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jeudi 30 janvier 2014 - N 5359 www.latribune.fr France Métropolitaine CAC 40 : 4156,98 pts -0,68% FTSE (6 544 / -0,43%) 1 = 1,3641$ (-0,10%) BRENT (107,5$ / -0,07%) OR (1 263,8$ / +0,89%) Bruxelles, le véritable ennemi de la finance Bruxelles, le véritable ennemi de la finance Le commissaire européen chargé des Services financiers, Michel Barnier, a présenté mercredi son projet très attendu de réforme du secteur bancaire. Ce texte, qui permettrait aux autorités de contrôle d'imposer la filialisation des activités de marchés à haut risque réalisées pour les clients, a déclenché les foudres des banques de part et d'autre du Rhin. CRISE ÉCONOMIQUE AUTOMOBILE STARTUPS La France n'attire plus les investisseurs étrangers Renault et PSA désindustrialisent la France Le gouvernement parie sur la French Tech Les investissements directs étrangers (IDE) dans l'Hexagone ont chuté de 77% en 2013, dans une Europe qui pourtant les attire toujours... En 10 ans, les deux constructeurs français ont réduit de plus de 50% leur production sur le territoire. En cause : la stratégie des mini-véhicules, plébiscitée par l'Etat. L'Etat investira 200 millions d'euros dans les accélérateurs de jeunes pousses des métropoles françaises. Paris sera l'étendard international.

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jeudi 30 janvier 2014 - N 5359 www.latribune.fr France Métropolitaine

CAC 40 : 4156,98 pts -0,68%

FTSE (6 544 / -0,43%)

1 = 1,3641$ (-0,10%)

BRENT (107,5$ / -0,07%)

OR (1 263,8$ / +0,89%)

Bruxelles, le véritableennemi de la finance

Bruxelles, le véritableennemi de la finance

Le commissaire européenchargé des Servicesfinanciers, Michel Barnier, aprésenté mercredi son projettrès attendu de réforme dusecteur bancaire. Ce texte,qui permettrait aux autoritésde contrôle d'imposer lafilialisation des activités demarchés à haut risqueréalisées pour les clients, adéclenché les foudres desbanques de part et d'autre duRhin.

CRISE ÉCONOMIQUE AUTOMOBILE STARTUPS

La France n'attire plusles investisseursétrangers

Renault et PSAdésindustrialisent laFrance

Le gouvernement pariesur la French Tech

Les investissements directs étrangers(IDE) dans l'Hexagone ont chuté de77% en 2013, dans une Europe quipourtant les attire toujours...

En 10 ans, les deux constructeursfrançais ont réduit de plus de 50% leurproduction sur le territoire. En cause : lastratégie des mini-véhicules, plébiscitéepar l'Etat.

L'Etat investira 200 millions d'eurosdans les accélérateurs de jeunespousses des métropoles françaises.Paris sera l'étendard international.

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Sommaire 30/01/2014

Edition du 30/01/2014 page 2/116

ECONOMIE

Les investissements directs étrangers en Francesont en chute libre

Un rapport de l’ONU met en avant une baisse de 77% desinvestissements (IDE) vers l’Hexagone, lui préférant des pays àla politique fiscale plus avantageuse ou ses voisins allemand etespagnol.

« Les métropoles French Tech pourront rivaliser avec Londres,Berlin voire New York et San Francisco ! »

En trente ans, la France a-t-elle beaucoup changé ?

Assurance chômage: ce que seraient des "droits rechargeables"

Emploi : Microsoft va aider 300.000 jeunes des quartiers

Perquisition chez Dieudonné: plus de 600.000 euros en liquidedécouverts

Obama veut réduire les inégalités: mais le peut-il vraiment?

Choc de simplification : le gouvernement accélère

Formation professionnelle: l'impact de la réforme pour lesentreprises

Les jeunes sont moins nombreux à penser à leur retraite

Soldes sur Internet : des rabais "gonflés" sur 20% des produits

Immobilier en 2014 : peu d'espoir de rebond dans le neuf

"La troïka a expérimenté la stratégie économique que l'Allemagneveut imposer à l'Europe"

Ukraine: démission du gouvernement, négociations... le point sur lefil des événements

"L'Ukraine se trouve au bord de la guerre civile", selon l'ex-présidentKravtchouk

Devant le Congrès, Barack Obama annonce "une année d'action"contre les inégalités

A 1,4%, la croissance russe est au plus bas depuis 2009

La Chine devient premier consommateur mondial de vin rouge,devant la France

ENTREPRISES

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Sommaire 30/01/2014

Edition du 30/01/2014 page 3/116

Renault et PSA désindustrialisent la France

Renault et PSA n’ont assemblé que 1,45 million d’unités l’andernier en France, en chute de 12,2%. En 2005, ils enfabriquaient 3,2 millions. Une vraie désindustrialisation.

8,3 millions: une estimation du nombre (record) de véhicules venduspar Renault-Nissan en 2013

Les défis de la défense en 2014 (3/5) : les dossiers industrielsvont-ils rester au frigo?

Boeing : des bénéfices en hausse en 2013, une année 2014 moinsprometteuse qu'attendu

SNCF: régularité en progrès sur 10 des 12 lignes "sensibles"

Fiat Chrysler Automobiles: adieu l'Italie et vive la mondialisationfiscale!

Toyota a produit 10 millions de véhicules en 2013, un record

Le rouleau compresseur Toyota aligne les records: production,ventes, bénéfices

Finalement, Arcole dépose une offre de reprise pour Mory Ducros

Quand Zlatan Ibrahimovic fait scandale à cause d'une publicité pourVolvo

Veolia va dessaler l'eau en Irak pour 84 millions d'euros

Justin King, le roi des supermarchés britanniques Sainsbury rendson tablier

Près de 8 smartphones sur 10 vendus en 2013 étaient sous Android

Marissa Mayer à la peine pour relancer la machine Yahoo!

Le profit de Nintendo chute de 30%

Rovio (Angry Birds) se défend d'avoir fait de son jeu un mouchardpour la NSA

BANQUES & FINANCES

Réforme bancaire : le projet de Michel Barnier reçoitune volée de bois vert

Le commissaire européen chargé des Services financiers aprésenté, mercredi 29 janvier, son projet très attendu de réformedu secteur bancaire. Ce texte, qui va au-delà des lois bancairesfrançaise et allemande votées en 2013, a...

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Sommaire 30/01/2014

Edition du 30/01/2014 page 4/116

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Sommaire 30/01/2014

Edition du 30/01/2014 page 5/116

Mais pourquoi les Français épargnent-ils autant ?

Livret A: pourquoi les banques n'obtiendront pas davantage

La Banque de France encadre l'usage du Bitcoin

La Banque centrale turque sort les grands moyens pour faireremonter la livre

TERRITOIRES

Kedge Business School : le directeur général a étédébarqué

Selon Méridien Mag, Bernard Belletante, le directeur général deKedge Business School, fruit de la fusion de l’école de commercemarseillaise Euromed Management et de son homologuebordelaise BEM, a été débarqué alors qu’il avait...

La Vendée veut valoriser le patrimoine économique "Made in 85"

OPINIONS

Formation professionnelle: l'impact de la réformepour les entreprises

L’accord entre partenaires sociaux sur la formationprofessionnelle aura un impact rapide sur la gestion de laformation dans les entreprises. Aux responsables d’adapter leurrôle Par Jérôme Lesage, PDG-Fondateur de Place de laFormation

Cumul des mandats: une révolution démocratique… et durable?

S'inspirer de la Bible pour repenser le social

Arctique: les enjeux de l'ouverture de la route du Nord

La Turquie trouvera-t-elle sa place dans l'Europe ?

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6 EconomieLA TRIBUNE 30/01/2014

CRISE ÉCONOMIQUE > Un rapport de l’ONU met en avant une baisse de 77% desinvestissements (IDE) vers l’Hexagone, lui préférant des pays à la politiquefiscale plus avantageuse ou ses voisins allemand et espagnol.

latribune.fr

Les investissements directs étrangers enFrance sont en chute libre

5,7 milliards de dollars, voilà le montant des investissements étrangers directs (IDE) vers la Franceen 2013. Il n'y a pourtant pas de quoi se réjouir, la somme représente 77% de moins qu'en 2012, rapporte la Conférence des Nations-Unis pour le commerce et le développement (CNUCED).

Dans le monde pourtant, les IDE sont à la hausse de 12% par rapport à l'an passé, la CNUCED lesestime à 1.460 milliards de dollars.

Baisse dans les pays développés… 

L'Hexagone n'est pas le seul pays à subir une baisse des investissements, elle est commune à bonnombre des 38 pays développés étudiés. Et pour cause, les pays développés représentaient 51%des investissements en 2011, contre un peu moins de 2/5èmes aujourd'hui.

La Norvège enregistre ainsi une diminution des capitaux entrants de 46%, à 9,4 milliards de dollarsalors que les investissements en Suisse s'écroulent de 98%, à 200 millions de dollars. S'ilsconservent leur première place au classement (avec 159 milliards de dollars investis), les

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7 EconomieLA TRIBUNE 30/01/2014

Etats-Unis ne parviennent pas bloquer le déclin des investissements. 

… mais investissement en hausse en Europe

Les investissements en Europe (+25,4%) et en Union Européenne (+38,1%) connaissent toutefoisune forte croissance. L'Allemagne en est la première bénéficiaire avec une explosion des capitauxinvestis (+392%), à 32,3 milliards de dollars. Autre pays privilégie par les investisseurs : l'Espagne(+37% à 37,1 milliards de dollars) et l'Italie, qui passe de 100 millions de dollars… à 9,9 milliards. 

Paradis fiscaux, les grands gagnants

Les pays du Bénélux et l'Irlande, qui «offrent un environnement plus propices auxinvestissements » voient quant à eux les capitaux arriver en masse. Ce sont en tout 100 milliardsde dollars plus qu'en 2012 qui y ont été investis. "Ces pays accueillent les fonctions financières etcomptables d'un grand nombre de multinationales", rappelle le rapport. 

C'est un raisonnement similaire qui permet aux Caraïbes de voir les investissements bondir de37,8%. Et pour, les Îles vierges britanniques occupent la quatrième place du classement, avec àpeine 2 milliards de dollars investis de moins qu'en Russie (92 contre 94).

Le CNUCED met toutefois en garde contre les conclusions hâtives faisant suite à la publication deces données. Il suffit en effet d'une grosse acquisition pour que l'investissement d'une année àl'autre change radicalement. L'Amérique latine a ainsi connu un doublement des IDE notammentparce que le mexicain Grupo Modelo (qui produit la bière Corona Extra) a été racheté par le belgeAB InBe pour près de 12 milliards de dollars.

 

Crédit photo : Euro notes par Håkan Dahlström via Flickr CC License by. 

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8 EconomieLA TRIBUNE 30/01/2014

STARTUPS > Fleur Pellerin, la ministre à l’Economie numérique, a lancé ce jeudil’initiative de labellisation des villes ayant un écosystème de startups de niveauinternational. L’Etat investira 200 millions d’euros dans des programmesd’accélération privés sur ces territoires.

Delphine Cuny

« Les métropoles French Tech pourrontrivaliser avec Londres, Berlin voire New Yorket San Francisco ! »

«  Faire de la France une Startup République dans la course mondiale à l'innovation  » : c'estl'espoir, et le vœu formulé par Fleur Pellerin, la ministre déléguée à l'Innovation, au PME et àl'Economie numérique, devant les acteurs du secteur qu'elle avait conviés ce mercredi soir à Bercy.Elle espère même «  que ce soit dans notre pays que les prochains Google naissent et sedéveloppent !  » Pour aller au-delà de l'incantation, la ministre a lancé l'initiative French Tech, quiprend désormais forme : elle a annoncé ce mercredi l'appel à labellisation de quelques« Métropoles French Tech » qui auront « demain, toutes les armes pour rivaliser avec Londres,Berlin, Stockholm, Helsinki mais aussi, rêvons un peu, New-York, Boston ou San Francisco ! » Unnombre limité de villes sera retenu afin de constituer «  une équipe de France des écosystèmesnumériques métropolitains », afin de créer « une dynamique collective », au-delà de Paris, vitrine etcapitale de cette future « Startup République. » L'Etat investira 200 millions d'euros dans desincubateurs privés sur ces territoires labellisés, dans le cadre des investissements d'avenir, ens'appuyant sur BpiFrance.

La Halle Freyssinet de Paris comme étendard international

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9 EconomieLA TRIBUNE 30/01/2014

«  Pas de fracture territoriale pour l'innovation  » martèle la ministre. Ces quelques villes - dixmaximum a priori, dont Lyon, Lille et Nantes devraient faire partie - devront avoir, selon le cahierdes charges de labellisation, « un écosystème numérique ayant une taille critique et un dynamismeremarquable » (sur des critères de chiffre d'affaires, de nombre de startups créées, d'emplois, delevées de fonds, etc), ainsi qu'un «  réseau d'acteurs publics et privés foisonnant, concentré,efficace  », «  un portefeuille de programmes d'accélération » de startups, portés par des acteursprivés, et un « environnement urbain favorable, lisible et attractif à l'international  », notamment laprésence d'un « bâtiment-totem emblématique », à l'image de la future Halle Freyssinet de Paris,que Xavier Niel, le fondateur de Free, compte transformer en « plus grand incubateur du monde. »Les métropoles French Tech auront accès aux ressources de la Halle Freyssinet, qui sera «  l'étendard international et le point de ralliement national de la French Tech  », mais aussi à des subventions (15 millions d'euros au total) sur appels à projets pour des opérations d'attractivité internationale et des projets de « fablabs », ces espaces ouverts de conception et de prototypage avec imprimantes 3D.

La « culture de l'échec »… et du rebond à Bercy

La French Tech a aussi désormais son logo, issu des contributions de la consultation des acteursdu secteur : un coq rouge stylisé. Ainsi qu'une plateforme web d'échange, développée par l'Inria etNetvibes : les deux premières communautés thématiques ouvertes portent sur les objetsconnectés, sous l'impulsion d'Eric Careel (Withings, Sculpteo), et sur la programmation, « coderpour décoder » (Déborah Elalouf du site Tralalere). La French Tech, qui était représentée en forceà Las Vegas, au salon de l'électronique grand public, avec « 40 startups soit 20% de l'ensembledes startups toutes nationalités confondues  », aura aussi son club à Austin au festival trèstendance South by Southwest. Fleur Pellerin a également annoncé que la prochaine conférenceFailCon sur la culture de l'échec, du risque et du rebond, se tiendrait à Bercy même en avrilprochain… Et la ministre de répéter que «  Oui la France est pro-business, pro-innovation,pro-entrepreneur ! »

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10 EconomieLA TRIBUNE 30/01/2014

ETUDE > Une étude de l’Insee détaille les principales évolutions de la Francedans le domaine économique et social. Principaux enseignements, la populationa gagné 10 millions d’habitants, le pouvoir d’achat ne progresse plus, le marchédu travail s’est assoupli et le nombre d’étudiants a doublé !

Fabien Piliu

En trente ans, la France a-t-elle beaucoupchangé ?

Qui a dit que l'immobilisme prévalait en France ? Que notre pays était incapable de s'adapter auxmutations économiques et sociales ? Une étude de l'Insee fait le point sur les nombreusestransformations qui ont modifié le visage économique et social de la France au cours des trentedernières années.

Dans le domaine économique.

●  La croissance du PIB est tendanciellement plus faible

Après une croissance moyenne de 5,3 % par an entre 1949 et 1974, le rythme de progression duproduit intérieur brut (PIB) en volume a nettement baissé. De 1974 à 2007, la croissance ne s'élèvequ'à 2,2 % par an en moyenne. Entre 2007 et 2012, années marquées par une récession d'ampleursans précédent, la croissance annuelle moyenne du PIB est même proche de zéro (+ 0,1 %).

● L'économie française s'est internationalisée

 Entre 1968 et 1984, la part des échanges extérieurs dans le PIB augmente de 14% à 24%. En

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11 EconomieLA TRIBUNE 30/01/2014

2012, elle atteint 29%.

●  La structure de l'économie s'est modifiée

Depuis soixante ans, la chute de la part de l'agriculture dans la valeur ajoutée totale entamée dèsl'après-guerre est marquante: encore de 18 % en 1949, elle est inférieure à 10 % dès le début deannées 1960 et oscille aujourd'hui entre 1,5 % et 2 % selon les années. Par ailleurs s'amorce dèsle début des années 1960 une baisse progressive de la part de l'industrie dans la valeur ajoutée,baisse qui s'amplifie à partir du milieu des années 1980. Elle a pour corollaire une croissancecontinue de la part des services principalement marchands, qui passe de 35 % au début desannées 1950 à un peu plus de 50 % aujourd'hui.

Cette hausse du poids des services marchands est imputable pour plus de 40 % à des servicesconsommés presque exclusivement par les entreprises (activités spécialisées, scientifiques ettechniques ; activités de services administratifs et de soutien), ce qui illustre un fort mouvementd'externalisation des services par les entreprises, notamment industrielles. La part de laconstruction dans la valeur ajoutée totale, après avoir culminé entre 7 % et 8 % à la fin des années1960, s'est stabilisée autour de 5 %. Enfin, les services principalement non marchands, qui relèventpour l'essentiel de la sphère publique, représentent depuis le milieu des années 1980 environ 20 %de la valeur ajoutée totale, soit bien davantage qu'au début des années 1950 (12 %).

● La progression du pouvoir d'achat des ménages a nettement ralenti

Dynamique au cours des années 1960, période au cours de laquelle il a progressé de 4,4% par anen moyenne, le pouvoir d'achat des ménages calculé par unité de consommation a ensuitefortement pâtit du ralentissement des gains de productivité horaire. Sa croissance fléchit ensuitepour s'élever à 1,2% en moyenne par an entre 1980 et 2007. Elle est proche de 0% en moyenneles années suivantes marquées par la récession de 2009.

● Le taux de marge des sociétés non financières (SNF) fluctue énormément

Le taux de marge des SNF a connu de fortes fluctuations au cours des 60 dernières années,baissant fortement lors des épisodes de récession. " Aucun mouvement tendanciel ne se dégagetoutefois ", constate l'Insee. Après une chute brutale au cours des années 1970 qui l'amènetemporairement sous la barre des 25 %, il dépasse durablement 30 % après le contrechoc pétrolierde 1986. La récession de 2008-2009 entraîne cependant une baisse marquée du taux de marge. Il s'élevait à 28,3 % en 2012 puis à 28,1% en 2013.

● Les finances publiques se sont dégradées

Excédentaires ou proches de l'équilibre jusqu'en 1974, le solde des comptes publics estsystématiquement négatif à partir de 1975. Il en résulte une forte croissance de la dette publiquequi se traduit par un accroissement du poids des charges d'intérêt : aussi les finances publiquesrestent-elles déficitaires même lorsque le solde primaire redevient positif à la faveur d'uneconjoncture économique plus favorable.

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12 EconomieLA TRIBUNE 30/01/2014

Dans le domaine de l'emploi

● La population active a augmenté

En 2012, la France compte 6,2 millions d'actifs de plus qu'en 1975 ayant entre 15 et 64 ans. Lapopulation des personnes de 15 à 64 ans a progressé de 32,2 à 40 millions et leur taux d'activitéest passé de 69 % à 71 %.

● Le marché du travail s'est nettement assoupli et féminisé

Le travail à temps partiel s'est fortement développé, surtout pour les femmes. Parmi celles quitravaillent, 30 % sont à temps partiel en 2012 contre 16 % en 1975. Près d'une femme à tempspartiel sur trois souhaiterait travailler plus. Les contrats de travail temporaire sont de plus en plusnombreux, tout particulièrement chez les jeunes. Ainsi, en 2012, 52 % des salariés de 15 à 24 anssont en CDD, en intérim ou en apprentissage. Ils étaient 18 % en 1982.

Le taux d'activité des femmes de 15 à 64 ans est passé de 53 % en 1975 à 67 % en 2012, alorsque celui des hommes chutait de 84% à 75%. Les femmes représentent en 2012 presque la moitiédes actifs contre 39 % en 1975.

● Le chômage des jeunes a explosé

Entre 1975 et 2012, le chômage a connu dix ans de hausse puis des fluctuations entre 7,4 % et10,7 %. Si les taux de chômage masculin et féminin se rapprochent, les différences par âge sont deplus en plus marquées. Le taux de chômage des 15-24 ans est ainsi passé de 6,8 % en 1975 à23,9 % en 2012. Depuis 1982, ce taux n'est jamais retombé en dessous de 15 %.

●  Les inégalités perdurent.

Parmi les personnes de 25 à 49 ans, le taux d'emploi de celles ayant un niveau Bac+2 est le plusélevé et augmente tendanciellement depuis trente ans. À l'inverse, celui des personnes sansdiplôme ou avec le certificat d'études est le plus faible et baisse régulièrement sur longue période.Les inégalités face au chômage sont aussi manifestes. Ainsi, le taux de chômage des cadres en2012 est le même qu'au milieu des années 1980, tandis qu'il a légèrement augmenté pour lesprofessions intermédiaires. Les ouvriers qualifiés et les employés ont des taux de chômage plusélevés et plus

● Apparition des contrats aidés

Face à la montée du chômage, les pouvoirs publics ont créé différents contrats aidés. La massiveet régulière montée en charge du recours à ces contrats durant les années 1990 a conduit à plusde 800.000 bénéficiaires à la fin de cette décennie. Depuis, les contrats aidés ont fortement reflué(moins de 300.000 en 2012), tout particulièrement dans le secteur marchand.

En raison d'effets d'aubaine, le nombre de bénéficiaires de contrats aidés ne correspond pas au

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13 EconomieLA TRIBUNE 30/01/2014

nombre d'emplois effectivement créés. Les créations d'emploi liées aux contrats aidés sont surtoutportées par le secteur non marchand. Elles ont atteint un maximum d'environ 500 000 emploiscréés en 2000 et sont autour de 200.000 en 2012.

Dans le domaine sociétal

● La France gagne 10 millions d'habitants et l'espérance de vie de la population progresse

L'espérance de vie à la naissance a progressé de 8,3 ans pour les femmes (84,9 ans en 2012) etde 6,5 ans pour les hommes (78,5 ans en 2012). L'avancée en âge des générations du baby-boomet de la baisse de la mortalité sont à l'origine du vieillissement de la population.

