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Le plus grand château d'eau du Maroc : La Région Taza - Al Hoceima Taounate ; perspectives au sein de la charte Nationale pour l'Environnement et le Développement durable Photo:1 Vue Panoramique qui montre le Mont Jbel Ayachi 3000 m qui garde la neige de l’Automne jusqu’au début de l’été dominant la bassin versan du Sebou Abstract : Zone très male connue ou impénétrable du Maroc les versants Atlantique, et Méditerranéen du Rif Central et leurs enchaînements, géographique le prérif , et le Rif Oriental sont certes d’une incroyable richesse écologique en terme de biodiversités et d’endémismes. Ecosystèmes trop fragile la forte pression anthropique y régnant a fortement accentué sa rapide dégradation. Par contre les caractéristiques bioclimatiques de ces versants font de lui le vrai potentiel en eau de ce pays, « notamment à cause des changements climatiques » édifiant ainsi les véritables affluents de trois grands bassins versants du Maroc , les bassin de Sebou , Loukkos et celui du Moulouya . Il n’en demeure pas moins que si cette richesse en eau est assez bien mise à profit en aval ; alors qu'il reste beaucoup à faire en amont et nécessite donc une vraie maîtrise de la gestion et l'administration des écosystèmes montagneux, afin d’en assurer la pérennité via un vrai développement équilibré au sein de cette région aussi riche que fragile. Mots clés : Prérif , Barrage Wahda , versant Atlantique ,versant Méditerranéen ; bassin versant ; Sebou , Mouloya , Loukkos, déforestation , érosion, envasement , inondations , zone humide ,impluvium , pollution , engrais , Margines , pêche illégale, reboisement, foret méditerranéenne .

Aléas du plus grand chateau d'eau au Maroc

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Abstract :Zone très male connue ou impénétrable du Maroc les versants Atlantique, et Méditerranéen du Rif Central et leurs enchaînements, géographique le prérif , et le Rif Oriental sont certes d’une incroyable richesse écologique en terme de biodiversités et d’endémismes. Ecosystèmes trop fragile la forte pression anthropique y régnant a fortement accentué sa rapide dégradation.Par contre les caractéristiques bioclimatiques de ces versants font de lui le vrai potentiel en eau de ce pays, « notamment à cause des changements climatiques » édifiant ainsi les véritables affluents de trois grands bassins versants du Maroc , les bassin de Sebou , Loukkos et celui du Moulouya . Il n’en demeure pas moins que si cette richesse en eau est assez bien mise à profit en aval ; alors qu'il reste beaucoup à faire en amont et nécessite donc une vraie maîtrise de la gestion et l'administration des écosystèmes montagneux, afin d’en assurer la pérennité via un vrai développement équilibré au sein de cette région aussi riche que fragile.

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Page 1: Aléas du plus grand chateau d'eau au Maroc

Le plus grand château d'eau du Maroc : La Région Taza - Al Hoceima Taounate ; perspectives au sein

de la charte Nationale pour l'Environnement et le Développement durable

Photo:1 Vue Panoramique qui montre le Mont Jbel Ayachi 3000 m qui garde la neige de l’Automne jusqu’au début de l’été dominant la bassin versan du Sebou

Abstract : Zone très male connue ou impénétrable du Maroc les versants Atlantique, et Méditerranéen du Rif Central et leurs enchaînements, géographique le prérif , et le Rif Oriental sont certes d’une incroyable richesse écologique en terme de biodiversités et d’endémismes. Ecosystèmes trop fragile la forte pression anthropique y régnant a fortement accentué sa rapide dégradation. Par contre les caractéristiques bioclimatiques de ces versants font de lui le vrai potentiel en eau de ce pays, « notamment à cause des changements climatiques » édifiant ainsi les véritables affluents de trois grands bassins versants du Maroc , les bassin de Sebou , Loukkos et celui du Moulouya . Il n’en demeure pas moins que si cette richesse en eau est assez bien mise à profit en aval ; alors qu'il reste beaucoup à faire en amont et nécessite donc une vraie maîtrise de la gestion et l'administration des écosystèmes montagneux, afin d’en assurer la pérennité via un vrai développement équilibré au sein de cette région aussi riche que fragile. Mots clés : Prérif , Barrage Wahda , versant Atlantique ,versant Méditerranéen ; bassin versant ; Sebou , Mouloya , Loukkos, déforestation , érosion, envasement , inondations , zone humide ,impluvium , pollution , engrais , Margines , pêche illégale, reboisement, foret méditerranéenne .

