala. Des gisements satellites peuvent être développés autour de la mine à ciel ouvert de Sabodala actuelle (Teranga Gold Corporation, 2015).

Selon le rapport stratégique de développement fourni par Teranga (2014), la mine d'or est située sur une concession minière de 33 km2. Il s'agit de la seule exploitation aurifère à grande échelle actuellement en fonctionnement au Sénégal. Son empreinte au sol est de quelque 800 ha et comprend les composantes majeures suivantes : zone minière avec unité de traitement, fosse de mine, installation de stockage des résidus, réservoirs d'eau, dépôts de roches stériles et plateforme tout-venant. Elle abrite également un village d'exploitation où se trouvent les lieux d'hébergement et les installations nécessaires aux travailleurs. Situé à environ 3 kilomètres de la

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RAPPORT FINAL 13-5

mine, le camp principal a été conçu pour accueillir jusqu'à 860 employés. Un deuxième camp situé à Bransan accueille environ 45 travailleurs.

Situé à 9 km au sud de la mine à ciel ouvert de Sabodala, le projet de Golouma est le gisement de Teranga dont l'exploitation est la plus avancée (Rapport technique de Teranga Gold, 2014).

Planche 13-1 Fosse de la mine de Sabodala (Teranga, 2014) Planche 13-2 Unité de traitement de Sabodala (Teranga,

2014)

Projet aurifère de Massawa

Découvert en 2004 et exploité par Randgold, le gisement aurifère de Massawa se trouve à environ 30 km au nord-est du Projet aurifère de Mako, au sein de la zone du permis d'exploitation de Kounemba. Selon le Rapport annuel de Randgold publié en 2013, le gisement de Massawa est l'un des plus importants gisements d'or inexploités de toute l'Afrique de l'Ouest (3,36 Moz, 2,57 g/t), mais il s'agit également du plus complexe des corps de minerai, à la fois en termes géologiques et métallurgiques. La société est actuellement en train d'actualiser le modèle géologique du gisement. Un rapport datant de janvier 2015 a indiqué que le gisement ne répond pas actuellement aux critères d'investissement stratégiques de Randgold, et Randgold continue d'analyser le potentiel de développement de la mine. La viabilité du projet dépendrait de la découverte d'une solution d'alimentation électrique efficace et/ou de ressources additionnelles (en élargissant la zone de prospection à d'autres gisements satellites situés à proximité).

Projet aurifère de Makabingui

Exploité par Bassari Resources Limited, le projet aurifère de Makabingui est situé à environ 60 km au nord-est du Projet. Les ressources minérales du projet sont estimées à 11,9 millions de tonnes, dont le rendement moyen équivaudrait à 2,6 g/t d'or pour un contenu de 1 million d'onces d'or. 80 % des ressources sont situées à moins de 200 m de la surface. L'EIES du projet a été réalisée et déposée auprès du gouvernement sénégalais. La durée de vie initiale du projet minier est d'environ 3 à 4 ans, mais plusieurs options sont déjà à l'étude afin de prolonger la durée de vie initiale de la mine. Bassari Resources détient 3 permis d'exploration contigus (Sambarabougou, Moura et Bounsankoba), couvrant une surface d'environ 790 km2 dans la ceinture aurifère de Birimian au Sénégal.

Projet aurifère de Boto

Le projet aurifère de Boto (IAMGOLD) est situé aux confins du sud-est du Sénégal, dans la ceinture aurifère de Kéniéba. Le projet aurifère de Boto renferme des ressources indiquées de 22 millions de tonnes, représentant une moyenne de 1,62 grammes d'or par tonne pour 1,14 million d'onces et des ressources présumées de 1,9 million de tonnes, représentant une moyenne de 1,35 gramme d'or par tonne pour 81 000 onces (IAMGOLD, 2015). Un pourcentage significatif des ressources totales est dérivé du gisement récemment découvert de Malikoundi qui est le plus grand gisement découvert à ce jour sur la propriété. Une Évaluation de l'impact environnemental et social initial du projet a été réalisée en juin 2013, et IAMGOLD prévoit de réaliser des EIES complémentaires dans le cadre des études de préfaisabilité et de faisabilité afin d'appuyer une demande de concession minière.

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RAPPORT FINAL 13-6

Activités minières alluviales artisanales et de petite échelle

Exploitation minière artisanale

L'orpaillage alluvial artisanal est une activité de subsistance traditionnelle réalisée le long du fleuve Gambie et de ses affluents à proximité du Projet. Ces dix dernières années, cette activité a connu une croissance significative, largement attribuable aux prix plus élevés de l'or et au déploiement de technologies nouvelles. Ces facteurs ont facilité l'exploitation des gisements de roches dures.

L'intensité de l'exploitation minière artisanale ayant lieu à proximité du Projet varie. Des centaines de personnes travaillent sur certains sites. L'exploitation minière artisanale dans cette région entre dans les catégories suivantes :

• Orpaillage alluvial dans le fleuve Gambie durant la saison sèche ;

• Orpaillage alluvial dans de nombreux petits affluents durant la saison des pluies ; et

• Activités sporadiques d'exploitation artisanale des roches dures dans les zones situées au nord et au sud du fleuve Gambie, dont des zones du PNNK.

De nombreux habitants des villages locaux pratiquent l'orpaillage alluvial ou l'utilisation de boîtes d'écluse manuelles le long du fleuve Gambie (Planche 13-3) et de plusieurs petits affluents. Depuis début janvier 2015, un « dioura » (site d'activités artisanales multiples à des profondeurs de 10 à 20 m) a fait son apparition à côté du site alluvial à échelle industrielle mentionné ci-dessus (Planche 13-4).

Activités minières alluviales de petite échelle

L'exploitation minière alluviale de petite échelle a été enregistrée à plusieurs endroits à proximité du Projet (voir Chapitre 8 et Planches 13-5 et 13-6). Par le passé, des permis miniers alluviaux mécanisés de petite échelle ont été attribués à des sociétés implantées à proximité du Projet (Figure 13-3). Généralement, ces activités impliquent l'embauche d'une main d'œuvre pour le transport et le lavage du matériau dans les boîtes d'écluse, ou l'utilisation de machines (c.-à-d. bulldozers) pour le transport et le dépôt du matériau dans une infrastructure de criblage mécanique de petite échelle. Il a été observé que ces activités ont des impacts localisés sur la qualité de l'eau.