● Les structures familiales évoluent

En 1982, seuls 3% des enfants mineurs vivaient avec un couple non marié ; c'est un mineur surcinq aujourd'hui. 8% des enfants mineurs vivaient dans une famille monoparentale en 1982, contre18% aujourd'hui. Le nombre de mariages célébrés est passé d'environ 350.000 en 1980 à moinsde 250.000 en 2012.

 

Dans le domaine éducatif

● Plus de bacheliers mais les disparités sociales demeurent

Dans les années 1980, 30 % d'une génération était titulaire du baccalauréat. Cette proportionatteint 65 % en 2010. Le développement de l'accès au baccalauréat s'appuie sur une diversificationde l'offre avec la création du baccalauréat technologique en 1968 et du baccalauréat professionnelen 1985. Aujourd'hui, moins d'un bachelier sur deux est titulaire d'un baccalauréat général. L'écartde taux d'accès au baccalauréat selon la catégorie socioprofessionnelle du père s'est réduit au fildes générations, avec une très nette augmentation des bacheliers parmi les jeunes d'originesociale défavorisée, mais il demeure important. Parmi les jeunes nés au milieu des années 1980,55 % des enfants d'ouvriers ou d'employés ont eu le baccalauréat, contre 84 % des enfants decadres ou de professions intermédiaires. Ces proportions étaient respectivement de 22 % et 63 %pour les générations nées 20 ans avant.

● Un nombre d'étudiants qui a doublé

Conséquence de cette forte croissance du nombre de bacheliers, le nombre de jeunes qui étudientdans le supérieur a doublé en trente ans : il est passé de 1,2 million en 1980 à 2,3 millions au débutdes années 2010. Cette évolution s'est aussi accompagnée d'une diversification de l'offre deformation dans le supérieur. La part des étudiants en université est passée de 68 % en 1980 à 55% en 2011, au profit des sections de technicien supérieur puis des écoles d'ingénieurs, decommerce, du paramédical et social.

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14 EconomieLA TRIBUNE 30/01/2014

Dans le domaine agricole

● Moins d'exploitations

Les trente dernières années s'inscrivent dans la lignée des trente précédentes : le nombred'exploitations s'est réduit fortement, dans le prolongement du mouvement de concentration desexploitations à l'œuvre depuis l'après-guerre. Ceci se traduit par une baisse importante du nombred'exploitations (de 1,2 million en 1979 à 490.000 en 2010), et par un agrandissement de leur taille.Les exploitations moyennes et grandes (superficie agricole supérieure à 50 hectares) représentent40 % du parc en 2010, alors qu'elles n'en représentaient qu'un peu plus de 10% en 1979.

● Moins d'agriculteurs

Le nombre d'unités de travail agricole (UTA), une unité correspondant à l'équivalent d'une personnetravaillant à temps plein pendant toute l'année, a diminué de 56 % entre 1980 et 2010.Parallèlement, la part des non-salariés a reculé au profit de celle des salariés. En 1980, lesnon-salariés représentaient 83 % de la main-d'œuvre totale ; en 2010, ils ne sont plus que 65 %.Depuis les années 1980, le salariat permanent et saisonnier s'est développé et tend à se substituerà la main-d'œuvre familiale.

● Une rationalisation de la production

La baisse relative des prix agricole a incité les producteurs à adopter des modes de production plusefficaces, ce qui a permis d'accroître le volume de production jusqu'aux années 2000. La politiqueeuropéenne, en soutenant certaines productions plus que d'autres, a modelé le paysage agricole.Les grandes cultures, plus rentables que l'élevage, ont eu tendance à prendre la place des prairiesnaturelles. L'élevage bovin a été profondément restructuré par ces réformes.

 

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ASSURANCE CHôMAGE > Alors que patronat et syndicats sont en train denégocier sur les règles de l’indemnisation des chômeurs, la CFDT pousse pourqu’un mécanisme de "droits rechargeables" soit introduit. Il permettrait decumuler plusieurs droits à ’indemnisation pour les personnes qui alternentpériodes de chômage et de travail.

Jean-Christophe Chanut

Assurance chômage: ce que seraient des"droits rechargeables"

Des "droits rechargeables" à l'assurance chômage ? Derrière ce concept quelque peu elliptique, secache un des sujets majeurs de la négociation en cours sur le renouvellement de la conventiond'assurance chômage,  qui fixe les conditions d'indemnisation des demandeurs d'emploi. Les deuxpremières réunions ont été consacrées à l'examen des comptes (dans le rouge) de l'Unedic,(l'organisme paritaire qui gère l'assurance chômage). La prochaine séance, fixée au 13 février,devrait permettre de rentrer dans le vif de la négociation. Ce mécanisme des "droits rechargeables"sera notamment sur la table. De fait, le principe des "droits rechargeables", que la CFDT défendavec force, avait été acté dans l'accord national interprofessionnel sur l'emploi du 11 janvier 2013(et repris dans la loi du 14 juin) . Reste à lui donner vie. Mais derrière ce terme abscons, quesignifient concrètement  des "droits rechargeable"  pour un chômeur? Explication.

Des "droits rechargeables" pour remplacer le "dispositif de la réadmission"

Si la négociation aboutit, le mécanisme des "droits rechargeable" viendra en fait remplacer celui

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actuellement en vigueur, appelé "dispositif de la réadmission". Aujourd'hui, quand un chômeurretrouve un travail, sans avoir épuisé ses droits à indemnisation, puis, à l'issue de ce nouveaucontrat, se retrouve de nouveau au chômage, le calcul des des droits à indemnisation (durée) est lesuivant : l'Unedic compare les deux périodes ouvrant droit à indemnisation (le reliquat de cellerésultant de la rupture du premier contrat et celle consécutive à la rupture du deuxième contrat)ainsi que le montant de l'indemnité journalière. Ces deux "droits" sont traduits en un capitalfinancier (K1 pour la première période et K2 pour la deuxième). C'est le capital le plus élevé quisera retenu pour le calcul des droits (en durée) du chômeur. Sachant que les droits acquis au titrede la période la moins favorable seront définitivement perdus.

Exemple

On trouvera ci-dessous un exemple du mécanisme de la réadmission :

A la suite d'une période de travail de 6 mois, une personne se retrouve au chômage ; elle a droit à6 mois d'indemnisation ; montant de l'indemnité journalière versée : 50 euros / jour

La personne retrouve du travail au bout de 4 mois de chômage ; elle a donc un reliquat de droits de2 mois à 50 euros / jour soit 3040 euros de "capital" (K1)

Elle prend un CDD de 7 mois qui lui ouvre de nouveaux droits ; soit 7 mois avec une indemnité de45 euros (calculée en fonction de son salaire journalier de référence) = elle dispose d'un capitald'indemnisation de 9.576 euros (K2)

À l'issue de son CDD, elle retourne à Pôle emploi qui procède à une réadmission ; le calcul de sesdroits à l'Assurance chômage est fait en comparant K1 et K2, le plus favorable au demandeurd'emploi étant retenu (ici K2) ; pour connaître la durée de l'indemnisation, on divise K2 par lemontant le plus élevé de l'indemnité versée (ici 50 euros de la première période de chômage).

9576 euros : 50 euros = 191,5 jours d'indemnisation.

Ce demandeur d'emploi ne peut plus se prévaloir du reliquat de droits de la première période ; ilssont perdus.

Avec le mécanisme des «droits rechargeables», ce calcul n'aurait plus lieu d'être, il s'agirait toutsimplement d'additionner les deux périodes (soit le reliquat de 2 mois à 50 euros/jour + 7 mois à 45euros/jour).

Le coût du dispositif des droits rechargeables

Pour la CFDT, un tel dispositif aurait le mérite d'inciter davantage qu'aujourd'hui des demandeurs

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d'emploi à reprendre un travail, même précaire et/ ou moins bien rémunéré, dès lors que lapersonne concernée est assurée de ne pas perdre ses droits préalable à l'assurance chômage.D'autres organisations, FO notamment, sont plus sceptiques, se demandant si tout cela ne va pasentraîner des effets pervers, comme le développement des contrats précaires et l'utilisation del'Unedic comme filet de sécurité. Il y a également le problème du coût d'un tel dispositif, alors queles finances de l'assurance chômage ne sont déjà pas reluisantes (un déficit de 4,3 milliards estattendu pour l'année 2014). Pour compenser le coût des "droits rechargeable ", il y a quelquesmois, le Medef proposait "une mesure d'équilibre financier qui pourra par exemple concerner letaux d'indemnisation".

Concrètement, si le mécanisme des "droits rechargeables" est retenu, il faudrait revoir à la baissel'indemnisation du chômage (actuellement, celle-ci atteint en règle générale 57,4% de l'anciensalaire). Mais à l'Unedic -qui a déjà fait tourner ses ordinateurs- on précise que le coût du dispositifn'est pas forcément si élevé, dès lors que l'on décide de jouer sur certaines variables comme lesalaire de référence pris en compte ou en instaurant , par exemple, un plafond au cumul despériodes indemnisables. Tout cela devra être négocié entre les partenaires sociaux, gestionnairesde l'Assurance chômage. C'est tout l'objet des prochaines séances. Étant entendu que tout doitêtre ficelé pour le 1er avril au plus tard

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CHôMAGE > Dans le cadre de son programme mondial YouthSpark, le géant del’informatique a signé une convention avec le ministère de la Ville et s’est engagéà soutenir, en France, 300.000 jeunes issus des quartiers défavorisés.

Florence Trainar

Emploi : Microsoft va aider 300.000 jeunesdes quartiers

Alain Crozier, président de Microsoft France, et François Lamy, ministre délégué chargé de la Ville,ont signé mercredi une convention en faveur des jeunes de quartiers prioritaires. Un accord quis'inscrit dans le cadre du programme YouthSpark, lancé à l'échelle mondiale par le géantinformatique en 2012 pour "accompagner et soutenir l'emploi des jeunes".

L'initiative du groupe américain est en ligne avec la politique du gouvernement, qui a récemment mis en place les emplois francs , un dispositif qui permet aux entreprises de bénéficier d'uneexonération de charge pour aider les jeunes de zones urbaines sensibles (ZUS).

Déployé en partenariat avec le ministère de la Ville et les tissus associatifs locaux, le volet françaisdu programme YouthSpark s'inscrit dans le cadre d'une convention appelée "Entreprise etQuartiers". Il devrait permettre à 300.000 jeunes issus de quartiers prioritaires, en France,  "d'acquérir les compétences, les outils et le réseau nécessaires à la révélation de leur potentiel et à leur insertion dans l'emploi."

Des milliers d'emplois à pourvoir dans le numérique

D'après un sondage commandé par le groupe américain à Opinion Way , le numérique aurait la

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côte auprès des jeunes issus des quartiers difficiles : 80% des jeunes résidant en ZUS se disentattirés professionnellement par le secteur (contre 69% pour l'ensemble des sondés) et un sur deuxaimerait créer une entreprise dans le domaine du numérique.

"Ce secteur doit s'imposer comme pourvoyeur d'emplois pour les jeunes", affirme le président deMicrosoft France. "Les métiers du numérique sont des métiers d'égalité des chances, où l'on peutréussir même si on n'est pas doté de ce capital culturel ou social si souvent discriminant, où l'onpeut s'épanouir alors même qu'on est mal à l'aise dans le système scolaire traditionnel".

Les profils capables de créer une application mobile ou de travailler sur l'architecture d'un cloudsont une denrée rare et de plus en plus recherchée en France. Une étude de la BrancheSyntec-Cinov , publiée en août 2013, prévoit que la filière numérique devrait être à l'origine de lacréation nette de plus de 36.000 nouveaux emplois d'ici à 2018.

Pour rappel, selon les derniers résultats de l'étude PISA (novembre 2013), 20 à 25% des jeunesfrançais d'une même classe d'âge sont en situation de décrochage scolaire. Et chaque année ilssont 150.000 à sortir du système sans qualification. 

Initiation au coding

Les engagements de Microsoft France dans la convention "Entreprises et Quartiers" visent dans unpremier temps à créer de l'appétence pour les métiers du numérique. La compagnie souhaitepermettre chaque année à 500 élèves issus de zones d'éducation prioritaires (ZEP) d'avoir accès àla "classe immersive" du Campus de Microsoft France, à Issy-les-Moulineaux, pour y bénéficierd'une initiation au coding.

La charte prévoit également un soutien aux écoles d'informatiques dites de la deuxième chance, àl'instar de Simplon.co, qui offre, durant 6 mois, une formation gratuite et rémunérée audéveloppement web, à des publics issus de quartiers défavorisés.

Un troisième volet concerne enfin le soutien aux entrepreneurs. Microsoft France s'engage àdiversifier le recrutement de ses structures dédiées au soutien de startups, tels que BizSpark ouMicrosoft Ventures, en faveur des jeunes des quartiers.

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20 EconomieLA TRIBUNE 30/01/2014

FRAUDE > Plus de 600.000 euros et 15.000 dollars en espèces ont étédécouverts, lors d’une perquisition, dans la propriété d’Eure-et-Loir del’humoriste.

latribune.fr

Perquisition chez Dieudonné: plus de 600.000euros en liquide découverts

Grosse prise chez Dieudonné. La perquisition menée mardi 28 janvier dans une des propriétés del'humoriste, située en Eure-et-Loir, a permis de découvrir d'importantes sommes en liquide, selonRTL.   "Près de 600.000 euros et environ 15.000 dollars" ont été saisis par les enquêteurs de laDirection centrale de la police judiciaire, dans le cadre d'une enquête préliminaire, visantl'humoriste controversé pour "blanchiment" , "abus de biens sociaux" et "organisation frauduleused'insolvabilité" . Cette enquête a été rendue publique en pleine polémique au sujet de l'un de sesspectacles dont certaines parties ont été jugées d'incitations à la haine raciale par le conseil d'Etat. 

Des documents comptables et des disques durs ont également été saisis au domicile du polémiste,tandis que deux autres perquisitions visaient parallèlement les locaux des sociétés qui gèrent sonactivité, ainsi que le Théâtre de la Main d'or, à Paris, où il se produit.

Mouvements de fonds suspects

Dieudonné M'bala M'bala est visé par plusieurs enquêtes sur ses finances. Dans celle qui lui a valules perquisitions en question, les enquêteurs s'intéressent notamment à son patrimoine ainsi qu'à

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des mouvements de fonds suspects. Selon Tracfin, la cellule anti-blanchiment de Bercy, l'humoristeaurait envoyé plus de 400.000 euros au Cameroun depuis 2009. Début janvier, le comédien, n'avaittoujours pas acquitté ses amendes auprès du Trésor Public (plus de 65.000 euros).

Les comptes de la société de production en question

En 2012, sa société de production, Les productions de la plume, basée à Saint-Lubin-de-la-Haye(Eure-et-Loir) et gérée par sa compagne, Noémie Montagne, a généré 1.806.800 euros de chiffred'affaires, pour 230.300 euros de bénéfices. L'enquête porterait également sur les conditions danslesquelles cette maison de production a racheté pour 550.000 euros une propriété de Dieudonné,mise aux enchères publiques forcées en raison d'une dette fiscale de 900.000 euros.

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ANALYSE > Le président américain fait de la lutte contre les inégalités la priorité.Mais son arsenal paraît bien sous-dimensionné

Ivan Best

Obama veut réduire les inégalités: mais lepeut-il vraiment?

Dans son discours sur l'état de l'Union, Barack Obama a fait de la réduction des inégalités unepriorité absolue. Il met en avant, notamment, la hausse du salaire minimum de quelque 40%, qu'ilentend défendre. Le salaire minimum passerait ainsi à 10,10 dollars de l'heure, contre 7,25 dollarsactuellement (certains Etats imposent déjà un niveau supérieur, mais qui reste inférieur à 10dollars). Un bond important, à l'évidence. Mais pourra-t-il imposer cette mesure au Congrès ? Toutau plus peut-il faire en sorte que les entreprises ayant des contrats avec l'administration suiventcette règle.

 Des inégalités record

Et même, dans l'hypothèse -peu probable- où une majorité se dégagerait en ce sens, celasuffirait-il à réduire sensiblement les inégalités aux Etats-Unis ? C'est peu probable. Les inégalitésn'ont quasiment jamais été aussi fortes.

Qu'on en juge : selon les statistiques de source fiscale, compilées par le spécialiste des inégalitésaux Etats-Unis, le Français Emmanuel Saez, professeur à l'université de Berkeley, le revenumoyen de la plupart des Américains (hormis les 10% les plus aisés) a baissé, en terme réels -une

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fois l'inflation défalquée- entre 2002 et 2010. La chute a atteint 9,5%. Et il a stagné pour la moitiéinférieure des 10% de ménages les plus aisés.

En revanche, pour les 5% d'Américains les plus à l'aise, le revenu a augmenté de 9,4% sur lapériode. Mieux -ou pire ?-, s'agissant de la fraction des 1% les plus riches, la hausse a atteint15,2% au cours des années 2000. Elle a même été de 48,9% pour la petite minorité la plus aisée(0,01% de la population).

 La quasi totalité de la hausse des revenus réservée à 1% des ménages

Ce creusement des inégalités serait-il dû aux excès d'avant la crise ? Aurait-il pris fin après 2009 ?Pas du tout. Au contraire… Entre 2009 et 2012, le revenu de l'immense majorité (90% desménages) a reculé, en termes réels, de 1,8%. Mais pour les 10% les plus riches, c'est une haussede 15% qui a été enregistrée. Elle a même atteint 19,8% pour les 5% en haut de la hiérarchie desrevenus, et 31,5% pour la catégorie au sommet (1% des foyers). Quant l'élite (0,1% des ménages),elle a enregistré une progression de 44,8% sur ces trois années là!

Pour l'ensemble des Américains, la hausse des revenus a donc globalement dépassé les 4% surcette période 2009-2012. Mais elle est allée intégralement ou presque (95%) dans la poche d'uneinfime minorité (1% les plus riches). Du jamais vu, même au temps de la bulle financière ou desannées 2000 : jamais cette minorité n'avait accaparé plus de 65% de la hausse des revenus.

Un sujet macro-économique

Il s'agit d'un sujet aux retombées macro-économiques : quand 10% des ménages encaissent des50% des revenus -pour la première fois, en 2012-, c'est toute la question de l'accès à laconsommation pour les autres qui est posée.

Le rebond de la Bourse a contribué, bien sûr, à ce creusement des inégalités après 2009 puisqueces calculs intègrent les gains en capital. Mais, à exclure les plus-values sur titres du calcul, ladonne ne change pas réellement. Pour le fameux « fractile » des 1% les plus aisés, le revenu réel abondi de 19% entre 2009 et 2012. Et 29% pour la petite minorité (0,1% des ménages) la plus aisée.

 Une hausse du salaire minimum peut-elle changer la donne?

Une augmentation du salaire minimum, même élevée, pourrait-elle changer cette situation ? Toutse passe au sein des 10% de ménages les plus aisés. A l'évidence, un changement, trèshypothétique, en bas de la hiérarchie salariale, ne ferait pas bouger les lignes. Quant à l'idéeévoquée par Obama de bons du Trésor réservés aux pauvres afin de préparer leur retraite, celasuppose que les Américains les moins bien rémunérés aient les moyens d'épargner…

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 Des causes profondes

Ce creusement des inégalités tient à des causes profondes, comme l'effondrement de pans entiersde l'industrie - qui employait des salariés dits moyens. Le modèle actuel est celui de salariésemployés dans les multiples services à faible valeur ajoutée, tandis que 10% de la population, ausommet de la hiérarchie sociale, est occupé à des tâches de conception (l'exemple de la SiliconValley est évidemment éclairant).

La révolution du gaz de schiste, qui réduit drastiquement les coûts de production de l'industrieaméricaine, et va la doper à l'avenir, pourrait-elle changer la donne ? Cela reste bien incertain.

Les logiques financières prédominent

Pour un économiste tel que Michel Aglietta, c'est tout le système économique mis en place àpartir des années 1980, qui donne la prééminence aux logiques financières, qui est en cause. Lesdécideurs économiques ne sont plus dans l'optique des années antérieures, qui était ledéveloppement de l'entreprise, et l'enrichissement progressif de ses salariés (ce qu'on a appelé lemodèle fordiste), lesquels constituent un débouché pour l'industrie.

Aujourd'hui, aux États-Unis, la part des salaires dans la valeur ajoutée ne cesse de reculer (de 62%en 2007, elle est tombée à 59% en 2012).

En outre, ce gâteau qui se réduit est partagé de moins en moins équitablement. Outre le fait queles décideurs se satisfont de ce système, qui leur assure une hausse constante de leur niveau devie -ils auront donc toutes les peines à soutenir l'administration Obama dans sa lutte contre lesinégalités-, le président américain est peu armé pour mettre fin aux inégalités. Même s'il en avait lafarouche volonté.

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COMPÉTITIVITÉ > En Conseil des ministres, Pierre Moscovici, le ministre del’Economie et des Finances, a fait adopter son ordonnance allégeant lesobligations comptables des micro-entreprises et des petites entreprises.

Fabien Piliu

Choc de simplification : le gouvernementaccélère

En attendant que les Assises de la fiscalité, qui débutent ce mercredi, débouchent sur despropositions concrètes, que les contours du Pacte de responsabilité et ses contreparties soientdéfinis, le gouvernement a décidé d'agir vite et fort dans le chantier qui soulève le moins de débatset de polémiques : la simplification administrative.

Ce mercredi 29 janvier, Pierre Moscovici, le ministre de l'Economie et des Finances, a fait adopterson ordonnance allégeant les obligations comptables des micro-entreprises et des petitesentreprises. Le choix de cette méthode n'est pas anodin. Avec les ordonnances, assimilées à desrèglements, le gouvernement a l'assurance que ses décisions seront vite suivies d'effets, celles-cientrant en vigueur dès leur publication.

Trois nouvelles mesures pour les micro et les petites entreprises

Concrètement, cette ordonnance comporte trois séries de mesures : la première concerne lacatégorie des micro-entreprises, comptant en général moins de 10 salariés et qui rassemble plusd'un million de sociétés commerciales. Ces entreprises ne seront plus tenues d'établir une annexeà leurs comptes annuels, ce qui représentera pour elles un gain de temps estimé au total à 1,1million d'heures par an.

