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0800 400 008 Numéro Vert Spécial Pro Édito Édition NATIONALE Bonne année ! Numéro 45 | Janvier 2012 LE MAINTIEN À DOMICILE Comment concilier maintien à domicile et dépendance ? p.3 Savoir repérer à temps les difficultés p.5 Au nom de toute l’équipe de Cap Retraite, je vous présente mes vœux de bonheur et de bonne santé pour l’année qui s’annonce. En 2012, Cap Retraite renouvelle son engagement aux côtés des familles. Nous poursuivrons ainsi notre mission d’information des personnes âgées et des professionnels qui les accompagnent, en abordant comme toujours des sujets d’actualité. Les dossiers à venir porteront ainsi sur des thèmes aussi divers que les droits des aînés, les aides financières, la prise en charge à domicile et en établissement… Nous avons ainsi souhaité commencer l’année sur une question qui tient à cœur aux personnes âgées : comment continuer à vivre à domicile, en préservant la sécurité et le bien-être malgré la perte d’autonomie ? Cap Retraite vous propose un tour d’horizon des facteurs à même de faciliter ou au contraire de menacer le maintien à domicile (aménagement du domicile, disponibilité des proches, ressources financières…). Notre Service Pro reste comme toujours à votre disposition au 0800 400 008 ou par courriel : [email protected] . Bernard Lasry Directeur de Cap Retraite Aurélie Gourguechon, assistante sociale à l'hôpital Sainte Camille Dossier La Newsletter de Cap Retraite destinée aux professionnels iNTerVieW

Cap News janvier 2012

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De nombreuses personnes âgées souhaitent rester vivre à la maison le plus longtemps possible malgré la dépendance. Ce maintien à domicile n'est cependant possible que si certaines conditions sont respectées.

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0800 400 008 Numéro Vert Spécial Pro

Édito

Édition NATIONALE

Bonne année !

Numéro 45 | Janvier 2012

LE MAINTIEN À DOMICILE

Comment concilier maintien à domicile et dépendance ? p.3

Savoir repérer à temps les difficultés p.5

Au nom de toute l’équipe de Cap Retraite, je vous présente mes vœux de bonheur et de bonne santé pour l’année qui s’annonce.

En 2012, Cap Retraite renouvelle son engagement aux côtés des familles. Nous poursuivrons ainsi notre mission d’information des personnes âgées et des professionnels qui les accompagnent, en abordant comme toujours des sujets d’actualité. Les dossiers à venir porteront ainsi sur des thèmes aussi divers que les droits des aînés, les aides financières, la prise en charge à domicile et en établissement…

Nous avons ainsi souhaité commencer l’année sur une question qui tient à cœur aux personnes âgées : comment continuer à vivre à domicile, en préservant la sécurité et le bien-être malgré la perte d’autonomie ?

Cap Retraite vous propose un tour d’horizon des facteurs à même de faciliter ou au contraire de menacer le maintien à domicile (aménagement du domicile, disponibilité des proches, ressources financières…).

Notre Service Pro reste comme toujours à votre disposition au 0800 400 008 ou par courriel : [email protected].

Bernard LasryDirecteur de Cap Retraite

Aurélie Gourguechon,assistante sociale à l'hôpital Sainte Camille

Dossier

La Newsletter de Cap Retraitedestinée aux professionnels

iNTerVieW

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2 L’ACTU DU GRAND ÂGE

FOC

US

EN B

REF Alzheimer : l'HAS préconise la

personnalisation du parcours de soins

La Haute Autorité de Santé a publié en décembre une mise à jour de sa recommandation de bonne pratique sur le diagnostic et la prise en charge de la maladie d'Alzheimer et les troubles apparentés. Parmi les nouvelles recommandations, l'HAS met l'accent sur la personnalisation du parcours de soins de chaque patient, mais aussi sur la réévaluation régulière des options thérapeutiques.