Une exploitation minière alluviale mécanisée (qui appartiendrait au GIE Kambing) se trouve actuellement sur la rive sud du fleuve Gambie, entre les villages de Dalakoy et Kérékonko (Planche 13-5). Une visite récente de Earth Systems a permis de constater que l'exploitation sur le site avait cessé et que le GIE s'apprêtait à enlever son matériel. Il semble que les déchets miniers provenant de l'exploitation n'aient pas été traités et qu'ils auraient été déversés directement dans le fleuve Gambie (Planche 13-6).

EEEMS et La Société sénégalaise d’industrie et d’entreprise (SSIE) sont deux sociétés minières à petite échelle disposant de permis d'extraction minière alluviale et de dragage le long de la rive entre Linguékoto et Tambanoumouya. En mai 2015, une visite du site a permis de constater que les deux sociétés exploitaient activement la zone. EEEMS Gold employait une drague et transportait du matériau à traiter sur une écluse située à proximité sur la rive du fleuve. SSIE poursuivait une exploitation minière alluviale à petite échelle en transportant en voiture le matériau de surface de la vallée de Niamanoukou jusqu'à une écluse située à côté du fleuve Gambie. Les deux entreprises ont dit ne pas utiliser de produits chimiques dans le cadre de leurs activités.

Carrières de basalte et de latérite

Diverses carrières, dont plusieurs carrières de latérite et une carrière de basalte, sont situées dans la zone délimitée par la RN7 au sud et à l'ouest de Niéméniké et par la frontière nord de la municipalité de Mako (Planche 13-7). Les carrières auraient été utilisées durant les travaux de rénovation de la RN7 réalisés par Arezki. Elles ne sont actuellement pas utilisées.

L'entreprise des travaux publics Arezki a une aire de dépôt au nord de la municipalité de Mako (Planche 13-8). Il est entendu que la société retirera les matériels restants sur le site d'ici mi-2015.

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Étude d'Impact Environnemental et Social

RAPPORT FINAL 13-7

Planche 13-3 Site minier alluvial à proximité du Projet Planche 13-4 Dioura entre Dalakoy et Kérékonko

Planche 13-5 Décharge minière alluviale à petite échelle

sur la rive sud du fleuve Gambie (Source : MEC)

Planche 13-6 Site minier alluvial à petite échelle sur la

rive sud du fleuve Gambie

Planche 13-7 Carrière de basalte Planche 13-8 Aire de dépôt d'Arezki

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Étude d'Impact Environnemental et Social

RAPPORT FINAL 13-8

Source : Service des Mines, Kédougou (mai 2015).

Figure 13-3 Permis miniers à petite échelle à proximité du Projet.

13.2.2 Énergie hydraulique

Projet de barrage hydroélectrique de Sambangalou (actuellement en phase de préconstruction)

Un aménagement hydroélectrique potentiel clé se trouve dans le bassin versant du Projet : le barrage hydroélectrique de Sambangalou. Ce projet est associé au Projet du barrage hydroélectrique de Kaléta, situé en Guinée et qui permettrait de relier les deux barrages au réseau électrique de quatre pays (Gambie, Guinée, Guinée-Bissau et Sénégal) participant au projet.

Le site du barrage de Sambangalou se trouve au Sénégal sur le fleuve Gambie. Il est à environ 60 km au sud du Projet aurifère de Mako, et la majorité du lac de barrage est située en Guinée (Figure 13-4). Il consistera en un barrage-poids d'une capacité de 128 MW et d'un potentiel de 400 GWh. Il comportera un système de contrôle de l'irrigation et des crues.

La construction du projet aura d'importantes répercussions environnementales et sociales, dont les impacts suivants identifiés dans l'EIES du projet (BAD, 2014) :

• La perte de ressources naturelles, y compris de sols, de végétation, de terres agricoles et de l'habitat pour la faune en raison de la création d'un réservoir de 185 km2. Ces impacts ne peuvent évidemment pas être atténués en raison de leur nature irréversible ;

• Le déplacement de 186 foyers (1 320 personnes affectées par le projet ou PAP) et 489 cases d'habitation traditionnelles. Dix petits hameaux sont affectés, ainsi que leurs terres représentant une surface estimée à environ 1 250 hectares ;

• On craint des impacts potentiels sur la santé en raison de la présence d'un grand volume d'eau stagnante qui pourrait être vecteur de maladies ;

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Étude d'Impact Environnemental et Social

RAPPORT FINAL 13-9

• Impacts majeurs sur le débit du fleuve lors de la phase d'exploitation. Ces impacts sont liés à la modification de l'équilibre hydraulique dans les zones humides du Sénégal et de la Gambie. Un recul de la montée saline aura lieu durant la saison sèche (impact positif et négatif ) et, pendant un certain temps, une dégradation de la qualité de l'eau en aval du barrage (et dans le réservoir) ; et

• Il pourra être difficile de traverser la rivière durant la saison sèche.

Le projet pourrait également avoir des impacts positifs, dont les suivants :

• Une meilleure sécurité du régime foncier ;

• La création d'emplois et de sources de revenus ;

• La création de nouvelles opportunités agricoles ; et

• Un meilleur approvisionnement en électricité des zones rurales.

La construction du barrage aurait dû débuter en 2014 (Engineering News, 2014). Toutefois, les nombreux retards font que la date de commencement reste encore à déterminer. Le projet sera financé par les membres de l'OMVG avec l'aide de la Banque africaine de développement, de la BEI, de la Banque mondiale, de l'AFD, de la BIDC, de la BOAD, de la KfW et d'Abou Dhabi. Toutefois, le plan de financement doit encore être finalisé (EIRI, 2015).

Source : Fonds africain de développement, 2008. Remarque : l'étoile jaune indique l'emplacement approximatif du Projet aurifère de Mako.

Figure 13-4 Emplacement du projet de barrage hydroélectrique de Sambangalou.

