32
du mercredi 16 janvier au mardi 5 février 2013 d u mercredi 16 janvier au mardi 5 février 2013 400 CINEMA CINEMA JEAN-EUSTACHE JEAN-EUSTACHE LA MINI-GAZETTE LA MINI-GAZETTE PESSAC

CCIINNEEMMAA JJEEAANN--EEUUSSTTAACCHHEE LLAA …Schultz promet à Django de lui rendre sa libertB lorsqu’il aura capturB les Brittle – morts ou vifs. Quentin Tarantino voulait

  • Upload
    others

  • View
    2

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: CCIINNEEMMAA JJEEAANN--EEUUSSTTAACCHHEE LLAA …Schultz promet à Django de lui rendre sa libertB lorsqu’il aura capturB les Brittle – morts ou vifs. Quentin Tarantino voulait

d u me rc red i 16 j a n v i e r a u ma rd i 5 f é vr i e r 2013 du me rc red i 16 j a n v i e r a u ma rd i 5 f é vr i e r 2013

400

C I N E M AC I N E M A J E A N - E U S T A C H EJ E A N - E U S T A C H ELA MINI-GAZETTELA MINI-GAZETTE PESSAC

Page 2: CCIINNEEMMAA JJEEAANN--EEUUSSTTAACCHHEE LLAA …Schultz promet à Django de lui rendre sa libertB lorsqu’il aura capturB les Brittle – morts ou vifs. Quentin Tarantino voulait

EDITONOS 400 COUPS

Vous avez entre les mains le N°400 de votre minigazette ! Ainsi, voilàbientôt 23 ans, que ce programme, devenu au fil du temps un petit journal,matérialise un lien étroit fait de fidélité et de complicité entre les spectateurset le Jean-Eustache. Pourtant, au début des années 90, publier un programmen’allait pas de soi. La programmation des films était systématiquement

décidée au lundi matin (en fonction des résultats du week-end) et pour les distributeurs il n’était pas question d’anticiper pourles semaines suivantes. Aujourd’hui, un grand nombre de salles indépendantes diffuse un programme sur plusieurs semainesprivilégiant ainsi l’information et le conseil au spectateur ainsi que l’engagement à défendre sur la durée des partis pris deprogrammation, quitte à prendre des risques en termes de fréquentation. Ainsi, pouvez-vous prévoir votre sortie cinéma à Pessacplusieurs semaines à l’avance, quand cela vous est impossible au-delà du mardi dans tous les multiplexes.

Cette minigazette a été successivement bimensuelle, bimestrielle et enfin mensuelle. Elle a été en noir et blanc, en couleurs etfinalement en bichromie. Elle a compté 12 pages, 16 pages, 24 pages, 32 pages, 48 pages puis à nouveau 32. Son tirage initialétait de 3 000 exemplaires, il est de 21 000 aujourd’hui. Nous venons, en décembre dernier, de changer le format, en passantdu A6 au A5. Beaucoup d’entre vous regrettent le petit format, principalement pour son côté pratique et passe-partout. Nousavons changé pour deux raisons essentielles : d’abord pour améliorer la lisibilité des textes avec une mise en page plus aérée,des photos plus grandes - notamment pour les films jeune public - des pages festivals et animations plus développées et enfindes grilles horaires sur une seule page plus fonctionnelle. Ensuite, il s’agissait de développer de manière significative le contenucritique. C’est là un point essentiel. Face au déluge permanent de sorties de films (12 titres par semaine !), et à la durée de vieéphémère de la plupart d’entre eux, le rôle de la minigazette est justement d’attirer votre attention sur nos coups de cœur, enparticulier pour ce que l’on appelle souvent abusivement les « petits » films, qui pouvaient être sacrifiés, en terme de place, dansl’ancienne formule. Ainsi, dans ce numéro, nous avons aimé et défendus par des critiques « maison », le conte hispanique originalet audacieux Blancanieves, la fable politique argentine El Estudiante ou encore la chronique intimiste chilienne Jours de pêche enPatagonie.

Ce début d’année 2013 aura été marqué symboliquement par la fermeture annoncée des Virgin Megastore, notamment celuide la place Gambetta (après le magasin de Mérignac Soleil l’an dernier) et le magasin Alice au Lac. Au-delà des stratégiesspécifiques à chaque enseigne, c’est d’une certaine manière la fin d’une époque, et sans doute la confirmation qu’un lieu deculture ne peut se limiter à être un lieu de consommation, en particulier quand il est en concurrence directe avec Internet.

Le lien entre l’équipe, ses invités et le public est aujourd’hui indispensable à la vitalité d’un lieu culturel. Le moins que l’onpuisse dire est que pour cette rentrée 2013, vous êtes servis. Après la venue de Michel Leclerc (Télégaucho) le samedi 12 janvier,nous accueillerons un invité surprise le mardi 15 janvier ; puis Laurent Aknin, le 17, pour son cours consacré à Tarantino àl’occasion de la sortie de Django Unchained ; l’écrivain-cinéaste Gérard Mordillat pour sa réjouissante satire du monde de la finance(Le Grand retournement) le 18 janvier. Ce sera au tour du cinéaste Lam Lê, le dimanche 27 janvier, de présenter son documentairemagistral Cong Binh, la longue nuit indochinoise ; nous aurons droit à une leçon de cinéma comme toujours éblouissante de StéphaneGoudet, le 31 janvier, et enfin le 1er février, l’historien Pap N’Diaye nous éclairera sur Lincoln de Spielberg.

Pour le reste de la programmation, cette entame 2013 est conforme aux principes habituels de Pessac et tout à faitprometteuse. Qu’on en juge, trois grands auteurs américains à l’affiche : Spielberg, Tarantino et Paul Thomas Anderson (TheMaster), deux œuvres françaises classiques et maîtrisées (Renoir de Gilles Bourdos et Alceste à bicyclette de Philippe Le Guay),trois immenses classiques projetée dans la grande salle (Ben-Hur, Les Enfants du paradis et L’Inconnu du Nord-Express - pas malnon ?). Enfin pour les retardataires et les petites bourses, nous participons à nouveau au Festival Télérama-Afcae, l’occasion devoir à 3€ l’entrée, des petits chefs-d’œuvre tels que Tabou, Holy Motors, The Deep Blu Sea ou encore Margin Call.

Puisque cet édito de rentrée a été placé sous le signe du lien, nous adressons affectueusement un adishatz au père Henri.Comme a pu le dire Jean-Louis Trintignant : quand on perd un ami, il ne faut pas pleurer son départ mais se réjouir de l’avoirconnu.

Très belle année 2013 malgré tout remplie de découvertes et de rencontres, au cinéma et ailleurs.FRANÇOIS AYMÉ, DIRECTEUR DU CINÉMA

Le Trio invite David Sauzay le 13/12/2012 pour SHADOWS

Page 3: CCIINNEEMMAA JJEEAANN--EEUUSSTTAACCHHEE LLAA …Schultz promet à Django de lui rendre sa libertB lorsqu’il aura capturB les Brittle – morts ou vifs. Quentin Tarantino voulait

Công Binh - La longue nuit indochinoise Genre : Documentaire d’histoire magistral • De Lam Lê • FRA • 2012 • 1h51

> A la veille de la Seconde Guerre Mondiale, la France recrute de force de jeunes hommes enIndochine, afin de remplacer les ouvriers mobilisés. Avec la mise en déroute de l’arméefrançaise, le calvaire de ces « Cong Binh » ne s’arrête pas là, ballotés de camps en camps(notamment dans le Sud Ouest), vendus comme main d’œuvre corvéable à merci.

Lors du dernier Festival du film d’Histoire, la remise du Prix du jury au réalisateur Lam Lê fut un rare momentd’émotion : les enfants et petits enfants de Cong Binh, (ces travailleurs indochinois exploités comme desesclaves, en France dans les années 40) ont décliné le numéro de matricule de leurs aïeux en lieu et place deleurs noms, rappelant ainsi un sinistre usage bureaucratique ô combien révélateur. Mais ce qui était encore plusfrappant c’est que lors de la diffusion de la bande-annonce, de nombreux historiens avouaient ignorer ce faithistorique majeur. C’est donc le premier mérite du film de Lam Lê que de mettre à jour cette histoire, de prendrele temps de l’expliquer grâce aux témoignages des protagonistes du drame : des Cong Binh, aujourd’huinonagénaires, restés en France, clairs, posés, sans ressentiment excessif, mais avec le souci permanent derestituer de la manière la plus précise et la plus juste la manière dont ils ont été traités. Armé de patience etde respect, le cinéaste retrace chronologiquement cet enfer, que l’on dirait d’un autre âge, et qui est pourtantsi proche. Cet enfer, qui en dit si long sur les ravages du racisme et du colonialisme. Cet enfouissement de cettemémoire entretenu décennie après décennie par la France et le Vietnam est lui même scandaleux. Lam Lê a doncfait œuvre utile pour la mémoire et l’Histoire mais il a également tourné un documentaire magistral, se donnantles moyens du cinéma, et ponctuant son récit dramatique par des contrepoints sous forme de mise en scènede marionnettes animées particulièrement réussies. Un film indispensable pour toutamateur d’Histoire, à recommander en particulier aux enseignants. FRANÇOIS AYMÉ

ª p. 29 - 31

DIM 27 JAN à 16h : AVANT-PREMIÈRE en présence du réalisateur Lam Lê.

Page 4: CCIINNEEMMAA JJEEAANN--EEUUSSTTAACCHHEE LLAA …Schultz promet à Django de lui rendre sa libertB lorsqu’il aura capturB les Brittle – morts ou vifs. Quentin Tarantino voulait

16hrESErVoir DoGS

(4€ pour les inscrits à l’Unipop - sinon tarifs habituels du cinéma)

18h15LE CoUrS

> Analyse de séquence de KILL BILLpar Laurent Aknin, critique de cinéma

20h30DJanGo UnCHainED

(4€ pour les inscrits à l’Unipop - sinon tarifs habituels du cinéma)

Django UnchainedGenre : Tarantino • De Quentin Tarantino USA • 2013 • 2h44 • VoStF • int -12 ansAvec Jamie Foxx, Christoph Waltz, Leonardo DiCaprio...

> Dans le sud des États-Unis, deux ans avant laguerre de Sécession, le Dr King Schultz, unchasseur de primes allemand, fait l’acquisitionde Django, un esclave qui peut l’aider à traquerles frères Brittle, les meurtriers qu’ilrecherche. Schultz promet à Django de luirendre sa liberté lorsqu’il aura capturé lesBrittle – morts ou vifs.

Quentin Tarantino voulait réaliser depuis longtemps un western spaghetti en hommage à une de ses idoles, lecinéaste Sergio Leone. Le titre de départ du projet était même The Angel, The Bad And The Wise en référenceau Bon, la brute et le truand. Django Unchained s'inspire du western spaghetti ultra-violent, Django, réalisé parSergio Corbucci en 1965. Franco Nero y tenait le rôle principal. Quentin Tarantino étant un grand fan du film, ila proposé à l'acteur italien de faire un caméo dans Django Unchained en tant que patron de bar. (Selon leproducteur Harvey Weinstein, Django Unchained contient de nombreux caméos d'acteurs connus. En ce sens, larumeur voudrait que Brad Pitt fasse une apparition dans le film. Encore une fois, Quentin Tarantino ne s'attachepas les services d'un compositeur pour les musiques de son film mais préfère les choisir lui-même parmi sacollection de musiques et chansons déjà existantes. Comme pour chacun de ses films, gageons que cettenouvelle bande-originale choisie par le cinéaste soit détonnante... ª p. 27 - 29 - 31

reservoir DogsDe Quentin Tarantino • USA • 1992 • 1h39 • VoStF • int -16 ans Avec Harvey Keitel, Tim Roth, Michael Madsen...

> après un hold-up manqué, des cambrioleurs de haut vol fontleurs comptes dans une confrontation violente, pour découvrirlequel d'entre eux les a trahis...