Le médecin généraliste au cœur de l'organisation des soins

L'HAS reconnaît ainsi au médecin traitant la mission d'évaluation initiale du patient souffrant de troubles de mémoire. Lorsqu'aucune altération sérieuse des facultés cognitives n'est observée, il convient de renouveler l'évaluation 6 à 12 mois plus tard. En revanche, lorsque les facultés sont altérées, le médecin procède en binôme avec un spécialiste aux examens nécessaires à la pose d'un diagnostic.

C'est le spécialiste qui est chargé d'annoncer le diagnostic, mais il revient ensuite au médecin traitant d'en expliquer la portée au malade. Le généraliste doit établir un plan de soins et d'aide, en collaboration avec les structures de coordination (MAIA, CLIC…).

La personnalisation du traitement médicamenteuxCette nouvelle recommandation a été formulée suite au retrait de la précédente en mai 2011 pour des questions de conflits d'intérêt. Entre temps, l'HAS avait également revu à la baisse le service médical rendu par quatre médicaments anti-Alzheimer. Suite à ces évolutions, la nouvelle recommandation ne prône plus le recours aux médicaments comme c'était le cas en 2008. A l'inverse, le spécialise a le choix d'instaurer ou non un traitement médicamenteux. Celui-ci doit être réévalué au bout d'un mois pour vérifier la tolérance du malade et ajuster la posologie. En outre, après un an, l'utilité du traitement est examinée en réunion de concertation pluridisciplinaire (le patient si possible, l'aidant, le généraliste, le spécialiste…).L'utilité des thérapies non-médicamenteuses (musicothérapie, stimulation cognitive, orthophonie…) est largement reconnue par l'HAS, qui rappelle qu'elles doivent être pratiquée par un personnel formé et s'inscrire dans le cadre d'un projet de soins. Enfin, l'HAS préconise une réévaluation annuelle de l'adéquation entre les besoins des patients et de leurs aidants et les moyens mis en place. L'HAS réserve ainsi une place importante à l'aidant et préconise qu'il reçoive une formation et du soutien.

74 % des bénéficiaires de l’APA sont des femmes.

Les différents acteurs de l'aide à domicile

L'Uniopss et l'association Recherches & solidarités ont publié en décembre une étude sur les acteurs de l'aide à domicile.Il ressort de ce travail que le secteur public est dominé par les CCAS/ CIAS : 1700 centres communaux ou intercommunaux d'action sociale gèrent des services d'aide à domicile.Les associations sont elles-mêmes très présentes avec 4 400 établissements, soit près de 185 000 salariés. Ces services sont généralement plus grands que ceux du privé : 42 salariés en moyenne. Le secteur privé compte 2 000 établissements, soit 38 000 salariés. Il s'agit généralement de petits services (en moyenne 18 salariés et dans 35 % des cas seulement 1 ou 2).Enfin, les particuliers employeurs représentent plus de 2 millions de comptes.

TVA à 7 % dans les services à la personne

Les députés ont voté en première lecture le passage de la TVA dans les services à la personne de 5,5 % à un taux de 7 %.Une mesure qui n'est pas pour plaire aux responsables du secteur, qui craignent une diminution du volume d'activité et la réduction du pouvoir d'achat des bénéficiaires de ces services. Les services destinés aux personnes âgées devraient cependant continuer à bénéficier de la réduction fiscale.

35 % des femmes de 60 ans ou plus reçoivent une aide régulière dans les activités de la vie quotidienne contre 19 % des hommes des mêmes âges.

L’ACTU DU GRAND ÂGE2

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À NOTER

Le maintien à domicile d'une personne âgée en perte d'autonomie est un défi que de nombreuses familles doivent relever au quotidien. Sa réussite repose sur une organisation sans failles.

COMMENT CONCILIER MAINTIEN À DOMICILE ET DÉpENDANCE ? De nombreuses personnes âgées souhaitent rester vivre à la maison le plus longtemps possible malgré la dépendance. Ce maintien à domicile n'est cependant possible que si certaines conditions sont respectées.