13.2.3 Infrastructure touristique de base

La demande de services touristiques à proximité du Projet est relativement faible. Toutefois, la commune de Tomboronkoto compte environ cinq lieux d'hébergement touristiques, dont la capacité est d'environ 50 lits. Le PNNK n'est ouvert que cinq mois dans l'année.

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Étude d'Impact Environnemental et Social

RAPPORT FINAL 13-10

Plusieurs activités touristiques sont situées à côté du fleuve Gambie, à proximité du Projet. Comme le souligne le Chapitre 6, trois opérateurs de tourisme ont été identifiés à proximité de la Zone de développement du Projet aurifère de Mako. Campamentos Solidarios et Keur Annick sont situés près de Marougoukoto (Badian), et African Safari Lodge est situé le long de la RN7 près de Bafoundou. Une brève description est fournie ci-dessous. Le tourisme est très restreint au sein du PNNK et il ne représente qu'une contribution minimale à la gestion du parc.

Planche 13-9 Ecocampemento Solidario Poblado de Planche 13-10 Keur Annick

Badian (Campamentos Solidarios, 2015) Des activités touristiques limitées ont également lieu en aval du Projet aurifère de Mako et au sein du Parc National du Niokolo-Koba à proximité du Projet.

Kédougou possède une infrastructure touristique plus développée, dont de nombreux hôtels, restaurants et services de transport.

13.2.4 Projets agricoles, d'élevage et de pêche

La production agricole et le pastoralisme sont largement répandus dans la région de Kédougou. C'est pourquoi ils sont au centre de nombreux programmes de développement rural. L'agriculture étant une activité de subsistance aussi importante, le fleuve Gambie, les plaines d'inondation et les zones de drainage à bas-relief sont de plus en plus utilisées.

Les projets agricoles suivants ont été identifiés à proximité du Projet aurifère de Mako :

PRODAC : Lancé en 2014, le Programme national des domaines agricoles communautaires (PRODAC) concerne 9 zones au Sénégal, l'une d'entre elles étant dans la région de Kédougou (Planches 13-8 et 13-9). À Kédougou, PRODAC mène un programme de planification de l'utilisation des terres qui vise à améliorer les terres de cultures à grande échelle (entre 1 000 et 5 000 ha) afin de favoriser l'intégration des jeunes dans le secteur de l'agriculture et de créer une pépinière de futurs entrepreneurs. Le programme a pour objectif la création de plus de 300 000 opportunités d'emplois à travers le pays.

Les activités qui ont lieu à Itato, au sud-ouest de Kédougou sur le fleuve Gambie, consistent à développer des parcs aquacoles, des serres, des ruches et des lieux d'hébergement afin de promouvoir les activités de l'aquaculture, de l'agriculture et de l'élevage de volailles. Le fleuve Gambie représente la principale source d'approvisionnement en eau du programme et l'emplacement principal pour les activités d'aquaculture.

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Projet aurifère de Mako

Étude d'Impact Environnemental et Social

RAPPORT FINAL 13-11

Planche 13-11 et Planche 13-12 Visite de spécialistes de l'eau sur le site pilote de PRODAC et sur la piste du barrage

de Médina Djikoye (Projet PAPIL)

PADAER : Le Programme d’appui au développement agricole et à l’entreprenariat rural a été lancé en 2013 et durera 6 ans. Selon l'Agence de presse sénégalaise, le programme, financé par l'État sénégalais et le Fonds fiduciaire espagnol, vise à réduire la pauvreté en milieu rural et à encourager la croissance économique dans les régions de Kédougou, Tambacounda, Kolda et Matam. Il cible les secteurs du riz, du maïs, du sorgho et du fonio. En bénéficient 50 000 exploitations à petite échelle ainsi que 975 groupements de producteurs et petits entrepreneurs ruraux. Le programme concerne de nombreuses exploitations agricoles dans la région de Kédougou. Le fleuve Gambie représente la source d'eau majeure. De nombreux villages situés à proximité du Projet aurifère de Mako s'apprêtent à participer à ce programme.

PAPIL : Le Projet d'appui à la petite irrigation locale a débuté en 2006 et comprend des activités de projets développés dans la région de Kédougou. Financé par la Banque africaine de développement, il a pour objectif principal la collecte, le stockage et l'utilisation des eaux de pluie avec la construction de structures hydro-agricoles. Selon une approche de planification participative, les activités menées dans le cadre du projet prévoyaient ce qui suit :

• Le développement de plus de 100 petites structures et installations de contrôle des eaux de ruissellement (micro-barrages, déversoirs, bassins, bas-fonds, petits projets d'irrigation, etc.) ;

• La réhabilitation des terres dégradées ;

• L'amélioration des moyens de subsistance de la population cible ; et

• Des mesures de soutien consultatif et la construction d'une infrastructure socioéconomique de base.

Les activités agricoles (principalement la culture du riz) se sont diversifiées au profit de l'arboriculture, de l'apiculture et de la culture de potagers. Le projet a également permis de financer des projets d'infrastructure locale, comme des salles de classe et des dispensaires. Le projet a officiellement pris fin en 2013.

PROGEBE : Le Projet régional de gestion durable du bétail ruminant endémique (PROGEBE) en Afrique de l'Ouest vise à renforcer durablement les caractéristiques génétiques du bétail endémique et à accroître la productivité et la commercialisation. Au Sénégal, le projet concerne une surface de 5 900 km2 et englobe les activités ayant lieu au sein des communautés rurales de Bandafassi, dans la région de Kédougou. Le projet a porté sur la construction de routes, d'usines de traitement de lait, de centres de recherche et d'abattoirs, et la formation d'agriculteurs et autres parties prenantes. Le projet a pris fin en 2012.

PROGEDE II : Le deuxième Projet de gestion durable et participative de l’énergie s'étale de 2011 à 2016. Financé par la Banque mondiale, ce projet vise à accroître les revenus des villages participants et des communautés locales, tout particulièrement des femmes, par la production de charbon de bois, mais aussi d'autres activités rémunératrices, comme l'apiculture, l'aviculture et l'alimentation du bétail. Les régions de Bandafassi et de Tomboronkoto participent toutes deux au projet (Banque mondiale, 2014c).