20 ans avant Django Unchained, Quentin Tarantino fait une entrée fracassante dans le cinéma américainavec ce film de hold up, rapidement devenu culte, grâce à ces répliques d’anthologie et son castinghaut de gamme. intErVEntion de Laurent aknin,

Maître de conférence à Paris-III, critique à L’Avant-scène cinéma, auteur notemment Mythe et Idéologie du cinéma Américain (prix du livre d’Histoire de Pessac 2012)

4

UniVErSitÉ PoPULairE DU CinÉMa

JEUDi 17 JanViEr

tarantino

Page 5: CCIINNEEMMAA JJEEAANN--EEUUSSTTAACCHHEE LLAA …Schultz promet à Django de lui rendre sa libertB lorsqu’il aura capturB les Brittle – morts ou vifs. Quentin Tarantino voulait

Alceste à bicyclette Genre : Une belle machine à explorer les comédiens De Benh Zeitlin • Fra • 2013 • 1h44Avec Fabrice Luchini, Lambert Wilson, Maya Sansa...

> De nos jours, un acteur de télé en vue vient retrouver un comédien dans sa retraite de l’ilede Ré avec pour projet de mettre en scène et de jouer ensemble « Le Misanthrope » deMolière.

Philippe Le Guay suit son bonhomme de chemin avec beaucoup de bonheur. Le succès des Femmes du 6° étagene lui a pas monté à la tête, bien au contraire, il lui a donné quelques ailes. On sent ce projet nourri de l’amourdu théâtre, du verbe, des acteurs. Ce film est une machine à explorer la personnalité et la chair des comédiens,et quels comédiens ! Philippe Le Guay s’est amusé à créer des personnages qui sont des miroirs plus ou moinsdéformants de Lambert Wilson et de Fabrice Luchini. Il prend un malin plaisir à les asticoter sur leurs faiblesses(l’échange sur le montant des cachets du personnage joué par Lambert Wilson est opportunément savoureux),leurs égos, leurs manies. Mais dans le même temps, il célèbre le texte de Molière, ses subtilités, son sensprofond toujours d’actualité. Malgré leurs petitesses et leurs méchancetés, ces acteurs là sont, au fond, trèsattachants. Ils sont aveuglés certes, mais par leur passion du jeu, de la scène, du dialogue. Ils savent, qu’il ya, dans ce Misanthrope, une part de vérité qui les honore. Philippe Le Guay nous divertit avec beaucoupd’intelligence et d’esprit. Il sait même ménager une part de suspense sur un sujet qui, a priori, ne s’y prêteguère. Les compositions de Luchini et de Lambert Wilson sont mémorables, le tableau ne serait pas complet sil’on omettait de signaler la présence lumineuse de Maya Sansa. FRANÇOIS AYMÉ

ª p. 27 - 29 - 31

5

JEUDI 17 JANVIER

Page 6: CCIINNEEMMAA JJEEAANN--EEUUSSTTAACCHHEE LLAA …Schultz promet à Django de lui rendre sa libertB lorsqu’il aura capturB les Brittle – morts ou vifs. Quentin Tarantino voulait

COUPS DE CœUR6

RenoirGenre : Flamboyance d’automne • De Gilles Bourdos • Fra • 2013 • 1h51Avec Michel Bouquet, Christa Théret, Vincent Rottiers, Romane Bohringer…

> 1915. Sur la Côte d’Azur. Au crépuscule de sa vie, Pierre-Auguste Renoir est éprouvé par laperte de son épouse, les douleurs du grand âge et les mauvaises nouvelles venues du front :son fils Jean est blessé… Mais une jeune fille, Andrée, apparue dans sa vie comme unmiracle, va insuffler au vieil homme une énergie qu’il n’attendait plus.

Voici donc les Renoir, père et fils. Car judicieusement, Gilles Bourdos n’a pas choisi, il a évité de trancher entreles prénoms. Alors, il nous conte la fin flamboyante, douloureuse et heureuse à la fois, du grand Pierre-Auguste,le peintre, et son prolongement avec l’entrée en scène de Jean, celui qui va devenir l’un des plus grandsréalisateurs du cinéma français de l’entre-deux guerres. C’est un faux paradis méditerranéen sur lequel règnele maître, ou plutôt le patron comme l’appellent toutes les femmes plus ou moins soumises qui le servent. Lesrumeurs de la guerre parviennent jusque là. Le patron est impotent, totalement handicapé par une sévèrepolyarthrite. Il ne fait rien seul, pas même sortir les couleurs des tubes pour les mélanger sur sa palette.Simplement, il regarde et il peint avec des gestes tendres et caressants. Il caresse sa toile par petites touchescomme pour toucher délicatement la chair qui nait sous son pinceau. Il y a chez le vieux peintre une quête dubonheur fou qui lui a échappé, une approche de la sensualité à laquelle il ne peut plus prétendre et qu’iltranspose, une résignation dans la lumière dorée du couchant et une bonté ronchonne et reconnaissante. Telest le beau portrait de Renoir père qui émerge grâce à la beauté rayonnante d’Andrée, celle qui sera son derniermodèle. Elle est au centre du tableau, elle pose sans fausse pudeur, elle est, avec sa crinière rousse, uneallégorie automnale qui éclaire encore d’une petite lumière vive l’œil du peintre. Et elle allume d’autres feuxchez Jean, jeune officier blessé et indécis. D’ailleurs, cette Andrée sera plus tard, pour le cinéaste, l’égérie,l’épouse et la comédienne fétiche sous le nom de Catherine Hessling. Christa Theret assume ce rôle sansprovocation mais avec tout ce qu’il faut d’impertinence sauvageonne. Quant à Michel Bouquet, dont on connaîtles performances d’acteur, il entre avec retenue et subtilité dans le personnage du vieux peintre avec d’abordl’idée de ne rien abîmer, de ne rien trahir et d’être à la hauteur. Et il est tout simplement magnifique. PIERRE-MARIE CORTELLA ª p. 27 - 29 - 31

Page 7: CCIINNEEMMAA JJEEAANN--EEUUSSTTAACCHHEE LLAA …Schultz promet à Django de lui rendre sa libertB lorsqu’il aura capturB les Brittle – morts ou vifs. Quentin Tarantino voulait

The Master Genre : cinéma américain haut de gamme • De Paul Thomas Anderson • USA • 2013 • 2h17 • VOSTF Avec Joaquin Phoenix, Philip Seymour Hoffman, Amy Adams...

> Etats-Unis, 1945, Freddie est un vétéran quelque peu traumatisé. Il bascule dansl’alcoolisme et la violence. Il rencontre Lancaster Dodd – « The Master » , charismatiquemeneur d’un mouvement nommé La Cause, il tombe rapidement sous sa coupe…

Paul Thomas Anderson fait partie de ces rares cinéastes américains, à l’instar de James Gray, à nous redonnerconfiance en Hollywood, dans sa capacité à inventer des histoires originales, à créer des personnages fouillésloin des stéréotypes et enfin à mettre en scène de manière personnelle. Paul Thomas Anderson, tout juste 43 ans, a six films à son compteur dont les excellents Boogie Nights, Magnolia, Punch Drunk Love et There WillBe Blood. Avec The Master, il évoque la personnalité de Ron Hubbard, fondateur de l’Eglise de scientologie. Maislà où l’on aurait pu attendre un réquisitoire sans appel, le cinéaste nous sert une œuvre ambiguë et dépeintde manière impressionniste l’itinéraire chaotique, quelquefois impressionnant mais souvent pitoyable, d’unhomme au charisme certain, choyé par une petite communauté de demi-dévots. Le cinéaste dépeint brillammentles fissures de la façade qu’essaie de construire le personnage de Philip Seymour Hoffman (notamment dansses relations ambivalentes avec son épouse) mais le cœur du film est bien dans sa relation avec Freddie, cetalcoolique marginal qu’il prend sous son aile. Le génie de Paul Thomas Anderson : centrer tout son film sur larelation entre deux anti-héros, deux roublards qui ont pris des chemins divergents mais qui se complètent àmerveille et au fond ne peuvent se passer l’un de l’autre. Pour radiographier cette relation maladive etfusionnelle, belle par sa constance et par sa puissance mais également vénéneuse, le cinéaste a, sous sa coupe,deux monstres du cinéma : Philip Seymour Hoffman et Joaquin Phoenix. Le premier est une éponge, le secondune bombe ambulante. Inutile de dire que l’alliance est explosive. Une véritable tension irrigue le film de bouten bout. L’auteur aura réussi à croquer un magnifique tableau de looser (Freddie) tout en s’approchant del’influence mystérieuse que peuvent détenir certains hommes sur les autres, que l’on appelle le « charisme »et qui peut faire basculer des centaines de milliers de personnes dans une secte. Un sujet hautementpassionnant et une réalisation à l’avenant. FRANÇOIS AYMÉ ª p. 31

7

Page 8: CCIINNEEMMAA JJEEAANN--EEUUSSTTAACCHHEE LLAA …Schultz promet à Django de lui rendre sa libertB lorsqu’il aura capturB les Brittle – morts ou vifs. Quentin Tarantino voulait

DÉCOUVERTESLe Grand retournement Genre : la crise économique expliquée… aux amateurs de poésieDe Gérard Mordillat • Fra • 2013 • 1h17Avec Jacques Weber, François Morel, Edouard Baer...

> C’est la crise, la bourse dégringole, les banques sontau bord de la faillite, le crédit est mort, l’économie se meurt… Pour sauver leurs mises lesbanquiers font appel à l’État. L’État haï est soudain le sauveur !

Quel culot ! Gérard Mordillat a adapté la pièce de Frédéric Lordon, qui est une véritable satire du monde de lafinance écrite en alexandrins ! Quelle idée lumineuse assumée grâce à un rare amour du verbe. Gérard Mordillat,romancier de talent, documentariste, est également un auteur engagé à gauche, épris de poésie, de culture etde politique. Il était logique que ce soit lui qui transpose cette pièce à l’écran. Le dispositif est minimaliste :des hommes en costumes sombres avec cravate devisent dans une usine désaffectée. Mais voilà, ces hommesdisent un texte ô combien bien tourné et ils sont interprétés avec brio par Jacques Weber, François Morel etEdouard Baer. Et ce qui aurait pu n’être qu’un sympathique exercice de style s’impose comme un charmanpamphlet. Les auteurs dénoncent le verbe, avec ce qu’il peut avoir de fourbe et de séduisant, comme le moyenidéal, hier comme aujourd’hui, pour abuser les confiances des politiques comme de celles desgens. Ils font de la caricature, au sens où on l’entendait au XIX° siècle : le trait est grossimais affûté et met en lumière ce que l’on a sous le nez sans forcément le voir. Un projetsalutaire, audiacieux et savoureux. FRANÇOIS AYMÉ ª p. 27 - 29 - 31

VEN 18 JAN à 20h : PROJ-DÉBAT en présence du réalisateur Gérard Mordillat

8

El Estudiante(RÉCIT D'UNE JEUNESSE RÉVOLTÉE)Genre : Bienvenue dans le monde de la politique argentine De Santiago Mitre • Argentin • 2013 • 1h50 • VOSTF Avec Esteban Lamothe, Romina Paula, Ricardo Felix...

> Roque, jeune provincial, commence des études àl’Université de Buenos Aires. Peu motivé, il passe sontemps à séduire les filles et errer dans la fac. C’est entombant amoureux de Paula, une jeune enseignanteengagée, qu’il va rencontrer le militantisme et devenir proche du syndicat étudiant…

Le cinéma s’est souvent emparé du monde politique, de ses luttes d’influence, de ses utopies comme de sestrahisons mais plus rarement de la véritable initiation à la vie politique, de la prise de conscience du champpolitique, de sa compréhension voire de son appropriation. C’est le beau sujet de ce film argentin. SantiagoMitre nous place habilement dans le sillage de Roque, cet étudiant un peu perdu, qui navigue en fonction deses attirances sentimentales, mais dont la conscience va s’éveiller puis s’affirmer. L’auteur nous montrecomment ce garçon pétri d’idéalisme, d’énergie, de débrouillardise mais également de naïveté va, en quelquesorte, suivre une série d’épreuves qui ressemblent forts à des rites initiatiques, pour se forger, in fine, son librearbitre. L’interprétation de Esteban Lamothe est solide et crédible (ce qui n’allait pas forcément de soi),l’ambiance de la fac est bien restituée, la narration maîtrisée de bout en bout. En résumé : enfin un film surle passage à l’âge adulte qui ne prend pas les étudiants pour des imbéciles et pose les vraies questions. Lefilm a été récompensé par le Prix Spécial du jury à Locarno. FRANÇOIS AYMÉ ª p. 29 - 31

Page 9: CCIINNEEMMAA JJEEAANN--EEUUSSTTAACCHHEE LLAA …Schultz promet à Django de lui rendre sa libertB lorsqu’il aura capturB les Brittle – morts ou vifs. Quentin Tarantino voulait

STEVEN SPIELBERG 9

LincolnGenre : épopée humaine • De Steven Spielberg • Inde / USA • 2013 • 2h29 • VOSTF Avec Daniel Day-Lewis, Sally Field, David Strathairn...