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Exemple de randonnée dans le bassin versant de Sebou Départ ville de FEZ :

Pour mieux sensibiliser les citoyens Marocains on leur propose cette balade cognitives de ce milieu naturel méconnu: Sur la route Nationale Fez Taounate en se dirigeant vers le N.E ; on traverse le pont du Oued Sebou pour ensuite longer la belle vallée de Sebou creusée dans un relief mou , à dominance argilo marneuse , c’est la zone prérifaine ,qui contraste avec des crêtes rocheuses discontinues « klippes » à matériel jurassique , un faciès dominant comme le montre ce village qui s’était abrité des crues du Ouargha

Photo: 2 Village à construction typique modeste concentré sur la crête rocheuse de cette colline marneuse

Bordant le méandres de l’Oued Innaouen par la route tertiaire vers Ouarzag, sitôt village prémices du lac Al Wahda.

Le Bassin versant de Ouargha

Photo : 2 Carte géologique du Rif et Bassin versant du Sébou

L’oued Ouargha prend ses origines au niveau des Montagnes de Beni Ammart affluenté par l’oued Kétama comme son nom l’indique au niveau des montagnes culminantes de Tidghine 2465 m.

Photo: 3 les cimes des montagnes du Rif central à cheval entre le versant Atlantique et Méditerranéen montre un étage bioclimatique hyper humide couvert de cédraies.

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Réservoir réel en eau au Maroc avec une pluviométrie avoisinant les deux mètres.

En effet le bassin versant de l'Oued Ourgha à l'amont du barrage a une superficie de 6.200 km2 avec un apport moyen annuel de 3.300 millions de m3

Photo : 4 Carte géologique et hydrologique du Bassin versant du Sébou « modifiée »

Le barrage Al Wahda

Situé dans la Province de Sidi Kacem sur Oued ouergha avec un volume de stockage de 3713.8 Mm3. Le barrage Al Wahda occupe une superficie de 12.300 ha et retient un volume normal de 3.800 Mm3 affiche une retenue au complet cette année 2010.

Sa caractéristique est qu’il se situe sur un sillon profond et peut donc avoir une retenue très extensible, cet aspect géomorphologique est à l’origine de l’intérêt de ce barrage.

Photo 5 : Vue aérienne du barrage Al Wahda

Le barrage Al Wahda a été mis en service en 1996 et a pour fonction : L'irrigation, le laminage, l'énergie, le transfert et l'AEP

Le barrage Al Wahda un écosystème d’une incroyable richesse

Photo6 : Vue sur l’Oued Ouargha « 696 cormorans et 80 muettes rieuses sur la rive en face » 20/01/2008

Depuis la vallée de Ouargha on découvre à 5 Km de l’Est du village de Ouarzag, un groupe compacte de grands Cormorans, traversant le champs de céréale et de fèves sous des oliviers, pour découvrir un groupe d’oiseaux compacte, qui se trouvait à l’autre coté de la rive de la rivière.

Photo 7 : Vue sur la rive en face de l’Oued Ouargha « 696 cormorans et 80 muettes rieuses sur la rive en face et 6 aigrettes Garzettes » 20/01/2008

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Sous un olivier on entreprit la reconnaissance des espèces qui composaient ce groupe. les grands cormorans, des aigrettes Gazettes, ainsi que de nombreuses mouettes rieuses. on a compté à la jumelle le nombre de 696 individus de grands cormorans ainsi que de 81 mouettes rieuses qui formaient un groupe compact hétérogène.

Photo 8 : Groupe de 70 Pluvier doré

Vers le pont de Ouarzag , on remarqua la présence d’oiseaux au plumage doré qui se mélangeait avec les buissons éclairés par les rayons solaires , il s’agit en fait de Pluvier doré en train de se nourrir en groupe compacte « 70 individus » sur la rive ou je me trouvais . Impact du Barrage sur la Population Riveraine

Photo 9 : Techniques d’agriculture archaïque donne du charme à cette zone.