13.2.5 Autres projets d'infrastructure

Les autres projets d'infrastructure identifiés dans la région du Projet sont les suivants :

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Étude d'Impact Environnemental et Social

RAPPORT FINAL 13-12

• Le pont de Fongolimbi : Un projet de construction d'un pont sur le fleuve Gambie, à Fongolimbi, dans la région de Kédougou est prévu pour 2015. Ce projet pourrait avoir des impacts cumulatifs à court terme affectant la qualité de l'eau et l'hydrologie durant la période de construction. À la date de publication de la présente EIES, les travaux de construction n'avaient pas encore débuté sur le site proposé.

• La route de Kédougou-Salémata : Un projet de construction d'une route de 103 km de long reliant Kédougou à Salémata (à la frontière guinéenne) est prévu pour 2015. La poussière et la pollution atmosphérique dues au passage des véhicules sont les principaux impacts cumulatifs à long terme et à court terme répertoriés pour ce projet. À la date de publication de la présente EIES, un appel d'offres, venant à échéance le 27 novembre 2015, avait été publié sur le site web de l'AGEROUTE concernant le projet.

13.3 Évaluation des impacts cumulatifs

Un récapitulatif des impacts cumulatifs potentiels majeurs associés au Projet figure ci-dessous.

13.3.1 Le fleuve Gambie

Activités avec impacts cumulatifs potentiels

Les principales activités actuelles ou futures en amont du Projet pouvant altérer la qualité de l'eau ou l'hydrologie comprennent le projet du barrage de Sambangalou, le projet d'agriculture/aquaculture du PRODAC et les activités minières artisanales semi-industrielles/à petite échelle. La construction du pont de Fongolimbi pourrait également affecter la qualité de l'eau et l'hydrologie durant la période de construction.

L'un des projets les plus importants de la région pouvant avoir un impact sur la qualité de l'eau et l'hydrologie du fleuve Gambie à proximité du Projet aurifère de Mako, si son développement aboutit, est le barrage hydroélectrique de Sambangalou. Le barrage proposé serait situé au Sénégal, en amont de Kédougou et à proximité de la frontière entre le Sénégal et la Guinée. Selon l'EIES réalisée pour le projet proposé, les impacts négatifs majeurs du projet sur le milieu biophysique du fleuve Gambie concerneront la perte de ressources biologiques et d'habitats. La construction d'un barrage en amont du Projet aura un impact significatif sur le débit, le niveau et la qualité de l'eau du fleuve Gambie. Il est probable que les impacts les plus importants sur la qualité de l'eau se produiront durant la construction du barrage. Les impacts sur les taux de débit et niveaux d'eau commenceront à se manifester durant la construction et devraient durer tout au long de l'exploitation du barrage. Les changements de débit et de qualité de l'eau du fleuve Gambie pourraient avoir des effets ultérieurs sur les valeurs biologiques du fleuve. L'infrastructure du barrage pourrait aussi avoir un impact significatif sur les schémas de migration des poissons le long du fleuve. À l'inverse, le barrage pourrait également avoir un impact positif sur la régulation du débit d'eau du fleuve Gambie, car il permettrait que le fleuve continue de couler durant la saison sèche et la saison des pluies (l'eau arrête généralement de couler vers le milieu/la fin de la saison sèche).

Impacts cumulatifs potentiels sur la qualité de l'eau

Les menaces existantes à la qualité de l'eau du fleuve Gambie en amont du Projet sont notamment le prélèvement de l'eau pour l'irrigation, la pollution de l'eau (par ex. provenant du ruissellement agricole, des eaux usées et des produits chimiques utilisés pour l'exploitation minière artisanale) et le développement potentiel de l'hydroélectricité. Aucun ruissellement agricole n'est associé au Projet et les produits chimiques utilisés dans le cadre du Projet ne sont pas ceux employés par les exploitants des mines artisanales. De ce fait, la sédimentation et les eaux usées sont des sources de pollution potentielles qui pourraient avoir des impacts cumulatifs.

Les sédiments provenant des activités de construction du Projet pourraient s'ajouter à ceux générés par le barrage hydroélectrique de Sambangalou, en particulier si les périodes de construction se chevauchent. La situation pourrait également être exacerbée par les activités minières artisanales et semi-industrielles non réglementées. Toutefois, étant donné que les charges de sédiments s'accumulent plus particulièrement durant la saison des pluies (voir Section 6.5), et du fait de la courte période de construction et de la mise en place de mesures de gestion visant à prévenir la sédimentation durant la construction, tout impact cumulatif devrait être négligeable.

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RAPPORT FINAL 13-13

On ne s'attend à aucun impact significatif sur la qualité de l'eau du fleuve Gambie provenant du Projet après sa fermeture.

Les impacts potentiels sur la qualité de l'eau du Projet aurifère de Mako sont passés en revue dans le Chapitre 9. Pour éviter les impacts sur la qualité de l'eau en aval, le fonctionnement du Projet a reçu la désignation « zéro rejet ». L'eau surnageante provenant de l'IGR et d'autres éléments de l'infrastructure du Projet sera temporairement stockée dans un bassin surnageant, puis pompée de nouveau vers l'unité de traitement et réutilisée. L'eau de drainage de surface ne sera pas déversée vers la crique de Badalla ni dans le fleuve Gambie. Un suivi des cours d'eaux souterraines et de surface (durant la saison des pluies, car il n'existe aucun cours d'eau permanent autre que le fleuve) aura lieu tout au long du cycle de vie du Projet et après sa fermeture. Ceci, ainsi que les mesures de gestion des risques décrites dans l'analyse des risques (Volume B), annulera toute possibilité d'un quelconque impact sur la qualité de l'eau résultant du Projet.

Impacts cumulatifs potentiels sur l'hydrologie

Le développement du Projet aurifère de Mako viendra s'ajouter progressivement aux impacts hydrologiques existants imputables à d'autres projets et activités affectant le fleuve Gambie. Toutefois, les impacts hydrologiques dus au seul Projet aurifère de Mako sont considérés comme négligeables. Les menaces à l'hydrologie du fleuve Gambie en amont du Projet sont notamment le prélèvement de l'eau pour l'irrigation et d'autres projets ainsi que le développement du barrage hydroélectrique de Sambangalou. Les développements hydroélectriques, comme celui de Sambangalou, réguleront le débit du fleuve Gambie et pourraient réduire le volume de stockage d'eau requise pour le Projet aurifère de Mako.