La disponibilité de l'entourage

Lorsque la perte d'autonomie s'installe, la personne âgée n'est plus capable d'effectuer certains actes du quotidien, qu'il s'agisse de se déplacer, de faire la cuisine, le ménage ou sa toilette. La prise en charge de ces activités revient le plus souvent à la famille. Ainsi, pour 80 % des personnes âgées vivant à domicile cette aide est assumée par l'entourage (Drees 2011). Or, dans la moitié des cas, seule la famille intervient, sans faire appel à des professionnels. C'est dire l'importance de l'entourage pour assurer le maintien à domicile d'une personne dépendante. Aussi, la disponibilité des proches est-elle presque toujours une condition sine qua none au bien-être et à la sécurité de la personne âgée vivant à la maison.

L'aide à domicile pour alléger la tâche des aidants

Il est important de savoir faire appel à une aide extérieure au moment opportun, pour éviter que l'autonomie de la personne âgée ne se dégrade, mais aussi pour prévenir les risques d'épuisement de l'entourage. Certains actes (tels que la toilette ou les transferts dans le cas d'une dépendance lourde) seront plus aisément effectués par une auxiliaire de vie professionnelle. Une

Conditions et limites du maintien à domicile

Les aidants familiaux consacrent en moyenne 6 heures par jour à s'occuper de leur proche dépendant. Un point à prendre en considération, lorsque l'on réfléchit à la faisabilité d'un tel maintien à domicile.

3DOSSIER DU MOIS

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4 DOSSIER DU MOIS

À NOTER

À SAVOIR aide à domicile, qui se chargera du ménage et des courses, permettra de dégager du temps de l'aidant familial, qui est souvent le conjoint lui-même âgé.

La prise en charge médicale à domicile

La personne âgée dépendante doit pouvoir bénéficier d'une prise en charge médicale complète, malgré les difficultés qu'elle peut éprouver à se déplacer. L'accès aux différents services médicaux adaptés à son état est une condition importante pour que le maintien à domicile ne la mette pas en danger. En fonction de ses besoins et de son état de santé, la personne pourra bénéficier de services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) ou d'une hospitalisation à domicile (HAD).

L'aide à domicile peut être assurée par : • une personne employée directement (de gré à gré) par la personne âgée ou ses proches. • un service mandataire, qui assure le recrutement et la gestion administrative des intervenants, lesquels sont employés par la personne âgée. • un service prestataire, qui s'occupe de tout, y compris le remplacement des intervenants pendant les périodes de vacances.

Certains travaux d'adaptation du domicile à la perte d'autonomie donnent droit à des aides financières ou à des avantages fiscaux.Il est recommandé de se renseigner auprès de l'association pACT ARIM de la région, qui saura mobiliser les financements de différentes sources (caisses de retraite, ANAH…).

A ce propos, voir également la Cap News de mai 2011 sur l'Aménagement du domicile.

Dans le premier cas (SSIAD), des aides soignantes dont le travail sera supervisé par une infirmière coordonnatrice interviennent au domicile de la personne âgée. Elles assurent une surveillance médicale, des soins de base (pansements, prise des médicaments…) ou une assistance à la toilette, l'hygiène et l'alimentation. Ces prestations sont prises en charge par la Sécurité sociale lorsqu'elles sont prescrites par un médecin. Les soins paramédicaux (kinésithérapie, pédicure), en revanche, sont payés à l'acte.L'HAD, de son côté, permet d'assurer au domicile de la personne malade des soins mé-dicaux ou paramédicaux importants : soins ponctuels, réadaptation ou soins palliatifs. L'HAD vise à éviter une hospitalisation, lorsque le médecin estime que les soins peuvent être effectués à la maison. Les conditions de logement de la personne doivent cependant permettre d'assurer ce genre de soins. L'HAD est prise en charge à 80 % par l'Assurance maladie, ou à 100 % lorsque la personne souffre d'une maladie reconnue comme Affection de longue durée (ALD).

La sécurité et l'adaptation du logement

Le maintien à domicile d'une personne âgée dépendante n'est possible que si son habitation est un lieu sûr où elle ne risque pas de faire une chute ou de se sentir isolée et dans l'incapacité de faire appel à de l'aide lorsque le besoin s'en fait sentir. Il est ainsi important que la famille s'assure que le domicile est adapté et le cas échéant, qu'elle fasse faire les travaux nécessaires.Entre autres aménagements nécessaires : le remplacement des tapis par des revête-ments de sol antidérapants, l'ajout de barres d'appui dans les toilettes et la salle de bain, l'installation d'un système de téléassistance ou au moins un accès facile au téléphone, le remplacement de la douche par une baignoire à porte, etc.