Le Barrage ne semble pas encore affecter la population riveraine qui n’a pas accès à l’eau que ce soit pour l’irrigation ou pour

l’eau potable , comme le montre la photo ou ce paysan pratiquant encore le labour avec des techniques datant du moyen age . Il n’empêche que ce mode de vie constitue l’attrait original pour le tourisme rural, une sorte de voyage dans le temps au profit des touristes. Accès à l’eau

Photo 10 : Enfant cherchant l’eau à dos d’âne au dessus du pont Ouarzag 20/01/2008

L’exemple de ce petit garçon qui a la tache quotidienne d’aller chercher l’eau grâce à son petit âne à partir du Oued Ouargha, démontre que les populations qui disposent du potentiel en eau n’y ont pas vraiment accès. Paradoxalement ce sont les zones en amont des bassins versants réel réservoir national d’eau qui en sont dépourvues en effet c’est un problème classique au Maroc, car c’est toujours l’aval des bassins versant de Sebou qui se situe dans la zone du Gharb qui profite pleinement de cette eau n’es ce pas là une injustice social qu’il faudrait rectifier ?

Aujourd'hui deux ans après on constate avec satisfaction la construction d'une station de traitement d'eau potable sur le même lieu , les choses peuvent réellement avancer

Peut on récupérer L’alose Activités de pêche Parmi les prises de poissons il y a le black basse qui est un carnassier, de chaire très convoitée « jusqu’à 30 Kg »

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Photo 11 : Black bass et Carpes d’excellents mets

Alose « Chabel » un plan de gestion qui devrait proposer le libre accès à toute section hydro-géographique du bassin de Sebou à l'aval du confluent de Sebou, et en son amont ainsi que le réaménagement des frayères actives. La disparition du poisson alose qui jadis constituait une source de protéine pour les habitants de la population du bassin versant de Sebou à cause entre autre de la pollution , et de la rupture des connexions de sa migration depuis les eaux du Sebou ver la mer et vis versa, a fait rompre une culture socio-économique d’une importance cruciale pour le marché des poissons d’eau douce quand on sait qu’en France il représente un marché au-delà 12% et encore plus aux Etas unis

PHOTO 12 Panorame du lac Wahda en profil vers le S.W se déssine les nappes de Ouazzane

Il faut donc développer des activités de pêche commerciale indispensable à la diversification

de revenues économique des populations rurales de ce bassin, dans le respect des règlements et dans l'esprit d'une conciliation des usagers professionnels ou amateurs.

De même tous ces rivages plurikilométriques désertées d’infrastructure touristique « Camping Hotels etc… » Constituent un énorme potentiel touristique qui pourra d’ailleurs contribuer de manière notable dans l’amélioration de la vie des populations riveraines. Il faudrait donc étudier les possibilités d'aménagement des zones humides pour en faire un levier du développement de l’écotourisme.

Problèmes de pêche illégale

Photo 13 : Pêcheur entrain de mettre ses filets de bout en bout sur « l’embouchure de l’Oued Ouargha à Est du lac »

Un pêcheur comme tant d’autres, était entrain de mettre ses filets en toute tranquillité sur « l’embouchure Est du lac » , en dépit que cette pratique soit strictement interdite par la loi , et que les filets devraient être posés hors des zones d’embouchure de l’Oued Ouargha , sinon de manière oblique au milieu du lac

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PHOTO 14 : Filet qui obture l’embouchure Nord West au niveau de l’O.Aoudour qui part du rif central au niveau de la région de Bab Barrad du lac

A la manière d’un garrot le filet de bout en bout sur l’embouchure de la rivière empêche, le passage des différentes espèces depuis l’oued vers le lac et vis versa. On a noté par ailleurs la présence systématique de plusieurs filets mis de manière successive et parallèles sur les Quatres embouchures que l’on a traversées. Pêche à la ligne

Les pêcheurs à la ligne sont rigoureusement contrôlés ce qui n’est pas une si mauvaise chose. Par contre ces derniers dénoncent le carnage que provoque les filets de pêche qui est strictement interdite, on se pose la question sur rôle des services des eaux et forets responsables de cette partie du lac qui permettent ces délits flagrants et pas du tout difficile à observer. Il est clair que cette technique de pêche illégale porte un préjudice considérable à l’épanouissement de la biomasse au sein du réseau trophique de ce lac en plein période de reproduction des grands poissons carnassiers « Fevrier –

Mars ».