La deuxième mesure, qui intéresse l'ensemble des petites entreprises de moins de 50 salariés,entérine la création d'un modèle comptable simplifié pour établir leurs comptes (bilan, compte de

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résultat), réduisant ainsi la charge de confection et de vérification de leurs états comptables.

La troisième mesure offre aux micro-entreprises la possibilité de demander, lors du dépôt de leurscomptes au greffe du tribunal de commerce, à ce que ces comptes ne soient pas publiés. Legouvernement estime que cette confidentialité doit encourager ces entreprises à déposer leurscomptes, en leur assurant notamment qu'ils ne seront pas connus de leurs concurrents, y comprisétrangers.

Au total, 201 mesures ont déjà été retenues

L'adoption de cette ordonnance n'est qu'une petite partie du choc de simplification que l'exécutifsouhaite prolonger, dans la foulée des actions conduites lors du précédent quinquennat.

Annoncé par François Hollande en mars 2013, ce choc a débouché en juillet sur 201 mesures dontla mise en œuvre est contrôlée et pilotée par un conseil de simplification dirigé par le député PSThierry Mandon et par l'ex-patron d'Unibail Guillaume Poitrinal. Dans le cadre de ce processus desimplification, une dizaine de groupes de travail sont en cours de lancement. Ils se pencheront surtoutes les étapes de la vie d'une entreprise, de la création à la transmission en passant par toutesles phases de développement stratégiques.

S'inspirer de nos voisins

Ces initiatives font consensus. " Il faut s'inspirer de nos amis britanniques qui savent créer lesconditions propices au climat des affaires. C'est par exemple le cas pour les partenariats publicsprivés [PPP]. Grâce à la création d'un contrat-type, les PPP sont lancés en quelques mois quand ilsprennent plusieurs années à être montés en France, au prix d'innombrables pertes de temps detemps en multiples réunions ", suggère Pierre Moustial, le directeur général des laboratoires Urgo.

En simplifiant la vie des entreprises, en réduisant leur charge administrative, le gouvernement nese contentera pas de " libérer " les énergies en donnant plus de temps aux entrepreneurs pourrechercher de nouveaux clients ou pour élaborer une stratégie innovante ou d'exportation. Ilpermettra aussi aux entreprises de réduire leurs coûts de fonctionnement.

La France mal classée dans ce domaine

Dans ce domaine, outre la pleine adhésion des entreprises et des ménages, qui ne seront pasoubliés par ce choc, le gouvernement est à peu près sûr d'obtenir des résultats rapidementspectaculaires. Depuis 1998, l'OCDE publie un classement des pays en fonction de la simplicité deleur environnement règlementaire pour les entreprises (nombre, délais et coûts des procédures).

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Malgré une réduction significative des charges administratives - de l'ordre de deux tiers en dix ans-, la France figurait en 2008 seizième parmi les 31 pays de l'OCDE, notamment derrière un grandnombre de ses partenaires européens dont l'Allemagne, les Pays-Bas, le Portugal et le Danemark.Selon ses calculs, le coût de ces charges administratives représente en moyenne entre 3 et 4 % duPIB, soit entre 60 et 80 milliards en France.

Annexé à la loi de finances 2014, le Rapport économique et financier (REF) précise que cettelourdeur représente " un surcroît de charges administratives par rapport à ce qui apparaîtnécessaire aux objectifs visés tels que l'efficacité de la collecte des prélèvements, la stabilitééconomique et financière, la protection des consommateurs ", qui " pèse sur les coûts desentreprises ", parmi lesquels le coût de la mise en conformité, la paperasserie, les heures de travailconsacrées.

 

 

 

 

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OPINIONS > L’accord entre partenaires sociaux sur la formation professionnelleaura un impact rapide sur la gestion de la formation dans les entreprises. Auxresponsables d’adapter leur rôle Par Jérôme Lesage, PDG-Fondateur de Place dela Formation

Jérôme Lesage

Formation professionnelle: l'impact de laréforme pour les entreprises

Les représentations syndicales (à l'exception de la CGPME et de la CGT) sont parvenues, le 14décembre 2013, à l'Accord National Interprofessionnel (ANI) sur la formation professionnelle. Unconsensus qui vise à réformer en profondeur le système de la formation professionnelle aux traversde plusieurs mesures. Le projet de Loi a étéprésenté en Conseil des Ministres le 22 janvier 2014.

Parmi ces mesures réformatrices, l'une d'entre elles, certainement la principale, aura un impact fortet direct sur le service formation de l'entreprise : la réduction drastique du taux de l'obligation légalede financement de la formation.

 La fin du « plan de formation »

Sur le total actuel des 1,6% de la masse salariale consacrés au financement légal de la formation,le « plan de formation » (ie : le sous-ensemble consacré à  « l'adaptation et au développement descompétences des salariés ») sera très largement raboté… voire supprimé, selon l'effectif del'entreprise.

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29 EconomieLA TRIBUNE 30/01/2014

La Loi votée, le taux de financement du plan de formation serait porté, à compter du 1er janvier2015 de 0,9% actuellement, à:

● 0,4% pour les entreprises de 9 salariés et moins ;● 0,2% pour les entreprises de 10 à 49 salariés ;● 0,1% pour les entreprises de 50 à 299 salariés ;● pour les entreprises de 300 salariés et plus, la contribution serait tout bonnement supprimée ; c'est la fin du « plan de

formation » pour cette catégorie.

 La fin de la formation professionnelle dans les PME

Deux cas de figure, aux stratégies et aux impacts différents, sont à discerner : celui des petitesentreprises, d'une part et celui des PME et des grandes entreprises, d'autre part . Dans les petitesentreprises, la formation a toujours été considérée comme une contrainte, comme une dépenseobligatoire, une « taxe », et non comme un investissement. En toute logique, la conséquence seradonc une réduction immédiate des budgets sur la base du taux minimum : libérées de lacontrainte légale celles-ci verraient alors un appel d'air financier bienvenu, particulièrement en cestemps économiques perturbés. Exit donc la formation, sauf impérieuse nécessité.

De leur côté, les PME de plus de 300 salariés et les grandes entreprises ont bien compris le doubleintérêt stratégique de la formation : un investissement nécessaire pour leur compétitivité et pour lamotivation de leurs salariés. La suppression de l'obligation légale ne devrait pas impacter lesbudgets consacrés à la formation car ces entreprises dépensent déjà bien plus que l'obligationlégale actuelle (3% de leur masse salariale en moyenne, tous dispositifs confondus).

L'enjeu pour elles est ailleurs : il s'agira désormais, plus encore qu'hier, d'optimiser la formationdans sa dimension opérationnelle, budgétaire et organisationnelle.

 Un nouveau rôle pour le Responsable Formation

L'investissement formation, pour sa majeure partie, ne sera plus une imputation fiscale aux règlescomplexes mais se transformera en une charge externe, comme tout autre achat de l'entreprise.De ce fait, la lourdeur de la charge de gestion de la formation : relations avec l'Organisme ParitaireCollecteur Agréé dépositaire de fonds et autorité de régulation de l'activité, contrôle et respects descritères d'imputabilité, formalisme légal… sera allégée, en proportion, ou totalement supprimée.

Le service formation va donc changer de mission et passer d'un rôle de gestionnaire administratif(mission souvent imposée qui occupe aujourd'hui 80% de son temps) à un rôle de stratègeformation. Charge au Responsable formation d'en faire une priorité et d' anticiper les impacts de laréforme en 2014 pour être prêt dès le 1 er janvier 2015, date fatidique de basculement vers unesorte de  « new deal » de la formation.

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Industrialiser la gestion de la formation

Allégé de ses tâches administratives (concernant la gestion du plan de formation), le Responsableformation va pouvoir se consacrer à trois sujets fondamentaux et de sa pleine responsabilité :travailler sur les aspects pédagogiques de la formation ; rationaliser les achats de formation etoptimiser les processus par la mise en œuvre notamment des bons outils de traitement de l'activitéformation.

Il s'agit, pour l'échéance prévue, « d'industrialiser » la gestion de la formation, notamment dans sesdimensions administrative et logistique, de réduire les coûts d'achat (comme tous les autresdépartements de l'entreprise) ; de renforcer l'efficacité des formations par un pilotage précis del'évaluation des prestataires et par la mise en place des nouvelles modalités de formation (passagede l'Inter à l'Intra entreprise ou l'inverse, elearning, visio, micro learning, etc…), de pouvoir rendrecompte de ses actions, de développer des programmes de partenariat avec son OPCA afin degérer les co-financements par dispositifs légaux… la tâche est vaste et l'enjeu de taille.

Un risque nouveau

Une nouvelle organisation qui représente aussi un risque important pour le Responsable Formationet son  équipe s'ils n'opèrent pas la transformation attendue… et si la direction générale et celledes ressources humaines, ne constatent pas de réelle valeur ajoutée et un retour surinvestissement démontré.

Mais que le Responsable Formation se rassure : il existe aujourd'hui sur le marché des solutionsclés en mains pour répondre à cet objectif de transformation du service formation, en toute sécuritéet dans les délais impartis. Certaines entreprises, tous secteurs confondus, ont en effet déjà optépour la mise en place de cette organisation cible et en retirent de précieux bénéfices : gains detemps, gains qualitatifs, retour sur investissement, pilotage précis et transparent de l'activitéformation… les services formation sont devenus les garants de la compétitivité des collaborateurs ;ils ont pris une place stratégique dans l'organisation.

 

 

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ETUDE > Un jeune actif sur quatre a commencé à préparer sa retraite en 2013 enépargnant, contre un sur trois en 2012. La grande majorité se dit peu confiantedans l’avenir du système de retraite, selon un récent sondage TNS Sofres.

latribune.fr

Les jeunes sont moins nombreux à penser àleur retraite

Les jeunes Français seraient un peu moins "fourmis", à en croire un sondage TNS Sofres publiémardi. En effet, d'après cette enquête réalisée pour le gestionnaire de fonds Amundi auprès dejeunes actifs de 25 à 34 ans, seul un quart des sondés aurait commencé à mettre de côté pour laretraite en 2013. Une proportion qui a bien diminué par rapport à 2012, où elle était d'un tiers.

De plus, 78% des jeunes actifs ont déclaré épargner en 2013 contre 86% en 2012. Dans le mêmetemps, la tendance était inverse chez leurs aînés (35-44 ans) qui ont davantage épargné en 2013(73%) qu'en 2012 (67%).

Les jeunes actifs pensent d'abord à l'immobilier

Le taux moyen d'épargne des jeunes est toutefois resté élevé (13% du revenu mensuel), indiquel'étude. Cela dit, ils épargnent avant tout pour se prémunir face aux coups durs, pour financer leursloisirs ou un gros achat. La préparation de la retraite, elle, n'arrive qu'en troisième position.

Et pour cause: 38% des sondés estiment être trop jeune pour penser d'abord à leur vieux jours.

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32 EconomieLA TRIBUNE 30/01/2014

D'autant que les (faibles) ressources financières sont en priorité allouées à un emprunt immobilier.

Enfin, 89% des 25-34 ans interrogés se disent peu confiants dans l'avenir du système de retraite. Une part en hausse par rapport à 2009 où ils étaient 64%.

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CONSOMMATION > Une enquête de l’UFC-Que Choisir dénonce les faussesbonnes affaires des soldes sur Internet et met en garde contre les rabaisartificiellement "gonflés", qui concerneraient un produit soldé sur cinq.

latribune.fr

Soldes sur Internet : des rabais "gonflés" sur20% des produits

Fait-on vraiment de bonnes affaires pendant les soldes sur Internet ? Une enquête menée parl'association l'UFC-Que Choisir dénonce des rabais artificiellement "gonflés" , une communicationtrompeuse et réclame un renforcement de l'encadrement légal des soldes.

Les professionnels jouent un "véritable numéro d'équilibriste" avec la loi, estime l'association deconsommateurs, qui a scruté, entre septembre 2013 et janvier 2014, l'évolution d'une centaine deproduits d'équipement pour la maison (électroménager, TV, téléphonie...) proposés sur des sitesmarchands, comme CDiscount, la Fnac, Auchan, etc.

20% des rabais artificiellement "gonflés"

L'enquête établit que les rabais affichés pendant la période des soldes seraient artificiellement "gonflés" pour 20% des produits.

Alors que la loi impose aux marchands d'établir leur rabais par rapport à un prix de référence fixéau moins un mois avant le début des soldes, les professionnels auraient trouvé une façon de la

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contourner : ils gonfleraient leur prix de référence en augmentant soudainement les prixmi-décembre.

L'UFC-Que Choisir relève ainsi que, sur les sites de e-commerce étudiés, les prix moyens dedécembre sont 34% plus élevés que les prix soldés de janvier. Ceux de septembre-novembre nesont que 13% plus élevés.

"Au total un tiers des soldes analysés contreviennent à la finalité de la loi", tout en la respectant, estimel'association.

Les rabais réels seraient en réalité très modestes, si l'on compare les prix soldés aux prixantérieurs à décembre : ils s'élèveraient à seulement 15% à l'ouverture des soldes et à 19% pour ladeuxième démarque.

Une communication bien loin de la réalité...

A ces rabais en "trompe-l'oeil" , s'ajouterait une communication bien loin de la réalité. ChezCDiscount, remarque par exemple l'UFC-Que Choisir, la page d'accueil du site suggère quel'ensemble des produits font l'objet d'un rabais de 85%. En réalité, ce rabais ne concerne que lesproduits inférieurs à 20 euros, et ne s'élève plus qu'à 28% pour les produits compris entre 200 et400 euros, et sont nuls pour ceux supérieurs à 400 euros.

Pour réaliser de vraies bonnes affaires, l'association recommande aux consommateurs de "ne pastenir compte des rabais affichés" faussement impressionnants, et de "comparer les prix de venteentre les sites" . Il est de plus nécessaire, affirme l'enquête, de "renforcer de l'encadrementréglementaire des soldes".

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CONSTRUCTION > Avec 332.000 logements mis en chantier en 2013, le marchéde la construction français a fait moins bien que sa moyenne des dix dernièresannées. Mais il fallait s’y attendre au regard du contexte économique dégradé.

latribune.fr

Immobilier en 2014 : peu d'espoir de rebonddans le neuf

2013 fut une année de correction modérée sur le marché de la construction de logements enFrance. Selon les statistiques du ministère du Logement, presque 332.000 logements ont ainsi étémis en chantier dans un contexte économique morose, soit bien moins que le demi-million visé parle gouvernement. Les mises en chantier de logements neufs en France ont reculé de 4,2% en 2013comparé à l'année précédente. Au final ce chiffre de 332.000 est inférieur à la moyenne des dixdernières années, qui était de l'ordre de 347.000 logements.

Mauvaise fin d'année 2013

La tendance s'est en revanche dégradée en fin d'année, puisque les mises en chantier ont chutéde 10,4%, à 85.698 logements produits sur le seul quatrième trimestre, comparé aux trois derniersmois de 2012.

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Pour Olivier Eluère, économiste du Crédit Agricole SA, ces chiffres en baisse "ne sont pas vraiment unesurprise". "Cela tient au fait que le marché immobilier neuf se corrige depuis à peu près deux ans: onobserve une baisse des ventes de logements neufs chez les promoteurs, et une remontée des encoursde logements invendus. Il est donc assez logique que cela se répercute dans les chiffres de laconstruction", a-t-i déclaré à l'AFP.

"Il s'agit d'un marché relativement équilibré, qui s'ajuste un peu parce qu'on est dans un contexteéconomique fragile. Il faut rappeler que le marché immobilier a connu un boom très marqué de 2000 à2012, avec un creux en 2008/2009", souligne l'économiste.

Pas de facteur de rebond en 2014

La demande plus faible de logements neufs "est liée avant tout à la situation économique, au faitque la croissance reste très modérée et que le chômage demeure à des niveaux élevés. Elle estliée aussi à des niveaux de prix élevés et aux mesures de resserrement fiscal" qui ont découragéune partie des investisseurs, qui achètent pour louer, note l'économiste.

De son côté, Bruno Heitz, à la Société Générale, se dit " surpris par la résistance " du marchéimmobilier, dans un contexte très défavorable, mais ne distingue pas de véritable " facteur derebond en 2014". "J'ai du mal à voir ce moteur de l'économie redémarrer tant que l'environnementglobal ne connaîtra pas une reprise plus affermie, car les incertitudes sur l'avenir - celles desménages, quant à leurs revenus, et celles des investisseurs, quant à la capacité des locataires àpayer le loyer - demeurent un frein majeur ", avance-t-il. Selon la dernière étude trimestrielle del'Insee, les promoteurs ont été plus nombreux à indiquer une augmentation de leur stock delogements invendus au cours des dernières semaines.

Les promoteurs lancent moins de programmes

Ce recul de la demande est aussi lié au niveau élevé des prix de l'immobilier neuf: Résultat, de plusen plus prudents, les promoteurs lancent moins de programmes, redoutant d'avoir du mal à lescommercialiser, souligne le Crédit Foncier. Ainsi les prix de revient - coût du foncier, coût de laconstruction et coût des honoraires - ont-ils augmenté de plus de 28% en Ile-de-France entre 2005et 2011, et de 55% en dehors, indique cette source. Toutefois, les niveaux historiquement bas destaux d'emprunt, aux alentours de 3%, compensent en partie le haut niveau des prix. Ils redonnentdu pouvoir d'achat immobilier aux ménages, qui empruntent davantage, à moindre coût. Ces tauxdevraient cependant remonter légèrement cette année.

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INTERVIEW > Liêm Hoang Ngoc, député européen PS et co-rapporteur du rapportd’enquête du parlement européen sur la troïka, se rend à partir de mercredi enGrèce. Il nous livre les ambitions de son investigation.

Romaric Godin

"La troïka a expérimenté la stratégieéconomique que l'Allemagne veut imposer àl'Europe"

Quelle est l'objet de la commission d'enquête sur la troïka dont vous êtes co-rapporteuravec votre collègue autrichien Othmar Karas ?

Les socialistes ont toujours plaidé pour une commission d'enquête, mais le Parti populaireeuropéen (PPE, conservateurs, ndlr) s'est toujours montré réticent afin d'éviter le procès de latroïka et des politiques de « réformes structurelles » qu'elle a mis en place partout. Nous sommesfinalement convenus d'une formule « bâtarde. » Nous n'avons pas obtenu la mise en place d'unecommission d'enquête à proprement parler mais celle d'un « rapport d'enquête ». La différence estplus que sémantique : un rapport dispose de moins de temps et de moyens qu'une Commission.Avec ces contraintes, nous tacherons d'aller aussi loin que possible dans l'analyse dufonctionnement et du bilan de la troïka. Notre rapport est par ailleurs également un rapport« d'initiative », ce qui veut dire que  nous avons la possibilité, au delà de tirer le bilan de la troïka,d'être prospectifs et de faire des propositions précises pour réformer les mécanismes d'assistancede l'Union, à la lumière des enseignements de notre enquête.

Quels sont vos premières conclusions ?

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Mon collègue PPE Othmar Karas et moi ne serons sans doute pas d'accord sur l'appréciation desdécisions prises par la troïka, mais j'espère que nous pourrons nous entendre sur un point : latroïka n'a pas de base légale pour agir. De ce fait, la Commission et la BCE ont largementoutrepassé leurs prérogatives. Nous voulons par ailleurs demander que le Mécanisme européen deStabilité (MES),  soit communautarisé c'est à dire que le Parlement soit désormais consulté dans ledéploiement de l'assistance, notamment en ce qui concerne la conditionnalité des aides quidétermine la nature des mémorandums signée par les Etats.

Vous mettez donc en cause la légitimité de certaines décisions de la troïka ?

Dans le cas du « sauvetage » de Chypre, le manque de contrôle parlementaire a conduit la troïka àproposer une première taxe sur les dépôts qui était illégale, puisqu'elle ne prenait pas en compte lagarantie des dépôts à hauteur de 100.000 euros adoptée au niveau européen. Mais surtout, on saitque la troïka a été divisée à plusieurs reprises entre une Commission qui voulait réduire rapidementles déficits et un FMI plus modéré. Mais alors, qui a tranché ? Qui a décidé ? Nul ne le sait. Or,c'est le parlement qui, en démocratie, doit trancher.

En quoi cette question du contrôle démocratique des assistances aux pays en difficulté dela zone euro est-elle importante ?

Angela Merkel tente de compenser la nécessaire mise en place d'une union budgétaire par unemacro-conditionnalité basée sur ces fameuses « réformes structurelles. » C'est la carotte contre lebâton : financements contre réformes. La troïka a servi de laboratoire  pour expérimenter cettemacro-conditionnalité que l'Allemagne veut désormais imposer à l'Europe entière. De mon point devue, il est normal que l'on puisse débattre au parlement de ce choix de stratégie économique. Or,pour le moment, ce n'est pas le cas. Le Parlement est d'ores et déjà largement absent despremiers éléments de l'union budgétaire, mis en place ces deux dernières années. C'estnotamment le cas dans le cadre du « semestre européen », qui vise à coordonner les budgetsnationaux à l'échelle de l'UE. Le texte clés qui définit l'orientation des budgets nationaux,« l'examen annuel de croissance » de la Commission, n'est pas un acte législatif. Nous endébattons au Parlement, mais nous ne pouvons pas l'amender.

La troïka n'est-elle pas l'expression d'une idéologie visant à exclure le politique des choixéconomiques ?

Si une idéologie s'est imposée, c'est celle du fameux «  There is no alternative  » (il n'y a pasd'alternative), le Tina. Les technocrates sont amoureux de « Tina », mais, dans une démocratie,seul le peuple représenté par ses élus parlementaires, peut décider si une politique économiqueest bonne ou mauvaise. C'est en replaçant le Parlement au centre du processus de décisionséconomique que l'on restaurera la démocratie en Europe. Certain élus s'accommodentmalheureusement de la situation actuelle, car ils sont au fond convaincus par Tina. Et ils sont

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aujourd'hui majoritaires, au Conseil, à la Commission et au Parlement européen. C'est là levéritable enjeu des élections européennes en mai. Plutôt que « pour » ou « contre » l'Europe, lepeuple doit choisir s'il veut continuer sur la même voie d'une Europe étriquée, opaque ettechnocratique, ou aller vers une Europe efficace, transparente et démocratique.