> Les derniers mois tumultueux du mandat du 16e Président des États-Unis. Dans une nationdéchirée par la guerre civile et secouée par le vent du changement, Abraham Lincoln mettout en œuvre pour résoudre le conflit, unifier le pays et abolir l'esclavage. Cet homme dotéd'une détermination et d'un courage moral exceptionnels va devoir faire des choix quibouleverseront le destin des générations à venir…

Se faire la voix des grands combats pour la liberté des hommes, Spielberg en a fait son dada. Son « cheval deguerre », même. Aussi prend-il Lincoln au moment le plus tendu de sa lutte pour l’émancipation des esclaves.Un moment clé de sa présidence comme de l’histoire américaine. Tandis que Nord et Sud se déchirent, à laMaison Blanche, Lincoln monte au front pour faire passer le fameux treizième amendement. Quelques scènesoù le Président des Etats-Unis traverse des champs de batailles maculés de cadavres suffiront à évoquerl’horreur de la guerre de Sécession. Le cœur du film de Steven Spielberg est ailleurs. Le clan Lincoln est déchirépar l’impossibilité de la première dame de faire le deuil de son fils aîné tombé avec ses frères d’armes, ladécision du benjamin de s’enrôler malgré tout… et la détermination inébranlable de Lincoln d’abolir l’esclavage.Quoi qu’il en coûte et quels que soient les moyens déployés. Lincoln est une épopée intime, extrêmementbavarde et pensée comme telle pour mieux faire ressentir l’insupportable lenteur des tractationsdémocratiques. Une fois encore. Daniel Day-Lewis transcende la simple interprétation decet homme usé par le poids de sa fonction. Il est prodigieux. Comme toujours. STUDIO-CINÉ LIVE ª p. 31

VEN 1er FÉV à 19h30 : Film présenté par Pap Ndiaye, Professeur d'histoire nord-américaine à Sciences Po Paris,

auteur de «Les Noirs américains. En marche pour l'égalité», Gallimard, coll. Découvertes, 2009

Page 10: CCIINNEEMMAA JJEEAANN--EEUUSSTTAACCHHEE LLAA …Schultz promet à Django de lui rendre sa libertB lorsqu’il aura capturB les Brittle – morts ou vifs. Quentin Tarantino voulait

DÉCOUVERTE !10

Blancanieves Genre : dis, tu me racontes encore l’histoire de Blanche-Neige, qui s’appelle Carmen, qui est en noir et blanc etqui est toréador • De Pablo Berger • Esp • 2013 • 1h44 • VOSTF • Avec Maribel Verdú, Ángela Molina…

> Sud de l’Espagne, dans les années 20. Carmen est une belle jeune fille dont l’enfance a étéhantée par une belle-mère acariâtre. Fuyant un passé dont elle n’a plus mémoire, Carmen vafaire une rencontre insolite : une troupe ambulante de nains toreros qui va l’adopter et luidonner le surnom de "Blancanieves"…

Blancanieves est ce que l’on appelle une bonne surprise ! Un film culotté qui n’a pas peur d’aller au bout deson projet, fusse-t-il improbable et risqué. Qu’on en juge : c’est l’histoire de Blanche-Neige, mais elle s’appelle…Carmen, elle est donc espagnole, fille de toréador, elle est naturellement victime de la méchanceté de sa marâtreet rencontrera des nains qui la surnommeront « Blancanieves »… Le moins que l’on puisse dire est que leréalisateur Pablo Berger n’a pas froid aux yeux, d’autant que la forme est aussi audacieuse que la narration :à l’instar de The Artist, le film est muet et en respecte tous les codes esthétiques : noir et blanc, format 1.33,intertitres et jeu expressionniste des acteurs. Le petit miracle, c’est que le charme opère. L’auteur assume debout en bout ses partis pris. Il rend hommage à la fois aux côtés horrifiques et merveilleux du conte, il yinsuffle habilement de multiples influences : de Freaks à La Nuit du chasseur en passant par les clichés de laculture espagnole. Ainsi, il suit ingénieusement le conseil d’Alfred Hitchcock : pour ne pas finir dans le cliché,il faut le prendre comme point de départ. Et petit à petit, on se laisse prendre au jeu de ce film, on retrouveun peu son âme d’enfant. L’auteur a mis les petits plans dans les grands : la photographie en noir et blanc estmagnifique, les costumes et décors sont à la hauteur de la reconstitution (l’action se déroule dans les années20). Mention spéciale, qui plus est, à la distribution : Maribel Verdu est une marâtre haïssable à souhait etMacarena (!) Garcia une Blanche-Neige qui pourrait bien vous faire oublier celle de Walt Disney. Cette petitepépite peut être vue à la fois par les cinéphiles (qui apprécieront les clins d’œil au muet) et par toute la famille ;les enfants aimant, comme chacun sait, qu’on leur raconte toujours la même histoire, même si on change lamanière de la raconter. FRANÇOIS AYMÉ ª p. 29 - 31

Page 11: CCIINNEEMMAA JJEEAANN--EEUUSSTTAACCHHEE LLAA …Schultz promet à Django de lui rendre sa libertB lorsqu’il aura capturB les Brittle – morts ou vifs. Quentin Tarantino voulait

DÉCOUVERTESLove is all you need(DEN SKALDEDE FRISøR)Genre : comédie romantique senior • De Susanne BierDanemark - FRA - It - Suède - All • 2012 • 1h55 • VOSTFAvec Pierce Brosnan, Trine Dyrholm, Molly Blixt Egelind…

> D'origine anglaise, Philip, la cinquantaine, s'est établi auDanemark où il vit seul depuis qu'il a perdu sa femme. De son côté, Ida, coiffeuse danoise, seremet progressivement de sa chimiothérapie, tandis que son mari vient de la quitter pourune femme plus jeune… Les trajectoires de ces deux êtres vont se croiser en Italie…

L'esprit du Avanti ! de Billy Wilder souffle sur cette comédie romantique, filmée elle aussi en Italie du Sud. Dansles deux œuvres, des personnages matures tombent amoureux alors que leur milieu socioculturel les sépare.Solaire, le film de Susanne Bier se mâtine aussi de la même mélancolie que chez Wilder. Il y a la menace latentede la maladie d'Ida, le couple de jeunes mariés peut-être pas si bien assortis, le veuvage de Philip de retourdans la maison qu'il a habitée avec sa défunte femme. La séduction qu'exerce le film tient aussi au fait qu'ilsuit les codes de la comédie romantique. La magie opère, même en terrain balisé. Pierce Brosnan et TrineDyrholm ressuscitent avec grâce le couple formé par Jack Lemmon et Juliet Mills dans Avanti ! Il fallait bien,pour parvenir à ce petit miracle, toute la subtilité de Susanne Bier, Oscar du meilleur film étranger avec Revengeen 2011. LE MONDE ª p. 29

Jours de pêche en PatagonieGenre : à la recherche du temps perdu De Carlos Sorin • Argentine • 2012 • 1h18Avec Alejandro Awada, Victoria Almeida, Diego Caballero...

> Marco, la cinquantaine passée, un Argentin d’origineitalienne, prend quelques jours de vacances en Patagoniepour s’initier à la pêche au requin. Il arrive à Puerto Deseado(le port desiré) pour vivre l’aventure halieutique. Mais lavraie raison de son voyage est ailleurs...

C’est court, c’est simple, sans verbiage, sans effet, avec cette Patagonielointaine mais si proche et ces gens avec leurs histoires qui sont les nôtres, ces gens que l’on pourrait croisersans en être étonnés. Quel beau petit film touchant jusqu’ à l’intime, fraternel, émouvant et profond. Sorin, lecinéaste des Historias minimas, récidive. Ce Marco cherche à se reconstruire après des années de dégringoladedans l’alcool. Il n’y touche plus et remonte la pente, manifestement solitaire. Dans ce “port desiré”, il vientsurtout retrouver sa fille perdue de vue depuis longtemps et désormais maman. Le grand père n’en savait rien.Fragiles retrouvailles. Des regards et des silences, des sourires prudents. Et ce formidable moment où toutpourrait basculer dans le bonheur retrouvé, lorsqu’à la fin du repas familial où il s’est invité, il pousse le belcanto pour sa fille, comme autrefois lorsqu’elle était petite. Facile, trop facile… Il y a dans ce film fait de petitsriens éloquents toute la douceur du monde et son contraire. Pas de requins mais des spectateurs misdélibérément à contribution. “J’ai besoin, explique Sorin, d’un public qui travaille, qui complète ce qu’on a omisdans l’histoire, selon sa sensibilité, son expérience personnelle”. Alors, quand le mot “fin” apparaît sansprévenir sur l’écran, on ne peut que se dire “Ah bon ?”. Et puis, bravo. PIERRE-MARIE CORTELLA ª p. 29

11

Page 12: CCIINNEEMMAA JJEEAANN--EEUUSSTTAACCHHEE LLAA …Schultz promet à Django de lui rendre sa libertB lorsqu’il aura capturB les Brittle – morts ou vifs. Quentin Tarantino voulait

COMÉDIE12

Main dans la mainGenre : comédie moins facétieuse qu'il n'y paraît...De Valérie Donzelli • FRA • 2012 • 1h25 • Avec Valérie Lemercier, Jérémie Elkaïm, Béatrice de Staël…

> Hélène Marchal et Joachim Fox mènent des vies bien différentes, elle directrice de laprestigieuse école de danse de l’Opéra Garnier, lui employé d’un miroitier dans la Meuse.Leur rencontre et un baiser inopiné vont, à leur corps défendant, les voir unis par une forceétrange...