Photo15 : Balbuzard « aigle pêcheur » au lac Al Wahda agrippant un poisson 12/03/2007

Le témoignage d’un responsable du lac le plus grand en Angleterre qui découvrait en ma compagnie ce lac, fut étonné de l’ampleur du ce barrage Al Wahda largement plus vaste, insistant surtout sur l’écosystème riche que ce lac est en train de créer. Il ne faut pas simplement donner l’importance à la quantité d’eau que ce barrage pourra servir en Eau potable ou en irrigation vers les zones en aval , mais il faut aussi relever l’importance à cet aspect écologique , notamment en multipliant les reboisements autour du lac et surtout en amont notamment sur les affluents drainant , en favorisant la création de forets pour contribuer à la création de la vie autour de ce lac , et du même coup contribuer de manière efficace et durable pour la prévention de son envasement. Conséquence sur l’avifaune

Photo 16 : Vue sur la rive Nord Est du llac ouahda « nombreux cormorans et muettes rieuses aigrettes Garzettes etc 12/03/2007»

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L’année dernière à la même époque et en absence de ces filets au niveau des embouchures j’avais remarqué la présence de plusieurs groupes de cormorans quelques 300 individus par groupement au niveau des rivages du lac, alors qu’aujourd’hui on n’a noté la présence que d’un ou de deux individus au milieu ou sur les rivages du lac, ce qui à priori prouve déjà l’impact négatif de ces filets sur cette avifaune migratrice. Convention RAMSAR Il est très bizarre que ce lac ne soit pas encore sous la protection de zone Ramsar, et donc on lance un appel pour qu’il fasse partie de ce protocole de protection international vu son importance à niveau Nationale et International et son grand rôle de reposoir pour des espèces migratrices rare ou menacées comme le prouve la photo prise l’année dernière en mars de ce balbuzard pêcheur qui effectue son retour peut être au Parc National d’Al Hoceima !! Les forets de haute montagne « Amont du versant »

Étagement altitudinal Quittant le niveau du lac on découvre évidemment, les variations de climat dues au relief montagneux abrupt qui caractérise le Rif créant des étages très restreints de végétation, caractéristique de la foret méditerranéenne ;ce qui le définit comme très sensible L’étage de l’olivier-caroubier (Ceratonia)

Photo 17: Petit village dominant le lac ,en harmonie avec la foret d’olivier et caroubiers

En remontant le flanc Atlantique du Rif on traverse L’étage de l’olivier-caroubier

(Ceratonia), qui correspond aux parties les plus chaudes, L’étage euméditerranéen de l’olivier-lentisque Sur terrain surtout siliceux, on passe d’abord par des petites forets de thuya , puis rapidement vers le chêne-liège On découvre des chênaies ou du moins ce qui en restent (Quercus suber) réunissant chaleur et humidité, ici au Rif il est de haute montagne, contrairement au Maamora , sans transition on découvre le chène Zen.

Photo18 : L’ultime arbre qui cachait cette foret de chêne Zen a été abattu marquant la fin du processus de disparition d’un étage forestier

Photo 19: Le chene Zen ce bel endémisme Marocain est systématiquement défriché au profit des champs de canabis

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Le pendage fort de la chaîne de montagne rifaine, est à l’origine de sa grande biodiversité qui est répartie sur un zonage très serré, ainsi l’étage du chêne liège mêlé à celui du chêne Zen sur les sols acides liège a presque complètement disparu, Le contraste entre ces deux photos démontre l’intensité du massacre que a subit ces belles forets.

Photo 20 : Plante de canabis « trop chère tribu qui a substitué des étages forestiers entiers , dorénavant dégradés en terrains nus désertique ou règne la roche mère.

La Cédraie du Rif Central

Nous arrivons au croisement Chaouen et Bab Berrad sur l’oued Aoudour et son affluent , vers Ketama

Photo 20 : La cédraie du Rif est unique par sa georépartition sur les flanc Nord des montagnes à grand serrage montrant une

succession infinie de chênaie flanc Sud – Cédraie flanc Nord de chaque montagne et à la même altitude .