Le maintien à domicile d'une personne âgée dépendante n'est possible que si son habitation est un lieu sûr.

4 DOSSIER DU MOIS

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5DOSSIER DU MOIS

BON À SAVOIR

Il faut être attentif aux signes indiquant que l'état de la personne âgée se détériore et compromet le maintien à domicile

SAVOIR REpÉRER À TEMpS LES DIffICuLTÉS

Parfois la perte d'autonomie ne peut plus être compensée efficacement par les solutions disponibles à domicile (aide ménagère, aménagement du logement…). La sécurité et le bien-être de la personne âgée risquent alors d'être compromis et il est parfois nécessaire d'envisager des alternatives.

L'état de santé de la personne âgée

Avec le temps, la perte d'autonomie se renforce et il faut être attentif aux signes indiquant que l'état de la personne âgée se détériore et compromet le maintien à domicile. Plusieurs critères d'alerte peuvent apparaître et parfois se côtoyer rendant la situation d'autant plus complexe : • l'apparition ou l'augmentation de troubles de santé, tels que les problèmes de vue, d'audition ou d'équilibre. Si la personne âgée commence à faire des chutes répétitives, le maintien à domicile peut véritablement être dangereux ;• l'apparition ou l'aggravation des troubles du comportement (surtout chez les personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) ;• le refus de soins (hygiène, prise des médicaments) ou les troubles de l'alimentation ; • les signes de dépression (liés à l'isolement ou à une pathologie spécifique).

Les difficultés financières

Les aides à domicile et l'aménagement du logement sont généralement onéreux. plus la personne est dépendante, plus elle a besoin d'interventions et donc plus son maintien à domicile coûte cher. Certes des aides financières existent, mais elles ne suffisent pas toujours. Ainsi, l'Allocation personnalisée d'Autonomie (ApA) permet aux personnes âgées dépendantes (de GIR 1 à 4, perte d'autonomie moyenne à sévère) de bénéficier d'une aide financière du département. Cette allocation couvre une partie des dépenses liées aux aides humaines et techniques (aide à domicile, téléassistance, mais aussi accueil de jour ou hébergement temporaire). Cependant, une participation est exigée de la personne âgée en fonction de ses ressources. Participation qui n'est pas négligeable.Enfin, en cas de dépendance lourde, l'aménagement du logement peut s'avérer particulièrement onéreux. D'après une étude de la CRAM d'Ile-de-France, le coût de ces travaux varie en moyenne entre 6 000 et 12 000 €, selon le degré de dépendance de la personne. Si l'ANAH et les caisses de retraite apportent des financements, ces aides sont plafonnées et une participation de la personne âgée est généralement nécessaire.

Lorsque la personne âgée n'a pas le droit à l'APA (GIR 5-6), elle peut prétendre à l'aide ménagère, au titre de l'aide sociale ou dans le cadre d'un fonds social de sa caisse de retraite. Mais ici aussi, le nombre d'heures accordé est parfois insuffisant.

5DOSSIER DU MOIS

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6 QUESTIONS/RÉPONSES

Les bonnes adresses du maintien à domicile

AD-pA (Association des Directeurs au service des personnes Agées) Association regroupant les directeurs d'établissements et de services à domicile et de coordinations. 3, impasse de l'Abbaye - 94100 SAINT-MAURTél. : 01.55.12.17.24www.ad-pa.fr

L'isolement de la personne âgée

Même avec l'intervention régulière d'un professionnel auprès de la personne âgée, la présence de la famille est indispensable. Le maintien à domicile est menacé lorsque la famille ne peut être suffisamment présente. Il est important que la personne âgée puisse bénéficier de fréquentes visites de ses proches et de ses amis, pour ne pas qu'elle souffre de solitude, surtout après le décès du conjoint.

