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1 « Regard sur … La Méditerranée » Biblio en vert Visuel en bleu ciel En savoir plus : en rose Note de bas de page : * Cette introduction à pour but de poser les connaissances transversales de base indispensables à la compréhension des thèmes développés par la suite. Elle tente de faire le lien entre les différentes échelles de temps et d’espace sur lesquelles les contenus thématiques s’appuieront. La méditerranée d’hier à d’aujourd‘hui IHistoire géologique, formation de la méditerranée IIcaractéristiques actuelles de la méditerranée IIILe climat méditerranéen IVl’occupation humaine et cultures autour de la Méditerranée La méditerranée maintenant et demain Idémographie, tourisme IILa région Méditerranéenne, un laboratoire pour le monde ! IIIExemple de démarches politiques méditerranéenne IVLa Méditerrané et l’environnement A- Convention de Barcelone BConvention de Berne Cl’accord RAMOGE DNatura 2000 ELa Convention sur la Biodiversité (CBD) FLes Aires Marines Protégées Prise en compte de ces enjeux à l’échelle nationale IUn exemple d’implication législative à l’échelle nationale ALa loi SRU BLa loi Littoral CLa DCE Dla Directive Cadre Stratégie Milieu Marin (DCSMM) E Le grenelle de l'environnement FLe grenelle de la mer IIUn zoom sur la Gestion Intégrée des Zones Côtières ou GIZC IIIDe la G.I.Z.C à la G.I.L.M (Gestion Intégrée du littoral et de la Mer) Eléments de compréhension globale ILes cycle de matière AUn lien étroit avec l’origine de la Terre BCycles long et cycle courts IIILe rôle des fluides, des propriétés qui leur donnent des rôles essentiels IVentre carence et excès

1. Présentation de la Méditerranée

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Présentation de la Méditerranée

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Page 1: 1. Présentation de la Méditerranée

 

« Regard sur … La Méditerranée » 

Biblio en vert Visuel en bleu ciel En savoir plus : en rose Note de bas de page : *  Cette introduction à pour but de poser les connaissances transversales de base indispensables à la compréhension des thèmes développés par la suite. Elle tente de faire le lien entre les différentes échelles de temps et d’espace sur lesquelles les contenus thématiques s’appuieront.   

La méditerranée d’hier à d’aujourd‘hui I‐ Histoire géologique, formation de la méditerranée II‐ caractéristiques actuelles de la méditerranée III‐Le climat méditerranéen IV‐ l’occupation humaine et cultures autour de la Méditerranée  

La méditerranée maintenant et demain I‐ démographie, tourisme II‐  La région Méditerranéenne, un laboratoire pour le monde !  III‐ Exemple de démarches politiques méditerranéenne IV‐  La Méditerrané et l’environnement 

A- Convention de Barcelone B‐ Convention de Berne C‐ l’accord RAMOGE D‐ Natura 2000 E‐ La  Convention sur la Biodiversité (CBD) F‐ Les Aires Marines Protégées  Prise en compte de ces enjeux à l’échelle nationale I‐ Un exemple d’implication législative à l’échelle nationale A‐ La loi SRU B‐ La loi Littoral C‐ La DCE D‐ la Directive Cadre Stratégie Milieu Marin (DCSMM) E Le grenelle de l'environnement F‐ Le grenelle de la mer II‐  Un zoom sur la Gestion Intégrée des Zones Côtières ou GIZC III‐  De la G.I.Z.C à la G.I.L.M (Gestion Intégrée du littoral et de la Mer)   Eléments de compréhension globale I‐ Les cycle de matière A‐ Un lien étroit avec l’origine de la Terre B‐ Cycles long et cycle courts III‐ Le rôle des fluides, des propriétés qui leur donnent des rôles essentiels IV‐ entre carence et excès  

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La méditerranée d’hier à d’aujourd‘hui I- Histoire géologique, formation de la méditerranée II- caractéristiques actuelles de la méditerranée III- Le climat méditerranéen IV- l’occupation humaine et cultures autour de la Méditerranée I-Histoire géologique, formation de la méditerranée La formation de la Méditerranée résulte de plusieurs étapes géologiques impliquant les plaques africaine et eurasienne. Elle est en partie le vestige d'un ancien domaine océanique plus vaste que la mer Méditerranée actuelle que l'on nomme aujourd'hui «Thétys ». À partir du Crétacé, depuis environ 100 millions d’années, la Téthys s'est « refermée » progressivement avec le rapprochement des plaques continentales africaine et eurasiatique. Des îles de taille diverse se trouvaient dans le domaine Téthysien : elles ont été "bousculées", compressées, déplacées, fragmentées par ce processus, non sans volcanisme, ce qui explique la multiplicité et la complexité des bassins méditerranéens actuels, et des îles qui les séparent. Durant l'Oligocène, il y a 30 millions d'années, l'une de ces îles, la Tyrrhénide, se met à tourner vers le sud-est autour d'un axe situé en mer ligure, tout en s'étirant et en se fragmentant : ses "morceaux" sont aujourd'hui les Albères (Pyrénées orientales), le Massif des Maures (Provence) et l'ensemble Corse-Sarde. Il y quelques 6 millions d’années, à la fin du Miocène, le détroit de Gibraltar se referme, réduisant la Méditerranée à quelques lacs salés qui s’assèchent progressivement. Cet épisode est appelé « la crise de salinité messinienne ». Des dépôts salins s'accumulent au fond de la mer, durant près d'un million d'années. Lorsque la chaîne montagneuse Rifo-Bétique de Gibraltar s'abaissa à nouveau, les eaux de l'Atlantique revinrent et les bassins méditerranéens se remplirent à nouveau. Ces eaux étant déjà salées, elles n'ont pu dissoudre qu'une faible fraction des dépôts de sel du Messinien, qui se sont retrouvés piègés sous les sédiments qui se sont accumulés dessus. Ces dépôts de sels gisent toujours au fond de la Méditerranée. Le sel a une densité plus faible que les sédiments. Les dépôts de sel remontent vers la surface en déformant la surface du fond. On peut observer ces dômes de sel qui forment un relief sur le fond de la mer sur Google Earth. Aujourd’hui, le mouvement des plaques africaines et eurasiennes, bien qu’imperceptible à une échelle temporelle humaine, continue de les rapprocher d'environ un centimètre par an. L’activité volcanique de l’Etna, du Vésuve, du Stromboli, ainsi que l’activité séismique en Italie, Grèce, Turquie … témoignent de cet état de mouvement permanent de la croute terrestre dans cette partie du globe. (Visuel : Planisphère de la constitution de la méditerranée, présentation schématique des phases, thétys, puis rapprochement, puis étirement et dérive du continent pyrénéo corso sarde. (OK Ion). A présenter caler avec la carte des temps géologiques. Google earth bathymétrie de la Méditerranée données GEBCO)