Ascendant les fortes pentes vers le Rif central les cèdres apparaissent de manière progressives dans les parties les plus hautes des montagnes siliceuses (Unités des nappes de ketama formées de flysh « alternance de couches pélite (argilo-marneuse) et de couches gréseues » . Ces forets se developpent sur un étage supra et oromediterranéen dans un climat humide à hyper-humide. Il s’agit de forets nettement plus étendus que celle du Rif occidentale, d’une part pour sa grande répartition géographique d’autant plus que les espèces forestières compétitrices d’abies et de pins sont à peine existantes. Phénomène du flanc Nord A cause du serrage fort des Montagnes du Rif les monts sont plus plissés et engendrent Au passage du Rif central une distribution particulière, on note un phénomène singulier au versant Atlantique , A la même altitude sur chaque montagne que l’on traverse, la partie du Sud abrite du chêne liège, alors que la partie Nord de la même montagne des cèdres, en transition vers les denses cédraies à distribution plus continue le long des plus hautes crêtes de la chaîne rifaine Ketama « Réserve d’Issaguen ». Le cèdre à tendance à former des masses forestières pures, où apparaissent des forets très denses se développant sur un sol permanemment sombre. Ces sols ont une épaisse couche d’humus noire produit par les feuilles en décomposition des cèdres. Les arbustes ici sont très dispersés et peuvent faire défaut complètement ; Par contre la diversité végétale augmente uniquement dans les clairières, pour raison d’insolation. Ils se distinguent d’une grande biodiversité floristique. En effet, ici sont fréquents les arbres de grande valeur biogéographique qui font défaut même dans le reste de l’Afrique. Il s’agit tout particulièrement de ( Betula pendula subsp. Fontqueri) et el loro ( Prunus

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lusitanica). Spécialement abondantes dans les forets de Ketama-Jbel Tidrhin.

Autre plantes intéressantes, endémique de ces forets, sont les arbustes Cystisus megalanthus et genista Carpentana subsp. Nociva (Ketama) et Halimium atlanticum ( montagne de Tidirhin ).

Autres arbustes et herbacées intéressantes qui contribuent à enrichir ces forets sont : « Cistisus laurifolius, Cistisus villosus, Adenocarpus decorticans, Daphne laureola susp.latifolia, Potentilla micrantha , Luzula forsteri, Digitalis purpurea var. algeriensis, Lamium flexuosum, Teucrium oxylepis, Leucanthempsis pallida et Thymus ariatarum ». Pollution

Les margines Les margines proviennent de l’eau de végétation des olives, de l’eau ajoutée lors du procédé d’extraction et l’eau de lavage. Présence de substances inhibitrices du processus d’autoépuration naturelle des eaux (composés phénoliques à raison de 4 à 12 g/l de margines, tannins et acides gras libres).

• Dans le bassin versant de ourgha (Taounate ; ghafsay « Rouge ») les margines ont généralement de forte charges salines dues aux ajouts importants de sel pour la conservation des olives. Ces caractéristiques confèrent aux margines une pollution au moins 100 fois plus que celle des eaux usées urbaines :

• Acidification du milieu • Destruction de la microflore bactérienne du sol • Sels potassiques ont un effet néfaste sur les plantations

• Pollution des oueds et barrages et disparition de la vie aquatique • Pollution de la nappe souterraine Ce qui démontre un impact négatif sur l’écosystème du barrage ‘Al wahda , et qu’il faudrait appliquer les solutions adéquates pour stopper la dégradation de cette importante zone humide

Photo 21 : Grand lots de sac à engrais la marchandise la plus en vue au marché

Engrais et de fertilisants

Ces couleurs attrayantes cachent le danger des sacs d’engrais et de fertilisants qui sont stockés dans de nombreux magasins le long de la route Bab Barrad , Ketama notamment dans les petits villages avoisinants, la grande quantité des sacs démontre l’utilisation intense de ces engrais, Ce phénomène est surprenant dans la tradition d’agriculture au Maroc . Facile de deviner la raison, sinon la présence de champs de canabis.

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Photo 22 : Témoignage de cet ultime et dernier cèdre en plein champs de canabis

, ce qui double la mise coté pression sur cet écosystème Montagnier, en l’occurrence le déboisement des chênaies et cédraies au profit du champs de canabis, mais aussi la pollution des sols, nappes phréatiques et pour le cas présent la contamination de l’impluvium du versant atlantique de la chaîne rifaine à fort pendage, qui va affecter le lac Al Wahda par ruissellement.

Photo23 : Village Ketama fief du cédre « canabis » intense trafic

Photo 24 : La foret de cédre Tizi Fri

La foret de Tizi Fri est la cédraie la plus orientale au Maroc à Beni Ammart à cheval entre le versant Méditerranéen et celui Atlantique ; restée encore intact par l’absence de tradition du Cannabis, nous suggère l’opportunité de sa protection comme zone d’intérêt écologique.