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POLITIQUE INTERNATIONALE > Si vous êtes perdu par la situation en Ukraine, laTribune en résume les derniers événements (et ceux qui sont attendus) de ladémission du gouvernement à l’abrogation des lois répressives en passant par ladégradation de la note du pays par S&P.

latribune.fr

Ukraine: démission du gouvernement,négociations... le point sur le fil desévénements

Les événements se précipitent en Ukraine. Après des mois de manifestations parfois sanglantes, lamise en place de lois répressives, et d'intenses tractations diplomatiques, le gouvernement adonné sa démission mardi. Le même jour, le Parlement se réunissait en session extraordinairepour une décision cruciale. Et peu après, l'agence Standard & Poor's dégradait la note du pays (deB- à CCC+, ce qui signifie qu'elle prévoit un "risque élevé" de défaut de paiement) du fait de soninstabilité politique. Ce mercredi, les négociations se poursuivent, notamment avec lesreprésentants de l'UE. Voici ce que l'on peut en retenir. 

Catherine Ashton à Kiev

 Ce mercredi, Catherine Ashton, la chef de la diplomatie européenne doit rencontrer le présidentViktor Ianoukovitch et les dirigeants de l'opposition. Et ce, malgré les injonctions de VladimirPoutine de ne pas interférer dans la vie politique ukrainienne. 

Vladimir Poutine a cependant assuré que la Russie maintiendrait ses relations avec l'Ukraine,

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matérialisées notamment par un prêt de 15 milliards de dollars sur l'énergie, même si l'oppositionarrivait au pouvoir. 

"Je pense que le peuple ukrainien est capable de régler" ses problèmes "par ses propres moyens (...) laRussie n'interfèrera jamais" dans cette crise, a-t-il affirmé.

 Washington salue des "progrès"

"Nous défendons pour principe que le peuple a le droit de s'exprimer librement et pacifiquement etdoit avoir son mot à dire pour l'avenir du pays", a déclaré le président Obama lors de son discourssur l'état de l'Union. 

Après la démission du Premier ministre  Mykola Azarov, et par conséquent de l'ensemble dugouvernement, remise mardi au président ukrainien, le vice-président des Etats-Unis Joe Biden, asalué des "progrès" lors d'un entretien téléphonique avec Viktor Ianoukovitch. 

La veille, le Parlement a abrogé une série de lois répressives qui avaient été dénoncées par lesOccidentaux et contribué à radicaliser le mouvement. Une nouvelle session du Parlement doit avoirlieu ce mercredi pour évoquer notamment l'amnistie des personnes arrêtées ces derniers mois, quirisquent des peines d'emprisonnement ou des amendes.

 La démission du président encore exigée

Pendant ce temps, en Ukraine,  l'ex vice-Premier ministre Serguiï Arbouzov, continue de régler lesaffaires courante pendant que le pouvoir cherche un successeur à Mykola Azarov.

Arseni Iatséniouk, l'un des chefs de file de la contestation, a refusé la proposition du président desuccéder en tant que Premier ministre. De sa prison, l'ancienne Première ministre IouliaTimochenko a, de son coté, salué la démission du gouvernement comme "une étape"insuffisante. Une autre figure de la contestation,  Vitali Klitschko a quant à lui estimé qu'une"démission de Ianoukovitch serait une mesure logique", même s'il fallait prendre les problèmes "unà un". 

Pour mémoire, la contestation en Ukraine est née, notamment du refus du président, fin novembre,de signer un accord de libre-échange avec l'UE au profit d'un rapprochement avec Moscou - ce quia été vécu comme une trahison par une partie de la population. 

A Kiev, des manifestants étaient toujours mobilisés au centre de la ville mardi soir. 

Les autorités locales contestées

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Plus largement, ailleurs dans le pays, les contestataires - dont certains occupent desadministrations  - réclament le départ des gouverneurs nommés par le chef de l'Etat.

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POUR ALLER PLUS LOIN:

>>  Ukraine: la cohésion du pays menacée

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LA PHRASE DU JOUR > L’ex-président ukrainien Léonid Kravtchouk a soulignédevant le Parlement mercredi que le pays se retrouvait dans une situation plusque critique, invitant les députés à tout faire pour une sortie de crise.

latribune.fr

"L'Ukraine se trouve au bord de la guerrecivile", selon l'ex-président Kravtchouk

"Le monde entier se rend compte, et l'Ukraine se rend compte, que le pays se trouve au bord de laguerre civile"

Voici ce qu'a déclaré mercredi Leonid Kravtchouk, président du pays entre 1991 et 1994, quis'exprimait à l'ouverture d'une nouvelle séance parlementaire consacrée à la sortie du mouvementde contestation qui secoue l'Ukraine depuis plus de deux mois et qui a pris une tournure violentedepuis la mi-janvier avec des affrontements qui ont fait au moins trois morts à Kiev. Et depoursuivre:

"C'est une révolution"

"C'est une révolution. C'est une situation dramatique et nous devons agir avec la plus granderesponsabilité"

Son intervention, à laquelle assistaient également les deux autres anciens présidents, Leonid

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Koutchma et Viktor Iouchtchenko, a été suivie d'une ovation. Pour l'heure, la séance, interrompue,devait reprendre aux alentours de 13h, heure française.

Pour aller plus loin: Ukraine: le point sur le fil des évènements

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ETATS-UNIS > Lors de son traditionnel discours sur l’état de l’Union prononcédevant le Congrès, le président américain a assuré vouloir renforcer la luttecontre les inégalités, quitte à se passer de l’aval des parlementaires. Résumé en6 points.

latribune.fr

Devant le Congrès, Barack Obama annonce"une année d'action" contre les inégalités

"Les Etats-Unis ne restent pas immobiles, et moi non plus."  Barack Obama a prévenu lesCongressmen américains lors de son discours sur l'état de l'Union, censé présenter le cadregénéral de la politique du président. En cas de besoin en cette année 2014 qui pourrait selon luiêtre "celle de la percée" pour le pays, il se passera de leur avis.

" Alors quand je pourrai prendre des mesures pour améliorer les chances pour davantage defamilles américaines sans passer par la voie législative, c'est ce que je ferai", a-t-il affirmé, même sisa marge de manœuvre est limitée.

Bras de fer au Congrès

L'administration démocrate et les républicains du Congrès sont engagés depuis 2011 dans un brasde fer qui a atteint son paroxysme en octobre, avec plus de deux semaines de blocage dugouvernement fédéral, le "shutdown" . Depuis, les élus sont parvenus à un compromis sur desorientations budgétaires à moyen terme, mais d'autres crises menacent, comme un énièmerelèvement du plafond de la dette.

De nombreux élus ont surtout leur avenir personnel à l'esprit: toute la Chambre et le tiers du Sénatseront renouvelés en novembre prochain. Les alliés démocrates de Barack Obama semblent malpartis pour reconquérir une majorité.

Augmenter le salaire minimum

Parmi les mesures unilatérales que le dirigeant a annoncé figurent une augmentation du salairehoraire minimum pour les nouveaux contractuels de l'Etat fédéral, à 10,10 dollars contre 7,25dollars actuellement. Il a aussi exhorté le Congrès à étendre cette mesure à tous les employés. "Donnez une augmentation à l'Amérique!", s'est-il écrié.

>> Lire : Barack Obama veut augmenter le salaire minimum de près de 40%

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Son objectif, a-t-il martelé, est d'agir pour réduire le fossé entre riches et pauvres, constatant que siles Bourses sont actuellement à des niveaux historiques, le salaire moyen a à peine augmenté.

Réforme de l'immigration

Malgré sa volonté de passer outre le Congrès, le président américain a aussi renouvelé son appelen faveur de mesures qui réclameront, elles, l'assentiment des législateurs. Il a notammentdemandé aux parlementaires de lui donner mandat pour qu'il puisse accélérer la négociationd'accords de libre-échange internationaux ou de créer de nouveaux dispositifs de soutien auxclasses moyennes.

Évoquant l'une de ses priorités, la réforme de l'immigration, le président a exhorté le Congrès àtravailler de concert à une refonte de la législation, tout en se gardant de se montrer trop combatifpour éviter de contrarier certains élus républicains qui ont fait part ces derniers jours d'une certaineouverture sur cette question.

Veto sur des sanctions contre l'Iran

Barack Obama a prévenu qu'il opposerait son veto à toutes sanctions contre l'Iran qui seraientvotées par le Congrès pendant les négociations sur le programme nucléaire de Téhéran :

Que ce soit clair: si le Congrès m'envoie maintenant une nouvelle loi de sanctions qui menace de fairedérailler ces pourparlers, j'y mettrai mon veto.

"Ces négociations seront difficiles, elles peuvent ne pas réussir" , a encore prévenu le présidentaméricain.

Obamacare

Sur la question de l'assurance santé, une réforme phare de sa présidence qui lui a valu une fortebaisse de sa popularité, Obama a défendu son bilan sans pour autant s'y attarder, tout endemandant à ses compatriotes d'y adhérer ce programme au plus vite.

"Je n'entends pas convaincre mes amis républicains des mérites de cette loi", a-t-il déclaré. "Mais je sais que les Américains n'ont pas envie de raviver de vieilles querelles."

Fermeture de Guantanamo

Alors qu'il ne lui reste plus que trois ans à la Maison blanche, Barack Obama cherche à solder les

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nombreuses promesses qui n'ont toujours pas été tenues.

Il a ainsi réitéré son appel en faveur d'une fermeture de la prison de Guantanamo Bay, ce qu'ils'était engagé à faire en l'espace d'un an en 2009. "Il faut que cette année soit celle lors de laquellele Congrès lèvera les restrictions qui pèsent encore sur le transfert des détenus et que nousfermions la prison de Guantanamo Bay", a-t-il dit :

Nous combattons le terrorisme non seulement par le renseignement ou par l'action militaire, maiségalement en restant fidèles à nos aspirations constitutionnelles et en donnant l'exemple au reste dumonde.

Lutte contre le terrorisme

Concernant Al-Qaida, Barack Obama a estimé que si les Etats-Unis ont mis l'organisation "sur lechemin de la défaite", "la menace a évolué" et des groupes affiliés s'enracinent ailleurs, comme auYémen, en Somalie, en Irak et au Mali :

D'autres extrémistes s'enracinent dans différentes parties du monde. Au Yémen, en Somalie, en Irak etau Mali, nous devons continuer à travailler avec nos partenaires pour affaiblir ces réseaux et les rendreinopérants. En Syrie, nous soutiendrons l'opposition qui rejette le programme des réseaux terroristes.

Tournée aux Etats-Unis

Les thèmes économiques abordés devant le Congrès devraient servir de trame à une série dediscours qu'il s'apprête à prononcer lors d'une tournée qui lui fera traverser le Maryland, laPennsylvanie, le Wisconsin et le Tennessee. 

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INDICATEUR CONJIONCTUREL > Le ministre du Développement économiquerusse Alexeï Oulioukaïev s’est montré très déçu par les médiocres résultats del’économie du pays, au plus bas depuis la crise de 2008.

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A 1,4%, la croissance russe est au plus basdepuis 2009

La croissance de l'économie russe a nettement ralenti en 2013. Elle a atteint 1,4%, son plus faibleniveau depuis la récession de 2008-2009. L'an dernier, la Russie avait enregistré une hausse de3,4% de son produit intérieur brut, après 4,3% en 2011.

"Le rythme de croissance économique l'an dernier n'est en aucun cas satisfaisant, à 1,4%" , adéclaré devant les sénateurs Alexeï Oulioukaïev, ministre du Développement économique, cité parl'agence Interfax.

>> Lire : Pourquoi la croissance des émergents déçoit

Faible niveau d'investissements

Selon le ministre, la croissance a été freinée aussi bien par des facteurs externes, tels que larécession chez certains partenaires commerciaux de la Russie, qu'internes, comme le faible niveaudes investissements dans le pays. Le gouvernement, qui tablait début 2013 sur une croissance duPIB de 3,6%, a été contraint à plusieurs reprises en cours d'année de réviser ses pronostics.

En décembre, Alexeï Oulioukaïev avait reconnu que la "stagnation" traversée par la Russie,considérée longtemps comme l'un des pays émergents les plus dynamiques, durait et risquait dese poursuivre dans les années à venir.

Le rouble en difficulté

La monnaie russe, le rouble, est en difficulté. Il y a une semaine, l'euro s'échangeait contre 45,79roubles, pus haut niveau depuis février 2005. De son côté, le dollar a atteint 33,80 roubles, unepremière depuis avril 2009. La monnaie russe a perdu près de 10% de sa valeur en 2013, perteprincipalement causée par la fuite de capitaux qui a touché l'ensemble des pays émergents.

Le gouvernement souhaite parvenir à un flottement libre de la monnaie en 2015. Pour ce faire, la

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50 EconomieLA TRIBUNE 30/01/2014

fin des interventions de la banque centrale dans les changes a été actée, elles sont désormaislimitées à l'achat de devises au moment où le rouble sort d'une certaine fourchette.

>> Lire : Russie : le rouble à son plus bas niveau depuis 4 ans

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51 EconomieLA TRIBUNE 30/01/2014

CONSO > Les Chinois ont détrôné les Français, selon l’étude de conjonctureVinexpo révélée mardi sur le marché des vins et spiritueux en Asie-pacifique etdans le monde.

latribune.fr

La Chine devient premier consommateurmondial de vin rouge, devant la France

La Chine, championne du lever de coude? En tout cas, avec plus de 155 millions de caisses deneuf litres de vin rouge (soit 1,865 milliard de bouteilles) consommées en 2013, une croissance de136% par rapport à 2008, le pays (en incluant Hong Kong), se situe désormais devant la France(150 millions de caisses), l'Italie (141), les États-Unis (134) et l'Allemagne (112).

Depuis 5 ans, la consommation baisse en France mais augmente en Chine

Cela dit, cela ne vaut que pour le vin rouge. La Chine est en effet le cinquième pays consommateurde vin en général, comprenant les vins dits tranquilles et les vins effervescents, loin derrière lesÉtats-Unis, la France et l'Italie.

Pour expliquer ce classement, l'étude produite avec le cabinet britannique IWSR (International wineand spirits research) note que l'engouement des Chinois pour le vin rouge s'est accéléré depuis2005. Ainsi, entre 2007 et 2013, sa consommation a été multipliée par 2,75 (+175,4%) alors qu'aucours de la même période elle diminuait de 5,8% en Italie et de 18% en France.

En France, la consommation de vin rouge doit diminuer de 7% à l'horizon 2017

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52 EconomieLA TRIBUNE 30/01/2014

" Il y a eu un réel changement dans les mentalités chinoises. De la vigne a été plantée de façonmassive et le réseau de distribution s'est démultiplié ", a expliqué à l'AFP Guillaume Deglise, ledirecteur général de Vinexpo.

Selon lui, ces chiffres de consommation de vin rouge en Chine sont encourageants pour lesproducteurs français, alors qu'en France elle est appelée à diminuer de plus de 7% à l'horizon2017. " L'exportation devient encore plus décisive puisque le marché domestique ne pourra plusabsorber la totalité de la production", a-t-il prévenu.

Une consommation mondiale en hausse

L'étude souligne enfin que la consommation mondiale de vin poursuit sa croissance. Si elle aaugmenté de 3,23% entre 2008 et 2012 et atteint quelque 2,663 milliards de caisses de 12bouteilles, l'étude prévoit qu'entre 2013 et 2017 elle devrait encore augmenter de près de 5%.

Quant à la Chine, si la consommation de vin y a diminué de 2,2% en 2013 après une croissanceininterrompue à un rythme de 20 à 25% par an, la consommation devrait tout de même augmenterde 33,8% entre 2013 et 2017 (230 millions de caisses en 2017).

Sur le continent asiatique, cette consommation devrait s'accroître de près de 23%, contre +9% auxÉtats-Unis, tandis qu'elle devrait chuter de 0,14% en Europe.

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AUTOMOBILE > Renault et PSA n’ont assemblé que 1,45 million d’unités l’andernier en France, en chute de 12,2%. En 2005, ils en fabriquaient 3,2 millions.Une vraie désindustrialisation.

Alain-Gabriel Verdevoye

Renault et PSA désindustrialisent la France

La production automobile en France s'effondre. P SA Peugeot Citroën et Renault ont assemblé 12,2% de véhicules en moins en France en 2013, à 1,45 million d'unités, a annoncé ce mercredi leCCFA (Comité des constructeurs français d'automobiles). PSA , qui a cessé l'assemblage de laCitroën C3 l'an dernier dans son usine d'Aulnay-sous-Bois, a vu sa production chuter de 15,7% surl'année, tandis que celle de Renault a reculé de 5%.

Chute de production de 55%

Sur l'ensemble de l'année 2012, les usines d'assemblage tricolores des deux constructeurs avaientdéjà réduit de 16,4% leurs volumes. Leur production dans l'Hexagone a été divisée par plus dedeux (-55%) par rapport au milieu des années 2000. Celle-ci atteignait 3,2 millions d'unités en2005!

En ajoutant à Renault et PSA la production de l'usine lorraine de Hambach du groupe Daimler (Smart) et celle du japonais Toyota à Valenciennes (Nord), la production totale de véhicules enFrance atteint 1,74 million d'unités, précise le CCFA. Mais, même ainsi, les usines d'assemblageen France ont fabriqué moitié moins de véhicules qu'en 2005.

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La politique des pouvoirs publics a joué un rôle

La chute du marché français et européen dans son ensemble explique cette dégringolade. Maispas seulement. Aiguillonnés par la politique des pouvoirs publics français, Renault et PSA se sontorientés progressivement vers des mini-véhicules avec des petits moteurs... produits à meilleurscoûts hors de l'Hexagone.

Les voitures de gamme moyenne supérieure fabriquées traditionnellement à Sandouville (Seinemaritime) ou à Rennes (Ille-et-Villaine) ont subi de plein fouet l'appauvrissement du marché autofrançais et la politique prétendument écologique du bonus-malus privilégiant les citadines, plussensibles au coût de revient..

Petite reprise au quatrième trimestre

Après avoir chuté sur les trois premiers trimestres de l'année, le nombre de voitures particulières etde véhicules utilitaires légers sortis des usines françaises de PSA et de Renault s'est toutefois unpeu redressé de 8,6% au quatrième trimestre, à 385.710 véhicules.

La production mondiale des deux groupes automobiles français a en revanche progressé l'andernier de 1,1% à 5,6 millions, tirée par Renault.

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AUTOMOBILE > Le constructeur d’automobiles japonais Nissan a écoulé 5,1millions de véhicules en 2013, permettant à son alliance avec Renault, selon uncalcul non officiel, d’établir un nouveau record de vente et de se maintenir à laquatrième place mondiale.

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8,3 millions: une estimation du nombre(record) de véhicules vendus parRenault-Nissan en 2013

En hausse de 3,3% sur un an, les ventes à l'unité du japonais Nissan compensent le recul de cellesdu groupe français et permettraient à leur alliance d'établir un nouveau record autour de 8,3millions d'unités vendues, résultat en hausse de 2% par rapport à l'année précédente, a calculél'AFP.

Renault avait en effet précédemment fait état de ventes de 2,63 millions de véhicules (marquesRenault, Dacia et Renault Samsung Motors confondues) et le russe Avtovaz, constructeur desLada en cours d'absorption par Renault-Nissan, a dit en avoir écoulé quelque 535.000 l'annéedernière.

>> Lire : Les Logan, Sandero, Duster à bas coûts sauvent les ventes mondiales de Renault

Annonce spécifique en février

L'alliance franco-japonaise a vendu au total environ 8,27 millions d'unités, en additionnant lesventes de ses trois composantes. L'alliance doit faire une annonce spécifique à ce sujet débutfévrier, a expliqué un porte-parole de Nissan, ajoutant que le résultat pourrait être légèrementdifférent du total compilé par l'AFP en raison de révisions de dernière minute.

Le groupe nippon a été le dernier des principaux constructeurs mondiaux à annoncer son résultatde ventes, en volume, ses grands concurrents l'ayant fait depuis début janvier. Le japonais Toyotaest resté numéro un mondial l'an passé, avec 9,98 millions de véhicules vendus, l'américainGeneral Motors est deuxième (9,7 millions), l'allemand Volkswagen troisième (9,5 millions) et lesud-coréen Hyundai Motor-Kia cinquième (7,56 millions).

Résultats en baisse en Europe

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Bien qu'elles constituent un nouveau record pour le constructeur japonais, les ventes de Nissan ontbaissé dans plusieurs régions importantes. "Nissan est l'un des rares constructeurs japonais à lapeine. Il a du mal à mettre de l'ordre dans la variété de son offre de modèles", a expliqué l'expert dusecteur Takaki Nakanishi.

Ses ventes ont notamment reculé de 4% en Europe, où le marché de l'automobile est resté malportant, et ont aussi reflué dans les prometteurs marchés asiatiques émergents (hors Chine etJapon) et latino-américains.

+17% en Chine

Nissan a connu en revanche une meilleure fortune en Chine (+17%), où ses affaires se sontnettement reprises au second semestre. En début d'année son image, comme celle de sescompatriotes nippons, a souffert des conséquences de la querelle territoriale sino-nippone.  

Le groupe peine désormais à suivre l'expansion effrénée du premier marché mondial del'automobile, qui constitue son premier débouché.

Aux Etats-Unis (+9%), son deuxième marché, Nissan a bénéficié comme ses concurrents d'unassez net rebond de la demande locale. Il y a particulièrement bien écoulé sa berline Altima et sontout-terrain Pathfinder. Le groupe a également amélioré ses performances à domicile grâce auxbonnes ventes de ses mini-véhicules auprès des consommateurs japonais.

Renault, qui possède 43,4% du capital de Nissan, avait annoncé la semaine dernière un rebond de3,1% de ses ventes de voitures et véhicules utilitaires légers en 2013, à 2,63 millions, après undécrochage de 6,3% en 2012. Le groupe français continue de viser à terme la barre des 3 millions.

>> Lire : Comment Dacia, filiale à bas prix de Renault, triomphe en Europe

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DÉFENSE > La Tribune vous propose une série sur les défis de la défense en2014 en cinq volets. Troisième volet, la consolidation de l’industrie de défense enFrance et en Europe toujours en attente d’une stratégie du ministère de laDéfense.