II- Caractéristiques actuelles de la méditerranée

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La Méditerranée doit son nom au fait qu'elle est littéralement une « mer au milieu des terres », en grec Mesogeia (dans Hérodote et Strabon), en latin Mare medi-terrana (dans Isidore de Séville au VIIe siècle). Les Romains de l'époque impériale qui en avaient conquis presque tout le pourtour l'appelaient Mare nostrum, littéralement "notre mer" ! Chaque bassin a, un nom propre : Ligure, Tyrrhénien, Adriatique, Ionique, Égéen… Traditionnellement, au Moyen-Âge, on parlait des "mers du Ponant" (à l'Ouest de la Sicile) et des "mers du Levant" (à l'Est de la Sicile). Les pêcheurs traditionnels utilisent toujours ces dénominations. La Méditerranée est une mer presque entièrement fermée, située entre 3 continents, l’Europe, l’Afrique et l’Asie. Elle est séparée à l’ouest, de l’océan Atlantique, par le détroit de Gibraltar, une étroiture de 14km de large seulement ; à l’est, de la mer Noire, par les détroits du Bosphore et des Dardanelles, et au sud, de l’océan Indien, par le canal de Suez. La Méditerranée peut être assimilée à un assemblage de bassins séparés par des seuils. Les deux bassins principaux (occidental et oriental) sont délimités par des hauts fonds situés entre la Sicile et la Tunisie. Le bassin occidental recouvre environ 1,65 million de km² et comprend la mer d’Alboran, le bassin algéro-provençal (ou algéro-baléare), la mer Ligure et la mer Tyrrhénienne. Le bassin oriental recouvre une superficie d'environ 0,85 million de km² et comprend la mer Adriatique, la mer Ionienne, la mer Egée et la mer du Levant. Du point de vue de l'histoire tectonique, s'y ajoute le bassin pontique (Mer Noire, le "Pont Euxin" de l'antiquité). La limite des plaques africaine et eurasiennes, elle, correspond à des fosses de subduction (enfoncement d'une plaque sous l'autre) situés au sud de la Mer Ionienne, de la Crète (Grèce), et de Chypre. (Visuel : Carte géologique de la méditerranée présentant la limite des plaques africaines et eurasienne avec la complexité des affleurements représentés par des couleurs différentes. (OK Ion).) La Méditerranée s'étend d’Est en Ouest sur près de 3860km et du sud au nord sur 1 600km, pour une superficie d'environ 2,5 millions de km2 soit un peu moins de 1% de l’océan mondial. Elle est parsemée de nombreuses îles de tailles très différentes dont certaines sont des états. La complexité de l'histoire géologique de la Méditerranée se traduit dans la géographie actuelle par un tracé côtier très découpé et de nombreuses îles. En savoir plus: Le décomptage des longueurs de côtes et du nombre d’îles est de nature "fractale" : cela signifie qu'en changeant d'échelle, la longueur des côtes et le nombre des îles augmentent. A l'échelle du kilomètre, nous avons environ 46 000 km de littoral et 5 000 îles, mais à l'échelle du mètre, on atteint 200 000 km de côtes et, avec les îlots et rochers inhabités, plus de 30 000. Un autre héritage géologique est la variété des terrains, des roches et des sols, notamment sur la rive nord. Elle a permis une grande diversité de milieux naturels, de formations végétales, des faunes, des paysages, pour le plus grand intérêt des scientifiques, des artistes et des touristes. La Méditerranée est une mer intérieure dont le volume d’eau est d’environ 3.7 millions de km3 avec une profondeur moyenne est d’environ 1500 m et une profondeur maximale de 5121m en mer Ionienne dans la fosse de Matapan au large du Péloponnèse. En Méditerranée, l'amplitude des marées lunaires est très faible de l'ordre 2à à 40 cm. Elle peut atteindre localement près de 1 m dans des régions particulières du nord Adriatique et du golfe de Gabès, l'onde de marée est amplifiée par l'étendue du plateau continental. Les marées lunaires bien que faibles peuvent engendrer des courants de marée important notamment au niveau du seuil avec l'Adriatique, entre les deux bassins entre la Sicile et la Libye, dans le

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détroit de Messine. Le bassin méditerranéen est de dimensions réduite à l'échelle de la Terre et entre en résonnance comme une bassine pleine d'eau que l'on bouge. Cette résonnance engendre des marées et des courants appelés seiches. Dans certains détroits, la rencontre de deux de ces "seiches de bassin" peut produire de violents courants, voire des tourbillons dangereux pour la navigation : c'est le cas des détroits de Massine ou de Bonifacio. La très forte évaporation (environ 1 m par an) sur l’ensemble du bassin n’est pas compensée par le ruissellement, ni par les apports des fleuves et des précipitations. Ce bilan hydrique négatif occasionne un déficit d’eau douce de près de 3 000 millions de m3 qui est comblé par des apports salés venant de l’Atlantique. Seule la mer Noire a un effet de désalinisation important pour la Méditerranée : elle y déverse les eaux du Danube, du Dniepr, du Don et quelques autres fleuves plus petits (de la taille de la Loire ou du Rhône), et de plus, elle "prend" à la Méditerranée des eaux salées à 38 grammes de sel par litre, qui se glissent par les détroits sous le courant d'eau saumâtre superficiel (16 g de sel par litre). Un phénomène analogue se produit dans les échanges avec l'Atlantique à Gibraltar, avec une moindre différence de salinité. Ainsi on observe en Méditerranée un gradient de salinité croissant d’ouest en est puisque cette mer est un bassin d’accumulation en sel avec une salinité moyenne de 38g par litre d’eau, plus importante qu’en Atlantique. Les eaux atlantiques pénètrent en surface et longent les côtes d’Afrique du nord avant de se diviser en plusieurs branches. L’une remonte vers le nord le long des côtes de Sardaigne et de Corse, l’autre passe le long des côtes nord de la Sicile et remonte le long de la péninsule italienne. Une troisième branche s’engage en Méditerranée orientale entre la Sicile et la Tunisie. Les masses d’eau retournent vers Gibraltar le long des côtes franco-italiennes puis espagnoles par les courants de Ligure et de Catalogne. On estime que le renouvellement de l’eau en méditerranée avoisine les 90 ans. Les masses d’eau qui entrent par Gibraltar sont plus légères et moins salées (t°C = 15°C ; S=36.25 g/l) et vont s’écouler en surface. Sous l’effet des variations climatiques et météorologiques, leur salinité et leur densité vont croître au cours de leur progression dans le bassin. Les eaux qui sortent de Méditerranée sont plus denses avec une salinité plus élevée (t°C=12.69°C ; S=38.40 g/l). Elles s’écoulent au niveau du seuil de Gibraltar sous les eaux atlantiques. En savoir plus: autre présentation mais commentaire et complément proposé ici pas forcément utile car déjà exprimé autrement. La Méditerranée est une mer presque fermée. On peut établir son bilan hydraulique en comparant les volumes d'eau sortants et entrant au niveau du détroit de Gibraltar. Les fleuves : le Rhône, le Var, le Pô, le Danube, l'Ebre, la Volga, le Nil. TABLEAU a FAIRE Volumes entrants (km3/an) Volumes sortants (km3/an) venant de la mer Noire 200 venant des précipitations

• sur la Méditerranée 850 • venant du ruissellement 350

(Total précipitation & mer Noire 1 400) par évaporation 3 500 venant de l'Atlantique 35 000 vers l'Atlantique 32 900 Total 36 400 36 400 Les données de la Méditerranée :

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• Volume de 3 500 000 km3 • Surface de 2 500 000 km2 • profondeur moyenne 1,4 km • longueur 3 800 km • largeur moyenne 660 km

Que peut-on dire de ce tableau ? 1) La balance hydrique : évaporation précipitation L'évaporation est très élevée (3 500 km3/an) en raison du climat méditerranéen qui est en moyenne plutôt sec. Cette forte évaporation est partiellement compensée par le ruissellement (1 400 km3/an) Le bilan est négatif. Il s'évapore 3 500 - 1 400 = 2 100 km3/an Si on répartit ce volume sur l'ensemble de la surface de la Méditerranée, on obtient

• 2 100 / 2 500 000 = 0.00084 km/ans soit 84 cm/an Il s'évapore chaque année l'équivalent d'une épaisseur d'environ 1m répartis sur l'ensemble de la Méditerranée. 2) Le niveau de la Méditerranée ne change pas, le volume d'eau évaporé est compensé par des apports d'eau au niveau de Gibraltar. Le détroit de Gibraltar est large d'une quinzaine de kilomètres et profond d'environ 400 m. Il y a deux courants dans ce détroit : le premier en surface correspond à des entrées d'eau atlantique moins salées donc plus légères (36.2-36.3 g/l) sur une lame de 21m d'épaisseur. le second en profondeur correspond à des sorties d'eau méditerranéennes plus salées donc plus lourdes (37.9-38.4 g/l) soit une lame de 20 m d'épaisseur. Ces deux courants sont très violents autant l'un que l'autre. Le courant de surface est plus important que le courant profond. L'interface entre le courant entrant et le courant sortant se situe vers 150 m. Le niveau moyen de l'Atlantique est légèrement supérieur à celui de la Méditerranée : 15 cm en moyenne entre Cadiz et Malaga). La mer Rouge est également plus haute. L'eau coule de la Mer Rouge vers la Méditerranée (ce qui a son importance pour les migrations animales). La différence entre ces deux courants correspond à 35 000 - 32 900 = 2 100 km3/an soit le volume d'eau évaporée non compensée par le ruissellement. 3) malgré les forts courants de Gibraltar, le renouvellement des eaux reste faible. 35 000 km3/an / 3 500 000 km3 = 0.01 soit 1% des eaux sont renouvelées chaque année Il faut donc 3 500 000 km3 / 35 000 km3/an = 100 ans pour renouveller entièrement l'eau méditerranéenne.