Les impacts potentiels sur l'hydrologie du Projet aurifère de Mako sont traités dans le Chapitre 9. Un programme de suivi et de gestion exhaustif développé pour le Projet permettra de réduire de manière significative l'impact potentiel du Projet sur l'hydrologie et la qualité de l'eau en aval.

Le taux de prélèvement du fleuve Gambie sera plafonné à 2 % afin de protéger le flux environnemental, les besoins en eau des usagers en aval, ainsi que la biodiversité aquatique. Le calcul de ce taux de pompage est basé sur l'ensemble des données disponibles portant sur 42 ans du débit du fleuve Gambie. Cela signifie qu'il sera possible de procéder au pompage une fois que les débits fluviaux se seront stabilisés en début de saison des pluies.

Les impacts cumulatifs progressifs sur l'hydrologie imputables au Projet auront donc uniquement lieu durant la phase d'exploitation (par ex. prélèvement de l'eau et perturbation de l'écoulement de la crique). Au cas où le barrage de Sambangalou serait construit durant le cycle de vie du Projet et altèrerait le régime de débit du fleuve de manière significative, les besoins en eau relativement peu importants du Projet aurifère de Mako ne devraient avoir qu'un impact négligeable sur le débit global du fleuve Gambie.

On ne s'attend à aucun impact significatif sur l'hydrologie du fleuve Gambie provenant du Projet après sa fermeture.

Compte tenu de ce qui précède, les risques et impacts résiduels mineurs sur l'hydrologie en aval imputables au Projet viendront s'ajouter progressivement aux changements potentiels de l'hydrologie dus à des activités telles que le prélèvement pour l'irrigation et le développement de l'hydroélectricité. La mise en œuvre effective du programme de suivi et de gestion proposé devrait permettre au Projet de ne pas augmenter de manière significative les risques et impacts hydrologiques existants sur le fleuve Gambie.

Impacts cumulatifs potentiels sur la biodiversité

En contribuant de manière progressive aux impacts hydrologiques négligeables et aux impacts existants sur la qualité de l'eau du fleuve Gambie, le Projet pourrait également avoir des impacts cumulatifs sur l'écologie aquatique et sur l'utilisation des ressources aquatiques du fleuve Gambie. Les menaces existantes pesant sur l'écologie aquatique du fleuve comprennent la surpêche, l'introduction d'espèces exotiques, la pollution agro-pastorale, le développement urbain, l'exploitation minière artisanale et à petite échelle et le développement hydroélectrique. On ne s'attend pas à ce que les impacts du Projet sur l'écologie aquatique et l'utilisation des ressources soient significatifs par rapport aux impacts potentiels générés par d'autres projets (comme le barrage de Sambangalou et les activités minières alluviales et semi-industrielles non réglementées).

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RAPPORT FINAL 13-14

13.3.2 Le Parc National du Niokolo-Koba

Conformément à la Section 6.2.6, les principales menaces existantes à la biodiversité du PNNK comprennent :

• Une modification du régime des incendies (combustion naturelle ou illégale ou en tant que technique de gestion des terres) résultant en des incendies plus intenses et plus étendus ;

• Le défrichement pour le développement des terres agricoles, surtout l'empiétement de terres agricoles en bordure ;

• Le braconnage ;

• La sécheresse ;

• L'exploitation illégale de bois ;

• Le pâturage par du bétail (c.-à-d. animaux errants ou pacage délibéré), surtout dans les alentours des terres agricoles ;

• L'assèchement prématuré des mares et la sécheresse ;

• L'orpaillage (y compris l'utilisation de cyanure et de mercure) et son impact sur le sol, l'eau, la biodiversité et l'habitat (l'orpaillage est pratiqué en bordure du PNNK) ; et

• L'introduction accidentelle ou délibérée d'espèces exotiques et envahissantes telles que le Mimosa pigra.

Impacts cumulatifs potentiels sur la biodiversité

Comme indiqué dans le Chapitre 12, on s'attend à ce que les impacts résiduels potentiels majeurs du Projet sur les valeurs de la biodiversité du PNNK après la fermeture de la mine soient associés aux impacts suivants :

• Impacts indirects dus à une utilisation accrue des ressources (par ex. potentiel d'augmentation de la chasse et de la collecte du bois/produits forestiers non ligneux (PFNL)) ;

• Perte et modifications d'habitats au sein de la Zone de développement du Projet et hors PNNK pouvant affecter l'utilisation de ces habitats par certaines espèces associées au parc (par ex. les chimpanzés) ; et

• Obstacles au déplacement – la présence du Projet (hors PNNK) sera probablement un obstacle au déplacement de certaines espèces associées au parc au-delà de la fermeture.

L'immigration humaine vers la zone du Projet pourrait avoir plusieurs impacts cumulatifs sur la biodiversité. Le défrichement en faveur du développement de terres agricoles en bordure du PNNK pourrait constituer une menace majeure pouvant être exacerbée si une immigration importante venait à se produire en raison du Projet, augmentant la pression exercée sur les ressources de la terre. L'immigration pourrait également causer une utilisation accrue des ressources de la forêt par les villageois locaux dans les limites du PNNK ainsi que par une recrudescence de la chasse et de la collecte du bois/PFNL. L'immigration a été considérable dans la commune de Tomboronkoto et dans la région de Kédougou dans son ensemble, principalement en raison de l'activité minière (artisanale et industrielle) et des opportunités économiques connexes. Le développement du Projet aurifère de Mako devrait ajouter à cette immigration. Toutefois, la Société s'engage à mettre en place un certain nombre de mesures visant à minimiser l'immigration liée au Projet, comme précisé dans la Section 11.10 (par ex. préférence donnée aux travailleurs locaux, services de transport quotidiens depuis la ville de Kédougou pour le personnel embauché, collaboration avec les autorités locales, construction d'un camp d'hébergement pour les employés non locaux, etc.). Des programmes de sensibilisation des communautés devraient également être mis en place pour sensibiliser les villageois des environs à la nécessité de protéger les valeurs de la biodiversité du PNNK. Le déploiement de ces mesures réduira le potentiel d'impacts cumulatifs du Projet liés à la hausse de la demande (et à la baisse de disponibilité) de terres, de ressources naturelles et de produits de l'agriculture par la population migrante.