Les solutions permettant de prolonger le maintien à domicile

En cas de trop grand isolement à domicile ou de besoin de répit de l'aidant familial, la personne âgée pourra fréquenter un accueil de jour quelques fois par semaine ou intégrer une structure d'hébergement temporaire pour une période de quelques semaines à six mois. Ces solutions permettent, dans une certaine mesure, de poursuivre le maintien à domicile lorsque la situation devient plus difficile à assumer uniquement à la maison. L'accueil en établissement permet par ailleurs à la personne âgée de participer à des activités sociales et stimulantes. Par ailleurs, cette dernière apprend également à connaître la vie en collectivité, ce qui permet une transition en douceur vers une installation en maison de retraite, lorsque la situation ne permettra plus du tout le maintien à domicile.

Les avantages de l'entrée en maison de retraite

Lorsque le maintien à domicile devient trop difficile et trop onéreux, que la sécurité n'est plus suffisante, l'entrée en maison de retraite apporte une alternative réelle pour : • bénéficier d'une présence sécurisante et d'une infrastructure médicalisée 24 heures sur 24, 7 jours sur 7,• vivre dans un cadre protégé,• accéder à plus de confort avec des sanitaires adaptés, une meilleure hygiène, une restauration équilibrée et variée, une blanchisserie…• éviter la solitude en participant à la vie collective, aux animations et au projet de vie,• se rapprocher des siens en choisissant un établissement situé à proximité de la famille.

Source : Le Guide de l'entrée en Maison de retraite, téléchargeable sur le site Internet www. capretraite. fr

Lorsque l'aidant ne parvient plus à assurer les actes essentiels au bien - être de son proche, le maintien à domicile peut être dangereux.

L’Agence nationale des services à la personneAgence créée par le gouvernement pour promouvoir le développement et la qualité du secteur des services de la personne. Sur le site de l'ANSP, les particuliers peuvent trouver un service convenant à leurs besoins grâce à l'annuaire des organismes d'aide à la personne. Tél. : 32 11www.servicesalapersonne.gouv.fr

union nationale de l'Aide, des Soins et des Services aux domiciles (uNA)Réseau regroupant plus de 1200 structures à travers toute la France.www.una.fr

ADMRRéseau fédérant 3350 associations d'aide à domicile. www.admr.org

6 DOSSIER DU MOIS

Cap News Numéro 45 | Janvier 2012

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777Mr CAP VOUS INFORME

Le retour à domicile est-il toujours possible ?

On essaie de respecter autant que possible la volonté des gens. Il est cependant très difficile d'organiser le maintien à domicile des personnes qui veulent mourir chez elles et qui sont seules. Il n'y a pas de financement pour des présences la nuit. On ne peut pas prendre le risque par exemple qu'une personne âgée et seule la nuit s'étouffe et fasse une hémorragie sans aucune présence. On ne peut pas avoir des gardes à domicile, à 150 euros la nuit c'est impossible. Les gens seuls n'ont pas cette possibilité.

Une autre situation délicate, c'est lorsqu'on a un couple, avec le conjoint qui veut rentrer à la maison et le mari ou l'épouse qui ne se sent pas capable d'assumer. On évalue au cas par cas. Et parfois, il y a des gens qui ne peuvent rentrer à domicile car le conjoint ne peut aider. En fait, nous faisons des évaluations en fonction de chaque situation. Ce n'est jamais la même chose, parce que les gens sont différents et les maladies diverses.

Aurélie Gourguechon, assistante sociale à l'hôpital Sainte Camille

Le maintien à domicile est souvent remis en question par l'hospitalisation de la personne âgée. Pour aider les patients à retourner vivre chez eux en toute sécurité, les assistantes sociales des hôpitaux s'attachent à trouver les prises en charge adaptées et épaulent les familles qui ne connaissent pas tous leurs droits. Mlle Aurélie Gourguechon nous explique comment elle intervient auprès des malades et de leurs proches.

Comment aidez-vous les malades à la sortie d'hospitalisation ?