III- Le climat méditerranéen

Le terme de « méditerranéen » s’explique par la présence caractéristique de ce climat autour de la méditerranée mais on retrouve ces caractéristiques également dans d’autres régions du monde en Australie, Chili, Californie ou dans la région du cap en Afrique du sud entre le trentième et quarantième degré de latitude. On considère souvent que la présence de l’Olivier coïncide avec la zone d’extension de ce climat. Autour de la Méditerranée, à proximité

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immédiate du bord de mer ou dans l’arrière pays, la diversité des paysages de plaine ou de montagne, nuance de façon importante les données brutes de température et de précipitation pour ce type de climat. Néanmoins le climat méditerranéen a des caractéristiques très marquées : certains climatologues le définissent comme étant "tempéré l'hiver, subtropical l'été", car il se situe à la limite méridionale des climats tempérés, au contact des climats subtropicaux. Ayant quatre saisons, le climat méditerranéen est de type tempéré, avec des étés chauds et secs, des hivers doux et humides, et des intersaisons printemps et automne où des épisodes violents peuvent se produire. Si les précipitations moyennes annuelles oscillent entre 30 cm/m2 et 1m/m2 selon les endroits, la répartition de ces précipitations n’est pas régulière : il pleut rarement, mais beaucoup ! Localement, des évènements pluvieux ponctuels (équivalents à plusieurs mois de précipitations sur d’autres latitudes) peuvent se produire avec une rare intensité. Ce phénomène est accentué en montagne par des températures élevées qui favorisent le développement d’orages lorsque les masses d’air deviennent instables. Les maxima de précipitations sont enregistrés en hiver pour le sud du bassin méditerranéen et en intersaison pour le nord du bassin. La sécheresse estivale et liée à une remontée en latitude de l’anticyclone des Açores pendant plusieurs mois. Durant cette période, les précipitations sont rares, parfois inexistantes. Cette sécheresse estivale "subtropicale" est une particularité de ce climat méditerranéen : elle dure 3mois pour le nord du bassin et environ 6 mois dans le sud. La dynamique spécifique des eaux en Méditerranée, l’absence de marées importantes, la diminution de la fréquence des vents en été, les effets du rayonnement solaire, sont à l’origine d’une stratification importante des masses d’eau et d’une élévation de température de la couche de surface (de 10 à 40m) pouvant atteindre des températures supérieures à 25°C en période estivale, d'où des brumes d'été parfois très épaisses. Cette énergie emmagasinée en été sous forme de chaleur est restituée progressivement pendant l’arrière saison. La Méditerranée est reliée à l'Océan mondial au niveau de Giraltar que sur la tranche d'eau superficielle. Elle n'est pas reliée à la circulation profonde provenant des pôles. Il en résulte que la température de la Méditerranée en hiver descend peu en dessous de 13°C. A partir de 200 m, cette température de 13°C est pratiquement constante pour toutes les profondeurs de la Méditerranée. En Méditerranée, les températures moyennes annuelles sont plus chaudes que dans les autres zones tempérées. La douceur des hivers rend la neige rare sur le littoral, mais l'arrière-pays montagneux, soumis à un climat refroidi par l'altitude, peut connaître des chutes de neige quelquefois abondantes en hiver. Les moyennes minimales pour le mois le plus froid sont situées autour de 5°C dans le nord ouest du bassin ou l’influence océanique est plus importante et sont en général supérieures à 9°C dans l’est du bassin. En été, les températures peuvent dépasser largement les 30°C et atteindre plus de 40°C dans l’est du bassin Méditerranéen.

IV- L’occupation humaine et cultures autour de la Méditerranée

Avec son climat « agréable », jadis plus humide qu'aujourd'hui, facilitant le pâturage caprin et ovin, et permettant le développement d’une agriculture variée, l’Homme a très vite trouvé dans ces régions la possibilité de se sédentariser et de répondre à ses besoins alimentaires sans trop lutter contre le froid. Puis, avec la décroissance des précipitations et la raréfaction des sources, la priorité pour ces populations a été la maîtrise de l’eau pour la vie quotidienne et l’irrigation des cultures. Dès l’Antiquité, le bassin méditerranéen est un foyer d’émergence, de

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développement et de transformation de grandes civilisations telles que les Egyptiens, les Phéniciens, les Perses, les Grecs, les Romains, les Arabes… dont les civilisations ont profondément marqué la culture universelle et notre civilisation mondialisée actuelle. Leur prospérité s’appuie sur le transport maritime qui permet les échanges commerciaux d’huile d’olive, de vin, de céramique, de céréales… ainsi que des échanges culturels et techniques. De grands empires prennent successivement le contrôle des côtes de la Méditerranée : les uns surtout commerciaux (Phénicie, Grèce, Carthage), les autres davantage militaires (Egypte, Perse, Rome, les Arabes, les Turcs). Tous développent le commerce maritime, l'architecture, l'art, les sciences et les technologies navales. Dans le berceau des religions polythéistes méditerranéennes, apparaissent les trois religions monothéistes aujourd'hui dominantes dans le monde, qui cohabitent encore aujourd’hui en Méditerranée : le judaïsme, le christianisme et l’islam. Le bassin méditerranéen est riche d’une histoire complexe et ancienne, qui est importante dans l’origine et le développement de la civilisation actuelle. Celle-ci est bâtie sur l'agriculture intensive et l'irrigation (Égypte, Mésopotamie), le commerce et la colonisation (Phénicie, Grèce, Carthage), la cité, la route et la conquête territoriale (Rome, les Arabes), la comptabilité, les mathématiques, les sciences (Grèce, Rome, les Arabes) et une couche ultérieure plus tardive et non-méditerranéenne, l'industrialisation (Germaniques et Anglo-Saxons). La diversité se manifeste aussi sur le plan linguistique et politique. Sur les trois continents qui bordent la Méditerranée (Europe, Afrique, Asie), une vingtaine de langues d'origines différentes sont parlées : langues latines, slaves, albanais, grec, turc, hébreu, langues arabes… Aujourd’hui, 20 états souverains se partagent le littoral méditerranéen, 25 en comptant le mer Noire. En outre, le Royaume-Uni est présent à travers trois bases militaires (une à Gibraltar, deux à Chypre) et un état non-souverain (l'autorité palestinienne) est aussi riverain de la Méditerranée. La Méditerranée constitue ainsi à la fois une région très diversifiée par ses paysages, par ses espaces (des plus urbanisés aux plus sauvages), par ses reliefs (des plus plats aux plus abrupts), ses langues nationales ou régionales, son patrimoine architectural, naval, artistique. Cela donne à la « culture méditerranéenne » des tons très hétérogènes, mais cette région est également surprenante par sa capacité de métissage, qui au cours de l’histoire a façonné une « civilisation commune » méditerranéenne. S’il est difficile d’en définir le contour, on trouve certaines constantes : le rapport à la mer, l’omniprésence des préoccupations concernant l’eau douce, la saisonnalité, les liens commerciaux, une société patriarcale, la trilogie agricole "olivier-vigne-blé" et les symboles qui vont avec, l'aspiration des religions nées sur ses rives à l'universalité et au pouvoir politique… (Visuel : Carte de la répartition linguistique et des populations citées, sur le pourtour Méditerranéen. Calage des paragraphes sur une échelle des temps « historiques ». (OK Ion).)

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La méditerranée maintenant et demain I- démographie, tourisme II- La région Méditerranéenne, un laboratoire pour le monde ! III- Exemple de démarches politiques en Méditerranéenne IV- La Méditerrané et l’environnement I- démographie, tourisme Le pourtour méditerranéen représente un bassin de population de 150 millions de personnes répartis entre l’Europe et le continent africain. Cette zone est la première destination touristique au monde. A la population sédentaire, s’ajoute une population saisonnière de 200 millions de visiteurs annuels, soit près d’un tiers du tourisme mondial, qui accroit de façon significative la fréquentation de cette région. Au tournant du 19ième, c’est sur le bord de la grande bleue que le tourisme est apparu, entre la riviera Italienne et la Côte d’Azur. En 1960 on dénombrait 20 millions de touristes dans le monde, ils seraient plus de 1 milliard d’ici à 2020 ! Avec la montée en puissance du tourisme dans certaines régions méditerranéenne telles que l’Egypte ou la Turquie, leur nombre devrait décoller de 300 à 600 million sur cette même période ! Le secteur du tourisme au sens large (restauration, voyagiste, hébergement, activités loisir …) est la première économie mondiale en chiffre d’affaire et en emploie, devant l’industrie ! L’explosion annoncée de ce secteur d’activité se trouve dans de nombreuses raisons, évolution des moyens de transport (distance, capacité, rapidité, …) évolution du niveau de vie et accès aux congés pour certaines population … La prise en compte récente et grandissante d’une conscience environnementale, laisse à penser à la faveur de déplacement courts, que le pourtour méditerranéen restera la destination favorite des populations du continent Européen ! Concernant la France, qui reste le premier pays visité au monde, la Région Provence Alpes Côte d’Azur à elle seule accueille 35 millions de visiteurs annuels pour une durée moyenne de séjour de 5 jours. Cette fluctuation saisonnière de fréquentation n’est pas sans conséquences sur les enjeux de gestion de l’espace littoral. La Consommation croissante d’eau, d’espace, l’augmentation des flux routiers, le dimensionnement des ouvrages de traitement de déchets ou d’eau usées, des ouvrages pour favoriser ces flux de véhicules et de marchandises, la pression foncière, les conflits d’usages … sont autant d’enjeux auxquels nous devons apprendre à faire face et pour lesquels des solutions devront être trouvées !