Photo 25: Amont du bassin versant duOuargha

Le bassin versant du Ouargha situé sur le versant Atlantique du Rif , montre que seuls quelques bouquets de cèdres résistent aux sommets , dont les flancs Sud témoignent des derniers spécimens de chênes lièges. La problématique de la délimitation trop tardives des domaines publiques et particuliers au sein de la foret du Rif a appuyé le processus de sa dégradation, particulièrement à cause de l’intérêt économique et grandissant depuis les année 70 jusqu’à nos jours, malgré les

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multiples programmes internationaux qui ont avérés leurs échecs successif.

Photo 26: Pépinière de Chaouen

Le Reboisement à grand envergure ultime chance Aujourd’hui La pépinière de Chaouen très moderne est un modèle à démultiplier afin d’entamer un reboisement à grand ampleur pour préserver ce qui reste des étages forestiers. C’est l’unique recours pour préserver encore nos forets endémiques. L’aménagement éco systémique, ou approche écosystémique, est un véritable pilier de l’ aménagement durable des forêts. Il constitue une approche par laquelle les aménagements, ou les coupes, permettent à la forêt de préserver son intégrité écologique. Cela est possible par l’application d’un schéma de coupe qui minimise les écarts entre les paysages naturels et les paysages aménagés. Un autre écosystème sur le flanc sud le la Méditerranée : la Baie d’Al Hoceima

La Baie d'Al Hoceima, une vraie zone nourricière : aussi riche que fragile! La Méditerranée du sud est généralement caractérisée par son climat aride à semi aride, avec de rares zones humides. Le profil côtier de la Baie d’Al Hoceima, formant une pénéplaine et permettant un accès facile aux zones montagneuses de l’intérieur, en fait un site attractif pour des investissements économiques, touristiques ou immobiliers. Sans une planification et une gestion intégrée de cette zone côtière, définissant avec toutes les parties prenantes les zones appropriées pour chaque activité, la baie d'Al Hoceima connaîtra un avenir incertain tant du point de vue économique qu’écologique et son rôle essentiel dans la vie locale et régionale sera fortement dévalué. Les conclusions issues de l'opération Delphis Maroc 2009 témoignent de la richesse en biodiversité de cette baie ne sont pas dus à un hasard. Cette baie est sous les influences des permanents apports hydrodynamiques, qui relie un écosystème montagneux et forestier à très forte pente à un autre côtier marin, conclusion qui viennent mettre l'accent sur l'importance de cette baie en tant que zone nourrice et donneuse de vie, de même que des relations hydrodynamiques qui se manifestent par les puissants courants marins " de plusieurs nœuds" à travers le Cap sidi Abid sorte d'upwelling latéraux qui se manifestent à l'intérieur de la zone marine du Parc national d’Al Hoceima (PNAH) "caractérisé par ses hautes falaises longues de 40 Kms et plongeant en mer ; il n'en demeure pas moins hélas que c'est une zone aussi riche que fragile, sont donc définie par un équilibre instable au sein de cet éco-complexe qui pourrait connaître des perturbations irréversibles, et qui naguère a déjà souffert d'un dysfonctionnement au niveau de son réseau trophique indiqué par le collapse que a connu les anchois dés la construction du Barrage Ebdelkrim aux années 80.

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Plancton de Surface "Photo AGIR" En effet le bassin versant de Nekkor reste un vrai laboratoire grandeur nature, du fait qu'il comprend encore une autre moitié de son bassin versant qui est intacte drainée par le Oued Rhiss dont l'estuaire présente des dépôts riches en limons et en oligo-élément qui alimentent encore les alevins des différents espèces qui viennent se reproduire dans cette zone nourrice. Malgré que l'activité de pêche illégale et qui cible les alevins à la source, ce qui est considéré comme un acte destructeur inadmissible et qu'il faudrait stopper à tout prix,