Michel Cabirol

Les défis de la défense en 2014 (3/5) : lesdossiers industriels vont-ils rester au frigo?

Depuis son arrivée à l'Hôtel de Brienne, Jean-Yves Le Drian, n'a pas vraiment chômé. En deux ansou presque, le ministre de la Défense a dû gérer deux opérations extérieures (Mali puisCentrafrique) ainsi que le retrait des troupes combattantes en Afghanistan. Il a également été à lamanœuvre sur le Livre blanc consacré à la défense et à la sécurité nationale, puis sur sadéclinaison dans la loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019, dont la préparation n'a pas étéune sinécure face aux coupes financières extrêmes voulues par Bercy et Matignon mais finalementarbitrées de façon raisonnable par François Hollande.

Enfin, Jean-Yves Le Drian a été omniprésent sur certaines campagnes export où il s'est beaucoupdémené avec à la clé de jolis succès, notamment aux Emirats Arabes Unis où il a été à l'origine dedeux contrats : Falcon Eye portant sur la vente de deux satellites espions (Thales Alenia Space etAirbus Space Systems) et 17 radars (Thales). Pour un total approchant le milliard d'euros.

Le candidat Hollande a créé une attente sur les dossiers industriels

En revanche, il était attendu avec curiosité, voire impatience par certains, sur les dossiers

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industriels. Car lors de la campagne présidentielle, le discours était "vous allez voir ce que vousallez voir". Comme en témoigne l'ambition du candidat François Hollande en mars 2012 lors de sonunique discours sur la défense : "je veux une industrie de défense forte, cohérente, contrôlée", avait alors martelé le futur président, qui souhaitait alors "construire une politique industrielle dedéfense" dans un cadre européen. Très clairement, une référence aux réalisations dugouvernement Jospin avec la création d'EADS (qui n'avait pourtant pas un modèle de réussite dansla gouvernance), la transformation de DCN - devenu DCNS - et les apports en capital à Giat -devenu Nexter.

Le candidat Hollande n'entendait pas non plus "déléguer à quiconque cette responsabilité de tracerl'avenir des grands groupes industriels de défense, et certainement pas à des intérêts privés oufinanciers à qui le gouvernement s'est trop souvent plié". Un discours qui visait la maison Dassault.

Une consolidation européenne gelée ?

Et sur les dossiers industriels, Jean-Yves Le Drian a fait pschitt. Rien ou presque : la filiale deSNPE, Eurenco, a bien rejoint le groupe public Nexter. Mais le bilan reste maigrelet. Jean-Yves leDrian n'a pas non plus réussi pour le moment à convaincre ses homologues de créer un Airbus del'armement terrestre, un Airbus du naval… A sa décharge, l'Europe de la défense est une chimèrepour tous les pays européens, à l'exception de la France. Et tous les ministres français de laDéfense de droite comme de gauche - à l'exception de la création d'EADS qui a été un bradagedes intérêts français au profit de la partie allemande -, s'y sont régulièrement cassés les dents.

Un espoir encore… Les discussions entre Nexter et le groupe privé allemand Krauss MaffeiWegmann (KMW) se poursuivent même si les élections allemandes les ont ralenties. Les deuxgroupes travailleraient à la création d'une société commune. "Nous sommes toujours fanas de cetteopération" , explique-t-on à Paris à La Tribune. D'autant que le succès à l'export de KMW,notamment des chars Leopard, incite le plus grand respect à la plupart des responsables français.

Des dossiers industriels nationaux toujours en attente

Sur la plan national, l'opération entre Thales et DCNS est suspendue… jusqu'aux élections maislesquelles ? Les Européennes en mai 2014 ou les régionales en 2015 ? En tout cas, le PDG deThales, qui détient déjà 35 % de DCNS, devra encore patienter avant de mettre la main sur legroupe naval (2,9 milliards d'euros de chiffre d'affaires). Le groupe électronique achètera-t-il 100 %du groupe comme on le souhaite fortement au sein du ministère ? Le dossier n'est pas encoreouvert.

Enfin, le ministre n'a rien tenté contre la maison Dassault pour réduire son influence dans lesmilieux de la défense, comme le souhaitait le candidat Hollande. Aujourd'hui, Jean-Yves Le Drianentretient de bonnes relations et travaille en confiance avec son PDG, Eric Trappier, et le groupeDassault Aviation.

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59 EntreprisesLA TRIBUNE 30/01/2014

Vers une évolution de l'actionnariat ?

Reste la question de l'actionnariat. A l'heure où EADS a su trouver l'année dernière unegouvernance quasi-normale d'un groupe côté en Bourse et où Safran voit s'alléger jour après jourle poids de l'Etat à son capital, Thales peut-il continuer encore longtemps à rester une exceptiondans cette industrie avec Dassault et l'Etat, liés par un pacte d'actionnaires… C'est à l'Elysée d'endécider.

Lire ou relire les deux premiers volets :

Les défis de la défense en 2014 (1/5) : une loi de programmation militaire déjà sous pression

Les défis de la défense en 2014 (2/5) : l'export de plus en plus crucial pour l'industrie d'armement

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RÉSULTATS ANNUELS > L’avionneur américain a engrangé 4,6 milliards dedollars de bénéfice net en 2013 et vu ses recettes grimper de 6%. Mais lesprévisions pour 2014 se révèlent décevantes.

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Boeing : des bénéfices en hausse en 2013,une année 2014 moins prometteusequ'attendu

Une année au-delà des espérances pour Boeing. L'avionneur américain a clôturé son exercice2013 avec un bénéfice net en hausse de 18% à 4,6 milliards de dollars. Malgré les déboiresrencontrés par son B787 au premier semestre, le groupe a réalisé la deuxième performance de sonhistoire en matière de commandes (1.355 exemplaires). 

Le chiffre d'affaires de Boeing a progressé plus que prévu, atteignant 86,6 milliards de dollars(+6%) sur l'ensemble de l'année, avec une pointe à +7% (23,8 milliards de dollars) au cours duquatrième trimestre. Sur ces trois derniers mois, le bénéfice net a suivi, augmentant de 26%, à 1,23milliards de dollars (902 millions d'euros), contre 978 millions de dollars l'an passé. 

Prévisions décevantes

L'avionneur américain prévoit en 2014 un bénéfice par action entre 7 et 7,20 dollars avec un chiffred'affaires en hausse, entre 87,5 et 90,5 milliards de dollars.

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61 EntreprisesLA TRIBUNE 30/01/2014

Ces attentes sont toutefois en-deçà des prévisions des analystes interrogés par l'AFP quiattendaient en moyenne 7,57 dollars par action et 92,72 milliards de dollars de chiffres d'affaires. 

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TRANSPORT > La plupart des lignes ferroviaires identifiées comme "sensibles"par la SNCF en raison des retards accumulés ont nettement amélioré leurrégularité en trois ans, d’après Les Echos.

latribune.fr

SNCF: régularité en progrès sur 10 des 12lignes "sensibles"

C'est en bonne voie. Trois ans après le lancement d'un " plan de renforcement de la qualité duservice" sur 12 lignes qualifiées à l'époque de "malades" par le PDG, Guillaume Pépy, "dix affichenten 2013 une baisse des retards par rapport à 2010", indique ce mardi le quotidien Les Echos citantla SNCF.

Le Paris-Clermont en tête

Dans le détail, concernant les liaisons nationales hors TGV concernées par le plan, "la régularité aprogressé en moyenne de 1,4 point", précise le journal. Ainsi, le Paris-Clermont arrive en tête desprogrès (+5,7 points de régularité en trois ans), suivi des Paris-Caen-Cherbourg (+4,5 points),Paris-Orléans-Tours (+3,4 points) et Paris-Amiens-Boulogne (+1,6 point).

Quant aux trains régionaux (TER), 93,6% des trains arrivent avec moins de 5 minutes de retard.

A Paris, "les points noirs demeurent"

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63 EntreprisesLA TRIBUNE 30/01/2014

En revanche, en région parisienne "les points noirs demeurent" notamment sur les lignes A et D duRER, " les deux seules lignes étiquetées comme sensibles en 2010 à n'avoir pas vu leur situations'améliorer".

Reste que "la régularité s'est même dégradée sur la période, de 0,5 point sur la ligne A (à 82,5%en 2013) et de 3,3 points sur la ligne D (à 83,1%) ", écrit le quotidien économique qui rappellepourtant que depuis son déménagement l'été dernier près du Stade de France, " le siège de laSNCF est désormais desservi par cette ligne" D.

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64 EntreprisesLA TRIBUNE 30/01/2014

AUTOMOBILE > Fiat Chrysler Automobiles aura son siège fiscal enGrande-Bretagne et sera domicilié aux Pays-Bas. Pas de sentiment pour la vieillefirme turinoise, qui a absorbé l’américain Chrysler.

Alain-Gabriel Verdevoye

Fiat Chrysler Automobiles: adieu l'Italie etvive la mondialisation fiscale!

Un nouveau constructeur est né. Fiat Chrysler Automobiles aura son siège fiscal enGrande-Bretagne et son siège légal aux Pays-Bas. "E viva l'Italia"! Les actions de FCA seront cotésprincipalement à New York et secondairement à Milan   L'ex-groupe transalpin fait dansl'acculturation mondialiste, c'est-à-dire américanisée. Visiblement, chez Fiat, on fait peu desentiment et on aurait même tendance à oublier ses racines... Malgré les marques célèbres dansson portefeuille (Alfa Romeo, Maserati, Ferrari...)

Le nouveau consortium est issu de Fiat et de Chrysler, dont le piémontais détient officiellement100% depuis le 21 janvier 2014, suite à la transaction de 4,35 milliards de dollars (3,35 milliardsd'euros) pour le rachat des 41,46% du capital qui manquaient au turinois.

Même chose pour les activités industrielles

FCA n'est pas une première. Fiat avait déjà fait la même chose à l'automne dernier avec sesactivités hors automobile (poids-lourds, cars et bus, matériel agricole, de construction et de travauxpublics) également transformées en société de droit hollandais domiciliée fiscalement au

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65 EntreprisesLA TRIBUNE 30/01/2014

Royaume-Uni. Au moins Fiat a-t-il dans l'automobile (en partie) gardé son nom! Car les activitésnon automobiles ont pris carrément le nom de la filiale américaine et s'appellent désormais CNHIndustrial. Exit le patronyme du groupe fondateur.

La nouvelle société Fiat Chrysler Automobiles, dirigée opérationnellement par Sergio Marchionne, tire il est vrai ses profits de... la branche américaine qui bénéficie du boom de l'automobileoutre-Atlantique. Un paradoxal retour des choses. Car c'était Fiat qui avait sauvé la firme duMichigan en 2009, année où celle-ci a été placée sous la sauvegarde de la loi américaine sur lesfaillites (Chapitre XI).

L'annonce du nouveau nom et de la création du nouveau constructeur n'efface pas la... désillusiondes investisseurs, suite à des résultats financiers 2013 inférieurs aux attentes ainsi qu'à l'annonceque le consortium ne verserait pas de dividende. Hors exceptionnels, le bénéfice net pourl'ensemble de l'année s'est établi à 943 millions d'euros, alors que le consensus d'analystes tablaitsur 1,07 milliard.

Médiocres résultats pour Fiat

Chrysler, dont les résultats sont intégrés à ceux de sa maison-mère, a dégagé un bénéfice net de2,76 milliards de dollars (2,1 milliards d'euros)  pour l'année (+65%) et un chiffre d'affaires enhausse de 9,7% à 72,14 milliards (55 milliards d'euros).

Sans Chrysler, Fiat aurait été en revanche déficitaire à hauteur de 911 millions d'euros. Soit uneperte supérieure à celle de 2012 (787  millions). Le chiffre d'affaires de Fiat (sans Chrysler) n'estque de 35,6 milliards d'euros. En Amérique latine, où il est traditionnellement le numéro un auBrésil, le constructeur a gagné 619 millions (en  opérationnel). Mais, en Europe, il en a perdu 470millions!

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LE CHIFFRE DU JOUR > C’est un seuil symbolique qui n’avait encore jamais étéfranchi : une entreprise a produit en 2013 plus de 10 millions de véhicules. Elleest japonaise, et il s’agit du N°1 mondial de l’automobile, Toyota.

latribune.fr

Toyota a produit 10 millions de véhicules en2013, un record

Toyota avait déjà annoncé avoir vendu quelque 9,98 millions de véhicules en 2013, soit 2% de plusqu'en 2012. Ce mercredi, il a ajouté une autre statistique spectaculaire : pour la première fois del'histoire automobile, un constructeur a dépassé le seuil symbolique des 10 millions de véhiculesproduits en un an.

Le géant basé à Nagoya a assemblé un total de 10,12 millions de véhicules l'an passé, soit 2,1%de plus qu'en 2012. Ce total comprend l'ensemble des marques du groupe (Toyota, mini-véhiculesDaihatsu, poids lourds Hino et voitures de luxe Lexus) produites par ses usines du mondeentier. Plus de la moitié (5,8 millions) de ces véhicules ont été produits en dehors du Japon. 

Croissance régulière de la demande

Le groupe a expliqué avoir augmenté sa production dans pratiquement toutes les régions dumonde (Amérique du Nord, Europe, Amérique latine, Australie et Asie). Toyota surfe sur lacroissance régulière de la demande dans les pays émergents, particulièrement en Chine, leprincipal marché mondial du secteur devant celui des Etats-Unis.

La production de véhicules par l'entreprise japonaise pourrait encore s'accroître en 2014. C'est entout cas ce qui est prévu en France : Toyota Motor Manufacturing France (TMMF) prévoit "une hausse de sa production de l'ordre de 15% pour 2014, soit un volume de production de220.000" petites Yaris sur le site d'Onnaing, près de Valenciennes.

Hausse de la production prévue en France

Sur l'année 2013, l'usine a produit "un peu plus de 192.000 Yaris (essence, diesel, hybride) pour lemarché européen et l'Amérique du nord ". Les volumes sont "en léger recul de 4% par rapport à2012 ". TMMF compte 3.613 employés, dont 3.153 en CDI, "en constante augmentation " depuis2009. Le nouveau patron du site, qui tourne en deux équipes, a réitéré la volonté du groupe d'ymaintenir l'emploi et de développer durablement les installations.

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67 EntreprisesLA TRIBUNE 30/01/2014

>> Lire : La production automobile va croître en France cette année... chez Toyota

Toyota devrait aussi être le numéro un automobile pour les bénéfices au titre de 2013. Surl'ensemble de son exercice fiscal annuel, qui débute le 1er avril 2013 et se termine le 31 mars2014, le géant a relevé début août dernier ses prévisions. Il mise sur un profit net de 1.480 milliardsde yens, en progression de 54% (12 milliards d'euros au taux de change retenu par le groupe). Ilvise aussi un bénéfice opérationnel substantiel à 1.940 milliards de yens (+47% sur un an, 15milliards d'euros).

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AUTOMOBILE > Le japonais a réalisé une grande première dans l’industrieautomobile mondiale. Il a produit plus de dix millions de véhicules en une année.Et il reste le champion des profits dans l’automobile. Une vraie machine à cash.

Alain-Gabriel Verdevoye

Le rouleau compresseur Toyota aligne lesrecords: production, ventes, bénéfices

Le premier constructeur mondial, Toyota, a dépassé la barre des 10 millions de véhicules produitsl'an passé, une première dans l'histoire de l'industrie automobile ! Le géant nippon a assemblé10,12 millions de véhicules en 2013, en hausse de 2,1%. Ce total comprend l'ensemble desmarques du groupe (Toyota lui-même, le spécialiste des mini-véhicules Daihatsu, le constructeurde poids lourds Hino et la marque haut de gamme Lexus).

325.000 salariés dans le monde

Le constructeur, qui compte  plus de 325.000 employés et 50 sites de production dans unetrentaine de pays, a encore assemblé plus de 40% de ses véhicules dans l'archipel, ce qui ledistingue de ses compatriotes comme Nissan, lequel a nettement plus délocalisé. Toyota a  produitau Japon 4.290.652 unités (+2,9%) et en-dehors 5.826.622 (+6,1%).

Toyota avait annoncé la semaine dernière qu'il avait vendu, en 2013, 9,98 millions de véhicules(+2%). Il est resté le numéro un du secteur devant l'américain General Motors (9,7 millions devéhicules écoulés), l'allemand Volkswagen (9,7 millions avec Man et Scania, 9,5 millions hors

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poids-lourds), l'Alliance Renault -Nissan (8,3 millions) et le groupe sud-coréen Hyundai-Kia (7,6millions).

Première place mondiale

Toyota avait conquis en 2008 la première place mondiale, monopolisée par GM durant plus de 70ans. Le conglomérat de Detroit, sorti d'une quasi-banqueroute en 2009 grâce à 50 milliards dedollars d'aide publique lui a repris la première place en 2011, année où Toyota a subi letremblement de terre au Japon et des inondations en Thaïlande. Mais le  japonais la lui a reprisel'année suivante.

En 2014, Toyota prévoit de dépasser les10 millions en ventes, avec 10,32 millions de véhicules(+4% ). Sa production pourrait augmenter de 3% à 10,43 millions d'unités.

Toyota devrait aussi être, et de loin, le numéro un automobile pour les bénéfices au titre de 2013.Sur l'ensemble de son exercice fiscal annuel, qui va du 1er avril 2013 au 31 mars 2014, le géant arelevé début août dernier ses prévisions. Il mise sur un énorme profit net de 1.480 milliards deyens, en progression de 54% (12 milliards d'euros au taux de change retenu par le groupe). Il viseaussi un bénéfice opérationnel substantiel à 1.940 milliards de yens (+47% sur un an, 15 milliardsd'euros). De quoi alimenter son formidable trésor de guerre.

Très large gamme

Toyota  dispose d'une gamme qui est sans doute la plus large de la production automobilemondiale, des mini-véhicules aux énormes 4x4, en passant par les coupés, pick-ups, monospacesen tous genres. Après avoir fabriqué de médiocres copies de modèles américains ou européens, lafirme s'est imposée à partir des années 80 aux Etats-Unis et 90 en Europe, avec des produitssouvent techniquement assez simples mais jouissant d'une fiabilité à toute épreuve.

Ses modèles demeurent toujours en tête dans les enquêtes de satisfaction auprès desconsommateurs, même si le constructeur a subi nombre de problèmes de fiabilité avec ses dieselsdestinés à l'Europe. Toyota a su s'implanter industriellement en masse aux Etats-Unis, où il est letroisième acteur devant Chrysler. Il dispose aussi de deux sites en Europe (France etGrande-Bretagne)

Le groupe a eu un coup de génie avec les modèles hybrides à essence, dotés d'une motorisationélectrique d'appoint. Il s'est du coup doté d'une image "écologique" qui ne correspond pasforcément à la réalité dans la vie quotidienne. Mais, à une excellente maîtrise technique, il a ajoutéun marketing efficace. Le pionnier des voitures thermiques-électriques, qui lança sa première Priusen 1997, a écoulé  un record de 1,25 million de véhicules hybrides dans le monde l'an dernier. 

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Toyota est aussi et surtout le champion de la rationalité des process industriels. La méthode deproduction Toyota a été copiée dans le monde entier. Au-delà de ses véhicules de qualité et de sonsavoir-faire industriel, les deux étant liés, Toyota bénéfice structurellement d'un marché japonaisqu'il verrouille en partie et où il réalise de fortes marges, à l'abri d'une trop vive concurrence. Toyotaaura aussi profité, à l'instar des autres japonais, d'un yen qui fut très longtemps sous-évalué et lui adonné un avantage compétitif certain sur les rivaux européens. T

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TRANSPORTS > Arcole avait, selon les syndicats, menacé lundi de retirer sonoffre de reprise du transporteur Mory Ducros. Finalement, une offre a étédéposée dans la nuit.

latribune.fr

Finalement, Arcole dépose une offre dereprise pour Mory Ducros

"La CFDT a été alertée qu'Arcole Industries menace de retirer son offre si l'ensemble desmouvements n'est pas suspendu", écrivait lundi la CFDT-Transports dans un communiqué.

Tard dans la nuit de mardi, le principal actionnaire de Mory Ducros a finalement déposé son offrede reprise après une nouvelle réunion marathon à Bercy, selon le ministère du Redressementproductif.

Nouvelle amélioration de la proposition

Le principal actionnaire de Mory Ducros a légèrement amélioré sa proposition, qui portait jusqu'àprésent sur 48 agences reprises (sur environ 85) et 2.150 emplois sur plus de 5.000. Il y a ajouté lareprise partielle des agences de Saint-Quentin (Aisne) et Bourges (Cher) soit 60 salariéssupplémentaires, selon le ministère et des syndicats. "Ce dépôt à 23h58 est le gros acquis de lasoirée", a souligné le ministère.

La semaine dernière, Arcole avait déjà consenti à améliorer son offre au terme d'une premièreréunion marathon avec le ministère du Redressement productif et les syndicats.

>> Lire : Arcole, l'actionnaire de Mory Ducros, consent à améliorer son offre

"Arcole a déposé son offre, on échappe à une liquidation judiciaire dès demain (mercredi) matin", acommenté auprès de l'AFP Fabian Tosolini, porte-parole de la CFDT-Transports, mais l'actionnaire "a maintenu les clauses suspensives, l'offre reste donc fragile", a-t-il ajouté.

Absence de mobilisation sociale

L'une de ces clauses est l'absence de mobilisation sociale d'ici au 31 janvier. "On ne peut pasdécréter la levée d'actions de grèves que l'on n'a pas déclenchées. On ne peut empêcher les

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salariés de s'exprimer", a estimé Fabian Tosolini.

Sur les indemnités supra-légales de licenciement que les syndicats demandaient à Arcole de quasitripler, les organisations syndicales n'ont rien obtenu. Arcole a maintenu sa proposition de 7.000euros par salarié licencié.

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PUBLICITÉ > Depuis plusieurs jours, la Suède se divise sur une pub pour Volvodans laquelle l’attaquant détourne l’hymne national.

latribune.fr

Quand Zlatan Ibrahimovic fait scandale àcause d'une publicité pour Volvo

Du football, de la chasse au cerf, un plongeon dans un lac gelé... Et Zlatan Ibrahimovic. Pour fairela promotion de son SUV XC70, Volvo a mis le paquet niveau couleurs locales. Suédois également,le groupe est allé jusqu'à faire réciter au meilleur footballeur national en exercice l'hymne du pays, "Du gamla, du fria" ( titre tiré de la première strophe: "toi l'antique, toi le libre et montagneux Nord"). 