II- La région Méditerranéenne, un laboratoire pour le monde !

La mer Méditerranée, sur de nombreux aspect, fonctionne comme un « mini océan » avec des conditions d’observations facilités (faible amplitude de ses marées, dimension limitée, …) et un temps de réaction aux phénomènes de changement mondiaux beaucoup plus court que dans les océans. Sur quelques décennies, il est possible de mesurer et de mettre en évidence des phénomènes qui ne pourraient être observés dans les océans que sur des échelles de temps beaucoup plus longues. C’est par exemple lors de la campagne en mer « DIFAMED » du CNRS, au large de Nice, qu’à la fin des années 80, les scientifiques ont pu mettre en évidence et quantifier pour la première foi le réchauffement climatique en cour, en analysant des variations de températures d’eau profonde !

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La région Méditerranéenne est également une zone de confluence ou sont présents sur un espace restreins l’essentiel des enjeux mondiaux qu’il faudra parvenir à relever dans les décennies à venir. • Les équilibres nord /sud avec une rive nord fortement industrialisée et une rive sud en plein développement, • L’accès à la ressource en eau potable et sa répartition entre les besoins élémentaires pour les populations locales (consommation domestique, agriculture vivrière, …) et le développement d’activités très consommatrice en eau au bénéfice d’une minorité (tourisme, certaines agricultures d’exportation, …) • La sauvegarde du milieu marin avec un juste équilibre entre le prélèvement de ses ressources, le développement des usages, du transport maritime et le maintien des équilibres écologiques, • Le défit climatique, énergétique, mais également d’autres enjeux fondamentaux de société qui en découlent, et notamment la façon dont des populations de cultures de religions de sensibilités différentes pourront construire une paix durable et travailler ensemble vers des objectifs communs … Quelques repère pour situer la Méditerranée dans une économie mondiale, au niveau des activités, la pêche représente environ 2% de la pêche mondiale, au niveau du transport, 30 % des navires marchands et 20 % du trafic pétroliers mondial circulent en Méditerranée, au niveau des nouvelles ressources, le bassin méditerranéen possède les plus importantes réserves en lithium de la planète, composant essentiel des batteries électriques qui remplaceront à terme le pétrole … La région Méditerranéenne reste un véritable « laboratoire » pour le monde, elle est observée, étudiée, décrite, … Dans ce contexte particulièrement complexe et intéressant, la capacité des pays riverains à relever ensemble les nouveaux défis du 21 siècle est essentielle.

III- Exemple de démarches politiques en Méditerranéenne

Au niveau politique, des démarches de coopération bilatérales ou de coopération entre les pays d’une même rive ont été engagés depuis longtemps. Plus récemment, une démarche plus ambitieuse à vu le jour. L’Union pour la Méditerranée a été lancée par les chefs d’État et de gouvernements euro-méditerranéens de 43 pays au cours du sommet de Paris pour la Méditerranée, le 13 juillet 2008. Dans leur déclaration commune, lors de ce sommet, les chefs d’état affirment leur volonté politique de relancer les efforts afin de transformer la Méditerranée en espace de paix, de démocratie, de coopération et de prospérité. L’UPM, représente 775 millions d’habitants et s’appuie sur les liens historiques, géographiques et culturels qui unissent l’Europe et les pays méditerranéens. Elle s’inspire des efforts faits depuis 1995 dans le cadre du processus euro-méditerranéen de Barcelone, qui englobait 39 gouvernements. L’UPM veut favoriser la mise en œuvre de projets régionaux, réalisés à plusieurs, concrets et utiles aux citoyens. Les premiers projets portent sur la dépollution de la Méditerranée, la création d’autoroutes maritimes, la protection civile, les énergies de substitution et la création d’un plan solaire méditerranéen. L’éducation, la culture, le développement des entreprises pourront donner lieu à d’autres projets. Cette Union appuie la Convention de Barcelone, la DCE, la Stratégie pour le Milieu Marin et en France, le grenelle de l’environnement. Elle souligne l’importance accordée à la protection de la Méditerranée et sa dépollution mobilise largement les parties prenantes. Si la Lybie ne reste qu’un observateur dans le processus, on notera que la présence au sein de la même enceinte des chefs d’État ou de gouvernement d’Israël, de la Syrie, du Liban et de

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l’Autorité palestinienne marque une volonté de dialogue indispensable pour résoudre les conflits au Proche-Orient. En novembre 2009, dans le cadre de la conférence de l’UPM organisée à Marrakech, le projet de la Fondation des Femmes pour la Méditerranée a été annoncé. Cette structure entend affirmer le rôle des femmes, comme actrices essentielles du développement social. La Fondation aura pour missions de fonctionner comme une banque de projets et d'échanges des bonnes pratiques. Elle sera amenée à travailler, entre autres, sur la représentation des femmes dans les médias, la création d'écoles et de logements pour les jeunes filles, la création d’hébergement d'urgence pour les femmes victimes de violences, l’aide à la création artistique et culturelle des femmes …

IV- La Méditerrané et l’environnement

Très tôt, les pays ont compris l’importance de la préservation de leur patrimoine terrestre mais également marin. A- Convention De Barcelone En 1976, sous l’égide de l’ONU, 21 états riverains et la CEE ont signé les engagements de la Convention de Barcelone pour la protection du milieu marin et du littoral de Méditerranée. Cette convention constitue l’instrument juridique du PAM (Plan d’Actions pour la Méditerranée), sous l’égide du PNUE (Programme de Nations Unies pour l’Environnement, initié en 1972) qui vise à réduire les pollutions en Méditerranée et à protéger le littoral. Elle est amendée en 1995, avec la création de 7 protocoles dont 4 sont ratifiés par la France et 2 sont en cours de ratification. Par mis ces protocoles celui relatifs à la prévention et à la lutte contre les pollutions, notamment celles causées par les hydrocarbures, ratifiés en 2000 par l’Etat Français. Sont également ratifiés les protocoles sur les Aires Spécialement Protégées (ASP) et la biodiversité, et le protocole GIZC adopté par le Sénat en juillet 2009. B- Convention de Berne Adoptée le 19 septembre 1979, la convention de Berne est relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel en Europe. Les pays signataires s’engagent à mettre en œuvre des politiques nationales de conservation de la biodiversité et des habitats naturels. Elle contient dans ses annexes la liste des espèces protégées (faune et flore), ainsi qu’une énumération de moyens et méthodes de prélèvement et d’exploitation interdits. C- l’accord RAMOGE Signé en 1976 par la France, l’Italie et la Principauté de Monaco, l’accord Ramoge a pour objectif la prévention et la lutte contre les différentes pollutions du milieu marin, ainsi que sa protection à travers l’information et la sensibilisation. Des études sont menées par des groupes de travail, et une commission, assistée par un comité technique, se charge d‘inciter et d’informer les gouvernements, collectivités, ainsi que le grand public. D- Natura 2000 Avec la constitution du Réseau Natura 2000, l’Europe s’est lancée, sur la base de la concertation, dans la réalisation d’un ambitieux réseau de sites écologiques dont les 2 objectifs principaux sont de préserver la diversité biologique et de valoriser le patrimoine naturel de nos territoires. Pour ce faire, l’Europe s’appuie sur 2 textes : la directive « Oiseaux » de 1979 d’ou sont issues les ZPS (Zone de Protection Spéciale) et la Directive « Habitat faune flore » du 21 mai 1992 d’ou sont issues les ZSC (Zone Spéciale de