La modification du régime des incendies constitue une menace majeure pour le PNNK. Des incendies étendus et de forte intensité sont fréquents dans les endroits du parc où pousse une végétation sèche. Il est avéré que ces incendies ont entraîné des changements dans la composition de l'habitat et de la flore, notamment du microclimat, ainsi que de la composition et de la stabilité des sols. Les incendies qui se déclarent dans le parc sont dus en partie à des causes naturelles et en partie à l'action de l'homme. Le feu est souvent utilisé afin de défricher

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RAPPORT FINAL 13-15

des terres pour la chasse et l'agriculture (c.-à-d. les cultures, le broutage des nouvelles pousses par le bétail, l'abattage des arbres et l'apiculture) et comme outil de gestion. On ne s'attend pas à ce que le Projet entraîne une hausse significative du risque de départs de feux directs (voir Section 9.13). Bien que les incendies soient un risque inhérent à tout projet industriel impliquant des substances inflammables, comme les hydrocarbures et les explosifs, le Projet disposera d'un certain nombre de mesures de protection pour éviter et minimiser les risques d'un départ d'incendie sur le site (par ex. Plan d'action en cas d'urgence, formation du personnel, bouches d'incendie et tuyaux). Toutefois, le Projet pourrait accroître indirectement le risque d'incendie à proximité du PNNK en raison de l'immigration générée qui, comme susmentionné, pourrait augmenter la pression sur les terres et les ressources et, par conséquent, mener à une utilisation accrue du feu aux limites du parc pour les activités de chasse et d'agriculture. La Société s'engage à minimiser l'immigration vers la zone du Projet (comme susmentionné) et ses effets connexes, dans la mesure du possible (voir Section 11.10.3). On s'attend cependant à ce que le Projet entraîne une pression accrue sur les ressources de la terre.

Les impacts potentiels du Projet sur le PNNK pourraient venir s'ajouter aux menaces pesant actuellement sur le parc national. Toutefois, si le programme de compensation pour la biodiversité est mis en œuvre efficacement, ces impacts résiduels devraient être largement compensés (tel que décrit dans le Plan d’action pour la biodiversité, Volume C). Si le programme de compensation porte ses fruits, le Projet ne devrait pas avoir d'impact cumulatif significatif sur les valeurs de la biodiversité du parc national à long terme.

13.3.3 Emploi et développement des compétences

Développement économique

Le développement économique du Projet aurifère de Mako viendrait s'ajouter au nombre de mines aurifères commerciales dans la région et il est probable qu'il :

• Offre un potentiel accru pour la formation et l'emploi des travailleurs locaux ;

• Étende les perspectives de développement économique dans la région et au sein des communautés par

la demande de produits et de services pour le Projet et pour la main d'œuvre associée ; et

• Développe les moyens de transport et services dans la région.

S'il aboutit, le Projet aurifère de Mako sera la deuxième plus grande mine en exploitation au Sénégal. L'expérience de la mine aurifère de Sabodala a démontré que, s'ils sont bien gérés, de tels développements peuvent apporter d'importants avantages socioéconomiques aux communautés locales.

Il est probable que le Projet aurifère de Mako participe au développement économique de la région, ce qui pourrait progressivement accroître la pression sur l'infrastructure et les services existants. Les impacts cumulatifs (à la fois positifs et négatifs) se feront ressentir jusque dans la ville de Kédougou et le long de la RN7.

Tourisme

Plusieurs développements touristiques ont été identifiés dans les environs immédiats du Projet. Le développement du Projet aurifère de Mako ne devrait avoir aucun impact négatif significatif sur le tourisme dans la région (voir Chapitre 11). L'immigration associée au Projet, et les développements d'écotourisme associés au programme de compensation pour la biodiversité, pourraient augmenter l'utilisation accrue des hôtels et des lieux de vacances de la région. L'amélioration de l'accès à l'infrastructure et aux services, en particulier aux services de transport et d'hébergement, apporterait des avantages socioéconomiques similaires pour le tourisme à ceux associés à d'autres projets et développements majeurs dans la région. Cependant, les impacts visuels mineurs des installations du Projet viendront aussi s'ajouter aux impacts de nature similaire d'autres projets à proximité (c.-à-d. exploitation minière semi-industrielle entre Dalakoy et Kérékonko).

Durant l'exploitation, le Projet pourrait affecter négativement le tourisme dans les environs. Toutefois, la demande directe en matière d'hébergement et de services de transport fera plus que compenser cet impact auprès des entreprises touristiques.

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RAPPORT FINAL 13-16

Projets agricoles et d'élevage

Cinq projets agricoles ont été identifiés dans la région du Projet. La Société a mis en place un programme de priorité pour la restauration et l'amélioration des moyens de subsistance. Ce programme appuie activement les communautés locales en leur apportant les avantages suivants :

• Meilleures opportunités agricoles commerciales ;

• Intensification ou extensification agricole, selon le cas ;

• Amélioration de l'accès à la technologie ;

• Incitations pour l'exploitation des zones hors du PNNK ; et

• Relations et partenariats avec d'autres projets.

Le Projet continuera donc à cumuler les avantages apportés aux agriculteurs locaux par des projets agricoles en appuyant les initiatives de développement communautaire (voir Plan de restauration des moyens de subsistance, Volume D). La construction et la rénovation des routes pour le Projet aurifère de Mako pourraient également permettre un meilleur accès aux zones agricoles utilisées par ces projets. En outre, la hausse des revenus locaux, associée aux opportunités d'emploi et économiques du Projet aurifère de Mako, pourrait également permettre aux agriculteurs d'investir dans du matériel (par ex. tracteurs) et autres produits comme les engrais et les pesticides.

Étant donné que peu de terres agricoles seront affectées par le Projet aurifère de Mako, le Projet ne devrait avoir aucun impact négatif significatif sur les projets agricoles et d'élevage identifiés.