"Dieu seul le sait"

En France, la séquence prête plutôt à sourire. Le footballeur, physique imposant et passion pourles arts martiaux , s'est construit une réputation de caïd sur le terrain et en dehors à travers desdéclarations au ton volontiers arrogant.

En novembre dernier, il s'était par exemple comparé à Dieu lors d'une conférence de presse : unjournaliste lui demande quelle sera l'issue d'un match de qualification pour la Coupe du Mondepour la Suède (finalement  éliminée par le Portugal ), "Zlatan" répond que  "Dieu seul le sait" . Lejournaliste rétorque en riant qu'il est difficile de lui poser la question, et le Suédois de balancer sanssourciller : "vous êtes pourtant en train de lui parler."

"Je veux mourir en Suède"

Mais ce n'est pas la personnalité du joueur qui dérange dans son pays : dans le spot publicitaired'environ deux minutes, Zlatan Ibrahimovic "slamme" l'hymne national et se paie le luxe de ledétourner. Au couplet "Oui, je veux vivre, je veux mourir dans le Nord" s'en substitue un autre : "je veux vivre, je veux mourir en Suède" . Une façon de titiller la fibre patriotique des acheteurssuédois ?

Décrit comme un grand professionnel, appliqué et travailleur  par son ancien entraîneur au PSGCarlo Ancelotti , Ibrahimovic est aussi un excellent produit marketing. "Il y a trois marquessuédoises connues mondialement : Volvo, Ikéa et Zlatan" , assure à 20 minutes.fr la

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correspondante à Paris du quotidien suédois Aftonbladet, Johanna Franden.

1 million d'euros

Selon l'agence d'informations financière suédoise Dagens Industri, le joueur de football a touché plus d'un million d'euros  ( lien en suédois)  pour mettre son image au service du constructeurautomobile.

Mais l'utilisation - et son détournement - de l'hymne national dans la pub divise la Suède, expliqueJohanna Franden à 20 minutes :

En Suède, c'est une année d'élection parlementaire et on a un parti d'extrême-droite, très dur surl'immigration. Est-ce qu'il a voulu envoyer un message politique ?

"Je suis citoyen suédois"

D'origine bosniaque par son père, croate par sa mère, l'attaquant parisien a réagi par un messagesibyllin :

"Je ne parle pas parfaitement suédois, mais c'est comme ça, je peux quand même être Suédois. (...) Jesuis né en Suède, et je suis citoyen suédois, on ne peut pas le changer."

Volvo avait savamment entretenu le buzz en distillant quelques extraits de la pub "Made bySweden". La polémique rappellera peut-être à certains un autre détournement d'hymne, en France,d'une toute autre nature. 

Serge Gainsbourg avait alors fait scandale en proposant une version "reggae" de la Marseillaise, au grand dam d'une partie de l'opinion. Sauf que le musicien n'en avait pas fait, à l'époque, unargument publicitaire.

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SERVICES > Le numéro un mondial de l’eau annonce avoir remporté un contratde 115 millions de dollars sur cinq ans pour construire une usine de dessalementd’eau à Bassorah.

latribune.fr

Veolia va dessaler l'eau en Irak pour 84millions d'euros

Après l'Arabie saoudite et le Koweït , l'Irak. Veolia Environnement a annoncé mercredi avoirremporté un contrat de 115 millions de dollars (84 millions d'euros) sur cinq ans pour laconstruction d'une usine de dessalement d'eau à Bassorah, unique point d'accès à la mer au sudde l'Irak. Un contrat qui a été remporté en partenariat avec le conglomérat japonais Hitachi et lasociété de génie civil égyptienne ArabCo.

200.000 mètres cubes d'eau potable par jour

L'usine, qui sera dotée de ses propres générateurs électriques et donc totalement autonome pourgarantir la continuité du service dans un pays soumis aux pénuries d'électricité, devra être capablede produire 200.000 mètres cube d'eau potable par jour pour la consommation des 2,3 millionsd'habitants de la ville. Les ressources en eau de cette partie de l'Irak proviennent en effetessentiellement de l'Euphrate, dont la salinité est forte, et de l'eau du Golfe.

Bassorah, plateforme stratégique pour le développement économique

Les travaux de construction démarreront au premier trimestre et devraient durer 30 mois. Ce

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contrat contribuera en outre à la création de 300 emplois pour la construction de l'usine, assuréepar ArabCo, et de 50 emplois pour son exploitation pendant 5 ans.

Un projet qui s'inscrit dans le cadre de la reconstruction du pays. L'Irak a en effet lancé plusieursplans de modernisation pour assurer l'accès à l'eau, l'assainissement ou encore le traitement desdéchets et l'énergie. Or, la modernisation de Bassorah, importante plateforme dans les secteursgazier et pétrolier, est une des priorité du gouvernement pour le développement économique del'Irak.

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PORTRAIT DU JOUR > Sous la direction de Justin King, la chaîne desupermarchés N°2 outre-Manche a quasiment triplé ses bénéfices en dix ans.Retour sur la carrière d’un patron devenu conseiller du Premier ministre.

Marina Torre

Justin King, le roi des supermarchésbritanniques Sainsbury rend son tablier

En une décennie, les profits de son entreprise ont quasiment triplé. Justin King (52 ans) a annoncéce mercredi son intention de quitter en juillet la chaîne de supermarchés britanniques Sainsburyqu'il dirigeait depuis 2004.

Sainsbury résiste à la crise

Lors de sa nomination, l'homme d'affaires s'était donné pour mission de faire de Sainsbury "unegrande" à nouveau . La chaîne ayant à cette époque perdu son statut de leader du marché. Detoute évidence, il a accompli sa mission. En effet, au cours de la décennie passée à la tête de lachaîne, les ventes de ces dernières sont passées de 16,1 milliards de livres en 2004 à 25,6milliards en 2013 (sans tenir compte de l'effet de l'inflation), soit une croissance de près de 60%.

Parvenant à résister à la crise, Sainsbury a même gagné des parts de marché outre-Manche, sehissant en décembre à la deuxième place derrière Tesco et devant Asda. Le groupe emploiedésormais 157.000 personnes. 

Mars, Pepsi, Walmart, Marks & Spencer... un CV en or

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Une performance qui couronne des années d'expérience chez les géants mondiaux de la grandedistribution. Ce diplômé de gestion de l'université de Bath a en effet commencé par faire ses armeschez Mars et Pepsi avant de devenir directeur chez Häagen Dazs dans les années 1990.

Puis il rejoint Asda, une autre chaîne de supermarchés britanniques et l'une des très nombreusessubdivisions de l'empire Walmart. Avant de devenir le directeur général de Sainsbury, il s'estégalement illustré chez Marks & Spencer où il a pris en main la division "alimentation" de 2002 à2004. 

Entre patrons au 10, Downing Street

Son avis est désormais sollicité au plus haut niveau. Avec d'autres figures du monde des affairesbritanniques comme James Dyson il a fait partie d'un groupe de grands patrons nommés par DavidCameron en 2010 pour lui servir de conseillers. Ensuite, Justin King a également été membre ducomité d'organisation des Jeux olympiques de Londres de 2012. 

Chez Sainsbury, il quittera ses fonctions officiellement après l'assemblée générale des actionnairesle 9 juillet prochain. Il sera remplacé par Mike Coupe, actuellement directeur commercial dugroupe. Justin King n'a pas précisé ce qu'il comptait faire désormais et a simplement indiqué dansun communiqué que "cela n'a pas été une décision facile à prendre". 

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TÉLÉPHONIE MOBILE > Le système d’exploitation mobile de Google a encoreaccru sa domination l’an passé, tandis qu’Apple a reculé. Microsoft a doublé envolume et s’impose comme le troisième écosystème.

Delphine Cuny

Près de 8 smartphones sur 10 vendus en 2013étaient sous Android

Quatre fois plus de smartphones sous Android que d'iPhone et de Windows Phone cumulés ! Lestéléphones tournant sous le système d'exploitation mobile de Google ont encore creusé l'écart avecla concurrence en 2013 : selon les estimations du cabinet d'études Strategy Analytics, plus de 781millions de smartphones équipés de l'OS au robot vert ont été livrés l'an passé, ce qui représente78,9% des volumes d'appareils écoulés dans le monde. C'est dix points de plus qu'en 2012(68,8%).

Samsung demeure bien sûr le plus gros vendeur de smartphones sous Android (32,3% du marchécontre 30,4% en 2012), le Chinois Huawei étant loin derrière (5,1%, devant LG et Lenovo). Dans lemême temps, la part de marché d'Apple a reculé de 19,4% à 15,5% en un an. En revanche,Microsoft réalise une vraie percée, notamment grâce aux Lumia de Nokia : il s'est vendu 35,7millions de Windows Phone en 2013, en quasi doublement (18,8 millions l'année précédente).

Microsoft, troisième écosystème mobile derrière Google et Apple

La part de marché de Windows Phone dans les smartphones demeure toutefois modeste, 3,6% au

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niveau mondial, bien que la réalité soit très différente d'un pays à l'autre : elle s'élève par exemple à12% environ en France. «  Microsoft est maintenant fermement établi comme le troisièmeécosystème majeur du secteur des smartphones  » conclut Linda Sui, experte chez StrategyAnalytics, tout en observant qu'il peine encore dans l'entrée et le milieu de gamme.

«  L'année 2013 a été indubitablement celle d'Android  » reconnaît Neil Mawston, un desresponsables du cabinet, qui s'interrogeait il y a près d'un an sur « la fin de l'âge d'or d'Android. » Mais il souligne que «  la croissance annuelle a ralenti, à 62%, son plus bas niveau depuis lelancement de la plateforme  » (fin 2009). Ce ralentissement va se poursuivre cette année « en raison de la saturation du marché et les rivaux tels que Microsoft et Firefox sont prêts à bondirsur le moindre accès de faiblesse d'Android cette année. »

Le poids des autres systèmes d'exploitation s'est encore réduit l'an dernier, à 2%, ce qui englobeBlackBerry, en chute libre, Bada (Samsung), Symbian (Nokia), et les OS émergents qui peinent àdécoller tels que Firefox OS, Ubuntu, Tizen. Pourtant, les opérateurs espéraient beaucoup de cesalternatives au duopole Google-Apple...

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RÉSULTATS > Marissa Mayer, la patronne de Yahoo!, n’a pas réussi à relancer lacroissance du groupe internet, qui affiche un chiffre d’affaires en recul de 6% en2013.

latribune.fr

Marissa Mayer à la peine pour relancer lamachine Yahoo!

La patronne de Yahoo!, Marissa Mayer, n'a pas réussi à réconcilier le groupe internet américainavec la croissance. Selon des résultats publiés mardi, les recettes publicitaires du groupe ontcontinué à baisser, et son chiffre d'affaires, qui s'élève 4,7 milliards de dollars en 2013, est en reculde 6% par rapport à l'an dernier.

Détrôné par Facebook

Le bénéfice net annuel du groupe a baissé de 65% en un an - un recul à nuancer cependant, car lerésultat net de l'année 2012 avait été dopé par les recettes exceptionnelles liées à la cession d'unpaquet d'actions du site Alibaba, champion chinois de la distribution en ligne.

Yahoo! a certes réussi à augmenter de 3% au dernier trimestre le nombre de clics payants sur despublicités publiées sur le site, mais cela n'a pas suffi à compenser les pertes liées à la baisse de7% du prix moyen par clic, et les recettes publicitaires ont continué à reculer.

Le groupe américain s'est ainsi fait déloger l'an dernier de sa place de numéro deux mondial de la

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publicité en ligne par le réseau social Facebook, derrière l'indétrônable Google.

"Croissance en 2014"

"Nous sommes déterminés à obtenir de la croissance en 2014" , a assuré Marissa Mayer, qui n'a pasréussi à compléter sa mission de relance en 2013.

Les prévisions pour le premier trimestre 2014 restent cependant très timides : le groupe vise unchiffre d'affaires situé entre 1,12 et 1,16 milliard de dollars, contre 1,3 milliards de dollars auquatrième trimestre 2013.

Depuis son arrivée remarquée aux commandes de Yahoo! en juillet 2012, Marissa Mayer a tentéde redresser la barre du portail en multipliant les acquisitions de startups innovantes, en espérantrajeunir la base d'utilisateurs du site. Sa stratégie s'est notamment illustrée lors du rachat du site deblogs Tumblr.

Fin de la "lune de miel" ?

La confiance aux analystes en la capacité de Marissa Mayer de redresser Yahoo commence à êtresérieusement entamée. "2014 doit ramener la croissance, ou la lune de miel sera terminée!" ,indiquent les analystes de la société financière Cantor Fitzgerald.

Le départ polémique, jeudi 16 janvier, du numéro deux du groupe, le directeur d'exploitationHenrique de Castro, resté en poste seulement quinze mois après avoir été recruté par MarissaMayer, alimente un climat d'incertitude. Selon les médias, ce limogeage aurait résulté de l'absencede redressement des résultats publicitaires de Yahoo!.

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LE CHIFFRE DU JOUR > Le pionnier japonais des jeux vidéo a annoncé mercrediune chute de 30% de son profit net au terme des neuf premiers mois de l’annéecomptable, à cause d’un plongeon de 8% de son chiffre d’affaires.

latribune.fr

Le profit de Nintendo chute de 30%

30%. Telle est la chute de son profit net annoncée ce mercredi par Nintendo, sur les neuf premiersmois de l'année comptable. Au cours des mois d'avril à décembre 2013, le père de Mario, Pikachuet Zelda est resté ancré dans le rouge sur le plan opérationnel. Le pionnier japonais des jeux vidéodéplore un plongeon de 8% de son chiffre d'affaires

En raison de cette dégringolade, le groupe s'attend à une perte nette annuelle, comme annoncémi-janvier. Pour l'exercice d'avril 2013 à fin mars 2014, le groupe table à présent sur 25 milliards deyens (190 millions d'euros) de pertes contre un bénéfice de 55 milliards espéré auparavant.

La Wii U ne trouve pas son public

Car même si Nintendo a dégagé un profit net de 10,2 milliards de yens (80 millions d'euros), sonchiffre d'affaires a plafonné à 499 milliards de yen (3,7 milliards d'euros) et le groupe a déploré undéficit d'exploitation de 1,6 milliards de yens.

Il faut dire que la console de salon Wii U ne parvient pas à trouver son public. Elle ne s'est écouléequ'à 2,41 millions d'unités dans le monde en trois trimestres et pour l'année le nombre total devrait

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plafonner à 2,80 millions, bien loin des 9 millions prévus il y a encore trois mois. Il n'en a écouléque 5,86 millions depuis le lancement de cette machine fin 2012.

Quant aux ventes de jeux conçus par Nintendo pour les Wii U, elles ont été inférieures à 16 millionsd'unités, un total très décevant. Pour l'année, la prévision est de seulement 19 millions.

Le groupe a du reste sauvé la face en partie grâce à l'enregistrement d'un gain non opérationnel de48,1 milliards de yens qui provient de la hausse des devises étrangères face au yen.

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ESPIONNAGE > La compagnie Rovio Entertainment, créatrice de l’applicationmobile Angry Birds, assure ne partager aucune donnée avec les agencesgouvernementales d’espionnage.

latribune.fr

Rovio (Angry Birds) se défend d'avoir fait deson jeu un mouchard pour la NSA

Accusée lundi d'être un mouchard pour la NSA (l'agence américaine de renseignement chargéedes interceptions de communications) et pour son homologue britannique du GCHQ, l'applicationsmartphone Angry Birds a tenu à se défendre, assurant ne partager "aucune donnée" avec lesagences d'espionnage.

"Pas la moindre connivence"

Dans un communiqué publié mardi, Rovio Entertainment, le fabricant du célèbre jeu pour mobile,dément toute collaboration avec une quelconque agence gouvernementale d'espionnage.

"La confiance de nos fans est la chose la plus importante pour nous et nous traitons les questions derespect de la vie privée avec le plus grand sérieux. Nous ne partageons aucune donnée, ni necollaborons, ni n'avons la moindre connivence avec des agences gouvernementales derenseignement", peut-on lire sur le site de la compagnie.

D'après le  New York Times de lundi , qui affirme s'appuyer sur documents fournis par l'ancien

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consultant Edward Snowden, la NSA et le GCHQ collectent quantité de données sur les utilisateursde smartphone à travers leur utilisation d'applications comme Angry Birds.

Rovio Entertainment cherche à prendre ses distances vis-à-vis des agences de renseignementaméricaine et britannique afin de ne pas subir une sanction de son public. Jusqu'à présent, laplupart des entreprises éclaboussées par un tel scandale ont tenté de prouver que la NSA et lesautres services de renseignement agissaient entièrement à leur insu.

Des fuites causées par un partenaire publicitaire ?

Rovio Entertainment a cependant suggéré qu'une enquête serait menée afin de déterminer si lesfuites de données mises en évidence se sont déroulées par l'intermédiaire d'un de ses partenairespublicitaires.

"Afin de protéger nos utilisateurs, nous allons, au même titre que toutes les autres sociétés qui utilisentdes réseaux de publicité tiers, devoir ré-évaluer nos accords avec nos partenaires publicitaires, s'ils'avèrent qu'ils sont utilisés à des fins d'espionnage", indique Mikael Hed, le PDG du fabricant de jeuxpour smartphones, dans son communiqué.

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RÉGLEMENTATION > Le commissaire européen chargé des Services financiers aprésenté, mercredi 29 janvier, son projet très attendu de réforme du secteurbancaire. Ce texte, qui va au-delà des lois bancaires française et allemandevotées en 2013, a déclenché les foudres des banques de part et d’autre du Rhin.

Christine Lejoux

Réforme bancaire : le projet de Michel Barnierreçoit une volée de bois vert

Il en coûte de ne pas (trop) céder au lobby bancaire. Michel Barnier, le commissaire européenchargé des Services financiers, en a fait l'expérience mercredi 29 janvier, après la présentation de son très attendu projet de réforme bancaire. Celui-ci a déclenché une véritable levée de boucliers,notamment de la part de la France. Qu'y a-t-il donc dans ce texte, pourtant beaucoup plus "soft"que le rapport Liikanen de 2012 - qui préconisait de séparer les activités de banque de détail(collecte des dépôts et crédits aux particuliers et aux entreprises) de celles de marchés - pourprovoquer une telle levée de bois vert ?

D'abord, le projet de la Commission, qui vise à mieux encadrer les activités risquées des 30 plusgrandes banques européennes afin d'éviter une répétition de la crise financière de 2008, interditpurement et simplement à ces dernières de spéculer pour leur propre compte. S'inspirant de larègle Volcker américaine , la Commission européenne estime que cette activité comporte denombreux risques sans pour autant apporter d'avantages tangibles aux clients des banques et àl'économie dans son ensemble. Certes, le trading pour compte propre est une activité éminemmentlucrative mais nombre de banques européennes avaient déjà réduit la voilure dans ce domaine.

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 La tenue de marché dans la ligne de mire du projet Barnier

C'est donc moins ce premier volet du projet européen de réforme bancaire qui leur pose problèmeque la filialisation de certaines activités de marchés jugées risquées par les superviseurs locaux, enl'occurrence la Banque centrale européenne (BCE) pour la zone euro. Car, parmi ces activités,figure la tenue de marché, qui consiste, pour les banques, à acheter des titres afin d'assurer laliquidité des marchés pour leurs clients, par exemple pour des entreprises émettant des obligations.Un métier dont on peut certes redouter qu'il abrite des activités spéculatives mais qui n'en est pasmoins très important pour le financement de l'économie.

 "A travers la filialisation de la plus grande partie des activités de marchés, le projet de la Commissioneuropéenne remet en cause la possibilité, pour les banques européennes continentales, d'accompagnerde façon efficace les entreprises sur les marchés",

gronde la Fédération bancaire française (FBF). Une remise en cause d'autant plus dommageableque la désintermédiation, c'est-à-dire le financement des entreprises par les marchés, est appeléeà se développer dans les prochaines années, les nouvelles contraintes réglementaires pesant surles banques devant inciter ces dernières à consentir moins de crédits.

 Un désavantage compétitif pour les banques européennes

Pour mémoire, la loi française de régulation et de séparation des activités bancaires, votée le 26juillet dernier, maintient, elle, la tenue de marché au sein de la maison-mère. Ce qui rend cetteactivité bien moins coûteuse que si elle était cantonnée dans une filiale ad hoc, laquelle devraitdisposer de fonds propres spécifiques, comme l'exige le projet de Michel Barnier.

"La filialisation de la tenue de marché conduirait à un renchérissement considérable de cette activité,(donnant ainsi) un avantage compétitif injustifié aux banques américaines (et entraînant) un impactnégatif sur le coût du financement des entreprises",

insiste la FBF.

La Fédération européenne des banques s'est dite, elle aussi, "profondément préoccupée". Quant àla fédération bancaire allemande, elle a mis en garde contre "le danger que les instituts de crédit nepuissent plus offrir à leurs clients autant de services qu'avant". Une inquiétude partagée par PierreGattaz, le président du Medef, qui "regrette que le projet remette en cause les services completsproposés par nos banques universelles aux entreprises", et qui redoute "de multiples distorsions deconcurrence", au détriment des établissements européens de crédit. Dans la même veine, GérardMestrallet, président de Paris Europlace - le lobby de la place financière de Paris - et patron deGDF Suez, fustige un projet qui "menace la possibilité de maintenir un système bancaire européencompétitif, au service du financement de l'économie."

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 Christian Noyer qualifie les idées de Michel Barnier "d'irresponsables"

Mais c'est à Christian Noyer que revient la palme de la virulence. S'exprimant dans le cadre des 23èmes rencontres parlementaires sur l'épargne, le gouverneur de la Banque de France a qualifié" les idées mises sur la table par le commissaire Barnier d'irresponsables et (de) contraires auxintérêts de l'économie européenne." Evoquant la montée en puissance de la désintermédiation,Christian Noyer a livré un véritable plaidoyer en faveur du maintien de la tenue de marché au seindes maisons-mères, jugeant "indispensable que les banques universelles continuent à faire cetravail d'amener les entreprises sur le marché, de vendre les obligations à des investisseursinstitutionnels, d'assurer elles-mêmes la liquidité de ces titres".