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Conservation). Les états ont l’obligation de mettre en place des ZNIEFF (Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique), qui sont des inventaires des secteurs présentant de fortes capacités biologiques et un bon état de conservation. Les sites désignés au titre des deux directives, « oiseaux « et « Habitat faune flore » forment le réseau Natura 2000. Il existe également un réseau Natura 2000 en mer, qui comprend environ une dizaine de zones en Région PACA. E- La Convention sur la Biodiversité (CBD) Plus de 30 ans après les premiers engagements politiques en faveur de la protection de l’environnement, force est de constater que les résultats restent limités! Le contexte juridique complexe, le manque de coordination des expériences, la pression de certains acteurs économiques, l’absence d’harmonisation des règlementations, l’inadéquation entre les engagements des états et les moyens mise en œuvre … sont autant de freins qui n’ont pas permis aux projets de se concrétiser en actions ambitieuses pour restaurer et maintenir l’état de santé global de la Méditerranée. Si très localement, la mise en place d’actions ou d’équipement ont permis de constater une amélioration de la situation, plus largement, l’ensemble des actions menées sont trop timides pour inverser la tendance au vu des nouvelles dégradations constatées. La Convention sur la Biodiversité (CBD) préconise à l’échelle mondiale, d’ici à 2012, que 10% des surfaces marines bénéficie d’un statut et d’une gestion spécifique pour leur préservation, alors qu’à ce jour, ces espaces représenteraient moins de 1% des océans. Environ 4% de la surface de la Méditerranée est classée en aire marine protégée, en comptant le sanctuaire Pelagos. En excluant le sanctuaire Pelagos, ce chiffre tombe à seulement 0,4% de la surface de la Méditerranée, dont 0,01% en zone intégrale. [source : A. Abdulla, M. Gomei, E. Maison, C. Piante, 2008 : Status of Marine Protected Areas in the Mediterranean Sea. IUCN, Malaga and WWF, France. 152 pp. (information p.38-39)]. F- Les Aires Marines Protégées En Méditerranée, l’exemple des AMP de Méditerranée est une expérience intéressante à encourager. Une aire marine protégée (AMP) est un espace délimité en mer, sur lequel est fixé un objectif de protection de la nature à long terme. Cet objectif est rarement exclusif, il s’associe souvent à un objectif local de développement socio-économique ou/et s’articule avec une gestion durable des ressources. Une AMP se caractérise par un certain nombre de mesures de gestion mises en œuvre au profit de l'objectif de protection (suivi scientifique, programme d'actions, chartes de bonne conduite, protection du domaine public maritime, réglementation, surveillance, information du public...). Ces AMP peuvent ainsi présenter des intérêts variés au niveau écologique (préservation d’espèces, d’habitats, de biodiversité, de connaissances scientifiques, …) touristiques, halieutiques... Au delà d’un intérêt local évident, l’enjeu du développement des Aires Marines Proptégées (AMP) sur la façade Méditerranéenne est de trouver une cohérence au niveau régional, national, international pour réaliser un large maillage du territoire marin et maintenir ainsi l’ensemble des richesses patrimoniales de la Méditerranée. Cette recherche de cohérence oblige à avoir des stratégies de créations d’AMP concertées à chacune des échelles concernées. L’Agence des Aires marines protégées crée par la loi 2006-436 du 14 avril 2006 joue ce rôle à l’échelle Nationale en France. L’organisation d’échanges au sein du réseau des gestionnaires d’AMP de Méditerranée contribue à une cohérence plus globale. Le programme international sur les AMP a été adopté par la France dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique (CDB). Aujourd‘hui, près d’ 1/3 des pays Méditerranéens Européens ont

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des AMP et l’Europe encourage la protection du milieu marin par la création du réseau Natura 2000 en mer. (voir aussi la Stratégie Nationale pour la création d'aires marines protégées et la nouvelle directive cadre Stragégie pour le milieu marin). Prise en compte de ces enjeux à l’échelle nationale I- Exemple d’implication législatives à l’échelle nationale A‐ La loi SRU B‐ La loi Littoral C‐  La DCE D‐ La Directive Cadre Stratégie MilieunMarin E‐ Le grenelle de l'environnement  F‐ le grenelle de la de la mer II- Zoom sur la Gestion Intégrée des Zones Côtières ou GIZC III- de la G.I.Z.C à la G.I.L.M (Gestion Intégrée du Littoral et de la Mer)  

Prise en compte de ces enjeux à l’échelle nationale  Un des éléments fondamentaux des enjeux du 21ième siècle c’est la globalisation. Bien sur, depuis longtemps les pratiques, d’une manière générale, dépassent largement le cadre des frontières, le commerce, le tourisme, l’information, … Mais ce qui apparaît comme une nouveauté, au moins dans la prise de conscience, c’est que l’échelle pertinente pour répondre à ces nouveaux enjeux n’est plus comme beaucoup l’ont longtemps pensé, celle du pays ! Pour répondre aux questions d’environnement, d’énergie, de climat, mais également de transport, de santé publique, de préservation des ressources, les réponses se situent à une échelle macro géographique, celle d’une mer, d’un continent, de la planète. Cela ne doit pas conduire à un désengagement, parce que l’échelle d’action nous dépasse, mais au contraire à une mobilisation collective de chacun, à tous les niveaux d’action concernés. Un niveau de recommandation se situe à l’échelle d'un collectif, souvent avec des scientifiques et des états, sur des sujets qui dépassent le cadre d'un pays, qui élaborent un "protocole" ou une "convention". Ce protocole, n'a pas de portée juridique mais il à vocation à mettre en lumière un enjeu ou une problématique. L'Europe peut se saisir de ce protocole pour élaborer une directive qui aura alors une portée juridique. A charge ensuite, à chaque état européen, d'élaborer des lois de transcriptions qui feront partie d'un plan d'action national (PAN) en respectant les spécificités du cadre juridique du pays. C'est ainsi que sont arrivées en droit français, la loi « grenelle », la loi SRU, la DCE, ... Force est de constater que jusqu'à cette étape, la démarche ne laisse que peu de place à la concertation! Ce n'est que dans la mise en œuvre du programme d'intervention, à l'échelle de la politique locale, que la concertation et l'échange avec les populations trouve sa place. Un état peut également prendre des engagements qui donnent un cap fort, pour l’élaboration de son plan d’action national. Au niveau français, l’élaboration, la signature et l’intégration de la charte de l’environnement à la constitution française reste un signe fort donné à tous, dans la prise en compte de ces nouveaux enjeux.  

I- Exemple d’implication législatives à l’échelle nationale

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A‐ La loi SRU La loi de Solidarité et Renouvellement Urbains dite SRU a été votée en 2000 en France. Elle est la traduction en droit français d’une directive cadre européenne. Son objectif est de réactualiser le cadre juridique de l’aménagement du territoire, en y intégrant des préoccupations de développement durable. La loi SRU a pour ambition d’aller vers un meilleur équilibre urbain en favorisant une offre d’habitations diversifiées et de qualité, la mixité sociale, et une cohérence entre les politiques d’urbanisme et de déplacement. Elle prend en compte les préoccupations de périurbanisation, de lutte contre le gaspillage d’espace, de favorisation des transports propres et d’économie énergétique. La loi SRU préconise la mise en place d’un Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT) à l’échelle du territoire, dans lesquels s’inscrivent un Plan Local d’Urbanisme (PLU), un Projet d’Aménagement et de Développement Durable (PADD), ainsi qu’un Programme Local d’Habitat (PLH) et un Plan de Déplacement Urbain (PDU). C’est également cette loi qui oblige les communes de plus de 3 500 habitants de disposer de 20 % de logements sociaux.  La Loi SRU, dans sa transcription à du intégrer la notion de littoral qui existe dans le droit français depuis Colbert (date ?). Ce littoral est à la fois une zone terrestre et marine aux limites mal définies, notamment dans sa partie terrestre. Ce littoral est soumis aujourd’hui à des pressions de plus en plus importantes qui peuvent donner lieux à des conflits d’usage. La « Mer et la plage sont à tout le monde », chacun voit le littoral à sa façon, le touriste, le marin, le pêcheur, le plongeur, le conchyliculteur, le plaisancier… « Le littoral est une entité géographique qui appelle une politique spécifique d’aménagement, de protection et de mise en valeur … » (Code de l’environnement, art. L. 321‐1). 

B‐ La loi Littoral L’Etat a souhaité réglementer fortement les occupations, les usages et les responsabilités sur ce territoire. La loi n°86‐2 du 3 janvier 1986, dite loi Littoral sert de cadre à toutes les activités, elle donne un cadre à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral, elle clarifie le débat et a permis des arbitrages dans la protection du « patrimoine naturel et culturel ». Ainsi les constructions sont interdites sur la bande littorale des 100 m à partir des plus hautes eaux sauf installations nécessaires à des services publics ou des activités économiques nécessitant la proximité de l’eau. Les installations doivent laisser libre usage du public pour la promenade, la pêche à pied ou l’échouage. Le Domaine Public Maritime ou DPM concerne le sol et sous sol d’un territoire comprenant les eaux intérieures auxquelles s’ajoutent une bande de 12 miles (loi du 24 décembre 1971), les limites du rivage (zone intertidale) sont constatées par l’Etat. Les décisions d’utilisation du DPM tiennent compte de la vocation des zones concernées et des espaces avoisinants et sont soumises à enquête publique. Il ne peut être porté atteinte à l’état naturel du rivage de la mer. L’installation de balisage, bouées stations, panneaux d’information sous‐marins et terrestre sont soumis à autorisation. 