Nous intervenons à la demande du patient, de sa famille ou du médecin, pour organiser un premier maintien à domicile lorsque les gens n'ont pas connaissance de leurs droits. Nous recevons la famille en entretien et faisons le point sur la situation actuelle. Nous faisons une évaluation et voyons avec la famille quelles sont les aides dont peut bénéficier le malade (APA, PCH), en fonction de son âge et de l'organisme de sécurité sociale dont il dépend.

Que faites-vous après cette rencontre ?

Ensuite, nous faisons les dossiers pour demander les prises en charge financières. Nous prenons contact directement avec les associations d'aide à domicile pour que la personne puisse avoir de l'aide dès la sortie et éviter qu'elle ne se retrouve sans rien, pour qu'il y ait une continuité. Lorsque la personne a besoin d'une prise en charge médicale, nous organisons le passage d'infirmiers libéraux ou une hospitalisation à domicile (HAD). Tout dépend en fait de la dépendance de la personne.

Rencontrez-vous parfois des difficultés particulières ?

Certes. Par exemple lorsqu'un malade a besoin de soins palliatifs à domicile, il faut aller très vite. Malheureusement, même en urgence, il y a des délais pour obtenir les financements. En outre, on n'est jamais assuré d'obtenir les financements demandés. On organise donc une prise en charge avec des frais, sans jamais être sûr d'obtenir ce qu'on demande et dans les délais. Il est évidemment difficile d'expliquer cela aux familles. On leur parle de prise en charge, en leur disant ce à quoi elles ont droit "normalement", mais tant qu'un dossier n'a pas été accepté par écrit, on n'est jamais sûr, ce qui peut poser problème. Il y a aussi certaines périodes de l'année (fêtes, vacances..) pendant lesquelles il est difficile de trouver les organismes ayant du personnel à même d'assurer immédiatement le maintien à domicile, surtout en cas de soins palliatifs.

Et puis, il y a des gens qui n'entrent dans aucun cadre de prise en charge : les moins de 60 ans qui sont très dépendants. Ils ne bénéficient pas de prises en charge financières. Par exemple il n'existe rien pour quelqu'un qui a un cancer ou qui a été lourdement opéré, et qui a besoin d'un peu d'aide ménagère, hormis dans quelques départements.

Même en urgence, il y a des délais pour obtenir les financements.

Il y a des gens qui ne peuvent rentrer à domicile car le conjoint ne peut aider.

7INTERVIEW

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RENCONTRE AVEC

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Les conditions d'un maintien à domicile en toute sécurité

Le maintien à domicile d'une personne dépendante n'est possible que si celle-ci peut vivre à son domicile en toute sécurité et y bénéficier de la meilleure prise en charge. Il est nécessaire de se poser les bonnes questions pour évaluer la situation. S’il n’est pas possible d’y répondre positivement, le maintien à domicile peut être risqué.

La sécurité du domicile

La maison est-elle aménagée pour prévenir les risques de chutes ?

La chambre dispose-t-elle d'un lit médicalisé facile d'accès ?

Y a-t-il un système de téléassistance en cas d'urgence ?

La prise en charge médicale

Le domicile permet-il de recevoir les infirmières, kinésithérapeutes, etc. ?

Y-a-t-il un service de soins à domicile dans le secteur ?

Des voisins peuvent-ils intervenir en cas d'urgence ?

La présence d'aidants

La famille et l'entourage sont-ils disponibles chaque jour ?

Une aide à domicile peut-elle intervenir régulièrement ?

La personne âgée a-t-elle besoin d'une garde de nuit ?

Le budget de la personne permet-il les aménagements du logement ?

Quel est le coût des heures d'aide à domicile nécessaires ?

La personne a-t-elle droit à des aides financières ?Les ressources financières

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Consultez et téléchargez notre magazine pour les familles sur : www.capretraite.fr/capfamilles

Cap Familles n̊ 2

L’ASH, 18 questions sur l’aide sociale à l’hébergement

Cap Familles n̊ 1

L’ApA, toutes les réponses à vos questions

Cap Familles n̊ 3

La bientraitance, une prise en charge humaine et chaleureuse

Cap Familles n̊ 4

Alzheimer, l'accompagnement au quotidien

De l'info complète

Des outils pratiques et des renvois web

8 Mr CAP VOUS INFORME