 Michel Barnier ne s'est guère laissé émouvoir par ce déluge de critiques. Ce qui a fragilisé laconfiance et la croissance,

"ce n'est pas l'excès de règles, c'est la spéculation, l'opacité de certaines transactions, le risque defaillite désordonnée qu'on demande au contribuable de payer, sans parler d'un certain nombre demanipulations",

a rétorqué le commissaire européen en charge des Services financiers. Seule consolation pour lesbanques, le projet européen de réforme bancaire doit faire l'objet d'un accord avec les paysmembres et le Parlement européen, accord qui n'a rien d'acquis. Et quand bien même celui-ciserait trouvé, les propositions de la Commission européenne n'entreraient pas en vigueur avant2017.

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EPARGNE > Le taux d’épargne des Français a atteint 15,7% au second semestre2013. Or une baisse d’un point de ce taux d’épargne libérerait 14 milliards d’eurospour la consommation et, partant, pour la relance de la croissance économique.

Christine Lejoux

Mais pourquoi les Français épargnent-ilsautant ?

"Notre pays continue à produire beaucoup d'épargne", a déclaré le sénateur UMP Philippe Marini,président de la commission des Finances du Sénat, en préambule aux 23èmes rencontresparlementaires sur l'épargne, qui se sont déroulées le 29 janvier, à Paris. L'entrée en matière dusénateur de l'Oise relève de l'euphémisme : au second semestre 2013, le taux d'épargne desménages français s'est élevé à 15,7% (de leur revenu disponible). A titre de comparaison, lamoyenne européenne ne dépasse pas 11%, e t le taux d'épargne au Royaume-Uni et auxEtats-Unis est de l'ordre de 4% seulement.

 Pourquoi les Français jouent-ils autant les fourmis ? La première raison est structurelle, liée à unhéritage historique : c'est dans leur ADN, les Français préfèrent mettre de côté l'argent nécessaireà leurs dépenses futures, alors qu'aux Etats-Unis, par exemple, les achats à crédit sont monnaiecourants. La France est également, depuis le 19ème siècle essentiellement, un pays depropriétaires, contrairement à l'Allemagne, par exemple. D'où la nécessité, pour les Français,d'épargner afin de se constituer l'apport nécessaire à l'acquisition de leur résidence principale. Enoutre, l'achat de logements neufs est assimilé à de l'épargne. Il constitue d'ailleurs près des deuxtiers du taux d'épargne de 15,7%.

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 L'épargne comme substitut aux systèmes de protection collective

 Si les Français épargnent autant, c'est également pour des motifs conjoncturels, comme ladégradation de la conjoncture économique et la montée du chômage, qui alimentent la peur dulendemain. Les ménages se constituent alors une épargne de précaution. Mais aujourd'hui,

"le taux d'épargne très élevé des Français renvoie moins à la crise - et encore moins à l'enrichissement -qu'à des anticipations de long terme, comme la façon de sécuriser un parcours de vie qui s'annonce deplus en plus long",

estime Alain Tourdjman, directeur des études économiques et de la prospective de la banqueBPCE.

 Vivre de plus en plus vieux, qu'il s'agisse de soi-même ou de ses proches, implique en effet deréfléchir au financement de la retraite, de la santé, de la dépendance. Toutes choses pourlesquelles les Français n'attendent plus grand-chose de l'Etat. "Les Français sont très pessimistesquant aux systèmes de protection collective", assure Alain Tourdjman. De fait, selon l'ObservatoireBPCE paru en juillet 2013, près des trois quarts (72%) des individus majeurs interrogés estimentque, "dans la société actuelle, chacun doit se prendre en charge et moins compter sur l'Etat et laprotection collective." D'où une motivation croissante à épargner.

 Une baisse d'un point du taux d'épargne = 14 milliards d'euros pour la consommation

 Reste que ce qui pourrait apparaître comme une vertu - jouer les écureuils en amassant desnoisettes en vue de jours difficiles - ne l'est pas tant que ça. Car "une baisse d'un point du tauxd'épargne des Français libérerait 14 milliards d'euros pour la consommation, une somme loin d'êtrenégligeable", indique André Babeau, professeur des Universités, qui estime ainsi qu'un "tassement à 13% du taux d'épargne des ménages demeurerait très correct." Surtout à l'heure oùla France est en pleine recherche de sa croissance économique perdue.

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LOGEMENT SOCIAL > La nécessité de soutenir les secteurs du logement socialet des collectivités locales ne devrait plus chambouler la répartition des encoursdu livret A à court terme. N’en déplaise aux banques.

Mathias Thépot

Livret A: pourquoi les banques n'obtiendrontpas davantage

Non contentes de déjà recevoir 30 milliards d'euros issus de la collecte des livrets d'épargneréglementée A et LDD, -qui leur sont redistribués après centralisation-  les banques françaisesvoudraient récupérer 20 milliards d'euros supplémentaires. Ils leur seraient bien utiles pour faireface aux nouvelles exigences réglementaires en matière de liquidité.Pour arriver à leurs fins, les banques arguent notamment la situation de "surliquidité" du livret A,dont les encours centralisés dans les fonds d'épargne de la Caisse des dépôts (CDC) étaient deplus de 50 milliards d'euros supérieurs aux crédits en faveur du logement social (la mission debase du livret A) à la fin 2012.

La demande des banques n'est à ce stade pas justifiée

 Du côté la CDC, on ne voit pas d'un bon œil cette nouvelle requête des banques. "A ce stade lademande des banques (de récupérer 20 milliards d'euros de plus ndlr) ne paraît pas justifiée " yindique-t-on en interne.Ce, principalement car les fonds d'épargne traversent une période où ils sont très sollicités.

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L'année 2013 représentait déjà "un record historique de mobilisation du fonds d'épargne pour le secteurdu logement social et de la politique de la ville, qui constitue le cœur de son activité. En croissance de10% par rapport à 2012, ce sont 16,4 milliards d'euros de prêts qui ont été signés sur l'année, dont 14,1milliards d'euros de prêts directement octroyés par la Caisse des Dépôts", indique un communiquépublié la semaine dernière.

Le gouvernement met le paquet sur le logement social

Et en 2014, cette tendance devrait se confirmer. L'objectif ambitieux de construire 150.000 logements sociaux par an a en effet été fixé par le gouvernement.Pour ce faire, les organismes HLM ont même signé un pacte avec l'Etat qui leur accorde encontrepartie un taux de TVA réduit à 5,5% pour construire tous ces logements.

Les fonds d'épargne seront par ailleurs sollicités pour cofinancer à hauteur de 900 millions d'eurosun projet, nommé Argos, pour la création de 10.000 logements locatifs intermédiaires (pour lesclasses moyennes), qui est piloté par la filiale de la Caisse des dépôts, la SNI.

Il faut sauver les collectivités locales

La vieille dame de la rue de Lille est également sollicitée sur un autre grand chantier : lefinancement des collectivités locales.  Après les avoir extirpées d'un credit crunch il y a plus dedeux ans, la CDC continue par l'intermédiaire des fonds d'épargne d'abreuver les collectivitéslocales en crédits. Une l'enveloppe sur fonds d'épargne de 20 milliards d'euros de prêts de longterme est ainsi mise  à disposition jusqu'à 2017.

Tendance à la décollecte

Enfin, on s'inquiète rue de Lille de la réduction tendancielle de la collecte du livret A, dont le plafonda pourtant été augmenté à l'arrivée du nouveau gouvernement. Aux mois de septembre, octobre etnovembre, le livret A a en effet subi une décollecte significative (près de 4 milliards d'euros encumulé), même si le livret d'épargne préféré des français a retrouvé des couleurs en décembre(collecte positive de 350 millions d'euros).

Bref, au regard de toutes ces péripéties, " ce serait plutôt risqué de renvoyer des liquidités auxbanques ", explique-t-on à la CDC. Sur ce dossier, les institutions financières françaises devrontencore attendre.

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94 Banques & FinancesLA TRIBUNE 30/01/2014

MONNAIE VIRTUELLE > Dans un communiqué publié ce mercredi, l’Autorité decontrôle prudentiel et de résolution (ACPR) explique que l’achat ou la vente deBitcoins doit se faire par l’intermédiaire d’un établissement de crédit, depaiement ou de monnaie électronique, et en rappelle la liste.

latribune.fr

La Banque de France encadre l'usage duBitcoin

Alors que les parlementaires s'interrogent encore sur le crédit à accorder au Bitcoin, la Banque deFrance, elle, a tranché. Du moins, l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), qui endépend, a-t-elle tenu à préciser, dans un communiqué publié ce mercredi, la qualification relativeaux "opérations réalisées à l'aide de Bitcoin au regard du droit monétaire et financier".

Acheter des Bitcoins, oui, mais pas n'importe où

Ainsi, compte tenu des risques pour les utilisateurs, l'Autorité indique que les achats ou ventes deBitcoins, "contre des devises ayant cours légal (euro, dollar, yen, etc.), lorsqu'ils sont réalisés enFrance" doivent être effectués "par l'intermédiaire d'un prestataire en services de paiements (c'est àdire un établissement de crédit, un établissement de paiement ou un établissement de monnaieélectronique)".

A cet égard, l'ACPR rappelle qu'une liste de ces établissements est disponible sur son site internet.

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DEVISES > Le relèvement du taux directeur de quelque 5 points, de 7,25% à 12%,par la Banque centrale turque mardi soir a déjà permis de faire remonter le coursde la monnaie du pays.

latribune.fr

La Banque centrale turque sort les grandsmoyens pour faire remonter la livre

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan s'y opposait. La Banque centrale turque l'a fait, et leseffets ne se sont pas fait attendre. Le relèvement massif des taux d'intérêt décidé en sessionextraordinaire mardi soir se traduit par une remontée de la livre, qui étaient en chute libre depuisplusieurs jours. 

A la suite de  cette décision, la livre turque (LT) s'échangeait à 2,19 LT pour un dollar (2,98 LT pourun euro) ce mercredi vers 9h30 contre 2,39 LT pour un dollar lundi (et 3,27 LT pour un euro), unniveau historique. 

Grands moyens

Ce nouveau relèvement du taux directeur intervient après une première tentative le 23 janvier, sanssuccès. Cette fois, les gouverneurs de la Banque centrale turque ont employés les grands moyens,faisant passant le taux directeur de 7,25% à 12%. Les analystes interrogés par Reuters prévoyaienten moyenne un relèvement de 225 points de base à 10%. 

L'institution a prévenu qu'elle maintiendrait une politique monétaire restrictive tant que les taux de

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96 Banques & FinancesLA TRIBUNE 30/01/2014

change de ne seront pas stabilisés et prédit que son action permettrait de réduire le taux d'inflationà 5% en d'ici la moitié de l'année 2015.

Opposition d'Erdogan

Quelques heures avant cette décision, le chef du gouvernement turc a signifié à la presse lors d'undéplacement son opposition à un tel relèvement des taux:

 "Je veux que vous sachiez que, comme je l'ai toujours été, je suis contre une hausse des taux d'intérêt.Mais bien sûr, je n'ai pas l'autorité me permettant d'interférer avec la banque centrale."

Les émergents suspendus aux choix de la Fed

Il craint qu'un tel durcissement de la politique monétaire pourrait être de nature à peser sur la croissance, déjà ralentie en raison notamment de la crise politique . Toutefois, la réduction duprogramme de rachat d'actifs par la Fed, qui est justement à l'origine de l'instabilité monétaireturque contre laquelle la Banque centrale du pays tente de lutter, a également pesé sur laproduction du pays selon la Banque européenne pour la reconstruction et le développement(Berd). 

 La décision de la Fed, dont le Comité de politique monétaire se réunit depuis mardi, pourrait denouveau peser sur la devise turque, tout comme sur celles d'autres monnaies de pays émergents. 

>> Pour les économies émergentes, le danger pourrait venir de la Fed en 2014

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ECOLE DE MANAGEMENT > Selon Méridien Mag, Bernard Belletante, le directeurgénéral de Kedge Business School, fruit de la fusion de l’école de commercemarseillaise Euromed Management et de son homologue bordelaise BEM, a étédébarqué alors qu’il avait pris les commandes du nouveau du nouveau vaisseauamiral le 1er juillet 2013.

Adeline Descamps, à Marseille, Méridien Mag

Kedge Business School : le directeur générala été débarqué

Il s'agit d'un départ qui ne repose aucunement sur une négociation, apprend-on à mots feutrés. Il ya à peine une semaine, celui qui était arrivé à Marseille en 2002 en tant que directeur adjointd'Euromed management après avoir été directeur général adjoint de l'EM de Lyon, faisait part deses projets pour Kedge en annonçant un plan d'investissement et de financement de 167 M€ surles 5 années à venir.

Une réelle surprise au regard des compétences indiscutables

À l'origine de ce départ, qui est une réelle surprise au regard des compétences indiscutables del'intéressé, affirme le site du magazine marseillais Méridien Mag, sont évoquées des divergencesau niveau stratégique. Mais des tensions au niveau social à Bordeaux, suite à la fusion, pourraientaussi avoir précipité les choses.

Philip McLaughlin assurera l'intérim

Au niveau de la gouvernance, il avait été convenu au moment de la fusion que Bernard Belletante,alors à la tête d'Euromed Management, devienne directeur général de la future entité tandis quePhilip McLaughlin, son homologue bordelais, assurerait la direction générale déléguée avecdélégation de l'international. C'est lui qui assurera l'intérim jusqu'à l'arrivée d'une nouvelle directiongénérale.

Le groupe : 90 millions de budget, 9 500 étudiants, 170 professeurs

Bernard Belletante, qui était directeur général adjoint quand ESC Lyon est devenu EMLyon et qui avécu le passage de l'ESC de Marseille à Euromed Marseille puis Euromed Management, restel'homme orchestre du changement de modèle opéré avec cette fusion. Un projet qui vise àatteindre la taille critique pour faire la différence sur la scène internationale avec pour objectif :

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98 TerritoiresLA TRIBUNE 30/01/2014

intégrer le top 15 européen des écoles de management d'ici 5 ans. L'ensemble, dont lesactionnaires principaux sont les Chambres de commerce et d'industrie de Marseille et deBordeaux, totalise 90 M€ de budget, 9 500 étudiants et 170 professeurs.

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99 TerritoiresLA TRIBUNE 30/01/2014

DÉCIDEURS EN RÉGION > La jeune chambre économique de Vendée a lancé enfin d’année le concept "Made in 85". L’idée : faire connaître le patrimoineéconomique vendéen au-delà des mastodontes que sont le tourisme côtier, leVendée Globe ou le Puy du Fou.

Article partenaire "Décideurs en Région"

La Vendée veut valoriser le patrimoineéconomique "Made in 85"

On trouve de tout dans Made in 85. De grandes entreprises reconnues bien au-delà des frontièresdépartementales (Sodebo, Meubles Gautier, Codes Rousseau), de jeunes entreprises à l'ambitionplus régionale (Vendée Cola), et même le festival de Poupet. 

Le concept a été initié par la Jeune chambre économique, sur le modèle de... Lire la suite

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100 OpinionsLA TRIBUNE 30/01/2014

OPINIONS > L’accord entre partenaires sociaux sur la formation professionnelleaura un impact rapide sur la gestion de la formation dans les entreprises. Auxresponsables d’adapter leur rôle Par Jérôme Lesage, PDG-Fondateur de Place dela Formation

Jérôme Lesage

Formation professionnelle: l'impact de laréforme pour les entreprises

Les représentations syndicales (à l'exception de la CGPME et de la CGT) sont parvenues, le 14décembre 2013, à l'Accord National Interprofessionnel (ANI) sur la formation professionnelle. Unconsensus qui vise à réformer en profondeur le système de la formation professionnelle aux traversde plusieurs mesures. Le projet de Loi a étéprésenté en Conseil des Ministres le 22 janvier 2014.

Parmi ces mesures réformatrices, l'une d'entre elles, certainement la principale, aura un impact fortet direct sur le service formation de l'entreprise : la réduction drastique du taux de l'obligation légalede financement de la formation.

 La fin du « plan de formation »

Sur le total actuel des 1,6% de la masse salariale consacrés au financement légal de la formation,le « plan de formation » (ie : le sous-ensemble consacré à  « l'adaptation et au développement descompétences des salariés ») sera très largement raboté… voire supprimé, selon l'effectif del'entreprise.

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101 OpinionsLA TRIBUNE 30/01/2014

La Loi votée, le taux de financement du plan de formation serait porté, à compter du 1er janvier2015 de 0,9% actuellement, à:

● 0,4% pour les entreprises de 9 salariés et moins ;● 0,2% pour les entreprises de 10 à 49 salariés ;● 0,1% pour les entreprises de 50 à 299 salariés ;● pour les entreprises de 300 salariés et plus, la contribution serait tout bonnement supprimée ; c'est la fin du « plan de

formation » pour cette catégorie.

 La fin de la formation professionnelle dans les PME

Deux cas de figure, aux stratégies et aux impacts différents, sont à discerner : celui des petitesentreprises, d'une part et celui des PME et des grandes entreprises, d'autre part . Dans les petitesentreprises, la formation a toujours été considérée comme une contrainte, comme une dépenseobligatoire, une « taxe », et non comme un investissement. En toute logique, la conséquence seradonc une réduction immédiate des budgets sur la base du taux minimum : libérées de lacontrainte légale celles-ci verraient alors un appel d'air financier bienvenu, particulièrement en cestemps économiques perturbés. Exit donc la formation, sauf impérieuse nécessité.

De leur côté, les PME de plus de 300 salariés et les grandes entreprises ont bien compris le doubleintérêt stratégique de la formation : un investissement nécessaire pour leur compétitivité et pour lamotivation de leurs salariés. La suppression de l'obligation légale ne devrait pas impacter lesbudgets consacrés à la formation car ces entreprises dépensent déjà bien plus que l'obligationlégale actuelle (3% de leur masse salariale en moyenne, tous dispositifs confondus).

L'enjeu pour elles est ailleurs : il s'agira désormais, plus encore qu'hier, d'optimiser la formationdans sa dimension opérationnelle, budgétaire et organisationnelle.

 Un nouveau rôle pour le Responsable Formation

L'investissement formation, pour sa majeure partie, ne sera plus une imputation fiscale aux règlescomplexes mais se transformera en une charge externe, comme tout autre achat de l'entreprise.De ce fait, la lourdeur de la charge de gestion de la formation : relations avec l'Organisme ParitaireCollecteur Agréé dépositaire de fonds et autorité de régulation de l'activité, contrôle et respects descritères d'imputabilité, formalisme légal… sera allégée, en proportion, ou totalement supprimée.

Le service formation va donc changer de mission et passer d'un rôle de gestionnaire administratif(mission souvent imposée qui occupe aujourd'hui 80% de son temps) à un rôle de stratègeformation. Charge au Responsable formation d'en faire une priorité et d' anticiper les impacts de laréforme en 2014 pour être prêt dès le 1 er janvier 2015, date fatidique de basculement vers unesorte de  « new deal » de la formation.

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102 OpinionsLA TRIBUNE 30/01/2014

Industrialiser la gestion de la formation

Allégé de ses tâches administratives (concernant la gestion du plan de formation), le Responsableformation va pouvoir se consacrer à trois sujets fondamentaux et de sa pleine responsabilité :travailler sur les aspects pédagogiques de la formation ; rationaliser les achats de formation etoptimiser les processus par la mise en œuvre notamment des bons outils de traitement de l'activitéformation.

Il s'agit, pour l'échéance prévue, « d'industrialiser » la gestion de la formation, notamment dans sesdimensions administrative et logistique, de réduire les coûts d'achat (comme tous les autresdépartements de l'entreprise) ; de renforcer l'efficacité des formations par un pilotage précis del'évaluation des prestataires et par la mise en place des nouvelles modalités de formation (passagede l'Inter à l'Intra entreprise ou l'inverse, elearning, visio, micro learning, etc…), de pouvoir rendrecompte de ses actions, de développer des programmes de partenariat avec son OPCA afin degérer les co-financements par dispositifs légaux… la tâche est vaste et l'enjeu de taille.

Un risque nouveau

Une nouvelle organisation qui représente aussi un risque important pour le Responsable Formationet son  équipe s'ils n'opèrent pas la transformation attendue… et si la direction générale et celledes ressources humaines, ne constatent pas de réelle valeur ajoutée et un retour surinvestissement démontré.

Mais que le Responsable Formation se rassure : il existe aujourd'hui sur le marché des solutionsclés en mains pour répondre à cet objectif de transformation du service formation, en toute sécuritéet dans les délais impartis. Certaines entreprises, tous secteurs confondus, ont en effet déjà optépour la mise en place de cette organisation cible et en retirent de précieux bénéfices : gains detemps, gains qualitatifs, retour sur investissement, pilotage précis et transparent de l'activitéformation… les services formation sont devenus les garants de la compétitivité des collaborateurs ;ils ont pris une place stratégique dans l'organisation.

 

 

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103 OpinionsLA TRIBUNE 30/01/2014

OPINIONS > La loi sur le cumul des mandats est adoptée. Mais sera-t-elle remiseen cause avant son application concrète, en 2017? Il faut que les décideursanticipent le mouvement Par Juliette Méadel, Présidente de lavenirnattendpas.fret Secrétaire nationale du PS

Juliette Méadel, secrétaire nationale du PS

Cumul des mandats: une révolutiondémocratique… et durable?

L'adoption définitive de la loi sur le non cumul des mandats est une avancée démocratique claire etcourageuse, même si elle est imparfaite. Claire dans le champ d'application de l'interdiction : aucunparlementaire ne pourra être maire ou membre d'un exécutif local, ni exercer des fonctions dansles établissements publics locaux à partir de 2017. Courageuse en ce qu'elle a été votée par ceuxlà même qui devront choisir entre leurs fonctions et accepter de voir diminuer leur prérogatives, leurrémunération mais aussi une partie de leur pouvoir. Mais imparfaite en ce qu'elle n'aborde pas laquestion du non cumul des mandats dans le temps. Pour autant, il s'agit d'une grande réforme dontla portée démocratique est incontestable : elle répond ainsi nettement aux attentes des citoyens enmatière de transparence ce qui était nécessaire pour au moins deux raisons.