C'est bien un sort inexplicable, un envoûtement comme on n'a avait jamais vu jusqu'ici, qui scelle (au senspropre) la rencontre improbable des deux héros que tout oppose, âge, milieu social et culturel. Le premier tiersdu film se place ainsi sous le signe d'une loufoquerie potache, avec mimétisme répétitif et courses poursuitesauxquels sont soumis contre leur gré les deux personnages. On pense aux comédies burlesques etsentimentales du cinéma hollywoodien des années 20 ou 30 et l'on rit d'abord beaucoup, d'autant que la passionde la danse qui est au cœur des activités de chacun provoque des télescopages savoureux : classique contredisco, rigueur contre dynamisme débridé, Valérie Donzelli observe sans juger. Mais le pari visuel initial étantdifficile à tenir sur la durée, la réalisatrice s'offre des digressions pleines de fantaisie et de tendresse. C'est unministre énamouré qui poursuit Valérie Lemercier de ses assiduités (savoureuse et touchante composition dePhilippe Laudenbach) ; c'est la famille de Joachim, sa sœur un peu envahissante, son beau-frère compréhensif,le voisin dépressif ; c'est aussi le personnage de Constance, l'amie intime d'Hélène, à la personnalité troublante.Puis brusque rupture dans le récit et changement de ton. Alternant gravité et légèreté, la fable devientmétaphore réflexive sur le coup de foudre, la relation fusionnelle qui emprisonne. Comment retrouver le plaisird'être soi, avec l'autre ? Après La Reine de pommes et La Guerre est déclarée, Valérie Donzelli, tout en continuantà ausculter les sentiments contradictoires de l'âme humaine, a l'art de nous surprendre. MICHÈLE HÉDIN

ª p. 29

Page 13: CCIINNEEMMAA JJEEAANN--EEUUSSTTAACCHHEE LLAA …Schultz promet à Django de lui rendre sa libertB lorsqu’il aura capturB les Brittle – morts ou vifs. Quentin Tarantino voulait

COMÉDIESAmitiés sincèresGenre : film de potesDe Stephan Archinard et François Prévôt-LeygonieFra • 2013 • 1h44Avec Gérard Lanvin, Jean-Hugues Anglade,Wladimir Yordanoff, Ana Girardot et ZabouBreitman…

> D'origine anglaise, Philip, la cinquantaine, s'est établi au Danemark où il vit seul depuisqu'il a perdu sa femme. De son côté, Ida, coiffeuse danoise, se remet progressivement de sachimiothérapie, tandis que son mari vient de la quitter pour une femme plus jeune… Lestrajectoires de ces deux êtres malmenés par la vie vont se croiser en Italie, à l'occasion dumariage de Patrick, le fils de Philip, et d'Astrid, la fille d'Ida…

En adaptant très librement leur pièce de théâtre éponyme, Stéphan Archinard et François Prévôt-Leygonieoffrent un canevas à la fois émouvant et drôle sur des rapports humains certes sincères, mais faits de petitsmensonges et de grands non-dits. Leurs rôles sont écrits sur mesure pour les acteurs, du père possessif etintransigeant aux amoureux transis et romanesques en passant par le mélancolique au cœur éprouvé. Voilà despersonnages qui nous ressemblent, dans leurs sentiments intenses et leurs contradictions, dans un film centrésur l’humain, comme pouvaient l’être ceux de Claude Sautet. Un affrontement à coups de savoureuses joutesverbales d’adultes et de jolies chamailleries de gamins. STUDIO - CINÉ LIVE ª p. 29 - 31

De l’autre côté du périph Genre : comédie policière • De David Charhon • FRA • 2012 • 1h36Avec Omar Sy, Laurent Lafitte, Sabrina Ouazani...

> Un matin dans une cité de Bobigny, est retrouvé le corps sans vie de Eponine Chaligny,femme du très influent Jean-Éric Chaligny, premier patron de France. Ce matin-là deuxmondes radicalement opposés vont alors se croiser : Ousmane Diakité, policier de la sectionfinancière de Bobigny et François Monge, capitaine de la fameuse police criminelle de Paris...

Il n'en demeure pas moins que son long-métrage seregarde avec un certain plaisir, même si trèséphémère.Et la raison, comme ce fut souvent le cas au passifdes buddy movies mineurs d'antan, provient del'alchimie évidente entre les deux comédiens stars.Si Omar Sy rejoue avec décontraction et roublardiseune variation du rôle qui lui a permis de décrocherle César du meilleur acteur, c'est Laurent Lafitte quimarque le plus de points dans le rôle del'inspecteur droit dans ses bottes confronté à laréalité du terrain. ÉCRAN LARGE

ª p. 29

13

Page 14: CCIINNEEMMAA JJEEAANN--EEUUSSTTAACCHHEE LLAA …Schultz promet à Django de lui rendre sa libertB lorsqu’il aura capturB les Brittle – morts ou vifs. Quentin Tarantino voulait

+

Boxing Day Genre : documentaire • De Carl Carniato • FRA • 2012 • 26’

> Ce documentaire met en avant les forces vives du club deboxe USSAP Boxe - Union M de Pessac. À travers les rencontreshumaines et les évènements sportifs, le réalisateur donne àvoir l'importance du club au sein de la vie du quartier deSaige-Formanoir. La boxe, présente en toile de fond, sert de

révélateur aux individus qui deviennent des vecteurs de rassemblement etd'unité. Dirigeants, entraîneurs, bénévoles et champions en herbe n'ont decesse de faire vivre leur club et de l'amener au plus haut...

AVANT-PREMIÈRE, en présence du réalisateur Carl Carniato.En partenariat avec USSAP (Club de boxe de Pessac) - Union M

Free Fall de Charlène Favier • 29’ Happy Grip Films / Charlie Bus Production / Coop and Court • 1h50> Une voiture file vers l’océan. Liberté arrive, elle pense retrouver son frère David, marginal dansl’âme. Seulement voilà, ce dernier est sur le départ. Il a décidé de changer de vie…

La Cage et la Plume de Pierre Desgranges • 26’ • Atomic Production • avec Yvan Delatour...> Charles, un écrivain aisé, publie ses œuvres sur Cyberbook, le principal éditeur numérique mondial.Jusqu'au jour où un article polémique entraîne la suspension de son compte...

Un soleil sur le trottoir de Zangro • 19’ • Bien ou Bien Production avec Frédéric Guerbert, Cherley Moon, Hassan Zahi...> Un gardien de nuit seul et bourru voit son quotidien bouleversé par une jeune prostituée africainequi fait le trottoir face à son entrepôt de marchandises. Il se met en tête de la séduire…

De grâce ! de Yvan Delatour • 16’ • Deuxième Séquence • avec Firmine Richard, Philippe Duclos...> Au soir de son dernier jour d’exercice et entraîné par sa nostalgie, un magistrat se rend dansune salle d’audience déserte du Palais de Justice. S’enfermant par mégarde dans le box desaccusés, il devra négocier sa libération auprès d’une des femmes d’entretien du Palais...

L’Heure bleue de Annarita Zambrano • 13’ • Mara Films avec Aude Lebenoît, Emma Laurent...> C'est l'été. Charlotte, son frère Marc, 13 et 17 ans, passent leurs vacances dans un camping deContis Plage avec leurs parents Olivier et Florence. 21h30, à ce moment si particulier qu'on appelle« l'heure bleue », chacun se retrouve à donner son interprétation de l'amour…

DÉCOUVREZ 5 FILMS COURTS PRODUITS EN RÉGION, EN PRÉSENCE DE LEURS AUTEURS !

PROJECTIONS SUIVIES D’UN POT SyMPATHIqUE - TARIF UNIqUE : 5€

PROJECTION SUIVIE D’UN POT SyMPATHIqUE - TARIF UNIqUE : 5€

14 SOIRÉE BOXE : VEN 1er FÉVRIER à 19h30

SOIRÉE COURTS : VEN 25 JANVIER à 20h30

Page 15: CCIINNEEMMAA JJEEAANN--EEUUSSTTAACCHHEE LLAA …Schultz promet à Django de lui rendre sa libertB lorsqu’il aura capturB les Brittle – morts ou vifs. Quentin Tarantino voulait

LA SÉANCE DE MONSIEUR CLAUDE 15

Ben-HurGenre : N’arrête pas ton char, Ben Hur ! • De William Wyler • USA • 1960 • 3h32 • VOSTF Avec Charlton Heston, Stephen Boyd, Jack Hawkins...

> Juda Ben Hur, pour avoir refusé de collaborer avec Rome, se retrouve galérien. Adopté parun patricien romain qu’il a sauvé, il va tirer vengeance de son ami d’enfance, le RomainMessala, responsable de ses maux. Une mémorable course de chars lui fournira enfinl’occasion tant attendue…

Ben-Hur a été écrit par Lewis WALLACE (1827-1905) brillant major général de la guerre de Sécession. Paru en1880, acclamé aux Etats-Unis, traduit immédiatement dans le monde entier, patronné par le Vatican, le romann’aurait peut-être pas résisté aux outrages du temps, s’il n’avait été en 1899 adapté au théâtre à Broadway,avec une course de chars qui se déroulait sur un tapis roulant. Préparant sans doute la voie à une premièreversion cinématographique, en 1907, où, sous la houlette du metteur en scène Sidney Olcott, on fit tourner surune plage de Manhattan, avec un décor en toiles peintes, de …voitures de pompiers. Mais il fallut attendre 1925pour trouver dans la version de Fred Niblo, avec Ramon Novarro dans le rôle-titre, un spectacle digne d’illustrerle roman. La course de chars reste encore dans les annales. Elle ne fut pas égalée en 1959 dans la version deWilliam Wyler, assistant sur le film de Niblo, malgré ses 8 hectares du décor de l’amphithéâtre, ses 40000tonnes de sable blanc, ses 500 tonnes de plâtre, ses 400 km de tubes métalliques, ses pistes de 1000 mètres,ses quatre statues de 30 mètres de haut, ses 25000 figurants, ses 75 chevaux, ses 18 chars et ses 3 moisde tournage. Charlton Heston, qui devait d’abord tenir le rôle de Messala, celui de Ben-Hur étant proposé à RockHudson, faisait face à Stephen Boyd. Passons par charité sur la dernière adaptation télévisée (2009). En 1961le Grand Cirque de France proposait sa version, sur une piste de 45 mètres. Elle tourna jusqu’en 1965 et futreprise en 1975 par Jean Richard. Puis vint, en 2008, le spectacle de Robert Hossein. Aujourd’hui cette coursea fait oublier une intrigue riche à souhait, rarement montrée dans son ensemble et qu’ondécouvrira en lisant le roman. CLAUDE AZIZA

PROJECTON UNIqUE DANS LA GRANDE SALLE > MER 16 JANV à 18h“LA SÉANCE DE MONSIEUR CLAUDE” : Une fois par mois, Claude Aziza, historien spécialiste de

l'Antiquité, passionné de littérature et de cinéma, nous présente un film choisi par ses soins.

Page 16: CCIINNEEMMAA JJEEAANN--EEUUSSTTAACCHHEE LLAA …Schultz promet à Django de lui rendre sa libertB lorsqu’il aura capturB les Brittle – morts ou vifs. Quentin Tarantino voulait

AmourGenre : Chef-d’œuvre • De Michaël Haneke • FRA • 2012 • 2h06 • Avec Jean-Louis Trintignant, Emmanuelle Riva...

> Georges et Anne sont octogénaires, ce sont des gens cultivés, professeurs de musique à laretraite. Leur fille, également musicienne, vit à l’étranger avec sa famille. Un jour, Anne estvictime d’une petite attaque cérébrale. Lorsqu’elle sort de l’hôpital et revient chez elle, elleest paralysée d’un côté. L’amour qui unit ce vieux couple va être mis à rude épreuve.

Palme d’or à Cannes. L’annonce était attendue et n’a pas fait débat. Et pour cause. Le nouveau film de MichaëlHaneke, à l’instar du chef d’œuvre qu’était déjà Le Ruban Blanc, a su réunir tous les suffrages : public,journalistique et professionnel. Et pourtant, sur le papier, le sujet était périlleux. Mais le réalisateur autrichiena su dissoudre une à une toutes les inquiétudes que l’on pouvait avoir. En choisissant d’abord ses deuxinterprètes. Revoir à l’écran, côte à côte, Emmanuelle Riva et Jean-Louis Trintignant, jouant ce couple de seniorsmais aussi en filigrane leur propre devenir, démultiplie à chaque instant, l’émotion qui se dégage du film.Ensuite, l’auteur a posé d’emblée ce qui fait tout le prix de son œuvre : ses personnages sont beaux et forts.Oui, bien sûr, on dira que c’est souvent le cas au cinéma, sauf qu’ici il s’agit de « vieilles personnes ». Despersonnages âgés qui forcent le respect par l’affection et l’amour qu’elles s’échangent en permanence, commeune véritable nourriture spirituelle qui maintient en eux une étincelle. Des personnages forts qui savent clairement ce qu’ils veulent et ont cette volonté chevillée au corps qui leur permet, vaille que

vaille, de ne pas se laisser abuserpar leur entourage, de refuserl’infantilisation qu’on réservesouvent au malade vieillissant.Michaël Haneke a filmé, par petitestouches, un bras de fer que l’onsait perdu d’avance mais que l’onveut perdre dans la dignité et lafranchise. Le film est à la foisbouleversant et lumineux. Lesparoles de Jean-Louis Trintignant,citant Jacques Prévert, à Cannes étant une magnifiqueexhortation : « Et si on essayaitd’être heureux, ne serait-ce quepour donner l’exemple. ».