C‐ La DCE La directive Cadre Européenne sur l'EAU dite "DCE" a été adoptée le 23 octobre 2000 par le Conseil et le Parlement Européen.  Elle définit pour chaque "compartiment" (eau douce, salée, rivière, eau souterraine, ...) le cadre de gestion et de protection des eaux en Europe. Cette Directive à pour objectif d’atteindre, d’ici 2015, un bon état général des eaux. Les eaux marines européennes sont divisées en quatre régions, dont la mer Méditerranée. L’évaluation de leur état porte sur leurs caractéristiques (composition physico‐

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chimique, écosystèmes…), l’impact des activités humaines (pollutions, détérioration des fonds…), ainsi que les coûts de leur utilisation et de leur dégradation. Il comprend notamment une définition assez intéressante et complète de la pollution en mer, qui consiste en l’ « introduction directe ou indirecte dans le milieu marin, par suite de l’activité humaine, de substances ou d’énergie(…), qui entraîne ou est susceptible d’entraîner des effets nuisibles pour les ressources vivantes et les écosystèmes marins, et notamment un appauvrissement de la biodiversité, des risques pour la santé humaine, des obstacles pour les activités maritimes, et notamment la pêche, le tourisme et les loisirs ainsi que les autres utilisations légitimes de la mer, une altération de la qualité des eaux du point de vue de leur utilisation, et une réduction de la valeur d’agrément du milieu marin, ou, globalement, une altération de l’utilisation durable des biens et des services marins ». Cette définition va plus loin que la simple constatation de la détérioration du milieu marin, elle nous montre aussi des conséquences économiques et sociales importantes et dramatiques.  

Dans les faits, cette notion de "bon état général" reste subjectif car il n'est pas chiffré et dépend de l'état de qualité de la masse d'eau considéré sur un espace. Chaque pays doit définir un état initial pour l'ensemble de ses "compartiments" en eau, et être en capacité de définir des objectifs d'améliorations satisfaisant et de suivre leur évolution avec des échéances. Il a été demandé pour la fin 2004 d’établir un registre des zones protégées  au sens européen de la réglementation pour l’aquaculture, la baignade, … et pour 2006 la mise en place de réseaux de surveillance de l’état des eaux. La France, qui a mis en place une gestion de ses eaux par bassin hydrographiques (ou bassin versant) se trouve néanmoins confrontée de par la diversité des masses d'eau à surveiller à de nombreuses difficultés. Les schémas directeurs d'aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) mis en place en décembre 1996 ont servi de références au diagnostic pour la DCE. Des indicateurs de bon état de santé des eaux ont été définis et permettent de suivre l'évolution de la qualité des eaux. Dés le départ, certaines masses d’eau, pour lesquelles existait un doute sur l’atteinte du bon état en 2015, on fait l’objet de dérogation de délais. Ces masses d’eau font l’objet d’une attention toute particulière. Les efforts financiers consentis sont importants car les enjeux autour de la gestion de l’eau sont énormes.   

D‐ La Directive Cadre Stratégie Milieu Marin (DSMM)   Cette Directive peut‐être vue comme une « extension » de la DCE aux eaux territoriales. Elle fixe les objectifs de « bon état écologique »  biologique et chimique à atteindre d’ici à 2020, sous peine de sanction de l’Europe,  pour les eaux côtières mais également pour les eaux territoriales. Les substances chimiques prises en compte pour évaluer le bon état des masses d’eau sont nombreuses ce qui rend l’interprétation de cette directive complexe. En France, dans la limite des 12 miles, la responsabilité de la mise en œuvre de cette Directive est confiée aux comités de Bassin des Agence de l’eau. Au delà des 12 miles et dans la limite des 200 miles, les comités de bassin seront partenaires associés aux autres acteurs du milieu.        E‐ Le Grenelle de l'environnement  La large concertation sur les enjeux environnementaux dite "grenelle de l'environnement" se concrétise par une législation du même nom. La loi grenelle prends en compte 13 grandes thématiques dans chacune desquelles on trouve un volet éducation/prévention, un volet 

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règlementaire et un volet répressif. L'espace littoral est particulièrement concerné par ces thématiques puisqu'il cristallise sur un territoire restreint la plus part des enjeux de nos sociétés, autour de l'urbanisme, la rénovation du bâtit, des énergies renouvelable dont certaines seront produites en mer, les transports, le maintien de la biodiversité et du bon état des eaux, ... La concertation qui a précédé cette avancée législative s'inscrit dans une prise de conscience récente et très large des enjeux environnementaux. Elle à permis de faire le point sur les connaissances et les préoccupations liées à ces enjeux et de s'inscrire dans une cohérence à l'échelle macro géographique dans lequel s'inscrive des actions locales. Le Grenelle de l’Environnement renforce certaines dispositions de la DCE et appuie la DSMM en fixant notamment l’objectif ambitieux d’atteindre pour 2015 le bon état écologique pour 2/3 des eaux de surface.   F‐  le grenelle de la de la mer  En juillet 2009, les tables rondes finales du grenelle de la mer ont précisé un certain nombre d’actions en lien avec les nouveaux enjeux sur la façade maritime,  les nouvelles missions à mener sur les territoires marins ainsi que les moyens techniques et les pistes de financement pour y parvenir.  Ainsi  pour ne prendre que quelques exemples : 

• Les actions des agences de l’eau en façade maritime seront renforcées, 

• Une commission territoriale mer et littoral sera créée, 

• La sensibilisation et l’information des publics sera renforcée, 

• Les Schémas de Cohérence Territoriale(SCOT)  sur le littoral auront un vole mer d’ici à 2015, 

• Le soutien a l’agriculture biologique et la réduction des phosphates et nitrates sera renforcé,…  

 

II- Zoom sur la Gestion Intégrée des Zones Côtières ou GIZC Dans les zones côtières se concentrent un nombre croissant d’activités humaines ou d’impacts d’activités humaines terrestres et marines (pollution des eaux côtières, diminution de la biodiversité et disparition des paysages…). Cette croissance continue se traduit notamment à terre par des problèmes fonciers, en mer par des conflits d’usage. Devant ces nouveaux enjeux qui se manifestent sur un espace réduit, l’approche sectorielle classique n’est plus satisfaisante puisque chaque instrument réglementaire ou chaque action ne prend en compte que les objectifs d’un seul acteur, négligeant les impacts croisés avec les autres secteurs d’activité. Même les approches classiques de gestion de l’espace (schémas d’urbanisme) ne permettent plus de gérer de manière satisfaisante un espace trop rare et trop disputé, qu’il faut partager faute de pouvoir encore le diviser. La Gestion Intégrée des Zones Côtières est une approche pour traiter de manière globale tous ces problèmes interdépendants. Elle repose sur plusieurs constats: ‐ En zone côtière, tous les enjeux sont liés de près ou de loin à la présence de la mer et de la terre. ‐ Les zones côtières ont leurs propres échelles de temps et d'espace. Ce sont des zones très évolutives, dont la cohérence n’est claire qu’à l’échelle locale. C’est donc à ces échelles (et non à l’échelle régionale, ou a fortiori nationale) que doivent être conçus les instruments de gestion dans ces zones. ‐ La multitude d’enjeux qui se rencontrent, parfois s’opposant, sur le littoral, correspondent à de très nombreux acteurs (État, collectivités, établissements publics, acteurs socio‐économiques, citoyens), dont aucun n’est ainsi légitime pour représenter tous les enjeux et imposer des compromis. 

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‐ L’approche réglementaire, basée sur la planification, n’est pas assez évolutive pour permettre la prise en compte efficace des évolutions rapides des contextes littoraux (environnementaux, socio‐économiques, culturels). De plus, les instruments réglementaires ne peuvent couvrir toutes les spécificités locales ‐ Un grand nombre de politiques insuffisamment intégrées et définies à des niveaux très variables (international, communautaire, national, régional, local), et donc portées par des acteurs très divers, s’expriment sur le littoral : environnement, prévention des risques, agriculture et forêts, transports, énergie, urbanisme, aménagement du territoire, pêche et élevages marins, tourisme, protection du patrimoine, recherche scientifique, ports et navigation, exploitation de ressources naturelles. L’expression « Gestion Intégrée des Zones Côtières » résume bien l’essentiel de l’approche : ‐ « zones côtières » fait ressortir la nécessité de traiter simultanément terre et mer, ‐ « gestion » fait apparaître le caractère dynamique du traitement des problèmes, par rapport à l’approche peu évolutive des réglementations et des schémas de planification, ‐ enfin, « intégrée » souligne la nécessité de traiter simultanément tous les problèmes dans la recherche d’une solution globale.  