Alevins pêché à Sfiha "Photo AGIR" il n'en demeure pas moins qu'elle nous serve ici de preuve évidente de la productivité de la moitié Ouest de la baie d'Al Hoceima, qui d'autre part a toujours conservé ses belles plages et dunes qui sont toujours alimentées par le Oued Rhiss. Par contre sur l'autre moitié Est, faute d'apport fluviatil l'activité de la pêche des alevins avait aussitôt cessé dés la construction du Barrage Abdelkrim sur le oued Nekkor à la moitié Est de la baie. Ainsi cette expérience qui présente un témoin grandeur nature ne constitue-t-elle pas une preuve confirmée qu'il faudrait éviter de construire les grands Barrages en aval prés de l'embouchure des rivières, et que plutôt opter

pour la construction de petits barrages collinaires au niveau de l'amont, technique qui a plusieurs avantages dans un relief abrupte à grand coefficient d'érosion. Aussi l'adoption de cette option au sein des axes stratégiques dans le Plan National d'aménagement des bassins versants est une action prioritaire. Un écosystème complexe et fragile: Au début du siècle, le Rif central jouissait de ressources forestières inestimables. A l’Indépendance, il s’est trouvé démuni de ces ressources exploitées de manière abusive par les occupants espagnols durant presque une moitié d'un siècle. Tout de suite après l'indépendance la déforestation a été accentuée par le développement de monocultures sans considérer la prévention de l'érosion, les champs de cultures étant parallèles à la pente. L’érosion du sol a connu un pic dans le Rif Central avec des creusements dépassant les 60 cm mettant à nu la roche mère.

Balbuzard Photo Nibani La continuité de la productivité halieutique de la baie d'Al Hoceima dépend de plusieurs facteurs et indicateurs, qui interagissent, et une trop forte érosion contribuera à l'asphyxie des larves et alevins "voir Annexe photo". Par contre, l’arrêt de ces apports va interrompre l’apport en nutriments, source de vie, et influer le réseau trophique de la baie. C'est dire combien cet écosystème est complexe et fragile. La solution la mieux adaptée serait donc la construction de petits barrages ou de retenues collinaires en amont.

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Effet sur l'écosystème forestier de montagne : Les barrages en amont permettent de stocker de grandes réserves d’eau pour pallier aux manques en saison sèches. Ils modifient localement le climat et permettent de maintenir et de développer les écosystèmes forestiers et de réduire le taux d'érosion. Il peut aussi permettre d’irriguer des espaces de cultures en terrasse et ainsi bénéficier la prospérité des paysans et des populations locales, leur évitant d'accentuer leur besoin de déforestation pour gagner des terrains. Dans le cas d’une mauvaise gestion des bassins versants autour du barrage, l’érosion peut être accélérée et le remplissage du barrage par des sédiments peut réduire son utilité dans le temps. Effet sur l'écosystème côtier et marin : D'autre part l'accès des eaux riches en oligo-éléments sera toujours permis tout en réduisant l'importance des inondations que connaît cette baie. Les zones humides constituées par les estuaires et les côtes dunaires seront préservées et alimentées par les rivières dont l’importance dans le transfert vers la mer de sédiments et de nutriments ne seront pas réduits au minimum par la construction d'un grand barrage. Campagne pour protéger la baie d'Al Hoceima : La présence des trois espèces des dauphins dans cette baie est un indicateur de la fertilité du réseau trophique et constitue un exemple remarquable en Méditerranée. Le programme Delphis 2009 est une initiative essentielle pour joindre tous nos efforts afin que trouver une solution ensemble, en prenant toutes nos responsabilité pour la préservation de la baie d'Al Hoceima. Profitant de l'initiative de Sa Majesté le Roi qui a demandé au gouvernement d'élaborer une charte nationale pour l'environnement, et en relation avec les éléments figurants ci-dessus, l'Association AGIR pour la Gestion Intégrée des Ressources lance un appel pour appliquer les recommandations suivantes pour préserver la baie d'Al Hoceima :

Revoir le projet de la construction du Barrage AFASSI sur la rivière Rhiss tel qu'il est planifié actuellement et opter pour des petits barrages en amont sur le bassin versant de l’Oued Rhiss afin de ne pas réduire au minimum ses riches apports vers la baie Empêcher par tous les moyens la pêche utilisant comme filet des moustiquaires qui se pratique dans la zone de Souani, technique qui cible spécialement les alevins, source de la richesse de la baie .et Mener une campagne contre la pêche illégale par les chalutiers à l'intérieur de la Baie