13.3.4 Disponibilité de l'hébergement

Le Projet augmentera sensiblement la demande d'hébergement dans ses environs. À court terme, il est possible que la capacité d'hébergement actuelle ne soit pas suffisante. Sans mesure compensatrice, ceci pourrait entraîner la création d'installations informelles et une hausse des déchets et de la pollution. Toutefois, du fait que la préférence d'embauche ira aux travailleurs locaux et d'autres mesures décrites dans la Section 13.3.2, cet impact cumulatif est considéré comme mineur ou négligeable.

13.3.5 Bassin atmosphérique

Le Projet est situé dans un bassin atmosphérique relativement intact, très peu de projets industriels dans la région pouvant affecter la qualité de l'air. Les incendies sont fréquents dans la forêt ouverte qui couvre la majorité de la zone environnante (y compris au sein du PNNK). Ils sont l'une des sources majeures de particules en suspension dans l'air de la région. D'autres projets majeurs dans la région, comme celui de la mine aurifère de Sabodala qui utilise une centrale électrique à fioul lourd, pourraient également contribuer aux niveaux existants de pollution atmosphérique et d'émissions de gaz à effet de serre dans toute la zone. Cependant, à l'échelle régionale, les émissions du Projet considérées isolément n'auraient pas un impact significatif sur le bassin atmosphérique.

Les impacts potentiels sur la qualité de l'air du Projet aurifère de Mako sont évalués en détail dans le Chapitre 9. Les émissions atmosphériques majeures provenant du Projet seront la poussière occasionnée par les terres perturbées et par l'utilisation de véhicules/matériel, ainsi que les gaz à effet de serre et autres émissions atmosphériques dus à l'utilisation de carburant. Un programme de gestion détaillé devant permettre de minimiser les émissions affectant la qualité de l'air dues au Projet devrait être mis en œuvre. En appliquant de manière diligente les mesures de gestion prescrites, les impacts potentiels sur la qualité de l'air dus aux sources d'émission du Projet sont considérés comme faibles et ne devraient avoir aucun impact cumulatif significatif sur le bassin atmosphérique à l'échelle régionale. Les émissions atmosphériques du Projet seront également principalement limitées aux phases de construction et d'exploitation du Projet, lors des activités de construction et d'exploitation de la mine, et l'électricité sera générée par la centrale électrique à fioul lourd. Les activités de réhabilitation et de végétalisation réduiront de manière significative les émissions de poussière provenant des terres perturbées après la fermeture.

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RAPPORT FINAL 13-17

13.3.6 Circulation de véhicules sur la RN7

La Route nationale 7 (RN7) sera la voie de transport principale durant toutes les phases du Projet pour la livraison des matériaux et des fournitures. Les véhicules empruntant cette route transportent fréquemment diverses marchandises et fournitures pour les projets miniers de la région ainsi que ceux situés plus loin vers le Mali. Ils transportent entre autres des matières dangereuses et des hydrocarbures. Les impacts environnementaux et sociaux cumulatifs majeurs associés au transport sur la RN7 durant la phase de construction sont comme suit :

• Les risques de collision entre véhicules pourraient augmenter en raison de la hausse du trafic sur la RN7 ;

• Les risques inhérents au transport de matières dangereuses ;

• Les perturbations occasionnées par les besoins de construction, de mise à niveau et de maintenance des routes ; et

• La hausse des risques d'accident due à la détérioration des routes.

Il est également possible que les véhicules du Projet et les autres véhicules empruntant la RN7 aient des impacts cumulatifs sur la qualité de l'eau (ruissellement de surface contenant des polluants provenant des véhicules), la qualité de l'air (principalement de la poussière), le bruit, les vibrations, les émissions de gaz à effet de serre et l'aspect visuel. Durant la phase de construction du Projet aurifère de Mako, la pointe de bruit due au passage de véhicules lourds devrait augmenter de 3 dB(A) environ. Ces impacts sont examinés plus en détail dans le Chapitre 9 de l’EIES. Les risques et la gestion du transport des matières dangereuses sont également passés en revue dans le Chapitre 9, ainsi que dans l'Étude de danger (Volume B de l'EIES).

Les impacts cumulatifs durant l'exploitation du Projet devraient également inclure le bruit des camions et le transport de diverses matières dangereuses pour les besoins du Projet. Les facteurs qui affectent les émissions sonores provenant de la circulation comprennent le volume de circulation, la vitesse de la circulation et la composition de la circulation (nombre de poids lourds par rapport aux véhicules légers). En général, des volumes supérieurs de circulation, des vitesses supérieures et un plus grand nombre de poids lourds génèrent davantage de bruit de circulation. Les vibrations de la circulation peuvent être un problème jusqu'à une distance maximale de 50 m de la route, mais ne représenteront qu'un petit pourcentage de la circulation quotidienne des véhicules sur la RN7, et les impacts supplémentaires du Projet sur les niveaux de vibrations existants sont susceptibles d'être négligeables.

Les villages situés le long de la RN7 menant jusqu'à Dakar font déjà face à des volumes de trafic importants. C'est pourquoi, les impacts cumulatifs de la circulation et du transport liés au Projet devraient être mineurs.

13.4 Conclusions et conséquences pour la gestion

La zone du Projet aurifère de Mako est relativement peu développée, avec peu de projets industriels majeurs dans la région. À ce titre, et compte tenu du manque de développements/d'activités majeurs à proximité, le Projet ne devrait pas entraver de manière significative le développement d'autres projets existants ou planifiés. Il ne devrait pas non plus générer d'impacts cumulatifs environnementaux et sociaux importants. La plus grande contribution du Projet sera probablement associée à l'amélioration du développement socioéconomique de la région et au développement d'une meilleure base de compétences minières dans la région de Kédougou.

Le barrage hydroélectrique de Sambangalou va modifier l'hydrologie du fleuve Gambie en amont du Projet. Cet ouvrage va affecter le fleuve Gambie, mais son impact sur le développement du Projet (et vice-versa) devrait être négligeable. Le Projet est en outre situé dans une zone très explorée et à fort potentiel minier.