Concrètement, la mise en œuvre d’une démarche de GIZC implique : ‐ l’identification d’un périmètre pertinent (englobant dans le cas général terre et mer), où les enjeux et les acteurs sont bien identifiés ; ce sont les enjeux qui définissent le territoire, et non l’inverse : ceci explique pourquoi les divisions administratives (ex : communes, départements…) ou les « territoires » associés à une partie seulement des enjeux (ex : urbanisme..) sont rarement pertinents pour la gestion des zones côtières ;  ‐ l’organisation d’une concertation entre acteurs pour identifier les enjeux dominants ; cette concertation initiale, assez longue (typiquement plusieurs années), permet à tous les acteurs (collectivités, services de l’État, acteurs socio‐économiques, associations…) de s’approprier le diagnostic des enjeux principaux du territoire concerné ; ‐ la définition, par ces mêmes acteurs, des objectifs qu’ils entendent viser dans le périmètre : objectifs sectoriels, environnementaux, culturels, sociaux… ; les objectifs étant déterminés en commun, chaque acteur est associé à la définition des compromis (inévitables) auxquels il sera soumis : ceci est un facteur d’acceptation, mais aussi une garantie d’autodiscipline ultérieure (dans l’utilisation des ressources – dont l’espace, comme dans la maîtrise des impacts..) ; ‐ la définition en commun de règles de gestion, et leur mise en œuvre par une structure opérationnelle autonome, qui devrait avoir idéalement la capacité d’assurer la maîtrise d’œuvre dans les domaines importants pour le territoire, et à laquelle les acteurs pourraient déléguer tout ou partie de leurs attributions, notamment en matière de police, gestion foncière… ; ‐ un projet intégré disposant d’une capacité de financement réelle, pour garantir une action sur le long terme que ne peuvent soutenir des financements d’opportunité (fonds structurels, etc.) ; il devrait notamment pouvoir bénéficier du produit des redevances et taxes locales, et mettre en place des droits d’usage des ressources qu’il gère (parcs, espaces naturels, plages…) ; ‐ un système d’indicateurs permettant le suivi des principaux enjeux du projet (état de l’environnement, foncier, etc.), l’évaluation de la gestion et la réorientation éventuelle des décisions de gestion. La concertation pour une action GIZC peut se faire à travers une structure légère, éventuellement peu formelle ou peu pérenne (association, GIP, etc.) ; la gestion proprement dite 

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doit s’appuyer sur des structures permanentes, qui pourraient être construites sur un instrument « générique » (par exemple, un syndicat mixte modifié auquel l’État pourrait être partenaire), dont le conseil d’administration associerait tous les acteurs reconnus (collectivités : communes, département, région ; État : préfecture, préfecture maritime ; acteurs socio‐économiques, associations représentatives, établissements publics comme le Conservatoire du Littoral). 

III- de la G.I.Z.C à la G.I.L.M (Gestion Intégrée du Littoral et de la Mer) La Gestion Intégrée des Zones Côtière est une approche spécifique des problèmes croissants rencontrés en zone côtière, que ce soit sur le littoral terrestre, ou dans la zone marine proche du rivage. La généralisation de cette approche a fait l’objet d’une recommandation européenne, dont la mise en œuvre en France a été décidée par le Comité Interministériel de la Mer du 29 avril 2003. La Directive Cadre Stratégie Milieu Marin (DSMM)  qui est venue compléter ce dispositif prévoit une extension des actions au delà de la zone côtière des 12 miles et jusque dans la limite des 200 miles des eaux territoriales.  La Gestion Intégrée du Littoral et de la Mer ou GILM, consiste en une extension de la démarche de GIZC au delà du littoral, qui permet de prendre en compte aussi les enjeux du grand large. Ce concept est avancé dans le rapport 4 du Grenelle.   

Eléments de compréhension globale  

I- Les cycles de matière A‐  Un lien étroit avec l’origine de la Terre B‐  Cycles long et cycle courts II- des équilibres dynamiques III- Le rôle des fluides, des propriétés qui leur donnent des rôles essentiels IV- entre carence et excès  

I Les cycles de matière

A‐ Un lien étroit avec l’origine de la Terre Notre planète a une histoire de 4,56 Ga (milliards d’années). On nomme Hadéen cette période des tous débuts de  la Terre dont nous ne possédons aucun vestige rocheux. C’est durant cette période que  poussières  cosmiques,  astéroïdes,  météorites  et  planétoïdes  se  sont  entrechoqués  et agglomérés pour former la Terre primitive. La température devait être très élevée, à cause des chocs de collision et de  la dégradation radioactive de certains éléments des minéraux (uranium, thorium, potassium) du matériel originel, résultant en un océan de magma. La différenciation par densité de ce matériel en fusion a fait en sorte que  le matériel  le plus dense (fer, nickel) s’est enfoncé vers  le centre sous l’effet de la gravité pour former le noyau, que le matériel un peu moins dense (minéraux ultramafiques) a formé une épaisse couche autour du noyau,  le manteau, et que  le matériel  le plus léger  (minéraux mafiques  à  felsiques)  a  formé  une mince  pellicule  externe,  la  croûte.  C’est  ainsi qu’on a obtenu une terre zonée.  Les continents apparurent plus  tard, vers  la  fin de  la différenciation, avec  le  refroidissement de  la partie périphérique.  Les  continents  sont  les  seuls qui  gardent  la mémoire des premiers  temps de l’histoire  terrestre,  les  planchers  océaniques  étant  perpétuellement  détruits  dans  les  zones  de subduction. Les archives de l’histoire géologique de notre planète sont les roches, dont la plus vieille connue a été datée de la période archéenne il y a 4,03 Ga.   Les dégazages  successifs du manteau à  travers  les volcans, ont produit une première atmosphère composé d’azote (N), de dioxyde de carbone (CO2) de vapeur d’eau (H2O), avec du dioxyde de soufre (SO2) mais aussi du chlorure d’hydrogène  (HCl), de  l’ammoniac  (NH3) et du méthane  (CH4). Cette 

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Terre primitive s’est progressivement  refroidie. L’eau qui ne se  trouvait que sous  forme de vapeur dans l’atmosphère à cause des températures élevées a commencé à condenser et à tomber en pluie lorsque les températures sont passées sous les 100°C. Les gaz atmosphériques se sont dissouts dans ces  gouttes  de  pluie  pour  former  des  acides  (carbonique  (H2CO3),  nitrique  (HNO3),  sulfurique (H2SO4)  et  chloridrique  (HCl)),  produisant  des  pluies  acides.  Ces  dernières  sont  venues  altérer chimiquement la toute nouvelle croûte terrestre silicatée.  Les premières preuves de  la présence de vie  sur  terre  remonte à  il y a 3,76 Ga également durant cette  période  archéenne  de  ‐4,03  à  ‐2,5  Ga.  L’oxygène  n’était  pas  présent  initialement  dans l’atmosphère terrestre. Ce sont des bactéries capables de faire la photosynthèse, des cyanobactéries, qui  auraient  permis  l’oxygénation  progressive  de  l’atmosphère,  l’oxygène  étant  rejeté  lors  de  la photosynthèse.  Au  fil des  temps,  l’ensemble des  composants originels de notre planète  se  sont  répartis dans  les différents « compartiments » de la planète que sont l’atmosphère (gazeuse), l’hydrosphère (eau), la litho/asthénosphère  (croute  terrestre  et magma)  et  la  biosphère  (vivant).  Leur  circulation  d’un  « compartiment » à l’autre, d’un « réservoir » à l’autre, constitue un cycle de matière. Ces cycles n’ont pas  tous commencé au début de  cette histoire, pas plus qu’ils n’ont  fonctionné comme  ils  le  font aujourd’hui. Pour comprendre comment a évolué  le système Terre,  il a été  important d’étudier  les grands  cycles  biogéochimiques  dans  la  perspective  du  temps  géologique.  Cette  histoire  a mis  en évidence l’intervention prépondérante de la Vie dans ces cycles.  