FRANÇOIS AYMÉ

POUR VOIR OU REVOIRLES MEILLEURS FILMS DE L’ANNÉE

avec le PASS TÉLÉRAMA( dans les numéros des 09 et 16 janvier )

3€ la place de cinéma - ª p. 27

du 16 au 22 janvier • avec L’AFCAE16

Page 17: CCIINNEEMMAA JJEEAANN--EEUUSSTTAACCHHEE LLAA …Schultz promet à Django de lui rendre sa libertB lorsqu’il aura capturB les Brittle – morts ou vifs. Quentin Tarantino voulait

Camille redoubleGenre : comédie revigorante • De Noémie LvovskyFRA • 2012 • 1h55 • Avec Noémie Lvovsky, Samir Guesmi, JudithChemla, Yolande Moreau, Michel Vuillermoz, Denis Podalydès...

> Camille a seize ans lorsqu’elle rencontre Eric. Ilss’aiment passionnément et Camille donne naissance àune fille… 25 ans plus tard : Eric quitte Camille pourune femme plus jeune. Le soir du 31 décembre, Camillese trouve soudain renvoyée dans son passé. Elle a denouveau seize ans. Elle retrouve ses parents, ses amies,son adolescence… et Eric.

En tant qu’actrice, on la sait parfaite (inoubliable Mme Campam dans Les Adieux à la reine !) et en tant queréalisatrice, elle sait s’entourer de comédiens au meilleur d’eux-mêmes. Noémie Lvovsky ne déroge pas ici à larègle. Il n’y a pas que Camille qui redouble dans cette fantasmatique histoire de deuxième chance, mais aussile plaisir du spectateur ! C’est que la réalisatrice n’a reculé devant aucune des situations que pareil conceptde scénario permet d’induire. Et les plus casse-gueules sont les plus réussies ! Bien sûr, le film convoque sonlot de questions existentielles, mais sans jamais se départir de son rythme, de sa drôlerie et de sa poésietouchante. On rit beaucoup – mais pas seulement des années 80 – on pleure beaucoup aussi – la sincérité dela réalisatrice est magnifique. On pourrait citer les noms de chacun des comédiens embarqués dans cette œuvreénergisante, on pourrait louer la qualité des dialogues à fort potentiel culte. Bref, on pourrait plaindresincèrement les effrayés du redoublement qui ne goûteront pas à ce délice de comédie. NICOLAS MILÉSI

Holy MotorsGenre : l’Art du moteur • De Leos Carax • FRA - All • 2012 • 1h55Avec Denis Lavant, Edith Scob, Eva Mendes, Kylie Minogue...

> Une limousine sillone Paris, abritant un homme, qui abrite une infinité de vies etd’identités possibles.

Ne vous détournez pas de cette fantaisie oniriquesous prétexte que ce film est un OVNI fortinjustement absent du palmarès cannois. Carax estun poète qui inventorie son époque en donnant à voirdes séquences d’une très singulière beauté. Jalonnéd’autoréférences au cinéma de Carax, Holy Motors estpour autant suffisament vaste pour supporter lesregards les plus neufs - et les plus divers. C’estproprement hallucinant combien ce cinéaste parvientdans le même mouvement à exprimer son regret dumoteur (devenu une puce électronique dans le cinémanumérique) tout en nous livrant les sidérantesperspectives d’un cinéma recommencé.NICOLAS MILÉSI

FESTIVAL TELERAMA À 3 € L’ENTRÉE 17

Page 18: CCIINNEEMMAA JJEEAANN--EEUUSSTTAACCHHEE LLAA …Schultz promet à Django de lui rendre sa libertB lorsqu’il aura capturB les Brittle – morts ou vifs. Quentin Tarantino voulait

Tabou (TABU)Genre : révélation • De Miguel Gomes • FRA - Portugal - Brésil - All2012 • 1h50 • VOSTF • Avec Teresa Madruga, Laura Soveral...

> Une vieille dame au fort tempérament, sa femme deménage Cap-Verdienne et sa voisine dévouée à de bonnescauses partagent le même étage d’un immeuble àLisbonne. Lorsque la première meurt, les deux autresprennent connaissance d’un épisode de son passé...

Avec Tabou, Miguel Gomes, réalisateur portugais de 40 ans, développe son attachement à la poésie, aux grandssentiments amoureux, à l’envoutement d’une nature grandiose. La première partie du film où nous assistons àla fin de vie d’une riche bourgeoise, Aurora, à Lisbonne peut paraître s’étirer. En fait elle prendrétrospectivement toute sa force dans la deuxième partie qui se déroule dans une Afrique coloniale : c’estlà qu’a vécu, durant son enfance et sa jeunesse, Aurora, riche terrienne. Le parti pris du noir et blanc donneau film une texture qui magnifie la beauté des lieux et l’expressivité des visages. Les dangers de la passions’y révèlent sur fond d’interdits. Le film fait ressortir la morale chrétienne et met en avant la culpabilité quipousse les personnages au paroxysme de leurs sentiments. L’Afrique coloniale sert de décor avec ses luttespour la libération de l’Homme noir. Ce combat s’imbrique dans la passion amoureuse. Tabou, récompensé par lePrix de la critique au festival de Berlin 2012 est une œuvre originale dans sa forme et dense dans son fondavec la dilatation du temps, les rythmes différents (à Lisbonne et en Afrique), l’imbrication des différentsniveaux de culpabilité (amoureux, moral, colonial). De plus, le récit s’enrichit de la voix off de l’amant d’Aurora(Alter Ventura) qui raconte et vit en même temps l’histoire de celle dont il est tombé éperdument amoureux.Miguel Gomes sait s’attarder sur les visages, les regards, les correspondances et la nature. Il permet ainsi auspectateur de prendre le temps de voir, réfléchir et assembler, en fonction de ses propres codes culturels etsensitifs. Tabou, pur objet de cinéma, est une grande réussite. PIERRE POMMIER

Dans la maisonGenre : On en redemande • De François Ozon • FRA • 2012 • 1h45Avec Fabrice Luchini, Ernst Umhauer, Kristin Scott Thomas...

Ce film est un pur bonheur. Il confirme ce que l’on savait déjà :François Ozon est l’un des auteurs français les plus doués de sagénération. Fabrice Luchini joue le rôle d’un professeur de lettres(déjà, on imagine…) qui est fasciné par les talents littéraires deClaude, l’un de ses élèves. Celui-ci a pris comme sujet de dissertationla vie de famille de Bastien, un copain. Claude se fait, en quelque sorte, adopté par cette famille type « classemoyenne » afin d’avoir en permanence une source d’inspiration littéraire. Evidemment, le sujet est en or. Ozonen explore toutes les ramifications : les rapports maître-élève, les rapports de classe, quelle est la ligne jauneentre vie privée et vie publique, comment la fiction se nourrit-elle de la réalité, que peut se permettre l’artiste,comment crée-t-on un personnage, comment on évite les pièges de la narration banale, comment on surprendle spectateur. A côté de Fabrice Luchini et de Ernst Umhauer (une révélation), le casting est réjouissant.L’auteur agit ici en virtuose : jamais une fausse note, un mot de trop, une scène trop appuyée. Il alterne l’ironieet la cruauté (tout y passe : l’univers des profs, l’art contemporain…). Il assume ses invraisemblances pourmieux donner à son film des allures de fable morale. On en redemande. FRANÇOIS AYMÉ

FESTIVAL TELERAMA18

Page 19: CCIINNEEMMAA JJEEAANN--EEUUSSTTAACCHHEE LLAA …Schultz promet à Django de lui rendre sa libertB lorsqu’il aura capturB les Brittle – morts ou vifs. Quentin Tarantino voulait

Margin CallGenre : film de krach De J. C. Chandor • USA • 2012 • 1h47 • VOSTFAvec Kevin Spacey, Paul Bettany, Jeremy Irons…

> La dernière nuit d’une équipe de traders,avant le crash. Pour sauver leur peau, unseul moyen : ruiner les autres…

Il y a bien eu Wall Street, d'Oliver Stone. Mais à partça ? Quel film représentant le monde de la Bourse

et des salles de marché a marqué les esprits ? Difficile d'en citer quelques-uns... hormis ceux qu'on aurait plutôtenvie d'oublier. Rares sont les réalisateurs qui ont su décrire cet univers fermé, en saisir la complexité sans lecaricaturer, faire comprendre les mécanismes boursiers sans noyer les spectateurs sous des explicationsrébarbatives. (...) Cette première œuvre de J. C. Chandor est une vraie réussite. Elle plonge pendant vingt-quatreheures dans les arcanes d'une banque d'affaires américaine en train de mesurer l'ampleur de la crise des crédits« subprime ». On n'y voit pas de traders s'égosiller au téléphone, pas de financier véreux. Juste la réalité d'unesalle de marché à la veille d'une catastrophe financière. Ou comment vont réagir ces hommes et femmes - lejeune analyste, le responsable du trading, la directrice juridique, le patron de la banque - en découvrant queleur banque doit, au plus vite et à tout prix, se débarrasser des produits financiers pourris. Quitte à ruiner sesclients et à mettre en péril sa réputation. Le scénario n'esquive pas quelques passages techniques, mais sansjamais assommer. L'écriture est intelligente, les dialogues sonnent juste et les acteurs sont excellents, de KevinSpacey à Jeremy Irons. LES ÉCHOS

The Deep Blue SeaGenre : drame amoureux british • De Terence Davies • USA - GB • 2011 • 1h38Avec Rachel Weisz, Tom Hiddleston, Simon Russell Beale... • VOSTF

> Londres, années 50, Hester Collyer, épouse de Sir WilliamCollyer, haut magistrat britannique. A la grande surprise de sonentourage, elle quitte son mari pour Freddie Page, ancienpilote de la Royal Air Force, dont elle s'est éperdument éprise.

… Une passion qui la conduit au suicide. No future ! Elle s’efface de la viedans une lumière fanée. L’Angleterre exangue de l’après-guerre n’a presqueplus de couleur. Pourquoi cette précision, ce détachement dans la préparation de son geste ? Calfeutrer, ouvrirle gaz, s’habiller pour la mort, attendre sur son lit le dernier sommeil. Ainsi commence ce drame qui ne s’achèvepas là. Par une construction subtile et précise comme une horloge, le réalisateur remonte le temps, enquêtesur les sentiments, le tumulte qui a envahi le cœur et les sens de cette femme charmante à qui la vie devaitsourire. Son mari est de l’ancien monde, digne et amoureux, trop gentil et paternel puisqu’il a l’âge d’être sonpère. Son amant est un aventurier séduisant et désinvolte, macho british et égocentrique, un héros fatigué dela guerre. Quoi de neuf en fait dans cette allégorie magnifiquement mise en scène de l’Angleterre post-victorienne confrontée aux lendemains de la victoire et qui pourtant ne chantaient guère ? Rien, mais unelumière, un recensement du désordre amoureux et des insatisfactions, une ouverture enfin, celle de cettefenêtre après le suicide manqué. Comme si le siècle des Beatles allait enfin commencer.. PIERRE-MARIE CORTELLA

À 3 € L’ENTRÉE 19

Page 20: CCIINNEEMMAA JJEEAANN--EEUUSSTTAACCHHEE LLAA …Schultz promet à Django de lui rendre sa libertB lorsqu’il aura capturB les Brittle – morts ou vifs. Quentin Tarantino voulait

Jean de la LuneGenre : des couleurs éblouissantes pour un classique de la littérature jeunesseFilm d’animation de Stephan Schesch et Sarah Clara Weber, d’après le conte de Tomi Ungerer All-FRA-Irlande • 2012 • 1h35 • Dès 5 ans

> Seul dans sa bulle argentée, Jeande la Lune s’ennuie. Une nuit, grâceau passage d’une comète, il atterrit sur la Terre. Mais ce gentil petit bonhomme estconsidéré comme une menace extra-terrestre par le terrible Général Président quijure de le capturer…

Issu de l’imagination du dessinateur Tomi Ungerer (auteur des Trois brigands, déjà adapté au cinéma),Jean de la lune exalte les rêves d’enfant et l’amitié vraie. La simplicité du trait (Jean de la lune estblanc et stylisé) et les couleurs éblouissantes des décors (mares envahies de nénuphars et forêtsluxuriantes) sont magnifiques. PREMIERE ª p. 27

20 LesLes touttout PP’’tits Amoureux du Cinétits Amoureux du Ciné

Mon Tonton ce tatoueur tatoué (TIGRE OG TATOVERINGER) Genre : drôle de famille • De Karla von Bengtson • Danois • 2012 • 0h42 • Dès 5 ans

> La petite Maj vit dans le salon de tatouage de son oncle Sonny, un tatoueur tatouéaux gros bras. Tous deux s’entendent parfaitement bien, mais considèrent qu’unepetite fille doit grandir dans une vraie famille, avec une maman, un papa, un frère...Comme celles que l’on voit à la télévision ! Mais ils vont réaliser qu’une véritablefamille, ce n’est pas toujours ce que l’on croit !