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Conclusions:

le Maroc est un pays riche par sa géomorphologie, qui lui a permis de gagner en altitude ce qu’il a raté en latitude , et sa vraie richesse , c’est son énorme potentiel en eau , cependant on doit se rendre compte aussi que notre biogéographie à zonage très serré , fait que cet écosystème est d’une fragilité extrême, vis-à-vis de la pression sur les forets , tel la disparition irréversible d’étages forestiers entiers « chênaie , et cédraie », mettant en péril l’avenir d’une très dense population vivant en montagnes , qui se trouve déjà affrontée à un sol appauvri voir nu directement à la roche mère à cause de l’érosion intense du Rif considérée en première position à niveau Mondial "3000T/Km2/an". Le problème est d’une cruelle gravité, en ce qui concerne la dissipation des ressources et richesses, à cause d’une exploitation maladroite, à l’origine de l’appauvrissement continu de nos zones rurales, contribuant constamment à une qualité de vie médiocre des populations rurales. Sans parler des complications d’exodes non contrôlées vers les villes. La vraie ressource du pays c’est sa richesse engendrée par sa biogéographie spéciale, qu’il faudrait dynamiser en protégeant les interconnexions de nos écosystèmes depuis les montagnes vers les plaines, cotes et littoral, En effet les bassins versants du Maroc et du Rif en particulier constituent des écocomplexes vu qu'ils sont considérés comme un ensemble d'écosystèmes Montagneux et d'écosystèmes côtiers et marins ouverts les uns sur les autres et qui sont régis par les dynamiques qui les régissent dont la principale est l'hydrodynamisme qui contribue directement dans la richesse de nos réserves en eau souterraine et superficielles , tout comme

les richesses halieutiques , c'est un équilibre fragile qui est dorénavant de plus en plus instable sous la pression anthropique .

L’aménagement écosystémique vise le maintien des écosystèmes sains par des modèles coupes forestières qui s’inspirent des perturbations naturelles, telles que les feux ou les invasions d’insectes, perturbations qui régulent le cycle de vie des écosystèmes.

Encore faudrait il procéder à la restauration de nos paysages forestiers, opération qui devrait se faire par un effort gigantesque de reboisement intense, par des espèces autochtones certes à croissance lente dans les hautes montagnes ou agro forestiers spécialement l’olivier qui en plus de protéger le sol contribue dans l’économie des populations rurales, Aussi le Plan Vert National devrait s'y pencher en favorisant cette approche écosystémique, au lieu des espèces à croissance rapides mais trop consommatrice en eau et en nutriment dans un sol pauvre . Le développement durable est aujourd'hui surtout synonyme de démarche participative qui définit les rôles de manière spécifique via la mise en application sur le terrain des services techniques locaux et centraux en réelle concertation préalable avec le savoir et savoir faire des locaux, populations afin d’organiser leurs activités quotidiennes et en les aidant à mettre en œuvre une économie locale tout en contribuant à l’essor équilibrée et pérenne local et global du pays. Aussi le chantier de la Charte Nationale pour l'Environnement et le développement durable constitue dans ce sens un vrai défi pour nous tous, saura-t-on le relever ?!! NIBANI .h /AGIR

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Bibliographie • ROYAUME DU MAROC Ministère de l’Aménagement du Territoire, de l’Eau et de l’Environnement • L’Industrie Oléicole au Maroc et son impact sur l’Environnement Propositions d’actions de lutte contre la pollution

Générée par les Huileries d’Olives Cas de la Province de Taounate Secrétariat d’état environnement • ROYAUME DU MAROC Ministère de l’Aménagement du Territoire, de l’Eau et de l’Environnement

Rapport National du Maroc 12ème et 13ème sessions de la Commission du Développement Durable CDD-12, du 19 au 30 avril 2004 CDD-13, du 11 au 22 avril 2005 New York

• Les sapins du pourtour méditerranéen T. VII, n°1, 1 985, pp. 27-34. • Les écosystèmes forestiers, préforestiers et presteppiques du Maroc : diversité, répartition biogéographique et

problèmes posés par leur aménagement BENABID A T. VII, n°1, 1985, pp. 53-64 • Eléments de géologie Marocaine Michard A Rabat 1976 • L'aménagement des forêts sud-méditerranéennes : quelle approche ? BENZYANE M., NAGGAR M., LAHLOU B. T.

XXIII, n°3, 2002, pp. 201-210 • New Moroccan sites from the mountains to the sea the Ramsar Convention on Wetlands 29 June 2005, Dwight Peck, Ramsar. • Opération Delphin / Département de Pêche Maritime / AGIR NIBANI h. SBAI l Décembre 2009