B‐  Cycles long et cycle courts Parmi les composants de notre planète, certains sont très présent dans la lithosphère, comme les métaux, le phosphore ou encore le carbone. Leur durée de stockage dans la croute terrestre sous forme de roche est très longue. En permanence, dans les zones de subduction (chevauchement de plaque continentale), une partie du manteau terrestre se fond dans le magma et la remise en circulation de ces éléments dans l’atmosphère se fait par l’activité volcanique. C’est ce qu’on appelle, pour les éléments concernés, un cycle long, qui s’équilibre sur des milliers voir des millions d’années. Parallèlement ou spécifiquement, des éléments peuvent avoir un cycle dit « court » en lien avec leur utilisation par la biosphère c’est à dire les organismes vivants. C’est le cas du carbone, du soufre, de l’oxygène, de l’azote, du phosphore … Ainsi pour un même élément peuvent interférer un cycle long et un cycle court. On notera que la majorité des cycles comportent les 3 états de la matière pour un même élément, mais que ce n’est pas le cas de tous, notamment du Phosphore qui n’a pas d’état gazeux.  La mise en circulation d’un élément d’un compartiment à l’autre peut se faire : • Par la tectonique des plaques qui recycle perpétuellement les planchers océaniques dans les zones de subduction où, sous des températures et des pressions élevées, les roches se transforment et libèrent des éléments dans l’atmosphère grâce aux volcans. • Par l’altération chimique des pluies acides par exemple qui transforme la surface des roches  • Par l’érosion mécanique du vent et de l’eau déplacement des éléments constituant la surface de la croute terrestre • Par l'érosion biologique notamment sur les littoraux rocheux  • Par le recyclage d’un élément, c’est à dire son utilisation et sa transformation par un organisme vivant  La planète Terre est un ensemble composé d’éléments variés intimement reliés entre eux et fonctionnant comme un tout complexe. Les grands cycles biogéochimiques sont directement liés à la 

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tectonique des plaques et constituent une facette de ce système planétaire.  Si la planète Terre est capable de maintenir de l'eau liquide à sa surface, condition essentielle pour l'apparition et le maintien de la Vie, c'est en grande partie parce qu'elle possède des systèmes naturels de recyclage des éléments essentiels à cette Vie: carbone, azote, phosphore et soufre, auxquels il faut ajouter les molécules O2 (oxygène libre) et H2O (eau). Ultimement, ces systèmes de recyclage sont liés à la tectonique des plaques. Les grands systèmes naturels de recyclage sont liés aux quatre grandes composantes du système Terre: atmosphère, hydrosphère, litho/asthénosphère et biosphère; cette dernière est placée au centre sur la figure ci‐dessous, pour mettre en évidence cette spécificité de la Terre qui exerce un contrôle primordial sur l'ensemble du recyclage: la Vie. Les flèches indiquent qu'il y a une interaction constante entre ces quatre grandes composantes.  Source : site XXX ou a refaire en harmonisant avec les autres représentations car ne sais pas a qui demander les droits ? à moins que pas assez intéressant ou « parlant » pour le reprendre ??  

  II- des équilibres dynamiques En physique, une situation d’équilibre se définit comme un état momentanément stable résultant de forces qui s’opposent et s’annulent. La notion d’équilibre n’est donc pas figée, elle est dynamique et reste étroitement lié à celle d’un temps de référence. La marche qui apparaît comme une situation d’équilibre debout est en fait la gestion permanente d’un déséquilibre vers l’avant ! Pour comprendre un « évènement », il nous faut dans un premier temps le ramener à une situation simplifiée, d’équilibre, pour limiter au mieux les paramètres variables. Lorsque l’on s’est approprié ce premier niveau d’analyse, on peut animer la situation et comprendre ce qui se passe au‐delà de cet instant d’équilibre. Selon les « évènements» que l’on considère « l’instant » d’équilibre peut varier de quelques secondes à plusieurs milliers d’années si l’on parle par exemple de géologie.  

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Quel que soit le niveau d’observation et le phénomène observé, social, environnemental, géologique, démographique, l’ensemble du fonctionnement de notre planète et liée à la « gestion » permanente de situation de déséquilibres pour parvenir à un nouvel équilibre qui à son tour sera déséquilibré... La question n’est pas « comment maintenir une situation » mais bien « comment accompagner au mieux le changement» 

III- Les fluides, des propriétés qui leur donnent des rôles essentiels Un fluide n’est pas une matière ni un état de la matière à proprement parlé puisque les fluides peuvent être des gaz ou des liquides. On définit un fluide comme quelque chose qui s’écoule se déplace facilement et qui prends la place et la forme du contenant qu’il occupe ! A la surface de la planète, les fluides les plus présents ont une composition à base d’eau ou sont contenus dans l’air. Ce qui est particulièrement intéressant, c’est l’incidence et les rôles fondamentaux que leurs propriétés ont donné et donnent à ces fluides depuis l’échelle de l’individu à l’échelle planétaire !  Quelques exemples : Les fluides tel que l'eau ou le vent sont d'importants facteurs d'érosion. Ils contribuent de façon significative à la dissolution et ou à la fragmentation d'éléments solides qui se détachent de leur support et sont "remis en circulation" et disséminés.  A ce rôle d'érosion s'ajoute un autre rôle fondamental de transporteurs. A l’état de morceau, de particule ou sous forme dissoute, les fluides déplacent des éléments d’un endroit à un autre. Ils mettent ainsi en relation des éléments qui ne sont reliées que par leur intermédiaire! Les courants marins qui mettent en relations les organismes fixés avec leur alimentation ; le sang, la sève, qui ont affranchit les organismes du milieu aquatique en créant un système de circulation interne qui met en relation les différentes parties d’un même organisme ; le vent qui déplace les pollens et permet les rencontres et les fécondations entre végétaux mâles et femelles … Ce rôle de brassage et de déplacement, on dit aussi de "mise en circulation des éléments" est essentiel et se retrouve aussi impliqué, à un moment ou à un autre, dans l’ensemble des cycles de matières.  Ce rôle de transport ne peut être dissocié d’une fonction de stockage et de la restitution d’énergie.  Le changement d’état de liquide à gazeux ou solide modifie de façon significatives les propriétés d’un élément, et permet le stockage ou la restitution de chaleur.  Au sein d’un même état, liquide ou gazeux, la variation de température modifie sa densité, et le met en mouvement. Une eau, réchauffée par le soleil, est moins dense et se trouve en surface, alors qu'une eau froide "plonge" vers le fond. De même, une masse d'air réchauffée par le soleil s'élève dans l'atmosphère, ou de l'air qui baisse en température au contact d'une eau froide crée ce qu'on appelle un vent thermique, bien connu des marins! C’est ainsi que des mouvements de masse d'eau ou de masse d'air se créent par différence de températures les unes par rapport aux autres. Ces phénomènes qui sont à la base de nos climats constituent de fait un énorme transfert d'énergie d'un endroit à un autre.  

IV- Entre carence et excès Comme nous l'avons précisé précédemment, l'ensemble des éléments qui composent notre planète se sont répartis dans les différents compartiments que sont l'atmosphère, l'hydrosphère, la litho/asthénosphère et la biosphère. Ces "atomes" originels sont classés et représentés dans le tableau de Mendelef que nous avons tous vu afficher au lycée dans une classe de physique chimie! L'ensemble de ces éléments sont indispensables à la vie et au fonctionnement de la biosphère, on les trouve à l'état naturel. Pourtant, nombre d’entre eux peuvent être dangereux dans certaines 

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conditions. Les métaux traces par exemple, plomb, cobalt, mercure, cadmium, cuivre ..., peuvent être de puissants contaminants. Entre un élément indispensable et un élément dangereux ou toxique, il n'y a souvent qu'une notion de quantité ou de seuil! Chaque organisme, chaque milieu de vie, à besoin pour maintenir son équilibre d'un certain nombre d'éléments sans lesquels il est en péril. Mais un excès d'un élément peut générer un dérangement qui peut mettre en en danger le fonctionnement de tout un système. On parle de carence ou de "facteur limitant" lorsqu'un élément est trop rare, et on parle d'excès ou de contamination lorsqu'un élément devient trop présent et dangereux. A la surface de la Terre, les éléments les plus rares, que l'on trouve à l'état de trace ou en faible quantité, sont aussi souvent ceux dont les seuils de dangerosité sont les plus bas. Leur utilisation par la biosphère, leur temps de séjour dans un compartiment et plus globalement leur cycle est souvent long et mal connus. Ces éléments les plus rares ont aussi pour l'Homme, la valeur marchande la plus importante! Leur extraction contribue à modifier leur répartition et à les concentré en certains endroits ou dans certains objets comme les piles, les batteries, dont le retraitement après usage constitue un vrai enjeu environnemental.  Tout ce qui contribue à produire ou à déplacer un composant, naturel ou synthétisé par l’Homme, d’un endroit à un autre et dans des quantités inhabituelles  conduit à une modification du milieu et peut entrainer à une altération du milieu en question. On parle alors de pollution d’origine naturelle, comme le volcanisme,  ou de pollution d’origine  anthropique, liée à l’activité humaine.