Une animation originale et colorée au serviced’une histoire pas comme les autres. Cettejeune réalisatrice danoise nous entraîne dansson univers enfantin et décalé. Ses deuxprécédents films ont été primés dans desfestivals internationaux. Une découverte déjàprogrammée au festival Les Toiles Filantes !

ª p. 29 - 31

MER 23 JANV à 15h45 : SÉANCE ANIMÉE> film suivi d’une activité coloriage

(inscription indispensable : 05 56 46 39 39)

Page 21: CCIINNEEMMAA JJEEAANN--EEUUSSTTAACCHHEE LLAA …Schultz promet à Django de lui rendre sa libertB lorsqu’il aura capturB les Brittle – morts ou vifs. Quentin Tarantino voulait

Ernest et CélestineGenre : notre chouchou de cette fin d’année !De Benjamin Renner, Vincent Patar et Stéphane AubierFRA • 2012 • 1h19 • Dès 5-6 ans

> Célestine est une petite souris qui,contrairement aux autres et malgré leshistoires qu’on lui raconte, n’a pas peur desours. Ernest est un ours qui, lorsqu’il est affamé, mangerait n’importe quoi. Mêmeune petite souris trouvée dans une poubelle !

Revisitées par le romancier Daniel Pennac, les histoires de Gabrielle Vincent prennent vie sous nos yeuxémerveillés, tant on a l’impression que ce sont les dessins originaux qui s’animent sur grand écran.Et l’aventure pastel prend la forme d’une fable morale où il est question de différence et de tolérance…A-C GASCOIN ª p. 29 - 31

21

Maison sucrée, jardin saléGenre : Programme de 6 courts métrages pour découvrir le petit monde du jardin et de la maisonDe Kirsten Lepores, David Buob, Charlotte Waltert • France • 2012 • 1h19 • Dès 4 ans

« Douce rêverie » de Kirsten Lepores > Un petit chou à la crème aventurier prend la merpour découvrir le monde. Il fait naufrage et échoue sur une île peuplée d’êtres trèsdifférents de lui : des légumes… « Limaçon & Caricoles » de Gwendoline Gamboa et Sylwia Szkiladz > Un limaçon découvre parhasard l’existence de drôle de bêtes qui habitent dans des coquilles : les escargots… « La Maison » de David Buob > Grand-mère, maman, ma tante, la maison où je vis… :une petite fille nous entraîne dans son imagination débordante. « Petit frère » de Charlotte Waltert > Petit frère, trop jeune, est exclu des jeux de sa sœuret de ses amis… « Carotte au théâtre » et « Carotte à la plage » de Pärtel Tall > qu’est-ce qui sert de nez

au bonhomme de neige ? Une carotte, biensûr ! Et lorsque ce bonhomme de neige a pourami un lapin, alors attention car son nez encarotte pourrait bien disparaître !

Pâte à modeler, fruits et légumes animés, dessinanimé… chacun de ces films utilise une techniquedifférente, toujours mise au service de l’invention. Voiciune jolie promenade colorée empreinte de rêverie et depoésie, dans lequel les plus petits retrouveront ununivers familier. ANNE-CLAIRE GASCOIN

ª p. 29 - 31

Page 22: CCIINNEEMMAA JJEEAANN--EEUUSSTTAACCHHEE LLAA …Schultz promet à Django de lui rendre sa libertB lorsqu’il aura capturB les Brittle – morts ou vifs. Quentin Tarantino voulait

Selkirk, le véritable Robinson Crusoé (SELKIRK, EL VERDADERO ROBINSON CRUSOE) Genre : Film de pirates . De Walter TournierArg. / Chili / Uruguay . 2011 • 1h15 • Dès 6 ans

> Selkirk, un jeune corsaire indiscipliné,navigue sur les mers du Sud à la recherchede trésors. A bord du navire « L’Espérance »commandé par le Capitaine Bullock, Selkirkse met un jour l’équipage à dos. Le jeunepirate se retrouve alors abandonné sur uneîle déserte. Il découvre la vie en pleinenature et apprend à se débrouiller pourdevenir un véritable Robinson Crusoé.

Voici une adaptation originale de la véritablehistoire du marin écossais Alexander Selkirk(1679-1721) qui inspira Daniel Defoe pour soncélèbre roman Robinson Crusoé. Réalisé de façon artisanale avec génie dans l’animation image parimage et avec un grand souci des détails, le réalisateur Walter Tournier nous transporte à l’âge d’ordes pirates et fait de ce premier long métrage d’animation uruguayen une réussite, loin des standardshabituels des grands studios d’animation. BLANDINE BEAUVY ª p. 27 - 29 - 31

MER 30 JAN à 14H : CINÉ, GOûTEZ !> film précédé d’une animation par Aurélie Poisson de la compagnie Vert Paradis

et suivi d’un goûter ! (En partenariat avec l’ACPG - www.cineproximite-gironde.fr)

Les Enfants Loups, Ame & yukiGenre : chef-d’œuvre ! • De Mamoru Hosoda Japon • 2012 • 1h56 • Pour tous, et dès 9 ans

> Hana et ses deux enfants, Ame et yuki, viventdiscrètement dans un coin tranquille de la ville. Ilscachent un secret : leur père est un homme-loup…

Les Enfants loups ne se contente pas de nous émouvoir sur lesort de deux enfants différents, élevés par une mère courageadmirable. C’est aussi un magnifique portrait de femme, une

réflexion sur la vie et les chemins qui s’ouvrent à chacun au sortir de l’enfance, un conte fantastique,une histoire d’amour teintée de mélancolie… Bref, un grand film de cinéma, à recommander à tous,grands et petits (à partir de 9 ans). A-C.G. ª p. 27

DANS LE CADRE DU FESTIVAL TÉLÉRAMA - 3€ l’entrée !

LesLes PP’’tits Amoureux du Cinétits Amoureux du Ciné22

Page 23: CCIINNEEMMAA JJEEAANN--EEUUSSTTAACCHHEE LLAA …Schultz promet à Django de lui rendre sa libertB lorsqu’il aura capturB les Brittle – morts ou vifs. Quentin Tarantino voulait

Tarzan, l'homme singe (TARZAN THE APE MAN)

Genre : Héros de la jungle • De W.S. Van Dyke • USA • 1932 • 1h32Avec Johnny Weissmuller, Maureen O'Sullivan… VF • Dès 7 ans

> Jane Parker, après avoir retrouvé son père en Afrique,part à la recherche du cimetière des éléphants. L'ivoire ainsi récolté leur assurera larichesse ainsi qu’à l’explorateur Harry Holt qui les accompagne. En chemin, Jane estenlevée par un homme singe dont elle tombe amoureuse...

MER 16 JANV : PETITE UNIVERSITÉ POPULAIRE DU CINÉMA 14h30 >La leçon de cinéma : « Tarzan, un héros de cinéma » par Claude Aziza15h30 > le goûter - 16h > le film (4€ pour les inscrits à la Petite Unipop)

23

Princes et princessesGenre : contes • De Michel Ocelot • France • 2000 • 1h10 • Dès 4-5 ans

> Six petits contes mettent successivement en scène uneprincesse aux diamants, un jeune Égyptien épris d’une reine,une sorcière au Moyen Age, une vieille dame japonaise, unereine cruelle, et enfin un prince et une princesse sur le pointde s’embrasser quand...

De vrais petits bijoux du cinéma d’animation, imaginés par Michel Ocelot selon la technique du théâtred’ombres. Le souci du décor, l’originalité de chaque conte, les couleurs chaudes, la minutie aveclaquelle se découpent les personnages en ombres chinoises, tout est réglé à la perfection et on ne selasse pas de voir et de revoir ces films enchanteurs. A-C. G. ª p. 29

Little BirdGenre : chronique familialeDe Boudewijn Koole • Pays-Bas • 2012 • 1h21 • Dès 9 ansAvec Rick Lens, Loek Peters, Susan Radder...

> Les temps sont durs pour Jojo. Ce garçon de 10 ans vit seulavec son père, veilleur de nuit taciturne, qui tente en vain

de masquer sa déprime. quant à sa mère, chanteuse country, est-elle réellementpartie en tournée aux Etats-Unis comme il le prétend ?

Avec une grande finesse, ce 1er film de Boudewijn Koole aborde un sujet difficile. Pourtant, le film nesombre jamais dans la noirceur. C'est en grande partie grâce à Jojo, personnage lumineux et plein devie, admirablement campé par le jeune Rick Lens. Prix du meilleur premier long métrage à Berlin.

ª p. 27

Page 24: CCIINNEEMMAA JJEEAANN--EEUUSSTTAACCHHEE LLAA …Schultz promet à Django de lui rendre sa libertB lorsqu’il aura capturB les Brittle – morts ou vifs. Quentin Tarantino voulait

Foxfire, confessions d'un gang de fillesGenre : le féminisme est un sport de combat • De Laurent CantetFrance / Canada • 2012 • 2h23 • Avec Raven Adamson, Katie Coseni...

> 1955. Un quartier populaire d’une petite ville des Etats-Unis. Cinqadolescentes concluent un pacte à la vie à la mort : elles seront le gang Foxfire etvivront selon leurs propres lois. Mais cette liberté aura un prix… Entre classicismedu récit et traitement brut de la prise de vue, ce film fait montre d’une modernité captivante. Adapté d’un roman de latalentueuse Joyce Carol Oates, il nous confronte à cet âge où le politique et la sensualité coexistent, dans un foisonnementroboratif. L’unique touche nostalgique du film est là et interpelle durablement. N.MILESI ª p. 27 et 29

Thérèse DesqueyrouxGenre : l'ultime "coup de maître" de Claude MillerDe Claude Miller • FRA • 2012 • 1h50 • D’après François MauriacAvec Audrey Tautou, Gilles Lellouche, Anaïs Demoustier...

Miller livre une histoire dont la duplicité formelle confronte le spectateur au mêmelancinant poison que Thérèse : celui de la tyrannie des apparences bourgeoises. Avec levisage expressif d’Audrey Tautou qui vient troubler les images lisses de ce destin tout

tracé. Renouant avec une acuité psychologique digne de La Meilleure façon de marcher, Claude Miller donne à son film les atoursd’un cinéma bourgeois fissuré de l’intérieur. « Sans doute serait-il plus aisé de vous dire ce que je ne veux pas » parvient àformuler Thérèse à son mari. Plus tôt, dans un fantasme d’échange véritable, elle déclare : « Je vais te dire et tu vas tout voirpar mes yeux ». Exactement ce que Claude Miller est parvenu à faire une dernière fois. N.M. ª p. 29

Les Bêtes du sud sauvage(BEASTS OF THE SOUTHERN WILD)Genre : diamant dans la boue • De Benh Zeitlin • USA • 2012 • 1h32 • VOSTF Avec Quvenzhané Wallis, Dwight Henry, Jonshel Alexander...