En résumé, les impacts cumulatifs majeurs associés au Projet devraient porter sur :

• Le fleuve Gambie : Bien que le Projet ait été conçu avec le plus grand soin pour minimiser les impacts

potentiels et qu'un programme de gestion de l'eau détaillé ait été développé pour minimiser les impacts

du Projet, on s'attend à des impacts résiduels mineurs sur l'hydrologie et la qualité de l'eau résultant du Projet. Ces impacts viendront s'ajouter aux impacts attendus sur la qualité de l'eau et sur l'hydrologie et

aux risques associés aux autres projets et activités existants et prévus au sein du bassin de captage (par

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RAPPORT FINAL 13-18

ex. prélèvement de l'eau pour l'irrigation, pollution de l'eau, développement de l'hydroélectricité, etc.).

Les impacts cumulatifs sur l'hydrologie découlant du Projet sont uniquement attendus durant la phase

d'exploitation, car les impacts sur l'hydrologie seront principalement limités à cette phase. L'impact cumulatif principal sur la qualité de l'eau résultant du Projet devrait être une hausse des sédiments en

suspension dans le fleuve Gambie associés au défrichement des terres et aux activités de construction.

Cet impact aura principalement lieu durant la phase de construction, et les effets seront minimisés autant que possible grâce au programme détaillé de contrôle de la sédimentation et de l'érosion envisagé pour

le Projet. Autres mesures d'atténuation visant à protéger la qualité de l'eau :

» Programme d'assainissement dans les villages et de gestion des déchets ;

» Mise en place de points d'eau pour le bétail à l'écart du fleuve Gambie ; et

» Promotion de moyens de subsistance autres que l'exploitation minière artisanale et soutien apporté à l'État concernant la légalisation et la formalisation de l'exploitation artisanale.

• Le Parc National du Niokolo-Koba : Comme un programme de compensation pour la biodiversité va

être mis en œuvre pour compenser les impacts écologiques résiduels majeurs associés au Project, à long terme, on ne s'attend à aucun impact cumulatif global de grande envergure sur les valeurs de la

biodiversité du PNNK. Durant les phases de construction et d'exploitation, il est possible que le Projet

ajoute des menaces cumulatives à celles qui pèsent actuellement sur le PNNK, notamment en ce qui concerne une augmentation potentielle de l'utilisation du feu, de la chasse et du défrichement aux limites

du parc en raison de l'immigration liée au Projet, augmentant la pression sur les ressources de la terre et

de la forêt. L'immigration devrait être gérée et surveillée de façon active durant le Projet, et un programme de gestion détaillé sera mis en place pour minimiser les impacts potentiels sur la biodiversité

dans le cadre du Plan d’action pour la biodiversité (Volume C). Le Plan de restauration des moyens de subsistance (Volume D) comprend des mesures d'atténuation pour les impacts sur la biodiversité.

• Bassin atmosphérique - Le Projet est situé dans un bassin atmosphérique relativement intact avec très

peu de projets industriels dans la région pouvant affecter la qualité de l'air. Les émissions atmosphériques

majeures provenant du Projet seront la poussière occasionnée par les terres perturbées et par l'utilisation de véhicules/matériel, ainsi que les gaz à effet de serre émis par l'utilisation de carburant. Les émissions

atmosphériques du Projet seront également principalement limitées aux phases de construction et

d'exploitation du Projet. En appliquant de manière diligente les mesures de gestion prescrites, les impacts résiduels sur la qualité de l'air dus aux sources d'émission du Projet sont considérés comme faibles et ne

devraient pas résulter en un quelconque impact cumulatif significatif sur le bassin atmosphérique à

l'échelle régionale.

• Avantages socioéconomiques Les avantages socioéconomiques devraient représenter l'impact

cumulatif le plus important du Projet. Les avantages socioéconomiques attendus du Projet aurifère de

Mako, y compris la création d'emplois et le développement économique local, devraient être importants. Ils viendront s'ajouter à ceux provenant d'autres grands projets d'infrastructure dans la région (par ex.

mine aurifère de Sabodala). Des stratégies ont été développées afin de promouvoir un développement

économique positif et de minimiser les possibles impacts négatifs du Projet sur le développement économique local, y compris le Plan de restauration des moyens de subsistance et le Plan de participation économique local (PPEL, Volume D). Le PPEL donne la priorité à l'emploi local, à

l'approvisionnement local et au développement économique local. Les avantages d'une meilleure accessibilité à la région grâce à la construction et à la rénovation des voies d'accès au Projet viendront

s'ajouter aux avantages similaires qu'apportent d'autres projets dans la région. Le Projet pourrait

également engendrer des impacts et avantages cumulatifs mineurs pour les activités du tourisme et les projets agricoles de la région, mais globalement ne devrait pas affecter ces activités de manière

significative.

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RAPPORT FINAL 13-19

La Société a intégré les questions environnementales et sociales dans de nombreux aspects de la conception du Projet, et un programme de gestion détaillé a été élaboré pour minimiser les impacts environnementaux et sociaux négatifs résiduels associés au Projet lors des phases de construction, d'exploitation et de déclassement, ainsi que pour maximiser les avantages résiduels (par ex. emploi et développement communautaire). Des mesures visant à éviter et minimiser les impacts cumulatifs potentiels du Projet ont été identifiées dans les Chapitres 9 et 11 du rapport actuel, ainsi que dans les divers plans de gestion préparés (voir Volume C).

Les mesures de gestion spécialement développées pour atténuer les impacts cumulatifs sur la biodiversité comprennent des programmes rentrant dans le cadre du Plan de restauration des moyens de subsistance et un programme de compensation pour la biodiversité (Plan d’action pour la biodiversité (Volume C)) qui permettra de réduire la dépendance vis-à-vis du PNNK et de l'habitat critique. Le PPEL permettra également de maximiser les avantages socioéconomiques cumulatifs du Projet.

Une consultation avec les autorités locales, régionales et nationales, ainsi qu'avec les parties prenantes, devra également être maintenue tout au long de la durée de vie du Projet pour comprendre et gérer les éventuels risques environnementaux et sociaux cumulatifs. La consultation proposée pour le Projet est décrite dans le Chapitre 15 et dans le Plan d’engagement des parties prenantes (Volume C).