Une spécificité française

La loi anti-cumul était nécessaire du point de vue de l'efficacité de la représentation démocratiquefrançaise. En effet, il y a une spécificité française du non-cumul : quatre députés sur cinq s'yadonnent contre un sur cinq en moyenne en Allemagne, Espagne, ou même 13% en Italie. EnFrance, parmi les cumulards, un tiers d'entre eux ont des mandats exécutifs très prenant ( maire de

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moyenne ou grande ville, président du conseil général ou régional) les éloignant de leur activitélégislative. Le cumul des mandats a donc des conséquences néfastes pour le fonctionnement duparlement qui souffre de l'insuffisante implication de la majorité de ses membres.

Restaurer l'image du parlement

La loi anti-cumul était aussi nécessaire sur le plan symbolique pour restaurer l'image du Parlement.L'interdiction du cumul et des fonctions dans des sociétés d'économie mixte locale permettraégalement de mieux lutter contre la multiplication des situations de conflits d'intérêts qui venaientaussi alimenter le rejet des parlementaires. L'anti-parlementarisme a des racines anciennes enFrance et, comme le dit René Rémond, « s'ils ont le goût de la politique, les Français sontdémocrates mais ils ne sont pas parlementaires ».

Il fallait donc donner des gages de confiance à l'opinion publique pour montrer que la classepolitique est capable de voter dans le sens de l'intérêt général et pas uniquement, comme lepensent certains, pour défendre ses prébendes ou autres avantages individuels. A cet égard, enréclamant un régime d'exception pour les sénateurs, le Sénat a pris le risque d'approfondir ladéfiance qu'il suscite dans l'opinion publique.

Le risque d'une abrogation en cas d'alternance

En dépit de ses avancées incontestables, le point de fragilité politique de ce texte réside dans sesmodalités d'application. En effet, la loi n'entrera pas en vigueur avant le renouvellement de 2017 etdéjà certains de ses adversaires, principalement à droite, envisagent son abrogation en casd'alternance. Plusieurs pistes ont été évoquées comme le recours à l'exploitation du délai de 4semaines dont disposeront les députés cumulards pour abandonner un de leurs mandats. Pendantcette courte période, la majorité issue des élections législatives pourrait abroger la loi anti cumuld'autant plus facilement qu'elle n'aura pas encore produit d'effets. Il est toujours plus commode deremettre en cause une réforme lorsque celle ci n'a encore de conséquences concrètes.

 Aux décideurs d'appliquer la loi dès maintenant

Il reste que cette réforme, nécessairement populaire, sera difficilement contestable. Pour donnerune existence concrète à la loi anti-cumul et en faire ainsi apprécier la portée démocratique, il estencore possible d'agir. Le renvoi à 2017 ne dispense ni les électeurs, ni les décideurs, ni lesdirigeants des partis politiques de tenir compte des interdictions de cumul prévues par la future loidés que possible, et notamment à l'occasion de la désignation des candidats aux électionsmunicipales, régionales, européennes. Certains l'ont déjà fait, à Paris par exemple où AnneHidalgo a exigé de ses candidats cumulards qu'ils choisissent entre leur mandat de député ou demaire.

Convaincre d'urgence les réticents, notamment les sénateurs

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Mais il reste encore à convaincre une grande partie des élus, et notamment, les sénateurs. Il y aurgence. La représentation politique est en panne parce que le processus d'identificationpersonnelle et sociale entre le citoyen et les élites politiques est en panne : l'image des hommespolitiques a bloqué le processus d'identification. Cette mauvaise représentation du corps politiquefragilise la vie de la cité, et donc à terme de la démocratie. Quelle que soit la nouvelle majorité quisortira des urnes en 2017, elle s'honorerait à approfondir la réforme, notamment en introduisant lalimitation du non cumul des mandats dans le temps, plutôt qu'à se précipiter pour l'abroger.

 

Juliette Méadel, conseiller d'arrondissement à Paris. Présidente de lavenirnattendpas.Fr etSecrétaire nationale du PS.

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OPINIONS > L’Ancien testament nous fournit des pistes pour revoir notreorganisation économique et sociale, par Richard Stibon, économiste, directeur auministère du Trésor israélien, auteur de « L’économie selon la Bible » (EditionsEyrolles).

Richard Sitbon

S'inspirer de la Bible pour repenser le social

Condamnée à subir les lois économiques du marché, la démocratie est-elle en danger ? C'est àcette question que l'intervention du président Hollande, avec la nouvelle direction économique enfaveur d'une politique de l'offre, pose en filagramme à tous les citoyens. Décrite comme un tournantou une rupture dans la pensée économique socialiste, cette nouvelle orientation ne serait-t-elle pasplutôt un constat d'échec ?

Non un échec du président Hollande et du gouvernement, mais plus simplement un échec de toutetentative d'intégration d'une politique socialiste dans un environnement de finance internationale etde mondialisation capitaliste.

La crise financière et partout les mêmes conséquences

Si tel est le constat, alors se réaliserait définitivement la prophétie de Karl Polanyi, qui soulignaitdans son livre « La grande transformation » que : « la privation de liberté est à vrai dire le résultatinéluctable de la philosophie libérale qui prétend que le pouvoir et la contrainte sont le mal et que laliberté exige qu'ils n'aient point de place dans une communauté humaine. » La disparition duchamp soviétique et la victoire triomphale du capitalisme nous a apporté pourtant la crise financière

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de 2008, avec partout des résultats similaires : des pays endettés, des ménages qui déjà au bas del'échelle sociale ont vu leurs situations empirer, une classe moyenne qui s'effiloche, étranglée parla crise, tous victimes d'un ennemi qui semblerait sans visage.

Partout, ce nouveau capitalisme a conduit à la même précarisation du marché de l'emploi,grignotant pour beaucoup ce que les économistes appellent « le pouvoir d'achat libéré », ou cepetit supplément qui laisse à la vie sociale un goût sucré. Dans chaque pays, la même minoritéd'ultra riches voit leur fortune croître au gré de systèmes de défiscalisation très avantageux.

La finance, ennemie d'hier, devenue l'amie d'aujourd'hui?

 Il fut un temps lointain des élections où les socialistes pointaient du doigt cet ennemi invisible : lafinance, promettant à la France de s'en charger. L'ennemie d'hier serait-il devenu l'ami d'aujourd'hui? Ou bien tout simplement dans cette lutte des classes devenue une guerre des classes, lecapitalisme international aurait-il vaincu les tenants du social ?

La politique socialiste devenue obsolète 

En réalité, il n'y a ni ennemi, ni ami. Il n'y a seulement que des modes de vie, des idées quis'affrontent. Sans guerre. Et dans la réflexion, le développement de la pensée, la chute du mur deBerlin a fourni des arguments et des motivations nouvelles aux tenants du capitalisme, lesencourageant à aller jusqu'au bout de leurs idées. La pensée socialiste, elle, restant éculée,nostalgique d'un passé où l'on nationalisait des entreprises et où l'on imposait les riches. Dans uncontexte mondial, qui, depuis vingt ans, s'est modifié, la politique socialiste est devenue obsolète.Est-ce à dire que la bataille du social, de l'humanisme est perdue ? Sûrement pas.

 Intégrer la finance, la mondialisation dans la réflexion

Le défi est à de nouvelles idées. Le socialisme se doit, comme le capitalisme, de proposer uneréflexion qui s'intègrerait à la finance, à la mondialisation. Car c'est non par le conflit mais deconcert que la recherche du bonheur social et la sortie de la crise seront possibles.

Pour cela, les politiques sociales doivent s'adapter pour laisser de côté les protections telles quenous les avons connues dans les années quatre-vingt, afin d'en mettre en place de nouvelles, quiseraient adoptées par la finance internationale. Des propositions existent déjà. Mais, comme danstoute crise profonde, c'est une révolution qui doit être menée. Une révolution des idées. Et quoi deplus naturel si l'on s'occupe de politique sociale, que de se tourner vers la Bible. Cette révolutiondoit se faire en trois actes :

 Se tourner vers la Bible

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Le premier est tiré de ce verset de la Bible : « Abraham planta un bouquet d'arbres à Beer Shava ety proclama le Seigneur, Dieu éternel. Abraham habita longtemps encore dans le pays desPhilistins. » Dans le texte original en hébreu, le nom de l'arbre « echel » correspond aux initiales detrois mots dont la traduction est nourriture, boisson et logis. Ces termes expriment le minimum vitalqu'une société doit apporter à chacun. Actualiser à nos sociétés modernes cette idée, nousdemande d'octroyer à chaque adulte « un revenu minimum de survie ».

 Un Revenu minimum de survie

Ce « RMS », devra être rétribué à chaque citoyen âgé de 20 ans, sans distinction de revenu, destatut ou de situation, tout au long de sa vie. Les dépenses de protections sociales dépassentactuellement plus de 620 milliards d'euro par an. A elles seules, les prestations de survie : emploi,vieillesse-survie, famille, logement, pauvreté-exclusion, représentent une dépense de plus de 400milliards d'euros. Cette somme permettrait de verser plus de 600 euros par mois à chaque individuau titre du RMS. Elle contribuerait, pour la finance, à une source d'épargne de consommation etserait un gigantesque levier pour l'économie. Enfin et surtout, le RMS, signifierait, pour l'ensembledes citoyens, une progression sociale.

 Une pause dans la vie économique

Concernant le deuxième acte, il suffirait de repenser le travail et son temps. Ce texte tiré de la Biblepourrait nous y aider : « Pendant six ans, tu ensemenceras tes terres et tu en engrangeras lesproduits. Mais la septième année, tu les laisseras en jachère. » Ce que propose le texte est demettre fin à une réalité économique dont l'unique objectif serait la poursuite illimitée du gain et de lacroissance, afin de nous suggérer une économie qui inclurait une pause dans celle-ci.

Non pas un arrêt mais un ralentissement, avec pour objectif après 6 ans de travail, une croissancezéro. L'année sabbatique devancerait ainsi les cycles des crises courtes et permettrait de lisser lesévolutions de la production dans le temps, soit pour éviter les périodes de sous-emploi, soit pourenrayer les périodes de surchauffe qui risqueraient d'entraîner des dysfonctionnements.

 Une année à mi temps

Pour cela, il suffirait, en France, de réévaluer le temps de travail à quarante heures par semaine,durant six ans avec un même salaire. Le coût du travail s'en trouverait amoindri et améliorerait lacompétitivité des entreprises. Quant à la septième année, année de croissance zéro, la populationactive travaillerait à mi-temps afin que chaque travailleur puissent récupérer ses cinq heures detravail supplémentaire qu'il a effectué chaque semaine, souffler, se recentrer sur lui-même, sesproches, en un mot se ressourcer.

 Un communautarisme intégré

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Enfin, le troisième acte serait de repenser la cohésion sociale. Un dernier texte, tiré lui aussi del'Ancien Testament, nous montrerait la voie : « Et Dieu dit à Moshé : chacun selon son drapeauselon la maison de son père. » La société est repensée. Le terme « shevet » ou « matteh » estutilisé en hébreu pour désigner « la tribu ». « Shevet » a pour racine le terme « assis », qui donneson assise à la société. « Matteh » est un terme qui signifie « bâton », sur lequel toute lacommunauté entière peut s'appuyer. La société, proposée ici, est une association de communautésà la fois solidaires de la société en générale, mais uniques par leurs caractéristiques. Ainsi, face audéfi du communautarisme et des groupes, en s'inspirant de la Bible, une idée nouvelle nous estprésentée : « le communautarisme intégré ». Une société dans laquelle les groupes seraientuniques mais solidaires avec pour dénominateur commun : le pays et ses lois.

La crise, que nous traversons, est synonyme d'espoir pour une reconstruction et l'émergenced'idées nouvelles, et l'acteur principal de cette reconstruction ne sera ni l'Etat, ni la liberté desmarchés, mais tout simplement : l'homme.

 

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OPINIONS > Ouvrant la route du Nord, la fonte des glaces de l’Arctique vabouleverser le transport mondial de marchandises. Les conséquences sontmultiples. par Didier Schmitt, conseiller scientifique, commission européenne*

Didier Schmitt

Arctique: les enjeux de l'ouverture de la routedu Nord

Depuis plus d'une décennie, un 'nouvel Arctique' est en train de prendre forme. Le compte àrebours a bel et bien débuté, aussi posons-nous sans plus tarder la question des enjeux, desopportunités et des défis pour l'Europe.

Quand l'Arctique s'éveillera

Quand l'Arctique s'éveillera - fiévreux - le monde aura les pieds dans l'eau. Près de la moitié del'augmentation du niveau des océans proviendra de la fonte des calottes glaciaires, dont celle duGroenland. Alors que les prévisions de l'augmentation moyenne de la température du globe sontde +2ºC d'ici quelques décennies, celles au-delà du cercle polaire pourraient atteindre +6ºC. Si l'onajoute à cela, plus qu'ailleurs, la fragilité de l'environnement et des écosystèmes, nous avons laquasi-certitude que les phénomènes observés et leurs conséquences seront irréversibles.

En parallèle des actions de mitigation sur le changement climatique (à l'origine de cebouleversement), une analyse sereine des stratégies d'adaptation serait la bienvenue. Pour cela,une réflexion de prospective intégrant de nombreux paramètres doit nous amener à évaluer les

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orientations et les décisions pertinentes à prendre dès maintenant.

Un mécanisme encore mal compris

Les scientifiques avouent leur perplexité: l'accélération de la fonte de la banquise de l'OcéanArctique au cours des quinze dernières années n'était pas prédite avec cette ampleur. Sonmécanisme n'est toujours pas bien compris puisqu'aucun modèle climatique actuel n'est capable del'expliquer avec certitude, cette partie du globe ayant été assez mal étudiée jusque-là car difficiled'accès.

Une deuxième raison est que l'environnement arctique est fondé sur un équilibre intrinsèquementfragile, et donc enclin au basculement. Même la météorologie y est plus capricieuse qu'ailleurs. Sinous voulons améliorer notre analyse prospective afin de prendre des décisions éclairées, il nousfaut mieux comprendre la complexité et la fragilité des régions septentrionales. Le corollaire estl'amélioration de nos prévisions par plus de stations de mesure et plus d'observations satellitaires.Sans oublier la place des sciences sociales afin d'appréhender les impacts sur les populationslocales.

15% du trafic maritime mondial par la route Nord       

L'économie n'a malheureusement pas d'états d'âme. Il est quasi certain, d'après les modèlesclimatiques, qu'a partir de 2030 des voies navigables entre l'Asie et l'Europe s'ouvriront pendantune bonne partie de l'été, ce qui peut raccourcir de moitié la distance Europe-Asie. On estimemême à 15% la part du trafic mondial qui passera par cette 'route du Nord'; la Chine l'a d'ailleursdéjà testée en août 2013.

En plus des avantages pour la marine marchande, l'accès sera également facilité pour l'exploitationhalieutique - les eaux arctiques étant les plus poissonneuses du monde et le réchauffement faisantremonter vers le nord un certain nombre d'espèces économiquement intéressantes - , l'accès auxressources en gaz - estimées à 30% des réserves non encore découvertes - ainsi que pour ledéveloppement du 'tourisme paquebot'. L'une des conséquences redoutée par les scientifiques estle dépôt de particules de suie, issues de la combustion des moteurs diesel des navires, ce quicontribuera encore davantage à la fonte des neiges et des glaces.

Se pose donc, par exemple, la question de moteurs plus propres ou même de l'option nucléairepour la propulsion des 'navires nordiques', d'autant plus que leur taille ne sera pas limitée par lespassages de Panama et de Suez. Depuis longtemps, la Russie a fait ce choix de propulsion pourles brise-glaces, car elle permet autonomie et puissance.

Un programme nécessaire pour un positionnement par satellite

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Qui dit transport dit sécurité. Du fait de l'isolement géographique, les solutions technologiquesdoivent surtout venir «du ciel». Mais actuellement les systèmes de positionnement parsatellite comme la constellation européenne Galileo - qui a aussi une composante de secours enmer - sont sur des orbites qui couvrent les latitudes les plus peuplées. Quant aux satelliteseuropéens de télécommunication et de météorologie, ils évoluent en général sur une orbiteéquatoriale et ont encore moins de 'visibilité' vers le Nord. Jusque-là, ce ne sont pas les quelquequatre millions d'habitants du pourtour de l'Arctique qui pouvaient y changer quelque chose. Maispour le futur, les activités maritimes ne pourront devenir routinières que si un programme spatialspécifique est mis en place.

Des investissements importants

Les satellites à orbite polaire ont des contraintes par rapport à leurs cousins géostationnaires - cesderniers tournent d'Ouest en Est en même temps que la Terre et sont ainsi en permanenceau-dessus de la même zone. En revanche, un 'satellite polaire' ne repasse au-dessus d'un mêmeendroit qu'au bout de quelques heures, au mieux. Cette présence non permanente doit êtrecompensée par un nombre important de satellites identiques qui se suivent en file indienne. Lesinvestissements seront donc significatifs mais d'intérêt global. Ces satellites 'balayant' toute lasurface terrestre pourront être utilisés pour bien d'autres applications.

De plus, les besoins pour la sécurité et la recherche pour l'Arctique sont similaires à ceux del'Antarctique et seront de facto couverts par les mêmes satellites; une belle situationgagnant-gagnant. Il faut réfléchir également à des synergies entre les satellites et des drones oudes ballons de haute altitude qui peuvent être des plateformes complémentaires d'observation, degéolocalisation ou de communication. Le moment est donc venu de mener des réflexions deprospective intégrée, car trouver des partenaires et se mettre d'accord sur des besoins communsainsi que sur un partage de responsabilités prendra du temps. A cela il faut rajouter une décenniepour les développements technologiques; 2030 n'est donc pas loin du tout!

Fédérer les efforts européens

Ce qui n'est pas visible sur une mappemonde 'équatoriale' est que vu depuis l'hémisphère nord, lemonde est bien différent : les frontières entre Russes, Canadiens, Américains et Européens serapprochent. La mutation du grand Nord est au programme des discussions entre pays riverains ausein du Conseil Arctique, et les observateurs à ce Conseil sont de plus en plus nombreux, la Chineen tête. En tant qu'Européens, nous avons des droits et des devoirs mais également des atouts àfaire valoir comme dans le secteur spatial, les chantiers navals mais aussi dans les compétencesde l'élaboration de programmes de coopération, comme cela est déjà le cas pour plusieursprogrammes scientifiques d'envergure. En fait, l'Europe devrait aller plus loin et établir un'observatoire de l'Arctique' en rationalisant et en fédérant les efforts européens et internationaux;nous en avons la légitimité.

 Des besoins technologiques à la géopolitique

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Les réflexions doivent intégrer de nombreuses facettes : une meilleure compréhension deschangements climatiques spécifiques à l'Arctique, des mitigations encore possibles, des besoinstechnologiques, des conséquences économiques à long terme (échanges commerciaux, pêche…)et même géopolitiques, comme la possible autodétermination du Groënland, les velléités russesconcernant le sous-sol polaire, et les équilibres dans le domaine de la défense.

Notons enfin que ce n'est pas le changement climatique qui ouvre des voies maritimes ou quidonne accès à de nouvelles ressources, ce sont les décisions politiques. C'est toute l'Europe quidevrait s'intéresser davantage à son propre hémisphère, car il risque bien de faire basculer certainscentres de gravité, et pour longtemps.

 

*Didier Schmitt est conseiller scientifique et coordinateur de la prospective auprès de laconseillère scientifique principale et dans le bureau des conseillers de politique européenneauprès du Président de la Commission européenne.

Les opinions exprimées dans le présent article sont celles de l'auteur et ne reflètent pasnécessairement la position de la Commission européenne.

 

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OPINIONS > La Tribune publie chaque jour des extraits issus de l’émission "28minutes", diffusée sur Arte. Aujourd’hui, la Turquie dans l’Union Européenne ?

28 minutes / Arte

La Turquie trouvera-t-elle sa place dansl'Europe ?

Une première depuis 22 ans. Le chef d'État français, François Hollande, donnait, lundi, uneconférence de presse à Ankara, aux côtés de son homologue turc Abdullah Gül.

Vouée à améliorer des relations bilatérales considérablement dégradées sous le mandat deNicolas Sarkozy, la portée de cette visite officielle semble décuplée à l'approche des prochainesélections européennes. En effet, si un nouveau chapitre du processus d'adhésion de la Turquie àl'UE vient de s'ouvrir, les enjeux historiques, démographiques, religieux et géopolitiques nepèsent-ils pas trop lourd dans la balance ?

Cette visite du président Hollande est très attendue par le premier ministre turc Recep TayyipErdo?an, qui n'a pas oublié l'ère Sarkozy : il tient ce dernier pour responsable d'avoir mis un freinau négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne.

Avec cette visite d'Etat, la France entend sortir d'une « relation bilatérale qui s'était dégradée etrévélée particulièrement inefficace » et veut être au coeur de la relance du processus denégociations de l'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne afin de « sortir de l'impasse danslaquelle la France à l'époque avait conduit cette relation », selon l'Elysée.

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115 OpinionsLA TRIBUNE 30/01/2014

MISE AU POINTPar Marc-Antoine Deporet

 

RETROVISEURPar Marc-Antoine Deporet

L'adhésion de la Turquie à la CEE Années 1960 : soutenue par la France, la Turquie demande à s'associer à la toute jeuneCommunauté économique européenne (CEE). Retour sur une décennie bénite des relationsfranco-turques.

 

VU D'AILLEURSPar Juan Gomez

Serbie : l'incroyable revirement du négociateur Etape symbolique pour la Serbie ! Le pays a ouvert la semaine dernière ses négociationsd'adhésion à l'Union Européenne. Un combat mené par un homme : Aleksandar Vu?i?. Siaujourd'hui cet ancien nationaliste a une image d'homme moderne et modéré, il s'agit d'unevéritable volte-face de la part de l'homme politique le plus puissant du pays. En tout cas, cetteenvie d'Europe ne semble pas être partagée par l'ensemble de la population. Seulement 36% desSerbes estiment que rejoindre l'UE serait une bonne chose. 

 

DEBATOn en débat avec la chercheuse, spécialiste de la Turquie contemporaine à l' Institut français desrelations internationales Dorothée Schmid, le politologue, directeur général de la Fondation pourl'innovation politique Dominique Reynié et la députée UMP des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer.

 

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