> Hushpuppy, 6 ans, vit dans le bayou avec son père. Brusquement, la nature s'emballe, la températuremonte, les glaciers fondent, libérant une armée d'aurochs. Hushpuppy décide de partir à la recherche de samère disparue... Plus puissante qu’une fable politique soucieuse d’éveiller les consciences, cette œuvre est une tragédiesaisissante. Car elle rappelle le caractère irrémédiable de la perte humaniste au cœur du désastre écologique. Digne de Kusturicaou de Fellini, Benh Zeitlin signe une mise en scène flamboyante, apte à insuffler un incroyable esprit de fête aux situations lesplus désespérées. Quvenzhané Wallis est prodigieuse. Préparez vos mouchoirs. N.MILESI ª p. 27 - 29

Anna KarenineGenre : chaleureusement recommandé par Michèle HédinDe Joe Wright • GB • 2012 • 2h11 • VOSTF • Avec Keira Knightley, Jude Law...

> Saint-Pétersbourg, 1874, Anna Karénine est mariée à un haut fonctionnaire dugouvernement à qui elle a donné un fils. À la réception d’une lettre de sonincorrigible séducteur de frère Oblonski, la suppliant de venir l’aider à sauver sonmariage avec Dolly, elle se rend à Moscou. La qualité première d’Anna Karénine version 2012est de remettre le texte du roman au centre de l’attention, et d’en respecter - partiellement - lastructure chorale et épisodique. Le réalisateur dresse un magnifique portrait de femme. Loin de figer son film dans un académismeronflant, Wright livre une œuvre débordante de vie qui ne laisse pas insensible. LES FICHES DU CINEMA ª p. 29

24 SÉANCES ULTIMO

Page 25: CCIINNEEMMAA JJEEAANN--EEUUSSTTAACCHHEE LLAA …Schultz promet à Django de lui rendre sa libertB lorsqu’il aura capturB les Brittle – morts ou vifs. Quentin Tarantino voulait

Les Enfants du paradisDe Marcel Carné • scénario et dialogues : Jacques PrévertFRA • 1945 • 3h02 • Avec Arletty, Jean-Louis Barrault, Pierre Brasseur..

> Paris, 1828. Sur le boulevard du Crime, au milieu de la foule, desacteurs et des bateleurs, le mime Baptiste Deburau, par son témoi-gnage muet, sauve Garance d'une erreur judiciaire. C'est ici que com-mencent les amours contrariées de Garance, femme libre etaudacieuse et de Baptiste qui n'ose lui déclarer sa flamme.

C’est ce qui s’appelle un cadeau de fin d’année : enfin sur grand écran, la copie restaurée de manière exceptionnellede l’un des plus grands chef-d’œuvre de l’histoire du cinéma. Un éloge de l’amour fou et de la liberté, une peinturefoisonnante et haute en couleurs du milieu du spectacle, des dialogues d’anthologie signés Prévert à chaque séquence,des décors somptueux d’Alexandre Trauner (pourtant préparés dans la clandestinité). Et puis cette ampleur du récit(on compte plus d’une centaine de personnages différents !), cette galerie de personnages plus romanesques les unsque les autres. Marcel Carné enfilait les grands films comme des perles (Hôtel du Nord, Quai des brumes, Le Jour selève, Les Visiteurs du soir). Alchimiste ? Magicien ? Simplement, un immense cinéaste. F. AYMÉ

L’Inconnu du Nord-Express(STRANGERS ON A TRAIN)Genre : perle noire de Alfred Hitchcock • USA • 1951 • 1h41 • VOSTFavec Farley Granger, Ruth Roman, Robert Walker…

L’Inconnu du Nord-Express dans l’œuvre d’Hitchcock, c’est un peu comme le cœurchez l’artichaut : ce qu’il y a de meilleur. Au début des années 50, Hitchcock abientôt 30 ans de cinéma. Bien installé à Hollywood, il choisit un livremachiavélique de Patricia Highsmith (auteur souvent adaptée par la suite), placel’intrigue dans des décors où il peut déployer ses trouvailles visuelles (gare, fête foraine, match de tennis) et surtoutil construit son histoire sur des personnages ambigüs, à l’exact opposé du “héros ordinaire” que l’on retrouve dansses autres opus. Comme un grand vin, L’Inconnu du Nord-Express a bien vieilli. L’intrigue n’a pas pris une ride, aucontraire (au scénario le grand Raymond Chandler). Le suspense est bien là, même si certains effets spéciaux ou jeude montages ont un charme désuet. Presque 60 ans après, on est pris dans ce jeu du chat et de la souris. RobertWalker (le méchant sympathique) est simplement parfait, ce sera son seul film marquant. Le personnage de sa vieillemère est exquis. À noter au passage : le rôle important de Patricia Hitchcock, la fille du réalisateur. F. AYMÉ

UNIVERSITÉ POPULAIRE DU CINÉMA 25

18h15 : LE COURS > LES ENFANTS DU PARADIS de Marcel Carnépar François Aymé, directeur du Jean Eustache

20h : LE FILM. LES ENFANTS DU PARADIS(4€ pour les inscrits à l’Unipop -

sinon tarifs habituels)

JEUDI 24 JANVIER

18h15 : LE COURS par Stéphane Goudet,

maître de conférences Paris I

20h30 : LE FILM(4€ pour les inscrits à l’Unipop -

sinon tarifs habituels)

JEUDI 31 JANVIER

Page 26: CCIINNEEMMAA JJEEAANN--EEUUSSTTAACCHHEE LLAA …Schultz promet à Django de lui rendre sa libertB lorsqu’il aura capturB les Brittle – morts ou vifs. Quentin Tarantino voulait

La Mini-Gazette du Jean-Eustache • Numéro 400 ! • du 16 Janvier au 5 février 2013

est éditée par l’association Cinéma Jean Eustache [05 56 46 00 96].Tirage du N0 400 : 21 000 ex. Distribué gratuitement sur toute la CUB. Directeur de la publication : François Aymé. Rédaction : François Aymé, Claude Aziza, Blandine Beauvy,Barthélémy Chatel, Pierre-Marie Cortella,Anne-Claire Gascoin, Michèle Hédin, Nicolas Milési, Pierre Pommier, Mise en page : Jérôme Lopez • Photogravure, Impression : Imprimerie BLF [05 56 13 13 00]

Régie Publicitaire : [ O5 56 46 39 37 ]

SUR LA PROCHAINE MINI-GAZETTE...

SHADOW DANCER • HITCHCOCK • L’HOMME QUI RIT ROSE ET VIOLETTE • LABAN LE PETIT FANTOMEL’EXTRAVAGANT M. RUGGLES • AUJOURD’HUILES JEUX DES NUAGES ET DE LA PLUIE PARADIS : AMOUR • ZERO DARK THIRTY WAJDA • CHIMPANZES • DES ABEILLES ET DES HOMMES

Place de la V° République - 336OO PEssAc - centre

REns. : 05 56 46 00 96 - fAx : 05 56 15 00 46

POuR REcEVOiR PAR mAiL nOtRE PROgRAmmAtiOn, inscRiVEz-VOus suR nOtRE sitE intERnEt :

www.webeustache.com

TRAMWAY

TERMINUS

LIGNE B

5 salles Art & EssaiLabel Jeune Public,

Patrimoine et Recherche

SHADOW DANCER

HITCHCOCK

Page 27: CCIINNEEMMAA JJEEAANN--EEUUSSTTAACCHHEE LLAA …Schultz promet à Django de lui rendre sa libertB lorsqu’il aura capturB les Brittle – morts ou vifs. Quentin Tarantino voulait

SHADOW DANCER

HITCHCOCK

= 7,20€ TARIF SEMAINE POUR TOUS (du dimanche soir 19h10 au vendredi 18h50)

= 8,20€ TARIF WEEK-END (du vendredi soir 19h au dimanche soir 19h)

SAUF chômeurs, CARTE VERMEIL, handicapés, FAMILLE NOMBREUSE : TARIF = 7,20€

= 5€ : TARIFS 16h à 18h30 inclus (Tous les jours )5,50€ : TARIF PERMANENT POUR LES MOINS DE 25 ANS ET ÉTUDIANTS

4€ : TARIF PERMANENT POUR LES BÉNÉFICIAIRES DU RSA

mer16

jeu17

ven18

sam19

dim20

lun21

mar22

d u M e r c re d i 16 a u M a r d i 2 2 J a n v i e r

durée

version

avis

PO

UR

LE

S E

NF

AN

TS

FESTIVAL TÉLÉRAMA - 3 € L’ENTRÉE !

RESERVOIR DOGS 16h�1h39 VO -16ANS

BEN-HUR 18h�3h32 VO TP

FOXFIRE 20h20 17h 17h50 18h 20h302h23 VF AA

LE GRAND RETOURNEMENT 20h1h17 VF AA

LES BÊTES DU SUD SAUVAGE 21h30 19h40 18h301h32 VO AA

CAMILLE REDOUBLE 20h50 14h30 21h10 18h30 18h30�1h55 VF TP

AMOUR 17h 18h40 14h10 20h40�2h07 VF AA

DANS LA MAISON 17h 19h20 18h40 20h50�1h45 VF AA

HOLY MOTORS 20h40 20h50 20h40 18h20�1h55 VF AA

MARGIN CALL 21h20 21h20 20h30 16h10�1h43 VO AA

THE DEEP BLUE SEA 19h 16h50 18h 16h30�1h38 VO AA

TABOU 18h 14h30 18h30 16h301h53 VO AA

TARZAN, L’HOMME SINGE 16h�1h40 VF Dès7 ans

LES ENFANTS LOUPS,… 14h10 14h1016h20

14h101h57 VF Dès9 ans

SELKIRK, LA VÉRITABLEROBINSON CRUSOÉ 15h50

14h15h30 16h10

1h15 VF Dès6 ans

ALCESTE À BICYCLETTE14h1017h

19h1021h20

18h20h40

14h3016h5019h

21h10

14h3016h4018h5021h

14h3016h4018h5021h

18h20h40

16h4018h5021h

1h44 VF TP

27

JEAN DE LA LUNE 14h 14h10 14h10�1h35 VF Dès5 ans

DJANGO UNCHAINED14h

17h1020h20

17h3020h30

14h17h1020h20

14h17h1020h20

14h2017h3020h40

17h2020h30

17h2020h30

2h44 VO -12ANS

RENOIR 17h2019h30

18h20h40

14h3017h5021h20

17h19h1020h50

16h2020h40

18h2020h30

16h2020h40

1h51 VF AA

LÉGENDESLA VERSION : VO : Version Originale Sous-Titrée Français • VF : Version Française • � : dernière séance du film

NOS COUPS DE CœUR : � : nous on aime bien • �� : nous on aime beaucoup • ��� : nous on adore

� : La presse apprécie pas mal • � � La presse apprécie beaucoup • ��� La presse adore

TP : Tous publics • AA : visible plutôt par des ADULTES et des ADOLESCENTS • A : visible plutôt par des ADULTES

Les avis donnés sur les films que nous avons pu voir (coup de cœur, âge) sont naturellement subjectifs.

FE

ST

IVA

L T

EL

ER

AM

A p

. 1

6 à

19

EN PRÉSENCE DU RÉALISATEUR

U N I PO P

LA SÉANCE DE M. CLAUDE

LA PETITE UNIPOP

FESTIVALTÉLÉRAMA

Page 28: CCIINNEEMMAA JJEEAANN--EEUUSSTTAACCHHEE LLAA …Schultz promet à Django de lui rendre sa libertB lorsqu’il aura capturB les Brittle – morts ou vifs. Quentin Tarantino voulait

la Halle de Pessacla Halle de Pessacle goût du primeur

Stéphane et son équipe vous accueillentdans un espace de 300 m2, 7 jours/7

HORAIRES D’OUVERTUREDu Lundi au Samedi de 7h - 20h

Dimanche et jours fériés de 7h - 13h43, avenue Jean Jaurès - 33600 Pessac

05 56 45 55 39

ô BistrôEntrée de Pessac-centre (côté Bordeaux)

Ouvert 7/7 Midi et soir15% DE RÉDUCTION SUR VOTRE REPAS !Sur présentation du ticket du jour du cinéma

Formules du midi 12,50€ : Entrée - Plat ou Plat - Dessert

15€ : Entrée - Plat - Dessert

Le Cohé8 rue Roger Cohé - Nouvelle rue piétonne

Fermé dimanche soir et lundiFormule du midi avec vin compris

12€ - 15€ - 18€ - 20€

Formule du soir 25€ : Entrée - Plat - Dessert

Pour le plaisir de vos amis…

offrez une corbeille de fruits

Nouveau !

rayon poissonnerie

Grands Vins Fins*

CHAIS BIOT2 rue Gambetta - PESSAC

05 56 45 13 37

le Restaurant LE BœUF SUR LA PLACE

propose en soirée un MENU à plat et dessert

sur présentation du ticket du cinéma Jean-Eustache du jour. Menu également proposé pour tous le midi.

FACE AU CINÉMA - Fermé le dimanche et lundi soir

La Villa Sud OuestPrès de la gare SNCF

Avenue Roger Chaumet

Fermé dimanche et lundi

SUR PRÉSENTATION DU TICKET DU JOUR : Formule cinéma 19€ : Plat - Dessert

19€

* L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération

Page 29: CCIINNEEMMAA JJEEAANN--EEUUSSTTAACCHHEE LLAA …Schultz promet à Django de lui rendre sa libertB lorsqu’il aura capturB les Brittle – morts ou vifs. Quentin Tarantino voulait

mer23

jeu24

ven25

sam26

dim27

lun28

mar29

d u M e r c re d i 2 3 a u M a r d i 2 9 J a n v i e r

durée

version

avis

PO

UR

LE

S E

NF

AN

TS

ET

LA

FA

MIL

LE

SÉANCES DE 16H À 18H30 : 5 € LA PLACE

ANNA KARENINE 14h30 18h�2h11 VO TP

DE L’AUTRE CÔTÉ DU PÉRIPH 21h20 19h10 14h10 20h401h36 VF AA

LES FORUM DE PESSAC 18h30�

JOURS DE PÊCHE EN PATAGONIE 17h20 18h50 17h20 18h10 16h�1h18 VO AA

LOVE IS ALL YOU NEED 17h 14h30 17h10�1h55 VO AA

MAIN DANS LA MAIN 19h10 19h30 19h40 18h50�1h25 VF AA

SOIRÉE COURTS MÉTRAGES 20h30 �1h50 VF TP

TABOU 21h�1h50 VO AA

MON TONTON CE TATOUEUR TATOUÉ

14h15h45

14h15h300h43 VF Dès

5 ans

LES ENFANTS DU PARADIS 20h�3h02 VF TP

THÉRÈSE DESQUEYROUX 18h50�1h50 VF AA

29

ERNEST ET CÉLESTINE 14h301h15 VF Dès5 ans

MAISON SUCRÉE, JARDIN SALÉ 15h 15h0h43 VF Dès4 ans

LITLLE BIRD 15h30 14h1h21 VF Dès9 ans

PRINCES ET PRINCESSES 16h 16h�1h21 VF Dès4 ans

SELKIRK, LE VÉRITABLEROBINSON CRUSOÉ

14h 14h15h30 16h20

1h15 VF Dès6 ans

ALCESTE À BICYCLETTE14h1017h

19h1021h20

18h20h40

14h3017h

19h1021h20

14h3017h

19h1021h20

14h3016h4019h1021h10

18h20h40

16h2018h4021h

1h44 VF TP

BLANCANIEVES 19h10 18h 21h10 19h20 14h10 20h40 18h201h44 Muet TP

CÔNG BINH, LA LONGUE… 16h1h56 VO AA

DJANGO UNCHAINED14h

17h1020h20

17h1020h20

14h17h1020h20

14h17h1020h20

14h2017h3020h40

17h1020h20

17h3020h40

2h44 VO -12ANS

RENOIR 17h20h50 20h30

14h3017h

19h1017h21h

16h18h50 18h

20h30

16h40

20h501h51 VF TP

EL ESTUDIANTE OU LE RÉCIT… 21h10 20h40 19h 21h30 17h50 18h 20h301h50 VO AA

FOXFIRE 20h10 �2h23 VF AA

LE GRAND RETOURNEMENT 21h 18h50 17h10 21h10 21h20 20h30 16h1h17 VF AA

LES BÊTES DU SUD SAUVAGE 17h 16h30�1h32 VO AA

Avec OLIVIER BERTHE entrée libre

SÉANCE ANIMÉE

AVANT-PREMIÈRE AVEC LE RÉALISATEUR

U N I PO P

EN PRÉSENCE DES RÉALISATEURSTARIFS UNIqUE : 5€

Page 30: CCIINNEEMMAA JJEEAANN--EEUUSSTTAACCHHEE LLAA …Schultz promet à Django de lui rendre sa libertB lorsqu’il aura capturB les Brittle – morts ou vifs. Quentin Tarantino voulait

par Barthélémy

cHAtELLE BRUIT DES VAGUESIL ÉTAIT UNE FOIS UN OGRE…

Il était une fois un ogre qui rôdait sur les terres du cinéma français. Un ogre comme il se doit insatiable quibouffait les rôles comme d’autres avalent les cacahuètes. Il affichait une prédilection pour les personnages depapier à qui, généreusement, il donnait chair. Il parlait fort et buvait franc. Ses frasques étaient fameuses ; ellesfaisaient le bonheur des échotiers. Mais comme il ne mangeait pas les petits enfants, on lui pardonnait tout. C’étaiten somme un ogre très fréquentable, que l’on accueillait volontiers à sa table et que l’on suppliait de mettre sonnom en haut de l’affiche. Cela coûtait parfois cher mais pouvait rapporter gros.

En politique comme en affaires, ses amitiés crânement exposées pouvaient surprendre tant elles paraissaienterratiques. Mais quoi ? L’ogre était un artiste, un épidermique et on n’allait pas lui chercher querelle parce qu’ilsemblait s’égarer dans le labyrinthe politique ! Il suffisait de faire comme si on n’avait pas entendu et les plusagacés se contentaient de grommeler « Tais-toi, mais tais-toi donc et joue ! ». Seulement voilà, l’ogre était capablede se glisser dans n’importe quelle peau, de lui donner vie avec éclat, mais il était incapable de se taire. Et ce quidevait arriver arriva.

Au tournant de l’an neuf, l’affaire Depardieu, puisque désormais affaire Depardieu il y a, a agité (aurais-je droità des félicitations pour ce triple a ?) gazettes et écrans de tous genres. Une aubaine en ces périodes d’actualitépolitique maigre. Voici donc Gégé, notre Gégé, s’offrant au camarade Poutine, chantant ses louanges, prêt àembrasser le rite orthodoxe, lui qu’on ne soupçonnait pas d’être si religieux. De déclarations boiteuses enincohérences bétonnées, le voici qui nous propose un modèle de démocratie. J’espère qu’il ne nous en voudra passi on lui demande un délai de réflexion avant d’éventuellement l’approuver. En somme le voici, jouant comme à sonhabitude de toute sa force et de tout son être, un scénario écrit par un type qui flirte avec les 3 grammes. L’a-t-il seulement lu avant de se lancer dans l’aventure ? Je parierais que ces précautions lui ont parues plus quesuperflues, carrément mesquines.

Dans une histoire comme celle-ci, pas sûr que l’on puisse rester raisonnable. Chacun y va de son commentaire.La morale est subitement chauffée à blanc, mais le débat est forcément vain. Qui a pris, un seul jour dans sa vie,Gérard Depardieu pour un maître en politique ? Je ne sais pas ce qu’il en est pour vous, mais, pour ma part je n’aijamais rien attendu de lui en ce domaine.

Ce serait lui faire trop de crédit que de lui reprocher son inconséquence et son cynisme.S’indigner serait accorder trop d’importance à ses pitreries du moment, cette russitude tout àcoup révélée et payée comptant du prix du ridicule. Les fêtes passées, rangeons tout cela dansle placard aux gueules de bois et souvenons-nous qu’à la fin du XXe siècle et au début du XXIe,le cinéma français et le cinéma tout court ont eu la chance de compter sur un formidablecomédien qui nous a épaté plus d’une fois et qui, avec un peu de bol, nous épatera encore. Ily a toujours, et c’est heureux, de bons scénaristes sur le marché.

Page 31: CCIINNEEMMAA JJEEAANN--EEUUSSTTAACCHHEE LLAA …Schultz promet à Django de lui rendre sa libertB lorsqu’il aura capturB les Brittle – morts ou vifs. Quentin Tarantino voulait

mer30

jeu31

ven1

sam2

dim3

lun4

mar5

d u M e r c re d i 3 0 J a n v i e r a u M a r d i 5 F é v r i e r

durée

version

avis

PO

UR

LE

S E

NF

AN

TS

CARTE PASSE-GAZETTE : 4,90 € LA PLACE ( 10 ENTRÉES)

ALCESTE À BICYCLETTE 16h19h10 18h

14h3021h20

16h19h10

16h19h10 18h

16h20h401h44 VF TP

L’INCONNU DU NORD EXPESS

15h3020h30�

1h40 VO TP

ERNEST ET CÉLESTINE 14h301h15 VF Dès5 ans

MAISON SUCRÉE, JARDIN SALÉ 14h 14h 14h0h43 VF Dès4 ans

LITLLE BIRD 15h45 15h30�1h21 VF Dès9 ans

MON TONTON CE TATOUEUR… 14h 14h 16h0h43 VF Dès5 ans

SELKIRK, LE VÉRITABLE… 14h 14h�1h15 VF Dès6 ans

BLANCANIEVES 15h 19h10 21h10 15h 20h20 18h401h44 Muet TP

EL ESTUDIANTE OU LE RÉCIT… 21h10 17h 15h 21h10 16h10�1h50 VO AA

DJANGO UNCHAINED 18h21h 20h40

17h4020h40

18h21h

18h21h 20h10

18h21h2h44 VO -12

ANS

CÔNG BINH, LA LONGUE… 17h 20h40 14h30 19h 17h 20h40 18h301h56 VO AA

LE GRAND RETOURNEMENT 19h30 17h50 17h30 19h30 18h50�1h17 VF AA

RENOIR 17h30 17h30 17h 14h 18h1h51 VF AA

BOXING DAY 19h30�0h26 VF AA

THE MASTER 15h21h

18h 14h3020h30

15h21h10

17h21h

18h 16h1020h50

2h17 VO AA

31

LÉGENDESLA VERSION : VO : Version Originale Sous-Titrée Français • VF : Version Française • � : dernière séance du film

NOS COUPS DE CœUR : � : nous on aime bien • �� : nous on aime beaucoup • ��� : nous on adore

� : La presse apprécie pas mal • � � La presse apprécie beaucoup • ��� La presse adore

TP : Tous publics • AA : visible plutôt par des ADULTES et des ADOLESCENTS • A : visible plutôt par des ADULTES

Les avis donnés sur les films que nous avons pu voir (coup de cœur, âge) sont naturellement subjectifs.

AMITIÉS SINCÈRES14h

17h1519h2021h30

18h20h40

14h3017h

19h1021h10

14h17h

19h1021h20

14h2016h3018h4020h50

18h1020h20

16h18h1020h20

1h44 VF TP

LINCOLN14h1017h1020h10

17h4020h40

14h3019h30

14h4017h4020h40

14h4017h3020h20

17h4020h30

16h20h20

2h29 VO AA

= 7,20€ TARIF SEMAINE POUR TOUS (du dimanche soir 19h10 au vendredi 18h50)

= 8,20€ TARIF WEEK-END (du vendredi soir 19h au dimanche soir 19h)

SAUF chômeurs, CARTE VERMEIL, handicapés, FAMILLE NOMBREUSE : TARIF = 7,20€

= 5€ : TARIFS 16h à 18h30 inclus (Tous les jours )5,50€ : TARIF PERMANENT POUR LES MOINS DE 25 ANS ET ÉTUDIANTS

4€ : TARIF PERMANENT POUR LES BÉNÉFICIAIRES DU RSA

U N I PO P

CINÉ, GOûTEZ !

PRÉSENTATION

EN PRÉSENCE DU RÉALISATEUR

Page 32: CCIINNEEMMAA JJEEAANN--EEUUSSTTAACCHHEE LLAA …Schultz promet à Django de lui rendre sa libertB lorsqu’il aura capturB les Brittle – morts ou vifs. Quentin Tarantino voulait